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N° d’ordre : 125/2021-C/S.

République Algérienne Démocratique et Populaire


Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene
Faculté des Sciences Biologiques

Thèse de Doctorat
Présentée en vue de l’obtention du grade de DOCTEUR
En : Sciences Biologiques
Spécialité : Biologie et Biotechnologie des Plantes Médicinales et Aromatiques
Par
M. MAHDAOUI Yazid

Compositionetpropriétésbiologiquesdescomposés
flavonoiques de Brassicacées endémiques du sud algérien.

Soutenue publiquement le 24 Octobre 2021, devant le jury composé de :

Mme OUAFI-HARCHAOUI Saida Professeur à l’USTHB Président


Mme BELKEBIR-SANSAL Aicha Professeur à l’USTHB Directrice de thèse
Mme AID Fatiha Professeur à l’USTHB Examinatrice
Mme LASSOUANE Nassima Maître de Conférences /A à l’ENSA Examinatrice
M. KAMELI Abdelkrim Professeur à l’ENS-Kouba Examinateur
M. AMIROUCHE Rachid Professeur à l’USTHB Examinateur
M HADJ-ARAB Houria
me
Maître de Conférences /B à Membre invité
l’USTHB
Résumé

Les plantes sahariennes constituent une source importante de molécules bioactives. Ainsi, la
valorisation des principes actifs issus de ces plantes représente un potentiel économique
important. Dans cet optique, nous nous sommes intéressés à Foleyola billotii Maire, une
Brassicacée endémique du sud algérien et marocain, bien adaptée aux conditions xériques de
son milieu naturel. Hormis quelques travaux dans la phylogénie des Brassicaceae, les études
consacrées à cette espèce, localement appelée Oum-Ezzine, sont inexistantes. Dans ce travail,
nous nous sommes attardés à réaliser des études morphologiques, anatomiques,
phytochimiques et biologiques sur F. billotii. Le premier chapitre a été consacré à l’étude
morphologique, par l’analyse de la structure des fleurs, des siliques et des graines ; suivie
d'une étude anatomique de la tige et de l’ultrastructure des téguments séminaux. Le deuxième
chapitre porte sur l’étude phytochimique, dans lequel un dosage colorimétrique des extraits
est réalisé. Suivi de l’approche représentant l’objectif principal de ce travail, qui est la
détermination via l’LC- HRMS Q-ToF, des composés majeurs du métabolisme secondaire des
extraits issus de feuilles de F. billotii récoltées à Tindouf, ainsi que celles de la plante cultivée
au laboratoire, puis comparer leurs compositions moléculaires. Le dernier chapitre consiste à
la mise en évidence des propriétés biologiques en évaluant deux activités : antioxydante et
anticancéreuse. Au niveau de l’arganeraie de Tindouf, F. billotii forme une petite population
d’individus épars. Elle forme un buisson très ramifié, avec des feuilles charnues, étroites et
très caduques. Sa fleur et ses siliques sont relativement de grande taille par rapport aux autres
Brassicaceae. De plus, l'observation de l'ultrastructure des téguments séminaux montre
l'existence d'une certaine plasticité de l’ornementation. L’analyse par LC-HRMS Q-ToF nous
a permis de déterminer 15 composés : 3 glucosinolates (progoitrine, gluconapine et
glucobrassicine), 6 acides chlorogéniques (4 isomères de l’acide coumaroyl-quinique et 2
isomères de l’acide féruloyl- quinique), 3 dérivés de sinapates (l’acide sinapoyl-thréonique, le
dérivé sinapate-hexose et un troisième dérivé du sinapate de formule C25H27NO10), et 2
flavonols (quercétine et kaempférol), les deux diglycosylés avec un rhamnose et un hexose.
De plus, l'acide féruloyl-thréonique (AFT) a été détecté comme un analogue de l'acide
sinapoyl-thréonique. Quant aux activités biologiques, la fraction diéthyl-éther a montré
l’activité la plus importante comme donneurs de protons H+ et d’électrons dans le test du
piégeage du radical DPPH et dans celui du pouvoir réducteur, cependant, cette fraction est en
quatrième position par rapport à l’inhibition du blanchiment du β-carotène. La fraction
diéthyl-éther qui possède l’activité antioxydante la plus élevée, a été choisie pour tester
l’activité anticancéreuse sur deux lignées cellulaires, HEp-2 du cancer du larynx et A549 du
cancer des poumons. Cette fraction a montré des capacités anticancéreuses sur les deux
lignées cellulaires en inhibant leur prolifération et en induisant l’apoptose.
Mots clés : Brassicaceae, Foleyola billotii, LC-HRMS Q-ToF, activités biologiques,
glucosinolates, acides chlorogéniques, quercétine, kaempférol.
REMERCIEMENTS
Cette thèse de doctorat est l’aboutissement d’un travail effectué au Laboratoire de Biologie et
Physiologie des Organismes (LBPO, dirigé par M me Fatiha Aid), équipes de Physiologie Végétale
et de Biosystématique Génétique et Évolution, au sein de la Faculté des Sciences Biologiques
(FSB), à l’Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene (USTHB) d’Alger.
De nombreuses personnes m'ont aidée dans la réalisation de ce projet, certaines de manière directe
d'autre de manière moins directe mais toutes aussi importantes. Je souhaite profiter de cette
occasion unique qui m'est offerte pour les remercier.
Je tiens tout d'abord à remercier vivement ma Directrice de thèse, madame Aicha Belkebir,
professeur à l’USTHB. Elle a accepté de m'encadrer alors qu'elle ne me connaissait pas ! Je la
remercie pour sa très grande disponibilité et sa gentillesse, pour sa précieuse aide, pour ses
encouragements et son soutien constants et désintéressés tout au long de mes années de thèse.
Je vous remercie infiniment pour tout ce que vous avez fait pour moi !
Je remercie chaleureusement ma Co-promotrice Mme Houria Hadj-Arab, docteur à l’USTHB,
pour ses encouragements, ses compétences, son soutien et sa disponibilité, quelles que soient
les circonstances. Je vous remercie infiniment !
Je remercie énormément la responsable de ma formation doctorale, Mme Saida Ouafi, Professeur
à l’USTHB, de m’avoir fait l’honneur de présider le jury. Je vous remercie pour le soutien que
vous m'avez apporté pendant toutes les années de réalisation de ce travail !
Je tiens à remercier également Mme Fatiha Aid, professeur à l’USTHB, pour avoir accepté
d’examiner ce travail, je vous remercie madame également pour m'avoir accueillie dans votre
laboratoire pendant cinq ans et pour m'avoir donné les moyens nécessaires pour y travailler et
d’assurer un excellent environnement de travail.
Que Mme LASSOUANE Nassima, MCA à l’École Nationale Supérieure Agronomique (ENSA),
Mr KAMELI Karim, Professeur à l’École Normale Supérieure (ENS) et M r Rachid Amirouche
Professeur à l’USTHB, reçoivent mes sincères remerciements et ma profonde gratitude pour avoir
accepté d’examiner et de juger ce travail de thèse. Merci à vous d’avoir consacré du temps à
la lecture de ce travail ainsi que d’y avoir apporté des remarques et des commentaires lors de
ma soutenance.
Je remercie spécialement Mr Rachid Amirouche et Mme N. Amirouche (Professeurs à l’USTHB),
pour leurs précieux conseils professionnels et incessants.
Je remercie Mme Ouzna Abrous et Mr Rédha Djebbar, professeurs à l’USTHB, pour leurs aide et
conseils, surtout administratifs.
Je remercie Mme S. Aouichet, Mme Boumaaza et Mme K. Regouat pour leur colaboration précieuse
et pour m’avoir accueilli dans leur laboratoire.
Je souhaiterais également remercier les personnes qui ont soutenu mon projet professionnel et qui
ont participé à mes travaux de thèse au travers des discussions enrichissantes : Je remercie
particulièrement Mme Aicha Ksouri, vous m’avez encouragé, conseillé et aidé, depuis que j’ai rejoint
le labo. Merci Mr Perreau Francois pour ton aide précieux. Merci à vous Mme D. Chabane,
Mr Abderrahmani, Mme H. Bandou et Mr S. Trabssi pour l’aide, pour la bonne ambiance de
travail et pour les conseils précieux.
Je remercie toutes les personnes du département et de la post graduation. J’adresse mes
remerciements surtout aux membres de l’équipe de Physiologie Végétale.
J'exprime toute ma gratitude à mes amis et collègues : Redouane Semaoui, S. Moussouni, T.
Khedim, T. Azibi, F. Aissou, K. Regouat, C. Ould-said, S. Gueridi, L. Harchaoui, A. Guenoun, N.
Laouirem, C. Melzi, S. Begah, A. Cherchali, L. Boucelha et S. Chaker.
Je tiens à remercier l'Administration de la Conservation des Forêts de Tindouf pour leur aide
précieuse et leur accompagnement lors de la collecte des plantes et pour avoir fourni toutes les
informations nécessaires.
Je remercie mon père et ma mère pour leurs soutien éternel ! Qu’Allah vous garde et vous bénisse,
cette réussite est avant tout la vôtre !
Je tiens spécialement à remercier ma très chère femme H. Zakkoumi qui était là pendant les
meilleurs moments et qui m’a soutenu durant les pires moments. Je te remercie infiniment !
Je remercie de tout mon cœur ma famille et ma belle-famille, pour m’avoir soutenu dans toutes les
choses que j’ai décidé de faire. Je remercie mes sœurs, mes frères, mes neveux et nièces. Merci
pour votre présence divertissante et rassurante.
ABRÉVIATIONS

ACoQ Acide coumaroyl-quinique


PRO Progoitrine
GLN Gluconapine
GBR Glucobrassicine
AFT Acide féruloyl-thréonique
AFQ Acide féruloyl-quinique
APG Angiosperm Phylogeny Group
APOX Ascorbate Peroxidase
BHT Butylhydroxytoluène
BPOX Benzidine Peroxidase
CIE Courrants ioniques extraits
CIT Courrants ioniques totaux
CoA Coenzyme A
COMT Caffeic acid O-methyltransferase
CPOX Coniferyl alcohol peroxidase
Da Dalton 1Da = 1 g.mol-1
DMSO Diméthylsulfoxyde
DPPH 1,1-diphényl-2-picrylhydrazyl
ELISA Enzyme-linked immunosorbent
assay ESI Electrospray
EtOH Éthanol
GPOX Guaiacol Peroxidase
HPLC High Performance Liquid Chromatography (chromatographie liquide haute
performance)
KRH Kaempférol Rhamnose-Héxose
LC-HRMS Q-ToF Liquid Chromatography High Resolution Mass Spectrometry Quadrupole
Time Of Flight.
m/z Masse sur charge
MeOH Méthanol
MEB Microscope Electronique à Balayage
PAL Phénylalanine ammonialyase
ppm Partie par million

4
QRH Quercétine Rhamnose-Héxose
ROS Reactive oxygen species
SM Spectrométrie de masse
SVF Stromal vascular fraction
TAL Tyrosine ammonialyase
TR Temps de rétention

i
TABLE DES MATIERES
ABRÉVIATIONS.......................................................................................................................i
TABLE DES MATIERES........................................................................................................ii
LISTE DES TABLEAUX.........................................................................................................v
LISTE DES FIGURES............................................................................................................vi
LISTE DES ANNEXES.........................................................................................................viii
INTRODUCTION.....................................................................................................................1
Partie I. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE........................................................................4
1. Présentation de la famille des Brassicaceae....................................................................4
Description botanique...............................................................................................4
Systématique des Brassicaceae.................................................................................6
Espèces des Brassicaceae en Algérie........................................................................8
Foleyola billotii Maire............................................................................................11
2. Étude du métabolisme secondaire.................................................................................12
Introduction............................................................................................................12
Les composés phénoliques.....................................................................................12
2.2.1. Les acides phénoliques....................................................................................13
2.2.2. Flavonoïdes.....................................................................................................16
2.2.3. Biosynthèse des flavonoïdes...........................................................................17
2.2.4. Classification des flavonoïdes.........................................................................19
2.2.5. Isoflavones......................................................................................................22
2.2.6. Lignanes..........................................................................................................23
2.2.7. Lignines...........................................................................................................23
2.2.8. Stilbènes..........................................................................................................24
Les glucosinolates...................................................................................................25
Généralités sur la technique de spectrométrie de masse.........................................32
3. Activités antioxydante et anticancéreuse des métabolites secondaires.........................33
Généralités sur le stress oxydant............................................................................33
Généralités sur l’activité antioxydante...................................................................34
3.2.1. Systèmes antioxydants enzymatiques.............................................................34
3.2.2. Les antioxydants non enzymatiques................................................................34
3.2.3. Les antioxydants non enzymatiques exogènes................................................34
Généralités sur la notion de chimiothérapie anticancéreuse...................................36
3.3.1. Apoptose et autres morts cellulaires programmées.........................................36
Partie II. MATERIEL ET METHODES..............................................................................33
1. Matériel biologique et réactifs......................................................................................33
Matériel végétal......................................................................................................33
2. Méthodes.......................................................................................................................33
Analyse morphologique des fruits et graines de F. billotii.....................................33
2.1.1. Fruits................................................................................................................33
2.1.2. Graines............................................................................................................34
Analyse phytochimique de la plante.......................................................................34
2.2.1. Macération.......................................................................................................35

ii
2.2.2. Préparation des extraits totaux........................................................................35
2.2.3. Fractionnement des extraits.............................................................................35
Dosage des composés phénoliques.........................................................................36
2.3.1. Dosage des anthocyanes..................................................................................37
2.3.2. Détermination de la teneur en polyphénols totaux..........................................37
2.3.3. Détermination de la teneur en flavonoïdes totaux...........................................38
Analyse par LC-HRMS Q-ToF..............................................................................39
Détermination de l’activité antioxydante des extraits............................................40
2.5.1. Piégeage du DPPH ou 1,1-diphényl-2-picrylhydrazyl....................................40
2.5.2. Pouvoir réducteur............................................................................................40
2.5.3. Test d’inhibition du blanchiment du β-carotène.............................................41
Analyse in vitro des propriétés anticancéreuses des extraits de F. billotii.............41
2.6.1. Lignées cellulaires utilisées et traitement........................................................41
2.6.2. Traitement des cellules HEp-2 et A549 par FDFA.........................................41
2.6.3. Étude de la viabilité et de l’apoptose..............................................................42
Partie III. RÉSULTATS ET DISCUSSION.........................................................................44
Chapitre I : Étude morphologique, anatomique et ultra-structurale................................44
1. Description morphologique de F. billotii......................................................................44
2. Analyse de la structure de la fleur.................................................................................47
3. Mesure des fruits et graines de F. billotii.....................................................................49
Mesure des fruits....................................................................................................49
3.1.1. Taille des siliques............................................................................................49
3.1.2. Nombre de graines par silique.........................................................................50
Analyse des graines................................................................................................51
3.2.1. Analyse morphométrique................................................................................51
3.2.2. Observation au microscope électronique à balayage (MEB)..........................53
Étude anatomique des tiges de Foleyola billotii.....................................................56
4. Discussion.....................................................................................................................59
Chapitre II. Analyse biochimique des feuilles de F. billotii : Étude des composés du
métabolisme secondaire..........................................................................................................63
1. Teneur en polyphénols totaux.......................................................................................63
2. Teneur en flavonoïdes totaux........................................................................................65
3. Teneur des anthocyanes................................................................................................66
4. Analyse des extraits de F. billotii par LC-HRMS Q-ToF.............................................67
Identification des composés phénoliques et des glucosinolates des extraits bruts de
Foleyola billotii.................................................................................................................67
4.1.1. Glucosinolates.................................................................................................70
4.1.2. Les acides chlorogéniques...............................................................................72
4.1.3. Dérivés de l’acide sinapique...........................................................................75
4.1.4. Un acide trans-cinnamique glycosylé.............................................................77
4.1.5. Flavonols.........................................................................................................77
Comparaison des composés dans les extraits de F. billotii native et cultivée au
laboratoire.........................................................................................................................80
4.2.1. Comparaison des extraits par groupes de composés.......................................80

ii
4.2.2. Comparaison des extraits par composés..........................................................81
4.2.3. Discussion.......................................................................................................83
Chapitre III. Étude des activités biologiques des extraits...................................................86
1. Évaluation de l’activité antioxydante............................................................................86
Piégeage du 1,1-diphenyl-2-picrylhydrazyl (DPPH)..............................................86
Pouvoir réducteur...................................................................................................89
Blanchiment du β-carotène.....................................................................................91
Discussion...............................................................................................................92
2. Évaluation de l’activité anticancéreuse des extraits de F. billotii.................................95
Étude de la prolifération et de la mortalité cellulaire.............................................95
Révélation du taux de mortalité induite par la FDFA sur les cellules HEp-2........96
2.2.1. Coloration à l’acridine orange.........................................................................96
2.2.2. Marquage au propidium iodide (PI)................................................................96
Étude morphologique après coloration au bleu de toluidine..................................97
Discussion.............................................................................................................100
CONCLUSION GÉNÉRALE................................................................................................95
REFERENCES BIBLIOGRAPIQUES.................................................................................98
ANNEXES.............................................................................................................................115

iv
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Espèces endémiques de l’Algérie selon Quézel & Santa, (1962)..........................8
Tableau 2. Classification de Foleyola billotii selon APG III..................................................11
Tableau 3. Les principaux acides dérivés de l'acide benzoïque...............................................15
Tableau 4. Les principaux acides hydroxycinnamiques..........................................................16
Tableau 5. Distribution des glucosinolates chez quelques espèces de plantes (Fahey et al.,
2001).........................................................................................................................................30
Tableau 6. Caractères morphométriques des siliques de F. billotii.........................................50
Tableau 7. Différences de surfaces des polygones formant l'ornementation des graines de F.
billotii........................................................................................................................................56
Tableau 8. Différentes fractions étudiées.................................Error! Bookmark not defined.
Tableau 9. Composés identifiés à partir d'extraits de F. billotii, détectés par LC-HRMS en
Mode d’Ions Négatifs...............................................................................................................68
Tableau 10. Comparaison des quantités des composés dans les extraits bruts issus de feuilles
des plantes natives et de celles cultivées au laboratoire...........................................................80
Tableau 11. Comparaison entre les pourcentages des différents groupes de composés..........81
Tableau 12. Comparaison des teneurs des espèces moléculaires dans les extraits bruts de F.
billotii native et cultivée au laboratoire....................................................................................82
Tableau 13. Teneurs relatives des espèces moléculaires.........................................................83

v
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Carte de répartition mondiale des Brassicaceae (Koch & Kiefer, 2006)..................4
Figure 2. Illustration des espèces acaules : (A) Idahoa scapigera (Al-Shehbaz, 2012a) et (B)
Leavenworthia exigua (par Jean C. Putnam Hancock)...............................................................5
Figure 3. Différentes inflorescences qui existent chez les Brassicaceae...................................6
Figure 4. Structure générale des fleurs et fruits des BrassicaceaeError! Bookmark not
defined.
Figure 5. Arbre phylogénétique de l'ordre Brassicales selon APG III.......................................8
Figure 6. Définition des secteurs phytogéographiques du Nord de l'Algérie, adaptée selon
Quézel & Santa, (1962) (Chatelain et al., 2016).....................................................................10
Figure 7. Structure du phénol (Hydroxy-benzène)..................................................................13
Figure 8. Nomenclature des voies de substitution des composés phénoliques (Vermerris &
Nicholson, 2006)......................................................................................................................13
Figure 9. Phénols simples à substitutions orto, meta et para..................................................13
Figure 10. Biosynthèse des acides phénoliques (Heleno et al., 2015)....................................14
Figure 11. Exemples d’acides hydroxybenzoïques..................................................................15
Figure 12. Vanilline et acide vanillique...................................................................................15
Figure 13. Structure de l’acide chlorogénique.........................................................................16
Figure 14. Biosynthèse des aurones (Haudecoeur, 2011)......................................................17
Figure 15. Biosynthèse des flavonoïdes (Santos et al., 2017)..................................................18
Figure 16. Chalcones (A) et dihydrochalcones (B)..................................................................19
Figure 17. Structure générale d'une aurone..............................................................................19
Figure 18. Structure générale des flavanones (Barreca et al., 2017)......................................20
Figure 19. Structure générale d'un flavonol (Seleem et al., 2017)..........................................20
Figure 20. Structure générale d'une flavone (Seleem et al., 2017)..........................................21
Figure 21. Structure générale des flavanols (Mewett et al., 2009).........................................21
Figure 22. Structure de base des Anthocyanidines (Krga & Milenkovic, 2019)...................22
Figure 23. Structure des isoflavones et de la 17 β-estradiol (Křížová et al., 2019)................23
Figure 24. Alcools cinnamiques, monomères de la lignane (Vermerris & Nicholson, 2006).
.................................................................................................................................................. 23
Figure 25. Autres composés incorporés dans les lignines (Vermerris & Nicholson, 2006). 24
Figure 26. Structure du resvératrol (Shrestha et al., 2019).....................................................25
Figure 27. Structure générale des glucosinolates.....................................................................26
Figure 28. Biosynthèse des glucosinolates (Ishida et al., 2014).............................................27
Figure 29. Schéma général des glucosinolates et des produits d'hydrolyse courants..............29
Figure 30. Présentation schématique des différents modules d’un spectromètre de masse.....33
Figure 31. Structure de la vitamine C (Acide ascorbique).......................................................35
Figure 32. Zone de récolte de Foleyola billotii........................................................................33
Figure 33. Paramètres morphométriques mesurés des siliques de F. billotii...........................34
Figure 34. Étapes de préparation des échantillons pour l'analyse (macération, extraction et
fractionnement).........................................................................................................................36
Figure 35. Courbe d’étalonnage de l’acide gallique................................................................38
Figure 36. Courbe d'étalonnage de la quercétine.....................................................................39

vi
Figure 37. Aspects morphologiques de Foleyola billotii Maire..............................................46
Figure 38. Régénération sur la souche ligneuse de Foleyola billotii.......................................47
Figure 39. Fleur de F. billotii observée sous loupe binoculaire...............................................48
Figure 40. Détail de la fleur montrant l’écartement des anthères après l’anthèse...................48
Figure 41. Aspect des nectaires de F. billotii...........................................................................49
Figure 42. Heatmap résumant le nombre de graines par silique de F. billotii.........................50
Figure 43. Moyennes du nombre de graines par silique et moyennes des longueurs des
siliques de 3 individus de F. billotii native...............................................................................51
Figure 44. Moyennes des mesures morphométriques des graines de F. billotii......................52
Figure 45. Aspect de la graine (à gauche) et de l’embryon (à droite) de F. billotii.................52
Figure 46. Graines de F. billotii au MEB, colorées à l’aide du logiciel MountainsLab..........53
Figure 47. Téguments des graines de F. billotii native et cultivée au MEB à différents
grossissements...........................................................................................................................55
Figure 48. Polygones sélectionnés pour la mesure de leurs surfaces.......................................56
Figure 49. Coupes anatomiques de la tige de F. billotii..........................................................57
Figure 50. Stomate au niveau de l’épiderme de la tige............................................................58
Figure 51. Cellules sécrétrices internes dans l’écorce de la tige de F. billotii.........................59
Figure 52. Comparaison des teneurs en polyphénols totaux chez les extraits bruts et les
différentes fractions..................................................................................................................64
Figure 53. Teneurs en flavonoïdes totaux des extraits et fractions de F. billotii.....................65
Figure 54. Teneurs en anthocyanes totaux des extraits de F. billotii de Tindouf....................66
Figure 55. Spectre de masse de la progoitrine.........................................................................70
Figure 56. Spectre de masse de la gluconapine.......................................................................70
Figure 57. Fragments identifiés chez F. billotii pour la progoitrine (a) et la gluconapine (b).71
Figure 58. Spectres de masse des acides chlorogéniques. A. ACoQ1 ; B. ACoQ2 ; C.
ACoQ3 ; D. ACoQ4 ; E. AFQ1 ; F. AFQ2...............................................................................73
Figure 59. Fragments identifiés dans F. billotii pour l’ACoQ (a) et AFQ (b).........................74
Figure 60. Spectres de masse de l'acide sinapoyl thréonique..................................................75
Figure 61. Spectres de masse du dérivé hexose sinapate.........................................................76
Figure 62. Spectre de masse du troisième dérivé du sinapate (C25H27NO10)...........................76
Figure 63. Spectre de masse de l'acide féruloyl-thréonique.....................................................77
Figure 64. Spectre de masse de la quercétine-rhamnose-hexose.............................................78
Figure 65. Spectre de masse du kaempférol-rhamnose-hexose...............................................78
Figure 66. Fragments identifiés dans F. billotii pour QRH (a) et KRH (b).............................79
Figure 67. Voie de la biosynthèse des glucosinolates aliphatiques. GLs :
glucosinolates.........................................................................................................................84
Figure 68. Pourcentage d’inhibition du radical DPPH en fonction de la concentration des
différents extraits et fraction de F. billotii................................................................................87
Figure 69. IC50 des activités de piégeage du radical libre DPPH de différents extraits et
fractions de F. billotii................................................................................................................88
Figure 70. Résultats du pouvoir réducteur des différents extraits et fractions de F. billotii....89
Figure 71. IC50 du pouvoir réducteur de différents extraits et fractions de F. billotii comparés
à celui de l’acide gallique et du BHT........................................................................................90

v
Figure 72. Cinétique du blanchiment du β-carotène en présence de différents extraits de F.
billotii testé à une concentration de 2mg/mL............................................................................91
Figure 73. Pourcentage d’inhibition du β-carotène par différents extraits et fractions de F
billotii par rapport à l’acide gallique.........................................................................................92
Figure 74. Taux de prolifération et de mortalité chez les deux lignées cellulaires..................95
Figure 75. Taux de mortalité des cellules HEp-2 révélé par la coloration à l’acridine orange.
.................................................................................................................................................. 96
Figure 76. Taux de mortalité cellulaire révélée par la coloration au propidium iodide...........97
Figure 77. Cellules cancéreuses HEp-2 du cancer de larynx, traitées par la fraction diéthyl-
éther à 40µg/mL pendant 24h...................................................................................................98
Figure 78. Cellules A549 du cancer du poumon traitées par la fraction diéthyl-éther à
40µg/mL pendant 24h...............................................................................................................99
Fig. A. 79. Courants ioniques totaux (CIT) obtenus par LC-HRMS Q-ToF de (a) plantes
natives et (b) plantes cultivées au laboratoire.........................................................................115
Fig. A. 80. Courants ioniques extraits (CIE) obtenus par LC-HRMS Q-ToF de (a) plantes
natives et (b) plantes cultivées au laboratoire.........................................................................115

LISTE DES ANNEXES


Annexe 1. Courants ioniques totaux (CIT) et extraits (CIE) obtenus par LC-HRMS Q-ToF
des extraits de plantes natives et cultivées..............................................................................115
Annexe 2. Herbier de Maire 1923 – Foleyola billotii Maire..................................................116
Annexe 3. Maire (1925) : Extrait du Bulletin de la Société d'Histoire Naturelle de l'Afrique du
Nord, Vol. 16, p. 90-91...........................................................................................................117

vi
Introduction
Thèse de doctorat, Y. INTRODUCTIO

INTRODUCTION
La famille des Brassicaceae est l’une des familles les plus importantes des angiospermes,
elle renferme environ 4000 espèces réparties sur 351 genres (Walden et al., 2020). En
Algérie cette famille y est très bien représentée avec, selon la flore de Quézel & Santa,
(1962), près de 200 espèces dont la majorité se trouve dans les zones arides ou semi-arides du
sud du pays. Dans le contexte actuel du réchauffement climatique, la connaissance de ces
espèces bien adaptées aux conditions xériques revêt une importance majeure.
Les plantes qui caractérisent les régions sahariennes de températures extrêmement élevées et
de sécheresse, représentent de bons modèles pour étudier les mécanismes d'adaptation des
plantes à ces conditions.
Plusieurs caractères ont un rôle dans ces mécanismes, dont les caractères morphologiques,
anatomiques ou biochimiques. Du point de vue biochimique, les espèces végétales produisent
diverses molécules organiques leur permettant de mieux s’adapter à leur milieu. Il s’agit des
métabolites secondaires qui interviennent dans les interactions des plantes et leur
environnement. Ils ont plusieurs rôles importants au sein des plantes ; ils sont particulièrement
impliqués dans l’adaptation des plantes aux stress biotiques et abiotiques.
Les métabolites secondaires, très diversifiés et diversement répartis chez les différents
taxons des végétaux, sont abondants chez les Brassicaceae.
Dans cette étude, nous nous sommes intéressés à Foleyola billotii Maire, c’est une
brassicaceae peu connue, endémique au sud-ouest de l’Algérie et du Maroc et, de ce fait,
adaptée aux conditions extrêmement hostiles. Les métabolites secondaires sont connus pour
leurs rôles dans les défenses constitutives ou induites des plantes (Matsuura & Fett-Neto,
2017). L’adaptation de F. billotii aux conditions de son habitat naturel peut être liée aux
composés qu’elle produit, néanmoins, aucune étude n'a été menée afin de déterminer les
métabolites secondaires de cette espèce.
Il est à noter que toutes les espèces de la famille des Brassicaceae ont une variété importante
de métabolites secondaires, dont les lignanes, les alcaloïdes, les terpènes, les composés
polyphénoliques et les glucosinolates, impliqués dans les mécanismes de défense des plantes.
Les glucosinolates sont des métabolites secondaires contenant du soufre et sont
caractéristiques de la famille des Brassicaceae, ils ont une structure spécifique avec des
liaisons glucose-soufre inhabituelles (Yatusevich et al., 2010). Leur hydrolyse conduit à
divers dérivés bioactifs, en particulier des isothiocyanates (Nugrahedi et al., 2017), dont
le squelette est constitué d'un sucre (D-glucopyranosyle), d'une
fonction O-sulfatée anomérique thiohydroximate et d'une
chaîne latérale variable ayant des acides aminés comme précurseurs.

1
Thèse de doctorat, Y. Mahdaoui INTRODUCTION

Les glucosinolates ont été particulièrement étudiées, ces dernières années, pour leurs
propriétés biologiques importantes et leur rôle important dans le système de défense des
plantes contre les menaces biotiques (Kos et al., 2012; Moreira-Rodríguez et al., 2017). Ils
sont impliqués dans le processus d'ajustement osmotique : leur niveau augmente en cas de
stress osmotique (Zaghdoud et al., 2012). De plus, les glucosinolates peuvent avoir un rôle
préventif dans la santé humaine et peuvent être bénéfiques contre différentes pathologies
telles que le cancer, les maladies cardiovasculaires et les maladies neurodégénératives
(Dinkova-Kostova & Kostov, 2012; Jaafaru et al., 2018).
Comme les glucosinolates, les composés phénoliques, en particulier les acides trans-
cinnamiques (par exemple : l’acide p-coumarique, l’acide caféique et l’acide férulique) sont
connus pour être bénéfiques pour la santé humaine (Chen et al., 2014). Ils sont naturellement
présents sous leur forme libre ou estérifiés à un acide quinique, formant ainsi des acides
chlorogéniques (Marques & Farah, 2009). La synthèse des composés phénoliques augmente
en présence de stress biotiques ou abiotiques (Brunetti, 2016). De plus, les polyphénols sont
connus pour leur activité antioxydante importante, expliquée par le fait qu'ils peuvent piéger
directement les espèces réactives de l'oxygène dites ROS (Halliwell, 1994). Des études
récentes ont identifié plusieurs acides phénoliques chez les espèces de Brassicaceae, dont
l'acide gallique, l'acide coumarique, l'acide caféique et l'acide chlorogénique (Ombra et al.,
2017; Li, Zheng, et al., 2018). En ce qui concerne les flavonoïdes, le kaempférol et la
quercétine sont les aglycones de flavonols les plus courants chez les Brassicaceae,
l'isorhamnétine est également présent chez certaines espèces ; ces flavonols sont généralement
glycosylés et sont O-glycosylés dans la plupart des cas (Xiao et al., 2014).
Il a été démontré que toutes ces molécules ont une influence substantielle sur la santé
humaine, attribuée principalement à leur très forte activité antioxydante.
Foleyola billotii est totalement méconnue en dehors de sa description dans les flores
puisqu’aucune étude ne lui est consacrée dans la littérature, à l’exception de son classification
phylogénétique dans les Brassicaceae. Nous avons donc jugé utile de la caractériser sur les
plans morphologique et anatomique et d’effectuer une étude ultra-structurale des téguments
séminaux à l’aide du MEB.
Le principal but de ce travail est la détermination, par spectrométrie de masse, de la
composition moléculaire en termes de métabolites secondaires (glucosinolates et de composés
phénoliques) dans les feuilles de Foleyola billotii native, puis réaliser une comparaison
qualitative et quantitative des compositions entre les feuilles de la plante native et de celles de
la plante cultivée au laboratoire. Le travail a aussi porté sur l’évaluation des capacités

2
Thèse de doctorat, Y. INTRODUCTIO

antioxydantes des extraits bruts des feuilles des plantes natives et cultivées. On a aussi évalué
les capacités antioxydantes des fractions obtenues par des affrontements liquide-liquide des
extraits bruts avec des solvants à polarités croissantes. Pour la détermination de l’activité
anticancéreuse, seule la fraction diéthyl-éther des feuilles issues de plantes cultivées au
laboratoire a été testée.
Ce travail comprend trois parties, dont la première a été consacrée à une synthèse
bibliographique, dans laquelle on a présenté la famille des Brassicacées et réalisé une étude du
métabolisme secondaire et des activités biologiques. La deuxième partie résume les
différentes méthodes utilisées, et la troisième comporte les résultats et discussions. Cette
dernière partie est subdivisée en trois chapitres : le premier chapitre, un peu minoritaire et
absent du cadre initial de cette thèse, porte sur la description morphologique de F. billotii,
l'analyse de la structure de la fleur, l'analyse des tailles des siliques et du nombre de graines
par silique, l'analyse morphométrique des graines suivie par leur observation au MEB et,
enfin, l'étude anatomique des tiges.
Un deuxième chapitre, qui forme la part la plus importante et le cadre initial de ce travail,
consiste en deux approches. La première consiste en la détermination par LC-HRMS Q-ToF
de la composition moléculaire des extraits des feuilles de F. billotii native. Dans la deuxième
approche, nous avons effectué une comparaison qualitative et quantitative des compositions
moléculaires des feuilles entre les plantes natives et celles stressées en les cultivant au
laboratoire avec un arrosage régulier. Nous avons aussi dosé les polyphénols totaux, les
flavonoïdes totaux et les anthocyanes.
Enfin, le troisième chapitre consiste en l'étude des activités biologiques des extraits
hydroéthanoliques des feuilles en déterminant l’activité antioxydante, par trois méthodes
différentes puis en évaluant l’activité anticancéreuse. La fraction diéthyl-éther a été choisie
pour tester l’activité anticancéreuse sur deux lignées cellulaires, HEp-2 du cancer du larynx et
A549 du cancer des poumons. Cette fraction a été choisie puisqu’elle possède l’activité
antioxydante la plus élevée.

3
Synthèse bibliographique
I
Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Partie I. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE


1. Présentation de la famille des Brassicaceae
La famille des Brassicaceae BURNETT (= Cruciferae Antoine-Laurent de JUSSIEU) est
une des 15 plus larges familles d’angiospermes. Cette famille de l’ordre des Brassicales est
constituée d’environ 4000 espèces réparties sur 351 genres (Walden et al., 2020). Les
membres de la famille des Brassicaceae se rencontrent sur tous les continents excepté
l’Antarctique (Figure 1). Elle est particulièrement diversifiées dans la région méditerranéenne,
en Asie centrale et au Sud-Ouest et aussi dans l'Ouest de l'Amérique du Nord (Guo et al.,
2017; Raza et al., 2020).
Les Brassicaceae sont majoritairement des herbacées. On y trouve plusieurs plantes
d’intérêt, certaines sont sources d’épices (Eutrema et Armoracia) d’autres d’huiles végétales
(Brassica), comme B. napus (colza), qui fournit la deuxième graine oléagineuse la plus
produite dans le monde après le soja. Il existe également des espèces ornementales (Arabis,
Lobularia, Mathiola et Hesperis) et aussi des espèces modèles dans la biologie expérimentale,
c’est l’exemple de Arabidopsis thaliana (Guo et al., 2017).
Description botanique
Les espèces de la famille des Brassicaceae sont généralement des herbes ou sous-
arbrisseaux, moins fréquemment arbustes ou, rarement, lianes ou arbres. Elles sont annuelles,
bisannuelles ou vivaces, généralement terrestres mais elles peuvent être aquatiques.
Leur appareil végétatif est généralement composé de :

Figure 1. Carte de répartition mondiale des Brassicaceae (Koch & Kiefer, 2006).

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Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Les tiges qui sont généralement dressées, parfois ascendantes, descendantes, prostrées,
décombantes ou procombantes ; ramifiées ou non ramifiées. Elles sont absentes dans le genre
Idahoa (Figure 2) et dans quelques espèces du genre Leavenworthia (Felger, 2011).

Figure 2. Illustration des espèces acaules : (A) Idahoa scapigera (Al-Shehbaz, 2012a) et (B)
Leavenworthia exigua (par Jean C. Putnam Hancock).

Les feuilles caulinaires sont généralement alternes, parfois opposées ou verticillées (ex.
Cardamine angustata, C. concatenata, C. diphylla et Lunaria annua) ; subopposées (ex. C.
dissecta, C. maxima et Draba ogilviensis) ou toutes basales, dépourvues de stipules, avec des
glandes minuscules à la base des pétioles et des pédicelles. Elles sont parfois persistantes,
généralement présentes ; en rosettes simples, rarement trifoliolées ou composées de façon
pennée, palmaire ou bipennée ; elles peuvent être pétiolées, sessiles ou sous-sessiles ; les
bords du limbe sont entiers, dentés, crénelés, sinués, festonnés ou disséqués (Felger, 2011).
Les inflorescences terminales sont généralement en forme de racème souvent corymbe ou
panicule, les fleurs peuvent être solitaires et les bractées sont généralement absentes (Felger,
2011).
Les fleurs bisexuées ou unisexuées sont généralement actinomorphes (zygomorphes chez
Iberis et quelques espèces de Pennellia, Streptanthus et Teesdalia). Les sépales sont
généralement caducs, rarement persistants, au nombre de 4, se trouvant en 2 paires décussées
(1 paire latérale, 1 médiane), distincts ou coalescents, non sacciformes ; elles sont souvent de
couleur blanche, jaune ou d'un pourpre pâle a foncé.

5
Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Figure 3. Différentes inflorescences qui existent chez les Brassicaceae.

Les pétales sont au nombre de quatre, alternant avec les sépales, ils sont généralement
cruciformes, rarement en paires abaxiales et adaxiales.
Les 6 étamines sont disposées en 2 verticilles, généralement tétradynames (paire externe
latérale plus courte que les 2 paires internes médianes), rarement de longueur égale. Les
anthères biloculaires, sont déhiscentes par fentes longitudinales. Les grains de pollen sont
tricolpés et trinucléés. Les nectaires réceptaculaires, présentant une variabilité dans le nombre,
la forme et la taille, sont disposées autour de la base du filament. Elles sont toujours présentes
à la base opposée des filaments latéraux. Le pistil est mono- ou dicarpellaire ; l’ovaire
biloculaire présente une fausse cloison reliant deux placentas, rarement uniloculaire et non
septé, La placentation est généralement pariétale, rarement apicale ; les ovules 1-300 par
ovaire sont anatropes ou campylotropes, (Felger, 2011).
Les fruits sont secs, déhiscents ou indéhiscents, s’ouvrant par 2 valves (bivalves)
généralement à plusieurs graines, soit allongés (silique : la longueur est plus de 3 fois
supérieure à la largeur), soit courts (silicule) ; ils sont parfois indéhiscents, éventuellement
formés d'articles se séparant transversalement (Felger, 2011).
Les graines peuvent être expulsées de la silique de manière explosive, comme chez
Cardamine, mais, chez la plupart des genres, les valves de la silique sont caduques et
exposent les graines sous l'action du vent et/ou par l’eau, ainsi, les graines ailées, vésiculaires
ou pulvérulentes sont adaptées à la dissémination par le vent (Leurquin, 2008; Felger, 2011).
Systématique des Brassicaceae

6
Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

De nombreux taxonomistes (von Hayek, 1911; Schulz, 1936; Al-Shehbaz, 1984) se sont
efforcés de donner un système de classification naturel pour diviser la famille en différentes
tribus, cette classification a fait l'objet de plusieurs controverses. Von Hayek, (1911) et
Schulz, (1936) ont divisé la famille en 10 et 19 tribus, respectivement, en se basant sur des
caractères peu nombreux qui sont traditionnellement utilisés dans la délimitation des tribus.
Ces caractères comprennent l'orientation de la radicule par rapport aux cotylédons de
l'embryon, le rapport longueur / largeur du fruit, la compression et la déhiscence des fruits, le
nombre de rangées de graines dans chaque loge, le type de trichome, et les caractéristiques
des nectaires. La classification des Brassicaceae en 19 tribus et 30 sous-tribus proposée par
Schulz a été critiqué à plusieurs reprises, ainsi, de nombreux botanistes (Janchen, 1942; Al-
Shehbaz, 1984; Koch et al., 1999, 2003; Al-Shehbaz et al., 2006; Beilstein et al., 2006) ont
amplement démontré l'artificialité de ce système. L’homoplasie, qui est la similitude d'un état
de caractère chez différents taxons ne provenant pas d'un ancêtre commun, a probablement
mené à des conclusions contradictoires dans les classifications antérieures (Al-Shehbaz et al.,
2006; Huang et al., 2016).
Un effort continu a été consacré à la phylogénie moléculaire des Brassicaceae basée sur des
séquences d'ADN telles que l’Espaceur Interne Transcrit ribosomique, ou Internal Transcribed
Spacer (ITS) en anglais (Bailey et al., 2006; Warwick et al., 2010) et quelques séquences
d’ADN mitochondrial (Couvreur et al., 2010). Ainsi, les travaux de Al-Shehbaz et al.,
(2006) et Beilstein et al., (2006), basés sur les séquences du gène ndhF, ont mené à admettre
25 tribus. Actuellement, 51 tribus sont reconnues (Al-Shehbaz, 2012b; German & Friesen,
2014; Chen et al., 2016), elles sont réparties en trois lignées majeures. Les Aethionemeae
sont reconnus comme groupe-frère des autres tribus de Brassicaceae. En utilisant 113
marqueurs nucléaires dérivés de données transcriptomiques, Huang et al., (2015) ont récupéré
l’arbre phylogénétique du core Brassicaceae constitué de cinq clades. Des études ultérieures
ont progressivement amélioré la circonscription des principales lignées au sein des
Brassicaceae, mais elles étaient encore entravées par un échantillonnage insuffisant (ex. Guo
et al., 2017; Mandáková et al., 2017).

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Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Figure 4. Arbre phylogénétique de l'ordre Brassicales selon APG III.

La phylogénie basée sur les séquences plastidiales de Liu et al., (2020) a résolu le core
Brassicaceae en trois clades majeures (Lignées I-III ou LI-LIII), ces résultats confirment ceux
de Beilstein et al., (2006) et Franzke et al., (2011).
Espèces des Brassicaceae en Algérie
L’Algérie est située dans le domaine méditerranéen, chevauchante entre deux empires floraux
: Holarctis et Paleotropis, ce que lui confère une flore très diversifiée, soit 3139 espèces
végétales décrites dans la Flore d’Algérie (Quézel & Santa, 1962). Parmi ces espèces, 551
sont protégées par la loi (Décret exécutif n°12-03 du 4 Janvier 2012). Pour leurs part Véla &
Benhouhou, (2007) dénombrent 1635 espèces plus ou moins rares et 224 endémiques, parmi
lesquelles 16 espèces sont de la famille des Brassicaceae (Tableau 1).

Tableau 1. Espèces endémiques de l’Algérie selon Quézel & Santa, (1962).

Especes endémiques Abondance et localisation d’après Quézel & Santa, (1962)


Alyssum macrocalyx Coss et Dur Steppes - AC : sur les haut plateaux de l’Atlas saharien,
algero-oranais, Sahara septentrionale à l’W de Ouargla.
Arabis doumetii Coss. Rochers calcaires -R: K2: Chaîne des Babors, Takoucht,
K1: Djurdjura

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Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Brassica dimorpha Coss. et Dur R: AS3. H2 à l’E de Batna


Brassica maurorum Dur AC: dans le Tell oranais de Ténès aux Beni Snassen.
Brassica spinescens Pomel RR : O1 Rochers maritimes du Sahel d’Oran, lles Habitas
Crambe kralikii Coss. Rocailles- R: Atlas saharien oranais, Sahara
septentrional, Hoggar.
Eruca loncholoma (Pomel).O.E Steppes - AR: H2, AS3
Schulz
Eruca setulosa Boiss. et Reut Paturages - RR: O3 Mts de Tlemcen, Ghar Rouban
Iberis peyerimhoffii Maire Rocailles - RR : A2 Mt du Bou Maad dans le Tell
algerois
Kremeriella cordylocarpus Rocailles - RR: de Nemours aux Beni-Snassen.
(Coss. et Durieu) Maire
Lepidium rigidum Pomel Forêts, broussailles - AC : dans le haut Tell et les Haut
Plateaux Constintanois, Aurès, Monts du Hodna a l’W,
jusqu’a l’Ouarsenis
Malcolmia arenaria (Desf) DC Sables maritimes et de l’interieur - C: dans toute l’Oranie
- AR: sur les hauts plateaux algerois.
Malcolmia malcolmioides (Coss Dunes littorales - RR: K3 littoral de la Kroumirie, la
et Dur). Pomel Calle.
Moricandia foleyi Batt Dépandage - Localisée Sahara oranais: Oued Namous,
Zousfana.
Otocarpus virgatus Dur. Paturages argileux - RR: H1 : Frenda, Saida.
Oudneya africana R. Br. Rocailles desertiques, gypse - AR: Sahara septentrional a
l’E de Timimoun.

AC : assez commun, C : commun, CC : très commun, CCC : particulièrement répandu. AR : assez rare, R :
rare, RR : très rare, RRR : rarissime. Voir la figure 5 pour le code des régions.

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Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Figure 5. Définition des secteurs phytogéographiques du Nord de l'Algérie, adaptée selon Quézel &
Santa, (1962) (Chatelain et al., 2016).
K: Secteur Kabyle et Numidien: KI: Grande Kabylie, K2: Petite Kabylie, K3: Numidie (de Philippeville à
la frontière tunisienne) ; A: Secteur algérois: A1: Sous-secteur littoral, A2: Sous-secteur de l'Atlas Tellien ; O:
Secteur oranais: O1: Sous-secteur des Sahels littoraux, O3: Sous-secteur de l'Atlas Tellien ; H: Secteur des
Hauts-Plateaux: HI: Sous-secteur des Hauts-Plateaux algérois et oranais, H2: Sous-secteur des Hauts-
Plateaux constantinois ; AS: Secteur de l'Atlas Saharien: AS3: Sous-secteur de l'Atlas Saharien
constantinois (Aurès
compris). Le terme Tell correspond aux secteurs : O1, O2, O3, A1, A2, K1, K2, K3.

D’autres espèces ne sont pas endémiques à l’Algérie seule, mais à des pays voisins comme le
Maroc et la Tunisie, c’est le cas de Foleyola billotii Maire, qui est, endémique du sud
Algérien et du Maroc (Quézel & Santa, 1962). Les facteurs et les processus qui augmentent
l'endémisme sont liés aux traits biologiques et aux conditions environnementales. Parmi les
traits biologiques, on cite par exemple le cycle de vie, les processus génétiques et le mode de
reproduction (Bruchmann & Hobohm, 2014).

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Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Foleyola billotii Maire


Foleyola billotii Maire est une Brassicaceae appartenant à la tribu des Brassiceae (Tableau
2), elle forme un buisson très rameux, glauque et spinescent, portant des petites feuilles
étroites, charnues et très caduques. Les fleurs de cette espèce sont violettes, grandes et à
sépales de longueur très inégale, entourant les pétales qui sont longuement exserts et très
écartées à l'anthèse (Quézel & Santa, 1962).
Étant monotypique, le genre Foleyola Maire fut décrit pour la première fois par le Dr.
Tripeau qui a commencé à la récolter dès 1922, près de Tabelbala dans la région de l’Ougarta
au sud de Beni-Abbès. Avant, l’espèce était placée parmi celles du genre Moricandia
synonyme de Moricandia spinosa, les deux espèces ont la même apparence et les mêmes
fleurs, cependant, contrairement à M. spinosa, F. billotii a des siliques indéhiscentes et des
nectars corniculés médians. En 1924, Maire a finalement obtenu des fruits mûrs et les a mis en
germination afin de confirmer le nouveau genre ; les plantes cultivées ainsi que les siliques
récoltées ont permis la séparation du nouveau genre de celui de Moricandia.
Tableau 2. Classification de Foleyola billotii selon APG III.
Règne Plantae
Clade Core eudicots
Clade rosids
Clade rosid II / Malvidae
Ordre Brassicales
Famille Brassicaceae
Tribu Brassiceae
Genre Foleyola Maire
Espèce Foleyola billotii Maire
(http://www.mobot.org/MOBOT/research/APweb/)

F. billotii existe actuellement dans la hamada de Tindouf, un vaste plateau rocailleux et


rocheux entrecoupé, de dépressions et autres oueds repérables de loin par la présence de
peuplements épars d’Acacia tortilis subsp. raddiana et plus particulièrement dans la zone
relativement protégée de l’arganeraie de Tindouf.

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Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

2. Étude du métabolisme secondaire


Introduction
Les métabolites secondaires sont des composés généralement de faible masse moléculaire
(inférieure à 1000 Da) impliqués dans l’adaptation des plantes à leur environnement et,
précisément, dans les interactions biotiques et la protection des plantes contre les stress
abiotiques ; ces métabolites contribuent aussi à la formation des arômes et des couleurs.
Une grande variété de métabolites est synthétisée par les plantes supérieures à partir de
métabolites primaires (par exemple des glucides, des lipides et acides aminés). Ils sont
généralement le résultat d’une coévolution entre les plantes et leur environnement. Ils ont
acquis leur importance grâce à leur aptitude à constituer des principes actifs pour la
production des médicaments, d’additifs alimentaires (comme antioxydants ou arômes) ou des
parfums. Les métabolites secondaires présentent une grande diversité structurale. Les études
phytochimiques ont mis en évidence plus de 80 000 terpènes (Christianson, 2017), 12 000
alcaloïdes (Velu et al., 2018) et 10 000 composés phénoliques (Gomez-Cano et al., 2020).
Ces derniers sont les groupes les plus largement distribués, mais, il existe d’autres métabolites
secondaires formant des groupes moins importants, comme les glucosinolates, qui sont un
groupe bien défini caractérisés par une unité S-β-d-glucopyrano reliée de manière anomérique
à une fonction (Z)- thiohydroximate O-sulfatée (Blažević et al., 2020). Dans cette étude nous
nous sommes intéressés aux composés phénoliques et aux glucosinolates.
Les composés phénoliques
Les composés phénoliques présentent l’une des familles les plus abondantes en métabolites
spécialisés avec plus de 10 000 composés identifiés dans les plantes jusqu'à présent. Ils ont
des fonctions importantes dans la croissance, le développement et l'adaptation de ces
dernières. Les composés phénoliques sont caractéristiques des plantes et, en tant que groupe,
on les trouve généralement sous forme d'esters ou de glycosides plutôt que sous forme de
composés libres. Leur structure chimique est caractérisée par la présence d’au moins un
groupe hydroxyle phénolique qui peut être attaché à un ou plusieurs cycles benzéniques
(Vermerris & Nicholson, 2006; Gomez-Cano et al., 2020). Le phénol (Figure 6) est la
structure sur laquelle repose l'ensemble du groupe ; ainsi, le terme "phénolique" couvre un
groupe très large et diversifié de composés chimiques qui peuvent être classés de plusieurs
façons.

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Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Figure 6. Structure du phénol (Hydroxy-benzène)

Figure 7. Nomenclature des voies de substitution des composés phénoliques (Vermerris &
Nicholson, 2006).

La nomenclature des composés phénoliques se base sur les voies de substitution. Dans la
figure 7, R, R1 et R2 représentent des substituants génériques où les nomenclatures ortho,
meta et para représentent les voies de substitutions du noyau benzène en 1,2-, 1,3- et 1,4-,
respectivement (Vermerris & Nicholson, 2006).
La figure 8 montre quelques exemples :

Figure 8. Phénols simples à substitutions orto, meta et para.

2.2.1. Les acides phénoliques


Les acides phénoliques font partie des composés phénoliques les plus simples, ils
comportent au moins un cycle aromatique dans lequel au moins un hydrogène est substitué
par un groupe

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Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

hydroxyle. Dérivés de molécules d'acide benzoïque et d'acide cinnamique, ils peuvent être
divisés en deux sous-groupes : les acides hydroxybenzoïques et les acides
hydroxycinnamiques, respectivement. Ils sont synthétisés par la voie du shikimate (Figure 9),
dans laquelle la L- phénylalanine ou la L-tyrosine est la substance précurseure (Heleno et al.,
2015; Vuolo et al., 2019).

Figure 9. Biosynthèse des acides phénoliques (Heleno et al., 2015).


1 Phénylalanine Ammonia Lyase (PAL). 2 Oxydase (présumée β-oxydation). 3 Acide benzoïque 4-
hydroxylase. 4 Acide p-hydroxybenzoïque 3-hydroxylase. 5 Acide protocatéchique 5-hydroxylase.
6 Acide protocatéchique 3-O-méthyltransférase. 7 Acide vanillique 4-O-méthyltransférase. 8 Acide
vanillique 5-hydroxylase et acide vanillique 5-O-méthyltransférase. 9 Acide cinnamique 4-
hydroxylase. 10 Tyrosine Ammonia Lyase (TAL). 11 Acide p-coumarique 3-hydroxylase. 12
Acide caféique 3-O-méthyltransférase. 13 Acide férulique 5-hydroxylase et acide caféique/5-
hydroxyférulique O-méthyltransférase (COMT). 14 4-Caféate CoA ligase et quinate O-hydroxy-
cinnamoyl transférase.

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Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

2.2.1.1. Acides hydroxybenzoïques et aldéhydes phénoliques correspondants


Les acides hydroxybenzoïques sont caractérisés par la présence d'un groupe carboxyle
substitué sur un noyau benzénique, ils ont donc une structure en C6–C1 (Figure 10 et Tableau
3).

Figure 10. Exemples d’acides hydroxybenzoïques.

Tableau 3. Les principaux acides dérivés de l'acide benzoïque.


Structure de base R1 R2 R3 R4 Acide phénolique
H H H H Acide benzoïque
H H OH H Acide p-hydroxybenzoïque (1)
OH H H OH Acide gentisique
OH H H H Acide salicylique
H OCH3 OH OCH3 Acide syringique
H OH OH OH Acide gallique (3)
H OCH3 OH H Acide vanillique
H OH OH H Acide protocatéchique (2)

La réduction de la fonction acide donne un aldéhyde phénolique (Figure 11).

Figure 11. Vanilline et acide vanillique.

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Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

2.2.1.2. Acides hydroxycinnamiques


Avec un squelette de base en C6–C3, cinq acides cinnamiques communs (Tableau 4) existent
: l’acide p-coumarique, l’acide caféique, l’acide férulique, l’acide 5-hydroxyférulique et
l’acide sinapique.
Les acides cinnamiques, ou encore phénylpropanes, se trouvent couramment dans les plantes
sous forme d'esters de l'acide quinique (acides chlogéniques), de l'acide shikimique ou de
l'acide tartrique. Ainsi, l'acide chlorogénique (Figure 12) est un ester de l'acide caféique et de
l'acide quinique.

Figure 12. Structure de l’acide chlorogénique

Tableau 4. Les principaux acides hydroxycinnamiques


Structure de base R1 R2 R3 Acide phénolique
H OH H Acide p-coumarique
OH OH H Acide caféique
OCH3 OH H Acide férulique

OCH3 OH OCH3 Acide sinapique

2.2.2. Flavonoïdes
Venant du mot latin « flavus » qui signifie « jaune », le terme flavonoïde représente une
grande famille de composés phénoliques, ce sont un groupe très répandu de polyphénols
végétaux qui partagent un squelette basique à 15 atomes de carbone et peuvent être
représentés par C6–C3–C6 (phénylbenzopyrane) (Rufino et al., 2021), soit un noyau 2-
phényl-benzo-γ- pyrane comprenant deux cycles benzéniques A et B liés par un hétérocycle
pyrane ou pyrone C (Górniak et al., 2019). Les flavonoïdes sont divisés en sous-classes
principales en fonction de leur structure carbonée et de leur niveau d'oxydation. Ils
comprennent les flavones (par exemple, la chrysine, l'apigénine, la rutine et la lutéoline), les
flavonols (par exemple, la quercétine, le kaempférol, la myricétine, la fisétine et la galangine),
les flavanones (par exemple, le naringine, naringénine, ériodictyol et hespéridine), les
isoflavones (par exemple, génistéine et daidzéine), les monomères de flavanol (par exemple,
flavan-3-ols ou catéchines),

1
Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

les polymères de flavanol (par exemple, proanthocyanidines) et les anthocyanines (par


exemple, apigénidine, cyanidine, malvidine et delphinidine) (Rufino et al., 2021). Malgré leur
faible poids moléculaire, les flavonoïdes, jouent un rôle crucial dans divers processus
biochimiques et physiologiques des plantes (Gharibi et al., 2019).
2.2.3. Biosynthèse des flavonoïdes
Tous les flavonoïdes ont une origine biosynthétique commune et résultent de la
condensation, par l’enzyme chalcone synthase, de trois molécules de malonyl-coenzyme A
(malonyl-CoA) avec le 4-coumaroyl-CoA ou 4-hydroxycinnamoyl-CoA (Figure 14). Le
malonyl-CoA provient de la biosynthèse des poly-acétates alors que le 4-coumaroyl-CoA
dérive de la voie de synthèse de l’acide shikimique. Cette condensation conduit à la formation
du 4’,2,4’,6’- tétrahydroxychalcone, précurseur des flavonoïdes.
La biosynthèse des aurones emprunte une voie différente puisqu’elle se fait en parallèle de
celle des flavanones. Selon Haudecoeur, (2011), les aurones proviennent de deux voies
distinctes de biosynthèse (Figure 13). La première voie, dite PPO, qui est catalysée par
l’auréusidine synthase, donne lieu aux aurones poly-hydroxylées sur le cycle B comme
l’auréusidine. La seconde voie, quant à elle, catalysée par les péroxydases, conduit aux
aurones mono-hydroxylées sur le cycle A, comme l’hispidol.

Figure 13. Biosynthèse des aurones (Haudecoeur, 2011).

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Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Figure 14. Biosynthèse des flavonoïdes (Santos et al., 2017)

4CL : 4-Coumarate- Coenzyme A Ligase ; AS : anthocyanidine synthase ; AUS : aurone


synthase ; C4H : cinnamate 4-hydroxylase ; CHI : chalcone isomérase ; CHS : chalcone
synthase ; DFR : dihydroflavonol 4-réductase ; F3H : flavanone 3-hydroxylase ; FLS :
Flavonol synthase ; FNSII : flavone synthase II ; IFS : isoflavone synthase ; PAL :
phénylalanine Ammonia-lyase ; UF3GT : UDP-glucose : flavonoïde 3-O-glucosyltransférase.

1
Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

2.2.4. Classification des flavonoïdes


Les flavonoïdes peuvent être classés en fonction du degré de saturation de leur hétérocycle.
Par exemple, les anthocyanidines, les flavones et les flavonols présentent une insaturation en
C2 = C3, tandis que les flavanones, les dihydroflavonols et les flavan-3-ols sont des exemples
de flavonoïdes saturés (Figure 14).
2.2.4.1. Chalcones
Les chalcones (Figure 15.A) et les dihydrochalcones (Figure 15.B) ont une chaîne linéaire
en C3 reliant les deux anneaux. La chaîne C3 des chalcones contient une double liaison,
tandis que la chaîne C3 des dihydrochalcones est saturée. Les chalcones, comme le butéine,
sont des pigments jaunes dans les fleurs. Un exemple de dihydrochalcones est la phloridzine
(phlorétine- 2′-O-D-glucoside), un composé que l'on trouve dans les feuilles de pommier.

Figure 15. Chalcones (A) et dihydrochalcones (B).

2.2.4.2. Aurones
Les aurones (Figure 16) sont des pigments jaunes présents dans les fleurs. Elles sont formées
par la cyclisation des chalcones, par laquelle le groupe meta-hydroxyle réagit avec le carbone
α pour former un hétérocycle de cinq chaînons (Vermerris & Nicholson, 2006).

Figure 16. Structure générale d'une aurone.

2.2.4.3. Flavanones
Les flavanones sont des cétones aromatiques dérivées de flavones (Figure 17), que l'on
trouve en abondance dans de nombreux agrumes comme les oranges, et les citrons
(Nagula &

1
Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Wairkar, 2019). Avec environ 350 aglycones et 100 formes glycosylées identifiées à ce jour
(Barreca et al., 2017), elles ont une activité cytotoxique, inhibent la croissance des tumeurs et
peuvent agir comme agent anticancéreux (Nagula & Wairkar, 2019).

Figure 17. Structure générale des flavanones (Barreca et al., 2017).

Les flavanones inhibent également la protéine tyrosine kinase qui diminue la croissance, la
différenciation, la mitose et l'apoptose des cellules et produisent une activité anti-
inflammatoire (Nagula & Wairkar, 2019).
2.2.4.4. Flavonols
Les flavonols présentent une classe majeure des flavonoïdes, la structure de base de leurs
squelettes est une 3-hydroxy-flavone avec différentes positions du groupe phénolique –OH
(Figure 18). La position spécifique du groupe –OH contribue à la diversité de cette classe
ainsi qu'à une augmentation de l'état d'oxydation par rapport aux flavones (Seleem et al.,
2017).

Figure 18. Structure générale d'un flavonol (Seleem et al., 2017).

Les composés appartenant à cette classe sont la quercétine, le kaempférol, la myricétine, la


galangine etc. Les flavonols sont couramment présents dans les pommes, les bananes, les
oignons et le thé (Nagula & Wairkar, 2019).
2.2.4.5. Flavones

2
Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

La structure générale des flavones est une structure de groupe cétone en position C4 et une
double liaison entre C2 et C3 (Figure 19). Parmi les flavones naturelles on compte :
l'apigénine (4´¸5¸7–trihydroxyflavone), la lutéoline (3´¸4´¸5¸7–tétrahydroxyflavone) et la
chrysine (5¸7– OH)¸ 6-hydroxyflavone (Seleem et al., 2017).

Figure 19. Structure générale d'une flavone (Seleem et al., 2017)

2.2.4.6. Flavanols ou flavan–3–ols


Les flavanols ou flavan-3-ols sont un autre groupe polyphénol avec un groupe hydroxyle en
position 3 ainsi qu'une structure cyclique carbonée entièrement saturée (Figure 20) (Seleem et
al., 2017).

Figure 20. Structure générale des flavanols (Mewett et al., 2009).

Ils ne sont pas à confondre avec les flavonols, en comparaison avec ces derniers, les
flavanols sont dépourvus du groupe cétone et ont une liaison saturée entre C2 et C3 du noyau
C (Mewett et al., 2009). Les composés qui appartiennent aux flavan-3-ols sont communément
appelés catéchines, on les trouve naturellement dans le thé, le cacao et divers légumes et fruits
(Nagula & Wairkar, 2019). La FDA a approuvé l'utilisation des catéchines et de leurs
dérivés dans diverses formulations pharmaceutiques (Nagula & Wairkar, 2019).
2.2.4.7. Anthocyanines
Les anthocyanes sont des pigments végétaux solubles dans l'eau, ils donnent la coloration
rouge, violette et bleue à de nombreux fruits, fleurs et feuilles. Ils sont des dérivés glycosylés,

2
Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

polyhydroxylés ou polyméthoxylés de cations de flavylium (2-phénylchroménylium) (Figure


21).

Figure 21. Structure de base des Anthocyanidines (Krga & Milenkovic, 2019).

Il existe 702 anthocyanines différents et 27 anthocyanidines (les formes aglycones des


anthocyanines) identifiés dans la nature. Cependant, seuls six anthocyanidines : la cyanidine,
la delphinidine, la pélargonidine, la péonidine, la malvidine et la pétunidine sont largement
répandus dans l'alimentation humaine, représentant plus de 90 % de tous les anthocyanines
connus (Krga & Milenkovic, 2019).
2.2.5. Isoflavones
La structure de base de l’isoflavone aglycone consiste en un squelette de 3-phénylchromane
hydroxylé en positions 4' et 7'. Il existe principalement trois types d'aglycones, selon les
substituants des carbones 5 et 6, appelés daidzéine, génistéine et glycitine (Bustamante-
Rangel et al., 2018). Les isoflavones sont des composés polyphénoliques qui représentent une
catégorie très courante de phytoestrogènes. Leur structure est similaire à la « 17 β-estradiol »
et ils se trouvent principalement dans la famille des Fabaceae, généralement sous forme
conjuguée. Avant d'être métabolisés, ils sont hydrolysés en aglycones par la microflore
présente dans le tube digestif humain ou animal ou par les enzymes du tube gastro-intestinal
(Figure 22). Outre leur rôle dans l'interaction de la plante avec son environnement, ils
présentent également de nombreux avantages pour la santé, souvent liés à leur activité
œstrogénique. D'autre part, ils peuvent également être considérés comme des perturbateurs
endocriniens susceptibles de provoquer des effets néfastes sur la santé humaine ou animale,
soit directement par leur consommation dans les aliments, soit indirectement par la
contamination de l'environnement, principalement des eaux de surface (Křížová et al., 2019).

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Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Figure 22. Structure des isoflavones et de la 17 β-estradiol (Křížová et al., 2019).

2.2.6. Lignanes
Les lignanes sont des dimères ou oligomères qui résultent du couplage de trois monolignols
(i) alcool p-coumarylique (Figure 23.a), (ii) alcool coniférylique (Figure 23.b) et (iii) alcool
sinapylique (Figure 23.c), l'alcool coniférylique étant le monolignol le plus couramment
utilisé dans la biosynthèse des lignanes.

Figure 23. Alcools cinnamiques, monomères de la lignane (Vermerris & Nicholson, 2006).

Les lignanes sont présents dans les fougères, les gymnospermes et les angiospermes. Ils sont
localisés dans les tiges ligneuses et dans les graines et jouent un rôle de dissuasion contre les
insectes. Certains de ces composés ont des propriétés médicinales, on cite par exemple le
pinoresinol, la sésamine et l'acide plicatique (Vermerris & Nicholson, 2006).
2.2.7. Lignines
La lignine est le deuxième polymère le plus abondant sur terre. Elle fait naturellement partie
intégrante de la lignocellulose des plantes pour leur donner rigidité et structure. Au niveau
mondial, la quantité de lignine disponible dans la biosphère est d'environ 300 milliards de
tonnes, avec une augmentation annuelle d'environ 20 milliards de tonnes, fournissant ainsi
une ressource de carbone importante pour les processus de production durables. La lignine
peut être

2
Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

considérée comme un trésor chimique, toutefois, elle est restée la ressource renouvelable la
plus sous-utilisée jusqu'à aujourd'hui (Becker & Wittmann, 2019).

Figure 24. Autres composés incorporés dans les lignines (Vermerris & Nicholson, 2006).
a: coniferaldéhyde, b: sinapaldéhyde et c: alcool dihydroconiférylique.

Sur le plan chimique, la lignine est un polymère complexe assemblé à partir des mêmes trois
monolignols des formant les lignanes. Cependant, d'autres composés sont incorporés dans la
lignine (Figure 24), pourtant en petites quantités généralement, notamment : coniféraldéhyde,
sinapaldéhyde, alcool dihydroconiférylique, alcool 5-hydroxyconiférylique, férulate de
tyramine, p-hydroxy-3-méthoxybenzaldéhyde, p-hydroxybenzoate, p-coumarate et acétate
(Vermerris & Nicholson, 2006).
Selon le type de plante, la teneur et la composition de la lignine peuvent varier
considérablement. Les résineux ont la teneur en lignine la plus élevée et sont principalement
composés d'unités d'alcool coniférylique (lignine de type G). En revanche, la lignine des
feuillus est composée de parts égales d'alcool coniférylique et sinapylique (lignine de type
G/S), tandis que la lignine des graminées, des herbacées et des angiospermes contient
également des unités d'alcool p-coumarylique (lignine de type G/S/H) (Becker & Wittmann,
2019).
2.2.8. Stilbènes
Les stilbènes, également appelés stilbènoïdes, sont caractérisés par une double liaison reliant
deux cycles aromatiques dans une structure en C6–C2–C6 avec plusieurs groupes hydroxyle.
Par conséquent, les isomères cis et trans sont naturellement présents, le trans étant
comparativement plus courant. On les trouve généralement en faible quantité dans
l'alimentation humaine (Lucci et al., 2017).
Le resvératrol ou encore le 3,5,4′-trihydroxystilbène (Figure 25) et le ptérostilbène sont
parmi les composés les plus connus de cette famille. Le resvératrol est présent dans la peau
des raisins, le vin rouge, les arachides, les myrtilles et les canneberges (Shrestha et al., 2019).

2
Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Figure 25. Structure du resvératrol (Shrestha et al., 2019).

Bien que plusieurs effets anticancérigènes aient été attribués au resvératrol lors des études
sur les plantes médicinales, les preuves de son effet sur le cancer chez l'homme semblent être
contradictoires depuis 2014. Sa forme glycosylée, appelée « picéide », est également
intéressante en raison de ses propriétés antioxydantes (Fabris et al., 2008).
Le ptérostilbène, un stilbènoïde chimiquement apparenté au resvératrol, est présent dans les
myrtilles et les raisins. On le trouve également dans le « darakchasava », un médicament
indien séculaire dont le principal ingrédient est constitué de baies séchées de Vitis vinifera,
c'est-à-dire de raisins secs. D'autres stilbènes peuvent être mentionnés : (i) le picéatannol et la
pinosylvin, et (ii) l'oxyresvératrol, assez caractéristiques des espèces de Pinaceae et de
Fabaceae, respectivement (Lucci et al., 2017).
Les glucosinolates
Les glucosinolates, anciennement appelés hétérosides soufrés, ou encore thioglycosides,
représentent une classe bien définie de composés anioniques naturels. Présents principalement
dans l’ordre des Brassicales, ils ont été mis en évidence par plusieurs auteurs lors de ces deux
derniers décennies (Fahey et al., 2001; Bones & Rossiter, 2006; Agerbirk & Olsen, 2012;
Blažević et al., 2020).
Les glucosinolates sont des composés hydrosolubles ayant une structure générale qui
comprend une unité β-D-glucopyrano (Figure 26-1) reliée à une fonction Z-thiohydroximate
anomérique (Figure 26-2), dont l’oxygène est sulfaté, et une chaîne latérale R (Figure 26-3)
qui est la seule variable structurale. On connaît à l’heure actuelle 156 glucosinolates de
structures différentes (Blažević et al., 2020).

2
Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Figure 26. Structure générale des glucosinolates.

Les glucosinolates dérivent des acides aminés essentiels tels que la méthionine, la
phénylalanine ou le tryptophane (Figure 27). Ainsi, des glucosinolates aliphatiques,
arylaliphatiques ou indoliques sont biosynthétisés et sont stockés dans des cellules S
spécialisées.

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Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Figure 27. Biosynthèse des glucosinolates (Ishida et al., 2014)

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Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Lors de la rupture des tissus, les myrosinases, qui sont une famille d’enzymes endogènes
présentes dans la plante dans un compartiment cellulaire différent de celui des glucosinolates,
sont mises en contact avec ces derniers. Par conséquence, les glucosinolates sont dégradés en
libérant de nombreuses molécules selon la chaîne R des glucosinolates et les conditions
physicochimiques de l’hydrolyse, dont le pH, la présence ou l’absence de protéines dites
épithiospécifiantes et des ions Fe2+ (Figure 28). Les molécules issues de cette réaction sont
principalement des isothiocyanates, mais aussi des nitriles, des thiocyanates et des
oxazolidinethiones, selon et les conditions. Ceci dit, force est de constater qu’il soit difficile
de séparer les glucosinolates de leurs produits de dégradation. Le tableau 5 montre la source
de quelques glucosinolates et leurs noms chimiques.
La découverte du rôle possible de l'isothiocyanate sulforaphane, dérivé du glucoraphanine,
comme inducteur des protéines cytoprotectrices chez les mammifères, a attiré une attention
croissante sur les glucosinolates et leurs dérivés (Dinkova-Kostova & Kostov, 2012). Les
isothiocyanates interagissent avec des protéines qui jouent un rôle dans la réparation des
dommages de l'ADN par arrêt du cycle cellulaire et en induisant l'apoptose, ce qui empêche la
croissance du cancer (Soundararajan & Kim, 2018). Des études récentes ont montré des
effets neuroprotecteurs des glucosinolates et de leurs produits d’hydrolyse, à savoir les
isothiocyanates (Jaafaru et al., 2018).

2
Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Figure 28. Schéma général des glucosinolates et des produits d'hydrolyse courants.
ESP: Protéines épithiospécifiantes (Quirante-Moya et al., 2020).

2
Thèse de doctorat, Y. Mahdaoui Partie I. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Tableau 5. Distribution des glucosinolates chez quelques espèces de plantes (Fahey et al., 2001).

Nom chimique Nom commun Exemple de distribution (Famille : espèce)


4-méthylthio-3-butenyl-GLs Déhydroerucine Brassicaceae : Mathiola bicornis, M. parviflora, Raphanus sativus,Rapistrum rugosum
5-(méthylsulfinyl)pentyl-GLs Glucoalyssine Brassicaceae : Physaria floribunda, Brassica sp.
9-(méthylsulfinyl)nonyl-GLs Glucoarabine Brassicaceae : Camelina rumelica
5-(méthylthio)pentyl-GLs Glucobertéroine Brassicaceae : Cakile constricta
10-(méthylsulfinyl)decyl-GLs Glucocamelinine Brassicaceae : Arabis alpina
3-(méthylsulfonyl)propyl-GLs Glucocheiroline Brassicaceae : Aethionema armenum
4-(méthylthio)butyl-GLs Glucoerucine Brassicaceae : Alyssum argenteum
4-(méthylsulfonyl)butyl-GLs Glucoerysoline Brassicaceae : Cardaria draba
6-(méthylsulfinyl)hexyl-GLs Glucohesperine Brassicaceae : Alyssum alyssoides, A. desertorum
8-(méthylsulfinyl)octyl-GLs Glucohirsutine Brassicaceae : Arabidopsis thaliana, A. wallichii
7-(méthylsulfinyl)heptyl-GLs Glucoibarine Brassicaceae : Arabidopsis thaliana, A. wallichii
3-(méthylsulfinyl)propyl-GLs Glucoiberine Brassicaceae : Aethionema armenum, Alyssum peltarioides
3-(méthylthio)propyl-GLs Glucoiberverine Brassicaceae : Alyssum peltarioides, A. saxatile
6-(méthylthio)hexyl-GLs Glucolesquerelline Brassicaceae : Alyssum alyssoides, A. desertorum
4-(méthylsulfinyl)butyl-GLs Glucoraphanine Brassicaceae : Alissoides utriculata
4-méthylsulfinyl-3-butenyl-GLs Glucoraphenine Brassicaceae : Mathiola bicornis, M. annua
2-(méthylthio)ethyl-GLs Glucovioryline Brassicaceae : Armoracia lapathifolia

3
Méthyl-GLs Glucocapparine Capparaceae : Omniprésent dans les espèces des genres Capparis, Cleome, Thylachium et autres
genres.
Ethyl-GLs Glucolepidiine Brassicaceae : Lepidium austrinum ; Tropaeolaceae : Tropaeolum peregrinum
1-méthylpropyl-GLs Glucocochlearine, Brassicaceae : Hesperis matronalis ; Phytolaccaceae : Codonocarpus cotinifolia
glucojiabutine
1-méthylethyl-GLs Glucoputranjivine Brassicaceae : Thysanocarpus montanum ; Capparaceae : Capparis cartilagenea ; Euphorbiaceae :
Drypetes roxburghii ; Moringaceae : Moringa oleifera ; Salvadoraceae : Salvadora pendula ;
Tovariaceae : Tovaria pendula ; Tropaeolaceae : Tropaeolum boliviense, T. seemannii
2-Hydroxy-4-pentenyl-GLs Napoleiférine, Brassicaceae : Sisymbrium irio
gluconapoleiférine
2-Propenyl-GLs Sinigrine Brassicaceae : Alliaria petiolata, Arabidopsis thaliana, Arabis kennedyae ; Capparaceae : Capparis
spinosa, C. ovata
2(S)-2-Hydroxy-3-butenyl-GLs Epiprogoitrine Brassicaceae : Coincya longirostra, C. monensis, Erucaria hispanica ; Capparaceae : Capparis
flexuosa, C. inermis
4-Pentenyl-GLs Glucobrassicanapine Brassicaceae : Brassica sp., Alyssum alisoides, A. saxatile
3-Butenyl-GLs Gluconapine Brassicaceae : Brassica sp., Alissoides utriculata ; Capparaceae : Capparis flexuosa, C. inermis
Thèse de doctorat, Y. Mahdaoui Partie I. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
2(R)-2-Hydroxy-3-butenyl-GLs Progoitrine Brassicaceae : Coincya longirostra, C. monensis, Erucaria hispanica ; Capparaceae : Capparis
flexuosa, C. inermis
2-Hydroxy-2-méthylbutyl-GLs Glucocléomine Brassicaceae : Teesdalia nudicaulis ; Capparaceae : Cleome arabica ; Euphorbiaceae : Drypetes
roxburghii ; Phytolaccaceae : Codonocarpus cotinifolia
2-Hydroxy-2-méthylpropyl-GLs Glucoconringiine Brassicaceae : Thlapsi avalanum ; Bretschneideraceae : Bretschneidera sinensis ; Limnanthaceae :
Limnanthes alba ; Moringaceae : Moringa oleifera ; Resedaceae : Reseda alba
1-Ethyl-2-hydroxyethyl-GLs Glucosisaustricine Brassicaceae : Sisymbrella confertum
1-méthyl-2-hydroxyethyl-GLs Glucosisymbrine Brassicaceae : Sisymbrium crassifolium
4-Oxoheptyl-GLs Glucocapanguline, Capparaceae : Capparis angulata
glucopanguline
5-Oxooctyl-GLs Glucocappasaline Capparaceae : Capparis salicifolia
3-méthoxycarbonylpropyl-GLs Glucoerypestrine Brassicaceae : Erysimum rupestre, E. ochroleucum
5-Oxoheptyl-GLs Gluconorcappasaline Capparaceae : Capparis spinosa, C. flexuosa
4-Hydroxybenzyl-GLs Sinalbine, glucosinalbine Brassicaceae : Lepidium compestre ; Salvadoraceae : Salvadora persica ; Tropaeolaceae
4-méthoxybenzyl-GLs Glucoaubriétine Brassicaceae, Tropaeolaceae
2(R)-Hydroxy-2-phenylethyl-GLs Glucobarbarine Brassicaceae : Barbarea orthoceras ; Resedaceae : Caylusea abyssinica
3-Hydorxybenzyl glucosinolate- Glucolépigramine Brassicaceae : Lepidium graminifolium ; Phytolaccaceae : Phytolacca dioica ; Resedaceae : Reseda
GLs media
3-méthoxybenzyl-GLs Glucolimnanthine Brassicaceae : Lepidium austrinum ; Limnanthaceae : Limnanthes douglasii
3,4-Dihydroxybenzyl-GLs Glucomatronaline Brassicaceae : Hesperis matronalis ; Bretschneideraceae : Bretschneidera sinensis

3
2-Phenylethyl-GLs Gluconasturtiine Brassicaceae : Farsetia hamiltonii ; Resedaceae : Reseda alba
Benzyl-GLs Glucotropaeoline Brassicaceae : Biscutella didyma ; Caricaceae : Jurilla chocola, Carica sp. ; Moringaceae :
Moringa oleifera, M. peregrina ; Pentadiplandraceae : Pentadiplandra brazzeana ; Phytolaccaceae
: Phytolacca dioica ; Resedaceae : Resedia lutia, R. media ; Salvadoraceae : Salvadora sp. ;
Tovariaceae : Tovaria pendula ; Tropaeolaceae : Tropaeolum sp.
2-Benzoyloxy-1-méthylethyl-GLs Glucobenzosisymbrine Brassicaceae : Aubrietia deltoidea
2-Benzoyloxy-1-ethylethyl-GLs Glucobenzsisaustricine Brassicaceae : Sisymbrium austriacum
3-(Benzoyloxy)propyl-GLs Glucomalcomiine Brassicaceae : Arabidopsis thaliana, Malcolmia maritima
1-Acetyl-indol-3-ylméthyl-GLs 1-Acetylglucobrassicine Tovariaceae : Tovaria pendula
4-Hydroxyindol-3-ylméthyl-GLs 4-Hydroxyglucobrassicine Brassicaceae : Diplotaxis erucoides ; Capparaceae : Capparis spinosa ; Bataceae : Batis maritima
4-méthoxyindol-3-ylméthyl-GLs 4-méthoxyglucobrassicine Brassicaceae : Diplotaxis erucoides ; Capparaceae : Capparis spinosa
1-Sulfo-indol-3-ylméthyl-GLs Glucobrassicine-1-sulfate Brassicaceae : Isatis tinctoria
Indol-3-ylméthyl-GLs Glucobrassicine Brassicaceae : Barbaria vulgaris, Brassica sp., Arabidopsis thaliana ; Capparaceae : Capparis
spinosa ; Bataceae : Batis maritima ; Resedaceae : Reseda alba ; Tovariaceae : Tovaria pendula
1-méthoxyindol-3-ylméthyl-GLs Néoglucobrassicine Brassicaceae : Diplotaxis erucoides, Brassica sp., Barbarea vulgaris ; Capparaceae : Capparis
spinosa, Cleome anomala ; Resedaceae : Reseda complicata ; Tovariaceae : Tovaria pendula
Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Ces dernières années, de nombreux études ont montré que les produits de dégradation des
glucosinolates, notamment les isothiocyanates, possèdent une activité pharmacologique
importante (Fahey et al., 2001; Patois, 2009; Avato & Argentieri, 2015; Jaafaru et al.,
2018; Citi et al., 2019). Bien que les glucosinolates présentent une variété structurelle dans la
chaîne aglycone R, qui peut contenir des fonctions alcényles, indolyle, hydroxyle, carbonyle
ou sulfhydryles, seuls quelques-uns d'entre eux ont été étudiés.
La spectrophotométrie de masse est une technique très moderne qui a largement contribué à
mettre en évidence de nouvelles molécules du métabolisme secondaire.
Généralités sur la technique de spectrométrie de masse
La spectrométrie de masse est une technique d'analyse basée sur le principe de la séparation
et la mesure des molécules ionisées en fonction de leur rapport masse/charge (m/z). Une fois
que l'échantillon a été introduit dans le spectromètre de masse, la séparation a lieu grâce à la
variation de courants et de champs électriques, ainsi, les molécules doivent être chargées pour
permettre cette séparation. De l'introduction de l'échantillon au traitement des données, les
molécules analysées passent par les cinq modules que comprend le spectromètre de masse
(Figure 29) et qui sont, respectivement :
 Le système d’introduction de la substance à analyser
 La source, dans laquelle les molécules sont ionisées, libérées de leur solvant et transférées
vers l’analyseur
 Le ou les analyseurs qui fonctionnent à vide pour séparer les différents ions générés dans
la source en fonction de leur rapport m/z
 Le détecteur, qui permet la détection et la conversion du signal électrique en données
numériques
 Le système de traitement de données qui permet la visualisation et l’enregistrement des
spectres de masse.
Le couplage LC-MS/MS permet de construire une banque de données où chaque métabolite
est identifié par son temps de rétention et sa transition ion parent / ion fils après
fragmentation.

3
Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Figure 29. Présentation schématique des différents modules d’un spectromètre de masse.
Les chiffres de 1 à 3 représentent le type de chaque module utilisé dans le présent travail.

3. Activités antioxydante et anticancéreuse des métabolites secondaires


L’intérêt croissant pour les métabolites secondaires est dû à leurs potentialités
thérapeutiques vis à vis de plusieurs maladies, ces effets sont liés à leur activité antioxydante.
Généralités sur le stress oxydant
Chez un organisme vivant, la production de radicaux libres, dont les espèces réactives de
l’oxygène (dites ROS de l’anglais Reactive Oxygen Species), est un phénomène tout à fait
normal, habituellement régulé par divers processus chimiques ou enzymatiques de
détoxification, il est à noter qu’ils existent des ROS non radicalaires comme le peroxyde

3
Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

d’hydrogène H2O2. Par contre, il arrive que ce système de protection perde de son efficacité
suite à une mutation, une inactivation d’enzyme, une carence en vitamines ou autre, ou quand
le nombre de radicaux libres augmente de manière importante, là on parle de stress oxydant
(Liguori et al., 2018).
Le danger de ce dernier réside dans son aptitude à déclencher une suite d’événements
moléculaires et cellulaires multi-conséquentielle, que ce soit une réponse inflammatoire, une
modulation de la prolifération et de la différenciation cellulaire, ou même la mort cellulaire
(Chandra et al., 2000). Ces caractéristiques ont permis à désigner, désormais, le stress
oxydant en tant que facteur d’inflammation, de mutagénèse et donc, susceptible de provoquer
le développement de nombreux cancers (Valko et al., 2006). Il est à noter également que le
stress oxydant soit impliqué dans la maladie d’Alzheimer, les troubles cardio-vasculaires et
les accidents cérébro-vasculaires (Barnham et al., 2004; Madamanchi et al., 2005).
Généralités sur l’activité antioxydante
L’activité antioxydante d’une espèce chimique plus ou moins complexe est, par définition, la
capacité de cette espèce de diminuer le stress oxydant au sein de l’organisme en piégeant les
radicaux libres, par l’apport d’un atome d’hydrogène ou d’un électron et en stabilisant, ainsi,
les espèces formées. Une molécule antioxydante est donc une espèce chimique réductrice à
bas potentiel d’oxydation (EL-Marzouqui, 2018).
Ainsi, un antioxydant intervient soit pour prévenir la formation des radicaux libres en
inhibant l’initiation des chaines réactionnelles, soit en désactivant directement les ROS
(Desmier, 2016). Les antioxydants sont un groupe hétérogène qui peuvent être classés en :
3.2.1. Systèmes antioxydants enzymatiques
Les antioxydants enzymatiques comportent la catalase présente au niveau de plusieurs
organites (peroxysomes, hépatocytes, érythrocytes et cellules rénales), la glutathion
peroxydase et la superoxyde dismutase.
3.2.2. Les antioxydants non enzymatiques
Le plus important étant le glutathion, c’est un tripeptide constitué d’acide glutamique, de
cystéine et de glycine (γ-L-Glutamyl-L-cystéinylglycine). Le groupement amine de la
cystéine est lié à la fonction acide en γ de l’acide glutamique. La fonction thiol de la cystéine
porte les principales propriétés de ce peptide. On le retrouve dans de nombreux
compartiments intracellulaires (cytosol, noyau, mitochondries) soit sous forme réduite (GSH)
soit sous forme oxydée (GS-SG).
3.2.3. Les antioxydants non enzymatiques exogènes

3
Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Les principales sources d’antioxydants exogènes sont les aliments, soit d’origine animale,
soit d’origine végétale. Les plus connus sont les vitamines, les oligo-éléments et les
polyphénols.
3.2.3.1. Les vitamines
La vitamine E
Une vitamine liposoluble, de formule générale C29H50O2, elle est présente en grande quantité
dans les huiles végétales. Elle agit comme antioxydant contre les espèces réactives de
l'oxygène et, plus particulièrement, dans l’inhibition de la peroxydation lipidique.
La vitamine C (acide ascorbique)
C’est une molécule hydrophile, de formule générale C 6H8O6 (Figure 30), présente dans de
nombreux fruits comme les oranges et les citrons. Malgré l’absence d’une activité
intracellulaire due à son caractère hydrophile, la vitamine C est capable de piéger les radicaux
libres. Toutefois, son intérêt majeur en matière de pouvoir antioxydant réside en sa capacité à
régénérer la vitamine E au sein de la membrane.

Figure 30. Structure de la vitamine C (Acide ascorbique).

La vitamine A
La vitamine A (C20H30O), est une vitamine liposoluble retrouvée en grande quantité dans
notre organisme, surtout au niveau du foie, ce dernier est son lieu de stockage principal. La
vitamine A comporte deux groupes :
 Les rétinoïdes, retrouvées dans les aliments d’origine animale.
 Les provitamines A, principalement les α- et β-carotènes, essentiellement contenues
dans les végétaux.
3.2.3.2. Les oligo-éléments
Ces éléments ne réduisent pas les ROS par action directe, toutefois, ils sont nécessaires aux
antioxydants enzymatiques. Ce sont une classe de nutriments nécessaires à la vie d’un
organisme, mais en faible quantité, ainsi, leur apport par l’alimentation est crucial. En
revanche,

3
Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

un apport excessif en oligo-éléments peut entrainer des dysfonctionnements sérieux. De ces


oligo-éléments, on peut citer le sélénium, le cuivre et le zinc.
3.2.3.3. Les polyphénols
Le mécanisme de piégeage des radicaux libres (R•) par les polyphénols antioxydants (AO-
H) est basé sur le transfert d’un atome d’hydrogène du polyphénol au radical libre.
AO-H + R• → AO• + RH
Le radical AO• ainsi formé, sera stabilisé par :
 Délocalisation des électrons,
 Nouveau transfert d’atome d’hydrogène conduisant à la formation de quinone ou,
 Réaction avec un autre radical libre.
Généralités sur la notion de chimiothérapie anticancéreuse
La prolifération excessive des cellules cancéreuses est ciblée par les thérapies
anticancéreuses classiques basées sur l’utilisation de rayons ionisants (radiothérapie), et/ou
l’administration de médicaments (chimiothérapie). Elles sont utilisées seules ou en
complément d’une extraction chirurgicale de la tumeur, lorsque que cette dernière est
possible.
La chimiothérapie consiste en l’administration de médicaments qui agissent sur les cellules
cancéreuses en empêchant leur prolifération. L’utilisation de la chimiothérapie est en forte
croissance comparée aux autres traitements tels que la radiothérapie, l’hormonothérapie ou la
thérapie génique (Emilie, 1990; Aissi et al., 2012).
L’ADN et les microtubules sont généralement les deux cibles essentielles des agents chimio-
thérapeutiques (Jordan & Wilson, 2004). Les produits naturels ont apporté une contribution
énorme à la chimiothérapie anticancéreuse, et plus de la moitié des agents anticancéreux
actuels utilisés en clinique sont des produits naturels, ou sont dérivés de produits naturels
après modification chimique ou encore entièrement synthétiques mais dont la structure est
inspirée de produits naturels (Cragg et al., 2005). Vue l’importance des composés d’origine
naturelle en chimiothérapie, la recherche actuelle vise à mettre en évidence les activités
anticancéreuses des molécules d’origine végétale
L’administration de ces agents chimio-thérapeutiques permet l’induction de l’apoptose chez
les cellules tumorales sans altération des cellules normales.
3.3.1. Apoptose et autres morts cellulaires programmées
La mort cellulaire programmée fait référence à la mort cellulaire qui dépend de gènes
spécifiques codant des signaux ou des activités, dont l'apoptose, l'autophagie, la nécrose, la
pyroptose et la ferroptose (Meng et al., 2021).

3
Thèse de doctorat, Y. Partie I. SYNTHESE

Deux voies principales contribuent à l'apoptose : la voie induite par le récepteur extrinsèque
et la voie intrinsèque, dans laquelle le stress mitochondrial est impliqué. Dans la voie
extrinsèque, l'activation de la cascade de transduction du signal se produit par la liaison des
signaux de mort aux ligands de mort trimériques tels que le Fas et le TNF. Une fois qu'un
signal de mort extra cellulaire est reçu, les procaspases initiatrices -8 et -10 sont activées, ce
qui entraîne la formation du complexe DISC (Complexe de Signalisation Provoquant La
Mort) et la cascade de transduction du signal se déroule (Abotaleb et al., 2018).

3
Matériel et Méthodes
II
Thèse de doctorat, Y. Partie II. MATERIEL ET

Partie II. MATERIEL ET METHODES


1. Matériel biologique et
réactifs Matériel végétal
La présente étude porte sur les graines et les feuilles de trois pieds de F. billotii qui ont été
récoltées dans la région de Tindouf, au sud-ouest de l’Algérie (individu 1 : 28°27'25.98"N
8°09'08.11"W ; individu 2 : 28°28'14.17"N 8°08'27.69"W ; individu 3 : 28°27'46.59"N
8°08'39.05"W). Cette région est une zone de distribution naturelle de F. billotii (Figure 31).

Figure 31. Zone de récolte de Foleyola billotii.

Les graines collectées ont été mises en germination dans des boites de Pétri à l’obscurité
dans une étuve réglée à une température de 28°C, les plantules ainsi obtenues ont été cultivées
dans des conditions du laboratoire avec un arrosage régulier.
2. Méthodes
Analyse morphologique des fruits et graines de F. billotii
2.1.1. Fruits
Dans le but de positionner les fruits de F. billotii parmi les fruits des autres espèces des
Brassicaceae, nous avons procédé à la mesure de quelques caractères morphométriques des

3
Thèse de doctorat, Y. Partie II. MATERIEL ET

siliques en plus du comptage du nombre de graines. Ces caractères sont mesurés sur 90
siliques issues de 3 individus et sont précisés sur la figure 32 :

Figure 32. Paramètres morphométriques mesurés des siliques


de F. billotii.

Longueur du fruit (Lfr), longueur et largeur du pédoncule (Lp


et lp respectivement), longueur et largeur de la partie valvaire
(Lpv et lpv, respectivement) et longueur et largeur de la partie
stylaire (Lps et lps respectivement).

2.1.2. Graines
2.1.2.1. Analyse morphométrique
L’analyse morphométrique des graines de F. billotii porte sur quelques caractères
morphologiques : la couleur, le poids en mg, la longueur et la largeur en mm et le ratio
longueur/largeur. La détermination de la couleur a été effectuée à l’aide d’une application
(Color Grab, version 3.8.1, disponible sur www.loomatix.com).
L’analyse est réalisée à l’aide d’un stéréoscope, sur 50 graines issues de plantes natives. Les
résultats obtenus sont exprimés en moyenne ± l'écart type, calculée à l’aide du logiciel de
statistiques R.
2.1.2.2. Observation au microscope électronique à balayage
Les structures tégumentaires des graines de F. billotii cultivées au laboratoire et celles des
plantes natives sont observées au microscope électronique à balayage (MEB). Les graines
n’ont pas subi de traitement préalable, une bande adhésive double face sert de support fixateur
sur le porte-objet du MEB. Les graines sont, par la suite, métallisées à l’Or-Palladium avec
une couche d’environ 200 A°.
Analyse phytochimique de la plante

3
Thèse de doctorat, Y. Partie II. MATERIEL ET

Les feuilles de F. billotii native (FbRT) et celles des plantes cultivées au laboratoire (FbCA),
ont été séchées à l’air libre, puis réduites en poudre. L’analyse phytochimique de la plante est
réalisée sur les extraits bruts ainsi que sur les fractions ces extraits, obtenues par affrontement
liquide-liquide.
2.2.1. Macération
La macération s’effectue sur 10 g de poudre végétale. Cette dernière est mise en suspension
dans 70 mL d’éthanol pur, suivie par l’ajout de 30 mL d’eau distillée bouillante ; la
préparation est laissée pendant 48h à l’obscurité. Afin d’extraire un maximum de métabolites,
la macération est répétée 3 fois sur le même matériel végétal.
Les macérats ainsi obtenus sont filtrés à l’aide du papier Whatman n°5 puis mélangés et
évaporés à 40°C in vacuo via un rotavapor. Les résidus obtenus sont stockés à -4°C pour une
utilisation ultérieure.
2.2.2. Préparation des extraits totaux
Pour préparer les extraits bruts, l’éthanol pur est ajouté aux résidus, déjà préparés pour
obtenir une concentration fixe de 1 mg/mL.
2.2.3. Fractionnement des extraits
Le fractionnement des extraits est basé sur l’extraction liquide-liquide avec des solvants de
polarité croissante. 10 g du résidu hydroéthanolique sont repris dans 100 mL d’eau distillée
bouillante formant ainsi la phase aqueuse. Les cires, les lipides et les chlorophylles sont,
d’abord, éliminés par l’affrontement de la phase aqueuse avec l’hexane (3x50 mL). La phase
aqueuse qui résulte de cette première étape est extraite successivement avec 3x50 mL de
chloroforme, 3x50 mL du diéthyl-éther, 3x50 mL d’acétate d’éthyle puis 3x50 mL de butanol
(Figure 33). Les fractions obtenues sont évaporées, toujours sous vide et à 40 °C, les résidus
sont pesés puis, finalement, un volume donné d’éthanol pur est ajouté pour obtenir une
solution finale de chaque fraction avec une concentration connue de 1 mg/mL.

3
Thèse de doctorat, Y. Partie II. MATERIEL ET

Figure 33. Étapes de préparation des échantillons pour l'analyse (macération, extraction et
fractionnement).

Dosage des composés phénoliques


Le dosage des composés phénoliques comporte la détermination les teneurs en anthocyanes
de polyphénols et de flavonoïdes totaux.

3
Thèse de doctorat, Y. Partie II. MATERIEL ET

2.3.1. Dosage des anthocyanes


L’extraction des anthocyanes a été réalisée selon la méthode de (Gould et al., 2002): 50 mg
de matériel végétal frais sont broyés dans 2 mL de méthanol acidifié à 1% (99:1 v/v) à 4°C.
Après centrifugation à 3000g pendant 20 minutes, la D.O. du surnageant récupéré est lue à
530nm et les anthocyanes totaux sont calculés selon l’équation (1) :
A530∗449,2∗FD
AT= (1)
𝖼∗P
Où : AT = Anthocyanes totaux, A530 = Absorbance à 530 nm, FD = Facteur de dilution, P le
poids en grammes du matériel végétal utilisé et ɛ le coefficient d’extinction molaire du
solvant, soit 34300 pour le méthanol acidifié à l’HCl à 1% (Mónica Giusti & Wrolstad,
2005). Ainsi, la teneur est exprimée en mg par g de poids frais (mg/g PF).
2.3.2. Détermination de la teneur en polyphénols totaux
La teneur en phénols totaux a été déterminée par la méthode colorimétrique de Folin-
Ciocalteu (FC) décrite par Singleton & Rossi, (1965). Ce réactif de couleur jaunâtre est un
mélange de deux hétéropolyacides : l'acide phosphotungstique (H3PW12O40) et l'acide
phosphomolybdique (H3PMo12O40), le FC réagit avec les phénols et les substances réductrices
non phénoliques pour former des chromogènes. Ces derniers peuvent être détectés
spectrophotométriquement, puisque dans des conditions alcalines, l'oxotungstate et
l'oxomolybdate formés dans cette réaction redox montrent une coloration bleue
proportionnelle à la concentration de composés phénoliques oxydés que contient les extraits
étudiés (Lamuela-Raventós, 2018).
La méthode consiste à déposer un volume de 25 µL de différents extraits et fractions testés
de chaque plante dans des tubes à essai puis compléter par de l’eau distillée jusqu’à un
volume de 4 mL ; par la suite, 250 µL de réactif FC sont rajoutés. Le mélange est laissé réagir
pendant 3 minutes, puis, 750 µL de carbonate de sodium à 20% sont rajoutés, les tubes sont
mélangés vigoureusement à l’aide du vortex puis mis au bain-marie à 40°C pendant 40 min.
On aperçoit pendant cette période le développement d’une coloration bleue indiquant
l’existence de composés phénoliques oxydés. L’absorbance est lue, finalement, au
spectrophotomètre à 760 nm.
La concentration des polyphénols totaux est calculée à l’aide de l’équation d’une courbe
d’étalonnage réalisée le jour même, dans les mêmes conditions du laboratoire, par une gamme
de dilutions (0-1000 µg/mL) issue d’une solution mère d’acide gallique à 1mg/mL.
La courbe doit être linéaire et passe impérativement par le zéro, donc d’une formule générale :
𝑌 = 𝑎. 𝑋 + 𝑏
Où : Y représente l’absorbance, X la concentration et b doit être nul.

3
Thèse de doctorat, Y. Partie II. MATERIEL ET

La courbe (Figure 34) a donné l’équation suivante :


𝑌 = 0.0006𝑋
Ainsi, la concentration des PT dans les extraits a été calculée selon l’équation suivante :
𝐷. 𝑂.
𝐶=
0.0006
Où : C représente la concentration des PT dans l’extrait et D.O. est la densité optique de
l’extrait à 760 nm.

0.7 y = 0.0006x
R² = 0.9998
0.6

0.5

0.4
D.O. à 760

0.3

0.2

0.1

0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Concentration de l'acide gallique (µg/mL)

Figure 34. Courbe d’étalonnage de l’acide gallique.

2.3.3. Détermination de la teneur en flavonoïdes totaux


Le dosage des flavonoïdes totaux (FT) a été déterminé selon la méthode de Ordoñez et al.,
(2006) avec quelques modifications. Brièvement, 1 mL d’une solution de l’AlCl3 à 2% est
ajouté à un même volume de l’extrait testé, le mélange est laissé réagir pendant 30 minutes à
l’obscurité et à température ambiante. L’absorbance est lue, par la suite, à 440nm et la
quantification des FT est réalisée en fonction d’une courbe d’étalonnage (Figure 35) obtenue
le jour même à l’aide de différentes concentrations, soit 0, 2.5, 5, 7.5, 10.5 et 12.5 μg/mL,
d’une solution de quercétine, l’équation obtenue et de formule générale : Y=aX, où : Y est
l’absorbance et X représente la concentration des FT en µg/mL.

3
Thèse de doctorat, Y. Partie II. MATERIEL ET

y = 0.1299x
1.5 R² = 0.9998

1.2
D.O. à 440

0.9

0.6

0.3

0.0
0 1.5 3 4.5 6 7.5 9 10.5 12
Concentration de la quercétine (µg/mL)

Figure 35. Courbe d'étalonnage de la quercétine.

La teneur en FT est finalement calculée à l’aide de la formule suivante :


Teneur en FT = C.V/m
Où C représente la concentration calculée à partir de la courbe d’étalonnage ; V est le
volume de l’extrait utilisé et m le poids de l’extrait utilisé.
Ainsi, la teneur est exprimée en mg équivalents de quercétine par g de poids sec (mg EQ/g
PS).
Analyse par LC-HRMS Q-ToF
L'analyse par LC-HRMS a été effectuée sur un système UPLC Ultimate WPS-3000
(Thermo, France), couplé à un spectromètre de masse Impact II (Bruker, France) opéré en
mode d'ionisation par électro-pulvérisation négative (ESI-) et positive (ESI+) pour garantir la
détermination de la formule brute. Le système est contrôlé par le logiciel Hystar (Bruker,
France). La chromatographie a été réalisée avec une colonne HPLC d’Uptisphere (C18
UP3HDO ; 100 × 2.1 mm × 3 µm taille des particules ; Interchim) à un débit de 0.4 mL.min -1
et à un gradient binaire de 0.1% (v/v) d'acide acétique dans l'eau (A) et d'acétonitrile avec
0,1% (v/v) d'acide acétique (B) ; la température de la colonne était de 40 °C.
La température de l'échantillonneur automatique de l’UHPLC a été fixée à 4 °C et le volume
d'injection pour chaque échantillon est de 1 µL. La source d’ESI a été utilisée avec une
tension capillaire de 4000 V, une température sèche de 200 °C et un débit de gaz sec de 12
L/min, une température de chauffage de 350 °C, un débit de gaz de gaine de 55 unités
arbitraires (AU), une

3
Thèse de doctorat, Y. Partie II. MATERIEL ET

pression de nébuliseur de 30 psis. L'acquisition à balayage complet a été fixée pour une
gamme allant de 50 à 1500 m/z, 1 Hz. L'acquisition dépendante des données (Auto MS/MS) a
été définie pour la même gamme de masse, à 4 Hz, avec une énergie de collision de 35 eV.
La formule brute des ions précurseurs dans l’ES- a été déterminée par les masses précises et
les voies de fragmentation des isotopes, en utilisant le Carbone (C), l’Hydrogène (H),
l’Oxygène (O) et le Nitrogène (N) comme éléments, avec 2 mDa comme marge d’erreur dans
le logiciel SmartFormula de Bruker, ce qui a été confirmée par des analyses correspondantes
dans l’ES+. La formule brute des ions produits a été déterminée en utilisant la masse exacte
avec 5 mDa comme marge d’erreur.
Les spectres MS/MS ont été analysé par le logiciel Sirius-CSI-FingerID (Dührkop et al.,
2019) avec C, H, O et N comme éléments et 5 ppm comme erreur, permettant ainsi
l’obtention des propositions d'identification pour chacun des ions précurseurs.
Détermination de l’activité antioxydante des extraits
2.5.1. Piégeage du DPPH ou 1,1-diphényl-2-picrylhydrazyl
La capacité de piégeage des radicaux libres a été évaluée selon la méthode décrite par Iqbal,
Salim, & Lim, (2015). Brièvement, 1.5mL de différentes concentrations (50-250 µg/mL), des
extraits bruts ou des fractions, ont été ajoutés aux mêmes volumes d’une solution éthanolique
de DPPH à 0.04% w/v (0.1 mM) avec une agitation vigoureuse au vortex. Après une
incubation de 30 minutes à l'obscurité, l'absorbance a finalement été mesurée à 517nm. Trois
répétitions ont été effectuées pour chaque échantillon. Pour le contrôle, 1.5mL de la solution
du DPPH sont mélangés avec 1.5mL d’éthanol pur. L’acide ascorbique à différentes
concentrations a servi comme contrôle positif.
Le pourcentage d’inhibition a été calculé en utilisant l’équation 2 :
𝐴𝐶–𝐴𝐸
% 𝑑′𝑖𝑛ℎ𝑖𝑏𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛 = ( ) ∗ 100 (2)
𝐴𝐶

Où : AC = Absorbance du contrôle et AE = Absorbance de l’extrait ou la fraction. Les


résultats sont exprimés en µg équivalents de Trolox par g de poids sec (µg ET/g PS). L’IC 50
est calculé à l’aide du logiciel statistique R, il exprime la concentration de l’extrait nécessaire
pour réduire 50% de la quantité initiale du radical libre DPPH• dans le milieu réactionnel.
2.5.2. Pouvoir réducteur
Le pouvoir réducteur a été déterminé selon la méthode décrite par (Oyaizu, 1986) avec
quelques modifications. La procédure consiste à mélanger 0.4 mL de différentes
concentrations (50-250 µg/mL) de chaque extrait avec 1 mL du tampon phosphore (200 mM,
pH6.6) et 1 mL du K3Fe(CN)6 à 1% (w/v). Le mélange a été par la suite incubé à 50°C
pendant 20 minutes ;

4
Thèse de doctorat, Y. Partie II. MATERIEL ET

après l’incubation, 1 mL de l’acide trichloracétique à 10% (w/v) a été ajouté pour arrêter la
réaction. Les mélanges sont ensuite centrifugés à 3000g pendant 10 minutes, 1 mL du
surnageant obtenu a été ajouté à 1 mL d’eau distillée et 0.2 mL du FeCl 3 à 0.1% (w/v).
L’absorbance est lue à 700nm contre un contrôle négatif préparé dans les mêmes conditions
en remplaçant l’extrait par de l’éthanol.
2.5.3. Test d’inhibition du blanchiment du β-carotène
La capacité d’inhibition du blanchiment du β-carotène a été déterminée selon la méthode de
Tepe et al., (2007). 20 mg d'acide linoléique et 200 mg de Tween 40 sont dissous dans une
solution de β-carotène (w/v) à 0.2% dans le chloroforme, ce dernier est éliminé sous vide par
évaporateur rotatif suivi de l'addition de 50 mL d’'eau distillée, accompagnée d'une agitation
vigoureuse. 250 µL de l'émulsion ainsi préparée sont mis dans des tubes à essai (3 par extrait)
selon le nombre d’extraits et sont mis par la suite dans un bain marie à 45°C durant toute la
manipulation. 30 µL de chaque extrait (2mg/mL) sont ajoutés et l’absorbance est lue à 470 nm
immédiatement (t=0) ; puis à des intervalles de 30 minutes jusqu’à 120 minutes. L’acide
gallique à 2mg/mL a été utilisé comme contrôle. Le pourcentage d'inhibition du blanchiment
du β-carotène est calculé à l'aide de l'équation 3 :
𝑇𝐷𝑐−𝑇𝐷𝑒
%𝐼 = ( ) ∗ 100 (3)
𝑇𝐷𝑐
Où %I : % d'inhibition du blanchiment de la β-carotène ; TDc : Taux de dégradation de la β-
carotène dans le contrôle ; TDe : Taux de dégradation de la β-carotène dans l’échantillon.
Le taux de dégradation (TD) est calculé comme suit :
𝐴𝑜
𝑙𝑛 ( )
𝑇𝐷 = 𝑡
𝐴𝑡 (3’)

Avec t = temps en minutes ; Ao = absorbance à t = 0 ; At = absorbance à t > 0 (t = 30, 60, 90


puis 120 minutes).
Analyse in vitro des propriétés anticancéreuses des extraits de F. billotii
L’analyse des propriétés anticancéreuses est réalisée selon le protocole décrit par Boumaza
et al., (2016).
2.6.1. Lignées cellulaires utilisées et traitement
Pour cette analyse, nous avons utilisé des cellules cancéreuses de types HEp-2 du cancer du
larynx, et de type A549 du cancer des poumons, obtenues à l’institut Pasteur d’Alger.
La fraction diéthyl-éther, issue des feuilles des plantes cultivées au laboratoire (FDFA), a été
testée sur les deux lignées cellulaires.
2.6.2. Traitement des cellules HEp-2 et A549 par FDFA

4
Thèse de doctorat, Y. Partie II. MATERIEL ET

A confluence, les cellules HEp-2 du cancer du larynx au 33eme passage et les cellules A549
du cancer du poumon sont remises en suspension par trypsinisation (0.01%), puis
ensemencées dans des plaques à 6 puits à raison de 10 6 cellules/puit, dans 3 mL de DMEM
(Gibco) supplémenté de 10% de SVF (Sigma), 1.2% de L-glutamine 200 mM (Gibco), 1%
d’antibiotiques (Streptomycine 50 μg/mL, Pénicilline 50 µg/mL, Gibco), les cellules sont, par
la suite, placées dans l’incubateur à 37˚C dans une atmosphère Air : CO 2 (95% : 5%). A
confluence, les plaques de cellules HEp-2 et de cellules A549 sont traitées par FDFA à
40μg/mL pendant 24h. En parallèle, nous avons lancé une plaque de cellules témoin, dans les
mêmes conditions, pour chaque lignée.
2.6.3. Étude de la viabilité et de l’apoptose
2.6.3.1. Étude de la prolifération et de la mortalité cellulaire
Après traitement par FDFA à 40μg/mL, les cellules HEp-2 et A549 sont remises en
suspension par trypsinisation (0.01%), l’évaluation du taux de prolifération est effectuée sur la
suspension cellulaire par comptage sur cellule de Malassez.
La viabilité cellulaire est exprimée en pourcentage de cellules vivantes, après coloration de
la suspension cellulaire au Bleu de Trypan et comptage sur cellule de Malassez.
2.6.3.2. Coloration à l’acridine orange
Une coloration à l’acridine orange des cellules cancéreuses HEp-2, témoins et traitées, est
effectuée afin de mettre en évidence l’effet pro-apoptotique de la fraction diéthyl-éther sur
cette lignée cellulaire.
A cet effet, les cellules sont trypsinisées (0.01 %) et ensemencées dans des plaques à 96
puits, à raison de (0.01x106) cellules par puit, l’ensemencement se fait dans un milieu DMEM
(Gibco) complémenté avec 10% de SVF. A confluence, les cellules sont traitées par la FDFA
(40μg/mL) puis placées à 37˚C pendant 24h. Après les périodes de traitement, le milieu est
éliminé, les cellules sont réincubées à 37°C en présence de l’acridine orange à 10μg/mL
pendant 15 minutes. L´évaluation de l´intensité de la fluorescence des cellules pro-
apoptotiques est mesurée par la lecture des DO à 620 nm au lecteur ELISA.
Les résultats sont exprimés en pourcentage de fluorescence des cellules contre l’absorbance
de DMSO. Les calculs sont effectués selon la formule suivante :
𝑃𝑜𝑢𝑟𝑐𝑒𝑛𝑡𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝑓𝑙𝑢𝑜𝑟𝑒𝑠𝑐𝑒𝑛𝑐𝑒 (%) = 100 × (𝐴/𝐵)
Où A étant l’absorbance des cellules témoins et traitées.
B : l’absorbance du DMSO.
2.6.3.3. Marquage au propidium iodide

4
Thèse de doctorat, Y. Partie II. MATERIEL ET

La même procédure précédente est refaite, seulement, après élimination du milieu, les
cellules sont réincubées à 37°C en présence du propidium iodide à 1μg/mL pendant 3
minutes. Une lecture des DO est effectuée, comme dernière étape, à 492 nm au lecteur
ELISA.
Les résultats sont exprimés en pourcentage de fluorescence des cellules contre l’absorbance
de DMSO.
Les calculs sont effectués selon la formule suivante :
𝑃𝑜𝑢𝑟𝑐𝑒𝑛𝑡𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝑓𝑙𝑢𝑜𝑟𝑒𝑠𝑐𝑒𝑛𝑐𝑒 (%) = 100 × (𝐴/𝐵)
Où A est l’absorbance des cellules témoins et
traitées. B : l’absorbance du DMSO.
2.6.3.4. Étude morphologique des cellules traitées après coloration au bleu de toluidine
Après traitement des cellules par FDFA à 40μg/mL pendant 24h, le milieu est éliminé et les
cellules sont rincées avec une solution saline tamponnée au phosphate (PBS 1X) puis fixées à
l’alcool 70° pendant 15 minutes. Les cellules sont, par la suite, colorées au bleu de toluidine
0.1 % pendant 5 à 10 min. Un rinçage à l’eau courante est nécessaire afin d’éliminer l´excès
du colorant.
L’observation et la prise des photos sont effectuées au microscope inversé.
2.6.3.5. Analyse statistique
Les résultats présentés sont les moyennes affectées de l'écart type. Le test t de Student est
effectué pour la comparaison de deux moyennes ; la différence est :
 Non significative si P >0,05.
 Peu significative si P ≤ 0,05(*).
 Significative si P ≤ 0,01(**).
 Très significative si P < 0,001(***).
 Hautement significative si P < 0,0001(****).

4
Résultats et Discussion
III
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

Partie III. RÉSULTATS ET DISCUSSION


Chapitre I : Étude morphologique, anatomique et ultra-structurale
Les études consacrées à l’espèce Foleyola billotii, sont inexistantes à l’exception de
quelques analyses phylogénétiques globales des Brassicaceae ou de la tribu des Brassiceae
dans lesquelles est introduite cette espèce pour sa classification phylogénétique au sein de ces
taxons. C’est pour cette raison que nous avons jugé utile de commencer ce travail par un
chapitre introductif de présentation de quelques caractéristiques biologiques et
morphologiques de l’espèce.
1. Description morphologique de F. billotii
Foleyola billotii appartient à la strate inférieure de l’arganier de Tindouf. Cette strate
complètement dépourvue de jeunes arganiers, est caractérisée par des chaméphytes et des
hémicryptophytes particulièrement adaptés aux contextes édaphique et climatique de la
végétation de rocaille, spécifique aux regs et aux hamadas du Sahara nord-occidental dont :
Acanthorrhinum ramosissimum, Farsetia aegyptia, F. occidentalis, Ferula vesceritensis,
Reseda villosa, Fredolia aretioides, Gymnocarpos decander et Helianthemum lippii
(Kaabèche et al., 2010).
Dans son habitat naturel, Foleyola billotii forme une petite population d’individus épars au
niveau de la partie protégée de l’arganeraie de Tindouf. Aucune plante n’a été retrouvée lors
de nos prospections dans la région de l’Ougarta au sud de Beni-Abbes où elle avait été
signalée et où elle a probablement disparu.
La plante forme un buisson très ramifié (Figures 36.a et 36.b), les tiges et les feuilles sont
glauques et spinescentes mais complètement glabres ; les jeunes rameaux sont
chlorophylliens. Les feuilles sont étroites, petites, charnues et très caduques (36.b). Les
inflorescences en grappes typiques portent des fleurs à pédoncules courts plus ou moins
appliqués contre l’axe de l’inflorescence. Les fleurs sont violettes avec une taille allant de 15
à 20 mm, les sépales externes sont plus longs et sont beaucoup plus larges que les sépales
internes ; les pétales sont de forme oblongue et leur longueur dépasse celle des sépales ; leurs
lobes ont la forme de spatules (36.g).
Le fruit est une silique indéhiscente présentant une partie stylaire asperme, de grande taille
mais relativement moins longue que la partie valvaire (36.d). La silique est droite, dressée et
plus ou moins appliquée contre l’axe de l’inflorescence, elle est portée par un court
pédoncule.
F. billotii est une plante vivace mais, à durée de vie relativement limitée dans les conditions
naturelles, et ceci malgré sa capacité de régénération à partir de pieds totalement ligneux
(Figure

4
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET
37.b et 37.d) dont il ne subsiste que la souche. La plante cultivée au laboratoire avec un arrosage

4
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

régulier montre une certaine plasticité phénotypique. Elle présente des feuilles plus
nombreuses, beaucoup plus larges et qui se maintiennent plus longtemps sur la plante (36.f).
Bien que la plante cultivée présente ces différences par rapport à la plante native, sa durée de
vie ne dépasse pas 4 à 5 ans, ainsi, le caractère de pérennité limité est maintenu aussi dans les
conditions de culture favorables.
L’aspect des buissons dépond de la précipitation locale. Au cours d’une année sans
pluviosité, les plus vieux buissons ligneux commencent à dépérir et semblent perdre leur
capacité de régénération (Figure 37.c).

4
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

Figure 36. Aspects morphologiques de Foleyola billotii Maire.

a : buisson en fleurs dans son milieu naturel, b : aspect de la feuille, c : inflorescence après
fructification, d : siliques, e : inflorescence en grappe typique, f : plante issue de culture (Alger), g :
fleurs. Photographies prises à Tindouf (a-c) et au laboratoire (d-g).

4
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

a b

c d
Figure 37. Régénération sur la souche ligneuse de Foleyola billotii.
a : Aspect d’un buisson dans son milieu naturel, b et d : régénération sur la souche ligneuse, c :
Buissons totalement dépéris. Photographies prises à Tindouf (2018).

2. Analyse de la structure de la fleur


La structure de la fleur de F. billotii offre des caractéristiques permettant à la fois le dépôt de
l’autopollen et de l’allopollen. Par rapport à la fleur des autres espèces de la famille des
Brassicaceae, la fleur de F. billotii est relativement de grande taille. Les sépales et la base des
pétales forment un tube élargi à la base qui se rétréci progressivement rapprochant ainsi les
anthères du stigmate (Figure 38.A). Ce dernier se présente sous forme d’un dôme allongé
offrant une grande surface réceptrice (Figure 38.B) ; la contiguïté des sépales et des pétales
sous la forme d’un tube favorise le dépôt de l’autopollen (Figure 38).

4
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

Figure 38. Fleur de F. billotii observée sous loupe binoculaire.

A : Détail de la fleur montrant le rapprochement des étamines du stigmate. B. Aspect du


stigmate en dôme de F. billotii.

Figure 39. Détail de la fleur montrant l’écartement des anthères après l’anthèse.

Cependant à l’anthèse, les anthères sont exertes. Elles sont de grande taille ; leurs bases
demeurent appliquées contre le stigmate tandis que leurs extrémités dépassent largement la
partie centrale de la fleur, de plus, elles subissent une légère rotation exposant ainsi le pollen
vers l’extérieur de la fleur le rendant plus accessible aux agents pollinisateurs. Un léger
écartement des anthères à ce stade rend le stigmate visible est plus exposé à l’allopollen
(Figure 39).
Quant aux glandes présentes au niveau de la fleur, on note l’absence des glandes latérales,
seules les glandes médianes sont présentes (Figure 40).

4
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

Figure 40. Aspect des nectaires de F. billotii.

Deux plantes issues des semis effectués au laboratoire ont fleuri séparément au cours de
deux années différentes. Des essais de pollinisation ont été effectués pour tenter de déterminer
le mode de reproduction de l’espèce. Sur un total de 53 fleurs, 19 ont été autopollinisées et 34
ont subi des pollinisations libres. Un seul fruit a été produit par les fleurs autopollinisées
contre 3 fruits issus des pollinisations libres. Ceci indiquerait que l’espèce est probablement
auto- incompatible, mais le manque d’individus et de répétition ne permet pas de l’affirmer
avec certitude.
3. Mesure des fruits et graines de F. billotii
Mesure des fruits
3.1.1. Taille des siliques
Les fruits de F. billotii sont des siliques indéhiscentes de couleur jaune, de forme dressée ou
presque dressée, à rostre (partie stylaire) long. Le tableau 6 indique les moyennes, en
millimètre, de quelques caractères morphologiques mesurés.
Les résultats sont présentés sous forme de moyenne ± SD.

5
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

Tableau 6. Caractères morphométriques des siliques de F. billotii.


Moyennes en millimètres (mm)
Individu 1 Individu 2 Individu 3
Longueur du fruit 32.20 ±3.10 33.67 ±3.69 a
30.19 ±5.04a
Longueur du pédoncule 3.94 ±0.43 4.23 ±0.42 3.59 ±0.74
Largeur du pédoncule 1.77 ±0.25 2.03 ±0.20 1.51 ±0.16
Longueur de la partie valvaire 18.37 ±2.13 19.29 ±2.66 b
13.68 ±2.76b
Largeur de la partie valvaire 4.28 ±0.33 3.50 ±0.48 3.18 ±0.41
Longueur de la partie stylaire 9.88 ±1.41 10.16 ±2.47 12.92 ±2.52
Largeur de la partie valvaire 2.36 ±0.27 2.08 ±0.32 2.14 ±0.48

La moyenne des longueurs des siliques varie de 30.19±5.04 mm à 33.67±3.69 mm, avec des
tailles variables allant de 13.7 mm à 38.5 mm. La comparaison des moyennes des individus
montre une différence significative entre l’individu 3 et l’individu 2 avec une p égale à
1.2x10- 3, accompagnée d’une différence significative entre les moyennes des longueurs de
leurs parties valvaires, soit 13.68±2.76 mm et 19.3± 2.7 mm, respectivement, avec une valeur
de p de 3.17x10-13. En revanche, les longueur et largeur du rostre ne présentent pas de
différence significative entre les individus.
3.1.2. Nombre de graines par silique
La figure 41 représente le nombre de graines par silique pour 3 individus de F. billotii. Le
nombre de graines par silique varie de 1 à 6 graines, dont 43/90 (47.78%) contiennent 3
graines.

Figure 41. Heatmap résumant le nombre de graines par silique de F. billotii.

5
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

Le nombre de graines par silique permet d’apprécier la capacité reproductive d’une espèce
végétale donnée. Dans notre matériel, les moyennes des graines par silique étaient de 2.9 ±
0.76, 3.47 ± 0.78 et 2.4 ± 0.86 pour les individus 1, 2 et 3, respectivement (Figure 42).

Figure 42. Moyennes du nombre de graines par silique et moyennes des longueurs des
siliques de 3 individus de F. billotii native.

La figure 42 montre la relation entre la longueur totale des siliques et le nombre de graines
que contiennent ces dernières. On peut constater que le nombre de graines par silique
augmente globalement avec sa longueur totale. Ainsi, la différence de moyennes des
longueurs des fruits entre l’individu 2 et l’individu 3 se traduit par une différence
statistiquement significative dans la moyenne du nombre de graines avec une valeur de p très
petite (p = 1.43x10-6). Cependant, malgré l’absence d’une différence significative entre les
moyennes des longueurs des fruits des individus 1 et 3, la moyenne du nombre des graines de
l’individu 3 est inférieure à celle de l’individu 1 et est statistiquement différente (p = 0.0173).
Analyse des graines
3.2.1. Analyse morphométrique
La majorité des graines (70%) ont une couleur marron orangée foncée (MFO) alors que le
reste (30%) ont une couleur marron orangée plus claire (MO). Il est à noter que les caractères
mesurés ne montrent pas de différences statistiquement significatives par rapport à la couleur
de la graine, cependant, hormis la largeur, les caractères des graines à coloration MO sont
légèrement plus grands que ceux des graines à coloration MFO. Le poids des graines varie de
4.9 à 10.1 mg avec une moyenne de 7.74±1.26 mg. La longueur et la largeur varient de 3.1 à

5
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

3.7 et de 1.7 mm à 2.3 mm avec des moyennes de 3.39±0.15 mm et 2.05±0.13 mm,


respectivement. Le rapport L/l sert à préciser la forme de la graine, ainsi, une graine arrondie
a un rapport L/l de 1, alors qu’une graine qui a un rapport L/l > à 1 a une forme plus ou moins
allongée. Les graines de F. billotii sont ovoïdes, avec des rapports L/l allant de 1.48 à 1.9 et
une moyenne de 1.66±0.12 (Figure 43).

Figure 43. Moyennes des mesures morphométriques des graines de F. billotii.

La graine renferme un embryon de type condupliqué, c'est-à-dire que les deux cotylédons
sont repliés longitudinalement de sorte à former une gouttière dans laquelle s’insère la
radicule (Figure 44).

Figure 44. Aspect de la graine (à gauche) et de l’embryon (à droite) de F. billotii.

5
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

3.2.2. Observation au microscope électronique à balayage (MEB)


L'observation au MEB a permis de mettre en évidence des différences considérables de
l'ornementation tégumentaire séminale chez F. billotii. La figure 45 montre les téguments des
graines de plantes cultivées au laboratoire (à gauche) et de plantes natives (à droite),
observées au MEB et colorées à l’aide du logiciel MountainsLab en utilisant une couleur
réelle d’une graine de F. billotii, obtenue à l’aide du logiciel ColorGrab.

Figure 45. Graines de F. billotii au MEB, colorées à l’aide du logiciel MountainsLab.

Graine issue d’une plante cultivée au laboratoire (à gauche) ; graine issue d’une plante native (à
droite).

Nous constatons la présence d’une ornementation formée par des mailles de type polygonal,
généralement à cinq côtés. Les téguments des graines sauvages présentent des cellules
polygonales bien visibles avec des cotés surélevés. En revanche, au niveau des téguments des
graines issues de plantes cultivées au laboratoire (dans des conditions normales d’arrosage),
les mailles des ornementations sont beaucoup moins marquées, on distingue toutefois la forme
polygonale des cellules dont les parois sont moins prononcées.
La figure 46 montre les téguments des graines de plantes natives (A, C, E et G) et cultivées
(B, D, F et H), au MEB à différents grossissements. Aux forts grossissements, les téguments

5
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

des graines de la plante native présentent des dépressions au centre des cellules polygonales,
qui forment des puits sur une surface lisse avec peu de stries (Figure 46 E et G). Par contre, on
peut remarquer l’existence de stries intenses sur la surface des cellules polygonales des
graines issues de plantes cultivées au laboratoire (Figure 46 F et H).

5
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

Figure 46. Téguments des graines de F. billotii native et cultivée au MEB à différents grossissements.

A, C, E et G : graines de la plante native aux grossissements x150, x300, x700 et x1000,


respectivement. B : graines de F. billotii native (à droite) et cultivée (à gauche) au grossissement
x75. D, F et H : graines de F. billotii cultivée aux grossissements x300, x700 et x1000,
respectivement.

5
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

La mesure de la taille des mailles indique que celle-ci varie considérablement aussi bien au
sein d’une même graine qu’entre les deux types de graines (Figure 47). La taille des
polygones est calculée à l’aide du logiciel ImageJ (version 1.53h).

Figure 47. Polygones sélectionnés pour la mesure de leurs surfaces.

La surface des polygones varie de 2503.12 à 9394.54 µm2 avec une moyenne de 4941.82
µm2 pour les plantes cultivées au laboratoire (FbCA) et de 6111.16 à 23418.27 µm2 avec une
moyenne de 14036.25 µm2 pour celles de la plante native (FbRT) (Tableau 7).

Tableau 7. Différences de surfaces des polygones formant l'ornementation des graines de F. billotii.

Surface des polygones formant les mailles des graines (µm2)


Graines F. billotii cultivée au laboratoire Graines de F. billotii native
Moyenne 4941.82 14036.25 p < 0.0001
SD 1615.78 4066.09
Min 2503.12 6111.16
Max 9394.54 23418.27
La moyenne de la taille des « mailles » qui forment l’ornementation des graines de F. billotii
native est presque 3 fois plus grande que celles des graines de F. billotii cultivée au
laboratoire, le test t de Student a confirmé que les moyennes sont statistiquement différentes
avec p < 10-4.

Étude anatomique des tiges de Foleyola billotii


La coupe transversale au niveau de la tige de F. billotii native a montré la présence de cinq
zones (Figure 48) : l’épiderme, le parenchyme cortical (cortex), les tissus conducteurs
primaires

5
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

(phloème et xylème), les tissus conducteurs secondaires (liber et bois) et la moelle


(parenchyme médullaire).

Parenchyme
médullaire

Figure 48. Coupes anatomiques de la tige de F. billotii Native.

L’épiderme est composé d’une assise de cellules rectangulaires et aplaties, présentant des
stomates. Le stomate est constitué de deux cellules de garde (cellules stomatiques)
réniformes, délimitant l’ostiole (orifice stomatique) et d’une chambre sous-stomatique située
sous l’ostiole.
Nous notons la présence d’une couche épaisse de cuticule, celle-ci se prolonge également au
niveau des cellules stomatiques (Figure 49).
L’écorce, présente un collenchyme de type tangentiel suivi d’un parenchyme cortical, formé
de plusieurs assises de cellules plus ou moins arrondies et de tailles différentes, qui laissent

5
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

entre elles des espaces ou petits méats. La présence de fibres sclérenchymateuses


polyédriques et lignifiées est à noter également (Figure 48), elles constituent parfois plusieurs
amas, formant la limite interne de l’écorce.
Le cylindre central est composé de tissus conducteurs primaires (xylème et phloème),
séparés par les tissus secondaires (bois et liber) et entourant le parenchyme médullaire. Le
bois est hétéroxylé avec de larges lumières des vaisseaux. Le bois et le liber sont superposés
et séparés par une assise de petites cellules, formant le méristème secondaire (cambium). On
peut remarquer que le bois est le tissu conducteur secondaire le plus abondant par rapport au
liber ; il contient des fibres, un rayon médullaire et des vaisseaux. Dans le centre, on distingue
le parenchyme médullaire, celui-ci est formé de nombreuses assises cellulaires qui présentent
plusieurs plasmodesmes.

Figure 49. Stomate au niveau de l’épiderme de la tige.

Par ailleurs, des cellules sécrétrices internes sont observées dans l’écorce, elles
correspondraient probablement aux cellules à myrosine ou idioblastes décrites chez d’autres
Brassicaceae (Figure 50).

5
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

Figure 50. Cellules sécrétrices internes dans l’écorce de la tige de F. billotii.

4. Discussion
Le changement de la morphologie de F. billotii cultivée au laboratoire (feuilles et
ornementation des graines) par rapport à la plante native est probablement lié à pluviométrie
qui est beaucoup plus faible et accompagnée de chaleur très élevée dans le milieu naturel. En
effet, la réduction de l'expansion foliaire est accompagnée par des changements dans la
conductance stomatique, autrement dit, le taux d'assimilation du carbone et le volume d’eau
perdu par transpiration ; une plus grande ouverture stomatique peut être avantageuse pour la
photosynthèse mais peut entraîner une transpiration excessive (Hummel et al., 2010; Nobel,
2020). Ceci peut expliquer la plasticité des caractères phénotypiques, traduite par des feuilles
plus petites et très caduques chez F. billotii native, contre des feuilles beaucoup plus larges et
qui se maintiennent plus longtemps chez la plante cultivée au laboratoire.
Les feuilles sont formées au niveau des méristèmes apicaux des pousses, un processus
étroitement régulé par les hormones végétales, les régulateurs transcriptionnels et les
propriétés mécaniques du tissu (Bar & Ori, 2015). Cependant, la croissance des feuilles peut
être influencée par plusieurs paramètres, dont le nombre de cellules recrutées du méristème au
primordium et expansion et taux de division cellulaire (Gonzalez et al., 2012). Certaines
études ont porté sur les effets du déficit hydrique sur la prolifération et l'expansion cellulaire
dans les primordiums foliaires ; aussi, la diminution de la pluviométrie comme source unique
de l'eau pour les plantes sahariennes provoque la réduction de la surface foliaire en réduisant
le taux d'expansion ainsi que la durée de l'expansion (Skirycz & Inzé, 2010; Rymen &
Sugimoto, 2012; Claeys & Inzé, 2013; Yates et al., 2019). Par ailleurs, les conditions
xériques sont responsables de l'augmentation de la lignification de la paroi cellulaire, qui
serait associée à une

6
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

diminution de la croissance des plantes (Katerji et al., 1997). Les enzymes liées à la
lignification (les peroxydases de lignification comme la GPOX, la CPOX et la SPOX) et qui
sont responsables du mécanisme de tolérance au stress réagissent étroitement, seules ou
combinées et avec des cinétiques différentes, en fonction de l'intensité du stress hydrique, qui
se manifeste par la diminution du potentiel hydrique des feuilles (Lee et al., 2007).
Les siliques de F. billotii sont dures, coriaces et surtout indéhiscentes, ces caractéristiques
seraient des traits adaptatifs aux conditions locales. En effet, l’indéhiscence des fruits, peu
commune chez les Brassicaceae, est considérée comme une stratégie évolutive d’adaptation
pour la protection des graines, au cours de la dissémination, par le péricarpe rigide. Heredia
& Ellstrand, (2014) ont par exemple montré que les fruits du radis sauvage de Californie,
hybride entre le radis cultivé Raphanus sativus et le taxon sauvage R. raphanistrum, sont plus
durs que ceux des espèces parentales. Le radis sauvage de Californie avait moins de
dommages infligés aux sections pédonculaires et valvaires du fruit qu'aux sections stylaires
par rapport à son ancêtre sauvage ; ainsi, ces résultats suggèrent que la paroi des fruits
hybrides a évolué pour construire une meilleure défense contre un prédateur commun des
graines aviaires, le pinson des arbres.
La quantité des précipitations en automne et au printemps influence la germination des
graines des espèces de Brassicaceae ayant une silique à péricarpe indéhiscent. Le péricarpe,
en protégeant les graines pendant la période de dormance, contribue à entretenir une banque
de semences persistantes dans le sol et concours aussi à contrôler le moment de la
germination. Cela a été montré chez certaines Brassiceae, Chorisporeae et Hesperideae du
désert de Junggar, considéré comme un désert froid, caractérisé par des températures très
basses en hiver et par l'aridité en été (Lu et al., 2017).
Les caractères morphologiques et micro-morphologiques distinctifs des fruits et des graines
sont précieux pour la délimitation des espèces (Karcz et al., 2005), toutefois, aucune étude n'a
été menée sur les structures des fruits et des semences de Foleyola billotii.
Dans cette étude, nous avons réalisé des mesures macro et micro-morphologiques des fruits
et graines. D’après nos résultats, les fruits de F. billotii peuvent être classés parmi les fruits de
grande taille (28.1±4.1 mm en moyenne avec une taille minimale de 13.7 mm et une
maximale de 38.5 mm), comparés à ceux des espèces peu nombreuses de Brassicaceae à
siliques indéhiscentes. La moyenne de la taille des siliques est presque identique à celle de
Raphanus qui mesure 27±3.6 mm, mais plus large que celle de Cakile arabica avec 15±1.9
mm (Gabr, 2018). Le pédoncule est relativement court (3.9±0.6 mm en moyenne), comme
chez la silique indéhiscente de certains Sinapis mais trois fois moins long que chez Raphanus.

6
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

La partie stylaire du fruit de F. billotii ne contient pas de graines, contrairement à la silique


indéhiscente de Sinapis arvensis par exemple. Elle mesure 10.99±2.57 mm en moyenne avec
un minimum de 6.4 mm et un maximum de 17.5 mm. Elle est moins longue que chez
Raphanus dont la partie stylaire possède une structure conique et ne produisant pas de graines
comme chez F. billotii.
Presque 48% des fruits de F. billotii contiennent 3 graines, ce nombre réduit de graines par
silique n’affecte pas la reproduction car ce déficit est compensé par une production élevée de
fruits par plante.
Les graines de F. billotii ont une taille moyenne (longueur x largeur) de 3.39±0.15 x
2.05±0.13 mm, celle-ci est plus grande que celle de Raphanus sativus qui fait 2.78±0.19 x
1.78±0.19 mm (Gabr, 2018), les graines des deux espèces possèdent un hile terminal.
La moyenne de la longueur des graines de Cakile arabica est de 3.1±0.16 mm, elle est
proche de celle des graines de F. billotii, cependant, la largeur est inférieure de 50% par
rapport à celle des graines de F. billotii (Gabr, 2018).
L’observation au MEB des graines issues de F. billotii native a montré un type
d’ornementation primaire régulièrement réticulée à cellules polygonales (pentagonales en
général, avec présence d’hexagones et de quadrigones), et à sculpture secondaire peu ou pas
striée. Cette sculpture tégumentaire est très semblable à celle des graines de Brassica juncea
(El Naggar, 2005; Karcz et al., 2005; Gabr, 2018). En revanche, l’observation au MEB des
graines issues de plantes cultivées au laboratoire montre une ornementation primaire
différente de celle des plantes natives, on note toutefois la présence des cellules polygonales,
celles-ci sont plus petites et leurs parois sont moins prononcées. La vue d’ensemble
montre une ornementation irrégulièrement réticulée à sculpture secondaire présentant plus de
stries. Ainsi, les graines des plantes cultivées au laboratoire montrent une ornementation
séminale semblable à celle des graines de Brassica oleracea (Karcz et al., 2005). Ceci
interroge alors sur la signification taxonomique de cette caractéristique au sein de la tribu des
Brassiceae. Cette plasticité de l’ornementation fine de la graine serait peut-être un trait
adaptatif assurant la dissémination des graines dans leur environnement.
La structure de la fleur de F. billotii a montré des caractéristiques (grande taille, fleur
colorée, surface stigmatique importante et anthères exertes) attractives pour les insectes
pollinisateurs, ce qui indiquerait l’existence d’un mode de reproduction plutôt allogame
comme l’ont laissé supposer les essais de pollinisation. Mais la proximité de la base des
anthères avec la surface réceptrice du stigmate n’exclut pas le dépôt de l’autopollen et donc
probablement une certaine part de l’autogamie. Ceci serait une stratégie de reproduction
sexuée adoptée par cette espèce

6
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

pour une meilleure efficacité de la pollinisation, lui permettant de garantir une descendance,
elle est particulièrement importante dans le cas des petites populations d’individus dispersés
comme la population de F. billotii de Tindouf. En effet, l’échange de pollen permet
d’entretenir la diversité génétique et l’autopollinisation permet l’assurance de la reproduction.
La détermination des niveaux d’auto-incompatibilité d’un nombre représentatif d’individus et
des taux réels d’allogamie pourront confirmer l’adoption d’un régime de reproduction mixte
par cette population.

6
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

Chapitre II. Analyse biochimique des feuilles de F. billotii : Étude des composés du
métabolisme secondaire
Notre étude a été axée sur les dosages des polyphénols totaux, des flavonoïdes totaux et des
anthocyanes des extraits bruts. Une analyse par LC-HRMS Q-ToF a été effectuée sur un
extrait hydro éthanolique, les différentes expérimentations ont été réalisées sur les feuilles des
plantes natives au stade de floraison et sur celles des plantes cultivées au laboratoire (plantes
de 1 an ou plus).
1. Teneur en polyphénols totaux
Les résultats des dosages des polyphénols totaux dans les extraits des fruits et des feuilles
sauvages, et des feuilles cultivées ainsi que leurs fractions respectives sont illustrées dans la
figure 51.
Le test ANOVA nous a permet de confirmer l’existence de différences significatives entre
les teneurs en polyphénols totaux dans les extraits et les fractions de F. billotii ; de son côté, le
test Tukey, qui réalise des comparaisons deux à deux des moyennes, a permis de préciser les
similarités et différences des teneurs entres ces extraits et fractions et, par la suite, les dénoter
avec des mêmes lettres ou des lettres différentes, selon le résultat de la comparaison (Figure
51).

6
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

Figure 51. Comparaison des teneurs en polyphénols totaux chez les extraits bruts et les différentes
fractions.

Différentes lettres désignent des différences significatives entre les moyennes comparées par le
test Tukey.

Les extraits bruts des fruits, des feuilles récoltées à Tindouf et des feuilles issues de plantes
cultivées au laboratoire montrent des teneurs variables. Nous notons que l’extrait brut issu de
feuilles de F. billotii native présente la teneur la plus élevée, soit 116.1 ± 3.48 mg
d’équivalents d’acide gallique par gramme du poids sec (mg EAG/g PS) ; suivi par l’extrait
brut issu de feuilles de la plante cultivée au laboratoire qui contient 71.67 ± 6.02 mg EAG/g
PS. L’extrait brut des fruits présente la teneur la plus faible en polyphénols totaux avec 40.0 ±
1.7 mg EAG/g PS, celle-ci est trois fois moins importante que celle des feuilles issues de la
plante native.
Toutes les fractions présentent des teneurs en polyphénols totaux supérieures à celles des
extraits bruts. Ceci est probablement dû à la polarité des composés phénoliques ; en effet, le
fractionnement avec des solvants à polarité croissante vise à séparer les molécules selon leurs
propriétés physico-chimiques.

6
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

Les fractions diéthyl-éther et butanolique issues des feuilles de F. billotii cultivée au


laboratoire présentent les teneurs les plus élevées avec des valeurs 372.8±18.37 et
323.33±29.18 mg EAG/g PS, respectivement, ces deux teneurs ne sont pas, toutefois,
statistiquement différentes. Ainsi, les fractions diéthyl-éther et butanolique issues des feuilles
de F. billotii native ont des teneurs inférieures avec des valeurs de 141.67±6.65 et
203.33±18.35 mg EAG/g PS, respectivement (Figure 51).
Cependant, chez les plantes natives, ce sont les fractions chloroformique et acétate d’éthyle
qui ont les teneurs les plus élevées, avec des valeurs de 264.43±21.07 et 246.1±32.23 mg
EAG/g PS, respectivement, les deux sont supérieures aux fractions correspondantes issues de
feuilles de plantes cultivées au laboratoire.
2. Teneur en flavonoïdes totaux
Un dosage spectrophotométrique des flavonoïdes totaux a été réalisé sur les différentes
fractions et extraits utilisés lors de nos dosages des polyphénols totaux. La figure 50 montre
les résultats des différents dosages.

Figure 52. Teneurs en flavonoïdes totaux des extraits et fractions de F. billotii.

Nous constatons que les teneurs en flavonoïdes totaux de l’extrait brut et des fractions des
fruits sont faibles, aussi, les fractions des fruits n’ont pas été utilisées pour d’autres
expérimentations.

6
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

La fraction butanolique des feuilles issues de plantes cultivées au laboratoire présente la


teneur la plus élevée en flavonoïdes totaux, avec une valeur de 23.6±0.18 mg EQ/g PS, suivie
par l’extrait brut des feuilles issues des plantes natives avec 19.7±0.24 mg EQ/g PS. Les
fractions chloroformique, acétate d’éthyle et diéthyl-éther des feuilles des plantes cultivées au
laboratoire, d’une part, et les fractions chloroformique et butanolique des feuilles issues de
plantes natives, d’autre part, ont des teneurs très proches en flavonoïdes totaux, soit
7.53±0.07, 6.89±0.09, 7.76±0.06 et 6.84±0.39 mg EQ/g PS, respectivement. De même,
l’extrait brut des feuilles issues des plantes cultivées au laboratoire ainsi que les fractions
acétate d’éthyle et diéthyl-éther issues des feuilles récoltées à Tindouf ont des teneurs proches
soit 4.46±0.02, 4.21±0.07 et 4±0.05 mg EQ/g PS, respectivement, mais qui restent
statistiquement différentes l’une de l’autre.
La comparaison des moyennes des teneurs en flavonoïdes totaux entre les extraits et
fractions des deux plantes a montré quelques similitudes, caractérisées par des différences non
significatives où la valeur de p est supérieure à 5% (désignées par les mêmes lettres dans la
figure 52).
3. Teneur des anthocyanes
La teneur en anthocyanes est évaluée sur les extraits totaux des feuilles, des fruits et des
fleurs issues de plantes natives (Figure 53).

Figure 53. Teneurs en anthocyanes totaux des extraits de F. billotii de Tindouf.

La teneur en anthocyanes totaux (AT) varie d’un extrait à l’autre, la plus élevée est notée
dans l’extrait brut des fleurs avec une teneur de 0.81±0.02 mg/g MVF, cependant, cet extrait
n’a pas

6
Thèse de doctorat, Y. Partie III. RESULTATS ET

été exploité dans ce travail de thèse vu la difficulté d’échantillonnage de cette espèce.


L’extrait brut des feuilles des plantes natives présente une teneur trois fois moins élevée, soit
une valeur de 0.24±0.04 mg/g MVF. La teneur en anthocyanes enregistrée dans les fruits est
très faible avec seulement 0.07±0.03 mg/g MVF.
Discussion
Les anthocyanes sont des pigments bioactifs naturels importants. Ils sont responsables de la
couleur rouge-bleu des fruits, des feuilles, des graines, des tiges et des fleurs chez diverses
espèces végétales. Pour les fleurs, l’utilisation des couleurs des pétales pour attirer les insectes
pollinisateurs est une stratégie adoptée par de nombreuses familles d'angiospermes (Mol et
al., 1998; Zhang et al., 2015). Cela peut expliquer la teneur très élevée des anthocyanes au
niveau des fleurs par rapport aux feuilles et aux graines de Foleyola billotii.
4. Analyse des extraits de F. billotii par LC-HRMS Q-ToF
Identification des composés phénoliques et des glucosinolates des extraits bruts de
Foleyola billotii
L'analyse par LC-HRMS Q-ToF a été effectuée uniquement sur les extraits bruts des feuilles
de F. billotii native et cultivée au laboratoire. L’analyse nous a permis d'identifier 15
composés du métabolisme secondaire appartenant aux glucosinolates, acides chlorogéniques,
sinapates et flavonoïdes (Tableau 8). Les figures de l’annexe 1 représentent les
chromatogrammes ioniques totaux et extraits. Les composés ont été identifiés en interprétant
les spectres obtenus par ES- MS-MS MS/MS et leurs fragments respectifs les résultats sont
résumés dans le tableau 8.

6
Thèse
Thèsede
dedoctorat,
doctorat,Y.Y.Mahdaoui Partie III. RESULTATS ET III : RESULTATS ET DISCUSSION

Tableau 8. Composés identifiés à partir d'extraits de F. billotii, détectés par LC-HRMS en Mode d’Ions Négatifs

Classe* Composé phytochimique TR Pic N° Formule de m/z mesuré de l’ESI- m/z des fragments, mesuré par ES-MS-
(min) l’ion (erreur en ppm) MS (formule brute déterminée, erreur en
ppm)
Acide coumaroyl-quinique 1 5.13 3a C16H17O8- 337.0931 (0.6 ppm) 191.0560 (C7H11O6, 0.6), 163.0401
(C9H7O3, 0.2), 119.0502 (C8H7O, 0.3)
Acide coumaroyl-quinique 2 6.6 3b C16H17O8- 337.0931 (0.6 ppm) 191.0557 (C7H11O6, 2.2), 173.0455
(C7H9O5, 0.3), 163.0401 (C9H7O3, 0.2),
137.0242 (C7H5O3, 1.6), 119.0503
(C8H7O, 0.5), 111.0451 (C6H7O2, 0.5),
93.0346 (C6H5O, 0.1)
Acide coumaroyl-quinique 3 7.27 3c C16H17O8- 337.0931 (0.6 ppm) 191.0558 (C7H11O6, 1.6), 173.0458
Acides chlorogéniques

(C7H9O5, 1.5), 163.0403 (C9H7O3, 1.4),


137.0247 (C7H5O3, 2.1), 119.0502
(C8H7O, 0.3), 111.0450 (C6H7O2, 1.4),
93.0347 (C6H5O, 1.2)
Acide coumaroyl-quinique 4 8.19 3d C16H17O8- 337.0929 (0.0 ppm) 191.0562 (C7H11O6, 0.5), 173.0452
(C7H9O5, 2.0), 163.0403 (C9H7O3, 1.4),
134.0376 (C8H6O2, 2.0), 119.0500
(C8H7O, 2.0), 111.0450 (C6H7O2, 1.4),
93.0349 (C6H5O, 3.3)
Acide féruloyl-quinique 1 6.04 4a C17H19O9- 367.1035 (0.1 ppm) 193.0505 (C10H9O4, 0.7), 134.0372
(C8H6O2, 1.0), 117.0344 (C8H5O, 1.6)
Acide féruloyl-quinique 2 7.88 4b C17H19O9- 367.1034 (0.2 ppm) 193.0507 (C10H9O4, 1.7), 191.0562
(C7H11O6, 0.5), 173.0458 (C7H9O5,
1.5), 134.0375 (C8H6O2, 1.3), 111.0453
(C6H7O2, 1.3), 93.0347 (C6H5O, 1.2)
Autres Acide féruloyl-thréonique 8.86 6 C14H15O8- 311.0771 (0.5 ppm) 193.0503 (C10H9O4, 1.7), 134.0373
(C8H6O2, 0.2), 117.0346 (C8H5O, 0.1)

68
Thèse de doctorat, Y. Mahdaoui III : RESULTATS ET DISCUSSION

Acide sinapoyl-thréonique 9.05 7 C15H17O9- 341.0878 (0.0 ppm) 223.0612 (C11H11O5, 0.0), 164.0477
(C9H8O3, 1.2), 149.0245 (C8H5O3, 0.6),
147.0451 (C9H7O2, 0.4), 121.0297
Dérivés de l’ acide sinapique

(C7H5O2, 1.6)
Dérivé de l’hexose sinapate 12.9 10 C31H36NO15- 662.2094 (0.5 ppm) 500.1564 (C25H26NO10, 0.4), 276.0882
(C14H14NO5, 1.6), 223.0616
(C11H11O5, 1.8), 205.0507 (C11H9O4,
0.3), 190.0270 (C10H6O4, 0.8), 164.0481
(C9H8O3, 1.3)
Dérivé de sinapate 13.8 11 C25H26NO10- 500.1557 (1.0 ppm) 367.1029 (C17H19O9, 1.5), 223.0608
(C11H11O5, 1.8), 205.0506 (C11H9O4,
0.2), 190.0269 (C10H6O4, 1.4), 132.0449
(C8H6NO, 4.4), 131.0374 (C8H5NO, 2.0)
Quercétine-rhamnose-hexose 9.4 8 C27H29O16- 609.1464 (0.5 ppm) 301.0345 (C15H9O7, 2.9), 300.0277
(C15H8O7, 0.5), 178.9988 (C8H3O5,
1.1), 151.0036 (C7H3O4, 0.7)
Flavonols

Kaempférol-rhamnose- 10.32 9 C27H29O15- 593.1512 (0.0 ppm) 285.0403 (C15H9O6, 0.6), 284.0329
hexose (C15H8O6, 0.9), 178.9988 (C8H3O5,
1.1), 151.0035 (C7H3O4, 1.2)
Progoitrine 0.83 1 C11H18NO10S2- 388.0379 (0.4 ppm) 274.9902(C6H11O8S2, 0.4), 259.0128
(C6H11O9S, 0.5), 195.0331 (C6H11O5S,
0.9), 135.9710 (C2H2NO4S, 0.0),
96.9600 (HSO4, 1.1), 95.9523 (SO4, 0.2)
Glucosinolates

Gluconapine 1.37 2 C11H18NO9S2- 372.0379 (0.4 ppm) 259.0123 (C6H11O9S, 2.4), 195.0326
(C6H11O5S, 3.4), 178.9842 (C5H7O3S2,
0.1), 130.0332 (C5H8NOS, 0.1), 96.9601
(HSO4, 1.1), 95.9523 (SO4, 0.2)
Glucobrassicine 8.24 5 C16H19N2O9S2 477.0644 (0.1 ppm) Non réalisé.

69
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

4.1.1. Glucosinolates
Deux glucosinolates aliphatiques et un indolique ont été identifiés, à savoir le 2-hydroxy-3-
butényl connu sous le nom de progoitrine (PRO), le 3-butényl ou gluconapine (GLN) et le 3-
indolyl méthyl ou glucobrassicine (GBR), respectivement. Leur formule brute a été
déterminée sur la base de la masse exacte (Tableau 9) et de leur profil isotopique MS
caractéristique des composés soufrés. GBR a été proposé comme le seul glucosinolate avec la
formule brute déduite, ainsi, la fragmentation n’a pas été réalisée. Les spectres MS/MS de la
PRO et du GLN (Figures 54 et 55) présentent les ions caractéristiques des glucosinolates :
l’anion glucose 1- thiosulfate à m/z 275, l’anion glucose 1-sulfate à m/z 259, l’anion
thioglucose à m/z 195 et le phosphate à m/z 97 (Bialecki et al., 2010).

Figure 54. Spectre de masse de la progoitrine.

Figure 55. Spectre de masse de la gluconapine.

70
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

La progoitrine a été proposée comme le glucosinolate le plus probable avec la formule brute
déduite. Les deux structures ont été proposées comme les structures les plus probables par
Sirius-CSI-FingerID, sur la base de la mesure des spectres de masses et des fragments MS/MS
(Figure 56).

Figure 56. Fragments identifiés chez F. billotii pour la progoitrine (a) et la gluconapine (b).

En termes de quantification, le glucosinolate le plus abondant est la progoitrine avec 173.3 ±


5.2 microgrammes équivalents d’apigénine par gramme de poids sec (µg eq ap/g PS),
représentant 81.5 ± 2.4% des glucosinolates (Tableau 11), suivi par la gluconapine et la
glucobrassicine avec 25.7 ± 0.8 et 13,7 ± 0.4 µg eq ap/g PS, respectivement.
4.1.1.1. Discussion
Ces trois glucosinolates sont largement distribués dans la famille des Brassicaceae (Chun et
al., 2018; Hwang et al., 2019) avec une prédominance générale des teneurs en glucosinolates
aliphatiques sur les glucosinolates indoles (Font et al., 2005; Hwang et al., 2019). La teneur
en PRO est très proche de celle déterminée dans le chou avec 182,8 ± 108,3 µg eq ap/g PS
(Hwang et al., 2019) et la teneur en GLN est proche de celle du brocoli avec 21,6 ± 12,3 µg
eq ap/g PS (Hwang et al., 2019). Bien que les glucosinolates aliphatiques ont généralement
tendance à prédominer, une étude des espèces de Brassica du sud de l'Italie (B. oleracea L.) a
montré que les glucosinolates indoliques sont prédominants (Argentieri et al., 2011). Le
glucosinolate indolique glucobrassicine est omniprésent chez les espèces de la famille des
Brassicaceae à des concentrations variables. F. billotii native contient 13,7 ± 0,4 µg eq ap / g

71
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

PS, cette teneur est similaire à celle de la moutarde qui est de 13,8 ± 1,9 µg eq ap/g PS (Hwang
et al., 2019).
Les glucosinolates sont des molécules du métabolisme secondaire dotées de propriétés
antioxydantes et antimicrobiennes (Förster et al., 2015). Les glucosinolates et leurs
molécules de dégradation, suite à l'action de la myrosinase, jouent un rôle important dans les
mécanismes de défense des plantes, la variabilité de leurs concentrations suggère leurs
l'influence sur les autres organismes, soit en les repoussant (herbivores), ou en les attirant
(insectes pollinisateurs) (Bohinc et al., 2012). Quant au stress abiotique, la teneur en dérivés
de glucosinolates a augmenté de manière significative dans des conditions salines modérées,
suggérant une contribution potentielle de ces molécules dans l'ajustement osmotique pendant
le stress hydrique ou salin (Petretto et al., 2019). Bien que les glucosinolates ne participent
pas directement à la captation du rayonnement ultraviolet (UV), ils sont néanmoins impliqués
dans le processus de signalisation et de perception du rayonnement UV en général et, en
particulier, de la composante UV-B du rayonnement (Moreira-Rodríguez et al., 2017).
4.1.2. Les acides chlorogéniques
La présence des acides chlorogéniques est à noter, 6 acides chlorogéniques ont été
déterminés, soit quatre composés ont été proposés pour être des isomères de l'acide
coumaroyl-quinique (ACoQ) et deux pour être des isomères de l'acide féruloyl-quinique
(AFQ), tous les isomères avaient des temps de rétention distincts, mais des voies de
fragmentation similaires (Tableau 8 et figure 57).

72
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

A B

C D

E F

Figure 57. Spectres de masse des acides chlorogéniques. A. ACoQ1 ; B. ACoQ2 ; C. ACoQ3 ; D.
ACoQ4 ; E. AFQ1 ; F. AFQ2.

ACoQ : acide coumaroyl-quinique ; AFQ : acide féruloyl-quinique.

Le temps de rétention des isomères ACoQ 1,2, 3 et 4 a été observée à 5.16, 6.63, 7.29 et
8.16 min, respectivement. Les deux isomères AFQ1 et 2 sont à 6.08 et 7.9 min,
respectivement. Leurs voies de fragmentation sont caractéristiques des acides chlorogéniques
et comprennent le quinate m/z 191 et ses ions fragments (quinate déshydraté m/z 173, m/z 111
et m/z 93) (Clifford et al., 2003). Les spectres MS/MS des acides quiniques dérivés du
coumaroyl et du féruloyl diffèrent les uns des autres par leurs ions cinnamate : coumarate m/z
163 et ferulate m/z 193, respectivement (Figure 58). Tous les 4 isomères de l'acide coumaroyl-
quinique ont été annotés par Sirius-CSI-ID en tant qu'acides 2-p-, 4-p- et 2-m-coumaroyl-
quiniques avec des pourcentages variant de 79 à 86%. De la même manière, deux acides
féruloyl-quiniques ont été annotés en tant qu’acides 3-O et 4-O-féruloyl-quiniques avec des
pourcentages variant de 79 à

73
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

81%. Pour les acides coumaroyl-quinique et féruloyl-quinique, les 2 ou 3 premières structures


des candidats proposés par CSI-ID ont été sélectionnées.

Figure 58. Fragments identifiés dans F. billotii pour l’ACoQ (a) et AFQ (b).
ACoQ : acide coumaroyl-quinique ; AFQ : acide féruloyl-quinique.

4.1.2.1. Discussion
Les acides chlorogéniques s'accumulent au cours des stress biotiques et abiotiques, ce qui
suggère un rôle dans les mécanismes de défense des plantes (Gengmao et al., 2015; Yan et
al., 2016). Les résultats de Mhlongo et al., (2016) après le traitement des cellules de
Nicotiana tabacum avec du méthyl-jasmonate et de l'acide salicylique ont montré que les
acides chlorogéniques pourraient avoir une relation potentielle avec les voies de signalisation
de la défense activée par les phytohormones. Les acides chlorogéniques permettent aux
plantes de mieux s'adapter à leur environnement, des niveaux élevés des acides
chlorogéniques ont été associés à l'allélopathie des plantes; en outre, il a été démontré que ces
composés garantissent la résistance aux maladies des racines de certaines variétés de pommes
de terre, en inhibant la production des toxines fongiques (Harrison et al., 2008;
Wojciechowska et al., 2014). De plus, les acides chlorogéniques semblent jouer un rôle de
bouclier contre les dommages causés par les rayons UV dans certains légumes (Clé et al.,
2008; Petru̘ ová et al., 2014). Nuringtyas et al., (2012) et Taylor, (1968) ont proposé que
l’acide 5-caféoyl-quinique et l’acide féruloyl- quinique seraient des médiateurs
phytosanitaires stockés pour la biosynthèse de la lignine, qui améliore la résistance tissulaire.
Ils protègent les plantes de leurs prédateurs en inhibant la digestion des protéines des plantes
envahies (Felton et al., 1989, 1992) : les substrats de la polyphénol peroxydase et de
l'oxydase peuvent être transformés en quinones qui ont tendance à réagir avec les nucléophiles
et à se lier aux protéines (Narváez-Cuenca et al., 2013; Pierpoint, 2015).

74
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

Leur rôle thérapeutique des acides chlorogénique attire de plus en plus l'attention, Kato et
al., (2018) et Saitou et al., (2018) ont rapporté que les acides chlorogéniques amélioraient la
direction, la mémoire et l'attention, ce qui facilite l'exécution de tâches complexes, c'est-à-
dire, l'amélioration des fonctions cognitives. Dans une autre perspective, Liang & Kitts,
(2015) ont rapporté une activité antioxydante de l'acide 5-caféoyl-quinique qui peut réduire le
stress oxydatif causé par diverses maladies. Lors des greffes d’organes, Li et al., (2012) ont
indiqué que l'acide chlorogénique est capable d'augmenter le taux de survie des cellules
souches mésenchymateuses en diminuant leur probabilité d'apoptose après la transplantation.
4.1.3. Dérivés de l’acide sinapique
Trois dérivés de l'acide sinapique, montrant un ion sinapate caractéristique m/z 223 dans
leurs spectres MS/MS, ont été trouvés dans des extraits de F. billotii récoltée à Tindouf, à
savoir l'acide sinapoyl thréonique, présentant d'autres fragments MS/MS caractéristiques du
sinapate m/z 164 et 147 (Figure 59), le dérivé hexose sinapate C31H37NO15, donnant le
fragment MS/MS à m/z 500 (Figure 60), après la perte de la partie hexose (-162 Da).

Figure 59. Spectres de masse de l'acide sinapoyl thréonique.

75
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

Figure 60. Spectres de masse du dérivé hexose sinapate.

Un troisième dérivé du sinapate de formule générale C 25H27NO10 qui pourrait être le dérivé
précédent privé d'hexose (Figure 61).

Figure 61. Spectre de masse du troisième dérivé du sinapate (C25H27NO10).

Ce dernier est le plus abondant avec 493.1 ± 14.7 µg eq ap/g PS, suivi du dérivé hexose
sinapate et de l'acide sinapoyl-thréonique avec 193.9 ± 5.8 et 16.8 ± 0.5 µg eq ap/g PS,
respectivement.
L'acide sinapique est l'un des quatre acides hydroxycinnamiques les plus courants dans le
règne végétal, ses dérivés sont connus pour être spécifiques à la famille des Brassicaceae
(Nićiforović & Abramovič, 2014). L'acide sinapique peut être sous sa forme libre ou, comme
d'autres acides hydroxycinnamiques, estérifié à différents composés organiques, les sucres, en
particulier (Nićiforović & Abramovič, 2014). Sheahan, (1996) ont mis en évidence l’effet
des

76
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

esters de sinapate sur l’absorption des UV-B chez Arabidopsis thaliana et a conclu qu'ils sont
plus efficaces que les flavonoïdes à cet égard. De même, Il a été démontré que certains dérivés
de l'acide sinapique ont une activité anti-radicalaire significative (Martinović et al., 2019) par
rapport à d'autres dérivés ; les auteurs ont suggéré un rôle potentiel des dérivés de l'acide
sinapique dans la peroxydation lipidique en raison de leur double effet sur les lipides qui
consiste à déstabiliser thermiquement l'état gel des liposomes et à augmenter les effets
d'arrangement à l'état liquide des lipides.
4.1.4. Un acide trans-cinnamique glycosylé
L'acide féruloyl-thréonique (AFT) a été détecté comme un analogue de l'acide sinapoyl-
thréonique, par l'ion caractéristique ferulate m/z 193 et ses fragments m/z 134 et 117 (Figure
62), analogues aux ions d'acide sinapate thréonique m/z 223, 164 et 147, respectivement,
présent dans la plante native en faible quantité, soit 0.3 µg eq ap/g PS.
L’acide féruloyl-thréonique est un ester d'un acide tri-hydroxy-butanoïque (acide
thréonique) et de l'acide férulique. À notre connaissance, le AFT n'a jamais été identifié dans
la famille des Brassicaceae. En revanche, il a été identifié dans une noix (Juglans
mandshurica) et dans le hêtre (Fagus sylvatica L.), appartenant respectivement aux familles
des Juglandaceae et des Fagaceae (Cadahía et al., 2015; Wang et al., 2017).

Figure 62. Spectre de masse de l'acide féruloyl-thréonique.

4.1.5. Flavonols
Les flavonoïdes sont peu représentés dans les feuilles de F. billotii, seuls deux flavonols ont
été identifiés, à savoir la quercétine et le kaempférol, les deux diglycosylés avec un rhamnose
et un hexose (quercétine-rhamnose-hexose : QRH et kaempférol-rhamnose-hexose : KRH).
La

77
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

quercétine et le kaempférol ont été déterminés sous forme d'anions (m/z 303 et 287,
respectivement) dans les spectres MS/MS de QRH (Figure 63) et KRH (Figure 64), avec
d'autres ions fragmentés à m/z 179 et 151.

Figure 63. Spectre de masse de la quercétine-rhamnose-hexose.

Figure 64. Spectre de masse du kaempférol-rhamnose-hexose.

La perte correspondait à la masse d'un hexose et d'un désoxy-hexose (rhamnose), ce qui a


conduit à l'annotation de QRH et KRH, sans qu'on sache la position de la liaison O- des deux
sucres sur l'aglycone (Figure 65). Une recherche dans Sirius-CSI-FingerID a confirmé ces
hypothèses en donnant les 3 meilleurs candidats comme isomères de position de la quercétine-

78
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

rhamnose-hexose et du kaempférol-rhamnose-hexose, respectivement. QRH était prédominant


avec 427.0 ± 12.8 µg eq ap / g PS, ce qui est presque 2.5 fois plus élevé que KRH avec 169.2
± 5.1 µg eq ap/g PS.

Figure 65. Fragments identifiés dans F. billotii pour QRH (a) et KRH (b).
QRH : quercétine-rhamnose-hexose ; KRH : kaempférol-rhamnose-hexose.

4.1.5.1. Discussion
La quercétine, le kaempférol et l'isorhamnétine, ainsi que leurs formes glycosylées, sont les
principaux flavonols de diverses espèces de Brassicaceae, dont le brocoli (Brassica oleracea
var. italica), le colza (B. napus pabularia), la roquette (Eruca sativa) et le cresson (Lepidium
sativum) (Velasco et al., 2011; Li, Lee, et al., 2018). Le brocoli, la roquette et le cresson ont
respectivement, 0.9 ± 0.7, 86.5 ± 16 et 128.0 ± 2.2 µg de quercétine diglycosylée par g de
poids sec ; 4.9 ± 1.4, 57.3 ± 3 et 47.4 ± 8.3 µg de kaempférol diglycosylé par g de poids sec
(Li, Lee, et al., 2018), ce qui est très faible par rapport aux quantités de ces flavonols chez F.
billotii. De plus, le brocoli et la roquette ont respectivement des teneurs de 167.3 ± 37.2 et
298.9 ± 33.1 µg de flavonoïdes totaux (FT) par g du PS, ce qui est 3 et 2 fois inférieur à celle
de notre plante. En revanche, le cresson a 739.2 ± 66.7 µg de FT par g de PS (Li, Lee, et al.,
2018), cette teneur est de 1.2 fois plus élevée que dans F. billotii.
Un intérêt croissant a été porté sur les composés phytochimiques végétaux aux propriétés
antioxydantes, principalement dues aux composés phénoliques et aux flavonoïdes qu'ils
contiennent (Rahmouni et al., 2018). Les flavonoïdes sont considérés comme des
antioxydants puissants en raison de leur structure contenant de multiples groupes hydroxyles
(Kumar & Pandey, 2013). Les flavonoïdes peuvent inhiber les radicaux libres, dont les
ROS qui sont

79
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

impliqués dans diverses maladies lorsqu'ils sont présents en quantités excessives (Kumar et
al., 2013) et qui peuvent causer des dommages oxydatifs aux composés et molécules
cellulaires, en particulier aux lipides, aux protéines et même aux acides nucléiques (Kumar et
al., 2013; Mani, 2014). Ces dommages peuvent finalement entraîner l'initiation des processus
de mort cellulaire tels que l'autophagie ou l'apoptose (Mani, 2014).

Comparaison des composés dans les extraits de F. billotii native et cultivée au


laboratoire

Le but de chaque analyse de la composition chimique d’une plante est d’aboutir à une liste
de métabolites identifiés et quantifiés de façon absolue dans l’ensemble des échantillons
analysés. Il est toutefois intéressant de comparer les quantités des différents composés et
groupes de composés. Dans notre cas, deux caractéristiques principales ont été considérées
afin de comparer la composition des extraits des feuilles issues de F. billotii native et
cultivée au
laboratoire : la quantité et la proportion relative de chaque groupe moléculaire.
4.2.1. Comparaison des extraits par groupes de composés
La comparaison entre les groupes de composés montre que la quantité des glucosinolates a
augmenté significativement dans les plantes cultivées, soit 55 fois supérieure à celle dans les
plantes natives (Tableau 9) ; les acides chlorogéniques (ACG) et les flavonols ont également
augmenté dans les plantes cultivées de 5 et de 3.5 fois, respectivement. En revanche, il est
intéressant de noter que la quantité des dérivés du sinapate a diminué dans les plantes
cultivées, elle est 3 fois plus faible que dans les plantes natives.

Tableau 9. Comparaison des quantités des composés dans les extraits bruts issus de feuilles
des plantes natives et de celles cultivées au laboratoire.

Quantité (µg eq ap/g PS)


Taux de
Classe Plantes natives Plantes cultivées Variation
variation
Glucosinolates 212.7 ± 6.4 11646.9 ± 976.6 54.8 +
Acides chlorogéniques 346.3 ± 10.4 1820.7 ± 152.7 5.3 +
Sinapates 703.7 ± 21 221.5 ± 18.6 3.2 -
Flavonols 596.2 ± 17.8 2075.4 ± 174 3.5 +
Total 1858.9 ± 55.6 15764.6 ± 1321.9 8.5 +

Les données sont exprimées comme moyenne ± SD (n = 3) ; (+) augmentation ; (-)


diminution. µg eq ap/g PS : µ grammes équivalents apigénine par gramme du poids sec.

80
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

L'analyse du pourcentage des groupes de composés a montré que les glucosinolates sont
évidemment le groupe prédominant dans les plantes cultivées au laboratoire, représentant 73.9
± 6.2% du total des composés identifiés, contre 11.4 ± 0.3% dans les plantes natives (Tableau
10). Par contre, ces dernières présentent des pourcentages plus élevés dans le reste des
groupes, comme : les acides chlorogéniques, les sinapates et les flavonols, avec,
respectivement : 18.6 ± 0.6%, 37.9 ± 1.1% et 32.1 ± 3.0%.

Tableau 10. Comparaison entre les pourcentages des différents groupes de composés.

% de la composition totale
Groupe de composé
Plantes natives Plantes cultivées
Glucosinolates 11.4 ± 0.3 73.9 ± 6.2
Acides chlorogéniques 18.6 ± 0.6 11.6 ± 1.0
Sinapates 37.9 ± 1.1 1.4 ± 0.1
Flavonols 32.1 ± 3.0 13.2 ± 1.1

Les données sont exprimées comme moyenne ± SD (n = 3) ; (+) augmentation ; (-) diminution.

4.2.2. Comparaison des extraits par composés


En général, les quantités individuelles des glucosinolates ont augmenté dans les plantes
cultivées par rapport aux plantes natives ; en particulier, la quantité de la gluconapine a
augmenté considérablement avec plus de 200 fois. Les quantités de la progoitrine et de la
glucobrassicine ont également augmenté dans les feuilles plantes cultivées, mais avec des taux
moins importants, soit 36.2 et 11 fois, respectivement (Tableau 11).

81
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

Tableau 11. Comparaison des teneurs des espèces moléculaires dans les extraits bruts de F. billotii
native et cultivée au laboratoire.

Composés µg eq ap/g PS

Plante native Plante cultivée (+/-)


Progoitrine 173.3 ± 5.2 6266.7 ± 525.5 36.2 (+)
Gluconapine 25.7 ± 0.8 5229.7 ± 438.5 203.1 (+)
Glucobrassicine 13.7 ± 0.4 150.6 ± 12.6 11 (+)
Acide coumaroyl-quinique 1 29.5 ± 0.9 514.7 ± 43.2 17.4 (+)
Acide coumaroyl-quinique 2 8.3 ± 0.2 196.1 ± 16.4 23.6 (+)
Acide coumaroyl-quinique 3 53.3 ± 1.6 430.5 ± 36.1 8.1 (+)
Acide coumaroyl-quinique 4 17.4 ± 0.5 118.9 ± 10 6.8 (+)
Acide féruloyl-quinique 1 16.1 ± 0.5 115.9 ± 9.7 7.2 (+)
Acide féruloyl-quinique 2 221.5 ± 6.6 392.1 ± 32.9 1.8 (+)
Acide féruloyl-thréonique 0.3 ± 0 52.6 ± 4.4 177.1 (+)
Acide sinapoyl-thréonique 16.8 ± 0.5 71.2 ± 6 4.3 (+)
Dérivé Hexose Sinapate 193.9 ± 5.8 103.1 ± 8.6 1.9 (-)
Dérivé Sinapate 493.1 ± 14.7 47.2 ± 4 10.4 (-)
Quercétine-rhamnose-hexose 427 ± 12.8 1368.1 ± 114.7 3.2 (+)
Kaempférol-rhamnose-hexose 169.2 ± 5.1 707.3 ± 59.3 4.2 (+)
Les données sont exprimées comme moyenne ± SD (n = 3) ; (+) augmentation ; (-)
diminution. µg eq ap/g PS : µ grammes équivalents apigénine par gramme du poids sec.

Les changements dans les quantités individuelles des molécules sont accompagnés par des
variations dans leurs proportions, on observe que le pourcentage de progoitrine qui était de
81.5
± 2.4% de la quantité totale des glucosinolates dans les plantes natives a diminué jusqu’à 53.8
± 4.5% dans les plantes cultivées. Ainsi, il est important de noter que les proportions de
progoitrine et de gluconapine tendent vers un point d'équilibre dans les plantes cultivées
(Tableau 12).
Le groupe des acides chlorogéniques a globalement augmenté de plus de 5 fois dans les
plantes cultivées, avec une augmentation de la quantité de toutes les molécules du groupe.

82
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

Tableau 12. Teneurs relatives des espèces moléculaires.

%
Composé Plantes natives Plantes cultivées
Progoitrine 81.5 ± 2.4 53.8 ± 4.5
Gluconapine 12.1 ± 0.4 44.9 ± 3.8
Glucobrassicine 6.4 ± 0.2 1.3 ± 0.1
Acide coumaroyl-quinique 1 8.5 ± 0.3 28.3 ± 2.4
Acide coumaroyl-quinique 2 2.4 ± 0.1 10.8 ± 0.9
Acide coumaroyl-quinique 3 15.4 ± 0.5 23.7 ± 2
Acide coumaroyl-quinique 4 5 ± 0.1 6.5 ± 0.5
Acide féruloyl-quinique 1 4.6 ± 0.1 6.4 ± 0.5
Acide féruloyl-quinique 2 64 ± 1.9 21.5 ± 1.8
Acide féruloyl-thréonique 0.1 ± 0 2.9 ± 0.2
Acide sinapoyl-thréonique 2.4 ± 0.1 32.1 ± 2.7
Dérivé Hexose Sinapate 27.6 ± 0.8 46.6 ± 3.9
Dérivé Sinapate 70.1 ± 2.1 21.3 ± 1.8
Quercétine-rhamnose-hexose 71.6 ± 2.1 65.9 ± 5.5
Kaempférol-rhamnose-hexose 28.4 ± 0.9 34.1 ± 2.9

Les données sont exprimées en moyenne du pourcentage du groupe correspondant ± SD ou n = 3.

La teneur de divers groupes de métabolites secondaires de F. billotii, à l’exception des


sinapates, augmente lorsque les plantes sont cultivées au laboratoire avec arrosage régulier. Il
semble, toutefois, que les différences de composition entre les plantes issues de leur milieu
naturel et celle cultivées au laboratoire soient plus quantitatives que qualitatives. Dans les
plantes cultivées au laboratoire, nous avons observé une augmentation très importante de la
quantité de glucosinolates.
4.2.3. Discussion
La variation des conditions environnementales, dont l'arrosage, influence considérablement
la synthèse des métabolites secondaires ; cependant, d'autres facteurs doivent également être
pris en compte tels que le climat, la nature du sol et sa teneur en soufre (Ishida et al., 2014).
La proportion de la progoitrine (2-hydroxy-3-butényl), qui est supérieure à 80% dans la
plante de Tindouf, a diminué dans les plantes cultivées au laboratoire pour atteindre un
pourcentage de 53.8 ± 4.5%. Parallèlement à cette diminution, la proportion de la gluconapine
(3-butényl) a augmenté, suggérant une hydroxylation importante du 3-butényl dans F. billotii
native due à une hyperactivation possible de l’hydroxylase (Figure 64).

83
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

Figure 66. Voie de la biosynthèse des glucosinolates aliphatiques. GLs : glucosinolates.

En revanche, le pourcentage et les quantités des sinapates ont diminué dans FbCA par
rapport à FbRT. Cela peut s'expliquer par le rôle important des sinapates dans l'absorption des
rayonnements ultraviolets (UV) et, en particulier, du rayonnement UV-B (Sheahan, 1996;
Dean et al., 2014). En effet, les plantes sauvages du sud algérien sont exposées à des
radiations extrêmement intenses et nocives.
En ce qui concerne les acides chlorogéniques, l'augmentation de la quantité de l’acide
coumaroyl-quinique dans FbCA est accompagnée d'une diminution de la quantité de l’acide
féruloyl-quinique, suggérant la surexpression de l'enzyme hydroxycinnamoyl CoA quinate
transférase (HQT).
Parmi les deux flavonols identifiés, la quercétine diglycosylée est présente en plus grande
quantité que le kaempférol diglycosylé, ce qui est probablement lié à la stimulation de la
l’activité de l’enzyme flavonoïde 3'-hydroxylase (F3’H). Cette enzyme catalyse
l'hydroxylation de la naringénine et du dihydrokaempférol en ériodictyol et
dihydroquercétine, respectivement. L'affinité de F3'H est plus élevée pour la naringénine ; en
revanche, l'augmentation de

84
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

l'expression des gènes s'accompagne de l'accumulation simultanée d’ériodictyol et du


dihydroquercétine (Baba & Ashraf, 2019), ces caractéristiques sont en faveur de l'activation
de cette voie dans F. billotii. Les flavonoïdes hydroxylés en position 3’ sont des antioxydants
puissants. Ces molécules permettent la survie des plantes exposées au stress oxydatif
environnemental, ce qui justifie l’activation de l’activité de la (Agati et al., 2013). De plus,
parmi les flavonoïdes, la quercétine est considérée comme la molécule antioxydante la plus
puissante (Jovanovic et al., 1996). Les contraintes abiotiques activent le processus de
signalisation cellulaire, entraînant une augmentation de la régulation transcriptionnelle de la
voie des phénylpropanoïdes qui induit, ainsi, une accumulation préférentielle des composés
phénoliques (Sharma et al., 2019). Dans notre cas, il semble que le p-coumaroyl-CoA serait
orienté vers la synthèse d'une grande variété d’acides chlorogéniques, de dérivés du sinapate
et de synthèse d'acide féruloyl-thréonique. Un autre pool de p-coumaroyl-CoA serait utilisé
pour la synthèse de la quercétine diglycosylée et du kaempférol.
D'autres études doivent se concentrer sur cette espèce xérophyte afin de mieux l'utiliser en
thérapeutique et également d'améliorer la résistance des cultures aux conditions hostiles.
Compte tenu de l'intérêt thérapeutique des glucosinolates, en particulier de leur effet sur le
cancer, cette plante locale peut être considérée comme une ressource alternative de ces
biomolécules.

85
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

Chapitre III. Étude des activités biologiques des extraits


La plupart des métabolites secondaires exercent des fonctions de défense contre les
prédateurs et les agents pathogènes, la reconnaissance des différentes propriétés biologiques
de nombreux métabolites secondaires a encouragé les recherches sur des applications telles
que les médicaments, les antibiotiques, les insecticides et herbicides (Cronquist, 1977).
1. Évaluation de l’activité antioxydante
L’activité antioxydante des fractions et extraits de F. billotii a été évaluée à l’aide de trois
méthodes différentes, le piégeage du radical libre DPPH, le test du pouvoir réducteur et le test
de blanchiment du β-carotène.
Piégeage du 1,1-diphenyl-2-picrylhydrazyl (DPPH)
L'activité antioxydante est un processus complexe et est la somme de plusieurs mécanismes,
tels que le piégeage des radicaux libres et la capacité de réduction (Wang et al., 2018).
Le piégeage des radicaux libres est l'un des mécanismes connus par lesquels les antioxydants
inhibent l'oxydation des lipides. La méthode de piégeage du radical libre DPPH• peut être
utilisée pour évaluer rapidement l'activité antioxydante de composés ou d'extraits spécifiques.
Dans la figure 67, les extraits et fractions de F. billotii native (A) et cultivée (B) présentent
généralement une forte capacité de piégeage des radicaux libres. Nous notons, cependant, des
différences significatives des activités de piégeage des radicaux libres entre les extraits totaux
et les fractions, ces dernières ont des activités plus importantes. Le pourcentage d’inhibition
est, par ailleurs, maintenu à un niveau constant avec une augmentation continue de la
concentration. La concentration de chaque extrait capable de réduire 50% du radical DPPH•
(IC50), est calculée à l’aide du logiciel R. Pour les contrôles positif et négatif, la vitamine C
(Vc) et le butylhydroxytoluène (BHT) ont été utilisés, respectivement.

86
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

Figure 67. Pourcentage d’inhibition du radical DPPH en fonction de la concentration des différents
extraits et fraction de F. billotii.

ETFr : l’extrait total des fruits. ETFT, FCFT, FAFT, FDFT et FBFT : l’extrait total, les fractions
chloroformique, acétate d’éthyle, diéthyl-éther et butanolique des feuilles de Tindouf, respectivement.
ETFA, FCFA, FAFA, FDFA et FBFA : l’extrait total, les fractions chloroformique, acétate d’éthyle,
diéthyl-éther et butanolique des feuilles d’Alger, respectivement.

Les capacités de piégeage de tous les échantillons de F. billotii vis-à-vis du radical DPPH•
sont beaucoup plus faibles que celle de la Vc (Figure 67). Les capacités à inhiber le radical
libre DPPH• (inversement proportionnelles à l’IC50) des différents extraits et fractions peuvent
être ainsi classées par ordre décroissant : Vc > AG>FDFA > FCFA > FDFT > FBFA > FAFT
> FCFT > FBFT > FAFA > ETFA > ETFT > ETFr > BHT (Figure 68).

87
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

Figure 68. IC50 des activités de piégeage du radical libre DPPH de différents extraits et fractions de
F. billotii.

Différentes lettres désignent des différences significatives entres les IC50. Les valeurs de p sont
obtenues après une comparaison des moyennes deux à deux (alpha = 5%).

La comparaison indique que la fraction diéthyl-éther avec une valeur d’IC50 de 25.92±1.01
µg/mL est la plus active, mais celle-ci est inférieure à celle de la vitamine C (IC 50 de 0.6±0.2
µg/mL) et de l’acide gallique (6.3±2.53µg/mL). Par contre, l’extrait total des fruits a une très
faible activité anti-radicalaire avec un IC50 de 213.6±12.16 µg/mL, cet extrait reste, toutefois,
plus efficace que le BHT.
On observe, entre autres, des capacités modestes de piégeage du radical DPPH pour les
extraits bruts des feuilles de la plante native et de celle avec, respectivement, 148.3±7.25 et
136.3±3.63 µg/mL.

88
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

Pouvoir réducteur
La figure 69 montre les résultats du test du pouvoir réducteur réalisé sur différents extraits et
fractions de F. billotii. Les tests réalisés avec les mêmes gammes de concentrations sont
présentés dans le même graphe.

Figure 69. Résultats du pouvoir réducteur des différents extraits et fractions de F. billotii.

ETFr : l’extrait total des fruits. ETFT, FAFT, FDFT et FBFT : l’extrait total, les fractions
acétate d’éthyle, diéthyl-éther et butanolique des feuilles de Tindouf. ETFA, FAFA, FDFA,
FBFA l’extrait total, les fractions acétate d’éthyle, diéthyl-éther et butanolique des feuilles
d’Alger.

89
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

Comme le montre la figure 69, tous les extraits et fractions des deux types de plantes, ainsi
que l’acide gallique, présentent des pouvoirs réducteurs linéairement dose-dépendants, les
pouvoirs réducteurs (inversement proportionnels à l’IC50) de ces extraits et fractions peuvent
être classés dans l'ordre décroissant suivant : AG > BHT > FDFA > FBFT > FBFA > FAFT >
FDFT > FAFA > ETFT > ETFA > ETFr. L’ensemble des IC50 des différents extraits et
fractions ainsi que ceux de l’acide gallique et du BHT sont présentés dans la figure 70.

Figure 70. IC50 du pouvoir réducteur de différents extraits et fractions de F. billotii


comparés à celui de l’acide gallique et du BHT.

ETFr : l’extrait total des fruits. ETFT, FAFT, FDFT et FBFT : l’extrait total, les fractions
acétate d’éthyle, diéthyl-éther et butanolique des feuilles de Tindouf. ETFA, FAFA, FDFA,
FBFA l’extrait total, les fractions acétate d’éthyle, diéthyl-éther et butanolique des feuilles
d’Alger.

L’acide gallique et le BHT présentent les IC50 les plus importants de 24.92±1.472 et
83.67±6.96 µg/mL, respectivement (Figure 70). La fraction diéthyl-éther des feuilles des
plantes cultivées au laboratoire présente un pouvoir réducteur élevé par rapport aux autres
extraits et fractions de F. billotii avec un IC50 égal à 162.3±7.654 µg/mL, une capacité de

90
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

chélation qui reste inférieure à celle de l’acide gallique et du BHT. La fraction butanolique et
celle de l’acétate d’éthyle des feuilles de la plante native ainsi que la fraction butanolique des
feuilles des plantes cultivées au laboratoire présentent des pouvoirs réducteurs très voisins
avec des IC50 de 285.6±10.72, 297.5±25.5 et 293.6±1706 µg/mL, respectivement. Le pouvoir
réducteur de l’extrait total des fruits est négligeable avec un IC50 le plus faible (2385±239.2
µg/mL).
Blanchiment du β-carotène
La molécule de β-carotène (C40H56) est une chaîne constituée de huit unités isopréniques,
avec une série de onze doubles liaisons conjuguées, ces derniers sont attaqués par les radicaux
peroxydes produits lors de l’oxydation de l’acide linoléique dans l’émulsion, entraînant ainsi
la décoloration du β-carotène. La cinétique de la décoloration est suivie via le
spectrophotomètre à 470 nm et est présentée dans la figure 71.

Figure 71. Cinétique du blanchiment du β-carotène en présence de différents extraits de


F. billotii testé à une concentration de 2mg/mL.
ETFT, FAFT, FDFT et FBFT : l’extrait total, les fractions acétate d’éthyle, diéthyl-éther et
butanolique des feuilles de Tindouf. ETFA, FAFA, FDFA, FBFA l’extrait total, les fractions
acétate d’éthyle, diéthyl-éther et butanolique des feuilles d’Alger. AG : Acide gallique.

91
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

Le potentiel des extraits de Foleyola billotii de prévenir ou minimiser la réduction du β-


carotène est montré dans la figure 72 sous forme de pourcentages d’inhibition.
L’extrait total des feuilles issues de plantes cultivées au laboratoire montre l’activité
antioxydante la plus élevée avec un pourcentage de 77.05±7.26%, suivi par la fraction
butanolique des feuilles de la même plante (75.88±14.24%), la différence entre ces deux
pourcentages d’inhibition n’est pas statistiquement significative (p < 0.05).
La fraction butanolique des feuilles de la plante native a enregistré le pourcentage
d’’inhibition le plus faible avec seulement 37.49 ± 17.14%, une capacité antioxydante qui
reste supérieure à celle de l’acide gallique (21.64±4.78%).
La capacité d’inhibition de l’ensemble des extraits peut être classée dans l’ordre suivant :
ETFT > FBFA > ETFA > FDFA > FDFT > FAFT > FAFA > FBFT > AG.

Figure 72. Pourcentage d’inhibition du β-carotène par différents extraits et fractions


de F billotii par rapport à l’acide gallique.

Les données sont présentées sous forme de moyennes ± SD

Discussion
D'après les résultats du chapitre précédent, on constate que les extraits de F. billotii
contiennent des substances actives, dont des composés phénoliques, qui ont une grande
capacité de donner de l'hydrogène pour piéger les radicaux DPPH•, constituant ainsi un
mécanisme possible pour leurs activités antioxydantes.

92
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

Le pouvoir réducteur d'un composé donné peut être utilisé comme indicateur de sa capacité
antioxydante potentielle, ainsi, la capacité de réduire l’ion Fe3+ en Fe2+ est souvent dosée pour
évaluer l’aptitude du composé étudié à donner des électrons (Yao & Qi, 2016).
Les propriétés réductrices sont généralement associées à la présence de réductones, ainsi,
Gordon (1990) a rapporté que l'action antioxydante des réductones est basée sur la rupture de
la chaîne radicalaire en donnant un atome d'hydrogène (Schank, 1972; Gordon, 1990). Les
réductones réagissent également avec certains précurseurs du peroxyde, empêchant ainsi la
formation de peroxyde.
Les flavonols et les glucosinolates ainsi que les autres composés phénoliques que
contiennent les extraits de F. billotii peuvent agir de la même manière que les réductones en
donnant des électrons et en réagissant avec les radicaux libres pour les convertir en produits
plus stables et donc, mettre fin à la réaction en chaîne des radicaux libres.
L'acide linoléique agit comme un générateur de radicaux libres, il produit des radicaux
peroxyles (ROO•-) par une oxydation induite par la chaleur. Les hydroperoxydes de l'acide
linoléique réagissent avec le β-carotène, ce qui entraîne la disparition rapide de sa couleur et,
par conséquent, l'absorbance à 470 nm diminue rapidement dans les échantillons sans
antioxydants. Par ailleurs, la présence d'antioxydants peut entraver le mécanisme du
blanchiment du β-carotène en neutralisant le radical libre de linoléate et d'autres radicaux
libres, ce qui permet aux échantillons de maintenir leur absorbance et leur couleur pendant
une période plus longue (Jeddou et al., 2016). On peut déduire que les composés
antioxydants dans les extraits de F. billotii peuvent réduire la destruction du β-carotène en
neutralisant le radical libre de linoléate et d'autres radicaux libres qui peuvent être formés
dans milieu réactionnel.
D'après nos résultats, l'activité antioxydante des extraits de F. billotii est proportionnelle à la
concentration de ces derniers, une inhibition plus importante de l'oxydation lipidique est
enregistrée lorsque des concentrations plus élevées des extraits sont utilisées. À partir des
essais ci-dessus, les mécanismes possibles de l'activité antioxydante des extraits de F. billotii
comprennent le piégeage des radicaux libres générés lors de la peroxydation lipidique, par
exemple par des radicaux peroxyles (ROO•-), éventuellement par capacité de don
d'hydrogène. De plus, la fraction diéthyl-éther issue de feuilles des plantes cultivées au
laboratoire s'est avérée posséder les activités antioxydantes les plus fortes dans les essais du
piégeage du DPPH et du pouvoir réducteur, alors que pour l'essai de blanchiment de β-
carotène, l’extrait brut des feuilles de plantes natives possède l'activité antioxydante la plus
forte, suivi par la fraction butanolique des feuilles issues de plantes cultivées. En général, une
corrélation a été trouvée entre une plus grande quantité de composés phénoliques totaux dans

93
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET
les extraits de F. billotii,

94
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

d’une part, et un pouvoir réducteur plus élevé accompagné d’une capacité plus élevée du
piégeage du radical libre DPPH•, de l’autre part. Par ailleurs, Une corrélation a été trouvée
entre une teneur plus importante en flavonoïdes totaux, et la capacité de l’inhibition du
blanchiment du β-carotène. Bien que d'autres antioxydants soient probablement présents dans
ces extraits, les composés phénoliques sont les molécules qui apportent une contribution
significative à l'activité antioxydante d’un extrait.

95
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

2. Évaluation de l’activité anticancéreuse des extraits de F. billotii


Étude de la prolifération et de la mortalité cellulaire
Dans cette étude, deux lignées de cellules cancéreuses ont été utilisées : les cellules HEp-2
du cancer du larynx, et les cellules A549 du cancer des poumons, obtenues à partir de
l’institut Pasteur d’Alger. Les manipulations ont été effectuées au niveau du Laboratoire de
Physiologie et de Physiopathologie Cellulaire et Moléculaire, FSB/USTHB.
Ainsi, la fraction diéthyl-éther, issue des feuilles des plantes cultivées au laboratoire
(FDFA), qui possède l’effet scavenger le plus élevé, a été utilisée pour tester son effet sur ces
deux lignées cellulaires.
La FDFA a montré une efficacité anticancéreuse importante contre les deux lignées
cellulaires testées et ce, à une concentration de 40µg/mL (Figure 73).

Figure 73. Taux de prolifération et de mortalité chez les deux lignées cellulaires.

Dans les cellules HEp-2 traitées par la FDFA, le nombre de cellules mortes est de
0.22±0.048 x106 cellules/mL, contre 0.154±0.027 x106 cellules/mL dans les cellules HEp-2 du
témoin (non traitées à la FDFA), soit une augmentation de la mortalité cellulaire de 1.43 fois
après traitement par la FDFA.
Cette augmentation de la mortalité est accompagnée d’une diminution remarquable de la
prolifération cellulaire, soit de 1.258±0.106 x106 cellules/mL dans les cellules du témoin à
0.538±0.199 x106 cellules/mL dans les cellules traitées par la fraction diéthyl-éther, soit une
prolifération 2.34 fois plus faible après traitement par la FDFA.

96
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

De la même manière, la FDFA a affecté la prolifération et la mortalité des cellules


cancéreuses de type A549. Ainsi, la mortalité a augmenté dans les cellules traitées par rapport
aux cellules du témoin, avec des taux de 0.375±0.116 x106 cellules/mL contre 0.036±0.007
x106 cellules/mL, respectivement, soit une augmentation de 10.42 fois. La prolifération des
cellules A549 a également diminué en présence de la FDFA (0.758±0.136 x106), contre
1.14±0.078 x106 cellules/mL en l’absence de cette dernière, soit un taux de prolifération 1.5
fois plus faible.
Révélation du taux de mortalité induite par la FDFA sur les cellules HEp-2
2.2.1. Coloration à l’acridine orange
La coloration à l’acridine orange a révélé un taux de mortalité cellulaire 2.5 fois plus élevé
chez les cellules HEp-2 traitées avec la FDFA par rapport aux cellules témoin (Figure 74).

Figure 74. Taux de mortalité des cellules HEp-2 révélé par la coloration à l’acridine orange.

2.2.2. Marquage au propidium iodide (PI)


La coloration au propidium iodide a également révélé un taux de mortalité de 2.6 fois plus
élevé chez les cellules traitées avec la FDFA comparativement à celle des cellules du témoin.
Un résultat très proche du résultat obtenu avec la coloration à l’acridine orange (Figure 75).

97
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

Figure 75. Taux de mortalité cellulaire révélée par la coloration au propidium iodide.

Étude morphologique après coloration au bleu de toluidine


Les cellules cancéreuses HEp-2 et A549, traitées par la fraction diéthyl-éther des feuilles des
plantes cultivées au laboratoire (FDFA) à une concentration de 40 μg/mL pendant 24h, sont
fixées puis colorées au bleu de toluidine 0.1%.
Nos résultats montrent que les cellules cancéreuses HEp-2 et A549, traitées par la FDFA,
sont marquées par une diminution de la densité cellulaire, une hypercondensation de la
chromatine, une rupture des membranes plasmiques et de l’enveloppe nucléaire, ainsi qu’une
formation de corps apoptotiques, caractérisant le phénomène d’apoptose. Par ailleurs, nous
avons observé une vacuolisation du cytoplasme marquant le phénomène d’oncose
compensatoire (Figures 76 et 77).

98
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

Hypercondensation de la chromatine.
Vacuolisation cytoplasmique, signe de
l’oncose.
Formation de corps apoptotiques.
Fragmentation de la membrane
plasmique. Fragmentation de l’enveloppe
nucléaire. Décollage du tapis cellulaire
suite à l’apoptose cellulaire.

Figure 76. Cellules cancéreuses HEp-2 du cancer de larynx, traitées par la fraction diéthyl-
éther à 40µg/mL pendant 24h.

Les cellules sont fixées à l’éthanol 70° et colorées au bleu de toluidine 0.1%,
observées à l’aide du microscope à statif inversé à différents grossissements. A :
Cellules témoins ; B1 et B2 : Cellules traitées par FDFA pendant 24h.

99
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

Hypercondensation de la chromatine.
Vacuolisation cytoplasmique, signe
de l’oncose.
Formation de corps apoptotiques.
Fragmentation de la membrane
plasmique.
Diminution de la densité cellulaire.

Figure 77. Cellules A549 du cancer du poumon traitées par la fraction diéthyl-éther à 40µg/mL
pendant 24h.
Les cellules sont fixées à l’éthanol 70° et colorées au bleu de toluidine 0.1%, observées à l’aide du
microscope à statif inversé à différents grossissements. A et B. Cellules témoins (A : Gx51, B :
Gx203). C, D, E. Cellules traitées par FDFA pendant 24h (C : Gx51, D : Gx203, E : Gx246).

10
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

Discussion
Le cancer est une maladie mondiale qui cause des millions de décès chaque année.
L'identification de nouveaux agents antiprolifératifs est nécessaire pour les patients en
mauvais état général, qui ne peuvent tolérer les médicaments cytostatiques conventionnels ou
qui montrent une résistance aux chimiothérapies disponibles (Bukowski et al., 2020).
De plus, de nombreuses études ont montré que divers produits naturels peuvent interférer avec
différents stades de développement du cancer et bloquer efficacement la malignité (Hafidh et
al., 2013).
La fraction FDFA a causé une augmentation du taux de mortalité chez les deux lignées
cellulaires étudiées, HEp-2 et A549. Un effet qui peut être le résultat de l'activation des gênes
déclencheurs de l'apoptose (ou autres morts cellulaires programmées) par les métabolites que
contient l'extrait de feuilles de F. billotii. Hafidh et al., (2013) ont montré que l'extrait de
feuilles de chou rouge (Brassica oleracea L. var. capitata f. rubra) régule l'expression des
gènes liés au déclenchement de l'apoptose dans deux lignées de cellules cancéreuses : les
cellules de l'adénocarcinome du col de l'utérus (HeLa) et du carcinome hépatocellulaire
(HepG2) et que la cytotoxicité de cet extrait s'est avérée sélective sur le cancer plutôt que sur
les cellules normales. D'après ces auteurs, le taux d'expression des gènes caspase 7, caspase 8,
caspase 9 et Bax a significativement augmenté au niveau des deux lignées cellulaires traitées
avec l'extrait du chou rouge par rapport aux cellules non traitées (Hafidh et al., 2013; D’Orsi
et al., 2017).
Plusieurs classes de métabolites secondaires confèrent aux plantes leurs activités
anticancéreuses, dont les flavonoïdes et les glucosinolates.
La quercétine, qui est un flavonol, connue pour induire l'apoptose par arrêt du cycle
cellulaire en modulant divers régulateurs du cycle cellulaire, dans de nombreuses cellules
cancéreuses. Dans l'étude réalisée par Ranganathan et al., (2015) sur la lignée cellulaire
MCF-7 du cancer du sein, ces auteurs ont suggéré, après l'analyse du cycle cellulaire, qu'un
plus grand nombre de cellules apoptotiques ont été observées après traitement à la quercétine.
L'accumulation de la molécule régulatrice du cycle cellulaire, la cycline D1, conduit à une
dérégulation du cycle cellulaire favorisant la prolifération et la survie des cellules, comme on
le voit dans de nombreux cancers. Ainsi, la quercétine provoque un arrêt du cycle cellulaire en
diminuant les niveaux de cycline D1 provoquant une accumulation de cellules à la phase G1,
ce qui conduit à un blocage de la transition G1/S et, finalement, à l’apoptose.
De la même façon, le kaempférol a réduit la viabilité cellulaire, la prolifération et le niveau
d'expression de la cycline D1 dans les cellules A549 (Han et al., 2018). Selon ces auteurs,
l'apoptose cellulaire et l'autophagie ont été favorisées par le kaempférol, ils ont trouvé que

10
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

l'autophagie favorisait l'apoptose dans des cellules A549 traitées par ce flavonol. Ainsi, le
kaempférol pourrait fonctionner en augmentant l'expression du miR-340 (Brotelle & Bay,
2016; Han et al., 2018).
Une autre molécule aurait un effet anticancéreux, en effet Eroğlu et al., (2018) ont conclu
que l'acide sinapique peut être utilisé comme agent anticancéreux présentant un effet
antiprolifératif, apoptotique et anti-invasif sur deux lignées de cellules cancéreuses de la
prostate humaine, PC-3 et LNCaP. Selon ces auteurs, le traitement à l'acide sinapique permet
augmentation de l'expression des gènes pro-apoptotiques BAX, CASP3, CASP8, CYCS et
FAS et des gènes anti-métastatiques TIMP-1 et CDH.
Par ailleurs les glucosinolates auraient un effet préventif sur le développement du cancer,
des études épidémiologiques ont suggéré que la consommation de brocoli pourrait réduire le
risque de développement de certaines formes de cancers, des propriétés qui ont été attribuées
aux glucosinolates et à leurs produits de dégradation (Miao et al., 2016).
Compte tenu de l'intérêt thérapeutique, particulièrement anticancéreux, des flavonols et, en
général, les composés phénoliques, Foleyola billotii peut être considérée comme une
ressource alternative de ces biomolécules.

10
Thèse de doctorat, Y. III : RESULTATS ET

Conclusion générale

10
Thèse de doctorat, Y. CONCLUSION

CONCLUSION GÉNÉRALE
Les plantes sahariennes constituent une source importante de molécules bioactives, ainsi la
valorisation des principes actifs issus de ces plantes représente un potentiel économique
énorme. Foleyola billotii, étant endémique du sud algérien et marocain, est une espèce
adaptée aux conditions xériques de son milieu naturel. Cependant, hormis quelques travaux
de phylogénie des Brassicaceae, les études consacrées à cette espèce sont inexistantes.
Dans ce travail nous nous sommes intéressés à l’étude morphologique et anatomique de la
plante avec une mise au point de l’ultrastructure des graines. Un autre chapitre de ce travail
qui forme la part la plus importante et le cadre initial de ce travail, consiste en l’identification
des composés majeurs du métabolisme secondaire des extraits bruts issus de feuilles de F.
billotii native ainsi que celles de la plante cultivée au laboratoire, via l’LC-HRMS Q-ToF, et
d’autre part, à déterminer la teneur en anthocyanes, en polyphénols et en flavonoïdes totaux
avec une évaluation de leurs vertus antioxydants et anticancéreux.
D’après les résultats de mesures macro et micro-morphologiques des fruits et graines de F.
billotii, les fruits de la plante peuvent être classés parmi les fruits à grande taille, en
comparaison avec les espèces de Brassicaceae à siliques indéhiscents. La partie stylaire du
fruit de F. billotii a une structure conique et ne produit pas de graines.
Presque 48% des fruits de F. billotii contenaient 3 graines, ces derniers ont une moyenne de
taille (longueur x largeur) de 3.39±0.15 x 2.05±0.13 mm. Ce nombre réduit de graines par
silique n’affecte pas l’assurance de nouvelles générations car ce déficit est compensé par une
production élevée de fruits par pied.
L’observation des graines de F. billotii native au MEB a montré une voie d’ornementation
primaire régulièrement réticulée à cellules polygonales, pentagonales en général avec
présence d’hexagones et de quadrigones, et à sculpture secondaire peu ou pas striée. En
revanche, l’observation des graines de la plante cultivée au MEB a montré une voie
d’ornementation primaire très différente, malgré que les cellules polygonales soient toujours
présentes, elles sont devenues plus petites, les parois sont moins prononcées et la vue
d’ensemble montre une ornementation irrégulièrement réticulée à sculpture secondaire
présentant plus de stries.
Les résultats de l’analyse par LC-HRMS Q-ToF nous ont permis de déterminer 15
composés, soient 3 glucosinolates (progoitrine, gluconapine et glucobrassicine), 6 acides
chlorogéniques (4 isomères de l’acide coumaroyl-quinique et 2 isomères de l’acide
coumaroyl-quinique féruloyl-quinique), 3 dérivés de sinapates (l’acide sinapoyl-thréonique, le
dérivé héxose sinapates et un troisième dérivé du sinapate de formule C25H27NO10) et 2
flavonols (quercétine et kaempférol), les deux diglycosylés avec le rhamnose et l’héxose. De

9
plus, l'acide féruloyl-

9
Thèse
Thèsede
dedoctorat,
doctorat,Y.Y.Mahdaoui CONCLUSION
CONCLUSIONGENERALE

thréonique a été détecté comme un analogue de l'acide sinapoyl-thréonique. Quant aux


activités biologiques, la fraction diéthyl-éther a montré l’activité la plus importante en termes
de piégeage du radical libre DPPH• et de pouvoir réducteur, cependant, cette fraction est en
troisième position par rapport à l’inhibition du blanchiment du β-carotène (61.15±3%), après
l’extrait total des feuilles de F. billotii native et la fraction butanolique des feuilles de F.
billotii cultivée avec, respectivement, 68.97±3.61% et 63.13±3.63%.
Le piégeage des radicaux peroxyles est une étape clé dans la prévention de la peroxydation
lipidique par rupture de la chaîne de propagation des réactions radicalaires. Les antioxydants
actifs obtenus à partir d'extraits de feuilles de F. billotii peuvent être une alternative aux
antioxydants synthétiques plus toxiques en tant qu'additifs dans les préparations
pharmaceutiques et cosmétiques et/ou pour le traitement de conditions pathologiques dérivées
de la peroxydation lipidique.
Vue les vertus qu’a montré la fraction diéthyl-éther en ce qui concerne l’activité
antioxydante, cette fraction a été choisie pour tester l’activité anticancéreuse sur deux lignées
cellulaires, HEp-2 du cancer du larynx et A549 du cancer des poumons. Cette fraction a
montré des capacités anticancéreuses sur les deux lignées cellulaires en inhibant leur
prolifération et en augmentant leur taux de mortalité. Un effet qui peut être le résultat de
l'activation des gênes déclencheurs de l'apoptose et/ou autres morts cellulaires programmées
par les métabolites que contient cet extrait de feuilles de F. billotii.
Ces capacités anticancéreuses peuvent être expliquées par l’existence de plusieurs classes de
métabolites secondaires, comme les flavonoïdes et les glucosinolates. Parmi ces métabolites,
la quercétine et le kaempférol, qui sont des flavonols, sont connues pour induire l'apoptose par
arrêt du cycle cellulaire en modulant divers régulateurs du cycle cellulaire, dans de
nombreuses cellules cancéreuses.
Les des teneurs en glucosinolates, acides chlorogéniques et flavonols glycosylés dans
l'extrait éthanolique permettent une standardisation reproductible de F. billotii récoltée dans
son aire de répartition naturelle.
Nos résultats sur les activités antioxydantes et anticancéreuses indiquent que cette plante
possède un potentiel pharmacologique intéressant, elle pourrait être utilisée en thérapeutique.

9
Thèse de doctorat, Y. CONCLUSION

Ce travail ouvre plusieurs voies de recherche, ainsi, d'autres études peuvent être envisagées
sur l’espèce xérophyte Foleyola billotii.
L’aspect le plus important qui doit être pris en considération est la préservation de cette
espèce en voie de disparition, pour ce faire on peut :
 Réintroduire cette espèce dans les zones où elle a disparu comme la région de
l’Ougarta au sud de Béni-Abbès.
 Mettre en place une stratégie de préservation des populations existantes,
particulièrement la protection contre le pâturage caprin, pour maintenir et même
densifier sa présence dans l’arganeraie de Tindouf.
 Assurer la régénération de l’espèce à partir de semences produites par les plantes
natives.
 Compléter l’étude biologique, particulièrement par des analyses du mode de
reproduction pour mieux identifier les meilleurs moyens de multiplication de l’espèce.
 Confirmer l’adoption d’un régime de reproduction mixte par les populations de F.
billotii en déterminant les niveaux d’auto-incompatibilité d’un nombre représentatif
d’individus et des taux réels d’allogamie.
Concernant l’étude phytochimique, il serait également intéressant de :
 Tester d’autres activités biologiques potentielles de F. billotii, y compris l’activité
antimicrobienne, antivirale et anti-inflammatoire pour confirmer son utilisation en
thérapeutique.
 Approfondir l’étude phytochimique, en utilisant les nouvelles techniques pour
déterminer la structure exacte des isomères identifiés.

9
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11
ANNEXES
Annexe 1. Courants ioniques totaux (CIT) et extraits (CIE) obtenus par LC-HRMS Q-ToF
des extraits de plantes natives et cultivées.

Fig. A. 78. Courants ioniques totaux (CIT) obtenus par LC-HRMS Q-ToF de (a) plantes natives et
(b) plantes cultivées au laboratoire.
Les numéros sur les pics représentent les composés nmérotés du Tableau 1.

Fig. A. 79. Courants ioniques extraits (CIE) obtenus par LC-HRMS Q-ToF de (a) plantes natives et
(b) plantes cultivées au laboratoire.
Les numéros sur les pics représentent les composés numérotés du Tableau 1.

11
Annexe 2. Herbier de Maire 1923 – Foleyola billotii Maire.

1
Annexe 3. Maire (1925) : Extrait du Bulletin de la Société d'Histoire Naturelle de l'Afrique du
Nord, Vol. 16, p. 90-91.

11
Abstract
Plants living in the Sahara are an important source of bioactive molecules, the valorization of
active ingredients from these plants represents, therefore, a huge economic potential. Foleyola
billotii is an endemic species to southern Algeria and Morocco, it is well adapted to the xeric
conditions of its natural environment. However, no studies assessed bioactive molecules this
species. For this reason, we were interested in carrying out a global study. This work consists
in using the LC-HRMS Q-ToF to identify the major compounds, in terms of secondary
metabolites, contained in extracts obtained from leaves of F. billotii plants harvested in
Tindouf and cultivated in the laboratory, and, on the other hand, determining the content of
anthocyanins, total polyphenols and total flavonoids with an evaluation of their antioxidant
and anticancer activities. Another chapter of this work is devoted to the morphological,
anatomical and ultrastructure study of seed coat. 15 compounds were identified: 3
glucosinolates (progoitrin, gluconapine and glucobrassicin), 6 chlorogenic acids (4 isomers of
coumaroyl- quinic acid and 2 isomers of feruloyl-quinic acid) and feruloyl-quinic), 3
derivatives of sinapates (sinapoyl-threonic acid, a sinapate-hexose derivative, and a third
derivative of sinapate of general formula C25H27NO10) and 2 flavonols (quercetin and
kaempferol), both diglycosylated with rhamnose and hexose. In addition, feruloyl-threonic
acid (AFT) has been detected as an analog of sinapoyl-threonic acid. As for the biological
activities, the diethyl ether fraction showed the most important activity as donors of H + and
electrons in the test of DPPH radical reducing as well as in the reducing power assay.
However, this fraction is in the fourth position in terms of β-carotene bleaching inhibition.
The diethyl ether fraction with the highest antioxidant activity was chosen to test anticancer
activity on two cell lines, HEp-2 from laryngeal cancer and A549 from lung cancer. This
fraction showed anticancer abilities on both cell lines by inhibiting their proliferation and
inducing apoptosis.
Key words: Brassicaceae, Foleyola billotii, LC-HRMS Q-ToF, biological activities,
glucosinolates, chlorogenic acids, quercetin, kaempferol.
:‫الملخص‬
.‫تشتمل النباتات المنتمية لعائلة الصليبيات على مجموعة واسعة من الجزيئات الكيميائية ذات الخصائص البيولوجية المتعددة‬
‫ مستوطنة في جنوب‬،"‫ المدعوة محلًيا بـ "أم الزين‬billotii Foleyola ،‫ترتكز دراستنا خصيصا على نبات من هذه العائلة‬
LC- ‫ إلى استخراج وتحدي ـد المركبات الرئيس ـية والفعالة بواسطة قت ني ـة‬،‫ من ناحي ـة‬،‫ يهدف هذا البحث‬.‫ بالتحديد في والية تندوف‬،‫المغرب والـجزائر‬
‫ ومن‬،‫ وذلك على مستوى أوراق النباتات المزروعة في الجزائر العاص ـمة وك ـذا الــتي تم جلب عينات منها من تنــدوف‬HRMS-Q-ToF
‫ تم تخصيص‬.‫ قمنا بتحديد محتوى األنثوسيانين والبوليفينول والفالفونويدات الكلية مع قت ييم خصائصها المضادة أللكسدة والمضادة للسرطان‬،‫ناحية أخرى‬
‫فصل آخر من هذا العمل لدراسة المورفولوجية والتشريحية‬
3 ‫ والمتمثلة في‬،‫ مرك ًبا‬15 ‫سمحت لنا نتائجنا بتحديد‬ .‫لنبات وأيضا مالحظة وتحليل ال نب ية الدقيقة لغالف البذور‬
‫ مشتقات من سينابات وجزيئين من الفالفونول (الكيرسيتين والكومفرول كالهما مربوطين بنوعين من‬3 ،‫ أحماض كلوروجينية‬6 ،‫غلوكوزينوالت‬
‫ أظهر جزء ثنائي إيثيل اإليـثر أهم‬،‫ بالنسبة أللنشطة البيولوجية‬.‫) باإلضـافة إلى حمض الفيرولويل ثريونيك‬.‫السكر وهما الرامنوز والهكسوز‬
‫ فق ـد تراجع هذا الجزء إلى المرتب ـة الرابعـةـ فيما يتعلق بتثبيط ت ـبيض البيت ـا‬،‫ ومع ذلك‬،‫نشاط من حيث إرجاع المركبات الجذري ـة والقدرة اإلرجاعي ـة‬
‫ قمنا باختيــار هذـا األخير الختبــار قدرت ـه‬،‫) نظ ًرا لفعالي ـة جزء نث ائي إيثي ـل اإلي ـثر المستخلص من فوليوال بيل ـوتي في اإلرجاع‬%3±61.15(. ‫كاروتين‬
‫ أظهر هذا‬،‫ كما هو متوقع‬.‫ الخاصة بسرطان الرئة‬A549‫ الخاصة بسرطان الحنجرة و‬HEp-2 ‫على إيقاف نمو نسيلتين سرطانيتين من نوع‬
‫الجزء قدرات مضادة‬
:‫ة‬mm‫ الكلمات المفتاحي‬.‫للسرطان على كال النسيلتين السرطانيتين عن طريق منع تكاثرهما وتحفـ ـ ـيز الموت الخلوي المبرمج لـ ـديهما‬
‫ ال نب ية‬،‫ التشريح‬،‫ األنشطة البيولوجية‬،billotii Foleyola، Q-ToF LC-HRMS ،‫عائلة الصليبيات‬
.‫ الكومفرول‬،‫ الكيرسيتين‬،‫ األحماض الكلوروجينية‬،‫ الغلوكوزينوالت‬،‫الدقيقة‬

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