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COQUELUCHE

I- DEFINITION
La Coqueluche est une toxi-infection respiratoire contagieuse, épidémique, de l’enfance
due à Bordetella pertussis ou Bacille de Bordet et Gengou (Bacille Gram Négatif).

Elle reste une maladie grave chez l’enfant avant 2 ans. Cette gravité est liée à
l’encéphalopathie et aux surinfections respiratoires.

II- ETIOPATHOGENIE
 Le bacille se fixe et se multiplie sur la muqueuse ciliée des voies respiratoires (de la
trachée et des bronches). Il secrète un complexe toxinique antigénique qui agirait à la
fois sur la réactivité des bronches et sur le système nerveux
 Le réservoir de germe est le rhino-pharynx du malade.
 La contamination est interhumaine directe par l’intermédiaire des gouttelettes salivaires
émises lors de la toux et se fait surtout au début de la maladie.

III- CLINIQUE
1- TYPE DE DESCRIPTION : LA COQUELUCHE COMMUNE DE L’ENFANT
La Maladie évolue en 4 phases :

a- Incubation
Elle est silencieuse et dure 7 jours environ
b- Période d’invasion ou Phase catarrhale
Il s’agit d’une rhino-pharyngo-trachéite banale, peu ou pas fébrile, marquée par un
coryza nasal avec écoulement nasal et éternuements, une gorge rouge, une toux sèche,
spasmodique, tenace, nocturne avec des râles bronchiques à l’auscultation.
Elle dure 7 à 15 jours.
c- Période d’état ou Phase des quintes:
Elle dure 4 semaines et se manifeste par des quintes de toux souvent précédées de
prodromes avec un enfant agité, anxieux, qui interrompt brusquement son activité en
cours. Les quintes de toux sont spontanées ou favorisées par l'examen de gorge ou
l'alimentation. La quinte typique comprend 3 composantes :

Une série de secousses expiratoires de toux (5 à 20), de plus en plus rapprochées et de + en


+ courtes, suivie d’une apnée expiratoire brève de quelques secondes, puis une reprise
inspiratoire profonde, prolongée et bruyante ressemblant « au chant du coq » à laquelle
succède une nouvelle série de secousses expiratoires suivie d’apnée et de reprise. Le cycle se
répète 5 à 15 fois de suite avant de se terminer par une expectoration glaireuse, perlée,
faite de mucosité filante, épaisse, collante, difficile à évacuer, se terminant fréquemment par
des vomissements. Entre les quintes, l'examen clinique est normal sans fièvre.

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d- Période de déclin ou Phase de convalescence
Les quintes sont de moins en moins fréquentes et bruyantes à partir de la 4 ème semaine,
avec une expectoration plus facile, parfois muco-purulente.

La guérison est la règle dans 50 % des cas, chez l’enfant de plus de 3 ans. Mais il est amaigri,
fatigué.

2- FORMES CLINIQUES

 La Coqueluche du nourrisson : Quinte atypique, asphyxiante ou syncopale associant une


toux continue, de plus en plus faible, avec cyanose, perte de connaissance, mouvements
tonico-cloniques et enfin un arrêt respiratoire, emportant rapidement le malade en
l’absence de réanimation. Il faut avoir le réflexe de retirer l’expectoration glaireuse : un
doigt au fond de la gorge, libère les voies aériennes et sauves l’enfant.
 La Coqueluche Fruste du vacciné.

 Les formes asphyxiantes sévères avec des quintes très fréquentes pouvant entraîner un
arrêt respiratoire
3- LES COMPLICATIONS :

 Complications Respiratoires : Surinfections bactériennes (Pneumo coqueluche,


Pneumonie de surinfection, Pneumothorax, Pleurésie,……)
 Complications nerveuses : Encéphalopathie coquelucheuse avec Fièvre élevée, troubles
de la conscience, convulsions
 Complications mécaniques dues aux quintes : ulcérations du frein de la langue,
Epistaxis, Hernie ombilicale ou inguinale, Prolapsus rectal, Hémorragies conjonctivales,
…..)

IV- EXAMENS COMPLEMENTAIRES


1- Numération formule sanguine (NFS): Hyperleucocytose -Une hyper-plaquettose (>
500 000/mm 3) est un critère de gravité avec VS normale ou accélérée
2- Radiographie pulmonaire : Elle peut montrer des opacités péribronchiques péri-
hilaires.
3- Bactériologie : identification du germe ou la détection de son matériel génétique par
PCR dans les sécrétions respiratoires (examen direct ou immunofluorescence sur
aspiration nasopharyngée) parfois dans les formes atténuées.

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V- DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Autres causes de toux rebelle :
 Corps étranger trachéo-bronchique chez le jeune enfant
 Tuberculose - laryngotrachéite infectieuse (virus respiratoires) ;
 Pneumonie (adénovirus) ;
 Compressions trachéales : allergies respiratoires…

VI- TRAITEMENT COQUELUCHE

1- TRAITEMENT CURATIF :
 ANTIBIOTHERAPIE : en dépit de la sensibilité du germe à de nombreux antibiotiques
(macrolides, tétracyclines, chloramphénicol), l'antibiothérapie ne modifie pas
l'évolution de la maladie. La JOSAMYCINE 50 mg/kg et par jour pendant 14 jours
entraîne une éradication du germe surtout en cas de surinfections.
 FLUIDIFIANTS, ANTITUSSIFS, SEDATIFS, sont inefficaces et contre indiqués chez les
jeunes enfants ;
 CORTICOÏDES (hydrocortisone, Bétaméthasone) et Salbutamol, même prescrits
tardivement, réduisent l'intensité des quintes : ils ne sont pas d'usage courant mais
utiles dans les formes graves ;
 Traitement anticonvulsivant (Diazépam, Phénobarbital) en cas de complications
neurologiques
 Un bon apport hydrique et nutritionnel avec un apport alimentaire suffisant,
fractionné ; si besoin suppléments énergétiques.
 Favoriser l'évacuation bronchique et une bonne ventilation pulmonaire :
kinésithérapie respiratoire si elle est bien supportée avec Oxygénothérapie au besoin
 Isolement et surveillance.
 L’hospitalisation précoce est recommandée chez le nourrisson de moins de 1 an
pour une surveillance permanente (monitoring) en raison des risques de quintes
asphyxiantes et d’apnées syncopales (Manœuvres de drainage bronchique,
Désobstruction des voies aériennes par doigt ou aspiration).

2- TRAITEMENT PROPHYLACTIQUE :

 C’est une maladie à déclaration obligatoire


 Elle nécessite une éviction scolaire (20 à 30 jours)
 La vaccination : c’est un vaccin inactivé : 3 injections sous cutanées à 1 mois
d’intervalle. Vaccin en association avec d’autres vaccins : DTCP (=Tétra coq) ;
Pentavalent (PENTAXIM).

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