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Chef de travaux
Octobre 2021
i
EPIGRAPHE
« Les pauvres ne sont pas responsables de leur pauvreté. Ils ne sont ni des incapables ni des
fainéants, mais des victimes. C’est la société qui les a fait pauvres. Il faut donner à chacun la
possibilité de devenir entrepreneur »
Muhammad YUNUS
ii
DEDICACE
REMERCIEMENTS
Nos remerciements s’adressent tout d’abord à l’Eternel notre Dieu par sa grâce et sa
miséricorde manifestées à notre égard, sans lui, nous n’y arriverions point.
Nos remerciements s’adressent aux autorités de l’Université Libre des Pays des Grands Lacs
pour la formation de qualité qu’elles nous ont assurées pendant ces trois années.
Nos vifs remerciements s’adressent aussi à notre famille GANYWAMULUME pour son
soutien et pour le sacrifice de tout genre qu’elle s’est donné pour le franchissement à ce grand
pas scientifique ainsi que pour l'encouragement et la confiance inébranlable qu'elle n’a cessé
de mettre en nous.
Tout celui qui a d’une manière ou d’une autre contribué à la réalisation du présent travail,
qu’il trouve sur ce papier nos sincères remerciements.
SIGLES ET ABREVIATIONS
CA : Chiffre d’affaires
Dr : Docteur
RESUME
Les microentreprises constituent une gamme importante des opérateurs du secteur informel en
RDC et plus précisément dans la ville de Goma. Dans leurs activités ces dernières ont
toujours fait face à des problèmes de financement pour la promotion de leurs activités.
Le présent travail porte sur l’influence des microfinancements sur la croissance des
microentreprises dans la ville de Goma et a pour objectif donc, d’apprécier le rôle des
microcrédits dans la croissance des AGR des microentrepreneurs.
Il existe une différence de niveau de croissance (chiffre d’affaires, capital social, nombre
d’employés) entre les microentreprises bénéficiaires de crédit et les non bénéficiaires ; les
bénéficiaires de crédit ayant une propension plus forte à la croissance que les non
bénéficiaires.
Les microentreprises combinant l'épargne propre et l'emprunt peu importe l'origine (que ça
soit des structures formelles ou informelles), ont été vues les mieux en croissance. Ça veut
dire donc que les microentreprises qui ont bénéficié des microcrédits des institutions
formelles (COOPEC et IMF) et d'autres des institutions informelles (Tontines et AVEC), tous
ont affiché les mêmes caractéristiques en ce qui concerne leur croissance. Un test de
régression a confirmé que le montant de l'emprunt explique significativement la croissance
des microentreprises dans la ville de Goma.
ABSTRACT
Microenterprises constitute an important range of informal sector operators in the DRC and
more specifically in the city of Goma. In their activities, the latter have always faced funding
problems for the promotion of their activities.
This work focuses on the influence of microfinance on the growth of microenterprises in the
city of Goma and therefore aims to assess the role of microcredit in the growth of AGR of
microentrepreneurs.
There is a difference in the level of growth (turnover, share capital, number of employees)
between microenterprises receiving credit and non-beneficiaries; credit recipients with a
stronger propensity for growth than non-recipients.
Microenterprises combining own savings and borrowing regardless of the origin (whether
formal or informal), have been seen to grow the best. This therefore means that the
microenterprises that have benefited from microcredits from formal institutions (COOPEC
and MFIs) and others from informal institutions (Tontines and AVEC) all displayed the same
characteristics with regard to their growth. A regression test confirmed that the amount of the
loan significantly explains the growth of microenterprises in the city of Goma.
With regard to job creation by microentrepreneurs, the statistical test showed that the group
that took out the loan, regardless of who, has a higher number of agents than the group that
did not benefit from the loans. This therefore emphasizes informal finance structures in the
same way as formal structures.
INTRODUCTION
1. PROBLÉMATIQUE
L’inaccessibilité financière est d’autant plus un handicap qu’elle touche les microentreprises
qui représentent une importante source par le biais des emplois générés et donc la contribution
à la réduction de la pauvreté.1 Ces entreprises font face à de fortes difficultés structurelles qui
contraignent leur développement dont l’inaccessibilité aux financements.
Pendant longtemps, les systèmes bancaires en Afrique ont dû faire face à des risques élevés et
des coûts de transaction importants lorsqu’il s’agissait de financer les petites entreprises. Ces
contraintes ont largement contribué à restreindre l’accès des petites entreprises aux circuits
financiers formels. Les banques d’Afrique n’avaient en effet nul besoin de développer leurs
activités de crédit aux petites entreprises, car elles dégageaient suffisamment de bénéfices en
prêtant sans risques et à moindre frais aux grandes entreprises ou en investissant dans les titres
de dette publique très rémunérateurs. C'est pourquoi il apparaît de plus en plus clairement que
les banques classiques ne sont pas véritablement intéressées à ce public de petites
exploitations ou entrepreneurs ruraux et urbains et que leurs techniques ne sont pas adaptées
pour servir ce segment de clientèle2.
Ainsi, la microentreprise y comprise s'est vue exclue du système financier classique. Cette
exclusion du système financier classique a contribué à favoriser l’émergence de la
microfinance ; qui est venue élargir les modes de financements des petites entreprises.
Par ailleurs, le secteur autonome ou informel est toujours aussi vivant et adapté (plus de 80 %
de la population y aurait recours) mais ses moyens sont limités et services sont souvent
coûteux ou risqués. C'est d'ici où est née cette nécessité des nouvelles institutions financières,
secteur intermédiaire entre les banques et l’informel. Ce secteur s’adresse à des petits
1
A. TAKUDJOU, Impact des microcrédits sur la croissance organique des très petites entreprises
camerounaises, dans : Revue congolaise de gestion, éd. ICES, 2011, p. 79-105, disponible en ligne sur
https://doi.org/10.3917/rcg.014.0079 [consulté le 01/04/2021]
2
Id., p. 81
2
Un secteur qui peut constituer un levier accélérateur pour atteindre l'un des objectifs du
millénaire qui n'est rien d'autre que la réduction de la pauvreté. C'est ainsi que la
microfinance s’avère une des pistes de solution pour atteindre cet objectif, dans la mesure où
elle a pour mission, la collecte de l'épargne, la location de coffre-fort, les actions de
formation, les opérations de crédit-bail et l'octroi de microcrédits à des familles pauvres pour
les aider à conduire des activités productrices ou génératrices de revenu. On désigne
généralement ces familles par le terme de microentrepreneurs et la plupart de ces
microentrepreneurs travaillent dans le secteur informel ou non structuré. Son but ultime serait
donc de fournir les services financiers aux pauvres jadis exclus du système financier
classique4.
Si à l’origine des microcrédits, on trouve des mécanismes plutôt informels à l’image des
tontines, les trois dernières décennies ont vu l’émergence d’institutions plus organisées
comme la Gramen Bank ou Prodem Banco sol qui sont plus adaptées aux besoins de ces
unités tant par rapport aux montants proposés que par la rapidité des procédures d’octroi de
crédit.
L’’importance de l’accès aux services financiers a été reconnue par les chefs d’Etat et de
gouvernement dans le texte (le livre bleu) adopté lors du Sommet mondial de 2005. Le fait
que 2005 ait été désignée l’Année internationale du micro crédit a également contribué à
sensibiliser la communauté internationale concernant le rôle clé des services financiers plus
accessibles dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement5.
3
https://ec.europa.eu/, soutien de l’UE au microfinancement [consulté le 01/04/2021]
4
A. TAKUDJOU, Op. Cit., p.82
5
B. KAMBALE, introduction à la microfinance, cours (inédit), G3 FSEG, ULPGL, Goma, 2020-2021, p.37
3
1) Quelle est l'influence des microcrédits sur le capital social et le C.A de l'AGR du
microentrepreneur en ville de Goma ?
2) Quelle est l'influence des microcrédits sur la création d'emplois par le
microentrepreneur de la ville de Goma ?
2. HYPOTHÈSES
Partant des théories antérieures développées par nombreux auteurs sur la problématique de
l’impact de la microfinance sur la croissance de la microentreprise, dont la conclusion de K.
ABALO selon laquelle le recours aux microcrédits joue un rôle important dans le financement
et la croissance des microentreprises ainsi qu’à la création d’emploi6, dans notre contexte,
nous pensons que :
1) Les microcrédits auraient une influence positive sur le capital social et sur le C.A de
l'AGR du microentrepreneur ;
2) Les microcrédits auraient une influence positive sur la création d'emplois par les
microentrepreneurs de la ville de Goma.
6
K. ABALO, importance de la microfinance dans le financement et la croissance des microentreprises au
Togo, IUT de Gestion/Université de Lomé, septembre 2007, p. 14
4
Des travaux de recherche sur la microfinance se sont focalisés majoritairement sur son impact
aux conditions socio-économiques des ménages, et la plupart d'entre eux ont montré que la
microfinance aurait un impact positif sur l'amélioration des conditions de vie des ménages. A
ce niveau peu d’études s’orientent du coté croissance financière de l’AGR et donc on n'aurait
pas beaucoup de mot à dire quant à son impact sur la microentreprise. C'est ainsi que nous
avons voulu nous y intéresser en confrontant la microfinance à la croissance des
microentreprises pour en fin découvrir sa vraie place dans la lutte contre la pauvreté.
Ce travail contribue :
Sur le plan pratique: Ce travail envisage d’un côté un motif lequel pouvant amener
les institutions de microfinance de la ville de Goma de modifier ou d'adapter leurs
stratégies d'intervention, et de l’autre côté jouer un rôle particulier important pour les
microentreprises de la ville de Goma en ce qui concerne le choix des meilleures
stratégies de financement pour l’atteinte de leurs objectifs.
7
M. GRAWITZ., Méthodes des sciences sociales, 9e éd., DALLOZ, 1993, p.14
5
Il s'agit ici d'une démarche de l'esprit pour découvrir et démontrer une vérité quelconque.
Ainsi donc, pour vérifier nos hypothèses notre étude a fait appel aux méthodes suivantes :
Méthode analytique : cette méthode nous a permis d’analyser les résultats obtenus et
les interpréter.
Méthode statistique : celle-ci nous a permis de présenter les données sous forme de
tableau et/ou de graphique, construire un modèle avec lequel nous avons vérifié nos
hypothèses,
Méthode comparative: elle nous a aidé à comparer les différentes variables de notre
recherche afin de nous aider à tirer des conclusions quant à ce.
« Pour ceux qui luttent pour atteindre l'objectivité scientifique, l'usage sérieux d'instruments
techniques représente une garantie »8.
C'est un moyen, un outil de la recherche. Cependant, nous avons fait appel aux techniques
dont:
5. DÉLIMITATION DU SUJET
8
M. GRAWITZ, Op. Cit., p.428
6
par le redécollage du secteur des microcrédits dans la ville de Goma, la stabilisation des
services de microfinance et la prolifération les structures de financement informelles. Ce
travail concerne les microentreprises de la ville de Goma.
CHAPITRE 1
Dans ce chapitre, il est question de revoir les théories générales sur notre sujet d'étude en
commençant par la revue théorique sur la microfinance ensuite les théories sur la
microentreprise et en fin un mot sur la croissance des microentreprises.
Dans cette section, nous abordons les théories sur la microfinance en développant les points
suivants :
Définition de la microfinance,
Genèse de la microfinance,
Rôle de la microfinance,
Impact de la microfinance,
Les écoles de pensée en microfinance : le schisme en microfinance,
Les institutions de microfinance,
Le microcrédit,
La microfinance est la combinaison de deux mots qui signifient petit paiement ou petit-prêt.
Le préfixe micro vient du mot grec « mikros » qui signifie « petit » ou encore « la division ».
Quant au terme finance, il est dérivé du latin « finanre » qui selon l’encyclopédie Hachette
veut dire « fixer une indemnité » ou « une amende », ou encore « ce qui rapporte de l'argent »
ou concerne « le paiement d'une certaine somme d'argent ».
Pour la Banque Mondiale (2000), la microfinance correspond à l'idée selon laquelle les
pauvres comme toutes les autres personnes doivent avoir accès à un large panel de services
8
financiers à faible coût. Elle correspond à l'offre de services de prêts, d'épargne ainsi que
d'autres services de base proposés aux exclus du système formel des banques9.
Nous voyons que la microfinance ne se limite pas à l’approvisionnement de crédits pour les
pauvres, mais offre une gamme de services très variés pour les personnes ou ménages pauvres
ou encore aux entrepreneurs exclus des banques, nous pouvons citer donc le micro-crédit, le
micro-transfert et la micro-assurance.
La microfinance existe en réalité depuis des siècles sous différentes formes. Certains
affirment que la microfinance est en réalité une pratique très ancienne déjà utilisée du temps
des babyloniens.
On estime même que des mécanismes informels de prêt et d'emprunt ont existé en Asie depuis
plusieurs millénaires.
En 1462, un moine italien, Barnabé de Terni, fonde une institution caritative, le Monte di
Pietà, en Italie, pour lutter contre l'usure.
Près de deux siècles plus tard, soit en 1653, un financier italien, Lorenzo Tonti, créa en France
une nouvelle formule d'épargne sous forme d'association d'épargnants. Il donnera son nom à
la tontine.
En 1720, A Dublin, Jonathan Swift est le premier à prêter des petits montants à des artisans
pauvres de la ville. Au cours de la deuxième moitié du 19ème Siècle, en 1864, l'Allemand
Friedrich-Wilhelm Raiffeise fonde en Rhénanie la première société coopérative de crédit
mutuel. Son objectif était d'offrir aux banques des cautions mutuelles afin que les paysans
9
N. MAMADOU, déterminants de la performance des institutions de microcrédits : UEMOA et BRICS
Université Bourgogne, thèse, (inédit), 2019, p. 19, disponible sur https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02484810v2
[consulté le 12/08/2021]
10
J. SAINT-JEAN, La contribution de la microfinance au développement socio-économique dans la commune
de Carrefour: le cas d'ACME pour la période 2000-2009, Université d'État de Haïti, mémoire inédit, 2015, p. 65
disponible sur www.memoire-on-line.com , [consulté le 12 Août 2021]
9
démunis accèdent au crédit. En France, en 1880, le Père Ludovic de Besse fonde le Crédit
Mutuel et Populaire, qui sera à l'origine des Banques Populaires.11
En réalité, des systèmes financiers reposant sur la solidarité existaient bien auparavant. Mais
Mohamad Yunus12, fondateur de la Grameen Bank, a popularisé avec un impact médiatique
nouveau le fait qu’il était possible, et rentable, de prêter aux pauvres en s’appuyant sur deux
idées révolutionnaires :
Les pauvres à qui l’on propose des crédits adaptés les remboursent bien. Les pauvres
auront même tendance à rembourser mieux que les riches car l’accès à de nouveaux
crédits est pour eux vital, et ne pas rembourser serait y renoncer ;
Une institution financière s’adressant aux pauvres peut être viable en compensant des
coûts de transaction importants (par rapport aux montants prêtés) par un taux de
remboursement proche de 100 %, et des taux d’intérêt plus élevés que les banques.
Au-delà de ces deux principes fondamentaux, le succès de la Gramen Bank s’est
forgé sur une méthodologie d’octroi de crédit qui était une réelle innovation à
l’époque. Cette méthodologie est communément appelée crédit solidaire ou crédit de
groupe13.
11
Baromètre de la microfinance 2011, p.2
12
Muhammad Yunus est un économiste et un entrepreneur bangladeshi renommé. Surnommé le "banquier des
pauvres", il a fondé la première institution de microcrédit, la Grameen Bank. Ce concept lui a valu le Prix Nobel
de la paix en 2006. Il a eu son doctorat à l'université privée Vanderbilt dans le Tennessee après une maîtrise à
l'université du Colorado. Ce jeune professeur d'économie comprend qu'une grande partie des problèmes
rencontrés par les paysans pauvres sont liées à leurs difficultés d'accès à des capitaux. C'est ainsi que Yunus en
vient à proposer un premier "micro-prêt" (entre 30 et 50 dollars) à quelques dizaines d'habitants du village, en
utilisant son propre argent. C'est un succès immédiat, au Bangladesh tout d'abord, où la « Grameen » (son propre
programme créé en 1977) obtient le statut d'établissement bancaire en 1983, puis dans d'autres pays où le «
modèle » s'exporte à partir de 1989.
13
J. SAINT-JEAN, op. Cit, p. 66
10
Elles ont démarré leurs activités en tant qu'ONG, pour la plupart, et ont été financées par des
subventions provenant de fonds publics et privés. Devenues rentables, elles ont augmenté
rapidement le nombre de leurs clients. Elles ont permis de démontrer que les pauvres étaient
solvables bien qu'ils ne puissent offrir de garanties financières.
Ainsi, la microfinance s'est avéré un business viable, et les pauvres constituent aujourd'hui un
véritable marché.
Environ une décennie plus tard, soit dans les années 1990, des structures spécialisées dans le
financement des IMF apparaissent. Elles proposent des prêts aux IMF qui prêtent ensuite à
leurs clients.
Depuis les années 1970 avec l’avènement de Grameen Bank de Mohammed Yunus, la
microfinance est devenue un outil important de développement. Dans plusieurs études, des
chercheurs ont démontré que les institutions de microfinance jouent trois rôles, en particulier
dans le développement :
1) aider les pauvres à faire face à leurs besoins de base et de se protéger contre les risques,
14
T. MADIOR, impact de la microfinance sur la performance des firmes et le bienêtre des entreprises au
Panama, Université de Sherbrooke, inédit, 2017, p. 21
11
• Atteindre les pauvres : dans les définitions ci-dessus nous voyons que la microfinance
met au premier plan les pauvres et cela incite Otero à formuler que la « microfinance permet
aux travailleurs indépendants pauvres de créer un capital productif, de protéger le capital
qu’ils ont, de faire face aux risques, et d'éviter la destruction de leur capital. Elle tente de
constituer un patrimoine et de créer de la richesse chez les personnes qui en sont dépourvues.
Pour les très pauvres, la microfinance devient un outil de liquidité qui permet de lisser leurs
modes de consommation et de réduire leur niveau de vulnérabilité »
• Construire des institutions : elle déclare sur ce point l’importance de créer des institutions
privées pour offrir aux pauvres des services financiers. Elle insiste aussi sur la durabilité et la
solidité de ces institutions, car dans le cas échéant elle ne sera qu’un moyen temporaire pour
lutter contre la pauvreté.
• Approfondir la portée du système financier : elle défend que les institutions doivent être
réglementées et faire partie du système financier et de ce fait « elles peuvent accéder aux
marchés de capitaux pour financer leurs portefeuilles de prêts qui leur permettent d'augmenter
considérablement le nombre de personnes pauvres qu'ils atteignent. Ils peuvent également
réaliser des économies, en fournissant d’autres services financiers importants pour les
pauvres, et les dépôts d'accès comme une autre source de capital ».
Le grand succès de la microfinance provient de l’espoir que les autorités ont sur cette
dernière non pas à éradiquer la pauvreté, mais à diminuer considérablement le nombre de
pauvres dans le monde. Le Professeur Mohammed Yunus estime que 5% de la population
pauvre et clients de Grameen Bank sortent de la pauvreté chaque année (Anis Chowdhury,
2009).
Les IMF deviennent des outils incontournables pour le développement rural. Tant les
institutions que les emprunteurs, les pauvres, ont un rôle très important à jouer dans
l’éradication de la pauvreté dans le monde. Les précurseurs de ce mouvement déclarent que
les pauvres peuvent créer un monde sans pauvreté … le crédit, à son tour, peut créer des
emplois.
15
T. MADIOR, op. cit., p. 25
12
Les pauvres deviennent à la fois les acteurs et les bénéficiaires de cette politique. L’espoir
qu’elle suscite est énorme au point que Peachey et Roe (2004) estiment que l’accès au crédit
est aussi important que l’accès à l’eau, aux soins de santé ou à l’éducation.
Beaucoup de chercheurs se consacrent sur la question pour voir les réels impacts de cette
dernière.
Dans une étude conduite par Robinson (2001) portant sur les clients de seize institutions de
microfinance à travers le monde, il montre que l’accès aux IMF conduit à une amélioration
de la qualité de vie des clients, de leur confiance en soi, contribue à la diversité des stratégies
des moyens de subsistance et ainsi augmente leur revenu.
En somme, ils concluent en disant que « Les services financiers réduisent ainsi la pauvreté et
ses effets dans de multiples façons concrètes. Et la beauté de la microfinance … est qu’elle
peut atteindre bien au-delà des limites des ressources insuffisantes des donateurs »
Tarozzi, Johnson et Desai (2015) utilisent les données d’un essai randomisé contrôlé
collectées à partir des habitants des zones rurales d’Amhara et d’Oromiya en Éthiopie et
16
T. MADIOR, Op. Cit., p. 26
17
Ibid.
13
trouvent que le programme, conduit par Family Health International, a un effet positif et
statistiquement significatif sur le nombre d’emprunteurs. Ils trouvent parmi les emprunteurs
se trouvant dans le groupe traité une addition de 25% par rapport au groupe de contrôle.
Cependant ils ne trouvent pas de changement de comportement des individus en vers les
autres sources d’emprunts.
Pour ne citer que cela, nous pouvons prétendre que l’accès au crédit a un effet positif soit sur
la création de microentreprises soit sur leur expansion.
Cependant si l’accroissement des IMF mène à un plus grand nombre de microentreprises, les
rendements de ces dernières diminuent et se retrouvent en dessous du coût de l’emprunt
(Siddiqur Osmani, 1989).
La situation devient rapidement précaire pour les emprunteurs surtout si les IMF demandent
un taux d’intérêt élevé (Huq, 2004)
Attanasio, Augsburg, Haas, Fitzsimons et Harmgart (2015) ne trouvent pas d’effet sur
l’épargne.
Par contre, cet effet sur l’épargne est concentré parmi les entrepreneurs ayant une éducation
élevée et une entreprise et qui ont des épargnes plus élevées au début (Augsburg, Haas,
Fitzsimons et Harmgart, 2015).
18
Id. p. 30
14
Selon Pitt et Khandker (1998), la consommation peut être améliorée par plus d’accès au
crédit.
En supposant que dans le long terme l’accès au crédit accroit le niveau de vie des
emprunteurs donc la consommation devrait augmenter. Dans le court terme, l’accès au crédit
peut avoir un effet positif ou négatif sur le niveau de vie.
En définitive les impacts de la microfinance sur les pauvres ou de manière générale sur ces
clients ne vont pas toujours dans le même sens. Les auteurs ont montré que l'influence de la
microfinance sur la consommation et l'épargne n'est vérifiable qu'à long terme et ça dépendra
du niveau d'éducation (pas nécessairement scolaire) de l'entrepreneur.
Immole débat ouvert sur la manière dont la microfinance contribue à éradiquer la pauvreté
dans les pays en développement va donner lieu à une opposition contrastée entre deux
courants de pensée que Jonathan Morduch va qualifier de « microfinance schism » Chaque
position diffère sur la manière de fournir les services de microfinance (ONG versus banques
commerciales), sur la technologie à être utilisée (approche de service financier ou
minimaliste versus approche de service intégrée).
19
M. KAMAHA, L'efficacité du Microcrédit dans les pays industrialisés, cas de la France, Université de
Bordeaux, thèse inédite, 2014, p.47
15
En plus de fournir des services financiers, cette approche favorisait l'octroi de services non
financiers comme la formation et l'assistance technique aux micro- entrepreneurs,
l'alphabétisation etc. C'est cette vision qui prévalait dans les années 80.
Basée sur une logique de dons (les taux d'intérêt étaient même inférieurs à ceux du marché)
et de dépendance des bénéficiaires, cette approche a engendré des taux d'arriérés ainsi que des
coûts de fonctionnement très importants conduisant à la disparition progressive de nombreux
programmes de micro-crédit.
Elle inscrit les programmes de micro-crédit à l'intérieur d'une logique de marché. Conscients
de la capacité limitée des donateurs à répondre à la demande massive de micro-crédits, les
tenants de ce courant basent leurs initiatives sur deux caractéristiques essentielles: une
volonté de massification du crédit ainsi qu'une volonté de pérennisation des institutions : c'est
la performance financière
Dans le but de développer des IMF pérennes et commerciales, ces programmes prônent
l'autosuffisance et la viabilité financière des institutions. Cela se traduit par des taux
d'intérêts parfois très élevés qu'on impose aux clients, justifiés par les coûts élevés de
transaction relatifs à tout micro-crédit.
L'objectif recherché n'est pas focalisé sur l'amélioration du bien-être en général des pauvres,
mais plutôt sur l'amélioration de l'accès aux services financiers de la catégorie des pauvres
spécifique que constituent les exclus du secteur bancaire traditionnel.
Jacquier (1999) distingue trois types d’IMF : le modèle mutualiste, le modèle solidaire et le
modèle mixte. En plus de ces trois modèles, subsiste un modèle le « self help group » que la
littérature académique évoque rarement, et qui a été développé en Inde.
20
N. MAMADOU, Op cit., p. 28
16
La mobilisation de l'épargne est donc considérée comme plus importante que l'octroi de
crédit. Ce système mobilise ainsi un volume considérable de dépôts, le plus souvent pour des
raisons de sécurité et de liquidité.
En effet, un volume important de dépôt permet de répondre à une plus grande demande, ce
qui élargit les activités et assure ainsi une indépendance financière vis-à-vis de l'extérieur.
L'objectif recherché est d'assurer à l'ensemble des membres des services financiers de qualité
et à bon marché, tout en permettant à la structure de couvrir ses frais de fonctionnement.
Cependant, une de faiblesses relevée au niveau de ces systèmes est qu'il y a une accumulation
considérable d'épargne et que seule une petite partie est utilisée pour l'octroi de crédit, si bien
que ces institutions se trouvent parfois dans une situation de surliquidité ce qui les pousse à
placer une bonne partie de l'épargne collectée au niveau du système bancaire, transférant ainsi
les ressources des pauvres vers les plus riches (Jacquier, 1999).
Toutefois, ce modèle a des limites car il ne peut pas fonctionner sans un processus de
réunification des intérêts individuels et des intérêts collectifs d'un groupe et ainsi réduire
l'asymétrie de l'information (Guérin, 2002). Dans certaines régions où des problèmes de
culture ou traditions ont toujours existé, ce modèle ne peut pas faire l'unanimité. C'est le cas
des castes avec les intouchables (dalits) en Inde ; de plus son efficacité dépend de la taille du
groupe.
L'épargne ne constitue pas un préalable à l'accès au crédit comme dans le modèle précédent,
ce qui fait qu'il dépend des ressources extérieures pour le financement de projets.
17
Le système finance davantage des microcrédits à court terme que des crédits d’investissement
à long terme. C'est pourquoi il ne peut pas apporter de solution aux secteurs nécessitant des
investissements structurels. En outre, le système solidaire entraine des coûts de transaction
plus importants pour les emprunteurs.
La collecte de l'épargne permet de constituer des fonds pour faire face à l'activité de
prêts et réduire la dépendance vis-à-vis des autres sources de financement ;
Ces femmes se réunissent toutes les semaines pour débattre des divers sujets. Elles sont
aidées en cela, la plupart du temps, par des ONG qui assurent leurs formations et l'animation
du groupe. Les banques et les bailleurs de fonds leur octroient des crédits directement ou par
l'intermédiaire des ONG (Guérin et Palier, 2005).
L'avantage de ce système est qu'il réunit des membres volontaires et leur permet d'améliorer
un système qui fonctionne déjà. Le rôle joué par ces acteurs est une intermédiation sociale
définie comme un processus consistant à investir à la fois dans le développement des
ressources humaines, dans celui du capital institutionnel et ce dans le but d'accroitre
l'autonomie des groupes marginalisés, en les préparant à se confronter à une intermédiation
financière formelle (Edgcomb et Barton, 1998).
18
I.1.7. LE MICROCRÉDIT21
C'est un crédit de petits montants donnés à des pauvres exerçant des AGR dont la garantie est
la caution solidaire.
Cette dernière implique que chaque membre du groupe s’engage à garantir un autre. Cela
veut dire qu’un si un membre ne rembourse pas son crédit tous autres membres doivent
contribuer à part égale pour le remboursement. La caution solidaire fait appel à deux autres
notions : la banque communautaire et le groupe solidaire. La banque communautaire est un
groupe de plus de vingt personnes qui accède au micro crédit et se cautionnent mutuellement.
Le groupe solidaire est constitué par trois à 10 varie 15 personnes qui se cautionnent
mutuellement. Généralement la plupart des programmes de micro finance commencent par les
banques communautaires. Ces dernières constituent un terrain d’entraînement pour les
pauvres
Sous cette compréhension, le microcrédit est surnommé de micro finance. Dans le langage
courant, on parle souvent des activités de microfinance ou de micro crédit, de sommet
mondial de micro crédit ou de microfinance, de l’année internationale de microcrédit et donc
de micro finance. Cette considération fait intervenir le facteur temps durant lequel les
opérations sont possibles de façon à garantir un revenu aux ménages cibles (généralement
douze mois au plus).
nécessairement onéreux. Il s’agit en effet de prêts délivrés le plus souvent à titre gratuit,
ayant pour but de pallier l’insuffisance de fonds propres du créateur.
Au cours des dernières décennies, les microentreprises ont été au centre des préoccupations
de tous les milieux, tant académiques que socio-économiques. On faisait l’éloge de leur
dynamisme, de leur flexibilité et de leur compétitivité. Il a été constaté que comparativement
aux grandes entreprises, leurs contributions sont plus marquées dans le développement de
l’économie en général, mais surtout en matière de création d’emplois et de renouvellement du
tissu industrie.
L'approche quantitative ne retient que des éléments les plus apparents de l’entreprise. Les
indicateurs les plus couramment utilisés dans la définition de la microentreprise sont ceux qui
touchent aux différentes composantes de l’activité de l’entreprise, mesurables et quantifiables
dans leur ensemble. On citera à cet égard l’effectif global d’employés, le chiffre d’affaires, le
montant des investissements, la valeur ajoutée, le montant du capital social et la part de
marché occupée par l’entreprise en question, ou une combinaison de deux ou plusieurs
paramètres. Les dimensions quantitatives les plus connues et les plus souvent utilisées sont le
nombre d’employés, la valeur d’actifs ou de chiffre d’affaires.
20
- Des Micro entreprises appelées encore de très petites entreprises (TPE), qui sont toutes les
unités employant moins de dix salariés.
- Des entreprises dont le nombre de travailleurs varient entre dix et quarante-neuf employés
et qui sont identifiées comme « petites entreprises ».
- celles employant de cinquante à cinq cent employés. Ces entreprises sont considérées
comme des « entreprises moyennes »
1) Les entreprises dont le capital social est inférieur à 100 euro : ce sont des petits métiers "de
survie", en particulier dans le domaine de commerce ambulant. Leur potentiel d'accumulation
et de croissance est quasiment nul.
2) Les entreprises dont le capital social est compris entre 100 et 700 euro : Ces entreprises
"émergentes" ont parfois un local et un savoir-faire, comme par exemple les forgerons
traditionnels, les couturiers. Les technologies utilisées sont simples,
3) Les entreprises dont le capital social est compris entre 700 et 7000 euro : ici l'activité est
permanente et l'entreprise fonctionne avec un local fixe et des technologies élaborées qui
nécessitent un investissement relativement important.
22
K. MABROUK, Les dynamisations des microentreprises dans les PMA : une relecture de l’économie
informelle manufacturière au Mali, p. 307, disponible en ligne sur https://tel.archives-ouvertes.fr/ [consulté le
20/08/2021]
23
J. CAMILLERI, La microentreprise rurale en Afrique, de la survie à la croissance, éd. L’Hamattan, Paris,
2007, p. 25
24
H. LILAMA., Technique fiscale, cours (inédit), G3, FSEG, ULPGL, Goma, 2020-2021, p. 13-14
21
1) La microentreprise est celle qui réalise un CA annuel ne dépassant pas 10 000 000 FC
2) La petite entreprise est celle qui réalise un CA annuel supérieur à 10 000 000 FC et
inférieur à 80 000 000 FC.
3) La moyenne entreprise est celle qui a un CA supérieur à 80 000 000 FC et inférieur à 3 500
000 000 FC
Elles requièrent une connaissance approfondie du métier souvent acquise après un long
apprentissage auprès de maîtres-artisans. L’accès n’est pas facile car la corporation souhaite
très souvent conserver son contrôle sur toute la chaîne depuis de l'achat des matières
premières à la commercialisation.
Elles entretiennent des relations en amont et en aval avec les grandes entreprises publiques et
privées: achat de matières premières, vente de biens à des salariés du secteur structuré,
paiement de certains impôts et taxes, réalisation de certaines formalités, embauche de salariés
plus ou moins déclarés.
25
K. MABROUK, Op. Cit., p. 315
22
La croissance interne ou organique, se dit d’une entreprise qui grossit grâce au développement
de la société : nouveaux produits ou activités, nouveaux marchés, etc. Elle est conséquente
généralement à une forte demande des produits de l’entreprise, à une volonté de protéger
l’identité de l’entreprise n évitant le rachat d’autres entreprises, volonté du dirigeant de
conserver le pouvoir, etc.
26
A. TAKUDJOU, Op. Cit., p. 100
27
Ibid.
23
Conclusion
Ce premier chapitre vient de faire une présentation générale de la microfinance. On y a
développé le cadre conceptuel de l'étude et les fondements théoriques de la microfinance.
On a aussi fait une présentation brève de la théorie de la microentreprise ainsi qu'un mot sur la
notion de croissance des microentreprises. Ainsi, dans le chapitre deux, il est question de
présenter le cadre de notre étude.
24
CHAPITRE 2
Dans ce chapitre nous allons nous appesantir sur trois sections à savoir :
La ville de Goma est située dans la Province du Nord Kivu à l’Est de la RDC. Elle est située
au Sud de l’Equateur entre 19 degré 41’36’’ de l’altitude Sud et 29°13’41’’ de longitude Est à
une altitude de 1500m dont le point de référence est situé au Rond-Point SIGNERS avec une
superficie de 75,72km2.
Elle est composée de deux communes dont la commune de Goma avec 33,45km2 qui compte
7 quartiers et la commune de Karisimbi avec 42, 27km2 compte 11 quartiers.
Cette ville est couverte de roches, au relief onduleux, au pied des volcans NYIRAGONGO et
NYAMULAGIRA. Ils se trouvent au Nord de Goma, mais parmi les deux volcans, seul
NYIRAGONGO menace la ville de Goma par ses éruptions. Il se situe environ à 15km de la
ville de Goma, composée d’un cratère de 1.200 de diamètre et d’un lac de laves quasi
permanent s’y trouve depuis 1928 et récemment entré en éruption le 22 mai 2021.
28
https://www.congo-autrement.com/page/les-villes-de-la-rd-congo/presentation-de-la-ville-de-goma-province-
nord-kuvu-html [consulté le 15/09/2021]
25
La ville de Goma connait un climat adouci par l’altitude et la brise de vent qui souffle
régulièrement du lac Kivu vers la ville et vice versa.
Les données thermiques et pluviométriques montrent que la ville de Goma jouit d’un climat
tropical d’altitude à saison sèche alterné de la manière suivante :
La ville de Goma est cosmopolite, elle est un carrefour où viennent habiter plusieurs tribus, à
savoir : Nande, Hutu, Tutsi, Havu, Shi, Nyanga, Hunde, Rega, Kusu, Tembo, … mais il faut
signaler qu’il y a d’autres communautés à l’intérieur de la ville.
L’émergence du secteur de la microfinance a une histoire très ancienne dans tous les coins du
monde. Ici, il est question donc de contextualiser et ne se baser que de son évolution dans
notre milieu d’étude.
26
Les rares coopératives initiées par les pouvoirs publics de l’époque pour les indigènes étaient
orientées vers les activités de consommations notamment dans le domaine agricole et de la
pêche. C’est par exemple de la COOPILE (Coopérative des pécheurs indigènes du lac
Edouard au Nord Kivu).
A cette époque apparurent les premiers types des coopératives initiées par les congolais
notamment dans les provinces du Katanga, Kasaï, Kivu et dans la ville de Kinshasa, pour
répondre aux besoins de financement du secteur informel qui prenait de l’ampleur.
La crise chronique entre les décennies 80 et 90 avec un taux d’inflation de plus de quatre
chiffres eut comme conséquences sur le plan financier national la banqueroute du système
financier national caractérisée par la cessation de paiement au niveau de la Banque Zaïre, des
banques commerciales et la faillite des coopératives d’épargne et de crédit sur l’ensemble du
territoire national.
29
B. KAMBALE, op. Cit., p.39
27
La décennie suivante a été marquée par des conflits inter ethniques sanglants, l’entrée des
réfugiés rwandais, et par deux guerres les plus meurtrières ayant causé la mort de plus de
trois millions de personnes et les déplacements massifs des populations.
Au cours de cette période toutes les banques commerciales et les coopératives qui résistaient
encore furent complètement paralysées, excepté la Banque Internationale de Crédit (BIC).
D’où l’apparition en RDC et à Goma spécifiquement les ONG à volet crédit. Ces microcrédits
et d’autres types d’intervention créèrent au sein de l’économie des flux monétaires non
contrôlés par le système financier classique en difficulté.
Tel est le cas des COOPEC IMARA, COOFICO, COODEFI, TUMAINI au Nord Kivu, des
COOPEC NYAWERA et KALUNDU, au Sud Kivu et des COOPEC CAMEC et CEAC au
Bas Congo et à Kinshasa.
En 2004, Word relief Congo lance son programme de micro finance « Hekima en faveur des
pauvres économiquement actifs de la ville de Goma au Nord Kivu et qui s’étendra plus tard
au sud Kivu.
Ces organisations internationales spécialisées dans le crédit direct ne collectent pas l’épargne
du public et sont concentrés dans les grandes villes.
Les besoins non satisfaits par ces ONG ont donc donné lieu à des multiples initiatives locales
dans la création de plusieurs types de structures d’épargne et des crédits.
En 2004, l’IMF BARAKA PRECE qui démarre comme une ONG locale avec volet épargne et
crédit et qui se transforma plus tard en société par action à responsabilité limitée.
Deux autres sociétés par action s’ajoutent en 2005, SOMIFI REJEDE et CERP GALA
LETU. Ces IMF nouvellement créées donnèrent une véritable impulsion au secteur de micro
financement à l’Est de la RDC tant par les nombres élevés des comptes ouverts par les
clients, l’implantation géographique et les volumes des épargnes et des crédits.
C’est par la suite que le secteur attire des nouveaux entrants sous plusieurs formes
(COOPEC, IMF, etc.).
Hélas cette émergence rapide du secteur de microfinance à Goma, suite à des facteurs à la fois
externe et interne ne fera pas long feu.
En 2007, des acteurs aux mauvaises pratiques entrent sur le marché en rémunérant le dépôt à
38% et 100% par mois. Une année plus tard, ces acteurs ayant pratiqué une mauvaise
politique de gestion vont se voir tomber en faillite.
Notons que le Nord-Kivu compte actuellement une dizaine des COOPECs et institutions de
microfinance mais seulement cinq sont membres de l'ANIMF (Association Nationale des
IMF) ; la ville de Goma en a donc trois (TUJENGE PAMOJA, SMICO SA et HEKIMA) et
29
Au niveau Provincial, les IMF/COOPEC locales sont contrôlés par la Banque Centrale du
Congo alors que le secteur de microfinance ainsi que les bénéficiaires des services de
microfinance sont régis et encadrés directement par la division provinciale des MPME dans la
direction microfinance.
Les MPME sont des acteurs importants à la performance économique et sociale des plusieurs
pays du monde, elles permettent la résolution des problèmes fondamentaux du développement
par l'intégration de la population au processus de développement économique et favorise la
création d'emplois.
Les microentreprises appelées encore TPE (Très petites entreprises) sont des petites unités de
production établies dans les villes, généralement, des microentreprises dont certaines
échappent à la réglementation de l'administration (publique et fiscale).
30
ANIMF-R.D. Congo, liste des IMF membres de l'ANIMF, mise à jour du 13 juillet 2021
31
Division provinciale des MPMEA, direction de microfinance, rapport 2020, p. 31
32
Id., p. 40
30
Parmi les TPE se distingue alors ceux ouvrant dans le secteur privé traditionnel,
essentiellement centré sur l'agriculture de subsistance ou la petite agriculture familiale et sur
les services ruraux. Il y a ensuite plusieurs milliers de TPE exerçant des activités de petit
commerce, de petite restauration, de maraîchage, de transformation de produits alimentaires
(cas des fromages, ou de saucisses, etc.) et d'artisanat (cas de fabrication des briques ou
d'entreprises de garnissage, etc.).
Le secteur des MPME dans la ville de Goma, est contrôlé par la division provinciale des
MPME dans la le bureau MPME.
Précisions ici que certaines taxes sont perçues par la division provinciale des MPMEA auprès
des MPMEA de la ville pour leur permettre la réussite de leur mission.
En 2020, le tout dernier recensement s’est fait par la direction provinciale des MPMEA dans
l’objectif de dénombrer toutes les MPMEA ouvrant dans la ville de Goma par commune et
par secteur d'activité.
31
Conclusion
Dans ce chapitre, il a été question de présenter le cadre de notre étude en présentant
premièrement la ville de Goma, en suite le secteur de la microfinance et celui des MPMEA
dans la ville de Goma. Ainsi le chapitre trois se fonde sur la présentation des données de
l’étude et la discussion.
32
CHAPITRE 3
Dans ce chapitre, il est question de faire un rappel sur la méthodologie qui est suivie dans
cette étude pour finir par la présentation des résultats et discussion. Ainsi, les sections suivant
sont abordées :
Méthodologie de la recherche,
Présentation traitement des données,
Discussion des résultats.
« Quand on ne sait pas ce qu’on cherche, et où le chercher, tout ce qu’on trouve, n’importe
où, devient tout ce qu’on cherchait »33
Lorsque l'on travaille sur un domaine, il est impérieux d’établir une suite de questions à se
poser, de personnes à aller voir et à interroger, d'informations à collecter, d'opérations à
effectuer, la démarche à suivre et les outils à utiliser en vue de faire des choix.
Cela permet de mener de manière plus efficace une étude ou la résolution d'un problème. La
méthodologie est cette systématisation de l'étude, indépendamment du thème à étudier lui-
même.
III.1.1. Échantillonnage
Signalons ici que la population ciblée par cette étude est constituée des microentreprises dans
la ville de Goma, existant depuis au moins 3 ans.
L'idéal serait de travailler avec toute la population cible, mais compte tenu des différentes
contraintes entre autres financières et temporelles, on est donc contraint à trier un échantillon
33
A. KABAYA, initiation à la recherche scientifique, cours inédit, G1, FSEG, ULPGL, Goma, 2018, p. 11
33
représentatif qui aura les mêmes caractéristiques que la population cible pour en fin
généraliser les résultats sur toute la population. La rigueur du choix et du tirage de
l’échantillon détermine la fiabilité même des résultats de l’étude.
Dans le cas de notre étude, il a été pratiquement difficile de donner la même chance à tous les
individus d’être choisis et faire partis de notre échantillon.
Ainsi, nous avons fait par contre appel à un échantillonnage non probabiliste dans lequel le
choix des individus n'est pas dû au hasard mais c’est plutôt un choix raisonné qui intervient
dans la mesure où nous avons défini au préalable des critères de sélection en vue d’atteindre
nos objectifs.
Dès qu'on définit des conditions dans le choix de l'échantillon, directement on fait allusion à
l'échantillonnage non probabiliste ou à choix raisonné.
Selon un recensement des MPMEA de la ville de Goma fait en 2020 par la division
provinciale des MPMEA, la ville de Goma compte 4 637 microentreprises. Ces
microentreprises sont réparties selon les communes et selon les secteurs d’activité. La
commune de Goma en a 2118 et celle de Karisimbi 2519.
Ainsi un échantillon non probabiliste a été tiré à l’aide de la formule de Cochran (1963) .35
Taille de l’échantillon
( )
34
A.M. SIBAYIRWANDEKE, Gouvernance locale des Ressources Naturelles et Comportement de la
Population Riveraine dans la Mine Artisanale de RUBAYA, Université Protestante au Congo, thèse, (inédite),
Octobre 2019, p. 97
35
W. COCHRAN, sampling techniques, 2nd ed., New York : John Wiley, p. 8-9
34
Avec Z=1,96 pour un niveau de confiance de 95%, p (proportion)=0,5 et une marge d’erreur
(e) de 5%.
N''ont fait partis ne notre échantillon que les microentreprises ayant au moins 3 ans
d'existence et œuvrant dans la ville de Goma, car, l’influence du crédit sur la croissance d’une
quelconque entreprise, ne peut être appréciée qu’à long terme. Ainsi donc, nous avons estimé
qu’à 3 ans d’existence les indices de croissance sont déjà visibles.
Nous avons construit des strates selon les communes à l’aide desquelles nous avons tiré un
échantillon proportionnel au nombre total des microentreprises pour chaque commune.
Ainsi, nous avons catégorisé deux groupes d’individus pour chaque commune : d’un côté, les
microentreprises ayant au moins une fois bénéficié des microcrédits quel que soit l’origine, et
de l’autre côté, les microentreprises non bénéficiaires dans le but de comparer les deux
groupes formés du point de vue des indicateurs de leur croissance.
Pour garantir beaucoup plus la fiabilité à notre processus de collecte des données, pour
rationaliser le temps du dépouillement, éviter les erreurs et réduire le coût de l’enquête, nous
avons fait recours au logiciel KoBoCollect (KOBOTOOLBOX) dans lequel nous avons
encodé notre formulaire36, les appareils Android ont été utiles pour collecter les données avec
cette application. Ainsi, une équipe de trois enquêteurs a été formée (dont nous-même, et deux
autres étudiants chercheurs pour l’utilisation de cet outil). La période au cours de laquelle
l’enquête a été menée va du 20 au 24 septembre 2021.
36
A.M. SIBAYIRWANDEKE, Op. Cit., p. 98
35
Notons que le traitement proprement dit des données a été fait par le logiciel SPSS version 22.
La présentation des données ainsi que les tests statistiques utilisés dans leur traitement, sont
au cœur de cette section.
Cependant, les tableaux croisés et les tableaux de fréquences ci-dessous interviennent pour
cette fin.
36
Commerce Industrie
Agriculture Artisanat général légère Service Total
Commune Goma Effectif 9 19 78 15 42 163
% dans 5,5% 11,7% 47,9% 9,2% 25,8% 100,0%
commune
Karisimbi Effectif 5 33 67 30 57 192
% dans 2,6% 17,2% 34,9% 15,6% 29,7% 100,0%
commune
Total Effectif 14 52 145 45 99 355
Artisanat Effectif 39 13 52
Service Effectif 43 56 99
De ce tableau, nous pouvons lire pour chaque secteur d’activité, l’effectif ainsi que le
pourcentage des microentreprises ayant bénéficié des microcrédits et les microentreprises
n’en ayant pas bénéficié.
Ce tableau montre les moyennes du CA par groupe ainsi que l’écart type y relatif.
Le N c’est le nombre d’individus composant chaque sous-échantillon ; les moyennes de
chaque sous-échantillon sous la variable à tester (variable métrique) c’est un indicateur qui
permet d’avoir une première idée et de voir quel sous-groupe a la moyenne la plus élevée,
c’est le sens de la relation.
37
https://www.webdepot.umontreal.ca/cours-10-test-de-comparaison-des -moyennes.pdf
[Consulté le 27 septembre 2021]
39
Montant Hypothèse 59,21 ,000 5,60 353 ,000 $1,913.60 $341.14 $1,242.66 $2,584.54
du chiffre de variances
d’affaires égales
mensuel Hypothèse 5,884 314,85 ,000 $1,913.60 $325.23 $1,273.68 $2,553.51
de variances
inégales
Source : calcul SPSS à partir des données de l’enquête.
Lorsque le test de Levene n’est pas significatif, nous considérons le résultat du test basé sur
l’hypothèse des variances égales. Il faut alors lire les résultats du test de comparaison des
moyennes (test T pour égalité des moyennes) sur la première ligne.
Lorsque le test de Levene est significatif (c’est notre cas dans le tableau ci-haut), il faut alors
considérer le résultat du test basé sur l’hypothèse des variances inégales. Il faut alors lire les
résultats du test de comparaison des moyennes (test T pour égalité des moyennes) sur la
deuxième ligne.
Pour que le test de comparaison des moyennes soit significatif et que l’on puisse rejeter
l’hypothèse nulle H0, il faut que la signification (p) soit ≤ à 0,05. Ici, c’est le cas, nous
rejetons donc l’hypothèse des moyennes égales en adoptant l’hypothèse des moyennes
inégales ce qui veut dire que les microentreprises ayant bénéficié des microcrédits ont une
moyenne du CA significativement supérieure à ceux-là n’ayant pas bénéficié des
microcrédits, (avec une différence des moyennes de $1,913.60), l’on peut considérer donc qu’il
existe une relation très significative entre le montant du chiffre d’affaire des microentreprises
et le fait d’avoir bénéficié ou non des microcrédits durant la période en étude.
Qu’en est-il alors de la force de cette relation ?
Alors que le test T donne la signification, le Eta2 est le coefficient d’association ou de force
des tests des moyennes.
40
Ainsi, nous pouvons dire, les microentreprises qui ont été bénéficiaires des microcrédits ont
une moyenne de CA de $3,515.15, alors que les microentreprises n’en ayant pas bénéficié ont
une moyenne de CA de $1,601.55. Ces moyennes sont significativement différentes (p≤0,001)
cependant la force de cette relation est faible comme en témoigne un Eta2 de 0,82.
Les tests paramétriques de comparaison des groupes sont les mieux indiqués dans le cas où la
distribution est normale et les variances sont réunies ; dans le cas où ces conditions ne sont
pas respectées, les tests non paramétriques seront alors les mieux adaptés à ce genre
d’analyse. Il est donc impérieux de commencer avec le test de normalité et celui
d’homogénéité des variances.
41
Statistique de
Levene ddl1 ddl2 Sig.
chiffre d'affaires actuel Basé sur la moyenne 18,973 2 352 ,000
Les résultats de ce test nous permettent de rejeter H0 l’hypothèse des variances homogènes et
de dire que les variances sont différentes.
De ce tableau, nous observons aussi que pour tous les prêteurs la signification est inférieure à
0,001. Ce qui nous amène à rejeter l’hypothèse nulle, celle de la normalité de la distribution,
et de dire donc que la distribution n’est pas normale.
Les tests de normalité et le test d’homogénéité des variances nous conduisent donc à
abandonner les tests paramétriques et d’adopter le test non paramétrique de U de Mann
Whitney ainsi que le H de Kruskal-Wallis pour comparaison de moyennes des CA selon
l’origine de l’emprunt.
42
Tableau 12, test non paramétrique pour comparaison des moyennes de CA selon
l’origine de l’emprunt
Statistique des groupes
Si emprunt, auprès de qui N d’observations
Banque 11
Cambiste 17
AVEC 104
Khi-deux 14,788
Ddl 3
Sig. Asymptotique ,008
Ce test étant non significatif, p≥0,05, nous acceptons l’hypothèse nulle qui stipule que les
moyennes des CA sont égales dans tous les groupes.
Ceci voudrait donc dire que dans notre contexte, l’origine des microcrédits n’a pas
d’influence sur le CA de la microentreprise.
ANOVAa,b
Modèle Somme des carrés Ddl Carré moyen F Sig.
c
1 Régression 1520228075,899 1 1520228075,899 219,161 ,000
De ces tableaux ci-haut, nous observons que la régression entre les deux variables
quantitatives montant de l’emprunt et le CA est très significative (p≤0,001), ainsi nous
rejetons l’hypothèse nulle de la non influence du montant de l’emprunt sur le CA et disons
donc que le montant de l’emprunt influence très significativement le montant du CA des
microentreprises dans la ville de Goma.
44
Tableau 16, comparaison des moyennes pour deux échantillons indépendants : test non
paramétrique U de Mann Whitney
avoir contracté un emprunt Somme des
N Rang moyen : rangs
capital social actuel Oui 196 214,03 41950,00
Total 355
Les résultats du test nous permettent de rejeter l’H0 celle de l’égalité des moyennes et nous
confirmons donc l’H1 selon laquelle les microentreprises ayant bénéficié des microcrédits
présentent un capital social élevé par rapport aux non bénéficiaires, (Z= -7,353 et p=0,000)
Il est ici question de comparer le nombre des agents (variable discrète) pour les deux
groupes : bénéficiaires et non bénéficiaires des microcrédits.
Ainsi, pour ce genre d’analyse, le test de khi-deux nous sera utile. Ce test permet donc
d’accepter ou de rejeter l’hypothèse nulle « il n’y a pas de relation entre les deux variables
dans la population dont est issu l’échantillon »
45
Tableau 18, influence des microcrédits sur la création d’emplois dans la ville de Goma,
comparaison du nombre d’agents entre les bénéficiaires des microcrédits et les non
bénéficiaires : Tests du khi-deux
Ici la valeur du khi-deux est relativement grande, ce qui lui permet d’être supérieure à la
valeur critique correspondant au seuil de signification statistique de 0,05. Ainsi, nous avons
une signification de 0,000 ce qui nous permet de rejeter H0 et de conclure qu’il existe bien
une relation entre les deux variables dans la population (avoir contracté un emprunt ou non et
le nombre des agents dans la microentreprise).
46
Dans cette partie, il s’agit de discuter les résultats obtenus dans cette étude par rapport aux
résultats de certains autres chercheurs qui ont développé leurs analyses dans le même thème.
Il a été question de répondre à la problématique de l’influence des microcrédits sur la
croissance des microentreprises dans la ville de Goma.
Ainsi, les résultats de la recherche démontrent que les microcrédits ont effectivement une
influence significative sur le CA et sur le capital social des microentreprises dans la ville de
Goma, car, par nos tests (paramétriques et non paramétriques) de comparaison des groupes,
les microentreprises ayant bénéficié des microcrédits ont affiché un chiffre d’affaires et un
capital social supérieur à ceux n’ayant pas reçu les microcrédits contrairement aux résultats
des études de A. TAKOUDJOU (2011) qui avait trouvé plutôt que les microcrédits
n’influencent pas significativement la croissance des microentreprises et que seules les
aptitudes managériales et entrepreneuriales du dirigent expliquent cette croissance38.
Par rapport à l’origine de l’emprunt, les microentreprises s’adressent et auprès des COOPEC
et IMF, auprès des banques, des cambistes et auprès des structures informelles (Tontine et
AVEC) ont tous affiché les mêmes caractéristiques en ce qui concerne les indicateurs de la
croissance. Cependant, ni le choix de l’une ni de l’autre source n’impacte pas la croissance de
la microentreprise.
Ce travail démontre donc que l’origine de l’emprunt n’a pas d’influence sur la croissance des
microentreprises, seul le fait d’avoir contracté un emprunt et le montant de l’emprunt suffisent
pour expliquer cette croissance, peu importe l’origine. Nos résultats soulignent également le
rôle de la microfinance informelle Tontines et AVEC, la source de financement la plus
manifestée chez les microentreprises de la ville de Goma, car les membres de ces structures
affichent les mêmes caractéristiques du point de vue des variables étudiées que les membres
des structures formelles, tandis que le prof. K. ABALO (2007) a démontré que seuls les IMF
formelles sont importantes dans le financement et la croissance des microentreprises39.
En ce qui concerne la création de l’emploi, les résultats de notre travail confirment que, oui,
les microcrédits ont une influence sur la création d’emploi par les microentrepreneurs comme
38
A. TAKOUDJOU, Op. Cit., p. 79-105
39
K. ABALO, Op. Cit., p. 14
47
Conclusion
Ce chapitre vient de répondre, par des outils statistiques, à notre question de recherche. Nous
trouvons donc que les microcrédits ont d’une manière générale une influence significative sur
la croissance des microentreprises, mais pour cela, peu importe leur origine.
40
Organisation Internationale du Travail, la microfinance et le travail décent, disponible en ligne sur
https://wwwle-point-sur-la-microfinance/wcs_067568.pdf [consulté le 29/09/2021]
41
M. GERARD LABRUNE, le microcrédit : une opportunité économique et sociale ?, rapport du conseil
économique et social, République Française, 2010, p. 94
48
CONCLUSION GENERALE
Le présent travail s’est proposé à cet effet, de tenter de cerner l’influence des microcrédits sur
la croissance des microentreprises dans la ville de Goma, de 2016 à 2020. De cela deux
questions spécifiques ont découlé, dont la première qui a concerné l’influence des
microcrédits sur le CA et sur les capital social de la microentreprise, et la seconde qui s’est
orientée vers l’influence des microcrédits sur la création d’emploi par les microentrepreneurs
dans la ville de Goma. Les hypothèses qui ont été réservées à ces deux questions sont
respectivement : les microcrédits ont une influence positive significative sur le CA et sur le
capital social du microentrepreneur, les microcrédits influencent positivement la création
d’emploi par les microentrepreneurs dans la ville de Goma.
Pour atteindre cet objectif, notre démarche a consisté à comparer deux groupes d’échantillon,
l’un étant constitué des microentreprises ayant bénéficié des microcrédits durant la période
concernée par notre étude, et l’autre composé des microentreprises n’en ayant pas bénéficié.
Les résultats de l’étude ont montré d’une part que les microcrédits ont évidemment une
influence positive significative sur le CA et sur le capital social des microentreprises (ce qui
confirme l’hypothèse 1), peu importe l’origine des microcrédits ; ce qui veut dire que le
financement par les structures formelles (COOPEC, IMF et Banques) a le même effet sur la
microentreprise que le financement par les structures informelles (AVEC, Tontines). De
l’autre part que les microcrédits ont une influence sur la création d’emploi par les
microentrepreneurs dans la ville de Goma (ce qui confirme également l’hypothèse 2), peu
importe l’origine des microcrédits.
En somme, les microentreprises observées par ce travail préfèrent se financer par les
structures informelles au même titre que formelles, car toutes les deux origines de l’emprunt
garantissent la même croissance significative à la microentreprise.
49
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
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2015, 209 p.
KAMBALE B., offre des services financiers aux pauvres par les institutions de
microfinance, t.1 : Développement et limites théoriques, éd. Univ. Européennes, 2014,
277 p.
Rapports
ANIMF-R.D. Congo, liste des IMF membres de l'ANIMF, mise à jour du 13 juillet 2021
Articles de revue
TAKUDJOU A., Impact des microcrédits sur la croissance organique des très petites
entreprises camerounaises, dans : Revue congolaise de gestion, éd. ICES, 2011, p. 79-105
Mémoires et thèses
FALCUCCI A., la microfinance et son impact sur la pauvreté dans les pays en
développement, Université du Sud-Toulon-Van, mémoire (inédit), 78 p.
KAMAHA M., L'efficacité du Microcrédit dans les pays industrialisés, cas de la France,
Université de Bordeaux, thèse (inédite), 2014, 390 p.
LINDA G., les institutions de microfinance font-elles face à un arbitrage entre les
performances financières et le degré de portée sociale ?, Université de Québec à
Montréal, mémoire, (inédit), 2009, 74 p.
MABROUK K., Les dynamisations des microentreprises dans les PMA : une relecture de
l’économie informelle manufacturière au Mali, 410 p.
MADIOR T., impact de la microfinance sur la performance des firmes et le bienêtre des
entreprises au Panama, Université de Sherbrooke, thèse, (inédite), 2017, 75 p.
Webographie
https://ec.europa.eu/, soutien de l’UE au microfinancement
https://www.congo-autrement.com/page/les-villes-de-la-rd-congo/presentation-de-la-
ville-de-goma-province-nord-kuvu-html, présentation de la ville de Goma
https://www.webdepot.umontreal.ca/cours-10-test-de-comparaison-des-moyennes.pdf,
tests de comparaison des moyennes
Cours
KABAYA A., initiation à la recherche scientifique, cours inédit, G1, FSEG, ULPGL,
Goma, 2018, 45 p.
LILAMA H., Technique fiscale, cours (inédit), G3, FSEG, ULPGL, Goma, 2020-2021, 28
p.
52
III.2.2.1. Comparaison des moyennes du CA des groupes bénéficiaires et non bénéficiaires des
microcrédits. .................................................................................................................................. 38
Tableau 7, Statistiques de groupe .............................................................................................. 38
Tableau 8, Test sur échantillons indépendants : Comparaison des moyennes du CA des
microentreprises bénéficiaires et non bénéficiaires des microcrédits........................................ 39
Tableau 9, Mesure de la force de la relation entre le fait de bénéficier ou non des
microcrédits et le montant du CA de la microentreprise ........................................................... 40
III.2.2.2. Comparaison des moyennes du CA des groupes selon l’origine de l’emprunt .............. 40
Tableau 10, Test d'homogénéité des variances : test de Levene ............................................... 41
Tableau 11, Tests de normalité de la distribution : test de Kolmogorov-Smirnov.................... 41
Tableau 12, test non paramétrique pour comparaison des moyennes de CA selon l’origine de
l’emprunt ................................................................................................................................... 42
Tableau 13, Tests statistiquea,b : le H de KRUSKAL-WALLIS ................................................ 42
III.2.2.3. impact du montant de l’emprunt sur le montant du chiffre d’affaire.............................. 42
Tableau 14, Régression linéaire simple : montant de l’emprunt et montant du CA .................. 43
ANOVAa,b ................................................................................................................................. 43
Tableau 15, Coefficients du modèlea,b ....................................................................................... 43
III.2.2.4. comparaison des moyennes du capital social des bénéficiaires et non bénéficiaires des
microcrédits ................................................................................................................................... 44
Tableau 16, comparaison des moyennes pour deux échantillons indépendants : test non
paramétrique U de Mann Whitney ............................................................................................ 44
Tableau 17, Tests statistiquesa capital social et bénéficiaires des microcrédits ....................... 44
III.2.3. INFLUENCE DES MICROCREDITS SUR LA CREATION D’EMPLOI PAR LES
MICROENTREPRENEURS DANS LA VILLE DE GOMA ...................................................... 44
Tableau 18, influence des microcrédits sur la création d’emplois dans la ville de Goma,
comparaison du nombre d’agents entre les bénéficiaires des microcrédits et les non
bénéficiaires : Tests du khi-deux ............................................................................................... 45
III.3. DISCUSSION DES RESULTATS .......................................................................................... 46
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................... 48
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 49
ANNEXE .............................................................................................................................................. 55
55
ANNEXE
56
QUESTIONNAIRE D’ENQUÊTE
I. INTRODUCTION
Dans le cadre de la rédaction de notre TFC, nous vous présentons ce questionnaire d’enquête
en vue de recevoir de votre part les informations fiables sur notre sujet intitulé
« INFLUENCE DES MICROCREDITS SUR LA CROISSANCE DES MICRO-
ENTREPRISES DANS LA VILLE DE GOMA, DE 2016 A 2020 »
Nous vous remercions d’avance de votre collaboration dans la réalisation de ce travail et vous
garantissons la confidentialité et l’anonymat.
Consignes :
Encercler ou cocher l’assertion correspondant à votre réponse ;
Noter votre avis sur la partie réservée aux pointillées.
DENOMINATION SOCIALE……………………………...............…………………………
ADRESSE : …………...…………………………………………………...................……......
12. Pouvez-vous estimer votre chiffre d'affaires mensuel au début de vos activités ?
Réponse ..............………………………………………………...…….
13. Aujourd'hui, quel peut être le montant du C.A mensuel?
Réponse : ..................................................................................................