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Burkina-Faso
Unité-Progrès-Justice
Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation
(MESRSI)
*******************
Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO)
*******************
Unité Universitaire à Bobo-Dioulasso (UUB)
THEME :
ANALYSE DE L’IMPACT DE LA CHIMIO-PREVENTION DU PALUDISME
SAISONNIER (CPS) SUR LA MORTALITE INFANTO-JUVENILE DU
PALUDISME ET LES CONDITIONS DE VIE DES MENAGES : CAS DU
DISTRICT SANITAIRE DE DO
Maitre de Stage
Directeur de Mémoire
Monsieur Paul ZANTE
Monsieur Mohamed MILLOGO
Gestionnaire de stock à la Direction
Enseignant à l’UCAO-UUB
Régionale de la Santé et de l’Hygiène
Publique des Hauts-Bassins
SOMMAIRE
SOMMAIRE........................................................................................................................... I
DÉDICACE .......................................................................................................................... II
REMERCIEMENT.............................................................................................................. III
PREAMBULE ...................................................................................................................... V
LISTE DES FIGURES .......................................................................................................VII
LISTE DES GRAPHIQUES ............................................................................................ VIII
SIGLES ET ABBREVIATIONS ........................................................................................ IX
RÉSUMÉ ............................................................................................................................. XI
ABSTRACT .......................................................................................................................XII
INTRODUCTION ................................................................................................................. 1
CHAPITRE I : CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE .................................... 3
I. Contexte et justification du choix du thème ................................................................... 3
II. Revue de littérature ........................................................................................................... 5
III. La méthodologie de l’étude ........................................................................................... 12
III.1 L’approche quantitative ............................................................................................... 12
III.2 Approche qualitative ................................................................................................... 13
CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL : DIRECTION
REGIONALE DE LA SANTE ET DE L’HYGIENE PUBLIQUE DES HAUTS-BASSINS
(DRSHP-HB) ....................................................................................................................... 15
I. Situation géographique..................................................................................................... 15
II. Organisation et fonctionnement ...................................................................................... 17
III. Présentation du District Sanitaire de Dô........................................................................ 23
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSIONS .......................................................... 25
I. Présentation et analyse des résultats................................................................................. 25
II. Vérification des Hypothèses ........................................................................................... 33
III. Constats et recommandations ........................................................................................ 34
CONCLUSION ................................................................................................................... 36
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................ 38
ANNEXES ....................................................................................................................... XIII
TABLE DES MATIERES ................................................................................................ XXI
DÉDICACE
REMERCIEMENT
Cette œuvre n’étant pas le fruit d’un effort personnel, sa réalisation a donc nécessité
l’implication et la participation de plusieurs personnes à qui nous tenons à exprimer notre
profonde gratitude. Nos sincères remerciements :
❖ A Monsieur Mohamed MILLOGO, notre directeur de mémoire, non seulement, pour
avoir accepté d’être notre guide tout au long de cette recherche, mais aussi et surtout
pour avoir montré une disponibilité constante malgré ses multiples responsabilités,
et pour avoir livré des connaissances tant académiques que morales à travers ses
innombrables conseils ;
❖ A Monsieur Paul ZANTE notre maître de stage, pour ses nombreux conseils, son
appui technique et scientifique en vue de la rédaction du présent document ;
❖ A l’ensemble du corps professoral de l’UCAO/UUB pour les connaissances morales,
sociales et techniques de qualité qu’ils nous ont apportés au cours de notre formation
académique ;
❖ A l’ensemble du personnel de la Direction Régionale de la Santé et de l’Hygiène
Publique des Hauts-Bassins (DRSHP/HBS), et du District Sanitaire de Dô, pour
l’accueil chaleureux et le soutien énorme dont nous avons bénéficié tout au long de
notre stage ;
❖ Au Dr Watton Rodrigue DIAO, Directeur Régional de la Santé et de l’Hygiène
Publique des Hauts-Bassins (DRSHP/HBS), qui a bien voulu nous accorder ce stage
au sein de son administration ;
❖ Au Dr Issa KONATÉ, Médecin Chef du District (MCD) sanitaire de Dô pour ses
conseils et son soutien ;
❖ A Monsieur Rasmane BELEM, responsable du Centre d’Information Sanitaire et de
Surveillance Epidémiologique (CISSE) du district Sanitaire de Dô qui a consacré une
partie de son précieux temps aux lectures itératives du présent document et qui nous
a prodigué des conseils instructifs dans le but d’améliorer l’écriture du mémoire
❖ A tous nos promotionnaires et camarades de classes qui ont participés de manière
significative à ma formation ;
❖ A monsieur Désiré ROUAMBA, Monsieur Florent KIENOU, et Agence KPY pour
leur affection, leurs encouragements et le soutien dont nous avons pu bénéficier
❖ A tous ceux qui nous ont soutenus lors de notre parcours scolaire et dans la réalisation
du présent mémoire et dont les noms n’ont pu être cités, nous leur disons sincèrement
merci de leur contribution inestimable.
PREAMBULE
A Kinshasa, en 1983 fut adoptée l’idée de créer des filières universitaires dans les églises du
continent Africain par le Symposium des conférences Episcopales d’Afrique et de
Madagascar (SCEAM). Cette idée s’est concrétisée en 1997 à Dakar au Sénégal grâce à la
Conférence Episcopale Régionale de l’Afrique de l’Ouest, par la création de l’Université
Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO) qui est un réseau de huit (08) unités
Universitaires dont :
• Une unité universitaire à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso ;
• Une unité universitaire à Abidjan en Côte d’Ivoire ;
• Une unité universitaire à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire ;
• Une unité universitaire à Bamako au Mali ;
• Une unité universitaire à Conakry en Guinée Conakry ;
• Une unité universitaire à Cotonou au Bénin ;
• Une unité universitaire à Lomé au Togo ;
• Une unité universitaire à Ziguinchor au Sénégal.
L’UCAO/UUB est un établissement d’enseignement supérieur et de recherche scientifique.
Implantée à Bobo-Dioulasso, l’unité est sous la direction de la conférence épiscopale
Burkina/Niger. Elle a pour mission de contribuer au développement professionnel et intégral
de l’homme à travers plusieurs domaines de compétences.
Elle poursuit les objectifs suivants :
✓ Participer au développement durable à travers la promotion du secteur agro-
alimentaire ;
✓ Contribuer à la professionnalisation des acteurs et des opérateurs des secteurs agro-
alimentaire et de l’agro-industrie ;
✓ Aider à l’enracinement de la foi et de la culture dans les politiques et actions de
développement ;
✓ Renforcer la culture d’intégration des peuples et nations pour plus de justice et de
paix dans la région ouest africaine.
Depuis le 05 Novembre 2005 date de sa création, l’UCAO-UUB a adopté le système LMD.
De nos jours, elle est repartie en quatre unités de recherche et de formation que sont :
❖ UFR/Sciences et Technique (UFR/ST)
-Biologie (Industrie Alimentaire et Analyse Biologique) ;
-Génie civil ;
❖ UFR/Sciences Economique et de Gestion (SEG)
-Marketing management ;
-Finance Comptabilité et Audit ;
-Economie ;
❖ UFR/LSH
-Lettre moderne ;
-Sociologie ;
❖ UFR/Sciences Juridiques Politique et Humaines (UFR/SJPH)
-Droit.
Dans le souci de la recherche de l’excellence et dans une optique de professionnalisation
efficace et efficiente, l’UCAO/UUB soumet tous ses étudiants en fin de cycle à produire un
rapport qui sera soutenu devant un jury. C’est dans ce cadre que s’inscrit notre présent
rapport sur le thème « analyse de l’impact de la Chimio-prévention du Paludisme
Saisonnier (CPS) sur la mortalité infanto-juvénile du paludisme et les conditions de vie
des ménages : cas du district sanitaire de Dô »
SIGLES ET ABBREVIATIONS
❖ AQ : Amodiaquine
❖ BM : Banque Mondiale
❖ CHU : Centre Hospitalier Universitaire
❖ CHUSS : Centre Hospitalier Universitaire Souro Sanou
❖ CMA : Centre Médical à Antenne chirurgical
❖ CPS : Chimio prévention du Paludisme Saisonnier
❖ CSPS : Centre de Santé et de Promotion Sociale
❖ DGCOOP : Direction Générale de la Coopération
❖ DRS : Direction Régionale de la Santé
❖ DRSHP : Direction Régionale de la Santé et de l’Hygiène Publique
❖ ECD : Equipe Cadre de District
❖ EDS :Enquête Démographique et de Santé
❖ EMC : Enquête Multisectorielle Continue
❖ ENSP : Ecole Nationale de Santé Publique
❖ FM : Fond Mondial
❖ HB : Hauts-Bassins
❖ IDH : Indice de Développement Humain
❖ INSD : Institut National de la Statistique et de la Démographie
❖ INSERM : Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale
❖ INSP : Institut National de Santé Publique
❖ MILDA : Moustiquaire Imprégnée à Longue Durée d’Action
❖ MSHP/HBS : Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique des Hauts-Bassins
❖ OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
❖ OMS : Organisation Mondiale de la Santé
❖ ONG : Organisation Non Gouvernementale
❖ ONU : Organisation des Nations Unies
❖ OST : Office de Santé des Travailleurs
❖ PNDES : Plan National de Développement Économique et Social
❖ PNLP : Programme National de Lutte Contre le Paludisme
❖ PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
❖ PTF : Partenaires Techniques et Financiers
RÉSUMÉ
ABSTRACT
This present work focuses on the analysis of the impact of seasonal malaria chemoprevention
(SMC) on child and juvenile mortality rate and household living conditions. In Burkina Faso,
malaria remains the major endemic and the leading cause of morbidity and mortality in infant
and child health in the most vulnerable groups, including children under five (05) years of
age. This situation has a negative impact on the health system and the country's economic
and social development because of its impact on life expectancy, children's education,
productivity, family and national savings. To this end, SMC was implemented in 2016 to
address this situation. SMC is a strategy to prevent and reduce the incidence of malaria in its
simple and severe forms and associated anemia, and also to reduce infant and child mortality.
The main objective of our work is to analyses the impact of SMC on infant and child
mortality and household living conditions, specifically we will on the one hand identify the
effect of SMC on the mortality of children under five (05) years of age and on the other hand
show the influence of SMC on household living conditions. To allow us to answer our
specific questions we asked two (02) hypotheses. Firstly, SMC reduces mortality among
children under five (05) years of age and secondly SMC positively influences household
living conditions. Our research study is based on the collection of quantitative data based on
data from the Do Health District and qualitative data based on our survey which involved
174 individuals from the Do Health District. The results allowed us to understand how the
strategy contributes to improving children's health and household living conditions. At the
end of this study, we can retain that SMC significantly reduces infant and child mortality
and also obtains the support, acceptance and satisfaction of beneficiaries. The latter confirm
that the chemoprevention of seasonal malaria contributes significantly to improving their
living conditions and reducing the incidence and mortality of infants and children.
Keywords: Seasonal malaria chemoprevention, infant and child mortality, household, living
conditions of households
INTRODUCTION
national. La région des Hauts-Bassins est subdivisée en trois provinces à savoir le Houet, le
Kénédougou, et le Tuy qui ont respectivement pour chef-lieu Bobo-Dioulasso, Orodara et
Houndé. La région compte 33 communes (3 communes urbaines et 30 communes rurales),
33 départements, et 479 villages. (Institut National de la Statistique et de la Démographie
(INSD), 2021)
• Contexte démographique
En 2021, selon les projections du Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2019
(RGPH, 2019) la région des Hauts-Bassins comportait 2 354 501 individus. Les femmes
représentaient 50,8% contre 49,2% d’hommes (Institut National de la Statistique et de la
Démographie , 2022). A l’image du pays, la population de la région est majoritairement
jeune. En effet, plus de la moitié, soit 56,4% de la population a moins de 20 ans et 375 980
individus ont moins de 5ans en 2021 (Institut National de la Statistique et de la Démographie
, 2022). En 2010 le taux de mortalité infanto-juvénile est estimé à 141‰ (Institut National
de la Statistique et de la Démographie, 2019).
Avec à peu près la même forme que la pyramide de l’ensemble de la population du Burkina,
cette pyramide est caractéristique d’une population à forte fécondité et mortalité. En effet,
elle a une base large qui est la résultante de la fécondité élevée et un sommet effilé qui est le
résultat de la forte mortalité aux âges élevés. Ainsi, La pyramide une fois de plus, met en
exergue, la jeunesse de la population de la région des Hauts-Bassins.
• Contexte socio-économique
Avec un seuil de pauvreté estimé à 250 869 FCFA par an en 2014 (INSD ; 2015) et une
incidence de la pauvreté de 34% inférieur à l’incidence global 41,4% en 2019 (MINISTERE
DE LA SANTE, DE L'HYGIÈNE PUBLIQUE ET DU BIEN ÊTRE, octobre 2021), la
région des Hauts-Bassins fait partie des régions qui ont les plus bas taux de pauvreté au
Burkina Faso.
• Contexte socio-sanitaire
La situation sanitaire de la région des Hauts-Bassins, malgré une amélioration, reste
caractérisée par des taux de mortalité importants. Les enquêtes de 2006 font apparaitre un
taux brut de mortalité élevé au sein de la population de l’ordre de 10,3‰ contre 11,8‰ au
niveau national (INSP ; 2019). La femme enceinte et l’enfant constituent des groupes
vulnérables. Des efforts sont consentis par le gouvernement burkinabé et ses partenaires au
développement en vue d’améliorer significativement l’accès des populations aux services de
santé. On note une augmentation des accouchements assistés par un personnel de santé
qualifié, une baisse de la mortalité des enfants. Entre 2000 et 2016, la mortalité maternelle a
reculé, passant de 547 à 371 décès pour 1.000 naissances vivantes et le taux de mortalité des
enfants de moins de cinq ans à lui aussi diminué, de 181 à 85 décès pour 1.000 naissances
vivantes. En revanche, la mortalité néonatale reste relativement élevée 26 décès pour 1.000
naissances vivantes.
• Contexte d’alphabétisation
L’importance de l’éducation dans le développement d’une nation n’est plus à démontrer.
L’éducation participe à l’amélioration des conditions de vie des populations. Il est démontré
qu’un niveau d’instruction élevé de la population influence fortement son développement
économique et social. En 2014 la région des Hauts-Bassins avait un niveau élevé
d’alphabétisation (41,3%) largement supérieur à la moyenne nationale (34,5%). En termes
de contribution au taux d’alphabétisation national des adultes, la région des Hauts Bassins
contribue pour 12,6%. La distribution selon l’âge montre que le taux d’alphabétisation de la
population ayant entre 10-14 ans est de 61,6%, 49,9% pour les 15-24 ans, les individus de
25-34 ans ont un taux d’alphabétisation correspondant à la moyenne nationale et pour les
personnes ayant 45 ans ou plus ce taux est inférieur à 20% (Institut national de la statistique
et de la démographie (INSD), 2015). En 2018 les statistiques de la région des Hauts-bassins
ont montré un taux d’alphabétisation 37,8% contre 34,7% au niveau national (INSD ; 2021).
Pour mener à bien notre étude, il est nécessaire de faire référence aux travaux antérieurs des
autres chercheurs qui ont eu à aborder à peu près notre étude.
Le poids du paludisme est énorme du point de vue socio-économique. Les pays les plus
touchés par le paludisme tel le Burkina Faso se classent parmi les plus pauvres du monde et
se caractérise par un taux de croissance économique faible. Le paludisme joue un rôle
significatif dans les piètres performances économiques de ces pays. En l’état de santé de la
population, en particulier les groupes vulnérables (enfants de moins de cinq ans et femmes
enceintes) occupe une place importante dans la vie économique d’un pays et de nombreux
documents témoignent de cette importance. En effet Gary BECKER (prix Nobel
d’Economie 1992), considère la santé au côté de l’éducation comme un service qui ne fournit
pas seulement une satisfaction immédiate aux ménages mais également un revenu futur. Elle
est donc à ce titre assimilé à un investissement de même que l’achat d’un logement ou les
dépenses en capital dans une entreprise. Les dépenses en santé contribuent à la croissance
économique en particulier celle des pays en développement. Elle est aussi la préoccupation
de l’OMS et de la commission européenne à inciter les Etats à investir dans la santé. (Arsène,
2016)
Dans les travaux de SCHULTZ (1961) et BECKER (1964), plusieurs auteurs reconnaissent
la valeur du capital humain et admettent que la satisfaction essentielle de la population en
matière de santé et de l’éducation est un instrument important pour l’accélération du
processus de développement économique. Dans beaucoup de travaux, la santé est reconnue
comme la principale composante du capital humain dans le développement économique
(Arsène, 2016).
Pour la Commission de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de Macroéconomie
et Santé, l’investissement dans la santé est de plus en plus reconnu comme un vecteur
important de développement économique bien que jusqu’ici négligé, une sensible
amélioration de la situation sanitaire des pays en développement est un préalable
indispensable pour permettre de rompre le cycle de la pauvreté. La bonne santé de la
population facilite le développement par le jeu de divers mécanismes, en partie
interdépendant mais dont les effets se cumulent. Des enfants en bonne santé apprennent
mieux. L’amélioration de la situation sanitaire s’accompagne d’une baisse de l’absentéisme
scolaire et d’une diminution des abandons précoces ainsi que d’une augmentation du
potentiel cognitif des enfants, ce qui, à terme, contribue à élargir la base de capital humain.
D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 90% de la totalité des décès
d’enfants sont imputables aux seules six conditions suivantes : causes néonatales,
pneumonie, diarrhée, paludisme, rougeole et VIH/SIDA. Les avancées réalisées au titre de
l’Objectifs du Millénaire pour le Développement 4 (réduire de deux tiers, entre 1990 et 2015,
le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans), nécessitera une couverture universelle
garantissant les interventions efficaces et abordables suivantes : prise en charge des
nouveau-nés et de leurs mères ; programmes d’alimentation des tout-petits et des jeunes
enfants ; vaccins ; prévention et gestion de cas de diarrhée, pneumonie et septicémie ;
maîtrise du paludisme ; et prévention et prise en charge des cas de VIH/sida. On estime que
ces interventions pourraient réduire le nombre des décès d’enfants de plus de la moitié,
particulièrement dans les pays où la mortalité infantile est élevée.
II.2.1. Épidémiologie du paludisme
Le paludisme connu sous le nom de ‟ malaria” (un mot italien qui veut dire ‟mauvais air”)
est une maladie infectieuse parasitaire transmise par les piqûres de moustiques femelles
(anophèle) et qui se caractérise par de fortes fièvres. Elle est endémique des zones humides
et provoque des problèmes de santé quelquefois graves pour les populations. Nous avons
deux formes de paludismes : Le paludisme simple et le paludisme grave.
II.2.2. Condition de transmission
Les premiers symptômes du paludisme consistent en une poussée de fièvre provoquant des
frissons, des céphalées et des douleurs musculaires. Souvent, des troubles digestifs
(anorexie, nausées, vomissements, diarrhée) et une asthénie (fatigue) apparaissent
simultanément. Chez un enfant gravement malade, une anémie sévère s’ajoute à ces signes.
La maladie s’aggrave si le traitement ne se fait pas à temps ou n’est pas adéquat. Le patient
peut alors souffrir de prostration, c’est-à-dire d’une fatigue extrême, de détresse respiratoire,
de perte de conscience et d’insuffisance rénale. Il se peut qu’il présente aussi des
complications neurologiques caractérisées par des troubles du comportement, des
convulsions et un coma, qui peuvent entraîner de lourdes séquelles, notamment chez les
enfants, et peuvent même conduire à la mort (INSERM, 2015). Les femmes enceintes
atteintes de paludisme souffrent de complications spécifiques, d’anémie grave, par exemple.
Pour celles-ci, le risque d’avortement spontané et de mettre au monde un enfant de faible
poids augmente (INSERM, 2015).
II.2.5. Politiques et stratégies de lutte contre le paludisme
La lutte contre le paludisme constitue ces dernières années l’une des priorités stratégiques
des politiques de lutte contre la pauvreté dans le Burkina Faso. Elle est le socle du
développement de la politique et stratégie de santé publique au Burkina Faso. Le pays a
soutenu et adopté diverses initiatives mondiales, notamment le mouvement Faire Reculer le
Paludisme/Roll Back Malaria (FRP/RBM), la Convention d’Abuja et les Objectifs du
Millénaire pour le développement (OMD). Conscient de la prédominance et de l’impact
socioéconomique du paludisme, le Burkina Faso a placé la lutte contre le paludisme au centre
de sa politique et stratégie de santé publique en créant en 1991 le Programme National de
Lutte contre le Paludisme (PNLP). La vision du pays en matière de lutte contre le paludisme
est « Un Burkina Faso sans paludisme pour un développement humain durable » (Enquête
Démographique et de Santé, 2022). La mission du Ministère de la santé en matière de lutte
contre le paludisme à travers le PNLP est d’assurer l’accès universel aux services de
prévention et de traitement du paludisme à l’échelle du pays en vue de la réduction de la
morbidité et la mortalité dues au paludisme (MINISTERE DE LA SANTE, 2016). En effet
de multiples actions ont alors été mises en œuvre, à savoir les préventions médicamenteuses
qui consistent au Traitement Préventif Intermittent du paludisme pendant la grossesse
(TPIg), la Chimio prévention du Paludisme Saisonnier (CPS) chez les enfants de moins de
cinq (5) ans et la Prévention du paludisme chez les sujets non immuns. Nous avons
également les préventions non médicamenteuses qui consistent à la couverture en
Moustiquaire Imprégnée à Longue Durée d’Action (MILDA), la Pulvérisation Intra
Domiciliaire (PID), la Lutte Anti-Larvaire (LAL) et enfin l’hygiène et l’assainissement du
milieu et du cadre de vie pour le rendre impropre à la multiplication des moustiques.
II.2.6. Chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS)
II.2.6.1. Définition
La CPS est recommandée dans les zones de forte transmission saisonnière du paludisme.
Elle est un cycle de traitement complet par de la sulfadoxine-pyriméthamine (SP) et de
l’amodiaquine (AQ) doit être administré à des enfants âgés de 03 à 59 mois à intervalles
d’un mois, à partir du début de la saison de transmission, jusqu’à un maximum de quatre
cycles pendant la saison de haute transmission du paludisme (à condition que les deux
médicaments conservent une efficacité antipaludique)
II.2.6.4. Contre-indication
Notre travail est une étude analytique avec une approche mixte ( approche quantitative et
qualitative). Pour atteindre nos objectifs nous avons réalisé une enquête de terrain en faisant
recours à des techniques et méthodes de recherche suivantes :
III.1.1 Echantillonnage
Dans le cadre de cette recherche, nous avons utilisé un échantillonnage aléatoire simple
(EAS), c’est une méthode d'échantillonnage qui entre dans la catégorie de l'échantillonnage
probabiliste. Dans un échantillonnage aléatoire simple, chaque unité d’échantillonnage de la
population a une chance égale d’être incluse dans l’échantillon. Pour calculer la taille de
l’échantillon, nous avons utilisé la formule de SCHWARTZ car nous souhaitons étudier une
population finie.
𝒛𝟐 ×𝒑×(𝟏−𝒑)
Formule de SCHWARTZ : 𝒏 =
𝒎𝟐
n = la taille de l’échantillon
z = le niveau de confiance selon la loi normale centrée réduite (pour un niveau de confiance
de 95%, z = 1,96) ;
p = la prévalence estimée qui est de 13% (prévalence du paludisme chez les enfants de moins
de cinq (05) ans dans les Hauts-Bassins) ;
(P)(1-P) = écart pour une variable binaire (binomiale) ;
m = marge d’erreur tolérée à 5%.
Calcul de la taille de l’échantillon
[(1,962 )×0,13× (1−0,13)]
𝑛= (0,052 )
La taille de notre échantillon est de 174 enfants avec une prévalence du paludisme de 13%,
un niveau de confiance de 95% et une marge d’erreur à 5%
Dans notre étude, nous utilisons également l’approche qualitative auprès de nos participants
qui consiste à recueillir leurs avis, opinions et points de vue sur la CPS. Ce qui nous a permis
de mieux comprendre l’impact de la CPS et de mieux renforcer l’analyse de données
quantitatives.
III.3. Période et site de l’étude
Notre étude a pris une durée de dix (10) mois à compter du mois d’août 2022 à mai 2023
dans le district sanitaire de Dô afin de rassembler les données pour pouvoir vérifier nos
hypothèses.
III.4. Population et administration du questionnaire
Notre travail est focalisé sur l’impact des stratégies de lutte contre le paludisme notamment
dans le cadre de la CPS chez les enfants de moins de cinq (05) ans. Notre population d’étude
concerne les enfants de moins de 05 ans, des tuteurs ou parents de ces enfants chargés de
l’administration des médicaments afin d’avoir des informations plus objectives de l’impact
de la CPS sur les conditions de vie des ménages. Notre outil de collecte de données était un
questionnaire électronique paramétré sur le logiciel Kobocollect.
III.5. La technique documentaire
Elle nous a été d’un apport capital tout au long de notre étude. Elle nous a permis de recueillir
assez d’informations à travers des rapports, des mémoires, et des ouvrages de référence
disponibles dans la bibliothèque de l’UCAO/UUB. Également certaines données ont été
recueillies à travers des rapports d’enquêtes déjà réalisées par le Ministère de la Santé et de
l’Hygiène Publique des Hauts-Bassins (MSPH/HBS) et de L’Institut National de la
Statistique et de la Démographie (INSD).
III.6. Méthode de traitement des données
Les données sont de nature qualitative et quantitative. Les données quantitatives ont été
traitées avec le logiciel Microsoft Office Excel 2010 afin de pouvoir mener une analyse
descriptive permettant de faire des comparaisons . Cette technique nous a permis de
quantifier et de faciliter la compréhension des résultats de la recherche en les présentant sous
I. Situation géographique
La région sanitaire des Hauts-Bassins est limitée au Nord par la région de la Boucle du
Mouhoun, au Sud par la Région des Cascades, à l’Est par la région du Sud-ouest et à l’Ouest
par la région de Sikasso (République du Mali). Elle est subdivisée en trois provinces (Houet,
Kénédougou et Tuy), 33 départements, 33 communes dont trois urbaines (Bobo-Dioulasso,
Houndé et Orodara). La commune de Bobo-Dioulasso qui abrite le siège de la DRSHP-HBS
est subdivisée en sept (7) arrondissements.
Le siège de la DRSHP/HBS quant à lui est situé au secteur 12 de Bobo-Dioulasso dans le
quartier Diaradougou. Elle se trouve au côté nord des locaux du service psychiatrique du
Centre Hospitalier Universitaire Souro Sanou (CHUSS) de Bobo-Dioulasso.
La Direction Régionale de la Santé (DRS) des Hauts-Bassins (HBS) à l’instar des douze
autres régions du Burkina a mis en œuvre la politique du gouvernement en matière de santé,
en collaboration avec les Directions Centrales, les Equipes Cadres de Districts (ECD), les
acteurs locaux et les partenaires techniques et financiers (PTF).
Elle a pour mission de contribuer à la prévention, à la promotion, à la protection et à la
restauration de la santé de la population sur toute l’étendue de son aire de responsabilité.
Dans la dynamique et la cohérence avec la politique nationale de santé et le Plan National
de Développement Economique et Social (PNDES), la DRSHP/HBS veille à la planification,
la coordination, le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre des programmes et politiques de
santé définis par le gouvernement à travers l’approche de planification axée sur les résultats.
La Direction Régionale de la Santé et de l’Hygiène Publique des Hauts Basins est dirigée
par un Directeur Régional de la santé et de l’hygiène publique nommé par décret pris en
conseil des Ministres, avec compétence sur l’ensemble des services de la direction régionale
et des structures sanitaires de la région. Plus spécifiquement il est chargé de :
➢ Appuyer les Equipe Cadre de District (ECD) dans la mise en œuvre de la politique
sanitaire, dans l’élaboration des plans de développement sanitaires, des plans
d’action et de la mobilisation des ressources ;
➢ Étudier et donner son avis sur les demandes d’ouvertures d’infrastructures
sanitaires ;
➢ Veiller à la pertinence des interventions et coordonner les activités des différents
partenaires intervenant dans la région dans le domaine de la santé ;
➢ Représenter la région sanitaire lors des réunions, rencontres et autres instances
conviées par le niveau central ;
➢ Collaborer avec les autorités administratives, les représentants des autres
départements Ministériels et toute structure dont les activités concourent au
développement sanitaire ;
➢ Superviser et contrôler les différents responsables des services de la Direction
Régionale dans leurs domaines respectifs d’activités ;
➢ Superviser les ECD dans la mise en œuvre de la politique sanitaire ;
➢ Rendre compte de la gestion de la Région sanitaire aux autorités régionale et centrale.
Cette organisation s’inspire de l’arrêté N°2016-85/MS/CAB du 06 Avril 2017, portant
organisations, attributions et le fonctionnement des structures déconcentrées du Ministère de
la Santé
Pour mener à bien ses missions, la DRSHP/HBS est organisée autour sept (07) services
principaux qui sont :
• Le Secrétariat ;
• Le Service Administratif et Financier (SAF) ;
• Le Service des Infrastructures, de l’Equipement et de la Maintenance (SIEM) ;
• Le Service de la Pharmacie, des Laboratoires, de la Médecine et Pharmacopée
Traditionnelle et du matériel médico-technique (SPLMT) ;
• Le Service de Lutte contre la Maladie et de Protection des Groupes Spécifiques
(SLM/PGS).
• Le Service de Promotion de la Santé (SPS)
• Le Service de Gestion des Ressources Humaines (SGRH)
La direction est organisée en plusieurs services parmi lesquels nous avons les services
internes, les services externes et les services rattachés.
II.1. Les services internes
Les services internes de la DRSHP-HBS forment un ensemble de sept services que sont :
II.1.1. Le secrétariat
(SLM/PGS)
Ce service est dirigé par un chef de service qui rend compte au Directeur régional
Le Service de Lutte contre la Maladie et de la protection des Groupes Spécifiques est chargé
de :
➢ Assurer la coordination des différents programmes de santé en vue de leur intégration
dans les plans d’actions des districts sanitaires ;
➢ Apporter l’appui technique aux Equipes Cadres de District (ECD) pour l’élaboration,
l’exécution, le suivi et l’évaluation des plans de développement sanitaire et des plans
d’action des districts sanitaires ;
➢ Apporter l’appui technique aux ECD et au CHUSS pour la gestion du système local
d’information sanitaire et de la surveillance épidémiologique ;
➢ Assurer la planification, le suivi et l’évaluation des activités de la DRS ;
➢ Assurer le suivi de la mise en œuvre des interventions innovantes
➢ Appuyer les ECD dans le contrôle des établissements sanitaires privés de soins.
Le Service de Lutte contre la Maladie et de la protection des Groupes Spécifiques, comprend
cinq (5) bureaux :
a. Le bureau des statistiques et de la surveillance épidémiologique ;
b. Le bureau de la planification, du suivi et de l’évaluation ;
c. Le bureau de protection des groupes spécifiques (les mères, les enfants, les adolescents,
les scolaires, les personnes âgées) ;
d. Le bureau de lutte contre la maladie ;
e. Le bureau de la gestion des vaccins et de la chaîne de froid.
II.1.4. Le service de la pharmacie et du laboratoire, de la médecine et de la
Ce service est dirigé par un chef de service qui rend compte au Directeur régional
Le Service de la Pharmacie, des laboratoires, de la médecine et pharmacopée traditionnelle
et du matériel médicotechnique est chargé de :
➢ Contrôler l’application de la réglementation en matière de pharmacie, de laboratoire,
de la médecine et pharmacopée traditionnelle ;
➢ Assurer le contrôle de gestion pharmaceutique des dépôts répartiteurs des districts
sanitaires et des CMA ;
➢ Apporter l’appui technique requis aux ECD et au CHU dans le domaine de la du
laboratoire et de la transfusion sanguine,
➢ Suivre la mise en œuvre des politiques pharmaceutiques, de laboratoires et de
médecine et pharmacopée traditionnelles.
Ce service est dirigé par un chef de service qui rend compte au Directeur régional.
Le Service de promotion de la santé est chargé de :
➢ Appuyer les districts sanitaires dans la mise en œuvre des activités d’information,
d’éducation et de communication pour la santé et d’assainissement de base ; et des
activités de prise en charge communautaire des maladies
➢ Appuyer les districts sanitaires et les collectivités territoriales dans le cadre des
inspections sanitaires en hygiène du milieu y compris le contrôle de la qualité de
l’eau, du sel, de l’eau de javel et des denrées alimentaires ;
➢ Initier des activités pilote d’information, d’éducation, de communication et de
promotion de l’hygiène publique ;
➢ Appuyer les Organisations Non Gouvernementales (ONG), les associations et les
partenaires de la santé dans les activités d’information, d’éducation et de
communication ainsi que la promotion de l’hygiène publique ;
➢ Initier et/ou participer aux enquêtes socio-comportementales dans la région
sanitaire ;
➢ Élaborer et diffuser des messages de sensibilisation sur les problèmes prioritaires de
santé
➢ Assurer la gestion des archives et de la documentation;
➢ Contribuer à la lutte contre les nuisances et les pollutions diverses.
Le Service de promotion de la santé est dirigé par un chef de service qui répond devant le
Directeur régional.
Le service de promotion de la santé deux (2) bureaux :
a. Le bureau de communication en santé ;
b. Le bureau de l’hygiène et de l’assainissement.
II.1.6. Le service Gestion des Ressources Humaines
Ce service est dirigé par un chef de service qui rend compte au Directeur régional.
Le service des Infrastructures, de l’Equipement et de Maintenance est chargé de :
➢ Contribuer à la gestion des infrastructures et des équipements mis à la disposition de
la Direction Régionale ;
➢ Renforcer les compétences sur l’utilisation des équipements ;
➢ Organiser la maintenance des équipements divers et des infrastructures dans la région
sanitaire ;
➢ Appuyer les ECD dans la planification des besoins d’équipements en adéquation
avec le plateau technique ;
➢ Superviser les ECD dans la gestion des équipements des districts sanitaires ;
Les services externes sont les Districts Sanitaires (DS) et les Services Rattachés sont les
Etablissements Publics de Santé (EPS).
II.2.1. Les Services externes
C’est le niveau opérationnel du système de santé. Ce sont des structures de soins comprenant
les deux échelons :
• Le premier échelon est représenté par le Centre de Santé et de Promotion Sociale
(CSPS) et le Centre Médical (CM) ; ce sont les structures de premier contact de
la population avec les services de santé ;
• Le deuxième échelon est représenté par CMA ou hôpital de district. Il est la
structure de référence des formations sanitaires du premier échelon.
La Région des Hauts-Bassins comprend huit Districts Sanitaires. Ces districts sont répartis
dans trois provinces comme suit :
➢ Les districts sanitaires de Dô, Dafra, Karangasso Vigué, Léna et Dandé dans la province
du Houet
➢ Les districts sanitaires de Orodara et N’dorola dans la province du Kénédougou
➢ Le district sanitaire de Houndé dans la province du Tuy
Il faut noter que trois DS (Lena, K-Vigué et N’Dorola) n’ont pas de CMA.
Les districts sanitaires sont chargés de la planification opérationnelle et de la mise en œuvre
des programmes de santé définis par le ministère de la santé.
Il coordonne toutes les activités des formations sanitaires publiques à l’exception du CHU
et des structures privées de même catégorie.
Il a droit de regard sur les activités techniques des formations sanitaires privées à l’exception
des polycliniques.
Le district sanitaire est dirigé par une équipe cadre de district (ECD) qui constitue l’organe
technique chargé de la gestion du district sanitaire.
Conformément à l’Arrêté N°2014-146/MS/CAB du 17 Mars 2014 portant attributions,
composition et fonctionnement de l’équipe cadre de district sanitaire, l’équipe cadre de
district sanitaire est composée ainsi qu’il suit :
➢ Le médecin-chef de district sanitaire ;
La DRS-HBS assure la tutelle technique des établissements publics de santé (EPS) qui
relèvent de son ressort territorial. Ce sont :
➢ Le Centre Hospitalier Universitaire Souro Sanou (CHUSS) ;
➢ L’Office de Santé des Travailleurs (OST) ;
➢ Le Centre Régional de Transfusion Sanguine (CRTS) ;
➢ L’Ecole Nationale de Santé Publique (ENSP).
II.2.3. Attributions et missions de la DRSHP-HBS
II.2.3.1. Attribution
Notre étude est réalisée dans le district sanitaire (DS) de Dô à Bobo-Dioulasso dans la
province du Houet. Il est l’un des huit (08) district de la Direction Régionale de la Santé et
de l’Hygiène Publique des Hauts-Bassins. Situé au secteurs 22 de Bobo-Dioulasso, il couvre
une superficie de 3049 km2 ; et est limité :
➢ A l’Est, par les districts de Dafra et Karangasso-Vigué ;
➢ A l’Ouest, par le district d’Orodara (Province du Kénédougou) ;
➢ Au Nord, par le district de Dandé ;
➢ Au Sud, par les districts de Banfora et de Mangodara (région Sanitaire des Cascades).
Le District Sanitaire de Dô compte 32 Formations Sanitaires (FS) publiques dont dix(10)
urbaines et vingt-deux (22) rurales avec une population estimée en 2021 à 691 383 habitants,
le nombre d’enfants de 0 – 59 mois comptait 110 403 habitants (Ministère de la Santé et de
l'Hygiène Publique, 2022). Pour notre étude, nous avons choisi quatre formations sanitaires
urbaines à savoir le CSPS de Colma 2, le CSPS de Sakaby, le CSPS d’Accart-ville et le
CSPS de Dogona et quatre formations sanitaires rurales dont le CSPS de Toussiana, le CSPS
de Péni, le CSPS de Matourkou et le CSPS de Nasso. Les huit (08) formations sanitaires
comprennent chacune les services suivants : le service de consultation infirmière, une
maternité et un dispensaire.
Le troisième chapitre de notre étude repose sur la présentation des résultats suivie de la
discussion
Taux de létalité en %
2,5
2 2,1
2
1,5
1 0,7
0,4 0,3 0,3
0,5
0,1 0,1
0
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Nous observons de façon globale, une réduction de mortalité du paludisme chez les enfants
de moins de 5 ans. En effet le taux de létalité du paludisme était estimé à 2% en 2014, 2,1%
en 2015, 0,7% en 2016, 0,4% en 2017, 0,3% en 2018 et 2019, 0,1% en 2020 et 2021. Le taux
de létalité du paludisme est passé de 2% en 2014 (année sans CPS au district sanitaire de
Dô) à 0,7% en 2016 (année de mise en œuvre) soit une baisse 1,86%. En 2021, ce taux était
estimé à 0,1% soit une baisse de 19% depuis l’année 2014. Le taux moyen de réduction de
létalité était estimé à 1,163% par an.
En effet de 2014 à 2015, la létalité a légèrement augmenté, ce qui pourrait s’expliquer par le
recours tardif aux soins, le recours encore important à l’auto médication, l’insuffisance de
collaboration avec la médecine traditionnelle. De 2015 à 2021 nous observons une baisse
considérable de la létalité qui pourrait s’expliquer par la mise en œuvre de la CPS en 2016
au district sanitaire de Dô.
Nous observons une baisse de l’incidence du paludisme de 323,9% en 2015 (année témoin)
à 80,9% en 2016. En effet, cela s’explique par la mise en œuvre de la CPS en 2016 au district
sanitaire de Dô. De 2016 à 2020, nous remarquons qu’un fort taux de couverture de la
chimio-prévention du paludisme saisonnier entraine une diminution de l’incidence du
paludisme chez les enfants de moins de cinq (05) ans, et un faible taux de couverture entraine
une augmentation de l’incidence palustre (c’est le cas pour l’année 2021) ; ainsi nous
pouvons conclure que la CPS réduit aussi significativement le nombre d’épisode de
paludisme par enfant au cours de la saison de transmission. Il existe donc un impact positif
entre la CPS, la réduction du nombre d’épisode et la létalité du paludisme chez les enfants
de moins de cinq (05) ans.
a) Facteurs démographiques
16% 12%
12%
12%
12%
12%
12% 12%
Nous optons pour une répartition des enquêtés dans les différents CSPS comme suite, soit
12% respectivement dans les CSPS Toussiana, Péni, Sakaby, Colma2, Accart-ville, Nasso,
Dogona et 16% dans le CSPS de Matourkou.
Masculin
48% Féminin
52%
Féminin Masculin
Partant de ce graphique, nous remarquons qu'un grand nombre d'enquêtés sont de sexe
féminin soit 52% et 48% sont de sexe masculin, ce qui est à l’image de la population de la
région des Hauts-Bassins (Les femmes représentent 50,8% contre 49,2% d’hommes (Institut
National de la Statistique et de la Démographie , 2022)).
8%
36%
36%
20%
OUI
100%
OUI NON
13% 2%
40%
19%
26%
Ce graphique nous montre que les personnes enquêtées affirment connaître la CPS par divers
canaux de communication, soit 40% ont appris par les crieurs publics, 26% par les agents de
santé, 19% par leurs entourages, 13% par la radio/télévision et 2% par les réseaux sociaux.
La communication hors média (crieurs public, agent de santé, et entourages) a atteint la
quasi-totalité de nos enquêtés car le message de campagne est plus clair et plus ciblé.
Graphique 8 : Répartition des enfants qui ont bénéficié de la CPS au cours de l’année
2022
1%
99%
OUI NON
Sur ce graphique, nous constatons que 99% de nos enquêtés ont affirmé que les enfants ont
bénéficié de la CPS, et seulement 1% des enfants n’ont pas bénéficié. Ce qui signifie que la
quasi-totalité de population du district sanitaire de Dô adhère à la CPS. Pour ceux qui
7%
93%
OUI NON
93% de nos enquêtés affirment que leurs enfants ont un traitement régulier de la CPS, et 7%
n’en ont pas reçu. Ce qui pourrait s’expliquer par :
l’année 2022
13%
87%
NON OUI
Nous constatons sur ce graphique que 87% de nos enquêtés affirment que leurs enfants n’ont
pas contracté le paludisme au cours de l’année 2022 et que 13% affirment que l’enfant est
tombé malade au moins une fois du paludisme. En effet, la majorité n’est pas tombée malade
du paludisme, ce qui montre une fois de plus l’efficacité de la chimio-prévention du
paludisme saisonnier. Cependant nous constatons que 13% ont fait au moins un épisode du
paludisme ce qui pourrait s’expliquer par :
2%
98%
OUI NON
Graphique 12 : avis des ménages sur la CPS à l’amélioration des conditions de vie
2%
98%
OUI NON
Ce graphique nous montre que 98% de nos enquêtés confirment que la CPS améliore leurs
conditions de vie, cependant les 2% infirment cela s’explique par :
ménages
Pourcentage
Néant 2,3
0 20 40 60 80 100 120
Le graphique montre que 97,7% des ménages affirment que la CPS diminue énormément le
risque de contracter le paludisme,
80,45% affirment qu’ils arrivent à faire plus d’économie depuis la mise en œuvre de la CPS
car ils dépensent de moins en moins dans l’achat des médicaments, dans le transport, etc.,
ce qui peut aider à économiser de l’argent pour investir dans d’autres domaines d’activités
et ainsi améliorer leur situation financière,
60,82% affirment gagner plus de temps pour vaquer à d’autres occupations. En protégeant
les membres de la famille en particulier les enfants, cela permet d’éviter les absences de
travail ou d’école liées au paludisme, car ils consacraient plus de leur temps et parfois même
toute la journée à la maison pendant une période de paludisme de l’enfant ;
60,36% affirment avoir un épanouissement familial car si l’enfant se porte en bonne santé,
cela permet de réduire le stress et l’anxiété associés à cette maladie et ainsi améliorer leur
qualité de vie.
2,3% affirment que la CPS n’a rien apporté à leur famille depuis sa mise en œuvre, cela
s’explique par le fait que malgré les prises de médicaments l’enfant tombe toujours malade
du paludisme et bien sûr qu’il y’a les charges à endosser telles que, l’achat de médicaments,
la perte de temps à aller au dispensaire et d’assister l’enfant tout au long de cette période.
Ainsi nous pouvons dire que la CPS apporte énormément de bienfaits et améliore les
conditions de vie des ménages compte tenu de tout ce qui est dit précédemment.
Le graphique 1 nous montre que depuis la mise en œuvre de la CPS en 2016 nous observons
une forte baisse de la mortalité infanto-juvénile qui est passée de 2,1% en 2015 (année
témoin) à 0,7% en 2016 (année de mise en œuvre de CPS) et à 0,1% en 2021
98% de nos enquêtés confirment qu’avec les médicaments de la CPS l’enfant tombe de
moins malade du paludisme (graphique 11).
De tout ce qui précède l’hypothèse H1 est vérifiée. La CPS permet de réduire la mortalité
chez les enfants de moins de cinq (05) ans.
Le graphique 12 nous montre que 98% des ménages affirment que La CPS permet
d’améliorer les conditions de vie des ménages.
Le graphique 13 nous montre les apports de la CPS sur les conditions de vie des ménages.
97,7% des ménages affirment que la CPS diminue énormément le risque de contracter le
paludisme, 80,45% affirment qu’ils arrivent à faire plus d’économie depuis la mise en œuvre
de la CPS, 60,82 affirment gagner plus de temps pour vaguer à d’autres occupations, 60,36%
affirment avoir un épanouissement familial, 2,3% affirment que la CPS n’a rien apporté à
leur famille depuis sa mise en œuvre .
En nous basant sur tout ce qui précède, nous pouvons conclure que la CPS influence
positivement les conditions de vie des ménages, l’hypothèse H2 est donc vérifiée.
En conclusion, la CPS influence positivement les conditions de vie des ménages et ainsi qu’à
réduire la mortalité infanto-juvénile du paludisme.
Lors de notre enquête sur terrain, nous avons eu à faire des constats en ce qui concerne
l’acceptation, la mise en œuvre et l’utilisation de la chimio-prévention du paludisme par les
différents ménages ainsi qu’à faire des suggestions pour améliorer davantage la distribution
et l’utilisation de la chimio-prévention du paludisme. Dans cette partie nous allons faire cas
de ces différents points à savoir les constats et les suggestions.
III.1. Constats
✓ L’odeur et la dose des médicaments qui entraînent des effets secondaires indésirables ;
✓ Insuffisance parfois des médicaments à l’hôpital quand les parents passent prendre pour
compenser le traitement en cas de vomissement ;
✓ Le nombre de mois de distribution du médicament insuffisant (5 mois) ;
✓ Le refus de certains ménages d’administrer le médicament à l’enfant car ils pensent que
ce ne sont pas de bons médicaments ;
✓ Les nids des moustiques (eaux stagnantes et douces sont trop nombreuses notamment en
milieu rurale) sont nombreux.
III.2. Recommandations
✓ Mener des études approfondies afin de mettre en place d’autres méthodes à faible dose
(vaccins, sirop par exemple) afin de faciliter la prise ;
✓ Améliorer la gestion de stocks des médicaments au niveau CSPS afin de résoudre le
problème de rupture de stock des médicaments au niveau CSPS dans certaines localités telle
que dans le CSPS de Péni ;
✓ Améliorer d’avantage l’offre de service du secteur de la santé en général et de la santé
des enfants en particulier ;
✓ Donner le maximum d’informations aux populations sur les méthodes de prévention
contre le paludisme notamment la chimio-prévention du paludisme et communiquer sur les
résultats déjà réalisés par la CPS afin d’instaurer la confiance ;
✓ Demander à la population de se protéger d’avantage avec d’autres méthodes de
prévention telles que l’utilisation des moustiquaires imprégnés, la Pulvérisation Intra-
Domiciliaire, l’hygiène et l’assainissement du milieu et du cadre de vie pour le rendre
impropre à la multiplication des moustiques, …
CONCLUSION
Le Burkina Faso fait partie des dix (10) pays les plus touchés par le paludisme au niveau
mondial, avec 3,4% des cas et 3,2 % de décès en 2020 (OMS, 2020). Dans ce pays, le
paludisme est endémique et toute la population demeure exposée au risque de contracter la
maladie avec des flambées épidémiques à la saison des pluies. Son poids économique sur
les ménages, les pertes en vie humaines qu’elle engendre et les pertes de productivité qu’elle
génère entretiennent le cercle vicieux de la pauvreté et ralentissent la croissance économique
du pays. Les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes constituent les tranches
de la population les plus vulnérables à la maladie (Carnevale, P. et Robert, V, 2009). De ce
fait le gouvernement burkinabé et ses partenaires techniques et financiers ont mis en place
des stratégies de lutte contre le paludisme parmi lesquelles la chimio-prévention du
paludisme saisonnier, qui permet de prévenir le paludisme afin de diminuer l’incidence
palustre et la mortalité au sein du groupe des enfants de moins de cinq (05) ans. Dans notre
étude, nous avons analysé l’impact de la chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS)
sur la mortalité infanto-juvénile du paludisme et les conditions de vie des ménages dans le
district sanitaire de Dô. Pour y arriver, nous nous sommes fixés comme objectifs d’une part
d’identifier l’effet de la CPS sur la mortalité infanto-juvénile et d’autre part montrer
l’influence de la CPS sur les conditions de vie des ménages. Deux bases de données ont été
utilisées pour l'atteinte de ces objectifs. La première base provenait des registres du district
sanitaire de Dô. Cette base qui couvrait la période de 2014 à 2021 renseignait sur l’évolution
de l’incidence et de la mortalité du paludisme au sein des enfants de moins de cinq (05) ans
du district sanitaire de Dô. La deuxième base provenait de notre enquête de perception de
l’influence de la CPS sur les conditions de vie des ménages réalisée en mai 2023. De cette
base, en plus des caractéristiques de l'individu enquêté, sa profession nous pouvions avoir
les informations sur la prévalence de la maladie, l'état de santé de l’enfant, et aussi l’apport
de la CPS sur l’amélioration des conditions de vie. Pour analyser ces données nous avons
utilisé un ensemble de statistiques descriptives suivi d'une technique d'évaluation de types
cas témoins. Pour finir nous avons utilisé une méthode d’analyse qualitative. De l’analyse
descriptive il ressortait que le taux de mortalité infanto-juvénile à considérablement diminuer
depuis la mise en œuvre de la CPS en 2016 au district sanitaire de Dô. L’incidence quant à
elle évoluait en fonction du taux de couverture de la CPS (un fort taux de couverture entraine
une diminution de l’incidence palustre et vice versa). Ce qui nous a permis d’affirmer que la
CPS permet de réduire l’incidence ainsi que la mortalité infanto-juvénile du paludisme au
district sanitaire de Dô. De l’analyse qualitative, nous avons fait ressortir que la CPS permet
d’améliorer les conditions de vie des ménages sur divers plans notamment sur le plan
sanitaire et économique. Ainsi, de tout ceci, nous avons formulé quelques recommandations
à l'endroit du gouvernement burkinabé ainsi que ses partenaires parmi lesquelles nous avons
: le renforcement de la sensibilisation sur les stratégies de lutte contre le paludisme,
notamment la chimio-prévention du paludisme saisonnier, l’encouragement des mesures
d'assainissements en particulier dans les zones rurales de sorte à réduire les gites des
moustiques, et le renforcement de la mise en œuvre des études approfondies pour mettre en
place des stratégies afin d’éradiquer la maladie. Quel pourrait être l’impact économique de
la recherche et du développement de nouveaux traitements antipaludiques ?
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
II. Bibliographie
24. Oumar, a. e., 2021. Chimio prévention du paludisme à Diré. Heath sciences and
diseases, Volume 22, pp. 39-42.
26. Tassembedo, M., Coulibaly, S. & Ouedraogo, B, 2021. Factors associated with the
use of insecticide-treated nets: analysis of the 2018 Burkina Faso Malaria Indicator
Survey. Malaria Journal, p. 220.
ANNEXES
ANNEXE 1 : Taux de létalité des enfants de moins de cinq (05) ans par an au district de
Dô
Années Taux de létalité en % Taux de réduction en %
2014 2 -
2015 2,1 - 0,04
2016 0,7 2
2017 0,4 0,75
2018 0,3 0,33
2019 0,3 0
2020 0,1 2
2021 0,1 0
Source : Annuaire Statistique du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique (2014 à 2021)
ANNEXE 2 : Pyramide par groupe d’âges de la population totale de la région des Hauts
Bassins.
ANNEXE 4 : incidence du paludisme chez les enfants de moins de cinq (05) ans et taux de
couverture de la CPS
Incidence du paludisme
Année chez les enfants de Taux de couverture de la
moins de cinq (05) ans CPS en (%)
en (%)
2015 323,9 -
2016 80,9 111,4
2017 98,2 110,2
2018 83,6 112,9
2019 94,8 118,8
2020 107,9 103,8
2021 138,9 105,7
Source : Bases de données du district sanitaire de Dô
Féminin 91 52.3
Masculin 83 47.7
a) Ménagère 63 36.21
b) Commerçante 63 36.21
c) Ouvrière/artisane 35 20.11
d) Autres 13 7.47
c) Entourages 55 31,61
d) Radio/télévision 36 20,69
NON 4 2,3
Diminue le risque de
170 97,7
paludisme
Gain de temps pour vaguer
118 60,82
à d’autres occupations
Faire des économies 140 80,45
Épanouissement familiale 105 60,36
Néant 4 2,3
Source : Notre enquête mai 2023
QUESTIONNAIRES D'ENQUÊTE
Date d’enquête :
Masculin Féminin
OUI NON
OUI NON
OUI NON
8. Trouvez-vous que la CPS est un traitement qui protège votre enfant du paludisme ? *
OUI NON
OUI NON
OUI NON
Merci d'avoir pris le temps de remplir ce questionnaire. Vos réponses nous aideront à
comprendre l'impact de la chimio prévention du paludisme saisonnier sur la condition de vie
des ménages au Burkina Faso
DÉDICACE ............................................................................................................................ II
REMERCIEMENT................................................................................................................ III
PREAMBULE ........................................................................................................................ V
RÉSUMÉ ...............................................................................................................................XI
INTRODUCTION ................................................................................................................... 1
I. Situation géographique....................................................................................................... 15
I.2. Influence de la chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS) sur les conditions de
vie des ménages ..................................................................................................................... 26
CONCLUSION ..................................................................................................................... 36