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REPUBLIQUE DU BENIN

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
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ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI
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DEPARTEMENT DE PRODUCTION ET SANTE ANIMALES

RAPPORT DE FIN DE
FORMATION
Pour l’obtention du diplôme de licence professionnelle en Production et Santé
Animales
THEME
Facteurs de risque associés à la propagation d’Influenza Aviaire
Hautement Pathogène dans les foyers de Tohouè, Kpanroun au Bénin

Réalisé par :

Superviseur Co-Superviseur
Dr. Cyrille Kadoéito BOKO Dr. AKPO Yao
Maître de Conférences des Universités (CAMES) Maître de Conférences des Universités (CAMES)
Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC Enseignant-Chercheur à la FA/UP

Année académique : 2020-2021


14ème promotion
REPUBLIQUE DU BENIN
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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
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ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI
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DEPARTEMENT DE PRODUCTION ET SANTE ANIMALES

DIRECTEUR
Prof. ALITONOU Guy ALAIN
Professeur Titulaire des Universités (CAMES)
Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC

DIRECTEUR ADJOINT

Dr. FIFATIN François-Xavier


Maitre de Conférences des Universités (CAMES)
Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC

CHEF DE DEPARTEMENT
Dr. SALIFOU F.A. Chakirath.
Maître-Assistant des Universités (CAMES)
Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC

Année académique : 2020-2021


14ème promotion
LISTE DES ENSEIGNANTS DE LA PERIODE D’ETUDE

Noms Prénoms Matières enseignées

ADJOU Euloge Biochimie structurale

ADOLIGBE Camus Chinois, Physiologie de la reproduction

AGBANGBA Emile Biostatistique, Régression linéaire

AKOUTEY Augustin Système d’élevage, Nutrition, Agrostologie,


Hydraulique

AKAKPO Education Physique et Sportive

ALASSANE/CHABI BOUKOU Kpembi /Bachir Biochimie appliquée

ALITONOU Guy Alain Chimie générale, Chimie organique

ALLANDIFIN Donatien Législation de travail

FEU AMOUSSOU François Production végétale

ASSOGBA Marc Napoléon Océanographie

BESSAN Alban Planning et estimation de projet

BOKO Cyrille Microbiologie Médicale et vétérinaire,


Pathologie générale, Immunologie

DANGOU Justine Physiologie végétale, Botanique

DOSSOU Matthieu Travaux pratique HIDAOA (Abattoir)

FEU DOUGNON Tossou Jacques Ostéologie Myologie, Splanchnologie,


Productions des monogastriques, Pathologies
médicale, Elevages des animaux non
conventionnels

EGBOHO Franck Initiation à l’analyse numérique

FAROUGOU Souaïbou Histologie Embryologie, Maladies bactériennes,


Maladies virales

HOUNGA Daniel Mathématiques

KOUEVI Augustin Sociologie et Vulgarisation

KOUTINHOUIN/ADJIBODE Benoit/ G abriel Techniques instrumentales 2 Obstétrique et


Pathologie de reproduction

KOUTINHOUIN/ADOLIGBE Benoit/ Camus Physiologies de la reproduction

KOUTINHOUIN/ YESSINOU Benoît/ Eric Zoologie, Biophysique

KPODEKON/ AKPO Marc/Yao Anatomie pathologie

MONOTE Edmond Informatique

MONTCHOWI Elie Pisciculture

OLORY Bienvenu Anglais

SAIZONOU Michael Vitus Travaux pratique de Chimie


SALIFOU Chakirath HIDAOA

SALIFOU Sahidou Physiologie animale, Pharmacie, Parasitologie,


Zoologie appliquée

TOBADA Pamphile Technique chirurgicale, Economie rurale

VODOUNNOU Edmond Physique

YEHOUENOU Elisabeth Biologie cellulaire, Microbiologie, Genre et


SIDA

TOBADA Pamphile Technique chirurgicale, Economie rurale

YOUSSAO ABDOU KARIM Issaka Ethnologie

YOUSSAO/DOTCHE Génétique ; Biotechnologie alimentaire, Gestion


des exploitations

YOUSSAO ABDOU KARIM Issaka Productions des polygastriques, Génétique

ZOUNTANGNI Laurent Initiation à la communication


Dédicace
Je dédie ce travail à mon père Souleyman BADAROU et ma mère Sofiathe O.
YESSOUFOU pour leur amour et les nombreux sacrifices consentis pour mon éducation.
Que cette étape de mes études soit pour eux les premières étincelles de leurs sacrifices.
Remerciements
Pour ces trois mois de stage, nos sincères remerciements vont à l’endroit de tous ceux qui
nous ont soutenus financièrement et moralement lors de ce stage, des responsables de la
Production et Santé Animales (PSA) en particulier :
o Au chef de département, Docteur SALIFOU Chakirath pour sa grande disponibilité
et son engagement pour la cause des étudiants du département de Production et Santé
Animales ;
o tous les enseignants du Département de Production et Santé Animales pour leurs
enseignements et leurs conseils ;
o Au Docteur HOUNDJE Evelyne, pour l’analyse statistique de nos données et son
appui pour la réalisation de ce document ;
o A tous les étudiants du Complexe Clinique Pharmacie Laboratoire Vétérinaire
(CCPLV)
Hommages

 A mon Superviseur, Docteur Cyrille K. BOKO, Maître de Conférences des


Universités (CAMES), Enseignant-Chercheur au Département de Production et Santé
Animales (PSA) de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, Université d’Abomey-
Calavi (EPAC/UAC) pour avoir accepté superviser, avec dévouement, ce travail. Son
amour pour le travail bien fait, sa rigueur scientifique, sa simplicité à conseiller, son esprit
d’humilité et sa disponibilité permanente constituent pour moi une référence ;

 Co-superviseur AKPO Yao ??????????????????????????????????????

 Au président du jury, pour avoir accepté présider mon jury malgré ses nombreuses
occupations ;

 Aux membres du jury, pour avoir accepté juger ce travail et d’y apporter leurs
critiques constructives malgré leurs multiples occupations.
Liste des abréviations et des sigles

DPSA : Département de Production et Santé Animales


LMD : Licence-Master-Doctorat
PSA : Production et Santé Animales
UAC : Université d’Abomey-Calavi
FAO : Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture
EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi
REESAO : Réseau pour l’Excellence de l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest
:
Liste des tableaux
Liste des figures
Résumé
Abstract
Sommaire
INTRODUCTION

La grippe (ou influenza) est une maladie infectieuse fréquente et contagieuse causée par tous
virus à ARN de la famille des Orthomyxoviridae (myxovirus influenza A, B et C), touchant
les oiseaux et certains mammifères dont l’être humain (TOUATI., 2008). L’influenza aviaire
est une infection de la volaille causée par tout virus de l’influenza A qui a un indice de
pathogénicité intraveineuse chez les poulets de 6 semaines supérieur à 1,2 ou toutes
infections par des virus de l’influenza A du sous-type H5 ou H7 par lequel le séquençage du
nucléotides a démontré la présence de multiples acides aminés basiques au site de
l’hémagglutinine (Ilaria et al., 2010). Elle est généralement asymptomatique chez les oiseaux
sauvages mais peut devenir fortement contagieuse et entrainer une mortalité extrême élevé
dans les élevages industriels de poulets et de dindes. Elle affecte aussi d’autres espèces
animales comme le porc et d’autres mammifères dont l’homme. C’est une pathologie de la
reproduction caractérisée par l’apparition brutale, de graves symptômes et une évolution
rapide vers la mort dont le taux de mortalité peut atteindre les 100%. La première souche
virale de grippe aviaire de type A (H5N1) hautement pathogène a été identifiée en décembre
2003 dans des élevages avicoles en République de Corée et signalée à l’OIE (Organisation
Mondiale de la Santé Animale). De nombreux autres foyers aviaires causés par ce virus ont
été depuis identifiés dans plusieurs pays d’Asie, d’Europe et d’Afrique. Le Bénin a confirmé
la présence du virus H5N1 de la grippe aviaire dans deux foyers découverts le 04 décembre
2007 dans la commune d’Adjarra (à une dizaine de kilomètres de Porto Novo) et à Akakpa
(Cotonou) dans l’enceinte de la Direction de l’Elevage (Sagbo., 2008). L’information a été
livrée sur la chaîne de télévision de l’Office de Radiodiffusion et Télévision de Bénin
(ORTB) par le Ministre de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche d’entre temps, Roger
Dovonou. Les résultats de tests effectués par un laboratoire italien ont confirmé le 14
décembre 2007, les soupçons des autorités béninoises. Quelques trois cents volailles ont été
abattues par la Direction de l’Elevage, dès la découverte de ces cas de grippe aviaire. Malgré
ces nombreuses actions de ( nouveau cas ont été détecté comme celui de de l’épidémie de
grippe aviaire dans l’exploitation avicole dans les arrondissements de Tohoue et de Kpanrou )
De nouveaux foyers sont apparus en Aout 2021 dans l’exploitation avicole dans les
arrondissements de Tohoue et de Kpanrou, situées respectivement dans les communes de
Sème-podji et d’Abomey-Calavi qui est a été à la base d’une forte mortalité de volaille. C’est
dans l’optique de connaître les facteurs favorisants l’émergence de la grippe aviaire dans les
communes de d’Abomey-Calavi et de Sèmè-Kpodji que nous avons choisis pour notre stage
de fin de formation pour l’obtention du diplôme de licence Professionnelle en Production et
Santé Animales de mener une enquête afin d’étudier les facteurs de risque de la Grippe
aviaire dans ces communes.
Ce travail comporte trois parties :
 une première partie qui présente le cadre de formation  constitué du cadre
institutionnel qui est l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) et le cadre de
stage qui est le Complexe Clinique Pharmacie Vétérinaire (CCLPV) ;
 une deuxième partie consacrée à la présentation du déroulement du stage, les objectifs
du stage et les divers travaux effectués
 une troisième partie pour l’étude de thème ou de cas ; à ce niveau, il s’agit de
présenter les résultats issus de l’évaluation des facteurs de risque de la Grippe aviaire.
1.1. CONTEXTE DU STAGE
L’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) créée par le décret n°-2002-551 du 16
Décembre 2002, est l’un des établissements publics d’enseignement supérieur qui offre des
formations techniques et professionnelles. Elle fait partie de l’Université d’Abomey-Calavi
(UAC). Cette dernière est devenue une grande école dotée d’une autonomie financière et d’un
règlement pédagogique par Arrêté Rectoral n°-81-10/ /SG/VR-AAIP/SEOU du 31 décembre
2010. Ceci s’est réalisé grâce au nouveau décret n°2005-078 du 25 février 2005 portant
création, attributions, organisation et fonctionnement de l’EPAC. Les domaines de
compétences de l’EPAC couvrent onze (11) Départements d’enseignements organisés en
deux secteurs clés : le secteur industriel et le secteur biologique. Le secteur industriel est
composé de sept (07) Départements que sont le Génie Civil, le Génie Electrique, le Génie
Informatique et Télécommunication, le Génie Mécanique et Energétique, le Génie
Biomédical et Maintenance Hospitalière, le Génie de Technologie Alimentaire et le Génie
Chimique et Procédés. Le secteur biologique est composé de quatre (04) Départements à
savoir la Production et Santé Animales, le Génie d’Imagerie Médicale et de Radiobiologie, le
Génie de la Biologie Humaine et l’Aménagement et Protection de l’Environnement. De
nouveaux départements ont été créés. Il s’agit du Département des Sciences Fondamentales et
du Département des Langues. Depuis l’année académique 2005-2006, des formations en
Licence et Master ont été instaurées dans le secteur biologique de l’EPAC et ceci s’inscrit
dans le cadre de la professionnalisation de l’Enseignement Supérieur. Ces formations se
renforcent aujourd’hui avec les réformes du système Licence-Master-Doctorat (LMD) en
cours au sein du Réseau pour l’Excellence de l’Enseignement Supérieur en Afrique de
l’Ouest (REESAO). La formation en Licence Professionnelle est répartie en six (06)
semestres dont cinq (05) sont destinés aux cours théoriques et aux travaux pratiques et un
(01) semestre réservé aux stages en entreprise et aux travaux de fin de formation. Au cours de
la formation académique, des stages d’un (01) mois sont organisés pendant les vacances
universitaires. La formation en Master Professionnel à l’EPAC dure deux ans après la licence
professionnelle. Elle est répartie en quatre (04) semestres dont trois (03) sont destinés aux
cours théoriques, aux travaux pratiques et stages en entreprise. Le dernier est dédié aux
travaux de fin de formation. Dans le cadre de notre stage de troisième année devant nous
conduire à l’obtention du Grade de Licence Professionnelle au Département de Production et
Santé Animales de l’EPAC, nous avons choisi l’Unité de Recherche sur les Maladies
Transmissibles (URMaT) associée au Complexe Clinique Laboratoire Pharmacie Vétérinaire
(CCLPV), du Département de la Production et Santé Animales afin de renforcer nos
connaissances théoriques acquises au cours des trois dernières années de formation. Ce stage
s’est déroulé du 14 Avril au 03 Juillet 2020.

1.2. PRÉSENTATION DE L’URMAT


L’URMaT est une unité de recherche créée et intégrée au LARBA le 03 Avril 2009. Elle est
dirigée par le professeur Souaïbou FAROUGOU, Professeur Titulaire des Universités.
Le programme recherche de l’URMAT est centré autour des thématiques ci- dessous :
 Lutte endogène contre les tiques
 Tiques du bétail et pathologies transmises
 Qualité microbiologique des aliments
 Conservation des aliments
 Pathologies infectieuses des animaux domestiques
 Productions animales durables
 Amélioration génétique des animaux domestiques

Forces et opportunités
L’URMaT est conduite par un personnel dynamique et qualifié qui assure sa bonne marche.
Cette unité de recherche, à travers son responsable, s’est dotée de deux bâtiments. Le
premier, destiné à la biologie moléculaire, à la microbiologie, à l’immunologie et
aux pathologies infectieuses, est équipé de matériels et de consommables dont les principaux
sont: trois (03) étuves, deux (02) spectrophotomètres, deux (02) autoclaves, un (01) bain-
marie, quatre (04) centrifugeuses, un (01) four à micro-onde, deux (02) microscopes
photoniques (Olympus), deux (02) microscopes stéréoscopiques, un (01) STO mâcheur,
une (01) hotte à flux laminaire, une (01) balance électronique, un (01) agitateur de type
vortex, quatre (04) réfrigérateurs, un (01) congélateur, deux (02) ordinateurs de bureaux, un
(01) ordinateur portatif, deux (02) thermocycleurs, un (01) dispositif pour l’électrophorèse en
gel d’agarose, des consommables pour la parasitologie, la microbiologie, la biologie
moléculaire et des ouvrages didactiques et de recherche (collections d’articles). Le
deuxième bâtiment mis en service en Mai 2015, dispose d’un (01) laboratoire en acarologie,
d’une (01) étable, d’une (01) salle polyvalente et des bureaux pour les assistants. En plus de
ces équipements, l’URMaT dispose d’une connexion WIFI internet qui facilite l’accès à
l’internet aux différents membres de l’Unité. Les recherches dans cette unité se font en
partenariat avec le Laboratoire d’Etude et de Recherche en Chimie Appliquée (LERCA), le
Centre International de Recherche et Développement sur l’Elevage en zone Subhumide
(CIRDES) basé au Burkina-Faso, la Faculté de Médecine Vétérinaire de Liège (Belgique),
l’Institut de Médecine Tropicale Prince Léopold d’Anvers (Belgique) et de l’Ecole
Vétérinaire de Lyon (France).

Faiblesses
Au nombre des faiblesses, nous notons :
 Le manque du matériel d’extraction des huiles essentielles ;
 Le manque d’une unité d’application des résultats de recherche issus du laboratoire ;
 L’inexistence d’un forage et d’un groupe électrogène pour l’alimentation du
laboratoire en cas de coupure d’eau et d’électricité ;
 Le manque de personnelle pour l’entretien des objets utilisés dans les laboratoires.

1.3. PRÉSENTATION DU CCPLV


1.3.1. Historique du CCLPV
Le Complexe Clinique Laboratoire Pharmacie Vétérinaire (CCLPV) du Département de
Production et Santé Animales de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi a débuté ses
activités en 2000 avec l’appui du Conseil Interuniversitaire de la Communauté Française de
Belgique (CIUF). Il est situé dans le campus d’Abomey-Calavi, dans l’enceinte du
département de Production et Santé Animales. L’objectif primordial assigné au CCLPV est
d’assurer la formation des étudiants dudit département à travers des cours théoriques et
pratiques. Ainsi, en se fondant sur cet objectif, il s’est donné pour mission d’aider les
étudiants en fin de cycle à effectuer des travaux de fin de formation et des recherches dans le
cadre de la rédaction de leur rapport ou de leur mémoire. Ce complexe offre des prestations
aussi bien en collaboration avec d’autres entités au sein de l’université qu’à des particuliers.
Le CCLPV appuie la formation des étudiants du Département de Production et Santé
Animales par des séances de travaux pratiques organisées par les enseignants. Ceux-ci
organisent ces séances de travaux pratiques pour former les étudiants aux techniques de
diagnostic des pathologies animales. Une autre de ses activités consiste à apporter des soins
médicaux aussi bien aux animaux de compagnie (chien et chat) qu’aux autres animaux
domestiques au sein de la clinique et également sur le terrain. Le principal mode de
fonctionnement de la clinique est de type mobile. Cette mobilité permet aux étudiants
d’acquérir une meilleure aptitude d’adaptation sur le terrain.
1.3.2. Infrastructures et équipements
Le Complexe Clinique Laboratoire Pharmacie Vétérinaire est subdivisé en deux unités :
 La clinique et la pharmacie ;
 Le laboratoire pour les manipulations bactériologiques.
Les équipements dont dispose le complexe sont regroupés en fonction des usages auxquels ils
sont destinés. Ainsi, au niveau la clinique, on note les instruments de consultation
(stéthoscope médical, marteau à percussion, plaque pleximétrique, thermomètre médical,
otoscope, etc.) ; les instruments de prélèvement (écouvillons stériles, curettes, etc.) ; les
instruments de chirurgie (lame bistouri, paire de ciseaux, pinces, etc.) ; le matériel d’autopsie
(couteau, ciseaux, pince etc.) ainsi que le matériel d’injection, de ponction et de cathétérisme.
Au laboratoire, on note entre autres, des réfrigérateurs, des congélateurs, des étuves, deux
autoclaves, des balances de précision, des plaques chauffantes, une centrifugeuse, un bec
Bunsen et accessoires, une bonbonne de gaz et le matériel de verrerie (pipette pasteur, bécher,
éprouvette, lames etc.).

1.3.3. Forces et faiblesses du CCLPV

Forces
Le CCLPV dispose d’un certain nombre d’atouts. Nous pouvons citer : un personnel
qualifié ; une bonne collaboration au sein du personnel ; de nombreuses expériences acquises
à l’intérieur comme à l’extérieur du territoire du pays ; un équipement adéquat pour les
interventions en clinique et au laboratoire ; la qualité des services rendus et l’offre des stages
pratiques aux étudiants en fin de formation.

Faiblesses
Bien que le CCLPV dispose d’un grand nombre d’atout, on y relève cependant quelques
faiblesses. Parmi celles-ci, on peut mentionner l’insuffisance d’un certain nombre de matériel
pour la recherche bactériologique ; l’étroitesse des locaux de la clinique ; l’inexistence de
locaux d’hospitalisation pour prendre en charge certains cas critiques de maladie ; l’absence
d’un groupe électrogène pour alimenter le complexe en cas de coupure de courant électrique,
le manque d’eau et la détérioration de certains matériels et appareils de laboratoire.
2-1- OBJECTIFS DU STAGE
L’objectif général de notre stage de fin de formation pour l’obtention du diplôme de Licence
Professionnelle en Production et Santé Animales est de renforcer nos capacités dans le
domaine de la production et de la santé animales à travers la validation des connaissances
théoriques reçues au cours par des connaissances pratiques. De façon spécifique, ce stage
nous a permis d’avoir une approche pratique dans le domaine de la Santé Animale
notamment en microbiologie, d’acquérir des techniques professionnelles et d’être
opérationnel pour le marché du travail.

2-2- ACTIVITES MENEES


Au cours de notre stage, nous avions mené diverses activités au laboratoire et sur le terrain :

2-2-1- ACTIVITEES MENEES AU LABORATOIRE


2-2-1-1- Préparation d’un extrait éthanolique
L’extraction végétale est un procédé visant à extrait certains constituants présents dans les
plantes. C’est une séparation solide liquide : un corps solide (végétal) est mis en contact d’un
fluide (solvant). Les composés d’intérêt végétaux sont alors solubilisés et contenus dans le
solvant. La solution ainsi obtenue est l’extrait recherché.
Au cours de notre stage, il s’est agi de faire l’extraction des feuilles de Bambousa
(Vulugaris) a parti de l’éthanol. En premier lieu les feuilles de Bambousa ont été collectées et
séchées à l’ombre pendant deux (02) semaines à température ambiante puis moulues dans un
broyeur électronique. La poudre obtenue a été macérée dans de l’éthanol à 96° puis le
mélange a été laissé sous agitateur manuelle pendant 72 heures et le surnageant a été filtré
trois fois successivement sur du tissu blanc hydrophile. Ainsi le filtrat obtenu a été évaporé à
l’étuve à 50 ℃, pesé et conservé à 4 ℃ jusqu’à utilisation.

2-2-1-2- Préparation de milieux de culture


Un milieu de culture est une préparation solide, liquide ou semi-solide contenant des
éléments nutritifs nécessaires à la croissance et à la multiplication d’un microorganisme tel
que les bactéries. On distingue les milieux solides (gélose) et les milieux liquides (bouillon).
Les milieux de cultures sont des milieux commercialisés sous forme déshydratés et réduits en
poudre. Pour leur préparation, ces milieux de cultures ont été pesés à l’aide d’une balance de
précision et dissout dans de l’eau distillée stérile en suivant les indications du fabriquant.
Après la reconstitution, la solution obtenue est portée au bain-marie jusqu’à ébullition. Après
ébullition, ces milieux ont été stérilisés à l’autoclave à 121ºC pendant 15min, pour les
milieux de cultures autoclavables, selon les indications du fabricant. Ils ont été conservés au
réfrigérateur, dans des tubes pour les bouillons ou coulés dans des boîtes de Pétri pour les
géloses. Pour les milieux de culture non autoclavables, ils n’ont pas subi une stérilisation
mais ont été portés à ébullition suivant les recommandations du fabricant. Les différents
milieux préparés au cours de notre stage sont présentés dans le tableau suivant :

Tableau I : Milieux de cultures et germes recherchés

Microorganismes
Nature Milieux de culture Aspect d’identification
recherchés

Eau Peptonnée Tamponnée Salmonella spp (Pré-


-
(EPT) enrichissement)
Bouillon
Salmonella spp
Rappaport Vassiliadis -
(Enrichissement)

Gélose Salmonella présente un aspect


Xylose lysine Désoxycholate rouge le plus souvent à centre
Salmonella
(XLD) noir. Les autres entérobactéries
sont généralement jaunes

Salmonella présente un aspect


Rapid’Salmonella Salmonella spp
violet

Les lactose-positif présentent un


aspect rose pâle à rouge brique
MacConkey Bacille gram négatif
mais celle à lactose-négatif sont
incolores

Eosine Méthylène Blue Escherichia coli Escherichia coli présente un


aspect caractéristique violet foncé
(EMB) à éclat métallique verdâtre

Les bactéries se présentent sous


Müller Hinton Agar (MHA) Gram+ et Gram-
forme de colonies incolores.

2-2-1-3- Détection des gènes de virulence des souches de Eschérichia coli par la
technique de PCR
La PCR, Polymerase Chain Reaction ou Réaction en Chaine de l’enzyme Polymérase est une
réaction biochimique de synthèse d’ADN réalisée in vitro et de manière répétée, permettant
de sélectionner puis d’amplifier en grande quantité un fragment d’ADN particulier à partir
d’une matrice d’ADN qui contient ce fragment.
L’une des activités menées à l’URMaT, a été de détecter la présence des gènes de virulence
dans des souches de Escherichia coli par la technique de la PCR. Elle s’est faite en quatre
(04) étapes : l’extraction de l’ADN des souches de Escherichia coli, la réalisation de la PCR,
l’électrophorèse et la révélation.

o Extraction de l’ADN
L'ADN des souches de Eschérichia coli a été obtenu à l'aide du kit d'extraction Quick-
DNATM Miniprep. Au préalable des suspensions microbiennes ont été préparées en délayant
une colonie microbienne jeune de 24h dans 400 µl d’eau distillée stérile. Ensuite 500 µl du
tampon de lyse ont été ajouté à la suspension microbienne puis le mélange obtenu a été
vortexé pendant 6 secondes et laissé reposer à température ambiante pendant 10min. Le
mélange a été par la suite transféré dans une colonne d’extraction munie d’un tube collecteur
puis centrifugé pendant une minute. Le tube de collecte a été jeté avec son contenu. Et la
colonne d’extraction a été transféré dans un nouveau tube de prélèvement en y ajoutant 200
ul de tampon de prélavage AND puis centrifuger pendant une minute. 500 µl du tampon de
lavage g-ADNA a été ajouté dans la colonne d’extraction puis centrifugé pendant une minute.
La colonne d’extraction a eté mis dans un tube propre à laquelle on a ajouté 50 µl de tampon
d'élution d'ADN et incubé 5 minutes à température ambiante, puis centrifugé à vitesse
maximale pendant 30 secondes pour éluer l'ADN. L’ADN a été ainsi recueilli.

o Réalisation de la PCR
Le mélange réactionnel est composé du master Mix, des amorces forword et reverse, du free
water et de l’ADN. Le mélange a été effectué dans des tubes de Eppendorf. Au total, quatre
paires d’amorces spécifiques censées amplifier chacun un gène, ont été utilisées. Ces gènes
sont : EAE STX I STX II HILA. La PCR a été réalisée en simplex (une seule paire d’amorce
par mélange réactionnel) dans les conditions spécifiques indiquées pour chaque paire
d’amorce. Les tubes Eppendorf contenant le mélange ont été introduits dans le thermocycleur
pour l’amplification. Une fois au thermocycleur, le mélange réactionnel est soumis à une
dénaturation initiale suivie de plusieurs cycles successifs de dénaturation, d’hybridation et
d’élongation qui s’achèvent par une élongation finale.

o Electrophorèse
Les produits de la PCR ont subi une migration sur gel d’agarose à 1%. En effet, après
dissolution de la poudre d’agarose (1g) dans du Tris-Borate-EDTA (TBE) (100 ml), le
mélange a été chauffé dans un four à microonde pour faciliter la dissolution complète de la
poudre. 5 µL du bromure d’ethiluin (BET) ont été ajoutés au mélange qui a été coulé dans un
moule après homogénéisation. Après solidification du gel, nous l’avons déposé dans une cuve
à Électrophorèse recouverte de TBE. Après avoir placé les électrodes, nous avons branché la
cuve puis programmé le champ électrique ainsi que la durée de migration. La migration a été
réalisée à 80 V pendant 20 à 25 min. Enfin après migration les bandes d'amplification ont été
visualisées sous lampe UV.
Figure 1: Bac à gel muni de Figure 2: Sy
peigne

2-2-2- ACTIVITEES MENEES SUR LE TERRAIN


2-2-3-Enquête menée dans la commune de Sakété
Au cours de notre stage, nous avions réalisé une enquête sur l’identification des plantes
médicinales couramment utilisées par les éleveurs pour traiter les animaux (volailles, petits
ruminants) dans la commune de Sakété. Nous avons eu a enquêté 25 éleveurs, ce qui nous as
permis de voir que les plantes les plus utiliser par la plupart de ces éleveurs sont :

Plantes Nom scientifique Traitement


Ecoulement nasal, diarrhée (chez
Feuille de basilic Ocimum basilicium
les petits ruminants)
Ecorce cailcedrat Khaya senegalensis
Feuille de Moringa Moringa oleifera Déparasitage (chez les volailles)
Feuille de vernonia

3-1- OBJECTIF DE L’ÉTUDE


Plusieurs facteurs sont à l’origine de la transmission de la grippe aviaire dans nos diverses
localités du Bénin. Au Bénin et à notre connaissance, aucune étude n’a été effectuée pour
connaître les facteurs favorisant la transmission de la grippe aviaire dans les localités du
Bénin. C’est dans ce cadre que s’inscrit le présent rapport ayant pour thème « Les facteurs de
risque de la grippe aviaire ». L’objectif de ce travail est de faire un inventaire des facteurs de
risque de la transmission de la grippe aviaire dans les communes d’Abomey-Calavi et Sèmè-
Kpodji.

3-2- SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE


3-2-1- Définition
L’influenza (grippe) aviaire, autrefois connue sous le terme générique de « peste aviaire »
avec la maladie de Newcastle, est aujourd’hui une pathologie bien individualisée. Elle est due
au virus Infuenza A (IAV), virus enveloppé dont le génome segmenté est composés de 8 brins
d’ARN. Deux types de souches d’IAV sont caractérisés en fonction de leur pouvoir
pathogène pour la volaille : les souches hautement pathogènes (IAVHP) responsables
d’épizooties graves avec mortalité élevée dans les élevages et les souches faiblement
pathogènes (IAVFP) qui ne provoquent que de légers symptômes et peuvent passer
inaperçues (Center for Food Safety and Public Health., 2015). Le virus est présent dans les
sécrétions pulmonaires et dans les fientes. Au sein d’un élevage il se propage rapidement par
l’intermédiaire des aérosols générés par les oiseaux malades.

3-2-2- Historique
En décembre 2003, une souche virale de grippe aviaire de type A (H5N1) hautement
pathogène a été identifiée dans des élevages avicoles en République de Corée et signalée à
l'OIE (Organisation Mondiale de la Santé Animale). De nombreux autres foyers aviaires
causés par ce virus ont été depuis identifiés dans plusieurs pays d'Asie, d’Europe et
d’Afrique. Cette épizootie a été à l'origine de plusieurs centaines de morts d’hommes (Moins
de 215 cas en fin décembre 2007 depuis son avènement) (Sagbo., 2008).

3-2-3- Espèces affectées


Des souches du virus Influenza ont été isolées d’un très grand nombre d’espèces aviaires à
travers le monde. Historiquement, la majorité des cas clinique d’influenza aviaire a été
observée chez la dinde et la poule. Ce sont les oiseaux sauvages et principalement les oiseaux
aquatiques migrateurs (notamment les canards, les oies, les cygnes et les oiseaux limicoles)
qui constituent les réservoirs des virus Influenza aviaire (FAROUGOU., 2008). Les oiseaux
sauvages ne sont pas touchés par les virus Influenza aviaire qu’ils portent, ils peuvent
occasionnellement souffrir de la maladie. Lorsque les volailles sont infectées, elles peuvent
ne pas être malades, être modérément malades ou encore gravement malades. Les poulets, les
dindes et les cailles sont particulièrement sensibles, alors que les canards ne montrent
habituellement pas de signe de maladie, mais jouent le rôle de réservoir pour le virus.
D’autres espèces de volailles, y compris les pintades et les faisans, ainsi que les autruches,
peuvent être touchées. Les virus sont fréquemment isolés chez les oiseaux marins, des
oiseaux aquatiques migrateurs, des oiseaux domestiques importés et des oiseaux vivants de
marché, cliniquement sains.

3-2-4- Pathogénie
L’hémagglutinine virale, qui constitue un déterminant majeur de la virulence, joue plusieurs
rôles : attachement au récepteur cellulaire, fusion membranaire et pénétration du virus dans la
cellule. Pour que ses fonctions soient effectives, l’hémagglutinine doit être clivée par des
protéases cellulaires, sinon les virions produits ne sont pas infectieux et le cycle viral s’arrête.
Chez les virus influenza aviaire, plusieurs mécanismes d’acquisition de la virulence ont été
décrits. Parmi ceux-ci, la séquence du site de clivage de l’hémagglutinine constitue un critère
officiel d’évaluation de la virulence des souches de types H5 et H7.
L’hémagglutinine des souches avirulentes ou modérément pathogènes ne contient qu’un
seul résidu basique (arginine) au niveau du site de clivage de la molécule. Ce motif n’est
reconnu et la protéine n’est clivée que par des enzymes cellulaires de type trypsine présentes
dans un nombre restreint de cellules limitées aux tractus respiratoire et digestif. C’est
pourquoi, on vivo, l’infection par des virus avirulents ou modérément pathogène reste limitée
aux sphères précitées. En revanche, l’hémogglutinine des souches virulentes présente des
acides aminés basiques répétés au niveau du site de clivage. Ces motifs sont reconnus par des
protéases de type furine présentes dans un grand nombre de cellules, ce qui explique, in vivo,
la capacité de cette catégorie de virus à se disséminer et de multiplier dans tous les organes et
tissus de l’organisme, produisant des nécroses, une maladies systémiques et la mort de
l’oiseau.
Les sous types H5, H7 et H9 peuvent être pathogènes pour l’homme mais on ne peut pas
exclure que d’autres sous types soient également pathogène, ce mécanisme de virulence des
virus influenza aviaire chez l’homme ne sont pas clairement établis. Concernant la sensibilité
des pigeons au virus influenza aviaire, des infections expérimentales ont prouvées la
résistance ou une sensibilité minimale du pigeons envers un virus IAFP ou IAHP
(FAROUGOU., 2008).

3-2-5- Symptômes
Ils sont peu spécifiques et par exemple proches de ceux de la maladie de Newcastle (Tema.,
2007). Si l'infection n'est pas totalement asymptomatique, dans le cas d'une influenza «
faiblement pathogène », avec des variantes selon la souche virale et le degré de résistance
immunitaire des oiseaux infectés, les symptômes sont chez la volaille des comportements
généraux modifiés (« frilosité, tassement des oiseaux, dépression, sous-consommation
d’aliment et d’eau de boisson, plumage ébouriffé »), des troubles respiratoires (larmoiement,
écoulement nasal, sinus infra-orbitaires gonflés, toux, râles plus ou moins sévères, pouvant
parfois conduire à une suffocation mortelle). Des diarrhées sont possibles. Les pondeuses
voient leur productivité chuter brutalement (de 5-20 % pour les poules, 30- 80 % pour les
dindes, et le nombre d’œufs malformés ou décolorés augmente) (Tema., 2007).
Les souches FP (faiblement pathogènes) tuent de 2 à 3 % des volailles infectées ; 2 à 3 % des
poulets industriels, mais en cas de co-infections bactériennes ou virales jusqu'à plus de 40 %
chez les jeunes dindonneaux (de moins de 35 jours) et jusqu’à 20 % chez les dindes
reproductrices (Tema., 2007).
Les souches HP (hautement pathogènes) induisent les mêmes symptômes mais beaucoup plus
sévères, avec éventuellement pétéchies et hémorragies généralisées à tous les organes,
œdèmes de la tête et du cou (visibles) et des poumons (moins visibles). Si la souche est très
contagieuse, ou que les conditions se prêtent à la contagion, jusqu'à 100 % (en 48 à 72 h) d'un
cheptel peut alors mourir. La mort peut aussi être brutale et sans signe clinique l'annonçant
(Tema., 2007).
Plus que chez la dinde, on observe parfois aussi chez la pintade des signes neurologiques
(torsion du cou, torticolis, paralysie de membres…). Une forme respiratoire d'influenza
correspond à l'infection des ratites (Tema., 2007).

3-2-6- Diagnostic
Bien que les signes clinique et les lésions observées puissent suggérer une infection à virus
influenza, ceux-ci ne sont pas toujours présents et ne sont pas pathognomoniques
(FAROUGOU., 2008). Dès lors, le diagnostic doit toujours doit toujours être confirmé par
l’isolement et la caractérisation du virus. Tous les virus influenza aviaires hémagglutinent les
globules rouges de volailles et la plupart se multiplient facilement dans la cavité allantoïde
d’œufs embryonnés. Les tests l’hémagglutinine et d’inhibition de l’hémagglutinine, l’ELISA
et immunofluorescence peuvent être utilisés pour la mise en évidence du virus. Des tests
complémentaires sont nécessaires pour l’identification des sous types. La procédure
d’identification se présente comme suite :

3-2-6-1- Identification de l'agent


L'identification se fait par inoculation dans la cavité allantoïde d'œufs EOPS embryonnés
âgés de 9 à 11 jours, de prélèvements (fèces, trachée, poumons, sacs aériens, rate, cerveau,
foie, cœur et sang venant de volailles mortes… ou d'écouvillonnages de cloaque et de trachée
de volaille vivante.
Les œufs inoculés sont incubés pendant 7 jours max.
Le liquide allantoïde des œufs morts ou tués est ensuite testé en présence de globules rouges à
1 % afin de rechercher la présence d'hémagglutinine.
Si réaction positive ⇒ identifier l'agent hémagglutinant car l'hémagglutination peut résulter
de la présence de bactéries ou d'autres virus (orthomyxovirus et paramyxovirus).

3-2-6-2- Typage des virus isolés


Il se fait par des antisérums spécifiques des différents sous-types H et N dans des tests
d'inhibition de l'hémagglutination et de double diffusion en milieu gélosé. L'utilisation
d'antisérums H5 ou H7 dans des tests d'inhibition de l'hémagglutination permet une
identification rapide des sous-types potentiellement pathogènes.

3-2-6-3- Evaluation du pouvoir pathogène (évalué in vivo ou in vitro)


• Tests in vivo : un index de pathogénicité par voie intraveineuse (IPIV) mesure la
pathogénicité du virus. Les virus dont l'IPIV est égal ou supérieur à 1.25 sont dits très
pathogènes.
• Test in vitro : La pathogénicité des virus influenza est directement corrélée au clivage
de leur glycoprotéine HA par des protéases cellulaires. L'hémagglutinine des souches
pathogènes est clivée par une protéase présente dans tous les types cellulaires alors que celle
des souches non pathogènes ne l'est qu'en présence de trypsine dans les cellules épithéliales.
Un test de formation de plages de lyse en présence et en absence de trypsine permet un
typage rapide des souches sur culture de fibroblastes d'embryon de poulet.
3-2-6-4- Tests sérologiques
• Tests d'hémagglutination et inhibition de l'hémagglutination
• Immunodiffusion en gélose

3-2-6-5- Prélèvements
Identification de l'agent
Prélèvements trachéaux et cloacaux par écouvillonnage (ou prélèvements de fèces) chez les
oiseaux vivants ou à partir d'organes et de fèces regroupés, provenant d'oiseaux morts
Tests sérologiques
Échantillons de sang coagulé ou sérum

3-3- METHODOLOGIE
3-3-1- Milieux d’étude
La collecte des données dans le cadre de cette étude, a été réalisée dans les municipalités
d’Abomey-Calavi et de Sèmè-Kpodji
 La commune d’Abomey Calavi est située dans la partie sud de la République du
Bénin et du département de l’Atlantique. Elle est limitée au Nord par la commune de
Zè, au Sud par l’océan Atlantique, à l’Est par les communes de Sô-Ava et de Cotonou
et à l’Ouest par les communes de Tori-Bossito et de Ouidah. C’est la commune la plus
vaste du département de l’Atlantique dont elle occupe plus de 20% avec une
population de 656 358 habitants au dernier recensement. Elle s’étend sur une
superficie de 539 Km2 représentant 0,48% de la superficie nationale du Bénin. Elle
compte les arrondissements suivants : Glo, Akassato, Zinvié, Pahou, Hêvié,
Godomey, Cococodji, Togba, Ouèdo (INSAE, 2016a ; Biaou, 2006).
 La commune de Sèmè-Kpodji est une ville du sud-est du Bénin, chef-lieu de la
commune du même nom et préfecture du département de Ouémé. Limitée au sud par
l’Océan Atlantique, à l’est par le Nigéria, à l’ouest par la commune de Cotonou et au
nord par les communes de Porto-Novo et d’Aguégués, la commune de Sèmè-Kpodji à
une superficie de 250km2 (Ousmane Kora., 2006). La population de Sèmè-Kpodji
s’accroît continuellement du fait des immigrants en provenance de Cotonou et des
autres départements du Bénin. En dix ans, la population a quasiment doublé passant
de 115238 habitants en 2002 à 224207 habitants en 2013, soit un taux annuel
d’accroissement intercensitaire de 6,24% (INSAE., 2013). La commune est composée
de six arrondissements et de 55 villages ou quartiers de ville.

3-3-2- Population d'étude et conception de l'étude

Cette étude à visée étiologique transversale a été effectuée auprès des propriétaires de ferme
avicole dans les localités du sud Bénin où des foyers ont été déclarés. Ainsi, les localités de
Kpanroun et Tohouè, ont été prise en compte dans cette étude afin d’établir les facteurs de
risque liés à la grippe aviaire dans ses localités. Dans ce cadre, 47 gestionnaires de ferme ont
été interviewées.

3-3-3- Collecte de données

Les informations sur les facteurs de risque de la grippe aviaire ont été recueillies par un
questionnaire bien structuré qui a été digitalisé sur ODK collect. Les participants à l’étude ont
été invités à donner des réponses correctes pour chaque question du questionnaire. Au plan
éthique, l’administration des questions s’est faite avec l’accord des enquêtés. Le
questionnaire comprend trois sections. La première vise les aspects sociodémographiques des
répondants comme le sexe, l’âge, le niveau de scolarité, la profession et la religion. La
deuxième partie concerne les questions liées aux pratiques d’hygiène d’entretien des
différentes fermes comme les circonstances de contact avec les oiseaux, la présence ou non
de pédiluve ou rotuluve à l’entrée des fermes, la fréquence de renouvellement du coupeaux…
La troisième partie prend en compte les questions liées aux plans prophylactiques.

3-3-4- Traitement et analyse de données


3-4- RESULTATS

Le tableau 2 présente les communes, localités et effectif des personnes enquêtes .Cette étude
a concerné 47 individus répartis dans deux (02) localités au sud du Benin soit 27 à kpanroun
(57.45%) dans la commune dAbomey-calavi et 20 à tohouè (42,55%) Sèmè-kpodji dans le
département de l’Ouémé.

Tableau II :
Communes Localités Effectif Fréquence (%) IC
Abomey-Calavi Kpanroun 27 57 ,45 13.21
Sèmè-Kpodji Tohouè 20 42,55 12.71

Le tableau 3 présente le statut sociodémographique des éleveurs de fermes enquêtés. Il ressort


de ce tableau que, 85,11% des éleveurs avaient un âge<60 ans et les autres avaient un âge
>=60 ans. (14,89%) La majorité des éleveurs étaient des hommes avec un pourcentage de
70,21%. et 27,66% étaient non scolarisés contre 29,79% qui étaient scolarisés.
Tableau III : Statut socio-démographique
Variables Modalités Effectif Fréquences (%) IC Prop.test
<60 40 85.11a 10.18
Age ***
>=60 7 14.89b 10.18
Féminin 14 29.79a 13.08
Sexe ***
Masculin 33 70.21b 13.08
Alphabétisé 1 2.13a 4.13
Non scolarisé 13 27.66b 12.79
Niveau d'étude Primaire 9 19.15b 11.25 **
Secondaire 14 29.79b 13.08
Université 10 21.28b 11.70
NS : non significatif (P>0,05) ; * : P<0,05 ; ** : P<0,01 ; *** : P<0,001, IC=Intervalle de Confiance

Le tableau 4 présente les mesures de biosécurités. De ce tableau,55,32% des fermes étaient en


contact avec les oiseaux sauvages tandis que 44,68% n’étaient pas en contact. En ce qui
concerne l’emplacement des pédiluves ou rotuluves à l’entrée de la ferme et des bâtiments, la
majorité ne disposaient pas ces pédiluves avec des pourcentages respectifs 87,23% et
72,34%. La plupart des éleveurs ne renouvelaient pas leur copeau (48,94%) et les autres
renouvelaient pendant des durées données: 1mois(34,04%) ,2mois(10,64%) et
3mois(6,38%).Cependant ,10,64% des éleveurs jetaient la litières d’autres vendaient
(27,66%) et d’autres stockaient sur la ferme (17,02%).Pour le devenir des cadavres 2,13%
des éleveurs ont déclarés les vendre ,6,38% les jeter et 17,39% ont préféré les donner.
Tableau IV : Mesures de Biosécurité :

Fréquences
Variables Modalités Effectif IC Prop.test
(%)
Non 32 69.57a 13.05
Contamination de la ferme ***
Oui 14 30.43b 13.05
Contact avec les oiseaux Non 21 44.68 14.21
NS
sauvages Oui 26 55.32 14.21
Pédiluve ou rotuluve a Non 41 87.23a 9.54
***
l'entrée de la ferme Oui 6 12.77b 9.54
Pédiluve ou rotuluve a Non 34 72.34a 12.79
***
l'entrée des bâtiments Oui 13 27.66b 12.79
Non 25 53.19 14.27
Utilisation de copeaux NS
Oui 22 46.81 14.27
1 mois 16 34.04a 13.55
Fréquences de 2 mois 5 10.64b 8.82
***
renouvèlement de copeau 3 mois 3 6.38b 6.99
Pas du tout 25 48.94a 14.29
Jetée 5 10.64a 8.82
Vendue 13 27.66b 12.79
Donnée 9 19.15a 11.25
Devenir de la litière usagée Fumure des ***
20 42.55b 14.14
champs
Stockée sur la
8 17.02a 10.74
ferme

Enfouis 39 82.98a 10.74


Incinérés 0 0b 0
Devenir des cadavres Vendus 1 2.13b 4.13 ***
Jetés 3 6.38b 6.98
Donnes 8 17.39b 10.84
N S : non significatif (P>0,05) ; * : P<0,05 ; ** : P<0,01 ; *** : P<0,001, IC=Intervalle de Confiance

Le tableau 5 présente le plan de prophylaxie


De ce tableau, il ressort que, 40,43% des exploitations enquêtées disposaient un plan de
prophylaxie alors que 59,57% ne disposaient pas ; 34,04% utilise le matériel de protection
pour le personnel tandis que 65,96% ne l’utilisent pas et 29,79% des fermes disposent des
dispositifs de lavage des main tandis que 70,21% ne disposent pas .en ce qui concerne la
source de l’eau de boisson ,0%des fermes utilisent l’eau de la mare ;8,70% utilisent l’eau de
la citerne ;10,87% utilisent l’eau de la soneb ;30,43% utilisent l’eau du puits et 54,35%
utilisent autre source d’eau .Pour le traitement de l’eau avant la consommation 17 ,78% des
fermes font le traitement tandis que 82,22% ne le font pas ,
Tableau V : Prophylaxie
Fréquences
Variables Modalités Effectif IC Prop.test
(%)
Plan de prophylaxie sur la Non 28 59.57 14.03
NS
ferme Oui 19 40.43 14.03
Vaccination contre la Non 20 57.45 14.14
NS
maladie de Newcastle Oui 27 42.55 14.14
Vaccination contre la Non 32 68.09 13.33
NS
maladie de Gumboro Oui 15 31.91 13.33
Matériel de Protection pour Non 31 65.96a 13.55
**
le personnel Oui 16 34.04b 13.55
Dispositif de lavage des Non 33 70.21a 13.07
***
mains pour le personnel Oui 14 29.79b 13.07
Mare 0 0a
Citerne 4 8.70a 8.06
Source de l'eau de boisson Soneb 5 10.87a 8.90 ***
Puits 14 30.43b 13.15
Autre 25 54.35b 14.24
Traitement de l'eau avant Non 37 82.22a 10.93
***
consommation Oui 8 17.78b 10.93
NS : non significatif (P>0,05) ; * : P<0,05 ; ** : P<0,01 ; *** : P<0,001, IC=Intervalle de Confiance
3-5 DISCUSSION

La grippe aviaire est une maladie virale contagieuse, distribuée dans tout le monde entier, qui
peut non seulement infecter tous les groupes d’âge des humains et de la population avicole,
mais qui constitue une menace sérieuse pour les personnes travaillants directement ou
indirectement avec la volaille. (Li H,Cao B). Dans cette étude nous avons évalué les facteurs
de risque de contamination de la grippe aviare dans les localités de Kpanrou et Tohoue. Nous
avons observé que 55,32% de cet élevage étaient en contact avec les oiseaux sauvages ce qui
peut être à la base de la propagation du virus. (Genbank, 2016; OIM, 2016) ont confirmés
aussi que les oiseaux infectés peuvent migrer sur de longues distances, transportant
éventuellement le virus. Les majorités des des fermes enquêtes ne disposaient pas de rotule a
l’entrée des bâtiments et des fermes ; ce qui pourrai facilite l’entrée du virus dans ces
élevages. (Fasina et al.2011) ont aussi soutenu que l’entrée des véhicules et des personnes
dans l’exploitation (la livraison d’aliment, l’utilisation d’employés ou d’équipement partagés)
qui ne minimise pas le risque d’introduction de virus et peuvent par inadvertance transmettre
le virus dans l’élevage en s’approchant des unités de production, notamment lorsqu’ils
proviennent d’un élevage nouvellement infecté où les signes cliniques ne sont pas encore
pleinement visible. Concernant le renouvellement de copeau 48,94% de ces fermes ne
renouvelle pas du tout .par rapport au cadavre 82,98% sont enfouir tandis que les autre sont
vendus , jetés et donnes .on a aussi constater que 70,21% de ces fermes ne disposes pas des
dispositifs de lavage des main et 82,22% des fermes ne traites pas l’eau avant la
consommation.

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