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Ministère de l’Enseignement, REPUBLIQUE DU MALI

Supérieur et de la Un Peuple-Un But-Une Foi


Recherche Scientifique
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UNIVERSITE DE BAMAKO
FACULTE DE MEDECINE DE PHARMACIE ET D’ODONTOSTOMATOLOGIE

*************

Année Universitaire 2010-2011 Thèse N°……

ETUDE DESCRIPTIVE DES CAS DE TUBERCULOSE


PULMONAIRE A MICROSCOPIE POSITIVE DANS LE
DISTRICT SANITAIRE DE SELINGUE DU 1er JUILLET
2009 AU 30 JUIN 2010

Présentée et soutenue publiquement le 28 / 02 / 2011 à 12h, devant la Faculté de


Médecine de Pharmacie et d’Odontostomatologie du Mali

Par Mr COULIBALY Abdrahamane

Pour l’Obtention du Grade de Docteur en Médecine (Diplôme d’Etat)

Président : Professeur Diallo Souleymane

Membres : Docteur Sangaré Oumou Fofana

: Docteur Diarra Adama Fankélé

Codirecteur : Docteur Haidara Dadé Ben Sidi B.B.

Directeur de thèse : Professeur Sounkalo Dao

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 1


DEDICACES

Je dédie cette thèse :

- A ALLAH le tout puissant et miséricordieux


Par ta bonté et ta grâce, tu m’as assisté tout au long de ma vie, je te prie
Seigneur d’accepter ce modeste travail en témoignage de ma
reconnaissance et de ma foi. Louange et Gloire à toi, merci de m’avoir
donné les moyens de réaliser ce travail.

- A mon père M’pè Coulibaly : Tu nous as toujours guidé vers le chemin


du travail. Voila le fruit des sacrifices que tu n’as jamais cessé de consentir
pour notre éducation. Accepte ce travail comme témoignage de ma très
grande reconnaissance et de ma profonde affection. Puisse DIEU t’accorde
santé et longévité.

- A ma mère Mme Coulibaly Awa Fofana : Femme sage, humble,


prévenante, attentionnée, et vigilante. Ta qualité d’enseignante nous a
bénéficié très tôt d’un suivi particulier. Dans les moments difficiles, tu as
toujours su trouver les mots pour nous encourager. Ce travail te revient
intégralement. Que ce travail soit un réconfort et une revanche sur les
temps difficiles de ta vie. QU’ALLAH le tout puissant t’accorde santé et
longévité.

- A mes frères et sœurs : Tachons de persévérer sur le chemin du travail et


de rester unis et solidaires comme le sont aujourd’hui nos parents. Ce
travail est le fruit de vos conseils et de vos encouragements. Soyer assuré
de mon amour fraternel.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 2


- A ma fiancée : En témoignage de mon profond amour
- A ma belle sœur : Tu reçois ici toute ma gratitude. Puisse DIEU t’accorde
santé et longévité pour que tu puisses rester longtemps à nos cotés.

- A mes oncles et tantes : Toutes mes affections, que DIEU vous gardes
longtemps à nos cotés pour nous guider vers le bon chemin.
A mes oncles feu Bakary et feu Soumaila Fofana, vous nous avez
quittés prématurément, mais vos conseils nous restent à l’esprit. Que vos
âmes reposent en paix. Amen

- A mes Cousins et Cousines : Toutes mes affections, merci pour votre


soutien moral. Ce travail est à votre honneur.

- A mes amis Moussa Dembélé, Hamidou Bagayoko : En souvenir des


bons moments qu’on a passés ensemble. Merci pour votre amitié, puisse
DIEU consolide notre amitié et nous récompense de notre effort.

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REMERCIEMENTS
Mes remerciements vont :

A la direction, au corps professoral, au personnel du décanat de la Faculté de


Médecine, de Pharmacie et d’Odonto - Stomatologie de Bamako pour la qualité
des formations données.

- A mon co-directeur de mémoire, Dr Haidara Dadé Ben Sidi B.B, vous


avez été pour mois un aîné plutôt qu’un maître. Vous avez sacrifié votre
temps combien précieux pour diriger ce travail. Merci pour tout ce que
vous m’avez appris, pardonnez pour toutes les fois ou je n’ai pas été à
hauteur de vos ambitions. Que le seigneur tout puissant vous accorde une
longue vie et une riche fin de carrière.

- Aux docteurs Haidara Fousseyni, Diarra Adama Fankelé, Katilé


Mamadou, Kampo Oumar, Maiga Kadiatou, Diakité Yaya, merci pour
l’encadrement, votre disponibilité et vos conseils ont été déterminants pour
la réalisation de ce travail. Que le seigneur vous protège et vous accorde
une brillante carrière médicale

- A tous les personnels du centre de santé de référence (CS Réf) de


Selingué, merci pour la collaboration, pour tout le soutient que vous
m’avez apporté et pardonnez pour mes mauvais comportements.

- Aux familles Fofana de Banconi Plateau, Coulibaly du CS Réf de


Selingué, toute ma reconnaissance.

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- A tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à ma formation et pour
la réalisation de ce travail.

A notre maître et président du jury :

Professeur Diallo Souleymane,

 Maître de conférences en pneumologie à la FMPOS ;


 Chef de service de pneumo-phtisiologie du CHU du Point G ;
 Responsable des chargés de cours de pneumo-phtisiologie à la FMPOS ;
 Médecin colonel des forces Armées du Mali ;
 Chercheur clinique au Centre de Recherche et de Formation sur le VIH et
la tuberculose (CEREFO) ;
 Président de la Société Malienne de Pneumologie (SOMAP) ;
 Président de l’Association Nationale de Formation Continue en
Allergologie (ANAFORCAL).

Cher maître,

Vous nous faîtes un grand honneur en acceptant de présider ce travail malgré


vos multiples occupations.

Votre dévouement à la tâche, votre simplicité et votre abord facile font de vous
un maître exemplaire.

Veuillez accepter ici cher maître, notre profonde gratitude.

Que le Seigneur tout puissant vous accorde une longue vie et une riche fin de
carrière.

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A notre maître et membre du jury :

Docteur Sangaré Oumou Fofana,

 Immunologiste de formation : 3ème cycle d’immunologie obtenu


à l’université de Paris VI ;
 Médecin d’appui de la TB/VIH au Programme National de Lutte
contre la Tuberculose (PNLT) à la Direction National de la
Santé (DNS).

Chère maître,

Nous vous remercions de l’honneur que vous nous faites en acceptant de siéger
dans ce jury.

Nous avons apprécié dès le premier contact vos immenses qualités scientifiques
et humaines.

Votre très grande disponibilité ne peut inspirer que respect et admiration.

Recevez ici chère maître, notre profonde gratitude.

Que le Tout Puissant vous procure une carrière longue et brillante.

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A notre maître et membre du jury :

Docteur Diarra Adama Fankélé,

 Médecin chef adjoint du CS Réf de Selingué;


 Médecin d’appui à la lutte contre la tuberculose au CS Réf de Selingué.

Cher maître,

C’est un privilège et un immense plaisir que vous nous faites en acceptant de


suivre ce travail, et de pouvoir bénéficier de votre apport pour l’amélioration de
la qualité de ce travail.

Votre grande disponibilité, votre sens aigu du travail bien accompli, du respect
et de la discipline font de vous un chef admiré de tous.

Veuillez accepter ici cher maître, nos sentiments de reconnaissance et de


respect.

Qu’ALLAH vos accorde santé, longévité et une brillante fin de carrière


médicale.

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A notre maître et co-directeur de thèse :

Docteur Haidara Dadé Ben Sidi B.B,

 Médecin chef du district sanitaire de Selingué ;


 Spécialiste en Santé Publique.

Cher maître,

Permettez-moi de vous en remercier pour l’attention porté à la conception de


cette thèse et pour l’enseignement de rigueur et d’humilité que vous m’avez
dispensé durant mon séjour dans votre service.

Ainsi qu’il me soit permis en ce jour solennel, de saluer votre engagement


inestimable tant dans la formation reçue que dans le suivi constant du présent
travail.

Puisse DIEU vous accorde une longue vie et riche fin de carrière.

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A notre maître et directeur de thèse :

Professeur Sounkalo Dao,

 Spécialiste des maladies infectieuses et tropicales ;


 Maître de conférences à la FMPOS ;
 Président de la société Malienne des pathologies infectieuses et
tropicales ;
 Membres de la société des pathologies infectieuses et tropicales d’Afrique
et celle de la langue française ;
 Investigateur clinique au CEREFO.

Cher maître,

Nous avons été très honorés que vous ayez accepté de diriger cette thèse, vous
avez toujours fait preuve d’une humilité, d’une disponibilité d’une générosité et
d’un esprit de compréhension.

Malgré vos multiples tâches, vous avez accepté de nous encadrer durant ce
travail.

Permettez-moi de vous en remercier sincèrement.

Puisse DIEU vous accorde longue vie et plein de succès pour le reste de votre
carrière.

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LISTE DES ABREVIATIONS

ASACO: Association Santé Communautaire


ASDAP : Association de Soutient au Développement des
Activités de la Population
BAAR : Bacilles Acido-Alcoolo Résistants
BCG: Bacille de Calmette et Guérin
BK : Bacilles de Koch
CDT : Centre de Diagnostic et de Traitement
CEREFO : Centre de Recherche et de Formation
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CPM : Chef de Poste Médical
CS Réf : Centre de Santé de Référence
CSCOM : Centre de Santé Communautaire
DOT: Directly Observed Treatment
DOTS: Stratégie Traitement Directement Observé
DRC : Dépôt Répartiteur de Cercle
DV : Dépôt de Vente
E: Ethambutol
FMPOS : Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odontostomatologie
H : Isoniazide
HIV : Virus Immunodéficience Humaine
IDR : Intra Dermo Réaction
IEC : Information Education Communication
IRM : Imagerie par Résonnance Magnétique
LCR : Liquide Céphalo-rachidien
mg : Milligramme
MSF : Médecins Sans Frontière

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ODRS : Office de Développement Rural de Selingué
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ORL : Otologie Rhinologie Laryngologie
PEV : Programme Elargi de Vaccination
PNLT : Programme National de Lutte contre la Tuberculose
R : Rifampicine
S: Streptomycine
SIDA : Syndrome Immuno Déficience Acquis
TB : Tuberculose
TDM : Tomodensitométrie
TP : Tuberculose Pulmonaire
TPM+ : Tuberculose Pulmonaire Microscopie Positive
UV : Ultra Violet
UICTMR : Union Internationale de lutte Contre Tuberculose et les
Maladies Respiratoires
Z : Pyrazinamide

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LISTE DES FIGURES
Pages

Figure 1 : Radiographie Pulmonaire d'un patient tuberculeux…………..17

Figure 2 : Nodules fins de la taille d'un grain de mil, réalisant

un aspect typique de miliaire tuberculeuse……………………………….18

Figure 3 : Épanchement liquidien (courbe de

Damoiseau, masquant le cul de sac, non systématisée)…………………..20

Figure 4 : Rachis dorsolombaire de profil, image de cyphose…………...33

Figure 5 : Répartition des malades selon le sexe.........................................62

Figure 6 : Répartition des malades selon leur ethnie…………………….62

Figure 7 : Répartition des malades selon le statut matrimonial………….63

Figure 8 : Représentation graphique selon les formes……………….…..69

Figure 9 : Représentation graphique selon l’issu du traitement…….....…75

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LISTE DES TABLEAUX
Pages

TABLEAU I : Variations de la tuberculose pulmonaire en


fonction du stade de l’infection par le VIH……………………………. .……..26
TABLEAU II : Notation des résultats de la bacilloscopie………………….....29
TABLEAU III : Résultats de l’IDR…………………………………………...31
TABLEAU IV : Présentation du pyrazinamide, code =Z……………………..35
TABLEAU V : Présentation de L’isoniazide : code =H………….…………...36
TABLEAU VI : Présentation de la rifampicine, code =R…..…………………37
TABLEAU VII : Présentation de la streptomycine, code =
S……….………...38
TABLEAU VIII : Présentation de l’éthambutol, code = E……...………….....39
TABLEAU IX : Schémas thérapeutiques possibles pour chaque
catégorie …………..…………………………………………………………...40
TABLEAU X : Régimes thérapeutiques utilisés au Mali à
partir de 2009 ……..…….…………………………………………….………41
TABLEAU XI : Effets secondaires des antituberculeux……………...……….43
TABLEAU XII : Prise en charge des effets secondaires des
antituberculeux en fonction du symptôme……………………………………..44
TABLEAU XIII : Suivi au moyen de l’examen des frottis
d’expectoration pour les nouveaux cas de TPM+………………..…………….46
TABLEAU XIV : Répartition des malades selon le régime matrimonial……..63
TABLEAU XV : Répartition des malades selon la résidence
dans les aires de santé……………………………………………………...…...64
TABLEAU XVI : Répartition des malades selon la résidence
des deux derniers mois…………………………………………………….…...64
TABLEAU XVII : Répartition des malades selon leur occupation
Principale……………………………………………………………………... .65
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TABLEAU XVIII : Répartition des malades selon leur niveau
d’instruction…………………………………………………………………….65
TABLEAU XIX : Répartition des malades selon leur mode
d’admission……………………………………………………………..………66
TABLEAU XX : Répartition des malades selon leur motif de
consultation………………………………………………………………….….66
TABLEAU XXI : Répartition des malades selon l’état général à
l’admission……………………………………………………………………..67
TABLEAU XXII : Répartition des malades selon le résultat de la
bacilloscopie……………………………………………………………………67
TABLEAU XXIII : Répartition des malades selon le résultat de la
sérologie HIV…………………………………………………………………..68
TABLEAU XXIV : Répartition des malades selon le résultat de
la radiographie pulmonaire……………………………………………………..68
TABLEAU XXV : Répartition des malades selon le type de la
tuberculose……………………………………………………………………...69
TABLEAU XXVI : Répartition des malades selon la catégorie………………70
TABLEAU XXVII : Répartition des malades selon le régime
thérapeutique…………………………………………………………………...70
TABLEAUXXVIII : Répartition des malades selon la durée du
traitement……………………………………………………………………….71
TABLEAU XXIX : Répartition des malades selon l’agent
superviseur de la prise médicamenteuse………………………………………..71
TABLEAU XXX : Répartition des malades selon les effets
secondaires liés aux antituberculeux………………………………………… ..72
TABLEAU XXXI : Répartition des malades selon le résultat du
crachat/BAAR fin 2ème mois……………………………………………………73
TABLEAU XXXII : Répartition des malades selon le résultat du
Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 14
crachat/BAAR fin 3ème mois……………………………………………………73
TABLEAU XXXIII : Répartition des malades selon le résultat du
crachat/Baar fin 5ème mois……………………………………………………...74
TABLEAU XXXIV : Répartition des malades selon le résultat du
crachat/Baar fin 6ème mois……………………………………………………...74
actuelle en TABLEAU XXXV : Répartition des malades selon le sexe et la
sérologie VIH…………………………………………………………………..76
TABLEAU XXXVI : Répartition des malades selon le sexe et
l’existence d’une chimio prophylaxie………………………………………….77
TABLEAU XXXVII : Répartition des malades selon la notion
de séjour à l’étranger et la sérologie VIH………………………………………77
TABLEAU XXXVIII : Répartition des malades selon la
sérologie VIH et l’état général à l’admission…………………………………..78

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 15


I - INTRODUCTION

La tuberculose est une maladie infectieuse causée par des bacilles du Complexe
Mycobacterium tuberculosis encore appelés Bacille de Koch (BK) [1].
Cette ancienne maladie connue depuis la haute antiquité, conserve encore de nos
jours toute son actualité.

La tuberculose est l’une des causes infectieuses de mortalité évitable qui


demeure un fléau mondial particulièrement en Afrique subsaharienne. En effet
parmi les 40 millions de décès par maladie survenant chaque année dans le
monde, la tuberculose apparaît au 5e rang avec 3 millions de morts. Au Mali, en
1995, parmi les 1842 nouveaux tuberculeux bacillifères mis sous chimiothérapie
antituberculeuse, 112 sont morts (6, 08%). [1]

Dans le monde, la tuberculose est présente partout, mais elle l’est surtout dans
les pays en voie de développement. Sur 2 millions de décès imputables à la
tuberculose, environ 98% sont enregistrés sur le continent africain. 26% des cas
de tuberculose sont enregistrés dans la zone subsaharienne. Chaque année, dans
le monde, 8,4 millions nouvelles infections sont recensés surtout dans les pays
pauvres et c’est la cause de décès la plus fréquente chez les personnes âgées de
15 à 49 ans. [2]

Dans le monde, l’incidence de la tuberculose est de 10 millions de nouveaux cas


par an; 95% des cas surviennent dans les pays en voies de développement où
l’incidence annuelle va de 120/100.000 habitants (Amérique latine) à
229/100.000 habitants (Afrique) contre 17/100.000 habitants en France. La
première cause de décès des femmes en âge de procréer soit 750.000 des
1.200.000 décès dans ce groupe de population mondiale. Le taux de décès par
tuberculose dans les PVD va de 42 /100.000 (Amérique latine) à 104/100.000

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 16


(Afrique) contre 1,7/100.000 en France, 7% des décès sont dues à la tuberculose
dans les PVD. La tuberculose représente 26% des décès évitables. [3]

Selon le rapport 2004 du programme national de lutte contre la tuberculose


(PNT), 4525 cas de tuberculose toutes formes confondues à été enregistrés sur
37.000 cas attendus au Mali. L’OMS estime que c’est dans la région de l’Asie
du Sud-est que les cas ont été les plus nombreux en 2004, avec 33% de
l’incidence mondiale. Toute fois, le taux estimatif d’incidence par habitant est
presque deux fois plus élevé en Afrique subsaharienne qu’en Asie du Sud-est,
avec près de 400 cas pour 100.000 habitants. On estime que 1,7 millions de
personnes sont mortes de la tuberculose en 2004. [4]

La tuberculose est une des principales causes de mortalité dans le monde.


Chaque année 8,8 millions de personnes sont atteintes d’une tuberculose dont
3,9 millions de cas de frottis positifs. En 2005 ; 1,1millions de cas avaient été
recensés dans la région Africaine, et le nombre de décès dus à la tuberculose
était estimé à 1,6 millions. Plus de 80% de l’ensemble des patients atteints de
tuberculose vivent en Afrique subsaharienne et en Asie. [2]

En 2006, on estime à 9,2 millions le nombre de nouveaux cas de tuberculose


selon les conférenciers dans le monde (139 pour 100.000) dont 4,1 millions de
nouveaux cas frottis positifs (44% du total) et 700.000 de VIH positifs (8% du
total). [2]

En 2007, selon les statistiques de l’OMS plus de 1,3 millions de cas ont été
notifiés dans la région Africaine. Dans la même année 32.000 cas de
tuberculoses toutes formes et 16.600 nouveaux cas de tuberculose pulmonaire
contagieuse étaient diagnostiqués au Mali. Sur ces cas estimés, 5225
tuberculoses toutes formes ont été dépistées, dont 3781 cas de tuberculose à
frottis positif qui sont les formes contagieuses, 412 cas de retraitement ,392 cas

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 17


de tuberculose pulmonaire à frottis négatif et 667 cas de tuberculose extra-
pulmonaire. Ceci se traduit par un taux de détection de 26% contre 24% pour
l’année précédente. [2]

On estimait la prévalence de la tuberculose à 13,7 millions de cas en 2007 (206


pour 100000 habitants) pour une incidence de 9,27 millions soit une diminution
par rapport au 13,9 millions de cas (210 pour 100000 habitants) en 2006. Sur les
9,27 millions de nouveaux cas, 1,37 millions soit 15% étaient VIH-positifs [3]

En 2009, dans le rapport OMS de 2010, les estimations mondiales de la charge


de la tuberculose sont les suivantes : incidence : 9,4 millions de cas (entre 8,9 et
9,9 millions), prévalence : 14 millions (entre 12 et 16 millions), mortalité : 1,3
millions chez les VIH-négatifs (entre 1,2 et 1,5 million) et 380 000 chez les
VIH-positifs (entre 320 000 et 450 000). La plupart des cas ont été constatés
dans les régions africaines, de l'Asie du Sud-est et du Pacifique occidental, avec
des taux de 35 %, 30% et 20% respectivement. On estime que les VIH-positifs
représentent entre 11 et 13% de l'ensemble des nouveaux cas de TB, la Région
africaine comptant pour environ 80% de ces cas. [5]
En 2009, 1,6 millions de patients atteints de tuberculose connaissaient leur statut
pour le VIH, contre 1,4 millions en 2008, les taux de dépistage les plus élevés
étant enregistrés en Europe (86%), en Afrique (53%) et dans la région des
Amériques (41%). Dans 55 pays dont 16 africains, au moins 75% des patients
touchés par la tuberculose savaient s'ils étaient ou non positifs au VIH. [5]
On note une recrudescence de la tuberculose favorisée par :
- la pandémie d’infection au VIH (1981) qui favorise le développement de la
tuberculose par l’immunodépression qu’elle entraîne
- les risques de Contamination nosocomiale chez les personnes vivant avec le
VIH

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 18


- l’appauvrissement de nombreuses populations ou classes sociales même dans
les pays développés
- l’augmentation du nombre de souches de BK multi résistantes [5].

Au Mali l’organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé le taux d’incidence


de la tuberculose à frottis positif à 123 sur 100.000 habitants et s'est fixé comme
objectif de dépister 70% de tuberculose pulmonaire à frottis positif et de guérir
85% des cas dépistés. Face à la situation, le gouvernement s’est résolument
engagé dans la lutte contre la maladie par la poursuite de la stratégie DOTS :
Directly Observed Treatment Stratégy, de qualité et son amélioration. [6]

Malgré la mise en place de la stratégie DOTS, le district sanitaire de Selingué


n’a dépisté que 14% de tuberculose pulmonaire à microscopie positive (TPM+)
en 2008 [7].

Le CS Réf de Selingué, doté d’une unité de prise en charge de la tuberculose


n’avait effectué aucune étude sur la tuberculose. C’est pourquoi nous avons
initié cette étude en nous fixant comme objectifs :

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 19


OBJECTIF GENERAL

Faire une étude descriptive des cas de TPM+ dans le district sanitaire de
Selingué du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010.

OBJECTIFS SPECIFIQUES

- Déterminer le taux de détection des TPM+ dans le district sanitaire de


Selingué du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010 ;

- Décrire les caractéristiques sociodémographiques des cas de TPM+ dans


le district sanitaire de Selingué durant la même période d’étude ;
- Décrire l’issue du traitement durant la même période ;

- Identifier les principales difficultés liées au dépistage du 1er juillet 2009


au 30 juin 2010 dans le district sanitaire de Selingué.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 20


II - GENERALITES

1. DEFINITION :
La tuberculose est une maladie résultant des effets pathogènes sur l’organisme
du bacille tuberculeux qui appartient au genre Mycobacterium [1].

2. EPIDEMIOLOGIE

2.1. HISTORIQUE DE LA TUBERCULOSE [8-9]


La phtisie tuberculeuse existait à l’époque néolithique comme en témoigne la
découverte de formes osseuses de tuberculose ; et l’on en trouve trace en Egypte
pharaonique, l’Inde Antique et l’Extrême Orient. L’infection tuberculeuse était
pour les hébreux un des châtiments divins. La première avancée conceptuelle est
due à GIROLAMO FRACASTORO qui a reconnu dans la tuberculose une
maladie infectieuse et a incriminé un micro-organisme ; il a suggéré sa
transmission inter humaine. Il n’a pas été entendu et durant les deux siècles qui
ont suivi la maladie n’a fait que croître en importance pour atteindre un
maximum en Europe à la fin du 19e siècle.

Du 18e au 19e siècle large était la vision des anciens sur la tuberculose
puisqu’elle englobait non seulement la tuberculose de l’appareil respiratoire
mais aussi toutes les autres infections respiratoires chroniques non tuberculeuses
menant à un dépérissement. Il faudra attendre les 18e et 19e siècles pour faire la
part de ce qui revient à la phtisie tuberculeuse et progresser significativement
dans la compréhension de cette maladie.

Au 20e siècle la lutte antituberculeuse va s’organiser après la démonstration du


caractère contagieux de la maladie et la découverte du micro-organisme
responsable. ALBERT CALMETTE et CAMILLE GUERIN constatèrent que
l’ensemencement d’une souche virulente de Mycobacterium bovis sur un milieu

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 21


fait de pomme de terre, de bile de bœuf et de glycérine, n’altérait pas l’induction
de l’allergie bien qu’il atténuât son pouvoir pathogène. La souche a été rendue
inoffensive par des ensemencements répétés. En 1921, de façon circonscrite et à
partir de 1924 sur l’échelle mondiale, la vaccination par le Bacille de Calmette
et Guérin (BCG) fut utilisée chez l’homme et entraîna la régression de
l’incidence de la tuberculose dès la fin du 19e siècle.

C’est à la fin de la deuxième guerre mondiale qu’apparaît la chimiothérapie


antituberculeuse. Le mérite revient à WAKSMAN, BUGIE, SCHATZ,
FELDMAN et HINSHAUX d’avoir démontré en 1944 que la streptomycine
modifiait l’évolution naturelle de la tuberculose, inaugurant ainsi l’ère de la
chimiothérapie antituberculeuse.

Aujourd’hui, s’il est vrai que le traitement antituberculeux pose moins de


problèmes d’accessibilité et d’observance, la progression de l’infection par le
VIH, la recrudescence de la pauvreté et des bacilles multi résistants sont des
indicateurs nous permettant de faire une surveillance sans relâche de la
tuberculose.

2.2. REPARTITION GEOGRAPHIQUE


La tuberculose s’inscrit dans les priorités de santé en raison de sa gravité, de son
poids économique et de son caractère mondial [1].

En 2009, 5,8 millions de cas de tuberculose ont été notifiés par l’OMS, ce qui
correspond à un taux de détection des cas. 1,7 million de personnes (dont
380000 femmes) ont perdu la vie des suites de la tuberculose, dont 380 000
vivant avec le VIH, ce qui équivaut à 4 700 morts par jour. Le taux de mortalité
dû à la tuberculose a chuté de 35% depuis 1990, le nombre de décès est
également en baisse. [5]

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 22


La tuberculose figure parmi les trois plus importantes causes de décès chez la
femme entre 15 et 44 ans. En 2009, on a dénombré 9,4 millions de nouveaux cas
de tuberculose, dont 3,3 millions de femmes et 1,1 million chez des personnes
vivant avec le VIH. Le taux d'incidence mondiale est retombé à 137 cas pour
100 000 en 2009 après avoir atteint un record de 142 pour 100 000 en 2004. Le
taux décroit, mais trop lentement. [5]
L’incidence est de 10 millions par an dans le monde, 95% survenant dans les
pays en développement où le taux d’incidence va de 120 pour 100 000 habitants
en Amérique latine à 229 pour 100 000 habitants en Afrique.

Dans les pays industrialisés, les personnes à risque de développer une


tuberculose sont les personnes infectées par le VIH, les personnes en situation
de précarité, les toxicomanes, les locataires de certaines collectivités (milieu
carcéral en particulier).

Aux Etats Unis le nombre de malades était passé de 26 673 en 1992 à 6337 en
2000, soit une diminution de 39% ; mais le centre de diagnostique et de
traitement d’Atlanta rapporte que 50% des cas sont actuellement diagnostiqués
[3].

En France entre 1997 et 1999, environ 7000 cas de tuberculose ont été déclarés
chaque année, avec 700 décès [10-12].

Au Canada, le taux de mortalité était de 0,4 pour 100 000 habitants pour une
incidence de 6,5/100 000 habitants selon les chiffres de l’OMS publiés en 1997
[8-13].

Dans les années 1980-1990, une stabilisation voire une augmentation des cas de
tuberculose à frottis positif a été observée dans de nombreux pays notamment
aux Etats Unis, en Angleterre, au Danemark, en Italie et en Suisse [11-14].

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 23


Cette situation s’est fortement dégradée dans les pays de l’Europe de l’Est et
pourrait s’expliquer par :

• la pandémie du VIH/SIDA : syndrome immunodéficience acquis, qui


crée une co - infection fidèle avec la tuberculose ;
• la paupérisation aggravée par la diminution des moyens que les
gouvernements allouaient aux structures de lutte contre la tuberculose ;
• le développement de la résistance des bacilles aux médicaments
antituberculeux ;
• la migration des malades porteurs du germe des pays de haute prévalence
tuberculeuse vers d’autres pays [14].
Selon l’OMS et l’Union Internationale de lutte Contre Tuberculose et les
Maladies Respiratoires (UICTMR), l’Afrique subsaharienne comptait en 1989,

2 millions de nouveaux cas sur 8 millions de déclarés et 600 000 décès sur les
2,9 millions recensés dans le monde [15]

Au Mozambique, le nombre total de tuberculeux déclarés était de 2255 en


1985,13863 en 1988 et 15614 en 1993 soit une progression de 89%

Au Malawi, alors que le nombre total de cas était à plus de 5000 en 1985, il
était presque à 9500 en 1989 soit une progression de 82% en quatre ans [8]

En 2000, l’OMS estimait dans les 16 pays de l’Afrique de l’Ouest 527 098 cas
de tuberculose toutes formes confondues dont 241 822 cas de tuberculose
pulmonaire à frottis positif. Les cas notifiés étaient de 92 191 dont 60730
contagieux [8]

Au Mali en 1997, 12000 cas de tuberculose ont été estimés dont 4004 dépistés
soit 30%. Le nombre de cas accroît chaque année et seulement 40% sont
déclarés [16]

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 24


Le programme national de lutte contre la tuberculose estimait à 37000 les
nouveaux cas de tuberculose en 2003 soit 16500 nouveaux cas à frottis positif.

2.3. AGENTS PATHOGENES [9-17]


Les mycobactéries (famille des Mycobacteriaceae, ordre des actinomycetals)
sont des bactéries immobiles, non sporulées, aérobies, intra et extracellulaires,
acido-alcoolo-résistantes. Sur les dizaines d’espèces de mycobactéries, trois sont
à l’origine de la tuberculose :

• Mycobacterium tuberculosis ou bacille de Koch ;


• Mycobacterium bovis ;
• Mycobacterium africanum.
Les autres mycobactéries soit ne sont cultivées que difficilement in vitro (bacille
de la lèpre humaine et du rat), soit peuvent être confondues avec les bacilles
tuberculeux, ce sont des mycobactéries non tuberculeuses qui peuvent infecter
l’homme :

• Mycobacterium kansasii ;
• Mycobacterium avium ;
• Mycobacterium xenopi;
• Mycobacterium chelonei;
• Mycobacterium scrofulaceum;
• Mycobacterium marinum.
Mycobacterium tuberculosis est un pathogène spécifique de l’homme mais
capable d’infecter certaines espèces animales vivant à ses côtés (chat, chien). Il
est très sensible à certains agents physiques (chaleur, lumière solaire, rayons X
ou ultra violet(UV)). Il résiste bien au froid, à la dessiccation et peut demeurer
vivant plusieurs jours dans les produits contaminés tels que les produits
d’expectoration. Il est peu sensible à de nombreux agents chimiques tels que les

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 25


acides et bases diluées. En revanche il est rapidement tué par l’alcool dilué. Il
pousse sur milieu spécial (milieu de LOWENSTEIN par exemple) et sa
croissance est lente.

2.4. TRANSMISSION [9]


La transmission de la tuberculose est essentiellement interhumaine par les
gouttelettes de pflügge. Les bacilles extracellulaires des foyers caséeux et des
cavernes sont éliminés dans l’air par les malades bacillifères toussant ou parlant.
Ils restent en suspension dans l’air et peuvent être inhalés par tout sujet dans cet
environnement. L’inhalation par un sujet de bacilles tuberculeux l’expose à la
survenue de l’infection tuberculeuse, et de la maladie tuberculeuse.

Les différents facteurs qui conditionnent après une inhalation de bacilles


tuberculeux la survenue d’une infection sont liés à l’intensité, c’est à dire à la
richesse bacillaire de l’aérosol infectant, à la durée, à la répétition des
expositions, et aux moyens de défense de l’organisme dont l’immunité
cellulaire. Les mauvaises conditions de vie, la promiscuité, l’infection par le
VIH sont entre autres des facteurs de risque pour la survenue de l’infection
tuberculeuse.

La transmission par la voie digestive est aussi documentée.

3. PHYSIOPATHOLOGIE [17,18]

Le bacille tuberculeux pénètre jusqu’au parenchyme pulmonaire où il va être


phagocyté par les macrophages, entraînant alors une réponse inflammatoire
locale. Les phagocytes sont transformés en cellules épithélioïdes avec formation
d’un granulome par l’action de l’IL3, IL4, et le GM-CSF. A partir de cette
lésion primaire, la progression peut se faire par voie lymphatique jusqu’aux
ganglions satellites, créant le complexe ganglio-pulmonaire de la primo-
infection tuberculeuse.
Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 26
La lésion primaire de la tuberculose est représentée histologiquement par un
granulome à cellules épithélioïdes, centré par de la nécrose caséeuse qui
correspond à la lyse cellulaire. Le granulome se calcifie et entraîne le plus
souvent la guérison. Il est habituellement situé au niveau des apex pulmonaires.

Les primo-infections tuberculeuses sont souvent inapparentes cliniquement et


guérissent spontanément dans 90% des cas. Chez les patients immunodéprimés,
en particulier infectés par le VIH, cette guérison spontanée n’est obtenue que
dans 70% des cas. La primo infection est l’élément initiateur de la tuberculose
infection : portage de BK mais sans signe de maladie évolutive.

Dans les 10% des cas restants (jusqu'à 30% pour les patients infectés par le
VIH), une tuberculose active va se développer, la moitié dans l’année suivante,
l’autre moitié durant le reste de la vie. C’est la tuberculose maladie. Le
granulome initial est dépassé et ne parvient plus à limiter la croissance
bactérienne, qui se développe alors soit librement dans les espaces alvéolaires,
soit dans les macrophages infectés. Il existe une double population de BK intra
et extracellulaire. Les macrophages infectés atteignent les ganglions régionaux.
Cette barrière peut elle-même être dépassée et la diffusion se fait alors par voie
lymphatique ou hématogène, vers les tissus les mieux vascularisés : apex
pulmonaire, reins, corps vertébraux, épiphyse des os longs, méninges.

4. ETUDE CLINIQUE

La tuberculose se présente sous deux principales formes : pulmonaire et extra


pulmonaire.

4.1. LA FORME PULMONAIRE

4.1.1. La primo-infection [1-8]

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 27


La primo-infection tuberculeuse est la conséquence du premier contact du
bacille tuberculeux avec un organisme indemne de tout contact antérieur. On
distingue trois formes :

• la primo-infection latente représentant 90% des cas. Elle est


asymptomatique et caractérisée par le virage du test tuberculinique ;
• la primo-infection frustre, caractérisée par des discrètes manifestations
cliniques (légère altération de l’état général, fébricule, asthénie,
amaigrissement) ;
• la primo-infection patente caractérisée par :
* la typho-bacillose de LANDOUZY faite de fièvre progressive en plateau, de
sueurs abondantes, de splénomégalie, d’un sérodiagnostic de Félix et Widal
négatif, et d’une IDR positive ;

* les manifestations cutanées marquées par l’érythème noueux ;

*les manifestations oculaires marquées par la kératoconjonctivite phlycténulaire.

Le diagnostic de la primo-infection repose sur l’intradermoréaction à la


tuberculine qui est le plus souvent positive. La radiographie pulmonaire
demeure souvent normale au cours de la primo-infection mais quelque fois elle
se traduit par cinq signes majeurs :

 la condensation parenchymateuse ;
 l’atélectasie lobaire ou segmentaire qui est la manifestation la plus
fréquente chez le nourrisson ;
 les adénopathies hilaires (image en cheminée) ;
 l’épanchement pleural liquidien ;
 l’aspect de miliaire.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 28


Le chancre d’inoculation se traduit par une opacité alvéolaire grossièrement
arrondie de quelques millimètres de diamètre. Il est généralement associé à une
opacité linéaire convergent vers le hile et traduisant l’atteinte lymphatique.

L’évolution est généralement favorable, les signes cliniques disparaissent en


quelques jours, l’amélioration radiologique est lente, souvent, l’on observe une
persistance des calcifications du chancre et des adénopathies.

Elle se complique de façon générale en formes extra pulmonaires dans les


années qui suivent la primo-infection.

4.1.2. La tuberculose pulmonaire commune [1, 8,11, 19]

C’est une forme de tuberculose pulmonaire post primaire, caractérisée par une
combinaison de lésions exsudatives menant à la caséification et à la formation
de cavernes et de lésions productives évoluant vers la fibrose.

Elle est la plus fréquente et représente 80% des localisations tuberculeuses.


C’est pratiquement la seule localisation permettant la transmission de la
tuberculose.

Elle est la résultante soit de manière rare d’une aggravation progressive du foyer
initial de la primo- infection soit d’une infection exogène à partir d’un sujet
contagieux, soit d’une réinfection endogène à partir de foyers tuberculeux
latents ganglionnaires ou parenchymateux où le bacille tuberculeux peut
persister toute la vie à l’état dormant. Il peut s’agir d’une tuberculose
pulmonaire insuffisamment ou non traitée, ayant laissé en place des bacilles.

Le tableau clinique peut être d’emblée évocateur devant une hémoptysie ou un


épanchement pleural liquidien. Dans certains cas l’aspect peut être trompeur et
simuler une maladie respiratoire aiguë. La découverte est souvent fortuite lors
d’une radiographie pulmonaire car les signes fonctionnels sont en général

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 29


discrets (asthénie physique, fébricule vespérale, sueurs nocturnes, douleurs
thoraciques, toux sèche ou productive persistante résistant aux antibiotiques
habituels, altération progressive de l’état général).

Les signes stéthoacoustiques sont aussi pauvres même en cas d’expression


radiologique importante.

Chez les sujets immunodéprimés au VIH, la symptomatologie peut être


atypique. La fièvre au long cours et l’amaigrissement inexpliqué constituent des
signes d’appel suffisants pour initier une exploration tuberculeuse.

Le diagnostic repose sur :

 L’examen des crachats [20]


Il s’agit de la mise en évidence de bacilles acido-alcoolo-résistants à l’examen
microscopique d’un frottis d’expectoration après coloration de Ziehl Neelsen.
Les cas se définissent de deux façons : ceux à frottis positif et ceux à frottis
négatif.

Cas des patients à frottis positif : Ce sont les patients qui ont : [20]

• au moins deux échantillons de crachats positifs ;


• ou un échantillon de crachats positifs et des anomalies radiologiques en
faveur d’une tuberculose pulmonaire évolutive ;
• ou un échantillon de crachats positifs et une culture de Mycobacterium
tuberculosis positive.
Cas des patients à frottis négatif : Ce sont des patients qui ont : [20]

• au moins trois échantillons de crachats négatifs, des anomalies


radiologiques sévères compatibles avec une tuberculose pulmonaire
sévère, étendue (miliaire aiguë, lésions interstitielles étendues et non
cavitaires chez un immunodéprimé) ;
Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 30
• ou au moins deux séries de trois échantillons de crachats négatifs
prélevés entre 10 et 15 jours d’intervalle, associées à des anomalies
radiologiques compatibles avec une tuberculose pulmonaire active et
persistante malgré un traitement antibiotique à large spectre, non
spécifique ;
• ou au moins deux échantillon de crachats ne contenant pas de bacilles
tuberculeux et dont une culture est positivée pour Mycobacterium
tuberculosis.
La culture de l’expectoration : Elle se réalise sur milieu de Lowenstein Jensen
et est recommandé en cas de frottis négatifs alors que la clinique est fortement
évocatrice.

 Le tubage gastrique à jeun : Il est réalisé en cas de difficultés


diagnostiques (patients qui n’expectorent pas). Il est surtout d’usage chez
les enfants.
 L’expectoration provoquée : Lorsque le patient est incapable
d’expectorer, une nébulisation avec une bonne oxygénation et une
compression permettra d’obtenir un échantillon en faisant inhaler par le
patient de l’aérosol d’une solution saline hypertonique à 3%. Toutefois
l’expectoration peut propager l’infection, d’où la nécessité de la faire avec
beaucoup de précautions.

 Les prélèvements laryngés : Ils sont pratiqués chez les patients qui
n’expectorent pas afin de réaliser une culture.
 La bronchoscopie : Elle se pratique à l’aide d’une bronchoscope rigide
ou d’un fibroscope pour recueillir les secrétions bronchiques et un
échantillon de la muqueuse bronchique lorsque les autres méthodes ont
échoué.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 31


 La radiographie pulmonaire : Elle est loin d’être l’examen de
confirmation diagnostique car une radiographie pulmonaire normale
n’exclut pas la tuberculose. On peut observer, isolés ou associés :
• des nodules : très fréquents, de taille variable, solitaires ou confluents,
localisés ;
• des opacités en nappe ou infiltratives : moins fréquentes, systématisées
ou non, homogènes ou non ;
• des cavités : unique ou multiples, pouvant siéger en n’importe quel
territoire mais le plus souvent dans les zones supérieures et postérieures.
Les principales pathologies devant être distinguées de la tuberculose pulmonaire
commune sont : la pneumonie franche lobaire aiguë, l’abcès du poumon, la
bronchectasie, l’asthme bronchique.

La tuberculose pulmonaire commune peut se compliquer d’une pleurésie, d’un


pneumothorax, d’une laryngite, d’un emphysème pulmonaire, d’un cœur
pulmonaire chronique ou d’une surinfection aspergillaire.

Figure1 : Radiographie Pulmonaire d'un patient tuberculeux, image de pleurésie


gauche [21]

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 32


4.1.3. La tuberculose miliaire [11,18]

Elle résulte de la dissémination hématogène du bacille tuberculeux. Souvent


aiguë, elle est caractérisée par la présence de petits nodules disséminés dans
tous les organes. On l’observe surtout chez le petit enfant, le sujet âgé ou en cas
de déficit immunitaire. Elle peut compliquer tous les stades de la tuberculose et
survient généralement dans les semaines ou mois qui suivent la primo-infection.
L’élément essentiel de sa gravité est la méningite tuberculeuse.

Au stade d’état, l’atteinte diffuse entraîne :

• une dyspnée plus ou moins sévère ;


• des signes neuroméningés (céphalées, obnubilation voire coma, atteinte
des nerfs crâniens, troubles psychiatriques) ;
• des douleurs thoraciques ;
• des douleurs abdominales.
La radiographie thoracique montre des images typiques micronodulaires (1 à
2mm) disséminées dans les deux champs pulmonaires.

Le bacille tuberculeux est rarement retrouvé dans les produits pathologiques


(crachats, liquide de lavage broncho-alvéolaire). Des biopsies tissulaires
(hépatique etc.…) pour examen anatomopathologique peuvent être réalisées.
L’intra dermo-réaction(IDR) est le plus souvent négative.

Figure 2 : Nodules fins de la taille d'un grain de mil


réalisant un aspect typique de miliaire
tuberculeuse. [22]
Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 33
4.2. LES FORMES EXTRAPULMONAIRES

Elles représentent 15 à 30% des cas de tuberculose.

4.2.1. La tuberculose pleurale [5,8, 19]

Sa fréquence est d’environ 10% chez l’adolescent et l’adulte jeune. Uni ou


bilatérale dans ¼ des cas, elle est isolée ou associée à l’atteinte d’une autre
séreuse, à une tuberculose pulmonaire, de gravité variable, et régressant avec le
traitement. Cependant un épaississement pleural peut être séquellaire.

Elle peut être :

• secondaire à une tuberculose pulmonaire. Dans ce cas l’étiologie


tuberculeuse est confirmée par le diagnostic de la tuberculose
pulmonaire ;
• primitive, survenant quelques mois après la primo-infection.
Cliniquement elle se manifeste par une douleur thoracique inspiratoire devenant
sourde dans la partie inférieure du thorax, une fièvre modérée parfois de brève
durée, une toux pouvant être sèche ou productive, une dyspnée d’effort et le
classique syndrome pleurétique.

L’épanchement liquidien pleural est habituellement unilatéral. La ponction


pleurale ramène un liquide jaune citrin.

La radiographie thoracique de face objective dans la plupart des cas une opacité
basale avec comblement du cul de sac costodiaphragmatique. Lorsque
l’épanchement est abondant on peut observer une ligne concave à la limite
inférieure appelée ligne de Damoiseau et un refoulement du médiastin vers le
côté opposé.

L’examen cytochimique du liquide retrouve généralement une lymphocytose


franche et un taux d’albumine supérieur à 30g/l (liquide exsudatif).
Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 34
Le bacille tuberculeux est rarement mis en évidence par examen direct du
liquide pleural.

Le diagnostic de certitude est fait par la biopsie pleurale.

Le traitement fait appel aux drogues antituberculeuses, à la ponction pleurale


évacuatrice. La chirurgie peut être parfois nécessaire.

L’évolution est habituellement favorable sous traitement bien conduit. Mal


traitée, il apparaît une pachypleurite, un syndrome restrictif.

Figure 3 : Épanchement liquidien de la grande cavité (courbe de Damoiseau,


masquant le cul de sac, non systématisée) [23]

4.2.2. La tuberculose ganglionnaire [8,19]

Elle est très fréquente en milieu tropical et touche surtout les enfants et les
adultes jeunes. Elle survient généralement tôt après la primo-infection.

En périphérie les adénopathies sont surtout cervicales puis axillaires et


inguinales. Le caractère unilatéral et la prédominance droite sont des notions
classiques.

Sur les radiographies pulmonaires les adénopathies sont typiquement localisées


dans les régions hilaires et para trachéale droite.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 35


La tomodensitométrie est très sensible dans la visualisation de ces adénopathies.

Le diagnostic repose sur la mise en évidence du bacille tuberculeux dans les


produits de la biopsie ganglionnaire.

L’évolution est favorable sous traitement antituberculeux. Elle peut être émaillée
de complications en l’occurrence la fistulisation.

4.2.3. La méningite tuberculeuse [8, 19,20]

C’est l’une des graves complications et parfois mortelle de la tuberculose.


Actuellement on observe un bon pronostic sous traitement.

Au cours de la dissémination à partir d’un foyer tuberculeux primaire ou dans le


cadre de la tuberculose miliaire, les minuscules tubercules apparaissent dans le
cerveau et les méninges, pouvant envahir aussi les os du crâne et les vertèbres.
Ces tubercules peuvent se rompre dans l’espace sous arachnoïdien et provoquer
une inflammation des méninges, la formation d’une masse grise gélatineuse à la
base du cerveau, l’inflammation et le rétrécissement des artères irriguant le
cerveau entraînant des lésions cérébrales localisées.

Le tableau clinique est classiquement celui d’une méningo-encéphalite associée


à une paralysie d’une des paires crâniennes voire une hémiplégie.

Le diagnostic repose sur l’étude du liquide céphalo-rachidien (LCR) qui montre


un liquide clair, riche en albumine, en lymphocytes et pauvre en glucides. Le
germe rarement isolé à l’examen direct du LCR, l’est souvent à la culture du dit
liquide sur milieu de Lowenstein. La coexistence d’une autre localisation est
évocatrice.

Le traitement est institué en urgence par voie générale devant les seuls
caractères du LCR. Sans traitement la méningite tuberculeuse évolue vers la
mort.
Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 36
4.2.4. Les atteintes parenchymateuses [8]

Les tuberculomes cérébraux sont, plus rarement observés chez l’enfant que chez
l’adulte et seraient associés à une miliaire tuberculeuse dans environ 10% des
cas.

La tomodensitométrie (TDM) cérébrale et l’imagerie par résonnance magnétique


(IRM) permettent le diagnostic de présomption.

4.2.5. Les atteintes ostéoarticulaires

Elles sont liées à la dissémination hématogène du BK, et sont dominées par les
localisations rachidiennes (60 à 70%).On note cependant l’atteinte des grosses
articulations dans 20 à 25% des cas, et des os longs et plats dans 10 à 15%.

Classiquement la tuberculose vertébrale revêt trois tableaux anatomo-


radiologiques différents : la spondilodiscite ou mal de Pott, la spondylite ou
ostéite vertébrale, et l’atteinte de l’arc postérieur.

4.2.5.1. La spondylodiscite tuberculeuse [8, 11, 19]

C’est une forme grave de la maladie à cause de ses conséquences neurologiques.

Elle est la forme la plus classique de l’infection tuberculeuse débutant au niveau


de l’angle antéro-inferieur du corps vertébral et se propage aux plateaux pré
vertébraux adjacents par des anastomoses vasculaires. Dans la majorité des cas,
deux corps vertébraux sont atteints, parfois trois. Lorsque la maladie évolue, un
abcès se constitue et s’étend soit en avant vers le médiastin ou l’espace rétro
péritonéal, soit vers le canal rachidien entraînant une compression médullaire,
soit en arrière le long des goûttières vertébrales.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 37


4.2.5.2. La spondylite tuberculeuse [8, 11]

Elle est centro-somatique et atteint spécifiquement le corps vertébral, avec


intégrité des plateaux, et caractérisée par la multiplicité des foyers. Les vertèbres
thoraciques et lombaires sont les plus atteintes.

Cette spondylite tuberculeuse est fréquemment rencontrée chez les noirs


africains.

4.2.5.3. L’atteinte de l’arc postérieur [8]

Sa fréquence est variable. Elle se produit généralement par contiguïté, mais peut
également survenir de façon isolée. Elle est souvent associée à un abcès para
vertébral ainsi qu’à une souffrance neurologique en raison de l’extension
intracanalaire fréquente.

L’un des signes spécifiques est l’atteinte des tissus mous.

Elle se traduit radiologiquement par un fuseau para vertébral dans les régions
dorsales et par un refoulement du muscle psoas à l’étage lombaire. L’examen
TDM et surtout l’IRM sont performants pour mettre en évidence des atteintes
somatiques infra radiologiques ou pour démontrer l’importance des atteintes des
tissus mous et l’extension intracanalaire des lésions.

4.2.6. La péricardite tuberculeuse [1, 19]

L’atteinte péricardique est due habituellement à la rupture d’une adénopathie


médiastinale dans l’espace péricardique. Elle peut revêtir la forme d’une
péricardite sèche ou d’une péricardite liquidienne (forme la plus fréquente).

Les symptômes cliniques d’un épanchement péricardique sont typiques :

• dyspnée d’aggravation progressive ;


• pouls rapide et paradoxal ;
Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 38
• baisse de la pression artérielle ;
• assourdissement des bruits du cœur ;
• fièvre modérée ;
• altération de l’état général.
La radiographie du thorax montre une image typique de péricardite exsudative :
volumineuse opacité cardiaque aux bords symétriques réalisant une « image en
théière».

L’échographie est évocatrice lorsqu’elle montre des calcifications péricardiques.

La recherche du BK dans le liquide péricardique est rarement positive. La


culture et la biopsie péricardique permettent de poser le diagnostic.

La résection chirurgicale du péricarde est parfois nécessaire dans les péricardites


constrictives, mais elle vient après la chimiothérapie antituberculeuse.

L’évolution de la péricardite sèche ainsi que de la tuberculose liquidienne se fait


habituellement vers une péricardite constrictive.

4.2.7. La tuberculose abdominale [19]

Elle se présente sous deux formes cliniques :

4.2.7.1. L’ascite tuberculeuse

Elle ne s’accompagne pas de signes d’hypertension portale. La ponction ramène


un liquide jaune citrin, riche en albumine et en lymphocytes. L’échographie
montre parfois des adénopathies rétro péritonéales. La laparoscopie permet de
visualiser des granulations blanchâtres dont l’examen anatomopathologique
précise la nature tuberculeuse.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 39


4.2.7.2. La péritonite tuberculeuse

Elle résulte de l’évolution des adénopathies rétro péritonéales et mésentériques.


Leur rupture dans le péritoine entraîne la formation de foyers caséeux cloisonnés
par la fibrose, adhérents par endroit aux anses intestinales.

Le diagnostic n’est posé qu’après la laparoscopie exploratrice.

4.2.8. La tuberculose hépatosplénique

Une hépatomégalie ou une hépato splénomégalie sont observées au cours d’une


dissémination hématogène du BK. Le foie est hyperéchogène. La laparoscopie
peut montrer des granulations miliaires sur le foie, la rate, ou le péritoine, des
adhérences, une ascite ou une simple hépato splénomégalie congestive. La
ponction biopsie hépatique et la biopsie des granules permettent de chercher le
granulome tuberculeux.

4.2.9. Les autres formes de tuberculose

 La tuberculose intestinale, iléo-cæcale ;


 la tuberculose génito-urinaire ;
 la tuberculose cutanée ;
 la tuberculose de la sphère oto-rhino-laryngologie (ORL) ;
 la tuberculose du cerveau et de la moelle épinière ;
 la tuberculose multifocale.

4.2.10. Les formes rares


 la tuberculose hématopoïétique ;
 la tuberculose endocrinienne (testiculaire, surrénalienne etc.….)

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 40


4.2. 11. Forme clinique particulière : Tuberculose et infection à VIH [20,24]

L’épidémie de l’infection par le VIH a accru le poids de la tuberculose,


notamment dans les populations où la prévalence de cette dernière est forte chez
les jeunes adultes.

4.2.11.1. Mode d’évolution de la tuberculose liée au VIH

A mesure que l’infection par le VIH progresse, le nombre et le fonctionnement


des lymphocytes T CD4 déclinent et le système immunitaire est moins apte à
enrayer la multiplication et l’extension locale de Mycobacterium tuberculosis.
Les formes disséminées et extra pulmonaires de la maladie sont plus courantes.

4.2.11.1.1. Tuberculose(TB) pulmonaire:

C’est la forme la plus courante de tuberculose, même chez les malades infectés
par le VIH. Ses manifestations dépendront du degré de l’immunodépression.

Le tableau I montre comment l’aspect clinique, les résultats des frottis


d’expectoration et la radiographie thoracique varient souvent en fonction du
stade, précoce ou tardif, de l’infection par le VIH.

TABLEAU I : Variations de la tuberculose pulmonaire(TP) en fonction du


stade de l’infection par le VIH [20].

Stade de l’infection par le VIH


Caractéristiques de la
TB pulmonaire Précoce Tardif
Aspect clinique Ressemble souvent à Ressemble souvent à une TB
une TB pulmonaire post pulmonaire primaire
primaire
Résultats du frottis Souvent positif Souvent négatif
d’expectoration
Radiographie thoracique Souvent des cavités Souvent des infiltrations sans
cavités

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 41


4.2.11.1.2. Tuberculose extra pulmonaire

Les formes les plus courantes sont les suivantes : lymphadenite (TB
ganglionnaire), épanchement pleural, péricardite, TB miliaire et méningée.

5. DIAGNOSTIC DE LA TUBERCULOSE

Les explorations diagnostiques se font en fonction du siège du BK, traduisant les


différentes formes cliniques.

5.1. Diagnostic bactériologique [8,19]

5.1.1. Examen des frottis d’expectoration

5-1-1-1.Recueil des prélèvements

En cas de suspicion de tuberculose pulmonaire, le recueil des crachats se fait tôt


le matin. Les chances de retrouver des bacilles acido-alcoolo résistant (BAAR)
dans les crachats sont plus grandes avec trois échantillons qu’avec deux ou un.

La procédure de recueil des échantillons est la suivante :

• 1er jour : échantillon no1 : après consultation par le médecin le malade


fournit sous surveillance et sur place un échantillon lorsqu’il se présente
au laboratoire, et on lui remet un crachoir pour l’échantillon du
lendemain, qu’il prélève dès son réveil le matin ;
• 2e jour : le malade apporte l’échantillon no2 au laboratoire et on lui remet
un crachoir pour le 3e échantillon à faire surplace.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 42


5.1.1.2. Examen microscopique des crachats

5.1.1.2.1. Préparation des frottis pour l’examen direct [8]

5.1.1.2.1.1. L’étalement : se fait sur une lame microscopique neuve à l’aide


d’une anse de platine préalablement flambée et refroidie par des mouvements de
va- et- vient, permettant de dissocier les éléments.

5.1.1.2.1.2. Le séchage : se fait à l’air libre pendant un laps de temps ou sur une
plaque chauffante à température douce.

5.1.1.2.1.3. La fixation : consiste à recouvrir les lames avec de l’alcool sur le


support chauffant. L’alcool s’évapore en quelques minutes.

5.1.1.2.2. La coloration par la méthode de Ziehl Neelsen [8,19]

Le frottis est recouvert de fuschine phéniquée, puis chauffé pour être coloré. Il
est ensuite décoloré successivement par de l’acide sulfurique et de l’alcool. Tout
le frottis devra être décoloré complètement puis recoloré avec du bleu de
méthylène.

Ici le bacille est coloré en rouge par la fuschine et cette coloration résiste à
l’acide et à l’alcool, d’où le nom de Bacille Acido-Alcoolo-Résistant (BAAR).

Au microscope optique les bacilles tuberculeux apparaissent comme de fins


bâtonnets rouges légèrement incurvés, plus ou moins granuleux, isolés par paire
ou en amas, se détachant nettement du fond bleu de la préparation.

5.1.1.2.3. La méthode fluorescente [8, 16, 19]

Ici, la fuschine est remplacée par l’auramine O, de sorte que, observés au


microscope à fluorescence sous la lumière bleue ou rayonnement UV, les BAAR
apparaissent comme des bâtonnets jaune vert brillants sur fond sombre.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 43


C’est pourquoi les frottis colorés par l’auramine peuvent être examinés avec un
objectif de faible grossissement(x 25).

La surface de chaque champ microscopique observé étant 16 fois plus grande


qu’avec un objectif à immersion (x 100) ; l’examen microscopique est plus
rapide, plus aisé, et plus sensible.

Notation des résultats [19]

Le nombre de bacilles présents dans l’expectoration d’un patient est en relation


directe avec son degré de contagiosité. Il est donc important de noter le nombre
de bacilles observés sur chaque frottis.

Méthode standard de notation des résultats de l’examen direct

TABLEAU II : Notation des résultats de la bacilloscopie

Nombre de bacilles observés sur un frottis Notation du


résultat

Aucun BAAR pour 100 champs 0

1 - 9 BAAR pour 100 champs Rare

10 - 99 BAAR pour 100 champs + (1+)

1 - 10 BAAR par champ ++ (2+)

Plus de 10 BAAR par champ +++ (3+)

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 44


Sensibilité de l’examen microscopique des frottis :

L’examen microscopique n’est pas très sensible, puisqu’il faut 5 000 à 10 000
bacilles par millilitre de crachats pour que l’on puisse voir au moins un BAAR
sur un frottis avec une probabilité supérieure à 95% (2,27)

L’examen de plusieurs échantillons améliore la sensibilité de la technique.

5.2. La culture

La culture des produits pathologiques (crachats, liquide pleural, liquide d’ascite


etc.….) est beaucoup plus sensible ; permet l’identification de la mycobactérie
en cause ainsi que la mesure de sa sensibilité aux antibiotiques.

Le milieu utilisé est celui de Lowenstein Jensen en raison de sa grande


sensibilité. Mycobacterium tuberculosis s’y développe de 21 à 28 jours.
D’autres milieux de culture peuvent être utilisés mais plus coûteux :

• le milieu gélose (milieu de Middle brook) ;


• le milieu liquide sur lequel les bacilles sont détectés en 8 à 14 jours.

5.3. Le test tuberculinique [8, 19]

Il consiste en l’injection intradermique de 0,10ml de tuberculine purifiée à la


face antérieure de l’avant bras. La lecture se fait en 3 ou 4 jours et consiste en la
mensuration ou en l’observation de la réaction cutanée causée par l’injection du
produit. Le tableau III nous présente les résultats attendus.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 45


TABLEAU III : Résultats de l’IDR [8, 19]

Résultats Interprétation

Anergie Absence d’induration palpable

Négative Diamètre transversal de


l’induration inférieur à 6mm

Positive Diamètre transversal de


l’induration supérieur à 6mm

Phlycténulaire Diamètre transversal de


l’induration supérieur à 15mm

5.4. L’anatomie pathologie

Elle peut contribuer au diagnostic. Le follicule tuberculoïde et la nécrose


caséeuse sont des arguments majeurs en faveur de la tuberculose, surtout dans
les zones parenchymateuses de croissance élective du BK.

5.5. Diagnostic radiologique

5.5.1. Les radiographies standards :

Les radiographies standards c’est à dire radiographie du thorax, peuvent être


faites pour complément d’informations dans la tuberculose. Il existe des images
évocatrices, mais pas toujours pathognomoniques. La topographie est
généralement apicale (apex, Fowler). L‘explication semble être la plus grande
pression intra alvéolaire de l’oxygène favorable au BK. Ces lésions sont
souvent bilatérales, associant divers types de lésions élémentaires :

• Images nodulaires

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 46


Ce sont des opacités de petite taille, arrondie ou ovalaire de 10 mm de diamètre,
de densité variable, inhomogène le plus souvent. C’est l’aspect radiologique le
plus fréquemment observé. En leur sein, on peut observer de petits points
denses, voire calcifiés. Parfois, est observé une confluence de plusieurs opacités
floues, nuageuses, avec des zones plus denses en leur sein. Ces dites opacités
sont systématisées à un lobe ou à un segment.

• Images cavitaires
Les images cavitaires sont plus ou moins nombreuses, de dimensions variables,
de formes rondes ou ovalaires, groupées parfois, donnant un aspect en « mie de
pain », ou « nid d’abeille ». La caverne n’a pas toujours un contenu purement
aérique ; dans les cavités de volume modéré, il peut exister un niveau liquide
traduisant la rétention des sécrétions. Les cavernes peuvent siéger à n’importe
quel point du poumon ; cependant, c’est aussi au niveau des segments apicaux et
postérieurs, des lobes supérieurs, et du segment apical du lobe inférieur qu’elles
sont localisées de manière sélective.

Les lésions radiologiques de la tuberculose sont polymorphes. Cependant, la


découverte chez un patient qui tousse, d’images nodulaires groupées en amas,
surtout parenchymateuses de croissance élective du B.K. peut faire évoquer le
diagnostic.

5.5.2. Radiographie du rachis

Elle peut entre faite en cas de suspicion de tuberculose vertébrale. Tout le rachis
sera concerné.

Grâce à l’incidence de Derechef (clichés dorso-lombo-pelviens) ou clichés de


profil, ou clichés centrés sur L5-S1, on peut sur une radiographie à la phase
d’état, voir :

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 47


• une anomalie ostéolytique des plateaux vertébraux, déminéralisation,
flou, irrégularité, puis érosion ;
• une anomalie ostéolytique des corps vertébraux adjacents ; géodes
typiques en miroir, ostéolyse, parfois tassement vertébral ostéolytique,
des séquestres intra osseux ; des opacités para vertébrales traduisant un
abcès des parties molles.
A un stade plus évolué et sans traitement on peut observer :

• une ostéolyse des corps vertébraux avec tassement vertébral ;


• une déformation vertébrale (scoliose, cyphose) ;
• une image de reconstruction : condensation péri lésionnelle, ostéophytes
latéraux.

Figure 4: Rachis dorsolombaire de profil, image de cyphose (Mal de pott) [25]

6. TRAITEMENT

Il repose sur deux volets : curatif et préventif.

6.1. Traitement curatif

6.1.1. But :

 Guérir les malades ;


 éviter qu’ils ne meurent de la tuberculose ou de ses effets tardifs ;

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 48


 éviter les rechutes ;
 diminuer la transmission de la tuberculose à d’autres personnes.
Il est essentiel d’atteindre ces objectifs tout en évitant la sélection de bacilles
résistants chez les patients contagieux.

6.1.2. Moyens :

Les moyens utilisés sont les drogues antituberculeuses.

6.1.2.1. Les médicaments antituberculeux :

En 1982 à Buenos Aires (Argentine), la commission du traitement de l’Union


International de lutte Contre la Tuberculose(UICT) a retenu six médicaments
essentiels dans le traitement de la tuberculose :

 la streptomycine ;
 l’isoniazide ;
 la rifampicine ;
 le pyrazinamide ;
 l’éthambutol ;
Les médicaments antituberculeux essentiels ont trois propriétés essentielles :
bactéricides, stérilisant et capable de prévenir l’apparition des résistances. Ils
possèdent ces caractéristiques à des degrés divers. L’isoniazide et la rifampicine
sont les bactéricides les plus puissants et ils sont actifs contre toutes les
populations de bacilles tuberculeux. Le pyrazinamide est actif en milieu acide,
contre les bacilles situés à l'intérieur des macrophages. La streptomycine est
active de son côté contre les bacilles se multipliant rapidement dans le milieu
extracellulaire. L’éthambutol est bactériostatique utilisé en association avec des
bactéricides plus puissants pour éviter l’apparition de bacilles résistants.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 49


D’autres médicaments utilisés, identifiés comme antituberculeux de seconde
ligne sont: l’éthionamide, la kanamycine, la cycloserine, la capreomycine et les
quinolones.

Présentation des médicaments essentiels de la tuberculose [8]

TABLEAU IV : Présentation du Pyrazinamide (code =Z)

Dénominateur commun international Pyrazinamide


(DCI)

Spécialités Pyrilene, Tebrazid

Famille Pyrazine

Présentation orale Cp500mg

Dose 25-35 mg/kg/jour

Mode d’action Bactéricide sur les bacilles


intracellulaires surtout en milieu
acide

Bio transformation En acide pyrazoide et


hydroxypyrazoide

Pic de concentration 2h

Demi-vie plasmatique 6h

Excrétion Urinaire

Diffusion Intracellulaire

Spectre d’activité BK

Contre indications Hépatopathies

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 50


TABLEAU V: L’isoniazide (code =H)

DCI Isoniazide

Noms de spécialité Rimailler, Nicotibine

Famille Pyridine

Présentation orale Cp : 50mg, 100mg

Présentation parentérale IM, IV : 500mg

Dose 5 mg/kg/jour

Mode d’action Inhibe la synthèse des acides


mycoliques des parois du BK

Bio transformation Acétylation hépatique non inductible

Pic de transformation 2h

Demi-vie plasmatique 80 mn (acetyleurs rapides)

180 mn (acetyleurs lents

Liaison aux protéines 0

Excrétion Urinaire en partie sous forme active,


biliaire inactivée

Diffusion Plasma et tissus (LCR, Placenta, lait)

Spectre d’activité M. tuberculosis, M. bovis,

M. Kansasii, M. avium

Contre indications Insuffisance hépatique sévère, début


de grossesse, allergie

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 51


TABLEAU VI : Présentation de la Rifampicine (code =R)

DCI Rifampicine

Spécialité Rifadine, Rimactan, Rifoldin

Famille Rifamycine

Présentation orale Gel 300mg, sirop100mg

Dose 10-20 mg/kg/jour

Mode d’action Inhibe la transcription

Bio transformation Désacetylation hépatique (reste


active)

Pic de concentration 2-3 h

Demi-vie plasmatique 2h

Liaison aux protéines 75-80%

Excrétion Biliaire

Diffusion Bonne pénétration cellulaire

Spectre d’activité M.tuberculosis, M. Leprae,

M. Marinum, M. Kansasii

Contre indications Insuffisance hépatique, retentions


biliaire, porphyries

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 52


TABLEAU VII : Présentation de la Streptomycine (code = S)

DCI Streptomycine

Spécialité Streptomycine Diamant

Famille Aminoside

Présentation parentérale 1g IM

Dose 1g/j

Mode d’action Inhibition de la synthèse protéique

Bio transformation Pas de métabolisme

Pic de concentration 1h

Demi-vie plasmatique 2-5h

Liaison aux protéines 35%

Diffusion Plasma, poumon, rein, bile, placenta,

Excrétion Urinaire sous forme active

Spectre d’action M. tuberculosis, M. Kansasii,

M .marinum

Contre indications Allergie, Grossesse, myasthénie

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 53


TABLEAU VIII : Présentation de l’Ethambutol (code = E)

DCI Ethambutol

Spécialité Dexambutol, myambutol,

Famille Ethylenediamine

Présentation orale Cp : 250mg, 400mg, 500mg

Présentation parentérale Perfusion : 500mg

Dose 20-30mg/kg

Mode d’action Inhibition de la synthèse des acides


mycoliques de la paroi du BK

Bio transformation Hépatique, 20% métabolisé par


l’alcool déshydrogénase

Pic de concentration 2-4h

Demi-vie plasmatique 6h

Liaison aux protéines 25%

Diffusion Plasma et tissus

Excrétion Rénale

Spectre d’action M. tuberculosis, M. bovis,

M. Kansasii, M. marinum

Contre indication Allergie

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 54


TABLEAU IX : Schémas thérapeutiques possibles pour chaque

Catégorie [1]

Catégories de Schémas thérapeutiques possibles


traitement
Phase initiale Phase d’entretien

2RHZE(RHZS) 6EH

I 2RHZE(RHZS) 4HR

2RHZE(RHZS) 4H3R3

II 2RHZES/1RHZE 5R3H3E3

2RHZES/1RHZE 5RHE

2RHZ 6EH

III 2RHZ 4RH

2RHZ 4R3H3

Se referez aux principes de l’OMS pour


l’utilisation des médicaments de seconde intention
IV
dans les centres spécialisés.

Avant les régimes thérapeutiques utilisés depuis 2003 par le PNLT durent huit
mois.

Actuellement le régime de primo-traitement de 8 mois est passé à 6 mois


(2RHZE /4RH), à partir du 1er janvier 2009 au Mali.

Le tableau X présente les régimes de traitement antituberculeux recommandés


au Mali par le PNLT à partir de 2009.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 55


TABLEAU X : Régimes thérapeutiques utilisés au Mali à partir de 2009 [6]

Catégorie de malade diagnostiqué Schémas thérapeutiques

Catégorie I : adultes et enfants 2RHZE/4RH

Catégorie II 2RHZES/1RHZE/5RHE

Catégorie III : adultes 2RHZE/4RH

Catégorie III : enfants 2RHZ/4RH

Catégorie IV Cas chronique

Catégorie I : nouveaux cas de tuberculose pulmonaire à frottis positif ;


nouveaux cas de formes graves de tuberculose pulmonaire à frottis négatif ;
nouveaux cas de formes graves de tuberculose extra pulmonaire.

Catégorie II : cas à frottis positif : rechute ; échec ; traitement après


interruption.

Catégorie III : nouveaux cas de tuberculose pulmonaire à frottis négatif (autres


que la catégorie I) ; nouveaux cas de tuberculose extra pulmonaire dans les
formes moins graves.

Catégorie IV : cas chroniques (frottis toujours positifs après retraitement


supervisé).

Dans quelques cas particuliers une adaptation du régime standardisé est


nécessaire :

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 56


 chez l’enfant les schémas thérapeutiques sont presque identiques à ceux
de l’adulte et la dose est fonction du poids ;
 chez la femme enceinte la streptomycine est évitée à cause de l’ototoxicité
fœtale ;
 chez l’insuffisant rénal la streptomycine et l’éthambutol sont contre
indiqués. Le régime recommandé dure six mois ;
 chez l’insuffisant hépatique le pyrazinamide et la rifampicine sont contre
indiqués. Le traitement est arrêté en cas d’apparition d’une hépatite au
cours du traitement ;
 pour les enfants de moins de cinq ans, la posologie doit être strictement
adaptée au poids selon la posologie indiquée [16] :
H : 5 à 10 mg/kg/jour sans dépasser 300 mg/jour

R : 10 à 20 mg/kg/jour sans dépasser 600 mg/jour

Z : 15 à 30 mg/kg/jour

E : 25 mg/kg/jour les deux premiers mois puis 15 mg/kg/jour les mois suivants

S : 20 mg/kg/jour

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 57


Effets secondaires des antituberculeux [8]

TABLEAU XI : Effets secondaires des antituberculeux

Médicaments Effets secondaires courants Effets secondaires rares


Isoniazide -Neuropathie périphérique par carence Convulsions, pellagre
en vitamine B6 douleurs articulaires,
-Hépatite (surtout en association avec éruption cutanée,
RH) agranulocytose, réactions
lipoïdes.
-Digestifs : anorexie, nausées, Insuffisance rénale aiguë,
vomissements, douleurs abdominales. choc, thrombopénie,
-Hépatite éruption cutanée, colite
Rifampicine - diminution de l’effet des contraceptifs pseudomembraneuse,
oraux pseudo insuffisance
surrénalienne
-Douleurs articulaires par hyper Troubles digestifs, éruption
Pyrazinamide uricémie cutanée, anémie
-hépatite sidéroblastique
-Lésion du VIIIe nerf crânien fonction Éruptions cutanées
auditive et/ou vestibulaire (y compris
Streptomycine pour le fœtus)
-Lésion rénale
- Névrites optiques Éruptions cutanées,
Ethambutol neuropathies périphériques,
arthralgies
Éruptions cutanées ou Hépatites, agranulocytose
Thioacetazone cutanéomuqueuses

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 58


TABLEAU XII : Prise en charge des effets secondaires des antituberculeux en
fonction du symptôme [8]

Effets secondaires Médicament Prise en charge


probablement
responsable
Mineurs
Anorexie, nausées, Rifampicine Prendre les médicaments
douleurs abdominales au cours des repas
Douleurs articulaires Pyrazinamide Aspirine
Sensations de brûlure Isoniazide Pyridoxine : 10mg/j
aux pieds
Urine teintée en rouge – Rifampicine Rassurer le malade
orangé
Majeurs
Prurit, rash cutané Thioacétazone Arrêter les
(Streptomycine) antituberculeux
Surdité (absence de Streptomycine Arrêter Streptomycine
cérumen à l’examen), substitution par
nystagmus, vertiges Ethambutol
Ictère (autres causes La plupart des Arrêter les
exclues) antituberculeux (HRZ) antituberculeux jusqu’à
la disparition de l’ictère

Vomissements et état La plupart des Arrêter les


confusionnel (suspicion antituberculeux médicaments et tester
d’hépatite en urgence la fonction
médicamenteuse pré hépatique et le taux de
ictérique) prothrombine
Troubles visuels Ethambutol Arrêt
Troubles généraux, Rifampicine Arrêt
choc, purpura,
insuffisance rénale
aiguë

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 59


6.1.3. Traitement adjuvant :

Il comporte essentiellement le repos pendant quelques semaines ou quelques


mois, et parfois la corticothérapie et la vitaminothérapie.

6.1.4. Surveillance du traitement :

Elle a pour objectifs :

• de s’assurer de l’observance thérapeutique ;


• d’adapter le traitement en fonction des données biologiques ;
• de détecter les éventuels effets secondaires ;
• d’apprécier l’efficacité du traitement.
Les malades atteints de tuberculose pulmonaire à frottis positif sont suivis au
moyen de l’examen des frottis d’expectoration. C’est le seul groupe de patients
tuberculeux pour lesquels un suivi bactériologique est possible.

Pour les patients atteints de tuberculose pulmonaire à frottis négatif ou de


tuberculose extra pulmonaire, le suivi clinique est la méthode utilisée en général
pour évaluer la réponse au traitement.

Dans les structures hospitalières disposant d’une salle d’imagerie, les examens
radiologiques sont utiles au début et à la fin du traitement.

Le tableau XIII indique les échéances auxquelles les frottis d’expectoration


doivent être réalisés dans le cadre des schémas thérapeutiques de 6 et 8 mois.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 60


TABLEAU XIII : Suivi au moyen de l’examen des frottis d’expectoration
pour les nouveaux cas de tuberculose pulmonaire à frottis positif [22]

Examen du frottis Traitement de 6 mois Traitement de 8 mois


d’expectoration
A la fin de la phase Fin du 2e mois Fin du 2e mois
initiale
Au cours de la phase Fin du 4e mois Fin du 5e mois
d’entretien
A la fin du traitement Au cours du 6e mois Au cours du 8e mois

6.1.5. Traitement antituberculeux chez les patients infectés par le VIH [20]

Les catégories de traitement obéissent aux mêmes critères quel que soit le statut
du malade par rapport au VIH. En général, la chimiothérapie est identique sauf
pour l’utilisation de la thioacetazone à laquelle on attribue un risque élevé de
réaction cutanée grave, voire mortelle, chez le patient infecté par le VIH.

6.2. Traitement préventif

La priorité de la prévention repose sur :

 le diagnostic précoce des malades bacillifères et de s’assurer de


l’observance thérapeutique ;
 l’hygiène environnementale le but étant de réduire de risque de
contamination ;
 isolement des personnes ayant la TB active ou suspecté ;
 protection personnelle : masque pour le personnel soignant ;
 la recherche des cas contacts
 la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme ;
 une bonne nutrition ;
 la prévention primaire qu’est la vaccination.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 61


Le vaccin antituberculeux

Le BCG est un vaccin bactérien vivant, atténué par 230 passages sur pomme de
terre biliée glycérinée, préparé à partir de Mycobacterium tuberculosis.

Il se présente sous la forme de poudre lyophilisée. Le vaccin doit être conservé


au froid et utilisé dans les 3 à 4 heures qui suivent.

Les vaccins dont les normes de qualité sont reconnues par l’OMS et
actuellement disponibles sont le vaccin Pasteur de Paris et celui de Tokyo.

7. Conséquences du VIH pour la lutte antituberculeuse [20]

Elles se résument par :

 le diagnostic en excès des TB pulmonaires à frottis négatif ;


 un faible taux de guérison ;
 un taux élevé de mortalité durant le traitement ;
 un taux élevé d’abandon à cause des effets secondaires des médicaments ;
 un taux élevé de rechutes ;
 un risque d’augmentation du nombre de cas à bacilles résistants.

8. Présentation du programme national de lutte contre la tuberculose


(P.N.L.T) [26]

Avant l’indépendance, la lutte antituberculeuse n’était pas bien organisée et les


données statistiques sur les activités n’étaient pas disponibles. Dès
l’indépendance, le département de la santé créa les dispensaires antituberculeux
dans toutes les capitales régionales pour permettre le diagnostic et le traitement
de la tuberculose. Pour déterminer l’importance de l’endémie tuberculeuse au
Mali, trois enquêtes épidémiologiques ont été menées :

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 62


• une première enquête tuberculinique faite en 1963 par une équipe
consultative de l’OMS et dont les résultats sont discutables ;
• une enquête radio photographique en 1963-1964 qui a estimé à 2,6% la
prévalence des cas bacillifères dans les 6 grandes villes du Mali (Bamako,
Kayes, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao) ;
• enfin une seconde enquête tuberculinique faite en 1968 dont les résultats
ont permis de fixer à 36% le nombre de sujets tuberculino-réacteurs à
l’âge de 15 ans.
Devant l'ampleur du problème, un programme national antituberculeux a été mis
en place en 1972. Le Mali a adopté la stratégie DOTS en 1994

Le PNLT a pour but de réduire l’incidence de la maladie afin qu’elle cesse


d’être un problème de santé publique par le dépistage et le traitement des
sources d’infection (tuberculose pulmonaire à frottis positifs).

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 63


III - METHODOLOGIE

1. Cadre et lieu de l’étude

L’étude s’est déroulée dans le district sanitaire de Selingué.


Le Centre de Santé de Référence (CS Réf) du district sanitaire de Selingué
est situé dans la commune rurale de Baya, arrondissement de Kangaré et
cercle de Yanfolila).

1.1. Situation géographique :

La Région de Sikasso (3ème région du MALI) est la région dans laquelle se


situe le district sanitaire de Selingué, au sud-est de la République du MALI.
Elle compte neuf (9) centres de santé de référence dont celui de la zone sanitaire
de Selingué.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 64


Le district Sanitaire de Selingué est situé à 150 km au Sud-est de Bamako
(capitale de la République du MALI). Elle couvre une superficie de 4 500 km2
avec une population estimée à 87533 habitants en 2009 [27].

Deux affluents du Niger (Sankarani et Ouassouloubalé) traversent la zone du


nord au sud avec l’existence du barrage hydroélectrique sur le Sankarani.

La commune rurale de baya fait partie des douze (12) communes que comprend
le cercle de Yanfolila, l’un des sept (7) cercles de la troisième région
administrative du Mali (Sikasso).

Sa création résulte de la loi N° 96-056 du 4 Novembre 1996 qui décrète


l’institution de toutes les communes rurales en République du Mali depuis
l’avènement du processus de la décentralisation. Elle a été notre commune
d’accueil pour ces stages. Elle couvre une superficie de 1060 km2

Elle se limite :

- Au Sud par la commune de Séré Moussa Ani Samou

- Au Nord par la commune de Kourouba

- A l’Est par la commune de Tiakadougou Dialakoro

- A l’Ouest par la commune de Séléfougou et la Commune de Tagandougou

A l’origine, Selingué est venu du mot Senké qui désigne en Malinké le village
situé derrière le fleuve, qui a subi une déformation linguistique par les blancs
venus pour la réalisation du barrage pour devenir Selingué.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 65


CARTE SANITAIRE DU DISTRICT DE SELINGUE [28].
NB : Carte sanitaire non à jour car le CSCOM de Diarani ne figure pas sur la
dessus.
1.2. Situation économique :

Le district se caractérise par l’existence de deux structures de développement à


savoir le barrage hydroélectrique sur le Sankarani, un affluent du fleuve Niger et
l’Office de Développement Rural de Selingué (ODRS) qui sont à la base des
activités économiques essentielles.

Par ailleurs, l’agriculture, la pêche et l’élevage sont pratiqués dans la zone.


Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 66
1.3. Situation socioculturelle et religieuse :

Les données socioculturelles du district Sanitaire de Selingué indiquent une


communauté pluriethnique. En effet, Malinké, Peulh, Bambara, Bozo, Somono,
et Dogon cohabitent ; chacun exerçant son activité économique.

L’islam est la religion prédominante

1.4. Services administratifs :


On distingue :
- La sous préfecture de Kangaré composée essentiellement d’un bureau du sous
préfet.
- Des écoles fondamentales (1er cycle et second cycle).

- La Gendarmerie (brigade et l’escadron)

- Un service de contrôle et de réglementation du ministère de développement


rural.

- Office de Développement Rural de Selingué (ODRS)

- Office National des Postes (ONP)

- Un service de météorologie

- Energie Du Mali (EDM) sa : Centrale de Selingué et Subdivision

- La Mairie.

1.5. ONG:

- SAVE THE CHILDREN

- A.S.D.A.P (Association de Soutien au Développement des activités de


Population)

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 67


- BORNE FONDEN

- MSF (Médecins Sans Frontière)

1.6. Système de santé :

Le district sanitaire de Selingué regroupe sept (7) aires de santé organisées en


Centre de Santé Communautaire (CSCOM) et gérés par les associations de
Santé Communautaires (ASACO) : Kangaré, Binko, Tagan, Carrière,
Faraba, Siékorolé et Diarani plus trois CSCom du cercle de Kangaba
(Manicoura, Séléfougou, et Figura Tomo) pour des raisons d’accessibilité
géographique.

En plus des CSCOM adhérents au système de référence/ contre référence, la


zone sanitaire de Selingué abrite : Des dispensaires, des maternités (Mafleni,
Bambala, Makandiana et Solinkoro) et une infirmerie de l’Institut National de
Prévoyance Social (INPS) au niveau de l’ODRS.

Avant d’être une zone sanitaire avec un rôle de prise en charge des soins de
référence, le CS Réf de Selingué logeait dans l’enceinte du centre de formation
et de recherche en milieu rural (CFRR) qui est une structure de l’Institut
Nationale de Recherche en Santé Publique (INRSP). Il assurait la couverture
sanitaire en rapport avec la construction du barrage de Selingué situé dans la
zone.

1.7. Centre de santé de référence de Selingué :


Crée en 2001, le CS Réf de Selingué a nouvellement changé de site (nouveau
site inauguré en fin décembre 2009). Il s’étend sur une superficie d’environ 3
hectares.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 68


 Le personnel du CS Réf de Selingué
Le CS Réf dispose :

 4 Médecins :
• 1 Médecin chef, spécialiste en Santé Publique
• 3 Médecins généralistes
 3 assistants médicaux, spécialiste en réanimation, en ophtalmologie et au
laboratoire
 3 sages femmes
 2 techniciens supérieurs de santé
 1 technicien du service d’hygiène et assainissement
 1 infirmière obstétricienne
 7 techniciens de santé
 1 technicienne labo-pharmacie
 1 technicienne en biochimie
 2 matrones
 4 aides soignants
 3 gérants/ vendeurs de pharmacie :
• 1 Dépôt Répartiteur de Cercle (DRC)
• 2 Dépôt de Vente (DV)
 2 agents comptables
• 1 finance
• 1 matériel
 1 guichetière
 1 secrétaire de bureau
 2 chauffeurs
 4 manœuvres
 1 lingère

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 69


 1 gardien

 Infrastructures, équipements et logistique


La structure du CS Réf comprend :
- Le bloc de Bureau des entrées
- La chaine de froid
- Bloc administratif
- Un Bloc pour la maternité
- Un bloc de chirurgie générale
- Bloc de consultation- laboratoire- radiologie et échographique
A noter que la chambre pour la radiographie n’est pas fonctionnelle,
car il n’y a pas un personnel qualifié pour la radiologie.
- Un bloc d’Hospitalisation pour la médecine pédiatrie et la chirurgie
- Un bloc pour DRC
- Buanderie avec réaménagement dans laquelle se trouve l’unité de prise
en charge des tuberculeux
- La morgue avec une chambre froide et deux salles de lavage,
- 1 local d’incinération des déchets biomédicaux
- Un abri pour les accompagnants des malades
- 1 bloc de logement d’astreinte
- Une cantine
- Un abri pour ambulance
- Un château d’eau

Le CS Réf dispose :
• De deux lignes de téléphonie fixe (SOTELMA),
• Un Réseau Autonome de Communication (RAC)
• 2 ambulances fonctionnelles,
• 3 véhicules de missions/ supervisions,
Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 70
• 2 pinasses (équipe mobile),
• 5 motos fonctionnelles pour le suivi des différents programmes
(tuberculose, lèpre, cécité),
• 1 groupe électrogène assurant l’électrification en cas de coupure du
courant (EDM).

2. Type et période de l’étude


Il s’agissait d’une étude transversale descriptive des cas de TPM+ dans le
district sanitaire de Selingué du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010

3. Population d’étude
Notre étude avait concerné la population des patients consultant pour toux
chronique de plus de 2 semaines dans les structures sanitaires de Selingué
pendant la même période de l’étude.

4. Echantillonnage

4.1 Technique d’échantillonnage


Il a été exhaustif, comprenant tous les cas de crachat/BAAR positif durant la
période d’étude dans les structures sanitaires de Selingué.
Le test HIV a été quasi systématiquement fait chez tous nos malades
tuberculeux.

4.2. Critères d’inclusion


• Avoir au moins deux échantillons de crachat positif au BAAR ou
• Avoir un échantillon de crachat positif associé à des anomalies
radiologiques
• Etre diagnostiqué dans la zone sanitaire de Selingué pendant la période
d’étude
• Les transferts entrants de TPM+

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 71


4.3. Critères de non inclusion
• Avoir moins de deux échantillons de crachat positif au BAAR
• Avoir une localisation exclusivement extra pulmonaire de la tuberculose
• Etre diagnostiquer en dehors de la période d’étude (1er juillet 2009 au 30
juin 2010)
• Tuberculose pulmonaire à microscopie négative.

5. Collecte des données

5.1. Source des données


Les données ont été collecté à partir de :
• Registre des cas suspects de tuberculose du CS Réf
• Du registre de laboratoire de la tuberculose
• Du registre de prise en charge de la tuberculose

5.2. Technique de collecte


Les données ont été collectées après dépouillement des fiches d’enquête et
l’exploitation des registres de cas suspect de tuberculose du CS Réf, registre de
laboratoire de la tuberculose, registre de prise en charge de la tuberculose.

6. Saisie et l’analyse des données


Le traitement de texte et les tableaux étaient réalisés avec le logiciel Microsoft
world 2007.
Les données étaient saisies et analysées avec le logiciel Epi-info (version
3.5.1).
Les graphiques étaient réalisés à partir du logiciel Microsoft Excel office 2007.
Le test statistique utilisé était le Chi2 avec un seuil de signification P<0,05.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 72


7. Considérations éthiques
- La confidentialité a été garantie par ce que le nom des malades n’a
pas été publié.
- l’inclusion a été faite après obtention verbale du consentement libre
et éclairé.
- les molécules utilisées sont celles homologués par l’OMS dans le
traitement de tuberculose (l’innocuité des substances utilisées).
- Les schémas thérapeutiques utilisés sont ceux du PNLT du Mali.

8. Définitions opératoires: [29].

 Tuberculose pulmonaire à microscopie positive (TPM+) :


- deux frottis de crachats ou plus montrant des Bacilles acido-alcoolo
résistants (BAAR) ou
- un frottis de crachat positif pour les BAAR plus une anomalie
radiographique compatible avec une tuberculose pulmonaire active selon
un médecin
- un frottis de crachat positif pour les BAAR plus une culture positive pour
M. tuberculosis.
 Guéri : patient dont l'examen de crachat est négatif au cours du dernier mois
de traitement (5e et 6e mois) et au moins à une autre occasion précédente ;
 Traitement terminé : patient qui a terminé son traitement mais qui ne
dispose pas le résultat du crachat/BAAR du dernier mois de traitement.
 Echec : patient dont les frottis des crachats sont positifs au 5ème mois ou
plus tard au cours du traitement.
 Décédé : patient qui meurt en cours de traitement, quelle qu’en soit la raison.
 Perdu de vue : patient dont le traitement a été interrompu pendant 2 mois
consécutifs ou plus.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 73


 Transféré : patient qui a été transféré dans un autre centre pour y être
enregistré et dont on ne connaît pas le résultat du traitement.
 Succès de traitement : somme des patients déclarés “guéri” et “traitement
terminé”.
 Nouveau cas : Un patient récemment diagnostiqué qui n’a jamais reçu
auparavant un traitement antituberculeux ou qui l’a reçu pendant moins d’un
mois.
 Rechute : Malade traité antérieurement pour une tuberculose active, qui a été
déclaré guéri ou traitement terminé et chez lequel on trouve deux
bacilloscopies positives.
 Reprise de traitement : Malade qui a pris un traitement antituberculeux
pendant un mois ou plus, qui a interrompu son traitement pendant au moins
deux mois et qui revient avec des symptômes de tuberculose et des frottis
positifs sur au moins deux échantillons d’expectoration.
 Cas suspect de TB : Toute personne adressée au centre de santé pour une
toux supérieure ou égale à deux semaines et ou une hémoptysie et ou un
amaigrissement.
 Taux d’incidence : C’est le nombre de nouveau cas ou de rechute d’une
maladie pendant une période (1 année) divisée par la population étudiée
durant cette période.
 Taux de détection : C’est le nombre de nouveau cas de la maladie pendant
une période rapporté au nombre de malades attendus dans la population
pendant la même période, il est exprimé en pourcentage.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 74


9. Chronogramme de thèse: Diagramme de Gantt

Activités Protocole Revu de la Enquête Analyse des Rédaction, Soutenance


de thèse littérature données correction
Juin 2009

Juillet 2009

Aout 2009

Septembre 2009

Octobre 2009

Novembre 2009

Décembre 2009

Janvier 2010

Février 2010

Mars 2010

Avril 2010

Mai 2010

Juin 2010

juillet 2010

Aout 2010

Septembre 2010

Octobre 2010

Novembre 2010

Décembre 2010

Janvier 2011

Février 2011

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 75


IV - RESULTATS
Il s’agissait d’une étude descriptive prospective des cas de TPM+ dans le district
sanitaire de Selingué du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010.

- Population totale en 2009 = 87533 habitants.


- Nombre total de patients admis en consultation dans le district sanitaire de
Selingué durant la même période d’étude = 27953.
- Nombre de cas suspect de TB toutes formes confondues = 231 soit 0,82%
de l’ensemble des admissions dans le district sanitaire de Selingué.
- Nombre de cas de TB toutes formes confondues = 16 soit 6,92%
- Nombre de cas de TPM+ = 15 soit 93,75%

Les résultats sont présentés par objectif.

1- Taux de détection :

Nous avons enregistré au cours de notre étude 15 nouveaux cas de TPM+,


rapporté aux 108 malades attendus, soit un taux de détection de 13,88%.

NB : attendu = (123* population totale)/ 100000

2- Taux d’incidence :

Nous avons dépisté 15 nouveaux malades souffrant de TPM+ durant la période


de l’étude, soit un taux d’incidence de 17,13 cas pour 100 000 habitants.

3- Les caractéristiques socio démographiques des cas TPM+

3.1- L’âge : Répartition des malades selon l’âge

L’âge moyen de nos malades était de 36ans, avec un minimum de 10 ans et un


maximum de 70 ans. La tranche d’âge de 15 à 60 ans était la plus représentée,
soit 86,6%.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 76


3.2 - Le sexe :

33%

Féminin
Masculin
67%

Figure 5: Répartition des malades selon le sexe

L’atteinte masculine était la plus représentée, soit 67% avec un sex-ratio égal à
2 en faveur des hommes.

3.3 - Ethnie :

40%
40.00%
26,60%
30.00%
20%
20.00%
6.70% 6.70%
10.00%

0.00%

Figure 6: Répartition des malades selon leur ethnie

L’ethnie malinké était la plus atteinte, soit 40%.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 77


3.4 - Statut matrimonial :

80%
80.00%
60.00%
40.00% 13.30%
6.70%
20.00%
0.00%
Divorcé/Separé Célibataire Marié(e)

Figure 7 : Répartition des malades selon le statut matrimonial

Parmi les malades, les mariés étaient les plus concernés soit 80%.

3.5 - Régime matrimonial :

TABLEAU XIV : Répartition des malades selon le régime matrimonial

Régime matrimonial Effectif Pourcentage(%)

Monogame 11 91,7

Polygame 1 8,3

Total 12 100,0

Parmi les mariés, les monogames représentaient 91,7%.

3.6 - La notion de chimio prophylaxie chez les enfants de moins de 5 ans :

La chimio prophylaxie consistait à 3 mois de traitement à base d’Isoniazide


comprimé 100mg en raison de 5mg/kg. Elle a été systématiquement mise en
route dans toutes les familles de malade qui avaient des enfants de moins de 5
ans; mais dans l’écrasante majorité des familles il n’y avait pas d’enfant de
moins de 5 ans (73,3%).

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 78


3.7 - La résidence:

TABLEAU XV : Répartition des malades selon la résidence dans les aires de


santé

Résidence Effectif Pourcentage(%)


Binko 2 13
Carrière 2 13

Kangaré 9 61
Séléfougou 2 13
Total 15 100,0

La résidence à Kangaré était la plus représentée, soit 61%.

3.8 - La résidence des deux derniers mois :

TABLEAU XVI : Répartition des malades selon la résidence des deux derniers
mois

Résidence des deux derniers mois Effectif Pourcentage(%)

Hors de la zone sanitaire de Selingué 2 13,3

Hors du Mali 2 13,3

Zone sanitaire de Selingué 11 73,4

Total 15 100,0

La plupart de nos malades ont résidé au cours les deux derniers mois dans la
zone sanitaire de Selingué avec 73,4%.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 79


3.9 - Occupation principale :

TABLEAU XVII : Répartition des malades selon leur occupation principale

Occupation principale Effectif Pourcentage(%)


Autre 4 26,7
Cultivateur 2 13,3
Elève/étudiant 1 6,7
Eleveur 2 13,3
Ménagère 5 33,3
Pêcheur 1 6,7
Total 15 100,0

Les ménagères étaient les plus concernés avec 33,3%.


Les 4 autres occupations principales étaient constituées d’un bijoutier, d’un
commerçant et de 2 chauffeurs.

3.10 - Niveau d’instruction :


TABLEAU XVIII : Répartition des malades selon leur niveau d’instruction

Niveau d’instruction Effectif Pourcentage(%)

Analphabète 7 46,7

Fondamental 6 40,0

Medersa 2 13,3

Total 15 100,0

Les analphabètes étaient les plus représentés avec 46,7%.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 80


3.11 - Notion de séjour à l’étranger :
Quatre de nos malades avaient séjourné à l’étranger, dont trois en Cote d’ivoire,
un au Cameroun.
3.12 - Mode d’admission :
TABLEAU XIX : Répartition des malades selon leur mode d’admission

Mode d’admission Effectif Pourcentage(%)

Dirigé par la communauté 4 26,7

Référé par un agent de santé 7 46,6

Venu de lui-même 4 26,7

Total 15 100,0

Près de la moitié de nos malades ont été référé par un agent de santé soit 46,6%.

3.13 - Motif de consultation :


TABLEAU XX : Répartition des malades selon leur motif de consultation

Motif de consultation Effectif Pourcentage(%)


Toux ≥ 2semaines 15 100
Perte de poids 11 73,3
Douleur thoracique 14 93,3
Hémoptysie 1 6,7
Fièvre 5 33,3
Anorexie 11 73,3
Autres 5 33,3

Tous nos malades étaient des tousseurs de deux semaines ou plus, soit 100% ;

L’amaigrissement et l’anorexie ont été retrouvé à proportion égale soit 73,3% ;

Autre signe : Asthénie physique a été retrouvée uniquement chez nos malades
avec une sérologie VIH positive.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 81


3.14 - Etat général à l’admission :
TABLEAU XXI : Répartition des malades selon l’état général à l’admission

Etat général à l’admission Effectif Pourcentage(%)

Altéré 4 26,7

Bon 3 20,0

Passable 8 53,3

Total 15 100,0

Seuls les malades avec une Co - infection à VIH avaient une altération de l’état
général, soit 26,7%.

3.15 – Résultat de la bacilloscopie :

TABLEAU XXII : Répartition des malades selon le résultat de la bacilloscopie

Résultat bacilloscopie Effectif Pourcentage(%)

Positif dans deux(2) échantillons 6 40,0

Positif dans trois(3) échantillons 9 60,0

Total 15 100,0

Tous nos malades répondaient au critère de la maladie tuberculose, dont la


positivité dans les 3 échantillons prélevés était le plus représenté avec 60,0%.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 82


3.16 - Résultat de la sérologie HIV :

TABLEAU XXIII : Répartition des malades selon le résultat de la sérologie


HIV

Sérologie HIV Effectif Pourcentage(%)

Négatif 10 66,6

Non fait 1 6,7

Positif 4 26,7

Total 15 100,0

La sérologie VIH a été systématiquement effectuée dans la majorité des cas,


avec 26,7% de séropositivité. Ce pendant, un malade tuberculeux précocement
transféré à un centre de diagnostique et de traitement, n’a pas fait la sérologie
HIV.

3.17 - Résultat de la radiographie pulmonaire :

TABLEAU XXIV : Répartition des malades selon le résultat de la radiographie


pulmonaire

Radiographie pulmonaire Effectif Pourcentage(%)

Anormale 1 6,7

Non fait 13 86,6

Normale 1 6,7

Total 15 100,0

1 de nos malades sur les 2 qui ont effectué une radiographie pulmonaire avait
pleurésie gauche de grande abondance,
Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 83
3.18 - Formes de la tuberculose:

7% TB multifocale
20% +VIH
TPM+/VIH
TPM+
73%

Figure 8: Répresentation graphique selon les formes

La tuberculose pulmonaire à microscopie positive était la plus concernée, soit


73%, contre une co - infection TPM+/VIH à 20% et une co - infection TB
multifocale/ VIH à 7%.

3.19 - Type de la tuberculose :

TABLEAU XXV : Répartition des malades selon le type de la tuberculose

Type Effectif Pourcentage(%)

Echec 1 6,7

Nouveau cas TPM+ 11 73,3

Transfert entrant 3 20,0

Total 15 100,0

Les nouveaux cas de TPM+ étaient les plus concernés, soient 73,3%.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 84


3.20 - Catégorie de traitement :

TABLEAU XXVI : Répartition des malades selon la catégorie

Catégorie Effectif Pourcentage(%)

I 14 93,3

II 1 6,7

Total 15 100,0

La catégorie I était la plus concernée, soit 93,3%.

3.21 - Régime thérapeutique :

TABLEAU XXVII : Répartition des malades selon le régime thérapeutique

Régime thérapeutique Effectif Pourcentage(%)

2RHZE/4RH 14 93,3

2RHZES/1RHZE/5RHE 1 6,7

Total 15 100,0

Le régime 2RHZE/4RH était le plus représenté, soit 93,3%.

3.22 - Rupture de médicament :

Durant notre période d’étude, nous n’avons pas connu de rupture de


médicament.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 85


3.23 - Durée du traitement :

TABLEAUXXVIII : Répartition des malades selon la durée du traitement

Durée du traitement en mois Effectif Pourcentage(%)

6 mois 10 66,6
8 mois 1 6,7
Moins de 6 mois 4 26,7
Total 15 100,0

Conformément à la politique du PNLT entrée en vigueur en 2009, 66,6% de


nos malades tuberculeux ont été admis dans le schéma de 6 mois.

Toutes fois, 3 de nos malades sont décédés avant la fin des 6 mois, 1 malade a
été transféré sur un autre centre de diagnostique et de traitement, et 1 cas
d’échec thérapeutique. Le cas d’échec a été ré admis en catégorie II pour 8 mois
de traitement.

3.24 - Traitement adjuvant :

Durant notre période d’étude, nous n’avons pas enregistré de traitement adjuvant

3.25 - Superviseur de la prise médicamenteuse :

TABLEAU XXIX : Répartition des malades selon l’agent superviseur de la


prise médicamenteuse

Superviseur Effectif Pourcentage(%)

Agent de santé 8 53,3

Membre de la famille 7 46,7

Total 15 100,0

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 86


La stratégie DOTS à été réalisé chez tous nos malades tuberculeux pendant la
phase intensive. La supervision par les agents de santé était la plus représentée,
soit 53,3%.

3.26 - Effets secondaires liés aux antis tuberculeux :

TABLEAU XXX : Répartition des malades selon les effets secondaires liés aux
anti tuberculeux

Effet secondaire Effectif Pourcentage(%)

Aucun 6 0,00
Bourdonnement d’oreille 1 11,2
Nausée 4 44,4
Vertige 2 22,2
Vomissement 2 22,2
Total 15 100,0

Parmi les 15 cas enregistrés, 9 ont présentés des effets indésirables, il s’agissait
essentiellement des effets secondaires mineurs qui sont : nausée, bourdonnement
d’oreille, Vertige et vomissement

3.27 - Disponibilité du laboratoire :

Au niveau de notre CDT nous avions 3 laborantins avec un système de garde


rotatif ; ce qui rendait disponible le laboratoire à tous moment. Aussi les réactifs
de laboratoire n’ont pas connu de rupture.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 87


3.28 - Résultat du crachat/BAAR fin 2ème mois :

TABLEAU XXXI : Répartition des malades selon le résultat du crachat/BAAR


fin 2ème mois

Crachat/BAAR fin 2ème mois Effectif Pourcentage(%)


Négatif 12 80,0
Non fait 2 13,3
Positif 1 6,7
Total 15 100,0

La plupart de nos malades ont favorablement répondit au traitement dès les


premiers mois avec une négativation du crachat, soit 80%. Seul un malade est
resté positif à la fin du 2e mois. Un malade transféré à un autre CDT et un autre
décédé n’ont pas pu effectués l’examen du crachat/BAAR de control.

3.29 - Résultat du crachat/BAAR fin 3ème mois :

TABLEAU XXXII : Répartition des malades selon le résultat du


crachat/BAAR fin 3ème mois

Crachat/BAAR fin 3ème mois Effectif Pourcentage(%)


Négatif 11 73,3
Non fait 4 26,7
Positif 0 0
Total 15 100,0

73,3% de nos malades avaient un crachat/Baar négatif à la fin du 3ème mois.


Trois malades décédés plus un malade transféré à un autre CDT n’ont pas
bénéficiés le control du crachat/BAAR.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 88


3.30 - Résultat du crachat/BAAR fin 5ème mois :

TABLEAU XXXIII : Répartition des malades selon le résultat du crachat/Baar


fin 5ème mois

Crachat/Baar fin 5ème mois Effectif Pourcentage(%)

Négatif 11 73,3

Non fait 4 26,7

Positif 0 0

Total 15 100,0

73,3% de nos malades avaient un crachat/Baar négatif à la fin du 5ème mois.


Trois cas de décès plus un cas de transfert à un autre CDT n’ont pas bénéficiés
le control du crachat/BAAR.

3.31 - Résultat du crachat/Baar fin 6ème mois :

TABLEAU XXXIV : Répartition des malades selon le résultat du crachat/Baar


fin 6ème mois

Crachat/Baar fin 6ème mois Effectif Pourcentage(%)

Négatif 11 73,3

Non fait 4 26,7

Positif 0 0

Total 15 100,0

73,3% de nos malades avaient un crachat/Baar négatif à la fin du 6ème mois.


Trois cas de décès plus un cas de transfert à un autre CDT n’ont pas bénéficiés
le control du crachat/BAAR.
Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 89
3.32 - Résultat du traitement :

7%

20% Transfert
Décédé
Guérison

73%

Figure 9: Répresentation graphique selon l'issu du


traitement

A l’issu du traitement, 73% des tuberculeux ont été déclarés guéris, contre 20%
de décès et 7% de transfert à un autre centre de prise en charge.

3.33 - Recherche active :

Durant notre étude, nous n’avons pas enregistre de cas de perdu de vu, donc pas
eu de recherche active

3.34- Impression générale de nos malades par rapport à la prise en charge:

L’analyse de l’interview des 11 malades guéris, donne ce qui suit

- Selon 4 personnes la durée du traitement est trop longue


- 3 personnes, ont signalé la difficulté de déplacement vers le centre de
traitement
- 3 autres personnes trouvent que le nombre de comprimé à prendre est trop
élevé.
- Seul un malade trouve que les antituberculeux sont des bons
médicaments.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 90


3.35 – Degré de satisfaction par rapport à la prise en charge :

Parmi les 11 malades guéris, 10 étaient très bien satisfait, car leur état général
était bon, et ils ont tous repris leurs activités

1 malade guéri n’était pas satisfait, car son statut sérologie VIH est positif

3.36 - Suggestions faites par nos malades par rapport à la prise en charge:

Parmi les 11 malades qui ont été déclarés guéris, leurs différentes suggestions
étaient :

- De diminuer le nombre de comprimé à prendre signalé par 6 personnes,


- Faire la prise en charge à domicile signalé par 3 personnes,
- Rendre la prise en charge totale gratuitement signalé par une personne et
- Raccourcir la durée de la prise en charge signalé par une personne.

4 - Sexe et la sérologie VIH :

TABLEAU XXXV : Répartition des malades selon le sexe et la sérologie VIH

VIH Négatif Positif Total


Sexe
Féminin 3 2 5
Masculin 7 2 9
Total 10 4 14
Chi2= 0,01 P= 0,92

Quatre de nos malades tuberculeux avaient une sérologie VIH positive


constitués de 2 femmes et 2 hommes.
NB : Un de nos malades transféré précocement à un autre CDT n’ayant pas fait
la sérologie HIV, ce qui fait qu’on a basé le test statistique sur les 14 autres
malades.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 91


5 - Sexe et l’existence d’une chimio prophylaxie

TABLEAU XXXVI : Répartition des malades selon le sexe et l’existence d’une


chimio prophylaxie

Chimio prophylaxie Oui Non Total


Sexe
Féminin 2 3 5
Masculin 2 8 10
Total 4 11 15
Chi2= 0,04 P= 0,83

La chimio prophylaxie effectuée chez les enfants de moins de 5 ans avait été
effectué uniquement chez 4 malades, chez qui 2 étaient des hommes et 2 étaient
des femmes.

6 - Notion de séjour à l’étranger et la sérologie VIH :

TABLEAU XXXVII : Répartition des malades selon la notion de séjour a


l’étranger et la sérologie VIH

VIH Négatif Positif Total


Séjour à l’etr.
Oui 3 1 4
Non 7 3 10
Total 10 4 14
Chi2= 0,22 P= 0,63

1 seul parmi les 4 malades chez qui la sérologie HIV est positive avait séjourné
à l’étranger.
NB : même remarque que pour le tableau XXXV.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 92


7 - Sérologie VIH et l’état général à l’admission :

TABLEAU XXXVIII : Répartition des malades selon la sérologie VIH et l’état


général à l’admission

VIH Négatif Positif Total

Etat général
Altéré 0 4 4
Bon/Passable 10 0 10
Total 10 4 14
Chi2= 9,53 P= 0,002

Il ressort de ce tableau que les tuberculeux séropositifs avaient une altération de


l’état général à l’admission.

Cette différence est statistiquement significative.

NB : même remarque que pour le tableau XXXV.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 93


V - COMMENTAIRES ET DISCUSSION
1- Approche méthodologique :

Il s’agissait d’une étude transversale descriptive portant sur les cas de TPM+
dans le CS Réf de Selingué allant du 01 juillet 2009 au 30 juin 2010. Durant
notre période d’étude nous avons enregistrés 231 Cas suspect de tuberculose,
chez qui on a enquêté sur 15 malades qui avaient la TPM+.

Nous avons été confrontés aux difficultés suivantes :

Difficultés et limites de l’étude :


 L’âge a été estimé à partir de l’interview des patients, car les extraits de
l’acte de naissance n’étaient pas disponibles dans tous les cas ;
 Nous avons apprécié la satisfaction de nos malades à partir de leur
affirmation verbale par rapport à la prise en charge.
2- Taux de détection :

Nous avons enregistré au cours de notre étude 15 nouveaux cas de TPM+,


rapporté aux 108 malades attendus durant la même période d’étude, soit un taux
de détection de 13,88%.
Ce résultat est inférieur à la moyenne nationale notifié à l’OMS en 2007 au Mali
qui est un taux de détection de 26% [2]. Cette différence pourrait s’expliquer par
l’effort consenti par l’état et ses partenaires.
3- Taux d’incidence :
15 malades souffrant de TPM+ avaient été dépisté durant la période de l’étude,
soit un taux d’incidence de 17,13 cas pour 100 000 habitants.
Nos résultats sont comparables à ceux retrouvés en Algérie en 1996 et en
Amérique en 2002, qui ont respectivement 22 et 19 pour 100000 habitants [30].

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 94


D’après les estimations de l’OMS, l’incidence annuelle est passée de 7,3
millions en 1996 à 8,8 millions de cas en 2002 et à 9 millions de cas en 2005.
On prévoit 10 millions de cas en 2025 [31].

4- Age :
La majorité de nos malades se trouvait dans la tranche d’âge de 15 à 60 ans, soit
86,6%. Nos résultats sont comparables à ceux de YARRO. F et d’EDGINTON
qui ont trouvés respectivement 89,2% dans la zone sanitaire de Comé au Bénin
en 2007 [32], et 76% en Afrique du Sud en 2002 [33].

5- Sexe :
Durant notre étude, l’atteinte masculine était plus représentée, soit 67% avec un
sex-ratio= 2 en faveur des hommes. Nos résultats sont similaires à ceux de
WANDWALO et COLL. en Tanzanie qui ont rapporté une proportion de
66,6% [35], mais supérieur à celui de TEKLE et COLL. en Ethiopie qui ont
trouvé une proportion de 55,5% d’hommes parmi les patients tuberculeux suivis
[35].
Cette prédominance masculine pourrait s’expliquer par la position de l’homme
dans nos sociétés africaines. En effet, le rôle social de l’homme en tant que pilier
de la famille lui impose de travailler, d’être en contact avec l’extérieur, ce qui
facilite la contamination.
6- Statut matrimonial :
Dans la présente étude, plus de la moitié des malades tuberculeux était mariée,
soit 80%.
Au Bénin, YARRO. F avait retrouvé la même prédominance chez les mariées
soit 70, 3%. [32].

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 95


7- Localisation (forme de la tuberculose) :
La tuberculose pulmonaire à microscopie positive représentait 73% des cas de
tuberculose enregistrés.
Ce résultat est comparable à celui retrouvé par DEMBELE JP au Mali [8] qui
avait trouvé la même prédominance pulmonaire avec 85,26%.
Dans la province de Toliara à Madagascar 83% des cas étaient localisés au
niveau pulmonaire [36].
En France les formes pulmonaires isolées ou associées représentaient 71,7 %
des cas [37].
La prépondérance de la localisation pulmonaire entre dans le cadre normal de la
distribution de la tuberculose et démontre l’intérêt du dépistage précoce et du
traitement adéquat des cas [38, 39].

8- Radiographie pulmonaire
Elle n’était pas systématique, cela était lié au moyen financier. Cependant, 13
cas de nos malades tuberculeux n’ont pas pu réaliser la radiographie pulmonaire.
Parmi nos 2 malades qui ont effectué la radiographie, un avait une image de
pleurésie gauche de grande abondance.

9- Co - infection TB/HIV :
Elle était systématiquement proposée à nos malades avec counseling et
prélèvement. Ceci nous a permis de tester tous nos malades (nouveaux cas) avec
26,7% de séroprévalence.
Ce résultat est similaire à celui de YARRO. F qui avait trouvé 27% de
séropositivité [32]

10- Bacilloscopie (type de la tuberculose) :


Le taux des nouveaux cas de TPM+ était de 73,3% par rapport à l’ensemble des
cas de tuberculose toutes formes confondues.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 96


Ce résultat est similaire à ce de la littérature [1] avec un taux de 67,27% en
moyenne par rapport à l’ensemble des cas de tuberculose toutes formes
confondues.
M’BOUSSA J. et COLL. [40] avaient trouvé au Congo Brazzaville des
moyennes de 55% pour la TPM+.

11- Résultat du traitement :


A l’issu du traitement, 73% des tuberculeux ont été déclarés guéris, contre 20%
de décès, 7% de transfert à un autre centre de prise en charge et 0% de perdu de
vu. Ce taux élevé de létalité pourrait s’expliquer par la co - infection avec le
HIV. Comparativement, ce taux de guérison est légèrement faible par rapport à
l’objectif fixé de l’OMS (taux de guérison= 85%) [29].
DANYOGO S [41] avait enregistré des résultats similaires avec 68,75% de
guérison ; 8,52% de décès ; 2,27% de transfert ; 1,14% d’échec de traitement ;
11,37% de perdus de vue;

En 2002 DEMBELE JP [1] au Mali avait trouvé 39% de guérison ; 7% de


décès ; 6% de transfert ; 2% d’échec de traitement ; 24% de perdus de vue.

En France, en 2003, 104 patients ont débuté un traitement pour tuberculose


maladie, 72 % l’ont terminé, 8 % ont été perdus de vue, les autres cas ayant été
transférés [37]

Au niveau mondial en 2002, le taux de succès du traitement des nouveaux cas de


tuberculose pulmonaire contagieuse pour les pays qui appliquent la stratégie
DOTS dépasse 82 % alors qu’il est de 40 % dans ceux qui ne l’appliquent pas.

Dans la région Afrique de l’OMS, le taux de succès du traitement est de 71%


des cas dans les pays qui appliquent la stratégie DOTS et 48% dans les quelques
pays qui ne l’appliquent pas.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 97


Cependant, il faut noter que le taux de succès du traitement dépasse les 80% en
Algérie, au Burundi, en Erythrée, au Kenya et en Tanzanie. Les faibles taux de
succès des programmes, sont liés plus spécifiquement à des facteurs
organisationnels. Les taux de létalité (7,2%), d’abandon de traitement (10%) ou
de transfert de malades (6,6%) sont nettement plus élevés dans les pays du
continent africain en raison de la décentralisation insuffisante des traitements
dans les services de santé de proximité. [37]

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 98


VI – CONCLUSION/ RECOMMANDATIONS

Au terme de notre travail portant sur l’étude descriptive des cas de tuberculose
pulmonaire à microscopie positive dans le district sanitaire de Sélingué allant du
01 juillet 2009 au 30 juin 2010, il ressort que la tuberculose en générale et la co-
infection TB/VIH singulièrement demeure un problème de santé publique à
Sélingué en particulier,
 Le taux de détection était évalué à 13,88%
 L’incidence de la tuberculose pulmonaire à bacilloscopie positive était
évaluée à 17,13 pour 100.000 habitants.
 La tranche d’âge la plus touchée était celle de 15 à 60 ans avec 86,6%.
 Le sexe masculin représentait 67%. Le sex ratio était de 2 en faveur des
hommes.
 A l’issue du traitement, 73% des tuberculeux bacillifères ont été déclarés
guéris avec 20% de létalité observée, 7% a été transféré à un autre CDT
Il serait souhaitable d’évaluer l’incidence de la tuberculose et de la co-infection
avec le VIH sur le plan national.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 99


Au terme de notre étude des recommandations sont formulées et s’adressent
respectivement :

Aux patients tuberculeux bacillifères


 Une bonne observance du traitement y compris les règles d’hygiène de vie ;
 Une consultation médicale devant les effets indésirables des médicaments
antituberculeux ;
 Inciter les proches à faire le dépistage.

A la communauté
 Orienter toute personne présentant des signes d’appel de la tuberculose ;
 Assurer un accompagnement psychosocial de tous les malades tuberculeux ;
 Accompagner le malade par la prise supervisé des médicaments anti-
tuberculeux ;
 Renforcer les activités d’IEC de la population par rapport à la TB.

Au Centre de Santé de Référence de Selingué


 Former et recycler les chefs de poste médical(CPM) pour le dépistage et la
prise en charge en milieu communautaire ;
 Renforcer la sensibilisation et l’éducation des populations pour qu’elles se
rendent dans les structures de santé dès les premiers symptômes et enfin
d’assurer une formation initiale et continue du personnel médical et
paramédical, ce qui permettra de faire un diagnostic précoce de la tuberculose
et d’assurer une prise en charge adéquate des patients ;
 Superviser régulièrement les CPM ;
 Appuyer les comités locaux de lutte contre la TB.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 100


A la direction régionale de la santé de Sikasso

 Doter le CS Réf de Selingué d’un technicien de la radiologie, pour qu’en fin


la radiologie puisse jouer son rôle d’appui technique pour le dépistage des cas
de tuberculose autre que pulmonaire ;
 Assurer le monitorage trimestriel des activités de la lutte contre la TB.

Au Programme National de Lutte contre Tuberculose


 Renforcer le laboratoire du CS Réf de Selingué en bacilloscopie du BK par la
mise en place de milieu de culture adapté afin de lui permettre de jouer son
rôle d’appui technique pour le reste du réseau de dépistage et à la prise en
charge correcte des cas de résistance ;
 Doter le CS Réf de Selingué en moyen logistique et financier pour permettre
une large sensibilisation de la population, pour qu’en fin le district sanitaire
de Selingué puisse avoir un taux de détection beaucoup plus élevé ;
 Initier une étude de prévalence de tuberculose dans la population générale à
Selingué ;
 Pérenniser la supervision mensuelle effectuée par le chargé de la tuberculose
dans les aires de santé de Selingué ;
 Doter le CS Réf de Selingué en intrant céréalier pour la prise en charge
nutritionnelle des tuberculeux.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 101


VII – REFERENCES
1. DIALLO S, DAO S, DEMBELE JP, TOLOBA Y, KASSAMBARA H,
BERTHE M, BOUGOUDOGO F, DIALLO.
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Une synergie d’actions s’avère nécessaire.
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Tuberculose, Malin Trop Afrique, Manuel de maladies infectieuses pour
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TUBERCULOSE SELON LA STRATEGIE DOTS.
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www.theglobalfund.org (27- Mai-2009, 18 :20).

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 102


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Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 107


FICHE D’ENQUETE
THESE : Etude descriptive des cas de tuberculose pulmonaire à microscopie positive dans
le district sanitaire de Selingué du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010.

N° Fiche d’Enquête : /………/. CS Réf :

Date de remplissage du questionnaire : /…../……/….../.

CARACTERISTIQUES SOCIO- DEMOGRAPHIQUES

Q1 – Age en années /____/


Q2 – Sexe /_____ / 1= masculin 2= féminin

Q3 – Ethnie /____/ 1 = Malinké 2 = Bambara 3 =Bozo /Somono 4 = Peulh


5 = Dogon 6= Autres à préciser……………………………………….

Q4 – Situation matrimoniale /____/ 1 = Marié (e) 2 =Célibataire

3= Divorcé/séparé(e) 4 = Veuf (ve)

Q5 – Régime matrimoniale /____/ 1= Monogame 2= Polygame

Q6 – Chimio prophylaxie effectuée dans la famille chez les enfants ≤ 5ans /__/
1= oui 2= non

Q7 – Résidence actuelle /__________________________/Tél.……... ……../.


Q8 – Résidence des 2 derniers mois /_______________________________/
Q9 – Occupation principale /____/ 1 =Fonctionnaire 2 =Elève / Etudiant
3 = Cultivateur 4 =Eleveur 5 =Pêcheur 6=Ménagère

7 = Autres à préciser ………………………………………………….

Q10 – Niveau d’instruction /___ / 1 = Fondamentale 2 = Secondaire

3 = Supérieure 4 = Medersa 5 = Analphabète

6= Autres à préciser …………………………………………………………..

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 108


Q11 – Notion de séjour à l’étranger /___/ 1= oui 2= non

Q11a – Si oui quel (s) pays ……………………………………………………


ADMISSION

Q12 – Mode d’admission /__/ 1 = référé par agent de santé 2 =Venu de lui

même 3 = référé par un tradi-thérapeute 4 = Dirigé par la communauté

Q13 – Motif de consultation


Q13a Toux ≥ 2 semaines /___/ 1= oui 2= non

Q13b perte de poids /___/ 1= oui 2= non

Q13c Douleur thoracique /___/ 1= oui 2= non

Q13d Hémoptysie /___/ 1= oui 2= non

Q13e Fièvre /___/ 1= oui 2= non

Q13f Anorexie /___/ 1= oui 2= non

Q13g Autres /___/ 1= oui 2= non

Q13gg Si oui, à préciser ………………………………………………………


Q14 – Etat général à l’admission /___/ 1= bon 2= passable 3= altéré

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

Q15 – Résultat bacilloscopie /__/ 1= Positif dans un échantillon d’expectoration


2 = Positif dans deux échantillons d’expectoration

3 =Positif dans trois échantillons d’expectoration

Q16 – Sérologie HIV /__/ 1= positif 2= négatif 3= non fait 4= non déterminé
Q17 – Radiographie pulmonaire /___/ 1= normale 2= anormale 3= non fait
Q17a – Si anormale, conclusion ………………..…………………………

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 109


CLASSIFICATION

Q18 – Forme /___/ 1= TPM+ 2= tuberculose multifocal 3= Co-infection


TPM+/HIV 4= Co-infection tuberculose multifocal/HIV

Q19 – Type /__/ 1= nouveau cas de TP 2 = Rechute 3 = Transfert entrant

4 = Interruption 5= Echec 6 =Autres à préciser ………………………

TRAITEMENT

Q20 – Catégorie /____/


Q21 – Régime de traitement /___/ 1=2RHZE/4RH 2=2RHZES/1RHZE/5RHE
3=2RHZE/4RH 4=4KmGfxPtoHCfzEZ/8GfxPtoCfzEZ

Q22 – Rupture de médicament /___/ 1 = Oui 2 =Non

Q23 – Durée du traitement en mois /___/ 1= 6 mois 2= 8mois 3= 12 mois


Q24 – Traitement adjuvant /____/ 1 = Oui 2 =Non
Q25 – Si Oui quel(s) médicament(s) :……………………………….
SURVEILLANCE PENDANT LA PHASE INTENSIVE

Q26 – Prise médicamenteuse supervisée par /___/ 1 =Agent de santé

2 = un membre de la famille

3 = un membre de la communauté

4 – Autre à préciser ………………………………………………………..

Q27 – Effets secondaires /___/ 1= Oui 2= Non

Q27a – Si Oui ; les quels ……………………………………. …………………


SUIVI
Q28 – Laboratoire disponible /___/ 1 =Oui 2 =Non

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 110


Q29 – Crachat/BAAR fin 2ème mois /____/ 1 = Positif 2 = Négatif 3 =Non fait
Q30 – Crachat/BAAR fin 3ème mois/___/ 1 = Positif 2 = Négatif 3 =Non fait
Q31 – Crachat/BAAR fin 5ème mois /___/ 1 = Positif 2 = Négatif 3 =Non fait
Q32 – Crachat/BAAR fin 6ème mois /___ / 1 = Positif 2 = Négatif 3 =Non fait
ISSU DU TRAITEMENT

Q33 – Résultat du traitement /___/


1 = Guérison 3 = Perdu de vue 5 = Transfert

2 =Echec thérapeutique 4=Traitement terminé 6 = Décédé

Q34 – Recherche active faite /___/ 1= oui 2= non


IMPRESSION DU MALADE SUR LA QUALITE DE LA PRISE EN
CHARGE

Q35 – Impression générales ……………………………………………………


……………………………………………………………………………………

Q36 – satisfait /____/ 1= oui 2= non


Q36a – si, oui /___/ 1 = Très bien 2 = Peu bien

Q36b – Si oui, Pourquoi : ……………………………………….…..…………..


…………………………………………………………………………………….

Q37 – Si non satisfaction ; Pourquoi : ………………………………………….


……………………………………………………………………………………

Q38 – Suggestion :……………………………………………………………..


…………………………………………………………………………………

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 111


FICHE SIGNALETIQUE
Titre : Etude descriptive de cas de tuberculose pulmonaire à microscopie
positive dans le district sanitaire de Selingué du 01 juillet 2009 au 30 juin 2010.

Nom : COULIBALY

Prénom : Abdrahamane

Année universitaire : 2009-2010

Bibliothèque : F M P O S

Ville de soutenance : Bamako

Pays d’origine : Mali

Adresse : Yirimadio Rue : Porte :

Cell : (00223) 66 89 12 98 ou 79 38 61 66 email : clyabdra@yahoo.fr

Secteur d’intérêt : CS Réf de Selingué

RESUME

La tuberculose est l’une des causes infectieuses de mortalité évitable qui


demeure un fléau mondial particulièrement en Afrique subsaharienne. La
tuberculose apparaît au 5e rang avec 3 millions de morts parmi les 40 millions
de décès par maladies survenant chaque année dans le monde.

L’objectif de ce travail était de faire une étude descriptive des cas de tuberculose
pulmonaire à microscopie positive (TPM+) dans le district sanitaire de Selingué,
qui compte une population de 87533 habitants en 2009.

Il s'agissait d'une étude descriptive prospective, portant sur une période d’étude
allant du 01 juillet 2009 au 30 juin.

Les résultats obtenus pendant la période d’étude étaient de 15 cas de TPM+ sur
231 cas suspect de TB toutes formes confondues, dans ses 15 cas dépistés, on a
Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 112
eu 108 malades attendus pendant la même période d’étude, soit un taux de
détection de 13,88%, et un taux d’incidence de 17,13 cas pour 100 000
habitants. La tranche d'âge la plus atteinte était celle de 15 à 60 ans représentant
86,6%, l'âge moyen des patients était de 36ans. L’atteinte masculine était la plus
représenté soit 67%, le sex-ratio était de 2 à prédominance masculine. Parmi ses
malades sous traitement antituberculeux, 73% des tuberculeux ont été déclarés
guéris, contre 20% de létalité, 7% de transfert à un autre centre de diagnostique
et de traitement (CDT) et 0% de perdu de vu.

Il ressort que la tuberculose en générale et la tuberculose pulmonaire à


microscopie positive singulièrement demeure un problème de santé publique à
Selingué.

Mot clé : Tuberculose pulmonaire à microscopie positive, Selingué, Mali.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 113


FICHE SIGNALETIQUE

Title: Descriptive study of cases of smear-positive pulmonary tuberculosis in


the health district Selingué 01 July 2009 to June 30, 2010.
Name: Coulibaly
First name: Abdrahamane
Academic Year: 2009-2010
Library: F M O P S
City of defense: Bamako
Country of Origin: Mali
Address: Rue Yirimadio: Door:
Cell: (00223) 66 89 12 98 79 38 61 66 or email: clyabdra@yahoo.fr
Focus Area: CS Art Selingué
SUMMARY
Tuberculosis is an infectious causes of avoidable mortality remains a global
problem especially in sub-Saharan Africa. TB is ranked 5th with 3 million
deaths among the 40 million deaths occurring each year from diseases in the
world.
The objective of this work was to make a descriptive study of cases of smear-
positive pulmonary tuberculosis (PTB +) in the health district Selingué, which
has a population of 87,533 inhabitants in 2009.
This was a prospective descriptive study, covering a study period from 1 July
2009 to June 30
The results obtained during the study period were 15 cases of smear of 231
suspected cases of TB all forms combined, through its 15 detected cases, there
were 108 patients expected during the same period of study, a detection rate of
13.88% and an incidence rate of 17.13 cases per 100 000 inhabitants. The age
group most affected was that of 15-60 years representing 86.6%, the average age

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 114


of patients was 36ans. The achievement was the most represented male or 67%,
the sex ratio was 2 male. Among his patients on TB treatment, 73% of TB
patients were declared cured, against 20% lethality, 7% transfer to another
center for diagnosis and treatment (CDT) and 0% lost sight of.
It is clear that TB in general and the smear-positive pulmonary tuberculosis
remains a singularly public health problem in Selingué.
Keyword: pulmonary tuberculosis smear positive, Selingué, Mali.

Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 115


SERMENT D’HIPPOCRATE

En présence des maîtres de cette faculté, de mes chers condisciples, devant


l’effigie d’Hippocrate, je promets et je jure, au nom de l’Etre Suprême,
d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l’exercice de la
Médecine.

Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un salaire


au dessus de mon travail, je ne participerai à aucun partage clandestin
d’honoraires.

Admis à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe,
ma langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne serviras pas
à corrompre les mœurs, ni à favoriser le crime.

Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race,


de parti ou de classe sociale viennent s’interposer entre devoir et mon
patient.

Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès la conception.

Même sous la menace, je n’admettrai pas de faire usage de mes


connaissances médicales contre les lois de l’humanité.

Respectueux et reconnaissant envers mes maîtres, je rendrai à leurs


enfants l’instruction que j’ai reçue de leurs pères.

Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.

Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque.

Je le jure
Thèse médecine COULIBALY Abdrahamane 116

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