Vous êtes sur la page 1sur 60

UNIVERSITE DE GOMA

« UNIGOM »

B.P. 204 Goma

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

DETERMINANTS DE LA STRUCTURE
FINANCIERE DES PETITE ET MOYENNE
ENTREPRISES DU TRANSPORT EN COMMUN DE
LA VILLE DE GOMA

Par : MARIAM BATENDE Marceline

Mémoire de fin de cycle présenté en vue de


l’obtention du Diplôme de Master en Gestion
Financière.

Directeur : Prof Dr Paul SENZIRA

Co-Directeur : ASS2. François SHEMATI MUNGO

NOVEMBRE 2023
i

DEDICACE

A nos très chers parents BATENDE Ezéchiel et FURAHA MUNGO.

MARIAM BATENDE Marceline


ii

REMERCIEMENTS

Qu’il nous soit permis, de témoigner notre gratitude envers tous ceux qui nous ont permis
de réaliser ce travail

Premièrement, notre profonde gratitude s’adresse à l’Eternel Dieu Tout Puissant pour la
protection et son amour envers nous.

Nous exprimons nos remerciements envers tout le personnel académique, scientifique et


administratif de l’UNIGOM pour la formation de qualité dont nous avons bénéficié.

Nous remercions en particulier MONSIEUR LE Professeur Paul SENZIRA qui, malgré ses
multiples occupations, à accepter de diriger ce travail ; ses remarques et observations pertinentes
nous ont été très constructives. .

Nous exprimons notre gratitude à nos frères et sœurs Aimé BATENDE, Benjamin
BATENDE, Yvette BATENDE, Noëlla BATENDE, Divine BATENDE, Ghyslaine BATENDE et
Mariam ASSANI pour la communion vitale dans notre famille.

Nous ne pouvant pas terminer cette page sans adresser nos remerciements à nos chers
camarades : Husna, Marie, Prodige, Gladice, Miché, Prisca,

Que tous ceux qui nous ont aidée et dont leurs noms n’ont pas été cités ne nous tiennent
pas rigueur mais trouvent au travers de ce paragraphe notre gratitude.

MARIAM BATENDE Marceline


iii

SIGLES ET ABRÉVIATIONS

APE : activité principale exercée


BTP : bâtiment et travaux publics
CRO : croissance
COFIN : coût financier
CIE : crédit interentreprise
DURBA : durée au prêt et relation avec la banque
FFOM : force, faiblesse, opportunité, menace
GARO : garantie offerte
GAR : garantie
IMF : institutions de microfinance
INSEE ; Institut National de Statistiques et d’Etudes Economiques
LQD : liquidité
MCO : moindre carrée ordinaire
ME : moyenne entreprise
NAF : nomenclature d'activité française
PME : petite et moyenne entreprise
PE : petite entreprise
PIB : produit intérieur brut
RENT : rentabilité
RSQ : risque
ROA : profitabilité
ROE : rentabilité financière
RM : répertoire des métiers
RCS : registre du commerce et des sociétés
RDC : république démocratique du Congo
SECTA : secteur d'activité
SIREN : système d'identification du répertoire des entreprises
TPE : très petite entreprise
TAIL : taille
TYPME : type de petite et moyenne entreprise
UNIGOM : université de goma
1

0. INTRODUCTION GENERALE

0.1 CONTEXTE DE L’ETUDE

La structure financière renvoie à la composition des ressources financières de l’entreprise, au poids


et à l’équilibre entre les ressources propres et les dettes. En dépit de l’hétérogénéité des approches,
des contextes et de la diversité des éléments pris en compte, elle distingue les fonds propres et les
dettes. Les capitaux propres représentent l’ensemble des ressources financières internes à
l’entreprise, tandis que les dettes et les ressources assimilées représentent les fonds obtenus auprès
des pourvoyeurs externes. Selon les normes de l’orthodoxie financière, l’entreprise doit, en fonction
du coût des capitaux, de la rentabilité des investissements et de son seuil d’autonomie préféré,
répartir ses ressources durables entre les dettes et les fonds propres.

Pour ce qui est de la détermination du niveau d’endettement optimal, la dynamique de la théorie


financière s’oriente aujourd’hui presque vers une impasse. En effet, de Modigliani et Miller (1958)
à Myers et Majluf (1984), aucune solution recette n’a été apportée à la problématique de la structure
financière optimale. Dans la conclusion de la quatrième édition de leur ouvrage, Brealey et Myers
(1991, p. 922) soulignent que la problématique de la structure financière optimale de capital figure
parmi les 10 problèmes non encore résolus en finance. Rifki et Sadq (2001) proposent de classer les
entreprises sur le marché selon un niveau d’endettement critique déterminé par les investisseurs.
Les entreprises de qualité supérieure auront une capacité d’endettement supérieure au seuil fixé par
les investisseurs, tandis que celles de qualité inférieure en afficheront une en dessous de ce seuil[3].
La structure financière des entreprises est ainsi fonction des « facteurs rationnels » ou des « objectifs
rationnels » approuvés par les investisseurs.

De nombreuses théories (la théorie financière classique, la théorie des droits de propriété, la théorie
de l’agence, la théorie de la contingence, etc.) ont mis en relief les déterminants du comportement
financier des entreprises ; par exemple, les modifications de la structure financière par un
accroissement des dettes ont pour effet d’accroître la valeur perçue de la firme (Ross, 1977). Ce qui
revient à dire que plus la firme se signale par un endettement élevé, plus le marché lui attribue une
valeur élevée. Cela se justifie, entre autres, par le fait que la banque, avant d’accorder son concours
à une entreprise, procède à une analyse des activités et des flux de liquidité engendrés par cette
dernière. En lien avec cette expertise du banquier, la dette signale la bonne qualité de l’entreprise
(Ross, 1977).
2

Parmi les déterminants de la structure financière les plus récurrents dans la littérature, on peut
relever : la taille et l’âge, qui sont respectivement des indicateurs de l’envergure et de la maturité de
l’entreprise, le taux des actifs immobilisés, la rentabilité, le taux ou les opportunités de croissance,
et le risque économique. Dans le contexte africain, il convient également de tenir compte des effets
modérateurs des caractéristiques de l’entreprise et de son environnement en Afrique, où la grande
entreprise publique n’a pas joué son rôle stratégique dans la croissance économique, les PME du
secteur privé, en général, et les petites et moyennes industries (PMI), en particulier, constituent le
socle de la création de valeur. Ces entreprises, qui se remettent lentement des affres de la crise
économique de la décennie 1980-1990, représentent aujourd’hui une force sous-régionale[1]
incontestée. Elles opèrent dans un contexte de surliquidité des banques et de rationnement des
crédits aux PME-PMI. En principe, ces entreprises insolvables devraient éprouver d’énormes
difficultés à contracter de nouvelles dettes ; paradoxalement, elles y parviennent, et ce, de façon
régulière.

La littérature existante en la matière est essentiellement anglo-saxonne et occidentale. Elle porte


presque exclusivement sur la grande entreprise, voire sur les sociétés cotées ; faisant ainsi des PME
non cotées un champ de recherche très peu exploré. Pourtant, depuis le début du xxie siècle, un
intérêt croissant pour la structure financière des entreprises s’est fait sentir. Ces travaux ont porté
sur les PME pour les uns (Fathi et Gailly, 2003 ; Gellatly, Riding et Thornhill, 2003 ; Colot et
Croquet, 2007a ; Janssen, 2007), sur les entreprises familiales et patrimoniales pour les autres
(Poulain-Rehm, 2005 ; Colot et Croquet, 2007b) ou, enfin, et plus singulièrement, sur les entreprises
industrielles (Achy et Rigar, 2005).

La présente étude ne porte que sur les PMEs qui sont enregistrées auprès des Petites et Moyennes
Entreprises, ce qui limite la portée de ces résultats et leur généralisation à l’ensemble des PME de
Goma. La mesure de certaines variables est discutable compte tenu de la structure opaque des PME.
Les études pouvant utilisées des variables financières issues des PMEs sont susceptibles de
compléter et d’enrichir les résultats de la présente étude.

Les déterminant de la structure financière des PMEs de la province du Nord-Kivu en général et de


la ville de Goma en particulier. Ce travail, analyse le lien entre le mode de financement et les facteurs
favorisant la croissance des PMEs de la ville de Goma du fait de son intérêt à se faire croitre études
développer dans un contexte théorique renouvelé où l'étude du processus décroissance de valeur est
assimilée fréquemment à une intention stratégique du comportement de l'entreprise.
3

A l'heure actuelle, le secteur de transport dans la ville de Goma reste porteur et permet d'envisager
de bonnes perspectives d'attraction des PME. Malheureusement, la question liée aux opportunités
et limitations de leur attraction dans un environnement économique pareil à celui qui prévaut en
République Démocratique du Congo en général et dans la Ville de Goma en particulier demeure
apparemment, à ce jour insuffisamment explorée.

Cette étude conclut que le risque, la rentabilité, la durée de la relation de clientèle, le coût financier,
le solde du crédit interentreprises, le secteur d’activité, l’âge et la croissance de la PME sont les
variables susceptibles d’expliquer la préférence pour les fonds propres. Ces résultats montrent que
les PME sont presque contraintes dans l’adoption de telle ou telle autre structure financière. Cela
demande que l’environnement des affaires et le cadre macroéconomique soient totalement assainis
en vue de réduire le niveau de risque que courent les PME. Il convient aussi de mettre à la disposition
des PME de ressources stables compatibles avec leur cycle d’exploitation. Ces résultats demandent
aussi aux dirigeants de PME d’adopter une attitude proactive en vue d’obtenir des informations sur
le financement disponible pour améliorer la rentabilité de leurs fonds propres.

Cette étude fournit un premier aperçu sur la structure financière des PME de Goma. Elle permet de
confirmer, pour certaines variables, la théorie du financement hiérarchique dans la ville de Goma.

0.2. PROBLEMATIQUE

Les PMEs occupent une place importante dans le tissu économique des pays du monde. Elles
contribuent d'une façon significative au développement, à la croissance et à la création des nouveaux
emplois. LERNER (1995) rapporte que la majorité des emplois créés aux États-Unis pendant la
période des années 1980, étaient l'œuvre des PMEs.

De même, BIRCH (1990) constate que ces PME (moins de 100 employés) ont contribué à la création
de quelques 16 millions d'emplois tout au long de la décennie 1980, tandis que les entreprises de
fortune 500 ont perdu 4 millions d'emplois sur la même décennie. Une tendance qui s'est confirmée
tout au long des années (D . DENIS, 1990).

En RDC, l'importance des PME dans l'économie congolaise se confirme statistiquement. Elles
représentent plus de 90% des entreprises congolaises, créent 50% des emplois, contribuent à hauteur
de 30% à la production nationale (Ministère des petites et moyennes entreprise-RDC,2016).
4

Cependant, ces entreprises font face à des difficultés insupportables internes et externes dont le
recours à l'endettement est la difficulté la plus considérable. Cette problématique, rend la croissance
des PME congolaises très difficile, ce qui les pousse à se pencher sur la survie au lieu de l'innovation.

En effet, la gestion financière occupe une place prépondérante dans la gestion de l'entreprise en ce
sens qu'elle concerne la politique générale de l'entreprise. Sa naissance, sa croissance, son
autonomie et sa survie dépend du management en place. C'est pourquoi une sévère analyse des états
financiers ou compte annuel doit être menée. Cependant, la problématique de la gestion financière
de l'entreprise réside dans le difficile ajustement des ressources financières dont le coût est élevé et
des besoins en investissement et en fonctionnement de plus en plus énormes. Le diagnostic financier
aura pour objectifs d'apprécier les conditions de l'équilibre financier et de mesurer la rentabilité des
capitaux investis. Ce qui permettra d'évaluer le degré d'autonomie de l'entreprise (J.Y. LEGER,
1997).

Ainsi, MODIGLIANI et MILLER (1958) montrent et moyennant certaines hypothèses5(5perfection


des marchés, absence d'asymétrie d'information et de conflits d'intérêts entre les différents agents,
les coûts de faillite sont nuls, etc) que la structure financière des entreprises est neutre. Ils ont conclu
en prenant en compte l'impôt sur bénéfice des entreprises dans leur travail publié en (M. MILLER
et al,1963) que la valeur d'une entreprise endettée est toujours supérieure à celle d'une firme non
endettée, il revient aux conclusions initiales et soutenant que la structure financière n'a pas d'impact
sur la valeur de la firme.

En effet, deux mesures essentielles de politique financière affectent la structure du capital d'une
entreprise. D'une part, la politique d'endettement envisage la modification du niveau d'endettement
tout en maintenant les fonds propres inchangés. D'autres part, la politique de dividende modifie la
grandeur des fonds propres en agissant sur la rétention des bénéfices et cela à un niveau
d'endettement donné. Selon Robert COFFIN (1998) la capacité d'investissement d'une entreprise est
fortement liée à sa capacité d'endettement. Le commun des mortels affirme que l'endettement
présente pour la firme des caractéristiques paradoxales liées à l'incertitude de l'avenir. Comme
l'endettement étant l'obligation pour l'entreprise de s'acquitter des charges financières d'un montant
déterminé, la baisse de la rentabilité d'exploitation fait naître pour les actionnaires le risque de ne
pas obtenir les dividendes attendus. Si l'endettement devient plus en élevé le risque devient de plus
en plus important. Le montant des charges financières des emprunts n'étant pas lié au résultat
d'exploitation, la différence entre ce que rapportent les investissements financés par emprunt et ce
5

que coûtent les capitaux d'emprunt profite aux actionnaires. Cet avantage est d'autant plus important
que le taux d'endettement est élevé.

Dans cette perspective et au vu de l'importance accordée à notre thème de recherche, la question


suivante mérite d'être posée : Quels sont les déterminants de la structure financière des PMEs du
secteur de transport dans la ville de Goma ?

0.3. HYPOTHÈSES

La théorie sur le financement des entreprises indique que les entreprises font un arbitrage entre fonds
propres et fonds empruntés et composent différemment leur structure financière. Les PME de la
République Démocratique du Congo en général et celles de Goma en particulier ne dérogent pas à
cette règle. Les PME de la ville de Goma sont confrontées à un problème de financement depuis
leur création jusqu’à leur exploitation effective. Dans cette perspective, certaines se contentent des
fonds propres alors que d’autres privilégient un structure financière mixte composée à la fois des
fonds empruntés et fonds propres. (Mohamed, 2009).

Dans le cadre de cette étude nous pensons que les facteurs explicatifs de préférence pour les fonds
propres des dirigeants de PME du secteur de transport dans la ville de Goma sont : le risque, le coût
financier, la rentabilité, la durée de la relation de clientèle avec la PME le solde du crédit
interentreprises, l’âge de la PME et la croissance de la PME. Les variables risque, coût financier,
rentabilité et croissance influencent positivement la préférence pour les fonds propres alors que les
autres ont un impact négatif sur la préférence pour une structure financière avec fonds propres

0.4. OBJECTIF DE L'ÉTUDE

L'objectif principal de notre recherche est de dégager les déterminants de la structure financière des
PME de la ville de Goma.

Spécifiquement, cette recherche a pour objectif d’optimiser la composition des ressources


financières utiliser par les PME du secteur de transport de la ville de Goma pour soutenir leur
croissance et assurer leur stabilité financière.
6

0.5. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Le choix de ce sujet a été motivé par le souci d'analyser de manière intrinsèque la problématique ci-
haut évoquée afin de mettre en lumière les principales implications quant aux politiques à mettre en
œuvre par les pouvoirs publics.

Quant à l'intérêt, il se décline en ces termes :

1. Sur le plan théorique, cette étude vient en complément aux études antérieures ayant analysé
les structures financières des petites et moyennes entreprises dans les pays en voie de
développement (DUBOIS,1985 : BOURDIEU et COLIN-SEDILLORT ,1993 ;
BARTHOLDY et MATEUS (2005). Dans cette dynamique, elle constitue donc une banque
de données pour les recherches futures ; étudiants, chercheurs, hommes politiques qui
s’intéressent aux voies et moyens pour remettre la République Démocratique du Congo sur
les rails de la croissance économique et du développement.
2. Sur le plan pratique, Les résultats qui ressortent de cette étude peuvent tant soi peu, attend
a envisagé de contribuer et d’optimise la croissance de PME du secteur de transport dans la
ville de Goma.

0.6. METHODOLOGIE

Pour le cas de notre travail, les données que nous allons utiliser sont des données secondaires
provenant de la Division provinciale des PME. Notre analyse des données a été rendue possible
grâce au recours des méthodes statistiques, analytiques et comparatives.

La méthode statistique qui est d'ordre de décision, nous a permis de trier sur un nombre
d'éléments les informations chiffrées et établir la comparaison afin d'y dégager une différence. Cette
méthode nous a permis d'établir et de présenter les données de manière quantitative pour nous
faciliter en nous signifiant, laquelle des interprétations et formalisation des données recueillies est
meilleure. La méthode analytique, quant à elle, a prouvé son efficacité car elle a permis de ressortir
les informations contenues dans les données collectées au travers la définition de principales
caractéristiques statistiques des variables synthétiques. Et enfin, par la méthode comparative, nous
avons eu à comparer les différents déterminants de la structure financière des PME du secteur de
transport de la ville de Goma en les expliquant l'un après l'autre pour dégager les comportements
financiers des PME de la ville de Goma.
7

Pour ce qui est de la collecté des données, les techniques documentaires et d'interview libre
ont été mises à profit. En effet, la première a permis d'exploiter les bases de données ainsi que les
rapports et autres documents ayant déjà abordé notre thème de recherche. La seconde a permis de
recueillir des opinions des chefs des PME pour s'imprégner de leurs décisions de financement.

0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l'introduction et la conclusion, cette étude s'organise en trois chapitres dont l'articulation
prend en compte l'ensemble des questions posées. Le premier chapitre s'efforce de définir les
prémisses théoriques à partir desquelles ce travail abordera les relations qui existent entre les
comportements de financement de l'entreprise et se déterminants traditionnels. Dans le deuxième
chapitre, nous montrerons la démarche méthodologique et analyserons l'environnement dans lequel
œuvrent les PME de la ville de Goma. Et le dernier chapitre quant à lui, fait la présentation, l'analyse
et l'interprétation des résultats. Nous présenterons dans ce chapitre, sous trois sections les
caractéristiques socioéconomiques de l'échantillon, l'analyse empirique des déterminants de la
structure financière et enfin la discussion des résultats.
8

Chapitre premier : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LES

DETERMINANTS DE LA STRUCTURE FINANCIERE DES PME

Ce chapitre essaie de s’articuler sur les sections principales, lesquelles ; la revue théorique et
évidences empiriques ayant trait à la structure financière des PMEs.

SECTION 1. REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE

Dans ce cas, on présente un essaie de définition de la PME et son importance socio-économique,


également on expose les différentes théories relatives à la structure financière des entreprises.

I.1. Définition et importance socio-économique de la PME

Dans ce point, nous passons en revue les controverses définitionnelles de la PME ainsi que l’analyse
de ses objectifs permettant ainsi de ressortir son importance socio-économique.

I.1.1. Définition de la PME

Qu’est-ce qui distingue une PME d’une entreprise de grande taille ? il n’existe pas de l’heure
actuelle un consensus entre les chercheurs dans ce domaine. En effet, une définition standard et
universelle de la PME a fait l’Object de nombreuses tentative et recherches mais a été néanmoins
rapidement abandonnée au profit des définitions propres à chaque pays.

L’une des études les plus connues dans ce domaine, a été réalisée dans le rapport Bolton. Edite dans
les années 70, ce travail avait pour objectif de trouve une explication derrière la diminution du
nombre des PME en grande Bretagne. Selon ce rapport trois critères essentiels pourraient être
utilisés pour déterminer une PME :

- Direction personnalisée par les propriétaires de l’entreprise : un organigramme souvent plat


qui manque de hiérarchie et de structure formalisée.
- Une part de marche restreinte : selon le rapport, la PME a une part de marche réduire et n’est
pas suffisante pour influencer les prix.
- L’indépendance de la PME : selon le rapport, pour qu’une entreprise soit considérée comme
PME, elle ne doit appartenir à aucun groupe plus important même si sa taille est très réduite.
9

En outre, cette analyse a été plus tard enrichie par plusieurs approches qui essayaient de trouver les
caractéristiques essentielles qui pourraient différenciées PME. Il en ressort que deux familles de
critères sont utilisées pour décrire les PME : les critères quantitatifs et qualitatifs.

1. Les Critères quantitatifs

L’approche quantitative fait référence aux aspects représentatifs de la taille de l’entreprise. Les
indicateurs les plus couramment utilisés sont ceux qui touchent aux différentes composantes de
l’activité de l’entreprise. Ce sont généralement des données quantitatives relatives par exemple à
l’effectif global permanent, le chiffre d’affaires, l’endettement, le total bilan, la valeur ajoutée, le
capital social et la part de marche occupée par l’entreprise en question.

2. Les Critères qualitatifs

La deuxième famille des critères qui servent à définir les PME à un caractère descriptif de
l’entreprise et de son environnement social et économique. Cette approche se base sur des outils
théoriques et analytique qui mettent en avant la dimension humaine de l’entreprise. Selon cette
famille, l’aspect humain est considéré comme étant l’élément fondamental qui pourrait être utilise
pour décrire la PME.

En RDC, on désigne une PME par « Unité économique, dont la propriété revient à une ou plusieurs
personnes physiques ou morales et qui présente les traits suivants :

- Un nombre d’employés permanent allant de 1 à 200 personnes ;


- Un chiffre d’affaires hors taxes compris entre 1 et400000 USD ;
- Tenue d’une comptabilité selon le système comptable en vigueur en RDC ;
- Une valeur de l’investissement nécessaires en place pour les actives de l’entreprise inférieure
ou égale à 350000USD ;
- Un mode de gestion concertée ou ouvert à la décentralisation ». (Charte des PME/RDC,
2007).

Le code des investissements de la RDC ressort la disposition particulière aux PME et son article 2,
alinéa 1, entend par PME « toute entité économique constituée soit sous forme d’entreprise
individuelle ou soit sous forme sociétaire » Dans le premier cas la priorité revient au personnes
physiques et le chef d’entreprise est tenu d’assurer lui-même la fonction de la gestion administrative
et financière tandis que dans l’un ou l’autre cas , le seuil de recevabilité est fixe au minimum à
l’équivalent de dix mille (10000) dollars américains.
10

I.1.2. Importance socio-économique et objectifs de la PME

Les PME jouent un rôle essentiel en matière de création de richesse, de lutte contre le chômage et
la pauvreté, de développement régional, … Cette population d’entreprise représente plus de 80%
de tissu entrepreneurial national, contribue à 12% du PIB et œuvre quasiment dans l’informel car,
pour 2100 entreprises immatriculées dans le secteur formel en RD Congo, on dénombre
simultanément 10000 structures informelles. Numériquement importantes, la contribution socio-
économique des PME reste cependant largement en deca des potentialités que peuvent faire valoir
ce genre d’entreprise (C. KAUFMAN/OCDE,2021).

S’agissant des objectifs de la PME, notion qu’ils doivent dans sa mission, laquelle doit être
complétée par des orientations qui définissent l’approche globale et constituant le prélude a la
stratégie. F. KOUTOUZI (2021) distingue deux natures d’objectif que les actionnaires peuvent
poursuivre. D’une part, assurer les contrôles et la suivie de l’entreprise, la garantie de revenu régulier
ou d’un emploi pour certain nombre des familles des actionnaires indépendants de l’objectif de
maximisation de la valeur d’entreprise, certain actionnaire peuvent même refuser l’endettement pour
éviter de soumettre leur activité aux contrôles des banques. A quelques nuances près, ces réalités
sont en vogue à Goma. D’autre part assure le développement rapide de l’entreprise en privilégiant
les structures qui favorisent la croissance et la prise de risque. Pour la structure de propriété, cela
veut dire que les actionnaires sont prêts à ouvrir le capital de leurs entreprises pour lever les capitaux.

Nécessaire. D'autres, par contre, estiment que les PME auraient principalement pour objectif la
satisfaction de leurs clients pour un bon rapport qualité-prix et avec des délais des réactions courtes
ainsi que la proximité aux clients.

I.1.3. Contraintes de financement des PME

Les PME rencontrèrent des grandes difficultés pour disposer de service financier approprié et
adéquates. En effet, les enquêtes menées ont démontré que le rôle du système bancaire dans le
financement de ce type d'entreprise est très faible. Elles recourent généralement à leurs fonds
propres et aux secteurs financiers informels. Les modèles indiqués pour cette réalité sont notamment
: le modèle de STIGLITZ (J. STIGLITZ,1969) : rationnement des crédits et asymétrie d'information
ex post (quoique ne faisant pas l'objet de cette étude).

Encadrement ne font que renforcer les réticences des banques à financer cette population de PME.
Celle -ci se caractérise tout d'abord par la grande faiblesse de leurs fonds propres, ce qui constitue
une contrainte majeure de l'obtention de financement bancaire. Les personnes étrangères en raison
11

du caractère familial de ces entreprises et du souci de préserver l'autonomie financière en matière


de gestion et de décision. De plus l'absence de transparence dans la gestion à travers notamment la
manipulation des documents comptables et financières, voire leur inexistante, ne fait qu'effriter de
confiance qui affecte sérieusement les relations banques. Les PME est une grande incompréhension
mutuelle.

En vue de réduire au mieux le niveau de risques que s'uniraient les banques et bien offrir des services
financiers aux PME, (DAMON et al, 1997) différencie deux types de contrôle qu'exerce les prêteurs
sur les emprunteurs :

 Le contrôle en ante : est la procédure de sélection de l'emprunteur, dont le coût n’est supporté
que par les entreprises éligibles à un financement. Ce modèle limite la prise de risques du
prêteur, en excluant les entreprises faiblesses dotées au capital-réputation sur le marché du
crédit ;
 Le contrôle ex post : est une analyse de la réalisation de l'activité, dont le coût est, en principe
supporté par l'emprunteur. L'intérêt de ce contrôle est d'inciter ce dernier à respecter ses
engagements.

Néanmoins, ces entreprises sont entreprises sont généralement confrontées à des contraintes
microéconomiques et macroéconomiques dans leur accès à la dette. De tels contraints conduisent à
nous interroger naturellement sur place des PME dans l'offre de crédits bancaires à long terme.

Pour les PME, le canal strict du crédit justifie la sensibilité financière de leur endettement sous les
trois hypothèses suivantes :

- La dépendance des PME vis à vis du crédit bancaire ;


- Le financement des PME par des petites banques.

La dépendance des petites banques vis-à-vis des impulsions et des infections de l'autorité monétaire
la première hypothèse s'applique aux PME. Le rôle d'appui bancaire est particulièrement apparent
en phase de développement peut entraîner un recours plus intensif au financement bancaire. Le
conseil National du crédit et du titre, souligné, alors le rôle prépondérant à là De même,
l'observatoire des PME européennes, constaté que 80% des entreprises ont au moins une ligne de
crédit de 41%des lignes de crédits avec une seule banque. La dette bancaire est, donc primordial
dans le financement des PME plus que les grandes entreprises (J.R. GRAHAM et C.R. HARCERY,
2001).
12

I.2. Théorie relative à la structure financière des entreprises

I.2.1 La structure financière dans la microéconomie traditionnelle

I.2.1.1. L'approche classique de financement des PME

L'approche classique de la structure financière est fondée sur l'hypothèse que les prises de décisions
financières ont pour but de maximiser la richesse des actionnaires. A ce titre, les investisseurs sont
rationnels et ont les mêmes anticipations de bénéfices. De plus les frais financiers et le taux
d'imposition des firmes sont nuls.

Tenant compte de ces hypothèses, cette approche conclut qu'une firme peut maximiser sa valeur en
maximisant son endettement ou en opérant un choix judicieux entre dette et fonds propres. Pour
démontrer ce résultat, les partisans de l'approche classique se sont basés sur deux notions
fondamentales, à savoir, l'effet levier de l'endettement, et le coût du capital.

1. Effet de levier

L'effet levier de l'endettement est le phénomène qui, en raison du recours à l'endettement, amplifie
la rentabilité des fonds propres en sens positif ou négatif. Ainsi, du moment où la rentabilité
économique de l'actif de la firme excède le coût de la dette, ceci profite aux actionnaires. A l'inverse,
un écart négatif entre la rentabilité économique et le coût de la dette présente un désavantage aux
actionnaires.

2. Le coût du capital

Le coût du capital est le coût des ressources engagées par l'entreprise dans son activité. Il correspond
au coût moyen pondéré des dettes et des fonds propres. Le coefficient de pondération est égal à la
part relative des différents moyens de financement dans les financements de l'entreprise.

I.2.1.2. La neutralité de la structure financière

La thèse de neutralité de la structure financière remonter à MODIGLIANI et MILER (1958) qui ont
fondé leur approche sur l'hypothèse fondamentale de perfection des marchés financiers. Ils ont
13

montré que le coût du capital et la valeur d'une firme sont indépendants de sa structure financière.
En effet, la valeur d'une firme est déterminée par les cash-flows qu'elle générer. Ces derniers sont
engendrés par des investissements et ne dépendent pas de la façon dont ils sont repartis. Ainsi, les
deux auteurs montrent que le taux de rentabilité requis d'une action d’une firme endettée est égal
aux taux de capitalisation du flux de revenu d'une entreprise de même risque, mais non endetté,
augmenté d'une prime égale à la différence entre ce taux de capitalisation et le coût de la dette,
multiplié par le ratio d'endettement de cette entreprise. Cette conclusion converge, sous certaines
conditions avec le résultat du modèle d’évaluation d’actif financier.

 Hypothèses de la neutralité

Pour asseoir la conclusion de la neutralité de la structure financière des firmes, MODIGLIANI et


MILER (1958) supposent que :

- Les marchés des capitaux sont parfaits : l'information est gratuite, les investisseurs sont
rationnels, les transactions s’effectuent sans coût et les entreprises ont un accès illimité aux
ressources financières. Cette hypothèse implique que la politique d'investissement dépend
uniquement de la disponibilité d'investissement ayant une valeur actuelle nette positive ;
- Les investisseurs peuvent s'endetter au même taux que les firmes ;
- Il n'existe pas de coûts de faillite ;
- Les actifs sont divisibles et les entreprises ont le choix entre deux types d'actif : les
obligations sans risquer ou les capitaux propres risques. Seules les valeurs de marché sont
considérées ;
- Toutes les sociétés appartiennent à des classes de risque homogènes et que le taux d'intérêt
est constant dans chacune de ces classes ;
- Les entreprises distribuent l'intégralité de leur bénéfice, ce qui implique que le taux de
croissance des actifs est nul ;
- Il n'y a pas d'impôts.

Moyennant ces hypothèses, les auteurs affirment que la structure financière d'une firme n'affecte
pas sa valeur. Ainsi, les décisions d'investissement sont indépendantes des décisions de financement.
FAMA et MILER (1977) ont également confirmé ce résultat.
14

I.2.2. La structure financière dans les nouvelles théories de financement

La littérature financière s'est davantage enrichie par les travaux qui placent les asymétrique
d'information entre dirigeants et investisseurs au cœur de l'analyse du choix des modalités de
financement. Deux grandes théories se distinguent : la théorie du signal et la théorie des préférences
hiérarchisées de financement. Dans le modèle de signalisation, les dirigeants, mieux informés sur
les bénéfices futurs et les opportunités d'investissement, cherchent à signaler aux partenaires
extérieurs, notamment les actionnaires, les véritables caractéristiques de leur firme. Ross (S.A.
ROSS,1997) estimé que la dette est le meilleur mécanisme permettant de signaler les les
performances de l'entreprise aux investisseurs. La valeur de celle-ci est positivement corrélée avec
son niveau d'endettement. LELAND et PYLE (1977) enrichissent l'approche de signalisation en
avançant qu'une part élevée d'action détenus par les dirigeants signale une hausse des bénéfices
futurs anticipés. Ceci implique que la valeur d'une firme est positivement corrélée avec la part du
capital détenue par ses dirigeants.

La théorie des préférences hiérarchiques de financement affirme que l’entreprise suit une hiérarchie
de financement guidée par la richesse des anciens actionnaires et soutient que ;

- Les entreprises préfèrent le financement interne, du fait qu’il n’a pas d’asymétrie
d’information sur cette source de financement. L’entreprise est à la fois demandeur et offreur
de fonds ;
- Si le recours aux ressources externes s’impose, l’entreprise recourt à l’endettement classique
en priorité, ensuite émet des titres de créance à clauses optionnelles et enfin procède à une
augmentation de capital.

En marge des travaux cités, d’autres théories se sont développées pour éclairer davantage le
comportement des entreprises en matière de politique de financement. Il s’agit notamment de la
théorie des couts de transaction, de la théorie des options et plus récemment de la théorie de market
timing.

En fondant sa théorie sur un opportunisme et une rationalité des agents, (WILLIAMSON, 1988),
soutient que le choix d’une structure financière est influencé par la nature de l’actif financier à
financer. Plus le degré de spécificité de l’actif est élevé, plus il est convenable de le financer par
fonds propres afin de minimiser les couts de transaction. La théorie des options étudie les conflits
d’intérêts entre actionnaire-dirigeants et créanciers et permet d’analyser et d’améliorer la relation
contractuelle qui lie les actionnaires et les créanciers d’une firme. La valeur de celle-ci correspond
15

à la somme de la valeur des actions, assimilés à des options d’achat sur les actifs de la firme, et de
celle des obligations. Une hausse du risque de la firme augmente la valeur de l’option d’achat et
donc la richesse des actionnaires au détriment de celle des celles obligations. La théorie de market
timing se réfère au climat du marché financier pour expliquer la structure financière des firmes.
Selon ce nouveau cadre d’analyse, les formes à choisir pour se financer dépendent des conditions
de marché. Les entreprises procèdent à des augmentations de capital si le climat boursier est
favorable et rachètent leurs titres ou s’endettent dans le cas inverse.

Les modèles théoriques cités admettent l’homogénéité de firmes et la disjonction entre le monde
réel et le monde financier. Dans ce contexte, le choix d’une structure financière est une décision
rationnelle, déterminée par certaines variables financières et indépendante de la structure de
production de la firme. La théorie des conventions de financement permet de

Combler les insuffisances de ce modèle en tenant compte de l’hétérogénéité des firmes, de


l’incertitude de l’incomplétude des agents et des caractéristiques réelles des entreprises dans
l’explication des financements. Ainsi, elle stipule que plusieurs régimes de financement peuvent
convenir aux firmes et sont susceptibles de convenir aux différents acteurs concernés par le
financement de la firme.

Dans ce qui suit, nous passons en revue les différentes théories sur la structure financière des
entreprises.

I.2.3 Notion de la structure financière

1. La notion de PME

Diverses définitions existent dans la littérature pour le sigle PME (Petites et Moyenne Entreprises).
Dans notre étude, nous retenons celle proposée par la commission européenne. Celle-ci s’est
efforcée d’analyser les différentes définitions de la PME pour en retirer les éléments principaux. De
son analyse, la Commission Européenne concluait en 1992 « qu’il ne serait pas opportun d’établir
une définition unique et rigide des PME ». Il faut retenir les critères, selon elle, les plus pertinents
en fonction du but poursuivi et du secteur concerné. Néanmoins, la commission estimait devoir faire
œuvre de coordination et de cohérence afin d’éviter les effets pervers d’une « prolifération
incontrôlée des définitions ». Dès sa création, l’observatoire européen constate qu’il n’existe aucune
définition standard, ni scientifiquement fondée utilisant un critère quantitatif de taille basé sur le
nombre de travailleurs. En effet, la commission a défini la notion de PME en 1996 dans le cadre
d’une recommandation. Selon la commission, sont considérées comme PME, les entreprises : -
16

employant moins de 250 personnes ; le nombre de personnes employées correspond au nombre


d’unités de travail-année ; - dont, soit le chiffre d’affaires n’excède pas 40 millions d’EUROs (soit
1 600 millions de BEF), soit le total du bilan annuel n’excède pas 27 millions d’EUROs (1 100
millions de BEF) ; - qui respectent un critère d’indépendance, les entreprises qui ne sont pas
détenues à hauteur de 25% ou plus du capital ou des droits de vote par une ou plusieurs grandes
entreprises. La commission utilise donc trois critères quantitatifs et un critère d’ordre plus qualitatif.
Elle estime que le critère du nombre de personnes occupées doit impérativement être utilisé, mais
qu’il faut le combiner à un critère financier reflétant l’importance économique relative d’une
entreprise. En outre, considérant que le seul critère de chiffre d’affaires est trop dépendant du secteur
auquel appartient l’entreprise, elle introduit également le critère du total du bilan, l’un des deux
critères pouvant être dépassé.

I.2.4. Typologie d’entreprises

Les entreprises peuvent être classées selon plusieurs critères : Classification par secteur économique
(déterminé par leur activité principale) :

 Secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche, parfois mines) ;


 Secteur secondaire (industrie, bâtiment et travaux publics) ;
 Secteur tertiaire (services).

On distingue aussi parfois un secteur quaternaire (recherche, développement et information) Le


secteur primaire comprend l'agriculture, la pêche, l'exploitation forestière et l'exploitation minière.
On désigne parfois les trois dernières par le terme « autres industries primaires ». Les industries
primaires sont liées à l'extraction des ressources de la terre. En 1995, l'agriculture représentait en
France 5 % de part de la population active ayant un emploi, contre 40 % en 1913. Le secteur
secondaire regroupe les activités liées à la transformation des matières premières issues du secteur
primaire (industrie manufacturière, construction) Ce secteur, qui représente environ 20 % en France
de la population active, est considéré comme stratégique ; il fournit des emplois d’ingénieur et du
travail de recherche et développement à des entreprises du secteur tertiaire. Activités du secteur
secondaire : Agroalimentaire, Artisanat, Automobile, Astronautique, Bâtiments et travaux publics
(BTP), Construction électrotechnique, Construction ferroviaire, Construction mécanique,
17

Construction navale, Industrie chimique, Industrie pharmaceutique, Industrie spatiale, Électronique,


Électroménager, Énergétique, Industrie textile, Industrie papetière, Industrie du bois, Production
d'énergie (centrale électrique, gaz) …

Dans les pays développés, c’est de loin le secteur le plus important en nombre d'actifs occupés. On
distingue le secteur tertiaire marchand du secteur tertiaire non marchand, ce dernier comprenant la
production de services non échangeables comme la justice, la sécurité, etc. Le secteur tertiaire, qui
représentait 28 % des emplois en 1913, est passé à 70%. Classification par taille et impact
économique Selon la définition de la Commission européenne, les entreprises sont classées comme:

 Micro-entreprise : Sous-catégorie des TPE définie en France par un chiffre d'affaires


inférieur à 76300 euros pour celles réalisant des opérations d'achat-vente et à 27000 euros
pour les autres.
 Très petite entreprise (TPE) : moins de 10 salariés avec soit un chiffre d'affaires inférieur à
2 millions d'euros par an, soit un total bilan inférieur à 2 millions d'euros.
 Petite entreprise (PE) : entre 10 salariés et 49 salariés avec soit un chiffre d'affaires inférieur
à 10 millions d'euros par an, soit un total bilan inférieur à 10 millions d'euros.
 Moyenne entreprise (ME) : entre 50 salariés et 249 salariés avec soit un chiffre d'affaires
inférieur à 50 millions d'euros par an, soit un total bilan inférieur à 43 millions d'euros.
 Grande entreprise : 250 salariés et plus ou à la fois un chiffre d'affaires supérieur ou égal à
50 millions d'euros par an et un total bilan supérieur ou égal à 43 millions d'euros.
 Groupe d'entreprises : comporte une société mère et des filiales.
 Entreprise étendue (ou en réseau, ou matricielle, ou virtuelle) : comprend une entreprise
pilote travaillant avec de nombreuses entreprises partenaires Classification par branche et
secteur d’activité (classification INSEE).
 Le secteur : Ensemble des entreprises ayant la même activité principale.
 La branche : Ensemble d’unités de production fournissant un même produit ou service.

Toute entreprise et chacun de ses établissements se voit attribuer par l'INSEE, lors de son inscription
au répertoire SIRENE, un code SIREN. L'Insee attribue aussi un code APE (Activité Principale
Exercée) qui caractérise son activité principale par référence à la nomenclature d'activités française
(NAF). Plus précisément, on distingue le code APEN pour l'entreprise et le code APET pour les
établissements. En France, SIREN (Système d’Identification du Répertoire des Entreprises) est un
code Insee unique qui sert à identifier une entreprise française. Il existe au sein d'un répertoire géré
par l'Insee : SIRENE. Le numéro SIREN est attribué aux entreprises françaises lors de leur
18

immatriculation quelle que soit leur forme juridique. Il est national, invariable (composé de neuf
chiffre), non significatif et dure le temps de la vie de l'entreprise. Il sert de base pour le numéro
d'inscription au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS), pour le numéro d'inscription au
Répertoire des Métiers (RM) et pour le numéro d'opérateur sur le marché intracommunautaire
(TVA).

I.2.5. Composition du passif

Le passif est composé :

 Fond propre : dans les fonds propres ils Ya : les capitaux propres, les autres fonds propres,
et les provisions pour risques et charge
 Dettes financières à moyen et à long terme : emprunts bancaires
 Dettes à court terme il est composé de :
- Dettes financières : concours bancaire courant, effet escompte non échus
- Dettes d’exploitation avances et acomptes clients, crédit fournisseur, autre dette,
produit constante d’avance

I.3. Les théories de la structure du capital et les PME

La théorie de la structure du capital remonte à l’article de Modigliani et Miller (1958), qui


démontrent, sous certaines hypothèses, que les marchés de capitaux sont parfaits, qu’il n’y a pas de
taxes ni de coûts d’agence ou de coûts de transaction, et que la structure financière est neutre par
rapport à la valeur de l’entreprise. La suite de la littérature insiste beaucoup sur l’assouplissement
de ces hypothèses de neutralité de la structure financière afin de rapprocher la théorie de la réalité
des entreprises.

L’état actuel de l’analyse de la structure du capital recouvre une grande variété d’approches, mais
il n’existe pas une théorie universelle concernant le choix entre fonds propres et dettes, voire le
recours au marché financier (Myers, 2001 ; Harris et Raviv, 1991). Les différentes théories de la
structure optimale du capital dépendent des conditions économiques et des particularités financières
de la firme (Daskalakis et Psillaki, 2007).

Nous distinguons deux principales approches de la structure financière. La théorie du compromis


ou trade-off theory (TOT) suppose que la structure optimale est atteinte selon un arbitrage entre les
avantages et les inconvénients des principales sources de financement. La théorie du financement
hiérarchique ou pecking order theory (POT), contrairement à la précédente, récuse la détermination
19

d’un taux d’endettement optimal (ratio cible), mais privilégie l’existence d’une hiérarchie des
sources de financement établie sur l’hypothèse d’asymétrie d’information.

1.3.1. La théorie du compromis

La théorie du compromis procède de la révision du théorème de Modigliani et Miller (1958) au


regard de la fiscalité et des coûts de faillite, puis de l’inclusion de nouvelles hypothèses – coûts
d’agence et valeur du signal – qui viennent enrichir la procédure d’optimisation (l’atteinte d’un ratio
cible) et conduisent à dépasser le cadre statique de l’équilibre pour l’inscrire dans une perspective
dynamique. Nous présentons brièvement ces diverses hypothèses qui concernent essentiellement les
grandes entreprises et les entreprises cotées, et dont nous examinons la pertinence au regard des
particularités des PME.

Modigliani et Miller (1963) prennent en considération la fiscalité, notamment la déductibilité des


intérêts financiers sur le résultat imposable, et montrent que la valeur de la firme endettée est égale
à la valeur de la firme non endettée, augmentée de l’économie d’impôt réalisée grâce à
l’endettement. Ainsi, la déductibilité des intérêts inciterait les entreprises à recourir à l’endettement
plutôt qu’aux fonds propres, dont les rémunérations ne sont pas déductibles. Par conséquent, la
valeur d’une entreprise endettée est supérieure à celle d’une entreprise sans dette à la condition que
les économies d’impôt ne bénéficient qu’à l’entreprise et ne concernent pas les revenus des
particuliers (Miller, 1977).

Concernant les PME, le taux d’imposition réduit dont bénéficient ces entreprises limite, jusqu’à un
certain point, la pratique d’une politique d’endettement conditionnée à la déductibilité des charges
d’intérêt (Ang, 1991)[1]. De plus, la réalisation des économies d’impôt liées à l’endettement est
influencée par la variabilité supérieure des investissements et le caractère plus incertain des
bénéfices réalisés par ce type d’entreprises (Pettit et Singer, 1985).

L’existence des coûts de faillite met en cause la relation de proportionnalité entre la valeur de
l’entreprise et l’avantage fiscal (Stiglitz, 1969). La confrontation des bénéfices fiscaux et des coûts
de faillite doit théoriquement aboutir à la détermination d’un niveau d’endettement optimal qui est
atteint lorsque les bénéfices marginaux liés à la déductibilité des charges financières égalisent les
coûts marginaux de faillite liés à l’augmentation de l’endettement.

De même, l’introduction de coûts d’agence permet de déterminer une structure optimale de capital
(Jensen et Meckling, 1976). Les intérêts des dirigeants de l’entreprise (mandants) ne coïncident pas
parfaitement avec ceux de ses partenaires (mandataires) et engendrent inévitablement des coûts
20

d’agence qui affectent le financement de l’entreprise. Ces coûts d’agence sont de trois types : les
coûts de contrôle ou de surveillance, les coûts de limitation et les coûts d’opportunité. Les conflits
d’intérêts entre les actionnaires et les créanciers résultent du fait qu’en cas de faillite, les créanciers
ont priorité sur les actionnaires. Un endettement optimal est atteint lorsque les coûts d’agence sont
minimaux. Concernant les PME, il n’y a pas ou très peu de coûts d’agence entre les dirigeants et
actionnaires parce que dans ces entreprises, les dirigeants sont probablement les propriétaires.
Cependant, les conflits d’agence entre les propriétaires et les prêteurs sont importants. Adam, Farber
et Michel (1989) de même que Colot et Michel (1996) affirment que le banquier ou le fournisseur
de capital-risque (le principal) contrôlent difficilement les agissements du dirigeant de la petite firme
(l’agent), surtout par manque de transparence des moyens d’information, et que cette situation
entraîne la croissance des coûts d’agence.

Le financement bancaire est la source de financement par emprunt la plus utilisée par les
entrepreneurs, surtout en ce qui concerne le crédit à court terme, et ce, dans la plupart des pays
industrialisés (St-Pierre, 1999). Toutefois, la relation banques-PME est caractérisée par l’existence
d’une méfiance réciproque. Les banques jugent souvent les projets présentés par les PME plus
risqués que ceux des grandes entreprises. Les PME estiment que les banques surévaluent le risque
de leurs projets et leur imposent des primes de risque trop élevées qui renchérissent le coût du crédit
(Dell’Ariccia et Marquez, 2004). Si les conflits d’agence interviennent entre les PME et les banques,
celles-ci ne prêtent que si les conséquences des asymétries d’information sont levées ; sinon,
l’équilibre du marché du crédit engendre un rationnement tel que, parmi les entreprises a priori
identiques, certaines obtiennent un crédit alors que d’autres n’en reçoivent pas même si elles sont
prêtes à payer un prix plus élevé (Stiglitz et Weiss, 1981). Stiglitz et Weiss (1981) avancent la notion
de sélection adverse, suivant laquelle plus les rendements escomptés d’un projet d’investissement
sont élevés, plus celui-ci est risqué. Des forts taux débiteurs peuvent donc favoriser l’adoption de
comportements téméraires de la part des emprunteurs et exercer une influence négative sur les
recettes anticipées des banquiers. La fixation d’un coût du crédit tel que les offres et demandes
s’égalisent ne constitue pas un comportement rationnel de la part des institutions financières
(Levratto, 1992). Cependant, les banques peuvent notamment réduire les conséquences des
asymétries d’information et inciter les entreprises à rembourser leur dette à l’échéance (Bruns et
Fletcher, 2008) en leur proposant des contrats révélateurs qui consistent à établir le degré de risque
de l’emprunteur potentiel au cours du temps ; ces contrats correspondent à des combinaisons
diverses entre le taux d’intérêt et le montant des garanties, visant à construire une relation de long
terme (Psillaki, 1998).
21

La théorie du signal peut également expliquer le poids de l’endettement dans le passif de certaines
entreprises. Cette théorie suppose que les agents internes à l’entreprise, plus informés que les agents
externes que sont principalement les banques dans le cas des PME, ont intérêt à transmettre une
partie de l’information à ces derniers par l’intermédiaire d’un signal afin d’accéder à la dette. Ross
(1977) préconise une solution de signalisation par le niveau de l’endettement de la firme :
l’entreprise qui a un niveau d’endettement plus élevé est présumée être de bonne qualité, et
entreprend des projets d’investissement rentables. Lelet et Pyle (1977) préconisent une solution de
signalisation reposant sur le degré d’implication du dirigeant lui-même dans le financement des
projets d’investissement ; cette implication révèle que le dirigeant est un bon manager et, en
conséquence, les créanciers ont la conviction que le projet envisagé par ce type de dirigeant est
rentable sinon ils n’auraient pas dû engager leurs fonds.

Il convient enfin d’ajouter que le ratio cible d’endettement optimal procède non d’un ajustement
instantané, correspondant à la théorie statique du compromis, mais d’une trajectoire qui caractérise
la théorie dynamique du compromis et conduit celle-ci à incorporer certains aspects de la théorie du
financement hiérarchique (Dufour et Molay, 2010).

1.3.2. La théorie du financement hiérarchique et les PME

La théorie du financement hiérarchique, ou pecking order theory (POT), développée par Myers et
Majluf (1984), est fondée sur l’asymétrie d’information qui existe entre les acteurs internes de
l’entreprise (propriétaires, dirigeants) et ses acteurs externes (bailleurs de fonds). Les dirigeants
adoptent une politique financière qui a pour but de minimiser les coûts associés à l’asymétrie
d’information et ils préfèrent le financement interne au financement externe. Selon cette théorie, le
dirigeant hiérarchise ses préférences selon la séquence suivante : l’autofinancement, la dette non
risquée, la dette risquée, l’augmentation du capital. Le respect de cette hiérarchie a pour avantages
d’éviter la réduction des prix des actions de l’entreprise, de limiter la distribution des dividendes
pour augmenter l’autofinancement, de réduire le coût du capital en limitant le plus possible le
recours aux emprunts. Les entreprises rentables ont donc plus de financement interne disponible.

Ang (1991) souligne que cette théorie peut être facilement appliquée au cas des PME, lesquelles
n’ont pas pour objectif de réaliser une structure financière optimale, mais dont les décisions de
financement visent à ordonner leurs préférences pour les financements internes par rapport aux
financements externes et pour la dette par rapport aux fonds propres. Nombre de PME souhaitent
emprunter quand les besoins de financement de leur investissement dépassent les flux de trésorerie
générés en interne, mais font souvent face dans leur relation de crédit à la sélection adverse et à des
22

coûts d’information. Ces coûts peuvent être nuls pour les fonds internes (autofinancement), mais
sont élevés dans le cas de l’émission de nouvelles actions, faisant que les coûts de la dette se trouvent
dans une position intermédiaire. L’objectif des dirigeants de PME est de maximiser leur propre
richesse tout en conservant leur indépendance vis-à-vis des acteurs externes ; c’est pourquoi les
fonds internes font l’objet en premier lieu de leur choix de financement. Si les fonds internes sont
insuffisants, ils préfèrent recourir à la dette plutôt qu’à l’augmentation du capital, car la dette a
l’avantage de réduire le degré de dépendance de l’entreprise à l’égard des autres apporteurs de
capitaux, ce qui leur permet de garder le contrôle et le pouvoir de décision.

La définition du financement hiérarchique fondé sur la séquence fonds propres dette non risquée
dette risquée ouverture du capital est discutée par Vasiliou, Eriotis et Daskalakis (2009) ; ils
signalent que la priorité à la mobilisation des ressources internes, si elle est avérée, n’implique pas
nécessairement que l’étape suivante corresponde à la dette. Il y aurait lieu de dissocier une étape
initiale de la POT (fonds propres) d’une seconde étape de la POT (dette ou ouverture du capital).

La POT a été argumentée au regard d’hypothèses relatives à l’âge et à la profitabilité des entreprises.
À l’appui de la POT, Berger et Udell (1990) font valoir que les PME recourent moins à
l’endettement au fur et à mesure que leur cycle de vie les conduit de la jeunesse à la maturité. Bulan
et Yan (2010) considèrent de même que la maturité permettrait aux entreprises d’accéder aux
marchés. Vanecker et Manigart (2010) suggèrent une « POT étendue » qui distingue entreprises
profitables (POT 1) et entreprises non profitables (POT 2) et qui peut s’appliquer aux entreprises à
potentiel élevé de croissance. Une version élargie de la POT tiendrait compte de la propriété du
capital en mettant l’accent sur l’appartenance des PME à un groupe, qui permet d’accroître la
capacité à mobiliser des ressources internes. Nous n’avons pas considéré ici le critère
d’indépendance des PME (Kremp et Philippon 2008).

SECTION 2. RESULTATS DES TRAVAUX EMPIRIQUES

Ayant centre et circonscrit le débat de la structure financière par rapport aux diverses controverses
théoriques, nous allons compléter notre analyse en recourant aux études et pratique empirique
d'ailleurs ce qui nous facilitera la mise à jour et nous permettra de cerner la méthodologie adaptée à
la présente étude.

Ainsi les résultats obtenus dans différentes études que nous avons parcourus concernant les
déterminants des variables d'endettement soulignent que les indicateurs de rentabilité semblent faire
l'objet d'un consensus assez large. La rentabilité de l'entreprise influence négativement et
23

significativement le niveau d'endettement en accord avec les prédictions de la théorie du


financement hiérarchique (DUBOIS, 1985 ; MULKAY et SASSANOU, 1995). Toutefois, ce
résultat apparaît en contradiction avec une prédiction majeure de la théorie du signal selon laquelle
un degré élevé de rentabilité est un élément favorable à l'obtention de financements.

Au sujet de la taille des entreprises, mesurée par l'effectif salariés ou par des indicateurs du bilan
(total du bilan, ventes, chiffre d'affaires, valeur ajoutée), les résultats obtenus divergent. Le plus
souvent influence positive (DUBOIS, 1985 ; BEDUE, 1997), la taille apparaît négativement reliée
à l'endettement des très grandes entreprises pour CARPENTIER et SURET (2000). Le résultat
obtenu par BIAIS, HILLION et MALECOT (1995) explique une partie de ces contradictions. Ces
auteurs montrent que la relation entre les prêts bancaires st la taille de l'entreprise évolue selon une
forme de U inversée : les firmes les plus petites et le plus grandes empruntent moins auprès des
banques que les firmes de taille moyenne.

En rapport avec le risque de défaut et la présence d'asymétrie d'information, les variables mesurant
l'importance des garanties au sein du bilan des entreprises (immobilisations corporelles, dépenses
salariales, actifs tangible) sont liées positivement aux ratios d'endettement mesurés (BOURDIEU et
COLIN -SEDILLOT, 1993 ; BIAIS et al...,1995 ; BEDUE, 1997). Des résultats similaires sont
obtenus pour les entreprises connaissant une croissance importante (mesurée par la variation du total
de l'actif, du chiffre d'affaires ou du taux d'investissement) entraînant un effort besoin de
financement (DUBOIS, 1985 ; BOURDIEU et COLIN -SEDILLOT, 1993)

Bien que moins nombreuses, des études empiriques récentes se sont intéressés à la structure
financière des PME. Au Portugal, BARTHOLDY et MATEUS (2005) mettre en évidence l'impact
de la déductibilité fiscale des charges d'intérêt sur la structure financière de PME non cotées.
SOGORB-MIRA (2005) conclut que la théorie du financement hiérarchisé est plus à même
d'expliquer la structure financière de PME espagnoles. HEYMAN et al. (2007) confirment le rôle
des asymétries d'information et des coûts d'agence de la dette sur la structure financière de PME
belges non cotées. Ainsi, les entreprises en forte croissance, les entreprises les plus rentables ou
celles possédant moins d'actif corporels présentent un endettement plus faible. DASKALAKIS et
PSILLAKI (2008) comparent et étudient les déterminants des structures financières de PME
françaises et grecques ils montrent la parenté entre ces structures et leur analyse statistique les
conduit à valider une représentation du type financement hiérarchisé quant au comportement
financier des entreprises étudiées. Plus récemment, DASKALAKIS et PSILLAKI (2009)
24

confirment leurs précédents résultats sur un ensemble de PME françaises, italiennes, grecques et
portugaise.

La littérature empirique consacrée à cette question est donc abondante. Les résultats sont contrastés
et ne permettant pas de dégager une interprétation que l'on pourrait qualifier de dominante. Il faut
ajouter que les conclusions des autres sont dans la majorité des cas caractérisées par une grande
prudence, le fait qu'une des deux interprétations apparaisse privilégiée au terme des investigations
statistiques ne conduit pas nécessairement à un rejet absolu de l'interprétation concurrente.

Toute la partie jusque-là traitée s'inscrivant dans le souci de pouvoir cerner les diverses astuces
théoriques d'autant d'auteurs et courant de pensée existent et apparentées à la structure financière
des entreprises (toutes catégories confondues, grandes ou petites) en vue d'une orientation
méthodologique approprié et qui, par la suite, est rapprocher au contexte de la ville de Goma. Le
deuxième chapitre étant consacré à l'approche méthodologique et environnement des PME de la
ville de Goma.
25

Chapitre deuxième : CADRE METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE

II.1. BREVE PRÉSENTATION DE LA VILLE DE GOMA

2.1.1. Situation géographique et administrative

La ville de GOMA se situe à l'est de la République démocratique du Congo dans la province du


Nord Kivu, à l'ouest de la ville de Gisenyi (Rwanda) et s'étend sur une superficie de 75,45 km2, soit
11% de la superficie de la province, Elle est située au sud de l'équateur entre 141° de latitude sud et
29° 14 longitudes est, Elle est aussi limitée :

Au nord : par le territoire de Nyiragongo ;


Au sud : par le lac Kivu ;
À l'est : par la République du Rwanda ;
À l'ouest : par le territoire de Masisi.

La ville connait un climat subéquatorial tempéré doux grâce aux vents qui soufflent sur le lac Kivu,
sur la ville et des volcans éteints ou en activité de karisimbi, sabinyo, nyiragongo et nyamulagira.
Le total pluviométrique annuel moyen est de 1207 mm reparti en 9 mois alors les températures
oscillent autour de 19,6°c et les saisons climatiques se subdivisent en deux temps saisonniers à
savoir une saison de e pluie qui commence vers la fin du mois d'août et s'étend jusqu'à la première
quinzaine du mois de mai et une plus courte saison sèche. Le sol est un sable noir très fertile ou
carrément des pierres noires issus des éruptions volcaniques. Le relief de la ville de GOMA est peu
accidenté et son altitude varie entre 140 m au bord du lac kivu et 2000m au point d'adjonction avec
la collectivité de BUKUMU.

La ville a un point le plus élevé, le Mont Goma. L'hydrographie de la ville de GOMA comprend
seulement le lac kivu, le lac vert et le lac Noir.31(31Archive Mairie de Goma)

La ville de GOMA exerce son autorité sur deux communes urbaines dénommées commune de
GOMA et commune de karisimbi, la dénomination et la délimitation des communes de la ville de
GOMA sont donnés par l'ordonnance loi N°89-127 du 22 Mai 1989.

Elles sont séparées l'une de l'autre par une artère principale allant de la petite barrière et traversant
la ligne régulière de la ville, en direction vers sake.
26

Chaque commune est subdivisée en quartiers et ces derniers en avenues, en cellules et


« nyumbakumi » (Dix maisons gérées par une personne nommée par le chef de Quartier).

2.1.2 Activités économiques

Sur le plan économique, la ville de GOMA dispose des diverses infrastructures qui participent à son
ouverture à d'autres provinces et villes du pays. Elle est dotée d'un aéroport international qui facilite
ses échanges avec d'autres provinces (Ex. KATANGA, KASAÏ, Ex. PROVINCE ORIENTALE,
SUD KIVU, MANIEMA, KINSHASA) et le reste du monde. Les échanges commerciaux sont aussi
intensifiés par la voie terrestre qui l'a relié à la République du Rwanda et aux centres commerciaux
BENI et BUTEMBO. Elle est aussi reliée à la ville de BUKAVU par la voie lacustre avec un port
au bord du lac KIVU. Les deux voies la relient également aux villages qui fournissent des vivres à
sa population.

Ces échanges intensifient la circulation des biens, des devises et des personnes dans la ville et
débouchent sur le développement du secteur informel. On rencontre ainsi des étalages partout, des
marchés illégaux, des Kiosques et des ateliers de réparation et de couture qui prolifèrent et
colporteurs qui circulent à travers la ville. On note aussi la prolifération des agences de
communication, des agences aériennes de fret et des agences de transfert d'argent, des banques, des
petites maisons de commerce (boutique), des super- marchés, des organisations locales dites de
développement, initiatives locales de développement (ILD), des organisations non
gouvernementales (ONG) et diverses associations. A ces structures s'ajoutent plusieurs entreprises
et stations de carburant. Comme toute autre économie, l'économie de la ville de GOMA est
constituée par trois secteurs : le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire ou de
service.

Sur le plan social, la population de la ville de GOMA est caractérisée par le chômage et la
débrouillardise fait l'occupation de cette dernière car il faut reconnaître qu'il n'y a pas beaucoup
d'industries dans la ville pour créer de l'emploi à la population de la ville de GOMA.

Pour ce faire, le faible revenu de la population de GOMA entraine une grande partie des personnes
actives vers le secteur informel et au niveau des ménages, il entraine les jeunes gens à l'oisiveté par
manque des frais scolaires, ce qui augmente davantage les risques des bandes des inciviques appelés
(Maibobo).

Le revenu moyen mensuel du ménage est de 184,58$, le revenu moyen par personne par jour est de
0,66$ et le revenu par personne par an est de 237,6$. Vu ce revenu moyen par personne par jour on
27

peut dire que la population de GOMA vit en dessous de seuil de pauvreté fixé par la banque
mondiale à 1$ par jour par personne. Et en outre, le nombre moyen de personne par ménage non
travailleur est de 5,5 ; le nombre de travailleurs est de 1,3 ce qui conduit à un indice de la dépendance
de 4,2 (MOVIB et IPS/Nord-Kivu,2006)

2.1.3. Bref aperçu sur le secteur des PME dans la ville de GOMA

Les PME jouent un rôle fondamental dans les économies des pays en développement. En RDC, elles
participent activement à la croissance économique, occupent une place importante dans l'emploi
urbain et génèrent une part importante des revenus des ménages. Suivant les estimations, elles
représentent près de 90% du tissu économique du pays et emploient près de 70% de la population
active.

Bien que l'importance du secteur des PME en RDC soit incontestable, il est très difficile de mesurer
de façon précise son poids et sa taille, faute de données statistiques fiables et actualisées. L'une des
raisons est que la plupart de ces entreprises évoluent dans le secteur informel et ne sont donc pas
enregistrées. Le développement de ce segment est aussi rendu difficile par l'accès limite aux marchés
publics et au financement bancaire, dont les PME ont cruellement besoin.

Leurs principaux besoins en services financiers concernent le financement du fonds de roulement,


les crédits d'équipements et la gestion de leurs comptes courants, sans compter les autres services
financiers pour lesquels elles attendent de meilleurs tarifs et délais.

Traditionnellement les banques ont toujours considéré les PME comme un segment potentiellement
risqué à cause de leur nature ;

- Faible niveau de formalisation ;

- Quasi-absence des états comptables et financiers ;

- Incapacité d'offrir des garanties bancaires notamment hypothécaires ;

- Faibles montants qui engendrent des coûts de transaction ;

- Absence d'outils d'analyse des PME par les banques

Tous ces aspects augmentent significativement l'asymétrie de l'information entre les banques et les
PME et contribuent à limiter l'accès au financement.
28

Comme dans la plupart des pays en développement, les entreprises congolaises en générale et le
micro et petites entreprises en particuliers font face à d'importantes contraintes de financement.

En effet, elles n'ont souvent pas accès au financement externe, plus de 90% d'entrepreneurs ne
bénéficient pas d'un financement externe pour la constitution de leur entreprise, le démarrage de
leurs activités a été rendu possible par la constitution préalable d'une épargne pour un montant
équivalent aux besoins en capitaux propres et en fonds de roulement. S'il est déjà très difficile pour
les entreprises congolaises d'accéder au crédit bancaire pour financer des activités anciennes, il
devient presque impossible de recourir à cette source pour financer l'innovation.

Pour faire face à l'insuffisance des crédits bancaires, d'autres moyens de financement ont été
développés, il s'agit notamment du financement informel à travers les tontines et de la micro finance,
ces deux sources de financement constituent ce qu'il est convenu d'appeler << le système financier
décentralisé >>33 (33 Réseaux entreprenariat de l’AUF, Entreprenariat et innovation, 8ieme journée
scientifique de res de l’AUF)

il y a donc le problème de pénurie des capitaux au niveau micro économique.

A Goma les petites et moyennes entreprises sont des activités principales qui amènent à la ville de
Goma à créer l'emploi et à sa population d'être active en se procurant du bénéfice afin d'assurer une
survie de sa famille. C'est pourquoi les entreprises naissent du jour le jour, généralement ces petites
et moyennes entreprises sont individuelles ou familiales.

Elles fonctionnent dans divers secteurs d'activités tels que les boutiques, les quincailleries, les
pharmacies, les kiosques, les moulins, les garages, les ateliers de couture, les salons de coiffure, les
éditions, les boucheries, les secrétariats publics, les papeteries, les hôtels, les établissements, les
différents dépôts, les agences, etc.

2.1.3.1. Analyse FFOM du secteur des PME en ville de Goma

2.1.3.1.1. Présentation de l'outil

FFOM est un acronyme d'origine américaine qui signifie Strenghts (Forces), Weaknesses
(Faiblesses), Opportunities (Opportunités), Threats (Menaces). Il a été créé dans les années 60 par
Albert Humphrey, un consultant américain en management. C'est un outil utilisé par plusieurs
institutions internationales, dans divers domaines pour diagnostiquer, décrire et étudier une
situation, un environnement, il permet de faire un résumé global et de bien hiérarchiser des éléments
facilitant la prise de bonne décision. C'est une matrice comportant deux lignes et deux colonnes. La
29

colonne de gauche (forces et opportunités) recueille la liste des éléments ayant une incidence
favorable sur l'objet ou l'environnement étudié tandis que celle de droite (faiblesses et menaces)
énumère des facteurs ayant une incidence négative ou défavorable.( A. DAYAN, Manuel de Gestion,
vol1, ellipse, Ed Marketing, SA 1999, p.147)

Quant aux lignes, celle de haut (forces et faiblesses) liste les éléments dits << internes >> c'est à
dire faisant partie de l'objet étudié, donc pouvant être pilotés et régulés. Enfin, la ligne du bas
(opportunités et menaces), présente les éléments << externes >> à l'objet étudié.

2.1.3.1.2. Diagnostic de l'environnement interne des PME (forces et faiblesses)

Les forces des PME de la République démocratique du Congo en général et celles de la ville de
Goma en particulier sont liées au fait qu'elles sont les cibles des décideurs politiques et des
partenaires techniques et financiers dans la mise en œuvre des politiques de développement
économique et social à cause de leur importance numérique, leur flexibilité et leur proximité du
niveau local. A cela s'ajoute, la modestie de leur taille qui permet une gestion plus efficace et plus
économe de leur personnel (souplesse et implication de la main d’œuvre). La capacité d'adaptation
à l'environnement économique et à valoriser les ressources locales sont autant de forces pour ces
types d'entreprises.

Les forces des PME en ville de Goma sont ;

- La simplicité de la gestion ;

- La disponibilité de la main d'œuvre ; Les PME recours le plus souvent à la main d'œuvre locale
qui est toujours abondante, disponible et bon marché ;

- Le dynamisme ; devant divers problèmes ; les dirigeants de PME montrent un certain dynamisme
et multiplient des efforts pour les surmonter et maintenir leurs activités ;

- Faibles investissement ; les PME n'exigent pas des gros moyens pour leurs implantations.

Leurs faiblesses sont surtout liées à leur évolution, dans la plupart des cas, dans l'informel (non
tenue d'une comptabilité), à l'orientation stratégique choisie, à la non connaissance du cadre
réglementaire législatif, à la main d'œuvre non qualifiée, aux faibles capacités techniques financières
et managériales etc.

Les faiblesses des PME en ville de Goma sont ;


30

- L'atrophie de la fonction marketing : la plupart des gestionnaires des PME se préoccupent plus des
questions de production, de crédit, que du marché ;

- Insuffisance de respect des normes de qualité ; le non-respect des normes de qualité place les PME
à des positions peu compétitives par rapport aux produits importés ;

- Ignorance des textes juridiques : cette ignorance expose les PME à des tracasseries diverses et
pertes énormes en terme de temps et de l'argent ;

- Difficultés d'accès au marché extérieur ; etc

2.1.3.1.3 Diagnostic et de l'environnement externe des PME (opportunités et menaces)

Les PME de la ville de Goma bénéficient d'importantes opportunités. La ville regorge d'énormes
potentialités pratiquement sur tous les secteurs (ressources minières, tourisme, agriculture, pêche,
infrastructures etc..). C'est une ville carrefour qui bénéficie d'une position stratégique dans les
affaires et d'un cadre de dialogue entre les secteurs public et privé. Toutefois, il faut signaler que le
développement, la croissance et la compétitivité des PME sont menacés par des éléments externes
tels que les politiques commerciales (accords de partenariat économique, les importations,
exportations), la crise énergétique dont souffre la République Démocratique du Congo depuis
plusieurs années, les chocs externes (pandémie, crise, guerre, changement climatique, le catastrophe
naturel à l'occurrence de la récente

Éruption volcanique), la méfiance des institutions financières à leur égard dans l'octroi du crédit, la
faible diversification de l'offre bancaire. Parmi les opportunités d'affaires en ville de Goma, on peut
citer ; le tourisme développé dans la région et parmi les menaces nous pouvons en citer les chocs
externes ( crise, guerre, aléas climatiques, pandémie) ; concurrence des produits importés ; le taux
d'imposition élevé ; infrastructures modernes ; ( autoroutes, aéroport); préférence des produits
étrangers au détriment des produits locaux ; transferts de technologies ; l'existence des structures
d'appui et faible diversification de l'offre bancaire ; la faiblesse du tissu de production ; la crise
énergétique.
31

2.2. DEMARCHE MÉTHODOLOGIQUE

Dans cette section nous présentons les techniques mises en œuvre afin de recueillir les éléments
nécessaires pour assoir les résultats de nos recherches, de la collecte des données jusqu'au traitement
et vérifications des hypothèses.

2.2.1. Collecte des données par l'enquête.

Les données ont été collectées sur base d’un questionnaire comprenant en tout treize questions adressées
aux gestionnaires et/ou responsables des PME. Certaines des questions étaient fermées ne laissant pas à
l'enquêté une marge de réponse mais permettent un accès direct et aisé à l'information voulue et d'autres
étaient ouvertes laissant ainsi une liberté d'expression à l'enquêté. Le questionnaire était subdivisé en trois
sections. La première se rapportait à l’identification de la PME. Spécifiquement, il s'agissait de dresser une
cartographie de la PME, en déclinant son âge, sa taille (effectif du personnel), et son type (familial ou
sociétaire). Certains auteurs qualifient ces éléments des « déterminants de l'opacité de la firme ». La deuxième
section cherchait à effectuer une description globale de la PME. Spécifiquement, nous avons focalisé
l'attention sur les variables ci-dessous: le niveau de croissance (évolution du chiffre d'affaires), la rentabilité,
le niveau des garanties, la durée de la relation de clientèle avec les institutions financières, le taux d'intérêt,
le solde du crédit interentreprises et le niveau de risque (fluctuation du résultat). Le logiciel EVEWS 3.1 a
été utilisé pour estimer le modèle logistique alors que le tableur Excel et le logiciel SPSS 16.0 ont été
mobilisés pour générer les statistiques descriptives.

2.2.1.1. Population de l'étude et échantillonnage

Notre population d'étude est constituée des PME du secteur de transport dans la ville de Goma.
Ainsi, considérant d'une part que les séries transversales doivent jouir de la loi des grands nombres
c'est à dire au-dessus de trente (Yao, 2005) pour la détermination de la taille de l'échantillon, nous
avons décidé de retenir une taille de 60 PME pour notre étude.

2.2.1.2 Déroulement de l'enquête

L'enquête s'est déroulée en ville de Goma, à la période allant du juillet à Aout 2023. Pour atteindre
la taille de notre échantillon, un lot de 60 protocoles a été donné aux différents responsables de PME
du secteur de transport de la ville de Goma. Pour ceux qui étaient disponible, nous avions utilisé le
protocole de questionnaire comme guide d’entretien afin de discuter ensemble sur notre thème de
recherche
32

2.2.2. Présentation du modèle d'estimation

Le modèle utilisé dans cette étude est largement inspiré de travaux de Mohamed (2009), Brighi et
Torluccio (2008) et Schafer et al. (2004) qui ont mené des études similaires en milieux urbains
respectivement en France, en Italie et Angleterre. Nous adoptons ces modèles et les adaptons
moyennant des ajustements au contexte de PME africaines en général et celles de Goma en
particulier

2.2.2.1. Variable dépendante ; structure financière de PME

Il s’agit d’une variable qualitative décrivant la répartition des sources de financement de PME entre
fonds propres et fonds empruntés. Cette variable prend la valeur 1 si les fonds internes représentent
au moins 50% des ressources totales de la PME et 0 sinon. Cette variable est donc un proxy de la
préférence et/ou non des dirigeants des PME pour les fonds internes et donc l’indépendance et
l’autonomie de la PME

2.2.2.2. Variables indépendantes

Les variables explicatives sont inspirées de la littérature et du contexte. Il s’agit principalement de


l’âge de la PME, sa taille, le type de PME (familiale ou non), le risque, la rentabilité, la croissance,
le crédit interentreprises, les garanties offertes, le coût financier et la durée du prêt et relation avec
la banque.

- La taille (TAIL) ; il n'est pas toujours évident de s'appuyer sur la littérature afin d'émettre une
hypothèse quant au signe attendu de l'influence de la variable taille sur l ‘endettement des PME. En
effet, la taille ne fait pas référence à une théorie bien précise, mais elle relève de la doctrine dans les
études empiriques sur l'endettement (Dubois, 1984). Selon Titman & Wessels (1995), les entreprises
de grande taille ont une faible probabilité de faillite car elles exercent des activités diversifiées ce
qui réduit la volatilité des cash-flow, contrairement aux entreprises de petite taille ( Lehmann &
Neuberger, 2001 ). D'un autre côté, la taille permet d'évaluer la solvabilité et d'apprécier la qualité
de l'information et donc, est un proxy de l'asymétrie d'information et des contraintes financières. En
relève dans la littérature que les problèmes de la production et de divulgation de l'information sont
plus importants pour les PME, par conséquent ont plus de difficultés à s'endetter ( Ang, 1992 ; Beck
& Demirgue - Kunt, 2006 ; Cleary, 2006 ). Dans le même sens, notre étude porte particulièrement
sur les PME, du secteur de transport. Des lors, nous nous attendons à ce que la relation entre la taille
et l'endettement soit négative. Certes, la majorité des études empiriques constatent une relation
positive entre la variable taille de l'entreprise et le niveau d'endettement ( Rajan et Zingles, 1995;
33

Booth et al, 2001; Graham, 2000; Hovakimiam, Opler et Titman, 2001 ; Fama et French, 2002;
Hakmaoui et Yerrou, 2012), d'autres constatent une relation négative ( Carpentier et Suret, 2000),
sans effet ( Fontaine et Njiokou, 1996) ou non significative ( Kremp et al, 1999 b). L'effet de cette
variable reste donc ambigu. La taille est mesurée par plusieurs indicateurs ; l'effectif permanent, la
valeur ajoutée, le total bilan et le chiffre d'affaires. Dans notre article, nous retenons la mesure la
plus fréquente à savoir l'effectif permanent, utilisée notamment par Omri & Bellouma ( 2008),
Bellone et al ( 2010 ), Silva ( 2011) et par Benkraiem & Miloudi ( 2014).

L’âge de la PME (AGE) : est une variable quantitative, elle correspond à l’intervalle de temps
situé entre l'année d’observation (2023) et la date de création de la PME. Il est exprimé en nombres
d’années d’existence de la PME. La relation entre l’âge et la structure financière est quelque peu
ambigüe. En référence aux arguments formulés par la théorie du financement hiérarchique et en
supposant que la capacité d’autofinancement de la PME est une fonction croissante de son âge, il
semble que les entreprises plus âgées recourraient moins à l’endettement et utiliseraient donc leur
marge d’autofinancement en cas de nécessité. Par contre, la théorie du compromis et la théorie de
l’agence présupposent l’existence d’une relation positive entre l’âge de de l’entreprise et le taux
d’endettement. En effet, les entreprises plus âgées auraient une meilleure réputation, fruit de leurs
performances antérieures et disposeraient donc d’un meilleur capital informationnel. Par
conséquent, ces entreprises seraient gérées par des propriétaires- dirigeants expérimentés et
maitrisant globalement les coûts et les opérations ; ce qui pourrait conduire indéniablement à la
réduction des coûts d’agence entre elles et les banques notamment par le biais d’un signal positif
sur la bonne qualité de leurs investissements potentiels.

Le secteur d’activité de la PME (SECTA): il s’agit d’une variable qualitative prenant la valeur 1 si
la PME œuvre principalement dans le secteur de transport et 0 si non. Cette codification est basée
sur la supposition selon laquelle certains secteurs d’activités (transport aérien et lacustre) exigeraient
des montants d’investissements élevés qu’ils ne seraient totalement financer par les ressources
internes des PME. Par conséquent, les PME présentes dans ces secteurs seraient plus disposées à
recourir aux financements extérieurs en vue de réaliser leurs projets d’investissement et profiter
donc d’un effet de levier. Par contre, on peut laisser supposer que l’entrée dans ces secteurs est
conditionnée par la détention d’un capital de départ suffisamment élevé que seules les PME
indépendantes et autonomes disposeraient. Le risque lié à ces activités et surtout le capital exigé par
ces types d’investissement prédisposeraient ces types d’entreprises au rationnement de crédit. Ce
qui expliquerait que leurs dirigeants préfèrent plutôt une structure constituée principalement des
capitaux propres.
34

Le type de propriété de la PME (TYPME): c’est une variable qualitative, elle capte la structure de
la propriété du capital. Cette variable prend la valeur 1 si la PME est de type familial et 0 si non.
La propension à l'usage des fonds internes ou externes diffère selon que celle-ci est du type familial
ou non. Dans une telle perspective, une PME familiale en vertu de la conservation de son autonomie
aura un capital composé presque exclusivement des fonds internes alors que le recours à
l'endettement serait envisagé pour l'autre. Son effet sur la préférence des fonds internes est positif,
en référence à l’attribut recherché.

Le risque de la PME (RSQ) : cette variable est utilisée pour approximer le niveau de fluctuation du
résultat de la PME. C’est une variable qualitative. Elle prend la valeur 1 si le résultat de la PME sur
les trois dernières années est positif et/ou stable et 0 si non. Le risque est considéré par plusieurs
auteurs comme variable pouvant expliquer le niveau d’endettement des PME (Titman et Wessels,
1988 ; Boussâa, 1998 et Ziane, 2004). En effet, une tendance baissière des résultats sur plusieurs
années est supposée réduire la faculté d’endettement, d’encourager un comportement plus
conservateur dans l’esprit des dirigeants et de promouvoir beaucoup plus le recours aux fonds
internes. Par contre, les entreprises ayant un taux de variation du résultat net positif sont moins
risquées, jouissent d’une bonne réputation auprès des institutions financières et peuvent recourir
facilement à l’endettement pour renforcer la rentabilité de leurs fonds propres. Les théories d’agence
et de l’asymétrie d’information préconisent une relation négative entre les risques et le financement
par fonds propres (Harris et Raviv, 1990 ; Ross, 1977) alors que la théorie du financement
hiérarchique établit une relation positive. Compte tenu du contexte de cette étude, nous retenons
une relation une relation positive.

La rentabilité de la PME (RENT): c’est une variable quantitative ; elle est mesurée par le rapport
entre le résultat d'exploitation (excèdent brut d’exploitation) et le capital engagé. La rentabilité de
l’entreprise exprime, en effet, la capacité de celle-ci à dégager des fonds internes. Des controverses
théoriques se manifestent quant à la prédiction des effets de cette variable sur le niveau
d’indépendance de l’entreprise. En effet, comme la rentabilité de l'entreprise reflète la qualité de
son management et donc la compétence des gestionnaires, les entreprises rentables accèderaient
facilement à l'endettement (relation négative) que d’autres, ce qui les dissuaderait de ne pas recourir
exclusivement aux fonds propres. Certes, l’argument contraire peut être aussi avancé. En effet, les
entreprises rentables sont plus aptes à dégager une grande capacité d’autofinancement. Dans
l’hypothèse où le profit n’est pas directement distribué aux actionnaires en termes de dividende (ce
qui est souvent le cas pour les PME), il viendrait s’ajouter aux capitaux propres renforçant ainsi
l’autonomie et l’indépendance de la PME. Ce qui l’empêcherait de recourir aux fonds empruntés,
35

les fonds propres étant suffisants pour financer le cycle d’exploitation et les nouveaux
investissements. Cette hypothèse est conforme à la théorie du financement hiérarchique qui postule
que les entreprises rentables préfèrent les ressources internes à la dette (Myers et Majluf, 1984).
Pareille hypothèse est donc plus soutenable dans un contexte de Goma où les capitaux externes
coutent chers et où les PME sont souvent rationnées dans leur demande de crédit, les PME préférant
se financer par elles-mêmes ( Mugangu, 2006) .

La croissance de la PME (CRO) : c’est une variable qualitative, elle est approximée à partir du
taux moyen d’évolution du Chiffre d’affaires de l’entreprise. Elle prendra la valeur 1 s'il y a eu un
accroissement positif et/ou stable du chiffre d'affaires sur les trois dernières années et 0 si non. La
relation entre la croissance et l’indépendance financière de la firme est ambigüe. Pour certains
auteurs (Chittenden et al, 1996), une croissance élevée et réalisée dans un environnement risqué et
concurrentiel pousserait l’entreprise à un comportement conservateur l’incitant ainsi à utiliser sa
capacité d’autofinancement et de recourir peu ou pas à l’endettement. Cependant, et sur base de la
théorie du financement hiérarchique, il est suffisamment démontré que les entreprises à forte
croissance se caractérisent souvent par un besoin de financement externe élevé, ce qui les inciterait
à user de façon intensive des financements bancaires (Chittenden et al, 1996). Comme la forte
croissance est un signal crédible envoyé aux banquiers, ces derniers seront donc moins enclins à
rationner le crédit pour ces types d’entreprises.

Le crédit interentreprises (CIE) : c’est une variable qualitative. Cette variable résulte de la
différence entre les montants bruts de la dette fournisseurs et ceux du crédit clients. Elle prend la
valeur 1 si ce solde est positif et 0 sinon. Cette variable est une approximation de la capacité de la
négociation de la PME lui permettant de nouer des relations profitables avec les autres partenaires
autres que les banquiers. La relation entre le crédit commercial et l’indépendance de la firme est
positive. En effet, plus la PME peut drainer une masse critique des fonds auprès des autres
entreprises en espèces ou en nature moins elle recouvrira au financement bancaire. Plus ce solde est
important, plus l'entreprise aura une forte propension à utiliser des fonds internes et s’en passer de
l’emprunt.

Les garanties offertes (GARO) : c’est une variable quantitative. Elle est mesurée par la proportion
des biens immobiliers présents dans le total des actifs des PME (Mohamed, 2009). En effet, la
plupart des institutions financières de Goma et d’ailleurs demandent des immeubles pour garantir
le crédit aux demandeurs potentiels de crédit. Ainsi, des PME disposant d’immeubles et autres actifs
susceptibles de servir de garantie demanderaient plus des crédits et privilégieraient peu ou pas le
recours exclusif aux fonds propres (Titman et Wessels, 1988). Une relation négative est attendue.
36

Le coût financier (COFIN) : c’est une variable quantitative. Elle est mesurée par le taux d’intérêt
en pourcentage exigé par les institutions financières. L’influence du taux d’intérêt sur la structure
financière est parfois positive. En effet, si les dirigeants de PME estiment que le coût auquel ils
peuvent accéder à l’argent des institutions financières est élevé comparativement à la rentabilité
interne espérée des projets à financer, ils refuseraient d’emprunter, s’ils sont de bonne foi. Par
contre, si on suppose que ces dirigeants sont très peu sensibles au taux d’intérêt et qu’ils ne sont
motivés que par l’accessibilité immédiate aux fonds, on peut donc envisager une relation négative
entre le taux d’intérêt et la préférence pour les fonds internes.

La durée du prêt et la relation avec la banque (DURBA): c’est une variable quantitative. Elle est
mesurée par l’échéance moyenne que les institutions financières accordent aux PME qui peuvent
contracter les prêts chez elles. En effet, des échéances de crédit qui sont longues et compatibles avec
le cycle d’exploitation de la PME inciteraient ces dernières à contracter le crédit car les conditions
d'accès leur sont favorables (Akonkwa, A, 2009). Par contre des échéances courtes sont trop
contraignantes et poussent les PME à compter sur leurs fonds propres.

Tableau 1 : Synthèse des variables du modèle

Types de variable Effets mesurés Acronyme/intitulé Modalités


Variable Structure STRUFI .
dépendante financier
Age AGE Quantitative : déterminée par le
nombre d'années d'existence de la
PME.
Taille TAIL Quantitative : déterminée par
l'effectif du personnel employé
par la PME
Secteur d'activités SECTA Qualitative : prend la valeur 1 si
la PME est du secteur de la
production ou Hôtelier et
Variables restaurants et 0 pour les autres.
indépendantes Type de PME TYPME Qualitative : prend la valeur 1 si
la PME n'est pas du type familial
et 0 si oui.
Risque RSQ Qualitative : prend la valeur 1 si
la variabilité du résultat sur au
moins 3 ans est positive et 0
sinon.
Rentabilité RENT Quantitative : mesurée par le
rapport entre le résultat de
l'exercice et le capital engagé.
37

Croissance CRO Qualitative : Prend la valeur 1 s'il


ya eu croissance du C.A sur au
moins 3 ans et 0 sinon.
Crédit CIE qualitative: Prend la valeur 1 si
interentreprises encours fournisseurs est
supérieur à l'encours clients et 0
ailleurs. (En termes de délais)
Garanties offertes GARO Quantitative : mesurée par la
proportion des biens immobiliers
dans le total des actifs.
Coût financier COFIN Quantitative : appréhendée par le
taux d'intérêt supporté par la
PME.
Durée du prêt et DURBA Quantitative : mesurée par la
relation avec la durée de la relation de crédit avec
banque les agences de financement.

Source ; Tableau confectionné sur base des éléments de la littérature et le contexte économico-
financier de Goma.

2.2.2.3. Spécification du modèle

Après avoir défini la variable à expliquer et les différentes variables explicatives dans la présente
section, nous procéderons à la spécification de notre modèle économétrique afin de tester nos
hypothèses et interpréter les résultats. Conformément à la nature des variables de notre modèle
théorique, Le modèle utilisé dans cette étude est de la forme : Pi = Prob (yi =1/x) =F (βx), Où
F (βx) désigne une fonction de répartition ; β est un vecteur de paramètres (inconnus) associés au
vecteur x. Ce dernier désigne un vecteur de variables susceptibles d’influencer le niveau de
préférence des fonds propres par la firme. Ainsi notre modelé théorique se traduit comme suit:

Logit [Prob (FONI=1/x)] = βo +β1RENT +β2 CRO +β3 GARO +β4AGE +β5RISQ +β6CIE
+β7TAIL +β8COFI + β9 DURBA+β10TYPME+β11SECTA ± ε

Où [Prob (FONI=1/x)] : Probabilité de préférence et/ou d’usage de fonds internes.

RENT: Rentabilité CRO: Croissance

GARO: Garanties offertes AGE: Age de la PME

RISQ: Risque CIE: Solde du crédit interentreprises

TAIL: Taille de la PME COFI: Coût financier (taux d'intérêt)

DURBA: Durée de la relation de clientèle TYPME: Type de PME


38

SECTA: Secteur d'activité de la PME. ε : Terme d’erreur

2.2.3. Plan d'analyse

Le dépouillement des fiches d'enquêtes a été réalisé à l'aide du logiciel Excel. Le traitement a débuté
par la saisie des réponses aux questions et la mise en place d'une base de données regroupant
l'ensemble des données collectées. Notre plan d'analyse des données a été statistique et nous a
permis de faire état des caractéristiques socio-économiques des répondants de notre échantillon dans
un premier lieu. Il s'agit plus précisément de produire des statistiques descriptives (proportion,
mesures de tendance centrale et mesure de dispersion), ou, en d'autres termes, d'une analyse uni-
variée qui a servi à décrire notre échantillon. Dans un second lieu, nous avons effectué une analyse
multi-variée à l'aide des techniques économétriques.

En résumé, à l'aide des techniques statistiques et économétriques précipitées, nous avons été en
mesure de répondre à notre problématique de recherche. Nous avons donc été capables de
déterminer les caractéristiques qui mettent au clair les déterminants de la structure financière des
PME dans le secteur de transport en ville de Goma.

Nos analyses ont été facilitées à l'aide des logiciels Ms Excel et evews 3.1
39

Chapitre Troisième : PRESENTATION, ANALYSE ET

INTERPRETATION DES RESULTATS

Nous présentons d’abord les caractéristiques des PME enquêtes et ensuite nous donnerons les
résultats relatifs aux facteurs à même d’expliquer la structure financière de la PME du secteur de
transport à Goma.

3.1. Les caractéristiques socio-économiques des dirigeants de PME dans le

secteur de transport à Goma.

Les caractéristiques des PME se rapportent à la propriété du capital, à l’âge des PME, taille, niveau
de garanties, la rentabilité, la durée de la relation de la clientèle, le coût de financement, etc.
principales variables explicatives retenues dans cette étude.

Tableau no 2 : Répartition des PME enquêtées selon la propriété du capital

Effectifs Pourcentage Pourcentage cumulé


Associatif ou coopératif 23 38 38
Familial 37 62 100
Total 60 100
Source : notre enquête

Les informations relatives à la propriété du capital montrent que 38 % des PME enquêtées sont du
type associatif ou coopératif contre 62 % du type privé ou familial

Tableau no 3 : Répartition des PME enquêtées selon le niveau du capital

Effectifs Pourcentage Pourcentage cumulé


Capitaux propres 49 81,6 81,6
Capitaux emprunte 11 18,4 100
Total 60 100
Source : notre enquête
40

Ces résultats montrent que 81,6% des PME enquêtées reconnaissent que les fonds internes
représentent au moins 50% de leur structure financière. Seules 18,4 % des PME ont reconnu que les
fonds empruntés étaient prépondérants dans le financement de leurs activités.

Tableau no4 : Répartition des PME enquêtées selon l’âge

Effectifs Pourcentage Pourcentage cumulé


>2 ans 2 3,33 3,33
3 à 6 ans 7 11,67 15
7 à 10 ans 15 25 40
10 ans et plus 36 60 100
Total 60 100
Source : notre enquête

Il ressort de ce tableau que 3,33% de PME enquêtés ont une ancienneté inferieur a 2 ans, 11,67%
ont une ancienneté compris entre 3 et 6 ans, 25% leur ancienneté est compris entre 7 et 10ns tandis
que 60% des PME fonctionne depuis plus de 10 ans.

Tableau no5 : Répartition des PME enquêtées selon la taille en effectif employés

Effectifs Pourcentage Pourcentage cumulé


>5 personnes 1 1,67 1,67
6 à 10 personnes 20 33,33 35
11 à 20 personnes 30 50 85
21 personnes et plus 9 15 100
Total 60 100
Source : notre enquête

Les informations se rapportant à la taille des PME indiquent que 50% de ces dernières emploient
entre 11 et 20 personnes, 33,3% ont un effectif compris entre 6 et 10 personnes, 1,67% ont un effectif
inferieur à 5 personnes et seul 15% des PME ont un effectif employé supérieur à 20.
41

Tableau no 6 : Repartions des PME enquêtées selon le niveau d’actif immobilise

Actifs immobilisé Effectifs Pourcentage Pourcentage cumule


>50% des actifs nets 40 67 67
<50% 20 33 100
Total 60 100
Source : notre enquête

Les données se rapportant aux garanties disponibles montrent que les actifs facilement mobilisables
pour sécuriser un crédit sont supérieurs à 50 % du total des actifs des PME pour 67%. Ces actifs
mobilisables représentent moins de 50% de l’actif des PME œuvrant dans le secteur de transport en
ville de Goma pour 33% des PME enquêtés.

Tableau no7 : Répartition des PME enquêtées selon leur durée de relation, avec les institutions
financière

Durée de relation Effectifs Pourcentage Pourcentage cumulé


avec banques if
>3 ans 5 8,3 8,3
4 à 10 ans 21 35 43,3
11 ans et plus 34 56,7 100
Total 60 100
Source : notre enquête

Les informations se rapportant à la relation de clientèle PME-Banque/IMF montrent que 56,7% des
PME sous analyse fréquentent les institutions financières depuis plus de 11 ans. 35% des PME
côtoient les banques/IMF depuis plus de 4 à 10ans

Tableau no8 : Répartition des PME visitées selon la demande de crédit au près d’une
institution financière

Effectifs Pourcentage Pourcentage cumulé


Oui 25 46,7 46,7
Non 35 58,3 100
Total 60 100
Source : notre enquête
42

De ce tableau, il ressort que sel 46,7% des PME enquêtés ont fait recourt au crédit d’une institution
financière et 58,7% comptent soit sur les fonds propres et sur les préteurs informels et cercles
familiaux et amicaux pour financer leurs activités

Tableau o9 : Répartition des PME enquêtées selon l’accès au crédit des préteurs individuel

Contracter crédit Effectifs Pourcentage Pourcentage cumulé


Non 24 40 40
Oui 36 60 100
Total 60 100
Source : notre enquête

Constatons que 60 % des PME enquêtées ont reconnu avoir fait usage des crédits commerciaux ou
issus des préteurs individuels et de la finance informelle et 40% des entreprises enquêté n’en fait
pas recours.

Tableau no10 : Repartions des PME enquêtées selon l’évolution du chiffre d’affaire

Effectifs Pourcentage Pourcentage cumulé


Positive 29 48,3 48,3
Négative 31 51,7 100
Total 60 100
Source : notre enquête

Les données issues des enquêtes révèlent que les PME affrontent un environnement difficile
exerçant un impact négatif sur les activités. En effet, 48,3% des PME ont reconnu que leur chiffre
d’affaires a connu une évolution positive ou s’est stabilisé durant les trois dernières années alors
que 51,7% des PME ont été soumises à une évolution négative de leur chiffre d’affaire. L’évolution
négative est due soit aux aléas de la guerre ou soit de gestion, soit aux normes restrictives subies par
les PME de la part du Gouvernement en matière d’exercice des affaires.

Tableau no 11 : Répartition des PME enquêtées selon l’évolution du profit

Evolution profit Effectifs Pourcentage Pourcentage cumule


Positive 39 65 65
Négative 21 35 35
Total 60 100
Source : notre enquête
43

Toutefois, notons que malgré la conjoncture désastreuse dans laquelle les PME exercent leurs
activités, certaines, soit 65 % PME ont constaté une évolution à la hausse sinon stable de leurs
profits au cours de trois derniers exercices passés contre 35% qui l’ont jugé défavorable et donc en
baisse.

Tableau no12 : Répartition des PME visitées selon l’appréciation de la rentabilité de l’activité

Appréciation Effectifs Pourcentage Pourcentage cumule


Oui 40 66,7 66,7
Non 20 33,3 100
Total 60 100
Source : notre enquête

Les informations relatives à la rentabilité des PME indiquent que 66,7% des PME sous analyse sont
rentables; ce qui revient à affirmer que malgré les conditions drastiques dans lesquelles se déploient
à Goma, elles restent tout de même rentables.

Tableau no13 : Répartition des PME enquêtées selon le secteur d’activité.

Effectifs Pourcentage Pourcentage cumule


Lac 5 8,3 8,3
Aérien 4 6,7 15
Routière 51 85 100
Total 60 100
Source : notre enquête

Ce tableau indique que 85% des PME sous analyse œuvre dans le transport terrestre, 8,3% dans le
transport lacustre et 6,7% dans le transport aérien.

3.2. Facteurs influençant le choix de la structure financière dans les PME de Goma

Le modèle de base contenait 11 variables explicatives. Après régression, nous obtenons un modèle
quelque peu simplifié contenant 9 variables, les variables garanties offertes et taille de la PME étant
totalement exclues. 4 variables sur les 9 exhibent les signes attendus (le risque, le coût du
financement bancaire et la durée de la relation avec les institutions financières). La variable solde
du crédit commercial ressort avec un signe négatif alors qu’on attendait d’elle une influence
négative. Pour les autres variables (secteur d’activité, croissance, âge, rentabilité) pour lesquelles il
nous était difficile de préciser le sens de la relation avec la structure financière, l’ambigüité a été
44

levée en faveur d’une influence négative. Le tableau ci-après nous donne de plus amples
informations.

Tableau n°13 : Déterminants de la structure financière des PME du transport à Goma

Variable Coefficient Probabilité

C - 1,213920 0,0086

SECTA -0,158380 0,0717***

TYPME 0,587172 0,3079

CRO -0,059093 0,1004***

RENT 0,095784 0,0000*

RISQUE 0,094651 0,0000*

COFI 0,420164 0,0006*

AGE -0,168719 0,0656***

CIE -0,310885 0,0200**

DURBA -0,448092 0,0005*

LR Statistic (6 df) 80,1319

McFadden R-squared 0,53075

Obs with Dep=0 22

Obs with Dep=1 38

Total obs. 60

Source : Nos traitements sur logiciel EVEWS 3.1

(*) Significatif au seuil de 1%

(**) Significatif au seuil de 5%

(***)Significatif au seuil de 10%

En vu de nous assurer de la qualité du modèle à prédire le niveau de préférence pour les fonds
propres, nous avons recouru à la table de prédiction. Dans ce cas, il s’agissait de mesurer l’aptitude
45

du modèle à reproduire les valeurs effectivement observées de la structure financière sur


l’échantillon qui a servi à l’estimation des coefficients. Le tableau ci-après nous en donne de plus
amples informations.

Tableau n°14 : Table de prédiction du modèle

Observé

D=0 D=1 Total

Prédit D=0 16 5 21

D=1 6 33 39

Total 22 38 60

Correct 17 33 50

% Correct 77,27 86,84 83,33

Source : Nos traitements sur logiciel EVEWS 3.1

Les résultats ici du tableau ci-haut indiquent que le modèle utilisé prédit correctement 50
observations sur les 60 retenues, soit un taux de prédiction correcte de 83,3%, ce qui confirme la
grande capacité du modèle à capter le phénomène et conduit à son acceptabilité. Ces résultats
montrent que la probabilité pour que les fonds internes des PME du secteur de transport de la ville
de Goma représentent au moins 50% de leurs ressources totales est fixée à 83,3% [(Probabilité
(FONI=1) = 0,8333)].

Ainsi, au seuil de 5%, notre modelé se présente comme suit :

Logit (FONI=1/x)] = - 1,213920 +0,095784RENT+0,094651RISQ -0,310885CIE + 0,420164


COFI - 0,448092 DURBA

Huit variables sur les neufs sont statistiquement significatives au seuil de 10%. Il s’agit de :
rentabilité, risque, type de PME et coût du financement bancaire, la croissance de la PME, la durée
de la relation avec les institutions financières, l’âge et le solde de crédit entreprise et le secteur
d’activité. Les quatre premières influencent positivement la préférence pour les fonds propres alors
que les quatre dernières l’affectent négativement

La variable risque « RISQUE » de la PME est significative au seuil de 1% et est positivement


corrélée avec le niveau de préférence des fonds internes. En effet, des PME dont les résultats sont
46

caractérisés par une tendance baissière sur plusieurs exercices sont considérées comme trop risquées
par les préteurs potentiels. L’instabilité et la baisse des résultats financiers sont des signaux négatifs
envoyés par les gestionnaires des PME aux institutions financières, qui d’ailleurs sélectionnent les
emprunteurs potentiels sur base de leur business plan en leur demandant souvent de présenter les
bilans de trois derniers exercices. L’instabilité des résultats est un proxy de l’environnement risqué
dans lequel se déploie la PME mais aussi de la compétence ou non des managers. Cela étant, les
firmes dont les résultats sont instables et en baisse sur plusieurs années sont objet de la méfiance
des banques et des IMF, car ces dernières estiment qu’elles seront à coût sûr incapables de
rembourser les intérêts et le principal. Pour survivre, ces PME sont donc obligées de ne compter
sur leurs fonds propres, ces fonds propres restent les seuls moyens ultimes et indiqués pour assurer
la continuité de l’exploitation d’une telle entreprise. Ce résultat est similaire à celui trouvé par
Mohamed (2009) sur le marché français qui a trouvé une relation positive et non significative entre
risque et la préférence pour les fonds propres. Selon cet auteur, les PME soumises au risque
préfèrent se financer par elles- mêmes.

La variable coût financier « COFI » supporté par la PME est significative au seuil de 1% et
positivement corrélée avec le niveau de préférence des fonds internes. Ces résultats indiquent que
les gestionnaires des PME sous étude s’adressent peu ou pas aux institutions financières pour
demander un crédit car ils estiment que les taux d’intérêts auxquels ces fonds sont disponibles sont
très élevés. En effet, le taux d’intérêt moyen est estimé à 5 % par mois, soit 60 % l’an contre une
rentabilité moyenne estimée à 46 %. Par conséquent, les emprunteurs potentiels de bonne foi auront
difficile à contracter des crédits financiers dont les coûts sont largement supérieurs à la rentabilité
des investissements à financer. Dans l’hypothèse où certains gestionnaires accèdent aux crédits des
banques et des IMF, les échéances moyennes sont aussi courtes et ne répondent pas souvent au cycle
d’exploitation des PME. Les coûts des fonds empruntés et la courte échéance plongent parfois les
gestionnaires qui ont reçu le crédit dans de graves difficultés remboursement et menacent
dangereusement leur survie. Les taux d’intérêt élevés incitent donc les gestionnaires des PME à
opter un comportement conservateur vis-à-vis des fonds empruntés recourant principalement à
l’autofinancement et/ou réseaux familiaux pour financer leur exploitation. Brighi et Torluccio
(2008) ont abouti à un résultat contraire dans le cadre des PME italiennes. Cela semble se justifier
par le fait que les taux d’intérêt dans la plupart des pays développés et les autres conditions d’octroi
de crédit sont quelque souples (échéance longue par exemple). Ce qui pourrait inciter les PME a à
recourir au crédit bancaire et à renforcer en cas de réussite, la rentabilité de leur fonds propres.
47

La variable rentabilité « RENT » de la PME est significative au seuil de 1% et positivement corrélée


avec le niveau de préférence des fonds internes de la firme. Ce résultat est conforme à la théorie du
financement hiérarchique qui stipule que les firmes se financeront d’abord par autofinancement
avant d’ouvrir le capital à d’autres actionnaires et de recourir à l’endettement. Ces résultats décrivent
presque parfaitement le comportement financier des PME du secteur de transport de Goma. En effet,
les PME sont rationnées dans leur demande de leur crédit ( Mugangu, 2006) et quand elles accèdent
aux crédits des banques et des IMF, les coûts financiers sont prohibitifs et sont largement supérieurs
aux rendements espérés par ces dernières (voir supra) . Par conséquent, les gestionnaires des PME
qui réalisent des résultats positifs sur plusieurs années, se constituent une marge de sécurité avec
l’autofinancement en vue d’accroître la taille de leur entreprise et développer donc des nouvelles
activités. Bref, pour ces PME, l’autofinancent est une alternative sérieuse aux capitaux chers et au
rationnement de crédit. Mohamed(2009) dans son étude conduite en France, dégage une relation
négative et non significative entre la rentabilité et la préférence pour les fonds internes. En effet, les
firmes rentables attireront plus l’attention des bailleurs des fonds potentiels, la rentabilité étant un
signal crédible de leur qualité. Certes, un tel argument est quelque peu controversé dans le contexte
des PME de Goma caractérisées souvent par une opacité de l’information. En effet, les PME
divulguent difficilement leurs informations financières par crainte du fisc, d’autres n’élaborent
même pas des états financiers et ne sauraient donc utiliser la rentabilité de leur investissement
comme signal crédit pour des raisons liées soit à la crainte de l’administration fiscale et/ou leur
incapacité à estimer correctement leur rentabilité.

La variable durée de la relation de clientèle de la PME avec la banque/IMF « DURBA » est


significative au seuil de 1% et négativement corrélée avec le niveau de préférence des fonds internes
de la PME. Un tel résultat est compatible avec la théorie de l’asymétrie d’information. En effet,
lorsque la PME et les banquiers s’engagent dans une relation de long terme à travers des crédits qui
se répètent dans le temps, ils s’engagent donc dans une relation profitable aux deux parties. Cela
réduit la section adverse pour le banquier et le rationnement de crédit pour la PME. Ainsi, donc les
PME qui contractent plusieurs crédits avec les banques réussissent à maitriser leur mode de travail
et à trouver un accès facile aux crédits. Cette relation peut produire des conséquences positives pour
la PME se traduisant par une diminution des taux d’intérêts futurs et par un accroissement des
montants prêtables (Armandariz et Morduch, 2010). Un résultat similaire a été obtenu Brighi et
Torluccio (2008) sur le marché italien quand ils concluent que la durée du partenariat de la PME et
la banque principale influence positivement et significativement l’accès au crédit et donc le taux
d’endettement.
48

La variable solde du crédit interentreprises « CIE » est significative au seuil de 5% et est


négativement corrélée avec le niveau de préférence pour les fonds internes. Ce résultat est quelque
peu surprenant dans la mesure où nous estimions à priori que l’accès au crédit interentreprise est
une alternative aux fonds empruntés. Dans cette hypothèse, nous pensions que les PME qui ont
accès aux crédits interentreprises se contenteraient de recourir aux fonds propres qu’elles
compléteraient en cas de besoin par les fonds mobilisés auprès des autres entreprises. Ce résultat
paraît surprenant en ce sens que les CIE présentent plus d’avantages que l’emprunt formel du fait
de son caractère stable, fruit du partenariat durable entreprise-fournisseur et parce qu’ils ne sont pas
souvent assortis de taux d’intérêt. Deux arguments complémentaires peuvent expliquer ce paradoxe.
Le crédit interentreprises peut être utilisé comme signal par les PME qui demandent des crédits
auprès des banques/IMF. En effet, le fait qu’un gestionnaire d’une PME obtienne et rembourse
durant plusieurs cycles le crédit contracté avec les autres PME est un indicateur de sa bonne santé
financière et de sa volonté à rencontrer les termes de tous les contrats signés avec les pairs. Dans
cette perspective, les pairs peuvent donc être aussi utilisés pour drainer l’information nécessaire sur
la qualité de l’emprunteur potentiel quand il entame une relation avec une banque/IMF (Armandariz
et Morduch, 2010). Deuxièmement, les fonds mobilisés dans les cadres des crédits interentreprises
sont souvent de taille réduite et ne seraient combler les besoins financiers d’une PME en forte
croissance. Ainsi, les PME qui contractent ces types de crédits, les utilisent comme un cadre
d’apprentissage et surtout comme signal crédible de la qualité de leur management et de leur
entreprise. Ces résultats ci-haut contrastent avec ceux trouvés par Trabelsi (2006) sur le marché
français établissant une relation significative et négative entre le crédit interentreprises et le taux
d’endettement de la PME.

La variable secteur d’activité « SECTA » est significative au seuil de 10% et est négativement
corrélée avec le niveau de préférence des fonds internes. Le besoin financier des PME est fonction
de leur secteur d’activités. En effet, les PME œuvrant dans les secteurs de transport lacustre et
aérien sont caractérisées par une complexité de leurs opérations. Cette complexité est directement
liée à la valeur des engins qu’elles emploient. Effet, ces types de PME emploient plus des fonds que
d’autres car ses engins coûtent plus chers. Ces types de PME ont aussi besoin de réunir une certaine
taille en vue d’espérer prospérer dans des secteurs souvent soumis à une concurrence ample. Cela
nécessite de disposer donc de gros moyens dès le début que les propriétaires dirigeants ne peuvent
mobiliser par leurs propres ressources ou ceux des amis. Dans cette perspective , ils sont donc
obligés de recourir aux financement des banques ou des IMF pour démarrer une entreprise ou
renforcer leur investissement antérieur . La facilité de ces PME à recourir aux fonds externes est
justifiée aussi par l’importance de ces matériels dans ces types d’entreprises. Ces immobilisations
49

représentent plus de 80% de l’actif total de ces entreprises, ce qui constitue des garanties disponibles
à même d’être mobilisées comme garantie pour les crédits futurs. Bref, les PME du secteur de
transport seraient plus incitées à faire un mixage des fonds, les fonds empruntés l’emportant souvent
sur les fonds propres et cela en vertu de l’importance de l’investissement à réaliser.

La variable âge « AGE » de la PME est significative au seuil de 10% et est négativement corrélée
avec le niveau de préférence des fonds internes « FONI». Ces résultats sont en conformité avec la
théorie du financement par compris et la théorie d’agence. En effet, les entreprises les plus âgées
jouissent d’une meilleure réputation et d’une plus grande expérience. Ces deux caractéristiques sont
susceptibles de conduire à la réduction des coûts d’agence grâce à un signal positif ; ce qui
encourageraient les institutions financières à leur accorder le crédit sans la moindre suspicion. Ainsi,
les entreprises anciennes maitrisent leur secteur d’activité, ont un meilleur accès aux ressources et
se sont constitués des réseaux. Ainsi, elles ont plus d’informations sur l’offre des financements
(banques et IMF) et peuvent accéder facilement au crédit que les jeunes. Ces résultats sont en
contraction avec ceux trouvés par Bachiseze (2009) dans une étude exploratoire consacrée à la
multibancarité des PME dans la ville de Bukavu. Ses résultats établissent une relation significative
et négative entre l’âge de la PME et son taux d’endettement (l’inverse pour les fonds internes). Ses
résultats sont conformes à la théorie du financement hiérarchique stipulant que plus l’entreprise est
âgée, plus sa capacité d’autofinancement augmente et moins elle est dans l’obligation de se financer
par les fonds empruntés.

La variable croissance « CRO » est significative au seuil de 10% et est positivement corrélée avec
le niveau des fonds internes. Ce résultat est le reflet de la rationalité des dirigeants mais aussi de
l’environnement risqué dans lequel les PME se déploient à Goma. En effet, les PME qui sont les
plus performantes et qui aspirent et/ou réalisent une croissance accrue préfèrent compter sur elles –
mêmes pour financer les nouveaux investissements. Cela s’explique par le fait que la croissance de
la PME est compatible avec l’augmentation de sa taille et de sa rentabilité. L’augmentation de la
taille implique une diminution des coûts et conduit à la compétitivité des firmes dans un
environnement caractérisé par une vive concurrence. La diminution de coûts induira une diminution
des prix, ce que par ricochet augmentera la part de marché et le profit de la PME. Les profits non
distribués se soldent en autofinancement et suffisent parfois, pour des PME familiales éprises
d’indépendance ou autonomie, à financer les besoins actuels et futurs exigés par l’exploitation. Bref,
les PME les plus performantes et qui aspirent à une croissance accrue sont les plus autonomes. Un
résultat similaire a été obtenu par Cirishungu (2001) qui a conduit une étude sur la structure
financière des PME à Kinshasa.
50
51

CONCLUSION

Les résultats de cette étude confirment que l’âge, le secteur d’activité, la rentabilité, le risque, le
solde du crédit commercial, la croissance, le coût de financement et la durée de la relation avec les
institutions financières sont susceptibles d’expliquer la structure financière des PME dans le secteur
de transport à Goma.

Il ressort de cette étude que plus la PME est ancienne, plus elle développe son capital informationnel
et plus elle est capable d’accéder aux produits financiers des Banques/IMF. Ce qui la dissuaderait à
ne pas utiliser exclusivement les fonds propres pour financer son exploitation. Les résultats révèlent
que les PME œuvrant dans les secteurs de transport (aerien et lacustre) sont presque forcées à
recourir à l’endettement. Cela s’explique par le fait que l’entrée dans ce secteur exige des gros
investissements en vue d’atteindre la taille optimale que seuls les fonds propres des propriétaires
dirigeants ne sont pas capables de financer dans la totalité .

Les résultats de cette étude montrent que les PME qui réalisent une croissance forte et donc un
chiffre d’affaires croissant dans un universel risqué et très concurrentiel sont obligées de compter
sur elles –mêmes pour financer leur croissance. Ainsi elles réinvestissent les profits de l’exploitation
dans leurs activités et s’en passent du crédit bancaire caractérisé souvent par des conditions difficiles
d’accès (taux d’intérêt élevé). Les PME risquées, c’est-à-dire celles connaissant une évolution
négative de leur résultat au fil du temps adoptent le même comportement. Elles ne font usage que
des fonds internes car elles obtiendraient difficilement le crédit bancaire compte tenu du risque
qu’’elles représentent.

Les résultats de cette étude prouvent que les PME du secteur de transport a Goma se contentent de
leur fonds propres et refusent de s’endetter à cause des taux d’intérêts souvent très élevés s’élevant
au-dessus de la rentabilité moyenne espérant par les dirigeants. Les PME de bonne foi se méfient
du crédit bancaire et optent pour un financement exclusif par fonds propres. Les résultats de cette
étude montrent que le crédit commercial est un indicateur de qualité de la PME. En effet, les PME
qui ont eu à contracter ce type de crédit sont plus disposées à demander de crédit bancaire et de
constituer ainsi une structure financière composée conjointement des fonds empruntés et des fonds
propres. La relation de partenariat PME-Banque est aussi un facteur qui découragerait les PME à
recourir exclusivement aux fonds propres. En effet, plus la PME et la banque s’engagent dans une
relation de long terme moins la firme sera victime du rationnement de crédit. Dans cette perspective,
la PME optera pour une structure financière composée des fonds propres et des fonds empruntés.
52

Cette étude montre que les PME de Goma sont presque obligées de recourir aux fonds propres en
fonction des risques qu’elles courent et du coût des fonds empruntés qu’elle doivent supportés. La
solution à ces problèmes passe par l’assainissement du cadre macroéconomique et de
l’environnement des affaires dans lequel se déploient les PME. Dans cette perspective, il faudra
restaurer la confiance des agents économiques dans le secteur financier mais aussi donner de bonnes
incitations aux banques et IMF. Il faudra donc aider les IMF et les banques à obtenir des fonds de
long terme et moins chers afin qu’elles puissent mieux répondre aux besoins spécifiques des PME.
La multiplication des possibilités de crédit pour les PME fera baisser sans nul doute le taux d’intérêt
et les incitera à ne plus recourir exclusivement aux fonds propres.

Bien que cette étude ait abouti à des résultats probants et robustes sur le plan scientifique, requiert
certaines limites. Les investigations n’ont porté que sur une taille d’échantillon réduite. Ce qui limite
la portée des résultats et leur généralisation à l’ensemble des PME du secteur de transport à Goma.
Nous n’avons pas eu accès aux données comptables et aux états financiers des PME pour des
raisons de confidentialité, les PME de Goma étant caractérisées par une opacité informationnelle
accrue. Par conséquent, certaines variables (risque, la croissance, etc.) ont été captées par des
mesures subjectives réduisant ainsi le niveau de précision recherchée. Des recherches futures
pourraient compléter et seraient focaliser fondamentalement sur les facteurs incitant les PME du
secteur de transport en ville de Goma à solliciter les crédits financiers.
53

BIBLIOGRAPHIE

1. DAYAN, Manuel de Gestion, vol1, ellipse, Ed Marketing, SA 1999, p.147)


2. AKONKWA, A (2009), « Déterminants de la performance des PME à Bukavu», Mémoire,
inédit, UCB
3. ANG, J.S (1991), « Small Business Uniqueness and the Theory of Financial Management»,
Journal of Small Business Finance, vol.1. Issue1.
4. ANG, J.S (1992), « On the Theory of Finance for Privately Held Firms», Journal of Small
Business Finance, vol.1, n°3
5. ARMANDARIZ et MORDUCH ( 2010), Economics of Microfinance , Second edition , The
MIT Press , Cambridge , Massachusetts, London
6. AUDET, J et J, St-PIERRE (2009), « Les déterminants de l’accès au financement bancaire
des PME dans un pays en transition : le cas du Vietnam », Colloque international,
INRPME-AUF-AIREPME.
7. BACHISEZE, K (2009), « Déterminants de la Multibancarité des PME dans la ville de
Bukavu », Mémoire, inédit, UCB.
8. BENSAKO, D et A.V THAKOR (1987), « Collateral and Rationing: Sorting Equilibria in
monopolistic and Competitive Market », International Economic Review, vol.28, Issue 3.
9. BOUSSAA N., (1998): « Théorie de l’agence et financement de la croissance des PME :
Application au cas français », XV èmes Journées Internationales d’Economie Monétaire et
Bancaire 1, 4 et 5 Juin, Toulouse- France.
10. BOUSSETTA, M(2006), « Management des Organisations et PME », Mohammedia, May.
11. BRIGHI, P et G, TORLUCCIO (2008), « Evidence on Founding Decisions by Italian
SMEs : A Self-Selection Model ? », University of Bologna, Department of Management and
CREDIF.
12. CHARREAUX (2000) « Finance d’entreprise », éditions EMS, Paris.
13. CHITTENDEN F. et al. (1996), «Small firm growth, access to capital markets and financial
structure: review of issues and an empirical investigation », Small Business Economics, 8.
14. CIRISHUNGU, C(2001), « La performance des PME et l’utilisation des pratiques de
gestion : cas des PME Congolaises de la ville de Kinshasa», Thèse, Université de Quebec
15. DIETSH, M (2003) ,« La consolidation du système bancaire et le Financement des PME
en France », Document de travail.
16. FOURNER, C(2004), « Techniques de Gestion de la PME : Approche pratique », les
éditions d’Organisation, Paris.
54

17. FOURNIER, C (1991), « Techniques de gestion de la PME : Approche pratique », éd.


d’organisation, Paris.
18. HARRIS M., RAVIV A. (1990) « Capital structure and the informational role of debt »,
Journal of Finance, Vol.XLV, n°2, June.
19. HARRIS M., RAVIV A. (1991) « The theory of capital structure», The Journal of Finance,
Vol. 46 , Issue 1.
20. HONG YANG, Y (2008), « Déterminants de la structure du capital des PME: une étude
empirique des sociétés chinoises de fabrication», Thèse, Université de Pékin, School of
Management.
21. HURLIN C. (2003), « Econométrie des variables qualitatives : Modèles Dichotomiques
Univariés », Université d’Orléans.
22. JENSEN, M.C, &MECKLING (1976) , “Agency Costs of Free Cash Flow, Corporate
finance and Takeovers”, American Economic Review, Vol. 76, n°2.
23. KASINDE, I (2006), « Financement des PME à Bukavu », TFC, inédit, UCB.

24. Kremp et Philippon (2008), la proportion des PME indépendantes diminue rapidement entre 1997 et
2006 : de 4 sur 5 à 1 sur 2 au cours de la période.
25. MAJLUF, S &MYERS, S.C (1984) “Corporate Financing and Investment Decisions when
Firms have informations that investors do not have”, Journal of Financial Economics,
Vol.13.
26. MODIGLIANI, F, & M.H, MILLER (1958) “The cost of capital, corporation Finance and
the theory of Investment”, American Economic Review, Vol. 48, n°3.
27. MODIGLIANI, F, &M, MILLER (1963) “Corporate Income Taxes and the cost of Capital:
a correction”, American Economic Review, vol. 53, n°3.
28. MOHAMED, A (2009), « Les déterminants de la structure financière des PME : une
application économétrique sur un panel d’entreprises françaises », Université Paris 12 -
Paris Est, ERUDITE.
29. MUGANGU, (2006), « Le rationnement de crédit auquel font face les PME de la ville de
Bukavu », Mémoire, inédit, UCB.
30. MUKADI, J (2006), « Les PME Congolaises face à la crise: cas de la GA.AN.A de 2000 à
2004 », Mémoire, inédit, UNIKIN, KIN.
31. MUSEMA, N (1997), « Problématique du financement des PME à Bukavu », TFC, inédit,
UCB.
32. MYERS, S.C (1984) « The capital structure Puzzle », Journal of Finance, vol. 39, n°3.
55

33. PETTIT R.R et R.F SINGER(1985), “Small Business Finance: a research agenda”,
Financial Management, vol.14, n°3.
34. PHUNG, T(2009), « Le rationnement de crédit des PME : cas du Vietnam», Thèse de
doctorat en Sciences de Gestion, Université Montpellier I.
35. RAJAN. R.G, ZINGALES. L (1995), “What Do We Know about Capital Structure ?: Some
Evidence from International Data”, The Journal of Finance, Volume 50, Issue 5, December.
36. RAM Consultancy services sdn Bhd(2005), « SME access to financing : addressing the
supply side of SME fiancing », REPSF Project n°04/003.
56

TABLE DES MATIERES


DEDICACE ........................................................................................................................................ i
REMERCIEMENTS ......................................................................................................................... ii
SIGLES ET ABRÉVIATIONS ........................................................................................................ iii
0. INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................... 1
0.1 CONTEXTE DE L’ETUDE ............................................................................................................. 1
0.2. PROBLEMATIQUE......................................................................................................................... 3
0.3. HYPOTHÈSES ................................................................................................................................. 5
0.4. OBJECTIF DE L'ÉTUDE ................................................................................................................ 5
0.5. CHOIX ET INTERET DU SUJET ................................................................................................. 6
0.6. METHODOLOGIE .......................................................................................................................... 6
0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL ...................................................................................................... 7
Chapitre premier : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LES DETERMINANTS DE LA
STRUCTURE FINANCIERE DES PME ......................................................................................... 8
SECTION 1. REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE ........................................................ 8
I.1. Définition et importance socio-économique de la PME ...................................................... 8
I.2. Théorie relative à la structure financière des entreprises................................................... 12
I.3. Les théories de la structure du capital et les PME ....................................................................... 18
1.3.1. La théorie du compromis ............................................................................................... 19
1.3.2. La théorie du financement hiérarchique et les PME ...................................................... 21
SECTION 2. RESULTATS DES TRAVAUX EMPIRIQUES ........................................................ 22
Chapitre deuxième : CADRE METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE ........................................... 25
II.1. BREVE PRÉSENTATION DE LA VILLE DE GOMA .......................................................... 25
2.1.1. Situation géographique et administrative ....................................................................... 25
2.1.2 Activités économiques .................................................................................................... 26
2.1.3. Bref aperçu sur le secteur des PME dans la ville de GOMA ......................................... 27
2.2. DEMARCHE MÉTHODOLOGIQUE ......................................................................................... 31
2.2.1. Collecte des données par l'enquête. ............................................................................... 31
2.2.2. Présentation du modèle d'estimation .............................................................................. 32
2.2.3. Plan d'analyse ................................................................................................................. 38
Chapitre Troisième : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
......................................................................................................................................................... 39
3.1. Les caractéristiques socio-économiques des dirigeants de PME dans le secteur de transport à
Goma. ....................................................................................................................................................... 39
CONCLUSION ............................................................................................................................... 51
BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................................................... 53

Vous aimerez peut-être aussi