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Objectifs :
- Repérer les enjeux, les moyens et les sanctions mis en place pour lutter
contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et l’abus
de marché
- Participer à la prévention des risques : risques bancaires, risques
opérationnels, risques de non-conformité, risques spécifiques des marchés
financiers
- Identifier le dispositif du contrôle interne des établissements de crédit
- Identifier le dispositif de contrôle de conformité des opérations à la
règlementation et la fonction conformité
Chapitres
associés à Chapitre 30 : Le blanchiment des capitaux et les abus de marché
cette Chapitre 31 : La prévention des risques liés à l’activité bancaire
séquence Chapitre 32 : Le contrôle des établissements de crédit : le
contrôle interne
CONTEXTE
Jeune diplômé, vous venez d’intégrer le milieu bancaire. Votre agence est composée d’une équipe
dynamique, qui exprime sa volonté de proposer des solutions adaptées à la clientèle et aux nouveaux
modes de consommation. Depuis les secousses générées par la crise, votre établissement a mis, plus que
jamais, l’accent sur l’importance d’être très vigilant au quotidien dans la gestion des clients et
l’appréciation des risques liés à votre activité.
Afin de mieux appréhender la question, votre directeur vous remet un dossier afin que vous puissiez
avoir une vision plus précise des différents risques sur lesquels il faut être vigilant et sur la manière de
les prévenir.
TRAVAIL A FAIRE
Le blanchiment de capitaux est un délit pénalement sanctionné qui consiste à donner une
apparence légitime à des capitaux qui, en vérité, proviennent d'activités illicites telles que le
trafic de stupéfiants, les activités criminelles, la corruption, la prostitution, le trafic d'armes,
certains types de fraude fiscale
L'obligation de vigilance : s’assurer de l’identité du client et, le cas échéant, du bénéficiaire effectif de
l’opération
L'obligation de déclarations de soupçons : tenus de déclarer à la cellule de renseignement financier Tracfin les
sommes ou opérations portant sur des sommes dont elles savent ou soupçonnent qu’elle proviennent d’une
infraction passible d’une peine privative de liberté supérieure à un an ou participent au financement du terrorisme
ou d’une fraude fiscale
Les sociétés financières de crédit, les assureurs, les mutuelles, les entreprises d’investissement et
organismes de placement collectif, les professionnels de l’immobilier, les avocats, les notaires, les
casinos, les sociétés de jeux, les loteries
Utilisateurs de cartes prépayées et à réguler les plateformes d’échange des monnaies virtuelles
(comme le bitcoin) afin de prévenir leur usage dans le cadre d'activités de blanchiment et de
financement du terrorisme.
9- Cas pratique :
Vous êtes conseiller de clientèle à la banque DPP et vous constatez aujourd’hui au vu de vos états, qu’un client de
longue date que vous avez peu l’occasion de rencontrer, a à plusieurs reprises, récemment déposé de multiples
chèques sur son compte puis que les sommes ont été rapidement retirées.
En outre, ce client a effectué au cours de la même période un dépôt important sur un livret qui jusqu’alors n’avait été
que peu approvisionné.
Salarié dans une usine de production alimentaire, il occupe un poste d’ouvrier qualifié.
Que pensez-vous de cette situation ? Comment devez-vous procéder ?
Vous répondrez à cette question en utilisant la méthodologie du cas pratique (voir fiche méthodologique)
DOSSIER 2 : Les abus de marché (Annexes 5 à 9)
2- Quels textes encadrent ces pratiques ? Quelle est la raison d’être de cette réglementation ?
3- Préciser la notion de « délit d’initiés ». En quoi la banque peut-elle être concernée par le
délit d’initiés ? Relater l’affaire Ubisoft.
6- A partir de vos connaissances et des annexes, vous réfléchirez aux obligations des
établissements de crédits en matière de lutte contre les abus de marché et aux différentes
conséquences pour eux en cas de transgression.
(à présenter sous forme de plan structuré)
II les sanctions
A administrations
1 EC
2 Personnel
B Pénal
1 Amendes
2 Emprisonement
LES RISQUES
LE CONTROLE INTERNE
12-A l’aide de l’annexe 10, Identifier les différents acteurs (niveaux) du contrôle interne.
14-Quelles sont, selon vous, les conditions nécessaires à la réussite de cette démarche ?
15-Votre directeur d’agence, soucieux de mobiliser ses collaborateurs sur ce thème, vous
sollicite afin que vous lui prépariez une note de synthèse présentant d’une part, les enjeux
de la lutte contre les risques courus par un établissement de crédit et d’autre part, la place
du contrôle interne.
L'obligation de vigilance
Avant de nouer une relation d’affaires ou d’assister un client dans la préparation ou la réalisation d’une
transaction, les établissements financiers et les professionnels concernés doivent s’assurer de l’identité
du client et, le cas échéant, du bénéficiaire effectif de l’opération. Cette obligation de vigilance
s’applique tout au long de la relation d’affaires.
En cas de non-déclaration, l'établissement financier ou le professionnel peut être condamné par la justice.
www.lcl.com
Article 324-1
Le blanchiment est le fait de faciliter, par tout moyen, la justification mensongère de l'origine des biens ou
des revenus de l'auteur d'un crime ou d'un délit ayant procuré à celui-ci un profit direct ou indirect.
Constitue également un blanchiment le fait d'apporter un concours à une opération de placement, de
dissimulation ou de conversion du produit direct ou indirect d'un crime ou d'un délit.
Le blanchiment est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende.
Article 324-2
Le blanchiment est puni de dix ans d'emprisonnement et de 750 000 euros d'amende :
1° Lorsqu'il est commis de façon habituelle ou en utilisant les facilités que procure l'exercice d'une activité
professionnelle ;
2° Lorsqu'il est commis en bande organisée.
Article L562-8
Le secret bancaire ou professionnel ne fait pas obstacle à l'échange d'informations entre les personnes
mentionnées à l'article L. 561-2 et les services de l'Etat chargés de préparer et de mettre en œuvre une
mesure de gel ou d'interdiction de mouvement ou de transfert des fonds, des instruments financiers et des
ressources économiques lorsque ces informations peuvent permettre de vérifier l'identité des personnes
concernées directement ou indirectement par cette mesure et de surveiller les opérations portant sur les
fonds, les instruments financiers et les ressources économiques desdites personnes. Les informations
fournies ou échangées ne peuvent être utilisées qu'à ces fins.
Les services de l'Etat chargés de mettre en œuvre une mesure de gel ou d'interdiction de mouvement ou
de transfert des fonds, des instruments financiers et ressources économiques et les autorités d'agrément et
de contrôle des personnes mentionnées à l'article L. 561-2 sont autorisés à échanger les informations
nécessaires à l'exercice de leurs missions respectives.
Article L561-22
I.-Aucune poursuite fondée sur les articles 226-10,226-13 et 226-14 du code pénal ne peut être intentée
contre :
a) Les personnes mentionnées à l'article L. 561-2 ou leurs dirigeants et préposés ou les autorités
mentionnées à l'article L. 561-17 lorsqu'ils ont, de bonne foi, fait la déclaration prévue à l'article L. 561-
15 dans les conditions prescrites par les dispositions législatives ou réglementaires applicables ou lorsqu'ils
ont communiqué des informations au service mentionné à l'article L. 561-23 en application de l'article L.
561-26 ;
b) Les autorités de contrôle qui ont transmis des informations au service mentionné à l'article L. 561-23 en
application du II de l'article L. 561-30 ;
c) Les personnes qui ont transmis des informations à ce service en application de l'article L. 561-27 et du III
de l'article L. 561-30 ;
II.-Aucune action en responsabilité civile ne peut être intentée ni aucune sanction professionnelle
prononcée contre :
L’Autorité des marchés financiers (AMF) et l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR)
sont, compétentes pour contrôler la mise en œuvre par les établissements financiers des dispositifs de lutte
contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Pour renforcer ces dispositifs, de nouvelles mesures ont été récemment mises en œuvre en France.
Depuis le 1er septembre 2015, le montant du plafond maximum de paiement en espèces à un
professionnel a été abaissé de 3 000 à 1 000 euros (paiement par les particuliers ou les professionnels).
Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2016 :
- tous les versements ou retraits d’espèces de plus de 10.000 euros (cumulés sur un mois) sont
signalés par les établissements financiers à Tracfin,
- les particuliers qui effectuent des opérations de change d'un montant supérieur à 1 000 euros doivent
fournir une pièce d’identité.
Casinos :
Le blanchiment d’argent est historiquement lié aux activités de jeux de hasard. Le procédé est en lui-même enfantin :
il suffit d’échanger la somme à blanchir contre son équivalent en jeton, «jouer» ou tout simplement se balader dans le
casino et récupérer ensuite son argent blanchi en liquide ou sous forme de chèque. Ce procédé simplissime
fonctionne néanmoins pour de petites sommes d’argent seulement; pour des plus grosses sommes, il conviendra de
répartir le montant à blanchir sur plusieurs jours, voir même sur différents casinos, afin de ne pas attirer les soupçons
sur soi. Différentes lois existent, variant selon les pays et les états (pour les casinos sis aux Etats-Unis) afin de limiter
les risques de blanchiment. Néanmoins, il existe autant de méthodes pour contourner ces contrôles et garantir une
sécurité maximum dans ce genre d’opérations.
La monnaie électronique :
Les préoccupations qui s'expriment vis-à-vis de la monnaie électronique sont généralement les mêmes que pour les
cartes pré chargées. Dans la mesure où seules les phases d'achat initial et de règlement final se déroulent par
l'intermédiaire de banques, il existe un risque qu'il n'y ait aucun moyen de suivre ce type de monnaie dans des
transactions intermédiaires.
L'anonymat et le cryptage informatique de ces transactions protègent définitivement les blanchisseurs du contrôle des
autorités.
L’ACPR a publié hier une décision de sa commission des sanctions concernant la caisse fédérale de
CMNE, suite à une mission de contrôle effectuée en 2015 et à une procédure disciplinaire ouverte en mai
2017. Cette procédure se solde donc par un blâme et une amende de 1,5 million d’euros. En cause :
divers manquements de CMNE dans la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.
Parmi la dizaine de griefs, la décision égraine un dispositif de suivi « imparfaitement paramétré », des
« carences » dans le « dispositif de contrôle de second niveau », des « signalements ponctuels » peu ou
mal pris en charge dans les caisses locales, une « insuffisance de moyens humains » au service chargé de
communiquer avec Tracfin, mais aussi des retards dans les envois à Tracfin et des « manquements aux
obligations de connaissance de la clientèle ».
www.cbanque.com, 20/04/2018
La commission des sanctions de l'ACPR-Banque de France a dénoncé les faibles moyens consacrés par la
banque au traitement des déclarations d'opérations suspectes, les retards et le manque d'efficacité de ses
dispositifs en la matière. Elle justifie la lourdeur de l'amende par la gravité des manquements et le
rôle clé de cet établissement de premier plan dans le dispositif anti-blanchiment.
Dans sa décision rendue le 30 mai et publiée ce vendredi, la commission a notamment relevé "la faiblesse
persistante des moyens humains consacrés au traitement, au niveau central, des propositions de
déclarations de soupçon", ayant eu pour conséquence "des délais anormalement longs de déclaration des
opérations suspectes". Autre reproche : "La faible efficacité, à la date du contrôle, des outils de détection
des opérations atypiques réalisées par les clients."
www.latribune.fr, 2/06/2017
Lutte contre le blanchiment : la Société générale coupable de « plusieurs insuffisances »
Après BNP Paribas, la Société générale est à son tour épinglée par le superviseur bancaire français pour
des manquements dans son dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme. Constatés lors d’un contrôle réalisé en 2015, ils valent aujourd’hui à l’établissement un blâme
assorti d’une sanction pécuniaire de 5 millions d’euros.
Ces dernières années, l’ACPR a renforcé ses contrôles, afin de repérer le laxisme des établissements
financiers dans leur lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Elle a ainsi
réalisé 22 contrôles sur place auprès de banques et assurances en 2015, puis 30 en 2016. Sur l’ensemble
10 Séquence 9 STS Banque - U5
de 2016, la Commission des sanctions a rendu onze décisions (huit blâmes et trois avertissements), pour
des sanctions pécuniaires d’un montant cumulé de 6,47 millions d’euros.
En décembre, Saxo Banque France s’est ainsi vu infliger une amende de 900 000 euros, et
AXA France vie, de 2,5 millions d’euros. Mais la sanction record reste celle de 10 millions d’euros imposée
le 2 juin 2017 à BNP Paribas, également épinglée pour des manquements en la matière
www.lemonde.fr, 22/07/2017
https://www.afg.asso.fr/deontologie-et-gouver nement-dentreprise/abus-de-marche
https://www.journaldunet.fr/management/guide-du-management/1200577-delit-d-initie-quelles-sanctions
http://www.observatoire-metiers-banque.fr/mediaServe/
Etude_Les_metiers_du_risque_et_du_controle_dans_la_banque_site.pdf?ixh=2723623858704744574