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REPUBLIQUE DU BENIN

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
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ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI
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DEPARTEMENT DE PRODUCTION ET SANTE ANIMALES
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MEMOIRE DE FIN DE FORMATION
Pour l’obtention du grade de Master professionnel en Production et Santé Animales
Option : Biotechnologie et Gestion des Polygastriques

THEME:

Réalisé et soutenu par : Tuteur :


Bruno Ayaovi YAOVI O. Hermann Dave BRAHI, M.Sc
Génétique et Production Animale

Membres du jury :

Président : Superviseur :

Clément AGBANGLA, Souaïbou FAROUGOU, DVM, PhD


Professeur Titulaire des Universités (CAMES) Professeur Titulaire des Universités (CAMES)
Enseignant-Chercheur à la FAST/UAC Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC

Examinateur : Examinateur :

Cyrille K. BOKO, Serge AHOUNOU,


Maître de Conférences des Universités (CAMES) Maître-Assistant des Universités (CAMES)
Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC

9ème promotion
Année académique 2019-2020
Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Dédicaces

Je dédie ce travail à :

 mon feu père Théophile N. YAOVI, pour l’éducation et

l’amour du travail qu’il a su me donner et

 ma mère Antoinette ALLOGNISSO, mère tendre, qui n’a

cessé de se battre jour et nuit pour mon évolution. Que

Dieu t’accorde une santé inébranlable et une longue vie !

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 i


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Hommages

 A mon Superviseur, le Professeur Souaïbou FAROUGOU, Enseignant-Chercheur et


Responsable de l’Unité de Recherche sur les Maladies Transmissibles (URMaT), pour
m’avoir accepté et accueilli dans son unité de recherche et pour avoir fourni tout ce qui était
nécessaire pour la réalisation de ce travail. Qu’il reçoive ici un signe de ma reconnaissance
et que le Dieu qui récompense toutes bonnes actions le récompense à sa manière au moment
opportun.
 A mon Tuteur, Monsieur O. Hermann Dave BRAHI, Doctorant à l’URMaT, pour m’avoir
soutenu de toute manière possible et de toute sa force, du début jusqu’à la fin de ce travail.
Ces mots simples et résumés ne pourront jamais suffire pour lui témoigner ma
reconnaissance. Toutefois, je porte dans mon cœur cette marque positive et fraternelle qu’il
a réussie à semer en moi et qui portera certainement de bons fruits dans les jours à venir !
Que Dieu, le Père de toutes bénédictions, qui n’est jamais en retard par rapport au plan
merveilleux qu’Il a élaboré pour chacun de ses enfants, le bénisse abondamment.
 A mon président du jury, le Professeur Clément AGBANGLA, Enseignant-Chercheur et
Directeur de l’Ecole Doctorale des Sciences Naturelles, pour le grand sacrifice qu’il a
consenti en acceptant de présider mon jury malgré ses nombreuses occupations. Que Dieu
le bénisse également.
 Aux membres du jury, les Docteurs Cyrille K. BOKO et Serge AHOUNOU, Enseignants-
Chercheurs, pour le grand honneur qu’ils m’ont fait en acceptant de juger ce travail et d’y
apporter leurs critiques constructives malgré leurs multiples occupations.

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 ii


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Remerciements

Je remercie du fond du cœur :


 le Professeur Titulaire Emérite Dominique Codjo Koko SOHOUNHLOUE, pour son
soutien et son encouragement de diverses manières ;
 le Docteur Philippe SESSOU, Maître de Conférences des Universités (CAMES),
Enseignant-Chercheur au Département de Production et Santé Animales (PSA) de l’École
Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC), pour son soutien incessant ;
 le Docteur Serge AHOUNOU, pour son implication dans la réalisation de ce travail ;
 les Docteurs Camus ADOLIGBE, Safiou ADEHAN, Éric YESSINOU, Justin ADINCI,
Nestor NOUDEKE, pour leurs diverses contributions ;
 les Docteurs Kévin S. KASSA, Ignace DOTCHE, Pascal KIKI, Mahudro YOVO,
Ludolphe-Sèdjro O. DEDOME, pour leurs conseils et encouragements ;
 tous les enseignants de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC), en particulier
ceux du Département de Production et Santé Animales (DPSA), pour avoir été présents et
pour n’avoir jamais cessé de nous guider au cours de notre formation de Master ;
 Monsieur François DOSSA, pour ses diverses contributions, conseils et encouragements ;
 les Sieurs Constant ASSOGBA, Mouraïnan SOULE, Nestor AGUIDISSOU, Verkys
TOSSE, pour leur contribution de diverses manières ;
 mes frères et sœurs, Sabine, Pascaline, Jean, Aubin, Lucien, Armelle, Judicaël et Gaétan,
pour leurs prières et soutiens quotidiens.
 toute ma famille, principalement mes oncles Kokou AMOUSSOU, Joseph DJASSODE ;
Jean, Julien, Jules, Martin ALLOGNISSO et ma tante Albertine ALLOGNISSO, pour
leurs diverses contributions ;
 mon cousin Thomas ALLOGNISSO et ma cousine Ella DJASSODE, pour la fraternité ;
 tous mes amis et camarades de la 10ème promotion de Master, Shawbann SYLLA ALADJI
BONI, José ADOKO, Ange ZOCLANCLOUNON, Stéphanie AKPO, Serge SOSSA,
Harold ADJAGBA, Karamatou BIO SEYDOU, Vanessa KOUNDE, Aïchatou GAKOU,
pour les moments conviviaux passés ensemble ;
 mes amis José Fernard AMOUZOUN, Juste ALLOZOUNHOUE, Rodrigue
TCHEGNON, Clément NOUAHO et Roland TAMOU, pour la fraternité ;
 mes frères et sœurs en Christ, pour leur soutien fraternel et leurs prières ;
 tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à la réalisation de ce travail,
que le Seigneur les bénisse et les comble de ses bienfaits.

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 iii


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Table des matières

DEDICACES .............................................................................................................................. I
HOMMAGES............................................................................................................................ II
REMERCIEMENTS ................................................................................................................ III
TABLE DES MATIERES ....................................................................................................... IV
LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................................VII
LISTE DES FIGURES .......................................................................................................... VIII
LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS .......................................................................... X
RESUME .................................................................................................................................. XI
ABSTRACT ............................................................................................................................XII
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ................................................................. 3
1.1 GENERALITES SUR LES TIQUES INFESTANT LE BETAIL AU BENIN ......................................... 4
1.1.1 COMMUNAUTE DES TIQUES INFESTANT LE BETAIL AU BENIN ........................................... 4
1.1.2 TIQUES DU GENRE RHIPICEPHALUS (BOOPHILUS) ............................................................. 4
1.1.2.1 Rhipicephalus decoloratus ........................................................................................... 4
1.1.2.2 Rhipicephalus annulatus .............................................................................................. 7
1.1.2.3 Rhipicephalus geigyi .................................................................................................. 10
1.1.2.4 Rhipicephalus microplus ............................................................................................ 11
1.2 PATHOLOGIES TRANSMISES PAR LES TIQUES DU GENRE RHIPICEPHALUS (BOOPHILUS) ...... 15
1.2.1 BABESIOSE BOVINE ........................................................................................................ 15
1.2.1.1 Définition.................................................................................................................... 15
1.2.1.2 Synonymie .................................................................................................................. 16
1.2.1.3 Importance .................................................................................................................. 16
1.2.1.4 Espèces affectées ........................................................................................................ 16
1.2.1.5 Etiologie ..................................................................................................................... 17
1.2.1.6 Epidémiologie ............................................................................................................ 19
1.2.1.7 Pathogénie .................................................................................................................. 20
1.2.1.8 Symptômes ................................................................................................................. 21
1.2.1.9 Lésions ........................................................................................................................ 21
1.2.1.10 Diagnostic ................................................................................................................. 22
1.2.1.11 Lutte .......................................................................................................................... 22
1.2.2 ANAPLASMOSE BOVINE .................................................................................................. 22

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

1.2.2.1 Définition.................................................................................................................... 22
1.2.2.2 Importance économique ............................................................................................. 23
1.2.2.3 Etiologie ..................................................................................................................... 23
1.2.2.4 Epidémiologie ............................................................................................................ 24
1.2.2.5 Pathogénie .................................................................................................................. 26
1.2.2.6 Symptômes ................................................................................................................. 26
1.2.2.7 Lésions ........................................................................................................................ 27
1.2.2.8 Diagnostic ................................................................................................................... 27
1.2.2.9 Lutte............................................................................................................................ 28
1.2.3 THEILERIOSE TROPICALE ................................................................................................ 29
1.2.3.1 Définition.................................................................................................................... 29
1.2.3.2 Synonymie .................................................................................................................. 29
1.2.3.3 Importance économique ............................................................................................. 29
1.2.3.4 Etiologie ..................................................................................................................... 29
1.2.3.5 Epidémiologie ............................................................................................................ 31
1.2.3.6 Pathogénie .................................................................................................................. 33
1.2.3.7 Symptômes ................................................................................................................. 34
1.2.3.8 Lésions ........................................................................................................................ 35
1.2.3.9 Diagnostic ................................................................................................................... 36
1.2.3.10 Lutte .......................................................................................................................... 37
CHAPITRE II : MILIEU D’ETUDE, MATERIEL ET METHODES ........................................ 38
2.1. MILIEU D’ETUDE .............................................................................................................. 39
2.2. MATERIEL ET METHODES ................................................................................................. 39
2.2.1. MATERIEL ..................................................................................................................... 39
2.2.1.1. Matériel de terrain ..................................................................................................... 39
2.2.1.2. Matériel biologique ................................................................................................... 40
2.2.1.3. Matériel de laboratoire .............................................................................................. 40
2.2.2. METHODES .................................................................................................................... 41
2.2.2.1. Enquête ...................................................................................................................... 41
2.2.2.2. Collecte, conservation et identification morphologique des tiques ........................... 41
2.2.2.3. Confection, fixation et examen microscopique des frottis sanguins ......................... 43
2.2.2.4. Analyses statistiques .................................................................................................. 44
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION ................................................................. 45
3.1. RESULTATS ...................................................................................................................... 46

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

3.1.1. PERCEPTION DES ELEVEURS SUR LES TIQUES ET LES PATHOLOGIES TRANSMISES PAR LES
TIQUES DU GENRE RHIPICEPHALUS (BOOPHILUS) ....................................................................... 46

3.1.1.1. Caractéristiques socio-démographiques des éleveurs enquêtés ................................ 46


3.1.1.2. Caractéristiques des exploitations ............................................................................. 48
3.1.1.3. Perception des éleveurs sur les tiques et les moyens de lutte contre les tiques ......... 50
3.1.1.4. Connaissances des éleveurs sur les pathologies transmises par les tiques Rhipicephalus
(Boophilus) ............................................................................................................................... 52
3.1.2. DISTRIBUTION DES TIQUES RHIPICEPHALUS (BOOPHILUS) EN FONCTION DES ZONES

AGROECOLOGIQUES ................................................................................................................... 54

3.1.2.1. Fréquence des tiques collectées ................................................................................. 54


3.1.2.2. Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) en fonction des zones
agroécologiques ........................................................................................................................ 55
3.1.3. FREQUENCE DES HEMOPARASITES ................................................................................. 59
3.1.3.1. Fréquence des hémoparasites en fonction des zones agroécologiques ..................... 59
3.1.3.2. Fréquence des hémoparasites en fonction des races bovines .................................... 65
3.1.3.3. Fréquence des hémoparasites en fonction des catégories d’âge ................................ 69
3.1.3.4. Fréquence des hémoparasites en fonction du sexe des bovins .................................. 73
3.1.4. EFFET DE LA PRESENCE OU NON DE RHIPICEPHALUS (BOOPHILUS) SUR LA FREQUENCE DES
HEMOPARASITES CHEZ LES BOVINS ............................................................................................ 76

3.2. DISCUSSION ..................................................................................................................... 77


3.2.1. PERCEPTION DES ELEVEURS SUR LES TIQUES ET LES PATHOLOGIES TRANSMISES PAR LES
TIQUES DU GENRE RHIPICEPHALUS (BOOPHILUS) ....................................................................... 77

3.2.2. DISTRIBUTION DES TIQUES RHIPICEPHALUS (BOOPHILUS) EN FONCTION DES ZONES

AGROECOLOGIQUES ................................................................................................................... 80

3.2.3. FREQUENCES DES HEMOPARASITES ............................................................................... 81


3.2.4. EFFET DE LA PRESENCE OU NON DE RHIPICEPHALUS (BOOPHILUS) SUR LA FREQUENCE DES
HEMOPARASITES CHEZ LES BOVINS ............................................................................................ 85

CONCLUSION, SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES ........................................................ 86


REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 88
ANNEXE ................................................................................................................................. 99

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 vi


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Liste des tableaux

Tableau 1: Echantillonnage de la collecte effectuée ................................................................ 41


Tableau 2: Caractéristiques différentielles des tiques Rhipicephalus (Boophilus) .................. 42
Tableau 3: Caractéristiques socio-démographiques des éleveurs enquêtés ............................. 47
Tableau 4: Caractéristiques des exploitations .......................................................................... 49
Tableau 5: Perception des éleveurs sur les tiques et les moyens de lutte contre les tiques ...... 51
Tableau 6: Connaissances des éleveurs sur les pathologies transmises par les tiques
Rhipicephalus (Boophilus) ................................................................................................ 53
Tableau 7: Fréquence des tiques collectées en fonction de leurs genres ................................. 54
Tableau 8: Fréquence des tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus) .................................... 54
Tableau 9: Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) en fonction des zones
agroécologiques ................................................................................................................ 56
Tableau 10: Fréquence des hémoparasites en fonction des zones agroécologiques ................ 60
Tableau 11: Fréquence des biparasitismes en fonction des zones agroécologiques ................ 61
Tableau 12: Fréquence des polyparasitismes en fonction des zones agroécologiques ............ 62
Tableau 13: Fréquence des hémoparasites en fonction des races bovines ............................... 66
Tableau 14: Fréquence des biparasitismes en fonction des races bovines ............................... 67
Tableau 15: Fréquence des polyparasitismes en fonction des races bovines ........................... 68
Tableau 16: Fréquence des hémoparasites en fonction des catégories d’âge........................... 70
Tableau 17: Fréquence des biparasitismes en fonction des catégories d’âge........................... 71
Tableau 18: Fréquence des polyparasitismes en fonction des catégories d’âge ....................... 72
Tableau 19: Fréquence des hémoparasites en fonction du sexe des bovins ............................. 73
Tableau 20: Fréquence des biparasitismes en fonction du sexe des bovins ............................. 74
Tableau 21: Fréquence des polyparasitismes en fonction du sexe des bovins ......................... 75
Tableau 22: Effet de la présence ou non de Rhipicephalus (Boophilus) sur la fréquence des
hémoparasites chez les bovins .......................................................................................... 76

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 vii


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Liste des figures

Figure 1: Rhipicephalus decoloratus mâle, face dorsale à gauche, coxa en haut à droite, et
plaques ventrales en bas à droite (Walker et al., 2014) ...................................................... 5
Figure 2: Rhipicephalus decoloratus femelle, face ventrale, pièces buccales, coxae et orifice
génital (Walker et al., 2014) ............................................................................................... 5
Figure 3: Rhipicephalus annulatus mâle, face dorsale à gauche, coxa en haut à droite, et plaques
ventrales en bas à droite (Walker et al., 2014).................................................................... 8
Figure 4: Rhipicephalus annulatus femelle, face ventrale, pièces buccales, coxae et orifice
génital (Walker et al., 2014) ............................................................................................... 8
Figure 5: Rhipicephalus geigyi mâle, face dorsale à gauche, coxa en haut à droite, et plaques
ventrales en bas à droite (Walker et al., 2014).................................................................. 10
Figure 6: Rhipicephalus geigyi femelle, face ventrale, pièces buccales, coxae et orifice génital
(Walker et al., 2014) ......................................................................................................... 10
Figure 7: Rhipicephalus microplus mâle, face dorsale à gauche, coxa en haut à droite, et plaques
ventrales en bas à droite (Walker et al., 2014).................................................................. 12
Figure 8: Rhipicephalus microplus femelle, face ventrale (Walker et al., 2014)..................... 12
Figure 9: Cycle de vie de Rhipicephalus microplus (Lovis, 2012) .......................................... 13
Figure 10: Cycle évolutif simplifié des Babesia (Maslin et al., 2004) .................................... 18
Figure 11: Cycle évolutif de Theileria annulata (Gharbi et Darghouth, 2015) ....................... 31
Figure 12: Carte des points de collecte dans les zones agroécologiques. ................................ 39
Figure 13: Microscope stéréoscopique trinoculaire muni d’une caméra reliée à un écran, boîte
de Pétri, pinces, pinceau et tubes à tiques ......................................................................... 40
Figure 14: Microscope optique trinoculaire muni d’un écran .................................................. 40
Figure 15: Photo de la phase de collecte des tiques dans le troupeau de Ouidah .................... 42
Figure 16: Photo de la phase de contention d’un bovin lors de la collecte des tiques ............. 42
Figure 17: Photo de la phase d’identification morphologique des tiques ................................ 43
Figure 18: Photo de la phase de la coloration de Giemsa ........................................................ 44
Figure 19: Photo de la phase de rinçage de frottis coloré ........................................................ 44
Figure 20: Photo de la phase d’observation microscopique des frottis colorés ....................... 44
Figure 21: Amblyomma mâle, face dorsale à gauche et face ventrale à droite ......................... 56
Figure 22: Amblyomma femelle, face dorsale .......................................................................... 56
Figure 23: Amblyomma femelle, face ventrale ......................................................................... 56
Figure 24: Hyalomma mâle, face dorsale à gauche et face ventrale à droite ........................... 57

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Figure 25: Hyalomma femelle, face dorsale à gauche et face ventrale à droite ....................... 57
Figure 26: R. annulatus femelle ............................................................................................... 57
Figure 27: R. annulatus mâle, face dorsale à gauche et face ventrale à droite......................... 57
Figure 28: R. geigyi mâle, plaques adanales et accessoires pointues (flèches) ........................ 58
Figure 29: R. microplus femelle ............................................................................................... 58
Figure 30: R. microplus mâle, face dorsale .............................................................................. 58
Figure 31: R. microplus mâle, face ventrale ............................................................................. 58
Figure 32: Babesia bovis (flèche)............................................................................................. 63
Figure 33: Babesia bigemina (flèche) ...................................................................................... 63
Figure 34: Anaplasma marginale (flèches) .............................................................................. 63
Figure 35: Theileria annulata (flèche) ..................................................................................... 63
Figure 36: A. marginale à gauche et A. centrale à droite (flèches) .......................................... 63
Figure 37: T. annulata à gauche et A. marginale à droite (flèches) ......................................... 63
Figure 38: B. bigemina en bas à gauche, B. bovis en haut et A. centrale en bas au centre (flèches)
........................................................................................................................................... 64
Figure 39: B. bigemina au milieu, A. marginale à droite et A. centrale à gauche (flèches) .... 64
Figure 40: B. bigemina à droite et A. marginale à gauche (flèches) ........................................ 64
Figure 41: Anaplasma centrale (flèche) ................................................................................... 64

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Listes des sigles et abréviations

A. : Anaplasma
B. : Bebesia
CFSPH : The Center for Food Security &Public Health
EPAC : École Polytechnique d’Abomey-Calavi
FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique
kg : Kilogramme
MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
MENC : Ministère de l’Economie Numérique et de la Communication
mg : Milligramme
ml : Millilitre
OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques
OIE : Organisation mondiale de la santé animale
PAM : Programme Alimentaire Mondial
R. : Rhipicephalus
T. : Theileria
UE : Union Européenne
URMaT : Unité de Recherche sur les Maladies Transmissibles

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 x


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Résumé

Les tiques et les pathologies qu’elles transmettent constituent une contrainte majeure au
développement de l’élevage du bétail dans les pays tropicaux en général et ceux de l’Afrique
en particulier. Dans le but d’étudier leur distribution et la fréquence des hémoparasites que
transmettent les tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus), une enquête a été conduite de mai
à septembre 2020 dans 25 élevages de bétail localisés dans différentes zones agroécologiques
du Bénin. La collecte et l’identification morphologique des tiques, ainsi que l’examen
microscopique de 122 frottis sanguins de bovins colorés au Giemsa ont été ensuite effectués. Il
ressort de cette étude que les tiques des genres Amblyomma et Rhipicephalus sont perçues
comme les plus menaçantes des troupeaux, mais la plupart des éleveurs ne connaissaient pas
avec précision les pathologies transmises par les tiques Rhipicephalus (Boophilus).
L’identification morphologique des tiques a révélé les genres Amblyomma (87,70%),
Rhipicephalus (Boophilus) (52,46%), Hyalomma (18,85%) et Rhipicephalus (1,64%). Les
nymphes ont été également rencontrées avec une fréquence de 4,92%. Au sein du genre
Rhipicephalus (Boophilus), l’espèce Rhipicephalus microplus rencontrée dans toutes les zones
agroécologiques, a été significativement dominante avec une fréquence variant entre 8,70% et
100%. R. geigyi est seulement présente dans les zones 3 (8,70%) et 8 (9,09%). En ce qui
concerne R. annulatus, sa présence n’a été marquée que dans les zones 3 (43,48%), 5 (4,35%)
et 7 (18,18%), mais R. decoloratus a été absence dans toutes les zones prospectées. L’examen
microscopique des frottis sanguins a révélé la dominance d’A. marginale dans toutes les zones,
avec une fréquence globale de 95,90%. T. annulata (69,67%), A. centrale (68,03%), B.
bigemina (53,28%) et B. bovis (16,39) ont été aussi identifiés. Des cas de biparasitismes et de
polyparasitismes ont été également observés, avec dominance du binôme A. marginale-T.
annulata (69,67%) et du trio A. marginale-A. centrale-T. annulata (53,28%) respectivement.
La fréquence de A. marginale, A. centrale et T. annulata est fortement liée à la présence des
tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus) (p˂0,001). Pour une lutte efficace contre les
pathologies transmises par les tiques Rhipicephalus (Boophilus), une étude ultérieure mérite
d’être effectuée, afin de connaître le caractère vectoriel de chaque espèce et de mettre en place
un programme prophylactique adéquat.

Mots clés : Distribution ; Rhipicephalus (Boophilus) ; Prévalence ; Hémoparasites ; Zones


agroécologiques ; Bénin.

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 xi


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Abstract

Ticks and tick-borne pathologies constitute a major constraint to the development of livestock
breeding in tropical countries in general and African countries in particular. In order to
investigate their distribution and the frequency of haemoparasites transmitted by ticks of the
genus Rhipicephalus (Boophilus), a survey was conducted from May to September 2020 in 25
livestock farms located in different Agroecological areas of Benin. The collection and
morphological identification of ticks, as well as microscopic observations of 122 blood smears
of Giemsa-stained cattle were then carried out. The results of this study showed that ticks of the
genera Amblyomma and Rhipicephalus are perceived as the most threatening of the herds, but
most breeders did not know precisely the pathologies transmitted by Rhipicephalus (Boophilus)
ticks. Morphological identification of the ticks revealed the the following genera: Amblyomma
(87.70%), Rhipicephalus (Boophilus) (52.46%), Hyalomma (18.85%) and Rhipicephalus
(1.64%). Nymphs were also encountered with a frequency of 4.92%. Within the genus
Rhipicephalus (Boophilus), the species Rhipicephalus microplus, found in all Agro-ecological
areas, was significantly dominant with a frequency varying between 8.70% and 100%. R. geigyi
is only present in areas 3 (8.70%) and 8 (9.09%). As for R. annulatus, its presence was marked
only in areas 3 (43.48%), 5 (4.35%) and 7 (18.18%), but R. decoloratus was absent in all
surveyed areas. Microscopic examination of the blood smears revealed the dominance of A.
marginale in all areas, with an overall frequency of 95.90%. T. annulata (69.67%), A. centrale
(68.03%), B. bigemina (53.28%) and B. bovis (16.39) were also identified. Cases of biparasitism
and polyparasitism were also observed, with dominance of the binomial A. marginale-T.
annulata (69.67%) and the trio A. marginale-A. centrale-T. annulata (53.28%) respectively.
The frequency of A. marginale, A. centrale and T. annulata is strongly related to the presence
of ticks of the genus Rhipicephalus (Boophilus) (p˂0,001). For an efficient control of
pathologies transmitted by Rhipicephalus (Boophilus) ticks, a further study should be carried
out in order to know the vectorial character of each species and to set up an adequate
prophylactic program.

Key words : Distribution ; Rhipicephalus (Boophilus); Prevalence; Haemoparasites;


Agroecological areas; Benin.

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Introduction

L’agriculture est un secteur qui regroupe un grand nombre d’acteurs allant de petites
exploitations de subsistance aux grandes multinationales. Elle permet à environ deux milliards
de personnes de subvenir à leurs besoins (OCDE et FAO, 2019). Au Bénin, elle occupe 70%
de la population active, contribue au Produit Intérieur Brut national à hauteur de 36% et génère
88% des recettes d’exportation et 15% des recettes de l’Etat (INSAE, MAEP et PAM, 2017 ;
MAEP et MENC, 2019). Dans ce secteur, l’élevage constitue la seconde activité après les
productions végétales, avec une contribution d’environ 18% au PIB agricole et 6% du PIB
national. Il est dominé par la production de bovins, caprins, porcins et volailles, mais aussi dans
une moindre mesure par celle des espèces non conventionnelles telles que les aulacodes, les
escargots et les autruches (MAEP et MENC, 2019). Malgré la faible productivité des races
locales, les bovins constituent la première source de consommation de viande avec une
contribution de 58 % (FAO, 2015). Toutefois, le bétail fait face depuis ces dernières décennies
à une contrainte majeure marquée par l’attaque des tiques (Mollong et al., 2018). En effet, les
tiques sont des ectoparasites hématophages, qui infestent environ 80 % des bovins à l’échelle
mondiale (McCoy et Boulanger, 2015). Elles sont responsables, non seulement d’impacts
négatifs directs (anémie, paralysie, toxicose, lésions cutanées…), mais aussi indirects par la
transmission d’une grande variété d’agents pathogènes bactériens (spirochètes, Rickettsia…),
viraux (flavivirus, nairovirus…) et protozoaires (Babesia, Theileria) dont certains ont un
caractère zoonotique (Abdallah et al., 2017 ; Gondard, 2017). Ces impacts directs et indirects
entraînent des pertes économiques importantes évaluées à environ 14 milliards de dollars par
an dans le monde (Mollong et al., 2018). Outre ces impacts négatifs, trois phénomènes sont
signalés au sein des tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus) qui comprend principalement
Rhipicephalus decoloratus, R. annulatus, R. geigyi et R. microplus et rendent difficile la lutte
contre ces parasites. Il s’agit du phénomène de résistance des tiques de ce genre vis-à-vis des
acaricides conventionnels (Adehan, 2016 ; Yessinou et al., 2018a ; Akande et al., 2020), du
phénomène de mutations (Yessinou et al., 2018b ; Yessinou et al., 2018c) et du phénomène
d’hybridation entre la tique invasive Rhipicephalus microplus et les espèces indigènes à savoir
R. decoloratus et R. annulatus (De Clercq et al., 2012 ; Nyangiwe et al., 2013 ; M’Bari et al.,
2019). Face à ces problèmes qu’engendrent les tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus), il
urge de connaître leur distribution dans les zones agroécologiques et la prévalence des
hémoparasites qu’elles transmettent, afin de mettre en place un programme de lutte efficace
contre ces tiques et les pathologies qu’elles transmettent au bétail du Bénin. C’est dans ce cadre

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

que s’inscrit le présent travail qui vise à étudier la distribution des tiques du genre Rhipicephalus
(Boophilus) et prévalence des hémoparasites transmis par ces tiques au bétail dans les zones
agroécologiques du Bénin. De façon spécifique, il s’est agi de :

 faire une enquête sur la perception des éleveurs sur les tiques et les pathologies
transmises par les tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus) ;
 collecter et identifier les tiques du bétail dans les zones agroécologiques et
 évaluer la prévalence des hémoparasites transmis par les tiques du genre Rhipicephalus
(Boophilus).

Le présent travail s’est articulé autour de trois chapitres. Le premier prend en compte la synthèse
bibliographique, le second aborde la méthodologie et le dernier est consacré aux résultats et
discussion.

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

CHAPITRE I : Synthèse bibliographique

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

1.1 Généralités sur les tiques infestant le bétail au Bénin

1.1.1 Communauté des tiques infestant le bétail au Bénin


Les tiques sont des acariens ectoparasites hématophages stricts qui appartiennent à
l’embranchement des Arthropodes, de la classe des Arachnides et de l’ordre des Ixodida au sein
du règne animal (McCoy et Boulanger, 2015). Elles sont rassemblées en trois familles : la
famille des Nuttalliellidae, qui ne comprend qu’une seule espèce, les Ixodidae, encore appelées
« tiques dures », qui incluent près de 700 espèces, et enfin les Argasidae, encore appelées «
tiques molles » qui sont composées d’environ 200 espèces (Guglielmone et al., 2010). Au
Bénin, douze espèces de tiques dures appartenant à quatre genres ont été recensées et infestent
principalement le bétail domestique. Il s’agit de Amblyomma variegatum, Rhipicephalus
annulatus, Rhipicephalus geigyi, Rhipicephalus decoloratus, Rhipicephalus microplus,
Hyalomma impressum, Hyalomma marginatum, Hyalomma nitidium, Hyalomma truncatum,
Rhipicephalus mushamae, Rhipicephalus senegalensis, et Rhipicephalus sulcatus (Farougou et
al., 2006 ; Farougou et al., 2007a ; Adehan, 2016 ; Biguezoton, 2016 ; Yessinou et al., 2018a).

1.1.2 Tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus)


Chez les tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus), les pédipalpes sont courts, les articles des
pattes sont unicolores, la coxa I présente un éperon très court, des ocelles et des plaques
sclérifiées sont présents sur la face ventrale chez le mâle. Ce genre compte quatre espèces à
savoir Rhipicephalus decoloratus, Rhipicephalus annulatus, Rhipicephalus geigyi et
Rhipicephalus microplus (Adehan, 2016).

1.1.2.1 Rhipicephalus decoloratus

 Morphologie

La formule dentaire de l’hypostome de Rhipicephalus decoloratus est de 3 + 3 colonnes. Elle


présente de petits poils sur son corps. Le mâle est de petite taille (2 à 5 mm en moyenne) avec
une forme régulièrement ovale. Il possède un prolongement caudal. Ses quatre plaques adanales
sont visibles par transparence à sa face dorsale. Il a de petits yeux jaunâtres difficiles à mettre
en évidence. La femelle gorgée est bleuâtre et peut atteindre 13 mm (Yapi, 2007).

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Légende :
1 Cornes distinctes
2 Eperons de coxa I courts
3 Eperons de la plaque ventrale distincts (3 = plaque
adanale accessoire)
4 Eperons de la plaque ventrale distincts (4 = plaque
adanale)
5 Appendice caudal étroit
6 Eperons de plaque ventrale visibles dorsalement

Figure 1: Rhipicephalus decoloratus mâle, face dorsale à gauche, coxa en haut à droite, et plaques
ventrales en bas à droite (Walker et al., 2014)

Légende :

1 Dents hypostomales en 3+3 colonnes


2 Bord interne de l’article I du palpe ayant une
protubérance avec soie pectinée
3 Eperons de coxa I distincts
4 Eperons de coxae II et III présents
5 Lèvres postérieures de l’orifice génital formant
un ‘’U’’ étroit

Figure 2: Rhipicephalus decoloratus femelle, face ventrale, pièces buccales, coxae et orifice génital
(Walker et al., 2014)

 Hôtes

Les bovins sont l’hôte principal de R. decoloratus, mais elle peut être rencontrée sur les ovins,
les chevaux, les ânes, les caprins et les ongulés sauvages (Farougou et al., 2007b ; Walker et
al., 2014 ; Adinci et al., 2018). Cette tique a une préférence plus ou moins pour les différentes
parties du corps, mais les sites d’alimentation préférés de tous les stades sur les bovins sont, par
ordre de préférence, le dos, le haut des pattes, l’encolure, les épaules, le fanon et le ventre
(Walker et al., 2014 ; Tesgera et al., 2017).

 Ecologie et distribution

R. decoloratus se rencontre dans les régions au climat de savane et tempéré, généralement dans
les prairies et les zones boisées utilisées comme pâturages pour le bétail. Elle est très largement

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répandue dans des habitats appropriés dans toute l’Afrique au Sud du Sahara (Walker et al.,
2014). Au Bénin, R. decoloratus remplace R. geigyi dans les régions plus arides (Lafia, 1982).
Sa distribution est limitée à l’extrême Nord (Alibori) (De Clercq et al., 2012).

 Cycle de vie et occurrence saisonnière

Rhipicephalus decoloratus est une tique à un seul hôte. Les femelles gorgées pondent 1000 à
2500 œufs environ une semaine après s’être détachées de leur hôte (Walker et al., 2014). Les
œufs éclosent en 3 à 6 semaines et les larves remontent la végétation et y attendent un hôte. Une
fois l’hôte trouvé, les larves s’y fixent, s’engorgent et muent en nymphes au bout d’une semaine.
Sur le même hôte, les nymphes s’engorgent et muent pour devenir des adultes au bout d’une
semaine. Enfin, les adultes sur le même hôte, s’engorgent partiellement, s’accouplent et les
femelles s’engorgent complètement et se détachent au bout d’une semaine. Les trois stades se
déroulent sur environ trois semaines sur le même hôte. Le cycle de vie, y compris la phase non
parasitaire, peut être achevé en deux mois environ. En Afrique australe, l’éclosion des œufs
ayant hiverné est synchronisée avec l’augmentation de la température au printemps, et un grand
nombre de larves est présent sur la végétation à ce moment. En raison du court cycle de vie de
la tique, plusieurs générations de larves se succèdent tout au long de l’été et pendant les mois
plus frais de mai et juin. Après la montée du printemps, les plus grandes quantités de tiques sont
présentes sur le bétail en Afrique australe pendant l’été et l’automne jusqu’au début de l’hiver.
Au Nord de l’Equateur, R. decoloratus est le plus abondant sur le bétail pendant la saison des
pluies ou en automne (Walker et al., 2014).

 Pouvoir pathogène

Rhipicephalus decoloratus transmet le protozoaire Babesia bigemina, provoquant la babésiose


bovine chez les bovins. B. bigemina n’est transmis que par la nymphe et l’adulte après s’être
transmis par voie trans-ovarienne à la génération précédente de tiques. Une fois établi dans
l’hôte, B. bigemina peut être transmis à de nombreuses générations successives sans qu’elles
acquièrent de nouvelles infections. Cette tique transmet aussi la bactérie Anaplasma marginale,
cause de l’anaplasmose bovine et Borrelia theileri, cause de la spirochaetose du bétail (McCoy
et al., 2014 ; Walker et al., 2014). R. decoloratus peut être un réservoir de la bactérie Rickettsia
africaea, responsable de la fièvre à tique africaine qui est une zoonose (Portillo et al., 2007).
Une forte infestation de R. decoloratus est susceptible d’endommager la peau et de réduire le
taux de croissance des bovins (Walker et al., 2014).

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 Moyens de lutte contre R. decoloratus

Cette tique a montré une sensibilité variable vis-à-vis des acaricides usuels. Elle s’est montrée
sensible face à l’amitraz et au diazinon (Tesfaye et al., 2016). Néanmoins, des études récentes
ont révélé la résistance de R. decoloratus vis-à-vis de cyperméthrine et deltaméthrine, de
chlorfenvinphos, et au mélange (30 % chlorfenvinphos et 3 % α-cyperméthrine) (Vudriko et
al., 2016).

1.1.2.2 Rhipicephalus annulatus

 Morphologie

Macroscopiquement identique à R. decoloratus, R. annulatus est cependant moins poilue. Les


mâles adultes ont de cornes distinctes. Sur la surface ventrale, le bord postérieur des plaques
adanales est arrondi et les éperons sont indistincts. Les plaques adanales accessoires et les
éperons sont indistincts. L’appendice caudal est également absent. La coxa I a de courts éperons
internes et externes ; les éperons sont absents sur le reste des coxae (Walker et al., 2014).

Les femelles adultes de R. annulatus ont de larges zones ovales de porosité. La disposition des
dents sur l’hypostome ventral est de 4 + 4 et le bord interne de l’article I du palpe est long et
légèrement concave. Les éperons internes et externes sur la coxa I sont indistincts ; les éperons
étant absents sur les coxae II-IV. L’orifice génital forme un large "U" (Walker et al., 2014).

Le corps de la larve est large et ovale ; le basis capituli étant légèrement convexe latéralement
et soit droit, soit légèrement convexe le long du bord postérieur. Comme pour les larves de R.
microplus, il n’y a pas de cornes présentes et l’hypostome est plus court que celui de R.
microplus. Les dents de l’hypostome sont disposées en formation 2 + 2. Le scutum est lisse,
dépourvu de ponctuations et de soies. Il occupe environ la moitié de la surface dorsale et est
plus large que long. Des sillons cervicaux sont présents et courts (Walker et al., 2014).

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transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Légende :
1 Cornes distinctes
2 Longueur des éperons de coxa I courte (éperons
légèrement sclérosés)
3 Eperons de la plaque ventrale indistincts (3 = plaque
adanale accessoire)
4 Eperons de la plaque ventrale indistincts (4 = plaque
adanale)
5 Appendice caudal absent chez le mâle
6 Eperons de plaque ventrale non visibles sur la face
dorsale

Figure 3: Rhipicephalus annulatus mâle, face dorsale à gauche, coxa en haut


à droite, et plaques ventrales en bas à droite (Walker et al., 2014)

Légende :
1 Dents hypostomales en 4+4 colonnes
2 Bords internes des articles I du palpe
n’ayant pas de protubérance et sont
longs et légèrement concaves
3 Eperons de coxa I indistincts
4 Eperons des coxae II et III absents.
5 Lèvres postérieures de l’orifice génital
ayant une large forme de ’’U’’.

Figure 4: Rhipicephalus annulatus femelle, face ventrale, pièces buccales,


coxae et orifice génital (Walker et al., 2014)

 Hôtes

Les bovins sont les principaux hôtes de R. annulatus, mais les ovins, les caprins, les chiens, les
chats et les ongulés sauvages peuvent occasionnellement soutenir l’achèvement du cycle de vie
de cette tique. Les sites d’alimentation préférés sont les jambes, le ventre, le cou et le fanon,
mais dans les infestations graves, la tique peut être trouvée sur le dos et les épaules (Shobana
et al., 2013 ; Walker et al., 2014).

 Cycle de vie et occurrence saisonnière

C’est une tique monophasique monotrope, comme d’ailleurs toutes les espèces de ce genre ; ce
qui signifie qu’elle se fixe sur l’hôte à l’état larvaire pour ne le quitter qu’à l’état d’adulte
gorgée. Elle peut donc être transportée sur de longues distances par les animaux parasités. Tout

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ceci explique le grand pouvoir de maintien de cette espèce dans une région donnée (Lafia,
1982). Les phases sur l’hôte durent 15 à 26 jours et le cycle total 2 à 3 mois ; et six générations
par an sont possibles dans des conditions de température et d’humidité élevées et continues
(Walker et al., 2014). Les adultes présentent leur abondance maximale en saison des pluies
(Lafia, 1982).

 Ecologie et distribution

R. annulatus est une tique que l’on rencontre depuis les régions désertiques jusqu’aux zones de
pluies équatoriales qui peuvent dépasser 2000 mm annuel. De ce fait, elle se trouve partout au
Bénin, principalement au Nord (Alibori, Atacora, Borgou, Donga), mais aussi au Sud (Collines,
Zou, Mono, Atlantique) (Farougou et al., 2007b ; De Clercq et al., 2012).

 Pouvoir pathogène

Rhipicephalus annulatus transmet les protozoaires Babesia bigemina et B. bovis aux bovins,
provoquant tous deux la babésiose bovine. Elle transmet également la bactérie Anaplasma
marginale chez les bovins, provoquant l’anaplasmose bovine (Walker et al., 2014). La
possibilité de transmission verticale du virus de la dermatose nodulaire contagieuse par les
femelles de Rhipicephalus annulatus a été révélée (Rouby et al., 2017). Les fortes infestations
par cette tique endommagent la peau et entraînent probablement une réduction du taux de
croissance des bovins (Walker et al., 2014).

 Moyens de lutte contre R. annulatus

La tique R. annulatus est possiblement sensible, tolérante et résistante vis-à-vis de


deltaméthrine (Mahrous et Kamel, 2016 ; Aboelhadid et al., 2018). L’Ivermectine a induit de
puissants effets acaricides contre R. annulatus (Batiha et al., 2019). Cette tique qui était
autrefois sensible à formamidine, lactone macrocyclique, phénylpyrazole et cyperméthrine,
s’est montrée résistante à ces molécules d’après les travaux de Akande et al. (2020). Deux
champignons entomopathogènes, Verticillium lecanii et Beauveria bassiana, testés sur les
larves et adultes de R. annulatus, ont révélé des effets acaricides satisfaisants (Aboelhadid et
al., 2019). Un vaccin polytopique efficace a été produit à partir d’épitopes de cellules B de la
cathepsine et de la tropomyosine des larves de R. annulatus. Ce vaccin est un antigène à fort
potentiel et non-allergène (Asadollahi et al., 2018).

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1.1.2.3 Rhipicephalus geigyi

 Morphologie

Cette espèce se distingue de R. decoloratus par la formule dentaire de son hypostome (4 + 4).
Le mâle gorgé mesure 1,90 mm : c’est donc une tique de petite taille. Le capitulum a un aspect
hexagonal en vue dorsale. Sa coxa I est profondément divisée par une encoche déterminant
deux éperons fortement sclérifiés dont l’interne est plus arrondi et plus large que l’externe. Ses
plaques adanales allongées se terminent par deux pointes apparentes dont l’interne est puissante
et peut dépasser le bord postérieur du corps de la tique. Il dispose d’un appendice caudal (Yapi,
2007).

La femelle gorgée mesure 13 mm avec un capitulum de forme hexagonale. Son palpe est court
comme chez le mâle avec sur le segment 1 une protubérance portant une soie. Sa dentition est
également du type 4 + 4 (Yapi, 2007).

Légende :
1 Cornes indistinctes
2 Eperons de coxa I courts
3 Eperons de la plaque ventrale distincts (3
= plaque adanale accessoire)
4 Eperons de la plaque ventrale distincts (4
= plaque adanale)
5 Appendice caudal étroit
6 Eperons de plaque ventrale visibles
dorsalement.

Figure 5: Rhipicephalus geigyi mâle, face dorsale à gauche, coxa en haut


à droite, et plaques ventrales en bas à droite (Walker et al., 2014)

Légende :
1 Dents hypostomales en 4+4 colonnes
2 Bord interne de l’article I du palpe
ayant une protubérance avec une soie
3 Eperons de coxa I distincts
4 Eperons des coxae II et III présents
5 Lèvres postérieures de l’orifice
génital formant un ‘’V’’ étroit

Figure 6: Rhipicephalus geigyi femelle, face ventrale, pièces buccales, coxae et orifice
génital (Walker et al., 2014)

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 Hôtes

Le bovin est l’hôte d’entretien de cette tique. On la trouve également sur les ovins et ongulés
sauvages (Walker et al., 2014).

 Cycle de vie et occurrence saisonnière

C’est une tique monoxène rencontrée dans les savanes sud-soudaniennes et guinéennes
d’Afrique Occidentale (Lafia, 1982). L’alimentation des trois stades sur les bovins prend
environ trois semaines. La ponte dure un mois, donc le cycle de vie peut être achevé environ
deux mois et des générations répétées peuvent se produire chaque année (Walker et al., 2014).

 Ecologie et distribution

Sa distribution est beaucoup plus limitée, confinée à l’Afrique de l’Ouest (Walker et al., 2014).
Au Bénin, cette tique a été rencontrée principalement au Nord (Borgou, Alibori, Atacora,
Donga) (Farougou et al., 2007a ; De Clercq et al., 2012).

 Pouvoir pathogène

Les maladies associées à R. geigyi ne sont pas bien connues (Walker et al., 2014).

 Moyens de lutte contre R. geigyi

Les larves de R. geigyi sont sensibles aux pyréthrinoïdes synthétiques (alphacyperméthrine et


deltaméthrine) (Adakal et al., 2013).

1.1.2.4 Rhipicephalus microplus

 Morphologie

Les mâles adultes de Rhipicephalus microplus ont de cornes distinctes sur le bord postérieur du
basis capituli. Les plaques adanales et adanales accessoires sont présentes, avec des éperons
indistincts qui ne sont pas visibles de la face dorsale chez les mâles non nourris. Les plaques
adanales sont de forme carrée le long du bord postérieur. Un appendice caudal étroit est
également présent. La coxa I possède un éperon antérieur distinct, ainsi que des éperons internes
et externes distincts. Les coxae II à IV ont des éperons indistincts. Plusieurs soies sont présentes
sur les bords latéraux de la surface ventrale du capitulum (Barker et Walker, 2014, Walker et
al., 2014).
La femelle adulte présente de larges pores ovales. La marge interne de l’article I du palpe est
courte et nettement concave, sans protubérance. La face ventrale de l’hypostome présente une

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disposition typique de 4 + 4 dents. La coxa I a des éperons internes et externes distincts et


courts, avec des éperons indistincts sur le reste des coxae. L’orifice génital forme un large "U"
et est situé entre les coxae II. On dit que les soies dorsales sont courtes et minces, formant des
groupes de soies alloscutales médianes sur 2 ou 3 rangées (Barker et Walker, 2014, Walker et
al., 2014).
Les larves sont de forme ovale large, sans cornes ni article I du palpe. Le basis capituli est
largement arrondi sur les bords ventraux. L’hypostome est court et large, avec une configuration
de 2 + 2 dents. Le scutum est lisse, dépourvu de soies et s’étend pour occuper environ deux
tiers de la surface dorsale. Des sillons cervicaux sont présents, mais ils sont peu profonds. La
coxa I présente un court éperon interne, tandis que les autres coxae sont dépourvues d’éperons
(Barker et Walker, 2014, Walker et al., 2014).

Légende :
1 Cornes distinctes
2 Eperons de coxa I longs (éperons antérieurs de
coxa I également bien visibles sur le dos)
3 Eperons de la plaque ventrale indistincts (3 =
plaque adanale accessoire)
4 Eperons de la plaque ventrale indistincts (4 =
plaque adanale)
5 Appendice caudal étroit
6 Eperons de plaque ventrale non visibles sur la
face dorsale.

Figure 7: Rhipicephalus microplus mâle, face dorsale à gauche, coxa en haut à droite, et plaques
ventrales en bas à droite (Walker et al., 2014)

Légende :
1 Dents hypostomales en 4+4 colonnes
2 Bord interne de l’article I du palpe sans
protubérance et est court et nettement
concave
3 Eperons de coxa I distincts
4 Eperons de coxae II et III présents
5 Lèvres postérieures de l’orifice génital
ayant une large forme de ‘’U’’

Figure 8: Rhipicephalus microplus femelle, face ventrale (Walker et al., 2014)

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 Hôtes

Bien que les bovins soient le principal hôte de R. microplus, cette espèce de tiques peut
également se trouver sur les cerfs, chevaux, caprins et chiens. Par conséquent, si les bovins sont
retirés de leur habitat naturel, R. microplus est capable de compléter son cycle de vie sur
d’autres hôtes pour maintenir sa population ; ce qui est un facteur de complication dans les
programmes d’éradication (Walker et al., 2014).

 Cycle de vie et occurrence saisonnière

Rhipicephalus microplus est une tique à un hôte, monotrope. La durée des trois stades (larvaire,
nymphal et adulte) de la tique sur l’hôte est d’environ trois semaines et la ponte peut être
achevée en quatre semaines (Walker et al., 2014). Les femelles gorgées se détachent de l’hôte,
tombent au sol et pondent les œufs (2000 à 5000 œufs) à l’ombre des herbes humides. Le temps
de ponte (en moyenne 6 jours) et d’éclosion des œufs dépend étroitement des conditions de
température et d’humidité et varie en fonction de la saison (Joydhar et al., 2010). Après
éclosion, les larves peuvent survivre jusqu’à 4 mois au cours des saisons sèche et pluvieuse et
selon la situation géographique. La température et une humidité relative haute (autour de 80%)
accélèrent le temps d’éclosion. Les larves peuvent ensuite survivre plusieurs mois sans hôte par
temps plus sec et des températures plus basses (20°C en zone tropicale). On retrouve ainsi plus
de larves en saison sèche qu’en saison humide (Urdaz-Rodrígues et al., 2012). Enfin, la tique a
des capacités intrinsèques de déplacement limitées à quelques dizaines de centimètres. Le
transport et les déplacements de bovins parasités s’avèrent être le moyen de diffusion le plus
efficace avec le contact de troupeaux sur des parcelles limitrophes (Barré et Uilenberg, 2010).

Figure 9: Cycle de vie de Rhipicephalus microplus (Lovis, 2012)

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 Ecologie et distribution

Cette espèce de tique est présente dans les régions climatiques de savane où sont des habitats
de prairies boisées utilisées comme pâturage pour le bétail. Originaire de l’Asie du Sud, elle a
été introduite accidentellement dans une grande partie du Sud, de l’Ouest et de l’Est de
l’Afrique (Walker et al., 2014). En Afrique de l’Ouest, elle a été trouvée en Côte d’Ivoire, au
Bénin, Mali, Nigeria, Togo et Ghana (Adakal et al., 2013 ; Biguezoton, 2016 ; Akande et
Fagbemi, 2018 ; Mollong et al., 2018). Rhipicephalus microplus a été récemment identifiée au
Cameroun, un pays de l’Afrique centrale (Silatsa et al., 2019). Au Bénin, cette tique est
principalement rencontrée au Sud et Centre et dans certaines régions du Nord (Borgou, Donga)
(De Clercq et al., 2012 ; Biguezoton, 2016 ; Yessinou et al., 2018a, Yessinou et al., 2018b).

 Pouvoir pathogène

Rhipicephalus microplus transmet les protozoaires B. bovis et B. bigemina, provoquant la


babésiose bovine chez les bovins. L’infection à Babesia bovis est contractée par les adultes
d’une génération de tiques et est transmis par voie trans-ovarienne par les larves de la prochaine
génération. Cette tique transmet les bactéries Anaplasma marginale provoquant l’anaplasmose
des bovins et Borrelia theileri qui provoque la spirochaetose du bétail (Gondard, 2017 ;
Cordeiro et al., 2018). Theileria annulata, agent de la theilériose tropicale, a été également
identifié chez Rhipicephalus microplus (Abdallah et al., 2017). Les infestations graves
entraînent directement des dommages importants aux peaux par la formation de tissus
cicatriciels aux sites d’alimentation (Walker et al., 2014).

 Moyens de lutte contre R. microplus

De nombreuses classes de composés comme les organochlorés, les organophosphorés, les


amidines, les pyréthrinoïdes synthétiques, les phénylpyrazoles, les lactones macrocycliques, les
régulateurs de croissance et les spinosynes, ont été efficaces contre R. microplus (Yessinou et
al., 2016a ; Hüe, 2019). Cependant, des études récentes menées au Bénin ont montré la
résistance de R. microplus aux pyréthrinoïdes (deltaméthrine, alpha-cyperméthrine) (Adehan,
2016 ; Yessinou et al., 2018a ; Yessinou et al., 2018c). Une certaine variabilité élevée de la
relation dose-effet a été constatée avec l’amitraz (Adehan, 2016). D’autres études ont prouvé
aussi la résistance de R. microplus vis-à-vis de fluméthrine, phoxim, cyperméthrine,
chlorpyriphos et amitraz (Kande, 2014 ; Ghosh et al., 2015 ; Hamon, 2016). Une étude réalisée
à l’Équateur a révélé une résistance élevée de R. microplus à l’amitraz, l’alpha-cyperméthrine
et l’Ivermectine (Rodríguez-Hidalgo et al., 2017). Toutefois, les extraits (éthanolique et huile

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essentielle) de Lantana camara, Hyptis suaveolens, Tephrosia vogelii, et Ocimum gratissimum


ont montré un effet acaricide sur les larves de Rhipicephalus microplus âgées de 7 à 14 jours
(Adehan, 2016). Le mélange de l’huile essentielle de Syzygium aromaticum et Cymbopogon
citratus a donné un résultat acaricide satisfaisant (Yessinou et al., 2016). L’huile essentielle
d’Ocotea elegans a eu également un effet acaricide sur des larves et adultes de R. microplus
(Figueiredo et al., 2018). De même, l’extrait brut de feuilles de Brunfelsia uniflora a présenté
une activité acaricide in vitro contre les femelles adultes gorgées, les larves et les œufs de R.
microplus (Sugauara et al., 2019). Par ailleurs, il existe deux vaccins commerciaux basés sur
l’antigène Bm86 : Tick-GARD™ (antigène australien) et GAVAC® (antigène cubain) (De la
Fuente et al., 2007 ; Martínez-Arzate et al., 2019). L’effet le plus important de l’utilisation de
ces vaccins a été la réduction des infestations larvaires dans les générations suivantes, en
réduisant le nombre de tiques femelles engorgées, leur poids et leur capacité de reproduction
(De la Fuente et al., 2007 ; Hüe et al., 2017). Cependant, il nécessite plusieurs rappels d’où un
coût non négligeable difficilement supportable pour les éleveurs des zones tropicales. En outre,
l’efficacité d’un tel vaccin est inhérente au fait que l’espèce de tique ciblée est monotrope et
effectue la totalité de son cycle sur les bovins qui peuvent être vaccinés (Bonnet et Richardson,
2018).

1.2 Pathologies transmises par les tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus)

Les tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus) sont vecteurs de nombreux agents pathogènes
responsables des maladies parasitaires, bactériennes et virales dans le monde. Dans la présente
étude, nous nous intéresserons particulièrement à la babésiose, l’anaplasmose et la theilériose
bovine principalement transmises par ces tiques au Bénin.

1.2.1 Babésiose bovine


1.2.1.1 Définition

La babésiose bovine est une maladie infectieuse, virulente, inoculable, non contagieuse,
affectant la plupart des mammifères domestiques et sauvages, et occasionnellement l’homme
(Abdela et Jilo, 2016 ; CFSPH, 2018). Elle est due à un protozoaire intra-érythrocytaire du
genre Babesia, obligatoirement transmis par les tiques et se caractérise par la fièvre, l’anémie,
l’hémoglobinurie et la faiblesse. Sur le plan lésionnel, la splénomégalie est toujours de règle,
avec une pulpe boueuse, rouge foncé (Badolo, 2014).

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1.2.1.2 Synonymie

La babésiose bovine est encore appelée piroplasmose, fièvre du Texas, eaux rouges, fièvre des
tiques et tristeza (Abdela et Jilo, 2016).

1.2.1.3 Importance

 Importance économique

La babésie est devenue le parasite le plus répandu en raison de l’exposition de 400 millions de
bovins à l’infection à travers le monde, avec pour conséquence de lourdes pertes économiques
directes liées aux mortalités, à la diminution du rendement de la viande et du lait et
indirectement à travers les mesures de contrôle des tiques (Yusuf, 2017 ; Suarez et al., 2018).
Elle constitue aussi un obstacle pour l’amélioration de la productivité du bétail local, à cause
de leur sensibilité, limitant ainsi les mouvements d’animaux (Wodaje et al., 2019).

 Importance médicale

Rien n’indique que la plupart des Babesia bovins infectent les humains ; cependant, B.
divergens peut provoquer des maladies graves chez les personnes qui ont subi une splénectomie.
La question de savoir si cet organisme peut provoquer des infections bénignes ou
asymptomatiques chez les personnes dont la rate est intacte est toujours débattue. Des cas
cliniques que l’on pense être causés par B. bovis ont été signalés dans le passé, mais la plupart
ou la totalité de ces organismes étaient probablement des B. divergens ou d’autres espèces mal
identifiées (CFSPH, 2018).

1.2.1.4 Espèces affectées

Les bovins sont les principaux hôtes et réservoirs de B. bovis, B. bigemina et B. divergens
(CFSPH, 2018). B. bovis et B. bigemina semblent généralement infecter les buffles d’eau sans
signes cliniques ; cependant, certaines souches de B. bovis peuvent provoquer une diminution
subclinique de l’hématocrite. Les bisons américains inoculés par B. bigemina ont présenté des
signes aigus similaires à ceux des bovins atteints de babésiose grave. Une babésiose clinique a
été observée chez des rennes infectés naturellement ; cependant, on ne sait pas si B. divergens
ou B. capreoli, qui infecte également les rennes, était responsable de ces cas. L’identification
définitive de B. divergens n'a été signalée, à ce jour, que chez des animaux asymptomatiques.
Cependant, les rennes infectés expérimentalement par cet organisme peuvent tomber malades
et mourir. Les buffles africains infectés expérimentalement par B. bigemina et les moutons

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inoculés par B. divergens sont restés asymptomatiques. Divers ongulés splénectomisés inoculés
avec B. divergens ont été également généralement asymptomatiques. Les primates non humains
splénectomisés sont tombés gravement malades après avoir été inoculés avec cet organisme
(CFSPH, 2018).

1.2.1.5 Etiologie

La babésiose bovine est causée par des parasites intra-érythrocytaires du genre Babesia. Elle
peut être provoquée par plusieurs espèces, mais trois espèces les plus communes souvent
trouvées chez les bovins sont B. bovis, B. bigemina et B. divergens (Demessie et Derso, 2015 ;
Ganzinelli et al., 2019). Les espèces supplémentaires pouvant infecter le bétail sont B. major,
B. ovata, B. occultans et B. jakimovi. Les deux espèces, B. bovis, B. bigemina ont un impact
considérable sur la santé et la productivité des bovins dans les régions tropicales et subtropicales
(Wodaje et al., 2019).

 Morphologie

La morphologie du parasite est typiquement piriforme, mais peut être ronde, tétrade, en forme
de bâton, allongée et en forme de cigare (Menegesha, 2020). La morphologie des tétrades, que
l’on peut observer avec la coloration de Giemsa sur un frottis sanguin, est unique aux Babesia
et sert de caractéristique distinctive de Plasmodium falciparum, protozoaire de morphologie
similaire, qui cause le paludisme. L’examen des frottis sanguins colorés montre que l’organisme
se trouve à l’intérieur des globules rouges, presque toujours seul ou par paire, souvent disposés
selon un angle caractéristique avec leurs extrémités étroites opposées. Par convention, les
différentes espèces sont regroupées en deux catégories : les petites babésies dont les corps
piriformes sont de 1 à 2,5 μm et les grandes babésies qui sont de 2,5 à 5 μm de long. Avec les
colorants Romanowsky, le cytoplasme apparaît bleu et le noyau rouge. Au microscope
électronique, le parasite possède un complexe apical émoussé et dense en électrons qui est censé
aider à la pénétration de l’érythrocyte (Menegesha, 2020). Il existe des formes de babésies qui
sont des sporozoïtes, des trophozoïtes et des mérozoïtes. Les sporozoïtes sont des formes
infectieuses présents dans la salive des tiques qui peuvent les transmettre aux hôtes sensibles
pendant leur repas sanguin. L’agent ne survit pas en dehors de son hôte et est transmis par un
vecteur tique, c’est pourquoi les paramètres associés à la résistance aux actions physiques et
chimiques telles que la température, les désinfectants et le stress environnemental, ne sont pas
significatifs en tant que tels (Menegesha, 2020).

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 Cycle de développement de Babesia

Le cycle de vie de toutes les espèces de Babesia est presque similaire, mais une légère différence
existe à cause de la transmission trans-ovarienne qui se produit chez certaines espèces (Wodaje
et al., 2019). La babésie se multiplie dans les érythrocytes par scission binaire asynchrone ; ce
qui entraîne un pléomorphisme considérable (Yusuf, 2017).
Les bovins sont infectés lors du repas sanguin des tiques qui leur inoculent des sporozoïtes. Ces
sporozoïtes envahissent les érythrocytes de l’hôte dans lesquels ils se transforment en
trophozoïtes qui se divisent par scission binaire pour donner des mérozoïtes (mérogonie). Après
rupture de la membrane érythrocytaire, les mérozoïtes sont libérés et envahissent de nouvelles
cellules entraînant un nouveau cycle intra-érythrocytaire. Lors du repas sanguin sur l’hôte
infesté, les tiques ingèrent les gamétocytes qui se développent dans leurs intestins et fusionnent
pour former des zygotes diploïdes. Les zygotes envahissent les cellules digestives où ils
subissent à leur tour une multiplication successive avant d’émerger sous forme de kinètes
haploïdes. Les kinètes migrent ensuite vers d’autres organes des tiques, y compris les ovaires
où une division supplémentaire se produit (gamogonie). Après éclosion des œufs, les kinètes
migrent vers les glandes salivaires dans lesquelles ils se transforment en multinucléés, formant
plus tard des sporozoïtes (sporogonie). Le sporozoïte qui est le stade infectieux de Babesia,
pénètre dans l’hôte lorsque la tique aspire le sang (Demessie et Derso, 2015 ; Wodaje et al.,
2019).

Figure 10: Cycle évolutif simplifié des Babesia (Maslin et al., 2004)

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1.2.1.6 Epidémiologie

 Distribution géographique

La babésiose bovine est rencontrée partout dans le monde, mais elle est plus fréquente dans les
régions tropicales et subtropicales (Wodaje et al., 2019). Plus précisément, la distribution de B.
bovis concerne l’Afrique tropico-équatoriale, Madagascar, Australie, Bangladesh ; et Amérique
tropico-équatoriale, le bassin méditerranéen et l’Asie Centro-occidentale (Badolo, 2014 ;
Rahman et al., 2015 ; Abdela et Jilo, 2016). Bien que B. bovis et B. bigemina aient la même
distribution géographique, en Afrique, B. bigemina est plus répandue que B. bovis à cause de la
fréquence de Rhipicephalus (Boophilus) decoloratus et Rhipicephalus evertsi qui sont des
vecteurs de cette espèce (Wodaje et al., 2019).

 Facteurs intrinsèques liés à l’hôte

Les facteurs hôtes associés à la maladie incluent l’âge, la race et le statut immunitaire (Wodaje
et al., 2019).

Age : Il existe une résistance inverse de l’infection à Babesia par rapport à l’âge, en ce que les
jeunes animaux sont moins sensibles à la maladie que les plus âgés. La gravité de la babésiose
clinique augmente avec âge (Wodaje et al., 2019).

Race : La prévalence de babésiose est plus élevée chez les animaux hybrides que chez les
indigènes (Rahman et al., 2015). Les zébus (Bos indicus) sont plus résistants à la babésiose que
les taurins (Bos taurus). Ceci est le résultat de la relation évolutive entre les bovins Bos indicus,
Rhipicephalus (Boophilus) et Babesia (Wodaje et al., 2019).

Statut immunitaire : En raison de la pression de sélection naturelle, les populations ayant


longtemps vécu avec les tiques locales et les maladies transmises par les tiques, ont développé
soit une résistance innée, soit une capacité à développer une bonne réponse immunitaire face à
la tique ou les maladies hémoparasitaires qu’elle transmet (Abdela et Jilo, 2016).

 Pouvoir pathogène de la souche

La pathogénicité des souches varie considérablement. B. bovis est généralement plus virulente
que B. bigemina ou B. divergens, entraînant des taux de mortalité élevés chez les bovins
sensibles. De nombreux hémoparasites intra-érythrocytaires survivent au système immunitaire

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de l’hôte par une variation antigénique rapide, mise en évidence pour B. bovis et B. bigemina
(Wodaje et al., 2019 ; Menegesha, 2020).

 Facteurs extrinsèques

Il existe une variation saisonnière de la prévalence de la babésiose. La plus grande incidence


survient peu après le pic de la population de tiques. Des facteurs climatiques, la température
ambiante est le plus important en raison de son effet sur l’activité des tiques. En effet, des
températures plus élevées augmentent son occurrence. Les pertes les plus lourdes se produisent
dans les zones marginales où la population de tiques est fortement dépendante des conditions
environnementales. La prévalence de babésiose chez les bovins atteint principalement son pic
en saison chaude (Wodaje et al., 2019).

 Mode de transmission

Babesia sp est transmise par des tiques dures dans lesquelles la babésie passe par voie trans-
ovarienne via l’œuf d’une génération de tique à l’autre (Wodaje et al., 2019). Les tiques
s’infectent en ingérant des parasites dans le sang des bovins infectés. Les tiques vectrices de B.
bigemina sont R. microplus et R. annulatus ; R. decoloratus, R. geigyi et Rhipicephalus evertsi
sont également des vecteurs compétents. Les vecteurs de B. bovis sont R. microplus et R.
annulatus. R. geigyi est aussi un vecteur compétent de B. bovis. B. bigemina et B. bovis sont
transmis par voie trans-ovarienne par les tiques Boophilus, mais seulement les larves des tiques
transmettent B. bovis, tandis que les nymphes et les adultes transmettent B. bigemina et B.
divergens (Wodaje et al., 2019).

1.2.1.7 Pathogénie

Babesia engendre une maladie aiguë par deux principaux mécanismes : hémolyse et
perturbation de la circulation sanguine (Menegesha, 2020). Pendant la piqûre de la tique, les
sporozoïtes de Babesia injectés dans l’hôte infectent directement les globules rouges. Ces
sporozoïtes se développent en piroplasmes, se multiplient à l’intérieur de l’érythrocyte infecté
et provoquent une hémolyse intravasculaire et extravasculaire (Demessie et Derso, 2015). Les
parasites à division rapide entraînent la destruction rapide des érythrocytes, accompagnée
d’hémoglobinémie, d’hémoglobinurie et de fièvre. Ceci peut être suffisamment aigu pour
provoquer la mort en quelques jours. Au cours de l’hémolyse, le volume de cellules emballées
tombe en dessous de 20%, ce qui conduire à l’anémie. La parasitémie, qui est généralement

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détectable une fois que les signes cliniques apparaissent, peut impliquer entre 0,2% à 45% des
globules rouges selon l’espèce de Babesia (Demessie et Derso, 2015).

1.2.1.8 Symptômes

Dans les infections naturelles, la période d’incubation varie généralement entre 8 et 15 jours
(Wodaje et al., 2019).

L’infection à B. bovis est caractérisée par une forte fièvre (40-41° C), une ataxie, une anorexie,
une atonie du rumen, une déshydratation et une hémolyse progressive qui peut être suivie
d’hémoglobinémie et d’hémoglobinurie entraînant un ictère (Wodaje et al., 2019). L’ictère se
traduit par la coloration jaune des muqueuses conjonctivales et vaginales. Une accélération de
la fréquence cardiaque et respiratoire, des troubles oculaires et une baisse de production du lait
sont également observés. Des avortements peuvent être notés chez des femelles gravides
atteintes. L’urine, de couleur café et moussante, est la caractéristique clinique de la babésiose
bovine (Wodaje et al., 2019). Des taux de mortalité supérieurs à 50% sont courants chez les
animaux infectés par B. bovis (Abdela et Jilo, 2016).

Dans les infections à B. bigemina, les principaux signes sont la fièvre, l’hémoglobinurie, et
l’anémie. La séquestration intravasculaire des érythrocytes infectés ne se produit pas (Wodaje
et al., 2019). Le taux de mortalité est relativement faible (Abdela et Jilo, 2016).

1.2.1.9 Lésions

Les lésions macroscopiques de la babésiose sont principalement liées à l’hémolyse


intravasculaire, à l’anémie et à la jaunisse. Les muqueuses sont généralement pâles et peuvent
être ictériques (CFSPH, 2018). L’ictère peut également être observé dans l’épiploon, la graisse
abdominale et les tissus sous-cutanés. La rate est nettement hypertrophiée et a une consistance
sombre, pulpeuse et friable. Le foie peut être hypertrophié et obscurci ou ictérique, avec une
vésicule biliaire distendue contenant une bile épaisse et granuleuse. Les reins sont généralement
rouge foncé ou noirs, et la vessie contient souvent des urines brun-rougeâtre ; cependant,
l’aspect des urines est parfois normal. Les poumons présentent parfois des signes d’œdème
(CFSPH, 2018). D’autres organes, dont le cœur et le cerveau, peuvent présenter des pétéchies
ou des ecchymoses ou être congestionnés, et la surface du cerveau peut avoir un aspect rose
(CFSPH, 2018).

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1.2.1.10 Diagnostic

La maladie peut être diagnostiquée par l’identification du parasite au moyen d’un examen
microscopique direct, de tests de diagnostic à base d’acides nucléiques (PCR, LAMP), de
cultures in vitro et d’inoculations animales, ainsi que de tests sérologiques (ELISA, IFA)
(Yusuf, 2017 ; Wodaje et al., 2019 ; Álvarez et al., 2020).

1.2.1.11 Lutte

 Traitement

Les composés les plus couramment utilisés pour le traitement de la babésiose sont le diacéturate
de diminazène (3-5 mg / kg), l’imidocarbe (1-3 mg / kg) et l’amicarbalide (5-10 mg / kg)
(Abdela et Jilo, 2016 ; Yusuf, 2017 ; Wodaje et al., 2019). Le succès du traitement dépend de
la précocité du diagnostic et de la rapidité dans l’administration des médicaments efficaces. De
plus, des transfusions sanguines et d’autres thérapies de soutien telles que les médicaments anti-
inflammatoires, l’élimination des tiques, les préparations à base de fer, de dextrose, de
vitamines (complexe B) et des purgatifs, peuvent être nécessaires dans les cas graves de
babésiose (Wodaje et al., 2019).

 Contrôle

La prévention et le contrôle actifs de la babésiose peuvent être atteints par trois méthodes
principales : la lutte antivectorielle, la chimioprophylaxie et la vaccination (Yusuf, 2017). Les
trois méthodes doivent être intégrées pour tirer le meilleur usage de chacune.
Dans certains pays, les bovins sont vaccinés contre la babésiose, à l’aide de B. bovis, B.
bigemina et/ou B. divergens vivants atténués. En général, ces vaccins sont administrés aux
bovins âgés de 3 à 9 mois, qui sont naturellement résistants à la maladie. Les animaux plus âgés
doivent être surveillés après la vaccination et traités si des signes cliniques apparaissent.
Toutefois, les vaccins actuellement produits dans certains pays seraient assez sûrs, même dans
cette tranche d’âge (CFSPH, 2018).

1.2.2 Anaplasmose bovine

1.2.2.1 Définition

L’anaplasmose bovine est une maladie infectieuse, virulente, inoculable, non contagieuse, qui
touche les bovins. Elle est due à une bactérie intra-érythrocytaire, Anaplasma marginale et
parfois A. centrale, transmise par les tiques et les diptères piqueurs (taons, stomoxes). La

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maladie se caractérise cliniquement par un syndrome fébrile, une anémie sévère et parfois un
ictère et sur le plan lésionnel par la splénomégalie, des pétéchies sur l’épicarde et l’endocarde
(Gasquet, 2014 ; Demessie et Derso, 2015).

1.2.2.2 Importance économique

L’anaplasmose bovine cause d’importantes pertes économiques dans les troupeaux sensibles.
Aux Etats-Unis, des pertes estimées à 300 millions de dollars par an sont engendrées par les
conséquences de la maladie chez les animaux (mortalités, chutes de production, avortements,
infertilité), mais aussi par le coût des traitements (Abdisa, 2019).

1.2.2.3 Etiologie

L’anaplasmose est principalement causée par Anaplasma marginale qui est un microorganisme
intra-érythrocytaire de l’ordre des Rickettsiales, appartenant au genre Anaplasma (Abdisa,
2019). Chez les bovins, cette maladie est causée par A. marginale et A. centrale, plus tard moins
pathogène que l’ancien (Demessie et Derso, 2015).

 Caractéristiques de la bactérie

Du point de vue strictement morphologique, il n’existe pas de différences entre A. marginale et


A. centrale. Il s’agit de bactéries Gram négatif, de forme ronde (0,3 à 0,8 μm de diamètre). Lors
d’une observation microscopique, on peut mettre en évidence ces inclusions qui ne sont
composées en réalité que par plusieurs « corps initiaux ». Lors d’une coloration par la méthode
de Giemsa, ces inclusions vont apparaître de couleur pourpre avec un bord légèrement
irrégulier ; ce qui permet de les distinguer des corps de Jolly qui présentent un contour net.
Les critères permettant d’identifier ces deux espèces sont des critères de positionnement. En
effet, les inclusions d’A. marginale se trouvent majoritairement en périphérie des érythrocytes
(80 à 90%), contrairement à celles d’A. centrale qui, comme son nom l’indique, sont situées au
centre des érythrocytes (85 à 90%) (Gasquet, 2014).

 Cycle de développement

Le cycle de développement d’A. marginale dans les tiques est complexe et coordonné avec le
cycle alimentaire des tiques (Demessie et Derso, 2015).
Les érythrocytes infectés, ingérés par les tiques lors du repas sanguin, constituent la source
d’infection d’A. marginale pour les cellules de l’intestin des tiques. Après le développement
d’A. marginale dans les cellules intestinales des tiques, de nombreux autres tissus des tiques

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s’infectent, y compris les glandes salivaires à partir desquelles les rickettsies sont transmises
aux vertébrés pendant l’alimentation. À chaque stade d’infection chez les tiques, A. marginale
se développe dans les membranes des vacuoles ou colonies. La première forme d’A. marginale
observée dans la colonie est la forme réticulée (végétative), qui se multiplie par scission binaire,
formant de grandes colonies pouvant contenir des centaines d’organismes. La forme réticulée
se transforme alors en forme dense, forme infectieuse pouvant survivre en dehors des cellules
hôtes. Les bovins sont infectés par A. marginale lorsque la forme dense est transmise pendant
l’alimentation de la tique via les glandes salivaires. Une fois Anaplasma entre dans le sang, les
organismes entrent dans les globules rouges par invagination de la membrane cellulaire de sorte
qu’une vacuole se forme. Par la suite, il se divise pour former des corps d’inclusions contenant
jusqu’à huit corps initiaux emballés ensemble (Demessie et Derso, 2015). Il est à noter que des
mécanismes d’échappement à la réponse immunitaire grâce à l’émergence de variants
antigéniques existent chez Anaplasma. Cela implique qu’une fois infecté, l’animal reste porteur
à vie de la maladie, sans toutefois être cliniquement atteint (Aubry et Geale, 2011).

1.2.2.4 Epidémiologie

 Epidémiologie descriptive

 Répartition géographique

La distribution d’A. marginale est pantropicale, ce qui correspond à celle des espèces de
Rhipicephalus (Boophilus) considérées ordinairement comme ses principaux vecteurs (Badolo,
2014). La prévalence est forte dans les zones tropicales et subtropicales où la maladie est
endémique. Ainsi, l’anaplasmose est endémique dans une grande partie des Etats Unis, en
Amérique latine, en Australie, en Asie et en Afrique. Dans ces régions d’endémie, la
séropositivité à A. marginale est supérieure à 60% et atteint souvent 90% (Gasquet, 2014).

 Espèces affectées

Anaplasma marginale est spécifique des ruminants et plus particulièrement des Bovidés et
Cervidés (Aubry et Geale, 2011). Cependant, les signes cliniques ne s’observent que chez les
bovins, qui sont sensibles à la fois à A. marginale et A. centrale. Les bovins sont aussi sensibles
à Anaplasma phagocytophilum, mais cette bactérie, qui se multiplie dans les polynucléaires
neutrophiles, provoque une maladie appelée Ehrlichiose dont les symptômes (fièvre, œdème
des membres, chute de la production laitière) sont très différents de ceux de l’anaplasmose
(Gasquet, 2014).

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 Facteurs de réceptivité et de sensibilité

La sensibilité des bovins à A. marginale varie en fonction de l’âge, la race, le sexe, la saison,
l’alimentation et les conditions d’élevage (Gasquet, 2014).

Age : Les espèces d’Anaplasma peuvent provoquer des infections dans toutes les catégories
d’âge, mais la gravité et le taux de mortalité augmentent avec l’âge des animaux (Abdisa, 2019).

Race : Les races Bos taurus ne sont pas communément affectées par l’anaplasmose en raison
de leur résistance à une forte infestation de tiques, mais elles sont plus susceptibles de
développer une anaplasmose aiguë que la race croisée de zébus (Bos indicus) (Abdisa, 2019).

Sexe : L’infection à Anaplasma est plus élevée chez les femelles que chez les mâles en raison
des perturbations hormonales, de la production de lait, la force de traction et du système
d’élevage, qui conduisent à l’affaiblissement de leur système immunitaire (Abdisa, 2019).

Saison : Dans les régions tempérées, l’apparition saisonnière de la maladie est associée à la
présence de vecteurs et la prévalence de l’anaplasmose est plus élevée pendant les temps chaud
et humide, associés à l’abondance des tiques vectorielles (Abdisa, 2019).

Alimentation : Les animaux soumis à un régime moins énergétique semblent présenter des
signes d’anaplasmose moins sévères (Gasquet, 2014).

Conditions d’élevage : La maladie est plus sévère lorsque les conditions d’élevage sont
mauvaises (Gasquet, 2014).

 Epidémiologie analytique

 Source de contamination

La seule source de contamination de l’anaplasmose est le sang des animaux infectés. Il peut
s’agir de bovins présentant une anaplasmose clinique, de bovins porteurs chroniques, ou
d’espèces de ruminants sauvages porteuses, qui peuvent constituer des réservoirs pour
l’anaplasmose (Gasquet, 2014). Les tiques sont considérées comme vecteurs primaires de cette
bactérie (Abdisa, 2019).

 Modes de transmission

L’anaplasmose n’est pas contagieuse. La transmission d’A. marginale se produit généralement


par deux voies différentes : la voie biologique et la voie mécanique. La transmission mécanique
s’effectue par l’intermédiaire d’aiguilles souillées par du sang et réutilisées, d’un matériel de

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tatouage ou de castration insuffisamment nettoyé, mais aussi lors des transfusions si le bovin
donneur est porteur (Abdisa, 2019). La transmission mécanique d’A. marginale par des insectes
hématophages tels que les Tabanidés, certaines espèces de diptères, les mouches Hippelates
pusio, Stomoxis calcitrans et celles du genre Haematobia, est possible, mais limitée, du fait que
ces insectes hématophages restent porteurs d’A. marginale pendant environ 2 h (Gasquet,
2014). La transmission biologique se fait par les tiques lors du repas sanguin sur leur hôte. La
transmission transplacentaire se produit lorsque A. marginale est transmis de la mère au fœtus,
et semble se produire au cours du 2ème ou 3ème trimestre de la gestation (Abdisa, 2019).

1.2.2.5 Pathogénie

Chez les bovins, les cellules cibles d’A. marginale sont les érythrocytes. Dans les érythrocytes,
la bactérie se multiplie par scission binaire jusqu’à la formation de 8 à 12 corps initiaux
(Abdisa, 2019). Les érythrocytes contaminés sont phagocytés par les cellules du système
réticulo-endothélial, ce qui permet la libération des bactéries, et l’infection d’autres
érythrocytes. Cette hémolyse extravasculaire explique l’absence d’hémoglobinurie et
d’hémoglobinémie. La rate joue un rôle très important dans cette hémolyse extravasculaire, ce
qui explique la splénomégalie observée chez les animaux atteints (Gasquet, 2014 ; Abdisa,
2019).

1.2.2.6 Symptômes

La période d’incubation de l’infection varie entre 7 et 60 jours, avec une moyenne de 28 jours
(Demessie et Derso, 2015).

L’anaplasmose se traduit cliniquement par une hyperthermie oscillante (40-41°C),


accompagnée d’un syndrome fébrile qui se manifeste par une perte de l’appétit et du poids,
une chute de la production laitière, une léthargie et la constipation, évoluant sur plusieurs
semaines. L’anémie causée par la maladie entraîne la pâleur des muqueuses et dans les cas
graves, un ictère, une polypnée et une tachycardie (Gasquet, 2014 ; Abdisa, 2019).
Chez les femelles gravides, l’anaplasmose peut entraîner un avortement, surtout dans le dernier
tiers de la gestation. Il se produit généralement 2 à 4 semaines après l’apparition des premiers
signes cliniques.

Contrairement à ce que l’on observe dans le cas de la piroplasmose, il n’y a jamais


d’hémoglobinurie ou d’hémoglobinémie lors d’anaplasmose clinique, car les érythrocytes sont
détruits par le système réticulo-endothélial (Gasquet, 2014 ; Abdisa, 2019).

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D’autres signes plus rares peuvent apparaître : œdème des paupières, larmoiement, troubles
nerveux par défaut d’oxygénation du cerveau (hyperexcitabilité, parfois agressivité ou parésie
du train postérieur), tremblements musculaires, augmentation de la fréquence d’émission de
l’urine, de l’infertilité, et anœstrus chez les génisses ou une dégénérescence testiculaire et une
anomalie des spermatozoïdes chez les taureaux (Gasquet, 2014 ; Demessie et Derso, 2015 ;
Abdisa, 2019).

1.2.2.7 Lésions

Les carcasses et organes des animaux qui meurent de l’anaplasmose sont maigres ou
cachectiques, pâles et jaunâtres, plus ou moins humides (Badolo, 2014). Le foie est jaune, la
vésicule biliaire est distendue et congestionnée (Abdisa, 2019). Au niveau du rein, il y a
dégénérescence et nécrose des cellules tubulaires rénales. On observe aussi l’hyperplasie de la
moelle osseuse. Les ganglions lymphatiques, surtout les ganglions mésentériques médiastinaux
sont légèrement hypertrophiés, humides et apparaissent bruns (Gasquet, 2014).

1.2.2.8 Diagnostic

 Diagnostic clinique

Il repose sur les commémoratifs (bovin au pâturage en période d’activité des tiques), la clinique
(anémie, hyperthermie, pas d’hémoglobinurie) (Gasquet, 2014).

 Diagnostic épidémiologique

Il faut tenir compte du lieu, de la saison, du signalement des animaux, de l’alimentation et de


la provenance des animaux (Gasquet, 2014).

 Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel doit être fait avec les autres causes d’anémie périphérique
hémolytique (régénérative). Ce type d’anémie peut être dû à une intoxication au cuivre, au
plomb, à l’oignon, à la fougère aigle, aux nitrates, aux nitrites, aux crucifères, aux
phénothiazines, à la mercuriale, à d’autres plantes ou aux mycotoxines. Ces intoxications sont
caractérisées par une hémoglobinurie ou une hématurie, une absence de fièvre plus ou moins
accompagnées d’autres symptômes tels que la diarrhée, des pétéchies, etc. Il faut faire la
différence avec les maladies bactériennes telles que la theilériose, le charbon bactéridien, la
leptospirose, l’entérotoxémie, l’hémoglobinurie bacillaire, le lymphosarcome multicentrique ;
les affections staphylococciques.

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Il faut aussi faire le diagnostic différentiel avec un accident transfusionnel, une hémoglobinurie
post-partum (ictère, hémoglobinurie, apyrexie), une anémie inflammatoire hyporégénérative,
une leucose enzootique ou une anémie par perte sanguine (Gasquet, 2014).

 Diagnostic de laboratoire

L’examen microscopique d’étalements de sang ou d’organes, les tests sérologiques tels que
l’ELISA, le test de fixation du complément (CFT) ou le test d’agglutination sur carte et les
méthodes basées sur la PCR, sont utilisés aujourd’hui et permettent de diagnostiquer cette
maladie (Eisawi et al., 2020 ; Parvizi et al., 2020 ; Spare et al., 2020).

1.2.2.9 Lutte

 Traitement

Les tétracyclines et l’imidocarbe, ainsi que leurs dérivés sont efficaces pour le traitement de
l’anaplasmose bovine (Demessie et Derso, 2015 ; Gurjar et al., 2019). Le dipropionate
d’imidocarbe a été utilisé à raison de 2,5 ml/ 100 kg de poids vif en dose unique et en I.M.
profonde. L’Oxytétracycline est efficace à 5 à 10 mg/kg. Toutefois, le traitement de soutien par
l’administration d’antipyrétique, d’anti-anémique, de vitamines, d’Ivermectine, doit être
associé (Gurjar et al., 2019).

 Contrôle

Le contrôle de cette maladie passe par la lutte contre les vecteurs, la chimioprophylaxie et la
vaccination des animaux (Ganaie et al., 2019). La vaccination est un moyen économique et
efficace de contrôle de l’anaplasmose bovine dans le monde. Il existe deux principaux types de
vaccins : vaccins vivants et vaccins inactivés. Les deux types de vaccins reposent sur
l’utilisation d’A. marginale à partir d’érythrocytes de bovins infectés. Ils induisent une
immunité protectrice qui réduit ou empêche la maladie clinique, mais n’empêchent pas les
bovins d’être infectés de façon persistante par A. marginale (Demessie et Derso, 2015).

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1.2.3 Theilériose tropicale

1.2.3.1 Définition

La theilériose tropicale est une maladie infectieuse, inoculable, non contagieuse, due à la
présence et la multiplication dans les leucocytes mononucléaires puis dans les érythrocytes des
bovinés (bœuf, buffle, zébus et bison) d’un protozoaire spécifique, Theileria annulata, transmis
par les tiques du genre Hyalomma (Gharbi, 2006). Elle se manifeste cliniquement par
l’évolution d’une anémie hémolytique fébrile accompagnée d’une hypertrophie des nœuds
lymphatiques et d’autres signes cliniques variés, et anatomiquement par des lésions de
dégénérescence, d’inflammation et d’hémorragies sur différents organes, notamment ceux du
système des phagocytes mononucléés (Gharbi, 2006).

1.2.3.2 Synonymie

La theilériose tropicale est encore appelée fièvre méditerranéenne, theilériose méditerranéenne,


theilériose bovine d’Afrique du Nord, theilériose bovine maligne, gondériose tropicale ou
piroplasmose tropicale. En Anglais, elle est appelée tropical theileriosis (Ayadi, 2016).

1.2.3.3 Importance économique

La theilériose tropicale menace environ 250 millions de bovins dans les pays méditerranéens et
subtropicaux en Europe, en Afrique et en Asie et est à l’origine des pertes économiques
considérables liées aux mortalités, à la chute de la production laitière, à la perte de poids, au
retard de croissance et la saisie des carcasses ictériques. L’impact économique est également
lié aux dépenses effectuées dans le cadre du traitement et de la prophylaxie (Ganaie et al.,
2019).

1.2.3.4 Etiologie

Les espèces de Theileria transmises par les tiques sont des protozoaires parasites intra-
cellulaires infectant les leucocytes et les érythrocytes des grands et petits ruminants sauvages
et domestiques. Chez les bovins, T. parva, T. annulata, T. mutans, T. velifera, T. tarurotragi et
T. buffeli ont été identifiés. T. annulata et T. parva sont considérées comme les espèces de
Theileria les plus pathogènes affectant les bovins. T. annulata provoque la theilériose tropicale,
tandis que T. parva est à l’origine de la Fièvre de la Côte Est (Demessie et Derso, 2015 ; OIE,
2018).

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 Morphologie de Theileria annulata

Theileria annulata apparait comme des inclusions intra-érythrocytaires se présentant sous


différents aspects (annulaire, en virgule, en tétrade...). Les formes en tétrade, en virgule et en
bâtonnet sont spécifiques du genre Theileria (les tétrades sont rarement observées chez T.
annulata, mais plus fréquentes chez T. equi) (Gharbi et al., 2012).

 Cycle de développement

Le cycle de vie du parasite Theileria est complexe, impliquant des phases morphologiquement
distinctes chez deux hôtes (Ganaie et al., 2019). La sporogonie et la mérogonie ont lieu chez
l’hôte bovin, tandis que la gamogonie a lieu chez la tique.
Les sporozoïtes de T. annulata injectés au bovin via la salive des tiques lors du repas sanguin,
envahissent rapidement les leucocytes mononucléaires où ils mûrissent en microschizontes. Les
microschizontes se transforment progressivement en macroschizontes. Ces derniers subissent
une mérogonie pour former des mérozoïtes qui sont libérés dans les leucocytes. Les mérozoïtes
envahissent les érythrocytes et se transforment en piroplasmes qui constituent le stade
infectieux chez les tiques. Au cours du prochain cycle d’alimentation, les larves ou les nymphes
ingèrent les piroplasmes des érythrocytes infectés et les parasites libérés subissent une syngamie
dans l’intestin des tiques, formant un zygote. Le zygote se divise en des kinètes mobiles qui
infectent les cellules épithéliales de l’intestin des tiques et migrent vers l’hémolymphe et ensuite
infectent les glandes salivaires. Après la mue et le début de l’alimentation de la tique, la
sporogonie entraîne la multiplication des sporozoïtes dans les acini des glandes salivaires avant
injection dans le site d’alimentation par les nymphes ou tiques adultes s’exposant
respectivement à la transmission trans-stadiale. Pour que la tique devienne infectieuse, elle doit
être attachée pendant 48 à 72 h sur l’animal. Cependant, si les températures ambiantes sont
élevées, des sporozoïtes infectieux peuvent se développer chez les tiques au sol et pénétrer dans
l’hôte dans les heures suivant l’attachement (Ganaie et al., 2019).

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Figure 11: Cycle évolutif de Theileria annulata (Gharbi et Darghouth, 2015)

1.2.3.5 Epidémiologie

 Distribution géographique

La theilériose tropicale bovine à T. annulata est présente dans le Sud de l’Europe, ainsi que
l’Afrique du Nord et dans certaines parties de l’Asie (CFSPH, 2019 ; OIE, 2018). Cette large
distribution est à l’origine d’un polymorphisme épidémiologique en relation avec la variété des
vecteurs, les races de bovins et les conditions abiotiques (Nejash et Tilahun, 2016).

 Facteurs intrinsèques

Les facteurs intervenant dans la réceptivité des animaux à l’infection par T. annulata sont
l’espèce, la race et l’âge.

Espèce : T. annulata affecte les bovins, les yaks et les buffles d’eau. Il peut également infecter
les ovins et les caprins, mais ne provoque pas de maladie importante chez ces animaux. Les
petits ruminants ont très peu de piroplasmes de T. annulata dans le sang, et n’ont que peu ou
pas d’importance dans la transmission de cet agent aux tiques (CFSPH, 2019).

Race : Les animaux exotiques de race étrangère et les animaux croisés ont montré un degré de
sensibilité plus élevé. En revanche, la race indigène locale a montré une certaine résistance face
à la theilériose tropicale (Taha et al., 2018).

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Sexe : L’incidence de cette maladie est plus élevée chez les femelles que chez les mâles (Taha
et al., 2018).

Age : La séroprévalence de T. annulata augmente avec l’âge. En effet, les animaux âgés de plus
de 6 ans sont 20 fois plus exposés au risque de positivité que les animaux âgés de 2 à 5 ans et 5
fois plus exposés au risque de positivité que les animaux de moins de 2 ans (Sallemi et al.,
2018).

 Facteurs favorisants

Les facteurs qui favorisent le développement de la maladie sont : le mode d’élevage, l’état de
l’étable, les conditions climatiques et l’état de l’animal (Ayadi, 2016).

 Mode d’élevage

Le mode d’élevage est étroitement lié à la tique vectrice. Si la tique est exophile comme H.
lusitanicum, le mode d’élevage intensif est le plus recommandé pour diminuer l’incidence de
la maladie ; mais si la tique est endophile comme H. scupense, ce mode d’élevage est un facteur
de risque (Ayadi, 2016).

 Etat de l’étable

Les étables mal conçues et mal entretenues, dont les murs présentent des crevasses et des
fissures et où l’on note la présence de tas de bouses, offrent des gîtes favorables à la ponte des
femelles et à l’hibernation des nymphes gorgées de H. scupense. A l’opposé, les étables bien
conçues et bien entretenues, dont les crépis muraux sont lisses, sans anfractuosités, n’hébergent
généralement pas de tiques (Gharbi et al., 2014).

 Conditions climatiques

Le parasite présente une sensibilité due à des températures extrêmes auxquelles les tiques
vectrices peuvent être soumises. L’exposition des tiques à des températures élevées pendant de
longues périodes de temps entraîne une diminution de la durée de vie des sporozoïtes dans les
glandes salivaires. Des basses températures (8 à 10°C) peuvent entraîner la perte du pouvoir
infectieux des tiques infectées, ceci explique bien la présence des limites géographiques de la
theilériose tropicale bovine et l’absence de la maladie dans certaines régions malgré la présence
de la tique vectrice (Ayadi, 2016).

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 L’état de l’animal

L’état de l’animal (diminution de l’immunité, état de fatigue, troubles nutritionnels, lactation et


gestation) conditionne les défenses de l’organisme de l’hôte vis-à-vis de l’infection par le
parasite, en augmentant la sensibilité du bovin, favorisant ainsi la primo-infection ou les états
de rechute. Il est possible de voir des bovins porteurs sains faire des rechutes de theilériose
clinique suite à une forte lactation, une fin de gestation ou une maladie intercurrente (Ayadi,
2016).

 Sources du parasite

Ils existent deux sources principales de T. annulata : d’une part, les tiques adultes d’Hyalomma
qui le transmettent directement au cours de leur repas sanguin, et d’autre part indirectement par
les animaux infectés, notamment les porteurs asymptomatiques du parasite qui vont infecter
occasionnellement les larves et les nymphes d’Hyalomma lors du repas sanguin, et sont
impliqués dans la propagation de l’infection, jouant donc un rôle important dans l’entretien du
cycle biologique du parasite entre les bovins et les tiques vectrices (Ayadi, 2016).

 Mode de transmission

Les espèces de Theileria économiquement importantes qui infectent le bétail et les petits
ruminants sont transmises par les tiques Ixodides des genres Rhipicephalus, Amblyomma,
Hyalomma et Haemaphysalis. Les sporozoïtes de Theileria sont transmis aux animaux via la
salive de la tique nourricière lors du repas sanguin (Nejash et Tilahun, 2016). La transmission
des parasites par voie iatrogène (seringues contaminées) peut se produire, mais son rôle reste
accessoire dans l’épidémiologie de la maladie. La transmission transplacentaire a été rarement
observée chez T. annulata (Ayadi, 2016).

1.2.3.6 Pathogénie

La pathogénicité est principalement liée au développement et à la multiplication du parasite


dans les leucocytes (Ganaie et al., 2019). Les parasites, après avoir pénétré dans les leucocytes,
résident librement dans le cytosol des cellules hôtes. Les leucocytes hôtes infectés sont activés
par les schizontes qui s’associent au fuseau mitotique de la cellule hôte pendant la division
cellulaire. Les parasites Theileria sont les seuls parasites eucaryotes intracellulaires capables de
transformer de façon réversible les cellules hôtes, en se divisant en même temps que les cellules
hôtes, en veillant à ce que l’infection soit retenue dans les cellules filles. Le stade schizonte
induit la transformation des cellules hôtes sans entraîner l’intégration de l’ADN du parasite

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dans le génome hôte. Par la suite, le tissu lymphoïde et les organes non lymphoïdes tels que le
foie, les poumons, les reins sont infectés au 7ème jour ; le cerveau au 12ème jour et le cœur au
14ème jour après l’infection, entraînant des lésions hémorragiques dans ces organes. Ce
processus résulte de la multiplication rapide des parasites avant leur différenciation en
mérozoïtes, forme infectant les érythrocytes. L’infection provoque généralement la mort entre
3 à 4 semaines. Certaine réplication des piroplasmes de T. annulata est associée à des niveaux
plus élevés d’infection des érythrocytes ; les infections à T. annulata peuvent ainsi entraîner
une anémie modérée. Cependant, le stade du schizonte est généralement la principale cause de
la pathogenèse et de la mortalité chez T. annulata et T. parva (Ganaie et al., 2019).

1.2.3.7 Symptômes

Dans les conditions expérimentales, la durée d’incubation varie entre 1 et 3 semaines, avec une
moyenne de 14 jours après la piqûre de tiques, et 2 à 4 semaines, avec une moyenne de 17 jours
après inoculation de sang infecté. La durée et la gravité de la maladie sont influencées par trois
facteurs importants : la dose infectante inoculée, la virulence de la souche et l’état immunitaire
de l’animal. La theilériose tropicale évolue sous trois formes cliniques (Ayadi, 2016).

 Forme suraiguë

Cette forme est relativement rare et se caractérise par un tableau clinique d’emblée dramatique.
L’animal présente une hyperthermie qui peut aller jusqu’à 42°C, une hypertrophie des nœuds
lymphatiques, surtout les nœuds lymphatiques drainant le lieu de fixation de la tique, mais qui
peut parfois être généralisée, devenant même visible à distance, un ictère franc et des troubles
nerveux. En absence de traitement, la mort survient en 3 à 6 jours (Gharbi et al., 2012 ; Ayadi,
2016).

 Forme aiguë

C’est la forme la plus typique de theilériose tropicale. Elle se caractérise par une hyperthermie
supérieure à 40°C (atteignant parfois 42°C), une hypertrophie des nœuds lymphatiques en
particulier pré-scapulaires et pré-cruraux, l’anorexie, la tachycardie, la réduction de la motilité
du rumen (Farooq et al., 2019 ; Jaiswal et al., 2019). On note aussi un syndrome hémolytique
constant qui s’installe après 2 à 3 jours de congestion des muqueuses. L’ictère, d’apparition
tardive, n’est pas constant et constitue un élément de pronostic défavorable. L’hémoglobinurie,
très inconstante, représente également un signe de gravité. La présence de pétéchies (rondes de
1 à 5 mm de diamètre), des suffusions ou d’ecchymoses sur les muqueuses génitale et oculaire,

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assombrit également le pronostic. Les vaches en lactation présentent une forte chute de la
sécrétion lactée voire un tarissement. Certaines femelles gestantes atteintes avortent ou mettent-
bas prématurément (Ayadi, 2016).
D’autres signes moins fréquents et moins spécifiques peuvent être observés tels que des troubles
nerveux de type ataxie, hyperesthésie, amaurose, convulsions suite à des stimuli auditifs dans
de rares cas de theilériose cérébrale ; des troubles digestifs se traduisant par une diarrhée avec
melæna, une indigestion du feuillet, la présence d’ulcères au niveau de la caillette lors
d’infections sévères; des troubles respiratoires se traduisant par une broncho-pneumonie, une
détresse respiratoire sous la forme d’une dyspnée, de la toux et d’œdèmes pulmonaires (Ayadi,
2016). L’œdème de l’auge et des lésions cutanées ont été également observés. Ces lésions sont
sans doute dues à des embolies parasitaires (Gharbi et al., 2012 ; Gharbi et al., 2017).

En absence de traitement, cette forme évolue vers l’aggravation du tableau clinique et la mort
survient en 7 à 15 jours dans un état d’hypothermie, d’épuisement total après une accentuation
de l’anémie et de l’hémolyse et l’apparition plus fréquente à ce stade de l’ictère, de
l’hémoglobinurie et des troubles hémorragiques et nerveux (Gharbi et al., 2012 ; Ayadi, 2016).

 Forme atténuée

Les signes sont moins graves ; la guérison survient après une période d’incubation plus ou
moins longue. Cette forme atténuée peut se transformer en forme chronique souvent mortelle
avec une anémie intense et la cachexie. Elle est observée surtout chez la population autochtone
(Ayadi, 2016).

La theilériose peut survenir sans signes cliniques spécifiques, tels une légère altération de l’état
général, de la fièvre et de l’hypertrophie modérée des nœuds lymphatiques, parfois une anémie
discrète. Habituellement, l’infection passe inaperçue, mais elle a des répercussions sur la
productivité des animaux surtout les vaches laitières (Ayadi, 2016).

1.2.3.8 Lésions

Les lésions macroscopiques comprennent une muqueuse pâle avec une carcasse émaciée ; les
surfaces séreuses des organes abdominaux présentent une décoloration jaunâtre indiquant un
ictère et des pétéchies. Une splénomégalie avec congestion et une hépatomégalie sont
observées. Les poumons sont congestionnés (Jaiswal et al., 2019). On note également
l’hypertrophie des ganglions lymphatiques et de la rate, des érosions et ulcérations de la
caillette, de l’entérite avec nécrose des plaques de Peyer (OIE, 2018). Des cellules parasitées

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par des schizontes peuvent être observées dans les frottis de tous les tissus. Dans les cas plus
anciens, les foyers d’infiltrations lymphocytaires dans les reins apparaissent sous forme
d’infarctus blancs (OIE, 2018).

1.2.3.9 Diagnostic

Le diagnostic de la theilériose tropicale bovine est basé sur les données épidémiologiques,
cliniques et différentielles. Le recours au laboratoire confirme l’infection surtout chez les
porteurs asymptomatiques (Ayadi, 2016).

 Diagnostic différentiel

La theilériose tropicale présente une homologie avec plusieurs entités pathologiques estivales
telles que les babésioses et l’anaplasmose, surtout si le tableau clinique n’est pas
pathognomonique. La babésiose bovine s’exprime cliniquement par une prédominance de
l’hémoglobinurie traduite par des urines rouge-foncé et des signes digestifs de type diarrhées
profuses. L’ictère est inconstant, s’il apparaît, il est tardif et reste peu intense.
L’anaplasmose est caractérisée par une anémie, la jaunisse, de la fièvre, la déshydratation, la
perte de poids et l’avortement (Ayadi, 2016).

 Diagnostic de laboratoire

Plusieurs techniques de laboratoire sont utilisées pour diagnostiquer la maladie, présentant


chacune des avantages, des limites et des indications spécifiques (Ayadi, 2016).

La theilériose chez les animaux vivants est diagnostiquée par l’identification des schizontes
dans les frottis de sang, la biopsie de ganglions lymphatiques et la rate colorés au Geimsa
(Benchikh Elfegoun et al., 2017). Les tests sérologiques tels que l’IFAT, l’ELISA, sont
également utilisés pour le diagnostic de la theilériose bovine, mais ne sont pas non plus fiables
en raison de leurs limites. Il y a des chances de réaction croisée et peut faire face à de faux
résultats positifs et faux négatifs (OIE, 2018 ; Ganaie et al., 2019). Les méthodes moléculaires
(PCR, RLB, etc.) sont beaucoup plus utilisées aujourd’hui pour détecter les espèces de Theileria
(T. parva et T. annulata) aussi bien chez les hôtes bovins que chez les tiques vectrices (Taha et
al., 2018 ; Sallemi et al., 2018 ; Farooq et al., 2019 ; Jia et al., 2020).

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1.2.3.10 Lutte

 Traitement

Le traitement médical de la theilériose associe un traitement spécifique à base de médicaments


theiléricides et un traitement symptomatique complet. Les co-infections doivent être prises en
considération lors du traitement (Ayadi, 2016). Pour le traitement spécifique de la theilériose,
les agents chimiothérapeutiques à savoir la parvaquone (20 mg/kg de poids vif), la
buparvaquone et l’halofuginone sont principalement utilisés (OIE, 2018). Toutefois, la
buparvaquone est plus active que les deux autres. L’Oxytétracycline a été également efficace
et a permis d’obtenir des cas de guérison des animaux atteints de la theilériose (Ayadi, 2016).
Le traitement symptomatique est recommandé pour améliorer l’état de l’animal, contre
l’anémie, l’entérite, la pneumonie et l’hyperthermie (Ayadi, 2016).

 Contrôle

La méthode la plus largement utilisée pour lutter contre la theilériose est la lutte chimique contre
les tiques avec des acaricides. Néanmoins, la vaccination à l’aide de lignées cellulaires
atténuées infectées par le schizonte a été largement utilisée pour T. annulata, tandis que pour la
lutte contre T. parva, l’infection et le traitement à l’aide de sporozoïtes dérivés de tiques et de
tétracyclines sont mis en œuvre dans un certain nombre de pays d’Afrique orientale, centrale et
australe (OIE, 2018).

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CHAPITRE II : Milieu d’étude, Matériel et


Méthodes

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2.1. Milieu d’étude

La présente étude a été effectuée de mai à septembre 2020. La collecte a été faite sur l’étendue
du territoire béninois en fonction des zones agroécologiques (Figure 12). Les caractéristiques
des zones agroécologiques sont indiquées en Annexe.

Figure 12: Carte des points de collecte dans les zones agroécologiques.

2.2. Matériel et méthodes

2.2.1. Matériel
2.2.1.1. Matériel de terrain

La collecte des données de l’enquête a été faite à l’aide de téléphone Android portant
l’application de la plateforme Epicollect5. Des pinces, des flacons et de l’éthanol 70° ont servi
à la collecte et la conservation des tiques. Des lames porte-objets, des lamelles, des aiguilles de
prélèvement, du coton et du méthanol absolu ont été utilisés principalement pour la confection
et la fixation des frottis sanguins. Un marqueur a permis de noter les éléments d’identification

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des animaux (zone agroécologique, commune, numéro du troupeau, sexe, race, catégorie d’âge)
sur les flacons et les frottis.

2.2.1.2. Matériel biologique

Il est constitué principalement des tiques collectées sur les bovins dans les zones
agroécologiques et du sang de ces bovins échantillonnés.

2.2.1.3. Matériel de laboratoire

 Matériel d’identification des tiques et des hémoparasites

L’identification des tiques a été faite à l’aide d’un microscope stéréoscopique équipé d’un
système de visualisation sur écran. Pour l’examen microscopique des frottis sanguins, un
système de bac de coloration au colorant Giemsa Rapide et un microscope optique trinoculaire
ont été utilisés.

Figure 13: Microscope stéréoscopique trinoculaire


muni d’une caméra reliée à un écran, boîte de Pétri,
pinces, pinceau et tubes à tiques
Figure 14: Microscope optique
trinoculaire muni d’un écran

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2.2.2. Méthodes
2.2.2.1. Enquête

Au cours de cette étude, une enquête rétrospective a été effectuée, afin de recueillir des données
sur la perception des éleveurs sur les tiques et les pathologies transmises par les tiques du genre
Rhipicephalus (Boophilus). Au total, 25 éleveurs ont été interviewés.

2.2.2.2. Collecte, conservation et identification morphologique des tiques

 Collecte et conservation

Au total, 122 bovins ont été échantillonnés dans 11 troupeaux répartis dans huit communes des
sept zones agroécologiques concernées par cette étude (Annexe). Les troupeaux ciblés étaient
ceux déparasités il y a au moins deux semaines. Les tiques ont été collectées sur 12 animaux
choisis aléatoirement, dont six jeunes et six adultes avec un âge médian égal à 3 ans et un sexe
ratio de 50%. Après la contention de l’animal, les tiques ont été collectées par arrachage simple
à la main et/ou à l’aide de pinces et introduites immédiatement dans un flacon contenant de
l’éthanol 70° portant les codes d’identification du lieu de prélèvement et de l’animal (Adehan
et al., 2017). Une fois la collecte achevée, les flacons ont été transportés à l’Unité de Recherche
sur les Maladies Transmissibles (URMaT) pour l’identification morphologique des tiques.

Tableau 1: Echantillonnage de la collecte effectuée

Zones Nombre de Nombre d’animaux


Communes
prospectées troupeaux échantillonnés
Zone 2 Banikoara 02 21
Zone 3 Kouandé 02 23
Zone 4 Tanguiéta 02 23
Djidja 01 11
Zone 5 Dassa-
01 12
Zoumè
Zone 6 Zè 01 10
Zone 7 Zogbodomey 01 11
Zone 8 Ouidah 01 11

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Figure 15: Photo de la phase de collecte des Figure 16: Photo de la phase de contention
tiques dans le troupeau de Ouidah d’un bovin lors de la collecte des tiques

 Identification morphologique des tiques

L’identification morphologique des tiques a été faite à l’URMaT grâce à la clé d’identification
taxonomique élaborée par Walker et al. (2003), au moyen du Microscope stéréoscopique
(Nikon SMZ745T) muni d’une caméra ToupCamTM reliée à un écran. Les caractéristiques
retenues pour l’identification des tiques Rhipicephalus (Boophilus) sont essentiellement la
dentition, la présence de protubérance sur le segment I du palpe, la présence des éperons des
coxae II et III, la présence d’appendice caudal et la forme des plaques adanales et accessoires
(Tableau 2).

Tableau 2: Caractéristiques différentielles des tiques Rhipicephalus (Boophilus)

R. microplus R. annulatus R. decoloratus R. geigyi


Dentition 4/4 4/4 3/3 4/4
Protubérance du 1er
Absente Absente Présente Présente
segment du palpe
Présents en forme
Eperons Coxa II et III Absents Présents Présents
de mamelon
Appendice caudal Présent Absent Présent Présent
Plaques adanales et
Emoussées Pointues Pointues Pointues
accessoires

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Figure 17: Photo de la phase d’identification morphologique des tiques

2.2.2.3. Confection, fixation et examen microscopique des frottis sanguins

 Confection et fixation des frottis

La confection et la fixation des frottis sanguins ont été faites sur le terrain suivant la méthode
décrite par El Bekkali (2016). Une goutte du sang obtenue au niveau de l’oreille de chaque
animal est déposée à 1 cm d’extrémité d’une lame porte-objet. Une lamelle à étalement inclinée
de 45° est ensuite glissée vers la goutte de sang jusqu’à la toucher. Une fois la goutte de sang
étalée le long de l’arête de la lamelle à étalement, cette dernière est glissée de sorte que tout le
sang soit étalé avant d’atteindre l’autre extrémité de la lame. Après l’étalement, le frottis a été
séché par agitation dans l’air puis fixé avec du méthanol absolu. Les lames ont été ensuite mises
dans des supports pour leur conservation et ramenées à l’URMaT pour l’examen
microscopique. Au cours de cette étude, 122 frottis sanguins ont été confectionnés et fixés.

 Examen microscopique des frottis sanguins

L’examen microscopique des frottis sanguins a été effectué à l’URMaT. La méthode rapide de
coloration de Giemsa décrite par El Bekkali (2016) a été adaptée et utilisée à cet effet. Ainsi,
les lames préalablement fixées ont été introduites dans des cuvettes à rainures contenant la
solution de Giemsa diluée à 10% puis la solution a été laissée en contact avec les lames pendant
25 minutes. Les lames ont été ensuite retirées puis soigneusement rincées à l’eau de robinet et
séchées sur la paillasse à la température ambiante. Pour l’observation microscopique, une goutte
d’huile à immersion est déposée sur la lame séchée et l’objectif X100 a été utilisé pour
l’observation au microscope trinoculaire muni d’un écran.

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Figure 18: Photo de la phase Figure 19: Photo de la phase


de la coloration de Giemsa de rinçage de frottis coloré Figure 20: Photo de la phase
d’observation microscopique
des frottis colorés

2.2.2.4. Analyses statistiques

Les données obtenues sur le terrain et au laboratoire ont été encodées et enregistrées avec le
logiciel Excel. Ces données ont été analysées à l’aide du logiciel SAS (2013). Les fréquences
ont été calculées par la procédure Proc freq du SAS et comparées par le test de Chi-carré et par
le test bilatéral de Z. L’intervalle de confiance à 95% a été calculé en appliquant la formule ci-
dessous.

ICP  1,96
 P(1  P)
N

P est la fréquence relative et N la taille de l’échantillon.

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Chapitre III : Résultats et discussion

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3.1. Résultats

3.1.1. Perception des éleveurs sur les tiques et les pathologies transmises par les
tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus)
3.1.1.1. Caractéristiques socio-démographiques des éleveurs enquêtés

Le tableau 3 présente les caractéristiques socio-démographiques des éleveurs enquêtés. Au


total, 25 éleveurs répartis dans les zones agroécologiques, ont été soumis au questionnaire. La
majorité des éleveurs enquêtés avaient au moins 25 ans et étaient tous de sexe masculin et
mariés. Près de la moitié étaient Peuhl (Fulani) (45,83%), 16,67% étaient Fon, 12,50% des
Bariba et 8,34% des Gando. Les autres ethnies, Dendi, Mina, Gambari et Nago étaient
faiblement représentées dans la même proportion égale à 4,17%. 60% des éleveurs enquêtés
n’avaient aucun niveau d’instruction, 16% ont fréquenté et se sont arrêtés au niveau primaire,
8% au niveau secondaire et seulement 16% ont pu atteindre le niveau supérieur. 60% des
enquêtés s’adonnent principalement à l’élevage, 28% à l’agro-élevage et 4% à l’agriculture.
Les fonctionnaires ne représentaient que 8% des enquêtés. 32% des enquêtés pratiquent
l’agriculture comme activité secondaire et 12% l’élevage.

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Tableau 3: Caractéristiques socio-démographiques des éleveurs enquêtés

Pourcentage Intervalle de
Facteurs Classe Effectif
(%) confiance
˂25 0 00,00a 0,00
Age (ans) 25-50 11 52,38a 21,36
˃50 10 47,62a 21,36
Masculin 25 100,00a 0,00
Sexe
Féminin 0 00,00b 0,00
Peuhl
11 45,83a 19,93
(Fulani)
Gando 2 8,34b 7,99
Bariba 3 12,50b 13,23
Ethnie Dendi 1 4,17b 7,99
Mina 1 4,17b 7,99
Fon 4 16,67b 14,91
Gambari 1 4,17b 7,99
Nago 1 4,17b 7,99
Situation Marié(e) 25 100,00a 0,00
matrimoniale Célibataire 0 00,00b 0,00
Primaire 4 16,00b 14,37
Secondaire 2 8,00b 10,63
Niveau d’instruction
Supérieur 4 16,00b 14,37
Aucun 15 60,00a 0,00
Agriculture 1 4,00b 19,20
Elevage 15 60,00b 7,68
Activité principale
Agro-élevage 7 28,00b 19,20
Fonctionnaire 2 8,00b 17,60
Agriculture 8 32,00a 18,29
Activités secondaires Elevage 3 12,00ab 12,74
Autres 1 4,00b 7,68
Les pourcentages suivis de la même lettre ne différent pas significativement au seuil de 5%.

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3.1.1.2. Caractéristiques des exploitations

Les caractéristiques des exploitations abordées sont indiquées dans le tableau 4. Sur les 25
éleveurs enquêtés, seulement 18 ont pu donner une réponse par rapport à l’âge de leurs
exploitations dont la taille du troupeau était variable. L’analyse des données recueillies a révélé
que plus de la moitié des exploitations (10/18) avaient plus de 30 ans, 6 (33,33%) avaient entre
10 et 30 ans et seulement 2 (11,11%) avaient moins de 10 ans. Les infrastructures disponibles
dans ces exploitations étaient essentiellement représentées par le parc fixe (96%). Le couloir de
contention, l’étable et l’enclos moderne sont présents respectivement dans 2 (8%), 1 (4%) et 1
(4%) exploitations. L’élevage sédentaire est principalement pratiqué par la majorité des
éleveurs, mais 92% faisaient paître leurs troupeaux sur pâturage libre, 8% sur pâturage privé et
très peu d’entre eux, 8% donnaient de compléments alimentaires à leurs animaux. L’objectif de
production mentionné par les éleveurs était principalement la production mixte, c’est-à-dire la
production de viande et du lait (100%). Par rapport aux races bovines élevées, la race Borgou
était significativement la plus citée (80%), suivie respectivement des Métisses (52%), White
Fulani (40%), Goudali (24%) et Lagunaire (12%). Les races Girolando, Azawak et Somba ont
été faiblement signalées dans la même proportion égale à 4%. Les autres espèces animales
élevées dans ces exploitations étaient principalement les ovins (76%), la volaille (76%), les
caprins (44%) et le porc (4%). La trypanosomose a été mentionnée majoritairement par les
éleveurs (52%) comme pathologie sévissant le plus dans leurs exploitations. Les autres
pathologies citées étaient la fièvre aphteuse (28%), la pasteurellose (20%), la dermatophilose
(16%) et la dermatose nodulaire contagieuse (12%). Concernant les produits utilisés dans ces
exploitations contre ces pathologies, 20% des éleveurs enquêtés ont cité l’Oxytétracycline, 12%
ont indexé Sangavet, 4% Peni-strepto et 4% Spiramycine.

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Tableau 4: Caractéristiques des exploitations

Effectif Pourcentage Intervalle de


Facteurs Classe
(%) confiance
˂10 2 11,11b 14,52
Age de l’exploitation 10-30 6 33,33ab 21,78
˃30 10 55,56a 22,96
Parc fixe 24 96,00a 7,68
Infrastructures
Enclos moderne 1 4,00b 7,68
disponibles
Etable 1 4,00b 7,68
Couloir de contention 2 8,00b 10,63
Sédentaire 24 96,00a 7,68
Système d’élevage
Transhumance 1 4,00b 7,68
Pâturage libre 23 92,00a 10,63
Mode d’alimentation Pâturage privé 2 8,00b 10,63
Complément 2 8,00b 10,63
˂50 10 40,00a 19,20
Taille du troupeau 50-100 6 24,00a 16,74
˃100 9 36,00a 18,82
Viande et lait 25 100,00a 0,00
Objectifs de production
Traction 0 0,00b 0,00
Borgou 20 80,00a 15,68
Lagunaire 3 12,00c 12,74
White fulani 10 40,00b 19,20
Girolando 1 4,00c 7,68
Races bovines élevées
Goudali 6 24,00bc 16,74
Azawak 1 4,00c 7,68
Somba 1 4,00c 7,68
Métisse 13 52,00b 19,58
Ovins 19 76,00a 16,74
Autres espèces animales Caprins 11 44,00b 19,46
élevées Volaille 19 76,00a 16,74
Porc 1 4,00c 7,68
Trypanosomose 13 52,00a 19,58
Fièvre aphteuse 7 28,00abc 17,60
Pasteurellose 5 20,00b 15,68
Pathologies sévissant
Dermatophilose 4 16,00bc 14,37
dans les troupeaux
Dermatose nodulaire
3 12,00bc 12,74
contagieuse
Autres 1 4,00c 7,68
Oxytétracycline 5 20,00a 15,68
Peni-strepto 1 4,00b 7,68
Produits utilisés contre
Sangavet 3 12,00a 12,74
pathologies
Spiramycine 1 4,00b 7,68
Autres 1 4,00b 7,68
Les pourcentages suivis de la même lettre ne différent pas significativement au seuil de 5%.

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3.1.1.3. Perception des éleveurs sur les tiques et les moyens de lutte contre les tiques

Le tableau 5 présente l’aperçu de la perception des éleveurs enquêtés sur les tiques et les moyens
de lutte contre les tiques. Les tiques étaient présentes dans toutes les exploitations des enquêtés.
Les tiques du genre Amblyomma sont perçues par 96% des éleveurs comme les tiques les plus
menaçantes du troupeau. Le genre Rhipicephalus est également mentionné par les éleveurs
(64%), mais 60% des éleveurs avaient reconnu les tiques de ces deux genres comme les plus
menaçantes. Les périodes d’abondance des tiques Rhipicephalus sont les saisons de pluies
(100%) et celles de rareté, les saisons sèches (100%) selon les éleveurs. 92% des enquêtés ont
indiqué que leurs troupeaux entrent en contact avec des troupeaux étrangers au cours du
pâturage, contre 8% des éleveurs dont les troupeaux n’ont aucun contact avec les troupeaux
étrangers. Concernant les signes cliniques observés sur les animaux ayant des tiques, l’anémie,
la pâleur des muqueuses et les lésions cutanées étaient principalement notifiées par au moins
92% des éleveurs enquêtés. L’amaigrissement, la diminution de la production laitière,
l’anorexie et l’hyperthermie étaient aussi signalés, mais dans une moindre proportion. 8% des
éleveurs ont fait mention des cas de mort des animaux hyperparasités par les tiques. Pour la
lutte contre les tiques, tous les éleveurs (100%) pratiquent plus la lutte par les acaricides de
synthèse dont 12% associent la lutte traditionnelle qui consiste à l’application de l’huile à
moteur, de mélange d’extraits de plantes et à l’arrachage manuel. Les acaricides utilisés par ces
éleveurs contre les tiques étaient principalement AlfaporND (100%). CypertopND et VectoclorND
ont été aussi cités, mais par un nombre réduit d’éleveurs (4%). Ces éleveurs appliquaient ces
acaricides sans respect de la posologie (92%), à l’apparition des tiques sur les animaux (92%).
Les résultats obtenus après l’application des acaricides étaient significativement variables
(96%) (p˂0,05).

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Tableau 5: Perception des éleveurs sur les tiques et les moyens de lutte contre les tiques

Pourcentage Intervalle de
Facteurs Classe Effectif
(%) confiance
Présence de tiques dans Oui 25 100,00a 0,00
l’élevage Non 0 00,00b 0,00
Genre Amblyomma 24 96,00a 7,68
Tiques plus menaçantes Genre Rhipicephalus 16 64,00b 18,82
du troupeau Genres Amblyomma et
15 60,00b 19,20
Rhipicephalus
Période d’abondance des Saisons de pluies 25 100,00a 0,00
tiques Rhipicephalus Autres 0 00,00b 0,00
Période de rareté des Saisons sèches 25 100,00a 0,00
tiques Rhipicephalus Autres 0 00,00b 0,00
Contact du troupeau avec Oui 23 92,00a 10,63
des troupeau étrangers Non 2 8,00b 10,63
Hyperthermie 1 4,00c 7,68
Anorexie 2 8,00c 10,63
Anémie 24 96,00a 7,68
Conséquences de la Muqueuses pâles 24 96,00a 7,68
présence des tiques sur Diminution de la
5 20,00bc 15,68
les animaux production laitière
Lésions cutanées 23 92,00a 10,63
Amaigrissement 9 36,00b 18,82
Morts 2 8,00c 10,63
Méthodes de lutte contre Traditionnelle 3 12,00b 12,74
les tiques Acaricide 25 100,00a 0,00
Alfapor 25 100,00a 0,00
Acaricides utilisés contre
Cypertop 1 4,00b 7,68
les tiques
Vectoclor 1 4,00b 7,68
Respect de la dose Oui 2 8,00b 10,63
d’acaricides
recommandée Non 23 92,00a 10,63
A l’apparition des
Fréquence d’application 23 92,00a 10,63
tiques sur les animaux
d’acaricides
Hebdomadaire 2 8,00b 10,63
Disparition complète
2 8,00b 10,63
des tiques
Résultats obtenus après
Disparition partielle
application d’acaricides 0 00,00b 0,00
des tiques
Résultats variables 24 96,00a 7,68
Les pourcentages suivis de la même lettre ne différent pas significativement au seuil de 5%.

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 51


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

3.1.1.4. Connaissances des éleveurs sur les pathologies transmises par les tiques

Rhipicephalus (Boophilus)

Le tableau 6 révèle les connaissances des éleveurs sur les pathologies transmises par les tiques
Rhipicephalus (Boophilus). Les données recueillies montrent que seulement 8% des éleveurs
savaient que les tiques Rhipicephalus (Boophilus) peuvent transmettre des pathologies au bétail
et les pathologies mentionnées sont principalement la babésiose (100%), l’anaplasmose
(100%), la theilériose (100%) et la cowdriose (100%). Les signes cliniques fréquents lors de
l’apparition de ces pathologies, sans différenciation concrète, sont essentiellement
l’hyperthermie, l’anorexie, les muqueuses pâles, l’hypertrophie des ganglions,
l’amaigrissement, la couleur ‘’café’’ de l’urine et le larmoiement chez les animaux atteints.
L’Oxytétracycline est le produit significativement le plus utilisé par ces éleveurs pour le
traitement de ces pathologies (p˂0,05). Toutefois, Peni-streptoND et SangavetND sont aussi
utilisés, mais dans une moindre mesure. Par ailleurs, les résultats obtenus après l’application de
l’antibiotique étaient significativement variables (p˂0,05). Les éleveurs ayant connaissances du
caractère vectoriel des tiques Rhipicephalus (Boophilus) pour les pathologies, n’appliquent
aucun programme prophylactique adapté contre ces pathologies.

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 52


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Tableau 6: Connaissances des éleveurs sur les pathologies transmises par les tiques
Rhipicephalus (Boophilus)

Facteurs Classe Effectif Pourcentage Intervalle de


(%) confiance
Connaissances des éleveurs Oui
2 8,00b 10,63
sur les pathologies
transmises par les tiques
Non 23 92,00a 10,63
Rhipicephalus (Boophilus)
Babésiose 2 100,00a 10,63
Pathologies reconnues Anaplasmose 2 100,00a 10,63
comme transmises par les Theilériose 2 100,00a 10,63
tiques Cowdriose 2 100,00a 10,63
Autres 1 50,00b 7,68
Hyperthermie 2 100,00a 10,63
Anorexie 2 100,00a 10,63
Muqueuses pâles 2 100,00a 10,63
Signes fréquents à Hypertrophie des
2 100,00a 10,63
l’apparition de ces ganglions
pathologies Amaigrissement 2 100,00a 10,63
Urines de couleur
2 100,00a 10,63
café
Larmoiement 2 100,00a 10,63
Produits utilisés pour le Oxytétracycline 2 100,00a 10,63
traitement des pathologies Peni-strepto 1 50,00b 7,68
transmises par les tiques Sangavet 1 50,00b 7,68
Guérison
complète des 0 00,00b 0,00
animaux atteints
Résultat obtenu après
Pas de
traitement 0 00,00b 0,00
rétablissement
Morts 0 00,00b 0,00
Variables 2 100,00a 10,63
Prévention des animaux Oui
0 00,00b 0,00
contre les pathologies
transmises par les tiques Non 2 100,00a 10,63
Les pourcentages suivis de la même lettre ne différent pas significativement au seuil de 5%.

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 53


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

3.1.2. Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) en fonction des zones


agroécologiques
3.1.2.1. Fréquence des tiques collectées

Le tableau 7 présente la fréquence des tiques collectées en fonction de leurs genres. Quatre
genres à savoir Amblyomma, Hyalomma, Rhipicephalus (Boophilus) et Rhipicephalus ont été
identifiés au cours de cette étude. Le genre Amblyomma, représenté principalement par
Amblyomma variegatum, a significativement dominé avec une fréquence de 87,70%, suivi
respectivement des genres Rhipicephalus (Boophilus) (52,46%), Hyalomma (18,85%) et
Rhipicephalus (1,64%) (p˂0,05). Les nymphes ont été également rencontrées avec une
fréquence de 4,92%.
En ce qui concerne les tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus) dont les résultats sont reportés
dans le tableau 8, R. microplus a significativement dominé avec une fréquence de 46,72%,
suivie de R. annulatus (10,66%) et R. geigyi (2,46%). R. decoloratus n’a pas été rencontrée au
cours de cette étude, mais des espèces non identifiées de R. (Boophilus) ont été également
enregistrées avec une fréquence de 12,30%.

Tableau 7: Fréquence des tiques collectées en fonction de leurs genres

Tiques Fréquence Intervalle de confiance


Amblyomma spp 87,70a 5,83
Hyalomma spp 18,85c 6,94
Rhipicephalus spp 1,64d 2,25
Rhipicephalus (Boophilus) 52,46b 8,86
Nymphes 4,92d 3,84
Les fréquences suivies de la même lettre ne différent pas significativement au seuil de 5%.

Tableau 8: Fréquence des tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus)

Tiques Fréquence Intervalle de confiance


R. microplus 46,72a 8,85
R. geigyi 2,46c 2,75
R. annulatus 10,66b 5,48
R. decoloratus 0,00c 0,00
R. (Boophilus) spp 12,30b 5,83
Les fréquences suivies de la même lettre ne différent pas significativement au seuil de 5%.

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 54


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

3.1.2.2. Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) en fonction des zones

agroécologiques

Le tableau 9 révèle l’aperçu de la distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) en fonction


des zones agroécologiques. Il ressort de ce tableau que R. microplus est présente dans toutes les
zones agroécologiques avec une fréquence allant de 8,70 à 100%. La plus forte fréquence
(100%) a été notée dans la zone 7 et la plus faible, 8,70%, dans la zone 4. L’espèce R. geigyi
n’a été rencontrée que dans les zones 3 et 8 avec les fréquences respectives de 8,70% et 9,09%.
En ce qui concerne R. annulatus, sa présence été marquée seulement dans les zones 3 (43,48%),
5 (4,35%) et 7 (18,18%). R. decoloratus a été absente dans toutes les zones concernées par cette
étude.

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 55


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites transmis aux bovins dans les zones agroécologiques
du Bénin

Tableau 9: Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) en fonction des zones agroécologiques

Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Zone 8 Test de


Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC significativité
R. microplus 9,52d 5,21 17,39d 6,73 8,70d 5,00 86,96bc 5,98 80,00c 7,10 100,00a 0,00 90,91b 5,10 ***
R. geigyi 0,00 0,00 8,70 5,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 9,09d 5,10 NS
R. annulatus 0,00 0,00 43,48a 8,80 0,00d 0,00 4,35c 3,62 0,00 0,00 18,18b 6,84 0,00 0,00 ***
R. decoloratus 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Les fréquences suivies de la même lettre ne différent pas significativement au seuil de 5%.
Fréq=Fréquence ; IC=Intervalle de confiance ; NS=Non significatif ; ***=Significatif au seuil de 1‰.

Figure 21: Amblyomma mâle, face dorsale à gauche et


face ventrale à droite Figure 22: Amblyomma femelle, face dorsale
Figure 23: Amblyomma femelle, face ventrale

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites transmis aux bovins dans les zones agroécologiques
du Bénin

Figure 24: Hyalomma mâle, face dorsale à gauche et face ventrale à droite Figure 25: Hyalomma femelle, face dorsale à gauche et face ventrale à droite

Figure 26: R. annulatus femelle Figure 27: R. annulatus mâle, face dorsale à gauche et face ventrale à droite

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 57


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites transmis aux bovins dans les zones agroécologiques
du Bénin

Figure 28: R. geigyi mâle, plaques adanales et accessoires pointues (flèches)


Figure 29: R. microplus femelle

Figure 31: R. microplus mâle, face ventrale


Figure 30: R. microplus mâle, face dorsale

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 58


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

3.1.3. Fréquence des hémoparasites


3.1.3.1. Fréquence des hémoparasites en fonction des zones agroécologiques

Le tableau 10 présente la fréquence des hémoparasites en fonction des zones agroécologiques.


La présence de A. marginale, A. centrale, B. bigemina, B. bovis et T. annulata a été marquée,
avec une fréquence qui varie entre 16,39% et 95,90%. La plus forte fréquence a été notée au
niveau d’A. marginale et la plus faible au niveau de B. bovis. A. marginale est majoritaire dans
toutes les zones avec une fréquence variant entre 86,96% et 100%, mais de manière non
significative (p˃0,05). Une fréquence significativement élevée a été enregistrée pour B.
bigemina dans la zone 8 (90,91%) et pour T. annulata dans la zone 5 (95,65%), respectivement
au seuil de 1% et 1‰. Par contre, la fréquence de B. bovis et A. centrale n’a pas varié
significativement en fonction des zones agroécologiques (p˃0,05).

Dans le cas des biparasitismes (Tableau 11), c’est le binôme A. marginale-T. annulata qui a
dominé avec une fréquence globale égale à 69,67%. La fréquence de ce binôme a varié
significativement en fonction des zones, avec la plus forte valeur (95,65%) dans la zone 5 et la
plus faible valeur (36,36%) dans la zone 6 (p˂0,001). Les binômes B. bigemina-A. marginale
(90,91%) et B. bigemina-A. centrale (63,64%) ont présenté les fréquences significativement
élevées dans la zone 8 (p˂0,01). Par ailleurs, la fréquence des autres biparasitismes n’a pas
différé significativement en fonction des zones agroécologiques (p˃0,05).

Le tableau 12 indique la fréquence des polyparasitismes en fonction des zones agroécologiques.


L’analyse de ce tableau révèle que le trio A. marginale-A. centrale-T. annulata a présenté la
fréquence globale la plus élevée (53,28%), sans différence significative entre zones (p˃0,05).
Seule la fréquence du trio B. bigemina-A. marginale-A. centrale a significativement varié en
fonction des zones, avec la plus forte fréquence égale à 63,64% dans la zone 8 et la plus faible,
10% dans la zone 6 (p˂0,05).

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 59


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites transmis aux bovins dans les zones agroécologiques
du Bénin

Tableau 10: Fréquence des hémoparasites en fonction des zones agroécologiques

Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Zone 8 Fréq Test de


Hémoparasites
Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC globale significativité
B. bigemina 66,67bc 8,36 56,52c 8,80 39,13d 8,66 34,78d 8,45 30,00d 8,13 72,73b 7,90 90,91a 5,10 53,28 **
B. bovis 14,29 6,21 13,04 5,98 17,39 6,73 17,39 6,73 40,00 8,69 9,09 5,10 9,09 5,10 16,39 NS
A. marginale 90,48 5,21 100,00 0,00 86,96 5,98 100,00 0,00 100,00 0,00 100,00 0,00 100,00 0,00 95,90 NS
A. centrale 76,19 7,56 73,91 7,79 52,17 8,86 73,91 7,79 50,00 8,87 81,82 6,84 63,64 8,54 68,03 NS
T. annulata 52,38d 8,86 69,57c 8,16 82,61b 6,73 95,65a 3,62 40,00d 8,69 81,82b 6,84 36,36d 8,54 69,67 ***
Les fréquences suivies de la même lettre ne différent pas significativement au seuil de 5%.
Fréq=Fréquence ; IC=Intervalle de confiance ; NS=Non significatif ; **=Significatif au seuil de 1% ; ***=Significatif au seuil de 1‰.

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 60


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites transmis aux bovins dans les zones agroécologiques
du Bénin

Tableau 11: Fréquence des biparasitismes en fonction des zones agroécologiques


Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Zone 8 Fréq Test de
Biparasitismes
Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC globale significativité
Bbig- Bbovis 0,00 0,00 13,04 5,98 8,70 5,00 4,35 3,62 10,00 5,32 9,09 5,10 9,09 5,10 7,38 NS
Bbig-Am 57,14c 8,78 56,52c 8,80 30,43d 8,16 34,78d 8,45 30,00d 8,13 72,73b 7,90 90,91a 5,10 50,00 **
Bbig-Ac 42,86bc 8,78 39,13c 8,66 13,04d 5,98 17,39d 6,73 10,00d 5,32 54,55ab 8,84 63,64a 8,54 31,97 **
Bbig-Ta 33,33 8,36 52,17 8,86 30,43 8,16 30,43 8,16 0,00 0,00 54,55 8,84 27,27 7,90 34,43 NS
Bbovis-Am 14,29 6,21 13,04 5,98 17,39 6,73 17,39 6,73 20,00 7,10 9,09 5,10 9,09 5,10 14,75 NS
Bbovis-Ac 14,29 6,21 8,70 5,00 8,70 5,00 8,70 5,00 10,00 5,32 9,09 5,10 0,00 0,00 9,02 NS
Bbovis-Ta 9,52 5,21 13,04 5,98 13,04 5,98 17,39 6,73 10,00 5,32 9,09 5,10 0,00 0,00 11,48 NS
Am-Ac 71,43 8,02 73,91 7,79 52,17 8,86 73,91 7,79 70,00 8,13 81,82 6,84 63,64 8,54 68,85 NS
Am-Ta 52,38c 8,86 73,91b 7,79 78,26b 7,32 95,65a 3,62 40,00cd 8,69 81,82b 6,84 36,36d 8,54 69,67 ***
Ac-Ta 53,28
52,38 8,86 56,52 8,80 47,83 8,86 73,91 7,79 40,00 8,69 63,64 8,54 18,18 6,84 NS
Les fréquences suivies de la même lettre ne différent pas significativement au seuil de 5%.
Fréq=Fréquence ; IC=Intervalle de confiance ; NS=Non significatif ; **=Significatif au seuil de 1% ; ***=Significatif au seuil de 1‰ ; Bbig-
Bbovis= Babesia bigemina-Babesia bovis ; Bbig-Am= Babesia bigemina-Anaplasma marginale ; Bbig-Ac= Babesia bigemina-Anaplasma
centrale ; Bbig-Ta= Babesia bigemina-Theileria annulata ; Bbovis-Am= Babesia bovis-Anaplasma marginale ; Bbovis-Ac= Babesia bovis-
Anaplasma centrale ; Bbovis-Ta= Babesia bovis-Theileria annulata ; Am-Ac= Anaplasma marginale-Anaplasma centrale ; Am-Ta= Anaplasma
marginale-Theileria annulata ; Ac-Ta= Anaplasma centrale-Theileria annulata.

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 61


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites transmis aux bovins dans les zones agroécologiques
du Bénin

Tableau 12: Fréquence des polyparasitismes en fonction des zones agroécologiques

Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Zone 8 Fréq Test de


Polyparasitismes Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC globale significativité

Bbig-Bbovis-
0,00 0,00 13,04 5,98 13,04 5,98 4,35 3,62 10,00 5,32 9,09 5,10 9,09 5,10 8,20 NS
Am
Bbig-Bbovis-Ac 0,00 0,00 8,70 5,00 8,70 5,00 0,00 0,00 0,00 0,00 9,09 5,10 0,00 0,00 4,10 NS
Bbig-Bbovis-Ta 0,00 0,00 13,04 5,98 8,70 5,00 4,35 3,62 0,00 0,00 9,09 5,10 0,00 0,00 5,74 NS
Bbig-Am-Ac 38,10b 8,62 39,13b 8,66 17,39c 6,73 17,39c 6,73 10,00c 5,32 54,55a 8,84 63,64a 8,54 31,97 *
Bbig-Am-Ta 28,57 8,02 52,17 8,86 30,43 8,16 30,43 8,16 0,00 0,00 54,55 8,84 27,27 7,90 33,61 NS
Bbovis-Am-Ac 14,29 6,21 8,70 5,00 13,04 5,98 13,04 5,98 10,00 5,32 9,09 5,10 0,00 0,00 9,84 NS
Bbovis-Ac-Ta 9,52 5,21 8,70 5,00 8,70 5,00 8,70 5,00 10,00 5,32 9,09 5,10 0,00 0,00 8,20 NS
Am-Ac-Ta 52,38 8,86 56,52 8,80 47,83 8,86 73,91 7,79 40,00 8,69 63,64 8,54 18,18 6,84 53,28 NS
Bbig-Bbovis-
0,00 0,00 8,70 5,00 4,35 3,62 0,00 0,00 0,00 0,00 9,09 5,10 0,0 0,00 3,28 NS
Am-Ac-Ta
Les fréquences suivies de la même lettre ne différent pas significativement au seuil de 5%.
Fréq=Fréquence ; IC=Intervalle de confiance ; NS=Non significatif ; *=Significatif au seuil de 5% ; Bbig-Bbovis-Am= Babesia bigemina-Babesia bovis-
Anaplasma marginale ; Bbig-Bbovis-Ac= Babesia bigemina-Babesia bovis-Anaplasma centrale ; Bbig-Bbovis-Ta= Babesia bigemina-Babesia bovis-Theileria
annulata ; Bbig-Am-Ac= Babesia bigemina-Anaplasma marginale-Anaplasma centrale ; Bbig-Am-Ta= Babesia bigemina-Anaplasma marginale-Theileria
annulata ; Bbovis-Am-Ac= Babesia bovis-Anaplasma marginale-Anaplasma centrale ; Bbovis-Ac-Ta= Babesia bovis-Anaplasma centrale-Theileria
annulata ; Am-Ac-Ta= Anaplasma marginale-Anaplasma centrale-Theileria annulata ; Bbig-Bbovis-Am-Ac-Ta= Babesia bigemina-Babesia bovis-
Anaplasma marginale- Anaplasma centrale-Theileria annulata.

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites transmis aux bovins dans les zones agroécologiques
du Bénin

Figure 34: Anaplasma marginale (flèches)


Figure 33: Babesia bigemina (flèche)
Figure 32: Babesia bovis (flèche)

Figure 36: A. marginale à gauche et A. centrale à Figure 37: T. annulata à gauche et A.


Figure 35: Theileria annulata (flèche) droite (flèches) marginale à droite (flèches)

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 63


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites transmis aux bovins dans les zones agroécologiques
du Bénin

Figure 39: B. bigemina au milieu, A. marginale à droite et Figure 40: B. bigemina à droite et A. marginale à
Figure 38: B. bigemina en bas à gauche, B. bovis en gauche (flèches)
A. centrale à gauche (flèches)
haut et A. centrale en bas au centre (flèches)

Figure 41: Anaplasma centrale (flèche)

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 64


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

3.1.3.2. Fréquence des hémoparasites en fonction des races bovines

La fréquence des hémoparasites en fonction des races bovines est reportée dans le tableau 13.
L’analyse de ce tableau révèle que la fréquence d’A. marginale est significativement plus élevée
au niveau des races Borgou (98,63%), Goudali (100%), Lagunaire (100%) et Métisses (100%)
par rapport autres races (p˂0,01). La fréquence d’A. centrale est également significativement
plus élevée au niveau de la race Borgou (75,34%) et les Métisses (72,22 %) (p˂0,05). Quant à
Theileria annulata, la fréquence n’a été significativement forte qu’au niveau des Métisses
(83,33%) et White Fulani (81,25%), au seuil de 5%. Toutefois, la fréquence de B. bigemina et
B. bovis n’a pas varié en fonction des races bovines (p˃0,05).

Les résultats de la fréquence des biparasitismes en fonction des races bovines sont indiqués
dans le tableau 14. D’après ce tableau, le binôme A. marginale-A. centrale a présenté les plus
fortes fréquences égales à 75,34% et 71,43% respectivement pour les races Borgou et
Lagunaire. Par ailleurs, le binôme A. marginale-T. annulata a été classé en première position
au niveau des Métisses (83,33%) et les races Somba (66,67%) et White Fulani (75%). Au niveau
de la race Goudali, les binômes B. bigemina-A. marginale et A. marginale-T. annulata ont
dominé avec une fréquence égale à 60%. Toutefois, la fréquence des biparasitismes n’a pas
varié significativement en fonction des races bovines au seuil de 5%.

Le tableau 15 indique la fréquence des polyparasitismes en fonction des races bovines. Il ressort
de l’analyse de ce tableau que le trio B. bigemina-A. marginale-T. annulata a dominé au niveau
des races Goudali (40%) et Somba (33,33%), alors que le trio A. marginale-A. centrale-T.
annulata vient au premier rang au niveau des races Borgou, White Fulani et les Métisses, avec
une fréquence respective de 57,53%, 56,25% et 61,11%. La race Somba est dominée
principalement par les trios B. bigemina-A. marginale-T. annulata et A. marginale-A. centrale-
T. annulata représentés avec la même fréquence égale à 33,33%. Cependant, la fréquence de
tous les polyparasitismes n’a pas différé significativement en fonction des races bovines au
seuil de 5%.

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 65


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites transmis aux bovins dans les zones agroécologiques
du Bénin

Tableau 13: Fréquence des hémoparasites en fonction des races bovines

Borgou Goudali Lagunaire Métisse Somba White Fulani Test de


Hémoparasites
Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC significativité
Babesia bigemina 57,53a 8,77 60,00a 8,69 57,14a 8,78 44,44a 8,82 66,67a 8,36 37,50a 8,59 NS
Babesia bovis 16,44a 6,58 20,00a 7,10 42,86a 8,78 16,67a 6,61 0,00a 0,00 6,25a 4,30 NS
Anaplasma
98,63a 2,06 100,00a 0,00 100,00a 0,00 100,00a 0,00 66,67c 8,36 81,25b 6,93 **
marginale
Anaplasma centrale 75,34a 7,65 20,00d 7,10 42,86c 8,78 72,22ab 7,95 33,33c 8,36 62,50b 8,59 *
Theileria annulata 68,49b 8,24 60,00b 8,69 28,57c 8,02 83,33a 6,61 66,67b 8,36 81,25a 6,93 *
Les fréquences suivies de la même lettre ne différent pas significativement au seuil de 5%.
Fréq=Fréquence ; IC=Intervalle de confiance ; NS=Non significatif ; **=Significatif au seuil de 1% ; *=Significatif au seuil de 5%.

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 66


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites transmis aux bovins dans les zones agroécologiques
du Bénin

Tableau 14: Fréquence des biparasitismes en fonction des races bovines

Borgou Goudali Lagunaire Métisse Somba White Fulani


Biparasitismes Test de significativité
Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC
Bbig- Bbovis 8,22 4,87 20,00 7,10 14,29 6,21 0,00 0,00 0,00 0,00 6,25 4,30 NS
Bbig-Am 56,16 8,80 60,00 8,69 57,14 8,78 44,44 8,82 33,33 8,36 25,00 7,68 NS
Bbig-Ac 36,99 8,57 0,00 0,00 42,86 8,78 27,78 7,95 0,00 0,00 25,00 7,68 NS
Bbig-Ta 35,62 8,50 40,00 8,69 28,57 8,02 33,33 8,36 33,33 8,36 31,25 8,23 NS
Bbovis-Am 16,44 6,58 20,00 7,10 14,29 6,21 16,67 6,61 0,00 0,00 6,25 4,30 NS
Bbovis-Ac 10,96 5,54 0,00 0,00 0,00 0,00 11,11 5,58 0,00 0,00 6,25 4,30 NS
Bbovis-Ta 13,70 6,10 20,00 7,10 0,00 0,00 11,11 5,58 0,00 0,00 6,25 4,30 NS
Am-Ac 75,34 7,65 20,00 7,10 71,43 8,02 72,22 7,95 33,33 8,36 56,25 8,80 NS
Am-Ta 69,86 8,14 60,00 8,69 28,57 8,02 83,33 6,61 66,67 8,36 75,00 7,68 NS
Ac-Ta 57,53 8,77 0,00 0,00 28,57 8,02 61,11 8,65 33,33 8,36 56,25 8,80 NS
Fréq=Fréquence ; IC=Intervalle de confiance ; NS=Non significatif ; Bbig-Bbovis= Babesia bigemina-Babesia bovis ; Bbig-Am= Babesia
bigemina-Anaplasma marginale ; Bbig-Ac= Babesia bigemina-Anaplasma centrale ; Bbig-Ta= Babesia bigemina-Theileria annulata ; Bbovis-
Am= Babesia bovis-Anaplasma marginale ; Bbovis-Ac= Babesia bovis-Anaplasma centrale ; Bbovis-Ta= Babesia bovis-Theileria annulata ;
Am-Ac= Anaplasma marginale-Anaplasma centrale ; Am-Ta= Anaplasma marginale-Theileria annulata ; Ac-Ta= Anaplasma centrale-Theileria
annulata.

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites transmis aux bovins dans les zones agroécologiques
du Bénin

Tableau 15: Fréquence des polyparasitismes en fonction des races bovines

Borgou Goudali Lagunaire Métisse Somba White Fulani


Polyparasitismes Test de significativité
Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC Fréq IC
Bbig-Bbovis-Am 8,22 4,87 20,00 7,10 14,29 6,21 0,00 0,00 0,00 0,00 12,50 5,87 NS
Bbig-Bbovis-Ac 4,11 3,52 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 12,50 5,87 NS
Bbig-Bbovis-Ta 5,48 4,04 20,00 7,10 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 12,50 5,87 NS
Bbig-Am-Ac 36,99 8,57 0,00 0,00 42,86 8,78 27,78 7,95 0,00 0,00 25,00 7,68 NS
Bbig-Am-Ta 34,25 8,42 40,00 8,69 28,57 8,02 33,33 8,36 33,33 8,36 31,25 8,23 NS
Bbovis-Am-Ac 10,96 5,54 0,00 0,00 0,00 0,00 11,11 5,58 0,00 0,00 12,50 5,87 NS
Bbovis-Ac-Ta 9,59 5,23 0,00 0,00 0,00 0,00 5,56 4,07 0,00 0,00 12,50 5,87 NS
Am-Ac-Ta 57,53 8,77 0,00 0,00 28,57 8,02 61,11 8,65 33,33 8,36 56,25 8,80 NS
Bbig-Bbovis-Am-Ac-Ta 2,74 2,90 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 12,50 5,87 NS
Fréq=Fréquence ; IC=Intervalle de confiance ; NS=Non significatif ; Bbig-Bbovis-Am= Babesia bigemina-Babesia bovis-Anaplasma marginale ;
Bbig-Bbovis-Ac= Babesia bigemina-Babesia bovis-Anaplasma centrale ; Bbig-Bbovis-Ta= Babesia bigemina-Babesia bovis-Theileria annulata ;
Bbig-Am-Ac= Babesia bigemina-Anaplasma marginale-Anaplasma centrale ; Bbig-Am-Ta= Babesia bigemina-Anaplasma marginale-Theileria
annulata ; Bbovis-Am-Ac= Babesia bovis-Anaplasma marginale-Anaplasma centrale ; Bbovis-Ac-Ta= Babesia bovis-Anaplasma centrale-
Theileria annulata ; Am-Ac-Ta= Anaplasma marginale-Anaplasma centrale-Theileria annulata ; Bbig-Bbovis-Am-Ac-Ta= Babesia bigemina-
Babesia bovis-Anaplasma marginale- Anaplasma centrale-Theileria annulata.

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 68


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

3.1.3.3. Fréquence des hémoparasites en fonction des catégories d’âge

Le tableau 16 indique la fréquence des hémoparasites en fonction des catégories d’âge. D’après
l’analyse de ce tableau, la fréquence de B. bovis, A. centrale et T. annulata est plus élevée chez
les bovins ayant plus de 3 ans que chez ceux ayant moins de 3 ans, tandis que pour B. bigemina
et A. marginale, ce sont les bovins ayant moins de 3 ans qui ont présenté les plus fortes
fréquences. Cependant, ces différences de fréquences ne sont pas significatives (p˃0,05).

L’analyse du tableau 17 qui présente la fréquence des biparasitismes en fonction des catégories
d’âge, révèle que les binômes B. bigemina-B. bovis, B. bigemina-A. marginale, B. bigemina-A.
centrale, B. bigemina-T. annulata et B. bovis-A. marginale ont montré les plus fortes fréquences
chez les jeunes, contrairement aux binômes B. bovis-A. centrale, B. bovis-T. annulata, A.
marginale-A. centrale, A. marginale-T. annulata et A. centrale-T. annulata qui ont plus dominé
chez les adultes. Malgré ces diverses variations, la fréquence des biparasitismes ne diffère pas
significativement entre les bovins jeunes et les bovins adultes (p˃0,05).

La fréquence des polyparasitismes en fonction des catégories d’âge a été évaluée et les résultats
sont reportés dans le tableau 18. L’analyse de ce tableau révèle que les trios B. bigemina-B.
bovis-A. marginale, B. bigemina-B. bovis-T. annulata, B. bigemina-A. marginale-A. centrale et
B. bigemina-A. marginale-T. annulata ont dominé chez les jeunes de manière non significative,
alors que les trios B. bigemina-B. bovis-A. centrale, B. bovis-A. marginale-A. centrale et B.
bovis-A. centrale-T. annulata, A. marginale-A. centrale-T. annulata et le pentaparasitisme B.
bigemina-B. bovis-A. marginale-A. centrale-T. annulata ont dominé de manière non
significative chez les bovins adultes (p˃0,05).

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites transmis aux bovins dans les zones agroécologiques
du Bénin

Tableau 16: Fréquence des hémoparasites en fonction des catégories d’âge

Jeunes (˂ 3 ans) Adultes (˃ 3 ans)


Hémoparasites Test de significativité
Fréq IC Fréq IC
Babesia bigemina 59,18 8,72 49,32 8,87 NS
Babesia bovis 16,33 6,56 16,44 6,58 NS
Anaplasma marginale 95,92 3,51 95,89 3,52 NS
Anaplasma centrale 63,27 8,55 71,23 8,03 NS
Theileria annulata 65,31 8,45 72,60 7,91 NS

Fréq=Fréquence ; IC=Intervalle de confiance ; NS=Non significatif

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 70


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites transmis aux bovins dans les zones agroécologiques
du Bénin

Tableau 17: Fréquence des biparasitismes en fonction des catégories d’âge

Jeunes (˂ 3 ans) Adultes (˃ 3 ans)


Biparasitisme Test de significativité
Fréq IC Fréq IC
Bbig- Bbovis 12,24 5,82 4,11 3,52 NS
Bbig-Am 57,14 8,78 45,21 8,83 NS
Bbig-Ac 32,65 8,32 31,51 8,24 NS
Bbig-Ta 34,69 8,45 34,25 8,42 NS
Bbovis-Am 16,33 6,56 13,70 6,10 NS
Bbovis-Ac 8,16 4,86 9,59 5,23 NS
Bbovis-Ta 10,20 5,37 12,33 5,83 NS
Am-Ac 63,27 8,55 72,00 7,97 NS
Am-Ta 63,27 8,55 73,97 7,79 NS
Ac-Ta 44,90 8,83 58,90 8,73 NS
Fréq=Fréquence ; IC=Intervalle de confiance ; NS=Non significatif ; Bbig-Bbovis= Babesia bigemina-Babesia bovis ; Bbig-Am= Babesia
bigemina-Anaplasma marginale ; Bbig-Ac= Babesia bigemina-Anaplasma centrale ; Bbig-Ta= Babesia bigemina-Theileria annulata ; Bbovis-
Am= Babesia bovis-Anaplasma marginale ; Bbovis-Ac= Babesia bovis-Anaplasma centrale ; Bbovis-Ta= Babesia bovis-Theileria annulata ;
Am-Ac= Anaplasma marginale-Anaplasma centrale ; Anaplasma marginale-Theileria annulata ; Ac-Ta= Anaplasma centrale-Theileria annulata.

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 71


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites transmis aux bovins dans les zones agroécologiques
du Bénin

Tableau 18: Fréquence des polyparasitismes en fonction des catégories d’âge

Jeunes (˂ 3 ans) Adultes (˃ 3 ans)


Polyparasitismes Test de significativité
Fréq IC Fréq IC
Bbig-Bbovis-Am 12,24 5,82 5,48 4,04 NS
Bbig-Bbovis-Ac 4,08 3,51 4,11 3,52 NS
Bbig-Bbovis-Ta 8,16 4,86 4,11 3,52 NS
Bbig-Am-Ac 32,65 8,32 31,51 8,24 NS
Bbig-Am-Ta 34,69 8,45 32,88 8,34 NS
Bbovis-Am-Ac 8,16 4,86 10,96 5,54 NS
Bbovis-Ac-Ta 4,08 3,51 10,96 5,54 NS
Am-Ac-Ta 44,90 8,83 58,90 8,73 NS
Bbig-Bbovis-Am-Ac-Ta 2,04 2,51 4,11 3,52 NS
Fréq=Fréquence ; IC=Intervalle de confiance ; NS=Non significatif ; Bbig-Bbovis-Am= Babesia bigemina-Babesia bovis-Anaplasma marginale ;
Bbig-Bbovis-Ac= Babesia bigemina-Babesia bovis-Anaplasma centrale ; Bbig-Bbovis-Ta= Babesia bigemina-Babesia bovis-Theileria annulata ;
Bbig-Am-Ac= Babesia bigemina-Anaplasma marginale-Anaplasma centrale ; Bbig-Am-Ta= Babesia bigemina-Anaplasma marginale-Theileria
annulata ; Bbovis-Am-Ac= Babesia bovis-Anaplasma marginale-Anaplasma centrale ; Bbovis-Ac-Ta= Babesia bovis-Anaplasma centrale-
Theileria annulata ; Am-Ac-Ta= Anaplasma marginale-Anaplasma centrale-Theileria annulata ; Bbig-Bbovis-Am-Ac-Ta= Babesia bigemina-
Babesia bovis-Anaplasma marginale-Anaplasma centrale-Theileria annulata.

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

3.1.3.4. Fréquence des hémoparasites en fonction du sexe des bovins

Le tableau 19 indique la fréquence des hémoparasites en fonction du sexe des bovins. L’analyse
de ce tableau montre que les fréquences de B. bovis, A. marginale, A. centrale et T. annulata
enregistrées chez les femelles sont supérieures à celles des mâles, toutefois sans différence
significative (p˃0,05). Par contre, la fréquence de B. bigemina est plus élevée chez les mâles
que chez les femelles, mais de manière non significative (p˃0,05).

Dans le cas des biparasitismes (tableau 20) et polyparasitismes (tableau 21), les fréquences les
plus élevées ont été notées seulement chez les femelles, sans différence significative (p˃0,05).

Tableau 19: Fréquence des hémoparasites en fonction du sexe des bovins

Femelle Mâle
Hémoparasites Test de significativité
Fréq IC Fréq IC
Babesia bigemina 52,46 8,86 54,10 8,84 NS
Babesia bovis 22,95 7,46 9,84 5,29 NS
Anaplasma marginale 98,36 2,25 93,44 4,39 NS
Anaplasma centrale 70,49 8,09 65,57 8,43 NS
Theileria annulata 70,49 8,09 68,85 8,22 NS
Fréq=Fréquence ; IC=Intervalle de confiance ; NS=Non significatif

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites transmis aux bovins dans les zones agroécologiques
du Bénin

Tableau 20: Fréquence des biparasitismes en fonction du sexe des bovins

Femelle Mâle
Biparasitismes Test de significativité
Fréq IC Fréq IC
Bbig- Bbovis 11,48 5,66 3,28 3,16 NS
Bbig-Am 50,82 8,87 49,18 8,87 NS
Bbig-Ac 32,79 8,33 31,15 8,22 NS
Bbig-Ta 37,70 8,60 31,15 8,22 NS
Bbovis-Am 19,67 7,05 9,84 5,29 NS
Bbovis-Ac 13,11 5,99 4,92 3,84 NS
Bbovis-Ta 13,11 5,99 9,84 5,29 NS
Am-Ac 73,77 7,81 63,93 8,52 NS
Am-Ta 70,49 8,09 68,85 8,22 NS
Ac-Ta 54,10 8,84 52,46 8,86 NS

Fréq=Fréquence ; IC=Intervalle de confiance ; NS=Non significatif ; Bbig-Bbovis= Babesia bigemina-Babesia bovis ; Bbig-Am= Babesia
bigemina-Anaplasma marginale ; Bbig-Ac= Babesia bigemina-Anaplasma centrale ; Bbig-Ta= Babesia bigemina-Theileria annulata ; Bbovis-
Am= Babesia bovis-Anaplasma marginale ; Bbovis-Ac= Babesia bovis-Anaplasma centrale ; Bbovis-Ta= Babesia bovis-Theileria annulata ;
Am-Ac= Anaplasma marginale-Anaplasma centrale ; Am-Ta= Anaplasma marginale-Theileria annulata ; Ac-Ta= Anaplasma centrale-Theileria
annulata.

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du Bénin

Tableau 21: Fréquence des polyparasitismes en fonction du sexe des bovins

Femelle Mâle
Polyparasitismes Test de significativité
Fréq IC Fréq IC
Bbig-Bbovis-Am 11,48 5,66 4,92 3,84 NS
Bbig-Bbovis-Ac 4,92 3,84 3,28 3,16 NS
Bbig-Bbovis-Ta 6,56 4,39 4,92 3,84 NS
Bbig-Am-Ac 32,79 8,33 31,15 8,22 NS
Bbig-Am-Ta 36,07 8,52 31,15 8,22 NS
Bbovis-Am-Ac 13,11 5,99 6,56 4,39 NS
Bbovis-Ac-Ta 9,84 5,29 6,56 4,39 NS
Am-Ac-Ta 54,10 8,84 52,46 8,86 NS
Bbig-Bbovis-Am-Ac-Ta 3,28 3,16 3,28 3,16 NS

Fréq=Fréquence ; IC=Intervalle de confiance ; NS=Non significatif ; Bbig-Bbovis-Am= Babesia bigemina-Babesia bovis-Anaplasma marginale ;
Bbig-Bbovis-Ac= Babesia bigemina-Babesia bovis-Anaplasma centrale ; Bbig-Bbovis-Ta= Babesia bigemina-Babesia bovis-Theileria annulata ;
Bbig-Am-Ac= Babesia bigemina-Anaplasma marginale-Anaplasma centrale ; Bbig-Am-Ta= Babesia bigemina-Anaplasma marginale-Theileria
annulata ; Bbovis-Am-Ac= Babesia bovis-Anaplasma marginale-Anaplasma centrale ; Bbovis-Ac-Ta= Babesia bovis-Anaplasma centrale-
Theileria annulata ; Am-Ac-Ta= Anaplasma marginale-Anaplasma centrale-Theileria annulata ; Bbig-Bbovis-Am-Ac-Ta= Babesia bigemina-
Babesia bovis-Anaplasma marginale-Anaplasma centrale-Theileria annulata.

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 75


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
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3.1.4. Effet de la présence ou non de Rhipicephalus (Boophilus) sur la fréquence


des hémoparasites chez les bovins
Le tableau 22 présente l’effet de la présence ou non de Rhipicephalus (Boophilus) sur la
fréquence des hémoparasites chez les bovins. L’analyse de ce tableau révèle que la fréquence
de A. marginale, A. centrale et T. annulata est significativement liée à la présence des tiques
Rhipicephalus (Boophilus), avec la plus forte fréquence égale à 100% au niveau d’A. marginale
(p˂0,001). La fréquence de B. bovis n’est pas influencée par la présence des tiques
Rhipicephalus (Boophilus). Il n’y a pas de variation significative de la fréquence de B. bigemina
en présence ou non des tiques Rhipicephalus (Boophilus) (p˃0,05).

Tableau 22: Effet de la présence ou non de Rhipicephalus (Boophilus) sur la fréquence des
hémoparasites chez les bovins

Présence de R. Absence de R. Test de


Variables (Boophilus) (Boophilus) significativité
Fréq IC Fréq IC
Babesia bigemina 53,13 12,23 46,88 12,23 NS
Babesia bovis 14,06 8,52 85,94 8,52 ***
Anaplasma marginale 100,00 0,00 0,00 0,00 ***
Anaplasma centrale 75,00 10,61 25,00 10,61 ***
Theileria annulata 75,00 10,61 25,00 10,61 ***
Fréq=Fréquence ; IC=Intervalle de confiance ; NS=Non significatif ; ***=Significatif au seuil
de 1‰.

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transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

3.2. Discussion

3.2.1. Perception des éleveurs sur les tiques et les pathologies transmises par les
tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus)
Au cours de cette étude, nous avions mené une enquête qui nous a permis de recueillir des
données concernant la perception des éleveurs sur les tiques et les pathologies transmises par
les tiques du genre Rhipicephalus.

Il ressort de cette enquête que la majorité des éleveurs interrogés avaient au moins 25 ans, donc
une expérience d’au moins 10 ans dans l’élevage de bétail ; ce qui rend plus fiables leurs
perceptions sur les tiques et les pathologies transmises par les tiques. Près de la moitié des
éleveurs enquêtés (45,83%) étaient Peuhl. Ce résultat ne diffère pas de ceux obtenus par Adehan
et al. (2018) et Yessinou et al. (2017), où plus de la moitié des enquêtés étaient des Peuhls,
représentés respectivement par 82% et 64,04%. Ce qui montre que les Peulhs sont réputés pour
leurs connaissances en matière d’élevage de bétail et cette activité se transmet de père en fils
(Yessinou et al., 2017).

Plus de la moitié des éleveurs enquêtés (60%) étaient analphabètes et n’ont pas reçu une
formation formelle. Ce résultat est similaire à ceux obtenus par ces mêmes auteurs. Ce
pourcentage élevé des éleveurs analphabètes qui n’ont pas reçu une formation formelle peut
justifier la proportion significativement élevée de ceux qui appliquent les acaricides sans respect
de la posologie prescrite par le fabricant (92%). En effet, ces éleveurs ne sachant pas lire, ne
peuvent comprendre ni interpréter efficacement la posologie indiquée sur le produit par le
fabricant et les effets secondaires que ces produits pourraient avoir sur l’animal,
l’environnement et la santé de l’éleveur même en cas de non-respect des indications du
fabricant. La conséquence directe du non-respect de la posologie prescrite peut s’observer par
la variabilité des résultats obtenus après application d’acaricides dans la majorité des
exploitations enquêtées. Par ailleurs, cette pratique du non-respect de la dose acaricide
enregistrée au cours de cette étude a été aussi notée chez les éleveurs des départements de la
Région de Poro en Côte d’Ivoire, où la majorité des éleveurs enquêtés avaient recours à la sur-
dilution des acaricides (Yéo et al., 2017).

Concernant le genre des tiques les plus menaçantes des troupeaux, le fort pourcentage obtenu
pour la mention du genre Amblyomma (96%) par rapport au genre Rhipicephalus (64%) a été
également enregistré au cours de l’enquête effectuée par Adehan et al. (2018) qui est de 76%

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

pour le genre Amblyomma contre 25% pour le genre Rhipicephalus. Ce pouvoir menaçant
accordé principalement au genre Amblyomma peut s’expliquer par la taille des tiques de ce
genre et l’ignorance des effets néfastes indirects provoqués par les tiques du genre
Rhipicephalus. En effet, le genre Amblyomma se caractérise par sa grande taille (6-7 millimètres
chez les adultes non gorgés ; jusqu’à 4 g pour les femelles gorgées), des pièces buccales
allongées, un scutum porteur d’ornementations émaillées, la présence de festons bien visibles
et d’ocelles (McCoy et Boulanger, 2015). Au niveau du genre Rhipicephalus et plus
précisément l’espèce R. microplus, les femelles peuvent ingérer jusqu’à 1 ml de sang et peser
entre 0,6 à 1,5 g. Mais pour ce qui est des effets néfastes indirects, les tiques du genre
Rhipicephalus transmettent de nombreux agents pathogènes (Babesia, Anaplasma, Theileria,
etc.) comparativement à celles du genre Amblyomma qui transmettent principalement la bactérie
Ehrlichia ruminantium, agent de la Cowdriose, mais aussi Theileria mutans et Theileria velifera
(Farougou et al., 2013 ; Walker et al., 2014).

La période d’abondance des tiques du genre Rhipicephalus est la saison de pluies et la période
de rareté, la saison sèche. Nous n’avions pas défini ces périodes en fonction des mois de l’année,
mais ces résultats ne diffèrent pas de ceux obtenus par Biguezoton (2016) qui a montré que le
pic d’abondance de R. microplus, une espèce du genre Rhipicephalus, s’observe en général en
fin de saisons des pluies. Adehan et al. (2018) ont indiqué deux pics d’abondance des tiques
Rhipicephalus (Boophilus) dont un pic s’observe du mois de mars au mois de juin et un autre,
du mois d’octobre au mois de janvier. Ce résultat invite donc à la mise en place d’un programme
de lutte contre les tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus) en fonction des saisons.

Concernant les effets néfastes engendrés par la présence des tiques sur les animaux, l’anémie,
la pâleur des muqueuses et les lésions cutanées ont été principalement mentionnées par les
éleveurs. Ces mêmes effets néfastes ont été également signalés par les éleveurs au cours des
enquêtes menées par Yessinou et al. (2017) et Adehan et al. (2018). Ces différents résultats
indiquent donc une association des moyens de lutte contre les tiques avec la chimioprévention
basée sur l’utilisation des antianémiques pour prévenir l’anémie dans les périodes d’activité des
tiques, plus précisément les saisons de pluies.

Deux méthodes de lutte contre les tiques ont été mentionnées par les éleveurs enquêtés. Mais
la majorité des éleveurs font recours à la lutte acaricide ; ce qui concorde avec les résultats de
l’enquête menée par Yessinou et al. (2017) et Adehan et al. (2018). Par ailleurs, parmi les
acaricides utilisés, AlfaporND (alphacyperméthrine) a été le plus cité. Ce rang qu’a occupé cet

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

acaricide dans la présente étude diffère de celui noté au cours des enquêtes effectuées par
Yessinou et al. (2017) et Adehan et al. (2018), où l’AmitrazND a pris la première place. Cette
préférence actuelle d’AlfaporND peut être liée à l’effet acaricide actuel de l’AlfaporND
comparativement à celui de l’AmitrazND dans ces exploitations. En effet, dans l’étude menée
par Adehan (2016), les niveaux de résistance de la tique R. microplus exprimés par les rapports
de résistance RR50 variaient entre 1,96 et 66,96 pour l’alphacyperméthrine et entre 4,25 et
78,53 pour l’amitraz. Rodríguez-Hidalgo et al. (2017) ont prouvé la résistance de 67% de tiques
Rhipicephalus microplus vis-à-vis de l’amitraz contre 50% vis-à-vis de l’alphacyperméthrine
(AlfaporND). Ces résultats révèlent la nécessité du recensement des acaricides utilisés au Bénin,
le retrait ou l’arrêt d’importation des acaricides vis-à-vis desquels les tiques répertoriées se sont
révélées résistantes, l’élaboration d’un programme de gestion raisonnable des acaricides au
niveau local et national et la valorisation des moyens endogènes efficaces contre les tiques.

L’ignorance de la majorité des éleveurs (92%) sur les pathologies transmises par les tiques du
genre Rhipicephalus (Boophilus), peut contribuer à l’entretien de ces pathologies dans le
troupeau et donc conduire à l’augmentation des pertes économiques qu’elles engendrent. Par
conséquent, des mesures urgentes de sensibilisation des éleveurs sur les pathologies transmises
par les tiques doivent être entreprises, pour une gestion rentable de leurs troupeaux.

Au cours de cette étude, les signes cliniques fréquents lors de l’apparition des pathologies
transmises par les tiques Rhipicephalus (Boophilus) ont été également énumérés. Il s’agit
essentiellement de l’hyperthermie, de l’anorexie, de la pâleur des muqueuses, l’hypertrophie
des ganglions, l’amaigrissement, l’urine de couleur café et le larmoiement chez les animaux
atteints. Cependant, ces signes peuvent être provoqués par d’autres pathologies et par
conséquent, le diagnostic de Laboratoire est indispensable pour la confirmation des pathologies.

Pour le traitement de ces pathologies, l’Oxytétracycline est le produit vétérinaire le plus utilisé.
Ce choix peut être lié au large spectre d’activité de cette molécule. En effet, l’Oxytétracycline
est une molécule efficace contre de nombreux agents pathogènes, bactériens ou parasitaires
(UE, 2010). Toutefois, il est à noter que ce médicament n’est pas actif sur tous les agents
pathogènes, plus particulièrement les hémoparasites transmis par les tiques Rhipicephalus
(Boophilus) et son utilisation sans diagnostic précis du pathogène peut engendrer plusieurs
conséquences dont la présence de résidus de médicaments dans les aliments d’origine animale
qui est responsable de cas d’allergie et surtout du développement de la résistance bactérienne
aux antibiotiques (Dognon et al., 2018).

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Dans cette étude, la race Borgou est significativement la race bovine la plus élevée par les
éleveurs dans les zones prospectées. Ceci peut s’expliquer par sa taille au niveau national et ses
performances zootechniques. En effet, la race Borgou, est une race rustique, dotée d’une assez
bonne résistance à la trypanosomose qui sévit à l’état endémique au Bénin (Gbangboche et
Alkoiret, 2011). Issue d’un croisement stabilisé entre le zébu Peulh et les taurins principalement
Somba et accessoirement Lagunaire, elle occupe 51% du cheptel national bovin et est utilisée
pour la traction, le lait et la viande (MAEP, 2007 ; Youssao et al., 2016 ; Kassa, 2017).
Gbangboche et Alkoiret (2011) ont montré la supériorité des performances de reproduction et
de production de la race Borgou sur la race N’Dama. Il est donc important de préserver cette
race contre les attaques des tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus), afin de tirer le meilleur
profit de ses performances.

3.2.2. Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) en fonction des zones


agroécologiques
Quatre genres de tiques ont été identifiés au cours de cette étude. Il s’agit principalement des
genres Amblyomma, Rhipicephalus (Boophilus), Hyalomma et Rhipicephalus. Ces résultats
sont en accord avec ceux obtenus par Biguezoton (2016) au Bénin et Toure et al. (2014) en
Côte d’Ivoire. Les genres Amblyomma et Rhipicephalus (Boophilus) ont dominé principalement
dans cet ordre dans cette étude ; ce qui justifie la perception des éleveurs enquêtés selon laquelle
les tiques de ces deux genres sont les plus menaçantes pour leurs troupeaux. Une fréquence
significativement élevée de R. microplus a été notée par rapport aux autres espèces de
Rhipicephalus (Boophilus). Cette élévation de la fréquence de R. microplus peut être liée d’une
part à sa capacité de reproduction, et d’autre part, à sa multirésistance aux acaricides usuels.
D’après l’étude réalisée par Boka et al. (2014), R. microplus produirait 3,3 fois plus de
descendants que R. decoloratus. Par ailleurs, R. microplus a développé des résistances vis-à-vis
de 43 molécules différentes ; ce qui en fait l’une des 20 espèces d’Arthropodes présentant les
plus larges spectres de résistance (Barré et Uilenberg, 2010). Cette multirésistance favorise
donc le développement de cette espèce par rapport aux espèces indigènes de Rhipicephalus
(Boophilus).

Au cours de cette étude, R. microplus a été rencontrée dans toutes les zones agroécologiques.
Ce qui diffère des résultats obtenus par De Clercq et al. (2012) qui ont noté une nette limite
géographique entre R. microplus et les autres espèces autochtones de R. (Boophilus), avec une
présence plus marquée de R. microplus dans les départements du Sud du Bénin (Mono,

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 80


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Atlantique, Littoral et Ouémé) que ceux du Centre (Collines, Couffo, Plateau et Zou) où elle a
été modérément rencontrée, et dans la plupart des régions au Sud des départements du Nord
(Borgou et Donga). Les autres espèces autochtones ont été présentes principalement au Nord et
modérément au Centre du Bénin. Cette différence de résultats peut s’expliquer d’une part par
sa vitesse de colonisation et d’autre part, par son adaptation aux conditions climatiques
environnementales dans le temps. En effet, R. microplus est une tique qui a une répartition
pantropicale quasi ininterrompue (Boka et al., 2014). Sa vitesse de colonisation est proche de
4,5 kilomètres par an (Barré et Uilenberg, 2010). Adinci et al. (2018b) ont montré que la
transhumance contribue à la propagation des tiques R. microplus au Bénin. Boka et al. (2014)
ont signalé que des déplacements locaux, comme le pratiquent la plupart des éleveurs enquêtés
au cours de cette étude, assurent la dispersion de R. microplus ; le transport sur de longues
distances est très souvent assuré par l’homme (éleveurs, services de l’élevage, ranchs, sociétés
d’élevage…). Une fois le transport réussi, une autre adaptation précieuse pour
l’accomplissement du cycle est la longue survie des stades libres, qui sera mise à profit pour
attendre un hôte favorable (Boka et al., 2014). La température (25 à 30 °C) et l’humidité relative
(80 à 90%) sont idéales pour un nombre élevé de générations de tiques R. microplus par année
(4 générations de tiques par an) (Boka et al., 2014). Les zones agroécologiques du Bénin offrent
des conditions favorables au développement de R. microplus. Cette présence de R. microplus
dans les zones agroécologiques du Bénin invite donc à un programme de lutte nationale contre
les tiques Rhipicephalus (Boophilus) et particulièrement les tiques R. microplus.

L’absence totale de R. decoloratus au cours de cette étude peut donc se justifier dans un premier
par la limite géographique notée par De Clercq et al. (2012) et dans un second temps par les
effets des acaricides appliqués dans les exploitations.

Au cours de cette étude, des espèces de Rhipicephalus (Boophilus) ayant des caractéristiques
différentes des quatre espèces identifiées ont été rencontrées avec une fréquence de 12,30%. De
Clercq et al. (2012) ont mis en évidence de telles espèces qualifiées d’hybrides qui seraient
issues de l’accouplement de femelles indigènes de Rhipicephalus (Boophilus) avec un mâle R.
microplus. Il urge donc de caractériser ces espèces sur le plan moléculaire, afin de confirmer
ou d’infirmer cette hypothèse.

3.2.3. Fréquences des hémoparasites


La méthode de coloration de Giemsa a été utilisée pour l’identification des hémoparasites au
cours de cette étude. C’est aussi une méthode moins chère et plus rapide (Álvarez et al., 2020).

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Cas des mono-parasitismes

De cette étude, trois genres d’hémoparasites ont été identifiés. Il s’agit des genres Babesia,
Anaplasma et Theileria. Ces résultats sont conformes à ceux obtenus dans le Nord-Bénin par
Farougou et al. (2007a), en Côte d’Ivoire par Yéo et al. (2020) et en Algérie par Ziam et al.
(2020). Des hémoparasites identifiés, A. marginale est le plus fréquent dans toutes les zones
agroécologiques, avec une fréquence de 95,90%. Cela concorde d’une part avec les résultats
obtenus par Biguezoton (2016) et Adehan (2016) au Bénin, et d’autre part, avec ceux obtenus
par Yéo et al. (2020), mais diffère de celle notée lors de l’étude effectuée par Farougou et al.
(2007a), où B. bigemina a présenté la fréquence la plus élevée égale à 57%. Ce résultat diffère
également de ceux obtenus par Ziam et al. (2020), où T. annulata a dominé avec une fréquence
égale à 45,5% contre 4% pour A. marginale, 4,7% pour B. bovis et 1% pour B. bigemina. Ces
différences de résultats sont liées à l’abondance des tiques vectrices d’A. marginale, les tiques
du genre Rhipicephalus (Boophilus) notamment R. microplus dont la présence a une influence
significativement positive sur la fréquence d’A. marginale au cours de cette étude.

Par ailleurs, la fréquence d’A. marginale n’a pas varié significativement en fonction des zones
d’étude ; ce qui est en accord avec les résultats de Eisawi et al. (2020) et diffère de ceux de Yéo
et al. (2020) qui ont noté une différence significative entre la fréquence d’A. marginale des
localités de Korhogo et Nagougaha, expliquée par le fait que ces localités constitueraient un
couloir de transhumance des bovins des pays frontaliers (Mali et Burkina Faso) avec pour
conséquence l’infestation d’un grand nombre d’animaux d’élevages locaux.

Les résultats de cette étude indiquent aussi une variation significative de la fréquence d’A.
marginale en fonction des races bovines. Eisawi et al. (2020) ont obtenu le même résultat au
Soudan. Par contre, aucune variation significative de la fréquence d’A. marginale n’a été notée
en fonction des catégories d’âge au cours de cette étude. Ces résultats sont similaires à ceux
obtenus par Markos et Abdurahaman (2018) et Eisawi et al. (2020), mais diffèrent de ceux de
Yéo et al. (2020) et Farougou et al. (2007a) qui ont noté une fréquence d’A. marginale
significativement plus élevée chez les bovins adultes comparativement aux jeunes. L’élévation
de l’infection chez les adultes a été associée à leur plus grande exposition sur le pâturage
probablement infesté par les tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus) notamment R.
microplus et la faible infection des veaux, au fait qu’ils sont souvent parqués au parc et subissent
moins d’infection par A. marginale (Yéo et al., 2020).

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Le sexe n’a aucune influence sur le taux d’infestation d’A. marginale (p>0,05). Ces mêmes
résultats ont été enregistrés par Farougou et al. (2007a), Ziam et al. (2016), Markos et
Abdurahaman (2018) et Eisawi et al. (2020). Cependant, une différence significative a été notée
entre la fréquence d’A. marginale des femelles et des mâles lors de l’étude effectuée par Yéo et
al. (2020), où le taux d’infection des femelles a été de 54,41% contre 16,18% chez les mâles.
Cette différence notée par ces auteurs a été justifiée par le nombre élevé de femelles
échantillonnées par rapport au nombre des mâles au cours de leurs études.

Par rapport à T. annulata, la fréquence a significativement varié d’une part en fonction des
zones agroécologiques et d’autre part, en fonction des races bovines. Ces mêmes résultats ont
été observés au Pakistan par Farooqi et al. (2017). En effet, Farooqi et al. (2017) ont enregistré
une fréquence de T. annulata significativement plus forte au niveau des races exotiques et des
métisses comparativement aux races indigènes, du fait que les races exotiques sont plus
réceptives et plus sensibles que les animaux des races locales autochtones. Cependant, Ziam et
al. (2016), Benchikh Elfegoun et al. (2017) et Markos et Abdurahaman (2018) n’ont pas noté
de différences significatives entre les fréquences de T. annulata au niveau des races bovines.

La fréquence de T. annulata n’a pas varié de façon significative en fonction du sexe au cours
de cette étude ; ce qui concorde d’une part avec les résultats de Chellia (2018) et diffère d’autre
part de ceux de Farooqi et al. (2017) qui ont observé une fréquence de T. annulata
significativement plus élevée chez les mâles (26,25%) comparativement aux femelles
(17,30%). Mais cette significativité a été justifiée par le fait que les éleveurs prennent plus soins
des femelles que des mâles qui sont principalement utilisés pour la viande (Farooqi et al., 2017).

La fréquence de T. annulata n’a pas varié significativement en fonction des catégories d’âge.
Ces résultats sont similaires à ceux obtenus par Ayadi (2016) et Chellia (2018).

Dans la présente étude, aucune sensibilité particulière à B. bigemina et B. bovis n’a pu être mise
en évidence en fonction de la race, l’âge et le sexe. Les résultats enregistrés en fonction du sexe
sont similaires à ceux obtenus par Farougou et al. (2007a) au Bénin, M’ghirbi et Bouattour
(2009) en Tunisie et Ateaa et Alkhaled (2019) en Iraq. Par contre, l’âge a exercé une influence
significative sur la fréquence de ces hémoparasites dans l’étude menée par Ateaa et Alkhaled
(2019). Cette différence notée concernant l’âge peut être liée aux tranches d’âge considérées.
En effet, deux catégories d’âge, bovins ayant moins de 3 ans et ceux ayant plus de 3 ans, ont
été considérées dans cette étude, alors que Ateaa et Alkhaled (2019) ont travaillé sur trois

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 83


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

catégories d’âge à savoir les jeunes de 1 à 6 mois, les adultes de 6 mois à 2 ans et les bovins de
plus de 2 ans. Par ailleurs, une différence a été notée entre les résultats de cette étude et ceux
de l’étude conduite en Tunisie par M’ghirbi et Bouattour (2009) qui ont signalé une fréquence
d’infection significativement plus faible chez les races européennes que chez les races
autochtones. Cette différence peut s’expliquer par le fait les bovins échantillonnés au cours de
cette étude sont majoritairement des races locales. La fréquence de B. bigemina a varié
significativement en fonction des zones agroécologiques, ce qui concorde avec les résultats de
M’ghirbi et Bouattour (2009) en Tunisie, où les taux d’infection à B. bigemina ont
significativement varié entre les localités Tinja (4,8 %) et Oued el Abid (67,5 %).

Cas des polyparasitismes

Au cours de cette étude, des infestations mixtes ont été observées chez le même animal. Ce
concept de polyparasitisme a également été signalé au Bénin par Farougou et al. (2007a), en
Indonésie par Guswanto et al. (2017), en Algérie par Ayadi (2016), Ziam et al. (2016),
Benchikh Elfegoun et al. (2017), Ziam et al. (2017) et Ziam et al. (2020).

La fréquence des infestations mixtes a été évaluée en fonction des zones agroécologiques, des
races, des catégories d’âge et du sexe des bovins. Seule la fréquence des binômes B. bigemina-
A. marginale, B. bigemina-A. centrale et A. marginale-T. annulata a significativement varié en
fonction des zones agroécologiques, de même que celle du trio B. bigemina-A. marginale-A.
centrale. Toutefois, il n’y a pas eu de variations significatives de la fréquence de ces infestations
mixtes en fonction des catégories d’âge, des races et du sexe des bovins.

La fréquence du binôme A. marginale-T. annulata (69,67%) obtenue dans notre cas est
largement supérieure à celle enregistrée en Algérie par Ziam et al. (2017) et Ziam et al. (2020)
qui est respectivement 1,9% et 2%. De même, la fréquence du binôme B. bovis-T. annulata
(11,48%) est dix fois plus supérieure à celle signalée en Algérie par Ziam et al. (2017) pour ce
binôme (1,1%).

Farougou et al. (2007a) ont révélé la présence de l’association Babesia-Theileria-Anaplasma


dans les localités du Nord-Bénin. Cette association est représentée dans cette étude
principalement par les trios B. bigemina-A. marginale-T. annulata et B. bovis-A. centrale-T.
annulata dont les fréquences globales sont respectivement 33,61% et 8,20%. L’association B.
bigemina-B. bovis-A. marginale-A. centrale-T. annulata a été notée, avec une fréquence globale
de 3,28%. Ces différentes fréquences enregistrées pour ces infestations mixtes au cours de cette

Bruno Ayaovi YAOVI /PSA/EPAC/UAC/2020 84


Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
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étude ne sont pas à négliger. En effet, sur le plan clinique, les infestations mixtes, associant
souvent deux à trois parasites, compliquent le tableau clinique et rendent confus le diagnostic
différentiel, en masquant le tableau clinique de certaines infections, cas de la theilériose
tropicale chez les animaux atteints lors de l’étude réalisée par Ziam et al. (2017). Selon
Ogunrinade et Adegoke (1982), cette situation est le résultat de la diminution de la résistance
due à l’immunodépression engendrée par la présence de plusieurs parasites chez le même
animal. Il a été aussi rapporté que les animaux souffrant de distomatose sont particulièrement
immunodéprimés et développent plus fréquemment des infestations mixtes associant les
hémoparasites (Ogunrinade et Adegoke, 1982).

3.2.4. Effet de la présence ou non de Rhipicephalus (Boophilus) sur la fréquence


des hémoparasites chez les bovins
Il ressort de cette étude que la fréquence de A. marginale, A. centrale et T. annulata est
significativement liée à la présence des tiques Rhipicephalus (Boophilus), contrairement aux
espèces de Babesia dont la fréquence n’est pas influencée par la présence de ces tiques. Ces
résultats concordent d’une part avec ceux de Biguezoton (2016) qui a mis en évidence une
corrélation positive entre la présence de R. microplus et A. marginale au Sud-Ouest du Burkina
Faso et d’autre part présentent de divergence en ce sens qu’une corrélation positive a été notée
entre B. bovis et l’abondance de R. microplus par ce même auteur au Sud du Bénin. En Algérie,
Benchikh Elfegoun et al. (2017) ont noté une corrélation positive entre T. annulata et
Hyalomma scupense, et entre les espèces de Babesia et l’abondance de Rhipicephalus bursa.
Farougou et al. (2007a) ont attribué l’élévation de la fréquence de B. bigemina à l’abondance
de R. geigyi et celle d’A. marginale et A. centrale à l’abondance de Rhipicephalus senegalensis.
Ces différences de résultats peuvent s’expliquer par le fait que les caractéristiques moléculaires
et le caractère vectoriel des tiques Rhipicephalus (Boophilus) infestant le bétail au Bénin ne
sont pas encore connus.

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transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Conclusion, suggestions et perspectives

Dans le but de contrôler efficacement les tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus) au Bénin,
cette étude s’est particulièrement intéressée à la distribution de ces tiques en fonction des zones
agroécologiques et la prévalence des hémoparasites qu’elles transmettent. Il ressort de cette
étude que les tiques des genres Amblyomma et Rhipicephalus (Boophilus) constituent une
menace potentielle pour le bétail. La tique Rhipicephalus microplus a été dominante au sein du
genre Rhipicephalus (Boophilus) par sa présence dans toutes les zones agroécologiques, avec
les fortes fréquences dans les zones 5 à 8. R. geigyi est présente seulement dans les zones 3 et
8, mais à faibles fréquences. En ce qui concerne R. annulatus, sa présence n’a été marquée que
dans les zones 3, 5 et 7, alors que R. decoloratus a été absente dans toutes les zones. L’examen
microscopique des frottis sanguins a révélé la dominance d’A. marginale dans toutes les zones.
Des polyparasitismes ont été également observés, avec prédominance du binôme A. marginale-
T. annulata et du trio A. marginale-A. centrale-T. annulata respectivement. La fréquence de A.
marginale, A. centrale et T. annulata est fortement liée à la présence des tiques du genre
Rhipicephalus (Boophilus).

A l’issue de cette étude, les suggestions suivantes sont formulées :

 sensibiliser les éleveurs sur les pathologies transmises par les tiques du genre
Rhipicephalus (Boophilus) ;
 inciter le personnel des pharmacies vétérinaires à sensibiliser les éleveurs sur les effets
secondaires de l’utilisation abusive des acaricides et des antibiotiques ;
 limiter ou arrêter l’importation des acaricides dont les tiques du genre Rhipicephalus
(Boophilus) et particulièrement Rhipicephalus microplus sont résistantes au Bénin.

Les perspectives liées à cette étude sont les suivantes :

 caractériser sur le plan moléculaire les tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus)


identifiées au cours de cette étude ;
 étudier le caractère vectoriel des tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus) identifiées ;
 évaluer l’impact des interactions des hémoparasites sur la productivité des bovins ;
 évaluer le niveau de résistance des races bovines locales vis-à-vis des hémoparasites ;
 déterminer le mécanisme de sensibilité ou de résistance des races bovines locales vis-à-
vis des hémoparasites ;

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

 chercher des moyens biologiques (Vaccin) ou traditionnels (plantes médicinales) de


lutte contre les pathologies transmises par les tiques du genre Rhipicephalus (Boophilus)
au Bénin.

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Distribution des tiques Rhipicephalus (Boophilus) et prévalence des hémoparasites
transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

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transmis aux bovins dans les zones agroécologiques du Bénin

Annexe

1. Questionnaire d’enquête

I- Informations générales

1. Date de l’enquête :…./…./….


Heure du démarrage : Heure de fin :
2. Nom de l’enquêteur :
3. Code de l’élevage :
4. Localisation de l’élevage
Géolocalisation
Latitude : …………….….. Longitude :…………………… Précision :………..
Zone agro-écologique :
Département :……………………………………… Commune :…………………………...………
Quartier/Village :……………………...… Localité :…………………………………...……………
5. Eleveur/Propriétaire
Nom et prénom (s) de l’éleveur :
Age : Sexe : Homme Femme
Ethnie :
Contacts :
Situation matrimoniale
Marié (e) Célibataire Polygame Veuf (ve)
Niveau d’instruction
Aucun Primaire Secondaire Supérieur
Activité principale
Agriculture Agro-élevage Elevage Pêche
Autres à préciser : ____________________________________________________
Activités secondaires
Agriculture Agro-élevage Elevage Pêche
Autres à préciser :__________________________________________________________

II- Infrastructures disponibles

Enclos moderne Enclos précaire Parc mobile


Parc fixe Etable couverte Couloir de contention

III- Système d’élevage

1) Système d’élevage pratique

Sédentaire Transhumant Semi-intensif Intensif

2) Mode d’alimentation

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Pâturage libre Pâturage privé Stabulation Alimentation complémentée


3) Gestion du pâturage

Quelle est la position de votre pâturage ?


Sur le site d’élevage Hors du site d’élevage Zone variable
Pratiquez-vous la rotation de pâturage ? Oui Non
Traitez-vous votre pâturage ? Oui Non
Si oui, pourquoi le faites-vous ?
Présence de tiques Autres à préciser : _______________________________
Quels sont produits que vous utilisez pour le traitement ?
_______________________________________________________________________________
Comment employez-vous ce (s) produit (s) ? Pulvérisation Sopoudrage
Autres à préciser : ________________________________________________________
Combien de temps dure le traitement du pâturage ? _____________________________________
Quel est le délai d’attente pour la mise des animaux sur le pâturage traité? ____________________

4) Age de l’exploitation : __________________

IV- Troupeau

1) Quelle (s) est (sont) les races de bovins que vous élevez ?
Borgou Lagunaire White Fulani Somba Azawak
Goudali Girolando Mbororo
Autres à préciser : ______________________________________________________________
2) Quel est l’effectif de votre troupeau ?
Effectif total
Jeunes <3 ans : __________________ Jeunes mâles < 3 ans :_________________
Adultes >3 ans : _________________ Adultes mâles >3 ans :_________________

3) Quel est l’objectif de production ?


Viande Lait Mixte Prestige
Autres à préciser
4) Elevez-vous d’autres espèces animales ? Oui Non
Si oui, Ovins/Caprins Porcins Volaille
Autres à préciser : __________________________________________________

V- Pathologies courantes rencontrées dans le troupeau

1) Pathologies virales
Peste bovine Fièvre aphteuse Dermatose nodulaire contagieuse Dermatophilose
Autres à préciser : ______________________________________________________________

2) Pathologies bactériennes
PPCB Pasteurellose bovine Charbon bactérien Cowdriose

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Autres à préciser :

3) Pathologies parasitaires
Trypanosomose Babésiose Anaplasmose Théilériose Gales
Autres à préciser :

4) Autres à préciser : __________________________________________________________

5) Quand est-ce que vous avez fait le dernier traitement de pathologies ?

Pathologies Médicaments Doses Durée Agent traiteur

VI- Les tiques, pathologies transmises par les tiques et moyens de lutte

1) Quand est-ce que vous avez découvert les tiques sur vos animaux pour la première fois dans
votre troupeau ?
2) Dans quelles circonstances ces animaux ont été infestés ?

Après transhumance Après introduction de nouveaux animaux dans le troupeau


Après échange du même pâturage avec d’autres animaux
Autres à préciser : ____________________________________________________________
3) Savez vous que les tiques peuvent transmettre des maladies à vos animaux ?
Oui Non
Si oui, quelles sont les maladies transmises par les tiques que vous connaissez ?
Babésiose Anaplasmose Théilériose Cowdriose
4) Arrivez-vous à faire la différence entre ces maladies ? Oui Non

Si oui, comment ?

5) Quand les tiques sont sur vos animaux, qu’est-ce que vous remarquez chez ces animaux comme
signes cliniques ?
Pâleur des muqueuses Anorexie Anémie Urine moussante de couleur cafée
Hyperthermie en plateau Hyperthermie en dents de scie
Baisse de la production de lait Troubles nerveux et locomoteurs Inrumination
Emaciation Avortement Lésions cutanées
Autres ?: _________________________________________________________
6) Comment soignez-vous ces animaux ?
Par les soins traditionnels
Utilisez-vous des plantes ? Oui Non

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Plantes Partie (s) Mode d’emploi Doses Durée du


utilisée(s) traitement

Autres traitements traditionnels à préciser :


Par les produits (médicaments) vétérinaires
Médicaments Doses Durée du traitement Agent traiteur

7) Guérison
Après le traitement traditionnel, les animaux guérissent-ils ? Oui Non
Si oui, après combien de temps la guérison intervient-elle ? ….. j…. sem mois variable
Après le traitement vétérinaire, les animaux guérissent-ils ? Oui Non
Si oui, après combien de temps la guérison intervient-elle ? ….. j…. sem mois variable

8) Prévention

Vaccinez-vous vos animaux contre les pathologies transmises par les tiques ? Oui Non
Si oui, contre quelle maladie ? Babésiose Anaplasmose Théilériose Cowdriose
Dans quelle période de l’année vous le faites ?
Faites-vous le rappel de vaccination ? Oui Non
Si oui, après combien de temps ?
Faites-vous une antibiothérapie de couverture des animaux contre les pathologies transmises par les
tiques ? Oui Non
Si oui, avec quels antibiotiques ?
Antibiotiques Doses Durée du traitement

9) Périodes de l’année vous enregistrées plus la présence des tiques dans votre troupeau ?
Saisons de pluies Saisons sèches
10) Dans quelles périodes de l’année les tiques sont rares dans votre troupeau ?

Saisons de pluies Saisons sèches


11) Moyens de lutte contre les tiques
Sur les animaux
Arrachage manuelle des tiques Autres :
Application d’acaricides
Acaricides Modes d’emploi Doses Durée du traitement

Application de produits traditionnels

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Produits Mode d’emploi Doses Durée d’application

Dans l’environnement
Feu Pulvérisation avec solution acaricide Autres à préciser :
Acaricides utilisés Mode d’emploi Doses Durée d’application

12) Avez-vous déjà enregistré des cas de mortalité chez les animaux hyperparasités ?
Oui Non
Si oui, combien ?
13) Quand est-ce que vous avez fait le dernier traitement acaricide ?

Acaricides utilisés Mode d’emploi Doses Durée d’application

14) Les animaux ciblés

Code de l’animal Sexe Age Observation (signes cliniques possibles)

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du Bénin

2. Caractéristiques des zones agroécologiques (INSAE, MAEP et PAM, 2017 ; Vigan, 2013).

Activités
Superficie Humidité Amplitudes
Communes couvertes Précipitations économiques
Km² relative thermiques
majeures
Zone 1 : Zone Agriculture,
extrême Nord- Karimama et Malanville 9 057 700 à 900 mm 15° à 45°C Elevage bovin et
Bénin pêche.
Zone 2 : Zone Elevage de
50% en
cotonnière du Banikoara, Kérou, Kandi, Ségbana, Gogounou 20 930 800 à 1200 mm bovins, de petits
moyenne
Nord-Bénin ruminants
Zone 3 : Zone
Nikki, Pèrèrè, Kalalé, Bembèrèkè, N’Dali, Sinendé, Production
vivrière du Sud- 23 444 900 à 1300mm 30 à 70 %. 26°C à 32°C
Péhunco et Kouandé végétale, élevage
Borgou
Zone 4 : Zone Cobly, Ouaké, Boukombé, Tanguiéta, Natitingou, Djougou, Agriculture et
16 936 900 à 1450 mm 22°C à 37°
Ouest Atacora Toucountouna, Copargo élevage
Zone 5 : Zone
Bassila, Parakou, Tchaourou, Ouessè, Bantè, Savè, Savalou,
cotonnière du 32 163 1000 à 1400 mm 24-25 °C Agriculture
Glazoué, Kétou, Djidja, Dassa-Zoumé et Aplahoué
Centre Bénin
Abomey-Calavi, Allada, Kpomassè, Tori-Bossito, Zè,
Zone 6 : Zone Djakotomey, Dogbo, Klouékanmè, Houéyogbé, Toviklin,
55% à 25,3°C à
de « terre de d’Adjarra, Akpro-Missérété, Avrankou, Ifangni, Porto- 10 500 800 à 1400 mm Elevage
95% 29,7°C
barre » Novo, Sakété, l’Ouémé, d’Abomey, Agbagnizoun, Bohicon,
Covè, Za-Kpota et Zagnanado
800 à 1200 mm
dans la partie Ouest
Zone 7 : Zone Agriculture,
Adja-Ouèrè, Pobè, Toffo, Lalo, Zogbodomey 2 564 (Lalo), 1000 à 1300 65% 27 à 31°C.
de la dépression pêche et élevage
mm dans la partie est
(Pobè)
Athiémé, de Grand-Popo, de Bopa, Comé, Lokossa, Ouidah, Pêche,
Zone 8 : Zone
Sô-Ava, Sèmè-Podji, Aguégués, Dangbo, Adjohoun, Bonou, 3 280 1000 à 1400 mm 95 %. 25 à 30 °C agriculture et
des pêcheries
Ouinhi et Cotonou petit élevage

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