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LA COQUELUCHE

DR ABDOULAYE SAWADOGO
CHUR OHG
PLAN

 GENERALITES
-DEFINITION
-INTERET
-EPIDEMIOLOGIE
-PHYSIOPATHOLOGIE
 SIGNES CLINIQUES
-TYPE DE DESCRIPTION
-FORMES CLINIQUES
 DIAGNOSTIC
-DIAGNOSTIC POSITIF
-DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
-DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
 TRAITEMENT
OBJECTIFS

 Définir et donner le mode de contamination de la coqueluche

 Décrire la physiopathologie de la maladie

 Décrire les signes cliniques de la coqueluche chez le jeune enfant

 Citez 3 complications infectieuses, 3 complications respiratoires,

3 complications infectieuses et 3 complications neurologiques de


la coqueluche
DEFINITION

 Coqueluche = toxi infection,

 Très contagieuse, Colonisation muqueuse

respiratoire

 Bacille de Bordet et Gengou = Bordetella pertussis


INTERET

 Endémique dans tous les pays


 Fréquente et contagieuse chez les enfants des PED
 Grave chez le nourrisson
 Evitable par la vaccination
 Intégré dans le PEV
HISTORIQUE

 Etymologie contre-versée:
 Coquelicot: plante utilisée thérapie toux
 Coq: reprise bruyante , chant du coq
 Coqueluchon: (cucullum) : capuchon, port conseillé
par médecin à ceux qui toussaient.
 Agent causal /Bordet et Gengou 1900
EPIDEMIOLOGIE (1)

 Coqueluche est une affection


endémique
 Recrudescences épidémiques 2-4 ans
monde
 Vaccination systématique a diminué la
morbi-mortalité pays développés.
 Résurgence maladie chez les
populations à risque : adultes et sujets
âgés ayant perdu leur immunité
EPIDEMIOLOGIE

 Selon l’OMS, il y aurait eu 16 millions de cas de


coqueluche dans le monde en 2008
 95 % dans les PED, et 195 000 décès,
essentiellement de nourrissons .
 Contamination des nouveaux nés et nourrissons non
vaccinés= formes graves.
EPIDEMIOLOGIE (2)

 Réservoir de germe : strictement humain

 Contamination voie aérienne / projection de mucus

ou gouttelette de Pflügge lors de la toux

 Contage maximal pendant période invasive.


EPIDEMIOLOGIE (3)

 Facteurs favorisants
- absence de vaccination ,
- absence d’immunité passive (pas de transmission
d’anticorps de la mère à l’enfant
 Sources de contamination
 Enfants
Préscolaires et scolaires
Très jeunes enfants (N-nés, Nourrissons)
 Adultes dont l’immunité a chuté
EPIDEMIOLOGIE

 Nourrissons ne sont pas protégés par les anticorps maternels car


l’immunité naturelle après une coqueluche dure 7 a 20 ans et
l’immunité post-vaccinale seulement 4 a 12 ans.
 Conséquence de la disparition rapide de la protection vaccinale
explique que dans les pays ou la couverture vaccinale est élevée (> 80 %
des enfants vaccines),
 le risque est la survenue de formes atténuées les grands enfants et les
adultes. Bénignes, atypiques, persistantes et souvent méconnues mais
elles assurent une transmission de la maladie aux nourrissons non
vaccines
PHYSIOPATHOLOGIE
PHYSIOPATHOLOGIE (1)

 B pertussis se fixe à la surface de l’épithélium cilié


des voies respiratoires et secrète deux types de
toxine:
 -Toxine qui paralyse les cils de l’épithélium
respiratoire:
 Accumulation des sécrétions bronchiques facilitant
la fixation d’autres germes et provoquant une
inflammation et une nécrose de l’épithélium
respiratoire.
PHYSIOPATHOLOGIE (2)

 -Toxine qui induit l’hyper-lymphocytose

 La toux serait dû : inflammation + nécrose de

l’épithélium bronchique + accumulation des


sécrétions.
SIGNES CLINIQUES
TDD:la coqueluche typique du jeune enfant (1)

Période d’incubation :
 Silencieuse , variable
 7 à 15 jours (moyenne)
 courte (1 à 3 jours)
 longue (21 jours)
TDD:la coqueluche typique du jeune enfant (2)

 Période d’invasion = P. catarrhale


=période ou le malade est très contagieux :
catarrhe rhino-bronchique :
 une rhinite, éternuements, fébricule ou pas
 une toux sèche, banale, progressivement
spasmodique, émétisante, à prédominance
nocturne ►période d’état.
 Auscultation poumons : râles ronflants sibilants
TDD: la coqueluche typique de l’ enfant (3)

période d’état ou phase des quintes :

 Quintes=série de secousses expiratoires de toux de plus en

plus rapprochées et courtes jusqu’à une apnée brève


(quelques secondes) s’effectuant en expiration (10-20 fois ).
TDD: la coqueluche typique de l’ enfant (4)

• la quinte comprend: la toux spasmodique, la pause


respiratoire, la reprise inspiratoire et l’expectoration.
• Déclenchée par des stimuli (le bruit, l’effort, l’alimentation,
l’air frais).
TDD: la coqueluche typique de l’ enfant (5)

Des prodromes à type de picotements laryngés; selon


Trousseau « l’enfant s’arrête de jouer, retient sa
respiration, le visage anxieux, on dit qu’il médite sa
quinte qui survient inéluctablement»
L’enfant paraît asphyxié, son visage tuméfié, cyanosé
couvert de sueur, ses yeux sont injectés, le pouls
accéléré.
TDD: la coqueluche typique de l’ enfant(6)

Après une vingtaine de secousses expiratoires survient la


pause respiratoire (apnée de quelques secondes), puis se
produit une reprise inspiratoire, ample et prolongée
accompagnée d’un bruit caractéristique ressemblant, dit-on,
au chant de coq
Le cycle se répète 3-4 fois voire 10 à 15 fois de suite
jusqu’apparaisse une expectoration qui termine la quinte
entraînant parfois des vomissements.
TDD: la coqueluche typique de l’ enfant (7)

• L’expectoration peu abondante, glaireuse, difficile à


expulser, faite de mucosités adhérentes, transparentes,
blanc d’œuf cru
• mucus visqueux : leucocytes, cellules bronchiques et une
flore variée avec germe
TDD: la coqueluche typique de l’ enfant (8)

• Si les quintes intenses, l’enfant rejette avec l’expectoration


tout ou partie des mucosités ou des aliments de son
estomac.
• 3ème semaine que les quintes sont à leur acmé puis dès la
4ème semaine nombre va↓
TDD: la coqueluche typique de l’ enfant (9)

Signes généraux
• visage est couvert de sueurs,
• bouffi cyanosé,
• yeux larmoyants; dyspnée et
• peu ou pas de fièvre;
NB: état nutritionnel directement lié à la fréquence des quintes et des
vomissements
TDD: la coqueluche typique de l’ enfant (10)
Signes para-cliniques
 Biologie
 Hémogramme: leucocytose 15000-20000, lymphocytose 60-90%,
VS et Tx d’HB normaux, thrombocytose signe une gravité.
 Bactériologie: identifie la bactérie par des prélèvements:
-mucosités projetées / malade (quinte),
-sonde nasale des sécrétions NP (accès de toux).
- Culture ½ Bordet Gengou; résultat en 4jrs,
TDD: la coqueluche typique de l’ enfant (11)

 Sérologie: recherche les AC anti B pertussis / 2


dosages à 14j d’intervalle / IFD; résultat en
quelques heures
 PCR identifie l’ADN de B pertussis
Radiographie :
 Peut mettre en évidence des opacités péri
bronchiques, péri hilaires en coulées opaques
hilo-diaphragmatique et des flous juxta-hilaires.
 Normale
TDD: la coqueluche typique de l’ enfant(12)
Evolution
Si l’évolution est favorable: période de déclin et de
convalescence.
- On observe entre la S4 et S6 une ↓ fréquence et intensité
quintes.
- Cependant le tic coqueluchoïde persiste 4-5 mois: infection
respiratoire, toux quinteuse avec reprise bruyante
Evolution défavorable vers complications
TDD: la coqueluche typique de l’ enfant(13)

 Complications mécaniques
 Ulcérations du frein de la langue
 Hémorragies sous-conjonctivales
 Relâchement sphinctérien
 Prolapsus rectal
 Hernie du poumon,
 Emphysème médiatisnal par rupture des alvéoles
pulmonaires.
 Dénutrition (vomissements, dysphagie)
TDD: la coqueluche typique de l’ enfant(14)

Complications respiratoires dyspnée ++


 Bronchopneumonies de surinfection
 Pneumo-coqueluche alvéolaire
 Dilation des bronches (DDB)
 Pleurésies coquelucheuses
 Bronchites purulentes de surinfection
TDD: la coqueluche typique de l’ enfant(15)
Complications infectieuses
 laryngites,otites

 Rhinopharyngites

 Entérites

Complications Neurologiques
 Convulsions isolées
 Hémorragies intra-craniennes

 Eclampsie coquelucheuse
FORMES CLINIQUES(1)
Formes symptomatiques
a) Les coqueluchettes (coqueluches légères)
 De + en + fréquentes depuis la vaccination

 Quintes peu nombreuses, peu intenses (- 10/J)

 Courte durée , presque pas de reprise

 Pas d’expectoration ,

 pas de vomissements

 Diagnostic = accès de toux prolongée, spasmodique nocturne et


la biologie.
 Patient contagieux et prophylaxies non prises
FORMES CLINIQUES(2)

b) Hypercoqueluches de Roger (F sévère)


• Quintes très intentes, nombreuses et prolongées (50/J)

• Quintes violentes avec vomissements

• Nocturnes et diurnes

• Enfant ne dort plus

• Profonde altération de l’état général


FORMES CLINIQUES(3)

c) Coqueluche maligne (lié au germe même)


 Quintes supérieures à 100 / jour
 Fièvre maligne (sup à 40° C)

 Troubles respiratoires +++ avec DRA

 Troubles nerveux+++ (convulsions répétées)

 Troubles vasomoteurs
FORMES CLINIQUES(4)

Formes selon l’âge


 Nné / Nrs
-50% avant 1an; no protection materno-foetale donc contamination
S1 de vie
-Contage massif
-Vomissements abondants + anorexie = dénutrition
-Arrêt cardio-respiratoire brutal
Forte létalité
FORMES CLINIQUES(5)

Grave chez NRS :


-Quintes asphyxiantes (épuisante, apnée
prolongée, absence de reprise respiratoire,
asphyxie avec cyanose, convulsion/anoxie
cérébrale, perte de connaissance, mort si no
réanimation.
-Apnées syncopales= arrêts respiratoires brusques
et inopinées sans toux ni quinte. Surveillance +++
-Complications respiratoires+++
FORMES CLINIQUES(6)

 Forme de l‘adulte = formes frustres


 Forme du vieillard: sévère accompagnée de complications
infectieuses et mécaniques

 Formes compliquées (cf complications)

 Formes associées ( tuberculose, rougeole)


DIAGNOSTIC
DIAGNOSTIC (1)

 Diagnostic positif
-Arguments épidémiologiques: contexte épidémique, absence de
vaccination, notion de contage, terrain
-Arguments cliniques: quinte de toux+ reprise inspiratoire évoquant
chant du coq (famille, examen pharyngé)
-Arguments para cliniques: orientation (hyper-lymphocytose, Rx
pulmonaire); certitude (MEE germe à la bactériologie ou sérologie
positive)
DIAGNOSTIC (2)

 Diagnostic étiologique
-Germe responsable coqueluche: Bordetella
pertussis ou bacille de Bordet et Gengou=
cocobacille gram négatif encapsulé et aérobie.
-NB: Genre Bordetella il y a B parapertussis ou des
adénovirus, responsables d’affections bénignes
avec manifestations cliniques semblables appelées
paracoqueluches (et non des coqueluches)
-B bronchiseptica : rongeurs, renards chats et porcs
DIAGNOSTIC (3)

 Diagnostic différentiel
-Infection rhino pharyngée virale
-Broncho-pneumopathie à mycoplasme
-Trachéite spasmodique allergique
-Mucoviscidose
-ADP médiastinale (tuberculose, tumorale)
-OAP
-Corps étranger
TRAITEMENT
TRAITEMENT CURATIF(1)

Buts
-Eradiquer le germe de l’organisme
-Eviter la survenue de complications
-Prendre en charge ces complications
Moyens
-Hospitalisation
-Solutés de remplissage (déshydratation, dénutrition)
-Adjuvants : corticoïdes, oxygénothérapie.
TRAITEMENT CURATIF (2)

-Antibiotiques
• céphalosporines,
• cyclines,
• Sulfamides,
• Phénicolés
• Macrolides (Erythromycine50 mg/kg)
• Cotrimoxazole si CI érythromycine
• B lactamines (amoxicilline + acide clavulanique)
TRAITEMENT CURATIF(3)

Indication
Forme typique:
o hospitalisation systématique NRS <M3 (en milieu spécialisé)
o Favoriser l’évacuation bronchique et une bonne ventilation
pulmonaire
o NB:(inefficacité des antitussifs et sédatifs, antiémétiques)
o Veiller au bon état d’hydratation
TRAITEMENT CURATIF(4)

o Veiller au bon état nutritionnel de l’enfant/


-un apport alimentaire suffisant,
-Des suppléments énergétiques
-Fractionner si possible la ration alimentaire
• Surveiller constamment état d‘hydratation, nutritionnel
et fonction respiratoire
o Antibiothérapie: contestée : peu d’effet direct sur l’aspects et
la durée des quintes
TRAITEMENT CURATIF(5)
 Attenue la gravité et la durée de la maladie
 Limite la transmission de la maladie

 Prescrite au + tard le 14ème jour après le contage (efficace


au début de la maladie)
 Courte durée , environ 10 jours
TRAITEMENT CURATIF(6)
 Forme typique, abstention TTT/ATB
 ATB indiquée dans
-Forme maligne
-Surinfections
-Très jeune enfant
-Personnes âgées
-Déficits immunitaires
 Formes compliquées: aspirer, oxygéner, intuber si
besoin, ATB adaptés au germe
TRAITEMENT PROPHYLACTIQUE (1)

Déclaration obligatoire
Isoler obligatoirement le patient
Eviction scolaire /professionnelle
-30 jours après le début des quintes
-Inutile pour la fratrie
Sérothérapie pour les sujets contacts: Y globulines 0,3ml
/Kg en IM, Protection 15 jrs
TRAITEMENT PROPHYLACTIQUE (2)
Antibioprophylaxie: avant la S3 d’évolution du cas index
-Membres de la famille non immunisés (enfants< 6 mois++),
sujets contacts à risque
-Macrolides : érythromycine 50mg /Kg

Vaccination
TRAITEMENT PROPHYLACTIQUE (3)

 Vaccin anticoquelucheux entier


 Intégré dans les vaccins du PEV
 Pentavalent = DTC-Hib-HeB
 3 injections en S/C ou IM profonde à un mois d’intervalle dès S6,
rappel à 1an puis 5ans
 Contre indications
-Primo-infection tuberculeuse
-Encéphalopathies évolutives
-Sujets allergiques
CONCLUSION

 Maladie contagieuse très grave chez le NRS


 Heureusement évitable par la vaccination
 Inclus dans le PEV
 Intérêts des rappels vaccinaux+++++ chez
l’enfant

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