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ET DES FINANCES
Thème :
Présenté par :
Maître de stage :
Professeur encadreur :
M. Oscar GOUE
M. Emmanuel N’GUESSAN
Sénior Manager Auditeur à
Enseignant au DFR FCD PricewaterhouseCoopers Côte
d’Ivoire
II
REMERCIEMENTS
III
SOMMAIRE
DEDICACE...............................................................................................................................II
SOMMAIRE ........................................................................................................................... IV
AVANT-PROPOS ................................................................................................................... V
Introduction .............................................................................................................................. 1
ANNEXES ............................................................................................................................... XI
IV
AVANT-PROPOS
Créé le 04 septembre 1996 par décret n°96-678, l’Institut National Polytechnique Félix
Houphouët Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro, établissement d’enseignement supérieur et de
recherche, est né de la fusion et de la restructuration de l’Institut Agricole de Bouaké (I.A.B) et
des grandes Écoles de Yamoussoukro que sont :
− l’Institut National Supérieur de l’Enseignement Technique (I.N.S.E.T) ;
− l’École Nationale Supérieure des Travaux Publics (E.N.S.T.P) ;
− l’École Nationale Supérieure d’Agronomie (E.N.S.A) ;
Aujourd’hui l’INP-HB compte plusieurs filières de formation reparties entre huit (8) écoles
et des centres de formations qui sont :
− l’École de Formation Continue et de Perfectionnement des Cadres (EFCPC) ;
− l’Ecole Doctorale Polytechnique (EDP) ;
− l’Ecole préparatoire (EP) ;
− l’École Supérieure d’Agronomie (ESA) ;
− l’École Supérieure d’Industrie (ESI) ;
− l’École Supérieure de Commerce et d’Administration des Entreprises (ESCAE) ;
− l’École Supérieure des Mines et de Géologie (ESMG) ;
− l’École Supérieure des Travaux Publics (ESTP) ;
− l’École Supérieure du Pétrole et de l’énergie (ESPE) ;
− le Centre de Préparation au Diplôme de l’Expertise Comptable (CPDEC) ;
− le Centre Régionale de Formation Aéronautique Supérieure en Métrologie (CRFASM).
L’Ecole Supérieure de Commerce et d’Administration des Entreprises (ESCAE), dans
laquelle nous avons été formé, est chargée de la formation d’ingénieurs au nombre desquels
nous avons les :
− Ingénieurs ESCA (Marketing, Management et Finance) ;
− Ingénieurs ECS (Etudes Comptables Supérieures) ;
− Ingénieurs HEA (Risk-management et Actuariat) ;
− Ingénieurs ILT (Logistique et Transports) ;
L’ESCA (Ecole Supérieure de Commerce d’Abidjan), qui est la filière dont nous sommes
issus, a été créée en 1975 et a formé depuis lors plus de huit cents (800) cadres intervenant dans
les secteurs de la finance, du marketing et de toutes autres activités connexes. A l’instar de
toutes les filières de formation de l’ESCAE, la formation en ESCA intègre un stage obligatoire
V
en dernière année à l’issue duquel l’étudiant rédige et soutient un mémoire de fin de cycle. Nous
avons à cet effet intégré, pour un stage pré-emploi, le département Assurance du Cabinet d’audit
et d’expertise comptable PricewaterhouseCoopers Côte d’Ivoire (PWC CI), où nous avons
rédigé le présent mémoire.
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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
VII
LISTE DES FIGURES
VIII
LISTE DES TABLEAUX
IX
Introduction
L’information occupe une place de choix dans le monde des affaires. De ce fait, les
entreprises et organisations sont tenues, chaque année, d’établir des états financiers selon une
réglementation donnée. Ceux-ci traduisent leurs situations et sont destinés à plusieurs
utilisateurs à savoir les actionnaires, les partenaires, les banques, l’État ainsi que les
investisseurs afin de leur permettre de disposer d’informations fiables pour leurs prises de
décisions économiques.
De nombreuses normes IFRS ont été élaborées depuis la création de l’IASB. Parmi elles,
l’on compte la norme IFRS 9 « Instruments financiers » entrée en vigueur le 1er janvier 2018.
Cette norme a vu le jour à la suite des critiques formulées contre la norme IAS 39 quant à sa
1
complexité et à la défaillance de son modèle de dépréciation durant la crise financière de 2008
(Le Parco, 2012).
Vu l’importance de cette norme pour les institutions bancaires, nous nous sommes
intéressé à l’incidence que pourrait avoir l’application de la norme IFRS 9 sur les banques de
l’espace OHADA, tant au niveau organisationnel que comptable. C’est ainsi qu’au cours de
notre stage de fin de cycle, il nous a été demandé de traiter de : « l’impact de l’évaluation des
actifs financiers selon la norme IFRS 9 sur la BESTBANK ».
Le présent mémoire comprend deux (2) parties. La première porte sur le contexte ayant
favorisé l’adoption de la norme IFRS 9 ainsi que ses dispositions. La deuxième partie traite du
cas pratique de l’application de la norme IFRS 9 et de son impact sur la BESTBANK.
Le présent travail présente de nombreux intérêts à plus d’un titre. D’un point de vue
personnel, nous ambitionnons de nous spécialiser, à terme, dans les normes comptables
internationales. Au plan académique, nous voulons susciter auprès des chercheurs de la sous-
région ouest africaine de l’intérêt pour des travaux de recherche approfondis sur l’intérêt du
passage des normes nationales ou sous régionales aux normes comptables internationales dans
l’espace OHADA. Sur le plan professionnel, nous souhaitons offrir au secteur bancaire des
pistes de solutions pour une meilleure appréciation des risques liés aux instruments financiers.
2
PREMIERE PARTIE :
CONTEXTE DU PASSAGE DE LA
NORME IAS 39 A LA NORME IFRS 9
3
CHAPITRE 1 : RAISONS DE L’ADOPTION DE LA NORME IFRS 9
La crise financière de 2008 encore appelée crise des subprimes est liée à l’octroi de prêts
immobiliers à une clientèle peu solvable ou à risque car étant sans revenu, sans situation
professionnelle ni patrimoine ou ayant un historique de crédit difficile (Artus et Al., 2009).
Selon Bricongne et Al. (2009), cette crise tire son origine de la politique monétaire trop
accommodante de la Réserve Fédérale Américaine (FED) au cours des années 2000 et
d’innovations financières mal maîtrisées. En effet, lors de l’instabilité financière qui est
survenue à la suite de l’éclatement de la bulle internet dans les années 2000-2001, la FED a
abaissé son taux directeur jusqu’à 1%. Le maintien dudit taux à un niveau relativement bas afin
d’éviter une récession de l’économie américaine a permis aux institutions bancaires de se
refinancer à bon compte et de prêter davantage aux agents économiques (ménages, entreprises,
Etat, etc).
Dans ce contexte favorable, les banques ont poursuivi à marche forcée un mouvement
entamé depuis la fin des années 1980 qui consistait au remplacement de leur ancien modèle
d’affaire « originate and hold » par un nouveau modèle appelé « originate and distribute »
(octroi puis cession des crédits à travers leur titrisation). Selon Boyer (2010), durant cette
période, les banques encouragées par l’administration américaine, qui menait une politique de
propriétés, accordaient des prêts à des populations à faibles revenus. Ces crédits se
caractérisaient par un taux d’intérêt faible durant les premières années mais, augmentait ensuite
afin de rémunérer le risque pris par le créancier. Une fois les prêts octroyés, les établissements
bancaires les cédaient à travers des titres aux investisseurs, à des fonds d'investissement, à
des OPCVM (dont les SICAV monétaires) et même à des banques européennes. Cela leur
permettait de se dégager de toute responsabilité dans les crédits, leur permettant ainsi de ne plus
attendre la fin du remboursement des prêts qu'elles ont octroyés.
La pérennité de ce système dépendait de deux conditions : d’une part, des taux d’intérêt
relativement bas et stables, et d’autre part, une appréciation régulière du prix de l’immobilier
sur le marché américain (Artus et Al., 2009).
Si l’on situe la bulle immobilière américaine dans une perspective historique, aucune
augmentation du prix des logements, depuis 1891, n’a atteint le niveau record affiché par le
marché américain en 2006, la hausse cumulée des prix réels de l’immobilier équivalant à 92 %,
entre 1996 et 2006, alors qu’elle n’avait été que de 27 % entre 1890 et 1996 (Reinhart et
Rogoff, 2009). Pourtant, l’ampleur de la bulle immobilière n’alerta pas les autorités monétaires
américaines. Bien plus, le Président de la Réserve Fédérale Américaine et son successeur
pensaient qu’il ne fallait pas lui accorder trop d’importance puisque les innovations financières
rendaient plus faciles les emprunts gagés sur l’immobilier et l’augmentation du prix des
logements ne mettait pas en péril la politique monétaire de lutte contre l’inflation (Esposito,
2013).
Lorsque la FED craignit une reprise de l’inflation (1 % en 2004 et 5,25 % en 2006), elle
modifia sa politique monétaire et fit passer son taux directeur de 1 % à 5 % (Jorion, 2008). La
hausse des taux d’intérêt qui mit fin à l’euphorie et précipita le dégonflement de la bulle
immobilière. La montée des taux d’intérêt sur les prêts subprimes fit augmenter les défauts de
paiements et les saisies de manière vertigineuse, c’est ainsi que l’Administration Bush demanda
aux institutions financières de renégocier les prêts plutôt que de saisir les biens immobiliers. Le
coût social et économique très élevé ne se limita pas aux ménages insolvables, mais toucha
également les municipalités où ils résidaient, avant d’atteindre les institutions financières. La
diminution de la demande sur le marché immobilier américain entraîna une baisse des prix, si
bien que les créanciers ne purent récupérer la totalité de leurs prêts et essuyèrent des pertes
5
considérables en revendant les biens immobiliers saisis, provoquant ainsi l’explosion de la bulle
immobilière américaine.
Pour les actifs disponibles à la vente, tels que les titres issus des prêts accordés aux ménages
par les banques américaines, l’évaluation se faisait à la juste valeur. Le prix de ces actifs ayant
fortement baissé durant la crise, les banques ont dû constater des dépréciations considérables
ayant même entrainé la chute des activités de nombreux établissements financiers tels que Bear
Stearns racheté par JPMorgan Chase, Fanny Mae et Freddie Mac mis sous tutelle par le trésor
américain, et la faillite de Lehman Brothers (Arthus et Al., 2009).
Ces auteurs présentent, dans le tableau ci-après, les plus fortes dépréciations des actifs
financiers selon les institutions financières ayant financé des prêts immobiliers aux ménages
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américains. Ce classement, réalisé au deuxième trimestre de l’année 2009, montre que la banque
Wachovia Corporation figure en première place avec une dépréciation de 96,5 milliards de
dollars US contre 4,3 milliards de dollars US pour la banque NATIXIS.
Avec la faillite de Lehman Brothers, les difficultés rencontrées par les banques et la
généralisation de la crise à l’échelle mondiale, un débat a été ouvert sur la pertinence de
l’évaluation des actifs financiers à la juste valeur1 prévue par la norme IAS 39. En France, les
établissements de crédit dénonçaient l’inadaptation des mécanismes prévus par la norme IAS
39 pour la couverture du risque de taux associé à l’activité d’intermédiation de la banque
commerciale (Escaffre et Sefsaf, 2010). Dans la même veine, Matherat (2003) affirme que la
notion de juste valeur, ainsi que les dispositifs proposés en matière de gestion de couverture des
risques par la norme IAS 39 au sein des établissements de crédit posent de sérieux problèmes
1
La notion de juste valeur est présente dans le référentiel comptable américain US GAAP ainsi que dans les normes
internationales de l’information financière. Selon la norme IAS 32, « la juste valeur est le montant pour lequel un actif
pourrait être échangé, ou un passif éteint, entre des parties bien informées et consentantes dans le cadre d'une
transaction effectuée dans des conditions de concurrence normale ».
7
au regard de la stabilité financière. De même, Alouani (2009) ajoute que la combinaison des
règles prudentielles Bâle II avec les normes IFRS conduit à générer un effet procyclique
dévastateur en temps de crise.
Suite au nombre croissant de critiques formulées contre la norme IAS 39, dès juillet 2009,
le ministre français de l’économie, Madame Christine Lagarde commande une étude à
Messieurs Pascal Morand, Directeur Général de l’ESCP-Europe, et Didier Marteau,
économiste, portant sur les liens entre la crise financière mondiale et les normes comptables
internationales. Selon ces spécialistes : « la juste valeur a été un facteur mécanique
d’accélération de la crise ».
Dans une étude réalisée sur le lien entre la crise financière, la juste valeur et les difficultés
comptables, Le Parco (2012) affirme que la crise des subprimes survenue en 2008 qui a
engendré l’effondrement des banques et institutions financières porteuses ayant financé des
prêts immobiliers destinés aux ménages américains a pour cause principale la chute de la juste
valeur des actifs financiers détenus.
2. L’intervention de l’IASB
La crise de 2008 a relancé le débat sur l’impact des normes comptables internationales
utilisées par les entreprises pour l’évaluation de leur performance et de leur patrimoine. Bien
que n’étant pas reconnues comme étant à l’origine de la crise, leur rôle aggravant a été admis
(Burlaud et Colasse, 2010). L’IASB est alors saisi par l’Union Européenne et les pays du G8
afin de trouver un moyen de résolution des problèmes causés.
Dans la même veine, les chefs d’états et de gouvernement du G20 précisent, dans le volet
comptable de la déclaration commune à l’issue de leur réunion d’avril 2009 “Nous (chefs d’état
et de gouvernement) sommes convenus que les organismes établissant les normes comptables
devraient améliorer les normes portant sur la valorisation des instruments financiers sur le
fondement de leur liquidité et de l’horizon temporel de détention, tout en réaffirmant le cadre
de la comptabilité en juste valeur” (Larrieu, 2012).
De fait, les membres du G20 somment l’IASB de réviser la norme IAS 39 en vue de
répondre aux critiques formulées contre elle lors de la crise ainsi qu’aux attentes des entreprises.
C’est dans ce contexte de lendemain de crise que l’IASB entreprend en urgence le projet
d’amélioration de la norme IAS 39 qui va aboutir à l’élaboration de la norme IFRS 9.
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La norme IAS 39 reconnaît quatre catégories d’instruments financiers dont les deux
premières (les prêts et créances, et les actifs et passifs détenus jusqu’à l’échéance) sont évaluées
au coût amorti tandis que les deux dernières (les actifs et passifs disponibles à la vente, et actifs
et passifs à la juste valeur par le résultat) le sont à la juste valeur.
La première autorise le reclassement des titres destinés à la vente (trading book) vers les
titres détenus jusqu’à leur échéance, permettant ainsi aux entités de pouvoir évaluer au coût
amorti les titres hypothécaires ne pouvant être vendus au risque de perte à cause de la baisse du
prix de l’immobilier. Ce reclassement n’étant possible que si les titres sélectionnés respectent
les conditions de la catégorie d’accueil.
La seconde porte sur des clarifications quant à l’application du principe de la juste valeur
(fair value) dans le cadre d’un marché inactif. En effet, l’IASB donne la possibilité aux entités
de calculer la juste valeur en fonction d’un certain nombre de données internes, propres à
l’entité et définies par le management sur la base des flux économiques futurs ou d’un taux
d’actualisation en tenant compte des risques encourus. Ainsi, les valeurs des transactions sur le
marché seront qu’un seul indicateur.
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CHAPITRE 2 : LES AVANCEES DE LA NORME IFRS 9
Au-delà de cet aspect, elle vise à répondre aux critiques portées à la norme durant la crise
de 2008 selon lesquelles la norme IAS 39 est trop complexe, incompatible avec la façon dont
les entités gèrent leurs activités et leurs risques, et reporte la comptabilisation des pertes sur
prêts et créances à un stade trop tardif du cycle de crédit. L’on lui assigne alors comme mission
de rendre plus lisible la classification des instruments financiers, de limiter les arbitrages
opportunistes entre classes d’actifs et de mettre en adéquation l’évolution du risque avec la
dynamique de provisionnement (jugée insuffisante et tardive).
Afin de garantir sa légitimité et aboutir à une norme correspondant aux attentes des
agents économiques, l’IASB opte pour un processus interactif pour l’élaboration des normes en
général, et la norme IFRS 9 en particulier. Cela s’est alors concrétisé par des exposés sondages
destinés à recueillir les avis de personnes issues de divers secteurs d’activités mais, sur lesquels
la nouvelle norme pourrait avoir une véritable incidence. Au total 147 répondants représentant
les différentes parties prenantes à l’information financière tels que les préparateurs des comptes,
les utilisateurs de l’information financière, les organismes de réglementation ou encore des
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professionnels du secteur bancaire ou des assurances provenant de différents pays ont pris part
aux exposés sondages (Cormier & Beauchamp, 2016).
La version définitive de la norme IFRS 9 fut alors publiée le 24 juillet 2014 et comprend
trois principaux axes à savoir :
- la comptabilité de couverture.
La norme IFRS 9 a été homologuée par le règlement (UE) 2016/2067 du 22 novembre 2016,
publié le 29 novembre 2016 et est rentrée en vigueur le 1er janvier 2018 avec une possibilité
d’application par anticipation dès 2015.
1. Modèle de classification
La norme IAS 39 classait les actifs financiers en quatre catégories : les actifs financiers à la
juste valeur par le biais du compte de résultat, les placements détenus jusqu’à leur échéance,
les prêts et créances, et les actifs financiers disponibles à la vente. Au contraire, la norme IFRS
9 adopte trois catégories à savoir les actifs évalués à leur coût amorti, les actifs évalués à leur
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juste valeur par le biais du résultat net et, les actifs évalués à leur juste valeur par le biais des
autres éléments du résultat global.
- La détention de l'actif financier s'inscrit dans un modèle économique dont l'objectif est
de détenir des actifs financiers afin d'en percevoir les flux de trésorerie contractuels ;
- Les conditions contractuelles de l'actif financier donnent lieu, à des dates spécifiées, à
des flux de trésorerie qui correspondent uniquement à des remboursements de principal
et à des versements d'intérêts sur le principal restant dû.
Un actif financier doit être évalué à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat
global si :
- La détention de l'actif financier s'inscrit dans un modèle économique dont l'objectif est
atteint à la fois par la perception de flux de trésorerie contractuels et par la vente d'actifs
financiers ;
- Les conditions contractuelles de l'actif financier donnent lieu, à des dates spécifiées, à
des flux de trésorerie qui correspondent uniquement à des remboursements de principal
et à des versements d'intérêts sur le principal restant dû.
Un actif financier doit être évalué à la juste valeur par le biais du résultat net, à moins qu'il
ne soit évalué au coût amorti ou à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat
global.
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2. Evaluation des actifs financiers
Lors de leur comptabilisation initiale, les actifs financiers sont évalués à leur juste valeur
en intégrant les frais directement attribuables à leur acquisition ou à leur émission, à l’exception
des actifs financiers comptabilisés à la juste valeur par résultat pour lesquels ces frais sont
enregistrés directement dans le compte de résultat. Lorsque l'entité utilise la comptabilisation à
la date du règlement pour un actif dont l'évaluation se fera ultérieurement au coût amorti, l'actif
est initialement comptabilisé à sa juste valeur à la date de transaction2.
- au coût amorti ;
L'entité doit également appliquer les dispositions en matière de dépréciation relatives aux
actifs financiers évalués au coût amorti et aux actifs financiers évalués à la juste valeur par le
biais des autres éléments du résultat global, et cela tout en appliquant à ceux qui se sont désignés
comme éléments couverts les dispositions en matière de comptabilité de couverture.
1. Modèle de dépréciation
2
Nonobstant l'exigence énoncée ci-haut, l'entité doit, lors de la comptabilisation initiale, évaluer les créances
clients à leur prix de transaction, au sens de la norme IFRS 15, lorsque celles-ci ne comportent pas une composante
de financement importante, déterminée conformément à IFRS 15.
13
la perte attendue sur la durée de vie résiduelle de l’instrument (valeur actuelle des cas de
défaillance dont un instrument financier peut faire l’objet au cours de sa durée de vie résiduelle).
Le montant de la dépréciation étant déterminé par l’entité non seulement en se basant sur des
informations raisonnables et justifiables, sur les événements passés, la conjoncture actuelle et
les prévisions de la conjoncture économique future, qu'il est possible, à la date de clôture,
d'obtenir sans devoir engager des coûts ou des efforts excessifs mais, aussi en fonction de son
système interne de gestion des risques de crédit3.
Ainsi, des dotations aux provisions pour dépréciation vont être enregistrées même pour
des actifs qui ne feront jamais l’objet d’un évènement de crédit qui conduirait à leur
dépréciation. Il ne s’agit donc pas seulement d’un simple arbitrage intertemporel dans le cadre
duquel les provisions antérieurement comptabilisées réduiraient d’autant celles à enregistrer
lors de la dépréciation de l’actif financier.
A chaque clôture d’exercice, l’entité doit apprécier si le risque de crédit associé à un actif
financier a augmenté de façon significative depuis sa comptabilisation initiale. Ainsi :
- Si une entité estime que le risque de crédit associé à un instrument financier n’a
pas augmenté significativement depuis sa comptabilisation initiale, alors le montant de
la correction de valeur pour pertes est égal au montant des pertes de crédit attendues
pour cet instrument financier durant les 12 mois à venir. Ce montant correspond aux
pertes de crédit qui résulteraient de tous les cas de défaillance dont un
instrument financier pourrait faire l’objet tout au long de sa durée de vie prévue,
pondérées par la probabilité que cette défaillance survienne au cours des 12 mois
à venir.
3
Perte de crédit attendue = probabilité de défaillance (probability of default) x perte en cas de défaillance (loss
given default) x exposition en cas de défaillance (exposure at default) avec :
- Probabilité de défaillance : probabilité de survenance d’un cas de défaillance pendant une durée
déterminée.
- Perte en cas de défaillance : pourcentage de perte en cas de survenance d’un cas de défaillance.
- Exposition en cas de défaillance : montant de la créance à recouvrer au moment de la survenance du cas
de défaillance.
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2. Un dispositif de couverture réformé
La norme IFRS 9 a reconduit en grande partie les règles relatives aux opérations de
couverture notamment en maintenant les différents types de relation de couverture. Les
évolutions apportées portent essentiellement sur :
L’objectif est d’accroitre le lien entre la comptabilité de couverture et la gestion des risques
mise en place par l’entité.
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DEUXIEME PARTIE :
APPLICATION DE LA NORME IFRS 9 AUX
ACTIFS FINANCIERS DE LA BESTBANK
Dans cette partie, nous étudierons de manière pratique l’application de la norme IFRS 9 aux
actifs financiers d’une banque ivoirienne. Dans un premier temps, nous porterons un regard
critique sur la mise en application de la norme par la banque, plus précisément sur la
classification et l’évaluation des actifs financiers, et proposerons des amendements et
suggestions afin d’assurer une meilleure appréhension. Puis, nous nous intéresserons aux
incidences du nouveau modèle d’évaluation des actifs financiers sur l’organisation comptable
et la gestion du risque de crédit.
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CHAPITRE 1 : APPRECIATION DE L’EVALUATION DES ACTIFS
FINANCIERS DE LA BESTBANK SELON LA NORME IFRS 9
Figure 2: Etapes suivies par la BESTBANK pour la gestion des actifs financiers
17
pertes attendues selon que le risque de crédit ait augmenté de façon significative ou
non ;
- Restituer et comptabiliser : une fois le calcul effectué, la banque comptabilise le
montant provisionné au titre des pertes attendues et effectue les reprises pour les actifs
pour lesquels le risque de crédit rattaché a diminué.
Comme le recommande la norme IFRS 9, les actifs financiers peuvent être regroupés en
trois catégories selon le modèle économique défini par l’entreprise et les caractéristiques
contractuelles des flux de trésorerie. En se basant sur ses prescriptions, la BESTBANK a
regroupé ses actifs financiers de la manière suivante :
Classe selon
Actifs financiers Modèle économique Caractère des flux de trésorerie
IFRS 9
La banque a octroyé ces
Les flux de trésorerie contractuels
prêts à des banques
Prêts perçus correspondent uniquement à des
présentes sur le marché
interbancaires remboursements de principal et à des
ivoirien et compte les
versements d'intérêts.
détenir jusqu'à échéance.
Coût amorti
La banque a octroyé ces
Les flux de trésorerie contractuels
Prêts aux prêts à des entreprises
perçus correspondent uniquement à des
entreprises et aux uniquement afin d'en
remboursements de principal et à des
particuliers percevoir les flux
versements d'intérêts.
contractuels.
La banque détient ces actifs Coût amorti et
Les flux de trésorerie proviennent des
Titres de de manière durable mais, juste valeur par les
dividendes obtenus périodiquement et
participation avec une possibilité de les autres éléments du
des cessions de ses actifs.
céder. résultat global
La banque détient ces titres
Les flux de trésorerie proviennent des
Titres de dans une optique de Juste valeur par le
dividendes perçus et des produits de
placement spéculation sur les marchés résultat net
cessions.
financiers.
Tableau 1: Tableau de classification des actifs financiers de la BESTBANK selon la norme IFRS 9
Comme présenté dans le tableau ci-haut, les prêts accordés par la banque sont évalués au coût
amorti. Celle-ci évalue certains de ses titres de participations au coût amorti et d’autres à la
juste valeur par les capitaux propres selon que la banque souhaite les détenir de manière durable
et recevoir des dividendes ou les céder. Cependant, les titres de placement acquis dans une
optique de spéculation sont évalués à la juste valeur par le résultat net.
La banque a procédé à une classification de ses actifs financiers selon que ceux-ci sont
évalués au coût amorti, à la juste valeur par les autres éléments du résultat global ou à la juste
valeur par le résultat net. Elle s’est basée sur les valeurs des prêts accordés ainsi que celles des
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titres détenus qui sont consignées dans les états des prêts accordés et des titres détenus. Comme
le montre le tableau suivant les actifs financiers de la BESTBANK s’élèvent à 219 648 605 731
FCFA.
1. Processus de provisionnement
Elle subdivise pour ce calcul les actifs financiers en trois catégories qui sont perceptibles à
l’acquisition de l’actif et pendant son évolution dans le patrimoine de l’entité. On a :
A la date de leur comptabilisation initiale, les actifs sont classés systématiquement en Étape
1 à moins qu’ils ne s’agissent d’actifs douteux ou en défaut dès leur acquisition ou leur création.
19
b. Les actifs dégradés ou étape 2
Dès lors qu’un seul de ces trois critères est rempli, l’encours concerné est transféré de
l’Étape 1 à l’Étape 2 et les dépréciations ou provisions afférentes sont ajustées en conséquence.
Les deux premiers critères sont symétriques ; ainsi, une amélioration suffisante de la note, ou
une sortie de la contrepartie de la liste de contreparties sensibles, entraîne un retour des encours
concernés en Étape 1.
Pour identifier les actifs présentant un risque soutenu de perte de valeurs (encours douteux),
la BESTBANK détermine l’existence d’indications objectives de dépréciation (événements de
défaut) :
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- une dégradation significative de la situation financière de la contrepartie qui augmente
la probabilité que cette dernière ne puisse pas honorer en totalité ses engagements,
impliquant alors un risque de perte pour la banque ;
- l’assouplissement, pour des raisons liées aux difficultés financières de l’emprunteur, des
clauses du contrat de prêt qui n’aurait pas eu lieu dans d’autres circonstances ;
- la survenance d’un ou plusieurs impayés depuis au moins 90 jours (à l’exception des
encours restructurés, qui sont considérés pendant une période probatoire comme
dépréciables au premier impayé) accompagnée ou non de l’ouverture d’une procédure
de recouvrement ;
- ou, indépendamment de l’existence de tout impayé, l’existence d’un risque avéré de
crédit ou de procédures contentieuses (dépôt de bilan, règlement judiciaire, liquidation
judiciaire).
En cas de retour à l’étape 2, les contrats sont alors maintenus dans cette Étape 2 pendant
une durée minimale avant qu’un éventuel retour en Étape 1 puisse être envisagé. Cette durée de
maintien en Étape 2 est comprise entre 6 mois et 2 ans selon la nature des portefeuilles de
risques auxquels appartiennent les contrats.
Avec :
21
actifs sains sera à hauteur de 2% de la valeur de ceux-ci. Pour les actifs dégradés ou présentant
nouvellement un risque de perte de valeur, la provision représentera 5% de leur valeur. Quant
aux actifs douteux, la provision s’y rattachant représentera 12% de leur valeur.
La banque a alors classé ses actifs financiers selon que ceux-ci soient sains, dégradés ou
douteux. Elle s’est basée sur les informations obtenues par son département en charge du
recouvrement quant à la situation financière des contreparties et des valeurs des titres détenus.
Ce tableau montre que les actifs financiers sains de l’entité s’élèvent 124 287 882 307 FCFA
contre 6 765 339 002 FCFA pour les actifs douteux.
A partir des valeurs ci-dessus et des taux, on a le tableau suivant qui présente le calcul
des provisions pour pertes attendues. Le montant total des provisions s’élève à 4 391 563 316
FCFA.
22
Actifs sains Actifs dégradés Actifs douteux
Taux 2% 5% 12%
Actifs financiers à la Actifs financiers à la Actifs financiers à la
Actifs financiers au juste valeur par les Actifs financiers au juste valeur par les Actifs financiers au juste valeur par les
Types d'actifs
coût amorti autres éléments du coût amorti autres éléments du coût amorti autres éléments du
résultat global résultat global résultat global
Montants
106 233 416 822 18 054 465 485 16 522 263 850 5 357 035 950 4 068 914 752 2 696 424 250
(FCFA)
Provisions
2 124 668 336 361 089 310 826 113 193 267 851 798 488 269 770 323 570 910
(FCFA)
23
Section 2 : Amendements apportées à l’application de la norme IFRS 9 par la
BESTBANK
Nos travaux d’examen des actifs financiers de la BESTBANK ont porté d’une part sur
l’appréciation du portefeuille des actifs financiers et d’autre part sur le calcul des provisions
pour dépréciation dudit portefeuille.
Dans cette perspective, nous avons déterminé les trois (3) seuils de matérialité suivants :
- le seuil de signification (Overall materiality) qui est le montant au-delà duquel la somme
des anomalies ne permet pas d’émettre une opinion sur les états financiers d’une entité
et, les décisions économiques ou le jugement fondé sur les comptes sont susceptibles
d'être influencés. Dans le cas présent, il s’élève à 828 502 000 FCFA ;
- le seuil de planification (Performance materiality) : c’est le seuil d'un montant inférieur
au seuil de signification utilisé pour définir la nature et l'étendue de ses travaux. Dans
le cas présent, il s’élève à 631 770 000 FCFA ;
- Le seuil de remontée des anomalies (Simple unit materiality) : Il s’agit du seuil en deçà
duquel une anomalie serait considérée comme insignifiante sur l’opinion émise. Dans
le cas présent, il vaut 41 425 000 FCFA.
1. Anomalies constatées
A l’issue des diligences mises en œuvre, nos travaux ont permis de relever deux principales
anomalies qui portent sur la sous-évaluation des actifs en souffrance et le calcul des provisions
pour pertes de crédits.
Nous avons analysé les différents contrats conclus entre la BESTBANK et les particuliers,
les entreprises et les établissements de crédit. Nos travaux ont révélé l’existence de deux prêts
accordés par la BESTBANK à deux entreprises, d’un montant total de 2 057 635 000 FCFA et
pour lesquelles l’on note des retards de remboursement depuis juin 2019 pour la première
entreprise et août 2019 pour la seconde. Nos investigations sur les deux entités nous ont permis
24
de constater que ces deux entités rencontrent des difficultés financières et présentaient un risque
de faillite au 31 décembre 2019. Cela montre qu’il s’agit d’actifs financiers en souffrance.
Par ailleurs, la situation financière de ces entités ayant favorisé les défauts de paiements
n’est pas dû aux effets négatifs de la COVID 19 mais, remonte à des faits constatés au cours du
second semestre de 2019.
Une revue des procédures de constitution des provisions pour dépréciation des instruments
financiers de la Holding nous a permis de noter l’absence de la détermination des taux de
dépréciation propres à chaque catégorie d’actif et l’affectation d’un même taux à l’ensemble
des actifs sans prise en compte de leurs natures, de la volatilité de leurs valeurs, de leurs
échéances et des informations historiques du portefeuille d’instruments financiers.
2. Recommandations
Au regard des différents points notés, nous avons formulé trois (3) recommandations dont
la prise en compte par les dirigeants de la BESTBANK pourraient contribuer à une meilleure
gestion du portefeuille de ses instruments financiers à savoir :
1- Reclassement des créances en souffrance dont le montant s’élève à 2 057 635 000
FCFA : il est plus que nécessaire pour la BESTBANK de reclasser ces créances en actifs
en souffrance conformément aux dispositions de la norme IFRS 9 afin de présenter une
image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat des activités de
l’exercice écoulé.
2- Réalisation d’un suivi régulier des créances venant à échéance en vue de recueillir à
temps des informations sur la situation financière et la solvabilité de ses débiteurs,
anticiper la perte de certains actifs et prévenir les risques de crédit ;
3- Amélioration du modèle de calcul des provisions en sollicitant les services d’un cabinet
d’actuaires afin d’obtenir une évaluation précise des taux à appliquer selon la catégorie
des actifs financiers.
25
CHAPITRE 2 : MESURE DE L’IMPACT DE L’APPLICATION DE LA NORME
IFRS 9 SUR LA BESTBANK
Elle fait intervenir le jugement professionnel des dirigeants des entités pour la
classification des actifs financiers dans la mesure où la catégorie de ceux-ci ne dépend plus de
leur nature (prêts, titres de placements …) mais, plutôt du choix de leur modèle économique.
En effet, le modèle économique est déterminé par les dirigeants de l’entité détentrice de ces
actifs comme le prévoit la norme IAS 24 « Informations relatives aux parties liées ». Le choix
du modèle d’affaire, une fois effectué, doit rester le même sur une durée relativement longue.
Toutefois, son changement pourrait survenir en cas d’évolutions internes et/ou externes. Ce
choix de modèle d’affaires permet de déterminer si un actif financier doit être évalué sur la base
de son coût amorti qui est la solution la moins risquée en cas de crise financière par exemple,
ou sur la base de sa juste valeur, par le résultat net ou par les capitaux propres.
- toutes les clauses contractuelles, notamment celles qui pourraient modifier l’échéancier
ou le montant des flux de trésorerie contractuels ;
- le mode de gestion des risques associés aux actifs financiers concernés ;
- le mode de rémunération des responsables en charge de gérer le portefeuille et ;
26
- les cessions d’actifs réalisées (pour les actifs similaires) et prévues (valeur, fréquence,
nature).
L’impact majeur de la norme IFRS 9 porte sur la présentation du bilan qui classe les
actifs financiers en quatre catégories au lieu de trois. Pour classer et évaluer des actifs financiers,
la direction souligne qu’il est nécessaire de distinguer trois modèles d’activités à savoir :
- Un modèle fondé sur la collecte des flux contractuels des actifs financiers ;
- Un modèle fondé sur la collecte des flux contractuels des actifs financiers et sur la vente
de ces actifs et ;
- Un modèle propre aux autres actifs financiers, notamment de transaction, dans lequel la
collecte des flux contractuels est accessoire.
Ainsi, au 1er janvier 2019, l’entreprise a eu à reclasser ses actifs financiers selon le nouveau
modèle.
Prêts et créances
Actifs financiers
évalués au coût
amorti
Actifs financiers
détenus jusqu’à
leur échéance
Actifs financiers
évalués à la juste
valeur par le résultat
Actifs financiers à
la juste valeur par
le biais du résultat
Actifs financiers
évalués à la juste
valeur par les autres
Actifs financiers
éléments du résultat
disponibles à la
vente
27
fiables, justifiables, prévisionnelles et prospectives. La BESTBANK doit alors mener les
actions nécessaires en vue d’obtenir les informations portant sur les différents actifs financiers.
Pour ce faire, la BESTBANK a procédé à un renforcement de son équipe en charge du suivi
des variations des valeurs des différents actifs afin de prévenir une éventuelle perte.
Toutefois, certaines limites sont données quant à l’ampleur des informations à prendre
en compte. En effet, il s’agit d’informations raisonnables et justifiables qu’il est possible
d’obtenir à la date de reporting sans devoir engager des coûts ou des efforts excessifs, y compris
des informations sur les événements passés et les circonstances actuelles et des prévisions
concernant la conjoncture économique future.
L’apport majeur de la norme IFRS 9 porte sur la comptabilisation des provisions pour
pertes de crédits. Celle-ci ne porte plus seulement sur les pertes encourues mais également sur
les pertes de crédit futures. Cette disposition entretient un lien étroit avec la gestion du risque
de crédit et impacte de ce fait le résultat de l’entité.
La norme IFRS 7 définit le risque de crédit comme « le risque qu'une partie à un instrument
financier manque à l’une de ses obligations et amène de ce fait l'autre partie à subir une perte
financière ». En d’autres termes, le risque de crédit est défini comme étant le risque résultant
de l'incertitude liée à la possibilité ou la volonté des contreparties ou des clients de remplir leurs
obligations. Ainsi, il existe donc un risque pour la banque dès lors qu'elle se met en situation
d'attendre une entrée de fonds de la part d'un client ou d'une contrepartie de marché.
Le risque de crédit est le risque que le débiteur ne réponde pas à son obligation initiale qui est
de rembourser un crédit (Bah, 2008). Dès lors qu’un client rend son compte débiteur, la banque
est amenée à supporter un risque de crédit. Cela est aussi dû au fait que la banque collecte des
fonds auprès du public qu'elle doit être en mesure de restituer en tout temps ou selon les
conditions de retrait fixées. Puisque les banques ne sont pas à l'abri d’un manque de paiement
de la part d’un débiteur, elles doivent apprécier les demandes de crédit avec minutie pour
minimiser le risque. Bah (2008) décompose le risque de crédit en plusieurs éléments :
28
- le risque de contrepartie qui est, pour une banque, la possibilité qu’un débiteur n’honore
pas les engagements pris envers elle ;
- le risque de liquidité qui apparaît lorsque le client se trouve dans une situation
d'illiquidité (temporaire ou conjoncturelle). On parle alors de risque de non-paiement ;
- le risque lié à une baisse des activités de la contrepartie et qui est susceptible d’influer
sa liquidité ;
- le risque sectoriel qui est le risque lié au secteur d’activité du débiteur ;
- le risque financier qui résulte de l’impact de situations macroéconomiques.
Afin de permettre aux entités de se couvrir contre le risque de crédit, et éviter la constatation
trop tardive des pertes sur les actifs financiers, l’IASB a proposé de constater des provisions
par anticipation. En effet, cette procédure emmène les banques et entités à constater des
provisions dès l’acquisition des actifs financiers afin de se prémunir contre un éventuel risque
de perte de valeur. Cette nouvelle disposition permet aux banques de ne pas faire face aux pertes
de manière brusque et tardive comme lors de la crise financière de 2008.
Les banques sont constamment confrontées à ce risque, lequel est étroitement lié à leurs
activités. La prise en compte de cette réalité permet donc à la banque de s’apprêter. Prenons le
cas des créances en souffrance d’une valeur de 2 057 635 000 FCFA de la BESTBANK telles
que relevées plus haut. La non-prise en compte de dispositions visant à constater une provision
pourrait emmener la BESTBANK à constater des pertes, des dépréciations de créances qui
affecteraient ses fonds propres. De même, la banque pourrait subir un préjudice dû à l’absence
d’actions mises en place afin de s’informer de la situation financière de ses débiteurs et de
l’évolution des actifs financiers sur le marché ivoirien et ouest-africain en cette période de crise
sanitaire.
La norme IFRS 9 permet la prise en compte des risques de pertes de crédits attendues
dans l’élaboration des états financiers afin de permettre aux entités de se prémunir d’éventuelles
défaillances de paiement de la part de la seconde partie du contrat. La COVID 19 s’étant
généralisée après la clôture de l’exercice 2019 mais, avant l’arrêté des comptes de l’entité, la
29
question se pose de savoir s’il faut oui ou non prendre en compte ses effets pour l’évaluation
des actifs financiers.
Selon la norme IAS 10, les événements postérieurs à la période de reporting sont les
événements, favorables et défavorables, qui se produisent entre la clôture de l’exercice et la
date de publication des états financiers. On peut distinguer deux types d’événements : ceux qui
contribuent à confirmer des situations qui existaient à la fin de la période de reporting
(évènements postérieurs à la période de reporting donnant lieu à des ajustements) et ceux qui
indiquent des situations apparues postérieurement à la fin de la période de reporting
(évènements postérieurs à la période de reporting ne donnant pas lieu à des ajustements mais,
devant faire l’objet de mention dans les notes annexes).
Selon l’avis de l’IASB, la COVID-19 pourrait avoir un impact sur les évaluations à la
clôture de l’exercice comptable 2019. L’incertitude actuelle oblige les entités à repenser leur
approche de détermination des pertes de crédit attendues. En effet, les entités ne peuvent pas,
pendant la période postérieure à la clôture des comptes évaluer le risque de crédit en se basant
sur les retards de paiement présentés par certains agents économiques. Celles-ci doivent plutôt
prendre en compte les informations raisonnables et justifiables (historiques, actuelles et
prospectives dans la mesure du possible) afin de déterminer les montants à provisionner.
Toutefois, l’apparition de la pandémie étant un évènement postérieur à la clôture de l’exercice
2019, la BESTBANK devra préciser dans ses notes annexes l’éventuel impact de la COVID-
19 sur ses comptes.
Nous avons vérifié que le gouvernement de la BESTBANK a mis en œuvre les outils
nécessaires en vue d’évaluer l’impact de la COVID 19 sur les activités et le modèle d’affaires
et pris les mesures idoines en vue de corriger les éventuels effets sur le portefeuille des
instruments financiers.
Nos travaux ont relevé l’absence d’analyses approfondies menées par la BESTBANK
sur l’impact de la crise sanitaire sur ses activités. En effet, la COVID-19, n’étant initialement
pas présente en Côte d’Ivoire, le Gouvernement de la BESTBANK n’a pas pris en compte les
conséquences de cette pandémie sur son activité lors de la présentation de ses comptes. Nous
avons vérifié que la continuité de l’exploitation de la BESTBANK ne sera pas compromise
30
dans un avenir raisonnablement proche et qu’elle sera en mesure de faire face à ses échéances
à brève échéance. Nos investigations ont permis de constater que certains débiteurs présentaient
des difficultés financières dues à l’impact de la COVID-19 et pourraient ne pas être en mesure
d’honorer leurs signatures. Ce qui pourrait impacter considérablement les comptes de 2020. Il
appartient alors à la banque d’assurer un suivi régulier de ses débiteurs afin de se prémunir
d’éventuels risques.
Compte de résultat (en FCFA) 2 019 2018 (IFRS 9)4 2018 (IAS 39)
Intérêts et produits assimilés 32 380 839 584 29 002 397 702 29 002 397 702
Intérêts et charges assimilées -9 843 217 562 -9 545 025 746 -9 545 025 746
Commissions (produits) 3 826 810 776 3 622 246 167 3 622 246 167
Commissions (charges) -1 179 999 970 -1 347 655 217 -1 347 655 217
Grains ou pertes nets sur instruments financiers à la juste
690 495 780 1 260 025 403 899 014 075
valeur par résultat
Gains ou pertes nets sur actifs financiers disponibles à la vente - - 443 209 785
Gains ou pertes nets sur actifs financiers à la juste valeur par
698 539 227 357 936 815 -
les capitaux propres
Produits des autres activités 2 051 990 041 2 126 534 346 2 126 534 346
Charges des autres activités -3 382 545 444 -2 930 722 992 -2 930 722 992
Produit net bancaire 25 242 912 432 22 545 736 478 22 269 998 120
Charges générales d'exploitation -3 665 182 970 -3 412 582 469 -3 412 582 469
Dotations aux amortissements et aux dépréciations des
-1 337 517 804 -1 145 269 970 -1 145 269 970
immobilisations incorporelles et corporelles
Impôts versés au cours de l'exercice -1 443 421 967 -1 673 938 333 -1 673 938 333
Résultat brut d'exploitation 18 796 789 691 16 313 945 706 16 038 207 348
Coût du risque -6 625 304 386 -4 495 669 003 -2 527 462 102
Résultat d'exploitation 12 171 485 305 11 818 276 703 13 510 745 246
4 Ces valeurs ont été déterminées au 1er janvier 2019 en appliquant la norme IFRS 9 aux comptes de 2018.
31
Tableau 6 : Extrait de l’état de résultat net de la BESTBANK des exercices 2018 et 2019.
Au regard des chiffres présentés ci-haut, l’on note que l’application de la norme IFRS 9
représente un coût supplémentaire pour la BESTBANK. En effet, la nouvelle approche
proposée par la norme IFRS 9 quant à la comptabilisation des provisions prend en compte les
pertes de crédits attendues en plus des pertes de crédits pour lesquelles l’on dispose d’éléments
justificatifs patents. Ainsi, le coût du risque enregistre en plus des charges couramment
supportées avec la norme IAS 39, des charges additionnelles. C’est ce qui justifie la forte
croissance du coût du risque au 1er janvier 2019 lors de la première application de la norme
IFRS 9 par la BESTBANK (2 527 462 102 FCFA en 2018 contre 4 495 669 003 FCFA le 1er
janvier 2019).
De plus, nous remarquons que ce montant a augmenté de 20185 à 2019. Nos travaux tels
que présentés dans le chapitre 1 de la deuxième partie nous montre que les provisions relatives
aux actifs financiers de la BESTBANK représentent 4 391 563 316 FCFA soit 66% du montant
enregistré en coût du risque. Cette prédominance est, en effet, dû au secteur d’activité dans
lequel évolue la banque. Cet impact déjà considérable pour l’entité depuis la première
application de la norme en 2018 pourrait avoir une incidence encore plus significative sur le
résultat de BESTBANK ainsi que des banques de l’UEMOA avec la crise sanitaire actuelle au
titre de l’exercice 2020 et peut-être des années à venir.
32
Conclusion
Suite à l’adoption de la norme IFRS 9 relative aux instruments financiers le 1er janvier
2018 par l’International Accounting Standard Board (IASB) et à l’obligation des entreprises de
l’espace OHADA dont les titres sont inscrits à une bourse de valeurs ou sollicitant un
financement dans le cadre d’un appel public à l’épargne de produire des états financiers selon
les normes internationales en sus des états financiers selon le système comptable OHADA, nous
nous sommes intéressé à l’impact de l’évaluation des actifs financiers selon la norme précitée
sur une institution bancaire ivoirienne, la BESTBANK.
Notre étude nous a emmené à présenter de manière succincte le contexte ayant favorisé
l’entrée en vigueur de la norme IFRS 9 ainsi que les nouvelles dispositions qu’elle prévoit à
savoir un nouveau modèle de classification et d’évaluation des actifs financiers, un principe de
provisionnement fondé sur les pertes de crédits attendues et plus seulement sur les pertes de
crédits encourues ainsi que la révision de la comptabilité de couverture. À la suite de cela, nous
avons porté un regard critique sur l’application de la norme par l’entreprise qui nous a permis
de relever la nécessité d’une recherche plus méticuleuse d’informations afin de procéder à une
évaluation fiable des dépréciations et provisions à constater. Une fois cela réalisé, nous nous
sommes alors appesanti sur les incidences de l’évaluation des actifs financiers selon la norme
sur les comptes de la banque.
De notre analyse, il ressort que les nouvelles dispositions prévues par la norme
présentent un impact considérable sur la gestion du risque de crédit par la banque grâce à la
prise en considération non seulement de faits justifiant des pertes avérées mais également toute
sorte d’informations susceptibles de prouver la survenance future d’une défaillance de paiement
ou de perte de valeur des actifs financiers détenus. La norme permet alors à la BESTBANK de
se prémunir contre d’éventuelles dépréciations d’actifs financiers. Toutefois, cette mesure
d’anticipation des pertes représente un coût pour les banques en général, et la BESTBANK en
particulier, qui impacte considérablement le résultat.
33
Ces recommandations sont aussi valables pour les institutions bancaires de l’espace
OHADA, soumises à l’obligation d’émettre des états financiers selon les normes
internationales, en cette situation de crise sanitaire ayant fortement impacté les prévisions
financières des entreprises et des pays.
34
ANNEXES
Annexe 1 : Définitions
Afin de permettre une meilleure compréhension de nos travaux, il nous paraît judicieux de
définir certaines notions clés reliées à notre thème. Il s’agit des termes : instrument financier,
actif financier, passif financier, juste valeur et coût amorti.
1. Instrument financier
Un instrument financier est une notion comprenant trop de catégories pour qu’il soit permis
de parler d’une seule définition, unique et cohérente. En effet, cette notion peut être appréhendée
de plusieurs manières, tant au niveau économique que juridique.
Selon Lemonnier (2014), sur le plan économique, les instruments financiers sont des contrats
liés au paiement et à l’acquisition de moyens financiers ainsi qu’à une garantie contre le risque
financier dont l’objet porte sur des ressources financières. Ils désignent un engagement
financier pris par certains sujets publics ou privés (souscripteurs) par rapport à d’autres
(possesseurs). Pour les souscripteurs, ils sont des passifs et pour les possesseurs, ils sont
composants des actifs.
Selon la norme IAS 32 rentrée en vigueur le 1er janvier 2005, « un instrument financier est tout
contrat qui donne lieu à un actif financier d'une entité et à un passif financier ou à un instrument
de capitaux propres d'une autre entité ». Il peut s’agir des titres ou contrats dont certains sont
négociables, et certains sont exclusivement utilisés pour anticiper une rentabilité ou un risque
financier ou monétaire (Véron et Al., 2009).
Un instrument financier est comptabilisé dans les états financiers lorsque l’entité devient
une partie au contrat. Une entité décomptabilise un passif financier lorsque son obligation est
éteinte, et retire un actif financier de son état de la situation financière soit lorsque ses droits
contractuels sur les flux de trésorerie de l’actif expirent, soit lorsqu’elle a transféré l’actif et la
quasi-totalité des risques et avantages liés à la propriété, ou lorsqu’elle a transféré l’actif, mais
a conservé certains risques et avantages importants de la propriété, et que l’autre partie peut
vendre l’actif. La notion d’instrument financier renferme alors celles d’actif financier et de
passif financier.
XI
a. Actif financier
Selon la norme IAS 32, est un actif financier tout actif qui est :
- de la trésorerie ;
- un instrument de capitaux propres d'une autre entité ;
- un droit contractuel de recevoir d'une autre entité de la trésorerie ou un autre actif
financier ou, d'échanger des actifs ou des passifs financiers avec une autre entité à des
conditions potentiellement favorables à l'entité ;
- un contrat qui sera ou pourra être réglé en instruments de capitaux propres de l'entité
elle-même et qui est un instrument non dérivé pour lequel l'entité est ou pourrait être
tenue de recevoir un nombre variable d'instruments de capitaux propres de l'entité elle-
même ou, un instrument dérivé qui sera ou pourra être réglé autrement que par l'échange
d'un montant fixe de trésorerie ou d'un autre actif financier contre un nombre fixe
d'instruments de capitaux propres de l'entité elle-même. A cette fin, les instruments de
capitaux propres de l'entité n'incluent pas les instruments constituants eux-mêmes des
contrats de réception ou de livraison future d'instruments de capitaux propres de l'entité
elle-même.
En d’autres termes, un actif financier est un titre ou un contrat, le plus souvent transmissible
et négociable sur un marché, qui est susceptible de procurer à son détenteur des revenus et/ou
un gain en capital, en contrepartie d'une certaine prise de risque. Il peut s’agir des valeurs
mobilières (actions, obligations, warrants), des titres de créance négociables, des créances, etc.
b. Passif financier
Selon la norme IAS 32, un passif financier est tout passif qui est :
XII
capitaux propres de l'entité n'incluent pas les instruments constituant eux-mêmes des
contrats de réception ou de livraison future d'instruments de capitaux propres de l'entité
elle-même.
Un passif financier est donc une obligation contractuelle soit de livrer des liquidités ou de
transférer un actif financier à une autre partie, soit d'échanger (par exemple, dans le cas des
options) un montant fixe de trésorerie ou un autre actif financier contre un nombre fixe
d'instruments de capitaux propres de l'entité elle-même. Les passifs financiers comprennent les
emprunts, les autres financements et facilités bancaires, les instruments dérivés passifs et les
dettes d’exploitation.
c. Dérivé
Un dérivé est un instrument financier ou un autre contrat qui présente les trois
caractéristiques suivantes :
- sa valeur varie en fonction d'une variation d'un taux d'intérêt spécifié, du prix d'un
instrument financier, du prix d'une marchandise, d'un cours de change, d'un indice de
prix ou de taux, d'une notation de crédit ou d'un indice de crédit ou d'une autre variable
(parfois appelée le "sous-jacent") ;
- il ne requiert aucun investissement initial net ou un investissement initial net inférieur à
celui qui serait nécessaire pour d'autres types de contrats dont on pourrait attendre des
réactions similaires aux évolutions des conditions de marché et ;
- il est réglé à une date future.
2. Juste valeur
La notion de juste valeur est présente dans le référentiel comptable américain US GAAP ainsi
qu’au niveau des normes internationales de l’information financière. Selon la norme IAS 32, « la
juste valeur est le montant pour lequel un actif pourrait être échangé, ou un passif éteint, entre
des parties bien informées et consentantes dans le cadre d'une transaction effectuée dans des
conditions de concurrence normale ».
La définition utilisée pour nos travaux est celle proposée par la norme IFRS 13 présentant
la juste valeur comme « le prix qui serait reçu pour la vente d’un actif ou payé pour le transfert
d’un passif lors d’une transaction normale entre des intervenants du marché à la date
d’évaluation (prix de sortie) ».
XIII
L’idée est de comptabiliser les actifs ou les instruments financiers à la valeur la plus proche
possible d’une référence de marché ou d’une référence économique calculée en fonction
d’indicateurs de marché. Trois cas peuvent se présenter (Véron et Al., 2009) :
3. Coût amorti
De plus, la mise en œuvre de la méthode du coût amorti repose sur le concept de taux
d’intérêt effectif. Celui-ci est défini comme « le taux qui actualise exactement les décaissements
ou encaissements de trésorerie futurs sur la durée de vie prévue de l’instrument financier ou
selon les cas sur une période plus courte de manière à obtenir la valeur comptable nette de
l’actif ou du passif financier ». Il s’agit d’un taux de rendement interne, et sa détermination
repose sur un calcul actuariel. Ainsi, dans le cas de l’émission d’un emprunt d’une durée de n
années et remboursable in fine, le taux d’intérêt effectif « i » est tel que :
XIV
Montant encaissé = Intérêt à verser année 1 (1 + i)-1 + Intérêt à verser année 2 (1 +
i)-2 +…+ (Intérêt à verser année n + Montant à rembourser) (1 + i)-n.
Le coût amorti représente la juste valeur de la contrepartie donnée (cas des actifs
financiers) ou reçue (cas des passifs financiers).
La norme IAS 39 est rentrée en vigueur en Janvier 2005 et a pour objectif d'établir les
principes de comptabilisation et d'évaluation des actifs financiers, des passifs financiers et de
certains contrats d'achat ou de vente d'éléments non financiers. Elle devrait être appliquée à
tous les types d'instruments financiers, sauf lorsque les dispositions d'autres normes trouvent à
s'appliquer, comme par exemple :
- les participations dans des filiales, des entreprises associées et des coentreprises
comptabilisées selon IAS 27 "Etats financiers consolidés et individuels", IAS 28
"Participations dans des entreprises associées" ou IAS 31 "Participations dans des
coentreprises" ;
- les droits et obligations résultant de contrats de location auxquels s'applique IAS 17
"Contrats de location" ;
- les droits et obligations des employeurs, découlant de plans d'avantages au personnel
auxquels s'appliquent LAS 19 "Avantages au personnel" ;
- etc.
- les actifs financiers et passifs financiers à la juste valeur par le biais du compte de
résultat ;
- les placements détenus jusqu'à leur échéance, qui sont des actifs financiers non dérivés,
assortis de paiements fixes ou déterminables et d'une échéance fixe, que l'entité a
l'intention manifeste et la capacité de conserver jusqu'à leur échéance ;
- les prêts, créances et dettes émis par l'entreprise ;
XV
- les actifs financiers disponibles à la vente : actifs financiers non dérivés qui sont
désignés comme étant disponibles à la vente ou ne sont pas classés dans l'une des 3
catégories ci-dessus.
Ceux-ci sont comptabilisés initialement par une entité si et seulement si elle devient une
partie aux dispositions contractuelles de l'instrument. La norme IAS 39 procède à une
répartition des instruments financiers en plusieurs familles. Ce classement a un impact sur la
méthode d’évaluation à appliquer (juste valeur ou coût amorti) et sur l’imputation de la
différence de valeur (en résultat ou en capitaux propres).
- les actifs ou passifs financiers, qualifiés « à la juste valeur par le biais du compte de
résultat » tels que les actifs financiers détenus à des fins de transaction et les produits
dérivés, ou encore, sur option, tout instrument ;
- les actifs financiers « disponibles à la vente » tels que les titres immobilisés et les titres
de participation non consolidés, pour lesquels l’imputation de la différence de valeur
s’effectue en capitaux propres.
- Les placements détenus jusqu’à l’échéance, cette détention devant correspondre à la fois
à une intention manifeste de l’entreprise et à une capacité financière suffisante de celle-
ci ;
- Les prêts et créances (tels que les créances clients, les prêts au personnel et les prêts
inter-entreprises), qui sont définis comme des « actifs financiers non dérivés à paiements
déterminés ou déterminables qui ne sont pas cotés sur un marché actif ».
Toutefois, à chaque date de clôture, l’entité doit apprécier s'il existe une indication objective
de dépréciation d'un actif financier ou d'un groupe d'actifs financiers et constater une
dépréciation dans l’affirmative.
En IFRS, un actif financier doit être déprécié si sa valeur recouvrable estimée se trouve
être inférieure à sa valeur comptable. Le test de dépréciation doit être effectué à chaque date de
XVI
clôture. En effet, comme l’indique le paragraphe 58 de la norme IAS 39, à chaque date de
clôture, une entité doit apprécier s'il existe une indication objective de dépréciation d'un actif
financier ou d'un groupe d'actifs financiers. Si une telle indication existe, l'entité doit appliquer
le paragraphe 63 (pour les actifs financiers comptabilisés au coût amorti), le paragraphe 66
(pour les actifs financiers comptabilisés au coût) ou le paragraphe 67 (pour les actifs financiers
disponibles à la vente) afin de déterminer le montant de toute perte de valeur.
Comme précisé à l’article 59, un actif financier ou un groupe d'actifs financiers est
déprécié et des pertes de valeur sont encourues si et seulement s'il existe une indication
objective de dépréciation résultant d'un ou de plusieurs événements intervenus après la
comptabilisation initiale de l'actif (un «événement générateur de pertes») et que cet (ou ces)
événement(s) générateur(s) de pertes a (ou ont) un impact sur les flux de trésorerie futurs
estimés de l'actif financier ou du groupe d'actifs financiers, qui peut être estimé de façon fiable.
Cependant, les pertes attendues par suite d'événements futurs, quelle que soit leur probabilité,
ne sont pas comptabilisées. Les événements générateurs de pertes énoncés par le paragraphe 59
de l’IAS 39 sont les suivants :
XVII
concernée, baisse des prix du pétrole pour les actifs financés au profit des producteurs
de pétrole, ou des changements défavorables de la situation du secteur affectant les
emprunteurs du groupe).
Outre les types d'événements décrits au paragraphe 59, sont à considérer comme indication
objective d'une dépréciation relative à un placement dans un instrument de capitaux propres,
des informations portant sur des changements importants, ayant un effet négatif sur l'entité, qui
sont survenus dans l'environnement technologique, de marché, économique, ou juridique dans
lequel l'émetteur opère et indiquent que le coût de l'investissement dans l'instrument de capitaux
propres pourrait ne pas être recouvré.
Dans certains cas, les données observables nécessaires pour estimer le montant d'une perte
de valeur sur un actif financier peuvent être limitées ou ne plus être pertinentes eu égard aux
circonstances. Cela peut être le cas, par exemple, lorsqu'un emprunteur connaît des difficultés
financières et qu'il existe peu de données historiques disponibles concernant des emprunteurs
similaires. Dans de tels cas, une entité utilise son jugement, fondé sur l'expérience, pour estimer
le montant d'une perte de valeur. De même, une entité exerce son jugement, fondé sur
l'expérience, pour ajuster les données observables pour un groupe d'actifs financiers de manière
à refléter les circonstances actuelles.
Pour les actifs financiers comptabilisés au coût amorti (prêts, créances ou placements), s'il
existe des indications objectives d'une perte de valeur, le montant de la perte est égal à la
différence entre la valeur comptable de l'actif et la valeur actuelle des flux de trésorerie futurs
estimés (hors pertes de crédit futures qui n'ont pas été encourues), actualisée au taux d'intérêt
effectif d'origine de l'actif financier (c'est-à-dire au taux d'intérêt effectif calculé lors de la
comptabilisation initiale). La valeur comptable de l'actif doit être réduite soit directement, soit
via l'utilisation d'un compte de correction de valeur. Le montant de la perte doit être
comptabilisé au compte de résultat. L’entité apprécie en premier lieu si des indications
objectives de dépréciation existent individuellement, pour des actifs financiers
individuellement significatifs, de même que, individuellement ou collectivement, pour des
actifs financiers qui ne sont pas individuellement significatifs. Si une entité détermine qu'il
n'existe pas d'indications objectives de dépréciation pour un actif financier considéré
individuellement, significatif ou non, elle inclut cet actif dans un groupe d'actifs financiers
présentant des caractéristiques de risque de crédit similaires et les soumet collectivement à un
test de dépréciation. Les actifs soumis à un test de dépréciation individuel et pour lesquels une
XVIII
perte de valeur est comptabilisée ou continue de l'être ne sont pas inclus dans un test de
dépréciation collectif.
S'il existe une indication objective de dépréciation d'un instrument de capitaux propres non
coté qui n'est pas comptabilisé à la juste valeur parce que celle-ci ne peut être mesurée de façon
fiable, le montant de la perte de valeur de cet actif financier est égal à la différence entre sa
valeur comptable et la valeur actuelle des flux de trésorerie futurs estimés déterminée au taux
d'intérêt courant du marché pour un actif financier similaire. Ces pertes de valeur ne doivent
pas être reprises.
Lorsqu'une diminution de la juste valeur d'un actif financier disponible à la vente a été
comptabilisée directement en capitaux propres et qu'il existe une indication objective de la
dépréciation de cet actif, la perte cumulée qui a été comptabilisée directement en capitaux
propres doit être sortie des capitaux propres et comptabilisée en résultat, même si l'actif
financier n'a pas été décomptabilisé. Le montant de la perte cumulée sortie des capitaux propres
et comptabilisée en résultat doit être égal à la différence entre le coût d'acquisition (net de tout
remboursement en principal et de tout amortissement) et la juste valeur actuelle, diminuée de
toute perte de valeur sur cet actif financier préalablement comptabilisée en résultat.
1) Êtes-vous d’accord pour qu’il soit obligatoire d’évaluer à la juste valeur par le biais des autres
éléments du résultat global les actifs financiers dont la détention s’inscrit dans un modèle
économique dans lequel les actifs sont gérés à la fois afin d’en percevoir les flux de trésorerie
contractuels et en vue de la vente (sous réserve de l’appréciation des caractéristiques des flux
de trésorerie contractuels) de sorte que :
XIX
(a) les produits d’intérêts, les pertes de valeur et tout profit ou perte sur décomptabilisation
soient comptabilisés en résultat net de la même façon que les actifs financiers évalués au coût
amorti ;
(b) tous les autres profits ou pertes soient comptabilisés dans les autres éléments du résultat
global ?
2) Êtes-vous d’accord pour que l’option de la juste valeur déjà offerte dans IFRS 9 soit étendue
aux actifs financiers qui seraient sinon obligatoirement évalués à la juste valeur par le biais des
autres éléments du résultat global ? Si non, pourquoi, et quelle autre solution proposez-vous ?
3) Êtes-vous d’accord pour que l’entité qui choisit d’appliquer IFRS 9 par anticipation après la
publication de la version intégrale d’IFRS 9 soit tenue d’appliquer la version intégrale d’IFRS
9 (c’est-à-dire la version incluant tous les chapitres) ? Si non, pourquoi ?
Croyez-vous que le délai de six mois qu’il est proposé d’accorder entre la publication de la
version intégrale d’IFRS 9 et l’entrée en vigueur de l’interdiction visant l’adoption d’une
version antérieure d’IFRS 9 soit suffisant ? Si non, de quelle durée serait le délai approprié et
pourquoi ?
BESTBANK Côte d’Ivoire est la neuvième filiale d’un groupe bancaire présent sur le
marché africain et originaire de France. Elle est une société anonyme avec un capital de
20 000 000 000 FCFA détenu à 65% par BESTBANK HOLDING et à 35% par des particuliers.
La BESTBANK Côte d’Ivoire a démarré ses activités le jeudi 5 janvier 2012 après l'obtention,
le 23 mai 2011, de l'agrément du Ministère de l'économie et des Finances pour l'exercice de la
profession bancaire en Côte d'ivoire. Selon ses statuts, elle a pour objet la prestation de services
bancaires, économiques et financiers et, exerce essentiellement une activité de banque de détail
(collecte des fonds et octroi de crédits à la clientèle) et de services interbancaires à travers un
réseau de huit (8) agences sur l’ensemble du territoire ivoirien au 31/12/2019.
XX
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83.
XXIII
TABLE DES MATIERES
DEDICACE.............................................................................................................................. II
SOMMAIRE ........................................................................................................................... IV
AVANT-PROPOS ................................................................................................................... V
Introduction .............................................................................................................................. 1
XXIV
Paragraphe 1 : Une nouvelle approche de classification et d’évaluation des actifs
financiers ....................................................................................................................... 11
XXV
2. Recommandations .............................................................................................. 25
Conclusion ............................................................................................................................... 33
ANNEXES ............................................................................................................................... XI
XXVI