Vous êtes sur la page 1sur 72

UNIVERSITE OUAGA I Pr JOSEPH KI ZERBO

INSTITUT BURKINABE DES ARTS ET METIERS (IBAM)

MASTER EN COMPTABILITE CONTROLE AUDIT (MCCA)

« Audit financier et fiabilité de la


communication financière »
Par

Issoufou BELEM

Stage effectué au Cabinet Emergence Afrik Audits Conseils (E2AC)

Directeur de mémoire Maître de stage :


Dr Emmanuel SAWADOGO T. Marie Elie OUEDRAOGO
Université OUAGA I Pr Joseph KI ZERBO Expert-comptable diplômé
commissaires aux comptes de sociétés
Associé gérant du cabinet E2AC
Sommaire
Sommaire ...................................................................................................................................................................... I
Dédicace........................................................................................................................................................................ II
Remerciements........................................................................................................................................................... III
Préambule .................................................................................................................................................................. IV
Sigles et abréviations ................................................................................................................................................. VI
Introduction .................................................................................................................................................................. 7
PREMIERE PARTIE : ASPECTS THEORIQUEs DE L’AUDIT FINANCIER ET DE LA
COMMUNICATION FINANCIERE .................................................................................................................... 10
CHAPITRE I: DEFINITION, CARACTERISTIQUES ET ROLE DE LA COMMUNICATION
FINANCIERE 11
I- HISTOIRE DE LA COMMUNICATION FINANCIERE ........................................................................ 12
II- DEFINITION DE LA COMMUNICATION FINANCIERE ............................................................... 13
III- ORGANISATION DE LA COMMUNICATION FINANCIERE ....................................................... 15
IV- LES DESTINATAIRES DE LA COMMUNICATION FINANCIERE .............................................. 16
V- CARACTERISTIQUES DE LA COMMUNICATION ....................................................................... 19
VI- FORMES DE COMMUNICATION .................................................................................................... 20
CHAPITRE II: DEFINITION ET CARACTERISTIQUES DE L’AUDIT FINANCIER ......................... 22
I- HISTORIQUE ........................................................................................................................................... 22
II- DEFINITION DE L’AUDIT FINANCIER .......................................................................................... 24
III- CARACTERISTIQUES DE L’AUDIT FINANCIER .......................................................................... 27
IV- LES OBJECTIFS DE L’AUDIT FINANCIER .................................................................................... 30
CHAPITRE III: LES APPROCHES D’AUDIT ......................................................................................... 34
I- L’APPROCHE CLASSIQUE ................................................................................................................... 34
II- L’APPROCHE PAR LES RISQUES ................................................................................................... 37
DEUXIEME PARTIE : ROLE DE L’AUDIT FINANCIER DANS LA FIABILISATION DE LA
COMMUNICATION FINANCIERE .................................................................................................................... 44
CHAPITRE IV: LA THÉORIE D'AGENCE ET L'AUDIT COMPTABLE ET FINANCIER .................. 46
I- LES CONFLITS D'INTERETS PRESENTÉS DANS LA THÉORIE D'AGENCE ................................. 47
II- LE RÔLE DE L'AUDIT DANS LA RÉSOLUTION DES PROBLÈMES D'AGENCE ..................... 51
CHAPITRE V: L'UTILITÉ DU RAPPORT D'AUDIT POUR LA DÉCISION D'OCTROI DES CRÉDITS
BANCAIRES 54
I- ÉTUDES EVALUANT L'OPINION DE L'AUDITEUR DANS LA PRISE DE DÉCISION D'OCTROI
DES CRÉDITS BANCAIRES .......................................................................................................................... 54
II- L'APPORT INFORMATIONNEL DU RAPPORT D'AUDIT DANS LA DÉCISION D'OCTROI DES
CRÉDITS : CAS DES BANQUES BURKINABE ........................................................................................... 57
CHAPITRE VI: ANALYSE DETAILLE DES RESULTATS DE L’ENQUETTE ................................... 60
I- LES QUESTIONS GENERALES : .......................................................................................................... 60
II- LES QUESTIONS QUALITATIVES : ................................................................................................ 61
Conclusion ................................................................................................................................................................... 66
Bibliographie................................................................................................................................................................ A
Annexes ........................................................................................................................................................................ B
Table des matières ....................................................................................................................................................... C
Dédicace

A ma famille

II
Remerciements
La réalisation de tout œuvre humaine implique un concours tacite ou explicite d’autres personnes.
Ce mémoire est l’aboutissement conjugué de nombre d’hommes et de femmes de bonnes volontés.
C’est donc avec un réel plaisir et en toute sincérité que nous adressons nos remerciements à tous
ceux qui de près ou de loin ont œuvré à l’élaboration de ce document.
Nos remerciements vont particulièrement à l’endroit de :
 T Marie Elie OUEDRAOGO : Expert-comptable diplômé, commissaire aux comptes de
sociétés, associé-gérant du cabinet Emergence Afrik Audits-Conseils (E2AC) qui a bien
voulu nous recevoir en stage dans sa structure ;
 K Benoit OUEDRAOGO, Directeur Technique du cabinet Emergence Afrik Audits-
Conseils (E2AC) ;
 Dr Emmanuel SAWADOGO: notre Directeur de mémoire pour son encadrement
précieux ;
 Nos remerciements vont également à l’endroit de tout le personnel du cabinet E2AC pour
leur entière collaboration ;
 Nous remercions toute l’administration et tout le corps professoral de l’IBAM pour la
formation théorique reçue.
Enfin nous tenons à remercier d’une manière générale tous ceux qui nous ont soutenus par des
conseils et encouragements.

III
Préambule
L’Institut Burkinabé des Arts et Métiers (IBAM), situé à Somgandé est un établissement
d’enseignement professionnel créé en Janvier 2000 avec la refondation de l’université de
Ouagadougou. Placée sous la responsabilité de l’université de Ouagadougou I Pr Joseph KI Zerbo
l’IBAM se propose de contribuer au développement intégral de l’homme par la formation dans ses
différentes filières, des cadres moyens et supérieurs compétents, et capables de porter les destinées
des sociétés africaines en générale et celles Burkinabé en particulier. C’est pour atteindre ce but
qu’il est institué un stage pratique de 6 mois pour l’obtention du master professionnelle en vue de
compléter la formation théorique. Jusqu’en 2011, L’IBAM assurait une formation de deux ans dans
les filières suivantes :

 Finance Comptabilité ;
 Gestion Commerciale ;
 Secrétariat Bilingue ;
 Banque.
Elle donnait également des cours du soir en Licence pour les étudiants ayant obtenu leur DUT et
désirant poursuivre leurs études dans les filières suivantes :

 Licences Professionnelle en Finance et Audit Comptable (LPFAC) ;


 Licence Professionnelle en Banque (LPB) ;
 Licence Professionnelle en Marketing et Gestion (LPMG) ;
 Licence Professionnelle en Méthode d’Informatique Appliquée à la Gestion des
Entreprises (MIAGE).
Il existe également une formation de DESS en MIAGE depuis la rentrée Universitaire 2005-2006.

l’IBAM applique depuis Octobre 2011 le système Licence Master et Doctorat (LMD) dans cinq
filières en cours du jour notamment en :

 Comptabilité Contrôle Audit (CCA) ;


 Assurance Banque Finance (ABF) ;
 Marketing et Gestion (MG) ;
 Méthode Informatique Appliquée à la Gestion(MIAG) ;
 Assistance de Direction Bilingue (ADB).
L’institut a mis en place un cycle de formation en master depuis l’année académique 2014-2015
dans les filières ci-après :

IV
 Master en Comptabilité Contrôle Audit (MCCA)
 Master en Banque Finance (MBF)
 Master en Administration et Gestion des Entreprises (MAGE)

Pour l’obtention du master, les étudiants à l’issue de leur admissibilité aux épreuves écrites ont
l’obligation d’effectuer un stage de six (06) mois en entreprise. A la fin de ce stage, ils doivent
produire et présenter un mémoire qui sera soutenu devant un jury en vue de l’obtention du diplôme.
C’est dans ce cadre que nous avons effectué un stage au cabinet d’Expertise Comptable Emergence
Afrik Audit Conseils (E2AC) en vue de l’obtention du diplôme de Master en Comptabilité
Contrôle Audit (MCCA).

V
Sigles et abréviations
CNCC Compagnie National des Commissaires aux Comptes

E2AC Emergence Afrik Audit Conseils

IBAM Institut Burkinabé des Arts et Metiers

IFAC International Federation of Accountants

ISA International Standards on Auditing

OHADA Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires

ONECCA-BF Ordre National des Experts Comptables et Comptables Agréés

SA Société Anonyme

SARL Société A Responsabilité Limitée

SONAGESS Société National de Gestion des Stocks de Sécurité

VI
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

Introduction
L’entreprise, dans l’optique néo-classique en économie, est une unité de fabrication qui
transforme un ensemble de biens en produits finis. Elle est détenue par des investisseurs qui
apportent des capitaux en vue de la réalisation de l’objet social. Cependant, ceux-ci ne sont pas
toujours les gestionnaires de l’entreprise. En effet, la gestion quotidienne de l’entreprise est très
souvent confiée aux managers (notamment dans les grandes sociétés) qui sont chargés
d’administrer au quotidien la société sous le contrôle des détenteurs de capitaux.
L’entreprise est alors d’après les théories du management une coalition de deux catégories
homogènes d’agents qui peuvent avoir des intérêts différents : les actionnaires (associés) et les
managers. Ces agents sont liés par des relations institutionnelles et par des relations d’agence.

Dans le cadre institutionnel défini par le législateur, les actionnaires (associés) peuvent
influencer les décisions par leurs votes dans les assemblées générales. Mais, cette influence est
très réduite si le capital est dispersé et si les porteurs ne sont pas organisés

Dans le cadre de la théorie de l’agence, les actionnaires considérés comme des mandants
et disposant de moins d’information sur la firme ont très souvent des intérêts différents de ceux
des managers qui sont les mandataires engagés pour effectuer une activité de gestion pour leur
compte. En effet, les actionnaires ont pour objectif principal la maximisation du profit tandis
que les managers tentent de maximiser une fonction d’utilité qui, selon les théories de
management, traduit trois catégories de motifs : bénéficier de la rémunération la plus élevée
possible, acquérir du prestige et du pouvoir, assurer une certaine sécurité.

C’est pourquoi les managers, dans le but de s’assurer de la fidélité des actionnaires, sont parfois
tentés de présenter les comptes qui ne sont pas fidèle à la réalité de l’entreprise. Il en est de
même lorsqu’ils sollicitent leurs partenaires financiers et commerciaux ou lorsqu’ils veulent
payer le moins d’impôts possible, notamment dans les pays à forte pression fiscale.

L’accès à une information financière fiable représente donc un aspect fondamental du processus
décisionnel en entreprise et constitue un critère premier d’appréciation de ses performances par
ses partenaires (salariés, actionnaires, investisseurs, créanciers).

Pour illustrer cet état de fait, Bernard Colasse (2005 : page37-40) assigne à la comptabilité le
rôle de fournir les informations qui permettront à l'entreprise de se légitimer face à son
environnement dans un essai intitulé « Comptabilité et euphémisme », Pour lui cette fonction
7
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

de légitimation peut parfois conduire les dirigeants à manipuler l'information comptable afin de
faire en sorte que cette dernière réponde aux attentes de son environnement.

La fiabilité de l’information financière sur laquelle repose l’équilibre des marchés financiers et
toute relation financière en général, est particulièrement sensible depuis la succession de
scandales financiers dont les plus retentissants sont ceux des entreprises Enron, Worldcomm et
Société Générale des Banques. Il est donc tout naturel que la qualité de l’information financière
soit sous haute surveillance.

En Afrique de l’ouest, en plus des mécanismes de gouvernance, les textes réglementaires


comme l’OHADA et le SYSCOA, régissent l’organisation et le fonctionnement des sociétés
dans l’espace UEMOA. Ils exigent aux entreprises la tenue d’une comptabilité destinée à
l’information externe comme à son propre usage et la transparence de l’information comptable
et financière.

C’est ainsi qu’il est imposé sous conditions et à certaines formes de sociétés un audit des
comptes mené par un commissaire aux comptes. Celui-ci doit s’assurer que les comptes annuels
ne présentent pas d’anomalies significatives susceptibles de remettre en cause l’image de
l’entreprise.

De ces constats procède le questionnement suivant : Quel est le rôle et l’utilité de l’audit
comptable et financier dans la fiabilisation de la communication financière ?

L’objectif général ici est de démontrer le rôle déterminant de l’audit comptable et financier dans
la fiabilisation de la communication financière.

De cet objectif général, découlent les objectifs spécifiques suivant :

 Décrire les conflits d’intérêts dans la théorie d’agence,


 Démontrer l’utilité de l’audit financier dans la résolution des problèmes d’agence ;
 Démontrer le rôle de l’audit financier dans la prise de décision d’octroi de crédit par les
banquiers
 Analyser les résultats d’enquêtes sur le rôle de l’audit financiers auprès de structures
financières du Burkina Faso.

Pour les besoins de notre travail, nous nous sommes basés sur différentes études évaluant le
rôle et l’importance de l’opinion de l’auditeur dans la communication financière. Il s’agit

8
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

notamment des études mener au Etats Unis (LIBBY 1979), Grande Bretagne (FIRTH 1979) et
de la France (SOLTANI 1992). Nous avons ensuite vérifié les résultats de ces études sur
l’environnement du Burkina Faso à travers un questionnaire (Annexe 2) soumis aux différents
acteurs notamment les banques du Burkina Faso.

Notre travail est ainsi structuré comme suit : une première partie qui nous permettra de
comprendre le concept de l’audit financier et la communication financière dans son ensemble
à travers :
 La compréhension de la terminologie de la communication financière, ses caractéristiques
et son rôle (Chapitre I)
 La compréhension de la terminologie de l’audit financier et de ses objectifs (chapitre II)
 La présentation des différentes approches d’audit (chapitre III)
Une deuxième partie dans laquelle nous analyserons le rôle et l’importance de l’audit comptable
et financier dans la fourniture d’information financière de qualité aux parties prenantes. Cette
partie se structure comme suit :
 La théorie d'agence et l'audit comptable et financier (Chapitre IV)
 L'utilité du rapport d'audit pour la décision d'octroi des crédits bancaires (Chapitre V)
 Analyse des résultats de l’enquête (Chapitre VI)

9
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

PREMIERE PARTIE : ASPECTS THEORIQUES DE L’AUDIT FINANCIER ET


DE LA COMMUNICATION FINANCIERE

10
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

CHAPITRE I: DEFINITION, CARACTERISTIQUES ET ROLE DE LA


COMMUNICATION FINANCIERE

L’histoire de la communication financière commence au début du XIX siècle. Au début elle


porte principalement sur des données financières. Avec le temps, son contenu s’enrichit et les
relations avec les destinataires de cette communication deviennent de plus en plus importantes.

A la fin du XX siècle, la communication financière est destinée à plusieurs publics tels que les
clients, les fournisseurs, les banques et le marché boursier. Ce dernier reste le destinataire
privilégié car il a un impact non négligeable sur les performances boursières de l’entreprise et
par là-même sur sa création de valeur.

Cependant, l’utilité de la communication financière est perçue différemment par deux théories.
Les partisans de l’Hypothèse de Marché Efficient suggèrent que le marché est totalement
transparent et tout effort de communication est inutile car toutes les données sont déjà
accessibles sur le marché. Cette approche est, en revanche, critiquée par les partisans de la
théorie du signal qui croient dans l’asymétrie informationnelle entre le management et le
marché. Les dirigeants tentent de réduire cette asymétrie en émettant des signaux sur la
performance de la société, c’est-à-dire en assurant une communication financière de bonne
qualité. Le fonctionnement actuel du marché semble privilégier cette deuxième théorie. De
nombreuses études ont démontré que la communication financière a des impacts significatifs et
positifs sur l’image et la performance de la société. Ainsi, afin de développer les meilleures
pratiques de communication, les entreprises concentrent des efforts et fondent de nombreuses
associations de professionnels de la communication financière. Cependant, selon la logique
économique, ces efforts et les coûts engagés dans la communication doivent se justifier par les
avantages attendus suite à cette communication. Par conséquent, les sociétés devraient estimer
les coûts et les bénéfices et bien comprendre quelle information est déjà disponible. Afin de ne
pas engager des coûts inutiles, la communication doit viser les domaines où il existe réellement
une asymétrie sur le marché.

Toutes ces réflexions théoriques amènent à s’interroger sur l’état actuel de la communication
financière. Est-ce que les sociétés présentes sur le marché sont conscientes de ce rôle important
de la communication financière ? Est-ce qu’elles connaissent les besoins des destinataires de
cette communication ? Et enfin, est-ce qu’elles sont en mesure de répondre à ces besoins ? Pour
répondre à ces questions, nous tentons dans ce chapitre de mieux comprendre la communication
financière, ses enjeux ainsi que son rôle.

11
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

Le travail consistera à rappeler le contexte historique de la communication financière pour


ensuite la définir dans son état actuel, présenter son organisation au sein de la société, des
publics auxquels elle est destinée et enfin, nous exposons ses caractéristiques et ses formes.

I- HISTOIRE DE LA COMMUNICATION FINANCIERE


Au début du XIX siècle, la presse financière est l’un des principaux supports d'information
financière. L'ensemble des données réglementées est regroupé sous le terme de publicité
financière. Elles restent sommaires et se limitent généralement aux cours de bourse. L’emploi
du terme publicité financière n’a pas le même sens que l’on rencontre aujourd’hui.

Le verbe publier est emprunté au latin publicare, dérivé lui-même de publicus qui signifie
"rendre (quelque chose) propriété de l'Etat" et "rendre public". Ce n'est que plus tard qu'il
désigne le "fait d'exercer une action sur le public à des fins commerciales". La publicité
financière avait un rôle purement informationnel, et non commercial comme pourrait le faire
croire l'utilisation du terme publicité. Au début du XIX siècle ce transfert d’information n’a pas
été réglementé. Cependant, avec le temps, le partage d’informations par les entreprises est
devenu générateur de conflits. D’un côté, les associés exigeaient la transparence. De l’autre, la
concurrence saisissait chaque information pour en tirer des avantages.

Avec le temps la publicité financière s'est transformé en "marketing financier" qui mettait
l’accent sur l’aspect relationnel de l’activité. Le verbe communiquer, quant à lui, a été emprunté
au latin communicare qui signifie d'abord "avoir part, partager", et se rapproche donc du sens
présent du verbe communiquer à savoir "être en relation avec". La relation devient donc une
composante clé de la communication financière.

Le passage de la simple publicité financière (faire le strict minimum en termes de diffusion


d'informations financières) à la communication financière au milieu des années quatre-vingt, se
traduit par un changement de la nature des informations diffusées par les sociétés.

Ainsi, à partir du milieu des années 1980, l'utilisation de l'expression de communication


financière se généralise, venant se substituer à celle de publicité financière, le rôle de l'aspect
relationnel se renforce davantage.

Dès le début des années 90, l’environnement économique a fortement stimulé le développement
de la communication financière. L’importance de cette communication s’est renforcée les
dernières années avec la montée en puissance des fonds d’investissement dans les capitaux

12
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

d’entreprises (Davis, Thompson, 1994). Les raisons de cette évolution sur le marché de capitaux
ont été multiples :

 libéralisation et globalisation des marchés ;


 privatisation massive dans la plupart des pays ;
 évolution démographique conduisant à la constitution d’une épargne retraite privée ;
 création d’organismes de placement collectif, etc.

Suite à ces évolutions, les rôles des différents acteurs du marché financier ont été redéfinis.

L’attention des entreprises s’est réorientée vers l’actionnaire institutionnel ce qui a conduit aux
échanges d’information plus détaillés et plus précis. Les analystes financiers sont devenus de
véritables intermédiaires dans ce processus informationnel. La nouvelle réglementation
comptable (et notamment les normes IFRS) oblige les sociétés cotées à faire des efforts
considérables en matière d’information financière. Cette évolution illustre la quête
contemporaine de transparence. On parle aujourd’hui de la transparence fiscale, transparence
bancaire, transparence politique, transparence environnementale, transparence de gestion et
enfin transparence financière, c’est-à-dire de la communication financière des entreprises ou
plus globalement transparence des marchés financiers.

II- DEFINITION DE LA COMMUNICATION FINANCIERE


Aujourd’hui, le terme omniprésent de communication financière est le plus souvent associé au
transfert d’informations de la société vers la communauté financière, c’est-à-dire, les analystes
et les actionnaires. Cependant, est-ce que cela représente le vrai rôle de la communication
financière?

Dans les publications et les discussions sur la communication financière, on rencontre trois
termes différents :

 Reporting ;
 Communication Financière ;
 Relations Investisseurs.

Le point commun de ces trois termes est le transfert de données. Cependant, il ne s’agit pas
uniquement de transférer l’information vers le marché. Une communication réussie consiste
également à échanger les données en interne et à demander le retour sur l’information publiée.

13
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

Le reporting est un processus de transfert de données financières et non financières au sein de


l’entreprise et vers l’extérieur.

Le reporting est habituellement basé sur les procédures préalablement définies et les
informations sont présentées sous la forme d’indicateurs ou de tableaux de bord. L’ensemble
des données concernées potentiellement par les procédures de reporting est très vaste. Par
exemple, le reporting peut comprendre le transfert des données confidentielles entre les
départements de vente ou de marketing. Les bonnes pratiques de reporting interne contribuent
fortement aux résultats de la société. La société consciente de ses performances à tous les
niveaux d’activité est potentiellement plus capable d’améliorer ses résultats qu’une société avec
des échanges de données en interne plus limités. Une bonne qualité de reporting interne
constitue une base solide pour une communication externe performante.

La communication financière est un processus interactif qui vise l’échange d’information


entre l’entreprise et les publics concernés : externes et internes, c’est-à-dire, les actionnaires,
les partenaires commerciaux, les créanciers, les employés et les clients.

Contrairement à l’interprétation très fréquente du terme « communication financière », cet


échange d’information est destiné non seulement aux actionnaires mais aussi aux banques et
autres organismes de financement, aux fournisseurs, aux clients actuels et futurs, aux lobbies et
aux organisations environnementales. La communication financière est également destinée aux
employés qui souhaitent s’informer sur la performance de la société pour laquelle ils travaillent.
Une bonne communication interne avec les employés a souvent un effet stimulant car elle donne
au personnel la possibilité de participer à l’activité de la société.

Malgré le terme « communication financière », ce processus ne devrait pas être limité


uniquement aux flux de données financières. Aujourd’hui, l’information non financière est très
appréciée par le marché. Une communication riche aide à renforcer l’image et la crédibilité de
la société auprès des participants du marché. Elle impacte également la performance boursière
de la société, ses relations avec les banques, ses capacités d’endettement, sa réputation auprès
des clients, ses ventes et, enfin, ses relations avec les fournisseurs en déterminant son pouvoir
de négociation de contrats.

Relations Investisseurs est un terme plus précis. Il décrit la partie de la communication


financière destinée aux actionnaires, aux analystes et à la presse financière. C’est une partie
extrêmement importante car sa qualité détermine la perception de la société par les actionnaires

14
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

et les autres observateurs du marché financier. Par conséquent, elle impacte fortement sa
valorisation boursière. Puisque la création de valeur pour les actionnaires est un objectif majeur
de chaque société.

Le terme Relations Investisseurs correspond donc à la signification le plus souvent évoquée de


la communication financière, c’est-à-dire, les échanges de données avec les actionnaires et les
analystes et c’est sur cette partie de la communication financière que nous allons nous
concentrer dans cette étude car ces acteurs dans le but de disposer d’une information financière
fiable exigent un audit financier des comptes annuel de la société.

III- ORGANISATION DE LA COMMUNICATION FINANCIERE


Le processus de communication financière commence au sein de l’entreprise. Des échanges
permanents d’information en interne permettent d’obtenir des données fiables et précises sur la
performance de l’entreprise et d’informer les employés sur les résultats passés et la stratégie
future. La source et le facteur clef de succès de la communication financière est donc la qualité
de la communication interne. L’approche de partage d’information au sein de la société permet
d’améliorer les performances en interne et de renforcer l’image auprès des observateurs
externes.

Les coopérations entre les départements et les échanges de données devraient être standardisés
et intégrés dans le travail quotidien. Par exemple, la société qui ne transmet pas de données
entre le département des ressources humaines et le département financier ne pourra pas inclure
les indicateurs concernant les efforts de formation ou l’ancienneté du personnel dans le rapport
annuel. En outre, une entreprise qui ne centralise pas de données internes à moins de chances
de faire participer les employés à l’activité de l’entreprise. Le personnel qui n’est pas informé
sur les réussites, les échecs, les forces et les faiblesses de sa société sera moins motivé et moins
fidèle vis-à-vis de son employeur. Beaucoup d’études ont démontré que l’esprit de participation
renforce la motivation des employés.

Ainsi, les pratiques de communication devraient être acceptées à tous les niveaux de
l’organisation. Les données ne devraient pas être uniquement sollicitées par la direction
(mécanisme pull) mais aussi fournies volontairement par les employés opérationnels
(mécanisme push).

Plus intenses sont les interactions internes, plus complète est l’information fournie au marché.

15
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

Atkinson et al, (2003) soulignent la nécessité pour l’entreprise de comprendre, d’évaluer et de


gérer simultanément ses relations avec les parties prenantes (fournisseurs, clients, employés)
afin d’atteindre ses objectifs globaux de performance.

Selon une étude de Lopater et Burel (2001) sur le marché Américain, les publics les plus
intéressés par les données diffusées sont :

 les investisseurs et les actionnaires : 80% ;


 les banquiers : 60% ;
 les salariés : 51% ;
 les clients et les fournisseurs : 22% ;
 les collectivités publiques : 9%.

Les interactions avec les banques et les organismes de financement permettent de négocier plus
facilement les conditions de financement. Les fournisseurs sont prêts à signer des contrats plus
avantageux pour l’entreprise s’ils ont une vision claire de son activité, de sa santé financière,
de sa performance et de ses perspectives. Les clients sont incités à payer plus pour des produits
d’une société renommée même si la qualité n’est pas supérieure à la moyenne sur le marché.
Aujourd’hui, on observe aussi une tendance des entreprises à s’orienter vers la gestion
socialement responsable. Il est de plus en plus fréquent que les responsables de communication
financière soient en contact avec les lobbies, communautés locales et organisations
environnementales.

Si les responsables de communication financière ne sont pas suffisamment informés des besoins
du marché, la communication est moins efficace.

Comme nous l’avons indiqué dans le paragraphe précédent, le marché financier est le
destinataire privilégié de la communication financière car une bonne perception de cette
communication par les acteurs du marché aide les entreprises à maximiser leurs performances
boursières.

IV- LES DESTINATAIRES DE LA COMMUNICATION FINANCIERE


Les sociétés sont confrontées aux publics suivants :

 Actionnaires individuels et actionnariat salarial ;


 Investisseurs institutionnels ;

16
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

 Media et presse financière ;


 Management, Etat etc ;
 Analystes financiers.

Nous allons maintenant nous interroger sur les attentes et les caractéristiques de chaque groupe
d’interlocuteurs.

 Actionnaires individuels

Les actionnaires individuels sont parfois appelés les petits porteurs car le volume de leur
investissement est relativement bas. Ce type d’actionnaires fonde ses opinions sur les
communiqués de presse, les rapports annuels et toute autre information accessible au public. Ils
ne demandent pas de contact régulier avec l’entreprise. En revanche, ils sont souvent très fidèles
vis-à-vis de l’entreprise.

Certains actionnaires individuels confient parfois leur portefeuille à un courtier. Les entreprises
dont la part des actionnaires individuels est significative essaient d’assurer de très fortes
relations avec les courtiers et ainsi de renforcer la stabilité de ce groupe d’actionnaires.

Les comportements des actionnaires individuels indépendants peuvent être parfois irrationnels.

L’entreprise peut également développer l’actionnariat salarial en encourageant ses employés à


acheter les actions. Dans ce cas-là, la communication doit être également orientée vers les
aspects sociaux de l’entreprise.

La communication visant les actionnaires individuels est habituellement plus chère et nécessite
plus de temps. En revanche, l’actionnariat individuel bien développé prouve que l’entreprise
adopte une approche amicale vis-à-vis de ses investisseurs et fait beaucoup d’efforts afin de
satisfaire leurs besoins.

 Investisseurs institutionnels (buy-side)

La puissance d’un investisseur institutionnel correspond en moyenne à la puissance de plusieurs


milliers d’actionnaires individuels. Ainsi, les investisseurs institutionnels s’intéressent plutôt
aux grandes entreprises car le niveau de liquidité des petites sociétés n’est pas suffisant pour
leurs portefeuilles.

17
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

Ce sont surtout les professionnels des institutions financières, telles que les assurances vie, les
fonds de retraite ou les fonds d’investissement. Ces investisseurs sont souvent accueillis lors de
rendez-vous individuels. La communication avec les investisseurs institutionnels doit être
personnalisée selon leur profil (investisseurs actifs, passifs). Cela permet de leur fournir les
données qu’ils attendent et en même temps à leur témoigner de l’intérêt.

Parmi ces actionnaires, on note les investisseurs des organismes de placement collectif qui
utilisent les produits dérivés (hedge funds). Dans la mesure où ils ont accès à toute l’information
disponible sur le marché et possèdent de grandes compétences en mathématiques et en finance,
ils peuvent jouer contre le marché.

Les grandes entreprises séparent souvent le service de communication avec les actionnaires
individuels et avec les investisseurs institutionnels. Les compétences et les attentes des deux
groupes sont différentes et la spécialisation permet de mieux satisfaire leurs besoins.

Les investisseurs institutionnels demandent beaucoup de données purement financières. Par


conséquent, les rapports annuels des entreprises avec un actionnariat institutionnel développé
sont souvent très brefs.

 Media et presse financière

De bons contacts avec les journalistes financiers sont très importants pour une bonne
communication financière. Certaines entreprises demandent des conseils auprès des consultants
en relations publiques afin d’assurer la publication fréquente des articles consacrés à leur
activité. Cela permet de mieux faire connaître l’entreprise ainsi que de renforcer son image.

La presse est un groupe intermédiaire qui possède plus de compétences professionnelles en


finance que les actionnaires individuels mais moins que les institutionnels.

Ils cherchent les informations sur les prévisions de bénéfices et les facteurs déterminant la
situation actuelle. Leur demande en explications est plus forte que celle des actionnaires
individuels.

La presse est également intéressée par tous les messages destinés aux actionnaires. De plus, les
journalistes apprécient toute sorte de discours de management écrits ou filmés.

 Autres participants

18
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

Parmi les autres participants du marché, on peut distinguer :

 Consultants en corporate finance (notamment en fusions et acquisitions) ;


 Maisons de courtage

Les contacts avec les maisons de courtage permettent de gagner de nouveaux investisseurs. Il
est préférable d’être en contact avec plusieurs maisons car certaines institutions ne se
concentrent que sur la base de clients déjà existante. Cela est particulièrement important pour
les petites sociétés.

 Consultants en Relations Investisseurs

Les consultants aident les entreprises à communiquer et à renforcer leur image notamment lors
d’une crise ou d’une fusion. Ils donnent également des conseils sur le positionnement
stratégique, l’application de nouvelles technologies dans les processus de communication ainsi
que sur l’activité quotidienne. Dans certains pays comme le Royaume Uni, ce rôle est confié
aux courtiers.

 Auditeurs

Les auditeurs certifient les comptes et s’assurent de l’exactitude de l’information financière


transmise au marché.

 Fournisseurs d’information,
 Etat,
 Analystes financiers.

Le rôle de ce groupe d’interlocuteurs est devenu plus important avec la montée en puissance
des investisseurs institutionnels et leur demande d’informations.

V- CARACTERISTIQUES DE LA COMMUNICATION
Nous avons remarqué dans les paragraphes précédents que chaque groupe d’interlocuteurs a
son besoin en matière de communication. Et, nous nous sommes donc interrogés sur les
caractéristiques d’une communication compréhensible et utile et avons effectué des recherches
parmi les études existantes.

L’ensemble de la communauté financière déclare que l’information transmise au marché doit


être claire, honnête et pertinente. Ces trois caractéristiques ont été communes pour tous les

19
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

auteurs ayant traité du sujet et semblent cruciales pour assurer la transparence et une juste
valorisation de sociétés.

Par ailleurs, ils évoquent les facteurs suivants d’une communication efficace :

 pertinence de l’historique,
 prévisibilité,
 évolution lisse et « long-termiste »,
 disponibilité et contacts réguliers,
 dialogue et compréhension,
 écoute des besoins des investisseurs,
 données chiffrées,
 brièveté mais exhaustivité.

L’exhaustivité de l’information augmente la transparence de la société et protège le marché de


l’impact négatif des éventuelles rumeurs. La concurrence très agressive expose chaque
entreprise à des rumeurs qui, selon leur importance, peuvent mener à des pertes plus ou moins
significatives. Par ailleurs, l’adoption de bonnes pratiques de communication permet de
prévenir des éventuelles crises.

La communication de crise constitue une partie significative du travail des responsables des
relations investisseurs. Chaque société est exposée à un nombre important de facteurs externes
qui ne peuvent pas être maîtrisés.

Une crise peut survenir suite à un scandale, une rumeur ou bien à des circonstances inattendues
qui ne dépendent pas de l’entreprise. La préparation et la capacité à réagir permettent de
prévenir des pertes significatives en termes de valeur mais aussi en termes d’image et de
réputation.

VI- FORMES DE COMMUNICATION


Après la réflexion sur les caractéristiques d’une bonne communication financière, nous nous
sommes interrogés sur ses formes. La revue de littérature nous a permis de constater que les
messages peuvent être transmis sous différentes formes. Selon le type d’actionnaire et ses
attentes, les données sont fournies par l’intermédiaire de :

 Présentations préliminaires (prévisions des résultats et des perspectives) ;

20
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

 Assemblées générales ;
 Réunions avec les analystes et investisseurs ;
 Communiqués de presse ;
 Réunions locales avec les actionnaires ;
 Roadshows (présentations dans des régions différentes pour les courtiers et les
actionnaires individuels) ;
 Rapports annuels (rapport de gestion des dirigeants);
 Etc.

Selon une étude d’Ernst &Young (1998) sur les sources d’information, les actionnaires
accordent plus ou moins d’importances aux messages selon la forme de communication.

Les rapports annuels sont habituellement assez volumineux. Les analystes et les investisseurs
privilégient les formes plus abrégées qui abordent les points principaux de l’activité et des
perspectives à venir communiqués dans le rapport annuel. Le rapport annuel joue souvent un
rôle de support pour retrouver des informations spécifiques non incluses dans les présentations
de sociétés.

Le rôle du rapport annuel est cependant très important. On peut y retrouver toute sorte
d’information sur l’activité et les perspectives de la société. Puisque les états financiers ne
fournissent pas de données suffisantes pour estimer la valeur de l’entreprise, le rapport annuel
complète les résultats chiffrés par des données qualitatives. Le contenu du rapport annuel peut
varier en fonction des sociétés mais son cadre est préétabli. Certaines sociétés produisent des
rapports très brefs dont la partie la plus vaste est toujours consacrée aux résultats financiers.

Comme évoqué plus haut, les parties prenantes accordent de l’importance à l’opinion de
l’auditeur indépendant sur les comptes annuels de la société afin de s’assurer de la fiabilité de
l’information financière fournie. Le chapitre suivant sera consacré à l’audit financier : son
historique, sa définition, et ses caractéristiques.

21
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

CHAPITRE II: DEFINITION ET CARACTERISTIQUES DE L’AUDIT


FINANCIER

I- HISTORIQUE
Audit vient du latin « audire » qui signifie « écouter » (auditoire, auditorium, nerf auditif,...), le
verbe anglais « to audit » est traduit par « contrôler, vérifier, surveiller, inspecter »1.

Le besoin de vérifier les informations financières et comptables établies par les entreprises s’est
fait sentir très tôt, impliquant un contrôle des comptes, une vérification des comptes.

Auditer signifiait autrefois vérifier les comptes d’une entreprise. Ce n’est qu’à partir des années
1960-1970 que le mot « audit »a été employé pour désigner des missions très différentes les
unes des autres.
L’audit tel que définit aujourd’hui est le résultat d’une évolution historique qui remonte depuis
l’antiquité où l’audit :
- Jusqu’à la fin du 19ème siècle, était orienté principalement vers la recherche des fraudes,
la répression des fraudeurs et la protection du patrimoine.
- A partir du 19ème siècle, avec le développement des structures économiques et des grandes
organisations administratives et commerciales, vise non seulement la recherche des
fraudes ou des erreurs, mais également l’émission d’un jugement sur la validité globale
des états financiers.
- Après le milieu du 20ème siècle, a pour finalité d’affirmer l’émission d’un jugement sur la
validité des comptes annuels.

1
« Les audits financiers », Alain Mikol, p 8.

22
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

Synthèse de l’évolution de l’audit2

Période Prescripteur de l’audit Auditeurs Objectifs de l’audit


Punir les voleurs pour les
Rois, empereurs, églises et
2000 avant J-C à 1700 Clercs ou écrivains détournements de fonds ;
Etats
protéger le patrimoine.
Réprimer les fraudes et punir les
Etats, tribunaux commerciaux
1700 à 1850 Comptables fraudeurs; protéger le
et actionnaires
patrimoine.
Professionnels de la Eviter les fraudes et attester la
1850 à 1900 Etats et actionnaires
comptabilité ou juristes fiabilité du bilan.
Eviter les fraudes et erreurs et
Professionnels d’audit et de
1900 à 1940 Etats et actionnaires attester la fiabilité des états
comptabilité
financiers historiques.
Attester la sincérité et la
Professionnels d’audit et de
1940 à 1970 Etats, banques et actionnaires régularité des états financiers
comptabilité
historiques.
Attester la qualité du contrôle
Professionnels d’audit de la
1970 à 1990 Etats, tiers et actionnaires interne et le respect des normes
comptabilité et du conseil
comptables et normes d’audit
Attester l’image fidèle des
comptes et la qualité du contrôle
Professionnels d’audit et
A partir de 1990 Etats, tiers et actionnaires interne dans le respect des
du conseil
normes ; protection contre la
fraude internationale.

Aujourd’hui auditer signifie étudier une entreprise pour en apprécier les processus ou les
comptes pour améliorer les performances ou pour porter un jugement sur la gestion des
dirigeants. Il demeure donc la vérification des comptes des entreprises, sous le nom « d’audit
financier conduisant à la certification ».

Si l’ « audit financier conduisant à la certification » fait sans ambiguïté référence à une partie
de l’audit légal mené par le commissaire aux comptes, le mot « audit financier » peut
néanmoins être employé pour désigner de nombreuses autres missions liées aux comptes et aux
processus comptables d’une entité et qui prennent directement appui sur les états financiers de
l’entreprise.

Exemple :

 Audit financier des procédures informatisées de comptabilisation pour vérifier leur


fiabilité ;

2
Source : Audit et contrôle interne Aspects financiers, opérationnels et stratégiques, Lionel Collins-Gérard
Vallin, DALLOZ, 4ème édition.

23
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

 Audit financier d’opérations de charge pour vérifier qu’elles sont traduites de


manière régulière dans les comptes annuels ;
 Audit financier de la comptabilisation des charges sociales pour vérifier que les lois
sociales ont été respectées.

II- DEFINITION DE L’AUDIT FINANCIER


L’audit recouvre, dans les faits, un concept assez large. Il consiste en une démarche ou une
méthodologie menée de façon cohérente par un observateur professionnel utilisant un ensemble
de techniques d’information et d’évaluation, par rapport à des normes sur l’évaluation,
l’appréciation, la fiabilité ou l’efficacité des systèmes et procédures d’une organisation afin de
porter un jugement motivé et indépendant.

La compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC) Française a donné la définition
suivante : « un audit consiste à examiner, par sondages, les éléments probants justifiant les
données contenues dans les comptes. Il consiste également à apprécier les principes comptables
suivis et les estimations significatives retenues pour l’arrêté des comptes et à apprécier leur
présentation d’ensemble ».

Alors que l’IFAC a défini l’audit comme étant : «le contrôle de l’information financière
émanant d’une entité juridique, effectué en vue d’exprimer une opinion sur cette information
».

Toutes ces définitions de l’audit renferment des concepts communs qui sont :

 Mission d’opinion : un audit a pour objectif l’expression d’une opinion motivée dans
un rapport sur ce qui fait l’objet.
 Professionnel compétent et indépendant : l’auditeur doit avoir une compétence
attestée par ses diplômes (diplôme d’expertise comptable et des stages, etc.) ou être un
cadre salarié de l’entreprise (auditeur interne). L’indépendance, principe sur lequel
repose l’audit en général.
 Démarches ou procédures cohérente : l’auditeur doit faire usage des techniques et
outils défini par la profession.
 Référentiel qui est un ensemble de critère d’appréciation, de tâches et normes à
appliquer. L’auditeur se base sur un ensemble de références pour formuler son opinion.
D’après les professionnels de l’audit et de la comptabilité, l’audit financier serait donc :
« L’examen des comptes annuels d’une entité économique, auquel procède un professionnel
24
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

compétent et indépendant, en vue d’exprimer une opinion motivée sur les comptes annuels qui
traduisent, la situation financière et patrimoniale de l’entité à la date de clôture, les résultats de
l’entité pour l’exercice considéré, en tenant compte du droit et des usages du pays où l’entité a
son siège ».

Il consiste en un examen critique des états financiers (bilan, compte de résultat, TAFIRE, les
états annexés) dans le but d’exprimer une opinion sur la qualité des comptes annuels dans tous
leurs aspects significatifs conformément à un référentiel comptable identifié.

L’audit financier se distingue de l’audit opérationnel, du contrôle interne et du contrôle de


gestion.

- L’audit opérationnel :

L’audit opérationnel est l’examen des informations relatives à la gestion de chaque fonction
d’une entité en vue d’exprimer une opinion responsable et indépendante sur ces informations
par référence aux critères de régularité, de fiabilité et d’efficacité. Il vise à s’assurer que :

 Les organisations sont efficaces,


 Les instructions de la direction sont appliquées,
 Les procédures mises en place comportent les sécurités suffisantes,
 Les informations fournies à la direction sont sincères,
 Les opérations réalisées sont régulières.

A cet effet, s’agissant des opérations de trésorerie, l’auditeur opérationnel s’assurera que la
gestion de la trésorerie a été optimale alors que l’auditeur financier vérifiera que toutes les
opérations de trésorerie effectivement réalisées par l’entreprise sont bien comptabilisées dans
les comptes adéquats et que les soldes sont exacts.

Le champ d’application de l’audit opérationnel est très varié et peut porter sur autant de
fonctions qu’il en existe dans l’entreprise. C’est ainsi qu’on parle de l’audit marketing, de
l’audit de trésorerie, de l’audit de production, de l’audit qualité, de l’audit énergie, de l’audit
écologique, de l’audit informatique, de l’audit fiscal, etc.

Contrairement à l’audit financier qui se fait exclusivement par un auditeur externe du fait de la
garantie demandée par les tiers sur la qualité de l’opinion émise sur les comptes annuels, l’audit

25
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

opérationnel, quant à lui, peut être mis en œuvre par un auditeur interne (un service ou un salarié
de l’entreprise) ou par un auditeur externe (un cabinet extérieur à l’entreprise).

Tableau comparatif entre l’audit financier et l’audit opérationnel3

MISSION OBJECTIF REALISATION

AUDIT OPINION SUR LES ETATS


EXTERNE
FINANCIER FINANCIERS ANNUELS
APPRECIER LES INTERNE
AUDIT
PERFORMANCES DES OU
OPERATIONNEL
FONCTIONS DE L’ENTREPRISE EXTERNE

Source : Manuel du séminaire assistant ONECCA du 5 au 9 juillet 1999

- Le contrôle interne:
Selon la compagnie national des commissaires aux comptes (CNCC) française : « Le système
de contrôle interne est l’ensemble des politiques et procédures (contrôle interne) mises en œuvre
par la Direction d’une entité en vus d’assurer, dans la mesure du possible, la gestion rigoureuse
et efficace de ses activités. Les procédures impliquent le respect des politiques de gestion, la
sauvegarde des actifs, la prévention et la détection des irrégularités et inexactitude, l’exactitude
et l’exhaustivité des enregistrements comptables et l’établissement en temps voulu
d’informations financières ou comptables fiables. Le système de contrôle interne s’étend au-
delà des domaines liés au système comptable. Il comprend :

- L’environnement général de contrôle interne qui est l’ensemble des comportements,


degrés de sensibilisation et action de la Direction (y compris le gouvernement
d’entreprise) concernant le système de contrôle interne et son importance dans l’entité ;
- Les procédures de contrôle qui désignent les politiques et procédures définies par la
direction afin d’atteindre les objectifs spécifiques de l’entité complémentaire à
l’environnement général de contrôle interne. »

Il ressort de cette définition que le contrôle interne est une décision visant à définir le processus
de validation de l’information comptable produite en interne et qui servira par la suite de
support à l’élaboration des documents de synthèse.

- Le contrôle de gestion :

3
Source : Manuel du séminaire assistant ONECCA du 5 au 9 juillet 1999

26
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

Pierre LAUZEL dans son livre intitulé Contrôle de gestion et gestion budgétaire, 7ème édition
par Robert TELLER définit le contrôle de gestion comme étant : « L’ensemble des dispositions
prises pour fournir aux dirigeants et aux divers responsables, des données chiffrées périodiques
caractérisant la marche de l’entreprise ». Leur comparaison avec des données passées ou
prévues peut le cas échéant, inciter les dirigeants à déclencher rapidement les mesures
correctives appropriées.

III- CARACTERISTIQUES DE L’AUDIT FINANCIER


L’audit est une mission d’assurance élevée à l’issue de laquelle l’auditeur certifie que les
informations objet de l’audit ne sont pas entachées d’anomalies significatives.

Cette assurance renforce la crédibilité des états financiers bien qu’elle ne soit pas absolue en
raison de nombreux facteurs tels que le recours au jugement, l’utilisation de la technique des
sondages, les limites inhérentes à tout système comptable et de contrôle interne et du fait que
la plupart des informations probantes à la disposition de l’auditeur conduisent par nature
davantage à des déductions qu’à des certitudes.

La mission d’audit financier se distingue des autres missions sur les comptes annuels que sont :
l’examen limité, l’examen sur la base des procédures convenues, la compilation.

 L’examen limité est une mission d’assurance modérée qui vise à conclure sur la base
de procédures ne mettant pas en œuvre toutes les diligences requises pour un audit
qu’aucun fait d’importance significative n’a été relevé laissant penser que les états
financiers n’ont pas été établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément au
référentiel comptable identifié. Il met en œuvre des investigations et des procédures
analytiques conçues pour apprécier la fiabilité d’une déclaration qui relève de la
responsabilité d’une partie pour l’utilisation par une autre partie.
 L’examen sur la base des procédures convenues est une mission de non assurance.
L’auditeur met en œuvre des procédures d’audit définies d’un commun accord entre lui,
l’entité et tous les tiers concernés. Il ne formule aucune opinion à l’issue de ses travaux.
Les constatations résultant de ceux-ci sont communiquées aux destinataires du rapport
qui tirent eux-mêmes les conclusions.
 La compilation est également, à l’instar de la mission d’examen sur la base des
procédures convenues, une mission de non assurance. L’auditeur utilise ses
compétences de comptable et non celles d’auditeur en vue de recueillir, classer et faire

27
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

la synthèse d’informations financières. Ceci le conduit d’ordinaire à faire la synthèse


d’informations détaillées sous une forme compréhensible et exploitable sans être tenu
par l’obligation de contrôler les déclarations sur lesquelles s’appuient ces informations.
Les procédures appliquées ne sont pas conçues et n’ont pas pour but de permettre à
l’auditeur de fournir une assurance sur ces informations financières. Toutefois, les
utilisateurs de ces informations tirent parti de l’intervention d’un professionnel qui a
apporté ses compétences et le soin nécessaire à leur élaboration.

28
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

Diagramme référentiel pour l’audit et les services connexes

Services connexes

Nature du Audit Examen Procédures Compilation


service convenues
limité

Niveau Assurance Assurance Pas Pas


d’assurance élevée, mais modérée d’assurance d’assurance
donné par non absolue
l’auditeur

Assurance Assurance négative Constats Identification


Rapport positive sur la sur la (les) découlant des des
(conclusion (les) assertions assertions retenues procédures informations
fournie) sous-tendant sous-tendant mises en compilées
l’établissement l’établissement des œuvre
des états états financiers
financiers

Source : Nous même

Selon la nature de la relation qui existe entre l’auditeur et l’entreprise, la mission d’audit
financier peut se faire de manière légale ou contractuelle.

Elle se fait de manière légale lorsqu’elle est définie par la loi notamment dans le cadre de
l’OHADA pour les entreprises constituées sous la forme de S.A ou SARL remplissant deux des
conditions suivantes (article 376 AUDSC-GIE) :

 Total du bilan supérieur à cent vingt-cinq millions (125 000 000) de francs CFA ;
 Chiffre d’affaires annuel supérieur à deux cent cinquante millions (250.000.000) de
francs CFA ;
 Effectif permanent supérieur à cinquante (50) personnes

Elle prend alors la dénomination de commissariat aux comptes. Le commissaire aux comptes
exprime, dans le cadre de sa mission, non seulement une opinion sur les comptes annuels mais
également sur les documents (notamment le rapport de gestion) qui sont transmis aux
29
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

actionnaires ou aux associés et il porte à la connaissance de ceux-ci pour approbation, les


conventions entre les dirigeants et la société dont il a eu connaissance.

Elle se fait de manière contractuelle lorsqu’elle n’est pas imposée par la loi. Elle résulte alors
d’un contrat entre l’entreprise ou des tiers et l’auditeur.

Les préoccupations d’un audit demandé par l’entreprise concernent généralement :

 le besoin pour l’entreprise de disposer d’une information financière fiable avant de


l’utiliser ou de la présenter à des tiers ;
 l’appréciation de son organisation actuelle, en vue d’en déceler les insuffisances et de
l’améliorer ;
 la nécessité d’éviter la survenance des fraudes ou détournements éventuels.

Certains tiers intéressés (banquiers, salariés, groupe minoritaire d’actionnaires, investisseurs,


commission des opérations de bourse) peuvent demander que les comptes qui leur sont soumis
soient préalablement certifiés avant qu’ils ne prennent des décisions susceptibles d’avoir des
incidences sur leur devenir et celui de l’entreprise notamment dans les cas d’emprunt, de rachat
ou de prise de participation, d’introduction en bourse, etc.

Dans une mission d’audit, l’auditeur doit, avant de formuler son opinion sur la qualité des
comptes soumis à son contrôle, s’assurer que ceux-ci répondent à certains critères.

IV- LES OBJECTIFS DE L’AUDIT FINANCIER


Quel que soit le contexte dans lequel est exercé l’audit financier et comptable, celui-ci vise à
atteindre les mêmes objectifs généraux. Toute entreprise doit donner dans ses comptes une
image fidèle de sa situation financière, de son patrimoine et de ses résultats. Cette notion est
complétée par celles de régularité et de sincérité.

Ainsi, à l’effet de présenter des états reflétant une image fidèle de la situation et des opérations
de l’entreprise, la comptabilité doit satisfaire, dans le respect des règles de prudence aux
obligations de régularité et de sincérité.

On définit la prudence comme étant l’appréciation raisonnable des faits afin d’éviter le risque
de transfert sur l’avenir, d’incertitudes présentes susceptibles de grever le patrimoine et les
résultats de l’entité.

30
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

D’un point de vue juridique, la régularité est la conformité aux lois et aux règlements, et d’un
point de vue organisationnel, la régularité est la conformité aux procédures arrêtées par l’entité.

La sincérité est l’application de bonne foi des lois, règlements et procédures en vigueur.

L’image fidèle est indissociable de la régularité et de la sincérité. La conformité aux règles


comptables généralement admis et l’information fournie dans l’annexe est un passage
obligatoire pour que les comptes annuels donnent une image fidèle.

D’une manière générale, les comptes annuels soumis à l’examen de l’auditeur doivent répondre
aux assertions de :

 réalité ;
 exhaustivité ;
 rattachement ;
 évaluation ;
 mesure ;
 droits et obligations ;
 présentation et publication de l’information.

 La réalité

Il est question ici pour l’auditeur de s’assurer que tous les actifs et toutes les dettes ainsi que les
transactions enregistrées en comptabilité sont réels et non fictifs.

Exemples :

Les stocks inscrits à l’actif sont-ils bien réels ?

Les créances inscrites à l’actif existent-elles réellement ?

Les dettes au passif sont-elles effectivement dues ?

Les ventes comptabilisées correspondent-elles à des marchandises effectivement livrées ?

 L’exhaustivité

Il s’agit ici de savoir si toutes les opérations de l’entreprise sont enregistrées.

31
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

Exemples :

A-t-on inscrit à l’actif tous les stocks de l’entreprise ?

A-t-on comptabilisé toutes les provisions pour risques et charges ?

Toutes les réceptions de marchandises sont-elles traduites en comptabilité par l’enregistrement


de la facture d’achat correspondante ?

 Le rattachement

Il est question ici de s’assurer que toutes les transactions de l’entreprise sont comptabilisées
dans la bonne période.

 L’évaluation

Il s’agit de vérifier si la valeur des actifs et des passifs ainsi que les charges et produits sont
correctement évalués. Pour ce faire, l’auditeur doit s’assurer par exemple que :

- Les provisions constituées sont suffisantes ;

- Les stocks et les immobilisations inscrits à l’actif sont correctement évalués.

 La mesure

Il s’agit de vérifier que les charges et les produits sont correctement évalués. A cet effet,
l’auditeur doit par exemple s’assurer que les ventes de marchandises résultent de l’exactitude
des prix facturés, de l’exactitude arithmétique de la facture, de l’exactitude du montant
comptabilisé par rapport à celui de la facture.

 Droits et obligations

Cette assertion vise à s’assurer que :

 les actifs enregistrés en comptabilité sont la propriété de l’entreprise ;


 les passifs lui sont attribuables ;
 l’entreprise est réellement partie aux transactions et que celles-ci sont effectivement
réalisées pour ses besoins.

32
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

 La présentation et la publication de l’information

Ce critère a pour objectif de s’assurer que toutes les opérations de l’entreprise sont correctement
enregistrées, présentées et publiées à bonne date. En d’autres termes, il est question ici de savoir
si :

 Les opérations de l’entreprise sont enregistrées dans un compte approprié ;


 Les opérations de l’entreprise sont correctement présentées dans les comptes annuels ;
 L’information financière est conforme aux règles en vigueur.

Pour s’assurer que les comptes annuels répondent aux assertions sus-évoquées, l’auditeur doit
choisir une approche d’audit appropriée.

33
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

CHAPITRE III: LES APPROCHES D’AUDIT

On distingue deux principales approches d’audit : l’approche classique et l’approche par les
risques, à côté desquelles on peut ajouter une troisième : l’approche par les processus
opérationnels.

Dans cette troisième approche, la finalité de l’audit dépasse la simple certification des comptes
car elle y inclut un rôle de conseil. Or, dans le contexte règlementaire actuel, l’immixtion de
l’auditeur dans la gestion de l’entreprise n’est pas autorisée, ce qui interdit en principe les
recommandations de gestion. Par ailleurs, cette approche n’a pas encore fait l’objet d’une
normalisation par les professionnels de l’audit. Par conséquent, elle ne sera pas abordée dans
notre étude.

I- L’APPROCHE CLASSIQUE
I-1 Logique de l’approche classique
Suivant cette approche, les documents de synthèse (bilan et compte de résultat, TAFIRE, Etats
annexés) constituent le point de départ de l’audit.

Etats Pièces
financiers Balance Grand-livre Journal comptables

Son mode opératoire consiste à réaliser un cycle inverse à celui de la mécanique de construction
des états financiers. L’auditeur va des états financiers aux documents comptables. Il ne situe
pas le problème de l’audit dans son ensemble, et se limite aux chiffres et aux documents.

Il s’intéresse alors soit aux domaines qui représentent une part significative de l’activité reflétée
par les comptes annuels, soit aux mouvements des états financiers qui présentent des variations
significatives par comparaison avec ceux de l’exercice dernier ou par l’étude de l’évolution de
certains ratios dans le temps.

L’auditeur ne procède pas ou presque pas à l’évaluation du contrôle interne. L’analyse du


contrôle interne ainsi que le contrôle des comptes se font de manière peu ou pas différenciée.
L’objectif principal de l’auditeur ici est de s’assurer tout simplement que les informations
contenues dans les comptes annuels sont justifiées par des documents comptables probants.
L’audit se fait alors de manière routinière et peu intelligente. Sa démarche peut être schématisée
comme suit :

34
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

Prise de connaissance générale


de l’entreprise

Revue globale des états financiers

Identification des cycles


significatifs

Contrôle des cycles significatifs

Revue des postes du bilan et du


compte de résultat qui ne font pas
partie des cycles principaux

Rapports

 Prise de connaissance de l’entreprise


Elle consiste à la connaissance ou à la mise à jour de la connaissance de l’environnement de
l’entreprise notamment :
 l’évolution générale de l’entreprise,
 le marché de ventes (produits, clientèle),
 le marché d’achat,
 la situation financière, les relations bancaires,
 le personnel, les organismes sociaux,
 l’aspect fiscal,
 l’organisation générale,
 le système d’information comptable, financière et de gestion,
 les principales modifications des procédures,
 les particularités comptables,
 Etc.
 Revue globale des états financiers
L’auditeur passe en revue les états financiers de l’entreprise pour s’assurer de leur cohérence
générale. Cette revue consiste au rapprochement entre :

35
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

 les données de la balance générale et celles des états financiers ;

 les données de la balance générale et celles de la balance auxiliaire ;

 les données de la balance générale et celles du grand livre.

 Identification des cycles significatifs

Après la revue globale des états financiers, l’auditeur procède à l’analyse des cycles significatifs
de l’entreprise et à l’analyse de leur fonctionnement. Les cycles significatifs ici sont analysés
comme ceux qui correspondent aux postes significatifs des comptes annuels.

 Contrôle des cycles significatifs

L’auditeur effectue ensuite les contrôles appropriés sur les cycles analysés comme significatifs
afin de valider les postes du bilan et du compte de résultat qui leur sont associés.

 Revue des postes du bilan et du compte de résultat qui ne font pas partie des cycles
principaux

Après le contrôle des cycles significatifs, l’auditeur passe en revue les postes du bilan et du
compte de résultat qui ne font pas partie des cycles principaux en fonction de leur importance
éventuelle dans les comptes.

I-2 Limites de l’approche classique


Cette approche comporte de nombreuses limites qui résultent d’une insuffisance de
planification et de la prise en compte du contrôle interne.

 Insuffisance de planification

Dans cette approche, l’auditeur ne situe pas le problème de l’audit dans son ensemble. Il focalise
toute son attention en s’assurant que les informations contenues dans les états financiers sont
justifiées par des pièces comptables probantes. Ce qui le conduit alors à vérifier de manière
efficace la réalité des enregistrements comptables.

Cependant, il lui sera difficile d’appréhender un fait comptable qui n’aurait pas été enregistré
en comptabilité. Ce qui pourrait alors l’amener à donner une opinion favorable alors que des
anomalies significatives existent dans les états financiers du fait de la non comptabilisation de
certaines opérations.
36
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

 Insuffisance de la prise en compte du contrôle interne

Le fait pour l’auditeur de vérifier que les états financiers sont justifiés par des pièces comptables
probantes, le conduit très souvent à effectuer un examen exhaustif desdites pièces.

Or, avec l’évolution générale des structures économiques et la complexité de plus en plus
croissante de leurs activités, le nombre de pièces comptables connaît une augmentation
exponentielle. Ces pièces ne peuvent être examinées dans les délais impartis pour l’audit. Délais
qui sont de plus en plus réduits compte tenu de l’exigence des marchés financiers pour la
publication de l’information comptable.

Par conséquent, il sera difficile à l’auditeur suivant cette approche, de mener un audit efficace
et efficient et d’aboutir à une opinion qui traduit le résultat ainsi que la situation financière et
patrimoniale de l’entreprise.

D’où l’apparition d’une nouvelle approche d’audit : l’approche par les risques.

II- L’APPROCHE PAR LES RISQUES


C’est celle par laquelle on considère que l’entreprise ne comprend essentiellement qu’un
ensemble de risques.

L’auditeur, avant d’effectuer quelque contrôle que ce soit, doit s’informer largement sur tous
les aspects significatifs de la vie de l’entreprise elle-même, ainsi que sur l’évolution de son
environnement afin de déterminer les domaines sensibles (c’est-à-dire à risques), sur lesquels
portera en priorité l’audit, à la fois en termes comptables et financiers mais aussi en matière de
gestion, compte tenu des évolutions internes et externes. Sa démarche peut se schématiser
comme suit suivant l’application séquentielle des normes d’audit :

Planification des travaux

Contrôle interne

Obtention des éléments probants

Utilisation des travaux d’autres


professionnels (éventuellement)

Conclusion de l’audit et rapports

37
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

II-1 La planification des travaux


Elle consiste à élaborer une stratégie générale et une approche détaillée concernant la nature, le
calendrier et l’étendue de l’audit dans le but de réaliser l’audit efficacement et en temps voulu.
Pour ce faire, l’auditeur doit:

 avoir une connaissance suffisante des activités de l’entité ;


 comprendre le système comptable et de contrôle interne ;
 évaluer le risque inhérent ;
 identifier les domaines et systèmes significatifs sur lesquels portera l’évaluation du
contrôle interne ;
 élaborer un plan d’audit.
II-2 L’évaluation du contrôle interne
D’après l’ISA 400 : « Le risque lié au contrôle est le risque qu’une erreur significative dans un
solde de compte ou qu’une catégorie de transactions, isolée ou cumulée à des erreurs dans
d’autres soldes ou catégories de transactions, ne soit ni prévenue ou détectée, et corrigée en
temps voulu par les systèmes comptables et de contrôle interne. »

Afin de minimiser ce risque et par conséquent le risque d’audit, l’auditeur doit procéder à
l’évaluation de l’efficacité des systèmes comptables et de contrôle interne de l’entité en termes
de prévention ou de détection et de correction des anomalies significatives. Pour ce faire, sa
démarche peut être schématisée comme suit :

38
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

 Méthodologie d’évaluation du contrôle interne par l’auditeur

COMPREHENSION PRISE DE CONNAISSANCE


DES PROCEDURES DES PROCEDURES

MATERIALISATION DESCRIPTION DES


DE LA PROCEDURES
COMPREHENSION

VERIFICATION DE
L’EXISTENCE DES
PROCEDURES

EVALUATION EVALUATION
ET PRELIMINAIRE DU
CONCLUSION CONTRÔLE INTERNE

POINTS FORTS
THEORIQUES POINTS FAIBLES
THEORIQUES

VERIFICATION DU
FONCTIONNEMENT
ESTIMATION DE
L’INCIDENCE DES
FAIBLESSES
NON
FAIBLESSES

OUI

FORCE EVALUATION DEFINITIVE


DU CONTROLE INTERNE

ORIENTATION DU
PROGRAMME DE
CONTROLE DES COMPTES

39
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

- Prise de connaissance des procédures :

Le réviseur peut prendre connaissance du système :

 Par la lecture du livre des procédures de l’entreprise, après s’être assuré qu’il est à jour ;
 Par l’interview du personnel de l’entreprise ;
 Par l’observation de l’exécution des travaux (expédition de marchandises, saisie sur
console informatique, etc.)

- Description des procédures :

Elle comprend trois étapes :

 L’examen des séparations des fonctions (l’aide d’un tableau à double entrée) ;
 La description des procédures ;
 Les tests de conformité.

Sur un plan général, il existe deux moyens pour décrire les procédures :

 Le narratif, qui est un descriptif littéraire des procédures ;


 Le diagramme de circulation des documents (ou flow chart) établi à l’aide des symboles
prédéfinis et qui donne une image graphique de l’ensemble des opérations.

Les tests de conformité, faits en nombre limité, sont destinés à vérifier que la procédure
expliquée à l’auditeur correspond bien à ce qui est réellement pratiqué dans l’entreprise.

- Evaluation préliminaire du contrôle interne :

L’auditeur va chercher à dégager les points forts et les points faibles théoriques du contrôle
interne. A cette fin, l’auditeur utilise en général des questionnaires de contrôle interne (Q.C.I).
Ce sont des questionnaires fermés qui impliquent des réponses « oui, non, N/A » et dont les
réponses négatives impliquent en principe une faiblesse théorique du contrôle interne.

La synthèse de l’évaluation préliminaire permet donc d’identifier les points forts et les points
faibles théoriques.

40
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

- Vérification du fonctionnement du système et étude des faiblesses :

 Etude des faiblesses : l’auditeur effectue une étude complémentaire afin de mesurer
l’impact éventuel de la faiblesse sur les comptes annuels.

 Vérification du fonctionnement du système (tests de fonctionnement) : l’objectif est


de savoir si les points forts que l’on a recensés et sur lesquels l’on pourra s’appuyer
pour limiter les travaux de contrôle des comptes, sont appliqués effectivement et de
manière permanente. Pratiquement, il convient donc de vérifier, en effectuant des
sondages, la correcte mise en œuvre de la procédure et des contrôles prévus par
l’entreprise.

- Evaluation définitive du contrôle interne :


L’auditeur établit un document de synthèse sur lequel ses conclusions sont reportées. Ce
document permettra d’établir un « rapport sur le contrôle interne » qui sera un instrument de
dialogue avec l’entreprise.

- Orientation du programme de contrôle des comptes :


L’évaluation définitive du contrôle interne est l’un des éléments susceptibles de modifier
l’orientation initiale et par conséquent les contrôles substantifs.

II-3 La recherche d’éléments probants


Suivant l’ISA 500 : « L’auditeur doit réunir des éléments probants suffisants et adéquats pour
parvenir à des conclusions raisonnables sur lesquelles fonder son opinion. »

Les ‘’éléments probants’’ désignent les informations obtenues par l’auditeur pour aboutir à des
conclusions sur lesquelles son opinion est fondée. Ces informations sont constituées de
documents justificatifs et de documents comptables supportant les états financiers et qui
corroborent des informations provenant d’autres sources.

Ils sont obtenus à partir d’une combinaison adéquate de tests de procédures et de contrôles
substantifs. Dans certaines circonstances, ils peuvent provenir exclusivement des contrôles
substantifs.

41
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

Les ‘’contrôles substantifs’’ désignent les procédures visant à obtenir des éléments probants
afin de détecter des anomalies significatives dans les états financiers. Ils sont de deux types :

 Les contrôles portant sur le détail des opérations et des soldes ;


 Et les procédures analytiques.

L’auditeur applique une ou plusieurs des procédures suivantes pour réunir des éléments
probants : l’inspection, l’observation, les demandes de renseignements et confirmations, le
calcul et les procédures analytiques. Le calendrier de ces procédures dépend en partie des
périodes durant lesquelles les informations recherchées sont disponibles.

 L’inspection

C’est une procédure qui consiste en l’examen des livres comptables, des documents ou des
actifs physiques.

L’inspection des livres et documents fournit des éléments probants plus ou moins fiables en
fonction de leur nature et de leur source, ainsi que de l’efficacité des contrôles internes
appliqués à leur traitement. Les trois principales catégories de documents probants sont :

 Les documents probants créés et détenus par des tiers ;


 Les documents probants créés par des tiers et détenus par l’entité ;
 Et les documents probants créés et détenus par l’entité.

L’inspection des actifs physiques fournit des éléments probants fiables quant à leur existence,
mais pas nécessairement quant à leur propriété ou leur valeur.

 L’observation

Elle consiste à examiner un processus ou une procédure exécutée par d’autres personnes, par
exemple : l’observation par l’auditeur du contrôle physique d’inventaire effectué par le
personnel de l’entité ou l’observation de procédures de contrôle ne laissant aucune trace
matérielle.

 Les demandes d’informations et confirmations

Une demande d’informations consiste à se procurer des informations auprès de personnes


compétentes, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’entité. Les demandes d’informations

42
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

englobent les demandes écrites formelles adressées à des tiers et les demandes orales
informelles à des personnes à l’intérieur de l’entité. Les réponses à ces demandes
d’informations peuvent fournir à l’auditeur des informations qui n’étaient pas détenues au
préalable ou des éléments corroborant.

Une confirmation est une réponse à une demande d’informations visant à corroborer des
informations contenues dans les documents comptables (cas des confirmations directes des
créances clients auprès des débiteurs demandées par l’auditeur).

 Les calculs

Les calculs consistent à vérifier l’exactitude arithmétique des documents justificatifs et des
documents comptables, ou à exécuter des calculs distincts.

 Les procédures analytiques

Elles consistent à analyser des tendances et des ratios significatifs et comprennent l’examen des
variations et des examens de cohérence avec d’autres informations pertinentes ou qui présentent
un trop grand écart par rapport aux montants prévisibles.

II-4 Bouclage de la mission et rapport


La phase de bouclage de la mission consiste à :

 synthétiser dans une note de conclusion l’ensemble des informations obtenues au cours
de la mission ;
 s’assurer que la note de conclusion est bien le reflet des conclusions des travaux
réalisés ;
 exprimer son opinion sur les comptes (certification pure et simple, réserves, refus) ;
 préparer la mission de l’exercice suivant en relevant les points particuliers qu’il faudra
suivre lors du prochain audit ;
 la rédaction du rapport d’audit.

Le rapport d’audit doit clairement exprimer, par écrit, l’opinion de l’auditeur sur les états
financiers pris dans leur ensemble.

43
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

DEUXIEME PARTIE : ROLE DE L’AUDIT FINANCIER DANS LA


FIABILISATION DE LA COMMUNICATION FINANCIERE

44
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

Les états financiers sont parmi les moyens permettant la prise de décision et la communication
entre les acteurs économiques.
En effet, puisque l'auditeur externe est présenté dans la littérature économique moderne comme
un véritable fournisseur de confiance, il est donc plus utile que ces états financiers soient audités
par un professionnel compétant et indépendant.
L'opinion de l'auditeur externe apparaît ainsi comme une garantie pour les intervenants
économiques (dirigeants, actionnaires, créanciers...) afin de les aider à la résolution des conflits
entre eux.
Aussi, outre son rôle dans la résolution des problèmes d'agence, le rapport d'audit joue un autre
rôle pré pondérant dans l'aide à la prise de décision, lors du recours de l'entreprise au
financement externe, pour le banquier.
C'est ainsi que dans cette deuxième partie, on va présenter l'utilité du rapport d'audit dans la
fiabilisation des informations financière à travers la résolution des problèmes d'agence
(Chapitre IV) et l'aide à la prise de décision pour le banquier lors de l'octroi des crédits bancaires
(Chapitre V) et enfin l’analyse détaillée de notre étude auprès des banque de Ouagadougou
(Chapitre VI).

45
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

CHAPITRE IV: LA THÉORIE D'AGENCE ET L'AUDIT COMPTABLE ET


FINANCIER

En tant qu'organisation poursuivant des objectifs dans un environnement économique,


l'entreprise est le lieu de rencontre de toute une série d'intervenants intéressés par sa
performance. Il s'agit notamment des dirigeants, des actionnaires et des tiers (institutions de
crédit, autorités publiques, clients et fournisseurs, salariés, etc...).
Comme les débats actuels sur la notion de gouvernement de l'entreprise le soulignent
particulièrement, les intérêts des intervenants, s'ils sont dans une large mesure convergents, sont
également contradictoires. D'un point de vue théorique, la différence de position entre les
différents intervenants peut s'analyser en tant que « relation d'agence ».
En effet, selon l'approche classique de la théorie d'agence, une relation d'agence est définie
comme « un contrat par lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engage une autre
personne (l'agent) pour accomplir une action en son nom, ce qui implique la délégation à l'agent
d'un certain pouvoir décisionnel » (Coriat&Weinstein 1995)4.
D'une certaine manière, la notion d'agence pourrait recouvrir pratiquement toute relation
contractuelle entre individus ou organisations. Elle ne présente cependant un intérêt que parce
que le contrat y présente certaines caractéristiques quant à la nature et à la répartition de
l'information entre les parties. En effet, le contrat se caractérise par l'hypothèse de l'information
imparfaite relativement à l'état de la nature et aux comportements des agents et par la présence
d'asymétrie d'information entre le principal et l'agent. La conséquence de ces problèmes
d'information est d'une part que le contrat qui lie les parties est nécessairement incomplet et
d'autre part que le principal n'a pas les moyens de contrôler parfaitement l'action de l'agent
(Coriat&Weinstein, 1995).
Une telle situation nécessite la mise en place des moyens destinés à orienter leur comportement.
Ces moyens prennent deux formes principales : les incitations (Incentives) et le contrôle
(monitoring). Les incitations telles que la rémunération à la performance ont pour objectif
d'assurer un minimum de convergence d'intérêt entre actionnaires et dirigeants. Le contrôle
passe quant à lui par la mise en place de procédures de suivi de la performance des dirigeants
afin de réduire l'asymétrie d'information. A cet égard, L'établissement des comptes annuels des
entreprises (constitués du bilan, du compte de résultat...) est un moyen de contrôle dont les
enjeux sont importants.

4
Olivier HERRBACH, op, cit, p1.

46
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

Pour parvenir à un équilibre contractuel entre ces intervenants à objectifs divergents, le contrôle
est l'un des moyens utilisés afin d'atteindre cet équilibre où régulant ces relations contractuelles.
Un système de contrôle comptable reste le seul moyen permettant d'observer les actions des
dirigeants. Ceci est vérifié par l'objet même de la comptabilité qui depuis son apparition restera
un mécanisme qui permet à ses différents utilisateurs de s'informer sur la performance de
l'entreprise et sa capacité à honorer ses engagements. Elle constitue aussi bien pour les
actionnaires que pour les créanciers un moyen qui témoigne de la qualité de la gestion du
dirigeant et de la capacité de l'entreprise à régler ses dettes.
La raison d'être de la fonction d'audit a largement été abordée dans la littérature qui a attribué à
l'audit la mission de résoudre les problèmes qui découlent des relations d'agence ; En effet, la
théorie contractuelle des organisations a expliqué comment le rapport d'audit (auditer les
données comptables) peut être un moyen employé dans la résolution des conflits d'intérêts en
produisant l'information utile à la prise de décision5.
L'importance de l'audit externe dans la résolution des conflits d'intérêts a été soulignée par
plusieurs auteurs. Jensen et Meckling, les fondateurs de la théorie d'agence6 ont été les
premiers à aborder l'utilité et le rôle de la fonction audit dans la résolution de ces conflits.
De même, les études empiriques réalisées par Chow (1982), Francis&Wilson (1988) et
Watts&Zimmerman (1983) ont expliqué la demande de l'audit comme étant le reflet de
relations contractuelles conclues dans le cadre de l'entreprise7.
Ainsi, dans ce chapitre, on va chercher à examiner les différents problèmes d'agence présentés
par cette théorie (I) et le rôle de l'audit dans la résolution de ces problèmes (II).

I- LES CONFLITS D'INTERETS PRESENTÉS DANS LA THÉORIE D'AGENCE


Avant de présenter les différents types des conflits présentés par la théorie d'agence et ces
sources, il fallait présenter en bref les conditions d'application de cette théorie et ces hypothèses
sous -jacents.
Dans ce contexte, Charreaux & Cies 8 (1987) soulignent que pour qu'il y ait des problèmes
d'agence, il faut qu'il y ait à la fois :
 Une divergence d'intérêts entre le principal et l'agent : expliquée par deux phénomènes
d'une part les dirigeants ont une partie majeure de leurs patrimoines (leurs capitaux

5
Jouini Saloua, op, cit, p 2
6
La théorie d'agence a initialement été développée par Jensen et Meckling au sein de la Business school de l'Université de Rochester dont
Meckling était le doyen. Cette théorie pourrait être désormais qualifiée d'Ecole de Rochester-Harvard, Jensen ayant quitté Rochester pour
Harvard.

7Jouini Saloua, op, cit, p 2.


8
Jouini Saloua, op, cit, P 5

47
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

humains) investis dans leurs sociétés, et sont par conséquent beaucoup plus sensibles à
la variabilité des résultats de la société que les actionnaires qui peuvent facilement
diversifier leurs portefeuilles. D'autres parts, l'horizon des dirigeants est limité à leur
présence dans l'entreprise. Ils vont avoir donc intérêt à investir dans des projets moins
risqués et plus rentables à court terme. Adam Smith (1776) précise que les dirigeants,
étant régisseurs de l'argent d'autrui plutôt que de leur propre argent, n'apportent pas, le
plus souvent, la vigilance exacte et soucieuse que celle, souvent apportée par les
associés.
 Une incertitude, une imparfaite observabilité, des coûts d'établissement et d'exécution
de contrat : le problème de l'imparfaite observabilité de la part des apporteurs des
capitaux des actions posées et des décisions prises par les dirigeants ainsi que
l'importante asymétrie sur le plan de l'information détenue par l'agent et le principal sont
les conséquences de l'incertitude qui caractérise le monde des affaires.
Aussi l'analyse de la théorie d'agence est basée sur deux hypothèses comportementales
fondamentales9:
 La première consiste à supposer que les dirigeants cherchent à maximiser leurs richesses
personnelles au détriment des actionnaires, ainsi, Jensen et Meckling (1976) ont montré
que tout dirigeant ne détenant pas la totalité du capital de son entreprise a intérêt à
utiliser une partie de la richesse de la firme pour des satisfactions personnelles puisque,
le coût de celle-ci est réparti entre les actionnaires, il n'en supporte qu'une fraction
proportionnelle à sa part dans le capital.
 La deuxième hypothèse stipule que les individus sont rationnels10 et capables de prévoir
l'impact de ces problèmes d'agence sur la formation de leur richesse.

I-1 Les conflits d'intérêts entre les dirigeants et les actionnaires


 Les coûts d'agence causés par ces conflits

Selon Jensen et Meckling, la divergence d'intérêts qui peut apparaître entre dirigeants salariés
(agent) et actionnaires (principal : propriétaire de l'entreprise) génère un certain nombre de
coûts appelés « coûts d'agence » :

9
Yosra MNIF, mémoire de maîtrise comptabilité, ESC Sfax, 2001
10Olivier HERRBACH, dans sa thèse de doctorat; a critiqué cette hypothèse en indiquant qu'elle ignore les liens normatifs et
effectifs qui se développent entre les individus et créent un réseau complexe déloyautés, d'engagements et d'interdépendances
qui dépassent le lieu économique.

48
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

 Les « Monotoring costs » : ce sont les coûts de surveillance encourus par le principal
pour contrôler les activités de l'agent et essayer de limiter son comportement
opportuniste.
 Les « Bonding costs » : ce sont les coûts de l'obligation que l'agent peut encourir pour
mettre le principal en confiance, ainsi ces coûts représentent l'ensemble des frais
engagés par les dirigeants pour émettre des signaux crédibles en ce qui concerne leurs
performances de gestion concernant des caractéristiques véritables des entreprises qu'ils
gèrent.
 Le troisième type de coût est la « Residual loss », (les coûts résiduels), appelés encore
pertes résiduelles, qui résultent de l'impossibilité d'exercer un contrôle total sur les
actions des dirigeants et se traduisent par une perte de valeur de la société.
Dans le premier et le deuxième type de dépenses, on trouve les dépenses d'audit ; D'une part,
l'audit est utilisé par le dirigeant pour signaler sa performance de gestion et son respect des
clauses contractuelles établis dans le cadre d'un contrat d'intéressement basé sur les chiffres
comptables, d'autre part, l'audit est utilisé par les actionnaires pour s'assurer que le dirigeant
agit dans l'intérêt de l'entreprise.
Ainsi Ettredge, Simon, Smith et Stone fait la distinction entre les coûts d'agence internes et
ceux externes ;
 Les coûts d'agences internes découlent de la différence entre les objectifs des dirigeants
avec ceux des employés de la firme.
 Les coûts d'agence externes : peuvent naître de la différence entre les objectifs des
dirigeants de la firme et ceux des fournisseurs de capitaux11.

 Les origines des conflits entre les actionnaires et les dirigeants

En cherchant dans les causes des conflits d'intérêts entre dirigeants et actionnaires, Jensen et
Smith (1985) ainsi que Naranayan (1985a, 1985b) présentent plusieurs sources12:
 Les dirigeants ont leurs capitaux humains investis dans la société, donc ils sont
beaucoup plus sensibles à la variabilité des résultats de la société que ceux des
actionnaires qui peuvent se diversifier plus facilement.
 Le problème d'asymétrie d'information entre dirigeants et actionnaires.
 Les efforts déployés par les dirigeants en faveur de l'entreprise, même s'ils sont
bénéfiques aux actionnaires comportent pour eux une désutilité.

11Cité par Abaoub (1994).


12Jouini Saloua, op, cit, 1998.

49
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

 Le fait que l'horizon des dirigeants est limité à leur présence dans l'entreprise, va les
amener à investir dans des projets moins risqués et plus rentables à court terme.
Charreaux13 indique que si les actionnaires sont distincts des dirigeants, il s'ensuit une relation
d'agence et les problèmes traditionnels qui lui sont liés, qui naissent des conflits d'intérêts et de
l'asymétrie d'information. Les dirigeants sont nécessairement en conflit avec les actionnaires
pour les raisons suivantes : l'essentiel de leur patrimoine (le capital humain) est investi dans la
firme, leur horizon économique est limité à la durée de leur fonction, ils peuvent accroître leur
utilité par différents avantages en nature14 au détriment des propriétaires.
Ainsi, Jensen et Meckling (1976) ont montré que le dirigeant actionnaire minoritaire a intérêt
à utiliser une partie de la richesse de la firme pour une satisfaction personnelle puisque le coût
de celle-ci est partagé entre tous les actionnaires, il n'en supporte qu'une partie proportionnelle
à sa part dans le capital15.

I-2 Les conflits d'intérêts entre les actionnaires et les créanciers


Dans le cadre de la relation actionnaires & créanciers, on va considérer que les actionnaires
agissent à travers les dirigeants.
Selon Raffournier (1990), il est facile dans cette condition de monter que les créanciers et les
actionnaires sont également dans une relation contractuelle puisque, les premiers confient aux
secondes des ressources en échange d'une promesse de rémunération et de remboursement à
l'échéance.
En cas de recours à l'endettement, les actionnaires peuvent être considérés comme mandataires
des créanciers. Dans ce cas, des conflits d'intérêts peuvent surgir si les dirigeants et les
actionnaires, dont les intérêts sont supposés confondus, détournent une partie de la richesse de
la firme au détriment de créanciers.
Ainsi, plusieurs études ont été faites pour analyser les différents mécanismes de détournements
de richesse opérés par les actionnaires au détriment de créanciers, on peut citer par exemple
celle de Black (1976), Fama&Miller (1972), Smith&Warner (1979).
D'après leurs analyses, dans toute société où il aura recours à l'endettement, les actionnaires ont
intérêt à entreprendre des activités de financement, production et investissement à travers
lesquelles ils peuvent réaliser des profits en portant atteinte aux intérêts de leurs obligataires et
créanciers.

13G. CHARREAUX, Article : « Mode de contrôle des dirigeants et performance des firmes », 1992, Faculté des sciences
économiques et gestion de Dijon, p8.
14En fait, cet argument est contesté par Demstz (1983) pour lequel il n y'a aucune raison que les dirigeants bénéficient de plus

d'avantage non pécuniaires dans les firmes managériales que les firmes dont ils sont les propriétaires principaux.
15Yosra MNIF, op, cit, p7.

50
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

La théorie d'agence identifie trois sources de conflit entre les actionnaires et les créanciers :

 La politique de dividendes :

La première source provient de la politique de dividendes, ainsi, si les créanciers ont évalué
leurs créances en supposant que le niveau de distribution actuel allait être maintenu, tout
accroissement non anticipé des dividendes, financé par l'émission des nouvelles dettes ou par
la réduction du programme d'investissement, entraînera une diminution de la valeur de la dette.

 La politique d'endettement :

La deuxième source de conflit trouve son origine dans le fait qu'un niveau d'endettement
excessif entraîne un risque de faillite qui incite les actionnaires à entreprendre les projets
d'investissements les plus risqués.
Aussi une anticipation future de l'endettement peut privilégier les conditions des nouvelles
dettes que celle des anciennes.

 La politique d'investissement :

La troisième source de conflit identifiée par la théorie d'agence trouve son origine dans le
caractère sous- optimal que peut avoir la politique d'investissement. Ainsi, lorsque les
actionnaires disposent d'un passif comportant une importante dette risquée, ils ont intérêt à
rejeter les projets ayant une valeur actuelle positive si le gain lié à l'acceptation de ces projets
revient aux obligataires ou créanciers16.

II- LE RÔLE DE L'AUDIT DANS LA RÉSOLUTION DES PROBLÈMES


D'AGENCE
Avant d'examiner le rôle de l'audit dans la résolution des problèmes d'agences en tant que
moyen du contrôle externe important pour l'entreprise moderne, on va présenter quelques autres
moyens de résolution des conflits d'intérêt présentée dans la théorie d'agence.
Ainsi, divers systèmes peuvent être valables pour le contrôle et la résolution des conflits
d'intérêts, parmi lesquels on peut citer celles internes qui comportent principalement le droit de
vote pour les actionnaires en tant que créanciers résiduels pour la firme, le conseil
d'administration qui contrôle les décisions des dirigeants et les systèmes d'intéressement et de
rémunération.
Pour le système externe du contrôle, plusieurs auteurs comme Charreaux&Cies (1983) ainsi
que Abaoub (1994), Demsetz (1983) présentent divers moyens de contrôle comme le marché

16Cité par Jensen&Meckling (1976) et Myers (1977).

51
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

du travail (les dirigeants craignent qu'il y a une concurrence avec des dirigeants nouveaux qui
sont plus compétents, ainsi ils cherchent à engager le risque et trouver des projets rentables à
long terme pour l'entreprise), le marché financier (qui exerce un rôle important dans le contrôle
des dirigeants, à cet fait, une entreprise ne peut contrôler une autre entreprise sans la permission
du conseil du marché financier, ainsi que lorsque les actionnaires sont mécontents du rendement
de l'entreprise, ils peuvent décider de vendre ces titres et engendrer ici la baisse du cours des
actions des dirigeants s'il possède des titres).

II-1 Le rôle de l'audit dans la résolution des conflits d'intérêts entre


dirigeants et actionnaires
Les problèmes d'agence entre actionnaires et dirigeants peuvent être résolus par l'engagement
d'un troisième intervenant qui pourra faire un rapport aux actionnaires concernant les actions et
les décisions des dirigeants. C'est l'auditeur externe qui pourra aussi faire état de la fiabilité des
signaux émis par le dirigeant quant à sa performance. Dans ce contexte, l'audit apparaît comme
une solution aux problèmes d'agence permettant de réduire les comportements opportunistes
des dirigeants et de donner plus de crédibilité quant aux états financiers établis par ces données.
En effet, les états financiers annuels constituent une synthèse de l'activité de l'entreprise
exploitable par l'extérieur ; Ils servent aux différents acteurs dans une optique d'évaluation, de
prise de décision ou de diagnostic (Raffeau et al. 1994):
 Pour les actionnaires : les comptes annuels servent à déterminer la valeur de leur
participation dans l'entreprise ainsi que la rémunération de cette participation par le
versement de dividendes conditionnés par les résultats annuels ;
 Les dirigeants voient de plus en plus leur rémunération déterminée, au moins pour
partie, par les résultats financiers de l'entreprise qu'ils dirigent.
Cependant, il se trouve que les comptes annuels sont largement établis par les personnes mêmes
que l'on cherche à contrôler : les dirigeants.
La latitude dont ils disposent peut laisser planer un doute sur la sincérité de l'information qu'ils
diffusent, l'importance de disposer des données fiables sur les comptes annuels explique alors
l'apparition de moyens pour vérifier les états financiers produits par les dirigeants à destination
de l'extérieur, ces moyens se sont progressivement développés pour prendre leur forme actuelle,
l'audit financier : c'est-à-dire « un examen critique destiné à vérifier les comptes annuels
conformément à un référentiel comptable identifié ».

52
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

II-2 Le rôle de l'audit dans la résolution des conflits d'intérêts entre les
actionnaires et les créanciers
Cherchant à obtenir des crédits auprès des créanciers (dont notamment les banques), les
dirigeants et actionnaires dont les intérêts sont supposés convergents, vont utiliser l'audit et
notamment le rapport de l'auditeur externe pour maximiser la valeur de ses actions et augmenter
la crédibilité des états financiers qu'ils ont établis.
Jensen et Meckling avancent que, vu la préparation par les dirigeants de ces informations pour
d'autres utilisateurs, la société aura tout intérêt à préparer les états financiers et à les faire
certifier par un auditeur indépendant. Quant aux créanciers dont notamment les banquiers,
l'audit constitue un parfait moyen leur permettant de s'assurer d'une part que les états financiers
établis par les dirigeants sont fiables et sincères et d'autres part du respect par les dirigeants des
clauses contractuelles restrictives qui ont été établis.
CONCLUSION
Dans ce chapitre, on a cherché à projeter un coût d'œil sur la théorie d'agence en tant qu'un point
de recherche important pour plusieurs auteurs et théoriciens et le rôle de l'audit dans la
résolution des problèmes qui naissent de la relation des différents acteurs dans la vie de
l'entreprise.
C'est ainsi qu'on a pu remarquer le rôle important du rapport de l'auditeur externe pour les
dirigeants, les actionnaires et les créanciers par la garantie de crédibilité et de sincérité des
données comptables divulgués dans les états financiers d'une telle entreprise.
C'est en effet dans notre deuxième chapitre qu’on va présenter d'une façon plus approfondie
l'utilité du rapport de l'auditeur externe pour les banquiers lors de la décision d'octroi d'un crédit
bancaire à l'entreprise qui sollicité le financement.

53
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

CHAPITRE V: L'UTILITÉ DU RAPPORT D'AUDIT POUR LA DÉCISION


D'OCTROI DES CRÉDITS BANCAIRES

Bien entendu que les banques jouent un rôle important dans la vie de l'entreprise principalement
par l'octroi des crédits afin de financer leur cycle d'exploitation ou d'investissement. C'est dans
ce contexte que la fiabilité et la crédibilité de l'information circulante entre les différents acteurs
économiques et plus précisément entre la banque et l'entreprise va influencer la diversité des
transactions économiques voir même le dynamisme de l'économie nationale.
Ainsi, dans le processus d'octroi de crédit, le banquier utilise plusieurs sources pour acquérir le
maximum d'informations sur l'entreprise qui sollicite le crédit.
Autre que l'image de l'entreprise et la notoriété de l'investisseur, les données comptables
apparaissent comme l'un des principaux moyens aidant le banquier à prendre la décision exacte.
A cet effet, le responsable d'octroi de crédit exige que l'entreprise demanderesse présente des
états financiers audités par un professionnel indépendant et compétent.
En effet, l'auditeur peut exprimer une opinion sans réserve, avec réserve ou refuser d'auditer
ces états financiers. Ces réserves peuvent affecter l'estimation des cash-flows et l'évaluation de
la capacité de l'entreprise à rembourser sa dette, raison pour laquelle le banquier peut considérer
que les états financiers accompagnés d'une opinion avec réserve étant plus risqués que celles
accompagnés sans réserve.
A cet égard, dans ce chapitre, on exposera les courants de recherche consacrés à l'étude du
comportement des banquiers vis-à-vis de rapport de l'auditeur externe parmi les divers sources
d'information utilisées lors de l'étude des dossiers qui leurs sont soumis.
Dans la première partie, on va présenter les différentes études se rapportant à l'examen de
l'impact de l'opinion de l'auditeur sur le comportement des banquiers, alors que dans la
deuxième partie, on va examiner cette problématique dans le contexte burkinabé à l'aide d'une
étude effectuée.

I- ÉTUDES EVALUANT L'OPINION DE L'AUDITEUR DANS LA PRISE DE


DÉCISION D'OCTROI DES CRÉDITS BANCAIRES
Les différentes études cherchant à appréhender la place qu'occupe le rapport d'audit parmi les
différentes sources d'informations sur lesquelles se basent les banquiers pour prendre leurs
décisions d'octroi de crédit sont instaurées principalement dans les pays anglo-saxons (Etats-
Unis, Canada, Grande Bretagne) et la France, ces études ont montré que les rapports d'audit ont
un impact peu significatif sur la prise de décision d'octroi de crédit, ce rapport est-il important

54
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

pour instaurer les conditions de ce crédit et principalement le taux de risque dégagé par le
banquier aidant à fixer le taux d'intérêt.17
Parmi les études qui se sont intéressées à ce problème, on va citer à titre d'exemples :

I-1 L'étude de Libby (1979)


Dans son étude effectuée à Chicago aux Etats-Unis, Libby cherche à déterminer si le message
entendu par l'auditeur externe lorsqu'il choisit un type particulier d'opinion correspond à celui
perçu par le responsable de crédit, qui constitue un important membre parmi les utilisateurs de
cette opinion.
C'est en effet, qu’il a choisi un échantillon des auditeurs et des banquiers et a effectué un
questionnaire pour dégager les résultats.
Dans son choix des opinions émises par l'auditeur, Libby présente trois types à savoir l'opinion
sans réserve, l'opinion avec réserve et le refus d’émettre une opinion. Pour l'opinion avec
réserve, il a indiqué deux types de réserves celles liées à l'incertitude et celles liées à des
limitations à l'étendue de la mission d'audit.
En effet, les réserves d'incertitudes sont causées par deux circonstances : la réalisation des actifs
et les litiges à l'encontre de l'entreprise, Libby a indiqué qu'il a remarqué que les différents types
d'utilisateurs ne trouvent pas une grande différence entre ces deux circonstances résultant
l'émission des réserves d'incertitudes par l'auditeur.
Quant aux réserves émises par l'auditeur à cause de limitation à l'étendu de la mission d'audit,
Libby a indiqué deux causes à savoir celles causées par le client objet duquel ces états financiers
sont audités et d'autres circonstances provoquant la limitation de l'étendu de la mission.
Le résultat dégagé par l'étude de Libby présente que les limitations imposées par le client ont
un effet plus négatif, similaire aux refus de certification, que lorsque ses limites sont causées
par des circonstances extérieures.
En présentant deux hypothèses pour la réalisation de son étude à savoir :
 Première hypothèse : les réserves d'incertitudes augmentent le risque de crédit.
 deuxième hypothèse : les réserves d'incertitudes augmentent les besoins d'information
supplémentaires des responsables de crédit ;
Libby a conclu que lorsque la banque a eu confiance des informations comptables malgré
l'existence d'une opinion avec réserve, la publication de celle-ci par l'auditeur n'a pas d'effet
significatif sur l'évaluation du risque faite par le banquier.

17Manitha Riadh, mémoire DEA comptabilité, ISCAE Manouba, 1998, p 104.

55
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

Ce résultat dégagé a été critiqué par Saloua Jouini dans son mémoire où elle a présenté des
limites à savoir que la taille de l'échantillon et les composantes ce celle-ci, ainsi que l'utilisation
d'une seule catégorie d'opinion de l'auditeur (réserves liées à l'incertitude ou à la limitation de
l'étendu) peuvent biaiser les résultats de cette étude.

I-2 L'étude de Firth (1979)


L'étude de Firth (1979) effectué en Grande Bretagne s’est intéressée à examiner l'impact de
l'opinion avec réserve sur les décisions de crédit prises par le banquier, à cet égard, il a utilisé
des états financiers audités d'une société fictive et il a demandé à des banquiers constituants
l'échantillon de son étude de présenter le montant maximum qu'ils peuvent accorder pour ladite
société lors de la décision de l'octroi de crédit.
Principalement, Firth a présenté quatre types d'opinions sur les états financiers constituant son
étude à savoir :
 Une opinion sans réserve.
 Une opinion avec réserve liée à la continuité d'exploitation.
 Une opinion avec réserve liée à l'évaluation d'actif.
 Une opinion avec réserve pour non-respect des principes comptables généralement
admis.
Lors de l'examen des résultats de son étude, Firth a indiqué que les données statistiques ont
présenté qu'il y a une grande différence entre le montant accordé par le banquier lorsque les
états financiers sont audités et l'opinion de commissaire aux comptes ne comporte pas des
réserves que celui lorsque l'opinion de l'auditeur comporte des réserves liée à la continuité
d'exploitation ou liée à l'évaluation de l'actif.
Cependant, il n'existe pas une grande différence entre le montant octroyé par le banquier
lorsqu'il y a une opinion avec réserve liée au non-respect des principes comptables
généralement admis que celui lorsque l'auditeur présente une opinion sans réserve.18
La conclusion qu'on peut tirer donc de ses résultats est que le banquier craint beaucoup plus
lorsque l'opinion divulguée par l'auditeur externe comportant des réserves liée à la continuité
d'exploitation ou à l'évaluation des actifs que lorsque l'opinion est sans réserve ou comportant
des réserves liées au non-respect des principes comptables généralement admis.

18Jouini Saloua, op, cit, p 69.

56
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

I-3 L'étude de SOLTANI (1992)


SOLTANI dans son étude effectuée en France a cherché à présenter l'apport informationnel du
rapport d'audit comme source d'information par rapport aux autres sources utilisés par le
banquier qui exige en effet que les états financiers de l'entreprise sollicitant le crédit soient
audités par un professionnel indépendant et compétent, ainsi il a cherché à examiner l'impact
des réserves émises par l'auditeur sur la décision du banquier (accorder ou non un crédit, taux
d'intérêt...).
En effet, SOLTANI dans son étude, consistant à faire un questionnaire d'un nombre des
banquiers sur le montant accordé et le taux d'intérêt en se basant sur des états financiers d'une
société fictive comportant une opinion avec réserve émise par l'auditeur, a conclût que le rapport
du commissaire aux comptes n'a pas une grande importance comme source fiable d'information
parmi les autres sources, les banquiers utilisent prioritairement d'autres sources telles que les
états financiers, les informations économiques et sectorielles ainsi que les jugements
personnels.19
Cependant, SOLTANI a remarqué que les banquiers donnent une grande importance aux types
des réserves émises par l'auditeur lors de décider d'octroyer un crédit (principalement en ce qui
concerne le taux d'intérêt).
Les banquiers ont tendance à diminuer le montant de crédit et à augmenter le taux d'intérêt, c'est
ainsi qu'une opinion de commissaire aux comptes contenant des réserves a un impact négatif
sur les décisions de crédit des banquiers et cet impact peut être augmenter proportionnellement
à la gravité des réserves émises.20
En conclusion et après avoir présenté un échantillon des études effectuées dans les pays anglo-
saxons principalement aux Etats-Unis (l'étude de Libby) et la Grande Bretagne (l'étude de Firth)
qu'en France (l'étude de Soltani), on a pu remarquer qu'il y a différentes opinions contradictoires
principalement en ce qui concerne l'impact du rapport d'audit en cas d'existence des réserves,
cette contradiction peut être expliquer par les différences culturelles, sociales et économiques
entre le système bancaire de chaque pays, c'est pour cette raison qu'on ne peut pas généraliser
les résultats obtenues.

II- L'APPORT INFORMATIONNEL DU RAPPORT D'AUDIT DANS LA


DÉCISION D'OCTROI DES CRÉDITS : CAS DES BANQUES BURKINABE
On va prendre comme base les résultats de notre recherche auprès des banques du Burkina Faso
réalisé dans le mois de septembre à Décembre 2016. En effet, notre étude a été consacrée sur

19Manita Riadh, op, cit, p 111.


20Jouini Saloua, op, cit, p 75.

57
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

un échantillon de 28 banquiers dont 25 seulement ont contribué à cette étude (89,29% du total
de l'échantillon).
Cette étude a pour objectif principalement :
 D'analyser l'attitude des banquiers vis-à-vis du rapport d'audit.
 D'appréhender le comportement des banquiers quant aux différents types des réserves
mentionnées dans le rapport du commissaire aux comptes.

II-1 La place du rapport d'audit parmi les autres sources d'information


pour le banquier lors d'octroyer un crédit
L'analyse effectuée auprès des banquiers montre l'importance qu'attachent ceux-ci au rapport
de l'auditeur externe parmi les autres sources d'informations. En effet, 24% des banquiers
considèrent que le rapport de commissaire aux comptes est très utile comme source
d'information aidant à la prise de décision 56% considèrent l'opinion de commissaire aux
comptes importante à la prise de décision.
Cependant, il semble qu'il existe d'autres sources d'informations plus importantes que ce
rapport, en effet, 92% des banquiers participants à cette étude considèrent que la centrale des
risques de la BCEAO est une source très importante pour la prise de décision et l’accordent le
premier rang parmi les autres sources (l'opinion de l'auditeur occupe le 4ème rang après les états
financiers (2ème rang) et les garanties offertes (3ème rang)).
Aussi 64.9% des banquiers considèrent le rapport de l'auditeur comme une seconde opinion aux
états financiers et n'est pas une partie intégrante de ces derniers, c'est pour cette raison que le
rapport de l'auditeur externe occupe le 4ème rang.

II-2 Impact des réserves émises par l'auditeur externe sur le comportement
de banquier
L'analyse effectuée montre que les banquiers attachent une importance aux réserves émises
dans le rapport de commissaire aux comptes et cherchent principalement à connaître leurs
Formes et les postes de comptes sur lesquels elles sont exprimées (96% des participants
considèrent que la nature des réserves affecte leurs décisions d'octroi de crédit).
S'agissant des formes de réserves présentées dans cette étude, les résultats montrent que la
majorité des banquiers considèrent que les réserves d'incertitude sont les plus graves par rapport
aux réserves concernant un changement de méthode comptable et les réserves concernant des
limitations.

58
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

Conclusion
Ainsi, on peut affirmer selon les données présentées que le rapport de l'auditeur externe n'a pas
un rôle primordial dans la prise de décision pour les banquiers du Burkina Faso.
De notre étude, il en résulte qu'il y a d'autres sources d'information plus importantes pour les
banquiers que celui du rapport d'audit.
En effet, la relation banque- client et la notoriété de l'entreprise demanderesse de crédit sont
plus importantes chez le banquier que celle de rapport d'audit malgré qu'il contienne des
réserves sur les états financiers.
Cependant, restent toujours les réserves émises par l'auditeur sur la continuité d'exploitation le
seul type de réserve qui affecte directement la décision d'octroi des crédits bancaires.

59
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

CHAPITRE VI: ANALYSE DETAILLE DES RESULTATS DE L’ENQUETTE

L’examen de la littérature indique qu’il y a intérêt à développer une étude sur le contenu
informatif des rapports d’audit. L’ensemble des travaux portant sur l’importance des différents
éléments d’informations publiés par les entreprises semble indiquer que les banquiers et les
analystes financiers n’accordent qu’une faible attention à l’opinion formulée et rendue publique
par les auditeurs.
Ceci nous a amenés à nous interroger sur le cas qui se pose au Burkina Faso et plus précisément
sur l’intérêt accordé par les banquiers et les analystes financiers burkinabé au rapport d’audit
exprimé par le commissaire aux comptes.
Notre étude a été réalisée auprès des banquiers de la ville de Ouagadougou à qui un ensemble
de questions ont été posées dans le but de construire une idée complète sur l’importance du
rapport d’audit, surtout avec réserves, en tant que source d’information au cours du processus
de prise de décision d’octroi de crédit.
Ainsi notre échantillon est constitué de 28 responsables de crédit au sein des institutions
bancaires de Ouagadougou dont la liste sera indiquée en Annexe.
Avant de présenter les résultats à partir des réponses au questionnaire, et malgré l’obtention
d’un taux de réponse de 89.29%, il faut mentionner que la réalisation de cette étude s’est
effectuée avec difficultés pour plusieurs raisons :
Les responsables d’octroi de crédit occupent en général le sommet de la hiérarchie de la banque
et ne sont pas facilement accessible.
 Certaines banques interdisent à son personnel de répondre au questionnaire sans
avoir l’accord préalable de la direction générale.
 Certains banquiers ont été réticents à répondre dans le détail au questionnaire.
Par conséquent sur 28 questionnaires adressés, seul 25 banquiers ont répondu aux séries de
questions comprenant 3 questions générales sur le processus de la prise de décision d’octroi de
crédit et 10 questions de nature qualitative.
Les réponses au questionnaire seront présentées et interprétées dans ce qui suit

I- LES QUESTIONS GENERALES :


1- Prenez-vous seul, ou dans le cadre d'un comité, la décision d'octroi de crédit?
CHOIX NOMBRE DE REPONSES
SEUL 0 (0%)
COMITE 25 (100%)
2- Votre responsabilité pour l'octroi d'un crédit est-elle limitée à un montant particulier?

60
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

CHOIX NOMBRE DE REPONSES


OUI 20 (80%)
NON 5 (20%)
3- Prenez-vous votre décision au vu du seul dossier du client ?
CHOIX NOMBRE DE REPONSES
OUI 6 (24%)
NON 19 (76%)
Les résultats indiqués précédemment montrent que dans la majorité des cas, la responsabilité
d'octroi de crédit est une action collective et les décisions sont prises par des responsables des
différents niveaux au sein d'un comité de crédit.
Toutefois, les commentaires de certains banquiers participant à l'étude montrent qu'en général,
la décision d'octroi de crédit au-delà d'un certain montant est subordonnée aux délégations
détenues auprès de la direction de la banque.
Là les banquiers n'ont pas indiqué le plafond auquel leur responsabilité est limitée, et ils ont
précisé que tout est en fonction de la nature du crédit sollicité.
D'un autre côté, la majorité des participants stipulent que la décision n'est pas prise au vu du
seul dossier du client (76%), mais plutôt par référence à d’autres éléments telle que : la
solvabilité du client, la moralité du dirigeant, le secteur d’activité de l’entreprise…

II- LES QUESTIONS QUALITATIVES :


1- Notez sur une échelle de 1 à 5, l'utilité de chacune des sources d'information suivantes
pour votre prise de décision d'octroi de crédit. «1»: très utile; «2» utile ; «3» : d'utilité
moyenne ; «4» plutôt inutile et «5» inutile
CHOIX 1 2 3 4 5 TOTAL
Analyse technique basée sur l’évolution des cours boursiers 0 (0%) 1 (4%) 0 (0%) 13 (52%) 11 (44%) 25
Etats financiers 23 (92%) 2 (8%) 0 (0%) 0 (0%) 0 (0%) 25
Les comptes prévisionnels 10 (40%) 9 (36%) 4 (16%) 2 (8%) 0 (0%) 25
Le rapport du commissaire aux comptes 7 (28%) 14 (56%) 3 (12%) 0 (0%) 1 (4%) 25
Autres sources personnelles à préciser : 13 (52%) 10 (40%) 2 (8%) 0 (0%) 0 (0%) 25

L'analyse effectuée auprès des 25 banquiers montre l'importance relative des rapports des
commissaires aux comptes comme une source fiable parmi les informations disponibles.
Cependant, il semble qu'il existe d'autres sources d'information plus importantes que ce rapport.
En effet, 92% des participants considèrent que les états financiers sont plus utiles que le rapport
du commissaire aux comptes. Aussi, 40% des banquiers choisissent de placer les comptes
prévisionnels en premier lieu.
D'un autre côté, la moitié des participants placent d'autres sources d'information personnelles
en première position, qui sont :

61
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

 Les informations économiques et sectorielles.


 Les relations du client avec la banque ;
 Les informations auprès de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(BCEAO);
 Les critères du marché, concurrence, compétitivité, clientèle… ;
 La position financière de la société et sa solvabilité ;
 L’évolution des comptes ;
 Les états de garantie ;
 La personnalité, la compétence, la réputation et l'expérience du bénéficiaire du crédit.
Les réponses à cette question montrent que les banquiers utilisent a priori d'autres sources
d'informations telles que les états financiers, les comptes prévisionnels, et d'autres sources
personnelles citées précédemment, dans leurs processus de décision.
Une des raisons de cette opinion est que la plupart des banquiers considèrent le rapport d'audit
comme une partie intégrale des états financiers de la société.
2- Parmi les informations dont vous disposez sur les sociétés, le rapport du commissaire
aux comptes joue-t-il un rôle ?
CHOIX NOMBRE DE REPONSES
Très important 6 (24%)
Important 14 (56%)
Peu important 5 (20%)
Pas important 0 (0%)

Les réponses à cette question montrent que les banquiers attachent une certaine importance au
rapport des commissaires aux comptes comme une source d'information fiable. En effet, 56%
des responsables de crédit considèrent que le rapport du commissaire aux comptes joue un rôle
important parmi les informations disponibles sur les sociétés.
3- La forme et la précision des rapports des commissaires aux comptes vous satisfont-
elles?
CHOIX NOMBRE DE REPONSES
Toujours 3 (12%)
Souvent 12 (48%)
Rarement 10 (40%)

Selon les résultats obtenus, 48% des participants sont souvent satisfaits de la rédaction des
rapports des commissaires aux comptes. Mais en même temps, 40% des participants annoncent

62
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

leurs mécontentements vis à vis de la forme actuelle du rapport. Les explications de cette prise
de position seront avancées par les réponses à la question prochaine.
4- A défaut de satisfaction, trouvez-vous que le rapport du commissaire aux comptes
manque de:
CHOIX NOMBRE DE REPONSES
De précision 9 (36%)
De détails 16 (64%)
De ponctualité 3 (12%)
D’informations prévisionnelles 22 (88%)
D’autres éléments à préciser : 1 (40%)

En fait, une partie des critiques formulées dans le cadre du contenu informatif du rapport des
commissaires aux comptes, peut être liée à l'absence d'une part, d'informations prévisionnelles
(88%), et d'autre part, respectivement d'informations détaillées (64%) et d'informations précises
(36%). En effet, étant donné que la décision d'octroi de crédit est une décision qui se projette
sur le futur de la société, les informations prévisionnelles intéressent plus les banquiers que les
informations actuelles.
5- Dans le processus de recommandation d'un prêt, contactez-vous les commissaires aux
comptes concernés pour clarifier le contenu de leurs rapports d'audit?
CHOIX NOMBRE DE REPONSES
Toujours 0 (0%)
Souvent 1 (4%)
Quelques fois 5 (20%)
Rarement 9 (36%)
Pas du tout 10 (40%)

Dans le contexte de la relation entre les banquiers et les commissaires aux comptes, les résultats
de cette question laissent croire que dans la majorité des cas il n’y a pas une relation étroite
entre ces derniers.
En effet, 76% des participants contactent rarement ou jamais les commissaires aux comptes
pour clarifier le contenu du rapport d'audit.
6- Modifiez-vous vos décisions d'octroi de prêt lorsque les rapports des commissaires aux
comptes contiennent des réserves?

63
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

CHOIX NOMBRE DE REPONSES


Toujours 3 (12%)
Souvent 8 (32%)
Quelques fois 12 (48%)
Rarement 2 (8%)

Les résultats montrent que 44% des participants attachent une certaine importance aux réserves
mentionnées dans les rapports des commissaires aux comptes (toujours, souvent) contre 56%
qui n'accordent pratiquement pas une importance à ces opinions avec réserves (quelquefois,
rarement).
7- Dans le cas où l'opinion du commissaire aux comptes contient des réserves, est-il
important selon vous de connaître les postes de comptes sur lesquels ces réserves sont
exprimées?
CHOIX NOMBRE DE REPONSES
Très important 14 (56%)
Important 10 (40%)
Peu important 0 (0%)
Pas important 1 (4%)

Selon la grande majorité des banquiers (96%), il est indispensable de connaître les postes de
comptes sur lesquels ces réserves sont exprimées. En effet, la consultation des postes sur
lesquels les réserves ont été exprimées est primordiale afin de vérifier si ces réserves influencent
ou non la décision d'octroi de crédit.
8- Dans l'hypothèse de publication des réserves, selon vous quelle est la plus significative
de ces cinq formes de réserves suivantes qui peuvent être exprimées par le commissaire
aux comptes ? Classez- les par ordre décroissant d’importance.
CHOIX 1 2 3 4 5 TOTAL
Réserves concernant la non-conformité avec
2 (8%) 10 (40%) 2 (8%) 7 (28%) 4 (16%) 25
certaines règles et pratiques comptables
Réserves concernant des incertitudes sur certains
3 (12%) 5 (20%) 7 (28%) 7 (28%) 3 (12%) 25
postes comptables
Réserves concernant l’évaluation des actifs 1 (4%) 7 (28%) 12 3 (12%) 2 (8%) 25
Réserves concernant un changement de méthode
1 (4%) 2 (8%) 2 (8%) 6 (24%) 14 (56%) 25
comptable
Réserves concernant la continuité d’exploitation 18 (72%) 0 (0%) 2 (8%) 1 (4%) 4 (16%) 25

L'enquête menée montre que les participants considèrent que les réserves concernant la
continuité d'exploitation sont plus significatives (en termes de gravité) que les autres réserves
(72%). Ces aboutissements sont attendus étant donné que ce type de réserve est bien très grave
vu que la société n'est plus capable de poursuivre son activité.

64
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

9- Accordez-vous un crédit lorsque le rapport du commissaire aux comptes contient une


réserve sur la continuité d’exploitation ?
CHOIX NOMBRE DE REPONSES
Toujours 0 (0%)
Souvent 3 (12%)
Rarement 5 (20%)
Jamais 17 (68%)

Ces résultats montrent que la réserve de continuité d’exploitation semble affecter la décision
d’octroi de crédit des banquiers. En effet, 88 % des banquiers interrogés accordent rarement ou
n’accordent pas de crédits si cette réserve est émise par le commissaire aux comptes dans le
rapport d’audit.
10- Selon vous, l'impact de la divulgation d'une opinion avec réserves sur la décision
d'octroi de crédit varie t- il selon le type de réserve?
CHOIX NOMBRE DE REPONSES
OUI 23 (92%)
NON 2 (8%)
Là, les réponses des responsables de crédit sont presque les mêmes étant donné que 92% des
responsables de crédit annoncent que l'impact des opinions avec réserves sur la décision d'octroi
des prêts varie selon le type de celles - ci.
En effet, certaines réserves peuvent toucher considérablement les intérêts de la banque, et
d'autres peuvent être insignifiantes.

65
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

Conclusion
Les manipulations qui ont faussé les résultats des grandes sociétés ont suscité dans la
communauté financière des multiples interrogations relatives à la pertinence, la fiabilité et la
qualité des informations qu’elles diffusent. Ainsi, la question qui se pose est « Comment trouver
les éléments qui permettront d’instaurer à nouveau un climat de confiance et de garantir la
qualité de la communication financière des entreprises ? »

La réponse à cette question se trouve dans la qualité de l’audit comptable et financier qui permet
à un professionnel compétent et indépendant de donner une opinion motivé sur l’image fidèle
des comptes. Autrement dit, il s’agit d’un mécanisme par lequel les parties prenantes d’une
entreprise exercent un contrôle rigoureux sur les dirigeants, dans le but de protéger leurs
intérêts.

Les états financiers d’une entreprise ou d’une organisation, sont en général le document de base
à partir duquel d’importantes décisions financières sont prises (évaluation de l’action, octroi de
crédit et concours financiers, rachat, etc.). De ce fait, ils doivent refléter autant que faire ce peu,
la situation financière et patrimoniale ainsi que le résultat de l’entreprise à une date donnée.
Raison pour laquelle, ils sont préalablement soumis à l’examen d’un auditeur qui doit exprimer
une opinion selon laquelle ceux-ci ont été établis dans tous leurs aspects significatifs,
conformément à un référentiel comptable identifié.

En effet, la certitude que procure l'auditeur et l'obligation légale d'auditer les états financiers
favorisent que ce rapport joue un rôle primordial dans la garantie de régularité et la sincérité
des états financiers.

En premier lieu, il est utilisé par les actionnaires et les dirigeants comme un indicateur sur
l'efficacité et l'efficience des décisions des dirigeants ainsi qu'entre les actionnaires et les
créanciers, c'est dans ce cadre qu'on parle de la demande de rapport de l'auditeur comme
solution aux problèmes d'agence.

En deuxième lieu, le rapport d'audit peut être considéré comme l'un des principales sources
d'informations pour les banquiers lors de la décision d'octroyer un crédit malgré qu'il y ait
d'autres sources. Cependant, lors de l'existence des réserves émises par l'auditeur externe, cette

66
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Thème : « Audit financier et fiabilité de la communication financière »

opinion peut être considéré très importante et occupe ainsi le premier rang parmi les sources
utilisées par le banquier pour prendre la décision exacte.

Certes, le rôle que joue le rapport de l'auditeur externe dans la résolution des conflits d'intérêts
et l'aide à la décision montre la place importante de l'opinion de l'auditeur chez les différents
utilisateurs.

A cet égard, en cas d'existence d'une faute dans cette opinion causant des dommages à leur
utilisateur, la loi peut engager ainsi la responsabilité pénale et civile de l'auditeur externe s'il y
a les conditions nécessaires.

C'est pour cette raison que l'auditeur externe doit suivre une démarche bien particulière dans la
formulation de son opinion afin de minimiser les risques possibles liés à l'exécution d'une telle
mission.

A travers notre étude et en nous basant sur les normes IFAC, nous avons essayé de présenter de
manière pratique, comment la qualité de l’audit et l’opinion de l’auditeur externe contribue ou
non à la fiabilité de l’information financière mise à la disposition des parties prenantes.

67
Rédigé par Issoufou BELEM Année académique 2014/2015
Bibliographie
JEAN NGAN Mémoire de maîtrise en science des techniques comptable et
financières MSTCF : « Essai de planification d’une mission d’audit suivant l’approche
par les risques : cas de la CENAME »
STEPHANIE THIERY-DUBUISSON, « Approche par les risques : les auditeurs
peuvent-ils innover ? », Comptabilité - Contrôle - Audit 2003/3 (Tome 9), p. 249-268.
DOI 10.3917/cca.093.0249
STEPHANE ONNEE & RAHMA CHEKKAR « l’évolution de la communication
financière dans le processus de gouvernance : le cas de Saint Gobain » Institut d’
Admission des Entreprises document de recherche N°2005-05
Résumé du guide IFAC pour l’utilisation des Normes Internationales d’Audit dans les
petites et moyennes entreprises. Résumé préparé par H ABDEWAHED
Thèse présentée pour l’obtention du grade de Docteur De TELECOM & Management
Sud Paris Par Malgorzata GUYOT « Communication financière volontaire des sociétés
françaises sur l’actif immatériel et sa perception par le marché » l’école doctorale SDS
en Co-accréditation avec L’UNIVERSITE D’EVRY-VAL D’ESSONNE

Thèse de doctorat en Sciences de gestion présentée et soutenue le 8 décembre 2000 par


Olivier HERRBACH « Le comportement au travail des collaborateurs de cabinets
d’audit financier : une approche par le contrat psychologique » UNIVERSITE DES
SCIENCES SOCIALES – TOULOUSE I Laboratoire Interdisciplinaire de recherche
sur les Ressources Humaines et l’Emploi

Thèse présentée par : WAFAE NADA NEJJAR « contribution à l’analyse des


mécanismes de gouvernance explicatifs de la qualité de la communication financière :
cas des entreprises du SBF 120 » université d’Orléans école doctorale sciences de
l’homme et de la société laboratoire orléanais de gestion

Normes internationales d’audit, IFAC handbook, CNCC EDITION, 1998 ;

Audit et contrôle interne : aspects financiers, opérationnels et stratégiques, Lionel


Collins et Gérard Valin, Dalloz, 4ème édition ;

Bernard Colasse essai « Comptabilité et euphémisme » en 2005

A
Annexes

Annexe 1 : Liste de l’échantillon

Annexe 2 : Questionnaire

Annexe 3 :

B
Table des matières
Sommaire .................................................................................................................................... I
Dédicace .................................................................................................................................... II
Remerciements ......................................................................................................................... III
Préambule ................................................................................................................................. IV
Sigles et abréviations ................................................................................................................ VI
Introduction ................................................................................................................................ 7
PREMIERE PARTIE : ASPECTS THEORIQUEs DE L’AUDIT FINANCIER ET DE
LA COMMUNICATION FINANCIERE .......................................................................... 10
CHAPITRE I: DEFINITION, CARACTERISTIQUES ET ROLE DE LA
COMMUNICATION FINANCIERE .............................................................................. 11
I- HISTOIRE DE LA COMMUNICATION FINANCIERE ...................................... 12
II- DEFINITION DE LA COMMUNICATION FINANCIERE .............................. 13
III- ORGANISATION DE LA COMMUNICATION FINANCIERE ...................... 15
IV- LES DESTINATAIRES DE LA COMMUNICATION FINANCIERE ............. 16
V- CARACTERISTIQUES DE LA COMMUNICATION ...................................... 19
VI- FORMES DE COMMUNICATION .................................................................... 20
CHAPITRE II: DEFINITION ET CARACTERISTIQUES DE L’AUDIT FINANCIER
22
I- HISTORIQUE .......................................................................................................... 22
II- DEFINITION DE L’AUDIT FINANCIER ......................................................... 24
III- CARACTERISTIQUES DE L’AUDIT FINANCIER ......................................... 27
IV- LES OBJECTIFS DE L’AUDIT FINANCIER ................................................... 30
CHAPITRE III: LES APPROCHES D’AUDIT ............................................................ 34
I- L’APPROCHE CLASSIQUE .................................................................................. 34
I-1 Logique de l’approche classique .................................................................. 34
I-2 Limites de l’approche classique ................................................................... 36
II- L’APPROCHE PAR LES RISQUES ................................................................... 37
II-1 La planification des travaux ..................................................................... 38
II-2 L’évaluation du contrôle interne .............................................................. 38
II-3 La recherche d’éléments probants ............................................................ 41
II-4 Bouclage de la mission et rapport ............................................................ 43
DEUXIEME PARTIE : ROLE DE L’AUDIT FINANCIER DANS LA
FIABILISATION DE LA COMMUNICATION FINANCIERE.................................... 44
CHAPITRE IV: LA THÉORIE D'AGENCE ET L'AUDIT COMPTABLE ET
FINANCIER 46
I- LES CONFLITS D'INTERETS PRESENTÉS DANS LA THÉORIE D'AGENCE 47
I-1 Les conflits d'intérêts entre les dirigeants et les actionnaires ....................... 48

C
I-2 Les conflits d'intérêts entre les actionnaires et les créanciers ...................... 50
II- LE RÔLE DE L'AUDIT DANS LA RÉSOLUTION DES PROBLÈMES
D'AGENCE ..................................................................................................................... 51
II-1 Le rôle de l'audit dans la résolution des conflits d'intérêts entre dirigeants
et actionnaires ....................................................................................................... 52
II-2 Le rôle de l'audit dans la résolution des conflits d'intérêts entre les
actionnaires et les créanciers ................................................................................ 53
CHAPITRE V: L'UTILITÉ DU RAPPORT D'AUDIT POUR LA DÉCISION
D'OCTROI DES CRÉDITS BANCAIRES...................................................................... 54
I- ÉTUDES EVALUANT L'OPINION DE L'AUDITEUR DANS LA PRISE DE
DÉCISION D'OCTROI DES CRÉDITS BANCAIRES ................................................ 54
I-1 L'étude de Libby (1979) ............................................................................... 55
I-2 L'étude de Firth (1979) ................................................................................. 56
I-3 L'étude de SOLTANI (1992)........................................................................ 57
II- L'APPORT INFORMATIONNEL DU RAPPORT D'AUDIT DANS LA
DÉCISION D'OCTROI DES CRÉDITS : CAS DES BANQUES BURKINABE ........ 57
II-1 La place du rapport d'audit parmi les autres sources d'information pour le
banquier lors d'octroyer un crédit ......................................................................... 58
II-2 Impact des réserves émises par l'auditeur externe sur le comportement de
banquier ................................................................................................................ 58
CHAPITRE VI: ANALYSE DETAILLE DES RESULTATS DE L’ENQUETTE ..... 60
I- LES QUESTIONS GENERALES : ......................................................................... 60
II- LES QUESTIONS QUALITATIVES : ............................................................... 61
Conclusion ................................................................................................................................ 66
Bibliographie ............................................................................................................................. A
Annexes ..................................................................................................................................... B
Table des matières ..................................................................................................................... C

Vous aimerez peut-être aussi