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Faculté de Droit et des Sciences Economiques
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Département du Droit Public
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Master Gouvernance des Organisations Publiques
Thème :
Le cadre juridique des partenariats
public-privé au Gabon
Remerciements ................................................................................................................... 5
Abréviations ................................................................................................................... 6
Introduction ................................................................................................................... 7
1. Présentation du sujet............................................................................................................. 11
1.1. Élucidation des concepts clés ............................................................................................ 13
1.1.1. Le cadre juridique........................................................................................................... 13
1.1.2. Les partenariats public-privé .......................................................................................... 13
1.1.2.1. L’Etat : une institution à but non lucratif .................................................................... 14
1.1.2.2. Le secteur privé .......................................................................................................... 15
1.1.3. Le profit comme point de divergence entre le privé et le public .................................... 15
2. Le cadre de la recherche ....................................................................................................... 16
2.1. La délimitation du sujet ..................................................................................................... 16
2.2. Le cadre scientifique ......................................................................................................... 17
3. L’intérêt de l’étude ............................................................................................................... 18
3.1. Au plan juridique ............................................................................................................... 18
3.2. Au plan pratique ................................................................................................................ 18
4. Problématique et hypothèses de recherche ........................................................................... 18
4.1 La problématique................................................................................................................ 18
4.2. Les Hypothèses de recherche ............................................................................................ 20
5. Le cadre méthodologique ..................................................................................................... 22
Première partie : Evolution du cadre juridique des PPP au Gabon ............................... 26
Section 1 : La distinction entre les marchés publics, les délégations de services publics et les
ppp ......................................................................................................................... 47
Paragraphe 1 : La distinction entre les marchés publics, les délégations de services publics et
les PPP .............................................................................................................. 48
A) La distinction du PPP des marchés publics ......................................................................... 48
B) La distinction du PPP des DSP ........................................................................................... 49
Paragraphe 2 : L'intérêt du recours au PPP dans la réalisation des infrastructures au Gabon en
comparaison des anciens contrats ..................................................................... 50
A) Une commande publique innovée grâce aux partenaires au développement ...................... 51
B) La maitrise de la dépense publique ou l’équilibre budgétaire ............................................. 52
Section 2 : Les normes relatives aux PPP ................................................................................ 53
Paragraphe 1 : les dispositions qui encadrent les PPP.............................................................. 54
A) Les référentiels normatifs.................................................................................................... 54
B) Un cadre motivée par une diversification des richesses et du développement des
infrastructures .................................................................................................................... 55
Paragraphe 2 : Analyse du cadre des PPP et apport des institutions sous régionales .............. 57
A) Analyse du cadre des PPP ................................................................................................... 58
B) Apport des institutions sous régionales ............................................................................... 61
Conclusion de la première partie .............................................................................................. 64
Deuxième partie : Applicabilité du cadre juridique des ppp au Gabon pour une
gouvernance publique ........................................................................... 65
C’est un grand honneur de pouvoir témoigner ici de notre gratitude envers toutes les
personnes et les institutions qui ont rendu ce travail de recherche possible de près ou de loin.
Nous remercions avant tout Dieu à qui toute la gloire doit être rendue.
L'État c’est l'ensemble des pouvoirs d'autorité et de contrainte collective qui pèsent
sur une nation. Ces contraintes limitées ne visent qu’une chose, la prééminence de l'intérêt
général avec une nuance éthique, le bien public ou le bien commun1.
Cette conception juridique de l’Etat met en exergue l’un des rôles, qu’il s’assigne et
qui consiste à représenter les intérêts publics, autrement dit, l‟Etat a pour mission de mettre
en œuvre des stratégies destinées au bien-être général. Ces stratégies se fondent dans des
organisations dédiées au développement durable, dans les établissements publics, avec en
prime la qualité du service public.
Cependant, les défis actuels qui sont liés aux mutations sociodémographiques,
socioéconomiques, aux nouvelles technologies et la globalisation dans son ensemble,
poussent l’Etat à repenser les politiques de développement en phase avec les réalités. Aussi,
les intérêts publics et plus précisément „‟l‟amélioration du service public‟‟ devient non plus le
rôle pour lequel l’Etat est assigné, mais un objectif politique à atteindre. En effet, la demande
publique est grande, et l’offre de services ne permet plus de répondre à la demande ; la dette
publique plus importante, les moyens financiers pour concevoir et construire des
infrastructures publiques deviennent insuffisants.
En d’autres termes, la société demande des réponses nouvelles à des nouveaux besoins
sociaux lesquels restent peu satisfaisants dans tous les secteurs : alimentation, mobilité,
énergie, habitat, environnement, santé…portée par différents acteurs, l’innovation sociale
apporte des solutions efficaces à des enjeux complexes auxquels ni l’Etat, ni le marché ne
peuvent répondre seuls3.
1
Georges Burdeau, Traité de Science politique, tome I : le Pouvoir politique ; Revue internationale de droit
comparé Année 1950 2-1 pp. 204-207.
2
Engagement de cloture du World Economic Forum, Made in with # Made in Davos 26/01/2018.
3
https://www.avise.org/decouvrir/innovation-sociale/innovation-sociale-de-quoi-parle-t-on consultée le 21
Janvier 2021 à 23h56.
7
Les diverses secousses subies par l’économie mondiale lesquelles ont occasionné la
création du G204 comme instrument de pilotage économique mondial. Cette institution bien
que politique5, fait de la problématique du financement des structures publiques en faveur du
développement un point important et ce, dans le souci de combler le déficit en infrastructures
publiques de manière plus efficace et plus efficiente au travers des partenariats avec les
multinationales (entreprises privées) d’une part et la société civile d’autre part.
C’est dans ce sens que le Pape Benoit XVI indique que les acteurs de la vie
économique ne peuvent se limiter à la seule loi du marché, mais « que l‟économie doit aussi
impliquer l‟Etat et la société civile »6. En effet, l’Etat et les partenaires privés que, sont les
entreprises et la société civile se rencontrent utilement sur un objectif commun qui est de
répondre à la demande croissante en financement et construction des infrastructures favorisant
ainsi l’amélioration du service public. C’est dans ce contexte précis que l’on parle de
Partenariat Public Privé.
Les analystes eux aussi se réfèrent à cette dichotomie, mais en se battant au contraire
pour que soit respecté dans le strict respect, la frontière entre ces deux sphères 7.
Si l’on s’en tient aux éléments dichotomiques qui, sans ignorer les fondamentaux des
orientations initiales les deux secteurs mais que l’intérêt ici est l’amélioration du service
public, que doit-on retenir du Partenariat Public Privé autrement dit qu’est-ce que le
Partenariat Public Privé ?
Le partenariat public-privé (PPP) est un mode de financement par lequel une autorité
publique fait appel à des prestataires privés pour financer et gérer un équipement assurant ou
contribuant au service public. Le partenaire privé reçoit en contrepartie un paiement du
4
Créé en 1999 en réponse aux crises financières qui ont frappé les pays émergents à la fin des années 1990, le
G20 réunit les 19 pays les plus développées plus l'Union européenne. L'ensemble représente tous les continents
habités, 80 % du PIB mondial, 75 % du commerce international et 60 % de la population mondiale.
5
Le G20 a des missions de coordination sur l’encadrement et la régulation des marchés financiers mondiaux et
d’assainissement des finances publiques.
6
Benoit XVI, l‟Encyclique Caritae, Juillet 2009
7
Peter Ulrich Florian WETTSTEIN, « le concept de partenariat public-privé est-il bien posé ? La
coresponsabilité de l‟économie privée en politique de développement », 2005, mis en ligne le 18 Février 2010,
consulté le 25 Août 2020 à 15h20 page 44.
8
partenaire public ou des usagers du service qu'il gère. Ce mode de financement est présent
dans de nombreux pays sous des formes variées. Par ailleurs, le Pape Benoit XVI donne une
vision tout autre que peut avoir ce partenariat, il énonce :
Dans son texte, le Pape Benoit XVI soulève de manière implicite la grande
problématique de l’économie de marché9 à travers la recherche de maximisation du profit par
les entreprises. Cette maximisation, qui ne va pas spontanément dans le sens d’un
développement durable car elle conduit à des raisonnements de court terme, tend à la
satisfaction des intérêts des seuls actionnaires des entreprises contrairement, à l’Etat qui tend
à la satisfaction des intérêts publics.
8
Benoit XVI, idem
9
L’économie de marché désigne un système économique ou les décisions de produire, d’échanger et d’allouer
des biens et services rares sont déterminés majoritairement à l’aide d’informations résultant de la confrontation
de l’offre et de la demande telle qu’établie par le libre jeu du marché. Confrontation qui détermine les
informations de prix, mais aussi de qualité, de disponibilité.
10
https://www.etudier.com/dissertations/Économie-De-Marché/64681228.html consulté le 11/07/2021 à 09h26
11
Renata Diniz, le PPP dans la mondialisation : les modèles français et brésilien, thèse soutenue le 19/04/2019,
consultée en ligne 20/12/2021 à 09h26.
9
En effet, notre objectif ne consiste pas à défendre ce Partenariat Public/Privé qui ne
s’arrête pas à la simple séparation dogmatique entre les domaines public et privé, mais
d’exposer de ce partenariat, une vision alternative et clarifiée qui ne rejette pas globalement
toute collaboration entre les acteurs des secteurs du public et du privé, mais y voir au
contraire un instrument très prometteur de la politique de développement durable.
Les théoriciens du contrat social ont tous en commun une conception juridique de
l’Etat et sont à ce titre, des précurseurs de ce que l’on a coutume d’appeler aujourd’hui l’Etat
de droit. Le concept d'État de droit est théorisé par le juriste Hans Kelsen au début du XXe
siècle qui le définit ainsi : un "État dans lequel les normes juridiques sont hiérarchisées de
telle sorte que sa puissance s'en trouve limitée"12. De ce point, on peut retenir alors que,
chaque règle tire sa validité de sa conformité aux règles supérieures13 et c’est dans cet esprit
que les PPP trouvent leurs fondements dans chaque Etat c’est-à-dire, autour d’un encadrement
juridique afin de ne pas être victime d’une économie de marché non régulée incompatible
avec les exigences du développement durable, de la démocratie, de la bonne gouvernance et
du respect des droits de l’Homme.
Bien que largement utilisée, la notion de PPP ne bénéficie pas d’une définition
juridique unanimement admise, que ce soit en droit international ou en droit comparé. En
effet, la multiplicité des définitions proposées souligne bien les réalités multiformes et
complexes que peut revêtir un PPP, déjà deux formes de partenariats régissent les fondements
des PPP : le PPP dit concessif14 et le PPP dit à paiement public15.
Pour le PPP concessif, il est défini comme le contrat par lequel une personne publique
confie pour une période déterminée, l’exécution de travaux ou la gestion d’un service public
ou d’intérêt général dont elle a la responsabilité, à un concessionnaire /délégataire, qui
l’exploite à ses risques et périls. La rémunération du partenaire est ainsi substantiellement liée
au résultat de l’exploitation du service ou de l’ouvrage et provient majoritairement de recettes
d’exploitation, le plus souvent perçues directement auprès des usagers.
12
https://www.vie-publique.fr/fiches/274962-quelles-sont-les-caracteristiques-dun-etat-de-droit#:~:text=Le%20
concept%20d%27État%20de%20droit%20est%20théorisé%20par%20le,s%27en%20trouve%20limitée".
Consultée le 08/01/2023 à 15h28.
13
https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/270286-quest-ce-que-letat-de-droit consultée le 08/01/2023 à
15h30.
14
http://www.initiative-ppp-afrique.com/Partenariat-public-prive/Definitions-et-outils/PPP-Concessif consultée
en ligne le 08/01/2023 à 19h29.
15
Les principes fondamentaux des Partenariats Publics Privés, https://ppiaf.org/documents/5564/download ,
brochure consultée en ligne le 08/01/2023 à 19h34.
10
S’agissant du PPP à paiement public, il porte sur une mission globale de service
publique ou d’intérêt général. Le contrat peut également avoir pour objet des prestations de
services qui y concourent. A la différence de la concession, la rémunération du partenaire
privé, dans le cadre d’un PPP à paiement public, fait l’objet d’un paiement par la personne
publique sous forme de loyers réguliers pendant toute la durée du contrat, laquelle est liée aux
objectifs de performances.
1. Présentation du sujet
En s’inspirant de certains modèles, ou en adaptant ses textes aux normes régionales ou
internationales, le Gabon a cherché à importer ces avantages en particulier celui de pouvoir
répondre rapidement à un besoin de modernisation des infrastructures sans compromettre au
moins à court-terme l’équilibre des finances publiques. Séduit par une technique contractuelle
qui l’apparaissait pertinente pour mettre en œuvre ses projets, le gouvernement gabonais a
déployé les efforts nécessaires pour concevoir et développer ce nouveau mode d’action
contractuel qu’est le PPP, mais à des degrés variables.
11
l’amélioration des conditions de vie de la population, de ce fait son encadrement a permis à
des multinationales à l’exemple d’OLAM de participer à la construction de plusieurs
infrastructures innovantes tels que : le Port d’Owendo, les zones franches pour la
transformation du bois, la rénovation de l’aéroport pour le hisser aux standards
internationaux, la transformation des produits agricoles, et bien d’autres. Bien que les
réalisations soient présentes, il y a lieu de se poser la question de savoir si le cadre juridique
des PPP au Gabon est-il bien posé ?
La présente contribution s’appuie largement sur ces sources, notamment sur les
travaux réalisés par les organismes internationaux.
Notre thème s’intitule : le cadre juridique des PPP au Gabon, ainsi posé il est
important d’élucider les notions majeures qui composent notre sujet. En effet, la définition
des termes d'un sujet est la « garantie sûre » de la compréhension d'un sujet en droit. L'avis de
Bergel16 sur la question est sans appel : « un droit insuffisamment défini n'est point praticable
en ce sens que son application donnera lieu à des hésitations et à des controverses
génératrices d'insécurité juridique ». Aussi, les termes qui méritent des clarifications pour
cette réflexion sont les suivant : cadre juridique et les PPP.
16
Jean Louis BERGEL, Méthode du droit et Théorie générale du droit, Dalloz, 1998, p.196.
12
1.1. Élucidation des concepts clés
Le terme « cadre » signifie mettre dans un cadre18 dans un contenant de forme carré.
Aussi cadre désigne-t-il l'action de mettre quelque chose dans un carré ou d'entourer (dans un
carré) quelque chose. Le terme « juridique », pour sa part, a fait l'objet d'une clarification
sémantique, en sorte qu'il soit distingué d'autres termes voisins à l'instar de légal et judiciaire.
« Juridique » est un adjectif qui vient du latin « Juridicus » et qui signifie « ce qui se rapporte
au droit et qui traite du droit... le terme juridique se réfère à la discipline ou à l'exercice du
droit.19». En soi, le droit désigne l'ensemble des règles qui dictent la ligne de conduite des
membres d'une société donnée et dont le respect est assuré par l'Etat.
De ce qui précède, il y a lieu de dire que l'expression « cadre juridique » renvoie à une
sorte de périmètre à l'intérieur duquel tout ce qui s'y trouve doit être tel que l'ensemble des
règles juridiques l'ont prévu. C'est dire en d'autres mots que ce qui est encadré juridiquement
tient20 compte de lieu de cet encadrement, d'autant plus que « ubi societas, ibi jus » qui veut
dire en romain « là où il y a une société, il y a du droit ».
En ce qui concerne le thème sur Le cadre juridique des PPP au Gabon, le cadre
juridique dont s`agit procède de la dimension normative et de celle jurisprudentielle. Cette
dernière dimension invite désormais à s'intéresser à la définition du terme PPP.
La multiplicité des définitions qui ont déjà été proposées, soulignent bien les réalités
multiformes et complexes que peut revêtir un PPP. Selon le PNUD, le terme de PPP « décrit
les relations possibles entre les secteurs publics et privés pour assurer la délivrance de
17
https://www.linternaute.fr/dictionnaire/fr/definition/cadre-juridique/ consultée le 10/01/2023 à 20h56.
18
https://www.dicocitations.com/dico-mot-definition/19704/cadre.php consultée le 10/01/2023 à 21h03.
19
V. Isabelle (H), « Légal, juridique et judiciaire... », www.bareau.qc.ca , la page officielle du journal du
Barreau du Québec, 15 novembre 2000. Consultée le 10/01/2023 à 21h10.
20
https://www.memoireonline.com/11/19/11277/m_L-encadrement-juridique-du-contentieux-de-la-sincerite-
des-comptes-au-Cameroun2.html consultée le 10/01/2023 à 23h12.
13
services en étroite collaboration. Les acteurs privés peuvent inclure des entreprises privées,
des organisations non-gouvernementales et aussi des organisations communautaires ». Pour
le FMI, les partenariats public-privé « impliquent l‟offre d‟infrastructures ou de services qui
sont traditionnellement fournis par le gouvernement »21. Quant à la Commission Economique
pour l’Afrique (CEA), elle le définit comme « la combinaison d‟un besoin public avec des
ressources et des capacités privées pour créer une opportunité qui satisfera le besoin et de
faire un profit ». Enfin, le livre vert de la Commission Européenne du 30 Avril 2004 propose
une définition, mais qui n’a aucune portée juridique : « des formes de coopération entre les
autorités publiques et le monde des entreprises qui visent à assurer le financement, la
construction, la rénovation, la gestion ou l‟entretien d‟une infrastructure ou la fourniture
d‟un service »22.
L’Etat est une institution sans but lucratif au service des ménages. Il regroupe
l’ensemble des unités privées dotées de la personnalité juridique qui produit des biens et
services non marchands au profit des ménages. Leurs ressources principales proviennent de
contributions volontaires en espèces ou en nature effectués par les ménages en leur qualité de
consommateurs, de versements provenant des administrations publiques, ainsi que de revenu
de la propriété.
21
FMI, « Investissement public et partenariats public-privé, Dossier économique 40, 2007, p. IV.
22
Commission Européenne, Livre vert sur les partenariats public-privé et le droit communautaire des marchés
publics et des concessions, 30 Avril 2004, page 3.
14
1.1.2.2. Le secteur privé
Pour le secteur privé à but lucratif comme l’entreprise, elle peut se donner comme
objectif de dégager un certain niveau de rentabilité, plus ou moins élevé et le profit d’une
entreprise est destiné aux apporteurs de capitaux que sont les propriétaires de l’entreprise.
Pour survivre, les entreprises du secteur privé doivent maximiser leurs profits. Cet état
de fait est fondamentalement incompatible avec la protection de l’environnement et la
garantie de l’accès universel à des services publics de qualité. Cependant, il faudrait retenir
que, depuis le début du XXIe siècle, les entreprises sont appelées à prendre en compte les
exigences de développement durable, à travers la responsabilité sociétale des entreprises 24.
La responsabilité sociétale des entreprises25 repose sur la prise en compte par les
entreprises, sur une base volontaire, et parfois juridique26, des enjeux environnementaux,
sociaux, économiques et éthiques dans leurs activités. Les activités des entreprises sont ici
23
https://www.toupie.org/Dictionnaire/Secteur_prive.htm#:~:text=On%20appelle%20"secteur%20privé"%2C,so
nt%20pas%20ou%20peu%20investis. Consulté le 11/01/2023 à 04h00.
24
https://fr.wikipedia.org/wiki/Entreprise consulté le 11/01/2023 à 04H34
25
https://fr.wikipedia.org/wiki/Responsabilité_sociétale_des_entreprises consulté le 11/01/2023 à 04h41
26
En France, la loi relative aux nouvelles régulations économiques, article 116
15
entendues au sens large : activités économiques, interactions internes (salariés, dirigeants,
actionnaires) et externes (fournisseurs, clients, autres)27.
2. Le cadre de la recherche
Il est question à ce niveau d'établir le périmètre à l'intérieur duquel cette réflexion sera
menée. Aussi, s'agit-il définir le domaine spatio-temporel, d'une part, et le domaine matériel et
scientifique, d'autre part.
Le champ géographique désigne le lieu dans lequel l'étude doit être menée eu égard à
l'intitulé du thème de la recherche. Dans le cas du thème qui concerne ce mémoire, il va sans
27
https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.strategie.gouv.fr%2Fpublications%
2Fresponsabilite-sociale-entreprises-competitivite#federation=archive.wikiwix.com&tab=url consultée le
11/01/2023 à 04h40
16
dire que le champ géographique est le Gabon. En effet, l'intitulé du thème de cette réflexion
est : « Le cadre juridique des PPP au Gabon ».
Le champ temporel, pour sa part, renvoie à la période de temps à laquelle l'étude doit
être faite. En ce qui concerne le thème : « Le cadre juridique des PPP au Gabon », il faut
souligner trois choses :
- la période de la commande publique post colonial avec les Marchés Publics, et les
délégations de services publics, c'est-à-dire, à compter de la date de l’ancien code des
marchés publics, le décret n°0254/PR/MEEDD du 19 juin 2012.
- Ensuite, que l'on parlera des insuffisances liées à la gestion publique dans les
marchés et s’intéresser au nouveau mode de contrat que offre les PPP ;
- Enfin, la phase des suggestions, résultants des deux premières pour aboutir à la
consécration du cadre juridique des PPP au Gabon.
Dans tous les cas, ce mémoire ne saurait être fait sans tenir comptes de ces moments
clés, d'autant plus qu'ils marquent les différentes évolutions qu’a connues la présente
législation. Le domaine spatio-temporel de cette réflexion est donc celui du Gabon, qui débute
avec l’ancien code des marchés public à nos jours. Cette étape précisée, il sied désormais
d'envisager le domaine matériel ou domaine scientifique.
Le cadre scientifique, renvoi à la discipline sur laquelle porte le thème de l'étude. C'est
selon ce domaine que les notions doivent être définies et non plus selon le droit général,
d'autant plus que le thème qui porte sur Le cadre juridique des PPP au Gabon relève d'une
branche de ce droit général. Il s'agit du droit public mais qui touche le droit Administratif et
les Finances Publiques.
17
3. L’intérêt de l’étude
Il est de principe en droit que pour certaines prérogatives, ce qui est consacré par une
norme se veut être appliqué. C'est cette application de la norme qui différentie le droit du
vœu. Ce faisant, l'adage selon lequel « nul n'est censé ignorer la loi » conforte l'idée selon
laquelle la loi soumet la société et force son respect. C'est tout l'intérêt de la question de cette
recherche. L'intérêt de cette étude est pluriel. Aussi, trouve-t-il sa nécessité juridique ?
Le contrat de PPP est un contrat récent, tout au moins par rapport à celui des marchés
publics. La jeunesse de cette matière peut donner lieu à la fragilité de son appréciation.
C’est pourquoi, l'étude de ce thème permet d'apprécier le contenu du recueil des textes
en matière de Promotion des investissements et de partenariats public-privé, loi n°20/2016 du
05 Septembre 2016.
4.1 La problématique
La problématique est la question fondamentale que l'on se pose devant un sujet donné
et dont le plan constitue les axes de réponse en deux pôles. C'est le questionnement du
problème ; d'autant plus qu'elle permet de mettre celui-ci en exergue. Michel Beaud définit la
problématique comme « l'ensemble construit autour d'une question principale, des hypothèses
de recherche, et des signes d'analyse qui permettront de traiter le sujet choisi »28.
28
Michel BEAUD, L'art de la thèse, Nouvelle édition, La Découverte, 2006, page 55.
18
Il s'agit alors de s'interroger sur l'encadrement juridique dont bénéficient les PPP sur le
territoire gabonais. En d'autres termes quel est l'état de l'encadrement juridique des PPP au
Gabon ?
La réflexion qui amène à s'interroger sur l'état de l'encadrement juridique des PPP,
procède d'un postulat ; celui qui repose sur l’innovation basée sur des changements et des
mesures internes améliorant l’efficacité et l’efficience.
En effet, le fait que les PPP se présentent comme une nouvelle forme de gouvernance
et d’alternative au dirigisme étatique29, nous invite à creuser sur les fondamentaux endogènes
et exogènes de l’élaboration du texte juridique en lui-même. Mais comment allons-nous
aborder ce sujet?30
A cette question, on est poussé de croire que notre problématique repose sur des points
de départ pour construire notre sujet. En effet, se construire sur des points est bénéfique pour
nous dans le sens ou on ne limitera pas notre champ d’investigation, mais aussi, et surtout,
dans le sens ou le savoir se réorganise, où il remodèle ses principes explicatifs.
Les pays industrialisés ont connu, au cours des trois dernières décennies, deux grands
changements structurels :
De ce fait, la question qu’on devrait se poser serait de savoir: « au regard des éléments
qui composent le cadre juridictionnel, de quels outils, disposent les PPP au Gabon pour
29
https://www.innovation.cc/francais/yaya1-final.pdf consultée le 11/01/2023 à 20h00.
30
Quivy R., Van Campenhoudt, L., Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Dunod, 1995.
19
réguler et créer un climat favorable aux partenariats ? Mais aussi, face à une économie
fragile, quels sont les enjeux et les perspectives des PPP dans l‟atteinte des objectifs visant
l‟intérêt général ?
Ayant présenté ainsi notre problème, nous pensons qu’il est indispensable de
constituer une ou des hypothèses afin de résoudre les différentes questions qui jonchent notre
travail. Les hypothèses sont des idées préconçues, qui doivent guider l’investigation, elles ne
sont pas pour autant des idées fixes : c’est l’observation des faits, qui en définitive, décide de
la vérité d’une hypothèse.
Dans notre cas qui traite de la question du Cadre juridique des PPP au Gabon, la
première hypothèse qui s’impose d’évidence est la suivante :
Malgré les défis financiers qui font obstacles, tout Etat a pour objectif d‟améliorer les
conditions de vie de son peuple, d‟améliorer le service public par tout moyen ou coopération
utile; Le Gabon, en sa qualité d‟Etat de droit centre sa politique de développement sur les
PPP.
De ce fait, un cadre juridique est nécessaire afin de réguler ces coopérations, et d’en
faire un modèle propre.
Cette hypothèse se justifie par le fait que, le mode d’organisation gabonais, fait l’objet
d’un guidage politique le plus souvent volontariste. Plusieurs raisons l’expliquent, la
principale étant la nature de bien public. Les progrès de la recherche fondamentale de bien
public, dépendent d’investissements de longs termes aux résultats aléatoires, ce qui en limite
de fait le financement de la sphère publique. Ce financement public, irremplaçable pour ce qui
concerne la recherche fondamentale de bien public, demeure la base sur laquelle s’échafaude
tout le système de recherche et d’innovation.31
31
Fouad EL OUARDIGHI, La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? Sous la direction de Wladimir
ANDREFF, Presses Universitaires de Paris Ouest, 2013, 394 p, Dans Revue Française de Gestion 2013/6
N°235, Pages 175 à 177, https://www.cairn.info/revue-française-de-gestion-2013-6-page-175.htm consultée
en ligne le 22/01/2023 à 18h24
20
Les entreprises innovatrices sont tributaires d’investissements dont la plupart sont
publics : infrastructures et réseaux rendant possible l’innovation, capital humain formés, et
autres facteurs immatériels, comme par exemple l’accès aux données. On voit en elles, outre
la reconnaissance financière, une reconnaissance de l’importance du cadre national prêt à
jouer un rôle dans la compétitivité, la spécialisation sectorielle et éventuellement la
croissance.
De ce fait, partant du fait que les modes d’accumulation des connaissances sont très
différents selon les pays, que les structures, les techniques et les normes interagissent avec les
autres domaines de l’économie, il va sans dire que le mode de coopération entre les
entreprises et l’Etat gabonais repose sur un modèle propre au Gabon et encadré par ce dernier.
Cette première hypothèse que nous venons de justifier génère elle aussi une deuxième
hypothèse que nous allons non seulement posée, mais également rigoureusement justifiée.
Le Gabon, en tant que pays africain n‟est pas en marge de cette exigence, c‟est dans
ce sens qu‟il tant à améliorer son système de justice de façon efficace afin qu‟il soit en phase
avec la communauté mondiale en renforçant les domaines suivants : la démocratie et la
gouvernance politique, la gouvernance économique et la gestion, la gouvernance des
entreprises et le développement socio-économique.33
De ce fait, le cadre juridique des PPP du Gabon ne suffit pas à lui seul pour répondre
dans son absolu aux questions de Partenariats, la réforme des autres cadres juridiques
favorise un climat favorable aux PPP.
32
Semaine de l’Afrique 2016, le Nouveau partenariat mondial pour la bonne gouvernance et l‟Etat de Droit en
Afrique, Union Africaine, Commission Africaine Permanente, Commission du NEPAD, Nations Unies.
http://bit.ly/2cUJYHd consulté en ligne le 23/01/2021 à 19h57
33
Idem
21
PPP au Gabon comme principe de gouvernance financière, et en présentent les modalités de
son application et la procédure à suivre dans le cadre d’un partenariat public/privé, aussi faut-
il harmoniser les normes relatives à l’Etat de droit et à la gouvernance au Gabon.
La pléthore de ces directives n’est pas à sa matérialisation totale, pour preuve, les
institutions gabonaises de gouvernance, renforcent ou procèdent à de nombreuses réformes
politiques, civiles, et économiques en vue d’intégrer et renforcer le lien entre la paix, la
sécurité, le développement durable, le respect de l’Etat de Droit et des libertés fondamentales.
5. Le cadre méthodologique
Cette méthode, eu égard au domaine matériel de cette recherche, est essentiellement
juridique. Aussi, sied-t-il de retenir au préalable la dogmatique36 autrement appelé l’exégèse,
qui conditionne la procédure des PPP au Gabon. La dimension sociale, politique et
économique pour cette recherche est plus qu'essentielle ; d'autant plus que la réflexion sur les
PPP va de pair avec l'analyse sociale, économique et politique du Gabon.
L'exégèse des textes ou dogmatique est « une méthode juridique fondée sur l'étude des
textes et l'interprétation des textes. Elle postule la détermination et la restitution du droit en
vigueur appréhendé à travers les seuls textes juridiques. (...) Il faut donc d'abord s'assurer
34
KAMTO (M) Droit et pouvoir en Afrique: essai sur les fondements du constitutionnalisme dans les Etats
d'Afrique noire francophone, LGDJ, 1987, p. 47.
35
AMBEU AKOUA (V-P), La fonction administrative contentieuse en Côte d'ivoire, Thèse, Université Jean
Moulin Lyon III, 2011, p.26.
36
ONDOA (M), Méthodologie De La Recherche, DEA de Droit Public Fondamental, UYII, FSJP, Département
de Droit Public Interne, 2009/2010.
22
que tous les textes traitant de cette question (la question du sujet de recherche) de manière
directe ou indirecte ont été consultés et traités ».37
La dogmatique ou l’exégèse, bien qu'elle soit la source de toute notre attention, elle ne
peut cependant se suffire à elle-même. D'où la nécessité de se référer également à la démarche
sociale, économique et politique des PPP au Gabon.
La première a deux objectifs. Il s’agit, d’une part, d’étudier la manière dont les
comportements individuels et collectifs réagissent aux incitations véhiculées par les règles de
droit. La démarche consiste, d’autre part, à utiliser les effets sociaux, économiques et
politiques comme un instrument analytique permettant d’expliquer l’émergence de ces règles.
Il ne s’agit aucunement de prétendre que les législateurs choisissent consciemment des
solutions efficaces mais d’interpréter les décisions juridiques comme des règles
institutionnelles sources d’efficience38.
Il faut noter que ces démarches ne prétendent en aucune manière imposer leurs critères
d’évaluation à la discipline juridique mais vise simplement à caractériser la rationalité sous-
jacente aux textes. La question est alors de déterminer si les règles de droit créent des
inefficacités justifiant de les modifier. Même s’il va de soi que le critère d’efficience de ces
démarches ne peut à lui seul légitimer (ou rendre illégitime) l’existence d’une règle ou d’une
37
ONDOA (M). Op.cit page 22.
38
https://www.cairn.info/revue-economie-et-prevision-2013-1-page-I.html consultée le 23/01/2023 à 22h16
39
Idem
23
institution, il s’avère que ces propositions ont eu des retombées importantes dans des
domaines aussi variés que la législation antitrust, la réglementation des marchés financiers ou
encore la protection de l’environnement et plus loin à l’amélioration des conditions de vie 40.
L'état de l'encadrement juridique des PPP au Gabon est tel qu'au plan normatif,
l'encadrement n’est pas dense comme nous allons le voir dans notre première partie, intitulée :
Les éléments d‟encadrement des PPP au Gabon. Tandis qu'au plan social, économique et
politique il est dense comme nous le verrons dans notre deuxième partie intitulée : Les effets
sur le plan National et International des PPP au Gabon.
Aussi au rappel de notre thème « Le Cadre Juridique des PPP au Gabon », notre
travail se compose en deux grandes parties : premièrement, il est question de faire l‟Evolution
du cadre normatif des PPP au Gabon et deuxième de voir la conception de l’Applicabilité du
Cadre Juridique Des PPP au Gabon.
La deuxième partie de notre corpus qui est l’Applicabilité du Cadre Juridique Des
PPP au Gabon, est également composé de deux chapitres. Le 3ème chapitre s’intitule :
40
https://www.cairn.info/revue-economie-et-prevision-2013-1-page-I.html Op.cit page 23.
24
Analyse de la pertinence du cadre juridique des PPP au Gabon, il présente à travers ses deux
sections les forces et les faiblesses observées dans le cadre juridique des PPP qui peuvent ou
non remettre en cause son applicabilité. En effet, dans la première section de ce chapitre qui
s’intitule La gouvernance normative des PPP : les Forces, nous allons démontrer que le texte
juridique respecte les règles édictées par la légisitique matérielle, et que ce dernier tel que
conçu répond aux critères de gouvernance. Dans la seconde section, nous allons présenter les
limites observées sur ce texte à travers les confusions entretenues et les insuffisances du cadre
institutionnel des PPP.
25
PREMIERE PARTIE :
26
L’évolution juridique de la commande publique au Gabon a joué un rôle important
dans l’émergence des PPP. Comme nous avons pu le voir dans notre introduction, la notion de
PPP trouve son sens dans ses origines historiques, notamment dans le processus de sa mise en
place progressive dans la commande publique du Gabon.
En terme d’atteinte des objectifs tant politiques, économiques que social, les PPP sont
devenus les contrats privilégiés de l’Etat gabonais, jusqu’à en faire un cadre à part entière.
Il faut dire que les PPP n’ont pas obtenu ce privilège de manière impromptu, mais
rendent compte du passif de la commande publique du Gabon qui jusqu’à lors n’offrait que
deux types de contrats jusqu’en 2013 : les marchés publics et les délégations des services
publics jusqu’à lors encore en vigueur.
27
CHAPITRE 1
28
La commande publique au Gabon débute pour des raisons historiques, par l’analyse
des premiers textes sous influence coloniale.
Ces textes qui ont encadrés les contrats publics, répondaient à des objectifs
économiques particuliers. Ils s’intégraient dans un système juridique composite et exogène
établi selon le paradigme d’un état colonisateur soucieux de développer et d’exploiter les
ressources en assurant des débouchés à des entreprises industrielles et commerciales. C’est
dans ce creuset de droit colonial que se trouvent notamment les marchés publics du Gabon de
tradition française.
Même si l’évolution des contrats publics au Gabon, a éprouvée des difficultés, il n’en
demeure pas moins que dès 2015, les lourds enjeux liés au développement, plus précisément
liés au développement durable, ont emmenés le Gabon à modifier le processus de sa
commande d’achat. Ainsi, les crises environnementales, sociales et économiques ont redéfinis
les politiques publiques par des profondes réformes et pratiques de l’achat. De ce fait, le sort
de la commande publique à l’égard du développement durable est lié au succès de la
consécration du cadre juridique des PPP (section 2).
29
Section 1 : La commande publique postcoloniale : de l’imitation a la
rupture du modèle français
Après l’indépendance de 1960, force est de constater que la codification textuelle ou la
règlementation des contrats administratifs du Gabon a subi une mise à jour de façon
périodique et les contextes historiques, politiques, économiques et sociaux sont à l’origine de
ces différentes mutations qui ont conduit peu à peu au cadre actuel.
Dans cette présente section, il est important d’attirer l’attention sur un certain nombre
d’éléments utiles, à la correcte mise en œuvre de la démarche évolutive de la commande
publique au Gabon, antérieure aux PPP.
Aussi, nous dresserons d’abord, sous forme de rappel, un inventaire très sommaire des
principales normes qui ont constituées le système juridique de la commande publique
postcoloniale, avant leur rupture avec ce modèle (paragraphe 1).
Dans une perspective plus dynamique, il conviendra, ensuite, de dégager, quant à leurs
implications pratiques, certains aspects de la rupture d’avec ce système juridique (paragraphe
2). Ces examens, nous permettrons de déceler les limites et les difficultés rencontrées au cours
de ces deux périodes.
Le droit des contrats publics en Afrique francophone trouve ses origines dans le droit
colonial imposé par la France41. Quelques années après les indépendances, de la fin des
années soixante jusqu’aux années quatre-vingt selon les états, la question de l’adaptation des
textes juridiques élaborées selon les logiques importées s’est posée 42.
Ainsi, le Gabon avait bien pris conscience de la nécessité d’adapter des normes déjà
anciennes, héritées de la période coloniale et destinées à des objectifs différents.
L’administration devait être dotée d’une législation et d’une règlementation des contrats
publics en concordance avec les nouveaux pouvoirs d’un État indépendant et les besoins d’un
pays en développement (A).
41
Lukas PERICHON, Thèse : Les Entreprises françaises et la commande publique en Afrique,
https://theses.hal.science/tel-02874191 Soumise le 18 Juin 2020. Consultée le 07/06/2022 à 19h07.
42
Idem
30
Ce besoin de développement est d’ailleurs l’une des caractéristiques essentielles qui
marquent les relations entre la France et les États africains tel que le Gabon43. En effet, ce sont
les accords de coopération entre la France et le Gabon qui illustrent les rapports de force
déséquilibrés au profit de l’ancienne métropole44 qui marquent les limites de cette commande
postcoloniale (B).
Il faut néanmoins nuancer les effets du mimétisme. Il n’y a pas d’effet parfait de
miroir. Le droit des contrats publics n’a jamais véritablement été une copie conforme malgré
le maintien en vigueur tardif des textes coloniaux dans certains États et la perméabilité au
modèle français. La pratique de l’achat aura au moins été différente en raison de la nature des
acheteurs, des besoins et des partenaires contractuels. Le mimétisme n’aura duré qu’un temps,
variable selon les États, mais court au regard de leur histoire. Le droit des contrats publics a
en partie été récupéré par les États, témoignant peut-être de sa nécessaire adaptation aux
réalités économiques locales et augurant une évolution ponctuée de nombreuses réformes45.
Sa formation initiale produit du droit administratif français, a donc été transposée dans
un contexte économique particulier de mise en valeur des territoires. Ce faisant, les normes et
les contrats associés répondaient aux objectifs de l’État colonisateur.
C’est également le cas au Gabon avec la loi du 22 juin 1959 sur le contentieux
administratif. Les manuels de droit administratifs africains insistent sur l’importance des
sources formelles et textuelles46 devant les apports timides des jurisprudences nationales.
Le rôle du juge administratif gabonais semble également bien différent de celui de son
homologue français. Ce juge se borne souvent à faire référence aux solutions élaborées par les
43
Françoise RAISON-JOURDE, Odile GOERG, Les coopérants français en Afrique, Portrait de groupe (années
1950-1990), L’Harmattan, Paris, 2012.
44
Moustapha SOURANG, La technique contractuelle dans les rapports Etats-Entreprises étrangères
(Contribution à l'étude des conventions d'établissement conclues par les Etats africains), Doctorat d’État,
Université de Bordeaux I, 1980.
45
Placide MOUDOUDOU, Droit administratif congolais, Paris, L’Harmattan, 2003, p. 15.
46
Alain Serge MESCHERIAKOFF, Le droit administratif ivoirien, Paris, Économica, 1982, p. 76.
31
juges français sans réellement créer ou adapter aux réalités locales l’application des normes
qui lui sont soumises47.
Les États africains, conscients de leurs faiblesses et de la nécessité de faire appel à des
pays étrangers pour soutenir leur développement, ont dû accepter de signer de nombreux
accords avec l’ancienne métropole au prix parfois de certains aspects de leur souveraineté.
Ces relations bilatérales franco-africaines sont donc marquées par l’inégalité48.
47
Joseph-Marie BIPOUN-WOUM, « Recherches sur les aspects actuels de la réception du droit administratif
dans les États d‟Afrique noire d‟expression française : le cas du Cameroun », Revue juridique et politique
indépendance et coopération, 1972, n° 3 p. 359.
48
Frédéric TURPIN, « Le passage à la diplomatie bilatérale franco-africaine après l‟échec de la Communauté
», Relations internationales, 3, n° 135, 2008, p. 25-35.
49
Wilson-André NDOMBET, La transmission de l’État colonial au Gabon (1946-1966), Paris, Karthala, 2009,
p. 216.
50
Rufin DIDZAMBOU, « Entreprises françaises au Gabon et développement économique et social 1960-2010
», Outre-mer, tome 97, n° 368-369, 2010, p. 195-216.
32
Paragraphe 2 : Une rupture progressive avec le modèle Français
L’adoption de textes nouveaux fut tardive au Gabon avec le décret n° 693 du 14 juin
1973 portant règlementation des marchés administratifs de toute nature au nom de l’État
gabonais et des collectivités et établissements publics du Gabon. Ce texte rompe déjà d’une
certaine manière avec le mimétisme juridique. Il hérite des réflexions menées par les
dirigeants gabonais sur la récupération du droit des contrats publics et sur la nécessité de
s’éloigner des textes issus de la période coloniale.
Même si la rupture textuelle d’avec le modèle français était visible, il n’en demeure
pas moins que l’Etat Gabonais avait adopté l’appropriation des textes français. Une norme
réceptionnée c’est déjà se l’approprier. Aussi, les réformes de l’appropriation ont porté sur les
aspects institutionnels de la commande publique mais également sur le cadre juridique et en
particulier sur les règles de passation des contrats, elles restent cependant marquées par
l’influence du modèle administratif et juridique français dans ses modalités (A).
51
Max REMONDO, Le droit administratif gabonais, LGDJ, Paris, 1987, p. 171.
33
Le décret n°155/PR/MCCECMP du 13 février 1989 remplaça ces conditions de
contrôle des marchés par un système complexe52. L’article 1 modifie l’article 31 du décret du
18 mars 1985 et dispose que « les marchés sont soumis, en dehors des contrôles institués par
les textes généraux en matière de dépenses de l‟Etat et par le présent décret, à des contrôles
concernant leur préparation, leur passation et leur exécution, notamment à celui du contrôle
général d‟Etat. Chaque ministre organise les contrôles auxquels il entend soumettre la
préparation, la passation et l‟exécution des marchés en son département, et est tenu de
respecter, sous peine de nullité du marché concerné, les seuils et régies d‟approbation et de
contrôle prévus au présent titre ».
52
Décret n° 155/PR/MCCECMP du 13 février 1989 modifiant le décret n° 416/PR du 18 mars 1985 portant
réglementation des marchés administratifs de toute nature passés au nom de l’Etat gabonais, des collectivités,
des offices et des établissements publics du Gabon.
53
Lukas PERICHON, op. cit page 30.
34
règlement des contentieux - des textes réglementaires annoncés à l'article 129 doivent par
ailleurs venir préciser les dispositions du décret. Il serait souhaitable notamment, selon lui,
compte tenu de l'intégration du Gabon dans l'espace OHADA, qu'une référence spécifique soit
prévue pour rappeler la capacité de l'État et des établissements publics à compromettre et
permettre ainsi, notamment aux entreprises gabonaises ou étrangères, de pouvoir recourir à
l'arbitrage pour le règlement des litiges en cette matière 54.
Ces réformes ont souffert de l’échec des trajectoires interventionnistes adoptées par les
États africains. Les textes sont souvent restés lettres mortes face au développement d’un
secteur public et parapublic important disposant de règles dérogatoires en matière d’achat
public. Les objectifs de bonne utilisation des deniers publics n’ont pas été tenus. Les
nouvelles normes n’ont pas suffi à régler les problèmes pratiques de détournement des
54
Alain FENEON, Le nouveau code des marchés publics gabonais, Revues juridique et politique des Etats
francophones n°1 2004, janvier-mars p.59-69
55
Sylvestre KWAHOU, Le juge administratif, parent pauvre du contentieux des marchés des personnes
publiques au Gabon, Revue juridique et politique des états francophones, 2013 p. 139-164
56
Idem
35
procédures et de corruption. Enfin, ces réformes ont été mises à mal par l’effondrement du
modèle postcolonial dans un contexte de crise économique.
Une autre faiblesse, peut se lire c’est celle de la corruption. En effet, la corruption se
retrouve dans la passation des appels d’offres locaux où les faiblesses des règles sont
exploitées par entente entre décideurs et entrepreneurs. Peu importe ses manifestations, le
Gabon souffre de la corruption et la commande publique constitue certainement un enjeu
majeur dans une lutte toujours en cours dans le pays.
En effet, dans les années 1973, le Gabon avait déjà connu un véritable « miracle
économique » avec la flambée du prix du baril de pétrole. Le président Omar Bongo avait
alors choisi de mener une politique d’infrastructures économiques de grande envergure.
Cependant, après une décennie de prospérité, le « miracle gabonais » s’est essoufflé pour
déboucher sur une croissance « molle » de l’ordre de 2 %, ce qui est insuffisant pour générer
des emplois et réduire la pauvreté. Les revenus du pétrole, qui représentent 46 % du PIB et 59
% des recettes de l’État, ont plongé le Gabon dans une économie de la rente mortifère 58.
Quarante ans plus tard, dans le contexte nouveau de la mondialisation des échanges,
au cœur d’une Afrique obligée d’aller plus vite sur les chemins du développement, Ali Bongo
57
https://www.cairn.info/revue-francaise-d-administration-publique-2009-2-page-215.htm consultée le
16/06/2022 à 09h30.
58
https://www.cairn.info/revue-geoeconomie-2014-1-page-159.htm consultée le 16/06/2022 à 09h40.
36
Odimba est confronté au défi qui consiste à redynamiser l’économie gabonaise, afin d’«
impulser de façon définitive la marche vers l‟émergence » et aller vers « la prospérité
partagée ». C’est donc une véritable révolution culturelle, à l’intérieur de laquelle démocratie
politique et démocratie économique sont étroitement liées 59.
Dès son arrivée au pouvoir, en 2009, le président Ali Bongo Ondimba établit « un
programme ambitieux de réformes économiques en vue d‟une prospérité future ». Sont alors
tracées les grandes « orientations stratégiques 2011-2016 », avec, comme ligne d’horizon,
2025, date à laquelle le Gabon sera devenu un pays émergé. Le pari est ambitieux, mais
réaliste et réalisable, tant le Gabon est un pays qui dispose des richesses naturelles qui doivent
lui permettre d’atteindre cet objectif : pétrole, or, diamants, manganèse, minerai de fer, bois,
mais aussi un formidable écosystème avec 22 millions d’hectares de forêts, 13 parcs
nationaux et 800 kilomètres de littoral maritime ; à tout cela s’ajoute les millions d’hectares
de terres agricoles largement sous-exploitées, le Gabon étant actuellement incapable de
garantir sa sécurité alimentaire60.
Pour le Gabon, une meilleure gestion des deniers publics devait être rendue possible
grâce à l’exploration de configurations organisationnelles et de stratégies d’offre de services
publics nouvelles. Idéalement, celles-ci permettraient de maintenir à la fois le régime public
de services à la population, aux entreprises et aux collectivités sous contraintes de
performance améliorée61. Aussi, un des axes prioritaires serait de revoir la commande
publique.
Le Gabon a réformé son code des marchés publics le 19 juin 2012 en prenant un
nouveau décret. Ce nouveau Code des marchés publics vise à instaurer un climat de confiance
entre le gouvernement et les partenaires au développement. Cependant, la commande
publique au Gabon ne comptait que deux grands types de contrats publics: les marchés
publics pour l’achat direct des travaux, fournitures et/ou services et les délégations de service
59
https://www.cairn.info/revue-geoeconomie-2014-1-page-159.htm Op.cit page 36
60
Idem
61
Ibidem
37
public pour la gestion contractuelle des services publics. Ces deux types de contrats répondent
à des caractéristiques nettes : premièrement, ils n’acceptent pas les paiements différés62,
deuxièmement ils fonctionnent par allotissement63 et pour finir ils ont une durée d’exécution
de cinq ans.
Aussi dans cette seconde section, il est question de présenter premièrement les
marchés publics leur définition, leur applicabilité, leur évolution et leurs limites (paragraphe
1). Ensuite dans un second temps, les délégations de service public : leur définition, leur
applicabilité, leur évolution et leurs limites (paragraphe 2).
Dans cette partie réservée au contrat de marché public, sa définition donnée dans le
cadre juridique du code des marchés publics, nous permettra de préciser les contours de ce
type de contrat (A).
Nous pourrons ensuite apprécier son applicabilité dans la réalisation des projets de
l’Etat et les limites que nous pourrons observés (B).
Le marché de service public qui est les accords-cadres, les marchés à commandes et
les marchés de clientèle sont définis par le Code des Marchés Publics au Chapitre 1, Titre I.
En effet, les marchés publics sont définis comme étant des contacts écrits passés pour la
réalisation des travaux, la livraison de fournitures et la prestation de services.
Autrement dit, le contrat de marché public est un contrat conclu à titre onéreux entre
un acheteur public ou privé et un opérateur économique public ou privé. Ce marché doit
répondre aux besoins de l'acheteur en matière de travaux, de fournitures ou de services.
62
Payer en différé c’est avoir la liberté d’acheter aujourd’hui et de payer plus tard. Lorsque vous payez en
différé, le règlement n’est pas pris en compte immédiatement au moment de la validation de la vente. Vous
n’êtes débité de votre achat qu’après un certain délai. La date d’acquisition et la date de paiement sont donc
différentes.
63
L'allotissement peut être défini comme la division d'une même opération de fournitures, de prestation de
services ou de travaux en plusieurs lots, un lot étant une unité autonome qui est attribué séparément chaque lot
est attribué individuellement au candidat dont l'offre a été choisie pour ce lot.
38
La différenciation entre ces 3 types est importante car certaines règles varient en
fonction de la qualification du besoin (aussi nommée objet du marché). Cette variation peut se
lire au niveau du seuil des passations.
Cependant les termes de la commande publique changent dès 2012 et fixent le seuil
des passations tel que dispose l’article 7 du décret n° 0254/PR/MEEDD du 19 juin 2012
portant code des marchés publics : « la passation d‟un marché public est obligatoire pour
toute commande de travaux de fournitures, de prestations intellectuelles ou de service dont le
montant est égal ou supérieur aux seuils ci-dessous fixés.
Pour les marchés de l’Etat, des établissements publics et des sociétés d’Etat :
B) Application et limites
En exemple du type de contrat appliqué pour le marché public, nous allons nus référer
à deux grands groupes, gagnants de la visite de François Fillon, ancien Premier Ministre de
France en 2011.En effet, le Gabon désire se doter d’un système d’électrification plus efficace,
développer son secteur agricole.
39
Aussi, ETDE, filiale de Bouygues Construction est le premier groupe a signé un
contrat de marché public avec l’Etat gabonais pour un montant de quarante-huit (48) millions
d’euros. Il portait sur le développement du réseau interconnecté du nord du pays. La filiale du
groupe français avait pour objectif d’installer le réseau de lignes à haute tension en zone
rurale et de déployer des liaisons de fibres optiques64.
Quant au deuxième accord, avec Lignafrica, il atteint vingt-trois (23) millions d’euros
et attribuait à la joint-venture l’exploitation durable d'un périmètre forestier de 39.000
hectares. "Le projet était multi-facettes : il comprenait la plantation, la recherche et
développement, la protection de l'environnement et enfin l'industrialisation, estimait la
présidence du Gabon. Il devait contribuer à créer 400 emplois permanents"65.
Même si, c’est à l’issu de la visite de l’ancien Premier Ministre français que ces deux
grands groupes ont été les gagnants de ces deux contrats, par entente directe, de gré à gré, tel
que la loi dispose en son article 52 de la loi de 2012, il n’en demeure pas moins que dès 2009,
le Gabon avait déjà introduit dans sa commande publique le principe d’égalité de traitement,
et de liberté d’accès à toute demande d’offre sous les conditions qui vont suivre.
Cependant, il faut retenir que ce type de contrat soulève quelques limites tel que
l’attribution des marchés de travaux, de fournitures et de services qui se fait sur la base de
l’offre la moins-distante. Système qui se révèle peu efficace en matière de performance de
l’achat public. En revanche, le Code ne précise pas la base sur laquelle sont retenues les offres
de prestations intellectuelles. Cependant, la réglementation du Gabon étant postérieure à celle
de la CEMAC, cela laisse supposer qu’il s’est aligné sur la réglementation communautaire qui
précise que la méthode d’attribution des offres est laissée à l’appréciation des autorités
contractantes66.
Cette partie consacrée aux contrats de délégation de service public analyse, au regard
du code de la commande publique à la fois leur cadre juridique et leurs formes et leur
passation (A).
64
https://www.usinenouvelle.com/article/francois-fillon-decroche-71-millions-d-euros-de-contrat-avec-le-
gabon.N155840 consulté le 19/06/2022 à 03h34
65
Idem
66
http://www.marches-publics-afrique.com/reglementations-nationales-des-marches/umac---marches-
publics/cemac---gabon---marches-publics consulté le 19/06/2023 à 03h37.
40
Elle met aussi en lumière les différents modes de gestion des services publics, au
Gabon qui révèlent les enjeux et les problèmes posés par le tournant libéral depuis la fin des
années 1980 qui a entrainé la délégation totale ou partielle des services publics à des
opérateurs privés, sous couvert d’efficacité et de rentabilité (B).
La régie intéressée : est contrat par lequel l’autorité contractante finance elle-même
l’établissement d’un service, mais en confie la gestion à une personne morale de droit public
ou privé qui est rémunérée par l’autorité contractante, tout en étant intéressée par les résultats,
que ce soit au regard des économies réalisées, des gains de productivité ou de l’amélioration
de la qualité du service67.
Affermages : contrat par lequel une personne publique ou autorité affermante charge
une autre personne morale ou fermier de l’exploitation sous sa responsabilité d’un service
publique ou d’un ouvrage qui lui est remis. En contrepartie, le fermier verse une redevance à
l’autorité affermante68.
La concession est une des formes de contrat que peut prendre une délégation de
service public. Elle se distingue de l’affermage par la prise en charge par le concessionnaire
(souvent une société privée) non seulement des frais d’exploitation et d’entretien courant mais
également des investissements. Le concessionnaire se rémunère directement auprès de
l’usager par une redevance fixée dans le contrat de concession et révisable. Dans ce type de
contrat, la collectivité délégante est souvent dégagée de toute charge financière
d’investissement69.
67
Vu le décret n° 0254/PR/MEEDD du 19 juin 2012 portant code des marchés public au Gabon
68
Idem,
69
https://www.citego.org/bdf_dossier-90_fr.html consultée le 16/06/2023
41
B) Application des contrats de délégation de service : les différents types de gestions et
leurs limites
Au Gabon, ce type de contrat a été signé pour répondre à des besoins importants liés à
l’amélioration des services publics tels que le contrat entre l’Etat gabonais et la SPIN, l’Etat
gabonais et la SEEG.
Ce Partenariat Public Privé (PPP) de type affermage est une Convention de Délégation
de Service Public d’une durée de 7 ans. Elle a été conclue le 8 avril 2015. La phase de
commercialisation a officiellement été lancée en Janvier 2016.
Un autre type de contrat très connu et qui a concerné la gestion du service public de
l’eau potable et de l’énergie électrique. En effet, en 2014, l’Etat signe une convention de
concession selon les dispositions de l’article 50/2 de 1997.
Cependant, avant la loi enfermait les délégations dans un mode de délégation qui
interdisait quasiment la concurrence dans la loi 8/93. Aussi, en raison du bilan jugé
catastrophique par l’exécutif, ils décident de transiter de la convention de concession vers un
contrat d’affermage.
70
https://spin.ga/nos-activites/delegation-de-service-publique/ consulté le 01/06/2022 à 07h42
42
La suite, on la connaît. En Octobre 2017, de nouvelles négociations vont réunir les 2
parties. Lesquelles vont se solder par le retrait de la SEEG des négociations jusqu’à la
décision du gouvernement de mettre définitivement fin, le 16 février 2018, au contrat qui le
liait à Veolia71.
Il faut observer que la délégation de service public peut aussi générer des inefficacités
comme nous avons pu le voir avec le contrat de concession entre l’Etat gabonais et Veolia. En
effet, les causes de ces inefficacités trouvent leur origine dans les asymétries d’information
qui existent entre la collectivité qui délègue et la firme qui doit régulée. (…) Le contrôle doit
porter sur la qualité du service rendu, jugée par rapport aux objectifs fixés par le contrat et sur
le niveau de prix. Ce contrôle peut se révéler très difficile à mettre en œuvre 72.
71
https://spin.ga/nos-activites/delegation-de-service-publique/ Op.cit page 42.
72
https://books.google.ga/books?id=tpwEQBln-j0C&pg=PA126&lpg=PA126&dq=les+contrats+de+délégation+
de+service+public+au+gabon&source=bl&ots=B4sJQqfEWM&sig=ACfU3U1lm9Mvu4VlVwF-
BrJCi608kKjLtQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjTnbuj18f_AhUdQ0EAHeafC6Q4HhDoAXoECAMQAg#v=
onepage&q=les%20contrats%20de%20délégation%20de%20service%20public%20au%20gabon&f=false
consultée le 17/06/2022 à 13h51
43
CHAPITRE 2
44
Dans une Afrique en marche, le Gabon, avec d’importantes ressources naturelles
(pétrole, bois, manganèse, terres rares), est un pays prospère, dont le PIB, entre 2010 et 2012,
a augmenté de 6 %. Selon, l’ONU, le pays possède l’indice de développement humain le plus
élevé du continent. Il dispose aussi du deuxième revenu par habitant, derrière la Guinée
équatoriale.
Élu président de la République le 3 septembre 2009, Ali Bongo Ondimba sait que
derrière ces données plutôt flatteuses se cache une réalité sociale beaucoup plus difficile pour
la population gabonaise qui reste majoritairement très pauvre. C’est dans ce contexte qu’est
lancé, à l’initiative du président de la République, le Plan stratégique Gabon émergent 2025
(PSGE), dont l’objectif est de moderniser l’économie gabonaise, la diversifier, et permettre à
chaque Gabonais d’accéder à un niveau de vie décent73.
Vœux pieu ou réalité ? Le temps de l’Afrique est arrivé, c’est une évidence. Le Gabon
devra choisir : rester un « petit » pays obscur, sans perspectives d’avenir pour la population,
ou devenir un modèle de développement économique et social dans un Afrique, qui est, pour
tous les observateurs, un continent d’avenir ? Ali Bongo Ondimba choisira-t-il de rester dans
l’anonymat des chefs d’États sans ambition pour leur pays ou voudra-t-il devenir l’une des
grandes voix dont l’Afrique a besoin ?
73
https://www.cairn.info/revue-geoeconomie-2014-1-page-159.htm Op cit page 36.
74
Idem,
45
Les obstacles au développement du pays sont nombreux : la faiblesse des ressources
financières de l’État avec la stagnation des revenus du pétrole, une dette trop importante (les
caisses de l’État sont vides, et, paradoxalement, un État dont les dépenses restent trop élevées
avec une fiscalité dissuasive) qui rend le territoire moins attractif pour les investisseurs
étrangers ; des infrastructures, dont le réseau routier, inadaptées qui ne permettent pas
d’exploiter pleinement les ressources du pays (de nouveaux gisements vitaux pour l’économie
du pays se situent dans des régions éloignées, sans routes ni voies ferrées pour y accéder) ; les
lourdeurs administratives ; une main d’œuvre peu qualifiée ; l’étroitesse du marché avec une
population peu nombreuse ; les principes de bonne gouvernance qui ne sont pas pleinement
appliqués, etc. À cela s’ajoutent les menaces qui pèsent sur l’Afrique. En particulier toutes les
menaces transversales comme le changement climatique ou le terrorisme. Comment faire du
Gabon un pays émergé en 2025, si tous ces obstacles ne sont pas surmontés dans un délai très
court ?
En effet, dans un délai très court, le Gabon doit passer d’une économie dirigée à une
économie ouverte aux échanges mondiaux de capitaux, de marchandises et de services. C’est
le chemin que semble avoir choisi Ali Bongo Ondimba. Ce qui est particulièrement rare en
Afrique, le gouvernement est devenu la source d’information la plus visible, en attendant
d’être la plus crédible, sur l’avenir du Gabon. La politique de communication de l’État
gabonais est efficace.
La vision d’un Gabon émergent trace un cap, définit un objectif à atteindre. Il reste à
passer des mots aux actes, c’est-à-dire de la « pensée magique » à l’économie réelle. Si le
Gabon peut apparaître pour les investisseurs comme un chantier où tout est à faire, (…).
Afin de réaliser dans un délai aussi court les projets contenus dans le PSGE, le Gabon
doit relancer son économie. Cette action étant complexe compte tenu de la situation
économique du pays, les dirigeants ont appuyés la relance économique sur le schéma des PPP
pour réaliser des projets identifiés dans les secteurs prioritaires en vue de dynamiser
l’économie gabonaise. Les PPP sont surtout un système de fonctionnement permettant à l’Etat
et aux usagers, de bénéficier des innovations développées par des entreprises privées
nationales et internationales, mais aussi un moyen de mieux contrôler la dépense et les délais
d’exécution d’un projet (Section 1).
Aussi, les gouvernants ont jugé nécessaire, d’établir un cadre juridique propre relatif
aux PPP afin de rassurer les investisseurs et de protéger leurs investissements, contribuer à la
46
performance de l’administration publique et rendre l’économie gabonaise plus résiliente avec
les différents succès déjà palpables avec ce mode de contrat au Gabon (section 2).
Toutefois, le mode de financement par lequel une autorité publique fait appel à des
prestataires privés pour financer et gérer un équipement assurant ou contribuant au service
public, les PPP ne constituent pas à eux seuls, une solution radicale, aux maux liés, aux
prestations des services publics.
En effet, «bien que les partenariats public-privé (PPP) représentent un outil de choix,
pour le développement des infrastructures, au Gabon, l‟outil n‟est pas nécessairement adapté
à tous les projets. Et il est important, d‟en saisir les atouts, mais aussi, les inconvénients
avant de le déployer, à grande échelle. C‟est pourquoi, il est opportun, d‟établir une forte
compétence, en matière des PPP, au sein de l‟administration publique afin de jouer au mieux,
son rôle de partenaire tout en protégeant l‟intérêt public», a expliqué l’Expert consultant,
managing partener du Cabinet CPCS, Jean François Arsenault 76.
Néanmoins, comparer aux deux autres contrats contenus dans la commande publique,
les PPP se proposent être une solution, l'étude permettra donc de distinguer les contrats de
partenariat public-privé des deux autres contrats de la commande publique (Section 1), et
75
https://medias241.com/partenariats-publics-prives-le-gouvernement-met-en-place-une-strategie-
nationale/amp/ consulté le 19/06/2022 à 06h21
76
Idem
47
enfin d'évoquer l'intérêt du recours au PPP dans la réalisation des infrastructures au Gabon
(Section 2).
Comme nous avons pu le voir plus haut, la commande publique au Gabon ne comptait
que deux types de contrats : les marchés publics pour l’achat direct des travaux, fournitures ou
services et les délégations des services publics pour la gestion contractuelle des services
publics. Il manquait dans la commande publique un type de contrat générique permettant de
confier à un tiers le soin de financer, concevoir, tout ou partie, construire, maintenir et gérer
des ouvrages qui concourent aux missions de services publics de l’Administration dans un
cadre globale de longue durée et contre un paiement effectué par la personne publique et étalé
dans le temps qui sont les PPP.
La différente nette entre le contrat de PPP et les marchés publics réside surtout dans
les règles de l'allotissement. Dans les marchés publics l'allotissement est permis, il est interdit
dans un contrat de PPP d'où le caractère global du contrat de PPP 77. Dans ce dernier contrat,
le lot est unique et regroupe toutes les étapes de réalisation de l'ouvrage (conception,
construction, maintenance voire le financement).
En outre, une différence entre les marchés publics et le contrat de PPP s'opère dans les
conditions de financement. Alors que le paiement est différé au niveau du contrat de PPP, il
77
https://www.memoireonline.com/05/19/10786/m_La-problematique-des-marches-publics-de-travaux-et-l-
approche-du-partenariat-public-prive-au-Ben21.html consulté en ligne le 19/06/2022 à 11h21.
48
ne l'est pas dans les marchés publics. Dans ce cadre Jérôme Michon donne une clarification en
ces termes : « Toute clause de paiement différé est interdite dans un marché public,
conformément aux termes de l'article 96 du code des marché publics» 78. Par ailleurs, le
paiement différé du contrat de PPP a été élucidé par Patricia Grelier Wyckoff en ces termes :
« Contrairement aux marchés publics, les contrats de partenariat autorisent une
rémunération dans laquelle les investissements initiaux ne sont pas réglés à leur « réception»
mais donnent lieu à des paiements tout au long de la phase d'exploitation/ maintenance
(paiement différé). C'est pourquoi le contrat de partenariat doit nécessairement distinguer les
coûts d'investissements, de fonctionnement. »79.
Une autre différence entre ces deux contrats de la commande publique concerne la
durée de leur passation et de leur exécution. La passation et l'exécution d'un marché public a
une durée variable très courte qui s'effectue dans l'année budgétaire. Dans les marchés de
travaux la durée d'exécution du marché varie d'un (01) mois à neuf (09) ; les délais
supplémentaires peuvent s'ajouter lorsque le marché n'a pas pu être exécuté au cours de
l'année n. Ces délais supplémentaires sont donc étalés sur l'année n+1. Dans ce cas le
financement du marché s'effective par le paiement des décomptes.
La durée des prestations dans le contrat de PPP est longue, mais n'excède pas 99 ans.
Alors que dans une DSP, le service public, est délégué au titulaire de la DSP, ce
service public n'est pas délégable dans un contrat de PPP. Dans le chapitre I du décret n°
0254/PR/MEEDD du 19 juin 2012 portant code des marchés public au Gabon, l’article 2
définit les délégations de service public et dispose : contrat par lequel le déléguant confie à un
délégataire la gestion d’un bien ou d’un service public et dont la rémunération est
substantiellement liée aux résultats de l’exploitation du service ou du bien. Cette délégation
comprend les régies intéressées, affermages, les opérations de réseaux ainsi que les
concessions de service public qu’elles incluent ou non l’exécution d’ouvrages publics.
78
Jérôme MICHON « Les marchés publics en 100 questions : guide pratique à l'usage des acheteurs publics et
des prestataires»,3e éd., Editions Le Moniteur, 2012, page 324.
79
Patricia GRELIER WYCKOFF "Le mémento des contrats de la commande publique : la conception-
réalisation, le partenariat public privé : BEA, AOT, CP", Editions Eyrollés, 2012, page 105.
49
L'évaluation préalable dans une DSP n'est pas obligatoire ; mais elle l'est dans un
partenariat public-privé et se base sur la complexité, le caractère d'urgence nécessaire et
l'exposé des motifs de lancement du contrat.
En cette période d’austérité budgétaire (pour ne pas dire de rigueur), l’argent public ne
coule pas à flots, et pourtant les besoins sont là : les autoroutes, les réseaux d’eau et
d’électricité, les transports public. Aussi, associer l’argent privé aux nécessités du
renouvellement des grandes infrastructures publiques est alors une idée qui vient
immédiatement à l’esprit. En effet, quoi de plus ingénieux que de se tourner vers les
entreprises privées, et d’en faire des partenaires au développement. C’est là que le PPP
montre tout son intérêt.
80
https://www.memoireonline.com/05/19/10786/m_La-problematique-des-marches-publics-de-travaux-et-l-
approche-du-partenariat-public-prive-au-Ben21.html Op.cit page 48.
50
De ce fait, pour faire face au défi de l’après ère pétrolière et préserver ses grands
équilibres macroéconomiques, le Gabon s’est engagé dans un vaste programme de réformes
avec pour ambition la diversification de son économie. Dans ce contexte, le secteur privé a été
identifié comme pilier central de la stratégie de diversification de l’économie et moteur d’une
croissance économique saine, forte et durable bénéfique aux plus pauvres 81.
Les deux types de partenaires que nous avons sont premièrement les entreprises
nationales. Quoique l’environnement des affaires au Gabon présente encore ses faiblesses, il
n’en demeure pas moins que le patronat gabonais souhaite que les entrepreneurs gabonais
soient avantagés sur les marchés publics. Il est donc de ce point de vue impératif que le
secteur privé, qu’il soit local ou étranger, commence à jouer un rôle beaucoup plus important
dans l’économie nationale plus précisément dans la relance économique (A).
Deuxièmement sur le plan financier c’est un outil indispensable, pour la réalisation des
projets publics. Leur utilisation rationnelle et pertinente permettrait d’atteindre les objectifs
arrêtés et englobe un certains nombres d’avantages tels que la maitrise de la dépense publique
(B).
L’intérêt d’avoir recours au PPP repose sur des enjeux à la fois juridiques,
économiques, et géoéconomiques. Ici, nous ne retiendrons que l’enjeu économique qui lui
aussi est à deux volets. Le premier enjeu réside sur la dynamisation de la commande publique
à travers le financement des partenaires privés, par ailleurs ce même financement participe à
la relance économique.
Les types de contrats que sont les PPP, sont des contrats plus avantageux pour les
multinationales car elles possèdent deux points forts : les finances et la logistique.
Il faut aussi ajouter que ce type de partenariat est une option intéressante pour le
développement des routes, ponts, aéroports, centrales, etc. dont le Gabon a besoin. Et pour
réaliser ce genre de travaux, il est important d’avoir un financement colossal que le Gabon n’a
pas. Malheureusement les entreprises gabonaises elles aussi, ne peuvent pas l’assurer au bon
damne des multinationales qui possèdent une toile économique plus solide.
81
https://www.cairn.info/revue-marche-et-organisations-2011-2-page-97.htm consulté le 19/06/2022 à 07h51
51
Assurément, les PPP créent un système de régulation qui correspond à une bonne
gestion publique appuyée sur un optimum théorisé par la science économique – et conforme à
elle au prix d’un désencastrement des règles autres. Cependant, ce système n’est obtenu que
grâce à l’apport de la finance privée des multinationales.
Il est vrai que lorsque l’on analyse ce dossier, cela nous permet de faire l’analyse
budgétaire des PPP, et l’analyse des PPP en termes de finances publiques/gestion publique :
52
infrastructures. L'austérité budgétaire conduit donc à un goulet d’étranglement préjudiciable à
la croissance, c'est en ce sens que les partenariats sont considérés comme susceptible de
résoudre à la quadrature du cercle tenant à la limitation des engagements financiers publics
face à des besoins d'investissement massifs, croissant, et impérieux84.
En effet alors que les besoins annuels d’investissements dans les infrastructures se
situent entre 1 à 2 % du PIB dans les pays industrialisés (3% en intégrant la maintenance), ces
derniers s'élèvent à plus de 4,5 % dans les pays en développement (10% en tenant compte de
la maintenance des ouvrages). L'intérêt budgétaire d'un PPP et qu'il permet de maintenir un
niveau élevé de production des équipes paiement collectifs sont nécessairement engagés dans
les médias des investissements considérables qui viendraient accroître le service de la dette et
affecter le solde budgétaire : il s'agit d'un PPP à paiement public le paiement est étalé sur une
longue durée ce qui constitue « un paiement à crédit ».
L’action de la commande publique, fait montre d’une évolution certes mais d’une
demande d’amélioration constante afin de pouvoir répondre à l’amélioration du service
84
Jules Bertrand POTIER LOEMBE, Le partenariat public-privé : une solution pour l‟investissement dans le
cas des politiques de développement en Afrique - le cas de la construction de logements sociaux au Gabon,
Master « Administration publique »,
https://www.ena.fr/content/download/2850/45994/version/1/file/MEMOIRE_POTIER.pdf Consulté le
20/06/2022 à 06h36
53
publique. Ainsi, au départ, inséré dans le code des marchés publics, le contrat de PPP est ainsi
encadré par l’ordonnance n°9/2016 du 11/02/2016 relatif au partenariat public-privé ratifié
par la loi n°20/2016 du 05 Septembre 2016.
Aussi, face à une économie fragile, est ce que le cadre des PPP contient les
outils nécessaires pour répondre à la mise en œuvre du PSGE (Paragraphe 1) et quel serait
son cadre de fonctionnement tant sur le plan national qu’international (Paragraphe 2) ?
Les normes juridiques dont il s'agit renvoient à l'ensemble des normes produites au
Gabon pour régir le PPP. Les référentiels normatifs nationaux qui intéressent cette réflexion
sont exactement au nombre de trois (A). Dans notre travail, il serait aussi judicieux d’apporter
les éléments constitutifs qui ont permis la création de ces trois normes afin d’apprécier la
pertinence de la consécration au cadre des PPP, plus précisément les motivations de ce cadre
avec la diversification des richesses (B).
54
Les contrats et conventions de partenariat public-privé ont essentiellement pour objet
de permettre à l'autorité publique contractante de confier à la personne privée pour une durée
déterminée :
Le Gabon industriel
Le « Gabon industriel » reste à construire avec le passage d’une économie de la rente
que procurent les revenus du pétrole à une économie diversifiée, performante et compétitive.
S’en remettre uniquement à une relance du secteur pétrolier à travers l’exploration de
l’offshore profond serait une erreur. Le prix du baril, avec l’exploitation partout sur la planète,
du pétrole de schiste, va être divisé par deux. Le PSGE part du constat suivant : «
L‟émergence ne deviendra une réalité que si le Gabon réussit la mutation d‟une économie de
rente reposant sur les matières premières (hydrocarbures, bois, mines) vers une économie à
valeur ajoutée et diversifiée ».
Le Gabon vert
Le développement durable, pilier du « Gabon vert », « passe par la valorisation des
richesses du sol gabonais, en particulier son patrimoine forestier et son exceptionnelle
biodiversité ». Le Gabon est pleinement engagé dans la gestion durable de sa forêt, tout en
voulant devenir un leader mondial du bois tropical. Il s’agit aussi de promouvoir, avec la
création de « pôles agricoles » et le développement des ressources halieutiques, une véritable
« économie verte », capable de garantir la sécurité alimentaire du pays. Les treize parcs
nationaux, créés en 2002, doivent permettre de développer une économie de l’écotourisme. Le
Gabon veut devenir «une destination de référence en matière de tourisme durable». Le
Comment accepter, pour les États africains, qu’ils ne puissent pas, lors des Sommets
mondiaux sur le climat ou la protection de l’environnement, faire entendre leur voix ? En
2009, le Sommet de Copenhague sur le climat s’est montré particulièrement décevant pour
l’Afrique86.
56
de PPP dans le but de laisser aux investisseurs une marge d’action conséquente dans le
financement et la construction.
Il faut dire que la réforme des finances publiques ont permis à l’Etat de tirer les leçons
de plusieurs contrats de marchés publics qui l’ont conduit à fortement s’endetter auprès de
certaines entreprises locales comme internationales et à accumuler des retards de paiements.
l’État gabonais n’avait pas bonne réputation ces dernières années concernant les contrats de
marchés publics, compte tenu de sa difficulté à régler ses dettes dans les délais prévus. Des
retards de paiements qui ont fragilisé surtout les PME.
De nombreuses entreprises sont encore en attente des règlements qui leur sont dus par
l’État, leur client. Plusieurs sont allées en justice, comme le groupe de BTP espagnol
Eurofinsa, qui avait déposé plainte auprès de la Chambre de commerce internationale (CCI)
de Paris88.
Aussi, en s’inspirant de la réussite de PPP dans des pays tels que l’Arabie Saoudite
avec la ligne ferroviaire à grande vitesse La Mecque - Djeddah - Médine (LGV Haramain) qui
a été réalisée sous la forme d'un PPP par le consortium Al Rajhi 89. En Algérie, plusieurs
projets ont été effectués dans le cadre de PPP, notamment plusieurs projets de création de
station de dessalement d'eau de mer, à savoir : la station de dessalement du Hamma.
Aujourd'hui, 10 à 15 % des investissements publics britanniques sont réalisés en PFI. Une
étude du National Audit Office a démontré que les projets en mode PFI comparés à ceux
réalisés de manière conventionnelle ont généré des bénéfices supérieurs tant en termes de
respect du prix convenu que de l'échéancier de livraison des bâtiments90.
Instrument juridique sus generis, distinct des contrats des marchés publics, destinés à
encadrer les rapports juridiques entre l’Etat gabonais, les collectivités locales, ou les
personnes morales de droit public et les partenaires privés nationaux et internationaux,
auxquels les premiers ont recours pour des missions d’intérêt général, le législateur a souhaité
88
https://www.jeuneafrique.com/872646/economie/financement-au-gabon-ppp-rime-avec-echange-de-bons-
procedes/#:~:text=L%27objectif%20est%20de%20pouvoir,le%20financement%20et%20la%20construction.
Consultée le20/06/2023 à 19h15.
89
https://fr.wikipedia.org/wiki/Partenariat_public-privé consultée le 11/07/2022 à 01h37.
90
Idem,
57
doter ces contrats d’un régime juridique propre, à travers cette loi relative aux contrats de PPP
que nous analyserons dans les lignes qui suivent (A) ainsi que l’apport des institutions sous
régionale telle que la CEMAC (B).
La loi n°20/2016 du 05 Septembre 2016 est composée de treize (13) chapitres qui
présentent les points importants suivants :
58
2. De la procédure de passation des contrats de PPP
L‟appel d‟offre
Il suppose un appel à la concurrence entre les candidats désireux répondre au besoin
exprimé par la personne publique contractante. En cas d’appel d’offre, la sous-section 1 de la
Section 2 de la passation des contrats de PPP en donne les règles.
Le dialogue compétitif
La procédure de dialogue compétitif par contre est celle dans laquelle la nature du
besoin est connue par l'autorité contractante, mais les moyens techniques, technologiques,
ressources et compétente nécessaire aux fins d’y répondre de manière satisfaisante ne le sont
pas. En conséquence la personne publique contractante invite plusieurs partenaires privés à un
échange afin de lever le voile sur les points d'interrogations cités ci-dessus qui lui permettront
non seulement le matérialiser son offre en des termes clairs, mais aussi de permettre aux
candidats d'y répondre de manière satisfaisante. (Sous-section 2 de la Section 2 de la
passation des contrats de PPP) ;
La procédure négociée
La procédure négocier à un caractère exceptionnel à l'intervient après publication d'un
avis d'appel public à la concurrence dans les seuls cas défini à l'article 5 de la présente
ordonnance. Sous-section 3 de la Section 2 de la passation des contrats de PPP
L‟offre spontanée
Enfin l'offre spontanée et la seule procédure dans laquelle le contact n'est pas initié par
la personne publique contractante c'est le partenaire privé qui propose, soumet à cette
première un projet d'idée innovante sur le plan technique, économique ou financier afin de
répondre à un besoin existant en vue de le réaliser dans le cadre d'un contrat de procédure
dans le cadre d’un contrat de PPP. Dans ce cadre de l'autorité contractante n'a pas encore
engagé de procédure visant à sa satisfaction et in fine dans son rôle d'acheteur public décide
d'accepter de modifier ou de rejeter le projet d'idée innovante généralement sans engendrer
aucune responsabilité vis-à-vis de la soumission spontanée du projet concerné faite par le
59
privé c'est une invitation administrative privée d'une part et l'écoute par les pouvoirs publics
d'autre part. Sous-section 4 de la Section 2 de la passation des contrats de PPP.
60
7. Du régime fiscal, douanier et domanial
En son article 66, le régime fiscal et douanier des contrats de PPP fait l'objet de
négociation en fonction de la nature du projet du montant des investissements envisagés et des
engagements du concours de co-contractant notamment en matière d'emploi de la main
d’œuvre, et de sous-traitance avec les petites et moyennes entreprises.
C’est aussi une occasion de redorer le climat des affaires au Gabon, et nombre
d’investisseurs se montrent rassurés par ce type de partenariats, qui donnent à l’entreprise une
plus grande autonomie dans la gestion des coûts du projet. « Ces partenariats se traduisent
par d‟importants investissements dans une entreprise privée pour qu‟elle construise une
infrastructure publique, sans que cela se déporte sur la dette de l‟État »91. Les risques sont
portés par le privé, notamment par le secteur financier. « De son côté, l‟État ou le
concessionnaire garantit le cadre juridique », explique Antoine Lenoir, chargé de
communication de Mediriam92.
Dans sa thèse de doctorat sur les contrats de PPP intitulé : Contrats de partenariat
public-privé et enjeux juridiques et géoéconomiques en Afrique de l’Ouest : Analyse
91
https://www.jeuneafrique.com/872646/economie/financement-au-gabon-ppp-rime-avec-echange-de-bons-
procedes/#:~:text=L%27objectif%20est%20de%20pouvoir,le%20financement%20et%20la%20construction.
Op. cit page 57.
92
Idem
61
comparée avec la pratique CEMAC93, Franc Olivier Allessie s’attelle à analyser les enjeux
juridiques des PPP en exposant et en détaillant l’encadrement normatif et les dispositifs
institutionnels et instances d’applicabilité des PPP, aussi bien en zone CEMAC qu’au sein de
l’espace UEMOA. Elle aborde aussi la pratique des PPP en zone CEMAC et UEMOA, en
mettant clairement en évidence, leurs particularités, atouts et difficultés.
D'autre part, ce travail scientifique s'attèle à saisir l'impact de ces mécanismes de PPP
sur les Etats en développement. Elle saisit les perceptions et les représentations sociales des
PPP ainsi que leurs incidences sur la souveraineté des Etats dans les espaces UEMOA et
CEMAC. Elle met en lumière, l'impact, l'influence, le poids des opérateurs et partenaires des
PPP sur la souveraineté des Etats et de leurs administrations. De plus, elle procède à une
évaluation des programmes et des investissements réalisés en mode de PPP entre perceptions
et représentations diverses.
93
https://www.ohada.com/actualite/6555/soutenance-dune-these-de-doctorat-sur-les-contrats-de-partenariat-
public-prive-le-14-septembre-2022-a-luniversite-paris-cite.html?langue=es consultée le 21/06/2022 à 12h08.
94
Idem.
62
sa faible compétitivité; ce qui constitue un handicap pour les investissements locaux
réalisés par les grandes entreprises locales mais aussi pour la croissance et la relance
de l'économie.
95
https://www.jeuneafrique.com/1090872/economie/ouvrons-les-vannes-du-financement-des-infrastructures/
consulté le 21/06/2022 à 09h36
96
Pilier essentiel du développement des marchés financiers.
97
Jean-Armel SIAKEN on LinkedIn : https://ci.linkedin.com/posts/jean-armel-siaken-21858a57_cemac-risque-
investmentopportunities-activity-6990608422995947520-BoP- consulté le 21/06/2022 à 10h03
63
Conclusion de la première partie
Il a été prouvé que les PPP constituent un outil approprié pour résoudre les questions
relance économique, maitrise de la dépense publique, diversification des richesses et
développement des infrastructures.
De ce fait, le dispositif juridique des PPP dont s’est doté le Gabon a pour ambition
l’atteinte de ces objectifs. Aussi, au regard de ce qui précède, il est nécessaire d’apprécier
l‟applicabilité du cadre juridique des PPP au Gabon en deuxième partie.
64
DEUXIEME PARTIE :
65
Les contrats régissent les flux d’échangent entre deux ou plusieurs acteurs. Ils
précisent les mécanismes de prise de décision et de résolution des litiges et permettent ainsi
de sécuriser les relations marchandes. Or la mise en application des contrats repose sur
l’efficacité du cadre juridique. De fait, la notion de PPP fait donc référence à une relation dans
laquelle, la personne publique et la personne privée, désormais partenaires, s’associent dans
une mission de longue durée, pour concevoir, financer, construire, et/ou exploiter, entretenir,
et/ou maintenir un ouvrage public ou un équipement public, assurant ou contribuant à assurer
un service public. Cette association à risques équitablement partagés est organisée dans un
cadre contractuel ou construit dans un cadre institutionnel à capital mixte 98.
Dans le cadre de la gouvernance publique, l’encadrement des PPP, est le processus par
lequel les institutions publiques conduisent les affaires publiques, gèrent des ressources
publiques et garantissent la réalisation des projets publics. Il est certain qu’on ne peut
gouverner sans pour autant avoir recours aux textes normatifs, parce qu’en réalité, les projets
de l’Etat sont fondés sur des textes règlementaires. C’est pourquoi, le texte juridique constitue
l’épine dorsale de l’action publique d’un état, sa préparation, sa conception, relèvent d’une
méthode d’écriture dite écriture légistique99.
La légistique, certes, elle est l’ensemble des techniques et méthodes, relatives à la
conception et à la fabrication des textes législatifs et réglementaires. Mais il n’en demeure pas
moins qu’elle couvre un champ beaucoup plus large que la dimension rédactionnelle. Aussi,
autant la légistique formelle, s’intéresse à la mise en forme du texte, c’est-à-dire à la
formation formelle (ponctuation, charte graphique, etc.), autant la légistique matérielle
s’intéresse au contenu substantiel du texte, c’est-à-dire à la matière qu’il faut réglementer.
Outre sa dimension formelle et matérielle, l’écriture légistique, permet aussi
l’évaluation des textes normatifs, en ce sens qu’on peut apprécier après l’élaboration d’une
loi, si cette dernière est clairement écrite et si elle garantit l’action du gouvernement en
opposition à des insuffisances au niveau textuel (Chapitre 3). Considérant que l’écriture d’un
texte juridique a pour objectif de garantir l’action gouvernementale, il est plus que nécessaire
d’apprécier, à la lumière du bilan décennal des réalisations d’intérêt publique issues des PPP,
si oui ou non l’Etat a pu garantir la qualité du cadre juridique des PPP et en dégager des
perspectives (Chapitre 4).
98
https://www.gabonreview.com/tribune-les-partenariats-public-prive-au-gabon-4-ans-apres-voici-pourquoi-ca-
coince/ consultée le 22/06/2022 à 17h18
99
Dr Papa Assane TOURE, Magistrat, S-G Adjoint du Gouvernement au Sénégal, Légistique, Techniques de
conception et de Rédaction des lois et des actes administratifs : Une Tradition de Gouvernance normative,
https://www.youtube.com/live/RD7ZDSScl4M?feature=share, Visionnée le 22 Février 2021 à 18h52.
66
CHAPITRE 3 :
67
Comme nous avons pu le voir dans la première partie, la conception des normes
relatives aux PPP ont subis plusieurs transformations avant d’aboutir au cadre final de 2016.
En effet, la réussite d’un PPP est tributaire d’un certain nombre de facteurs, parmi
lesquels, un cadre juridique solide et adapté. Un PPP est obligatoirement une collaboration
entre une personne publique et une personne privée, mais toutes collaborations entre le public
et le privé n’est pas nécessairement une entente PPP. Il est opportun de rappeler que les PPP
sont des contrats complexes de longue durée et emportant un partage équitable des risques
inhérent au projet entre les parties. Ce ne sont pas des contrats neutres comme les simples
marchés publics. Leur réussite passe inexorablement par la qualité managériale dont ils
doivent faire l’objet en amont.
De ce fait, s’il fallait apprécier la pertinence des textes qui composent le cadre
juridique des PPP au Gabon, cela devrait se faire sur deux axes distincts : analyse des forces
et des faiblesses. Analyser les forces et les faiblesses de l’encadrement des PPP au Gabon est
une démarche qui traduit une volonté de prendre en considération l’ensemble des éléments sur
une question complexe qui est son applicabilité. En matière d’élaboration du droit, elle
s’inscrit dans une logique qui consiste à penser si l’intention du législateur est en amont avec
les réalités.
Par ailleurs, si les textes sont mal pensés ou mal conçus, il s’en suit des problèmes de
gouvernance publique qui feront naitre des contestations voire des confusions, à cet instant on
parle des limites de ces normes (Section 2).
68
Section 1 : La gouvernance normative des PPP : les forces
Apparu dans son texte éponyme sur la légistique, Papa Assane TOURE, définit la
notion de gouvernance normative comme un système de gestion des textes de lois. Entre
autre, la gouvernance normative permet de savoir comment l’Etat fait pour garantir la qualité
des textes. Elle est selon l’auteur, la partie évaluative de la légistique et surtout de la
légistique matérielle.
En effet, la légistique peut être entendue selon une double acception : elle peut être
formelle ou matérielle telle que vu dans la partie introductive de notre chapitre 3 mais encore
elle a la capacité d’évaluée l’application du texte normatif.
Cette pensée sur l’écriture légistique rejoint la remarque de Pierre MOOR100 en 2005
sur l’appréhension effective de la norme : selon cet auteur, « la règle et son application sont
[en effet] les deux moments par lesquels seuls arrive à l‟existence une norme juridique ».
Ainsi, l’intelligibilité de la loi conditionne son application, et réciproquement101 (Paragraphe 1).
La force d’un cadre juridique repose sur son applicabilité. Cependant, on parle
d’applicabilité lorsque deux objectifs sont atteints. Le premier objectif repose sur le caractère
d’éligibilité de sa qualité rédactionnelle (légistique matérielle) d’une part (A), et le deuxième
repose sur les liens entre le texte normatif et son application. Entre autres la légistique
100
Pierre MOOR, professeur à la Faculté de droit de l'Université de Lausanne, a notamment publié de nombreux
travaux sur les principes de l'Etat de droit. Il est membre cofondateur d'un groupe de réflexion
interdisciplinaire franco-suisse sur l'épistémologie des sciences humaines, aux côtés de philosophes, de
sociologues, d'économistes et de géographes.
101
Pascal PHILIPPART, Au confluent du droit et de la gestion : la légistique pour évaluer l'utilisation de la
dimension entrepreneuriale de la loi sur l'Innovation, Dans Management & Avenir 2011/10 (N° 50), pages 15
à 37, https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2011-10-page-15.htm?contenu=article consultée le
25/06/2023 à 09h43.
69
envisage le texte normatif en relation avec la finalité annoncée par la gouvernance d’autre part
(B).
La légistique peut être entendue selon une double acception. Elle articule deux volets
indissociables : la légistique matérielle et la légistique formelle. La première « porte sur le
contenu de la matière à réglementer et la manière de concevoir l‟action » normative, tandis
que la seconde traite de la mise en forme de l’intervention normative 102. La légistique s’inscrit
donc à la fois dans une logique très juridique, la conception normative, et dans une ambition
plus ouverte à d’autres questionnements scientifiques relatifs à l’utilisation de dispositifs
réglementaires103.
Du point de vue de sa cohérence externe, la loi de 2016 relative au PPP au Gabon est
élaborée en considération de son environnement normatif. Il s’agit de la logique d’articulation
entre la Constitution et la loi. Cette exigence se rattache à une conception d’un droit rationnel
conçu comme « une totalité cohérente, un « ordre » unitaire, c‟est-à-dire un système de
normes solidaires et hiérarchisées, reliées entre elles par des relations logiques et
102
Pascal PHILIPPART, opcit p 69.
103
Idem,
104
Delley J.-D. et Fluckiger A., « La légistique : une élaboration méthodique de la législation », Publié dans : La
Confection de la loi, (Dir) par Drago R. Paris : Presses Universitaire de France, 2005, page 83-96.
105
Morand C.-A., « Les exigences de la méthode législative et du droit constitutionnel portant sur la formation
de la législation », in Droit et société, n° 10, 1988, p. 391.
106
https://books.openedition.org/pupo/1166?lang=fr consultée le 25/06/2023 à 20h55
70
nécessaires107 ». Hiérarchiquement inférieure à la Constitution, elle devra non seulement ne
pas violer les normes constitutionnelles, mais au-delà encore assurer leur mise en œuvre 108.
L’éligibilité d’un texte juridique comme celui des PPP, témoigne de l’exigence de
l’efficacité de la constitution imposée au législateur. En effet, la conformité rédactionnelle
d’un texte juridique relève de sa condition de ne pas « priver de garanties légales des
exigences de valeur constitutionnelle109 ». Toutefois cette formulation négative – « ne pas
priver de garanties légales… » – renvoie à une obligation positive pesant sur le législateur qui
doit assurer la mise en œuvre des droits et libertés de valeur constitutionnelle.
Aussi, dans sa délibération du 05 Septembre 2016, le Conseil constitutionnel considère
que « la loi déférée a mis en œuvre l‟exigence constitutionnelle précitée sans la priver de
garantie légale »110. Pour Laurence Gay, cette jurisprudence constitue une « directive à
l‟adresse du législateur, dont le contenu est le suivant : il se doit d‟adopter des dispositions
propres à assurer l‟exercice effectif d‟un droit fondamental dans le champ imparti à
107
Jacques CHEVALLIER, « Vers un droit post-moderne ? », Revue du droit public et de la science politique,
1998, n° 3, pp. 659-714.
Dans le même sens, Henri DUPEYROUX expliquait : « par les actes de pure exécution qui sont les derniers
anneaux de la longue chaîne hiérarchisée des règles et des actes juridiques, le monde idéal tend
invinciblement à s‟enraciner dans le réel ; ce n‟est que par l‟accomplissement de ces actes que les règles
juridiques revêtent ce caractère d‟efficacité qui est une des conditions essentielles de leur positivité. Le plan
idéal ne peut pas être purement théorique et abstrait ; car il est destiné à informer, non pas des relations
idéales, mais de la réalité naturelle » (« Sur la généralité », Mélanges Carré de Malberg, Paris, Sirey, 1933, p.
158).
108
Contrairement à la notion d’efficacité (infra), celle d’effectivité renvoie à une analyse inter normative. Pour
A. Vidal-Naquet, « en impliquant qu‟il est dans la nature de la règle de droit de se réaliser, l‟effectivité
s‟intéresse au développement des virtualités de la règle de droit par le droit lui-même […] l‟effectivité du droit
se situe à l‟intérieur même du droit et la question de la réalisation du droit n‟impose pas un passage par les
faits » (Les Garanties légales des exigences constitutionnelles dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel,
Thèse Paris II, 2004, p. 9).
109
https://books.openedition.org/pupo/1166?lang=fr Opcit p 70.
110
Idem,
71
celui-ci »111. Cet auteur met ainsi en évidence « l’obligation faite au législateur par le Conseil
constitutionnel d’établir ou de préserver un niveau de garantie suffisant à l’effectivité des
droits fondamentaux»112.
Du point de vue de sa cohérence interne, la loi de 2016 relative au PPP au Gabon a été
élaborée de manière à assurer la réalisation des objectifs qu’elle poursuit113. À cet égard, la
légistique préconise l’adéquation entre les objectifs qu’elle se propose d’atteindre et les
moyens qu’elle déploie pour ce faire. Il s’agit alors d’assurer l’efficacité de la loi, c’est-à-dire
de lui faire produire dans la réalité les effets attendus.
111
Gay L., « “L‟effet cliquet” dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel », op. cit. p. 23.
112
https://books.openedition.org/pupo/1166?lang=fr Op. cit. p 70.
113
La cohérence interne de la loi peut s’entendre également comme sa capacité à s’insérer dans
l’ordonnancement législatif dans son ensemble. Il s’agit alors de savoir si la loi envisagée n’est pas en
contradiction avec d’autres dispositions législatives existantes. Il s’agit là encore d’un des principes
méthodologiques de la légistique matérielle qui préconise de concevoir la loi en envisageant son
environnement normatif. Il s’agit d’assurer sa compatibilité avec d’autres règles en vigueur qui forment un
ensemble dont il convient de préserver la cohérence globale. De ce point de vue, le Conseil constitutionnel
refuse de censurer une disposition législative « de nature à compromettre l‟application d‟autres dispositions
législatives » en vigueur. Pour David DOKHAN, « le juge constitutionnel estime donc qu‟une conclusion
fondée sur le caractère incompatible de deux textes législatifs successifs dont l‟un est en vigueur et l‟autre
soumis à son appréciation, est irrecevable. Il refuse ainsi de censurer une disposition législative au motif
qu‟elle porterait atteinte à la cohérence de la législation positive » (dans « Les Limites du contrôle de la
constitutionnalité des actes législatifs » LGDJ, Juin 2001).
114
Rangeon F., « Réflexion sur l‟effectivité du droit », in Les Usages sociaux du droit, CURAPP, Paris, PUF,
1989, p. 127.
72
Concernant la conception du texte juridique des PPP, ou de sa logique rédactionnelle,
le législateur a, durant l’élaboration du texte a clairement fixé les objectifs des PPP et les
moyens d’atteinte de ses objectifs.
En effet, dans la loi N°9/2016 du 11 Février 2016 relative aux partenariats public-privé
au Gabon, ratifiée le 05 Septembre 2016, la loi dispose de l’objet et du champ d’application
des PPP :
-tout autre partie des ouvrages, équipements, bien immatériels, ou toute prestation de
service concourant à l'exercice des missions de service public relevant du champ de
compétence de l'autorité publique contractante concernée.
Cet objet, tel que présenté par le législateur, explique clairement les motivations liées
à l’élaboration de l’encadrement des PPP. Un texte juridique sans objet, fait montre
d’incohérence, car sans logique apparente, et le texte juridique soumis à notre étude ne souffre
pas de cette incomplétude.
On peut toujours dans la même lancée, constater que le législateur a, dans la même
logique, donner les éléments permettant de procéder à ces contrats c’est-à-dire les moyens mis
en œuvre pour conclure ce type de contrats.
Aussi, c’est dans le chapitre premier, à l‟article 4 que nous avons les premiers moyens
décliné par le législateur, mais également dans le chapitre sixième, article 20.
En aval, la méthodologie de rédaction doit respecter les éléments qui permettent à son
évaluation. Compte tenu du caractère complexe que révèlent les contrats des PPP, le
législateur a su marquer la différence avec les contrats contenu dans le code des marchés
publics. Dans sa technique rédactionnelle, le législateur précise dans l’ordonnance N°9/2016
du 11 Février 2016 relative aux partenariats public-privé à l’article 2, que les PPP ne sont pas
soumis aux mêmes dispositions que le ceux du code des marchés publics. C’est une différence
73
claire établie dans la nature des contrats afin de marquer la particularité des PPP, ça peut
révéler une insuffisance du code des marchés public comblée par les PPP.
Fort des éléments soumis à notre étude, nous pouvons sans conteste dire que le cadre
juridique des PPP, est conforme aux techniques rédactionnelles édictées par l’écriture
légistique dans le domaine matérielle. Le respect des principes rédactionnels, fait montre de la
recevabilité du texte en tant que texte juridique. C’est un point important qui exprime déjà la
force du texte et qui favorise sont applicabilité.
Les projets de l’Etat sont fondés sur des textes réglementaires, on ne peut pas
gouverner sans pour autant faire référence à des textes normatifs. Selon Papa Assane TOURE,
la gouvernance normative qu’il définit comme étant la gestion des textes lois et de leur
conformité (ce qui dit qu’une loi est ou n’est pas) entretien des liens fusionnels avec la
gouvernance publique.
Comment l’Etat doit-il faire pour garantir une loi ? Le législateur se doit donc de créer
le lien entre le texte et l’applicabilité du texte. Par ailleurs, lorsque les textes juridiques sont
mal pensés, mal conçus ou mal présentés, il s’en suit des problèmes de gouvernance publique.
115
https://www.ohchr.org/fr/good-governance/about-good-governance consulté le 27/06/2023 à 03h27
74
Il faut dire qu’à la base, le texte juridique se doit de traduire la volonté
gouvernementale qui lui donnera le droit d’exercer le projet ou le programme à l’exercice du
service public.
En d’autres termes, l'application des lois est aussi une invention des normes. Cette
autonomie, même relative, a dans cette mesure une dimension politique, si la politique se
définit comme pouvoir légitime d'introduire des significations nouvelles dans les régulations
sociales116.
L'épistémologie juridique doit en rendre compte, pour intégrer cette dimension dans la
définition même du droit, conçu comme un processus permanent de production de normes, et
non comme un ensemble fixe de règles générales impératives, soustraites dans leur
concrétisation à l'arbitraire du politique. Cette approche, inspirée de l'herméneutique, exige un
réexamen du mode de fonctionnement du système juridique en tant que garantie fondamentale
dans l'Etat de droit117.
Ainsi donc, la réussite d’un PPP est tributaire d’un certain nombre de facteurs, parmi
lesquels, un cadre juridique solide et adapté à un cadre qui se veut institutionnel.
Sur le plan étatique, la création de la loi n’a pas un caractère personnel, ce qui lui
donne un pouvoir institutionnel, c’est la création des organes qui ont pour missions de réguler,
contrôler et appliquer cette loi.
Avant la rupture des PPP avec le code des marchés public, dans le décret N°
0254/PR/MEEDD du 19 juin 2012 portant code des marchés publics, le Gabon disposait d’un
dispositif régissant les délégations de service public et des partenariats public-privé dans son
code des marchés publics de 2012.
116
Pierre MOOR, Pour une théorie micro-politique du droit, https://www.eyrolles.com/Entreprise/Livre/pour-
une-theorie-micropolitique-du-droit-9782130543688/ consulté le 26/06/2023 à 11h34.
117
Idem.
75
La direction générale des marchés public (DGMP) et l’autorité de régulation des
marchés publics (ARMP) contrôlait et régulait les marchés de délégations de service public et
de partenariats public-privé118.
Il est chargé de réceptionner les offres des soumissionnaires ; d‟analyser les offres
des soumissionnaires ; de désigner l‟adjudicataire du contrat ; de préparer les
contrats de partenariat.
118
http://www.initiative-ppp-afrique.com/Afrique-zone-franc/Pays-de-la-zone-franc/Gabon, Op.cit page 10.
76
Il comprend : la Commission d‟Évaluation des Offres (CEO) ; l‟Unité d‟Appui au
PPP (UA-PPP)
Avec ces nouveaux textes, le CPPP est désormais placé sous l’autorité du Premier
Ministre et du Ministre des PPP.
La question clé est la suivante : le cadre juridique des PPP et les institutions de
gouvernance garantissent-elles de manière efficace le respect des piliers de la bonne
gouvernance qui sont : la transparence, la responsabilité, l’obligation de rendre compte de ses
actes, la participation ; la capacité de répondre aux besoins de la population121 comme édicté
par le conseil des droits de l’Homme.
Dans ce travail, la volonté première de notre étude est d’assurer l’efficacité de la loi
voire son applicabilité. Evaluer le texte des PPP permet en effet de déterminer si la loi a
atteint ses objectifs, d’en saisir les raisons et in fine de remédier aux carences constatées.
Pourtant, il faut également voir dans cette méthode, le regard qu’elle affiche faces aux
droits et des libertés publiques122. À cet égard, l’évaluation pose la question des critères
retenus : les effets du droit ne peuvent être appréhendés uniquement sous l’angle des
partenariats. Le droit joue un rôle symbolique qui est la recherche d’efficacité qui est ainsi
119
https://www.oecd-ilibrary.org/sites/0ad89895-fr/index.html?itemId=/content/publication/0ad89895-fr
consultée le 02/06/2023 à 04h47
120
https://www.ohchr.org/fr/good-governance/about-good-governance Op.cit p. 74
121
Idem ;
122
On parle ici du principe d’égalité.
77
encadrée par le Conseil constitutionnel et qui veillera au respect des principes
constitutionnels123.
C’est sur cet aspect que le rôle du Conseil constitutionnel paraît le plus significatif afin
d’éviter les violations du principe d’égalité et d’assurer une certaine sécurité juridique, le
Conseil constitutionnel donc va exiger du législateur qu’il définisse précisément le cadre et
les conditions de son application. Il faut en déduire que le Conseil prend au sérieux le principe
de sincérité car la loi qui encadre les PPP doit en quelque sorte avoir un effet utile sur les
droits de l’Homme124.
123
https://books.openedition.org/pupo/1166?lang=fr opt cit p. 70
124
Idem
125
ibidem
78
Section 2 : Les faiblesses du cadre des PPP
L'insuffisance si elle peut être justifiée par une mauvaise qualité ou une qualité plus ou
moins bonne de l'encadrement des PPP au Gabon peut s’entendre en deux sens, qui
interagissent : premièrement, elles peuvent servir à différencier ces systèmes par rapport à
d’autres ordres normatifs et là on parle de confusions entretenues126 (Paragraphe 1).
Secondement, elles désignent ce que, par sa texture, le droit est hors d’état de réussir.
on observera que la normativité comme mode d’action propre au droit le met souvent dans
l’incapacité d’assumer pleinement les tâches de régulation qui lui sont confiées. Il s’agit d’une
part d’une limite factuelle : celle de la technicité et du volume de ces tâches127 ainsi que des
présupposés politiques, culturels et historiques qui empêchent d’élaborer sans doute une
essence du droit (Paragraphe 2).
Dans ces deux cas, c'est l’application du texte juridique qui semble préoccupante il est
évident que la qualité de la gouvernance publique va decrescendo.
Comme signifié plus haut, il se trouve que l’une de ses faiblesses, peut se trouver dans
un manque de programmation des décideurs dans la conduite des affaires publiques, c’est-à-
dire dans le non-respect de la volonté du législateur en contrariant la loi.
126
https://philpapers.org/rec/MOOLDE consultée le 27/06/2023 à 14h05
127
Idem
79
Lorsque nous parlons de contradiction de la loi dans le cadre juridique des PPP au
Gabon, nous faisons référence à l’usages contra legem ou jurisprudence contrat legem qui
s’oppose au principe d’égalité ou de transparence juridique à travers l’utilisation coutumière
de l’offre spontanée ou contrat d’urgence au dépit de la procédure de passation des contrats
comme la loi le dispose.
Dans la section 2 de notre précédent chapitre, nous avons analysé les éléments qui
composent le texte juridique des PPP, à l’intérieur duquel, la loi dispose deux types de
procédures pour la conclusion d’un contrat PPP.
La loi dispose en son texte trois éléments à prendre en compte dans l’attribution d’un
marché, paraphrasé nous pouvons déduire ceci :
Dans cette paraphrase, nous pouvons voir que le législateur a fixé les conditions de
passation soumises aux respects de droits d’équité, mais pour ne pas fermer la procédure, il y
a inclus une jurisprudence en énoncé le cas d’urgence qui permet de recourir à l’offre
spontanée.
Par ailleurs, force est de constater que la pensée du législateur est contrariée dans le
sens le Gabon dans ce domaine des PPP utilise les partenariats d’urgence qui pourtant sont
l’exception pour en faire des principes.
128
Vu la loi N°20/2016 du 05 Septembre 2016 relative aux partenariats public-privé, chapitre 6ème, article 18.
129
Vu la loi N°20/2016 du 05 Septembre 2016 relative aux partenariats public-privé, chapitre 6ème article 20.
130
Vu la loi N°20/2016 du 05 Septembre 2016 relative aux partenariats public-privé, chapitre 1er article 4.
80
Cela dénote d’un manque de programmation des décideurs dans la conduite des
affaires publiques. Cela devient une longue habitude qu’on désigner comme étant une
jurisprudence contra legem c’est à dire contraire à l’esprit du législateur qui voudrait que,
l’exception ne puisse être exprimée qu’en cas d’urgence or l’urgence dans la passation des
commandes publiques devient le principe ou il n’y a point d’appel d’offre ni d’élément de
concurrence qui assure la qualité de l’offre.
Dans la pratique des PPP aussi, le cadre institutionnel dispose d’un organe central
chargé de l’assistance technique aux autorités contractantes appelé Unité PPP. Au Gabon, ce
qui est considéré comme Unité PPP est un sous-organe de l’Organe de Pilotage des PPP. À
lecture des décrets sur l’Organe de Pilotage et celui sur les modes de passation des contrats
PPP, on se rend compte que non seulement, l’Organe de Pilotage est omniprésent, mais aussi,
l’UA-PPP qui est un de ses sous-organes, contrôle d’autres sous-organes et empiète même
131
https://www.courdecassation.fr/publications/actes-de-colloque/la-deontologie-des-magistrats-de-lordre-
judiciaire-la-declaration/i-la-definition-du-conflit-
dinterets#:~:text=Constitue%20un%20conflit%20d%27intérêts,objectif%20d%27une%20fonction.%20»
consultée le 26/06/2023 à 09h13
132
Idem.
133
https://www.gabonreview. com/tribune-les-partenariats-public-prive-au-gabon-4-ans-apres-voici-pourquoi-
ca-coince/ Op.cit page 66.
81
dans les domaines de ceux-ci. Cette situation crée une lourdeur et une incohérence
institutionnelle, susceptible de bloquer le processus des PPP134.
Aussi, les Unités PPP fonctionnent mieux quand elles disposent des pouvoirs exécutifs
du point de vue de leur ancrage institutionnel. Dans la pratique, elles sont rattachées à des
ministères ou institutions clés. Or au Gabon, l’Unité PPP est rattachée au Ministère de la
Promotion des Investissements, ses pouvoirs sont donc amoindris dans ses rapports avec
d’autres ministères sectoriels. Cela a pour conséquence principale, sa non-légitimation en
dépit des prérogatives et missions qui sont les siennes135.
Enfin, le droit des PPP ne porte que sur une seule famille des PPP, à savoir : les PPP à
paiement public. Ainsi donc, en l’état actuel de la législation des PPP au Gabon, il est
impossible de conclure un contrat sous forme de DSP. Sans qu’il soit besoin d’évoquer les
incohérences relevées dans lesdits textes, le dispositif institutionnel mérite une attention136.
Partant du principe selon lequel, une loi est conçue pour être appliquée, il va sans dire
que certains déficits peuvent être à l’origine d’une limite dans la qualité d’exécution des
ouvrages liés aux PPP au Gabon.
Vu la loi N°20/2016 du 05 Septembre 2016 relative aux PPP au Gabon, la loi dispose
en son article 6 que le cadre institutionnel des PPP comprend :
- l’organe de pilotage ;
- l’organe d’évaluation des offres ;
- l’organe de contrôle ;
- l’organe de régulation.
Les attributions et l’organisation de ces organes sont fixées par voie réglementaire.
Force est de constater que seuls les deux premiers organes ont été réglementés, à
savoir :
134
https://www.gabonreview.com/tribune-les-partenariats-public-prive-au-gabon-4-ans-apres-voici-pourquoi-ca-
coince/ Op.cit page 66.
135
Idem,
136
Ibidem
82
- le décret 000156/PR/MPIPPP du 18 mai 2018 portant attributions, organisation et
fonctionnement de l’organe d’évaluation des offres relatives aux PPP.
Aussi, les deux organes que sont l’organe de contrôle et l’organe de régulation ne sont
toujours pas réglementés. Peut-on considérer que l’absence de ces deux organes cause un
préjudice à la crédibilité et la solidité de l’esprit de la lettre de loi y relative ?
En réalité, on en sait peu sur les différents facteurs qui contribuent à l’aboutissement
ou à l’échec de la gouvernance et des projets137, par ailleurs, au regard de ce que la loi dispose
nous pouvons étudier les risques associés aux CPPP en examinant les conditions
contractuelles formelles observées par l’absence d’un organe de contrôle et de gouvernance
approprié dans les PPP. Cette étude porte sur les missions de l’organe de contrôle apriori et à
postériori.
137
https://www.cairn.info/revue-internationale-des-sciences-administratives-2007-4-page-629.htm consulté le
29/06/2023 à 20h07
83
Par son mode de financement, le PPP est une activité économique qui revêt un
caractère d'intérêt général ce qui requiert le contrôle exercé par l'administration publique
conditionnée par le bon accomplissement de la mission globale confiée à son partenaire.
Par ailleurs, lorsque l'opération porte sur des investissements immobiliers, l'exécution
d'un tel pouvoir de direction découle d'ailleurs de ce que la fonction de maîtrise d'ouvrage
incombe à l'opérateur partenaire de l'administration publique : c'est alors à celui-ci d'assurer
pendant les travaux « la direction technique des opérations de construction », faute de quoi
le juge administratif pourrait considérer que le recours aux partenariats public-privé constitue
un détournement de procédure et cela serait incompatible avec la stratégie d'externalisation
globale qui fonde le recours aux partenariats public-privé138.
Dans le cas d'un contrat de longue durée dont le titulaire, chargé d'une mission globale
impliquant la réalisation d'investissements spécifiques, se retrouve profondément et
durablement impliqué dans l'activité publique concernée, l'introduction d'un pouvoir de
direction de l'administration publique entraînerait un glissement de la forme institutionnelle
de l'échange vers une organisation hiérarchique réalisant à l'instar de la firme industrielle «
une individualisation totale de la gouvernance »139; or la recherche de l'efficience
économique de tels échanges requiert des formes d'organisation « hybrides » préservant
l'autonomie des parties. La mise à la charge de l'opérateur « partenaire » de l'Administration
publique de certains risques économiques n'a de chances de générer le gain de performances
escompté que s'il jouit d'une autonomie de gestion suffisante, en l'absence de laquelle il lui
serait probablement impossible de convaincre les prêteurs de lui apporter les fonds
nécessaires au financement de l'investissement140.
138
https://www.memoireonline.com/05/19/10786/m_La-problematique-des-marches-publics-de-travaux-et-l-
approche-du-partenariat-public-prive-au-Ben30.html consultée le 11/06/2023 à 10h38.
139
E. Brousseau, « Analyse économique des pratiques liées à l'externalisation», LPA n°147, 9 décembre 1998,
p. 23
140
https://www.memoireonline.com/05/19/10786/m_La-problematique-des-marches-publics-de-travaux-et-l-
approche-du-partenariat-public-prive-au-Ben30.html idem.
84
L'efficacité du contrôle permettra de s'assurer que « les biens publics n'ont pas été
sous-évalués, que le principe de transparence a été respecté et que tout a été mis en œuvre
pour optimiser les avantages du projet »141.
A la fin des années 80, des réformes de grande ampleur sont entreprises dans de
nombreux pays occidentaux pour « moderniser » les industries de réseaux142 (Armstrong et
Sappington, 2006) et la gestion des services publics143.
141
https://www.memoireonline.com/05/19/10786/m_La-problematique-des-marches-publics-de-travaux-et-l-
approche-du-partenariat-public-prive-au-Ben30.html Op.cit page 84.
142
Services publics de l’eau, électricité, gaz, transports urbains, chemins de fer, services postaux…
143
http://www.chaire-eppp.org/files_chaire/chever-lelannier-2014_0.pdf consultée le 30/06/2023 à 09h49.
144
Le caractère monopolistique ne s’étend généralement pas à l’industrie entière. Cela concerne essentiellement
les segments du transport et de la distribution.
85
d’atteindre le cadre, sinon idéal, du moins de référence, celui de la concurrence pure et
parfaite.
Au regard de la diversité et la complexité des partenariats public- privé, il est plus que
nécessaire de la mise en place pendant toute la durée du contrat de mécanismes incitatifs et de
contrôle souvent complexes. Il est clair que le développement de ce type de contrats ne se
traduit pas par une dérégulation des services publics, mais bien par une ré-réglementation de
ces secteurs146.
De ce fait, à l’analyse des organes qui peuvent être mis en œuvre pour promouvoir
l’efficacité des PPP, au moment de leur attribution à un partenaire privé, mais aussi, durant
leur exécution, il nous semble important de la mise en place d’un organe de régulation
pouvant permettre de limiter les comportements opportunistes provenant des acteurs privés au
contrat, car ce type de manquement peut générer un déséquilibre financier sans que cela ne
soit su dès lors que l’organe n’existe pas.
145
En effet, l’intervention de la puissance publique dans ces secteurs a également pour objectif de garantir un
accès équitable de tous à ces services.
146
http://www.chaire-eppp.org/files_chaire/chever-lelannier-2014_0.pdf opcit page 85
86
CHAPITRE 4 :
87
Le terme de gouvernance est à la mode. Et pourquoi s’en étonner ? La gouvernance
désigne un concept commode. Une idée descriptive de la réalité, mais aussi un idéal normatif
associé à la transparence, à l’éthique, à l’efficacité de l’action publique. La gouvernance
devient dès lors un mot-talisman paré de tous les fantasmes associés à l’action publique, tout
en revêtant le vocabulaire rassurant de l’objectivité technique. Le mot « gouvernance » fait
sérieux tout en promettant des lendemains qui chantent aux théoriciens de l’action
publique147.
A cet égard, comme nous avons pu le voir dans les chapitres précédents, le
gouvernement gabonais a décidé d'entrer en dialogue avec le secteur privé. C'est ce qui
justifie le séminaire intergouvernemental sur les partenariats public-privé (PPP) qui s’est tenu
le 25 Juin 2018 à Libreville, en partenariat avec la Banque Mondiale, et qui avait pour but
principal, offrir à ces participants, des instruments nécessaires pour la mise en place d’une
stratégie nationale liée à ce mode de partenariat et de financement. « Le présent séminaire est
donc, l‟occasion de définir ensemble, une méthodologie et une cohésion d‟actions qui
permettent la mise en œuvre et le suivi efficaces des projets concernés », avait déclaré
l’ancien Premier ministre, Chef du gouvernement, Emmanuel Issoze Ngondet150.
Dans la mise en œuvre des plans d'actions stratégiques, le PSGE qui énonce les
grandes alternatives de développement retenues pour une projection vers l’horizon 2025, avec
l'identification et la structuration d'un pipeline de projets prioritaires a favorisé le
développement d'un cadre légal et réglementaire : le cadre Juridique des PPP au Gabon.
Comme nous avons pu le voir dans les chapitres précédents, ce cadre a été analysé,
tant sur son applicabilité en tant que texte juridiquement recevable selon les normes de la
légistique, que sur sa capacité d’application en tant que texte juridique répondant aux
exigences de la gouvernance.
147
https://www.cairn.info/revue-interdisciplinaire-d-etudes-juridiques-2010-2-page-207.htm consultée le
01/07/2023 à 18h58.
148
Idem.
149
https://www.ohchr.org/fr/good-governance/about-good-governance Op.cit page 74.
150
https://medias241.com/partenariats-publics-prives-le-gouvernement-met-en-place-une-strategie-
nationale/amp/ Op.cit page 47.
88
Pour ce faire, dans ce chapitre, notre travail aura pour but d’apprécier la pertinence du
cadre PPP à travers les succès significatifs et palpables de développement et d’infrastructures
depuis 2012 à nos jours (Section 1).
Ce succès face aux réalisations des infrastructures nous amène à voir dans ce cadre un
avantage considérable dans la diversification des richesses. En effet, le PPP est un type de
contrat générique qui ne sectorise pas son champ d’application comme les deux autres
contrats de la commande publique qui sont : le marché public et la DSP. Aussi, cet avantage
joue en faveur des réformes textuelles dans tous les domaines favorisant la croissance
économique tels que : les mines, l’énergie, le pétrole et l’agriculture qui voient dans les PPP
un développement certain de ces secteurs en termes de perspectives (Section 2).
89
Section 1 : Un bilan positif
Au vu des importants besoins en financement d’infrastructures sur le continent (plus
de 100 milliards de dollars par an), de l’impact de la crise du Covid-19 sur la croissance et des
pressions liées au rétablissement des grands équilibres budgétaires, le recours aux partenariats
publics-privés (PPP) s’avère une option intéressante pour mener ces projets. C’est une des
approches recommandées par la Conférence des chefs d’États de la CEMAC de décembre
2016 à Yaoundé, parallèlement au financement par le marché financier régional, comme
alternative à l’endettement.
Ces dernières années plusieurs projets de PPP ont été réalisés sur le continent africain.
Les plus fréquents sont des routes, des ponts et barrages de production d’électricité, d’énergie
renouvelable, des infrastructures de santé et de télécommunication. Nous pouvons, par
exemple, citer le pont Henri Konan Bédié à Abidjan en 2014, le plus grand parc éolien de
l’Afrique subsaharienne (Lac Turkana) au Kenya, la route Dakar-Diamniadio, des centrales
électriques et hydrauliques au Ghana, au Nigeria et au Rwanda, ainsi que le port Tanger-Med
au Maroc, réalisé en 2007.
Le Gabon n’est pas en reste, et s’est vu doté de plusieurs infrastructures issues des PPP
depuis l’insertion des PPP dans son système juridique. En effet, lors de la réalisation des
normes relatives au PPP, le législateur souhaitait que ces normes soutiennent le
développement du pays, fort du bilan positif observé de 2012 à nos jours, nous pouvons dire
que l’objectif a été atteint (A).
Le Gabon a par exemple réussi une forte campagne de promotion des investissements
et des PPP, avec des accords conclus mi-2019 avec le fonds d’investissement français
Meridiam pour la construction d’une centrale électrique, de la route Transgabonaise, et du
port d’Owendo151.
151
https://www.jeuneafrique.com/1090872/economie/ouvrons-les-vannes-du-financement-des-infrastructures/
.Op.cit page 63.
90
(Paragraphe 1) car plusieurs projets locaux peuvent être réalisés à travers ce montage
juridique (Paragraphe 2).
Ainsi définit, force est de constater que la loi juridique des PPP ne limite pas les
investisseurs, par ailleurs, dans le cadre des PPP institutionnel au chapitre 13, la loi dispose
« (…) Un simple apport de fonds par un bailleur privé à une entreprise publique ne constitue
pas un PPP institutionnel ».
Fort de cela, nous pouvons dire que les investisseurs au développement peuvent être
des partenaires nationaux comme internationaux, car le texte juridique se refuse toute forme
de ségrégation. Cependant, comme nous avons pu le constater dans le chapitre premier, le
modèle PPP intervient plus à une échelle internationale, qu’à une échelle nationale, car, il va
sans dire que le tissu économique gabonais est trop faible pour accompagner les pouvoirs
publics dans les causes d’intérêt général.
En somme, nous pouvons sans conteste dire que le texte en lui-même offre une
capacité partenariale séparé en deux blocs : les investisseurs asiatiques (la Chine et l’Inde) et
européens (principalement français) et cela se traduit très clairement au niveau de la structure
des échanges internationaux. De ce fait, nous pouvons les englober en deux grands groupes :
les anciens partenaires déjà présents depuis les deux autres types de contrats que sont les
marchés publics et les DSP (A) et les nouveaux partenaires (B).
Dans le premier chapitre de notre étude, nous avons démontré que la France a
longtemps été le partenaire privilégié du Gabon en raison de son lien historique et ce depuis la
commande publique post coloniale.
91
implantées au Gabon (plus qu’au Cameroun ou au Nigéria), pour un chiffre d’affaires cumulé
de près de 3 Mds €, 12.500 salariés, un stock d’investissement de 750 M€.
Perenco
152
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/GA/les-investissements-directs-etrangers-au-gabon-1 consultée le
02/07/2023 à 20h23.
153
Idem.
154
Ibidem.
92
Eramet
Meridiam
Meridiam est positionné sur quatre projets emblématiques : depuis 2020, la route
Transgabonaise (en partenariat avec Arise/GSEZ), la construction du barrage de Kinguélé
aval (avec le FGIS), le second port minéralier, et enfin, la SETRAG aux côtés d’Eramet 156.
Etabli au Gabon depuis près de 20 ans, Olam est un des plus importants investisseurs
étrangers dans le pays. Contrôlé par le fonds souverain singapourien Temasek depuis 2005, il
s’est initialement concentré sur la production d’huile de palme et l’hévéa. Progressivement,
Olam, via GSEZ (Arise Integrated Industrial Platforms), a étendu ses activités à l’industrie du
bois (création d’une zone franche consacrée initiallement à l’industrie du bois) et aux
infrastructures (construction d’un port de commerce et d’un terminal minéralier), manifestant
sa volonté d’être présent dans la chaîne logistique gabonaise. Depuis 2018, GSEZ Airport
assure en outre la gestion de l’actuel aéroport de Libreville157.
Par ailleurs, la clarification des nouvelles règles de changes imposées au 1er janvier
2022 combinée à la hausse du cours des hydrocarbures, et la hausse de la production de
manganèse et de bois, pourraient générer une relative augmentation des investissements
directs étrangers à partir de 2022. Dans le secteur pétrolier, la période de transition entamée il
155
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/GA/les-investissements-directs-etrangers-au-gabon-1 Op.cit page
92.
156
Idem.
157
Ibidem.
93
y a 5 ans s’achève. Ella a vu le quasi-départ des majors au profit des producteurs
indépendants au rang desquels le franco-britannique Perenco. Une nouvelle phase
d’investissement dans la production et le secteur aval devrait logiquement lui succéder. Dans
le secteur minier, la hausse des prix a considérablement stimulé la production. Ainsi, le
français Eramet a mis en service une nouvelle mine (investissement de 400 M€). Mais des
campagnes de prospection encourageantes sont en cours pour d’autres minerais (fer, or, terres
rares), avec d'autres acteurs internationaux, ce qui devrait déboucher sur une hausse continue
des investissements dans le secteur.
Lorsque la question des PPP est évoquée, c’est surtout le côté financier qui est la
préoccupation de nombreuses personnes, critiques ou politicien.
Dans le cadre de notre travail, nous souhaitons montrer l’impact des PPP dans
plusieurs domaines. De ce fait, si nous faisons une brève évaluation de la politique publique
158
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/GA/les-investissements-directs-etrangers-au-gabon-1 Op.cit page
92.
94
axée sur les PPP au Gabon, il en ressort que « pour contribuer à l‟amélioration de la
gouvernance publique, l‟évaluation ne peut se contenter de mesures les coûts et les effets des
politiques, elle doit viser aussi à en éclairer d‟autres mécanismes afin de permettre à tous
d‟en devenir les acteurs informés et responsables »159.
En effet, il est indéniable que les PPP en tant nouvelle forme de gouvernance, pose la
question de la finalité d’un tel cadre. Nous pouvons ajouter que le législateur dans l’article 12
de la loi N°20/2016 du 05 Septembre 2023, prévoit le statut des travailleurs tel que dispose la
législation du travail. Aussi, les PPP ont un impact sur les politiques publics qui scandent
l’employabilité des Gabonais (A). Et parlant des infrastructures, dans ce même article, le
législateur prévoit une clause liée aux exigences de qualité, de sécurité et de pérennité et de
développement durable afin de permettre aux infrastructures construites pour servir l’intérêt
général de répondre aux standards internationaux (B). C’est à cela que nous pouvons évaluer
de la pertinence du cadre juridique des PPP au Gabon.
D’abord centré sur l’exportation de bois, le groupe singapourien s’est mis dans la roue
de l’ambitieux plan de diversification lancé par le président Ali Bongo Ondimba à son arrivée
au pouvoir en 2009, en promettant créations d’emplois et investissements 160 pour ne citer que
celui-ci comme exemple de réussite de PPP sur le plan social.
Ce pays de moins de deux millions d’habitants tente de sortir d’une crise économique
profonde depuis la chute du prix du baril en 2014-2015.
L’emploi est à ce jour le domaine social où l’impact d’Olam est le plus significatif.
Entre 2010 et 2017, le taux de chômage au Gabon a reculé de 1,9% selon l’OIT. 24,21% de
cette baisse est directement imputable aux recrutements effectués par Olam et ses filiales, soit
un impact à la baisse sur le taux de chômage de 0,46%.
159
Bernard PERRET, L’évaluation des politiques publiques, troisième édition, La Nouvelle Imprimerie
Laballery à Clamecy (Nièvre), Novembre 2014.
160
https://www.jeuneafrique.com/depeches/565036/economie/au-gabon-lentreprise-singapourienne-olam-rafle-
presque-tous-les-marches/ consultée le 02/07/2023 à 21h03.
95
Au cours de cette période, près de 24% des emplois formels nets créés au Gabon l’ont
été par Olam et ses filiales. Au sein du secteur privé formel, 42% des emplois nets créés l’ont
été par Olam. De 1 100 salariés en 2011, ce conglomérat dénombrait 17 480 salariés fin 2017,
se positionnant comme le premier employeur privé du Gabon. Olam a également modifié la
répartition sectorielle de l’emploi. Fin 2017, le secteur agricole employait 16 704 personnes
soit 17,8% des emplois privés formels du pays contre 0,2% en 2010. L’activité d’Olam Palm
Gabon permet au secteur agricole d’être le principal employeur du pays après l’administration
publique.
À fin 2017, Olam et ses filiales pris ensemble comptaient en leur sein 8,7% des
salariés formels du Gabon et 18,6% des salariés du secteur privé formel. Plus de 80% des
emplois créés sont des emplois ouvriers nécessitant un faible niveau de qualification. Si le
rythme de recrutement d’Olam était maintenu sur la période 2018 – 2022, il permettrait au
secteur privé formel de compter plus de salariés que le secteur public pour la première fois
depuis l’indépendance du Gabon.
Comme mentionné déjà plus haut, la multinationale Olam est déjà présente au Gabon,
dans les secteurs de l’agriculture et de l’agro-alimentaire, ainsi que dans le domaine portuaire
avec la réalisation du New Owendo International Port (NOIP) et Owendo Minéral Port
(OMP). C’est le 21 Juin 2018 qu’elle obtient une nouvelle concession aéroportuaire, et atterrit
dans le secteur des transports aériens163. A l’issu de ce partenariat, des objectifs
gouvernementaux ont été atteints à savoir élever le Gabon aux standards internationaux pour
ne citer que celui-ci comme exemple de réussite.
161
https://www.jeuneafrique.com/depeches/565036/economie/au-gabon-lentreprise-singapourienne-olam-rafle-
presque-tous-les-marches/ Op cit page 95.
162
Idem
163
https://www.gabonreview.com/aeroport-international-leon-mba-dans-lescarcelle-dolam-gsez-airport/
consultée le 03/07/2023 à 09h52
96
La première certification de l’OACI, atteste de la mise aux normes de sécurité et de
sureté de l’aéroport international Léon Mba selon les exigences de sécurité de l’ANAC. Ce
processus obéit à la politique impulsée par Ali Bongo Ondimba, qui voudrait d’un
développement serein et sécurisé des infrastructures.
Par le biais du comité directeur du plan régional de mise en œuvre complet pour la
sécurité et l’aviation en Afrique (AFI), l’organisation de l’aviation civile internationale
(OACI) a mis en place en 2016 un projet d’assistance à court terme pour la certification d’un
aérodrome dans chacun des Etats africains dont le Gabon.
L’OACI est l’agence des Nations unies spécialisée dans l’adoption et l’amendement
des normes et pratiques recommandées visant à assurer le plus haut degré d’uniformité dans
les règlements des procédures en matière de navigation aérienne, rappelle-t-on164.
En Afrique centrale, le Gabon était devenu le premier pays à obtenir cette certification.
Prosper Zo’o Minto, directeur de l’OACI pour l’Afrique de l’ouest et du centre presse les
autres pays de la région à s’inspirer du Gabon : « L‟aviation est tellement interconnectée que
tout le monde a intérêt à adhérer aux exigences convenues et les mettre en œuvre de manière
effective »166. Le Gabon qui espère créer sa compagnie aérienne internationale souhaite
également certifier ses aéroports de Port-Gentil et Franceville167.
La deuxième certification est la certification ACA 3+, elle permet au Gabon de faire
face à la mobilité croissante caractérisant désormais le secteur aérien et la nécessité de freiner
les effets potentiellement néfastes du changement climatique, de ce fait, l’aéroport de
164
https://gabonactu.com/27830-2/ consulté le 03/07/2023 à 11h15
165
https://amp.rfi.fr/fr/afrique/20210509-gabon-l-aéroport-de-libreville-obtient-la-certification-de-l-oaci
consulté le 03/07/2023 à 11h18
166
Idem.
167
Idem.
97
Libreville, qui a mis en place différentes initiatives pour une meilleure gestion et une
réduction de son empreinte carbone, a obtenu le certificat de neutralité carbone ACA 3+. Il
devient le premier aéroport d’Afrique centrale et le second dans toute l’Afrique à atteindre la
neutralité carbone.
L’ADL devient ainsi, le premier aéroport d’Afrique centrale et le second dans toute
l’Afrique, après l’aéroport international d’Abidjan Félix-Houphouët-Boigny, à atteindre la
neutralité carbone. Les deux aéroports accrédités au niveau 3+ « Neutralité », représentent 1,8
% du trafic aérien africain de passagers. Dans un contexte de mobilité croissante caractérisant
le secteur aérien, l’ADL a dans sa démarche pris conscience des effets potentiellement
néfastes du changement climatique avec à la clé des efforts pour matérialiser son engagement
sur la voie de la décarbonisation totale du secteur169.
Des efforts que renforce l’Accréditation carbone des aéroports (ACA), un programme
de certification lancé par Airports Council International Europe (ACI Europe) pour évaluer et
reconnaître les efforts des aéroports dans la réduction de leur émission de GES à travers une
démarche volontaire comprenant quatre niveaux possibles. ACI Europe est une association
professionnelle de l’industrie européenne qui défend les intérêts collectifs des aéroports
européens et promeut l’excellence professionnelle dans la gestion et l’exploitation des
aéroports170.
168
https://amp.rfi.fr/fr/afrique/20210509-gabon-l-aéroport-de-libreville-obtient-la-certification-de-l-oaci Opcit
page 97.
169
https://www.gabonreview.com/neutralite-carbone-laeroport-de-libreville-certifie-aca-3/ consulté le
03/07/2023 à 11h20
170
Idem.
98
Section 2 : Les perspectives
Le Gabon fait partie des pays en Afrique qui disposent d’une législation récente sur les
PPP, et qui malheureusement souffrent des problèmes identiques à tous les dispositifs
juridiques encore au stade embryonnaire. L’absence d’un certain nombre de projets réalisés en
PPP est tout aussi une carence, car, la réalisation de projets devrait offrir des retours
d’expérience qui permettraient de tirer des leçons des échecs et des réussites.
Les PPP ont vocation à s’appliquer dans tous les secteurs de l’activité économique,
qu’il s’agisse des travaux d’infrastructures (routes, ponts, ports, aéroports, centrales
thermiques, barrages hydroélectriques, chemins de fer, écoles, hôpitaux, panneaux solaires,
éolienne, etc.) ou des services. Il est donc impératif d’établir un portefeuille de projets
prioritaires et bancables parmi ceux contenus dans différents pivots, au moyen d’études
minutieusement menées171. Et il est vrai que le lien entre les PPP, contrats de longue durée, et
le développement durable vient tout naturellement à l’esprit. Mais le rapport va au-delà,
puisqu’il considère que les PPP pourraient aussi contribuer à l’attractivité économique du
territoire pour les investisseurs donc une amélioration du climat des affaires au Gabon
(Paragraphe 1).
La mise en place d’un environnement des affaires optimal pour l’activité des
entreprises a motivé des réformes audacieuses dans les pays qui ont progressé dans leur
classification Doing Business. Ces réformes ont touché de larges domaines liés au cadre
législatif et institutionnel avec un impact significatif sur le nombre de procédures
administratives, les délais et coûts nécessaires pour la création d’entreprise. Le cas le plus
illustratif de ce dynamisme des réformateurs est celui du Rwanda avec un gain de 49 places
171
http://enoromi.com/index.php/dossiers/tribune/quid-des-partenariats-public-prive-dans-le-financement-du-
plan-d-acceleration-de-la-transformation consulté le 03/07/2023 à 13h33.
99
entre 2007 et 2011 pour le critère de création d’entreprise et un gain de près de 100 places
dans la classification Doing Business 172 pour la facilité de faire des affaires.
Depuis la chute des cours de pétrole enclenchée en 2015, le Gabon a mis en place un
Plan de Relance de l’Economie, déclinaison du Plan Stratégique Gabon Emergent, qui a porté
le redressement de l’économie. Cependant, Depuis janvier 2020, la pandémie a encore
entraîné les économies mondiales dans une crise socio-économique sans précédent, avec 5
chocs majeurs :
172
L'indice de la facilité de faire des affaires ou indice de facilité de faire des affaires (en anglais : Ease of doing
business index) est un indicateur créé par la Banque mondiale en 2003. Il fait partie du projet Doing Business
qui mesure la réglementation des affaires et son application effective dans 190 économies, depuis 2014, et dans
certaines villes au niveau infranational et régional. L'indice classe les économies de 1 à 190, la première place
étant la meilleure. Un classement élevé signifie que l'environnement réglementaire du pays est favorable aux
activités commerciales. L'indice correspond à la moyenne des classements sur 11 sujets couverts par l'enquête
Doing Business.
173
https://www.cairn.info/revue-marche-et-organisations-2011-2-page-97.htm Op.cit page 51.
100
A) Le PAT : Une stratégie gouvernementale pour les PPP
Dans une interview accordée à les Échos de l’Éco, le ministre chargé de la Promotion,
des PPP et de l’Amélioration de l’environnement des affaires, Monsieur Hugues Mbadinga a
fait un bref résumé de l’environnement des affaires et expose ce qui suit.
Ces résultats nous confirment que le Gabon est sur la bonne voie. En effet, les
équilibres macroéconomiques sont stabilisés, notamment la dette et le solde budgétaire de
base prouvent une solidité des process engagés. Ces équilibres sont en eux-mêmes des
facteurs de compétitivité.
174
https://www.linkedin.com/company/patgabon#:~:text=Le%20Plan%20d%27accélération%20de,négatifs%20da
ns%20tous%20les%20secteurs consulté le 03/07/2023 à 16h43
101
Le deuxième niveau du climat des affaires est relatif à la stabilité politique et à la
sécurité légendaire du Gabon. En effet, ce critère est une des priorités des investisseurs. Ce
sont aussi des facteurs essentiels pour les bailleurs de fonds qui observent et se fondent sur
ces constantes pour accompagner les pays.
En somme, à l’appréciation de cette analyse donnée par le Ministre, il est évident que
le Gabon se donne les moyens d’attirer des investisseurs extérieurs en créant des zones
économiques spéciales. Elles sont des outils indiscutablement productifs et bénéfiques pour
les investisseurs. Sur le plan des réformes, le Gabon a travaillé sur le Code du travail avec
l’ANPI, organisme central sur lequel les investisseurs peuvent s’appuyer 175.
Par ailleurs, au mois d’aout 2022 a été déposé un projet de loi fixant le cadre général
de l’investissement au Gabon. Il vise, à terme, à améliorer la compétitivité de l’économie
gabonaise ou encore à rendre attractif l’environnement des affaires au Gabon dans sa
dynamique de promotion des investissements publics et privés.
Il s’agit en effet d’un des textes les plus importants car depuis longtemps le Gabon
s’appuyait sur une charte des investissements et avait des codes sectoriels relativement épars.
Cette loi a déjà été adoptée par le Conseil des ministres et approuvée par les bailleurs de
fonds, le FMI, la Banque mondiale et d’autres. Ses textes répondent aux exigences de ce qui
est appelé la bonne gouvernance. Les avantages financiers qu’elle présente sont cohérents, les
175
https://www.echosdeleco.com/interview/172/le-gabon-surfe-sur-une-dynamique-exponentielle- consultée le
07/05/2023 à 11h08.
102
paramètres qui entrent dans le cadre des dictats de la RSE sont enregistrés, les contreparties
demandées sont respectées : l’emploi, le transfert de technologie, la formation. Un comité de
contrôle est mis en place au plus haut niveau. Son rôle est d’analyser et de contrôler que les
industriels implantés dans nos zones et qui bénéficient d’exonérations s’impliquent aussi dans
des domaines autres pour que ces exonérations ne soient pas un simple manque à gagner pour
le Gabon.
Cette loi est à présent examinée par le Parlement. Ces textes entérinent un certain
nombre de principes chers aux investisseurs, ils harmonisent et rationalisent les avantages
contenus dans les différents codes. Ils introduisent aussi de nouvelles notions, notamment les
lois qui instituent les zones d’investissement spécial. Cette notion est consolidée dans cette
loi-cadre avec des déclinaisons qui touchent à la nature des investissements. Le Gabon aura
des zones particulièrement industrialisées, d’autres qui seront axées sur le développement
touristique ou qui s’intéresseront à la formation professionnelle, aux nouvelles technologies,
etc., autant de déclinaisons auxquelles le Gabon porte une grande attention.
Une autre notion importante concerne l’agrément des investisseurs. En effet, il avait
été constaté une différence dans le développement du pays selon les zones. Certaines sont
moins favorablement dotées. Aussi, c’est en faveur de la décentralisation que le Gabon met
en place au sein de l’ANPI un interlocuteur et une stratégie unique, des outils précis qui
permettent aux investisseurs de s’implanter en toute confiance et sans ambiguïté. Cette loi
devrait être adoptée avant fin 2023.
Outre les objectifs de la Fédération des Entrepreneurs du Gabon qui repose sur la
création d’un environnement favorable à la croissance de l’économie et à défense des intérêts
des entreprises de droit gabonais, le gouvernement n’est pas en reste.
En effet, allant dans le même sens le ministère du Commerce, des Petites et Moyennes
Entreprises, et de l’Industrie du Gabon a annoncé son plan d’action pour la relance des
activités des PME dans le pays en Février 2022. Dans le cadre de ce plan, la priorité est axée
sur le renforcement du cadre juridique et réglementaire, des structures d’encadrement, de la
facilitation de l’accès aux marchés et aux financements, de la lutte contre l’économie
103
informelle et de la mise en œuvre des programmes de renforcement des capacités et d’appui à
l’entrepreneuriat176.
C’est dans ce contexte que le Ministère des PME du Gabon a annoncé la signature
d’un partenariat avec Greentec Capital, le leader Allemand dans l’investissement des startups
africaines. Cette collaboration se place dans la lignée du plan d’action du Ministère pour la
relance et le renforcement du tissu économique gabonais, ainsi que du Plan d’Accélération de
la Transformation (PAT).
Erick Yong, CEO de Greentec Capital Partners, a également précisé que ce partenariat
aura notamment pour objectifs d’appuyer les PME gabonaises en termes de (1) la montée en
compétence des entrepreneurs et de leur écosystème de soutien, (2) la transformation digitale
et (3) l’accès au financement et l’exposition de l'écosystème gabonais à la communauté
d’investisseurs internationaux177.
Quant à la question relative aux IDE qui seraient tenus de s’appuyer sur les PME de
droit gabonais, il faut dire qu’un investisseur envisage toute probabilité, dont celle du partage
des risques. Ces risques sont déjà amoindris dès lors qu’est intégré un partenaire, associé,
sociétaire ou simple collaborateur gabonais. Certains investisseurs sont prêts à créer des
projets mixtes, des joint-ventures avec des partenaires déjà implantés au Gabon 178.
176
https://www.agenceecofin.com/entreprendre/1502-95136-le-ministe-re-des-pme-du-gabon-et-greentec-
capital-annoncent-un-partenariat-pour-soutenir-lexpansion-des-pme-gabonaises consultée le 03/07/2023 à
18h19
177
Idem,
178
https://www.echosdeleco.com/interview/172/le-gabon-surfe-sur-une-dynamique-exponentielle- Op.cit. page
102.
104
Paragraphe 2 : Pour une diversification économique
Mis à part les options idéologiques et partisanes, qu’est-ce qui pourrait amener une
organisation publique à conclure un partenariat avec une organisation privée ? Bien qu’elle
puisse paraître réductrice, cette question nous renvoie à des considérations multiples : les
réponses pourraient aller des besoins en expertise aux impératifs d’injection de capitaux, en
passant par une méconnaissance du « marché » d’offre ou des impératifs de compétitivité
stratégique et concurrentielles.
Une analyse personnelle, nous a permis d’identifier un élément clé qui favorise les
PPP. La diversification des richesses. Par conséquent, des adaptations de tout genre
s’imposent pour que l’appareil d’offre et le service public puissent répondre adéquatement
aux besoins légitimes de la société et de l’économie donc des investisseurs. Le contrat PPP
n’est pas adapté à tout type de partenariat, de ce fait, cet effort d’adaptation du service public
se concentre sur les aménagements textuels qui ont pour objectif de valoriser des secteurs
encore non exploités, mais créatrice de valeur économique, on parle alors des lois sectorielles
applicables aux PPP.
Ses lois sectorielles sont regroupées en deux grands groupes : les secteurs déjà
réformés (A), et les secteurs en voie de réformes (B).
Bien que l’action publique ne suive pas nécessairement une trajectoire linéaire, le
cadre fournit des indications sur les outils de gestion et les instruments d’action dont les
responsables publics peuvent s’aider une fois qu’un problème a été repéré, défini et
circonscrit pour déterminer la ligne d’action à suivre.
Les pouvoirs publics ont généralement à leur disposition un grand moyen d’action à
l’appui de leurs objectifs : la réglementation. Cette partie met en lumière : la gouvernance
réglementaire, en d’autres termes il s’agit de faire en sorte que les réglementations permettent
d’atteindre les objectifs recherchés et de relever les nouveaux défis avec le maximum
d’efficacité.
C’est dans ce sens que l’État gabonais a identifié 20 projets prioritaires pour 2023,
s’inscrivant dans l’accélération des investissements dans les secteurs énergie et eau, la
structuration des investissements en infrastructures numériques, la relance des chantiers
immobiliers, le suivi du programme routier prioritaire, la digitalisation de l’administration
105
gabonaise. Les filières bois, mines et agricultures font l’objet d’une attention particulière. En
effet, l’ambition du PAT est d’organiser et de soutenir de manière plus dynamique ce
mouvement de transformation en attirant l’investissement direct étranger et l’investissement
direct national dans ces secteurs à fort potentiel de croissance, à l’instar de la filière bois en
plein développement depuis 2009 et l’interdiction d’exportation des grumes179.
Mais pour l’heure, les principales lois sectorielles applicables aux PPP au Gabon
sont180 :
179
https://www.medefinternational.fr/actions/ministre-de-la-promotion-des-investissements-et-des-ppp/
consultée le 03/07/2023 à 20h40
180
https://ppp.worldbank.org/public-private-partnership/sites/ppp.worldbank.org/files/2021-11/PPP%20
Country%20Profile%20-%20Gabon%20%28FR%29.pdf consultée le 03/07/2023 à 20h11
181
Idem
182
ibidem
183
Ibidem
184
https://faolex.fao.org/docs/pdf/gab196942.pdf consultée le 03/07/2023 à 21h32
185
https://www.gabonreview.com/eau-et-energie-vers-une-modification-des-modalites-de-passation-des-marches/
consultée le 03/07/2023 à 20h53
186
https://medias241.com/moderniser-le-secteur-de-leau-et-de-lenergie-le-plaidoyer-de-billie-by-nze-au-senat/
consultée le 03/07/2023 à 20h50
106
contrats de délégation …sont passés, conformément aux dispositions des textes en vigueur,
entre l’Etat et le ou les délégataires.»187
« Compte tenu du contexte actuel marqué par une volonté affirmée d‟apporter des
solutions adaptées à nos besoins de développement et la nécessité de nous aligner aux
dispositions pertinentes de la réglementation relative à la commande publique, le mode
exceptionnel de passation de marchés et délégations de services publics par entente directe
devrait également être autorisée, en complément de la mise en concurrence qui est la règle
établie. » avait conclu Alain-Claude Bilie-By-Nze189.
Les Intrants agricoles concernent tout élément entrant dans le processus de production,
de transformation y compris les produits sanitaires et phytosanitaires ainsi que les emballages
non réutilisables et les services associés aux activités agricoles et para agricoles191.
C’est un arrêté qui fixe les « conditions d‟exonération des droits et taxes à
l‟importation sur le territoire national des intrants agricoles » a été signé conjointement par
la ministre de l’Economie et de la Relance Nicole Jeanine Lydie Roboty, épouse Mbou et
187
Idem
188
ibidem
189
ibidem
190
https://gabonlogistics.com/gabon-les-intrants-agricoles-beneficient-dune-nouvelle-exoneration-pour-les-
importations/ consultée le 03/07/2023 à 21h10
191
idem
107
Biendi Maganga Moussavou, ministre de l’Agriculture, de l’élevage de la pêche et de
l’Alimentation le vendredi 26 février 2021.
Cette exonération des droits et taxes à l’importation des intrants agricoles est accordée
par la Direction Générale des Douanes et des Droits Indirects, à la demande de la société
concernée, de l’entreprise, de l’exploitant et de la coopérative, détenteurs d’un agrément de
coopérative Agricole délivré et certifié par les services compétents du Ministère en charge de
l’Agriculture. Pour le gouvernement gabonais, et par ricochet les membres du gouvernement,
« cet arrêté va faciliter les formalités d‟importation des intrants agricoles pour booster le
processus de production agricole. Ces exonérations constituent un appui important de l‟Etat
aux exploitants agricoles »192.
A noter que les droits et taxes à l’importation s’étend de la taxe sur la valeur ajoutée
(TVA), de la contribution spéciale de solidarité (CSS) et des droits et taxes de douanes.
*Sur le plan minier, sur la base de la loi n°037/2018 du 11 juin 2019 portant
réglementation du secteur minier en République Gabonaise, l’État se dote d’une brigade
minière qui vise principalement à l’impérieuse nécessité de mener toute investigation ou
enquête en la matière. Cela répond à l’ITIE qui est une norme internationale visant à
améliorer la transparence dans la gestion des revenus tirés de l’extraction des ressources
minières, gazières et pétrolières195.
Si de nombreuses licences d’exploration ont à ce jour été accordées par les autorités
gabonaises, on dénombre encore très peu de projets actifs ou de taille industrielle, hormis
192
Idem
193
http://www.conservation-justice.org/fr/application-de-la-loi-faunique-au-gabon-abaissement-du-niveau-des-
peines/ consultée le 03/07/2023 à 21h25.
194
Idem
195
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/GA/le-secteur-minier-au-gabon Op.cit page 92.
108
dans le secteur du manganèse (COMILOG et NGM). Le secteur représente aujourd’hui 6% du
PIB, 6,4% des exportations du pays et emploie 2000 personnes. Outre le manganèse et l’or, le
minerai de fer, dont le Gabon détient des réserves abondantes, figure parmi les ressources
naturelles stratégiques du Gabon, alors que le sous-sol renfermerait aussi des métaux comme
le niobium, des terres rares, de l’uranium, du cuivre, du zinc etc.
Le Gabon a adopté un nouveau code minier en 2019 dans le but de clarifier les règles
de l’exploitation minière et de donner un cadre plus stable aux investisseurs. Mais les cours
mondiaux des matières sont aujourd’hui un handicap sérieux à l’exploitation de ces
ressources. Pour autant, les investissements dans le secteur, et notamment pour les
infrastructures de transport de la matière, se développent.
Par ailleurs, un nouveau quai minéralier a été inauguré en 2016 au port d'Owendo. Bâti
sur une superficie de 45 ha, il jouxte le port de la Comilog/Eramet par lequel la société évacue
le minerai de manganèse. Il est doté d’un terminal de 25 hectares et d’un terminal polyvalent
construit sur 20 hectares réservé aux agrégats et à certains produits issus de la transformation
du bois. Relié à la voie ferrée par un embranchement ferroviaire de 1,5 km de long, il dispose
d’un quai de 170 mètres. Le port minéralier a bénéficié d’un financement conjoint de la
banque gabonaise BGFI, et de la BDEAC (33 Mds FCFA) pour un cout global de 75,6 Mds
FCFA197.
196
http://www.conservation-justice.org/fr/application-de-la-loi-faunique-au-gabon-abaissement-du-niveau-des-
peines/ Op.cit page 108
197
Idem.
109
production aurifère estimée à 2 tonnes par an, envisage d’interdire l’exportation de l’or brut
comme ce fut le cas pour les grumes198.
198
https://www.gabonreview.com/exploitation-des-matieres-premieres-le-gabon-possede-sa-propre-raffinerie-
dor/ consultée le 04/07/2023 à 01h10
199
https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwjpwZaVvPP_AhVX
TaQEHROLDtIQFnoECA4QAQ&url=http%3A%2F%2Fwww.ilo.org%2Fdyn%2Fnatlex%2Fdocs%2FSERIA
L%2F106653%2F130932%2FF-1701468062%2FGAB-106653.pdf&usg=AOvVaw0PgDO05is-
XcuYJ6zIok6a&opi=89978449 consultée le 03/07/2023 à 22h08
110
l'établissement de l’Agence de promotion des investissements privés (APIP) permet de
simplifier les démarches requises pour créer une entreprise au Gabon. Toutefois, de
nombreux secteurs d’activité demeurent fermés à l’investissement en raison de l’existence de
monopoles de jure ou de facto, et l’État demeure fortement engagé dans l’économie, malgré
un programme ambitieux de désengagement, dont l'exécution a progressé depuis (…) 2001200.
Les Britanniques sont venus affirmer leurs ambitions d’investir notamment dans
l’agriculture, les Français observent le marché de la téléphonie, les Australiens ont signé un
investissement de 58,8 mds de F CFA sur 3 ans pour explorer la mine de fer de Belinga.
Dans le but de dépasser les questions pétrolières, le Gabon doit s’adapter et tirer des
profits annexes en utilisant le gaz torché plutôt que de l’abandonner, de préparer et de lancer
des secteurs productifs tels que l’agriculture, l’objectif dans ce domaine étant de réduire de
moitié son dépendance et de tendre vers une autonomie alimentaire.
200
https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwjpwZaVvPP_AhVX
TaQEHROLDtIQFnoECA4QAQ&url=http%3A%2F%2Fwww.ilo.org%2Fdyn%2Fnatlex%2Fdocs%2FSERIA
L%2F106653%2F130932%2FF-1701468062%2FGAB-106653.pdf&usg=AOvVaw0PgDO05is-
XcuYJ6zIok6a&opi=89978449 Op.cit. page 110.
201
https://www.echosdeleco.com/interview/172/le-gabon-surfe-sur-une-dynamique-exponentielle- Op.cit. page
102.
111
L’une des variables qui justifie le recours au PPP, toujours du point de vue du
gestionnaire public, est la capacité à générer des projets. La performance d’un service public
se mesure aussi par « sa propension à traiter la demande socio-économique et la transformer
en projets viables. Ce faisant, l‟organisation publique doit disposer non seulement de
ressources suffisantes, mais aussi et surtout d‟une volonté politique de satisfaire les besoins
exprimés par sa clientèle »202
Autrement dit, dans le cadre de sa mission, une organisation publique pourra disposer
de toutes les ressources et compétences nécessaires aux conceptions, réalisations,
financements et exploitations d’un projet lui permettant de répondre adéquatement à la
demande sociale et économique qui lui vient de son mandat public.
202
Mazouz (B.) et Belhocine (N.), « Partenariats public-privé : une équation à résoudre par la gestion de
projets », Sources ENAP, no 5, vol. 17, Québec. 2002.
112
Conclusion de la deuxième partie
La loi N°20/2016 du 05 Septembre 2023 relative aux PPP au Gabon, répond aux
critères d’éligibilité textuelle, aussi, nous pouvons sans conteste affirmer que le texte tel que
conçu, répond aux exigences légistiques.
Il n’en demeure pas moins qu’il met aussi en exergue quelques limites dans
l’application, néanmoins, on peut féliciter le succès dû aux PPP au Gabon lorsque nous
voyons les réalisations faites et les perspectives qui découlent de ce texte juridique.
113
CONCLUSION GENERALE
114
Les contrats PPP tels qu’ils sont conçus au Gabon apparaissent comme un principe
sans lequel, le développement « normal » ne pourrait vraiment se faire. Le seuil de sa
consécration ne se limite pas à l’échelle nationale, car de nombreuses normes juridiques
internationales se consacrent à ce type de contrat mais au Gabon, le gouvernement en a fait un
principe de gouvernance financière.
Dans notre première partie intitulée Evolution Du Cadre Des Partenaires Publics
Prives Au Gabon, nous avons pu voir toutes les étapes sinon quelques étapes par lesquelles les
PPP ont été intégrés peu à peu la commande publique gabonaise.
En effet dans cette partie nous retiendrons les pensées directives qui nous ont conduits
à ce cadre. Il faut dire que sur le plan temporel, force est de constater que le PPP était un
contrat inconnu à la commande publique gabonaise, qui elle était tout autre qu’une imitation
du code français jusqu'à sa rupture avec ce modèle.
Aussi les contrats publics antérieurs au PPP, seuls en vogue, à savoir le contrat de
marché public et de DSP ont subi plusieurs modifications dans le but d'atteindre des objectifs
de développement durable (Réf. Chapitre 1, Section 2).
En voyant le succès des PPP dans les autres pays tel que l'Angleterre l'Algérie et
l'Arabie Saoudite pour ne citer que ceux-là, le Gabon décide d'innover sa commande
publique, et vois dans les PPP un intérêt particulier, tel que le financement des investisseurs
115
afin de relancer son économique et la maîtrise de sa dépense publique pour ainsi diminuer sa
dette (Réf. chapitre 2, section 1, paragraphe 2)
C'est dans ce sens que dans cette première partie nous avons présenté les normes
relatives aux partenaires publics privés depuis son insertion dans le code de marchés publics
vu le décret n° 0254/PR/MEEDD du 19 juin 2012 portant code des marchés public. Ensuite,
sa sortie du code avec l’Ordonnance n°22/PR/2015 relative aux partenariats public-privé,
avant que ne lui soit dédié son propre cadre avec la loi numéro 20/2016 portant ratification de
l’ordonnance N°9/2016 du 11 Février 2016 relative aux partenariats public-privé (Réf.
chapitre 2, section 1, paragraphe 1).
Comment ne plus être victime de toute crise liée à l’exploitation pétrolière, encore seul
richesse exploitée ? Comment parvenir à une diversification de richesse ? (Réf. chapitre 2,
section 1, paragraphe 1). Pour répondre à ces questions, le Gabon comprend à travers les
difficultés rencontrées avec les deux autres commandes, qu’il lui faut redorer son image
auprès des investisseurs privés et par-delà son environnement national et international.
Dans la deuxième partie de notre travail intitulé Applicabilité du cadre juridique des
PPP au Gabon nous avons essayé d'analyser la pertinence de la loi N°20/2016 du 05
Septembre 2016 relative au PPP au Gabon. (Réf. Chapitre 3). Cette analyse nous a permis de
déceler les forces inhérentes à la loi (Réf. Chapitre 3. Section 1) mais aussi ses faiblesses (Réf.
Chapitre 3. Section 2).
Concernant les forces nous pouvons dire que le texte en lui-même obéit aux exigences
de la légistique et plus précisément de la légistique matérielle c'est qu'il vaut tout son
caractère éligible. Nous avons pu démontrer à travers cette analyse logistique du cadre des
PPP (Réf. Paragraphe 1) que sa cohérence externe, entre autres la logique d'articulation entre
la Constitution et la loi numéro 20/2016 du 5 septembre 2016 relative au PPP est avérée. En
116
effet, hiérarchiquement inférieure à la constitution, elle a également intégré dans son corpus
les normes constitutionnelles, en se portant garant de leur mise en œuvre.
Outre sa cohérence externe, sa cohérence interne, a elle aussi été vérifiée. En effet, le
texte en vigueur est adapté aux objectifs recherchés.
Cependant force est de constater que ce même texte comporte en lui-même des limites
(Réf. Chapitre 3. Section 2). Faiblesses ou limite, il n’en demeure pas moins que des
confusions sont entretenues dans le corpus juridique des PPP (Réf. Chapitre 3. Section 2.
Paragraphe 1) mais également dans l'insuffisance du cadre institutionnel et son application
(Réf. Chapitre 3. Section 2. Paragraphe 2).
117
Cependant au-delà de ses faiblesses manifeste, le cadre juridique des PPP tel que
conçu est tout de même applicable et s’est positionné comme un modèle de contrat significatif
dans le développement comme nous l’avons vu dans le chapitre 4.
Le but de ce chapitre était de présenter le bilan positif réalisé par les contrats PPP (Réf.
Chapitre 4. Section 1) et les perspectives futures favorisant l'application de ce cadre (Réf.
Chapitre 4. Section 2).
Depuis 2010 le groupe agroalimentaire a co-financé avec l'État une zone économique
spéciale avant GSEZ aujourd'hui rebaptisée ZIS (Zones d’investissement spécial) dont il a la
gestion.
Après une brève évaluation des politiques publiques des PPP, nous notons aussi
l’atteinte des objectifs gouvernementaux dans le cadre du bilan positif (Réf. Chapitre 4.
Section 1. Paragraphe 2).
En effet, chaque texte juridique est conçu pour répondre aux objectifs
gouvernementaux. Dans le cas du Gabon, ces objectifs sont contenus dans le PSGE et vise sur
le plan social l’employabilité des Gabonais ainsi que la mise en place des infrastructures
répondant au standards internationaux.
Concernant l'employabilité des Gabonais, il faut dire que le partenariat avec Olam
pour ne citer que celui-là a pu générer depuis 2011 près de 17.000 emplois et concernant les
infrastructures répondant aux standards internationaux, l’Aéroport Léon MBA, s’est vu doté
de la certification ACA3 +, le certificat de neutralité carbone, positionnant ainsi le Gabon
comme 1er place en Afrique centrale et deuxième en Afrique à le posséder.
118
Dans la section 2 de ce chapitre nous avons démontré que le texte juridique tel que
conçu offre des perspectives de développement à travers bien entendu la politique
d'amélioration du climat des affaires (Réf. Chapitre 4. Section 2. Paragraphe 1) mais
également la diversification économique qui se veut favorable à ce cadre (Réf. Chapitre 4.
Section 2. Paragraphe 2).
En effet, lorsque l'on parle de l'amélioration des affaires nous sous-entendons toutes
les stratégies gouvernementales mises en place pour y parvenir telles que, le Plan
d’Accélération de la Transformation (dérivation du PSGE) afin de relancer l'économie touché
par la COVID 19 et amener a leurs accomplissements les projets contenu dans le PSGE
jusqu'à l’horizon 2025.
De ce fait, le PAT se doit de favoriser l'environnement des affaires pour attirer les
investisseurs de tout horizon, même si les investisseurs étrangers sont les plus prisés il n’en
demeure pas moins que cette même dynamique est employée pour les PME et PMI
gabonaises pour lesquelles le gouvernement tente la mise en place des mécanismes pour
favoriser l’entreprenariat gabonais.
Il faut dire que le sujet sur les PPP est très dense, et le texte juridique actuel qui
encadre les PPP encore plus vu qu'il soulève pour certains analystes tel que Crépin ABOGHE
BITEGHE203 de profondes incertitudes quant au résultat espérer. Il a dans le cadre d’une
interview204 consacré à son analyse sur le cadre juridique actuel fait mention du manque
criard de ressources humaines comme limite d'application du cadre.
Toutefois depuis mars 2019 à 2021 les cadres de l'administration sont sans cesse en
formation sur les PPP afin de mieux discerner et s'approprier le concept et le cadre dédié au
PPP au Gabon fort de ses efforts consentis peut-on dire que nous sommes en phase ou
203
Crépin Aboghe Biteghe, Juriste d’Affaires Internationales, Spécialiste des PPP, Expert Consultant, Chargé de
Projets de PPP au Cabinet IP3-Conseil (Dakar/Sénégal).
204
https://www.gabonreview.com/tribune-les-partenariats-public-prive-au-gabon-4-ans-apres-voici-pourquoi-ca-
coince/ opcit. Page 66.
119
l’approche d'une prochaine modification du cadre actuel au mieux d'une amélioration de ce
cadre ?
120
1- BIBLIOGRAPHIE
1. Œuvre Du Corpus
3. Jean Louis BERGEL, Méthode du droit et Théorie générale du droit, Dalloz, 1998.
6. Quivy R., Van Campenhoudt, L., Manuel de recherche en sciences sociales, Paris,
Dunod, 1995.
10. KAMTO (M), Droit et pouvoir en Afrique: essai sur les fondements du
constitutionnalisme dans les Etats d'Afrique noire francophone, LGDJ, 1987.
11. Max REMONDO, Le droit administratif gabonais, LGDJ, Paris, 1987, p. 171.
13. Henri DUPEYROUX, « Sur la généralité », Mélanges Carré de Malberg, Paris, Sirey,
1933.
15. Rangeon F., « Réflexion sur l‟effectivité du droit », dans Les Usages sociaux du droit,
CURAPP, Paris, PUF, 1989.
121
2. Articles et Revues
2.1 Articles
22. Mazouz (B.) et Belhocine (N.), « Partenariats public-privé : une équation à résoudre
par la gestion de projets », Sources ENAP, no 5, vol. 17, Québec. 2002.
23. Jérôme MICHON « Les marchés publics en 100 questions : guide pratique à l'usage
des acheteurs publics et des prestataires»,3e éd., Editions Le Moniteur, 2012.
24. Patricia GRELIER WYCKOFF "Le mémento des contrats de la commande publique
: la conception-réalisation, le partenariat public privé : BEA, AOT, CP" Editions
Eyrollés, 2012.
122
2.2.Revues
27. Alain FENEON, Le nouveau code des marchés publics gabonais, Revues juridique et
politique des Etats francophones n°1 2004
3.2.Cours Magistraux
32. Dr. Ferdinand OBIANG, Cours magistral sur les Partenariats Public-Privés, année
académique 2020.
123
2- WEBOGRAPHIE
34. Peter Ulrich Florian WETTSTEIN, « le concept de partenariat public-privé est-il bien
posé ? La coresponsabilité de l‟économie privée en politique de développement »,
2005, mis en ligne le 18 Février 2010, consulté le 25 Août 2020 à 15h20.
35. Renata DINIZ, le PPP dans la mondialisation : les modèles français et brésilien, thèse
soutenue le 19/04/2019, consultée en ligne 20/12/2021 à 09h26.
39. Jules Bertrand POTIER LOEMBE, Le partenariat public-privé : une solution pour
l’investissement dans le cas des politiques de développement en Afrique - le cas de la
construction de logements sociaux au Gabon, Master « Administration publique »,
https://www.ena.fr/content/download/2850/45994/version/1/file/MEMOIRE_POTIER
.pdf Consulté le 20/06/2022 à 06h36
124
41. Pierre MOOR, Pour une théorie micro-politique du droit,
https://www.eyrolles.com/Entreprise/Livre/pour-une-theorie-micropolitique-du-droit-
9782130543688/ consulté le 26/06/2023 à 11h34.
42. https://www.vie-publique.fr/fiches/274962-quelles-sont-les-caracteristiques-dun-etat-
dedroit#:~:text=Le%20concept%20d%27État%20de%20droit%20est%20théorisé%20
par%20le,s%27en%20trouve%20limitée Consultée le 08/01/2023 à 15h28.
43. https://www.avise.org/decouvrir/innovation-sociale/innovation-sociale-de-quoi-parle-
t-on consulté le 21 Janvier 2021 à 23h56.
44. https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/270286-quest-ce-que-letat-de-droit
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45. http://www.initiative-ppp-afrique.com/Partenariat-public-prive/Definitions-et-
outils/PPP-Concessif consultée en ligne le 08/01/2023 à 19h29.
49. https://www.memoireonline.com/11/19/11277/m_L-encadrement-juridique-du-
contentieux-de-la-sincerite-des-comptes-au-Cameroun2.html consultée le 10/01/2023
à 23h12.
50. https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.strategie.g
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04h40
125
52. https://www.cairn.info/revue-economie-et-prevision-2013-1-page-I.html consultée le
23/01/2023 à 22h16
53. https://www.cairn.info/revue-francaise-d-administration-publique-2009-2-page-
215.htm consultée le 16/06/2022 à 09h30.
55. https://www.usinenouvelle.com/article/francois-fillon-decroche-71-millions-d-euros-
de-contrat-avec-le-gabon.N155840 consultée le 19/06/2022 à 03h34
56. http://www.marches-publics-afrique.com/reglementations-nationales-des-
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3- VIDEOGRAPHIE
4- SEMINAIRES
130
ANNEXES
IMAGE
TEXTES NORMATIFS
131
IMAGES
132
TEXTES NORMATIFS
133