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Ministère de l’Enseignement Supérieur République de Côte d’Ivoire

et de la Recherche Scientifique

Université Felix Houphouët-Boigny Union-Discipline-Travail

Unité de Formation et de Recherche


Sciences des Structures de la Matière et de Technologie Année : 2021-2022

No d’ordre :
THESE
Pour obtenir le grade de
DOCTEUR DE L’UNIVERSITE FELIX HOUPHOUËT-BOIGNY
Mention : CHIMIE
Spécialité : Chimie Organique
Présentée par :
KOUAME TAPE ULRICH ADELPHE
Maître ès Sciences

Thème :

Étude phytochimique de plantes Ivoiriennes utilisées comme antiparasitaires :


Cas de Corynanthe pachyceras (Rubiaceae) et de Erythrococca anomala
(Euphorbiaceae)

Soutenue le 14 janvier 2023 devant le jury composé de :

Président : M. OUATTARA Lassiné Professeur Titulaire UFHB


Rapporteur : M. BOTI Jean Brice Professeur Titulaire UFHB
Rapporteur : M. YAYE Yapi Guillaume Maître de Conférences UJLoG
Examinateur : M. KABRAN Aka Faustin Maître de Conférences UFHB
Directeur : M. OKPEKON Aboua Timothée Maître de Conférences UFHB
DEDICACE
À Nanan KOUAME Kouakou Raphaël
Chef du village de BENDRESSOU
À sa vaillante épouse KOUAME Akissi N’Da
À la battante Zouzou Irène, Épouse KOUAME
À mes frères et sœurs
À mes ami(e)s
À Serge-Patrick KONE
Ce travail est la résultante de persévérance, d’abnégation et
de conseils de toutes les personnes qui m’aiment !

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REMERCIEMENTS

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Je remercie :
Monsieur ADJOU Ané, Professeur Titulaire de Chimie organique à l’Université Félix
Houphouët-Boigny, Doyen de l’UFR des Sciences des Structures de la Matière et de Technologie
(UFR SSMT) pour ses sages conseils.

Monsieur OKPEKON Aboua Timothée, Directeur de cette thèse, pour son dévouement
incomparable, son encadrement sans faille et pour ses nombreux avis éclairés durant nos
entrevues, et pour la confiance qu’il m’a accordé pour mener à bien ce projet au Laboratoire de
Constitution et Réaction de la Matière (LCRM). J’ai pu constamment bénéficier de ses
suggestions et de ses encouragements.

Monsieur CHAMPY Pierre, Professeur Titulaire de Pharmacognosie à la Faculté de Pharmacie


de Châtenay-Malabry de l’Université Paris-Saclay, pour avoir permis d’accéder à son
Laboratoire, en me donnant ainsi la possibilité d’approfondir mes connaissances et d’étudier la
phytothérapie à ses côtés.

Monsieur Le POGAM Alluard Pierre, Maîtres de Conférences de Pharmacognosie à la Faculté


de Pharmacie de Châtenay-Malabry de l’Université Paris-Saclay, au-delà d’être un formateur,
c’est un ami qui a œuvrer à la réussite de ce travail, en m’aidant ainsi à consolider mes acquis
tout en constituant un support permanent à mes réflexions.

Monsieur BENIDDIR Mehdi, Maitres de Conférences de Pharmacognosie à la Faculté de


Pharmacie de Châtenay-Malabry de l’Université Paris-Saclay, pour sa collaboration, sa
disponibilité de tous les instants et pour avoir accepté de prendre part à la réalisation de ce travail.
Sa grande expérience et ses grandes qualités scientifiques ont joué un rôle majeur dans la
réalisation de ce projet.

Monsieur ATTIOUA Koffi Barthélemy, Professeur Titulaire de Chimie organique à


l’Université Félix Houphouët-Boigny, pour sa disponibilité à répondre à toutes les questions
d’ordre pédagogique.

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Monsieur OUATTARA Lassiné, Professeur Titulaire de Chimie physique à l’Université Félix
Houphouët-Boigny, pour la formation en physique-chimie et aussi de me faire l’honneur
d’accepter de présider le jury de soutenance.

Monsieur BOTI Jean-Brice, Professeur Titulaire de Chimie organique à l’Université Félix


Houphouët-Boigny, pour avoir accepté d’être rapporteur de ma thèse.

Monsieur KABRAN Aka Faustin, Maître de Conférences de Chimie organique à l’Université


Félix Houphouët-Boigny, pour avoir accepté d’être l’examinateur de ce travail de thèse.

Monsieur YAYE Yapi Guillaume, Maître de Conférences de Biochimie à l’Université


Lorougnon Guédé, pour avoir accepté d’être rapporteur de ma thèse.

Madame Feue RAMIARANTSOA Harrisolo, Maître de Conférences de Chimie organique à


l’Université Félix Houphouët-Boigny, pour la formation, ses conseils, son amour et sa
disponibilité. Repose en paix Maman, tu resteras à jamais gravée dans nos mémoires.

Monsieur SERI Seri Chardin, Maître-Assistant de Chimie organique à l’Université Félix


Houphouët-Boigny, pour sa bonne humeur, sa présence à mes côtés dans la réalisation de ce
travail, c’est un formateur exceptionnel.

Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique de Côte d’Ivoire à


travers la Direction des Orientations et des Bourses (DOB). Merci de m’avoir attribué la bourse
hors Côte d’Ivoire qui m’a permis d’acquérir de nouvelles connaissances et de réaliser la grande
partie de ce travail.

L’ensemble de l’équipe de recherche du Laboratoire de Constitution et Réaction de la Matière


(LCRM), et l’ensemble de l’équipe de recherche du Laboratoire de Pharmacognosie, UMR
BioCIs de l’Université Paris-Saclay, pour leur disponibilité, leur contribution dans mon
apprentissage et leur soutien.

Un remerciement spécial à Monsieur BONY François Nicaise, Maître de Conférences Agrégé de


Chimie analytique à l’UFR des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques de l’Université Félix
Houphouët-Boigny de Cocody, pour sa sollicitude.

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J’ai une pensée particulière, une marque de sympathie profonde, un sentiment de reconnaissance
pour tous ces ami(e)s avec qui j’ai passé de bons moments durant la réalisation de ce travail. Il
s’agit de : KOFFI Konan Léon, KONAN Diby, KONAN Donatien, N’TAMON Amon Diane,
MELEDJE Jean-Claude, OURIGOU Achille, KOFFI Yao Hermann, KOUADIO Affoué Yvette,
KOFFI Michel, AGNES Akpa Salemon, AKA Alla Martin, MEL Vianney, DOUKOURE
Amelan Hélène, GONDO Prince Clovis, VE Darius, POMI Bi Narcisse, KOFFI Kouadio
Armand, TA Bi Jean-Baptiste, AKOUBET Aminata, COMPAORE Adjaratou, DEGNY Lyse,
COULIBALY Bamoro, EZOUA Patrice, FOUOTSA Hugues, BOUDETTE Juliette et
JANGORA Adrien.

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Table des matières
INTRODUCTION .......................................................................................................................... 0
PARTIE I
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ............................................................................................. 3
CHAPITRE I
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ............................................................................................. 4
I.1. METABOLITES SECONDAIRES DES PLANTES ............................................................ 5
I.1.1. Alcaloïdes ............................................................................................................................... 5
I.1.1.1. Généralités .......................................................................................................................... 5
I.1.1.2. Alcaloïdes indolomonoterpéniques................................................................................... 6
I.1.2. Composés phénoliques.......................................................................................................... 8
I.1.2.1. Acides phénoliques............................................................................................................. 9
I.1.2.2. Flavonoïdes ....................................................................................................................... 10
I.1.2.3. Lignanes ............................................................................................................................ 11
I.1.3. Composés terpéniques ........................................................................................................ 12
I.1.3.1. Monoterpènes ................................................................................................................... 15
I.1.3.2. Sesquiterpènes lactoniques ............................................................................................. 15
I.1.3.3. Diterpènes ......................................................................................................................... 16
I.2. GENERALITES SUR CORYNANTHE PACHYCERAS .................................................... 16
I.2.1. Généralités sur la famille des Rubiaceae .......................................................................... 16
I.2.1.1. Description des Rubiaceae .............................................................................................. 16
I.2.1.2. Répartition géographique des Rubiaceae ...................................................................... 17
I.2.1.3. Aspects ethnobotaniques et pharmacologiques des Rubiaceae ................................... 17
I.2.2. Généralités sur le genre Corynanthe ................................................................................ 17
I.2.2.1. Description botanique des Corynanthe ......................................................................... 17
I.2.2.2. Répartition géographique des Corynanthe ................................................................... 18
I.2.2.3. Chimie du genre Corynanthe ......................................................................................... 18
I.2.3. Présentation de l’espèce Corynanthe pachyceras ............................................................. 20
I.2.3.1. Description de C. pachyceras .......................................................................................... 20
I.2.3.2. Noms vernaculaires et synonymes de C. pachyceras..................................................... 20
I.2.3.3. Utilisations traditionnelles de C. pachyceras ................................................................ 21
I.2.3.4. Activités biologiques et pharmacologiques de C. pachyceras....................................... 21
I.3. GENERALITES SUR ERYTHROCOCCA ANOMALA ..................................................... 22
I.3.1. Généralités sur la famille des Euphorbiaceae .................................................................. 22
I.3.1.1. Description des Euphorbiaceae ...................................................................................... 22
I.3.1.2. Répartition géographique des Euphorbiaceae .............................................................. 22
I.3.1.3. Aspects ethnobotaniques et pharmacologiques des Euphorbiaceae ........................... 23
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I.3.2. Généralités sur le genre Erythrococca .............................................................................. 23
I.3.2.1. Description botanique des Erythrococca ....................................................................... 23
I.3.2.2. Répartition géographique des Erythrococca................................................................. 23
I.3.2.3. Chimie du genre Erythrococca ....................................................................................... 24
I.3.3. Présentation de l’espèce Erythrococca anomala ............................................................... 24
I.3.3.1. Description de l’espèce E. anomala ................................................................................ 24
I.3.3.2. Noms vernaculaires et synonymes de E. anomala......................................................... 25
I.3.3.3. Utilisations en médecine traditionnelle de E. anomala ................................................. 25
I.3.3.4. Activités biologiques et pharmacologiques de E. anomala........................................... 26
I.4. GENERALITES SUR QUELQUES METHODES D’EXTRACTION ............................ 26
I.4.1. Extraction solide-liquide .................................................................................................... 26
I.4.1.1. Macération........................................................................................................................ 26
I.4.1.2. Décoction .......................................................................................................................... 26
I.4.1.3. Infusion ............................................................................................................................. 27
I.4.1.4. Extraction par Soxhlet .................................................................................................... 27
I.4.1.5. Distillation à la vapeur .................................................................................................... 27
I.4.2. Extraction liquide-liquide .................................................................................................. 27
I.5. GENERALITES SUR LES METHODES CHROMATOGRAPHIQUES ...................... 28
I. 5.1. Chromatographie sur couche mince ................................................................................ 28
I.5.2. Chromatographie sur colonne ouverte ............................................................................. 28
I.5.3. Chromatographie sur colonne ouverte de Sephadex® LH-20 ......................................... 28
I.5.4. Chromatographie sous pression ........................................................................................ 29
I.6. METHODES D’IDENTIFICATION DES COMPOSES................................................... 29
I.6.1. Spectroscopie de résonance magnétique nucléaire .......................................................... 29
I.6.2. Spectroscopie infrarouge.................................................................................................... 30
I.6.3. Spectroscopie Ultra-Violet/Visible .................................................................................... 31
I.6.4. Spectrométrie de masse ...................................................................................................... 31
I.6.5. Pouvoir rotatoire ................................................................................................................. 31
I.6.6. Dichroïsme circulaire électronique ................................................................................... 32
I.6.7. Modélisation moléculaire ................................................................................................... 32
Chapitre II
MATERIEL ET METHODES .................................................................................................... 34
II.1. MATERIEL .......................................................................................................................... 35
II.1.1. Matériel .............................................................................................................................. 35
II.1.1.1. Matériel végétal .............................................................................................................. 35
II.1.1.2. Souches parasitaires et bactériennes ............................................................................ 35
II.1.1.3. Cellules cancéreuses humaines...................................................................................... 35

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II.1.2. Matériel technique et consommable ................................................................................ 35
II.2. METHODES CHROMATOGRAPHIQUES .................................................................... 37
II.2.1. Chromatographie sur couche mince................................................................................ 37
II.2.2. Fractionnement des extraits par chromatographie sur colonne de gel de silice ......... 37
II.2.3. Chromatographie sur gel de Sephadex® LH-20 ............................................................. 38
II.2.4. Chromatographie flash ..................................................................................................... 38
II.2.5. Chromatographie liquide couplée à la masse ................................................................. 38
II.3. EXTRACTION, ISOLEMENT ET PURIFICATION ..................................................... 39
II.3.1. Extraction des alcaloïdes de C. pachyceras ..................................................................... 39
II.3.2. Isolement et purification des constituants de C. pachyceras ......................................... 41
II.3.3. Extraction et purification des constituants de E. anomala ............................................ 42
II.3.3.1. Préparation de l’extrait brut éthanolique .................................................................... 42
II.3.3.2. Extraction des alcaloïdes de E. anomala ...................................................................... 42
II. 3.3.3. Extraction des polyphénols........................................................................................... 43
II.3.3.4. Isolement et purification des composés ........................................................................ 44
II.3.3.4.1. Fractionnement du sous-extrait chlorométhylénique (EAD1) ................................ 45
II.3.3.4.2. Fractionnement du sous-extrait à l’acétate d’éthyle (EAA1) .................................. 46
II.3.3.4.3. Fractionnement du sous-extrait butanolique (EAB) ................................................ 47
II.3.4. Calcul des rendements ...................................................................................................... 48
II.4. METHODES DE DETERMINATION STRUCTURALE DES COMPOSES ISOLES
........................................................................................................................................................ 48
II.4.1. Spectrométrie de masse .................................................................................................... 48
II.4.2. Spectrométrie infrarouge ................................................................................................. 49
II.4.3. Pouvoir rotatoire ............................................................................................................... 49
II.4.4. Dichroïsme circulaire ........................................................................................................ 49
II.4.5. Analyse des chromatogrammes SM-UV et ESI-BPC .................................................... 49
II.4.6. Enregistrement des spectres de résonance magnétique nucléaire (RMN) ................... 50
II.5. METHODES D’ANALYSE BIOLOGIQUE ..................................................................... 50
II.5.1. Essai antiplasmodial.......................................................................................................... 50
II.5.2. Essai antibactérien ............................................................................................................ 51
II.5.3. Évaluation de la cytotoxicité ............................................................................................ 52
PARTIE II
RESULTATS ET DISCUSSION ................................................................................................ 53
Chapitre III
ETUDE DES EXTRAITS DE CORYNANTHE PACHYCERAS .............................................. 54
III.1. PROFIL CHROMATOGRAPHIQUE DE L’EXTRAIT ALCALOIDIQUE DE
CORYNANTHE PACHYCERAS ................................................................................................. 55

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III.2. DETERMINATION STRUCTURALE DES COMPOSES ISOLES DE L’EXTRAIT
ALCALOÏDIQUE DE CORYNANTHE PACHYCERAS .......................................................... 58
III.2.1. Composé KTCPA1 .......................................................................................................... 58
III.2.2. Composé KTCPA2 .......................................................................................................... 62
III.2.3. Composé KTCPA3 .......................................................................................................... 65
III.2.4. Composé KTCPA4 .......................................................................................................... 68
III.2.5. Composé KTCPA5 .......................................................................................................... 72
III.2.6. Composé KTCPA6 .......................................................................................................... 75
III.2.7. Composé KTCPA7 .......................................................................................................... 79
III.3. ACTIVITES ANTIPLASMODIALES DES COMPOSES ISOLES DE
CORYNANTHE PACHYCERAS ................................................................................................. 81
Conclusion partielle sur Corynanthe pachyceras ....................................................................... 82
Chapitre IV
ETUDE DES EXTRAITS DE ERYTHROCOCCA ANOMALA ............................................... 83
IV.1. ETUDE PHYTOCHIMIQUE DES EXTRAITS DE ERYTHROCOCCA ANOMALA . 84
IV.1.1. Profil chromatographique de l’extrait éthanolique de Erythrococca anomala .......... 84
IV.1.2. Profil chromatographique de l’extrait alcaloïdique de Erythrococca anomala.......... 84
IV.1.2.1. Profil chromatographique du sous-extrait EAD1 ...................................................... 85
IV.1.2.2. Profil chromatographique du sous-extrait EAA1 ...................................................... 87
IV.1.3. Profil chromatographique de l’extrait polyphénolique ................................................ 89
IV.1.4. Détermination structurale des composés isolés de Erythrococca anomala ................. 91
IV.1.4.1. Composé KTD1 ............................................................................................................. 91
IV.1.4.2. Composé KTD2 ............................................................................................................. 93
IV.1.4.3. Composé KTD3 ............................................................................................................. 96
IV.1.4.4. Composé KTD4 ............................................................................................................. 98
IV.1.4.5. Composé KTD5 ........................................................................................................... 101
IV.1.4.6. Composé KTA1 ........................................................................................................... 103
IV.1.4.7. Composé KTA2 ........................................................................................................... 105
IV.1.4.8. Composé KTA3 ........................................................................................................... 107
IV.1.4.9. Composé KTA4 ........................................................................................................... 110
IV.1.4.10. Composé KTB1 ......................................................................................................... 111
IV.1.4.11. Composé KTB2 ......................................................................................................... 114
IV.1.4.12. Composé KTB3 ......................................................................................................... 116
IV.1.4.13. Composé KTB4 ......................................................................................................... 120
IV.2. ACTIVITE ANTIBACTERIENNE ET CYTOTOXICITE DES COMPOSES ISOLES
DE ERYTHROCOCCA ANOMALA .......................................................................................... 124
IV.2.1. Activités antibactériennes ............................................................................................. 124
IV.2.2. Activité cytotoxique ....................................................................................................... 125
x|Page
Conclusion partielle sur Erythrococca anomala ...................................................................... 126
CONCLUSION GENERALE ................................................................................................... 127
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................................................. 130
ANNEXES ................................................................................................................................... 145
ANNEXE 1 : SPECTRES DES COMPOSES ISOLES DES ECORCES DE CORYNANTHE
PACHYCERAS............................................................................................................................ 146
ANNEXE 2 : SPECTRES DES COMPOSES ISOLES DES ECORCES DE
ERYTHROCOCCA ANOMALA ................................................................................................. 177
PUBLICATIONS ....................................................................................................................... 224

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ABREVIATIONS ET ACRONYMES

Ac : Groupement acétate
ACN : Acétonitrile
CC : Chromatographie sur colonne ouverte
CCM : Chromatographie sur couche mince
CDCl3 : Chloroforme deutérié
CMI : Concentration minimale inhibitrice
CNF : Centre National de Floristique
CSRS : Centre Suisse de Recherches Scientifiques
COSY : Spectroscopie de Corrélation
DMSO : Diméthylsulfoxyde
δC : Déplacement chimique du carbone
δH : Déplacement chimique du proton
d : Doublet
dd : Doublet de doublet
EE : Extrait Ethanolique
CLHP : Chromatographie Liquide à Haute Performance
IES : Ionisation par électrospray
IES-SM/SM : Spectrométrie de masse en tandem avec ionisation par électrospray
HMBC : Corrélation hétéronucleaire à multiple liaison
HRMS : High Resolution Mass Spectrometer
HSQC : Heteronuclear Single Quantum Coherence
IR : Infrarouge
J (Hz) : Constante de couplage exprimée en Hz
λmax : Longueur d’onde maximale
m : Multiplet
MTT : (3-(4,5-dimethylthiazol-2-yl)-2,5-diphenyltetrazolium))
m/z : Masse/charge
NOESY : Nuclear Overhauser Enhancement SpectroscopY
ppm : Partie par million
Q-TOF : Quadrupole time of flight
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
RMN : Résonance Magnétique Nucléaire
SM : Spectrométrie de masse
SMIE : Spectrométrie de masse en impact électronique
SMIES : Spectrométrie de masse en ionisation électrospray
HRESIMS : High Resolution Electrospray Ionisation Mass Spectrometry
TMS : Triméthylsilane
UV : Ultra-violet

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LISTE DES TABLEAUX

No des Tableaux Titres Pages

Tableau I.1 Activités biologiques des classes de polyphénols 12


Tableau I.2 Noms vernaculaires de Corynanthe pachyceras en Côte d’Ivoire 21
Tableau I.3 Noms vernaculaires de Erythrococca anomala en Côte d’Ivoire 25
Tableau II.1 Références utilisées pour les déplacements chimiques des solvants 50
Tableau III.1 Résultats des extractions réalisées sur l’écorce de Corynanthe 55
pachyceras
Tableau III.2 Composés isolés de l’extrait CPA 57
Tableau III.3 Déplacement chimique en RMN 1H et 13C de KTCPA1 62
Tableau III.4 Déplacement chimique en RMN 1H et 13C de KTCPA2 65
Tableau III.5 Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTCPA3 68
Tableau III.6 Déplacements chimique RMN 1 H et 13C de KTCPA4 71
Tableau III.7 Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTCPA5 74
Tableau III.8 Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTCPA6 78
Tableau III.9 Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTCPA7 80
Tableau III.10 Résultats des activités antiplasmodiales 81
Tableau IV.1 Rendement de l’extrait ethanolique 84
Tableau IV.2 Bilan des sous extraits issus de l’extraction alcaloïdique 85
Tableau IV.3 Composés isolés des extraits EAD1 et EAA1 88
Tableau IV.4 Bilan de l’extraction par solvant de polarité croissante 89
Tableau IV.5 Composés isolés de l’extrait EAB 91
Tableau IV.6 Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTD1 93
Tableau IV.7 Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTD2 95
Tableau IV.8 Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTD3 98
Tableau IV.9 Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTD4 100
Tableau IV.10 Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTD5 103
Tableau IV.11 Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTA1 104
Tableau IV.12 Déplacement chimique RMN 1 H et 13 C de KTA2 107
Tableau IV.13 Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTA3 109
Tableau IV.14 Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTA4 111
Tableau IV.15 Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTB1 113
Tableau IV.16 Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTB2 116
Tableau IV.17 Déplacement chimique en RMN 1H et 13C ( DMSO-d 6 ; CD3OD) 119
de KTB3
Tableau IV.18 Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTB4 123
Tableau IV.19 Résultats des activités antibactériennes 124
Tableau IV.20 Résultats de la cytotoxicité 125

xiii | P a g e
LISTE DES FIGURES

No des Figures Titres Pages

Figure I.1 Différents squelettes d’alcaloïdes 6


Figure I.2 Biosynthèse des indolomonoterpéniques 7
Figure I.3 Biosynthèse des composés phénoliques par voie de Shikimate 9
Figure I.4 Acides phénoliques 10
Figure I.5 Différents types structuraux de flavonoïdes 11
Figure I.6 Classification des lignanes : (a) néolignane, (b) lignane classique 11
Figure I.7 Biosynthèse des terpènes 14
Figure I.8 α-Santonine 15
Figure I.9 Molécules isolées du genre Corynanthe 19
Figure I.10 Photo de Corynanthe pachyceras 20
Figure I.11 Partie aérienne de Erythrococca anomala 24
Figure II.1 Schéma de l’extraction alcaloïdique 40
Figure II.2 Schéma d’isolement et de purification des composés à partir de CPA 41
Figure II.3 Schéma d’extraction du broyat de feuilles 42
Figure II.4 Schéma d’extraction des alcaloïdes totaux de l’extrait EtOH 43
Figure II.5 Schéma d’extraction des polyphénols de l’extrait EtOH 44
Figure II.6 Schéma d’isolement et de purification des composés à partir de EAD1 46
Figure II.7 Schéma d’isolement et de purification des composés à partir de EAA1 47
Figure II.8 Schéma d’isolement et de purification des composés à partir de EAB 48
Figure III.1 Chromatogramme SM-UV de l’extrait CPA 56
Figure III.2 Chromatogramme IES-BPC de l’extrait CPA 57
Figure III.3 Structure de KTCPA1 61
Figure III.4 Structure de KTCPA2 64
Figure III.5 Structure de KTCPA3 67
Figure III.6 Structure de KTCPA4 70
Figure III.7 Structure de KTCPA5 73
Figure III.8 Structure de KTCPA6 77
Figure III.9 Structure de KTCPA7 80
Figure IV.1 Chromatogrammes de l’extrait EAD1 85
Figure IV.2 Chromatogramme ESI-BPC de l’extrait EAD1 86
Figure IV.3 Chromatogramme des extraits EAA1 87
Figure IV.4 Chromatogramme ESI-BPC de l’extrait EAA1 88
Figure IV.5 Chromatogramme des extraits EAB 90
Figure IV.6 Chromatogramme IES-BPC de l’extrait EAB 90
Figure IV.7 Structure de KTD1 93
Figure IV.8 Structure de KTD2 95
Figure IV.9 Structure de KTD3 97
Figure IV.10 Structure de KTD4 100
Figure IV.11 Structure de KTD5 102
Figure IV.12 Structure de KTA1 104
Figure IV.13 Structure de KTA2 106
Figure IV.14 Structure de KTA3 109
Figure IV.15 Structure de KTA4 111
Figure IV.16 Structure de KTB1 113
Figure IV.17 Structure de KTB2 115
Figure IV.18 Structure de KTB3 118

xiv | P a g e
Figure IV.19 Spectres RMN 1H de KTB4 à différentes températures 121
Figure IV.20 Structure de KTB4 122
Figure IV.21 Corrélations NOESY de KTB4 122

xv | P a g e
INTRODUCTION
Les pandémies sont à la base de milliers de morts dans le monde. Souvent infectieuses, ce sont
des maladies provoquées par la prolifération de plusieurs agents infectieux (virus, bactéries,
parasites, champignons, protozoaires) dans un tissu où ils se multiplient. Les épidémies
infectieuses ont pris de l’ampleur depuis la seconde moitié du 20e siècle. Et depuis lors, leur
nombre ne cesse d’augmenter. Ceci peut être attribué à la démographie, à l’urbanisation et à la
mondialisation galopante (Soubelet, 2019).
Parmi ces pathologies, les infections parasitaires et bactériennes, très répandues, sont
responsables d’une mortalité et d’une morbidité très élevées dans les pays en voie de
développement. C’est le cas du paludisme qui touche environ 241 millions de personnes, avec 95
% des cas signalés en Afrique subsaharienne (OMS, 2020a) ; de l'onchocercose, également
connue sous le nom de cécité des rivières, qui touche environ 21 millions de personnes, avec 99
% des cas signalés dans 31 pays d'Afrique subsaharienne (OMS, 2020b), et bien d’autres. Si la
recherche a permis l’éradication de certaines d’entre elles grâce à la mise au point de traitements,
il n’en demeure pas moins que les recherches doivent se poursuivre pour que ces pathologies
émergentes soient traitées avec efficacité.
Ainsi, la communauté scientifique continue de conjuguer ses efforts afin de trouver de nouvelles
molécules bioactives. L’une des sources importantes de recherche de ces molécules
thérapeutiques démeure les plantes médicinales. C’est l’une des principales raisons qui pousse
l’industrie pharmaceutique moderne à s’appuyer largement sur la diversité de ces métabolites
secondaires provenant des végétaux pour trouver de nouvelles molécules aux propriétés
biologiques inédites.
Par ailleurs, du point de vue de leur composition chimique, des auteurs estiment que les plantes
sont formées de plusieurs milliers de constituants différents dont quelques-uns seulement sont
responsables de leurs effets thérapeutiques ou toxiques (Hostettman et al., 1999). Il est donc
indispensable de maitriser la composition chimique des plantes médicinales afin d’étudier leur
efficacité, leur mode d’action, ainsi que leurs effets secondaires sur la santé humaine.
Subséquement, la recherche de nouveaux composés anti-infectieux au sein de la biodiversité
tropicale, pour contourner les phénomènes de résistances qui se développent de plus en plus,
apparaît comme un sujet d’intérêt au sein des équipes de recherche. C’est dans cette logique que
nous avons porté notre choix sur Corynanthe pachyceras et Erythrococca anomala, deux plantes
de la pharmacopée traditionnelle ivoirienne utilisées contre diverses infections bactériennes et

1|Page
parasitaires (Miezan et al., 2017a et 2017b ; Dan et al., 2000). Ces deux espèces ont été
sélectionnées sur la base de leur utilisation en médecine traditionnelle mais également, sur la base
des informations ethnobotaniques.
L’objectif général de ce travail est donc d’élucider la composition chimique de ces plantes qui
pourraient justifier leurs utilisations en médecine traditionnelle. De l’objectif général, il en
découle des objectifs spécifiques dont :
- Faire des extractions en utilisant des solvants spécifiques
- Fractionner et purifier les composés issus de ces extractions
- Déterminer la structure chimique des composés isolés
- Evaluer l’activité biologique (plasmodiale, cytotoxicité et bactérienne) de quelques unes
des molécules isolées.
Ce manuscrit de thèse est constitué de quatre chapitres regroupés en deux grandes parties :
- La première partie, bibliographique et méthodologique, renferme les chapitres I et II. Le
premier chapitre a pour objet de faire la revue bibliographique sur les métabolites
secondaires des deux espèces étudiées et les méthodes d’analyse phytochimiques. Le
second chapitre est consacré aux travaux phytochimiques entrepris sur les deux plantes
sélectionnées pour la présente étude. Dans ce chapitre, le matériel technique et biologique
a été abordé, précédé de la description des méthodes d’isolement et de détermination
structurale des composés.
- La deuxième partie qui regroupe les chapitres III et IV présente respectivement les
résultats obtenus et discutés sur les deux espèces étudiées.
Une conclusion générale synthétise l’apport scientifique de ce travail, présente ses limites et
propose des perspectives de recherche.
.

2|Page
PARTIE I
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
ET METHODOLOGIE

3|Page
CHAPITRE I
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

4|Page
I.1. METABOLITES SECONDAIRES DES PLANTES

Les métabolites sont les produits intermédiaires du métabolisme des plantes. Les espèces
végétales peuvent utiliser de simples précurseurs inorganiques pour synthétiser une grande
diversité de composés organiques à faible poids moléculaire. Cette capacité synthétique les aide à
se repandre dans des environnements diversifiés et difficiles. Les composés organiques naturels
sont généralement séparés en métabolites primaires, métabolites secondaires (également appelés
métabolites spécialisés ou produits naturels) et hormones (Calvo et al., 2020). La présente étude
a permis de cibler, d’isoler et d’élucider des métabolites secondaires de trois de ces classes, à
savoir les alcaloïdes de type indolomonoterpéniques, les composés phénoliques dont certains sont
simples et d’autres sont de types flavonoïde, lignane, et les composés terpéniques de types
monoterpène et sesquiterpène lactonique.

I.1.1. Alcaloïdes

I.1.1.1. Généralités

La définition des alcaloïdes a continuellement changé. Auparavant, cette classe de composés était
limitée à des bases végétales ayant un atome d'azote hétérocyclique. Les bases azotées
exocycliques étaient appelées « pseudoalcaloïdes ». D’autres définitions ont exigé que le
squelette des alcaloïdes dérive d’acides aminés ou que ces bases soient douées de propriétés
pharmacologiques explicites (Wink, 2016). À l'heure actuelle, les alcaloïdes sont définis de
manière plus pragmatique. Ce sont tous des produits naturels contenant de l'azote mais qui
n’appartiennent pas aux groupes des peptides, acides aminés non protéiques, amines, glycosides
cyanogéniques, glucosinolates, cofacteurs, phytohormones ou métabolites primaires (tels que les
bases puriques et pyrimidiniques) (Wink, 2016).
Leur nom, qui signifie « semblable à un alcali », leur a été donné car la plupart d'entre eux sont
de nature basique et forment des sels avec les acides. La basicité est une caractéristique commune
des composés azotés organiques, qui peuvent être considérés comme dérivés de l'ammoniac par
substitution de l’hydrogène par les radicaux organiques. Les amines simples sont considérées
comme une classe à part des alcaloïdes, bien que la ligne de démarcation entre l'amine et
l'alcaloïde a tendance à devenir indistincte avec la complexité croissante de leur structure. En
plus du carbone, de l'hydrogène et de l'azote, les alcaloïdes peuvent également contenir de

5|Page
l'oxygène, du soufre et, plus rarement, d'autres éléments tels que le chlore, le brome et le
phosphore (Kleinzeller et al., 1968).
Les alcaloïdes dérivent d’acides aminés, souvent sous forme de mélanges. Ainsi, selon leur
structure de base, on distingue différentes classes d’alcaloïde (Figure I.1).

Figure I.1 : Différents squelettes de base des alcaloïdes (Bruneton, 1995)

I.1.1.2. Alcaloïdes indolomonoterpéniques

De tous les alcaloïdes, les alcaloïdes indolomonoterpéniques constituent le groupe le plus vaste
des alcaloïdes dérivés du tryptophane et d’autres alcaloïdes en général (Jucimar et al., 2010). A
ce jour, plus de 3000 alcaloïdes indolomonoterpéniques différents ont été isolés. Cette classe de
métabolites secondaires a une distribution restreinte. En général, cette classe se rencontre dans
des espèces végétales provenant de 4 des 5 familles constituant l’ordre des Gentianales (Lamiids)
: les Loganiaceae, les Gelsemiaceae (anciennement Loganiaceae, jusqu’en 1995 ; dont l’ancienne
famille des Pteleocarpaceae), les Rubiaceae et les Apocynaceae. D’autre part, on rencontre
exceptionnellement ces molécules chez des Asterids basales comme les Icacinaceae (ordre des
Icacinales, encore reconnues par l’APG IV), les Nyssaceae (avec le genre Camptotheca ; ordre
des Cornales) et les Cornaceae (incluant les Alangiaceae 76 depuis l’APG II, ordre des Cornales).

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Les indolomonoterpéniques se caractérisent par leur origine biosynthétique commune : ils
proviennent tous d’un même précurseur, la strictosidine, issue de la condensation d’une molécule
de tryptamine et d’une unité monoterpénique de type sécoiridoïde, hétérosidique et
sécologanoside (O’Connor et al., 2006 ; De Luca et al., 2014) (Figure I.2). Certains alcaloïdes
indolomonoterpéniques ne possèdent pas de noyau indolique, oxindolique ou dihydroindolique
mais possédent un noyau quinoléique (quinine et analogues, camptothécine et analogues). Les
stades précoces de leur biogenèse les rattachent cependant à cette classe d’alcaloïdes (Bruneton,
2016).

Figure I.2 : Biosynthèse des indolomonoterpéniques

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Les plantes à alcaloïdes indolomonoterpéniques sont fréquemment employées par l’homme
comme plantes-poisons (poisons de flèche, poisons ordaliques, psychotropes) et/ou comme
plantes médicinales, avec de forts phénomènes de convergence (Saslis-Lagoudakis, 2012 ;
Prance et al., 2001). En effet, ces alcaloïdes possèdent des activités pharmacologiques très
marquées, notamment sur la sphère cardiovasculaire et les systèmes nerveux périphérique et
central. Certains indolomonoterpènes exercent une activité antimalarique (quinine extraite des
Cinchona en particulier) (Said et al., 1992 ; OMS, 2013). Parmi les nombreux alcaloïdes
indoliques biologiquement actifs, certains comme la vincristine sont utilisés pour traiter la
leucémie aiguë (Pelletier, 1970). Les alcaloïdes dimères de Catharanthus roseus forment une
classe importante d'agents antitumoraux, largement utilisés dans les schémas de chimiothérapie
combinés pour le traitement des leucémies et de nombreuses tumeurs solides (Kruczynski et al.,
1998).

I.1.2. Composés phénoliques

Les composés phénoliques regroupent un vaste ensemble de substances chimiques comportant au


moins un noyau aromatique, auquel sont directement liés un ou plusieurs groupes hydroxyles,
libres ou engagés dans une autre fonction chimique (éther, méthylique, ester, sucre) (Bruneton,
2016). D’un point de vue biosynthétique, la majeure partie des composés aromatiques est
constituée de la famille des phénylpropanoïdes, qui dérivent de la phénylalanine (Figure I.3). La
désamination de cet acide aminé par une enzyme clé, la phénylalanine ammonia-lyase (PAL),
conduit à l’acide cinnamique. Par contre, la tyrosine ammonia-lyase (TAL), conduit à l’acide p-
coumarique (Ba et al., 2010).

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Figure I.3 : Biosynthèse des composés phénoliques par voie de Shikimate (Hopkins, 2003).

Selon l’origine biogénétique (shikimate ou acétate), les composés phénoliques peuvent être
regroupés en de nombreuses classes, Les principales classes rencontrées sont les acides
phénoliques, les flavonoïdes, les tanins, les stilbènes, les lignanes et les saponines flavonoïdiques
(Fantini et al., 2015).

I.1.2.1. Acides phénoliques

Le terme d’acide-phénol peut s’appliquer à tous les composés organiques possédant au moins une
fonction carboxylique et un hydroxyle phénolique. Les deux groupes essentiels des acides
phénoliques sont les acides hydroxybenzoïques et les acides hydroxycinnamiques. Ces derniers
sont des dérivés de molécules non phénoliques qui sont respectivement l’acide benzoïque et
l’acide cinnamique (Budić-Leto et al., 2002) (Figure I.4). Les acides benzoïques sont
principalement représentés par les protocatéchiques, les galliques et les salicyliques. Les acides
cinnamiques pour leur part contiennent l'acide p-coumarique, l'acide caféique, l'acide fertarique et
l'acide sinapique. Certains acides phénoliques peuvent se polymériser pour donner des structures
plus compliquées comme les gallotannins ou les ellagitanins (Koleckar et al., 2008).

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Figure I.4 : Acides phénoliques (Bruneton J., 2016).
A : Dérivés d’acide benzoïque
B : Dérivés d’acide cinnamique

I.1.2.2. Flavonoïdes

Les flavonoïdes constituent le groupe le plus important de substances naturelles polyphénoliques


de l’alimentation (Panche et al., 2016). Leur structure se compose de deux cycles aromatiques
formés d’un noyau benzopyranique (cycles A et C) et d’un noyau benzénique (cycle B). Plus de
6000 flavonoïdes différents ont été identifiés et listés. Leur classification repose dans un premier
temps sur la position du carbone reliant les cycles B et C. Ainsi, lorsque les cycles B et C sont
reliés au niveau du carbone 3, on parle d’isoflavones et lorsqu’ils sont reliés au niveau du carbone
4, on parle de néoflavonoïdes. Lorsque les cycles B et C sont reliés au niveau du carbone 2, les
flavonoïdes sont subdivisés, une deuxième fois, en fonction du degré d’insaturation et
d’oxydation du cycle C (Panche et al., 2016). On retrouve alors les familles suivantes : flavones,
flavonols, flavanones, flavanonols, flavanols, anthocyanidines et chalcones (Figure I.5). Un ou
plusieurs des groupes hydroxyles des flavonoïdes sont le plus souvent méthylés, acétylés ou
prénylés (Chen et al., 2018). Dans les plantes, les flavonoïdes sont souvent présents sous forme
de C- ou O-glycosides. Les glucides les plus souvent rencontrés sont le D-glucose, le D-
galactose, le L-arabinose et le L-rhamnose (De Rijke et al., 2006). Les flavonoïdes peuvent être
condensés pour donner des dimères avec des structures variées (Gontijo et al., 2017).

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Figure I.5 : Différents types structuraux de flavonoïdes (Mannach et al., 2004 ;
Ghedira et al., 2005)

I.1.2.3. Lignanes

Ce sont des composés phénoliques formés de deux unités monolignols. La polymérisation du


monolignol conduit à la formation d’un tanin connu sous le nom de la lignine présente dans les
parois des composés. Il existe de très nombreux lignanes qui diffèrent par le type de liaison entre
les deux unités et les modifications qui interviennent après la dimérisation. On les trouve dans de
très nombreux végétaux supérieurs, dans les graines, ou les parties souteraines (Mider et al.,
2009).

Figure I.6 : Classification des lignanes (Cui et al., 2020)


C : Lignane classique
D : Néolignane

11 | P a g e
Quelques activités biologiques importantes des composés phénoliques sont répertoriées dans le
Tableau I.1.

Tableau I.1 : Activités biologiques des classes de polyphénols

Polyphénols Activités biologiques Références

Antibactérienne, antioxydante, antifongique, Dymock et al., 1972 ;


Acides phénoliques
antiulcéreuse, antiparasitaire Marie-Pierre., 2000
Protectrice vasculaire, antiinflammatoire, Yanick R., 1986 ;
Coumarines
analgésique, antiparasitaire Nihei et al., 2005
Antiplasmodiale, antiallergique, Marie-Pierre et al., 2000 ;
antiathérogénique, antioxydante, diurétique, Mamadou et al., 1995 ;
Flavonoïdes antivirale, hypothensive, analgésique, Lilaramm et al., 2013 ;
antibactérienne, vasodilatatrice, Sushma et al., 2011 ;
antiparasitaire Casano et al., 2010
Anthocyanes Antioxydante, chimioprotectrice Giusti et al., 2003
Antioxydante, antiplasmodiale,
antibactérienne, antiseptique, Okuda et al., 2011 ;
Tanins
vasoconstrictrice, antiinflammatoire, Bruneton, 2016
antihypertensive, antitumorale
Lignanes Antivirale, antioxydante Cui et al., 2020

I.1.3. Composés terpéniques

Les terpènes sont une classe de produits naturels de formule brute (C5H8)n. Ils se distinguent des
autres classes de métabolites secondaires par leur nature hautement lipophile. Leur structure
carbonée de base est constituée d’un assemblage d’un nombre variable d’unités de 2-
méthylbutane isomérisable en isopentenyl-pyrophosphate (IPP) et le diméthylallyl-pyrophosphate
(DMAPP) isomérases (Christianson et al., 2007). Le mot terpène désigne, au sens strict des
hydrocarbures insaturés dérivant de l’isoprène (sufixe "ène") tandis que, terpénoïde est un terme
plus générique utilisé pour indiquer qu’une substance possède le squelette carboné des terpènes,
mais pas nécessairement leur degré d’insaturation, tout en ayant éventuellement un, ou plusieurs
groupes fonctionnels contenant de l'oxygène (alcool, aldéhyde, cétone, acide, lactone)
(Benadbelkader, 2012). Les composés terpéniques désignent les molécules dérivées des
terpènes, de structure apparentée, ayant des chaines carbonées analogues à celles des
hydrocarbures acycliques correspondants, mais souvent avec des insaturations moindres
(Yamada et al., 2012). La plupart ont des structures multicycliques avec des groupes

12 | P a g e
fonctionnels contenant de l'oxygène. Ils représentent la plus grande classe de métabolites
secondaires, environ 60 % des produits naturels connus sont des terpénoïdes (Jackson, 2010).
Biogénétiquement, le précurseur de la plupart des terpènes est l’acide mévalonique (Figure I.7),
obtenu après condensation enzymatique de trois molécules d’acide acétique. Sa phosphorylation
suivie d’une décarboxylation aboutit à l’unité isoprénique de base, le pyrophosphate d’isopentén-
3-yle (IPP-3) qui par isomérisation conduit au pyrophosphate d’isopentén-2-yle (IPP-2). L’acide
mévalonique, un agent alkylant électrophile qui peut fixer des unités (IPP-3) pour conduire aux
intermédiaires biosynthétiques supérieurs des terpènes (Eggerer et al., 1960).
Les terpènes peuvent être classés en fonction du nombre d'unités isopréniques. Ils peuvent être
hémiterpène (n = 1), monoterpène (n = 2), sesquiterpène (n = 3), diterpène (n = 4), triterpène
(n = 6) ou polyterpène (n > 8), avec n le nombre d’unités isopréniques (Ludwiczuk et al., 2017).

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Figure I.7: Biosynthèse des terpènes (Gerhard, 1993)

Les composés terpéniques présentent des activités pharmacologiques très diversifiées


correspondant à leur diversité structurale. Ils se sont avérés utiles dans la prévention et le
traitement de plusieurs maladies incluant le cancer, et possèdent également des propriétés
antimicrobienne, antifongique, antiparasitaire, antispasmodique, antihyperglycémique,
antiinflammatoire et immunomodulatrice (Thoppil, 2011). D’autres terpènes ont des activités
antiplasmodiale, antimycotoxigène, antioxydante, myorelaxante vasculaire, mollucide,
antiinflammatoire, herbicide, hépatoprotectrice, neuroproliférative, antidiabétique, analgésique et
cytotoxique (Thoppil, 2011). Les terpénoïdes, en particulier les caroténoïdes, ont une activité

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antioxydante unique dans leur interaction avec les radicaux libres. Des études épidémiologiques
et cliniques suggèrent que la consommation de caroténoïdes est associée à un risque plus faible
de maladie cardiovasculaire et de maladie oculaire (Choubert et al., 2001). Le β-carotène, ainsi
que le γ-carotène, le lycopène et la lutéine, semblent offrir une protection contre les cancers
colorectaux, des poumons, du sein, de l'utérus et de la prostate (Rowles et al., 2020).

I.1.3.1. Monoterpènes

Les monoterpènes sont une classe de terpènes formées à partir de deux molécules d’isoprène. Ils
peuvent être linéaires ou cycliques avec un certain dégré d’oxydation (Ludwiczuk et al., 2017).
Les monoterpènes sont utiles dans la prévention et le traitement de plusieurs cancers à l’instar des
cancers mammaires, cutanés, pulmonaires, de l'estomac, du côlon, du pancréas, et les carcinomes
de la prostate (Thoppil, 2011).

I.1.3.2. Sesquiterpènes lactoniques

Les sesquiterpènes lactoniques représentent un ensemble important en nombre de substances


naturelles. La première structure de cette famille qui a été isolée est l’α-Santonine (Figure I.8).

Figure I.8: α-Santonine

Les sesquiterpènes lactoniques sont en général issues des parties aériennes et localisés dans les
poils sécréteurs situés au niveau des feuilles, des tiges et des bractées de l’influorescence. La
particularité structurale de ces composés leur confère des possibilités d’activité biologique
incontestable compte tenu de la présence fréquente dans ces molécules de groupement α-
méthylène, γ-lactone et de fonctions époxydes. Les lactones sesquiterpéniques sont reconnues
pour leurs activités antitumorales (Lee et al., 1973).

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I.1.3.3. Diterpènes

Les diterpènes représentent une large famille d’isoprénoïdes. Ils sont largement répandus et
peuvent être trouvés dans les météorites, les huiles, les sédiments, ainsi que dans le milieu vivant
terrestre et marin, végétal et animal. Leur structure est assez variable, ils peuvent être cycliques
ou non. Ces molécules, qu’on retrouve aussi sous le nom de phytanes, sont composées de quatre
unités d’isoprène 2-méthylbutane (C5H8), ce qui leur donne une formule générale C20H32.
Dans la nature, ils sont souvent sous forme d’alcools ou de leurs dérivés glycosylés, d’éthers,
d’aldéhydes, de cétones, d’acides carboxyliques ou d’esters (Breitmaier, 2008).

I.2. GENERALITES SUR CORYNANTHE PACHYCERAS

I.2.1. Généralités sur la famille des Rubiaceae

I.2.1.1. Description des Rubiaceae

La famille des Rubiaceae, connue depuis le crétacé supérieur, appartient à l’ordre des Gentianales
qui renferme cinq familles : les Apocynaceae, les Gelsemiaceae, les Gentianaceae, les
Loganiaceae et les Rubiaceae (Deysson, 1988). Elle est l’une des plus vastes familles
d’Angiospermes, à répartition cosmopolite, et compte 13000 espèces pour 620 genres.
Les genres les plus connus sont Coffea, Cinchona, Ixora, Gardinia, Psychotria, Morinda, Rubia et
inclut le genre Putoria (Hallé, 2016). La phylogénie de cette famille a récemment été remaniée
(APG, 2009). En effet, la classification APG (Angiosperms Phylogeny Groups) a reclassé la
famille des Rubiaceae dans l’ordre des Gentianales, habituellement considéré comme faisant
partie du complexe des Lamiideae. Cette famille est l’une des plus grandes familles de plantes
qui sont morphologiquement très différentes. On y retrouve des plantes herbacées annuelles
comme les Limnosipanea et certains, des grands arbres de la canopée comme les Chimarrhis. Et
pourtant, la plupart du temps, elles peuvent être reconnues, très facilement par la présence d’un
ovaire inférieur, de feuilles opposées, munies de stipules foliacées se confondant avec les feuilles
réelles.
Les Rubiaceae sont des plantes ligneuses ou herbacées, à feuilles simples, entières ou rarement
dentées. Le fruit est une capsule, une baie ou un schizocarpe se divisant en deux mericarpes
indéhiscents, uniseminés (CRETEP, 1965).

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I.2.1.2. Répartition géographique des Rubiaceae

La plupart des individus de la famille des Rubiaceae se rencontrent dans les régions tropicales et
subtropicales. On les retrouve exceptionnellement dans les zones de climat tempéré (Hallé,
1967).

I.2.1.3. Aspects ethnobotaniques et pharmacologiques des Rubiaceae

En médecine traditionnelle de l’Afrique sub-saharienne, on retrouve un certain nombre d’espèces


de la famille des Rubiaceae utilisées pour traiter des maladies telles que le paludisme, l’hépatite,
l’eczéma, l’œdème, l’hypertension et le diabète.
Ainsi, le genre Uncaria est souvent employé en médecine traditionnelle pour le traitement des
ulcères, des fièvres et des cas d’infections fongiques (Lionel, 1999). Les Rubiaceae sont aussi
utilisées en médecine traditionnelle dans le traitement de nombreuses pathologies
gastrointestinales infantiles, les douleurs abdominales, et les affections parasitaires et
hépatobiliaires (Kerharo et Adam, 1974). Les écorces de tige de Crossopterix febrifuga par
exemple, ont fait l’objet d’études in vitro pour leur propriété antipaludique (Mesia et al., 2008).
L’espèce Morinda morïndoides a des activités antibactériennes sur la croissance in vitro de
germes bactériens responsables des gastroenterites infantiles (Moroh et al., 2008).

I.2.2. Généralités sur le genre Corynanthe

I.2.2.1. Description botanique des Corynanthe

C’est un genre qui fait partie des plantes à fleurs de la famille des Rubiaceae. Il contient
actuellement trois espèces acceptées, originaires d'Afrique : Corynanthe mayumbensis, C.
paniculata et, C. pachyceras. Leur taille varie de 30 à 40 m. Pour toutes les espèces du genre, les
feuilles sont décussées, pétiolées, la longueur du pétiole variant principalement entre 5 et 15 mm.
Les inflorescences du genre sont axillaires ou terminales sur les branches latérales, une
caractéristique qui est propre à certaines espèces mais pas spécifique au genre (Hallé, 1966). Les
fleurs du genre sont généralement sessiles, subsessiles et tétramères. Le calice est constitué d'un
tube court et ouvert, triangulaire à lobes arrondis. Les fruits des Corynanthe sont des capsules
biloculaires allongées variant de 0,7 à 2,5 cm de longueur et de 0,3 à 1 cm de largeur. Ils sont
couronnés par le calice persistant. Ils se séparent de la pointe à la base en quatre valves. La
séparation est principalement loculaire (Stoffelen et al., 1996).

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I.2.2.2. Répartition géographique des Corynanthe

Le genre Corynanthe se compose exclusivement d’arbres de la forêt tropicale. Ce genre est limité
aux régions de la Guinée jusqu’au Congo, encore plus dans des régions montagneuses de
l’Afrique tropicale. Il est absent en Afrique de l'Est et dans la zone intermédiaire entre le Soudan
et la Zambie. Les cartes de distribution du genre montrent aussi une lacune au nord de la
République du Congo. De façon générale, toutes les espèces ont une distribution plus restreinte.
Les espèces Corynanthe paniculata et Corynanthe mayumbensis, par exemple, sont limitées dans
la zone sud de la Guinée (Stoffelena et al., 1996. En Côte d’Ivoire, les forêts de l’ouest regorgent
un très grand nombre d’espèce Corynanthe pachyceras (Nusbaumer et al., 2005).

I.2.2.3. Chimie du genre Corynanthe

Au plan chimique, toutes les trois espèces africaines reconnues à ce jour ont fait l’objet d’étude
et, en général, ce sont des alcaloïdes qui ont été décrits (Figure I.9). Des écorces et des feuilles
de Corynanthe mayumbensis, ont été isolés des alcaloïdes de type hétéroyohimbane : ajmalicine
(1), rauniticine (2), tétrahydroalstonine (4) et akuammigine (3) (Melchio, 1977). L'écorce de
Corynanthe paniculata contient de la yohimbine (9), et de la paniculatine (8) (Le Hir et al.,
1953). Concernant Corynanthe pachyceras, l’écorce contient des alcaloïdes totaux estimés entre
3,05 à 6,25 % (Hajonides, 1964). Les structures identifiées sont de de type indole :
corynanthéidine (5), corynanthéine (6), dihydrocorynanthéine (7), yohimbine, corynanthine (10),
corynoxéine (11) et corynoxine (12) (Dan et al., 2000 ; Nguyen et al., 1957). On y trouve
également, des flavonoïdes isolés de cette espèce de plante : procyanidine C1 (13), épicatechine
(14) et procyanidine B2 (15) (Koch et al., 2009) (Figure I.9).

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Figure I.9 : Molécules isolées du genre Corynanthe

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I.2.3. Présentation de l’espèce Corynanthe pachyceras

I.2.3.1. Description de C. pachyceras

L’espèce Corynanthe pachyceras est un arbre de la famille des Rubiaceae qui peut atteindre une
hauteur de 15 à 20 mètres. Cette espèce présente des feuilles simples et opposées qui sont
obovales et pétiolées avec un bord entier. Ses fleurs sont en forme d’entonnoir de couleur blanche
(Figure I.9) (Jans et al., 1993).

Figure I.10 : Photo de Corynanthe pachyceras (Kouamé Tapé, 2022)


(A) Rameau fleuri (B) Ecorce de tronc (C) Jeunes feuilles

I.2.3.2. Noms vernaculaires et synonymes de C. pachyceras

Selon le site Hortipedia, les synonymes les plus connus sont Pausinystalia pachyceras,
Pseudocinchona africana et Pseudocinchona pachyceras.
Les noms vernaculaires dans certains dialectes de la Côte d’Ivoire sont listés dans le Tableau I.2
(Kerharo et al., 1950 ; Bouquet et Debray, 1974).

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Tableau I.2 : Noms vernaculaires de Corynanthe pachyceras en Côte d’Ivoire
Dialectes Noms vernaculaires
Agni Efuéma
Abbey Mbraoua
Akyé Nkaka
Baoulé Ayuéma, Eluéma
Bété Kobri
Gagou Dinguo
Gouro Gadro
Guéré Kpakouê

I.2.3.3. Utilisations traditionnelles de C. pachyceras

L’espèce Corynanthe pachyceras entre dans les formulations de poisons de flèche. Elle est
parfois administrée comme remède contre la toux, la lèpre et les maux de ventre (Bouquet et al.,
1974). Le décocté des écorces est utilisé contre la fièvre, la diarrhée et les complications
gastriques tandis que, sous forme d’infusé, ses écorces sont utilisées comme antipyrétique,
aphrodisiaque et surtout contre le paludisme (Koch et al., 2009).

I.2.3.4. Activités biologiques et pharmacologiques de C. pachyceras

L’extrait aqueux de l’écorce de Corynanthe pachyceras a montré des effets sédatifs et


cardiovasculaires (Gargallo, 1972 ; Hansel et al., 1992). En effet, cet extrait entraine une baisse
de la tension artérielle chez le rat et le chien, une réduction de la toxicité des amphétamines chez
la souris, et une suppression des effets inotropes et chronotropes de l’isoprénaline sur le cœur du
lapin. Par ailleurs, les alcaloïdes récemment isolés de Corynanthe pachyras ont montré une
activité très significative contre les leishmanies (Leishmania major) et peu significative contre les
plasmodies (Plasmodium falciparum) (Dan et al., 2000).

21 | P a g e
I.3. GENERALITES SUR ERYTHROCOCCA ANOMALA

I.3.1. Généralités sur la famille des Euphorbiaceae

I.3.1.1. Description des Euphorbiaceae

Les Euphorbiaceae représentent une grande famille de plantes phanérogames et l’une des plus
importantes, avec plus de 300 genres et environ 8000 espèces. De morphologies diverses, les
plantes de cette famille élaborent très souvent du latex. Parmi les genres de la famille des
Euphorbiaceae, on compte le genre Erythrococca qui est peu connu. Les principaux genres étant
le genre Euphorbia, qui compte 2000 espèces cosmopolites, le genre Croton, avec 750 espèces, le
genre Phyllanthus, avec 600 espèces et le genre Acalypha, avec plus de 400 espèces (Bruneton,
2005). Les Euphorbiaceae, au regard de leur appareil végétatif, présentent une diversité
extraordinaire. On y retrouve des arbres, des arbustes, des buissons, des herbes vivaces, des
herbes annuelles, des lianes ou des plantes succulentes et cactiformes.
Leurs feuilles sont souvent stipulées et parfois munies de 2 glandes nectarifères à la base du
limbe ou sur le pétiole. Elles sont simples, entières, alternes ou palmées, sont composées, parfois
opposées ou réduites à des épines. Il est fréquemment noté chez cette famille de plantes, la
présence des laticifères producteurs de latex blanc ou coloré. Ceux-ci peuvent être articulés en
présentant des cloisons à perforations, ou vrais, avec la présence de grains d’amidon « en tibia »,
renflés aux extrémités. Pour ce dernier cas, on note parfois la présence de phloème interne.
Leur appareil reproducteur présente une très grande diversité. Cependant, il existe quelques
paramètres constants. C’est le cas des fleurs qui sont toujours unisexuées, des ovules munis d’un
obturateur d’origine placentaire, du gynécée formé par 3 (rarement 2) carpelles soudés, du fruit
qui est une capsule, presque toujours tricoque, à déhiscence triple, ou de la graine présentant
généralement une caroncule (Namsa et al., 2009).

I.3.1.2. Répartition géographique des Euphorbiaceae

La famille des Euphorbiaceae est largement répandue sur tous les continents sauf en Arctique et
Antarctique. Elles ont un fort centre de dispersion dans le bassin de l’Amazone et dans les autres
régions tropicales. Ainsi, le genre Glochidion, est presque malgache et le genre Jatropha, est
répandu dans des régions tropicales et chaudes d’Afrique et d’Amérique centrale. Seul le genre
Antidesma, est réparti dans des régions tropicales et chaudes de l’Asie (Bruneton, 2005).

22 | P a g e
I.3.1.3. Aspects ethnobotaniques et pharmacologiques des Euphorbiaceae

Les espèces de la famille des Euphorbiaceae sont assez souvent utilisées dans la médecine
traditionnelle pour traiter diverses maladies. Leur utilisation varie d’une région à une autre en
fonction de la partie de la plante utilisée, du mode d’emploi et de la pathologie à traiter. Selon les
pays et les ethnies, les indications thérapeutiques traditionnelles les plus variées leur sont
conférées. Ainsi, elles entrent dans le traitement d’affections gastrointestinales, hépatiques,
cardiaques, respiratoires et génitales (Lanhers et al., 2005). Elles peuvent être utilisées comme
antiinflammatoires, antipyrétiques, antibactériens, analgésiques ou cicatrisants (Namsa et al.,
2009). Les propriétés antipaludiques de certaines espèces de cette famille sont confirmées
(Boyom et al., 2009). Selon une étude menée dans le District de Yamoussoukro, en Côte
d’Ivoire, sur les espèces de cette famille en thérapie, il en ressort que les feuilles constituent les
organes les plus utilisés et la décoction per os est le mode de préparation le plus employé. La voie
orale reste donc la plus sollicitée. Les maladies de la peau ainsi que les affections du tube digestif
sont les plus traitées (Saraka et al., 2018).

I.3.2. Généralités sur le genre Erythrococca

I.3.2.1. Description botanique des Erythrococca

Le genre Erythrococca comprend environ 41 espèces. Il est constitué d’espèces héliophiles à


croissances rapides qui sont toutes des plantes dicotylédones. Ce sont des espèces de plante
vasculaires, le plus souvent constitué d’épines. (The plant list, 2020). Selon la classification des
Angiospermes, le genre Erythrococca est placé dans l’ordre des Malpigiales dans la classe des
Fabideae (APG, 2009).

I.3.2.2. Répartition géographique des Erythrococca

Ce genre est confiné au continent Africain. On retrouve parmi ses espèces, Erythrococca
atrovirens, menyharthii et fischeri présentes en Afrique équatoriale. Les espèces Erythrococca
anomala et Erythrococca africana sont plus présentes en Afrique centrale et en Afrique de
l’ouest jusqu’au Cap vert. Quant à l’espèce hispida, elle est essentiellement concentrée en
Afrique centrale (The plant list, 2020). Les espèces rencontrées en Côte d’Ivoire sont
Erythrococca anomala et africana. Elles se rencontrent le plus souvent dans les zones forestières
(Bouquet et Debray, 1974).

23 | P a g e
I.3.2.3. Chimie du genre Erythrococca

Le genre Erythrococca n’a fait l’objet d’aucune étude phytochimique, à notre connaissance.
D’une manière générale, dans cette famille, ce sont des diterpènes, des sesquiterpènes et des
stéroïdes qui ont été décrits (Rechinger et al., 1964 et Shi et al., 1978). Toutefois, on note
l’isolement de flavonoïdes, de coumarines et de quelques alcaloïdes à partir de certaines espèces
(Aynehchi et al., 1978 ; Khogali et al., 1992).

I.3.3. Présentation de l’espèce Erythrococca anomala

I.3.3.1. Description de l’espèce E. anomala

L’espèce Erythrococca anomala est une plante héliophile à croissance rapide. Elle fleurit vers la
fin de la saison sèche et au début de la saison des pluies. C’est un arbuste épineux, dioïque,
atteignant 3 m de haut. L’écorce est brune et forme des épines persistantes.

Figure I.11 : Partie aérienne de Erythrococca anomala (Kouamé Tapé, 2022)

24 | P a g e
Les feuilles alternes, simples, ont un pétiole court. Ces feuilles ont le limbe ovale à oblong, une
base obtuse, un apex acuminé et un bord ondulé, glabre, pennatinervé de 2–3 paires de nervures
latérales. L’inflorescence se présente comme une grappe axillaire. Les fleurs sont unisexuées,
minuscules, de couleurs blanchâtres à jaune pâle. Le calice des fleurs est tetra-lobé et la corolle,
absente. Les fleurs mâles ont 9-15 étamines et les fleurs femelles, à ovaire super tri-lobé.
Concernant les fruits, ils se présentent comme des capsules de 2 à 3 lobes de couleur rouge à
maturité. Les graines, globuleuses, ponctuées, sont couvertes d’un mince arille orange à rouge vif
(Jiofack, 2017).

I.3.3.2. Noms vernaculaires et synonymes de E. anomala

Le synonyme le plus connu est Erythrococca aculeata. Cette espèce porte différents noms dans
les ethnies Ivoiriennes présentés dans le Tableau I.3 (Kerharo et Bouquet, 1950).

Tableau I.3 : Noms vernaculaires de Erythrococca anomala en Côte d’Ivoire

Dialectes Noms vernaculaires


Abouré Aprokondou
Abbey Pa dédépile
Akyé Pa N’dédé
Baoulé Bolidé, Yassoua
Ebrié Apitiboé
Gagou Koké, Kokwè
Gouro Goréiri
Guéré Glévéréyé, Gléyé
Yacouba Biassé

I.3.3.3. Utilisations en médecine traditionnelle de E. anomala

Cette plante est utilisée au Cameroun contre le ténia, le rhumatisme, les arthrites et les douleurs
dentaires (Adjanohoun et al., 1996). En Côte d’Ivoire, elle est utilisée dans le traitement de la
méningite et surtout du paludisme (Adjanohoun et Aké-Assi, 1979). Les graines sont utilisées au
Nigéria dans le traitement des maux de gorge (Akande et al., 2009). Le suc de Erythrococca
anomala est instillé dans le nez, les yeux ou les oreilles, pour traiter les sinusites, les rhumes, les
ophtalmies et les otites externes. En cas de douleurs, plus ou moins localisées, la pulpe sert à
masser la partie malade. Administré comme purgatif, le décocté de feuilles sert aussi à laver les
plaies et les enfants fiévreux (Kerharo et Bouquet, 1950).

25 | P a g e
I.3.3.4. Activités biologiques et pharmacologiques de E. anomala

Les évaluations biologiques relatives à l’espèce sont récentes et ont montré qu’elle a une bonne
activité antiinflammatoire (Miezan et al., 2016), antioxydante (Miezan et al., 2017a),
antibactérienne et thrombolytique (Miezan et al., 2017b).
Les fruits d’Erythrococca anomala, en forme de petite graine appelée poivre sauvage au Nigéria,
ont fait l’objet d’évaluation microbiologique. Les conclusions de ces études montrent que ces
graines pourraient être utilisées comme complément alimentaire pour aromatiser le thé et les
boissons au chocolat (Akande et al., 2009 et 2011).

I.4. GENERALITES SUR QUELQUES METHODES D’EXTRACTION

I.4.1. Extraction solide-liquide

Il s'agit d'extraire une substance présente dans un solide pour la faire passer dans un solvant
liquide. Cette extraction peut se faire à froid (température du laboratoire) ou à chaud. Plusieurs
méthodes d’extraction solide-liquide existent : la décoction, l’infusion, la macération, la
digestion, la percolation, la lixiviation (Satyajit, 2012).

I.4.1.1. Macération

La macération est un procédé qui consiste à laisser séjourner un solide dans un liquide froid pour
en extraire les composés solubles. Ce procédé est généralement suivi d'une étape de filtration. La
macération convient à la fois à l'extraction initiale et en vrac d’organe de plante. Cependant, les
extractions en vrac exhaustives peuvent prendre beaucoup de temps, partant de quelques heures à
plusieurs semaines et consommant un grand volume de solvant (Satyajit, 2012).

I.4.1.2. Décoction

La décoction est une méthode d’extraction des principes actifs et/ou des arômes d’une
préparation, généralement végétale, par dissolution dans l’eau en ébullition. Elle s’applique
généralement aux parties les plus dures des plantes (racines, graines, écorce, bois). La décoction
permet une extraction complète mais certaines molécules peuvent être dégradées au cours du
chauffage à ébullition (Gerbino et al., 2012).

26 | P a g e
I.4.1.3. Infusion

L’infusion est une méthode d’extraction des principes actifs ou des arômes d’un végétal par
dissolution dans un liquide initialement bouilli que l’on laisse refroidir. Cette opération s’oppose
à la décoction dans laquelle le liquide est maintenu en ébullition, et à la macération dans laquelle
le liquide est froid (Gerbino et al., 2012).

I.4.1.4. Extraction par Soxhlet

Le principe est le même que pour toute extraction, cependant la diffusion du solvant dans la
phase solide, peut être três lente. Il faut réaliser un très grand nombre d’extractions successives
pour obtenir une séparation satisfaisante. Le principal avantage de cette extraction est que le
matériau est extrait en continu. Le solvant saturé en métabolites solubilisés se vide dans le ballon,
puis le solvant recondensé extrait à nouveau la matière végétale contenue dans le tube. Le temps
de l’extraction est moins long et la quantité de solvant consommée est moins importante que dans
le cas de la macération. Son inconvénient, est que l'extrait est constamment chauffé au point
d'ébullition du solvant utilisé, ce qui peut endommager les composés thermolabiles et/ou initier la
formation d'artefacts (Satyajit, 2012).

I.4.1.5. Distillation à la vapeur

La distillation à la vapeur consiste à extraire les composés d’un matériel végétal par déplacement
de vapeur. Lorsque le solvant atteint son point d'ébullition, la vapeur est condensée par un
réfrigérant et le solvant est recyclé dans le ballon contenant le matériel végétal. Le principal
inconvénient de l'extraction sous reflux et de la distillation à la vapeur est qu’ils sont limités à
l'extraction d'huiles essentielles (Satyajit, 2012).

I.4.2. Extraction liquide-liquide

L’extraction liquide-liquide est un procédé de séparation consistant à un transfert entre deux


phases liquides. C’est aussi une technique de purification souvent employée. Dans une ampoule à
décanter, les deux liquides séparent les solutés en fonction de leur capacité à les solubiliser. Le
milieu initial et le solvant d'extraction ne doivent pas être miscibles. Il est intéressant de réaliser
plusieurs extractions successives en fractionnant le volume total de solvant, on obtient ainsi un
bon rendement. (Robert, 2007).

27 | P a g e
I.5. GENERALITES SUR LES METHODES CHROMATOGRAPHIQUES

Dans toute méthode chromatographique, les séparations sont fondées sur la distribution des
solutés entre deux phases non miscibles, l’une fixe dite phase stationnaire, l’autre en mouvement
dite phase mobile (Caude et al., 1996).

I. 5.1. Chromatographie sur couche mince

Cette technique est très utilisée pour l’analyse qualitative des constituants d’un mélange. Elle
repose principalement sur des phénomènes de séparation : la phase mobile est un solvant ou un
mélange de solvants, qui progresse le long d’une phase stationnaire fixée sur une plaque. Après le
dépôt de l’échantillon sur la phase stationnaire, les substances migrent par capillarité à une
vitesse qui dépend de leur affinité avec la phase stationnaire et la nature du solvant de migration.
L’action de rétention de la phase stationnaire est principalement contrôlée par des phénomènes
d’adsorption (Sewell et al., 2012).

I.5.2. Chromatographie sur colonne ouverte

La chromatographie sur colonne est basée sur le même principe que la chromatographie sur
couche mince, sauf que la phase stationnaire ne se trouve pas sur une plaque mais dans une
colonne. Cette technique est très utilisée dans les processus de purification. Une colonne est
remplie avec une phase stationnaire. Une phase mobile est introduite au sommet de la colonne et
entraîne les constituants du mélange. Il existe dans ce cas une série de transferts entre les deux
phases. Les constituants contenus dans le mélange migrent avec différentes vitesses. Ils sont
recueillis séparément, en solution dans la phase mobile, au bas de la colonne utilisée pour les
séparations (Douglas et al., 2003).

I.5.3. Chromatographie sur colonne ouverte de Sephadex® LH-20

Le Sephadex® LH-20 est un gel conçu pour le fractionnement et la purification des extraits de
produits naturels sous forme de stéroïdes, terpénoïdes et de lipides de faible poids moléculaire
comme les peptides. En fonction des solvants choisis, ce milieu peut facilement séparer
l'échantillon par partition entre la phase fixe et les phases mobiles.
Le Sephadex® LH-20 se caractérise par une sélectivité chromatographique unique grâce à sa
double nature hydrophile et lipophile (Henke, 1994).

28 | P a g e
I.5.4. Chromatographie sous pression

Les chromatographies sous pression sont des techniques modernes de séparation, précises et
rapides. Il existe la chromatographie flash et la chromatographie liquide à haute performance
(CLHP) préparative.
Le système de chromatographie flash permet de réaliser des séparations et purifications de façon
automatisée, ce qui apporte à l’utilisateur un gain de temps et une économie de solvant.
Actuellement, les appareils disposent d’un système de pompage à gradient quaternaire avec une
pompe double piston. Ce système est un remplacement révolutionnaire de la chromatographie sur
colonne classique (Alexandra et al., 1998).
La CLHP préparative consiste à séparer des constituants d’un mélange suivant la nature des
molécules. Le mélange à analyser est injecté puis transporté au travers d’une colonne
chromatographique sous haute pression. Les composés en solution se répartissent alors suivant
leur affinité entre la phase mobile et la phase stationnaire. Les différents solutés sont caractérisés
par un pic en sortie de colonne détecté à l’aide d’un détecteur approprié.

I.6. METHODES D’IDENTIFICATION DES COMPOSES

Les progrès techniques ont permis de mettre en place des méthodes de plus en plus performantes
en termes de précision. Ces méthodes d’identification, souvent indépendantes, sont très
complémentaires les unes des autres pour la détermination des structures des molécules. Les
méthodes les plus utilisées sont essentiellement spectroscopiques (RMN, IR, UV) et la
spectrométrie de masse (SM). Le pouvoir rotatoire, le dichroïsme circulaire électronique et la
modélisation moléculaire sont parfois necessaires pour établir la stéréochimie des molécules.

I.6.1. Spectroscopie de résonance magnétique nucléaire

La méthode de choix pour l’identification structurale des composés naturels isolés est la
spectroscopie par résonance magnétique nucléaire (RMN). Elle permet l’accès à des informations
concernant le squelette et la fonctionnalisation des molécules. Cette technique repose sur la
propriété qu’ont des noyaux tels que 1H, 13
C, 19
F et 31
P de posséder un moment magnétique
nucléaire permanent. Placés dans un champ magnétique extérieur, ils prennent par rapport à
celui-ci des orientations bien définies auxquelles correspondent des niveaux d’énergie distincts.
Pour une valeur donnée de champ, des transitions entre niveaux immédiatement contigus sont

29 | P a g e
dues à l’absorption de radiations électromagnétiques de longueurs d’onde caractéristiques dans la
région des radiofréquences. Les deux atomes les plus étudiés sont l’hydrogène (proton, 1H) et le
carbone 13 (13C).
La réalisation d’un spectre de RMN du proton 1H est une étape fondamentale dans la
détermination structurale d’une molécule. En RMN du proton 1H, trois informations sont
importantes. Il s’agit du déplacement chimique, de l’intégration et du couplage.
L’isotope 13C ne représente que 1 % des atomes de carbone existant. Il faudrait donc multiplier le
nombre des expériences (scans) sur plusieurs heures afin d’obtenir un spectre de bonne qualité.
La RMN bidimensionnelle conduit à des spectres de corrélation proton-proton (COSY et
NOESY), proton-carbone (HSQC et HMBC) et permet de mettre en évidence des interactions
(directe et indirecte) entre les noyaux. Elle fournit des renseignements très précis sur la structure
moléculaire. La séquence HSQC ou HMQC permet de savoir à quel carbone est lié chaque proton
(couplage 1JCH). Quant à la séquence COSY, elle permet la visualisation du voisinage immédiat
des atomes d’hydrogène, par interactions scalaires (à travers les liaisons chimiques). S’agissant
de la séquence HMBC, elle montre la corrélation entre un atome de carbone et un proton situés à
plusieurs liaisons de distance (J, 2J, 3J, 4J ou 5J). Cette technique complète très bien la COSY pour
l’établissement de l’enchaînement des atomes d’une molécule permettant la construction du
squelette de la molécule. Concernant la séquence NOESY, elle peut fournir de nombreuses
informations sur l’orientation spatiale des protons et donc sur la stéréochimie de la structure
(Darriet, 2011).

I.6.2. Spectroscopie infrarouge

La spectroscopie infrarouge (IR) étudie les vibrations des molécules lorsqu’elles sont irradiées
par une onde électromagnétique de fréquence adéquate. C’est une technique analytique utilisée
dans la caractérisation des substances moléculaires. Elle permet d’obtenir un spectre qui est la
signature de l’échantillon à analyser (Guiliano et al., 2006). Les radiations électromagnétiques
du domaine infrarouge se subdivisent en trois zones (proche infrarouge, moyen infrarouge et
lointain infrarouge). La spectroscopie infrarouge, réalisée dans le proche IR, repose sur le
principe que chaque groupement chimique présent dans une molécule absorbe différemment des
radiations électromagnétiques de nombres d’ondes variables et avec des intensités différentes.
Une fois l’énergie vibrationnelle absorbée, les groupements chimiques présents dans la molécule

30 | P a g e
se mettent à vibrer. De plus, si ces vibrations provoquent une variation rythmique du moment
dipolaire de la molécule, on enregistre alors un spectre de vibration qui apparaît donc sous forme
de bande en fonction du nombre d’onde (Daher et al., 2010).

I.6.3. Spectroscopie Ultra-Violet/Visible

Le principe de la spectrométrie d’absorption dans l’ultraviolet dans l’ultraviolet et le visible


repose sur l’absorption du rayonnement par les molécules dans le domaine allant de 190 à 800
nm. Non destructive et rapide, cette spectroscopie est largement répandue dans le domaine de la
biochimie. A chaque rayonnement de longueur d’onde λ est associée une énergie E. L’énergie
disponible par les rayonnements UV-visible permet des transitions électroniques au sein des
molécules organiques. La région ultraviolette s'étend de 10 nm à 400 nm. Cependant les
spectromètres UV usuels ne permettent le tracé des spectres que pour les longueurs d'onde
comprises entre 200 nm et 400 nm (proche UV). La région du visible s'étend de 400 nm à 800
nm. Cette gamme de mesure est atteinte avec le même type de spectromètre que celui utilisé en
UV, par la simple commutation de la source lumineuse (Antoine, 2012).

I.6.4. Spectrométrie de masse

La spectrométrie de masse est une technique d’analyse qui permet la détermination des masses
moléculaires des composés analysés ainsi que leur identification et leur quantification. Son
principe est basé sur la séparation des fragments ioniques des molécules dans une source
d’ionisation ou dans une chambre de collision à travers les différentes valeures de m/z (Menet,
2011).

I.6.5. Pouvoir rotatoire

Le pouvoir rotatoire est la propriété que certains milieux ont de faire tourner le plan de
polarisation de la lumière polarisée. Les milieux dans lesquels apparaît le pouvoir rotatoire sont
soit cristallins, comme le quartz, soit des fluides comme l’essence de térébenthine ou l’alcool
amylique. Ils peuvent être isotropes ou anisotropes, et necessairement dissymétriques. Afin de
prévoir la grandeur du pouvoir rotatoire des molécules, il est commode de considérer, les
électrons isolés, par paires ou par groupes de quatre, mais également les octets complets qu’on
trouve dans les atomes ou dans les radicaux (Martin, 1934).

31 | P a g e
I.6.6. Dichroïsme circulaire électronique

La méthode du pouvoir rotatoire de mesure est basée sur l’obtention d’une lumière
alternativement polarisée à droite et à gauche. Pour cela, le spectromètre est constitué d’un
modulateur photoélastique. Une lumière polychromatique, émise à partir d’une lampe au xénon-
mercure, est dispersée par un prisme en une lumière monochromatique. L’onde lumineuse est,
par la suite, polarisée rectilignement à l’aide d’un polariseur puis modulée alternativement en
lumière polarisée, circulairement droite et gauche, grâce à un modulateur photoélastique (Ward,
2006).
Le dichroisme circulaire permet dans des modifications conformationnelles d’avoir d’importantes
informations sur l’aspect thermodynamique des molécules (Fasman, 1996).

I.6.7. Modélisation moléculaire

La modélisation moléculaire est un ensemble de techniques pour modéliser ou simuler le


comportement des molécules. Cette méthode repose sur deux ensembles d’approches
approximatives utilisées en chimie, notamment les méthodes semi-empiriques et les méthodes ab
initio. Les méthodes semi-empiriques sont utilisées pour modéliser les systèmes moléculaires de
grande dimension. Elles sont basées sur deux approximations dont la première consiste à ne
considérer que la couche de valence (les électrons de valence qui interviennent dans les liaisons
chimiques et définissent donc les propriétés du système). La seconde annule les intégrales de
répulsion électroniques multicentres. Utilisant des paramètres ajustés aux résultats
expérimentaux, elles peuvent conduire parfois à d’importantes erreurs dans l’évaluation des
énergies totales. Les principales méthodes semi-empiriques sont les suivantes :
- CNDO (Complete Neglect of Differential Overlap) : Cette méthode néglige complètement les
intégrales des répulsions entre atomes non chimiquement liés.
- INDO (Intermediate Neglect of Differential Overlap) : les approximations introduites sont
presque les mêmes que celles de CNDO, sauf par l’estimation des intégrales biélectroniques.
(Pople et al., 1965).
- MINDO (Modified Intermediate Neglect of Differential Overlap) : les integrales biélectroniques
à deux centres sont estimées selon l’approximation d’Ono. Elles constituent une bonne alternative
pour le calcul exact des énergies de formation, des potentiels d’ionisation et des distances
interatomiques dans la plupart des molécules de dimension moyenne.

32 | P a g e
Quant aux méthodes ab-initio, les paramètres ajustés aux résultats expérimentaux ne sont pas
utilisés. Les calculs sont généralement plus complexes nécessitant de gros moyens informatiques.
Les calculs ab-initio proviennent, soit des méthodes de Hartree Fock (et post-Hartree Fock)
utilisant la fonction d’onde pour décrire le système quantique, soit de celles de la théorie de la
fonctionnelle de la densité (DFT) qui utilise la densité électronique. Le principal avantage de la
DFT est l’économie du temps de calcul (Baird et al., 1969 ; Bingham et al., 1975).

33 | P a g e
Chapitre II
MATERIEL ET METHODES

34 | P a g e
II.1. MATERIEL

II.1.1. Matériel

II.1.1.1. Matériel végétal

Le matériel végétal étudié est constitué de l’écorce de tronc de Corynanthe pachyceras et des
feuilles de Erythrococca anomala. Les espèces ont été authentifiées par le Centre National de
Floristique (C.N.F) de l’Université Félix HOUPHOUËT-BOIGNY d’Abidjan.
Corynanthe pachyceras a été récoltée au Sud-Est de la Côte d’Ivoire, dans le Département
d’Akoupé, dans la forêt classée d’Agbo 2, dans la zone de Yafo (GPS N : 5,5017210, E : -
4,243631), en Avril 2018.
Quant à l’espèce Erythrococca anomala, elle a été récoltée en Mai 2017, à Anépé, dans le
Département d’Adzopé, au Sud-Est de la Côte d’Ivoire (GPS E : 405353,98, N : 675123,91).

II.1.1.2. Souches parasitaires et bactériennes

La souche résistante à la chloroquine FcB1/Colombie de Plasmodium falciparum utilisée pour


cette étude a été fournie par le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris (France)
(n ° MNHN-CEU-224-PfFCB1). Elle a servi à évaluer l’activité antiplasmodiale de certaines
molécules isolées de Corynanthe pachyceras.
Quant aux souches bactériennes, il s’agit de Staphylococcus aureus (ATCC 6538), Pseudomonas
aeruginosa (ATCC 15442) et de Mycobacterium smegmatis (CIP 7326). Ces bactéries, fournies
par l’unité de Microbiologie de l’Université libre de Bruxelles (Belgique), ont servi à déterminer
le pouvoir antibactérien des molécules isolées de Erythrococca anomala.

II.1.1.3. Cellules cancéreuses humaines

La lignée cellulaire du cervical humain (SiHa), fournie par l’unité de Microbiologie de


l’Université libre de Bruxelles (Belgique), a servi à l’évaluation de certaines molécules isolées.

II.1.2. Matériel technique et consommable

Le matériel technique utilisé dans le cadre de notre étude est constitué de :


- Verreries usuelles de laboratoire (Erlenmeyers, éprouvettes graduées, tubes à éssais,
béchers, piluliers, spatule, cristallisoire) ;

35 | P a g e
- Solvants : méthanol, dichlorométhane, acétonitrile, eau distillée, acide sulfurique, acétate
d’éthyle pour les extractions, fractionnements et purifications ;
- Plaques chromatographiques sur couche mince (CCM) de silice en aluminium (60F254,
Merck) pour l’analyse des extraits et fractions ;
- Colonnes chromatographiques ouvertes (CC) en verre de différentes tailles avec des gels
de silice 60 (Merck) ou de Sephadex® LH-20 (GE Healthcare) pour la séparation des
différents constituants des extraits ;
- Lampe U.V (Vilber Lour-Mat UV 254 nm) pour la révélation des taches après
développement chromatographique sur CCM ;
- Chromatographe liquide couplé au spectromètre de masse de type Waters LCT Premier
Alliance 2695 pour l’acquisition des masses des molécules en CL-SM ;
- Evaporateur rotatif de type Buchi et Sartiorius Stedim Biotech pour l’évaporation des
solvants ;
- Chromatographe flash de type CombilFlasf RF® (Teledyne ISCO) utilisant une colonne
équipée de cartouche de silice de type Grace® (300 g, 120 g, 12 g) pour purifier les
échantillons bruts ;
- Spectromètre de type Accurate-Mass-Q-TOF Agilent 6530 pour l’analyse des échantillons
en spectrométrie (CLHP-IES-SM) équipé du logiciel MassHunter pour traiter les spectres;
- Spectromètre de type Perkin Elmer Spectrum BX pour l’enregistrement des spectres
d’absorption IR. L’appareil est équipé du logiciel Spectrum (version 6.3.5) de Perkin
Elmer pour le traitement des spectres ;
- Polarimètre de type Jasco P1010 (logiciel Spectro Manager) ou Anton Paar MCP200 pour
la mesure des pouvoirs rotatoires ;
- Spectrographes de type Bruker AM-300 (300 MHz), AM-400 (400 MHz) ou AM-600
(600 MHz) pour l’enrégistrement des spectres RMN et un logiciel TOPSIN pour le
traitement des spectres.

36 | P a g e
II.2. METHODES CHROMATOGRAPHIQUES

II.2.1. Chromatographie sur couche mince

La chromatographie sur couche mince (CCM) est utilisée à chaque étape pour le suivi et le
contrôle des purifications. Les analyses ont été effectuées sur des plaques en aluminium après
dépôt sous forme de spot de l’échantillon dissous dans un solvant approprié. Chaque plaque ainsi
préparée a été posée dans une cuve en verre préalablement saturée avec le système de solvant
d’élution. A la fin du developpement, les plaques ont été rétirées des cuves puis séchées à l’air
libre avant d’être observées sous lumière ultra-violette (254 nm et 366 nm). A la fin de ce
processus, les plaques ont été pulvérisées à l’aide d’un révélateur spécifique avec ou sans
chauffage.
Trois révélateurs ont principalement été employés :
- Vanilline sulfurique (1 g dans 100 mL d’éthanol à 96 % additionné de 2 mL d’acide sulfurique
commercial) pour la révelation des terpénoïdes, des dérivées de type phénylpropane et des
phénols avec apparitions de tâches violettes.
- Dragendorff (1,7 g de nitrate de bismuth et 20 mL d’acide acétique pur dans 80 mL d’eau
additionnés de 72 g d’iodure de potassium dans 180 mL d’eau) pour la révélation des composés
azotés avec apparition de tâches orangées
- Fast blue salt B (solution aqueuse à 2 %) pour la révelation des composés phénoliques avec
apparition de tâches rouges.

II.2.2. Fractionnement des extraits par chromatographie sur colonne de gel de silice

Les séparations sur colonnes chromatographiques ouvertes (CC) ont été effectuées à pression
normale. Elles ont été réalisées en tenant compte de la masse de l’échantillon (fraction ou extrait)
à fractionner et du profil chromatographique (CCM) de ce dernier. En effet, pour chaque
échantillon analysé, le diamètre et la hauteur de silice sont determinés de sorte que la quantité de
silice à utiliser corresponde à 30 à 40 fois celle de l’échantillon.
Cette quantité de silice a été mise en solution dans le système de solvant d’élution puis transvasée
dans la colonne. Le robinet étant ouvert, la phase mobile a été ajoutée afin d’assurer le tassement
de la silice pendant une trentaine de minutes, ce qui a permis ainsi d’établir l’équilibre entre les
deux phases (stationnaire et mobile). Ensuite, l’échantillon préalablement mélangé à la silice a été
déposé sous forme solide sur la colonne de silice pour être traité en ajoutant la phase mobile pour

37 | P a g e
assurer ainsi la séparation chromatographique. Le suivi de la séparation et le rassemblement des
fractions ont été faits sur la base du profil chromatographique (CCM) des fractions.

II.2.3. Chromatographie sur gel de Sephadex® LH-20

L’échantillon à purifier a été placé sous forme liquide sur la colonne de Sephadex préalablement
équilibrée en utilisant le système isocratique Méthanol/Dichlorométhane (20:10). Par ajout de
cette phase mobile, la séparation a été effectuée en fonction de la masse molaire des composés de
l’échantillon. Le suivi de la séparation et le rassemblement des fractions ont été assurés sur la
base du profil CCM des fractions.

II.2.4. Chromatographie flash

Un appareil avec un système de pompage fonctionnant soit en mode isocratique soit en mode
gradient, relié à une pompe double piston a été utilisé. L’échantillon a été placé sous forme solide
sur la cartouche de silice de la série Grace Resolv® Silice ayant la particularité d’avoir un
empilement très compact en silice. La séparation a été réalisée en utilisant une phase mobile en
mode automatisé dont le débit d’écoulement est relatif à la quantité d’échantillon analysé. Le
suivi de la séparation et le rassemblement des fractions ont été faits de façon automatique suite à
la détection d’un pic chromatographique par le détecteur.

II.2.5. Chromatographie liquide couplée à la masse

Cette technique a été utilisée pour évaluer la pureté des composés et la détermination de leur
poids moléculaire. Les échantillons ont été analysés en utilisant un appareil de type Accurate-
Mass-Q-TOF Agilent 6530 couplé à un système CLHP Agilent 1260 Infinity, équipé d'une
colonne Sunfire® C18 (150 x 2,1 mm ; i.D. 3,5 μm, Waters) avec un débit de 0,25 mL/min.
Les spectres de masse à balayage complet ont été acquis en mode ion positif dans une plage de
masse de m/z 100 à 1200 Da, avec une température capillaire à 320 °C, une tension source à 3,5
kV et un débit de gaz de 10 L/min. Les tensions du capillaire, du fragmenteur et de l’écrémeur
ont été fixées à 3500, 175 et 65 V, respectivement.
Quatre évènements de balayage ont été utilisés : SM positive, plage de masse englobant m/z 100-
1200 Da et trois balayages SM/SM dépendants des données des cinq ions les plus intenses du
premier événement de balayage. Trois énergies de collision (30, 50 et 70 eV) ont été utilisées
pour la génération de données SM/SM.

38 | P a g e
La purine (C5H4N4, m/z 121,050873) et le HP-0921 (hexakis-(1H,1H,3H-tétrafluoropropoxy)-
phosphazène, C18H18F24N3O6P3, m/z 922,009798) ont été utilisés comme masses de verrouillage
internes. Des analyses complètes ont été acquises à une résolution de 10 000 (m/z 922 Da) et
4000 (m/z 121 Da). Un critère permanent de liste d'exclusion SM/SM a été établi pour éviter le
sur-échantillonnage du calibrant interne. Les chromatographies liquides à haute performance
(CLHP) en phase inverse, analytiques et préparatives, ont été réalisées en utilisant un détecteur à
barrette de diodes UV-visible (190-600 nm, Waters 2996). Les produits ont été élués avec des
mélanges MeOH/H2O ou Acétonitrile/H2O en utilisant 0,1 % d’acide formique sur la Colonne
Sunfire® C18 (150 x 4,6 mm, id 5 μm, Waters).

II.3. EXTRACTION, ISOLEMENT ET PURIFICATION

II.3.1. Extraction des alcaloïdes de C. pachyceras

La poudre d’écorces de Corynanthe pachyceras obtemue par broyage, a été soumise à une
extraction alcaloïdique classique. L’extraction solide-liquide a été réalisée par de l’éthanol
(EtOH, 9000 mL) pour obtenir, après évaporation du solvant, un résidu sec. Ce résidu sec a été
dissous dans 1 L d’eau distillée, et la solution aqueuse obtenue a été alcalinisée par la suite avec
une solution d’ammoniaque. Le mélange ainsi constitué, a été contre-extrait par de l’acétate
d’éthyle (AcOET, 1500 mL). Ensuite, une extraction liquide-liquide a été réalisée avec de l’acide
sulfurique sur la phase organique. Les alcaloïdes ont été rapidement récupérés dans le
dichlorométhane (DCM, 750 mL), après une nouvelle basification à l’ammoniaque (6 M), pour
donner une phase organique contenant les alcaloïdes bases. Après évaporation et séchage du
solvant, l’extrait sec brut alcaloïdique de Corynanthe pachyceras (CPA) a été obtenu (Figure
II.1).

39 | P a g e
Figure II.1 : Schéma de l’extraction alcaloïdique

40 | P a g e
II.3.2. Isolement et purification des constituants de C. pachyceras

L’isolement et la purification des composés ont été effectués principalement sur des colonnes
chromatographiques flash. Ainsi, L’extrait alcaloïdique (CPA) a été chromatographié en utilisant
des cartouches contenant chacune 330 g de gel de silice 60. Le système d’élution utilisé a été un
mélange binaire dichlorométhane/méthanol (DCM/MeOH) suivant un gradient (100:0 à 0:100).
Les éluats collectés ont été rassemblés selon leur profil chromatographique sur CCM pour
conduire à neuf fractions (F-1 à F-9).
Pour la suite des travaux, les fractions F-5, F-7, F-8 et F-9 ont été utilisées. Ainsi, la fraction F-5
qui contenait un précipité qui a été isolé par filtration et le solide lavé au méthanol (MeOH) pour
obtenir le composé codifié KTCPA1.
L’isolement et la purification de ces composés ont été réalisés par combinaison de différentes
techniques de chromatographie (chromatographie Flash et CLHP sémi-préparative). Nous avons
obtenu les composés codifiés KTCPA2, KTCPA3, KTCPA4, KTCPA5, KTCPA6 et KTCPA7
(Figure II.2).

Figure II.2 : Schéma d’isolement et de purification des composés à partir de CPA

41 | P a g e
II.3.3. Extraction et purification des constituants de E. anomala

II.3.3.1. Préparation de l’extrait brut éthanolique

Une macération à partir de 3 Kg de la poudre de feuilles de Erythrococca anomala a été réalisée


dans l’éthanol (EtOH, 10L x 6) pendant 24h. Cette extraction a été effectuée 6 fois de suite, à
température ambiante. Le macérât obtenu a été filtré sous vide, et le solvant évaporé à sec pour
obtenir un extrait éthanolique brut (Figure II.3). Cet extrait a été divisé en deux portions non
équitables pour l’extraction des alcaloïdes et des polyphénols.

Figure II.3 : Schéma d’obtention du broyat de feuilles

II.3.3.2. Extraction des alcaloïdes de E. anomala

Une portion de l’extrait éthanolique a été solubilisée dans un litre d’eau distillée puis soumise à
une extraction liquide-liquide à température ambiante avec l’hexane pour obtenir un sous-extrait
hexanique (EAH1).
La phase aqueuse résiduelle obtenue a été alcalinisée avec de l’amoniaque pour obtenir un pH
d’environ 12, et repris avec du dichlorométhane puis avec de l’acétate d’éthyle pour obtenir les
sous-extraits au dichlorométhane (EAD1) et à l’acétate d’éthyle (EAA1). La phase aqueuse
résiduelle issue de ces différents partitionnements a été concentrée à sec pour conduire au sous-
extrait AQr1 (Figure II.4).

42 | P a g e
Figure II.4 : Schéma d’extraction des alcaloïdes totaux de l’extrait EtOH

II. 3.3.3. Extraction des polyphénols

L’autre portion de l’extrait éthanolique (EtOH), solubilisée dans de l’eau distillée, a été soumise à
une extraction liquide-liquide à température ambiante. Cette opération a été effectuée 4 fois avec
le dichlorométhane pour obtenir une phase aqueuse et une phase organique. L’évaporation du
solvant de cette dernière phase a permis d’obtenir l’extrait EAD2. La phase aqueuse a été ensuite
extraite avec de l’acétate d’éthyle. La phase organique a été concentrée pour donner l’extrait
EAA2. La phase aqueuse résiduelle a subi une extraction liquide-liquide au contact du butanol
43 | P a g e
pour donner une phase butanolique et une phase aqueuse résiduelle. Ces deux phases, après
évaporation des solvants, ont permis d’obtenir les sous-extraits butanolique (EAB) et aqueux
résiduel (AQr2).

Figure II.5 : Schéma d’extraction des polyphénols de l’extrait EtOH

II.3.3.4. Isolement et purification des composés

L’isolement et la purification des composés ont été effectués principalement sur des colonnes
chromatographiques de gels de silice et de Séphadex® LH-20. La CCM a permis d’une part de
44 | P a g e
faire le choix des meilleurs systèmes d’éluant pour la séparation des composés sur CC, et d’autre
part, de contrôler parfois la pureté des composés isolés avant l’analyse en RMN et en masse. Les
sous-extraits EAA2 et EAB présentaient des similitudes sur les CCM, après révélation à la
vanilline sulfurique. L’isolement et la purification des composés ont été portés sur le sous-extrait
EAB car ayant donné une quantité relativement élevée comparée à celle de EAA2. Ainsi, les
sous-extraits ont fait l’objet de fractionnement. Il s’agit des extraits EAD1, EEA1 et EAB.

II.3.3.4.1. Fractionnement du sous-extrait chlorométhylénique (EAD1)

Le sous-extrait codifié EAD1 a été chromatographié sur colonne de gel de silice (Merck 60) en
utilisant un gradient DCM/AcOEt. Après collecte et rassemblement des éluats selon leur profil
chromatographique sur CCM, dix (10) fractions (F-1 à F-10) ont été obtenues.
Le réactif de Dragendorff et la vanilline sulfurique ont été utilisés pour la révélation des
différentes plaques CCM.
Pour la suite des travaux, seules les fractions F-3, F-7 et F-9, ont été traitées. L’isolement et la
purification des composés, contenus dans ces fractions, ont été réalisés par combinaison de
chromatographies successives sur colonne (CC) de gel de silice et/ou de gel de Sephadex ® LH-20
(Figure II.6). La fraction F-3 a permis d’obtenir les composés KTD1 et KTD2. Le composé
KTD3 a été obtenu à partir de la fraction F-7. Quant à la fraction F-9, elle a permis d’obtenir les
composés KTD4 et KTD5.

45 | P a g e
Figure II.6 : Schéma d’isolement et de purification des composés à partir de EAD1

II.3.3.4.2. Fractionnement du sous-extrait à l’acétate d’éthyle (EAA1)

L’extrait à l’acétate d’éthyle EAA1 a été fractionné sur colonne de gel de silice (Merck 60) en
utilisant un gradient d’élution DCM/MeOH. Après collecte et rassemblement des éluats selon
leur profil chromatographique sur CCM, douze (12) fractions (F-1 à F-12) ont été obtenues. Le
réactif de Dragendorff et la vanilline sulfurique ont été utilisés pour la révélation des différentes
plaques CCM. Les fractions F-1, F-2, F-3, F-4, F-5, F-10, F-11 et F-12 présentant un profil
chromatographique très complexe n’ont pas pu être fractionnée à nouveau. Par contre, les
fractions F-6, F-8 et F-9 à profil peu complexe, ont été sélectionnées pour l’isolement de certains
composés.
L’isolement et la purification des composés, à partir de ces fractions, ont été réalisés par
combinaison de chromatographies successives sur gels de silice et de Sephadex ® LH-20, et aussi
par CCM préparative (Figure II.7). La fraction F-6 a permis d’obtenir le composé KTA1, et la

46 | P a g e
fraction F-8 a donné les composés KTA2 et KTA3. Quant à la fraction F-9, elle a conduit à
l’obtention du composé KTA4.

Figure II.7: Schéma d’isolement et de purification des composés à partir de EAA1

II.3.3.4.3. Fractionnement du sous-extrait butanolique (EAB)

L’extrait EAB a été chromatographié sur colonne de gel de silice (Merck 60) en utilisant un
gradient AcOEt/MeOH. Après collecte et rassemblement des éluats selon leur profil
chromatographique sur CCM, onze (11) fractions (F-1 à F-11) ont été obtenues. Le Fast Blue Salt
B et la vanilline sulfurique ont été utilisés pour la révélation des différentes plaques CCM. Les
fractions F-9, F-10 et F-11, comportant des composés de masses molaires particulièrement
élevées après analyse en CL-SM, ont été sélectionnées pour être fractionnées à nouveau. Quant
aux autres fractions, leur fractionnement n’a pas pu se faire en raison de la composition très
complexe de leurs spectres CL-SM. La fraction F-9 a été fractionnée par CLHP pour obtenir le
composé KTB1. Quant aux fractions F-10 et F-11, elles ont été traitées dans les mêmes
conditions que la fraction F-9 pour obtenir respectivement les composés KTB2, KTB3 et KTB4
(Figure II.8).

47 | P a g e
Figure II.8 : Schéma d’isolement et de purification des composés à partir de EAB

II.3.4. Calcul des rendements

Tous les extraits et sous-extraits ainsi que les molécules isolées préalablement testés aux
différents réactifs spécifiques (Draggendorff, Fast-Blue Salt B et Vanilline sulfurique) ont été
pesés à l’aide d’une balance électronique. Leur rendement relatif par rapport à la drogue végétale
a été déterminé à partir de leur masse selon la formule :
Quantité pesée
𝑟 (%) = 𝑥 100
Masse initiale de matière végétale

II.4. METHODES DE DETERMINATION STRUCTURALE DES COMPOSES ISOLES

II.4.1. Spectrométrie de masse

Les spectres de masse à haute résolution en ionisation electrospray (HR-SMIES) ont été réalisés
sur un spectromètre à trappe d’ion en bypass. Par ailleurs, la CLHP-SM constituée d’un
chromatogramme UPLC équipé d’une colonne BE C18 (50 x 1,0 mm, 1,7 µm) couplée à un
spectromètre de masse IES-TOF et à un détecteur UV a été utilisée. Les échantillons dissous dans
le méthanol ont été injectée dans le chromatographe afin d’être séparés sur la colonne C18. La

48 | P a g e
masse de chaque composé d’échantillon analysé est déterminée en mode d’ionisation positive. La
détection de la masse a été faite en mode positif d’ionisation.

II.4.2. Spectrométrie infrarouge

Pour cette analyse, environ 0,5 mg d’échantillon sont déposés sur le cristal de réflexion de
l’accesoire de l’appareil pour analyse. Les spectres FT-IR (ATR) sont enregistrés entre 4000 et
600 cm-1 au moins avec une accumulation de seize (16) scans et une résolution de 4 cm-1.

II.4.3. Pouvoir rotatoire

La source lumineuse monochromatique utilisée est la raie D du sodium. Les expériences ont été
réalisées avec une cuve de 10 cm et 1 cm selon la quantité des composés solubilisés dans le
méthanol ou dans le chloroforme.
Le pouvoir rotatoire, est exprimé en degré et calculé à partir de la formule suivante :

1000 x α𝑙𝑢
[α]𝑇𝐷 =
lxc
Avec :
αlu : angle de rotation, en dégré, lu sur le polarimètre
l : longueur, en dm, de la cuve de mesure
c : concentration de la molécule en solution en g/L

II.4.4. Dichroïsme circulaire

Les spectres de dichroïsme circulaire ont été enregistrés sur un spectropolarimètre de type Jasco.
Les expériences ont été réalisées par dissolution de l’échantillon dans le méthanol en raison de 1
mg/mL dans une cuve en quartz de 1 cm de trajet optique, à température ambiante, contre le
solvant. Les spectres obtenus ont été enrégistrés pour l’évaluation des effets compton.

II.4.5. Analyse des chromatogrammes SM-UV et ESI-BPC

Une étude de correspondance a été menée sur les extraits afin d’identifier les pics correspondant
aux molécules à isoler. Pour cela, un traitement des différentes données brutes de CLHP-IES-SM
a été réalisé avec le logiciel MassHunter. Celui-ci fait ressortir une liste de données qui se traduit
graphiquement en pics, correspondant chacun à un composé présent dans l’extrait. Ce logiciel a

49 | P a g e
aussi la possibilité de faire apparaitre le chromatogramme SM-UV (en détection IES-TIC ou
DAD-UV 254 nm) et le chromatogramme de pic de base (IES-BPC) avec différents temps de
rétention des molécules présentes dans les extraits.
Ainsi, en cliquant sur un pic donné, le logiciel génère à partir du chromatogramme IES-BPC la
masse correspondante au seul ion pseudo-moléculaire [M+H] +, ainsi que le spectre UV à partir
du chromatogramme SM-UV.

II.4.6. Enregistrement des spectres de résonance magnétique nucléaire (RMN)

Les spectromètres de RMN des composés isolés ont été calibrés en utilisant des signaux résiduels
de solvant comme références. Les échantillons ont été préalablement dissous dans des solvants
deutérés (le chloroforme-d, le méthanol-d4 ou le diméthylsulfoxide-d6) puis renversé dans des
tubes de RMN de 3 mm ou 5 mm. Par la suite, ils sont posés sur le passeur et le reste de l’analyse
se fera par des réglages informatiques. Pour chaque échantillon, il faut stabiliser le champ
magnétique (le lock) et régler l’homogénéité du champ magnétique (le shim). Après analyse au
spectrographe, les résultats sont obtenus à l’ordinateur.
Les valeurs de déplacements chimiques des résidus de solvants utilisés, pour la calibration des
spectres, sont reportées dans le Tableau II.1 (Gregory et al., 2010).

Tableau II.1 : Références utilisées pour les déplacements chimiques des solvants
13 1
Solvant C (ppm) H (ppm)
CDCl3-d 77,16 ± 0.06 7,26

4,87
CD3OD-d4 49,00 ± 0.01
3,31
2,50
DMSO-d6 39,52 ± 0.06
3,33

II.5. METHODES D’ANALYSE BIOLOGIQUE

II.5.1. Essai antiplasmodial

La sensibilité in vitro de la souche FcB1 de Plasmodium falciparum aux molécules a été mesurée
par incorporation de [3H]-hypoxanthine tritiée. Des solutions mères de 1mg/mL de ces molécules
ont été préparées dans du DMSO.

50 | P a g e
Pour les essais, ces solutions ont été diluées en série de raison 2 en utilisant 100 mL de milieu de
culture dans des plaques à 96 puits.
Les parasites ont été maintenus in vitro dans des érythrocytes humains dans un milieu RPMI
1640 additionné de 8 % (v/v) de sérum humain inactivé par la chaleur à 37 °C sous une
atmosphère composée de 3 % de CO2, de 6 % de O2 et de 91 % de N2.
Pour les essais, ces solutions ont été diluées en série deux fois avec 100 µL de milieu de culture
dans des plaques à 96 puits. Des cultures de parasites asynchrones (100 µL, 1 % de parasitémie et
1 % d'hématocrite final) ont ensuite été ajoutées à chaque puits et incubées pendant 24 h à 37 °C
avant l'ajout de 0,5 µCi de [3H]-hypoxanthine par puits. Les plaques ont été de nouveau
retournées à l’incubateur pendant 24h. Après une nouvelle incubation de 24 h, les plaques ont été
congelées et décongelées, ce qui provoque la libération de l’ADN plasmodial radiomarqué par
l’hypoxanthine. Les lysats cellulaires ont ensuite été collectés sur des filtres en fibre de verre
rectangulaire avec un collecteur de cellule et comptés dans un spectromètre à scintillation liquide.
L'inhibition de la croissance pour chaque concentration de ces substances a été déterminée par
comparaison de la radioactivité incorporée dans ces différents puits. La concentration entrainant
une inhibition de la croissance de 50 % (CI50) a été déterminée graphiquement et les résultats ont
été exprimés en valeurs moyennes ± écarts-types déterminés à partir de trois expériences
indépendantes. Le diphosphate de chloroquine a été utilisé comme témoin de reférence positif.
Les molécules évaluées pour les essais sont certaines molécules obtenues à partir de Corynanthe
pachyceras.

II.5.2. Essai antibactérien

La méthode de micro-dilution sur des bouillons de culture a été utilisée pour déterminer les
valeurs de la concentration minimale inhibitrice (CMI) de trois des composés isolés en évaluant
la sensibilité des souches bactériennes dont Staphylococcus aureus (ATCC 6538), Pseudomonas
aeruginosa (ATCC 15442) et Mycobacterium smegmatis (CIP 7326). Ainsi, après avoir effectué
des dilutions en série de raison 2, 100 µL de solution des composés à la concentration de 1
mg/mL ont été ajoutés dans du DMSO à laquelle 100 µL de suspension de culture bactérienne ont
été ajoutés dans le bouillon Mueller Hinton prêt à l’emploi. Les tests ont été effectués en
triplicata. Les plaques ont été incubées pendant la nuit à 37 °C.

51 | P a g e
La valeur de la CMI a été déterminée comme étant la concentration la plus petite inhibant la
croissance bactérienne.
Pour mieux distinguer l’effet bactéricide à l’effet bactériostatique, 10 µL de la suspension
bactérienne obtenue suite à la détermination de la CMI ont été inoculés sur une plaque de Tryptic
Soya Agar, et la croissance bactérienne a été évaluée après 24 h d'incubation. Les molécules
évaluées sont certaines molécules isolées de Erythrococca anomala pour les effets antibactériens
de la plante.

II.5.3. Évaluation de la cytotoxicité

La cytotoxicité des composés isolés a été étudiée en utilisant le test colorimétrique basée sur la
conversion du sel de tetrazolium (MTT) en formazan. La suspension cellulaire (5.104 /mL) a été
ensemencée sur une plaque de 96 puits avec 100 µL/puits et incubées à 37 °C à 5 % de CO2
pendant 24 h. Par la suite, 100 µL des différents composés ont été ajoutés dans les puits pour
avoir des concentrations finales de 25, 50 et 100 μg/mL. Les composés à tester ont été ajoutés
dans les puits pour avoir des concentrations finales de 25, 50 et 100 μg/mL. Le mélange a été
incubé pendant 3 jours à 37 oC.
Par la suite, le réactif MTT à la concentration de 0,5 mg/mL a été ajouté à chaque puits et 4
heures plus tard, la plaque a été lavée deux fois avec du PBS (tampon phosphate salin). Les
cristaux de formazan formés ont été dissous avec du DMSO et l'absorbance a été mesurée à 570
et 630 nm en utilisant un lecteur de microplaques (Bio-Rad 680). Les résultats ont été exprimés
en pourcentage (%) de viabilité cellulaire, selon la formule :

DO test
% 𝑉𝑖𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é =
DO contrôle

Avec :
DO test : Densité optique de l’essai du composé testé
DO contrôle : Densité optique du puits témoin

52 | P a g e
PARTIE II
RESULTATS ET DISCUSSION

53 | P a g e
Chapitre III
ETUDE DES EXTRAITS DE
CORYNANTHE PACHYCERAS

54 | P a g e
III.1. PROFIL CHROMATOGRAPHIQUE DE L’EXTRAIT ALCALOIDIQUE DE
CORYNANTHE PACHYCERAS

Le rendement de l’extraction alcaloidique, calculé par rapport à la masse de drogue végétale


initiale est donné dans le Tableau III.1. Ce taux d’alcaloïdes de 1,1 % relativement élevé, est
comparable à ceux obtenus avec d’autres espèces du genre Corynanthe telles que Corynanthe
johimbe récoltée au Congo Brazzaville, en Afrique centrale (Hajonides, 1964).

Tableau III.1 : Résultats des extractions réalisées sur l’écorce de Corynanthe pachyceras
Masse de Quantité
Rendement*
Drogue végétale Extrait Pesée Dragendorff
(%)
(g) (g)

3000 CPA 32 1,1 +

*Rendement par rapport à la masse de drogue végétale


CPA : Extrait alcaloïdique

Par ailleurs, le profil chromatographique de l’extrait alcaloïdique en détection de spectroscopie de


masse ionique totale (IES-TIC) donne des pics de masse permettant de suggérer la présence
d’alcaloïdes indolomonoterpéniques dont le temps de rétention est compris entre 16 et 20 minutes
(Figure III.1.A). Cet extrait montre également que les pics les moins intenses en détection SM,
avec des temps de retentions compris entre 12 et 14 minutes, pourraient être des composés
contenant des doubles liaisons conjuguées car ces pics sont moins visibles sur le
chromatogramme obtenu par couplage avec une détection UV à 254 nm (Figure III.1.B).

55 | P a g e
Figure III.1 : Chromatogramme SM-UV de l’extrait CPA
A : Détection IES-TIC B : Détection DAD-UV 254 nm

Après fractionnement de l’extrait CPA, sept composés quantitativement intéressants avec des
masses variant entre 15 et 47 mg (Tableau III.2) ont été isolés et purifiés. Ce sont des solides
amorphes avec des couleurs particulières, et tous solubles dans le méthanol. Le composé
KTCPA1, n’apparaissant pas sur le chromatogramme de l’extrait CPA obtenu en détection de pic
de base (IES-BPC) (Figure III.2), nous fait supposer que ce composé est un artefact. Il aurait pu
se former par interaction d’un des métabolites sécondaires présent dans l’extrait de la plante avec
le solvant. Les six autres composés isolés apparaissaient, sur le chromatogramme, avec des pics
très intenses pour 2, 3 et 7, et des pics moins intenses pour 4, 5 et 6 (Figure III.2).

56 | P a g e
Figure III.2 : Chromatogramme IES-BPC de l’extrait CPA

Tableau III.2 : Composés isolés de l’extrait CPA


Numéro du Quantités Rendements* Draggendorf
Fractions composé Composés Pesées (%) Aspects
détecté (mg) x10-3
F-5 +
ND KTCPA1 23 0,8 Solide amorphe blanc
(286 mg)
+
2 KTCPA2 47 1,6 Solide amorphe blanc
F-7 Solide amorphe jaune +
3 KTCPA3 38 1,3
(205 mg) orangé
4 KTCPA4 26 8,7 Solide amorphe gris +

F-8 +
5 KTCPA5 17 5,7 Solide amorphe blanc
(363 mg)
+
6 KTCPA6 15 0,5 Solide amorphe jaune
F-9 +
7 KTCPA7 17 0,6 Solide amorphe marron
(97 mg)

*Rendement par rapport à la masse de drogue végétale


ND : Non Détecté sur le chromatogramme de l’extrait

57 | P a g e
III.2. DETERMINATION STRUCTURALE DES COMPOSES ISOLES DE L’EXTRAIT
ALCALOÏDIQUE DE CORYNANTHE PACHYCERAS

L’identification structurale des différents composés isolés s’est faite par l’enrégistrement et
l’interprétation des spectres SM, IR, et de RMN à une (1H et 13
C) et deux dimensions (HSQC,
COSY, HMBC, NOESY) des composés isolés (Figures An1 - An148).

III.2.1. Composé KTCPA1

Le composé KTCPA1 a été isolé sous forme d’un solide amorphe blanc et réagit positivement au
réactif de Dragendorff. Le spectre de masse de ce composé enrégistré en mode ionisation
électrospray (SMIES) présente un ion pseudo-moléculaire à m/z 401,2089 [M+H]+. Ceci permet
de proposer la formule brute C22H28N2O3Cl correspondant à un indice de carence en hydrogène
de 10.
Les spectres de RMN 1H et 13
C (Tableau III.3) ont été réalisés dans le méthanol deutéré. Le
spectre de RMN 1H (Figure An3) montre quatre signaux de protons aromatiques correspondant à
un système ABCD de spins sur un noyau benzénique ortho-bisubstitué à δH 7,57 ppm (1H, d, J =
7,9 Hz), 7,41 ppm (1H, d, J = 8,3 Hz), δH 7,23 ppm (1H, td, J = 8,3 et 7,1 Hz) et 7,14 ppm (1H,
td, J = 7,9 Hz et 7,0 Hz). Ce spectre présente un singulet à δH 3,61 ppm correspondant au signal
d’un méthoxy. Il présente également des signaux de méthine dont deux sont liés à un hétéroatome
: δH 5,06 (1H, d, J = 10,2 Hz) et 4,28 ppm (1H, m). Les signaux des trois autres méthines sont
observés à δH 2,83 (1H, m), 2,68 ppm (1H, m) et 2,29 ppm (1H, m). Ce spectre présente aussi des
signaux pour six groupes de protons méthylènes oléfiniques dont quatre liés à un hétéroatome ou
à un groupement électroattracteur avec des déplacements chimiques correspondant à δH 5,48/5,27
ppm (1H chacun, d, J = 10,2 Hz), 4,34 ppm (1H, dd, J = 12,5 et 6,0 Hz) /3,95 ppm (1H, dd, J =
13,3 et 6,0 Hz) et 4,04 ppm (1H, dd, J = 12,7 et 3,8 Hz) / 3,42 ppm (1H, m) et enfin 3,27 ppm
(1H, m) /2,94 ppm (1H, dd, 15,4 et 5,0). Les deux autres, aliphatiques sont observables à δH 2,33
/2,20 ppm (1H chacun, m) et 1,98 ppm (1H, td, J = 11,6 et 2,2 Hz) / 1,87 ppm (1H, m). L’autre
méthylène à un signal visible à δH 1,56 ppm sous forme d’un multiplet. Sur le spectre de RMN
C (Figure An4), il y a vingt-deux signaux de carbone parmi lesquels, on distingue celui d’un
13

carbonyle à δC 173,6 ppm; huit signaux correspondant à ceux de carbones aromatiques entre δC
104,0 et δC 138,5 ppm dont quatre de quaternaire et quatre de méthines, cinq signaux de méthines
aliphatique porteur ou non de groupement électroattracteur (δC 30,0 à 66,4 ppm) dont quatre pour

58 | P a g e
des carbones aromatiques à δC 112,6 ; 119,5 ; 121,0 ; 124,1 ppm, et sept signaux de méthylènes
porteurs ou non de groupement électroattracteur (δC 18,4 à 66,5 ppm). Le signal du méthoxyl est
visible à δC 52,2 ppm.
L’ensemble des attributions concernant la molécule a été effectué grâce aux analyses combinées
des spectres de RMN à deux dimensions (HSQC, COSY, HMBC et NOESY).
Sur le spectre HSQC (Figure An5), dans la région des aromatiques, on observe des corrélations
entre les signaux de protons à δH 7,57, 7,41, 7,23 et 7,14 ppm avec ceux de carbones à 119,5,
112,6, 124,1, et 121,0 ppm respectivement. Sur ce même spectre, les signaux de proton à δH 5,06
et 4,28 ppm présentent des corrélations avec les signaux de carbone à δC 66,4 et 67,8 ppm. Les
autres signaux de méthines à δH 2,83 ; 2,68 ; 2,29 ppm sont corrélées avec les signaux de
carbones à δC 50,7 ; 30,0 ; 34,9 ppm. Quant aux protons méthyléniques, leurs signaux à
respectivement δH 5,48 / 5,21 ; 4,34 ; 3,95 ; 4,04 ; 3,42 ; 3,27 / 2,94 ; 2,33 / 2,20 ; 1,98 / 1,87 ;
1,56 ppm corrèlent avec ceux de carbone à δC 68,7 ; 51,3 ; 66,5 ; 18,4 ; 55,6 ; 29,0 et 23,6 ppm.
Le signal des trois protons à δH 3,61 ppm corrèlent avec celui du carbone à δC 52,2 ppm
confirmant ainsi la présence du méthoxyl.
La structure plane du composé KTCPA1 a été finalement établie grâce à l’analyse combinée des
spectres COSY (Figure An6) et HMBC (Figure An7). Sur le spectre COSY, on observe une
tâche de corrélation entre le signal à δH 7,14 ppm (H-10) et ceux à δH 7,57 (H-9) et 7,23 ppm (H-
11). Ce dernier (H-11) corrèle également avec celui à δH 7,41 ppm (H-12), confirmant ainsi le
système ABCD de spin sur un noyau benzénique bisubstitué en ortho. Par ailleurs, on observe des
corrélations entre le proton à δH 2,68 ppm (H-20) et les protons à δH 1,56 ppm (H-19), 4,04 ppm
(H-21) et 2,29 ppm (H-15). Quant à H-15, il corrèle avec celui à δH 2,83 ppm (H-16) et celui à δH
2,33 ppm (H-14) qui est à son tour corrélé avec celui à δH 5,06 ppm (H-3). Aussi, une corrélation
entre le proton à δH 1,87 ppm (H-18) et ceux à δH 1,56 ppm (H-19) et 4,28 ppm (H-17) est
également observée. Enfin, on observe des corrélations entre les protons H-19 et H-20, entre H-
17 et H-16, et entre H-5 (δH 4,34 ppm) et H-6 (δH 3,27/2,94 ppm). L’ensemble de toutes ces
corrélations COSY, permet d’obtenir cinq structures partielles dont chacune sous forme d’un
cycle, et en tenant compte du nombre d’insaturations présente dans la structure de la molécule on
obtient au total dix insaturations.
Toutes ces données en RMN sont en accord avec celles de la littérature concernant le squelette du
noyau yohimboïde (Wenkert et al., 1976).

59 | P a g e
La confirmation de cette hypothèse structurale a été obtenue en exploitant les données du spectre
HMBC. En effet, on observe pour le système ABCD de spin les corrélations en 3J suivantes : le
proton à δH 7,57 ppm (H-9) avec les carbones à δC 104,0 ppm (C-7), et 124,1 ppm (C-11) et
138,5 ppm (C-13), H-10 (δH 7,14 ppm) avec les carbones à δC 126,9 (C-8) et 112,6 ppm (C-12),
H-11 (δH 7,23 ppm) avec les carbones à δC 119,5 ppm (C-9) et 138,5 ppm (C-13), et H-12 (δH
7,41 ppm) avec C-8 et le carbone à δC 121,0 ppm (C-10). Par ailleurs, on observe des corrélations
entre les signaux des protons H-6 (δH 3,27 ; 2,94 ppm) avec ceux des carbones C-8 et C-2 (δC
129,1 ppm) mais aussi entre le signal de H-3 (5,06) et ceux des carbones C-5 (51,3 ppm), C-15
(34,9 ppm) et C-21 (66,5 ppm). Aussi les corrélations observées d’une part entre le signal H-19
(1,56 ppm) et les carbones C-15, C-17 (67,8 ppm) et C-21 (66,5 ppm), et d’autres part entre H-17
et les carbones C-15 et C-19 permettent de confirmer la jonction entre les cabones C-15 et C-16.
Les substituants ester et chlorométhylène de KTCPA1 sont répérés grâce à certaines corrélations
HMBC observées. En effet, le groupement ester est fixé en C-16 à partir des corrélations
observées entre les protons H-15 et H-17 avec le carbone à δC 173,6 ppm (C-23), lui-même
corrélant avec le signal des protons oxyméthyle à δH 3,61 ppm (OCH3). Quant au groupement
chlorométhylène, il est fixé sur l’azote trisubstitué en raison des corrélations observées entre les
signaux des protons H-24 (δH 5,48 ; 5,27 ppm) avec les carbones C-5 et C-21 (Figure III.3).
La stéréochimie de KTCPA1 est obtenue non seulement grâce à l'analyse du spectre NOESY
(Figures III.3 et An8), mais en tenant aussi compte des considérations biogénétiques. En effet,
sur le spectre NOESY, on observe la série de corrélations suivantes, d’une part, entre le signal du
méthine aliphatique résonnant à δH 2,29 ppm (H-15) et les signaux des méthines à δH 5,06 (H-3)
et 5,27 (H-24) ppm, et d’autre part, entre le signal du proton du méthine oxygéné à δH 4,28 ppm
(H-17) et celui de H-20 (δH 2,68 ppm). En tenant compte du fait que le proton H-15 est toujours
en arrière du plan chez les monoindoloterpéniques, la structure de KTCPA1 a été établie comme
indiquée sur la Figure III.3.
L’absence du pic de base de KTCPA1 du spectre de masse de l’extrait CPA semble indiquer que
ce composé est un artefact. Ce composé qui semble être décrit pour la première fois est nommé 4-
N-chlorométhylèneYohimbine.

60 | P a g e
Figure III.3 : Structure de KTCPA1

61 | P a g e
Tableau III.3 : Déplacement Chimique en RMN 1H et 13C de KTCPA1

Atome 1
H (δ, ppm) m (J, Hz) C (δ, ppm)
13

2 - 129,1
3 5,06, dd (10,2, 4,31) 66,4
4,34, dd (12,9; 6,0);
5 51,3
3,95, dd (12,9;6,0)
6 3,27, m 18,4
2,94, m
7 - 104,0
8 - 126,9
9 7,57, d (8,3) 119,5
10 7,14, td (8,3, 7,1) 121,0
11 7,23, td (8,3, 7,1) 124,1
12 7,41, d (8,3) 112,6
13 - 138,5
14 2,33, m 55,6
2,2, m
15 2,29, m 34,9
16 2,83, m 50,7
17 4,28, m 67,8
18 1,98, td (11,6, 2,2) 29,0
1,87, m
19 1,83, m 23,6
1,56, m
20 2,68, m 30,0
21 4,04, dd (12,7, 3,8) 66,5
3,42, m
22 - 173,6
23 3,61, s 52,2
24 5,48 d (10,2) 68,7
5,21 d (10,2)

III.2.2. Composé KTCPA2

Le composé KTCPA2 a été isolé de l’extrait CPA sous forme d’un solide amorphe blanc et donne
une réaction positive avec le réactif de Dragendorff. Le spectre de masse en mode d’ionisation
électrospray (SMIES) de ce composé présente un ion pseudo moléculaire à m/z 355,2019 [M+H]
+
, permettant de suggérer la formule brute C21H26N2O3 qui correspond à un indice de carence en
hydrogène de 10.
Le spectre de RMN 1H (Figure An3) réalisé dans le méthanol deutéré montre des signaux pour
un système ABCD de spins sur un noyau benzénique ortho-bisubstitué des aromatiques à δH 7,47
ppm (1H, d, J = 7,6 Hz), 7,37 ppm (1H, d, J = 8,2 Hz), δH 7,16 ppm (1H, td, J = 7,1 et 0,8 Hz) et
62 | P a g e
7,06 ppm (1H, t, J = 7,3 Hz) observables pour six méthylènes dont cinq ont des protons
diastéréotopiques à 3,33/3,63 ppm (1H chacun, m) , 2,99 ppm (1H, dd, J = 12,7 et 3,7 Hz) /3,18
ppm (1H, t, J = 10,5 Hz), 1,89 ppm (1H, d, J = 2,6 Hz)/2,44 ppm (1H,d, J = 13,8 Hz), 1,79 ppm
(1H, dd, J = 11,8 et 2,2 Hz)/1,98 ppm (1H, td, J = 11,6 et 2,2 Hz), 2,82/3,44 ppm (1H chacun, m),
et l’autre à 1,51 ppm (2H, m), pour cinq méthines à δH 4,22 ppm (1H, td, J = 2,6 et 2,3 Hz), 4,37
ppm (1H, d, J = 11,7 Hz), 2,90 ppm (1H, ov) , 2,44 ppm (1H, m), 2,22 ppm (1H, td, J = 11,5 et
3,6 Hz) et enfin pour un méthoxyle (δH 3,63 ppm).
13
Le spectre de RMN C réalisé dans le même solvant présente des signaux pour un carbone
quaternaire oxygéné à δC 173,6 ppm, pour huit carbones aromatiques dont quatre méthines à δC
123,5 ; 120,7 ; 119,2 et 112,5 ppm et quatre quaternaires à δC 138,5 ; 130,1 ;127,4 ; 106,8 ppm,
pour cinq méthines aliphatiques à δC 67,7 ; 60,1 ; 51,5 ; 36,0 ; 34,2 ppm, pour six méthylènes
dont cinq diastéréotopiques à δC 60,1 ; 53,6 ; 32,4 ; 28,9 et 20,2 ppm et l’autre à δC 23,8 ppm.
Ces données de RMN sont similaires à celles de KTCPA1 excepté l’absence des signaux du
groupement chlorométhylène. Le composé KTCPA2 présente donc des signaux relatifs au noyau
yohimboïde. Cette hypothèse est confirmée par l’analyse combinée des spectres de RMN COSY
(Figure An12) et HMBC (Figure An14). En effet, sur le spectre COSY, on observe une tâche de
corrélation entre le signal à δH 7,06 ppm (H-10) et ceux à δH 7,47 (H-9) et 7,16 (H-11) ppm. Le
proton H-11 corrèle également avec celui à δH 7,37 (H-12). Sur ce même spectre, le proton à δH
2,44 ppm (H-20) corrèle avec ceux à δH 3,44 (H-21) et 1,51 (H-19) ppm, le proton à δH 2,90 ppm
(H-16) avec ceux à δH 4,22 ppm (H-17) et 2,22 ppm (H-15). Le proton à δH 4,37 ppm (H-3)
présente une corrélation avec ceux δH 1,89 (H-14a) et 2,44 ppm (H-14b). Enfin sur le spectre
COSY, on observe des corrélations entre H-15 et H-20, puis entre H-17 et H-18.
Sur le spectre HMBC, les carbones à δC 106,8 ppm (C-7) et 138,5 ppm (C-13) sont repérés grâce
à leur corrélation en 3J avec le proton H-9 (δH 7,47 ppm). Pour les carbones à δC 130,1 ppm (C-2)
et 127,4 ppm (C-8), ils sont répérés à partir de leur corrélation en 3J avec le signal du proton à δH
2,99 ppm (H-6). Les autres corrélations HMBC importantes se trouvent à la Figure III.4.
L’ensemble des données spectrales permettent d’établir la structure de KTCPA2.
Sa stéréochimie est définie à partir de son spectre NOESY (Figure An15). Les corrélations entre
le proton méthine aliphatique résonnant à δH 2,22 ppm (H-15) et les signaux des méthines à δH
4,37 (H-3) et 2,90 ppm (H-16), d’une part, puis celle entre le signal du méthine à δH 4,22 ppm
(H-17) et H-20 (δH 2,44 ppm), d’autre part, ont permis d’établir la structure de KTCPA2 (Figure

63 | P a g e
III.4). Il s’agit de la Corynanthine : ce composé a été isolé de Rauvolfia serpentina
(Apocynaceae) (Phillips et al., 1955) et Rauvolfia canescens (Apocynaceae) (Lakshmi et al.,
2001). La corynanthine a été également isolée de Corynanthe pachyceras et décrite comme
possédant une activité antiparasitaire modérée sur les leishmanies et les plasmodies (Stærk et al.,
2000). Ces données biologiques pourraient justifier l’utilisation de la plante en médecine
traditionnelle comme antiparasitaire (Bouquet et Debray, 1974 ; Koch et al., 2009).

Figure III.4 : Structure de KTCPA2

64 | P a g e
Tableau III.4 : Déplacement chimique en RMN 1H et 13C de KTCPA2

Atome 1
H (δ, ppm) m (J, Hz) C (δ, ppm)
13

2 - 130,1
3 4,37, dd (11,7, 2,4) 60,1
3,33, m
5 53,6
3,63, m
6 2,99, dd (3,7, 12,7) 20,2
3,18, t (10,5)
7 - 106,8
8 - 127,4
9 7,47, d (7,6) 119,2
10 7,06, t (7,3) 120,7
11 7,16, td (7,1, 0,8) 123,5
12 7,37, d (8,2) 112,5
13 - 138,5
14 1,89, m 32,4
2,44, m
15 2,22, td (11,5, 3,6) 36,0
16 2,90, dd (10,1, 8,4) 51,5
17 4,22, td (2,6, 2,3) 67,7
18 1,79, dd (11,8, 2,2) 28,9
1,98, td (11,6, 2,2)
19 1,51, m 23,8
20 2,44, m 34,2
21 2,82, m 60,1
3,44, m
22 - 52,0
23 3,63, s 173,6

III.2.3. Composé KTCPA3

Le composé KTCPA3, solide amorphe jaune orangé, a été isolé de l’extrait CPA et donne une
réaction positive avec le réactif de Dragendorff. Le spectre de masse en mode d’ionisation
électrospray (SMIES) de ce composé qui présente un ion pseudo moléculaire à m/z 367,1752
[M+H]+, permet de proposer la formule brute C22H26N2O3 pour un indice de carence en
hydrogène correspondant à 11.
Sur le spectre de RMN 1H (Figure An3) réalisé dans le méthanol deutéré, on observe des signaux
pour un système ABCD de spins sur un noyau benzénique ortho-bisubstitué des aromatiques à δH

65 | P a g e
7,47 (1H, d, J = 7,9 Hz), 7,34 ppm (1H, d, J = 8,0 Hz), δH 7,14 (1H, t, J = 8,0 Hz) et 7,05 (1H, t, J
= 7,5 Hz) ppm ; pour quatre méthylènes diastéréotopiques à 3,72/3,40 ppm (1H chacun, m), 3,22
/3,03 ppm (1H chacun, m), 3,49 ppm (1H, dd, J = 8,2 et 3,9 Hz)/3,07 ppm (1H,m), δH 2,48 ppm
(1H, d, J = 13,5 Hz)/2,38 ppm (1H,td, J = 12,9 et 12,6 Hz) ; pour deux protons oléfiniques à δH
5,14 ppm (1H, dd, J = 18,2 et 0,4 Hz)/5,10 ppm (1H,dd, J = 18,2 et 1,3 Hz) ; pour cinq méthines
dont trois aliphatiques à δH 4,44 (1H, t, J = 10,8 Hz), 3,27 (1H, td, J = 12,1 et 1,7 Hz), 2,64 ppm
(1H, m), et deux probablement oléfinique à δH 7,51 ppm (1H, s), 5,59 ppm (1H, td, J = 8,3 et 1,6
Hz), 5,14 ppm (1H, td, J = 18,2 et 0,4 Hz)/ 5,10 ppm (1H, td, J = 18,2 et 1,3 Hz) ; et pour deux
(02) méthoxyles à δH 3,88 ppm (3H, s) et 3,68 ppm (3H, s).
13
Le spectre de RMN C réalisé dans le même solvant présente des signaux pour un carbonyle
d’ester à δC 167,7 ppm ; pour neuf aromatiques dont quatre quaternaires (δC 138,5; 130,4; 127,5,
106,9 ppm) et quatre méthines (δC 123,4, 120,6, 119,1 et 112,4 ppm) ; trois oléféniques dont un
quaternaire (δC 110,7 ppm) et deux méthines (δC 162,5; 119,5 ppm) ; trois aliphatiques (δC 62,3,
42,1 et 40,4 ppm) et pour six méthylènes (δC 118,5; 59,3; 53,7; 32,3; 20,5 ppm). Les deux
méthoxyles sont visibles de façon caractéristique à δC 62,2 et 51,7 ppm. Ces attributions n’ont été
possibles que grâce à l’analyse du spectre HSQC (Figure An20).
Nous remarquons une similitude entre certaines données de RMN de ce composé et celles de
KTCPA2 avec néanmoins quelques différences au niveau des déplacements chimiques en C-15,
16, 17, 18, 19 et 20. Par ailleurs, le composé KTCPA3 contient sept doubles liaisons et 11 indices
de carence contre cinq doubles liaisons et 10 indices de carence pour KTCPA2. Tout ceci permet
de suggérer l’ouverture d’un des cycles de KTCPA3 comparativement à KTCPA2. L’analyse
combinée des spectres a permis d’avoir plus d’information pour l’élucidation structurale. Sur le
spectre COSY (Figure An19), comparativement aux corrélations observées avec KTCPA2, le
proton H-20 (δH 2,64 ppm) corrèle avec H-15 (δH 3,27 ppm), H-21 (δH 3,49 ppm) et H-19 (δH
5,59 ppm), qui corrèle aussi avec les protons H-18 (δH 5,14/5,10 ppm). Par ailleurs, sur le spectre
HMBC (Figure An21) le proton H-18 corrèle en 3J avec le carbone C-20 et en 2J avec C-19 ; le
proton H-17 (δH 7,51 ppm) corrèle avec les carbones C-15 (δC 42,1 ppm) et C-23 (δC 167,7 ppm)
; le proton H-15 quant à lui, corrèle avec les cabones C-17 (δH 162,5 ppm), C-19 (δH 119,5 ppm)
et C-23. Ceci pourrait confirmer l’ouverture très probable du cycle au niveau des carbones C-17
et C-18 (118,5 ppm). La position du méthoxyle à δH 3,88 ppm est déduite de la corrélation entre
H-24 et C-17. L’ensemble de ces corrélations a permis d’établir la structure plane de KTCPA3.

66 | P a g e
La corrélation observée sur le spectre NOESY (Figures An22 et III.5), entre le proton à δH 3,27
ppm (H-15) et celui à δH 4,44 (H-3) ppm, nous permet de décrire la structure de KTCPA3 comme
étant celle de la Corynanthéine, déjà isolée de Corynanthe pachyceras. Ce composé a aussi été
retrouvé chez d’autres espèces de Rubiaceae comme Pausinystalia yohimbe (Van der Meulen et
al., 1964) et Uncaria sinensis (Hirotoshi et al., 1985). Cette molécule a été décrite comme
possédant des activités modérées sur Leishmania donovani et Plasmodium falciparum (Stærk et
al., 2000). Les activités biologiques de cette molécule dans la littérature pourraient justifier
l’utilisation de la plante en médecine traditionnelle comme antiparasitaire (Bouquet et al., 1974
Koch et al., 2009).

Figure III.5 : Structure de KTCPA3

67 | P a g e
Tableau III.5 : Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTCPA3

Atome 1
H (δ, ppm) m (J, Hz) C (δ, ppm)
13

2 - 130,4
3 4,44, t (10.8) 62,3
3,40, m
5 53,7
3,72, m
3,03, m
6 20,5
3,22, m
7 - 106,9
8 - 127,5
9 7,47, d (7,9) 119,1
10 7,05, t (7,5) 120,6
11 7,14, t (8,0) 123,4
12 7,34, d (8,0) 112,4
13 - 138,5
14a 2,38, td (12.9, 12,6)
32,3
14b 2,48, d (13,5)
15 3,27, td (12,1, 1,7) 42,1
16 - 110,7
17 7,51, s 162,5
18 5,14, dd (18,2, 0,4) 118,5
5,10, dd (18,2, 1,3)
19 5,59, td (8,3, 1,6) 119,5
20 2.64, m 40,4
21 3,49, dd (8,2, 3,9) 59,3
3,07, m
22 3,68, s 51,7
23 - 167,7
24 3,88, s 62,2

III.2.4. Composé KTCPA4

Le composé KTCPA4 est un solide amorphe gris et réagit positivement au réactif de Dragendorff.
Le spectre de masse d’ionisation électrospray (SMIES) du composé présente un ion pseudo
moléculaire à m/z 657,2807 [M+H] +, ce qui permet de suggérer la formule brute C37H40N2O9
pour 19 indices de carence.
Les différents spectres de RMN ont été réalisés dans le méthanol deutéré. Le spectre de RMN 1H
(Figure An24) montre des signaux pour un proton oléfinique à δH 7,58 ppm (1H, s), quatre
protons aromatiques à δH 7,31 ppm (1H, d, J = 7,0 Hz), δH 7,22 (1H, d, J = 7,1 Hz), 7,11 (1H, t, J
= 7,0 Hz) et 6,94 ppm (1H, t, J = 6,9 Hz) formant un système ABCD de spins sur un noyau
benzénique ortho-bisubstitué, deux groupes de protons oxyméthyle à δH 3,66 (3H, s) et 3,98 ppm
(3H, s), et pour trois groupes de méthylène dont deux avec des protons diastéréotopiques à δH

68 | P a g e
2,79/3,53 ppm (1H chacun, m), 2,77/2,95 ppm (1H chacun, m), 2,26 ppm (1H, d, J = 11,8 Hz),
2,47 ppm (1H, td, J = 12,9 et 11,8 Hz), 1,24/1,34 ppm (1H chacun, m).
13
La combinaison des données spectrales RMN C (Figure An25) et HSQC (Figure An26) met
en évidence la présence des signaux de trois méthyles (C-18, C-22, C-24), de cinq méthylènes
(C-5, C-6, C-14, C-18, C-19), d’un carbone quaternaire oxygéné (C-23), de six méthines
aliphatiques (C-3, C-15, C-17, C-20), de huit méthines aromatiques ou oléfiniques (C-9, C-10, C-
11, C-12, C-6’, C-2’’, C-5’’, C-6’’) et de quatorze carbones aromatiques quaternaires (C-2, C-7,
C-8, C-13, C-16, C-23, C-5’, C-7’, C-8’, C-9’, C-10’, C-1’’, C-3’’, C-4’’).
Ces données de RMN permettent de retrouver des signaux de proton et de carbone fortement
similaires à ceux de KTCPA3 à la différence des déplacements chimiques de C-18 (δC 10,5 ppm),
C-19 (δC 24,0 ppm) et C-21 (δC 67,0 ppm). Ceci, a donc permis d’établir la présence d'un
alcaloïde de type yohimbine tétracyclique structurellement similaire à KTCPA3, sauf que le
méthylène en C-21 a été remplacé par un méthine, laissant penser que le reste de la molécule
comparativement à la masse moléculaire serait lié à un autre groupement en cette position
spécifique. La partie restante de la molécule correspond à C15H13O6 qui comprend 9 indices de
carence en hydrogène.
Les spectres de RMN 1H (Figure An24) et COSY (Figure An26), présentent deux systèmes de
spin supplémentaires. Le premier est de type ABX de protons aromatiques à δH 6,79 ppm (H-2’’),
7,05 ppm (H-5’’) et 6,87 ppm (H-6’’). Le second système de spin est de type ABMX comprenant
deux protons méthyléniques diastéréotopiques à δH 2,82 (d, J = 16,8 Hz) et 2,94 ppm (dd, J =
16,8 ; 4,5 Hz), deux méthines dont l’un oxygéné à δH 4,91 ppm (d, J = 4,5 Hz), et l’autre à δH
4,20 ppm (t, J = 4,5 Hz, H-3’). Un proton de noyau aromatique (δH 6,11 ppm) indiquant ainsi la
présence d'un flavanol de type (-)-épicatéchine. Ceci est confirmé par les corrélations HMBC
(Figure An28) du signal du proton H-2’ avec ceux des carbones à δC 131,9 (C-1''), 116,0 (C-2'')
et 120,1 ppm (C-6''). Par ailleurs, la position du fragment flavanol sur le noyau yohimboïque est
confirmée par des corrélations HMBC en 2J, entre le signal du carbone à δC 100,6 ppm (C-6’) et
le signal du proton à δH 4,55 ppm (H-21), puis en 3J entre le signal du carbone à δC 156,3 ppm
(C-9’) et le signal de ce proton (H-21) (Figure III.6).
La stéréochimie du carbone C-21 a été déterminée par les corrélations NOESY (Figures An29 et
III.6) de H-21 avec les signaux des protons H-3 (δH 3,90 ppm) et H-15 (δH 3,13 ppm). Ce qui est
en accord avec la forte valeur de la constante de couplage vicinal observée (J20-21 = 12,0 Hz)

69 | P a g e
(Tableau III.6). Ainsi le proton H-21 a une orientation α-axiale. Ce composé est la première
description d'une structure hybride combinant un alcaloïde de corynanthéine et un flavonoïde.
Nous avons nommé ce composé comme étant l’Epicathechocorynanthéine. C’est aussi le
deuxième exemple d'alcaloïdes monoterpène-indoles liés à un flavonoïde, après les
Uncariagambiriines A et C isolées de Uncaria gambir de la famille des Rubiaceae (Oshima et
al., 2019 ; Yoshikado et al., 2009).

Figure III.6 : Structure de KTCPA4

70 | P a g e
Tableau III.6 : Déplacements chimiques RMN 1H et 13C de KTCPA4
1 13
Atome H (δ, ppm) m (J, Hz) C (δ, ppm)
2 - 131,2
3 3,90, m 63,8
2,79, m
5 50,9
3,53, m
2,77, m
6 20,9
2,95, m
7 - 107,1
8 - 127,2
9 7,22, d (7,1) 119,0
10 6,94, t (6,9) 120,6
11 7,11, t (7,0) 123,1
12 7,31, d (7,0) 112,4
13 - 138,3
14a 2,26, d (11,8)
32,3
14b 2,47, td (11,8, 12,9)
15 3,13, td (12,1, 2,3) 36,4
16 - 111,7
17 7,58, s 162,4
18 0,75, t (7,5) 10,5
1,24, m
19 24,0
1,34, m
20 3,25, t (12,0) 40,9
21 4,55, d (12,0) 67,0
22 3.66, s 51,5
23 - 169,1
24 3,98, s 62,3
2′ 4,91, d (4,5) 81,2
3′ 4,20, ddd (7,88, 4,5, 4,5) 66,6
4′a 2,82, d (16,8)
29,3
4′b 2,94, dd (16,8, 4,5)
5′ - 156,0
6′ 6,11, s 96,3
7′ - 159,1
8′ - 100,6
9′ - 156,3
10′ - 100,6
1′′ - 131,9
2′′ 7,05, m 116,0
3′′ - 146,3
4′′ - 146,2
5′′ 6,79, d (8,2) 116,0
6′′ 6,87, dd (2,4, 8,2) 120,1

71 | P a g e
III.2.5. Composé KTCPA5

Le composé KTCPA5 est un solide amorphe blanc, qui a une réaction positive au réactif
Dragendorff. Le spectre de masse en mode d’ionisation électrospray (SMIES) du composé
KTCPA5 présente un ion moléculaire à m/z 657,2813 [M+H] +. Ceci permet de proposer la
formule brute de C37H40N2O9, indiquant que ce composé est un isomère de KTCPA4. Les
spectres de proton et carbone, ont été réalisés dans le méthanol deutéré.
Sur le spectre de RMN 1H (Figure An35), on distingue plusieurs signaux correspondant à ceux
de cinq protons aromatiques et/ou oléfiniques à δH 7,01 (H-10), 7,10 (H-11), 7,40 (H-9), 7,33 (H-
12) et 7,58 ppm (H-17), de deux méthoxyles à δH 3,66 (OCH3-22) et 3,75 (OCH3-24), et d’un
groupement éthyle dont le méthylène sous forme diastéréotopique est observé à δH 1,14 (1H, m)/
1,34 (1H, m) (H-19), et le méthyle à δH 0,76 ppm (3H, t = 7,5 Hz, H-18).
13
Le spectre de RMN C (Figure An36) combiné au spectre HSQC (Figure An37) permet de
confirmer ces attributions. On distingue en effet la présence des signaux de trois méthyles (C-18,
C-22, C-24), de cinq méthylènes (C-5, C-6, C-14, C-18, C-19), d’un carbone quaternaire oxygéné
(C-23), de six méthines aliphatiques (C-3, C-15, C-17, C-20), de huit méthines aromatiques ou
oléfiniques (C-9, C-10, C-11, C-12, C-8’, C-2’’, C-5’’, C-6’’) et de quatorze carbones
aromatiques quaternaires (C-2, C-7, C-8, C-13, C-16, C-23, C-5’, C-7’, C-6’, C-9’, C-10’, C-1’’,
C-3’’, C-4’’). Ces signaux sont quasi similaires à ceux de KTCPA4, permettant ainsi de retrouver
le squelette de la corynanthéine et celui de l’épicatéchine. On observe une légère modification
des déplacements chimiques des signaux à δC 96,0 (C-8’) et 101,5 ppm (C-6’) se trouvant sur le
cycle de l’épicatéchine. Le carbone C-6’ étant un site nucléophile alternatif de la molécule, cet
ensemble de modification nous permet de supposer que KTCPA5 diffère de KTCPA4 par une
liaison entre C-21 et C-6 ’. Cette hypothèse est confirmée non seulement par les corrélations
HMBC (Figure An39) en 2J entre le signal à δH 4,37 ppm (H-21) et C-6’, mais aussi entre les
signaux des protons à δH 4,84 ppm (H-8’), 6,07 ppm (H-2’) et celui du carbone à δC 156,1 ppm
(C-9’).
L’ensemble de ces données spectrales permettent d’établir la structure de KTCPA5, ce composé
est extrait pour la première fois et a été nommé Epicatéchocorynanthéine B (Figure III.7).
Toutes les attributions concernant les carbones de cette molécule sont rassemblées dans le
Tableau III.7.

72 | P a g e
Figure III.7 : Structure de KTCPA5

73 | P a g e
Tableau III.7 : Déplacement Chimique RMN 1H et 13C de KTCPA5

Atome 1
H (δ, ppm) m (J, Hz) C (δ, ppm)
13

2 - 132,0
3 3,92, m 62,2
2,90, m
5 51,0
3,48, m
2,75, m
6 21,8
2,90, m
7 - 107,8
8 - 127,7
9 7,40, d (7,1) 118,9
10 7,01, t (6,9) 120,2
11 7,10, t (7,0) 122,7
12 7,33, d (7,0) 112,3
13 - 138,3
14a 2,26, d (12,1)
34.03
14b 2.39, td (12,7, 10,9)
15 3.14, td (12,1, 1,7) 36,2
16 - 112,0
17 7,56, s 162,0
18 0,76, t (7,5) 9,7
1,14, m
19 23,7
1,34, m
20 3,02, m 41,5
21 4,38, m 65,8
22 3,66, s 51,4
23 - 169,3
24 3,75, s 62,2
2′ 4,84, d (3,4) 79,9
3′ 4,21, t (4,2) 67,3
4′a 2,75, d (16,1)
29,3
4′b 2,90, dd (16,1, 4,2)
5′ - 157,1
6′ - 101,5
7′ - 156,6
8′ 6,07, s 96,0
9′ - 156,1
10′ - 100,9
1′′ - 132,2
2′′ 6,98, ov 115,4
3′′ - 145,9
4′′ - 146,0
5′′ 6,75, d (8,2) 116,0
6′′ 6,79, dd (1,9, 8,3) 119,4

74 | P a g e
III.2.6. Composé KTCPA6

Le composé KTCPA6 est un solide amorphe jaune, avec une réaction positive avec le
Dragendorff. Le spectre de masse d’ionisation électrospray (SMIES) de ce composé présente un
ion pseudo moléculaire à m/z 657,2654 [M+H] +, suggérant la formule brute C37H38N2O9. Au
regard des formules brutes, nous remarquons que ce composé diffère de KTCPA4 par deux unités
de masse correspondant à deux atomes d’hydrogène. Les spectres de RMN 1H (Figure An45) et
13
C (Figure An46) de KTCPA6, ont été réalisés dans le méthanol deuteré.
Le spectre de RMN 1H de ce composé présente également le même nombre de signaux que celui
de KTCPA4. En effet, ce spectre présente des résonances pour cinq protons aromatiques et/ou
oléfiniques à δH 6,97 ppm (H-10), 7,04 ppm (H-11), 7,28 ppm (H-12), 7,41 ppm (H-9) et 7,53
ppm (H-17), deux groupes de protons oxyméthyle à δH 3,70 ppm (OCH3-22) et 3,83 ppm (OCH3-
24), et deux groupes méthylènes à δH 3,04 ppm (H-19) et 1,10 ppm (H-18).
13
Les données spectrales de la RMN C (Figure An36) et HSQC (Figure An37) sont également
similaires à celles de KTCPA4. Les seules différences importantes se situent au niveau des
carbones C-18 (δC 16,6 ppm), C-19 (δC 27,2 ppm) et C-21 (δC 89,2 ppm). Le déblindage du
carbone C-21 chez KTCPA6 (δC 89,2) suggère que ce méthine est lié à un autre hétéroatome. Au
vu de la formule brute, cet hétéroatome supplémentaire ne peut être qu’un atome d’oxygène
suggérant ainsi que le fragment épicatéchique est lié au fragment indolomonoterpénique par un
de ses atomes d’oxygène (Beniddir et al., 2012 ; Das et al., 1974). Par ailleurs, les
caractéristiques spectroscopiques permettent donc de connecter le carbone C-24 à un atome
d'oxygène du bloc de l’épicatéchine. Cette hypothèse est confirmée par la corrélation HMBC
(Figure An49) du méthine à δH 4,89 ppm (H-21) avec un carbone sp2 oxygéné à δ 152,4 ppm,
localisé en C-5 'ou en C-7'. Les données du spectre de RMN de 1H ont également montré que les
signaux méthylène diastéréotopiques H-19 de KTCPA4 ont été remplacés par une méthine à δH
3,04 ppm pour KTCPA6. Ceci, avec la formule moléculaire et les exigences équivalentes à la
double liaison, montre que la corynanthéine et la catéchine étaient liées par une seconde liaison
initiée à partir de cette position pour créer un cycle qui expliquerait le dernier indice de carence
en hydrogène manquant.
L’apparition d'une liaison C-19 – C-6' laisse la possibilité d’établir une connexion avec l'une des
fonctions ortho phénoliques situées en C-5' ou C-7' entrainant ainsi deux possibilités de
régioisomères plans. Un troisième régioisomère plan pourrait exister en connectant C-19 à C-8 '.

75 | P a g e
Le choix du meilleur régioisoisomère s’est fait par l’interprétation du spectre HMBC. En effet, on
observe une corrélation en 2J entre les signaux de carbones à δC 156,0 (C-5 ') et 152,4 ppm (C-7')
avec le signal du proton aromatique de l’épicatéchine à δH 6.03 ppm (H-6’). On observe ensuite
une corrélation en 3J entre le signal du carbone C-5’ avec les signaux des proton δ 2,90 et 2,73
ppm (H-4’). Ainsi, la corrélation en 3J entre du signal de carbone à δC 153,7 ppm (C-9’) avec les
signaux de protons à δH 4,90 ppm (H-2’) et H-4’, nous a permis de définir la structure plane de
KTCPA6.
Les importantes corrélations bidimensionnelles (COSY, HMBC) observées avec KTCPA6 sont
répresentées sur la Figure III.8.
Les stéréochimies des deux composantes, monoterpène indole et épicatéchine, ont été attribuées
sur la base de l'analyse des constantes de couplage vicinal et de l'interprétation des corrélations
NOESY (Figure An50 et III.8). Sur le spectre NOESY, les corrélations observées entre H-3 (δH
3,75), H-15 (δH 3,13), H-21 (δH 4,31) et H3-18 (δH 1,10) ont permis de définir l’orientation alpha
de ces différents protons. Cette orientation α-axiale de H-21, qui se présente sous forme d’un
large singulet permet de déterminer l'orientation α-équatoriale de H-20. Cette configuration est
confirmée par la corrélation entre le signal de H-20 et celui de H3-18 sur le spectre NOESY. Ceci
permet de définir la partie indolomonoterpène de KTCPA6 comme étant de la série des allo-
corynanthéidines (série allo). Ainsi, la structure de KTCPA6, a été élucidée (Figure III.8). Cette
structure et son squelette atypique sont décrits pour la première fois dans cette étude. Cette
molécule nouvellement décrite est appelée Epicatéchocorynanthéidine.

76 | P a g e
Figure III.8 : Structure de KTCPA6

77 | P a g e
Tableau III.8 : Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTCPA6
1 13
Atome H (δ, ppm) m (J, Hz) C (δ, ppm)
2 - 135,1
3 3,75, d (13,0) 59,2
2,50, m
5 48,0
4,11, m
2,81, m
6 22,1
2,99, m
7 - 108,5
8 - 128,4
9 7,41, d (7,7) 118,7
10 6,97, t (7,2) 119,8
11 7,04, t (7,2) 122,0
12 7,28, d (8,0) 112,0
13 - 138,2
14 2,16, d (10,6)
33,8
2,25, td (10,6, 12,5)
15 3,13, d (10,6) 34,1
16 - 111,2
17 7,53, s 162,2
18 1,10, d (7,0) 16,6
19 3,04, m 27,2
20 2,64, s 40,6
21 4,31, s 89,2
22 3,70, s 51,8
23 - 169,9
24 3,83, s 62,3
2′ 4,90, s 79,7
3′ 4,23, d (4,59) 67,1
2,73, dd (16,7, 3,5)
4′ 29,1
2,90, dd (16,7, 4,5)
5′ - 156,0
6′ 6,03, s 96,1
7′ - 152,4
8′ - 109,2
9′ - 153,7
10′ - 101,5
1′′ - 132,4
2′′ 6,95, d (1,5) 115,4
3′′ - 146,1
4′′ - 145,8
5′′ 6,76, d (8,2) 116,0
6′′ 6,80, dd (1,5, 8,2) 119,5

78 | P a g e
III.2.7. Composé KTCPA7

Le composé KTCPA7, est un solide marron qui donne une réaction positive avec le Dragendorff.
Le spectre de masse d’ionisation électrospray (SMIES) de ce composé présente un ion
moléculaire à m/z 371,1973 [M+H]+. Ceci permet de suggérer la formule brute C21H26N2O4 pour
un idice de carence de 10.
Les données spectrales en RMN du composé KTCPA7, réalisées dans le méthanol deutéré,
indiquent la présence dans la molécule du squelette yohimboïde (Tableau III.9). Les
déplacements chimiques, les corrélations homonucléaires et hétéronucléaires sont quasi-
similaires à ceux de KTCPA3. Les seules différences remarquées sont relatives aux déplacements
chimiques de trois carbones liés à l’atome d’azote du fragment terpène. En effet, le fort
déblindage des carbones à δC 58,2 (C-5), 73,5 (C-3) et 77,2 ppm (C-21) explique la présence d’un
substituant sur l’azote. En outre, la formule brute de KTCPA2 étant de C21H26N2O3, comparée à
celle de KTCPA7 permet de déduire que les structures des deux composés diffèrent par la
présence d’un atome d’oxgène supplémentaire chez KTCPA7, à travers la formation d’une
liaison dative avec l’azote en position 4. Sur le spectre NOESY (Figures An58 et III.9), nous
remarquons les mêmes corrélations que celles de KTCPA3. La confrontation de toutes ces
données avec celles de la littérature nous permet d’établir la structucre du composé KTCPA7
comme étant la 4-N-oxydeYohimbine (Figure III.9) aussi connu sous le nom de β-N-
oxydeYohimbine, précédemment isolée des graines de Aspidosperma oblongum (Apocynaceae)
(Robert et al., 1983). Ce composé a été utilisé en synergie avec certains inhibiteurs tels que
l’aliskirène, pour traiter des maladies du système nerveux central et périphérique, tout en
stimulant la neurogenèse (Barlow et al., 2009).

79 | P a g e
Figure III.9: Structure de KTCPA7.

Tableau III.9 : Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTCPA7

Atome 1
H (δ, ppm) m (J, Hz) 13
C (δ, ppm)
2 - 132,5
3 4.35, dd (3,7, 12,2) 73,5
4,01, m
5 58,2
3,28, m
6 3,37, m 19,1
2,94, dd (5,0, 15,4)
7 - 104,4
8 - 127,6
9 7,46, d (7,9) 119,0
10 7,01, td (7,9, 0,8) 120,2
11 7,10, td (8,1, 1,1) 122,6
12 7,29, d (7,9) 112,1
13 - 138,1
14a 1,9, m 37,9
14b 2,2, m
15 2,2, m 35,8
16 - 111,2
17 7,51, s 167,1
18 4,03, m 119,0
4,19, td (11,6, 2,2)
19 4,46, m 120,2
20 2,50, m 33,2
21 3,62, dd (3,6, 8,8) 77,2
3,28, m
22 3,58, s 52,1
23 - 173,8
24 3,83, s 62,2

80 | P a g e
III.3. ACTIVITES ANTIPLASMODIALES DES COMPOSES ISOLES DE
CORYNANTHE PACHYCERAS

Dans le cardre de l’étude sur Corynanthe pachyceras, sept (7) composés ont été isolés et
identifiés. Il s’agit de la 4-N-chlorométhylèneYohimbine, la Corynanthine, la Corynanthéine,
l’Epicatécocorynanthéine A, l’Epicatécocorynanthéine B, l’Epicatécocorynanthéidine et la β-N-
oxideYohimbine. Parmi ces composés, l’activité antiplasmodiale contre Plasmodium falciparum,
in vitro, est déjà connues chez la Corynanthine (KTCPA2) et la Corynanthéine (Dan et al., 2000).
L’activité antiplasmodiale dans cette étude a donc été obtenue à partir des composés
nouvellement décrits de Corynanthe pachyceras : l’Epicatéchocorynanthéidine et les
Epicatechocorynanthéines A et B. Les résultats obtenus (Tableau III.10) indiquent que les trois
composés présentent des activités antiplasmodiales modérées. En effet, les CI50 de ces composés
sont supérieures à celle de la chloroquine utilisée comme témoin dans cette étude. Toutefois,
l’Epicatechocorynanthéine B semble être le plus actif sur Plasmodium falciparum (FcB1) avec
une activité deux fois plus importante. Etant donné que les deux Epicatechocorynanthéines
possèdent les mêmes masses molaires et les mêmes groupements dans leur structure, la différence
d’activité antiplasmodiale observée entre ces deux composés pourrait s’expliquer par la
différence des sites de fixation du noyau indolomonoterpénique sur la partie flavonoïdique.

Tableau III.10 : Résultats des activités antiplasmodiales

Molécules CI50 (µM)


Epicatéchocorynanthéine A 23,0 ± 0,0
Epicatéchocorynanthéine B 10,5 ± 3,5
Epicatéchocorynanthéidine 22,0 ± 2,0
Chloroquinine 0,06 ± 0,08

81 | P a g e
Conclusion partielle sur Corynanthe pachyceras

L’étude sur Corynanthe pachyceras a permis d’isoler sept composés de type alcaloïde
indoloterpénique. Parmis ces composés, il y en a un qui présente une structure nouvelle, il a été
nommé Epicatéchocorynanthéidine. Deux autres composés présentent une structure atypique
d’un alcaloïde de type corynanthéine lié à un flavonoïde. Cette association de squelettes
d’alcaloïde et de flavonoïde est retrouvée pour la première fois dans une espèce. Les deux
molécules ainsi constituées sont nommées Epicatéchocorynanthéine A et B. Un autre de ces
composés était un artefact chloré issu d’une réaction entre le chlorure de méthylène, utilisé
comme solvant de fractionnement, et la corynanthéine. Il a été ainsi nommé
chlorométhylèneYohimbine. Les trois autres, étaient des structures existantes dans la littérature et
déjà isolées pour deux d’entre elles de Corynanthe pachyceras à savoir la Corynanthine et la
Corynanthéine.

Les travaux ont permis la rédaction d’un article paru dans le périodique :
Molecules sous le doi : 10.3390/molecules25112654.

82 | P a g e
Chapitre IV
ETUDE DES EXTRAITS DE
ERYTHROCOCCA ANOMALA

83 | P a g e
IV.1. ETUDE PHYTOCHIMIQUE DES EXTRAITS DE ERYTHROCOCCA ANOMALA

IV.1.1. Profil chromatographique de l’extrait éthanolique de Erythrococca anomala

L’extrait EtOH obtenu après macération à l’éthanol (Tableau IV.1) a été testé positif au Fast-
Blue Salt B et au Dragendorff. Il ressort des différents tests chimiques que l’extrait éthanolique
(EE) présente des composés azotés et des composés phénoliques. De ces tests chimiques, des
extractions spéciques des familles de composés concernées ont été réalisées. Ainsi, un extrait
alcaloïdique et un autre phénolique ont été préparés par contre-extraction de l’extrait EE. Pour les
alcaloïdes, une extraction classique a été menée (voir Corynanthe pachyceras) conduisant à
différents sous-extraits. Pour l’extrait phénolique, c’est une extraction par gradient de polarité
croissante en vue de séparer les composés phénoliques habituellement polaires des autres
composés peu polaires.

Tableau IV.1 : Rendement de l’extrait ethanolique

Masse de
Fast-Blue Salt
drogue Quantité Rendement*
Extrait Dragendorff B
végétale (g) (%)
(g)

3000 EtOH 494 16,5 + +

*Rendement par rapport à la masse de drogue végétale

IV.1.2. Profil chromatographique de l’extrait alcaloïdique de Erythrococca anomala

L’extraction alcaloïdique des feuilles de Erythrococca anomala a conduit à quatre sous-extraits


dont les rendements sont indiqués dans le tableau IV.2. Les sous-extraits EAD1 et EAA1
obtenus en milieu basique, testés positifs au réactif de Dragendorff avec des rendements
respectifs de 0,03 et 34,4%, semblent indiqués que la plante est riche en alcaloïdes, confirmant
ainsi les teneurs en alcaloïdes de la plante (Adjanohoun et Aké Assi, 1979).

84 | P a g e
Tableau IV.2 : Bilan des sous extraits issus de l’extraction alcaloïdique
Extrait EE Masse Rendement*
Extrait Dragendorff
(g) (g) (%)
EAH1 109 34,1 -
EAD1 0,89 0,03 +
320
EAA1 110 34,4 +
AQr1 74 23,1 -

*Rendement par rapport à l’extrait Ethanolique


EAH1 : Extrait Hexanique EAA1 : Extrait à l’acétate d’éthyle
EAD1 : Extrait au dichlorométhane EAQr1 : Extrait résiduel aqueux

IV.1.2.1. Profil chromatographique du sous-extrait EAD1

La Figure IV.1.A nous montre le chromatogramme ionique total (TIC) de l’extrait EAD1. Bien
que les chromatogrammes présentent de nombreux pics importants dans l’intervalle de temps de
retention compris entre 11 et 33 minutes. Une procédure d'analyse en chromatographie liquide
avec une détection UV à 254 nm (Figure IV.1.B) a permis de constater l’absence de pics dans
l’intervalle de 11 à 17 minutes et 25 à 33 minutes sur le chromatogramme. Ces pics de faible
intensité à l’UV 254 nm pourraient correspondre à ceux de terpènoïdes, comme dans la plupart
des Euphorbiaceae.

Figure IV.1 : Chromatogrammes de l’extrait EAD1


A : Détection IES-TIC B : DAD-UV 254 nm

85 | P a g e
A partir des chromatogrammes, cinq composés ont été alors isolés de l’extrait EAD1; ce sont
les composés KTD1 (1), KTD2 (2), KTD3 (3), KTD4 (4) et KTD5 (5) (Figure IV.2). Leur
isolement a pu être possible en raison de leur différence d’affinité avec les solvants utilisés
pour leur élution.

Figure IV.2 : Chromatogramme ESI-BPC de l’extrait EAD1

Le composé KTD5 semble être le composé majoritaire car présentant un pic intense sur le
chromatogramme ESI-BPC (Figure IV.2), ce qui est en contracdition avec le rendement obtenue
pour ce composé. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que ce composé donne un pic de base
relativement plus stable que ceux des autres composés obtenus. Par ailleurs, ce composé est le
seul obtenu sous la forme d’une poudre, les autres étant sous forme d’huile avec différentes
couleurs. Parmi ces composés, KTD1 et KTD3 réagissent positivement au réactif de
Draggendorff. Le Tableau IV.3 présente ces composés isolés avec quelques caractéristiques
physico-chimiques et leurs rendements moins élevées que ceux des quatres autres, est en
désaccord avec l’abondance de son pic sur le spectre de masse BPC (Figure IV.2). Cette
remarque s’explique par le fait que ce composé donne un pic de base relativement plus stable. Ce
qui traduit le caractère de faux positif du sous-extrait EAD1 avec ce réactif. Les données
concernant les quatre composés isolés sont consignées dans le Tableau IV.2.

86 | P a g e
IV.1.2.2. Profil chromatographique du sous-extrait EAA1

Le chromatogramme en détection TIC du sous-extrait EAA1 présente une série de pics peu
intenses sur le chromatogramme (Figure IV.3.A). Par contre, ils sont très fortement visibles sur
le chromatogramme en détection UV à 254 nm (Figure IV.3.B). Cette absorption intense de ces
molécules à l’UV 254 nm traduit que celles-ci contiennent des doubles liaisons conjuguées. Cela
pourrait correspondre à la présence de polyphénols dans cet extrait. Ces composés sont visibles
sur le chromatogramme aux temps de retention compris entre 15 et 18 minutes (Figure IV.3.B).

Figure IV.3 : Chromatogramme des extraits EAA1


A : Détection IES-TIC B : Détection DAD-UV 254 nm

Le fractionnement de EAA1 a permis d’isoler quatre composés : ce sont KTA1 (6), KTA2 (7),
KTA3 (8) et KTA4 (9) (Figure IV.4). Les quelques caractéristiques physico-chimiques relatives
à ces composés sont répertoriés dans le Tableau IV.3.

87 | P a g e
Figure IV.4 : Chromatogramme ESI-BPC de l’extrait EAA1

Tableau IV.3 : Composés isolés des extraits EAD1 et EAA1


Rendement
Composé Masses Dragendorf
S/Extrait Fractions Composés s Aspect
détecté (mg) f
(%)
1 0,005 Huile
KTD1 13,4 +
orange
F-3
2 0,001
(100 mg) KTD2 3,2 Huile jaune -
0,0003 Huile
EAD1 3 KTD3 1,1 -
F-7 marron
(50 mg) 0,0006 Huile
4 KTD4 1,9 +
jaunâtre
F-9 0,0002 Poudre
5 KTD5 0,7 -
(150 mg) jaune
0,002 Laque
6 KTA1 62 -
orange
F-6
0,0009 Cristaux
(150 mg) 7 KTA2 3 -
marron
EAA1 0,015 Solide
F-8
8 KTA3 49 amorphe -
(129 mg)
Jaune
F-9 0,013 Poudre
9 KTA4 42 -
(137 mg) blanche
*Rendement par rapport à l’extrait Ethanolique

88 | P a g e
IV.1.3. Profil chromatographique de l’extrait polyphénolique

L’extraction des polyphénols a permis d’obtenir différents sous-extraits dont les quantités et les
rendements sont consignés dans le Tableau IV.4. Les rendements d’extraction varient entre 1,25
et 69,37 %. Le sous-extrait au chlorure de méthylène (EAD2) présente le rendemement le plus
élevé alors que le plus faible était obtenu avec le sous-extrait à l’acétate d’éthyle EAA2.
Cependant, cet extrait donne une réaction négative avec le Fast Blue Salt B. Les feuilles de
Erythrococca anomala contiennent donc plus de composés lipophiles que hydrophiles. Les sous-
extraits EAA2, EAB et AQr2, positifs au Fast Blue Salt B, de rendements relativement moins
importants, présentent des profils similaires au regard des plaques CCM et du chromatogramme
en CLHP.
De ce qui précède, le sous-extrait EAB de rendement relativement plus élevé a été sélectionné
pour être fractionné.

Tableau IV.4 : Bilan de l’extraction par solvant de polarité croissante

Quantités
Masse de la drogue Rendement*
Extrait Pesées Fast Blue Salt B
Végétale (g) (%)
(g)
EAD2 104 65,0 -
EAA2 2 1,3 +
160
EAB 7,1 4,4 +
AQr2 38 23,8 +

*Rendement par rapport à l’extrait éthanolique


EAD2 : Extrait au dichlorométhane EAA2 : Extrait à l’acétate d’éthyle
EAB : Extrait butanolique AQr2 : Extrait aqueux résiduel

L’analyse CLHP du sous-extrait EAB donne un chromatogramme avec plusieurs pics peu
intenses en détection TIC (Figure IV.5.A). Aux temps de retention compris entre 19 et 26
minutes, ces molécules absorbent fortement dans l’UV 254 nm (Figure IV.5.B). Cette forte
absorption pourrait s’expliquer par le fait que ces composés contiennent des doubles liaisons
conjuguées.

89 | P a g e
Figure IV.5: Chromatogramme des extraits EAB
A : Détection IES-TIC B : DAD-UV 254 nm

Le fractionnement du sous-extrait EAB a permis l’obtention de quatre composés : ce sont KTB1


(10), KTB2 (11), KTB3 (12) et KTB4 (13) (Figure IV.6). Ces composés pourraient être
phénoliques car présentant tous une réaction positive au Fast Blue Salt B. Les données physico-
chimiques relatives à ces composés sont consignées dans le Tableau IV.5.

Figure IV.6 : Chromatogramme IES-BPC de l’extrait EAB

90 | P a g e
Tableau IV.5 : Composés isolés de l’extrait EAB

Quantités
Composés Rendements Fast blue
Fractions Composés Pesées Aspect
détectés (%) B
(mg)
F-9 Solide
9 KTB1 67 0,04 +
(175 mg) amorphe jaune
F-10 Solide
10 KTB2 73 0,05 +
(200 mg) amorphe jaune
Solide
11 KTB3 54 0,03 +
F-11 amorphe jaune
(182 mg) Solide
12 KTB4 38 0,02 +
amorphe jaune

IV.1.4. Détermination structurale des composés isolés de Erythrococca anomala

IV.1.4.1. Composé KTD1

Le composé KTD1 se présente sous forme d’une huile orange et donne une réaction positive avec
le réactif de Draggendorff et le Fast Blue Salt B. Le spectre de masse en mode d’ionisation
électrospray (SMIES) de ce composé présente un ion pseudo moléculaire à m/z 419,1693 [M+H]
+
. Ceci permet de proposer la formule brute C22H26O8 avec10 indices de carence en hydrogène.
Les données des spectres de RMN ont été enregistrées par dissolution du composé dans le
chloroforme deuteré. L’on observe sur le spectre de RMN 1H (Figure An59) un signal de proton
aromatique se présentant sous forme d’un doublet à δH 6,70 ppm, intégrant pour deux protons. Ce
spectre présente également un singulet à δH 3,84 ppm, signal d’un méthoxy CH3O. Il présente
aussi un méthine lié à un hétéroatome à δH 4,75 ppm, sous forme d’un doublet, et d’un méthylène
oxygéné dont les protons diastéreotopiques sont visibles à δH 4,27 et 3,89 ppm, tous deux sous
forme de multiplet.
13
Sur le spectre de RMN C (Figure An60), on observe huit signaux qui, comparés à la masse,
permet de suggérer que la molécule a une structure symétrique. Parmi ces huit signaux, on en
distingue six de carbone aromatique entre δC 104,5 et 149,4 ppm dont deux correspondent à des
carbones quaternaires aromatiques oxygénés (δC 136,2 et 149,4 ppm). Les données du spectre de
RMN 13C indiquent également la présence des oxyméthyles à travers le signal à δC 56,8 ppm.
La structure du composé KTD1 a été finalement établie grâce à l’analyse des spectres COSY
(Figure An61) et HMBC (Figure An63). Sur le spectre COSY, on observe une corrélation entre

91 | P a g e
le signal à δH 4,75 ppm (H-2/H-6) et celui à δH 3,18 ppm (H-1/H-5). Ce dernier corrèle avec ceux
à δH 4,27 (H-4/H-8) et 3,89 ppm (H-4/H-8), permettant ainsi de construire deux fragments CH-
CH-CH2-.
Le spectre HMBC a permis de construire deux noyaux furanes, de confirmer l’attribution des
déplacements de tous les carbones, et de positionner les groupements méthoxyles. En effet, la
corrélation entre le proton H-2 et les carbones C-4 (δC 72,8 ppm) et C-5 (δC 55,5 ppm) d’une part,
et entre le proton H-6 et les carbones C-1 (δC 55,5 ppm) et C-8 (δC 72,8 ppm) d’autres part,
permet de constituer deux noyaux furanes au travers des corrélations COSY observées. le
carbone situé à δC 133,1 ppm (C-1’/C-1’’) est repéré grâce à des corrélations en 3J entre le signal
à δH 3,14 ppm (H-1/H-5), et en 2J avec le signal de protons à δH 4,75 ppm (H-2/H-6) avec ce
carbone. Pour le carbone à δC 104,5 ppm (C-4/C-8), il est attribué à partir des corrélations entre 3J
avec le signal à δH 4,75 ppm (H-2/ H-6) et ce carbone. Les carbones à δC 149,4 (C-3’/C-5’/C-
3’’/C-5’’) et 136,2 ppm (C-4’/C-4’’), ont été attribués à travers des corrélations entre le signal à
δH 6,70 ppm (H-2’/ H-6’/H-2’’/H-6’’) et celui-ci. La corrélation observée entre les protons à δH
3,84 ppm (OCH3) et le carbone à δC 149,4 ppm (C-3’/C-3’’) permet de placer les groupes
oxyméthyles sur le cycle benzénique (Figure IV.7).
L’ensemble de ces corrélations a permis d’attribuer sans ambiguïté tous les déplacements
chimiques des carbones du composé KTD1 (Figure IV.7, Tableau IV.6). Ces données,
comparées à celles de la littérature, ont permis d’établir la structure de KTD1 comme étant celle
du Syringarésinol (Wist et al., 2011).
Ce composé est une néolignane positive au réactif de Dragendorff. En effet, certains composés
non azotés réagissent positivement au réactif de Dragendorff (Salame et al., 2012).
Ce composé a été isolé, de certaines espèces d’Euphorbiaceae, notamment dans les genres
Drypetes (Schemelzer et al., 2008) et Antidesma (Schemelzer et al., 2007). Cependant, c’est la
première fois que cette molécule est isolée d’une espèce du genre Erythrococca. Cette molécule
possède un effet vasodilatateur lié à l’augmentation de la production de monoxyde d’azote (NO)
(Chung et al., 2012). Cette molécule, en plus de ces propriétés vasoprotectrices, possède aussi
des propriétés antifongique, antileucémique, antiinflammatoire et antimalarique (Das et al.,
1999). Elle possède également une propriété inhibitrice sur Helicobacter pylori (Miyazawa et al.,
2006). Les propriétés antimalariques de Syringarésinol (KTD1) pourraient aisément expliquer

92 | P a g e
l’utilisation de Erythrococca anomala, en médecine traditionnelle, dans le traitement du
paludisme (Adjanohoun et al., 1979).

Figure IV.7: Structure de KTD1

Tableau IV.6 : Déplacement chimique en RMN 1H et 13C de KTD1

Atome 1
H (δ, ppm) m (J, Hz) 13
C (δ, ppm)
1/5 3,14, m 55,5
2/6 4,75, d (4,4) 87,6
4/8 4,27, m (a) 72,8
3,89, m (b)
1’/1’’ - 133,1
2’/2’’, 6’/6’’ 6,66, d (0,48) 104,5
3’/3’’, 5’/5’’ - 149,4
4’/4’’ - 136,2
3’/3”; 5’/5”-OCH3 3,84, s 56,8

IV.1.4.2. Composé KTD2

Le composé KTD2 a été isolé sous forme d’une huile jaune et ne donne pas de réaction positive
avec le réactif de Draggendorff. Par contre il donne une réaction positive avec le Fast Blue Salt
B. Le spectre de masse d’ionisation électrospray (SMIES) de ce composé présente un ion

93 | P a g e
moléculaire à m/z 183,1025 [M+H]+. Ceci permet de suggérer la formule brute de C10H14O3 dont
la masse calculée est 183,1021 et possède 4 indices de carence en hydrogène.
Les spectres de RMN ont été enregistrés dans le chloroforme deutéré.
Le spectre RMN 1H (Figure An65) présente deux signaux de protons aromatiques qui sont deux
singulets respectivement à δH 6,26 et 6,28 ppm, intégrant chacun pour un proton. On observe
également la présence de deux signaux de protons méthyléniques magnétiquement équivalent
sous forme de triplets respectivement à δH 2,85 et 3,59 ppm, d’un signal de proton méthylique
sous forme de singulet à δH 2,22 ppm et d’un groupement d’oxyméthyle sous forme de singulet à
δH 3,75 ppm. Le spectre de RMN 13C, confirme la présence de noyau aromatique car présentant
six pics entre δC 104,2 et 160,7 ppm dont deux à δC 157,3 et 160,7 ppm correspondent aux
signaux de carbone aromatique oxygéné. Son spectre homonucléaire 1H-1H COSY (Figure
An67) indique une correlation entre les protons à δH 3,59 ppm (H-1) avec ceux à δH 2,85 ppm (H-
2) (Figure IV.8). Le spectre HMBC (Figure An69) a permis de construire le squelette de la
molécule et de positionner les substituants du cycle benzénique. En effet, le carbone situé à δ C
111,3 ppm (C-1’) est repéré grâce à ses corrélations en 3J avec le signal de protons à δH 3,59 ppm
(H-1), et en 2J avec celui à δH 2,85 ppm (H-2). Pour le carbone à δC 157,3 ppm (C-2’), il est
attribué à partir de ses corrélations en 3J avec le signal de H-2, et en 2J avec le signal à δH 6,26
ppm du proton H-3’. Concernant celui à δC 160,7 ppm (C-6’), il a été attribué à partir de ses
corrélations en 3J avec le signal de H-2, et en 2J avec le signal à δH 6,28 ppm (H-5’). Le carbone
C1 est répéré grâce à ses corrélations en 3J avec les protons H-1’ et en 2J avec les protons H-2. Le
carbone à δC 138,3 (C-4’), il a été attribué à travers ses corrélations en 2J avec les signaux de H-
3’, H-5’ et du méthyle à δH 1,97 ppm. La corrélation observée entre le proton à δH 3,75 ppm
(OCH3) et les carbones à δC 160,7 ppm (C-6’) a permis de positionner le méthoxyle sur le cycle
benzénique (Tableau IV.7, Figure IV.8).
L’ensemble de ces corrélations a permis d’établir la structure de KTD2 comme étant celle du 2-
(4-méthyl-2-hydroxy-6-méthoxyphényl) éthanol. Ce composé semble être décrit pour la première
fois comme substance isolée d’un végétal et nous lui avons donné le nom trivial d’Anomaline.

94 | P a g e
Figure IV.8 : Structure de KTD2

Tableau IV.7 : Déplacement chimique en RMN 1H et 13C de KTD2

Atome 1
H (δ, ppm) m (J, Hz) 13
C (δ, ppm)
1 3,59, t (7,7) 62,7
2 2,85, t (7,7) 27,3
1’ - 111,3
2’-OH 5,71, s 157,3
3’ 6,26, s 110,0
4’ - 138,3
5’ 6,28, s 104,2
6’ - 160,7
4’-CH3 2,22, s 21,7
6’-OCH3 3,75, s 55,8

95 | P a g e
IV.1.4.3. Composé KTD3

Le composé KTD3 est une huile isolée à partir de l’extrait au dichlorométhane (EAD1) et ne
réagit pas avec le réactif de Dragendorff. Le spectre de masse d’ionisation electrospray (SMIES)
de KTD3 indique un pic de l’ion pseudo moléculaire à m/z 227,1667 [M+H]+ et permet de
proposer la formule brute de C13H21O3, calculé pour 227,1660 correspondant à 2 indices de
carence en hydrogène.
Les spectres de RMN ont été enrégistrés après par dissolution du composé dans le chloroform
deutéré. Le spectre de RMN 1H (Figure An71) présente des signaux de trois groupes de protons
méthyliques aliphatiques à δH 0,99 ppm (3H, s), 1,24 ppm (3H, s), 2,1 ppm (3H, s), de deux
protons méthiniques, δH 1,28 ppm (1H, t, J = 6,3 Hz), δH 4,06 ppm (1H, m). Ce spectre présente
également cinq groupes de protons méthyléniques dont quatre sous forme diastéréotopique à δH
1,68/1,42 ppm (2H chacun, m), 1,88 ppm (1H chacun, dd, J = 13,1 et 6,6 Hz) /1,42 ppm (1H, m),
1,57/1,75 ppm (1H chacun, m), et 3,41/ 3,61 ppm (1H, d, J = 7,7 Hz)/3,41 ppm (1H, dd, J=7,7
Hz), l’autre étant visible à δH 2,54 ppm (2H, t, J = 7,8 Hz).
13
Le spectre de RMN C confirme la présence de ces groupements car il présente 13 signaux
parmi lesquels nous notons la présence de cinq signaux de carbones méthyléniques entre 18,5 et
39,7 ppm (C-2, C-4, C-7, C-8 et C-13), trois de carbones méthyliques à δ 21,5 ppm (C-10), 25,3
ppm (C-11), 29,9 ppm (C-12), et deux de carbones méthyniques à δC 53,5 (C-10) et 66,1 (C-3)
ppm. Les autres signaux sont ceux de carbone quaternaire dont l’un à δC 208,0 ppm (C-9) indique
la présence d’un groupe carbonyle.
En ce qui concerne l’attribution des autres déplacements chimiques, nous avons analysé les
données des spectres COSY (Figure An73) et HMBC (Figure An75) du composé. Sur le spectre
COSY, on observe des corrélations entre le proton dont le signal à δH 4,06 ppm (H-3) et ceux à
δH 1,68 (H-2a) et 1,88 ppm (H-4a). Le signal de protons à δH 1,75 ppm (H-7a) corrèle avec ceux
à δH 1,28 (H-6) et 2,54 ppm (H-8) (Figure IV.9). Ces corrélations ont permis d’établir deux
structures partielles en C3H6 chacune.
Sur le spectre HMBC, le carbone C-5 (δC 83,0 ppm) est repéré grâce à ses corrélations en 3J avec
les protons diastéréotopiques à δH 3,41 et 3,61 ppm (H-13) mais aussi avec celui à δH 1,75 ppm
(H-7a), et en 2J avec les protons à δH 1,88 (H-4a), 1,28 (H-6) et 1,24 ppm (H-11). Le carbone C-1
à δC 42,9 ppm, est répéré grâce à ses corrélations en 3J avec les protons à δH 4,06 ppm (H-3), et
en 2J avec les protons à δH 1,28 (H-6) et 0,99 ppm (H-12). L’ensemble de ces corrélations a

96 | P a g e
permis de proposer la structure et d’attribuer aisément tous les déplacements chimiques des
carbones et d’établir la structure de KTD3.
La corrélation entre les protons H-7 et les protons H-11 sur le spectre NOESY d’une part, et les
données de la littérature d’autre part, ont permis d’établir la stéreochimie de KTD3. Ce composé
connu sous l’appelation de Tanarifuranonol, est un terpénoïde de type megastigane. (Figure
IV.9, Tableau IV.8). Il a été isolé pour la prmière fois de Macaranga tanarius (Euphorbiaceae)
et a montré une puissante activité antibactérienne contre Helicobacter pylori (Suporn, 2005). La
présence de ce composé dans l’extrait éthanolique brut des feuilles de Erythrococca anomala
pourrait contribuer efficacement à l’activité antibactérienne obtenue par Miezan et collaborateurs
à partir de cet extrait (Miezan et al., 2017b).

Figure IV.9 : Structure de KTD3

97 | P a g e
Tableau IV.8 : Déplacement chimique en RMN 1H et 13C de KTD3

Atome 1
H (δ, ppm) m (J, Hz) C (δ, ppm)
13

1 - 42,9
2 1,68, m (a) 39,7
1,42, m (b)
3 4,06, m 66,1
4 1,88, dd (13,1, 6,6) (a) 41,5
5 1,42, m (b) 83,0
6 1,28, t (6,3) 53,5
1,75, m (a)
7 18,5
1,57, m (b)
1,57, m (b)
8 2,54, t (7,8) 30,0
9 - 208,0
10 2,1, s 29,9
11 1,24, s 25,3
12 0,99, s 21,5
13 3,61, d (7,7) (a) 76,7
3,41, dd (7,7, 2,2) (b)

IV.1.4.4. Composé KTD4

Le composé KTD4, isolé de l’extrait au dichlorométhane (EAD1) est une huile jaunâtre, qui
donne une réaction positive avec le réactif de Dragendorff et au Fast Blue Salt B. Le spectre de
masse d’ionisation electrospray (SMIES) de KTD4 présente un pic de l’ion pseudo moléculaire à
m/z 361,1651 [M+H] +, ce qui permet de proposer la formule brute de C20H24O6 correspondant à
9 indices de carence en hydrogène.
Les spectres de RMN 1H (Figure An77) et 13
C (Figure An78) ont été enregistrés dans le
chloroforme deuteré.
L’exploitation du spectre de RMN 1H permet de répérer des signaux de six protons aromatiques à
δH 6,86 (1H, m), 6,83 (1H, d, J = 8,5 Hz) ppm, 6,82 (1H, dd, J = 10,0 et 4,1 Hz) ppm, 6,80 (1H,
dd, J = 8,5 et 2,0 Hz), 6,70 (1H, m), 6,69 (1H, m), de trois groupes de protons méthyléniques
dont l’un sous forme de multiplet à δH 2,75 ppm (2H, m) ppm et les deux autres diastéreostopique
à δH 3,91 ppm (1H, J = 6,8 et 21,1 Hz) et 3,77 ppm (1H, dd, J = 6,8 et 21,1 Hz), et 3,74 / 4,05 (1H
chacun, dd, J = 17,1 et 6,6 Hz) ppm. Sur ce même spectre on note la présence de trois signaux de
protons méthiniques, à δH 2,43 (1H, q, J = 6,8 Hz), 2,73 (1H, m) ppm, 4,78 (1H, d, J = 6,6 Hz)

98 | P a g e
ppm, ainsi que la présence de protons de deux groupements oxyméthyle à δH 3,86 ppm se
présentant sous forme d’un singulet.
13
Le spectre de RMN C présente 19 signaux et la combinaison de ces données avec celles du
spectre HSQC (Figure An80) confirme bien la présence de deux noyaux aromatiques comptant
pour huit dégré d’insaturation.
Le spectre 1H-1H COSY (Figure An79) indique que le proton à δH 2,43 ppm (H-2) est corrélé
avec les protons à δH 3,91 ppm (H-1), 4,80 (H-3) et 2,73 (H-6) ppm. Ce dernier corrèle également
avec ceux à δH 4,04 ppm (H-5) et 2,75 ppm (H-7) ppm. Ces données permettent de déduire le
squelette carboné partiel de la partie furane comptant pour le neuvième dégré d’insaturation de la
molécule.
Le spectre HMBC (Figure An81) a permis d’établir les liaisons entre les différentes structures
partielles. En effet, les corrélations observées entre le proton H-5 avec le carbone à δC 82,8 ppm
(C-3), d’une part, et H-3 avec C-5, d’autre part, permet de confirmer l’existence du noyau furane.
Par ailleurs, les corrélations observées d’une part en 2J du proton H-3 avec ceux à δC 134,8 ppm
(C-1’), 108,3 ppm (C-2’) et 118,7 ppm (C-6’), et d’autre part H-7 avec ceux à δC 111,2 ppm (C-
2’’), 132,3 ppm (C-1’’), 121,2 ppm (C-6’’), 72,8 ppm (C-5) et 52,5 ppm (C-2) d’autre part
permet de fixer les deux noyaux aromatiques sur le furane. La corrélation entre les signaux des
protons du méthylène diastéreotopique (H-1) avec les carbones C-2 et C-6 permettent de fixer ce
méthylène oxygéné en C-2. Les corrélations observées entre le signal de protons à δH 3,86 ppm
(OCH3) et les carbones à δC 146,6 (C-3’) et 146,5 ppm (C-3’’) ont permis de placer les groupes
oxyméthyles sur les cycles benzéniques.
L’ensemble de ces corrélations a permis de proposer la structure de la molécule et d’attribuer
sans ambiguïté tous les carbones du composé KTD4 (Tableau IV.9, Figure IV.10). La
stéreochimie a pu être possible par l’interprétation du spectre NOESY et des informations de la
littérature (Ma et al., 2004 ; Kizil et al., 2009). En effet, il existe une corrélation NOESY entre
les protons H-1 et les protons H-7.
Ce composé, du groupe des polyphénols de type lignane, est donc le Laricirésinol. Il a été isolé
de plusieurs espèces comme Astragalus membranaceus (Fabaceae) (Ma et al., 2004) et Isatis
tinctoria (Brassicaceae) (Kizil et al., 2009). C’est pour la première fois qu’il est isolé et identifié
d’une espèce du genre Erythrococca. Le Laricirésinol est un composé actif sur les maladies
cardiovasculaires (Pellegrini et al., 2010).

99 | P a g e
Figure IV.10 : Structure de KTD4

Tableau IV.9 : Déplacement chimique en RMN 1H et 13C de KTD4


Atome 1
H (δ, ppm) m (J, Hz) C (δ, ppm)
13

3,91, dd (6,8, 21,1) (a)


1 60,8
3,77, dd (6,8, 21,1) (b)
2 2,43 q (6,8) 52,5
3 4,78 d (6,6) 82,8
4,05, dd (6,6, 17,1) (a)
5 72,8
3,74, dd (6,6, 17,1) (b)
6 2,73, m 42,4
7 2,75, m 33,3
1’ 134,8
2’ 6,82, m 108,3
3’ 146,6
4’ 145,0
5’ 6,86, m 114,2
6’ 6,80, m 118,7
1’’ 132,3
2’’ 6,69, m 111,2
3’’ 146,5
4’’ 144,0
5’’ 6,83, d (8,5) 114,4
6’’ 6,70, m 121,2
3’/3”-OCH3 3,86, s 55,9

100 | P a g e
IV.1.4.5. Composé KTD5

Le composé KTD5 a été isolé sous forme d’une huile jaunâtre, et donne une réaction négative
avec le réactif de Dragendorff et le Fast Blue Salt B. Le spectre de masse d’ionisation
electrospray (SMIES) de KTD5 présente un pic de l’ion moléculaire à m/z 197,1189 [M+H]+.
Ceci permet de proposer la formule brute de C11H16O3 avec un indice de carence en hydrogène de
4.
Les spectres de RMN 1H (Figure An84) et 13
C (Figure An85) ont été enrégistrés dans le
chloroforme deuteré.
Le spectre de RMN 1H présente des signaux de trois groupes de protons méthyliques aliphatiques
angulaires se présentant sous forme de singulet à δH 1,27 (3H), 1,46 (3H) et 1,78 ppm (3H), de
deux protons de méthine, l’un sous forme de multiplet à δH 4,32 ppm, et l’autre sous forme de
singulet à δH 5,69 ppm. On observe également deux groupes de protons méthyléniques
diastéreostopiques à δH 2,45 ppm (1H, dt, J = 7,4 et 8,6 Hz) / 1,78 ppm (1H, dd, J = 7,4 et 4,3 Hz)
et 1,97 ppm (1H, dt, J = 14,6 et 2,5 Hz) et 1,53 ppm (1H, dd, J = 14,7 et 3,6 Hz).
13
Le spectre de RMN C présente onze signaux parmi lesquels on observe la présence de trois
signaux de carbones méthyliques à δC 26,5, 27,1 et 30,6 ppm, et deux de carbones méthiniques
dont l’un aliphatique à δC 66,8 ppm et l’autre oléfinique 112,9 ppm. Les autres signaux sont ceux
de carbone quaternaire dont l’un à δC 172,0 ppm indiquant la présence d’un groupe carbonyle
ester, et l’autre à δC 182,4 ppm correspondant à un carbone éthylénique très déblindé. Ces
données associées à celles du spectre HSQC (Figure An87) confirment bien la présence de ces
groupements.
Son spectre 1H-1H COSY (Figure An86) indique que le signal de proton à δH 4,32 ppm (H-6) est
corrélé avec les signaux de protons H-5 (δH 1,97/1,53 ppm) et H-7 (δH 2,45/1,78 ppm),
permettant ainsi d’obtenir le fragment (CH2)2-CH-O.
Par ailleurs, sur son spectre HMBC (Figure An88), les protons des méthyles angulaires à δH 1,78
ppm H-7a corrèlent avec le carbone à δC 182,4 ppm (C-3a) et 45,8 ppm (C-7). Les protons H-4α
et H-4β corrèle en 2J respectivement avec les carbones C-3a, C-4 (δC 35,7 ppm) et C-5 (δC 47,4
ppm). Ces différentes corrélations ont permis d’établir une partie cyclohexanique de KTD5. En
tenant compte, des deux liaisons oléfiniques et de la partie cyclohexanique, le quatrième dégré
d’insaturation ne peut provenir que de la formation d’un noyau furane obtenu à partir de C-2 (δC

101 | P a g e
172,0 ppm) et C-7a (δC 86,6 ppm). Cette hypothèse est en accord avec les corrélations observées
entre le proton à δH 5,69 ppm (H-3) et les carbones C-4 et C-7a.
L’ensemble de ces corrélations a permis de construire le squelettte carboné du composé KTD5, il
s’agit d’un sequterpène lactonique, le (-)-loliolide isolé de plusieurs espèces de plantes dont
Zanthoxylum setulosum (Rutaceae) (Adewole, 1985), Mondia whitei (Apocynaceae) (Neergaard
et al., 2020), Lysimachia vulgaris (Primulaceae) (Sun et al., 2019), et Boehmeria nivea
(Urticaceae) (Cho et al., 2016), Codium tomentosum (Codiaceae) pour ses activités
antiinflammatoires (Silva, 2021), Sargassum horneri (Sargassaceae) présentant des activités
antioxydantes (Hyun-Soo et al., 2020) et de Phyllanthus urinaria (Phyllanthaceae) avec des
propriétés antivirales contre l’hépatite C (Chung et al., 2016). C’est pour la première fois que
cette molécule est obtenue à partir d’une espèce du genre Erythrococca. Ainsi, le (-)-Loliolide
pourrait être l’une des molécules responsables des activités antiinflammatoires et antioxydantes
de l’extrait éthanolique de Erythrococca anomala décrites par Miezan et collaborateurs (Miezan
et al., 2016; Miezan et al., 2017a). Le (-)-Loliolide présente également des activités
antiparasitaires contre Leishmania amazonensis au stade amastigote (Dantas, 2018) et contre P.
falciparum (Komlaga et al., 2016). Ces activités du (-)-Loliolide pourraient expliquer
l’utilisation des feuilles de E. anomala en médecine traditionnelle contre certaines parasitoses
(Adjanohoun et al., 1979).

Figure IV.11 : Structure de KTD5

102 | P a g e
Tableau IV.10 : Déplacement chimique en RMN 1H et 13C de KTD5

Atome 1
H (δ, ppm) m (J, Hz) C (δ, ppm)
13

2 172,0
3 5,69 s 112,9
3a 182,4
4 35,7
1,97 dt (14,6; 2,5) (b)
5 47,4
1,53 dd (14,7; 3,6) (a)
6 4,32 m 66,8
2,45 dt (7,4; 8,6) (b)
7 45,8
1,78 dd (7,4; 4,3) (a)
7a 86,6
4α-CH3 1,27 s 30,6
4β-CH3 1,46 s 26,5
7a-CH3 1,78 s 27,1

IV.1.4.6. Composé KTA1

Le composé est un laque rose et ne donne pas de réaction positive avec le réactif de Draggendorff
mais une grosse tâche blanche. Par contre il donne une réaction positive avec le Fast Blue Salt B.
Le spectre de masse d’ionisation électrospray (SMIES) du composé KTA1 qui présente un ion
pseudo-moléculaire à m/z 125,1025 [M+H]+ permet de proposer la formule brute de C7H8O2 pour
un dégré d’insaturation de 4.
Les spectres de RMN 1H (Figure An90) et 13
C (Figure An91) ont été enregistrés dans le
chloroforme deutéré.
Le spectre de RMN 1H présente deux signaux de protons aromatiques se présentant sous forme de
doublet dedoublé, respectivement à δH 6,12 (2H, dd, J = 1,6 et 0,6 Hz) et 6,07 (1H, dd, J = 4,0 et
0,4 Hz) attribuables à un système de spin A2X. Le spectre présente également un singulet
correspondant à un signal d’un groupement méthyle à δH 2,16 ppm (3H).
13
Le spectre de RMN C confirme la présence de noyau aromatique car présentant des pics dont
les valeures des déplacements chimiques varient entre δC 100,8 et 159,3 ppm. Parmis ceux-ci, les
resonnances à δC 159,3 et 141,2 ppm correspondent à celles de carbones aromatiques oxygénés.
Son spectre 1H-1H COSY (Figure An92) n’indique pas de corrélations évidentes entre les
différents protons. Le spectre HMBC (Figure An94), a permis de positionner les substituants du

103 | P a g e
cycle benzénique. En effet, le e proton à δH 2,16 ppm corrèlant avec les carbones C-4, C-5 et C-6
permet de fixer ce méthyle en C-5.
L’ensemble de ces corrélations a permis d’établir la structure de KTA1 comme étant celle de
l’Orcinol. Ce composé a été isolé, chez les lichens, des éspèces Rocella tinctoria (Rocellaceae) et
Lecanora rupicola (Lecanoraceae) (Robiquet., 1829). L’Orcinol est un composé réputé pour ses
propriétés antiinflammatoires (Su et al., 2014). Cette molécule pourrait être aussi à l’origine des
propriétés antiinflammatoires de l’extrait éthanolique brut rapportées par Miezan et
collaborateurs (Miezan et al., 2016). En synergie, l’Orcinol peut réagir selon une réaction
d’estérification avec le Depside pour former l’Orcinolméthylcarboxylate qui a un effet
antiparasitaire sur Toxocara canis (Huneck et al., 1972). L’Orcinol pourrait donc réagir en
synergie avec d’autres composés de Erythrococca anomala en lui conférant ainsi des propriétés
antiprasitaires. Cette hypothèse pourrait justifier les propriétés antiparasitaires des feuilles de la
plante (Kerharo et al., 1950).

Figure IV.12 : Structure de KTA1

Tableau IV.11 : Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTA1

Atome 1
H (δ, ppm) m (J, Hz) 13
C (δ, ppm)
1 159,2
2 6,07, dd (0,4, 4,0) 100,7
3 159,2
4 6,12, dd (0,6, 1,6) 108,6
5 141,2
5 -CH3 2,16, s 21,5
6 6,12, dd (0,6, 1,6) 108,6

104 | P a g e
IV.1.4.7. Composé KTA2

Ce composé a été isolé sous forme de cristaux de couleur marron. Il a des réactions négatives au
réactif de Dragendorff et positives au Fast Blue Salt B. Le spectre de masse d’ionisation
électrospray (SMIES) du composé KTA2 présente un ion pseudo-moléculaire à m/z 447,1279
[M+H] +, suggérant la formule brute de C22H22O10 pour 9 indices d’insaturations. Le spectre de
masse indique un pic correspondant à la perte de l’équivalent d’un glucosyle pour donner un ion
fragment à m/z 369,1188 [M+H]+.
Les spectres de RMN, ont été enrégistrés dans le diméthylsulfoxide deutéré. Sur le spectre proton
on observe montrent pour celui de 1H (Figure An96) quatre signaux de protons aromatiques dont
deux formant un système de spin A2X2 à δH 8,14 (2H, d, J = 8,8 Hz) et 7,07 (2H, d, J = 8,8 Hz), et
deux se présentant sous forme d’un singulet à δH 6,86 (1H) et 6,27 ppm (1H). Le spectre présente
également le signal d’un groupement methoxy sous forme de singulet à δH 3,86 ppm et ceux de
sept protons entre δH 3,24 ppm et 4,70 ppm corrélant sur le spectre HSQC (Figure An99) avec
des carbones resonnant entre 61,2 et 81,8 ppm compatibles à la présence d’un résidu de sucre.
13
Le spectre de RMN C (Figure An97) confirme la présence de noyaux aromatiques car
présentant douze pics entre δC 98,2 et 162,6 ppm dont ceux à δC 156,0, 160,3, 162,3, 162,6, et
163,5 ppm correspondent aux signaux de cinq carbones aromatiques oxygénés. Le spectre de
RMN 13
C présente aussi un signal à δC 182,1 ppm pouvant probablement être celui d’un
carbonyle. Tous ces déplacements chimiques sont compatibles avec ceux des flavonoïdes, en
particulier les flavones substtués par des oses.
Sur son spectre 1H-1H COSY (Figure An98), les protons à δH 8,14 ppm (H-2’/H-6’) sont corrélés
avec ceux à δH 7,07 ppm (H-3’/H-5’) (Figure IV.13) confirmant l’existence du système de spin
A2B2. Par ailleurs, la série de corrélation entre les méthines à δH 4,70 ppm (H-1’’), 3,82 ppm (H-
2’’), 3,27 ppm (H-3’’), 3,41 ppm (H-4’’), 3,24 ppm (H-5’’) permet de former la partie oxane du
sucre. Il y a aussi une corrélation entre H-5’’ et le méthylène oxygéné H-6’’ suggerant que ce
sucre est un glucopyranose.
L’exploitation du spectre HMBC (Figure An100) a permis de positionner le glycosyl sur le
noyau flavone. En effet, le proton à δH 4,70 ppm (H-1’’) corrèlant avec les carbones à δC 163,5
ppm (C-7) et à δC 156,0 ppm (C-9) permet de fixer le sucre sur le carbone à δC 104,6 ppm (C-8).
La position du methoxy est répéré par la corrélation entre les protons du méthyle et le carbone à

105 | P a g e
δC 162,6 ppm (C-4’). Les corrélations importantes observées sont représentées sur la Figure
IV.13.
L’ensemble de ces corrélations a permis d’établir la structure de KTA2 comme étant celle de la
Trematine, un composé déjà isolé de Beta vulgaris (Amaranthaceae) et possédant de puissantes
propriétés antibactérienne et antidiabétique (Mohammed et al., 2019).

Figure IV.13 : Structure de KTA2

106 | P a g e
Tableau IV.12 : Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTA2

Atome 1
H (δ, ppm) m (J, Hz) C (δ, ppm)
13

2 162,3
3 6,86, s 103,1
4 182,1
5 160,4
6 6,27, s 98,2
7 163,5
8 104,6
9 156,0
10 104,1
1’ 123,2
2’ 8,14, d (8.8) 128,8
3’ 7,07, d (8,8) 114,4
4’ 162,6
5’ 7,07, d (8,8) 114,4
6’ 8.14, d (8,8) 128,8
1’’ 4.70, d (9,8) 73,4
2’’ 3,82, t (9,4) 70,5
3’’ 3,27, m 78,6
4’’ 3,41, m 70,8
5’’ 3,24, m 81,8
3,56, dd (11,8, 5,3)
6’’ 61,2
3,77, dd (11,8, 5,3)
5-OH 13,12, s -
4’-OCH3 3,86, s 55,6

IV.1.4.8. Composé KTA3

Le composé KTA3 a été isolé sous forme d’une poudre jaune avec une réaction négative au
réactif de Dragendorff, mais positive au Fast Blue Salt B. Le spectre de masse en mode
d’ionisation électrospray (SMIES) de ce composé présente le pic d’un ion pseudo moléculaire à
m/z 447,1279 [M+H] +, ce qui permet de proposer la formule brute de C22H22O10 pour 9 indice de
carence. Le spectre de masse indique un ion fragment à m/z 369,1188 [M+H]+, caractéristique de
la perte de l’équivalent d’un glucosyle, c’est le même constat avec KTA2.
Les différents spectres de RMN, sont enrégistrés dans le diméthylsulfoxide deutéré. Sur le spectre
RMN 1H (Figure An96) on observe six signaux de protons aromatiques dont deux formant un
système de spin A2X2 à δH 8,04 (2H, d, J = 8,8 Hz) et 7,12 (2H, d, J = 8,8 Hz), et deux se
présentant sous forme d’un singulet à δH 6,86 (1H) et 6,54 ppm (1H). Le spectre présente
également un groupement methoxy sous forme de singulet à δH 3,86 ppm et ceux de sept protons

107 | P a g e
entre δH 3,16 ppm et 4,60 ppm corrélant sur le spectre HSQC (Figure An99) avec des carbones
resonnant entre 61,2 et 81,8 ppm compatibles à la présence d’un résidu de sucre.
13
Le spectre de RMN C (Figure An97) confirme la présence de noyaux aromatiques car
présentant douze pics entre δC 98,2 et 162,6 ppm dont ceux à δC 156,0, 160,3, 162,3, 162,6, et
163,5 ppm correspondent aux signaux de cinq carbones aromatiques oxygénés. Le spectre de
RMN 13C présente un pic à δC 182,1 ppm pouvant probablement être celui d’un carbonyle.
Les deux composés ont des déplacements chimiques très similaires, mais avec des temps de
retention différents en analyse CLHP. Pour établir la différence entre ces deux composés, le
spectre hétéronucléaire HMBC a été exploité. En effet, sur le spectre HMBC (Figure An105), on
observe des corrélations entre le proton anomérique H-1’’(4,60) et les carbones à δC 160,4 ppm
(C-5), 104,6 ppm (C-6), 163,5 ppm (C-7). Ceci permet de fixer le sucre sur le carbone C-6 du
cycle A de la flavone. Les corrélations observées entre le proton de OH chelaté à δH 13,5 ppm
avec les carbones C-5, C-6, C-10 permettent de confirmer l’emplacement du fragment glucosyl
en C-6. Les corrélations importantes observées sont représentées sur la Figure IV.14. Les
composés KTA3 et KTA2 sont donc des isomères de position. La structure de KTA3 est donc
celle de l’Isocytisoside isolé de Achillea fragrantissima (Asteraceae) (Wieslawa et al., 2001) et
des feuilles de Aquilegia vulgaris (Renonculaceae) (Wieslawa et al., 1997). Des études
biologiques menées sur cette molécule lui confèrent des propriétés antimicrobienne (Wieslawa et
al., 2004) et antioxydantes (Murias et al., 2005). L’activité antioxydante de l’Isocytisoside vient
corroborer les travaux de Miezan qui montrent que l’extrait éthanolique de Erythrococca
anomala a des propriétés antioxydantes et antibactérienne (Miezan et al., 2017a et 2017b).

108 | P a g e
Figure IV.14 : Structure de KTA3

Tableau IV.13 : Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTA3

Atome 1
H (δ, ppm) m (J, Hz) 13
C (δ, ppm)
2 162,3
3 6,86, s 103,1
4 182,1
5 160,4
6 104,6
7 163,5
8 6,54, s 98,2
9 156,0
10 104,1
1’ 123,2
2’ 8,04, d (8,8) 128,8
3’ 7,12, d (8,8) 114,4
4’ 162,6
5’ 7,12, d (8,8) 114,4
6’ 8,04, d (8,8) 128,8
1’’ 4,60, d (9,8) 73,4
2’’ 3,80, t (9,4) 70,5
3’’ 3,20, m 78,6
4’’ 3,42, m 70,8
5’’ 3,16, m 81,8
3,42, dd (11,8, 5,3)
6’’ 61,2
3,68, dd (11,8, 5,3)
5-OH 13,50, s -
4’-OCH3 3,86, s 55,6

109 | P a g e
IV.1.4.9. Composé KTA4

Le composé KTA4 est une poudre blanche. Il donne une réaction positive avec le Fast blue Salt
B, mais négative avec le réactif de Dragendorff. Son spectre de masse en mode d’ionisation
électrospray (SMIES) présentant un pic d’ion pseudo-moléculaire à m/z 261,1134 [M+H] +

permet de proposer la formule brute C15H16O4 correspondant à un indice de carence en hydrogène


de 8.
Les spectres de RMN 1H (Figure An90) et 13
C (Figure An91) ont été enregistrés dans le
chloroforme deutéré.
Le spectre de RMN 1H présente deux signaux de protons aromatiques à δH 6,14 (2H, d, J = 2,4
Hz) et 6,09 (2H, d, J = 2,4 Hz) attribuables à un système de spin A2X2. Le spectre présente
également un signal de méthyle se présentant sous forme d’un singulet à δH 2,05 ppm (6H) et un
autre singulet à δH 3,84 ppm (2H) correspondant à celui d’un méthylène.
Le spectre de RMN 13C présente huit signaux de carbones dont six aromatiques dont les valeures
des déplacements chimiques sont comprise entre 101,1 et 156,9 ppm. Sur ce spectre on note
également un signal de méthyle à δC 20,2 ppm et un signal de méthylène à δC 22,6 ppm.
Ce nombre de signaux de carbone comparé à celui contenu dans la formule brute, permet de
suggérer une structure symétrique pour KTA4.
Par ailleurs ces données de RMN 1H et 13C de KTA4 (Tableau IV.14) rappellent fortement celles
de l'Orcinol (KTA1). La seule différence au niveau des spectres de KTA4, c’est l’apparition d’un
groupement méthylène et d’un carbone aromatique quaternaire en lieu et place de l’un des
méthines de l’Orcinol. Les déplacements chimiques de ce groupe méthylénique (δH 3,84 / δC
22,6) sont caractéristiques de méthylène reliant deux noyaux aromatiques. Cette hypothèse est
davantage réconfortée par les corrélations HMBC (Figure An113) de ces protons méthyléniques
avec C-1/C-1’ (δC 118,5), C-2/C-2’ (δC 156,9) et C-6/C-6’ (δC 101,1) déterminant ainsi une
structure de Diorcinol, comme le montre la Figure IV.15. Ce composé a déjà été obtenu par
hémisynthèse pour évaluer son activité antityrosinase (Huquan et al., 2013). Cependant, c’est
pour la première fois qu’il est décrit comme produit naturel provenant d’un végétal.

110 | P a g e
Figure IV.15 : Structure de KTA4

Tableau IV.14 : Déplacement chimique en RMN 1H et 13C de KTA4

Atome 1
H (δ, ppm) m (J, Hz) 13
C (δ, ppm)
1/1’ 118,5
2/2’ 156,9
3/3’ 6,14, d (2,4) 101,1
4/4’ 156,9
5/5’ 6,09, d (2,4) 110,3
6/6’ 140,4
7 3,84, s 22,6
6/6’-CH3 2,05, s 20,2

IV.1.4.10. Composé KTB1

Le spectre de masse en mode d’ionisation électrospray (SMIES) du composé KTB1 présente un


pic d’ion moléculaire à m/z 433,1129 [M+H] +, ce qui permet de proposer la formule brute de
C21H20O10 avec un indice de carence en hydrogène de 12. Ce composé est un solide amorphe
jaune, ayant une réaction positive ave le Fast blue Salt B.
Les spectres de RMN, sont enregistrés dans le diméthylsulfoxide deutéré comme pour KTA2.
Sur le spectre de RMN 1H (Figure An96) on observe quatre signaux de protons aromatiques dont
deux formant un système A2X2 de spin à δH 8,02 ppm (2H, d, J = 8,8 Hz) et 6,89 ppm (2H, d, J =
8,8 Hz), et deux se présentant sous forme d’un singulet à δH 6,77 ppm (1H) et 6,27 ppm (1H). Le
spectre présente également les signaux de sept protons entre δH 3,24 ppm et 4,69 ppm corrélant

111 | P a g e
sur le spectre HSQC (Figure An99) avec des carbones resonnant entre 61,3 et 81,8 ppm
compatibles à la présence d’un résidu de sucre.
13
Le spectre de RMN C (Figure An97) confirme la présence de noyaux aromatiques car
présentant douze pics entre δC 98,1 et 161,1 ppm dont ceux à δC 156,0, 160,4, 161,1, 162,6, 163,9
et 163,9 ppm correspondent aux signaux de cinq carbones aromatiques oxygénés. Le spectre de
RMN 13C montre aussi un carbone à δC 182,1 ppm pouvant probablement être un carbonyle.
Nous remarquons une très grande similitude entre les deux spectres surtout au regard des spectres
de RMN 13
C. La différence majeure observée est l’absence du signal de méthyle oxygéné. Ces
données spectroscopiques permettent alors d’établir la structure de KTB1 similaire à celle de
KTA2 en remplaçant le groupement méthoxyle par un groupement hydroxyle en position 4’. Ceci
est confirmé par la différence de masse moléculaire ce qui correspond à une diminution de 15
u.m.a par rapport à KTA2.
Cette hypothèse est confirmée par les corrélations observées sur les spectres COSY et HMBC
(Figure IV.16, An117 et An119).
En effet, la position du fragment glucosyl sur le cycle benzénique est répéré grâce aux
corrélations observées entre le proton anomérique à δH 4,69 ppm et les carbones C-7, C-8 et C-9.
Le composé KTB1 est donc l’isomère déméthylé de KTA2, il s’agit de la Vitexine. Ce composé a
été isolé de Adonis vernalis (Ranunculaceae) (Drozd et al., 1971), Ochrocarpus longifolius
(Calophyllaceae), Arnebia hispidissima (Boraginaceae) (Prabhakar et al., 1981), Acer palmatum
(Aceraceae) (Jin et al., 2005), Prosopis farcta (Fabaceae) (Jeboory et al., 2006), et Serjania
erecta (Sapindaceae) (Camila, 2015). Des études biologiques menées sur ce composé ont révélé
qu’il présente des propriétés antioxydante (Jin et al., 2005), anticancéreuse, antiinflammatoire,
antihyperalgésique (He et al., 2016) et neuroprotectrice (Abbasi et al., 2012). La Vitexine est
aussi décrite comme étant partiellement responsable de l'effet spasmolytique car inhibant de
manière non compétitive l’Ach, mais pas l'influx de Ca2+ (Ragone et al., 2007). Son activité
antiinflammatoire pourrait être utile face aux réactions inflammatoires causées par des parasites.
La présence de ce composé dans l’extrait éthanolique brut pourrait justifier la forte activité
antiinflammatoire décrite par Miezan et collaborateurs (Miezan et al., 2016).

112 | P a g e
Figure IV.16 : Structure de KTB1

Tableau IV.15 : Déplacement chimique RMN 1H et 13C de KTB1

Atome 1
H (δ, ppm) m (J, Hz) C (δ, ppm)
13

2 163,9
3 6,77, s 102,4
4 182,1
5 160,4
6 6,27, s 98,1
7 162,6
8 104,6
9 156,0
10 104,0
1’ 121,6
2’ 8,02, d (8,8) 128,9
3’ 6,89, d (8,8) 115,8
4’ 161,1
5’ 6,69, d (8,8) 115,8
6’ 8,02, d (8,8) 128,9
1’’ 4,69, d (9,8) 73,4
2’’ 3,84, t (9,4) 70,8
3’’ 3,26, m 78,7
4’’ 3,38, m 70,5
5’’ 3,24, m 81,8
3,53, dd, (11,6; 5,4)
6’’ 61,3
3,77, dd, (11,6, 5,4)
5-OH 13,16, s -

113 | P a g e
IV.1.4.11. Composé KTB2

Le spectre de masse en mode d’ionisation électrospray (SMIES) du composé KTB2 qui présente
un pic d’ion pseudo moléculaire à m/z 595,1552 [M+H] + permet de proposer la formule brute
C27H30O15. Ce composé a été isolé sous forme d’une poudre jaune, avec une réactivité positive au
Fast Blue Salt B.
Le spectre de RMN 1H, enrégistré dans le diméthylsulfoxyde deutéré, présente quatre signaux de
protons aromatiques qui sont deux doublets à δH 7,98 ; 6,90 ppm et deux singulets à δH 6,75 et
6,55 ppm. On observe aussi la présence de signaux de quatorze protons entre 3,24 et 4,76 ppm
corrélant sur le spectre HSQC (Figure An125) avec des carbones entre 59,1 et 81,8 ppm. Tous
ces déplacements chimiques, atypiques des flavonoïdes, nous permettent de conclure sur la
présence d’un squelette flavone substitué par deux oses. Son spectre homonucléaire 1H-1H COSY
(Figure An119) indique que les protons à δH 7,98 ppm (H-2’/H-6’) sont corrélés avec ceux à δH
6,90 ppm (H-3’/H-5’) (Figure IV.17) formant un système de spin A2X2. En outre, sur le spectre
hétéronucléaire HMBC (Figure An126), le carbone à δC 103,4 ppm (C-10) est repéré à partir de
ses corrélations en 3J avec les protons de H-3 (δH 6,75) et 5-OH (δH 13,71). Concernant celui à δC
121,5 ppm (C-1’), il est assigné à partir de corrélation en 3J avec le signal de H-3. Quant au
carbone à δC 161,1 (C-4’), il est répéré à partir de ses corrélations en 3J avec le signal de H-6’, et
en 2J avec les protons H-3’/H-5’ (Tableau IV.16, Figure IV.17). Le composé KTB2 présente des
corrélations et déplacements chimiques similaires à ceux du composé KTB1. Cependant, la
différence de 162 unités en masse entre les deux composés montre que KTB2 diffère de KTB1
par la présence d’un glycosyle supplémentaire. Le fort déblindage du carbone quaternaire en C-6
permet de lier ce glycosyle en cette postion. La corrélation en 3J observée entre le signal de
protons à δH 4,76 ppm (H-1’’) et les carbones à δC 78,9 (C-3’’), 155,1 (C-5) et 161,1 ppm (C-7),
mais aussi en 2J entre ce proton (H-1’’) et le signal à δC 107,8 ppm (C-6) (Figure IV.17)
permettent de confirmer cette attribution. Ce composé, du groupe des polyphénols de type
flavone, est la Vicenine-2, un antiinflammatoire isolé de Artemisia capillaris (Asteraceae) (Md et
al., 2014), Lychnophora salicifolia (Asteraceae) (Silva et al., 2014) et de Urtica circularis
(Urticaceae) (Marrassini et al., 2011). Cependant, c’est pour la première fois qu’elle est isolée
d’une espèce du genre Erythrococca. La Vicenine-2, en plus des propriétés antiinflammatoires,
présente des propriétés antalgique (Gorzalczany., 2011) et antispamodiques intestinales

114 | P a g e
(Verspohl et al., 2013). Toutes ces propriétés biologiques du composé pourraient être utiles dans
le traitement des symptomes liés aux infections parasitaires.

Figure IV.17 : Structure de KTB2

115 | P a g e
Tableau IV.16 : Déplacement chimique en RMN 1H et 13C de KTB2

Atome 1
H (δ, ppm) m (J, Hz) 13
C (δ, ppm)
2 163,6
3 6,75, s 102,4
4 182,0
5 155,1
6 107,8
7 161,1
8 6,55, s 105,4
9 158,7
10 103,4
1’ 121,5
2’ 7,98, m 128,8
3’ 6,90, d (8,16) 115,8
4’ 161,1
5’ 6,90, d (8,16) 115,8
6’ 7,98, m 128,8
1’’ 4,76, m 73,5
2’’ 3,87, m 71,1
3’’ 3,31, m 78,9
4’’ 3,38, m 70,6
5’’ 3,24, m 81,8
3,50, m
6’’ 61,3
3,73, m
1’’’ 4,76, m 74,2
2’’’ 3,87, d 71,8
3’’’ 3,26, m 78,0
4’’’ 3,38, d 69,2
5’’’ 3,29, m 80,9
3,58, m
6’’’ 59,9
3,63, m
5-OH 13,72, s -

IV.1.4.12. Composé KTB3

Le composé KTB3 a été isolé sous forme d’une poudre jaune donnant une réaction positive avec
le Fast Blue Salt B. Ce composé a été isolé de l’extrait EAB et son spectre de masse en mode
d’ionisation électrospray (SMIES) présente un pic d’ion pseudo-moléculaire à m/z 609,1820
[M+H]+. Ceci permet de proposer la formule brute C28H32O15 correspondant à treize (13) indices
d’insaturations. Par ailleurs, ce spectre présente un pic à m/z 447,1281 [M+H]+ correspondant à la
perte d’un équivalent de deux glucosyles.

116 | P a g e
Les spectres de RMN (Tableau IV.17) présentent des similitudes avec ceux de KTA3 (Tableau
IV.13), tous enregistrés dans le diméthylsulfoxide deutéré. La différence de 162 en unités de
masse d’une part, et la comparaison des signaux de RMN 13
C (Figure An132) et 1H (Figure
An131), d’autre part, permettent d’établir que la différence entre les deux composés serait liée à
la présence d’un hexose supplémentaire chez le composé KTB3. Toutes ces données confirment
la présence d’un squelette flavone associé à deux glucosyles. L’exploitation des spectres de RMN
2D (COSY et HMBC) permettent d’établir les jonctions entre les différents fragments de la
molécule. En effet, le spectre COSY (Figure An132) confirme que les protons à δH 8,04 ppm (H-
2’/H-6’) corrélant avec ceux à δH 7,11 ppm (H-3’/H-5’) (Figure IV.18) constituent un système
A2B2. Au niveau des glucosyles on observe deux séries de corrélation dont la première
correspond à celle observé entre les protons H-1’’ (δH 4,68 ppm), H-2’’(δH 4,32 ppm), H-3’’ (δH
3,38 ppm), H-4’’ (δH 3,25 ppm), H-5’’ (δH 3,25 ppm) et H-6’’ (δH 3,42 ppm) quant à la deuxième
série elle est observée entre H-1’’’ (δH 4,36 ppm), H-2’’’(δH 3,10 ppm), H-3’’’(δH 3,18 ppm), H-
4’’’(δH 3,06 ppm), H-5’’’(δH 3,22 ppm) et H-6’’’ (δH 3,42 ppm). Sur le spectre HMBC, le proton
anomérique de la première série de corrélation COSY corrèle avec les carbones C-5 (δC 160,8
ppm), C-6 (δC 108,4 ppm) et C-7 (δC 163,4 ppm). La corrélation entre le proton du OH chélaté
(δH) avec les carbones C-5, C-6, C-10 (δC 103,4 ppm) confirme le premier fragment en C-6 du
squelette flavone. Par ailleurs, la corrélation observée entre le proton anomérique H-1’’’ du
deuxième glucosyl avec le carbone C-3’’ du premier résidu de sucre permet d’établir la jonction
entre les deux sucres (Figure IV.18).
Toutefois, afin de déterminer la configuration relative des carbones anomériques, de nouveaux
spectres de RMN ont été acquis dans le méthanol deutéré. Les constantes de couplage
relativement élevées des protons anomériques (JH-1ʹ-H-2ʹʹ = 10,0 Hz et JH-1ʹʹʹ-H-2ʹʹʹ = 7,9 Hz) ont
permis de déterminer la configuration β des deux fragments de sucre. Par la suite, l'orientation
axiale des protons de sucre restants H-2ʹʹ à H-5ʹʹ et H-2ʹʹʹ à H-5ʹʹʹ a pu être déduite de la grande
amplitude des valeurs de leur constante de couplage (Tableau IV.17). Ces données ont permis
d’établir la structure de KTB3 comme étant celle de 6-C-[β-D-glucopyranosyl-(1-> 3)-β-D-
glucopyranoside]-acacétine, en accord avec les données de RMN dans le méthanol deutéré et le
diméthylsulfoxyde deutéré sur des flavone-C-glycosides similaires (Cheng et al., 2005). En
conséquence, le composé est décrit pour la première fois. Ainsi, nous le nommons
Anomaloflavone.

117 | P a g e
Figure IV.18 : Structure de KTB3

118 | P a g e
Tableau IV.17 : Déplacement chimique en RMN 1H et 13C (a DMSO-d6; b CD3OD) de KTB3
Atome 1
H (δ, ppm) m (J, Hz) C (δ, ppm)a
13 1
H (δ, ppm) m (J, Hz) 13
C (δ, ppm)b
2 163,1 166,0
3 6,87, s 103,5 6,65, s 104,5
4 182,0 184,2
5 160,8 162,3
6 108,4 109,1
7 163,4 165,1
8 6,55, s 93,6 6,52, s 95,3
9 153,6 158,9
10 103,4 105,2
1′ 122,7 124,5
2′ 8,04, d (7,5) 128,3 7,94, d (8,4) 129,2
3′ 7,11, d (7,5) 114,6 7,09, d (8,4) 115,6
4′ 162,3 164,5
5′ 7,11, d (7,5) 114,6 7,09, d (8,4) 115,6
6′ 8,04, d (7,5) 128,3 7,94, d (8,4) 129,2
1′′ 4,68, d (8,0) 72,5 4,94, d (10,0) 74,9
2′′ 4,32, t (8,0) 68,6 4,42, dd (10,0, 9,5) 71,6
3′′ 3,38, m 90,5 3,65, dd (9,5, 8,8) 90,1
4′′ 3,25, m 69,0 3,58, t (8,8) 70,0
5′′ 3,25, m 81,4 3,45, m 82,8
3,42, m 3,74, dd (12,0, 5,4)
6′′ 61,1 63,0
3,72, dd (11,5, 5,0) 3,90, dd (12,0, 2,1)
1′′′ 4,36, d (8,0) 104,1 4,62, d (7,9) 105,4
2′′′ 3,10, t (8,0) 73,8 3,31, ov 75,6
3′′′ 3,18, t (8,0) 76,1 3,38, t (8,8) 78,8
4′′′ 3,06, t (8,0) 70,1 3,31, ov. 71,5
5′′′ 3,22, m 76,9 3,36, m 78,1
3,42, m 3.66, dd (12,1, 5,5)
6′′′ 61,3 62,7
3,69, dd (11,5, 3,5) 3.90, dd (12,1, 2,1)
4′­CH3 3,86, s 55,5 3.89, s 56,2
5-OH 13,59, s -

119 | P a g e
IV.1.4.13. Composé KTB4

Le composé KTB4, actif au Fast Blue Salt B, est une poudre jaune. Il est isolé de l’extrait EAB. Il
présente sur son spectre de masse d’ionisation électrospray (SMIES) un pic d’ion pseudo
moléculaire à m/z 579,1708 [M+H] +, ce qui permet de proposer la formule brute de C27H30O14
comptant pour treize (13) indices d’insaturations.
Les données spectroscopiques de RMN enrégistrées dans le DMSO deutéré indiquent en effet la
présence de cinq protons aromatiques différents, dont quatre appartiennent à un système de spins
AA’BB’, attribuables aux protons H-2ʹ et H-6ʹ, détectés à δH 8,15 et 8,07 ppm (1H chacun, d, J =
8,4 Hz), et H-3ʹ/H-5ʹ, à δH 7,13 et 7,08 ppm (1H chacun, d, J = 8,4 Hz). Le signal de H-3 résonne
de façon caractéristique comme un large singulet à δH 6,88 (1H) ppm. Le spectre de RMN 13
C
conduit à des attributions déduites de celui de KTA2 car présentant des similitudes. Des signaux
d'échange élargi à température ambiante sont souvent observés pour les flavones C-glycosides
(Xhie et al., 2003). Ce phénomène est lié à la coexistence de deux rotamères autour de la liaison
du carbone en position 6 avec le carbone anomérique du sucre en cette position, en particulier
dans les flavones 6-C-glycosylées présentant des substituants volumineux en C-7 ou C-8 (Zhou
et al., 2019). Dans ce contexte, des acquisitions en RMN à des températures plus élevées qui
pourraient améliorer la résolution spectrale et simplifier les modèles des signaux, ont guidé pour
des expériences à température variable (VT-RMN) (Figure IV.19). Les spectres de RMN acquis
à 373 K ont montré des signaux permettant l'attribution complète à partir des données de RMN
1
H et 13C liées aux sucres. Les séquences COSY (Figure An145) et HSQC (Figure An146), en
particulier, ont aidé à retrouver la xylopyranose et la glycopyranose, sur la base de leurs
déplacements chimiques et de l'amplitude élevée de leurs constantes de couplage (Tableau
IV.18) (Xie et al., 2003). Les sites d'attachement des deux sucres ont pu être confirmés en raison
des corrélations hétéronucléaires HMBC (Figure An147). En effet, la corrélation, d’une part, en
3
J observées entre le signal de protons à δH 4,67 ppm (H-1’’) et les signaux de carbone à δC 159,1
(C-5) et 158,2 (C-7) ppm, et d’autre part, celle en 2J entre H-1’’ et le signal à δC 108,2 ppm (C-6),
ont permis d’établir le lien entre la xylose et le carbone en position 6. Les similitudes avec le
spectre de RMN de KTA2 et la corrélation 3J observée entre le signal de protons à δH 4,95 ppm
(H-1’’’) et le signal du carbone à δC 104,0 ppm (C-8) ont confirmé la position du glycosyle. Sur
le spectre de RMN homonucléaire NOESY (Figure An148), les corrélations observées entre les
protons du glycosyle et le proton aromatique H-2'/H-6' (Figure IV.21) confirment de plus, la

120 | P a g e
localisation de ce sucre sur le carbone en position 8. Au total, ces données spectroscopiques
conduisant à l'élucidation de KTB4, comme étant la [6-C-β-D-glucopyranosyl-8-C-β-D-
xylopyranoside]-vicénine décrit sur la Figure IV.20. Les configurations absolues D du β-Glucose
et du β-Xylose ont été supposées comme celles qui apparaissent naturellement dans les flavones
C-glycosides. Ce composé, décrit pour la première fois dans cette étude, est nommé
Anomalovicénine.

Figure IV.19 : Spectres RMN 1H de KTB4 à différentes températures

121 | P a g e
Figure IV.20 : Structure de KTB4

Figure IV.21 : Corrélations NOESY de KTB4

122 | P a g e
Tableau IV.18 : Déplacement chimique en RMN 1H et 13C de KTB4

Atome 1
H (δ, ppm) m (J, Hz) C (δ, ppm)
13

2 163,2
3 6,88, s 103,4
4 182,3
5 159,1
6 109,5
7 160,9
8 105,2
9 1551
10 103,5
1′ 123,1
8,15, d (8,3)
2′ 128,8
8,07, d (8,3)
7,13, d (8,3)
3′ 114,5
7,08, d (8,3)
4′ 162,4
7,13, d (8,3)
5′ 114.5
7,08, d (8,3)
8,15, d (8,3)
6′ 128,8
8,07, d (8,3)
1′′ 4,67, d (8,0) 74,2
2′′ 3,95, m 70,7
3′′ 3,24, t (8,2) 79,7
4′′ 3,50, m 70,4
3,17, d (10,0)
5′′ 70,9
3,86, dd (10,0, 4,7)

1′′′ 4,95, d (8,0) 74,3


2′′′ 3,71, m 71,3
3′′′ 3,43, t (8,9) 79,1
4′′′ 3,51, m 71,5
5′′′ 3,44, m 163,2
3,66, m
6′′′ 103,4
3,74, dd (11,5, 3,5)
4′­CH3 3,87, s 182,3
5-OH 13,71, s -

123 | P a g e
IV.2. ACTIVITE ANTIBACTERIENNE ET CYTOTOXICITE DES COMPOSES ISOLES
DE ERYTHROCOCCA ANOMALA

IV.2.1. Activités antibactériennes

L’étude phytochimique sur Erythrococca anomala a permis d’isoler treize (13) composés dont
six (6) flavones. Certaines données ethnopharmacologiques sur l'activité antibactérienne
documentée de certaines flavones (Daglia, 2012 ; Barbieri et al., 2017) ainsi que les activités
antibactériennes obtenues par Miezan et al. (2017a) des extraits de feuilles de la plante, nous ont
guidés à évaluer l’activité antibactérienne des flavones nouvellement décrites. Ce sont
l’Anomaloflavone et l’Anomalovicénine, évaluées contre Staphylococcus aureus, Pseudomonus
aeruginosa et Mycobacterium smegmatis, des bactéries responsables de plusieurs bactérioses
(OMS, 2017).
Il ressort de ces tests que l’Anomalovicénine est inactive à la concentration de 173 µM sur toutes
les trois souches. Quant à l'Anomaloflavone, elle a montré une activité antibactérienne
significative contre S. aureus, une bactérie à Gram (+), et sur M. smegmatis, avec des CMI de
41,1 µM. Par contre, elle est inactive à la concentration de 165 µM sur la souche de P.
aeruginosa, une bactérie à Gram (-). Par ailleurs, l'Anomaloflavone étant bactéricide contre S.
aureus (CMI = CMB, Tableau IV.19), on peut déduire que son inactivité contre P. aeruginosa
pourraît être due à sa paroi externe hydrophobe. Néanmoins, comme cette molécule inhibe
également la croissance de M. smegmatis, malgré sa paroi externe cireuse, composée d'acides
mycoliques, il ne peut pas être exclu que des cibles spécifiques puissent également manquer chez
P. aeruginosa. Toutefois, malgré les potentialités de l’Anomaloflavone, ses actions
antibactériennes restent largement inférieures à celles des témoins positifs que sont la
vancomycine et la rifampicine (Tableau IV.19).
Tableau IV.19 : Résultats des activités antibactériennes

S. aureus P. aeruginosa M. smegmatis


Composés
CMI CMB CMI CMB CMI CMB
Anomaloflavone 41,1 41,1 ˃ 165 41,1 41,1
Anomalovicénine ˃ 173 ˃ 173 ˃ 173
Vancomycine 0,7
Cétrimide 0,3
Rifampicine 0,12

124 | P a g e
IV.2.2. Activité cytotoxique

Les propriétés antibactériennes, significatives de l’Anomaflavone, nous ont emmené à étudier la


cytoxicité de ce composé sur la lignée cellulaire du cervical humain. Ainsi, les résultats obtenus
montrent que l'Anomaloflavone ne revèle de cytotoxicité majeure en raison de la valeur de CI50 >
165 µM, comparée à celle de l’Orlistat (CI50 = 151,3 µM, Tableau IV.20) utilisée comme témoin
positif. L’Anomaloflavone apparaît donc comme une molécule antibactérienne et non toxique.
Ceci s’avère être intéressant pour son utilisation contre certaines infections bactériennes liées à S.
aureus et M. smegmatis.

Tableau IV.20 : Résultats de la cytotoxicité

Molécules CI50 (µM)


Anomaloflavone ˃ 165
Orlistat 151,3

125 | P a g e
Conclusion partielle sur Erythrococca anomala

L’étude réalisée sur Erythrococca anomala a permis d’isoler et d’élucider la structure de treize
(13) composés dont six (6) flavones, trois (3) phénols simples, deux (2) néolignanes, un (1)
monoterpène et un (1) sesquiterpène lactonique.
Les flavones ont toutes des substituants osidiques en position 6 et/ou 8. Parmi celles-ci, deux (2)
sont décrites pour la première fois à notre connaissance. Deux des trois phénols sont isolés et
identifiés pour la première fois dans une plante.
Les autres composés sont connus, mais isolés pour la première fois du genre Erythrococca. Les
deux néolignanes donnaient des réactions positives au réactif de Dragendorff bien que ne
contenant pas d’atome d’azote. Ces phénomènes de réactions positives sont déjà observés avec
d’autres types de composés organiques ne possédant pas d’atome d’azote dans leur structure
(Salame et al., 2012).

Les travaux ont permis la rédaction d’un article paru dans le périodique :
Planta medica International Open sous le doi : 10.1055/a-1576-4351.

126 | P a g e
CONCLUSION
GENERALE

127 | P a g e
La présente étude est réalisée dans le cadre d’une contribution à la valorisation des plantes
médicinales de la flore ivoirienne, utilisées pour soigner certaines affections microbiennes dont
les parasitoses. Il s’est agi d’une étude chimique visant à élucider la composition chimique
structurale des composés bioactifs susceptibles d’être à l’origine des activités thérapeutiques de
Corynanthe pachyceras et Erythrococca anomala.
Des études chimiques réalisées à partir de ces espèces ont permis d’isoler vingt (20) composés
dont sept sont issus de l’espèce Corynanthe pachyceras et treize (13) de l’espèce Erythrococca
anomala. Plusieurs techniques spectroscopiques, notamment les spectroscopies ultraviolette,
infrarouge et de résonnance magnétique nucléaire, et la spectrométrie de masse ont donc permis
d’élucider la structure de ces composés.
Les sept composés isolés de Corynanthe pachyceras sont la 4-N-chlorométhylèneYohimbine, la
Corynanthine, la Corynanthéine, l’Epicathechocorynanthéine A, l’Epicatechocorynanthéine B,
l’Epicathecocorynanthéidine et la β-N-oxideYohimbine. Parmi ces composés,
l’Epicatechocorynanthéidine et les Epicatechocorynanthéines A et B, sont décrits pour la
première fois. De plus, l’Epicatechocorynantheidine présente un squelette nouveau. En effet, ce
composé est la première description d'un squelette hybride formant un cycle oxane entre un
alcaloïde de corynanthéidine et un flavonoïde. Par ailleurs, la β-N-oxideYohimbine est obtenue
pour la toute première fois de Corynanthe pachyceras.
De Erythrococca anomala, treize composés ont été isolés. Ce sont le Syringarésinol,
l’Anomaline, le Laricirésinol, le Tanarifuranonol, l’Orcinol, le (-)-Loliolide la Trematine,
l’Isocytisoside, le Diorcinol, la Vitexine, la Vicenine 2, l’Anomaloflavone et l’Anomalovicénine.
Quatre de ces composés, l’Anomaline, le Diorcinol, l’Anomaloflavone et l’Anomalovicénine sont
décrits pour la première fois. Deux d’entre eux, l’Anomaloflavone et l’Anomalovicénine sont des
glycosyles flavones. Quant aux neufs autres composés isolés de cette plante, ils sont signalés
pour la première fois dans le genre Erythrococca.
Les investigations biologiques réalisées à partir de ces molécules ont permis d’établir le rôle que
pourraient jouer les trois structures nouvelles de Corynanthe pachyceras dans son emploi contre
le paludisme à P. falciparum. En effet, ces trois composés ont montré in vitro une activité
intéressante avec des CI50 considérables. Ceci expliquerait l’utilisation de cette espèce de plante
comme antipaludique.

128 | P a g e
A travers cette étude, il ressort une explication considérable à l’utilisation de Erythrococca
anomala contre certaines infections. La présence du Syringarésinol et du (-)-Loliolide pourraient
expliquer ses propriétés antipaludiques. Le Tanarifuranonol, la Trématine et la Vitexine,
l’Orcinol, la Vicénine-2, le Syringarésinol et le (-)-Loliolide pourraient justifier l’utilisation de la
plante contre les inflammations. Par ailleurs, l’activité antibactérienne considérablement observée
avec l’Anomaloflavone pourrait justifier l’utilisation contre les nombreuses affections
microbiennes.
Au terme de ces travaux de thèse, nous souhaitons établir un cadre de recherche futuriste autour
des perspectives suvantes :
- Poursuivre les études chimiques et biologiques des autres organes des deux plantes
étudiées afin de déterminer le rôle de chacun des composés dans l’utilisation en médecine
traditionnelle de ces plantes.
- Envisager les combinaisons possibles entre les molécules isolées de chaque plante afin
d’établir des possibilités de synergie qui permettront d’accroitre les activités biologiques
observées.
- Elargir l’étude chimique à d’autres espèces de chacun des genres aux fins d’établir des
valeurs chimiotaxonomiques permettant de les caractériser.
- Etablir le spectre antibactérien de l’Anomaloflavone en envisageant son évaluation sur
d’autres bactéries.
- Evaluer les molécules isolées de Erythrococca anomala sur le Plasmodium falciparum.
- Envisager de réaliser des hémi-synthèses sur les molécules les plus actives en vue
d’améliorer leurs activités.

129 | P a g e
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144 | P a g e
ANNEXES

145 | P a g e
ANNEXE 1 : SPECTRES DES COMPOSES ISOLES DES ECORCES DE CORYNANTHE
PACHYCERAS
Spectres du composé KTCPA1 (4-N-chlorométhylèneYohimbine)

Figure An1 : Spectre de masse IES du composé KTCPA1

Figure An2 : Spectre IR du composé KTCPA1

146 | P a g e
Figure An3 : Spectre RMN 1H du composé KTCPA1 enregistré dans le CD3OD

Figure An4 : Spectre RMN 13C du composé KTCPA1 enregistré dans le CD3OD

147 | P a g e
Figure An5 : Spectre COSY du composé KTCPA1 enregistré dans le CD3OD

Figure An6 : Spectre HSQC du composé KTCPA1 enregistré dans le CD3OD

148 | P a g e
Figure An7 : Spectre HMBC du composé KTCPA1 enregistré dans le CD3OD

Figure An8 : Spectre NOESY du composé KTCPA1 enregistré dans le CD3OD

149 | P a g e
Spèctres du Composé KTCPA2 (Corynanthine)

Figure An9 : Spectre de masse IES du composé KTCPA2

Figure An10 : Spectre RMN 1H du composé KTCPA2 enregistré dans le CD3OD

150 | P a g e
Figure An11 : Spectre RMN 13C du composé KTCPA2 enregistré dans le CD3OD

Figure An12 : Spectre COSY du composé KTCPA2 enregistré dans le CD3OD

151 | P a g e
Figure An13 : Spectre HSQC du composé KTCPA2 enregistré dans le CD3OD

Figure An14 : Spectre HMBC du composé KTCPA2 enregistré dans le CD3OD

152 | P a g e
Figure An15 : Spectre NOESY du composé KTCPA2 enregistré dans le CD3OD

153 | P a g e
Spectres du composé KTCPA3 (Corynanthéine)

Figure An16 : Spectre de masse IES du composé KTCPA3

Figure An17 : Spectre RMN 1H du composé KTCPA3 enregistré dans le CD3OD

154 | P a g e
Figure An18 : Spectre RMN 13C du composé KTCPA3 enregistré dans le CD3OD

Figure An19 : Spectre COSY du composé KTCPA3 enregistré dans le CD3OD

155 | P a g e
Figure An20 : Spectre HSQC du composé KTCPA3 enregistré dans le CD3OD

Figure An21 : Spectre HMBC du composé KTCPA3 enregistré dans le CD3OD

156 | P a g e
Figure An22 : Spectre NOESY du composé KTCPA3 enregistré dans le CD3OD

157 | P a g e
Spectres du composé KTCPA4 (EpicatechoCorynanthéine A)

Figure An23 : Spectre de masse IES du composé KTCPA4

Figure An24 : Spectre RMN 1H du composé KTCPA4 enregistré dans le CD3OD

158 | P a g e
Figure An25 : Spectre RMN 13C du composé KTCPA4 enregistré dans le CD3OD

Figure An26 : Spectre COSY du composé KTCPA4 enregistré dans le CD3OD

159 | P a g e
Figure An27 : Spectre HSQC du composé KTCPA4 enregistré dans le CD3OD

Figure An28 : Spectre HMBC du composé KTCPA4 enregistré dans le CD3OD

160 | P a g e
Figure An29 : Spectre NOESY du composé KTCPA4 enregistré dans le CD3OD

161 | P a g e
Spectres du composé KTCPA5 (Epicatechoorynanthéine B)

Figure An30 : Spectre de masse IES du composé KTCPA5

Figure An31 : Spectre RMN 1H du composé KTCPA5 enregistré dans le CD3OD

162 | P a g e
Figure An32 : Spectre RMN 13C du composé KTCPA5 enregistré dans le CD3OD

Figure An33 : Spectre COSY du composé KTCPA5 enregistré dans le CD3OD

163 | P a g e
Figure An34 : Spectre HSQC du composé KTCPA5 enregistré dans le CD3OD

Figure An35 : Spectre RMN 1H du composé KTCPA5 enregistré dans le DMF

164 | P a g e
Figure An36 : Spectre RMN 13C du composé KTCPA5 enregistré dans le DMF

Figure An37 : Spectre COSY du composé KTCPA5 enregistré dans le DMF

165 | P a g e
Figure An38 : Spectre HSQC du composé KTCPA5 enregistré dans le DMF

Figure An39 : Spectre HMBC du composé KTCPA5 enregistré dans le DMF

166 | P a g e
Figure An40 : Spectre NOESY du composé KTCPA5 enregistré dans le DMF

Figure An41 : Spectre HMBC du composé KTCPA5 enregistré dans le DMF

167 | P a g e
Figure An42 : Spectre NOESY du composé KTCPA5 enregistré dans le DMF

168 | P a g e
Spectres du composé KTCPA6 (Epicatéchoorynantheidine)

Figure An43 : Spectre de masse IES du composé KTCPA6

Figure An44 : Spectre IR du composé KTCPA6

169 | P a g e
Figure An45 : Spectre RMN 1H du composé KTCPA6 enregistré dans le CD3OD

Figure An46 : Spectre RMN 13C du composé KTCPA6 enregistré dans le CD3OD

170 | P a g e
Figure An47 : Spectre COSY du composé KTCPA6 enregistré dans le CD3OD

Figure An48 : Spectre HSQC du composé KTCPA6 enregistré dans le CD3OD

171 | P a g e
Figure An49 : Spectre HMBC du composé KTCPA6 enregistré dans le CD3OD

Figure An50 : Spectre NOESY du composé KTCPA6 enregistré dans le CD3OD

172 | P a g e
Spectres du composé KTCPA7 (β-N-oxideYohimbine)

Figure An51 : Spectre de masse ESI du composé KTCPA7

Figure An52 : Spectre IR du composé KTCPA7

173 | P a g e
Figure An53 : Spectre RMN 1H du composé KTCPA7 enregistré dans le CD3OD

Figure An54 : Spectre RMN 13C du composé KTCPA7 enregistré dans le CD3OD

174 | P a g e
Figure An55 : Spectre COSY du composé KTCPA7 enregistré dans le CD3OD

Figure An56 : Spectre HSQC du composé KTCPA7 enregistré dans le CD3OD

175 | P a g e
Figure An57 : Spectre HMBC du composé KTCPA7 enregistré dans le CD3OD

Figure An58 : Spectre NOESY du composé KTCPA7 enregistré dans le CD3OD

176 | P a g e
ANNEXE 2 : SPECTRES DES COMPOSES ISOLES DES ECORCES DE
ERYTHROCOCCA ANOMALA
Spectres du composé KTD1 (Syringarésinol)

Figure An59 : Spectre RMN 1H du composé KTD1 enregistré dans le CDCl3

Figure An60 : Spectre RMN 13C du composé KTD1 enregistré dans le CDCl3

177 | P a g e
Figure An61 : Spectre RMN COSY du composé KTD1 enregistré dans le CDCl3

Figure An62 : Spectre RMN HSQC du composé KTD1 enregistré dans le CDCl3

178 | P a g e
Figure An63 : Spectre HMBC du composé KTD1 enregistré dans le CDCl3

Figure An64 : Spectre NOESY du composé KTD1 enregistré dans le CDCl3

179 | P a g e
Spectres du composé KTD2 (Anomaline)

Figure An65 : Spectre RMN 1H du composé KTD2 enregistré dans le CDCl3

Figure An66 : Spectre RMN 13C du composé KTD2 enregistré dans le CDCl3

180 | P a g e
Figure An67 : Spectre RMN COSY du composé KTD2 enregistré dans le CDCl3

Figure An68 : Spectre HSQC du composé KTD2 enregistré dans le CDCl3

181 | P a g e
Figure An69 : Spectre HMBC du composé KTD2 enregistré dans le CDCl3

Figure An70 : Spectre NOESY du composé KTD2 enregistré dans le CDCl3

182 | P a g e
Spectres du composé KTD3 (Tanarifuranonol)

Figure An71 : Spectre RMN 1H du composé KTD3 enregistré dans le CDCl3

Figure An72 : Spectre RMN 13C du composé KTD3 enregistré dans le CDCl3

183 | P a g e
Figure An73 : Spectre COSY du composé KTD3 enregistré dans le CDCl3

Figure An74 : Spectre HSQC du composé KTD3 enregistré dans le CDCl3

184 | P a g e
Figure An75 : Spectre HMBC du composé KTD3 enregistré dans le CDCl3

Figure An76 : Spectre COSY du composé KTD3 enregistré dans le CDCl3

185 | P a g e
Spectres du composé KTD4 (Laricirésinol)

Figure An77 : Spectre RMN 1H du composé KTD4 enregistré dans le CDCl3

Figure An78 : Spectre RMN 13C du composé KTD4 enregistré dans le CDCl3

186 | P a g e
Figure An79 : Spectre COSY du composé KTD4 enregistré dans le CDCl3

Figure An80 : Spectre RMN 1H du composé KTD4 enregistré dans le CDCl3

187 | P a g e
Figure An81 : Spectre HMBC du composé KTD4 enregistré dans le CDCl3

Figure An82 : Spectre NOESY du composé KTD4 enregistré dans le CDCl3

188 | P a g e
Spectres du composé KTD5 ((-)-Loliolide)

Figure An83 : Spectre de masse IES du composé KTD5

Figure An84 : Spectre RMN 1H du composé KTD5 enregistré dans le CDCl3

189 | P a g e
Figure An85 : Spectre RMN 13C du composé KTD5 enregistré dans le CDCl3

Figure An86 : Spectre COSY du composé KTD5 enregistré dans le CDCl3

190 | P a g e
Figure An87 : Spectre HSQC du composé KTD5 enregistré dans le CDCl3

Figure An88 : Spectre HMBC du composé KTD5 enregistré dans le CDCl3

191 | P a g e
Figure An89 : Spectre NOESY du composé KTD5 enregistré dans le CDCl3

192 | P a g e
Spectres du composé KTA1 (Orcinol)

Figure An90 : Spectre RMN 1H du composé KTA1 enregistré dans le CD3OD

Figure An91 : Spectre RMN 13C du composé KTA1 enregistré dans le CD3OD

193 | P a g e
Figure An92 : Spectre COSY du composé KTA1 enregistré dans le CD3OD

Figure An93 : Spectre HMBC du composé KTA1 enregistré dans le CD3OD

194 | P a g e
Figure An94 : Spectre HMBC du composé KTA1 enregistré dans le CD3OD

Figure An95 : Spectre NOESY du composé KTA1 enregistré dans le CD3OD

195 | P a g e
Spectres du composé KTA2 (Trematine)

Figure An96 : Spectre RMN 1H du composé KTA2 enregistré dans le DMSO

Figure An97 : Spectre RMN 13C du composé KTA2 enregistré dans le DMSO

196 | P a g e
Figure An98 : Spectre COSY du composé KTA2 enregistré dans le DMSO

Figure An99 : Spectre HSQC du composé KTA2 enregistré dans le DMSO

197 | P a g e
Figure An100 : Spectre HMBC du composé KTA2 enregistré dans le DMSO

Figure An101 : Spectre NOESY du composé KTA2 enregistré dans le DMSO

198 | P a g e
Spectres du composé KTA3 (Isocytisoside)

Figure An102 : Spectre RMN 1H du composé KTA3 enregistré dans le DMSO

Figure An103 : Spectre RMN 13C du composé KTA3 enregistré dans le DMSO

199 | P a g e
Figure An104 : Spectre HSQC du composé KTA3 enregistré dans le DMSO

Figure An105 : Spectre HMBC du composé KTA3 enregistré dans le DMSO

200 | P a g e
Figure An106 : Spectre NOESY du composé KTA3 enregistré dans le DMSO

201 | P a g e
Spectres du composé KTA4 (Diorcinol)

Figure An107 : Spectre de masse IES du composé KTA4

Figure An108 : Spectre IR du composé KTA4 enregistré dans le CD3OD

202 | P a g e
Figure An109 : Spectre RMN 1H du composé KTA4 enregistré dans le CD3OD

Figure An110 : Spectre RMN 13C du composé KTA4 enregistré dans le CD3OD

203 | P a g e
Figure An111 : Spectre COSY du composé KTA4 enregistré dans le CD3OD

Figure An112 : Spectre HSQC du composé KTA4 enregistré dans le CD3OD

204 | P a g e
Figure An113 : Spectre HMBC du composé KTA4 enregistré dans le CD3OD

Figure An114 : Spectre NOESY du composé KTA1 enregistré dans le CD3OD

205 | P a g e
Spectres du composé KTB1 (Vitexine)

Figure An115 : Spectre RMN 1H du composé KTB1 enregistré dans le DMSO

Figure An116 : Spectre RMN 13C du composé KTB1 enregistré dans le DMSO

206 | P a g e
Figure An117 : Spectre COSY du composé KTB1 enregistré dans le DMSO

Figure An118 : Spectre HSQC du composé KTB1 enregistré dans le DMSO

207 | P a g e
Figure An119 : Spectre HMBC du composé KTB1 enregistré dans le DMSO

Figure An120 : Spectre NOESY du composé KTB1 enregistré dans le DMSO

208 | P a g e
Spectres du composé KTB2 (Vicénine-2)

Figure An121 : Spectre de masse IES du composé KTB2

Figure An122 : Spectre RMN 1H du composé KTB2 enregistré dans le DMSO

209 | P a g e
Figure An123 : Spectre RMN 13C du composé KTB2 enregistré dans le DMSO

Figure An124 : Spectre COSY du composé KTB2 enregistré dans le DMSO

210 | P a g e
Figure An125 : Spectre HSQC du composé KTB2 enregistré dans le DMSO

Figure An126 : Spectre HMBC du composé KTB2 enregistré dans le DMSO

211 | P a g e
Figure An127 : Spectre NOESY du composé KTB2 enregistré dans le DMSO

212 | P a g e
Spectres du composé KTB3 ( Anomaloflavone)

Figure An128 : Spectre de masse IES du composé KTB3

Figure An129 : Spectre IR du composé KTB3

213 | P a g e
Figure An130 : Spectre RMN 1H du composé KTB3 enregistré dans le DMSO

Figure An131 : Spectre RMN 13C du composé KTB3 enregistré dans le DMSO

214 | P a g e
Figure An132 : Spectre COSY du composé KTB3 enregistré dans le DMSO

Figure An133 : Spectre HSQC du composé KTB3 enregistré dans le DMSO

215 | P a g e
Figure An134 : Spectre HMBC du composé KTB3 enregistré dans le DMSO

Figure An135 : Spectre NOESY du composé KTB3 enregistré dans le DMSO

216 | P a g e
Figure An136 : Spectre RMN 1H du composé KTB3 enregistré dans le CD3OD

Figure An137 : Spectre RMN 13C du composé KTB3 enregistré dans le CD3OD

217 | P a g e
Figure An138 : Spectre COSY du composé KTB3 enregistré dans le CD3OD

Figure An139 : Spectre HSQC du composé KTB3 enregistré dans le CD3OD

218 | P a g e
Figure An140 : Spectre HMBC du composé KTB3 enregistré dans le CD3OD

Figure An141 : Spectre NOESY du composé KTB3 enregistré dans le CD3OD

219 | P a g e
Spectres du composé KTB4 (Anomalovicénine)

Figure An142 : Spectre de masse IES du composé KTB4

Figure An143 : Spectre RMN 1H du composé KTB4 enregistré dans le DMSO

220 | P a g e
Figure An144 : Spectre RMN 13C du composé KTB4 enregistré dans le DMSO

Figure An145 : Spectre COSY du composé KTB4 enregistré dans le DMSO

221 | P a g e
Figure An146 : Spectre HSQC du composé KTB4 enregistré dans le DMSO

Figure An147 : Spectre HMBC du composé KTB4 enregistré dans le DMSO

222 | P a g e
Figure An148 : Spectre NOESY du composé KTB4 enregistré dans le DMSO.

223 | P a g e
PUBLICATIONS

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