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SEQUENCE 9

« Les risques liés à l’activité bancaire »

Objectifs :
- Repérer les enjeux, les moyens et les sanctions mis en place pour lutter
contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et l’abus
de marché
- Participer à la prévention des risques : risques bancaires, risques
opérationnels, risques de non-conformité, risques spécifiques des marchés
financiers
- Identifier le dispositif du contrôle interne des établissements de crédit
- Identifier le dispositif de contrôle de conformité des opérations à la
règlementation et la fonction conformité

Chapitres
associés à Chapitre 30 : Le blanchiment des capitaux et les abus de marché
cette Chapitre 31 : La prévention des risques liés à l’activité bancaire
séquence Chapitre 32 : Le contrôle des établissements de crédit : le
contrôle interne

Pré-requis Les domaines d’activité de la banque

Notions à Le marché des capitaux


maîtriser L’organisation du système bancaire et financier
Le contrôle externe des établissements de crédit

1 Séquence 9 STS Banque - U5


SEQUENCE 9
Chapitre 30 : Le blanchiment des capitaux et les abus de marché
Chapitre 31 : La prévention des risques liés à l’activité bancaire
Chapitre 32 : Le contrôle des établissements de crédit : le contrôle interne

CONTEXTE

Jeune diplômé, vous venez d’intégrer le milieu bancaire. Votre agence est composée d’une équipe
dynamique, qui exprime sa volonté de proposer des solutions adaptées à la clientèle et aux nouveaux
modes de consommation. Depuis les secousses générées par la crise, votre établissement a mis, plus que
jamais, l’accent sur l’importance d’être très vigilant au quotidien dans la gestion des clients et
l’appréciation des risques liés à votre activité.

Afin de mieux appréhender la question, votre directeur vous remet un dossier afin que vous puissiez
avoir une vision plus précise des différents risques sur lesquels il faut être vigilant et sur la manière de
les prévenir.

TRAVAIL A FAIRE

DOSSIER 1 : Le blanchiment (Annexes 1 à 4)

1- Définir le blanchiment de capitaux.

Le blanchiment de capitaux est un délit pénalement sanctionné qui consiste à donner une
apparence légitime à des capitaux qui, en vérité, proviennent d'activités illicites telles que le
trafic de stupéfiants, les activités criminelles, la corruption, la prostitution, le trafic d'armes,
certains types de fraude fiscale

2- Décrire les étapes du processus de blanchiment.

• La phase de placement (« prélavage ») : le blanchisseur introduit les fonds illégaux dans le


système financier légal en déposant de petites sommes sur différents comptes bancaires ou en
convertissant les espèces en billets de banque ou en chèques via des entités qui manipulent
beaucoup d'argent liquide (bureaux de change, casinos, restaurants, bars, discothèques). L’argent
est ensuite transféré sur d’autres comptes bancaires.
• La phase d’empilement (« lavage ») : le blanchisseur multiplie les opérations économiques
(achat, vente, placements boursiers) pour diluer les fonds frauduleux à travers différents canaux et
en masquer l’origine.

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• La phase d’intégration (« recyclage »): le blanchisseur réinvestit l’argent blanchi dans des
activités économiques légales (immobilier, entreprises, produits de luxe…).

3- Préciser les principales obligations des établissements de crédit en matière de


blanchiment.

L'obligation de vigilance : s’assurer de l’identité du client et, le cas échéant, du bénéficiaire effectif de
l’opération

L'obligation de déclarations de soupçons : tenus de déclarer à la cellule de renseignement financier Tracfin les
sommes ou opérations portant sur des sommes dont elles savent ou soupçonnent qu’elle proviennent d’une
infraction passible d’une peine privative de liberté supérieure à un an ou participent au financement du terrorisme
ou d’une fraude fiscale

4- Identifier les professionnels concernés par ces obligations.

Les sociétés financières de crédit, les assureurs, les mutuelles, les entreprises d’investissement et
organismes de placement collectif, les professionnels de l’immobilier, les avocats, les notaires, les
casinos, les sociétés de jeux, les loteries

5- Relever les opérations ou les clients nécessitant un examen renforcé

Utilisateurs de cartes prépayées et à réguler les plateformes d’échange des monnaies virtuelles
(comme le bitcoin) afin de prévenir leur usage dans le cadre d'activités de blanchiment et de
financement du terrorisme.

6- Relever les sanctions prévues en cas de manquement à ces obligations.

7- Repérer les organes chargés de la lutte contre le blanchiment ?

8- Que sont les « paradis fiscaux » ? (voir exposé)

9- Cas pratique :
Vous êtes conseiller de clientèle à la banque DPP et vous constatez aujourd’hui au vu de vos états, qu’un client de
longue date que vous avez peu l’occasion de rencontrer, a à plusieurs reprises, récemment déposé de multiples
chèques sur son compte puis que les sommes ont été rapidement retirées.
En outre, ce client a effectué au cours de la même période un dépôt important sur un livret qui jusqu’alors n’avait été
que peu approvisionné.
Salarié dans une usine de production alimentaire, il occupe un poste d’ouvrier qualifié.
Que pensez-vous de cette situation ? Comment devez-vous procéder ?
Vous répondrez à cette question en utilisant la méthodologie du cas pratique (voir fiche méthodologique)
DOSSIER 2 : Les abus de marché (Annexes 5 à 9)

1- Définir les abus de marché ?


Tout comportement illicite sur un marché financier comme les opérations d’initiés, la divulgation
illicite d’informations privilégiées et les manipulations de marché, ces comportements empêchent
3 Séquence 9 STS Banque - U5
une transparence intégrale et adéquate du marché, qui est un préalable aux négociations sur des
marchés financiers intégrés pour tous les acteurs économiques

2- Quels textes encadrent ces pratiques ? Quelle est la raison d’être de cette réglementation ?

Règlement n 596/2014 du parlement européen et du conseil du 16 avril 2014, loi n 2016-819 du


21 juin 2016, qui permettent d’améliorer l’intégrité des marchés et la protection des investisseurs
en mettant à jour et en renforçant l’actuel dispositif de lutte contre les abus de marchés.

3- Préciser la notion de « délit d’initiés ». En quoi la banque peut-elle être concernée par le
délit d’initiés ? Relater l’affaire Ubisoft.

4- Préciser la notion de « manipulation de marché ». Chercher un exemple sur internet.


5- Identifier les sanctions encourues en cas d’abus de marché.

6- A partir de vos connaissances et des annexes, vous réfléchirez aux obligations des
établissements de crédits en matière de lutte contre les abus de marché et aux différentes
conséquences pour eux en cas de transgression.
(à présenter sous forme de plan structuré)

I les obligations de la banque


A Obligations de viligeance et de déclaration de soupson
1 vigilence
2 déclaration
B Organisation de cette vigilence
1 Amont : des procédures +de la formation
2 aval un service dédié

II les sanctions
A administrations
1 EC
2 Personnel
B Pénal
1 Amendes
2 Emprisonement

DOSSIER 3 : Les risques liés à l’activité bancaire et le contrôle interne

LES RISQUES

7- A partir de la vidéo http://www.lesclespourcomprendre.fr/article/risques-coeur-metiers-de-banque :


Déterminer les différents types de risques liés à l’activité bancaire.

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8- Identifier les différents enjeux de la prévention de ces risques au plan micro (pour les
banques) d’une part et au plan macro (au niveau national) d’autre part.

9- A partir de la vidéo http://www.lesclespourcomprendre.fr/article/appetit-aux-risques :


Expliquer la notion d’« appétit aux risques ».

LE CONTROLE INTERNE

10- A partir de la vidéo http://www.lesclespourcomprendre.fr/article/arrete-3-novembre-relatif-controle-interne :


Quel est le texte qui encadre désormais le contrôle interne des banques.

11- A partir du lien suivant https://banque.ooreka.fr/astuce/voir/627751/controle-interne-bancaire :


Définir le contrôle interne bancaire, quel est son contenu ?

12-A l’aide de l’annexe 10, Identifier les différents acteurs (niveaux) du contrôle interne.

13- A partir de la vidéo http://www.lesclespourcomprendre.fr/article/conformite-cest-quoi :


Dans le secteur bancaire qu’appelle-t-on « conformité ? Quels sont les risques encourus en
cas de non-conformité ? Qui est en charge de ces questions dans des banques ?

14-Quelles sont, selon vous, les conditions nécessaires à la réussite de cette démarche ?

15-Votre directeur d’agence, soucieux de mobiliser ses collaborateurs sur ce thème, vous
sollicite afin que vous lui prépariez une note de synthèse présentant d’une part, les enjeux
de la lutte contre les risques courus par un établissement de crédit et d’autre part, la place
du contrôle interne.

5 Séquence 9 STS Banque - U5


ANNEXE 1 : Lutte contre le blanchiment d'argent

1. Définition du blanchiment d'argent


Le blanchiment d’argent est un délit qui consiste à masquer l’origine illégale des capitaux générés par
une activité criminelle (vente illégale d’armes, trafic de stupéfiants, escroquerie, corruption, fraude fiscale,
…). Les blanchisseurs dissimulent l’origine frauduleuse des fonds en agissant sur leur forme ou en les
déplaçant vers des lieux où ils attireront moins l’attention des autorités.

2. La technique du blanchiment d'argent


Pour parvenir à ses fins, le blanchisseur d’argent procède généralement en trois étapes principales :
 La phase de placement (« prélavage ») : le blanchisseur introduit les fonds illégaux dans le
système financier légal en déposant de petites sommes sur différents comptes bancaires ou en
convertissant les espèces en billets de banque ou en chèques via des entités qui manipulent
beaucoup d'argent liquide (bureaux de change, casinos, restaurants, bars, discothèques). L’argent
est ensuite transféré sur d’autres comptes bancaires.
 La phase d’empilement (« lavage ») : le blanchisseur multiplie les opérations économiques (achat,
vente, placements boursiers) pour diluer les fonds frauduleux à travers différents canaux et en
masquer l’origine.
 La phase d’intégration (« recyclage »): le blanchisseur réinvestit l’argent blanchi dans des activités
économiques légales (immobilier, entreprises, produits de luxe…).

3. Les obligations des établissements financiers et des professionnels


Les établissements financiers et certaines professions spécialisées (avocats, notaires, experts-
comptables…) doivent respecter certaines obligations légales pour lutter contre le blanchiment de capitaux
et le financement du terrorisme.

L'obligation de vigilance
Avant de nouer une relation d’affaires ou d’assister un client dans la préparation ou la réalisation d’une
transaction, les établissements financiers et les professionnels concernés doivent s’assurer de l’identité
du client et, le cas échéant, du bénéficiaire effectif de l’opération. Cette obligation de vigilance
s’applique tout au long de la relation d’affaires.

L'obligation de déclarations de soupçons


Les établissements financiers et les professionnels concernés sont tenus de déclarer à la cellule de
renseignement financier Tracfin les sommes ou opérations portant sur des sommes dont elles savent ou
soupçonnent qu’elle proviennent d’une infraction passible d’une peine privative de liberté supérieure à un
an ou participent au financement du terrorisme ou d’une fraude fiscale lorsqu’il y a présence d’au moins un
critère défini par décret (article L 561-15 du Code Monétaire et Financier), s’agissant notamment :
 opérations pour lesquelles l’identité du donneur d’ordre ou du bénéficiaire n’a pu être établie,
 opérations liées à des techniques d’organisation d’opacité : utilisation de sociétés - écran,
organisation de l’insolvabilité…,
 opérations atypiques au regard de l’activité de la société : changements statutaires fréquents et
injustifiés, opérations financières incohérentes…,
 opérations peu habituelles et non justifiées : transaction immobilière à un prix manifestement
sous évalué, dépôt de fonds par un particulier sans rapport avec son activité ou sa situation
patrimoniale, refus /ou impossibilité du client de produire des pièces justificatives quant à l’origine
des fonds ou les motifs des paiements.

En cas de non-déclaration, l'établissement financier ou le professionnel peut être condamné par la justice.

www.lcl.com

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www.lesclesdelabanque.com

ANNEXE 2 : extraits du code pénal

Article 324-1
Le blanchiment est le fait de faciliter, par tout moyen, la justification mensongère de l'origine des biens ou
des revenus de l'auteur d'un crime ou d'un délit ayant procuré à celui-ci un profit direct ou indirect.
Constitue également un blanchiment le fait d'apporter un concours à une opération de placement, de
dissimulation ou de conversion du produit direct ou indirect d'un crime ou d'un délit.
Le blanchiment est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende.

Article 324-2
Le blanchiment est puni de dix ans d'emprisonnement et de 750 000 euros d'amende :
1° Lorsqu'il est commis de façon habituelle ou en utilisant les facilités que procure l'exercice d'une activité
professionnelle ;
2° Lorsqu'il est commis en bande organisée.

Article L562-8
Le secret bancaire ou professionnel ne fait pas obstacle à l'échange d'informations entre les personnes
mentionnées à l'article L. 561-2 et les services de l'Etat chargés de préparer et de mettre en œuvre une
mesure de gel ou d'interdiction de mouvement ou de transfert des fonds, des instruments financiers et des
ressources économiques lorsque ces informations peuvent permettre de vérifier l'identité des personnes
concernées directement ou indirectement par cette mesure et de surveiller les opérations portant sur les
fonds, les instruments financiers et les ressources économiques desdites personnes. Les informations
fournies ou échangées ne peuvent être utilisées qu'à ces fins.
Les services de l'Etat chargés de mettre en œuvre une mesure de gel ou d'interdiction de mouvement ou
de transfert des fonds, des instruments financiers et ressources économiques et les autorités d'agrément et
de contrôle des personnes mentionnées à l'article L. 561-2 sont autorisés à échanger les informations
nécessaires à l'exercice de leurs missions respectives.
Article L561-22
I.-Aucune poursuite fondée sur les articles 226-10,226-13 et 226-14 du code pénal ne peut être intentée
contre :
a) Les personnes mentionnées à l'article L. 561-2 ou leurs dirigeants et préposés ou les autorités
mentionnées à l'article L. 561-17 lorsqu'ils ont, de bonne foi, fait la déclaration prévue à l'article L. 561-
15 dans les conditions prescrites par les dispositions législatives ou réglementaires applicables ou lorsqu'ils
ont communiqué des informations au service mentionné à l'article L. 561-23 en application de l'article L.
561-26 ;
b) Les autorités de contrôle qui ont transmis des informations au service mentionné à l'article L. 561-23 en
application du II de l'article L. 561-30 ;
c) Les personnes qui ont transmis des informations à ce service en application de l'article L. 561-27 et du III
de l'article L. 561-30 ;
II.-Aucune action en responsabilité civile ne peut être intentée ni aucune sanction professionnelle
prononcée contre :

7 Séquence 9 STS Banque - U5


a) Les personnes mentionnées à l'article L. 561-2 ou leurs dirigeants et préposés ou les autorités
mentionnées à l'article L. 561-17, lorsqu'ils ont, de bonne foi, fait la déclaration prévue à l'article L. 561-15
dans les conditions prescrites par les dispositions législatives ou réglementaires applicables, notamment
par l'article L. 561-16, ou lorsqu'ils ont communiqué des informations au service mentionné à l'article L.
561-23 en application de l'article L. 561-26 ;
b) Les autorités de contrôle qui ont transmis des informations au service mentionné à l'article L. 561-23 en
application du II de l'article L. 561-30 ;
c) Les personnes qui ont transmis des informations à ce service en application de l'article L. 561-27 et du III
de l'article L. 561-30.
En cas de préjudice résultant directement d'une telle déclaration ou communication, l'Etat répond du
dommage subi.
Article L561-40
La Commission nationale des sanctions peut prononcer l'une des sanctions administratives suivantes :
1° L'avertissement ;
2° Le blâme ;
3° L'interdiction temporaire d'exercice de l'activité pour une durée n'excédant pas cinq ans ;
4° Le retrait d'agrément ou de la carte professionnelle.
La sanction de l'interdiction temporaire d'exercice peut être assortie du sursis. Si, dans le délai de cinq ans
à compter du prononcé de la sanction, la personne sanctionnée commet une infraction ou une faute
entraînant le prononcé d'une nouvelle sanction, celle-ci entraîne, sauf décision motivée, l'exécution de la
première sanction sans confusion possible avec la seconde.
La commission peut prononcer, soit à la place, soit en sus de ces sanctions, une sanction pécuniaire dont
le montant est fixé compte tenu de la gravité des manquements commis et ne peut être supérieur à cinq
millions d'euros. Les sommes sont recouvrées par le Trésor public.
La commission peut décider que les sanctions qu'elle inflige feront l'objet d'une publication aux frais de la
personne sanctionnée dans les journaux ou publications qu'elle désigne.
La commission peut décider de mettre à la charge de la personne sanctionnée tout ou partie des frais
occasionnés par les mesures de contrôle ayant permis la constatation des faits sanctionnés.

ANNEXE 3 : La lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT)


1. En France, la cellule d'enquête Tracfin placée sous la tutelle du Ministère des Finances et des
Comptes publics, a été créée en 1990 afin de lutter contre les circuits financiers clandestins, le
blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Tracfin est chargée d’analyser et d’enquêter sur les déclarations de soupçons émanant de certains
professionnels (établissements financiers, notaires, avocats, experts-comptables) lorsqu’ils ont des doutes
sur l’origine des fonds apportés par leurs clients.
Les déclarations de soupçons peuvent conduire Tracfin à transmettre une note d’information au
procureur de la République ou à certains services spécialisés (administration fiscale, douane,
organismes de protection sociale).

L’Autorité des marchés financiers (AMF) et l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR)
sont, compétentes pour contrôler la mise en œuvre par les établissements financiers des dispositifs de lutte
contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Pour renforcer ces dispositifs, de nouvelles mesures ont été récemment mises en œuvre en France.
Depuis le 1er septembre 2015, le montant du plafond maximum de paiement en espèces à un
professionnel a été abaissé de 3 000 à 1 000 euros (paiement par les particuliers ou les professionnels).
Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2016 :
- tous les versements ou retraits d’espèces de plus de 10.000 euros (cumulés sur un mois) sont
signalés par les établissements financiers à Tracfin,
- les particuliers qui effectuent des opérations de change d'un montant supérieur à 1 000 euros doivent
fournir une pièce d’identité.

2. La lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans le monde


Le GAFI a été créé en 1989 lors du sommet du G7. Son objectif est de lutter contre le blanchiment de
capitaux, le financement du terrorisme et d’autres menaces liées. Il compte aujourd’hui 35 pays et
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territoires (France, Royaume-Uni, Belgique, Italie, Grèce, Chine, États-Unis…) ainsi que 2 organisations
régionales (la Commission européenne et le Conseil de coopération du Golfe).
Le GAFI a élaboré une série de recommandations ayant vocation à être appliquées par tous les pays
dans le monde. Ces recommandations incitent notamment les États membres à s'entraider en matière
d'enquête, à éviter de promulguer des lois sur le secret bancaire et à incriminer le blanchiment de
capitaux et le financement du terrorisme de fonds. Le GAFI met régulièrement à jour ses recommandations
afin qu’elles restent d’actualité et pertinentes. .
Le GAFI surveille les progrès réalisés par ses membres dans la mise en œuvre de ces normes et
encourage la mise en place de mesures adéquates au niveau mondial.
Le GAFI travaille en étroite collaboration avec d’autres organisations internationales : le FMI, la Banque
mondiale, l’ONU, l’OCDE, Interpol, etc.
Une directive européenne adoptée en mai 2015 a édicté de nouvelles règles découlant des
recommandations du GAFI afin de rendre le dispositif européen plus efficace. Elle prévoit notamment :
 la réalisation d’une analyse européenne des risques de blanchiment et financement du
terrorisme menée par la Commission européenne ;
 une harmonisation des compétences dont disposent les cellules de renseignement financier au
sein de l’Union Européenne ;
 une politique européenne en matière de juridictions non coopératives.
Ces règles devront être transposées dans les législations des États membres de l’Union européenne avant
le 26 juin 2017.
En février 2016, la Commission européenne a par ailleurs annoncé un plan d’actions visant notamment à
lever l’anonymat des utilisateurs de cartes prépayées et à réguler les plateforme d’échange des
monnaies virtuelles (comme le bitcoin) afin de prévenir leur usage dans le cadre d'activités de
blanchiment et de financement du terrorisme.

ANNEXE 4 : Quelques exemples concrets…


1. Exemples de procédés de blanchiment
Les achats d'or et de pierres précieuses :
La technique est simple et antédiluvienne. L'or est un vecteur très populaire chez les blanchisseurs pour plusieurs
raisons : moyen d'échange universellement accepté, valeur refuge, prix fixé, anonymat, modification aisée de sa
forme, « empilement » facile, etc.
En ce qui concerne le marché des métaux et pierres précieuses, il fait évidemment partie des circuits de blanchiment
car la plus grande partie des ventes et achats s'effectuent en argent liquide et que, de plus en plus, en Asie, en
Amérique du Sud et en Afrique subsaharienne, les quantités de métaux extraites ne sont quasiment pas contrôlées,
ce qui facilite grandement les trafics.
C'est l'or qui, du fait qu'il peut quasiment être utilisé comme une monnaie est le minerai préféré des blanchisseurs, les
diamants venant en seconde place.

Casinos :
Le blanchiment d’argent est historiquement lié aux activités de jeux de hasard. Le procédé est en lui-même enfantin :
il suffit d’échanger la somme à blanchir contre son équivalent en jeton, «jouer» ou tout simplement se balader dans le
casino et récupérer ensuite son argent blanchi en liquide ou sous forme de chèque. Ce procédé simplissime
fonctionne néanmoins pour de petites sommes d’argent seulement; pour des plus grosses sommes, il conviendra de
répartir le montant à blanchir sur plusieurs jours, voir même sur différents casinos, afin de ne pas attirer les soupçons
sur soi. Différentes lois existent, variant selon les pays et les états (pour les casinos sis aux Etats-Unis) afin de limiter
les risques de blanchiment. Néanmoins, il existe autant de méthodes pour contourner ces contrôles et garantir une
sécurité maximum dans ce genre d’opérations.

Les fausses ventes aux enchères :


Le commerce des œuvres d'art est également une filière classique car il est à la fois difficile d'identifier ces œuvres et
plus encore de leur donner une valeur précise, même si elle est très élevée. L'une des techniques les plus répandues
est celle de la fausse vente aux enchères qui consiste pour un trafiquant à mettre en vente des objets d'art
difficilement identifiables et évaluables, et à remettre en même temps à un complice une somme d'argent en liquide
assez importante pour acquérir ces objets, et qui est ensuite remise par le commissaire priseur au vendeur, ce qui
blanchit les sommes en question.

Les opérations immobilières :

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Les opérations immobilières permettent des transactions pour des montants financiers particulièrement importants.
C'est pourquoi les capitaux criminels s'investissent volontiers dans des complexes immobiliers, que les blanchisseurs
achètent officiellement à des montants inférieurs à leur valeur réelle. Le trafiquant verse la différence en liquide et
revend ensuite le bien en réalisant une plus-value fictive qui légitime des rentrées d'argent. Souvent, l'opération
initiale se complique pour brouiller un peu plus les pistes : l'argent sale du trafiquant est versé dans un paradis fiscal
et aboutit chez un de ses complices, qui contracte un contrat d'assurance-vie qu'il gage pour obtenir un prêt bancaire.
Il achète avec cet emprunt un immeuble pour la moitié de son prix et glisse sous la table une somme équivalente. En
prétextant le coût de travaux de rénovation, il peut revendre le bien à sa valeur réelle et faire réapparaître le bakchich
comme plus-value.

La monnaie électronique :
Les préoccupations qui s'expriment vis-à-vis de la monnaie électronique sont généralement les mêmes que pour les
cartes pré chargées. Dans la mesure où seules les phases d'achat initial et de règlement final se déroulent par
l'intermédiaire de banques, il existe un risque qu'il n'y ait aucun moyen de suivre ce type de monnaie dans des
transactions intermédiaires.
L'anonymat et le cryptage informatique de ces transactions protègent définitivement les blanchisseurs du contrôle des
autorités.

2. Exemples de condamnation d’organismes bancaires


Crédit Mutuel Nord Europe : une amende ACPR de 1,5 million d'euros

L’ACPR a publié hier une décision de sa commission des sanctions concernant la caisse fédérale de
CMNE, suite à une mission de contrôle effectuée en 2015 et à une procédure disciplinaire ouverte en mai
2017. Cette procédure se solde donc par un blâme et une amende de 1,5 million d’euros. En cause :
divers manquements de CMNE dans la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.
Parmi la dizaine de griefs, la décision égraine un dispositif de suivi « imparfaitement paramétré », des
« carences » dans le « dispositif de contrôle de second niveau », des « signalements ponctuels » peu ou
mal pris en charge dans les caisses locales, une « insuffisance de moyens humains » au service chargé de
communiquer avec Tracfin, mais aussi des retards dans les envois à Tracfin et des « manquements aux
obligations de connaissance de la clientèle ».
www.cbanque.com, 20/04/2018

Blanchiment : BNP écope d'un blâme et d'une amende de 10 millions d'euros

La commission des sanctions de l'ACPR-Banque de France a dénoncé les faibles moyens consacrés par la
banque au traitement des déclarations d'opérations suspectes, les retards et le manque d'efficacité de ses
dispositifs en la matière. Elle justifie la lourdeur de l'amende par la gravité des manquements et le
rôle clé de cet établissement de premier plan dans le dispositif anti-blanchiment.
Dans sa décision rendue le 30 mai et publiée ce vendredi, la commission a notamment relevé "la faiblesse
persistante des moyens humains consacrés au traitement, au niveau central, des propositions de
déclarations de soupçon", ayant eu pour conséquence "des délais anormalement longs de déclaration des
opérations suspectes". Autre reproche : "La faible efficacité, à la date du contrôle, des outils de détection
des opérations atypiques réalisées par les clients."
www.latribune.fr, 2/06/2017
Lutte contre le blanchiment : la Société générale coupable de « plusieurs insuffisances »

Après BNP Paribas, la Société générale est à son tour épinglée par le superviseur bancaire français pour
des manquements dans son dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme. Constatés lors d’un contrôle réalisé en 2015, ils valent aujourd’hui à l’établissement un blâme
assorti d’une sanction pécuniaire de 5 millions d’euros.
Ces dernières années, l’ACPR a renforcé ses contrôles, afin de repérer le laxisme des établissements
financiers dans leur lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Elle a ainsi
réalisé 22 contrôles sur place auprès de banques et assurances en 2015, puis 30 en 2016. Sur l’ensemble
10 Séquence 9 STS Banque - U5
de 2016, la Commission des sanctions a rendu onze décisions (huit blâmes et trois avertissements), pour
des sanctions pécuniaires d’un montant cumulé de 6,47 millions d’euros.
En décembre, Saxo Banque France s’est ainsi vu infliger une amende de 900 000 euros, et
AXA France vie, de 2,5 millions d’euros. Mais la sanction record reste celle de 10 millions d’euros imposée
le 2 juin 2017 à BNP Paribas, également épinglée pour des manquements en la matière

www.lemonde.fr, 22/07/2017

ANNEXE 5 : L’Europe renforce son dispositif anti-abus de marché

https://www.afg.asso.fr/deontologie-et-gouver nement-dentreprise/abus-de-marche

ANNEXE 6 : Le délit d’initiés - 28/07/2018


Si l'expression est couramment employée pour toute personne qui profite d'informations pour s'enrichir aux
dépens d'autrui, le terme de délit d'initié est en fait réservé aux infractions qui se déroulent sur les marchés
financiers. Comment définir le délit d'initié ? Qui sont les initiés et quelles sanctions peuvent-ils encourir ?
Quelques précisions, et deux exemples montrant de chaque côté de l'Atlantique comment certaines
personnes de pouvoir peuvent profiter d'informations privilégiées.
Qu'est-ce qu'un délit d'initié ?
Lorsqu'une personne procède à des opérations boursières en fonction d'informations qui ne sont pas
encore rendues publiques, il commet un délit d'initié. En effet, un chef d'entreprise ou un directeur
d'entreprise cotée en bourse pourrait utiliser des informations dont ne disposent pas encore ses
concurrents pour vendre ou acheter des valeurs mobilières. Ce type de transaction boursière est illégal. La
réglementation de contrôle des marchés financiers proscrit ces pratiques.
Qui est concerné par le délit d'initié ?
Il faut distinguer les initiés directs des initiés indirects. Les premiers peuvent également être appelés
initiés de droit, initiés internes ou initiés par nature. Ce sont les P.-D.G., directeurs d'établissements,
membres de conseils d'administration de grandes entreprises. Ils n'ont pas le droit de procéder à des
transactions boursières à cause de leurs fonctions. Une présomption d'initiation subsiste
perpétuellement.
11 Séquence 9 STS Banque - U5
Les initiés indirects sont toutes les personnes susceptibles de recueillir des informations grâce à leur
profession. Il peut s'agir de liquidateurs, d'employés de sociétés boursières ou de banques, d'avocats, de
personnel ministériel ou de partenaires sous contrats. Lorsqu'une de ces personnes a accès à une
information privilégiée, elle ne peut agir sur le marché financier.

https://www.journaldunet.fr/management/guide-du-management/1200577-delit-d-initie-quelles-sanctions

12 Séquence 9 STS Banque - U5


ANNEXE 7 : Affaire d’initiés à Ubisoft - 9/12/2016
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banque-et-cinq-salaries-623502.html

ANNEXE 8 : Manipulations de marché


Elles regroupent les manipulations de cours et la diffusion de fausses informations. La manipulation de
cours consiste à effectuer des opérations ou à émettre des ordres de Bourse « qui donnent ou sont
susceptibles de donner des indications fausses ou trompeuses sur l’offre, la demande ou le cours » d’un
(de) titre(s), explique l’Autorité des marchés financiers (AMF). Ou encore qui fixent, par l’action concertée
d’une ou de plusieurs personnes, le cours d’un ou de plusieurs titres à un niveau anormal ou artificiel. En
d’autres termes, la manipulation de cours consiste, par une intervention volontaire, à fausser le libre
établissement des valorisations. La diffusion de fausses informations consiste, pour toute personne, à
communiquer sciemment des informations qui donnent ou sont susceptibles de donner des indications
inexactes, imprécises ou trompeuses sur des titres, y compris en répandant des rumeurs. Ces « abus de
marché » sont sanctionnés par l’AMF et peuvent aussi donner lieu à des poursuites pénales.

ANNEXE 9 : Abus de marché : la réforme votée au Parlement


Le Parlement a adopté définitivement le 8 juin 2016 la proposition de loi portant sur la réforme du système de
répression des abus de marché. La législation française se met ainsi en conformité avec les exigences du Conseil
Constitutionnel ainsi qu’avec la directive européenne traitant du même sujet. Elle prévoit par ailleurs des
renforcements substantiels des peines.
La loi permet de combler un vide juridique de plus d’un an
Depuis la loi 89-531 du 2 août 1989, la législation française prévoyait la possibilité du cumul de sanctions à l’encontre
des auteurs d’abus de marché, lesquels recouvrent les délits d’initié, de diffusion de fausse information et de
manipulation de cours :
 des sanctions pénales, relevant des juridictions pénales en vertu de l’article L 465-1 du code monétaire et
financier
 et des sanctions administratives, prises par la commission des sanctions de l’AMF sur la base des articles
622 et 632 du même code monétaire et financier
Toutefois, saisi à l’occasion de questions prioritaires de constitutionnalité fin 2014 et début 2015, le Conseil
Constitutionnel a modifié sa jurisprudence en la matière pour s’aligner sur la position de la Cour européenne des
Droits de l’Homme qui s’était prononcée en mars 2014 sur le système italien de répression des abus de marché pour
considérer que l’on ne pouvait poursuivre une personne deux fois pour les mêmes faits.
Ainsi, dans sa décision du 18 mars 2015, le Conseil Constitutionnel a invalidé le système français de répression des
abus de marché, donnant au législateur jusqu’au 1er septembre 2016 pour se conformer à la conception stricte du
principe « non bis in idem »C’est ce vide juridique que la loi adoptée par le Parlement le 8 juin 2016 vient combler.
Elle permet également de mettre le droit français en conformité avec la Directive européenne du 16 avril 2014 sur les
abus de marché que la France devait transposer avant le 1er juillet 2016.
La nouvelle législation renforce les peines encourues
S’inspirant d’un rapport d’un groupe de travail de l’AMF de mai 2015, la loi adoptée par le Parlement met fin au cumul
des poursuites dans la répression des abus de marché et renforce de façon substantielle les peines
d’emprisonnement encourues en cas de condamnation pénale.
La fin du cumul des poursuites
Dans le but d’éviter le cumul des poursuites sur le plan pénal et administratif, la loi du 8 juin 2016 prévoit l’extinction
de l’action publique à partir du moment où l’AMF se saisit d’une affaire en notifiant ses griefs aux personnes
incriminées.
La loi prévoit également une procédure de concertation obligatoire avec l’AMF dans le cas où le parquet envisagerait
malgré tout d’engager des poursuites pénales et une procédure d’arbitrage en cas de désaccord. Il est ainsi prévu
que le procureur général près la Cour d’appel de Paris devra être saisi du litige et que sa décision s’impose sans
possibilité de recours.
Des peines pénales renforcées
La loi du 8 juin 2016 durcit les sanctions prévues dans le domaine des abus de marché afin notamment de se
conformer aux sanctions minimales exigées par la Directive européenne du 16 avril 2014 qui impose une peine
minimale de 4 ans de prison pour les auteurs de délits d’initiés et de manipulation de cours, alors qu’elle n’était que
d’un ou deux ans maximum jusqu’à présent en France. Désormais, les délits d’abus de marché pourront donner lieu à
des condamnations au pénal à 5 années d’emprisonnement au maximum.
Parallèlement, la loi du 8 juin 2016 confirme l’alourdissement des sanctions pécuniaires que l’AMF était déjà en droit
d’infliger aux auteurs reconnus coupables d’abus de marché commis depuis le 24 octobre 2010 et qui avaient alors
été portés à 100 millions d’euros, contre 10 millions d’euros en 2008 et 1,5 million d’euros en 2000.

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https://www.lafinancepourtous.com - Le 13 juin 2016
ANNEXE 10 : Les métiers du risque et du contrôle dans la banque

http://www.observatoire-metiers-banque.fr/mediaServe/
Etude_Les_metiers_du_risque_et_du_controle_dans_la_banque_site.pdf?ixh=2723623858704744574

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