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UNIVERSITE CATHOLIQUE DU CONGO

FACULTE D’ECONOMIE ET DEVELOPPEMENT


B.P 1534
KINSHASA /LIMETE

APPORT DES ASSURANCES AU DEVELOPPEMENT


SOCIO-ECONOMIQUE EN RDC, CAS DE LA SONAS
ENTRE 2007-2016

Par

MUBIALA LUBUMA JOEL

Mémoire présenté et défendu en vue de l’obtention du Grade de


Licencié en Economie et Développement

Option : Finance, Banque et Assurance

Directeur : Professeur Jean-Louis MUKENDI NGINDU, PhD

SEPTEMBRE 2018
[1]

APPORT DES ASSURANCES AU DEVELOPPEMENT


SOCIO-ECONOMIQUE EN RDC, CAS DE LA SONAS
ENTRE 2007-2016

Par

MUBIALA LUBUMA JOEL


Mémoire présenté et défendu en vue de l’obtention du Grade
de Licencié en Economie et Développement

Option : Finance, Banque et Assurance

Directeur : Professeur Jean-Louis MUKENDI NGINDU, PhD


[i]

EPIGRAPHES

« Si tu mets ta joie dans le Seigneur, lui comblera les désirs de


ton cœur ; confie au Seigneur tes entreprises, compte sur lui :
il va les mener à bien ».

Psaume 37, 5-6

« Les gens simples apprendront à bien juger, les jeunes


s’instruiront, leur esprit s’ouvrira ».

Proverbes 1 : 4
[ii]

DEDICACE

A Mon cher Père Omer MUBIALA MIKUMA, pour tant d’efforts et sacrifices
consentis dans son devoir de père ;

Ma tendre Mère Vitalie LUBUMA AYISWA, pour l’amour maternel qu’elle


nous porte.

Je n’oublierai jamais l’effort, et sacrifice consentis pour ma réussite de mon


cursus, je garde une dette infinie d’amour et dévouement envers vous.

A mes frères et sœurs MUBIALA : Géry, Laetitia, Cédric et Erika qui m’ont
soutenu avec amour et fortement le long de mon cursus universitaire.

MUBIALA LUBUMA JOEL


[iii]

REMERCIEMENTS

A l’aube de notre parcours universitaire, il nous est un agréable devoir


d’exprimer nos remerciements à toutes les personnes de bonne volonté qui, de loin ou
de près, se sont occupées de notre formation.

Nos vifs remerciements s’adressent au pouvoir organisateur de


l’Université Catholique du Congo, le Comité de Direction, à tous les Professeurs et
corps scientifiques, qu’ils trouvent ici l’expression de notre profonde gratitude pour
avoir contribué à notre formation.

Les mêmes remerciements s’adressent également à Monsieur le


Professeur MUKENDI NGINDU Jean-Louis qui a accepté d’assurer la direction de ce
travail avec beaucoup de patience et amour.

Nos remerciements s’adressent aussi à Madame l’assistante MWAKU


LWAMBA Jeannine pour remarques et orientation dans la réalisation de ce travail.

Notre reconnaissance est exprimée à Monsieur MUKANDILA Patrick


pour son apport non négligeable ainsi qu’à tous les compagnons de luttes pour leurs
diverses suggestions.

Enfin, une attention particulière à tous ceux qui nous ont soutenu par
leur prière, conseil, remarque, J’adresse toute ma gratitude.

MUBIALA LUBUMA JOEL


[iv]

LISTE DES ABREVIATIONS

ARCA : Autorité de Régulation et Contrôle des Assurances

ASBL : Association Sans But Lucratif

BAD : Banque Africaine de Développement

BCC : Banque Centrale du Congo

CDF : Devise Franc congolais

CIMA : Conférence Interafricaine des Marchés des Assurances

COPIREP : Comité de Pilotage de la Réforme des Entreprises Publiques

CNECI : Caisse Nationale d’Epargne et Crédit Immobilier

EIC : Etat Indépendant du Congo

FANAF : Fédération des sociétés Africaines des droits Nations Africaines

FMI : Fonds Monétaire International

IARD : Incendie, Accident, Risque et Divers

IDH : Indice de Développement Humain

NBK : Nouvelle banque de Kinshasa

OAA : Organisations des Assurances Africaines

PIB : Produit Intérieur Brut

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PPA : Parité de pouvoir d’achat

RC : Responsabilité Civile

RDC : République Démocratique du Congo

S.A : Société Anonyme

SOFIDE : Société Financière de Développement

SONAS : Société Nationale d’assurance


[v]

LISTE DES TABLEAUX

Tab.1. Classification des assurances…………………………………………………….…...21

Tab.2 : Courtiers actifs de la R.D.C……………………………………………………….….44

Tab.3 Tableau de la situation de la SONAS……………………………………………….…46

Tab.4 : Tableau de Recettes et dépenses de différentes branches d’assurances

(En millions de CDF) ………………………………………………………………………...47

Tab.5 : Présentation de l’assurance au Monde en 2015………………………………………56

Tab. 6 : Valeur en USD des apports de la SONAS …………………………………………..62

Tab.7 : Pénétration d’assurance au PIB en RDC…………………………………....………..63

Tab. 8 : Evolution de l’indice de développement humain de la RDC………………………..64

Tab. 9 : Evolution de l’IDH et ses composantes en RDC…………………………………….65


vi

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1. Croissance du PIB réel africain par groupement (En pourcentage)…………...55


Graphique 2 : Répartition géographique du total des primes d’assurance en Afrique en 2015
(sauf Afrique du Sud)……………………….…………57
Graphique 3 : Illustration du taux de pénétration en Assurance en RDC……………............64

Graphique 4 : IDH en valeur………………………………………………………….………65

Graphique 5 : Illustration de la croissance comparée du PIB réel entre RDC et les pays
d’Afrique subsaharienne (ASS)………………………………………………………………69
Graphique 6: offre et demande du marché …………………………………………………..80

Et Figure :

Figure 1 : Eléments du contrat d’assurance ………………………………………………...25


[1]

INRODUDUCTION GENERALE

01. PROBLEMATIQUE

Les assurances en République Démocratique du Congo remontent à


l’époque coloniale suite à l’institutionnalisation par l’acte de Berlin sur la liberté de
commerce et de navigation dans le bassin du fleuve Congo.

De ce fait, les compagnies européennes d’assurance se sont déplacées en


vue de se rapprocher de leurs clients qui s’étaient installés dans le territoire congolais, les
sociétés qui s’occupaient de l’assurance au Congo n’étaient que des succursales des sociétés
mères installées en Europe.

A cette époque, les bureaux de représentation n’exerçaient qu’un rôle limité


dans la présentation de leurs produits et dans l’encaissement des primes. Ces dernières étaient
rapatriées dans les sociétés mères situées à l’étranger.1

De ce fait, l’apport en capitaux des assurances au développement était


minime suite à la fuite massive des capitaux dans les pays étrangers.

Cette fuite avait une répercussion sur la collecte de l’encaissement des


primes, sur l’investisseur institutionnel par le biais du placement de cette épargne et enfin, de
paiement aux conditions requises des sinistres, après leur survenance, ce qui constitue la
fonction principale des sociétés d’assurances.

Suite à ce problème, le jeune Etat congolais décida d’interdire l’exploitation


du marché des assurances aux sociétés étrangères et créa la Société Nationale d’Assurance en
sigle SONAS en 1966 et lui accorda le monopole en 1967. 2

L’un des objets majeurs de la monopolisation de la SONAS fut de mettre fin


à l’hémorragie financière étrangère et de mettre en place une stratégie parallèle au niveau
national dans le but de promouvoir, de protéger les industries naissantes et plus
particulièrement la protection du secteur des assurances congolais.

1
Https : //fr.wikipedia.org/assurance-RDC consulté le 27 mai 2018
2
MONITEUR CONGOLAIS n°5 du 1-3-1968
2

Ce monopole avait pour but de freiner la fuite des capitaux et de permettre


la SONAS d’utiliser ces ressources pour le développement socio-économique de la
République Démocratique du Congo.

Ainsi, nous constatons l’apport de la SONAS au développement dans le


projet de lotissement de la cité Salongo et de la société de sidérurgie de Maluku et tant
d’autres dans les années antérieures.

Mais c’est avec beaucoup de peine que nous constatons une régression des
activités de la SONAS dans le développement socio-économique qui a conduit à un échec
après cinquante années de monopole.

Ainsi, la RDC connait l’un des plus faible taux de pénétration assurancielle
dans le monde, une croissance économique pérenne doit être envisagée pour favoriser les
mécanismes et les dispositifs de l’épargne et de l’investissement.

C’est à l’aune de ces défis qu’il faut comprendre le bien-fondé de la


libéralisation du secteur des assurances qui contribue au développement socio-économique de
la RDC.
Cela étant, nos préoccupations tournent autour des questions suivantes :

 Le marché des assurances congolais revêt-il le caractère d’épargne et d’investissement


institutionnel pour développement socio-économique de la RDC ?

 Les reformes sur la libéralisation du secteur des assurances ont-elles consacrée la mort
de la SONAS ?

02. OBJECTIFS DE L’ETUDE


0.2.1. Objectif général

L’objectif général de notre recherche consiste à établir un bilan de l’apport


de la SONAS au développement socio-économique en RDC.
3

0.2.2. Objectifs spécifiques

 Démontrer l’apport socio-économique du monopole ;


 Démontrer le triple rôle que jouent les assurances dans une économie moderne ;
 Démontrer l’impact de la réforme portant sur la libéralisation du code des assurances
du 15 Mars 2015.

03. HYPOTHESES DU TRAVAIL

Il est essentiel que les pouvoirs publics militent en vue de l’accroissement


de la capacité d’épargne par le canal des assurances car, il est primordial que les autorités
administratives et politiques soient convaincues de la nécessité que jouent les assurances dans
un triple rôle mais plus principalement celui d’investisseur institutionnel. Nul n’est besoin de
laisser souffrir les assurés entre les mains d’un seul exploitant qui n’a pas su être à la hauteur.
A cela s’impose la libéralisation des assurances congolais qui étendra de plus en plus les
horizons tels que : la création d’emplois, la contribution à l’investissement, protecteur de
l’économie,…
De nos jours, la libéralisation du secteur des assurances en RDC semble
être la réponse à des nombreuses questions touchant les couches socio-économiques des
congolais qui pourrait aboutir au développement de ce secteur congolais après un monopole
d’un demi-siècle de la SONAS car, l’une des préoccupations fondamentales de cette
libéralisation est la protection des assurés et bénéficiaires des contrats d’assurances. Il y a
également un but important qui n’est pas à négliger ; c’est celui relatif au renforcement des
coopérations dans le secteur des assurances visant d’adapter une couverture digne aux réalités
du pays, dans la mobilisation des capitaux importants et leurs placements dans le secteur
économique du pays.

La libéralisation du secteur des assurances représente un tournant décisif


pour l’économie congolaise. Il faudra mener à bien la réforme et veiller à la sécurité juridique
des acteurs du marché. La SONAS deviendra un commerçant comme tout autre, avec sa
structure opérationnelle. En restructurant, elle pourra ouvrir son capital à des sociétés
étrangères et espérer ainsi se moderniser et offrir un meilleur service et dans cet ordre d’idée,
il est difficile de parler d’une mort prématurée de la SONAS.
4

04. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Plusieurs raisons justifient le choix et l’intérêt de cette étude dont les contre-
performances de la SONAS face au triple rôle socio-économique qu’elle est censée jouer.

Mais ce travail se veut aussi de montrer l’apport des assurances dans le


développement socio-économique de la RDC de manière autre l’assertion du gouvernement
congolais et les opérateurs économiques sur l’imposition dudit secteur d’assurances.

En effet, le service des assurances constitue une source des financements


des dépenses publiques et de mesure préventive de sécurité en cas de sinistre.

05. METHODOLOGIE

Pour atteindre les objectifs que nous nous sommes assignés, nous allons
appesantir notre démarche sur les méthodes et technique, ci-dessous ;

a) La méthode :

Est l’ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une


discipline cherche à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les démontre et les vérifie.3

Nous avons utilisé :

 La méthode descriptive : qui sert à décrire les différents concepts utilisés dans le
travail;
 La méthode historique : qui nous a fourni les éléments de l’assurance dans le temps
pour la RDC ;
 La méthode analytique : qui nous a permis d’analyser les différentes données
récoltées;
 Méthode Comparative : qui nous permet de faire un rapprochement entre l’apport
monopole et l’apport futur de libéralisme du secteur des assurances ;

3
GRATWITZ. M, et PINTO. R, méthodologies des recherches des sciences sociales, Dalloz, 4ème éd, Paris,
1971, p. 290.
5

 La méthode fonctionnelle : ressort le rôle que jouent les assurances dans les processus
de développement socio-économique de la RDC.
b) Techniques :

Nous avons utilisé la technique d’interview qui nous a servi de recueillir


des renseignements auprès des différentes personnes compétentes en la matière et la
technique documentaire nous a permis de passer en revue la documentation par rapport à
notre sujet de recherche.

06. DELIMITATION DU SUJET


Vu le caractère vaste et complexe du sujet d’assurance, notre recherche ne
s’intéresse essentiellement qu’à l’apport des assurances dans le développement socio-
économique de la RDC entre 2007-2016.

07. PLAN DU TRAVAIL

Outre l’introduction générale et la conclusion, notre travail est subdivisé en


trois chapitres. Le premier chapitre expose la revue littéraire des généralités sur les concepts
des assurances;

Le second chapitre est divisé en 3 sections dont la présentation de la Société


Nationale d’Assurance, la constitution des provisions techniques ainsi que la présentation des
assurances en Afrique.

Le dernier chapitre s’attèlera sur l’apport de la SONAS au développement


socio-économique ainsi que les nouvelles réformes du secteur qui passent par la libéralisation
des assurances tout en mentionnant les changements majeurs de cette réforme et une
projection future.
6

CHAPITRE 1 : GENERALITES DES CONCEPTS

Préambule

La littérature économique relie les notions de développement dans


l’économie ainsi, l’on se demande si les assurances peuvent être un facteur majeur du
développement socio-économique, parmi tant d’autres.

D’après Alexandre Nshue, dans son livre de Croissance économique, il


définit le développement comme un progrès intégral de l’homme dans toutes les dimensions
de son être à travers des facteurs démographique politico-juridique, économique et
socioculturel.4

Autrement, les notions de développement socio-économique s’inscrivent


dans une logique du renforcement de la capacité des populations à s’insérer dans le processus
de créations des richesses, et à acquérir des aptitudes d’auto-protection durable contre les
divers dénuements aussi biens humains que matériels.

Ce renforcement de capacités touche les indicateurs ci-après : le niveau de


vie, la nutrition, le coût de la vie, les investissements dans les ressources humaines, l’emploi,
etc…

Section 1. Définition, Eléments fondamentaux, Rôle et Historique des


Assurances en R.D.C

1.1.1. Définition de l’assurance

D’après le Dictionnaire Petit Robert, l’assurance est un contrat par lequel un


assureur garantit à l’assuré, moyennant une prime ou une cotisation, le paiement d’une
somme convenue en cas de réalisation d’un risque déterminé. 5

4
NSHUE MBO MOKIME A., Croissance économique : une perspective africaine, l’harmattan, Paris, 2014,
P.20
5
Dictionnaire Petit Robert, édition de 2007, p.162
7

Cette définition juridique du contrat d’assurance devient plus significative


si elle est complétée par une définition technique de l’opération d’assurance.

Les assurances revêtent 3 axes ou contexte qui sont:

 Contexte juridique : l’assurance est une convention (contrat) par laquelle, en


contrepartie d’une prime, l’assureur s’engage à garantir le souscripteur en cas de
réalisation d’un risque aléatoire(sinistre) prévu au contrat. Cette définition fait ressortir
les trois éléments constitutifs (un risque, une prime et une prestation de garantie en cas
de sinistre) de la nature spécifique du contrat d’assurance et les relations bilatérales
entre assureur et souscripteur ;

 Contexte technique : l’assurance est l’opération par laquelle un assureur organise en


mutualité une multitude d’assurés exposés à la réalisation de certains risques et
indemnise ceux d’entre eux qui subissent un sinistre grâce à la masse commune des
primes collectées ;

 Contexte social et commercial : l’assurance est un mécanisme social ou commercial


qui verse une indemnité financière lors d’un évènement malheureux, dont le paiement
est effectué à partir des contributions cumulées de l’ensemble des membres participant
au régime. L’idée principale du mécanisme d’assurance, ajoute-t-il, est d’accumuler
des actifs dans l’éventualité d’un événement malheureux. Nous pouvons conclure que
l’assurance est le système dans lequel celui qui y souscrit se dit : s’il m’arrive quelque
chose de fâcheux, quelqu’un interviendra en ma faveur, d’une façon pécuniaire ou
juridique suite à un engagement. 6

1.1.2. Eléments fondamentaux de l’assurance

La définition de l’assurance révèle des éléments qui concourent à la réalisation


de l’opération d’assurance à savoir :

 Le risque ;
 La prime ;
 La prestation de l’assureur et ;

6
MULUMBA KENGA M, Cours Finance banque et assurance, M1 FBA, UCC, p.6-7, Mars 2017
8

 La mutualité.7

1.1.2.1. Le Risque

Le risque est un élément fondamental de l’assurance parce que ; c’est contre lui
que l’assurance apporte la protection.

Le risque est un événement dommageable dont la survenance est incertaine,


quant à sa réalisation ou à la date de cette réalisation, l’événement spécifie dont la survenance
est envisagée.

Ainsi, le risque est tout événement, incertain qui ne dépend pas exclusivement
de la volonté des parties, spécialement de celle de l’assuré.

Selon le professeur MULUMBA KENGA Marcel, le risque est d’abord


l’éventualité d’un événement aléatoire.8

1.1.2.2. La Prime

La prime est la somme due par l’assuré (plus exactement par le contractant ou
preneur d’assurance) la rémunération de l’assuré à l’assureur en contrepartie des risques lui
transférés, la valeur de l’obligation de l’assuré à la conclusion du contrat d’assurance.

La prime constitue la principale source des ressources financières


indispensables du fonctionnement de la mutualité pour la réalisation de l’objet de l’assurance.

Le risque et la prime constituent deux faces d’une même opération dont


l’absence de l’une rend l’opération inopérante et donc inexistence.

1.1.2.3. La Présentation de l’assureur

La présentation de l’assureur est l’obligation lui revenant d’apporter à l’assuré


les compensations promises en cas de réalisation du risque. La prestation de l’assureur est la
contrepartie du paiement de la prime par l’assuré.

La prestation de l’assureur a pour objet d’effacer pour l’assuré les


conséquences du sinistre en vue de le remettre dans sa situation d’avant sinistre.

7
BESON. A et PICARD.M, Les assurances terrestres, édition LGDJ, Paris, 1988, p.55
8
MULUMBA KENGA M, note de Pratique des assurances, M2 FBA, UCC, 2017
9

La prestation de l’assureur est essentiellement :

 Le versement d’une indemnité pour les assurances des dommages ;


 Le paiement des sommes aux capitaux convenus pour les assurances des personnes.

1.1.2.4. La Mutualité

La mutualité est la base technique primaire de fonctionnement des opérations


d’assurance. Elle garantit la réussite des opérations d’assurances ; l’assurance ne peut exister
sans la mutualité.

La mutualité est le regroupement des personnes disposant des patrimoines


susceptibles d’être frappés par un risque et qui acceptent de réunir leurs contributions en
forme de prime ou cotisation en vue d’effectuer par le canal de l’assureur, les réparations des
dommages et autres prestations que les sinistres causeraient à certaines d’entre elles.

L’objet de la mutualité est de générer les ressources financières nécessaires


pour rendre certaines, les réparations des dommages et autres lésions engendrés par le risque à
ses membres.9

1.1.3. Rôle de l’assurance

Il est important de savoir que ce rôle peut-être appréhendé sur deux plans: le
social et l’économie.
Sur le plan social, la fonction de l’assurance consiste à indemniser les
préjudices résultant de la réalisation d’un risque. 10

Cette fonction reste présente même dans les assurances des personnes où le
capital n’est pas fixé en fonction des dommages subies.

Ainsi, le législateur utilise-t-il l’assurance pour garantir la réparation


préjudices. Le besoin qu’à l'homme de s’assurer contre le malheur fait partie de la quête du
bonheur. L’assurance réduit l’incertitude en prenant en charge les risques en cas de sinistre.

9
ILUNGA BANZA G, Cours des notions générales d’assurances, ENF, 2014-2015.
10
LUKAU NKODI François, Gestion des assurances, Ed. L’harmattan RDC, Kinshasa, 2014, p.24-25
10

Sur le plan économique, l’assurance permet de se prémunir contre les


risques aussi bien traditionnels (vie, incendie, vol, etc.) que moderne. Par la couverture de ces
derniers, l’assurance se relève être un facteur important de progrès technique. Elle favorise
l’innovation par la réduction des risques et la prévention des sinistres. Il faut que l’assurance
revêt, enfin, un caractère d’épargne-sécurité. Elle contribue à l’accumulation de l’épargne,
facteur d’investissement, moteur de la croissance, condition sine qua non du développement.
11

Un marché d’assurance bien établi est un facteur de stabilité de l’économie


et des prix. L’assurance vie, en drainant une épargne importante et stable sur de longues
périodes, contribue à financer la croissance de l’économie dans recourir à la création
monétaire. Mais, à l’instar de n’importe quel investisseur, l’assureur a peur du bruit de bottes.

En effet, dans un environnement instable caractérisé par des émeutes, des


troubles sociaux, des délinquances trop élevées, des épidémies, etc…, l’assureur, ne pouvant
maitriser la sinistralité, devient méfiant.

Sur le plan économique, et social, l’assurance, en tant qu’indicateur avancé


du développement, s’apprécie à travers les concepts de densité et de pénétration. La densité
d’assurance indique combien un habitant d’un pays donné consacre, en moyenne, à la
protection d’assurance ; tandis que la pénétration d’assurance met en rapport le volume des
primes et le produit intérieur brut. En 1995, les premiers pays du monde étaient le Japon,
pour la densité et l’Afrique du Sud pour la pénétration. 12

1.1.4. Historique des assurances en République Démocratique du Congo

1.1.4.1. Avant l’indépendance

Comme dans la majorité d’autres pays d’Afrique, la RDC a connu et


pratiqué les assurances sous une forme purement traditionnelle, sans pour autant se rendre
compte que c’étaient des telles pratiques qui devraient se transformer en assurance avec
l’arrivée des colons belges. 13

11
LUKAU NKODI F., Op. Cit
12
LUKAU NKODI F., Op. Cit
13
MUMBERE : Etude et Perspective sur les Retombées Socio-économiques de la Libéralisation du Marché des
Assurances en RDC, P.6-7
11

Ainsi à cette époque, nous notons déjà la présence des industries des
assurances qui semblent avoir une existence assez vielle. Charles LEJEUNE, pour ne citer que
cette compagnie d’assurances, exerçait déjà ses activités depuis 1889 au sol congolais, c’est-
à-dire à l’époque de l’Etat Indépendant du Congo(E.I.C)

En effet, la colonisation en République Démocratique du Congo est arrivée


alors que la pratique de l’assurance avait déjà atteint son apogée dans les vieux continents en
s’imposant comme service incontournable pour toute activité de la vie, plus spécialement dans
le secteur des transactions commerciales par voies maritimes. 14

Plus le temps passé, le pouvoir colonial s’implantait en s’imposant partout,


pour tout et en tout, l’autorité coloniale a pu rendre l’adhésion à certaines assurances
obligatoires ; c’est le cas de la sécurité sociale des travailleurs, ainsi que les assurances
incendies des biens octroyés en crédit aux indigènes (autochtones), tel que les maisons de
l’office des logements (l’O.L) et les fonds d’avances.

Signalons que la combinaison du système de crédit et celui des assurances a


permis la RDC à connaître un essor économique appréciable, néanmoins une forte
extraversion de ses activités.

Cette extraversion s’est vivement manifestée dans le secteur des assurances


au point d’en devenir un caractère principal à cette époque coloniale. Elle s’observait à partir
des compagnies d’assurances qui opéraient au pays et dont la plupart n’était que des bureaux
de représentations de leurs maisons mères installées dans la métropole en Belgique et régies
par les lois étrangères.

Il est important de faire savoir que les assurances dans la RDC., se sont
institutionnalisées à partir de l’acte de BERLIN en 1885, qui était suivi par la décision
d’industrialiser les assurances. L’autorité coloniale voulait pour preuve ce message
publicitaire : Charles Le Jeune (assurances) SPRL assurent des risques dans le bassin du
Congo depuis 1889 suite à son expertise à l’E.I.C. Mais c’est effectivement au cours de

14
Ibid. P.27
12

l’année 1931 que la compagnie Charles le Jeune deviendra une SARL de droit coloniale, alors
que bien avant, elle avait un statut de droit belge.

A titre informationnel pour les uns et pour rappel aux autres, pendant
l’époque coloniale, il y a eu plus d’une douzaine de compagnies d’assurances qui ont opéré
dans notre pays ; nous pouvons citer : la compagnie Charles LE JEUNE à Kinshasa, IMMO-
CONGO, CETAS, BOELS et BECAULT, AMI dont certaines œuvraient comme courtiers et
d’autres comme agents de plusieurs compagnies parmi lesquelles : LA CONCORDE,
MELOT LOUIS JOS, union marine and général insurance, national union of Pittsburg, A.G.A
Congo, CASTODO, Marco habile, United agences…

1.1.4.2. Après l’indépendance

Le 30 juin 1960, le Congo accédait à l’indépendance. Le jeune pays


célébrait alors une grande étape de son histoire. 15

Suite à l’indépendance, nous constaterons que jusqu’en 1966, les


assurances étaient gérées et contrôlées par les bureaux d’exploitation des compagnies
d’assurances étrangères. Ces bureaux ne disposaient d’aucune autonomie de décision et
n’avaient pour mission que de présenter les produits d’assurance et d’encaisser des primes
pour le compte des maisons mères. 16

En dépit de l’existence de toute cette multitude des compagnies


d’assurances installées au Congo, dans les milieux traditionnels congolais, l’individu
continuait à compter sur l’assistance familiale pour faire face aux problèmes et aléas de la vie,
il ne sentait aucunement pas la nécessité de souscrire à une quelconque police d’assurances,
l’individu n’avait pas à se tracasser outre mesure des aléas de la vie, car lorsqu’un événement
aléatoire d’ordre social ou financier survenait, les membres de sa famille ou de son clan, lui
venaient en aide immédiatement pour faire face aux difficultés et pertes financières engendrés
par le dit événement. C’en était de même, lorsqu’il causait un dommage à autrui, la famille
intervenait pour exiger la réparation ou pour contribuer à cette réparation.

15
https, www.jeuneafrique.com/452804/pol consulté le 4 mars 2018
16
MUMBERE, Op.Cit P.9
13

Notons par ailleurs que de 1960 à 1966, la décision d’accepter le risque en


assurance et celle de solliciter la réassurance (cession) en cas de besoin, ne revenait toujours
qu’aux maisons mères des filiales congolaises, qui étaient installées à l’étranger. Dans ces
conditions d’extraversion en outrance, il est évident que la fonction économique et sociale des
assurances ne soit accomplie, que le secteur d’assurance ne puisse répondre à sa mission
sociale et que l’action des assurances ne puisse produire des effets bénéfiques pour la
République, déjà indépendant. Ce jeune Etat (République Démocratique Du Congo) avait
forcément besoin des financements pour diverses nécessités prioritaires, d’où, une difficulté
éprouvée pour son décollage économique. C’est effectivement dans un premier temps, pour
raison de freiner la fuite des capitaux, que les pouvoirs publics prendront la décision de ravir
l’exploitation des assurances entre les sociétés étrangères.17

Sur le plan économique, certains analystes s’interrogeaient du rôle qu’a joué


l’industrie des assurances dans notre pays, avant l’arrivée de la Société nationale d’assurances
(SONAS). Pour le compte de la République Démocratique du Congo, certainement, le marché
d’assurance n’a vraiment pas joué un rôle bénéfique dans les aspects du développement avant
la création de la SONAS.
Ayant une qualité d’investisseurs institutionnels, les compagnies
d’assurances doivent contribuer à la promotion du bien-être non seulement de leurs assurés,
mais aussi de celui de toute la population, par le biais de leur politique et technique
économico-financière. Cependant, nous constatons qu’en matière d’investissement, les
compagnies d’assurances étrangères qui ont existé au Congo avant l’avènement de la SONAS
n’ont rien laissé.

Elles n’ont accompli qu’un rôle social, encore au profit des étrangers, relatif
à la protection de leurs activités exercées à leur faveur au Congo. C’est encore et toujours le
caractère extraverti et discriminatoire de ces compagnies qui est à la base de cette carence.

De ce fait, le placement des réserves techniques dépendait des centres de


décisions éloignés du pays, inaccessibles à l’influence nationale. Alors que, les provisions
techniques sont nécessaires pour fournir des crédits et des capitaux et les pouvoirs publics
étaient dans l’impossibilité de décider sur cette matière faute de réglementation en la matière.

17
Ibid.
14

Pour faire obstacle à tous ces désagréments, engendrés par l’extraversion du


marché et pour opérer l’insertion d’une industrie d’assurances dans l’économie nationale, il
était impérieux et studieux de disposer d’une réglementation étoffée et d’un contrôle efficace.

Les pouvoirs publics, incapables de s’y prendre, a laissé une très grande
liberté d’action aux compagnies d’assurances étrangères, lesquelles suivant des directives
dictées par leurs mandats (étrangers) se livraient aux transferts massifs et systématiques des
fonds dans leurs pays d’origine.

Pourtant, le rôle d’investisseur institutionnel reconnu à tout assureur était


joué par ces compagnies dans leurs pays d’origine au détriment du pays d’accueil, qui se
voyait ainsi privé des capitaux pouvant servir au financement des investissements.

Face à ce qui précède, l’insuffisance des textes pouvant régir l’industrie


d’assurance au pays faisant défaut, le contrôle du marché échappait aux pouvoirs publics
même après l’indépendance, il avait fallu arrêter cette hémorragie des capitaux. D’où,
nécessité pressante et urgente se faisant sentir pour changer la donne, par une prise de
décision à la faveur des assurances au nom et pour le compte de la nation déjà indépendante.
Ce changement intervint en interdisant aux rapatriés d’exercer les opérations d’assurances
avec la création de la SONAS. 18

Créée le 23 novembre 1966, par l’ordonnance loi n°66/622, complétée par


celle n°66/622 bis de la même date, la SONAS va commencer ses activités avec un
déséquilibre entre les ressources financières disponibles et les obligations lui léguées en
matière des sinistres, car les pouvoirs publics, ayant interdit l’exploitation des sociétés
d’assurances aux étrangers ; n’avaient pas fait malheureusement attention à la rétrocession des
primes afférentes aux sinistres encours d’exercice, qui étaient néanmoins à la charge de ces
compagnies déchues ; d’où, leurs sinistres ont été hérités par la SONAS alors qu’elle n’en
avait rien perçu comme primes des couverture des risques et n’en avait constitué aucune
provision technique ni en faire objet de placement. Bref ; aucun transferts financier n’était
réalisé. Malgré ce contexte difficile, la SONAS se verra octroyer le monopole du secteur des
assurances congolais par l’ordonnance-loi n°67/240 du 02 juin 1967. Ce monopole dont

18
MUMBERE : Op.Cit P.14
15

bénéficie la SONAS s’explique par une double raison que nous développons dans les lignes
qui suivent. 19

Section 2 : Typologie des assurances

§1. Selon la forme de la société d’assurance


Selon la forme de la société, à but lucratif ou non, on distingue les
assurances à primes fixes et les assurances à primes variables (mutuelle).

1.1. Assurances à primes fixes

Les sociétés d’assurance à prime sont organisées sous forme de sociétés


anonymes. Ce sont des sociétés qui poursuivent la réalisation des bénéfices, en général, et des
dividendes, en particulier, au profit des actionnaires. Par définition, l’assurance à prime est
celle dans laquelle l’assureur s’engage envers l’assuré moyennant une somme convenue et
invariable appelée « prime ». 20

Dans l’assurance à prime, l’assureur et l’assuré sont des personnes distinctes


ayant des intérêts opposés : l’assureur aimerait voir le taux de la prime augmenter afin de
hausser son bénéfice, tandis que l’assuré souhaiterait voir le taux baisser. L’ensemble des
primes encaissées doit, non seulement permettre à l’assureur de couvrir les risques et les
charges d’exploitation, mais également lui laisser un résidu sous forme de bénéfice. La
technique de l’assurance à prime s’oppose à celle de l’assurance mutuelle.

1.2. Assurance à prime variables

L’assurance mutuelle est celle dans laquelle un certain nombre de personnes


exposés à des risques similaires décide de mettre des ressources en commun pour faire face à
leurs risques et constitue, à cet effet, une société qui est en réalité une association (société
mutuelle). Cette dernière est une ASBL dans laquelle chaque membre est à la fois associé et
adhérent, assureur et assuré.

A l’opposé de l’assurance à prime, dans l’assurance mutuelle, les cotisations


sont variables selon le nombre et l’importance des risques au cours de l’exercice.

19
MONITEUR Congolais n°5 du 1-3-1968
20
LUKAU NKODI F: Op. Cit, P.33
16

§2. Selon l’aspect social de l’assurance

Ce critère de tri des opérations d’assurances permet de distinguer d’une part,


l’assurance sociale et d’autre part, l’assurance privée.

2.1. L’assurance sociale

Cette assurance tend à garantir une sécurité collective à certains groupes


sociaux ou à une certaine catégorie particulière des membres de la société. Elle se caractérise
par le fait que le bénéficiaire est uniquement leur membre, mais d’autres personnes que lui
participent au paiement des cotisations (Employeur ou Etat).

2.2. L’assurance Privée

L’assurance privée vise la sécurité individuelle de l’assuré. Elle est


exploitée, généralement, par des sociétés privées ou paraétatiques. Dans notre pays, c’est
l’entreprise publique SONAS qui s’en occupe ; mais, à ses côtés, on pouvait bien imaginer
d’autres sociétés privées pour assurer la sécurité individuelle.
Les deux catégories dominantes d’assurances des particuliers sont l’automobile et la
multirisque habitation.21

§3. Selon l’élément naturel de l’assurance


D’après l’élément naturel, on distingue : les assurances maritimes, fluviales,
lacustres, terrestres et aériennes.

L’assurance aérienne qui couvre les risques de la navigation aérienne est


régie aussi bien par les dispositions légales internes que par des conventions internationales.
Les assurances terrestres regroupent toutes les assurances qui sont ni maritimes, ni fluviale, ni
lacustres, ni aériennes.

Dans les assurances maritimes, fluviales, lacustres et aériennes, on trouve


deux sortes d’assurance :

1) L’assurance sur corps qui porte sur l’appareil ;


2) L’assurance sur facultés qui couvre le risque des marchandises transportées. 22
21
Ibid.
17

§4. Selon l’objet de l’assurance

Selon leur objet, biens ou individus, les assurances se scindent en deux


catégories : les assurances des dommages et les assurances des personnes.

4.1. Assurance des dommages

L’assurance de dommages est celle qui garantit l’assuré contre les atteintes
causées à son patrimoine par la survenance d’un risque.
L’indemnité vient donc compenser la perte subie. Cette assurance repose sur deux préalables :
1°) elle n’est possible que si l’assuré est détenteur d’un bien économique qu’il a intérêt à
préserver, et 2°) elle doit éviter l’enrichissement injustifié de l’assuré : c’est le principe
indemnitaire.

Pour des raisons d’ordre public, le principe indemnitaire empêche donc


l’assuré de recevoir une somme supérieure au montant du préjudice effectif car l’assurance
doit demeurer une opération de prévoyance, une garantie du patrimoine de l’assuré et non
devenir une loterie.

Les assurances à caractère indemnitaire ou assurances dommages sont


également appelées assurances intérêts ou assurances indemnités. Elles se subdivisent en
assurances des choses ou des biens et en assurances des responsabilités ou des dettes ou des
passifs.

4.1.1. Assurance de choses ou des biens

L’assurance des choses garantit le propriétaire d’une chose contre le risque


de sa destruction, de sa détérioration ou de sa perte. Elle couvre une diminution d’actif. Les
principales assurances des choses sont : 1°) l’assurance incendie : en République
démocratique du Congo, la loi n°74/008 du 10 Juillet 1974 instaure une assurance obligatoire
des risques d’incendie de certains bâtiments ; 2°) les assurances vol, mortalité du bétail,
dégâts des eaux et bris de machine.

22
LUKAU NKODI F., Op. Cit, P.35
18

En matière maritime, on peut citer également l’assurance du risque des


avaries causées aux navires et celle du risque des avaries causées aux marchandises. Ces deux
assurances se retrouvent également en matière aérienne et fluviale.

En ce qui concerne les véhicules automobile, l’assurance des dommages


regroupe plusieurs assurances sur un même contrat qui garantit l’incendie, le vol et les dégâts
matériels car il y a un élément commun. L’exécution du contrat d’assurance dommages ne
met en présence, au moment du sinistre, que l’assureur et l’assuré ou, plus exactement,
l’assureur et le bénéficiaire ayant un intérêt à la conservation du bien assuré.23

4.1.2. Assurance de responsabilité ou de dettes ou des passifs

Avant d’aborder cette assurance, il s’avère utile de relever les catégories de responsabilité

1° Catégorie de responsabilité

En droit, on distingue deux catégories de responsabilité : la responsabilité pénale et civile.

a. Responsabilité pénale

La responsabilité pénale est engagée chaque fois qu’il y a violation d’une loi
pénale troublant ainsi l’ordre public. Cette violation constitue une infraction (crime, délit ou
contravention). Les poursuites de ces infractions sont exercées au nom de la société par le
Ministère public. La sanction des infractions est une peine pécuniaire ou privative de liberté
personnelle à l’auteur de l’infraction et n’est pas susceptible d’être supportée par une
assurance.

b. Responsabilité civile

La responsabilité civile (R.C), c’est l’obligation de réparer le dommage


subi par autrui dans les conditions déterminées soit par la loi, soit par une convention, soit par
les deux cumulativement. La responsabilité civile suppose un dommage privé. La victime
n’est plus la société, mais une personne physique ou morale. La réparation est laissée à la
seule diligence de cette dernière. Dans la responsabilité civile, on distingue : la responsabilité
aquilienne et la responsabilité contractuelle. Ce sont ces deux types de responsabilité qui font
l’objet des contrats d’assurance.

23
Ibid.
19

4.2. Assurance des personnes

L’assurance des personnes couvre les risques portant atteinte à l’existence


ou à l’intégrité physique d’une personne : décès, survie, maladie, accident corporel, etc. Elle
concerne donc les événements qui intéressent la personne humaine.

Contrairement aux assurances de dommages, le principe indemnitaire ne


s’applique pas en matière d’assurances de personnes. En Droit, quelqu’un est parfaitement
libre de faire assurer sa personne pour des sommes qui n’ont aucune commune mesure avec
ce qu’il vaut. Mais l’assureur peut refuser de s’engager pour des montants trop élevés sur base
de ses calculs statistiques.

Le règlement des sinistres s’effectue par des prestations à caractère


forfaitaire dont le montant est déterminé dans la police d’assurance sans évaluation du
dommage subi. Les assurances des personnes ou assurance à caractère forfaitaire sont parfois
appelées assurances des capitaux contrairement aux assurances de dommages qualifiées
d’assurances de répartition selon une classification technique et non juridique.24

4.2.1. Assurance sur la vie

Est destinée à garantir soit le risque de mort de personne assurée (assurance


en cas de décès), soit le risque de sa survie à une époque déterminée (assurance en cas de vie),
soit les deux à la fois (assurance mixte). En assurance vie et en capitalisation, le montant de la
prestation de l’assureur est forfaitaire, et fixé a priori par le contrat.

1° L’assurance décès

L’assurance en cas de décès ou assurance décès est celle dans laquelle


l’assureur verse une prestation, le plus souvent sous forme de capital, parfois sous forme de
rente, lorsque l’assuré décède durant le contrat, au bénéficiaire désigné dans le contrat
d’assurance.

24
LUKAU NKODI: Op. Cit P.37
20

2°. Assurance en cas de vie

L’assurance en cas de vie ou assurance vie est celle dans laquelle l’assureur
verse un capital ou une rente à l’assuré, à condition qu’il soit en vie à une date déterminée.
Alors que l’opération d’assurance décès est considérée comme une opération de prévoyance
ainsi la vie est assimilée à une opération d’épargne.

3°. Assurance mixte

L’assurance mixte est une combinaison de l’assurance en cas de décès et de


l’assurance en cas de vie. C’est un contrat par lequel le capital fixé est payable soit aux
héritiers de l’assuré ou à d’autres bénéficiaires si l’assuré décède dans un certain délai, soit à
l’assuré lui-même s’il survit à l’expiration de l’échéance convenue.

4.2.2. Assurance contre les accidents corporels

Par accident corporel, il faut entendre toute lésion de l’organisation et même


la mort résultant directement de l’action violente et soudaine d’une cause fortuite extérieur et
indépendante de la volonté de l’assuré et, le cas échéant, de celle du bénéficiaire.

L’assurance contre les accidents corporels peut garantir soit le versement


d’un capital en cas de décès ou d’incapacité permanente ou d’infirmité (totale ou partielle),
soit le versement d’une indemnité journalière en cas d’arrêt de travail (incapacité temporaire)
de l’assuré, soit le remboursement, complémentaire à la sécurité sociale, des frais médicaux,
hospitaliers et pharmaceutique contrairement à la règle forfaitaire en matière d’assurance de
personnes, le principe indemnitaire s’applique en matière de frais.25

4.2.3. Assurance-maladie

L’assurance-maladie a pour objet de garantir les frais engagés par l’assuré à


la suite d’une maladie. Elle couvre également l’incapacité consécutive à la maladie. Cette
assurance joue un rôle de complément ou de substitut de la sécurité sociale selon que l’assuré
en bénéfice ou non.

25
LUKAU NKODI: Op. Cit P.39
21

§5 Selon le mode de gestion des risques

D’après le mode de gestion des risques, on distingue les assurances de


répartition et les assurances de capitalisation.

Tableau 1. Classification des assurances

ASSURANCE
ASSURANCE NON VIE VIE

ASSURANCES ASSURANCE DE ASSURANCE ASSURANCE-


DES BIENS RESPONSABILITE SANTE VIE
(Appartenant à (De l’assuré envers (ACCIDENTS, (VIE, DECES,
l’assuré) les tiers) MALADIE, EPARGNE,
INVALIDITE, RETRAITE)
FRAIS)
ASSURANCE DES DOMMAGES ASSURANCE DES
PERSONNES
Source : MULUMBA KENGA M., note de cours Finance, Banque et assurance, M1 FBA, 2016

Section 3 : Déroulement du Contrat d’assurance


Quid le contrat d’assurance ?

Au sein d’une compagnie d’assurance, il est important de signifier que la


gestion des risques se concrétise dans un contrat d’assurance au travers d’une police
d’assurance.

Rappelons que :

 Le contrat d’assurance est un accord passé entre la compagnie d’assurance et un


souscripteur ou preneur d’assurance fixant à l’avance et pour une période déterminée
des échanges financiers en fonction d’un ensemble bien défini d’événements
aléatoires.
 La police d’assurance est l’écrit qui constate la formation d’un contrat d’assurance. 26

26
MULUMBA KENGA M., Cours de Pratique des assurances, M2 FBA, P.9, Novembre 2017
22

§1. Caractère d’un contrat d’assurance

Dans les pays occidentaux, le contrat d’assurance est un « contrat nommé »,


c’est-à-dire une convention entre deux parties qui présente un certain nombre de caractères
permettant de la situer dans les classifications usuelles du droit des contrats.
En RDC, le contrat d’assurance est un « contrat innomé » c’est-à-dire qui
n’a pas reçu du droit civil de dénomination particulière. En d’autres termes, ce contrat n’est
pas organisé par le législateur. Il ne figure donc pas dans le code civil (on n’a pas pu lui
donner un nom civil).

§2. Conclusion du contrat d’assurance

Le contrat d’assurance comporte toujours une certaine période au cours de


laquelle l’assureur couvre l’assuré en cas de sinistre. Mais, au cours du temps, le contexte du
besoin d’assurance peut changer. D’où la nécessité de compléter les clauses primitives du
contrat par des avenants de modification.

1.1. Conclusion initiale du contrat

Il s’agit de repérer les parties en présence, d’étudier la formation du contrat,


sa prise d’effet et sa preuve.

a. Parties du contrat

En plus de l’assureur et l’assuré, le contrat d’assurance peut comporter un


preneur ou plusieurs bénéficiaire et tiers. L’assureur, c’est la compagnie ou l’entreprise
d’assurance. L’assuré, c’est la ou les personnes sur qui repose le risque. Le preneur
d’assurance, c’est le souscripteur du contrat. Le bénéficiaire, c’est la ou les personnes à qui le
contrat confère un droit à prestations. Les tiers, c’est toute personne autre que les assurés.

b. Formation du contrat

Consensuel, le contrat d’assurance est formé dès l’accord des parties sur
l’objet de la garantie et son prix. Les déclarations faites par le souscripteur constituent un
élément déterminant dans la formation du contrat car l’assureur fixe la prime et s’engage en
fonction du risque dont il a ainsi connaissance.
23

L’engagement des parties est constaté, en règle habituelle, par un acte écrit :
la police, réalisée sous seing privé, répondant aux dispositions générales du droit (en
particulier, en ce qui concerne la capacité juridique des parties) et rédigées selon les
prescriptions de la loi.

Mais, la signature de la police par l’assuré est précédée par deux étapes
dont: l’information et le consentement. 27

c. Prise d’effet du contrat

Le contrat est parfait dès sa signature par les parties. Mais sa prise d’effet,
c’est-à-dire l’exécution des obligations qu’il prévoit, peut être valablement assortie de
conditions supplémentaires qui sont classiques dans la pratique.

d. Preuve du contrat

Il est convient, à ce niveau, de distinguer deux documents : la note de


couverture et la police.

La note de couverture, autrement appelé “ note de garantie” est un


document qui consacre l’accord ou garantie provisoire. Bien qu’elle ne soit soumise à aucune
forme particulière, la note de couverture constitue un véritable contrat d’assurance transitoire.
Elle est délivrée à l’assuré, après paiement de la prime ; elle produit ses effets, soit jusqu’à la
signature, par les parties, d’une police garantissant les risques envisagés, soit encore jusqu’au
refus par l’un des contractants de conclure un contrat définitif. Elle permet à l’assuré d’être
immédiatement garanti sans attendre la rédaction définitive de la police. En cas de refus, la
couverture provisoire est généralement limitée à 8 jours et la prime encaissée est
remboursée.28

La police (du latin polliceor signifiant promesse) est un écrit rédigé pour
prouver la conclusion et les conditions d’un contrat d’assurance. Ces conditions se subdivisent
en conditions particulières. Les conditions générales concernent tous les souscripteurs d’un
type d’assurance tandis que les conditions particulières sont propres à chaque assuré.

27
MULUMBA KENGA M., Cours de Pratique des assurances, P.18, M2 FBA, Novembre 2017
28
MULUMBA KENGA M, Idem, P. 25
24

1.2. Modification du contrat d’assurance

Il s’agit de tenir compte des conditions, du contenu et de la preuve de la


modification avant d’aborder les aspects liés à la modification apportée par l’assureur.

§3. Durée, Reconduction et résiliation d’un contrat d’assurance

Comme cela apparait clairement dans l’intitulé, le contrat d’assurance pose


souvent le problème du temps de la relation entre les parties du fait qu’il s’inscrit dans un
avenir incertain, donc dans la durée. Cette durée est d’importance relative du fait que la tacite
reconduction et la faculté de résiliation donnent aux parties la souplesse d’actions. 29

3.1. Durée du contrat

La durée du contrat est décidée par la police et elle doit être indiquée dans
un caractère très apparent. Cependant, les contrats d’assurance sont généralement conclus
pour une durée déterminée : 1 an, 5 ans ou plus. Il est obligatoire que la durée du contrat fasse
objet du libre accord des parties afin l’assuré soit prévenu du temps pendant lequel il devra
exécuter son obligation de paiement des primes. 30

Au Congo (RDC), la compagnie d’assurances étant en situation de


monopole, la durée de la police est variable pour l’incendie et fixée à un an pour automobile.

3.2. Tacite reconduction

La tacite reconduction permet de prolonger la durée de la garantie. Les


conditions de la tacite reconduction sont : 1) l’existence d’un contrat à durée déterminée, 2)
l’arrivée du contrat à l’échéance, et 3) l’insertion dans la police d’une clause expresse
prévoyant que, par accord tacite des parties, il y aura reconduction du contrat.

3.3. La résiliation du contrat

Chaque partie a la possibilité de résilier le contrat moyennant un préavis de


trois mois avant l’échéance. Ce délai de préavis est surtout valable pour des contrats annuels.
Il n’existe pas de forme particulière pour présenter la résiliation. Une lettre écrite par

29
MULUMBA MARCEL, Idem, P.28,
30
LUKAU NKODI F., Op. Cit, P.51-53
25

l’assureur ou par l’assuré suffit. En cas de résiliation tardive pour une échéance déterminée, la
lettre de résiliation n’a pas de valeur pour l’échéance suivante, et doit être renouvelée.

Lorsque l’une des parties a utilisé la faculté de résiliation qui lui est offerte,
en respectant le délai de préavis applicable, le contrat prend fin à la date anniversaire de sa
prise d’effet et les obligations des parties n’existent plus. Il s’agit, notamment, de l’obligation
de paiement de prime de l’assuré et de l’obligation de garantie de l’assureur.

Il est à noter, également, que certaines modifications importantes dans les


conditions d’existence de l’assuré peuvent entraîner une résiliation du contrat d’assurance. Il
s’agit, entre autres, du changement du domicile, du changement de situation matrimoniale, du
changement de profession, de la cessation définitive d’activités professionnelles, et du non
paiement des cotisations par l’assuré.

Section 4 : Eléments du contrat d’assurance

Un contrat d’assurance est une convention entre assuré et assureur dont les
éléments essentielle sont : le risque, la prime et un sinistre.31

Figure 1 : Eléments du contrat d’assurance

RISQUE PRIME

CONTRAT D’ASSURANCE

SINISTRE

Source : A.MARTIN, Les techniques d’assurance, éd. Dunod, Paris, 2016, Page 29

31
LUKAU NKODI F., Op Cit, P.55
26

§1. Le risque

De ces trois éléments cités, le risque est le plus fondamental et détermine les
deux autres, car le calcul de la prime, comme la réalisation du sinistre, est fonction du risque
assuré.32
Le risque peut être interprété de plusieurs façons :

1) Le risque est d’abord l’éventualité d’un événement aléatoire. Cet événement est le fait
générateur du sinistre. Par exemple : l’incendie, le décès, la responsabilité civile.
2) Le risque peut être également l’objet de la garantie, c’est-à-dire l’élément du
patrimoine, l’activité ou la personne menacée par le risque événement, et auxquels
s’applique la garantie. Par exemple, le risque est l’habitation ou l’usine assurée contre
l’incendie.
3) Par extension, l’élément fondamental du contrat d’assurance, il est l’objet même du
contrat d’assurance, il est l’objet même du contrat. C’est pourquoi, il doit être réel et
licite. Le risque est réel lorsque sa réalisation est possible. Bien entendu, cette
réalisation revêt un caractère d’incertitude. En conséquence, si le risque n’existe pas,
le contrat d’assurance devient nul, faute d’objet.

1.1. Déclaration des risques

La déclaration des risques est l'une des obligations fondamentales de


l’assuré, car elle permet à l’assureur de former son opinion sur le risque à garantir, de le
classer dans les catégories de risques répertoriés par ses statistiques et de déterminer ainsi le
prix de cette garantie.

Du fait que le contrat d’assurance est à exécution successive, les risques


qu’il couvre peuvent se modifier en cours de contrat.

Il convient de signaler que si des irrégularités sont commises dans la


déclaration des risques et dans celle de leurs aggravations, avant de sanctionner l’assuré,
l’assureur doit vérifier si ce dernier est de mauvaise foi ou s’il est de bonne foi.

32
Ibid.
27

 Si l’assuré est de bonne foi

Ici, l’assuré fait une déclaration inexacte, mais sans aucune mauvaise foi,
cela n'entraine pas la nullité du contrat d’assurance. Deux situations peuvent se présenter :

1° l’irrégularité est découverte avant un sinistre

Dans ce cas, l’assureur dispose de deux options :

Le maintien du contrat d’assurance moyennant une augmentation de prime


que l’assuré peut accepter ou refuser. Dans le cas d’acceptation, le contrat se trouve modifié à
dater du nouvel accord. En cas de refus, l’assureur peut résilier le contrat et demander une
indemnité de résiliation ainsi la résiliation du contrat peut être sollicitée directement par
l’assureur dès la découverte de l’inexactitude.33

2° l’irrégularité est découverte après sinistre

Dans ce cas, la règle proportionnelle de prime s’applique. Comme


l’irrégularité est généralement découverte par l’assureur à l’occasion d’un sinistre, la sanction
consiste en la réduction de l’indemnité en proportion du taux de la prime payée par rapport au
taux de la prime qui aurait dû être payée si les risques avaient été complètement et exactement
déclarés.

Il s’agit de la “ règle proportionnelle du taux de prime” dont la formule est :

𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑖𝑚𝑒 𝑝𝑎𝑦é𝑒


Indemnité = dommage ×
𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑖𝑚𝑒 𝑑𝑢𝑒

Cette sanction de la sous-tarification de risque appelée “la réduction


proportionnelle de prime ” rétablit l’équilibre de l’opération d’assurance. Elle est applicable
même si les circonstances inexactement déclarées ont été sans influence sur la réalisation du
sinistre. Enfin, la résiliation est aussi des sanctions en cas de découverte de l’inexactitude à
l’occasion d’un sinistre.

33
Ibid.
28

1.2. Exclusions de risques

Les exclusions ont pour rôle de préciser l’entendue des risques assurés. Elles
doivent être reprises dans la police et exprimées clairement pour éviter la confusion.

§2. La prime

Par définition la prime est une somme que l’assuré doit à l’assureur34, mais
d’après l’approche technique, la prime, prix de l’assurance, représente le cout de la garantie
du risque. Juridiquement, elle est la contrepartie de la sécurité vendue par l’assureur. Le
vocable “prime” est un terme générique désignant la somme payée à une entreprise
d’assurance à une entreprise pour la garantie du risque. 35

On distingue trois sortes de primes :

1°) la prime pure ou prime technique qui représente le coût


probable du risque garanti ; 2°) la prime commerciale ou prime nette qui est égale à la prime
pure augmentée du chargement commercial c’est-à-dire des frais liés à la gestion d’une
entreprise d’assurance et à la gestion particulière du contrat ;

3°) la prime totale qui correspond à la prime commerciale


augmentée du chargement fiscal, c’est-à-dire des taxes que l’assureur perçoit pour le compte
de l’Etat.

1.3. Calcul de la prime

Le calcul de la prime, c’est l’estimation de la somme à payer pour se


prémunir contre les aléas.

Chaque assureur s’efforce de structurer son tarif de manière que les assurés
relèvent leur risque et se voient proposer le tarif qui leur est adapté.

34
Dictionnaire le petit Larousse illustré, édition de 2018, p.931
35
LUKAU NKODI F, Op Cit, p.60
29

2.2.1. Prime pure

La prime pure correspond techniquement au coût probable du risque garanti.


C’est la part de la prime qui couvre l’engagement de l’assureur vis-à-vis des assurés : elle
représente le coût futur des sinistres par contrat et par an. Son montant est déterminé par deux
paramètres : le taux de la prime et le montant des capitaux assurés. La prime pure est donc
égale au taux de la prime multiplié par les capitaux assurés. D’où la formule :

𝑷𝒓𝒊𝒎𝒆 𝒑𝒖𝒓𝒆 = 𝒕𝒂𝒖𝒙 𝒅𝒆 𝒑𝒓𝒊𝒎𝒆 × 𝒄𝒂𝒑𝒊𝒕𝒂𝒖𝒙 𝒂𝒔𝒔𝒖𝒓é𝒔

Pour que la prime soit juste, il faut que le taux de prime applicable au
contrat soit correctement calculé, et que les capitaux assurés qui constituent l’assiette de la
prime correspondent à la valeur du bien.

L’assureur dispose de deux “ règles proportionnelles” dont l’application lui


permet de rétablir l’équilibre du contrat s’il est rompu. Il a, d’une part, la règle
proportionnelle de la prime que l’on pourrait appeler “règle proportionnelle de taux de prime”
et d’autre part, la” règle proportionnelle des capitaux” que l’on pourrait appeler ”règle
proportionnelle d’assiette de prime.” 36

1°Tarification et règle proportionnelle

a. Tarification

Techniquement, les risques sont appréciés par des critères statistiques de


probabilité et d’intensité qui permette d’en établir la tarification.

a.1. Fréquence des sinistres

Le calcul des probabilités permet, par référence au recensement statistique


des événements passés, groupés en risques homogènes (de même nature), d’estimer les
chances de réalisation des sinistres exprimés par un rapport.

36
Ibid.
30

a.2. Coût moyen des sinistres

La probabilité doit être pondérée par la considération de l’intensité moyenne


des sinistres. En effet, la réalisation du risque n’est pas obligatoirement totale.

Car l’intensité permet de calculer le coût moyen des sinistres pour une unité
de valeur donnée.

a.3. Taux de prime

Le taux de prime est établi sur base des deux paramètres statistique, à
savoir la fréquence et le coût moyen des sinistres. D’où la formule :

𝑻𝒂𝒖𝒙 𝒅𝒆 𝒑𝒓𝒊𝒎𝒆 = 𝒇𝒓𝒆𝒒𝒖𝒆𝒏𝒄𝒆 × 𝒄𝒐û𝒕 𝒎𝒐𝒚𝒆𝒏 𝒅𝒆𝒔 𝒔𝒊𝒏𝒊𝒔𝒕𝒓𝒆𝒔

b. Règle proportionnelle de prime

C’est par l’examen de la proposition d’assurance que l’assureur apprécie le


risque et peut le classer dans les risques préétablis. Si à la suite d’une erreur dans la
déclaration de risques, l’assureur a sous-tarifé le risque, l’équilibre du contrat ne pourra être
rétabli au jour du sinistre que par une réduction de l’indemnité proportionnelle au rapport qui
existe entre le taux de prime payé et celui qui aurait été dû si le risque avait été correctement
déclaré.

2° Assiette de la prime et règle proportionnelle de capitaux

La valeur des biens assurés n’est pas toujours identique, dans chaque cas
particulier, la prime doit être calculée en fonction de la valeur du capital que l’assuré entend
garantir.

a. Détermination de la valeur d’assurance

La détermination de la valeur d’assurance varie selon qu’il s’agit d’assurer


des biens à valeur déterminée ou des stocks à risques variables.37

37
Ibid.
31

b. Règle proportionnelle des capitaux

Lorsqu’au jour du sinistre, il apparait que la valeur déclarée des capitaux


assurés est inférieure à leur valeur assurable réelle, on dit qu’il a sous-assurance. Dans ce cas,
l’indemnité est obtenue par la règle proportionnelle d’assiette de prime.

Celle-ci se traduit par une réduction de l’indemnité en cas de sinistre dans la


proportion du rapport entre la valeur déclarée et la valeur assurable. D’où la formule :

𝒗𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒅𝒆𝒄𝒍𝒂𝒓é𝒆
𝑰𝒏𝒅𝒆𝒎𝒏𝒊𝒕é = 𝒅𝒐𝒎𝒎𝒂𝒈𝒆 × 𝒗𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒂𝒔𝒔𝒖𝒓𝒂𝒃𝒍𝒆

Cette formule permet donc de calculer la réduction proportionnelle des


capitaux, conséquence de la sous-assurance.
2.2.2. Autres paramètres de la prime

Dans le calcul de la prime pure, deux autres éléments doivent être pris en
compte, en l’occurrence, la durée de l’assurance et le taux des intérêts.

La durée de l’assurance est généralement l’année. Si le risque apparait


constant d’une année à l’autre, l’assuré paiera annuellement la prime correspondant au cout de
l’assurance d’une année. Pour de brèves périodes inferieures à une année, la prime due est une
fraction de la prime annuelle. Le taux des intérêts : l’assureur peut retirer un intérêt des primes
qu’il collecte à l’avance et qu’il place. C’est une sorte d’escompte.

2.2.3. Chargement de la prime

Le chargement est la somme qu’il faut ajouter à la prime pure d’une


assurance afin de couvrir un certain nombre de frais inhérents à la gestion de l’entreprise
d’assurance et à la gestion particulière du contrat souscrit.
32

§3. Le sinistre

De nos jours, le mot est utilisé dans le vocabulaire juridique du droit des
assurances, pour designer toutes les circonstances prévues au contrat d’assurance comme vol,
l’incendie, naufrage, etc… dont la survenance génère pour la compagnie d’assurance.

La survenance d’un sinistre est un élément normal dans le processus


d’assurance, et le contrat se poursuit en principe jusqu’au terme prévu. La réalisation du
sinistre suscite des obligations de l’assuré et l’assureur.38

38
LUKAU NKODI F., Op. Cit
33

CONCLUSION PARTIELLE DU PREMIER CHAPITRE

Dans ce premier chapitre, il est question de rappeler le cadre théorique ou


littéraire sur les assurances de façons générales ; pour y parvenir, nous avons subdivisé ce
chapitre en 4 sections dont :

 La première a épinglé les différentes définitions, rôle social et économique que jouent
les assurances dans une société moderne ;

 La deuxième met l’accent sur les différents types d’assurance d’après la forme de la
société d’assurance, selon le mode de gestion des risques ;

 La troisième exploite les différentes étapes d’un contrat d’assurance ;

 La dernière se fixe sur le fondement d’un contrat d’assurance.


34

CHAPITRE 2 : PRESENTATION DE LA SONAS

Section 1. Avant la Création de la SONAS

2.2.1. Historique

C’est par l’avènement du colonialisme que les assurances modernes furent


introduites au Congo car, la pratique des assurances au Congo remontent à l’époque coloniale
avec l’institutionnalisation de l’acte de Berlin qui mettait en exergue la liberté de commerce
et de navigation le long du bassin du fleuve Congo.

C’est suite à cette liberté qu’il eut éclosion d’un intense trafic maritime et
fluviale amené par les personnes et des capitaux qu’il fallait sécuriser par la technique des
assurances.

De ce fait, les compagnies européenne d’assurances se sont délocalisées de


l’Europe en vue de se rapprocher de leurs clients (industrielle et commerçant) qui s’été
installé sur le territoire Congolais.

Le peuple Congolais étant ignorant de ce qui avait trait à l’assurance, ne


comptant que sur la solidarité familiale. La colonisation du Congo s’est faite pendant que
l’assurance avait déjà connu son développement en Europe, et s’était même imposée comme
un service incontournable pour toute activité.

Cet effet rendait praticable les assurances dans milieu des colons
contrairement aux milieux des autochtones ou l’assurance était couverte par la solidarité
familiale.

Au début de l’Etat coloniale, la pratique à certaines assurances devenait


obligatoire. Prenons le cas de la sécurité sociale pour les travailleurs, et les assurances
incendie pour les biens octroyés à crédit aux indigènes, comme les maisons de l’office
national de logement « ONL ».
35

2.2.2. Création de la SONAS

En vue de mettre un terme à l’hémorragie financière pratiquée par les


commerçants étrangers, l’intervention de l’Etat dans le domaine des assurances était
indispensable.
Ces sont ces raisons qui ont poussé le Président MOBUTU à créer la
SONAS par l’ordonnance loi n°66/622 du 23 novembre 1966 complétée par celle n°66/622
bis de la même date.39

La SONAS est devenue fonctionnelle à partir du 1er juillet 1967. Elle


terminera la première année placée sous le signe d’expérimentation avec un résultat net
d’exploitation positive. Ainsi, de multiples services de l’ordonnance Loi n°240 du 2 Juillet
1967 lui accordera le monopole du secteur des assurances sur toute l’étendue du territoire
national.

Sous sa forme juridique, la SONAS est constituée par l’ordonnance loi


n°66/622 qui fut complétée par celle du n°66/622 bis ainsi toute ces lois sont régies par
l’Ordonnance 78-194 du 5 mai 1978 portant statuts d’une société publique dénommée «
Société Nationale d’assurances » en application de la loi n°78/002 du 6 janvier 1978 portant
dispositions générales applicables aux entreprises publiques.

Ainsi, après plusieurs décennies, la SONAS va subir une transformation qui


va s’illustrer dans la dénomination sous la forme de S.A.R.L par l’article 4 de la loi n°08/07
du 07 juillet 2008 et le décret n°09/12 du 24 avril 2009.

La SONAS devient une société par actions à responsabilité limitée au


capital de CDF 72.376.112.232,39 composé de 10.000 actions d’une valeur de CDF
7.237.611,22 chacune intégralement libérées.40

39
MONITEUR CONGOLAIS n°5 du 1-3-1968
40
KAZADI EMMANUEL, Nécessité de libéralisation du secteur des assurances en RDC cas de la SONAS,
Faculté des sciences économiques et de Gestion, UNIKIN 2012-2013
36

2.2.3. Monopole de la SONAS

L’Etat Congolais s’était ainsi imposé dans tout le secteur de vie nationale, et
sa politique de gestion dans le domaine des assurances fut celle du monopole institué avec la
création de la Société National d’Assurances ’’SONAS’’ en sigle.
La SONAS a été créée pour gérer le secteur des assurances. Elle est une
entreprise publique à caractère technique et commercial, dotée de la personnalité juridique. 41

Elle a pour objet:


 Toutes opérations d’assurances ;
 Les opérations de coassurance et réassurance avec les sociétés d’assurances établies à
étranger ;
 Toutes opérations relatives aux transactions immobilières notamment l’achat, la
location ou la vente des immeubles appartenant au particulier et dont la gestion et
confié à l’entreprise ;
 Le service spécial de contrôle technique des véhicules automoteurs.

Les activités de la SONAS ont débuté le 01 janvier 1967 et le 02 juillet 1967


le monopole d’exploitation des assurances sur tout le territoire Congolais lui fut octroyé.
L’octroi du monopole à la SONAS par l’Etat n’était pas seulement par un
sentiment nationaliste, mais suite au souci de protéger le secteur des assurances.

Par définition, le monopole est une forme d’entreprise qui est seule à vendre
un certain produit. C’est aussi une forme de concurrence imparfaite dans laquelle un vendeur
(offre) fait face à une multitude d’acheteurs (demande). 42

En pratique, le monopole octroyé à la SONAS ne lui a pas empêché de


continuer à collaborer avec les anciennes entreprises étrangères qui sont devenues désormais
des courtiers.

Le monopole dont a bénéficié la SONAS pouvait s’expliquer pour deux


raisons :

41
ORDONNANCE N°78/194 du 25 mai 1978 portant statut de la SONAS.
42
CAPUL (J. Y.) et O. GARNIER, dictionnaire d’économie et sciences sociales, éd Hatier, juin 2005, p.267
37

a) Le souci de réorganiser le secteur des assurances : pour éviter les sorties des
capitaux générés par les assurances vers l’extérieur. Comme l’objectif de cette
réorganisation, il s’agissait d’intégrer les assurances dans l’économie du pays et
de permettre un contrôle gouvernemental étroit dans le secteur.

b) Le souci de protection d’une industrie nationale naissante : pour encadrer la jeune


industrie nationale d’assurance, certaines compagnies qui existaient avant la
SONAS furent agréées comme intermédiaires.

La concurrence au sens économique est une structure de marché ou


vendeurs et acheteurs sont suffisamment nombreux pour qu’aucun ne puisse exercer une
influence sur le prix. 43 De ce fait, la SONAS a eu les mains libres sur le marché des
assurances en réalisant des bénéfices orientés vers les projets d’investissements.

Le monopole a eu pour effet de freiner la sortie des capitaux vers l’étranger


toute en permettant la SONAS d’utiliser ses ressources pour le développement du pays.

2.2.4. Echec du monopole de la SONAS

La société nationale d’assurance (SONAS) fut créée par l’ordonnance loi


n°66/622 bis du 23 Novembre 1966 qui lui faisait bénéficier du monopole de toutes les
opérations d’assurances d’après l’ordonnance loi n°240 du 02juin 1967 en remplaçant toutes
les sociétés étrangères ayant opéré au Congo ( Zaïre à l’époque).

L’échec de ce monopole a été caractérisé par l’insuffisance du fonds de


roulement de cinq millions de zaïres (5.000.000.00z), soit l’équivalent de dix millions de
dollars américains (10.000.000.00$ ) de l’époque, qui constitua le capital social de la SONAS
intégralement souscrit par l’Etat congolais, mais qui n’a été libéré qu’en l’occurrence d’un
dixième (10%), soit cinq cent mille zaïres (500.000.00Z), équivalents à un million de dollars
américains sous forme d’un apport en nature d’un immeuble (de l’agence de la Gombe
comme part).

43
. CAPUL (J.Y) et O. GARNIER, Op. Cit, p.267
38

La SONAS était, depuis sa création jusqu’au 29 décembre 2010, une


entreprise publique du portefeuille de l’Etat en exerçant sous deux tutelles des Ministères des
finances et du portefeuille en modifiant son capital social et transformée en société Anonyme.

Tout compte fait, le but du gouvernement en transformant la SONAS en


société commerciale, visait à consacrer, petit à petit, la libéralisation totale du marché, étant
donné que la RDC demeurée l’unique pays d’Afrique en situation monopolistique qui devait
s’ajuster au risque d’être marginalisé et de n’est pas tiré profit des atouts du développement
collectif qu’offrent les regroupements régionaux.

En outre, une bonne réglementation sur la localisation des risques


contribuent au rapatriement des ressources du secteur jadis exportées qu’il faudrait aussi
compter avec la libéralisation du secteur pour ouvrir la voie aux nouvelles formes
d’assurances telles que pratiquées sur le marché international, cela, en accompagnant de
nouveaux investissements régulant la couverture de risque spécifique tels que les risques
politiques de change, de guerre, de catastrophes, etc.

Il est à noter également que l’ouverture du marché des assurances à l’instar


de celui des télécommunications conduirait à élargir l’offre des produits, à les rendre plus
attrayants et moins chers.

En ce qui concerne l’exploitation monopolistique de la SONAS, plusieurs


causes sont à l’origine de son échec.

 La SONAS a démarré les activités sans fonds de roulement. L’Etat n’a libéré que
le1/10éme du capital social.
 L’absence du cadre réglementaire et la régulation de la profession constitue un
handicap à l’implantation de la culture.
 La lenteur et la mauvaise qualité des services rendus à la clientèle qui contractent avec
la hauteur des primes perçues, ont fini par entraîner le rejet des produits offerts par
cette entreprise, malgré le caractère obligatoire de la plupart d’entre eux.
 Au niveau de gestion interne de l’entreprise, l’utilisation inappropriée des primes
d’assurances s’est illustrée par la prédominance des charges administratives par
39

rapport au remboursement des sinistres et par le surendettement général vis-à-vis des


assurés et des tiers.
 Les insuffisances du marché local qui amènent les opérateurs économiques à souscrire
leurs assurances à l’étranger.
 La faible capacité de la mobilisation de l’épargne par le mécanisme d’assurances
s’explique par la faiblesse des revenus de la population.

2.2.5. Les Organes de gestion de la SONAS

La Société Nationale d’Assurances est composée des organes ci-après :

1. Assemblée générale
2. Conseil d’administration
3. Direction générale
4. Commissariat au compte

2.2.5.A. Assemblée générale

L’assemblée générale de la SONAS SA est composée de :

 Président du conseil d’administration


 Directeur général
 Représentant du ministre du portefeuille
 Représentant de la primature
 Représentant du ministre du budget
 Représentant du ministre des finances

2.2.5.B. Le Conseil d’administration

Le conseil d’administration de la SONAS S.A est constitué conformément au


statut d’un minimum de 3 membres et d’un maximum de 9 membres.
Cet organe est composé de :

 Président du conseil d’administration,


 Directeur General,
40

 Un représentant du ministère du portefeuille,


 Un représentant du ministère des finances,
 Des deux directeurs de finances et techniques.

2.2.5.C. Direction générale

La direction générale et constituée de :


 Directeur général
 Directeur général adjoint.

2.2.5.D. Commissariat au compte

La commission au compte de la SONAS SA en son sein 4 commissaires au


compte.
41

2.2.6. Organigramme de la SONAS

CONSEIL D’ADMINISTRATION

COMITE DE GESTION

DIRECTION GENERALE

ASSISTANT ADG

DIRECTION Entité Décentralisé DIRECTION


TECHNIQUE (Agence) FONCTIONNELLE

DIRECTION Agence A DIRECTION


AUTO
SERVICES
GENERAUX
Agence B
DIRECTION DIRECTION
TRANSPORT JURIDIQUE
Agence C
DIRECTION DIRECTION
IARD Agence D FINANCIERE

DIRECTION DIR. ORG. INFDO. &


VIE STATISTIQUE

DIRECTION DIR. RECHERCHE &


REASSURANCE DEVELOPPEMENT

DIRECTION DIRECTION
AUDIT INTERNE
INDIRECTE

DIRECTION
MEDICALE

DIRECTION
IMMOBILIERE
42

2.2.7. Les produits exploités

La SONAS SA dispose d’une gamme variée de produit et d’activité


dont notamment :

Assurance dommage (non vie)

 Assurance Automobile,
 Assurance Transport,
 Assurance Incendie,
 Assurance Accident et risque divers (ARD),
 Assurance voyage,
 Assurance vol,
 Assurance maritime,
 Assurance de responsabilité,
 Etc.

Assurance des personnes

 Les assurances vie(en cas de vie et en cas de décès)


 L’assurance maladie,
 L’assurance accident corporel,

1. Réassurance et coassurance
2. Gestion immobilière

2.2.8. Le réseau de distribution des produits d’assurance

La SONAS SA dispose d’un vaste réseau de distribution de ses produits à


travers la RDC. Il s’agit de :

1. Quatre (4) directions au niveau du siège (automobile, IARD, transport et vie).


2. directions des régions
43

 Directions de région de KINSHASA : 32 Agences

 Direction de région SUD - EST : 26 Agences dont :


 3 Agences au NORD - KIVU
 2 Agences au SUD - KIVU
 1 Agences au MANIEMA
 4 Agences au KASAI - ORIENTAL
 2 Agences au KASAI - OCCIDENTAL
 14 Agences au KATANGA

 Direction de région NORD - OUEST, 15 Agences dont :


 8 Agences dans la PROVINCE ORIENTALE
 4 Agences à l’EQUATEUR
 3 Agences au BANDUNDU

 Direction de région OUEST :
 5 Agences dans le BAS – CONGO

 Les courtiers : 36 intermédiaires


 Les producteurs indépendants
 Partenariat avec le DGDA, DGI et autres
La SONAS SA a aussi les directions fonctionnelles ci-après :

 La direction financière
 La direction de comptabilité
 La direction de fiscalité
 La direction de trésorerie
 La direction des services généraux
 La direction médicale
 La direction juridique
 La direction de l’audit
 La direction de formation
 La direction marketing
44

 La direction informatique et statistique


 La direction de recherche et développement
 La direction immobilière.

2.2.9. Liste des Courtiers agrées actif en RDC (mai 2013)

Tab.2 : Courtiers actifs de la R.D.C

N° CODE DENOMINATION ADRESSE


01 0013 CAFIS ………….
02 0024 GAK 80, AV.DU COMMERCE C/GOMBE
03 0029 ARCOR 16/AV.GALERIE DU MARCHE C/GOMBE
04 0030 NOUVAS ……………
05 0031 IMMOAF 22, BLVD DU 30 JUIN C/GOMBE
06 0034 BOELS & 4837, BUILDING RUENZORI, C/GOMBE
BEGAULT
07 0035 O.T.A 1286, AV. TOMBALBAYE, C/GOMBE
08 0036 MACOM 208, AV.MOMBELE C/LIMETE
09 0058 ORBIS 34, AV. DU COMMERCE C/GOMBE
10 0062 BIMARE 113, AV. BAS-CONGO, C/GOMBE
11 0070 A.C.A …………
12 0074 SOCODAM 44-48, AV.TOMBALBAYE, C/GOMBE
13 0077 TRAVESSA 59, LUKUSA, C/GOMBE
14 0084 MAENDELEO …………
15 0085 I.C.A IMMEUBLE TABACONGO, C/GOMBE
16 0161 I.I.C 05, AV.LUKUSA, C/GOMBE
17 0162 EXCELL ASS. 83, AV.DE LA JUSTICE, C/GOMBE
18 0164 FIDES 2ième étage, IMMEUBLE ATC, C/GOMBE
19 0166 APRESONAS …………….
20 0167 KUNTUALA IMMEUBLE PHOTO GUY, C/GOMBE
21 0174 BELECT 21, BLVD DU 30 JUIN, C/ GOMBE
22 0175 D’ASSUAN IMMEUBLE FLAMBOYANT,
C/GOMBE
23 0176 ASCOT 30, BLVD DU 30 JUIN, C/GOMBE
24 0177 N.A.T …………
25 0178 ROYAL D’ASS 1077, CONGO YA SIKA, C/GOMBE
26 0181 MOND’EXPERT NLES GALERIES PRESIDENTIELLES,
C/GOMBE
27 0183 CONGO ASS.MUT 117, AV. VENUS, C/LIMETE
28 0187 C.T.A 5422, BLVD LUMUMBA, C/LIMETE
29 0188 KIN SERVICE 123, BLVD DU 30 JUIN, C/GOMBE
EXPRESS
30 0189 BOV’S GROUP …………….
31 0190 U.A.P.S.P.R.L …………….
32 0191 C.I.M.S LOCAL 2, IMMEUBLE REGINA, C/GOMBE
33 0193 BATSE 02, AV. MPOLO MAURICE, C/GOMBE
ASSURANCES
34 0194 ASCOMA IMMEUBLE PHOTO GUY, C/GOMBE
45

N° CODE DENOMINATION ADRESSE


35 0196 ZAHIRA 82, BLVD DU 30 JUIN, C/GOMBE
36 0197 G.A.I 55, AV.TOMBALBAYE, C/GOMBE
GRAS-SAVOIE IMMEUBLE TABACONGO, C/GOMBE

Source : Direction de Courtage de la SONAS


[46]

2.2.10. Structure financière de la SONAS

Tab.3 Tableau de la situation de la SONAS


(En millions CDF)

RUBRIQUE 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Trésorerie 444 1 238 5 006 8 003 3 543 1 406 1 755 1 526 92 972 78 335
Créances diverses 9 103 20 857 50 631 46 321 47 307 42 307 30 481 44 914 8 178 10 367
Réassurances 608 727 1 321 1 897 6 015 6 706 6 706 6 706 6 076 6 075
Imm. nettes 3 473 5 311 7 581 58 774 66 073 68 291 56 926 54 797 2 752 2 813
Actifs = Passifs 13 628 28 133 64 540 114 994 123 567 118 709 95 868 107 943 110 606 98 220
I. Fonds propres 1 584 2 030 3 339 77 641 85 375 77 505 45 424 44 964 43 177 43 177
Capital libéré 295 295 295 72 376 72 376 72 376 72 376 43 162 43162 43 162
Ben. Et réserve 1 289 1 795 3 044 5 264 12 999 5 129 7 471 1 802 15 15
Dettes divers à LT 135 143 62 65 62 63 206 206 231 231
Provisions techniques 1 548 2 257 2 711 6 312 8 954 6 347 9 936 10 129 9 457 10
Provisions mathématiques 81 40 181 - 13 13 68 67 67 83
Engagements à CT 10 232 23 690 58 219 30 977 29 161 32 264 40 508 52 849 57 674 54 719
Autres éléments nets 49 -28 27 - -44 2 517 -274 -274 0 0
Source : BCC, Rapport annuel 2016, Direction financière de la SONAS

Commentaire :
Ce tableau illustre la situation de la SONAS, nous constatons une bonne situation des comptes d’actifs en 2015 et 2016, car le fond propre demeure
stable même au niveau des provisions techniques mais cela a un impact brève car en 2016, nous remarquons une chute des provisions techniques qui
se remarque par une difficulté pour l’assuré d’honorer ses engagements ainsi, il faudrait une bonne politique relance des activités de la SONAS.
47

Tab.4 : Tableau de Recettes et dépenses de différentes branches d’assurances


(En millions de CDF)
RUBRIQUES 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
1. RECETTES 66 124 79 215 77 636 78 802 71 536 76 286 76 455
Prime et frais 55 050 72 551 71 065 72 425 65 691 72 914 69 440
Automobile et cycles 44 760 49 772 52 114 51 325 44 451 53 137 54 404
Incendie 3 579 8 676 7 655 8 726 7 429 9 615 6 614
Transport 4 443 3 348 3 378 2 758 8 898 4 097 3 075
Risques divers 1 371 9 957 7 070 6 343 4 130 5 121 4 231
Vie 896 796 707 563 611 796 1 002
Assurance voyage 141 2 711 171 149 115
autres Recettes 11 074 6 664 6 571 6 377 5 845 3 372 7 014

2. DEPENSES 65 019 78 759 77 623 76 043 71 529 72 767 76 425


Règlement des sinistres 11 296 16 870 10 230 8 449 11 625 14 329 10 671
Automobile et cycles 9 791 13 225 8 362 7 569 9 699 11 900 9 744
Incendie 400 1 258 899 296 438 297 169
Transport 655 2 047 239 106 699 690 50
Risques divers 44 327 224 178 141 205 154 205
Vie 123 116 552 335 584 1 289 503
Frais de règlement

44
Y compris les primes et frais ainsi que les règlements des sinistres multi-branches
48

RUBRIQUES 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

& Autres charges techniques 2 717 3 489 4 686 4 151 4 479


Commissions 3 967 4 470 5 239 4 910 4 883 5 062 4 857
Dépenses d'exploitation 36 336 45 398 59 437 57 905 37 776 37 539 46 458
Provisions diverses 9 717 9 160 0 141 125 10 129 838
Charges diverses 3 703 2 860 0 1 148 808 1 557 9 121
3. SOLDE 1 104 456 13 2 759 8 3 519 30
Source : BCC, Rapport annuel 2016
Commentaire :

Ce tableau illustre les recettes et dépenses de la SONAS de la période 2010-2016, ainsi, nous constatons : une marge faible de bénéfice car les
dépenses sont quasiment égales aux recettes cela va impacter sur les soldes qui sont instables le long de la période suite à diverses raisons dont
plus particulièrement la renonciation des preneurs d’assurances aux produits d’assurances exceptée la branche automobile où l’on constate une
croissance par année.
[49]

Section 2 : Constitutions des provisions techniques

L’assureur est tenu de faire son bilan à la fin de chaque exercice


d’exploitation, soit le 31 décembre de chaque année. Il procède alors à l’inventaire annuel. La
réglementation sur la gestion financière des entreprises d’assurances exige que soit établie
l’égalité entre les engagements de l’assureur envers les assurés et bénéficiers de contrats et les
actifs correspondants. Ces engagements prennent la forme comptable des provisions
techniques et sont représentés à l’actif par les placements réglementés. Cet équilibre financier
trouve son reflet dans la couverture des provisions techniques, car la totalité des provisions
techniques doit être investie pour un montant équivalent en actifs répondant aux contraintes
de liquidité, de répartition et de rendement.

2.2.1. Les Provisions techniques

Notions

Dénomination donnée, aux sommes mises de côtés par prélèvement sur les
primes, par les sociétés d’assurances et qui correspondent à leurs engagements envers les
assurés et les bénéficiaires de contrats d’assurances et qui facilitent le règlement intégral de
ces engagements. 45

Elles sont liées à la technique même de l’assurance et imposées par la


réglementation.

2.2.2. Types de provisions techniques

Les provisions techniques découlent soit des assurances des choses ou des
dommages, soit des assurances-vie. II existe différentes provisions techniques selon la nature
des activités de l’entreprise.46 Et en voici, la liste des principales provisions techniques.

En assurance accidents et dommages:

 La provision pour risques en cours;


 La provision pour sinistre à payer;

45
GERARD VALIN, Comptabilité des entreprises d’assurances, Ed. Dalloz, Paris
46
GUY SIMONET, Théorie -pratique- comptabilité “école nationale d’assurance”, Ed. AA, paris, 1985, p. 162
50

 La provision pour risques croissants;


 La provision pour égalisation.
En assurance vie, on trouve:

 La provision mathématique et la réserve de capitalisation.

2.2.3. Constitution des Provisions techniques


Les provisions techniques sont une contrainte légale en assurance, et sont,
de ce fait, destinées au règlement intégral des engagement des assureurs envers les preneurs
d’assurances, le plus importantes à constituer son celles des primes susceptibles de faire face
aux éventuels sinistres, à savoir les provisions pour risques en cours « REC » et les provisions
pour sinistres à régler « SAR ».

2.2.3.1. Provision pour Risque en Cour « REC »


Les provisions pour risques en cours est la provision destinée à couvrir les
risques et les frais généraux afférents, pour chacun des contrats à prime payable d’avance, à la
période comprise entre la date de l’inventaire et la prochaine échéance de prime ou à défaut le
terme fixé par le contrat.47

2.2.3.2. Provision pour Sinistre à régler « SAR»


Lorsque le risque prévu au contrat se réalise, l’assureur devient débiteur de
l’assuré sinistré ou alors du tiers bénéficiaire du contrat. Et, pendant cette période où le
sinistre demeure non fixé, l’assureur a l’obligation de mettre de côté une somme en vue de
règlement qu’il aura à effectuer.

En effet, le règlement des sinistres n’a pas lieu dès leur déclaration, il
s’écoule un temps entre la déclaration des sinistres et le moment de leur réparation. Ce temps
varie avec la nature du risque. Il peut être restreint ou long selon qu’il s’agit des dégâts
matériels ou corporels. Par conséquent, l’assureur doit alors enregistrer dans ses dettes, au
passif du bilan, le montant estimatif de tous les sinistres qu’il doit au 31 décembre.

Dans le cas de la provision pour sinistre à régler trois différentes méthodes


interviennent pour leur constitution à savoir: la méthode de dossier par dossier, la méthode de
coût moyen et de la cadence de règlement.

47
HERMAN, CHARLES FOSSAUL, Organisation et techniques comptables de l’assurance, Ed. Comptables
commerciales et financières, Bruxelles, 1983
51

Dans le cadre de ce travail nous nous sommes basés sur la méthode de base
ou de dossier par dossier qui consiste à recenser tous les dossiers sinistres non encore payés,
et calculer pour chacun d’eux l’indemnité à payer en s’appuyant sur les données ci-après :

 Les renseignements déjà disponibles sur le sinistre,


 Le coût des sinistres analogues payés dans un passé proche.

2.2.4. Placement des Provisions techniques


2.2.4.1. Les valeurs représentatives
La loi impose aux assureurs de couvrir l’ensemble des provisions techniques
en des placements qui répondent à plusieurs impératifs dont la sécurité et la rentabilité.

Les entreprises d’assurances sont scrupuleusement tenues à respecter les


normes prudentielles pour qu’elles soient toujours à mesure non seulement de tenir à leurs
engagements à l’égard des assurés mais aussi et surtout à contrôler la situation réelle des
entreprises ; en justifiant à toute époque qu’elles disposent de sommes suffisantes pour le
règlement intégral de leurs engagements vis-à-vis des assurés et bénéficiaires des contrats
d’assurance. 48

Cela étant, les placements qui garantissent la bonne exécution des


engagements pris envers les assurés doivent remplir des conditions de sécurité pour sa bonne
gestion.

Dans le cadre prudentiel les placements sont soumis aux règles de


répartition, de dispersion, de localisation et de congruence, dont l’objet est de diviser les
risques et de supprimer le risque de change. Et une société d’assurance est en situation de
risque de change lorsqu’elle effectue une transaction ou lorsqu’elle enregistre un flux, quel
que soit (encaissement de cotisations, règlement des sinistres, achat ou vente de valeurs
mobilière, etc.) dans une devise autre que la devise dans laquelle elle établit ses états
financiers.49

La règle de congruence stipule que les engagements pris dans une monnaie
doivent être couverts par les actifs libellés ou réalisables dans la même monnaie mais une
brèche d’ouverture à ce principe est probable.

48
GUY SIMONET, La comptabilité des entreprises d’assurances, p. 162, 1985
49
GUY SIMONET, Op.Cit
52

Dans la même logique, la règle de dispersion contraint les sociétés


d’assurance à diviser les risques de leurs placements et la règle de localisation oblige de
localiser les actifs dans le pays d’exploitation de la société concernée.

Dans toute entreprise d’assurance dotée d’une gestion prudente, le caractère


combien essentiel du placement des provisions techniques mérite d’être souligné.

En effet, comme l’intitulé de ce titre le fait remarquer, les provisions


techniques d’assurance sont généralement investies en actifs financiers qui procurent de
revenues sous forme de dividende ou d’intérêt. Ces provisions constituent une ceinture de
sécurité permettant à l’assureur de couvrir l’intégrité de ses engagements envers les assurés et
les bénéficiaires des contrats.

La garantie de la bonne gestion de provisions techniques consiste à placer


ces fonds selon des critères stricts dans le choix et dans le type des placements.

Les provisions techniques et les autres engagements réglementés sont des


éléments de passif et leurs représentations à l’actif, sont constituées de:

• Valeurs mobilières;
• Valeurs immobilières;
• prêts et liquidités

2.2.4.2. Les valeurs mobilières et titre assimilés


Les valeurs mobilières et titres assimilés constituent le principal mode
d’investissement des entreprises d’assurances et correspondent à des valeurs sécurisantes. 50

D’après leur nature, ces valeurs sont classées en trois groupes distincts:

1. Les obligations : ce sont titres des emprunts émis par les sociétés commerciales et
industrielles qui représentent une créance sur les sociétés. Elles donnent droit à un
intérêt fixe.

2. Les actions représentent une part du capital social des sociétés commerciales ou un
droit à partager. Les revenus des actions, appelées dividendes sont variables et
aléatoires, ils dépendent du résultat des opérations des sociétés émettrices. Les actions

50
COLARD (J.), La pension par l’assurance-vie. Ed. Universelle, Bruxelles, p. 39
53

permettent non seulement d’échapper aux conséquences dommageables de la


dépréciation monétaire mais aussi à composer un portefeuille assurant ainsi une
répartition suffisante des risques.

3. Les fonds publics sont des titres représentatifs des emprunts émis par les Etats,
provinces, pour faire face à des dépenses considérables, imprévues ou extraordinaires
que les recettes normales ne pourraient couvrir. La société d’assurance épargnante
devra donc se confier à l’expertise d’un spécialiste en matière économico-financière
pour une gérance prudente du portefeuille des titres, des actions, etc. Elle doit acheter
des titres qui représentent des placements répartis dans différents secteur industriels et
dans divers pays afin de prévenir de risque d’insolvabilité qu’une entreprise
d’assurance peut courir.

2.2.4.3. Les valeurs immobilières


Un placement judicieux en immeubles bâtis contribue partiellement à la
constitution des dividendes escomptées et de résister aux conséquences fâcheuses de la
dépréciation monétaire.

Dans le même ordre d’idées, retenons que la gestion de placements en


immeubles n’étant pas facile qu’on le penserait, exige à ce que la nature et la localisation de
ces derniers présentent un gros rendement et de possibilités d’échapper à l’impaiement de
sinistres.51

Ainsi illustrons les placements immobilières par les figures telles que la « la
maison de commerce » et la « maison de rentier »52.

La maison de commerce est un immeuble affecté au commerce de détail. Ce


type d’immeuble constitue généralement un placement avantageux pourvu qu’il soit bien situé
et à des dimensions courantes.

En outre, les immeubles de ce genre constituent des placements intéressant à


condition qu’ils aient un bon emplacement et dotés d’un confort correspondant à leur
importance.

51COLARD (J.), Op. Cit, p. 42


52
Ibid., p. 43
54

Les valeurs de seconde catégorie qui représentent les autres actifs, au


premier rang desquels il faut placer les immeubles, sont constitués des:

1. Immeubles bâtis ou non bâtis (terrains, forêt)


2. Droit réels immobiliers (usufruit, nue-propriété ...)
3. Parts sociétés civiles immobilières.

2.2.4.4. Les prêts et dépôts


C’est des prêts hypothécaires, les prêts aux organismes publics ou encore
aux entreprises commerciales ou industrielles, les bons émis par les institutions financières
spécialisées, les bons de trésor.

Cette catégorie englobe aussi les liquidités constituées des fonds en banque,
les bons de trésor et certaines créances.

Dans le souci d’éviter l’inadéquat, ou des cours circuits financiers qui se


créerait entre les engagements de l’assureur et les contractants de polices, le législateur
autorise les dépôts ou les placements bancaires susceptibles de rapporter les revenus.

C’est pourquoi une bonne performance des investissements permet aux


assureurs de garantir un taux d’intérêt élevé pour compenser à des éventuelles pertes ou à des
sinistres révélant des indemnisations exorbitantes. 53

Cependant, compte tenu de la situation économique de certains pays


dépourvus des marchés financiers pouvant satisfaire les conditions de placements, la
réglementation autorise les placements au dehors du pays de génération des provisions
techniques.

Les placements dans une entreprise d’assurance ont pour objet de garantir à
tout moment l’existence effective des provisions techniques suffisantes et nécessaires à la
bonne exécution des engagements pris envers les assurés et autres bénéficiaires des contrats.

53
DELVAUX (T.) et ALI, Les nouveaux produits d’assurance- vie, Actuariat, Ed. Université de Bruxelles, p.48
55

2.2.5. Les limites des placements admis en représentations des engagements


réglementés
Pour la gestion prudentielle des provisions techniques, la loi fixe non
seulement les types des placements, mais détermine aussi les limites dans lesquelles les
assureurs peuvent détenir ces actifs.

A chaque catégorie des placements, la réglementation associée en termes de


pourcentage ou de plafond au-dessus desquels un assureur ne peut aller au risque de connaître
des sanctions administratives.

Section 3 : Apport des Assurances en Afrique

2.3.1. Le marché économique africain

Le marché économique africain connaît une régression en 2016 ainsi la


croissance économique a diminué de la moitié, passant de 3,7% en 2015 à 1,7% en 2016 sur
fond de morosité économique mondiale, de faible coût du pétrole et des produits de base et
des conditions météorologique défavorables (sécheresse). Cette baisse reflète la fragilité aussi
la fragilité des grandes économies africaines en 2016.

Graphique 1. Croissance du PIB réel africain par groupement


(En pourcentage)
6

4 Pays exportateur du
pétrole
3 Pays importateur du
pétrole
2 Pays riche en ressource
minérales
1

0
2013 2014 2015 2016

Source : Département des affaires économique et sociale de l’ONU, Rapport économique sur
l’Afrique 2016, P.6
56

2.3.2. La pratique des Assurances en Afrique


Il est important de savoir que le marché des assurances africains sont régis
par plusieurs organismes tel que : la FANAF (Fédération des sociétés d’Assurances de droit
national africaine), la CIMA (Conférence Interafricaine des marchés des assurances) et
l’OAA (Organisation des assurances africaines)

La Fanaf a été en 1976 à Yamoussoukro, elle est composée de 29 pays


membre dont Rd Congo avec 214 sociétés membres. 54

En 2015, l’ensemble de quelque pays de Fanaf ont enregistré 1134,9


milliards FCFA (1,89 Milliard USD) de primes hors acceptations de réassurance, soit en
monnaie locale une hausse de 11,44% par rapport à 2014. Exprimé en dollars, la hausse n’est
que de 0,2%.

Sur cinq ans, c’est-à-dire de 2011 à 2015, les encaissements ont progressé
de 45,6%. La répartition par branche confirme le poids de l’assurance non vie qui accapare
72,5% de l’ensemble des primes comptabilisées en 2015. 55

Au cours de l’exercice étudié, le marché africain de l’assurance a montré


des signes de ralentissement en 2015. Le volume total des primes s’est contracté de 8,5% à
64,123 milliards USD contre 70,116 milliards USD en 2014.

Le continent a énormément de la dépréciation de monnaies locales face au


dollar américain. De plus, les marchés ont fait face à de nombreux défis structurels :
harmonisation du cadre réglementaire, digitalisation, micro-assurance.

Tab.5 : Présentation de l’assurance au Monde en 2015

Prime (en Part de Part de


Taux de
millions l’assurance l’assurance Densité
pénétration
USD) vie non vie
Monde 4 553 789 56% 44% 6,23% 621,2USD
Afrique 6 4123 68% 32% 2,9% 54,7USD
Zone Fanaf 1 890 27,5% 72,5% 0,89% 6,14USD
Source : FANAF 2015

Commentaire :

54
https : fanaf.org consulté le 7 mai 2018
55
https : atlas-mag.net consulté le 7 mai 2018
57

Nous constatons dans le tableau 5 que l’Afrique représente 1,4 à 3% du


marché mondiale qui est dominé par le marché américain et européen des assurances. Ainsi,
le taux de pénétration d’assurance demeure plus faible suite à non réglementation qui est une
faiblesse majeure de ce secteur en Afrique.

Graphique 2 : Répartition géographique du total des primes d’assurance en Afrique en


2015 (sauf Afrique du Sud)

Maroc Autres Tanzanie Ghana Botswana


Cote d'ivoire Zimbabwe Maurice Tunisie Angola
Namibie Algérie Nigeria Kenya Egypte

Source : Baromètre 2017 de l’assurance en Afrique, OAA

La pénétration extrêmement faible de l’assurance en Afrique est considérée


comme sa principale opportunité de croissance à l’avenir. C’est l’opinion des personnes
interrogées dans le cadre de l’étude de marché demeure inchangée par rapport à l’enquête de
2016.56

Le renversement de cette situation ne serait possible que par un


redressement de la demande de matières premières et la reprise des investissements publics
devraient influer positivement sur la pénétration de l’assurance en Afrique. De plus, le secteur
de l’assurance doit répondre aux besoins d’une population jeune, croissante et mieux éduquée
qui souhaite protéger ces biens récemment acquis.57

56
OAA, Baromètre 2017 de l’assurance en Afrique, P.29
57
Ibid.
58

CONCLUSION PARTIELLE DU DEUXIEME CHAPITRE

Ce deuxième chapitre se fixe sur la présentation de la SONAS car avant la


réforme de libéralisation, la SONAS a totalisé un monopole de plusieurs décennies, ainsi ce
chapitre n’est pas seulement resté figé à la présentation de la SONAS.

Nous avons subdivisé notre chapitre en 3 sections dont :

 La présentation de la SONAS : Dans cette section, nous avons démontré la SONAS


dans son intégrité tant par l’Ordonnance loi portant sur la création de la SONAS tant
sur les organes de gestions ;

 La seconde section porte sur les provisions techniques : qui représentent les sommes
mise de cotés par les prélèvements sur les primes car cela se fait par les engagements
entre les assurés et les bénéficiaires.

 La troisième section porte sur la représentation des assurances en Afrique : notre


recherche a porté sur la représentativité des assurances en Afrique, nous avons
démontré la place des assurances dans le marché africain face aux autres continents,
à savoir l’Amérique, l’Europe, etc.
59

CHAPITRE 3 : APPORT SOCIO-ECONOMIQUE DE LA


SONAS AU DEVELOPPEMENT DE LA RDC

Préambule

Ce chapitre sera divisé en trois sections ; dont la première décrit l’apport


socio-économique de la SONAS au développement ; la seconde est entièrement consacrée à la
libéralisation des Assurances en RDC et enfin la troisième donne quelques pistes de solution.

Section 1. LA SONAS et le développement socio-économique de la RDC

Dans cette section, nous allons approfondir l’apport de la SONAS au


développement, et, nous répondrons graduellement aux points qui sont développés, car la
question est de savoir, quelle a été la contribution de cette entreprise dans le développement
social et économique de la nation congolaise, ses apports dans les investissements de l’intérêt
général du peuple Congolais.

Avant d’entrer au cœur du développement des différentes matières


relatives à cette section, nous trouvons important d’élucider le concept « développement »
qui est une réalité complexe embrassant tous les aspects de la vie de l’homme mais qui se
définit comme un phénomène qui assure la croissance à des changements dans d’autres
domaines de la société.58

D’après une autre approche le développement doit se traduire selon


l’amélioration qualitative de la situation c’est-à-dire, la réduction de la dépendance extérieure,
réduction de la désarticulation du tissu productif, réduction de la pauvreté et des inégalités.59

Le développement est un processus qui se comprend comme un fait qui se


réussit par la participation de la population, qui devra librement consentir à son passage.

58
KUKATULA FALASH O., Cours de stratégie et politique de développement, M1 FBA, UCC, 2017
59
Ibid.
60

3.1.1. Apports socio-économiques du système monopoliste

Le système du monopole du secteur des assurances dans notre pays, a


produit des retombées, tant bien que mal, dans la société congolaise en général et dans la vie
économique de manière remarquable.

Pratiquement, l’industrie d’assurance est considérée à travers le monde


comme l’un des moteurs de développement de par l’importance d’une part, de la sécurité des
investissements qu’elle réalise et d’autre part, de l’épargne qu’elle mobilise et inocule dans le
circuit économique.

3.1.2. Apports sociaux de la SONAS

Le rôle social le plus reconnu que joue l’assurance en général, est celui
relatif à la sécurité. Qualifié d’événement, aléatoire, aucune prévention ni précaution ne
pourra arrêter la survenance du risque, objet de la garantie pour laquelle l’assuré adhère à la
mutualité.60
En effet, en ce qui concerne la SONAS, faisons remarquer que son existence
a permis à certains patriotes congolais d’avoir de l’emploi.
.
Bien avant l’avènement des certaines agences ou entités décentralisés, la
SONAS comptait précisément 1.527 agents.61 Actuellement, outre le nombre de travailleurs
affectés à la direction générale (siège), chaque agence compte un effectif variant entre ± 30 à
60 agents et cet effectif varie selon la catégorie d’agences. N’est-ce pas une façon de réduire
tant soit peu le taux de chômage ?

La SONAS possède à Kinshasa un centre hospitalier, et a fait acquérir à ses


cadres des maisons à la cité Maman Mobutu.

Cependant, un problème sérieux se pose au niveau de la direction générale,


au grand retard avec lequel elle intervient en cas de sinistre, ce qui, socialement suscite la
méfiance de la population vis-à-vis de la SONAS et l’amène à se désintéresser de celle-ci.

60
BASEME NTIRUSHIZE, Cours de droit et économie des assurances inédit, Université libre de Kigali,
département de droit économique.
61
Bordereau du règlement-paie
61

Par ailleurs, depuis l’entrée en exercice du nouveau comité de gestion issu


du concours organisé par le ministre du portefeuilles par l’entremise du COPIREP, la SONAS
se décide petit à petit à jouer son rôle social, plus précisément en aidant dans une large mesure
l’ayant droit par une assistance (sociale) méritée par le paiement d’indemnité aux victimes
assurés et bénéficiaires.

De la même manière, la société sera bien capable dans l’avenir d’appliquer


et pratiquer la technique de la branche-vie, qui pourra permettre aux adhérents ou leurs
bénéficiaires de vivre après invalidité, et aux héritiers en cas de décès. Il est également vrai
que, lorsque la SONAS indemnise les sinistres (en dommage et dégâts matériels) c’est pour
remettre l’assuré dans la situation qui était sienne avant cet événement, qui pourrait
l’appauvrir s’il devrait se prendre en charge.

3.1.3. Apports économiques de la SONAS

Bien que l’assurance soit valablement un moyen de régularisation de la


société, de par les indemnités et autres prestations qu’elle réalise en cas des sinistres,
accomplissant ainsi bon nombre des fonctions pour équilibrer et réguler familles, entreprises
et maintenir les relations humaines, l’opération de l’assureur par le truchement de ses
prestations ne pourra jamais être transformée en un sujet d’enrichissement du bénéficiaire.
Néanmoins, par ses interventions face aux sinistres, la SONAS garantit la maintenance de
l’existence et des acquis pour l’équilibre social.

En outre, le monde des assurances a déjà fait ses preuves sur le plan
économique en RD Congo. Les ressources financières collectées par la SONAS, auprès de ses
assurés devraient être destinées pour leur grande partie (66%) au paiement des sinistres, leur
unique et définitif objet de consommation, c’est ce que la SONAS actuelle tente de faire.

Ces ressources réparties en deux groupes, constituent ce que l’assureur


appelle provision techniques, dont la gestion est faite des placements qui constituent des
véritables capitaux contribuant efficacement au financement des activités de développement,
voilà un puissant moyen moderne et sûr de l’épargne privée et public.
62

Depuis sa création, la SONAS a déjà participé au financement des grands


projets à travers toute la République. Elle devait relancer l’économie du sous-développement.
Retenons qu’elle a eu à financer sur instruction des pouvoirs publics entre autres :

La sidérurgie de MALUKU à Kinshasa en 1975 avec 50.000 Z, la


participation au capital de la nouvelle banque de Kinshasa (N.B.K) en 1986 avec 945.600Z,
cette institution financière et bancaire qui a eu des succursales presque dans toute la
république, la construction de la cité SALONGO à Kinshasa, Compagnie Maritime du Zaïre
(C.M.Z) en 1972 avec 45.000 Z, la SOCOFIDE qui devint SOFIDE en 1971 avec 289.740 Z
comme participation au capital, l’OGEFREM en 1981 avec 1.500.000 Z.

La sucrerie de LOTOKILA dans la province orientale (à la frontière avec


celle de l’Equateur) en 1980 avec 500.000 Z, la fondation ALI-FOREMAN en 1974 avec
500.000 Z, la caisse nationale d’Epargne et de crédit immobilier (CNECI) en 1980 avec une
somme de 459.000 Z. Mais il s’est remarqué un constat amer : tous ces investissements
réalisés par la SONAS ont été peu rentables notamment à cause de la crise accrue qui a secoué
et qui secoue le pays. 62

Tab. 6 : Valeur en USD des apports de la SONAS

Taux de change
Année des
en USD au valeur en USD au
apports
Motifs valeur en Z 31/12/n 31/12/n
1971 SOCOFIDE 289 740 1 Z pour 2 USD 579 480
1972 C.M.Z 45 000 1 Z pour 2 USD 90 000
Fond. ALI et
1974 FOREMAN 500 000 1 Z pour 2 USD 1 000 000
1980 Sucr. LOTOKILA 500 000 3,00 Z pour 1 USD 166 666,67
3,00 Z pour 1
1980 CNECI 459 000 USD 153 000
5,45 Z pour 1
1981 OGEFREM 1 500 000 USD 275 229,35
1975 Sid. MALUKU 50 000 1 Z pour 2 USD 100 000
56,94 Z pour 1
1986 N.B.K 945 000 USD 16 596,41
Source : BCC, Rapport Annuel 1971-1986

62
MBADU MAKOSO, Libéralisation du secteur des assurances en République Démocratique du Congo :
préalable et implication, U.K, p.21
63

La SONAS constitue donc, un générateur non négligeable des revenus au


profit du trésor public grâce aux impôts et taxes contenues dans le chargement fiscal de la
prime émise que versent les assurés, à l’instar de l’IPR.

Elle participe à la caisse du trésor public, en vue du développement et de la


reconstruction de la nation congolaise.

3.1.4. Mesure de l’Assurance en RDC

Il est important de savoir que deux mesures sont souvent utilisées pour
montrer l’importance relative de l’assurance dans les économies nationales. D’une part, nous
avons (i) la densité et (ii) Le ratio de pénétration d’assurance.63

Tab.7 : Pénétration d’assurance au PIB par habitant en RDC

Années 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Prime totale 37,7 30,15 30,4 79,4 65,97 76,67 79,86 77,76 83,43 62,06
PIB en
Millions
USD 13393,5 14227,3 14633,5 15673,7 16751,2 17938,3 19459,3 21302,8 36190 35000
Pénétration
en
assurance 0,28% 0,21% 0,21% 0,51% 0,39% 0,43% 0,41% 0,37% 0,23% 0,18%
Source : Elaboré par nous-mêmes sur base des données récoltées dans les rapports de la
SONAS et celui de BCC

Commentaire :

Comme on le constate à partir des données ci-dessus, nous avons présenté


les primes d’assurance et le PIB exprimé en millions de dollars de la RDC allant de 2007-
2016.

Nous avons calculé la pénétration d’assurance pour chaque année excepté la


densité ainsi nous constatons que le PIB évoluent d’une année à une autre ; comme est le cas
de la pénétration que nous avons illustré graphiquement :

63
https://www.cairn.info/revue-d-economie-financière-2012-2-page
64

Graphique 3 : Illustration du taux de pénétration en Assurance en RDC

0,60%

0,50%

0,40%

0,30%

0,20%

0,10%

0,00%
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

En observant ce graphique, la RDC dispose d’un taux de pénétration est l’un


des plus faibles d’Afrique avec 0,4% contre 1,5% de ces pays voisins. Pour autant, cette
faiblesse reste à relativiser sur le plan numérique et loin de constituer une menace, la faible
couverture du marché congolais est un puissant potentiel car ce secteur se libéralise mais
presqu’inexploité attire les investisseurs tant locaux qu’étrangers. En dépit du faible taux de
revenu par habitant, ce qui intéresse avant tout les opérateurs, c’est la taille du marché : 80
millions d’habitants, la croissance du PIB : + ou - 8% et la diversité de la matière assurable.64

3.1.5. Reflet des assurances dans le développement socio-économique en RDC

Le développement socio-économique s’inscrit dans une logique du


renforcement de la capacité des populations à s’insérer dans le processus de créations des
richesses, et à acquérir des aptitudes d’auto-protection durable ainsi rien de plus simple de
l’illustrer à travers l’indice de développement humain (IDH).

Tab. 8 : Evolution de l’indice de développement humain (IDH) de la RDC (1980-2015)

IDH en valeur Croissance annuelle moyenne de l'IDH en %


1990 2000 2005 2010 2014 2015 1990/2000 2000/2010 2010/2015 1990/2015
Pays à DH
faible 0,368 0,404 0,444 0,487 0,505 0,497 0,95 1,9 0,92 1,35

Afrique
subsaharienne 0,4 0,422 0,452 0,499 0,518 0,523 0,54 1,68 1,04 1,09
RDC 0,355 0,329 0,292 0,408 0,433 0,435 -0,77 2,18 1,79 0,82
Source : PNUD, Rapport sur le développement humain (RDH) 2014, 2015 et 2016

Commentaire :

64
https : 7sur7.cd consulté le 15 Juin 2018
65

Au cours de la décennie courante, les autorités congolaises ont mis en


œuvre des politiques de développement, qui se sont manifesté par une croissance économique
notable, mais cela n’a pas pu se traduire qualitativement en changements structurels, encore
moins en amélioration et progrès significatifs de développement humain pour la RDC.

Graphique 4 : IDH en valeur

0,6

0,5

0,4
Pays à DH faible
0,3
Afrique subsaharienne

0,2 RDC

0,1

0
1990 2000 2005 2010 2014 2015

Il est important de souligner que les assurances est un levier important du


développement car un faible taux de pénétration en assurance est généralement associé au
sous-développement ; noté que dans le Rapport mondial sur le développement humain, publié
par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en 2016, la RDC
occupe la 176ième place dans le monde.

Tab. 9 : Evolution de l’IDH et ses composantes en RDC (1980-2015)

1980 1990 2000 2005 2010 2014 2015


Esperance de vie 46,5 47,8 46,3 47,6 48 58,7 59,1
nombre attendu d'années
de scolarité 7,1 4,9 6,7 7,3 7,8 9,8 9,8
nombre moyen d'années
de scolarité 1,2 2 3,2 3,4 3,8 6 6,1
RNB par habitant (PPA
USD) 821 617 250 274 291 680 680
IDH 0,336 0,355 0,329 0,292 0,408 0,433 0,435
Source : PNUD, RDH 2014, 2015 et 2016

Commentaire :
66

En observant ce tableau, nous constatons en 2015 que les trois composantes


de l’IDH ont eu des avancées remarquables dont l’espérance de vie qui est passé de 48 ans à
59 ans, le nombre moyen d’années de scolarisation qui a doublé. Ainsi d’après les dernières
enquêtes du PNUD en 2016, l’IDH est passé de 0,435 à 0,465 accompagné d’une nette
augmentation du RNB à 913 USD.65

3.1.6. Critique sur le bilan global de l’action de la SONAS

En tant qu’entreprise publique, dotée d’une personnalité juridique, la


SONAS est une entreprise technique à caractère commercial, devrait avoir à son
commencement une souscription d’un capital initial de l’Etat congolais qui est le seul
propriétaire.
A sa création, ce propriétaire, avait souscrit un capital fixé à 5.000.000 Z,
soit un équivalent de dollar 10.000.000 USD. De cette souscription, seulement une
équivalence de 1.000.000 $ USD avait été libérée, soit 500.000 Z.66

3.1.6.1. Du point de vue Fonctionnement

Eu égard à ce qui précède, une question pertinente peut être posée celle de
savoir, comment l’entreprise pourrait-elle fonctionner avec le « un dixième » de son capital et
d’un immeuble pour lancer ses activités.67

Cette situation n’a pas permis à la société dès le départ à bien fonctionner, et
il s’est constaté des irrégularités, qui ont poussé les observateurs bien avertis à critiquer cette
entreprise quelques années seulement après son existence.

Avec un tel démarrage, la SONAS a été dans l’obligation de détourner les


premières primes acquises pour d’autres finalités que le paiement des sinistrés, ce qui fut une
aberration vis-à-vis de la technique des assurances, qui marqua ainsi, le début des difficultés
qu’a connues et continue à vivre la société jusqu’aujourd’hui.

65
PNUD, Rapport national sur le développement humain 2016, P.7
66
MUMBERE, Op.cit. P.22
67
Ibid.
67

A l’instar d’autres sociétés paraétatiques, la SONAS a toujours été dirigée


comme un organe fonctionnel composé d’un conseil d’administration ; dont les membres sont
nommés par le Président de la République, d’un comité de gestion qui gère la société au
quotidien, des directions fonctionnelles et techniques ainsi que d’un collège des commissaires
aux comptes. Malheureusement, tous ces organes de fonctionnement, n’ont pas pu faire face
aux vagues et aux manquements techniques qui ont rongé la société pendant des décennies.

3.1.6.2. Du point de vue Financier

La SONAS, avait-t-elle rappelé à son unique partenaire qui est l’Etat, de lui
doter du reste du capital qu’il devrait libérer ? Comme l’on peut constater, la réponse à cette
question reste négative, d’autant plus que les chercheurs qui nous ont précédé et nous même,
n’avons eu aucune source fiable certifiant cette libération du reste du capital souscrit et
promis.
Il faut ajouter aussi que l’Etat devait beaucoup d’argent à la société et qu’il
était impérieux que le pouvoir public annule l’impôt pour le compte de la SONAS jusqu’à
nouvel ordre.

Section 2 : La Pratique des Assurance en R.D.C, Cas de la SONAS

Une compagnie d'assurance est considérée comme un vendeur du produit


d'assurance à l'acheteur qui est appelé souscripteur. Avec ses grands principes économiques,
tels que la loi du grand nombre d'unités d’une certaine homogénéité, prime abordable et
risques limités pour les catastrophes des pertes importantes, entre autres, le secteur de
l'assurance est compté parmi les grands intermédiaires financiers comme cela a été confirmé
par certains chercheurs comme Bencivenga et A. Smith.68

Que ce soit l'intermédiation en assurance vie ou non vie, les trois rôles
traditionnels importants dans le secteur économique sont effectivement joués dans l'activité
d'assurance :

68
Niyensenga Innocent, L’industrie d’assurance et son rôle d’intermédiation financière dans le développement
économique, Cas du Rwanda, P.428, 2012
68

 premièrement le rôle d'être un agent économique,


 Deuxièmement, le rôle d'intermédiaire financier en étant un investisseur institutionnel
d’une part et en participant à la transformation de l'épargne d'autre part.
 Enfin, troisièmement, le rôle d'être un relais pour les politiques économiques.

De nos jours, dans une économie moderne l’on retrouve ces trois rôles
d’assurance qui contribuent activement au développement économique

Partons du rôle d’être agent économique, les compagnies d’assurances sont


des prestataires de services financiers à travers le paiement, le placement, règlement, du fait
des repartions statistiques du risque mais de manière générale les compagnies d’assurance
collectent les épargnes des particuliers, entreprises et disposent d’une capacité de
financement.69

Certains chercheurs comme Karl Bosh ont souligné le rôle prépondérant des
sociétés d’assurance comme des intermédiaires financiers car les assurances jouent un rôle
important dans la croissance.

Moyennant, cette participation à la croissance, les compagnies d’assurances


sont considérées comme des investisseurs institutionnels dans le développement économique
suite aux souscriptions de nombreux risques similaires, une mutualisation de risque entre les
assurés qui sont rentabilisés par plusieurs procédés dont le placement afin d’obtenir des
intérêts que les compagnies d’assurance injectent dans l’économie à travers le paiement de
sinistre.

Ainsi, les compagnies d’assurances se présentent non seulement comme


intermédiaire financier ou investisseur institutionnel mais aussi comme instrument jouant le
rôle de relais dans la politique économique.70

3.2.1. La Libéralisation du secteur des Assurances en RDC


3.2.1.1. Caractéristique du système financier Congolais

Dans l’ensemble de l’économie congolaise, nous comprenons que le


système financier congolais est sous-développé. Le secteur financier congolais comprend 18

69
Ibid.
70
Ibid.
69

banques agréées, une société nationale d’assurance (SONAS) et l’Institut national de sécurité
sociale (INSS), 5 institutions spécialisées, 143 IMF et coopératives, 59 institutions de transfert
de fonds, 3 institutions de monnaie électronique et 16 bureaux de change. 71

Il n’existe ni marché d’actions, ni marché de titres de créance.

Ainsi, il est important de signaler que le système financier congolais s’est


redressé depuis la crise de 2009 mais se retrouve désormais à la croisée des chemins. Bien que
des réformes aient été lancées, le système reste peu répandu, fortement dollarisé et caractérisé
par des bilans fragiles.

Graphique 5 : Illustration de la croissance comparée du PIB réel entre RDC et les pays
d’Afrique subsaharienne (ASS)
(Variation annuelle en pourcentage)
10
9
8
7
6 Croissance PIB RDC
5
4 Croissance ASS (Afrique du
3 sud exclue)
2
1
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Source : Banque Mondiale, Rapport de suivi économique et financière, RDC, 2015

Dans le graphique 5, nous constatons une forte croissance entre 2010-2013


qui a eu impact positif où la croissance a atteint 9% car, la RDC reste l’une des économies
africaines les plus dynamiques grâce à son secteur minier en plein essor. 72

Il est essentiel de noter que les industries extractives restent le moteur


principal de la croissance et représentent 48% de la croissance du PIB au détriment du secteur
des assurances dont sa contribution est moins supérieure à celles des matières premières.

71
FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL, Rapport du FMI n°14/315, Octobre 2014, P.9
72
BANQUE MONDIALE, Rapport de suivi de la situation économique et financière en RDC, Septembre 2015
70

Pour arriver à un certain équilibre, il faudrait appliquer une consolidation et


le renforcement du secteur de la microfinance et la réforme du secteur de l’assurance, ainsi
d’après certain économiste dont Ward et Zurbruegg (2000) dans leur théorie sur la relation
entre l’assurance et la croissance, ils affirment que l’assurance facilite les transactions
économiques par le biais de transfert de risque et favorise l’intermédiation financière.73

3.2.2. Marché des assurances depuis 2016

Après 50 ans de monopole suite au constat désastreux et à la volonté du


Gouvernement de faciliter le climat des affaires pour soutenir la croissance économique en
progression constante depuis ces dernières années, un projet de libéralisation a été initié en
2005 et a donné lieu en mars 2015 à une promulgation de la loi n°15/005 portant code des
assurances et libéralisant le secteur des assurances en RDC.

La loi n°15/005 du 17 mars 2015 portant Code des Assurances est l’un des
plus importants dispositifs parmi les réformes initiées en vue de moderniser et de libéraliser
certaines activités des secteurs économique et financier du pays.

L’assurance constitue une des activités essentielles au développement


économique et social des pays modernes.

Elle contribue, d’une part, à la sécurité des familles et à la pérennité des


entreprises en compensant les conséquences des accidents qui menacent leur patrimoine ou la
sécurité de leurs revenus ; et d’autre part, elle suscite une épargne collective qui, étant investie
au service de l’économie nationale, contribue fortement au développement de cette dernière.

La sécurité juridique est, en effet, un des soucis majeurs des investisseurs et


donc une condition du développement économique du pays et de l’amélioration des
conditions de vie de ses citoyens.

Les particularités des opérations d’assurances amènent universellement les


Etats à légiférer en la matière pour imposer un droit particulier relatif au contrat d’assurance,

73
MULUMBA KENGA M, L’assurance : Catalyseur du développement, modèles de références et application
au cas de la RDC, Louvain School of Management, p.56, Thèse UCL 2011
71

ainsi qu’au mode de fonctionnement des entreprises d’assurance et à leur contrôle par les
pouvoirs publics.

La législation congolaise en matière d’assurance est constituée de textes


disparates et obsolètes, outre qu’elle demeure encore en marge des instruments
internationaux. Conformément à l’article 202 point 36 de la Constitution, il est donc
nécessaire de mettre sur pied une législation uniforme, moderne et complète, sous forme d’un
Code des Assurances prenant en compte tous les engagements internationaux en matière
d’assurances ainsi que les particularités du pays.

Les opérations des assurances relèvent du secteur concurrentiel de


l’économie et il n’est donc pas souhaitable que l’Etat y ait une part prépondérante. Il doit
cependant fixer les conditions dans lesquelles de nouvelles sociétés, y compris des mutuelles
d’assurances, pourraient être agréées pour pratiquer des opérations d’assurances.

En libéralisant le marché des assurances mettant ainsi fin au monopole


accordé à la Société Nationale d’Assurances, l’Etat doit assumer ses responsabilités en ce qui
concerne la régulation et le contrôle du marché ainsi que la discipline des opérateurs dans
l’intérêt des assurés grâce à la sécurité financière offerte par les entreprises d’assurance. C’est
pourquoi, la présente loi prévoit la création d’une Autorité de régulation et de contrôle des
assurances. (ARCA)

La présente loi est structurée en sept livres suivants :

 Livre I : Des opérations d’assurance ;


 Livre II : Des entreprises d’assurance et de réassurance ;
 Livre III : Du cadre institutionnel et du contrôle de l’Etat ;
 Livre IV : Des agents généraux, courtiers et autres intermédiaires d’assurances ;
 Livre V : Des organismes particuliers d’assurance ;
 Livre VI : Des régimes comptable et fiscal ;
 Livre VII : Des dispositions transitoires, abrogatoires et finales.

Telle est l’économie générale de la présente loi.


72

3.2.2.1. Champ d’application du code des Assurances

Le Code des assurances régit toutes les opérations d’assurances directes sur
le territoire de la RDC. Bien que ce texte ne définisse pas la notion d’ « assurances directes »,
celles-ci sont entendues comme les opérations d’assurance autres que la coassurance et la
réassurance. 74

Ensuite, le Code des assurances s’applique aussi à toutes les opérations de


réassurances réalisées sur le même territoire. Par « opération de réassurance », on entend tout
contrat par lequel un assureur obtient la prise en charge par un réassureur de tout ou partie de
risque qu’il supporte à l’égard des assurés, l’assureur demeurant seul responsable vis-à-vis des
assurés.
Le Code des assurances régit également les opérations d’assurances directes
et de réassurances souscrites par des entreprises agréées en complément et après épuisement
des garanties accordées par la sécurité sociale.

S’agissant des opérations de coassurance (entendues comme celles dans


lesquelles les assureurs s’associent pour couvrir un risque important) elles sont clairement
régies par le Code des assurances, qui organise les limites des engagements de chacun des
assureurs couvrant un même risque au moyen d’un seul contrat. Chacun de ces assureurs
participant dans la coassurance effectue une opération d’assurance directe à l’égard de
l’assuré, et est tenu, sans solidarité, à la seule proportion de la somme assurée par lui et qui
constitue la limite de son engagement.

Contrairement aux opérations énumérées ci-dessus, les opérations des


assurances gérées par la sécurité sociale sont explicitement exclues du champ d’application du
Code des assurances. 75

Quant aux assurances risques-politiques des investissements privés en RDC,


le Code des assurances ne les mentionne ni parmi les matières qu’il régit, ni parmi celles qu’il
écarte de son champ d’application. Il y a cependant lieu de déduire que cette catégorie ne

74
PATHY LIONGO BOOTSI et ALAIN KASENDE M’BAY, Grandes lignes du nouveau Code des assurances
de la RDC, Article, Kinshasa, 04 juin 2015.
75
PATHY LIONGO BOOTSI et ALAIN KASENDE M’BAY, Op. Cit.
73

relève pas du Code des assurances, parce que ces risques sont couverts par l’Agence
Multilatéral des Garanties des Investissements (« MIGA ») dont la RDC est membre.

3.2.2.2. Cadre institutionnel et modalités du contrôle de l’Etat

Le Code des assurances prévoit deux institutions intervenant dans le secteur


des assurances, à savoir l’Autorité de Régulation et de Contrôle des Assurances (« ARCA »)
et le Conseil Consultatif des Assurances (« CCA »), puis il indique les modalités du contrôle
de l’Etat dans le secteur ainsi que les entreprises soumises à ce contrôle.

A. Autorité de régulation et de contrôle des Assurances

Le Code des assurances en son article 395 institue l’ARCA comme un


établissement public à caractère technique doté de la personnalité juridique qui sera chargé de
veiller à la protection des droits des assurés et des bénéficiaires des contrats d’assurances, à la
solidité de l’assise financière des entreprises d’assurances et de réassurance ainsi qu’à leur
capacité d’honorer leurs engagements.

L’ARCA, dont la création, l’organisation et le fonctionnement sont fixés par


le décret n°16/001 du 26 janvier 2016 portant création, organisation et fonctionnement de
l’Autorité de régulation et contrôle des assurances a pour missions de76 :

1. Agréer les entreprises d’assurances et de réassurances ainsi que leurs dirigeants,


2. Délibérer sur toutes les questions relatives aux assurances, à la réassurance, à la
capitalisation et à l’assistance ainsi que celles concernant les opérations qui
interviennent dans ces domaines ;
3. Contrôler les entreprises d’assurances et de réassurances ainsi que les professions liées
au secteur des assurances et suivre leurs activités ;
4. Etudier les questions d’ordre législatif, réglementaire et organisationnel se rapportant
aux opérations d’assurances ainsi qu’aux entreprises d’assurances et de réassurances,
et proposer, le cas échéant, des amendements,
5. Étudier les questions d’ordre technique et économique se rapportant au développement
du secteur des assurances et à son organisation ;

76
Article 4 du Décret n°16/001 du 26 janvier 2016 portant création, organisation et fonctionnement de l’Autorité
de régulation et contrôle des assurances.
74

6. Coopérer avec toutes les instances nationales et internationales chargées de la tutelle et


du contrôle du secteur financier ainsi qu’avec les établissements et organismes
étrangers homologues ou assumant des attributions équivalentes et conclure des
conventions de coopération avec eux.
7. Echanger des informations avec les instances chargées de la concurrence dans le cadre
de leurs missions respectives,
8. Soumettre au ministre ayant les assurances dans ces attributions toutes propositions
visant à mettre en œuvre les mesures propres à rationaliser le fonctionnement de
l’activité des assurances, à promouvoir celle-ci et à organiser la prévention des
risques,
9. S’assurer du respect des dispositions sur les principes de base de l’assurance, les
normes et orientations fournissant un cadre conforme aux exigences internationales
pour le contrôle du secteur des assurances,
10. Obtenir une information préalable sur les clauses contractuelles des polices, tarifs et
prospectus, et prendre toutes dispositions pour obtenir le retrait ou la modification.
11. Se prononcer sur les statuts des entreprises d’assurances qui sont soumis à son accord
préalable,
12. Se prononcer sur l’exigence de capital, au-delà du minimum légal,
13. Autoriser ou refuser une entreprise d’assurance ou de réassurance,
14. Poser des actes conservatoires portant sur les actifs représentatifs du privilège des
assurés,
15. Exiger la constitution de provisions techniques additionnelles et déterminer le mode de
calcul de celles-ci,
16. Intervenir auprès d’une entreprise d’assurance ou de réassurance en difficulté en
réduisant ou en interdisant la libre disposition des actifs. Elle peut exiger un plan de
financement ou de redressement et appliquer les sanctions prévues dans la loi si ce
plan n’est pas approuver. Elle peut exiger le transfert total ou partiel du portefeuille.
Elle peut enfin procéder au retrait d’agrément total ou partiel,
17. Contrôler et autoriser l’accès à la profession d’intermédiaire en assurance et
réassurance et émettre des injonctions ou prononcer des sanctions disciplinaires à leur
égard.
75

B. Conseil Consultatif des Assurance

Le CCA a pour mission d’examiner et d’émettre des avis sur des questions
dont il est saisi et celles relatives à la situation du secteur des assurances et à son organisation,
ainsi qu’aux moyens susceptibles d’améliorer ses prestations.

Le Code des assurances définit le CCA comme un organe consultatif et, en


tant que tel, les avis qu’il émet sont en principe non contraignants. Cependant, il va de soi que
ces avis auront autorité dans le secteur des assurances et seront pris en compte par les
personnes intéressées77.

La création, l’organisation et le fonctionnement du CCA seront fixés par un


décret du Premier ministre délibéré en Conseil des ministres, sur proposition du ministre
ayant le secteur des assurances dans ses attributions.

3.2.3. Impact de la libéralisation sur le plan macroéconomique

La macroéconomie est l’étude de l’activité économique dans son ensemble.


Elle s’intéresse à répondre des questions qui touchent notamment : l’inflation, la croissance,
le système monétaire, le chômage, les fluctuations de l’activité économique, l’investissement,
etc.

Il est évident que la libéralisation a un impact positif sur le plan


macroéconomique. C’est ainsi que dans les paragraphes qui suivent, nous allons montrer cette
influence sur différents aspects de la macroéconomie.

3.2.3.1. Sur le plan de l’emploi

Le chômage constitue un gaspillage des ressources car les travailleurs


inoccupés pourraient potentiellement contribuer à améliorer le revenu national.78

C’est dans cette logique que la recherche du plein-emploi constitue


l’objectif majeur de tout gouvernement.

77
Article 397 de la loi n°15/005 du 17 Mars 2015 portant Code des assurances de la RDC.
78
MANKIW N, Gregory, Macroéconomie, 8ième éditions, nouveaux Horizons, Deboeck, Bruxelles, p.232
76

En libéralisant le secteur d’assurance, il y aura une présence significative


des investisseurs (assureurs) sur le marché assurantiel, sachant que le niveau de vente et du
taux d’intérêt sont les principaux déterminants de l’investissement et qu’il est fonction
croissante du niveau de vente et décroissante du taux d’intérêt.

I (Y, i) avec I : investissement


Y : production

i : taux d’intérêt

Lorsque les investissements accroissent, ceci aura un effet positif sur la


production qui, à son tour accroitra aussi. Or la production a une relation négative avec le taux
de chômage appelé Loi d’Okun, qui associe la baisse d’un pourcentage du chômage à une
hausse supplémentaire de la production ; d’où, la création massive d’emplois suite à la
libéralisation.

Cependant, il est impossible de voir un taux de chômage ramener à zéro, car


il existe dans toutes les économies un certain taux de chômage, d’équilibre en dessous duquel
il est difficile de descendre.

3.2.3.2. Sur le plan de la croissance économique

La libéralisation du secteur d’assurance permettrait une croissance


économique qui est un facteur moteur du développement socio-économique.

Dans le modèle de Harrod et Domar, ce modèle est une croissance qui vise
à transposer sur une longue période l’analyse de Keynes.79

D’après Domar, tout investissement génère deux effets dont :

L’effet revenu: ∆Y = k ∆ I =1/ (1-c) ∆ 1= 1/s ∆ I

Et l’effet capacité.

Il faut donc qu’il y ait une parfaite égalité entre l’effet revenue et l’effet de capacité.

D’après Harrod: S=s Y

79
KUKATULA FALASH O., Note de cours de politique économique, M1 FBA
77

On peut écrire : v= K/Y= ∆K/∆Y. soit ∆K =v ∆Y

En raison de l’égalité comptable entre emplois et ressources, l’épargne


réalisée est toujours égale à l’investissement effectué (I=S).

Au-delà du modèle économique introduit dans ce paragraphe, l’économiste


classique Adam. Smith a introduit les concepts de l’assurance dans son livre , sur les Richesse
des Nations en 1776, En indiquant l’importance de la prime d’assurance dans la compensation
des pertes communes, dans le paiement des dépenses de gestions et de pouvoir dégager un
profit tel qu’il est dégagé par n’importe quel commerce général.80

Aussi, Adam Smith annonce que le commerce d’assurance garantit la


sécurité des fortunes et des populations grâce au principe de mutualisation des risques et à
l’aide d’un très grand capital obtenu.81

Donc, nous comprenons que la libéralisation du secteur aura un impact au


sein du système financier congolais qui se caractérisera par l’amélioration de revenus, par la
stabilité du taux de change, par la présence de la concurrence entre les sociétés d’assurance
ainsi que l’élargissement de consommation des ménages après hausse des revenus.

3.2.3.3. Sur le plan du Produit intérieur brut (PIB)

Le PIB est définit d’après Gregory Mankiw dans son ouvrage de


macroéconomique comme une la valeur marchande de tous les biens et services finaux
produits par une économie pendant une période donnée du temps.

Il se calcule de trois façons :

 Comme la valeur des biens et services finaux produits dans l’économie durant une
année ;
 Comme une somme des valeurs ajoutées créées dans l’économie au cours d’une
année ;

80
MULUMBA KENGA M, L’assurance : Catalyseur du développement, modèles de références et application
au cas de la RDC, Louvain School of Management, p.42, Thèse UCL 2011
81
Idem
78

 Comme somme des revenus primaires distribués dans l’économie au cours d’une
année.

Composante du PIB

 Consommation des ménages, qui est fonction du revenu disponible

C = c (Y - T) = Yd = Revenu disponible
 Investissement dépend du taux d’intérêt et la production
I (Y, i)
 Dépenses publique
G0
 Exportations
X
 Importation
M

Donc la production globale sera représentée par :

Y= C (Y-T) +I (Y, i) +G0+(X-M)

Notons que la libéralisation du marché des assurances aura un effet sur les
paramètres macroéconomique dont l’accroissement des investissements suite à la présence de
nouveaux assureurs au marché.

Ainsi, cet accroissement aura un effet positif sur les revenus comme
démontrer dans le modèle Harrod et Domar car quand la croissance change positivement cela
implique la hausse de revenu ainsi que l’élargissement de la consommation des ménages.

Avec la hausse de ces paramètres nécessaires du PIB, ce dernier va


augmenter. Sachant que le taux de croissance peut être traduit par le Produit intérieur brut,
ceci nous pousse à croire que la libéralisation des assurances en RDC demeure un moyen
important pour soutenir la croissance économique génératrice du bien être social.
79

3.2.4. Impact de la libéralisation au niveau Micro-économique

Comme pour tout chef d’entreprise, l’assurance est avant un moyen de


réduction d’incertitudes cela ne signifie pas supprimer le risque d’après certaines conceptions
mais plutôt une réduction de la variabilité de la richesse de l’assuré.

Notons que la libéralisation du secteur des assurances régénérera à la hausse


de la production et cela aura le même effet sur la consommation des ménages suite à
l’amélioration du revenu disponible. Face à ce problème les entreprises seront contraintes de
revoir leur production à la hausse suite à une demande abondante.

De ce fait, l’assurance sera considérée comme facteur à la base de la


productivité dans la même mesure où le paiement d’une indemnité accélérerait un
redémarrage de la production après la survenance d’un sinistre alors que l’état de monopole
actuel de l’assurance constitue pour un chef de d’entreprise une incertitude financière
préjudiciable et entraine une diminution de propension à constituer un patrimoine.82

D’une manière générale, la libéralisation du secteur des assurances


permettra au chef d’entreprise de constituer de réserves de précaution qui leur permettront
d’assurer la pérennité de leur activité économique ou patrimoine.

Différents impacts aux niveaux des assurés et assureurs

La libéralisation du secteur assuranciel congolais à la concurrence présente


plusieurs avantages comme illustrés aux paragraphes précédents

Ainsi, face à ces avantages, l’on se demande que gagne les assurés et
assureurs face à cette ouverture du secteur.

1° Les assureurs seront obligés d’offrir un produit de bonne qualité,


d’assouplir la qualité du service tout en réduisant le prix de la police d’assurance. Ceci aura
une conséquence sur la demande de la police d’assurance qui augmentera en suivant la loi de

82
KAZADI EMMANUEL, Nécessité de libéralisation du secteur des assurances en RDC cas de la SONAS,
Faculté des sciences économiques et de Gestion, p.50, UNIKIN 2012-2013
80

la demande, qui stipule : Toutes autres choses étant égales par ailleurs, les quantités
demandées d’un bien sont fonction inverse de son prix.83

2°La présence massive des sociétés d’assurance permettra une baisse


significative du prix de la police d’assurance.

Graphique 6 : Illustration de l’offre et de la demande du marché après libéralisation du


secteur assuranciel

P O O’

P’ D

Q’

P : Prix de la police assurance


Q : Souscription à l’assurance
O : Offre des sociétés d’assurance
D : Demandeur d’assurance
P’ : Variation Prix
Q’ : Variation de la souscription
Commentaire :

Après analyse de notre graphique, il en ressort une variation du prix soit P’


où le prix de la police assurance est revu à la baisse suite à l’afflux des sociétés d’assurance
(O) dans le marché.

83
SUMATA MOTOKULA C., Notes de cours d’économie politique 1, L1 FED, 2013
81

Nous remarquons encore une variation de la consommation Q qui se


manifeste par Q’ suite à une souscription supplémentaire des ménages (D) qui impacte le prix
de la police assurance.

Suite à ces divers changements, l’on peut affirmer que la libéralisation du


secteur d’assurances est bénéfique car les assurés bénéficieront d’un prix de police
d’assurance relativement à leur portée pour des payements d’indemnités à temps car les
sociétés d’assurance s’efforceront d’avoir un service client efficace.

Section 3 : PISTES DE SOLUTIONS

Cette section consiste à proposer des solutions susceptibles à permettre au


secteur des assurances d’améliorer sa représentativité dans la croissance et dans le
développement en RDC.

Il ressort des lignes précédentes que la SONAS n’a pas été à la hauteur des
attentes avec un faible taux de pénétration des assurances en République Démocratique du
Congo.
Ainsi, il est important pour l’Etat congolais de réguler ce secteur afin de le
rendre rentable. Cette régulation passe par la libéralisation qui permettrait de donner aux
investisseurs étrangers l’accès pour développer leur activité dans le secteur.

Cette action aura plusieurs répercussions dont l’attractivité et compétitivité


entre les entreprises opérant dans le secteur des assurances congolais ; une autre répercussion
touchera plus particulièrement la SONAS au sein de sa branche automobile qui demeure l’une
des plus lucratives ; l’amélioration des produits d’assurance, la création d’emploi, hausse de
l’IDH ainsi les compagnies d’assurance pourront faciliter les transactions économiques.

3.3.1. Au niveau de l’Etat

En suivant les recommandations du FMI, il est important que l’Etat


impose après promulgation du Code des assurances :

 Le niveau minimum des exigences de fonds propres, fixé à 10 millions de dollars EU ;


82

 Mettre en place un plan de restructuration/résolution pour la SONAS basé sur les


risques et les coûts budgétaires. 84

Avant la mise en place de diverses recommandations, il est important pour


l’Etat congolais d’assainir le secteur afin de rendre le climat des affaires agréables, car les
investisseurs tiennent toujours compte de plusieurs facteurs dont l’environnement où sont
destinés leurs capitaux.

L’Etat congolais devra mettre en place un système fiscal attractif, par


contre, un taux d’imposition élevé par rapport aux pays voisins qui sont ouverts aux
investisseurs constitue une barrière pour la libéralisation et la croissance pérenne.

3.3.2. Sur le plan juridique

Dans la gestion d’une entreprise, il est important qu’il y ait une rentabilité
positive, ainsi l’Etat congolais doit :

 Promulguer un code modifié de l’assurance qui renforce la gouvernance et les


pouvoirs de l’autorité de contrôle ; 85
 Rendre la SONAS performante afin qu’elle réponde aux besoins des congolais en leur
fournissant des services publics en quantité suffisante.

Ainsi, la libéralisation est considérée comme une réponse favorable à


l’apport au développement-socio-économique de la SONAS avec un impact majeur dans la
macroéconomie, microéconomie ainsi qu’aux bénéficiaires.

Au niveau de la SONAS :

Il est important pour la SONAS de se préparer face aux répercussions qui


l’attendent, ainsi la SONAS a l’avantage du terrain du fait qu’elle est mieux implantée dans
tout le pays mais la SONAS devra investir doublement sur son personnel, sur les techniques
récentes des assurances moyennant une restructuration intérieure.

84
FMI, Rapport du FMI n°14/315, Octobre 2014, P.30
85
Ibid.
83

3.3.3. Sur le plan financier

La SONAS doit :

 Ouvrir un fichier pour la gestion de compte de chaque client ;


 Présenter régulièrement les états financiers et procéder à l’audit de l’entreprise pour
lui permettre l’accès au crédit bancaire.
84

CONCLUSION PARTIELLE DU TROISIEME CHAPITRE

Notre troisième chapitre s’est fixé sur les apports de la SONAS au


développement socio-économique ; ainsi ce chapitre va au-delà des apports tout en évoquant
l’application effective de la libéralisation des assurances en RDC.

Nous avons subdivisé ce chapitre en 3 sections dont :

 La SONAS et le développement socio-économique en RDC : dans cette section, nous


avons montré les apports économiques, social du monopole de la SONAS pour le
développement ; hormis les apports, nous avons mesuré l’activité des assurances tout
en évoquant le bilan global de la SONAS après plusieurs décennies de monopole.

 La pratique des Assurances en RDC : le long de cette section, nous avons évoqué
l’importance des compagnies d’assurances comme investisseur institutionnel dans une
économie moderne sans oublier la reforme portant sur la libéralisation des assurances
en RDC ainsi que son impact dans l’économie congolaise.

 La dernière section a porté sur les pistes de solutions


85

CONCLUSION GENERALE

Nous voici au terme de notre travail intitulé « Apport des assurances au


développement socio-économique en République Démocratique du Congo, Cas de la
SONAS entre 2007-2016», notre travail est articulé en trois chapitres.

Comme indiqué précédemment, ce travail comporte trois chapitres qui


sont :

 Les généralités des concepts, ce chapitre donne un aperçu sur les notions de
développement et des assurances ;
 La présentation de la Société Nationale d’Assurance ;
 Et l’apport-socio-économique de la SONAS au développement.

L’objectif général de notre recherche a consisté à établir un bilan sur


l’apport de la SONAS au développement socio-économique en République Démocratique du
Congo.

Pour mieux analyser notre sujet, nous avons posé un certain nombre des
questions, telles que :

 Le marché des assurances congolais revêt-il le caractère d’épargne et investisseur


institutionnel pour le développement socio-économique de la RDC ?
 Les réformes sur la libéralisation du secteur des assurances ont-elles consacrées la
mort de la SONAS ?

En guise de réponses provisoires à ces questions, nous avons formulé les


hypothèses ci-après :

 Il est essentiel que les pouvoirs publics militent pour l’accroissement de la capacité
d’épargne par le canal des assurances car il est primordial que les autorités
administratives et politiques soient convaincues du rôle que jouent les assurances
principalement celui d’investisseur institutionnel.

 De nos jours, la libéralisation du secteur des assurances en RDC semble être une
réponse à des nombreuses questions touchant la couche socio-économique ; aussi il
86

serait imprudent de parler de mort de la SONAS mais plutôt de sa restructuration en


ouvrant son capital aux investisseurs externes.

Afin de parvenir à ce résultat, nous avons employé les méthodes suivantes :


descriptive, historique, analytique, comparative, fonctionnelle appuyées par les techniques de
documentation et celle d’interview.

Après analyse, nous sommes arrivés aux résultats suivants :

1. Les apports de la SONAS au développement socio-économique sont restés timides


face à la croissance de la population ;

2. La non rentabilité des certains projets dans lesquels la SONAS a investi (Ex.
Sidérurgie de MALUKU) ;

3. L’absence d’indemnisation des sinistres ayant entrainé la méfiance des souscripteurs


aux produits d’assurance ;

4. L’absence d’une stratégie efficace qui aurait permis à la SONAS de devenir un


intermédiaire financier de premier plan dans l’économie Congolaise ;
.
5. La réforme relative à la libéralisation du secteur des assurances par la loi n°15/005 du
17 mars 2015 constitue un souffle nouveau, car elle permettra une croissance pérenne
dans l’économie avec un impact positif sur la hausse du PIB, sur l’amélioration des
produits d’assurances, sur le paiement dans les délais des sinistres, etc.,

Ainsi, la libéralisation du secteur des assurances semble être la solution


majeure à tout point de vue pour la relance de l’économie en RDC.
87

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES

1. ANDRE MARTIN, Les techniques d’assurance, 4ième éditions, Dunod, Paris, 2016
2. BESSON. A et PICARD.M, Les assurances terrestres, 4ièmeéditions, LGDJ, Paris,
1971
3. COLARD (J.), La pension par l’assurance-vie, Ed. Universelle, Bruxelles, 1988
4. DELVAUX (T.) et ALI, Les nouveaux produits d’assurance- vie, Actuariat, Ed.
Université de Bruxelles
5. GERARD VALIN, Comptabilité des entreprises d’assurances, Ed. Dalloz, Paris,
1997
6. GUY SIMONET, Théorie -pratique- comptabilité “école nationale d’assurance”, Ed.
AA, Paris, 1985
7. GRATWITZ. M, et PINTO. R, méthodologies des recherches des sciences sociales,
Dalloz, 4ème éd, Paris, 1971.
8. HERMAN, CHARLES FOSSAUL, Organisation et techniques comptables de
l’assurance, Ed. Comptables commerciales et financières, Bruxelles, 1983
9. LUKAU NKODI F, Gestion des assurances, Ed. L’harmattan RDC, Kinshasa, 2014
10. MANKIW NICHOLAS G, Macroéconomie, 8ième éditions, nouveaux Horizons,
Deboeck, Bruxelles, 2013
11. NSHUE MBO MOKIME A., Croissance économique : une perspective africaine,
L’harmattan, Paris, 2014

DICTIONNAIRES

1. CAPUL (J. Y.) et O. GARNIER, dictionnaire d’économie et sciences sociales, éd


Hatier, juin 2005
2. Le Petit Larousse illustré, édition de 2018
3. Petit Robert, édition de 2007
88

DOCUMENTS OFFICIELS

1. ARTICLE 397 de la loi n°15/005 du 17 Mars 2015 portant Code des assurances de la
RDC
2. ARTICLE 4 du Décret n°16/001 du 26 janvier 2016 portant création, organisation et
fonctionnement de l’Autorité de régulation et contrôle des assurances.
3. BANQUE CENTRALE DU CONGO, Rapport annuel 1971-1974, 1980-1982,
1985, 2016
4. BANQUE MONDIALE, Rapport de suivi de la situation économique et financière
en RDC, Septembre 2015
5. DEPARTEMENT DES AFFAIRES ECONOMIQUE ET SOCIAL DE L’ONU,
Rapport économique sur l’Afrique 2016
6. FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL, Rapport du FMI n°14/315, Octobre
2014
7. MONITEUR CONGOLAIS n°5 du 1-3-1968
8. ORDONNANCE, N°78/194 du 25 mai 1978 portant statut de la SONAS
9. ORGANISATION DES ASSURANCES AFRICAINE, Baromètre de l’assurance
en Afrique 2017
10. PATHY LIONGO BOOTSI et ALAIN KASENDE M’BAY, Grandes lignes du
nouveau Code des assurances de la RDC, Article, Kinshasa, Juin 2015
11. PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT, Rapport
national sur le développement humain 2016, Aout 2017

NOTE DE COURS

1. BASEME NTIRUSHIZE, Cours inédit de droit et économie des assurances,


Université Libre de Kigali
2. ILUNGA BANZA G, Cours des notions générales d’assurances, 2014-2015, ENF
3. KUKATULA FALASH O, Note de cours de politique des économiques, M1 FBA,
UCC, 2017
4. KUKATULA FALASH O, Note de cours stratégie et politique de développement, M1
FBA, UCC, 2017
5. MULUMBA KENGA M, Cours de Finance, banque et assurance, M1 FBA, UCC,
2017
89

6. MULUMBA NKENGA M, Note de Pratique des assurances, M2 FBA, UCC, 2017


7. SUMATA MOTOKULA C, Note de cours d’économie politique 1, L1 FED, UCC,
2013

MEMOIRES

1. KAZADI EMMANUEL, Nécessité de libéralisation du secteur des assurances en RDC


cas de la SONAS, Faculté des sciences économiques et de Gestion, UNIKIN 2012-2013
2. MBADU MAKOSO, libéralisation du secteur des assurances en République
Démocratique du Congo, préalable et implication, U.K, 1999
3. MULUMBA KENGA M, L’assurance : Catalyseur du développement, modèles de
références et application au cas de la RDC, Louvain School of Management, Thèse
UCL 2011
4. MUMBERE, Etude et Perspective sur les Retombées Socio-économiques de la
Libéralisation du Marché des Assurances en RDC
5. Niyensenga Innocent, L’industrie d’assurance et son rôle d’intermédiation financière
dans le développement économique, Cas du Rwanda, 2012

WEBOGRAPHIE

1. https ; //fr.wikipedia.org/assurance-RDC
2. https ; //www.cairn.info/revue-d-economie-financière-2012-2-page département de
droit économique
3. https ; atlas-mag.net
4. https ; fanaf.org
5. https ; www.jeuneafrique.com/452804/pol
6. https ; 7sur7.cd
90

ANNEXES

DEPARTEMENT DE KINSHASA

TABLEAU DE DETAILS D'ACTIVITES TECHNICO-FINANCIERES GLOBALES 2015

2.1. ASSURANCES DIRECTES


(I)

CHARGES TECHNIQUES MONTANTS PRODUITS TECHNIQUES MONTANTS

A. PRESTATIONS A. PRIMES NETTES

VIE 1 288 452 428,24 VIE 502 262 626,61

AUTOMOBILE 11 899 933 746,98 AUTOMOBILE 34 008 686 702,27

TRANSPORTS 690 436 421,59 TRANSPORTS 2 555 990 208,36

INCENDIE 296 567 831,71 INCENDIE 6 930 215 154,43

A.R.D. 147 060 873,08 A.R.D. 3 679 629 197,39

S/TOTAL (A) 14 322 451 301,60 S/TOTAL (A) 47 676 783 889,06
B. FRAIS DE REGLEMENT B. PROD. ACCES. RES. DES
TECHN. PRIMES DIR.
1. FRAIS DE GESTION

VIE 157 250,00 VIE 132 895 684,32

AUTOMOBILE 444 997 403,84 AUTOMOBILE 17 760 474 144,25

TRANSPORTS - TRANSPORTS 1 408 975 748,37

INCENDIE 3 881 991,08 INCENDIE 3 705 830 119,17

A.R.D. 3 252 844,65 A.R.D. 1 994 750 692,45

2. FRAIS FIXES

VIE 49 179,23

AUTOMOBILE 93 542 915,68

TRANSPORTS 88 151,88

INCENDIE 2 254 831,57

ARD 997 508,13


S/TOTAL (B) 452 289 489,57 S/TOTAL (B) 25 099 858 975,05
91

ASSURANCES DIRECTES (II)

C. AUTRES CHARGES C. AUTRES PRODUITS


MONTANTS MONTANTS
TECHN. ACCESSOIRES

VIE VIE 1 069 665,95

AUTOMOBILE 3 556 960 355,32 AUTOMOBILE 2 507 203 902,66

TRANSPORTS 4 186 775,75 TRANSPORTS 2 979 922,30

INCENDIE 474 000 640,15 INCENDIE 55 911 546,66

A.R.D. 135 408 477,59 A.R.D. 182 164 601,19

MULTI BRANCHES 96 500,00

S/TOTAL (C) 4 170 652 748,81 S/TOTAL (C) 2 749 329 638,76

D. CHARGES DE
COMMISSIONS

VIE 20 404 956,48

AUTOMOBILE 4 164 608 452,85

TRANSPORTS 89 735 214,93

INCENDIE 453 785 202,11

A.R.D. 333 753 309,16

S/TOTAL (D) 5 062 287 135,53

TOTAL (A+B+C+D) 24 007 680 675,51 TOTAL (A+B+C) 75 525 972 502,87

2.2. CESSIONS

CHARGES TECHNIQUES MONTANTS PRODUITS TECHNIQUES MONTANTS

E. PRIMES CEDEES E. PRIMES NETTES

TRANSPORTS 886 749 538,75 CARTE JAUNE COMESA 395 917 496,00

MULTI BRANCHES 81 493 946,29

AUTOMOBILE/COMESA 113 804 211,50

ARD
92

S/TOTAL (E) 1 082 047 696,54 S/TOTAL (E) 395 917 496,00

F. COMMISSIONS

A.R.D 105 387 858,50

MULTIBRANCHES 5 690 211,50

S/TOTAL (F) 111 078 070,00

TOTAL CHARGES TOTAL PRODUITS


25 089 728 372,05 76 032 968 068,87
(A+B+C+D+E) (A+B+C+E+F)

2.3 OPERATIONS
FINANCIERES

G. CHARGES TECHNIQUES MONTANTS G. PRODUITS TECHNIQUES MONTANTS

AUTRES CHARGES FIN. DES AUTRES PROD. FIN. DES ASS.


133 238 536,80 722 371 326,83
ASS. ET REASS. ET REAS.

TOTAL (G) 133 238 536,80 TOTAL (G) 722 371 326,83

CHARGES PRODUITS

TOTAL GENERAL TOTAL GENERAL


25 222 966 908,85 76 755 339 395,70
(A+B+C+D+E+G) (A+B+C+E+F+G)

Il s'agit des opérations liées à l'actualisation des soldes des Réassureurs actifs à la clôture de l'exercice. Ainsi, les
charges sont des pertes
de change tandis que les autres produits financiers représentent les profits de changes.

TABLEAU DE FORMATION DU RESULTAT

EXPLOITATION
CPTE DESIGNATION EXERCICE 2014 EXERCICE 2015
D/C MONTANTS DEBIT CREDIT

70 Prod. Techn. Financ. C 71 536 181 927,95 76 755 339 395,70

60 Charges Technico-Fin. D 22 258 996 568,55 25 222 966 908,85

80 MARGE BRUTE TECHN. FIN. D 49 277 185 359,40 51 532 372 486,85

80 Marge brute C 49 277 185 359,40 51 532 372 486,85

71 Productions vendues C 522 990 039,55 556 124 907,97

73 Trav. faits par l'Ese elle-même C -

61 Matières et Fournitures Cons. D 6 125 204 140,04 6 677 942 119,93


93

62 Transports Consommés D 767 817 563,19 868 085 252,02

63 Autres Services Consommés D 7 561 300 722,62 6 778 154 089,54

81 VALEUR AJOUTEE D 35 345 852 973,10 37 764 315 933,33

81 Valeur ajoutée C 35 345 852 973,10 37 764 315 933,33

74 Produits et Profits Divers C 833 254 549,14 888 934 979,41

77 Intérêts et divid. reçus C 3 546 650,41 570 037,74

78 Repr. /amortis. et provis. C 4 485 380 127,24 2 264 878 608,27

64 Charges et pertes diverses D 1 037 079 705,00 1 556 532 108,31

65 Charges du personnel D 32 730 648 928,60 35 957 820 446,96

66 Contribution et Taxes D 262 645 892,67 104 938 828,46

67 Intérêts D 706 158 716,93 455 511 401,78

82 RESULT. BRUT D'EXPLOIT. D 5 931 501 056,69 2 843 896 773,24

82 Résultat brut d'exploit. C 5 931 501 056,69 2 843 896 773,24

68 Dotation aux amortis. D 5 919 940 692,52 2 050 897 829,17

83 RESULTAT NET D'EXPLOIT. D 11 560 364,17 792 998 944,07

83 Résultat net d'exploit. C 11 560 364,17 792 998 944,07

85 RES. NET AVANT IMPOT C 11 560 364,17 792 998 944,07

86 IMPOT SUR LE RESULTAT C 4 046 127,46 767 553 393,96

87 RESULTAT A AFFECTER C 7 514 236,71 25 445 550,11


94

Table des matières


EPIGRAPHES ................................................................................................................................................. I

DEDICACE .................................................................................................................................................... II

REMERCIEMENTS ..................................................................................................................................... III

LISTE DES ABREVIATIONS ...................................................................................................................... IV

INRODUDUCTION GENERALE ................................................................................................................. 1

01. PROBLEMATIQUE ......................................................................................................................................... 1


02. OBJECTIFS DE L’ETUDE ............................................................................................................................... 2
03. HYPOTHESES DU TRAVAIL......................................................................................................................... 3
04. CHOIX ET INTERET DU SUJET .................................................................................................................... 4
05. METHODOLOGIE ........................................................................................................................................... 4
06. DELIMITATION DU SUJET ........................................................................................................................... 5
07. PLAN DU TRAVAIL........................................................................................................................................ 5

CHAPITRE 1 : GENERALITES DES CONCEPTS ..................................................................................... 6

PREAMBULE ............................................................................................................................................................. 6
SECTION 1. DEFINITION, ELEMENTS FONDAMENTAUX, ROLE ET HISTORIQUE DES ASSURANCES EN R.D.C ............ 6
1.1.1. Définition de l’assurance.................................................................................................................. 6
1.1.2. Eléments fondamentaux de l’assurance ............................................................................................ 7
1.1.2.1. Le Risque .......................................................................................................................................................... 8
1.1.2.2. La Prime ........................................................................................................................................................... 8
1.1.2.3. La Présentation de l’assureur ......................................................................................................................... 8
1.1.2.4. La Mutualité .................................................................................................................................................... 9
1.1.3. Rôle de l’assurance .......................................................................................................................... 9
1.1.4. Historique des assurances en République Démocratique du Congo ............................................. 10
SECTION 2 : TYPOLOGIE DES ASSURANCES ............................................................................................................ 15
§1. Selon la forme de la société d’assurance ....................................................................................................... 15
§2. Selon l’aspect social de l’assurance ............................................................................................................... 16
§3. Selon l’élément naturel de l’assurance ........................................................................................................... 16
§4. Selon l’objet de l’assurance ........................................................................................................................... 17
§5 Selon le mode de gestion des risques ............................................................................................................... 21
SECTION 3 : DEROULEMENT DU CONTRAT D’ASSURANCE...................................................................................... 21
§1. Caractère d’un contrat d’assurance .............................................................................................................. 22
§2. Conclusion du contrat d’assurance ................................................................................................................. 22
§3. Durée, Reconduction et résiliation d’un contrat d’assurance ........................................................................ 24
SECTION 4 : ELEMENTS DU CONTRAT D’ASSURANCE ............................................................................................. 25
§1. Le risque ........................................................................................................................................................ 26
§2. La prime…………………………………………………………………………………………………………………..28
§3. Le sinistre ....................................................................................................................................................... 32
CONCLUSION PARTIELLE DU PREMIER CHAPITRE .................................................................................. 33

CHAPITRE 2 : PRESENTATION DE LA SONAS ..................................................................................... 34

SECTION 1. AVANT LA CREATION DE LA SONAS .................................................................................................. 34


2.2.1. Historique ....................................................................................................................................... 34
2.2.2. Création de la SONAS .................................................................................................................... 35
2.2.3. Monopole de la SONAS .................................................................................................................. 36
2.2.4. Echec du monopole de la SONAS ................................................................................................... 37
95

2.2.5. Les Organes de gestion de la SONAS ............................................................................................. 39


2.2.6. Organigramme de la SONAS .......................................................................................................... 41
2.2.7. Les produits exploités ..................................................................................................................... 42
2.2.8. Le réseau de distribution des produits d’assurance ....................................................................... 42
2.2.9. Liste des Courtiers agrées actif en RDC (mai 2013) ...................................................................... 44
2.2.10. Structure financière de la SONAS .................................................................................................. 46
SECTION 2 : CONSTITUTIONS DES PROVISIONS TECHNIQUES .................................................................................. 49
2.2.1. Les Provisions techniques............................................................................................................... 49
2.2.2. Types de provisions techniques ...................................................................................................... 49
2.2.3. Constitution des Provisions techniques .......................................................................................... 50
2.2.3.1. Provision pour Risque en Cour « REC » ..................................................................................................... 50
2.2.3.2. Provision pour Sinistre à régler « SAR» ...................................................................................................... 50
2.2.4. Placement des Provisions techniques ............................................................................................. 51
2.2.4.1. Les valeurs représentatives ........................................................................................................................... 51
2.2.4.2. Les valeurs mobilières et titre assimilés ....................................................................................................... 52
2.2.4.3. Les valeurs immobilières............................................................................................................................... 53
2.2.4.4. Les prêts et dépôts ......................................................................................................................................... 54
2.2.5. Les limites des placements admis en représentations des engagements réglementés ..................... 55
SECTION 3 : APPORT DES ASSURANCES EN AFRIQUE ............................................................................................. 55
2.3.1. Le marché économique africain .................................................................................................................. 55
2.3.2. La pratique des Assurances en Afrique ....................................................................................................... 56
CONCLUSION PARTIELLE DU DEUXIEME CHAPITRE ............................................................................... 58

CHAPITRE 3 : APPORT SOCIO-ECONOMIQUE DE LA SONAS AU DEVELOPPEMENT DE LA


RDC .............................................................................................................................................................. 59

PREAMBULE ........................................................................................................................................................... 59
SECTION 1. LA SONAS ET LE DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE DE LA RDC ................................................ 59
3.1.1. Apports socio-économiques du système monopoliste ..................................................................... 60
3.1.2. Apports sociaux de la SONAS......................................................................................................... 60
3.1.3. Apports économiques de la SONAS ................................................................................................ 61
3.1.4. Mesure de l’Assurance en RDC ...................................................................................................... 63
3.1.5. Reflet des assurances dans le développement socio-économique en RDC ..................................... 64
3.1.6. Critique sur le bilan global de l’action de la SONAS ..................................................................... 66
3.1.6.1. Du point de vue Fonctionnement.................................................................................................................. 66
3.1.6.2. Du point de vue Financier ............................................................................................................................. 67
SECTION 2 : LA PRATIQUE DES ASSURANCE EN R.D.C, CAS DE LA SONAS .......................................................... 67
3.2.1. La Libéralisation du secteur des Assurances en RDC .................................................................... 68
3.2.2. Marché des assurances depuis 2016 .............................................................................................. 70
3.2.3. Impact de la libéralisation sur le plan macroéconomique ............................................................. 75
3.2.3.1. Sur le plan de l’emploi .................................................................................................................................. 75
3.2.3.2. Sur le plan de la croissance économique ...................................................................................................... 76
3.2.3.3. Sur le plan du Produit intérieur brut (PIB) ................................................................................................ 77
3.2.4. Impact de la libéralisation au niveau Micro-économique .............................................................. 79
SECTION 3 : PISTES DE SOLUTIONS ................................................................................................................. 81
3.3.1. Au niveau de l’Etat ......................................................................................................................... 81
3.3.2. Sur le plan juridique ....................................................................................................................... 82
Au niveau de la SONAS ......................................................................................................................................... 82
3.3.3. Sur le plan financier ....................................................................................................................... 83
CONCLUSION PARTIELLE DU TROISIEME CHAPITRE .............................................................................. 84

CONCLUSION GENERALE ....................................................................................................................... 85


96

BIBLIOGRAPHIE........................................................................................................................................ 87

TABLE DES MATIERES ........................................................................................................................... 94

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