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CENTRE DE FORMATION BANCAIRE DU TOGO (CFBT)

BP 4863 LOME Tel. 22 26 69 13 / 22 26 65 43

BTS BANQUE OPTION LICENCE

TECHNIQUES DES
OPERATIONS
BANCAIRES
Tec

LE MARCHE DES PARTICULIERS


LE MARCHE DES ENTREPRISES

1
PARTIE I : LA BANQUE ET LE MARCHE DES PARTICULIERS…… 2

- La banque et les particuliers ………………………………………………………. 4

- Ouverture et fonctionnement du compte bancaire………………………………….. 6

- Les services liés au compte………………………………………………………… 10

- La gestion des moyens de payement ………………………………………………. 13

- Les placements non financiers et financiers……………………………………….. 24

- Les crédits bancaires aux particuliers …………………………………………….. 27

- Les principaux crédits de trésorerie aux particuliers ……………………………… 31

- Les services aux particuliers ……………………………………………………… 33

- Le secret bancaire et la déontologie ………………………………………………. 37

PARTIE II : LA BANQUE ET LE MARCHE DES ENTREPRISES …………….. 39

- Les besoins des entreprises ………………………………………………………. . 40

- Les opérations relatives au compte : Ouverture et fonctionnement ……………….. 47

- Le financement du poste client : Les effets de commerce………………………….. 53

- Le financement de l’activité ……………………………………………………….. 64

- Les services liés au compte entreprises ….……………………………………… 78

- Les crédits aux entreprises ……………………………………………………….. 86

- Le crédit documentaire ………………………………………………………….. 103

- Le financement des investissements ……………………………………………. 126

- La gestion des excédents de trésorerie …………………………………………. 131

- Les risques du banquier ……………………………………………………… …. 133

2
INTRODUCTION GENERALE
Le système bancaire

Les banques et établissements financiers assurent une mission essentielle dans la vie
économique d’un pays, en rapport avec leur pouvoir de création monétaire, leur rôle
primordial dans la mobilisation de l'épargne ainsi que dans les relations financières
extérieures. L'importance des engagements qu'ils portent et du risque systémique que leur
défaillance fait courir à l'ensemble de l'économie justifie leur statut particulier parmi les
sociétés commerciales. En effet, l'exercice de la profession bancaire dans l'espace économique
et monétaire ouest africain est régi par des dispositions relevant aussi bien des législations
nationales (droit des affaires), du droit d'essence communautaire (loi bancaire, règlement
portant plan comptable bancaire, réglementation prudentielle...) que de conventions
internationales (notamment recommandations du Comité de Bâle). Cette réglementation
spécifique vise essentiellement à garantir leur solvabilité, leur liquidité, la protection des
déposants et, de manière générale, la sécurité du système bancaire dans son ensemble.
Peu à peu réglementé, le système bancaire comprend des établissements de crédit et des
entreprises d’investissement, des organes représentatifs et des autorités de tutelle. Cette
organisation a contraint les établissements de crédit à évoluer dans un contexte économique et
réglementaire de plus en plus complexe.
L’objectif de cet cours est d’apporter principalement un grand nombre de réponses aux
utilisateurs de services bancaires que nous sommes tous. Plus particulièrement, cet ouvrage
sera utilisé dans les cursus de licence professionnelle Banque ou master Banque. Aussi, les
non-professionnels pourront y retrouver :
Les établissements de crédit sont des personnes morales qui effectuent à titre de profession
habituelle des opérations de banque (réception des fonds du public, opération de crédit,
ainsi que la mise à disposition de la clientèle ou la gestion des moyens de paiement). »
Également, un établissement de crédit peut réaliser des activités connexes :
 les opérations de change,
 les opérations sur or, métaux précieux et pièces,
 le placement, la souscription, l’achat, la gestion, la garde et la vente de valeurs
mobilières et de tout produit financier,
 le conseil et l’assistance en matière de gestion de patrimoine,
 le conseil et l’assistance en matière de gestion financière, l’ingénierie financière
 et d’une manière générale tous les services destinés à faciliter la création et le
développement des entreprises, sous réserve des dispositions législatives relatives à
l’exercice illégal de certaines professions, les opérations de location simple de biens
mobiliers ou immobiliers pour les établissements habilités à effectuer des opérations
de crédit-bail.

3
PARTIE : I
LA BANQUE ET LE MARCHE DES
PARTICULIERS

LA BANQUE ET LES PARTICULIERS

Avec le développement de l’économie animée par les agents économiques, les pouvoirs
publics ont souhaité une concurrence plus vive entre les divers réseaux de distribution du
crédit ainsi qu’un contrôle plus strict des établissements de crédit. Le secteur bancaire est l’un
des acteurs de premier plan de la croissance économique. La banque est rarement perçue
comme une entreprise comme les autres par ses clients du fait de la spécificité de sa matière
première : l’argent.
De nos jours, les banques s’intéressent de plus en plus au marché des particuliers. En effet, le
marché des professionnels présente moins d’intérêt car les marges sont moins favorables et
que les entreprises présentent plus de risque. Cependant, le marché des particuliers est saturé,
les banques vont donc chercher à fidéliser et rentabiliser la clientèle existante. Les banques
ont donc une démarche mercatique.

On constate également que les particuliers sont de plus en plus zappeurs, autonomes et
informés : ils sont donc de plus en plus difficiles. Pour cela, les banques ont dû passer d’un
marketing produit à un marketing centré sur le client. Tout cela oblige les banques à avoir des
données fiables et exploitables sur le client d’où la nécessité de segmenter la clientèle.

Les acteurs du système bancaire


Le système bancaire français est supervisé par le gouverneur de la Banque Centrale et le
ministre de l’Économie et des Finances.
Les établissements de crédits
Les entreprises d’investissement
Les sociétés financières
Les institutions financières spécialisées
Des institutions financières spécialisées.

LE PARTICULIER
Le particulier c’est un individu homme et femme quelle que soit son activité professionnelle.
Il fait partie de la clientèle des banques.

4
 Les caractéristiques du marché des particuliers
Un particulier est une personne caractérisée par :
 Un état civil (nom patronymique, le prénom, la date de naissance, la filiation, la
nationalité, le domicile).
 Un patrimoine composé de l’ensemble des biens et des dettes.
 Une capacité civile (mineure ou majeure).

La segmentation des clientèles


a- Principes clés
 Une banque a en portefeuille des clients très différents les uns des autres : le
particulier, la collectivité territoriale locale, l’association, l’exploitant agricole, la
PME, l’entreprise multinationale… d’où la nécessité de segmenter la clientèle.
 un segment.
b- Méthode
Un bon critère de segmentation doit être discriminant pour réussir une homogénéité
optimale. Il doit être pertinent par rapport au marché et besoin observés. Plusieurs familles
de critères de segmentation des particuliers sont possibles :
- segmentation sociodémographique (âge, tranches de revenus, activité
professionnelle, PCS, situation familiale, zone d’habitat, niveau d’éducation,
sexe…).
- Des corrélations existent entre l’âge, la tranche de revenus, la PCS et donc le
comportement bancaire. Les segmentations les plus utilisées en mercatique bancaire
sont basées sur les tranches de revenus ou le type d’activité professionnelle
segmentation comportementale (étude du profil d’utilisation des produits bancaires,
des besoins). Les banques nomment différemment ces segments (« les distanciés »,
« les patrimoniaux », « les viviers »…) ;
- Segmentation événementielle (voir fiche cycle de vie). Le repérage des
événements de la vie du client (mariage, retraite…) permet à la banque de proposer
un produit bancaire lié à cet événement ;
- Segmentation socioculturelle : influence des facteurs sociaux, culturels… sur le
comportement de consommation de l’individu. Des styles de vie sont ainsi décrits et
regroupés en familles (« client fourmi »…) ;
- Segmentation par le risque : chaque client représente un risque différent pour la
banque. Les types de risque peuvent donner lieu à des segments clients (« client en
permanence débiteur »…).

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OUVERTURE ET FONCTIONNEMENT DU COMPTE BANCAIRE

1. L’entrée en relation
Pour un particulier, lors de l'ouverture de compte, le conseiller clientèle qui procède à la
réception du client devra prendre toutes les précautions utiles et nécessaires afin de vérifier
que le client qui est en face de lui ne cherche pas à usurper son identité. Il devra alors mener
un certain nombre de vérifications.

1.1 La vérification de la pièce d’identité


Pour justifier de son identité, le client doit remettre lors de l'ouverture d’un compte une pièce
officielle d'identité. Pour éviter toute controverse, les pièces d'identité retenues lors de
l'ouverture du compte sont :
 la carte nationale d'identité (les noms et prénom, la date et le lieu de naissance);
 le passeport ;
 la carte de séjour pour les étrangers.
Il appartient à l’employé de banque ouvrant le compte, d'effectuer une photocopie (qu’il devra
conserver) de la pièce d'identité (recto verso, le cas échéant) afin de justifier que la
vérification de l'identité a bien été effectuée dès l'ouverture de compte.

1.2 La vérification de l’adresse


Afin de justifier de son adresse, le client doit remettre un justificatif prouvant sans équivoque
possible sa dernière adresse (justificatif de moins de trois mois).
Dans la pratique, on demandera la copie de la facture d’électricité ou d’eau et on conservera,
dans le dossier client. De plus, la banque procédera à l’envoi d’un courrier d’accueil
permettant de vérifier valablement l’adresse du client.

1.3 La vérification de la capacité civile


La vérification de la capacité civile s'effectue en deux temps. Il est possible effectivement de
se trouver soit devant un incapable mineur, soit devant un incapable majeur.
Les mineurs
Par défaut, ils sont incapables (sauf en cas d’émancipation) et ne peuvent donc ouvrir, seuls,
un compte et doivent être accompagnés de leur représentant légal (leurs parents dans la
plupart des cas). On notera toutefois l'exception du livret jeune dont le décret de création
permet à un mineur d'ouvrir seul ce type de compte.
Les incapables majeurs
La personne qui effectue l'ouverture de compte va devoir dans un premier temps procéder à la
vérification de la capacité civile. Ici réside toute l'ambiguïté de cette vérification. Il n'est pas
aisé de « deviner » si le client majeur est incapable ou non. En cas de doute, le seul moyen de
vérifier sa capacité est de demander un extrait d'acte de naissance à la mairie du lieu de
naissance du client. Cet extrait qui précise le régime d'incapacité (sauvegarde de justice,
curatelle ou tutelle) indiquera la conduite à tenir en matière d'ouverture de compte.

1.4 La vérification de la nationalité


La vérification de la nationalité permettra aussi de déterminer la majorité du client et sa
capacité civile. Celle-ci diffère, en effet, selon le pays de naissance (exemple : la majorité aux
États-Unis diffère selon les États !). Il conviendra aussi de vérifier si la femme mariée
étrangère peut contracter seule. Certains pays font perdre à la femme, dès qu’elle se marie, la
possibilité d’ouvrir seule un compte (ce qui était le cas en France avant la réforme de 1966 !).

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1.5 La vérification de capacité bancaire
On appelle capacité bancaire l'aptitude d'un client à détenir ou non un chéquier. La
vérification de cette aptitude est relativement simple puisqu'il suffit de consulter le Fichier
Central des Chèques (FCC).
Ainsi, la banque pourra prendre connaissance, dès l'ouverture, d'éventuels incidents sur les
comptes gérés par les confrères.

Synthèse à noter
Le fait d'être interdit bancaire n'interdit pas une ouverture de compte. La décision reste
attachée au gestionnaire de compte ou à sa hiérarchie.

2. Les différentes sortes de comptes


Selon le nombre de titulaires, on peut classer les comptes en deux grandes catégories de
comptes : les comptes individuels et les comptes collectifs ou comptes joints.

a) Le compte individuel

II s'agit d'un compte ouvert à une seule personne ; seule sa signature ou procuration est
autorisée pour faire fonctionner le compte et elle en est seule responsable.

b) Les comptes collectifs

Le compte collectif est par opposition au compte individuel, un compte ouvert au nom de
deux ou plusieurs personnes, qui peuvent ne pas être de la même famille.
Le compte joint concerne la plus part du temps un couple marié ou non.
Son avantage réel ne doit pas masquer ses risques.

 Règles communes à tous les comptes joints


Chacun des Co-titulaires du compte (si le compte est ouvert au nom de M. ou M. et non M. et
M.) peut effectuer seul toutes opérations sur les fonds ou les titres en dépôt et, à sa seule
initiative, effectuer des paiements ou des retraits importants voire totaux.
Les titulaires sont responsables solidairement du débit du compte.
Si un cotitulaire d'un compte joint émet un chèque sans provision, les cotitulaires doivent
désigner un responsable qui sera frappé d'une interdiction d'émettre des chèques jusqu'à
régularisation ; à défaut, les Co titulaires seront tous les deux interdits d'émettre des chèques,

En cas de saisie-attribution prononcée à l’encontre d'un des Co titulaires, la totalité du compte


peut se trouver bloquée, faute de pouvoir déterminer la part qui revient à chacun.
En cas de décès de l'un des Co titulaires, le survivant peut faire fonctionner seul le compte
sauf opposition des héritiers.
La clôture du compte doit être demandée par les deux Co titulaires, mais si l'un d'entre eux le
souhaite il peut demander à la banque la désolidarisation en prévenant son Co titulaire, le
compte devient alors un compte indivis.
 Cas particuliers

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 Compte joint ouvert à un couple marié

Si le compte joint est ouvert par un couple marié, lors de la dissolution du mariage (par décès
ou par divorce), l'époux à qui appartient le compte est toujours réputé avoir la libre disposition
des fonds y figurant et ils sont présumés lui appartenir.
Mais attention, si ceux-ci n'appartiennent pas réellement au titulaire, le conjoint ou ses
héritiers peuvent contester et, s'ils fournissent des preuves, faire renverser cette présomption,
ils pourront alors demander le blocage du compte.
Il faut veiller à ce que le compte joint soit ouvert au nom de Monsieur ou Madame (et non
Monsieur et Madame). C'est la condition pour qu'il ne soit pas bloqué au décès et pour que la
gestion puisse être faite par l'un ou l'autre. Sinon il y aura blocage au décès car les signatures,
des deux Co-titulaires sont nécessaires pour toutes les opérations.

 Compte joint ouvert à des concubins


Dans le cas du concubinage, un compte commun peut bien sûr être ouvert. Il sera censé
appartenir à chacun pour moitié et pourra être géré par l'un ou l'autre, II est toutefois prudent:
- de mettre en commun une partie des revenus de chacun sur un compte joint, ce qui
permettra de faire face aux dépenses courantes et communes ;
- d'ouvrir chacun un compte personnel pour les achats importants et de ne pas oublier de
conserver les titres et les factures, (pour justifier la propriété) ;
Ainsi, chacun pourra prouver, si nécessaire, ce qui lui appartient soit en totalité, soit en partie
(en cas de séparation définitive).

3. La procuration

A l'ouverture du compte ou à tout moment après cette ouverture, le titulaire d'un compte peut
donner procuration à un tiers.

Définition
La procuration, appelée aussi mandat, est l'autorisation donnée à une tierce personne de faire
fonctionner le compte, Celui qui donne la procuration s'appelle le mandant alors que celui qui
la reçoit s'appelle le mandataire, Les banques mettent le plus souvent à la disposition de leurs
clients des formulaires pré imprimées qu'il suffit de remplir et de signer en faisant précéder la
signature des mots « bon pour pouvoir » pour le mandant et « bon pour acceptation» pour le
mandataire.
La procuration peut être limitée à certaines opérations ou être totale. Elle peut être donnée à
plusieurs personnes qui pourront agir séparément (chacun peut agir seul) ou conjointement
(l'ensemble des mandataires opère en même temps).

La procuration n'engage pas personnellement le mandataire lors des opérations qu'il effectue
pour le compte de son mandant, mais seulement ce dernier. En cas de chèque sans provision
par exemple, c'est le titulaire du compte et non son mandataire qui sera sanctionné,
Le mandataire reste, cependant, responsable vis-à-vis de son mandant.
L'acte de procuration est révocable à tout moment ; elle précise les limites de l'autorisation
donnée ; elle devient automatiquement caduque au décès du mandant.

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4. La clôture de compte
La clôture du compte est un acte aussi important que l'acte d'ouverture.
Deux cas de figure peuvent se présenter.
- Clôture du fait de la banque
Un établissement bancaire peut clôturer un compte à n'importe quel moment. Il n'a pas
d'explication à donner pour justifier de sa décision. Les cas les plus fréquents d'une clôture par
la banque sont :
La non-rentabilité du compte ; des incidents fréquents ; un changement de politique
commerciale.
En tout état de cause, la banque doit laisser un préavis de 30 à 45 jours à son client. Ce
préavis a d'ailleurs été codifié dans la charte des services bancaires de base et reconnu par
l'ensemble des établissements bancaires.
Le délai est de 60 jours dans le cadre des comptes professionnels (cas de la rupture de crédit).

- Clôture du fait du client


Comme pour la banque, le client n'a pas à justifier son choix s'il souhaite clôturer son compte.
Il s'expose à des frais de clôture codifiés dans les conditions générales de fonctionnement. Le
banquier essaiera toutefois de connaître les raisons du client qui l'ont poussé à clôturer son
compte.
Un bon entretien commercial suffit souvent à faire revenir le client sur sa décision.

Le compte peut aussi être clôturé d'office en cas de décès du titulaire, sauf s'il avait été ouvert
en compte collectif.

Exemple de RIB du client TOVI Koffi ayant un compte ouvert dans les livres de la BDM-
TOGO
T0133 01001 0200 013 00 114 27

Code banque Code guichet Numéro de compte Clé RIB

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LES SERVICES LIES AU COMPTE

Dans un contexte concurrentiel toujours plus exacerbé, les banques n’ont cessé de proposer à
leurs clients des services toujours plus innovants. Outre les services traditionnels (location de
coffre, change.), les banques développent des offres complètes de banque à distance,
proposent des services d’assurance associés ou non aux différents moyens de paiement
utilisés par les clients. L’ensemble de ces services est un moyen supplémentaire d’attirer des
clients nouveaux et de fidéliser les clients actuels.

A. Les services traditionnels

1. Les services de caisse

. Les versements d’espèce (par le titulaire ou non du compte)

. Les retraits d’espèce (uniquement par le titulaire du compte)

. Les opérations de mise à disposition et l'envoi de fonds

Lorsque le titulaire d'un compte est en déplacement et qu'il ne peut pas utiliser les
prélèvements de dépannage ou ne veut pas de chèques de voyage, il peut se faire remettre des
fonds ou en faire bénéficier un tiers en utilisant soit la mise à disposition, soit l'envoi de fonds,
a) la mise à disposition (MAD)
Sur demande du titulaire du compte, la banque adresse des fonds pour un montant donné dans
une autre agence ou chez un banquier correspondant, à son profit ou au bénéfice d'une tierce
personne.

Le compte du client est aussitôt débité et l'agence ou la banque concernée reçoit les éléments
d'information permettant le retrait des fonds (identité, conditions de retrait, spécimen de
signature, etc. ...).

Le bénéficiaire peut retirer les fonds en une ou plusieurs fois. En cas de non utilisation ou
d'utilisation partielle, le solde sera rapatrié après l'expiration du délai de validité à l'agence
d'origine.
b) l'envoi de fonds

La procédure de l'envoi de fonds est sensiblement la même que celle de la mise à disposition,
mais l'opération se fera dans ce cas par l'intermédiaire de la Poste, un mandat étant émis par la
banque en faveur du bénéficiaire de l'envoi que ce soit le titulaire du compte ou un tiers
désigné par lui.

En tant que techniques bancaires, les opérations en espèces comportent des aspects
techniques, juridiques, commerciaux ainsi que des risques que le banquier ne doit pas négliger
au guichet.

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Quelle que soit l'opération effectuée, le guichetier doit veiller à prendre certaines dispositions
pour éviter des incidents tels que :
- des pièces comptable tombées accidentellement dans la corbeille, utilisation de son sac
pour arrondir certains paiements ou pour faire de la « monnaie », des liasses de billets
tombées derrière le tiroir, etc. ...

2. La location de coffre
La banque va établir un contrat de location à travers lequel elle met à disposition de son client
un coffre et des moyens sécurisés pour en conserver le contenu. Dans cette opération la
banque est un bailleur et non pas un mandataire auquel des avoirs sont confiés. Un certain
nombre de vérifications doivent être conduites (identité, domicile, capacité et nationalité)
avant la formation du contrat. Le locataire se voit alors confier une clef dont il est le seul
possesseur et qui sera utilisée à chaque visite. Chaque visite doit faire l’objet d’un
enregistrement sur un registre. Pour mémoire, le contenu d’un coffre n’est pas saisissable
(saisie attribution, Avis à tiers détenteur).

3. Le change
La banque va acheter ou vendre des devises (en monnaie fiduciaire) pour le compte de son
client. La banque pourra également proposer à son client des chèques de voyage, plus sûrs que
les espèces. Lors de la remise des chèques, la banque, après s’être assurée de l’identité de
l’acheteur, l’invitera à signer les chèques remis. Ces mêmes chèques doivent être contresignés
par le porteur une fois arrivés à destination. Le titulaire des chèques pourra également
formuler une opposition en cas de perte ou de vol

B. Les autres services associés au compte


De plus en plus les banques englobent ces services dans les conventions de services qu’elles
s’engagent à proposer et à faire signer à leurs clients lors de toute ouverture de compte.
La banque à distance (banque par téléphone, par internet)
Contenu de l‘offre banque à distance
La banque à distance permet d’effectuer des interrogations de compte, des virements (internes
ou externes), d’éditer des RIB, de simuler en ligne un prêt, d’avoir des devis assurance, de
télécharger l’historique de ses comptes, d’obtenir des renseignements sur les produits et
services. Les sites de banque à distance sont également des interfaces privilégiées pour
communiquer avec le client et lui permettre de prendre contact avec un conseiller. La banque
à distance facilite également le passage des ordres de bourse, permet d’accéder à son
portefeuille, de suivre la valorisation des contrats d’assurance-vie détenus par exemple.
La banque à distance, c’est également l’utilisation du téléphone portable qui permet
d’effectuer des opérations courantes mais aussi de recevoir des SMS d’alerte.
Enfin, les banques développent par ailleurs des offres complémentaires pour sécuriser les
paiements sur Internet (générer des cartes à usage unique de sorte que le numéro qui est
communiqué lors d’une transaction n’est pas le numéro de la carte physique). Ces offres sont
source de commissions et diminuent le risque de fraude dont pourraient être victimes des
clients que la banque devrait alors indemniser.

Les assurances, moyens de paiement


Il s’agit de garantir le client en cas de perte de vol ou d’utilisation frauduleuse des moyens de
paiement contre leur utilisation frauduleuse. Le client aura néanmoins agit avec diligence. Si

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les moyens de paiement sont perdus ou volés en même temps que les papiers d’identité ou les
clefs du domicile, l’assurance prendra en charge le coût de mise à disposition de nouveaux
documents administratifs.
Ce sont des services générateurs de commissions, peu coûteux pour le client lorsqu’ils sont
intégrés à une convention de service.

Les services de conseils


Il s’agit de la télé conseil, du conseil en gestion de patrimoine, de la gestion de portefeuille de
valeurs mobilières.

12
La gestion des moyens de paiement

1. Les différents moyens de paiement

1.1 Les types de chèques

Le chèque barré
C'est le chèque le plus répandu et qui est délivré au client sans demande particulière de sa
part. Deux traits sont tracés sur le recto du chèque. Seul un établissement de crédit ou assimilé
peut l'encaisser directement, à moins que l'émetteur et le bénéficiaire soient clients de la
même banque.
Le bénéficiaire d'un chèque barré doit l'endosser avant de le remettre à sa banque.
Le chèque barré interdit tout paiement en espèces, il faut ainsi attendre que les fonds soient
encaissés pour disposer des sommes correspondantes.
Le chèque non barré
Ce type de chèque qui permet le paiement en espèces. Il est donc utilisé par les entreprises qui
souhaitent que les bénéficiaires de leurs chèques puissent être réglés en espèces, sans être
obligés de transiter par un compte bancaire.
Pour disposer de ce genre de chéquier, il faut effectuer une demande spécifique de chéquier
moyennant le payement d’une prime. L'avantage (voire l'inconvénient) de ce type de chèque
est qu'il peut être transmis à n'importe quel tiers. C'est d'ailleurs pourquoi l'administration
fiscale exige que l'identité et le numéro de chèque de celui qui demande un chéquier non barré
lui soient communiqués.

Le chèque de banque
C’est un chèque établi à la demande du client ou dans certains cas particuliers.
L'utilité de ce chèque est de pouvoir régler des montants importants en toute quiétude. La
banque se substitue au client en émettant en son lieu et place un chèque au nom du
bénéficiaire choisi par ce dernier. Elle va commencer par interroger le compte du client tireur,
pour savoir s'il y a provision, puis le débiter de la somme souhaitée au profit de son compte «
chèque de banque ». Reste alors au banquier à établir un chèque grâce au chéquier de ce
compte.
L'avantage réside dans le fait que le bénéficiaire du chèque est assuré d'être payé, sous réserve
toutefois de respecter le délai de validité du chèque (un an et huit jours).
Le chèque de banque est toujours facturé aux clients selon les conditions reprises dans le
catalogue des frais mis à la disposition des clients.

Le chèque certifié
Moins utilisé que le chèque de banque, il présente, lui aussi, une garantie de paiement mais
d'une durée moins importante.
Par la certification, la banque atteste l'existence de la provision. Elle va d'ailleurs bloquer la
somme correspondante pendant le délai de présentation du chèque qui est de huit jours à
compter de la date d'émission. Dans les faits, la banque se contente d'apposer sur le chèque de
son client un tampon plus la signature autorisée de l'un de ses fondés de pouvoir. Dans le
même temps, elle débite son client de la somme inscrite sur le chéquier. Au-delà du délai de
huit jours, si le chèque ne s'est pas présenté, elle décrédite le compte de son client et le chèque
certifié redevient un chèque « normal ». Là encore, le catalogue de frais prévoit le coût d'une

13
commission prélevée au client pour chèque certifié.

Le chèque visé
Bien que ce procédé soit tombé en désuétude, il est encore en vigueur dans certains
établissements.
Un chèque visé est tout simplement un chèque dont la provision est garantie le jour de son
émission. Par son visa, la banque ne s'engage pas, elle informe seulement le bénéficiaire que
la provision existait le jour du tirage du chèque.

Le chèque de voyage
Il s'agit ici plutôt d'un « frère jumeau » du chèque classique. Effectivement, le chèque de
voyage est émis au nom du client en coupure numérotée et montant prédéterminé. Il offre au
souscripteur de ce type de moyen de paiement une garantie spécifique en cas de perte ou de
vol. Le client peut, en effet, faire opposition à un ou des chèques de banque en cas de perte ou
de vol. Il se voit, dans ce cas, intégralement remboursé des sommes en jeu.

Les mentions obligatoires


Certaines mentions sont obligatoires sur le chèque :
 le mot « chèque » ;
 l'ordre exprès de payer une somme (en chiffres et en lettres) ;
 le nom et l'adresse du titulaire du compte ;
 l'adresse et le numéro de téléphone de l'agence où est ouvert le compte ;
 la date et le lieu d'émission ;
 la signature du titulaire du compte.
À noter
Le nom du bénéficiaire n'est pas obligatoire. Dans le cas d'absence de bénéficiaire, le chèque
est réputé au porteur (n'importe qui peut en devenir le bénéficiaire en inscrivant son propre
nom !)

a) Encaissement du chèque

Le chèque peut être payé, sous certaines conditions : contre espèces '(au titulaire du compte
ou à un tiers) et par crédit en compte.

 Encaissement contre espèces


 Règlement au titulaire du compte
Lorsqu'il paye au titulaire du compte ou à son mandataire, le guichetier doit s'assurer de
l'existence de la provision et demande à son client d'apposer sa signature précédée de la
mention « pour acquit » au dos du chèque. Cet acquit atteste de la remise des fonds.

- Règlement en faveur d'un tiers

Lorsqu'il s'agit de payer à un tiers, le guichetier doit être assez prudent en prenant certaines
précautions avant de procéder au paiement :
- vérifier l'identité du bénéficiaire au moyen d'une pièce d'identité,
- s'assurer de la régularité du chèque (mentions obligatoires, délai de validité, absence
d'opposition, absence de barrement) ;

14
- contrôler l'existence de la provision.
Enfin au paiement, le guichetier fera procéder à l'acquit au dos du chèque,
 Encaissement par la banque
Si le bénéficiaire le désire ou si le chèque est barré, le chèque pourra être encaissé par la
banque.
Le bénéficiaire endosse le chèque à l'ordre de sa banque.
Endosser un chèque, c'est signer au dos. On parle alors d'endos de procuration ou
d'encaissement.
Si le nom de la banque est mentionné on parle d'endos nominatif, si la signature seule est
apposée, on parle d'endos en blanc, Celui qui endosse est l'endosseur, celui qui en bénéficie
est l'endossataire.

La banque procède à certaines vérifications : régularité du chèque, validité du chèque, suite


régulière d'endos si le chèque est endossable.

Ce chèque est ensuite présenté à la compensation.


 Mécanisme de la compensation (compensation manuelle)

Dans la pratique, cet événement se fait soit directement aux guichets du tiré si le bénéficiaire a
un compte chez le tiré, soit en chambre de compensation.

La chambre de compensation est un lieu où se réunissent les banques pour échanger les
valeurs qu'elles détiennent (chèques, effets, virements, etc.)
Au Togo, cette séance à lieu à la BCEAO dans un local appelé chambre de compensation
mais peut avoir lieu dans tout autre local.
Au regard des réformes en cours à la BCEAO, cette opération de compensation se réalise
depuis 2007 par le biais de la télé compensation. Les valeurs y sont échangées non plus
physiquement, mais sous forme de fichiers informatiques (images-chèques) sans support
papier.

A la chambre de compensation, chaque banque calcule ce qu'elle doit-recevoir et ce qu'elle


doit payer à 'égard de l'ensemble de ses confrères.
On ne procède pas à la compensation banque par banque, mais chaque banque compense par
rapport à l'ensemble des autres.

Techniquement, chaque banque établit une différence entre le: total des valeurs remises aux
autres banques et le total de ses valeurs reçues des autres banques, C'est cette différence qui
fera l'objet d'un règlement à la fin de la séance. C'est le principe de la compensation, Si la
différence est positive, la banque a une créance sur l'ensemble des autres banques et si elle est
négative la banque a une dette vis-à-vis des autres banques, Son compte ouvert auprès de la
BCEAO est crédité ou débité selon les cas précités.

Si un chèque n'est pas payé, il sera rendu à la banque bénéficiaire à la compensation suivante.

b) Délai de validité et d'encaissement

Un chèque est payable à vue, toute mention contraire est réputée non écrite.

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Le chèque doit être présenté dans un délai très court dit délai de présentation (ou
d'encaissement).
Ce délai est de :
- jours si le chèque est payable au lieu d'émission,
- 20 jours si le chèque est émis au Togo,
- 45 jours si le chèque est émis dans les pays de l’UMOA et payable au Togo,
- 70 jours si le chèque est émis hors de I'UMOA et payable au Togo,

Le point de départ de ces délais est le jour porté sur le chèque comme date d'émission.
Passé ce délai, le chèque reste encore valable pendant un an ; on parle alors du délai de
validité. Un chèque émis au Togo est donc valable 1 an et 8 jours ; au-delà on dit qu'il est
alors prescrit.

Pendant l'année qui court entre le délai de présentation et la prescription du chèque, le tiré doit
payer si la provision du compte du tireur est suffisante et disponible. Le porteur du chèque
perd cependant certains de ses recours en cas de non-paiement. Ni le décès, ni l'incapacité du
tireur survenant après l'émission ne peuvent faire opposition au paiement.

La présentation à une Chambre de Compensation équivaut à la présentation au paiement.

c) Opposition au paiement
II ne peut être fait opposition au paiement d'un chèque par le tireur qu'en cas de perte, de vol,
d'utilisation frauduleuse du chèque, de redressement ou liquidation judiciaire du porteur,
Le tireur doit immédiatement confirmer son opposition et en indiquer le motif par écrit, quel
que soit le support de cet écrit.
Cette défense de payer ne prend fin que par mainlevée ou par prescription.

d) Paiement partiel
Si la provision est inférieure au montant du chèque, le porteur a le droit d'exiger le paiement
jusqu'à concurrence de la provision ; il ne peut refuser un paiement partiel.
En cas de paiement partiel, le tiré peut exiger que mention de ce paiement soit faite sur le
chèque.

e) Situation de non-paiement
Le banquier peut refuser de payer un chèque pour les motifs suivants :

- opposition sur chèque (perte, vol ou faillite de l'entreprise),


- chèque prescrit (présenté au-delà du délai de paiement),
- chèque irrégulier (absence des mentions obligatoires, falsification, faux chèque,
etc....),
- compte indisponible (décès du titulaire, date d'émission ultérieure son décès),
- absence de provision (dans ce cas la banque doit faire des déclarations officielles à la
Banque Centrale suivant la procédure cf. mesures répressives du chèque).

I) Recours du porteur faute de paiement


II arrive trop souvent, qu'un chèque ne soit pas payé à présentation, notamment pour défaut de
provision.

16
Si le chèque a été présenté dans les délais légaux d'encaissement (8 jours au Togo), le porteur
peut exercer des recours contre le tireur du chèque, les endosseurs ou toute personne qui y a
apposé sa signature si le refus de paiement est constaté par un acte authentique.

En cas de non-paiement ou de paiement partiel, le porteur d'un chèque dispose de recours


strictement réglementés et qui varient selon que le chèque est présenté ou non dans les délais
d'encaissement.
Le protêt doit être fait avant l'expiration du délai de présentation. Si le chèque est présenté le
dernier jour du délai légal, le protêt peut être dressé le premier jour ouvrable suivant.

Le porteur doit donner avis du défaut de paiement à son endosseur et au tireur dans les quatre
jours qui suivent le jour du protêt ou, en cas de retour sans frais, le jour de la présentation,
Les huissiers sont tenus, à peine de dommages - intérêts, de prévenir le tireur dans les 48
heures qui suivent l'enregistrement, par la poste et par lettre recommandée, des motifs du
refus de payer,
Chaque endosseur doit, dans les deux jours ouvrables qui suivent le jour, où il a reçu l'avis
faire connaître à son endosseur l'avis qu'il a reçu, en indiquant les noms et adresses de ceux
qui ont donné les avis précédents, et ainsi de suite, en remontant jusqu'au tireur.
Toutes les personnes obligées en vertu d'un chèque sont tenues solidairement envers le
porteur.
Le porteur a le droit d'agir contre ces personnes, individuellement ou collectivement, sans être
astreint à observer l'ordre dans lequel elles se sont obligées.
 Le protêt

Le protêt doit être fait, par un notaire ou par un huissier, au domicile de celui sur qui le
chèque était payable ou à son dernier domicile connu,
L'acte de protêt contient la transcription littérale du chèque et des endossements ainsi que la
sommation de payer le montant du chèque.
Il énonce la présence ou l'absence de celui qui doit payer, les motifs du refus de payer et
l'impuissance ou le refus de signer et, en cas de paiement partiel, le montant de la somme qui
a été payée.

La procédure est la suivante :


- Pendant le délai légal de présentation

Un certificat de non-paiement est délivré par la banque du débiteur, à la demande du porteur,


si le chèque est resté impayé à l'issue d'un délai de 30 jours.
Ce certificat doit être signifié au débiteur par voie d'huissier et vaut commandement de payer.
A défaut de paiement dans les 15 jours de la signification, l'huissier délivre sans aucun autre
acte de procédure un titre exécutoire qui permettra d'engager les diverses procédures : saisie-
attribution sur salaire ou sur compte bancaire, etc.
Tous les frais de la procédure étant à la charge du tireur.

- Hors du délai légal de présentation


Le bénéficiaire ne peut plus exercer de recours qu'à l'égard du tireur qui n'a pas fait provision.
Il peut toutefois représenter le chèque au paiement,

17
La signification de payer au tireur vaut commandement de payer. Au bout d'un délai de 15
jours, l'huissier peut sans autres formalités, saisir les biens meubles du tireur,
Les délais de recours sont très stricts et sont calculés à partir de l'expiration du délai de
présentation :

1 an : recours du porteur contre le tiré (la banque) qui a la provision ;


6 mois : recours du porteur contre le tireur (émetteur du chèque) et les endosseurs.

NB : si le porteur du chèque a présenté celui-ci après expiration du délai de présentation ou


n'a pas exercé ses recours en temps utile, il ne peut plus poursuivre le tireur que si celui-ci
n'avait pas fait provision.
 La prescription

Les actions en recours du porteur contre les endosseurs, le tireur et les autres obligés se
prescrivent par six mois à partir de l'expiration du délai de présentation.
L'action du porteur du chèque contre le tiré se prescrit par trois ans à partir de l'expiration du
délai de présentation.

m) L'avertissement, l'interdiction bancaire la régularisation

Lorsqu'il se produit un incident de paiement relevé au nom du titulaire de compte pour défaut
de provision et déclaré à la Banque Centrale, des formules de chèques autres que celles qui
sont remises pour un retrait de fonds par le tireur auprès du tiré ou pour une certification ou
des chèques de banque ne peuvent, sous réserve de régularisation, être délivrés au titulaire de
compte ou à son mandataire pendant 5 ans.

Ces dispositions doivent être observées par le banquier qui a refusé le paiement d'un chèque
pour défaut de provision et par tout banquier qui a été informé de l'incident de paiement, par
la Banque Centrale.

Le banquier tiré qui a refusé le paiement d'un chèque pour défaut ou insuffisance de provision
doit :
- délivrer une attestation de rejet au bénéficiaire, précisant le motif du refus de
paiement,
- enregistrer sur ses livres l'incident de paiement au plus tard le deuxième jour ouvré
suivant le refus de paiement,
- adresser au tireur, aux frais de ce dernier, une lettre d'avertissement précisant le motif
du refus de paiement et les sanctions encourues à défaut de régularisation.

Le banquier tiré doit, en l'absence de régularisation dans le délai d'un mois à partir de la date
d'envoi de la lettre d'avertissement :
- aviser la Banque Centrale de l'incident le quatrième jour ouvrable suivant la date
d'expiration du délai,
- signifier au titulaire du compte qu'il lui est interdit, pendant une période de 5 ans,
d'émettre des chèques autres que ceux qui permettent exclusivement le retrait de fonds
par le tireur auprès du tiré, ou ceux qui sont certifiés.

18
Dans le même temps, le banquier tiré doit enjoindre au titulaire du compte de restituer à tous
les banquiers dont il est client les formules de chèques en sa possession et celle de ses
mandataires. Ces derniers en sont informés par le tiré.

Le titulaire du compte recouvre la faculté d'émettre des chèques lorsque, à compter de


l'injonction, il justifie avoir : réglé le montant du chèque impayé ou constitué une provision
suffisante et disponible destiné à son règlement par les soins du tiré payé une pénalité
libératoire acquise au Trésor Public.

- Le tiré est tenu de délivrer sur demande, une attestation de paiement à l'interdit
bancaire qui a réglé le montant du chèque impayé et la pénalité libératoire.
A défaut de paiement du chèque dans le délai de trente jours à compter de la première
présentation ou de la constitution de la provision dans le même délai, le tiré délivre un
certificat de non-paiement au porteur du chèque qui peut s'en prévaloir auprès des tribunaux.

n) Les sanctions pénales et civiles

Le titulaire d'un compte ou le mandataire qui, en connaissance de cause, aura émis un chèque
sans provision, ou aura, après l'émission d'un chèque, retiré par quelque moyen que ce soit,
tout ou partie de la provision, sera puni d'un emprisonnement d'un an à 3 ans et d'une amende
de 100 000 F CFA à 2 500 000 FCFA ou de l'une de ces deux peines seulement.
Est également puni de ces peines ou de l'une de ces deux peines seulement:
- le tireur ou mandataire qui, en connaissance de cause, aura émis un chèque domicilié
sur un compte clôturé ;
- le tireur qui, au mépris de l'injonction qui lui a été adressé, aura émis un ou plusieurs
chèques ;
- le mandataire qui, en connaissance de cause, aura émis un ou plusieurs chèques dont
l'émission était interdite à son mandant ;
- toute personne qui aura fait défense au tiré de payer en dehors des cas prévus par la loi
- toute personne qui accepte en connaissance de cause un chèque sans provision.

L'amende pourra être portée à 3 millions de F CFA si le tireur est commerçant.

Par ailleurs : sera puni d'un emprisonnement d'un an à 5 ans et d'une amende de 100 000 à 5
millions de F CFA ou de l'une de ces deux peines seulement : toute personne qui aura
contrefait ou falsifié un chèque ; toute personne qui, en connaissance de cause, aura fait
usage, tenté de faire usage d'un chèque ou aura accepté de recevoir un chèque contrefait ou
falsifié,
o) Rôle des banques dans l'application de ces mesures
La Loi Uniforme sur les instruments de paiement rend responsable le banquier dans l'action
préventive et répressive de l'émission de chèque sans provision.
Dès qu'il constate l'incident de paiement, soit par insuffisance ou absence de provision le
banquier doit :
- enregistrer dans un registre prévu à cet effet, l'incident dans les quatre jours,
- retourner le chèque au bénéficiaire ou au porteur en y joignant une attestation de rejet
avec le motif du non-paiement,

19
- adresser au tireur, aux frais de ce dernier, une lettre d'avertissement précisant le motif
du refus de paiement et les sanctions encourues à défaut de régularisation,
- en cas de non régularisation dans les 30 jours suivant la date d'envoi de la lettre
d'avertissement, adresser au titulaire du compte une lettre d'injonction de ne plus
émettre de chèques et de restituer toute formule en sa possession,
- déclarer l'incident à la Banque Centrale, si celui-ci n'a pas donné lieu à régularisation
dans un délai de 30 jours à partir de la date d'envoi de la lettre d'avertissement, ceci le
quatrième jour ouvrable suivant la date d'expiration du délai.

p) La centralisation et la diffusion des incidents de paiement

La Banque Centrale est chargé de centraliser et de diffuser les informations relatives :


- aux interdictions bancaires et judiciaires d'émettre des chèques ainsi qu'aux infractions
sur ces mêmes interdictions ;
- aux levées d'interdiction d'émettre des chèques ; aux formules de chèques perdues ou
volées ;
- aux formules de faux chèques et aux comptes clôturés,

1. 2 Les cartes bancaires


Les paiements par carte bancaire ont « détrôné » les chèques depuis quelques années.
L’utilisation de ce dernier représente, malgré tout, une part importante des transactions.
Le paiement par chèque présentant un certain nombre d'inconvénients, le recours aux cartes
de paiement est de plus en plus développé.
En effet le particulier peut utiliser des cartes de paiement pour régler la plupart de ses achats
chez des commerçants agrées. La plus connue de ces cartes est la carte bancaire.
En pratique il existe essentiellement deux types principaux de cartes bancaires : les cartes de
paiement et les cartes de retrait.

a) Les cartes de retrait


Les cartes de retrait ne peuvent être utilisées que pour retirer de l'argent dans les distributeurs
automatiques de billets ou au guichet des établissements émetteurs ou affiliés. Certaines ne
peuvent être utilisées que dans les distributeurs de l'établissement teneur du compte alors que
d'autres cartes permettent des retraits dans l'ensemble des distributeurs.
Les cartes de retrait sont le plus souvent gratuites et la facturation des retraits rare ou limitée à
quelques francs.

b) Les cartes de paiement

- Cartes nationales et cartes internationales

Les cartes nationales ne peuvent être utilisées qu'au Togo alors que les cartes internationales
(réseau VISA ou Eurocard peuvent être utilisées au Togo et à l'étranger)

- Cartes à débit immédiat et cartes à débit différé


Les règlements effectués avec les cartes à débit immédiat donnent lieu à débit sur le
compte à chaque opération alors que les cartes à débit différé ne donnent lieu à débit en

20
compte que mensuellement ; dans ce cas, la date d'arrêté des comptes varie d'une banque à
une autre.

- Cartes avec ou sans support de crédit

La plupart des cartes de paiement peuvent permettre d'accéder à un système de crédit


personnel lié à la possession de cette carte.
Les cartes de paiement, en effet, n'apportent en elles-mêmes sous forme de crédit que le délai
qui existe entre l'achat et le débit en compte du titulaire.

Certains organismes émetteurs de cartes de paiement accordent des découverts permanents


plafonnés qui revêtent l'aspect d'un crédit personnel. Il existe également des cartes dites
accréditives qui sont uniquement utilisées au sein du groupe de magasin qui les ont émises.

c) Description des cartes de paiement


- La carte de paiement se présente sous la forme d'un rectangle de plastique rigide
comportant : au recto : le nom de la carte, le numéro de la carte, la période de validité,
le nom de la banque qui a délivré la carte, le nom du titulaire et une puce électronique
;
- au verso : une bande magnétique et un spécimen de la signature du titulaire de la carte
ainsi qu'un numéro de contrôle.

Le titulaire reçoit un code secret qu'il sera seul à connaître et qu'il devra taper pour tout retrait
dans un distributeur de billets ou en cas d'achat chez un commerçant utilisant une machine
nécessitant la frappe de ce code pour validation.

Toutefois la carte reste la propriété de la banque : celle-ci dispose du droit de la retirer sans
avoir à justifier sa décision.

d) Utilisation des cartes de paiement

Le particulier qui souhaite régler un achat au moyen de sa carte la présente au commerçant,


Pour établir sa facture, le commerçant utilise une machine spéciale pour tire la carte et
interroger éventuellement le centre de traitement, vérifier le code secret du titulaire de la carte
et imprimer le montant payé,
La facture est établie en principe en deux exemplaires : l'un est remis au client, l'autre est
conservé par le commerçant qui sera automatiquement crédité du montant des ventes
journalières par télétransmission à sa banque des opérations effectuées sur sa machine,
e) Avantages des cartes de paiement
- Pour le titulaire de la carte
- règlement de ses achats sans manipulation d'espèces ou d'établissement de chèque,
- débit en compte reporté à la fin du mois (pour les cartes à débit différé),
- possibilité d'utiliser cette carte à l'étranger si elle est validée comme telle. On parle
alors de cartes internationales,
- faculté d'utiliser la carte pour les retraits d'espèces dans les distributeurs automatiques
de billets (DAB) ou dans les guichets automatiques de banques (GAB), ceci à des
montants limités suivant la réglementation en vigueur,

21
- risque de retraits frauduleux limités (vol ou perte de la carte) dans la mesure où le
titulaire utilise un code confidentiel à 4 chiffres qu'il est seul à connaitre. En cas de
tentative d'utilisation frauduleuse ou même après 3 essais infructueux, la carte est
conservée automatiquement par la machine afin d'éviter les tentatives de retraits
effectués par des escrocs persévérants.

- Pour le commerçant

- pas de manipulation d'espèces,


- pas de risque de chèques sans provision,
- garantie du paiement de la facture jusqu'à concurrence d'un montant fixé par sa banque
et ce sans formalités ou au-delà après accord du centre de traitement.
- Crédit en compte immédiat moyennant le paiement d'une commission en partie fixe,
en partie proportionnelle au montant.

1.3 Les autorisations de prélèvements

Le prélèvement automatique
Il est émis par un créancier. Contrairement au virement ou autres moyens de paiement, c’est
davantage un mode de recouvrement. Pour être valable, le client aura précédemment signé
une autorisation permettant à la banque (le mandataire) de payer les demandes de
prélèvements sur le compte de son client.
Les organismes ou sociétés émettrices de prélèvements doivent obtenir un numéro d’agrément
appelé « numéro national d’émetteur » attribué par la Banque de France à l’issue de l’étude
d’un dossier préalablement déposé dans ses services.
1.4 Le virement
Il permet le transfert de fonds d’un compte d’un donneur d’ordre à un autre compte.

Rôle de la banque
Mandataire dans l’opération, la banque agit « sur ordre ». La banque doit détenir les
instructions par écrit et disposer des références précises du destinataire des fonds pour éviter
tout risque d’erreur. Le Relevé d’Identité Bancaire (RIB) du destinataire.
La banque doit agir avec diligence :

- Les différents types de virements

Le virement occasionnel domestique


Le virement occasionnel domestique est un ordre qui permet un transfert unique de fonds d’un
compte de donneur d’ordre à un autre compte. Il est gratuit lorsque les comptes de l’émetteur
et du bénéficiaire sont dans le même établissement bancaire, mais souvent payant lorsque le
bénéficiaire possède son compte dans un établissement concurrent. De plus en plus
d’établissements financiers proposent la gratuité de ces virements.

Le virement permanent
Le virement permanent permet d’effectuer automatiquement le virement d’une somme
déterminée à une date fixe (généralement mensuelle) d’un compte de donneur d’ordre à un
bénéficiaire ; souvent utilisé pour l’alimentation des comptes épargne ou le paiement d’un
loyer mensuel, par exemple.

22
Provision
Avant l'exécution d'un ordre de virement, le banquier du donneur d'ordre doit vérifier si le
signataire est habilité à donner des ordres de virement et si la provision est suffisante et
disponible.
En cas d'absence de provision le virement n'est pas effectué.
En revanche, le banquier du destinataire peut avoir des problèmes à la suite d'erreurs ou de
double imputation.

Le virement est un mandat que le décès et l'incapacité du donneur d'ordre, survenant après
émission mais avant exécution, annule.

1.5 Les effets de commerce (lettre de change, billet à ordre)


Lorsqu'un commerçant accorde un délai de paiement à l'un de ses clients, il est souhaitable
que cet accord soit matérialisé par un document commercial (autre qu'une simple
reconnaissance de dette écrite) : un effet de commerce s'impose.
Les effets de commerce sont partagés en deux catégories d'instruments : les lettres de change
ou traites, les billets à ordre.

La lettre de change
Définition : La lettre de change est un écrit par lequel une personne (le tireur = le créancier)
donne à une autre personne (le tiré = le débiteur) l'ordre de payer une certaine somme à une
troisième personne (le bénéficiaire) à une certaine échéance (le bénéficiaire peut être le tireur
lui-même ou bien une tierce personne).
La lettre de change est généralement établie par le tireur lui-même ; il transmet
éventuellement ce document à son client débiteur (le tiré) s'il souhaite que cet effet de
commerce soit accepté ou avalisé, ou bien il le remet directement à sa banque pour
encaissement ou escompte. La banque peut se charger elle-même de faire accepter ce
document au tiré.

Le billet à ordre
Définition : Le billet à ordre est un écrit par lequel une personne (le souscripteur = le débiteur)
s'engage à payer une certaine somme à l'ordre d'une autre personne (le bénéficiaire = le
créancier) à une certaine échéance. Le billet à ordre est généralement émis par le souscripteur
: ceci est un inconvénient pour le bénéficiaire qui ne peut pas mobiliser sa créance tant que le
souscripteur n'a pas pris l'initiative d'émettre le billet.
À la différence de la lettre de change, le billet à ordre n'est pas obligatoirement un acte de
commerce : il peut par conséquent être utilisé entre particuliers, entre non-commerçants (cas
relativement peu fréquent) et entre toute personne physique ou morale et un créancier
banquier.

23
LES PLACEMENTS NON FINANCIERS ET FINANCIERS

1- LES PRODUITS D’EPARGNE

L’épargne est constituée de la partie non consommée du revenu. En d’autres termes, il s’agit
d’une consommation différée dans le temps. De nombreux motifs conduisent le client
particulier à épargner.
En premier lieu, il peut désirer constituer une épargne de précaution dans laquelle il puisera
pour financer une dépense imprévue et qui pourrait déstabiliser son budget. Cette épargne est
une épargne à court terme que l’on retrouve principalement sous forme de livrets bancaires.
En second lieu, l’épargnant peut être motivé par la volonté de financer un projet (acquisition
d’un logement, achat d’un voyage).
Enfin, l’épargnant pourra choisir des placements en vue d’en retirer un revenu
complémentaire (épargne financière, immobilière).

Les différentes formes d’épargne

1- L’épargne à vue
Placer son épargne à vue, c’est déposer des fonds avec la possibilité de les retirer à tout
moment et sans préavis. La principale qualité de l’épargne à vue est la disponibilité, son
principal défaut est sa faible rentabilité.

- Le compte sur livret


Les formalités d’ouverture du compte sur livret sont identiques à celle du compte chèques à
savoir identité et capacité du client. En générale, deux photos d’identité sont exigées.
Le compte sur livret ne peut être ouvert qu’aux personnes physiques ou à un groupe
d’individus (association, conseil et famille) dans ce cas le compte est ouvert au nom du
groupe d’individu et les signataires sont les mandataires désignés par ce même groupe.
Il n’y a pas de délivrance de chéquier et la durée de vie du compte sur livret est en principe
illimitée.
Les versements portent intérêt à compter du 1er jour ouvré de la quinzaine qui suit le jour du
dépôt.
Le compte sur livret rapporte un revenu appelé intérêt. Le taux d’intérêt de rémunération ou
taux d’intérêt est fixé périodiquement par les autorités monétaires. En règle générale les
intérêts sont servis annuellement sur ce compte.

Dépôt initial (dépôt à l’ouverture)


Un minimum de dépôt initial est exigé par les banques, ce minimum varie suivant la politique
commerciale de chaque Etablissement. Ce montant est fixé pour la défiscalisation du compte.
Il est actuellement de 10 000 000 de FCFA.

2- L’épargne à terme
Contrat de dépôt à terme (dit « compte bloqué ») établi entre une banque et son client ayant
pour objet le placement d’un capital sur une durée fixée suivant un taux déterminé d’un
commun accord entre les parties

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Les intérêts
Les intérêts ne sont en principe payables qu’à l’échéance. L’épargne paie un impôt sur les
intérêts perçus. Cet impôt est de 15% pour les entreprises et de 25% pour les particuliers
(Impôt sur Revenus des Capitaux Mobiliers).

Forme
Support papier. En principe un écrit stipulant :
– le montant bloqué
– la durée du blocage
– le taux de rémunération
– les modalités éventuelles de remboursement anticipé
Durée
Libre, minimum 1 mois

Versements
Libre

Bon de Caisse
En contrepartie d’un dépôt effectué auprès de sa banque, l’épargnant reçoit un titre de créance
matérialisé par un document sur lequel le banquier émetteur indique le montant du Bon, la
date de remboursement et le taux d’intérêt ;on dit que l’épargne souscrit au Bon de caisse.
La durée minimum 1 mois et le maximum peut atteindre 5 ans. Le taux des bons de caisse est
libre mais se situe en général à un ou deux points au-dessus des taux du marché monétaire.
Les intérêts sont calculés en fonction de la durée du placement et peuvent être :
 Précompté : c’est-à-dire calculés et payés d’avance
 Post comptés : c’est-à-dire calculés et payés à l’échéance.
Forme
Les bons peuvent être émis sous deux formes :
 Forme anonyme ou au porteur dans laquelle il n’y a pas d’indication du nom du
bénéficiaire. Par tradition, les bons anonymes peuvent se transmettre de main en main.
 Forme nominative dans laquelle le bon indique le nom du bénéficiaire et peut se
transmettre par voie d’endossement.

Les Bons d’Epargne


C’est une autre catégorie de bon de présentation et de caractéristiques identique au bon de
caisse avec toutefois quelques différences. La nature est illimitée avec la possibilité pour le
souscripteur d’en demander le remboursement trois mois après la souscription.

Les Bons du Trésor


Ce sont des titres de créance émis par le trésor public pour alimenter les caisses de l’Etat. Ils
sont souscrits par les banques pour leur propre compte ou pour le compte de leur clientèle. Ils
constituent un des instruments utilisés par les autorités monétaires pour réguler le marché.
Les bons du trésor sont de valeur nominale ou faciale élevée en général entre 50 à 100 mille
francs CFA. Les durées sont en général comprises entre 1 et 2 ans ou plus
exceptionnellement.

25
LES FORMEULES PARTICULIERES DE PLACEMENT

L’Epargne – Logement
L’épargne-logement est une formule qui permet, au terme d’une période d’épargne, d’obtenir
un crédit dans des conditions privilégiées pour le financement d’une résidence principale ou
d’une résidence secondaire répondant à un certain nombre de critères.

 Compte d’épargne logement (CEL) : cette formule ressemble au niveau de la période


d’épargne au compte épargne bancaire. Il faut épargner pendant une durée donnée et
obtenir un prêt.
Compte d’épargne permettant l’accès à un taux privilégié pour un prêt immobilier
 Plan épargne-logement : contrairement au compte épargne-logement, qui est une
formule de placement à vue, le plan épargne-logement est une formule de placement à
terme. Il faut épargner pendant un minimum de temps pour se faire attribuer un prêt.
La mise en place d’un prêt entraine la clôture du plan.

Les valeurs mobilières


Le particulier peut également placer son épargne sur le marché financier qui est un marché
des capitaux longs. Ce sont essentiellement les actions, les obligations et les rentes. Le marché
financier est constitué par le marché primaire sur lequel sont émise les nouveaux titres et
marché le marché secondaire sur lequel sont négociés les anciens titres.
 Les actions sont émises par les entreprises et procurent à l’épargnant des dividendes.
L’action n’est remboursée qu’à la dissolution de l’entreprise et après paiement des
créanciers chirographaires.
 Les obligations sont émises par les entreprises et procurent des intérêts. Ce sont des
titres de créance. Le taux d’intérêt est fixé à l’émission.
 Les rentes sont émises par l’Etat et procurent à l’épargnant des arrérages. Il existe des
rentes remboursables et des rentes perpétuelles qui ne sont pas remboursables. La
valeur de négociation d’une rente dépend également de l’évolution des taux d’intérêt
sur le marché comme pour les obligations.

Les banques ont en effet pour mission de soutenir la croissance à court terme, avec la
distribution de crédit à la consommation, et à long terme, avec la mise en place de crédits
immobiliers et de crédits aux entreprises.

26
LES CREDITS BANCAIRES AUX
PARTICULIERS

LES CREDITS AUX PARTICULIERS

Si le particulier peut disposer de ressources suffisantes pour assurer ses besoins primaires, il
arrive fréquemment que ses disponibilités du moment ne lui permettent pas de réaliser
certaines opérations ou de satisfaire ses besoins secondaires.

Pour cela, il peut se tourner vers son banquier qui est à même de l'aider à faire face à ces
différents besoins: difficultés passagères de trésorerie, dépenses exceptionnelles, dépenses
d’équipement ou investissements immobiliers.
Etymologiquement, « crédit » vient du mot latin « credere» qui signifie « faire confiance».

Faire crédit, c’est faire confiance; c'est donner librement la disposition effective et immédiate
d'un bien réel ou d'un pouvoir d'achat contre la promesse que le même bien ou un bien
équivalent vous sera restitué dans un certain délai, le plus souvent avec rémunération du
service rendu et du danger couru.

Il se dégage de cette définition, une notion très importante: la promesse de remboursement du


crédit. Il faut que le client soit capable de rembourser le crédit qu’il sollicite. C’est pourquoi
le banquier avant d'accorder le crédit doit procéder à une étude sérieuse de la demande dans
un souci de limiter les risques.
Aussi, pouvons-nous dire que le crédit permet au particulier de consommer et ensuite
épargner pour pouvoir rembourser.
Les crédits peuvent être accordés par décaissement ou par signature :

 Crédits par décaissement, le banquier met à la disposition de son client des fonds.
 Crédits par signature; le banquier s'engage à payer en cas de défaillance de son client
vis-à-vis d'un créancier. Ce sont les cautions, les avals et acceptations.

Les crédits sont classés en deux catégories:


Les crédits personnels ; ces crédits sont accordés en prenant en compte la qualité ou la
personnalité de emprunteur. Est beaucoup moins pris en compte l'objet du crédit. C'est une
appréciation subjective.
Les crédits réels ; ces crédits sont accordés essentiellement en considération de l'objet du
crédit. C’est une appréciation objective.

L'OCTROI DE CREDITS AUX PARTICULIERS

Les risques du crédit

Les risques du crédit sont:


 Le risque de non remboursement

27
 Le risque d'immobilisation
 Le risque de taux
 Le risque de rupture du crédit

Le risque de non remboursement constitue l'éventualité de remboursements tardifs ou


d'impayés dus à la conjoncture, aux difficultés sectorielles ou à la défaillance de l'emprunteur.
Le risque d'immobilisation constitue pour le banquier de ne pas pouvoir faire face, à un
moment donné, aux demandes de retraits des déposants à cause d'une mauvaise gestion des
crédits ou d’avoir engloutis toutes ses ressources dans les opérations de crédit.
Le risque de taux constitue l'éventualité pour le banquier de voir le coût des ressources
évoluer à la hausse, alors que les crédits sont le plus souvent accordés à des conditions fixes.
Le coût des ressources devant être nécessairement inférieur au coût des emplois pour des
raisons de rentabilité.

Les crédits de trésorerie et plus particulièrement la facilité de caisse ou le découvert étant


souvent accordé pour une période indéterminée, le risque de rupture de crédit constitue pour
le banquier, l'éventualité de rompre le concours sans avertir ou sans laisser un certain délai à
son client. Cette situation peut amener le banquier à voir sa responsabilité civile engagée.

LA PREVENTION DES RISQUES DU CREDIT


Le banquier peut prévenir ses risques en prenant des précautions spécifiques à chacun de ces
risques :
Contre le risque de non-remboursement, le banquier procède à une étude minutieuse de la
capacité de remboursement du client et exige des garanties personnelles et ou des garanties
réelles. La division des risques entre plusieurs secteurs d’activité, plusieurs clients, plusieurs
types de crédit etc., participent à cette prévention.

Contre le risque d'immobilisation: il existe certains mécanismes de refinancement qui


permettent aux banques de retrouver de la liquidité. Il s’agit entre autres, du marché
monétaire, le réescompte, la pension etc. C'est pour avoir accès à ces mécanismes que les
banques font signer des effets en support des crédits consentis en vue de la mobilisation de
leurs créances.

Contre le risque de taux, le banquier doit s'assurer que les crédits sont octroyés à des taux
variables et non à des taux fixes; étant donné que le prix du crédit doit être nécessairement
fonction du coût des ressources. Il doit également avoir recours à des techniques de
couverture permettant à la banque de se protéger contre une évolution de taux défavorable et
préjudiciable à la banque.

Contre le risque de rupture de crédit, et pour éviter de se trouver confronter à des difficultés
nées de la nécessité d'interrompre brutalement les concours accordés au client, le banquier
doit suivre le plus régulièrement possible ses risques vis-à-vis du client et de ne pas laisser
notamment la position d'un compte se dégrader, au risque de se retrouver en infraction au
regard de la loi ou de prendre des risques supérieurs à ceux qui avaient été envisagés.

L’ETUDE DES RISQUES


Le banquier étudie ses risques à travers l'emprunteur, l'objet et les garanties.
L'emprunteur

28
S'agissant de l'emprunteur, le banquier va prendre en compte pour son étude les éléments ci-
après
 Les éléments juridiques (nom & prénoms, date & lieu de naissance, nationalité,
situation matrimoniale)
 Les éléments économiques et subjectifs (situation socioprofessionnelle, moralité,
compétence)
 Les éléments financiers (revenus, charges, capacité d'endettement et de
remboursement)
L'objet
 L'intérêt de l'opération et quel est le but poursuivi par l'emprunteur
 Le coût de l'opération et comparaison avec d’autres montages financiers
 La rentabilité de l'opération et quelles sont les conséquences financières pour
l’emprunter
Les garanties
 Les garanties personnelles (cautions, avals)
 Les garanties réelles (privilèges, hypothèques et nantissement)
 Les garanties spécifiques (délégation d'assurances, domiciliation de revenus, retenues
de garanties).
La meilleure source de remboursement de crédit aux particuliers est la domiciliation sûre et
certaine, aux guichets de la banque prêteuse d'un salaire ou de tout autre revenu régulier de
l'emprunteur tel que loyer, dividende, rentes, honoraires, ou produits d'autres valeurs
mobilières. Dans l’éventualité de la perte de toutes ou autres parties du revenu, la banque pour
se prémunir contre le risque de non remboursement peut être amenée à demander les garanties
ci-dessus énumérées:

Les garanties personnelles


Le cautionnement est l'engagement pris par un tiers appelé caution de s'exécuter en cas de
défaillance du débiteur principal. On distingue le cautionnement simple et le cautionnement
solidaire.
 Le cautionnement simple donne droit, à la caution, aux bénéfices de discussion et de
division.
Le bénéfice de discussion suppose que la caution peut exiger du créancier qu'il poursuive
d'abord le débiteur principal avant de faire jouer le cautionnement.
Le bénéfice de division suppose qu'au cas où il y aurait plusieurs cautions, chacune ne saurait
engager que pour sa part.
 Le cautionnement solidaire implique que la caution peut être actionnée en paiement
en même temps que le débiteur principal; le créancier choisissant dans ce cas celui qui
lui parait le plus solvable ou les deux ensemble. Lorsque plusieurs personnes sont
cautions solidaires, elles garantissent ensemble le créancier et chacune est engagée
pour la totalité de la dette. Aucune des cautions ne peut donc invoquer les bénéfices de
discussion ou de division.

A défaut de convention expresse, la caution ne garantit que le capital. Pour qu'elle soit
contrainte au paiement des intérêts, l'acte doit y faire référence et indiquer le taux de ces
intérêts. Par son paiement, la caution est automatiquement subrogée dans les droits, actions et
privilèges du créancier,

29
L’aval est l'engagement apporté par un tiers sur effet de commerce pour en garantir le
paiement. L'avaliste est donc solidaire du débiteur principal.
L’aval peut être donné sur l'effet ou par acte séparé tandis que la caution n'est généralement
donnée que sur un acte séparé.

Les garanties réelles


Les garanties confèrent à la banque un droit portant d'une part sur un bien meuble appartenant
au débiteur ou à la caution et qui d'autre part permet à la banque d'être payée en priorité sur le
produit de la vente lorsque le débiteur est défaillant.

Pour les biens d'équipements, ces garanties réelles prennent la forme de gage ou nantissement
sur le bien d'équipement et pour le crédit immobilier, il s'agira d'hypothèque sur l'immeuble
financé.

Les garanties spécifiques


La meilleure assurance pour la banque de voir le crédit accordé à son client d'être remboursé,
est l'existence d'un revenu périodique régulier et sa domiciliation auprès du banquier. Pour se
prémunir contre le risque de perte d'emploi du salarié, la banque peut exiger une caution
solidaire soit de l'employeur, soit d'un autre salarié choisi par l’emprunteur et ayant un salaire
au moins égal à celui du débiteur principal.

La banque peut être amenée à exiger du particulier, la souscription d'une assurance décès ou
incapacité de travail avec délégation du produit des sinistres en faveur de la banque. Tant que
le débiteur vit et est dans la capacité de travailler, cette assurance ne constitue finalement
aucune garantie pour la banque. Mais en cas de décès ou incapacité de l'emprunteur, c’est
l'assureur qui remboursera le solde du crédit en lieu et place du débiteur principal.

En conclusion, avant d'accorder un crédit, le banquier prêteur doit procéder à une étude de la
demande puis à une analyse des garanties offertes (réelles, spécifiques, personnelles)

30
LES PRINCIPAUX CREDITS DE TRESORERIE AUX PARTICULIERS

Les banques proposent toute une panoplie de crédits de trésorerie aux particuliers

La facilité de caisse: la facilité de caisse est une tolérance de débit en compte chèques
alternant avec des périodes créditrices. Par cette facilite, la banque autorise son client à rendre
son compte débiteur pendant une très courte période. Dans l’attente d'une entrée prochaine
d'argent. La durée est souvent de 6 Jours

Le découvert : les banques consentent également aux particuliers des découverts qui se
matérialisent par des débits en compte. La durée est plus ou moins longue et ces crédits sont
accordés dans l'attente d'une rentrée bien déterminée (domiciliation de loyers, rentes,
dividendes...). Le client rend son compte débiteur jusqu'à un certain montant (plafond) donné.
Le découvert fait périodiquement l'objet de renouvellement de la part du banquier.

Les crédits-relais: un crédit-relais est un prêt accordé dans l'attente de la vente d'un bien
immobilier afin de permettre l'achat d'un nouveau bien sans attendre le produit de la vente du
premier bien.

Le prêt personnel : c'est un crédit accordé à un particulier en fonction de la qualité de


l'emprunteur plutôt que de l'objet. Les fonds sont virés en compte. En général, la durée est de
3 à 6 mois et le montant de l'ordre de 1/4 ou 1/3 des ressources mensuelles du particulier. Il
existe le prêt personnel ordinaire et le prêt personnel permanent. Le prêt personnel ordinaire
est remboursable de 3 à 48 mois et correspondant à 3 mois de revenus maximum. Le prêt
personnel permanent est un crédit revolving dans lequel les remboursements reconstituent le
capital utilisable. C'est un crédit utilisable avec une grande souplesse mais c'est un
financement générateur de surendettement car le remboursement du crédit est à chaque fois
repoussé sine die. Mais le banquier peut exiger que ce type de crédit fasse l'objet d'une
nouvelle offre préalable chaque année.

LES PRINCIPAUX CREDITS A LA CONSOMMATION AUX PARTICULIERS

Les crédits d'équipement ou de consommation

Objet : ces crédits sont également accordés à des ménages pour

*financer les dépenses d'investissement d'une certaine importance, ceci en fonction du


montant de leur revenu; exemple: achat de meuble, appareils électroménagers, auto, terrain,
prêt scolaire etc.

* financer leurs dépenses courantes d'ordre personnel ou familial (baptême, mariage, voyage,
obsèques)

Déblocage et Remboursement: ces crédits sont accordés sous forme d’emprunt, ce sont des
opérations qui marquent une différence avec les avances en compte puisqu’ils sont consentis
sous forme d'un déblocage unique et font l'objet d'un plan d'amortissement généralement
assortis d'une autorisation du client de débiter son compte pour les remboursements. Ces
remboursements appelés échéances sont en principe constants par annuité, trimestrialité,
mensualité et comprennent le capital, les intérêts et la taxe.

31
Le montant: le montant de ces prêts est essentiellement fonction des revenus du particulier
emprunteur et tiennent compte de son endettement antérieur. La quotité cessible des revenus
est généralement de 1/3.

La durée: les crédits d'équipement ou de consommation entrent dans la catégorie des crédits à
court ou moyen terme. D'une façon générale, les financements bancaires sont classés en 3
grandes catégories

 Crédit à court terme dont la durée est entre 0 et 24 mois


 Crédit à moyen terme dont la durée est entre 2 et 7 ans
 Crédit à long terme dont la durée se situe au-delà de 7 ans

Les garanties
Les prêts d'équipement ou de consommation sont accordés pratiquement sans garantie à
l'exception de la domiciliation du salaire. Toutefois, la banque peut exiger la caution
personnelle d'un tiers. En outre les prêts d’équipement sont accordés en prenant en garantie
l'objet financé, par nantissement ou gage.

LES CREDITS IMMOBILIERS

Les prêts immobiliers

Les crédits immobiliers bancaires classiques peuvent être consentis pour financer aussi bien
l’acquisition d’une résidence principale que celle d'une résidence secondaire ou encore pour
des travaux importants dans l'une ou l'autre résidence. Le montant accordé ne peut
généralement pas dépasser 80% de l'investissement projeté car le banquier exige souvent de
son client la production d'un apport personnel. Cet apport a pour le banquier deux avantages :

Il permet d'une part au banquier de s'assurer de la capacité d'épargne du client et surtout d'
autre part, il diminue le risque du banquier qui aura pour garantie un bien dont la valeur
vénale sera normalement supérieure au montant du crédit consenti.

Ce crédit, d'une durée de 2 à 15 ans voire 30 ans peut être rembourse par mois, trimestre avec
des échéances constantes. Il peut aussi être remboursé par échéance de montants progressifs
ou dégressifs.

Certains crédits peuvent bénéficier de formules de différés d'amortissement ou de périodes de


franchise. Il y a différé d'amortissement lorsque les premières mensualités correspondant à la
période de différé ne comportent que les intérêts sans amortissement du capital.

Il y a franchise lorsque tout ou partie des intérêts ne sont pas payés pendant la période
concernée, l'emprunteur ne remboursant alors ni le capital ni tout ou partie des intérêts. On
parle de franchise totale s’il ne rembourse rien et de franchise partielle s’il ne paie qu'une
partie des intérêts échus.

Sauf cas très exceptionnel, la banque prend une garantie sur le bien financé (hypothèque ou
privilège). Elle fait en plus généralement souscrire une assurance décès et incapacité de travail

32
voire une assurance chômage à son profit pour garantir le risque de non remboursement en cas
de décès, d'invalidité ou de chômage de l’emprunteur.

Il faut noter que la garantie réelle sur le bien n'empêche pas la banque de demander
éventuellement une garantie personnelle (caution).

LES SERVICES AUX PARTICULIERS

Si l'activité principale du banquier est de recueillir des dépôts pour consentir des crédits, il lui
arrive aussi fréquemment d'assurer à sa clientèle d'autres services qui lui permettent de
fidéliser cette clientèle par une certaine personnalisation de ces services.

.1 Les services matériels

.1.1 Location de coffre-fort


a. Généralités

La banque peut mettre à la disposition de ses clients des coffres forts afin que ces derniers
abritent en lieu sûr les biens qui représentent une certaine valeur marchande.
Ce service est généralement réservé aux bons clients car l'installation d'une salle de coffres
revient très chère et le loyer demandé est relativement peu élevé par rapport au coût du
service.

b. Modalités

Pour louer un coffre-fort, il faut être capable de justifier de son identité, Lors de la signature
du contrat de location, le banquier utilise un carton similaire à celui qui est utilisé pour les
ouvertures de comptes sur lequel il recueille les éléments d'identité du locataire (En pratique,
le banquier possède déjà ces informations car les banques ne louent pas de coffres à de non
clients pour éviter des complications en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux) et
un spécimen de sa signature.
Le client est seul à posséder la clé de son coffre. Toutefois pour y accéder, il doit se faire
accompagner d'un représentant de la banque qui utilise une clé de contrôle pour permettre
l'ouverture du coffre. Seul le locataire ou son mandataire peut avoir accès au coffre.
c. Risques du banquier

Le banquier peut être amené à indemniser dans certaines limites ses clients en cas de vol ou
de
destruction des valeurs déposées dans ses coffres. Toutefois la difficulté sera pour la victime
d'apporter la preuve de ce qu'elle aura déposé, car le coffre servira souvent de refuge à des
valeurs soustraites au fisc ou connues du seul locataire du coffre.

33
Le banquier limite sa responsabilité à un certain montant, mais le client peut souscrire à une
assurance le couvrant pour des montants supérieurs.

d. Procédure en cas de décès du locataire

Dès que la banque est informée du décès du titulaire, l'accès au coffre est interdit. Les valeurs
déposées au coffre ne pourront être retirées que sur l'ordre du contentieux en présence d'un
notaire et d'un ou plusieurs représentants des héritiers.

Bien entendu, les mandataires ne peuvent plus accéder au coffre après le décès du titulaire
puisque le mandat cesse au décès du mandant.

1.2 Change manuel

Dans n'importe quel pays, la monnaie nationale est la seule admise, en principe, en règlement
des achats ou prestations perçues.
Lorsqu'un togolais ou un résident désire aller à l'étranger hors de la zone franc, il devra donc
se procurer des devises, c'est-à-dire la monnaie du pays de destination.
On appelle, en effet, devises toutes les monnaies autres que celle de notre pays. De même, un
étranger peut désirer échanger ses devises contre notre monnaie nationale.

La banque est à même d'assurer à ces deux types de clientèle ce service appelé change manuel
: vente de devises aux nationaux ou résidents, achats de devises aux étrangers ou non-
résidents.

Il existe un cours officiel c'est-à-dire une valeur par rapport au franc de toutes les principales
devises, mais lorsque la banque effectue des opérations de change son profit est assuré par
une reprise de la devise au-dessous de ce cours et une vente au-dessus de ce cours, Il n'y a
donc pas toujours de commissions de change, mais un prix de vente ou prix d'achat des
devises (dans ce dernier cas, .le prix offert par la banque comprend sa commission).

Seuls les billets de banque et les chèques de voyage peuvent être échangés et ce service est
généralement réservé à la clientèle.

1.3 Banque à domicile

La concurrence de plus en plus vive et les moyens de communications modernes ont conduit
les banques à proposer à leur clientèle des services toujours plus sophistiqués tels que « la
banque à domicile » par le biais du réseau Internet.

L'établissement bancaire s'équipe d'un centre serveur accessible au moyen d'un micro-
ordinateur. Le client, muni d'un identifiant et d'un mot de passe ou code confidentiel,
interroge à distance le centre serveur de la banque pour effectuer un certain nombre
d'opérations telles que la consultation de solde, reconstitution de mouvements par dates ou en
valeur sur une période déterminée, information sur les produits de l'établissement émetteur,
transmission des ordres de bourse et suivi des cours de bourse, demande de chéquier, ordres

34
de virement internes ou externes, demande de crédit avec réception de la réponse par la même
voie.

De plus, nombre de banques proposent à leurs clients l'utilisation d'un service géré par un
serveur vocal permettant au titulaire d'un compte de connaître son solde et les plus récentes
opérations au débit comme au crédit. Pour utiliser ce service, le client dispose d'un code
d'accès secret.
La liste des services ainsi proposés n'est pas limitative, la difficulté majeure restant celle de la
sécurité des opérations et leur confidentialité ce qui explique que l'utilisation d'Internet ne
peut être étendue à toutes les transactions.

1.4 La banque 24 h sur 24

Pour satisfaire une clientèle toujours plus sollicitée, les banques sont à même d'offrir un
service de caisse. 24 h sur 24 et ce au moyen des guichets automatiques de banque (GAB).
Ces appareils installés à certains endroits stratégiques permettent à la clientèle de nombreuses
opérations telles que consultation de solde, demande de chéquiers, virement de compte à
compte au nom du même titulaire, remises de chèques, versement d'espèces, retraits d'espèces,
demande de crédit et réponse par la même voie,
Ainsi pour les besoins les plus courants, les horaires d'ouverture des guichets n'ont plus
beaucoup d'importance et un grand nombre d'agences bancaires vont disparaître pour laisser
place à des guichets automatiques toujours disponibles ou seront réorganisées pour mettre à la
disposition des clients de la banque du personnel dont les fonctions sont beaucoup plus
orientées vers la vente et le conseil.

2 Les services immatériels

Les banques offrent toutes, souvent dans des conditions très proches, à peu près les mêmes
possibilités à leurs clients que ce soit sur le plan des dépôts, des crédits ou encore des services
matériels.

Par contre, elles essayent de se démarquer les unes par rapport aux autres dans des services
plus intellectuels qui vont de la simple information à la gestion de patrimoine.

2.1 Bulletins d'information économique

La plus part des établissements adressent à leurs clients des bulletins leurs fournissant des
informations économiques juridiques ou fiscales ou leur présentant de nouveaux produits
financiers ou banquiers pouvant les intéresser.
Ces informations généralement appréciées de la clientèle donnent une bonne image de marque
de compétence du banquier.

2.2 Gestion de portefeuille de valeurs mobilières

Le banquier peut non seulement conseiller sa clientèle mais gérer en son nom et pour son
propre compte un portefeuille de valeurs mobilières, ou l'orienter vers des formules plus
simples telles que les sociétés d'investissement à capital variable (SICAV) ou les fonds

35
communs de placement (FCP). En cas de gestion le banquier est autorisé à passer de lui-
même des ordres d'achat, de vente ou de déclencher des opérations d'arbitrage. Le client peut
définir un mandat de gestion plus ou moins étendu.

2.3 Gestion de patrimoine

De plus en plus le banquier propose à sa clientèle la prise en charge de la gestion de


l'ensemble de son patrimoine : gestion des actifs, gestion du passif, aide à la transmission, etc.
Pour les clients les plus fortunés, les banques assurent des prestations de très haut niveau avec
l'intervention de prestataires internes ou externes aux compétences très pointues (notaires,
avocats, fiscalistes, etc.).

2.4 Produits d'assurance

Les banques et les assureurs se font de plus en plus une concurrence acharnée. L'assureur
propose des crédits ou des placements et banquier des produits d'assurance.
Le banquier propose souvent à ses clients des contrats d'assurance : assurance-vie ou
assurance-décès.

2.5 Assistance aux dirigeants de PME

Si les banques interviennent fréquemment pour apporter leur soutien financier aux PME, elles
interviennent souvent pour faciliter l'évaluation de ces entreprises.
Elles offrent aussi à leurs clients chefs d'entreprises la possibilité de développer leur activité à
l'international avec l'assistance de leur réseau ou de leurs correspondants étranger.

36
LE SECRET BANCAIRE & LA DEONTOLOGIE

LES OBLIGATIONS DE L'INTERMEDIAIRE FINANCIER

1- LE SECRET BANCARE ET LA DEONTOLOGIE DU METIER

Le métier de banquier est un métier commerçant mais la spécificité de la matière qu’il


commercialise (argent), les informations qu'il détient de ses clients et les pouvoirs qui sont les
siens, le placent au centre d'un dispositif dont les autorités publiques ne souhaitent pas lui
laisser les mains libres.

C’est pourquoi le banquier est amené à exercer son activité dans le respect :

 Du secret professionnel;
 De la déontologie.

A- LE SECRET BANCAIRE
Aspects juridiques et techniques

Chaque pays a des lois qui prévoient que toute personne, dépositaire par état ou profession ou
par fonction temporaire ou permanente des secrets qu'on lui confie, est tenu au secret
professionnel hormis des cas très spécifiques où cette même personne est autorisée à lever le
secret professionnel.

De plus, pour conformer ces obligations, des amendes et des peines d'emprisonnement sont
prévues au cas où le secret professionnel est trahi.

La profession bancaire est bien sûr globalement concernée par cette obligation du respect du
secret professionnel.

a) le caractère secret de l'information : c’est en fait le principal problème. Il s'agit de savoir où


commence et où s’arrête la notion du secret professionnel. D'une manière générale, on peut
considérer comme un secret toute information que l'on est seul à détenir avec le client et que
la tierce personne qui sollicite le banquier ne peut obtenir par d'autres moyens.

b) Quand et comment révéler certaines informations: dans certaines circonstances, le


guichetier est autorisé à lever partiellement le secret professionnel.
Connaitre ces cas et savoir jusqu'où ses révélations peuvent aller

Pour mémoire on peut citer


 L'huissier venant justifier une saisie,
 L'administration fiscale émettrice d'un avis à tiers détenteur,
 Un officier de police muni d'une commission rogatoire délivrée par un juge dans le
cadre d'une procédure pénale.

37
Risques & précautions à prendre

Toute la difficulté éprouvée par le banquier réside dans l'appréciation de la limite qu'il ne doit
jamais franchir lorsqu’il donne des informations qu’il est tenu de communiquer :
 S’il n’en fournit pas assez, le demandeur pourra lui reprocher d'entraver la bonne
marche de ses investigations.
 S’il en fournit trop, le client pourra rechercher sa responsabilité au cas où la nature des
informations fournies par le banquier est à l’origine d’un préjudice qu’il n’aurait pas
subi si celui-ci s’était abstenu de certains commentaires.

Compte tenu de la complexité et de la variété des cas, l'exploitant dans le doute consultera sa
hiérarchie ou son service juridique.

En matière de renseignements commerciaux, une règle absolue s’impose: seul un confrère


peut bénéficier, au nom du secret partagé de la fourniture de ce service. Aussi le banquier ne
répondra-t-il jamais directement à une demande téléphonique mais procédera toujours à un
contre-appel de manière à identifier de façon certaine son interlocuteur car l'expérience
prouve que trop souvent des tiers mal intentionnés essaient d'obtenir des informations sur un
client en se taisant passer pour un établissement bancaire.

B- LA DEONTOLOGIE

La déontologie est la théologie des devoirs moraux, la morale professionnelle, théorie des
droits et devoirs dans l'exercice d'une profession. Cela signifie que quoi qu'il fasse, le
banquier ne doit jamais agir au détriment des clients ou des tiers

 Les renseignements fournis à un confrère ne doivent pas être de nature à tromper leur
destinataire sur les qualités réelles d'un client.
 Les informations communiquées à un client lors de la vente d'un produit ne doivent
pas éluder les questions qu'il pose.

In fine, la déontologie amène le banquier à se fixer et à respecter des règles de conduite avant
que les lois ne s’en chargent. Le principe déontologique voudrait par exemple imposer au
banquier l'obligation de surveillance des comptes de ses clients en dépit d'un autre principe de
non-ingérence dans le fonctionnement de ces comptes.

Tout banquier doit garder à l'esprit que le non-respect de la déontologie l’expose à au moins
deux risques.

 Etre très vite déconsidéré par les confrères et se trouver isolé


 Voir sa responsabilité engagée par des personnes qui estimeront que le non-respect de
la déontologie leur a fait subir un préjudice.

38
PARTIE : II

LA BANQUE ET LE MARCHE DES


ENTREPRISES

39
CHAPITRE 1 LES BESOINS DES ENTREPRISES

On peut définir une entreprise comme étant une unité ou une organisation ayant pour fonction
économique production de biens et ou des services destinés à être vendus sur un marché, en
vue de dégager des bénéfices.
Partant de cette définition, on remarque que l'entreprise est définit par trois caractéristiques
principales à savoir :
- c'est une organisation,
- elle a une finalité économique,
- elle a l'autonomie de décision.
L'entreprise entre en relation avec la banque en ouvrant un compte dénommé compte courant.
Le compte courant établit donc un contrat entre la banque et l'entreprise par le biais d'une
convention de compte courant.

Les entreprises peuvent être classées en fonction de plusieurs critères tels que : la forme
juridique, le secteur d'activité ou le type d'activité.
La classification des entreprises peut être aussi bien faite sur le plan économique, sur le plan
juridique que sur le plan structurel.

1. Classification juridique

On distingue : les entreprises privées et les entreprises publiques.


A l'intérieur de ces groupes, il existe plusieurs subdivisions.

a) Les entreprises privées ou du secteur privé : Ces entreprises fondées par une personne
ou de groupes de personnes ; il existe 3 grands types d'entreprises privées :

 les entreprises individuelles : ici le patrimoine professionnel et le patrimoine personnel


sont confondu; (le capital est détenu par une seule personne). Il n'y a qu'un seul
propriétaire (ex.: l'artisan commerçants, professionnels libéraux et agriculteurs) ;
 les entreprises sociétaires : le patrimoine de l'entreprise et celui des associés sont bien
séparés et ont pour vocation de rechercher le profit. Le capital est détenu par deux ou
plusieurs personnes, voire un très grand nombre, qui sont copropriétaires de
l'entreprise ;
 les associations : ici le patrimoine de l'association et celui des membres sont bien
séparés, mais ne cherchent pas le profit.
b) Les entreprises publiques (ou du secteur publique) : entreprises dans lesquelles tout ou
partie du capital et du pouvoir de décision appartiennent à une collectivité publique,
c'est-à-dire l'Etat, une région, une préfecture ou une commune.

2. Classification économique

40
Cette classification vise à établir des comparaisons entre les entreprises, les régions et les
pays.
Ainsi les entreprises peuvent être classées selon plusieurs critères économiques tels que: le
secteur (ou domaine) d'activité, la branche d'activité, la filière de production, la dimension
(ou la taille) de l'entreprise.

a) Le secteur (ou domaine) d'activité

Un secteur se définit comme étant l'ensemble des entreprises ayant une même activité
principale.
 les entreprises du secteur primaire : celles qui interviennent dans l'agriculture,
l'élevage, la pêche et l'industrie extractive. Ex: SOTOCO.
 les entreprises du secteur secondaire : c'est le secteur de la transformation des matières
premières ou f des produits semi-finis. Ex: NIOTO, ITP, Brasserie du Bénin.
 les entreprises du secteur tertiaire : celles qui offrent généralement des prestations de
services. Ce sont par exemple les banques, les assurances, la poste, les professions
libérales.
 les entreprises du secteur quaternaire : les nouvelles technologies de l'information
et de la communication (NTIC) : Information, recherche, technologies nouvelles.

b) La branche d'activité des entreprises

Une branche d'activité se définit comme étant l'ensemble des entreprises fabriquant un même
produit (ce qui oblige à ventiler entre plusieurs branches une entreprise dont la production est
diversifié).

c) La filière de production

Une filière intègre toutes les branches qui participent aux étapes du processus de production
d'un ensemble de produits. C'est un enchaînement ordonné d'activités complémentaires de
l'amont vers l'aval, partant des matières premières pour arriver à l'utilisation finale d'un bien
ou d'un service.

Par exemple, la filière électronique regroupe toutes les branches concourant à la fabrication
des produits électroniques et dérivés.

d) La dimension (ou taille) de l'entreprise


La dimension de l'entreprise est analysée à partir du nombre de salariés, du montant du chiffre
d'affaires, de la valeur ajoutée (résultat dégagé), du capital social, du nombre d'établissements
et de leur localisation.

Les besoins des entreprises sont à la fois « objectifs » c'est- à-dire techniques et
subjectifs notamment au plan relationnel. Les besoins d'ordre techniques : l'entreprise
s'adresse d'abord à la banque pour que ses mouvements de fonds soient traités avec fiabilité,

41
célérité et à moindre coût. L'entreprise désire également financer son exploitation et ses
investissements selon les formules adaptées quantitativement et qualitativement : un volume
suffisant et permanent dans le temps, des solutions souples et bon marché sont les atouts
essentiels. Disposant fréquemment d'excédent de trésorerie, l'entreprise 'entend aussi
maximiser son surplus. Elle s'attend enfin à bénéficier d'informations et des conseils sur les
techniques de couverture du risque de taux ou de change sur les opportunités offertes par le
marché financier.
Les besoins de l'entreprise en tout cas des personnes qui la représentent, sont aussi
d'ordre relationnel. L'entreprise veut être connue de sa banque et entretenir avec elle un
dialogue qui s'inscrit, dans la durée de manière à ce que s'instaure une coopération étroite.
Cette relation privilégiée résulte pour une large part des rapports entre l'animateur de
l'entreprise et les banquiers teneurs du compte. Aussi un changement d'interlocuteur à la
banque est-il le plus souvent considéré comme une perte chez le client. Pour éviter une
dépendance excessive qui risque d'être préjudiciable à leur intérêt, les entreprises ont coutume
de travailler avec plusieurs banques.

I - LES BESOINS DE FONCTIONNEMENT

Un besoin de fonctionnement est un besoin de trésorerie lié au fonctionnement de


l'entreprise. Ce besoin nait du fait qu'il existe un décalage entre les recettes d'exploitation et
les dépenses d'exploitation et c'est ce décalage qu'il faut compenser par une avance bancaire
en trésorerie (ou parfois grâce à un crédit par signature permettent de faire accepter par le
fournisseur un report de la date de règlement des sommes que l'entreprise lui doit).
L'importance de besoin dépend aussi de celle du fonds de roulement, celui-ci étant comme
l'excédent des capitaux permanents sur les immobilisations. Aussi une entreprise de
transformation dépourvue de fonds du roulement par exemple peut jouer sur d'autres postes du
bilan à l'actif et au passif en différant le règlement de la taxe etc., aura un besoin de trésorerie
à court terme égal au volume de son stock et de son crédit client (égal au chiffre d'affaires non
encaissé) déduction faite du montant des sommes dont les fournisseurs ont accepté de différer
les paiements. Il y a deux causes essentielles de déficit de trésorerie : c'est le volume des
stocks et le crédit client.

1.1 Les stocks

Les stocks sont composés de matière première et de produit finis ou semi- fini, des
marchandises en cours de route et parfois des travaux en cours (notamment clans le cas des
entreprises de la BTP). Les matières premières, si elles ont engendré un règlement comptant du
fournisseur, entrainent un besoin de financement sauf si l'entreprise dispose de trésorerie,
grâce à un fonds de roulement substantiel ou bien parce qu'elle a encaissé de ses clients un
montant supérieur à ce qu'elle doit régler à ses fournisseurs.
C'est encore plus vrai des produits transformés destinés à la vente qui n'ont pas encore
été vendus mais comprennent, des matières premières qu'il a fallu peut- être payer, mais
aussi de ses salaires et des diverses dépenses nécessaires au cycle d'élaboration du produit
(carburant, charge de structure, etc.). Or ces dépenses sont réglées dans un court délai (pas

42
plus d'un mois pour les salaires et encore moins pour les carburants, électricité, le téléphone
etc.). Il est donc clair que si le stock tourne mal, du fait d'un ralentissement de vente, le
besoin de financement à court terme risque de s'accroitre à moins que l'entreprise parvienne à
réduire le volume moyen-de ses débours (en comprimant les dépenses courantes et en
obtenant des délais de règlement aux fournisseurs plus longs, ce qui, si la situation dure,
risque d'entamer la confiance de ceux-ci et de les conduire à ne plus accepter de délai de
règlement ou de les réduire fortement).
Concernant les travaux en cours dans le bilan les entreprise de BTP, ceux- ci peuvent générer
un besoin de trésorerie, mais celui- ci est habituellement et sensiblement réduit par un volume
d'avance reçue et/ ou d'acomptes sur travaux (qui correspond à des règlements partiels sur
travaux).

1.2. Le crédit « client »

Entrent dans le crédit « client », les sommes qui ont été facturées aux clients, c'est- à-
dire correspondant aux produits qui ont été vendus et non encore payés par ceux- ci.
L'importance de ce besoin sera fonction du niveau de fonds de roulement de l'entreprise et
l'importance de ces exigibles à court terme dont notamment le crédit fournisseur augmente
éventuellement d'avance à la commande. Ici il y a aussi risque de mévente, et de ce fait
l'entreprise court le risque d'insolvabilité vis- à- vis de certains de clients, ce qui risque
d'aboutir à une perte de substance d'actif par la constitution de provisions pour créances
douteuses.
La réponse de la banque aux besoins de fonctionnement sera non seulement fonction des
décalages entre recettes et dépenses nées du cycle de production « achat- transformation-
stocks- ventes » et des délais de règlements consentis à l'entreprise (par ces fournisseurs) et par
l'entreprise (à ses clients), mais aussi de la consistance des stocks en fonction de l'évolution du
marché et du celle du poste crédit « clients ».

Les Crédits de Fonctionnement Evaluez, contrôlez, financez le besoin court terme.

Comment assurer le bon fonctionnement courant de votre entreprise ? Comment choisir la


formule de crédit la plus adaptée '' Comment bien préparer vos demandes de crédit toutes
les solutions pour accompagner votre activité quotidienne

Les besoins court terme ou besoins en fonds de roulement (BFR)


Pour initier son activité, toute entreprise doit acquérir en premier lieu un ensemble
d'éléments nécessaires à son fonctionnement. Il s'agit souvent d'investissements lourds dans
des immobilisations corporelles (terrain, immeuble, machines...) et/ou incorporelles (brevets,
marques, fonds de commerce...). L'exploitation de l'entreprise met alors en route deux cycles :
• le cycle de production qui impose la nécessité de garder un certain volume de stocks
pour assurer la fabrication et pouvoir répondre rapidement aux demandes des clients,
• le cycle commercial résultant des délais de paiement accordés aux clients.

Même si en contrepartie les fournisseurs sont également payés avec un certain délai, ce n'est

43
que rarement suffisant pour compenser les besoins de financement court terme engendrés par
les deux cycles. C'est ce qu'on appelle le besoin en fonds de roulement (BFR). Comment
calculer les BFR ?
Le BFR peut-être :
- positif : cela signifie que les délais accordés aux clients et le temps de rotation des stocks
sont supérieurs aux délais de paiement des fournisseurs. L'entreprise a alors besoin de
recourir à un financement court terme.
- nul : dans ce cas les délais sont égaux. L'entreprise n'a pas de besoins à financer.
- négatif : les délais accordés aux fournisseurs sont supérieurs à ceux accordés aux clients
et au temps de rotation des stocks. L'entreprise n'a pas de besoin à financer.
Suivant les secteurs d'activité, le BFR est structurellement plus ou moins important : un
processus de fabrication long entraîne des stocks difficiles à réduire, un commerçant qui
vend à des particuliers n'a pas de délai client, une PME qui travaille avec des collectivités
locales a au contraire des délais de règlements qui peuvent être de plusieurs mois.
Une entreprise en forte croissance verra souvent ses besoins en fonds de roulement
augmenter.
Il n'y a donc pas un montant idéal de BFR. Mais c'est une donnée qu'il faut pouvoir
optimiser en fonction des caractéristiques de son entreprise et de son marché.
Il peut être prudent de financer une partie des BFR par les fonds propres, notamment en
période de forte croissance afin de maintenir l'équilibre du bilan. Mais la plupart du temps
l'entreprise a recours à son banquier qui peut lui proposer différents types de financement
suivant les caractéristiques de l'entreprise et de ses clients.
Comment contrôler vos besoins en fonds de roulement ?
Le financement du BFR a nécessairement un coût : les intérêts bancaires et le coût
d'opportunité pour utiliser la capacité de crédit à d'autres fins. Pour le limiter au maximum il
convient d'agir sur chacune des composantes du BFR (délais clients, délais
fournisseurs. Variation des stocks). Cependant, pour avoir une stratégie longue terme de
réduction des BFR, les actions à mettre en place peuvent se révéler complexes. En effet,
l'analyse du BFR fait souvent apparaître des causes plus structurantes pour l'entreprise. Les
retards de paiement des clients, par exemple, peuvent être dus à des retards ou erreurs de
livraison répétés.
11 s'agit alors de prévoir une réorganisation des procédures utilisées, notamment pour les
stocks, qui peuvent demander une réflexion en profondeur et la collaboration de plusieurs
services de l'entreprise.
Les pistes suivantes pourront vous aider dans votre réflexion :

1) Réduire votre délai client


C’est pour ce poste que les possibilités de gain sont les plus nombreuses car le délai client
est impacté par de nombreux facteurs :
- le service facturation : les factures sont-elles établies à temps ? Partent-elles
directement au bon destinataire ? S'en assurer pour éviter quelques jours de décalages.
- les moyens de paiement : en proposant des LCR magnétiques dont la date de règlement est
précise, en lieu et place d'un paiement par chèque, par exemple.

44
- les commerciaux : ils savent se battre sur le prix, mais savent-ils négocier le délai de
paiement ?
- le suivi et les relances client : existe-t-il un service spécifique ? Faut-il faire appel à des
sous-traitants ?

2) Gérer la variation de stocks :


- les commerciaux et le service achats se coordonnent-ils pour bien gérer les
approvisionnements ?
- les commandes clients peuvent-elles être lissées pour réduire les stocks de produits finis ?
(planification de la demande) Est-il possible de gérer les stocks en flux tendus ?

3) Optimiser le délai de règlement des fournisseurs :


Les délais ont-ils été négociés ?
- réduire le nombre de fournisseurs avec lesquels vous travaillez peut éventuellement vous
permettre de négocier plus facilement vos délais.
- optimisation des approvisionnements, par la mise en place, par exemple, d'un système de
procuration pour automatiser les achats de production répétitifs.

4) Et aussi :
-I1 arrive que de petits investissements (ordinateurs, véhicules...) soient financés en tirant sur les
lignes de crédits court terme. Mieux vaut envisager un refinancement par un crédit ad hoc :
crédit moyen terme bancaire, lease back...
- Les cautions bancaires (cautions fiscales, caution de loyer...) peuvent avantageusement
éviter un décaissement dans certains cas

II. LES BESOINS D'INVESTISSEMENT


Lorsqu'une entreprise est créée, elle ne peut par la suite, fonctionner que si elle utilise les
facteurs de production suivants : le capital (qui sert à acquérir les moyens de production), le
travail (le personnel), et les matières premières (achat de matières (achat de matières
commerciales). 11 s'est ajouté un nouveau facteur dans la théorie économique de la production
le progrès technique.
Les besoins d'investissement doivent être couverts par des capitaux propres de l'entreprise qu'il
s'agisse d'un apport personnel pour une entreprise individuel ou de capital pour une SARL ou
SA. En Afrique, le marché financier étant peu développé, c'est le système bancaire qui subvient
aux besoins non financés par les associés ou les actionnaires:
Les investissements concernent essentiellement les immobilisations corporelles
constituées par les immeubles (terrain, construction), équipements (machines) et véhicules de
transport (camions, etc.). On distingue les investissements courants qui sont destinés à
augmenter la capacité de production.
Les investissements de renouvellement sont ceux effectués en principe, lorsque le
matériel concerné est amorti, l'entreprise prévoyant à l'issue de chaque exercice une dotation
annuelle d'amortissement afférente à chaque immobilisation. La durée d'amortissement varie
selon la nature et la durée de vie des biens immobilisés : 30 ans pour un immeuble, 3 ou 4 ans
pour une voiture de fonction, 5 à 10 pour les machines. L'investissement de renouvellement

45
comprend, pour ce qui concerne les équipements une part d'investissement car lorsqu'un bien
est remplacé, il l'est souvent par un bien de prix supérieur (inflation) mais' surtout plus
performants, le fisc autorise les entreprises à pratiquer l'amortissement dégressif qui permet de
ne pas attendre la fin de la période d'amortissement pour remplacer le matériel.
Les investissements destinés à augmenter la capacité de production sont de deux ordres : ceux
qui permettent de faire face à un accroissement régulier du chiffre d'affaires et ceux qui
permettant d'augmenter très sensiblement la capacité de production (l'entreprise est
suffisante pour répondre à une demande importante)

46
CHAPITRE 2 :
LES OPERATIONS RELATIVES AU COMPTE :
OUVERTURE ET FONCTIONNEMENT

I. LE COMPTE COURANT
Formalités d'ouverture du compte, renseignements et documents nécessaires pour
l'ouverture de compte à une personne.
La demande d'ouverture d'un compte d'entreprise est toujours signée par le représentant
qualifié de la société muni des pouvoirs nécessaires pour faire fonctionner le compte. L'étude
de cette demande d'ouverture et de documents fournis est faite par un service spécialisé de la
banque. Elle ne constitue plus un vain formalisme mais résulte du souci d'éviter des litiges
éventuels et la mise enjeu d'une quelconque responsabilité de la banque.
Les renseignements et documents à fournir sont :
■ Nom de l'entreprise :
On parle de raison sociale pour les sociétés de personne et de dénomination commerciale
pour les sociétés de capitaux.
■ Forme de l'entreprise :
Elle peut être une affaire personnelle et donc appartenir à un seul individu ou être une
société appartenant à plusieurs individus.
■ Statut de l'entreprise :
C'est un document très important et disponible permettant de connaître les règles de
fonctionnement de l'entreprise, le montant du capital, les dirigeants, les pouvoirs des
dirigeants, la répartition de bénéfice, le siège social etc...
■ L'objet de l'activité :
S'agit-il d’une activité agricole industrielle commerciale ?
■ Inscription au registre de commerce ou au registre des artisans au barreau
(avocats), à l'ordre des médecins, autorisation ministérielle (pharmacie, école,
notaire etc.)
Tout commerçant ou artisan doit s'inscrire au registre du commerce ou des artisans. Lors
de l'ouverture de compte le banquier doit exiger un extrait de registre du commerce ou des
artisans pour s'assurer de cette inscription et vérifier les renseignements communiqués sur la
société.

Publication au journal d'annonces légales :

Toute entreprise commerciale doit informer les tiers de son existence, de toute
modification importante dans son organisation juridique. Pour ce faire, elle utilise un journal
d'annonces légales. Ce sont des journaux ordinaires agrées pour recueillir dans leurs colonnes
les annonces de ce type.

47
• Carton de signature :

Comme pour les particuliers, le banquier à l'obligation de demander aux dirigeants et à ceux
qui ont le pouvoir de faire fonctionner le compte d'apposer leur signature sur un carton de
signature. Souvent ces cartons permettent de recueillir aussi les principaux renseignements sur
l'entreprise.

Alors que le compte de dépôt est destiné à enregistrer des opérations de caisse qui
viennent augmenter le dépôt initial, le compte courant est destiné à enregistrer des opérations
multiples et de nature différente (opérations de caisse, opération de crédit etc.) rendant chaque
correspondant tantôt créancier, tantôt débiteur.

Rôle du compte courant


Le compte courant joue trois rôles:

- c'est un instrument comptable qui constate des opérations et dégage pour chaque
opération un solde provisoire en faveur de l'une ou l'autre partie ;
- comme le compte chèque, c'est un instrument de règlement ; les créances étant payées
par leur inscription en compte ;
- c'est un instrument de garantie pour la banque, la garantie ici réside en la
compensation qui se produit entre opérations (articles) de crédit et de débit.

Alors que le compte de dépôt est en principe toujours créditeur, le compte courant peut être
alternativement débiteur ou créditeur.

Il n'existe pas en fait une définition- classique du compte courant. On peut cependant le
caractériser par sa nature juridique qui comprend quatre éléments essentiels :

 L'intention des parties : le compte courant est un contrat civil ou commercial selon
les opérations qu'il relate. C'est un contrat consensuel car il ne peut être ouvert qu'avec
la volonté des parties.
 L'existence des remises : il faut entendre ici une créance du remettant contre celui qui
reçoit et qui devient dans le compte un simple article de débit ou de crédit. Cette
créance ' peut consister en argent ou effet.de commerce.
 La réciprocité des remises : il faut que les deux parties en l'occurrence le banquier
et son client se fassent réciproquement des remises c'est- à- dire figurent
alternativement au débit et au crédit de chacun d'eux afin qu'ils soient tour à tour
créanciers et débiteurs l'un de l'autre.
 Le croisement ou l'enchevêtrement des remises : la réciprocité des remises ne
suffit pas, il faut encore que sa cadence prouve la répétition fréquente d'un
mouvement de créances à dettes et vice- versa entre les parties. Pour un compte
chèque toujours créditeur, le fait de verser des sommes d'argent en compte et de les
prélever ne constitue pas un compte courant. Il en est de même de l'avance de fonds
pure et simple en compte toujours débiteur dans lequel le client rembourse une ou

48
plusieurs fois l'unique avance ' qui lui a été consentie par le banquier.
Il faut remarquer que les conventions du compte prévoient une restriction en énonçant que le
client pourra éventuellement bénéficier de crédit, ce qui signifie que tant que le compte
fonctionne sans autorisation de passer débiteur, le compte courant fonctionnera en fait comme
un compte de dépôt.
 Sélection des comptes
Comme pour ce qui concerne les particuliers , la banque n'est pas obligée d'ouvrir un compte
courant à une entreprise sauf exception. Sa décision dépend des renseignements qu'elle aura
recueillis sur le client, notamment par le biais des informations par la Banque Centrale
(Centrale des risques, Centrale des incidents de paiement ou obtenues auprès des confrères).
Si en matière de compte de dépôt, la banque peut se limiter à l'ouverture d'un compte sans
remettre au client le carnet de chèques, il est bien évident que pour un commerçant ce n’est
pratiquement pas possible, d'autant plus que celui- ci peut accepter des traites ou en tirer et la
traite est un moyen de règlement.
Du fait que donc le banquier est plus exposé lors de l'ouverture d'un compte courant il devra
être plus vigilant au moment de l'ouverture.
 Personnes autorisées à ouvrir un compte
Le compte courant est par excellence le compte des commerçants qu'ils soient personnes
physiques ou personnes morales. La notion de commerçant est extensible en pratique aux
artisans et aux professions libérales dès lors que leurs animateurs ont besoin d'isoler des
opérations liées à l'exercice de leur profession.
Il convient de préciser que le commerçant ne soit failli ou en liquidation judiciaire. Par ailleurs,
les personnes agissant pour le compte d'une société ne doivent pas être frappées d'incapacité
du même ordre (condamnation pour faillite frauduleuse, banqueroute, escroquerie, etc.) mais
ceci est théoriquement un cas d'école car en principe, le droit de société fait obstacle que
de telles personnes puissent les présenter.
 Formalités d'ouverture
Hormis l'identité du commerçant ou la raison sociale de la société ainsi que leur adresse (une
boite postale complétée par des éléments relatifs à la localisation géographique du
commerçant ou du siège de la société), le commerçant doit remettre à la banque une
photocopie certifié conforme de ce qui établit son statut de commerçant : extrait de
l'inscription au registre de commerce (RC) ou du registre des artisans, inscription au barreau
pour un avocat ou de l'inscription à l'ordre des médecins pour un médecin.
Pour une société anonyme (SA), hormis l'extrait d'inscription au registre de commerce, elle
devra fournir un exemplaire de ses statuts et des procès-verbaux du Conseil d'Administration
habitant là où les personnes à mouvementer les comptes conjointement ou séparément si
toutefois une délibération du Conseil d'Administration a été nécessaire pour donner ce pouvoir.
Dans une SARL, c'est le gérant qui est habileté à mouvementer le compte (il faut donc recueillir
le document attestant de sa désignation à cette fonction). Bien entendu, les personnes habilitées
à mouvementer le compte et leurs éventuels mandataires doivent déposer leur signature sur
laquelle figure le texte de la convention de signature que peuvent utiliser les services de caisse.
Les personnes habilitées à mouvementer le compte doivent fournir des éléments de leur identité
(nom, prénoms, date et lieu de naissance, lieu de résidence, carte d'identité et passeport).
Enfin, doit être précisé, le statut de résidence ou non de la société ou du commerçant (certains

49
clients étant implantés dans plusieurs pays).
S'il s'agit d'une société en création ,1e compte courant ne peut être ouvert et à fortiori
fonctionner tant que le notaire n'a pas adresser à la banque un certificat attestant que la totalité
du capital appelé a été effectivement versé (dans un compte de déposit bloqué dans la banque
qui ouvrira le compte courant).
En attendant, les associés ou les actionnaires peuvent ouvrir un compte collectif fonctionnant
sous leur seule responsabilité et ne pouvant engagé la société vis-à-vis des tiers, étant étendu
que les fonds utilisés sur ce compte (créditeur) ne peuvent pas provenir du compte bloqué
servant à recueillir les apports en capital.

2. Le fonctionnement du compte courant


Les parties sont libres de déterminer le domaine du compte et des créances qui doivent y entrer.
Le principe de la « généralité » des créances au compte est surtout théorique et il ne faut pas
conclure que toutes les créances réciproques quelle que soit leur nature et l'origine soient
affectées au compte. Rentrent en fait dans le compte, les créances qui se situent dans le cadre
de prévisions des parties, ce qui exclut déjà les opérations extérieures à l'activité commerciale
du client.
Au plan matériel, il n'y a pas de différence de fonctionnement des comptes courants par rapport
à celui des comptes de dépôt : concernant les agios, il n'y a pas d'intérêts créditeurs mais des
intérêts débiteurs.
Ils sont calculés sur des soldes débiteurs en valeurs de compte.
De surcroit, il existe des commissions spécifiques augmentées de la taxe sur la prestation de
service (TPS) ou la TAF :
- Frais de la tenue de compte (10 000 à 5 000 FCFA par trimestre).
- Commissions de plus fort découvert (1/12% par mois).
- Commissions de compte ou commission de mouvement (appliquée sur la somme des
mouvements débiteurs, soit en général un 1/4 %)
Le relevé d'agios (ou ticket d'agios) est établi dans les jours qui suivent chaque fin de
trimestre civil.
LES EFFETS DU COMPTE COURANT
Le compte courant est caractérisé par ses effets qui sont au nombre de trois : la novation,
l'indivisibilité, le cours de plein droit d'intérêts.
• La novation : toute créance portée en compte perd son individualité pour devenir
un
simple article de compte. Elle perd ainsi les sûretés et les garanties dont elle était assortie (ex :
cas des effets escomptés revenus impayés et débités en compte).
On dit qu'il y a novation.
• L'indivisibilité : bien que les articles des comptes restent indépendants les uns
des autres, ils constituent cependant le bloc dont on ne peut en extraire aucun : seul le solde,
qui les absorbe établi à l'arrêté du compte, fixera la qualité de créancier ou le débiteur pour
chacune des parties.
• Le cours de plein droit des intérêts : chaque somme inscrite en compte courant
porte intérêt du jour où elle entre en valeur jusqu'à l'arrêté du compte.
Ces intérêts peuvent être réciproques, c'est-à-dire calculés au même taux au débit qu'au crédit

50
ou différentiels, c'est-à-dire calculés à des taux différents selon que le solde est débiteur ou
créditeur.
Notons que depuis le 1er juillet 1967, les banques ne rémunèrent les capitaux à vue même si
ceux- ci sont logés en compte courant.
Il existe d'autres comptes mais cette fois de nature différente du compte courant : Les
comptes de placement ou compte à terme (CAT), mais aussi des comptes d'avance (ou
d'escompte) dans lesquels la banque tient à individualiser des opérations de crédit assorties des
garanties spécifiques. Par exemple un client a bénéficié de l'escompte d'une traite de
5millions de FCFA. Un compte d'escompte aura été débité par le crédit du compte courant ; à
l'échéance, le règlement de la traite vient apurer le crédit d'escompte.
Supposons qu'à l'échéance, cette traite ne soit pas payée. Le banquier a donc dans ce cas droit
de contre-passer le montant de la traite par le débit du compte courant et c'est à ce moment
qu'entre enjeu une notion conséquence : celle d'effet novatoire des entrées en compte courant
des créances. En effet, par le fait que les banquiers débitent le client du montant de la traite,
celle-ci est considérée comme réglée, ce qui entraine l'abandon automatique par le banquier
des recours éventuels contre les tiers signataires de la traite, recours qui constitueraient une
garantie de la banque. Ces recours ne seront plus nécessaires au moment de la contre-passation
si le compte courant est suffisamment approvisionné. Par contre, si la contre-passation entraine
un solde, débiteur, la banque ne pourra exercer les recours cambiaires pour tenter d'apurer
ce-solde débiteur car il y a novation. Le crédit d'escompte se sera transformé en découvert.
Avant de contre-passer, le banquier doit bien réfléchir puisqu'il se verra priver de sa garantie
sauf s'il décide d'isoler sa créance à nouveau, mais dans un sous compte du compte d'escompte
initial, ce sous compte étant un compte d'impayé sur escompte.

3. Clôture du compte courant

a) Causes de la rupture

Une entreprise peut souhaiter cesser les relations qu'elle a avec son banquier pour deux
raisons principales : elle n'est pas satisfaite des services rendus ou elle a trouvé mieux ailleurs.

b) Modalités de la rupture

L'entreprise peut clôturer son compte de plusieurs manières;

- en prévenant son banquier: par écrit ou par oral;


- en s'arrangeant pour que la position de son compte soit ramené à zéro par émission
d'un chèque ou par retrait de fonds;
- en cessant de faire fonctionner son compte sur lequel figurera un solde créditeur ou
débiteur.

51
c) Précautions à prendre par le banquier

- Si l'entreprise désire le quitter, le banquier doit prendre toute une série de mesures :
- demander la restitution des chèques non utilisés et des cartes bancaires;
- contrôler les engagements de l'entreprise: est-elle encore débitrice à l'égard de la
banque (autre compte, crédit, etc.) ;
- s'assurer que tous les chèques émis ont été présentés au paiement;
- percevoir une provision éventuelle pour agios;
- éviter la passation de toute écriture postérieure à la clôture; -
- récupérer la clef du compartiment de coffre dont l'entreprise pourrait être locataire;
- procéder à la déclaration de clôture au fichier des comptes bancaires (FICOBA) ;
informer le guichet pour éviter tout retrait postérieur à la clôture.
- si le compte est créditeur à la clôture : envoi d'un chèque pour solde de tout compte ou
virement chez un confrère ou blocage des fonds pendant 30 ans si le client est parti
sans laisser d'adresse; passé ce délai, les fonds sont à verser à l'Etat.
- si le compte est débiteur à la. Clôture, passage du solde en pertes et profits ou
transmission au contentieux pour recouvrement.

1.1. Clôture du fait de la banque

a) Causes de la rupture

Le banquier peut souhaiter se séparer d'un client pour de multiples raisons: incidents de
paiement, risques particuliers ou compte jugé non rentable.

b) Les modalités de la rupture

Le banquier doit informer l'entreprise de sa décision par courrier recommandé avec accusé de
réception et lui laisser un certain délai pour s'organiser, notamment pour ouvrir un compte
chez un confrère,

b) Précautions à prendre par le banquier

Sauf comportement gravement répréhensible de la part du client (actes délictueux,


engagements non tenus, » etc.), ou de situation irrémédiablement compromise (le banquier
perd tout espoir d'être remboursé), le banquier doit accorder un préavis qui doit permettre au
client de trouver une nouvelle banque. La pratique a fixé ce préavis à 60 jours en cas de
découvert et à 30 jours en cas de crédits de mobilisation.

1.2. Clôture pour cessation d'activité

Si l'entreprise cesse son activité volontairement ou à la suite d'une liquidation judiciaire, la


banque doit prendre les mêmes précautions qu'en cas de clôture de son fait, sans avoir à
respecter de préavis particulier.

52
CHAPITRE 3 : LE FINANCEMENT DU POSTE CLIENTS

I-LES EFFETS DE COMMERCE

Introduction :

Le cycle d'exploitation des entreprises (achats- provisions- vente) nécessite des


opérations successives et recrutements telles que : achats, règlements, ventes, paiements des
salaires etc....

L'entreprise tout comme le particulier effectuera toutes ces opérations de manière sûre et
commode à travers le circuit bancaire. Ces opérations engendrées par les entreprises se font à
travers le compte courant qui bénéficie du service de caisse de la banque.
L'insuffisance des fonds propres de l'entreprise pour le financement du décalage entre les
dépenses et les recettes poussent les entreprises à s'adresser aux banques et/ ou demander des
délais de paiements à leurs fournisseurs. Ainsi de suite, les entreprises se font crédit entre elles.
Les crédits inter entreprise sont matérialisés par des effets de commerce que sont la lettre
d'échange ou la traite, le billet à ordre, le warrant. Notons que le chèque aussi est un effet de
commerce qui sert à un règlement au comptant car payable à vue.
De par leur fonction classique, les effets de commerce représentent les documents normalisés
servant à la matérialisation de la créance et à la transmission éventuelle des sommes d'argent
dans le cadre d'une activité professionnelle. Les effets de commerce permettent à la fois :

- Le recouvrement de la créance (utilisé au titre de moyen de paiement)


- L'obtention d'un financement auprès de la banque (escompte)
- Des recours cambiaires en cas de non-paiement (protêt ou autre action en justice)

Quatre types de documents répondent à ces critères : la lettre de change, le chèque (déjà
étudié), le billet à ordre et le warrant.

II. LA LETTRE DE CHANGE (LC) OU TRAITE

Définition : la lettre de change est un écrit par lequel une personne appelée tireur (le
créancier, c'est-à-dire le fournisseur) donne à une autre personne appelé tiré (le débiteur, c'est-
à-dire le. client) l'ordre de payer une certaine somme d'argent à une date déterminée
(l'échéance) une troisième personne, le bénéficiaire (souvent le tireur ou le banquier).

La lettre de change est toujours un acte commercial quelle que soit la qualité des
signataires, quel que soit le motif de sa création. Seules les personnes capables peuvent
s'engager par lettre de change.

Elle met enjeu dans la pratique un rapport triangulaire de droit entre trois personnes au moins :
Le tireur : c'est le donneur d'ordre initial, c'est le créateur, le rédacteur de la traite. C'est le

53
fournisseur de la transaction commerciale qui a accordé un délai de paiement à son client : le
tiré de la traite. C'est le créancier.

TITREUR

Donne de l’ordre
Qui doit de l’argent au

TIRE BENEFICIAIRE

Le tiré : c'est lui qui doit payer à l'échéance la somme indiquée ; il doit avoir une dette à l'égard
du tireur. C'est cette dette qui constitue la provision.

Le bénéficiaire : c'est le bénéficiaire de la traite à payer, c'est à lui que la traite est
initialement remise en vue de se faire payer le montant par le tiré.

Il faut bien comprendre que la traite n'est pas un document de complaisance.


En, effet :
- La qualité de bénéficiaire se justifie par l'existence d'une créance de celui-ci contre le tiré ;
créance qui résulte d'une prestation accomplie par le bénéficiaire au profit de tireur et qu'on
appelle valeur fournie.
- La qualité de tiré s'explique par l'existence d'une dette de celui-ci envers le tireur ; cette
dette, qui précède de l'accomplissement par le tireur d'une prestation au profit du tiré appelée
provision.
- La qualité de tireur enfin tient à la conjonction d'une créance (tireur sur tiré) et d'une dette
que l'on ne peut pas confondre. Et si le tireur créé une traite, c'est précisément pour
transmettre au bénéficiaire en règlement de ce qu'il doit, la créance dont il est lu i titulaire
envers le tiré.

Description :

La lettre de change est un document qui comporte un certain nombre de mentions


obligatoires.

Les mentions obligatoires :

- La dénomination « lettre de change »établit la nature exacte du document,


- L'ordre pure et simple de payer une somme déterminée : par la mention « veillez payer à
l'ordre de », la clause à ordre permet la transmission de la traite par endossement, la somme à

54
payer est généralement portée deux fois : en chiffres et en lettres. S'il n'y a pas concordance
entre les sommes, c'est la somme en lettres qui est considérée comme valable.
- Le nom de celui du tiré : c'est une mention essentielle puisqu'il s'agit de la personne qui va
payer la LC.
- L'échéance : c'est la date à laquelle le paiement doit avoir lieu. Elle peut être à jour fixe, à un
certain délai de date, à un certain délai de vue, à vue.
- La date et le lieu de création de la lettre de change : si le lieu n'est pas précisé, la lettre de
change est considérée comme créée au domicile du tireur.
- Le lieu de paiement : c'est généralement le nom de la banque qui est indiqué. En absence de
toute indication, la traite est dite « domiciliée » dans cette banque.
- Le nom et la signature du tireur : c'est le moyen pour tous les intéressés (et pour le tiré en
première lieu) de savoir que c'est le tireur qui a donné cet ordre paiement.
- Le nom du bénéficiaire : à l'inverse du chèque, la lettre de change ne peut être établie « au
porteur » ; le bénéficiaire doit être le tireur lui-même ou une autre personne.

• Informations liées à l'échéance

- L'échéance : si l'échéance n'est pas précisée, la lettre de change est supposée être à vue.
On distingue :
- L'échéance à une certaine date : la date est indiquée avec précision
- L'échéance à un certain délai de date : le délai court à compter de la date de création de la
traite.
- L'échéance à 30 jours signifie à 30 jours de la date de création de la traite.
A vue : dès sa présentation au paiement.
L'échéance à un certain délai de vue : le délai court à compter de l'acceptation de la traite.
- L'échéance fixée à un certain nombre de jours, de date ou de vue :
L'échéance sera calculée sur le nombre exact de jours de chaque mois

- L'acceptation : c'est le tireur qui établit la lettre de change alors que c'est le tiré qui doit
payer. Si le bénéficiaire veut la certitude que le tiré est d'accord avec l'ordre de payer qui
lui est donné, il demandera au tiré de prendre par écrit l'engagement de payer à l'échéance. Cet
engagement prend le nom de l'acceptation. L'acceptation est donnée par la mention « accepté
» suivie de la signature du tiré. La simple signature du tiré au recto et en bas à gauche de la
traite suffit pour être considérée comme acceptation.
Accepter une traite c'est s'engager à payer à l'échéance. Refuser donc d'accepter une traite
vaut le refus de paiement. De ce fait, le créancier peut saisir immédiatement un huissier qui
constatera le non acceptation et dressera protêt. Dans ce cas, on dit qu'il y a déchéance de terme.
La clause de retour « sans protêt » ou « sans frais » : cette traite a pour but de dispenser le
porteur d'une traite revenue impayée ou non acceptée de remettre l'effet à un huissier pour
dresser protêt.
Valeur en ..... : Cette mention indique la cause pour laquelle l'effet a été créé
On distingue :
- Valeur en marchandises : cela signifie que la traite a été créée suite à un achat ou à
une vente de marchandises.

55
- Valeur en « compte » : cela signifie que la création de la traite est consécutive à une
avance en compte faite par le banquier à son client.
- Valeur en recouvrement : cela signifie que la traite est créée pour le remboursement
d'une dette.
Valeur en facture : la traite est créée suite à une prestation de service.

La provision de la lettre de change : est la créance du tireur sur le tiré à l'échéance. Il


y a provision donc quant à l'échéance, le tiré est le débiteur à l'égard du tireur d'une somme
au moins égale au montant de la lettre de change.
Endossement : endosser une lettre de change consiste à signer au dos de la lettre de
change pour la transmettre à une tierce personne en ajoutant la mention « payer à l’ordre de... ».
Cependant la simple signature au verso vaut endos. Celui qui en bénéficie est l'endossataire et
celui qui endosse est l'endosseur.
On distingue trois sortes d'endos :
o Endos nominatif : l'endossataire est nommément désigné
o Endos au porteur : celui qui détient l'effet est bénéficiaire de l'endos
o Endos en blanc : il n y a pas de bénéficiaire désigné (signature du bénéficiaire).
L'endos peut être établi pour des buts divers et dans ce cas on distinguera :
• L'endos translatif de propriété : la propriété de la créance est transmise à
l'endossataire
• L'endos de procuration : le bénéficiaire de l'endos est simplement mandaté pour recueillir
les fonds au bénéfice de l'endosseur ; c'est le cas notamment quand on charge sa banque
d'encaisser les effets qu'on lui remet. C'est pourquoi on l'appelle endos d'encaissement.
• L'endos pignoratif : consiste à mettre l'effet en garantie à un créancier quelconque.
• La solidarité des signataires
Tous ceux qui ont tiré, accepté, avalisé, ou endossé une traite sont tenus solidaires envers le
porteur. Le porteur de la lettre de change a le droit d'agir contre toutes ces personnes
individuellement ou collectivement sans être astreint à observer l'ordre dans lequel elles se sont
obligées.
Le paiement de la lettre de change
- Délai de paiement :

Le porteur final de l'effet doit le présenter dans les délais réglementaires :


Pour préserver ses droits, le porteur de l'effet (le bénéficiaire final) doit présenter la lettre de
change dans les délais très précis :
■ Soit le jour de l'échéance,
■ Soit dans les 10 jours suivant l'échéance si celle-ci est connue
■ Soit dans un délai d'un an si l'effet est à vue
Modalité de paiements :
Si le tiré paie la lettre de change, il demande au porteur de la lui remettre ; il peut exiger
que le tireur l'acquitte auparavant.
Si le tiré propose un paiement partiel, le porteur ne peut le lui refuser. La mention du
paiement partiel est portée sur la traite qui est conservée par le porteur.

56
L'effet ne sera pas restitué au tiré sauf s'il y a règlement total. Si le paiement tombe sur
un jour férié, il ne peut être exigé que le premier jour ouvrable suivant.
Recours du porteur final en cas d'impayé
Si la traite est présentée par le porteur dans les délais légaux de paiement, le bénéficiaire
dispose des moyens de recours attachés à la lettre de change. Ces recours sont :
■ Si la mention « avec frais ou avec protêt » est indiquée, le bénéficiaire devra faire
constater le non-paiement par protêt avant d'intenter une action en justice
■ Si la mention « sans protêt » ou « sans frais », le bénéficiaire peut agir immédiatement ou.
intenter une action en justice.
Le porteur d'une traite impayée : dans tous les cas, il doit donc aviser son endosseur
immédiat dans les quatre jours de la présentation en paiement ou du protêt. Chaque
endosseur doit à son tour avertir l'endosseur suivant dans les deux jours et ceci en
remontant jusqu'au tireur.
Tous les signataires de la traite sont tenus au paiement intégral de la dette et le porteur
peut en réclamer le paiement intégral à n'importe lequel d'entre eux car ils sont solidaires.
Délai de recours : le porteur d'un effet impayé dispose d'un an pour agir contre les
endosseurs et le tireur à compter de la date d'échéance ou du protêt. Les endosseurs ont six
mois pour agir les uns contre les autres ou contre le tireur à compter du jour où ils ont
actionnés ou du jour où ils sont eux-mêmes payé l'effet

57
Contre cette lettre de change

Stipulée Sans frais

Veiller payer la somme indiquée

Ci-dessous à l’ordre de :

……………………………………………….

A…………………………………….. le …………………………..

Montant pour
Date de création Echéance LCR seulement Montant
Contre

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2. La lettre de change relevé : L.C.R.
Devant la multiplication des effets émis par les entreprises, les banques ont cherchés de
nouveaux moyens de traitement afin d'éviter de nombreuses manipulations de papiers
génératrices de coût de gestion de plus en plus lourds.
C'est ainsi qu'a été créée la lettre de change relevée. Tous les effets sont maintenant traités
selon la procédure applicable aux LCR.

Principe
La lettre de change relevé repose sur le principe simple que la preuve du paiement peut être
faite sans remise de l'effet au débiteur après paiement. En conséquence, la circulation de la
LCR n'est plus nécessaire pour le recouvrement des créances.

Caractéristiques

Les LCR sont émises dans des conditions assez proches des lettres de change classiques, avec
toutefois des caractéristiques propres :
- elles comportent, en plus de la domiciliation, les références bancaires codifiées du tiré
(mention chiffrées portées sur le relevé d'identité bancaire) ;
- elles peuvent être créées ou non, sur support papier, mais dans tous les cas, elles sont
transférées sur support magnétique.

Mécanisme de fonctionnement

Le tireur crée une lettre de change papier ou émet une bande magnétique représentant les
mêmes informations. Ces informations sont prises sur bandes confectionnées par la banque en
fonction des dates d'échéances. La banque remet par échéance une bande magnétique au service
de l'ordinateur de compensation à la Banque Centrale.

La banque centrale transmet aux banques domiciliataires les L.C.R les concernant. La banque
domiciliataire établit un relevé des sommes dues par chacun de ses clients. Si le client accepte
de payer, il retourne au banquier un exemplaire de ce relevé revêtu de son accord, avec mention
« bon à payer » pour tout ou partie du relevé. Le débiteur ne recevra pas d'effets après paiement.

Dans ce système, les supports papiers ne circulent plus. Ils peuvent cependant être créés
matériellement soit par l'émetteur non équipé d'ordinateur (c'est alors le banquier qui réalise
le transfert sur bande magnétique), soit si certaines raisons (escompte classique, opérations sur
l'effet, etc.) rendent leur confection nécessaire.

Impayés
En cas d'impayés, la L.C.R parcours le circuit précédant en sens inverse. Le tireur non payé
n'a pas à faire dresser un protêt. Il peut directement actionner le tiré ou créer une lettre de
change ordinaire qu'il pourra alors faire protester.

59
Contraintes du système

Pour le tiré :
- Adresser à son créancier un relevé d'identité bancaire (RIB)
- attendre d'être interrogé par sa banque 8 jours avant l'échéance sur le sort qu'il désire
réserver aux L.C.R tracées sur lui, retourner l'avis au plus tard le dernier jour ouvrable
avant la date de paiement.

Pour le tireur :
- Tracer des LCR correctement libellées sur modèles normalisés
- Les L.C.R. « papiers » doivent être complétées à la machine à écrire ou par
ordinateur et timbrées.
- Les L.C.R « magnétiques » doivent comporter toutes les caractéristiques
d'identifications codées.
- Remettre les L.C.R au minimum 12 jours avant l'échéance, sinon l'échéance sera
reportée à la première échéance suivante.

I. LE BILLET A ORDRE (B.O.)


Définition :
Le billet à ordre est un écrit par lequel une personne appelée souscripteur (le débiteur c'est-à-
dire le client) reconnait sa dette et s'engage à payer à une personne appelée bénéficiaire (le
créancier c'est-à-dire le fournisseur) ou une tierce personne désignée par lui, une certaine
somme à une époque déterminée.

Différence entre LC et un BO

LETTRE DE CHANGE (LC) BILLET A ORDRE (BO)

1 ° Invitation à payer émanant du tireur 1 ° Engagement de payer du Souscripteur

2° Trois personnes : tireur, tiré, Bénéficiaire 2° Deux personnes : souscripteur, Bénéficiaire.


3° II n'y a d'acceptation mais plutôt un
3° Soumise à la formalité de l'acceptation.
engagement du souscripteur
4° Instrument normal de prêt d'argent et de
4° Instrument de vente à terme.
paiement commercial à terme.

5° Acteurs contractent des obligations


5° Acte toujours commercial. commerciales ou civiles selon qu'ils soient
commerçants ou non commerçant

6° Les différends sont du ressort du tribunal


6° Les différends sont exclusivement de la de commerce ou un tribunal civil selon que
compétence des tribunaux de commerce. l'obligation contractée par les parties est
commerciale ou civile

60
• Caractéristiques
Le bon doit comporter certaines mentions pour être valable.
Les mentions obligatoires :
- La dénomination de « billet à ordre » ou simplement la formule « à l'ordre de.... »,
L'engagement pur et simple de payer une somme déterminée exprimée par la mention «nous
paierons » (dans le cas d'une société) ou « je paierai » ( s'il s'agit d'un entrepreneur
individuel),
- L'indication de l'échéance dans les mêmes conditions que la LCR,
Le lieu où le paiement doit s'effectuer,
Le nom du bénéficiaire du billet à ordre, c'est-à-dire la personne qui doit en recevoir le
paiement
- La date et le lieu de création du billet,
La signature du souscripteur (c'est-à-dire celui qui émet le billet)

Quelles sont les fonctions des effets de commerce ?


• La traite et le billet comme instruments de paiement :

Une fois l'effet émit, son bénéficiaire le remet le plus souvent à sa banque pour
encaissement. Pour ce faire, il lui donne mandat de procéder à l'opération pour son compte. Ce
mandat est exprimé généralement par signature au verso de l'effet précédée de la mention « pour
encaissement ».

Pour encaisser l'effet, le créancier peut désigner directement sa banque comme


bénéficiaire de l'effet. L'effet doit être présenté à l'encaissement dans un certain délai :

• Un an à compter de sa date de création si l'effet est payable à vue,


• Le jour où il est payable ou dans les 10 jours ouvrable qui suivent cette échéance, si une date
d'échéance est indiquée.

Le paiement est effectué chez le banquier du débiteur (le tiré pour une traite, le
souscripteur pour un billet à ordre) à la triple condition :

• Que la banque ait reçu de son client un avis de domiciliation, c'est-à-dire un ordre exprès
de payer la traite ou le billet.
• Que le compte du client soit suffisamment approvisionné pour permettre le règlement
de l'effet,
• Que l'effet ne comporte aucune irrégularité de forme.

Sans l'avis de domiciliation, la banque ne peut payer un effet (même si la traite est
acceptée par le tiré). Cet accord du débiteur peut se manifester sous plusieurs formes :

• Un avis ponctuel ; il faut ponctuellement donner son accord au paiement de chaque traite.
• Un avis permanent : certaines personnes sont en relation d'affaires permanentes. Aussi,

61
donnent-elles aux banques des avis pour que toute traite ou tout billet dont est
bénéficiaire telle ou telle société, soit payé.

• La traite et le billet à ordre comme instruments de crédit :


Ces deux instruments permettent à celui qui en est le bénéficiaire d'obtenir son paiement
avant l'échéance prévu. Il s'adresse pour cela à son banquier qui escompte l'effet : il s'agit en
quelque sorte d'une avance faite par la banque. Le compte du tireur (ou bénéficiaire pour un
billet à ordre) est crédité du montant de l'effet diminué des intérêts à courir jusqu'à l'échéance.

A l'échéance initialement prévue, le débiteur de l'effet (le tiré pour une traite, le
souscripteur pour un billet à ordre) rembourse la banque devenue propriétaire de cet effet.

II LES AVANCES SUR MARCHANDISES OU FINANCEMENT DES STOCKS:

A- LE WARRANT

Définition :
Le warrant est un billet à ordre par lequel le souscripteur s'engage à payer une certaine somme
à l'échéance. Il se distingue du billet à ordre par le fait qu'il constitue en outre, un outil de
nantissement au profit du créancier sur les marchandises déposées dans un magasin général,.
Selon les activités, la composition des stocks est très diverse, on peut distinguer deux catégories
de stocks. : Les stocks industriels et commerciaux ordinaires (ou bien l'entreprise achète des
matières premières ; les transforme : conserve tissus, chaussures, boissons, meubles ou bien
l'entreprise achète sur place ou à l'étranger des produits qu'elle revend en l'état : commerce
des produits industriels ou alimentaires) et les produits agricoles locaux (produits sur place et
achetés par des collecteurs qui les transforment plus ou moins avant de les exporter : café, cacao,
coton, maïs....).
En principe, les entreprises de transformation et même commerciales doivent assurer le
financement de leurs stocks sans avoir recours à des moyens spécifiques.
Avec un fonds de roulement adéquat et en obtenant de leurs fournisseurs des délais de paiement
normaux ainsi que de leurs banques des crédits de trésoreries courants, les entreprises sont en
mesure dans la plupart des cas d'assurer le financement de leurs stocks sans faire appel à des
crédits spécifiques.
Toutefois, certains d'entre elles rencontrent des problèmes particuliers dont le soutien des
banques se justifie dès lors pleinement.

NB : Avance sur marchandises

L'entreprise qui détient des marchandises en stock peut demander à son banquier une avance
sur ses marchandises. Cette avance sera garantie par les marchandises qui seront donc affectée
en gage soit dans les locaux de l'entreprise, ou ce qui est plus sûr dans les locaux appartenant
à un tiers.

62
L'ESCOMPTE DE WARRANTS

Lorsque la banque accorde une avance sur marchandises, elle préfère le plus souvent que ces
marchandises soient confiées à un tiers. Dans ce dernier cas, les marchandises seront déposées
dans un magasin général.

a) Les magasins généraux

Les magasins généraux sont des entrepôts placés sous le contrôle de l'Etat. Ils sont
responsables de la conservation et de la garde des marchandises stockées et sont assurées
obligatoirement contre l'incendie. Lorsqu’une entreprise dépose des marchandises dans un
magasin général, on lui remet un document dénommé «récépissé-warrant » qui comprend
deux parties:

- la première, appelée récépissé, atteste du dépôt des marchandises ;


- la seconde, appelée warrant, pourra permettre à l'entreprise d'obtenir une avance de sa
banque.

b) L'escompte au warrant

Lorsqu'une entreprise a déposé des marchandises dans un magasin général, elle peut obtenir
de son banquier, si ce dernier accorde le crédit, une avance garantie par les marchandises
déposées; Pour obtenir une avance de son banquier, l'entreprise endossera le warrant seul (on
parle de warrant détaché parce que séparé du récépissé) à l'ordre de sa banque en s'engageant
à rembourser la somme prêtée à l'échéance mentionnée sur le warrant.

Si le crédit n'est pas remboursé à l'échéance, la banque pourra faire vendre les marchandises et
se retournera contre son client et les éventuels signataires de l'effet (avaliste et endosseurs)
pour le surplus si le produit de la vente ne suffit pas à rembourser la somme prêtée.

Si le bénéficiaire du crédit veut vendre sa marchandise avant échéance du warrant, il a deux


solutions principales:

- rembourser la banque pour libérer la marchandise ;


- vendre la marchandise moins chère, à charge pour l'acheteur de régler la banque pour
le montant du crédit accordé.

L'AVANCE SUR RECIPISSE

Elles ne s'adressent qu'aux entreprises de bon standing auxquelles la banque consent en


parallèle un escompte de warrant et une avance complémentaire sur récépissé assise sur la
marge de garantie.
L'avance sur récépissé peut être assortie d'une clause d'arrosage notamment quand la
marchandise déposée est sujette à des fluctuations de cours importantes.

63
CHAPITRE 4 : LE FINANCEMENT DE L’ACTIVITE

Pour faire face à la concurrence, les entreprises doivent accorder des délais de paiement à
leurs clients ; elles doivent parfois subir des retards dans les règlements ou assurer leurs
approvisionnements en matières premières.

En effet une entreprise doit souvent faire face à des difficultés de trésorerie soit en raison de la
longueur du processus de fabrication, soit en raison de la lenteur des règlements des ventes.

Pour trouver une solution à ses besoins de trésorerie, l'entreprise va se retourner vers son
banquier qui pourra de ce fait lui proposer des crédits à court terme. Ces crédits sont accordés
par les banques aux entreprises pour remédier à des insuffisances temporaires de capitaux.
Leur durée est inférieure à deux ans et correspond à la nature du besoin à financer :
financement des approvisionnements, du stockage, de la fabrication ou de la
commercialisation.
Le remboursement de ces concours est assuré par la vente de la production de l'entreprise,
donc par son fonctionnement courant.

Il s'agit essentiellement des :

- crédits par caisse (facilité de caisse, découvert, crédit de campagne, crédit spot et
accréditif) ;
- crédits de mobilisation des créances commerciales ou professionnelles (escompte, loi
Dailly et affacturage)
- crédits par signature (cautions, acceptations et avals) ;
- billets de trésorerie.

5.1 Les crédits par caisse

On appelle crédits par caisse les crédits accordés par le banquier autorisant un client à rendre
son compte débiteur. On en distingue la facilité de caisse, le découvert, le crédit de campagne,
le crédit spot et l'accréditif.

Ces crédits peuvent être accordés sous forme simple ou sous forme mobilisable, par escompte
de billets. Ils sont F généralement de courte durée (de quelques jours à quelques mois).
Le banquier étudie l'entreprise qui sollicite un crédit par caisse en recherchant les motifs et le
fondement de demande.
La banque vérifiera également si les rentrées espérées permettront d'assurer la résorption
permanente ou cyclique du concours sollicité.

64
Le montant du crédit à accorder par la banque peut varier en fonction de l'entreprise, des
besoins, de l'objet, de la garantie proposée et de la situation du client vis-à-vis de la banque
(fidélité, etc.).

Les garanties qui bordent souvent les crédits par caisse sont : caution personnelle des
dirigeants, nantissement de bons de caisse, de titres, de matériels ou de marchandises et plus
rarement hypothèque sur un immeuble.

5.1.1 La facilité de caisse

La facilité de caisse est accordée à l'entreprise lorsqu'elle a besoin de faire face à une gêne
momentanée de trésorerie. Cette autorisation est accordée pour une période donnée, jusqu'à
une date limite à partir de laquelle l'autorisation tombe et nécessite une nouvelle étude.

La facilité de caisse ne doit en principe être utilisée que pour une échéance très limitée
(échéance de fin de mois). Elle répond aux besoins de financement dus aux décalages des
entrées et sorties de fonds et son remboursement est assuré chaque mois par les rentrées
décalées.

5.1.2 Le découvert

Accordé pour une période beaucoup plus longue (de quelques semaines à quelques mois), le
découvert peut être autorisé dans le cas où l'entreprise est en attente d'une rentrée de fonds.

Toutefois, dans la pratique, le découvert est souvent accordé pour assurer à l'entreprise un
fond de trésorerie lorsque les associés ne veulent ou ne peuvent pas apporter des fonds
supplémentaires à l'entreprise. Dans ce cas, la banque n'apportera la plupart du temps son
concours que si elle est assurée de la caution des associés, ces derniers pouvant être appelés à
rembourser la banque en cas de défaillance de l'entreprise.

Le découvert résulte d'une convention entre la banque et l'entreprise.


Le découvert au sens étroit s'applique à une opération déterminée. Il se présente tout au plus
comme un crédit relais ou de « soudure » dans l'attente d'une opération financière à caractère
définitif.

Le découvert peut être dangereux pour l'entreprise surtout s'il devient trop important ou si
l'entreprise commence à avoir de sérieuses difficultés.
Aujourd'hui les banques accordent cette facilité sur une période allant de 3 à 6 mois voire 12
mois, mais par leur renouvellement automatique et continuel, le découvert devient en quelque
sorte, un crédit sur de longues périodes.
Le banquier doit veiller à ce que les découverts soient soldés au moins 4 fois par ans, car on
suppose que le cycle normal d'exploitation d'une société commerciale se renouvelle tous les
trois mois.

65
Autrement, le banquier peut suspecter que le découvert est utilisé à d'autres fins (un
investissement par exemple) et doit procéder à une vérification des stocks de son client pour
s'assurer que le stock existant couvre bien le découvert et les intérêts débiteurs.

5.1.3 Le crédit de campagne

Pour plusieurs raisons, une entreprise peut subir un important décalage entre les dépenses
qu'elle règle et les rentrées qu'elle doit avoir.
Elle peut avoir ce qu'on appelle une activité saisonnière ; elle peut fabriquer, toute l'année et
ne vendre que sur une période très courte, ou bien qu'elle ne peut acheter que sur une période
très courte pour vendre toute l'année. :
L'entreprise peut avoir exceptionnellement une charge importante de trésorerie à assurer
(lancement d'une campagne de publicité par exemple).

Dans tous les cas l'entreprise ne pourra pas et ne devra pas assurer ce décalage avec ses seuls
capitaux car les fonds disponibles seraient inutilisés à certaines périodes.
L'entreprise devra demander alors à sa banque un crédit de campagne.

Le crédit accordé par la banque le sera sur la base du besoin le plus élevé en montant et le
remboursement se fera au fur et à mesure des ventes.

5.1.4 Le crédit « spot »

Le crédit spot est un découvert sous forme d'avance d'une durée de quelques heures à
quelques jours, formalisé le plus souvent par des billets financiers (un BO ou une L.C.).
Ce type de crédit se négocie souvent aux conditions plus favorables que le découvert.
Son principal avantage réside dans la suppression des commissions applicables au découvert,
le taux proposé étant le seul coût pour l'entreprise.

5.1.5 L'accréditif

L'accréditif est la possibilité pour une entreprise de disposer de fonds dans une autre agence
de sa banque ou chez un de ses correspondants. Il peut être simple ou permanent :
a) Accréditif simple
II y a débit préalable du compte avant l'envoi des fonds et, dans ce cas, il n'y a pas alors de
crédit.
b) Accréditif permanent

En général, un montant est autorisé pour une période donnée et le débit du compte a lieu après
utilisation des fonds. L'accréditif permanent devient un crédit à part entière car, il y a risque
de décaissement sans contrepartie en compte.

66
5.1.6 Méthodes de calcul des intérêts débiteurs

Tous les crédits par caisse donnent lieu à la perception d'agios par la banque : les agios de
compte comprennent l'intérêt proprement dit et les commissions de découvert.

a) L'intérêt proprement dit

L'intérêt est calculé sur les capitaux prélevés pendant les périodes d'utilisation au taux
appliqué à l'entreprise. Les taux d'intérêt pratiqués par les banques varient en fonction de
l'entreprise (importance, garanties proposées, risques encourus, solvabilité, etc.).

Pour cela les banques utilisent une grille de taux fixés en fonction du chiffre d'affaire des
entreprises classées par catégories.
Il faut noter que cette classification n'est souvent qu'indicative, et qu'une entreprise peut
obtenir les conditions d'une catégorie supérieure ou se voir appliquer des taux plus élevés.
Dans tous les cas le taux de base bancaire (TBB) reste une référence pour la fixation des taux
sur les crédits par caisse.

b) Commissions de découvert

- la commission de plus fort découvert (PFD)

Cette commission s'applique aux pointes maximales d'utilisation des avances bancaires et est
calculée sur le montant du plus fort découvert en valeur enregistré chaque mois.
Cette commission grève quelques fois très fortement le coût du découvert.

- la commission de mouvement
Cette commission, appelée aussi commission de compte, a pour but de rémunérer la banque
pour les services rendus.
Elle est calculée sur tous les mouvements débiteurs réels enregistrés sur un compte au cours
d'un trimestre. Le taux appliqué est fonction de la politique de la banque.

- les autres commissions

Elles sont variables suivant les banques et les entreprises. On peut rencontrer :
 la commission fixe par trimestre ou la commission fixe par mouvement plafonné par
trimestre, intitulée souvent « frais » ;
 la commission de dépassement d'autorisation de découvert ;
 les commissions diverses de dissuasion (par exemple, la commission d'immobilisation,
calculée au taux de 2% l'an, lorsque aucune position créditrice n'est apparue sur le
compte au cours du trimestre) ;
 la commission de tenue de compte, etc.

Bien évidemment toutes ces commissions sont négociables,

67
5.1.7 Rupture des ouvertures de crédit

Les concours à durée indéterminée, autres qu'occasionnels, consentis par une banque à une
entreprise, ne peuvent être réduits ou interrompus que sur notification écrite et à l'expiration
d'un délai de préavis fixé lors de l'octroi du concours. Le non-respect de ces dispositions
pourra entraîner la responsabilité pécuniaire de la banque.

La banque n'est cependant pas tenu de respecter aucun délai de préavis, que l'ouverture de
crédit soit à durée indéterminée ou déterminée, en cas de comportement gravement
répréhensible du bénéficiaire du crédit ou au cas où la situation de ce dernier se révélerait
irrémédiablement compromise.

5.2 Les crédits de financement des créances professionnelles

Le plus gros problème de l'entreprise est le décalage fréquent entres ses ventes et les
règlements de ces ventes. Pour cela, elle utilise l'escompte, ou fait appel aux mobilisations; de
créances au titre de la Loi Dailly ou encore a recours à l'affacturage.

Lorsque le banquier accorde un crédit par caisse à une entreprise, il a aussi peur de se trouver
à son tour gêné dans sa trésorerie.
Il devra pour cela prévoir la possibilité de se refinancer c'est-à-dire d'emprunter à son tour afin
de faire face aux exigences des déposants. ;
Pour assurer cette possibilité, le banquier accordera des crédits mobilisables c'est-à-dire des
crédits matérialisés par un effet de commerce (BO, LC.) qui permettra le refinancement.

De la même manière on parle de mobilisation de créances commerciales lorsqu'une entreprise


qui a accordé des délais de paiement à ses clients (délais matérialisés par des effets de
commerce) se trouve elle-même à court d'argent et remet les effets de commerce non échus à
sa banque pour avoir le paiement avant leur échéance.

5.2.1 L'ESCOMPTE

a) Généralités

L'escompte est une opération qui consiste pour le banquier à racheter à une entreprise les
effets de commerce dont elle est porteuse (bénéficiaire finale) avant l'échéance et ce
moyennant le paiement d'agios, le cédant restant garant du paiement.

L'escompte fait donc intervenir trois parties :

- l'entreprise bénéficiaire de l'escompte appelée le cédant ;

68
- le débiteur de l'effet appelé le cédé ;
- le banquier qui achète l'effet est appelé le cessionnaire.

Pratiquement, le cédant va remettre l'effet à sa banque soit en l'endossant si le nom du


bénéficiaire est déjà indiqué, soit en portant comme bénéficiaire le banquier.

c) Les aspects juridiques (le droit cambiaire)

Alors que, pour l'encaissement le banquier est simple mandataire, en cas d'escompte, il
devient créancier cambiaire (le droit cambiaire) et bénéficie dans ce cas de :
- la transmission de la provision qui représente la créance du fournisseur sur le
débiteur;
- la solidarité des signatures : le porteur d'un effet peut réclamer le paiement de
l'effet à tous ceux qui y ont apposés leur signature ;
- l'inopposabilité des exceptions : le débiteur ne peut opposer au porteur les litiges'
éventuelles L" qu'il a avec le créancier (exemple : le commerçant qui a accepté
une traite ne peut invoquer la mauvaise qualité de la marchandise pour refuser
de payer la traite).

d) Les avantages de l'escompte

- pour les entreprises

L'escompte permet à l'entreprise la liquidité des créances et son coût est, en principe, moins
élevé que le découvert.

- pour le banquier ;

Le banquier bénéficie d'un double recours (recours cambiaire et de droit commun), il peut se
refinancer et peut aussi accroître ses dépôts.

e) Technique de l'escompte

- Etude de la demande

Le banquier procède à l'étude de la solvabilité du cédant (risque cédant) et de celui de sa


clientèle (risque cédé) par diverses sources de renseignements notamment auprès des
confrères et du milieu des affaires. Il procède à la fixation d'un plafond cédant (maximum
autorisé et d'un plafond par cédé (principe de la division des risques).

Le plafond d'escompte autorisé est fixé en fonction du chiffre d'affaire et de la durée du crédit
client. Il est, en général égal à un mois de chiffre d'affaire, mais il peut atteindre deux mois et
quelquefois plus.

69
Le banquier étudie aussi les garanties proposées par le client : aval, retenue de garantie et
assurance-crédit etc.

L'aval : elle constitue un engagement pris par un tiers de garantir la bonne fin des effets
escomptés revenus impayés ; l'aval est souvent exigé d'un dirigeant d'une PME bénéficiant
d'escompte.

La retenue de garantie : afin de pouvoir couvrir les impayés, la banque exige quelques fois des
entreprises qi ont de nombreux impayés l'ouverture d'un compte « retenue de garantie »
alimenté par un pourcentage de remises à l'escompte (5 à 10% en général), Ce compte ainsi
approvisionné sert à couvrir les impayés éventuels.

L'assurance-crédit : c'est une forme d'assurance qui permet à l'entreprise cédante d'être
couverte totalement ou partiellement contre les risques d'impayés. En exigeant ce type
d'assurance, le banquier limite ou supprime les risques nés des impayés sur escompte.

- Mécanisme

 Tri du papier

Le banquier n'accepte de prendre à l'escompte que les effets dont il espère être remboursé sans
difficulté. Il va donc procéder à un tri du papier remis par le cédant et fera ce tri tant en
fonction de la qualité du cédé que de la qualité du papier cédé.
Pour la qualité du cédé, le banquier cherchera à connaître les incidents éventuels dans le
règlement des échéances.

Pour la qualité du papier, le banquier prendra plus facilement du papier mobilisable que du
papier non mobilisable et refusera tout papier douteux (papier de complaisance, papier creux
et papier brûlant).

Il y a papier de complaisance quand le cédant et le cédé n'ont pas de relation commerciale.


On parlera de papier creux lorsque le cédé n'a aucune relation avec le cédant.
Enfin, il a papier brûlant quand l'échéance est très proche : dans ce cas le banquier n'a pas le
temps de prendre des renseignements.

70
 Le suivi des risques

Une fois les effets pris à l'escompte, le banquier doit procéder au suivi des risques : risque
cédant et risque cédé.
 risque cédant ; montant des utilisations par rapport au plafond autorisé ;
 risque cédé : suivi des encours et des éventuels impayés.

- Incidents possibles

 Avant présentation

 le refus d'acceptation, ce refus vaut refus de paiement ;


 la réclamation : un effet est réclamé lorsque le porteur demande à sa banque de lui
rendre l'effet car il a convenu avec son débiteur d'une modification des conditions de
paiement ;
 la prorogation : le débiteur a demandé à son créancier un délai supplémentaire pour
l'échéance de l'effet.

 A la présentation

L'effet peut revenir impayé d'où la nécessité de procéder aux opérations suivantes :

 surveillance des impayés : fréquence, volume, motifs ;


 lorsque l'effet revient impayé, le banquier peut préférer la contre-passation en compte
avec perte des recours cambiaires (effet novatoire du compte courant : l'effet est payé,
mais le client peut devenir de ce fait débiteur en compte). Dans ce cas, le banquier
perd ses recours contre le cédé et les éventuels : endosseurs et avalistes.
 recours judiciaire avec l'exercice du droit cambiaire (dans ce cas, l'impayé ne doit pas
faire l'objet d'une contre-passation en compte) ; cette méthode est utilisée lorsque le
cédant est en difficulté. En utilisant cette procédure, le banquier garde ses recours
contre tous ceux qui ont apposé leur signature sur l'effet impayé.
e) Coût de l'escompte

Lorsque le banquier escompte des effets à l'un de ses clients, il lui avance de l'argent. Cette
avance est rémunérée par ce que l'on appelle les-agios ; ceux-ci comprennent les intérêts
proprement dits, les commissions et les frais divers éventuels.

- Les intérêts

Ils sont calculés prorata temporise et en fonction du montant avancé.


Le coût de l'escompte varie suivant la qualité de l'entreprise et est indexé au TBB.

71
- Les commissions

En dehors du prêt d'argent, le banquier considère que, dans l'opération d'escompte, il rend un
service et il doit, percevoir de ce fait diverses commissions (variables, fixes ou
proportionnelles).

- Les frais

II s'agit le plus souvent des frais de dossier, des frais de port de lettre, etc.

- La taxe

Enfin le banquier perçoit pour le compte du Trésor, la taxe au taux de 10%.

- Calcul des intérêts sur escompte

L'escompte correspond à l'intérêt calculé sur la valeur nominale de l'effet pendant une période
qui court de la date de négociation (remise de l'effet) à la date d'échéance de l'effet, majoré
des jours de banque.

Détermination du nombre de jours

Le principe général est de compter les jours qui séparent les deux dates extrêmes en
négligeant le jour " correspondant à l'une de ces deux dates.
Les banques majorent le nombre ainsi calculé d'un ou plusieurs jours supplémentaires (1 à 2),
dits « jour de banque ». Le calcul des jours se fait sur la base de l'année civile (365 jours) et
non plus l'année commerciale (360 jours).

Exemple : soit un effet suivant : date d'échéance : 31 juillet ; date de négociation 18 mai.
Mois de mai : (31 - 18) = 13 jours (18 mai non compris) Mois de juin : 30 jours
Mois de juillet : 31 jours

Nombre total de jours = 13 + 30 + 31 + 1 (jour de banque) = 75 jours

NB ; l'effet présenté à l'escompte doit avoir au moins un certain nombre de jours séparant la
négociation de l'échéance ; s'il ne remplit pas cette condition, la banque lui applique un
nombre de jours minimum qui es généralement de 15 jours.

Le taux d'escompte : il est fixé par la banque en fonction du TBB, de la solvabilité du client et
de la qualité du papier escompté.
Le taux appliqué est généralement déterminé de la façon suivante : TBB + marge du banquier.

72
Intérêt =
f) Les risques de l'escompte

Lorsque le banquier accorde de l'escompte, il consent un crédit à l'un de ses clients, mais sera
payé à l'échéance par un tiers. Il doit donc s'assurer de la qualité de son client (le cédant) mais
aussi de celui qui doit payer l'effet (le cédé).

- Etude du risque cédant

Avant d'accorder une ligne d'escompte (appelée autorisation d'escompte alors que l'utilisation
réelle est appelée encours), le banquier doit étudier la qualité de l'emprunteur: sa santé
financière, sa situation commerciale, ses besoins, etc.
En effet, si le cédé est défaillant, le banquier pourra se retourner contre le cédant pour se faire
rembourser l'avance consentie.

- Etude du risque cédé

Avant d'accepter d'escompter un effet, le banquier prend des renseignements auprès de la


banque du cédé et peut consulter le fichier central des incidents de paiement sur effets de la
Banque Centrale (sur ce fichier sont notés les incidents de paiements sur effets de commerce).

- Suivi du risque

Pour savoir à tout moment où il en est à propos des opérations d'escompte effectuées pour le
compte d'une entreprise, le banquier établit des états appelés états des risques sur lesquels est
porté soit l'encours du cédant c'est-à-dire le montant de l'escompte utilisé, soit l'encours cédé
c'est-à-dire le montant de chaque cédé avec les impayés éventuels.

Par ailleurs, le banquier établit régulièrement un état des impayés subis par son client afin de
limiter ou d'écarter ses risques sur des cédés de mauvaise qualité. ;

5.2.2 Les crédits de mobilisation de créances commerciales

Mobiliser une créance, c'est négocier le paiement d'une créance matérialisée par un effet de
commerce non encore échu.
Lorsque l'effet est une traite, un BO, un Warrant, il s'agit d'escompte d'effet de commerce.
Mais certaines entreprises qui se font mutuellement confiance matérialisent les créances par
des factures ou même des bordereaux de livraison.

73
L'entreprise qui détient de telles créances peut les recenser sur un effet de commerce unique
qu'elle fera escompter auprès de sa banque : on dit que la mobilisation se fait par escompte
d'effet de mobilisation.

Cette technique de crédit permet aux entreprises :


- de mobiliser la partie de leur poste « clients » qui n'est pas représentée par un effet de
commerce ;
- de mieux justifier auprès des banques les crédits qu'elles sollicitent.

a) Avantages
Les entreprises bénéficient d'une facilité plus grande de mobilisation de leurs créances.
Les concours sont mieux ajustés à l'activité puisqu'ils sont fonction notamment du chiffre
d'affaires.
b) Inconvénients
Contrairement à l'escompte classique, ce n'est pas un moyen de recouvrement.
Le risque de paiement est entre les mains du cédant.

5.2.3 L’AFFACTURAGE
L'affacturage est un contrat par lequel un établissement de crédit spécialisé, appelé factor,
achète ferme les créances détenues par un fournisseur, appelé vendeur, sur ses clients appelés
acheteurs ou bénéficiaires de services et ce moyennant rémunération.

a) Avantage de l'affacturage pour l'utilisateur

L'affacturage présente trois avantages principaux :

- c'est un procédé de recouvrement efficace puisque le factor décharge le vendeur du


souci de la gestion du poste clients et de l'encaissement des sommes dues ;
- c'est une technique de mobilisation du poste client et ce quel que soit le mode de
règlement convenu avec l'acheteur ;
- c'est une garantie de bonne fin puisque le factor s'engage à payer au vendeur les
factures qu'il a émises, Le risque d'insolvabilité de l'acheteur et le risque de non-
paiement à l'échéance sont pris en charge par le factor sauf faute du fournisseur.

II existe aussi un certain nombre d'avantages accessoires :

- en offrant la sous-traitance totale du poste client, le factor permet à l'entreprise de faire


des économies d'échelle importantes : d'une part sur les charges du personnel, d'autre
part sur les frais d'assurance et les coûts des financements bancaires ;
- en remettant ses créances clients au factor, l'entreprise évite de devoir estimes jusqu'à
quelle limite d'encours elle peut traiter avec un client : il lui suffit alors d'interroger
son factor qui fixera l'encours garanti ;
- les fonds sont virés sur compte bancaire aussitôt facture faite.

74
b) Le coût

La rémunération du factor comprend deux éléments :

- la commission d'affacturage, calculée sur le montant des créances transférées, qui


constitue le paiement des services de gestion comptable, de recouvrement et de
garantie de bonne fin. Il est calculé d'après le secteur d'activité, le nombre de factures
et de clients, la nature de la clientèle, le volume du chiffre d'affaires confié ;
- les intérêts débiteurs, ou commission de financement, calculés prorata temporis, qui
représentent le coût du financement anticipé.

5.4 LES CREDITS PAR SIGNATURE

5.4.1 Généralités

La banque le plus souvent aide l'entreprise en mettant à sa disposition des fonds sous forme de
crédits de trésorerie.
Elle peut lui apporter aussi son concours sous forme d'engagements que l'on appelle «crédits
par signature».

La banque prête alors simplement sa signature sans supporter de charge de trésorerie. L'étude
faite par la banque doit aussi être minutieuse que pour n'importe quel autre concours bancaire,
car cet engagement peut entraîner des décaissements importants. Dans cette forme de crédit,
le banquier s'engage par lettre, auprès de tiers à satisfaire aux obligations contractées envers
eux par certains de ses clients au cas où ces derniers ne donneraient pas satisfaction eux-
mêmes.

Ces crédits peuvent soit différer certains décaissements, les éviter ou encore accélérer
certaines rentrées de fonds. Ils sont le plus souvent accordés sous forme de caution.
Le banquier peut aussi s'engager en acceptant des effets de commerce, on parle dans ce cas de
« crédit par acceptation ».

5.4.2 Coût

Le coût des cautions avoisine de façon générale 3 % l'an et les commissions peuvent porter
d'une part sur l'autorisation et d'autre part sur l'utilisation.

5.4.3 Les différents types d'engagements par signature

 Les cautions (on en distingue trois sortes)


- les cautions pour différer les paiements; il s'agit essentiellement des obligations
cautionnées, des crédits d'enlèvement, des cautions pour impôts contestés ou impôts
dus mais non liquidés, des cautions pour la mise en entrepôt fictif.

75
- les cautions pour éviter les décaissements : ce sont les cautions de soumission (ou
d'adjudication) et de bonne fin pour les marchés publics et les cautions d'admission
temporaire,

- les cautions pour accélérer des rentrées de fonds : ce sont les cautions de
remboursement d'acomptes, les cautions de retenue de garantie, les cautions pour
absence de documents originaux d'importation et les cautions diverses, les cautions
d'avance de démarrage.

 Les crédits par acceptation ou aval

Pour faciliter à son client soit la livraison de marchandises, soit l'octroi de crédit par un
confrère, le banquier peut accepter ou avaliser un effet de commerce tiré par son client en
s'engageant de ce fait de payer à l'échéance. A cette date, le client assurera à son banquier la
couverture de l'effet par la somme prévue, ce dernier n'ayant pas en principe de décaissement
à effectuer.

- le crédit par acceptation, facilité pour la constitution de stock : pour permettre à son
client de s'approvisionner en bénéficiant de la confiance de son fournisseur, le
banquier pourra accepter ou avaliser un effet tiré par le vendeur que ce dernier soit à
l'étranger ou qu'il réside au Togo.
- Le crédit par acceptation, facilité pour l’octroi d’un crédit : le banquier qui souhaite
épauler une entreprise dans la gestion de sa trésorerie peut se trouver gêné lui-même
quant à ses disponibilités.

L'entreprise peut trouver un autre banquier qui acceptera le décaissement des fonds à
conditions d'être couvert en risque par son confrère. Le crédit est ainsi réparti en risque et en
trésorerie entre les deux banquiers.

 crédit documentaire

Le crédit documentaire est l'engagement pris par la banque d'un importateur de garantir à
l'exportateur le paiement des marchandises (ou l'acceptation d'une traite) contre la remise de
documents attestant de l'expédition et de la qualité des marchandises prévues au contrat.

5.4.4 Les avantage des engagements par signature

a) Avantages pour le banquier


Au moment de la mise en place, un crédit par signature évite toute sortie de fonds.
Il permet la perception de commissions sur l'autorisation voire sur l'utilisation. Enfin, le
banquier est subrogé dans les droits du créancier bénéficiaire de l’engagement.

76
b) Avantages pour le client

Ce type de concours permet une meilleure gestion de la trésorerie. II y a souvent abaissement


des coûts financiers,
Enfin, les engagements pris par la banque valorisent l'image de marque de l'entreprise.

5.4.5 Les inconvénients des engagements par signature

a) Inconvénients pour le banquier

Le risque est difficile à évaluer.


Le suivi des engagements est lourd à gérer.
Il y a souvent décalage des engagements dans le temps.

b) Inconvénients pour le client

II y a paiement de commissions même en cas de non utilisation.


L'entreprise doit souvent apporter des garanties.
Les concours sont parfois mis en place contre blocage de fonds.

77
CHAPITRE 5 : LES SERVICES LIES AU COMPTE

I/ ENCAISSEMENT DES EFFETS DE COMMERCE ET LEUR PAIEMENT

Un effet de commerce est un billet à ordre ou une lettre de change (ou traite) La traite comme le
billet à l'ordre peut être adossé d'un tiers qui deviendra propriétaire. Elle peut être aussi
transmise en garantie l'endos étant qualifié de pignoratif

En matière d'encaissement de traite, l'entreprise remet l’effet de commerce à son banquier,


endossé en blanc ou avec mention ' 'valeur à l'encaissement' ' sont constatées par un bordereau
de remise délivrée à l'entreprise remettante. Le compte de son client : en cas de défaut de
paiement, il avertira le remettant et lui rendra l'effet accompagné d'un avis le motif du non-
paiement.

Notons que c'est en vertu d'une clause de domiciliation opposée sur l'effet que les effets sont
représentés au paiement à la banque du débiteur et cette banque sur ordre exprès de son client
(par un avis de domiciliation) en acquitte le montant. Les règlements s'effectuent le plus
souvent entre la banque, par la compensation, par simple jeu d'écritures.

Comptable ment, la banque d'ordre est crédité du montant des effets présentés par le débit du
compte "valeurs présentées en chambre de compensation" qui est soldé après compensation
par le compte Banque Centrale et le compte du client est crédité

A l'échéance le compte d'ordre est crédité du montant des effets présentés par le débit du
compte "valeurs présentées en chambre de compensation" qui est soldé après compensation
par le Banque Centrale et le compte du client est créditée,
.Les opérations liées au commerce international

Le contrôle des changes


Le contrôle des changes est constitué par l'ensemble des réglementations qui visent à
interdire ou à soumettre à une autorisation préalable les transferts de capitaux vers l'étranger
ou en provenance. Son but premier et originaire est d'éviter la diminution des réserves de
devises en luttant contre leurs gaspillages et les manœuvres spéculatives. Mais il peut être utilisé
aussi par un pays à monnaie forte" pour empêcher des entrées de capitaux étrangers
indésirables, dans la mesure où ils pourraient aboutir à une appréciation excessive de la devise
du pays destinataire et par conséquent à un enrichissement des produits destinées aux
exportations.

Les mesures afférentes à ce comble relèvent du Ministre des finances.


Cependant les banques en leur qualité d'intermédiaires agréés sont chargées de les faire
appliquer.

78
Le contrôle des changes appliqués aux transactions courantes
Il porte sur les transactions d’import-export relatif aux ventes de biens et services.
Domiciliation des importations et exportations
Cela constitue à faire le choix d'une banque avant la réalisation de l'opération. Le client doit
remettre à la banque tous les documents justificatifs et lui confier le paiement ou l'encaissement
des fonds. Un dossier de domiciliation comprend essentiellement un(e) :
- Contrat commercial
- -Licence (si elle est acquise)
- Facture
- Autorisation de change pour les importations : en général, la licence vaut autorisation de
change
- Engagement de rapatrier le produit de la vente pour les exportateurs
- Attestation d'importation ou d'exportation
- Des connaissements
- Attestation d'achat ou de vente de devises
- Compte rendu d'opération
- Délivrance des licences
Les clients sont délivrés par les autorités du pays importateur ou exportateur :
Les importations et leurs règlements
- Domiciliation : obligation au-dessus d'un certain montant (variable selon le pays) et
les pays pour les importations en provenance de tout pays ou uniquement à celle des
pays extérieurs à la zone franc
- Licences : souvent délivrés dans le cadre des contingents annuels, elles sont requises
parfois pour toutes les opérations dépassant un certain montant.
- Réglementation des conditions de paiement : montant des acomptes, délai
de paiement d'achat ou de vente de devises, utilisation des marchés à terme des devises
- Acquisition au comptant des devises nécessaires au paiement : leur
date de limite d'acquisition est variable à partir de l'expédition des marchandises (un
mois au maximum avant l'expédition des marchandises (un mois maximum avant
l'expédition des marchandises dans certains Etats, 8 jours dans l'autre)
- Ouverture des changes à terme : elles sont soumises à l'autorisation
préalable et à des devises, utilisation des marchés à terme des devises (3 à 9 mois la majorité
des cas)
- Les exportations et leurs règlements
- Domiciliation: Obligatoire quelle que soit la destination des marchandises et au-
delà d'un certain montant variable selon les Etats.
- Licences : le régime apparait très différent d'un pays à un autre

Elle peut être exigée pour les exportations à destination de tous les pays de la zone
Franc.

- Cession des devises provenant de la vente : elle doit être effectuée


rapidement (dans les 8 jours après le paiement) et la date d'exigibilité du paiement est
limitée à 90 jours 120 ou 180 jours après l'arrivée des marchandises. Le produit des

79
ventes, même à destination de la zone Franc doit être rapatrié
-
- Vente à terme des devises : autorisation préalable nécessaire dans certains pays

- Le contrôle des changes appliqués aux mouvements de capitaux :

Ces dispositions ne s'appliquent qu'aux opérations avec les pays extérieurs à la zone Franc.

Investissements étrangers dans les Etats africains : les investissements directs ou leur cession
par les non-résidents sont soumis à la déclaration préalable au Ministre des Finances. Les
emprunts à l'étranger sont soumis à l'autorisation préalable sauf s 'i l s'agit d'emprunts
contractés par les banques et établissements financiers ou d'emprunts satisfaisant à des
conditions particulières de taux, la durée ou de moment maximum.

Investissement des banques à l'étranger : les intermédiaires agrées peuvent accorder des
découverts à leurs correspondants étranger pour une période n'excédant pas les détails de
courrier. Hormis ces cas, tous les mouvements de capitaux à destination de l'étranger
nécessitant l'autorisation préalable du Ministre des Finances

II Règlement des changes

La réglementation des changes repose sur une double distinction. L'une à caractère territorial
(pays de la Zone Franc et étranger), l'autre relative aux personnes (résident et non-résidents),
termes qui ont un sens très particulier de l'OUEST (BCEAO).

Le Mali adhère en juillet 1984.Pour les états de l'Afrique Centrale qui regroupe le Tchad, le
Cameroun et la République Centrafricaine, le Congo et le Gabon ; il a été créé en 1972, l'institut
d'émission commun des Etats de l'Afrique centrale (BCEAO) auquel s’est jointe la Guinée
Equatoriale le 2 Janvier 1985

L'étranger est constitué par tous les autres pays qui ne sont pas de la Zone Franc. Les résidents
sont des personnes physiques de la Zone Franc ou étrangères ayant leur principal intérêt dans
la Zone Franc, les fonctionnaires et les autres agents publics originaires des pays de la Zone
Franc en poste à l'étrangère pour leurs établissements en Zone Franc.
Pour déterminer le principal centre d'intérêt d'un résident ou non-résident il suffit que l'u n des
critères suivants soit rempli :
- Habitation ou résidence habituelle du foyer dans la Zone Franc ou à l'étranger
- L'intéressé séjourne pour une durée de plus de 6 mois de manière consécutive dans la
Zone Franc ou à l'étranger

- L'intéressé exerce dans la Zone Franc ou à l'étranger une activité professionnelle au titre
spéciale

80
III. Le change manuel et le change scriptural
3.1 Le change manuel
Le change manuel a pour but de permettre aux voyageurs qui se déplacent physiquement à
l'étranger de convertir leur monnaie nationale contre des espèces ayant cours dans les pays où
ils se rendent et à leur retour, de procéder à des conversions en sens inverse pour les espèces
étrangères qu'ils n'ont pas dépensées. Il porte donc sur les billets de la banque, des chèques de
voyages et marginalement des monnaies divisionnaires.
Il intéresse au premier chef les particuliers qui y font appel dans un cadre privé et
accessoirement les entreprises lorsqu'elles confient à leurs collaborateurs des missions à
exécuter.
Aussi est-il clair les opérations de change manuel et de" transfert "sont au demeurant assez
étroitement liées. En effet les instruments, de change manuel peuvent le plus souvent être
transformés en avoir en compte et vice-versa. De ce fait, les cours de change applicables au
transfert consultent le taux directeur des opérations de change manuel.
3.2 Le change scriptural
Les ordres de change commerciaux et financiers ont démarré directement sous forme de
"transfert" d'avoir en compte, c'est-à-dire de virement de compte à compte à compte entre
banques. Il nécessite la conversion d'une devise en une autre, par achat ou vente sur le marché
de change. Prenons deux exemples :
Règlement scriptural d'une dette en devise
Quel que soit le moyen de paiement utilisé, le règlement d'un transfert se dénoue par des
virements de compte à compte par l'intermédiaire des correspondants étrangers Exemple : la
société africaine X qui doit 1000000 USD à la société américaine Y donne l'ordre à sa banque
F d'effectuer le paiement à la société Y cliente de la Banque A

81
Débit en FCFA Vente de FCFA

Banque F Marché de change

Société Y

Débit
Société X
en USD

Avis de
paiement en Crédit en
Ordre de USD USD
paiement en
USD

Ordre de paiement en USD

Banque C Banque A

Crédit en USD

Commentaire :
1. .La banque F débite le compte de X (achat de 1 million de USD) contre FCFA
2. .La banque F notifie à son correspondant américain la banque C d'avoir à effectuer
le paiement de 1 million USD.
3. La banque C débite le compte de la banque F sur les livres de 1 million USD et crédite sur
les livres(ou ceux de la Banque Centrale) le compte de la banque A
4. La banque A crédite le compte de la société Y de 1 million USD
.
Règlement scriptural d'une lettre en monnaie nationale

- La société togolaise X doit 100000000 à la société belge Y


- Elle donne l'ordre à sa banque F d'effectuer le paiement en précisant que la banque de la
société Y est la banque A
- La banque F crédite dans ses livres (ou sur ceux de la Banque Centrale) le compte de
la banque togolaise G correspondante de la banque Belge A sur ses livres et l'avise du
paiement.
- La banque A avise son client, de la société Y dispose chez elle de 100000000 FCFA
- Si la société Y demande la conversion de cet avoir en euros, la banque A va céder sur le
marché des changes 100000000 FCFA contre euros et créditer la société Y de la contre-valeur
de cette vente.

82
Règlement scriptural d'une dette en monnaie locale

Banque F Banque G

Débit Ordre de
en paiement
FCFA
Avis de Crédit en
prélèvement FCFA

Société X

3) Vente de FCFA

Marché de
change Banque A

Achat d’euros

1) Avis de Crédit en
paiement en euros
FCFA

Société Y

IV. Le change au comptant et la change à terme


On parle de change au comptant quand une monnaie est convertie en une autre pour régler
immédiatement une dette échue ou encaisser une créance échue. Par opposition, le change à
terme permet de fixer à un moment donné, le cours auquel s'échangeront ultérieurement les
monnaies
Ainsi, un exportateur qui doit recevoir 1000000 dans trois mois et pense en tirer une contre-
valeur de 650000000 (au cours du jour considéré) ne recevra effectivement que 585000000
FCFA si le dollar se déprécie de 10 % par rapport au Franc CFA avant l'échéance de sa créance.
Inversement, un importateur qui doit régler 1000000 USD dans trois mois et pense avoir à
débrousser 65000000 FCFA (au cours du jour considéré) devra en fait payer 715000000 pour
se libérer si le dollar s'apprécie de 10% par rapport au FCFA avant l'échéance de sa dette
- Ainsi, pour couvrir leurs risques de change, les entreprises peuvent-elles avoir recours aux
opérations d'achat à terme qui permet à un importateur de se prémunir contre une hausse des

83
cours en fixant définitivement la contre-valeur en monnaie nationale d'une dette en
monnaie étrangères non exigible. Systématiquement, la vente à terme à un importateur de
connaître à l'avance dont il n'a pas encore perçu le montant et d'éliminer en conséquence le
risque d'une baisse éventuelle des cours de la devise entre la date où la créance est née et celle
où il l'encaisse effectivement.
- Le change au comptant Les opérations se traitent sur le marché international des
changes
- C'est un marché non localisé qui fonctionne entre les banques en continu tous les jours
ouvrables.
- Les banques qui l'animent sont reliées entre elles par les réseaux d'informations
classiques (téléphone, télex) et par les moyens d'informations perfectionnes qui leur
permettent d'être informées en permanence des cours pratiqués
- La cohérence du marché des changes est assurée par son caractère international
- Les opérations peuvent être motivées soit par la nécessité de trouver une contrepartie aux
transactions initiées par la clientèle soit par la volonté de prendre une position de change pour
tirer profit d'un mouvement de cours que l'on anticipe. Les cours des devises sont fonctions
des offres et des demandes sur chaque monnaie à chaque instant.
- Le change à terme
Pour se prémunir des variations des cours des monnaies, les entreprises peuvent effectuer des
opérations de change à terme. Il est donc exclu que la banque qui reçoit un ordre à terme d'un
de ses clients prenne le risque de change à sa place et attende l'échéance pour se procurer
les devises en monnaie nationale nécessaires pour couvrir ses obligations L'achat au comptant
des devises à livrer à terme ou à la vente au comptant des devises à recevoir à terme élimine
tout risque de change pour la banque mais modifient sa trésorerie en francs et en devises ainsi
que la rémunération qu'elle peut attendre de ses avoirs.

C'est en tenant compte de la perte ou du gain d'intérêt que la banque établit ses cours à
terme. Ceux-ci évoluent en fonction de l'évolution de l'élément propre au marché des
changes(les cours au comptant de la devise considérée) et aux marchés monétaires où se
prêtent et s'empruntent les devises et les francs. Ainsi le cours d'une devise à une échéance
donnée est déterminé par le cours au comptant au jour de la conclusion du contrat de terme
majoré d'un " report " ou minoré d'un " déport " que reflète la différence entre les taux
d'intérêts pratiqués sur les monnaies étrangères.
La monnaie étrangère A est traitée en report par rapport au franc si le taux d'intérêt de cette
devise est inférieur à celui du franc

Exemple

Si le taux du dollar et du franc sont respectivement de 5% et de 7%, le dollar à 3 mois fait


un report de 650*3/12*(7-5)/l 00=3,25 FCFA par dollar. Cela signifie que les acheteurs ou les
revendeurs de dollar à 3 mois vont le recevoir ou livrer à 653,25 FCFA, soit le prix du dollar
au comptant (650 FCFA) majoré du report (3,25 FCFA)
. Une monnaie étrangère B est traitée en déport par rapport au franc si le taux d'intérêt de
cette devise est supérieur à celui du franc.

84
Les avantages de la couverture de change à terme :
- Elle permet à l'entreprise d'éliminer le risque de change sans incidence sur sa trésorerie
jusqu'à son échéance.
- Couvrir son risque de change est pour l'entreprise une nécessité que l'expression d'une
certaine méfiance vis-à-vis de la monnaie
L'entreprise qui se couvre ne spécule pas. Elle protège son compte de résultat contre les
mouvements erratiques des monnaies.

85
CHAPITRE 6 : LES CREDITS AUX ENTREPRISES

Les crédits aux entreprises sont variés et spécifiques comme le sont les besoins des
entreprises. Cependant, l'octroi de crédit quel qu'il soit impliqué un souci de limiter les risques
tout en permettant de générer une rentabilité satisfaisante pour la banque. Au vue des besoins
globaux généralement exprimé par les entreprises, on distingue deux catégories de crédits à la
clientèle des entreprises :
- Les crédits de fonctionnement
- Les crédits d'investissements

I. PRELIMINAIRES

Ce chapitre fera constater d'une part au contexte économique juridique et financier des
opérations et d'autres parts aux processus d'étude de demande de crédit, des modalités et de
suivi.

Le contexte économique, juridique et financier des opérations

Avant d'analyser la demande de crédit proprement dit, il faut connaître son client, son
environnement économique et aussi ses relations avec les conférences.

Informations sur le client

Activité statut

II s'agit de savoir si le client exerce son activité dans un secteur porteur ou non, ce qui
implique la banque qui constitue une documentation sur divers secteurs d'activités. 11 importe
aussi de savoir si le client exerce plusieurs activités, ce qui peut être positif car il diversifie ses
risques mais la banque doit alors vérifier que ses activités sont bien gérées séparément et que
les crédits consentis pour soutenir une activité ne sont pas destinés à boucler un trou clans une
autre activité

La banque doit savoir aussi la forme juridique de l'entreprise notamment si elle a un


caractère individuel (absence de capital) ou si c'est une société (S.A ou SARL). Du statut
juridique peut dépendre la nature des concours éventuellement consentie par la banque et
des garanties (réelles, personnelles et/ou directement liées à l'objet de financement). La banque
doit connaitre les pouvoirs (éventuellement statutaires) dévolus aux représentants de
l'entreprise si elle est une société.

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Information sur le "standing" de l'entreprise

Le mot "standing" fréquemment utilisé à un contenu en grande partie qualificatif mais il


peut signifier que l'entreprise a une très grande partie qualificatif mais il peut signifier aussi
que l'entreprise a une bonne surface financière. Au-delà de standing, le banquier doit rechercher
d'abord à s'assurer de la moralité et des compétences techniques, financières des dirigeants.

Pour la banque, un client "moral" est avant tout celui qui respecte ses engagements, qui est
honnête au plan commercial. Le terme moralité doit donc être apprécié de façon particulière en
matière bancaire et ne concerne essentiellement que les rapports d'affaires.

Pour les compétences techniques et financières le client doit être un bon professionnel dans
son domaine d'activité et doit être capable de gérer directement ses affaires.

La situation financière et la qualité de la gestion peuvent s’apprécier par le biais d'une étude de
document comptable afférents au moins aux trois dernières années (compte de bilan et de
gestion) et si possible d'une situation intercalaire récente, étude destinée a faire ressortir
l'évolution de l'autonomie financière et de la rentabilité.

L'autonomie financière s'évalue par l'importance des fonds propres par rapport au total du
bilan, par rapport aussi aux immobilisations mais aussi par l'importance du fonds de
roulement, celle-ci découlant de l'aptitude de l'entreprise des bénéfices suffisants et à condition
d'une part suffisante de ses bénéfices concernés dans l'affaire.

Toutefois, le niveau requis de fonds de roulement est commandé par celui des besoins en
fonds de roulements. Une insuffisance flagrante en fonds de roulement amène la banque à
exiger de, l'examinateur des actionnaires et des associés des apports complémentaires en fonds
propres (augmentation de la capital ou en compte courant "associés" bloqué) étant entendu
que la rentabilité de l'affaire ne fasse pas ressortir des faiblesses rendant l'avenir de
l'entreprise inquiétant. En effet, non seulement l'entreprise doit présenter une surface
acceptable (de sorte que l'entendement bancaire n'excède pas les fonds propres) mais aussi
une rentabilité jugée satisfaisante (en comparaison des entreprises concurrentes du même
secteur) ; la banque, pour se faire, devrait examiner le détail des actifs pour suivre si ceux-ci
ne sont pas surévalués (recherche d'actifs gelés, de créances douteuses...) et ne rendent pas le
bénéfice net, ne serait que pour partie, fictif. La qualité de la gestion s'appréciera par la
structure des charges et par la réalité du bénéfice (celui-ci doit être générer par l'exploitation
courante et non par des facteurs exogènes ou temporaires tels que la plus-value des
cessions, gains de change ou sou-amortissement des immobilisations...)

L'analyse des évolutions de la situation financière du client constitue le principal élément


objectif et fiable d'appréciation du client. Ainsi la banque doit-elle exigée que ces documents
soient audités et certifiés par un cabinet expertise bien connu.

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L'argumentation de certains clients qui pour des raisons fiscales justifie le non
établissement de document de fin d'exercice doit être rejeté, cela d'autant plus qu'un client qui
dissimule ses bénéfices au fisc risque de très lourd redressement, le fisc étant un créancier
privilégié dont les créances primeront donc celles que pourrait savoir la banque sur ses clients.

Le client et son environnement économique

Nous avons vu que la banque doit connaître l'activité du client, donc son objet social. La
banque doit aussi voir des informations sur la concurrence et les perspectives au sein du
secteur en relation avec la conjonction économique en général.

L'état de la concurrence et les débouchés

Il faut connaître le marché sur lequel le client est actif et la part de celui-ci sur ce marché. La
banque doit collecter les données sur les concurrents locaux ou étrangers. Une bonne idée de
débouchés de client peut être fournie par la stabilité, la diversification de son poste client : la
fidélisation de sa clientèle constitue en effet un bon symptôme de la qualité de l'emprunteur
éventuel à condition que celle-ci soit fournie à des conditions de prix permettant de dégager
une rentabilité satisfaisante

Les perspectives d'évolution

Les éléments recueillis sur le client permettent de cerner sa situation actuelle mais il faut
toujours tenter de juger de ces perspectives car le crédit consenti sera à rembourser à plus ou
moins long terme. En fonction de la conjoncture et de l'évolution prévisible du marché et des
capacités de paiement de sa propre clientèle le client s'efforcera éventuellement avec l'aide de
la banque d'établir des perspectives chiffrées de son exploitation au moins pour l'année à venir
(le plan prévisionnel de trésorerie)

Le client et ses relations avec les banques


Le client et ses relations avec l'ensemble des banques

Le client peut lui-même fournir des précisions sur ce plan que l'on peut recouper
notamment par le biais de la centrale des risques. Ces prévisions sont essentielles car l'analyse
financière doit prendre en compte l'endettement global et non seulement celui dont
éventuellement bénéficiera le client.

Notons cependant que la centrale des risques ne comporte que les clients ayant un volume
d'engagement par la banque supérieur à XFCFA (5000000 millions de FCFA au TOGO) et
qu'un client peut avoir des engagements non négociables dès lors que ceux-ci ne dépassent
pas ce seuil exigé par la banque.

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Le client et ses relations avec la banque

Avant de consentir du crédit à un "nouveau client" celui-ci aura pour le moins avec la
banque les relations de compte depuis plusieurs mois (au moins 6 mois), avec exception pour
les grandes sociétés et notoirement connues. Ce délai est nécessaire car il permet à la banque
d'apprécier le mouvement confié (c'est - à dire le volume de recette documentaire, d'effet de
commerce, transfert,...) et au client de donner un bon aperçu de fonctionnement de son affaire.
Par le biais des opérations courantes on verra aussi s'il y a des incidents de paiement (chèque
reçu par la compensation) et que la banque rejette faute de provision sur lui ou sa clientèle.

Si le client est déjà engagé, il sera utile avant de décider par exemple du renouvellement pour
un an d'une ligne de crédit de fonctionnement de confronter la part des mouvements confiés
sur le chiffre d'affaires et le pourcentage de participation de la banque sur l'ensemble de
crédits de fonctionnement "toute banque" du client. Il ne sera pas normal que le client
bénéficie de 50% de crédit chez la banque alors qu'il ne confie à celle-ci que le 1/4 de son chiffre
d'affaires. Dans ce cas, on aboutit à deux hypothèses suivantes : ou bien le client privilégie la
domiciliation de ses recettes chez la concurrente ou bien ses créances rentrent mal (client en
impayé) ce qui est le plus grave. Une explication s'impose et dans l'un et l'autre cas, la banque
doit doser son effort en proportion de celui du client ou prendre les dispositions pour mieux
border les risques de les réduire.

II. PROCESSUS D'ETUDE DES DEMANDES, MODALITES D'OCTROI DES


CREDITS ET SUIVI

L'étude de la demande de crédit et les conditions de mise en place.


L'étude de la demande de crédit

L'économie de la demande

Qu'ils s'agissent d'une demande de crédit de fonctionnement ou de crédit d'investissement,


il faut engager "l'économie de l'opération", c'est de quelle façon le crédit sera remboursé.

Le crédit de fonctionnement

Le besoin d'investissement a pour origine une augmentation des immobilisations ou


quelque fois leur renouvellement, les fonds propres n'étant pas suffisants pour faire face à
l'acquisition de ces immobilisations (entrepôts construction d'un nouvel atelier, achats de
machine, de véhicules, d'équipements divers).

Alors qu'un financement de stock se dénoue au moment de la vente et un financement du délai


client par le règlement à son terme de la créance, le "retour" d'investissement est réalisé par
les bénéfices additionnels engendrés par l'augmentation du chiffre d'affaires qui doit
résulter de la mise en œuvre de la capacité de production nouvelle.

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Détermination de la nature, du montant et de la durée des crédits.

Les crédits de fonctionnement

L'économie de l'opération permet de déterminer la nature du crédit à mettre en place :


avances sur marchandises, dans certains cas découvert pour financer les stocks et escompte
pour financer le crédit "client" avances sur travaux ou sur factures approuvées s'il s'agit de
livraison.

La détermination du montant et de la durée s'effectue comme suit :

S'il s'agit d'une opération ponctuelle : par exemple d'une avance sur stock de riz, le
financement pourra être consenti à concurrence d'une quotité de valeur du stock à son prix
d'achat (80% par exemple). La durée du crédit sera fonction du délai de commercialisation
habituel de ce type de rentrée (1 à 3 mois)

S'il s'agit de définir une ligne de crédit en montant et en durée : on demandera au client d'établir
un plan prévisionnel de trésorerie sur 1 an (au moins s'il compte rembourser son crédit de
commercialisation habituel de ce type de denrée (1 à 3 mois).

S'il s'agit de définir une ligne de crédit en montant et en durée : on demandera au client
d'établir un plan prévisionnel de trésorerie sur 1 an (ou moins s'il compte rembourser son crédit
avant) faisant ressortir :

 Au début du plan, le solde de trésorerie de départ.


 Mois par mois, les dépenses et recettes attendues
 Les soldes cumulés (après prise en compte du solde de départ) de trésorerie.

Ce solde fera apparaitre un plafond de besoin de trésorerie maximum dont le client va avoir
besoin. Mais la banque en fonction de la structure financière du client pourra ne lui accorder
éventuellement qu'un plafond moindre ou bien réclamer des garanties spécifiques pour
mieux border son risque.

Rappelons que si la banque juge le fonds de roulement insuffisant, elle peut exiger un
apport complémentaire des associés pour remédier à cette structure. Le client doit enfin faire
ressortir si possible en dehors des encaissements et décaissements effectifs, les dépenses
globalisées et facturations séparément de façon à ce qu'en fin de période (habituellement 1 an):
le total des ventes et celui des dépenses puisse faire apparaitre une rentabilité d'exploitation
jugée acceptable.

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Les crédits d'investissements
Là aussi, la nature du crédit dépendra du besoin à financer : crédit d'équipement pour les
machines, crédit immobilier pour des constructions.
La détermination du montant et la durée du crédit sera évoquée dans l'étude des crédits
d'investissement.

Disons tout simplement que ce moment sera fixé par la banque en fonction de l'autofinancement
que peut réaliser le client, mais aussi et surtout de la structure financière de celui-ci et de sa
capacité d'endettement à terme. C'est le plan de financement qui fera ressortir la structure de
financement de l'investissement.
Quant à la durée d'amortissement du crédit, elle sera tributaire de la durée d'utilisation du bien
financé et en tout étant en cause, pas supérieure à la durée fiscale normale d'amortissement du
bien en question. C'est en fonction de cette durée que pourra être établi un échéancier de
remboursement.

. Les conditions de mise en place des crédits

II s'agit des conditions et modalités habituelles destinées à limiter le risque ou à le border,


mais il y a aussi des conditions techniques.

Conditions visant à limiter le risque du crédit


Ces conditions sont de trois ordres :

- Surveillance de l'affectation des fonds


- Garanties exigées.
- Conditions d'ordres financiers.

Conditions d'affectations des fonds

La banque en fait, veut savoir précisément ce qu'elle finance : elle met en place dans ce cas
des crédits dits "causés" c'est-à-dire qu'elle ne décaisse que contre justificatifs. Mais en ce
cas de découvert, il lui est difficile de contrôler tous les débits en compte sauf à posteriori
tant sont diverses et nombreuses les écritures. Si la banque veut contrôler précisément l'usage
du crédit elle ouvrira un compte d'avance spécifié en fonction de la nature du crédit
(avance sur marchandise, stock, travaux, factures...), ce compte sera crédit du compte
courant et la banque ne libérera les fonds en compte que sur justificatifs.
Il existe une autre condition d'affection des fonds : c'est celle par laquelle la banque exige que
les fonds soient remis dans les mains du créancier du client (le fournisseur). Cette condition est
le plus souvent utilisée lorsqu'il s'agit d'un financement afin d'éviter un éventuel
détournement.

Choix et évaluation des garanties


La banque possède un droit général sur les biens de son débiteur : elle peut poursuivre celui-ci à
faire vendre ses biens et se payer sur le prix, mais elle peut poursuivre celui-ci, mais elle est sur

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le même rang que les autres créanciers et il faut donc obtenir des garanties. On appelle
"sûretés" les garanties destinées à préserver un créancier des conséquences de
l'éventuelle insolvabilité de son débiteur. On distingue les sûretés personnelles et les
sûretés réelles.
LES SURETES PERSONNELLES. : sont des engagements pris par une ou plusieurs
personnes de désintéresser le créancier si le débiteur ne s'acquitte pas à l'échéance.
Les sûretés personnelles sont de deux ordres : le cautionnement et l'aval.

Le cautionnement : est un contrat par lequel un tiers appelé caution s'engage à le payer
si le débiteur. Se montre défaillant. La caution qui a payé peut se faire rembourser par le
débiteur Elle est dite subrogée dans les droits du créancier contre le débiteur (sous réserve
d'avoir obtenu une quittance subrogative). Les cautions peuvent être des personnes physiques
ou morales.

L'aval : garanti le payement d'un effet de commerce. Il a donc un domaine plus étroit que
celui de la caution. L'avaliste est toujours tenu solidairement alors que pour la caution la
solidarité doit être stipulée. La solidarité oblige plusieurs débiteurs à une même chose, le
payement fait par l'un deux libérant les autres envers le créancier

LES SURETES REELLES : consiste dans l'affectation du bien du débiteur ou d'un tiers au
payement de la lettre à garantir. On distingue et nantissement et hypothèque.

- Le nantissement est un contrat par lequel un débiteur remet une chose à un


créancier pour sûreté de la dette. Ce gage peut être constitué
- Des valeurs mobilières
- Des marchandises
- Des créances (si notification est faite au créancier)
- Des biens incorporels meubles (véhicules, machines)
L'hypothèque est un droit réel sur les immeubles affectés à la garantie d'une créance.
Elle fait l'objet d'une inscription sur le registre de la conservation des hypothèques du lieu
de l'immeuble et n'est opposable aux tiers.

Les conditions à caractère financier

L'application des conditions à caractère financier a pour but d'obliger le client à améliorer sa
structure financière ; il est dans l'intérêt de la banque notamment que l'entreprise dispose de
fonds propres suffisants et améliore ainsi son autonomie financière. Parmi les conditions les
plus requises on peut citer :

La nécessité d'un apport complémentaire des actionnaires pour augmenter le capital ou tout
au moins pour prêter à leurs entreprises sous forme de compte courant '"associé'" bloqué.
Dans ce cas, les associés devront s'engager leurs fonds tant que la banque n'aura pas été
remboursée : la lettre de cession d'antériorité de créance.

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La remontée des comptes courants d'associés à court terme en dette à moyen ou long
termes pour les mêmes motifs que ceux-ci-dessus.

L'engagement des sociétés et des dirigeants de l'entreprise de ne pas distribuer les


bénéfices pendant une période (pendant 2 à 3 ans) ou de n'en distribuer qu'une part limitée à
25% ou 30%, ce toujours en vue de fortifier les capitaux propres.
Conditions "techniques" préalable à la mise en place des crédits

Les conditions préalables sont l'obtention d'un accord de mobilisation émanant de la


banque Centrale qui aujourd'hui n'est plus en vigueur.

III SUIVI DES CREDITS


Limiter les risques consistera à agir aussitôt que possible à la dégradation de la situation. Il faut
: aussi suivre la rentabilité du compte d'une façon générale.

Les éléments de suivi du risque


Suivi des comptes : le suivi quotidien est effectué de façon obligatoire par les états de
dépassement puisqu'un responsable habilité de la banque doit prendre par un visa, la décision
de payer des acomptes ou de les rejeter. 11 existe aussi un état des engagements mensuels
comportant les plafonds accordés avec les échéances des crédits. Toute situation jugée anormale
doit faire l'objet d'une intervention immédiate auprès du client. Des statistiques donnent aussi
des renseignements (en général tous les trimestres) sur le volume des mouvements confiés, les
soldes moyens débiteurs des comptes qui fournissent des éléments utiles de suivi de bonne
marche de l'affaire.

Documents interbancaires et compte-rendu de visite : lorsque les anomalies sont détectées


dans le fonctionnement des comptes, il faut voir le client ou le convoquer pour réclamer des
explications et déterminer la politique à suivre et laisser une trace du dossier de crédit de
l'entretien (compte rendu de visite qui doit laisser au préalable circuler dans la hiérarchie). Il
faut également exiger des situations comptables intercalaires (bilan et compte de gestion)
trimestrielles à chaque fois que c'est possible et éventuellement des plans prévisionnels de
trésorerie réactualisés.

Matérialisation des garanties : il faut veiller à ce que les garanties soient matérialisées avant
la mise en place du crédit et lorsqu'une garantie doit être renouvelée, suivre l'échéancier de
façon à ne pas laisser la date limite de validité de la garantie.

Les éléments de suivi de la rentabilité


Tous les trimestres, il est débité des intérêts et commissions perçues sur les comptes du client.
Il faut aussi suivre l'évolution du volume des opérations génératrices de commissions :
- Encaissements d'effets
- Transferts
- Charges etc.

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Pour des raisons déjà évoquées, le niveau des retombées doit être compatible avec la part des
interventions de la banque dans le volume des affaires du client mais aussi témoigner d'une
activité saine. Une chute du volume des opérations pouvant révéler une réduction de l'activité
amener la banque à revoir le niveau de ses concours.
IV. Les crédits de fonctionnement domestiques
. Formes de crédits par caisse : Facilité de caisse, découverts et crédit-relais

Ces types de crédits consentis à une clientèle de bon standing, c'est-à-dire financièrement
solide et dont la moralité des dirigeants est irréprochable.
Les banques accordent néanmoins assez souvent des découverts à des entreprises plus ou
moins modestes (en requérant des garanties solides), le découvert paraissant la formule la
mieux adaptée à leurs besoins. Le découvert peut être dans ces cas limités et
complémentaires à une facilité d'escompte par exemple ou d'avance sur les factures. Ces
concours consentis à des PME sont habituellement garantis par des sûretés réelles et
personnelles. Consentis à des grandes sociétés souhaitant bénéficier d'un découvert
revolving, il sera demandé dans la plus part des cas une caution de la société mère ou pour le
moins une "lettre de confort" de celle-ci (lettre par laquelle cet actionnaire déclare
informer des crédits dont bénéficie sa filiale, et se dit disposée à prendre toutes mesures
pour que sa filiale respecte ses engagements vis-à-vis des banques).
Précisions toutefois que la banque ne peut retirer son concours brutalement si elle estime
que le risque se dégrade : elle doit prévenir le client et lui proposer ou lui demander des
propositions d'apurement progressif. Un retrait brutal peut en effet engager la responsabilité de
la banque dès lors que le client peut établir qu'il a subi un préjudice.

Facilité de caisse
Elle est essentiellement destinée à donner la trésorerie une élasticité de fonctionnement. Elle
est consentie aux entreprises pour leur permettre de faire face aux décalages de très courte durée
qui peuvent affecter leur trésorerie à certaines périodes, notamment lors des échéances-
fournisseurs des payes ou du règlement de la TVA.
Mise en place pour quelques jours, elle exclut la permanence du concours bancaire mais non
son renouvellement chaque fois que la situation le justifie.

Le découvert
La notion de découvert est fort imprécise. Les entreprises utilisent généralement ce mot en
pensant à une aide bancaire par caisse, plus ou moins longue, sans faire distinction ni dans le
temps ni dans l'objet entre la facilité et le découvert. Les banquiers ont pour coutume de dire
qu'un compte en position débitrice est "à découvert"
Dans une conception très classique, pour ne pas d'un autre temps, le découvert est considéré
comme un palliatif venant compléter un fonds de roulement temporaire insuffisant. 11 ne saurait
en aucun cas apporter une aide structurelle, à la trésorerie ni combler de simples besoins
passagers.
C'est dans une intention délibérée de l'entreprise qu'il faut trouver la justification du découvert.
Pour saisir une opportunité (acquisition de matières premières ou de machines à des conditions
avantageuses, versement d'un acompte sur l'achat d'une étude longue et coûteuse, etc.) devant

94
dégager à terme des profits mais inaccessibles faute de disponibilité, l'entreprise fait appel à sa
banque. Celle-ci accepte de renforcer pour un court et moyen terme la trésorerie de l'entreprise
Mais si cette situation perdurait le découvert devrait logiquement son dénouement grâce à un
renforcement des capitaux ou à un allégement de l'actif immobilisé
A cette optique très traditionnelle répond une autre approche plus large du découvert. Celui-ci
est une véritable ligne de crédit négociée avec la banque par la grande entreprise, voire la PME
pour financer tout ou partie de son besoin en fonds de roulement.

Le crédit-relais

Lié à une opération ponctuelle hors exploitation, le crédit-relais est destiné à permettre à
l'entreprise d'anticiper une rentrée de fonds à provenir soit de la cession d'un bien (immeuble
ou fonds de commerce), soit d'une opération financière (augmentation de capital-ou déblocage
d'un emprunt obligatoire), soit de la TVA payée sur investissement. Emprunt souvent sous la
forme de crédit par caisse et logé sur un compte spécial, il accompagne généralement une
opération d'investissement : il permet à l'entreprise de couvrir immédiatement une fraction plus
ou moins importante selon les cas, de sa part d'autofinancement sans obérer sa trésorerie
d'exploitation courante.
Assortie parfois de garanties réelles, ce concours n'est pas dépourvu de risques : retard dans la
cession, prix net inférieur aux prévisions, etc. Aussi sont-elles amenées de façon générale, à
fixer la quotité du crédit relais à moins de 100% des sommes à recevoir.

Avantages du crédit par caisse pour l'entreprise


Le crédit par caisse présente pour l'entreprise un atout majeur, sa souplesse
d 'u t i l i s a t io n. C'est toujours une avance en compte courant qui évite à l'emprunteur
de sur dimensionner sur une période son secours au crédit, toute rentrée de fonds
venant immédiatement alléger la charge financière puisque, qu'ils soient trimestriels ou
mensuels, les intérêts débiteurs sont calculés sur la base des soldes journaliers en valeur de
compte.
En offrant un maximum de souplesse, le crédit par caisse est indispensable aux entreprises
soucieuses d'une gestion performante. Il recueille leur faveur dans le cadre de la régulation
courante de leur trésorerie, l'objectif qu'elles poursuivent étant de se rapprocher aussi près
D'aucun soutiennent que le crédit par caisse est assorti d'un taux supérieur à celui de
l'escompte commercial et qu'il y a lieu de privilégier cette seconde formule. Ceci est vrai dans
la mesure où l'entreprise ne se couvre pas au-delà de ses besoins, le coût réel de l'escompte
peut dépasser celui du découvert.

Par ailleurs, le crédit par caisse possède un second avantage appréciable, l'absence de
justification de l'emploi des fonds. Pour autant qu'elle reste dans les limites fixées par
l'autorisation de crédit, l'entreprise n'a pas à justifier la destination des capitaux qu'elle
emprunte auprès de la banque.
Enfin, le crédit par caisse peut être un financement stable s'il est "confirmé" par la banque. La
confirmation est un crédit de la banque qui officialise entre les parties les conditions de son
intervention : montant autorisé, taux et durée de validité (un an en règle générale)

95
Le point de vue de la banque
Bien distribué sur une grande échelle, le crédit par caisse ne connait pas forcement chez le
banquier l'enthousiasme qu'il suscite dans sa clientèle. Il est ajuste titre considéré comme un
crédit à risque élevé dont le suivi est en revanche aisé pour autant que ce soient pris en compte,
en un instant donné, les débits en cours de journalisation mais non apparents sur la position.
Un crédit à risque élevé
A la différence de l'escompte, le crédit par caisse ne porte pas en lui-même son dénouement :
il n'est pas "self-liquidation". Sa bonne fin résulte de la qualité de la gestion du client et peut
être contrariée par des phénomènes internes ou externes de l'entreprise : hausse salariale,
recherche infructueuse, mévente passagère, perte des marchés, faillite de clients, etc.
En outre, le crédit peut être facilement détourné de son objet. Nombreuses sont les affaires qui
financent leurs investissements sur leur trésorerie courante sans s'attacher qui financent leurs
investissements sur leur trésorerie courante sans s'attacher à solliciter préalablement les
concours idoines ; plus dangereuses encore pour le banquier sont celles qui trouvent dans le
crédit par caisse un excellent moyen de couvrir.
A chaque fois qu'il consent un crédit par caisse, le banquier s'expose ainsi au gel ou à la perte
des capitaux qu'il a engagés. Ce type de crédit présente donc des risques élevés, même si les
possibilités de récupération à terme sont fortes ou de garanties solides. On comprend mieux que
les crédits par caisse, en blanc sont réservés à une fraction de la clientèle et que clans la majorité
des cas ils sont assortis de garanties personnelles (cautions de dirigeants le plus souvent) ou
réelles. A cet égard la technique de la cession de créances professionnelles à titre de garantie
(Dailly) qui peut être systématiquement dès lors que la structure financière de l'entreprise
parait fragile. Malgré les apaisements que les garanties lui apportent, la banque ne perdra
jamais de vue qu'une opération de crédit est avant tout une marque de confiance personnelle
accordée au client, et que cet élément demeure toujours prépondérant, les sûretés n'étant en
somme que des accessoires.
Enfin, le crédit par caisse pose à la banque le problème de son interruption. S'apercevant que
son client encore "in bonis" est dans une situation difficile, la banque doit agir vite pour se
dégager à temps. Il lui faut en effet éviter de se retrouver en situation de soutien artificiel, ce
qui pourrait engager sa responsabilité vis-à-vis des tiers, abusés par le maintien de ses concours
sur la santé réelle de l'entreprise. Mais elle ne peut couper trop brutalement ses lignes sous
peine de rupture abusive de crédit qui serait susceptible d'entraîner sa responsabilité pécuniaire.
Il est à noter cependant que la banque est en droit de dénoncer tout crédit par caisse, crédit à
durée indéterminée, dès lors qu'elle notifie par écrit sa décision à son client et qu'elle respecte
un délai de préavis fixé à 60 jours selon les usages de la profession
La notion de situation intermédiaire compromise est la période comprise entre le redressement
inéluctable et la cession des paiements définitive et irréversible.

Un crédit facilement suivi


Suivre l'évolution d'un crédit par caisse est chose aisée pour la banque car l'examen quotidien
de la position du compte débiteur situe exactement le risque encouru. La banque porte la plus
grande attention sur l'usage du crédit. Elle veille à ne pas se trouver dans une position de
commanditaire, s'assurer que le compte fonctionne alternativement sur la période en lignes

96
débitrices et créditrices. La banque sait en effet qu'un dépassement est un clignotant, signe que
l'emprunteur rencontre des difficultés d'ordre technique, commercial ou financer ou qu'il ne
maîtrise pas suffisamment ses prévisions de trésorerie.

V. LE FINANCEMENT DES MARCHES PUBLICS

La passation de marché n'est pas particulière à l'administration. Le secteur privé utilise aussi
cette procédure. Mais les crédits garantis par des marchés privés sont peu utilisés en pratique.
C'est pourquoi notre étude ne portera que sur les marchés publics.
Au nombre des marchés publics, les marchés de travaux (bâtiments et travaux publies)
représentent une part importante.

2.1 Le contexte des opérations


Les parties en présence

Du côté du maître d'ouvrage


Le maître d'ouvrage est celui qui réalise les appels d'offre et passe la commande. C'est le
partenaire de l'entreprise dans le contrat de marché. En matière de marché public, c'est
l'Etat, c'est-à-dire un Ministre et en matière de BTP, le plus souvent c'est le ministère des
travaux publics.
- Le bureau d'étude : le plus souvent indépendant, il est désigné par le maître d'ouvrage pour
surveiller pour son compte l'exécution des travaux et la conformité des travaux réalisés par
rapport au devis descriptif ou devis exhaustif et au planning d'exécution du marché. C'est
souvent celui qui atteste de travaux publics par l'entreprise.
- L'ordonnateur financier : au niveau de l'administrateur c'est lui qui ordonne les dépenses.
- Le comptable public assignataire : c'est lui qui effectue les règlements de marchés.

Du côté de l'entreprise
L'entrepreneur peut agir seul, en regroupement ou sous traitement une partie des travaux.
- Seul : c'est la situation la plus simple pour la banque. Il est seul face au maître d'ouvrage,
dans le contexte. Il peut sous-traiter une partie des travaux
- En regroupement ; il existe plusieurs formes de regroupement (l'association en
participation et le regroupement d'intérêt économique notamment) Les membres du
groupement étant souvent solidaires vis-à-vis du maître d'ouvrage ; il convient pour la
banque d'obtenir des sociétés qui le composent une solidarité au moins partielle vis-à-vis
de la banque. Conditions de passation et de règlement du marché. Plusieurs procédures sont
appliquées :

- L'adjudication publique
L'administration demande aux entreprises intéressées par le marché de faire des
propositions qu'on appelle des soumissions. L'entreprise qui a proposé le prix bas est en
principe déclarée adjudicateur. L'adjudication peut être ouverte ou restreinte :
Elle est ouverte si toutes les entreprises peuvent soumissionner.
Elle est restreintes quand seuls sont soumises les soumissions faites par les entreprises

97
préalablement sélectionnées par le maître d'ouvrage.

- L'adjudication sur coefficient


Les coefficients de qualité et de prix sont déterminés par le cahier des charges. Le marché est
déjugé à l'entreprise classée première par application des divers coefficients.
- L'appel d'offres
L'administration demande des offres et retient celle qui lui parait la plus intéressante en tenant
compte non seulement du prix mais aussi de la réputation de l'entreprise, de la qualité technique
habituelle des prestations, des délais d'exécution ou restreint. C'est la forme de passation
de marché la plus courante.

- Marché gré à gré ou entente direct

L'administration négocie directement avec les entreprises de son choix sans faire
obligatoirement appel à la concurrence.

2.3 Les organes de contrôle de l'administration

Des précautions doivent être prises pour préserver les intérêts de l'Etat ou des autres
adjudicataires. A cet effet, il est créé dans chaque Etat l'organisme de contrôle composé de
techniciens et de fonctionnaires chargés de :
- Donner son avis sur tout projet de modification, de proposer toutes mesures tendant à
améliorer le régime des contrats prévus par les cahiers types de clauses et de conditions
générales.
- Rationaliser le côté technique
- Contrôler les marchés en donnant obligatoirement son avis sur tous les contrats supérieurs à
une certaine somme (10 millions de FCFA par exemple au TOGO)
- De contrôler les prix.
- D'agréer les entreprises qui désirent participer aux adjudications, aux appels
d'offres restreints.
Cet organisme peut aussi jouer le rôle d'arbitre entre les parties-administration et les entreprises
dans les lignes à propos des marchés.

2.4 Les documents contractuels

Le marché comporte les cahiers de charges suivants :


- Cahier des clauses et conditions générales qui fixent les dispositions applicables à tous
les marchés passés par un même ministère, collectif, service etc.
- Cahier des prescriptions spéciales qui fixent les conditions techniques.
- Cahier des prescriptions qui fixent les conditions propres à chaque marché.
Tous ces cahiers doivent être approuvés par l'autorité de la tutelle (en général le Ministre Des
Finances).

98
III. LE REGLEMENT DES MARCHES

Ses modalités sont inclues dans le cahier des charges. En principe ; l'administration ne donne
son accord sur travaux et fournitures exécutées qu'à la réception. Cette situation marque
l'accord et permet le paiement. Mais dans les contrats importants, on prévoit des versements
d'avances ou d'acomptes.
- Les avances sont accordées pour des travaux, constitution de stock et d'achat de matériels
aux préparatoires à l'exécution du marché. Elles sont remboursées par déduction sur les
sommes dues par l'administration à titre d'acompte ou solde.
- Les acomptes s'échelonnent pendant la durée d'exécution du marché leur paiement est
fixé-en fonction des échéances ou des phases techniques d'exécutions stipulées. Le paiement
de l'administration se déroule en deux temps :
- L'ordonnancement : instruction donnée au comptable public par l'administration
signataire du marché, d'effectuer le paiement.
- Le mandatement : opération effectuée par le comptable qui consiste à virer les fonds au
crédit du compte de l'entrepreneur.
La livraison des travaux (ou fournitures) doit être effectuée dans les détails prévus dans le
marché. Pour les marchés des travaux, la réception provisoire constate l'achèvement des
travaux et à l'expiration d'un délai de garantie (souvent 1 an), il y a réception définitive.
La banque est appelée à intervenir, dès la soumission, pour apporter ses concours par signature
et par caisse en faveur de l'entreprise ou des groupements adjudicateurs.

IV LES CONCOURS BANCAIRES

La spécificité des risques sur la clientèle des entreprises B .T.P


Elle peut être appréciée à deux niveaux : la capacité technique de l'entreprise et son standing
financier.
4.1 La capacité technique
Quelle que soit la taille de l'entreprise, il est opportun de se renseigner sur la qualité des
ouvrages déjà exécutés
Celle-ci doit pouvoir communiquer à la banque la liste des travaux les plus importants
qu'elle a effectués en précisant le nom des partenaires avec lesquels elle aurait travaillé et
l'identité des divers clients maîtres d'ouvrage.
On peut aussi réclamer à l'entreprise des attestations de ses divers clients sur la qualité des
travaux réalisés

4.2 Le standing financier de l'entreprise


La comptabilisation des travaux en cours et l'opération de la rentabilité

Les entreprises ont le choix entre deux méthodes de comptabilisation :


- Ou bien elles comptabilisent en valeur de l'exploitation la totalité des travaux
effectués et non encore réceptionnés, qu'ils aient ou non donné lieux à des situations de
travaux, et dans ce cas apparaissent au passif des acomptes reçus sur travaux exécutés. Les
postes client à l'actif ne comprennent que les créances non réglées sur travaux réceptionnés.

99
- Ou soit, elles ne comptabilisent pas en travaux en cours que ceux n'ayant pas fait
l'objet de factures, c'est-à-dire de situation de travaux.
Dans ce cas n'apparaissent pas au passif les acomptes réglés sur travaux, ceux-ci étant
considérés au fur et à mesure de leur exécution comme chiffre d'affaires dès qu'ils ont été
facturés au maître d'ouvrage.

Factures de vulnérabilité financière des entreprises du B.T.P Capitaux propres,


rentabilité et fonds de roulement

La surface de ces entreprises est en général limitée. La structure des actifs fait ressortir que ces
entreprises sont des entreprises de main-d'œuvre avant tout : le poste immobilisation ne
représente guère plus de 10% à 15% du bilan par contre le poste TEC (service technique qui
s’occupe de la gestion et de la maintenance de la production) peut atteindre 50% du bilan.
Le faible niveau d'immobilisation induit de capitaux permanents des fonds propres qui selon
les structures du bilan évoluent en moyenne de 5 à 10% du total bilan,
Le fonds de roulement devrait atteindre de 1 mois de travaux (c'est-à-dire 1 mois du chiffre
d'affaires) mais est souvent inférieur à 15 jours.

Structures des coûts et besoin en fonds de roulement


C'est le propre des secteurs à forte valeur ajoutée que d'avoir à subir des décalages de
|règlements importants. En effet, il est plus faible d'obtenir des délais de paiement appréciables
quand les consommations intermédiaires (achats et autres services consommés) représentent
une forte part des frais de personne et une part importante dans les charges d'exploitations, p lu s
élevé est le volume des charges rapidement encaissables.
C'est justement ce qu’on observe chez les entreprises du B.T.P et explique l'ampleur des
besoins en fonds de roulement et donc la nécessité d'un recours important auprès des banques
ce qu’atteste, le niveau souvent élevé des frais financiers qui présent sur la rentabilité et donc
l'accroissement du fonds de roulement

4.3 Les concours par caisse et par signature et le nantissement de marché public

Concours par signature


Cautions provisoires ou de soumission

C’est une caution ouverte par la banque à son client (l’entrepreneur) couvrant le payement du
montant de la soumission pour le cas où l’entrepreneur, après avoir été retenu, renoncerait à
exécuter le contrat. La caution de soumission représente souvent 3 % du prix de la
soumission.

Les cautions d’avance

Les cautions trouvent leur justifications d’une part dans le fait que l’entrepreneur a besoin de
fonds pour démarrer les travaux pour réparer le chantier, pour s’approvisionner et pour
acquérir des matériels spécifiques et d’autre part dans le fait que le maître d’ouvrage tiens à

100
récupérer les fonds avancés si jamais l’entreprise s’avérait incapable d’effectuer des travaux
couvrant au moins des fonds initialement avancés. Ainsi sont prévues notamment dans les
marchés importants différents avances.
Avance démarrage (jusqu’à 20% du marché)
Avance sur approvisionnement (20%)
Il arrive que l’avance de démarrage atteigne 35% maximum

La caution définitive

Elle atteint 5% du prix du marché et sert à garantir l’administration contre le risque de non
achèvement des travaux. La validité de cette caution est limitée à la réception provisoire.

Les concours par caisse : les avances sur les marchés

Une autorisation de montant déterminée est donnée par le client, par marché en fonction des
besoins tels qu’ils ressortent du plan prévisionnel de trésorerie. Les paiements sont effectués
par le débit d’un compte d’avance et sous réserve de la production de l’un ou l’autre des
documents suivants :

La situation des travaux

Elles sont approuvées par le maître d’ouvrage et par le contrôle. La banque peut financer les
décomptes (attestations) à hauteur de 80% maximum.

Les attestations de travaux ou décomptes

Il s’agit cette fois de situations approuvées par le maître d’ouvrage et par le contrôle. La
banque peut financer les décomptes (attestations) à hauteur de 80%. Notons que ces
pourcentages de financement s’appliquent au montant des situations ou attestations
déduction faite du remboursement des avances perçues au départ, les avances étant
progressivement apurées par prélèvement sur chaque compte.

Les décomptes de droits à paiement ou de droits constatés

Ils valent aussi du marché impliquant une domiciliation automatique des règlements chez la
banque que le remboursement des effectifs sera effectué

Le nantissement

L'avance sur le marché est une forme de crédit garantie. Le banquier dispose d'une sûreté : le
nantissement de la créance de l'entrepreneur sur l'administration.

L'escompte unique
Pour chaque marché, un exemplaire spécial du contrat porte la mention "exemplaire unique

101
"Cela signifie qu'il peut servir de gage".

L'acte d'affectation
Le client bénéficie du crédit signe un "acte d'affectation". Le modèle fourni par la banque
précise l'étendue de la garantie
.
La signification
Le banquier signifie le nantissement par huissier ou lettre recommandée au comptable chargé
des paiements désignés dans le marché.

102
CHAPITRE 7 : LE CREDIT DOCUMENTAIRE

Introduction

Dans le cadre du commerce international, les montants et l'éloignement des partenaires ont
nécessité la création par les banques d'un instrument de paiement spécifique appelé " crédit
documentaire", lettre de crédit (L/C) ou plus familièrement "Credoc".
Tout en conciliant l'intérêt du vendeur "être payé" et celui de l'acheteur "recevoir dans les
quantités et les détails contractuels, la marchandise commandée", il permet d'apporter la
sécurité de paiement recherchée par le vendeur et en même temps la sécurité de livraison de
l'acheteur.
La difficulté réside dans les positions diamétralement opposées de l'acheteur et du vendeur. La
situation idéale pour le premier est "je reçois la marchandise, je paye" alors que pour le second
"c'est vous payez j'envoie la marchandise". Le crédit documentaire est une technique connue
mondialement et existant depuis très longtemps qui permet de satisfaire ces deux exigences.

Définition du CREDOC

Le crédit documentaire est l'engagement d'une banque de payer un montant défini au


fournisseur d'une marchandise ou d'un service, contre la remise, dans un délai déterminé, de
documents énumérés qui prouvent que les marchandises ont été expédiées ou que les
prestations ou services ont été effectués.
En d'autre terme, le crédit documentaire est l'opération par laquelle une banque (la
banque émettrice) s'engage d'ordre et pour ordre de son client importateur (le donneur
d'ordre) à régler un tiers exportateur (le bénéficiaire) dans un délai déterminé, via une
banque intermédiaire (la banque notificative) un montant déterminé contre la remise
de documents strictement conformes justifiant la valeur de l'expédition des
marchandises.

L'objet de ces documents est de justifier l'exécution correcte des obligations de


l'exportateur.

Ainsi, l'acheteur ne transmet aucun fonds au vendeur tant qu'il n'as pas reçu les documents
pour prendre possession de la marchandise, et le vendeur reçoit dès qu'il a expédiée, pour
autant que les obligations documentaires aient été respectées

La technique du crédit documentaire répond donc à une double exigence :


• Faire bénéficier l'exportateur d'un engagement bancaire émanant de la banque
de L’importateur (la banque s'engage à payer, même si l'importateur éprouve une
quelconque difficulté à le faire)
• Donner l'assurance à l'importateur que le paiement par sa banque ne sera effectué que si
le vendeur peut montrer qu'il a correctement exécuté ses propres obligations contractuelles.

103
Afin d'approfondir vos connaissances sur cette technique, nous vous proposons les huit sections
suivantes. Nous vous conseillons de débuter votre étude du crédit documentaire par les deux
sections intitulées "présentation technique générale du crédit documentaire" et "intervention
d'une seconde banque", sections utiles à la compréhension des huit autres

- Présentation technique générale du crédit documentaire,


- Intervention d'une seconde banque.
- Encadrement juridique du crédit documentaire.
- Modalités d'utilisation du crédit documentaire
- Les différentes formes de crédits documentaires.
- Recommandations
- Risque du crédit documentaire
- Avantages et inconvénients du crédit documentaire

I. Présentation technique générale du crédit documentaire (Cas d'une seule banque)

II est à noter que le crédit documentaire peut s'effectuer avec une seule ou deux banque(s)

1. Le contrôle de base

Dans le contrat de vente, c'est logiquement à l'endroit où les parties règlent les
dispositions relatives au paiement du prix de la cause "mode de paiement" que doivent
être arrêtés le principe du paiement par voie de crédit documentaire ainsi que les
modalités essentielles de c e l u i- c i.
Vous devez apporter les plus grands soins à la rédaction de cette clause. C'est en effet sur
cette base.
• Que l'importateur s'appuiera pour donner à sa banque les instructions d'ouverture
du crédit documentaire (vous pourrez lui fournir un modèle que vous aurez élaboré avec
votre banquier ou toute autre personne spécialisée en la matière).
• Que l'explorateur vérifiera si les dispositions de la lettre de crédit qu'il reçoit de la
part de la banque de son client sont bien conformes à ce qui a été convenu lors de
l'établissement du contrat de base ou de la convention ultérieure, selon le cas.

Si vous êtes exportateur, il est fondamental d'exiger une lettre de crédit qui soit conforme au
terme de votre contrat avec l'importateur. En effet l'engagement du banquier est défini
exclusivement par les termes de la lettre de crédit qu'il a établi avec l'exportateur et ne
pourrait pas, même par préférence au contrat de base qui lie l'exportateur, le contraindre à
s'en écarter. Le crédit documentaire est un engagement juridique distinct du contrat
commercial qui lie le bénéficiaire (exportateur) à la banque de son client.
Des formulaires de pré imprimés, généralement alignés sur les systèmes de codification
SWIFT permettant les échanges de données informatisées entre banques, sont mis à la
disposition des acheteurs par leurs banques. Mais le plus souvent, les instructions
d'ouverture de crédit documentaire seront transmises par le donneur d'ordre à la banque

104
émettrice par courrier ou email.

Le contrat de base arrêté, l'importateur va inviter sa banque, qui jouera le rôle de banque
émettrice, à ouvrir le crédit documentaire au profit de l'exportateur qui en sera le bénéficiaire.
L'importateur agira comme donneur d'ordre conformément aux dispositions du contrat de base.
Une fois le crédit notifié à l'exportateur, celui-ci peut remettre les marchandises au transporteur
pour expédition selon les termes du crédit documentaire. Il (le transporteur) présente ensuite à
la banque émettrice les documents requis (le plus souvent la facture, la police d'attirance et le
titre de transport).

La banque émettrice, après examen de la conformité des documents, effectue le paiement à


l'exportateur. La banque se rembourse ensuite auprès du donneur d'ordre, c'est-à-dire
l'importateur, moyennant remise des documents.
L'importateur, en possession des documents est en mesure de prendre livraison de la
marchandise, dans les conditions en principe conformes aux dispositions du contrat de base. '

2- Schéma du crédit documentaire (cas d'une seule banque)

Cette présentation du crédit documentaire (CREDOC) est établie par le biais d'une seule banque
qui assure le double rôle de banque émettrice puis de banque notificatrice.
Dans ce schéma nous remarquons la présence d'un transporteur qui assurera l'acheminement
des marchandises depuis le lieu du vendeur (l’exportateur) au lieu de l'acheteur (l'importateur).
Notons aussi que le transporteur aura établi un contrat de transport soit avec le vendeur ou
avec l'acheteur selon la personne qui sollicite le service du transporteur. Généralement ce
contrat est établi avec l'acheteur des marchandises et le transporteur.

Schéma 1 : Mécanisme du CREDOC " simple"

CONTRAT

CONTRAT DE
BASE : Contrat
commercial

Acheteur 5 3 Vendeur
Importateur 10
Transporteur 4 Exportateur
Donneur d’ordre Bénéficiaire

CREDIT
DOCUMENTAIRE 2
1

Banque 105
9 émettrice 6

8 7
Légende
1) Demande d’émission 2) Notification de crédit
3) Marchandises 4) Documents
5) Documents 6) Documents
7) Règlements 8) Remboursements
9) Document 10) Documents

3- Les acteurs du CREDOC selon le schéma au-dessus :


 Le donneur d'ordre : il est le plus souvent l'acheteur ou l'importateur
(En anglais: appliquant). Celui qui donne les instructions d'ouverture du crédit documentaire à
la banque émettrice (c'est l'initiateur du crédit documentaire).
 Le bénéficiaire : Le bénéficiaire du crédit documentaire est celui en faveur de qui
est ouvert le crédit documentaire. Il s'agit donc du vendeur ou de l'exportateur.

 La banque émettrice : C'est la banque qui procède à l'ouverture du crédit


documentaire sur base des instructions de son client : le donneur d'ordre. Elle est
généralement située dans le pays de l'acheteur et s'engage directement vis-à-vis du
bénéficiaire. Selon l'esprit du schéma ci-dessus, la banque émettrice est en même
temps la banque notificatrice : elle reçoit le crédit documentaire et le transmet au
bénéficiaire après avoir étudié la conformité du message d'ouverture.

Le transporteur : est celui qui assure l'acheminement des marchandises du vendeur vers
l'acheteur moyennant la perception d'une rémunération soit par le vendeur au départ ou par
l'acheteur à l'arrivée selon la cause de règlement stipulée dans la convention.

4- Caractéristiques de l'engagement de la banque émettrice Caractère irrévocable


de l'engagement

L'engagement que prend la banque émettrice présente un caractère irrévocable, c'est-à-dire


ferme, pour autant que soient remis à cette banque les documents conformes aux dispositions
du crédit documentaire. Jusqu'à l'expiration du délai de validité, l'engagement du banquier ne
peut être ni annulé ni modifié, sauf s'il y a accord de toutes les parties intéressées, notamment
du bénéficiaire.

Caractère littéral et autonome

Ces deux adjectifs signifient que l'engagement du banquier envers l'exportateur s'exprime
nécessairement dans un crédit. Ce dernier détermine l'existence de cet engagement et en fixe
l'étendue (caractère littéral, et s'exécute en toute indépendance par rapport au contrat de base
qui lie l'importateur et l'exportateur ainsi qu'à celui conclu entre l'importateur et son banquier

106
(caractère autonome).

C'est ainsi que l'importateur ne peut chercher à faire obstacle à l'exécution de l'engagement du
banquier en invoquant la mauvaise qualité prétendue de la marchandise. De même, le banquier
ne peut pas davantage invoquer, pour se soustraire à son engagement, l'impossibilité de
remboursement où se trouverait l'importateur en raison de sa faillite survenue entre l'émission
du crédit par la banque et l'utilisation de celui-ci par le bénéficiaire.

Source de l'engagement du banquier

Les avis sont partagés sur cette question. Pour les uns la source de l'engagement du
banquier résiderait dans sa volonté unilatérale de s'engager envers l'expéditeur, volonté
exprimée dans le crédit qui lui est transmis.
Pour d'autres cette source serait à rechercher dans la réunion des volontés du banquier et
l'exportateur.

Où est l'intérêt pratique d'une telle question ?

Elle réside dans la détermination du moment auquel le banquier est engagé. Dans le premier
cas, ce moment correspond à la date de l'expédition du crédit. Dans le second cas l'engagement
est effectif à la date de l'acceptation ou, à tout le moins, de la réception du crédit par
l'exportateur.

Sur ce point, il est recommandé aux parties au contrat de base (importateur et exportateur) de
régler cette question, usant ainsi judicieusement de leur liberté contractuelle sur ce point qui
n'est pas d'ordre public.

II. Intervention d'une seconde banque


L'exportateur peut rencontrer certaines difficultés quant au paiement dans l'exécution du
crédit documentaire dont il est bénéficiaire, surtout lorsque cette exécution a lieu dans des pays
où le risques commerciaux ou politiques sont importants.

En effet le banquier, étranger peut être en difficulté, ou son pays subir une grave crise
économique. Certains Etats étrangers peuvent décider de cesser le paiement des importations
pour rétablir leur balance des paiements. Il se peut également qu'un fait politique provoque la
rupture des relations diplomatiques et, parfois la suspension du règlement des marchandises en
voie d'importation ou importées. Ces faits montrent que le vendeur, dans bien des cas, aura
intérêt à chercher des garanties supplémentaires qu'il peut obtenir en requérant à l'intervention
d'une seconde banque.

L'intervention de cette banque, de préférence une banque avec laquelle le bénéficiaire


(exportateur) a des relations ou une banque internationale de premier ordre située dans un
pays à risque politique pratiquement nul, peut se produire selon les modalités présentant
pour l'exportateur un degré de sécurité croissant.

107
Elle pourra jouer le rôle de simple notificatrice du crédit documentaire, intervenir d'ordre et
pour compte de la banque émettrice pour réaliser le paiement à ses caisses où assumer un
engagement personnel en ajoutant sa confirmation à l'engagement de la banque émettrice. Ce
second engagement peut dans certains cas particuliers se faire de manière silencieuse.

1- La seconde banque comme notificatrice

La banque notificatrice est chargée par la banque émettrice de transmettre le crédit


documentaire au bénéficiaire (l'exportateur). Elle ne prend aucun engagement personnel à
l'égard de ce dernier. Elle pourra informer l'exportateur sur la qualité de la banque émettrice et
devra contrôler l'authenticité du crédit.

Les documents pourront être remis aux caisses de la banque notificative qui les vérifiera et
informera l'exportateur de l'existence éventuelle de divergences par rapport au crédit
documentaire afin d'obtenir son accord avant de les transmettre au banquier émetteur pour
paiement.

La banque notificatrice peut également, à la demande de son client, lui rendre certains services
financiers dans le cadre du crédit documentaire, tel que par exemple le préfinancement de
l'exportation. Pareilles les opérations restent cependant étrangères au crédit documentaire
proprement dit et ne peuvent contrarier ou modifier son déroulement.
Le schéma ci-dessous matérialise le CREDOC avec l'intervention d'une seconde banque
Mécanisme du CREDOC avec intervention d'une seconde banque

CONTRAT

CONTRAT DE
BASE : Contrat
commercial

4 Vendeur
Acheteur 6

Importateur 13
Transporteur 5 Exportateur
Donneur d’ordre Bénéficiaire

CREDIT
DOCUMENTAIRE 3
2
Banque Banque 7
émettrice 9 notificatrice
1 8

Banque
émettrice
3’
108
LEGENDE
1) Demande d’émission 2) émission du credoc
3) Notification de crédit 4) Marchandises
5) Documents 6) Marchandises
7) document 8) Règlement
9) Document 10) remboursement
11) couverture 12) documents
3’) confirmation de crédit

2- Les acteurs du CREDOC selon le schéma au-dessus :

 Le donneur d'ordre : il est plus souvent l'acheteur ou l'importateur (en anglais


: appliquant). C'est celui qui donne les instructions d'ouverture du crédit documentaire à la
banque émettrice (c'est l'initiateur du crédit documentaire auprès de sa banque)

 Le bénéficiaire : le bénéficiaire du crédit documentaire est celui en faveur de qui


est ouvert le crédit documentaire. Il s'agit donc de vendeur ou exportateur.

 La banque émettrice : c'est la banque qui procède à l'ouverture du crédit


documentaire sur base des instructions de son client : le donneur d'ordre. Elle est généralement
située dans le pays de l'acheteur et s'engage directement vis-à-vis du bénéficiaire.

 La banque notificatrice st celle qui reçoit le crédit documentaire et le transmet


au bénéficiaire après avoir étudié la conformité du message d'ouverture. Selon les cas elle
peut le confirmer.

 Dans certains cas peut retenir une autre banque nommée : la banque négociatrice
lorsque le crédit le permet (lettre de crédit appelé "ANY BANK") le bénéficiaire peut
remettre les documents et demander le paiement à une autre banque de son pays que la
banque notificatrice.

4- Les attributs de la 2éme banque dans le 2èmecas

a) La banque notificatrice chargée de réaliser le crédit à ses caisses

La banque notificatrice est chargée par la banque non seulement de transmettre le crédit
documentaire à l'exportateur mais, en outre, en tant que mandataire de cette dernière, de se
charger de la levée des documents et du paiement à effectuer à l'exportateur en contrepartie de
leur remise conforme au texte du CREDOC,

En tant que mandataire de la banque émettrice, la seconde banque ne prend ici aucun
engagement personnel. Ainsi, si un mandat venait à prendre fin avant la réalisation du
crédit, elle serait déchargée de sa mission. Le vendeur, dans ce cas de figure, se trouverait dès

109
lors en risque de se retrouver en présence de la seule banque émettrice. Par contre, si la seconde
banque a payé le bénéficiaire contre remise des documents, ce paiement est définitif et aucun
recours ne peut être, hors fraude, exercé conte le bénéficiaire, même si la seconde banque
n'est pas en mesure d'obtenir le remboursement de la part de sa mandate, la banque émettrice,
des sommes qu'elle a versées.

b) La seconde banque comme confirmatrice

Le terme « confirmation » pourrait porter à confusion. Il donne en effet l'impression que dans
ce cas la seconde banque renforce l'engagement de la banque émettrice alors qu'elle ajoute
à celle-ci un second engagement. Elle s'engage vis-à-vis du bénéficiaire. Elle assume cet
engagement non en qualité de mandataire comme la banque chargée de réaliser le crédit à
ses caisses mais à titre personnel.
La sécurité du bénéficiaire est ici la plus grande puisqu'il bénéficie des engagements distincts
de deux banques dont l'une de son pays, dont il est généralement client. A chacun des deux
engagements s'appliquent les caractéristiques identifiées dans la section présentant la technique
générale du crédit documentaire : irrévocabilité, autonomie et littéralité.
La deuxième banque est donc tenue d'exécuter sans recours son engagement envers le
bénéficiaire qui remet des documents qui « présentent l'apparence de la conformité ». La
banque confirmatrice sera la seule à pouvoir juger de la conformité des documents et ne pourra
revenir sur ce paiement auprès du bénéficiaire émettrice ferait défaut de règlement
Si la technique du crédit monétaire confirmé permet d'assurer à l'exportateur une plus grande
sécurité, garder à l'esprit que cette sécurité a un prix qui varie selon la qualité du
banquier émetteur, et doit donc être intégrée minutieusement dans le prix de vente de
l'exportateur.

c) La confirmation silencieuse
Le recours à la « confirmation silencieuse » par l'exportateur peut avoir lieu dans le cas où
l'importateur aurait ouvert un crédit irrévocable non confirmé et que l'exportateur souhaite
cependant bénéficier de la confirmation d'une banque de son choix sans que celle de la
confirmation de crédit documentaire à la demande du banquier émetteur, ne soit requise et les
frais relatifs sont, logiquement et systématiquement à la charge du vendeur.

Est-ce prépondérant d'obtenir l'intervention d’une seconde banque ?

Non ! Vous ne devez pas systématiquement obtenir cette garantie supplémentaire. Font dépend
de la réputation de la banque émettrice.
• S'il s'agit d'une banque dont la réputation est bien assise, une confirmation
vous engagerait dans des frais inutiles.
• Outre la réputation de la banque émettrice, vous devez également regarder la
situation politique du pays où celle-ci se trouve afin d'éviter toute situation inattendue
pouvant occasionner le non remboursement de CREDOC (exemple de la situation de la crise,
financière).

110
• Si la banque émettrice est peu connue et / ou située dans un pays exotique,
l'intervention d'une seconde banque sera nécessaire, peu importe la situation politique du
pays. Afin de juger de la fiabilité d'une banque étrangère, tournez-vous toujours vers votre
banquier, il est le plus à même d'en estimer la qualité. N'hésitez pas à lui demander
les taux de confirmation et les banques de 1er ordre établies dans le pays de votre client
potentiel dès que vous avez une offre à remettre : vous pourrez ainsi demander dans la
clause de paiement un crédit documentaire émis par une banque qui vous a été recommandé
par votre banquier.

II. Encadrement juridique du crédit documentaire

Le crédit documentaire est une opération complexe. Le contrat de crédit documentaire en lui-
même est difficile à établir, mais une difficulté supplémentaire s'y ajoute par le fait qu'il prend
place dans un contrat plus large qu'est le contrat de vente international pour lequel il est souscrit.
Ainsi, dans le cadre de sa politique juridique générale, l'entreprise exportatrice doit
témoigner un soin très attentif à élaborer le crédit documentaire de la manière qui réponde le
mieux à ses besoins de sécurité. Dépendant de chaque cas d'espèce l'identification des règles
de droit applicables fait partie de ces démarches.
La négociation contractuelle sera facilitée à part l'existence des règles « règles et usances
uniformes (RUU) » relatives aux crédits documentaires, élaborées par la chambre de
commerce internationale et qui ont été adaptées pour la dernière fois en 1933 et qui sont
régulièrement revues. Ces règes font l'objet d'une adhésion extrêmement large à travers le
monde et sont un outil de référence en la matière.
Pour s'en prévaloir et pour éviter toute controverse, les pratiques s'y référeront de manière
explicite de leur convention. En pratique, le crédit documentaire doit porter la forme suivante :
« Cette lettre de crédit est soumise aux règles et usances uniformes de la CCI-publication
no... », ou plus communément en anglais : « This letter of crédit is subject to the uniforme
customs and practice for documentary crédit - international chambre of commerce-publication
no... ». Cependant ni les dispositions contractuelles, régler toutes les questions. Il est donc
utile de pouvoir faire référence à un corps pré constitué de règles applicables, étatiques le
plus souvent. Nous vous signalons que les parties ont la possibilité de désigner expressément
le droit dont elles veulent se prévaloir. A défaut la loi du lieu d’exécution du crédit
documentaire est une référence souvent prise en considération en cas de litige.

IV. Modalités d'utilisation du crédit documentaire

1. Réalisation du crédit documentaire


L'engagement pris par le banquier assure à l'exportateur bénéficiaire, dans les conditions
définies par le texte documentaire, le paiement du prix de ses fournitures de biens ou de
services. Ce paiement peut prendre différentes formes :
Paiement immédiat : paiement cash (au comptant) effectué des remises de
documents, pour autant que les termes et conditions du crédit soient respectés.
Paiement différé : Si les documents « présentent l'apparence de conformité avec les
termes et conditions du crédit », la banque désignée paiera le bénéficiaire à la date, ou aux

111
dates d'échéance stipulées dans le crédit documentaire.
Paiement par acceptation : acceptation d'une lettre de change tirée sur le client et
acceptée par le banquier émetteur qui l'honorera à l'échéance. Dans le cas de crédits non
confirmés, la lettre de change sera acceptée par la banque émettrice ou la banque désignée. En
cas de défaut d'acceptation de la banque désignée, la banque émettrice devra le faire. Si le
crédit est confirmé, la banque confirmatrice acceptera la lettre de change et la payera à
l'échéance.

Négociation Paiement par (ou escompter) engagement : du banquier d'escompter,


sans recours contre le bénéficiaire, une lettre de change tracée par ce dernier sur un tiers.
Il va de soi que le premier cas, celui du paiement immédiat pur et simple, est le plus
avantageux pour le bénéficiaire, notamment en termes de sécurité de paiement. Le paiement
par négociation présente le même avantage du point de vue de la sécurité mais comporte le
risque de versement d'une somme moindre. En effet, les charges de l'escompte, dont l'intérêt
jusqu'à l'échéance, sont en principe supportées par le bénéficiaire. Il peut cependant être
prévu dans le contrat de base une attribution différente du poids de ces charges.
Le paiement par acceptation correspond également à un risque minimum pour le
bénéficiaire, puisque l'engagement du banquier de payer est traduit dans une lettre de
change dont le régime juridique est généralement sévère pour le débiteur. Le bénéficiaire
sera néanmoins attentif au fait qu'il ne dispose pas immédiatement du montant du prix, ce qui
pèse sur la trésorerie, et que l'effet reste soumis aux aléas de la situation politique et
économique du pays du tiré.

Des quatre formes de paiement, le paiement différé est le plus risqué, surtout lorsqu'il n'est
pas accompagné d'une lettre de change qui matérialise l'engagement du banquier. Cette
analyse des formes de paiement met en lumière certaines difficultés que l'exportateur peut
rencontrer dans l'exécution du-crédit documentaire dont il est le bénéficiaire, surtout lorsque
cette exécution a lieu dans des pays où les risques politiques et commerciaux sont importants.
Pour se prémunir de ce risque, l'exportateur peut recourir à une seconde banque,

Réserves
Au terme de la vérification des documents, le banquier peut prendre trois types de décision :

- Payer sans réserve : le paiement effectué sans réserve par le banquier est définitif. Il
ne pourra donc se retourner vers le bénéficiaire (exportateur) même dans le cas où les
documents s'avéreraient in fine, être conformes.

- Refuser les documents : si le banquier estime que les documents ne sont pas
conformes, il refusera le paiement. En de pareil cas, cependant il doit permettre au
bénéficiaire de présenter de nouveaux documents établis en conformité avec les stipulations
du crédit, tout en respectant les délais ou mettre les documents à dispositions de l'exportateur

- Payer avec réserves : le banquier peut également choisir, en cas de doute sur la
conformité des documents, de payer avec réserve, dans ce cas, les réserves doivent être

112
formulées de façon précise par le banquier qui les invoque. Celui-ci doit également donner
au bénéficiaire, si le délai de validité du crédit le permet, l'occasion de lui présenter des
documents conformes. Si tel n'est pas le cas, les documents assortis de réserves seront
transmis au banquier du donneur d'ordre avec l'accord de l'exportateur. En pratique, il
appartiendra à ce dernier de prendre position finale sur l'acceptation ou le rejet des documents
avec le donneur d'ordre mais dans tous les cas, il ne s'en dessaisira pas sans l'accord de
l'exportateur ou le paiement du client. Si les réserves formulées par le banquier sont
reconnues bien fondées, alors celui-ci pour se retourner contre le bénéficiaire et lui réclamer
le remboursement du paiement effectue

Afin d'établir les vérifications de façon rigoureuse, le bénéficiaire peut utiliser des «
Check listes» (listes de contrôle utilisées par les services des crédits documentaires)
disponibles auprès des banques, dans les guides destinés à la clientèle. Cependant, malgré
les contrôles du bénéficiaire, pratiquement 50% des crédits documentaires font l'objet
réserves émises par la banque.

Nous ne voudrions cependant pas prendre la situation plus difficile qu'elle ne l'est
réellement. Si le banquier qui lève les documents est légitimement soucieux de protéger sa
position juridique lorsque ces documents ne lui paraissent pas conformes aux stipulations
du crédit, il restera néanmoins attentif à ne pas nuire sa réputation commerciale en
formulant trop fréquemment des réserves vétilleuses.

Notons enfin qu'un certain nombre de réserves de caractère général et apposées de façon
automatique par les transporteurs sont sans valeur, telle que la mention « marchandises
transportées dans un emballage usagé ».

V. LES DIFFERENTES FORMES DE CREDITS DOCUMENTAIRES

Lorsque le vendeur et l'acheteur signent le contrat, le vendeur demande à être assuré du


paiement au moyen d'un crédit documentaire. L'acheteur va trouver son banquier et lui
demande de s'engager à payer le prix des marchandises à présentation des documents prévus
au contrat. Si le banquier consent le crédit, il en informe le vendeur.

a) Les formes classiques du CREDOC

Le crédit documentaire peut être révocable ou irrévocable, notifiée et ou confirmé

Révocable: le banquier peut revenir sur son engagement avant l'expédition des marchandises
ou à tout autre moment après expédition. L'exportateur conserve un risque tant que les
marchandises n'ont pas été réceptionnées par l'acheteur. En pratique, le crédit révocable est
rarement utilisé sauf dans les relations entre société mère et filiales, car il est un instrument
rapide de rapatriement de fonds.

113
Irrévocable: le banquier ne peut revenir sur son engagement quelle que soit l'évolution de la
situation de son client, à moins d'un accord de toutes les parties concernées.
L'exportateur est assuré d'être payé par le banquier de l'importateur sauf, à ne pas respecter
ses engagements.

Notifié: Le banquier de l'importateur est seul engagé. L'exportateur est alors couvert contre le
risque commercial, mais il n'est pas protégé en cas de risque politique, catastrophique ou de
non transfert.

Confirmé: l'engagement du banquier de l'importateur est conforté par un banquier


correspondant dans le pays de l'exportateur. L'exportateur qui respecte entièrement ses
engagements est totalement assuré d'être payé.

d) Formes particulières de crédit documentaire

- le crédit documentaire transférable

Il arrive souvent que l'exportateur ne soit pas producteur des biens exportés mais soit juste
une entreprise de négoce qui achète des produits en vue de les revendre.
Dans ce cas le Credoc transférable permet de répondre à deux problèmes, à savoir un
problème de financement. L’entreprise de négoce pouvant être amenée à payer son
fournisseur avant l'encaissement du prix de la revente de la marchandise, et un problème de
garantie, le fournisseur pouvant souhaiter être rassuré sur le paiement de ses livraisons à la
maison de négoce.

Il est utilisé lorsque le bénéficiaire doit se procurer auprès de tiers fournisseurs les
marchandises qu'il va vendre au premier acheteur. Ce crédit peut être transféré en partie ou en
totalité à un ou plusieurs tiers. Le montant et la validité du 2ème crédit peuvent être réduits
par rapport au premier.
Le crédit initial peut être transféré à plusieurs bénéficiaires dans la limite du montant des
crédits, mais ne peut être transféré par le ou les seconds bénéficiaires.

- le crédit documentaire revolving ou crédit permanent

Le crédit revolving est un crédit documentaire qui se renouvelle par lui-même dans certaines
circonstances. Il évite ainsi l'ouverture de multiples autres crédits documentaires dans le cadre
d'un courant d'affaires régulier, avec des expéditions de volume constant. Il y a reconduction
du crédit la première utilisation dans les limites de son plafond maximum autorisé.

- Crédit documentaire back-to-back


Si l'importateur refuse d'ouvrir un Credoc transférable ou que l'exportateur ne désire pas que
son client ait connaissance qu'il sous traite la réalisation, ce dernier peut endosser au crédit
reçu de son client des crédits qu'il fait émettre en faveur de ses sous-traitants.

114
La banque modificatrice ou confirmatrice du crédit reçu de l'étranger devient alors aussi la
banque émettrice du Credoc que le bénéficiaire destine à son fournisseur.
Il n’y a donc aucun lien juridique entre les deux Credoc, contrairement au Credoc
transférable. Le premier crédit sera appelé « crédit de base », l'autre sera qualifié de « contre-
crédit » ou « crédit adossé ».

e) la réalisation du Credoc

Le paiement peut être effectué de trois manières:

- paiement au comptant par le banquier correspondant du donneur d'ordre ou par le


banquier du donneur d'ordre ;
- par acceptation d'un effet par le banquier correspondant ou par le banquier donneur
d'ordre ;
- paiement différé sans support cambiaire ; dans le cas de crédit notifié, l'exportateur
remet les documents à son banquier ; celui-ci les transmet au banquier de l'importateur
qui procédera au règlement dans la mesure où les documents présentés seront
conformes à ceux qui étaient prévus dans le contrat et où l'expédition aura été faite
dans les délais contractuels.

Si le crédit est confirmé, l'exportateur présente les documents à la banque confirmatrice du


crédit qui procède au paiement puis se fait rembourser par la banque de l'importateur.

1 Schéma du CREDOC transférable se présente comme suit suivant qu'il s'agit de tous les
agents comme au-dessus.

115
MECANISME DU CREDOC TRANSFERABLE
Contrat Contrat

Entreprise de Négoce- Vendeur


Acheteur exportateur 1er Fournisseur
Importateur bénéficiaire donneur 2èm bénéficiaire
Donneur d’ordres d’ordres

9 8

11

Banque émettrice Seconde


Banque 7
Transférable 5

LEGENDE
1) Demande d’ouverture CREDOC expressément stipulé transférable
2) Transmission de l’ouverture de CREDOC
3) Notification de crédit
4) Lettre d’instruction de transfert de crédit
5) Transfert de crédit
6) Marchandises
7) présentation des documents
8) Transfert du montant de la commande de l’explorateur

116
9) Substitution des factures
10) Marchandises
11) Paiement du solde
12) documents
13) Remboursement
14) Documents
15) documents

- La green clause

C'est lorsque le bénéficiaire demande une avance sur le CREDOC avant d'avoir remis les
documents (les documents étant bien sur déjà prêt) justifiant l'envoie des marchandises.
Alors la banque notificatrice demande l'avis de la banque émettrice et accorde le crédit suite
à l'avis favorable de la banque émettrice.

- La Red clause

C'est une clause par laquelle la banque émettrice atteste que l'importateur présente toutes
les garanties pour honorer ses engagements et par conséquent autorise la banque
notificatrice à faire des avances à l'exportateur sans aucun risque de non-paiement

- La lettre de crédit stand-by

La lettre de crédit stand-by de type commerciale garantie les obligations d'un acheteur de
payer des marchandises ou des services.
Elle consiste en l'engagement irrévocable d'une banque d'indemniser son bénéficiaire
lorsque le donneur d'ordre s'avère défaillant.
Les lettres de crédit stand-by utilisables contre la remise de certains documents qui peuvent
parfois se limiter à la déclaration faite par le créancier que le débiteur ne s'est pas acquitté
de ses obligations

VI. Risques du crédit documentaire

L'opération de crédit documentaire n'est pas exempte de risques pour les parties au contrat,

 Pour l'importateur
Si l'importateur est assuré que l'exportateur ne sera pas payé s'il ne remet pas les documents
convenus en temps et en heures à sa banque, rien ne peut lui assurer une totale conformité des
marchandises aux documents.

Il peut y avoir une mauvaise qualification des produits ou une escroquerie sur la marchandise.
Pour éliminer ce risque, l'importateur peut faire contrôler la marchandise avant son expédition
par un représentant ou par un tiers qui sera sur place.

117
 Pour les banques

II subsiste deux types de risques: les risques documentaires et le risque de non-paiement.

 Les risques documentaires

Les risques documentaires proviennent d'une différence entre les mentions portées sur les
documents et la marchandise réellement expédiée. Il peut s'agir :

- de la mauvaise qualification des produits ;


- d'une escroquerie sur la marchandise ; ;
- d'erreur de déchiffrage des documents.

Ainsi avant de payer les banques doivent vérifier la conformité des documents présentés à
ceux exigés par l'importateur, si elles règlent l'exportateur alors que les documents ne sont pas
conformes, elles ne pourront pas se faire rembourser par l'importateur.

Toutefois, si le banquier est responsable de la vérification des documents, il ne l'est pas de la


non-conformité des marchandises reçues avec celles qui sont annoncées dans les documents.

En cas de doute au moment de la vérification des documents le banquier du bénéficiaire ou


son correspondant ; doit interroger l'acheteur afin d'obtenir son accord avant de payer ceci
malgré d'éventuelles irrégularités dans les documents.

 Le risque de non-paiement

Le banquier correspondant, en payant le vendeur, court le risque de ne pas être remboursé par
son donneur d'ordre c - à - d le banquier de l'importateur. II peut en effet, par exemple, y avoir
des difficultés de transfert du pays acheteur vers le pays vendeur ou un risque d'insolvabilité
de l'importateur.

Dans le cas d'un crédit notifié, la banque' de l'importateur risque de ne pas être remboursé par
son client sauf s'il a pris la précaution de bloquer les fonds correspondants à l'avance.
Dans le cas d'un crédit confirmé, la banque confirmatrice risque de ne pas être remboursée en
cas de défaillance de son confrère ou de risque pays.
Au risque de non-paiement, il faut ajouter éventuellement le risque de change si une
couverture à terme n'a pas été prévue.

VIl- Les lois de réalisation du CREDOC (dénouement du CREDOC)

1- Le bénéficiaire et le donneur d'ordre s'entendent sur un contrat commercial.


2- Le donneur d'ordre (importateur) demande à sa banque l'ouverture du crédit
documentaire en faveur du bénéficiaire conformément au contrat.

118
3- La banque émettrice émet le crédit documentaire auprès de la banque de son choix ou
d'une banque demandée par le bénéficiaire (généralement sa propre banque) désignée alors
comme la banque notificatrice confirmatrice. Elle liste alors l'ensemble des termes et
conditions du contrat et s'engage à payer la banque du bénéficiaire si celle-ci présente des
documents strictement conformes aux termes du crédit (et en accord avec les règles usances
RUU). Les échanges entre les banques se font généralement au moyen du système sécurisé
de télétransmission SWIFT (Society for Worid Wrde Interbank Financial
Télécommunication)
4- La banque notificatrice transmet le crédit au bénéficiaire. Si le crédit est ouvert sous la
forme "confirmable", la banque notificatrice a le choix de confirmer ou non le crédit après
étude du risque du pays et/ou du risque banque. Dans le cas du non confirmation, elle doit en
aviser la banque émettrice et le crédit est simplement notifié au bénéficiaire, sans engagement
de la part de la banque notificatrice (article 9 de RUU)
5- Le bénéficiaire (vendeur/exportateur), s'il est en accord avec l'ensemble des conditions
du crédit, est en mesure de les respecter et de présenter des documents conformes, peut alors
exécuter le contrat expédier la marchandise. A défaut il devra intervenir auprès du donneur
d'ordre pour faire amender le crédit par la banque émettrice ceci pour être certain de
respecter l'ensemble des clauses et obtenir le paiement.
6- Le bénéficiaire rassemble l'ensemble des documents requis et des conditions du crédit, des
règles usances et les remet à sa banque. Si la moindre irrégularité est relevée par la banque
notificatrice, les documents pourront être rejetés et le bénéficiaire ne recevra aucun paiement.

7- Si le crédit l'autorise et si les documents sont conformes, le bénéficiaire peut négocier


une avance de paiement, sous déduction d'intérêts suite à la remise des documents à sa
banque.
8- La banque négociatrice dispose de 7 jours (pour les RUU 500) pour étudier les documents et
déterminer s'ils sont conformes ou non :
- S'ils sont conformes, elle les transmet à la banque émettrice pour paiement
- S'ils comportent des irrégularités, elle peut néanmoins les transmettre avec l'accord du
bénéficiaire, à sa banque émettrice pour accord nonobstant des irrégularités.
9- La banque émettrice dispose également de 7 jours à réception des documents pour les
étudier et notifier d'éventuelles réserves ou irrégularités à la banque qui lui a adressé les
documents.
- Si les documents sont déclarés conformes, elle devra les régler selon les instructions de
paiement prévues à l'ouverture ou spécifiées par la banque remettante.
- Si les documents sont irréguliers, elle peut les rejeter ou soumettre les irrégularités au
donneur d'ordre. Le donneur d'ordre peut alors refuser ou accepter les documents.
10-En cas de refus des documents ceux-ci peuvent être retournés à la banque du
bénéficiaire. Selon les conditions du document de transport, celui-ci reste propriétaire de la
marchandise. Aucun paiement n'est effectué.
11- Lorsque les documents sont acceptés, la banque émettrice envoie un avis de levée de
réserves à la banque négociatrice.
12-Les documents sont transmis au donneur d'ordre qui devient propriétaire de la
marchandise.

119
13- La banque émettrice règle la banque négociante conformément au crédit :
- A vue (document contre paiement) le règlement est effectué dès que les documents sont
reconnus conformes ou dès la levée des réserves.
- A l'échéance, les documents sont suivis d'une traite que le donneur d'ordre devra accepter
avant que la banque ne lui remette les documents : ce qu'on appelle document contre
acceptation.

VIII- Documents nécessaires

Les documents commerciaux


Ils sont généralement la facture qui indique ou définit la description des marchandises ou
de la présentation en quantité, prix, la qualité, les notes de poids, la devise et l’incoterm
(International commerce terme)

Document de transport :
Ce document attestant de l'expédition des marchandises. Celui-ci peut être : Un
connaissement maritime : dans les cas de transport maritime (bill of loading)
- La lettre de transport aérien (LTA)
- La lettre de voiture : si l'expédition est faite par la route.

NB : Comme document de garantie, la qualité des marchandises exportées doit souvent être
attestée par des tiers : on a essentiellement le certificat d’origine et le certificat sanitaire.

• Des documents additionnels peuvent être requis afin d'assurer de la bonne


exécution du contrat. Ces documents peuvent comporter :
- La liste des poids ou colisage
- La police ou le certificat d'assurance de la marchandise lors de son transport
Le certificat d'origine pour permettre de dédouaner la marchandise.
- Le certificat divers selon la nature de la marchandise

IX. IRREGULARITES PRINCIPALES

Ces irrégularités sont très fréquentes et privent le bénéficiaire de toute garantie de paiement.
Les plus fréquents sont :
- Crédit échu : Le CREDOC comporte une date d'expiration et un lieu d'expédition.
Le bénéficiaire devra respecter cette date et ce lieu. En particulier si le crédit expire dans le
pays du donneur d'ordre. Il devra donc présenter les documents à sa banque pour étude et
transmission avant expiration.
- Document ancien : Le crédit précise habituellement un délai de présentation
des documents à la banque à compter de la date d'expédition de la marchandise.
- Expédition tardive : l'ouverture précise une date limite d'expédition à éviter
d'excéder pour limiter les risques liés au non-paiement.
- Erreur de libellé des coordonnées : ces erreurs peuvent provenir du bénéficiaire ou

120
donneur d'ordre dans les documents.
- Les indications de nom, raison sociale ou adresse précisés dans l'ouverture du CREDOC
doivent scrupuleusement être respectées dans les documents
Les amendements au crédit suivent le même parcours que l'ouverture initial : demandés par le
donneur d'ordre, ils sont émis par la banque émettrice puis notifiés au bénéficiaire par la banque
notificatrice.

X. Avantages et inconvénients du crédit documentaire

 Avantages
- Le crédit documentaire sécurise les transactions de commerce international.
- Il apporte la sécurité de la garantie d'une banque dans un contexte où les .acteurs, leurs
pratiques et leur solvabilité sont des facteurs de risque difficilement appréhendables par un
acteur hors du pays.
- Le crédit documentaire formalise la transaction en rédigeant le contrat sous une forme
standardisée.
- Il encourage en cela le commerce international de marchandises.

 Inconvénients
- Le crédit n'est qu'un engagement à payer sur présentation des documents.
- Il ne constitue en rien un engagement sur la conformité de la marchandise
- L'acheteur n'a aucun recours si les documents sont conformes mais pas la qualité de la
marchandise.
- Pour pallier ce risque de non-conformité, l'acheteur peut demander une inspection et/ou
une analyse par un laboratoire indépendant, ce qui entraine généralement une
augmentation des délais de livraison voire d'autres frais supplémentaires
- La lettre de crédit est une technique de paiement qui relève d'opérations liés procédurières
dont le coût est élevé comparativement à d'autres techniques de paiement
internationales (ex : remise documentaire) mais la sécurité de paiement est également élevée

Conclusion
Parmi tant de moyen d'exécution du commerce international existant il figure le CREDOC,
Ce mode de règlement international rassure son initiateur lorsque les règles et conditions y
sont respectées. II incombe donc à tout banquier devant mettre en place ce type de crédit de
procéder à des vérifications afin de ne pas engager sa responsabilité.

XI. MODALITE DE REGLEMENT COMMERCIAUX

1- Monnaie de facturation

La réglementation laisse toute liberté aux exportateurs de facteurs soit en euros soit dans
la devise étrangère qui sera utilisée comme monnaie de règlement, soit encore en une tierce
(USD par exemple) à titre de monnaie de compte.
Pour les ventes à destination de certains marchés étrangers, il est préférable au point de

121
vue commercial de facturer en telle ou telle devise étrangère qui peut être soit une
monnaie de compte ou une monnaie de règlement.
C'est ainsi que par exemple, les exportateurs vers les pays d'Amérique Centrale et la
plupart : des pays d'Amérique du Sud, il est conseillé aux exportateurs de facturer dans les
devises de l'acheteur potentiel et sous la forme CAF.

2- Règlement sur simple facture


Dans le cas où le vendeur et l'acheteur se feraient confiance, l'exportateur peut sans précaution
particulière faire parvenir sa marchandise à son client en lui laissant le soin de faire le règlement
de la facture soit à une échéance convenue.
Le vendeur peut pour des raisons de sécurité demander à l'acheteur de lui fournir une lettre de
garantie pas généralement le paiement de façon certaine et irrévocable. Le règlement s'opère
alors soit par chèque, soit par virement bancaire au compte de l'exportateur chez son banquier-.

3- Règlement par traites : remises simples ou documentaires


a) Echéance des traites.
Les traites tirées sur les clients étrangers peuvent libellés à vue quand le client doit les payer à
première présentation. Elles peuvent être libellées à « X jours de vue » quand le vendeur
consent à l'acheteur un certain délai de paiement à compter de l'acceptation de la traite ou
bien à X jours de la date de facturation ou d'expédition selon le contrat.
b) Remises simples.
Les traites sur les clients étrangers ne sont dans le cas de remise simple accompagnées
d'aucun document de quelque valeur que ce soit. Elles doivent être payées ou acceptées par
l'acheteur à première présentation sans aucune condition particulière. L'emploi de ces
traites ne comporte pour le vendeur aucune garantie de paiement ou d'acceptation.
Il suppose, par conséquent, que l'acheteur étranger présente des garanties d'honorabilité
et de solvabilité suffisantes pour l'exportateur.
Par rapport au règlement sur simple facture, le principal intérêt de la traite est de permettre
de matérialiser la créance et donc de donner la possibilité de faire dresser protêt.
D'autre part, le tirage d'une traite peut être exigé par le banquier qui mobilise la créance.

C) Remises documentaires.
Quand l'exportateur connait mal son client étranger ou souhaite de toute façon éviter certains
risques inhérents au règlement sur simple facture ou sur remise simple, il lui est possible de
demander un règlement « contre document ».

Dans ce cas, les remises comprennent certains documents (notamment, titres de


transport, factures douanières, certificats d'origine, police d'assurance,...) accompagnés ou
non de traites à vue ou à usance tirées sur les clients étrangers. Ces documents sont remis aux
tirés soit contre : paiement (D/P) ; soit contre acceptation (D/A)

Selon que la vente a été conclue comptant ou avec un règlement. L'usage de traite documentaire

122
confie donc au vendeur une certaine sécurité. En effet, si l'acheteur refuse de payer
ou d'accepter, il ne peut prendre possession des documents et n'a pas ainsi de pouvoir pour
dégager les marchandises ou les dédouaner ; ce qui est le cas pour les expéditions sous
connaissement maritime ou fluvial. L'emploi de la traite documentaire ne met cependant pas
1’exportateur à l'abri du risque de refus par le client étranger, de lever les documents devant
lui permettre de prendre livraison de la marchandise à l'arrivée. D'autre part, quand une
traite documentaire à X jours de vue a été acceptée par le client étranger contre remise des
documents, il est évident que subsiste le risque de non-paiement de la traite à l'échéance.
Pour se couvrir contre ce dernier risque, l'exportateur peut stipuler dans son marché que
le paiement de la traite devra être garanti par l'aval d'une banque établie dans le pays
étranger considéré.

123
Déroulement d'une opération de remise documentaire

Importateur Exportateur

1
Contrat
commercial
2
6
bis 8
Présentation des Expédition des Paiem
6 documents au marchandises ent ou
transporteur pour
Paieme remise
prendre la
nt au livraison de la des
compt effets
ant ou accept
accept és et
ation 3
5
des Remise des
Remise des
effets documents
documents
ou
4
Transmission des
documents

Banque présentatrice de Banque remettante de


l’importateur l’exportateur

7
Paiement ou remise des
effets acceptés et
éventuellement

4- Encaissement des traites


Dès l'expédition des marchandises, l'exportateur tire une traite sur son client et la remet à
l'encaissement (accompagné du jeu complet sur les documents s'il s'agit d'une traite
documentaire) à son banquier habituel, en même temps que des instructions précises et
complètes. Ce banquier transmet la remise à son correspondant sur la place étrangère où elle
doit être payée, pour présentation à l'acheteur et encaissement du montant de la traite si cette
dernière est payable à première présentation. S'il s'agit d'une traite à échéance, la
présentation à l'acceptation du tiré se fait de la même manière. Le banquier de l'exportateur

124
qui a pris la traite à l'encaissement se charge après recouvrement auprès du client étranger
du rapatriement des sommes encaissés et crédite l'exportateur dès que ce rapatriement
a été effectif.

125
Chapitre 8 LE FINANCEMEMENT DES INVESTISSEMENTS

Pour produire, les entreprises ont besoin de matières premières, de main-d'œuvre mais aussi
de divers équipements: terrains, constructions, matériel de fabrication, etc. ; l'ensemble de ces
équipements est appelé l'outil de production.
Que ce soit à la création ou pour des nécessités de développement, toute entreprise se doit
d'investir, c'est-à-dire d'acheter de nouveaux moyens de production. Une fois mis en place, ils
permettront à l'entreprise de produire plus ou dans de meilleures conditions, ce qui va lui
permettre de dégager des profits supplémentaires. Ce sont ces profits qui permettront à
l'entreprise emprunteur de rembourser sa dette.

Pour pouvoir financer ses investissements, l'entreprise recours à plusieurs modes de


financement dont : le recours aux crédits bancaires, conjointement bien sûr à
l'autofinancement, appel au marché financier, ainsi que, dans certains cas, aides publiques.

Les crédits bancaires, appelés crédits d'équipement, financent des biens et des matériels qui
par leur fonctionnement vont générer les fonds nécessaires à leur remboursement: c'est là leur
première caractéristique; leur seconde tient à leur durée qui, à quelques exceptions près, est
plus longue que celle d'un crédit de trésorerie en raison même de leur but et des biens
financés.

Cette durée comporte aussi des risques différents.


Les prévisions en matière économique étant d'autant plus délicates que le terme est plus
éloigné, avant d'accorder son concours, le banquier étudiera le bien fondé du besoin tant sur le
plan de l'entreprise que sur celui de son secteur d'activité. Il prévoira les incidences d'un tel
crédit et pour cela, établira des études prévisionnelles.

Dans tous les cas le banquier apportera aide et conseils à son client dans la recherche de la
solution la mieux adaptée à sa situation. :

8.1 L'autofinancement

On appelle autofinancement l'opération qui consiste pour une entreprise à financer ses
investissements sans faire appel à des capitaux extérieurs. Elle se finance donc avec ses
propres capitaux. L'autofinancement peut être constitué par les amortissements de
l'exercice, le bénéfice du même exercice ou ceux des exercices précédents : les réserves
(amortir : c'est constater comptablement la dépréciation d'un outil de production;
l'amortissement étant déductible fiscalement, l'entreprise constate ainsi une charge sans sortie
de fonds ce qui lui permettra de trouver des moyens supplémentaires pour financer ses
investissements). L'autofinancement est aux entreprises ce que l'épargne est aux particuliers.

126
Il présente pour l'entreprise l'avantage de la rendre indépendante des tiers, mais il a pour
inconvénient majeur de limiter bien souvent l'entreprise dans ses possibilités d'investissement.

En effet les outils de production restent durablement dans l'entreprise et sont financés par les
crédits à moyen et à long terme dont le remboursement est assuré par le bénéfice réalisé par
l'entreprise. C'est pour tenir compte de la contribution de ces outils à l'activité de l'entreprise
que chaque année, les amortissements sont constitués par le débit des comptes charges.

Ces amortissements constatent l'usure des immobilisations et constituent une sorte de réserve
que l'entreprise met de côté pour assurer le renouvellement de ces outils de travail lorsqu’ils
seront obsolètes ou vétustés; ceci dans le souci de produire les biens qui répondent aux
attentes des clients et pour être compétitif vis-à-vis de la concurrence et aussi pour assurer le
développement de son entreprise.

Mais ces réserves d'amortissement ne suffisent pas pour racheter les immobilisations neuves
du fait de l'augmentation des prix. Les entreprises se retournent vers les banques pour le
renouvellement ou l'achat de matériels plus performants.

Les banques leur octroient alors des crédits d'investissement qui sont des crédits à moyen et
long terme.

Il se pourrait aussi que pendant la durée de vie des immobilisations à renouveler, l'entreprise
ait mis de côté une partie de ses bénéficies (réserve ou report à nouveau) qu'elle ajoutera à la
réserve d'amortissement pour renouveler son actif immobilisé sans passer par la banque: on
dit que l'entreprise à auto financer son investissement.

7.2 Appel public à l'épargne

Très souvent, les capitaux propres de l'entreprise ne suffisent pas à financer ses
investissements ou les limitent en qualité ou en quantité,
Pour pallier cette insuffisance, les sociétés par actions peuvent faire appel au marché financier
c'est-à-dire émettre notamment des actions, des obligations, des titres participatifs ou des
certificats d'investissement.
En effet, la société peut augmenter son capital en demandant de nouveaux apports à ses
actionnaires actuels ou à de nouveaux actionnaires.
Mais la société peut également émettre un emprunt obligataire en demandant au public
(personnes morales ou physiques) de lui prêter des capitaux sur une longue durée (10 à 15
ans).
Elle peut enfin utiliser d'autres techniques comme le capital-risque, l'actionnariat des salariés,
ou encore se faire mieux connaître par une introduction en bourse.
L'introduction en bourse ne procure à la société concernée aucun apport immédiat de capitaux
frais, mais elle a lieu dans l'optique d'un très proche appel au marché. ;

127
7.3 Les concours bancaires

Toutes les entreprises ne peuvent pas faire appel au marché financier qui est réservé aux
sociétés les plus importantes. Ces dernières peuvent, elles aussi, préférer s'adresser à leur
banque pour financer certains investissements.
Si le recours aux concours bancaires est une solution couramment utilisée et qui a bien
souvent le mérite d'être la seule possible (ou presque) pour la quasi-totalité des petites et
moyennes entreprises, il faut reconnaître que ce mode de financement présente des
inconvénients pour l'entreprise en la rendant tributaire des aléas de la distribution du crédit
(montant, coût, délais, etc.) et de la politique arrêtée par son banquier (choix des risques,
garanties, etc.). Les banques peuvent intervenir soit sous forme de crédit classique, soit sous
forme de crédit-bail, soit encore sous forme d'un prêt participatif.

a) Le crédit bancaire classique

Ce crédit peut être accordé à moyen terme ou à long terme.

- Les crédits à moyen terme

D'une durée de 2 à 7 ans, ils sont accordés soit par une banque seule, soit par une banque en
concours avec un établissement spécialisé.
Il doit exister une liaison entre la durée du financement et la durée de vie du bien financé.
Il faut éviter, dans tous les cas, que la durée du financement soit plus longue que la durée
d'utilisation du bien que le crédit à moyen terme finance. Celui-ci s'applique donc à des
investissements de durée moyenne tels que véhicules et machines et, de façon plus générale, à
la plupart des biens d'équipement et moyens de production de l'entreprise.
La durée du prêt doit cependant tenir compte des possibilités financières de l'entreprise; celle-
ci, en effet, pendant cette période, doit pouvoir non seulement assurer le remboursement du
crédit, mais également dégager un autofinancement suffisant pour reconstituer le bien qui
s'use (c'est l'amortissement).

Dans tous les cas, un financement par un crédit à moyen terme ne doit pas couvrir la totalité
de l'investissement.
Il est logique que l'entreprise qui désire s'équiper fasse un effort d'autofinancement.
Le pourcentage du programme d'investissement financé par un crédit à moyen terme est
compris en général entre 50 % et 75 % du montant TTC de l'investissement.
L'octroi d'un crédit à moyen terme fait, de la part du banquier, l'objet d'une étude poussée car
le risque provient de la durée et de l'importance du prêt. Il faut étudier donc les incidences sur
le marché de la mise en place de cet équipement et prévoir la situation financière de
l'entreprise, compte tenu de son nouvel outil de production et également de ses charges
nouvelles. Ceci nécessite de dresser un plan prévisionnel de financement qui mettra en
parallèle l'ensemble des charges et ressources de l'emprunteur, afin de dégager les possibilités
futures de l'entreprise à faire face à ses dettes et de là assurer un bon dénouement de
l'opération de crédit.

128
L'analyse d'une demande de crédit à moyen terme repose principalement sur l'étude des
éléments suivants: situation économique, situation financière de l'entreprise avant l'opération,
pendant et après l'opération, les garanties offertes (personnelles ou/et réelles choisies en
fonction des biens financés et de la situation de l'emprunteur).

- Les crédits à long terme

D'une durée de 7 à 20 ans, ils sont généralement distribués par les institutions financières
spécialisées. Pour ce type de financement, les banques ne jouent, la plupart du temps, qu'un
rôle de relais avec toutefois, dans certains cas, une participation en risque avec l'établissement
prêteur. Les institutions financières spécialisées assurent le financement de ces crédits sur
ressources provenant principalement d'emprunts obligataires.

b) Le crédit-bail (leasing) :

- Définition

Le crédit-bail est une technique de financement d'une immobilisation par laquelle une banque
ou une société financière acquiert un bien meuble ou immeuble pour le louer à une entreprise,
cette dernière ayant la possibilité de racheter le bien loué pour une valeur résiduelle
généralement faible en fin de contrat.

Ce n'est pas une vente à tempérament car l'utilisateur n'est pas propriétaire du bien financé.
Ce n'est pas une simple location car le locataire dispose d'une faculté de rachat.
Ce n'est pas une location-vente car le locataire n'est pas obligé d'acquérir le bien loué après un
certain délai.

- Mécanisme

L'entreprise choisit son équipement. Le fournisseur est réglé par la société de crédit-bail. La
durée du contrat doit correspondre à la vie économique du bien loué.
A la fin du contrat, le locataire peut acquérir le bien loué, le restituer ou dans certains cas
renouveler le contrat sur de nouvelles bases.

- Avantages du Crédit-bail

Le crédit-bail est d'une grande souplesse d'utilisation,


II n'exige aucun autofinancement.
L'utilisateur étant locataire du bien financé n'a pas à fournir de garantie réelle.
Il n'y a pas d'immobilisation au bilan puisqu'il s'agit de location.
Les loyers sont passés en frais généraux à condition que la durée de location corresponde à la
vie économique du bien loué,

129
- Inconvénients du Crédit-bail

II s'agit d'une technique de financement d'un coût élevé, surtout pour les petits
investissements.
Ce type de financement est réservé aux biens standards. Les biens financés ne peuvent être
donnés en garantie.
Le locataire en rachetant le bien, même pour une valeur résiduelle faible, doit l'amortir à
l'issue du contrat.

130
CHAPITRE 9 LA GESTIOIN DES EXCEDENTS DE TRESORERIE

Si les entreprises ont souvent des besoins de trésorerie, il leur arrive de disposer d'excédents
qu'elles peuvent placer selon différentes formules : placements bancaires, placements
monétaires ou placements financiers.

Certaines formules sont les mêmes que celles qui sont offertes aux particuliers.

8.1 Les placements bancaires

a) Les bons de caisse

En contrepartie d'un dépôt effectué auprès de sa banque, l'entreprise reçoit un bon; sur ce
document, la banque reconnaît sa dette et s'engage à la rembourser à une date donnée au
déposant ou à tout bénéficiaire désigné par le souscripteur (dans ce dernier cas, le bon de
caisse est transmis par endos).
Un montant minimum est exigé et en général il n'y a pas de maximum,
La durée minimum est de 1 mois et le maximum est de 5 ans.
Le taux des bons de caisse est libre, mais se situe en général à un ou deux points au-dessous
des taux du marché monétaire.
Les intérêts sont calculés en fonction de la durée du placement et peuvent être précomptés
c'est-à-dire calculés et payés d'avance pour les deux premières années; post comptés c'est-à-
dire calculés et payés à l'échéance ou au-delà de deux ans.
Les bons peuvent être émis sous deux formes:
- forme anonyme (ou au porteur) : il n'y a pas d'indication du nom du bénéficiaire. Les
bons anonymes peuvent se transmettre de la main à la main ;
- forme nominative: le bon indique le nom du bénéficiaire. Les bons nominatifs
peuvent se transmettre par endossement.

b) Les comptes à terme :

Le compte à terme est une formule par laquelle l'épargnant demande à sa banque de bloquer
une certaine somme pendant un certain temps, moyennant rémunération.

Le montant minimum varie suivant la banque (entre 5 et 10 millions) il n'y a pas de


maximum.
La durée minimum est de 1 mois et le maximum 5 ans.
Le taux de rémunération libre et se négocie d'accord partie en fonction du montant et de la
durée.
Les intérêts sont versés à l'échéance après prélèvement de l'IRVM (Impôts sur les Revenus
des Valeurs Mobilières).

131
c) Les certificats de dépôt

Les certificats de dépôt sont des titres négociables émis par certains établissements de crédit
(banques, banques mutualistes ou coopératives, caisses d'épargne et de prévoyance) en
représentation de dépôts effectués auprès d'eux par leurs clients, essentiellement des
entreprises. Les certificats de dépôt prennent la forme soit d'un billet au porteur, soit d'un
billet à ordre ou ont leur existence reconnue par un simple jeu d'écritures. Ce sont des titres
négociables. Ils sont à échéance fixe: minimum 1 jour, maximum 1 an.

8.2 Les placements monétaires

Au titre des placements monétaires on distingue : les billets de trésorerie, les bons du trésor en
compte courant négociables, les bons et les OPCVM monétaires.

8.3 Les placements financiers

II s'agit essentiellement de ; détention directe d'un portefeuille d'obligations, des opérations de


réméré et des parts émises par les organismes de placement collectif en valeurs mobilières
(OPCVM).

132
PARTIE III LES RISQUES DU BANQUIER

Le banquier exerce un métier délicat car il est en relation avec ses propres clients à qui il doit
des prestations de qualité, et avec des tiers qui peuvent le solliciter compte tenu des
particularités de son métier. Ces contraintes font naître une responsabilité particulière du
banquier qui est tenu à un relatif secret professionnel, et doit veiller à la régularité des
opérations effectuées par son intermédiaire en veillant notamment au respect de la
réglementation en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux.

1. LA RESPONSABILITE DU BANQUIER

La responsabilité civile des établissements de crédit est régie selon le droit commun: la
condamnation aux dommages intérêts suppose la réunion de trois éléments fondamentaux :

- la constatation d'un dommage,


- l'existence d'un fait générateur qui est le plus souvent, une faute professionnelle,
- le lien de causalité entre le préjudice et l'acte fautif.

Bien que soumise au droit commun, la responsabilité du banquier revêt toutefois une certaine
spécificité.

D'une part, le particularisme et la complexité des opérations bancaires lui ont donné un
caractère technique. D'autre part, le caractère professionnel et la mission de « service public »
reconnus à l'activité bancaire ont amené la jurisprudence à renforcer la responsabilité du
banquier. Par application des principes généraux, la responsabilité de la banque est
contractuelle lorsque le dommage a été causé à l'un de ses clients dans l'exécution de ses
obligations, et délictueuse lorsque le dommage est causé à un tiers. ; \

1.1. La responsabilité du banquier vis-à-vis de ses clients (responsabilité contractuelle)

Pour mettre en jeu cette responsabilité, le client doit établir que le banquier a commis une
faute dans l'exécution de ses obligations, et a ainsi mal accompli l'une des différentes
opérations bancaires qui le lient contractuellement à son client (service de caisse, crédit,
service de coffre-fort...}.

Lorsque le banquier est tenu à une obligation de moyens, le client doit établir que le préjudice
est dû à une négligence de ce dernier qui ne s'est pas conformé aux usages de la profession, Il
est ainsi lorsque le banquier exécute une opération de caisse, lorsqu'il gère le portefeuille de
son client lorsqu'il le conseille ou lorsqu'il lui consent un crédit.

Lorsque le banquier est tenu à une obligation de résultat, la victime devra prouver que le
résultat promis n'a pas été atteint. Telle est l'hypothèse du banquier dépositaire de fonds et du
banquier loueur de coffre-fort.

133
Le plus souvent, le banquier est tenu à une obligation de moyens. Ce n'est
qu'exceptionnellement qu'il est tenu à une obligation de résultat.

1.2. La responsabilité du banquier vis-à-vis des tiers (responsabilité délictuelle ou quasi


délictuelle)

Cette responsabilité dite délictueuse peut résulter de l'absence de précautions dans la gestion
des comptes ou de l'octroi abusif de crédit.

1.2.1. Responsabilité dans la gestion des comptes

Ainsi, lors de l'ouverture d'un compte, la banque doit effectuer des contrôles préalables et
obligatoires dans son intérêt mais aussi dans celui des tiers.
Des lors, quand le dommage dont le client est l'auteur (chèque sans provision par exemple) a
pour origine des vérifications incomplètes de la banque, celle-ci sera tenue de le réparer. De
même, la banque peut être tenue pour responsable vis-à-vis de tiers de l'absence de
vérification des pouvoirs et de la capacité de ses clients.

1.2.2. Responsabilité en cas d'octroi abusif de crédit


II peut, en accordant les crédits à une entreprise qu'il sait être en difficulté, causer un
dommage aux créanciers de cette entreprise.
En effet, il crée une apparence de solvabilité qui va amener ceux -ci à faire confiance à cette
entreprise alors que celle-ci n'a aucune chance de survie ; ne pouvant plus recouvrer
l'intégralité de leur créance, ils subiront un préjudice que la banque sera tenue d'indemniser.
La responsabilité de la banque résulte de l'octroi de crédit à une entreprise dont on connaît la
situation sans issue, ce qui constitue une faute.

2. LE SECRET BANCAIRE

Comme la plupart des professions, les banquiers sont tenus au secret professionnel, et ils ne
peuvent le lever que dans des conditions précises, au profit le plus souvent d'administrations,
mais quelquefois aussi de personnes ordinaires.

2.1. Le principe

La loi bancaire dit que tout membre d'un Conseil d'administration, d'un Conseil-de
surveillance, ainsi que toute personne qui a un titre quelconque et qui participe à la gestion
d'un établissement de crédit ou qui est employée par celui-ci, est tenu au secret professionnel.
La violation de cette obligation est passible de sanctions pénales. En outre, la banque peut se
voir condamnée à des dommages-intérêts au profit des personnes qui auraient subi un
préjudice du fait de cette indiscrétion.
Si un employé de banque violait, pour quelque raison que ce soit, ce secret, il pourrait être
puni d'une amende et d'un emprisonnement.

134
2.2. Les limites

2.2.1. À l'égard des personnes privées

Beaucoup de personnes peuvent exiger de la banque la communication de renseignements


concernant la clientèle.

a) Les ayants droit du client de la banque

La banque ne peut pas opposer le secret aux personnes qui ont des intérêts communs avec son
client, mais elle doit limiter les communications de ses, informations à ce qui concerne
uniquement cette communauté.

- Le compte joint

Tous les Co-titulaires d'un compte joint peuvent demander des relevés du compte et le détail
des opérations effectuées, y compris les noms des personnes au profit desquelles ont été émis
les chèques tirés sur ledit compte.

- Les époux
Les banques doivent opposer le secret professionnel à l'égard du compte que le conjoint a
ouvert en son nom personnel.
Il est donc interdit à la banque de dévoiler, même au conjoint, les opérations effectuées par
l'un des époux sur ses comptes personnels. Bien entendu, il ne peut y avoir de secret si les
époux se sont donné mutuellement procuration sur leurs comptes.

- Les mandataires

Le secret professionnel ne peut être opposé au mandataire, mais uniquement dans la limite des
termes du mandat,
Ainsi, la banque doit conserver une grande discrétion à l'égard du salarié d'une société à qui
l'on a donné une procuration sur le compte de l'entreprise,

- Les héritiers

Normalement, la banque ne peut pas opposer le secret professionnel aux héritiers d'un défunt,
qui doivent pouvoir connaître la nature des opérations dont ils vont hériter.

Il faut cependant distinguer entre les opérations purement patrimoniales et celles qui peuvent
relever de la vie privée du défunt. Ces dernières doivent rester secrètes.

135
- Les cautions

Les banques n'ont pas le droit de lever le secret professionnel au profit des cautions ; ce
principe souffre deux exceptions:

 les banques sont obligées d'informer une fois par an au moins les personnes qui se
sont porté caution à leur profit du total de l'engagement du débiteur principal. Si cette
condition n'est pas remplie, la sanction en est la déchéance des intérêts du débiteur
principal au détriment de la banque et au bénéfice de la caution.
 les banques doivent aussi indiquer à la caution ce qu'elle doit, à partir du moment où
la caution vient à jouer. Dès lors il n'y a plus de secret.

b) Les relations commerciales

Les relations commerciales entre des entreprises ou des particuliers amènent très souvent les
banques à devoir divulguer certains renseignements sans enfreindre pour autant le secret
professionnel, et pourtant ces informations ne sont pas toujours favorables au client de la
banque.

- Les incidents de paiement

La banque ne viole pas le secret professionnel lorsqu'elle rejette un effet de commerce ou


chèque pour manque de provision, bien, qu'en réalité, elle se trouve avoir ainsi informé le
fournisseur que le compte de son client est insuffisamment provisionné.

En ce qui concerne les chèques sans provision, les banques ont l'obligation d'avertir la Banque
Centrale de tous les incidents de paiement sur un chèque et il existe une diffusion
interbancaire des interdits de chèques
De plus tout bénéficiaire d'un chèque peut avoir accès à un fichier lui permettant de savoir si
le chèque est émis régulièrement.

- Les photocopies de chèques

La banque ne peut normalement remettre à son client ni le chèque ni la photocopie complète


d'un chèque qu'il a lui-même émis. Les formules de chèque, lorsqu'elles ont été utilisées,
peuvent comporter, en effet, des mentions confidentielles.
Par exemple, les endos qui indiquent le nom de la banque du bénéficiaire et parfois le numéro
de compte de ce dernier. Seule la photocopie du recto peut être communiquée au tireur.

- Les saisies-attribution

Lorsqu'un compte bancaire est saisi par un créancier, la banque devra communiquer à
l'huissier tous les renseignements concernant la réalité biens saisis. Elle devra ainsi indiquer

136
tous les avoirs qu'elle détient et qui appartiennent au client saisi: compte courant, compte
d'épargne, etc.
En revanche, les sommes déposées au coffre ne sont pas saisies et la banque n'a même pas à
signaler son existence,

- Les pensions alimentaires et injonctions de payer

Les banques sont quelquefois requises pour prélever d'office sur le compte d'un client des
pensions alimentaires non réglées, notamment en cas de divorce. C'est une procédure qui
s'appelle «injonction de payer». Elles doivent alors communiquer à l'autorité intervenante le
montant du compte.

- Les renseignements commerciaux

Lorsqu'elles sont interrogées sur la situation financière d'un de leur client, les banques ne
doivent pas communiquer d'informations sur le fonctionnement du compte mais une simple
appréciation sur le client.

- Les cartes bancaires

Les commerçants peuvent, lors de tout achat réglé par carte, interroger le centré de paiement
de la carte concernée, qui à son tour interroge la banque du client, du moins lorsque les
montants sont relativement importants. L'interrogation porte uniquement sur la solvabilité de
l'acheteur, et notamment sur les incidents de paiement dont il aurait pu faire l'objet. Le centre
de paiement de la carte doit se; contenter de donner une autorisation ou un refus non motivé
au commerçant, d'accepter ou de refuser la carte.

2.2.2. À l'égard des administrations

a) Le Fisc

L'administration fiscale a un droit général de communication dans la comptabilité des


banques.

- Le droit de communication

Le droit de communication permet aux inspecteurs du fisc de consulter dans la banque tous
les comptes (relevés de comptes, bordereaux de remise de chèques ou d'effets, copies de
chèques) d'un contribuable et des membres de sa famille sur une durée de six ans. Ils peuvent
en prendre photocopie.

Toutefois, les agents des impôts n'ont pas accès aux coffres des clients et ne peuvent exiger
d'être présents lors de l'ouverture d'un coffre au moment d'une succession.

137
- Les déclarations à l'administration

Les banques sont tenues, envers l'administration, d'effectuer certaines déclarations qui
concernent leur clientèle.

 Déclaration des ouvertures de comptes

Lors de chaque ouverture de compte (compte courant, compte à terme, compte de titres, prêts
etc.), les banques doivent déclarer l'identité du titulaire. Elles déclarent également les clôtures
et les modifications qui peuvent venir sur ces comptes. L'administration gère l'ensemble de
ces renseignements sur un fichier informatique appelé «FICOBA ».

 Déclaration des revenus

Les banques déclarent au fisc tous les revenus qu'elles ont encaissés pour le compte de leur
clientèle ainsi que l'identité des bénéficiaires (intérêts versés par la banque, revenus de
portefeuille titre, achats et ventes de titres). Elles doivent aussi déclarer les intérêts versés aux
non-résidents.

 Successions

En cas de succession, les banques n'ont aucune déclaration spéciale à fournir.


Elles doivent simplement répondre à l'administration, si celle-ci l'interroge le montant des
avoirs du défunt au jour du décès. Une seule exception concerne les comptes joints. Le décès
d'un Co-titulaire doit être déclaré au service de l'Enregistrement.

b) Les douanes

L'administration des douanes peut pratiquement se faire communiquer tout document. Elle
peut même se faire ouvrir les coffres.

c) La justice

Les banques sont déliées du secret professionnel à l'égard de la justice, tout au moins devant
les juridictions pénales. Elles doivent alors remettre tous les documents qui leur sont
demandés et, le cas échéant, répondre à toutes les questions qui leur sont posées.

En revanche, le secret peut, de façon générale, être opposé aux juges civils ou aux juges de
commerce, à l'exception des procédures de divorce et de celles relatives au redressement ou à
la liquidation judiciaire.

d) La Banque Centrale
La Banque Centrale tient le fichier des «interdits de chèques» au vu de la déclaration que lui
fournissent les banques chaque fois qu'un de leur client a émis un chèque sans provision.

138
Les banques doivent déclarer périodiquement à la Banque Centrale le montant des crédits
professionnels (au-dessus d'un certain seuil) qu'elles ont octroyés et l'identité des
bénéficiaires.

2.3. Les fichiers des banques

Les fichiers des clients des banques sont tenus de façon informatique.
Elles ne peuvent utiliser ces fichiers que conformément à leur objet c'est-à-dire uniquement
pour la gestion des clients. En d'autres termes, elles ne peuvent pas divulguer leur contenu à
des tiers.

Les clients des banques: peuvent exiger de celles-ci communication des renseignements qui
les concernent et qui figurent au fichier et, le cas échéant, exiger la rectification des erreurs
qu'il conviendrait.

3. LA LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DES CAPITAUX

La lutte contre le blanchiment et la fraude dans nos banques et établissements financiers, c'est
l'affaire de tous. Cette lutte nécessite la vigilance de chacun car chacun peut être impliqué à
tous les niveaux de l'entreprise et dans les différents métiers,
La Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants, signée le 20 décembre
1988, pose les principes d'une coopération internationale en la matière.

3.2. Qu'est-ce que le délit de blanchiment


Ce délit consiste à donner une apparence licite aux fonds issus de la délinquance pour :

 Dissimuler la provenance des profits d'opérations délictueuses,


 Obtenir, en général, des revenus du placement de ces fonds.
Le blanchiment est donc le fait de faciliter, par tout moyen, la justification mensongère de
l'origine des biens ou des revenus de l'auteur d'un crime ou d'un délit ayant procuré à celui-ci
un profit direct ou indirect. Constitue également un blanchiment le fait d'apporter un concours
à une opération de placement, de dissimulation ou de conversion du produit direct ou indirect
d'un crime ou d'un délit.

Les entreprises bancaires et financières peuvent être utilisées pour servir, à leur insu,
d'intermédiaires pour le dépôt, le transfert ou le placement de ces fonds d'origine criminelle.

L'argent sale désigne donc toute somme provenant directement ou indirectement d'opérations
liées aux trafics de stupéfiants, d'activités criminelles organisées ou au financement du
terrorisme.

139
3.3. Activités reconnues comme illicites

Les activités suivantes ont été déclarées par la communauté internationale comme illicites :
- La drogue,
- la mafia,
- la prostitution,
- le trafic humain,
- le trafic d'armes,
- la corruption.

3.4. Pratiques des trafiquants

Cette pratique consiste pour les trafiquants à rester incognito et brouiller les pistes.
C'est pourquoi dans la relation avec la banque et le système financier tout entier, les
trafiquants utilisent fréquemment :

- des sociétés ou activités de couverture telles que : restaurants, casinos, boites de nuits,
faisant ainsi leur chiffre d'affaire en espèces ou avec l'étranger (import-export,
tourisme) ;
- des agents intermédiaires comme les avocats, huissier, agents immobiliers et des
personnes morales susceptibles de former écran (holding, sociétés fictives).

3.5. La méthode utilité

La méthode des trafiquants est triple passant de la conversion des fonds à leur intégration dans
le circuit financier en passant par leur empilement.

- Conversion

Cette phase consiste à introduire dans le système bancaire et financier des fonds (souvent en
espèce) provenant de tout crime et délit.

- Empilage

Cette phase permet de dissimuler l'origine criminelle des fonds par multiplication des
opérations entre divers comptes, produits, établissements, et/ou personnes dans plusieurs
pays.

- Intégration

Cette phase consiste à recycler les gains d'activités illicites, en les plaçant dans l'économie
légale, pour les rendre utilisables.

140
3.5. Les obligations des organismes financiers et de leurs collaborateurs

Les collaborateurs des entreprises bancaires et financières ont quatre types d'obligations :
- vigilance sur les opérations effectuées,
- connaissance de leurs clients,
- collecte et conservation d'informations,
- contribution à l'identification et à la déclaration des transactions suspectes ou
douteuses,

 connaissance de leurs clients

Connaissance des personnes physiques

Vérifier l'identité et l'adresse du client (pièces valides)


Cerner le profil normal de fonctionnement du compte (activités, capacités financières,
motivations, besoins et attentes). '
Veiller en permanence à la cohérence des opérations effectuées et faire ressortir les
mouvements anormaux.
Conserver la référence et la copie des pièces fournies ;
Revoir et actualiser périodiquement les dossiers des clients existants.

Connaissance des personnes morales

Pour les personnes murales, exiger au moins les éléments suivants :


- documents de moins de trois (3) mois spécifiant le nom, la forme juridique, l'objet
social et l'adresse du siège social (extrait du RCCM).

MERCI POUR VOTRE AIMABLE ATTENTION

Guy Y. AYITE
Tél : +228 90 34 44 90
+228 99 34 44 90 (WhatsApp)
Email: drplateaux@gmail.com

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