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UNIVERSITÉ ALASSANE OUATTARA

UFR : Communication, Milieu et Société


Département d’Histoire
Option : Histoire Moderne et Contemporaine

MÉMOIRE DE MASTER

LES RELATIONS ÉCONOMIQUES


ENTRE LA CÔTE D’IVOIRE ET LA
CORÉE DU SUD DE 1961 A 2002

Sous la supervision de :
Pr. LATTE Egue Jean-
Présenté par :
Michel
M. KOUAKOU KOLOUH
Pr. Titulaire d‟histoire
FAUSTIN JUNIOR
Encadré par :
Étudiant
Dr. GOLE Koffi Antoine
Maitre-assistant

ANNEE ACADEMIQUE : 2014-2015

1
Je dédie ce mémoire à
Toute ma famille, à mes amis
À ma fille Marie-Divine KOLOUH

2
REMERCIEMENTS
Les premières notes de ces remerciements vont à l‟ endroit de Dieu,
l‟Eternel qui nous fait toujours grâce.
Nous remercions le Professeur LATTE Egue Jean Michel pour ses conseils
depuis nos premiers pas entant qu‟étudiant d‟histoire et surtout pour le choix de
notre sujet.
Nos remerciements vont aussi à l‟endroit du Professeur SÉKRÉ Gbodjé,
Alphonse pour ses nombreux conseils, sa disponibilité et pour cet esprit
scientifique qu‟il nous a chaque fois communiqué.
Nous tenons à remercier très sincèrement notre Directeur de mémoire, le
Docteur GOLÉ Koffi Antoine, pour ses conseils, ses critiques constructives, ses
suggestions et pour ses encouragements. Nous lui sommes vivement
reconnaissants pour sa disponibilité et pour sa grande expérience qu‟il a bien
voulu accepté de partager avec nous dans la réalisation de ce mémoire.
Nous remercions par ailleurs tous les enseignants du département d‟histoire
de l‟université Alassane Ouattara et particulièrement le Docteur N‟DRI Laurent
pour ses conseils et pour son appui dans notre quête de documentation.
Nous voulons aussi dire merci au personnel de la Direction Asie Pacifique
Océanie du ministère des affaires étrangères de Côte d‟Ivoire, singulièrement à
Monsieur N‟GUETTA Pierre, à Monsieur LÉVRY et surtout à Monsieur BIÉKÉ.
Nous témoignons notre reconnaissance à Mr RHEE Sang-Hoon, premier
conseiller à l‟ambassade de la République Corée en Côte d‟Ivoire et à Monsieur
PARK Sung Eun, chargé d‟étude économique.
Merci à tous ceux qui de prêt ou de loin nous aidé dans la réalisation de ce
travail, à nos amis étudiants, au personnel du CERAP, au personnel du centre de
documentation et d‟archives des ministères des affaires étrangères, des finances et
de l‟économie, de l‟industrie et des mines de Côte d‟Ivoire.
Enfin nous remercions très chaleureusement toute la famille KOLOUH, nos
frères et sœurs pour leur soutien moral, financier et spirituel.

3
LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATIONS

EDCF: Economic Development Cooperation Fund


KDI: Korea Development Institute
KOICA : Korea Overseas International Cooperation Agency
KOTI : Korea Transport Institute
KOTRA : Korea Trade investment Agency
PAD : Programme d‟Appui au Développement
PDCI-RDA : Parti Démocratique de Côte d‟Ivoire-Rassablement Démocratique
Africain
PIB : Produit Intérieur Brut
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PMI : Petites et Moyennes Industries
UEMOA :Union Économique et Monétaire Ouest Africain

4
SOMMAIRE
DÉDICACES…………………………………………………………………….P1
REMERCIEMENTS……………………………………………………………..P2
SIGLES ET ABRÉVIATIONS………………………………….………………P3
SOMMAIRE………………………………………………….………………….P4

INTRODUCTION………………………………………………………………....P5

1ère PARTIE : LES FONDEMENTS DES RELATIONS ÉCONOMIQUES


ENTRE LA COTE D’IVOIRE ET LA CORÉE DU SUD………………P24
Chapitre 1 : La politique économique extérieure de la Côte d‟Ivoire. ……P25
Chapitre 2 : Les raisons et fondements politico-économiques de la coopération
Sud Coréenne avec la Côte d‟Ivoire………………………………………….P38
2e PARTIE : LES DIFFÉRENTS ASPECTS DE LA COOPÉRATION
ÉCONOMIQUE ENTRE LA COTE D’IVOIRE ET LA COREE DU
SUD…………………………………………………………………………..P51
Chapitre 1 : Les acteurs et les accords de la coopération économiques et
commerciale entre la République de Côte d‟Ivoire et celle de Corée…….…P53
Chapitre 2 : Les relations commerciales Ivoiro-Coréennes…………….……P65
Chapitre 3 : L‟aide publique au développement (APD) et l‟assistance technique
coréenne en Côte d‟Ivoire………………………………………………………P71

3e PARTIE : BILAN ET PERSPECTIVES DES RELATIONS


ÉCONOMIQUES ENTRE LA COTE D’IVOIRE ET LA CORÉE DU
SUD……………………………………………………………………….……P77
Chapitre 1 : Bilan des relations économiques entre la Corée et la Côte
d‟Ivoire…………………………………………………………………….…P79
Chapitre 2 : Les perspectives ……………………………………………....P87

CONCLUSION GÉNÉRALE……………………………………………..…P93
ANNEXE……………………………………………………...………….…..P97
BIBLIOGRAPHIE………………….……………….……..……..…....….P102
TABLES DES ILLUSTRATIONS………………………….….…..….….P107
TABLE DES MATIÈRES…………………………..……..……..………..P108

5
6
I. JUSTIFICATION

1. réflexion générale
Pays colonisé par la France, la Côte d‟Ivoire va au bout de plusieurs
décennies sortir de la domination et s‟affirmer en tant que nation libre. Et dès cet
instant elle amorce le processus de son développement. Sachant l‟importance des
apports extérieurs pour ce développement, la Côte d‟Ivoire va s‟engager à
collaborer avec les autres nations. Cette collaboration qui à ses débuts était dirigée
pour l‟essentiel vers l‟Occident, particulièrement vers la France, va se tourner et
s‟amplifier progressivement vers le continent asiatique, où les pays connaissent
une véritable percée économique. Au nombre de ceux-ci, notre attention se porte
sur la République de Corée. Cette nation après sa libération de la colonisation
Japonaise1 cherche à assoir sa légitimité extérieure, à nouer des relations
diplomatiques en particulier avec les pays du tiers monde. C‟est donc
naturellement que l‟entrée sur la scène internationale des États africains
nouvellement indépendants a suscité un grand intérêt de sa part. Dans cette
optique, qu‟elle établit des relations avec la Côte d‟Ivoire. Si pour leur entame
elles paraissaient plus politiques, car elles permettaient aux deux pays d‟avoir une
approche commune sur la plupart des questions de politique internationale2, les
relations entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud vont au fil du temps ressortir
leurs traits économiques.
Le choix d‟étudier les relations économiques entre la Côte d‟Ivoire et la
Corée du Sud est motivé par une interrogation sur ce que peut apporter un pays
comme à la Corée du Sud à la Côte d'Ivoire. La Corée du Sud dans les années
1960 avait le même niveau de développement que la Côte d‟Ivoire avec un PIB
estimé à environ 107 dollars par habitant. Elle paraissait sur le plan économique
très peu attirante aux yeux des pays africains. Une cinquantaine d‟années plus
tard, la Corée du Sud a subi une métamorphose économique surprenante.

1
Cette Colonisation dure de 1910 à 1945. Elle est encouragée par les puissances occidentales
telles que la Grande Bretagne et les États Unis. Face à l‟influence Soviétique en Corée du Nord, la
Grande Bretagne, alliée du Japon depuis 1902, va légitimer l‟occupation japonaise. Elle est suivie
par les américains en vue de se partager les zones d‟influences en Extrême Orient et de freiner
l‟expansion de la Russie.
2
S, AKE, Discours de Simon AKE, Ministre des affaires étrangères, lors du diner offert en
l‟honneur de S.E.M. Woo-Suk HAN, ambassadeur de Corée en Cote d‟Ivoire, le 10 Avril 1980.

7
Aujourd‟hui, elle est une nation fortement industrialisée. Les produits issus de ses
industries font partie des plus prisés dans le monde et en Côte d‟Ivoire. Analyser
la coopération économique entre ces deux nations antérieurement identiques sur le
plan du développement est motivé par le désir de cerner les contours de
l‟intervention Sud-Coréenne dans le développement économique de la Côte-
d‟Ivoire.
Ensuite, le choix de ce sujet est motivé par une fascination personnelle pour
la Corée du Sud. L‟histoire de cette nation qui a tout aussi subi les affres de la
colonisation nous révèle un pays dont la stabilité a été jusque dans les années
1960 fragilisée par des événements politiques internes et extérieurs. En dépit de
toutes ses humiliations et difficultés que cela a suscitées, la Corée du Sud a gardé
l‟image d‟une nation forte et a consolidés ses acquis dont elle a su tiré profit pour
être aujourd‟hui une nation prospère. Elle est pour nous un modèle de
développement économique.
Une analyse complète et approfondie de ce sujet exige de notre part de
définir les principaux concepts qui sont “les relations” et “économiques”.
Les relations sont selon le Dictionnaire le PETIT LAROUSSE, les liens existants
entre des choses, des personnes. Sur le plan des relations internationales ce sont
des relations inter-états, constituant une branche du droit international. Ces
relations sont généralement jalonnées de traités ou accords engageant chacun des
partis signataires. Ces traités et accords donnent un caractère distinct aux relations
d‟un groupe de pays à un autre. Les relations sont donc tissées sur la base
d‟accords généralement profitables aux signataires.
Pour ce qui est du terme économique, il est défini par le dictionnaire le PETIT
LAROUSSE, comme ce qui est relatif a l‟économie. En effet l‟économie est
l‟ensemble des activités d‟une collectivité humaine relatives à la production, à la
distribution et la consommation des richesses. Elle constitue pour une nation
l‟ensemble des ressources et des moyens de productions dont elle dispose.
La notion de relation économique est donc le lien existant entre deux entités et
portant principalement sur leurs richesses et leurs modes de production. Ces
relations en ce qui concerne les pays engagent les principaux acteurs à une
collaboration étroite dans les différents secteurs d‟activités. Par les accords

8
qu‟elles comportent elles ont pour but de faciliter aux principaux acteurs
l‟accession à leurs différents marchés, d‟attirer les investisseurs de chaque partie
et de promouvoir un échange de connaissances ou encore de technologies.
Les relations économiques entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud peuvent être
appréhendées comme l‟ensemble des liens associant les deux pays dans des
échanges touchant tous les secteurs d‟activités et favorisant un échange de savoir-
faire.
Ce mémoire par l‟analyse de ce thème à deux principaux intérêts. Le
premier est d‟abord scientifique. Il réside dans l‟espoir pour nous de jeter les
bases nécessaires d‟une recherche sur l‟intervention économique de la Corée du
Sud dans en Côte d‟Ivoire.
Ensuite le second intérêt est d‟ordre économique. La Corée du Sud par ses
exploits qui lui valent aujourd‟hui d‟être une nation prospère, doit être un exemple
pour la Côte d‟Ivoire et pour toute l‟Afrique.

2. Le cadre chronologique
Notre étude des relations économiques entre la Côte-d‟Ivoire et le Corée du
Sud se situe entre 1961 et 2002.
L‟année 1961 marque la date des débuts de la coopération officielle entre la
Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud. Cela se traduit par l‟établissement des relations
diplomatiques entre les deux pays. En 1945 la Corée sort de la colonisation
japonaise et devient officiellement Corée du Sud en 1953. Elle entend développer
dès cet instant des relations d‟amitié avec les autres pays. Parallèlement, en 1960
quand la Côte d‟Ivoire devient autonome elle est à mesure de choisir ses
partenaires en fonction de ses aspirations et décide de s‟ouvrir sur le monde. La
Corée du Sud va à cet effet en 1961 tisser des relations diplomatiques avec elle.
L‟année 2002 est une date clé dans la coopération économique entre la Côte
d‟Ivoire et la Corée du Sud. Au 19 septembre de cette année la Côte d‟Ivoire
connu un coup d‟État manqué qui se transformé en une rébellion. Cette situation
belliqueuse entraine le départ de la KOTRA. Cet organe veille à promouvoir le
commerce extérieur coréen. Son retrait de la Côte d‟Ivoire constitue un certain
handicape pour les relations Ivoiro-Coréenne.

9
3. le cadre géographique
Les zones d‟étude de notre mémoire sont la Côte d‟Ivoire et la Corée du
Sud.
La Côte d‟Ivoire est située en Afrique de l‟ouest. Elle est limitée au nord par
le Burkina Faso et le Mali, à l‟ouest par la Guinée et le Libéria, à l‟est par le
Ghana et au Sud par l‟océan Atlantique qui l‟ouvre sur l‟extérieur et favorise la
pêche maritime. Sa côte s‟étend sur 550 km. Elle est située dans la zone tropicale
humide et bénéficie de deux grandes saisons sèche et humide intercalées par deux
petites saisons. Elle est couverte par deux grandes formations végétales qui sont la
forêt au sud et la savane au nord. Ces deux zones bénéficient d‟une pluviométrie
constante oscillant entre 1700 à 2000 mm d‟eau pour la première et entre 1100 à
1500 mm pour la seconde. Le sous-sol est très riche et offre des minerais tels que
l‟or, le diamant, le manganèse, la bauxite etc. Elle abrite par ailleurs de nombreux
cours d‟eau favorisant le développement de barrages hydroélectriques. La Côte
d‟Ivoire est étendue sur un territoire très peu accidenté avec un relief dominé de
plaines, accompagné de plateaux et de montagnes spécifiquement rependues dans
la zone ouest. Sa superficie totale est de 322 462 km².

10
Catre 1 : carte de la Côte d‟Ivoire

Source : www.larousse.fr. Consulté le 26 aout 2015

11
La République de Corée « pays du Matin calme »3 est un État situé en Asie
du Nord-est, dans la moitié méridionale de la péninsule coréenne dont la
superficie totale est de 219.800 km2. La péninsule est actuellement divisée en
deux régimes antagonistes depuis la fin de la seconde guerre mondiale. La partie
Nord (120.540 km2) avec une « République populaire démocratique », régime
communiste à parti unique, et la partie Sud, la République de Corée, démocratique
et pluraliste. Baignée à l‟est par la mer Jaune et à l‟ouest par la mer de Corée, pour
un total de 2.413 km de côtes, la Corée est longée au nord par le 38ème parallèle
qui marque la frontière hermétiquement4 close avec la Corée du Nord sur 238 km.
D‟une superficie de 99.260 km2, le pays s‟étend sur une longueur d‟environ 450
km du nord au Sud et atteint une largeur maximum d‟est en ouest de 230 km,
n‟étant séparé du Japon que par un bras de mer de 300 kilomètres. Près de 80% de
son territoire possède un relief montagneux et accidenté. Les plaines, qui occupent
moins du cinquième de la superficie du pays, sont concentrées le long du littoral
occidental et méridional. Les côtes, très échancrées, sont bordées de nombreuses
petites îles. Le climat de la Corée est continental mais tempéré par des influences
océaniques. Les contrastes climatiques sont importants, surtout en hiver, entre
l‟arrière-pays montagneux, qui connaît les températures les plus basses, et la côte
méridionale qui bénéficie d‟un climat plus clément5.

3
L‟histoire de la Corée remonte en l‟an 2333 avant J.C., lors de l‟établissement du premier
royaume appelé « CHOSON » ou « pays du Matin calme ».
Le pays a connu trois royaumes distincts très florissants avant l‟unification définitive :
 le royaume KOGURYO de 37 avant J.C. à 668 après J.C. ;
 le royaume PACKCHE de 18 avant J.C. à 660 après J.C. ;
 le royaume SHILLA de 57 avant J.C. à 935 après J.C. ;
Après l‟unification, il y deux royaumes successifs
 le royaume KORYO de 918 à 1392 après J.C. ;
 le royaume CHOSON de 1392 à 1910, date de l‟annexion du pays par le Japon.
4
Frontière instituée depuis l‟armistice de 1953.
5
In coopération Cote d‟Ivoire - Corée, BNETD, 2015

12
Carte 2 : carte de la Corée du Sud

Source : www.larousse.fr. consulté le 26 aout 2015

13
II. ETAT DE LA QUESTION
L‟élaboration de ce travail nous a conduit à l‟exploitation d‟une multitude
de documents. Toute fois ce fut un exercice très difficile. Bien que la recherche
en elle-même ne soit pas facile. Il était périlleux de trouver des ouvrages abordant
directement le thème de coopération entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud.
Cependant nous avons eu recours à plusieurs ouvrages, à des publications
scientifiques, à des discours et études internes dans certains services de la Côte
d‟Ivoire pour trouver les informations recherchées. Ces documents abordaient des
sujets de plusieurs ordres concernant notre étude.
Pour cerner l‟approche ou les fondements de la politique extérieure de la Côte
d‟Ivoire nous avons eu recours à plusieurs publications du ministère des affaires
étrangères de la Côte d‟Ivoire.
Il y a entre autre le rapport de Monsieur Usher Assouan, ministre des
affaires étrangères au Vème congrès du PDCI – RDA. Dans ce rapport le ministre
fait état des positions prises par le gouvernement dans sa politique extérieure ainsi
que leurs motivations au cours de la décennie 1960 – 1970. Le ministre Usher
ASSOUAN indique tout d‟abord l‟importance qu‟accorde la Côte d‟Ivoire aux
échanges avec l‟extérieure car cela lui permet de multiplier et diversifier
l‟assistance extérieure. Il justifie aussi au passage le choix de la Côte d‟Ivoire de
coopérer d‟avantage avec les pays qui partagent le même système économique
qu‟elle. Point de faits qui élimine l‟union soviétique et positionne les occidentaux
avec à leur tête la France sur la liste des principaux partenaires de la Côte
d‟Ivoire. Ce rapport pour notre étude, nous a aidé à comprendre l‟origine de la
faiblesse des échanges entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud. En effet le
ministre avant de terminer ce rapport par les moyens de la Côte d‟Ivoire pour la
coopération internationale, énumère les principaux partenaires de la Cote d‟Ivoire
parmi lesquels ne figure en aucun point la Corée du Sud.
Outre ce rapport nous avons étudié l‟exposé sur La politique étrangère de la
Côte d‟Ivoire de S.E.M. KOUAME N‟goran, Directeur de cabinet du Ministère
d‟État, Ministère des Affaires étrangères devant les Officiers et Généraux de
l‟école de guerre du Nigeria le 23 Mars 1999. Monsieur KOUAME entame son
exposé en présentant les fondements et le but de la politique étrangère ivoirienne.

14
Ces fondements sont la paix à l‟intérieur du pays, la paix avec les États voisins et
les États de la sous-région et la paix avec les autres États d‟Afrique et du monde.
La Côte d‟Ivoire fait ainsi de la paix la base fondamentale de sa coopération avec
l‟extérieur. Il finit par présenter l‟objectif de la politique extérieur de la Côte
d‟Ivoire qui consiste à obtenir une coopération avec le monde entier, et une
solidarité avec les pays africains. Cet exposé va appuyer notre analyse faite de la
politique extérieure de la Côte d‟Ivoire et nous conforte dans la liaison que nous
établissons entre cette politique et les relations économiques avec la Corée du
Sud.
Par ailleurs, L‟analyse et la compréhension de l‟évolution politique et même
économique de la République de Corée nous a conduit à exploiter la revue
scientifique, Notes et études documentaires N°3404, la République de Corée
depuis 1945. Cette revue de portée générale aborde toutes les questions
concernant la Corée du Sud après sa libération du joug japonais jusqu‟en 1965. Il
est mis en évidence dans cette revue la structure politique, économique et les
relations extérieures de la Corée. Sur le plan politique, la Corée après sa libération
ouvrir la voie à la libre association sociale. Cette situation va conduire
naturellement à la naissance de groupements politiques qui vont animés la scène
politique coréenne et amplifier d‟une certaine façon la lutte hégémonique entre les
deux Corées. Jusqu‟en 1965 il existait 3 principaux partis qui sont le parti
démocrate républicain, le parti du gouvernement civil et le parti démocrate.
Sur le plan économique cet ouvrage nous a donné de comprendre la faiblesse
économique de la Corée au début des années 1960. Son économie purement
agricole était très pauvre en ressources naturelles et l‟industrie fonctionnait
difficilement. Aussi L‟évolution de la politique mondiale va contraindre la Corée
du Sud à réadapter sa politique extérieure. Cette réadaptation est marquée par une
ouverture aux pays neutres et la réunification de la péninsule coréenne. Cet
ouvrage a élargie note vision sur l‟évolution politico – économique de la Corée du
Sud. Cependant en abordant uniquement la coopération entre le Corée et les
puissances occidentales et le japon, cette revue n‟élucide en aucun point la
présence coréenne dans l‟économie africaine en général et en particulier dans celle
de la Côte d‟Ivoire.

15
La question des échanges économiques entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du
Sud s‟est avérée très complexe dans la mesure où les documents recueillis ne
couvrent pas la totalité des bornes de notre étude.
Parmi ces documents il y a relations Côte d‟Ivoire – Corée. Cette étude
réalisée par le BNETD Cote d‟Ivoire sous instruction du ministère des affaires
étrangères et publié en janvier 1999. Elle a met en relief l‟ossature de la
coopération entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud. Abordant dans ces débuts le
point de la situation économique de la Côte d‟Ivoire, cette étude traite
majoritairement de la coopération économique Ivoiro-Coréenne. Elle nous permis
de cerner les contours de l‟intervention de la Corée du Sud en Côte d‟Ivoire, et de
réorienter nos recherches. Cependant cette étude ne couvre pas toute notre cadre
chronologie, elle s‟étend de 1990 à 1998. Situation qui laisse dans l‟ombre la
coopération économique avant 1990. De plus elle manque de données concrète sur
l‟aide financière Sud Coréenne à la Côte d‟Ivoire.
Dans la réalisation de notre étude nous nous sommes interrogés sur la
politique de développement de la Côte d‟Ivoire et de la République de Corée.
Nous avons pour se faire eu recours à l‟ouvrage Politique maritime et
développement : Côte d‟Ivoire, Corée du Sud d‟Élisabeth GOUVERNAL. Cet
ouvrage expose et compare les politiques ivoirienne et sud coréenne de
développement. Élisabeth GOUVERNAL dans son ouvrage, en met en exergue
les différentes options choisies par les deux pays pour leur développement. Ainsi
pendant que la Côte d‟Ivoire opte pour le développement de son industrie dans
une optique d‟import-substitution à partir de l‟exportation de produits primaires,
la Corée du Sud fait le choix de développer la production de biens manufacturés a
destinés au marché mondial. À partir de ces politiques de développement, l‟auteur
poursuit en présentant les politiques maritimes des deux pays. Cet ouvrage nous
permis d‟avoir une orientation claire sur les systèmes de développement coréen et
ivoirien et de recueillir données statistiques sur les secteurs clés de ces politiques
de développement. Cependant se limitant à présenter et comparer les deux
politiques de développement et maritime Élisabeth GOUVERNAL manque
d‟aborder la question de la coopération économique ou des échanges entre
Ivoiriens et Coréens.

16
III. LA PROBLÉMATIQUE
La Corée du Sud dans son évolution connut bien de tribulations. Ces
situations aussi difficiles qu‟elles ont été pour ce pays ne l‟ont pas clouée dans
une position de rabaissement économique. Son ingéniosité et ses réorientations
économiques vont lui valoir d‟être aujourd‟hui une nation prospère. Cette
ingéniosité se traduit dès l‟entame des années 1960 par un besoin de coopération
ardent avec le reste du monde entier. La montée économique de ce pays est tout
aussi imposante que celle des nations occidentales. Dans cette situation de
stabilité économique, la Corée du Sud à l‟image des autres puissances
économiques opte pour une large ouverture et s‟exporte vers d‟autres contrées.
L‟établissement de ses relations diplomatiques avec la Côte d‟Ivoire en
19616 est le fruit de cette ouverture.
La Côte d‟Ivoire par son indépendance acquiert la maturité nécessaire pour
orienter sa politique extérieure. Ses nombreuses richesses naturelles et sa position
de leaders dans la sous-région vont la positionner sur la liste des principaux
partenaires africains des pays industrialisés. Ainsi par le biais des relations
diplomatiques, elle entame une coopération économique ave la Corée du Sud. Ces
relations économiques s‟amplifient au fil du temps et connaissent une
diversification. Cependant en 2002, cette coopération qui ne manquait pas
d‟optimisme va ressentir les répercussions de la crise politique ivoirienne avec le
départ de la KOTRA, chargée de promouvoir le commerce extérieur coréen.
Dès lors quelles sont les spécificités des relations économiques entre la Côte
d‟Ivoire et la Corée du Sud de 1961 à 2002 ?
Quel est le niveau des échanges entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud de 1961
à 2002 ?
Quels profits en tirent les deux pays ?

1. Objectif général
L‟objectif de cette étude est de montrer les éléments caractéristiques de la
coopération économique entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud. Autrement il

6
La Côte d‟Ivoire est la première nation africaine qui établit des relations diplomatiques avec la
Corée du Sud.

17
s‟agit de monter les principaux éléments qui animent les échanges entre la Côte
d‟Ivoire et la Corée du Sud.

2. Objectifs spécifiques
-Montrer les fondements des relations économiques entre la Côte d‟Ivoire et la
Corée du Sud.
- Montrer les principaux aspects de la coopération économique entre la Côte
d‟Ivoire et la Corée du Sud.
- Faire le bilan et ressortir les perspectives de ces relations économiques.

3. Hypothèse
-Les fondements des relations économiques entre la Côte d‟Ivoire et la
République de Corée sont d‟ordre politique et économique.
-De cette coopération, plusieurs accords économiques et commerciaux ont été
signés.
-L‟intervention coréenne dans l‟économie ivoirienne de 1961 à 2002 est très
faible.
- Ces relations économiques sont principalement basées sur les aides et
l‟assistance technique.
-La Corée du Sud est la plus grande bénéficiaire de cette coopération.

IV. LA MÉTHODOLOGIE
L‟élaboration de cette étude nous a conduit à l‟exploitation de diverses
sources d‟informations. La centralisation de toutes les structures étatiques et des
ambassades à Abidjan, nous a conduits dans cette cité. Nous y avons parcouru de
nombreux ministères tels que le ministère des affaires étrangères, le ministère des
mines et de l‟industrie, ministère de l‟économie et des finances. En plus de ces
ministères nous avons eu recours à certains organes de promotion économique tels
que le CEPICI7et la chambre des commerces et d‟industrie de Côte d‟Ivoire.

7
Créé en 2012, il est le Guichet Unique de l‟investissement direct en Côte d‟Ivoire, et à cet effet, il
fédère, coordonne et rationalise l‟ensemble des initiatives et actions gouvernementales en matière
de promotion des investissements et de développement du secteur privé. Il est chargé d‟ assurer la

18
Outre ces structures, nous avons eu accès à l‟ambassade de la Corée du Sud
en Côte d‟Ivoire. Le constat général que nous avons fait une fois dans ces
structures, est la faiblesse des relations économiques entre les deux pays et la
faible documentation pouvant nous aider.
Au ministère de l‟industrie et des mines, notre premier contact avec le
responsable de la documentation nous a laisser comprendre l‟inexistence de
documents portant sur notre thème. Le véritable motif de notre recours à ce
Ministère répondait à notre souci d‟avoir des infirmations sur la présence
Coréenne dans l‟industrie ivoirienne. Cette préoccupation n‟a malheureusement
pas eu de réponses satisfaisantes.
Au CEPICI il nous a été notifié l‟indisponibilité d‟informations véritables sur
la présence coréenne dans le secteur privé ivoirien 2000.
Au ministère des affaires étrangères il a été mis à notre disposition, les
archives, les discours et les projets de la coopération Côte d‟Ivoire-Corée du Sud.
Nous y avons par ailleurs interrogé les sous Directeur de la Direction Asie
Pacifique Orient et le chargé d‟étude de la coopération Côte d‟Ivoire Corée du
Sud. Ces personnalités ont tous souligné la faiblesse de la coopération
économique et la pauvre documentation dont ils disposent concernant notre sujet.
A l‟ambassade de la Corée du Sud nous avons eu des entretiens avec le
premier conseillé d‟ambassade et le chargé d‟étude économique. Abordant la
question de l‟implication de la République de Corée dans l‟économie ivoirienne,
les deux diplomates nous ont signifié la faiblesse des échanges et expliquées les
raisons de la faible présence des produits ivoiriens dans le circuit commercial
coréen et celle de l‟absence des entreprises coréenne en Côte d‟Ivoire. Notre
grande difficulté dans cette ambassade a été l‟absence de documentation. Ainsi

facilitation des formalités administratives relatives à la création, à l‟exploitation, à la transmission


ou à l‟extension des entreprises ; contribuer à la réduction des coûts et délais relatifs à ces
formalités (délai 48 heures) ; réceptionner et instruire les demandes des investisseurs pour le
bénéfice des avantages du Code des Investissements ; assurer, en relation avec les administrations
et les organismes publics et privés concernés, la mise en œuvre des dispositions du Code des
Investissements ; réceptionner et instruire les demandes des investisseurs pour l‟obtention de
terrains à usage industriel ; faciliter l‟accomplissement des formalités pour les entreprises et les
investisseurs.

19
pour avoir le volume des échanges commerciaux, le premier conseillé
d‟ambassade nous à conseillé de visiter le site internet de la douane Sud
Coréenne.
En somme la principale difficulté rencontrée pendant nos recherches est liée à
la faiblesse des relations économiques entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud.
Cette situation caractérise aussi une documentation relativement faible. Les
informations obtenues sur la période de 1961 à 2002 révèlent une relation
économique très peu enrichie. Le renforcement et la diversification des relations
économiques entre les deux pays étant des faits très récents et marqués par la
première visite officielle d‟un Président Ivoirien en République de Corée en
octobre 2014, Nous avons en vue d‟éviter de faire de l‟histoire événementielle,
limité notre étude à l‟année 2002.
Notons en outre, le manque de conservation ou d‟entretien des archives.
Cela a laissé certaines de nos préoccupations sans réponses approfondies.

1. Les sources
- Les sources d‟archive
Les sources d‟archives ont été d‟un apport considérable dans notre étude.
Elles ont constituées l‟épine dorsale de notre mémoire. Ces sources, pour
l‟essentiel, ont été collectées dans les services de documentation et des archives
du ministère des affaires étrangères de Côte d‟Ivoire, du ministère de l‟économie
et des finances et du quotidien Fraternité Matin8.
Au ministère des affaires étrangères, nous avons exploité les discours de
Ministres et d‟Ambassadeurs des deux pays et les accords signés. Ces documents
dans leur ensemble nous ont donnés des informations sur l‟intervention de la
Corée du Sud en Côte d‟Ivoire et les projets de coopération entre ces deux pays.
Nous avons aussi eu accès aux archives de Fraternité Matin. Ces archives
rangées en fonction des thèmes nous ont permis de consulter le « box » consacré
aux écrits sur la coopération Ivoiro-Sud Coréenne. Ces écrits portent sur les

8
C‟est un quotidien ivoirien de langue française contrôlé par l'État. Le journal est couramment
appelé Frat' Mat' par les Ivoiriens. Sa création remonte au 9 décembre 1964 et elle est l‟œuvre du
Président Félix Houphouët Boigny

20
relations entre la Corée du Sud et la Côte d‟Ivoire de 1974 à 1999. Elles nous ont
permis d‟accéder à d‟importantes informations et d‟appuyer certaines autres à
l‟aide d‟images illustratives. Cependant la période de 1961 à 1973 est restée dans
l‟ombre.
- Les sources imprimées
Les sources imprimées tout comme les sources d‟archives ont été d‟une aide
précieuse dans nos recherches. Collectées dans les différents ministères et service
visités, ces sources sont constituées principalement de journaux officiels de Côte
d‟Ivoire et de publications propres au ministère ivoirien des affaires étrangères
portant sur la politique extérieure de la Côte d‟Ivoire. Ces documents mirent à
notre disposition des informations précieuses mettant en exergue certains décrets
présidentiels et l‟orientation de la politique extérieure de la Côte d‟Ivoire.
- Les sources numériques
L‟internet a été d‟une aide non négligeable dans notre collecte
d‟information. Elle nous a permis d‟avoir accès à des publications réalisées entre
autres par la commission des communautés européennes, par l‟État de Côte
d‟Ivoire, par Jean-Raphaël Chaponnière et Marc Lautier9. Les publications portent
généralement sur l‟industrialisation de la Corée du Sud, sur l‟économie ivoirienne,
sur la politique interne et sur les relations extérieures de ces deux pays.
- Les sources orales
Pour enrichir nos recherches, nous avons interrogé certaines personnalités
du ministère des affaires étrangères de Côte d‟Ivoire et de l‟ambassade de la
République de Corée en Côte d‟Ivoire. Ces entretiens furent le lieu pour nous de
recevoir les éclairages de personnes en charge de la collaboration Ivoiro-
Coréenne. Nous avons pu déceler au terme de ces entretiens les faiblesses des
relations économiques entre la Côte d‟ Ivoire et la Corée du Sud et les motifs de la
faible implantation des entreprises Coréennes sur le territoire ivoirien.

9
Jean-Raphaël Chaponnière est chercheur associé à Asia Centre, Marc Lautier est maître de
conférence à l‟université Paris-13 Nord.

21
2. La recherche bibliographique
L‟élaboration de notre étude nous à aussi conduit a la recherche d‟ouvrages
dans divers centres de documentation. Ces centres de documentation sont ceux du
ministère d‟État, ministère ivoirien des affaires étrangères, du ministère ivoirien
de l‟économie et des finances, du ministère ivoirien de l‟industrie et des mines, et
du CERAP. Dans ces centres nous avons exploité des ouvrages généraux et
encyclopédies. Ils nous ont permis d‟un point de vue général, d‟avoir des
éclairages sur certains éléments de notre thème et des informations importantes
qui nous ont aidé à compréhension de certaines situations.
En outre, notre recherche bibliographique nous amena à exploiter des
travaux de recherches scientifiques telles que les thèses et mémoires de DEA.
Cependant ces travaux ne traitaient pas directement du sujet. Ils ont cependant,
orienté nos recherches et les informations que nous y avons recueillies portaient
généralement ou singulièrement sur la Côte d‟Ivoire.
De façon générale, la recherche bibliographique dans l‟élaboration de notre
étude a été très peu fructueuse. La documentation réunie souffrait de la faiblesse
de la coopération économique entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud et du
faible intérêt des ouvrages pour cette coopération.

3. La méthode d’analyse
Un travail scientifique est un travail d‟une importance capitale. Il est un
héritage que le chercheur laisse à l‟humanité et vient pour enrichir la connaissance
scientifique.
Pour apporter des éléments de réponses aux préoccupations que le notre
soulève nous avons procédé à une analyse approfondie des informations dont nous
disposons. Ces informations étaient de deux ordres. Il y avait les informations
relatives aux situations politiques et économiques de la Côte d‟Ivoire et de la
Corée du Sud et les informations sur les données chiffrées des échanges
économiques et commerciaux entre les deux pays.
Les informations portant sur les situations politiques et économiques des
deux pays souffrirent de très peu d‟ambigüités. Pour parvenir à cette conclusion
nous avons soumis ces informations à des comparaisons en fonctions de leurs

22
origines et des grandes étapes de l‟évolution politique et économique des deux
pays.
Concernant les informations sur les données chiffrées portant sur le niveau
des échanges, l‟analyse à été plus complexe. Cette difficulté est liée à la variation
dont souffraient ces données. Celles recueillies à l‟ambassade de Corée étant
exprimées en dollars, il nous a fallu procéder à une conversion sur la base de la
variation de la valeur du dollar Américain au fil du temps afin de faire par la suite
des recoupements.
Cependant, la faible documentation disponible sur les échanges
économiques entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud a limité notre analyse
comparative.

V. L’ANNONCE DU PLAN
Notre étude a été élaborée autour de trois (03) parties.
La première partie porte sur les fondements des relations économiques entre la
Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud.
La deuxième partie est centrée sur les principaux aspects de la coopération
économique entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud.
Enfin la troisième mettra en exergue le bilan et les perspectives des relations
économiques entre la Côte d‟ Ivoire et la Corée du Sud.
Dans la première partie nous avons deux chapitres. Le premier porte sur la
politique économique extérieure de la Côte d‟ Ivoire. Il s‟agira pour nous de
montrer les fondements économiques de la diplomatie ivoirienne et ensuite les
moyens de cette diplomatie. Le second chapitre traite des raisons et fondements
politico-économiques de la coopération Sud coréenne avec la Côte d‟ Ivoire. Ces
fondements sont caractérisés par la stabilité politique et la volonté d‟ouverture des
autorités de la République de Corée et par les exigences de la nouvelle politique
économiques de la Corée du Sud à partir de 1962.
Dans la deuxième partie réservée aux principaux aspects de la coopération
économique entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud, nous avons trois chapitres.
Le premier porte sur les acteurs et les accords de coopération économique et
commerciale entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud. Le second est centré sur

23
les relations commerciales. Il met en exergue les importations et les exportations
entre les deux pays et la présence coréenne dans le circuit commercial ivoirien. Le
dernier chapitre, est quant à lui, axé sur l‟aide publique au développement (APD)
et l‟assistance technique qu‟apporte la Corée du Sud à la Côte d‟Ivoire.
Pour finir, la troisième partie comprend essentiellement deux chapitres. Le
premier a pour mission de dresser le bilan économique entre la Côte d‟Ivoire et la
Corée du Sud de 1961 à 2002 et le dernier portera sur les perspectives de cette
coopération.
De ses origines jusqu‟en 2002, les relations économiques entre la Côte d‟Ivoire et
la Corée du Sud ont portées sur bien de domaines et leurs bénéfices varient pour
chacun des deux pays.

24
25
La coopération économique entre deux nations, nait sur la base de certains
principes ou autres facteurs les favorisant. Dans le cadre économique, les facteurs
qui prédominent dans l‟établissement d‟une coopération sont le facteur politique
et les ressources économiques. Les relations économiques entre la Côte d‟Ivoire et
la Corée du Sud ont été elles aussi favorisées par des facteurs politico-
économiques. Ses facteurs sont déterminés en fonction des orientations propres à
chaque pays et des réalités historiques. La Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud
orientent leurs politiques extérieures et leurs politiques économiques vers une
large ouverture. Ces différents facteurs constituent le socle de la coopération
économique entre les deux pays.
Dans cette première partie nous verrons :
- La politique économique extérieure de la Côte d‟Ivoire
- Les raisons et fondements politico-économiques de la coopération
Sud Coréenne avec la Côte d‟Ivoire.

CHAPITRE 1 : LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE EXTÉRIEURE DE LA


CÔTE D’IVOIRE

I. Les fondements économiques de la diplomatie ivoirienne

1. Les bases de la coopération ivoirienne avec les autres


pays étrangers

Au lendemain de l‟indépendance, la Côte d‟ivoire, État souverain jette les


bases de sa coopération avec les autres pays. Elle détermine dès lors les principes
de sa politique extérieure.

Le premier de ces principes est la recherche de la paix par le dialogue et la


négociation. La paix demeure le maitre mot de la philosophie politique de la Côte
d‟Ivoire. Elle est un préalable indispensable pour la stabilité et au
développement10. La recherche de la paix requiert le dialogue et la négociation

10
Ministère ivoirien des affaires étrangères, Les fondements la politique étrangère de la Côte
d‟Ivoire, 1994, p3

26
dans toute approche de solutions à un différend ou a un conflit. C‟est donc le
recours au dialogue et à la négociation qui permet d‟instaurer une véritable paix.
La Côte d‟Ivoire, ainsi, a toujours préconisé la voie de la recherche de la paix par
le dialogue et la négociation que ce soit pour le règlement des conflits en Afrique
que pour les conflits dans le monde entier.

Le second principe est celui de la stricte neutralité. Cette neutralité


alimentée par l‟idée du Président Houphouët selon laquelle « la Côte d‟Ivoire est
ami de tout le monde et ennemie de personne ». Cela engage le pays dans une
profonde impartialité dans ses rapports avec le reste du monde. Cette impartialité
exige le respect scrupuleux de certains principes du droit international tels que :
- la non ingérence dans les affaires intérieures des autres États ;
- le respect de la souveraineté et de l‟intégrité territoriale des autres États.

Le troisième principe est régi par l‟ouverture sur l‟extérieur par la


coopération et la solidarité. Ainsi, la Côte d‟Ivoire depuis l‟indépendance a
pratiqué une politique d‟ouverture sur l‟extérieur fondée sur la coopération et la
solidarité internationale.
L‟acquisition de l‟indépendance, en effet, n‟était pas forcement le moyen
systématique de développement. Les autorités ivoiriennes soucieuses de mener à
bond port ce développement vont ouvrir la Côte d‟Ivoire sur le reste du monde.
Elle affiche dès cet instant sa volonté de faire appel à des ressources extérieures
pour son épanouissement. Bien que les ivoiriens soient eux-mêmes les premiers
acteurs de ce développement, il nécessitait, pour la Côte d‟Ivoire d‟avoir des
appuis extérieurs. Pour le Président Houphouët, l‟indépendance qui rendait la
Côte d‟Ivoire autonome dans les prises de décisions, était le début d‟un
élargissement de son regard sur l‟extérieur. le Président Houphouët présente
Ainsi, l‟importance que représente la coopération avec tous les autres pays du
monde et engage la Côte d‟Ivoire sur une diversification de ses partenaires. Le
ministre Usher Assouan affirmait lors du Ve congrès du PDCI-RDA « la part qui
revient à notre diplomatie dans le développement national c‟est la recherche des
moyens de ce développement auprès des pays étrangers, des organisations

27
internationales »11. Il affirmait aussi que « la politique étrangère de la Côte
d‟Ivoire cultive le scrupule de la responsabilité et de l‟efficacité, rejette tout ce
qui engendre une servilité incompatible avec notre indépendance politique. Elle
tend par le bannissement de l‟absolutisme et de l‟exclusivisme à réduire la
vulnérabilité économique que nous impose l‟état de sous développement par des
méthodes d‟approche fondées sur la solidarité la fraternité universelle »12. À
travers les propos du Ministre Usher Assouan nous retrouvons l‟orientation et
l‟objectif de la politique extérieure de la Côte d‟Ivoire. Cette politique doit avoir
une contribution active dans le développement du pays en étant un canal de
mobilisation de fonds extérieurs. Cette mobilisation de fonds extérieurs ou de
capitaux étrangers demande à la Côte d‟Ivoire la manifestation de son attachement
et de sa collaboration fraternelle avec les autres pays. La Côte d‟Ivoire donna ainsi
une très grande importance à l‟ouverture sur le monde. Cette ouverture la
conduisit dans une collaboration très étroite avec l‟extérieur.
Au départ, la France et les occidentaux dominaient fortement les relations
extérieures de la Côte d‟Ivoire. Le choix de la collaboration privilégiée avec
l‟occident est expliqué par le Ministre Usher Assouan au Ve congrès du PDCI-
RDA.
En effet, la Côte d‟Ivoire fit ce choix tenant compte de la balance des
paiements de son commerce extérieur. Ses principaux et meilleurs clients étaient
dans le monde occidental et ceux-ci possédaient des capitaux privés. Ce qui est
tout le contraire dans les pays de l‟Est où par effet du socialisme il n‟y avait pas
de capitaux privés. Ces pays ne disposaient que de capitaux d‟État. Or en raison
du caractère politique que revêt le financement public, l‟État ivoirien préféra avoir
recours aux capitaux privés. Mais au fil du temps, les ivoiriens vont tendre à une
diversification des partenaires. Cette diversification se traduit par l‟établissement
de nouvelles relations diplomatiques et économiques13.

11
Ministère ivoirien des affaires étrangères, La politique étrangère de la Côte d‟Ivoire, Rapport de
Monsieur Usher Assouan, Ministre des affaires étrangères au Ve CONGRES du PDCI-RDA,
Abidjan, octobre 1970, p4
12
Ministère ivoirien des affaires étrangères, La politique étrangère de la Côte d‟Ivoire, op.cit. p1
13
En 1970, la Côte d‟Ivoire comptait quarante ambassadeurs étrangers accrédités et huit
organisations internationales installées à Abidjan.

28
Les résultats de cette politique d‟ouverture sur le monde et la coopération
de plus en plus étendue à tous les domaines et à tous les pays permirent de réaliser
d‟heureux résultats, de multiplier et de diversifier l‟assistance extérieure.
Aucune nation du monde ne peut atteindre un seuil de développement
parfait sans les autres. La philosophie d‟ouverture de la Côte d‟Ivoire lui permit
de bénéficier d‟apports de capitaux extérieurs sous diverses formes et d‟utiliser
toutes les compétences qui concourent d‟une manière ou d‟une autre à la création
et au développement des activités économiques.
C‟est grâce aux valeurs de paix et de neutralité que la Côte d‟Ivoire a pu
asseoir et développer des relations d‟amitié et de coopération confiante sur la base
du respect de la souveraineté et de la compréhension mutuelle avec tous les pays
épris de paix, de justice et de liberté, y compris tous ceux dont le modèle de
développement ou l‟idéologie différent de ses options politico-économiques. Cette
ouverture sur l‟extérieur a été d‟une grande utilité dans le développement de la
Côte d‟Ivoire et lui permit d‟avoir une certaine notoriété dans les coopérations
inter-états.

2. Un pays essentiellement agricole


Après l‟indépendance, la Côte d‟Ivoire s‟engage sur le chemin de la
modernisation en axant son développement sur l‟agriculture. Nombreux pays
africains après l‟indépendance vont prôner, encourager, leur développement par la
promotion du secteur industriel. La Côte d‟Ivoire préféra l‟exploitation forestière
et les cultures de rente.
Elle possède, en effet, d‟importantes potentialités naturelles caractérisées
par une grande disponibilité en terres fertiles, cultivables, et en ressources
hydrologiques.
Par ailleurs, son climat favorable et sa végétation luxuriante, conditionnent
le développement d‟une gamme variée de productions végétales telles que le
bois, café, cacao, coton, hévéa, palmier à huile, noix de cajou, ananas, mangue,
papaye, banane douce, canne à sucre, coco, igname, manioc, taro, banane plantain,
maïs, riz, sorgho, fonio, arachide, haricot, soja, etc.

29
L‟orientation de la politique économique de la Côte d‟Ivoire lui permis de
devenir dès 1978 le premier producteur et exportateur de cacao du monde, l‟un
des exportateurs mondiaux de bois d‟œuvre et troisième exportateur mondiale de
café. Les exportations des produits agricoles constituent pour le pays une source
de revenu très importante pour la population rurale.
Les activités des secteurs agricoles et agroalimentaire, des productions
végétales et animales, et des industries agroalimentaires, représentent en moyenne
27% du produit national brut (PIB) et fournissent 40% des recettes d‟exportation.
Elles sont la principale source d‟emplois et de revenus de la majorité de la
population, estimée à un peu plus de 60% en moyenne. .
L‟agriculture repose sur deux grands domaines : le domaine de la
production des ressources végétales et celui de la production des ressources
animales et halieutiques. Deux sous-secteurs composent le domaine des
ressources végétales : le sous-secteur des cultures de rente ou cultures
industrielles et celui des cultures vivrières.
Concernant les cultures de rente, les principales productions sont le café, le
cacao, le palmier à huile, le coton et l‟hévéa.
La Côte d‟Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, elle occupe une part
de 40 à 45% du marché mondial.
Le café en 1960 avait une production de 6%. Ce taux va croitre en 1982 atteignant
29% avant de baisser à 20% en 1990. En 1999 sa production atteint 200 000
tonnes14.
L‟huile de palme a une production d‟environ 200 000 tonnes et fait de la
Côte d‟Ivoire le premier exportateur africain.
Le coton dont la production avant l‟indépendance était de 6 000 tonnes, atteint
300 000 tonnes de coton-graine. Cette production place la Côte d‟Ivoire au
troisième rang en Afrique.
L‟hévéa à l‟indépendance était très peu connu des ivoiriens. Sa production
va se développer assez rapidement et atteindre 167 000 tonnes.
À côté de ces cultures industrielles, les principales cultures vivrières sont le
riz, l‟igname, le manioc, la banane plantain, le maïs et les légumes.
14
Laurent N‟DRI, Coopération Ivoiro-Japonaise de 1961 à 1999, Thèse de doctorat de 3e cycle,
Abidjan, Université de Cocody, 2011-2012, p 47

30
Les cultures vivrières sont essentiellement pratiquées par de petits agriculteurs,
avec des rendements très faibles. L‟intensification est quasi absente et le système
de production demeure pour la plupart traditionnel. En plus des principales
cultures vivrières, existent des cultures légumières dont les plus importantes sont
la tomate, le gombo, le piment, l‟aubergine locale15, l‟oignon, le chou, la pomme
de terre, la laitue et la carotte.
Malgré son dynamisme et son importance dans la création de richesse pour
les petits producteurs, la contribution du sous-secteur des cultures vivrières reste
sous-évaluée voire mal connue. Cela se justifie par l‟absence de politique agricole
Spécifique, les difficultés de financement, d‟encadrement des coopératives et de
collecte d‟informations statistiques fiables16.
Cette grande variété de produits agricoles est un grand atout pour l‟économie de la
Côte d‟Ivoire. Cependant, ces produits vont exiger à la Côte d‟Ivoire la recherche
de nouveaux marchés pour leur commercialisation.

3. Le besoin de nouveaux marchés et de capitaux étrangers


a. La quête de marchés pour les produits primaires

L‟accentuation dès l‟indépendance de la Côte d‟Ivoire sur l‟agriculture


donne une production variée. La colonisation a laissé un héritage industriel peu
développé à la Côte d‟Ivoire dans la crainte d‟une concurrence certaine des
décennies plus tard. Cet héritage industriel assez rudimentaire va constituer un
handicape pour la Côte d‟Ivoire. Cette carence se traduit malgré les efforts des
autorités par un manque criard des structures de transformation. Cette situation
conduit la Côte d‟Ivoire à une recherche de nouveaux pôles d‟écoulement de ses
produits agricoles.
La recherche de débouchés pour les produits de transformation a conduit les
autorités à mettre en place une politique commerciale de diversification des

15
Aubergine connue sous le nom de ndrowa sur les marchés locaux.
16
Ministère de l‟agriculture, Rapport national sur l‟état des ressources phylogéniques pour
l‟alimentation et l‟agriculture, Abidjan, 2009, pp10-12

31
marchés. Cette politique évoluait ou s‟appliquait en fonction de l‟accroissement
en volume et en valeur des produits exportés.
Elle conduit la Côte d‟Ivoire à réduire le monopole des partenaires
privilégiés et à entamer une ouverture sur d‟autres marchés, sur lesquels il faut
déverser une part de la production. Cela suscita à la Côte d‟Ivoire d‟entretenir des
rapports d‟amitiés et de coopération plus étroites avec les pays visés comme
potentiels clients.
En effet en 1960 le café, le cacao, le bois et la banane douce représentèrent
94% des exportations. Le client potentiel de la Cote d‟Ivoire était la France. Elle
recevait 50,7% de ces productions.
Par cette nouvelle politique commerciale et de diversification des marchés
dite éco-diplomatie17, la proportion des achats français va être réduite
progressivement. Ainsi de 50,7% en 1960 elle passe de 33% à 26% entre 1970 et
1974, à 27,1% en 1975 et à 25,5 % en 197618.
Cette nouvelle donne favorisa les échanges avec d‟autres pays de l‟Union
Européenne et les États-Unis. Favorisant ainsi la distribution dans certains
nombres de pays où les produits primaires étaient très peu connus.
En instaurant cette politique, la Côte d‟Ivoire cherche un abri pour éviter
une certaine « prison commerciale » susceptible de surgir en cas de difficultés
politique ou économique du potentiel client. Elle est donc une garantie pour
l‟écoulement des produits d‟exportation.
Dans son application, cette politique permit de distinguer deux principales
catégories de clients. Le premier est celui des « gros clients ». Ce groupe est
composé de la France, la Hollande, les États-Unis et l‟Allemagne. Ces pays
fortement industrialisés sont les principales destinations des productions
d‟exportation de Côte d‟Ivoire. Ils sont aussi les principaux fournisseurs de la
Côte d‟Ivoire en produits manufacturés et de biens de consommation. Le second
groupe regroupe les pays de l‟Union Économique Monétaire Ouest Africain

17
Appelé autrement diplomatie économique. Elle confère aux représentations diplomatiques et
consulaires la mission de soutenir les efforts du gouvernement et des organismes publics de
promotion économique en servant d‟interface entre les opérateurs privés nationaux et ceux des
pays d‟accréditation afin de trouver de nouveaux débouchés pour les produits industriels ivoiriens
et mobiliser les investissements directs étrangers.
18
Laurent N‟DRI, Op.cit, P.49

32
(U.E.M.O.A.), l‟Espagne, la Grande Bretagne, l‟Union Monétaire Belgo-
luxembourgeoise et le Japon. Les membres de ce groupe sont aussi d‟importants
clients de la Côte d‟Ivoire mais en rapport avec le premier groupe, ils
consomment moins les produits primaires ivoiriens.
C‟est Ainsi que le Groupe de Travail sur la Coopération du ministère des
affaires étrangères de la Côte d‟Ivoire disait, concernant les objectifs
commerciaux du pays que « la relance économique est indissociable du
développement (…) il s‟agit d‟adopter une démarche de type „‟marketing‟‟ en vue
de faire la promotion de notre potentiel d‟exportation (…) sous l‟approche
bilatérale, en plus des marchés traditionnels à consolider, il s‟agira de prospecter
de nouveaux marchés, notamment dans les pays de l‟Est et déceler de nouveaux
créneaux en relation avec la diversification de nos exportations ». 19
La recherche de débouchés pour les produits industriels ivoiriens fut aussi
un élément de la politique extérieure de la Côte d‟ivoire. La Côte d‟ivoire va s‟en
servir pour se rapprocher des pays enclavés d‟Afrique de l‟ouest tels que le Mali,
le Burkina Faso et le Niger.
Cette large ouverture de la Côte d‟Ivoire a permis de signer plusieurs
accords commerciaux. De 1960 à 1974, 22 accords de coopération commerciale20
ont été signés. Le premier accord commercial entre la Côte d‟ Ivoire et la Corée
du Sud est signé en 1986. Ces accords permirent à la Côte d‟Ivoire d‟avoir un
commerce extérieur dynamique.

b. La recherche de capitaux et de technologies étrangères


Les capitaux étrangers ont toujours été d‟une importance considérable dans
le développement économique d‟un pays. La Côte d‟Ivoire soucieuse d‟un
développement harmonieux va porter un grand intérêt dans l‟apport des capitaux
étrangers dans son économie. La recherche de ces capitaux consiste en une
recherche de financement ou de moyens techniques nécessaires au
développement. Elle est conduite par la volonté d‟attirer des investisseurs privés

19
Ministère ivoirien des affaires étrangères, Étude sur les voies et moyens en vue de dynamiser la
coopération entre la Côte d‟Ivoire et ses partenaires extérieurs, Abidjan, 1er avril 1993, p9
20

33
et de bénéficier d‟un quelconque appui financier. Ces appuis financiers qui sont
parfois octroyés par les organisations financières et humanitaires internationales
expliquent d‟avantage la participation de la Côte d‟Ivoire à la vie de ces
organisations (FMI, BANQUE MONDIALE, UNESCO, PNUD, OMS). C‟est
dans cette même veine que le Groupe de Travail sur la Coopération du ministère
des affaires étrangères de Côte d‟Ivoire proposait que « au plan multilatéral, notre
action doit être orientée vers les institutions financières „‟pures‟‟ d‟une part, et
d‟autre part vers les agences internationales »21. Pour les institutions financières,
ce groupe poursuit la réflexion en disant que « il s‟agit des institutions financières
internationales utilisant les conditions des banques dans leur interventions. On
peut y classer le FMI, la Banque Mondiale, la BAD, la BCEAO et la BOAD. Les
diplomates doivent chercher à maitriser les mécanismes d‟intervention de ces
institutions afin de déceler toute opportunité en rapport avec nos intérêts. »22.
Pour ce qui est des agences internationales de développement il soutient que « se
sont des organismes de développement qui opèrent selon des procédures plus
souples. Il s‟agit d‟un domaine peu exploité par la Côte d‟Ivoire, auquel il
faudrait un intérêt tout particulier (…) on y trouve notamment les agences du
système des Nations-Unies, les Fonds Européens de Développement (FED), les
organismes non gouvernementaux (ONG), les Fonds sous-Régionaux Africains
d‟Intégration Économique (…) le travail à faire consiste dans un premier temps à
inventorier toutes les possibilités offertes par ces organismes, ensuite, recenser
les besoins identifiés par les ministères techniques, et enfin sur cette base, définir
23
des axes d‟intervention » . Cette réflexion révèle l‟importance que la Côte
d‟Ivoire accorde aux financements et aides extérieures. Il est évident que la Côte
d‟Ivoire, jeune nation indépendante, peu industrialisée, ne pouvait prendre à elle
seule la responsabilité du financement de son développement dont le
rehaussement exigeait d‟importants capitaux. Son libéralisme économique et le
code d‟investissement dont elle s‟est dotée, bien qu‟ils soient très importants, ne
pouvaient pas eux seuls permettre un essor de l‟économie.

21
Ministère ivoirien des affaires étrangères, op.cit, p8
22
Idem
23
Ibidem

34
Par ailleurs, la Côte d‟Ivoire avait besoin de capitaux pour le développement
de son agriculture. Dans la mesure où ce secteur constitue la base du
développement économique de la Côte d‟Ivoire, l‟injection de fonds extérieurs
dans son développement est un apport considérable pour l‟économie ivoirienne en
générale. Cette initiative permit aussi le financement du développement de filières
telles que le riz afin de réduire les importations et consacrer le budget qu‟il leur
est alloué à d‟autres projets.
En outre, la Côte d‟Ivoire est un pays en quête de technologie. Aujourd‟hui
ce secteur présent dans tous les domaines exige aux pays qui n‟en ont pas une
connaissance et maitrise suffisante d‟avoir recours aux nations fortement
industrialisées. Évoquer le phénomène d‟industrialisation revient à faire appel à la
technologie. La Côte d‟Ivoire dans le souci d‟entrer dans cette ère nouvelle,
manifeste des besoins de technologies étrangères. Ces technologies interviennent
dans les domaines de l‟agriculture, de la télécommunication, de l‟immobilier, des
transports etc.

II. les moyens de la diplomatie ivoirienne


La Côte d‟Ivoire pour parvenir aux résultats qu‟elle espère dans sa politique
d‟ouverture se dote de plusieurs moyens. Ces moyens sont les armes dont dispose
sa diplomatie pour mieux vendre son image.

1. Le libéralisme économique
Déclarée nation autonome en 1960, la Côte d‟Ivoire définit son orientation
économique. Sa colonisation qui fut française va avoir un impact considérable
dans le choix de son système économique. La France et l‟Occident contrairement
aux pays de l‟Est ou les pays communistes vont faire le choix du capitalisme. Ce
système est basé sur la recherche du profit, encourage l‟initiative privée et la
concurrence sans intervention de l‟État. Il va de paire avec la politique
d‟ouverture de la Côte d‟Ivoire car cette large ouverture entraine l‟installation
d‟entreprises privées qui dans leurs fonctionnements nécessitent une liberté
d‟actions.

35
La Côte d‟Ivoire fit de ce système un moyen incontournable pour sa
diplomatie. Le libéralisme est conçu comme la confiance faite à l‟individu ou aux
groupes d‟individus dans leur imagination créatrice, dans l‟esprit d‟entreprise,
surtout dans le sens d‟une responsabilité pour chacun et pour tous. Cette définition
indique qu‟en Côte d‟Ivoire la confiance est faite à l‟initiative privée en matière
d‟investissement, de création d‟entreprise et chaque fois que cette initiative se
manifeste, l‟État doit s‟abstenir d‟intervenir.
Le libéralisme engage tout pays qui l‟applique dans une ouverture sur l‟extérieur.
Pour le Président Houphouët Boigny « le libéralisme qui implique une large
conscience de la liberté de chacun ne supprime la responsabilité de personne. Il
est avant tout ouverture sur le monde extérieur, ouverture à tout ce qui peut,
homme, capitaux et techniques, contribuer à la vie et à la croissance de notre
pays tout en retirant le juste fruit de son effort ou de risques encourus »24.
Le libéralisme est une porte d‟entrée pour les investisseurs privés. Ce
système est un moyen efficace pour attirer les capitaux étrangers et développer un
lien étroit entre la Côte d‟Ivoire et les pays à fort taux d‟industrialisation. Il permit
à l‟État de favoriser la création d‟entreprises. Il fait partie des principaux éléments
ayant contribué au “miracle économique ivoirien‟‟.
Le rôle de l‟État, dans ce cadre est de corriger les inégalités et de réduire les
disparités régionales pour l‟harmonisation, indispensable à un développement
équilibré. Et assurer à l‟homme, acteur et finalité de toute entreprise de
promotion, le plein épanouissement, la liberté et la dignité par le travail.
En bref le capitalisme a été un élément clé dans l‟ouverture de la Côte
d‟Ivoire sur l‟extérieur.

2. La stabilité politique
La Côte d‟Ivoire de 1960 à 1999 était un exemple de stabilité politique.
Pendant environ 40 ans ce pays a su maintenir son cap sur la paix et présenter une
stabilité intérieure qui la distinguait de bien d‟autres nations africaines. En plus de
ses nombreux atouts économiques, la stabilité politique de la Côte d‟Ivoire a attiré

24
Laurent N‟DRI, Op.cit, p64

36
et réconforté bien d‟investisseurs dans leurs engagements dans l‟économie du
pays.
Cependant parvenir à la stabilité intérieure consiste d‟abord à jeter les
fondements de la consolidation de l‟unité nationale. La Côte d‟Ivoire Compte une
soixantaine d‟ethnies parmi lesquels certains étaient préétablis sur le territoire et
d‟autres venues d‟ailleurs. Cette grande pluralité aussi riche qu‟elle peut paraitre,
peut être une source véritable de division. Ainsi, fallait-il dès l‟indépendance
construire une nation solide et unie à partie d‟une très large diversité. Les autorités
ivoiriennes dans le souci de maintenir le pays dans la stabilité intérieure vont faire
de la paix un slogan, et la positionner comme l‟épicentre de la politique
extérieure. Cela va donner naissance à la trilogie suivante :
- La paix à l‟intérieure de notre pays ;
- La paix avec les États voisins et dans la sous-région ;
- La paix en Afrique et dans le reste du monde.25
La première règle de cette trilogie indique l‟intérêt particulier des autorités
ivoiriennes pour la préservation de la paix dans le monde en général, et en
particulier en Côte d‟ Ivoire. La paix est nécessaire pour préserver l‟unité
nationale et ensuite pour renforcer l‟esprit de fraternité et de solidarité
indispensable entre les membres des communautés nationales et étrangères vivant
sur le territoire ivoirien.
La Côte d‟Ivoire pendant trente-neuf ans a su préserver ses valeurs de paix
et garantir ainsi un plus grand confort à ses partenaires dans leurs investissements.
Et par la suite favoriser une situation de profits maximum pour ces derniers.

3. Les organes de la politique extérieure de la Côte d’Ivoire


La conduite d‟une politique extérieure exige à tout État l‟intervention de
certains organes. Ces organes dirigent et contrôlent l‟exécution des différentes
lignes émaillant la politique étrangère d‟un pays. La Côte d‟Ivoire pour la gestion
de ses relations extérieures prend appui sur un appareil d‟État constitué d‟organes
politiques et techniques.

25
Ministère des affaires étrangères de Côte d‟Ivoire, La politique étrangère de la Côte d‟Ivoire,
1998, p2

37
Les organes politiques de la politique extérieure de la Côte d‟Ivoire sont les
institutions de l‟État. Elles conçoivent, organisent, décident de la mise en œuvre
de cette politique. Ces organes sont : la Présidence de la République, l‟Assemblée
Nationale et le Parti au pouvoir.
Le Président de la République est le Chef suprême de l‟État. Il est le chef de
fil de la diplomatie ivoirienne. Cette autorité lui est concédée par la constitution
de la Côte d‟Ivoire en son article 12 alinéa 126 qui mentionne que « le Président
de la République est le détenteur exclusif du pouvoir exécutif. Il nomme les
membres du gouvernement et détermine leur attribution. Les membres du
gouvernement sont responsables devant lui. Il met fin à leur fonction ». Cet article
fait du président le principal conducteur de diplomatie ivoirienne et lui laisse la
latitude de l‟orienter.
Après la Présidence de la République, nous avons l‟assemblée nationale. Elle
intervient dans la diplomatie ivoirienne en vue de formaliser les décisions issues
de la Présidence.
En plus de l‟assemblée Nationale, nous avons le parti au pouvoir. Son
intervention est d‟ordre secondaire dans l‟élaboration de la politique étrangère.
L‟influence de l‟Assemblée Nationale et du parti au pouvoir dans l‟élaboration de
la politique étrangère est très peu considérable.
Quant aux organes techniques, ils servent à l‟exécution de la politique
étrangère. Ils sont les instruments d‟exécution de la politique étrangère de l‟État.
Ce sont le ministère des affaires étrangères, les services centraux et extérieurs27.
L‟ensemble de ces organes fonctionne en parfaite harmonie pour la
réalisation effective de la politique étrangère de la Côte d‟Ivoire.
Ainsi, suivant la hiérarchie, la politique étrangère est conçue par le Président
de la République et mise en œuvre par les différents organes.

26
Constitution du 3 Novembre 1960
27
Ces services sont composés des différents services installés en Côte d‟Ivoire tels que la direction
Asie Pacifique Océanie, et des ambassades et consulats dans les pays étrangers.

38
CHAPITRE 2: LES RAISONS ET FONDEMENTS POLITICO-
ÉCONOMIQUES DE LA COOPÉRATION SUD CORÉENNE AVEC LA
CÔTE D’IVOIRE
Sortie de la Colonisation japonaise, la Corée du Sud va s‟affirmer en tant
que nation légitime. Elle consolide son unité et jette les bases de sa politique
extérieure. Sur le plan économique, elle adopte une nouvelle politique dont les
résultats sont son industrialisation massive exigeante en matières premières et en
débouchés.

I. Stabilité politique et volonté d’ouverture des autorités de la


République de Corée
1. La consolidation de l’unité de la république de Corée

L‟origine et la solidité de la collaboration d‟une nation avec l‟extérieur


découle de la consolidation de l‟unité au sein de celle-ci. Une nation forte au sein
des instances internationales et crédible aux yeux des autres nations est celle dont
l‟harmonie interne reste sans équivoque.
La Corée du sud depuis ses origines, a été animée par le souci de construire
son unité. Les divergences enrichies par des facteurs internes et externes n‟ont pas
freiné la construction de cette unité.
Le nom Corée, en effet, est la transformation occidentale de « KORYO 28».
La dynastie KORYO dès son avènement subit multiple invasion des Tartares, de
Chin, de Yuan et des Mongols. La dynastie Koryo fut détruite par la dernière
invasion. Après elle, va naitre la dynastie Chosun de laquelle a été tiré le terme du
« pays du matin calme ». Cette dynastie va régner jusqu'à l‟annexion du pays par
les japonais en 1910.
Cette nouvelle colonisation est cratérisée à ses débuts par des mesures de
répression dans le domaine spirituel et matériel. Dans le domaine culturel il visait
la suppression de la culture nationale.

28
Avant dernière ou dynastie qu‟a connue la Corée, fondée à Kaesung par Wanggun en 935. Elle
dure jusqu‟en 1392.

39
Sur le plan économique le japon créa la compagnie du développement
oriental en 1908. Son but était de mettre sous contrôle japonais toutes les terres
afin de les distribuer aux immigrants japonais.
La Corée face à cette colonisation difficile, va connaitre plusieurs vagues de
soulèvements. La première remonte au 1er mars 1919 et on lui donna le nom de
« mouvement Samil ». Ce soulèvement fut très massif et toucha toutes les régions
du pays. Il entraina 6 670 morts, 14 611 blesses et 52 770 prisonniers.
Cette lutte la libération de la Corée de l‟emprise japonaise se poursuivit avec
d‟autres mouvements de protestation en 1929.
En 1945, la Corée est libérée de la domination japonaise. La nation
nipponne ayant subit les affres de la guerre et surtout celle de deux bombes
atomiques américaines, se retire de la lutte hégémonique. Elle abandonne dès lors
sa politique de domination en Corée et lui donne sa liberté le 15août 1945, date de
sa capitulation.
Par ailleurs la présence japonaise et tous les effets que cela entraina conduit
la formation de groupements politiques. Ces groupements après le départ du Japon
s‟affrontèrent et posèrent la véritable problématique de l‟unité de la Corée. Ce
fut :
- Le groupe de Syngman Rhee aux Etats-Unis
- Le groupe de Kim Koo à Chuking
- Le groupe des communistes ou procommunistes dispersés en
Russie, en Mandchourie ou en Chine, dirigé par Kim Doo Bonfg, Lee
Tong Hi et Kim Il Sung.
- Et le groupe des personnalités intérieures représenté par Lyuh
Woon-Hyung et Song Jin Woo.

Visiblement la localisation de certains de ces groupes aux États-Unis et en


Russie atteste de l‟implication des deux grandes puissances dans la vie politique
coréenne.
Elles vont dans leur lutte hégémonique accroitre les divisions entre coréens.
Cette division se décline par la présence des communistes pros russes au nord et
par le parrainage des États-Unis au Sud.

40
En 1948 avec le soutient des États-Unis et l‟O.N.U., la Corée du sud au
terme d‟élection très tumultueuse, forme son assemblée nationale. Par la suite le
Dr Rhee dont les partisans sont majoritaires a l‟assemblée nationale fut élu
président et le 15 août de la même année. Il constitua officiellement le premier
gouvernement Sud Coréen.
Ce nouveau gouvernement institué va chercher à assoir la légitimité
extérieure de la Corée du sud.
Cependant ils vont subir à partir de 1950 une invasion de leur voisin du
nord. Cette invasion réprimée par les américains avec le soutien de l‟O.N.U., se
conclu par la signature de l‟armistice le 27 juillet 1953. Armistice qui contraint la
Corée du Nord à retirer ses troupes. Dès cet instant la Corée eu les moyens pour
affirmer son unité et sa légitimé en tant que nation indépendante. Elle détermina
alors les principes de sa politique extérieure.

2. La politique extérieure de la Corée du Sud

L‟invasion japonaise entraina la Corée du sud dans une très grande méfiance
à l‟égard des autres pays et accentua son isolement. Les conditions géopolitiques
ont fondamentalement définies les relations extérieures de la Corée tout au long
de son histoire.
Ainsi, la participation active de l‟O.N.U. et des États-Unis dans la naissance
de la République de Corée est symbolique et fut un facteur déterminant dans
l‟orientation de la politique extérieure Sud Coréenne. Pour les coréens l‟O.N.U.
incarnait l‟espoir d‟une réunification29 du pays tandis que les États-Unis
garantissaient la sécurité contre les communistes30.
Les principes fondamentaux qui guidèrent la diplomatie de la Corée du sud se
résument autour des quatre points suivants :
- Anticommunisme ;
- Primauté des relations amicales avec les États-Unis ;
- Défense contre la menace communiste ;

29
Le désir de réunification des Corée a été toujours ardent pour la Corée du sud. sous son initiative
plusieurs négociations furent menées.
30
La Corée du sud à l‟époque n‟avait pas les moyens suffisants pour assurer sa sécurité face à une
Corée du nord puissamment armée et soutenue par la Russie et la Chine.

41
- Appui de l‟O.N.U. pour la réunification du pays.

Ces principes on été élaborés dans la période d‟intensification de la guerre


froide. À cette époque les États-Unis étaient le leader plus ou moins incontesté du
bloc occidental et le rôle des pays neutres n‟eut aucune importance dans les
relations internationales.
Cependant la détente Est-Ouest31, les querelles sino-soviétiques32 et la
politique d‟indépendance de la France33 contribuent à changer le climat général et
à modifier les orientations diplomatiques en vigueur. Les États-Unis eux même ne
semblent plus considérés le critère idéologique comme toujours valable dans la
détermination de leurs relations et adaptent leur politique suivant leurs
particularités34. Un tel changement conduit les dirigeants coréens à réadapter leur
politique extérieure. Cette réadaptation de la diplomatie coréenne se traduit par
un effort pour nouer des relations avec les autres pays occidentaux et les pays
neutres au lieu de compter seulement sur les États-Unis.
Aussi, la crainte de la Corée face au monde communiste reste en vigueur.
Ce qui lui donne d‟être attaché aux principes ci-dessus.
La réorientation véritable dans la diplomatie coréenne était d‟ordre
économique. Elle consistait pour la Corée du sud à se faire de nouveaux amis dans
l‟optique de développer des relations économiques. Ces partenariats dont les
bénéfices sont indéniables tournèrent, la Corée du Sud vers certains pays en
fonctions de ses besoins et aspirations économiques. Parmi ses nouveaux
partenaires, la Corée du Sud inscrivit le nom de l‟Afrique.
Le début des relations entre la Corée du Sud et les États africains a été
marqué par une ère dite de la “pêche aux voix‟‟, destinée à permettre le maintien
de la Corée du Sud aux Nations Unies, face aux communistes Nord-Coréens. La
décennie 1960 illustre bien cette nouvelle phase de la conduite de la politique

31
Phase de la guerre froide qui s‟étend de la crise des missiles de Cuba (1962) à la conférence
d‟Helsinki (1975).
32
Période de dégradation des relations, puis de fortes tensions entre l‟Union soviétique et la Chine
des années 1950 à 1980.
33
Politique initiée par le général de Gaulle qui conduit à la décolonisation de l‟Afrique et au rejet
de la domination américaine après la deuxième guerre mondiale.
34
Les relations diplomatiques ou amicales des États-Unis étaient déterminées par les intérêts des
américains. Ces intérêts d‟ordre politique et surtout économique éloigne ces derniers des
conceptions idéologiques pour leur bénéfice selon les circonstances.

42
étrangère de la République de Corée. Cette nouvelle politique est boostée
particulièrement dans la première moitie des années soixante avec l‟établissement
de la troisième République par le Général Park35. Le régime de Séoul avait alors
besoin du soutient des États africains non seulement pour sa légitimation
extérieure mais aussi pour contrer la présence de Pyongyang36 sur le continent
noir.
A partir de la deuxième moitié des années soixante-dix la Corée tente de
renforcer les liens dits “ positifs‟‟, à même d‟engendrer un commerce bilatéral et
une coopération économique sur la base d‟intérêts communs. Dans cette
perspective, le gouvernement de Séoul augmente de façon sensible les invitations
adressées aux dirigeants africains en vue principalement d‟explorer les possibilités
d‟extension du marché des échanges économiques entre l‟Afrique et la Corée du
sud37.
Cette nouvelle orientation de la diplomatie coréenne entraine la fixation de
nouveaux principes qui sont :
- La justice et la réconciliation nationale ;
- L‟unification de la nation coréenne ;
- La large ouverture sur le monde en promouvant les intérêts
économiques de la nation par le libre-échange commercial.

Par ailleurs, dans un esprit de souveraineté nationale, la Corée du Sud


réaffirme ses liens d‟amitié et de coopération avec tous les pays épris de paix. Elle
entend développer et renforcer de nouvelles relations basées sur le respect mutuel

35
Le Président Rhee est évincé du pouvoir en 1960 à la suite de la révolution étudiante. Il est
succédé par le régime civil de Chang Myong. Le 16 mai 1961, suite à un conflit entre le
gouvernement et les forces armées, Ce dernier est renversé par un coup d‟État dirigé par le Général
Park Chung-Hee qui dévient président par intérim en mars 1962 après la démission du Président
Yun Po-Son. Il fit adopter par référendum Le 17 décembre 1962 une nouvelle constitution
restaurant le système présidentiel et est élu président de la république en octobre 1963.
36
Tous les États africains qui avaient des représentations diplomatiques nord-coréennes, fut
systématiquement soustraits de la liste des partenaires de la Corée du sud. La Corée du sud ferma
toute ses ambassades dans les pays qui acceptaient les diplomates nord-coréens. En exemple la
Corée du sud rompt ses relations diplomatiques avec la Mauritanie le 10 décembre 1964 après que
ce pays ait reconnu la Corée du nord, aussi ses relations diplomatiques établies avec le Congo
Brazzaville le 18 aout 1961 sont fermées le 11 mai 1965 après l‟ouverture de l‟ambassade nord-
coréenne à Brazzaville.
37
Sang-Hoon Rhee, 1993, La Corée du sud et l‟Afrique, pp. : 2-3

43
de tous les pays quelques que soit leur idéologie et elle veut jouer un rôle
important dans le développement de la coopération Asie/Pacifique38.
Par cette politique, la Corée du Sud amorce une très vaste coopération dans
le monde entier.

3. Les organes de la diplomatie Sud Coréenne en Côte


d’Ivoire
La République pour assurer l‟efficacité de sa diplomatie s‟est dotée
d‟organes de coopération bilatérale.
Le premier organe qui fut créé est le KOTRA.
Dénommé Korea Trade Promotion Corporation à sa création en 1962, la
KOTRA devient en 1995 Korea Trade-Investment Promotion Agency. C‟est un
organisme gouvernemental coréen chargé de promouvoir le commerce extérieur
du pays (le siège se trouve à Séoul).
A travers ses 82 bureaux et succursale implantés dans une soixantaine de
pays, cet organisme mène des recherchent sur l'économie internationale en
réunissant les informations actualisées sur le commerce des différents pays. En
Afrique, à peine quatre États accueillirent les succursales de la KOTRA en 1996.
Outre la Côte d‟Ivoire, le Centre commercial de Corée était implantés en Afrique
du Sud, au Nigeria et au Kenya. La KOTRA offre par ailleurs aux investisseurs
désirant de créer des projets en Corée, toute l'infrastructure nécessaire pour
réaliser leurs premières études et leurs premiers contact.
Outre la KOTRA, La Corée mis sur pied l‟Economic Developpemnt
Cooperation Fund (EDCF), en français, le Fond de Coopération Économique pour
le Développement. Sa création intervient le 1er juin 1987.
Ce fond placé sous l‟autorité de la banque Coréenne d‟import-export
(Import-Export Bank of Korea, Eximbank) contribue au financement de projets de
coopération multilatéraux39. L‟objectif de sa création répond au souci du
gouvernement Corée de promouvoir la coopération économique entre la Corée et
les pays en voie de développement. Ainsi en s‟inspirant de sa propre expérience

38
Archives du ministère ivoirien des affaires étrangères, Note à l‟intention de Monsieur le
Ministre, 31 mars 1994 pp : 2-3.
39

44
de développement au fil des années, la Corée du Sud utilise l‟EDCF pour aider les
pays partenaires dans leur développement industriel et leur stabilité économique.
Le principal organe de la coopération coréenne est la KOICA40 ou Agence
coréenne de coopération internationale. Établit en 1991, elle est le principal
vecteur de dons coréens. Dans ses actions, elle s‟attache à soutenir le
développement des ressources humaines et à apporter le matériel, ainsi que l‟aide
physique nécessaire pour réduire la pauvreté et assurer un développement durable.
La KOICA gère les subventions apportées aux pays partenaires. Elle
maintien un contact étroit avec les ambassades sud-coréenne dans chacun des
pays. Ses bureaux sont chargés de suivre sur le terrain le déroulement des
programmes sélectionnés, mais aussi d‟organiser les missions d‟experts coréens
dépêchés sur ses zones d‟intervention.
Sa collaboration touche différents domaines qui sont entre autres la santé, le
développement rural, l‟eau potable, l‟éducation etc.

II. Les exigences de la nouvelle politique économique de la Corée


du Sud à partir de 1962.

En 1960, la Corée et la Côte d‟Ivoire présentaient le même niveau de


développement économique. Au fil du temps, la Corée du Sud qui n‟était qu‟une
nation agricole en 1945 va transformer son économie et s‟afficher telle une nation
industrialisée à l‟image des puissances occidentales. Cette mutation est le fruit
d‟une réorientation économique de 1962 aboutissant à une industrialisation
massive. Ces grandes industries la conduisent à la recherche de matières
premières et de débouchés pour ses productions.

1. La réorientation économique

Le 16 mai 1961, le Général Park accède au pouvoir par un coup d‟État en


Corée du Sud. À son arrivée à la tête de l‟État, le pays présentait un visage
purement agricole. Il mit en place en 1962, le premier plan quinquennal qui est à
l‟origine du développement économique de la Corée du Sud. Ce plan a pour

40
Korean Overseas International Cooperation Agency

45
objectif fondamental, la modernisation des infrastructures industrielles et la
construction d‟une base solide en vue d‟édifier une économie autonome. Il s‟agit
d‟un plan à long terme, une sorte de capitalisme dirigé. La libre entreprise existera
mais l‟État interviendra directement ou indirectement là où il l‟estimera
nécessaire.
Plusieurs plans dans le passé avaient été établis41 mais aucun d‟entre eux ne
fut vraiment appliqué pour des raisons économiques ou politiques. Ce nouveau
plan du Général Park a été établi selon les principes fondamentaux suivants :
- 1) le développement des sources d‟énergie, notamment l‟électricité
et le charbon ;
- 2) le développement des équipements publics (chemins de fer, ports
etc.) ;
- 3) la construction des industries de base telles que le ciment, les
engrais et la sidérurgie ;
- 4) le développement de la production agricole ;
- 5) l‟amélioration de la balance des paiements ;
- 6) le développement de la technologie.
En 1966, le plan prévoyait une croissance de 40,9 % du produit national brut par
rapport à 1960, l‟année de base. La croissance économique annuelle était estimée
à 7,1 %.
L‟accent est mis dans ce plan sur le développement des industries de base
dont la croissance est estimée pour le charbon à 119 %, le ciment à 219%, la fonte
de l‟acier à 40% et l‟électricité à 165 %42.Il attache une grande importance à des
industries nouvellement créées comme les engrais chimiques.
En outre, l‟un des objectifs de ce plan est de promouvoir l‟expansion des
exportations qui devront s‟accroître de 317,9 % tandis que les importations se
limiteront à 43 %. Il démontre ainsi clairement le désir de la Corée du Sud de
s‟exporter et de répandre ses productions dans le monde.

41
Ces plans sont le plan quinquennal annoncé dans le rapport « Neisan », le plan triennal élaboré
par le Dr Rask, le plan triennal formulé par la commission du développement industriel et enfin le
plan quinquennal du gouvernement du parti démocrate.
42
Notes et études documentaires N° 3404, Op.cit, pp 18-19

46
Il va aussi mettre l‟accent sur le développement des industries de biens
manufacturés dont l‟augmentation visée est de 101,4 % pendant que les industries
primaires ne s‟accroîtront que de 35,9%.
Les investissements nécessaires pour la réalisation de ce plan ont été évalués
à une somme de 321,5 milliards de wons43, dont 48,8 % pour le développement de
l‟énergie électrique, des transports, des communications, de la construction de
bâtiments, 34% pour l‟exploitation de charbon et le développement de la
production des biens manufacturés et 17,2 % pour la production agricole,
forestière et la pêche. Dans le cadre du plan, 55,6 % des investissements totaux
sont pris en charge par l‟État tandis que les 44,4 % restant doivent être effectués
en devises étrangères.
Cependant, ce plan ambitieux se heurta immédiatement à des difficultés. La
réalisation du plan supposait une augmentation considérable des investissements
étrangers et un taux élevé d‟épargne de la part de la population. Or, les
investissements étrangers n‟augmentaient guères et l‟épargne nationale n‟était pas
non plus satisfaisante à cause de la pauvreté générale. Les importations de
matières premières baissèrent. Ce qui conduit à la hausse rapide des prix et une
accentuation des pressions inflationnistes.
Cette situation entraine une révision du plan après deux ans d‟expériences.
Cette révision pris la forme d‟un plan complémentaire pour les trois prochaines
années. Ainsi, le taux de croissance économique fixé à 7,1 % fut ramené à un taux
plus réaliste de 5 %. De plus, le taux de croissance de l‟industrie secondaire est
fixé à 35 % jusqu‟en 1966, celui de la production agricole, forestière et de la
pêche à 10,4 % et celui des transports, de la communication et autre service à
8,1%. De même, la contribution de l‟industrie primaire au produit national brut est
prévue à 31,7 %, celle du charbonnage, des industries des biens manufacturés et
de l‟électricité à 25, 8 % et celle des transports, des communications et services à
42,5 %. La proportion des ressources financières étrangères est réduite
progressivement de 10,1 en 1964 à 8 % en 196644.

43
Unité monétaire principale de la Corée
44
Notes et études documentaires N° 3404, Op.cit., pp19-20

47
Ce plan quinquennal malgré les difficultés va constituer le point de départ pour
une Corée moderne et fortement industrialisé.

2. L’industrialisation massive en Corée du Sud

Avec la mise en application et le renouvellement du plan quinquennal, la


république de Corée connue une forte et impressionnante industrialisation.
Cette industrialisation commença par un renforcement des industries de
base. Il s‟agit des sources d‟énergie, le ciment, l‟industrie chimique.
La production électrique de la Corée du Sud était de 289 000 kW. Elle était
loin de satisfaire les besoins du pays. Pour surmonter cette situation un plan
d‟exploitation du potentiel électrique fut établi en vue de construire neuf
nouvelles centrales thermiques et hydrauliques. Les efforts déployés furent
rapidement fructueux. La production a atteint 370 000 kW en 1962, 465 000 kW
en 1963, 655 000 kW en 1964 et environ 769 000 kW en 1965. À ce niveau la
production put faire face aux exigences du pays et supporter les grandes
industries. Dans le cadre du plan, les constructions des centrales électriques
effectuées sont :
La centrale Diesel de Cheju avec une puissance de 1.300kW, la centrale
thermique de Samchok avec un puissance de 30 000 kW, la centrale thermique
Yongwol avec une puissance de 100 000 kW, la nouvelle centrale thermique de
Yongwol avec un puissance de 100 000 kW, la central thermique Pusan avec une
puissance de 132 000 kW, la centrale hydraulique Somjinkang dont la puissance
est de 14 000 kW, la centrale thermique kunsan avec une puissance de 66 000
kW, la centrale hydraulique Uiam dont la puissance, ainsi que d‟autres projets de
constructions de centrales hydrauliques et thermiques.
Ces puissantes sources d‟énergie constituèrent pour la République de Corée
d‟excellents moyens pour amorcer son processus de développement industriel.
Dans ce développement industriel l‟accent a été d‟abord mis sur les
industries légères à intensité de main d‟œuvre (contreplaqué, chaussures, textile,
mécanique, électrique), ensuite sur les industries lourdes, chimiques et de la
technologie de pointe. Ainsi, la Corée va se positionner au fil du temps dans le
cercle des grandes puissances industrielles. Son industrie comprend des

48
sidérurgies avec Pohang Steel Co. qui est la deuxième plus grande sidérurgie du
monde après Nippon Steel, des raffineries et des industries pétrochimiques. Elle
comprend aussi la construction navale dont elle possède l‟une des plus grandes et
des plus développées au monde avec des sociétés comme Hyundai Heavy
Industry. La Corée du Sud développe en outre, l‟industrie électronique,
informatique et automobile. Dans ce domaine encore elle se positionne comme
une des nations les plus avancées avec des conglomérats tels que Samsung,
Hyundai, Daewoo, Lucky Goldstar (LG depuis 1995), Sunkyung (SK Group
depuis 1997), Ssangyong, Korea Explosives, Hanjin, Hyosung.45

Depuis les années 1960, la Corée se développe à un rythme


exceptionnellement rapide. Sortie de la trappe de pauvreté, elle a évité la trappe
des revenus intermédiaires pour devenir une nouvelle puissance industrielle avec
un niveau de revenu (en parité de pouvoir d‟achat) proche de la moyenne de
l‟Union Européenne46.
Cependant cette massive industrielle entraine la Corée du Sud dans une
recherche de matières premières et de débouchés.

3. La recherche matières premières et débouchés


Le développement industriel d‟un pays nécessite une forte consommation de
matières premières. La Corée du sud possède un sous sol relativement pauvre.
Elle se tourne pour ce faire vers les pays qui bénéficient d‟un sous sol riche et
pourvoyeuse de matières premières. Ces matières premières sont entre autre le fer,
le cuivre, le bois, le caoutchouc etc.
La Corée est fortement dépendante de l‟extérieure pour les matières
premières. Cette dépendance est due à son développement industriel fulgurant et
ses pauvres ressources naturelles. Cette situation la conduit naturellement vers les
pays qui bénéficient de richesses naturelles abondantes. À cet effet, L‟Afrique
représente généralement le réservoir des pays industrialisés. Elle attire de jour en

45
Encyclopedia Universalis, Corpus 6, Paris, 2002, p 844
46
Jean Raphael Chaponnière et Marc Lautier, « Corée du Sud : croissance industrielle et
ajustement à la chine » in Economie mondiale 2014, p 93

49
jour les puissances industrielles, surtout les nouvelles du genre qui veulent
maintenir leurs productions au niveau des plus performantes et des plus élevées.
Par ailleurs, les produits issus de l‟industrie coréenne nécessitent pour leur
écoulement une conquête de nouveaux marchés. L‟objectif premier de cette
politique est de positionner les produits coréens en tête des plus grosses ventes, ce
qui a un double avantage pour le pays. Le premier, est la reconnaissance du savoir
faire coréen et le second est l‟enrichissement des industries coréennes qui
deviennent de plus en plus compétitives.
La République de Corée, aujourd‟hui est imposante dans le domaine de
l‟électronique et de l‟automobile. Ses grandes firmes font partie des plus prisées
en Côte d‟Ivoire et présentent une très large variété de productions. Nous avons en
exemple Samsung qui en plus de la téléphonie mobile intervient dans
l‟automobile, dans le transport, dans le domaine énergétique avec la construction
de centrales thermiques et nucléaires. Cet ensemble de savoir faire exige pour une
meilleure valorisation, la conquête de nouveaux marchés.

50
Au terme la première partie il apparait que les fondements des relations
économiques entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud sont principalement liés à
la politique économique extérieure de la Côte d‟Ivoire et au choix d‟ouverture
politique et de renforcement économique de la Corée du Sud. La Côte d‟Ivoire
dans sa politique économique extérieure s‟ouvre au monde entier. Son économie
essentiellement agricole constitue un véritable atout pour elle en termes de
matières premières. Cette situation suscite de sa part une quête de marchés pour
l‟écoulement de ses productions et une recherche de capitaux et de technologies
étrangères. Pour y parvenir elle use du libéralisme économique, de sa stabilité
politique et des organes tels que la Présidence, l‟Assemblée Nationale et le
ministère des affaires étrangères. En ce qui concerne la Corée du Sud, sa
coopération ave la Côte d‟Ivoire est basée sur la consolidation de son unité, sa
large ouverture sur le monde prônée par sa politique extérieure et la mise en place
d‟organes de coopération internationale comme l‟EDCF, la KOICA, la KOTRA
.Ses relations économiques avec la Côte d‟Ivoire répondent par ailleurs aux
exigences de sa politique économique de 1962. Cette politique entraine une
croissance fulgurante du secteur industrielle coréen qui se lance des lors dans une
recherche de matières premières et de débouchés. L‟ensemble de ces facteurs ont
donc contribué à la coopération économique entre la Côte d‟Ivoire et la
République de Corée.
Cependant quels sont les principaux aspects de la coopération économique
entre ces deux pays de 1961 à2002 ?

51
52
La coopération économique entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud de
1961 à 2002 touche plusieurs importants secteurs. Elle et a été animé par bon
nombre d‟acteurs et régie par des accords économique et commercial. Le choix
des domaines d‟intervention est effectué en fonction des opportunités, des
capacités économiques et des objectifs de chacun des pays.
La Corée du sud qui réussit le pari de son industrialisation, vise une position
privilégiée dans l‟économie ivoirienne. Elle peut pour se faire prendre appui sur
ses produits manufacturés et sur l‟aide financière qu‟elle est à mesure d‟apporter.
Avec le choix d‟une économie agricole, La Côte d‟Ivoire propose quant à
elle, des produits principalement composés de matières premières agricoles.
La coopération économique Ivoiro-Coréenne présente ainsi des spécificités
liées aux différents secteurs d‟intervention des deux pays.
Dès lors quels sont les principaux aspects des relations économiques entre la
Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud de 1961 à 2002 ?
Cette partie se construit autour de trois axes qui sont :
- Les acteurs et les accords de la coopération économique et commerciale
entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud.
- Les relations commerciales Ivoiro- Sud coréenne
- L‟aide publique au développement et l‟assistance technique coréenne en
Côte d‟Ivoire.

53
CHAPITRE 1 : LES ACTEURS ET LES ACCORD DE COOPÉRATION
ÉCONOMIQUE ET COMMERCIALE ENTRE LA RÉPUBLIQUE DE
CÔTE D’IVOIRE ET CELLE DE CORÉE
De 1961 à 2002 plusieurs acteurs ivoiriens et sud coréen ont occupé une
place de choix dans le renforcement des relations entre les deux pays. Leurs
actions permirent la signature d‟accords de coopération économique et
commerciale. Ces différents accords répondent au souci des deux pays de
réglementer leurs échanges et de faciliter leurs interventions dans les différents
domaines d‟activité.

I. Les différents acteurs des relations économiques Ivoiro-Sud


Coréenne
1. Les acteurs ivoiriens
a. Le président Félix Houphouët Boigny
Premier président de la Côte d‟Ivoire, il fut le principal acteur ivoirien dans
l‟établissement des relations entre le Pays et la République de Corée. C‟est par
son accord en 1961 que l‟établissement des relations entre les deux pays fut
possible. Il montra sa disponibilité et celle de la Côte d‟Ivoire pour l‟amélioration
des relations ivoiro-coréenne. A la cérémonie de présentation des lettres de
créances de S.E.M. Choi Bong Rheum le 04 juillet 1984, il affirmait que « quant à
nos relations directes, vous avez fort bien exprimé ce qui a été leur réussite il
nous reste à les diversifier et à les approfondir ».47Ainsi i le président Houphouët
attachait du prix aux relations entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud. Il avait
aussi une sincère admiration pour la Corée et ne manquait pas de lui exprimer sa
reconnaissance face à la précieuse aide qu‟elle apportait pour ma modernisation
de l‟agriculture ivoirienne. Il soutenait, dans ce sens a la présentation des lettres
de créances de S.E.M. Kim Sung-Ho, que « L‟aide de la République de Corée se
manifeste aujourd‟hui dans multiples domaines, au premier rang desquels je
citerai celui qui nous tient le plus à cœur, la modernisation de notre agriculture.
La riche expérience acquise par votre pays à cet égard, ainsi que les progrès très
remarquable et extraordinairement rapides qu‟il a réalisé dans le domaine

47
Archives de Fraternité-Matin, Fraternité-Martin du 5 Juillet 1984, p3.

54
économique lui permette de nous apporter un soutien précieux que nous
apprécions à sa juste valeur, et dont nous ressentons déjà les effets
bénéfiques » 48. Le Président Houphouët fut donc un acteur clé de la coopération
entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud.
Photo 1 : le Président Houphouët recevant la lettre d‟accréditation de
l‟ambassadeur coréen

Source : archive de fraternité Matin, Fraternité Matin, 16 Octobre 1989, p4.

b. Le Président Henri Konan Bédié


Président de l‟Assemblée Nationale, Henri Konan Bédié devient Président
de la République de Côte d‟Ivoire le 7 décembre 1993 à la suite de la disparition
du président Houphouët Boigny à la même date. Ainsi conformément à l‟article
1149 de la constitution ivoirienne il officiellement déclaré président la République.
Dans ses fonctions de chefs de l‟Etat il conduit l‟ensemble de la diplomatie
ivoirienne.
Dans les relations entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud, le président
Bédié va y intervenir en donnant un nouveau souffle. Ce nouveau souffle se
caractérise par l‟ouverture d‟une ambassade permanente de la Côte d‟ Ivoire à
Séoul en juin1997. Cette représentation fortifie les relations entre les deux pays et
atteste l‟intérêt de la Côte d‟Ivoire pour la République de Corée. Pendant sa
présidence des négociations ont été engagé pour l‟accession de la Côte d‟Ivoire au
Fond de Coopération pour le Développement Économique (EDCF). Ces
négociations ont porté leur fruit et ont permis à la Côte d‟Ivoire d‟être
48
Archives de Fraternité-Matin, Fraternité-Martin du 16 Octobre 1989, p4.
49
Article11 nouveau : loi N° 75-3565 du 31 mai 1975. « En cas de vacance de la présidence de la
République par décès, démission ou empêchement absolu, le Président de l‟Assemblée nationale
devient de plein droit Président de la république avec les rangs, pouvoirs et prérogatives attachés à
ce titre.
Les fonctions du nouveau Président cessent à l‟expiration du mandat présidentiel en Cours »

55
sélectionnée parmi les pays bénéficiaires. Malheureusement le coup d‟État de
décembre 1999 qui enlève le Président Bédié au pouvoir a freiné sa
concrétisation.

c. Le Premier Ministre Daniel Kablan Duncan


Monsieur Kablan Duncan a occupé la poste de Ministre de l‟économie et
des finances à partir de 1990. Il fut nommé par le décret N° 90-1.578 du
30novembre 199050. Il occupa ce poste jusqu‟en 1993 à la disparition du Président
Houphouët. Par la suite, il fut nommé Premier Ministre par le décret N° 90 PR 10
du 11 décembre 199351. Il remplit la fonction de chef de gouvernent jusqu‟au 24
décembre 1999. Cette fonction de chef du gouvernement ivoirien lui donne la
responsabilité de la politique étrangère de la Côte d‟Ivoire. Pour ce qui est des
relations entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud, le premier Ministre a été un
acteur clé. Il effectua une mission en Asie du 8 au 16 décembre 1996. Au cours de
laquelle, il se rendit en République de Corée où sous sa direction un film sur la
promotion économique de la Côte d‟Ivoire fut présenté en langue coréenne52.
Ce film fut une arme importante pour le chef du gouvernement et sa
délégation dans la promotion qu‟ils faisaient de la Côte d‟ Ivoire. Il affirmait dans
ce sens que « je pense que nous avons posé un acte positif en passant le film sur la
promotion économique ivoirienne, en (…) coréen. Il nous faut continuer sur cette
voie car c‟est ainsi que nous aurons de bons résultats »53. Par cette affirmation, le
Premier Ministre montre son engagement dans la politique étrangère de la Côte
d‟Ivoire et l‟orientation que cette politique devrait adopter pour attirer le
maximum d‟investisseurs en Côte d‟Ivoire. Il s‟agit pour lui de positionner la
Côte d‟Ivoire comme destination privilégiée des pays asiatiques tel que la
République Corée dont les prouesses économiques étaient à tout point de vue
ventées.
Dans sa tâche il reçu en audience en février 1997 une délégation coréenne
de Samsung Corporation conduite par Monsieur Rah Jin-Soo, vice-président de

50
Journal officiel de la République de Côte d‟Ivoire de décembre 1990.
51
Journal officiel de République de Côte d‟Ivoire N° 56 de décembre 1993.
52
Archive de Fraternité-Matin, Fraternité-Matin du 17 Décembre 1996, pp 6-7.
53
Archive de Fraternité-Matin, Op.cit, 17 Décembre 1996, pp 6-7

56
cette société. Dans leur entretien ils ont discuté de quatre projets évoqués lors de
la mission de promotion de la Côte d‟Ivoire que le Premier Ministre a effectué au
Pays du Matin Calme. Ces projets étaient ceux de l‟extension du réseau électrique
ivoirien, d‟une usine de production ce gaz butane, de l‟extension de la SIR
(Société Ivoirienne de Raffinerie) et d‟une usine de distribution de postes
téléviseurs54. Ces nombreux projets qui ont attiré la délégation coréenne en Côte
d‟Ivoire atteste l‟excellence du travail effectué par le Premier Ministre dans sa
tâche de promouvoir la côte d‟Ivoire lors de sa mission en Corée du Sud.

d. Les ministres des affaires étrangères


- Camille Alliali
M. Camille Alliali dirigea le ministère des affaires étrangères du 15 février
1963 au 21 janvier 1966. Pendant ses trois ans de fonction de chef de la
diplomatie ivoirienne, Monsieur Camille Alliali a été presque inaperçu dans les
relations entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud. Cependant après avoir quitté ce
poste, il va des années plus tard prendre une petite part dans ces relations. Cette
participation se traduit par son rôle de représentant du Président Houphouët le 15
décembre 1983 lors de la visite de Monsieur Sung Jin Kim, envoyé spécial sud-
coréen en Côte d‟Ivoire. Il était porteur d‟un message pour le Président
Houphouët de la part du Président sud-coréen Doo Hwan55.

-Arsène Usher Assouan


Il est chef de la diplomatie ivoirienne du 21 janvier 1966 au 20 juillet 1977.
Dans la coopération entre la Côte d‟Ivoire et la Corée, le Ministre Usher Assouan
a joué un très grand rôle. Son activité diplomatique fut très intense et a contribué à
rapprocher d„avantage les deux nations. Le 13 mai 1974, au cours d‟un diner
offert à Monsieur Dong-Jo Kim56 à l‟hôtel Ivoire, il l‟éleva à la dignité de Grand
Officier. De son coté le ministre ivoirien a reçu des mains de son collègue coréen

54
Archive de Fraternité-Matin, Fraternité-Matin du 25 Février 1997.
55
Archive de fraternité-Matin, fraternité-matin du 16 décembre 1983, p32.
56
Ministre des affaires étrangères de République de Corée à l‟époque.

57
la décoration national de la République de Corée Kwang hwa Chang et l‟ordre du
mérite des services diplomatiques MEDAL Kvang Hva Chang57.

Photo2 : le Ministre Usher Assouan décoré par le gouvernement coréen

.
Source : Archives de Fraternité-Matin, Fraternité-Matin du 14 mai 1974

- Simon Aké
Il dirige la diplomatie ivoirienne du 20 juillet 1977 au 30 novembre 1990.
Son implication dans les relations économiques entre la Côte d‟ivoire et la Corée
du Sud fut très active. C‟est sous son autorité que sont signés les premiers
accords de partenariat économique et commercial entre la Corée et la Côte
d‟Ivoire. Il s‟agit des accords des économiques et techniques du 08 août 1986 et
des accords commerciaux du 09 août 1986.
Son implication active se démontre par un raffermissement des échanges
entre la Côte d‟Ivoire et la Corée. De 1977 à 1990 la Côte d‟Ivoire reçu plusieurs
missions économiques coréennes et plusieurs dons du gouvernement coréen. Nous
pouvons citer parmi ceux-ci la mission économique coréenne du 31 mars 1978, la
visite du Président de la chambre de commerce et d‟industrie coréenne le 03 avril
1978, l‟organisation de la « semaine coréenne » en octobre 1983, la mission
commerciale coréenne de l‟industrie pharmaceutique et des produits cosmétiques
en mai 1987, le don de 53,1 millions de matériels agricoles a notre pays en
décembre 1987, et le don de plusieurs véhicules à la Côte d‟Ivoire.

57
Archives de Fraternité-Matin, Fraternité-Matin op.cit.

58
En 1990 le Ministre Simon Aké est remplacé par Monsieur Essy Amara.

- Essy Amara
Essy Amara occupa le poste de ministre des affaires étrangères du 30
novembre 1990 au 24 décembre 1999. Il arrive à ce poste par le décret N° 90-
1.578 du 30 novembre 199058 portant nomination des membres du gouvernement.
Pendant ses trois premières années d‟activité sous la présidence de Houphouët, le
Ministre Essy Amara a eu implication relativement faible dans les relations
Ivoiro-Sud Coréenne.
Cependant sous le mandat du Président Bédié, qui le reconduit a ce poste,
Essy Amara a eu une activité plus poussée dans la coppération entre son pays et la
Corée du Sud. Il représentait la Côte d‟Ivoire chaque fois que l‟occasion se
présentait pour raffermir les liens d‟amitiés entre les deux pays. À ce niveau le
Ministre Essy Amara répondit aux invitations des ambassadeurs Coréens en Côte
d‟Ivoire aux différentes cérémonies de célébration de l‟indépendance de leur pays.
Aussi il fut un acteur actif dans les négociations entre la Corée et la Côte
d‟Ivoire pour le prêt coréen de coopération et de développement économique.
C‟est en cet titre qu‟il a présidé le 29 janvier 1999 la cérémonie de signature de
l‟accord cadre relatif à ce prêt.

e. Les autres ministères et institutions ivoiriennes


intervenant dans les relations entre la Côte d’Ivoire et la
Corée du Sud de 1961 à 2002
Les relations économiques entre deux pays dépendent de plusieurs facteurs.
En effet ces relations qui se nouent sur la base de la confiance mutuelle font
intervenir pour leur consolidation toutes les ressources humaines nécessaires. La
Côte d‟Ivoire ne reste pas en marge de cette orientation. Pour la consolidation de
sa relation avec la Corée du Sud elle mit sur scène tous ces atouts économiques,
politiques et diplomatiques. Ainsi, plusieurs de ses ministères et institutions
prirent une part active dans ces relations. Il y a parmi eux le ministère de
l‟économie et des finances et du plan, le ministère du commerce, le ministère de

58
Journal officiel de la République de Côte d‟Ivoire de novembre 1990.

59
l‟agriculture, le conseil économique et social, la chambre de commerce et
d‟industrie, l‟assemblée nationale. Ces ministères et institutions furent un appui
pour la politique d‟ouverture de la Côte d‟Ivoire.
2. Les visites de personnalités coréennes en Côte d’Ivoire

Les visites de responsables Sud-Coréens on été le fait des membres des


différents gouvernements coréens, des parlementaires, des investisseurs,
d‟hommes d‟affaire et de professionnels du secteur économique et commercial.

a. Les Ministres sud-coréens.

Chef de fil de la politique d‟ouverture de la Corée du Sud, le gouvernement


coréen est un acteur très actif de sa politique étrangère. Sa contribution se décline
par l‟envoi de plusieurs ministres en mission de travail en Côte d‟Ivoire.
Parmi ces missions nous avons la visite du ministre du sud-coréen des
communications Monsieur Kwun Tong Man et l‟envoyé spécial de la Corée,
Monsieur Sung Jin Kim à la date du 15 décembre 1983. L‟envoyé spécial de la
République de Corée Portait un message destiné au Président Houphouët de la
part du Président Chun Doo Whan. Il remit se message au Ministre d‟État
Monsieur Camille Alliali. Monsieur Kim dans le message qu‟il portait exprima
« l‟estime du président sud-coréen pour son homologue ivoirien qui a su réaliser
le développement fulgurant de la Côte d‟Ivoire »59.
En outre, nous avons la mission commerciale a Abidjan du 29 janvier
1999. Cette mission conduite par le ministre des affaires étrangères et du
commerce de la République de Corée, visait comme le soutenait le ministre
coréen à « renforcer les relations diplomatiques, économiques et commerciales
entre la République de Corée et celle de Côte d‟Ivoire »60. Au cours de cette visite
une invitation pour une visite officielle fut adressée au Président Bédié. Ce qui
marquerait la première officielle d‟une haute autorité ivoirienne en terre
Coréenne.

59
Fraternité matin, 16 Décembre 1983, op.cit., p32
60
Archive Fraternité Matin, Fraternité-Matin du 31 janvier 1999

60
b. Les parlementaires et le conseil consultatif pour les affaires
d’État sud-coréens

Les parlementaires et le conseil consultatif sud-coréen prirent une part


active dans le renforcement des relations de leur pays avec la Côte d‟Ivoire. Ils
effectuèrent plusieurs missions en Côte d‟Ivoire. Ces missions placées sous le
signe de l‟amitié, eurent pour objectif principal l‟intensification de la coopération
ivoiro-coréenne.

Le 17 septembre 1979, cinq parlementaires sud-coréens effectuèrent une


visite d‟amitié en Côte d‟Ivoire. Pour l‟occasion ils ont été reçus par le Président
de l‟Assemblée Nationale, Philippe Yacé61. Au cours de l‟audience ils
exprimèrent leur admiration pour la Côte d‟Ivoire et invitèrent officiellement des
parlementaires ivoiriens en Corée du Sud. Par ailleurs, ces parlementaires coréens,
profitant de leur séjour ont visité le port autonome d‟Abidjan et la zone
industrielle. Ce qui démontre l‟intérêt économique de leur visite.
En juin 1982 une autre délégation de parlementaires coréens effectua une
visite à Abidjan. Elle a été reçue le 17 juin 1982 par le Président Auguste Denise
et d‟autres personnalités importantes62 de la scène politique ivoirienne. Pendant
ces visites, le chef de la délégation coréenne, Monsieur Hyun Kyin Kim déclara
que « Notre visite en Côte d‟Ivoire, les différences séances de travail que nous
auront avec nos collègues parlementaires permettront de renforcer davantage les
liens de coopération qui existent entre la Côte d‟Ivoire et la Corée et nous
aideront à multiplier nos échanges commerciaux »63. Ces affirmations démontrent
le caractère économique des visites des parlementaires et leur implication dans la
politique extérieure de la Corée du Sud.

61
Philippe Grégoire Yacé est un homme politique ivoirien né le 23 janvier 1920 à Jacqueville. Il
occupa plusieurs fonctions (instituteur, maire, député, Président de l‟assemblée nationale…). Il
décède le 29 novembre 1998.
62
Parmi ces personnalités il y avait les Présidents Henri Konan Bédié de l‟Assemblée nationale,
Alphonse Boni de la cours suprême et Mamadou Coulibaly du conseil économique et social.
63
Archives de Fraternité-Matin, Fraternité-Matin du 18 juin 1982.

61
Outre le groupe parlementaire, il y a la visite du conseil consultatif coréen
pour les affaires d‟État64.
Du samedi 18 au mardi 21 octobre 1986, une délégation du conseil
consultatif des affaires d‟État coréen effectua une mission en Côte d‟Ivoire. Au
cours leur visite, la délégation coréenne a été reçue par le Président Philippe Yacé
avant de se rendre à Aboisso pour visiter les plantations d‟ananas, de cacao, et de
café. Ils se sont aussi imprégnés de la politique d‟encadrement des paysans.
En somme, l‟ensemble des visites des parlementaires et du conseil
consultatif en Côte d‟Ivoire avait pour objectif principal de raffermir les liens et
rehausser la coopération économique entre les deux pays.

c. Les hommes d’affaires et experts du secteur économique et


commercial coréens

Ici, il s‟agit des hommes d‟affaires, des professionnels du secteur


économique et commercial. Après l‟établissement des relations diplomatiques
entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du sud, plusieurs délégations d‟hommes
d‟affaires et des hommes du secteur économique et commercial se sont rendues en
Côte d‟Ivoire. Leur voyage à Abidjan s‟explique par l‟essor économique de la
Corée du Sud. Dans ce conteste, ce pays cherche des partenaires commerciaux et
de nouveau débouchés pour ses productions.
Parmi ses missions nous avons celles du 14 au 16 mars 197465 et la mission
économique du 31 mars 197866. Cette dernière va jeter les bases pour la signature
d‟un accord de coopération liant la chambre de commerce ivoirienne et la
chambre de commerce coréenne.
Les missions des opérateurs économiques coréens se diversifièrent au fil du
temps. En octobre 1983 la République de Corée organisa une importante

64
Le conseil consultatif des affaires d‟État coréen est le pendant du conseil économique et social
en Côte d‟Ivoire.
65
Cette mission est assurée par une délégation coréenne de fabricants et exportateurs. Ils sont des
spécialistes de filets de pêche, foulards, tricots, dentelle, lingerie, sous-vêtements, drap et couvre-
lit.
66
Cette mission forte de 16 membres, est présente à Abidjan pour échanger avec les autorités
ivoiriennes pour la promotion de la coopération économique ivoiro-coréenne, notamment dans le
domaine du renforcement des échanges entre la Côte d‟Ivoire et la République de Corée. Elle était
conduite par Tae Wan-Son, Président de la chambre de commerce et d‟industrie de Corée.

62
exposition de produits industriels coréens dénommée “ la semaine coréenne”.
Pendant cette “semaine‟‟ la Corée exposa des produits tels que les véhicules et
pièces automobiles, du matériel roulant de chemin de fer, des machines destinées
au P.M.E. et machines-outils agricoles, des pneumatiques, du matériel électrique
et électronique etc. Elle eu pour but de montrer le savoir-faire coréen et les
opportunités commerciales qu‟offraient ce pays.
En mai 1987 la Côte d‟Ivoire reçut de nouveau des hommes d‟affaires
coréens67. Cette délégation était composée de six membres, intervenant dans
l‟industrie pharmaceutique et des produits cosmétiques. Durant leur séjour, ils
rencontrèrent le Directeur de cabinet du ministère de la santé et des importateurs
ivoiriens de produits pharmaceutiques et cosmétiques68.
Par ailleurs en octobre 1990 une autre mission commerciale sud-coréenne
se rendit à Abidjan69. Elle était composée de neuf membres et sa mission
consistait à exposer des produits coréens au salon Iroko du Novotel. Ces produits
étaient composés entre autres de tissus textiles, de chaussures de sport,
d‟ustensiles de cuisine etc.
L‟ensemble de ces acteurs et leurs actions respectives menées favorise la
signature d‟accord économique et commerciale.

II. Les accords de coopération économique et commerciale


1. L’accord de coopération économique et technique

Cet accord fut le premier du genre dans les relations entre la Côte d‟Ivoire et
la Corée du Sud. Il est signé dans l‟optique de développer et faciliter la
coopération économique et technique entre ivoiriens et coréens. Sa signature
remonte au 8 aout 1986 à Abidjan et est le fait du Ministre des affaires étrangères
de la Corée du Sud S.E.M Won Kyung LEE et du Ministre des affaires étrangères
de Côte d‟Ivoire S.E.M. Simon AKE. Ce dernier affirmait que cet accord « va
tracer le cadre institutionnel et juridique destiné à accroitre et diversifier les

67
Ces hommes d‟affaires coréens étaient tous membres de l‟Association de l‟Amitié entre la Corée
et l‟Afrique. Cette association compte trois cents membres et vise à promouvoir l‟amitié et la
coopération entre l‟Afrique et la Corée.
68
Archives de fraternité-Matin, Fraternité-Matin du 20 mai 1987.
69
Archives de Fraternité-Matin, Fraternité-Matin du 9 octobre 1990, p5.

63
échanges entre nos deux pays, à élever et à élargir d‟avantage le niveau de nos
relations grâce à de nouvelles initiatives, à de nouveau projet et à un dynamisme
sans cesse renouvelé »70.
Cet accord qui s‟articule autour de sept (07) articles engagea les deux pays à
mettre tout en œuvre pour développer leur coopération économique et promouvoir
les investissements qui doivent être facilités.
Il engage, les deux parties signataires dans un échange de technologies et de
techniciens71.
En outre les deux pays décidèrent de faire la promotion de la coopération
technique par l‟échange de personnels pour la formation au sein de divers instituts
techniques et d‟experts entant que consultant dans divers domaines72. Pour
atteindre tous ses objectifs, cet accord prévoyait la mise sur pied d‟une
commission mixte de coopération économique et technique.
Pendant son séjour à Abidjan, le Ministre des affaires étrangères de Corée
signa en plus de cet accord de coopération économique et technique, un accord
commercial avec la Côte d‟Ivoire.

2. L’accord commercial du 9 août 1986


Le commerce constitue l‟un des secteurs clés de l‟économie d‟un pays. La
République de Corée et la Côte d‟Ivoire, dans le souci d‟amplifier leurs échanges
commerciaux vont signer leur premier accord commercial le 09 aout 1986. Cet
accord engage les parties ivoirienne et coréenne dans la promotion de leurs
relations mutuelles commerciales et à prendre des mesures adéquates pour
faciliter les échanges de marchandises entre elles.

70
Archives de Fraternité-Matin, Fraternité-Matin du 11 août 1986.
71
Accord du 8aout 1986, article1er : « Le gouvernement de la République de Côte d‟Ivoire et le
gouvernement de la République de Corée (ci-après dénommés „‟les partie contractantes‟‟),
mettront tout en œuvre pour développer leur coopération économique et notamment la promotion
d‟investissement et l‟échange de techniciens et de technologies ».
72
Accord du 8aout 1986, article 4 : « les parties contractantes déploieront tous les efforts possibles
pour encourager, faciliter et promouvoir la coopération technique par l‟échange :
(1) De personnel pour la formation au sein de divers instituts techniques
(2) D‟experts en tant que consultant et conseillers dans divers domaines ».

64
Par cet accord, les deux parties signataires s‟accordent à traiter de la
manière la plus favorable, les produits en provenance ou destination de l‟autre
pays73.
En outre, cet accord donne libre champs aux acteurs commerciaux et
opérateurs économiques de chaque pays, pour l‟organisation des expositions
permanentes ou temporaires de leurs produits sur le territoire de l‟autre.
Pour le Ministre du commerce ivoirien, Nicolas KOUANDI, représentant la
Côte d‟Ivoire pour la signature de cet accord, il faut que « nous multiplions ce
genre d‟accord. Il est le reflet de la volonté qu‟on nos gouvernements de
développer les échanges entre nos deux pays »74. Quant au ministre coréen, il
soutenait que cet accord est le « reflet de la volonté de nos deux gouvernements,
cet accord jette les bases juridiques pour une véritable promotion de ces
échanges »75
En somme, cet accord vise à réorganiser et renforcer les échanges
commerciaux entre les deux pays.

3. Accord cadre relatif au fond coréen de coopération et de


développement économique entre la Côte d’Ivoire et la Corée du sud

Après la signature des accords économiques et commerciale d‟août 1986, le


renforcement des relations économiques Ivoiro-coréennes va continuer avec la
signature de l‟accord cadre relatif au prêt coréen de coopération et de
développement économique.
En effet à l‟occasion de la visite de S.E.M. Daniel DUNCAN, Premier
Ministre de Côte d‟Ivoire en République de Corée en décembre 1996, l‟État
ivoirien a sollicité un prêt sur le « Fonds de Coopération pour le Développement
Économique » (EDCF) destiné au financement d‟un important projet
d‟équipement intitulé « Projet de renforcement du réseau électrique ivoirien ».
73
Accord commercial du 09 août 1986, article 2 : « En ce qui concerne la participation des crédits
débloqués, les autorisations d‟exportation et d‟importation, les droits et autres taxes et impôts, et
toutes les formalités y afférentes, chacune des deux parties contractantes accordera aux
marchandises en provenance ou destination de l‟autre partie, le traitement de la nation la plus
favorisée en toute matière, conformément au principe de réciprocité ».
74
Archives de Fraternité-Matin, Fraternité-Matin du 12 août 1986
75
Archives de Fraternité-Matin, Fraternité-Matin du 11 août 1986, Op.cit.

65
La requête officielle confirmant cette demande, et accompagnée des études
de faisabilité des trois volets du projet, a été soumise par le Ministre de
l‟économie et des finances de Côte d‟Ivoire à S.E.M. l‟ambassadeur de Corée à
Abidjan, le 30 janvier 1998.
Ainsi, ce prêt destiné au renforcement et à l‟extension du réseau électrique
ivoirien s‟articule autour d‟un important programme en trois phases à savoir :
- Le bouclage Est ligne 90 KV Agnibilékro-Tanda-Sérébou ;
- La création du poste 90 KV/MT de Zagné et la ligne Buyo-Zagné ;
- La création du poste 90 KV/MT de Yopougon II.
L‟accord est signé le 29 janvier 1999. Son importance est notifiée par le
Ministre Essy Amara lorsqu‟il affirme que « l‟énergie électrique, faut il le
souligner, constitue un des fondements essentiels de toute la politique de
développement économique et social. Et la Côte d‟Ivoire à l‟instar de toute
société qui aspire à la modernité entend développer une infrastructure à la
mesure de ses ambitions. Ce prêt contribuera à améliorer considérablement la
fiabilité du fonctionnement du réseau électrique en Côte d‟ivoire tout en dotant
nos populations singulièrement, celles vivant dans les zones rurales des
76
commodités de la vie moderne » . Le Ministre Essy Amara dévoile ainsi la
nécessité du projet d‟électrification pour les autorités ivoiriennes et les possibilités
qu‟offre le prêt EDCF à la Côte d‟Ivoire.

CHAPITRE 2 : LES RELATIONS COMMERCIALES IVOIRO-


CORÉENNES
Les échanges commerciaux entre la Côte d‟Ivoire et la Corée sont alimentés
par des produits primaires pour la Côte d‟Ivoire et les produits manufacturés pour
la Corée. Cette dernière pour la promotion de ses produits et pour renforcer sa
présence dans le commerce ivoirien organise des foires commerciales et ouvre des
succursales de vente à Abidjan.

76
Archives du ministère des affaires étrangères de Côte d‟Ivoire, Allocution de S.E.M. Essy
Amara à l‟occasion de la cérémonie de signature de l‟accord-cadre relatif au prêt coréen de
coopération et de développement économique entre la Côte d‟Ivoire et la Corée, Abidjan le 29
Janvier 1999.

66
I. Les échanges commerciaux
1. Les importations et exportations entre les deux pays
a. Les produits coréens vendus en Côte d’Ivoire
a- 1. Les équipements électriques et électroniques
Les produits coréens présents dans le circuit commercial ivoirien sont d‟une
très grande variété et son constitués principalement de produits industriels.
La Côte d‟Ivoire importe donc de la Corée des appareils électriques tels que
des télévisions, des téléphones mobiles, du matériel informatique, des appareils
frigorifiques, des mini-chaînes, des instruments ou appareils de précision, des
câbles porteurs et câbles de communication. Ces premiers produits sont
commercialisés sous les firmes Samsung, Goldstar ou LG (depuis 1995) et
Daewoo.
a- 2. Les produits mécaniques
Dans cette catégorie la Côte d‟Ivoire importe de la Corée des véhicules, des
pièces automobiles, des machines outils agricoles (tracteurs, motoculteurs…), des
pneumatiques et chambre à air. L‟ensemble de ces produit sont commercialisés
généralement sous les firmes Kia ou Asia Motor, Hyundai, Daewoo, Hankook et
Ssangyong.
a- 3. Les autres produits
Outre les produits mécaniques, électroniques et électriques, la Corée du Sud
vend à la Côte d‟Ivoire des produits textiles, des équipements de sport, de la
bonneterie, des lunettes, des sacs à main, des montres, des bracelets, des
chaussures plastiques, des produits pharmaceutiques et des métaux et alliages (fer,
fonte, acier), des ustensiles de cuisine, des robinetteries, des articles de pêche, des
jouets et des fournitures de bureau.

b. Les exportations ivoiriennes en direction de la Corée du


Sud
Pays purement agricole, la Côte d‟Ivoire vend essentiellement à la Corée du
Sud des matières agricoles.
Elle exporte donc au pays du matin calme le cacao (fève et beurre de cacao),
le café vert, le caoutchouc naturel et coton en masse égrené.

67
2. Le volume des échanges
Les échanges commerciaux Ivoiro-Coréenne sont régis par l‟accord
commercial du 9 août 1986. Ces échanges dans leur globalité restent faibles. Dans
ce volet nous verrons le volume des échanges entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du
Sud de 1991 à 2002.
Tableau 1 : Volume des échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et le
Corée du Sud (tableau réalisé par Kouakou Kolouh F. Junior à partir de données
recueillies)
(En Millier de Dollar Américain)
ANNÉES EXPORT IMPORT TOTAL
1991 13 885 12 590 26 475
1992 8 546 12 444 20 990
1993 8 225 10 863 19 088
1994 5 478 12 963 18 441
1995 3 224 32 431 35 655
1996 3 341 51 791 55 132
1997 7 064 39 637 46 701
1998 3 136 42 556 45 692
1999 651 35 640 36 291
2000 273 21 468 21 741
2001 2 687 20 778 23 465
2002 1 370 26 305 27 675
Source : www.customs.go.kr, consulté le 22 octobre 2015

Les échanges commerciaux entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud ont


connu une lente mais progressive évolution dans le temps.
En 1991 ils avaient un volume global de 26,475 millions de Dollar avec un
peu plus de 52% d‟exportation de produits ivoiriens. De 1992 à 1994 les échanges
commerciaux vont connaitre un relative baisse allant de 20,99 millions de dollar à
18,44 million de dollar. Cependant cette baisse longue de trois années va laisser
placer à une remarquable croissance en 1995 et 1996. Cette croissance atteint
environ le double du volume des échanges de 1994 pour l‟année 1995 et le triple
pour l‟année 1996 avec respectivement 35,65 millions et 55,13 millions de dollar.
Malheureusement à partir de 1997 le volume des échanges va enregistrer une
autre baisse. Ainsi avec une valeur de 46,70 millions cette même année il passe
progressivement à 45,69, millions en 1998, à 36,29 millions en 1999 pour
atteindre 21,74 millions en 2000. À partir de 2001 les échanges renouent avec la

68
croissance. Mais ils demeurent faibles. Ils sont à hauteur de 23,46 millions de
dollar en 2001 et 27,67 millions de dollar en 2002.
Figure1 : Courbe de l‟évolution du volume des échanges entre la Côte
d‟Ivoire et la Corée du sud de 1991 à 2002
60 000

50 000

40 000

30 000
Volume des
échanges ivoiro-sud
20 000 coréenne de 1991 à
2002
10 000

Source : Courbe réalisée à partir des données du tableau de la page précédente

II. Les représentations sud-coréennes dans le commerce en Côte


d’Ivoire.
La présence sud-coréenne dans le commerce ivoirien est marquée par
l‟ouverture de succursales de firmes coréenne à Abidjan et par l‟organisation de
foires commerciales.

1. L’organisation de foires commerciales


L‟expansion d‟une industrie va de paire avec la diversification des
productions et la production à grande échelle. La Corée du sud qui connait
également un développement industriel, varie ses productions qui gagnent
d‟avantage en qualité et en quantité. Dès lors, l‟importante problématique de la
promotion des ses produits se pose. Pour y remédier elle trouve les moyens
adéquats pour mettre ses productions en contacts avec les consommateurs des
différents marchées qu‟elle convoite. En Côte d‟Ivoire, elle fait la promotion de
ses productions par le biais de foires commerciales. Entre 1961 et 2002 plusieurs

69
expositions de produits d‟origine sud-coréenne se sont tenues. Ces expositions
furent généralement nommées « foire commerciale coréenne » ou « semaine
coréenne ».
Ainsi du 18 au 24 octobre 1983 le palais des congrès de l‟Hôtel Ivoire
d‟Abidjan abrita « la semaine coréenne ». Organisée par le Centre Coréen du
Commerce Extérieur (KOTRA), elle vu la participation de treize sociétés de
commerce dont la « KOTI », société de commerce général ayant pour objectif
d‟appliquer la politique gouvernementale de promotion des produits d‟exportation
des Petites et Moyennes Entreprises (PME) en les rendant accessible aux
importateurs de tous les continents. Cette « semaine coréenne » était dédiée a
l‟exposition de produits industriels coréens. Elle fut à l‟époque la plus grande
exposition de produits industriels coréens en Côte d‟Ivoire. Les principaux
produits présentés par les différents stands étaient composés de véhicules et pièces
automobiles, du matériel roulant de chemin de fer, des machines destinées au
P.M.E., et machines outils agricoles, des pneumatiques et chambre à air, du
matériel électrique et électronique, des câbles porteurs et câbles de
communication, des meubles de style coréen, du textile, bonneterie et sous-
vêtements, des chaussures de sport des jouets et des articles divers77. Pendant cette
exposition, les exposants étaient accompagnés d‟operateurs économiques coréens
en vue de tisser des relations avec leurs homologues ivoiriens.
En outre, tout au long de la « semaine » une douzaine de films portant sur la
culture, les industries et le tourisme en Corée furent projetés.

77
Archive de Fraternité-Matin, Fraternité-Matin du 13 octobreop. Cit.

70
Photo 3 : ouverture de la semaine coréenne78

Source : Archive de Fraternité-Matin, Fraternité-Matin du 13 octobre 1983, p 21

Par ailleurs, sept ans plus tard, du 8 au 9 octobre 1990, la Corée organisa
une exposition au salon Iroko de Novotel Abidjan. A cette exposition les coréens
proposèrent des échantillons de tissus textiles, de chaussures de sports, ustensiles
de cuisine, valves et robinetteries, lunettes, articles de pêche, sac à main en poils
d‟animaux, de montres, bracelets, brosses de tout genre, d‟articles en PVC, de
jouets, de fournitures et d‟articles de bureaux, d‟articles divers.
Au delà de ces expositions, la Corée va renforcer sa présence dans le tissu
commercial ivoirien par l‟ouverture de succursales de ses grandes industries telles
que Samsung.

2. L’ouverture de bureau régional de Samsung à Abidjan


La politique de développement de la Corée du sud, fut axée en plus de
l‟industrie lourde sur le développement de l‟industrie électronique. Cette politique
permit en 1969 la création de Samsung.
Décriée au départ comme concepteur de produits de qualité médiocre,
Samsung va prendre exemple sur les géants de l‟électronique japonaise,
particulièrement sur Sony et remettre en cause tous les préjugés à son égard.
Aujourd‟hui cette société a fait de le Corée du sud le leader mondial en puces

78
De la gauche vers la droite : le Président du KOTRA Yung Pyo Hong, le Ministre du commerce
ivoirien Amoakon Tiémélé, le Président du conseil économique et social ivoirien Konian Kodjo et
l‟ambassadeur coréen S.E.M. Kwan Dong Woo

71
électroniques79 et elle entend procéder à une véritable expansion de ses
productions partout dans le monde.
L‟expansion de Samsung démarre véritablement dans les années 90. Ainsi
pour maintenir le cap de cette expansion, la société décide d‟ouvrir un bureau
régional à Abidjan.
La cérémonie inaugurale de ce bureau eut lieu le mardi 14 mai 1996 à
l‟hôtel du Golf d‟Abidjan. Ce bureau régional était destiné à servir de base à
Samsung dans la conquête sous-régionale. L‟ambassadeur coréen expliqua le
choix porté sur Abidjan en ces termes « la Côte d‟Ivoire constitue une tête de pont
pour la sous-région ouest africaine pour avoir acquis une maturité économique et
politique.80». Ce bureau régional va honorer la Côte d‟Ivoire et confirmer sa place
de leader commercial et économique en Afrique de l‟Ouest.
Outre ces domaines, les relations économiques entre la Côte d‟Ivoire et la
Corée du Sud sont caractérisées aussi par l‟aide financière et l‟assistance
technique coréenne.

CHAPITRE 3 : L’AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT ET


L’ASSISTANCE TECHNIQUE CORÉENNE EN COTE D’IVOIRE
I. l’aide financière
L‟intervention de la Corée du Sud dans l‟économie ivoirienne va se
diversifier au fil du temps. A l‟image des puissances industrielles, ce pays se dote
de fonds de coopération économique et d‟assistance au développement pour les
pays en voie de développement. La Corée s‟engage dans l‟aide publique au
développement par, par le partage de son expérience réussi du « mouvement des
nouveau villages81 » et par le programme d‟échanges internationaux pour le
développement, créé en 1982 dans le cadre de l‟institut coréen de développement
(KDI).

79
Jean Raphael CHAPONNIERE et marc LAUTIER, op.cit, p94
80
Archives de Fraternité-Matin, Fraternité-Matin du 15 Mai 1996.
81
Ce mouvement a été lancé en 1972 par le Général Park. Il est destiné à moderniser la campagne
et l‟agriculture. Il consiste à remplacer des toits en chaume par de la tôle ondulée, aménagement
des routes et des terres, électrification, mécanisation, culture sous serre, etc. Ce mouvement en
quelques années transforme complètement la physionomie de la campagne coréenne.

72
Les premiers programmes d‟APD sont mis en place à la fin des années
1980 avec la création de l‟Economic Developpement Cooperation Fund (EDCF).
Il contribue au financement de projets multilatéraux. Ce fond qui fut l‟objet d‟un
accord entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud en janvier 1999 est le pilier de
l‟aide financière coréenne à la Côte d‟ Ivoire. L‟accord signé donna droit à la Côte
d‟Ivoire au financement Sud-coréen. Cependant les événements politiques
successifs qu‟a connus le pays n‟ont de cesse entravée la finalisation de cet
accord.
Cependant de 1987 à 2003 l‟APD coréen à la Côte d‟Ivoire s‟élevait à 2,85
million de Dollar américain.

II. L’apport technique de la Corée du Sud à la Côte d’Ivoire


L‟apport technique que la Corée apporte à la Côte d‟Ivoire se matérialise
par des dons de matériels agricoles, bureautiques et par les stages de
perfectionnement qu‟elle offre aux ivoiriens.
1. Les dons coréens au secteur agricole ivoirien
L‟agriculture est le principal secteur d‟activité de la Côte d‟Ivoire. La
maintenir performante et compétitive exige une modernisation des outils de
travail. Pour y parvenir la Corée va aider la Côte d‟Ivoire en prenant une part
active dans le renforcement des capacités des agriculteurs. Cette contribution se
caractérise par le don de matériel agricole.
Ainsi, en 1984 elle offrit 100 tracteurs agricoles de 13 chevaux.82 Ce don eu
pour objectif l‟amélioration de condition de travail des agriculteurs et augmenter
la rentabilité de l‟agriculture ivoirienne.
En 1985, pour assurer la maintenance de ces tracteurs, la Corée du Sud fit
don à la Côte d‟Ivoire de pièces détachées d‟une valeur de 30 millions de FCFA.
Dans le courant des années 1986 et 1987, l‟agriculture ivoirienne bénéficia à
nouveau de la coopération avec la Corée du sud. Elle reçu de la part de cette
dernière, des équipements et des machines agricoles d‟une valeur de 56 millions
de FCFA.83 Principalement pour l‟année 1987 la Côte d‟Ivoire reçut cinquante
(50) motoculteurs, cinquante (50) remorques, cinquante (50) charrues, cinquante
82
Ministère des affaires étrangères, Relations Cote d‟Ivoire – Corée, Abidjan, BNETD 1999, p.24.
83
Ministère des affaires étrangères, 1999, op.cit, p.24

73
(50) fraises, cinquante (50) roues pétrisseuses et six (6) tonnes de pièces détachées
pour la maintenance des cent (100) tracteurs livrés en 1984. Pour l‟ambassadeur
coréen, S.E.M. Joung SOO LEE, ce matériel constitue le concours que son pays
apporte à la Côte d‟Ivoire dans ses efforts pour assurer l‟autosuffisance
alimentaire.84
En 1995, l‟agriculture ivoirienne va bénéficier à nouveau de la coopération
Ivoiro-Coréenne. La Corée, au titre de cette année, offrit à la Côte d‟Ivoire deux
(02) tracteurs.
Par ces nombreux dons au secteur agricole, la Corée du sud affirma son
soutien au développement de la Côte d‟Ivoire.

2. L’assistance technique
Les relations économiques entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud sont
aussi marquées par une assistance technique de la République de Corée à la Côte
d‟Ivoire. Cette assistance se caractérise par des dons de produits bureautiques, le
renforcement des capacités des agents de l‟État et des dons de matériels roulant.
Ainsi en décembre 1989, la République de Corée a offert dix véhicules pour
le renforcement des capacités des agents de santé85. Ces véhicules qui sont des
ambulances étaient destinés aux villes de Yamoussoukro, Divo, Tiassalé et
Dabou, ainsi que le centre de santé d‟Abobo nord. Les cinq autres étaient destinés
à cinq centres de santé de l‟intérieur auquels le Ministre de la santé Alain Ekra
allaient remettre lors d‟une tournée.
En outre, en mai 1992 l‟assistance de la Corée du Sud à la Côte d‟Ivoire se
manifesta par le don de quinze véhicules d‟une valeur de 46 millions de franc
CFA hors taxe86. Ces véhicules étaient destinés au ministère de la sécurité qui en a
reçu dix et au ministère des affaires étrangères qui en a eu cinq. Ces véhicules ont
été offerts pour le maintien de la sécurité, gage de tout développement
économique durable et pour faciliter les mouvements des diplomates ivoiriens qui
mettent en application les décisions concernant la politique extérieure de la Côte
d‟Ivoire.

84
Archives de Fraternité-Matin, Fraternité Matin, 03 décembre 1987.
85
Archives de Fraternité-Matin, Fraternité-Matin du 22 décembre 1989, p2.
86
Archive de Fraternité-Matin, Fraternité-Matin du 22 mai 1992, p2.

74
En août 1993, c'est-à-dire un an après le don des quinze véhicules, la Corée
offrit dix autres véhicules à la police nationale87. Ainsi en plus du don de dix
véhicules qu‟elle a fait en 1991, l‟assistance technique de la Corée pour la police
nationale ivoirienne s‟élève à trente véhicules en l‟espace de trois ans.
Par ailleurs en1996, la Corée offrit à l‟administration de Côte d‟Ivoire un don
composé de matériels informatiques et d‟équipements divers d‟une valeur de 100
millions de francs CFA. Ce don comportait exactement vingt quatre micro-
ordinateurs avec imprimantes laser, dix véhicules de marque Hyundai Elantra.
L‟ensemble de ce don a été offert par la KOICA88 qui est l‟Agence coréenne pour
la coopération internationale. Au fil du temps cette assistance gagna en fréquence
et valeur.
Le 24 décembre 1997 le gouvernement coréen fit don d‟importants
matériels et équipements au gouvernement de la République de Côte d‟Ivoire. Ces
dont ont été offerts au titre des années 1996 et 1997.
Pour l‟année 1996 le don était destiné au projet de modernisation du ministère des
affaires étrangères. Il était composé de :
- matériels pour la traduction simultanée ;
- sonorisation pour la salle des conférences du ministère des affaires
étrangères et ;
- deux véhicules 4x4 Ssagyong Musso.
Le montant global de ce don est estimé à 120 millions de francs CFA.
Pour ce qui est du don de l‟année 1997, il était composé de matériels et
équipements. Il s‟agit de :
- Dix véhicules Hyundai Sonata ;
- Deux véhicules 4x4 Ssangyong Musso ;
- Un tracteur ;
- Une ambulance ;
- Dix ordinateurs ;
- Et cinq photocopieurs.

87
Archives de Fraternité-Matin, Fraternité Matin du 11 août 1993, p5.
88
Elle est créée en 1991 et a pour but de subventionner l‟assistance technique et la formation dans
les pays à faible revenus coopérant avec la Corée.

75
La valeur globale de ces dons s‟élève à 150 millions de francs CFA. Ces dons
furent présentés aux autorités ivoiriennes par l‟ambassadeur de Corée en Côte
d‟Ivoire S.E.M. Sang Kil BAE.
En 1998, le ministère des affaires étrangères reçut deux (2) véhicules de marque
Hyundai, trois ordinateurs, trois imprimantes, trois onduleurs et trois tuners et
tambours.
Par ailleurs cette assistance technique se caractérise aussi par l‟envoi de
stagiaires ivoiriens en Corée chaque année. Ces stages de perfectionnement visent
à rendre les ivoiriens plus compétitifs.

76
Au terme de cette deuxième partie, retenons que la coopération
économique entre la Côte d‟Ivoire et la République de Corée concerne
principalement le secteur commercial, l‟APD et l‟assistance technique. Les
échanges commerciaux ivoiro-coréenne sont alimentés par les produits
manufacturés coréens et par les produits primaires ivoiriens. La Corée du Sud par
le bénéfice de son industrialisation massive vend sur le marché ivoirien des
électroménagers, des produits électriques, des automobiles, des textiles et autres
biens d‟équipement. Ce pays matérialise sa présence dans le commerce en Côte
d‟Ivoire de 1961 à 2002 par l‟ouverture de succursale de vente à Abidjan et par
l‟organisation de foires commerciales. Les produits primaires ivoiriens présents
dans le circuit commercial coréen sont le coton, le café, le cacao et le caoutchouc.
Le volume général des échanges entre les deux pays reste relativement faible.
Pour ce qui est des APD coréen à la Côte d‟Ivoire, elle demeure tout aussi faible
et insignifiante. Cependant l‟assistance technique constitue le domaine clé de cette
coopération. Elle se matérialise par de nombreux dons au secteur agricole en vue
d‟améliorer la productivité et les conditions de travail des paysans, et par le
renforcement des capacités des services de l‟État.
Dès lors quel bilan peut-on dresser de la coopération économique ivoiro-
sud coréenne, et quelles perspectives pour les améliorer ?

77
78
Les échanges économiques entre deux pays découlent du désir de satisfaire
des besoins propres aux deux pays. Elles ont pour objectif de porter du fruit ou
donner un certain nombre de bénéfices. Ces bénéfices dépendent de l‟apport en
termes de moyens et de produits de chacun des pays. Ainsi les échanges entre
deux nations génèrent des bénéfices qui variant en fonction des secteurs
d‟intervention. Si dans le passé, la Côte d‟Ivoire et la Corée présentèrent un
niveau de développement identique, aujourd‟hui, il en est tout le contraire. La
forte industrialisation de la Corée du Sud lui permit et d‟avoir une production très
variée et très appréciée des ivoiriens dans tous les secteurs d‟activités. Tandis que
la Côte d‟Ivoire reste agricole et ses productions primaires sont exportées a très
faibles quantités en Corée. Cependant les atouts inexploités dans les relations
économiques entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud restent encore nombreux.
Dans cette troisième partie nous verrons :
- le bilan économique ;
- et les perspectives des relations économiques entre la Côte d‟Ivoire et la
République de Corée du Sud.

79
CHAPITRE 1 : BILAN ÉCONOMIQUE
Les relations économiques entre la Côte d‟ Ivoire et la Corée du Sud de
1961 à 2002 eurent de nombreux avantages pour les deux pays. Cependant ces
relations présentèrent de nombreuses limites. Dans ce chapitre il s‟agira de
montrer les bénéfices de la coopération économique ivoiro-coréenne à travers la
prédominance des produits coréens dans les échanges commerciaux et
l‟importante assistance technique qu‟apporte la Corée à la Côte d‟Ivoire. Nous
verrons par ailleurs les limites cette coopération et nous finirons par donner les
perspectives en vue d‟une amélioration.

I. Les avantages de la coopération


1. Des échanges commerciaux au profit de la Corée du Sud
Les échanges commerciaux entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud sont au
profit de la Corée89. Cette situation s‟explique par le choix économique coréen
effectué en 1962. Ainsi la décision de fabriquer des produits industriels bon
marché et de développer les industries lourdes, légères et de haute technologie
assura à la Corée une position de leader dans ses échanges avec la Côte d‟Ivoire.
Ces produits connaissent une demande en hausse et un réel succès auprès des
consommateurs ivoiriens. Ainsi la balance commerciale ivoiro-coréenne est
fortement déséquilibrée et au profit de la Corée
Le tableau ci-dessous présente cette balance commerciale.

89
Archives de Fraternité-Matin, Fraternité-Matin du 26 juillet 1989, p7

80
Tableau 2 : Balance commerciale ivoiro-coréen
(En millier de Dollars américains)

Année Exportation importation Balance commerciale


1991 13 885 12 590 1 294
1992 8 546 12 444 -3 897
1993 8 225 10 863 -2 637
1994 5 478 12 963 -7 484
1995 3 224 32 431 -29 206
1996 3 341 51 791 -48 450
1997 7 064 39 637 -32 572
1998 3 136 42 556 -39 420
1999 651 35 640 -34 989
2000 273 21 468 -21 194
2001 2 687 20 778 -18 090
2002 1 370 26 305 -24 935
Source : www.customs.go.kr, consulté le 22 octobre 2015
La Corée domine fortement les échanges avec la Côte d‟Ivoire. En 1991 de
façon exceptionnelle la balance commerciale lui a été déficitaire. En 1992 elle
domine à nouveau les échanges et va progressivement supplanter de façon
fulgurante la Côte d‟Ivoire.

2. Une aide et assistance technique profitable à la Côte


d’Ivoire
L‟avantage de la Côte d‟Ivoire dans la coopération économique avec la
Corée du Sud réside dans l‟assistance technique, et l‟APD.
En effet l‟APD coréenne à la Côte d‟Ivoire bien qu‟elle demeure faible
constitue un bénéfice pour la Côte d‟ivoire. Elle représente un fond important
pour le financement des projets de développement d‟infrastructures et de lutte
contre la pauvreté.
La coopération Ivoiro-coréenne permit aussi le renforcement des capacités
des agriculteurs ivoiriens. Entre 1984 et1995 la Côte d‟Ivoire bénéficia de dons en
matériels d‟une valeur de plus de plus de 100 millions de francs CFA pouvant
servir dans divers domaines agricoles.

81
Il apparait clairement que les avantages d‟ordre technique de la Côte
d‟Ivoire dans sa coopération économique avec la République de Corée sont sont
divers.
Cette coopération permis à la Côte d‟Ivoire de bénéficier d‟appui technique. Cet
appui cet traduit par le don de matériels bureautiques, informatiques et de
véhicules pour le renfort des capacités des agents de l‟État. De plus entre 1992 et
1995, la Police ivoirienne reçu 30 véhicule pour le maintien de la sécurité.
La Côte d‟Ivoire bénéficia par ailleurs de stages de perfectionnement pour
ses fonctionnaires dans les instituts coréens.
En définitive la coopération ivoiro-coréenne bien que dominée sur le plan
des échanges commerciaux par la Corée du Sud regorgent de nombreux avantages
pour la Côte d‟Ivoire.
Cependant cette coopération présente de nombreuses limites.

II. Les limites de la coopération économique ivoiro-coréenne


Les limites de la coopération économique ivoiro-coréenne sont liées à des
facteurs économiques et sociopolitiques.
1. Le faible niveau des échanges
L‟une des principales difficultés des relations économiques ivoiro-coréenne
est le faible niveau des échanges. Les échanges entre la Côte d‟Ivoire et la Corée
du Sud sont de très faible proportion. Cette situation est liée en partie à
l‟inadéquation des produits ivoiriens aux exigences du marché coréen. La Côte
d‟Ivoire offre des matières premières dont l‟utilisation relève de la capacité des
ensembles industriels. A ce niveau l‟obstacle véritable se trouve dans les objectifs
de ces industries.
En effet lorsque la Corée fit le choix de développer ses industries
manufacturières, elle axa sa politique de développement sur les industries lourdes
et légères. Elle mit particulièrement un point d‟honneur sur le développement des
technologies. Cette vision se heurte à la production ivoirienne qui dans les
échanges ne propose que des matières premières agricoles.
La faiblesse des échanges est en outre liée à la prédominance des anciennes
puissances dans le commerce extérieur ivoirien. De 1961 à 2002, la Corée en

82
dépit de l‟accord commercial du 9 aout 1986 et de la grande diversité de ses
productions, ne figurait pas sur la liste des principaux partenaires commerciaux de
la Côte d‟Ivoire.
Le commerce international de la Côte d‟Ivoire s‟effectue principalement
avec l‟Europe, et spécialement avec la France, bien qu‟on observe une petite
diversification avec l‟Afrique et l‟Asie. Concernant les échanges commerciaux de
la Côte d‟Ivoire sur ce dernier territoire, le partenaire privilégié reste le Japon.

2. L’absence de la Corée dans le secteur industriel ivoirien


« L‟investissement des entreprises coréennes en Côte d‟Ivoire était
limité»90. Cette affirmation de S.E.M. Surh Sung Yol, mettent en relief la faiblesse
de la présence coréenne dans le tissu industrielle ivoirien. Cette absence est liée à
plusieurs facteurs
Les potentialités industrielles de la Corée du Sud sont en effet, connues des
ivoiriens par les productions coréennes très rependues en Côte d‟Ivoire. Jusqu‟en
2002, ces industries ventées pour leurs perfections étaient pratiquement
inexistantes sur le sol ivoirien. Certaines d‟entre elles, à l‟image de Samsung ont
ouvert des bureaux régionaux à Abidjan mais aucune unité de productions.
En 1962, le plan quinquennal établi par les autorités coréennes prévoyait un
développement à grande échelle de l‟industrie. Ces industries des décennies plus
tard, sont devenues de véritables empires et écoulent leurs productions presque sur
tous les marchés du monde. La Côte d‟Ivoire par sa position de leader dans la
sous-région avait plus un intérêt commercial qu‟industriel pour la Corée. Ce pays
dans ces ambitions eut besoin d‟un large marché pour l‟écoulement de ses
produits car elle voulut se frotter aux grandes puissances occidentales.
De plus, la politique extérieure de la Côte d‟Ivoire contribué à cette absence
coréenne dans le tissu industriel ivoirien. En effet Cette politique bien qu‟elle
ouvra la Côte d‟Ivoire sur le reste du monde, privilégia les relations avec les
puissances occidentales, avec à leur tète la France. La Côte d‟Ivoire fit ce choix
parce que ces pays partagèrent avec elles, le même système économique. Ces pays
étaient aussi détenteurs de capitaux et de technologies en 1960. Tout le contraire
90
PME-PMI MAGAZINE, interview de l‟Ambassadeur de Corée en Côte d‟Ivoire, S.E.M. Surh
Sung Yol, novembre 2013, p 24

83
de la Corée du Sud qui peinait à rétablir sa stabilité du fait de coups d‟État et de
discordes liés à la gestion du pouvoir. Et surtout qu‟elle avait une économie tout
aussi pauvre que celle de la Côte d‟Ivoire.
L‟ouverture de bureaux régionaux de firmes coréennes en Côte d‟ Ivoire en
1996 avait donné espoir pour le début de l‟implantation d‟industries coréennes en
Côte d‟Ivoire. Cependant, au fil du temps aucune véritable représentation
coréenne n‟a été visible dans l‟industrie ivoirienne.

3. L’émergence des nouvelles puissances


Pareillement à la Corée du Sud, plusieurs pays se démarquent aujourd‟hui
par leur forte croissance. Ces pays dits émergents mènent une politique de
rapprochement dans le but de tisser des partenariats économiques et commerciaux
avec les pays africains. L‟objectif de ce rapprochement répond au souci des
puissances émergentes de faire de l‟Afrique une source de matières premières et
un débouché pour leurs productions. Pour se faire ces pays initient des cadres de
rencontre et d‟échange avec l‟Afrique.
Parmi ces puissances nous avons la Chine, l‟Inde et le Brésil.

- La Chine
La Chine ne cesse d‟élargir son champ d‟action et de consolider sa présence
en Afrique. Galvanisée par sa formidable croissance économique et par sa quête
éperdue de matière premières, le recherche de débouchés et d‟accroitre sa sphère
d‟influence, la Chine multiplie les offensives diplomatiques. Ces principales
armes sont le sommet Chine-Afrique91 et les divers produits manufacturés à
moindre coût qu‟elle propose. Les échanges commerciaux sino-africains
s‟intensifient au fil des années et touche des produits d‟une grande variété. Au
début des années 2000 ces échanges furent multiplier par huit et atteignent
aujourd‟hui plus de 100 milliards de dollars92.

91
Ce sommet & lieu chaque trois ans depuis 2000 en Chine et est un forum sur la coopération
sino-africaine.
92
Laurent DELCOURT, La Chine en Afrique : enjeux et perspectives, in Alternatives Sud, vol 18,
2011, p12

84
- L‟Inde
Les relations entre les pays africains et l‟Inde sont placées, comme avec les
autres pays émergents, sous le signe de la volonté d‟intensification des liens
économiques et commerciaux et d‟approfondissement de la coopération dans des
domaines de plus en plus nombreux. L‟inde arrive en deuxième place des
partenaires émergents du continent derrière la Chine avec 14% du volume des
échanges de l‟Afrique avec les pays émergents. Les échanges commerciaux entre
l‟Afrique et l‟Inde se sont intensifiés de façon significative passant de 3 milliards
de Dollar américain en 2000 à 46 milliards en 201093. Pour maintenir ou entretenir
cette coopération avec l‟Afrique, l‟Inde met à la disposition des pays africains des
lignes de crédits pour le financement de divers projets et elle institue le sommet
Inde-Afrique. Ce pays veut bénéficier des ressources naturelles africaines et
profiter du potentiel de l‟Afrique en matière d‟opportunités commerciales et
d‟investissements.
-Le Brésil
À partir e l‟année 2003, le Brésil va placer le rapprochement et le
renforcement entre des relations avec l‟Afrique au rang de sa nouvelle politique
extérieure. Cela s‟est matérialisé par l‟accroissement du nombre de postes
diplomatiques sur le territoire africains. Entre 2000 et 2010, les échanges
commerciaux entre le Brésil et l‟Afrique passent de 4 milliards de Dollars
américain à 20 milliards.

4. Les facteurs sociopolitiques


a. La barrière linguistique
« L‟une des grandes difficultés pour l‟implantation d‟entreprises coréenne
en Côte d‟Ivoire est langue »94. Monsieur RHEE, par cette affirmation met en
relief la barrière que constitue la langue pour la coopération économique entre la
Côte d‟Ivoire et la République de Corée. La langue principale de la Côte d‟Ivoire
est le français. Ce pays monolingue, en dépit de l‟introduction de l‟apprentissage

93
William Assanvo, Rétrospective 2011des relations économiques et commerciales entre l‟Afrique
et ses partenaires émergents, OVIDA, note d‟analyse N° 8, janvier 2012, pp3-6
94
Mr Sang-Hoon RHEE, premier conseiller à l‟Ambassade de la République de Corée en Côte
d‟Ivoire, interrogé le 21 octobre 2015 à 14h23.

85
de langues internationales, dans le système éducatif et universitaire, à un très
faible taux maitrise de l‟anglaise. En effet, reconnu comme langue de
conversation standard à l‟échelle internationale, l‟anglais est très peu parlé et écrit
par les ivoiriens. Il demeure le fait d‟une minorité de personnes ayant fait, soit,
des études en faculté d‟anglais, soit, des stages de renforcement linguistique ou
des personnes ayant fréquentée ou vécues en territoire anglophone.
Cependant, l‟importance de l‟anglais dans les échanges internationaux de
nos jours conduit la Corée du Sud à une réadaptation en l‟instituant comme langue
secondaire après le coréen. Ainsi la difficile communication du fait de la faible
maitrise d‟une langue commune entre ivoiriens et coréens freine le renforcement
de la Coopération économique.

b. L’intérêt tardif de la Côte d’Ivoire pour Corée


A l‟entame des années 1960, la réorientation de la politique extérieure de la
Corée du Sud entraina un élargissement de ses liens d‟amitié dans le monde. La
Côte d‟Ivoire est le premier pays africain avec lequel, la Corée a établi des
relations diplomatiques. Ces relations diplomatiques conduisent naturellement « le
pays du matin calme » à envoyer en 1966 son premier Ambassadeur en Côte
d‟Ivoire.
L‟espérance des coréens suite a cette action fut caractérisée par leur désir de
voire la Côte d‟Ivoire ouvrir son ambassade sur leur territoire dans les années
proches qui suivaient. Cette question de l‟ouverture de l‟ambassade de Côte
d‟Ivoire à Séoul a été évoquée à plusieurs reprises par les autorités sud-coréennes,
car la Côte d‟Ivoire est à leurs yeux le levier économique de la sous-région Ouest-
Africaine. A défaut de l‟ouverture d‟une chancellerie diplomatique, les autorités
coréennes ont souhaité l‟ouverture à Seoul d‟un bureau économique ivoirien95.
Il apparait clairement de ce fait que la Corée du Sud attachait du prix à ses
relations avec la Côte d‟Ivoire.
En revanche, ce grand intérêt de la République de Corée pour la Côte
d‟Ivoire se heurte à une longue insensibilité des autorités ivoiriennes. En effet,

95
Archives du Ministère des affaires étrangères de Côte d‟Ivoire, Note a l‟attention de Monsieur le
Ministre, 31 mars 1994, p 3

86
l‟autonomie que la Côte d‟Ivoire eut à son indépendance lui donna le pouvoir
d‟affirmer sa légitimité extérieure. La difficulté qu‟elle put rencontrer dans
l‟expression de cette légitimité était de faire le choix de ses partenaires en fonction
de ses intérêts et aspirations.
Face à la Corée dus Sud, la Côte d‟Ivoire a attendu jusqu‟en 1997 pour
nommer son premier Ambassadeur, soit 36 ans après l„établissement des relations
diplomatiques et 31 ans après l‟ouverture de l‟ambassade de la République de
Corée à Abidjan. Avant l‟ouverture de l‟ambassade, la proposition des autorités
coréennes quant à l‟ouverture d‟un bureau économique ivoirien à Seoul n‟avait
pas été mise en œuvre. Les autorités ivoiriennes jugèrent satisfaisantes les
relations économiques entre les deux pays. Mais les autorités coréennes
estimèrent que la bonne disposition qu‟elles n‟ont cessé de manifester à l‟égard de
la Côte d‟Ivoire est restée sans suite et souhaite plus d‟engagement de la part des
ivoiriens96. Il apparait clairement que la Côte d‟Ivoire manifestait un faible intérêt
pour la Corée.
Par contre, les fruits de la forte industrialisation de la Corée, conduisent la
Côte d‟Ivoire à s‟intéresser d‟avantage à ce pays. Ce rapprochement plus
bénéfique à la Corée, aurait pu être également avantageux pour la Côte d‟Ivoire
s‟il avait été effectué parallèlement avec les relations diplomatiques ou avec
l‟ouverture de l‟ambassade de Corée à Abidjan

c. Les crises politiques


Le développement d‟un pays ne peut être consolidé que dans la paix. Les
nouvelles nations indépendantes d‟Afrique en 1960 disposaient suffisamment de
ressources pour leur développement. La grande difficulté de ces pays fut
principalement l‟instabilité intérieure due à la recrudescence des conflits armés. Il
est clair qu‟un territoire instable ne peut attirer des investisseurs privés. Cette
situation fait courir un risque très élevé aux investissements est une véritable
“porte de sortie‟‟ pour les capitaux étrangers.
L‟instabilité politique en Côte d‟Ivoire suscitée par les nombreuses crises,
constitue une limite pour l‟évolution des échanges avec la Corée. Les
96
Archives du Ministère des affaires étrangères de Côte d‟Ivoire, op.cit, p 4

87
répercussions de ces crises peuvent se mesurer avec le départ de la KOTRA en
2002 suite aux événements du 19 septembre. Aucune possibilité de
développement ou d‟investissement n‟est envisageable dans une situation
belliqueuse. La stabilité politique est la première condition de développement de
tout pays.

CHAPITRE 2 : LES PERSPECTIVES


Le renforcement de la Coopération économique entre la Côte d‟Ivoire et la
Corée du Sud passe par plusieurs mesures.

I. Le renforcement de la présence de chacun des deux pays dans


l’autre
1. L’ouverture d’unités de productions coréennes en Côte
d’Ivoire
L‟industrie coréenne est très diversifiée. Elle touche pratiquement tous les
secteurs de transformation. Cette industrie reconnue aujourd‟hui pour ses
compétences, entend pour maintenir sa compétitive au niveau des grandes
puissances industrielles, s‟élargir au monde entier par la créatio d‟usines ou
d‟unités de production. La Côte d‟Ivoire par sa situation économique favorable en
Afrique l‟Ouest serait un atout important pour l‟industrie coréenne. L‟ouverture
du bureau régional de Samsung à Abidjan prouve l‟importance économique de la
Côte d‟Ivoire dans la sous-région.
Le secteur industriel ivoirien est le plus avancée et le plus diversifiée des
pays de l‟UEMOA. Nous y retrouvons les industries extractives, la raffinerie,
l‟agroalimentaire, le textile, les chaussures, la chimie, les matériaux de
construction, les industries liées à l‟automobile, de production d‟eau et
l‟électricité. La Côte d‟Ivoire présente indéniablement des atouts industriels
importants. Ces atouts touchent divers domaines de compétence des industries
coréennes.
La redynamisation des relations économiques entre la Corée du Sud et la
Côte d‟Ivoire implique l‟implantation d‟unités de production coréennes en terre
ivoirienne. Les nombreuses productions coréennes en termes de véhicules,

88
d‟appareils électroménagers, de téléphonie mobile sont de plus en plus appréciées
par les africains en générale et les ivoiriens en particulier. L‟ouverture des usines
de montage ou de production permettrait de baisser les couts de ces produits qui
ne subiront plus de taxes de douanes et les rendra plus accessible aux
consommateurs africains.
La Côte d‟Ivoire représente une des plus grandes forces économiques de
l‟Afrique de l‟Ouest. Elle possède environ 40% des ressources de l‟UEMOA97 et
des infrastructures modernes confirmant son leadership. Parmi ces infrastructures
nous avons le Port Autonome d‟Abidjan, le chemin de fer Abidjan-Ouagadougou
et un réseau routier très dense. Ces infrastructures représentent un avantage
considérable pour les industries pour écouler leurs produits tant à l‟intérieur qu‟a
l‟extérieur.
De plus, la Côte d‟Ivoire regorge de nombreuses matières premières. Ces
matières premières diverses, constitueraient une véritable ressource pour les
industries coréennes. Elles permettent l‟amélioration de la rentabilité et renforcent
les productions qui sont dépendantes de leur disponibilité.
La création des unités de production coréennes, pourrait par ailleurs
consolider les relations économiques entre la Corée et la Côte d‟Ivoire. Aussi
contribuer à la baisse du taux de chômage. Ces industries très gourmandes en
main d‟œuvre absorbent les populations qualifiées et sans emplois et réduisent
considérablement la pauvreté.

2. L’ouverture du marché coréen aux produits ivoiriens

Le déséquilibre des échanges commerciaux entre la Côte d‟Ivoire et la


Corée du Sud est en partie lié à la faible présence des produits ivoiriens sur le
marché coréen. Pour des relations économiques plus fructueuses, la production
ivoirienne doit être plus présente sur le marché coréen. La Côte d‟Ivoire offre une
diversité de produits. Selon l‟accord commerciale du 9 aout 1986 entre les deux
États, les produit ivoiriens pouvant être exporté en Corée sont :

- Le café

97
Union Economique et Monétaire Ouest Africaine.

89
- L‟extrait de café
- Le café soluble
- Le cacao en fève et en masse
- Le beurre de cacao
- L‟huile de palme et palmiste
- Huiles essentielles
- Caoutchouc
- Coton
- Graines de coton
- Tabac en feuilles
- Ananas
- Le bois en grumes
- Sciages et contreplaqués
- Divers98

Ces produits essentiellement primaires rentrent dans l‟industrie coréenne.


Ces industries doivent s‟intéresser a une gamme plus variée de produits ivoiriens
en vue du renforcement les échanges commerciaux entre les deux pays.

L‟ouverture du marché coréen aux produits ivoiriens suscite l‟organisation


de foires commerciales visant à promouvoir les produits ivoiriens et l‟envoi
fréquent de missions commerciales en République de Corée.

3. Implication de la Corée du Sud dans le processus de


modernisation de la côte d’Ivoire
a. Participation de la Corée aux projets de modernisation
Le processus de modernisation de la Côte d‟Ivoire passe nécessairement par
une adaptation des infrastructures aux exigences du temps. Le partenariat
économique entre la Corée et la Côte d‟Ivoire pourrait être mis à profit par
l‟implication des Coréens. Cette participation rentre dans le cadre des grands
travaux, dans la réhabilitation de la voirie, dans la construction de ponts ou autres

98
Accord commercial entre le gouvernement de la République de Corée et le gouvernement de la
République de Côte d‟Ivoire. Op.cit pp 9-10.

90
infrastructures économique et sanitaires. Cette implication coréenne permettrait
de renforcer la coopération économique et de diversifier les secteurs
d‟intervention coréenne en Côte d‟Ivoire. pour le Côte d‟Ivoire ce serait une
source de diversification architecturale et une autre expérience pour les entreprises
locales intervenant dans ces travaux.

b. Le transfert de technologie
L‟article premier de l‟accord de coopération économique et technique entre
la République de Côte d‟Ivoire et la République de Corée stipule que « le
gouvernement de la République de Côte d‟Ivoire et le gouvernement de la
République de Corée (…) mettront tout en œuvre pour développer leur
coopération économique et notamment la promotion d‟investissements et
l‟échange de techniciens et de technologie »99. Cet article met en exergue la
décision des deux pays de coopérer sur le plan technique et de partager ou
transférer leurs technologies.

Le transfert technologique est le processus désignant le transfert formel à


l‟industrie de découvertes résultant de la recherche universitaire ou privée dans le
but de les commercialiser sous la forme de nouveaux produits et/ou services. Il
peut prendre trois formes :

 Le transfert de connaissances, par des projets de recherche conduits


en partenariat ;
 Le transfert de compétences, par exemple par la mobilité d‟un
scientifique ou le recrutement d‟un doctorant ou d‟un ingénieur à l‟issue
de son passage dans le laboratoire, qui va diffuser son expertise
scientifique au sein de l‟entreprise ;
 Le transfert de technologies, c'est-à-dire l‟intégration d‟une
technologie qui peut s‟opérer par une création d‟entreprise, un partenariat

99
Accord du 8 Aout 1986

91
entre le laboratoire et une entreprise existante ou le développement d‟une
communauté d‟entreprises autour d‟un logiciel libre.100

La technologie coréenne est aujourd‟hui l‟une des plus avancées dans le


monde. Elle se caractérise par l‟industrialisation rapide et par ses productions de
plus en performantes et innovantes. La Côte d‟Ivoire selon l‟accord économique
et technique doit bénéficier de cette technologie. Ce transfert qui rime avec
l‟industrialisation doit assurer à l‟industrie ivoirienne un renforcement de ces
capacités et des innovations. La République de Corée est aujourd‟hui leader
mondial de la construction navale, et fait partie des géants du monde électronique
et automobile. Cela justifie la précision de sa technologie et sa performance sur le
marché mondial.

Cependant des années après la signature de cet accord, aucun transfert


effectif de technologie n‟a été réalisé. Cette situation défavorable à la Côte
d‟Ivoire peut être corrigée et profiter aux deux pays.

II. OUVERTURE DES ORGANES DE COOPÉRATION


1. Réouverture de la KOTRA
La coopération économique entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud
pourrait être redynamisé par le retour de la KOTRA à Abidjan. Se retour facilitera
les échanges commerciaux entre les deux pays et aura un impact considérable les
investissements Coréen en Côte d‟Ivoire. Elle permettra aux investisseurs et
acteurs du secteur commercial ivoiriens un accès plus facile au marche coréen.

2. La création d’une agence de coopération ivoirienne


Le moyen de diplomatie le plus en vogue dans le monde ces dernières décennies
l‟organe de coopération. Ces organes explorent les possibilités de coopération et
sont là pour raffermir les liens d‟amitiés existant entre l‟État mandataire et les

100
https://www.icommunity.fr/histoires-innovation, consulté le 01 septembre 2015 à 15h 33mn.

92
autres pays. la Côte d‟Ivoire devrait s‟en inspirer et créer un agence de
cooperation à l‟image de la KOICA.

93
94
Les relations économiques entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du Sud on été
développées par différents facteurs économiques et politiques propre à chaque
pays. La Côte d‟Ivoire, dès l‟indépendance adopte une politique d‟ouverture et se
pose comme l‟ami de tout le monde. Son développement est en ce même moment
axé sur l‟agriculture .Cette agriculture se diversifie et conduit la Côte d‟Ivoire
dans une quête de marchés pour ces produits primaires en vue d‟avoir des
capitaux et bénéficier aussi de technologies étrangères. Pour y arriver les autorités
ivoiriennes vont adopter le libéralisme économique dans le souci de permettre
une liberté d‟action au secteur privé et promouvoir les investissements. Aussi une
économie stable et durable ne peut-elle se réaliser sans stabilité politique. Entre
1961 et 1999 la Côte d‟Ivoire connait une stabilité politique et adopte une
offensive diplomatique. Cette offensive diplomatique, pour ce qui concerne la
République de Corée est conduite par le Président Houphouët Boigny, le Président
Henri Konan, Bédié, le Premier Ministre Daniel Kablan Duncan et par les
Ministres des affaires étrangères, Camille alliali, Simon Aké et Essy Amara.
Pour ce qui est de la République de Corée les fondements sont liés à la stabilité
politique que retrouve le pays après sa colonisation japonaise et sa séparation
d‟avec le Nord. A l‟issue de cette douloureuse épreuve, les autorités coréennes
vont opter pour une politique extérieure basée sur l‟ouverture et la diversification
des relations amicales. Pour y parvenir elles mettent sur pied trois organes de
coopération qui sont l‟EDCF, la KOICA et la KOTRA.
À partir de 1962 la Corée du Sud adopte une nouvelle politique économique.
Cette politique est basée le développement de l‟industrie lourde et légère. Le pays
se fixe pour objectif de fabriquer des produits manufacturières bon marchés. Cela
aboutit à une profonde transformation du pays. Cette transformation découle de la
est caractérisée par une industrialisation massive dont l‟alimentation en matière en
première oriente la Corée en Côte d‟Ivoire. Dès lors les deux pays s‟engagent
dans une coopération économique.
Pour parfaire leurs échanges, la Corée du Sud et la Côte d‟Ivoire vont signer à
partir de 1986 trois accords de coopération d‟ordre commercial, économique et
technique. Ces accords se composent de l‟accord économique et technique du 08

95
Août 1986, l‟accord commercial du 09 Août 1986 et l‟accord cadre relatif au fond
EDCF.
Les relations économiques entre la Côte d‟Ivoire et la Corée du sud de 1961 à
2002 touchèrent plusieurs domaines. Ces domaines sont celui du commerce, de
l‟aide publique au développement et de l‟assistance technique. Dans les échanges
commerciaux la Côte d‟Ivoire vend à la Corée ses matières premières telles que le
cacao, le café, le coton et le caoutchouc. La Corée à son tour livre aux ivoiriens
ses produits manufacturés composés d‟appareils électroménagers, de produits
électriques de textile. Enfin pour ce qui est des aides assistance au développement,
la Corée fit don de plusieurs véhicules, de matériels de bureau à l‟administration
ivoirienne et de matériels pour le secteur agricole.
Cependant il convient de noter que les relations économiques entre la Côte
d‟Ivoire et la Corée du sud de 1961 à 2002 sont de faible proportion. Elles sont
essentiellement basées sur l‟aide et l‟assistance au développement qu‟apporte la
Corée à la Côte d‟Ivoire. Le commerce entre les deux pays est fortement au profit
de la Corée du Sud qui par le biais de son industrie fortement développée présente
un plus large choix de produits manufacturés. Ainsi la balance commerciale est
défavorable à la Côte d‟Ivoire proposant que des produits primaires. Néanmoins la
Côte d‟Ivoire dans cette coopération bénéficie d‟une assistance technique
considérable marquée par l‟aide publique au développement, par les dons de
matériels au secteur agricole et pour le renforcement des capacités des agents de
l‟États.
En revanche cette coopération économique présente de nombreuses lacunes liées
aux facteurs économiques et sociopolitiques. Ces lacunes sont La faiblesse des
échanges, l‟absence coréenne dans le tissu industriel ivoirien, l‟émergence et des
nouvelles puissances. Sur le plan sociopolitique, les lacunes sont la barrière
linguistique, l‟intérêt tardif de la Côte d‟Ivoire pour la Corée et les crises
politiques.
En dépit de ces limites, nous pensons que la Côte d‟Ivoire et la Corée du sud sont
deux nations aux potentiels économiques énormes. L‟une possède les matières
premières et l‟autre les unités de transformation. Pour palier au déséquilibre dans
leurs relations économiques il faut l‟ouverture d‟unité de production coréenne en

96
Côte d‟Ivoire, une grande ouverture du marché coréen aux produits ivoiriens,
l‟implication de la Corée du Sud dans le processus de modernisation de la Côte
d‟Ivoire à travers sa participation aux projets de grands travaux et le transfert de
technologie.
Nous pensons que les potentialités de cette coopération économiques sont
énormes, mais seulement qu‟elles sont faiblement exploitées. La Côte d‟Ivoire et
la Corée du Sud auront d‟énormes bénéfices si des mesures adéquates sont prises
pour renforcer leur relation économique
En 1960, la Côte d‟Ivoire et la Corée avaient le même niveau de
développement. Une cinquantaine d‟année plus tard la Corée affiche un niveau de
développement la positionnant dans la dimension des grandes puissances. Ainsi
en quoi la Côte d‟Ivoire peut elle s‟inspirer du modèle coréen pour son
développement ?

97
ANNEXES

L‟Accord du 8 aout 1986

98
99
100
101
102
BIBLIOGRAPHIE

103
I. LES SOURCES
1. Les sources d’archives
1-1. Les archives de Fraternité Matin

Carton 1 : Relations Côte d‟Ivoire-Corée : la Coopération politique entre la


Côte d‟Ivoire et la Corée
Carton 2 : Relations Côte d‟Ivoire Corée : Coopération économiques et
Commerciale.
Carton 3 : Relation Côte d‟Ivoire-Corée : les échanges culturels.
1-2. Les archives du ministère ivoirien des affaires
étrangères

Carton 1 : La politique extérieure de la Côte d‟Ivoire


Carton 2 : Relations Côte d‟Ivoire-Corée : les accords de coopération
Carton 3 : Relation Côte d‟Ivoire-Corée : allocutions des ministres des affaires
étrangères de Côte d‟Ivoire et des ambassadeurs coréens en Côte d‟Ivoire.
2. Les sources orales
- Monsieur N‟GUETTA PIERRE, interrogé 21 à 11h 10mn
- Monsieur Biéke interrogé le 22 octobre 2015 à 10h 20mn
-Monsieur RHEE Sang-Hoo, interrogé le 22 octobre 2015 à 14h35mn
Monsieur PARK Sung Eun, interrogé le 23 octobre 2015 à 10h50mn
3. Les sources imprimées

Journal officiel de la République de Côte d‟Ivoire de novembre 1990.


Journal officiel de la République de Côte d‟Ivoire de décembre 1990.
Journal officiel de République de Côte d‟Ivoire N° 56 de décembre 1993.
BAfD/OCDE, 2008, Perspectives économiques en Afrique, 278 p.
Commission des Communautés Européenne, 1972, les conditions d‟installation
d‟entreprises industrielle en Côte d‟Ivoire, 105 p.
Ministère des affaires étrangères de Côte d‟Ivoire, 1993, Etude sur les voies et
moyens en vue de dynamiser la Coopération entre la Côte d‟Ivoire et ses
partenaires extérieurs, Abidjan, 17p.
Ministère des affaires étrangères de Côte d‟Ivoire, 1992, Fondements de la
politique étrangère de la Côte d‟Ivoire, Abidjan, 7 p

104
Ministère des affaires estrangères de Côte d‟Ivoire, 4 juin 1999, La politique
étrangère de Côte d‟Ivoire, Abidjan, 8 p
Ministère des affaires étrangères de Côte d‟Ivoire, 23 mars 1999, La politique
étrangère de la Côte d‟Ivoire, 11 p.
Ministère des affaires étrangères de la Côte d‟Ivoire, Les relations de la Côte
d‟Ivoire avec l‟extérieur Abidjan, 52 p.
Ministère des affaires étrangères de Côte d‟Ivoire, octobre 1970, Rapport de
Monsieur Usher Assouan sur la politique étrangère de la République de Côte
d‟Ivoire au Vème congrès du PDCI-RDA, Abidjan, 13p.
Ministère des affaires étrangères de Côte d‟ivoire, 1999, Relations Côte d‟ivoire
Corée, Abidjan, BNETD, 27p.
Ministère de l‟agriculture de Côte d‟Ivoire, 2009, Etat des ressources
phytogénétiques pour l‟alimentation et l‟agriculture : second rapport annuel,
Abidjan, 65p.
Ministère de l‟économie, des finances et du plan, La Côte d‟Ivoire en chiffre
édition 79-80, Paris, Société Africaine d‟Edition, 319p.

4. Webographie

http://www.civ.mofa.go.kr/worldlanguage/africa/civ/main/index.jsp consulté le 18
juillet 2015
www.lam.sciencespobordeaux.fr/old/pageperso/td40.pdf « la Corée du Sud et
l‟Afrique, Sang Hoon Rhee », consulté le 18 juillet 2015
www.horizon.documentation.ird.fr consulté le 18 juillet 2015
www.centreasia.eu/publication/korea-analysis_1 « Korea analysis N°1 » consulté
le 23 juillet 2015
www.centreasia.eu/publication/korea-analysis_2« Korea analysis N°2 » consulté
le 23 juillet 2015
www.wikipedia.com consulté le 18 aout et le 1er septembre 2015
www.clio.fr consulté le 18 et 23 juillet 2015
www.fao.org consulté 24 juillet 2015-09-03
www.documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/23583/2007hs74.pdf
« Corée du Sud naissance d‟un nouveau pôle » consulté le 12 aout 2015

105
www.larousse.fr consulté le 26 aout 2015
www.thinkingafrica.org consulté le 31 août 2015
www.capec-ci.org/website/docs/publications/PED/PEDN_03.pdf « Bilan
diagnostique de l‟industrie ivoirienne », consulté le 31 août 2015
www.kotra.or.kr consulté le 1er septembre
www.customs.go.korea consulté le 22 octobre 2015
II. SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Instrument de travail

Encyclopédia Universalis, corpus 6, Paris, 2002, 1007 p.


Encyclopédie Générale de la Côte d‟Ivoire, Tome I, Abidjan, NEA, 1978, 351 p.
Encyclopédie Générale de la Côte d‟Ivoire, Tome II, Abidjan, NEA, 1978, pp
343-751
Larousse Multimédia 2009.
2. Ouvrages généraux

AIKO (M.), La politique étrangère de la Côte d‟Ivoire 1959-1993, Pékin,


COPRECO Editions, 1994, 161 p.
CEPII, L‟économie mondiale 2014, Paris, La Découverte « Repères », 2013, 128
pNotes et Etudes documentaire N°3404, La République de Corée depuis 1945,
Paris, La documentation française, 1967, 33p
CORMIER (M.C.), La pêche en Côte d‟Ivoire : Mise au point des connaissances
et perspectives, Mémoire de D.E.A. de 3e cycle de géographie, Paris, Université
de Paris X Nanterre, 1982-1983, 135 p.
DUTHELI (J), l‟État et le développement économique de la Côte d‟Ivoire,
Paris,Apedone, 1976,420p
FABRE (A.), Histoire de La Corée, Paris, L‟Asiathèque, 2000. 520p.
GOUVERNAL (E), Politique maritime et développement : Côte d‟Ivoire, Corée
du Sud, Paris, ministère de la coopération et du développement, Documentation
française, 1988,345p
KOTRA, How to do business with Korea, Seoul, Diane Publishing, 1995, 184p

106
LEVEAU (A), Les relations de la Corée du Sud et les pays d‟Asie du Sud-Est.
Quelle stratégie pour une puissance moyenne ?, Thèse de Doctorat de 3è cycle,
Lyon, Université de Lyon, (science politique), 2011 – 2012, 403p
LEVY (R), Regard sur l‟Asie : Chine, Japon, Corée, Vietnam, Haute Asie, Paris,
Armand Colin, 1952,220p
LORY (G.), Introduction à l‟économie ivoirienne, Abidjan, SAE, 1981, 111 p
N‟DRI (L), La Coopération Ivoiro-japonaise de 1961 à 1999, Thèse de Doctorat
de 3e cycle, Abidjan, Université de Cocody (département d‟histoire), 2011-2012,
1055 p.

3. Articles et périodiques
Amitié Afrique-Corée 1976-1977, Séoul, 42p
ASSANVO, William, « Rétrospective 2011 des relations économiques et
commerciales entre l‟Afrique et ses partenaires émergents », in Note d‟analyse
n∘8, janvier 2012, 16p
CHAPONNÈRE, Jean Raphael, LAUTIER, Marc, « Corée du Sud : croissance
industrielle et ajustement p la Chine » in L‟économie mondiale 2014, 2013, 15p
CHAPONNIÈRE Jean Raphael, PERREAU (D), PLANE (P), « l‟Afrique et les
grands émergents », in À SAVOIR N° 19, Avril 2013, 134 p
DELCOURT (L), « La Chine en Afrique : enjeux et perspectives », in
ALTERNATIVE SUD, vol 18, 2O11, 26p.
GILGUY, Christine, « Le commerce extérieur ivoirien en 1992 », in Marchés
tropicaux et méditerranéens N°2486, 2 juillet 1993, pp. 1675-1676
MILELLI, Christian, « La Corée du Sud, nouveau modèle de la “nouvelle
économie” ?, in Les Etudes du CERI, N°98, septembre 2003, p44
RHEE Sang-Hoon, « La Corée du Sud et l‟Afrique », in Afrique
contemporaine,n°176, 1995, p.59-71
SAID OMAR, « Le Brésil : place d‟une puissance en Afrique »,in NDO n°6,
janvier2015, 6p

107
TABLE DES ILLUSTRATIONS

LISTES DES CARTES


Carte 1 : Carte de la Côte d‟Ivoire………………………………………Page 10
Carte 2 : Carte de la Corée du Sud……………………………………. . page 12

LISTE DES TABLEAU


Tableau 1 : Tableau des volumes d‟échange commerciaux……………Page 67
Tableau 2 : Tableau de la balance commerciale……………………..…page 80

LISTE DES IMAGES


Photo1 : le Président Houphouët recevant la lettre d‟accréditation de
l‟ambassadeur coréen……………………………………………………. page 54
Photo 2 : le Ministre Usher Assouan décoré par le gouvernement
coréen ……………………………………..……………………...page 57
Photo 3 : Ouverture de la semaine coréenne…………………………….Page 70

LISTE DES FIGURES


Figure 1 : courbe de l‟évolution échanges commerciaux entre la Côte d‟Ivoire et
la Corée du Sud…………………………………………………….……...page 68

108
TABLE DES MATIÈRES

109
DÉDICACES………………………………………………………………….….P1
REMERCIEMENTS………………………….…………………………………..P2
SIGLES ET
ABRÉVIATIONS…………………………………………………………………P3
SOMMAIRE……………………………………………………………………….P4
INTRODUCTION…………………………………….……………………….. ..P5
1ère PARTIE : LES FONDEMENTS DES RELATIONS ÉCONOMIQUES
ENTRE LA COTE D’IVOIRE ET LA CORÉE DU
SUD……………………………………………………….….……………P24
Chapitre 1 : La politique économique extérieure de la Côte d’Ivoire.…P25
I. Les fondements économiques de la diplomatie
Ivoirienne……………………………………………………….P25
4. Les bases de la coopération ivoirienne avec la Corée du
Sud…………………………………………………………….P25
5. Un pays essentiellement
agricole………………………….…………………………….P28
6. Le besoin de nouveau marché et de capitaux
étrangers………………………………………………… …...P30
a. La quête de marchés pour les produits
primaires…………………………………………………..P30
b. La recherche de capitaux et de technologies
étrangères………………………………………………….P32
II. Les moyens de la diplomatie
ivoirienne……………………………………...……………….....P34
1. Le système économique : le
libéralisme……………………………………………….….…P34
2. La stabilité
politique……………………………………………….………P35
3. Les organes de la politique
extérieure…………………………………………….……….P36

Chapitre 2 : Les raisons et fondements politico-économiques de la


coopération Sud Coréenne avec la Côte
d’Ivoire…………………………………………………….……………….P38
III. La stabilité politique et volonté d’ouverture des autorités de la
République de
Corée…………………………………..………………………P39
4. Consolidation de l‟unité de la République de
Corée……………………………………………….………P38
5. La politique extérieure de la Corée du
Sud……………………………………………………….…P40

110
6. Les instruments de la diplomatie Sud
Coréenne…………………………………………….………P43
IV. Le renouvellement économique de la Corée du
Sud………………………………………………………...…....P44
1. La réorientation
économique………………………...…………………….…..P44
2. L‟industrialisation massive et les mutations internes
………………………………………………………….……P47
3. La recherche de matières premières et de
débouchés…………………………………………….…...….P48

2e PARTIE : LES DIFFERENTS ASPECTS DE LA COOPERARTION


ECONOMIQUE ENTRE LA COTE D’IVOIRE ET LA COREE DU
SUD……………………………………………………………………………P51
Chapitre 1 : Les acteurs et les accords de la coopération économiques et
commerciale entre la République de Côte d’Ivoire et celle de
Corée……………………………………………………………..…………P53
I. Les différents acteurs des relations économiques Ivoiro-Sud
Coréenn…………………………………………………………P53
1. Les acteurs ivoiriens………………........................…….…P53
2. Les visites de personnalités Coréennes en Côte d.……….…P59
II. Les accords de coopération économique et commerci.….….P62
1. L‟accord économique et technique du 08 août 1986..….….P62
2. L‟accord commercial du 09 août 1986……………..…..….P63
3. L‟accord cadre relatif au fond Coréen pour le développement
économique
(EDCF)……………………………………………………..P64

Chapitre 2 : Les relations commerciales IvoiroCoréennes………….…P65


I. Les échanges commerciaux…………………………………..P66
1. Les importations et les exportations entre les deux pays …P66
a. Les produits coréens vendus entre Côte d‟ Ivoire……..P66
b. Les exportations ivoiriennes à destination de la Corée du
Sud……………………………………………………...P66
2. Le volume des échanges ………………………………..….P67
II. Les représentations Sud Coréennes dans le commerce en Côte
d’Ivoire. ……………………………………………………….P68
1. L‟organisation de foire commerciale…………………….…P68
2. L‟ouverture de bureau régional de Samsung à Abidjan……P70

Chapitre 3 : L’aide publique au développement (APD) et l’assistance


technique coréenne en Côte d’Ivoire……………….……………………P71

111
I. l’aide financière…………………………………………………..P71
II. l’apport technique de la Corée du Sud à la Côte d’Ivoire…….P72
1. les dons Coréens au secteur agricole ivoirien…………………P72
2. l‟assistance technique…………………………………………P73

3e PARTIE : BILAN ET PERSPECTIVES DES RELATIONS


ÉCONOMIQUES ENTRE LA COTE D’IVOIRE ET LA CORÉE DU
SUD………………………………………………………………………….…P77
Chapitre 1 : Bilan des relations économiques entre la Corée et la Côte
d’Ivoire……………...…………………………………………………………P79
I. Les avantages de la coopération ………………………………….79
1. Des échanges commerciaux au profit de la Corée du Sud………P9
2. Une aides et assistance technique profitable à la Côte d‟Ivoire .P80
II. Limites de la coopération économique Ivoiro-Coréenne………P81
1. Le faible niveau des échanges commerciaux et la disproportion de
l‟assistance technique………………………………………......P81
2. L‟absence de la Corée dans le secteur industriel ivoirien………P82
3. L‟émergence des nouvelles puissances…………………..…….P83
4. Les facteurs sociopolitiques …………………………..……..P84
a. La barrière linguistique ………………………………..………P84
b. Les orientations divergentes des politiques Ivoiriens…….. .…P85
c. Les crises politiques………………………………………..….P86

Chapitre 2 : Les perspectives ……………………………………………....P87


I. Renforcement de la présence de chacun des deux pays dans
l’autre...........................................................................................P87
1. L‟ouverture d‟unité de production Coréenne en Côte d‟ Ivoire..P87
2. L‟ouverture du marché Coréen aux produits ivoiriens………...P88
3. Implication de la Corée dans le processus de modernisation de la
Côte d‟Ivoire …………………………………………………P89
II. Ouvertures des organes de coopération……………….………..P90
1. Réouverture du KOTRA………………………………….……P91
2. Création d‟une agence de coopération Ivoirienne……………..P91

CONCLUSION GÉNÉRALE……………………………..…P93
ANNEXE………………………………………………….…..P97
BIBLIOGRAPHIE…………………….…….……………..….P102
TABLES DES ILLUSTRATIONS………………..……..….P107
TABLE DES MATIÈRES………………………………...…..P108

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