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REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE

Union-Discipline-Travail

Ministère de l’Enseignement supérieur


et de la Recherche Scientifique Laboratoire de
Biotechnologie, Agriculture
et Valorisation des
Ressources Biologiques

Année Universitaire
MEMOIRE
2019-2020 Présenté pour l’obtention du diplôme de Master de
Biotechnologies, Biosécurité et Bioressources de l’Université
Félix HOUPHOUËT-BOIGNY

Spécialité : Agrophysiologie et Phytopathologie

KONAN Kouakou Alexis


Numéro d’ordre
887/ 2020
EVOLUTION DE L’ANTHRACNOSE DE
L’ANACARDIER (Anacardium occidentale L.)
DANS LA REGION DU PORO DE 2014 A 2020 ET
SUIVI SANITAIRE DANS TROIS ZONES
AGROECOLOGIQUES EN COTE D’IVOIRE

Commission du jury :

M. KASSI N’Da Justin Professeur Titulaire UFHB Président


Soutenue publiquement
le, 18/ 01/ 2021 M. CAMARA Brahima Maître de Conférences UFHB Superviseur

M. SORO Sibirina Maître-Assistant UJLoG Directeur

M. SANOGO Souleymane Maître-Assistant UFHB Examinateur


DEDICACE

À ma mère OKOU Rosalie à qui je voue tous mes sentiments que le bon Dieu te remette sur pied
maman.
À celui qui m’a inséré le gout de la vie et le sens de la responsabilité mon père, KONAN

Jérôme

i
AVANT PROPOS
Ce mémoire de Master réalisé à l’UFR Biosciences de l’Université Felix Houphouët-Boigny
d’Abidjan a été conduit dans le cadre du Projet de Promotion de la Compétitivité de la chaîne
de valeur de l'Anacarde (PPCA), mis en vigueur le 20 août 2018, avec pour Objectif de
Développement (ODP), d'accroître la productivité, la qualité et la valeur ajoutée de la noix de
cajou en Côte d'Ivoire.

Le Conseil du Coton et de l’Anacarde (CCA) et le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche


et le Conseil Agricoles (FIRCA) ont signé le 07 décembre 2018, la convention portant sur la
mise en œuvre des activités de la sous-composante « Programme National de Recherche sur
l’Anacarde (PNRA) ».

Dans le cadre de la mise en œuvre du PNRA, le FIRCA a signé avec les Institutions Nationales
de Recherche Agricole (INRA), des contrats spécifiques pour la mise en œuvre des activités des
différents axes de ce programme.

L’Axe de la Défense de la Culture est géré par le CENTRE D’EXCELLENCE AFRICAIN SUR
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE, LA BIODIVERSITE ET L’AGRICULTURE
DURABLE (CEA-CCBAD) de l’Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB). Il a pour
objectif spécifique de contribuer à l’amélioration de la productivité des vergers d’anacardiers à
travers l’accès aux stratégies de lutte durable contre les nuisibles. C’est dans la poursuite de cet
objectif que ce mémoire de Master a été initié avec pour thème : « Evolution de l’anthracnose
de l’anacardier (Anacardium occidentale L.) dans la région du Poro de 2014 à 2020 et suivi
sanitaire dans trois zones agroécologiques en Côte d’Ivoire ».

ii
REMERCIEMENTS
La présente étude n’aurait été possible sans le concours de certaines personnes. A travers les
premières pages du présent document je voudrais exprimer ma reconnaissance à l’endroit de toutes
ces bonnes volontés qui d’une manière ou d’une autre ont contribués au bon déroulement et
l’aboutissement de ce travail. J’adresse mes vifs remerciements en premier lieu au :

-Professeur ABOU Karamoko, le Président de l’Université FELIX HOUPHOUËT-BOIGNY de


COCODY, pour son dynamisme à la tête de l’institution et pour son implication dans la formation
de qualité des étudiants.
-Professeur KOUAMELAN Essetchi Paul, Doyen de l’Unité de Formation et de Recherche (UFR)
Biosciences pour avoir autoriser mon inscription dans ladite UFR.

-Professeur N’GUETTA Assanvo Simon-Pierre, Directeur du Laboratoire de Biotechnologie,


Agriculture et Valorisation des Ressources Biologiques de l’Université FELIX HOUPHOUËT-
BOIGNY pour mon acceptation au sein du dit Laboratoire.

Je remercie le Docteur CHERIF Mamadou, Responsable des Masters de l’UPR (Unité

Pédagogique et de Recherche) de l’UFR Biosciences de l’Université FELIX HOUPHOUËT-


BOIGNY de m’avoir compté parmi ses étudiants, de ses conseils ainsi que sa franchise qui nous
a permis de prendre conscience et de redoubler d’effort toute au long de notre formation.

Je tiens également à remercier mon Superviseur le Docteur CAMARA Brahima, Maître de


Conférences à l’Université FELIX HOUPHOUËT- BOIGNY qui a permis la réalisation de ce
présent document grâce à son aide, ses conseils et ses encouragements ainsi que ses critiques qui
m’ont été très utiles.

J’exprime toute ma reconnaissance envers le Professeur KONE Daouda de l’UFR Biosciences


de l’Université FELIX HOUPHOUËT- BOIGNY d’Abidjan et Directeur de l’URI (Unité de
Recherche Industrielle) du Pôle Scientifique et d’Innovation de Bingerville pour l’acceptation au
sein de son unité afin de mener à bien cette étude.

En seconde lieu, je tiens à exprimer ma profonde gratitude à l’égard de notre encadreur Docteur
SORO Sibirina, Maitre-Assistant en Phytopathologie, Enseignant-Chercheur à l’Université Jean
Lorougnon Guédé- Daloa, pour son encadrement, sa rigueur scientifique, ses suggestions avisées
et toute la confiance qu’il nous a témoigné en nous proposant ce thème ainsi que ses précieux
conseils et son aide durant toute la période du travail.

iii
Je voudrais adresser mes remerciements aux membres du jury pour l’intérêt qu’ils ont porté à notre
recherche en acceptant d’examiner notre travail et de l’enrichir par leurs propositions en
l’occurrence le Professeur KASSI N’da Justin qui a accepté de présider ce jury et le Docteur
SANOGO Souleymane qui a accepté avec spontanéité et bienveillance, d’être l’examinateur de ce
travail malgré ses multiples occupations.

J’adresse également mes remerciements à tous les enseignants de l’Unité Pédagogique et de


Recherche de Physiologie et Pathologie Végétales de l’UFR Biosciences de l’Université Félix
HOUPHOUËT- BOIGNY pour toute l’énergie dépensée en nous dispensant les cours et aussi pour
leurs conseils sans cesse qu’ils nous donnaient durant cette formation.

Je remercie également tous les doctorants N’GORAN Severin, SILUE Ténina, KOUMAN Abenan
Natacha, TEHUA Amoa Armist, AMANI Cyriac, pour leurs conseils, encouragements, remarques
pertinentes et leurs suggestions enrichissantes.

J’exprime toute ma reconnaissance au Docteur ABO Virginie Epouse Traoré et toute la grande
famille Traoré pour leur soutien moral, matériel et financier.

Je ne pourrai terminer sans exprimer ma profonde gratitude à SORO Nahangnon Arsène Doctorant
au Centre d’Excellence Africain sur le Changement Climatique, la Biodiversité et l’Agriculture
Durable (CEA-CCBAD/ UFHB) pour sa totale disponibilité, ses critiques pertinentes, ses
suggestions, ses conseils avisés et sa grande sympathie. Il a été « une vraie lumière » pour moi
tout au long de ce stage. Ma reconnaissance lui est particulière.

Enfin, je n'oublierai pas de citer tous ces amis avec qui j'ai partagé des agréables moments pendant
cette formation : CHEICK Konaté, BAKAYOKO Abdul, OUATTARA Abou, SORO Ténina,
KOUADIO Raymond, DIARRA Lassina, FOFANA El-hadji, Kone Nahawa, N’Da Landry,
DJENI Camara, KOFFI Zougou Hornimane et tous les autres ... Je vous garde dans mon cœur.

iv
TABLE DES MATIERES
DEDICACE ...................................................................................................................................... i

AVANT PROPOS ........................................................................................................................... ii

REMERCIEMENTS ..................................................................................................................... iii

TABLE DES MATIERES .............................................................................................................. v

SIGLES ET ABREVIATIONS .................................................................................................... vii

LISTE DES FIGURES ................................................................................................................ viii

LISTE DES TABLEAUX .............................................................................................................. ix

INTRODUCTION ............................................................................................................................ 1

I. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE .................................................................................................... 4

1.1- Anacardier .................................................................................................................................. 5

1.1.1- Origine et distribution .............................................................................................................. 5

1.1.2- Classification taxonomique ..................................................................................................... 5

1.1.3- Exigences pédoclimatiques...................................................................................................... 6

1.1.4- Description botanique .............................................................................................................. 6

1.1.5- Phénologie de l'anacardier ....................................................................................................... 7

1.1.6- Usage de l’anacardier ............................................................................................................ 10

1.2- Filière anacarde en Côte d’Ivoire ............................................................................................. 10

1.2.1- Principales zones de production ............................................................................................ 10

1.2.2- Importance de l’anacarde dans l’économie Ivoirienne .......................................................... 12

1.2.3- Ennemis de la culture ............................................................................................................ 12

1.2.3.2- Maladies.............................................................................................................................. 13

II. MATERIEL ET METHODES ................................................................................................... 17

2.1- Matériel ..................................................................................................................................... 18

2.1.1- Zone d’étude .......................................................................................................................... 18

2.1.2- Matériel végétal ..................................................................................................................... 18

2.1.3- Matériel technique ................................................................................................................. 18

2.2- Méthodes .................................................................................................................................. 21


v
2.2.1- Evaluation de l’évolution de l’anthracnose dans les vergers d’anacardiers de 2014 à 2020 dans
le département de Korhogo .............................................................................................................. 21

2.2.2- Suivi sanitaire de l’anthracnose dans trois différentes zones agroécologiques de la Côte
d’Ivoire ............................................................................................................................................. 22

2.2.3- Isolement et identification de l’agent responsable de l’anthracnose ..................................... 22

2.2.3.1- Collecte des échantillons .................................................................................................... 22

2.2.3.2- Isolement du champignon associé aux symptômes ............................................................ 22

2.2.3.3- Identification et caractérisation morphologique des isolats obtenus .................................. 23

2.2.3.4- Fréquence d’isolement de C. gloeosporioides par zone ..................................................... 24

2. 2.4- Analyse de données .............................................................................................................. 24

III. RESULTATS ET DISCUSSION ............................................................................................. 25

3.1- Résultats.................................................................................................................................... 26

3.1.1- Evolution de l’anthracnose dans les vergers d’anacardiers de la région du Poro de 2014 à
2020.................................................................................................................................................. 26

3.1.2- Suivi sanitaire de l’anthracnose dans trois différentes zones agroécologiques de la Côte
d’Ivoire ............................................................................................................................................. 26

3.1.3- Isolement, identification et caractérisation morphologique du champignon responsable de


l’anthracnose .................................................................................................................................... 29

3.2- Discussion ................................................................................................................................. 32

CONCLUSION ET PERSPECTIVES ............................................................................................ 34

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ........................................................................................ 35

RESUME ........................................................................................................................................ 42

ABSTRACT.................................................................................................................................... 42

vi
SIGLES ET ABREVIATIONS
% : Pourcentage

ANADER : Agence Nationale d’Appui au Développement Rural

CCA : Conseil du Coton et de l’Anacarde

FIRCA : Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricole


FAO : Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
F CFA : Franc de la Communauté Financière Africaine
Ha : Hectare
Kg : Kilogramme

MIRAH : Ministère des Ressources Animales et Halieutiques

PIB : Produit Intérieur Brut


UFHB : Université Félix HOUPHOUET BOIGNY

UFR : Unité de Formation et de Recherche

NARI : Naliendele Agricultural Institute

vii
LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Plante d’anacardier en floraison .................................................................................... 8


Figure 2 : Différents types de fleurs chez l’anacardier................................................................... 9
Figure 3 : Fruit de l’anacardier ...................................................................................................... 9
Figure 4 : Carte des principales zones de production de l’anacarde en Côte d’Ivoire ....................11
Figure 5 : Différents symptômes de l’anthracnose sur les feuilles d’anacardier...........................15
Figure 6 : Sites d’étude pour le suivi sanitaire de l’anthracnose ..................................................19
Figure 7 : Incidence moyenne et indice moyen de sévérité de l'anthracnose dans la région du Poro
de 2014 à 2020 ..............................................................................................................................27
Figure 8 : Incidence moyenne et indice moyen de sévérité de l'anthracnose dans les trois vergers
du nord de la Côte d'Ivoire .......................................................................................... ………….27
Figure 9 : Incidence moyenne et indice moyen de sévérité de l'anthracnose dans les trois vergers
du centre de la Côte d'Ivoire...........................................................................................................28
Figure 10 : Incidence moyenne et indice moyen de sévérité de l'anthracnose dans les trois vergers
à l’est de la Côte d'Ivoire ............................................................................................. ………….28
Figure 11 : Incidence moyenne et indice moyen de sévérité de l'anthracnose dans les trois zones
agroécologiques........................................................................................................................….30
Figure 12 : Caractères morphologiques des isolats de Colletotrichum gloeosporioides
obtenus...........................................................................................................................................31

viii
LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Matériel technique utilisé au cours des différents travaux .................................... ...20

Tableau II : Fréquences d’isolement (FI) de Colletotrichum gloeosporioides par zone ………32

ix
INTRODUCTION

1
L’anacardier de son nom scientifique Anacardium occcidentale L est un arbre originaire du
Brésil. Il se développe bien dans les écologies tropicales entre les latitudes 15 degrés Nord et Sud.
Grâce à son architecture, sa résistance à la sécheresse et la quantité importante de litière qu’il
produit, cet arbre se présente comme un excellent protecteur de l’environnement (Adeigbe et al.,
2015). Anacardium occcidentale a été introduit en Côte d’Ivoire dans les années 60 dans le cadre
d’une politique de conservation des sols et d’un programme de reboisement des savanes du Nord.
Progressivement, d’un aspect purement écologique, l’implantation de vergers d’A. occcidentale
passe à un aspect socio-économique à cause des noix commercialisables, appelées noix de cajou,
que cet arbre produit. Du fait de la demande croissante des noix de cajou sur le marché
international, la filière cajou en Côte d’Ivoire a ainsi connu un développement significatif avec
une augmentation de la production nationale de noix brutes. Elle est passée de 350 000 tonnes de
noix brutes produites sur une superficie estimée à 825 000 ha en 2008 à plus de 738 000 tonnes
sur une superficie d’environ 1 350 000 ha en 2018 (FIRCA & CCA, 2018). Cette production
représente la moitié de la production de l’Afrique de l’Ouest, et 22 % de la production mondial
(Mieu, 2018). Selon le FIRCA & CCA (2018), de 2008 à 2018 le chiffre d’affaires de la filière
anacarde est passé de 88,9 milliards à 591,28 milliards de FCFA. Quant au revenu brut distribué
aux producteurs, il est passé de 70 milliards à plus de 380,659 milliards de FCFA. L’anacardier
est devenu depuis 2010, le troisième produit d’exportation de la Côte d’Ivoire après le cacao et
le caoutchouc (Koné, 2010). La filière anacarde apparaît aujourd’hui comme l’un des principaux
moteurs du développement économique et social des zones Nord, Centre et Est de la Côte
d’Ivoire. Elle est clairement une source intéressante de croissance économique avec l’avantage
d’avoir été développée dans les régions les plus pauvres du pays et d’avoir le potentiel de générer
des emplois ruraux importants. Cependant, le développement de la filière anacarde s’étant opéré
spontanément sans orientation stratégique, elle a été très rapidement confrontée à certaines
difficultés. Les plus importantes ont trait à la faiblesse des rendements qui est en moyenne de 547
kg/ha comparativement à un niveau de 1 000 kg/ha en Inde et de 2 000 kg/ha au Vietnam ainsi
qu’à la mauvaise qualité des noix brutes (FIRCA & CCA, 2018). En effet, l’anacardier est
soumis à plusieurs contraintes phytosanitaires qui compromettent le rendement en noix de cajou
du point de vue quantité et qualité dans plusieurs pays (Viana et al., 2007 ; Masawe et al., 2014
; Silué et al., 2017). En Tanzanie par exemple, quatre maladies dont l’anthracnose
(Colletotrichum gloeosporioides), l’oïdium (Oïdium anacardium), la rouille des feuilles et des
noix (Cryptosporiopsis spp) et le flétrissement de l’anacardier (Laetiporus sp et Ganoderma spp)
sont responsables d’importants dégâts (Masawe et al., 2014). L’oïdium seul peut engendrer des
pertes de rendement de l’ordre de 70 à 100 % (Sijaona, 2001). En 2000 au Brésil, l’anthracnose

2
a causé une chute de production de l’ordre de 40% (Topper, 2002). En Côte d’Ivoire, l’étude
réalisée par Silué et al. (2017) faisant l’état des lieux des agents pathogènes de l’anacardier a
révélé que dans tous les districts où la noix de cajou est cultivée, l’anthracnose est la maladie la
plus importante avec un taux d’attaque de 63,45 % suivi de la pestalotiose (Pestalotia
heterocornis) 30,35 % et la gommose (Lasiodiplodia theobromae) 1,66 % et les indéterminées
4,52 %. Jusqu’ici très peu d’étude ont été réalisées dans le but de cerner l’évolution de ces
maladies au cours de ces dernières années. Pourtant, ces informations sont nécessaires pour
l’élaboration des mesures de lutte plus efficaces contre toute maladie de la plante. C’est dans ce
contexte que cette étude a été initiée portant sur l’évolution de l’anthracnose, la principale maladie
de l’anacardier. Elle vise à contribuer à l’adoption de stratégies de lutte plus efficaces et durables
contre cette maladie par une maitrise de son l’évolution au cours de ces six dernières années.

Plus spécifiquement, il s’agit de :

-évaluer l’évolution de l’anthracnose dans les vergers d’anacardiers dans la région du Poro de
2014 à 2020 ;
-faire un suivi sanitaire de l’anthracnose dans trois différentes zones agroécologiques de Côte
d’Ivoire ;
-isoler et caractériser morphologiquement l’agent responsable de l’anthracnose chez
l’anacardier.
Dans ce mémoire, après avoir indiqué les généralités sur l’anacardier et la maladie de
l’anthracnose, nous présenterons le matériel et les méthodes utilisés pour mener à bien notre
étude. Ensuite, donnerons les résultats auxquels sommes parvenus et après les avoir discutés
terminerons par une conclusion suivie de perspectives de recherche.

3
I. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

4
1.1- Anacardier

1.1.1- Origine et distribution


L’anacardier serait originaire du nord-est brésilien (Merabtine, 1998). Sa dissémination au sein du
continent sud-américain a été spontanée et naturelle. Alors que sa présence dans les autres continents
est attribuée à l’intervention de l’homme. L’arbre fût introduit par les Portugais au Mozambique et
en Inde entre 1563 et 1578 puis dans le sud-est asiatique (Merabtine, 1998). L’anacardier était alors
surtout cultivé pour la lutte contre l’érosion des sols et la protection des cultures plus fragiles grâce à
la densité de son feuillage. Il s’est répandu en Afrique durant la deuxième moitié du XVIe siècle,
d’abord sur la côte est, puis vers l’ouest (Djaha et al., 2014). Il s’est ensuite répandu en Australie et
dans certaines zones du continent nord-américain, par exemple en Floride. Aujourd’hui, l’anacardier
se rencontre pratiquement partout entre 31° de latitude nord et 31° de latitude sud sous des
dénominations très variables (Lautié et al., 2001).

1.1.2- Classification taxonomique


Connu sous les noms vulgaires de l'anacardier, d'acajou, de cajou ou pomme de cajou en français,
puis de cashew tree en anglais, Anacardium occidentale L. est une espèce diploïde de type 2n = 24
(Purseglove, 1968). L'anacardier est une angiosperme de la classe des dicotylédones, de l'ordre des
sapindacées et de la famille des anacardiacées. On dénombre 73 genres pour environ 600 espèces. Le
genre Anacardium, objet de la présente étude contient 8 espèces provenant de l'Amérique tropicale
parmi lesquelles Anacardium occidentale L est la plus importante en terme économique
(Tandjiekpon, 2005). Sa position systématique selon Olossoumaï et Agbodja (2001) est la
suivante :

Règne : Végétal

Embranchement : Magnoliophytes

Sous embranchement : Angiospermes

Classe : Dicotylédones

Ordre : Sapindales

Famille : Anacardiaceae

Genre : Anacardium

Espèce : Anacardium occidentale L.

5
1.1.3- Exigences pédoclimatiques
L’anacardier est un arbre qui peut atteindre une quinzaine de mètres et dont le diamètre du tronc peut
varier entre 1,2 à 1,5 m (Lautié et al., 2001). Il peut vivre jusqu'à 20 voire 30 ans en culture et jusqu'à
un demi-siècle à l'état naturel. Bien qu’il soit rustique, il se développe de préférence à des altitudes
inférieures à 1 000 m, dans les zones tropicales chaudes ayant une alternance de saisons sèches et
humides. L’anacardier s’adapte à des régimes pluviométriques divers mais, pour une bonne
fructification, une pluviométrie annuelle comprise entre 760 et 1 800 mm est préférable. Il s’adapte à
divers sols, mais préfère les sols légers, sableux, profonds, bien drainés et composés à 25 % d’argile
(Aogou, 1996). Sur les cuirasses latéritiques et les bas-fonds, il végète car son pivot est sensible aux
obstacles indurés et à l’inondation (Aogou, 1996). Les pH favorables au développement de
l’anacardier varient entre 4,5 et 6,5 (Dogo et al., 1999) et les températures favorables sont comprises
entre 12 et 32 °C. Toutefois il est sensible au froid (Wardowski, 1990). Par ailleurs, l’anacardier peut
être sensible à des carences en magnésium mais il est reconnu comme un arbre résistant, adapté à de
nombreuses zones tropicales, car il est peu sensible à la sécheresse (Wardowski, 1990). Une saison
sèche de 6 mois favorise la fructification et permet une bonne conservation des graines.
1.1.4- Description botanique
L’anacardier est une espèce rustique qui tolère une large gamme de variation climatique. Son système
radiculaire est constitué d'une racine pivotante bien développée qui peut dépasser 10 mètres de
profondeur et des racines latérales sub-superficielles (Trekpo, 2003). Ce système racinaire, assure
l’ancrage de l’arbre dans le sol et lui permet d’absorber l’eau et les nutriments. La ramification s'initie
sur l'arbre à partir de la deuxième année de l’anacardier et s'intensifie au fur et à mesure que l'arbre
se développe tout au long de sa vie (Frota et al., 1988). Relativement court, le port est souvent celui
d'un arbuste (Figure 1). Il est surmonté d'une couronne large, profonde et puissante. L’anacardier
possède des feuilles persistantes, alternes, entières, épaisses, coriaces, non stipulées et de forme
elliptique. Elles sont courtement pétiolées, de couleur verte ou bleu foncée.

L'inflorescence de l'anacardier est une panicule sur laquelle se trouvent les deux types de fleurs en
proportions très variables d'un arbre à un autre et d'une panicule à une autre sur un même arbre ; les
fleurs mâles (étamines) et les fleurs hermaphrodites (Aogou, 1996) (Figure 2). Les fleurs apparaissent
là où le soleil atteint les bourgeons. Ce qui fait que l’arbre fleurit là où les branches sont en pleine
lumière. Ses fleurs odorantes sont petites, de couleur variantes de blanc et rose, jaune mêlé de rose.
La fleur est constituée de cinq sépales, cinq pétales, un ovaire simple et rudimentaire au niveau des
étamines (Aogou, 1996). Les fleurs sont regroupées en grappe, au port hémisphérique reposant sur
des branches épaisses, tortueuses très ramifiées, qui touchent fréquemment le sol. La noix de cajou
au sens botanique du terme, est le vrai fruit de l’anacardier (Figure 3). C’est un akène de couleur grise
6
ou brun gris à maturité, réniforme et mesurant en moyenne 2,7 cm de long sur 2,1 cm de large et 1,6
cm d’épaisseur. Son poids peut varier de 3 à 10 g, en moyenne 5 g, mais certaines peuvent atteindre
20 g au Brésil (Lautié et al., 2001). La noix se développe 6 à 8 semaines après la pollinisation réalisée
par des insectes. La pomme de cajou est le pédoncule hypertrophié de la noix de cajou (Figure 3). A
maturité, elle est de couleur jaune, rouge ou orangée. Quelle que soit la couleur de la peau, sa chair
est toujours jaune (Soro, 2012). La forme de la pomme est ronde d’où son nom Anacardium qui
signifie forme de cœur (Soro, 2012).

1.1.5- Phénologie de l'anacardier

La germination de l'anacardier est hypogée. Elle débute 14 jours après semis et dure 23 jours selon la
température (Mendes, 2006 ; Djaha et al., 2010). Après la germination, la vitesse de croissance est
aussi liée à la température. Pendant son développement l'anacardier donne deux types de ramification.
Une ramification intensive et une extensive. En général, la floraison de l'anacardier intervient à partir
de la deuxième ou troisième année (Vaz et Neves, 1994). Cependant, chez certains arbres, une
floraison précoce peut être observée à partir de la première année. Après la floraison, la fructification
a lieu en deux temps (Trekpo, 2003). La noix de cajou se développe en premier lieu pour atteindre
sa taille maximale, puis le pédoncule grossit jusqu'à devenir la pomme de cajou (faux fruit). Lors de
cette phase, la noix placée sous le faux fruit s'assèche, elle se rétracte et durcit. La durée de la phase
floraison maturité complète du fruit est d'environ 52 jours pour les variétés précoces, mais peut
atteindre parfois 56 à 60 jours (Epaba, 1988) .

7
Fleur

Tronc

25 cm

Figure 1 : Plant d’anacardier en floraison

8
Fleur mâle

Fleurs
hermaphrodites

Fleurs anormales
1 cm

Figure 2 : Différents types de fleurs chez l’anacardier

Pomme de cajou

Noix de cajou
1 cm

Figure 3 : Bourgeons fructifères de l’anacardier

9
1.1.6- Usage de l’anacardier

Les principaux produits de l'anacardier utilisés comme matière première en industrie sont constitués
par les trois éléments du fruit qui sont la coque, l'amande et la pomme (Olossoumaî et Agbodja,
2001).

La coque sert à la fabrication du baume de cajou (cashew nut shel liquid) qui est une huile astringente,
très corrosive et recherchée par les industries (Mendes, 2007).

L'amande de cajou constitue le principal produit de l'industrie de l'anacardier. Elle est largement
utilisée dans toute une série d'industries alimentaires pour la fabrication des friandises, de cocktail,
de chocolats, de biscuits, de beurre. La noix de cajou est utilisée dans la fabrication d’huile qui a un
effet « anti-âge » et est utilisée pour le massage, les soins solaires, mais aussi comme produit de
traitement pour les lèvres ou les cheveux (Tuo, 2007). La pomme de cajou représente 90 % du poids
du fruit et peut être consommée fraîche ou séchée. Elle est très juteuse, légèrement parfumée et acide.
La pomme de cajou (pulpe) se prête à la fabrication du jus de fruits, de sirop, de pâtes de fruits, de
confitures, d'alcool (Tuo, 2007). Les tourteaux issus du pressage des pommes sont riches en protéines
et glucides et peuvent être utilisés pour l’alimentation du bétail. Il sert aussi à la fabrication de jus de
fruits (additif au jus de pomme) et de vinaigre (Tuo, 2007).

Par ailleurs, les feuilles de l'anacardier sont aussi utilisées en médicine traditionnelle pour le
traitement de diverses maladies (carie, diabète, malaria, constipation, dermatose, diarrhée, nausée
etc.) (Mendes, 2007). Aussi, le bois de l'anacardier, léger, très résistant à l'eau, est utilisé pour la
fabrication de pirogues et d'autres embarcations flottantes. L'écorce exsude une substance ressemblant
à la gomme arabique et de la sève de l'arbre est tirée une encre indélébile (Mendes, 2007).

1.2- Filière anacarde en Côte d’Ivoire


1.2.1- Principales zones de production

Les différentes zones de production de l’anacarde en Côte d’Ivoire se situent dans 19 régions
principalement situées dans le Nord, Nord-Est et le Nord-Ouest. Tirée par une demande internationale
en croissance, la culture de l’anacarde participe à un aménagement équilibré du territoire. Cependant,
la culture de l’anacarde couvre toute la région Nord et le centre Est du pays (figure 4).

10
N

f rte pr ducti on ( > 60 000 s)


Z one de moyenne Zo production ( 20<P < 60 T es)
n
Zone de f ai bl e producti on ( ≤ 000 Tonn es)
ucti on ( < 20 000 s)

Figure 4 : Carte des principales zones de production de l’anacarde en Côte d’Ivoire


(Coulibaly, 2016)

11
1.2.2- Importance de l’anacarde dans l’économie Ivoirienne

L’anacarde joue un rôle important dans l’économie ivoirienne. Elle concourt directement et
indirectement à l’accroissement des revenus des producteurs, qui vivent de cette spéculation dans le
pays (Tuo, 2007). L’anacardier génère des revenus pour les populations rurales et représente un
facteur de lutte contre la pauvreté et l’exode rural (Tuo, 2007). Au cours de la campagne de
commercialisation de l’anacarde en 2015, la production de 702 510 t a placé la Côte d’Ivoire au rang
de premier producteur mondial. En effet, avec un prix bord champ fixé à 255 FCFA, un total de 288
milliards de FCFA a été distribué aux producteurs en 2015 permettant ainsi à l’anacardier de participer
à près de 20 % du PIB de la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire est restée le premier pays producteur et
exportateur mondial d’anacarde avec une production de noix de cajou de 673 237 tonnes en 2017,
soit une hausse de 3,6 % par rapport à la production totale de 2016 (Jeske et Dieu-donné, 2018).

1.2.3- Ennemis de la culture


1.2.3.1- Insectes ravageurs
Les principaux ravageurs rencontrés dans la culture de l’anacardier sont : le ciseleur ou menuisier, le
foreur ou borer, la punaise et le moustique de l’anacardier
➢ Ciseleur ou menuisier

Le ciseleur ou le menuisier, appelé encore Diastocera trifasciata, est un insecte ravageur de


l’anacardier qui ronge les branches et les petites tiges sur toutes leurs circonférences jusqu’à les
couper de l’arbre. L’insecte est de couleur jaune noire et présent dans les plantations à forte densité
où l’humidité de l’air est élevée (Koné et al., 2015).

➢ Foreur ou Borer

Le foreur ou le Borer encore appelé Apate terebrans, est un insecte ravageur de l’anacardier qui fait
des trous dans les troncs et les rameaux en rejetant la sciure de bois au pied des arbres. Il est de couleur
noire et de taille moyenne 23 à 26 mm de longueur. Les pattes ont des griffes acérées (Koné et al.,
2015).

➢ Moustique de l’Anacardier

Le moustique de l’anacardier appelé Helopeltis sp., est un insecte piqueur-suceur de sève. Il se nourrit
de la sève des jeunes pousses (rameaux et feuilles), des inflorescences, des pommes et des noix en
formation. Il est de couleur rouge au corps frêle et allongé (Koné et al., 2015).

12
1.2.3.2- Maladies

Les maladies les plus rencontrées au niveau de l’anacardier sont, la bactériose, la pestalotiose, le
mildiou, la gommose, la rouille et l’anthracnose, objet de cette étude.

➢ Bactériose

L’agent responsable de cette maladie est Xanthomonas axonopodis pv.anacardi. Cette maladie
s’attaque au tronc, aux rameaux, aux feuilles et aux fruits de l’anacardier. Elle se manifeste par des
taches angulaires noires entourées de jaune le long des nervures des feuilles. Les noix attaquées par
cette maladie sont d’un noir très brillant et le tronc présente des craquelures. La bactériose a une très
faible influence sur le rendement en noix de cajou (Koné et al., 2015).

➢ Mildiou
L’agent pathogène de cette maladie est Oïdium anacardii. Elle s’attaque aux rameaux, aux fleurs,
aux fruits de l’anacardier. Elle se manifeste par la présence d’un voile blanc sur les rameaux et sur
la surface des feuilles. Les feuilles sont froissées et les fleurs rabougries sont couvertes de voiles
blancs. Elle est à l’origine des fentes de couleur grise sur les pommes et de la présence de noix de
petites tailles et de couleur brune (Koné et al., 2015).

➢ Gommose

Cette maladie est causée par un champignon appelé Lasiodiplodia theobromae qui s’attaque aux
troncs et aux branches de l’anacardier. Elle se manifeste par une craquelure longitudinale sur l’arbre
et par un écoulement de gomme sur le tronc. Elle cause le noircissement du tronc, des branches et le
dessèchement de l’arbre en cas d’attaque sévère (Koné et al., 2015).
➢ Pestalotiose
Agent responsable de cette maladie est un champignon cosmopolite appelé Pestalotia heterocornis.
Cette maladie se manifeste par des taches nécrotiques avec prolongements suivant les nervures
secondaires sur la face supérieure de la feuille. La pestalotiose a une incidence inférieure à 25 % sur
la production de noix de cajou (Koné et al., 2015).

➢ Rouille

La rouille est l’une des maladies fongiques la plus représentée dans les différentes zones de production
de la noix de cajou. Elle est causée par Cephaleuros virescens. Ce champignon phytopathogène crée
sur la face supérieure des feuilles des taches rouges à aspect poudreux, de forme arrondie (Koné et
al., 2015).
13
➢ Anthracnose
L'anthracnose est considérée comme la principale maladie de l’anacardier en Côte d’Ivoire (Silué et
al., 2017). C'est une maladie qui se manifeste à la fois au champ et pendant la période post récolte et
qui est causée par le champignon Colletotrichum gloeosporioides. (Arauz, 2000 ; Corkidi et al.,
2006). La maladie attaque les inflorescences, les feuilles et les fruits (Martinez et al., 2009).
L'anthracnose se présente à la fois sur les rameaux, les inflorescences et sur les fleurs (Figure 5c). Les
fleurs atteintes sont desséchées et leur couleur varie du brun au noir. L'infection réduit la formation
des fruits, donc la production. Les fruits en émergences infectés, avortent aussitôt (Akem, 2006).
L'anthracnose de la feuille apparaît sous forme de taches nécrosées noires aux contours irréguliers sur
les deux faces de la feuille (Vanniere et al., 2011) (Figure 5b). Les lésions se développent
premièrement sur les jeunes tissus et les conidies formées peuvent être observées à tout âge. Souvent,
les lésions s'unissent pour former de larges taches nécrosées fréquemment présentes sur les bords des
feuilles (Figure 5a). Sur les feuilles plus âgées, les lésions ne se développent pas, mais les infections
formées sont latentes et le champignon reste inactif jusqu'à la sénescence du tissu. Dans les conditions
favorables, les conidies sont disséminées et elles envahissent les jeunes rameaux, provoquant ainsi
leur mort (Davis, 1999).

C. gloeosporioides a montré de nombreuses variations physiologiques rapportées par Von Arx


(1957). Les acervules étaient très variables en taille, en forme et exsudent un liquide visqueux dans
lequel baignent des conidies (Sattar et Malik, 1939). Les conidies sont droites, cylindriques, ovales
et portées par des conidiophores (Sattar et Malik, 1939). Les cellules conidiogènes sont
entéroblastiques, phialidiques, hyalines. Les conidies sont hyalines, unicellulaires, droites,
cylindriques et obtuses. Les soies sont longues, brunes et septées. Les acervules cireux produits dans
les tissus infectés sont subépidermiques, typiquement avec des soies, et des conidiophores simples,
courts et dressé. Il a également été démontré que les composants nutritionnels de la culture médias
ainsi que d'autres paramètres de croissance comme la température, l'humidité et le pH pourraient
affecter la croissance et la sporulation de C. gloeosporioides (Rani et al., 2004). Il a été observé que
C. gloeosporioides montre une croissance maximale dans la gamme de pH de 6-7 à température de
25-30 ºC, tandis que l'exposition du champignon à l’alternance des cycles de 12 heures de lumière et
12 heures d'obscurité favorise une croissance mycélienne maximale par rapport à 24 h d'exposition à
la lumière continue et à 24 heures d'exposition à l’obscurité (Hubballia et al., 2011 ; Ajay, 2014).

14
1 cm
1 cm
a b

1 cm
c
Figure 5 : Différents symptômes de l’anthracnose sur les feuilles d’anacardier

15
Ajay (2014) propose la classification suivante pour ce pathogène :
Règne : Champignons
Division : Ascomycota
Classe : Sordariomycètes
Ordre : Phyllachorales
Famille : Phyllachoraceae
Genre : Colletotrichum
Espèce : gloeosporioides
Nom binominal : Colletotrichum gloeosporioides Penz. & Sacc
Télomorphe : Glomerella cingulata (Stoneman) Spauld. & H.
Schrenk.

16
II. MATERIEL ET METHODES

17
2.1- Matériel
2.1.1- Zone d’étude
L’étude portant sur l’évolution de l’anthracnose de 2014 à 2020 s’est déroulée dans la région du Poro.
Situé au nord de la Côte d’Ivoire dans le secteur sub-soudanais, le Poro est caractérisé par un climat
de type soudano-guinéen à deux saisons. Une saison pluvieuse et une saison sèche qui dure chacune
environ six mois. La pluviométrie moyenne annuelle est d’environ 1200 mm d’eau (Kouakou et al.,
2012). Les températures moyennes annuelles s’élèvent à environ 29 °C pendant le harmattan et à 25
°C en saison pluvieuse. L’insolation est de 260 heures par mois en saison sèche contre 140 heures en
saison des pluies. La végétation est de types savane arborée, savane boisée et savane arbustive selon
le niveau de pression foncière.

Quant au volet portant sur le suivi sanitaire de l’anthracnose, il s’est déroulé dans trois zones de la
Côte d’Ivoire que sont le Nord, le Centre et l’Est. Chaque zone comporte trois vergers (Figure 6).

2.1.2- Matériel végétal


Le matériel végétal a été constitué des anacardiers des plantations villageoises dont les génotypes
sont du « tout venant ». Ce sont des plantations choisies dans les zones nord, centre et est de la Côte
d’Ivoire.

2.1.3- Matériel technique


Le matériel technique est constitué majoritairement du matériel de laboratoire et également du
matériel de terrain. L’ensemble de ce matériel technique est consigné dans le tableau I.

18
Figure 6 : Sites d’étude pour le suivi sanitaire de l’anthracnose

19
Tableau I : Matériel technique utilisé au cours des différents travaux

Isolement et identification
Type de matériel Echantillonnage
des isolats

Boite de pétri - +

GPS + -

Bécher - +

Balance électronique - +

Autoclave - +

Etuve - +

Film étirable - +

Papier aluminium - +

Marqueur + +

Anse de platine - +

Microscope optique - +

Lame et lamelle - +

Appareil photo + +

Ordinateur - +

Fiches de prospection + -

Hotte - +

+ : Matériel utilisé - : Matériel non utilisé

20
2.2- Méthodes

2.2.1- Evaluation de l’évolution de l’anthracnose dans les vergers d’anacardiers de 2014 à 2020
dans le département de Korhogo

Les travaux de prospection ont débuté en 2014 dans le cadre de l’élaboration de la carte sanitaire du
verger anacardier de la Côte d’Ivoire. Cette carte est actualisée tous les deux ans et cela jusqu’en 2020
dans différents vergers choisis dans la région du Poro. Dans chaque verger, un total de 10 anacardiers
a été évalué par hectare de façon aléatoire sur les deux diagonales (Soro et al., 2015). Les observations
ont porté sur les parties aériennes des plantes. Il a été question d’évaluer le niveau d’infection de
l’anthracnose sur le feuillage des anacardiers. Ainsi, pour chaque anacardier sélectionné, un quadra
d’un mètre carré a été posé sur deux côtés opposés de l’arbre. Une fois le quadra posé, le nombre total
de bourgeons dans le quadra ainsi que le nombre de bourgeons présentant les symptômes de
l’anthracnose ont été comptés. Le rapport entre le nombre de bourgeons présentant les symptômes
d’anthracnose et le nombre total de bourgeons observés a permis de déterminer l’incidence de
l’anthracnose au niveau de la plante. La sévérité de l’anthracnose a été déterminée au niveau des
feuilles. Elle a été évaluée sur trois bourgeons choisis dans le quadra et elle a porté sur les cinq (5)
premières feuilles matures en partant de l’apex à sa base. Une échelle de notation allant de 0 à 9
(Groth et al., 1999 ; Cardoso et al., 2004) a été suivi :
0 = Absence des symptômes ;

1 = 1 - 5 % de la surface foliaire infectée ;

3 = 6 - 10 % de la surface foliaire infectée ;

5 = 11 - 25 % de la surface foliaire infectée ;


7 = 26 - 50 % de la surface foliaire infectée ;
9 = < 50 % de la surface foliaire infectée.
A la fin, l’indice de sévérité de l’anthracnose a été déterminé dans chaque verger en tenant compte
de ces notes à partir de l’équation de Kranz (1988) :

Σ(xi. ni)
Is = X 100
N. Z
(1)
Is : Indice de sévérité de la maladie ; xi : Sévérité i de la maladie sur l’arbre ; ni : Nombre d’arbres
de sévérité i ; N : Nombre total d’arbres observés et Z : note la plus élevée de l’échelle, soit 9.

21
2.2.2- Suivi sanitaire de l’anthracnose dans trois différentes zones agroécologiques de la Côte
d’Ivoire
Le suivi sanitaire a été réalisé dans les trois grandes zones productrices de l’anacarde de Côte d’Ivoire
que sont le Nord, le Centre et l’Est. Dans chaque zone, l’étude s’est déroulée dans trois vergers où les
observations se sont déroulées de septembre 2020 à novembre 2020. Chaque mois une prospection a
été effectuée dans les trois différents vergers anacardiers choisis dans chaque zone de production afin
de relever l’incidence et la sévérité de l’anthracnose. La méthodologie d’évaluation de l’incidence et
l’indice de la sévérité de l’anthracnose a été la même que celle utilisée pour l’évaluation de son
évolution dans le département de Korhogo.

2.2.3- Isolement et identification de l’agent responsable de l’anthracnose

2.2.3.1- Collecte des échantillons


Dans chacune des localités prospectées, les échantillons de feuilles présentant des symptômes
d’anthracnose comme décrit dans la littérature ont été prélevés dans des vergers sur les anacardiers.
Les feuilles prélevées ont été conservés par types de symptôme dans des sachets plastiques
transparents pour la conservation de de leur état frais. Les sachets étiquetés puis acheminés au
laboratoire pour l’isolement de l’agent causal de l’anthracnose chez l’anacardier.

2.2.3.2- Isolement du champignon associé aux symptômes


Les isolements ont été réalisés au laboratoire sur milieu de culture PDA (Potato Dextrose Agar) afin
de détecter l’éventuelle présence de C. gloeosporioides associée aux symptômes rencontrés suivant
la méthode décrite par Silué et al. (2017).

• Préparation du milieu de culture PDA

Le milieu de culture PDA (Potato Dextrose Agar) a été utilisé pour l’isolement des champignons. Il
est constitué de purée de pomme de terre (source minérale), de glucose (source de carbone) et de
l’agar (agent gélifiant). Pour la préparation de 1 litre de milieu PDA il a fallu un mélange de 20g de
chaque élément cité ci-dessus pesé avec une balance de précision. Le volume de la préparation a été
obtenu par l’ajout d’eau distillée pour ajuster le volume total à 1 litre avant d’être placé pendant 30
minutes à l’autoclave à la température de 121 °C sous la pression de 1 bar. Le milieu ainsi obtenu a
été distribué sous une hotte à flux d’air laminaire en présence d’une flamme dans plusieurs boîtes de
Pétri de 9 cm de diamètre. Enfin, le milieu distribué dans les boîtes est laissé solidifier sous la hotte.

22
• Ensemencement des explants végétaux

Des explants de 4 à 6 mm ont été prélevés au front de croissance des symptômes puis enregistré dans
un cahier en leur attribuant des codes qui indiquent le type de symptôme et la localité. Ces explants
ont été tout d’abord tous stérilisés successivement pendant une minute dans de l’alcool à 70 % puis
trempés dans de l’hypochlorite de sodium à 3 % pendant 3 minutes. Les explants ont ensuite été rincés
3 fois avec de l’eau distillée stérile. Ils ont été essorés sur du papier buvard stérile et ensemencés sur
le milieu PDA. Enfin les boîtes ont été scellées à l’aide de film étirage puis étiquetés. Les cultures ont
été incubées pendant 48 à 72 heures à la température du laboratoire (25 - 28) °C (Silué et al., 2017 ;
Dembélé et al., 2020).

• Purification des champignons

Les colonies issues des explants ensemencés, présentant les caractères macroscopiques de C.
gloeosporioides (mycélium cotonneux et coloration grise ou blanche) ont été prélevées au front de
croissance puis transférées sur un nouveau milieu PDA jusqu’à obtenir des cultures pures (Silué et
al., 2017).

2.2.3.3- Identification et caractérisation morphologique des isolats obtenus

Les isolats fongiques purifiés ont été identifiés par observation microscopique un mois après culture
sur milieu PDA. L’observation microscopique a consisté à déposer deux gouttes d’eau distillée stérile
sur une lame de verre. Ensuite, un échantillon de l’isolat a été prélevé superficiellement à l’aide d’une
anse de platine et déposé sur la lame portant les gouttes d’eau. L’ensemble a été couvert avec une
lamelle puis observé au microscope optique. Plusieurs observations ont été réalisées successivement
à différents grossissements du microscope optique jusqu’à une meilleur observation des spores et du
mycélium. Les observations ont toutes été suivies de la prise de photos. Les paramètres observés ont
été la forme des spores et la présence ou non de septa au niveau du mycélium Les isolats ainsi
identifiés ont été repiqués sur un nouveau milieu PDA puis incubés à la même température de
laboratoire. Après sept jours d’incubation, les caractères macroscopiques telles que la coloration du
mycélium à la surface et au revers de la boîte de Pétri ainsi que l’aspect du mycélium aérien ont été
décrits (Dembélé et al., 2020).

23
2.2.3.4- Fréquence d’isolement de C. gloeosporioides par zone
La fréquence d’isolement (FI) de C. gloeosporioides a été calculée selon la relation de Iqbal et Saeed
(2012) :

NF
FI = X 100
NT
(2)

FI : fréquence d’isolement ; NF : nombre total d’échantillons à partir duquel un isolat du champignon


donné a été obtenu et NT : nombre total des échantillons à partir duquel les isolements ont été réalisés.

2. 2.4- Analyse de données


Le traitement des données obtenues en plantation s’est fait à l’aide du logiciel Statistica version
7.1 et a porté sur l’analyse de la variance (ANOVA I) entre les différentes moyennes. Lorsqu’une
différence significative a été observée entre les localités ou les zones par rapport à l’incidence et
l’indice de sévérité de, le test statistique de Newman-Keuls, au seuil de 5 %, a été utilisé pour la
séparation des moyennes.
Les graphiques ont été réalisées à l’aide du tableur Excel 2019.
La carte des sites d’étude a été réalisée en utilisant la version 2.18.9 du Logiciel QGIS.

24
III. RESULTATS ET DISCUSSION

25
3.1- Résultats
3.1.1- Evolution de l’anthracnose dans les vergers d’anacardiers de la région du Poro de 2014 à
2020
L’incidence et l’indice de sévérité de l’anthracnose dans les vergers d’anacardiers situé dans la région
du Poro ont varié d’une année à une autre durant cette période de l’étude. En effet l’incidence de
l’anthracnose dans la région de 2014 à 2020 a subi une augmentation aux allures en dent de scie soit
49 % en 2014, puis 90 % en 2016, suivie de 46,70 % en 2018 et de 84,35 % en 2020. L’indice de
sévérité a également évolué de la même manière avec des valeurs respectives de 6,5 % en 2014 ; 1,90
% en 2016 puis 24,18 % en 2018 et 19,44 % en 2020 (Figure 7).

3.1.2- Suivi sanitaire de l’anthracnose dans trois différentes zones agroécologiques de la Côte
d’Ivoire
La figure 8 présente les moyennes de l’incidence et l’indice de sévérité de l’anthracnose dans trois
vergers de la zone Nord de la Côte d’Ivoire. L’analyse statistique n’a révélé aucune différence
significative entre les localités au niveau des deux paramètres. En effet, les incidences obtenues dans
ces localités étaient de 86,60 % pour le verger de Sinématiali, 86,18 % pour celui de Fonnikaha 84,94
%, et de 84,94 % à Nagathinguekaha. Quant à la sévérité, les résultats obtenus étaient de 30,16 % à
Sinématiali, 29,19 % à Nagatchinguékaha et de 25,69 % dans la localité de Fonnikaha.

Les moyennes de l’incidence et l’indice de sévérité de l’anthracnose dans trois vergers du Centre de
la Côte d’Ivoire n’ont pas évolué différemment. En effet, l’incidence obtenue dans cette zone était de
94,26 % pour le verger situé dans la localité Touro 1, de 85,45 % pour celui de Touro 2 et de 71,72
% pour le verger de Foro-Foro. Par rapport à l’indice de sévérité, les résultats ont donné des valeurs
de 20,97% pour le verger de Touro 2, de 15,04 % à Touro 1 et de 14,66 % pour le verger de Foro-
Foro (Figure 9). Aussi l’analyse statistique n’a pas montrée de différence significative.

Au niveau des trois vergers situés dans la zone Est de la Côte d’Ivoire, la figure 10 nous indique la
moyenne des incidences et des indices de sévérité de l’anthracnose. En effet, les résultats obtenus ont
donné des valeurs quasiment identiques. D’ailleurs, l’analyse statistique n’a révélé aucune différence
significative. L’incidence dans les vergers des localités Peteye 2, Peteye 1 et de Bondoukou sont
respectivement de 84,04 %, 78,02 % et 78,31 %. Du côté de l’indice de sévérité les résultats indiques
des valeurs de 26,92 % pour le verger de Peteye 2 puis 26,66 % à Bondoukou et 24,75 % dans le
verger de Peteye 1.

26
Incidence Indice de
de Sévérité
severité
100
Incidence et Sévérité (%)

80

60

40

20

0
2014 2016 2018 2020
Année

Figure 7 : Incidence moyenne et indice moyen de sévérité de l'anthracnose dans la région du Poro de
2014 à 2020

Incidence Sévérité
100 a
a a
Incidence et Sévérité (%)

80

60

40 b b
b

20

0
Sinématiali Nagatchinguekaha Fonnikaha
Localités

Figure 8 : Incidence moyenne et indice moyen de sévérité de l'anthracnose dans les trois vergers du
nord de la Côte d'Ivoire

27
Incidence Sévérité

100 a
a
a
Incidence et Sévérité (%)

80

60

40
b
20 b b

0
Touro 1 Touro 2 Foro-Foro
Localités

Figure 9 : Incidence moyenne et indice moyen de sévérité de l'anthracnose dans les trois vergers du
centre de la Côte d'Ivoire

Incidence Sévérité
100 a
a
a
Incidence et Sévérité (%)

80

60

40
b b b

20

0
Peteye 1 Peteye 2 Bondoukou
Localités

Figure 10 : Incidence moyenne et indice moyen de sévérité de l'anthracnose dans les trois vergers à
l’est de la Côte d'Ivoire

28
La figure 11 présente les moyennes de l’incidence et de l’indice de sévérité de l'anthracnose dans les
vergers en fonction des trois zones agroécologiques. Au niveau de l’incidence aucune différence
significative n’a été constatée après l’analyse statistique. Les résultats obtenus indiquent des valeurs
de 85,91 % pour la zone Nord, 83,81 % pour la zone Centre et de 80,12 % pour la zone Est. Cependant,
une différence significative a été décelée (p=0,0434) au niveau de l’indice de sévérité et se situe
précisément entre la zone Nord et celle du Centre. La zone Nord a présenté le taux le plus élevé (28,34
%) suivie de la zone Est (26,11 %) et enfin la zone Centre (16,89 %) qui est la valeur la plus faible.

3.1.3- Isolement, identification et caractérisation morphologique du champignon responsable


de l’anthracnose
Le tableau II présente le nombre d’isolats obtenus ainsi que la fréquence d’isolement par zone.
L’observation macroscopique des isolats après 7 jours d’incubation sur le milieu PDA révèle deux
morphotypes. Le premier morphotype est caractérisé par une coloration gris-foncé au centre et un
contour blanc à la surface du mycélium. Au revers de la boîte de Pétri, la coloration a été noire au
centre avec un contour blanc. Le second morphotype obtenu est caractérisé par une coloration blanche
à la surface du mycélium et un revers blanc avec le point d’inoculation noir (Figure 12). Aussi, ces
deux morphotypes ont présenté un mycélium à aspect cotonneux avec une densité homogène. Par
ailleurs, au niveau de l’observation microscopique, les isolats ont présenté des conidies de forme
cylindrique sans appendice ainsi qu’un mycélium ramifié et cloisonné.

29
Incidence Séverité
100
a a
Incidence et Sévérité (%)

a
80

60

40 a ab
b
20

0
Nord Centre Est
Zone

Figure 11 : Incidence moyenne et indice moyen de sévérité de l'anthracnose dans les trois zones
agroécologiques

Tableau II : Fréquences d’isolement (FI) de Colletotrichum gloeosporioides par zone

Fréquence
Nombre Nombre
Zone Localité d’isolement
d’échantillons d’isolats
(FI)

Sinématiali 3 2

Fonnikaha 1 1
Nord 77,00 %
Nagathingueka
3 2
ha

Touro 1 2 2

Centre Touro 2 4 2 66,66 %

Foro-Foro 2 0

Bondoukou 4 3

Est Peteye 1 3 1 50,00 %

Peteye 2 2 2

30
G1 G2

1 cm
1 cm
L1 GX 400
GX 400
1 cm
1 cm

L2
1 cm 1 cm
1 cm
GX 400 GX 400
Figure 12 : Caractères morphologiques des isolats de Colletotrichum gloeosporioides obtenus.
L1 : Surface des colonies et aspect microscopique des mycéliums ;
L2 : Revers des colonies et aspect microscopique des conidies ;
G1 : Colonie gris foncé à contour blanc avec un revers à centre noir et le contour blanc ;
G2 : Colonie blanche avec un revers blanc à point d’inoculation noir.

31
3.2- Discussion
Une étude de la distribution de l’anthracnose dans les vergers d’anacardier a été entreprise dans la
région du Poro et dans trois zones agroécologiques pour déterminer l’évolution de cette maladie. le
résultat a montré que l’incidence et l’indice de sévérité de l’anthracnose dans les vergers ont augmenté
avec le temps. Avec une incidence de 49 % et une sévérité de 6,5 % en 2014, la distribution c’est
avérée encore beaucoup plus importante en 2020 avec une incidence qui est presque le double de celle
de 2014 qui est de 84, 35 % et une sévérité qui a quasiment triplé dans le même temps dont la valeur
est de 19, 44 %. Cette évolution de l’anthracnose serait due en partie à l’inexistence jusqu’aujourd’hui
d’un traitement spécifique à cette maladie mais aussi aux conditions climatiques (température et
hygrométrie) et environnementales qui seraient propices à la propagation de cette maladie. En effet,
selon MOURICHON (1991) la propagation de l’anthracnose est nettement favorisée par les pluies
qui permettent un transport des spores depuis le foyer d’infection à d’autres parties de la plante. Il
ajoute aussi que la maladie se développe dans des conditions de température et d’hygrométrie élevées
et que son incidence est particulièrement importante lorsque les pluies coïncident avec la floraison de
l’anacardier. Or, selon historique météo l’année 2020 a enregistré une température moyenne de 29,41
°C et une pluviométrie 1717 mm contre 30,42 °C et 435 mm de pluie en 2014. Dood et al. (1997)
soutiennent, par ailleurs, que les conditions optimales pour l’infestation et la dissémination des spores
de ce champignon sont une période pluvieuse et des températures moyennes d’environ 28 °C.
Les résultats obtenus après le suivi sanitaire de l’anthracnose dans les trois différentes zones
agroécologiques ont montré que dans chacune des zones enquêtés l’anthracnose est belle et bien
présente avec des incidences et sévérités légèrement différentes voir même presqu’identiques. La
maladie est plus distribuée sur les bourgeons dans le verger de la localité de Touro 1 située dans la
zone Centre que celui de Peteye 1 situé dans la zone Est. Elle est encore bien plus distribuée sur les
bourgeons dans le verger dans la localité de Sinématiali situé dans la zone Nord. La variabilité dans
l’expression de la maladie dans les zones enquêtées pourrait s’expliquer par leur appartenance à
différentes zones agro-écologiques. La pression élevée de l’anthracnose dans la localité de Touro 1
de même que le taux faible au niveau de Peteye 1 serait liée aux caractéristiques de la zone agro-
écologique dans laquelle elles sont localisées. Touro 1 étant située dans un climat tropical humide
serait l’endroit idéal pour le développement du Colletotrichum gloeosporioides l’agent responsable
de l’anthracnose. Ces résultats sont similaires à ceux de LITZ (1998) qui stipule que les facteurs
environnementaux jouent un rôle majeur dans le développement des épidémies provoquées par C.
gloeosporioides. En effet, les conditions optimales pour l’infestation et la dissémination des spores
de ce champignon sont une période pluvieuse et des températures moyennes d’environ 28 °C (Dood
et al., 1997). La sévérité a été plus importante dans la zone Nord que la zone Centre. Cette différence

32
serait due non seulement à la diversité environnementale qui existe entre ces zones mais aussi à la
capacité de résistances des différentes plantes existant dans ces dernières. En effet selon Yao et al.
(2017) la virulence du champignon une fois présent, serait influencée non seulement par le
microclimat de la zone mais aussi par la préférence de la plante en tant qu’hôte privilégiée. Ces
résultats sont également en accord avec ceux de Soro et al. (2017) qui dans un suivi efficient du
verger anacardier à travers la veille sanitaire en Côte d’ivoire ont montré que l’évolution de
l’anthracnose varie pratiquement de la même manière pour toutes les régions et pour chaque mois et
que néanmoins le nord telle que Korhogo, Odienné et Minignan présentent les plus forts taux
d’incidence. Dans une étude antérieure, Egesi et al. (2007) avaient évalué l’impact des différentes
zones agroécologiques sur les variétés d’igname améliorées. Selon eux, la sévérité de l’anthracnose
varie selon la zone agroécologique et la date de plantation de l’igname sans tenir compte de
l’amélioration apportée à cette variété. Par ailleurs, les pratiques culturales mal conduites seraient à
l’origine de la forte pression de l’anthracnose dans la zone Nord. Cette idée corrobore celle de Akem
(1999) dont les travaux sur l’igname ont montré que lorsque l’anthracnose infecte une parcelle, les
symptômes foliaires apparaissent d’abord sur les feuilles en contact avec le sol et les adventices.
Enfin, le traitement des échantillons au laboratoire a permis d’obtenir 15 isolats à partir de 24
échantillons symptomatiques traités. Ces isolats ont été différents du point de vue macroscopique à
travers la coloration des mycéliums aériens. Certes, la coloration du mycélium ne permet pas
d’identifier avec certitude un champignon mais elle a permis déjà de soupçonner des isolats de
Colletotrichum gloeosporioides. En effet, selon Freeman et al. (1998) les isolats de C.
gloeosporioides identifiés sur des variétés de fruits ont été de colorations blanches et grises.
Cependant, ces variations de coloration au sein des isolats seraient liées à la plante hôte, à l’espèce
de Colletotrichum et aux conditions environnementales. D’ailleurs c’est ce qui amène Rivera-Vargas
et al. (2006) à affirmer que l’environnement influence la stabilité de la plupart des caractéristiques
morphologiques. Ensuite, les observations au microscope ont permis d’obtenir des conidies de forme
cylindrique caractéristique de l’espèce Colletotrichum gloeosporioides. Ces résultats sont conformes
à ceux de Sanders et Korsten (2003) et Pandey et al. (2012) qui dans leurs études sur des isolats
provenant du manguier ont montré que ces dernières ont produit des conidies de formes cylindriques.
Or, selon Denoyes et Baudry (1995) la forme des conidies est un critère fiable pour identifier les
isolats de Colletotrichum. Dès lors, plusieurs auteurs ont identifié les isolats de Colletotrichum en
s'appuyant sur la forme des conidies (Smith et Black, 1990 ; Silué et al., 2017 ; Dembélé et al.,
2020). Ceci dit, la forme cylindrique des conidies de nos isolats laisse à suggérer que ceux-ci sont des
isolats de Colletotrichum gloeosporioides. L’analyse moléculaire devra confirmer cette identification
morphologique.

33
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Après un suivi sanitaire dans les trois zones agroécologiques, les résultats de cette étude indiquent
que l’anthracnose qui est la principale maladie de l’anacardier est présente dans toutes les trois zones.
Aussi, des isolements effectués à partir des échantillons symptomatiques d’anthracnose prélevés dans
ces trois zones ont permis d’identifier Colletotrichum gloeosporioides comme l’agent responsable de
cette maladie. Également, l’étude a permis non seulement de comprendre que la distribution de
l’anthracnose dans ces zones est à des proportions presqu’identiques excepté, la zone Nord où elle est
encore plus sévère mais aussi de noter une évolution de l’anthracnose dans cette région au cours de
ces six dernières années avec une incidence et sévérité respectives de 49 % et 6,5 % en 2014 elles
sont passées aujourd’hui en 2020 à 84,35 % et 19,44 %. Cependant cette étude mérite d’être
approfondie en :
-caractérisant de façon moléculaire les isolats obtenus ;
-testant en conditions semi-contrôlés la capacité des isolats obtenus à infecter des plants
d’anacarde ;
-mettant en place une stratégie de lutte efficace et durable contre l’anthracnose par l’utilisation
de produits biologiques.

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463–474

41
RESUME

L’anacarde est le troisième produit d’exportation de la Côte d’Ivoire. Cependant, l’anacardier est
soumis à plusieurs contraintes phytosanitaires qui compromettent le rendement en noix de cajou du
point de vue quantité et qualité. En effet, C’est dans ce contexte que cette étude a été initiée portant
spécifiquement sur l’évolution de l’anthracnose, la plus importante maladie de l’anacardier ivoirien.
L’objectif de cette étude est de contribuer à l’adoption de stratégies de lutte plus efficaces et durables
contre cette maladie par une maitrise de son l’évolution au cours de ces six dernières. Une prospection
phytosanitaire alors effectuée chaque mois dans trois zones productrices de l’anacarde (Nord, Centre
et Est) sur trois mois a permis de savoir que le niveau d’infestation de cette maladie dans ces trois
zones est pratiquement le même mais que la sévérité est beaucoup plus importante dans la zone nord.
Des échantillons de feuilles symptomatiques prélevés pour des analyses au laboratoire ont permis
d’obtenir deux morphotypes au caractéristiques morphologiques de Colletotrichum gloeosporioides,
l’agent responsable de l’anthracnose du point. L’analyse des donnés a révélé que l’évolution de
l’anthracnose dans la région du Poro au cours des six dernières est passée de 49 % d’incidence et 6,5
% de sévérité en 2014 à 84,35 % d’incidence et 19,44 % de sévérité en 2020.

MOTS-CLEFS : Anthracnose, Colletotrichum gloeosporioides, Anacarde, Incidence,


Sévérité.
ABSTRACT
Cashew nuts are the third largest export product of Côte d'Ivoire. However, the cashew tree is subject
to several phytosanitary constraints which compromise cashew nut yield in terms of quantity and
quality. Indeed, it is in this context that this study was initiated specifically on the evolution of
anthracnose, the most important disease of the Ivorian cashew tree. The objective of this study is to
contribute to the adoption of more effective and sustainable control strategies against this disease by
controlling its evolution over the last six years. A phytosanitary survey then carried out every month
in three cashew producing zones (North, Centre and East) over three months revealed that the level
of infestation of this disease in these three zones is practically the same, but that the severity is much
greater in the northern zone. Samples of symptomatic leaves taken for laboratory analysis yielded two
morphological characteristics of Colletotrichum gloeosporioides, the agent responsible for point
anthracnose. Analysis of the data revealed that the evolution of anthracnose in the Poro region over
the last six years has increased from 49% incidence and 6.5% severity in 2014 to 84.35% incidence
and 19.44% severity in 2020.

KEYWORDS: Anthracnose, Colletotrichum gloeosporioides, Cashew nut, Incidence, Severity

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