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TABLE DE MATIERES
TABLE DE MATIERES..............................................................................................................................2
RESUME.....................................................................................................................................................7
ABSTRACT................................................................................................................................................7
DEDICACE.................................................................................................................................................7
REMERCIEMENTS...................................................................................................................................7
LISTE DES SIGLES ET ABRIAVUATIONS.............................................................................................7
INTRODUCTION.......................................................................................................................................8
1. Contexte de l’étude..................................................................................................................................8
2. Phénomène observé.................................................................................................................................9
3. Justification et choix de l’étude...............................................................................................................9
4. Objectifs................................................................................................................................................10
5. Délimitation de l’étude..........................................................................................................................11
5.1. Délimitation dans le temps et de l’espace...........................................................................................11
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CONCLUSION.........................................................................................................................................92
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................................94
I. OUVRAGES..........................................................................................................................................94
II. PUBLICATIONS DES INSTITUTIONS DES NATIONS-UNIES.......................................................96
III. TEXTES DE LOIS ET REGLEMENTS..............................................................................................96
IV. LIVRES NUMÉRIQUES....................................................................................................................96
V. DOCUMENTS CONSULTÉS SUR INTERNET..................................................................................97
VI. ARTICLES DE REVUE ET AUTRE SRFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES..................................98
VII. THESES ET MEMOIRES DE TROISIEME CYCLE.......................................................................98
INTRODUCTION
La présente partie introductive, est consacrée à l’exploration du contexte de notre étude (1), du
phénomène observé (2) ; de la justification de l’intérêt de l’étude (3), des objectifs poursuivis (4),
de la délimitation de notre étude (5) et enfin, des difficultés rencontrées lors de la collecte des
données et de la mise en œuvre de la méthodologie usitée dans le présent mémoire-projet.
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1. Contexte de l’étude
C’est dans un contexte des gains et des pertes potentielles que connaitra la République
Démocratique du Congo du fait de son adhésion à la zone de Libre-Echange Continentale
Africaine (ZLECAF en sigle), que la présente étude s’inscrit. La ZLECAF qui a été négociée et
signée le 21 mars 2018 et est entrée en vigueur le 30 mai 2019, est au centre des réflexions,
discussions d’experts et des controverses. Les uns se disant pour cette intégration continentale les
autres arguant pour l’opposition ou plutôt pour une participation retardée fondée sur des
préalables justifiés par l’état des lieux de l’économie nationale laquelle, dépend essentiellement
de la capacité de la production nationale et de la capacité d’absorption au regard de l’importance
des recettes nationales qui, sans ombre d’un doute, se construisent principalement des recettes
fiscales. Aussi, il s’avère indispensable de prime abord d’examiner sérieusement les effets
retardés et les effets futurs de la ZLECAF dans le cas de figure d’adhésion effective et de mise
œuvre de cette zone de libre-échange. Il faut souligner à cette problématique, les principaux
scénarios sur les effets de la ZLECAF tant sur les exportations de la République Démocratique
du Congo que sur les importations. Les débats entre experts scientifiques n’aboutissant pas en
R.D. du Congo, sur l’unanimité, il appert que l’examen de la prise en compte de l'ensemble des
coûts commerciaux est crucial pour le pays dont le profit des effets positifs de la ZLECAF,
semble très mitigés sinon discutable ment peu convaincants. Alors que l'intégration est en fait, un
processus par lequel deux ou plusieurs pays cherchent à éliminer les barrières douanières existant
entre eux pour établir un espace économique unique et devant les changements profonds qui
affectent l'économie mondiale, cette intégration apparaît comme la réponse adéquate au
phénomène de la globalisation. Toutefois, le phénomène observé dans la présente étude, laisse
subsister de doutes qui méritent d’être analysés objectivement dans l’unique but de soulever les
avantages et les inconvénients au regard du dispositif fiscal national.
2. Phénomène observé
mérite d’être examinée sérieusement avant de pouvoir se lancer dans une intégration économique
africaine qui présente non seulement des avantages mais aussi des inconvénients en cas d’une
mise œuvre inconséquente.
Justifier notre étude revient à dire le pourquoi d’un tel choix de recherche. De toute évidence, les
gains et retirer de la participation de la République Démocratique du Congo ainsi que les
préalables devant être aplanis, constitue la principale justification de notre recherche. Certes, la
nécessité de produire les résultats d’une recherche sous forme d’un mémoire-projet qui nous
incombe, permet également de justifier le choix et l’intérêt de cette étude dont nous voulons nous
approprier l’expertise, justifiée à son tour, par l’issue de notre formation au Master Professionnel
en Gestion et Droit de l’Entreprise de l’ULG-ISC Kinshasa.
L'évaluation ou l’étude du processus motivationnel qui influence directement sur les enjeux
fiscaux à l’aune de la ZLECAF s’avère moins aisée contrairement à ce que l’on est tenté de
croire, considérant notre contribution à une illumination des gains mais aussi des risques que
connaitra la RD Congo dans la mise en œuvre de cette zone de libre-échange, explique aisément
l'intérêt théorique de cette recherche qui se fonde entre autres, sur l'appréhension des critères
objectifs et subjectifs qui sont déterminants dans l'évaluation de l’opportunité qu’offre une union
douanière au profit des opérateurs économiques congolais de toutes catégories. Dans cette
optique, la présente étude analyse sans once d’une ostentation d’érudition outrée, les difficultés
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liées à la mise en œuvre de la ZLECAF dans un pays où les réformes fiscales et parafiscales sont
à réaliser en termes de préalables pour une bonne réussite d’intégration économique telle que
prônée généralement par les objectifs de ce nouvel accord commercial économique.
De cette façon, avons-nous jugé utile d'apporter humblement notre contribution par ce mémoire
projet à nous basant entre autres, sur les cogitations scientifiques hautement convaincantes de
nos différents professeurs mais aussi des autres experts de la question et personnes ressources, en
essayant d'identifier le problème et de permettre ainsi aux autorités compétentes, aux acteurs de
la vie commerciale et économiques ( des affaires in globo), aux professionnels de la Gestion et
du Droit de l’Entreprise, des praticiens et des investisseurs tant nationaux et expatriés dans la
mesure du possible, de faire face conséquemment à cette intégration visant in fine, la croissance
et la compétitivité du commerce interafricain.
4. Objectifs
Autant relever que la ZLECAF, vise essentiellement la création d’un marché libéralisé pour les
marchandises et services par des cycles successifs de négociations, à contribuer à la circulation
des capitaux et des personnes physiques et à faciliter les investissements en s'appuyant sur les
initiatives et les développements dans les parties et les CER. Pour atteindre ses objectifs, toutes
les parties prenantes veilleront à éliminer progressivement les barrières tarifaires et non tarifaires
au commerce des marchandises et à libéraliser progressivement le commerce des services.
5. Délimitation de l’étude
Nous faisons nôtre cette citation de Deumier P (2013) qui affirme : « Toute démarche
scientifique procède fatalement par un découpage de la réalité. Il n'est pas possible d'étudier tout
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à la fois ou à partir d'un fait étudié, de parcourir tous les éléments jusqu'aux extrêmes limites et
jusqu'au début des temps ».
6. Structure de l’étude
Notre mémoire-projet comprend deux parties subdivisées chacune par deux chapitres. La
première partie intitulée : « cadre théorique et conceptuelle de la recherche », comprend deux
chapitres dont le premier porte sur la revue de littérature conformément à la méthodologie usitée
dans le cadre de la formation à l’Institut Supérieur de Commerce en jumelage avec l’Université
de Liège strictement dans l’optique du Programme de Master Professionnel à l’issue duquel,
nous produisons ce mémoire-projet, exposé à la sanction d’un jury composé des professeurs et
experts enseignants hautement qualifiés.
Le deuxième chapitre, porte sur la définition de la problématique, de la formulation des
hypothèses, et sur la méthodologie utilisée aux fins de collecte des données qualitatives (voire du
modèle théorique explicatif.
Enfin, la seconde partie intitulé « cadre empirique de la recherche » est subdivisée à son tour par
deux chapitres également. Le premier chapitre est axé sur la présentation du cadre empirique et,
le deuxième chapitre aborde la discussion de résultats escomptés dépouillés à partir des données
collectées dans le présent mémoire-projet.
7. Difficultés rencontrées
La collecte des données et les investigations ayant permis la rédaction du présent mémoire
projet, n’a pas été sans difficultés, en effet, l’accès aux données basiques ; la documentation sur
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la question et les enquêtes menées à ces fins, ont été malaisées vu le caractère très récent de notre
étude et la rareté des études antérieures disponibles en termes de mémoires ou de travaux
scientifiques réalisés au sein des universités congolaises voire étrangères. La principale source
des données, restant les différents rapports officiels et études menées par des organismes
nationaux et internationaux, du fait de cette évidence, nous avons eu rencontré maintes
difficultés lesquelles, ont sûrement eu de l’influence sur la qualité du fonds de notre recherche.
Est-il que cela ne peut nous dédouaner de la rigueur de la Science bien que nous n’ayons
nullement la prétention de faire montre d’une ostentation extravagante du savoir dans la
dissertation de notre étude.
La présente étude s'inscrit à la suite d'autres travaux portant sur les effets des accords
commerciaux régionaux (ACR), qui ont donné lieu à des discussions ou des dissertations
scientifiques en vue d’un éclairage au profit des puissances économiques privées (opérateurs
économiques tant nationaux qu’étrangers).
Il s’agit au fait de procéder à une analyse synthétique critique portant sur la revue de
littérature et de procéder à la définition de la problématique, de la formulation des hypothèses et
de l’exploration de la méthodologie usitée en vue d’aboutir à l’interprétation ou la discussion des
résultats.
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La revue de littérature nous aide à aborder les théories conceptuelles de la présente étude. Mais
nous avons constaté que la question n’a pas été encore largement abordée par les étudiants
chercheurs du troisième cycle moins encore du première et du deuxième cycle aux universités
africaines, ce qui rend malaisé la tâche qui nous incombe, néanmoins, nous tentons par audace
scientifique de brosser un art de littérature comme le veut la méthodologie dans la rédaction d’un
mémoire de Master de Professionnel basé sur l’empirisme. Ainsi, examinons-nous les concepts
indispensables la compréhension de la suite logique de notre dissertation.
1.1.1. Définition
La doctrine en matière fiscale propose plusieurs définitions de l'impôt, selon que l'on met un
accent sur l'un ou l'autre de ses aspects. La définition la plus élaborée, jamais contredite sur le
plan du fond par les auteurs modernes, est celle de Gaston JEZE, l'un des plus grands financiers
du 18é Siècle. « L'impôt est une prestation pécuniaire requise des particuliers par voie d'autorité,
à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques.
L’impôt est une composante essentielle mais non exclusive des ressources publiques et occupe
aujourd'hui une place prépondérante au sein des « prélèvements obligatoires ».
L’impôt peut être aussi défini comme étant un prélèvement pratiqué par voie d’autorité par l’État
sur les ressources des personnes qui vivent sur son territoire ou y possèdent des intérêts, pour
être affecté aux services d’utilité générale. Pascal Minne (2009).
L’impôt est un versement obligatoire et sans contrepartie aux administrations publiques. L’impôt
sert à financer les dépenses publiques et peut constituer un moyen de régulation de l’activité
économique.
L'impôt est avant tout un fait financier parce qu'il a normalement pour objectif, de procurer au
trésor public, des ressources dont il a besoin. Pour être adapté à cet objet, l'impôt doit présenter 2
caractères : être permanent et productif. La permanence de l'impôt est une conséquence de la
permanence des dépenses publiques. C'est une exigence absolue pour les Etats qui ont dépassé
un certain stade du développement. Par ailleurs, il convient de souligner l'instabilité fiscale
comme un handicap en soi.
La permanence de l'impôt est une conséquence de la permanence des dépenses publiques. C'est
une exigence absolue pour les Etats qui ont dépassé un certain stade du développement. Par
ailleurs, il convient de souligner l'instabilité fiscale comme un handicap en soi.
La productivité est en fait, la seconde qualité essentielle qui doit être exigée d'un impôt, pour
répondre à cette exigence, un système fiscal doit présenter un certain nombre des caractères, dont
quatre sont essentiels. Il doit être général : un système fiscal ne peut pas comporter trop de
privilège qui amène la réduction de l'assiette. Le privilège entraine l'exclusion du bénéfice de la
franchise d'impôts pour certaines classes alors qu'il n'en est pas pour les autres. Aussi, on doit
admettre que le système fiscal est rentable lorsqu'il y a pluralité d'impôts, non seulement pour
des raisons techniques évidentes et notamment parce que le taux d'impôt unique devrait être
excessivement élevé, et avoir une assiette réduite, mais ainsi, parce que les erreurs d'un tel impôt
seraient irréparables, insupportables et ne pourraient faire l'objet d'aucune compensation.
Les spécialistes soutiennent en outre que les impôts doivent être sensibles, autrement dit, être
dynamique, donc : suivre l'évolution économique de certains phénomènes en tenant compte des
aspects structurels, l'évolution du revenu national et les besoins de l'Etat, et des aspects
conjoncturels, l'évolution des prix et les variations économico-monétaires. Les impôts doivent
aussi, être établis sur une assiette suffisamment large. Il ne faut donc pas que le fisc soit distrait
par l'assiette et le recouvrement des multiples petites taxes qui empêchent le contrôle des impôts
importants.
L'impôt est un instrument qui doit être utilisé pour corriger les inégalités sociales, assure la
répartition du revenu national et permet une certaine égalisation des conditions de vie ou des
conditions sociales à travers le nivellement susceptible des fortunes et l'imposition forte des
revenus élevés.
Les relations qui existent entre l'impôt et la vie économique peuvent être considérées de
différents points de vue. L'impôt peut modifier le comportement des agents économiques.
L'économie constitue donc un des domaines d'élection de l'interventionnisme étatique, étant
donné que l'impôt établi des relations avec la conjoncture économique. Aussi, l'impôt sert de
régulation économique. En effet, l'Etat utilise l'impôt comme levier ou baguette d'orientation de
l'investissement par le système de la surtaxe ou de la détaxe.
Pour conclure ce rappel susmentionné sur le rôle de l’impôt, il est important de retenir que
l’impôt se distingue de la taxe en ce qu’une taxe est le prix payé par un usagé pour un service
précis et déterminé qui lui est rendu par la collectivité publique ou tout au moins mise à la
disposition du redevable. Elle peut aussi être définie comme un procédé de répartition des
charges publiques proportionnellement aux services rendus dont le bénéficiaire doit payer la
prestation fournie par l'autorité publique. Le terme « taxe » est souvent employé dans un sens
autre que comme définie ci-haut.
On observe que certains impôts sont qualifiés des taxes, qui en réalité ne les sont pas au sens de
sa définition. C’est ainsi que l'on parle parfois de la taxe sur le chiffre d’affaires ou de la taxe sur
la valeur ajoutée alors qu'il s'agit des impôts qui sont des prélèvements obligatoires effectués par
voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges
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publiques, et, non des taxes au vrai sens du mot. Somme toute, les caractéristiques entre l’impôt
et la taxe peuvent se résumer dans le fait que l'impôt et la taxe présentent quelques
caractéristiques communes que nous pouvons épingler, notamment : l'impôt, tout comme la taxe
est un prélèvement pécuniaire opéré sur les personnes pour les besoins d'intérêt public.
Toutefois, les prélèvements de ces deux ressources sont perçus par voie de contrainte du pouvoir
public. Les deux sources de revenu de l'Etat sont établies normalement par la loi.
Outre la différence fondamentale entre l’impôt et la taxe administrative, on retient que la taxe
étant considérée comme le prix à payer par un usager pour un service précis et déterminé qui lui
est rendu par la collectivité publique ou tout au moins mise à la disposition du redevable. En
d'autres termes, elle est aussi un procédé de répartition des charges publiques
proportionnellement aux services rendus dont le bénéficiaire doit payer la prestation fournie par
l'autorité publique.
Les taxes parafiscales ont le plus souvent un caractère absolument obligatoire en ce sens que tout
le redevable ne peut s'y soustraire d'une part et d'autre part, il n'y a pas de proportionnalité entre
la redevance payée et le service rendu. Donc, la taxe parafiscale à se rapprocher de l'impôt mais
la différence réside en ce que la taxe est souvent instituée au profit d'organismes publics ou
privés par des actes règlementaires et l'impôt par des actes législatifs au profit du trésor public.
Une taxe étant considérée comme le prix à payer par un usager pour un service précis et
déterminé qui lui est rendu par la collectivité publique ou tout au moins mise à la disposition du
redevable. En d'autres termes, elle est aussi un procédé de répartition des charges publiques
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proportionnellement aux services rendus dont le bénéficiaire doit payer la prestation fournie par
l'autorité publique.
Les taxes parafiscales ont le plus souvent un caractère absolument obligatoire en ce sens que tout
le redevable ne peut s'y soustraire d'une part et d'autre part, il n'y a pas de proportionnalité entre
la redevance payée et le service rendu. Donc, la taxe parafiscale à se rapprocher de l'impôt mais
la différence réside en ce que la taxe est souvent instituée au profit d'organismes publics ou
privés par des actes règlementaires et l'impôt par des actes législatifs au profit du trésor public.
Les ressources domaniales sont nombreuses, on peut citer : les redevances d'occupation du
domaine public de l'Etat, les revenus de services publics à caractère industriels et commerciaux
Ces revenus sont affectés selon les cas ; au budget de l'Etat, aux budgets des collectivités locales
ou celui des établissements publics. Quels que soient leur affectation, leur taux ou leurs
montants, ces ressources sont fixées par l'Etat, et à quelques exceptions leur perception est
effectuée selon les prérogatives, et la sanction de droit public. A la différence des revenus
domaniaux, l'impôt ne fait pas l'objet d'une affectation spéciale.
La redevance est la rémunération pour un service rendu mais l'impôt qui n'est due que si la
contre-prestation est effectivement utilisée par le redevable et non seulement mis à sa
disposition. C'est le cas de redevance téléphonique ; des droits d'inscription dans les écoles
publiques.
Barro, Robert et Xavier Sala-i-Martin (1996), affirment quant eux que : « la croissance
économique, est une expansion de moyenne période, c'est une phase d'augmentation durable des
activités d'une économie ». Quant à l'impôt il couvre des charges en caractère publique pour but
d'amener un pays au développement. La croissance économique désigne la variation positive de
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la production de biens et de services dans une économie sur une période donnée, généralement
une période longue.
En pratique, l'indicateur le plus utilisé pour la mesurer est le produit intérieur brut ou PIB. Il est
mesuré « en volume » ou « à prix constants » pour corriger les effets de l'inflation. (Mubake
Mumeme, 2008).
Alfred Kousso B. (2018), indique que le taux de croissance, lui, est le taux de variation du PIB.
On utilise souvent la croissance du PIB par habitant comme indication de l'amélioration de la
richesse individuelle, assimilée au niveau de vie. Les auteurs notent que la croissance est un
processus fondamental des économies contemporaines, reposant sur le développement des
facteurs de production, lié notamment à la révolution industrielle, à l'accès à de nouvelles
ressources minérales (mines profondes) et énergétiques (charbon, pétrole, gaz, énergie
nucléaire...) ainsi qu'au progrès technique. Elle transforme la vie des populations dans la mesure
où elle crée davantage de biens et de services.
Dans le passé, pendant la période pour laquelle il a été possible d'effectuer des observations
quantités, la croissance de la quantité absolue des biens et services produits a été d'ordinaire
associée à l'augmentation du bien-être matériel moyen, c'est-à-dire de la quantité produite par
habitant, et à la croissance de la population. Pour cette raison, les définitions de la croissance
économique de cette période incluent l'idée d'une augmentation du bien-être économique.
Ainsi, selon les termes de Simon Kuznets cité par «la croissance économique est une
augmentation à long terme de la capacité d'offrir une diversité croissante de bien. Cette capacité
croissante étant fondée sur le progrès de la technologie et ajustements intentionnels et
idéologiques qu'elle demande.
Pour François Perroux, la croissance économique est l'augmentation soutenue pendant une ou
plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit net en
termes réels.
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L'analyse de ses deux définitions fait ressortir au moins deux grandes idées : l'idée d'une
augmentation sur une longue période et l'idée de la production. Ces deux éléments sont
récurrents dans les diverses approches prises par les auteurs pour définir la croissance
économique. Dans le cadre de ce travail, ce concept est utilisé pour désigner la hausse continue
d'un indicateur de la production global : le produit intérieur brut (PIB).
Sans vouloir tout rappeler sur les notions conceptuelles de la croissance économique, nous
retiendrons que la croissance économique est considérée comme un thème central de toutes les
stratégies s'il en est. Car toute amélioration passe nécessairement par l'augmentation des
quantités produites et l'accroissement correspondant des revenus. Mais, ce prétendu choix se
révèle doublement limité. D'abord, parce qu'il prétend résumer tous les objectifs du
développement : le taux de croissance est censé synthétiser la satisfaction de tous les besoins,
puisque c'est le revenu moyen qui s'accroit, tout est supposé s'acheter, et que cette croissance
finit par produire des « retombées » pour l'ensemble de la population.
Ensuite, la seconde limitation est plus complexe : elle concerne la nature des outils nécessaires
pour obtenir cette croissance. On distingue bien sûr différents facteurs de croissance (ressources
naturelles, ressources humaines, équipements, etc.), mais l'un d'eux paraît résumer toutes les
exigences puisqu'il permet de tout acheter : c'est le capital financier. On élabore ainsi des
« modèles de croissance » où l'augmentation de la production est fonction du capital investi : la
seule véritable contrainte à desserrer paraît donc financière et l'on bâtit sur cette base des plans
ambitieux de mobilisation de l'épargne interne ou des transferts internationaux des ressources.
l'industrialisation par un grand nombre des pays Africains, Latino-Américains et Asiatiques, est à
l'origine de ces travaux avançant des théories du développement.
En effet, dans les années 50 et 60, les idées de Rostow sur le développement dominaient
l'humanité. Selon cet auteur, le développement serait un processus historique linéaire qui se
déroule suivant cinq étapes consécutives.
La deuxième étape est une phase de transition appelée « conditions préalables au décollage » où
se développent une épargne et des investissements qui permettent une augmentation de la
productivité dans l'agriculture et l'industrie naissante. La troisième est dite « décollage », rendu
possible grâce à la réunion des trois conditions suivantes :
Une hausse significative du taux d'investissement net qui passerait par exemple de 5 % à
10 % au moins du revenu national ;
L'existence de l'institution rapide d'un appareil politique qui devrait être favorable pour
que les impulsions dérivant de la croissance soient transmises dans l'économie ;
La quatrième étape est la marche vers la maturité prolongeant les effets du décollage. Au cours
de cette période, l'économie applique effectivement la gamme des techniques modernes à
l'ensemble de ces ressources. Ici, le taux d'investissement atteint 20 % du revenu national et les
progrès se généralisent.
Enfin, la dernière étape est celle de « société de consommation de masse ». Les besoins
essentiels de la population sont satisfaits, l'industrie a atteint sa maturité, le secteur des services
se développe rapidement et le pays s'ouvre aux options importantes. En effet, la richesse peut
être utilisée aussi bien comme base d'une politique de pouvoir et d'une influence à l'extérieur que
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comme base de construction d'un Etat providence ou encore pour financer une expansion rapide
de la consommation à grande échelle.
Donc, selon ROSTOW, tous les pays ont suivi et suivent ce cheminement. Néanmoins, cette
étude a été l'objet de nombreuses critiques. On lui a reproché de présenter une vision unique du
développement et de ne tenir aucun compte des relations entre États. Le développement apparaît
comme un concept complexe souvent confondu avec : la croissance, le progrès,
l'industrialisation, l'avancement etc. Il n'existe pas une définition univoque du développement.
Chaque auteur le définit selon son orientation et école. Jadis, le développement se confondait
pour la plupart des auteurs à la croissance. Or, il y a une nette distinction entre la notion du
développement et celle de la croissance.
Le développement a été défini par PERROUX François comme la combinaison des changements
mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à accroître cumulativement et
durablement son produit global. Alors que la croissance est une notion quantitative et
économique qui renvoie à l'augmentation du Produit National Brut (PNB). Le développement est
une notion plus quantitative qui inclut toutes les transformations sociales qui accompagnent la
croissance.
Le développement est donc une notion globale incluant tous les aspects de la vie humaine. En
d'autres termes, c'est un ensemble de croissance économique, du progrès technique et de
l'amélioration des conditions sociales de la population. En définitive, le développement peut être
défini comme l'effort qu'entreprend un groupe en vue de réaliser un projet de société hautement
valorisé et cela en provoquant des transformations et mutations positives au niveau des différents
secteurs de la vie.
Toutefois, tous les pays ne se situent pas sur le même niveau ou degré de développement. Pour
ce faire, il existe des indicateurs qui expliquent et spécifient le niveau du développement de
chaque pays.
Patrick Valls (2018) soutient que plusieurs indicateurs sont proposés pour évaluer le niveau de
développement. Ainsi, propose-t-il, les treize indicateurs prônés par l'Institut de Recherche des
Nations Unies pour le Développement Social qui sont :
L'espérance de vie ;
Le taux de naissance ;
Le taux de natalité ;
Le taux de mortalité ;
A cet égard, les quatre indicateurs de Drewnowsky et Takamori sont basés sur la santé, le loisir,
la culture et les revenus. Les cinq indicateurs de Takamori et Yamashita qui traduisent les
manifestations les plus significatives du développement sont les activités économiques, le niveau
de vie, le niveau de culture, l'industrialisation et l'urbanisation. Somme toute, nous regroupons
ces listes en deux indicateurs, à savoir :
La répartition des activités entre les trois secteurs distingués par COLIN Clark, que sont les
secteurs primaire, secondaire et tertiaire, revêt un caractère important au niveau du
développement. Le développement serait caractérisé, à ce niveau, par des transferts successifs de
la population active de l'agriculture vers l'industrie, puis vers les services à la suite de gains de
productivité atteignant tour à tour ces trois secteurs.
Les indicateurs sociaux se réfèrent à la santé (mortalité infantile, nombre d'habitants par
médecin, espérance de vie etc.), à l'enseignement (taux de scolarisation, taux d'alphabétisation),
aux conditions de logement (rapport ou pourcentage de ménages ayant accès à l'eau courante et
ayant des installations sanitaires etc.), à l'urbanisation (pourcentage de la population urbanisée) et
à la démographie. Après avoir défini et donné des indicateurs, on répond dans ce qui suit, à la
question : comment atteindre le développement. Dans une tentative de réponse, certains auteurs
ont tenté d’apporter des réponses quasi unanimes.
Pour Christian Comeliau (2004), « Les quatre impératifs du développement sont à analyser ».
1.5.5.2. Croissance
Elle est considérée comme un thème central de toutes les stratégies s'il en est. Car toute
amélioration passe nécessairement par l'augmentation des quantités produites et l'accroissement
correspondant des revenus. Mais, ce prétendu choix se révèle doublement limité. D'abord, parce
qu'il prétend résumer tous les objectifs du développement : le taux de croissance est censé
synthétiser la satisfaction de tous les besoins, puisque c'est le revenu moyen qui s'accroit, tout est
supposé s'acheter, et que cette croissance finit par produire des « retombées » pour l'ensemble de
la population.
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Ensuite, la seconde limitation est plus complexe : elle concerne la nature des outils nécessaires
pour obtenir cette croissance. On distingue bien sûr différents facteurs de croissance (ressources
naturelles, ressources humaines, équipements, etc.), mais l'un d'eux paraît résumer toutes les
exigences puisqu'il permet de tout acheter : c'est le capital financier. On élabore ainsi des
« modèles de croissance » où l'augmentation de la production est fonction du capital investi : la
seule véritable contrainte à desserrer paraît donc financière et l'on bâtit sur cette base des plans
ambitieux de mobilisation de l'épargne interne ou des transferts internationaux des ressources.
1.5.5.3. Industrialisation
Les succès de certains pays sont remarquables, au point que l'on s'inquiète aujourd'hui de la
concurrence de nouveaux pays industrialisés. Tel le Brésil exporte des avions et des armes, la
Corée du Sud s'impose sur les secteurs comme le textile, l'habilement ou l'électronique, la
sidérurgie et la construction navale,...Aujourd'hui, la « bonne industrie lourde », qui a toutes les
chances de réussir, que ce soit la sidérurgie ou la pétrochimie, est celle qui comprendra une forte
proportion de capitaux locaux et qui viendra certainement à son heure lorsque l'industrie
nationale sera suffisamment structurée et diversifiée pour la « recevoir » sans problèmes et en
tirer au contrarie tous les bienfaits.
On ne peut nier que la présence d'une industrie lourde dans un pays est un signe de haut degré de
développement. Or, le développement est le résultat d'une action continue s'étendant sur un cycle
d'années. S'il est bon que les pays sous-développés puissent profiter d'un certain nombre de
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techniques modernes pour accélérer leur développement, cependant, il est déconseillé qu'ils
brûlent trop vite les étapes et ne prennent pas le temps « d'assimiler » convenablement chacune
d'elles avant de passer à la suivante.
C'est pourquoi la création par la priorité d'industries légères visant à la fabrication des produits
de consommation et progressant dans le sens d'une plus grande complexité et d'une grande
étendue au fur et à mesure des années, nous paraît respecter une finalité du développement qui
soit à la fois logique et non traumatisme pour le groupe social.
Ils constituent un troisième domaine d'option des stratégies du développement. Au fait, les pays
en développement vont encore partir d'une position très affirmée, en faveur d'un rôle central à
donner à l'Etat. Le contexte de cette option est lié à celui des accessions à l'indépendance. Il s'agit
d'une affirmation de la souveraineté des Nouveaux États et de leur émancipation de la tutelle
coloniale. Ce qui entraine aussi l'émancipation par rapport à l'ensemble des forces capitalistes qui
appuyaient et bénéficiaient de la colonisation.
A cette ambition, s'ajoute au moins pour certaines régions (l'Afrique noire plus que l'Amérique
Latine et l'Asie), l'absence ou l'insuffisance d'une classe d'entrepreneurs autochtones. L'Etat se
voit donc normalement investi d'une responsabilité globale du développement : non seulement
des fonctions traditionnelles de l'Etat libéral, mais aussi des pouvoirs de conception, d'impulsion
et de réglementation très larges, la prise en charge d'un secteur public productif considérablement
étendu.
Ces relations, considérées comme le degré et le mode d'ouverture des économies vers l'extérieur,
constituent une quatrième préoccupation centrale des stratégies de développement. De ce point
de vue, on peut schématiquement distinguer deux modèles de relations. Le premier modèle est
celui de l'ouverture de l'intégration dans l'économie mondiale. Il est associé à la confiance dans
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les forces du marché national souvent de dimension trop restreinte ou international dont
l'impulsion permettra la croissance interne.
L'objectif sera de vendre à l'extérieur des produits miniers, agricoles voire manufacturés ou sous
la forme de travail émigré. On pourra ainsi importer des équipements, le savoir-faire, les
capitaux nécessaires à l'expansion internationale. Ce schéma de croissance, fondé sur
l'exportation, est largement adopté par les pays moins avancés, surtout d'Afrique qui pensent ne
pas avoir d'autres choix ; mais aussi la voie suivie, avec le succès que l'on sait, par les Nouveaux
États industrialisés en Asie du Sud-est.
Les traits dominants de types de stratégies sont la référence à la demande mondiale plutôt qu'aux
besoins internes pour choisir ce que l'on va produire, critère de la compétitivité internationale
indispensable pour pouvoir répondre à cette demande.
Le déclin du Tiers-Monde dans le commerce mondial a résulté de son rôle marginal dans la vente
des produits industriels et de sa spécialisation dans des matières premières. La demande des
matières premières croît moins vite que les revenus ; celle des produits industriels croît moins
aussi vite, car elle suit des possibilités toujours nouvelles par la technique, qui d'ailleurs permet
d'économiser ou de remplacer les matières premières. La contrepartie de cette orientation vers
l'exportation, c'est l'accès aux ressources extérieures, mais aussi la dépendance à leur égard :
rôles dominants des firmes multinationales.
27
Le second modèle, en réaction contre cette dépendance et des inconvénients des échanges
internationaux, va être préconisé par des États sous-développés insistant sur la priorité de la
satisfaction des besoins internes. C'est aussi une option naturelle de développement des
économies de grandes dimensions telles que celle du Brésil, de l'Inde et de la Chine, dont les
populations constituent des gigantesques marchés intérieurs potentiels.
Au-delà des expériences réelles, quasi réussies, de développement « vers l'intérieur », on verra
aussi émerger des multiples formes de protestation contre la tyrannie économique et culturelle de
l'extérieur et (naître de l'ambition correspondante d'un développement) « autocentré » ou
« endogène ». Celui-ci est souvent associé à diverses formes de « déconnexion » par rapport à
l'ensemble des échanges internationaux.
En définitive, les quatre thèmes sur-évoqués ne sont que des exemples, particulièrement
significatifs qui ne constituent pas une liste exhaustive. Il faudrait lui ajouter un ensemble de
choix qui concerne le partage des avantages et des coûts de ces stratégies entre les divers acteurs
et groupes sociaux en présence tenant compte de l'arbitrage entre les divers intérêts en jeu
(ruraux et urbains, fonctionnaires et paysans, salariés et non-salariés, hauts et bas
revenus, groupes ethniques et régionaux, etc.). On peut donc conclure ces choix des stratégies de
développement par trois propositions :
Cependant, pour que les choix traduisent concrètement les stratégies réalistes
opérationnelles, il faut les détailler progressivement et confronter systématiquement des
objectifs et les contraintes à chaque niveau de décision : c'est la fonction essentielle de la
planification du développement et des relations qu'elles doivent garder avec le jeu du
marché.
28
Au vu de ce qui précède, il appert indispensable de voir à présent les notions conceptuelles liées
à l’intégration dans une approche descriptive.
Dans la hiérarchie des mots obscurs et sans beauté dont les discussions économiques entourent
notre langue, le terme d'intégration occupe un bon rang. En effet, ce terme s'emploie dans les
divers domaines de la science, depuis la mathématique jusqu'à la politique, en passant par
l'économie, la sociologie, et il est également étudié sous différents angles.
Un auteur examinera son analyse sur son contenu, un autre s'intéressera davantage à ses aspects
institutionnels, tandis qu'un troisième accordera une attention privilégiée aux conditions
nécessaires à sa naissance et son développement, tel est le cas de Karl DEUTSCH qui estime que
la constitution d'une « communauté de sécurité », synonyme de groupe en état d'intégration, est
déterminée par plusieurs facteurs, notamment la comptabilité des valeurs. L'intégration affecte
donc le comportement politique des États et leurs espoirs économiques.
L’intégration semble et c’est vrai, revêtir aussi plusieurs dimensions, à savoir les dimensions
économique, politique, sociale, culturelle, voire militaire. Il existe de ce fait un chapelet de
définitions complexes et assez divergents les unes des autres selon les auteurs, les écoles et
l'optique dans laquelle on se place. L'intégration aura donc une conception différente selon
l'approche adoptée. Ce qui explique que les définitions de divers auteurs ne se concordent pas
toujours, elles peuvent se compléter et même s'affronter. D'une manière générale, intégrer c'est
rassembler les éléments pour en former un tout ou encore augmenter la cohésion d'un tout déjà
existant.
Les auteurs s’accordent à définir l'intégration comme « l'ensemble des phénomènes par lesquels
se constitue l'unité organique d'un être vivant, d'un système mental, d'une société ». De même,
parlant de l'intégration économique, on pense que « deux unités économiques peuvent être
considérées comme ayant réalisé le plus haut degré d'intégration quand les transactions, entre
deux individus placés dans l'une ou l'autre unité, ressemblent, à très peu de choses près, à des
transactions entre individus de la même unité ».
29
Dans sa phase interne, le processus d'intégration consiste à accroître la solidarité entre les
éléments d'un ensemble préexistant, et à développer la cohésion d'un ensemble déjà constitué.
C'est à cette phase que se réfère Maurice Duverger lorsqu'il définit l'intégration comme « un
processus d'unification d'une société qui suppose non seulement la suppression des conflits, mais
aussi le développement des solidarités ». Considérée sous ses aspects internationaux qui nous
intéressent ici, l'intégration peut être ainsi définie : « elle est à la fois un processus et une
situation qui, à partir d'une société internationale morcelée en unités indépendantes les unes des
autres, tend à leur substituer de nouvelles unités plus ou moins vastes, dotées au minimum du
pouvoir de décision, soit dans un ou plusieurs domaines déterminés, soit dans l'ensemble de
domaines relevant de la compétence des unités intégrées, à susciter, au niveau des consciences
individuelles, une adhésion ou une allégeance et à réaliser au niveau des structures, une
participation de tous au maintien et développement de la nouvelle unité ». Ainsi définie,
l'intégration internationale se différencie de la simple coopération. Selon Marshall A, il y a un
ensemble intégré lorsque les liens de solidarité qui existent entre ses divers éléments sont tels
que la liberté totale des échanges profite à tous.
Pour Mendie Bella H (2018) une communauté intégrée est comme celle dans laquelle ses
membres doivent prendre de plus en plus conscience de leurs responsabilités et acquérir une
disposition à obéir aux règles s'appliquant à la communauté entière et à prendre leur part de
dépenses communes.
Ainsi, les dimensions peuvent varier selon les cas exprimés ci-dessous :
De même, Deutch K, définit pour sa part l'intégration politique comme une relation cohérente
des acteurs politiques ou des unités politiques comme les individus, les groupes, etc. dans leur
comportement politique.
D'après Timbergen J (1962), l'intégration économique conduit à la création des structures plus
favorables à l'économie internationale afin d'amoindrir les obstacles artificiels et d'introduire tous
les éléments favorables à la coordination et à l'unification des États.
L'intégration, étant un processus, passe par plusieurs étapes ou phases qui se différencient selon
les auteurs. Ainsi, dans ce paragraphe, nous allons tenter d'analyser les étapes proposées par
quelques auteurs. Jean-Claude Perrin (cité par BINGANA KUMBANA MYSTERE S. (2009)
propose deux étapes importantes dans le processus d'intégration économique :
• L’intégration négociée avec moins des structures institutionnelles évitant l'idée d'organe
supra national, supra étatique.
A ce niveau, présentons succinctement les étapes que peuvent suivre les États qui s'engagent
dans un processus d'intégration régionale :
C'est la suppression des restrictions quantitatives et de droits de douane aux frontières de chaque
pays membre.
B. Union douanière
Elle est réalisée dans le cadre de la zone de libre-échange quand les États membres, après
exemption réciproque des taxes douanières entre eux, fixent ensemble un taux commun des taxes
à appliquer aux États tiers. Les États membres forment ainsi une frontière commerciale
extérieure commune.
C. Marché commun
Il exige aux États membres la suppression de toutes les restrictions susceptibles d'entraver la
circulation libre des biens et des facteurs de production à l'intérieur de la zone.
D. Union économique
C'est l'harmonisation des politiques économiques, monétaires, fiscales et sociales au sein des
États membres. Cet élément appelle les éléments qui ne sont pas étudiés ici, en rapport avec
notre objet d’étude.
Cette méthode s'inspire des principes de la cybernétique et les applique aux relations entre les
nations ou les groupes de populations en mettant l'accent sur le volume de leurs transactions
considérées comme le meilleur indicateur. Elle part de l'hypothèse selon laquelle la cohésion
entre les individus se mesure et se développe à partir de l'importance des rapports et des
interactions entre eux. En effet, parmi les indicateurs utilisés pour apprécier le flux des
transactions sociales, on cite entre autres : le courrier, les communications téléphoniques, le
montant des transactions commerciales. De lors, quand les intérêts concrets portent sur un niveau
de transactions élevé, les groupes sont amenés à s'identifier les uns aux autres. Ce qui devait par
conséquent ajouter la cohésion entre eux.
En effet, ce modèle reste fondé sur l'expérience européenne, c'est-à-dire occidentale et n'est pas
de ce fait universellement applicable pour mieux expliquer les cas des pays africains notamment
le cas de la République Démocratique du Congo. Les facteurs suivants en sont les causes :
33
Il est trop mécanique et simpliste à partir des indices de communication pour en tirer de
grandes conclusions de politique internationale.
La grande conclusion à tirer de toutes ces théories et voies de l'intégration est que le
facteur le plus solide pour le maintien de l'intégration est l'économie. La prospérité agit
comme une sorte de ciment social.
Dans ce sens, les auteurs soutiennent Karl neuf conditions fondamentales pour créer une
communauté de sécurité amalgamée :
Les auteurs spécialistes de la question, ont pour la plupart d’entre eux confirmé que les
conditions particulières ont certes, joué un rôle important, mais on ne peut omettre le fait que la
plus importante des composantes demeure la possibilité de prévoir le comportement de l'autre en
termes d’intégration de nature économique. Ainsi, on en arrive à expliquer quelques facteurs liés
à la typologie d’intégration peu importe sa nature économique ou autre.
La proximité géographique ;
La dimension géographique.
L’homogénéité ;
Il s’agit de :
La cohésion ;
Le processus d'industrialisation ;
Une attitude politique similaire pour les problèmes continentaux généralement identifiés
par les côtes dans les organisations soit internationale soit régionaux.
L’intégration politique : celle-ci est le regroupement des États pour traiter les problèmes
essentiellement politiques en termes de relation entre communautés recherchant ainsi la
cohésion des peuples appartenant à une entité politique aussi bien sur le plan national
qu'international. De même, ce groupement implique l'établissement de lien de réciprocité,
la conscience d'une entité totale et d'une identité de soi, avec une politique de bon
voisinage.
L’intégration sociale : elle repose sur le consentement des États à mettre en place des
mécanismes nécessaires à une plus grande mobilité des hommes dans les limites des
frontières de ladite intégration.
L’Intégration par les règles : est toute union suppose une mise en place d'un ensemble des
normes régulatrices des rapports y existant. Mais dans ce cas précis et sans une
démarcation substantielle de la précédente, celle-ci est beaucoup plus restrictive, car ne
traitant qu'un aspect, par exemple, libre mouvement des individus ou la mise en place des
dispositions particulières aux frontières ;
L’intégration par les échanges : elle vise le développement des échanges intérieurs dans
le cadre d'un marché régional pour le groupe des produits, par l'instauration du libre-
échange, l'harmonisation de la taxation et la mise en place de mesures de compétitivité
36
des filières. Ici, les États ont donc décidé de créer un espace transactionnel favorable à
tous les États.
A la lumière de ce qui précède, on comprend que certains États, sans forcément partager les
mêmes frontières, se constituent en cartel autour d'un ou de quelques produits en vue d'en
exercer le monopole sur le marché international. Il peut aussi s'agir, dans ce cas d'espèce, d'une
véritable intégration en termes de coûts relatifs comparés, par la spécialisation de deux, trois
voire quatre produits parmi les membres de l'union. Ainsi, on note l’intégration imparfaite. Il
s'agit de tout regroupement (union, confédération, cartel, etc.) caractérisé par la préservation de
la souveraineté de chaque Etat membre. Tandis que l’intégration Parfaite consiste en une
intégration totale et l'unique cas répondant à cette logique, c'est la fédération.
La seconde étape de l’intégration économique régionale est la création d’une union douanière.
C’est l’harmonisation des politiques douanières pour tous les pays membres vis-à-vis des non-
membres.
La troisième étape de l’intégration économique régionale est la création d’un marché commun :
c’est l’Union douanière à laquelle s’ajoute la libre-circulation des facteurs de production (liberté
de circulation des capitaux, des hommes (particulièrement et plus précisément la population
active, ce qui risque de poser un sérieux problème au sein des pays membres de la ZLECAF).
La problématique constitue une étape essentielle qui permet de faire démarrer toute recherche
scientifique en ce qu'elle pose les repères dispensables qui soutiendront les idées scientifiques du
chercheur. De ce fait, nombreux sont les auteurs qui définissent la problématique comme
l'ensemble des questions que le chercheur se pose dans le cadre de sa recherche sur son objet
d'étude. En restant dans cette définition, nous observerons à travers toute la République
Démocratique du Congo en générale, et à Kinshasa en particulier, un foisonnement des activités
commerciales très variées. Bien que les activités commerciales particulièrement celles effectuées
par les entreprises de petite taille (EPT) se situent en grande partie, dans l’optique de la solution
alternative, c'est-à-dire au manque d’emplois formel, aussi, pour atténuer la pauvreté extrême
constatée en RD Congo et dans la Ville de Kinshasa en particulier, les micro-entreprise, dites
entreprises économiques de subsistance faute de politique d’emploi efficace de la part du
Gouvernement, produisent, non seulement, une source de revenu fiscal pour l’Etat, mais elles
s’avèrent fondamentalement, un vecteur de la croissance pour toute l’économie du pays.
39
Certes, une réalité dans toute l’Afrique subsaharienne (sûrement dans l’Afrique entière), les
petites activités économiques réglementées ou non, sont au centre de l’intérêt du Gouvernement
congolais, du moins pour être encadrées au titre du commerce réalisé par l’entreprenant
commerçant et des affaires commerciales qualifiées fiscalement des entreprises de petite taille.
Mais les analyses menées dans les milieux des experts et dans les milieux des universitaires,
montrent que de nombreux problèmes perdurent et l’inévitable mise en œuvre de la Zone de
Libre-Echange Continentale Africaine, s’avère véritablement une problématique majeure qui
vient menacer davantage le secteur du micro-commerce ou de la microéconomie nationale déjà
fragilisée. L’une des raisons évidentes demeure dans cette optique, le fait que l’entreprenant
congolais subit l’influence négative de plusieurs services publics, étatiques ou paraétatiques,
relevant tant du Gouvernement Central que des Entité Territoriale Décentralisées. Il faut
souligner d’emblée que certaines structures étatiques et paraétatiques, sont de bon droit,
habilitées à prélever c les impôts et taxes et autres droits tel que constitutionnellement permis
dans le secteur des activités économiques petites ou grandes et cela, n’est pas l’objet de notre
problématique.
Somme toute, quand on analyse les difficultés d’ordre fiscal rencontrées par les petits opérateurs
économiques face à la compétitivité en matière des activités commerciales et économiques (les
deux concepts désignant classement ici la chose) concernant l’importation et l’exportation, on se
rend compte effectivement de la nécessité d’une nouvelle restructuration de la politique fiscale
en République Démocratique du Congo dont les effets seront positifs sur le secteur commerce
national en général mais plus particulièrement celui qualifié de petite taille car réalisé par de
petits opérateurs économiques dont le statut fiscal est spécifiquement défini en République
Démocratique du Congo.
consommation (autrement dit, d’une économie importatrice à outrance) et que les effets de la
ZLECAF sur les exportations de la République Démocratique du Congo sont positifs après
l’effective mise en œuvre de l'Accord. Aussi, s’assurer de la prise en compte de l'ensemble des
coûts commerciaux et de la structure fiscale incitative qui reste cruciale afin que la République
Démocratique du Congo bénéficie des effets positifs de la ZLECAF tels qu’escomptés.
Il est évident que le thème de notre recherche tire son importance du contexte actuel de
l'évolution des échanges commerciaux entre nations. En effet, les pays membres de l'OMC
contournent de plus en plus le cadre multilatéral de négociation pour engager des négociations
par groupe.
41
L'intégration régionale africaine est perçue à cet effet pour les parties prenantes, comme un
moyen de promouvoir leur commerce et atteindre les économies d'échelle. Les pays membres de
la ZLECAF espèrent à juste titre que les ACR peuvent servir d'étape dans le processus
d'apprentissage et de test préalable à la prise d'engagements multilatéraux et peuvent leur offrir
un pouvoir important de négociation vis-à-vis des autres groupements régionaux. En effet, les
ACR constituent un cadre pour les pays membres de la ZLECAF, d'uniformiser leurs positions
jusque-là divergentes afin d'avoir un poids significatif dans les négociations avec les tiers et dans
le cadre multilatéral.
Notre étude tend à essentiellement orienter les techniciens ainsi que les décideurs congolais sur
les décisions politiques et commerciales relatives à la mise en place de la ZLECAF en tenant
compte d’une fiscalité restructurée aux fins d’une compétitivité et de rentabilité économique au
profit des puissances économiques privées et publiques.
Chercher à favoriser le commerce interafricain ne peut que s’appréhender comme une étude très
utile et du reste d’une extrême importance pour la République Démocratique du Congo, car elle
pourrait permettre de prendre des mesures de politique commerciale susceptibles d'améliorer les
gains et de réduire les pertes ou les effets négatifs. Ainsi, les conséquences pourront donc être
utiles pour les différents acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la ZLECAF, notamment
l'Administration publique congolaise, le secteur privé des affaires, les chercheurs universitaires
et bien d’autres acteurs (la population active particulièrement).
Selon Laubet Del Bayele J.L (2000), la méthode est définie comme : « l'ensemble des opérations
intellectuelles permettant d'analyser, de comprendre et d'expliquer la réalité étudiée ».
En d’autres termes, la méthode est une ligne à suivre pour atteindre un but poursuivi, vu la nature
de ce présent travail, nous avons jugé utile de recourir aux méthodes analytique et descriptive
pour mieux vérifier nos hypothèses.
Cette méthode nous a permis de décrire le phénomène étudié dans son ensemble et dans ses
aspects particuliers. Nous avons donc mené des études qualitatives sur la participation à la
ZLECAF en partant du regard, des enjeux et des perspectives du paysage fiscal congolais, en
démontrant par le biais de classification ou de typologie. Nous avons donc eu davantage à faire
appel à notre jugement et à la finesse de l'observation dans la compréhension du phénomène.
En ce qui concerne notre travail, nous avons utilisé les techniques basées sur la documentation et
l'interview pour récolter des données sur terrain.
Cette technique nous a renvoyé à la lecture des documents se rapportant à notre sujet. D'où, grâce
à cette dernière nous avons enrichi notre travail tout en se basant sur les idées des autres
penseurs. Cette technique est utile car elle permet d'asseoir l'étude sur des bases fiables des
données.
L'utilisation de l'interview libre dans le cadre de cette étude se justifie par le fait que les
entretiens exploratoires que nous avons eus avec certains opérateurs économiques, les acteurs du
de la recherche scientifique nous ont permis de collecter les renseignements auprès d'eux en vue
de pouvoir soutirer davantage d'information sur les effets sur l’amélioration du commerce
national du fait du de la participation de la République Démocratique du Congo à la ZLECAF.
En effet, l'interview a écarté les zones d'ombres sur nos propres observations. (Grawitz
M., 2001).
La deuxième partie de notre mémoire projet traite de la présentation du champ empirique, qui en
principe porte sur l’analyse des effets d'un accord commercial cela, dans l’unique dessein de
mieux comprendre la ZLECAF (chapitre 1) et enfin sur le dépouillement ou la discussion des
résultats récoltés grâce à la méthodologie usitée.
Les pays membres peuvent ainsi faire valoir leurs avantages comparatifs à travers une meilleure
allocation de leurs ressources et créé ainsi les échanges dans la zone. En effet, il y a création de
commerce lorsque la réduction ou la suppression des tarifs résultant de l'accord permet aux pays
membres d'importer des produits moins chers. La création de commerce consiste pour tout
membre de l'union de substituer la consommation des produits nationaux qui ont un coût de
production trop élevé par des produits qui coûtent moins, en termes de production, provenant des
autres membres.
Le détournement de commerce se manifeste lorsque les échanges entre les pays membres d'une
zone de libre-échange se substituent aux échanges avec les pays tiers n'appartenant pas à la zone.
45
Selon Viner, le détournement de commerce se pose lorsque l'augmentation des échanges entre les
pays appartenant à une union se fait au détriment d'un pays tiers par des importations qui
coûteraient plus cher en provenance des pays membres de cette union. Il s'agit ici pour les États
membres de se détourner des sources d'approvisionnement externes au profit de celles internes à
l'union à cause de la hausse des prix relatifs à l'érection des barrières tarifaires avec l'extérieur.
Ce détournement de commerce confère aux parties prenantes à l'accord une efficacité qu'elles
n'auraient pas eu en dehors du dudit accord. La hausse des droits de douane se fait donc au
dépend d'un fournisseur étranger plus compétitif.
Il convient toutefois de noter que l'effet de détournement ne peut se réaliser que si le tarif
douanier est suffisamment élevé pour accroitre les prix des marchandises importés hors de
l'union malgré l'existence d'un fournisseur plus compétitif. Cette situation pourrait entrainer un
renforcement du commerce intra-union ainsi qu'une augmentation des prix des produits sur les
différents marchés de l'union du fait de la hausse des coûts de production ou de la hausse des
tarifs douaniers.
Certains auteurs ont émis des hypothèses de gains statiques concernant la ZLECAF. À ce titre,
Amiti et Konings (2017), estiment que les producteurs africains auront accès à des intrants et à
des produits intermédiaires bon marché en provenance des pays africains entrainant ainsi des
gains immédiats.
On note que la complexité d’un marché commun existe mais sa compréhension ne peut
qu’atteindre les objectifs d’une croissance de la communauté des pays qui s’y engagent ainsi,
Broda et Weinstein (2004), pensent logiquement que les consommateurs africains auraient à tirer
profit d'un accès à des produits moins coûteux et plus diversifiés en provenance de Etats
africains, une sorte d’un commerce interafricain réussi.
Les ACR peuvent aussi avoir des effets dynamiques. Généralement ils constituent une excellente
plateforme de coopération et de dialogue, notamment en matière de développement des
infrastructures, de transfert de technologie, d'innovation, d'investissement, de résolution de
conflits, de paix et de sécurité. En effet, les ACR peuvent conduire à la spécialisation de chaque
Etat membre dans la production de certains produits. Ils peuvent par ailleurs entrainer des
innovations dans le système de production de ces pays et améliorer la compétitivité de leurs
produits. Tout ceci pourrait, à terme, mettre à la disposition des consommateurs des produits à
prix bas et de meilleure qualité.
Les auteurs soutiennent des effets dynamiques que pourrait engendrer la ZLECAF. Ils affirment
que qu'un marché aussi vaste que la ZLECAF encourage les investissements directs étrangers et
les investissements transfrontaliers. Ce marché génère des gains dynamiques grâce à la
concurrence entre entreprises africaines. Les entreprises peuvent aussi innover en utilisant de
nouvelles variétés d'intrants. L'intégration africaine peut inciter des pôles de croissances
régionaux susceptibles de créer des externalités pour les pays moins développés. Une telle
intégration peut entraîner une diversification industrielle et faciliter une transformation
structurelle.
A ce titre, on observe que quelques faits saillants et constatations importantes par exemple :
Les réseaux de production mondiaux peuvent amener à inclure dans les ACPR des
mesures tarifaires et non tarifaires qui sont plus conformes aux principes du système
commercial multilatéral ;
47
De nombreux différends entre des parties à des ACPR sont portés devant le système de
règlement des différends de l’OMC. En moyenne, environ 30 pour cent de ces différends
opposent des Membres qui sont parties au même ACPR ;
A cet égard, il pourrait être nécessaire d’adopter à l’OMC une approche de la prise de décisions
fondée sur la masse critique, du moins à court terme, pour promouvoir un programme qui assure
une plus grande cohérence entre les ACPR et le système commercial multilatéral.
Robinson et Thierfelder (2002) qui affirment que les accords commerciaux préférentiels
entrainent une création de commerce toujours plus grande que le détournement de commerce.
Krugman (1991) soutient ce fait en estimant que la formation d'un accord préférentiel entre des
partenaires naturels réduit le risque d'un détournement du commerce. En effet, si les parties sont
proches avec des économies de grandes tailles et similaires il y aura une création du commerce
au regard du faible coût de transport.
Quant à Krishna (2003) soutient toutefois, à travers un modèle d'équilibre général, que les effets
de la proximité géographique et du volume d'échange n'améliorent pas le bien-être si ces deux
potentialités ne sont pas suivies d'une suppression des coûts liés au commerce. Les avantages
attendus des partenaires naturels sont annulés par des partenaires éloignés ayant des coûts de
production faibles. On note sur ce sujet, que la conclusion d'un accord commercial avec un
partenaire éloigné est plus bénéfique qu'avec un pays similaire proche. Ainsi, les parties à un
ACR sont généralement motivées par l'amélioration du bien-être de la société qu'engendrerait
l'augmentation des flux commerciaux. Somme toute, un bloc commercial bien conçu peut
améliorer l'efficacité et le bien-être des pays membres par l'accroissement de la concurrence
entre les producteurs et l'élargissement des choix des consommateurs.
Il ressort de cette analyse que les accords commerciaux peuvent engendrer des gains ainsi que
des pertes pour les parties prenantes. Ces effets seront positifs si les parties signataires réduisent
ou suppriment les obstacles aux échanges commerciaux qui existent à l'entrée et sur leurs
marchés respectifs. Il ressort aussi que plus les pays sont proches plus leurs échanges s'avèrent
importants.
Effets systémiques de la libéralisation tarifaire préférentielle À la fin des années 1980 et au début
des années 1990, une série d’événements ont conduit les analystes à s’intéresser aux effets
systémiques de l’intégration régionale (Baldwin, 2009).
Comme nous l’avons vu dans la section C, les données disponibles à ce jour ne permettent pas de
tirer des conclusions. Certaines études traitent cependant de l’effet de la libéralisation tarifaire
préférentielle sur la libéralisation tarifaire non discriminatoire.
A titre de rappel, notons que le régionalisme s’est développé en Amérique du Nord, où l’ACPR
entre le Canada et les États-Unis a ouvert la voie à la négociation de l’Accord de libre-échange
nord-américain (ALENA). L’ALENA est en quelque sorte une source d’inspiration de la
ZLECAF en termes de genèse. De toute évidence, il a aussi été ravivé en Europe par l’initiative
49
En rapport avec la ZLECAF, ces études s’intéressent en gros à la relation entre libéralisation
tarifaire discriminatoire et non discriminatoire. L’approche classique consiste à examiner si les
réductions tarifaires préférentielles entraînent une réduction ou une augmentation du droit de la
nation la plus favorisée (droit NPF) que les Membres de l’OMC appliquent sur une base non
discriminatoire.
Il apparaît dans cette revue de littérature que, globalement, la création d'un ACR induit un
accroissement des échanges commerciaux. Cependant, certains ACR peuvent aussi entraîner un
détournement de commerce (cas de l'ALENA). Djemmo (2013) estime que l'accroissement des
échanges au sein des ACR peut être limité par l'insuffisance de diversification des exportations,
la similarité des produits échangés, la faible demande intérieure ainsi que le caractère informel
des échanges transfrontaliers. La CEA et al. (2017) propose alors que compte soit tenu des
intérêts des populations vulnérables dans les négociations si les Etats africains souhaitent une
réussite de la ZLECAF.
On retient aussi de cette revue que peu d'études empiriques se sont réellement penchées sur les
effets potentiels de la ZLECAF sur le commerce des pays africains. Cela pourrait s'expliquer par
la complexité à évaluer un ACR qui n'est pas encore mis en œuvre.
Par ailleurs, à la différence des ACR analysés par ces auteurs, la ZLECAF couvre un nombre
important de pays et plusieurs domaines (marchandises, services, investissements, concurrence et
propriété intellectuelle). Du reste, cette revue ne fait pas une analyse exhaustive des travaux
menés sur les ACR.
50
Comme nous l’avons vu, la présente étude montre bien que la revue de littérature disponible
explicitée en partie par les développements susmentionnés, milite en faveur de la ZLECAF.
Aussi, convient-il de rappeler le processus de mise en œuvre de la ZLECAF.
C'est en 1991 avec la signature du traité d'Abuja que la création d'une Communauté économique
africaine avec la mise en place de huit Communautés Economiques Régionales (CER) devant
aboutir à la mise en place d'une zone de libre-échange continentale a été faite. En 2012, se fut le
lancement du programme « intensification du commerce intra-africain » et c'est en 2015 que les
Chefs d'Etat et de Gouvernements lancèrent des négociations sur la mise en place de la ZLECAF
à Johannesburg. Enfin, 44 pays africains signèrent le 21 mars 2018 l'accord-cadre de la
ZLECAF. La mise en œuvre de cet accord se fera lorsque vingt-deux pays signataires de l'accord
l'auront ratifié.
La ZLECAF vise entre autres à créer un marché unique pour les marchandises et les services afin
d'approfondir l'intégration économique du continent africain et cela conformément à la vision
panafricaine d'une « Afrique intégrée, prospère et pacifique tel qu’énoncé dans l'Agenda 2063 ».
Elle vise aussi à créer un marché libéralisé pour les marchandises et services par des cycles
successifs de négociations, à contribuer à la circulation des capitaux et des personnes physiques
et à faciliter les investissements en s'appuyant sur les initiatives et les développements dans les
parties et les CER.
Et pour effectivement atteindre ses objectifs, toutes les parties prenantes veilleront à éliminer
progressivement les barrières tarifaires et non tarifaires au commerce des marchandises et à
libéraliser progressivement le commerce des services.
(Rafaâ Ben Achour, Delchande Dibi, Hajer Gueldich et alii. (2019), nous expliquent clairement
les 4 variables de la performance de la ZLECAF que nous reprenons littéralement pour leur
pertinence qualitative dans le point qui suit :
1) L’efficacité ;
2) L’efficience ;
3) La pertinence et ;
4) La viabilité financière.
1.1.5.2. Efficacité
52
L’efficacité s’entendant du rapport entre les objectifs et les résultats, elle est un angle capital
sous lequel l’intégration africaine peut être appréciée. Si l’on se fie au Traité d’Abuja qui établit
la Communauté économique africaine, une évaluation, 25 ans après, permet de réaliser, sous
l’angle de l’efficacité, que l’intégration africaine a eu beaucoup d’avancées. Le paroxysme de
ces avancées a récemment été l’adoption, par 44 pays, de la ZLECAF. Bien que l’acronyme soit
peu euphonyme, la ZLECAF est considérée « un des projets les plus emblématiques de l’agenda
africain »). (Lire : Rafaâ Ben Achour, Delchande Dibi, Hajer Gueldich et alii., 2019).
Si l’on se fie aux objectifs de l’UA, à travers son Agenda 2063, la ZLECAF fait partie des
objectifs que s’était fixé le continent en misant sur « une intégration économique complète » de
l’Afrique, à côté d’autres objectifs comme la libre circulation des personnes et la mise en place
d’institutions continentales. C’est dire, pour les concepteurs de l’unité continentale, que
l’intégration économique précède et prépare l’intégration politique de l’Afrique (UA, Agenda
2063). À cet égard, il est attendu de la ZLECAF qu’elle rehausse les échanges commerciaux
intra-africains de 15%. (Rafaâ Ben Achour, Delchande Dibi, Hajer Gueldich et alii. (2019).
De plus, si l’on considère les expériences sous régionales, on affirmerait aisément que le
processus d’institutionnalisation des communautés économiques régionales (CÉR) est une
réalisation effective d’un des objectifs du Traité d’Abudja, à savoir renforcer les CÉR existantes
et en établir de nouvelles dans les régions où elles n’existent pas (la reconnaissance formelle de
huit CÉR étant considérées par les instances africaines comme un accomplissement d’étape
(CEA, UA et BAD, 2017).
En adoptant la ZLECAF, les constats suivants peuvent servir à mesurer les résultats qui restent à
atteindre :
Du point de vue des échanges, 80 % des exportations africaines continuent à voler vers
d'autres cieux, alors que les échanges intra-continent représentent à peine 12 % (Adnane,
2018) ;
L’intégration au sein des CÉR reste à géométrie variable : efforts remarquables de cinq
CÉR sur huit pour leurs progrès (CEA, UA et BAD, 2017), avec à la clef un processus
de constitution en zones de libre-échange, situation particulière de la Communauté de
développement d'Afrique australe (SADC) qui arrive en tête du peloton des régions les
53
plus intégrées du continent , avancées de la CAE (qui est la seule à avoir mis en place un
marché unique) et de la CEDEAO (et dans une certaine mesure la COMESA) en
établissant une union douanière, qui peine à réussir dans les autres CÉR (même si la
CEEAC reste un exemple unique de mise en place d’une Union économique et
monétaire) ;
L’application du protocole sur la libre circulation est la meilleure illustration des disparités
observables. Selon un classement parmi les plus récents, chaque CÉR a son chef de file en
termes de niveaux d’intégration : la Zambie, pour la COMESA ; l’Afrique du Sud, pour la SADC
; le Rwanda, pour la CAE ; la Côte d’Ivoire, pour la CEN-SAD et la CEDEAO ; le Cameroun,
pour la CEEAC ; le Maroc, pour l’UMA ; le Kenya, pour l’IGAD.
L'Afrique du Sud s'est révélée championne continentale de l'intégration régionale tandis que le
Soudan du Sud a été cité comme le pays le moins intégré sur la base des cinq critères ayant
permis d'évaluer les politiques d'intégration régionale (ARI). En 2017, les pays de la CAE
obtenaient 99 % de leurs importations des autres pays d’Afrique (CEA, UA et BAD, 2017).
1.1.5.3. Efficience
Partant de l’acception que les résultats atteints au moyen d’engagement sous la forme d’accords
et de mécanismes formels continentaux ou sous régionaux est à inscrire dans le cadre de
l’efficacité, l’effectivité de ces derniers ou leur mise en œuvre concrète relèverait de l’efficience.
Cette notion d’efficience est reconnue pour ses vertus conceptuelles, dans la mesure où elle
permet de mesurer les résultats sur la base des ressources investies (moyens mobilisés pour
mettre en œuvre les engagements, progrès réalisés sur la base des efforts investis, avec, à la
marge, une considération des mesures d’application, du rythme des acteurs et donc de leur
démarche).
l’accord, les observateurs ont noté à peu près 30 jours au total, notamment au terme du dépôt, par
la Sierra Léone et la République arabe sahraouie démocratique (RASD) de leur instrument de
ratification. En considérant ce délai et le grand nombre d’États signataires, il s’agit d’un bon
indicateur de volonté politique traduisant les efforts de la moitié des pays signataires à faire
avancer un accord, au départ lourd du point de vue du nombre de parties et engageant du point de
vue « politique ».
Il convient de ne pas oublier, toutefois, les rendez-vous manqués qui ont émaillé le parcours
diplomatique de la ZLECAF. Entre 2012, date à laquelle les Chefs d’État et de gouvernement
avaient fixé l’année 2017 comme date butoir initiale pour un accord qui n’eut pas lieu ; le traité
n’ayant pas pu faire l’objet de consensus suffisant, au terme des consultations préalables initiées
en 2015. Bien plus, si les attentes vis-à-vis de la plus grande zone de libre-échange mondiale
sont élevées, il reste que le processus de mise en place de la cette zone, symbole fort de la
diplomatie commerciale en Afrique, a été émaillé de quelques pesanteurs.
Le fait, par exemple, que les « poids lourds » des économies africaines, comme le Nigéria, aient
manifesté un peu de réticence au départ, est de nature à semer un certain doute quant à la suite
des choses. On n’est pas loin des situations déjà rencontrées en la matière, si l’on considère
seulement la lenteur des pays africains dans la ratification du protocole de l’UA sur la libre
circulation des personnes. Signé en mars 2018 par 27 pays africains, le protocole reste encore
sujet à des réticences au sein de la majorité des membres de l’UA, alors que sa mise en vigueur
est assujettie à la ratification de seulement quinze États (Nourou, 2019).
Le rapport 2019 sur l'Indice de l'intégration régionale africaine regrette justement cette lenteur
des pays africains dans la ratification du protocole. Une lenteur qui persiste malgré le lancement,
en 2016, du passeport biométrique africain. Tous les espoirs restent permis d’ici à fin 2020, date
butoir fixée par l’UA.
Commentaire : le tableau ou la figure comme ses auteurs le disent, expliquent tout simplement
le calendrier de la libéralisation concernant les réductions tarifaires en rapport avec certains
produits spécifiques.
1.1.5.4. Pertinence
Le concept de pertinence, associé à l’analyse de l’ancrage d’une organisation, d’une
institution ou d’un acteur à son milieu d’insertion, permet d’examiner l’adéquation entre les
dispositifs et les mécanismes existants et les situations auxquels ils sont supposés répondre. On
n’est pas loin, dans le cas d’espèce, de la question de l’utilité des institutions et des politiques
publiques au niveau continental.
La ZLECAF constitue, pour les spécialistes, un accord de libre-échange plus ambitieux que les
formules traditionnelles en la matière, étant donné qu’il dépasse les seules considérations
d’élimination des droits de douane et des quotas sur le commerce des marchandises. Si l’on se fie
aux expériences sociopolitiques antérieures, il y aurait lieu de se demander si les pays africains
répondront réellement aux problèmes économiques africains au moyen d’une zone de libre-
56
échange, aussi ambitieuse soit-elle. À preuve, quelques dossiers par lesquels la capacité
d’ancrage des institutions africaines dans leur milieu a été testée, y compris leur capacité à
adapter leurs solutions à des situations de crise les plus importantes ou persistantes.
C’est ainsi le cas des engagements en matière de maintien de la paix. À cet égard, un diagnostic
posé par l’International Crisis Group dresse, assez bien, le bilan de la pertinence du régionalisme
face aux défis sécuritaires contemporains (Malley, 2019). D’un côté, de nombreuses avancées de
l’UA sont relevées, sous le leadership du président de sa Commission.
Cette difficulté de l’institution à démontrer qu’elle est à même de jouer un rôle de premier plan
se conjugue avec l’insuffisante harmonisation des régimes entre les pays, se traduisant par le
manque d’impact des dispositifs régionaux ou continentaux sur les régimes nationaux. C’est
notamment le cas du domaine minier, « miné » par de nombreuses incohérences.
Dans l’examen de la variable liée à la pertinence, on se heurte déjà de manière anticipée à la
problématique de disparité des dispositifs fiscaux nationaux. Mais il semble que le problème ne
reste pas du tout sans une solution plus ou moins appropriée.
instruments sous régionaux, comme l’atteste l’exemple de la CEDEAO, laquelle a adopté une
directive portant sur des principes et politiques harmonisés pour le secteur minier (CEA, UA et
BAD, 2017).
Une autre raison de rester optimiste, une volonté politique démontrée dans le domaine de la
santé, par exemple, notamment devant l’ampleur du phénomène de l’Ébola. Les pays africains
ont été contraints de travailler, sous l’instigation du Centre africain pour le contrôle et la
prévention des maladies, à l’adoption, en 2017, d’un plan quinquennal de prévention, de lutte
contre les maladies et d’intervention en cas de menace pesant sur la santé publique et en cas
d’urgence survenant dans le continent (CEA, UA et BAD, 2017). Après cette variable tout aussi
importante que les deux précédentes, voyons la variable financière.
Alain Buzelay (1994), fait observer que la plupart des Etats africains sont en effet trop faibles
fiscalement pour s'insérer efficacement dans le réseau des échanges internationaux.
A titre d’illustration, si la petite dimension peut être un avantage pour leurs entreprises, elle
devient un handicap pour leur économie, laquelle se heurte à l'indispensable superposition des
fonctions et à la polyvalence des agents. Ajoutons que les intégrations transnationales de type
58
zone franc ne suffisent plus à relier les pays concernés à l'ensemble mondial. Le bilatéralisme des
relations établies limite les effets de propagation davantage favorises par le multilatéralisme lié
aux intégrations interétatiques. La création de vastes territoires en vue de faciliter la gestion
coloniale sous administration française ou anglo-saxonne révèle que la pratique des groupements
régionaux entre Etats africains est antérieure à leur indépendance. (…).
Celle-ci s’explique en partie par une histoire coloniale commune que partagent sept des huit
États membres (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et
Togo), mais elle est également le résultat des efforts de la Commission de l’UEMOA. À titre
d’exemple, alors que l’Union Européenne peine à établir une réelle coordination de l’impôt sur
les sociétés, l’UEMOA a défini l’assiette de cet impôt et encadré son taux entre 25 % et 30 %.
Cette intégration fiscale vient compléter l’union douanière et monétaire.
Mario Mansour et Grégoire Rota-Graziosi (2012), affirment que la coordination fiscale apparaît
aujourd’hui nécessaire au sein d’une union douanière et monétaire comme l’atteste l’actuelle
crise de la zone Euro. Elle semble même vitale pour des économies en développement, comme
les États membres de l’UEMOA, dont les besoins en ressources publiques sont particulièrement
importants. Pour réaliser cette coordination, l’UEMOA a produit plusieurs directives et
règlements qui concernent la fiscalité directe et indirecte. L’objectif avoué d’un tel effort est de
permettre la convergence macroéconomique des huit États membres. Un objectif implicite est de
limiter une concurrence fiscale destructrice pour les Trésors nationaux. Le type de coordination
retenu est une harmonisation partielle des systèmes fiscaux nationaux, plus précisément : un
encadrement des taux des principaux impôts et une définition commune de leur assiette. Pour
clore ces développements relatifs aux dispositifs fiscaux nationaux, on déduit ce qui : une réelle
59
coordination fiscale peut exister entre pays membres comme c’est le cas de l’UEMOA.
Cependant, cette coordination qui doit prendre (ce qui est recommandable dans une certaine
possibilité du moins difficile à réaliser), la forme d’une harmonisation fiscale partielle a été
établie par des directives et règlements communautaires.
Que ce soit en matière de fiscalité directe ou indirecte (TVA, droits d’accises…), l’approche
consiste généralement à définir une assiette commune pour un impôt donné et à encadrer les taux
dans une fourchette. Toutefois, cette voie de solution pour une Zone de Libre Echange comme la
ZLECAF demande bien d’autres préalables mieux réfléchis.
Cette thèse est renforcée par le fait que les études menées sur l’UEMOA sur la question de la
coordination fiscale des pays membres, laisse se dessiner :
Premièrement, un modèle de coordination fiscale qui atteint forcément des limites. A en
croire les auteurs spécialistes de la question, l’approche adoptée, essentiellement dite
« positive » en tentant d’établir un système fiscal commun aux États membres, ne peut
être qu’incomplète comme l’existence et l’usage de régimes dérogatoires et
d’exonérations exceptionnelles le prouvent. Cette incomplétude, parfois volontaire, a
pour conséquence d’avoir compromis sérieusement les efforts de coordination fiscale et
peut même détériorer la situation en dénaturant la concurrence entre les États de
l’Union. Par exemple, les États peuvent user davantage d’une concurrence en termes de
régimes dérogatoires maintenant que les taux et l’assiette sont fixés, à moins que
l’Union ne soit capable d’encadrer efficacement ce type de concurrence. De plus, ce
dernier est beaucoup moins transparent que celui par les taux et les assiettes des impôts
et permet un degré non négligeable de discrétion.
Deuxièmement, lorsque les États de l’Union n’observent pas les directives régionales,
l’approche adoptée par l’Union, comme c’est le cas par exemple de la taxation des
produits pétroliers, a été de donner des extensions aux États pour rectifier leurs
législations nationales plutôt que d’user des pouvoirs de sanctions. Cette approche a
pour effet d’affaiblir la crédibilité de la coordination fiscale et celle des institutions
régionales.
60
étrangère est une autre illustration d’une viabilité financière limitée de la diplomatie économique
en Afrique.
Du point de vue de l’UA, l'indépendance financière figure en bonne place dans son Agenda
2063. Pourtant, le budget de fonctionnement de cette organisation a été estimé à 800 millions de
dollars en 2018, dont plus 75% issus de la donation de puissances étrangères (Dia, 2019). Entre
autres explications de cette dépendance financière, une faible mobilisation de ressources
internes. Selon certaines sources, en juillet 2018, lors du 31e sommet de l'UA à Nouakchott, la
comptabilité de l'Organisation affichait un taux de recouvrement de 30% des cotisations (Dia,
2019), provenant essentiellement des pays comme l'Égypte, le Nigeria, l'Afrique du Sud,
l'Algérie, le Maroc, alors qu'une quarantaine d'États cumulent des arriérés et impayés. En
novembre 2018, lors du 11e sommet extraordinaire, une quarantaine de pays restaient «
défaillants ou partiellement défaillants » dans le versement de leur cotisation annuelle.
On comprend, dès lors, pourquoi la mobilisation des ressources intérieures a été inscrite parmi
les mécanismes de financement de la ZLECAF (CEA, UA et BAD, 2017). De plus, des
processus budgétaires plus rationnalisés font partie des priorités de l’UA. Les dirigeants africains
ont, à cet égard, adopté, lors du sommet de juillet 2018, des mesures visant à renforcer la
crédibilité et la transparence du processus budgétaire de l’Organisation. Il est ainsi prévu une
participation des ministres des Finances audit processus ainsi qu’une imposition de limites de
dépenses.
Des mesures ont également été prises par l’UA pour sanctionner les États membres qui ne
s’acquittent pas intégralement et à temps de leurs cotisations (Malley, 2019). La survie de
l’intégration africaine dépend, pour ainsi dire, de la capacité des institutions africaines tant à agir
comme instruments de transformation des économies du continent qu’à s’adapter à un contexte
mondial et régional changeant. On n’est pas loin d’une analyse de type stratégique, appliquée à
l’intégration africaine.
62
2.1. Opportunités
Rafaâ Ben Achour, Delchande Dibi, Hajer Gueldich et alii. (2019), ont fait un travail formidable
en explorant le SWOT de la ZLECAF. A cause de sa pertinence en rapporta avec notre étude,
nous en retenons l’essence. En effet, les opportunités sont les possibilités extérieures positives,
dont on peut éventuellement tirer parti et qui relèvent d’un contexte favorable. Dans notre cas
présent, elles se développent en général hors du champ d'influence des organisations régionales
ou sous régionales. Parfois, elles sont attribuables au contexte interne des organisations
(motivation organisationnelle). Rafaâ Ben Achour, Delchande Dibi, Hajer Gueldich et alii.
(2019, précités).
Du point de vue du contexte externe, la ZLECAF peut être observée sous les dimensions
économique, politique, administratif et juridique, social et culturel ainsi que sous celle des
intervenants. Sur ces plans et malgré les asymétries observables entre eux, la santé économique
de certains pays est un atout pour le nouvel espace continental. Les économies des pays comme
l'Algérie, l'Afrique du Sud, l'Angola, l'Égypte, le Maroc, le Nigeria ou le Soudan sont des
63
moteurs pour le développement du continent, avec plus des deux tiers de l'ensemble du PIB à
leur actif. L’Afrique du Sud, aujourd’hui classé parmi les pays émergents ou le Nigéria (pays le
plus grand démographiquement avec un peu moins de 200 millions d’habitants et puissant par
son PIB), sont par exemple des facteurs de dynamisme pour tirer les économies sous régionales
vers le haut. Selon les chiffres attribués à la Banque Africaine d'Import-Export (Afreximbank),
69% des entreprises nigérianes voient trois types d’avantages en la ZLECAF : amélioration de
l’environnement des affaires ; promotion des entreprises locales et croissance et expansion des
entreprises.
À cela on peut ajouter, à l’égard de toutes les économies de la région, la pression de la qualité,
soit l’obligation d’assurer une meilleure qualité à leurs produits face à la concurrence induite par
l’ouverture des marchés et l’impératif de la compétitivité ; toutes choses de nature à renforcer, à
terme, une dynamique de créativité et d’innovation. Ces économies sont encadrées par les CÉR,
dont huit ont été reconnues par les chefs d'État et de gouvernement de l'UA comme constituant
les piliers de construction de l'Union. Au-delà des lacunes y associées, la mise en place des CÉR
(pas forcément leur fonctionnement) est un facteur favorable à l’intégration africaine, ne serait-
ce qu’administrativement.
Non seulement elles font office d’instances administratives utiles à l’intégration, mais aussi leur
mode de fonctionnement fait d’elles l’antichambre de l’intégration continentale et de la
libéralisation des marchés. Faut-il rappeler, à titre d’illustration, que 55% du PIB en Afrique est
attribuable aux services (CNUCED/UNCTAD, 2019). Il est prévu que la ZLECAF puisse
justement renforcer la compétitivité du marché des services en libéralisant ce secteur. Le
régionalisme en Afrique a pavé la voie à la ZLECAF. (Rafaâ Ben Achour, Delchande Dibi, Hajer
Gueldich et alii. (2019, précités). Les efforts d’intégration des CÉR, notamment celles qui se
démarquent de manière variable, en fonction des indices d’intégration, en sont un témoignage.
Du point de vue des infrastructures et des investissements, dont un peu moins de la moitié
concernent des projets de transport, la SADC fait figure de tête de proue, suivie par la CEDEAO
et la CEA (Deloitte, 2016). Cette dernière, la CEA, est par ailleurs citée en exemple pour ses
avancées dans les domaines en vue de la mise en place d’un marché commun, d’une union
douanière et d’une union monétaire dans l’optique de la monnaie unique est-africaine.
64
Du point de vue de la gouvernance, les CÉR sont « des organisations bien bâties, avec en toile de
fond des structures, des sommets des chefs d’État, des conseils des ministres et des réunions
d’experts. » (Ollandet, 2013). Sur le plan sociodémographique, l’Afrique compte environ 1,2
milliard d’habitants et son PIB combiné dépasse, selon les experts, un peu plus de deux billions
de dollars.
Il s’agit d’un vaste marché avec, selon certaines estimations, une population qui devrait doubler
d’ici 2050 (augmentation de 99%), pour l’Afrique subsaharienne seulement ! (ONU Info, 2019),
rendant impératif la construction des infrastructures et des logements. Rafaâ Ben Achour,
Delchande Dibi, Hajer Gueldich et alii. (2019, précités).
2.1.1. Menaces
Ce point aborde en effet, tout ce qui concerne les contraintes inhérentes au contexte et à
l’environnement stratégique évoqué précédemment. Les menaces sont les problèmes, obstacles
ou limitations extérieures, qui peuvent empêcher ou limiter le développement du pays ou d'un
secteur (ex : l'industrie).
Tout comme les opportunités, elles sont souvent hors du champ d'influence de l’organisation
étudiée, mais parfois aussi inhérentes à la motivation organisationnelle (contexte interne). Si l’on
s’arrête sur la dimension politique, l’analyse de l’intégration en Afrique ne saurait négliger
l’impact du contexte politique sur les efforts d’intégration. On doit prendre en considération les
nombreuses crises politiques que connaissent les pays africains de nature et de degrés divers :
coups d’État, rebellions, guerres civiles, conflits armés, etc.
Ce contexte belligène est conjugué par des lacunes au niveau du leadership dans certains États
membres ou du manque de volonté politique manifesté par certains chefs d’État, notamment en
Afrique centrale. Ainsi en est-il de l’un des moins afro-enthousiastes, le président camerounais
65
Paul Biya, dont l’expérience et la longévité en politique sont tellement précieuses qu’elles
auraient pu servir à la construction de l’Afrique. Sous les angles administratif et juridique, on
peut évoquer une culture administrative dans le secteur public en Afrique marquée par le
phénomène bureaucratique et qui exerce une influence sur les processus d’intégration. Comme le
relèvent certains économistes, malgré de nombreux efforts à l’intérieur des CÉR pour supprimer
les barrières tarifaires (Hadegbe, 2018), les exigences procédurales et la paperasserie en matière
commercial sont un fardeau qui rend les délais d’importation et d’exportation de biens, de
capitaux, de services entre pays frontaliers plus longs que la normale.
Les spécialistes commentent que sur ce plan justement, le continent est reconnu comme centrée
sur une production des matières premières. Les pays africains sont pour le moment en position
défavorable dans le jeu commercial avec les pays occidentaux. Non seulement « ce piège de
spécialisation primaire les met davantage en situation de concurrents les uns des autres qu'en
potentiels clients les uns pour les autres » (Adnane, 2018), mais aussi et par ce fait-même, les
pays africains deviennent des économies de consommation, dépendants, qu’ils sont des produits
manufacturés importés des pays riches.
2.1.2. Forces
Dans l’analyse stratégique, les forces sont les aspects positifs internes que contrôle l'organisation
ou le pays, et sur lesquels on peut bâtir dans le futur. Il s’agit, dans le cas d’espèce, de parler des
moyens de contrôle à la disposition des États-parties à la ZLECAF pour réussir la mise en œuvre
de l’accord (efficience).
À cet égard, l’un des points positifs de ce dernier est l’importance numérique (nombre de
signataires originels, auquel s’ajoute le dépassement du nombre de ratifications requises) ; le tout
pouvant être traduit en termes de volonté politique. En effet, sur les 22 ratifications requises pour
sa mise en vigueur, l’accord établissant la ZLECAF est aujourd’hui (juillet 2019) opposable aux
27 États qui l’ont ratifié et fait l’objet de 54 adhésions sur 55 (voir annexe, figure 2) ; l’Érythrée
étant le seul pays membre non-signataire. Cette évolution positive a été influencée par le dépôt
des instruments de ratification par le Gabon et la Guinée Équatoriale, ainsi que l’adhésion du
Benin et celle, certes tardive, mais importante de l’incontournable Nigéria. Malgré le report de sa
première date butoir (2017), l’adoption de la ZLECAF (phase 1, consacrée au commerce des
biens et services ainsi qu’à la résolution des différends, voir annexe, figure 1), adoptée le 21
66
mars 2018, au terme de dix rounds de négociation, et son lancement en mai 2019, est déjà un
succès plus que symbolique.
2.1.3. Faiblesses
À l’inverse des forces, les faiblesses sont les aspects négatifs internes mais qui sont également
contrôlés par l'organisation, et pour lesquels des marges d'amélioration importantes existent.
Du point de vue du processus diplomatique, les ratifications encore manquantes, environ la
moitié des pays de l’UA concernés, restent un « manque à gagner » pour le poids politique de
l’accord. Dans la même veine, l’accord ne semble pas s’être entouré de toutes les garanties de
légitimité nécessaires pour la suite des choses. On se souvient que l’un des griefs du Nigéria, en
« traînant les pieds », était l’absence ou du moins l’insuffisance des négociations
précontractuelles, notamment avec l’ensemble des parties prenantes, dont les différentes
industries, acteurs clés du commerce continental. Parmi les autres parties prenantes essentielles
et malgré le piège de l’écran ou du paravent démocratique, on a tendance à oublier les peuples,
au service desquels toutes les démarches de développement sont entreprises. Rafaâ Ben Achour,
Delchande Dibi, Hajer Gueldich et alii. (2019, précités).
On peut déjà dire que l’UA ne semble pas avoir tiré toutes les leçons des expériences étrangères
en matière de régionalisme et que, faute d’évaluer à leur juste valeur, la prise en compte des
intérêts nationaux, elle a tout simplement reproduit un modèle de régionalisme de type élitiste.
D’un point de vue structuro-fonctionnel, l’érection de la ZLECAF soulève des interrogations
67
quant à son fonctionnement avec les CÉR (voir l’article de Delchande Dibi, dans la rubrique «
Réformes »).
À propos de ces dernières, il est dit dans l’accord que des « zones de libre-échange des
Communautés économiques régionales […], servent de piliers, à la création de la Zone de libre-
échange continentale africaine […) ». Pourtant la centralité des États dans le processus
d’élaboration de l’accord, depuis sa formulation jusqu’à sa ratification, soulève des questions
quant au rôle des CÉR. Celles-ci, ne l’oublions pas, ne sont pas épargnées par les nombreuses
critiques en termes de dysfonctionnement. Bien qu’utile à l’apprentissage du multilatéralisme à
l’échelle sous régionale, l’une des critiques souvent formulées à l’égard des CÉR concerne leur
caractère pléthorique. Le fait qu’il y a trop de CÉR et que plusieurs États appartiennent à
plusieurs d’entre elles en même temps a des conséquences sur l’intégration régionale. Il est de
nature à morceler le marché africain.
Au grand nombre de petits marchés s’ajoute aussi le défi qu’il pose à la capacité des États, qui
doivent, par exemple, assumer des contributions financières (quoteparts) obligatoires à chacune
de ces CÉR. Il ne serait pas exagéré de dire qu’il existe autant de CÉR qu’il y a de niveau
d’intégration en Afrique, ce à quoi s’ajoute des dissymétries à l’intérieur de chacune d’elles.
D’un point de vue de gouvernance, outre la confusion souvent remarquée sur le partage de
responsabilités entre les États membres, les CÉR et l’UA, les spécialistes ont souvent relevé le
manque de clarté de l’Acte constitutif et des documents d’orientation ; toutes choses qui
hypothèquent la capacité de l’UA (Malley, Robert (2019).
Il reste que, au niveau sous régional, la capacité politique des CÉR est très limitée et n’inspire
pas suffisamment de respect de la part de dirigeants africains (dont certains brillent par leurs
boycotts des sommets africains) ; ce à quoi s’ajoutent des égoïsmes nationaux, la lourdeur
administrative, la faiblesse des institutions démocratiques, l’insuffisance moyenne des résultats
68
économiques, à quelques exceptions près. Elles présentent aussi un déficit politico juridique qui
se traduit par le non-respect des règles et directives communautaires (Makiadi, 2016).
Si l’on considère le récent rapport de l'Indice de l'intégration régionale africaine (ARI) publié en
mars 2019 à la Conférence des ministres au Maroc et bien que l'intégration dans les services ait
contribué à plus de 53 % du PIB du continent (La Tribune Afrique, 2019), l’intégration au niveau
sous régional accuse beaucoup de lacunes, dont un lourd déficit en infrastructures constituant
ainsi un obstacle majeur au commerce intra régional. (La Tribune Afrique, 2019). Rafaâ Ben
Achour, Delchande Dibi, Hajer Gueldich et alii. (2019, précités).
A l’issue de l’examen critique qui précède, examinons à présent l’objet de notre problématique
qui touche à la nécessité de la restructuration du dispositif fiscal national à l’aune de la
participation de pays membres de la ZLECAF : cas de la République Démocratique du Congo.
2.1.5. Bref aperçu sur les impôts directs et impôts indirects en RD Congo
Les impôts directs en République Démocratique du Congo, sont :
Impôts Réels ;
69
Impôt foncier ;
Impôt sur les véhicules ;
Impôt sur la superficie des concessions minières ;
Impôts Cédulaires sur les Revenus ;
Impôt sur les revenus locatifs ;
Impôt sur les revenus mobiliers ;
Impôt sur les revenus professionnels ;
Impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés.
Impôt foncier : c’est un Impôt qui concerne les propriétés bâties et non bâties suivant la
nature des immeubles et le rang des localités : il est actuellement taxé sur base d’une
superficie. Conformément à l’article 204 cet impôt relève de la compétence exclusive de
la compétence exclusive des provinces ;
Impôt sur les véhicules : il frappe les engins à moteur servant de transport aérien, terrestre
et par eau. Le taux de cet impôt est fixé en fonction du poids et de la puissance de chaque
type de véhicule ;
Impôt sur les revenus locatifs : sont ceux provenant de la location ou sous location des
bâtiments et terrains sis au Congo ;
Impôt sur la superficie de concessions minières : c’est impôt concerne les superficies des
concessions accordées soit pour l’exploitation, soit pour la recherche à titre exclusif. Le
taux de cet impôt est fixé en fonction de la superficie par hectare de concession suivant
qu’il s’agit de l’exploitation de mines ou d’hydrocarbures ;
Impôt Mobilier : l’impôt mobilier est un impôt qui est prélevé sur :
- Les tantièmes ;
- Les sommes reparties en cas de partage de l’avoir social par suite de liquidation
ou de toute autre cause, déduction faite du capital social réellement libéré restant à
rembourser.
L’impôt mobilier est supporté par les bénéficiaires des revenus spécifiés ci-dessus expliqué. La
base de calcul est : pour les entreprises de droit national : le montant brut des revenus. Pour les
sociétés de droit étranger : sociétés anonymes : 30% des revenus réalisés et imposés tant à
l’impôt sur les bénéfices et profits qu’à l’impôt sur les revenus locatifs, au titre des revenus
d’actions ou parts ; -10% de la même base au titre de tantième.
Les sociétés autres qu’anonymes : 30% des revenus réalisés et imposés tant à l’impôt sur les
revenus locatifs, au titre des revenus des parts des associés non actifs. Pour les redevances, le
montant net s’entend du montant brut diminué des dépenses ou charges exposées. A défaut, ces
dépenses, ces montants ou charges sont fixés forfaitairement à 30% du montant brut.
le législateur a défini la personne habilitée à prélever et reverser l’impôt.
Ainsi, sont tenues de prélever et reverser cet impôt, les sociétés ci-après :
- Les sociétés par actions civiles ou commerciales, de droit national et leur principal
établissement administratif ;
- Les sociétés autres qu’anonymes, de droit national ou étranger, qui possèdent en
République Démocratique du Congo leur siège social et leur principal établissement
administratif ;
- Les sociétés et les personnes qui paient les revenus spécifiés.
Le taux l’impôt mobilier est de 20% de la base de calcul. L’impôt retenu à la source est déclaré
et reversé dans les 10 jours qui suivent le mois pendant lequel les revenus ont été payés au
bénéficiaire, mis à sa disposition ou inscrits au compte ouvert à son profit.
L’impôt à charge des sociétés étrangères est reversé au plus tard le 31 mars de l’année qui suit
celle de la réalisation des revenus. L’impôt mobilier est déclaré auprès du service gestionnaire du
71
dossier fiscal du redevable et reversé au compte du Receveur des Impôts auprès d’une banque
agréée ou de la CADECO.
2.1.5.2. Déclaration
La déclaration doit être déposée au plus tard le 31 mars de l’année qui suit celle de la réalisation
des revenus. Pour les contribuables relevant de la Direction des Grandes Entreprises (DGE) et
des Centres des Impôts (CDI), la déclaration est auto liquidative et le paiement intervient au
moment de son dépôt. Pour ceux relevant des Centres d’impôts Synthétiques (CIS), le paiement
intervient au plus tard le dernier jour du mois qui suit celui de la réception de l’Avertissement
Extrait de Rôle. La déclaration dument remplie, datée et signée est déposée par le redevable ou
son représentant auprès du service gestionnaire de son dossier fiscal (DGE, siège de la Direction
Provinciale, CDI, CIS) et l’impôt est versé au compte du Receveur des impôts auprès d’une
banque agrée.
Il existe un pourcentage bien défini légalement : 30 % du bénéfice déclaré : 1 % du Chiffre
d’affaires déclaré lorsque le résultat est déficitaire ou susceptible de donner lieu à une imposition
inferieur à ce montant. En aucun cas, l’impôt minimum visés au point ci-dessus ne peut être
inférieur à 250 FF pour les personnes physiques et 2500 FF pour les personnes morales.
En cas de cessation d’activité, par un contribuable sans s’être fait radier, soit du NRC (en ce qui
concerne l’exercice du commerce) soit de l’ordre de la corporation, cet impôt est fixé à :
- 500 Franc fiscal pour les personnes morales ;
- 125 Franc fiscal pour les personnels physiques.
72
La loi prévoit les modalités de paiement. Pendant l’exercice de réalisation des revenus, des
avances de l’impôt sont versées sous forme d’acomptes provisionnels (pour ceux relevant des
CIS).
Les acomptes provisionnels sont versés avant le 1er juin, et avant le 1er octobre et avant le 1 er
décembre de l’année de réalisation des revenus imposables et représentent, chacun 20 % de
l’impôt déclaré au titre de l’exercice précédent, augmenté des suppléments éventuels établis par
l’Administration des Impôts. Ces acomptes sont à déduire de l’impôt dû par le contribuable pour
l’exercice fiscale considère, le solde devant être verse au moment du dépôt de la déclaration y
afférente.
L’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial Général de l’OHADA a doté les petits
commerçants d’un statut particulier de « l’entreprenant », avec l’objectif principal
d’attirer ceux qui œuvraient dans l’informel à se formaliser avec le statut de commerçant
et tous les avantages y relatif. Les recettes fiscales des entreprises E.P.T. sont trop
faibles, au regard de leur nombre ;
Il y a moins d’écrits consacré à la fiscalité des Micro ou Petites entreprises, pourtant très
présent dans l’économie de la RDC.
Cependant, il appartient à chaque Etat partie de mettre en place, les mesures incitatives
nécessaires, afin de permettre leur développement et les faire jouer leurs rôles, notamment celui
de créateur d’emplois et vecteur de la croissance économique. Cependant la mise en œuvre de la
ZLECAF concerne et met en mal tant les petits commerçants que les grands commerçants. Il y
va donc de la compétitivité de toutes les entreprises congolaises peu importe la taille de
bénéficier d’une restructuration fiscale pour mieux préparer celles-ci à connaitre la croissance à
effet boomerang. Aussi, la politique fiscale est remise en jeu ici, la notion de la politique fiscale a
été abondamment et diversement abordée par les auteurs éclairés du domaine, chacun suivant un
cadre contextuel déterminé.
74
Pierre Cliche (2012) indique que « la politique fiscale concerne l’ensemble des décisions et
orientations qui déterminent les caractéristiques d’un système fiscal et qui permettent de financer
les dépenses publiques tout en soutenant l’activité économique. » Tremblay P-P. (1998), estime
que « la politique fiscale a comme objet principal la définition des caractéristiques
fondamentales de l’impôt, notamment le mode et la périodicité de son prélèvement, ses objets
ainsi que les personnes physiques ou morales appelées à contribuer de leurs ressources
pécuniaires aux dépenses publiques.(…), il revient aux seules autorités politiques de concevoir,
de définir et de faire appliquer cette politique, (…), l’impôt étant un transfert de ressources du
patrimoine privé au profit du patrimoine collectif, il faut une capacité de produire cette politique
suppose un minimum de ressources économiques et une véritable autonomie politique. »
En ce qui concerne les objectifs généraux et les choix de la politique fiscale, Pierre-P. Tremblay
(1998) estime que « la politique fiscale, doit trouver des réponses à trois grandes questions
suivantes : Qui doit payer les impôts et les taxes ? Quels sont les objets et les activités qui
doivent constituer la matière imposable ? Comment et avec quels outils doit-on prélever les
ressources de l'État ?
La réponse à ces questions ne peut être trouvée qu’en tenant compte de d’un certain nombre de
problèmes fondamentaux et d’objectifs à atteindre. Les autorités vont réaliser leurs décisions de
politique fiscale par la modification les éléments constitutifs de l'impôt. La base, la matière
imposable, le fait générateur ainsi que la personne imposable. En jouant sur ces objets, les
responsables des finances augmentent ou diminuent le fardeau fiscal de l'ensemble des
contribuables, incluent ou excluent totalement ou partiellement des groupes déterminés de
personnes et d'entreprises. »
Dans le cadre de la politique économique de l’Etat, tel que recadré par Musgrave R (1959), la
politique fiscale y trouve une place prépondérante, dont les rôles suivants lui sont attribués : le
financement des dépenses publiques, la redistribution, la régulation de l’activité économique et la
stabilisation et, les incitations fiscales et manipulations des comportements (Monnier J-M.,
2008).
Les incitations fiscales ainsi que leurs mesures d’encadrement peuvent permettre au
gouvernement de faire accepter l’impôt aux entreprises de petite taille, et améliorer la
75
performance fiscale de toute catégorie des contribuables les destinant ainsi à la réussite de leur
croissance et performance au sein de la ZLECAF.
Il s’oppose à la notion de la neutralité fiscale qui est exclusivement financière, car sa finalité est
de fournir à l’Etat les ressources nécessaires à la couverture des dépenses publiques et donc
exclusive de toute utilisation extra-fiscale. L’impôt neutre ne doit ni inciter, ni protéger, ni
moraliser ; il doit se contenter d’alimenter le budget. Cette conception classique de l’impôt
s’oppose à la conception « moderne », influencée notamment par les courants keynésiens et néo
keynésiens, et selon laquelle le système fiscal est l’instrument d’un volontaire politique et
économique qui confie à l’impôt la tâche dans les domaines les plus divers de la politique
économique, sociale ou même culturelle. (Fall H, 2017).
Pour Cliche, P (2012), les règles fiscales peuvent encourager ou décourager certaines décisions
des individus ou des entreprises et, ce faisant, favoriser certains comportements et flux
financiers. Enfin, les sommes prélevées par l'État peuvent être redirigées vers certaines
catégories de citoyens afin de compenser ou d'atténuer les inégalités inhérentes au
76
Monnier J-M. (2008), explique ce qui suit : « Les incitants fiscaux visant à manipuler les
comportements des agents économiques, occupent une place de plus en plus importante dans les
politiques fiscales. L’interventionnisme fiscal est pratiqué, de manière massive, depuis très
longtemps, mais il avait surtout une vocation économique et sociale, Orsomi G. (1995) cité par
Monnier J-M. (2008).
Dans la période récente les incitations fiscales sont le plus en plus utilisées pour décourager les
activités nuisibles ou encourager les activités socialement appréciées de manière positive. Les
mécanismes par lesquels procèdent les incitations fiscales peuvent être décrits en partant de
l’impact d’un prélèvement sur un marché quelconque. La présence d’un impôt provoque dans
une transaction quelconque une disjonction entre le prix payé par l’acheteur et le prix encaissé
par le vendeur. Cette différence entre le prix toutes taxe et /ou toutes charges sociales comprises
et le prix hors taxes, collectée par l’administration publique est appelée « coins fiscal ».
Selon les économistes les coûts en bien être de l’impôt est supérieur à cette seule ponction de
valeur monétaire, car en modifiant le système des prix relatifs, l’impôt modifie également les
comportements économiques. Si l’on distingue l’effet de revenu qui résulte directement du
prélèvement opéré sur les ressources des agents de l’effet de substitution qui provient des
nouveaux arbitrages ou des réaffectations des ressources qui apparaissent après la modification
du signal transmis par les prix, l’excès de charge fiscale correspond à ce dernier effet de
substitution. C’est pourquoi l’une de conditions d’une fiscalité efficace est qu’elle minimise
l’excès de charge fiscale. Plusieurs raisons peuvent expliquer que l’on n’atteigne pas cette
situation idéale d’efficacité fiscale. Les instruments fiscaux indispensables peuvent ne pas être
disponibles (Monnier J.M. 1998).
Surtout les marchés peuvent eux-mêmes ne pas être efficaces. Cela pose bien sur le problème de
la concurrence imparfaite mais surtout celui de la présence de l’externalité. Il y a externalité
77
lorsque l’action d’un agent économique influe positivement ou négativement sur l’utilité d’au
moins un autre agent sans que cette interaction transite par le mécanisme des prix.
Par exemple, la pollution (ou le tabagisme) peut être considérer comme une externalité négative
que les économistes proposent d’internaliser selon la solution formuler par Pigou en 1920, enfin
que les acteurs économiques prennent en charge tous les coûts engendrés par leurs activités.
Dans ce cadre, le recours à la fiscalité doit permettre d’internalisation du coût de la pollution car
elle corrige la perception qu’ont les agents économiques du prix ou du coût de leurs activités ».
A cet égard, on a besoin du civisme fiscal aussi pour soutenir la santé économique et
commerciale des entreprises congolaises au sein de la ZLECAF. Autrement dit, le mot civisme,
est lié à la vertu, aux sentiments de bon citoyen. (Larousse, 2015). Selon un groupe des
auditeurs de la promotion 2007 du CHEDE (Cycle des hautes études pour le développement
économique) organisé par l’IGPDE pour les ministères économique et financier, le civisme fiscal
est défini comme « l’accomplissement volontaire de ses obligations fiscales – déclarative et de
paiement – par le contribuable ».
Similien J.M (2017), le civisme fiscal est « L’accomplissement volontaire dans les délais requis
par les contribuables de leurs obligations fiscales ». Pour Philippe Dufresnoy (2006), le civisme
fiscal ou compliance en anglais, désigne l’accomplissement volontaire par les contribuables de
leurs obligations déclaratives et de paiement. Selon cet auteur, le civisme fiscal de ponctualité
attaché au délai, civisme fiscal de déclaration d’existence lié à l’enregistrement du contribuable,
le civisme fiscal d’exactitude de la déclaration et, enfin, le civisme fiscal de paiement.
revenus imposables, mais de déclarer d’abord son existence et/ou tout fait susceptible
d’influencer l’impôt auprès du fisc. L’administration à son tour dispose de droit de venir vers le
contribuable afin de « contrôler » pour voir si le contribuable avait « très correctement » souscrit
ses déclarations et payer la totalité de la dette fiscale. Le mot civisme est en effet fondée, sur la
volonté de respecter un certain contrat social, non pas uniquement pour soi-même, mais dans le
but de participer au bien collectif. (Péclat M, 2015).
Le civisme à comme fondement la culture, celle-ci étant défini comme « un ensemble lié de
manières de penser, de sentir et d’agir plus ou moins formalisées qui, étant apprises et partagées
par une pluralité de personnes, servent, d’une manière à la fois objective et symbolique, à
constituer, ces personnes en une collectivité particulière et distincte ». Rocher G., 1992. Le
civisme fiscal est basé sur les manières de « Penser, de sentir et d’agir », selon la formule de
Durkheim, cité par Rocher G., (1992). Un comportement qui doit s’inscrire dans la conception
même de la civilisation qui comprend, l’ensemble des moyens collectifs auxquels l’homme peut
recourir pour exercer un contrôle sur lui-même, pour se grandir (…), sens qui s’applique alors
aux moyens qui servent les fins utilitaires et matérielles de la vie humaine collective, (…).
Rocher G., 1992. La culture du civisme fiscal est liée à un comportement positif, porté sur
l’intérêt collectif ; actif, qui doit être une action menée par chaque habitant, qu’il ne soit
personne physique ou morale, se trouvant dans le champ de contribuer en faveur de la
communauté ; volontariste, qui affiche la spontanéité d’action ; bref un comportement qui traduit
l’idée de l’adhésion du citoyen au paiement de l’impôt. L’organisation de la cité implique la
participation des habitants à la prise en charge des dépenses publiques. Le paiement de l’impôt
fait partie des enjeux majeurs pour tout Etat, surtout dans un contexte de sous-financement quasi-
structurel de besoins fondamentaux de la population.
La nécessité de contribuer à la charge publique est reconnu par la déclaration universelle des
droits de l’homme et du citoyen dans ses articles 13, 14 et 15. Qui stipule que : « Pour l’entretien
de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est
indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs
facultés. Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la
nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en
79
Fall H., (2017), la pression fiscale se définit comme le rapport entre le prélèvement fiscal subi
par une personne, un groupe ou une collectivité, d’une part, et les ressources de cette personne,
de ce groupe ou de cette collectivité, d’autre part. Dans la nation, elle mesure l’importance du
total des prélèvements fiscaux rapportés au Produit intérieur brut (Pib) et constitue un élément du
taux global des prélèvements obligatoires. Le coefficient fiscal ou TGPO ne renseigne pas sur la
pression fiscale ressentie par les contribuables, ni sur l’effort fiscal fourni par la nation. Les
prélèvements obligatoires comprennent tous les versements qui ne sont pas subordonnés à une
décision volontaire et qui sont effectués sans contrepartie immédiate au profit des
administrations publiques et des institutions communautaires. Le TGPO exclus la taxe et
certaines taxe parafiscales. (Beltrame P., 2003). La mesure de TGPO n’est possible que dans un
pays ou les institutions des statistiques sont réellement opérationnelles. En outre, Beltrame P.,
(2003) fait observer, que « le niveau de développement économique d’un pays conditionne à la
fois le rendement et la structure de son système fiscal ». Le rendement fiscal est déterminé par la
productivité économique (1) et la structure de production.
Selon Beltrame P., (2003), « C’est le développement économique qui, à travers l’accroissement
de la productivité et la mutation des structures de production qu’il provoque, est à l’origine des
différences importantes de rendement fiscal qui peuvent être observé entre les pays industrialisé
et le pays en voie de développement ». Lauré M. (1956), indique que « la capacité contributive
d’une nation varie en fonction directe de sa productivité économique ». En d’autres termes, la
croissance du revenu national augmente le nombre des contribuables ainsi que la fraction
disponible de leurs ressources susceptibles d’être reprise par l’impôt, outre le fait qu’une forte
valeur ajoutée incorporée aux produits et le niveau élevé de la consommation permettent
d’asseoir d’infructueux impôts sur la dépense, et le rendement des impôts sur les capitaux
s’améliorent par suite de l’accroissement patrimonial.
Une structure économique basée sur l’agriculture est moins favorable à l’impôt, contrairement à
une économie basée sur l’économie qui entraine la multiplication des échanges, la concentration
80
des entreprises et la création généralisée d’emplois favorise les progrès de la fiscalité. Ardant G.,
1966).
FALL H. (2017) écrit, « (…), à l’instar des autres pays de l’Afrique subsaharienne, on y observe
une certaine dualité structurelle entre d’une part, un secteur structuré, constitué par un nombre
relativement élevé de grandes ou moyennes entreprises et, d’autre part, un secteur dit informel,
non structuré qui connait un dynamisme extraordinaire dans les domaines de l’emploi et de la
distribution de revenus. Si le premier, du fait de son accessibilité, supporte l’essentiel de la
pression fiscale, le second, du fait de son caractère diffus, échappe encore largement à l’impôt.
Compte tenu d’une telle dichotomie, la problématique fiscale ne peut être uniforme. En effet, si
pour le secteur structuré, une baisse de la pression fiscale est souhaitable pour améliorer la
compétitivité, il s’agit pour le secteur non structuré de trouver l’équilibre entre un impératif de
fiscalisation et le maintien, voire la conversion d’une dynamique économique.
Mais il y a un lien de connexité matérielle entre ces deux pôles de réflexion, parce que compte
tenu des contraintes budgétaires de l’Etat sénégalais, la réalisation d’un objectif suppose celle de
l’autre ; d’où la préoccupation actuelle des pouvoirs publics : l’élargissement de l’assiette fiscale
et son corollaire, la baisse de la pression fiscale ».
D’une manière générale, l’analyse d’une fiscalité nationale commence par l’étude du niveau de
la structure de la pression fiscale. Toutefois, les spécificités propres à chaque environnement
économique conditionnent son étude. Une pression fiscale trop forte a des effets négatifs sur le
comportement des agents économiques qui, pour échapper à des charges fiscales excessives,
peuvent recourir à des pratiques frauduleuses dont les plus usitées sont la dissimulation d’une
partie des revenus et/ou l’exagération des charges d’exploitation, et l’évitement fiscal.
Une forte pression fiscale peut aussi avoir pour conséquence la diminution de l’épargne au
détriment de la consommation. Ainsi en ce qui nous concerne, nous définissons politique fiscale
incitative des entreprises de petite taille comme étant « toute mesure fiscale ayant pour but
d’encourager le redevable, entreprise de petite taille, à adopter un comportement, basé sur la
manière de penser, de sentir et d’agir, favorable à l’accomplissement volontaire, dans les délais
requis, des obligations fiscales.
81
La Commission Européenne, (2016), indique que la première étape pour prétendre au statut de
PME consiste à être considérée comme une en-treprise. Pour Roig E. (2014), indique que
l’entreprise ne fait pas l'objet d'une réelle définition légale. C'est une notion avant tout
économique et sociale. En matière économique, elle peut se définir comme une unité organisée
reposant sur la mise en œuvre de moyens humains et matériels de production ou de distribution.
Dans les textes de loi, on retrouve de façon récurrente la notion d'entreprise dans le Code du
travail, au sein duquel le terme doit être interprété comme un ensemble de travailleurs exerçant
une activité commune sous l'autorité d'un même employeur. Quant à l’Union Européenne,
(Commission Européenne 2016) « Est considérée comme entreprise toute entité,
indépendamment de sa forme juridique, exerçant une activité économique. Sont notamment
considérées comme telles les entités exerçant une activité artisanale ou d'autres activités à titre
individuel ou familial, les sociétés de personnes ou les associations qui exercent régulièrement
une activité économique. »
Tableau n° 01 : Les directives de l’Union Européenne en matière des seuils des PME
dans
Catégorie Effectifs : Unité Chiffre d’affaires Ou Total du bilan annuel
d’entreprise de travail/an annuel
Source : Article 2 de la Loi 124/39, de 2003, in Journal officiel de l’Union Européenne du 20 mai 2003.
A ce jour, il n’existe pas de définition unitaire de la PME dans le monde, ce qui rend parfois les
comparaisons souvent difficiles (Torres O., 1999). Cependant, en raison de nombreux avantages
qu’offrent les PME, car elles sont considérées aujourd’hui comme l’un des monteurs de la
création d’emplois et de la croissance du PIB, elles contribuent pour beaucoup à la
diversification économique et à la stabilité sociale et joue un rôle important dans le
développement du secteur privé. (…), 95% au moins des entreprises enregistrées dans le monde
sont des PME, (S.F.I., 2010,), la plupart pays adoptent les critères quantitatifs (nombre de
salariés, total du bilan, chiffes d’affaires). Il y a aussi les critères qualitatifs (part de marché,
degré d’autonomie, faible spécialisation de travail, stratégie intuitive et peu formalisée, sous-
capitalisation, etc.) GREPME (1997), cité par Chemgnie W., (2012).
Selon Onde ansek K., (2010), les PME constituent un groupe très hétérogène et sont présentes
dans des activités très diverses. Elles se distinguent par le niveau de compétence de leurs
employés, l’importance de leur capital, la technologie utilisée et leur vocation à se développer ou
à ne pas se développer, et elles relèvent de l’économie officielle ou parfois de l’économie
informelle. Hallberg (1999), cité par Ondel’ansek K., (2010) indique que la limite inférieure de
la petite entreprise est généralement fixée à 5 ou à 10 travailleurs et, la limite supérieure à 50 ou
à 100 travailleurs ; la limite supérieure pour la moyenne entreprise est fixée à 100 ou 250
employés. Malgré tout, (…), la différence entre les définitions des PME adoptées par les
différents pays de l’Afrique et par les pays hors Afrique est plus une règle plutôt qu’une
exception. (Ondel’ansek K., 2010). Néanmoins, la plupart des PME des pays en développement
sont des microentreprises peu productives qui ne sont appelées à se développer ni à créer des
emplois supplémentaires. (B.I.T., 2015).
sont établis par la loi et sa contribution aux charges publiques, constitue un devoir pour toute
personne physique ou morale vivant dans une nation.
On note que les impôts perçus en République Démocratique du Congo sont considérés comme
facteur majeur pour couvrir certaines charges en caractère publique, pour assurer le
développement socio-économique. Raison pour laquelle, la République Démocratique du Congo
ne doit pas échapper à cette réalité. Suite à la diversité d'activités, l'Etat a mis sur place des
activités techniques envie de drainer suffisamment des ressources dans le trésor public.
Ces ressources étant soit permanents ou ordinaires, font l'objet du budget dans lequel sont
prévues et autorisées les recettes et les dépenses de la collectivité publique. La doctrine en
matière fiscale propose plusieurs définitions de l'impôt, selon que l'on met un accent sur l'un ou
l'autre de ses aspects. La définition la plus élaborée, jamais contredite sur le plan du fond par les
auteurs modernes, est celle de Gaston JEZE, l'un des plus grands financiers du 18é Siècle.
« L'impôt est une prestation pécuniaire requise des particuliers par voie d'autorité, à titre définitif
et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques ».
B. Nécessité d’une politique de recettes fiscales optimale mais souple et axée sur la
gouvernance entreprises nationales
84
Comme dans tous les pays du monde, la République Démocratique du Congo aspire au
développement, pour y arriver, elle a besoin des ressources dans le domaine fiscal. A cet effet, le
souci de la transparence du contrôle doit s'imposer au compte de l'Etat au même favoriser la
transparence fiscale et la gouvernance de dans la gestion de mêmes recettes fiscales.
Car, le parlement vote non seulement le projet de la loi des finances de l'Etat pour une année
civile cependant, il détermine également les conditions générales de l'équilibre financier des
comptes et prévoit des objectifs des dépenses en fonction des recettes. Le fonds public
indispensable souvent à équiper et à développer le pays ainsi qu'à promouvoir l'économie privée
capable de préserver l'emploi et le bien-être social. L'impôt concerne tous citoyens dans la
mesure où il implique la fiscalité nationale pour la bonne marche du pays.
Tel que connu de tous, l’impôt est établi par la loi et sa contribution aux charges publiques
constitue un devoir pour toutes personnes physiques ou morales vivant en République
Démocratique du Congo. La part des provinces étant retenue à la source en vue de permettre, aux
provinces de couvrir certaines charges lui révolue susceptibles d'assurer le développement socio-
économique. Pour notre part, la question touche aussi, la décentralisation fiscale pour un succès
dans la ZLECAF au profit de nos entreprises nationales peu importe leur taille.
La situation de la plupart des pays pauvres est extrêmement tendue : la moitié des pays éligibles
aux ressources de l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale
présentent un risque élevé de surendettement ou sont déjà surendettés. Un certain nombre
d’entre eux ont réalisé qu’ils n’allaient pas pouvoir continuer longtemps à emprunter auprès de
bailleurs étrangers et que la mobilisation des ressources intérieures, par le biais de l’impôt, serait
85
décisive pour assurer le progrès économique. Dans plus d’un tiers (a) des pays emprunteurs de
l’IDA et 70 % des États fragiles et en conflit le recouvrement des impôts contribue actuellement
à moins de 15 % à la richesse nationale.
C’est à peine suffisant pour permettre aux gouvernements d’assurer les fonctions les plus
essentielles de l’État. Et en risquant d’aggraver la pauvreté et de freiner la croissance, un
alourdissement des taux de prélèvement serait contreproductif. Il existe des leviers plus judicieux
pour augmenter les recettes fiscales de manière viable.
Pour que l’impôt fonctionne, les citoyens doivent avoir confiance dans leur gouvernement . Ils
doivent avoir la preuve que l’argent qu’ils ont durement gagné est investi de manière judicieuse
et qu’à terme, ils bénéficieront des projets financés par le contribuable.
Pour cela, les dépenses publiques doivent être transparentes. Cela peut commencer par l’adoption
et la publication, par les autorités, d’une stratégie de revenu à moyen terme qui montrera aux
citoyens à quoi sert leur argent.
Il faut aussi leur prouver qu’ils en ont vraiment pour leur argent. Là où la défiance est
particulièrement forte, les gouvernements peuvent mobiliser de nouvelles ressources en faveur de
projets procurant des avantages sensibles pour tous : la construction d’un nouvel hôpital ou d’une
nouvelle école peut faire beaucoup pour restaurer la confiance. Dès lors que le gouvernement
parvient à démontrer sa capacité à fournir des biens publics de qualité, il peut renoncer à cibler
de nouvelles ressources fiscales sur des projets spécifiques.
- Privilégier la simplicité
Une fiscalité complexe entretient la culture de l’évasion et est la porte ouverte à la corruption. En
Amérique latine par exemple, une entreprise consacrera en moyenne 547 heures par an pour
86
effectuer 22 opérations (a) en vue d’acquitter ses impôts. Rien d’étonnant à ce que l’évasion
fiscale ait privé les pays d’Amérique latine et des Caraïbes de 340 milliards de dollars de
recettes (a) en 2015.
- Le virage du numérique
Plus le régime fiscal est simple, plus l’introduction du paiement électronique des impôts est
aisée. De plus en plus de pays s’engagent dans cette voie, même si les progrès sont inégaux.
Avec l’introduction d’un système de déclaration en ligne pour les entreprises le nombre d’heures
nécessaires pour préparer et envoyer les documents est passé à 205 heures en 2017, contre
270 auparavant.
Pour que l’informatisation des processus soit efficace partout, de nombreux pays vont devoir
s’attaquer aux obstacles liés aux infrastructures de télécommunication. Mais une fois les
structures de base en place, ils peuvent continuer de progresser en associant l’imposition
dématérialisée à d’autres approches innovantes : identification numérique, finance en ligne, suivi
informatique des factures et du chiffre d’affaires ou encore feuilles d’impôt préremplies que les
contribuables n’ont plus qu’à vérifier.
Parce qu’ils concernent avant tous les ménages les plus aisés, les impôts fonciers, les droits
d’accise et la taxe carbone sont autant de sources possibles de recettes fiscales supplémentaires
dans les pays à faible revenu. C’est aussi un moyen de prévenir les comportements indésirables,
comme le fait de prendre sa voiture dans des zones au bord de l’asphyxie, de fumer ou de
consommer des aliments malsains. On observe qu’il est juste profitable de tirer gain de
87
l’initiative mondiale emmenée par l’OCDE pour remettre à plat les modalités d’imposition des
grandes entreprises multinationales, souvent déjà converties au numérique, dans le but de
permettre aux pays en développement de tirer un meilleur parti de leurs activités. Pour
l’instant, 100 à 600 milliards de dollars (a) échappent à l’impôt, partout dans le monde, à la
faveur de formes légales de fraude et d’évasion fiscales. La proposition soutenue par l’OCDE
marque un tournant dans les règles fiscales internationales et, à condition d’être correctement
mise en œuvre, pourrait réorienter davantage de fonds vers les pays en développement…
Les équipes de la Banque mondiale s’emploient à aider les pays à mobiliser les ressources
fiscales (a) dont ils ont besoin pour assurer leur développement. Les autorités doivent admettre à
lancer une stratégie de revenu à moyen terme, les efforts du gouvernement en vue de publier des
rapports sur les dépenses fiscales et supprimer les impôts inefficaces. Aussi, collaborer avec les
autorités pour identifier les produits susceptibles de supporter un droit d’accise.
Ces améliorations ne tombent pas du ciel. Elles dépendent de conditions difficiles à réunir, qu’il
s’agisse de la présence d’infrastructures numériques de base ou de la volonté politique. Malgré
tout, les raisons d’espérer sont là : en dix ans, des centaines de réformes (a) ont été adoptées
partout dans le monde pour optimiser les régimes fiscaux. Nous devons tous redoubler d’efforts
pour mobiliser suffisamment de ressources intérieures aux fins de financer les objectifs de
développement durable.
88
CONCLUSION
Tout au long de cette étude, nous avons épinglé l’essentiel de l’objet de notre étude sans
prétendre épuiser tout ce qui est important ou indiqué d’analyser. Certes, les experts soutiennent
tout compte fait, la ZLECAF aura un impact important sur le secteur manufacturier et industriel,
le tourisme, la coopération intra-africaine et la transformation économique, soit 70 milliards de
dollars d’ici 2040, comparé à une Afrique sans la ZLECAF. Cet optimisme est également partagé
par les institutions internationales les plus reconnues en matière de prospective économique
(Banque mondiale, Fonds monétaire international, Commission économique pour l’Afrique des
Nations Unies, entre autres). Cette dernière, par exemple, l’UNECA, anticipe une augmentation
du commerce intra-africain de 15 à 25% d’ici à 2040.
Aussi en rapport avec l’objet de notre étude, nous préconisons des recommandations, touchant
particulièrement les petites productions économiques car les grandes en peuvent se limiter aux
89
recommandations déjà existantes mais axées sur une bonne gouvernance fiscale incluant un
rendement fiscal efficace et efficient.
Si l’on veut améliorer les recettes fiscales du pays, il faut tenir compte de la grande masse que
sont les entreprises de petite taille.
Ainsi prendre des mesures incitatives pour cette catégorie des redevables, instaurer un système
d’information sur l’importance de l’impôt partout et en tout lieu de l’étendue du territoire
national, dans le but d’instaurer la culture du civisme fiscale dans l’esprit de tous les Congolais.
Instaurer un système de luttes contre la corruption et les antivaleurs dans l’administration
publique.
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