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UNIVERSITE LIBRE DES PAYS DES GRANDS LACS

BP. 368 GOMA

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

INFLUENCE DES MICROCREDITS SUR LA


CROISSANCE DES MICROENTREPRISES DANS LA
VILE DE GOMA, DE 2016 A 2020.

Par MSAADA GANYWAMULUME Justin

Travail de fin de cycle présenté en vue de l’obtention du


diplôme de gradué en Sciences Economiques et de Gestion

Directeur : Dr Augustin MUMBERE Sibayirwandeke, PhD

Encadreur : Edwige MBAMBU Syayighanza,

Chef de travaux

Octobre 2021
i

EPIGRAPHE

« Les pauvres ne sont pas responsables de leur pauvreté. Ils ne sont ni des incapables ni des
fainéants, mais des victimes. C’est la société qui les a fait pauvres. Il faut donner à chacun la
possibilité de devenir entrepreneur »

Muhammad YUNUS
ii

DEDICACE

A mes très chers parents, Elias GANYWAMULUME et Rosette MUNYERE’NKANA.

MSAADA GANYWAMULUME Justin


iii

REMERCIEMENTS

Nos remerciements s’adressent tout d’abord à l’Eternel notre Dieu par sa grâce et sa
miséricorde manifestées à notre égard, sans lui, nous n’y arriverions point.

Nos remerciements s’adressent aux autorités de l’Université Libre des Pays des Grands Lacs
pour la formation de qualité qu’elles nous ont assurées pendant ces trois années.

Nous remercions vivement le Dr Augustin MUMBERE Sibayirwandeke, le Directeur de ce


travail ainsi que la CT Edwige MBAMBU Syayighanza, l’encadreur de cette recherche, pour
leurs contributions majeures, leurs orientations et leurs conseils pour la réussite du présent
travail.

Nos vifs remerciements s’adressent aussi à notre famille GANYWAMULUME pour son
soutien et pour le sacrifice de tout genre qu’elle s’est donné pour le franchissement à ce grand
pas scientifique ainsi que pour l'encouragement et la confiance inébranlable qu'elle n’a cessé
de mettre en nous.

Tout celui qui a d’une manière ou d’une autre contribué à la réalisation du présent travail,
qu’il trouve sur ce papier nos sincères remerciements.

MSAADA GANYWAMULUME Justin


iv

SIGLES ET ABREVIATIONS

AGR : Activité Génératrice des Revenus

AVEC : Association Villageoise d’Epargne et de Crédit

BCC : Banque Centrale du Congo

BIC : Banque Internationale de Crédit

CA : Chiffre d’affaires

CGAP : Consulting Group to Assist the Poorest

COOPEC : Coopérative d’Epargne et de Crédit

COOPILE : Coopérative des Pécheurs Indigènes du Lac Edouard

CT : Chef des travaux

Dr : Docteur

IMF : Institution de Microfinance

MPMEA : Micro, Petites, Moyennes Entreprises et Artisanat

ONG : Organisme Non Gouvernementale

OIT : Organisation Internationale du Travail

OHADA : Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires

PNUD : Programme des Nations Unies pour le développement

RDC : République Démocratique du Congo

SPSS : Statistical Package for Social Sciences

TPE : Très Petite Entreprise

UEMOA : Union Economique Monétaire Ouest Africaine

ULPGL : Université Libre des Pays des Grands Lacs


v

RESUME

Les microentreprises constituent une gamme importante des opérateurs du secteur informel en
RDC et plus précisément dans la ville de Goma. Dans leurs activités ces dernières ont
toujours fait face à des problèmes de financement pour la promotion de leurs activités.

Le présent travail porte sur l’influence des microfinancements sur la croissance des
microentreprises dans la ville de Goma et a pour objectif donc, d’apprécier le rôle des
microcrédits dans la croissance des AGR des microentrepreneurs.

Sur le plan empirique, en mobilisant la méthode de comparaison des groupes indépendants,


les tests d’association et de régression, sur un échantillon de 355 microentreprises de la ville
de Goma, nous avons obtenu les résultats suivants :

Il existe une différence de niveau de croissance (chiffre d’affaires, capital social, nombre
d’employés) entre les microentreprises bénéficiaires de crédit et les non bénéficiaires ; les
bénéficiaires de crédit ayant une propension plus forte à la croissance que les non
bénéficiaires.

Les microentreprises combinant l'épargne propre et l'emprunt peu importe l'origine (que ça
soit des structures formelles ou informelles), ont été vues les mieux en croissance. Ça veut
dire donc que les microentreprises qui ont bénéficié des microcrédits des institutions
formelles (COOPEC et IMF) et d'autres des institutions informelles (Tontines et AVEC), tous
ont affiché les mêmes caractéristiques en ce qui concerne leur croissance. Un test de
régression a confirmé que le montant de l'emprunt explique significativement la croissance
des microentreprises dans la ville de Goma.

En ce qui concerne la création d'emplois par les microentrepreneurs, le test statistique a


montré que le groupe ayant contracté l'emprunt, peu importe auprès de qui, a un nombre
élevé des agents que le groupe n'ayant pas bénéficié des emprunts. Cela met donc en valeur
les structures de finance informelles au même titre que les structures formelles.

Mots clés : Microcrédit, croissance des microentreprises


vi

ABSTRACT

Microenterprises constitute an important range of informal sector operators in the DRC and
more specifically in the city of Goma. In their activities, the latter have always faced funding
problems for the promotion of their activities.

This work focuses on the influence of microfinance on the growth of microenterprises in the
city of Goma and therefore aims to assess the role of microcredit in the growth of AGR of
microentrepreneurs.

Empirically, by using the method of comparison of independent groups, association and


regression tests, on a sample of 355 microenterprises in the city of Goma, we obtained the
following results:

There is a difference in the level of growth (turnover, share capital, number of employees)
between microenterprises receiving credit and non-beneficiaries; credit recipients with a
stronger propensity for growth than non-recipients.

Microenterprises combining own savings and borrowing regardless of the origin (whether
formal or informal), have been seen to grow the best. This therefore means that the
microenterprises that have benefited from microcredits from formal institutions (COOPEC
and MFIs) and others from informal institutions (Tontines and AVEC) all displayed the same
characteristics with regard to their growth. A regression test confirmed that the amount of the
loan significantly explains the growth of microenterprises in the city of Goma.

With regard to job creation by microentrepreneurs, the statistical test showed that the group
that took out the loan, regardless of who, has a higher number of agents than the group that
did not benefit from the loans. This therefore emphasizes informal finance structures in the
same way as formal structures.

Keywords: Microcredit, microenterprise growth


1

INTRODUCTION

1. PROBLÉMATIQUE

L’inaccessibilité financière est d’autant plus un handicap qu’elle touche les microentreprises
qui représentent une importante source par le biais des emplois générés et donc la contribution
à la réduction de la pauvreté.1 Ces entreprises font face à de fortes difficultés structurelles qui
contraignent leur développement dont l’inaccessibilité aux financements.

Pendant longtemps, les systèmes bancaires en Afrique ont dû faire face à des risques élevés et
des coûts de transaction importants lorsqu’il s’agissait de financer les petites entreprises. Ces
contraintes ont largement contribué à restreindre l’accès des petites entreprises aux circuits
financiers formels. Les banques d’Afrique n’avaient en effet nul besoin de développer leurs
activités de crédit aux petites entreprises, car elles dégageaient suffisamment de bénéfices en
prêtant sans risques et à moindre frais aux grandes entreprises ou en investissant dans les titres
de dette publique très rémunérateurs. C'est pourquoi il apparaît de plus en plus clairement que
les banques classiques ne sont pas véritablement intéressées à ce public de petites
exploitations ou entrepreneurs ruraux et urbains et que leurs techniques ne sont pas adaptées
pour servir ce segment de clientèle2.

Ainsi, la microentreprise y comprise s'est vue exclue du système financier classique. Cette
exclusion du système financier classique a contribué à favoriser l’émergence de la
microfinance ; qui est venue élargir les modes de financements des petites entreprises.

Par ailleurs, le secteur autonome ou informel est toujours aussi vivant et adapté (plus de 80 %
de la population y aurait recours) mais ses moyens sont limités et services sont souvent
coûteux ou risqués. C'est d'ici où est née cette nécessité des nouvelles institutions financières,
secteur intermédiaire entre les banques et l’informel. Ce secteur s’adresse à des petits

1
A. TAKUDJOU, Impact des microcrédits sur la croissance organique des très petites entreprises
camerounaises, dans : Revue congolaise de gestion, éd. ICES, 2011, p. 79-105, disponible en ligne sur
https://doi.org/10.3917/rcg.014.0079 [consulté le 01/04/2021]

2
Id., p. 81
2

producteurs, l’immense majorité de la population, et que les sommes prêtées ou épargnées


restent limitées : les crédits sont pour la plupart inférieurs à 10 000 dollars3.

Un secteur qui peut constituer un levier accélérateur pour atteindre l'un des objectifs du
millénaire qui n'est rien d'autre que la réduction de la pauvreté. C'est ainsi que la
microfinance s’avère une des pistes de solution pour atteindre cet objectif, dans la mesure où
elle a pour mission, la collecte de l'épargne, la location de coffre-fort, les actions de
formation, les opérations de crédit-bail et l'octroi de microcrédits à des familles pauvres pour
les aider à conduire des activités productrices ou génératrices de revenu. On désigne
généralement ces familles par le terme de microentrepreneurs et la plupart de ces
microentrepreneurs travaillent dans le secteur informel ou non structuré. Son but ultime serait
donc de fournir les services financiers aux pauvres jadis exclus du système financier
classique4.

Si à l’origine des microcrédits, on trouve des mécanismes plutôt informels à l’image des
tontines, les trois dernières décennies ont vu l’émergence d’institutions plus organisées
comme la Gramen Bank ou Prodem Banco sol qui sont plus adaptées aux besoins de ces
unités tant par rapport aux montants proposés que par la rapidité des procédures d’octroi de
crédit.

L’’importance de l’accès aux services financiers a été reconnue par les chefs d’Etat et de
gouvernement dans le texte (le livre bleu) adopté lors du Sommet mondial de 2005. Le fait
que 2005 ait été désignée l’Année internationale du micro crédit a également contribué à
sensibiliser la communauté internationale concernant le rôle clé des services financiers plus
accessibles dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement5.

Au niveau des différents gouvernements de différents pays du monde en général et en RDC en


particulier, des politiques et des stratégies de microfinance sont mises en œuvre en vue
d’accélérer la réduction de la pauvreté et la croissance à travers l’accès des populations
rurales et urbaines aux services financiers de proximité.

3
https://ec.europa.eu/, soutien de l’UE au microfinancement [consulté le 01/04/2021]

4
A. TAKUDJOU, Op. Cit., p.82
5
B. KAMBALE, introduction à la microfinance, cours (inédit), G3 FSEG, ULPGL, Goma, 2020-2021, p.37
3

L’efficacité du microcrédit dans la lutte contre la pauvreté n’est plus à démontrer ; le


problème désormais posé est celui du financement de la croissance des microentreprises
reconnues sous le nom de pauvres économiquement actifs.

Le concept de microfinance a longtemps été associé à celui de la pauvreté, et a généralement


revêtu un caractère social plutôt qu’économique et financier. Dans ce travail, nous
considérons le caractère économique de la microfinance, c'est pourquoi pour apprécier son
efficacité et son impact sur la réduction de la pauvreté, on ne peut pas ne pas faire un coup
d'œil sur son influence sur l'Activité Génératrice de Revenu (AGR) du microentrepreneur, car
c'est ce dernier qui constitue sa principale source de revenu.

De cela, nous nous posons la question principale suivante :

Quelle est l’influence des microfinancements à la croissance des microentreprises ?

De cette question principale, découlent deux questions spécifiques qui sont:

1) Quelle est l'influence des microcrédits sur le capital social et le C.A de l'AGR du
microentrepreneur en ville de Goma ?
2) Quelle est l'influence des microcrédits sur la création d'emplois par le
microentrepreneur de la ville de Goma ?

2. HYPOTHÈSES

Partant des théories antérieures développées par nombreux auteurs sur la problématique de
l’impact de la microfinance sur la croissance de la microentreprise, dont la conclusion de K.
ABALO selon laquelle le recours aux microcrédits joue un rôle important dans le financement
et la croissance des microentreprises ainsi qu’à la création d’emploi6, dans notre contexte,
nous pensons que :

1) Les microcrédits auraient une influence positive sur le capital social et sur le C.A de
l'AGR du microentrepreneur ;
2) Les microcrédits auraient une influence positive sur la création d'emplois par les
microentrepreneurs de la ville de Goma.

6
K. ABALO, importance de la microfinance dans le financement et la croissance des microentreprises au
Togo, IUT de Gestion/Université de Lomé, septembre 2007, p. 14
4

3. CHOIX ET INTÉRÊT DU SUJET

Des travaux de recherche sur la microfinance se sont focalisés majoritairement sur son impact
aux conditions socio-économiques des ménages, et la plupart d'entre eux ont montré que la
microfinance aurait un impact positif sur l'amélioration des conditions de vie des ménages. A
ce niveau peu d’études s’orientent du coté croissance financière de l’AGR et donc on n'aurait
pas beaucoup de mot à dire quant à son impact sur la microentreprise. C'est ainsi que nous
avons voulu nous y intéresser en confrontant la microfinance à la croissance des
microentreprises pour en fin découvrir sa vraie place dans la lutte contre la pauvreté.

Ce travail contribue :

 Sur le plan personnel : à enrichir les connaissances théoriques et pratiques en


microfinance, ainsi, découvrir le vrai rôle de la microfinance dans la lutte contre la
pauvreté dans la ville de Goma.

 Sur le plan pratique: Ce travail envisage d’un côté un motif lequel pouvant amener
les institutions de microfinance de la ville de Goma de modifier ou d'adapter leurs
stratégies d'intervention, et de l’autre côté jouer un rôle particulier important pour les
microentreprises de la ville de Goma en ce qui concerne le choix des meilleures
stratégies de financement pour l’atteinte de leurs objectifs.

 Sur le plan scientifique : y apporter une contribution spécialement dans le domaine


de microfinance, constituer une banque de données pour d'autres chercheurs qui
voudront bien orienter leurs analyses dans le même domaine.

4. MÉTHODES ET TECHNIQUES DE LA RECHERCHE

4.1. Les méthodes

« Le propre de la méthode, dit A. Kaplan(1964), est d'aider à comprendre au sens le plus


large, non les résultats de la recherche scientifique, mais le processus de la recherche lui-
même »7.

7
M. GRAWITZ., Méthodes des sciences sociales, 9e éd., DALLOZ, 1993, p.14
5

Il s'agit ici d'une démarche de l'esprit pour découvrir et démontrer une vérité quelconque.
Ainsi donc, pour vérifier nos hypothèses notre étude a fait appel aux méthodes suivantes :

 Méthode analytique : cette méthode nous a permis d’analyser les résultats obtenus et
les interpréter.

 Méthode statistique : celle-ci nous a permis de présenter les données sous forme de
tableau et/ou de graphique, construire un modèle avec lequel nous avons vérifié nos
hypothèses,

 Méthode comparative: elle nous a aidé à comparer les différentes variables de notre
recherche afin de nous aider à tirer des conclusions quant à ce.

 Méthode historique : elle a aidé également à apprécier l'évolution des


microentreprises dans le temps.

4.2. Les techniques

« Pour ceux qui luttent pour atteindre l'objectivité scientifique, l'usage sérieux d'instruments
techniques représente une garantie »8.

C'est un moyen, un outil de la recherche. Cependant, nous avons fait appel aux techniques
dont:

 La technique d’enquête par questionnaire : elle nous a permis d’administrer un


questionnaire d’enquête à notre échantillon à l’aide de l’application KoBoCollect.

 La technique documentaire : celle-ci nous a permis de fouiller les archives des


différentes AGR qui constituent notre échantillon en ce qui concerne notre étude.

5. DÉLIMITATION DU SUJET

Vu la grandeur et la complexité de ce thème portant sur l’influence des microcrédits sur la


croissance des microentreprises dans la ville de Goma, nous avons délimité notre travail dans
le temps, dans l'espace ainsi que dans le domaine. Cette étude s’inscrit dans le domaine de la
microfinance et s'étend à la période allant de 2016 à 2020, car cette période est caractérisée

8
M. GRAWITZ, Op. Cit., p.428
6

par le redécollage du secteur des microcrédits dans la ville de Goma, la stabilisation des
services de microfinance et la prolifération les structures de financement informelles. Ce
travail concerne les microentreprises de la ville de Goma.

6. PLAN SOMMAIRE DU TRAVAIL

Outre l'introduction et la conclusion, le présent travail comprend trois chapitres : Le premier


s'articule sur les généralités sur la microfinance et les microentreprises, le deuxième sur la
présentation de la ville de Goma, le secteur de la microfinance et des Micro, Petites et
Moyennes Entreprises et Artisanat (MPMEA), et enfin le troisième qui concerne la
présentation des données de l’étude et la discussion.
7

CHAPITRE 1

GENERALITES THEORIQUES SUR LA MICROFINANCE ET


LES MICROENTREPRISES

Dans ce chapitre, il est question de revoir les théories générales sur notre sujet d'étude en
commençant par la revue théorique sur la microfinance ensuite les théories sur la
microentreprise et en fin un mot sur la croissance des microentreprises.

I.1. REVUE THÉORIQUE SUR LA MICROFINANCE

Dans cette section, nous abordons les théories sur la microfinance en développant les points
suivants :

Définition de la microfinance,
Genèse de la microfinance,
Rôle de la microfinance,
Impact de la microfinance,
Les écoles de pensée en microfinance : le schisme en microfinance,
Les institutions de microfinance,
Le microcrédit,

I.1.1. DEFINITION DE LA MICROFINANCE

La microfinance est la combinaison de deux mots qui signifient petit paiement ou petit-prêt.
Le préfixe micro vient du mot grec « mikros » qui signifie « petit » ou encore « la division ».

Quant au terme finance, il est dérivé du latin « finanre » qui selon l’encyclopédie Hachette
veut dire « fixer une indemnité » ou « une amende », ou encore « ce qui rapporte de l'argent »
ou concerne « le paiement d'une certaine somme d'argent ».

Pour la Banque Mondiale (2000), la microfinance correspond à l'idée selon laquelle les
pauvres comme toutes les autres personnes doivent avoir accès à un large panel de services
8

financiers à faible coût. Elle correspond à l'offre de services de prêts, d'épargne ainsi que
d'autres services de base proposés aux exclus du système formel des banques9.

Nous voyons que la microfinance ne se limite pas à l’approvisionnement de crédits pour les
pauvres, mais offre une gamme de services très variés pour les personnes ou ménages pauvres
ou encore aux entrepreneurs exclus des banques, nous pouvons citer donc le micro-crédit, le
micro-transfert et la micro-assurance.

I.1.2. GENESE DE LA MICROFINANCE10

La microfinance existe en réalité depuis des siècles sous différentes formes. Certains
affirment que la microfinance est en réalité une pratique très ancienne déjà utilisée du temps
des babyloniens.

On estime même que des mécanismes informels de prêt et d'emprunt ont existé en Asie depuis
plusieurs millénaires.

En 1462, un moine italien, Barnabé de Terni, fonde une institution caritative, le Monte di
Pietà, en Italie, pour lutter contre l'usure.

Près de deux siècles plus tard, soit en 1653, un financier italien, Lorenzo Tonti, créa en France
une nouvelle formule d'épargne sous forme d'association d'épargnants. Il donnera son nom à
la tontine.

En 1720, A Dublin, Jonathan Swift est le premier à prêter des petits montants à des artisans
pauvres de la ville. Au cours de la deuxième moitié du 19ème Siècle, en 1864, l'Allemand
Friedrich-Wilhelm Raiffeise fonde en Rhénanie la première société coopérative de crédit
mutuel. Son objectif était d'offrir aux banques des cautions mutuelles afin que les paysans

9
N. MAMADOU, déterminants de la performance des institutions de microcrédits : UEMOA et BRICS
Université Bourgogne, thèse, (inédit), 2019, p. 19, disponible sur https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02484810v2
[consulté le 12/08/2021]

10
J. SAINT-JEAN, La contribution de la microfinance au développement socio-économique dans la commune
de Carrefour: le cas d'ACME pour la période 2000-2009, Université d'État de Haïti, mémoire inédit, 2015, p. 65
disponible sur www.memoire-on-line.com , [consulté le 12 Août 2021]
9

démunis accèdent au crédit. En France, en 1880, le Père Ludovic de Besse fonde le Crédit
Mutuel et Populaire, qui sera à l'origine des Banques Populaires.11

Néanmoins, la création de la Grameen Bank au Bangladesh en 1976 est souvent considérée


comme l’acte fondateur de la microfinance moderne.

En réalité, des systèmes financiers reposant sur la solidarité existaient bien auparavant. Mais
Mohamad Yunus12, fondateur de la Grameen Bank, a popularisé avec un impact médiatique
nouveau le fait qu’il était possible, et rentable, de prêter aux pauvres en s’appuyant sur deux
idées révolutionnaires :

 Les pauvres à qui l’on propose des crédits adaptés les remboursent bien. Les pauvres
auront même tendance à rembourser mieux que les riches car l’accès à de nouveaux
crédits est pour eux vital, et ne pas rembourser serait y renoncer ;

 Une institution financière s’adressant aux pauvres peut être viable en compensant des
coûts de transaction importants (par rapport aux montants prêtés) par un taux de
remboursement proche de 100 %, et des taux d’intérêt plus élevés que les banques.
Au-delà de ces deux principes fondamentaux, le succès de la Gramen Bank s’est
forgé sur une méthodologie d’octroi de crédit qui était une réelle innovation à
l’époque. Cette méthodologie est communément appelée crédit solidaire ou crédit de
groupe13.

L’inspiration du succès de la Grameen Bank, sont apparues de nombreuses institutions de


microfinance (IMF) dans les années 1970 et 1980.

11
Baromètre de la microfinance 2011, p.2

12
Muhammad Yunus est un économiste et un entrepreneur bangladeshi renommé. Surnommé le "banquier des
pauvres", il a fondé la première institution de microcrédit, la Grameen Bank. Ce concept lui a valu le Prix Nobel
de la paix en 2006. Il a eu son doctorat à l'université privée Vanderbilt dans le Tennessee après une maîtrise à
l'université du Colorado. Ce jeune professeur d'économie comprend qu'une grande partie des problèmes
rencontrés par les paysans pauvres sont liées à leurs difficultés d'accès à des capitaux. C'est ainsi que Yunus en
vient à proposer un premier "micro-prêt" (entre 30 et 50 dollars) à quelques dizaines d'habitants du village, en
utilisant son propre argent. C'est un succès immédiat, au Bangladesh tout d'abord, où la « Grameen » (son propre
programme créé en 1977) obtient le statut d'établissement bancaire en 1983, puis dans d'autres pays où le «
modèle » s'exporte à partir de 1989.

13
J. SAINT-JEAN, op. Cit, p. 66
10

Elles ont démarré leurs activités en tant qu'ONG, pour la plupart, et ont été financées par des
subventions provenant de fonds publics et privés. Devenues rentables, elles ont augmenté
rapidement le nombre de leurs clients. Elles ont permis de démontrer que les pauvres étaient
solvables bien qu'ils ne puissent offrir de garanties financières.

Ainsi, la microfinance s'est avéré un business viable, et les pauvres constituent aujourd'hui un
véritable marché.

Environ une décennie plus tard, soit dans les années 1990, des structures spécialisées dans le
financement des IMF apparaissent. Elles proposent des prêts aux IMF qui prêtent ensuite à
leurs clients.

Le premier sommet du microcrédit a été organisé à Washington, en 1997. Et c'est de ce


sommet que la microfinance s'est légitimée comme instrument de lutte contre la pauvreté. Vu
l'importance de la microfinance l'année 2005 a été proclamée année internationale de la
microfinance par le programme des nations unies pour le développement (PNUD).

I.1.3. ROLES DE LA MICROFINANCE14

Depuis les années 1970 avec l’avènement de Grameen Bank de Mohammed Yunus, la
microfinance est devenue un outil important de développement. Dans plusieurs études, des
chercheurs ont démontré que les institutions de microfinance jouent trois rôles, en particulier
dans le développement :

1) aider les pauvres à faire face à leurs besoins de base et de se protéger contre les risques,

2) d’être associé avec les améliorations en économie du bien-être des familles et

3) de supporter la participation économique des femmes et de promouvoir l’égalité des


genres.

Selon Otero (1999) la microfinance et le développement se croisent en trois points essentiels.


Otero pense aussi que si la microfinance combine trois points, elle peut être une bonne
stratégie de développement. Ces trois points sont les suivants :

14
T. MADIOR, impact de la microfinance sur la performance des firmes et le bienêtre des entreprises au
Panama, Université de Sherbrooke, inédit, 2017, p. 21
11

• Atteindre les pauvres : dans les définitions ci-dessus nous voyons que la microfinance
met au premier plan les pauvres et cela incite Otero à formuler que la « microfinance permet
aux travailleurs indépendants pauvres de créer un capital productif, de protéger le capital
qu’ils ont, de faire face aux risques, et d'éviter la destruction de leur capital. Elle tente de
constituer un patrimoine et de créer de la richesse chez les personnes qui en sont dépourvues.

Pour les très pauvres, la microfinance devient un outil de liquidité qui permet de lisser leurs
modes de consommation et de réduire leur niveau de vulnérabilité »

• Construire des institutions : elle déclare sur ce point l’importance de créer des institutions
privées pour offrir aux pauvres des services financiers. Elle insiste aussi sur la durabilité et la
solidité de ces institutions, car dans le cas échéant elle ne sera qu’un moyen temporaire pour
lutter contre la pauvreté.

• Approfondir la portée du système financier : elle défend que les institutions doivent être
réglementées et faire partie du système financier et de ce fait « elles peuvent accéder aux
marchés de capitaux pour financer leurs portefeuilles de prêts qui leur permettent d'augmenter
considérablement le nombre de personnes pauvres qu'ils atteignent. Ils peuvent également
réaliser des économies, en fournissant d’autres services financiers importants pour les
pauvres, et les dépôts d'accès comme une autre source de capital ».

I.1.4. IMPACT DE LA MICROFINANCE15

Le grand succès de la microfinance provient de l’espoir que les autorités ont sur cette
dernière non pas à éradiquer la pauvreté, mais à diminuer considérablement le nombre de
pauvres dans le monde. Le Professeur Mohammed Yunus estime que 5% de la population
pauvre et clients de Grameen Bank sortent de la pauvreté chaque année (Anis Chowdhury,
2009).

Les IMF deviennent des outils incontournables pour le développement rural. Tant les
institutions que les emprunteurs, les pauvres, ont un rôle très important à jouer dans
l’éradication de la pauvreté dans le monde. Les précurseurs de ce mouvement déclarent que
les pauvres peuvent créer un monde sans pauvreté … le crédit, à son tour, peut créer des
emplois.

15
T. MADIOR, op. cit., p. 25
12

I.1.4.1. Microfinance et pauvreté16


Il est très facile de voir ce qu’on ne peut pas faire sans avoir accès au crédit. Par exemple il
serait difficile pour certains entrepreneurs de commencer une activité ou que celle-ci soit
durable sans un soutien financier ou aux agriculteurs d’avoir de la semence ou de l’engrais.
Alors il n’est pas évident pour les pauvres de créer leur propre micro entreprise car exclus du
système bancaire traditionnel.

Les pauvres deviennent à la fois les acteurs et les bénéficiaires de cette politique. L’espoir
qu’elle suscite est énorme au point que Peachey et Roe (2004) estiment que l’accès au crédit
est aussi important que l’accès à l’eau, aux soins de santé ou à l’éducation.

Beaucoup de chercheurs se consacrent sur la question pour voir les réels impacts de cette
dernière.

Dans une étude conduite par Robinson (2001) portant sur les clients de seize institutions de
microfinance à travers le monde, il montre que l’accès aux IMF conduit à une amélioration
de la qualité de vie des clients, de leur confiance en soi, contribue à la diversité des stratégies
des moyens de subsistance et ainsi augmente leur revenu.

Selon un article de Littlefield, Murduch et Hashemi (2003) qui tentent de savoir si la


microfinance est l’outil adéquat pour atteindre les OMD, ils considèrent qu’elle permet aux
pauvres de protéger, diversifier et augmenter leurs sources de revenus, elle est donc un
chemin essentiel pour sortir de la pauvreté et éradiquer la faim. Dans ce papier, ils exposent
un ensemble d’études tenues au Ghana, en Inde, en Indonésie et au Bangladesh pour ressortir
les effets positifs de l’accès au crédit sur le revenu.

En somme, ils concluent en disant que « Les services financiers réduisent ainsi la pauvreté et
ses effets dans de multiples façons concrètes. Et la beauté de la microfinance … est qu’elle
peut atteindre bien au-delà des limites des ressources insuffisantes des donateurs »

I.1.4.2. Impact sur les entreprises17


Il est démontré dans plusieurs études que le fait d’accroitre les IMF contribue à augmenter le
nombre d’emprunteurs et dans le même sens le nombre d’activités.

Tarozzi, Johnson et Desai (2015) utilisent les données d’un essai randomisé contrôlé
collectées à partir des habitants des zones rurales d’Amhara et d’Oromiya en Éthiopie et
16
T. MADIOR, Op. Cit., p. 26
17
Ibid.
13

trouvent que le programme, conduit par Family Health International, a un effet positif et
statistiquement significatif sur le nombre d’emprunteurs. Ils trouvent parmi les emprunteurs
se trouvant dans le groupe traité une addition de 25% par rapport au groupe de contrôle.

Cependant ils ne trouvent pas de changement de comportement des individus en vers les
autres sources d’emprunts.

De même Angelucci, Karlan et Zinman (2013) trouvent que l’amélioration de l’accès au


crédit conduit à la croissance des emprunteurs dans une étude faite au Mexique en
collaboration avec la Compartamos Banco.

Pour ne citer que cela, nous pouvons prétendre que l’accès au crédit a un effet positif soit sur
la création de microentreprises soit sur leur expansion.

Cependant si l’accroissement des IMF mène à un plus grand nombre de microentreprises, les
rendements de ces dernières diminuent et se retrouvent en dessous du coût de l’emprunt
(Siddiqur Osmani, 1989).

La situation devient rapidement précaire pour les emprunteurs surtout si les IMF demandent
un taux d’intérêt élevé (Huq, 2004)

I.1.4.3. Impact sur la consommation et l’épargne18


L'épargne est utilisée par les institutions financières pour la viabilité de ces dernières et
d’autres l’utilisent pour se prémunir d’un éventuel non remboursement de prêt de leurs
clients, ils sont forcés d’avoir un compte d’épargne avant de recevoir un prêt. C’est le cas de
la Mongolie où les groupes d’emprunteurs déposent 20% du montant de leur prêt dans un
compte conjoint avant le décaissement du prêt (Banerjee, Dean Karlan et Jonathan Zinman,
2015).

Attanasio, Augsburg, Haas, Fitzsimons et Harmgart (2015) ne trouvent pas d’effet sur
l’épargne.

Par contre, cet effet sur l’épargne est concentré parmi les entrepreneurs ayant une éducation
élevée et une entreprise et qui ont des épargnes plus élevées au début (Augsburg, Haas,
Fitzsimons et Harmgart, 2015).

18
Id. p. 30
14

Selon Pitt et Khandker (1998), la consommation peut être améliorée par plus d’accès au
crédit.

Banerjee, Duflo, Glennerster et Kinnan (2013) estiment « qu’améliorer l’accès au microcrédit


ne semble pas être associé avec une croissance significative de la consommation après 15 à
18 mois ». Ce résultat est justifié, d’après eux, en partie par le fait que peu d’individus
empruntent dans le groupe traité et que certains dans le groupe de contrôle empruntent à
travers d’autres IMF.

En supposant que dans le long terme l’accès au crédit accroit le niveau de vie des
emprunteurs donc la consommation devrait augmenter. Dans le court terme, l’accès au crédit
peut avoir un effet positif ou négatif sur le niveau de vie.

En définitive les impacts de la microfinance sur les pauvres ou de manière générale sur ces
clients ne vont pas toujours dans le même sens. Les auteurs ont montré que l'influence de la
microfinance sur la consommation et l'épargne n'est vérifiable qu'à long terme et ça dépendra
du niveau d'éducation (pas nécessairement scolaire) de l'entrepreneur.

I.1.5. LES ÉCOLES DE PENSÉE EN MICROFINANCE19 : Le schisme en microfinance

Immole débat ouvert sur la manière dont la microfinance contribue à éradiquer la pauvreté
dans les pays en développement va donner lieu à une opposition contrastée entre deux
courants de pensée que Jonathan Morduch va qualifier de « microfinance schism » Chaque
position diffère sur la manière de fournir les services de microfinance (ONG versus banques
commerciales), sur la technologie à être utilisée (approche de service financier ou
minimaliste versus approche de service intégrée).

I.1.5.1. L'approche du « bien-être » (welfarist approach)


On l'appelle aussi Approche de « crédit dirigé » (Directed Credit Approach). Les partisans
de ce courant de pensée perçoivent la MF comme faisant partie d'un programme intégré de
lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité et d'amélioration du bien-être des populations
pauvres : c'est la performance sociale.

19
M. KAMAHA, L'efficacité du Microcrédit dans les pays industrialisés, cas de la France, Université de
Bordeaux, thèse inédite, 2014, p.47
15

En plus de fournir des services financiers, cette approche favorisait l'octroi de services non
financiers comme la formation et l'assistance technique aux micro- entrepreneurs,
l'alphabétisation etc. C'est cette vision qui prévalait dans les années 80.

Basée sur une logique de dons (les taux d'intérêt étaient même inférieurs à ceux du marché)
et de dépendance des bénéficiaires, cette approche a engendré des taux d'arriérés ainsi que des
coûts de fonctionnement très importants conduisant à la disparition progressive de nombreux
programmes de micro-crédit.

I.1.5.2. L'approche institutionnaliste (institutionalist approach)


Cette approche qu'on qualifie également d’ « approche de marché financier » fait son
apparition en réponse aux critiques émises sur la précédente.

Elle inscrit les programmes de micro-crédit à l'intérieur d'une logique de marché. Conscients
de la capacité limitée des donateurs à répondre à la demande massive de micro-crédits, les
tenants de ce courant basent leurs initiatives sur deux caractéristiques essentielles: une
volonté de massification du crédit ainsi qu'une volonté de pérennisation des institutions : c'est
la performance financière

Dans le but de développer des IMF pérennes et commerciales, ces programmes prônent
l'autosuffisance et la viabilité financière des institutions. Cela se traduit par des taux
d'intérêts parfois très élevés qu'on impose aux clients, justifiés par les coûts élevés de
transaction relatifs à tout micro-crédit.

L'objectif recherché n'est pas focalisé sur l'amélioration du bien-être en général des pauvres,
mais plutôt sur l'amélioration de l'accès aux services financiers de la catégorie des pauvres
spécifique que constituent les exclus du secteur bancaire traditionnel.

I.1.6. LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE20

Jacquier (1999) distingue trois types d’IMF : le modèle mutualiste, le modèle solidaire et le
modèle mixte. En plus de ces trois modèles, subsiste un modèle le « self help group » que la
littérature académique évoque rarement, et qui a été développé en Inde.

20
N. MAMADOU, Op cit., p. 28
16

I.1.6.1. Le modèle mutualiste


Il est basé sur le système des caisses de mutuel ; Il est aussi connu sous la dénomination de
coopérative d'épargne et de crédit ou COOPEC. Il ne distribue de crédit qu'après plusieurs
mois d'épargne.

La mobilisation de l'épargne est donc considérée comme plus importante que l'octroi de
crédit. Ce système mobilise ainsi un volume considérable de dépôts, le plus souvent pour des
raisons de sécurité et de liquidité.

En effet, un volume important de dépôt permet de répondre à une plus grande demande, ce
qui élargit les activités et assure ainsi une indépendance financière vis-à-vis de l'extérieur.

L'objectif recherché est d'assurer à l'ensemble des membres des services financiers de qualité
et à bon marché, tout en permettant à la structure de couvrir ses frais de fonctionnement.

Cependant, une de faiblesses relevée au niveau de ces systèmes est qu'il y a une accumulation
considérable d'épargne et que seule une petite partie est utilisée pour l'octroi de crédit, si bien
que ces institutions se trouvent parfois dans une situation de surliquidité ce qui les pousse à
placer une bonne partie de l'épargne collectée au niveau du système bancaire, transférant ainsi
les ressources des pauvres vers les plus riches (Jacquier, 1999).

I.1.6.2. Le modèle solidaire


Il repose sur un groupe de personnes qui se portent garants (caution solidaire), le crédit est
octroyé aux membres du groupe. Le non remboursement par un membre du groupe bloque
l'accès à un nouveau crédit pour le reste du groupe.

Cette démarche a l'avantage de résoudre le problème de l'asymétrie d'information et permet


d'atteindre des taux de recouvrement qui avoisinent les 100 %. L'expérience de la

Toutefois, ce modèle a des limites car il ne peut pas fonctionner sans un processus de
réunification des intérêts individuels et des intérêts collectifs d'un groupe et ainsi réduire
l'asymétrie de l'information (Guérin, 2002). Dans certaines régions où des problèmes de
culture ou traditions ont toujours existé, ce modèle ne peut pas faire l'unanimité. C'est le cas
des castes avec les intouchables (dalits) en Inde ; de plus son efficacité dépend de la taille du
groupe.

L'épargne ne constitue pas un préalable à l'accès au crédit comme dans le modèle précédent,
ce qui fait qu'il dépend des ressources extérieures pour le financement de projets.
17

Le système finance davantage des microcrédits à court terme que des crédits d’investissement
à long terme. C'est pourquoi il ne peut pas apporter de solution aux secteurs nécessitant des
investissements structurels. En outre, le système solidaire entraine des coûts de transaction
plus importants pour les emprunteurs.

I.1.6.3. Le modèle mixte


Ce modèle synthétise les avantages des deux systèmes précédents afin de lutter efficacement
contre la pauvreté.

Il met l'accent sur quatre points décrits ci-après :

 La collecte de l'épargne permet de constituer des fonds pour faire face à l'activité de
prêts et réduire la dépendance vis-à-vis des autres sources de financement ;

 La caution solidaire règle le problème de l'asymétrie d’information ;

 L'octroi de crédit non conditionné par l'épargne touche le maximum de pauvres ;

 L'appui des services techniques professionnels assure la promotion, le suivi et le


contrôle des caisses.

I.1.6.4. Le modèle Self Help Group


Le concept de self-help group est très ancien en Inde et a été popularisé à travers la
philosophie gandhienne. Il s'agit de groupes de 15 à 20 femmes qui entreprennent des
activités communes et dont les économies serviront de prêt pour les membres participants
(tontine).

Ces femmes se réunissent toutes les semaines pour débattre des divers sujets. Elles sont
aidées en cela, la plupart du temps, par des ONG qui assurent leurs formations et l'animation
du groupe. Les banques et les bailleurs de fonds leur octroient des crédits directement ou par
l'intermédiaire des ONG (Guérin et Palier, 2005).

L'avantage de ce système est qu'il réunit des membres volontaires et leur permet d'améliorer
un système qui fonctionne déjà. Le rôle joué par ces acteurs est une intermédiation sociale
définie comme un processus consistant à investir à la fois dans le développement des
ressources humaines, dans celui du capital institutionnel et ce dans le but d'accroitre
l'autonomie des groupes marginalisés, en les préparant à se confronter à une intermédiation
financière formelle (Edgcomb et Barton, 1998).
18

I.1.7. LE MICROCRÉDIT21

C'est un crédit de petits montants donnés à des pauvres exerçant des AGR dont la garantie est
la caution solidaire.

Cette dernière implique que chaque membre du groupe s’engage à garantir un autre. Cela
veut dire qu’un si un membre ne rembourse pas son crédit tous autres membres doivent
contribuer à part égale pour le remboursement. La caution solidaire fait appel à deux autres
notions : la banque communautaire et le groupe solidaire. La banque communautaire est un
groupe de plus de vingt personnes qui accède au micro crédit et se cautionnent mutuellement.

Le groupe solidaire est constitué par trois à 10 varie 15 personnes qui se cautionnent
mutuellement. Généralement la plupart des programmes de micro finance commencent par les
banques communautaires. Ces dernières constituent un terrain d’entraînement pour les
pauvres

Sous cette compréhension, le microcrédit est surnommé de micro finance. Dans le langage
courant, on parle souvent des activités de microfinance ou de micro crédit, de sommet
mondial de micro crédit ou de microfinance, de l’année internationale de microcrédit et donc
de micro finance. Cette considération fait intervenir le facteur temps durant lequel les
opérations sont possibles de façon à garantir un revenu aux ménages cibles (généralement
douze mois au plus).

On distinguera donc deux catégories de microcrédit professionnel :

Le microcrédit professionnel dit « classique » et le microcrédit professionnel à


caractère de fonds propres. Le microcrédit « classique » est un prêt consenti à titre onéreux
par un établissement de crédit ou une association spécialisée aux entreprises de moins de 5
ans d’âge et employant moins de 10 personnes dont le chiffre d’affaires ou le total de bilan est
inférieur à 2 millions d’euros.

Ce prêt est destiné à la création, la reprise ou le développement d’une entreprise et son


montant est généralement inférieur à 25 000 euros. Ce plafond peut être dépassé si le prêt
bénéficie d’une garantie du FCS. Le microcrédit à caractère de fonds propres lui, ne se
distingue du microcrédit professionnel classique qu’en raison du fait qu’il n’est pas
21
B. KAMBALE, Op. Cit., p.17
19

nécessairement onéreux. Il s’agit en effet de prêts délivrés le plus souvent à titre gratuit,
ayant pour but de pallier l’insuffisance de fonds propres du créateur.

I.2. NOTION SUR LA THÉORIE DE LA MICROENTREPRISE

Au cours des dernières décennies, les microentreprises ont été au centre des préoccupations
de tous les milieux, tant académiques que socio-économiques. On faisait l’éloge de leur
dynamisme, de leur flexibilité et de leur compétitivité. Il a été constaté que comparativement
aux grandes entreprises, leurs contributions sont plus marquées dans le développement de
l’économie en général, mais surtout en matière de création d’emplois et de renouvellement du
tissu industrie.

Cette section traite les points suivant :

Définition de la microentreorise selon des dimensions quantitatives,


Typologie des microentreprises,
Notion de croissance des microentreprises.

I.2.1. DÉFINITION DE LA MICROENTREPRISE SELON DES DIMENSIONS


QUANTITATIVES

L'approche quantitative ne retient que des éléments les plus apparents de l’entreprise. Les
indicateurs les plus couramment utilisés dans la définition de la microentreprise sont ceux qui
touchent aux différentes composantes de l’activité de l’entreprise, mesurables et quantifiables
dans leur ensemble. On citera à cet égard l’effectif global d’employés, le chiffre d’affaires, le
montant des investissements, la valeur ajoutée, le montant du capital social et la part de
marché occupée par l’entreprise en question, ou une combinaison de deux ou plusieurs
paramètres. Les dimensions quantitatives les plus connues et les plus souvent utilisées sont le
nombre d’employés, la valeur d’actifs ou de chiffre d’affaires.
20

I.2.1.1. Définition selon le critère de l’effectif employé22


La prise en considération de ce critère permet la distinction de trois catégories d’entreprises. Il
s’agit :

- Des Micro entreprises appelées encore de très petites entreprises (TPE), qui sont toutes les
unités employant moins de dix salariés.

- Des entreprises dont le nombre de travailleurs varient entre dix et quarante-neuf employés
et qui sont identifiées comme « petites entreprises ».

- celles employant de cinquante à cinq cent employés. Ces entreprises sont considérées
comme des « entreprises moyennes »

I.2.1.2. Définition selon de critère du capital23


En fonction de leur capital, on repartira les Micro entreprises en trois catégories :

1) Les entreprises dont le capital social est inférieur à 100 euro : ce sont des petits métiers "de
survie", en particulier dans le domaine de commerce ambulant. Leur potentiel d'accumulation
et de croissance est quasiment nul.

2) Les entreprises dont le capital social est compris entre 100 et 700 euro : Ces entreprises
"émergentes" ont parfois un local et un savoir-faire, comme par exemple les forgerons
traditionnels, les couturiers. Les technologies utilisées sont simples,

3) Les entreprises dont le capital social est compris entre 700 et 7000 euro : ici l'activité est
permanente et l'entreprise fonctionne avec un local fixe et des technologies élaborées qui
nécessitent un investissement relativement important.

I.2.1.3. Définition selon le critère du CA24


Selon ce critère, on distingue trois sortes d'entreprises (droit OHADA)

22
K. MABROUK, Les dynamisations des microentreprises dans les PMA : une relecture de l’économie
informelle manufacturière au Mali, p. 307, disponible en ligne sur https://tel.archives-ouvertes.fr/ [consulté le
20/08/2021]

23
J. CAMILLERI, La microentreprise rurale en Afrique, de la survie à la croissance, éd. L’Hamattan, Paris,
2007, p. 25

24
H. LILAMA., Technique fiscale, cours (inédit), G3, FSEG, ULPGL, Goma, 2020-2021, p. 13-14
21

1) La microentreprise est celle qui réalise un CA annuel ne dépassant pas 10 000 000 FC

2) La petite entreprise est celle qui réalise un CA annuel supérieur à 10 000 000 FC et
inférieur à 80 000 000 FC.

3) La moyenne entreprise est celle qui a un CA supérieur à 80 000 000 FC et inférieur à 3 500
000 000 FC

4) La grande entreprise a un CA supérieur à 3 500 000 000 FC.

I.2.2. TYPOLOGIE DES MICRO-ENTREPRISES25

I.2.2.1. Les microentreprises d’artisanat traditionnel


Ce sont des activités productives très organisées autour d'un groupe ethnique qui en a
souvent le monopole.

Elles requièrent une connaissance approfondie du métier souvent acquise après un long
apprentissage auprès de maîtres-artisans. L’accès n’est pas facile car la corporation souhaite
très souvent conserver son contrôle sur toute la chaîne depuis de l'achat des matières
premières à la commercialisation.

I.2.2.2. Les microentreprises de subsistance


Correspondent aux multiples petits métiers exercés davantage pour survivre que pour vivre,
avec un capital quasi-inexistant: un local squatté, des outils et du matériel de récupération,
parfois une production sans équipements autres que les seuls bras des ouvriers. L’activité a
lieu dans la rue, elle est souvent une activité commerciale de vente à l'unité de produits
alimentaires. Il y a pour ces emplois un accès libre et les revenus obtenus sont très modestes.
I.2.2.3. Les microentreprises concurrentielles

Correspondent aux activités dynamiques susceptibles de se transformer en PME. Elles


répondent aux besoins nouveaux créés par la société moderne.

Elles entretiennent des relations en amont et en aval avec les grandes entreprises publiques et
privées: achat de matières premières, vente de biens à des salariés du secteur structuré,
paiement de certains impôts et taxes, réalisation de certaines formalités, embauche de salariés
plus ou moins déclarés.

25
K. MABROUK, Op. Cit., p. 315
22

I.3. NOTION DE CROISSANCE DES MICROENTREPRISES26

La croissance est un terme économique qui désigne la croissance interne à l’entreprise


(acquisition de compétence et augmentation du chiffre d’affaires), qu’elle a acquise par ses
propres moyens.

La croissance organique s’oppose à la croissance par acquisition ou croissance externe


(alliances, accords de coopération, fusion, fusion-absorption, etc.). Elle résulte de l’adjonction
de moyens de production, de recherche, de distribution, créés grâce aux ressources humaines,
financières et techniques de l’entreprise.

La croissance interne ou organique, se dit d’une entreprise qui grossit grâce au développement
de la société : nouveaux produits ou activités, nouveaux marchés, etc. Elle est conséquente
généralement à une forte demande des produits de l’entreprise, à une volonté de protéger
l’identité de l’entreprise n évitant le rachat d’autres entreprises, volonté du dirigeant de
conserver le pouvoir, etc.

I.3.1. Croissance d’une Microentreprise: difficultés et enjeux27


L’exercice de conceptualisation de la croissance ne pose généralement pas de problème dans
les grandes entreprises, car on dispose là de données suffisamment étayées et disponibles pour
calculer le taux de rentabilité, la valeur ajoutée, l’excédent d’exploitation ou le résultat de
l’entreprise ; bref des indicateurs permettant d’apprécier l’évolution de la structure financière
de l’entreprise (méthode des ratios). Cette conceptualisation devient difficile lorsqu’il s’agit
de très petites entreprises (microentreprises) du fait même des caractéristiques de celle-ci
(informalité généralisée, absence de comptabilité, gestion d'approximation, etc.)

Néanmoins, on se basera à un certain nombre de variables dans le but d'appréhender la


croissance des microentreprises bien que la valeur de ces indicateurs ne soit bien précise étant
donné la mauvaise gestion de l'information (pas de comptabilité) dans les microentreprises.
Ce sont les indicateurs de la croissance (chiffre d'affaires, capital social, nombre
d'employés, valeur d'actifs, la production, ...) le choix d'un indicateur (une variable) ou
d'un autre dépendra du type d'analyse qu'on mène.

26
A. TAKUDJOU, Op. Cit., p. 100
27
Ibid.
23

Conclusion
Ce premier chapitre vient de faire une présentation générale de la microfinance. On y a
développé le cadre conceptuel de l'étude et les fondements théoriques de la microfinance.

On a aussi fait une présentation brève de la théorie de la microentreprise ainsi qu'un mot sur la
notion de croissance des microentreprises. Ainsi, dans le chapitre deux, il est question de
présenter le cadre de notre étude.
24

CHAPITRE 2

PRESENTATION DE LA VILLE DE GOMA, LE SECTEUR DE


LA MICROFINANCE ET DES MPMEA

Dans ce chapitre nous allons nous appesantir sur trois sections à savoir :

la présentation de la ville de GOMA,


le secteur de microfinance en RDC et dans la ville de Goma, en fin
le secteur des MPMEA dans la ville de Goma.

II.1. PRÉSENTATION BREVE DE LA VILLE DE GOMA28

La ville de Goma est située dans la Province du Nord Kivu à l’Est de la RDC. Elle est située
au Sud de l’Equateur entre 19 degré 41’36’’ de l’altitude Sud et 29°13’41’’ de longitude Est à
une altitude de 1500m dont le point de référence est situé au Rond-Point SIGNERS avec une
superficie de 75,72km2.

Elle est composée de deux communes dont la commune de Goma avec 33,45km2 qui compte
7 quartiers et la commune de Karisimbi avec 42, 27km2 compte 11 quartiers.

Cette ville est couverte de roches, au relief onduleux, au pied des volcans NYIRAGONGO et
NYAMULAGIRA. Ils se trouvent au Nord de Goma, mais parmi les deux volcans, seul
NYIRAGONGO menace la ville de Goma par ses éruptions. Il se situe environ à 15km de la
ville de Goma, composée d’un cratère de 1.200 de diamètre et d’un lac de laves quasi
permanent s’y trouve depuis 1928 et récemment entré en éruption le 22 mai 2021.

La ville de Goma est limitée :

 Au Nord par le territoire de Nyiragongo,

 Au Sud par la province du Sud Kivu séparé par le lac Kivu,

 A l’Est par, la République Rwandaise,

28
https://www.congo-autrement.com/page/les-villes-de-la-rd-congo/presentation-de-la-ville-de-goma-province-
nord-kuvu-html [consulté le 15/09/2021]
25

 A l’Ouest par le territoire de Masisi.

La ville de Goma connait un climat adouci par l’altitude et la brise de vent qui souffle
régulièrement du lac Kivu vers la ville et vice versa.

La température moyenne tourne autour de 19,6°C, le total pluviométrique annuel est de


12,7mm.

Les données thermiques et pluviométriques montrent que la ville de Goma jouit d’un climat
tropical d’altitude à saison sèche alterné de la manière suivante :

 Du 1er janvier au 15 février : petite saison sèche

 Du 15 février au 15 mai : petite saison de pluie

 Du 15 mai au 15 septembre : Grande saison sèche

 Du 15 septembre au 15 décembre : Grande saison de pluie

Ces différentes saisons connaissent souvent des perturbations.

La situation géographique, le climat, les laves et le parc national de Virunga confèrent à


Goma le caractère touristique et sa population ne fait que croître.

La ville de Goma est cosmopolite, elle est un carrefour où viennent habiter plusieurs tribus, à
savoir : Nande, Hutu, Tutsi, Havu, Shi, Nyanga, Hunde, Rega, Kusu, Tembo, … mais il faut
signaler qu’il y a d’autres communautés à l’intérieur de la ville.

II.2. SECTEUR DE MICROFINANCE EN RDC ET DANS LA VILLE DE


GOMA

L’émergence du secteur de la microfinance a une histoire très ancienne dans tous les coins du
monde. Ici, il est question donc de contextualiser et ne se baser que de son évolution dans
notre milieu d’étude.
26

II.2.1. Évolution de la microfinance en RDC et dans la ville de Goma29


L’histoire de la microfinance en RD Congo peut s’articuler sur cinq périodes suivantes : La
période coloniale, la période post coloniale allant de 1960 à 1979, la période de la grave
crise économique de 1980 à 1990, la période caractérisée par des conflits armés de 91 à 2000
et la période post conflits armés de 2001 à nos jours.

II.2.1.1. Pendant la colonisation

Pendant la colonisation, toutes les banques commerciales étaient exclusivement réservées


aux clients étrangers sélectionnés parmi les hauts fonctionnaires de l’administration publique,
les colons commerçants, entrepreneurs et planteurs. Rares étaient les congolais, Le petit
commerce formel était tenu dans la plupart des villes par des expatriés portugais, grecs et
indo pakistanais qui avaient les privilèges d’accéder, sous certaines conditions, aux services
financiers offerts par les banques classiques.

Les rares coopératives initiées par les pouvoirs publics de l’époque pour les indigènes étaient
orientées vers les activités de consommations notamment dans le domaine agricole et de la
pêche. C’est par exemple de la COOPILE (Coopérative des pécheurs indigènes du lac
Edouard au Nord Kivu).

II.2.1.2. De 1960 à 1990

A cette époque apparurent les premiers types des coopératives initiées par les congolais
notamment dans les provinces du Katanga, Kasaï, Kivu et dans la ville de Kinshasa, pour
répondre aux besoins de financement du secteur informel qui prenait de l’ampleur.

La crise chronique entre les décennies 80 et 90 avec un taux d’inflation de plus de quatre
chiffres eut comme conséquences sur le plan financier national la banqueroute du système
financier national caractérisée par la cessation de paiement au niveau de la Banque Zaïre, des
banques commerciales et la faillite des coopératives d’épargne et de crédit sur l’ensemble du
territoire national.

I.1.5.4. De 1990 à 2000

29
B. KAMBALE, op. Cit., p.39
27

La décennie suivante a été marquée par des conflits inter ethniques sanglants, l’entrée des
réfugiés rwandais, et par deux guerres les plus meurtrières ayant causé la mort de plus de
trois millions de personnes et les déplacements massifs des populations.

Au cours de cette période toutes les banques commerciales et les coopératives qui résistaient
encore furent complètement paralysées, excepté la Banque Internationale de Crédit (BIC).

La détérioration de la situation humanitaire à l’Est de la RD Congo a eu pour conséquence


l’arrivée des ONG internationales et les organismes spécialisés dans les aides d’urgence.

La persistance de l’insécurité empêchant les populations déplacées de retourner dans leurs


milieux d’origine. Les ONG furent obligées d’incorporer dans leurs interventions les miro
crédits en vue de renforcer les activités génératrices des revenus des ménages bénéficiaires et
les rendre plus ou moins indépendants des aides humanitaires.

D’où l’apparition en RDC et à Goma spécifiquement les ONG à volet crédit. Ces microcrédits
et d’autres types d’intervention créèrent au sein de l’économie des flux monétaires non
contrôlés par le système financier classique en difficulté.

Suite à la prédominance des activités informelles, d’insécurité et de l’absence de l’Etat dans


cet environnement hostile, la population fut contrainte de se prendre en charge. Ce fut une
grande opportunité à saisir par les vieilles coopératives pour redynamiser leurs activités.

Tel est le cas des COOPEC IMARA, COOFICO, COODEFI, TUMAINI au Nord Kivu, des
COOPEC NYAWERA et KALUNDU, au Sud Kivu et des COOPEC CAMEC et CEAC au
Bas Congo et à Kinshasa.

I.1.5.5. De 2000 à nos jours

Le passage de la phase d’urgence à celle de réhabilitation des populations dans un contexte


des post conflits armés en RDC inaugura le lancement des programmes de microcrédits
élaborés et réalisés d’une façon professionnelle par les organismes internationaux spécialisés.
C’est ainsi qu’en 2003, Les ONG Hope international et FINCA démarrèrent leurs activités de
microcrédit en faveur des populations à faibles revenus dans la ville de Kinshasa et les
étendirent plus tard dans la ville de Goma et les autres provinces.
28

En 2004, Word relief Congo lance son programme de micro finance « Hekima en faveur des
pauvres économiquement actifs de la ville de Goma au Nord Kivu et qui s’étendra plus tard
au sud Kivu.

Ces organisations internationales spécialisées dans le crédit direct ne collectent pas l’épargne
du public et sont concentrés dans les grandes villes.

Les besoins non satisfaits par ces ONG ont donc donné lieu à des multiples initiatives locales
dans la création de plusieurs types de structures d’épargne et des crédits.

En 2001, MECREGO est créée à Goma par un groupe de compatriotes.

En 2004, l’IMF BARAKA PRECE qui démarre comme une ONG locale avec volet épargne et
crédit et qui se transforma plus tard en société par action à responsabilité limitée.

Deux autres sociétés par action s’ajoutent en 2005, SOMIFI REJEDE et CERP GALA
LETU. Ces IMF nouvellement créées donnèrent une véritable impulsion au secteur de micro
financement à l’Est de la RDC tant par les nombres élevés des comptes ouverts par les
clients, l’implantation géographique et les volumes des épargnes et des crédits.

C’est par la suite que le secteur attire des nouveaux entrants sous plusieurs formes
(COOPEC, IMF, etc.).

Hélas cette émergence rapide du secteur de microfinance à Goma, suite à des facteurs à la fois
externe et interne ne fera pas long feu.

En 2007, des acteurs aux mauvaises pratiques entrent sur le marché en rémunérant le dépôt à
38% et 100% par mois. Une année plus tard, ces acteurs ayant pratiqué une mauvaise
politique de gestion vont se voir tomber en faillite.

II.2.2. Organisation du secteur de microfinance dans la ville de Goma


Après la crise du secteur de microfinance de 2007 où la grande partie des acteurs se sont vus
vite en faillite suite à nombreuses raisons, le secteur de microfinance n'a pas cessé de fournir
son effort pour se relancer et on a l'a vu regagner la confiance, petit à petit des clients.

Notons que le Nord-Kivu compte actuellement une dizaine des COOPECs et institutions de
microfinance mais seulement cinq sont membres de l'ANIMF (Association Nationale des
IMF) ; la ville de Goma en a donc trois (TUJENGE PAMOJA, SMICO SA et HEKIMA) et
29

les deux autre se trouvent dans la ville de Butembo (TRUST INVESTMENT


DEVELOPMENT TID SA et LIGTH IN BUSINESS SA).30

Au niveau Provincial, les IMF/COOPEC locales sont contrôlés par la Banque Centrale du
Congo alors que le secteur de microfinance ainsi que les bénéficiaires des services de
microfinance sont régis et encadrés directement par la division provinciale des MPME dans la
direction microfinance.

Ce service de contrôle du secteur de microfinance et d'encadrement des entrepreneurs


bénéficiaires des microcrédits a pour rôle de31:

 Élaborer et mettre en œuvre les stratégies appropriées et promouvoir le secteur de


microfinance,
 Inventorier Les besoins en financement des micros, petites et moyennes entreprises,
 Inventorier et mobiliser les ressources disponibles et susceptibles d'être offertes au
développement des MPMEA (micro, petites, moyennes entreprises et artisanat),
 Faciliter l'émergence des nouvelles possibilités de financement,
 Participer aux travaux de programme d'appui au secteur de microfinance,
 Entretenir des relations avec les pays partenaires du secteur,
 Inventorier Les opérateurs économiques bénéficiaires des services de microfinance et
suivre l'évolution de leurs activités.

II.3. SECTEUR DES MPME DANS LA VILLE DE GOMA32

Les MPME sont des acteurs importants à la performance économique et sociale des plusieurs
pays du monde, elles permettent la résolution des problèmes fondamentaux du développement
par l'intégration de la population au processus de développement économique et favorise la
création d'emplois.

Les microentreprises appelées encore TPE (Très petites entreprises) sont des petites unités de
production établies dans les villes, généralement, des microentreprises dont certaines
échappent à la réglementation de l'administration (publique et fiscale).

30
ANIMF-R.D. Congo, liste des IMF membres de l'ANIMF, mise à jour du 13 juillet 2021

31
Division provinciale des MPMEA, direction de microfinance, rapport 2020, p. 31

32
Id., p. 40
30

Parmi les TPE se distingue alors ceux ouvrant dans le secteur privé traditionnel,
essentiellement centré sur l'agriculture de subsistance ou la petite agriculture familiale et sur
les services ruraux. Il y a ensuite plusieurs milliers de TPE exerçant des activités de petit
commerce, de petite restauration, de maraîchage, de transformation de produits alimentaires
(cas des fromages, ou de saucisses, etc.) et d'artisanat (cas de fabrication des briques ou
d'entreprises de garnissage, etc.).

Le secteur des MPME dans la ville de Goma, est contrôlé par la division provinciale des
MPME dans la le bureau MPME.

Ce bureau a le rôle de:

 Faire le recensement régulier des MPME ouvrant dans la province du Nord-Kivu et


particulièrement ceux de la ville de Goma,

 Superviser, coordonner et contrôler les activités et leur effectivité,

 Faire le suivi des MPMEA financés et le suivi de leurs remboursements.

Précisions ici que certaines taxes sont perçues par la division provinciale des MPMEA auprès
des MPMEA de la ville pour leur permettre la réussite de leur mission.

En 2020, le tout dernier recensement s’est fait par la direction provinciale des MPMEA dans
l’objectif de dénombrer toutes les MPMEA ouvrant dans la ville de Goma par commune et
par secteur d'activité.
31

Tableau 1, statistiques des Microentreprises dans la ville de Goma (exercice 2020)


Commune de Commune de
Libellé GOMA KARISIMBI Total
Effectif Effectif
Kiosques 623 689 1312
Dépôts planches 75 119 194
Dépôts braise 213 254 467
Dépôt vivres 229 564 793
Atelier de couture 442 188 630
Atelier de 72 93 165
menuiserie
Salon de coiffure 228 213 441
Boucherie 67 109 176
Moulin 122 271 393
Garage 47 19 66
TOTAL 2118 2519 4637

Source : Division provinciale des MPME, recensement 2020

Conclusion
Dans ce chapitre, il a été question de présenter le cadre de notre étude en présentant
premièrement la ville de Goma, en suite le secteur de la microfinance et celui des MPMEA
dans la ville de Goma. Ainsi le chapitre trois se fonde sur la présentation des données de
l’étude et la discussion.
32

CHAPITRE 3

INFLUENCE DES MICROCREDITS SUR LA CROISSANCE


DES MICROENTREPRISES DANS LA VILLE DE GOMA, DE
2016 A 2020.

Dans ce chapitre, il est question de faire un rappel sur la méthodologie qui est suivie dans
cette étude pour finir par la présentation des résultats et discussion. Ainsi, les sections suivant
sont abordées :

Méthodologie de la recherche,
Présentation traitement des données,
Discussion des résultats.

III.1. MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

« Quand on ne sait pas ce qu’on cherche, et où le chercher, tout ce qu’on trouve, n’importe
où, devient tout ce qu’on cherchait »33

Lorsque l'on travaille sur un domaine, il est impérieux d’établir une suite de questions à se
poser, de personnes à aller voir et à interroger, d'informations à collecter, d'opérations à
effectuer, la démarche à suivre et les outils à utiliser en vue de faire des choix.

Cela permet de mener de manière plus efficace une étude ou la résolution d'un problème. La
méthodologie est cette systématisation de l'étude, indépendamment du thème à étudier lui-
même.

III.1.1. Échantillonnage
Signalons ici que la population ciblée par cette étude est constituée des microentreprises dans
la ville de Goma, existant depuis au moins 3 ans.

L'idéal serait de travailler avec toute la population cible, mais compte tenu des différentes
contraintes entre autres financières et temporelles, on est donc contraint à trier un échantillon

33
A. KABAYA, initiation à la recherche scientifique, cours inédit, G1, FSEG, ULPGL, Goma, 2018, p. 11
33

représentatif qui aura les mêmes caractéristiques que la population cible pour en fin
généraliser les résultats sur toute la population. La rigueur du choix et du tirage de
l’échantillon détermine la fiabilité même des résultats de l’étude.

Pour garantir la représentativité de l’échantillon, l'échantillonnage aléatoire ou probabiliste


donnant la même chance non nulle à tous les individus d'être choisis et faire partis de
l'échantillon, est le mieux recommandé. Cet échantillonnage est très coûteux car il nécessite
un processus très délicat et demande beaucoup de moyens (temps, argent, ressources
humaines...)34

Dans le cas où il est difficile, voire impossible d’appliquer l’échantillonnage aléatoire,


l’échantillonnage non probabiliste intervient.

Dans le cas de notre étude, il a été pratiquement difficile de donner la même chance à tous les
individus d’être choisis et faire partis de notre échantillon.

Ainsi, nous avons fait par contre appel à un échantillonnage non probabiliste dans lequel le
choix des individus n'est pas dû au hasard mais c’est plutôt un choix raisonné qui intervient
dans la mesure où nous avons défini au préalable des critères de sélection en vue d’atteindre
nos objectifs.

Dès qu'on définit des conditions dans le choix de l'échantillon, directement on fait allusion à
l'échantillonnage non probabiliste ou à choix raisonné.

Selon un recensement des MPMEA de la ville de Goma fait en 2020 par la division
provinciale des MPMEA, la ville de Goma compte 4 637 microentreprises. Ces
microentreprises sont réparties selon les communes et selon les secteurs d’activité. La
commune de Goma en a 2118 et celle de Karisimbi 2519.

Ainsi un échantillon non probabiliste a été tiré à l’aide de la formule de Cochran (1963) .35

Taille de l’échantillon
( )

34
A.M. SIBAYIRWANDEKE, Gouvernance locale des Ressources Naturelles et Comportement de la
Population Riveraine dans la Mine Artisanale de RUBAYA, Université Protestante au Congo, thèse, (inédite),
Octobre 2019, p. 97

35
W. COCHRAN, sampling techniques, 2nd ed., New York : John Wiley, p. 8-9
34

Avec Z=1,96 pour un niveau de confiance de 95%, p (proportion)=0,5 et une marge d’erreur
(e) de 5%.

N''ont fait partis ne notre échantillon que les microentreprises ayant au moins 3 ans
d'existence et œuvrant dans la ville de Goma, car, l’influence du crédit sur la croissance d’une
quelconque entreprise, ne peut être appréciée qu’à long terme. Ainsi donc, nous avons estimé
qu’à 3 ans d’existence les indices de croissance sont déjà visibles.

Nous avons construit des strates selon les communes à l’aide desquelles nous avons tiré un
échantillon proportionnel au nombre total des microentreprises pour chaque commune.

Tableau 2, stratification de l’échantillon selon les communes


Commune de Goma Commune de Karisimbi
Effectif
2118 2519

Pourcentage par commune 0,46 0,54


Echantillon par commune 163 192
Source : établi par nous-mêmes

Ainsi, nous avons catégorisé deux groupes d’individus pour chaque commune : d’un côté, les
microentreprises ayant au moins une fois bénéficié des microcrédits quel que soit l’origine, et
de l’autre côté, les microentreprises non bénéficiaires dans le but de comparer les deux
groupes formés du point de vue des indicateurs de leur croissance.

III.1.2. Collecte des données


Les données ont été collectées à l’aide d’un questionnaire qui a été administré face à face aux
responsables des microentreprises dans la ville de Goma.

Pour garantir beaucoup plus la fiabilité à notre processus de collecte des données, pour
rationaliser le temps du dépouillement, éviter les erreurs et réduire le coût de l’enquête, nous
avons fait recours au logiciel KoBoCollect (KOBOTOOLBOX) dans lequel nous avons
encodé notre formulaire36, les appareils Android ont été utiles pour collecter les données avec
cette application. Ainsi, une équipe de trois enquêteurs a été formée (dont nous-même, et deux
autres étudiants chercheurs pour l’utilisation de cet outil). La période au cours de laquelle
l’enquête a été menée va du 20 au 24 septembre 2021.

36
A.M. SIBAYIRWANDEKE, Op. Cit., p. 98
35

III.1.3. Traitement des données


Une fois les données collectées, la technique de dépouillement est nécessaire. Pour notre cas,
le dépouillement automatique a été fait par le logiciel KoBoCollect. Cependant, nous avons
intervenu pour réorganiser les réponses des questions du type texte (questions ouvertes) et
donner la même logique aux réponses semblables pour que le logiciel les traite de la même
façon.

Notons que le traitement proprement dit des données a été fait par le logiciel SPSS version 22.

III.2. PRESENTATION ET TRAITEMENT DES DONNEES

La présentation des données ainsi que les tests statistiques utilisés dans leur traitement, sont
au cœur de cette section.

Cette section s’articule autour de :

présentation des données de l’étude,


L’influence des microcrédits sur le CA et le capital social des microentreprises dans la
ville de Goma,
L’influence des microcrédits sur la création d’emploi par les microentrepreneurs dans
la ville de Goma,

III.2.1. PRESENTATION DES DONNEES DE L’ETUDE


Il est ici question de présenter les microentreprises ayant fait partis de notre échantillon, par
commune, par secteur d’activité, ainsi que selon leurs modes de financement.

Cependant, les tableaux croisés et les tableaux de fréquences ci-dessous interviennent pour
cette fin.
36

Tableau 3, Tableau croisé commune * Secteur d'activité


Secteur d'activité

Commerce Industrie
Agriculture Artisanat général légère Service Total
Commune Goma Effectif 9 19 78 15 42 163
% dans 5,5% 11,7% 47,9% 9,2% 25,8% 100,0%
commune
Karisimbi Effectif 5 33 67 30 57 192
% dans 2,6% 17,2% 34,9% 15,6% 29,7% 100,0%
commune
Total Effectif 14 52 145 45 99 355

% dans 3,9% 14,6% 40,8% 12,7% 27,9% 100,0%


commune

Source : Base des données d’enquête.

Ce tableau ci-haut présente l’effectif et le pourcentage des microentreprises pour chaque


secteur d’activité pour les deux communes.

Tableau 4, Tableau croisé Secteur d'activité * Avoir contracté un emprunt


Après le début des activités,
avez-vous déjà contracté un
emprunt ?

Non Oui Total

Secteur d'activité Agriculture Effectif 8 6 14

% dans Secteur d'activité 57,1% 42,9% 100,0%

Artisanat Effectif 39 13 52

% dans Secteur d'activité 75,0% 25,0% 100,0%

Commerce général Effectif 44 101 145

% dans Secteur d'activité 30,3% 69,7% 100,0%

Industrie légère Effectif 27 18 45

% dans Secteur d'activité 60,0% 40,0% 100,0%

Service Effectif 43 56 99

% dans Secteur d'activité 43,4% 56,6% 100,0%


Total Effectif 161 194 355

% dans Secteur d'activité 45,4% 54,6% 100,0%


Source : Base des données de l’enquête.
37

De ce tableau, nous pouvons lire pour chaque secteur d’activité, l’effectif ainsi que le
pourcentage des microentreprises ayant bénéficié des microcrédits et les microentreprises
n’en ayant pas bénéficié.

Tableau 5, sources de financement des microentreprises de la ville de Goma


Réponses Pourcentage
N Pourcentage d'observations

Sources de financement Epargne propre 354 45,2% 99,7%

Emprunt 194 24,7% 54,6%

Tontine 236 30,1% 66,5%


Total 784 100,0% 220,8%
Source : Base des données de l’enquête.
Sachant qu’une microentreprise peut avoir une ou plusieurs sources de financement, nous
constatons de ce tableau que la source de financement la plus citée est l’épargne propre
(99,7%), en suite la Tontine (66,5%) et en fin l’emprunt (54,6%).
Le tableau suivant s’intéresse aux prêteurs auprès desquels ces microentreprises ayant pour
source de financement « emprunt » recourent.

Tableau 6, si emprunt, auprès de qui ?


Réponses Pourcentage
N Pourcentage d'observations

Auprès des : COOPEC et IMF 89 40,3% 45,9%


BANQUES 11 5,0% 5,7%

CAMBISTES 17 7,7% 8,8%

AVEC 104 47,1% 53,6%


Total 221 100,0% 113,9%
Source : Base des données de l’enquête.

Dans la même logique que le tableau 5, une microentreprise pouvant recourir à un ou


plusieurs prêteurs à la fois, le tableau ci-haut nous montre que les microentreprises de la ville
de Goma s’empruntent très fréquemment auprès des structures informelles (AVEC) avec un
pourcentage d’observations de 53,6%, en suite au près des structures formelles (COOPEC et
IMF), 45,9%, en fin au près des cambistes et des banques dont le pourcentage d’observations
est respectivement 8,8% et 5,7%.
38

III.2.2. L’INFLUENCE DES MICROCREDITS SUR LE CHIFFRE D’AFFAIRES ET


SUR LE CAPITAL SOCIAL DES MICROENTREPRISES DANS LA VILLE DE
GOMA.
Ici, il est question à l’aide des tests statistiques appropriés selon les cas, d’apprécier l’impact
qu’ont les microcrédits sur le CA et sur le capital social des microentreprises. Ainsi nous
faisons recours aux tests de comparaison des moyennes, au test de khi-deux et aux
régressions.

III.2.2.1. Comparaison des moyennes du CA des groupes bénéficiaires et non


bénéficiaires des microcrédits.
Le test paramétrique T de STUDENT nous permet de faire cette comparaison lorsque les
conditions suivantes sont réunies37 :

 La distribution de la variable quantitative est normale,


 Le nombre des sujets est au total supérieur à 30,
 L’homogénéité des variances (à vérifier avec le test de Levene)

Tableau 7, Statistiques de groupe

Avoir contracté un emprunt N Moyenne Ecart type

Chiffre d'affaires mensuel Oui 194 $3,515.15 $3,843.880

Non 161 $1,601.55 $2,183.667


Source : calcul SPSS sur base des données d’enquête.

Ce tableau montre les moyennes du CA par groupe ainsi que l’écart type y relatif.
Le N c’est le nombre d’individus composant chaque sous-échantillon ; les moyennes de
chaque sous-échantillon sous la variable à tester (variable métrique) c’est un indicateur qui
permet d’avoir une première idée et de voir quel sous-groupe a la moyenne la plus élevée,
c’est le sens de la relation.

37
https://www.webdepot.umontreal.ca/cours-10-test-de-comparaison-des -moyennes.pdf
[Consulté le 27 septembre 2021]
39

Tableau 8, Test sur échantillons indépendants : Comparaison des moyennes du CA des


microentreprises bénéficiaires et non bénéficiaires des microcrédits
Test de
Levene sur
l'égalité des
variances Test t pour égalité des moyennes

Sig. Différenc Intervalle de confiance


(bilat Différence e erreur de la différence à 95 %
F Sig. t ddl éral) moyenne standard Inférieur Supérieur

Montant Hypothèse 59,21 ,000 5,60 353 ,000 $1,913.60 $341.14 $1,242.66 $2,584.54
du chiffre de variances
d’affaires égales
mensuel Hypothèse 5,884 314,85 ,000 $1,913.60 $325.23 $1,273.68 $2,553.51
de variances
inégales
Source : calcul SPSS à partir des données de l’enquête.

Lorsque le test de Levene n’est pas significatif, nous considérons le résultat du test basé sur
l’hypothèse des variances égales. Il faut alors lire les résultats du test de comparaison des
moyennes (test T pour égalité des moyennes) sur la première ligne.
Lorsque le test de Levene est significatif (c’est notre cas dans le tableau ci-haut), il faut alors
considérer le résultat du test basé sur l’hypothèse des variances inégales. Il faut alors lire les
résultats du test de comparaison des moyennes (test T pour égalité des moyennes) sur la
deuxième ligne.
Pour que le test de comparaison des moyennes soit significatif et que l’on puisse rejeter
l’hypothèse nulle H0, il faut que la signification (p) soit ≤ à 0,05. Ici, c’est le cas, nous
rejetons donc l’hypothèse des moyennes égales en adoptant l’hypothèse des moyennes
inégales ce qui veut dire que les microentreprises ayant bénéficié des microcrédits ont une
moyenne du CA significativement supérieure à ceux-là n’ayant pas bénéficié des
microcrédits, (avec une différence des moyennes de $1,913.60), l’on peut considérer donc qu’il
existe une relation très significative entre le montant du chiffre d’affaire des microentreprises
et le fait d’avoir bénéficié ou non des microcrédits durant la période en étude.
Qu’en est-il alors de la force de cette relation ?

Alors que le test T donne la signification, le Eta2 est le coefficient d’association ou de force
des tests des moyennes.
40

Cet indicateur mesure la force de l’association entre la variable qualitative et la variable


quantitative, il varie entre 0 et 1.

Tableau 9, Mesure de la force de la relation entre le fait de bénéficier ou non des


microcrédits et le montant du CA de la microentreprise
Eta Eta carré

Montant du CA mensuel * ,286 ,082


Avoir contracté un emprunt

Source : calcul SPSS sur base des données de l’enquête.

Ainsi, nous pouvons dire, les microentreprises qui ont été bénéficiaires des microcrédits ont
une moyenne de CA de $3,515.15, alors que les microentreprises n’en ayant pas bénéficié ont
une moyenne de CA de $1,601.55. Ces moyennes sont significativement différentes (p≤0,001)
cependant la force de cette relation est faible comme en témoigne un Eta2 de 0,82.

III.2.2.2. Comparaison des moyennes du CA des groupes selon l’origine de l’emprunt


Ici, il s’agit de comparer une variable quantitative (CA) prise de deux ou plusieurs groupes
d’échantillon (modes de financement)

Les tests paramétriques de comparaison des groupes sont les mieux indiqués dans le cas où la
distribution est normale et les variances sont réunies ; dans le cas où ces conditions ne sont
pas respectées, les tests non paramétriques seront alors les mieux adaptés à ce genre
d’analyse. Il est donc impérieux de commencer avec le test de normalité et celui
d’homogénéité des variances.
41

Tableau 10, Test d'homogénéité des variances : test de Levene

Statistique de
Levene ddl1 ddl2 Sig.
chiffre d'affaires actuel Basé sur la moyenne 18,973 2 352 ,000

Basé sur la médiane 8,755 2 352 ,000

Basé sur la médiane avec 8,755 2 291,448 ,000


ddl ajusté

Basé sur la moyenne 16,843 2 352 ,000


tronquée

Source : calcul SPSS sur base de la base des données de l’enquête.

Les résultats de ce test nous permettent de rejeter H0 l’hypothèse des variances homogènes et
de dire que les variances sont différentes.

Tableau 11, Tests de normalité de la distribution : test de Kolmogorov-Smirnov


a
Kolmogorov-Smirnov

sources de financement Statistiques Ddl Sig.


chiffre d'affaires actuel COOPEC et IMF ,286 88 ,000

Banques ,284 10 ,000

Cambistes ,295 16 ,000


AVEC ,622 103 ,000

Source : calcul SPSS à partir de la base des données de l’enquête.

De ce tableau, nous observons aussi que pour tous les prêteurs la signification est inférieure à
0,001. Ce qui nous amène à rejeter l’hypothèse nulle, celle de la normalité de la distribution,
et de dire donc que la distribution n’est pas normale.
Les tests de normalité et le test d’homogénéité des variances nous conduisent donc à
abandonner les tests paramétriques et d’adopter le test non paramétrique de U de Mann
Whitney ainsi que le H de Kruskal-Wallis pour comparaison de moyennes des CA selon
l’origine de l’emprunt.
42

Tableau 12, test non paramétrique pour comparaison des moyennes de CA selon
l’origine de l’emprunt
Statistique des groupes
Si emprunt, auprès de qui N d’observations

chiffre d'affaires actuel COOPEC et IMF 89

Banque 11

Cambiste 17

AVEC 104

Total des observations 221

Source : calcul SPSS à partir de notre base des données.


Ce tableau montre le nombre d’observation pour chaque groupe dans le modèle.

Tableau 13, Tests statistiquea,b : le H de KRUSKAL-WALLIS


chiffre d'affaires actuel

Khi-deux 14,788
Ddl 3
Sig. Asymptotique ,008

a. Test de Kruskal Wallis


b. Variable de regroupement : Si emprunt, auprès de qui

Ce test étant non significatif, p≥0,05, nous acceptons l’hypothèse nulle qui stipule que les
moyennes des CA sont égales dans tous les groupes.
Ceci voudrait donc dire que dans notre contexte, l’origine des microcrédits n’a pas
d’influence sur le CA de la microentreprise.

III.2.2.3. impact du montant de l’emprunt sur le montant du chiffre d’affaire


Il est ici question de voir s’il y a une relation entre le montant de l’emprunt et le niveau de
croissance des bénéficiaires des microcrédits.
43

Tableau 14, Régression linéaire simple : montant de l’emprunt et montant du CA

ANOVAa,b
Modèle Somme des carrés Ddl Carré moyen F Sig.
c
1 Régression 1520228075,899 1 1520228075,899 219,161 ,000

Résidus 1338761428,716 193 6936587,714

Total 2858989504,615 194

a. Variable dépendante : chiffre d'affaires actuel


b. Sélection exclusive des observations pour lesquelles avoir contracté un emprunt = Oui
c. Prédicteurs : (Constante), le montant de l'emprunt

Source : calcul SPSS à partir de la base des données de l’étude.

Tableau 15, Coefficients du modèlea,b


Coefficients
Coefficients non standardisés standardisés

Modèle B Ecart standard Bêta t Sig.


1 (Constante) 424,196 280,667 1,511 ,132

le montant de l'emprunt 5,475 ,370 ,729 14,804 ,000

a. Variable dépendante : chiffre d'affaires actuel


b. Sélection exclusive des observations pour lesquelles avoir contracté un emprunt = Oui

Source : calcul SPSS à partir de la base des données de l’étude.

De ces tableaux ci-haut, nous observons que la régression entre les deux variables
quantitatives montant de l’emprunt et le CA est très significative (p≤0,001), ainsi nous
rejetons l’hypothèse nulle de la non influence du montant de l’emprunt sur le CA et disons
donc que le montant de l’emprunt influence très significativement le montant du CA des
microentreprises dans la ville de Goma.
44

III.2.2.4. comparaison des moyennes du capital social des bénéficiaires et non


bénéficiaires des microcrédits

Tableau 16, comparaison des moyennes pour deux échantillons indépendants : test non
paramétrique U de Mann Whitney
avoir contracté un emprunt Somme des
N Rang moyen : rangs
capital social actuel Oui 196 214,03 41950,00

Non 159 133,58 21240,00

Total 355

Source : calcul SPSS sur base des données de l’enquête

Tableau 17, Tests statistiquesa capital social et bénéficiaires des microcrédits

capital social actuel


U de Mann-Whitney 8520,000
W de Wilcoxon 21240,000
Z -7,353
Sig. asymptotique (bilatérale) ,000

a. Variable de regroupement : avoir contracté un emprunt


Source : calcul SPSS sur base des données de l’enquête

Les résultats du test nous permettent de rejeter l’H0 celle de l’égalité des moyennes et nous
confirmons donc l’H1 selon laquelle les microentreprises ayant bénéficié des microcrédits
présentent un capital social élevé par rapport aux non bénéficiaires, (Z= -7,353 et p=0,000)

III.2.3. INFLUENCE DES MICROCREDITS SUR LA CREATION D’EMPLOI PAR


LES MICROENTREPRENEURS DANS LA VILLE DE GOMA

Il est ici question de comparer le nombre des agents (variable discrète) pour les deux
groupes : bénéficiaires et non bénéficiaires des microcrédits.
Ainsi, pour ce genre d’analyse, le test de khi-deux nous sera utile. Ce test permet donc
d’accepter ou de rejeter l’hypothèse nulle « il n’y a pas de relation entre les deux variables
dans la population dont est issu l’échantillon »
45

Tableau 18, influence des microcrédits sur la création d’emplois dans la ville de Goma,
comparaison du nombre d’agents entre les bénéficiaires des microcrédits et les non
bénéficiaires : Tests du khi-deux

Valeur Ddl Sig. approx. (bilatérale)


a
khi-deux de Pearson 40,171 9 ,000
Rapport de vraisemblance 42,736 9 ,000
Association linéaire par linéaire 14,581 1 ,000
N d'observations valides 355
a. 8 cellules (40,0%) ont un effectif théorique inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de ,45.

Source : calcul SPSS sur base des données de l’enquête.

Ici la valeur du khi-deux est relativement grande, ce qui lui permet d’être supérieure à la
valeur critique correspondant au seuil de signification statistique de 0,05. Ainsi, nous avons
une signification de 0,000 ce qui nous permet de rejeter H0 et de conclure qu’il existe bien
une relation entre les deux variables dans la population (avoir contracté un emprunt ou non et
le nombre des agents dans la microentreprise).
46

III.3. DISCUSSION DES RESULTATS

Dans cette partie, il s’agit de discuter les résultats obtenus dans cette étude par rapport aux
résultats de certains autres chercheurs qui ont développé leurs analyses dans le même thème.
Il a été question de répondre à la problématique de l’influence des microcrédits sur la
croissance des microentreprises dans la ville de Goma.
Ainsi, les résultats de la recherche démontrent que les microcrédits ont effectivement une
influence significative sur le CA et sur le capital social des microentreprises dans la ville de
Goma, car, par nos tests (paramétriques et non paramétriques) de comparaison des groupes,
les microentreprises ayant bénéficié des microcrédits ont affiché un chiffre d’affaires et un
capital social supérieur à ceux n’ayant pas reçu les microcrédits contrairement aux résultats
des études de A. TAKOUDJOU (2011) qui avait trouvé plutôt que les microcrédits
n’influencent pas significativement la croissance des microentreprises et que seules les
aptitudes managériales et entrepreneuriales du dirigent expliquent cette croissance38.

Par rapport à l’origine de l’emprunt, les microentreprises s’adressent et auprès des COOPEC
et IMF, auprès des banques, des cambistes et auprès des structures informelles (Tontine et
AVEC) ont tous affiché les mêmes caractéristiques en ce qui concerne les indicateurs de la
croissance. Cependant, ni le choix de l’une ni de l’autre source n’impacte pas la croissance de
la microentreprise.

Ce travail démontre donc que l’origine de l’emprunt n’a pas d’influence sur la croissance des
microentreprises, seul le fait d’avoir contracté un emprunt et le montant de l’emprunt suffisent
pour expliquer cette croissance, peu importe l’origine. Nos résultats soulignent également le
rôle de la microfinance informelle Tontines et AVEC, la source de financement la plus
manifestée chez les microentreprises de la ville de Goma, car les membres de ces structures
affichent les mêmes caractéristiques du point de vue des variables étudiées que les membres
des structures formelles, tandis que le prof. K. ABALO (2007) a démontré que seuls les IMF
formelles sont importantes dans le financement et la croissance des microentreprises39.

En ce qui concerne la création de l’emploi, les résultats de notre travail confirment que, oui,
les microcrédits ont une influence sur la création d’emploi par les microentrepreneurs comme

38
A. TAKOUDJOU, Op. Cit., p. 79-105
39
K. ABALO, Op. Cit., p. 14
47

le confirment aussi l’organisation internationale du travail (OIT)40 et M. Gérard Labrune41,


mais alors, par les tests de comparaison de plusieurs groupes, ce travail s’est démarqué en
montant que dans notre contexte l’origine du microcrédit n’influence pas d’une manière
significative à la création d’emploi ; car les différents groupes analysés (ceux-là qui se sont
emprunté auprès des COOPEC et IMF, des Banques, des Cambistes, des Tontines et AVEC),
ont tous affiché les mêmes caractéristiques du point de vue création de l’emploi.

Conclusion

Ce chapitre vient de répondre, par des outils statistiques, à notre question de recherche. Nous
trouvons donc que les microcrédits ont d’une manière générale une influence significative sur
la croissance des microentreprises, mais pour cela, peu importe leur origine.

40
Organisation Internationale du Travail, la microfinance et le travail décent, disponible en ligne sur
https://wwwle-point-sur-la-microfinance/wcs_067568.pdf [consulté le 29/09/2021]
41
M. GERARD LABRUNE, le microcrédit : une opportunité économique et sociale ?, rapport du conseil
économique et social, République Française, 2010, p. 94
48

CONCLUSION GENERALE

Les questions relatives à la formation d’un tissu de microentreprises pérennes restent


préoccupantes dans un contexte comme celui de la ville de Goma, où cette catégorie
d’entreprises occupe une place non négligeable. Ces préoccupations sont porteuses d’enjeux.
Des nombreuses entreprises se créent chaque année mais elles ne bénéficient pas des mêmes
appuis et par conséquent ne connaissent pas toutes la même trajectoire.

Le présent travail s’est proposé à cet effet, de tenter de cerner l’influence des microcrédits sur
la croissance des microentreprises dans la ville de Goma, de 2016 à 2020. De cela deux
questions spécifiques ont découlé, dont la première qui a concerné l’influence des
microcrédits sur le CA et sur les capital social de la microentreprise, et la seconde qui s’est
orientée vers l’influence des microcrédits sur la création d’emploi par les microentrepreneurs
dans la ville de Goma. Les hypothèses qui ont été réservées à ces deux questions sont
respectivement : les microcrédits ont une influence positive significative sur le CA et sur le
capital social du microentrepreneur, les microcrédits influencent positivement la création
d’emploi par les microentrepreneurs dans la ville de Goma.

Pour atteindre cet objectif, notre démarche a consisté à comparer deux groupes d’échantillon,
l’un étant constitué des microentreprises ayant bénéficié des microcrédits durant la période
concernée par notre étude, et l’autre composé des microentreprises n’en ayant pas bénéficié.

Les résultats de l’étude ont montré d’une part que les microcrédits ont évidemment une
influence positive significative sur le CA et sur le capital social des microentreprises (ce qui
confirme l’hypothèse 1), peu importe l’origine des microcrédits ; ce qui veut dire que le
financement par les structures formelles (COOPEC, IMF et Banques) a le même effet sur la
microentreprise que le financement par les structures informelles (AVEC, Tontines). De
l’autre part que les microcrédits ont une influence sur la création d’emploi par les
microentrepreneurs dans la ville de Goma (ce qui confirme également l’hypothèse 2), peu
importe l’origine des microcrédits.

En somme, les microentreprises observées par ce travail préfèrent se financer par les
structures informelles au même titre que formelles, car toutes les deux origines de l’emprunt
garantissent la même croissance significative à la microentreprise.
49

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages

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50

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KAMBALE B., les obstacles au développement des microentreprises dans la ville de


Goma : Résultats d’enquête, in : l’analyste topique : Revue interdisciplinaire des facultés
de l’ULPGL (n°3), pp. 3-17

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Mémoires et thèses

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MABROUK K., Les dynamisations des microentreprises dans les PMA : une relecture de
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MAMADOU N., déterminants de la performance des institutions de microcrédits :


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dans la commune de Carrefour: le cas d'ACME pour la période 2000-2009, Université
d'État de Haïti, mémoire (inédit), 2015, 65 p.

SIBAYIRWANDEKE A.M, Gouvernance locale des Ressources Naturelles et


Comportement de la Population Riveraine dans la Mine Artisanale de RUBAYA,
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Webographie
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https://www.congo-autrement.com/page/les-villes-de-la-rd-congo/presentation-de-la-
ville-de-goma-province-nord-kuvu-html, présentation de la ville de Goma

https://www.webdepot.umontreal.ca/cours-10-test-de-comparaison-des-moyennes.pdf,
tests de comparaison des moyennes

Organisation Internationale du Travail, la microfinance et le travail décent, disponible en


ligne sur https://wwwle-point-sur-la-microfinance/wcs_067568.pdf

Cours

KABAYA A., initiation à la recherche scientifique, cours inédit, G1, FSEG, ULPGL,
Goma, 2018, 45 p.

KAMBALE B., introduction à la microfinance, cours (inédit), G3 FSEG, ULPGL, Goma,


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LILAMA H., Technique fiscale, cours (inédit), G3, FSEG, ULPGL, Goma, 2020-2021, 28
p.
52

TABLE DES MATIERES


EPIGRAPHE ............................................................................................................................................ i
DEDICACE ..............................................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS ...............................................................................................................................iii
RESUME ..................................................................................................................................................v
ABSTRACT ............................................................................................................................................ vi
1. PROBLÉMATIQUE ................................................................................................................... 1
2. HYPOTHÈSES ........................................................................................................................... 3
3. CHOIX ET INTÉRÊT DU SUJET.............................................................................................. 4
4. MÉTHODES ET TECHNIQUES DE LA RECHERCHE .......................................................... 4
5. DÉLIMITATION DU SUJET ..................................................................................................... 5
6. PLAN SOMMAIRE DU TRAVAIL ........................................................................................... 6
CHAPITRE 1 .......................................................................................................................................... 7
GENERALITES THEORIQUES SUR LA MICROFINANCE ET LES MICROENTREPRISES........ 7
I.1. REVUE THÉORIQUE SUR LA MICROFINANCE .................................................................. 7
I.1.1. DEFINITION DE LA MICROFINANCE ............................................................................. 7
I.1.2. GENESE DE LA MICROFINANCE .................................................................................... 8
I.1.3. ROLES DE LA MICROFINANCE ..................................................................................... 10
I.1.4. IMPACT DE LA MICROFINANCE ................................................................................... 11
I.1.4.1. Microfinance et pauvreté............................................................................................... 12
I.1.4.2. Impact sur les entreprises .............................................................................................. 12
I.1.4.3. Impact sur la consommation et l’épargne ..................................................................... 13
I.1.5. LES ÉCOLES DE PENSÉE EN MICROFINANCE : Le schisme en microfinance ........... 14
I.1.5.1. L'approche du « bien-être » (welfarist approach).......................................................... 14
I.1.5.2. L'approche institutionnaliste (institutionalist approach) ............................................... 15
I.1.6. LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE ..................................................................... 15
I.1.6.1. Le modèle mutualiste ................................................................................................... 16
I.1.6.2. Le modèle solidaire ....................................................................................................... 16
I.1.6.3. Le modèle mixte............................................................................................................ 17
I.1.6.4. Le modèle Self Help Group .......................................................................................... 17
I.1.7. LE MICROCRÉDIT ............................................................................................................ 18
I.2. NOTION SUR LA THÉORIE DE LA MICROENTREPRISE .................................................. 19
I.2.1. DÉFINITION DE LA MICROENTREPRISE SELON DES DIMENSIONS
QUANTITATIVES ....................................................................................................................... 19
53

I.2.1.1. Définition selon le critère de l’effectif employé ........................................................... 20


I.2.1.2. Définition selon de critère du capital ............................................................................ 20
I.2.1.3. Définition selon le critère du CA .................................................................................. 20
I.2.2. TYPOLOGIE DES MICRO-ENTREPRISES ..................................................................... 21
I.2.2.1. Les microentreprises d’artisanat traditionnel ................................................................ 21
I.2.2.2. Les microentreprises de subsistance ............................................................................. 21
I.3. NOTION DE CROISSANCE DES MICROENTREPRISES ..................................................... 22
I.3.1. Croissance d’une Microentreprise: difficultés et enjeux .................................................. 22
Conclusion ......................................................................................................................................... 23
CHAPITRE 2 ....................................................................................................................................... 24
PRESENTATION DE LA VILLE DE GOMA, LE SECTEUR DE LA MICROFINANCE ET DES
MPMEA ................................................................................................................................................ 24
II.1. PRÉSENTATION BREVE DE LA VILLE DE GOMA ........................................................... 24
II.2. SECTEUR DE MICROFINANCE EN RDC ET DANS LA VILLE DE GOMA .................... 25
II.2.1. Évolution de la microfinance en RDC et dans la ville de Goma ................................... 26
II.2.2. Organisation du secteur de microfinance dans la ville de Goma .................................... 28
II.3. SECTEUR DES MPME DANS LA VILLE DE GOMA .......................................................... 29
Tableau 1, statistiques des Microentreprises dans la ville de Goma (exercice 2020) ............... 31
Conclusion ......................................................................................................................................... 31
CHAPITRE 3 ........................................................................................................................................ 32
INFLUENCE DES MICROCREDITS SUR LA CROISSANCE DES MICROENTREPRISES DANS
LA VILLE DE GOMA, DE 2016 A 2020. ........................................................................................... 32
III.1. MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ............................................................................. 32
III.1.1. Échantillonnage ................................................................................................................. 32
Tableau 2, stratification de l’échantillon selon les communes .................................................. 34
III.1.2. Collecte des données ......................................................................................................... 34
III.1.3. Traitement des données ..................................................................................................... 35
III.2. PRESENTATION ET TRAITEMENT DES DONNEES ........................................................ 35
III.2.1. PRESENTATION DES DONNEES DE L’ETUDE ......................................................... 35
Tableau 3, Tableau croisé commune * Secteur d'activité .......................................................... 36
Tableau 4, Tableau croisé Secteur d'activité * Avoir contracté un emprunt ............................. 36
Tableau 5, sources de financement des microentreprises de la ville de Goma .......................... 37
Tableau 6, si emprunt, auprès de qui ? ...................................................................................... 37
III.2.2. L’INFLUENCE DES MICROCREDITS SUR LE CHIFFRE D’AFFAIRES ET SUR LE
CAPITAL SOCIAL DES MICROENTREPRISES DANS LA VILLE DE GOMA. ................... 38
54

III.2.2.1. Comparaison des moyennes du CA des groupes bénéficiaires et non bénéficiaires des
microcrédits. .................................................................................................................................. 38
Tableau 7, Statistiques de groupe .............................................................................................. 38
Tableau 8, Test sur échantillons indépendants : Comparaison des moyennes du CA des
microentreprises bénéficiaires et non bénéficiaires des microcrédits........................................ 39
Tableau 9, Mesure de la force de la relation entre le fait de bénéficier ou non des
microcrédits et le montant du CA de la microentreprise ........................................................... 40
III.2.2.2. Comparaison des moyennes du CA des groupes selon l’origine de l’emprunt .............. 40
Tableau 10, Test d'homogénéité des variances : test de Levene ............................................... 41
Tableau 11, Tests de normalité de la distribution : test de Kolmogorov-Smirnov.................... 41
Tableau 12, test non paramétrique pour comparaison des moyennes de CA selon l’origine de
l’emprunt ................................................................................................................................... 42
Tableau 13, Tests statistiquea,b : le H de KRUSKAL-WALLIS ................................................ 42
III.2.2.3. impact du montant de l’emprunt sur le montant du chiffre d’affaire.............................. 42
Tableau 14, Régression linéaire simple : montant de l’emprunt et montant du CA .................. 43
ANOVAa,b ................................................................................................................................. 43
Tableau 15, Coefficients du modèlea,b ....................................................................................... 43
III.2.2.4. comparaison des moyennes du capital social des bénéficiaires et non bénéficiaires des
microcrédits ................................................................................................................................... 44
Tableau 16, comparaison des moyennes pour deux échantillons indépendants : test non
paramétrique U de Mann Whitney ............................................................................................ 44
Tableau 17, Tests statistiquesa capital social et bénéficiaires des microcrédits ....................... 44
III.2.3. INFLUENCE DES MICROCREDITS SUR LA CREATION D’EMPLOI PAR LES
MICROENTREPRENEURS DANS LA VILLE DE GOMA ...................................................... 44
Tableau 18, influence des microcrédits sur la création d’emplois dans la ville de Goma,
comparaison du nombre d’agents entre les bénéficiaires des microcrédits et les non
bénéficiaires : Tests du khi-deux ............................................................................................... 45
III.3. DISCUSSION DES RESULTATS .......................................................................................... 46
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................... 48
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 49
ANNEXE .............................................................................................................................................. 55
55

ANNEXE
56

UNIVERSITÉ LIBRE DES PAYS DES GRANDS


LACS

B.P. 368 GOMA

Faculté des Sciences Économiques et de Gestion

QUESTIONNAIRE D’ENQUÊTE

(Formulaire encodé sur la plateforme KoBoToolbox)

I. INTRODUCTION

Nous sommes étudiants à l’ULPGL/GOMA à la faculté des sciences économiques et de


Gestion.

Dans le cadre de la rédaction de notre TFC, nous vous présentons ce questionnaire d’enquête
en vue de recevoir de votre part les informations fiables sur notre sujet intitulé
« INFLUENCE DES MICROCREDITS SUR LA CROISSANCE DES MICRO-
ENTREPRISES DANS LA VILLE DE GOMA, DE 2016 A 2020 »

Nous vous remercions d’avance de votre collaboration dans la réalisation de ce travail et vous
garantissons la confidentialité et l’anonymat.

Consignes :
 Encercler ou cocher l’assertion correspondant à votre réponse ;
 Noter votre avis sur la partie réservée aux pointillées.

IDENTIFICATION DE LA MICRO-ENTREPRISE ENQUÊTEE

DENOMINATION SOCIALE……………………………...............…………………………

ADRESSE : …………...…………………………………………………...................……......

N° RCCM/ PATENTE : .............................................................................................................

II. QUESTIONS PROPREMENT DITES


57

1. Quel est le secteur d’activité dans lequel vous œuvrez ?


a) Agriculture d) transport
b) Commerce général e) autres services
c) Industrie légère
2. Depuis quand (année) êtes-vous dans cette activité ?
Réponse : ...............................................................................................
3. Quel avait été le montant de lancement de votre microentreprise ?
Réponse: ...............................................................................................
4. Quel est votre capital social actuel ?
Réponse : ................................................................................................
5. Quelles sont vos sources de financement ?
a) Épargne propre (personnelle)
b) Emprunt
c) Tontine
d) Autres (à préciser)
............................................................................................................
6. Si emprunt, auprès de qui ?
a) COOPEC et IMF
b) Banque
c) Cambiste
d) Autres (à préciser)
.............................................................................................................
7. Où avez-vous trouvé les fonds de démarrage de votre activité ?
Réponse : ..................................................................................................

8. Après le début des activités, avez-vous déjà contracté un emprunt ?


a) Oui
b) Non
9. Si oui, quel était le montant ?
Réponse : ..................................................................................................
10. Au commencement de votre activité, quel était le nombre de vos agents?
Réponse : ...................................................................................................
11. Aujourd'hui, vos agents sont au nombre de combien?
Réponse : .................................................................................................
58

12. Pouvez-vous estimer votre chiffre d'affaires mensuel au début de vos activités ?
Réponse ..............………………………………………………...…….
13. Aujourd'hui, quel peut être le montant du C.A mensuel?
Réponse : ..................................................................................................

Nous vous remercions pour votre participation à l’accomplissement de ce travail de


recherche !

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