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Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire

Université Catholique du Congo (UCC)


Faculté d’Economie et Développement (FED)
2, Avenue de l’Université
Kinshasa/Limete

Analyse d’obstacles au développement de


l’entrepreneuriat à Kinshasa

Par
TANDU SAVA Manassé

Mémoire de Master
Présenté et défendu en vue de
l’obtention du Grade de Licencié en
Economie et Développement
Option : Entrepreneuriat, Fiscalité et
Gestion des Entreprises
Directeur : Pr RAMAZANI Bin Sabiti
Jean-Paul

Octobre 2022
Page |1

Epigraphe

« Ce n’est pas l’Etat en tant que tel qui lutte contre le chômage. C’est

par la façon dont il traite les entreprises qu’il peut réduire le

chômage. »

Jean-Marc Daniel, La Politique économique, 2022.


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Dédicace

A mes :

- Parents TANDU SAVA Hippolyte et MVUANGA LUILA Solange, pour

tant de sacrifices, d’affection et de privation ;

- Sœurs cadettes Miryam, Ketsia et Josiane Tandu.


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Remerciements
Au terme de nos études universités, nous avons l’obligation
académique et morale de reconnaitre le mérite de tous ceux qui nous ont
aidée à finir les deux cycles, les recherches, et à la rédaction de ce travail.

De prime d’abord, nos remerciements sont adressés au Pouvoir


organisateur, au Comité de Direction, aux Corps académiques, scientifique
administratif de l’Université Catholique du Congo (UCC), sans lesquels ce
cycle de master n’aurait pas fonctionné normalement.

De même, les remerciements identiques sont présentés au Corps


enseignant de la Faculté d’Economie et Développement, pour toutes les
composantes du programme des cours bénéficiées au cours de ces deux
cycles universitaires réalisés à UCC.

Ensuite, nous adressons notre déférence au Directeur de présent


mémoire, le Professeur Jean-Paul Ramazani Bin Sabiti Rabisa qui,
nonobstant ses multiples occupations professionnelles, a accepté volontiers
de guider nos pas ainsi que notre réflexion scientifique. C’est au terme de la
présence recherche que nous avons fini par comprendre la profondeur de ses
remarques.

De même, que nos parents, proches parents, amis et connaissances,


frères et sœurs en Christ, notamment Boliki Berthanie, Kumbu Aroly, Nsiku
Israëlle, Kalenga Jean Joël, Kanyeba Christina, Ruben Ngolo, Mike Makiasi,
Grace Mamosi, Yarive Katenda et Akim Ilunga, daignent accepter nos
profonds remerciements, pour leurs divers concours.

Enfin, à tous les héros dans l’ombre, à tous ceux qui n’ont pas été cités
nommément et qui ont contribué, d’une façon ou d’une autre, à la réalisation
de ce mémoire, qu’ils croient en nos sincères gratitudes à leur égard, pour tout
le soutien.
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Manassé Tandu Sava


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Liste des sigles et abréviations


AFEC : l’Association des femmes commerçantes

ANAPI : Agence nationale pour la promotion de l’investissement

ASSOF : l’Association des femmes entrepreneurs

COPEMECO : La Confédération des petites et moyennes entreprises

FEC : Fédérations des Entreprises du Congo

FENAPEC : Fédération nationale des artisanats et des petites et moyennes

entreprises

IMF : Institutions de microfinance

OHADA : Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires

PME : Petites et moyennes entreprises

RDC : République Démocratique du Congo

SMIG : Salaire minimum interprofessionnel garanti

TMB : Trust Merchant Bank

UCC : Université Catholique du Congo


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Introduction générale

1. Etat de la question

En RDC, les PME représentent la majeure partie du secteur privé et


occupent une place importante dans l’économie nationale. Elles sont
considérées comme une réponse aux carences des grandes entreprises
tournées l’exportation ou aux entreprises publiques souvent aux prises avec
une lourde bureaucratie. Ces entreprises apparaissent depuis des années
comme ingrédients essentiels de la croissance et comme les relais
indispensables de la grande unité de production. Cependant, elles n’ont pas
été à la mesure de jouer le rôle qui leur est potentiellement dévolu dans le
tissu économique national. Outre les défis engendrés par les nouvelles réalités
mondiales et leurs conséquences sur la performance des entreprises
congolaises, notamment la crise financière mondiale et la chute des prix des
matières premières, l’effondrement des structures de gestion de ces
entreprises a été aggravé par la situation économique globale du pays, par le
climat des affaires peu rassurant et la situation sociopolitique dominée par des
troubles.

Pour ce faire, le présent travail cherche à analyser les causes


endogènes et exogènes des obstacles au développement de l’entrepreneuriat
et du secteur privé dans la ville de Kinshasa.

2. Revue de la littérature
Par curiosité scientifique, nous avons consulté dix travaux en sciences
économiques et de gestion, qui ont retenu notre particulière attention. Il s’agit
de :
 « Problématique de financement de petites et moyennes entreprises par les
institutions financières en RDC. Cas de la ville de Kinshasa »1, de Menda
Katengu Freddy ;
1
KATENGU MENDA, F., Problématique de financement de petites et moyennes entreprises par les institutions
financières en RDC. Cas de la ville de Kinshasa, Kinshasa, Mémoire, Université de Kinshasa, 2009.
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 « Accès et facilité des petites et moyennes entreprises du secteur privé


congolais aux marchés publics. Vision, moyens et facteurs »2, de Fundji
Owandjokuna Jovial ;
 « L’entrepreneuriat dans la ville de Bukavu. Retard et contraintes au
développement des PME du secteur industriel »3, de Cito Magwane
Victoire ;
 « Analyse des causes de contre-performance des petites et moyennes
entreprises congolais. Cas des petites et moyennes entreprises de la
commune de Lemba »4, de Tshikanda Ndalo Dan ;
 « Analyse de l’impact de l’entrepreneuriat sur la réduction de la pauvreté
dans la cité de Kimpese. Cas de petits entrepreneurs »5, de Lukoki Sthevy ;
 « Contribution des institutions de microcrédits aux financements des petites
et moyennes entreprises dans la ville de Kinshasa. Cas de la mutuelle
d’épargne et crédit de Kinshasa Mecrekin »6, de Manegabe Kabugu Jean-
Paul ;
 « La détérioration du climat des affaires et son impact sur le niveau
d’activités des opérateurs économiques. Cas des petites et moyennes
entreprises de la ville de Bukavu »7, de Lwango Bienvenu.
 « La problématique d’accès au financement des petites et moyennes
entreprises dans la ville de Kikwuit. Cas des restaurants de 2008 à 2010 »8,
de Ndombi Elvis.

2
FUNDJI OWANDJOKUNA, J., Accès et facilité des petites et moyennes entreprises du secteur privé congolais
aux marchés publics. Vision, moyens et facteurs de risques, Kinshasa, mémoire, Université de Kinshasa, 2015.
3
CITO MAGWANE, V., Entrepreneuriat dans la ville de Bukavu. Retard et contraintes au développement des
PME du secteur industriel, Bukavu, Mémoire, Université Officielle de Bukavu, 2017.
4
TSHIKANDA NDALO, D., Analyse des causes de contre-performance des petites et moyennes entreprises
congolaises. Cas des petites et moyennes entreprises de la commune de Lemba, Kinshasa, Mémoire, Université
de Kinshasa, 2010.
5
LUKOKI, S., Analyse de l’impact de l’entrepreneuriat sur la réduction de la pauvreté dans la cité de Kimpese.
Cas des petits entrepreneurs, Kongo Central, Mémoire, Université Kongo, 2014.
6
MANEGABE KABUGU, J.-P., Contribution des institutions de microcrédits aux financements des petites et
moyennes entreprises dans la ville de Kinshasa. Cas de la mutuelle d’épargne et de crédit de Kinshasa
Mecrekin, Kinshasa, TFC, Université de Kinshasa, 2010.
7
LWANGO, B., La détérioration du climat des affaires en RDC et son impact sur le niveau d’activité des
opérateurs économiques. Cas des petites et moyennes entreprises de la ville de Bukavu, Bukavu, Mémoire,
Université Evangélique en Afrique, 2016.
8
NDOMBI, E., La problématique d’accès au financement des petites et moyennes entreprises dans la ville de
Kikwit. Cas des restaurants de 2008 à 2010, Kikwit, TFC, Université de Kikwit, 2009.
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 « Le choix de mode de financement de PME de la ville de Bukavu »9, de


ZIHALIRWA Didienne.
 « Incidence de l’entrepreneuriat sur la réduction de la pauvreté dans la
commune rurale de Feshi »10, de MWAKWEY LUNGANGA.
De la lecture faite de tous ces travaux, on peut retenir les résumés ci-
dessous :
 Le premier auteur, Katengu Menda, a identifié les problèmes qui font que
les PME ne trouvent pas facilement du financement auprès des institutions
de crédits, et a formulé une appréciation globale du financement des
activités des PME par les institutions de crédit dans notre pays. Dans sa
démarche, l’auteur a recouru à la méthode statistique appuyée par les
techniques documentaires, d’enquête et d’analyse de contenu. Après
investigation, il est arrivé à la conclusion suivante :
- Face aux conditions d’octroi de crédit, les PME réagissent négativement
c’est-à-dire que ces conditions ne sont pas favorables pour elles en
matières de crédit ;
- Le problème d’insolvabilité brise la confiance des institutions financières vis-
à-vis des PME et c’est ce qui explique l’existence d’une certaine réticence
de la part des institutions financières car le crédit est basé sur la confiance.
Au regard de ces résultats, l’auteur affirment donc son hypothèse en disant
que les conditions posées par les institutions financières et l’insolvabilité des
PME sont parmi les causes de la difficulté des PME d’accéder au financement
institutionnel.
 Le deuxième auteur, Fundji Owandjokuna, a montré qu’il existe vision de
faciliter l’accès des PME du secteur privé congolais aux marchés publics, à
analyser les moyens du cadre légal relatif aux marchés publics en vigueur
en RDC qui permettent de lever les obstacles qui limitent cet accès des
PME aux marchés publics et à identifier les facteurs de risques en rendant

9
ZIHALIRWA, D., Le choix de mode de financement de la ville de Bukavu, Bukavu, Mémoire, Université Officielle
de Bukavu, 2017.
10
MWAKWEY LUNGANGA, E., Incidence de l’entrepreneuriat sur la réduction de la pauvreté dans la commune
rurale de Feshi, Kikwit, Mémoire, Institut Supérieur Pédagogique de Kikwit, 2020.
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facile cet accès des PME aux marchés publics. Dans sa démarche, l’auteur
a recouru aux méthodes descriptive et analytique appuyées par la
technique documentaire. Après investigation, l’auteur a démontré que les
PME éprouvent des sérieuses difficultés pour accéder aux marchés publics,
notamment le manque de connaissance de procédures de passation de
marchés, charges administratives excessives, taille de marché, coût de
préparation des offres élevé, exigences excessives des garanties
financières, discrimination à l’encontre des soumissionnaires étrangers ou
préférence accordée aux entreprises locales, sont autant de raisons pour
expliquer cette situation.
 Le troisième auteur, Cito Magwane, visait à comprendre les notions
générales sur l’entrepreneuriat et ensuite analyser les obstacles qui
empêchent les PME de jouer leur rôle de moteur du développement
économique. Dans sa démarche, l’auteur a recouru aux méthodes
historique et systématique appuyées des techniques documentaires,
d’enquête et d’interview libre. Après investigation, l’auteur en a conclu que
les contraintes au développement ne sont pas liées à l’environnement fiscal
mais au climat des affaires en général (pas de protectionnisme, aucune
mesure de fonctionnement…) et à la megestion de certains responsables,
surtout des résultats obtenus à la fin de l’année.
 Le quatrième auteur, Tshikanda Ndalo, a décrit comment les PME de la
commune de Lemba sont créées ; décrire l’influence de l’environnement
économique, institutionnel et social sur les PME ; et à identifier les causes
de contre-performance de ces PME. Dans sa démarche, l’auteur a recouru
à la méthode descriptive appuyée des techniques d’enquête, d’interview,
d’analyse de contenu ainsi que la technique statistique. Après investigation,
l’auteur est arrivé à la conclusion que l’environnement institutionnel,
politique et social serait l’une des causes de contre-performance des PME
de la commune de Lemba par le fait qu’il y a plusieurs taxes, les PME ne
sont pas suffisamment financées et encadrées, le pouvoir d’achat de la
P a g e | 10

population est faible, etc. Ces éléments font que les PME ne puissent pas
se développer ou croitre.
 Le cinquième auteur, de Lukoki Sthevy, a dégager l’apport de
l’entrepreneuriat dans la lutte contre la pauvreté, les types d’activités
menées par les petits entrepreneurs de la cité de Kimpese, également les
motivations qui pousse ces petits entrepreneurs de créer leurs activités, et à
étudier les profils de ces petits entrepreneurs. Dans sa démarche, l’auteur a
recouru à la méthode analytique appuyée des techniques documentaire,
d’enquête et statistiques. Après l’analyse des résultats enquêtés, l’auteur en
a conclu que les activités entrepreneuriales contribuent à la réduction de la
pauvreté dans notre pays en général et dans la cité de Kimpese en
particulier, et que l’une de motivations de ces petits entrepreneurs pour la
création de leurs activités est la crise socio-économique que traverse notre
pays de manière générale. Aussi le commerce est la principale activité
menée par ces derniers, et ces entrepreneurs de manière générale, n’ont
pas un parcours d’étude assez long.
 Le sixième auteur, Manegabe Kabugu, a cherché à comprendre la nature
ou les types de contributions que les PME peuvent bénéficier de la part des
institutions de microcrédit, notamment de la Mecrekin. Dans sa démarche,
l’auteur a recouru aux méthodes descriptive, analytique et dialectique
appuyées des techniques d’enquête, d’interview et documentaire. Après
investigation, l’auteur en a conclu que pour obtenir un impact durable dans
la relance économique via des PME, le renforcement des Institutions des
microfinances (IMF) est plus qu’une nécessité. D’autres reformes
structurelles doivent aussi être entreprises pour que les IMF jouent ce rôle
crucial, entre autre la redéfinition de critère d’octroi des crédits en les
adaptant aux conditions locales après avoir étudié et écouté avec soin les
groupes cibles que l’on veut aider de manière à les faire participer à la
conception des critères.
 Le septième auteur, Lwango Bienvenu, a démontré les causes de la
détérioration du climat des affaires en RDC ; analyser les différents
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blocages au développement et à la croissance des activités économiques


suite à la détérioration du climat des affaires ; contribuer à la sensibilisation
de différents protagonistes et plus principalement les pouvoirs publics et les
opérateurs économiques privés et publiques à la mise en commun des
efforts en vue de l’amélioration du climat des affaires ; et enfin mener des
plaidoiries auprès des pouvoirs publics et de l’administration fiscale tout en
visualisant l’impact de la détérioration du climat des affaires sur l’activité
économique en vue de mettre fin à toutes les différentes tracasseries de
toute sorte ainsi que des taxations imaginaires et arbitraires qui sont à ce
titre une barrière aux investissements. Dans sa démarche, l’auteur a
recouru aux méthodes statistiques et économétriques appuyées des
techniques d’enquête et d’interview. Après analyse et interprétation des
informations obtenues sur le terrain, l’auteur en a conclu que le niveau
d’études des managers, les technologies utilisée par les PME et les
stratégies (constituées par la maitrise de l’activité de l’entreprise et sa
capacité de gérer les tracasseries administratives et institutionnelles) de
celles-ci influencent positivement le niveau d’activités des opérateurs
économiques alors que les impôts et taxes, et l’environnement économique
influent négativement le niveau d’activités des opérateurs économiques.
Etant donné que les impôts et taxes, et l’environnement économique
constituent un ensemble d’éléments clés de la détérioration du climat des
affaires en RDC, et voyant qu’ils influencent, négativement le niveau
d’activités des opérateurs économiques, nous pouvons dès lors affirmer que
la détérioration du climat des affaires en RDC a un impact négatif sur le
niveau d’activités des opérateurs économiques.
 Le huitième auteur, Ndombi Elvis, a tenté de connaitre les différentes
sources de financement des PME de la ville de Kikwit en général, et ceux
du secteur des restaurants opérant dans cette ville, en particulier ; connaitre
les différents sources de financement sont les PME usent ; et la perspective
du secteur de financement dans la ville de Kikwit. Dans sa démarche,
l’auteur a recouru à la méthode analytique appuyée de la technique
P a g e | 12

d’enquête. Après analyse, il s’est avéré que les PME de la ville de Kikwit
utilisent plus des fonds propres et des aides familiales tant à la création
qu’au refinancement de l’activité des entreprises. Cette situation s’explique
par l’absence d’institutions financières dans la ville, l’insuffisance des fonds
disposés par les IF et le nombre limité de ces derniers, les attitudes peu
favorables à la culture entrepreneuriale des habitants de Kikwit, l’aversion
envers la dette et le désir de l’autonomie de l’activité ainsi que la pratique
de la thésaurisation.
 Le neuvième auteur, Zihalirwa Didienne, a voulu mesurer la corrélation
pouvant exister entre le choix des modes de financement et la pérennité
des PME de la ville de Bukavu ; analyser les différentes modes de
financement et leur coûts respectifs au sein des PME de la ville de Bukavu ;
dégager les déterminants du choix de mode de financement dans les PME
de la ville de Bukavu ; et enfin proposer les pistes de solutions pouvant
permettre aux PME de la ville de Bukavu d’optimiser le choix de mode de
financement. Dans sa démarche, l’auteur a recouru aux méthodes
descriptives, analytique et statistique appuyées des techniques d’interview
et documentaire et d’enquête par questionnaire. Après investigation,
l’auteur en a conclu le choix de mode de financement influence
significativement la pérennité des PME de la ville de de Bukavu dans la
mesure où l’endettement l’influence positivement et l’autonomie financière
l’influence négativement.
 Le dixième auteur, Mwakwey Lunganga, a voulu contribuer à la réflexion
sur la libération de l’entrepreneuriat en prenant comme bouillon de cultures
les initiatives productrices de la population active de la commune rurale de
Feshi, le chef-lieu du Territoire de même nom, dans la Province de Kwango
en RD Congo. Dans sa démarche, l’auteur a recouru aux méthodes
descriptive, analytique et dialectique appuyées des techniques d’enquête,
d’interview et documentaire. Après investigation, l’auteur en a conclu que
l’immense envie de faire cette commune, la population active multiple
P a g e | 13

diverses activités productrices de revenus pour chercher son évolution


socio-économique enfin d’éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes.

3. Problématique

Le secteur privé est actuellement très stratégique et devient


incontournable pour la croissance économique et le développement des pays.
Un secteur privé dynamique dans un pays constitue le moteur de croissance
qui crée des emplois décents et offre des opportunités pour un développement
plus inclusif. S’il est vrai que les pouvoirs publics peuvent autonomiser les
pauvres par le biais de la réglementation, du financement et de la fourniture de
biens publics, il n’en demeure pas moins que l’initiative privée peut également
plaider efficacement en faveur des réformes et promouvoir la bonne
gouvernance, créant ainsi un cercle vertueux dans lequel l’amélioration du
climat des affaires favorise la croissance du secteur privé qui, à son tour,
renforce les réformes ciblant la gouvernance. C’est ainsi dans ce cercle que
peut se développer le secteur privé et avec lui tout le pays.

Les PME appartiennent au secteur privé et forment l’armature de


nombreuses économies du monde et sont une source essentielle de
croissance économique, de dynamisme et de flexibilité aussi bien dans les
pays industrialisés que dans les économies des pays en développement. Elles
se distinguent alors de par leur capacité dans la création d’emplois, leur
importance dans la sous-traitance et leur dynamisme à générer des
ressources nécessaires pour aider les ménages et les plus démunis. En RDC,
ces entreprises sont en constante progression. Leur rôle dans le processus du
développement économique du pays n’est plus à démontrer. Selon le
Ministère congolais des PME, plus de 80% de l’économie congolaise restent
aux mains des PME. Mais pour la grande majorité, ces entreprises œuvrent
dans l’informel.

Malgré cette importance des PME dans le développement économique,


celles-ci rencontrent énormément des difficultés qui ne leur permettent pas de
P a g e | 14

s’épanouir pour jouer le rôle qui est le leur dans le développement du pays.
Elles doivent en général surmonter de nombreux obstacles et difficultés, au
nombre desquels une réglementation inadéquate, des politiques restrictives, le
mauvais état des infrastructures, une sérieuse pénurie de compétences et
comme dit précédemment un secteur informel tentaculaire. Mais parmi les
quelques difficultés énumérées ci-haut, celles liées à l’accès au financement
et au climat des affaires sont les plus importantes pour la plupart d’entreprises
congolaises.

De cette problématique, certaines préoccupations nous tiennent à


l’esprit et peuvent se résumer sous forme des questions suivantes :

 Pourquoi les petites et moyennes entreprises ont-elles difficilement accès


au financement ?
 Pourquoi le climat des affaires est-il si peu attrayant en République
Démocratique du Congo, particulièrement dans la ville de Kinshasa ?
 Comment pourrait-on améliorer l’accès au financement ?

4. Hypothèses

L’hypothèse est « une proposition de réponse aux questions que l’on


pose à propos de l’objet de la recherche, formulée en des termes tels que
l’observation et l’analyse puissent permettre sa vérification. Le rôle de
l’hypothèse est ainsi de permettre de sélectionner dans la réalité observable,
ce qui sera effectivement observé, de suggérer une procédure de recherche
qui en permettre la vérification »11.
Concernant la présente étude, les réponses anticipatives, au regard
des questions soulevées dans la problématique sont les suivantes :
 Des nombreuses de petites et moyennes entreprises n’ont pas accès au
financement parce que les entrepreneurs n’ont pas une bonne formation et

11
OPANGA EKANGA, V., Notes de cours de Méthodologie des sciences et initiation à la recherche scientifique,
Kinshasa, UCC/L2 FED, 2017, p. 27.
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connaissance concernant le marché en matière financière et juridique, ce


qui ne leur permet pas de monter des projets pouvant attirer des banques ;
 Parce que le climat est soumis à plusieurs difficultés notamment les
problèmes de fiscalités qui constituent un frein au développement du
secteur privé, une corruption généralisée, le change et la monnaie, des
conflits des affaires.
 Pour remédier au problème du financement des PME, les entrepreneurs
devraient d’abord formaliser juridiquement leurs activités pour que les
entreprises ne souffrent d’aucun discrédit

5. Méthodes et Techniques

Il est nécessaire pour un chercheur de recourir aux méthodes et


techniques appropriées à l’objet d’études entreprise.

5.1. Méthodes

La méthode désigne « la procédure particulière appliquée à l’un ou


l’autre stade de la recherche ou de l’explication, la logique sous-jacente à un
ensemble de démarches (étymologie : chemin). Il s’agit alors d’une marche
rationnelle de l’esprit pour arriver à la connaissance ou à la démonstration de
la vérité »12.
Dans le cadre de notre travail, quatre méthodes seront utilisées pour
mener l’étude à bon port. Il s’agit des méthodes analytique, descriptive,
explicative, statistiques.

5.1.1. Méthode analytique

Par la méthode analytique, une approche explicative a facilité la


détermination des facteurs explicatifs mais aussi l'analyse des informations
recueillies sur terrain ;

12
Ibidem, p. 48.
P a g e | 16

5.1.2. Méthode descriptive

Par la méthode descriptive, elle a rendu possible la description des


caractéristiques de nos enquêtés ;

5.1.3. Méthode explicative

Cette méthode nous a permis de faire comprendre à notre lecteur les


notions de l’entrepreneuriat ;

5.2. Techniques

Les techniques sont « les outils de la recherche, et impliquent une


certaine manipulation matérielle, des procédés de collecte des données
adaptés à l’objet sur lequel porte la recherche (document, individu, etc…), à
l’objectif de la recherche, et à la méthode de recherche (logique dans
l’enchainement des démarches intellectuelles qui conduiront à
l’explication) »13.
Pour la réalisation de ce mémoire, nous nous sommes servi des trois
techniques. Il s’agit des techniques documentaires, d’interview et
d’observation directe.

5.2.1. La technique documentaire

Elle nous a permis à chercher les données existantes dans les écrits en
rapport avec le sujet. Nous avons consulté divers documents, ouvrages et
d’autres travaux portant sur l'entrepreneuriat ;

5.2.2. La technique d'interview

Cette méthode consiste à puiser les données utiles à une enquête


suscitant des déclarations orales de quelques personnes susceptibles de
fournir ces données. Nous avons aménagé des entrevues avec les étudiants
et d’autres capables de nous fournir des renseignements sur notre travail ;

13
Ibidem, p. 89.
P a g e | 17

5.2.3. La technique d’observation directe

Elle nous a été utile dans les observations des comportements et du


mouvement général dans le secteur sous étude.

6. Délimitation de l’étude

Tout travail scientifique doit disposer d’une délimitation spatio-


temporelle. Du point de vue spatial, la ville de Kinshasa est la cible de notre
étude. Dans le temps, la présente étude contient les données 2015 à 2020.
7. Intérêt de l’étude

Nous avons porté un intérêt considérable à aborder ce sujet, cat il est


concerné un secteur qui participe grandement à l’avenir de l’économie du pays
et aux petites et moyennes entreprises considérées comme répondant aux
mieux aux besoins de la majorité de la population et même des plus démunis.
8. Canevas du mémoire

Outre l’introduction et la conclusion générales, la présente étude


s’articule autour de deux parties, à savoir :

 La première partie, qui porte sur les considérations théoriques, aura deux
chapitres liés, respectivement, à la clarification des concepts de base et la
présentation de la ville de Kinshasa.
 La seconde partie basée sur les considérations pratiques de l’étude aura
deux chapitres, à savoir le d’accès au financement et le climat des affaires.
9. Difficultés rencontrées

Comme toute recherche scientifique, bien des difficultés ont émaillés la


réalisation de cette étude. Entre autre, nous pouvons épingler les principales
suivantes :

 La lenteur administrative dans l’obtention des données auprès du Guichet


Unique de Création d’Entreprise, de la FEC et de l’ANAPI ;
P a g e | 18

 Difficulté des banques à fournir les données nécessaires, données qui,


selon eux, sont liées à leurs stratégies et cela malgré nos assurances sur le
caractère confidentiel et purement scientifique de la recherche.

Partie I. Considérations théoriques


P a g e | 19
P a g e | 20

Introduction partielle
Le développement, est un terme auquel pratiquement toute l’humanité
est intéressée. Ce mot avait une magie particulière dans les années qui ont
suivi les indépendances des pays africains notamment, dans ce sens que ces
derniers, au lendemain de cet événement majeur de leurs indépendances,
étaient rapidement confrontés à une notion présentée comme existentielle, à
savoir celle de “développement“ et celle, pratiquement de son contraire le
“sous-développement“. Cette notion, appliquée aux différents pays, a permis
de catégoriser ceux-ci en pays développés, généralement les pays de
l’Amérique du Nord et ceux de l’occident, et en pays sous-développés,
généralement les pays africains et asiatiques, et en autre catégorie des pays
intermédiaires, à conditions de vie tolérables et qualifiés de pays “en voie de
développement“.

Depuis lors, cette notion va s’étendre, pratiquement dans tous les


domaines, incluant l’environnement, l’agronomie, les sciences sociales, etc…
Aujourd’hui, on parle également et de plus en plus de développement
économique et social, dans lequel il y a une part essentielle liée à
l’entrepreneuriat. Le rôle de l’entrepreneuriat et de la culture entrepreneuriale
dans le développement économique et social est souvent sous-estimé.
Cependant, au fil des ans, il devient de plus en plus évident que
l’entrepreneuriat participe réellement au développement économique et social
des pays.

La création de nouvelles entreprises et la diminution des entreprises


moins productives sont fondamentales pour le dynamisme des économies
modernes. Les nouvelles entreprises attirent des ressources vers de
nouvelles activités et génèrent de nombreux nouveaux emplois lorsqu’elles
connaissent la prospérité et une croissance rapide. L’impact d’un modèle de
développement basé sur l’entrepreneuriat dans la vie sociale peut s’apprécier
en terme de réduction du chômage des jeunes, de réduction de la pauvreté,
P a g e | 21

d’actions dirigées à l’endroit de la communauté ou simplement de changement


de comportement des citoyens vis-à-vis de l’emploi.

En effet, la plupart des entreprises dans des pays en développement


sont des PME. Ces entreprises, représentant habituellement plus de 90% de
l’ensemble des entreprises hors secteur agricole, sont une source essentielle
d’emplois et génèrent d’importants revenus intérieurs et à l’exportation. Dans
le pays le plus pauvre, elles représentent néanmoins une part relativement
faible de l’économie, et contribuent moins à l’emploi et à la production que le
secteur informel. Dans les pays à faible revenu, les politiques doivent donc
s’attacher à faciliter la création de PME afin de faire entrer les pauvres dans le
secteur formel, où participent au marché et peuvent se livrer à des activités
professionnelles à plus forte valeur ajoutée.

Le présent travail va s’intéresser à l’analyse des obstacles de


l’entrepreneuriat dans la Ville de Kinshasa. Dès l’entame, définir les concepts
et préciser les bases théoriques constituent une entrée en matière utile pour
ce genre d’étude. A cet effet, cette première partie, qui comprend deux
chapitres, se destine à ces tâches préliminaires qui défrichent et labourent le
terrain sur lequel les jalons de cette vaste enquête sont jetés.

Le premier chapitre apporte un éclairage sur les notions abordées, une


clarification des concepts de base, qui comprendra les définitions, les types,
les causes, les critères, les mesures ainsi que l’importance des concepts
généraux et concepts spécifiques, alors que le second est consacré à la
présentation de la Ville de Kinshasa.

Chapitre I. Clarification des concepts de base


Au cours de ce premier chapitre, nous nous proposons de passer en
revue les principaux concepts de base de la présente étude. Ainsi, deux
sections forment la charpente de ce chapitre. Il s’agit de concepts généraux et
concepts spécifiques.
P a g e | 22

I.1. Concepts généraux


Parmi les concepts généraux choisis dans ce travail, on peut noter :
analyse, développement, sous-développement et obstacle.

I.1.1. Notion d’analyse

I.1.1.1. Définition

L’analyse peut être définie comme « le processus qui consiste à diviser


un sujet ou une substance complexe en parties plus petites afin d’en acquérir
une meilleure compréhension »14.

I.1.1.2. Types15

Nous distinguons plusieurs types d’analyses, nous pouvons citer :


analyse fonctionnelle, analyse préliminaire des risques, analyse FFOM/SWOT,
analyse PESTEL, …

a) Analyse fonctionnelle

L’analyse fonctionnelle peut être définie comme « une démarche


essentielle pour traduire les attentes client exprimées dans un référentiel (en
référence à des produits connus) en termes techniques exploitables par
l’ingénieur. La satisfaction en termes de prestations du produit est exprimée
dans l’analyse fonctionnelle externe, alors que la maîtrise qualité, fiabilité et
coût est étroitement liée à l’analyse fonctionnelle interne ou technique »16.

b) Analyse préliminaire des risques

Une analyse préliminaire des risques « identifie et hiérarchie les risques


du projet afin de les éradiquer ou minimiser pour arriver à un niveau
d’assurance qualité accepté par les responsables du projet et leurs
hiérarchiques »17.

14
https://en-m-wikipedia-org.translate.goog/wiki/Analysis?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr .
15
Ibidem.
16
CORBEL, J.-C., Management de projet, Paris, Ed. Eyrolles, 2012, p. 92.
17
Ibidem, p. 111.
P a g e | 23

c) Analyse FFOM/SWOT

L’analyse FFOM (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) « vise à


croiser et à mettre en relation les analyse issues des dialogues internes et
externes afin de déterminer un ensemble de choix stratégiques qui prennent
en compte à la fois les exigences externes de l’environnement mais aussi les
capacités internes de l’entreprise »18.

d) Analyse PESTEL

L’analyse PESTEL « permet de surveiller les risques et les opportunités


que pourraient rencontrer l’entreprise et son marché. La particularité de cette
analyse est sa vision globale de l’environnement. Elle met en avant six grands
acteurs, qui forment son acronyme : Politique, Economique, Socioculturel,
Technologique, Ecologique et Légal »19.

I.1.1.3. Importance

« L’analyse permet d’expliquer les rapports entretenus par les


différentes parties d’un problème, les unes avec les autres. Elle consiste à
transformer les données et informations recueillies à partir de sources en
produit utile aux décideurs politiques»20.

I.1.2. Notion de développement

I.1.2.1. Définition

Le développement peut être défini comme étant « la transformation des


structures démographiques, économiques et sociales, qui généralement,
accompagnent la croissance »21. Pour Perroux, le développement correspond
à « la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui

18
OKANA N’SIAWI, J., Notes de cours de Politique d’entreprise, Kinshasa, UCC/M2 FED, 2021, p. 42.
19
NGALAMULUME TSHIEBUE, G., Notes de cours d’Analyse de l’Environnement de l’Entreprise, Kinshasa,
UCC/M1 FED, 2020, p. 37.
20
Ibidem.
21
ECHAUDEMAISON, C.-D., Dictionnaire d’économie et de sciences sociales, Paris, Ed. Nathan, 1998, p.149.
P a g e | 24

la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel


global »22.

Le développement ne doit pas être confondu avec l’expansion ou la


croissance. En effet, l’expansion est « un accroissement temporaire et
réversible dans une grandeur donnée »23 ; la croissance correspond à « un
accroissement durable de la dimension d’une unité économique, simple ou
complexe, réalisé dans des changements de structures et éventuellement du
système et accompagné de progrès économique variable »24. Ainsi, il peut y
avoir croissance sans développement.

I.1.2.2. Types

Nous distinguons plusieurs types de développement, nous pouvons


citer : le développement autocentré, le développement durable, le
développement extraverti, le développement humain.

a) Développement autocentré

Le développement autocentré peut être défini comme étant « une


stratégie de développement économique qui privilégie la création, puis le
renforcement d’un système productif national pour satisfaire le marché
intérieur, avant d’affronter les marchés internationaux »25.

b) Développement durable

Le développement durable est défini comme étant « un développement


qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la
capacité des généraux futurs de répondre aux leurs »26.

22
PERROUX, F., Les blocages de la croissance et du développement, dans Revue Tiers Monde, tome VII, n°26,
Paris, Ed. Presses Universitaires de France, 1966, p. 239.
23
BEITONE, A., Economie, 5e édition, Paris, Ed. Dalloz, 2012, p. 522.
24
Ibidem.
25
BEITONE, A. e.a., Dictionnaire de science économique, 6e édition, Paris, Ed. Dunod, 2019, p. 184.
26
Ibidem.
P a g e | 25

c) Développement extraverti

Le développement extraverti est défini comme étant « une stratégie de


développement des pays en voie de développement (PED) qui privilégie
l’insertion sur les marchés mondiaux (ouverture à la concurrence et liberté des
mouvements de capitaux) »27.

d) Développement humain28

Selon le premier rapport des Nations unis pour le développement


(PNUD) publié en 1990, « Le développement humain est un processus qui
conduit à l’élargissement de la gamme des possibilités qui s’offrent à
chacun », lesquelles impliquent « que soient réalisées trois conditions
essentielles : vivre longtemps et en bonne santé, acquérir un savoir, et avoir
accès aux ressources nécessaires pour jouir d’un niveau de vie convenable.
Si ces conditions ne sont pas satisfaites, de nombreuses possibilités restent
inaccessibles ».

I.1.2.3. Mesures29

D’après le Programme des Nations-Unis pour le Développement


(PNUD), le développement d’un pays se manifeste par quatre critères
fondamentaux, à savoir la productivité, la justice sociale, la durabilité et l’auto
prise en charge de la population. En effet :

 La productivité est l’étape qui puisse permettre l’enclenchement du


processus d’accumulation ;
 La justice sociale qui permet que les richesses nationales engendrées par
les activités économiques soient partagées au profit de tous, en tenant
compte de l’équité ;
 La durabilité permet la prise en compte dans le processus du
développement de générations à venir ;
27
Ibidem, p. 185.
28
PNUD, Rapport mondial sur le développement humain, Paris, Ed. Economica, 1990, p. 10.
29
RAMAZANI, J.-P., Notes de cours d’Analyse socio-économique des pays en développement, Kinshasa, UCC/M2
FED, 2021, p. 17.
P a g e | 26

 L’auto prise en charge est le fait que le processus du développement soit


intra sociétal, c’est-à-dire que le développement doit être l’œuvre de la
population bénéficiaire et non d’une aide extérieure.

I.1.3. Notion de sous-développement

I.1.3.1. Définition

Selon une définition inspirée par F. Perroux, le sous-développement est


« la situation dans laquelle involontairement les besoins fondamentaux de
l’homme ne peuvent être satisfait ; disons aussi que c’est le fait que tout ou
partie de la population n’accède pas au minimum vital (ou encore que les
coûts de l’homme ne sont pas couverts) »30.

I.1.3.2. Caractéristiques31

D’après Sylvie Brunel, le sous-développement se caractérise par quatre


critères fondamentaux, auxquelles on a ajouté deux autres (les deux
derniers) :
 La pauvreté de masse ;
 Les fortes inégalités par rapport aux pays développés, mais aussi à
l’intérieur du pays lui-même (hommes/femmes, urbains/ruraux,
capitale/province, adultes/jeunes) ;
 L’exclusion du pays du commerce international, des connaissances
scientifiques mondiales… mais aussi d’une partie de la population au sein
même du pays (femmes, jeunes, populations rurales…) ;*
 L’insécurité, qu’elle soit environnementales, sanitaire ou encore politique,
dans laquelle vit la majorité de la population ;
 Le phénomène des « causalités circulaires et cumulatives » de Karl Myrdal
qui stipule que « la pauvreté engendre par exemple une forte natalité, et la
forte natalité rend difficile la sortie de la pauvreté » ;

30
GUILLAUMONT, P., Economie du développement : le sous-développement, Paris, Ed. Presses Universitaires
de France, 1985, p. 49.
31
RAMAZANI, J.-P., Op. Cit., p. 17-18.
P a g e | 27

 L’étranglement du processus de développement par le cercle vicieux


politico-socio-économico-culturel.

I.1.3.3. Mesures32

a) Mesure par le PNB/habitant

Ce critère mis en place par la Banque Mondiale permet de classer les


Etats du monde en trois catégories suivantes :

 Les Etats à revenu faible dont le PNB/hab. est moins de 905 USD/an ;
 Les Etats à revenu intermédiaire dont le PNB/hab. varie de 906 USD et
11.115 USD/an. Cette catégorie comprend deux sous-catégories, à savoir
les Etats à revenu intermédiaire de tranche inférieure (de 906 USD à 3.596
USD/an) et les Etats à revenu intermédiaire tranche supérieure (de 3.596
USD à 11.115 USD/an) ;
 Les Etats à revenu élevé disposant de PNB/hab. de l’ordre de plus de
11.115 USD.

b) Mesure par les indicateurs de développement

Le Programme des Nations-Unis pour le Développement (PNUD) a mis


en place en 1990, l’indicateur de Développement Humain (IDH) qui synthétise
trois principaux indicateurs ci-dessous mesurables de 0 à 1. Il s’agit de :

 L’indicateur de longévité et de santé qui est mesuré par l’espérance de vie à


la naissance ;
 L’indicateur d’instruction qui est mesuré par le taux d’alphabétisation (de
l’ordre de deux tiers) et le taux de scolarisation (de l’ordre de tiers restant) ;
 L’indicateur de niveau de vie qui est mesuré par le PNB/hab en tenant
compte de Parité de Pouvoir d’Achat (PPA).

32
RAMAZANI, J.-P., Op. Cit., p. 18-19.
P a g e | 28

I.1.4. Notion d’obstacle

I.1.4.1. Définition

Etymologique, un obstacle peut être défini comme étant « tout ce qui


s’oppose à la marche, ce qui empêche de passer, ou encore tout ce qui
retarde une action. Le dictionnaire Universel, don de la coopération française,
précise qu’est obstacle tout ce qui s’oppose à la progression »33.

I.1.4.2. Types34

Plusieurs types d’obstacles ont pu être répertoriés, et ils peuvent être


physiques, économiques, bio-psycho-socio-culturels, politiques et
technologiques.

a) Obstacle physique

En tant qu’obstacles physiques, nous pouvons énumérer toutes ces


barrières physiques qui bloquent l’action et empêchent le progrès ou la
réalisation d’un objectif concret. Par exemple :
 les barrières architecturales qui entravent l’accès aux personnes à mobilité
réduite ;
 portes, portails et systèmes de contrôle d’accès, conçus pour empêcher les
intrus ou les attaquants d’entrer ;
 gros objets, arbres tombés ou effondrements dans des passages, des
chemins, des routes, des voies ferrés des voies navigables ou des
aérodromes empêchant la mobilité ;
 bancs de sable, rochers ou récifs coralliens, empêchant la libre navigation ;
 collines, montagnes et phénomènes météorologiques empêchant la libre
circulation des aéronefs ;
 météores, météorites, micrométéorites, poussières cosmiques, comètes,
débris spatiaux, fort rayonnements électromagnétiques ou champs
gravitationnel, empêchant la libre circulant dans l’espace.
33
Dictionnaire Universel, don de la Coopération Française, Paris, Ed. Zied Hachette, édicef, 1988, p. 1503.
34
https://en-m-wikipedia-org.translate.goog/wiki/Obstacle?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr#/issues/0
P a g e | 29

b) Obstacle économique

Un obstacle économique peut être défini comme les éléments de


privation matérielle que les gens peuvent avoir besoin pour attendre certains
objectifs, tels que :

 le manque d’argent comme frein au développement de certains projets ;


 le manque d’eau comme obstacle à la capacité humaine de produire
certaines cultures sur le terrain et à sa survie ;
 le manque de lumière comme obstacle à la mobilité la nuit ;
 le manque d’électricité comme obstacle aux bénéfices apportés par les
appareils électroniques et les machines électriques ;
 le manque d’écoles et d’enseignants comme obstacle à l’éducation et à la
plénitude de la citoyenneté ;
 le manque d’hôpitaux et de médecins comme obstacles à un système
d’amélioration de la santé publique ;
 le manque d’infrastructures de transport comme obstacle aux activités
commerciales, industrielles et touristiques, entre autres, et au
développement économiques.

c) Obstacle bio-psycho-socio-culturel

Les gens peuvent être empêchés d’atteindre certains objectifs par des
barrières biologiques, psychologiques, sociales ou culturelles, telles que :

 les maladies, comme obstacles à la vie humaine dans sa plénitude ;


 les handicaps physiques come obstacles à la mobilité des personnes
handicapées, qui peuvent être facilitées par des ressources d’accessibilité ;
 la timidité comme obstacle aux relations sociales ;
 la peur comme obstacle qui empêche d’affronter des ennemis potentiels ou
des opposants sociopolitiques, ou d’affronter d’éventuelles barrières
économiques ;
P a g e | 30

 l’exclusion sociale ou l’arrestation d’individus comme obstacles à


l’intégration socioculturelle dans une communauté ;
 le manque de coordination psychomotrice comme obstacle au
développement de capacités qualifiées ;
 le niveau de maîtrise de l’idiome parlé, ou les différences entre les langues
parlées, comme obstacles aux relations sociales nationales ou
internationales ;
 les différentes religions comme obstacles à la compréhension morale
mutuelle ou au dialogue interreligieux, au niveau national ou international.

d) Obstacle politique

Un obstacle politique peut être définit comme une difficulté que des
groupes de citoyens, leurs représentants politiques, des parties politiques ou
des pays s’interposent pour entraver l’action de certains de leurs adversaires,
tel que :

 l’empêchement d’un groupe politique minoritaire de réaliser ses aspirations


au parlement par la majorité votante politiquement dominante, dans la
procédure législative ;
 la répression idéologie, la persécution et l’emprisonnement pour des raisons
politiques ;
 le blocage de l’influence politique et économique internationale d’un pays
par un traité multilatéral ou une alliance entre pays opposés à cette
influence.

e) Obstacle technologique

L’amélioration des conditions de vie de toute communauté humaine est


constamment mise au défi par le besoin de technologies encore inaccessibles
ou indisponibles, qui peuvent être développées en interne ou acquise auprès
d’autres communautés qui les ont déjà développées, et dans les deux cas
doivent surmonter des obstacles tels que :
P a g e | 31

 dans le transfert de technologies entre différents pays, les capacités de


négociation commerciale et diplomatique avec les pays fournisseurs des
nouvelles technologies souhaitées ;
 dans l’approche de développement interne, le niveau d’éducation de la
communauté ou d’un pays, la collection accessible d’informations
spécialisées, leur base technologique et industrielle, leur niveau
institutionnel de recherche scientifique et technologique, de développement
et d’innovation, et le niveau de collaboration internationale pratiquée.

I.2. Concepts spécifiques


Parmi les concepts spécifiques choisis dans ce travail, nous pouvons
noter entrepreneuriat, les Petites et Moyennes Entreprises (PME) et le secteur
privé.

I.2.1. Notion d’entrepreneuriat

I.2.1.1. Définition

Le terme entrepreneuriat est parfois ambigu, car il renvoie à deux


visions (création d’entreprise et esprit d’entreprendre) alors qu’il est souvent
uniquement vu au travers de la création d’entreprise.

L’entrepreneuriat peut être défini comme « le phénomène associé à


l’activité entrepreneuriale, action humaine consistant à entreprendre pour
générer de la valeur en créant ou en développant des activités économiques
grâce à l’identification et à l’exploitation de nouveaux produits, processus ou
marché »35. Le terme entrepreneuriat fait référence à l’émergence d’une
organisation (processus par lequel les individus créent une organisation) ou à
l’identification et l’exploitation d’une opportunité nouvelle. Ceci se traduit par
différentes modalités, notamment : création d’entreprise, reprise d’entreprise,
création d’activité au sein d’entreprises existantes, création de produits, etc.

35
LEGER-JARNIOU, C., e. a., Entrepreneuriat, Paris, Ed. Dunod, 2016, p. 47.
P a g e | 32

Verstraete quant à lui, définit l’entrepreneuriat comme étant « un


phénomène conduisant à la création d’une organisation impulsée par un ou
plusieurs individus s’étant associés pour l’occasion »36. Il considère
l’entrepreneuriat comme un phénomène complexe qui peut être un type
particulier d’organisation lancé par un entrepreneur qui agit pour atteindre ses
objectifs. Ce terme d’entrepreneuriat contient le mot « entrepreneur », donc la
démarche entrepreneurial est menée par l’individu.

Par ailleurs, selon JULIEN et MARCHESNAY, le mot entrepreneuriat a


été choisi au Québec par le conseil de la langue française, au détriment du
terme anglais « entrepreneurship ». Ce mot désigne « l’état (la qualité) de
celui ou de ceux qui sont entrepreneurs. Cet état résulte de plusieurs facteurs
plus ou moins complémentaires, l’esprit d’entreprise, la création d’entreprise et
l’action d’entreprise ou de conduire une entreprise en étant entrepreneur »37.

I.2.1.2. Types38

Il existe différents types d’entreprises et d’entrepreneurs. Comme il


existe aussi des types d’entrepreneuriat tels que :

a) Entrepreneuriat formel et entrepreneuriat informel

 L’entrepreneuriat formel comprend les activités relatives à l’économie


formalisée c’est-à-dire les activités autorisées et reconnues par l’Etat ;
 L’entrepreneuriat informel est relatif aux activités qui s’exercent dans le noir,
non enregistré par l’Etat. On peut avoir aussi l’entrepreneuriat souterrain,
par analogie à l’économie souterraine qui concerne les activités prohibées
et illicites.

36
VERSTRAETE, T. e.a., Paradigmes et entrepreneuriat, dans Revue de l’entrepreneuriat, vol 4, n°1. Ed.
Académie de l’entrepreneuriat et de l’innovation, 2005, p. 37.
37
JULIEN, P. e.a., L’entrepreneuriat. Paris, Ed. Economica, 1998, p. 8
38
MAKUNZA KEKE, E., Notes de cours d’Entrepreneuriat 1, Kinshasa, UCC/M1 FED, 2021, p. 4.
P a g e | 33

b) Entrepreneuriat individuel et entrepreneuriat collectif

 L’entrepreneuriat individuel, c’est la volonté d’une personne de se


démarquer, d’acquérir plus d’indépendance et de libérer sans qu’intervienne
une autorité. Les individus qui empruntent cette voie cherchent à se réaliser
sur les plans personnel, professionnel et financier.
 L’entrepreneuriat collectif ou communautaire est caractérisé par un groupe
d’individus qui décèlent un même besoin et qui choisissent d’unir leurs
efforts afin de répondre à ses besoins. Dans l’entrepreneuriat collectif, les
individus partagent les bénéfices et les risques. Ils ont envie d’entreprendre
ensemble et non d’être en concurrence.

c) Entrepreneuriat occasionnel et entrepreneuriat durable

Selon la durée de l’activité, nous aurons :

 L’entrepreneuriat occasionnel qui reprend les activités temporaires,


journalières,…
 L’entrepreneuriat durable qui correspond aux activités et surtout les
sociétés dont l’exploitation dure longtemps.

d) Entrepreneuriat féminin et entrepreneuriat masculin

Certaines activités peuvent être exclusivement exercées par les femmes


alors que tandis que d’autres peuvent être spécifiques aux hommes. Pour les
activités exercées par les femmes, elles concernent l’entrepreneuriat féminin
alors que celles exercées par les hommes, elles concernent l’entrepreneuriat
masculin.
e) Entrepreneuriat privé, entrepreneuriat public et entrepreneuriat
social

Ici, le critère est le statut juridique de l’entreprise. L’entrepreneuriat privé


concerne les entreprises du secteur privé ; l’entrepreneuriat public concerne
les entreprises du secteur public; et l’entrepreneuriat social concerne les
P a g e | 34

différentes entreprises du secteur de l’économie sociale (telles que les


coopératives, les ONG).

I.2.1.3. Caractéristique39

Il y a plusieurs caractéristiques d’entrepreneuriat, on peut en retenir


généralement sept :

 Il y a le leader, l’entrepreneur, qui est la force motrice à l’origine des faits


économiques ;
 Dans l’esprit de cet entrepreneur, il y a une vision de l’avenir qui est
préférable à celle de l’état présent ;
 Tout au long d’un processus partiellement conscientisé d’intuitions et de
perspicacité qui trouvent leurs racines dans l’expérience, l’entrepreneur
développe une vision ainsi qu’une stratégie afin de la mettre en pratique ;
 Cette vision est mise en œuvre rapidement et avec enthousiasme par
l’entrepreneur. Le travail réalisé peut procurer le sentiment de vivre
pleinement ou la satisfaction de rendre service à la société ;
 La stratégie est de pouvoir se couvrir à tout moment des risques ou encore
prévenir des risques ;
 Les stratégies entrepreneuriales s’accompagnent souvent des structures
simples et centralisées pour permettre à l’entrepreneur de débloquer
rapidement les situations compliquées ;
 Les stratégies entrepreneuriales tendent se développer dans des marchés
de niche (dans des secteurs non encore exploités ou à découvrir).

I.2.2. Notion de PME

I.2.2.1. Définition

Pierre-André Julien et Michel Marchesnay, dans leur ouvrage « la petite


entreprise », ont défini la PME comme « avant tout une entreprise
juridiquement, sinon financièrement indépendant, opérant dans les secteurs

39
MAKUNZA KEKE, E., Op. Cit. p. 5.
P a g e | 35

primaires, manufacturiers ou des services, et dont les fonctions de


responsabilités incombent le plus souvent à une seule personne, sinon à deux
ou trois, en générale seules propriétaires du capital »40. Une définition qui
parait complète de telle sorte qu’elle cite et prend en considération les
différentes caractéristiques d’une petite et moyenne entreprise.

A travers les différentes expériences étrangères et internationales, il


ressort que la définition la plus courante de la PME fait appel à une double
série de critère : qualitatifs et quantitatifs.

 L’aspect quantitatif : l’un des critères pour arriver à catégoriser les


entreprises reste celui de l’effectif des employés dans une unité de
production. En plus, le bilan comptable et le chiffre d’affaires d’une
entreprise sont encore autant des critères qui permettent de la catégoriser.
C’est le cas de plusieurs pays du monde notamment : La Belgique, La
Grande Bretagne, etc.
 L’aspect qualitatif : pour ce qui est de l’aspect qualitatif, le degré de
dépendance et de responsabilité, le mode de gestion sont autant des
critères qui permettent de catégoriser les PME. C’est le cas de la France.

Signalons qu’il existe aussi des définitions qui prennent en compte les
deux aspects dans la catégorisation de différentes entités de production qui
existe dans un pays.

Par ailleurs, plusieurs définitions ont été proposées par différents pays
et institutions du monde parmi lesquels nous avons retenu quelques-unes :

 D’après la Belgique, la PME est considérée comme toute entité économique


qui emploie de un à cinquante personnes et dont le chiffre d’affaires ne peut
pas dépasser quarante millions d’euro ou le total du bilan ne peut pas
dépasser vingt-sept millions d’euro ;

40
JULIEN, P.A, MARCHESNAY, M. La petite entreprise. Principes d’économie et de gestion, Paris, Ed. Vuibert,
1988, p. 20.
P a g e | 36

 La France quant à elle, défini la PME comme toute entreprise juridiquement


et financièrement indépendante, au sein de laquelle le dirigeant assume la
responsabilité financière, technique et sociale sans que ces éléments soient
dissociés ;
 Selon le Bureau International du Travail, les PME sont les entreprises
industrielles modernes qui occupent jusqu’à cinquante personnes, les unités
familiales de trois à quatre membres, les industries villageoises, les
associations des personnes, les sociétés coopératives, et les personnes
travaillant à leur tour dans les structures non structurées de l’économie. Le
secteur comprend aussi les petites entreprises exerçant des activités non
manufacturées à petite échelle dans la construction, le transport, l’entretien
et la réparation, le commerce, etc.
 Selon la Banque Mondiale, les PME sont des entreprises engagées dans
les activités comportant les difficultés d’accès sous la forme
d’infrastructures et de ressources humaines et qui n’ont pas d’accès aux
crédits des institutions financières ;

Concernant la définition de la PME en RDC, plusieurs définitions sont


formulées soit en fonction du capital financier ou de l’effectif employé, soit en
fonction de la nationalité du propriétaire ou du mode de gestion spécialisé.
Nous avons retenu quatre définitions suivantes :

 La loi n° 73-011 du 05 janvier 1973 portant création de l’Office de Promotion


de Petites et Moyennes Entreprises Congolais (OPEC) définit les PME
comme les entreprises agricoles, commerciales, industrielles et des
services qui sont la propriété des personnes physiques de nationalité
congolaise dans lesquelles toutes les fonctions de gestion, c’est-à-dire
administration, finance, production, commercialisation, approvisionnement
sont exercées par le Chef d’entreprise41. Il est souvent reproché à cette
définition d’avoir un caractère inapproprié et sommaire. Cette définition met
surtout l’accent sur la nationalité des propriétaires qui ne doivent être que
41
http://www.opec.cd/
P a g e | 37

de nationalité congolaise, donc le législateur tend à réserver le secteur des


PME aux seuls entrepreneurs nationaux. Et, elle insiste sur la concentration
de la gestion au niveau de chef d’entreprise.
 La décret-loi n° 86 du 10 juillet 1998, portant régime fiscale applicable aux
PME en matière d’impôt sur les revenus professionnels et d’impôts sur le
chiffre d’affaires à l’intérieur tel que modifié à ce jour, définit la PME comme
toute entreprise quel que soit sa forme juridique, qui emploie un personnel
de moins de deux cent personnes et dont la valeur totale du bilan ne
dépassant pas 448 (quatre cent quarante-huit) millions de francs congolais.
Cette définition, qui repose sur des critères bien définis vient remédier au
caractère sommaire et inapproprié de la première définition. Elle ouvre les
portes du secteur de PME aux étrangers.
 La loi n° 4/2002 du 21 février 2002 portant code des investissements entend
par PME, les entités économiques constituées soit sous forme d’entreprises
individuelles soit sous forme d’entreprise sociétaire. Sous la première
forme, la propriété revient aux personnes physiques et le chef d’entreprise
est tenu d’assurer lui-même les fonctions de gestion financière et
administrative. Sous la seconde forme, il s’agit de la société employant au
moins cinq travailleurs.
 La charte42 de PME d’aout 2009 définit la PME comme toute unité
économique dont la propriété revient à une ou plusieurs personnes
physiques ou morales et qui présente les caractérisâtes suivantes :
- nombre d’emplois permanents de un à deux cents personnes par an ;
- chiffre d’affaires, hors taxes, compris entre un et quatre cent dollars
américains ;
- valeur des investissements nécessaires mis en place pour les activités de
l’entreprise inférieure ou égale à trois cent cinq mille dollars américains ;
- mode de gestion concentrée.

42
Charte des petites, moyennes entreprises et de l’artisanat en République démocratique du Congo, Kinshasa,
2009, p. 5.
P a g e | 38

Malgré tous les détails et précisions que nous apporte cette dernière définition,
il est reproché une faiblisse à celle-ci : l’utilisation d’une monnaie étrangère
(dollar américain) dans le texte définissant les PME en RDC.

I.2.2.2. Caractéristiques

Les Petites et Moyennes Entreprises présentent un certain nombre des


caractéristiques que nous pouvons synthétiser comme suit :

a) Le dirigeant de la PME

Dans bien des cas, le dirigeant de la PME est son initiateur. C’est dans
le souci de pérenniser son œuvre qu’il prend souvent seul la direction de son
entreprise. Pour arriver à bon terme, il est exigé à l’entrepreneur un certain
nombre de qualité à savoir : la probité, la maitrise de soi, le goût de risque, la
large compréhension, etc.

b) La taille

En RDC, la taille de l’entreprise est déterminée par l’effectif des


employés et le chiffre d’affaires. Dans ce petit tableau ci-dessous, nous
verrons la taille des PME selon leurs catégories et critères :

Tableau n°1 : Taille de la PME


Catégories Micro Petite Moyenne Grande
entreprise Entreprise entreprise entreprise
Critères
Nombre 1à5 6 à 50 51 à 200 201 à plus
d’employés
Chiffre d’affaires 1 à 10.000 10.001 à 60.000 60.001 à 400.000 400.001 à plus
en USD

Source : tableau conçu à partir des données de la charte de PME d’août 2009

Dans ce tableau, il ressort clairement que toute entreprise qui engage


jusqu’à deux cent travailleurs, dont le chiffre d’affaires ne peut pas dépasser
quatre cents dollars américains, se trouve bel et bien dans la catégorie de
PME.
P a g e | 39

c) L’organisation

Souvent les PME ne présentent pas une bonne organisation


administrative ou de gestion. L’essentiel des tâches de la gestion sont
assurées par le responsable lui-même ou une personne très proche de lui.

d) Gestion

La création, la survie et la croissance des PME sont intimement liées à


l’esprit d’entreprise. Les PME posent beaucoup de problèmes concernant la
gestion parce que toute la gestion reste concentrée auprès du chef
d’entreprise. Certaines sont ouvertes à la décentralisation mais le pouvoir
décisionnel revient au seul chef d’entreprise.

I.2.2.3. Importance

Les PME sont des acteurs importants à la performance économique et


sociale des plusieurs pays du monde, elles permettent la résolution des
problèmes fondamentaux du développement par l’intégration de la population
au processus de développement économique.

C’est depuis le milieu des années 70 que la PME apparait comme un


vecteur essentiel de croissance économique et comme un relais indispensable
de la grande unité43. Sur base d’une étude documentaire étendue, le rapport
de l’observation intitulé « les PME en Europe en 2003 » affirme que les PME
sont les moteurs de la croissance économiques44. Ce rôle moteur peut être
mieux compris au travers des impacts extérieurs qu’ont les PME sur
l’économie dans son ensemble.

43
MAKUNZA KEKE, E., La performance des entreprises africaines : problèmes et stratégies de PME en RDC ,
Québec, Ed. Pulaval, 2000, p. 84.
44
Commission européenne, Les PME en Europe en 2003, dans Observatoire des PME européennes, n°7, 2003,
p. 54.
P a g e | 40

a) Rôle économique

Ce rôle contribue à l’intégration économique, l’augmentation de la


consommation des ressources locales, la création des foyers de richesses,
l’intégration industrielle, l’innovation technologique, la contribution à la
centralisation et la régionalisation de l’économie et de l’industrie.

 La contribution à l’intégration économique : un bon développement est


celui dont l’absence de consommation est inférieure et de ce fait, il est
important d’accroitre la transformation des produits et des ressources
locales. A cet effet, la PME se prête à dire qu’elle contribue à la valorisation
des ressources internes par la création d’autres activités de base telle que
le développement de l’agriculture, l’intégration du secteur artisanal par une
entreprise manufacturière, le développement du secteur tertiaire.
 Augmentation de la consommation des ressources locales : les PME
sont aptes à faire utiliser les ressources locales ainsi que le fait de la
faiblesse de leurs investissements, elles provoquent les difficultés pour
importer les matières qui nécessitent beaucoup de devises et de formalités
d’importation. Par ailleurs à cela, elles se trouvent dans l’obligation de
recourir à l’intérieur ce qui contribue aussi à la dépendance à l’égard du
marché qui est élargi.
 L’intégration industrielle et innovation technologique : la PME et la PMI
contribuent au sort de l’industrie et de l’innovation technologique dans la
mesure où elles occupent une place prépondérante dans la formation des
pièces et des composantes pour les grandes entreprises en raison de la
spécialisation de leur compétence.
 Contribution à la décentralisation et à la régionalisation de l’économie
et de l’industrie : une promotion active de PME notamment dans leurs
aspects industriels dans des zones rurales serait un moyen de décentraliser
les industries pour accélérer le développement rural. Ainsi, cette promotion
de PME offre des possibilités d’établir une liaison entre la production locale
et la production industrielle. Vu ce contexte, les PME contribueront dans les
P a g e | 41

meilleurs conditions comme facteurs de stabilisation de la production dans


les milieux ruraux d’autre part.

b) Rôle social

 Par la création de l’emploi, on vise à réduire le chômage, la population se


prend en charge et cela favorise d’une manière la réduction de la pauvreté.
 Contribution à la lutte contre la pauvreté : le mauvais choix de la
population de développement et la rupture des équilibres fondamentaux
accentués par la destruction des infrastructures industrielles et
commerciales lors des émeutes et pillages de 1991 à Kinshasa et dans
plusieurs centres à l’intérieur du pays ont entrainé la dégradation des
conditions sociales et économiques. Nous pouvons dire que la pauvreté
constitue aujourd’hui l’un des facteurs indicatifs à la création de PME qui
s’avère dans une certaine mesure comme stratégie de survie ;
 Contribution à l’apprentissage et à la formation : les PME constituent en
fait un terrain où se forment beaucoup d’entrepreneurs dans des domaines
variées tels que la gestion, la commercialisation et tant d’autres domaines.
Elle s’avère un lieu propice au développement de l’esprit d’innovation.

I.2.3. Le secteur privé

I.2.3.1. Définition45

Le secteur privé correspond au secteur d’activité de l’économie où l’Etat


n’intervient pas ou du moins très peu et où les fonds publics ne sont pas ou
peu investis. Il s’agit principalement des entreprises privées n’appartenant pas
à l’Etat et étant gérées par des particuliers et dont la raison d’être est le profit.
De cette définition découlent les 3 éléments suivants : le mode de gestion
privé, le fonds privé et la notion du profit :

 La Gestion par les particuliers : il s’agir ici d’une gestion par des
particuliers c’est-à-dire ceux qui ne revêtent pas un mandat public et qui
45
DJUNGA, J. T., Les petites et moyennes entreprises congolaises face aux acteurs classiques du financement.
Paris, Ed. Les impliqués, 2018, p. 32-33.
P a g e | 42

n’agissent pas au nom et pour le compte de l’Etat et ont un mode de gestion


autonome.
 Le fond privé : une entreprise est dite du secteur privé aussi quand ses
fonds ne proviennent pas directement des caisses de l’Etat ou n’est pas une
conséquence de l’exécution d’un programme gouvernemental. Bien que
pouvant par moment recevoir des subventions de l’Etat une telle entreprise
doit travailler avec, à l’origine, du fonds privé.
 La notion du profit : c’est une notion fondamentale qui distingue le secteur
privé du public, car la motivation de ce dernier est l’intérêt général, le
secteur privé lui se caractérise par la recherche du profit ou du lucre.

Le secteur privé comprend donc, outre les entreprises capitalistes, le


secteur associatif, c’est-à-dire parfois aussi des associations sans but lucratif.

Le secteur privé n’est pas seulement constitué des entreprises du


secteur formel. Individus et ménages, riches ou pauvres, sont aussi des
acteurs économiques privés dans la mesure où ils consomment des biens et
services, vendent leur travail, cultivent ou produisent des biens et services.
Cette assertion démontre que l’étendue du concept de secteur privé abordé ici
n’est pas limitative.

I.2.3.2. Le rôle du secteur privé dans le développement46

Le monde change et ce changement fait en sorte que le secteur privé


aujourd’hui est devenu un secteur porteur d’espoir aussi bien dans les pays
dits développés que des pays en voie de développement.

Un secteur privé compétitif jouera un rôle important en tant que moteur


de croissance économique durable, de création d’emplois et de réduction de la
pauvreté d’un pays. Le secteur privé est aujourd’hui pour un développement
ce qu’est la gâchette pour une arme c’est-à-dire qu’il est le déclencheur d’un
développement rapide. Cela s’explique pour plusieurs raisons : le fondement
des privés étant le profit ou le lucre, ils s’évertuent à gagner plus et cela dans
46
Ibidem, p. 33-34.
P a g e | 43

une « compétition » de concurrence. Ce qui fait qu’en produisant plus et en


proposant les produits et services de meilleure qualité elles créent une
certaine émulation dans l’innovation et la créativité tout en créant les
nouveaux emplois, réduisant la pauvreté et participant ainsi à la croissance
économique.

Aussi le mode gestion ou le management étant axé sur le résultat il se


remarque un certain pragmatisme dans la gestion qui aboutit à une célérité
dans la prise de décision et dans sa mise en œuvre contrairement à la lenteur
qu’accusent généralement nos administrations publiques et face à une lourde
bureaucratie. Il apparait donc que le développement est actuellement lié
étroitement à l’épanouissement du secteur privé.

Au cours de ce premier chapitre, nous avons souligné plusieurs aspects


liés à la clarification des concepts de base. En effet, cela a nécessité que
d’une part, l’éclairage et l’explication des concepts utilisés soient effectués et
que d’autre part, les théories de référence soient précisées. Comme l’on a
constaté, les concepts qui portent cette étude sont polysémiques. Ce
problème a pris de l’ampleur dès lors que l’on a eu à faire un nombre
important des termes. Il a, donc, fallu les définir conformément, ensuite les
discriminer et afin dégager les liens qui les rapprochent.

C’est pourquoi dans le chapitre qui suit, nous sommes en droit de


procéder à la présentation de la ville de Kinshasa, qui est notre champ
d’étude.
P a g e | 44

Chapitre II. Présentation de la Ville de Kinshasa


Dans ce deuxième chapitre de notre étude, il est question de présenter
la Ville de Kinshasa. Cette présentation va se dérouler sur quatre aspects
principaux suivants :

- Les aspects géographique et historique ;


- Les aspects juridique et administratif ;
- Les aspects économique et socioculturel ;
- Les aspects sanitaires, énergétiques et sécuritaires.

II.1. Aspects géographique et historique


La Ville de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du
Congo, est située sur la rive gauche du fleuve Congo en face de la Ville de
Brazzaville, capitale de la République du Congo. Sa latitude est de 4° 19’ 39’’
Sud et sa longitude 15° 18’ 48’’. Elle a le statut administratif d’une Province.
Elle s’étend sur 9.965 km2 dont 2.500 km2 constituent l’agglomération. Avec
une population estimée en 2021 à 17 millions d'habitants dans sa zone
métropolitaine, elle est la troisième plus peuplée d'Afrique Lagos et le Caire47,
et constitue la plus grande agglomération francophone du monde, en ayant
dépassé celle de Paris dans les années 201048, et figure parmi
les agglomérations les plus peuplées au monde.

Les limites de la ville étant très étendues, plus de 90 % de sa superficie


sont des espaces ruraux ou forestiers (notamment dans la commune
de Maluku) ; les parties urbanisées se trouvent à l'ouest du territoire. Kinshasa
a le statut administratif de ville et constitue l'une des 26 provinces du pays.
Ses habitants sont nommés les Kinois.

47
En ligne sur https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Liste_des_agglom%C3%A9rations_d%27Afrique.
48
Kinshasa a dépassé Paris comme plus grande ville francophone du monde, sur France info Afrique, Publié le 7
juin 2017, En ligne sur www.francetvinfo.fr.
P a g e | 45

II.1.1.1. Climat49

La ville de Kinshasa a un climat tropical chaud et humide avec :


 Une saison de pluies de fin septembre à fin mai ayant de fortes pluies aux
mois de novembre et d’avril ainsi qu’un léger ralentissement de pluies entre
les mois de janvier et de février ;
 Une saison sèche de juin à septembre.
La pluviométrie annuelle moyenne est d’environ 1.400 mm. La
température annuelle moyenne est de 24°C. Les maximas absolus mensuels
de température dépassent 35°. Les températures les moins élevées de
l’année s’observent en saison sèche au mois de juillet de l’ordre de 17,1°C à
15,5°C. Le mois de mars est le plus chaud de l’année.
Tout au long du jour, dans la majeure partie de l’année, l’humidité
relative est supérieure à 70%. Sa moyenne calculée sur 24h est de 81% : elle
oscille de 76% durant la journée à 86% pendant la nuit.
Le bilan hydrique annuel moyen du sol calculé par rapport aux
précipitations est de 1362 mm. Il devient déficitaire dans le courant de juin.
L’humidité du sol atteint sa capacité maximale de rétention (200 mm) à la fin
du mois d’octobre.

II.1.1.2. Relief50

Le relief de la ville de Kinshasa est formé d’un plateau continental à


l’Est, d’une chaine de collines escarpées au Sud, d’une plaine et de
marécages aux abords du fleuve Congo. Le plateau fait partie du massif du
plateau du Kwango dont la portion située dans la Ville de Kinshasa est
appelée « Plateau de Bateke ». La plaine de Kinshasa se trouve le long du
fleuve Congo et elle est enfermée entre le fleuve Congo et le pied des collines
sous forme d’un croissant.

49
LOKAKAO ILEMBA, T. e.a, Monographie de l’eau de la Ville de Kinshasa, Publié le 22 avril 2019, En ligne sur
www.congo-autrement.com (consulté le 09 mars 2022).
50
Ibidem
P a g e | 46

II.1.1.3. Hydrographie

La ville de Kinshasa est traversée par de nombreuses rivières qui


coulent du Sud au Nord pour se jeter dans le fleuve Congo. L’Ouest à l’Est, on
distingue les bassins hydrologiques suivants : Basoko – Lubudi – Makelele ;
Bibwa – Munku ; Bitshaku – Tshaku ; Boye ; Funa – Yolo ; Gombe ; Konde –
Mpasa ; Lukunga et Binza ; Mampenza ; Matete ; N’djili ; N’sele.

Les bassins versant des rivières N’djili et N’sele sont les plus grands.
Une partie de berges et de lits de quelques rivières est bétonnée ou
aménagée : c’est le cas de Funa, Yolo, Basoko, Gombe et Bitshaku-Tshaku.

II.1.1.4. Historique

L'histoire écrite de la Ville de Kinshasa commence lorsque l'explorateur


Anglais Henry Morton Stanley atteignit le pool Malebo qu'il baptisera du nom
de « Stanley Pool ». Cette région comportait plusieurs villages habités par
quelques ethnies dont la plus importante était celle de Bateke51.

C'est par un pacte conclu avec le chef Bateke Ngaliema que Stanley
aura l'autorisation de rejoindre la rive gauche pour s'installer sur cette colline
qui surplombe la baie de Ngaliema. Cette station que le célèbre explorateur
fonda le 23 Août 1881, lors de son deuxième voyage, fut dédiée au roi
Léopold II, sous le nom de Léopoldville.

Après la cession de l'Etat Indépendant du Congo à la Belgique le 15


novembre 1908, Boma dévient la première capitale de la colonie Belge.
Quatre ans après Georges Moulaert, commissaire du moyen Congo, plaida
auprès des gouvernements généraux pour que la capitale soit installée sur les
rives du Pool. L'arrêté royal du 1er juillet 1923 opta pour ce transfert qui devint
effectif qu'en octobre de la même année.

En 1941, les autorités coloniales substituent le concept de district urbain


à celui de la ville, dotée d'une personnalité juridique. La Ville de Kinshasa a
51
Gouvernorat de Kinshasa, programme du gouvernement provincial de Kinshasa, 2007-2011, p.13
P a g e | 47

réussi à conserver son importance même après la colonisation. Kinshasa


dérive d'un nom ancestral venu de N'shasa, village habité par des pécheurs
Bateke52.

II.2. Aspects juridique et administratif


Figure 1 : Carte administrative de la Ville de Kinshasa

La Ville de Kinshasa est la capitale de la RDC, siège de toutes les


institutions du pays. Elle a deux statuts, celui d'une ville d'une part, et d'autre
part, celui d'une province à côté des 25 autres que compte la RDC. Elle est
divisée en 4 districts non formels, subdivisée en 24 communes, et qui
comptent 326 quartiers, à savoir :

Tableau n°2 : Répartition des quartiers et superficie de commune

52
Ibidem.
P a g e | 48

District de la Funa District de la Lukunga

Communes Superficie en Quartiers Communes Superficie en Quartiers


Km² Km²

Bandalungwa 6,82 7 Barumbu 4,72 9

Bumbu 5,50 13 Gombe 29,33 10

Kalamu 6,64 18 Kinshasa 2,87 7

Kasa-Vubu 5,04 7 Kintambo 2,72 8

Makala 5,60 14 Lingwala 2,88 9

Ngiri-Ngiri 3,40 8 Ngaliema 244,30 21

Selembao 23,18 18

District du Mont-Amba District de la Tshangu

Communes Superficie en Quartiers Communes Superficie en Quartiers


Km² Km²

Kinsenso 16,60 14 Kimbansek 243,78 30


e
Lemba 23,70 15 7 948,80 19
Maluku
Limete 67,70 14 69,73 21
Masina
Matete 11,40 13 11,40 13
N’djili
Ngaba 4,0 6 898,79 16
Nsele
Mont-Ngafula 358,92 16

Source : Division urbaine de l'intérieur de Kinshasa.

Pour ce qui est de l'habitat, la structure de la ville montre une relation


entre le lieu de résidence et certains critères socio- économiques dites le
niveau du revenu. Ainsi les quartiers peuvent être groupés en types d'habitat à
savoir :
P a g e | 49

 Les Quartiers résidentiels : ce sont des quartiers à faible densité de


population et ont pour fonction de servir de résidence. On y trouve une
population à revenu élevé. Il s'agit de Ngaliema, Gombe, Limete, etc. ;
 Les cités planifiées par l'ONL : ce sont des quartiers construits par l'Offre
National de Logement. On y trouve une population à revenu modeste et une
infrastructure complète en eau, assainissement et électricité, une voirie
mais aujourd'hui mal entretenue. Il s'agit de Bandalungwa, Lemba, Matete,
Kalamu, etc. ;
 Les extensions du sud : il s'agit de tous les quartiers qui ont été construit
de manière spontanée au sud de Bandalungwa, Ngiri -Ngiri et Kalamu. On y
retrouve une très forte proportion des travailleurs manuels de moindre
qualification ;
 les extensions périphériques : ce sont des cités les plus éloignées du
centre-ville. Ces extensions ont une forte croissance démographique et
c'est dans ces coins que se manifestent le niveau de pauvreté élevé et les
initiatives PME qui ne cessent d'apparaître du jour au lendemain. Il s'agit de
Kinsuka ; Selembao ; Makala ; Livulu ; Mont- Ngafula ; Mbanza - Lemba ;
Masina ; Kinsenso, etc.

II.3. Aspects économique et socioculturel


L'économie de la ville de Kinshasa présente deux formes d'économie:
formelle et informelle.

II.3.1. Economie formelle de Kinshasa

D'une façon générale, les différents secteurs (primaire, secondaire et


tertiaire) de l'économie formelle de Kinshasa connaissent pas mal de
difficultés :

 Relativement au secteur primaire, l'on constate d'une part que l'agriculture


formelle de Kinshasa se caractérise par sa faible exploitation des étendues
P a g e | 50

de terre non habitées, et d'autres part sa faible capacité de production des


produits alimentaires requises pour la consommation locale ;
 Pour sa part, l'industrie formelle de Kinshasa représente, tant en volume
qu'en valeur, près de 60% de la production manufacturière et plus de la
moitié de l'industrie chimique du pays. Fonctionnant déjà depuis plus de 20
ans en dessous de 45% de sa capacité installée, cette industrie, à
l'exception des brasseries, n'a cessé de voir sa production baisser ;
 Quant au secteur tertiaire de l'économie formelle, les faits suivants le
caractérisent présentement :

- Une forte expansion du commerce de demi gros et de détail ;


- Existence d'une politique restrictive de crédit au niveau des institutions
bancaires ;
- Le recul substantiel de la fonction d'intermédiation bancaire ;
- Le recul de l'hôtellerie pour cause de baisse généralisée des revenus
dans le pays, etc.

Signalons que les causes de toutes ces difficultés peuvent se résumer


en : les difficultés d'accès aux capitaux, les difficultés d'approvisionnements, et
le faible niveau des revenu des ménages.

II.3.2. Economie informelle de Kinshasa

Avec la crise socio-économique, la plupart des activités de création des


richesses à Kinshasa, relèvent du monde informel. Le réflexe de survie qui se
généralise dans une population davantage affamée et placé dans l'insécurité
en est le mobile.

Les activités économiques exercées à Kinshasa, aussi bien par les


hommes que par les femmes, évoluent dans l'économie informelle,
interagissent entre elles et s'organisent spontanément pour former une
machinerie économique et sociale forte, souple et très résistante aux
vicissitudes de l'économie moderne (inflation voire hyper - inflation).
P a g e | 51

Caractérisé par la petitesse de leur taille, leur faible productivité, leur


instabilité et le caractère rudimentaire des équipements, leurs activités qui
alimentent l'économie informelle de Kinshasa couvrent divers secteurs.

II.3.3. Population

La population de la Ville de Kinshasa est estimée à 17 millions


d’habitats avec une densité de plus de 1000 habitants/km². Son taux de
croissance annuel est de 4%.

En effet, à l’indépendance en 1960, la population de Kinshasa était de


400.000habitants sur une superficie de 5.500 hectares. Après l’accession à la
souveraineté nationale, Kinshasa a connu une forte poussée démographique
due à l’exode rural et surtout aux conflits armés à travers le pays. Cette
situation a sensiblement modifié la configuration spatiale de la ville.

Dans la zone d’extension, l’occupation du sol s’est faite sans la mise en


place préalable des infrastructures de base notamment la voirie structurale,
l’eau potable, l’électricité et le structures d’assainissement. Aujourd’hui, ces
milieux posent de nombreux problèmes de développement dans ces secteurs
au Gouvernement Provincial qui exigent d’importants investissements
financiers.

II.3.4. Langues

Bien que le français soit la langue officielle, le lingala demeure la langue


la plus parlée loin devant les trois autres langues nationales, à savoir : le
Kikongo, le Swahili et le Tshiluba.

II.4. Aspects sanitaire, énergétique et sécuritaire


II.4.1. Aspects sanitaire

II.4.1.1. Les eaux usées et de ruissellement

Les eaux usées sont donc rejetées directement dans les rivières et le
fleuve Congo, ce qui implique une pollution latente. C'est ainsi que la plupart
P a g e | 52

des rivières sont impropres à la baignade. Le tout à l'égout ne concerne que le


centre-ville et certains quartiers. Il en va de même pour l'évacuation des eaux
de ruissellement. Kinshasa est régulièrement touchée par les inondations et
parfois par des épidémies. Ses collines font face aux multiples têtes
d'érosions, tandis que ses plaines connaissent des inondations intempestives.

II.4.1.2. La gestion des déchets

La gestion des déchets aussi bien domestiques qu'industriels, est un


véritable casse-tête pour la mégalopole, autrefois appelée Kin la Belle. Le
niveau d'insalubrité très élevé fait qu'à ce jour, qu'elle puisse porter le surnom
de « Kin la Poubelle ». Il existe un service de traitement des déchets mis en
place avec l'aide de l'Union Européenne, mais reste insignifiant.

Le tri n'existe pas. Fort heureusement, un recyclage d'ordre économique


a lieu dans la population. Ainsi, les métaux sont réemployés, ou revendus au
poids, et les contenants plastiques sont réutilisés.

La mauvaise gestion des déchets serait à la base de la prolifération de


nombreuses maladies et épidémies devenues endémiques auxquelles la ville
est confrontée, notamment : le paludisme, le chikungunya, la fièvre typhoïde,
le choléra, etc.

II.4.2. Eau et énergie électrique

II.4.2.1. Déficit en desserte en eau potable

L'eau potable est assurée par la société publique Regideso. Mais les
infrastructures de traitement et d'acheminement de l'eau sont également
vétustes et limitées, donc incapables de satisfaire les demandes
grandissantes de la ville.

La suspicion sur la qualité de l'eau est la raison pour laquelle grandit un


marché de l'eau en bouteille et s'installent des systèmes de filtration chez les
P a g e | 53

particuliers aisés. Sans eau courante, des quartiers entiers emploient le


système de forage ou des puits.

II.4.2.2. Déficit en fourniture électrique

« En dépit d'un fort potentiel hydroélectrique des barrages d'Inga I et II,


le réseau électrique est vieillissant, mal calibré et peu étendu. Les
branchements illégaux et les incidents quotidiens, d'origine naturelle ou
humaine, provoquent des pannes à répétition »53.

La ville de Kinshasa souffre d'un important déficit énergétique. La


compagnie de distribution d'électricité nationale (SNEL) a du mal à couvrir
l'ensemble de la Ville, tant sur le plan de la quantité requise que sur la qualité
de service. Ce qui amène les habitants à trouver des sources d'énergies
alternatives, tels que le pétrole, les énergies solaires, mais aussi les braises
(charbon de bois), qui est aujourd'hui une des sources principales d'énergie,
notamment pour la cuisson d'aliments54.

II.4.3. Sécurité

Depuis son indépendance, le 30 juin 1960, la République Démocratique


du Congo est confrontée à des crises politiques récurrentes dont l'une des
causes fondamentales est la contestation de la légitimité des Institutions et de
leurs animateurs55.

Cette contestation a été à la base de plusieurs périodes d'instabilité


caractérisées par des coups d'Etat, des Rebellions, des mouvements
sécessionnistes et assassinats de diverses natures.

Bien que la situation sécuritaire kinoise à ce jour soit relativement de


loin meilleure à celle de l'Est de la RDC où sévissent encore plusieurs
mouvements armés ; la ville demeure tout de même comme une pseudo-

53
En ligne sur Https://fr.m.wikipedia.org/Kinshasa.
54
Rapport Phase 1 PDNIT interurbain, 2017, p. 9.
55
Constitution de la RDC du 18/02/2006, exposé des motifs.
P a g e | 54

forteresse car elle est fortement militarisée. Faute de place au sein des camps
militaires, les militaires armés cohabitent avec la population civile dans la cité.

Kinshasa garde jusqu'à ce jour les séquelles douloureuses de deux


pillages systématiques de 1991 et 1993 perpétrés à l'origine par les éléments
Para commando du camp militaire CETA. Pillages qui ont détruit les tissus
économiques hérités de la colonisation et des années de l'apogée du Grand
Zaïre.

Kinshasa, comme bon nombre de mégalopoles, connaît également des


problèmes d'insécurité urbaine. Le banditisme de rue communément appelé
phénomène Kuluna, est vécu dans toutes les communes de la ville. En outre,
les tracasseries policières et des agents de services de sécurité ou de sureté
(ANR, DGM ou Bureau 2) perturbent la quiétude des paisibles citoyens. Le
kinois lambda a peur de faire un croisement seul la nuit avec un élément de la
police.
P a g e | 55

Conclusion partielle
L’entrepreneuriat est perçu comme un phénomène complexe et
multidimensionnel. Il devient un moyen pour les milieux d’assurer leurs
capacités d’innovation et leur compétitivité. La création d’entreprise est
devenue aujourd’hui le mot d’ordre en matière de développement, elle n’est
rien sans l’entrepreneur innovateur. Ce dernier est celui qui crée des
entreprises, contribue à leurs expansions, accepte l’incertitude, les risques et
par son action accélère l’élaboration, la diffusion et la mise en œuvre d’idée
nouvelles.

Au cours de ce phénomène entrepreneurial, la grande dimension n’est


plus un objectif en soi. La PME s’est imposée comme une institution qui a
acquis une légitimité considérable56. Cette légitimité se justifie par deux
raisons ; Sociale tout d’abord, elle est liée aux facteurs de réalisations de soi
et d’insertion sociale. Puis économique, car les PME ont été ces derniers
années le fer de lance des innovations productiques, du développement des
nouveaux services et de la création d’emploi.

L'établissement de nouvelles entreprises, surtout des PME, a un effet


stabilisateur sur l'économie et stimule la croissance, l'innovation et la création
d'emplois, ont estimé les participants à la table ronde de haut niveau sur
l'entrepreneuriat, organisée par la CNUCED le 29 avril 2014, dans le cadre de
la Commission de l'investissement, des entreprises et du développement. Si
les pays pauvres veulent rattraper les pays avancés, ils doivent s'atteler au
renforcement de leurs compétences entrepreneuriales et de leurs PME. Dans
les pays développés, ce sont ces entreprises qui occupent la majeure partie
de la population active et qui assurent une bonne part de la production57.

Selon la même source, les PME apportent une contribution substantielle


à la richesse nationale et à la prospérité mondiale. En effet, dans les pays

56
JULIEN, P.-A., Les PME, Paris, Ed. Economica, 1994, p. 151-152.
57
www.unctad.org
P a g e | 56

développés, elles emploient plus de deux tiers des travailleurs et produisent la


moitié du PIB, contre 40 % environ et 25 %, respectivement, dans les pays en
développement.

L'incapacité des PME à contribuer à la croissance de la RDC, et


particulièrement dans la Ville de Kinshasa, est liée à plusieurs facteurs. Il y a
des difficultés purement techniques et celles organisationnelles ainsi qu'une
fiscalité abusive conjuguée à un accès limité au financement pour faire face à
leurs problèmes d'investissement et de fonds de roulement.

Nous verrons dans les lignes qui suivent, les obstacles pertinents qui
empêchent l’émergence du développement de l’entrepreneuriat dans la ville
de Kinshasa et leur analyse selon une approche qualitative.
P a g e | 57

Partie II. Considération pratique


P a g e | 58

Introduction partielle
Le rôle du secteur privé, principalement des PME est actuellement
déterminant dans le développement des pays africains et de la RDC. Celles-ci
se caractérisent par une proximité des consommateurs et la facilité de
s’adapter plus rapidement à la demande des plus démunis, et des
communautés défavorisées. Le développement économique de la RDC,
particulièrement de la ville de Kinshasa, dépend en grande partie non
seulement de leur essor, mais aussi des interactions qu’ont ces entreprises
avec d’autres économiques et du climat des affaires en général.

Tel souligné à la problématique, les PME font face aux nombreux


obstacles et difficultés, dont nous retenons les plus pertinents celles liées à
l’accès au financement et au climat des affaires. L’objectif de cette deuxième
partie est d’analyser les causes endogènes et exogènes qui entourent le
financement des PME en RDC ainsi que de proposer les pistes de solution à
tous les niveaux pour améliorer l’accès au financement et le climat des
affaires.

Cette deuxième partie comprend deux chapitres. Le premier chapitre,


analyse l’accès au financement au niveau des PME ainsi qu’au niveau de
leurs principales sources formelle de financement externe qui sont les
banques alors que le second analyse la situation économique du pays en
général en ce qui concerne le climat des affaires. Et avant une brève
conclusion, nous allons proposer quelques pistes de solutions qui cadrent
dans l’optique de l’amélioration de l’accès au financement bancaire des PME
et du climat des affaires.

Chapitre I. L’accès au financement


Parmi les obstacles majeurs auxquels sont confrontées les entreprises,
il y a l’accès au financement. Les activités des institutions financières étant
P a g e | 59

remplies de risques, ces institutions se sentent parfois en insécurité pour


accorder de crédits, surtout quand c’est une jeune entreprise.

De ce fait, le présent chapitre se propose de parler de l’accès au


financement comme obstacle stratégique au développement des petites et
moyennes entreprises et de l’entrepreneuriat en général.

I.1. Au niveau des PME


I.1.1. Défis financiers

Les PME congolaises doivent relever différents défis, mais l’accès au


financement reste un défi majeur et un problème auquel elles doivent faire
face. L’accès au financement reste plus difficile en Afrique que dans les autres
régions dont le niveau de développement économique est analogue.

Ce problème d’accès au financement affecte aussi un tiers des grandes


entreprises d’Afrique, mais ce sont les PME qui en souffrent le plus : près de
la moitié (soit une proportion trois fois plus élevée que dans pays d’Europe en
développement) estiment que le manque d’accès au financement constitue un
obstacle majeur.

Selon plusieurs études, les difficultés d’accès au financement sont le


premier obstacle au développement des PME d’Afrique subsaharienne y
compris la RDC, assez loin devant les problèmes de corruption, de déficience
des infrastructures ou de fiscalité abusive. Près de la moitié des petites
entreprises d’Afrique signalent que l’accès aux services financiers constitue
une contrainte majeure. Dans ce contexte, on comprend que, dans plusieurs
des cas, l’accès au financement et surtout au financement bancaire constitue
une contrainte majeure en RDC telle qu’illustrée dans la figure ci-dessous.
Faisons une comparaison avec les autres pays de l’Afrique subsaharienne, il
apparait que les entreprises congolaises souffrent d’un manque de
financement et démontre à suffisance la fragilité du système bancaire
congolais.
P a g e | 60

Tableau n°3 : Pourcentage d’entreprise considérant le manque


d’accès au financement comme un obstacle majeur,
par région et en fonction de la taille de l’entreprise58

Régions Petites Entreprises de Grandes


entreprises taille moyenne entreprises

Afrique 48,2 40,8 32,7

Asie en 26,3 24,5 21,6


développement

Amérique en 30,8 25,3 18,8


développement

Europe en 14,0 13,7 15,3


développement

I.1.2. Défis juridiques


Au-delà des défis financiers se pose aussi un autre défi important qui
est l’absence de précision et de souplesse du cadre juridique entourant les
PME. Celui-ci est aussi important, car il est au centre même de l’activité
économique et définit le cadre dans lequel vont évoluer les entreprises pour
s’épanouir. Partant même de la définition légal ou des définitions que nous
offre l’arsenal juridique de la RDC, nous constatons qu’il y a un flou juridique
et un manque de précisions pour permettre de bien cerner les PME. Et cela
que ce soit sur la précision du secteur d’activité ou même du type d’action
ainsi que toutes les conséquences juridiques qui en découlent pour son
développement. Les effets de la mondialisation sur le commerce et sur les
échanges commerciaux obligent les Etats et aux législateurs à adapter le
cadre juridique à ce monde des affaires qui est dynamique.

Que ce soit dans leur définition, dans leur création ou constitution, dans
leur gestion et dans leurs rapports avec d’autres acteurs économiques, les

58
Calculs du personnel de la BAD sur la base des données des enquêtes de la Banque Mondiale auprès des
entreprises
P a g e | 61

PME congolaises doivent présenter des garanties juridiques qui les rendent
crédibles et ce surtout aux yeux chez qui elles demandent du financement. La
première garantie pour les banques est que l’entreprise soit formalisée et
existe juridiquement. Cette existence juridique permet à la banque de traiter
avec l’entreprise en tant que personne morale assortie des droits et
obligations. Dans ce cas, elle pourra être attraite en justice en défenderesse
en cas de l’inexécution de ses obligations contractuelles. Malheureusement
bon nombre d’entreprises ne sont pas formalisées pour la plupart par peur de
s’exposer à une fiscalité abusive qu’elles traitent de prédatrices.

I.1.3. L’entrepreneuriat de subsistance

Le secteur privé en RDC est le reflet même de ce qu’est la société


congolaise d’aujourd’hui. A côté des maux qui rongent déjà la société existe
aussi le manque de formation adéquate d’entrepreneurs qui créent des
entreprises à caractère familiale pour le besoin de subsistance. Cela fait qu’ils
puissent être incapables de concevoir des projets attrayants pour les banques.
D’où le manque de confiance des banques pour les financer.

a) Formation des entrepreneurs et l’emploi

En RDC, si les crises socio-économiques qui sévissent depuis plusieurs


décennies ont entrainé l’effondrement de l’outil économique de production des
biens et services avec comme conséquence la chute de la production et
l’insatisfaction de la demande locale, elles ont par contre éveillé chez les
jeunes et les femmes un esprit d’entrepreneuriat dont ils n’avaient jamais fait
preuve avant.

Certains jeunes devenant de petits entrepreneurs par désespoir que par


aspiration. Bon nombre d’entre ces entreprises sont gérées par des individus
qui n’ont pas d’autre opportunité d’emploi rémunérateur et qui comptent sur
leurs activités pour survivre ou pour compléter les maigres revenus tirés de la
pratique de l’agriculture de substance. Un emploi bien rémunéré est difficile à
trouver ces derniers temps en RDC, particulièrement à Kinshasa, et les
P a g e | 62

conséquences de cette situation se répercutent sur la jeunesse qui se réfugie


dans l’entrepreneuriat ne sachant que faire de mieux. Le secteur public
connait un problème d’effectifs pléthoriques, mais aussi insuffisamment payés,
car le salaire moyen, censé être garantie par le SMIG, représente aujourd’hui
moins de cent dollars américains. La conséquence de cette gestion sociale de
la masse salariale est un écrasement de la distribution des salaires de la
fonction publique, incompatible avec la promotion d’une administration
publique moderne et efficace. Le secteur privé quant à lui est largement
affranchi de SMIG, où les salaires les plus bas sont de l’ordre de 400 à 500
dollars par mois. Par ailleurs, l’offre de main-d’œuvre nationale qualifiée est
réduite, tandis que celle des travailleurs non qualifiés est presque infinie.
Comme conséquence de réduction des contrats à long terme avec leur
personnel, en recourant à des contrats à durée déterminée avec des sous-
traitants agissant comme des intermédiaires. La rotation des travailleurs leur
permet de contourner l’interdiction de renouvellement de ces contrats à durée
déterminée. Cette rotation est rendue parfaitement possible par la non-
qualification des tâches externalisées. Une telle approche permet de réduire
les coûts salariaux et de donner moins prise aux tracasseries administratives
associées aux réglementations publiques.

Il se trouve aussi que les entrepreneurs qui se lancent dans les affaires
ont souvent une formation insuffisante et n’ont pas accès aux informations
cruciales sur le marché. Or le monde des affaires implique une certaine
formation dans le domaine et nécessite une connaissance du marché surtout
en matière financière et juridique. Cette situation d’abord ne leur permet pas
souvent d’avoir une comptabilité fiable ni de monter des projets capables
d’attirer les banques à les financer ; et ensuite ne leur donne pas une garantie
de longévité, car des entreprises montées sur cette base peuvent cesser leurs
activités rapidement. C’est là l’un des problèmes de garantie auprès des
banques pour un éventuel financement. Toutefois, tous les entrepreneurs font
face à plusieurs obstacles qui entravent leur croissance, comme la sous-
P a g e | 63

capitalisation et la structure du capital, l’absence de garantie, une grave


pénurie de compétence, les fiables liens avec le marché ainsi que le manque
généralisés de services et réseaux de développement des entreprises.

b) Facteurs sociologiques et système de gestion

Les PME sont souvent des entreprises de taille petite, à caractère


informel et familial, ou avec un propriétaire unique. Les habitudes
sociologiques font que l’influence de la famille est grande dans la gestion de
l’entreprise de telle sorte qu’elle est considérée comme un patrimoine familial.

Le propriétaire unique gère l’entreprise seul ne faisant pas différence


avec son patrimoine personnel et privé. Pour certains agents commerciaux de
banques contactées, parfois les entrepreneurs qui ont contracté des crédits
les utilisent à des fins privées au détriment de l’entreprise et ils sont
incapables de présenter une comptabilité claire pouvant refléter la situation
exacte de l’entreprise. A tort ou à raison, certains qui le peuvent affirment que
c’est pour échapper aux tracasseries administratives (impôts et taxes) qui
pèsent lourd sur leurs affaires. Ils ne veulent pas donner leur situation exacte
de leur comptabilité par peur qu’ils soient taxés sur leur réelle valeur.

c) L’asymétrie d’information

La méfiance des banques à l’égard des PME s’explique principalement


par la forte asymétrie d’information qui existe entre entrepreneurs et
banquiers. Le manque d’information a été l’obstacle principal identifié par les
banques. Les problèmes d’information se posent à trois niveaux différents :

- Avant d’attribuer un prêt, la banque n’a pas d’informations fiables sur la


solvabilité de l’entreprise.
- Une fois que le prêt est accordé, la banque ne sait pas exactement comment
l’entreprise utilisera l’argent c’est-à-dire dans quel produit, selon quelle priorité
et d’après quelle programmation.
P a g e | 64

- S’il arrive qu’elle soit en mesure de réaliser des retours sur l’investissement
ou remboursements, la banque ne peut pas évaluer la valeur ajoutée et savoir
si réellement le crédit a servi au développement des activités de l’entreprise.

I.1.4. Facteur genre

Le droit congolais entretient encore une discrimination à l’égard de la


femme notamment en ce qui concerne l’autorisation martiale préalable dans
beaucoup des cas. Les femmes entrepreneures font souvent face à des
obstacles juridiques, à des restrictions pour l’accès aux institutions notamment
la capacité d’ester en justice, ainsi que pour l’utilisation et la propriété de biens
fonciers, ce qui ne leur donne pas assez de garanties et les empêche d’avoir
accès au crédit en banque.

I.2. Au niveau de banque


De façon similaire, au Congo, les banques restent la principale source
formelle de financement externe pour les investissements su secteur privé.
Sans oublier les institutions de microfinance qui sont en constance
progression actuellement dans le financement de ces entreprises grâce à leur
souplesse et à leur proximité ainsi que leur spécialisation dans le microcrédit.

Sans aborder leurs spécificités procédurales, qui d’ailleurs ne sont pas


très différentes les unes des autres, il n’a été retenu que les grandes lignes
que les banques visitées ont en commun à notamment leur fonctionnement,
leurs façons d’analyser du crédit ainsi que leurs ressources financières.

I.2.1. Fonctionnement des banques à dominance commerciale

Pour attirer la clientèle, les banques commerciales proposent de


nombreux services. Dans un premier temps, elles offrent une rémunération de
l’épargne pour inciter les épargnants à déposer un montant important, cela
passe par des taux d’intérêt concurrentiels des comptes épargnes et les
dépôts à terme. La rentabilité offerte est certaine et donc sans risque. En
période de crise, lorsque la conjoncture est mauvaise, les comptes d’épargne
P a g e | 65

sont des refuges pour les investisseurs. La valeur totale des comptes
d’épargnes augmentent donc considérablement.

Pour les banques, tout cet argent n’est pas dormant. Elles le prêtent aux
acteurs économiques qui en ont besoin. Des prêts sont ainsi accordés aux
particuliers, à des taux variables selon le risque du client. La banque peut
accorder des prêts à échéances diverses. Ce qui n’était donc qu’un coût au
départ pour la banque, la rémunération des comptes, devient donc une source
de revenus, les prêts.

L’épargne collectée est aussi un moyen pour la banque de proposer une


multitude de services annexes qui seront facturés aux clients sous forme de
commissions. Le principal service étant l’émission de moyens de paiements,
les chèques, les virements bancaires qui sont autant de sources de revenus
pour la banque. C’est la facturation de ses services qui rapportent le plus aux
banques commerciales. Cependant, ces dernières depuis plusieurs années
ont étendu leurs domaines de compétences et rares sont celles qui limitent
leur activité à la banque de détail en RDC.

I.2.2. L’analyse de crédit

L’analyse d’une demande de crédit ou de financement par une banque


nécessite beaucoup de tact et a besoin de plusieurs compétences pour les
mener à bien. Il s’agit d’une démarche méthodique qui fait parfois appel au
bon sens et à un sens élevé de flexibilité. Il n’existe pas de manière formelle,
une procédure ou une ligne de conduite commune que toutes les banques
doivent suivre obligatoirement pour l’analyse ainsi que l’octroi du crédit.
Chaque banque le fait selon son entendement en respectant sa procédure
interne qui doit cadrer avec sa politique et, bien entendu dans les limites de la
règlementation en la matière.

Dans certaines banques, par exemple, l’analyse du crédit commence


directement au niveau de l’agent crédit et implique un regard du département
Risque et les chefs d’agence en province contrairement aux autres banques
P a g e | 66

où l’analyse commence au niveau des agents commerciaux. Mais de manière


générale, les banques commerciales, ont besoins de certains éléments pour
éclairer leur lanterne afin de pouvoir décider. Il s’agit notamment de :

a) Capacité financière

C’est en fait la capacité financière de l’entreprise. Cela consiste à


évaluer si les activités de l’entreprise peuvent couvrir le remboursement de
crédit. On considère les ventes et les charges de l’entreprise au cours d’un
laps de temps (généralement douze mois) en vue de définir un flux de
trésorerie approximatif à la fin de chaque mois ainsi que les moyens et le
bénéfice réalisé mensuellement. Selon le cas, l’agent commercial ou l’agent
de crédit pose des questions sur le revenu, les charges variables et les
charges fixes, etc.

Cela permet également d’estimer si le crédit sera vraiment alloué à


l’activité indiquée, car il se pourrait dans certains cas que l’entrepreneur utilise
le crédit alloué à d’autres fins. Cela permet aussi de bien évaluer la
convenance du montant demandé par rapport à la taille de l’entreprise ou du
projet à financer.

b) Qualité de remboursement

La qualité de remboursement renvoie à plusieurs techniques à mettre en


place. Il ne s’agit pas à se limiter de voir seulement si l’entreprise est capable
de rembourser, mais aussi et surtout si elle peut rembourser de manière
optimale en respectant les échéances convenues. La qualité s’occupe de
pouvoir bien rembourser.

Pour s’assurer de cette qualité de remboursement, les agents de


banque ont plusieurs méthodes par exemple : essayer d’interroger la façon
dont l’entrepreneur s’est acquitté de ses obligations contractuelles antérieures
envers une banque ou une autre institution financière qui lui avait accordé un
P a g e | 67

prêt59. Cela peut consister aussi à s’assurer de sa crédibilité et sa probité pour


réduire « l’aléa de moralité ». La qualité de remboursement se soucie dans
une certaine mesure de préserver la croissance de l’entreprise et savoir ce
qu’elle sera après s’être acquittée du crédit ; car le prêt doit remplir son
objectif principal pour l’entreprise qui est de contribuer à son développement
et lui donner une valeur ajoutée.

Au-delà des chiffres et de rapports financiers, la qualité de


remboursement repose parfois sur l’intime conviction de l’agent commis à
l’analyse du crédit qui décidera du sort ou de la note à accorder à la demande.
Bien plus qu’une évaluation comptable, la qualité de remboursement relève
plus du bon sens et de l’intime conviction du banquier.

c) Détermination des garanties

Un autre élément sur lequel repose l’analyse du crédit est la


détermination de la garantie qui doit couvrir le prêt ou le crédit demandé. Dans
les habitudes des banques congolaises, la garantie couvrant un crédit ainsi
que sa valeur peuvent revêtir plusieurs formes. Cela encore une fois dépend
d’une banque à une autre, de la catégorie du client et du type de crédit ou
même du montant à accorder.

Parmi les garanties couramment demandées dans les banques, on


trouve notamment :

 L’hypothèque : c’est la mise en garantie d’un bien immeuble pour couvrir


un prêt dans une banque. Presque toutes les banques insistent sur des
hypothèques dans une valeur plus ou moins de 150% à 200% du montant
du crédit demandé (sauf pour le cas de la Trust Merchant Bank (TMB) la
garantie hypothécaire doit couvrir au moins 120% du montant à accorder).
Mais cela semble souvent un fardeau lourd à porter pour les entreprises.
Cette forme de garantie est étroitement liée à l’organisation et à la

59
Ceci étant donné qu’il n’existe pas en RDC une institution de registre de crédit à proprement parlé et
fonctionnant à plein régime.
P a g e | 68

performance de certains services publics de l’Etat tel que le service de


cadastre qui se charge des formalisations de ces hypothèques ainsi que
l’efficacité de l’appareil judiciaire qui est censé protéger les droits acquis et
régler les contentieux liés à l’immobilier.
 Les dépôts à terme : une autre forme de garantie que les banques utilisent
est le dépôt à terme. Cela consiste à placer son argent en banque pour une
échéance et demander une somme en crédit (généralement 80% du dépôt)
pour rembourser avant l’échéance du terme convenu par le contrat de
dépôt. Cette forme de garantie passe aussi difficilement, car les entreprises
viennent emprunter premièrement par manque ou insuffisance des capitaux
donc on comprend bien qu’elles n’en ont pas pour effectuer un dépôt à
terme au préalable.
 Les garanties de notoriété : c’est le fait pour une banque d’octroyer un
prêt à une entreprise juste pour la notoriété de son propriétaire, dirigeant ou
même par le parrainage d’une personnalité connue. Cette solution a un
avantage de ne pas bouger ou toucher directement le patrimoine de
l’entreprise et c’est ici que le mot crédit prend tout son sens.

Au côté de ces formes de garanties, il en existe plusieurs d’autres tels


que le gage, le nantissement, les formes de crédit de participation in solidum,
etc.

D’autres banques encore exigent de ses emprunteurs d’être membres


d’un groupe encore mutuel d’épargne pendant au moins 3 mois et d’utiliser
activement le compte avant de devenir admissibles à un prêt. Lors de
l’ouverture du compte, le futur bénéficiaire du prêt doit y verser des économies
à concurrence de 35% du montant du prêt qu’il va recevoir. Aucune
information n’est prévue à cet effet.

I.2.3. Ressources financières

Au-delà des autres exigences qui entourent la demande et l’octroi de


crédit, pour qu’une banque puisse participer au financement d’une entreprise,
P a g e | 69

il faut qu’elle ait d’abord des moyens financiers pour faire face à ce besoin de
financement et être capable de répondre aux demandes qui lui sont soumises.

En général, il y a trois catégories des moyens que peut disposer une


banque pour financer une entreprise, à savoir : Les fonds propres, les fonds
reçus du public et les emprunts.

 Les fonds propres : ils comprennent le capital consenti et les réserves. En


RDC, pour qu’un établissement de crédit soit agréé, il doit disposer d’un
capital minimum libéré dont le montant est déterminé par la Banque
Centrale du Congo (initialement fixé à USD 10.000.000, mais avec le
partenariat de l’Agence pour l’assurance du Commerce en Afrique (ACA), le
capital minimum est actuellement à 5.000.000 dollars US).
 Les reçus du public : ces fonds constituent les gros des ressources des
banques. L’on distingue : les dépôts à vue, les dépôts à terme, les dépôts à
préavis.
 Les emprunts : les banques peuvent emprunter, soit auprès de l’institution
d’émission qui est la Banque Centrale, soit auprès des autres banques de
dépôts, bref sur les marchés monétaires, agricoles et d’élevage.

I.2.4. Système bancaire inadéquate

Pour ce qui est des banques, le marché financier congolais est


actuellement composé d’une vingtaine des banques et d’autres sont en cours
d’agrément à la Banque centrale du Congo. La moitié de ces banques
existaient déjà en 2007. Mais malgré ces progrès impressionnants, la
population n'a pas encore complètement repris confiance au secteur
financier, conséquence de plus de 15 ans de guerre civile et des dégradations
du climat des affaires qui a créé une sorte de méfiance réciproque entre les
banques et leurs clients.
P a g e | 70

a) Limites structurelles et organisationnelles

Pour la plupart des banques, les structures organisationnelles ne sont


pas bien adaptées à la proximité des clients ou des petites et moyennes. Les
banques ont du mal à couvrir toute l’étendue du territoire national par leurs
agences ou succursales. La plupart d’entre elles sont concentrées à Kinshasa
et seulement dans quelques grandes villes. Pour celles qui essaient de se
déployer à l’intérieur du pays, elles n’ont pas vraiment de système de
souscription décentralisé. D'habitude, cependant, les comités de crédit se
réunissent au niveau central à Kinshasa. Seul un petit nombre délègue aux
agences provinciales la décision de prêts jusqu’à un certain montant. En ce
qui concerne la décision sur les prêts. Les agences à Kinshasa et dans les
provinces doivent envoyer les demandes de crédit des clients au siège social
à Kinshasa. Dans des cas exceptionnels, les agences peuvent prendre des
décisions pour un certain montant de crédit. Dans le cas de banques
internationales, à partir d’un certain montant, aucune décision sur le crédit ne
peut être prise en RDC, et toutes ces demandes excédant la limité autorisée
doivent être envoyées à la maison mère, à l’extérieur du pays. De plus, la
plupart de ces banques ne disposent pas souvent de méthodes efficaces pour
évaluer la capacité de remboursement des clients et les agents sont débordés
pour contrôler chaque remboursement de prêt. Ceci n’est pas seulement
inefficace, mais implique également que les banques encourent un risque
énorme en finançant les petites et moyennes entreprises, ce qui explique
d’ailleurs leurs hésitations à le faire. Certaines banques se démarquent
cependant à ce sujet. Elles disposent un peu d’un processus décentralisé
d’octroi de prêt. Par ailleurs, elles sont dotées d’une méthode adaptée en ce
qui concerne l’acquisition de clients, les exigences d’éligibilité, l’analyse du
dossier, la relation client et le contrôle du remboursement. La structure ainsi
décrite est répercutée au niveau de chaque agence avec le chef d’agence
doté du pouvoir de décision d’octroi de prêt, mais limité pour un certain
montant. Mais il faudrait aussi souligner que les banques ne disposent pas
vraiment des produits spécifiques pour les PME. Selon la figure ci-dessous
P a g e | 71

curieusement, seules deux banques parmi celles visitées, ont de produits


spéciaux pour les PME. En outre, plus de cinq banques ont développé les
mêmes produits et pensent la même chose de leurs concurrents.

b) Marketing et système de communication

Généralement les banques congolaises entreprennent très peu de


communication et de marketing lié au financement des PME, ce qui est
particulièrement regrettable. Il est largement inconnu que certaines banques
congolaises et les nouvelles banques internationales ciblent les petites et
moyennes entreprises. Toutes les banques ont les mêmes « problèmes » de
communication. Comme leur communication est relativement faible, des
déclarations trompeuses et des rumeurs se diffusent. Cela a des
conséquences néfastes sur les rapports des banques et leurs clients. Cette
faiblesse de communication se remarque aussi de la part des entrepreneurs
lorsqu’il faut s’adresser à la banque.

La réticence des banques à l’égard des PME s’explique principalement


par la forte asymétrie d’information qui existe entre entrepreneurs et
banquiers. Plusieurs facteurs, spécifiques au contexte du Congo, en sont à
l’origine. Tout d’abord, l’absence de normes comptables, ou au contraire le
niveau excessif de l’information comptable exigée dans le cas de l’Afrique
centrale par les normes OHADA ainsi que l’insuffisance de cabinets
comptables indépendants, compétents et crédibles ont un impact sur la qualité
de l’information financière transmise aux banques. De plus, au niveau des
PME, comme dit précédemment les frontières sont souvent poreuses entre
actifs de l’entreprise et patrimoine personnel de l’entrepreneur, crédit
personnel et crédit professionnel, ce qui rend plus difficile pour le banquier
d’apprécier la capacité de remboursement de son emprunteur.

Par ailleurs, les entrepreneurs peuvent avoir un intérêt à diffuser une


information financière très superficielle, voire erronée, afin d’échapper à la
fiscalité. Cette situation est largement observée en RDC, où les PME ont
P a g e | 72

même une forte propension à passer dans le secteur informel pour échapper
au harcèlement fiscal. Enfin, il n’existe souvent aucun outil fiable permettant
aux banques de connaître les comportements de paiement de leurs nouveaux
clients. La centrale des risques ou centrale des incidents de paiement n’est
pas encore vraiment opérante de tout son potentiel. Dans ce contexte, la
communication informelle entre la banque et l’entrepreneur doit permettre de
pallier la déficience des canaux classiques de communication et d’échange
d’information. La réputation de l’entrepreneur et sa proximité avec le banquier
(liens de parenté, relations de voisinage…) sont des éléments au moins aussi
importants que la qualité des états financiers communiqués à la banque. À cet
égard, les banques à capitaux locaux, beaucoup mieux intégrées dans le tissu
économique local et plus à l’aise avec les pratiques du pays, ont souvent un
très net avantage comparatif par rapport aux banques à capitaux étrangers
(généralement non africains). Dans ce contexte de forte asymétrie
d’information, la prise de garantie devrait permettre d’atténuer le risque
encouru par la banque. Néanmoins, les sûretés réelles ont en général une très
faible valeur de réalisation : les actifs corporels (hors terrains) ont une valeur
marchande quasi nulle car l’étroitesse des marchés fait qu’ils trouvent
difficilement des acheteurs tandis que les terrains ,quand les titres fonciers
existent, ou baux ,quand ils ont fait l’objet d’un contrat dûment enregistré, ne
peuvent être généralement cédés sans l’obtention d’agréments de la part des
autorités publiques, ce qui est dans la plupart des cas long et difficile. Dans
tous les cas, la complexité et les délais des procédures d’enregistrement des
sûretés et des procédures de recouvrement, notamment par rapport aux
montants mis en jeu, ainsi que la faiblesse des systèmes judiciaires (souvent
confrontés à des problèmes de gouvernance) et l’incertitude sur l’issue des
procédures de recouvrement font que la prise de garantie n’apparaît pas être
un bon moyen pour la banque d’atténuer le risque. Cette forte asymétrie
d’information, qui ne peut pas être compensée par une sécurisation
satisfaisante des crédits, a deux implications importantes. Tout d’abord, elle
augmente les coûts de transaction (évaluation et suivi du risque), ce qui
P a g e | 73

entraîne un problème de rendements d’échelle étant donné les faibles


montants en jeu. Ensuite, elle conduit à une évaluation incertaine des risques,
qui se traduit souvent par leur surévaluation par les banques étrangères
naturellement réticentes à financer les PME locales. Ces deux implications
transparaissent bien si l’on analyse la formation de la marge sur prêts des
banques opérant en RDC : la décomposition des dépenses de ces banques
montre que le coût du risque est en réalité une composante
mineure, alors que les coûts d’exploitation (et dans une moindre mesure les
bénéfices) en constituent la majorité. Cette surévaluation des risques associée
aux surcoûts opérationnels qu’implique le crédit aux PME conduit les
banques à éviter ces contreparties ou bien à proposer des taux très élevés,
généralement supérieurs. Face à de tels taux, peu de PME sont capables
d’être suffisamment rentables pour se permettre de s’endetter auprès des
banques.

b) Des ressources humaines

La plupart des responsables des banques interrogés conviennent que le


recrutement d'un personnel de qualité est un défi et emploient différents
moyens pour le relever. Souvent, les banques forment et éduquent elles-
mêmes leur personnel à tous les niveaux hiérarchiques. Parmi la
variété de formations que les directeurs envisagent pour leur personnel, la
formation dans le domaine du service est largement négligée, ce qui fait que la
plupart des responsables soient d'accord que la performance du service client
est de faible qualité.

Bien que certaines banques allouent une partie de leur budget à la


formation et au renforcement des capacités de son personnel, il n’en est pas
moins que dans la plupart de ces banques il n’existe pas ou très peu d’agents
commerciaux et agents de crédit formés aux domaines spécifiques dans
lesquels œuvrent les petites et moyennes entreprises. Ces dernières évoluent
généralement dans divers domaines de la vie économique, ce qui demande
une bonne connaissance de ces domaines pour mieux cerner leurs demandes
P a g e | 74

de crédit et évaluer sa pertinence et sa probable rentabilité future. Par


exemple analyser une demande de crédit d’une PME qui évolue dans la
production agricole nécessite qu’on maitrise les techniques générales de
production agricole ainsi que les risques réels existants dans cette activité.
Comment peut-on évaluer la rentabilité ainsi que l’importance de la demande
de crédit si on ne connait pas à fond les subtilités et détails du
domaine de l’entreprise demanderesse ? Le fait de ne pas se pencher sur la
formation du personnel sur ces spécificités pour peser le risque réel encouru
et l’opportunité pour les deux parties à coopérer est un obstacle majeur à
l’analyse de demande de financement des entreprises .

I.3. Amélioration de l’accès au financement


Les entrepreneurs du secteur privé rencontrent des difficultés de
financement faute de crédibilité des institutions financières. Les solutions à
cette crise de confiance sont d’autant plus externes comme analysées ci-haut,
mais aussi interne et incombe aux entrepreneurs.

I.3.1. Au plan juridique

Les entrepreneurs doivent comprendre l’importance de formaliser leurs


activités et passer de l’informel au formel pour que les entreprises ne souffrent
d’aucun discrédit auprès des banques et autres institutions financières. Aussi
œuvrer dans l’informel ne leur donne pas directement la capacité de saisir un
tribunal de commerce en tant que demandeur, mais ils peuvent par contre y
être assignés en défendeur même étant dans l’informel en vertu du principe de
la commercialité objective (peu importe l’absence des éléments conférents
légalement le statut de commerçant, un entrepreneur est considéré comme
commerçant s’il pose un acte de commerce qualifié comme tel par la loi. Dans
ce cas, la compétence du juge de commerce paraît plutôt comme une
sanction pour les commerçants du secteur informel).
P a g e | 75

I.3.2. Au plan financier et projet de financement

Les banques peuvent desceller certains déséquilibres financiers


pouvant apparaitre tant dans la structure patrimoniale d’une entreprise qu’au
niveau de sa structure de rentabilité. Considérant l’impact que la situation
existante et future peut avoir sur la viabilité de l’entreprise et donc sur sa
capacité à rembourser les crédits, la banque est attentive à analyser avec un
certain tact les principaux indicateurs liés à l’octroi de crédit ces principaux
indicateurs touchent notamment à la solvabilité, la liquidité, le fonds de
roulement, le besoin de fonds de roulement, la marge brute, la valeur ajoutée,
etc.

Avant toute chose, un projet doit présenter des garanties d’être


foncièrement rentable et facile à appréhender d’où l’importance de le
présenter de manière synthétique, structurée et compréhensible pour même
un non initié. Il doit intégrer différents éléments stratégiques, tels que : la
présence d’un besoin réel, d’une réelle opportunité d’affaire, réelle
compréhension du marché et du système, dont la concurrence, le public cible,
segmentation et canaux de distribution bien définis, adéquation de la stratégie
commerciale et marketing du projet.

Le projet doit offrir de réelles perceptives à moyen terme et si possible à


long terme. Il doit être suffisamment rentable pour garantir au moins la
pérennité de l’activité, c’est-à-dire permettre de financer les investissements
nécessaires, de supporter la croissance, de rembourser les dettes ou encore
d’absorber fluctuations et imprévus. L’ensemble de ces éléments doit être
argumenté, cohérent et crédible.

Si la banque ne comprend pas le projet ou a des doutes sur


l’opportunité d’affaires, sur les perspectives à moyen ou long terme, sur sa
rentabilité et donc sur sa viabilité, il sera très difficile d’envisager un crédit. Un
projet présenté via un dossier incomplet, incohérent ou non encore abouti
risque réellement de griller ses chances auprès de cette banque. Surtout qu’il
P a g e | 76

est fort difficile pour une banque de considérer de revoir sa position, en cas de
décision négative.
P a g e | 77

Chapitre II. Le climat des affaires


Le climat des affaires est une question hyper sensible en Afrique et plus
particulièrement en République Démocratique du Congo. Cette question
conditionne, non seulement le développement des affaires mais également la
structure du marché du travail et le niveau de performance économique d’une
nation.

Etant identifié comme l’une des causes importantes de freinage au


développement des petites et moyennes entreprises, le climat des affaires en
RDC sera présenté dans son contexte et ses orientations.

II.1. La RDC dans le contexte mondial


L’amélioration du climat des affaires est indispensable à la croissance
économique d’un pays. Cela a un impact direct sur le développement des
entreprises du secteur privé c’est-à-dire un impact direct aussi sur les PME
d’une part et les banques commerciales d’autre part ainsi que leurs rapports
respectifs. Le climat d’investissement et des affaires en RDC est caractérisé
par un large éventail d’obstacles liés à la réglementation, au marché du travail,
au commerce et aux entreprises, qui réduisent la compétitivité et limitent le
développement du secteur privé.

Le problème est accentué par les incertitudes financières qui prévalent


en Afrique et de par le monde, auxquelles se greffe la hausse des risques
économiques, dans le sillage des turbulences financières mondiales de 2008-
2009, qui ont souvent perturbé les prix des matières premières ayant des
conséquences directes sur un pays qui doit tout à son potentiel minier.

Ces obstacles peuvent être examinés sous deux angles : en premier


lieu, au regard de l’incohérence des politiques sur le plan macroéconomique et
sectoriel (réglementation et taxation, stabilité et sécurité, finance,
perfectionnement des compétences professionnelles, et infrastructures) ; et en
deuxième lieu, au regard du recul de la crédibilité, de la confiance du public et
P a g e | 78

de la légitimité des institutions de gouvernances, ainsi qu’au regard de


l’inefficacité d’institution judiciaires pouvant distribuer une justice conforme au
droit et capable de protéger le droit de propriété privée par exemple. Lorsque
la corruption60 constitue une menace, les entreprises préfèrent ne pas solliciter
leur agrément pour échapper ainsi à ce qu’elles considèrent comme des
politiques fiscales prédatrices.

La conséquence est l’instauration d’un climat difficile pour les


entreprises surtout les PME à travers le pays. La quasi-absence des marchés
financiers au pays entraîne d’autres obstacles pour l’investissement et les
affaires, qui entravent le développement du secteur privé. Le système
financier et le marché des capitaux formels sont embryonnaires, confrontés à
des problèmes de liquidités à long terme, de stabilité macroéconomique et
réglementaire.

II.2. Aperçu historique du climat des affaires en RDC


Les PME ont évolué, depuis environ trois décennies, dans un
environnement des affaires particulièrement difficile. En effet, depuis les
années 1970, les effets conjugués de l’effondrement des cours de cuivre et du
clash pétrolier sur l’économie, les mesures suicidaires de zaïrianisation et de
la radicalisation, ainsi que des grèves régulières et un climat d’insécurité
généralisé des années 1990 ont contribué à briser l’essor des secteurs
productifs, en installant un climat de méfiance, particulièrement auprès des
opérateurs économiques expatriés, entrainant ainsi la fuite de capitaux.

Les pillages de 1991 et 1993, les guerres de 1996 et 1998 ainsi que les
conflits armés ont également conduit à la destruction de l’outil de production et
ont eu comme corollaire le découragement des investisseurs étrangers, l’une
des principales sources de financement du secteur privé. Il en résulte la perte
d’emplois et la baisse des revenus, à la suite de la fermeture d’un nombre

60
La RDC était classée 170e au rang mondial dans le tableau de l’indice de corruption 2020, selon Transparency
International. Disponible sur https://www.transparency.org/cpi/2020, consulté le 29/07/2022 à 20 heures 00.
P a g e | 79

important d’entreprises étrangères accentuant ainsi le chômage et la pauvreté


dans le pays.

La prédominance des emplois dans la petite entreprise familiale agricole


met en exergue la fragilité du marché de travail et les difficultés des conditions
de vie des ménages.

Les PME sont confrontées à un environnement politique et économique


défavorable ainsi qu’à un cadre réglementaire inadapté et mal appliqué. Cette
situation les a mis dans un état d’essoufflement et a conduit à une forte baisse
de leur activité. La plupart des PME et PMI ont été créées dans le but
d’exploiter les opportunités que présente un environnement protectionniste. Au
stade actuel de la mondialisation, de libéralisation de l’économie et
d’intégration régionale, ces entreprises souffrent d’un manque de compétitivité
face aux produits extérieurs à cause des difficultés d’approvisionnement et
l’étroitesse du marché national ou local.

Par ailleurs, depuis déjà des années, le patronat congolais regroupé au


sein de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) se présente comme
l’institution représentant le secteur privé congolais et œuvre aux côtés d’autres
institutions dans l’amélioration du climat des affaires. Mais cela sans résultats
positifs à impact visible et durable.

II.3. Les tribunaux de commerce


La RDC tend à moderniser le droit des affaires. La preuve nous est
donnée par la volonté qu’a exprimée le Gouvernement en adhérant à
l’OHADA, mais bien plus, le droit interne sur les affaires, est en train de subir
des innovations telles que la création des tribunaux de commerce en 2001 et
leur mise en place effective en 2006. Il s’agit des juridictions spécialisées et
non des chambres de commerce au sein des tribunaux civils comme ce fut le
cas jadis.
P a g e | 80

Il ne fonctionne présentement que quatre tribunaux de commerce à


travers le pays, dont deux à Kinshasa (Gombe et Matete), un à Lubumbashi et
un autre à Kisangani.

II.4. Autres institutions chargées de l’amélioration du climat


des affaires en RDC

Outre les tribunaux de commerce, en RDC deux institutions contribuent


aussi à la promotion du climat des affaires, il s’agit de l’Agence Nationale pour
la Promotion de l’Investissement et le Comité de pilotage du climat des
affaires et de l’investissement.

II.4.1. L’Agence Nationale pour la Promotion de l’investissement 61

Cette agence est régie par la loi du 21 février 2002 relative au Code des
investissements, et par le décret n°09/33 du 08 août 2009 portant statuts,
organisation et fonctionnement de l’Agence Nationale pour la Promotion des
Investissements, en sigle « ANAPI ». C’est un Etablissement public à
caractère technique, doté de la personnalité juridique et de l’autonomie de
gestion.

Elle est l’organe Conseil du Gouvernement Central et des


Gouvernements Provinciaux en matière de promotion des investissements et
de l’amélioration du climat des affaires, placée sous la tutelle de Monsieur le
Ministre d’Etat, Ministre ayant le Plan dans ses attributions.

Elle a pour mission essentielle d’œuvrer à l’amélioration du climat des


affaires, de promouvoir l’image de la RDC auprès de la communauté des
investisseurs nationaux et étrangers, de faciliter leur installation tant dans la
capitale que dans les provinces, d’instruire les demandes de mesures
incitatives douanières et fiscales destinées aux investisseurs déposant des
projets admissibles au Code des investissements.

61
www.investindrc.cd
P a g e | 81

II.4.2. Le Comité de pilotage du climat des affaires et de


l’investissement

Mis en place en novembre 2009. Il a des missions qui sont définies dans
des feuilles de route, qui s’inspirent très largement des indicateurs du climat
des affaires définis par la Banque Mondiale.

Il sied de savoir que ce Comité a été dissous depuis novembre 2015 sur
décision du gouvernement congolais qui a décidé par la même occasion de sa
fusion avec l’Agence National pour la Promotion de l’Investissement qui a
pratiquement la même mission.

II.4.3. La FEC et la COPEMECO


L’intermédiation dans la facilitation des affaires est assurée par la
Fédération des Entreprises du Congo et la Confédération des petites et
moyennes entreprises du Congo62. Régie par la loi n° 004 du 20 juillet 2001, la
FEC assume les fonctions de Chambre de commerce, d’industrie, des métiers,
des mines, de l’agriculture et d’autres secteurs productifs.

Elle est également une organisation professionnelle des employeurs et


comprend des organes ayant une compétence nationale. La COPEMECO est
une association à but non lucratif créée en 1991. Sa mission principale est de
regrouper les PME en un syndicat patronal capable de soutenir et faire aboutir
les revendications de ses membres répartis sur l’ensemble du territoire
national. Les activités de la COPEMECO sont orientées vers la défense des
intérêts de ses membres, la promotion de la femme entrepreneure, la
formation, et les services aux entreprises.

La réalité de ces activités est plus modeste, dans la mesure où le


financement manque pour les donner de la visibilité. D’autres organismes
existent, notamment la FENAPEC, l’ASSOF, ou l’AFEC.

62
Selon la Banque Mondiale, il n’existe pas, à proprement parler, de dialogue institutionnalisé et permanent
entre l’Etat et les représentants du secteur privé en RDC.
P a g e | 82

II.5. Avancées de l’amélioration du climat des affaires


La RDC connait des réformes et avancées non négligeables dans les
politiques d’amélioration du climat des affaires. Les progrès de la RDC reflétés
dans le classement Doing Business illustrent les efforts du gouvernement
quant à ce. Bien que processus soit encore long, mais au moins un départ est
entamé. Ces avancées se remarquent plus sur le plan juridique et
administratif.

Le cadre juridique sur le climat des affaires en RDC vient de connaitre


des révisions allant dans le sens de rendre souples les règles portant sur les
affaires et les investissements. Il est à savoir que les anciennes lois qui, bon
nombre d’entre elles remontent de l’époque coloniale, sont progressivement
remplacées par de nouvelles législations, par exemple, le très controversé
nouveau code minier, le nouveau code forestier et le nouveau code
d’investissement.

En ce qui concerne les règles de procédures administratives, elles ont


été révisées pour assouplir les contraintes de création et de formations des
entreprises. La grande innovation a été cette de créer et mettre en place un
Guichet Unique de Création d’Entreprises devant alléger les procédures et les
coûts des transactions notamment : la réduction du temps de création
d’entreprises qui est réduit à 3 jours contre plus de 150 jours initialement
prévus ; et la sécurisation du permis de construire, car la RDC a réduit de
moitié le coût d’obtention d’un permis de construire.

A cela s’ajoute-la mise en place d’un guichet unique pour les formalités
douanières, l’opérationnalisation des tribunaux de commerce afin de simplifier
l’exécution des contrats de règlement des différends commerciaux.

II.6. Caractéristiques du climat des affaires en RDC


Le climat des affaires en RDC reste à ce jour peu attrayant pour les
investissements et le renforcement des interactions entre les opérateurs
P a g e | 83

économiques notamment les banques et les PME du secteur privé. La


faiblesse des institutions étatiques, les problèmes de fiscalité qui constituent
un frein au développement du secteur privé, un droit de travail extrêmement
lourd et complexe, enfin la corruption généralisée, voilà les difficultés qui
touchent directement au climat des affaires au Congo.

Les avancées significatives relevées ci-haut ne portent pas encore des


fruits sur le plan pratique et ne se font pas encore sentir dans les rapports des
banques et leurs clients principalement les PME. Le système financier et
particulièrement le système bancaire du pays n’est qu’au début de sa
reconstruction après plusieurs années d’instabilité politique plusieurs facteurs
démontrent que le climat des affaires est encore peu attrayant et moins
favorable pour les affaires.

II.6.1. Le change et la monnaie

L’économie congolaise reste caractérisée par la prépondérance du


dollar américain comme instrument de mesure, moyen de paiements et
réserve de valeur. Cela apparait même dans les textes légaux de la définition
des PME63. Selon la Banque Centrale, près de 90% des dépôts en banque
sont libellées en dollars américains tandis qu’au moins 95% des crédits sont
octroyés dans cette même devise.

Le Gouvernement a déjà pris des mesures pour « dédollariser »


l’économie, particulièrement par l’émission de nouveaux billets de banque à
valeur faciale élevée et l’obligation d’afficher les prix en monnaie locale. Aussi,
le paiement des taxes en franc congolais est encouragé par les services
fiscaux, mais cela sans résultats significatifs.

En ce qui concerne la monnaie et le change, la RDC a une longue et


tumultueuse histoire, caractérisée par une forte inflation, accompagnée d’une
érosion de la valeur externe de la monnaie et d’une solide propension à la

63
Art. 2 de la Charte des petites, moyennes entreprises et de l’artisanat en République Démocratique du
Congo, 2009.
P a g e | 84

dollarisation. Le Franc Congolais s’est déprécié par rapport au dollar au cours


du premier semestre 2015. A fin juin 2015, le taux de change a oscillé autour
de 926 francs le dollar à l’indicatif et 932 francs au marché parallèle. Cela s’est
encore aggravé à partir de 2017 où le dollar a atteint 1600 francs voire 1620
francs en 2018.

II.6.2. La résolution des conflits des affaires

La résolution des conflits dans l’exécution des contrats et la conduite


des procédures des entreprises en situation d’insolvabilité sont des faiblesses
institutionnelles que le Congo devra rapidement combattre. L’implication des
banques dans le financement du système productif dépend des avancées
réalisées dans ce domaine institutionnel. L’absence d’un système judiciaire
diligent et efficace dans la conduite des procédures est un des facteurs
paralysant la prise de risque par les banques commerciales.

Elle nuit aux organisations productives en leur imposant des fonds de


roulement anormalement élevés et en retardant la capacité des créanciers à
exercer leurs droits sur les garanties, notamment tant que l’insolvabilité n’est
pas prononcée. En moyenne, il faut plus d’un an et demi pour régler les
conflits entre contractants. Le manque de célérité de l’appareil judiciaire,
auquel s’ajoute la corruption qui sévit en son sein, y compris au niveau des
voies de recours, rallonge les procédures sans pour autant garantir que les
jugements seront prononcés d’une manière conforme au droit.

Les faiblesses du système judiciaire génèrent ainsi une incertitude qui


empêche souvent la prise de risque dans des investissements capitalistiques
irréversibles. Confrontés à une justice lente et incertaine, certains opérateurs
sont tout naturellement tentés par les règlements extrajudiciaires.

II.7. L’amélioration du climat des affaires


Un climat des affaires assaini est primordial pour l’investissement et le
développement économique du pays. Et cela comporte plusieurs aspects
P a g e | 85

notamment, dans le cadre de cette étude, les aspects sociopolitiques, les


aspects de l’environnement financier et les aspects juridiques.

II.7.1. Au niveau sociopolitique

La situation politique de la RDC est celle qui a toujours été un grand


obstacle à l’instauration d’un bon climat des affaires, car sans une situation
financière stable du pays, le secteur financier est totalement anéanti. Dans
cette situation de crises récurrentes, il y a une certaine méfiance réciproque
entre les acteurs économiques.

L’histoire nous apprend que les guerres et l’instabilité politique qui ont
caractérisé ce pays depuis près de trois décennies est la cause majeure de
l’effondrement économique et du secteur financier. Les politiques doivent
mettre en place un cadre de concertation pour résoudre la crise de légitimité
du pouvoir ou des institutions pour que la stabilité politique favorise
l’investissement et le climat des affaires en général.

II.7.2. Au niveau de l’environnement financier

L’assainissement du climat des affaires suppose aussi celui de


l’environnement financier en général. A ce niveau, il est clair que le cadre
macroéconomique de la RDC doit être révisé pour lutter contre la dollarisation
et l’hyperinflation qui gagnèrent son économie.

Les autorités doivent lancer un processus de réforme du secteur


financier dans le but de renforcer la supervision du secteur bancaire et la
conformité avec des règlements prudentiels. Ces réformes doivent envisager
un plan de réorganisation et de restructuration pour le secteur bancaire et des
institutions financières, et le renforcement des ratios prudentiels.

Qu’elles fassent le suivi des exigences des paiements aux fournisseurs


domestiques et des collectes des recettes fiscales en monnaie locale au
détriment des paiements en devises étrangères dans le but de mettre fin à la
P a g e | 86

dollarisation de l’économie et d’encourager le développement du marché des


capitaux.

La Banque Centrale, hormis son objectif de stabiliser les prix, doit se


lancer dans la quête de la crédibilité afin que la population puisse faire de plus
en plus confiance à son autorité monétaire. Elle doit aussi revoir les mesures
de dé-dollarisation en vue de mettre en place une matrice intégrée qui prend
en compte, les causes économiques et celles non économiques.

Elle doit rendre fonctionnelle et redynamiser la centrale des risques et


du Système National de paiement pour que ses données soient à jour et
fiables pour les banques64. L’Etat doit encourager l’exportation et la production
par nationaux, car ce sera une meilleure façon de redonner de la valeur à la
monnaie nationale, car dit-on une monnaie ne vaut pas que ce que valent la
production et l’exportation de son pays.

L’Etat doit se doter d’outil, notamment les lois, pour favoriser des
partenariats publics-privés pour des vrais dialogues entre le public et le privé.
Mais aussi améliorer les cadres institutionnels et à créer des instruments
financiers (des fonds renouvelables par exemple) pour aider les entreprises
sociales et également la possibilité d’octroyer es financements directs, de
financer les incubateurs d’entreprises, de promouvoir la sensibilisation, de
fournir une assistance technique et des services de renforcement des
capacités aux entrepreneurs et aux entreprises sociales commerciales viables.

Il faudra aussi penser à la création des banques spécialisées,


notamment les banques agricoles, les banques du crédit immobilier, les
banques de développement des PME.

II.7.3. Cadre juridique et judiciaire

Une des plus grandes sécurités dans les affaires est une justice qui
veuille aux exécutions contractuelles et qui protège le droit de propriété et des
64
Consulté sur http://aprocec.cd/index.php/9-actualites/57-modernisation-de-la-centrale-de-risque-en-
République-Démocratique-du-Congo/
P a g e | 87

droits acquis. Le cadre juridique des affaires en RDC connait certes des
avancées, mais dans la pratique il y a encore un travail à faire sur terrain et
des lacunes à corriger. Ainsi, deux types d’approches permettraient d’apporter
des réponses aux lacunes du système judiciaire congolais.

 La première consiste pour l’Etat congolais à apporter un appui direct à sa


justice étatique notamment les tribunaux de commerce, en considérant que
ses problèmes étaient avant tout liés à des actions de réhabilitation des
bâtiments, d’équipement en matériel informatique, de gestion des archives,
ainsi que de formation ou le renforcement des capacités des juges. Le
changement de comportement prendra toutefois plus de temps que la
réalisation des investissements matériels nécessaires à la mise en place
d’un service judicaire de qualité, car ce qui importe ici est la qualité de la
justice. C’est pourquoi d’autres options doivent être concurremment
explorées.
 La seconde approche devra consister à promouvoir le développement d’une
justice commerciale non étatique et permettra la création d’institutions
d’arbitrage et de conciliation. Les contrats peuvent comprendre sur une
clause compromissoire, par laquelle les parties s’engageraient à recourir à
l’institution d’arbitrage au cas où un désaccord interviendrait dans
l’exécution des volontés contractuelles. L’arbitre pourra être désigné par les
parties elles-mêmes ou être nommé par l’institution d’arbitrage. En
l’absence d’une telle clause, le défendeur doit notifier formellement son
accord dans un délai d’un mois, avant que la procédure ne s’enclenche
effectivement. La sentence arbitrale doit être rendue dans un délai
raisonnable (3 mois par exemple) à compter de la date de l’acte de mission.
Elle est définitive, rendue en dernier ressort, et les parties s’engagent à
l’exécuter sans délai et de bonne foi. Contrairement à la justice étatique, il
n’y a donc pas de voie de recours, ce qui concourt à la rapidité du
règlement des conflits.
P a g e | 88

Dans un pays où les institutions publiques sont faibles, il existe une


crainte bien réelle d’un défaut de transparence et d’un parti pris dans le rendu
des sentences arbitrales. A tort ou à raison, les opérateurs privés pourraient
continuer de préférer de règlements à l’amiable.
P a g e | 89

Conclusion partielle
Tout au long de cette seconde partie, nous avons présenté les résultats
des entretiens menées auprès des institutions publiques de PME ainsi des
banques dans la ville de Kinshasa. Ces différentes analyses que nous avons
présentées sont les opinions des agents commerciaux de banques ainsi que
les institutions publiques de PME à qui nous avons entretenu quelques
entretiens. Le résultats de nos analyses nous ont permis d’affirmer ou
d’infirmer les hypothèses fixées dès le début de la réalisation de ce présent
travail et nous ont permis ensuite de reformuler des recommandations et
suggestions à qui de droit.
P a g e | 90

Conclusion générale
Pour conclure notre étude portant sur « l’analyse d’obstacle au
développement de l’entrepreneuriat dans la ville de Kinshasa », il nous est
d’importance capitale de passer en revue les différents points que nous avons
abordés tout au long de notre recherche.

Ainsi pour y parvenir, nous avons subdivisé notre travail en deux parties,
précédées d’une introduction générale et clôturée d’une conclusion générale.
La première partie, consacrée aux considérations théoriques, de notre étude
est divisée en deux chapitres, le premier traite de notions fondamentales de
notre travail tels que l’analyse, et le second chapitre, présente notre milieu
d’étude qui est la ville de Kinshasa. La deuxième partie, consacrée aux
considérations pratiques, est également divisé en deux chapitres : le premier
chapitre analyse les causes endogènes et exogènes de la difficulté d’accès au
financement, tandis que le second analyse le climat des affaires dans le
contexte national.

La science étant de rigueur, nous ne nous sommes pas limité


uniquement à notre jugement individuel. La vérification de notre réflexion par
des interviews et les observations sur terrain, nous a été d’une grande utilité.

Après analyse et interprétation des informations obtenues sur terrain,


les résultats montrent que trois raisons principales, parmi plusieurs d’autres,
poussent les banques à éviter de consentir aux PME des prêts. Tout d’abord,
dans un contexte de forte asymétrie d’information, les entrepreneurs ne savent
pas et, dans certains cas, ne veulent pas produire des informations fiables de
leurs états financiers capables de bien évaluer leurs capacités de
remboursement et de mesurer le risque, bien que très certainement souvent
surévalué. De leur côté, les banques accusent des insuffisances dans le
marketing pour communiquer clairement la gamme des produits qu’elles
offrent à ces entreprises. Et ensuite, la faiblesse des montants mis en jeu,
P a g e | 91

associée à des coûts de transaction élevés, implique des coûts fixes


proportionnellement trop importantes Et enfin, le climat des affaires peu
attrayant avec une faiblesse de l’environnement juridique et judiciaire une
permet pas de garantir une sécurité satisfaisantes des crédits.

Même si les autorités de contrôle et de régulation du pays ont


certainement un rôle à jouer pour « fluidifier » ces marchés, le développement
du financement des PME semble surtout dépendre de la capacité des acteurs
privés qui sont les banques à développer des systèmes financiers qui leur sont
plus adaptés et les entrepreneurs à savoir communiquer pour réduire
l’asymétrie d’informations. L’application des principes de la microfinance au
financement des PME est certainement une voie porteuse de potentiel. Par
ailleurs, le développement de produits de crédits permettant aux préteurs
d’être mieux sécurisés ainsi que la multiplication des fonds et des mutuelles
de garanties auront un impact certainement très positif sur le financement des
PME.
P a g e | 92

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Practice, Vol. 29, N° 5. Ed. SAGE Publishing 2005, pp. 577–597.
6. PERROUX, F., Les blocages de la croissance et du développement, dans
Revue Tiers Monde, tome VII, n°26. Paris, Ed. Presses Universitaires de
France, 1966, p. 239-250.
7. VERSTRAETE, T., FAYOLLE, A., Paradigmes et entrepreneuriat, dans
Revue de l’entrepreneuriat, vol. 4, n°1. Ed. Académie de l’entrepreneuriat
et de l’innovation, 2005, p. 33-52.
III. Mémoires inédits
1. CITO MAGWANE, V., Entrepreneuriat dans la ville de Bukavu. Retard et
contraintes au développement des PME du secteur industriel. Bukavu,
Mémoire, Université Officielle de Bukavu, 2017.
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2. KATENGU MENDA, F., Problématique de financement de petites et


moyennes entreprises par les institutions financières en RDC. Cas de la
ville de Kinshasa. Kinshasa, Mémoire, Université de Kinshasa, 2009.
3. FUNDJI OWANDJOKUNA, J., Accès et facilité des petites et moyennes
entreprises du secteur privé congolais aux marchés publics. Vision,
moyens et facteurs de risques. Kinshasa, mémoire, Université de
Kinshasa, 2015.
4. TSHIKANDA NDALO, D., Analyse des causes de contre-performance des
petites et moyennes entreprises congolaises. Cas des petites et
moyennes entreprises de la commune de Lemba. Kinshasa, Mémoire,
Université de Kinshasa, 2010.
5. LUKOKI, S., Analyse de l’impact de l’entrepreneuriat sur la réduction de la
pauvreté dans la cité de Kimpese. Cas des petits entrepreneurs. Kongo
Central, Mémoire, Université Kongo, 2014.
6. MANEGABE KABUGU, J.-P., Contribution des institutions de microcrédits
aux financements des petites et moyennes entreprises dans la ville de
Kinshasa. Cas de la mutuelle d’épargne et de crédit de Kinshasa
Mecrekin. Kinshasa, TFC, Université de Kinshasa, 2010.
7. LWANGO, B., La détérioration du climat des affaires en RDC et son
impact sur le niveau d’activité des opérateurs économiques. Cas des
petites et moyennes entreprises de la ville de Bukavu. Bukavu, Mémoire,
Université Evangélique en Afrique, 2016.
8. NDOMBI, E., La problématique d’accès au financement des petites et
moyennes entreprises dans la ville de Kikwit. Cas des restaurants de 2008
à 2010. Kikwit, TFC, Université de Kikwit, 2009.
9. ZIHALIRWA, D., Le choix de mode de financement de la ville de Bukavu.
Bukavu, Mémoire, Université Officielle de Bukavu, 2017.
10. MWAKWEY LUNGANGA, E., Incidence de l’entrepreneuriat sur la
réduction de la pauvreté dans la commune rurale de Feshi. Kikwit,
Mémoire, Institut Supérieur Pédagogique de Kikwit, 2020.
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IV. Notes de cours


1. OPANGA EKANGA, V., Notes de cours de Méthodologie des sciences et
initiation à la recherche scientifique. Kinshasa, UCC/L2 FED, 2017. 238 p.
2. RAMAZANI, J.-P., Notes de cours d’Analyse socio-économique des pays
en développement. Kinshasa, UCC/M2 FED, 2022. 96 p.
3. NGALAMULUME TSHIEBUE, G., Notes de cours d’Analyse de
l’Environnement de l’Entreprise, Kinshasa, UCC/M1 FED, 2020, 48 p.
V. Rapport et texte officiel
1. Rapport Annuel de la Banque Centrale du Congo de 2020.
2. Doing business de la Banque Mondiale 2020, 2021.
3. Bureau International du Travail, Les Petites et moyennes entreprises et la
création d’emplois décents et productifs. Rapport IV, 2015.
4. Chartes des petites, moyennes entreprises et de l’artisanat en République
Démocratique du Congo. Kinshasa, Août 2009.
5. Décret-loi n° 86 du 10 juillet 1998, portant régime fiscale applicable aux
PME en matière d’impôt sur les revenus professionnels et d’impôts sur le
chiffre d’affaires à l’intérieur.
6. Environnement de l’investissement privé en République Démocratique du
Congo. BAD, Tunis, 2012.
7. Groupe de la Banque Mondiale, Environnement de l’Investissement Privé
en République Démocratique du Congo. Département Régional de
l’Afrique Central, 2015.
8. Institut National de la Statistique, Annuaire statistique RDC 2020. Ministère
du Plan, mars 2021.
9. Journal Officiel de la RDC, Recueil de textes sur le l’amélioration du climat
des affaires et des investissements. Numéro spécial, 2013.
10. Loi n° 4/2002 du 21 février 2002 portant code des investissements
11. Loi n° 73-011 du 05 janvier 1973 portant création de l’Office de Promotion
de Petites et Moyennes Entreprises Congolais.
P a g e | 97

12. PNUD, Rapport mondial sur le développement humain, Paris, Ed.


Economica, 1990.
13. Rapport de projet OFE-RP n°3, L’entrepreneuriat des jeunes africains
francophones dans la République du Congo et dans la République
Démocratique du Congo. Etudes et Analyse de l’Observation de la
Francophonie Economique, 2020.
14. Rapport de projet OFE-RP n°5, Culture entrepreneuriale des jeunes
étudiants et rôle de l’enseignement supérieur en République du Congo et
en République Démocratique du Congo. Etudes et Analyse de
l’Observation de la Francophonie Economique, 2020.
15. Rapport PNUD, Rapport mondial sur le développement humain. Ed.
Economica, 1990.
16. Commission européenne, Les PME en Europe en 2003, dans
Observatoire des PME européenne, n°7, Luxembourg, 2003.
17. Arrêté n° SC/039/BGV/FINECO & IPMENPLS/2012 du 1 er mars 2012
relatif à l’autorisation d’ouverture d’activité économique et commerciale.
18. Décret n° 010/002 du 26 janvier 2010 portant création des offices
notariaux.
19. Décret n° 010/13 du 23 mars 2010 portant création, organisation et
fonctionnement de la commission nationale de l’organisation pour
l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA).
20. Arrêté ministériel n° 212/CAB/MIN/J&DH/2014 du 02 décembre 2014
portant approbation du formulaire unique de demande de création
d’entreprise au guichet unique de création d’entreprises.
21. Décret n° 14/014 du 08 mai 2014 portant création, organisation et
fonctionnement du guichet unique de création d’entreprises arrêté
interministériel n° 002/CAB/MIN/JGS&DH/014 et n°
243/CAB/FINANCES/20 du 30 décembre 2014.
P a g e | 98

22. Loi n° 10/002 du 11 février 2010 autorisant l’adhésion de la République


Démocratique du Congo au traité du 17 octobre 1993 relatif à
l’harmonisation du droit des affaires en Afrique.
23. Loi n° 10/007 du 27 février 2010 modifiant et complétant l’ordonnance-loi
n° 68-400 du 23 octobre 1968 relative à la publication et à la notification
des actes officiels.
24. Loi n° 10/008 du 27 février 2010 modifiant et complétant le décret du roi
souverain du 27 février 1887 sur les sociétés commerciales tel que modifie
et complète à ce jour.
25. Décret n° 12/029 du 23 août 2012 portant interdiction de contrôle et de
recouvrement des impôts, droits, taxes et autres redevances dus à l’Etat
sans requête des régies financières.
26. Décret n° 12/044 du 01 novembre 2012 modifiant et complétant de décret
n°09/33 du 08 août 2009 portant statut, organisation et fonctionnement de
l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Investissement, « ANAPI » en
sigle.
27. Décret n° 012/045 du 01 novembre 2012 portant création, organisation et
fonctionnement du guichet unique de création d’entreprise.
VI. Webographie
1. http://fr.slideshare.net/
2. http://www.wikipedia.com/
3. http://www.cairn.info/
4. http://www.memoireonline.com/
5. http://www.ofe.umontreal.ca/
6. http://www.banquemondiale.org/
7. https://www.transparency.org/
8. www.francetvinfo.fr.
9. www.congo-autrement.com
10. www.leganet.cd/
11. www.unctad.org
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12. www.investindrc.cd
13. www.aprocec.cd/
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Table des matières


Epigraphe............................................................................................................1
Dédicace.............................................................................................................2
Remerciements....................................................................................................3
Liste des sigles et abréviations..............................................................................4
Introduction générale............................................................................................5
1. Etat de la question.........................................................................................5
2. Revue de la littérature....................................................................................5
3. Problématique..............................................................................................12
4. Hypothèses..................................................................................................13
5. Méthodes et Techniques..............................................................................14
5.1. Méthodes..................................................................................................14
5.2. Techniques................................................................................................15
6. Délimitation de l’étude..................................................................................15
7. Intérêt de l’étude..........................................................................................16
8. Canevas du mémoire...................................................................................16
9. Difficultés rencontrées..................................................................................16
Partie I. Considérations théoriques.......................................................................17
Introduction partielle............................................................................................18
Chapitre I. Clarification des concepts de base.......................................................19
I.1. Concepts généraux.......................................................................................20
I.1.1. Notion d’analyse.........................................................................................20
I.1.1.1. Définition.................................................................................................20
I.1.1.2. Types......................................................................................................20
a) Analyse fonctionnelle.......................................................................................20
b) Analyse préliminaire des risques......................................................................20
c) Analyse FFOM/SWOT....................................................................................21
d) Analyse PESTEL............................................................................................21
I.1.1.3. Importance..............................................................................................21
I.1.2. Notion de développement...........................................................................21
P a g e | 101

I.1.2.1. Définition.................................................................................................21
I.1.2.2. Types......................................................................................................22
a) Développement autocentré.............................................................................22
b) Développement durable..................................................................................22
c) Développement extraverti................................................................................23
d) Développement humain..................................................................................23
I.1.2.3. Mesures..................................................................................................23
I.1.3. Notion de sous-développement...................................................................24
I.1.3.1. Définition.................................................................................................24
I.1.3.2. Caractéristiques.......................................................................................24
I.1.3.3. Mesures..................................................................................................25
a) Mesure par le PNB/habitant.............................................................................25
b) Mesure par les indicateurs de développement..................................................25
I.1.4. Notion d’obstacle........................................................................................26
I.1.4.1. Définition.................................................................................................26
I.1.4.2. Types......................................................................................................26
a) Obstacle physique..........................................................................................26
b) Obstacle économique....................................................................................27
c) Obstacle bio-psycho-socio-culturel..................................................................27
d) Obstacle politique..........................................................................................28
e) Obstacle technologique...................................................................................28
I.2. Concepts spécifiques....................................................................................29
I.2.1. Notion d’entrepreneuriat..............................................................................29
I.2.1.1. Définition.................................................................................................29
I.2.1.2. Types......................................................................................................30
a) Entrepreneuriat formel et entrepreneuriat informel.............................................30
b) Entrepreneuriat individuel et entrepreneuriat collectif..........................................31
c) Entrepreneuriat occasionnel et entrepreneuriat durable......................................31
d) Entrepreneuriat féminin et entrepreneuriat masculin..........................................31
e) Entrepreneuriat privé, entrepreneuriat public et entrepreneuriat social................31
I.2.1.3. Caractéristique........................................................................................32
P a g e | 102

I.2.2. Notion de PME...........................................................................................32


I.2.2.1. Définition.................................................................................................32
I.2.2.2. Caractéristiques.......................................................................................36
a) Le dirigeant de la PME....................................................................................36
b) La taille..........................................................................................................36
c) L’organisation.................................................................................................37
d) Gestion..........................................................................................................37
I.2.2.3. Importance..............................................................................................37
a) Rôle économique...........................................................................................38
b) Rôle social.....................................................................................................39
I.2.3. Le secteur privé..........................................................................................39
I.2.3.1. Définition.................................................................................................39
I.2.3.2. Le rôle du secteur privé dans le développement.........................................40
Chapitre II. Présentation de la Ville de Kinshasa....................................................42
II.1. Aspects géographique et historique...............................................................42
II.1.1.1. Climat....................................................................................................43
II.1.1.2. Relief.....................................................................................................43
II.1.1.3. Hydrographie..........................................................................................44
II.1.1.4. Historique...............................................................................................44
II.2. Aspects juridique et administratif....................................................................45
II.3. Aspects économique et socioculturel..............................................................47
II.3.1. Economie formelle de Kinshasa..................................................................47
II.3.2. Economie informelle de Kinshasa...............................................................48
II.3.3. Population.................................................................................................49
II.3.4. Langues....................................................................................................49
II.4. Aspects sanitaire, énergétique et sécuritaire...................................................50
II.4.1. Aspects sanitaire.......................................................................................50
II.4.1.1. Les eaux usées et de ruissellement..........................................................50
II.4.1.2. La gestion des déchets............................................................................50
II.4.2. Eau et énergie électrique............................................................................50
II.4.2.1. Déficit en desserte en eau potable............................................................50
P a g e | 103

II.4.2.2. Déficit en fourniture électrique..................................................................51


II.4.3. Sécurité....................................................................................................51
Conclusion partielle.............................................................................................53
Partie II. Considération pratique...........................................................................55
Introduction partielle............................................................................................56
Chapitre I. L’accès au financement.................................................................56
I.1. Au niveau des PME......................................................................................57
I.1.1. Défis financiers...........................................................................................57
I.1.2. Défis juridiques...........................................................................................58
I.1.3. L’entrepreneuriat de subsistance..................................................................59
a) Formation des entrepreneurs et l’emploi...........................................................59
b) Facteurs sociologiques et système de gestion...................................................61
c) L’asymétrie d’information.................................................................................61
I.1.4. Facteur genre.............................................................................................62
I.2. Au niveau de banque.....................................................................................62
I.2.1. Fonctionnement des banques à dominance commerciale.............................62
I.2.2. L’analyse de crédit......................................................................................63
a) Capacité financière.........................................................................................64
b) Qualité de remboursement.............................................................................64
c) Détermination des garanties...........................................................................65
I.2.3. Ressources financières...............................................................................66
I.2.4. Système bancaire inadéquate.....................................................................67
a) Limites structurelles et organisationnelles.........................................................68
b) Marketing et système de communication..........................................................69
b) Des ressources humaines...............................................................................71
I.3. Amélioration de l’accès au financement...........................................................72
I.3.1. Au plan juridique.........................................................................................72
I.3.2. Au plan financier et projet de financement.....................................................72
Chapitre II. Le climat des affaires.....................................................................74
II.1. La RDC dans le contexte mondial..................................................................74
II.2. Aperçu historique du climat des affaires en RDC.............................................75
P a g e | 104

II.3. Les tribunaux de commerce..........................................................................76


II.4. Autres institutions chargées de l’amélioration du climat des affaires en RDC.....77
II.4.1. L’Agence Nationale pour la Promotion de l’investissement............................77
II.4.2. Le Comité de pilotage du climat des affaires et de l’investissement................78
II.4.3. La FEC et la COPEMECO.........................................................................78
II.5. Avancées de l’amélioration du climat des affaires............................................79
II.6. Caractéristiques du climat des affaires en RDC...............................................79
II.6.1. Le change et la monnaie............................................................................80
II.6.2. La résolution des conflits des affaires..........................................................81
II.7. L’amélioration du climat des affaires...............................................................81
II.7.1. Au niveau sociopolitique.............................................................................82
II.7.2. Au niveau de l’environnement financier........................................................82
II.7.3. Cadre juridique et judiciaire.........................................................................84
Conclusion partielle.............................................................................................86
Conclusion générale...........................................................................................87
Bibliographie......................................................................................................89
Table des matières…………………………………………………………………96

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