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REPUBLIQUE DU BENIN

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE (MESRS)
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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC)
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ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC)
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DEPARTEMENT DE PRODUCTION ET SANTE ANIMALES (DPSA)
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Option : Biotechnologie et Gestion des Polygastriques

MEMOIRE DE FIN DE FORMATION POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE


MASTER

THEME :
Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

Présenté et soutenu par: MOUSSA SIKANERI Nazifatou


le 16 / 12 / 2021
Superviseur:
Co-Superviseur :
Prof. YOUSSAO ABDOU KARIM Issaka
Dr. AHOUNOU Serge
Professeur Titulaire de Zootechnie (CAMES)
Maitre-Assistant des Universités (CAMES)
Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC
Enseignant-Chercheur à l’EPAC
Jury :
Président : Prof. DAHOUDA Mahamadou, professeur titulaire des Universités
Rapporteur : Prof. YOUSSAO ABDOU KARIM Issaka, Professeur Titulaire de Zootechnie (CAMES).
Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC
Invité : Dr. AHOUNOU Serge, Maître-Assistant des Universités du CAMES
Examinateur 1 : Dr. TOBADA Pamphile, Maître de Conférences des Universités du CAMES
Examinateur2 : Dr. SALIFOU Chakirath, Maître-Assistant des Universités du CAMES

11ème Promotion
Année académique : 2020-2021
REPUBLIQUE DU BENIN

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE


SCIENTIFIQUE (MESRS)

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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC)

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ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC)

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DEPARTEMENT DE PRODUCTION ET SANTE ANIMALES (DPSA)

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DIRECTEUR

Professeur ALITONOU Guy Alain

Professeur Titulaire des Universités du CAMES

DIRECTEUR ADJOINT

(Chargé des affaires académiques)

Docteur FIFATIN François-Xavier

(Maître de Conférences des Universités du CAMES)

CHEF DE DEPARTEMENT

Docteur SALIFOU Chakirath

(Maître-Assistant des Universités du CAMES)

11ème Promotion

Année académique : 2020-2021


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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

LISTE DES ENSEIGNANTS DE LA PERIODE D’ETUDE

N̊ NOMS PRENOMS MATIERES ENSEIGNEES


1. Dr. ADOLIGBE Camus -Biologie Moléculaire et Biotechnologie
Animale

2. Dr. AHOUNOU Serge -Elevage des ruminants


-Alimentation et nutrition spéciale des
monogastriques
-Alimentation et nutrition spéciales des
polygastriques

3. M. ALLANDIFIN Damien -Gestion des conflits de travail

4. Prof. ASSOGBA Napoléon -Diagnostic en Parasitologie (coprologie,


hématologie, etc.)
5. Feu Prof. DOUGNON Jacques -Zoohygiène
-Pathologies des animaux non conventionnels
-Pathologie médicale des animaux de
compagnie
-Aviculture et application
-Clinique ambulante et en salle
6. Prof. FAROUGOU Souaїbou -Epidémiologie appliquée aux sciences
vétérinaires
-Histologie spéciale
-Pathologie infectieuse des polygastriques
7. M. OLORY Bienvenu -Anglais scientifique
8. M. KOUNASSO Gabriel -Informatique Appliquée
9. Prof. KOUTINHOUIN Benoît -Pathologie de la reproduction des
polygastriques
-Biotechnologie de la reproduction des
polygastriques
10. Prof. KPODEKON Marc T. -Anatomie pathologique spéciale
-Cuniculture et aulacodiculture

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

11. Dr. SALIFOU Chakirath -Technologie des denrées alimentaires


d’origine animale
12. Prof. SALIFOU Sahidou -Toxicologie
-Mycologie
-Pharmacologie générale
13. Dr. SESSOU Philipe -Microbiologie des denrées animales
14. Dr. TOBADA Pamphile -Chirurgie et autopsie des polygastriques
-Pathologies chirurgicales, anesthésie

15. Prof. YOUSSAO Issaka -Méthodologie de recherche et rédaction de


ABDOU KARIM projet
-Biostatistique en sciences animales ;
-Gestion et conservation des ressources zoo
génétiques
-Porciculture et application
-Elevage des chevaux et équitation
-Application en agrostologie et élevage des
ruminants

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

DEDICACE

Je dédie ce mémoire à :

 ma mère MASSIM WALI Aïssatou, qui n’a jamais cessé de formuler des prières à mon
égard, de me soutenir et de m’aider pour que je puisse atteindre mes rêves ;

 mon père MOUSSA Sikanéri, aucun mot ne pourra exprimer ma grande gratitude et ma
profonde affection pour son soutien moral et ses conseils les plus précieux, qui m’ont servi
dans la vie et son encouragement sans limites.

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail, j’ai le plaisir d’adresser mes très sincères remerciements :

 à Dieu, le Très Miséricordieux, lui qui m’a donné la vie, me protège, m’assiste partout et
en tout et me guide sur tous les chemins jusqu’à ce jour ;

 au Docteur AHOUNNOU Serge, pour avoir assumé pleinement et valablement la


responsabilité de co-superviseur de ce mémoire. La disponibilité, la simplicité, la
collaboration et la patience dont vous avez fait preuve, ont donné à ce travail toute sa
valeur. Recevez tous mes sincères remerciements ;

 au Docteur DOTCHE Ignace, pour son soutien et ses conseils. Que le Tout-Puissant vous
accorde une meilleure santé, une longue vie et le bonheur. Recevez mes remerciements ;

 au Docteur DOGNON Robert, Chef de la Cellule Communale (CCeC) de l’Agence


Territoriale de Développent Agricole (ATDA) de Klouékanmè, pour sa collaboration et
son aide dans la collecte des données. Recevez mes sincères remerciements ;

 au Docteur SALIFOU Chakirath, Chef du département de la Production et Santé


Animales de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, pour son soutien et ses conseils.
Qu’Allah Tout-Puissant, vous accorde la santé, une longue vie et le bonheur. Trouvez ici
l’expression de ma profonde gratitude ;

 à Monsieur BANKOLE Boris, pour sa contribution à la réalisation de ce travail. Que


Tout-Puissant vous le rende au centuple ;

 aux emboucheurs du Sud-Bénin, pour leur contribution et soutien à l'aboutissement de


ces travaux, je leur adresse mes sincères remerciements ;

 à tous les enseignants de l’EPAC en général et ceux du Département de Production et


Santé Animales en particulier, pour votre dévouement à former des cadres capables de bâtir
leur vie et leur patrie. Je vous tire chapeau en vous promettant que votre souhait ne se
dissimulera pas.

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

HOMMAGES

Je rends hommage :

 à mon superviseur, Professeur YOUSSAO ABDOU KARIM Issaka, Professeur


Titulaire des Universités du CAMES en Zootechnie, Enseignant-Chercheur au
Département de Production et Santé Animales de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi,
Directeur du Laboratoire de Biotechnologie Animale et de Technologie des Viandes, pour
avoir accepté encadrer ce travail. Votre amour pour le travail bien fait, votre rigueur
scientifique, votre simplicité à conseiller, votre esprit de précision, constituent pour moi
une référence. Veuillez bien recevoir mes sincères hommages avec la plus profonde
gratitude ;

 au Président du Jury, pour l’honneur que vous me faites en acceptant présider ce Jury de
soutenance. Veuillez agréer l’expression de ma profonde considération ;

 aux membres du Jury, pour avoir accepté d’évaluer ce travail et de contribuer à


l’amélioration de ce document. Trouvez ici mes respectueux hommages.

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

LISTE DES ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES

ATDA : Agence Territoriale de Développement Agricole

CCeC : Chef de la Cellule Communale

CMV : Complexe Minéral Vitaminé

DE : Direction d’Elevage

DPSA : Département de Production et Santé Animales

EPAC: Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi

FAO: Food and Agriculture Organization

GMQ : Gain Moyen Quotidien

IC : Intervalle de Confiance

ILRI : International Livestock Research Institute

INERA : Institut de l’Environnement et de la Recherche Agricole

INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique

MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche

MESRS : Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

PIBA : Produit Intérieur Brut Agricole

PV : Poids Vif

PSA : Production et Santé Animales

SAS : Statistical Analysis System

SPA : Sous-Produits Agricoles

SPAI : Sous-Produits Agro-industriels

UAC : Université d’Abomey-Calavi

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Profil des éleveurs enquêtés ................................................................................... 25


Tableau II : Mode d’élevage, races élevées, et mode de constitution du cheptel .................... 28
Tableau III : Critères de choix et objectifs de production des animaux à l’embouche ............ 30
Tableau IV : Habitat, alimentation et Commercialisation des animaux à l’embouche ............ 32
Tableau V : Suivi sanitaire et pathologies rencontrées ............................................................ 34

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Le troupeau d’ovins (Moussa, 2021) ......................................................................... 4


Figure 2 : Bélier Djallonké (Moussa, 2021) ............................................................................... 5
Figure 3 : Bélier Peulh Oudah (Youssao, 2015) ........................................................................ 6
Figure 4 : Bélier métis, race Djallonké x Sahélien (Moussa, 2021) ........................................... 7
Figure 5 : Typologie des emboucheurs enquêtés ..................................................................... 23

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

RESUME

L’embouche ovine est une spéculation en pleine expansion dans les élevages urbains en zones
soudanienne et sahélienne. Le but de l’étude est de déterminer la typologie des élevages
d’embouche ovine dans le Sud du Bénin. Ainsi, une enquête a été réalisée dans cent quatre-
vingt-dix (190) ateliers d’embouche dans les départements du Zou (25), des Collines (25), de
l’Ouémé (30), du Plateau (30), du Mono (64) et du Couffo (21). Les données collectées ont été
analysées avec les logiciels SAS et R. Le logiciel R a été utilisé pour réaliser la typologie des
élevages enquêtés. Le logiciel SAS a été ensuite utilisé pour caractériser les groupes d’éleveurs
identifiés. Il en ressort que trois groupes d’élevage ont été décrits. Le groupe 1 est constitué
d’emboucheurs majoritairement scolarisés et de confession chrétienne ou animiste. Les ethnies
Adja et Fon sont majoritaires. Le groupe 2 est composé des personnes non scolarisées. Ils
pratiquent diverses activités. Ils achètent les animaux qu’ils utilisent pour l’engraissement. Le
groupe 3 est composé des emboucheurs d’ethnie Nago. Ils pratiquent diverses activités.
L’agriculture est l’apanage de ce groupe. La couleur du pelage est l’un des critères importants
pour le choix des animaux à engraisser. La majorité des personnes enquêtées (81,60%) était des
hommes. La proportion des éleveurs non scolarisés est 35,40 %, 6,79% ont le niveau primaire
et 12,96% le niveau universitaire. Les activités exercées par ces emboucheurs étaient
l’agriculture, l’élevage, agro-élevage, le commerce, les fonctions étatiques et l’artisanat. La
proportion des agro-éleveurs des groupes 1 (61,54%) et 2 (59,68%) ne diffère pas
significativement, mais est supérieure (p<0,05) à celle du groupe 3 (30,56%). Les éleveurs du
groupe 2 (85,48%) et 3 (80,56%) utilisent majoritairement des Djallonké pour l’embouche. La
proportion des emboucheurs qui utilise des produits issus du croisement entre Djallonké et
Sahélien dans les groupes 1 (67,69%) et 3 (52,78%) ne diffère pas significativement. Les
critères de choix des animaux engraissés sont la couleur du pelage et le sexe. Le fourrage et les
sous-produits agro-alimentaires sont donnés aux animaux par la majorité des éleveurs enquêtés.
Les ressources alimentaires sont majoritairement distribuées les matins (84,66%) et les soirs
(88,34%). Pour lutter contre l’émergence des pathologies dans les élevages, la majorité des
emboucheurs ont mis en place des plans de prophylaxie au sein de l’atelier d’embouche. Les
pratiques d’embouche ovine au Sud du Bénin doivent davantage être améliorées pour une
meilleure productivité.
Mots clés : Embouche, Ovin, Alimentation, Pathologie, Bénin

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

ABSTRACT

The sheep fattening industry is a rapidly expanding speculation in urban farms in the Sudanian
and Sahelian zones. The aim of this study is to determine the typology of sheep fattening farms
in southern Benin. A survey was conducted in 190 fattening units in the departments of Zou
(25), Collines (25), Ouémé (30), Plateau (30), Mono (64) and Couffo (21). The data collected
was analyzed using SAS and R software. The R software was used to perform the typology of
the farms surveyed. The SAS software was then used to characterize the groups of farmers
identified. The results show that three groups of farmers were described. The first group is made
up of mostly educated cattle breeders of Christian or animist faith. The Adja and Fon ethnic
groups are in the majority. The second group is made up of people who have not attended
school. They practice various activities. They buy animals that they use for fattening. The group
3 is composed of the Nago ethnic group of fatteners. They practice various activities. The
agriculture is the privilege of this group. The color of the coat is one of the important criteria
for choosing animals for fattening. The majority of those surveyed (81.60%) were men. The
proportion of farmers without schooling is 35.40%, 6.79% have primary education and 12.96%
have university education. The activities carried out by these breeders were agriculture, animal
husbandry, agro-breeding, trade, government functions and handicrafts. The proportion of agro-
pastoralists in groups 1 (61.54%) and 2 (59.68%) does not differ significantly but is higher
(p<0.05) than that of group 3 (30.56%). Farmers in group 2 (85.48%) and 3 (80.56%) mostly
use Djallonké for fattening. The proportion of fatteners who use Djallonké and Sahelian
products for fattening in groups 1 (67.69%) and 3 (52.78%) does not differ significantly. The
criteria for choosing fattened animals is coat color and sex. The majority of the farmers
surveyed gave the animals fodder and agri-food by-products. The majority of feed resources
are distributed in the mornings (84.66%) and evenings (88.34%). To combat the emergence of
pathologies on the farms, the majority of fatteners have set up prophylaxis plans within the
fattening unit. The practices of sheep fattening in southern Benin must be improved to improve
productivity.

Key words: Fattening, Sheep, Feeding, Pathology, Benin

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

SOMMAIRE

LISTE DES ENSEIGNANTS DE LA PERIODE D’ETUDE .................................................. iii


DEDICACE ................................................................................................................................ v
REMERCIEMENTS ................................................................................................................. vi
HOMMAGES........................................................................................................................... vii
LISTE DES ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES ............................................... viii
LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................... ix
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................... x
RESUME ................................................................................................................................... xi
ABSTRACT ............................................................................................................................. xii
SOMMAIRE ........................................................................................................................... xiii
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
1. REVUE DE LITTERATURE ............................................................................................... 4
2. MILIEU D’ETUDE, MATERIEL ET METHODES .......................................................... 17
3. RESULTATS ET DISCUSSION ........................................................................................ 22
CONCLUSION ET SUGGESTIONS ...................................................................................... 38
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 39
TABLE DES MATIERES ....................................................................................................... 44
ANNEXES ............................................................................................................................... 46

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

INTRODUCTION

Au Bénin, le sous-secteur élevage participe à hauteur de 12,8% au Produit Intérieur Brut


Agricole (PIBA) en 2020 (MAEP, 2021). Le système de production traditionnel est l’apanage
de ce sous-secteur (Dimon et al., 2020) ; ce qui se traduit par la faible productivité des races
locales et une faible production nationale en viande. La faiblesse de la production de viande,
combinée à la croissance de la population a pour conséquence un déficit en produits carnés. Ce
qui explique le taux (50,5%) faible de couverture des besoins de la population en viande toutes
espèces confondues (DE, 2021).

Pour faire face à ce déficit, l’amélioration des performances de production en viande est
nécessaire. Or, en dehors des difficultés liées au système d’élevage, le potentiel des races des
animaux joue un rôle important dans la productivité des animaux. A cause des considérations
liées aux fêtes religieuses (la Tabaski, le Ramadan, la Noël et la fête de nouvel an), les
populations accordent une grande importance à l’espèce ovine (Sangaré et al., 2005). C’est pour
cette raison que des animaux sur pied sont alors importés du Burkina Faso, du Niger et du Mali
pour combler ce déficit (Ahounou, 2018). Il est alors donc nécessaire d’intensifier la production
locale pour réduire cette insuffisance.

L’une des issues à la diminution d’importation des animaux sur pied est la pratique de
l’embouche ovine qui est une activité permettant de valoriser le petit cheptel et d’obtenir dans
un délai relativement court, des ovins de bonne conformation pour la commercialisation
(Youssao, 2015), à des périodes de forte demande de viande. Cette activité utilise plusieurs
techniques allant de la forme traditionnelle basée sur l’utilisation des sous-produits agricoles
(SPA), à la forme améliorée qui associe aux SPA, des sous-produits agro-industriels (SPAI)
(Somda, 2001). Dans la forme traditionnelle, les animaux ne disposent pas d’abri et sont soumis
exclusivement aux pâturages naturels (Assouma, 2012). En dehors du pâturage naturel, ils
reçoivent parfois des résidus de récoltes et des restes de cuisine en complément (Assouma,
2012; Youssao, 2015; Ahounou, 2018). Ces conditions d’alimentation difficiles retardent la
croissance des animaux en engraissement et réduisent les performances zootechniques des
femelles. Sur le plan sanitaire, il n’existe généralement pas de soins prophylactiques, ce qui
entraine l’introduction et la diffusion des pathologies comme la peste de petits ruminants, les
maladies diarrhéiques et parasitaires dans les élevages (Hounzangbe Adote et al., 2001; Adehan
et Youssao, 2002; Salifou et al., 2004; Youssao et al., 2008; Doko et al., 2010; Farougou et al.,
2012; Farougou et al., 2013). En conséquence, on observe une mortalité très élevée et une baisse
de la productivité numérique. En dehors du système traditionnel, certains éleveurs, peu

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

nombreux pratiquent l’embouche améliorée où l’alimentation et le suivi sanitaire des animaux


sont très bien respectés (Youssao, 2015). Malgré tous ces systèmes de production, la demande
en viande ovine reste très élevée ; demande que la production n’arrive pas à satisfaire surtout à
l’approche des fêtes religieuses. Cette demande insatisfaite constitue une opportunité pour les
personnes qui pratiquent l’embouche ovine dans les zones urbaines et péri-urbaines. Cette
activité est rapportée et plus décrite dans certains pays de l’Afrique comme le Burkina-Faso, le
Niger et au Mali avec des résultats intéressants (Sanon et al., 2020 ; Sani, Ibrahim, Mani et al.,
2021 ; Kassambara et al., 2021). Par contre, au Bénin, cette activité a aussi été décrite au Nord
et les suggestions ont été faites pour corriger les insuffisances constatées (Assouma, 2012;
Ahounou, 2018). Mais cette activité n’est malheureusement pas décrite au Sud du pays. Sa
description permettra par conséquent de booster et d’améliorer la qualité et la quantité de la
production d’animaux de boucherie afin de rendre la filière plus compétitive au Bénin. C’est
pour cette raison que dans le cadre de notre mémoire de fin de formation pour l’obtention de
master en Biotechnologie et gestion des polygastriques, nous avons choisi de conduire une
étude sur : la typologie de l’embouche ovine au sud Bénin. Cette étude a pour objectif général
de caractériser les types d’embouche ovine pratiquée dans les départements du Sud du Bénin
(Zou, Collines, Ouémé, Plateau, Mono et Couffo). Plus spécifiquement, l’étude vise à :

 déterminer les critères de choix des ovins à engraisser ;

 mettre en évidence la gestion qui est faite de ces ovins ;

 identifier les différentes modes d’alimentation et le suivi sanitaire des ovins.

Le mémoire est structuré en trois parties :

 la première présente la synthèse bibliographique sur l’historique et la description des


moutons, les différentes races ovines, les différentes techniques d’embouche,
l’alimentation et le suivi sanitaire des ovins;

 la deuxième présente le milieu de l’étude, le matériel et la méthodologie utilisés ;

 la troisième partie est consacrée à la présentation des résultats obtenus et à la discussion.

Les conclusions issues de cette étude sont tirées et des suggestions sont enfin formulées.

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

Première partie : Revue de littérature

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

1. REVUE DE LITTERATURE

1.1 HISTORIQUE ET DESCRIPTION DES RACES OVINES

1.1.1 Historique du mouton

L’origine des ovins remonte à l’antiquité. Ils font partie intégrante de toutes les mythologies et
de toutes les religions (Fournier, 2006). Leurs ancêtres seraient des mufflons sauvages
asiatiques. Leur domestication a eu lieu en Asie du Sud probablement dans la région
correspondant actuellement à l'Irak et à l'Iran entre 10 000 et 6 000 (av. J.-C.). Par la suite, de
nombreuses races hautement productives ont fait leur apparition notamment en Allemagne,
France, Espagne et Méditerranée Orientale. L’intérêt s’est d’abord porté sur la production
laitière avant de s’orienter également vers la production de viande, de laine et de mohair
(Haenlein, 2007). Le mouton est un mammifère ruminant de la famille des Bovidae, de la sous
famille des Caprinae et du genre Ovis. Les ovins (figure 1) sont des ONGULES marchant sur
deux doigts (Cetartiodactylae). Les mâles sont appelés béliers, les femelles sont les brebis, les
petits sont des agneaux (mâles) ou agnelles (femelles). Le mâle castré représente le mouton.
Nous présentons ici quelques-unes de ces races rencontrées au Bénin et qu’on peut aussi
rencontrer sur le continent africain.

Figure 1 : Le troupeau d’ovins (Moussa, 2021)

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

1.1.2 Races ovines

1.1.2.1 Mouton Djallonké

Le mouton Djallonké est un animal de petite taille, il mesure 0,40m à 0,60m au garrot et
s’adapte très bien aux climats humides. Il a un profil rectiligne, le front plat, les oreilles courtes
et légèrement tombantes ; les cornes du bélier ont une longueur moyenne, elles sont
prismatiques et s’enroulent d’arrière en avant en spirale fermée. Chez la brebis, les cornes sont
généralement absentes (Youssao, 2015). On le rencontre en Guinée, au Mali, au Niger, au
Nigéria, au Togo, au Burkina-Faso, au Bénin et en Afrique centrale. Le dimorphisme sexuel est
très net. C'est un mouton qui a des poils courts et raides, sauf au niveau du cou et du poitrail
des mâles adultes où ils peuvent dépasser parfois 15 cm, sa robe est généralement blanche avec
des taches noires plus ou moins étendues sur la tête et l’encolure. Chez le bélier, les poils
forment une crinière et un camail de l’encolure (figure 2) au garrot (Youssao, 2015). Le poids
vif varie de 20 à 30 kg et le rendement carcasse est de 46 à 51% (Djenontin et al., 2017). Les
animaux élevés au Nord du Bénin présente les caractéristiques morphologiques supérieures à
ceux du sud (Adjibode et al., 2016). La qualité de la viande est bonne.

Figure 2 : Bélier Djallonké (Moussa, 2021)

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

1.1.2.2 Mouton peulh

Le mouton peulh est un animal à allure élancée, il est surtout rencontré dans toute l’Afrique
sahélienne et Nord soudanienne, de l’Ouest et du Centre du continent. C’est un animal
longiligne et hypermétrique avec une hauteur au garrot qui oscille entre 0,65m à 0,75m. Son
profil est légèrement convexe, les cornes sont très développées chez le bélier, portées
horizontalement, les pointes tournées vers l'extérieur ; elles sont également présentes et fines
chez la brebis ; les oreilles sont étroites, minces et tombantes. Le cou est long et musclé sans
crinière ni camail, le garrot est proéminent (marquant). C’est un mouton qui a un pelage ras, sa
robe varie suivant les sous-races : pie noir chez les Peulh-Peulh, pie avec de petites taches noires
chez les Warbés, blanc uni chez les Bali –Bali, bicolores chez les Oudah (figure 3), l’avant étant
brun foncé ou noir, l’arrière blanc (Youssao, 2015). Il a le corps bien charpenté avec un poids
moyen adulte qui varie de 30 à 50 kg ; s’il est très bien nourri, il peut peser jusqu'à 80-90 kg à
3 ans (moutons de case) (Ouédraogo, 2016). C’est un bon animal de boucherie et son rendement
à l’abattage varie de 48 à 50% et sa peau est utilisée par les artisans (Youssao, 2015).

Figure 3 : Bélier Peulh Oudah (Youssao, 2015)

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

1.1.2.3 Croisés Peulh Sahélien x Djallonké

Ces moutons sont issus du croisement entre les moutons Peulh Sahélien et Djallonké, ils se
rencontrent dans les zones ou les moutons Djallonké et les ovins sahéliens sont en contact ou
en transition. Ces métis héritent des caractères des deux races. Ils ont un format intermédiaire
entre les Djallonké et les Sahéliens et sont sans laine (figure 4). Les cornes sont prismatiques,
bien développées chez le mâle et une minorité de femelles portent des cornes peu développées.
Le profil est convexe, la queue, longue, atteint souvent le jarret. Les robes les plus fréquentes
sont les robes pie rouge et pie noire (Ahounou, 2018). Certains sujets sont entièrement marrons,
ou entièrement blancs et d’autres totalement, noirs. Ces animaux font l’objet d’un soin attentif.
Ils sont exploités pour la viande surtout, pour servir d’animal de sacrifice à la Tabaski. Au Togo,
ces croisés ont pris le nom de mouton de Vogan (Amegee, 1983) et ont une hauteur au garrot
de 71,59 cm chez les femelles et de 71,81 cm chez le mâle (Dayo et al., 2015).

Figure 4 : Bélier métis, race Djallonké x Sahélien (Moussa, 2021)

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

1.2 OBJECTIFS ET IMPORTANCE DE L’EMBOUCHE OVINE

1.2.1 Objectifs de l’embouche

Les principaux objectifs de l'embouche sont de :

 améliorer la productivité pondérale des animaux ;


 produire de la viande en quantité et qualité suffisantes afin de couvrir les besoins en
protéine de la population ;
 créer une activité économique pour les promoteurs et accroître leurs revenus monétaires;
 lutter contre la pauvreté, etc. (Drabo, 2011).

1.2.2 Importance de l’embouche ovine

Dans les pays sahéliens et subsahariens où l'alimentation des populations est déficiente aussi
bien quantitativement que qualitativement, l'embouche revêt une triple importance (Drabo,
2011).

1.2.3 Importance nutritionnelle

Les viandes ovines sont consommées par toutes les confessions religieuses. L'embouche
participe pour une part essentielle à la mise à la disposition des populations de la viande de
qualité. Elle contribue ainsi à couvrir une partie de leurs besoins en protéine (Drabo, 2011).

1.2.4 Importance socio-économique

Les ovins sont utilisés dans certaines cérémonies comme les mariages, les funérailles, les
baptêmes, les fêtes de fin d’année et surtout lors de la fête de Tabaski. Le développement de
l'activité d'embouche contribue à la création d'emplois, à la valorisation des résidus agricoles,
des sous-produits agro-industriels, etc. (Drabo, 2011). L'embouche fournit des revenus
substantiels aux éleveurs. En zone agricole, les paysans considèrent les animaux comme un
capital sur pied. Ils peuvent céder un animal pour avoir de l'argent en cas de besoin. Le chef de
famille peut offrir un mouton en cadeau de mariage, sacrifier un mouton pour les festivités,
évitant ainsi une saignée financière. L'élevage constitue une épargne dans laquelle le paysan
puise pendant la période de soudure. Les retombées financières permettent, dans une certaine
mesure, de faire face à d'importantes charges d'ordre social (scolarité, soins de santé,
alimentation, etc.) auxquelles sont confrontées les populations qui la pratiquent (Drabo, 2011).

Par ailleurs, les déjections des animaux embouchés sont transformées en fumier utilisé pour la
fertilisation des sols, ce qui permet d'accroître les rendements des cultures. L’intérêt des petits
ruminants par rapport aux gros bétails et monogastriques se trouve dans le fait qu’ils possèdent

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

un régime alimentaire très varié et s’adaptent facilement aux conditions les plus précaires telles
: la non-disponibilité d’aliment de grande valeur nutritive et d’eau (Bigot, 2004 cité par Idrissou,
2015).

1.3 TYPES D’EMBOUCHE OVINE PRATIQUES AU BENIN

Selon Pagot (1985), l’embouche est la préparation des animaux à la boucherie. Les intérêts de
l’embouche ovine sont multiples, les plus importants sont entre autres, l’augmentation de la
production de viande de bonne qualité, l’accroissement et la sécurisation des revenus des
éleveurs, la diminution de la charge des parcours naturels et l’augmentation de la quantité et de
la qualité du fumier produit pour la fertilisation des champs de culture. En outre, les pratiques
traditionnelles d’embouche sont basées uniquement sur les sous-produits agricoles, la recherche
a mis au point des techniques améliorées qui associent aux sous-produits agricoles (SPA), des
sous-produits agro-industriels (SPAI). On distingue deux types d’embouche : l’embouche semi-
intensive et l’embouche intensive qui se pratiquent sous diverses formes. Ces distinctions sont
principalement basées sur le nombre des animaux, les modes d’élevage (stabulation exclusive
ou combinée à la conduite au pâturage) et d’alimentation des animaux (quantité et qualité
d’aliments offerts) et la durée de l’engraissement des animaux (Sangaré et al., 2005).

1.3.1 Embouche semi-intensive

L’embouche semi-intensive est le type d’embouche fréquemment pratiqué en milieu rural et


périurbain. Elle porte sur un nombre limité d’ovins (mâles adultes le plus souvent).
L’alimentation est basée sur les pâturages naturels, avec une complémentation peu régulière,
constituée principalement de résidus de cultures, des restes de cuisine et une faible proportion
de sous-produits agro-industriels (SPAI). La durée de l’engraissement dans ce type d’embouche
est généralement longue ; elle va de 6 à 12 mois ou plus, du fait des performances pondérales
modestes des animaux (Sangaré et al., 2005). Dans ce type d’embouche, les animaux sont
maintenus au piquet sous hangar ou gardés en claustration permanente avec un habitat
répondant le plus souvent aux normes recommandées. L’hygiène des habitats, des abreuvoirs
et mangeoires et les soins vétérinaires y sont assez mieux suivis.

L’élevage des moutons de case est aussi une forme d’embouche qui se classe parmi les
multiples variantes d’embouche semi-intensive qui est particulièrement pratiquée par les
femmes dans les zones urbaines et périurbaines. Elle porte généralement sur un petit nombre
(souvent 1 à 2 têtes par opération) d’ovins mâles d’un an et plus (Sangaré et al., 2005). Ces
animaux sont castrés (Meyer et al., 2004) ou non castrés (Boly et al., 2001). Ils sont maintenus

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

en stabulation (souvent au piquet) dans les concessions familiales, ces animaux reçoivent dans
des auges de fortune ou à même le sol, leur nourriture constituée suivant la disponibilité de
résidus de cultures, de déchets de ménage, de sous-produits agro-industriels et de fourrages
ligneux ou non (Sangaré et al., 2005).

1.3.2 Embouche intensive

L’embouche intensive est généralement pratiquée en milieu urbain et périurbain par des
personnes plus ou moins nanties. Elle est caractérisée par un nombre élevé des animaux
d’embouche, un mode alimentaire intensif et sain avec une durée relativement courte de
l’opération (2 à 4 mois). Dans ce type d’embouche, les ovins concernés sont des mâles âgés de
18 mois et plus (Drabo, 2011). Les animaux sont maintenus en stabulation dans des parcs et
font l’objet d’un suivi sanitaire régulier (vaccinations, déparasitages internes comme externes).
Les conditions d’hygiène y sont respectées. Le régime alimentaire, généralement déterminé en
fonction des objectifs recherchés, est essentiellement composé de fourrages conservés (pailles
des céréales, les épluchures des tubercules et les fanes de légumineuses), de concentrés obtenus
à partir des sous-produits agro-industriels (les sons, les tourteaux, etc.) et des compléments
minéraux. Les animaux y sont bien suivis et le rendement numérique est meilleur.

Il existe deux formes d'embouche intensive en fonction de la durée de l’opération qui sont :

 l'embouche intensive de courte durée, réalisée sur des ovins mâles âgés de 18 mois voire
plus, pour des durées allant de neuf (9) à quinze (15) semaines. Cette forme est pratiquée à
deux mois avant la Tabaski ;

 l'embouche intensive de longue durée, réalisée sur des jeunes mâles (âgés de trois à huit
mois), durant des périodes de cinq à huit mois (Sangaré et al., 2005).

1.4 ANIMAUX D’EMBOUCHE

Les animaux choisis pour l’embouche sont fonction des objectifs de l’éleveur (animaux de
boucherie ou d’exportation ou encore de rites traditionnels) qui se base sur un certain nombre
de critères dans le choix des animaux à emboucher.

1.4.1 Race

Le choix de la race dépend dans une large mesure de la zone où l'on se trouve, étant donné la
répartition géographique susmentionnée des races ovines. Mais, il est à souligner que cette
répartition n'est pas systématique, notamment dans les zones sub-humides et humides où l'on
peut trouver également des ovins de races sahéliennes en plus des ovins autochtones (Zorma et

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

al., 2017). Chez les races sahéliennes (figure 3), le gabarit est nettement plus grand et le poids
vif (PV) à l'âge adulte nettement plus élevé que chez les races Djallonké (figure 2). Après
l'engraissement, les ovins de race sahélienne sont plus lourds (38-50 kg de PV) que les
Djallonké (30-35 kg de PV) (Sangaré et al., 2005).

1.4.2 Couleur de la robe

Le choix des couleurs varie en fonction des éleveurs et aussi lorsque des raisons religieuses et
mystiques sont à l’origine de l’opération d’embouche (Tabaski, sacrifices rituels, …) (Zorma
et al., 2017). La couleur de la robe peut jouer en faveur ou en défaveur de la valeur marchande
de l’animal compte tenu des représentations mentales de certaines populations. La couleur la
plus appréciée par les éleveurs est le blanc (Daouda, 2012 ; Aloue, 2021). Le blanc-noir et le
blanc-brun (de type Oudah) représentent la seconde couleur en terme de préférence (Daouda,
2012). De plus, la peau doit présenter un bon état extérieur (absence de cicatrices, de plais
profondes, de traces de blessures, de parasites et autres défectuosités telles que les marquages
à feu) (Dezly, 2016). Par contre, la robe noire est à éviter, car elle est en défaveur de la valeur
marchande.

1.4.3 Âge, état général et sexe.

L’âge de l’animal est un facteur déterminant de la qualité du produit final et le coût de


production. Les animaux de 14 à 18 mois d’âge fournissent une viande maigre constituée
principalement de tissu musculaire. Au jeune âge, la croissance est dominée par le
développement du tissu musculaire qui cumule autour de la puberté puis diminue et s’arrête
pour donner la priorité de gras, quand l’animal atteint la maturité physique (24 à 30 mois). À
cet effet, les ovins ayant un âge compris entre 12 et 24 mois sont préconisés (INERA, 2013).

Il est possible de recourir aux animaux relativement jeunes et maigres, car la croissance
compensatrice aidant, ces animaux valorisent mieux les aliments. Cependant les animaux
cachectiques (très maigres) seront écartés, car l’état de maigreur prononcé détruit la microflore
du rumen. Cet état s’apprécie au niveau de la colonne vertébrale (la peau adhère fortement aux
os). Ensuite, on veillera beaucoup à l’état de la dentition des animaux. Dans tous les cas,
l’exercice doit permettre à l’agro-éleveur de retenir dans son lot uniquement des animaux
présentant les caractéristiques d’un animal en bonne santé. Un animal en bonne santé doit avoir:

 le mufle toujours froid et humide, et les yeux doivent être brillants, clairs et nets ;
 les oreilles en mouvement et propres ;
 la peau doit être souple, les poils doux, lisses et couchés dans un seul sens ;

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

 les côtes bien couvertes ;


 Les fèces doivent être humides et de consistance mole.

Au repos, l’animal doit ruminer régulièrement, et avoir ses pattes sous lui lorsqu’il est couché
(ILRI, 2021).

Le sexe influence fortement les performances d’engraissement et les caractéristiques de la


carcasse. Les mâles entiers sont les animaux les plus utilisés en embouche intensive
commerciale à cause de leurs performances de croissance et leurs qualités bouchères, nettement
supérieures à celles des mâles castrés et des femelles. Cependant, en élevage de mouton de case,
les mâles castrés, plus dociles, sont souvent préférés aux mâles entiers.

1.4.4 Durée

La durée du cycle varie suivant le type d’embouche. Elle est un facteur influençant la rentabilité
de l’embouche. L’allongement de la période d’embouche augmente les quantités d’aliments
consommés et joue négativement sur l’efficacité de la conversion alimentaire. L’augmentation
des aliments consommés se traduit par une augmentation des dépenses liées à l’alimentation et
à l’entretien des animaux, et donc, par une réduction plus ou moins considérable du profit tiré
de l’opération d’embouche (Sangaré et al., 2005).

1.5 ALIMENTATION DES ANIMAUX D’EMBOUCHE

En production animale, l’alimentation est l'un des éléments majeurs de l'expression du potentiel
et l’amélioration des performances des animaux et par conséquent, elle influe sur la rentabilité
économique de l'embouche. Elle représente la partie la plus importante des charges
opérationnelles de la production animale, de 25 à 70 % du coût total de production selon Phocas
et al. (2014). Les pâturages constituent la base de l’alimentation des ruminants. Au cours des
saisons, ces pâturages connaissent une certaine variation qualitative comme quantitative dont
les caractéristiques et la durée varient en fonction bioclimatique (Nantoumé, 2018). En saison
pluvieuse, le pâturage est caractérisé par un fourrage abondant et de très bonne qualité. Pendant
la saison sèche froide, les fourrages sont toujours disponibles en grande quantité, mais par
contre leur valeur nutritive diminue pour cause de leur lignification. La quantité et la qualité
des fourrages deviennent faibles en saison sèche chaude. En saison sèche, les éleveurs utilisent
des pailles de graminée des pâturages et des résidus de céréales pauvres en protéine. Pendant
cette période, les ressources fourragères ligneuses à faible pouvoir nutritionnel occupent une
place dans l’alimentation des animaux. Cependant, des études ont montré que plusieurs de ces
fourrages ligneux renferment des substances anti-nutritionnelles qui affectent la préférence,

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

l’ingestion et la digestibilité et, par conséquent, les performances des animaux qui les ingèrent
(Nantoumé, 2018). Les performances de croissance des animaux sont avantagées par les saisons
au cours desquelles la disponibilité alimentaire est abondante (Assouma, 2012; Adéossi et al.,
2019). Pour une bonne performance de croissance, de reproduction, de la résistance de
l’organisme et un bon état d’engraissement, la qualité et la quantité de l’alimentation sont les
facteurs majeurs pour y parvenir. Une sous-alimentation des ovins, causée par une diminution
de la quantité d'aliments distribués, ou par un abaissement du niveau énergétique et/ou azoté du
régime alimentaire affecte ces performances précitées. En ce qui concerne la qualité de
l’alimentation, l’utilisation des sous-produits agro-industriels (SPAI) est à même de leur
permettre une meilleure performance de croissance, de ce fait un bon état d’engraissement. Les
animaux dénutris deviennent réceptifs, sensibles aux pathologies avec pour conséquence les
mortalités consécutives. Les jeunes en croissance, les animaux âgés et les femelles gestantes
sont les plus vulnérables.

L’amélioration de l’alimentation est le meilleur moyen pour obtenir, dans un délai relativement
court, un accroissement de la productivité des troupeaux. Selon Zoundi (1994) cité par Drabo
(2011), plus le taux de concentré ou la teneur en énergie de la ration est élevé, plus le gain
moyen quotidien des ovins est élevé.

En reproduction, l’état nutritionnel de la mère durant la seconde moitié de sa gestation influe


sur le poids et la taille des agneaux à leur naissance. En effet, une femelle malnutrie pendant
cette période entraine une diminution du poids et de la taille des agneaux à la naissance de 30
à 50% par rapport à la normale. Tiema (2011) a également signalé la mauvaise alimentation
comme l'un des facteurs qui influent sur la morbidité dans les fermes villageoises. Gongnet
(1996) cité par Adjibodé (2017) avait déjà conclu que, la malnutrition est la principale cause de
mortalité des agneaux avant le sevrage.

Après la naissance, la vitesse de croissance de l’agneau dépend essentiellement de la quantité


et qualité du lait produit par la mère. Lorsque celle-ci est suffisante, le taux de croissance
maximal est atteint dans les premières semaines de la vie du petit, alors que si cet apport est
insuffisant, la vitesse de croissance optimale est atteinte seulement à partir de la cinquième
semaine, c'est-à-dire au moment où l’animal va commencer par consommer et métaboliser les
aliments solides. Doko Allou et al. (2013) ont mis en évidence l'effet bénéfique d'une bonne
alimentation renforcée par une santé adéquate et une prophylaxie médicale pour la survie et de
la croissance des agneaux de la naissance jusqu’au sevrage.

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

Après le sevrage, la complémentation alimentaire par les sous-produits agro-industriels (SPAI)


ou par l’emploi de rations intensives, booste la croissance des animaux avec des gains
journaliers et le dépôt de graisse satisfaisants. En embouche ovine, il existe une variété
d’aliments utilisés dans l’alimentation des animaux. Le pâturage naturel (Pennisetum
purpureum, Andropogon gayanus, etc.), les cultures fourragères (Panicum maximum,
Brachiaria ruziziensis, Cajanus cadjan, etc.), les sous-produits agricoles (les pailles de maïs,
les fanes d’arachide, fanes de niébé, fanes d’haricot, les épluchures de manioc, d’igname, et de
patate douce, etc.) et les foins conservés issus des pâturages naturels et/ou les cultivés, sont des
aliments de base pour les animaux d’embouche. Les aliments concentrés sont utilisés comme
complément alimentaire et sont composés essentiellement de sous-produits agro-industriels tels
que les tourteaux, les sons de céréales, la drêche de brasserie, les graines de céréales (maïs,
sorgho, mil, etc.), les sous-produits animaux comme les coquillages, la poudre d’os et de
compléments minéraux comme les pierres à lécher et le complexe minéral vitaminé (CMV),
etc.

Les recommandations alimentaires constituent les éléments nécessaires pour faire du


rationnement, avec les valeurs des aliments et la capacité d’ingestion des animaux. L’état
nutritionnel peut être caractérisé par une appréciation de l’état général au moyen d’une notation
de l’état corporel qui est en relation étroite avec l’état de ses réserves en graisses. Cet état varie
du cachectique au pléthorique. Cela s’apprécie par une note qui va de zéro pour un animal très
maigre à cinq pour une brebis très grasse. Ces notations se font par observation visuelle et par
palpation de la région lombaire. L’état des réserves corporelles influe sur le niveau de
consommation de matière sèche : pour un même poids vif, des animaux maigres consomment
plus d’aliments que des animaux gras. Les ressources alimentaires sont insuffisantes en quantité
et qualité, surtout pour les animaux entretenus sans complément alimentaire sur parcours
naturels en zone tropicale.

1.6 SUIVI SANITAIRE

Chez les moutons, les maladies rencontrées sont des maladies parasitaires et infectieuses. Dans
les élevages des petits ruminants, on observe d’importantes maladies infectieuses classiques
majeures telles que la peste des petits ruminants, la cowdriose, la clavelée, etc. Il faut aussi
souligner la présence de certaines maladies plurifactorielles comme les affections respiratoires
et les infestations par les helminthes. Pour garder les animaux en bon état, il faut éviter qu’ils
puissent s’infester ou s’infecter, dans la mesure où il est impossible d’éviter cela, alors leur
permettre de résister efficacement à l’infestation ou à l’infection. Dans le premier cas, on

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

applique rigoureusement des mesures de la prophylaxie sanitaire par le nettoyage et la


désinfection des loges et cases ainsi que les abreuvoirs et les mangeoires des animaux et dans
le second cas, il faut mettre en place la prophylaxie médicale. Le choix entre les méthodes
d’intervention est basé sur la contagiosité des maladies (Pagot, 1985). De bonnes conditions
d’abreuvement et de logement peuvent ainsi assurer des conditions d’hygiène limitant les effets
des agents infectieux et parasitaires (Cirad, 2002).

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

Deuxième partie : Milieu d’étude, matériel et


méthodes

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

2. MILIEU D’ETUDE, MATERIEL ET METHODES

2.1 CADRE DE L’ETUDE

Cette étude a été réalisée dans les départements de Zou, des Collines, de l’Ouémé, de Plateau,
du Mono et du Couffo.

Le département de Zou situé au centre du Bénin. Il s'étend sur une superficie totale de 5 243
km2, avec une population de 851 580 habitants en 2013 et une densité de 162 habitants/km2
(INSAE, 2016). Le Zou est peuplé majoritairement des ethnies Fon et apparentés, Yoruba et
Adja. Il est subdivisé en neuf (9) communes : Abomey, Agbangnizoun, Bohicon, Covè, Djida,
Ouinhi, Zangnanado, Za-kpota et Zogbodomey. Il appartient à une zone de plateau. Il y règne
un climat de transition entre le climat subéquatorial et le climat tropical humide du type
soudano-guinéen du Nord-Bénin avec quatre (4) saisons : une grande saison des pluies (mars -
juillet), une petite saison sèche (Août – Septembre), une petite saison des pluies (octobre –
novembre) et une grande saison sèche (décembre – mars). Les températures varient de 22 à
34°C avec une pluviométrie annuelle se situant entre 900 et 1200 mm. Les sols sont des terres
de barre de type ferralitique argilo-sableux fortement dégradés, mais très bien drainés à faible
capacité de rétentions. Profonds et faciles à travailler, ils conviennent à presque toutes les
cultures. On observe également des vertisols et des sols hydromorphes dans les dépressions. La
végétation est dominée par une palmeraie naturelle (Eleaes guineensis) et des graminées, mais
compte quelques lambeaux de forêts classées ou forêts fétiches (INSAE, 2016).

Le département des Collines est situé centre du Bénin et limité au Nord par les départements de
la Donga, du Borgou, au Sud par ceux du Zou et du Plateau. Il couvre une superficie de 13 931
km² avec une population totale de 717 477 habitants en 2013 et une densité de 52 habitants/km2
(INSAE, 2016). Il est constitué de six (6) communes que sont Bantè, Dassa-Zoumè, Glazoué,
Ouèssè, Savalou et Savè. Le département des Collines appartient à la zone de climat soudano-
guinéen à quatre (4) saisons : une saison des pluies principale (mars – juillet), une saison sèche
mineure (août – septembre), une saison des pluies mineure (octobre – novembre) et une saison
sèche principale (décembre – mars). La zone est assez homogène, couvrant une pénéplaine
modelée sur un socle précambien et dominé par des collines de 300m en moyenne d’altitude
(INSAE, 2016).

Le département du Mono est situé au Sud-Ouest de la République du Bénin. Il couvre une


superficie de 1 605 km² et est composé de six (6) communes : Lokossa, Athiémé, Bopa, Comè,
Grand-Popo, Houéyogbé. La population est estimée à 497 243 habitants avec une densité 310

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

habitants/km2 (INSAE, 2016). Les ethnies rencontrées dans ce département sont : Adja, Fon et
Mina. Il bénéficie d’un climat de type subéquatorial avec une succession de quatre saisons, une
pluviosité variant entre 850 et 1 160 mm, la température pouvant atteindre 27,9° C, une
humidité relative variant entre 55% et 95% et une insolation annuelle moyenne de 2 024
heures/an (INSAE, 2016).

Le département du Couffo est situé dans le Sud-Ouest de la République du Bénin. Il s’étend sur
une superficie de 2 404 km² et est subdivisé en six (6) communes que sont : Aplahoué,
Djakotomey, Dogbo, Klouékanmè, Lalo, et Toviklin. La population du département du Couffo
au dernier recensement de mai 2013 est estimée à 745 328 habitants avec une densité de 310
habitants/km2 (INSAE, 2016). Il est marqué par le climat de type soudano guinéen à deux
saisons pluvieuses et à deux saisons sèches. La hauteur annuelle de pluie varie entre 800 et
1 200 mm. Dans son ensemble, la zone dispose d’un potentiel assez satisfaisant dans le domaine
de la production agricole (INSAE, 2016).

Le département de l’Ouémé est situé au Sud-Est du Bénin. Il s'étend sur une superficie de 1 281
km2, avec une population de 1 100 404 habitants en 2013 et une densité de 859 habitants/km2
(INSAE, 2016). L’Ouémé est peuplé majoritairement des ethnies Goun, Tori et Yoruba. Il
comprend 9 communes : Adjarra, Adjohoun, Aguégués, Akpro-Missérété, Bonou, Dangbo,
Porto-Novo, Sèmè-Kpodj et Avrankou. Il appartient à la région subéquatoriale ayant un climat
à quatre saisons : une grande saison des pluies (avril - juillet), une petite saison sèche (août –
septembre), une petite saison des pluies (octobre – novembre) et une grande saison sèche
(décembre – mars). Les températures varient peu (25 à 30°C) avec une pluviométrie se situant
entre 900 et 1500 mm. Le département de l’Ouémé est irrigué par le fleuve Ouémé, le lac
Nokoué et la lagune de Porto-Novo avec une végétation variée qui caractérise les zones agro-
écologiques de terre de barre et des pêcheries qui le composent. On y trouve ainsi une végétation
essentiellement anthropique : fourrée, arbustive, dense où dominent le palmier à huile et les
graminées avec quelques reliques forestières par endroits et une savane herbeuse, des prairies,
des formations marécageuses à raphia et quelques mangroves (INSAE, 2016).

Le département du Plateau est situé dans la partie méridionale du Bénin. Le Plateau est compris
entre 7°10'0" Latitude Nord et 2°34'60" Longitude Est et couvre une superficie de 3 264 km²,
soit environ 3% du territoire national pour une population totale de 622 372 habitants (INSAE,
2016). Il comprend cinq (5) communes (Kétou, Pobè, Adja-Ouèrè, Sakété et Ifangni) et l’étude
a été réalisée dans les communes de Pobè, Adja-Ouèrè et Ifangni. Il est caractérisé par un climat
de type soudano-guinéen à deux saisons de pluies avec une hauteur annuelle comprise entre

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

800 et 1200 mm dans sa partie Ouest et entre 1000 et 1400 mm dans sa partie Est. Les
formations végétales sont la savane arborée/arbustive à dominance Danida oliveri dans la partie
septentrionale du département alors qu’au centre on retrouve la forêt dense semi décidue. La
zone méridionale du département est constituée par un fourré arbustif où dominent palmiers à
huile et graminées. On y retrouve aussi quelques reliques forestières par endroits (INSAE,
2016).

2.2 MATERIEL

La collecte des données a été réalisée auprès des éleveurs de petits ruminants qui pratiquent
l’embouche ovine. Au cours de cette étude, le matériel utilisé était composé d’une fiche
d’enquête qui renferme les informations suivantes :

 l’identification des éleveurs ;


 les critères de choix des ovins ;
 l’approvisionnement des ovins ;
 la caractérisation de l’habitat ;
 le suivi sanitaire ;
 la gestion de l’alimentation.

2.3 METHODES D’ENQUETE

La méthodologie utilisée dans le cadre de cette étude est celle d’une enquête rétrospective sur
la base d’un questionnaire par entretien avec l’éleveur. Cette enquête a permis de recueillir aussi
bien les informations sur les enquêtés que les élevages d’embouche ovine. Nous avons procédé
dans un premier temps à un échantillonnage avec comme critère de sélection, toute personne
pratiquant l’embouche ovine. Pendant la phase d’enquête proprement dite, les enquêtés ont été
choisi suivant les critères d’accessibilité et leur disponibilité à fournir les informations. Au total,
55 éleveurs (30 dans le Plateau et 25 dans l’Ouémé), 85 éleveurs (64 dans le Couffo et 21 dans
le Mono) et 50 éleveurs (25 dans le Zou et 25 dans le Couffo) qui pratiquent l’embouche ovine
ont été interviewés.

2.4 Analyses statistiques

Les données collectées ont été enregistrées dans Excel et analysées avec le logiciel SAS (2013)
et R. La fonction MCA de la librairie FactoMiner de R a été utilisée pour l’Analyse des
Correspondances Multiples (ACM). Les variables prises en compte pour l’Analyse des
Correspondances sont le niveau d’étude, les races élevées, la situation matrimoniale, le mode
d’alimentation, le critère de choix des races à engraisser, les pathologies rencontrées et la

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

profession des enquêtés. Une classification ascendante hiérarchique (CAH) par la fonction
HCPC de R sur la base des caractéristiques des élevages sur les composantes de l’ACM les plus
significatives. Trois groupes d’emboucheurs ont été identifiés et chaque groupe correspond à
un type d’embouche.

Pour les variables quantitatives, la procédure Proc GLM du SAS a été utilisée pour l’analyse de
variance et le test de F a précisé la significativité du facteur groupe sur les variables considérées.
Pour les variables qualitatives, la procédure Proc FREQ a été utilisée pour calculer les
fréquences et test de chi-carré a précisé la significativité du facteur groupe sur les variables
étudiées. Pour chaque fréquence relative, un intervalle de confiance (IC) à 95% a été calculé
suivant la formule ci-dessous :

ICP  1,96
 P(1  P)
N
où P est la fréquence relative et N la taille de l’échantillon.

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Troisième partie : Résultats et discussion

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3. RESULTATS ET DISCUSSION

3.1 RESULTATS

3.1.1 Typologie de l’embouche ovine au Sud-Bénin

Les trois premiers axes ont été retenus pour interpréter les résultats de l’Analyse des
Composantes Multiples (ACM). Le pourcentage d’inertie totale de ces trois est de 29,31%
(14,38% pour le premier axe, 7,85% pour le deuxième axe et 7,09% pour le troisième axe).
Trois groupes ont été identifiés par la classification hiérarchique ascendante. Le premier axe
sépare les emboucheurs des groupes 1 de ceux du groupe 2. Le deuxième axe oppose les
emboucheurs du groupe 1 et 2 à ceux du groupe 3 (Figure 5). Les groupes étaient répartis
comme suit : le groupe 1 était composé de 63 emboucheurs, le groupe 2 de 60 emboucheurs et
le groupe 3 de 36 emboucheurs.

Le groupe 1 est constitué d’emboucheurs majoritairement scolarisés et de confession chrétienne


ou animiste. Les ethnies Adja et Fon sont majoritaires. La proportion d’emboucheurs de sexe
féminin est très élevée. L’utilisation des animaux provenant de leur propre exploitation pour
l’embouche est très développée. Le piétin, les mammites et la septicémie sont les pathologies
auxquelles ils sont confrontés.

Le groupe 2 est composé des personnes non scolarisées. Ils pratiquent diverses activités. Ils
achètent les animaux qu’ils utilisent pour l’engraissement. La totalité de ces emboucheurs se
charge elle-même de la commercialisation de leurs animaux. Le marché à bétail est l’endroit le
plus utilisé pour la vente des animaux. Une petite partie des emboucheurs ne s’occupe pas de
l’entretien de l’habitat des animaux.

Le groupe 3 est composé des emboucheurs d’ethnie Nago. Ils pratiquent diverses activités.
L’agriculture est l’apanage de ce groupe. La couleur du pelage est l’un des critères importants
pour le choix des animaux à engraisser. Le prestige et la recherche du profit font partir des
objectifs qui soutendent l’activité d’engraissement. La commercialisation des animaux se fait
par l’emboucheur lui-même dans son élevage. L’entretien de l’habitat des animaux est une
pratique très développée.

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Figure 5 : Typologie des emboucheurs enquêtés

3.1.2 Profil des éleveurs enquêtés

Le tableau I présente le profil des élevages enquêtés. Les enquêtes effectuées ont révélé qu’il
existe une diversité significative (p<0,001) d’ethnies d’éleveurs qui pratiquent l’embouche
ovine dans la zone d’étude. Les éleveurs du groupe 1 sont majoritairement Adja (42,86%) et
Fon (36,51%). Outre les Adja (31,67%) et les fon (21,67%), les Sahouè (20,00%) ont été
également rencontrés dans le groupe 2. Par contre, dans le groupe 3 ce sont les Nago (41,67%)
et les Fon (19,44%) qui sont les plus rencontrés. La majorité des personnes enquêtées (81,60
%) était des hommes. La proportion d’hommes dans le groupe 1 (92,31%) et 2 (80,65%) a été
significativement supérieure (p<0,01) à celle du groupe 3 (63,89%). Ces emboucheurs sont pour
la plupart des personnes mariées (92,02%) pratiquant le christianisme (50,92%) et non
scolarisées (35,4%). La proportion de personnes du niveau secondaire dans le groupe 1
(32,31%) et 3 (48,57%) était significativement supérieure (p<0,001) à celle du groupe 2
(12,9%). Par ailleurs, la proportion des éleveurs de religion musulmane dans le groupe 3
(33,33%) était significativement supérieure (p<0,05) à celle des groupes 1 (13,85%). Les
animaux appartiennent surtout au chef de ménage. Les activités exercées par ces emboucheurs

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étaient l’agriculture, l’élevage, agro-élevage, le commerce, les fonctions étatiques et l’artisanat.


Les Agriculteurs sont uniquement rencontrés dans le groupe 3 (11,3%). La proportion des
éleveurs du groupe 3 (63,89%) était significativement supérieure (p<0,05) à celle du groupe 1
et 2. Les mêmes résultats ont été également obtenus pour la proportion des commerçants. La
proportion des agro-éleveurs des groupes 1 (61,54%) et 2 (59,68%) ne diffère pas
significativement, mais est supérieure (p<0,01) à celle du groupe 3 (30,56%).

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Tableau I : Profil des éleveurs enquêtés


Général (N=159) Groupe 1 (N=63) Groupe 2 (60) Groupe 3 (N=36) Teste de
Variables
% IC % IC % IC % IC significativité
Ethnie
Adja 30,82a 7,18 42,86a 12,22 31,67a 11,77 8,33b 9,03
Aizon 0,63c 1,23 1,59a 3,09 0,00a 0,00 0,00 0,00
Bariba 0,63c 1,23 0,00a 0,00 0,00a 0,00 2,78 5,37
Fon 27,04a 6,90 36,51a 11,89 21,67 10,42 19,44 12,93
Goun 2,52bc 2,44 0,00b 0,00 1,67 3,24 8,33 9,03
Kotafon 1,26c 1,73 1,59a 3,09 1,67 3,24 0,00 0,00
Nago 16,35b 5,75 1,59c 3,09 16,67 9,43 41,67 16,11
***
Wémè 1,89c 2,12 0,00b 0,00 0,00 0,00 8,33 9,03
Peulh 1,89c 2,12 0,00a 0,00 5,00 5,51 0,00 0,00
Sahoué 8,81b 4,41 3,17b 4,33 20,00 10,12 0,00 0,00
Somba 1,26c 1,73 3,17a 4,33 0,00 0,00 0,00 0,00
Watchi 0,63c 1,23 1,59a 3,09 0,00 0,00 0,00 0,00
Yoruba 5,66b 3,59 6,35ab 6,02 1,67 3,24 11,11 10,27
Zarma 0,63c 1,23 1,59a 3,09 0,00 0,00 0,00 0,00
Sexe
Féminin 18,4b 5,95 7,69b 6,48 19,35ab 9,83 36,11a 15,69 **
Masculin 81,6a 5,95 92,31a 6,48 80,65a 9,83 63,89b 15,69 **
Religion
Musulman 19,63b 6,1 13,85b 8,40 17,74ab 9,51 33,33a 15,40 *
Chrétien 50,92a 7,67 49,23a 12,15 53,25a 12,42 50,00a 16,33 NS
Animiste 24,54b 6,61 32,31a 11,37 22,58a 10,41 13,89a 11,30 NS
Sans religion 2,45c 2,37 3,08a 4,20 1,61a 3,13 2,78a 5,37 NS

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Niveau d'instruction
Non scolarisé 35,4a 7,39 35,94a 11,76 38,71a 12,12 28,57a 14,97 NS
Primaire 6,79c 3,87 7,69a 6,48 6,45a 6,11 5,71a 7,69 NS
Secondaire 28,4a 6,94 32,31a 11,37 12,9b 8,34 48,57a 16,56 ***
Universitaire 12,96b 5,17 13,85a 8,4 11,29a 7,88 14,29a 11,59 NS
Profession
Agriculteur 3,07c 2,65 0,00b 0,00 0,00b 0,00 13,89a 11,30 ***
Eleveur 45,40a 7,64 38,46b 11,83 41,94b 12,28 63,89a 15,69 *
Agro-éleveur 53,99a 7,65 61,54a 11,83 59,68a 12,21 30,56b 15,05 **
Commerçant 14,11b 5,34 6,15b 5,84 14,52b 8,77 27,78a 14,63 *
Artisan 9,82b 4,57 10,77a 7,54 9,68a 7,36 8,33a 9,03 NS
Salarié 12,88b 5,14 13,85a 8,40 9,68a 7,36 16,67a 12,18 NS
Situation matrimoniale
Marié 92,02a 4,16 90,77a 7,04 93,55a 6,11 91,67a 9,03 NS
Veuf 1,23c 1,69 0,00a 0,00 3,23a 4,40 0,00a 0,00 NS
Célibataire 9,00b 4,39 7,69a 6,48 1,61a 3,13 8,33a 9,03 NS
* : p˂0,05 ; ** : p˂0,01 ; *** : p˂0,001 ; N : Effectif ; NS : Non significatif ; IC : Intervalle de Confiance. % : Pourcentage. Les pourcentages de la même
ligne suivis des lettres différentes diffèrent significativement au seuil de 5% (pour la comparaison entre groupes) ; Les pourcentages intra-classe sur une
même colonne suivis de lettres différentes diffèrent significativement au seuil de 5% (pour le pourcentage général)

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

3.1.3 Mode d’élevage, races élevées et mode de constitution du cheptel

Le tableau II présente le mode d’élevage, les races utilisées. Les races ovines utilisées pour
l’embouche sont la race Djallonké, la race sahélienne et les produits issus du croisement de ces
deux races. La race ovine la plus rencontrée chez les emboucheurs était la race Djallonké
(77,30%) suivie des produits issus du croisement de ces deux races (52,15%) et de la race
sahélienne (42,33%). La race Djallonké était plus élevée (p<0,05) dans les groupes 2 et 3 que
dans le groupe 1. Par contre, les éleveurs du groupe 1 (67,69%) détenaient plus (p<0,05) les
ovins sahéliens que les éleveurs du groupe 2 (35,48%). La majorité des enquêtés constituent
leur cheptel par achat (76,07%) dans les marchés à bétail auprès des commerçants et à partir de
leur propre troupeau (61,96%). Le sexe préféré par la majorité des enquêté était le mâle entier.
Cependant, 20,86 % des emboucheurs utilisent les ovins femelles. La proportion des
emboucheurs qui utilise les ovins femelles dans le groupe 1 et 3 a été significativement
supérieure (p<0,05) à celle du groupe 2. L’utilisation des mâles castrés a été rencontrée
uniquement chez quelques éleveurs du groupe 2 (1,61%).

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Tableau II : Mode d’élevage, races élevées, et mode de constitution du cheptel

Général (N=163) Groupe 1 (N=65) Groupe 2 (N=62) Groupe 3 (N=36)


Variable Test de significativité
% IC % IC % IC % IC
Race élevée
Djallonké 77,30a 6,43 67,69b 11,37 85,48a 8,77 80,56ab 12,93 *
Sahélienne 42,33b 7,59 46,15a 12,12 37,10a 12,02 44,44a 16,23 NS
Djallonké X Sahélienne 52,15b 7,67 67,69a 11,37 35,48b 11,91 52,78ab 16,31 **
Type d'animaux à engraisser
Mâle entier 98,77a 1,69 100,00a 0,00 96,77a 4,40 100,00a 0,00 NS
Mâle castré 0,06c 0,38 0,00a 0,00 1,61a 3,13 0,00a 0,00 NS
Femelle 20,86b 6,24 30,77a 11,22 12,90b 8,34 16,67a 12,18 *
Mode de constitution du cheptel
Propre élevage 61,96b 7,45 63,08a 11,73 54,84a 12,39 72,22a 14,63 NS
Achat 76,07a 6,55 70,77a 11,06 85,48a 8,77 69,44a 15,05 NS

* : p˂0,05 ; ** : p˂0,01 ; ; N : Effectif ; NS : Non significatif ; IC : Intervalle de Confiance. % : Pourcentage. Les pourcentages de la même ligne suivies des
lettres différentes diffèrent significativement au seuil de 5% (pour la comparaison entre groupes) ; Les pourcentages intra-classe sur une même colonne suivis
de lettres différentes diffèrent significativement au seuil de 5% (pour le pourcentage général)

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

3.1.4 Critère de choix et objectifs de production des animaux à l’embouche

Le tableau III présente les critères de choix et objectifs de production des animaux à
l’embouche. Les critères de choix des animaux à l’engraissement étaient le sexe (98,16%) et la
couleur du pelage (32,52%). Le sexe a été beaucoup plus utilisé (p<0,05) par les emboucheurs.
Le sexe mâle était le plus préféré par tous les emboucheurs. Par ailleurs, 19,63% des éleveurs
ont notifié une préférence pour le sexe femelle. La proportion des emboucheurs utilisant les
ovins femelles dans le groupe 1 (29,23%) a été significativement supérieure (p<0,05) à celle du
groupe 2 (11,29%). La proportion des emboucheurs qui prennent en compte la couleur du
pelage de l’animal dans le groupe 3 (97,22%) a été significativement supérieure (p<0,05) à celle
du groupe 1 (10,77%) et 2 (17,74%). Les couleurs les plus rencontrées étaient la couleur blanche
(31,90%) et la couleur pie-noir (16,56%). La proportion des emboucheurs qui utilise ces deux
couleurs dans le groupe 3 a été significativement supérieure (p<0,001) à celle du groupe 1 et 2.
Cependant, la couleur grise a été utilisée par certains éleveurs (36,11%) du groupe 3 et par une
minorité (1,54%) du groupe 1. Aucun éleveur du groupe 2 n’utilise cette couleur. Le but visé à
la fin de l’engraissement était beaucoup plus la vente (88,61%) et la production de viande
(10,13%). Les proportions des enquêtés qui produisent pour la vente au sein des groupes 2
(98,31%) et 3 (94,44%) ont été significativement supérieures (p<0,001) à celle du groupe 1
(76,19%). La production de viande est plus développée dans le groupe 1 (23,81%) que dans le
groupe 2 (1,69%). Aucun éleveur du groupe 3 n'a signalé cet objectif. En dehors de la vente et
la production de viande, certains emboucheurs du groupe 3 (2,78%) ont notifié qu’ils font cette
activité pour le prestige et le profit.

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Tableau III : Critères de choix et objectifs de production des animaux à l’embouche

Général Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3


Variable Chi²
N % IC N % IC N % IC N % IC
Critère de choix des animaux
Couleur pelage 163 32,52b 7,19 65 10,77b 7,54 62 17,74b 9,51 36 97,22a 5,37 ***
Sexe 163 98,16a 2,06 65 96,9a 4,20 62 98,39a 3,13 36 100,00a 0,00 NS
Couleur de pelage des animaux choisis
Blanc 163 31,90a 7,16 65 9,23b 7,04 62 17,74b 9,51 36 97,22a 5,37 ***
Pie-noir 163 16,56b 5,71 65 3,08b 4,20 62 3,23b 4,40 36 63,89a 15,69 ***
Noir 163 3,07d 2,65 65 1,54a 2,99 62 4,84a 5,34 36 2,78a 5,37 NS
Gris 163 8,59c 4,30 65 1,54b 3,04 62 0,00b 0,00 36 36,11a 15,69 ***
Sexe des animaux choisis
Male 163 100,00a 0,00 65 100,00a 0,00 62 100,00a 0,00 36 100,00a 0,00 NS
Femelle 163 19,63b 6,10 65 29,23a 11,06 62 11,29b 7,88 36 16,67ab 12,18 *
But de l'engraissement
Prestige 158 0,63b 1,23 63 0,00b 0,00 59 0,00b 0,00 36 2,78a 5,37 ***
Production de viande 158 10,13b 4,70 63 23,81a 10,52 59 1,69b 3,29 36 0,00b 0,00 ***
Profit 158 0,63b 1,23 63 0,00b 0,00 59 0,00b 0,00 36 2,78a 5,37 ***
Vente 158 88,61a 4,95 63 76,19b 10,52 59 98,31a 3,29 36 94,44a 7,49 ***

* : p˂0,05 ; *** : p˂0,001 ; N : Effectif ; NS : Non significatif ; IC : Intervalle de Confiance. % : Pourcentage. Les pourcentages de la même ligne suivies des
lettres différentes diffèrent significativement au seuil de 5% (pour la comparaison entre groupes) ; Les pourcentages intra-classe sur une même colonne suivis
de lettres différentes diffèrent significativement au seuil de 5% (pour le pourcentage général)

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3.1.5 Habitat, alimentation et commercialisation des animaux à l’embouche

Le tableau IV présente l’habitat, l’alimentation et la commercialisation des animaux à


l’embouche. La majorité des éleveurs enquêtés (87,12%) disposent d’un habitat de type
traditionnel pour l’engraissement des animaux. Les habitats de type moderne sont rencontrés
dans le groupe 1 (13,85%) et le groupe 3 (5,56%). Aucun éleveur du groupe 2 n’utilise l’habitat
de type moderne. Le fourrage était le principal aliment donné aux animaux par tous les
emboucheurs enquêtés. En dehors des fourrages, les résidus de récolte (81,60%), les sous-
produits agro-alimentaires (76,69%) et les résidus de cuisine (11,66%) ont été également
distribués aux animaux par les éleveurs. La proportion des emboucheurs qui donne les sous-
produits agro-alimentaires aux animaux dans le groupe 1 et 3 a été significativement supérieure
(p<0,001) à celle du groupe 2. Ces aliments sont plus distribués dans la matinée (84,66%) et
dans la soirée (88,34%). Par contre, à midi 16,56% des emboucheurs alimentent les animaux.
La proportion des emboucheurs qui alimente les animaux le matin dans le groupe 2 et 3 a été
significativement supérieure (p<0,001) à celle du groupe 1. Des résultats contraires ont été
obtenus pour la distribution de la soirée. Tous les éleveurs abreuvent les animaux 2 fois dans la
journée (54,60%). La proportion des emboucheurs qui abreuve les animaux une fois par jour
dans le groupe 3 (66,67%) a été significativement supérieure (p<0,001) à celle du groupe 1
(1,54%) et 2 (9,68%). Des résultats contraires ont été obtenus pour la distribution de deux fois
par jour. Par ailleurs, la distribution de l'eau trois fois par jour a été beaucoup plus signalée par
les éleveurs du groupe 1 (43,08%). Les animaux étaient vendus par la majorité des éleveurs
(97,52%) eux-mêmes sur le lieu de production (85,71%) ou au marché à bétail (49,96). La
proportion des emboucheurs qui vendent les animaux au lieu de production dans le groupe 1
(92,06%) et 3 (91,67%) a été significativement supérieure (p<0,05) à celle du groupe 2
(75,81%). Des résultats contraires ont été obtenus pour la commercialisation au marché à bétail
(p<0,001).

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

Tableau IV : Habitat, alimentation et Commercialisation des animaux à l’embouche

Général Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3


Variable Chi²
N % IC N % IC N % IC N % IC
Habitat
Traditionnel 163 87,12a 5,14 65 81,54a 9,43 62 88,71a 7,88 36 94,44a 7,49 NS
Moderne 163 6,75b 3,85 65 13,85a 8,40 62 0,00b 0,00 36 5,56ab 7,49 **
Type d'aliment
Fourrage 163 100,00a 0,00 65 100,00a 0,00a 62 100,00 0,00 36 100,00a 0,00 NS
Résidus de récolte 163 81,60b 5,95 65 86,15a 8,40a 62 80,65 9,83 36 75,00a 14,15 NS
Résidus de cuisine 163 11,66c 4,93 65 10,77a 7,54a 62 12,90 8,34 36 11,11a 10,27 NS
Sous-Produits
163 76,69b 6,49 65 86,15a 8,40b 62 59,68b 12,21 36 88,89a 10,27 ***
Agroindustriels
Fréquence de distribution de l'aliment
Matin 163 84,66a 5,53 65 70,77b 11,06 62 96,77a 4,40 36 88,89a 10,27 ***
Midi 163 16,56b 5,71 65 20,00a 9,72 62 20,97a 10,13 36 2,78b 5,37 *
Soir 163 88,34a 4,93 65 100,00a 0,00 62 83,87b 9,16 36 75,00b 14,15 ***
Distribution de l'eau 163 99,39 1,20 65 98,46 2,99 62 100,00 0,00 36 100,00 0,00 NS
Fréquence de distribution de l'eau
1 fois 163 19,02b 6,02 65 1,54b 2,99 62 9,68b 7,36 36 66,67a 15,40 ***
2 fois 163 54,60a 7,64 65 55,38a 12,08 62 69,35a 11,48 36 27,78b 14,63 ***
3 fois 163 26,99b 6,81 65 43,08 12,04 62 22,58b 10,41 36 5,56c 7,49 ***
Commercialisation des animaux
Moi 161 97,52a 2,40 63 98,41ab 3,09 62 100,00a 0,00 36 91,67b 9,03 *
Intermédiaire 161 18,63b 6,01 63 17,46 9,37 62 25,81a 10,89 36 8,33a 9,03 NS
Lieu de commercialisation
Lieu de production 161 85,71a 5,40 63 92,06a 6,68 62 75,81b 10,66 36 91,67a 9,03 *
Marché de bétail 161 49,96b 7,72 63 42,86b 12,22 62 70,97a 11,30 36 25,00b 14,14 ***
* : p˂0,05 ; *** : p˂0,001 ; N : Effectif ; NS : Non significatif ; IC : Intervalle de Confiance. % : Pourcentage. Les pourcentages de la même ligne suivis des lettres différentes
diffèrent significativement au seuil de 5% (pour la comparaison entre groupes) ; Les pourcentages intra-classe sur une même colonne suivis de lettres différentes diffèrent
significativement au seuil de 5% (pour le pourcentage général)

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

3.1.6 Suivi sanitaire et pathologies rencontrées

Pour lutter contre l’émergence des pathologies dans les élevages, la majorité des emboucheurs
(95,09%) ont mis en place des plans de prophylaxie au sein de l’atelier d’embouche. Le plan de
prophylaxie mis en place par les enquêtés était basé spécialement sur la prophylaxie médicale,
la prophylaxie sanitaire et l’association des deux méthodes. Une différence significative
(p<0,001) a été obtenue pour l’utilisation de ces méthodes entre les différents groupes. La
proportion des éleveurs qui utilise la prophylaxie médicale et la prophylaxie sanitaire dans le
groupe 1 et 3 a été significativement supérieure (p<0,05) à celle du groupe 2. Les éleveurs font
la vaccination aux animaux pour la prévention contre la peste des petits ruminants. Les vaccins
utilisés étaient le capripestovax (85,96%) et ovi-peste (14,04%). Le capripestovax a été plus
signalé par les éleveurs enquêtés (p<0,05). La proportion des éleveurs qui utilise le
capripestovax dans le groupe 1 et 2 a été significativement supérieure (p<0,001) à celle du
groupe 3. Malgré les plans de prophylaxie, les emboucheurs (96,32%) rencontrent certaines
pathologies dans leur élevage. Les maladies majoritairement rencontrées dans les élevages sont
la gale (69,33%), la toux (41,10%), le jetage (47,69%) et les maladies gastro-intestinales
(79,14%). La toux n’a pas été observée au sein du groupe 3. Certains éleveurs (11,66%) ont
également signalé des cas de trypanosomiase dans leurs élevages. Les pathologies telles que le
piétin, les mammites et les septicémies ont été signalées uniquement par les emboucheurs du
groupe 1. La majorité des éleveurs (91,93%) traite les animaux malades et font un nettoyage
périodique (95,03%) des habitats des animaux. La proportion des éleveurs qui nettoie les
habitats dans le groupe 1 et 3 a été significativement supérieure (p<0,05) à celle du groupe 2.

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

Tableau V : Suivi sanitaire et pathologies rencontrées


Général Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3
Variable Chi²
N % IC N % IC N % IC N % IC
Présence de prophylaxie
Oui 163 95,09a 3,32 65 96,92a 4,20a 62 90,32 7,36a 36 100,00 0,00 NS
Non 163 3,68b 2,89 65 1,54a 2,99a 62 8,06 6,78a 36 0,00 0,00 NS
Prophylaxie
Médicale 155 9,03c 4,51 63 1,59b 3,09 56 0,00b 0,00 36 36,11a 15,69 ***
Sanitaire 155 37,42b 7,62 63 30,16b 11,33 56 35,71ab 12,55 36 52,78a 16,31 ***
Sanitaire-Médicale 155 53,55a 7,85 65 68,25a 11,32 56 64,29a 12,55 36 11,11b 10,27 ***
Vaccins utilisés
Capripestovax 114 85,96a 6,38 42 95,24a 6,44 37 97,30a 5,22 35 62,86b 16,01 ***
Ovi-peste 114 14,04b 6,38 42 4,76b 6,44 37 2,70b 5,22 35 37,14a 16,01 ***
Présence de pathologie
Oui 163 96,32a 2,89 65 92,31a 6,48 62 98,39a 3,13 36 100,00a 0,00 NS
Non 163 2,45b 2,37 65 6,15a 5,84 62 0,00b 0,00 36 0,00b 0,00 *
Type de pathologie
Gale 163 69,33a 7,08 65 61,54a 11,83 62 70,97a 11,30 36 80,56a 12,93 NS
Piétin 163 1,84e 2,06 65 4,62a 5,10 62 0,00a 0,00 36 0,00a 0,00 NS
Toux 163 41,10c 7,55 65 56,92a 12,04 62 48,39a 12,44 36 0,00b 0,00 ***
Jetage 163 47,69c 7,67 65 47,69a 12,14 62 53,23a 12,42 36 44,44a 16,23 NS
Anorexie 163 5,52e 3,51 65 12,31a 7,99 62 1,61b 3,13 36 0,00b 0,00 **
Gastro-intestinal 163 79,14a 6,24 65 87,69a 8,11 62 77,42ab 10,41 36 66,67b 15,40 *
Septicémie 163 0,61e 1,20 65 1,54a 2,99 62 0,00a 0,00 36 0,00a 0,00 NS
Mammite 163 1,84e 2,06 65 4,62a 5,10 62 0,00a 0,00 36 0,00a 0,00 NS
Trypanosome 163 11,66d 4,93 65 6,15a 5,84 62 22,58a 10,41 36 2,78b 5,37 **
Traitement
Oui 161 91,93a 4,21 63 90,48a 7,25 62 88,71a 7,88 36 100,00a 0,00 NS
Non 161 3,11b 2,68 63 3,17a 4,33 62 4,84a 5,4 36 0,00a 0,00 NS
Nettoyage de l'habitat
Oui 161 95,03a 3,36 63 98,41a 3,09 62 88,71b 7,88 36 100,00a 0,00 *
Non 161 0,62b 1,21 63 0,00a 0,00 62 1,61a 3,13 36 0,00a 0,00 NS
* : p˂0,05 ; ** : p˂0,01 ; *** : p˂0,001 ; N : Effectif ; NS : Non significatif ; IC : Intervalle de Confiance. % : Pourcentage. Les pourcentages de la même
ligne suivis des lettres différentes diffèrent significativement au seuil de 5% (pour la comparaison entre groupes) ; Les pourcentages intra-classe sur une
même colonne suivis de lettres différentes diffèrent significativement au seuil de 5% (pour le pourcentage général)

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

3.2 DISCUSSION

3.2.1 Profil des éleveurs enquêtés

L’embouche ovine est majoritairement pratiquée par les hommes comme rapporté par Orou
Yérima (2021), dans les élevages de mouton dans la commune de Bembèrèkè et Aloué (2021)
dans les départements du Mono et Couffo. Cette situation pourrait s’expliquer par le fait que
les hommes sont généralement les propriétaires des animaux. Le même constat a été fait au
Niger (Sani et al., 2021) et au Burkina (Sanon et al., 2020). Par contre, au Mali, les femmes
sont majoritaires dans l’embouche ovine (Sanogo et al., 2020). Les résultats des travaux réalisés
par Kaboré et al. (2020) au Sénégal ont montré une quasi-présence égalitaire d’hommes et de
femmes dans l’activité d’élevage de mouton. La majorité des enquêtés sont des personnes
scolarisées. Le même constat a été fait dans les départements de l’Ouémé et du Plateau par
Sogbossi (2018), dans les départements du Mono et du Couffo par Aloué (2021). En revanche,
ces résultats s’opposent à ceux de Siegmund-Schultze et Rischkowsky (2001) qui ont montré
dans leurs études réalisées à Bobo-Dioulasso et à Maradi que les éleveurs d’embouche ont un
niveau scolaire faible.

3.2.2 Mode d’élevage, race élevée et mode de constitution du cheptel

La race Djallonké, la race Sahélienne et les métis sont les races utilisées, car ce sont ces trois
races qui sont disponibles au Bénin et dans notre zone d’étude (Youssao, 2015). La race
Sahélienne est utilisée par les emboucheurs des trois groupes. Par contre, la race Djallonké est
majoritairement utilisée par les groupes 2 et 3. Contrairement aux résultats d’Assouma dans
son étude réalisée à Parakou en 2012, la race Sahélienne est la race la plus rencontrée dans les
ateliers d’embouche ovine des éleveurs de la ville de Parakou. La proportion des mâles entiers
(98,77%) élevée est due au fait que sur le marché la demande des mâles est plus forte. Ceci
s’expliquerait par le fait que plusieurs rituels de sacrifices de moutons ainsi que la fête de
Tabaski, recommandent l’utilisation des béliers. Par contre les femelles sont utilisées souvent
pour la reproduction. Les mêmes observations ont été déjà faites par (Assouma, 2012) dans son
étude sur l’embouche ovine dans la ville de Parakou. Les emboucheurs rencontrés ont affirmé
qu’ils avaient constitué leurs troupeaux par achat d’animaux et par les animaux de leur élevage.

3.2.3 Critère de choix et objectif de production des animaux d’embouche

La couleur du pelage et le sexe sont les critères de choix des animaux à emboucher par nos
enquêtés. Il faut noter que le choix des races des animaux à engraisser est lié aux exigences du
marché. Ces critères sont similaires à ceux rapportés par Sanon et al. (2014) et Sogbossi (2018).

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

La couleur du pelage préféré par la majorité des éleveurs de notre étude est la couleur blanche.
C’est le choix préférentiel à l’occasion de la Tabaski et de ce fait les animaux ayant cette couleur
coûtent plus chers. Cette robe est aussi notifiée comme robe de préférence des acheteurs en
Ethiopie et au Burkina-Faso (Terefe et al. 2012; Kisito et al., 2017; Zorma et al., 2017; Kenfo
et al., 2019).
Les animaux qui ont le pelage noir sont rarement utilisés, car elle est en défaveur de la valeur
marchande. Cette observation confirme les affirmations faites par Dezly (2016). Le sexe
représente le critère de choix couramment utilisé par les emboucheurs de notre étude. Ce choix
serait dû au fait que le sexe influence fortement les performances d’engraissement et les
caractéristiques de la carcasse. Les mâles entiers sont les animaux les plus utilisés en embouche
intensive commerciale à cause de leurs performances de croissance et leurs qualités bouchères,
nettement supérieures à celles des mâles castrés et des femelles. Ces observations vont dans le
même sens que celles de Sogbossi (2018) dans son étude au dans les départements de l’Ouémé
et du Plateau. L’objectif de production des animaux était la vente pour la majorité des éleveurs
enquêtés. La même observation est faite par Sani et al. (2021) dans leur étude qui révèle que
l’embouche ovine est une activité faisant l’objet de spéculations commerciales.

3.2.4 Habitat, alimentation et commercialisation des animaux à l’embouche

La plupart des éleveurs enquêtés disposent d’un habitat de type traditionnel comme l’a rapporté
Aloué (2021). Ce qui s’explique par le système d’élevage dans la mesure ou l’embouche ovine
nécessité la stabulation des animaux. Par contre, lors de l’étude réalisée par Ouédraogo (2016)
dans la province de Yatengan au Burkina, l’absence d’infrastructures d'élevage a été remarquée.
Le fourrage est le principal aliment donné aux animaux par les emboucheurs des trois groupes,
car ces animaux sont des ruminants dont l’alimentation de base est le fourrage. En dehors des
fourrages, les résidus de récolte, les résidus de cuisine et les sous-produits agro-alimentaires
sont aussi utilisés pour assurer l’alimentation des animaux. Les mêmes types d’observations
ont été faits par Sogbossi (2018). Nos résultats corroborent aussi ceux obtenus lors des travaux
réalisés au Togo par Dewa Kassa et al. (2021) et au Niger par Maman et al. (2017). La majorité
des emboucheurs nourrissent au moins deux fois par jour les animaux. Cette pratique est liée à
la particularité de l’embouche qui ne permet pas la divagation des animaux. Les animaux étant
en stabulation, leur alimentation est entièrement assurée par l’éleveur. La majorité des
personnes enquêtées abreuvent les animaux. La fréquence de distribution varie entre 1 à 3 fois
par jour. Le même constat a été rapporté par Ouédraogo (2016) au Burkina Faso.

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

3.2.5 Suivi sanitaire et pathologies rencontrées

La majorité des emboucheurs ont mis en place des plans de prophylaxie au sein des ateliers
d’embouche pour lutter contre l’émergence des pathologies dans les élevages. Les éleveurs
enquêtés dans notre milieu d’étude déparasitent leurs animaux. Aussi, ils font le nettoyage et la
désinfection des logements. D’autres appliquent la prophylaxie médicale en vaccinant leurs
animaux pour leur conférer une immunité. Ces mesures sont prises dans le but d’éviter
l’introduction et la propagation des maladies dans les élevages. Ces résultats concordent avec
ceux obtenus par Aloue (2021) dans son étude au Bénin et Sanon (2020) au Burkina Faso. La
gâle, la toux, le jetage, la gastro-entérite, la trypanosomiase, le piétin, l’anorexie, la septicémie
et les mammites sont les affections les plus rencontrées dans les élevages. Les proportions des
emboucheurs qui ont été confrontés à la gâle, la toux, le jetage et la gastro- entérite sont élevées.
Par contre, les pourcentages de la trypanosomiase, du piétin, de l’anorexie et des mammites
sont faibles. La présence de ces affections dans les élevages indiquerait que les mesures de
sécurité ne sont pas assez bien suivies. La même observation a été faite par Kaboré et al. (2020)
au Sénégal.
Le traitement est réalisé par le propriétaire lui-même dans la plupart des cas. Ce résultat est
contraire à celui obtenu par Assouma (2012) qui indique que le traitement des animaux se fait
par le vétérinaire. Les pathologies notifiées par les éleveurs sont bien présentes dans les
élevages du Bénin, mais leur persistance dans l’élevage est due aux insuffisances constatées
dans le suivi des pathologies. L’insuffisance capitale est le traitement des pathologies par les
éleveurs qui n’ont aucune notion en santé animale.

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

CONCLUSION ET SUGGESTIONS

L’étude sur la caractérisation de l’embouche ovine au Sud Bénin a permis de dégager trois
groupes d’éleveurs en fonction des pratiques d’élevage. L’embouche ovine est l’apanage des
hommes, elle est pratiquée majoritairement par les Adja et les Fon dans les groupes 1 et 2 et
par les Nago et les Fon dans le groupe 3. On observe une diversité d’activité pratiquée par les
emboucheurs dont la plus importante est l’agro-élevage. Les éleveurs rencontrés dans notre
étude sont en majorité de confession chrétienne et non scolarisés. Les races utilisées pour
l’embouche ovine dans notre étude sont la race Djallonké, la race Sahélienne et les produits
issus du croisement entre ces deux races. La plupart des éleveurs utilisent le mâle entier pour
l’embouche. Les éleveurs achètent ou utilisent les animaux de leur élevage pour l’embouche.
La couleur du pelage et le sexe sont les principaux critères de choix des animaux à engraisser.
Pour les éleveurs des trois groupes, le but premier de l’embouche ovine est la vente, ensuite la
production de la viande. Les habitats rencontrés dans les élevages sont en majorité de type
traditionnel. Presque la totalité des emboucheurs utilise les fourrages, les résidus de récolte et
les sous-produits agro-alimentaires pour l’alimentation des animaux. La fréquence de
distribution varie entre 1 à 3 fois par jour. La commercialisation des animaux se fait sur le lieu
de production par les éleveurs eux-mêmes. Les éleveurs enquêtés des trois groupes ont observé
au moins une fois la présence de pathologie avec différents signes dans leurs ateliers
d’embouche. La majorité des éleveurs enquêtés dans les trois groupes dispose d’un plan de
prophylaxie qui comporte le déparasitage et vaccination des animaux. Le traitement de ces
animaux malades se fait par les éleveurs eux-mêmes dans notre zone d’étude.

À l’issue de cette étude, les recommandations suivantes sont formulées :

 faire des formations pour les éleveurs afin d’améliorer la technicité dans les élevages ;
 aménager et faire une bonne gestion des pâturages naturels avec création de prairies
permanentes et mise en valeur des parcours ;
 créer un réseau des éleveurs d’embouche ovine pour une plus grande facilité des
approvisionnements (animaux, aliments, produits vétérinaires, etc.) et une meilleure
maîtrise du marché.

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

TABLE DES MATIERES

LISTE DES ENSEIGNANTS DE LA PERIODE D’ETUDE .................................................. iii


DEDICACE ................................................................................................................................ v
REMERCIEMENTS ................................................................................................................. vi
HOMMAGES........................................................................................................................... vii
LISTE DES ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES ............................................... viii
LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................... ix
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................... x
RESUME ................................................................................................................................... xi
ABSTRACT ............................................................................................................................. xii
SOMMAIRE ........................................................................................................................... xiii
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
1. REVUE DE LITTERATURE ............................................................................................... 4
1.1 HISTORIQUE ET DESCRIPTION DES RACES OVINES .............................................. 4
1.1.1 Historique du mouton ..................................................................................................... 4
1.1.2 Races ovines ................................................................................................................... 5
1.2 OBJECTIFS ET IMPORTANCE DE L’EMBOUCHE OVINE ........................................ 8
1.2.1 Objectifs de l’embouche ................................................................................................. 8
1.2.2 Importance de l’embouche ovine ................................................................................... 8
1.2.3 Importance nutritionnelle ............................................................................................... 8
1.2.4 Importance socio-économique........................................................................................ 8
1.3 TYPES D’EMBOUCHE OVINE PRATIQUES AU BENIN ............................................ 9
1.3.1 Embouche semi-intensive ............................................................................................... 9
1.3.2 Embouche intensive...................................................................................................... 10
1.4 ANIMAUX D’EMBOUCHE ............................................................................................ 10
1.4.1 Race .............................................................................................................................. 10
1.4.2 Couleur de la robe ........................................................................................................ 11
1.4.3 Âge, état général et sexe. .............................................................................................. 11
1.4.4 Durée ............................................................................................................................ 12
1.5 ALIMENTATION DES ANIMAUX D’EMBOUCHE .................................................... 12
1.6 SUIVI SANITAIRE .......................................................................................................... 14
2. MILIEU D’ETUDE, MATERIEL ET METHODES .......................................................... 17
2.1 CADRE DE L’ETUDE ..................................................................................................... 17

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

2.2 MATERIEL....................................................................................................................... 19
2.3 METHODES D’ENQUETE ............................................................................................. 19
3. RESULTATS ET DISCUSSION ........................................................................................ 22
3.1 RESULTATS .................................................................................................................... 22
3.1.1 Typologie de l’embouche ovine au Sud-Bénin ............................................................ 22
3.1.2 Profil des éleveurs enquêtés ......................................................................................... 23
3.1.3 Mode d’élevage, races élevées et mode de constitution du cheptel ............................. 27
3.1.4 Critère de choix et objectifs de production des animaux à l’embouche ....................... 29
3.1.5 Habitat, alimentation et commercialisation des animaux à l’embouche ...................... 31
3.1.6 Suivi sanitaire et pathologies rencontrées .................................................................... 33
3.2 DISCUSSION ................................................................................................................... 35
3.2.1 Profil des éleveurs enquêtés ......................................................................................... 35
3.2.2 Mode d’élevage, race élevée et mode de constitution du cheptel ................................ 35
3.2.3 Critère de choix et objectif de production des animaux d’embouche .......................... 35
3.2.4 Habitat, alimentation et commercialisation des animaux à l’embouche ...................... 36
3.2.5 Suivi sanitaire et pathologies rencontrées .................................................................... 37
CONCLUSION ET SUGGESTIONS ...................................................................................... 38
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 39
TABLE DES MATIERES ....................................................................................................... 44
ANNEXES ............................................................................................................................... 46

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

ANNEXES

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

FICHE D’ENQUETE

Numéro de la fiche :…………………


Date :……………………….....................
Nom de
l’Enquêteur :……………………………………………………...........................

IDENTIFICATION DES ENQUETES


Nom :……………………………………………………………………...............
....………..
Prénoms :……………………………………………………………...................
……………
Sexe : Masculin Féminin
Quartier :
……..…………………..…………………………………..................…………
Ethnie :………………………………………………………………..................
Age :……………………………………………………………………................
Religion : Musulman Chrétien Animiste Sans religion Autres
Niveau d’instruction : Non scolarisé Niveau secondaire Niveau
universitaire
Nombre de personnes à
charge :………………………………………......………………….
Profession
Agriculture
Eleveur
Agro-Eleveur
Commerçant

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

Artisan
Salarié
Autres (préciser)
………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………
Situation matrimoniale : Marié(e) Divorcé(e) Veuf (ve)
Célibataire

Est-ce que vous pratiquez l’embouche ovine ? Non Oui


Depuis quand avez commencé à faire l’embouche ovine ?
(mois)...............................................
Quelle (s) est (sont) la (les) race(s) que vous utilisez pour faire l’embouche
ovine ?..................
 Djallonké
 Sahélien
 Croisé Sahélien X Djallonké

Quelle est la provenance des animaux que vous utilisez pour l’embouche
ovine ?....................…………………………………
Quelle est le mode de constitution du cheptel à engraisser ?
Propre Elevage Achat
Quel est l’effectif moyen d’animaux que vous utilisez pour l’embouche
ovine ?.......................
Quelle est la durée d’engraissement des animaux ?
(jours).........................................................
Quand commencez-vous
l’embouche ?.......................................................................................
Quelles sont les critères de choix des animaux à engraissés ?
Âge Poids Couleur du pelage Sexe

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

Si c’est l’âge, à quel âge ?


(mois)...............................................................................................
Si c’est le poids, a quel poids ?
(kg)…………………………………………………………….
Si c’est la couleur du pelage, quel (s) est (sont) la (les) couleur (s) ?...................
……………………………………………………………………………………
Si c’est le sexe, quel est le
sexe ?................................................................................................
Quel (s) le (s) but (s) de l’embouche
ovine ?...............................................................................
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………….
Sur quel type d’animaux se fait l’engraissement ? Mâle entier Mâle castré
Femelle
Avec quels aliments nourrissez-vous vos animaux ?
Fourrages Résidus de récoltes Résidus de cuisine Autres
Sous-produits Agro-alimentaires

Nom du Fourrage Période de cueillette Période de distribution

……………………………………………………………………………………

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

Si vous utilisez des résidus de récoltes, lesquels utilisez-vous ?

Nom du résidu de Période de cueillette Période de distribution


récolte

……………………………………………………………………………………

Si vous utilisez les sous-produits Agro-alimentaires, lesquels utilisez-vous ?

Nom des sous-produits Période de cueillette Période de distribution


Agro-alimentaires

……………………………………………………………………………………
……………
Quelle est la fréquence de distribution de l’aliment :

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

Matin ? Midi ? Soir ?


Donnez-vous de l’eau à vos animaux ? Oui Non
Quelle la fréquence de distribution de l’eau ?
1 fois 2 fois 3fois
Quel type d’habitat utilisez-vous pour vos animaux ? Traditionnel
Moderne
Quel est le coût de l’habitat (F CFA) ?...................................................................
Avez-vous un plan de prophylaxie ? ………Oui ……………. Non ……………
Si oui, lequel ? …………………………………………………………………..
Quels sont les vaccins utilisés ? …………………………………………………
Quelles sont les périodes de vaccination ? ………………………………………
Rencontrez-vous des pathologies ? Oui Non
Si oui, les
quelles…………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
Est-ce-que les animaux malades sont traités ? Oui Non

Nom de la maladie Produits vétérinaires

Quel type de médecine utilisez-vous pour traiter vos animaux :


Moderne ? Pharmacopée ?

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

Qui fait le traitement pour la médecine moderne :


Vétérinaire ? Vous-même ? Autre ?
Quel est le coût du suivi sanitaire d’un animal par la médecine moderne ?
(FCFA)…………...

En cas de pharmacopée :

Maladies Composition du produit

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Typologie de l’embouche ovine au Sud Bénin

Est-ce-que vous nettoyer l’habitat ? Oui Non


Si oui, quelle est la périodicité ?.............................................................................
Quel est le prix d’achat des animaux à engraisser ?...............................................
Qui s’occupe de la commercialisation des animaux engraissés :
Vous-même ? Commerçant intermédiaire ?
Lieu de vente des animaux engraissés : Lieu de production ? Marché à
bétail ?
Quel est le prix de vente des animaux après
engraissement ?(FCFA).........................................
Quelles sont les contraintes liées à l’activité d’embouche ?
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
Quels sont les suggestions à formuler par rapport aux contraintes ?
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………

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