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Je dédie ce mémoire :
− A mon père, Pr YAPO Yapo Paul et à ma mère YAPO Annain Léa Edwige, pour leurs efforts
consentis pour mes études, leur réconfort, leurs prières, leurs conseils ;
− A mes sœurs Sandra YAPO, Paule Denise YAPO et Paule Erika YAPO en témoignage de
mon affection.
I
REMERCIEMENTS
Nous voulons enfin exprimer nos remerciements à tous les enseignants-chercheurs des
différents départements entre autres, le département Finance-Comptabilité et Droit (FCD), le
département Gestion Commerce et Economie Appliquée (GCEA) et le département Langues et
Sciences Humaines (LSH), qui ont été d’une aide considérable par leur savoir inculqué durant tout
ce parcours universitaire ainsi qu’à toutes les personnes ayant participé de près ou de loin à la
rédaction de ce mémoire.
II
SOMMAIRE
DEDICACE .................................................................................................................................................................. I
REMERCIEMENTS ..................................................................................................................................................II
SOMMAIRE ............................................................................................................................................................. III
AVANT-PROPOS .................................................................................................................................................... IV
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS .......................................................................................................... IX
LISTE DES TABLEAUX........................................................................................................................................... X
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................................................. XI
LISTE DES SCHEMAS .......................................................................................................................................... XII
RESUME ................................................................................................................................................................ XIII
INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................................................1
PREMIERE PARTIE..................................................................................................................................................4
GENERALITES SUR LES MICROFINANCES ET GESTION DU RISQUE DE CREDIT ..............................4
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES MICROFINANCES ET CADRE INSTITUTIONNEL ET
JURIDIQUE DANS L’UEMOA .................................................................................................................................5
SECTION 1 : GENERALITES SUR LES MICROFINANCES .................................................................................................5
SECTION 2 : LE CADRE INSTITUTIONNEL ET JURIDIQUE DANS L’UEMOA ................................................................ 15
CHAPITRE II : LE RISQUE DE CREDIT ET LES OUTILS DE GESTION DU RISQUE DE CREDIT ...... 19
SECTION 1 : LE RISQUE DE CREDIT ........................................................................................................................... 19
SECTION 2 : OUTILS DE GESTION DU RISQUE DE CREDIT ET CADRE METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE ........................ 23
DEUXIEME PARTIE ............................................................................................................................................... 41
APPICATION DE LA TECHNIQUE DU CREDIT SCORING AU CAS DE PAY CRED ............................... 41
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE PAY CRED ET DU SERVICE GESTION CREDIT
..................................................................................................................................................................................... 42
SECTION 1 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE PAY CRED.................................................................................... 42
SECTION 2 : LES SERVICES FOURNIS PAR PAY CRED .............................................................................................. 45
CHAPITRE 4 : ANALYSE DU PROCESSUS D’OCTROI DU CREDIT ET CONCEPTION D’UN MODELE
DE CREDIT SCORING : CAS DE PAY CRED .................................................................................................... 48
SECTION 1 : PRESENTATION ET METHODOLOGIE DE L’ANALYSE DU PROCESSUS D’OCTROI DU CREDIT DE PAY CRED
................................................................................................................................................................................. 48
SECTION 2 : PROCESSUS D’ELABORATION DU MODELE DE CREDIT SCORING ET APPLICATION A PAY CRED ........... 54
CONCLUSION GENERALE ................................................................................................................................... 75
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................................. XII
WEBOGRAPHIE .................................................................................................................................................... XV
ANNEXES .............................................................................................................................................................. XVI
TABLE DES MATIERES .................................................................................................................................. XXXI
III
AVANT-PROPOS
Présentation de l’INP-HB
Les cours théoriques dispensés au cours des deux premières années et la moitié de la
troisième année, doivent être complétés par une expérience au sein du monde professionnel afin
IV
de mettre en pratique les connaissances théoriques. Ainsi, à la fin des cours de troisième année, un
stage est obligatoire afin de présenter un mémoire de fin de cycle. C’est dans cette optique, que
nous avons intégré le département audit du cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC) Côte d’Ivoire,
au sein duquel nous avons effectué notre stage de pré-emploi de janvier à juin 2020.
Présentation de l’ESCAE
L’ESCAE, dont nous sommes issus, est une grande école de management qui forme des
managers entrepreneurs, des comptables, des logisticiens, des assureurs capables de gérer des
situations complexes et d’accroitre la performance des entreprises, dans une économie qui vise
l’émergence à court terme. Leader des écoles de commerce et d’administration des entreprises de
la Côte d’Ivoire et de la sous-région, ses filières sont :
V
Présentation de l’ESCA
L'objectif visé par cette formation est de faire acquérir aux étudiants ESCA les aptitudes
d'un manager moderne qui sont :
− la dimension technique : analyser, évaluer et prendre des décisions en se basant sur les
connaissances techniques et pratiques pour atteindre des résultats ;
− la dimension humaine de l'entreprise : travailler efficacement en équipe et agir en leader au
sein des organisations.
Pour parachever la formation reçue, des démarches sont entreprises par l’administration de
l’ESCAE auprès des entreprises pour l’obtention de stages de pré-emploi.
Véritable tremplin entre l´Ecole et l´entreprise, le stage de pré- emploi a pour objectif,
d´une part de permettre à l´étudiant de mettre en pratique ses connaissances académiques, et
d´autre part, c´est le moyen idéal pour l´étudiant en fin de cycle de rédiger un mémoire en vue
d’obtenir le diplôme d’Ingénieur ESCA. C´est dans cette optique que la firme PwC Côte d’Ivoire,
basée à Abidjan, nous a accueilli pour un pré-emploi sur la période de Janvier à Juin 2020.
VI
− 1854 : Fondation à Londres du cabinet Cooper Brothers ;
− 1865 : Edwin Waterhouse rejoint le cabinet Price qui devient Price Waterhouse;
− 1929 : Ouverture du bureau de Coopers & Lybrand à Paris ;
− 1957 : Coopers & Lybrand International est créé par l’association de Cooper Brothers
& Co (Royaume-Uni) avec Lybrand, Ross Bros & Montgomery (Etats-Unis) et
McDonald, Currie & Co (Canada) ;
− 1997 (septembre) : Coopers & Lybrand et Price Waterhouse annoncent leur projet de
rapprochement ;
− 1997 (novembre) : Les associés des différentes activités membres de Coopers &
Lybrand et de Price Waterhouse votent le principe de rapprochement dans les différents
pays ;
− 1998 : Lancement de PricewaterhouseCoopers après autorisation du rapprochement par
la Commission Européenne.
Cette fusion s’est traduite par la mise en place, entre autres, de systèmes d’informations
performants pour exploiter la puissance du réseau ainsi constitué. Les clients de la firme peuvent
alors bénéficier des services du réseau mondial, quelles que soient la taille et la nature de leurs
activités ou encore les domaines et le pays dans lesquels ils sont implantés.
PricewaterhouseCoopers, exerçant sous la raison sociale de PwC, développe des missions d'audit,
d'expertise comptable et de conseil créatrices de valeur pour ses clients, privilégiant des approches
sectorielles.
Le bureau d’Abidjan compte sept associés et offre en plus de l’audit plusieurs autres
services au monde des affaires.
De manière pratique, le bureau d’Abidjan est divisé en quatre (4) lignes de services
VII
monde des affaires. La plus connue de ces publications en Côte d’Ivoire est la revue juridique et
fiscale Fidafrica.
Tout au long de ce stage, nous avons participé à de nombreuses missions dans des secteurs
très variés comme l’énergie, l’agro-industrie, les services et la microfinance qui fera l’objet de
notre mémoire. En effet, notre mission dans une institution de microfinance nous a permis de
cerner une problématique récurrente du secteur de la microfinance qui est la maitrise du risque de
crédit.
VIII
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
SA : Société Anonyme
IX
LISTE DES TABLEAUX
X
LISTE DES FIGURES
XI
LISTE DES SCHEMAS
XII
RESUME
Notre mémoire s’inscrit dans le cadre de notre stage de fin de cycle d’Ingénieur ESCA. Il
a été réalisé à l’issue d’un stage pré-emploi au sein du Cabinet PricewaterhouseCoopers SA (PwC),
au cours duquel nous avons eu l’opportunité d’exercer en tant qu’auditeur financier et d’intervenir
dans la réalisation de missions d’audit. Au cours de nos missions, nous avons travaillé dans
différents secteurs d’activité notamment le secteur de la microfinance qui fera l’objet de notre
mémoire. Notre rôle était de nous assurer que les états financiers présentent, dans tous leurs aspects
significatifs, une image fidèle des opérations réalisées au cours de l’exercice audité. Après un
temps d’observation, nous avons constaté que le principal risque d’anomalies significatives dans
les comptes des IMF est le risque de crédit en raison de la difficulté des emprunteurs à rembourser
leurs crédits et de leur faible niveau de garantie. De plus, les IMF ne disposent pas d’outils
efficaces qui leur permettent de prévoir la capacité d’un emprunteur à rembourser le crédit qui lui
est octroyé. Partant du principe que pour perdurer et prospérer, l'institution doit gérer au mieux les
risques auxquels elle est soumise, en particulier le risque de non remboursement des crédits
octroyés, ce document consiste à montrer comment une institution de microcrédit peut évaluer
les risques de non remboursement de ses clients par le biais d'une méthode appelée « credit
scoring ». Et, comment ladite méthode permet aux gestionnaires et aux directeurs de crédit
d'optimiser leurs décisions de microcrédit, et par la suite, d'améliorer l'efficacité de
l'institution, ce qui est de nature à garantir sa pérennité.
Pour répondre à cette question, nous avons, dans un premier temps, présenté
l’environnement de la microfinance et le concept de risque de crédit puis le cadre institutionnel et
juridique dans lequel évolue les IMF. La seconde partie est consacrée à la gestion du risque de
crédit par la méthode du credit scoring ainsi qu’une application à PAY CRED à laquelle nous
avons tenté d’appliquer cette méthode.
Mots clés : Microfinance, risque, risque de crédit, gestion des risques, credit scoring.
XIII
INTRODUCTION GENERALE
L’activité du crédit a été initiée par les banques afin de répondre au besoin d’intermédiation
entre les agents en excédent de liquidité et les agents en besoin de liquidité. Pour assurer l’efficacité
de ces institutions, les banquiers ont presque toujours été préoccupés par les risques de contrepartie
des demandeurs de crédit. Le véritable enjeu étant de prévoir, pour une durée déterminée, la
probabilité de remboursement d'un prêt. Ainsi au fil du temps, et conscients des risques encourus,
les banquiers ont développé un certain nombre de techniques dont le but consistait à minimiser
l'incertitude liée au niveau de défaillance de chaque demandeur de crédit. C'est dans ce contexte
que le scoring ou précisément crédit-scoring est né aux USA au début du XXe siècle, comme
instrument d'aide à la décision de crédit par la gestion et l’analyse statistique des données.
En effet, au cœur du risque de défaillance de crédit, se situe la question persistante de
l’information et aussi de son interprétation. Cela est d’autant plus perceptible dans le contexte
africain où l’information quantitative et qualitative fait clairement défaut. A cela, s’ajoute le
développement du numérique car, si les pays développés ont su tirer leur épingle du jeu en profitant
du développement de méthodes de collecte et d’analyse des données des consommateurs pour
développer des modèles de gestion efficaces, l’applicabilité de ces méthodes reste difficile en
Afrique. De plus, l’accès au système financier en général et au crédit bancaire en particulier reste
largement inégalitaire en fonction des régions si bien que le système bancaire n’est en mesure de
traduire réellement ni les flux physiques et financiers, ni les informations entre les acteurs
économiques qui devrait servir de base aux banques. Dans un contexte où l’emploi informel
occupe plus de 90%1 de la force de travail, on observe une forme de contingentement du crédit.
L’une des conséquences de ce contingentement du crédit est l’émergence et le
développement d’un nouveau type de structure d’intermédiation financières : les Institutions de
Microfinance encore appelées Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) du fait de leur proximité
avec les populations défavorisées. Celles-ci sont plus souples et moins exigeantes que les banques
classiques. Leur objet principal est donc d’ouvrir aux couches de citoyens (ou d'entreprises) n'ayant
C’est dans ce contexte que nous avons porté notre choix sur le thème « CONTRIBUTION
DE LA TECHNIQUE DU CREDIT SCORING DANS LA GESTION DU RISQUE DE
CREDIT EN MICROFINANCE : CAS DE PAY CRED ».
Ce thème nous conduit à nous interroger sur les moyens d’élaborer un modèle de prévision
du risque de crédit par la méthode du credit scoring dans la microfinance PAY CRED.
Les questions subsidiaires qui permettent de cerner cette problématique sont les suivantes :
- Qu’est-ce que le risque de crédit ?
- Qu’est-ce que la méthode du credit scoring ?
- Comment appliquer cette méthode à une Institution de microfinance ?
Afin de mieux appréhender les questions précitées, nous proposons les hypothèses
suivantes :
- Le credit scoring est un outil efficace dans l’évaluation du risque de crédit.
- La régression logistique est la méthode la plus fiable qui donne une fonction Z score
efficace pour la prévision de la défaillance des clients demandeurs du crédit dans une
microfinance.
Notre démarche sera de présenter, dans un premier temps, l’environnement de la
microfinance et le cadre institutionnel et juridique dans lequel évoluent les IMF avant de mettre
l’accent sur le risque de crédit et les moyens de sa gestion. La seconde partie sera consacrée à
l’analyse du processus d’octroi de crédit de PAY CRED ainsi qu’à une application de la technique
du credit scoring à la microfinance PAY CRED.
3
PREMIERE PARTIE
La notion de microfinance est une notion de plus en plus plébiscitée par les acteurs du
système financier et les médias, témoignant de son importance grandissante dans la croissance
économique d’un pays. Cela dit, il parait important de se pencher sur les notions de microfinance
et de risque afin de mieux appréhender les outils de gestion des risques.
La première partie de notre étude sera consacrée, en premier lieu, aux généralités sur la
microfinance et le risque de crédit et, en second lieu, à l’environnement juridique et institutionnel
dans lequel évoluent les microfinances.
4
CHAPITRE I: GENERALITES SUR LES
MICROFINANCES ET CADRE INSTITUTIONNEL ET
JURIDIQUE DANS L’UEMOA
Les microfinances sont parties intégrantes de la vie économique des sociétés. Leur place
grandissante témoigne de leur impact déterminant dans le processus croissant et continu de
vulgarisation de l’accès aux services financiers de base. Dans ce chapitre, nous étudierons le
concept de microfinance avant de présenter le cadre institutionnel et juridique dans lequel les
microfinances évoluent.
Dans cette section, nous aborderons les notions de microfinance, leur évolution et leur
impact socio-économique.
4 Otero, M., 1999. Bringing development back, into microfinance. Journal of Microfinance/ESR
Review, 1(1), p.2.
5 Rachmawati, D.E., 2015. Market opportunities and regulations microfinance in
2. Histoire de la microfinance
J.M Servet dans son livre intitulé Banquiers aux pieds nus 6paru en 2006 a caractérisé la
microfinance par « le faible montant des opérations, la proximité non seulement spatiale, mais
aussi mentale et sociale entre l’organisation et sa population cible, et la pauvreté supposée des
clients ou l’exclusion qu’elles ou ils subissent ». Quand on analyse de près la définition de Servet,
nous constatons une approche davantage fondée sur les caractéristiques de la microfinance. En
effet, ces caractéristiques de prêts de petits montants trouvent leur origine dès le XVIIIe siècle en
Europe et bien avant en Asie selon Seibel (2005). 7
6 Servet, J.M., 2006. Banquiers aux pieds nus : La microfinance. Odile Jacob.
7 Seibel, H. D., 2005. Does history matter? The old and the new world of microfinance in Europe
and Asia (No. 2005, 10). Working paper/University of Cologne, Development Research Center.
8 Seibel, H. D., 2004. Microfinance in Nigeria: Origins, options and opportunities.
9 Lelart, M., 1990. La tontine pratique informelle d'épargne et de crédit dans les pays en voie de
10 Helms, B., 2006. Access for all: Building inclusive financial systems. The World Bank.
7
2.3.La microfinance en Amérique latine
L’histoire de la microfinance en Asie remonte à des millénaires. Elle a sans doute l’histoire
la plus longue, bien que très peu connue. Dans cette partie nous allons nous focaliser sur l’histoire
de la microfinance en Inde, car elle a peut-être la structure financière la plus diversifiée de tous les
pays (Seibel, 2005).
La finance informelle en Inde date de deux, voire trois millénaires av. J.-C. On pouvait
distinguer trois principales branches autochtones d’approvisionnement de crédit dans son
évolution. D’abord, nous avions les usuriers qui étaient les plus anciens et la date de leur apparition
tournait autour de 1700 à 2200 av. J.-C. Ils fournissaient des prêts à partir de leur propre ressource
et réclamaient en général des taux élevés sur les prêts. Ensuite, on avait les « chit funds » ou les
associations rotatives de crédit et d’épargne (ROSCA) qui sont des institutions anciennes très
répandues en Inde. On peut les définir comme un ensemble de personnes qui se réunissaient de
manière périodique, chaque membre cotise une somme égale et l’ensemble des cotisations revient
8
à une personne membre de l’association. Le cycle se poursuit jusqu’à ce que tout le monde
récupère toutes ses cotisations. Les chit funds ont augmenté en taille et en nombre durant les années
1800 et 1900. En 1945, le « Travancore Chit Funds Act » était adopté en Inde pour limiter les
risques de fraudes liés à l’expansion de ces associations en régulant ces institutions. En 1982, la
Loi fédérale des Chit Funds était adoptée et fournissait un statut légal au « chit funds » comme
intermédiaires financiers non bancaires.
En somme l’histoire de la microfinance en Asie, particulièrement en Inde, date de
longtemps. Même si elle est la plus diversifiée de tous les pays, le problème d’accès aux services
financiers aux pauvres persiste. De ce fait, au Bangladesh, à cause de cette situation, nous allons
assister à un mouvement mondial avec l’avènement de la Grameen Bank. C’est l’un des deux
pionniers de la microfinance moderne avec ACCION International.
3. La microfinance moderne
3.1.ACCION International
En 1961, Accion est fondé par un étudiant en droit du nom de Joseph Blatchford. Durant
l’été de cette même année, trente volontaires américains sont déployés dans les banlieues à travers
le Venezuela. Au milieu des années 1960, Accion a commencé à engager des Vénézuéliens comme
organisateurs appelés « Community Action Organizers » avec pour leitmotiv : « de ne pas donner
aux gens l'aumône, mais de leur donner confiance dans leur propre capacité ». En 1973, le
personnel d’Accion se trouvant à Recife au Brésil a décidé de se lancer dans le microcrédit. Bien
que les dirigeants n'eussent pas cru en la capacité des pauvres à payer leur dette, cette expérience
a été un grand succès avec un taux de remboursement de 99.5%. Ceci a contribué fortement à la
capacité de couvrir les coûts d’exploitation aux prêts accordés aux pauvres et donc de pouvoir
servir une plus large clientèle. Entre 1989 et 1995, Accion et ces partenaires ont multiplié par vingt
9
le montant des prêts attribué aux micro-entrepreneurs. En 1992, Accion a contribué à la création
de BancoSol exclusivement consacrée aux entrepreneurs à faible revenu. En 1994, Accion a mis
en place Accion Texas à San Antonio, Accion New Mexico à Albuquerque, Accion Chicago et
Accion San Diego pour diminuer la croissance du chômage et l’inégalité des revenus. L’exclusion
alarmante des pauvres en Afrique subsaharienne a poussé cette institution à s’établir dans cette
zone en partenariat avec des microcrédits en 2000. Toujours dans sa politique d’expansion, elle
s’est implantée en Inde en 2005. Aujourd’hui, Accion est l’un des réseaux les plus puissants dans
le domaine de la microfinance avec 110 partenaires dans 50 pays.
11 Rutherford, S., 2006. The Grameen Pension Savings Scheme: How a Savings Plan Is
Transforming Microfinance in Bangladesh. Finance for the Poor, 7(3), pp.1-10.
12 Monnaie utilisée au Bangladesh.
13 Yunus, M., 2006, March. Social business entrepreneurs are the solution. In Skoll World Forum
La microfinance est née en Côte d’ivoire en 1976 avec la création du Réseau des CREP-
COOPEC afin de promouvoir le développement en milieu rural. Avec l’appui de la Banque
Mondiale, de l’Agence Française de Développement et de l’Agence Canadienne de
Développement qui ont financé sa restructuration en 1994, cette institution s’est élargie pour
devenir un puissant réseau de microfinance et a pris le nom de Fédération Nationale des
Coopératives d’Epargne et de Crédit de Côte d’Ivoire (FENACOOPEC-CI) et ensuite de l’Union
Nationale des Coopératives d’Epargne et de Crédit de Côte d’Ivoire (UNACOOPEC-CI). D’autres
institutions telle que la Mutuelle de Crédit et d’Epargne des Femmes de Bouaflé (MUCREFBO)
verront le jour dans les années 1980.
On peut regrouper toutes les institutions de microfinance en 4 grandes catégories :
- Les Mutuelles et coopératives d’épargne et de crédit ;
- Les Associations et ONG ;
- Les Sociétés Privées (à but lucratif) ;
- Les Projets Gouvernementaux (sans statut juridique et à durée déterminée souvent 3 à
5ans).
14Yunus, M., 2007. Banker to the poor: Micro-lending and the battle against world poverty.
PublicAffairs.
11
Au-delà des deux associations coopératives précitées, le secteur comprend des structures
organisées en réseau et de nombreuses institutions isolées non constituées en réseaux. La
configuration du secteur se présente comme suit15 :
- Des structures de taille moyenne organisées en Réseau :
• Le RMEC : Réseau des Caisses Mutuelles d'Epargne et de Crédit ;
• Le CMCI : Crédit Mutuel de Côte d’Ivoire.
- Des institutions conventionnées (les sociétés anonymes) :
• Le FIDRA (Fonds International De la Retraite Active) ;
• ADVANS CI.
Depuis les années 1970 avec l’avènement de Grameen Bank de Mohammed Yunus, la
microfinance est devenue un outil important de développement. Dans plusieurs études, des
chercheurs ont démontré que les institutions de microfinance jouent trois rôles, en particulier dans
le développement : aider les pauvres à faire face à leurs besoins de base et ainsi lutter contre la
pauvreté, développer une croissance financière plus inclusive et promouvoir l’égalité des genres
par la participation économique des femmes (Micheli, 2015)16. Il a emboité le pas à Otero (1999)
qui avait déjà attribué à la microfinance un rôle essentiel dans le développement durable à travers
trois points : atteindre les pauvres en leur permettant de créer un capital productif ou en augmentant
leur liquidité pour faire face à leurs besoins immédiats, construire des institutions privées fortes
capables de soutenir de façon durable le développement économique et permettre une
démocratisation des services financiers à toutes les couches sociales. Si la population des pays les
moins avancés a une capacité d’investissement limitée en capital, la productivité est restreinte ; les
revenus sont inhibés, l’épargne domestique reste faible et aussi toute croissance de la productivité
est empêchée. De plus un manque d’institutions financières empêche les entrepreneurs de créer de
Les IMF deviennent des outils incontournables pour le développement rural. Tant les
institutions que les emprunteurs, les pauvres, ont un rôle très important à jouer dans l’éradication
de la pauvreté et le développement économique.
17Pollin, R. (2007). Microcredit: False hopes and real possibilities. Foreign Policy in Focus, 21.
18Karnani, Aneel (2007). “Microfinance Misses its Mark”. Stanford Social Innovation Review,
Summer
13
2.1.Impact sur la pauvreté
Il est démontré dans plusieurs études que le fait d’accroitre les IMF contribue à augmenter
le nombre d’emprunteurs et dans le même sens le nombre d’activités. Tarozzi, Johnson et Desai
(2015)21 utilisent les données collectées à partir des habitants des zones rurales d’Amhara et
d’Oromiya en Éthiopie et trouvent que le programme, conduit par Family Health International, a
un effet positif et statistiquement significatif sur le nombre d’emprunteurs. Ils constatent une
19 Robinson, M. S. (2001). The microfinance revolution: sustainable finance for the poor. World
Bank Publications.
20 Littlefield, E., Morduch, J., & Hashemi, S. (2003). Is microfinance an effective strategy to
Dans les pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), le nombre
d’IMF a été multiplié par sept entre 1993 et 2011 passant de 100 à 770. Face à l’essor de la
microfinance, les institutions régionales ont mis en place des dispositions pour encadrer l’activité
des IMF. L’harmonisation règlementaire régionale est la condition préalable au développement
pérenne de la microfinance au sein d’un écosystème stable et performant.
Il existe deux institutions dans l’UEMOA dont le rôle est d’assurer la surveillance du
secteur. Ce sont le Ministère de Tutelle et la BCEAO.
22 Angelucci, M., Karlan, D., & Zinman, J. (2013). Win some lose some ? Evidence from a
randomized microcredit program placement experiment by Compartamos Banco (No. w19119).
National Bureau of Economic Research.
23 Crépon, B., Devoto, F., Duflo, E., & Parienté, W. (2014). Estimating the impact of microcredit
on those who take it up: Evidence from a randomized experiment in Morocco (No. w20144).
National Bureau of Economic Research.
15
1. Le rôle de la BCEAO
24 Finances.gouv.ci
16
II- Le cadre juridique des microfinances
Afin de permettre aux microfinances de réaliser leurs objectifs dans un cadre propice à leur
développement, un dispositif juridique a été mis en place. Ce dispositif comprend :
- Les instructions de la BCEA O ;
- La loi PARMEC ;
- La loi PAMSEC.
17
2. La loi PARMEC
La loi PARMEC qui correspond en Côte d’Ivoire à la loi n°96-562 du 22 Juillet 1996
portant réglementation des Institutions Mutualistes d'épargne et de crédit, tend à faire de ces
microfinances des acteurs du secteur financier au même titre que les banques et établissements
financiers, et donc capables d'assurer l'intermédiation financière adaptée aux besoins d'une tranche
importante de la population ne pouvant accéder au système financier classique. Ces objectifs sont :
Par ailleurs, le cadre juridique s’adresse en premier lieu aux institutions mutualistes
d’épargne et de crédit qui se trouvent placées sous tutelle du ministère des Finances.
L’obtention de l’agrément leur confère la personnalité morale en contrepartie duquel elles sont
tenues de communiquer un ensemble d’information et de se soumettre au contrôle et aux règles
prudentielles des autorités.
3. La loi PAMSEC
18
CHAPITRE II : LE RISQUE DE CREDIT ET LES OUTILS
DE GESTION DU RISQUE DE CREDIT
Ce chapitre présente le concept de crédit puis de risque de crédit. Puis, nous aborderons les
différents outils de gestion de ce risque en mettant un accent particulier sur la technique du credit
scoring qui fait l’objet de notre étude.
Les notions de crédit, de risque et de risque de crédit sont fondamentales dans notre travail.
Dans cette section, nous présenterons les définitions ainsi que les autres risques dans les IMF.
1. Définition du crédit
Etymologiquement, le mot crédit est d’origine latine « credere » qui signifie : « avoir
confiance » ; « se fier à ». Il désigne « un acte de confiance se traduisant par un prêt en espèce ou
en nature consenti par une personne, en contrepartie d’une promesse de remboursement dans un
délai généralement convenu à l’avance. Crédit implique donc une « réputation de solvabilité »
(Martinet & Silem, 2008, P.176)25. Le dictionnaire Larousse définit le crédit comme étant « un
acte par lequel une banque ou un organisme financier effectue une avance de fonds, délai accordé
pour un remboursement du montant de l’avance ». Partant de ce qui précèdent, on comprend mieux
qu’accorder le crédit à quelqu’un c’est lui faire confiance ou croire en cette personne. Si nous
revenons à la logique du financier ci-dessus, le crédit est un prêt consenti par l’établissement
financier à une personne (morale ou physique) pour un remboursement qui comprend non
seulement le principal du montant prêté, mais aussi une rémunération en fonction de la durée du
prêt et le risque qui pèse sur l’emprunteur. La rémunération est appelée intérêt. Ainsi défini, on
distingue alors deux types de crédits selon leur mode d’usage :
25
Martinet, A. C., & Silem, A. (2008). Lexique de Gestion et de Management-8e éd. Dunod,
Paris 2008
19
- Le crédit non productif : C’est le crédit de consommation effectué par les ménages dans le
but de l’acquisition des biens ou des services liés directement à la consommation. Comme
son nom l’indique, ce crédit ne génère pas de revenus, les ménages recourent souvent à
d’autres sources de financement comme leur salaire, les aides familiales pour rembourser.
- Le crédit productif : C’est le crédit d’investissement sollicité par des personnes physiques
ou morales dans le but de réaliser un projet nouveau, ou d’étendre une activité existante.
En règle générale, c’est l’activité financée qui doit produire des revenus servant au
remboursement du crédit de ce type.
2. Définition du risque
« Le risque se rapporte à l'incertitude qui entoure des événements et des résultats futurs. Il
est l'expression de la probabilité et de l'incidence d'un événement susceptible d'influencer l'atteinte
des objectifs de l'organisation ».
La finance définit le risque comme étant « un élément d'incertitude qui peut affecter
l'activité d'un agent ou le déroulement d'une opération économique »28. C’est cette dernière
20
définition qui va nous intéresser puisque le sujet traité s’intéresse exclusivement aux
établissements de crédit.
Ce risque impacte principalement la solvabilité qui est la faculté d’une IMF à faire face à
toutes ses dettes (dettes à court, moyen et long terme) avec tout son actif, la liquidité entendue
comme la capacité d’honorer ses engagements à court terme avec son actif réalisable ou disponible
et la rentabilité qui elle représente le résultat obtenu par rapport aux ressources utilisées.
CAMPION Anita (2000), le contrôle interne : guide pratique à l’usage des institutions de
29
Dans la gestion du crédit des IMF, le risque est un événement aléatoire qui pourrait
compromettre un tiers emprunteur d’accomplir ses obligations de remboursement de crédit. Ainsi
défini, les IMF doivent dans leurs activités quotidiennes du crédit bien identifier les risques, les
prévenir ou bien utiliser les bonnes méthodes de gestion au cas où ils surviennent. Ces risques sont
catégorisés dans le tableau suivant.
22
Réputation (externe) Pressions commerciales (acteurs
existants et acteurs nouveaux)
Gouvernance (interne) Changement des pratiques
réglementaires (obligations en matière
de licences et de reporting), manque
de cohérence et d'orientation de la part
du conseil d'administration (interne)
Pays (externe) Relations avec les donateurs et les
programmes gouvernementaux
(externe)
Ces auteurs ont développé une approche de la gestion du risque de crédit selon quatre (4)
phases.
• L’identification des menaces permet d’identifier les menaces qui pèsent sur l’institution
et qui sont à l’origine des risques ;
Gestion des risques de fraude, 2éme éd, Editions Maxima, Paris, 408P
23
• La hiérarchisation des risques identifiés, compte tenu du fait qu’il est impossible de
supprimer tous les risques pour des raisons de coûts et aussi parce que le risque est inhérent
à la conduite des affaires. Les IMF doivent hiérarchiser les risques en fonction de leur
gravité et de leur probabilité de réalisation ;
• Le traitement des risques qui nous permettrait de réduire le risque avec la possibilité d’agir
sur la probabilité de sa réalisation en mettant en place des actions de prévention, de
diminuer l’impact du risque grâce à des mesures de protection, ou d’agir à la fois sur la
probabilité et sur la gravité ;
• La mise en adéquation de la gestion des risques avec l’échelle de responsabilité : pour
cela il s’agira de déterminer en fonction des responsabilités les personnes qui seront
chargées de la gestion des risques.
• Identification des risques : Cette étape consiste à établir une cartographie des risques
auxquels la banque est confrontée. Cet exercice ne doit pas être limité dans le temps, vu
les changements internes et externes qui touchent le milieu bancaire et qui peuvent
engendrer l'apparition de nouveaux risques.
• Evaluation et mesure des risques : Elle consiste à quantifier les coûts associés aux risques
identifiés dans la première étape. La mesure du risque dépend de la nature de ce dernier,
s'il est quantifiable ou non. Lorsque les risques sont quantifiables comme dans le cas du
risque de crédit et du risque de marché, le concept le plus utilisé est celui de la Value-at-
Risk. 32
• Sélection des techniques de gestion des risques et la mise en œuvre appelée la gestion :
Les techniques de gestion des risques visent principalement l'un des trois objectifs
suivants : éviter le risque, transférer le risque ou encourir le risque.
31
Hicham ZMARROU « le dispositif de maitrise des risques & le controle interne au sein des
etablissements de credit », Thèse Professionnelle en économie, ESC Lille, 2005 – 2006, P36.
32 La Value-At-Risk représente la pire perte attendue sur un horizon de temps donné pour un
Source : Hicham ZMARROU « le dispositif de maitrise des risques & le controle interne au sein
des etablissements de credit », Thèse Professionnelle en économie, ESC Lille, 2005 – 2006, P36.
25
II- Le cadre méthodologique de l’étude
1. La méthode qualitative
Selon Evrard et al. (1993), les données qualitatives correspondent à des variables mesurées
sur des échelles nominales et ordinales (c'est-à-dire non métriques). La méthode qualitative, qui
peut émaner d'une orientation, est une démarche exploratoire, caractéristique de la construction
théorique, où l'on ignore en grande partie la teneur de ce que l'on veut mettre à jour. Dans notre
mémoire, nous avons opté pour l’étude de cas.
La méthode des cas se définit comme une analyse spatiale et temporelle d'un phénomène
complexe par les conditions, les évènements, les acteurs et les implications (Wacheux, 1996).
L'étude de cas est appliquée à des réalités fort différentes. Elle désigne souvent une courte
description d'une entreprise visant à illustrer de manière simplifiée une problématique dans le cadre
d'une situation d'enseignement.
Afin de déterminer les informations à prendre en compte dans la probabilité de défaut, nous
avons réalisé des entretiens, une recherche documentaire, l’observation physique.
• Entretiens
26
• Recherche documentaire
Elle a pour objectif, l'examen des documents de l'entreprise tels que les manuels de
procédures. Elle permet de comprendre le processus d’octroi de crédit. Elle permet de détecter les
insuffisances liées en premier à la nature des procédures définies et en second lieu à leur mise en
œuvre effective.
Les documents consultés sont les suivants : les états financiers, les rapports d’audit, les
manuels de procédures, l’état nominatif des emprunteurs.
• L’observation physique
2. La méthode quantitative
Les données quantitatives utilisées sont les données de l’état nominatif des emprunteurs.
C’est un document qui récapitule la liste des clients ayant contracté un emprunt. A cela, s’ajoute
des informations sur l’identité du client, sur le montant du crédit, la durée du crédit ainsi que la
provision constatée en cas de non-remboursement. Le logiciel de traitement des données est le
logiciel SPSS 23 version anglaise.
« Le credit scoring est une méthode de prévision statistique qui vise à associer à chaque
demande de crédit une note proportionnelle à la probabilité de l’emprunteur »33.
« Les modèles de score sont des outils de mesure du risque qui utilisent des données
historiques et des techniques statistiques. Leur objet est de déterminer les effets de diverses
33 A.M. PERCIE DU SERT. « Risque et contrôle de crédit », édition économica, paris 1999, p36.
27
caractéristiques des emprunteurs sur leur chance de faire défaut. Ils produisent des scores qui sont
des notes mesurant le risque de défaut des emprunteurs potentiels ou réels. Les institutions
financières peuvent utiliser ces notes pour ranger les emprunteurs en classe de risque »34
Plus clairement, il s’agit d’une méthode qui consiste à attribuer, sur la base des données
construite par le prêteur, une note à chaque information collectée. Une fois comparé à une grille
préétablie, le total des notes de toutes les informations pour chaque client, commande la décision
de l’agent de crédit. En poursuivant les recherches de Fischer sur l’analyse discriminante, Durand
(1941)35 est le premier à reconnaître la possibilité d’utiliser les techniques statistiques pour
analyser le défaut de remboursement des clients et pour discriminer entre « bons » et « mauvais »
emprunteurs. Même si, le recours à cette technique dans le domaine de la microfinance est
relativement récent à travers les travaux de Schreiner (2004)36.
Bien que le credit scoring ait été pour la première fois utilisé dans les années 1960 aux
USA, ses origines remontent au début du XXe siècle, lorsque J. MOODY publia la première grille
de notation pour ses « Trade bonds » (obligations commerciales). Brièvement, nous présentons les
10 dates clés du credit scoring dans le tableau ci-dessous.
Dates Evénements
2000 1ere utilisation du crédit en Assyrie, à
av. JC Babylone et en Égypte
1851 1ere utilisation de la notation (classement)
crédit par John Bradstreet, pour ses
commerçants demandeurs de crédit, USA
Vol. 6, No. 2
28
1909 John M. Moody publie la 1ere grille de
notation pour les obligations commerciales
négociées sur le marché, USA
1927 1er « crédit bureau » crée en Allemagne
1941 David Durand professeur de Gestion au MIT
écrit un rapport, et suggère le recours aux
statistiques pour assister la décision de crédit,
USA.
1958 1ere application du scoring par American
Investments
1967- 1970 Altman crée le « Z-score » à partir de
l'analyse discriminante multi variée.
Réglementation des « crédits bureaux » par le
credit reporting act, USA
1995 Moody's KMV introduit le RiskCalc pour le
scoring des ratios financiers
(financial ratio scoring - FRS)
2000 Moody's KMV introduit le RiskCalc pour le
scoring des ratios financiers
(financial ratio scoring - FRS)
2004 Bâle II recommande l'utilisation des
méthodes statistiques de prévision du
risque de credit
Source: R. ANDERSON. «The credit toolkit », oxford university press 2007, p28.
Il faut cependant noter que le credit scoring ne constitue pas à ce jour la seule technique de
gestion du risque de crédit. Depuis quelques années, l'émergence de produits financiers dérivés
permettant une protection contre le risque de défaut, ou encore, une protection contre une
augmentation des probabilités de défaut pouvant être mesurées par l'écart de crédit. Il s'agit
notamment des options (options sur écart de crédit, option sur le défaut).
29
3. Fonctionnement du credit scoring
L’élaboration d’un modèle de credit scoring suit généralement quatre (4) étapes
fondamentales qui sont :
• Comptables et financières, qui permettent de construire des ratios financiers retraçant les
diverses dimensions du risque ;
• Bancaires (données du fonctionnement du compte permettant d'identifier la régularité du
comportement de paiement des emprunteurs ainsi que la situation de leurs soldes, celle de
leur épargne liquide ou financière et le poids relatif de leur endettement) ;
37
DIETSCH M et Petey J, « Mesure et gestion du risque de crédit dans les institutions
financières », Ed. Revue Banque Edition, Paris, 2003.
30
• Qualitatives (âge, profession, ancienneté dans cette profession, catégorie
socioprofessionnelle, localisation géographique, existence d'incident dans le passé, etc.)
utilisées notamment pour le scoring des clients particuliers.
Il existe plusieurs techniques d’élaboration des fonctions scores que nous expliciterons au
point 4 de cette partie.
Dans cette dernière étape, il s’agit de mesurer la capacité du modèle et prendre la décision
quant à son utilisation ou à son rejet en se basant sur l’inférence statistique. Les méthodes de
validation s’appuient alors sur des tests et des observations de certains ratios. Ces ratios sont des
indicateurs de la cohérence de la méthode.
Modèle de Nouvelles
Prêts
notation de demandes de
précédents
crédit prêts
Source : Nous-même
3.5.Les différents modèles de credit scoring
Les techniques ou méthodologies utilisées dans la littérature pour mettre en place des
modèles de scoring sont assez nombreuses, à cause des systèmes de credit scoring qui sont eux-
mêmes inspirés par de multiples besoins.
Les méthodes paramétriques de classification utilisent une relation fonctionnelle entre les
variables explicatives, dont la loi de distribution est supposée connue, et la variable expliquée dont
31
la forme est à déterminer à travers le modèle. Dans cette catégorie, il possible de déterminer trois
(3) grandes méthodes : la méthodologie unidimensionnelle, l’analyse discriminante (linéaire et non
linéaire) et la régression logistique.
La mise en œuvre de cette méthode a été illustrée par l’étude de Beaver en 1966, et reprise
par Cohen (1990), et est considérée comme un premier effort sur l’application de cet outil.
Elle est fondée sur l’utilisation d’un ratio unique. L’objectif est de classer les entreprises
parmi deux groupes : défaillantes et non défaillantes sur la base du ratio le plus discriminant.
L’auteur a commencé par classer les entreprises en fonction de la valeur prise par chaque ratio.
Ensuite, il a déterminé un seuil critique de telle sorte que toute entreprise présentant un ratio
inférieur à ce seuil est considérée comme défaillante et toute celle ayant un ratio supérieur est
considérée comme saine. Le seuil critique est déterminé de manière à maximiser le taux de bon
classement.
38 Beaver, W.H., 1966. Financial ratios as predictors of failure. Journal of accounting research,
pp.71-111.
39 Altman, E.I., 1968. Financial ratios, discriminant analysis and the prediction of corporate
Z : Résultat discriminant
Dans l'échantillon d'origine, toutes les entreprises ayant obtenu un score de 2,99 ou plus
étaient saines. Toutes celles qui avaient un score inférieur à 1,81 étaient en faillite. Il y avait donc
une zone entre 1,81 à 2,99 où le signal donné par le score était ambigu, c’est-à-dire que certaines
des entreprises dans cette zone étaient saines alors que d’autres étaient en faillite. L’utilisation
d’un seuil unique pour procéder au classement des entreprises entraînait par conséquent des erreurs
de classification. Dans cet échantillon, l’utilisation d’un seuil de 2,675 était celui qui minimisait
ces erreurs.
L'application du modèle d’Altman est simple. Lorsqu'on désire prévoir l'état futur d’une
entreprise, on calcule les ratios précédents et on applique l'équation Z. Si le résultat obtenu est
inférieur à 2,675, on prévoit la faillite. S'il est plus grand, l'entreprise est considérée saine.
D’autres modèles d’analyse discriminante ont été développés et seront présentés dans le
tableau comparatif au modèle d’Altman.
33
(méthodes (méthodes
paramétriques) paramétriques)
Principe de la Classification des Classification des Classification des variables
méthode variables dans des variables dans des dans des groupes définis à
groupes définis à groupes définis à l'avance
l'avance l'avance
Nombre de 05 Variables 05 variables 08 variables
Variables
§ X1= fonds de § R1 = Excédent § X1=Frais Financiers/ EBE
mesurée dans roulement / actif brut d'exploitation /
total Total des dettes § X2= Ressources
l'élaboration
Stables/Actif Economique
du score § X2 = bénéfices § R2 = Capitaux
non répartis / actif permanents / Total § X3= CA/Endettement
total de l'actif
§ X4= EBE/ CA HT
§ X3 = BAII / actif § R3 = Réalisable
total et disponible / § X5= Dettes Commerciales/
Total de l'actif Achats TTC
§ X4 = valeur
marché des fonds § R4 = Frais § X6= Taux de variation de la
propres / valeur financiers / CA HT Valeur Ajoutée
comptable de la
dette § R4 = Frais § X7= (Stocks + Clients -
financiers / CA HT Avances Clients) / Production
§ X5 = ventes / actif TTC
§ R5 = Frais de
total
§ X8= Investissements
personnel /valeur
Physiques/ Valeur Ajoutée
ajoutée
Types de Quantitatives Quantitatives Quantitatives
variables
Source : Recherche de Fred Ntoutoume, Crefdes, 2007
Les modèles de régression sont utilisés dans le cas où la variable à expliquer est une
variable qualitative, qui prend la valeur zéro ou un, selon que l’entreprise est défaillante ou non.
34
Le modèle cherche à expliquer cette variable par une fonction de variables exogènes qui
est composée de K ratios économiques et financiers retenus pour leur qualité discriminante et leur
faible corrélation entre elles. Aujourd'hui, les modèles les plus utilisés dans la construction des
fonctions de score sont sans doute le modèle Logit et le modèle Probit.40
• si Yi*=< 0 alors Yi =0
• si Yi*> 0 alors Yi =1
• Pi est compris entre 0 et 1, d'où, elle peut être assimilée à une fonction de répartition
F, elle s'écrit alors : Pi = F (ß0 +ß X)
P (Yi* =< 0) = P (ß0 + ßnXi + åi =< 0) = P (åi =< - (ß0 + ßnXi)) = F (- (ß0 + ßnXi))
Etant donné qu'il s'agit d'une loi symétrique, F(x) + F (-x) = 1, alors
40
LE BLANC D, « Les modèles univariés à résidus logistiques ou normaux (Logit, Probit) »,
INSEE, Paris 2000, P14.
35
P(Yi = 1) = F (ß0 + ßnXi) = 1 - F(- (ß0 + ßnXi))
C’est cette expression de probabilité que nous utiliserons pour le cas pratique.
Le modèle Probit permet une discrimination sur variables qualitatives. Il correspond au cas
où la fonction de répartition est celle de la loi normale N (0,1) ; leur fonction de répartition F
s’écrit :
𝒙
𝟏 −𝒕𝟐
∫ ( )𝟐 𝒅𝒕
−∞ √𝟐∆
3.6.1. Avantages
Les demandes à fort risque (soit trop risquées ou bien très faiblement risquées) sont
détectées rapidement, les réponses (soit acceptation soit refus) de ces types de demandes sont
automatiques ; le temps gagné sur leur étude peut être utilisé pour se concentrer davantage à
36
l'exploitation des dossiers à score moyen, ce qui se traduit par une amélioration de l'efficience des
agents de crédit.
Le scoring permet de détecter les prêts très problématiques. Le rejet automatique de ce type
de prêt se traduit par moins d'arriérés de crédit à recouvrir par l'agent de crédit. Cela permet de
consacrer moins de temps et de ressources pour le recouvrement des créances.
Une politique de prix fondée sur le niveau de risque peut être envisagée ; ainsi les demandes
ayant un risque inférieur au seuil le plus faible peuvent être fidélisées par exemple par une
réduction de la commission de prêt, tandis que pour ceux de la classe de risque plus élevée,
l'institution peut augmenter la valeur de la commission, du taux d'intérêt, ou bien exiger une
garantie supplémentaire.
La direction de l'institution peut à tout moment changer le seuil d'acceptation de crédit pour
une raison ou une autre ; par exemple si elle veut prendre moins de risque que d'habitude parce
qu'il s'est avéré qu'elle a beaucoup d'arriérés pour l'exercice précédent, il suffit qu'elle fixe le
nouveau niveau de risque tolérable et de le communiquer aux agents de crédit.
37
variables déterminantes du comportement de remboursement du client pour prédire et estimer son
niveau de risque de défaut de remboursement.
Le système de credit scoring apparaît figé dans le temps, car le secteur pour lequel il a été
construit ainsi que la situation économique peuvent évoluer, de ce fait au-delà d’une certaine durée
d’utilisation, il peut perdre son pouvoir discriminant et occasionner des erreurs dans la décision
d’octroi de crédit.
La période d’étude doit être suffisamment longue pour permettre de saisir l’évolution du
comportement des entreprises et d’en mesurer les effets. Indépendamment de la durée, il est
possible de s’interroger sur la représentativité de ces périodes, car lors d’une telle période
l’environnement économique et l’environnement financier des firmes peuvent notablement
évoluer. Techniquement, la méthode des scores, qui repose sur le pouvoir de séparation de la
fonction discriminante, obéit à des règles statistiques assez strictes : les entreprises analysées ne
pouvant être que dans un nombre de situations très limitées (bonnes, mauvaises) ; l’échantillon
initial doit non seulement comporter un nombre total d’entreprises suffisant (représentativité du
domaine couvert), mais aussi un nombre sensiblement égal d’entreprises saines ou défaillantes.
Ainsi, l’échantillon choisi n’est pas totalement aléatoire et peut biaiser la performance de la
fonction score.
Si l’on n’y porte attention, des biais peuvent intervenir tant au stade du choix et des valeurs
prises par les ratios qu’au stade du processus statistique de sélection.
38
• Choix et valeurs des ratios : Au départ le nombre de variables doit être relativement
important (allant en général de 15 à 45 ratios) afin d’éviter une trop grande subjectivité
dans l’analyse ; par contre, la combinaison finale ne comprend qu’un nombre réduit de
ratios simples, hiérarchisés, et porteurs d’une quantité d’informations importantes.
• Indépendamment du choix de ratios, il se peut que le calcul s’avère délicat sinon impossible
pour certaines entreprises (dénominateur du ratio nul, valeur excessive ou hors de limite
interprétable). L’on est réduit à éliminer l’entreprise concernée de l’échantillon (ce qui
diminue la qualité des résultats) ou à procéder à un « bornage » c'est-à-dire à définir les
limites en deçà et au-delà desquelles le ratio est ramené à l’une des bornes ; ce principe
doit être appliqué à toutes les entreprises étudiées et utilisé chaque fois que s’applique la
méthode de score. De plus les résultats obtenus ne dégagent qu’une tendance et ne
considèrent pas les spécificités de chaque secteur.
• Processus statistique de sélection des ratios : le processus de détermination de la fonction
la plus discriminante est porteur en lui-même d’un certain nombre de biais puisqu’il
appartient à l’analyste d’opérer des choix aux différentes étapes (constitution du groupe de
ratios à utiliser, normalité de ratios, analyse du pouvoir discriminant de chaque ratio
isolément ou globalement dans la fonction discriminante, choix de la fonction la plus
discriminante, normalité ou probabilité de défaillance).
• Limites liées au mode d’utilisation
Ces limites peuvent être appréciées sous deux aspects : interne et externe.
• L’utilisation interne : Il s’agit dans ce cas de porter un jugement, de l’intérieur, sur la bonne
ou mauvaise santé financière de l’entreprise en utilisant un instrument d’analyse plus
synthétique que la traditionnelle méthode de ratios. Contrairement à l’opinion la plus
répandue, il peut s’avérer que cette utilisation n’apporte pas d’amélioration fondamentale.
Les critiques généralement apportées qui concernent la prise en compte d’éléments extra
comptables (évolution de l’environnement, stratégie, qualité de la gestion et des dirigeants)
semblent en limiter la portée. Lorsque l’analyse peut s’opérer de l’intérieur, il paraît
beaucoup plus intéressant de procéder à un véritable diagnostic de l’entreprise, fonction
par fonction, en mettant l’accent sur les éléments clés de la réussite ou de l’échec qui ne
sont pas seulement d’ordre comptable ou financier et que l’analyste peut appréhender
39
puisque les éléments d’information lui sont accessibles. Cette méthode semble mieux
adaptée pour une analyse externe.
• L’utilisation externe : si l’on assiste aujourd’hui à un fort développement de l’utilisation
des scores comme instrument de surveillance du risque client (ou de tout autre débiteur),
ce n’est pas un hasard : banques, organismes financiers, fournisseurs ne disposent en
général sur leur débiteur que d’informations limitées au strict minimum légal (bilans,
compte de résultat, …). La méthode des scores, par son aspect synthétique, représente par
rapport aux méthodes traditionnelles d’analyse par ratios, un progrès important. Cet
engouement peut même développer une sorte d’effet pervers : le but de la méthode étant
de déterminer à l’avance la probabilité de défaillance, la connaissance à priori de ce risque
peut induire de la part des tiers en relation avec l’entreprise des comportements accélérant
le processus de dégradation (fournisseur qui refuse de vendre à crédit, banquier qui limite
ses concours courants), ce qui diminue d’autant la marge de manœuvre du dirigeant.
40
DEUXIEME PARTIE
41
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE
PAY CRED ET DU SERVICE GESTION CREDIT
Ce chapitre présentera l’organisation générale de l’entreprise dans laquelle nous avons
effectué notre étude. Nous exposerons par la suite les différents services proposés par PAY CRED
à ses clients.
L’entreprise sur laquelle porte notre étude est une microfinance nommée PAY CRED.
Nous présenterons dans cette section sa structure organisationnelle et ses services proposés.
42
pour les micro-entrepreneurs et les personnes à faibles revenus afin de développer leurs activités
professionnelles et d’améliorer leurs conditions de vie.
PAY CRED partage les valeurs fondatrices qui animent ses actions en tant qu’une
institution pour la promotion de la Microfinance en Afrique, à savoir :
• La solidarité ;
• L’engagement ;
• L’intégrité ;
• L’équité.
PAY CRED est une institution financière engagée dans l'autonomisation sociale et
économique des ménages à faible revenu grâce à la fourniture d'un accès à des services financiers
adaptés sur une base durable. Elle a relevé le défi de servir les micros, petites et moyennes
entreprises avec ses produits financiers réactifs et innovants. Les services permettent aux ménages
à faible revenu d'améliorer leur capacité de production, de construire et de consolider leur base
économique et de gérer les risques.
PAY CRED fonctionne sous forme d’une société anonyme. En tant que telle, elle présente
toutes les caractéristiques afférentes à ce type de société : l’assemblée générale, le conseil
d’administration, la direction générale et le service du contentieux.
1. L’assemblée générale
Elle est constituée de tous les membres qui possèdent des actions dans l’institution. Elle se
réunit une fois l’an pour avoir le bilan de l’organe de gestion et voter les membres du conseil
d’administration et de la direction générale. Pendant la cession, elle analyse les plans
d’investissements futurs et définit les nouveaux choix d’orientations stratégiques de l’entreprise.
43
2. Le conseil d’administration
Le conseil d’administration de PAY CRED est composé des membres élus par l’assemblée
générale pour une durée de trois ans. Ces membres sont votés parmi les actionnaires. Le président
du conseil d’administration (PCA) coordonne leurs activités. Son rôle est d’orienter les objectifs
de l’entreprise et d’effectuer un contrôle de gestion sur le travail effectué par la direction générale.
3. La direction générale
Elle est composée d’un directeur général, de son adjoint et d’un secrétaire. Elle a pour rôle
de bien exécuter les décisions stratégiques de l’entreprise en harmonie avec les objectifs du conseil
d’administration. Elle est également impliquée dans les décisions opérationnelles de l’entreprise
et la gestion de crédit. De ce fait, elle est entourée des autres services connexes :
• Le comité de crédit : Il donne son avis sur les demandes de crédit tout en respectant les
normes des ratios prudentiels, la loi et la politique du conseil d’administration en la matière.
A PAY CRED, les crédits dont le montant est supérieur ou égal à 200.000FCFA sont
statués par le comité de crédit de la direction générale.
• Le contrôle interne : Il a à sa tête un contrôleur général. Il est chargé de veiller sur la
bonne application des normes comptables telles que précisées dans le plan comptable
OHADA relatif à la microfinance pour que les comptes présentent une image fiable, sincère
et fidèle de l’institution. Il assure le contrôle et l’audit interne de l’institution.
4. Le service contentieux
C’est le service juridique de PAY CRED. Il a pour mission d’assurer toute la procédure
judiciaire (saisie du service de recouvrement, rédiger une plainte… etc.) en matière des impayés
ou tout autre problème survenu afin de permettre un recouvrement des fonds octroyés dans les
meilleurs délais.
44
Section 2 : Les services fournis par PAY CRED
L’activité de PAY CRED s’étend à trois types de service : les services de crédit, les services
d’épargne et les services de transfert d’argent. Ces services sont généralement proposés lorsque le
client se présente en agences.
Les crédits octroyés sont de court terme avec une échéance allant d’un mois à 2 ans.
• L’avance sur salaire : Les travailleurs dont les comptes sont domiciliés à PAY CRED
peuvent bénéficier d’une avance sur salaire allant de 30 à 50% de leur salaire mensuel qui
sera déduit à la fin du mois après règlement moyennant des commissions.
• Le crédit solidaire : Il s’agit d’un crédit accordé à un groupe de personne où chacun est
tenu solidairement du montant total de l’emprunt. Dans ce cas, deux possibilités pourraient
s’offrir aux emprunteurs : soit ils se partagent équitablement le montant emprunté, soit l’un
des emprunteurs bénéficie seul de l’emprunt puis le rembourse. Alors, un autre emprunt
est contracté au bénéfice d’un autre membre qui le rembourse à son tour. Par suite,
l’opération se répète jusqu’à ce que chaque membre du groupe ait bénéficié d’un emprunt.
• Le crédit ordinaire : C’est un crédit simple qui peut être octroyé à une personne titulaire
d’un compte d’épargne simple.
• Le découvert permanent : Ce sont des crédits réservés aux personnes qui possèdent le
compte chèque (ou compte courant). Il donne une facilité d’obtenir du cash à tout moment
afin de faire face à des dépenses ponctuelles. Il est généralement utilisé par les sociétés et
les commerçants. Cependant, le découvert permanent est soumis à la condition d’avoir un
compte régulièrement mouvementé et un solde créditeur entre 10 à 20% du montant
sollicité au moment du découvert. Ce compte supporte à la fois les frais de tenue du compte
qui sont fixés mensuellement et les agios du solde débiteur en fonction du montant.
• Le crédit projet : Il est lié à un compte épargne d’investissement. En effet pour un projet
bien précis, lorsque l’étude de faisabilité est acceptable, le porteur du projet peut demander
un crédit afférant à ce sujet à la hauteur de 70% du montant de l’investissement. Ce type
de financement pourrait être mieux adapté aux petits entrepreneurs et encouragerait plus la
créativité des demandeurs.
45
• Le crédit commercial : Il est réservé aux clients de PAY CRED qui ont une ancienneté
(un an en moyenne) et permet de financer :
➢ Les importations : le client importateur se rend à PAY CRED muni de son
connaissement qui atteste réellement que ses marchandises sont arrivées au port et
dispose de peu ou pas de moyens financiers pour les dédouaner. Dans ce cas, PAY
CRED met à sa disposition les moyens qui lui permettront de dédouaner les
marchandises. Il remboursera une fois que ces dernières seront vendues.
➢ Les marchés publics : Les prestataires de services qui concluent des marchés avec
l’Etat, viennent à PAY CRED pour obtenir le financement rapide muni d’une
preuve de passation du marché.
➢ Les entrants et les produits agricoles par le biais de prêt ou de leasing : ici
l’institution travaille avec les coopératives ou des particuliers. Ces agriculteurs font
l’état de leurs besoins qu’ils adressent à PAY CRED. Elle paie et conclut par la
suite les contrats avec les emprunteurs et les fournisseurs qui se chargeront de livrer
ces entrants. Selon les types d’entrants, les agriculteurs devront rembourser PAY
CRED après une ou plusieurs récoltes. Le contrat de leasing prévoit aussi l’option
d’achat.
• Le compte d’épargne simple : Cette formule permet aux clients d’épargner et de faire
fructifier leurs économies. Il a de l’avantage dans la mesure où cette épargne est disponible
à tout moment et pourra aussi servir à constituer un capital pour monter un mini projet.
C’est aussi l’une des conditions pour demander le crédit dans l’institution.
• Le compte d’épargne d’investissement : Ce compte est très flexible et permet
d’économiser pour un projet bien précis. Pour cette formule en particulier, l’institution
demande de fournir le business plan du projet. Quand ce dernier s’avère convaincant après
l’étude de faisabilité, l’institution demande au client de constituer 30% du montant du
projet dans son compte et elle finance le reste de 70%.
46
• Le compte d’épargne scolaire : Il permet aux parents d’élèves d’épargner pour assurer la
rentrée scolaire prochaine de leurs enfants et surtout de bénéficier du crédit scolaire le
moment venu.
• Compte salaire : Ce compte permet de faire le virement de salaire des employés. Grâce à
cette formule les détenteurs de ce type de compte peuvent bénéficier des avances sur
salaires à des taux d’intérêts préférentiels.
Il s’agit des transferts à l’international, grâce au partenariat noué avec Western Union, PAY
CRED reçoit et envoie de l’argent partout dans le monde. Elle effectue également des transferts
nationaux dans toutes les villes où ses agences sont implantées.
47
CHAPITRE 4 : ANALYSE DU PROCESSUS D’OCTROI
DU CREDIT ET CONCEPTION D’UN MODELE DE
CREDIT SCORING : CAS DE PAY CRED
Dans cette partie, nous essayerons d’analyser le processus d’octroi du crédit de PAY CRED
puis de proposer la méthode du credit scoring afin de contribuer à l’amélioration de la gestion du
risque de crédit dans cette IMF.
Dans cette section nous présenterons le processus d’octroi du crédit de PAY CRED avant
de l’analyser et d’en faire ressortir les insuffisances.
Le processus mis en place par PAY CRED se déroule en trois phases chronologiques :
avant l’octroi du crédit (phase pré-crédit), pendant l’octroi du crédit (phase crédit) et après l’octroi
du crédit (phase post-crédit).
1. La phase pré-crédit
Avant l’obtention du crédit, le client se rend dans les locaux de PAY CRED pour s’enquérir
des différentes informations sur le crédit. Par la suite, il pourra préparer son dossier de demande
de crédit qu’il soumettra à l’institution. Ledit dossier doit nécessairement comprendre : une lettre
41
Boyé, S., Hajdenberg, J., & Poursat, C. (2009). Le guide de la microfinance: microcrédit et
épargne pour le développement. Editions Eyrolles.
Hutin, H. (2004). Toute la finance. Ed. d'Organisation
48
de motivation précisant l’objet du crédit, le montant demandé, la photocopie de la carte d’identité
du demandeur, etc. (Voir annexe 1). Lorsque le dossier du client est conforme, c’est-à-dire que
toutes les informations demandées sont fournies et authentiques, le responsable du crédit procède
à l’analyse du dossier. Il se focalise non seulement sur les documents fournis mais aussi sur la
personnalité, la moralité et l’activité du demandeur.
La décision d’octroi de crédit sera prise après une analyse financière approfondie des
dossiers (calcul du fonds de roulement, étude des ratios, analyse de cash-flows futurs) quand il
s’agit d’une entreprise qui tient régulièrement une comptabilité. Dans le cas où il s’agit d’un
nouveau projet, les analyses portent sur la rentabilité du projet et les méthodes d’analyse financière
telles que la VAN, TRI pourraient être utilisées. Pour le cas d’une personne individuelle, l’analyse
est portée sur ses ventes, comment elle gère ses clients et la relation avec son environnement. C’est
cette dernière situation que nous nous proposons d’améliorer à travers ce mémoire. En effet,
lorsqu’il s’agit de personnes individuelles, PAY CRED ne dispose pas de suffisamment d’outils
pour la décision d’octroi de crédit.
2. La phase crédit
Lorsque la phase de crédit est validée, l’institution s’attèle à mettre en place un système de
garanties afin de couvrir le risque de non remboursement. Ces garanties varient selon le montant
du crédit. Elles peuvent être soient les titres de propriétés financières et matérielles (Honlonkou et
49
al., 2006)42 soit un stock de marchandises, soient l’épargne préalable et la caution solidaire
(Wamba, 2008)43. Pour un certain montant, il est parfois demandé à l’emprunteur de souscrire à
une police d’assurance qui pourra assurer ses engagements en cas d’incapacité ou de décès.
Finalement, les deux parties s’entendent sur la périodicité des remboursements et le taux d’intérêt
applicable.
3. La phase post-crédit
Au cours de cette phase, deux activités sont principalement mises en œuvre : Le suivi sur
le terrain et le recouvrement des créances.
Afin d’analyser le processus d’octroi du crédit dans la microfinance PAY CRED, nous
avons collecté des données en utilisant différentes techniques. Il s’établit en deux phases : la
méthode de collecte de données et l’instrument de collecte des données ;
42
Honlonkou, A., Acclassato, D. et Quenum, C. (2006). Déterminants de la performance de
remboursement dans les institutions de microfinance au Bénin. Annals of Public and
Cooperative Economics, 77(1), 53–81.
43
Wamba, H. (2008). Mécanisme de prêt de groupe et incitation au remboursement : cas des
IMF camerounaises. Gestion 2000, septembre -octobre, 99-121.
50
1. La collecte des données de PAY CRED
Pour réaliser la collecte de nos données, nous avons procédé à la lecture des documents,
l'observation du déroulement quotidien des opérations liées à l'activité de crédit, et les entretiens
individuels.
Afin de collecter les données, nous avons utilisés le logiciel SPSS 23 (Version anglaise).
SPSS est un logiciel spécialement conçu par IBM pour les analyses statistiques en sciences
sociales. Il signifie Statistical Package for Social Sciences. Il comprend les modules suivants :
- Système de base ;
- Modèles de régression (regression models) ;
51
- Modèles avancés (advanced models) ;
- Tableaux (tables) ;
- Tests exacts (exact tests) ;
- Catégories (categories) ;
- Tendances (trends) ;
- Autres modules spécialisés.
L’échantillon d’analyse est composé de 4211 personnes ayant obtenu des prêts de
l’institution PAY CRED au cours des années 2017, 2018 et 2019. L’utilisation de la statistique
descriptive a permis de mettre en lumière un taux de défaillance général de 74,6% des
emprunteurs. Cela signifie que 74,6% des clients de PAY CRED ne remboursent pas leurs crédits
dans un délai de 60 jours. Ainsi, nous relevons les difficultés que rencontre cette microfinance
pour maîtriser le risque de crédit auquel elle est soumise.
De l’analyse des entretiens réalisés pendant l’étude, il ressort que certaines causes des
impayés relèvent de :
52
toujours en mouvement et parfois victimes des déguerpissements. De surcroit un des
responsables déclare également que les moyens de transport et de communication sont
parfois insuffisants. L’absence ou le non fonctionnement de la centrale des risques vient
également renforcer l’impossibilité à prévoir le risque qui pèse sur cette catégorie de
clients.
- Les failles dans la phase de l’étude et de sélection du dossier : l’institution recrute ses
clients en majorité dans le secteur informel, ce qui justifie l’incapacité de ce secteur à
produire des documents comptables et financiers lors de l’étude d’un dossier de crédit. Les
responsables chargés de l’analyse du dossier de crédit seraient obligés d’avoir recours à
une analyse en se basant uniquement sur des informations non financières qui présentent
parfois de nombreux biais de par la technique de collecte. En effet, contrairement à une
entreprise emprunteuse qui est parfaitement renseignée sur les capacités du projet objet de
financement à générer des revenus, le prêteur fonde son appréciation sur la seule base des
documents, souvent volontairement incomplets, fournis par l’emprunteur.
- La faille dans le système de suivi des clients sur le terrain : les IMF dans le contexte
ivoirien s’insèrent dans un environnement où la bonne information s’avère capitale dans le
déroulement de leurs activités. De ce fait, la technique de porte à porte reste la meilleure
manière de collecter les informations et de mieux suivre les débiteurs. Elle engendre un
certain coût, mais permet d’être plus proche de la clientèle. Si le budget du suivi de la
clientèle est parfois insuffisant comme a déclaré un responsable, ce ne sera que déplorable.
Le trait essentiel du microcrédit est la méthodologie de proximité avec les gens. Cette
dernière doit être comprise à deux niveaux : proximité culturelle et proximité
géographique. Il faut travailler dans les quartiers et villages où sont situés les bénéficiaires,
ce qui n’est pas souvent le cas des banques commerciales et constitue en tant que tel un
frein. La proximité culturelle consiste à s’assurer que l’on parle bien le même langage que
les personnes auxquelles on veut accorder le crédit. Pour cela, il faut des procédures, des
formulaires, des manières de travail les plus simples possibles, comprises par le client et
qui lui permettent de se sentir en confiance vis-à-vis de son intermédiaire.
53
Section 2 : Processus d’élaboration du modèle de credit scoring et application
à PAY CRED
Pour ce faire, à partir d'un ensemble de variables collectées sur un important échantillon
des clients de PAY CRED, nous allons essayer de distinguer à l'aide des tests statistiques les
variables les plus significatives qui influent sur le comportement de remboursement des clients.
Une fois l’ordre de significativité des variables déterminé, on effectue une régression logistique
pour estimer les paramètres du modèle associés à ces variables. Le modèle sera ensuite testé pour
décider de sa pertinence et de sa prédiction. L'étude sera réalisée en utilisant le logiciel statistique
SPSS 23 (Version anglaise).
L’échantillon d’analyse est composé de 4211 personnes ayant obtenu des prêts de
l’institution PAY CRED au cours des années 2017, 2018 et 2019. Ces informations nous ont été
données afin de pouvoir établir les liens entre les différentes caractéristiques de l'emprunteur et
son comportement de remboursement à l'échéance.
Il s’agit de 4211 personnes sur lesquelles 19 informations ont été collectées. Ce sont:
- Le numéro de compte ;
- Le nom et les prénoms ;
- Le genre ;
- L’âge ;
- La situation matrimoniale ;
54
- Le nombre de crédits mis en place ;
- Le statut du sociétaire ;
- La catégorie socioprofessionnelle ;
- Le secteur d’activité ;
- L’objet de financement ;
- L’élément financé ;
- La date de déblocage ;
- Le montant débloqué ;
- L’épargne nantie (EPN) qui est la garantie fournie lors du contrat ;
- Les Encours ;
- La durée du crédit (mois) ;
- Le nombre de jours de retard ;
- La provision constituée ;
- Le code de l’agent de crédit.
La variable dépendante est la variable que nous cherchons à expliquer à travers le modèle
que nous mettrons en œuvre. Il s’agit ici du retard de remboursement. A ce stade, il est nécessaire
de définir avec précision ce que nous considèrerons comme personne « saine » et personne
« défaillante ». Selon PAY CRED,
• Une personne est considérée comme « défaillante » lorsque son crédit n’a pas été
remboursé 2 mois (nous considèrerons 60 jours) après l’échéance.
• Une personne est considérée comme « saine » lorsque son crédit a été remboursé au moins
2 mois (nous considèrerons 60 jours) avant l’échéance.
La variable à expliquer sera donc le nombre de jours de retard intitulé dans notre base de
données par la variable binaire « Nombredejoursderetard », elle vaut 1 si l’emprunteur est sain et
55
0 si celui-ci est défaillant. Ainsi toutes les valeurs supérieures ou égales à 60 jours de retard seront
remplacées par 0 et celles inférieures à 60 jours de retard seront remplacées par 1.
56
Age Il s’agit de l’âge du client Quantitative 0 = 21 à 25
continue 1 = 26 à 30
2 = 31 à 35
3 = 36 à 40
4 = 41 à 45
5 = 46 à 50
6 = 51 à 55
7 = 56 à 60
8 = 61 à 65
9 = 66 à 70
10 = plus de 70
Situationmatrimoniale La situation matrimoniale de Qualitative 0 = Célibataire sans enfant
l’emprunteur est ici discrète 1 = Célibataire avec enfant
présentée 2 = Concubinage sans enfant
3 = Concubinage avec enfant
4 = Divorcé(e) sans enfant
5 = Divorcé(e) avec enfant
6 = Marié(e) sans enfant
7 = Marié(e) avec enfant
8 = Veuf/Veuve avec enfant
57
4 = Fonctionnaire
5 = Retraité CGRAE
6 = Retraité CNPS
7 = Salarié du privé
8 = Transporteur
58
2 = Achat de matériel de
transport
3 = Achat de stock de
marchandises
4 = Achat de terrain
5 = ACHAT D'ENGRAIS
6 = Aménagement
7 = Apport personnel
8 = Besoin en fonds de
roulement
9 = Campagne agricole
10 = Construction /
aménagement bâtiment
commercial
11 = Construction /
Aménagement de maison
12 = Création ou achat de
plantation ou ferme
13 = Equipement domestique
14 = Frais de funérailles
15 = Mariage
16 = Prêt scolaire
17 = Restauration et produits
alimentaires
18 = Soins médicaux
19 = Vente de cosmétique et
produits d'entretien
20 = Vente de produits
vestimentaires et accessoires
21 = Vente de vivriers
59
Montantdébloqué C’est le montant du crédit Quantitative Min = 20 000 FCFA
obtenu par le client Max = 17 000 000 FCFA
EPN C’est l’épargne nantie qui Quantitative 0 = 0 - 50 000
correspond à la garantie 1 = 50 001 - 100 000
fournie par l’emprunteur en 2 = 100 001 – 200 000
cas de non remboursement 3 = 200 001 – 300 000
4 = 300 001 – 500 000
5 = 500 001 – 700 000
6 = 700 001 – 1 000 000
7 = 1 000 001 – 1 500 000
8 = 1 500 001 – 2 000 000
9 = 2 000 001 – 5 000 000
10 = + 5 000 001
60
II- Application de la régression logistique binaire
Rappelons ici le modèle que nous utiliserons pour notre fonction score. Il s’agit du modèle
de Logit que nous avons présenté dans la partie I, chapitre 2, Section 2.
61
• Le nombre de jours de retard et l’âge
L’âge moyen de notre échantillon est de 47,7 ans, le plus petit emprunteur est âgé de 21
ans et le plus âgé de 92 ans. Nous observons que les personnes appartenant à la classe des [21-
25ans] ont le taux de défaillance le plus élevé, 92%. Par contre, les meilleurs emprunteurs ont un
taux de retard de paiement de 46,2% et ont entre 66 et 70 ans. Il faut par ailleurs signifier que le
taux de défaillance est relativement élevé pour l’ensemble des classes choisies.
En observant les résultats du tableau croisé, nous constatons clairement une nette différence
entre le taux de défaillance des personnes célibataires ou en concubinage et celui des personnes
mariées, divorcées ou veuves. En effet, le taux de défaillance est très élevé pour les personnes
célibataires sans enfant (96,7%) et en concubinage sans enfant (98,9%) alors que celui des
personnes mariées ou divorcées ou veuves est de 6,4% au maximum, atteignant même 0% pour
les mariés ou divorcés avec enfant.
Dans cet échantillon, 79,2% des personnes ont reçu un seul crédit de PAY CRED. On
constate que le taux défaillance diminue en fonction du nombre de crédit octroyé. Ainsi, il est de
88,9% pour les personnes n’ayant reçu qu’un crédit, ce taux diminue à 46,7% au 2e crédit octroyé
et passe en dessous des 4% à partir du 4e crédit. Globalement, le taux d’emprunteur sain à partir
du 4e crédit est d’au moins 85%.
Les clients de PAY CRED sont majoritairement des agriculteurs (43,9%) et des
commerçants (41,2%). Il est possible de remarquer que certaines catégories professionnelles ont
62
plus de difficultés à rembourser leur crédit dans les délais. Ainsi, les agriculteurs, les éleveurs et
les commerçants présentent des taux de défaillance respectivement de 93,3%, 90% et 79,3%. En
revanche, les fonctionnaires et les retraités présentent des taux de défaillance de moins de 1%.
Les crédits les plus octroyés par PAY CRED sont les crédits de trésorerie (62,4%), les
autres crédits (19%) et les crédits à la consommation (14,3%). Nous constatons que les crédits de
trésorerie et les autres crédits sont très mal remboursés avec des pourcentages respectifs de 84,5%
et 99%. Les autres crédits sont remboursés dans les délais avec des taux de 19,6% pour les crédits
à la consommation, 7,1% pour les crédits d’équipement et 7,8% pour les crédits immobiliers.
63
• Le nombre de jours de retard et l’épargne nantie
L’épargne nantie désigne la garantie apportée par l’emprunteur. L’observation des résultats
indique que toutes les personnes ayant fournie une garantie remboursent toujours leurs crédits dans
les délais quel que soit le montant et que les personnes en retard de paiement sont celles qui ne
fournissent pas d’épargne nantie.
Nous observons que le taux de défaillance est très haut pour les petits montants d’encours.
Il varie entre 87,7% et 71,1% pour des montants d’encours entre 0 et 300 000 FCFA. Ce
pourcentage diminue à mesure que l’encours de crédit augmente allant jusqu’à 0% pour les encours
compris entre 1 000 001-1 500 000 et les montants supérieurs à 5 000 000 FCFA.
L’observation de la durée du crédit montre que les crédits à moins d’un an sont les plus
octroyés avec 3969 crédits sur 4211. L’analyse montre aussi que ces crédits enregistrent les
pourcentages de mauvais remboursement les plus importants. Ce pourcentage devient beaucoup
plus faible lorsque les crédits sont de plus longue durée.
Pour construire notre modèle et estimer les variables explicatives, nous avons recouru au
logiciel SPSS, la régression logistique binaire réalisée par ce type de logiciel repose sur un principe
d'itérations ; à la première étape (step 1) , il choisit la variable la plus significative, ensuite lors de
la deuxième itération, il choisit la seconde variable la plus significative pour prévoir le retard, et
ainsi de suite jusqu'à ce que les tests statistiques qu'il effectue ne soient plus significatifs pour les
autres variables.
64
2.1.Les résultats de la régression logistique
65
Source : Logiciel SPSS 23
Figure 2 : Variables non prises dans l'équation
Les variables qui ne sont pas significatives et qui n'exercent pas d'impact sur le
comportement de remboursement sont donc les variables que le logiciel nomme « Variables not in
the Equation ». Ce sont : le secteur d’activité, le montant débloqué et la durée du crédit.
Les variables significatives sont nommées « Variables in the Equation » et sont au nombre
de 10. Ces variables influencent la probabilité de remboursement des crédits octroyés. Pour ce type
d’analyse, les coefficients de régression (colonne B) ne sont pas directement interprétables. Ce
sont plutôt les coefficients Exp(B) ou rapport de cotes qui sont interprétés. En effet, si :
66
- Exp(B) = 1, l’événement est indépendant du facteur considéré ;
- Exp(B) < 1, l’événement est plus fréquent chez les individus qui présentent ce facteur ;
- Exp(B) > 1, l’événement est plus fréquent chez les individus qui n’ont pas ce facteur.
Nous retenons ici les résultats de la dernière étape pour la construction de la fonction score.
Ainsi, nous avons le tableau récapitulatif suivant :
𝐄𝐱𝐩(𝐘∗)
La probabilité de réaliser un retard s’écrit : 𝑷𝒊 = 𝟏 −
𝟏+𝐄𝐱𝐩(𝐘∗)
67
Par exemple, Mme X est une femme(1) de 40 ans(4), mère d’un enfant(3) et vivant en
concubinage. Elle cultive la terre pour ses cultures vivrières(0) et n’est pas propriétaire de son
domicile(0). Mme X a sollicité son premier(1) crédit de trésorerie(2) pour financer un achat
d’engrais(5). N’ayant pas fourni de garantie(0), l’encours de crédit est de 100 000 FCFA(3) à la
date du 31/12/19. La fonction score matérialisant cette situation est la suivante :
𝐄𝐱𝐩(−𝟕,𝟕𝟏)
d’où, 𝑷𝒊 = 𝟏 − = 0,8665
𝟏+𝐄𝐱𝐩(−𝟕,𝟕𝟏)
La probabilité que cet homme soit en retard de paiement 2 mois après l’échéance de son
crédit est de 0,1335 soit 86,65%. Ce crédit doit être octroyé avec une grande précaution et un suivi
très rigoureux car le risque de défaillance de ce client est élevé.
Les tests omnibus des coefficients du modèle sont utilisés pour vérifier que le nouveau
modèle (avec les variables explicatives incluses) est une amélioration par rapport au modèle de
référence. Il utilise des tests du chi carré pour voir s'il existe une différence significative entre les
log-vraisemblances (en particulier les -2LL44) du modèle de base et du nouveau modèle. Si le
nouveau modèle a un -2LL significativement réduit par rapport à la ligne de base, cela suggère que
le nouveau modèle explique davantage la variance du résultat et constitue une amélioration.
69
Source : Le logiciel SPSS
Pour notre modèle à 10 variables, nous constatons que le khi-deux augmente à chaque étape
et atteint son maximum à la dernière étape. En effet, le Chi-square « model » commence à
1779,350 à la première étape jusqu’à atteindre sa valeur maximale à 3483,708.
70
mesure que l’on introduit une variable, le modèle devient de plus en plus pertinent pour prédire la
probabilité de défaut. Concernant les ratios « Cox & Snell R-square » et « Nagelkerke R-square »,
ils s’interprètent de façon contraire au log de vraisemblance. Ainsi, ces ratios augmentent à chaque
étape pour atteindre leur valeur maximale à la dernière étape.
Le logiciel SPSS nous fournit directement la significativité globale du modèle. Les résultats
fournis par le logiciel sont les suivants :
71
III- Impacts de la méthode du credit scoring sur la gestion du risque de crédit et
recommandations
La méthode que nous avons proposée à PAY CRED s’inscrit dans le cadre de
l’amélioration de leur méthode existante de gestion de crédit. Nous présenterons sous forme de
tableau les améliorations apportées.
72
qui n’influencent pas leur capacité à
rembourser les crédits
Source : Nous-même.
2. Suggestions
L’application de la méthode du credit scoring à PAY CRED s’est faite grâce à une base de
données fournie par l’entité. Nous avons vu précédemment que la probabilité de défaut ne
dépendait pas des variables secteur d’activité, montant débloqué et durée du crédit. Pour avoir une
analyse plus poussée et donc plus pertinente, il faudrait augmenter la quantité des informations
fournies dans la base de données ce qui induirait une plus grande quantité de variables.
- Par exemple, il pourrait être pertinent d’observer le niveau d’études du client car un
diplôme peut représenter un gage de savoir-faire et donc d’une meilleure maîtrise de
l’activité pour laquelle le client demande le crédit ;
- Les avoirs de l’emprunteur peuvent indiquer une meilleure capacité de remboursement
dans la mesure où, nous l’avons vu, la garantie a un aspect significatif sur la probabilité
de remboursement (Deuxième variable la plus significative), le patrimoine et les avoirs
de la personne peuvent être de bons indicateurs ;
- L’expérience des agents de crédit est déterminante dans l’accompagnement du client
et donc dans sa capacité à rembourser son crédit. L’observation de cette variable
pourrait indiquer une corrélation forte avec la probabilité de défaut ;
73
- De plus, la fonction score a l’avantage d’être modifiable en fonction des
caractéristiques des clients et de la stratégie du management. Nous recommandons à
PAY CRED d’ajuster et d’actualiser la fonction score de façon annuelle en fonction de
l’évolution de la base de données des clients ;
- La direction pourrait former les agents de crédit à l’utilisation de cet outil pour en
assurer une utilisation rigoureuse et pertinente notamment par des séminaires ou des
séances de formation adaptées.
La mise en place de la méthode des scores permet principalement d’améliorer cet axe. Nos
recommandations sont les suivantes:
- Trier les clients qui ont bénéficié de plus de 2 (deux) crédits et leur faire une revue
permanente. C’est une technique qui permet de collecter, traiter et de mettre à jour les
informations sur les demandeurs réguliers de crédit en leur créant une ligne de crédit
dans le système, puis faire leur mise à jour chaque fois. Cela pourrait se faire deux fois
par an pour les crédits de gros montant et une fois par an pour ceux de petit montant ;
- Privilégier les prêts avec une garantie. En effet, nous avons constaté que les clients qui
fournissent une garantie ont un très fort taux de remboursement dans les délais ;
- Vérifier la fixité du domicile du demandeur du crédit. En outre, il faut également
vérifier que le demandeur exerce son activité dans un endroit fixe, approprié et certifié ;
- Eviter des crédits aux très petits entrepreneurs et vendeurs, à moins que ceux-ci ne
présentent des garanties suffisantes ou des revenus fixes ;
- Se doter d’un système d’information efficace et efficient qui permettrait de faire la mise
à jour des revues de crédit et de suivre le risque client au jour le jour. Ce système permet
de réagir plus promptement en cas d’alerte ;
- Mettre en priorité la formation régulière des agents de crédit sur les nouvelles politiques
du crédit et l’établissement des revues. PAY CRED doit également mettre en place une
politique managériale permettant d’assurer la relève en cas de démission ou
d’empêchement d’un agent et offrir une ambiance de travail attrayante.
74
CONCLUSION GENERALE
Le secteur de la microfinance que nous avons choisi d’étudier est un secteur en plein essor,
qui prend une place croissante dans le développement de notre pays tant au plan économique que
social. En effet, les microfinances jouent un grand rôle dans la lutte contre la pauvreté et dans la
démocratisation des services financiers de base à travers le crédit et l’épargne. Cependant, la
dimension sociale des microfinances ne doit pas supplanter les objectifs économiques qui, s’ils ne
sont pas atteints, peuvent gravement compromettre la pérennité de ces institutions. Ainsi, la gestion
des risques des IMF revêt une importance capitale. Pourtant, le principal risque auquel sont soumis
les IMF, le risque de crédit est bien souvent mal géré. Les microfinances échouent à établir des
critères objectifs afin de sélectionner au mieux les demandeurs de crédit qui sont bien souvent des
personnes physiques, ayant un faible niveau de revenus, de garanties et pour lesquels il est difficile
d’obtenir des informations pertinentes et solides capables de fonder la décision d’octroi ou non du
crédit. L’analyse du cas de PAY CRED nous a permis de mettre en lumière les difficultés
rencontrées dans la gestion du risque de crédit en particulier dans la phase d’octroi du crédit.
C’est dans ce contexte que nous avons proposé la technique du credit scoring basée sur une
approche statistique et une analyse de l’état des engagements afin de faire ressortir les éléments
les plus pertinents qui influent sur le remboursement des emprunteurs. Bien plus, nous avons
appliqué cette technique de façon pratique afin d’améliorer la gestion du risque de crédit. Ainsi,
nos hypothèses, à savoir que le credit scoring est un outil efficace dans l’évaluation du risque de
crédit, la régression logistique est la méthode la plus fiable qui donne une fonction Z score efficace
pour la prévision de la défaillance des clients, sont vérifiées. Le modèle est non seulement efficace,
avec un taux de prédiction exact de 95,2%, mais aussi dynamique puisque la fonction score
proposée peut s’adapter en fonction de l’évolution des emprunteurs et des choix du management.
Ainsi, pour continuer à progresser et améliorer davantage ses performances, et de consolider la
place de choix qu'elle occupe dans le dispositif de lutte contre la pauvreté en Côte d’Ivoire, PAY
CRED est appelée à bien préparer les instruments, les mécanismes et les procédures adéquats pour
mieux gérer ces risques.
Cependant, le peu de temps à notre disposition ainsi que des lenteurs administratives au
niveau de PAY CRED ne nous ont pas permis de développer de façon pratique notre méthode sur
75
une durée convenable (un an). Par ailleurs, cette technique pourrait être améliorée en augmentant
le nombre de variables collectées.
76
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• Direction Générale de la Stabilité Financière et du Financement des Économies, Janvier 2020
• DURAND, D., 1941. Risk elements in consumer installment financing. National Bureau of
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THESES ET MEMOIRE
• BAKAYOKO Aboubackar Sidick Junior, 2012 « Micro finance en Côte d’ivoire : Etat des
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• ZMARROU Hicham « le dispositif de maitrise des risques & le contrôle interne au sein
des établissements de crédit », Thèse Professionnelle en économie, ESC Lille, 2005 – 2006,
P36.
• BADOU Audrey, 2019 « Audit de l'activité de crédit dans une institution de micro finance
: cas de MAB CRED ».
XIV
WEBOGRAPHIE
XV
ANNEXES
XVI
Annexe 1 : Exemple de dossier de crédit
XVII
Annexe 2 : Questionnaire entretien
XVIII
Annexe 3 : Interface Logiciel SPSS 23
XIX
Annexe 4 : Interface choix des variables
XX
Annexe 5 : Interface données retraitées
XXI
Annexe 6 : Analyse croisée des variables
XXII
XXIII
XXIV
XXV
XXVI
XXVII
XXVIII
XXIX
XXX
TABLE DES MATIERES
DEDICACE .................................................................................................................................... I
REMERCIEMENTS ................................................................................................................... II
SOMMAIRE ................................................................................................................................ III
AVANT-PROPOS ....................................................................................................................... IV
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ............................................................................ IX
LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................................ X
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................... XI
LISTE DES SCHEMAS ........................................................................................................... XII
RESUME .................................................................................................................................. XIII
INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................. 1
PREMIERE PARTIE ................................................................................................................... 4
GENERALITES SUR LES MICROFINANCES ET GESTION DU RISQUE DE CREDIT4
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES MICROFINANCES ET CADRE
INSTITUTIONNEL ET JURIDIQUE DANS L’UEMOA ........................................................ 5
SECTION 1 : GENERALITES SUR LES MICROFINANCES ................................................................... 5
I- Définition et évolution de la microfinance ....................................................................... 5
1. Définition d’une Institution de Microfinance (IMF) .................................................... 5
2. Histoire de la microfinance........................................................................................... 6
2.1. La microfinance en Afrique .................................................................................. 6
2.2. La microfinance en Europe ................................................................................... 7
2.3. La microfinance en Amérique latine ..................................................................... 8
2.4. La microfinance en Asie ....................................................................................... 8
3. La microfinance moderne ............................................................................................. 9
3.1. ACCION International .......................................................................................... 9
3.2. La Grameen Bank................................................................................................ 10
3.3. La microfinance en Côte d’Ivoire ....................................................................... 11
II- Rôle et impact des microfinances ................................................................................... 12
1. Rôle des microfinances ............................................................................................... 12
2. Impact des microfinances ........................................................................................... 13
2.1. Impact sur la pauvreté ......................................................................................... 14
2.2. Impact sur les entreprises .................................................................................... 14
SECTION 2 : LE CADRE INSTITUTIONNEL ET JURIDIQUE DANS L’UEMOA .................................. 15
I- Le cadre institutionnel des microfinances ...................................................................... 15
1. Le rôle de la BCEAO.................................................................................................. 16
2. Le rôle du ministère de Tutelle ................................................................................... 16
II- Le cadre juridique des microfinances ............................................................................ 17
XXXI
1. Les instructions de la BCEAO.................................................................................... 17
2. La loi PARMEC ......................................................................................................... 18
3. La loi PAMSEC .......................................................................................................... 18
CHAPITRE II : LE RISQUE DE CREDIT ET LES OUTILS DE GESTION DU RISQUE
DE CREDIT ................................................................................................................................ 19
SECTION 1 : LE RISQUE DE CREDIT ............................................................................................. 19
I- Généralités sur le risque de crédit ................................................................................. 19
1. Définition du crédit ..................................................................................................... 19
2. Définition du risque .................................................................................................... 20
3. Définition du risque de crédit ..................................................................................... 21
4. Les composants du risque de crédit ............................................................................ 21
II- Les autres risques dans les IMF ..................................................................................... 22
SECTION 2 : OUTILS DE GESTION DU RISQUE DE CREDIT ET CADRE METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE
................................................................................................................................................... 23
I- Le processus de gestion du risque de crédit ................................................................... 23
1. La méthode de gestion des risques de crédit selon FREDERIC, GAYRAUD &
ROUSSEAU ...................................................................................................................... 23
2. La méthode selon Hicham ZMARROU ..................................................................... 24
II- Le cadre méthodologique de l’étude .............................................................................. 26
1. La méthode qualitative ............................................................................................... 26
2. La méthode quantitative ............................................................................................. 27
III- Les méthodes de credit scoring ...................................................................................... 27
1. Définition du credit scoring ........................................................................................ 27
2. Historique du credit scoring ....................................................................................... 28
3. Fonctionnement du credit scoring .............................................................................. 30
3.1. Le choix du critère de défaut et de la population à analyser ............................... 30
3.2. Le choix des variables explicatives ..................................................................... 30
3.3. Le choix de la technique à utiliser ....................................................................... 31
3.4. La validation du modèle ...................................................................................... 31
3.5. Les différents modèles de credit scoring ............................................................. 31
3.5.1. Les techniques fondées sur les méthodes paramétriques de classification ...... 31
3.5.2. Les modèles de régression ............................................................................... 34
3.6. Avantages et inconvénients du credit scoring ..................................................... 36
3.6.1. Avantages ........................................................................................................ 36
3.6.2. Inconvénients du credit scoring ....................................................................... 38
DEUXIEME PARTIE ................................................................................................................ 41
APPICATION DE LA TECHNIQUE DU CREDIT SCORING AU CAS DE PAY CRED 41
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE PAY CRED ET DU SERVICE
GESTION CREDIT .................................................................................................................... 42
SECTION 1 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE PAY CRED ...................................................... 42
I- Mission, vision et valeurs de PAY CRED ....................................................................... 42
XXXII
1. La mission PAY CRED .............................................................................................. 42
2. La vision de PAY CRED ............................................................................................ 42
3. Les valeurs de PAY CRED ........................................................................................ 43
II- Présentation de la structure organisationnelle .............................................................. 43
1. L’assemblée générale ................................................................................................. 43
2. Le conseil d’administration ........................................................................................ 44
3. La direction générale .................................................................................................. 44
4. Le service contentieux ................................................................................................ 44
SECTION 2 : LES SERVICES FOURNIS PAR PAY CRED ................................................................ 45
I- Les services de crédit ..................................................................................................... 45
II- Les services d’épargne ................................................................................................... 46
III- Les services de transfert d’argent .................................................................................. 47
CHAPITRE 4 : ANALYSE DU PROCESSUS D’OCTROI DU CREDIT ET
CONCEPTION D’UN MODELE DE CREDIT SCORING : CAS DE PAY CRED ........... 48
SECTION 1 : PRESENTATION ET METHODOLOGIE DE L’ANALYSE DU PROCESSUS D’OCTROI DU
CREDIT DE PAY CRED .............................................................................................................. 48
I- Présentation du processus d’octroi du crédit ................................................................ 48
1. La phase pré-crédit ..................................................................................................... 48
2. La phase crédit ............................................................................................................ 49
3. La phase post-crédit .................................................................................................... 50
II- Méthodologie de l’analyse du processus d’octroi du crédit de PAY CRED .................. 50
1. La collecte des données de PAY CRED ..................................................................... 51
1.1. La méthode de collecte des données ................................................................... 51
1.2. L’instrument de collecte de données ................................................................... 51
2. L’analyse des données collectées ............................................................................... 52
2.1. L’utilisation de la statistique descriptive à l’aide du logiciel SPSS 23 ............... 52
2.2. Résultat des entretiens ......................................................................................... 52
SECTION 2 : PROCESSUS D’ELABORATION DU MODELE DE CREDIT SCORING ET APPLICATION A
PAY CRED ............................................................................................................................... 54
I- Présentation de la base de données et définition des variables ..................................... 54
1. Les caractéristiques de l’échantillon........................................................................... 54
2. Traitement des données .............................................................................................. 55
2.1. Détermination de la variable dépendante ............................................................ 55
2.2. Détermination des variables explicatives (indépendantes) ................................. 56
2.2.1. Exclusion des variables non pertinentes .......................................................... 56
2.2.2. Introduction des variables explicatives pertinentes ......................................... 56
II- Application de la régression logistique binaire ............................................................. 61
1. Analyse croisée variable dépendante et variables explicatives .................................. 61
2. Application de la régression logistique ...................................................................... 64
2.1. Les résultats de la régression logistique .............................................................. 65
2.2. La significativité du modèle et son pouvoir prédictif ......................................... 68
2.2.1. Le « Omnibus Tests of Model Coefficients ».................................................. 68
XXXIII
2.2.2. Le test de significativité globale ...................................................................... 71
III- Impacts de la méthode du credit scoring sur la gestion du risque de crédit et
recommandations................................................................................................................... 72
1. Impact de la méthode du credit scoring sur la gestion du risque de crédit ................. 72
2. Suggestions ................................................................................................................. 73
2.1. L’utilisation de la fonction score ......................................................................... 73
2.2. La sélection des dossiers de crédit ...................................................................... 74
CONCLUSION GENERALE .................................................................................................... 75
BIBLIOGRAPHIE.................................................................................................................... XII
WEBOGRAPHIE ......................................................................................................................XV
ANNEXES ................................................................................................................................ XVI
TABLE DES MATIERES .................................................................................................... XXXI
XXXIV