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DE L’OUEST ---------
UNITE UNIVERSITAIRE A BOBO DIOULASSO Unité- Progrès- Justice
(UCAO/UUB) --------------------
---------------- MINISTERE DE LA SANTE
UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE PUBLIQUE
EN SCIENCE ET TECHNIQUE --------------------------------
(UFR/ST) CENTRE HOSPITALIER
UNIVERSITAIRE SOURO SANOU
THEME :
PROFIL DE L’HEMOGRAMME CHEZ LES
PATIENTS ATTEINTS DE LEUCEMIE RECUS
AU LABORATOIRE D’HEMATOLOGIE DU
CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE
Sourô Sanou
Présenté par :
COULIBALY Mohamed
DEDICACE
REMERCIEMENTS
Nous tenons à rendre grâce à Dieu de tout cœur pour avoir cultiver en nous tout au long
de ce laborieux cursus, le courage, l’ambition, la persévérance, l’abnégation. Ce travail est le
fruit des efforts conjugués d’une équipe dynamique grâce auxquels ce document a vu le jour.
Ainsi, nous nous devons de remercier particulièrement :
PREAMBULE
SOMMAIRE
DEDICACE ................................................................................................................................. I
REMERCIEMENTS ................................................................................................................. II
SOMMAIRE ............................................................................................................................ IV
RESUME .................................................................................................................................. IX
ABSTRACT .............................................................................................................................. X
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
I.1 Anémie........................................................................................................................... 6
V. Matériel et méthodes........................................................................................................ 15
I. Résultats ............................................................................................................................ 20
II.6 Profil des leucocytes et des plaquettes chez les patients atteints de Leucémie
Myéloïde Chronique (LMC) ............................................................................................. 26
II.7 Profil des leucocytes et des plaquettes chez les patients atteints de Leucémie Aigüe
Myéloïde (LAM) ............................................................................................................... 27
II.8 Profil des leucocytes et des plaquettes chez les patients atteints de Leucémie Aigüe
Lymphoïde (LAL) ............................................................................................................. 28
CONCLUSION ........................................................................................................................ 29
PERSPECTIVES ...................................................................................................................... 30
RECOMMANDATIONS ......................................................................................................... 30
REFERENCES ......................................................................................................................... 31
ANNEXES .................................................................................................................................. i
SIGLES ET ABREVIATIONS
% : Pour Cent
µl : Microlitre
BOM : Biopsie Ostéomédullaire
CCMH : Concentration Corpusculaire Moyenne en Hémoglobine
CHUSS : Centre Hospitalier Universitaire Sourô Sanou
CST : Cellule Souche Totipotente
EDTA : Ethylène - Diamine - Tétra –Acétique
g/dl : Gramme par décilitre
g/l : Gramme par litre
G/L : Giga par litre
LA : Leucémie Aiguë
LAL : Leucémie Aiguë Lymphoïde
LAM : Leucémie Aiguë Myéloïde
LC : Leucémie Chronique
LLC : Leucémie Lymphoïde Chronique
LMC : Leucémie Myéloïde Chronique
NFS : Numération Formule Sanguine
PNN : Polynucléaire Neutrophile
pg : Pictogramme
SMD : Syndrome Myélodysplasique
TCMH : Teneur Corpusculaire Moyenne en Hémoglobine
UCAO : Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest
UFR/ST : Unité de Formation et de Recherche en Science et Technique
UUB : Unité Universitaire à Bobo-Dioulasso
VGM : Volume Globulaire Moyen en Hémoglobine
RESUME
Il s’est agi d’une étude transversale de type descriptif à collecte prospective couvrant la
période d’avril à juillet 2022. Les hémogrammes étaient réalisés grâce aux automates SYSMEX
XN 1000 et ABX PENTRA XL 80. Au final sur 1504 patients reçus au laboratoire pour une
NFS, 35 cas de leucémies ont été diagnostiquées avec une prédominance masculine (60%). Les
tranches d’âges les plus touchées étaient celle de 20 à 40 ans suivie de celle de 40 à 60 ans et la
LMC était la plus fréquente. Tous Les patients présentaient une anémie arégénérative et
l’anémie normocytaire normochrome arégénérative était la plus présente (51,43%).
Aussi, tous les patients de notre étude avaient une hyperleucocytose. Chez tous les patients
atteints de LMC nous avons constaté que la lignée myéloïde était élevée et les frottis sanguins
présentaient des blastes compris entre 3 et 10% associés à des myélémies. Ensuite chez les
patients atteints de LAM nous avons constaté que la lignée myéloïde était élevée et les frottis
sanguins présentaient des myéloblastes compris entre 60 et 80%. Et enfin chez ceux atteints de
LAL nous avons constaté que la lignée lymphoïde était élevée et les frottis sanguins présentaient
des lymphoblastes compris entre 60 et 75%.
La thrombocytose était l’anomalie plaquettaire la plus fréquente chez les patients atteints
de LMC tandis que chez les patients atteints de LA l’anomalie plaquettaire la plus fréquente
était la thrombopénie.
Les résultats de notre étude viennent démontrer que les leucémies sont des pathologies
rares mais bien présentes dans notre population et que l’hémogramme est un moyen
d’orientation efficace pour le diagnostic de ces pathologies.
ABSTRACT
Leukemia is a cancer of the tissues responsible for the formation of blood, it develops
from young blood cells within the bone marrow and spreads into the bloodstream. In Burkina
Faso, very few studies have focused on leukemias, so the objective of our work was to describe
the abnormalities of the blood count in leukemia patients received in the hematology laboratory
of the CHUSS.
This was a descriptive cross-sectional study with prospective collection covering the
period from April to July 2022. The blood counts were performed using the SYSMEX XN 1000
and ABX PENTRA XL 80 controllers. In the end, out of 1504 patients received in the
laboratory, 35 leukemias were diagnosed with a male predominance (60%). The most affected
ages groups were 20 to 40 years of age and CML was the most common. All patients had
aregenerative anemia and normocytic normochrome anemia was the most common (51.43%).
Also, all patients in our study had hyperleukocytosis. In all patients with CML we found
that the myeloid line was elevated and the blood smears had blasts between 3 and 10%
associated with myelemia. In patients with AML we found that the myeloid line was elevated
and the blood smears had myeloblasts between 60 and 80%. And in those with ALL we found
that the lymphoid lineage was elevated and the blood smears had lymphoblasts between 60 and
75%.
Thrombocytosis was the most common platelet abnormality in CML patients while in
patients with AL the most common platelet abnormality was thrombocytopenia.
The results of our study demonstrate that leukemias are rare pathologies but present in
our population and that the blood count is an effective means of orientation for the diagnosis of
these pathologies.
INTRODUCTION
L’hématologie est la science qui étudie le sang et ses maladies (Bernard J, 1998). Les
maladies du sang sont appelées hémopathies, elles peuvent être soit bénignes (carence en
vitaminiques, anomalies de l’hémoglobine ou hémoglobinopathies) soit malignes (leucémies,
lymphomes). Les hémopathies malignes ou encore appelées cancer du sang, sont des tumeurs
malignes qui se développent à partir de cellule hématopoïétique ou cellules sanguines (Bernard
et al., 1978).
Le mot « leucémie » est apparu pour la première fois sous la plume de Rudolf Virchow,
qui décrit en 1845 un envahissement du sang par les globules blancs (Universalis, 2020). Grâce
à cette découverte et à l’évolution de la science les leucémies sont de nos jours des pathologies
qui peuvent être facilement diagnostiquées et traitées. Chez les personnes atteintes de leucémie
on observe parfois à l’hémogramme des hyperleucocytoses associées à des thrombocytoses, des
pancytopénie, des anémies normocytaire normochrome qui sont des signes d’orientations de
cette pathologie.
La leucémie est aujourd’hui classée treizième cancer après les cancers du sein, des
poumons, Colorectum, prostate, estomac, foie, col de l'utérus, œsophage, thyroïde, vessie,
lymphome non hodgkinien et pancréas.
Notre étude avait pour objectif général d’étudier les anomalies de l'hémogramme chez
les patients atteints de leucémie.
Afin d’atteindre ces objectifs, notre travail a été structuré en deux grandes parties. La
première a traité des généralités sur les leucémies et l’hémogramme. La seconde a concerné les
matériels et la méthode utilisés pour aboutir à nos résultats qui ont fait l’objet d’une discussion.
Le tissu myéloïde donne naissance à des cellules aux fonctions très variées : les
globules rouges qui transportent l'oxygène aux poumons, les polynucléaires neutrophiles
qui jouent un rôle essentiel dans les défenses antibactériennes, les monocytes qui jouent à
la fois un rôle dans la défense antibactérienne et dans la réaction immunitaire, les
polynucléaires éosinophiles et basophiles aux fonctions moins bien définies, les plaquettes
qui jouent un rôle essentiel dans l'hémostase primaire et la coagulation. Les cellules
myéloïdes sont produites chez l’embryon par le foie, la rate et la moelle. Après la naissance,
seule la moelle est normalement myélopoïétique (KOHLER, 2010).
II. Leucémie
II.1. Définition
La leucémie est un cancer des tissus responsables de la formation du sang, c’est-à-dire
des cellules sanguines immatures se trouvant dans la moelle osseuse (matière molle et
spongieuse située au centre de la plupart des os). La maladie débute habituellement par une
anomalie dans la formation des cellules de la moelle osseuse. Les cellules anormales se
multiplient et deviennent plus nombreuses que les cellules normales, empêchant ainsi leur
fonctionnement adéquat (Beck, 1991).
I.1 Anémie
Volume globulaire moyen (VGM) : Indique le volume des globules rouges. Il est utilisé
pour diagnostiquer et classifier les anémies. Il correspond au rapport entre le taux
d’hématocrite et le nombre de globules rouges. Sa valeur est comprise entre 80 et 100 fl. Il
a permis de classer les anémies en normo, micro, et macrocytaire (Troussard et al., 2014).
I.2 La polyglobulie
Définition
C'est l'augmentation anormale du volume total pris par les globules rouges dans le sang
(Tefferi et al., 1998). Le signe d'appel qui doit conduire à la masse sanguine est l'élévation de
l'hématocrite. En raison de ses relations avec la viscosité, la mesure de l'hématocrite est en effet
le meilleur élément de dépistage et de surveillance d'une polyglobulie (et l'on envisagera donc
une mesure de la masse globulaire) (Bouscary et al., 1999). Il y a polyglobulie si l'hématocrite
est chez :
Hommes……………………………………………………… >54 %
Femmes………………………………………………………>47 %
II.1 Leucopénie
La leucopénie, c’est la diminution du nombre total de globules blancs en dessous de 4
G/L chez les adultes. Elle peut être causée par les facteurs suivants :
- Chimiothérapie ;
- Radiothérapie ;
- Certains médicaments biologiques comme l’interleukine 2 ;
- Maladie de la moelle osseuse comme la leucémie ;
- Les injections (Lowry et al., 2001).
II.1.2 Lymphopénie
La lymphopénie se définit par un nombre de lymphocytes sanguins inférieur à
1.500/mm3. La lymphopénie peut être due à trois anomalies :
II.2 L’hyperleucocytose
L’hyperleucocytose correspond à l'augmentation du nombre de globules blancs dans le
sang à hauteur de 10 G/L chez les adultes. Elle peut être le signe d'une infection bactérienne
(angine.), virale et plus rarement le signe de pathologies graves comme les leucémies. Dans le
cas des leucémies, l’hyperleucocytose peut correspondre à un passage en excès dans le sang
périphérique de leucocytes matures ou immatures (blastes) (Deibener et al., 2011).
La myélémie est le passage dans le sang de formes immatures de la ligné granuleuse. Elle
survient le plus souvent lors d’une LMC (KOHLER, 2010).
Elle peut être associée à un afflux d'éosinophiles dans les tissus. C'est un signe biologique
fréquent, souvent précieux pour guider l'enquête étiologique qui bénéficie ainsi de l'étroite
collaboration entre le clinicien et le biologiste (Bernard et al., 1978).
- Les monocytoses malignes : Elles surviennent soit dans le cadre des leucémies aiguës
monocytaires, soit dans le cadre de leucémies chroniques myélomonocytaires.
III.1 Thrombocytose
La thrombocytose, aussi appelée hyperplaquettose, est une anomalie sanguine
caractérisée par une augmentation du nombre de plaquettes, ou thrombocytes, dans le sang.
Produites par la moelle osseuse, les plaquettes jouent un rôle essentiel dans la coagulation. La
thrombocytose est suspectée lorsque le taux de plaquettes dans le sang dépasse 450000
plaquettes par mm3. Les thrombocytoses peuvent être classées en trois grands types :
III.2 Thrombopénie
C'est la diminution en dessous de 150000/mm3 du nombre de plaquettes dans le sang
circulant. Il est essentiel de diagnostiquer tôt cette anomalie car elle expose à un risque
d’hémorragie. Une thrombopénie peut être causée par :
Elle est définie comme la diminution simultanée des 3 lignées myéloïdes : Hématies,
PNN, Plaquettes au-dessous des valeurs normales pour l'âge et le sexe. Il y a 2 types de
pancytopénies :
I. Frottis sanguins
Le frottis sanguin est une étude qualitative des éléments figurés du sang. Cette analyse
consiste à un étalement d’une goutte de sang sur une lame, colorée au May-Grünwald Giemsa
et lue au microscope optique (objectif 100). L’étude minutieuse du frottis est extrêmement utile
au diagnostic cytologique de nombreuses maladies hématologiques. Cette méthode permet
notamment d’observer un nombre élevé de divers types de globules blancs. On peut distinguer
les leucoblastes de certaines leucémies (Imbert, 2005).
Lymphoblaste
Ils mesurent entre 18-22 µm avec une forme ronde, la Forme du noyau est Ovalaire avec
une Chromatine très fine, un Nucléole de grande taille, nettement visible. Le Cytoplasme est
réduit car cellule jeune avec une Coloration bleu, hyperbasophile et des Granulations absentes
(Bernard et al., 1978).
Myéloblastes
Ils mesurent entre 14 et 18µm et possédant un large noyau ovale, composé de chromatine
non condensée et possédant au minimum trois nucléoles. Le cytoplasme présente des granules
et a un aspect basophile. La présence du bâtonnet d’auer dans le cytoplasme permet parfois de
l’identifier (Bernard et al., 1978).
II. Le myélogramme
Un myélogramme est un examen qui permet l'étude de la moelle osseuse après une ponction
suivie d'une aspiration. On effectue ensuite un frottis de moelle osseuse à partir du liquide
aspiré. Ce nom correspond aussi bien à l'acte de prélèvement (ponction-aspiration) qu'à
l'examen biologique (lecture du frottis après coloration) (Abella et al., 2005).
L’Hybridation in situ en fluorescence (FISH) est un test génétique moléculaire qui permet
d’identifier les anomalies chromosomique et d’autres changements génétiques dans les cellules
cancéreuses ou blastes (Lamaison et al., 2016).
Chapitre I : Méthodologie
Il s’est agi d’une étude prospective couvrant la période d’avril à juillet 2022.
Pour atteindre ses objectifs, le CHUSS est organisé en six directions administratives et
six départements cliniques et médico-techniques dont le département des laboratoires qui est
subdivisé en six (6) services que sont : le service d’accueil- prélèvement et des urgences des
examens biologiques, d’anatomo-pathologie, de Biochimie, d’immunologie - hématologie, de
parasitologie-mycologie, et de bactériologie -virologie.
IV. Echantillonnage
V. Matériel et méthodes
VI. Méthodes
- Installation du patient ;
- Étiquetage du tube (nom, prénom, date, numéro d’ordre) ;
- Pose du garrot ;
- Asepsie de la zone de prélèvement avec un tampon d’alcool ;
- Recueil de 3-4ml de sang veineux dans un tube EDTA ;
- Homogénéiser doucement.
Lorsque les échantillons de sang EDTA sont aspirés par les compteurs, le sang est
aliquoté (séparé en petites portions avant d'être utilisé dans les différents canaux) et traité avec
différents réactifs pour révéler les propriétés spécifiques des cellules.
La variation d’impédance
Les globules rouges et les plaquettes sont mesurées simultanément au niveau d’un
orifice de comptage par la technique de l’impédance combinée à la focalisation
hydrodynamique. Les cellules sanguines mises en suspension dans un liquide conducteur et
guidées à travers un petit orifice cylindrique vont déclencher lors de leur passage entre deux
électrodes immergées dans ce liquide une augmentation de la résistance électrique qui génère
une impulsion électrique :
Un réactif sans cyanure est utilisé pour mesurer l'hémoglobine par photométrie.
La mesure optique
Elle associe la cytométrie en flux et la diffraction lumineuse et sont les principales
méthodes de détection pour la formule leucocytaire et la numération des érythroblastes. La
cytométrie en flux consiste globalement à faire défiler une à une des cellules devant un faisceau
laser. On utilise d'abord un système d'hydro focalisation qui va permettre de canaliser les
cellules et de les faire passer en file indienne. Lors de leur passage à travers le laser, elles
émettent des signaux lumineux qui sont analysés par l'ordinateur associé au cytomètre. Ces
signaux peuvent être de plusieurs natures comme par exemple une diffraction de la lumière par
la cellule qui est alors liée à sa taille ou à un signal de fluorescence émis spontanément par la
cellule ou parce qu'elle a été marquée par un antigène, une coloration...
Un frottis sanguin correcte doit être : homogène, ne touche pas les bords et correctement séché
(figure VI).
Coloration
Après séchage, appliquer le May-Grünwald sur le frottis pendant trois (3) minutes puis
rincer. Ensuite appliquer le Giemsa dilué au 1/10 pendant 15 minutes puis rincer et laisser
sécher. L’observation se fera au microscope à l’objectif 100.
Principe
Cette coloration repose sur l’affinité acide-base des colorants et des éléments cellulaires.
Il y a deux (2) colorants :
Les constituants cellulaires acides sont colorés sélectivement par les colorants basiques,
ils sont qualifiés de basophiles (ADN, cytoplasme des lymphocytes). Les constituants
cellulaires basiques sont colorés sélectivement par les colorants acides et sont qualifiés
d'acidophiles ou d'éosinophiles (cytoplasme des hématies). Les neutrophiles sont colorés à la
fois par les colorants acides et basiques.
Les variables d’étude retenues ont été l’âge, le sexe, le nombre de leucocyte, le taux
d’hémoglobine, le volume globulaire moyen, la concentration corpusculaire moyenne en
hémoglobine, le taux de réticulocyte et les plaquettes.
L’analyse de nos données a été effectuée grâce au logiciel RStudio 2022.07.1. Les
graphiques et les tableaux ont été conçus avec le Microsoft Excel 2016 et leur mise en forme
ainsi que la saisie par le logiciel Word 2016.
La collecte des données s’est réalisée de façon confidentielle. L’anonymat était respecté
par des numéros qui étaient attribués à chaque patient.
I. Résultats
Femmes 14 40
Hommes 21 60
TOTAL 35 100
Fréquence (%)
50
45 (42,86)
40
35
30 (25,72)
25 (20)
20
15
(8,57)
10
5 (2,85)
0 Tranches
[0-20[ [20-40[ [40-60[ [60-80[ [80 et + [ d'âge (ans)
TOTAL 35 100,00
I.3.1. Profil des leucocytes et des plaquettes chez les patients atteints de Leucémie
Myéloïde Chronique (LMC)
Nous avons constaté que chez tous les patients atteints de LMC la lignée myéloïde était
élevée (tableau IV), et les frottis sanguins mettaient en évidence des excès de polynucléaires
neutrophiles, de granulocytes immatures et des blastes sanguins compris entre 3 et 10 %.
Tableau IV : Profil des leucocytes et des plaquettes chez les patients atteints de LMC
Lignée
lymphoïde Hyper lymphocytose 15 88,23
Thrombopénie 04 23,52
Plaquettes
Thrombocytose 07 41,18
I.3.2 Profil des leucocytes et des plaquettes chez les patients atteints de Leucémie
Aigüe Myéloïde (LAM)
Chez les patients atteints de LAM nous avons constaté que la lignée myéloïde était élevée
(tableau V) et les frottis sanguins mettaient en évidence des myéloblastes compris entre 60 et
80%.
Tableau V : Profil des leucocytes et des plaquettes chez les patients atteints de LAM
Lignée
lymphoïde Hyper lymphocytose 09 81,81
I.3.3 Profil des leucocytes et des plaquettes chez les patients atteints de Leucémie
Aigüe Lymphoïde (LAL)
Chez les patients atteints de LAL nous avons constaté que la lignée lymphoïde était élevée
(tableau VI) et les frottis sanguins mettaient en évidence des lymphoblastes compris entre 60 et
75%.
Tableau VI : Profil des leucocytes et des plaquettes chez les patients atteints de LAL
II. DISCUSSION
II.6 Profil des leucocytes et des plaquettes chez les patients atteints de Leucémie
Myéloïde Chronique (LMC)
Chez les patients atteints de LMC nous avons constaté qu’au niveau des leucocytes, la
lignée myéloïde était élevée et les frottis sanguins mettaient en évidence des excès de
polynucléaires neutrophiles, de granulocytes immatures et des blastes sanguins compris entre 3
et 10 %. Ces résultats se rapprochent de ceux de Zandecki qui avait observé chez des patients
atteints de LMC au laboratoire du CHU d’Anger, une Polynucléose neutrophile, une hyper
basophilie, hyper éosinophilie, et une hyper monocytose avec des frottis sanguins mettant en
évidence des myéloblastes inférieur à 3% associés à des fortes myélémies (Zandecki, 2016).
Ces anomalies pourraient être causées par un mauvais fonctionnement de la moelle osseuse qui
entraine une prolifération maligne des leucocytes matures de la lignée granulocytaire au niveau
du sang.
Certains patients de LMC avaient une hyper lymphocytose non significative. Cela
pourrait être due à la valeur très élevée des leucocytes totaux chez ces patients.
L’anomalie plaquettaire la plus fréquente chez les patients atteints de LMC de notre
étude était la thrombocytose (41,18%). Ces résultats sont également similaires à ceux de
Zandecki qui avait aussi obtenu une prédominance de thrombocytose lors de son étude sur la
LMC au laboratoire du CHU d’Anger (Zandecki, 2016). Cette thrombocytose fréquente
pourrait être due à une l’hyperplasie de la lignée myéloïde au niveau médullaire.
Cependant l’hémogramme à lui seul ne peut pas poser le diagnostic d’une LMC. Le
myélogramme, la mise en évidence du transcrit BCR -ABL à la Fluorescence par hybridation
in situ (FISH), le caryotype médullaire qui met en évidence le chromosome Philadelphie (Ph1)
et la biologie moléculaire sont nécessaires pour confirmer le diagnostic.
II.7 Profil des leucocytes et des plaquettes chez les patients atteints de Leucémie Aigüe
Myéloïde (LAM)
Chez les patients atteints de LAM nous avons constaté que la lignée myéloïde était
élevée et les frottis sanguins mettaient en évidence des myéloblastes sanguins compris entre 60
et 80%. Ces résultats diffèrent de ceux de Doumbia et al qui lors d’une étude menée au CHU
IBN Sina au Maroc sur des enfants atteints de LA, avaient obtenu chez certains patients atteints
de LAM des leucopénies associées à des neutropénies et dans certains cas des pancytopénies
avec des frottis sanguins présentant des myéloblastes périphériques à 81% (Doumbia et al.,
2016). En effet chez les personnes atteintes de LAM on peut observer des variations de
leucocytes partant d’une leucopénie franche sans blaste circulant à une hyperleucocytose
constituée essentiellement de blastes. Cela pourrait s’expliquer par le fait que les précurseurs
des polynucléaires ou des monocytes ont proliférés de façon anarchique, sans "mûrir" (sans se
différencier) au niveau de la moelle osseuse et du sang. Cette absence de leucopénie, de
neutropénie et de pancytopénie chez les patients atteints de LAM de notre étude pourrait être
due à notre échantillonnage réduit.
Certains patients atteints de LAM avaient une hyper lymphocytose non significative.
Cela pourrait être due à la valeur très élevée des leucocytes totaux chez ces patients.
Dans notre étude, 54, 55 % des patients atteints de LAM avait une thrombopénie. Cela
est conforme aux résultats de Doumbia et al qui avaient obtenu aussi dans leur étude une
prédominance de thrombopénie chez les patients atteints de LAM (Doumbia et al., 2016). Ces
prédominances de thrombopénie sont confirmées par les données de la littérature qui stipulent
la présence d’un syndrome d’insuffisance médullaire dans les LAM.
II.8 Profil des leucocytes et des plaquettes chez les patients atteints de Leucémie Aigüe
Lymphoïde (LAL)
Chez les patients atteints de LAL nous avons constaté qu’au niveau des leucocytes,
c’était la lignée lymphoïde qui était élevée avec une hyper lymphocytose chez tous les patients.
Et les frottis sanguins mettaient en évidence des lymphoblastes sanguins compris entre 60 et
75%. Ces résultats diffèrent de ceux de Douamba et al qui suite à leur étude menée sur des
enfants atteints de LAL au CHU Charles de Gaulle de Ouagadougou avaient obtenu chez
certains d’entre eux des cas de lymphopénies et des valeurs de lymphoblaste sanguins à 90%
(Douamba et al., 2018). En effet chez les personnes atteintes de LAL on peut observer des
variations de leucocytes qui partent d’une leucopénie franche associée à une lymphopénie sans
blaste circulant à une hyperleucocytose sévère constituée essentiellement de blastes. Cela
pourrait correspondre à une prolifération clonale de progéniteurs lymphoïdes malins au niveau
de la moelle osseuse et éventuellement du sang.
Certains patients atteints de LAL avaient une polynucléose neutrophile et une hyper
monocytose qui étaient non significative. Cela pourrait être due à la valeur très élevée des
leucocytes totaux chez ces patients.
Dans notre étude, 85,71% de nos patients atteints de LAL avaient une thrombopénie.
Nos résultats concordent avec ceux de Douamba et al qui avaient obtenu aussi dans leur étude
une prédominance de thrombopénie (Douamba et al., 2018). Ces thrombopénies fréquentes
pourraient être dues à la prolifération maligne des progéniteurs lymphoïdes au niveau de la
moelle osseuse empêchant ainsi la production normale de plaquette.
Cependant, le diagnostic des LAL ne peut se fonder uniquement sur l’analyse sanguine.
Si les résultats de la numération formule sanguine laissent suspecter une LAL le diagnostic doit
être confirmé par le myélogramme ou d’autres examens plus approfondis.
CONCLUSION
A l’issue de notre travail, nous avons obtenu 35 cas de leucémies et la plus fréquente
était la LMC. Les hommes étaient les plus atteints (60%) et les tranches d’âges la plus touchées
étaient celle de 20 à 40 ans suivie de celle de 40 à 60 ans. Tous Les patients présentaient une
anémie arégénérative et l’anémie normocytaire normochrome arégénérative était la plus
fréquente (51,43%).
Dans notre population d’étude, tous les patients avaient une hyperleucocytose. Chez les
patients atteints de LMC les blastes sanguins étaient compris entre 3 et 10% et étaient associés
à des myélémies. Ensuite chez les patients atteints de LAM les myéloblastes sanguins étaient
compris entre 60 et 80%. Et enfin chez ceux atteints de LAL les lymphoblastes sanguins étaient
compris entre 60 et 75%.
Les patients atteints de LMC présentaient plus fréquemment des thrombocytoses tandis
que ceux atteints de LAM et LAL présentaient plus fréquemment des thrombopénies.
Bien que la numération formule sanguine aide au diagnostic des leucémies, elle reste un
moyen d’orientation de ces pathologies.
PERSPECTIVES
RECOMMANDATIONS
Faire en sorte que tous les centres médicaux au Burkina Faso puissent disposer de laboratoires
bien équipés pour permettre une amélioration des méthodes de diagnostic étiologique des
leucémies.
Des cliniciens :
Pour faciliter, permettre des interprétations plus poussées et exactes des résultats obtenus, il
serait judicieux de toujours indiquer les renseignements cliniques sur les bulletins d’examen.
De la population :
Il faut que chaque individu améliore son hygiène de vie et effectue régulièrement des bilans de
santé.
REFERENCES
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ANNEXES
Annexe 14 : Chronomètre
Annexe 13 : Micropipette
Annexe 17 : Frottis sanguin d’un patient Annexe 18 : Frottis sanguin d’un patient
atteint de Leucémie Aiguë lymphoïde atteint de Leucémie Myéloïde Chronique