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MALADIES ÉRUPTIVES DE

L'ENFANT
Rougeole , Rubéole , Varicelle
Mme ATTAR,L,I
Institut National Supérieur Des Sages Femmes TLEMCEN
Cours de la pédiatrie
3éme année Sages Femmes
Introduction
▪ Dans la majorité des cas les fièvres éruptives infantiles correspondent à des viroses
exanthématiques, voire à des étiologies bactériennes.
▪ Beaucoup moins fréquemment ces fièvres éruptives sont les premières manifestations d’une
affection potentiellement plus sévère, et chez l’enfant le souci constant est de ne pas passer à côté
du diagnostic.
▪ Les caractéristiques de l’exanthème lui-même, les signes associés (énanthème, adénopathies,
pharyngite etc.), les circonstances de survenue, et en particulier les données épidémiologiques et le
carnet de vaccination, sont des éléments essentiels à la démarche diagnostique et à la prise en
charge de l’enfant.
Introduction
▪ Les études microbiologiques de ces dernières années montrent bien qu’il n’existe
aucun lien univoque entre un type d’exanthème, ou de maladie éruptive, et un agent
infectieux donné : un même tableau clinique stéréotypé peut être dû à plusieurs
agents infectieux, et un même agent infectieux peut être à l’origine de plusieurs
tableaux cliniques.
Exanthème
▪ Un exanthème ou une éruption cutanée (ou parfois un rash) est une éruption érythémateuse
cutanée diffuse d'apparition aiguë, le plus souvent transitoire. Il peut s’accompagner d'un
énanthème , c'est-à-dire d'une atteinte muqueuse
▪ Un exanthème peut survenir au cours d’une maladie fébrile d’origine infectieuse (par
exemple virale, lors d’une ROUGOLE ) ou parasitaire ou encore au cours d’une intoxication
médicamenteuse.
Exanthème
▪ Il peut être par exemple une urticaire (allergique ou virale), les muqueuses étant dans ce cas
épargnées, sauf dans les cas graves d'urticaires avec atteinte des muqueuses pouvant
provoquer un choc anaphylactique qui constitue une urgence médicale
▪ Parmi les causes les plus fréquentes : la scarlatine, la rougeole, la rubéole, l'exanthème subit
ou roséole infantile (appelée aussi 6e maladie, due à HHV6), la primo-infection à VIH ou
EBV, exanthèmes des entéro-viroses, le megaléryhtème épidémique (5e maladie, dû à
parvovirus B19), Maladie de Kawazaki.
Exanthème viral
▪ Presque toutes les variétés sémiologiques ont été décrites
au cours des exanthèmes viraux, mais on observe surtout
des exanthèmes maculo-papuleux, et des exanthèmes Morbilliforme
vésiculeux.
▪ L’exanthème maculo-papuleux est le plus fréquent.
▪ Il peut être morbilliforme, fait d’éléments séparés, parfois
Rubéoliforme
confluents ; Une évolution à marche descendante est
alors très évocatrice d’une rougeole.
Roséoliforme
▪ Il peut aussi être rubéoli-forme, composé d’éléments plus
fins, et plus serrés, voire roséoliforme fait de macules
espacées, discrètement rosées.
Exanthème viral
▪ Beaucoup plus rarement l’érythème est scarlatiniforme ,composé
de larges plaques rouge foncé, voire purpurique avec un aspect
chaud et grenu à la palpation, sans espace de peau saine.
▪ Cet aspect sémiologique doit faire rechercher une autre étiologie
mais n’élimine pas le diagnostic d’exanthème viral
Exanthème viral
▪ L’exanthème vésiculeux est très en faveur d’une virose. Observé dans le cas de la varicelle
▪ Les vésicules sont alors de petite taille, et disparaissent rapidement après une simple flétrissure, ou
avec la formation de croûtes.
▪ La localisation au cuir chevelu n’est pas courante, par contre les extrémités sont volontiers atteintes.
La durée des exanthèmes viraux est variable, allant de 24 heures à plus d’une semaine. Le moment de
l’apparition de l’éruption par rapport au début de la fièvre est aussi variable.
Un énanthème est très fréquemment associé (hyperhémie, pharyngée, vésicules...).
La Scarlatine
La scarlatine (emprunté au latin scarlatina febris, « fièvre écarlate ») ou
deuxième maladie est une maladie infectieuse de la peau due à la
bactérie Streptococcus pyogenes.
▪ Cette pathologie est caractérisée par une éruption cutanée et
buccale typique, le plus souvent associée à une angine .
▪ Les complications possibles sont les suppurations locales de l'angine,
les complications toxiniques et les syndromes post-streptococciques.
▪ Le diagnostic est clinique et le traitement comporte un antibiotique.
L'exanthème subit, ou roséole infantile

▪ L'exanthème subit, ou roséole infantile, est une maladie virale bénigne causée par un herpèsvirus
de type 6 (HHV-6); Courante chez les enfants de 6 à 24 mois, elle devient rare après 4 ans.
▪ Elle est parfois appelée sixième maladie, parce que, à l'époque où l'on a voulu établir une liste des
maladies provoquant un exanthème infantile, elle a été la sixième à être énumérée ; Elle se
manifeste d'abord par une fièvre pouvant atteindre facilement 39 à 40 °C pendant trois jours;
L’enfant peut être sujet à des convulsions.
▪ La fièvre est suivie, quelques jours plus tard, d'une éruption cutanée : taches rouges persistant 1 à
3 jours ; l'enfant n'est alors plus contagieux. À l'apparition des boutons, la fièvre tombe aussi
rapidement qu'elle est apparue.
▪ L'exanthème subit est peu contagieux, et un traitement n'est pas nécessaire, en dehors de celui de
la fièvre. Les complications sont très rares, et l'immunité, permanente.
EBV
▪ Le virus d'Epstein-Barr (aussi appelé EBV) ou virus de l’herpès 4
(HHV-4) est un virus de la famille des Herpesviridae.
▪ Le virus d'Epstein-Barr cause plusieurs maladies dont la
mononucléose infectieuse; Transmise préférentiellement par la salive
Morbilliforme
, on l'appelle « maladie du baiser » , mais il s'agit le plus souvent de
gouttelettes, comme la plupart des virus et bactéries. Cette affection
fréquente se caractérise par une lymphocytose lympho
-plasmo-monocytaire (c'est-à-dire un excès de cellules sanguines
mononucléaires , d'où le terme mononucléose).
Le mégalérythème épidémique
▪ Le mégalérythème épidémique, ou l'érythème infectieux
aigu, également appelé la cinquième maladie ou le
syndrome des joues giflées, est une maladie éruptive de
l'enfant, contagieuse et le plus souvent bénigne, provoquée
par le parvovirus B-19 .
▪ Le nom de la cinquième maladie provient du fait qu'à l'époque
où l'on a voulu établir une liste des maladies provoquant un
exanthème infantile, elle a été la cinquième à être énumérée
Rougeole
DÉFINITION-GÉNÉRALITÉS
▪ La rougeole est une infection virale très contagieuse, fréquente chez l'enfant.
▪ Elle se caractérise par de la fièvre, de la toux, un, une conjonctivite, un énanthème
(taches de Koplik) sur la muqueuse orale, et une éruption maculopapuleuse ,
Endémo-Épidémique. Immunisante (on ne fait la rougeole qu’une seule fois dans la
vie)., Bénigne mais peut entrainer des complications graves, Maladie à déclaration
obligatoire.
▪ Les complications, principalement la pneumonie ou l'encéphalite, peuvent être fatales,
en particulier dans les régions médicalement mal desservies; Le diagnostic est
habituellement clinique.
▪ Le traitement est un traitement de support. La vaccination est efficace en prévention.
Qu’est-ce que la rougeole?
A. Âge : Les enfants en âge d’aller à la garderie (crèche) ou à l’école ont plus de risque d’avoir la rougeole.
B. Durée de la maladie : En l’absence de complications, de 1 à 2 semaines. Les taches rouges disparaîtront
en 3 ou 4 jours.
C. Période de contagion : De 3 à 5 jours avant l’apparition de l’éruption cutanée (ou 1 ou 2 jours avant
l’apparition des premiers symptômes) à 4 jours après le début de l’éruption cutanée.
D. Mode de transmission : Par les gouttelettes de salive et par voie aérienne.
E. Période d’incubation : Environ 8 à 12 jours entre le contact et l’apparition des premiers symptômes.
F. Quarantaine : S’il se sent assez bien, l’enfant pourra retourner à la garderie ou à l’école 4 jours après
l’apparition de l’éruption cutanée.
PHYSIOPATHOLOGIE
a) Le virus est transmis par aérosol aux voies aériennes supérieures.
b) Après une multiplication initiale locale, une première phase de virémie a lieu disséminant le
virus aux cellules du système réticulo-endothélial et des endothéliums.
c) Une nouvelle réplication dans les territoires lymphatiques plus profonds entraîne une
deuxième virémie (10 ème jour).
d) L’infection est alors généralisée à tous les organes (épithéliums respiratoires, occulaires,
urinaires, intestinaux, tissus lymphatiques, vaisseaux sanguins, système nerveux, peau).
PHYSIOPATHOLOGIE
a) Avant la vaccination, presque personne n'y échappait.
Il donne presque toujours une infection apparente
avec éruption.
b) C'est une virose généralisée, à point de départ
respiratoire. Le virus diffuse par virémie.
c) Il y a également une virurie.
d) Après une incubation silencieuse de 10 jours, on
observe une phase d'invasion marquée par une fièvre
élevée, à 40° C, et deux signes particuliers, évocateurs :
le catarrhe et l'énanthème.
PHYSIOPATHOLOGIE
e) L'enfant présente en effet un larmoiement et une hypersécrétion des voies
respiratoires avec laryngite et bronchite, et parfois une diarrhée.
▪ L'énanthème est fait de petits points blancs “ en grain de semoule ” sur la
muqueuse des joues ; c'est le signe de KÖPLICK.
▪ L'exanthème survient 14 jours après le contage (incubation longue des
infections virales généralisées): Il est constitué d'une éruption
maculopapuleuse diffuse, qui débute à la tête "derrière les oreilles" et s’
étend ensuite au reste du corps par voie descendante. Les complications
les plus fréquentes sont les otites.
PHYSIOPATHOLOGIE

▪ Dans les pays pauvres la rougeole est catastrophique entraînant 2


millions de décès chaque année.
▪ Elle entraîne une décompensation des carences immunitaires et dans
certaines populations sous-alimentées elle tue un quart des enfants.
Transmission et contagiosité
▪ Le virus est éliminé dans la gorge, les urines, le sang et les sécrétions conjonctivales
mais la contamination interhumaine est aérienne : Il se transmet directement par voie
aérienne (les gouttelettes de salive en suspension dans l'air).
▪ Il peut également se propager par contact direct avec les sécrétions du nez ou de la
gorge de personnes infectées.
▪ Le virus ainsi éjecté reste dangereux au moins trente minutes et jusqu'à près de deux
heures, en milieu aérien fermé , ou sur les objets et les surfaces.
▪ La période de propagation du virus commence deux à six jours avant l'apparition de
l'éruption cutanée.
Transmission et contagiosité
▪ L'installation du virus dans l'organisme se fait au cours de la période d'incubation.
▪ Le virus est présent dans les sécrétions respiratoires dès la fin de l'incubation, jusqu'au
cinquième jour après l'éruption.
▪ Le risque de transmission diminue à partir du deuxième jour suivant l'apparition de
l'éruption.
▪ On sait depuis le xixe siècle que cette maladie est « hautement contagieuse ».
▪ La période de contagiosité débute cinq jours avant et dure jusqu'à cinq jours après
l'éruption.
Complications de la rougeole
▪ La rougeole est également responsable de trois types de complications neurologiques :
A. l’encéphalite post-éruptive ou post-infectieuse; Elle survient 3 à 10 jours après l’éruption. Elle n'est pas due à une
multiplication du virus dans le cerveau, mais elle est probablement expliquée par un mécanisme auto-immun.
B. L’encéphalite aiguë à inclusions : survient de 1 à 6 mois après la rougeole. Elle apparaît chez les sujets ayant un
traitement immunosuppresseur ou un déficit immun itaire. Le virus se réplique dans le système nerveux central et
l’évolution est la plupart du temps fatale ou avec des séquelles graves.
C. Enfin il existe une très rare encéphalite subaiguë mortelle qui est due au virus de la rougeole. C'est une encéphalite
qui comporte des lésions de sclérose de la substance blanche et de la substance grise : c'est la panencéphalite
sclérosante subaiguë (PESS); Elle survient des années après la rougeole, 7 ans en moyenne et touche un enfant sur
un million. Elle semble liée à l'infection persistante du cerveau par ce virus
Le virus de la rougeole
1. Le virus de la rougeole est un morbillivirus de la famille des Paramyxoviridae.
2. Il appartient à la même famille que le virus des oreillons.
3. C’est un virus strictement humain, dont l'unique réservoir naturel est l'homme
4. C'est un virus à ARN monocaténaire, enveloppé, avec une capside hélicoïdale : Sa taille varie entre 120 et
250 nm.
5. Ce virus est rapidement inactivé par la chaleur (30 minutes à 56 °C) ou la lumière ultraviolette. Il est sensible à
de nombreux désinfectants (alcool à 70 % par exemple).
6. Sa structure antigénique est particulièrement stable, et ne comporte qu'un seul type, ce qui facilite l'efficacité
vaccinale
LE DIAGNOSTIC VIROLOGIQUE

INDICATIONS :

▪ le diagnostic est habituellement clinique, en effet les signes cliniques sont très
évocateurs.
▪ Cependant il est utile pour un diagnostic de certitude devant une forme atypique.
▪ Il est nécessaire pour distinguer rougeole et rubéole, chez une femme enceinte ou
dans l'entourage d'une femme enceinte.
Soins et conseils pratiques

1. Favorisez les activités calmes. Il n’est pas nécessaire que votre enfant garde le lit toute la journée, mais
il doit se reposer.
2. Donnez-lui souvent à boire.
3. Pour soulager sa fièvre, donnez-lui du paracétamol ou de l’ibuprofène ; en vous conformant aux
indications et en respectant les doses recommandées en fonction de son poids.
4. Ne donnez pas d’ibuprofène à un bébé de moins de 6 mois et ne donnez jamais d’acide
acétylsalicylique (AAS), comme l’Aspirine®, à un enfant ni à un adolescent.
5. Surveillez les signes de complications : maux d’oreilles, de gorge ou de tête, vomissements, diarrhée,
troubles respiratoires ou convulsions.
Bébé non vacciné
▪ Si la mère a déjà été vaccinée ou a déjà eu la rougeole, ses anticorps sont transmis à son
bébé.
▪ Toutefois, les anticorps maternels contre la rougeole diminuent rapidement chez le bébé.
▪ Pour cette raison, il faut consulter un médecin si un bébé non vacciné a été exposé à la
rougeole.
▪ Si un doute existe sur la présence d’anticorps chez la mère, il faut procéder à une injection
d’anticorps chez le bébé.
▪ Cette injection d’anticorps aide à combattre directement le virus.
Traitement
▪ Il n’y a pas de traitement particulier pour traiter la rougeole.
▪ En l’absence de complications, elle ne nécessite aucun autre traitement que celui contre la
fièvre.
▪ Il n’existe aucun traitement antiviral permettant d’atténuer les complications.
▪ Parfois, le médecin prescrit un antibiotique pour traiter les complications (otite,
pneumonie).
▪ Dans certaines circonstances et sur avis médical seulement, des suppléments de
vitamine A pourront être administrés pour diminuer la sévérité de la maladie et le risque
que certaines complications surviennent.
Traitement et Vaccin
a) La ribavirine est active in vitro sur les souches de rougeole : Elle a été proposée dans les formes graves de la
rougeole, en particulier chez les immunodéprimés.
b) La séroprévention peut concerner les sujets non immuns, fragiles ou immunodéprimés : L'injection
d'immunoglobulines polyvalentes dans les 5 jours suivant le contage donne une séroprévention sinon une
séroatténuation.
En Algérie : Il existe un VACCIN atténué vivant, injectable, à donner vers 12-14 mois, après la disparition des
anticorps maternels mais avant que l'enfant ne rencontre la rougeole.
c) Il est associé aux vaccins contre les oreillons et la rubéole : c’est le ROR : Un rappel de ROR est recommandé
dans tous les cas, entre 3 et 6 ans. Il est, comme tout vaccin vivant, contre-indiqué chez les sujets
immunodéprimés.
Comment prévenir?
▪ La vaccination est le meilleur moyen de protéger votre enfant contre la rougeole.
▪ Le calendrier de vaccination systématique en Algérie prévoit l’administration de deux doses
du vaccin RRO (rougeole, rubéole, oreillons).
▪ Une première injection du vaccin est prévue à 12 mois et une deuxième à l’âge de 18 mois.
▪ Les cas de rougeole déclarés récemment sont considérés comme des éclosions locales. Elles
sont généralement causées par des personnes ayant transporté le virus de la rougeole après
l’avoir contracté dans un autre pays.
▪ Dans d’autres cas, ces éclosions peuvent avoir été causées par un contact avec des
communautés locales où les enfants ne sont pas vaccinés.
la Rubéole
Introduction
▪ La rubéole est une maladie éruptive de l’enfance habituellement bénigne. Sa gravité tient au
risque de rubéole congénitale lorsqu’elle atteint pour la première fois une femme enceinte.
▪ Nous disposons actuellement de moyens diagnostiques et d'une vaccination efficaces, le seul
problème étant de les utiliser à bon escient.
▪ Or des erreurs peuvent être faites lors de l'interprétation des sérodiagnostics de la rubéole,
notamment chez la femme enceinte.
▪ Le virus est décelable dans la gorge des sujets infectés et la période de contagiosité va de 5 à 8
jours avant à 5 à 8 jours après le début de l'éruption.
▪ La rubéole est moins contagieuse que la varicelle ou la rougeole.
LE VIRUS DE LA RUBÉOLE
▪ Le virus de la rubéole : Rubivirus est un virus à ARN de polarité positive, à capside
icosaédrique et enveloppé; Appatient à la famille des Togaviridae un virus unique .
▪ Comme tous les virus enveloppés, il persiste peu dans l'environnement, s'inactive
rapidement dans les selles, ne se transmet pas à distance. Fragile et strictement
humain, il est transmis par contacts interhumains directs, respiratoires.
▪ Il est très peu lytique donne néanmoins des cassures chromosiques et un
ralentissement des mitoses dans les cultures de cellules infectées.
LA PRIMO-INFECTION RUBÉOLIQUE.
▪ Il est important de distinguer primo-infection et réinfection car le risque de
rubéole congénitale est, à de très rares exceptions, lié aux seules
primo-infections maternelles en début de grossesse.
▪ Chez un sujet infecté pour la première fois, le virus inhalé se multiplie dans les
voies respiratoires puis diffuse largement, par virémie, à tout l'organisme,
entraînant donc une infection généralisée.
▪ L’infection peut toutefois être asymptomatique dans 40% des cas.
Diagnostic clinique
▪ L'éruption apparaît au terme d'une incubation de 13 à 20 jours, 16 jours en moyenne, cette incubation longue
étant une caractéristique des infections généralisées avec virémie.
▪ Elle apparaît en même temps que les anticorps circulants ; il est très probable que l'éruption de la rubéole est due à
l'apparition dans le sang des immuns complexes virus-anticorps.
▪ L'éruption de la rubéole peut prendre plusieurs aspects . Typiquement, c'est une éruption discrète, faites de petites
macules rose pâle, commençant au visage et s'étendant rapidement au tronc et aux membres.
▪ Elle dure rarement plus de 3 jours. L’éruption respecte habituellement le cuir chevelu, la paume des mains et des
pieds.
▪ Le syndrome infectieux est discret, la fièvre ne dépassant pas 38,5° C. Deux signes complètent le tableau : des
adénopathies quasi-constantes, apparues avant l'éruption, généralisées et notamment cervicales postérieures, et,
chez l'adulte, des arthralgies fréquentes.
Diagnostic clinique
▪ Il faut donc admettre que le diagnostic de la rubéole n'est pas clinique.
▪ C'est un diagnostic de laboratoire qui comporte, comme l'examen clinique, ses
règles et ses limites.
▪ En pratique, toute éruption maculopapuleuse ou purpurique, survenant chez
une femme enceinte ou dans son entourage, doit être considérée comme
suspecte de rubéole, et cela impose un diagnostic au laboratoire.
LA RUBÉOLE CONGÉNITALE
▪ Les différents signes de la rubéole congénitale sont diversement associés, mais se
groupent sous deux rubriques, embryopathie et fœtopathie.
▪ En effet, des malformations dues à un trouble de l'embryogénèse peuvent toucher
simultanément ou isolément trois organes : l'œil, siège de cataracte et de
chorio-rétinite ; l'oreille, où l'atteinte de la cochlée et de l'organe de Corti entraîne une
surdité ; et le coeur, dont les deux malformations les plus fréquentes sont la
persistance du canal artériel et la sténose de l'artère pulmonaire.
Diagnostic au laboratoire
▪ Le diagnostic de rubéole congénitale repose sur deux examens : l'isolement du virus,
favorisé ici par son abondance et sa persistance dans tous les prélèvements ( culture
cellulaire et PCR) et la recherche, à la naissance ou dans les mois qui suivent, d'IgM
rubéoliques dans le sang (sérodiagnostic)
▪ Le risque de malformation varie selon l'âge gestationnel lors de l'infection, cela indique
qu’ un pourcentage d'anomalies détectées de 85 % pour un âge gestationnel de 5 à 8
semaines, de 52 % entre 9 et 12 semaines, de 16 % entre 13 et 20 semaines, et nul
au-delà.
LE TRAITEMENT
▪ Les gammaglobulines même à titre élevé d'anticorps rubéoliques n'ont
malheureusement pas d'effet protecteur.
▪ Le vaccin utilisé est un vaccin atténué par passages en série sur fibroblastes
embryonnaires humains ; C'est donc un vaccin vivant, donné en une injection
sous-cutanée unique.
▪ Il est contre-indiqué chez la femme enceinte (bien que la vaccination accidentelle de
femmes enceintes séronégatives n'ait entraîné aucune anomalie congénitale ).
Vaccination
▪ En fait il faut vacciner toute femme en âge d'être enceinte, ignorant son statut
immunitaire et non vaccinée.
▪ La vaccination anti rubéolique en Algérie se fait entre 12 et 14 mois, en association
avec la vaccination anti-rougeoleuse et anti oreillons (ROR), puis rappel du ROR
entre 3 et 6 ans ou au besoin rattrapage à 11-13 ans en même temps qu'un rappel DT
Polio ± hépatite B et enfin les jeunes femmes adultes qui n’auraient pas été
vaccinées, cela avant grossesse, sous contraception.
La varicelle
La forme classique

1. La « varicelle » est une pathologie infectieuse commune de l’enfant ; Elle survient 15 jours après la
contamination : C'est donc la primo-infection.
2. Elle est presque toujours apparente : Le virus est inhalé ; Il se multiplie à la porte d'entrée dans
l'arbre respiratoire puis se dissémine dans l'organisme par virémie.
3. Tout ce cheminement du virus se fait sans manifestations cliniques, d'où une période d'incubation de
12 à 20 jours en moyenne de 15 jours, silencieuse, jusqu'à l'apparition de l'éruption varicelleuse.
4. La varicelle est ainsi une virose généralisée ; donc elle a une incubation longue.
5. Pratiquement, l'éruption dans la moitié des cas apparaît en même temps qu'une fièvre modérée à
38-38°C; Cette éruption comporte un exanthème et un énanthème.
Clinique
1. L'exanthème apparaît sur le tronc "sous la chemise« ; Les éléments ne vont donc pas au-delà du
stade de vésicules, vésicules pleines d'un liquide clair, transparent "en goutte de rosée« :Ce signe
permet le diagnostic de la varicelle au premier coup d'œil.
2. Ultérieurement la vésicule s'aplatit, se dessèche, apparaît une croûte, et la guérison se fait sans
cicatrice, à moins que l'enfant ne se soit gratté, ce qui n'est pas rare.
3. La varicelle est une maladie bénigne; Les complications sont rares; L'encéphalite de la varicelle
est exceptionnelle (2/10.000).
Clinique
1) Chez le nouveau-né
On peut observer une varicelle néo-natale grave à la suite d'un fâcheux concours de
circonstances : il faut une mère parvenue à l'âge adulte sans avoir fait la varicelle, de
sorte que son enfant ne reçoit pas d'anticorps maternels anti-varicelle : Il faut donc
que cet enfant soit contaminé peu avant sa naissance, par sa mère.
2) Cette varicelle de nouveau-né est mortelle dans 20 à 30 % des cas par dissémination
de l'infection à tous les organes (atteinte polyviscérale).
Les symptômes de la varicelle de l’enfant

▪ La contamination par une personne atteinte par la varicelle est suivie d'une période d‘ incubation de 10
à 21 jours pendant laquelle l'enfant n'a pas de symptôme ; Puis l'enfant présente :
A. Une fièvre modérée jusqu'à 38 °C, avec des maux de tête éventuels ;
B. Des rougeurs surélevées de la peau sur lesquelles apparaissent rapidement des vésicules molles
entourées d'une auréole rouge.
C. Les vésicules mesurent de trois à quatre millimètres de diamètre, sont remplies d'un liquide clair (aspect
de gouttes de rosée) qui se trouble rapidement ;
D. De fortes démangeaisons cutanées (prurit).
.
Les symptômes de la varicelle de l’enfant
▪ Le nombre de boutons est variable : l'éruption peut se réduire à quelques vésicules de
varicelle ou évoluer en deux à trois poussées successives pour couvrir tout le corps (10 à 2
000 vésicules).
▪ L'éruption cutanée de boutons apparaît d'abord sur la nuque, le thorax, le ventre ou le dos,
mais peut progressivement couvrir tout le corps, même le cuir chevelu et le visage.
▪ Des lésions peuvent siéger également à l'intérieur de la bouche ou sur les muqueuses
génitales où elles prennent l'allure d'ulcérations.
▪ Les paumes des mains et les plantes des pieds sont épargnées par l'éruption
Le virus de la varicelle et du zona (VZV)

▪ Le virus de la varicelle et du zona (VZV) est un herpesviridæ dermo-neurotrope également


appelé HHV-3 (human herpesvirus 3), la varicelle étant la primoinfection et le zona une
récurrence, généralement unique.
▪ La varicelle est une infection généralisée à point de départ respiratoire ; Elle peut être mortelle
chez le sujet immunodéprimé, justifiant le recours à l'aciclovir.
▪ Le zona est une récurrence à localisation radiculaire. Il peut se compliquer chez le sujet âgé de
douleurs résiduelles très intenses ; C'est le même virus qui détermine ces deux maladies.
▪ La varicelle est la primo-infection de l'enfant. Le zona est la récurrence de cette infection et
touche habituellement l'adulte.
Le virus de la varicelle et du zona (VZV)

▪ Ce virus est strictement humain.


▪ Au laboratoire, il se multiplie dans les cultures de cellules humaines (fibroblastes humains)
ou des cellules de singe (cellules vero) ; Il donne un effet cytopathique lent ; L'isolement du
virus par inoculation de cultures cellulaires est donc aléatoire ; Cela contraste avec le
caractère très contagieux de la varicelle chez l'homme.
▪ Un sujet qui n'a jamais eu la varicelle est presque sûr de contracter cette maladie s'il
approche un malade
Structure du virus
1. Le virion est enveloppé, et possède une capside icosaédrique,
de 120 nm de diamètre.
2. Son génome est un ADN bicaténaire de 125 000 paires de
bases.
3. La réplication de ces virus se déroule dans le noyau cellulaire.
4. Ce virus ayant un tropisme pour la peau et le système
nerveux
Épidémiologie , Transmission
1. Le VZV est un virus très contagieux responsable de petites épidémies.
2. Il se transmet surtout par contact direct avec les lésions cutanées de sujets atteints de varicelle ou de zona
(mains sales), plus rarement de manière indirecte par des objets souillés à leur contact.
3. Une transmission aérienne est possible durant l’incubation d’une varicelle et durant la varicelle.
4. La plupart des sujets adultes (>90 %) ont des anticorps contre ce virus puisqu'ils ont fait une varicelle
durant l’enfance ou ont été vaccinés ; Cependant, les personnes ayant déjà eu la varicelle peuvent
développer le zona des années plus tard, puisque le virus reste présent à vie, mais sous forme latente.
5. L'être humain est le seul réservoir naturel du virus, même si certaines espèces de petits animaux ( rats de
laboratoire, cochons d'Inde…) ont démontré des infections latentes apparentes.
6. Le virus n'a cependant pas pu se réactiver sous forme de zona dans ces modèles
L’évolution de la varicelle et les formes graves de la maladie

La varicelle guérit en 10 jours


▪ Dans la grande majorité des cas, la guérison de la varicelle est obtenue en 10 à 12 jours
même lorsque les boutons de varicelle sont très nombreux.
▪ Les vésicules sèchent et forment une croûte brunâtre.
▪ À ce stade d'évolution, elles ne sont plus contagieuses. Au sixième jour environ, la
croûte tombe et laisse une tache rosée qui disparaît sans laisser de séquelles, sauf en
cas de grattage.
L’évolution de la varicelle et les formes graves de la maladie

▪ Si la varicelle évolue en plusieurs poussées, des vésicules coexistent avec les lésions
croûteuses. Lorsqu'il n'existe plus aucune lésion vésiculeuse contagieuse, l’enfant peut
retourner en collectivité.
▪ En général, les personnes qui ont eu la varicelle dans leur enfance sont immunisées. Elles
sont protégées contre cette maladie, mais le virus n'est pas éliminé complètement.
▪ Il reste donc présent en petite quantité dans l'organisme, au niveau des ganglions nerveux.
▪ Chez 15 à 20 % des personnes, il peut se réactiver dans les nerfs de la peau et s'exprimer
sous la forme d'un zona.
Les complications et les formes graves de la varicelle sont rares

▪ Une surinfection des lésions cutanées par un staphylocoque ou un


streptocoque en cas de grattage par l'enfant peut être à l’origine d’un impétigo
; Qui peut survenir de façon exceptionnelle au cours de la varicelle de
l’enfant : il est lié à la prise d’aspirine, qui est formellement contre-indiquée au
cours de la varicelle. impétigo
▪ Une atteinte pulmonaire par le virus (pneumopathie virale) est possible surtout
chez le nourrisson ou la femme enceinte.
▪ Une chute du taux des plaquettes sanguines avec apparition d'un purpura
(petites taches rouges sur la peau ne disparaissant pas quand on appuie dessus)
; Des formes graves et étendues de varicelle sont parfois observées chez le purpura
nourrisson jusqu'à un an
La varicelle au cours de la grossesse
▪ Le pourcentage de femmes enceintes non immunisées contre la varicelle est faible, inférieur à
5 %.
▪ Le diagnostic est fait en présence d'une éruption cutanée vésiculeuse et prurigineuse, chez une
femme enceinte qui a été en contact avec un enfant atteint de varicelle.
▪ La varicelle au cours de la grossesse a une gravité variable selon sa date de survenue au cours
de la grossesse.
▪ Si la varicelle survient avant 20 semaines d‘aménorrhée , elle expose le fœtus à un retard de
croissance intra-utérin et à des malformations multiples (anomalies cutanées, oculaires,
neurologiques, musculo-squelettiques, etc.).
La varicelle au cours de la grossesse

▪ À l'approche du terme, une femme enceinte qui contracte la varicelle, a plus de


risques de présenter une atteinte pulmonaire virale (pneumopatie varicelleuse).
▪ Si la varicelle survient dans les jours qui encadrent la naissance, le nouveau-né
présente une varicelle néonatale très grave avec éruption cutanée étendue, atteinte
pulmonaire et neurologique (méningite).
▪ Le risque de varicelle néonatale est moins important si la varicelle survient en fin de
grossesse mais à distance de l'accouchement
Diagnostic au laboratoire
▪ Le diagnostic de la varicelle et du zona est essentiellement clinique. Cependant il y a des
indications du diagnostic virologique exact :
1. les formes graves de varicelle ou de zona
2. une éruption atypique dans l'entourage d'un sujet immunodéprimé
3. toute étude à visée épidémiologique, sémiologique, pronostique ou thérapeutique, sur la
varicelle ou le zona
4. la détermination de l'immunité chez un sujet jeune avant mise sous un traitement
immunodépresseur.
▪ On dispose pour cela de 2 approches, avec 3 techniques comme d'habitude : le diagnostic rapide
(test ELISA , PCR) , l'isolement (culture cellulaire) et le sérodiagnostic.
Traitement
▪ En fonction des symptômes, le médecin peut prescrire des soins locaux avec un antiseptique cutané
(tel que la chlorhexidine en solution aqueuse ) ou des antihistaminiques contre les démangeaisons
dues à la varicelle. Il est parfois nécessaire de soulager la fièvre avec du paracétamol (la prise
d’aspirine est contre-indiquée en cas de varicelle et les AINS tels que l’ibuprofène doivent être évités).
▪ Pour respecter les règles d’hygiène et empêcher l’enfant de se gratter, coupez et brossez au savon ses
ongles, donnez-lui des douches plutôt que des bains et pratiquez un nettoyage antiseptique des
boutons une fois par jour.
▪ La varicelle étant une maladie virale, elle ne nécessite pas de traitement antibiotique, sauf en cas de
surinfection bactérienne (par exemple, impétigo).
Traitement
▪ Un traitement antiviral (aciclovir) par voie intraveineuse est possible à l’hôpital dans les
cas de varicelle graves ou compliquée ainsi que dans les cas de risque de complications :
1. Femme enceinte dont l'éruption survient dans les 8 à 10 jours avant l'accouchement,
2. Nouveau-né de moins de 28 jours,
3. Nouveau-né avant l'éruption lorsque la mère a débuté une varicelle dans les 5 jours
précédant ou les 2 jours suivant l'accouchement,
4. Enfant présentant un déficit immunitaire.
Vaccination Universelle
▪ Ce vaccin est également intéressant pour un adulte sain réceptif, surtout s'il
est professionnellement exposé, afin de lui éviter la pneumonie à VZV qui
au-delà de l'enfance peut être mortelle.
La vaccination "universelle" des nourrissons entre 12 et 18 mois pratiquée
en Algérie
Quelles sont les autres mesures à prendre ?

▪ La contagiosité est maximale deux jours avant et six jours après le début de l'éruption cutanée.
▪ Bien que l'isolement ne soit pas obligatoire jusqu'à la guérison (qui correspond à la
disparition des croûtes), la fréquentation de l’école ou de la crèche n'est pas souhaitable à la
phase aiguë.
▪ En revanche, il est fortement recommandé d’avertir le personnel d’une possible contagion.
▪ Les enfants immunodéprimés, les femmes enceintes et les adultes n'ayant pas eu la maladie
doivent consulter rapidement un médecin s'ils ont été en contact avec une personne ayant la
varicelle.
Comment prévenir la varicelle ?
▪ Il existe un vaccin pour prévenir la maladie; Néanmoins, la généralisation du vaccin
contre la varicelle chez l'enfant n'est pas recommandée en Algérie .
▪ La varicelle est presque toujours bénigne chez l'enfant.
▪ Une couverture vaccinale insuffisante risque de reporter les cas de varicelle vers l'âge
adulte et d'entraîner des formes plus sévères.
▪ Le vaccin contre la varicelle est recommandé chez les enfants sous traitement au long
cours à base de cortisone, ainsi que chez les enfants qui n’ont jamais eu la varicelle et
qui sont en attente d’une greffe d’organe..
Comment prévenir la varicelle ?
▪ Il est également recommandé chez les enfants qui n’ont jamais eu cette maladie, après
un contact avec un patient atteint de varicelle.
▪ Son intérêt est de prévenir les risques de complications associées aux formes graves
chez les immunodéprimés.
▪ Le vaccin contre la varicelle est un vaccin vivant atténué.
▪ Il est contre-indiqué chez la femme enceinte et les enfants immunodéprimées.
▪ Il est pris en charge dans certaines indications par l’Assurance maladie à100 %.

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