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DE LA DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
ET DU TRANSFERT DES TECHNOLOGIES
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UNIVERSITE DES SCIENCES DE LA SANTE
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FACULTE DE MEDECINE
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SCIENTA ET MEDECINA
Président : Pr
Vice-président : Pr
Membres: Pr ou MCA ou MC
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE,
DU TRANSFERT DES TECHNOLOGIES.
RECTORAT
BP : 4009-Tel. :(+241) 01.70.28.20
Libreville /GABON
2022 - 2023
PERSONNEL ADMINISTRATIF
RECTORAT
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FACULTE DE MEDECINE
FACULTE DE PHARMACIE
KOMBILA
et de la Coopération
et de la Coopération
THESE DE DOCTORAT EN MEDECINE SOUTENUE PAR ANTCHANDIE AHOUSSAN AMIRAH CHELSEA iii
JORDY FRANCHESCA USS-FMSS
PROFILS EPIDEMIOLOGIQUE CLINIQUE ET ETIOLOGIQUE DES TOXIDERMIES AU SERVICE DE
ENSEIGNANTS PERMANENTS
PROFESSEURS TITULAIRES
MAITRES DE CONFERENCES
MAITRES - ASSISTANTS
ASSISTANTS
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JORDY FRANCHESCA USS-FMSS
PROFILS EPIDEMIOLOGIQUE CLINIQUE ET ETIOLOGIQUE DES TOXIDERMIES AU SERVICE DE
ENSEIGNANTS ASSOCIES
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JORDY FRANCHESCA USS-FMSS
PROFILS EPIDEMIOLOGIQUE CLINIQUE ET ETIOLOGIQUE DES TOXIDERMIES AU SERVICE DE
MAITRES – ASSISTANTS
MAYI Mylène Pédiatrie
ASSISTANTS
PROFESSEURS RETRAITES
MBOUSSOU Michel Psychiatrie
DEDICACES
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JORDY FRANCHESCA USS-FMSS
PROFILS EPIDEMIOLOGIQUE CLINIQUE ET ETIOLOGIQUE DES TOXIDERMIES AU SERVICE DE
À ma merveilleuse mère,
Madame BESTHE Célestine
Ma jumelle, mon amoureuse, toi qui m’as portée dans ton ventre 9 mois et veille sur moi et pour moi
depuis 27 ans. Comment ne pas te dire merci pour tous les sacrifices que tu fais au quotidien. Toi la
femme sage qui bâtit sa maison et la rend prospère. Tu t’es toujours battue jour et nuit pour que je sois
la tête, la couronne de papa. Merci pour le véritable chemin qui est Christ que tu n’as jamais cessé de
nous montrer. Mon modèle de vie sur lequel je calque. Reçois par ce travail l’immense récompense
que tu mérites
À mon père,
Dr AKEWA
Aimant et à l’écoute et toujours prêt à donner des conseils. Merci de m’avoir montrée le chemin et
ouvert les portes de la médecine.
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JORDY FRANCHESCA USS-FMSS
PROFILS EPIDEMIOLOGIQUE CLINIQUE ET ETIOLOGIQUE DES TOXIDERMIES AU SERVICE DE
A ma coupe de fraise,
Médecin Capitaine ANGO ANGO Cedric
Mon ami, mon confident, mon amour. Merci pour ton soutien inconditionnel. Tu m’as soutenue de la
première année jusqu’à ce jour. Lorsque j’ai été dérogataire tu m’as donnée la force de continuer et de
me battre. Je suis reconnaissante de tous les sacrifices faits pour moi et je t’en suis infiniment
reconnaissante. Reçois ce travail comme l’achèvement de ta belle mission. Je t’aime.
A mes frères et sœurs Sika, Sarah, Genay, Loice, Mailys, Isaac, Josué, Kestia, Kimia, zo, manu, wora
Merci de faire de moi une grande sœur comblée, de m’avoir soutenue et surtout cru en moi. Ce travail
est également le vôtre. Ma prière est que vous suivez tous le chemin de l’excellence que je vous
montre en tant qu’aînée.
A mes ami(e)s,
Elga ,Sandrine,Cica,Fiona ,Axelle,Honyss,Henrie,Ludmilla,Audrey ,Dan,Sarah,Dorian,Régis,.
Je ne pourrais tous citer, veuillez trouver en ces quelques lignes ma profonde gratitude pour votre
soutien.
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JORDY FRANCHESCA USS-FMSS
PROFILS EPIDEMIOLOGIQUE CLINIQUE ET ETIOLOGIQUE DES TOXIDERMIES AU SERVICE DE
Vous avez été si nombreux à contribuer à ma formation à m’apporter votre aide et votre soutien.
Merci pour tout.
A tous mes collègues de la 41ème promotion, le chemin a été rude mais nous y sommes arrivés, que
Dieu veille…
A NOS MAITRES ET
JUGES
Pr Jean Bruno BOGUIKOUMA. Cher maître, Nous avons été très honorés que vous
ayez accepté de diriger cette thèse, vous avez toujours fait preuve d’une humilité,
d’une disponibilité, d’une générosité et d’un esprit de compréhension. Malgré vos
multiples tâches, vous avez accepté de nous encadrer durant ce travail. Permettez-nous
de vous remercier sincèrement.
Puisse DIEU vous accorder longue vie et plein de succès pour le reste de votre
carrière.
Cher maitre, merci pour tout ce que vous avez fait pour nous. Par ce travail, nous
venons exprimer notre gratitude et notre reconnaissance. Vous avez été plus qu’un
chef pour nous, vous êtes une mère. Merci pour vos précieux conseils, vos
encouragements et votre bonne humeur. En acceptant de nous accompagner dans ce
travail, nous avons été très honorés et chanceux car vous êtes un chef en or et si c’était
à refaire, nous le referons avec vous.
Que Dieu veille toujours sur vous, vous accorde santé et longévité.
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PROFILS EPIDEMIOLOGIQUE CLINIQUE ET ETIOLOGIQUE DES TOXIDERMIES AU SERVICE DE
REMERCIEMENTS
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SOMMAIRE
iii
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JORDY FRANCHESCA USS-FMSS
PROFILS EPIDEMIOLOGIQUE CLINIQUE ET ETIOLOGIQUE DES TOXIDERMIES AU SERVICE DE
INTRODUCTION.....................................................................................................................1
OBJECTIFS..............................................................................................................................3
PREMIERE PARTIE : GENERALITES...............................................................................5
I.1 Définitions et cadre nosologique.......................................................................................6
I.2. Epidémiologie...................................................................................................................7
I.3.Anatomie de la peau...........................................................................................................7
I.4. Fonction de la peau ……………………………………………………..………..……13
I.5 Physiopathologie des toxidermies………………………………………………………13
I.6. Facteurs favorisants........................................................................................................19
I.7 Les différents tableaux cliniques.....................................................................................20
I.8 Diagnostic …………………………..………………………………………………….26
I.9 Traitements ……….……………………………………………………………………29
DEUXIEME PARTIE : MON ETUDE ………………………………………………………………………….…….………31
iv
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PROFILS EPIDEMIOLOGIQUE CLINIQUE ET ETIOLOGIQUE DES TOXIDERMIES AU SERVICE DE
INTRODUCTION
Au niveau étiologique ; tous les médicaments peuvent être à l’origine d’effets secondaires
cutanéomuqueux, cependant il existe dans la littérature, des molécules plus souvent
impliquées dans l’imputabilité de ces affections [2]. Certains patients sont plus susceptibles
de développer ces pathologies du fait de leurs terrains génétique ou immunologique, ou
encore du fait d’une certaine sensibilisation aux médicaments due à l’âge et/ou à la poly
médication. Certains auteurs pensent que l’avènement des antis rétroviraux et l’usage des anti-
infectieux pour le traitement des infections opportunistes ont multiplié par 4 voire 30 le risque
de toxidermie notamment chez les sujets infectés par le Virus du SIDA [2].
Sur le plan clinique, le diagnostic est parfois difficile du fait des tableaux cliniques divers, et
non spécifiques de certaines présentations, mais également des difficultés à établir
l’imputabilité d’un médicament dans le cas où le patient aurait reçu plusieurs molécules
simultanément.
Sur le plan thérapeutique, le traitement est en général symptomatique avec dans la mesure du
possible l’arrêt du médicament incriminé et des mesures générales.
Sur le plan pronostic, la majorité des présentations cliniques sont d’évolution bénigne
cependant, il existe en existe certaines qui peuvent engager le pronostic vital. [3]
OBJECTIFS
OBJECTIF GENERAL
- Etablir la prévalence des toxidermies en dermatologie au Centre Hospitalier
Universitaire de Libreville (CHUL)
OBJECTIFS SPECIFIQUES
- Décrire les aspects épidémiologiques
- Décrire les aspects cliniques
- Déterminer les terrains sur lesquels surviennent les toxidermies
- Identifier la ou les molécules responsables
- Décrire les modalités de prise en charge
- Evaluer le pronostic
PREMIERE PARTIE :
GENERALITES
Elles sont encore appelées hypersensibilités aux médicaments ; elles sont les réactions
anormales, de mécanisme immuno-allergique, induites par une prise médicamenteuse. [5]
1.1.2 La Sensibilisation
1.1.3 Le Médicament :
Un médicament est toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés
curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales. Par extension, un
médicament comprend toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l’être
humain ou l’animal pouvant leur être administrée, en vue d’établir un diagnostic médical ou
de restaurer, corriger ou modifier leur fonction physiologique en exerçant une action
pharmacologique, immunologique ou métabolique.[6]
1.1.4 L’atopie
1.1.5 L’hypersensibilité
1.1.6 L’haptène
Il s’agit d’une substance généralement de faible masse moléculaire incapable de susciter à elle
seule la formation d'anticorps mais pouvant réagir avec un anticorps et devenir immunogène
par couplage avec une macromolécule appelée « porteur »
I.2. Épidémiologie
Dans les pays en voie de développement, la fréquence des réactions cutanées
médicamenteuses est difficile à apprécier car elles sont insuffisamment rapportées. Les études
rapportent essentiellement des séries hospitalières. L’absence de service de
pharmacovigilance, dans certains pays, explique leur difficulté à recenser les cas sur le plan
national et d’établir des prévalences.
A Madagascar et au Bénin, les réactions cutanées sont les effets secondaires les plus
fréquents des médicaments.[3][5]
En France elles sont déclarées aux centres de pharmacovigilance, on note environ 20% des
notifications spontanées d’accidents médicamenteux [2].
On a souvent rapporté une prédominance féminine en rapport avec une consommation plus
importante de médicaments.
De nombreux médicaments sont susceptibles d’induire une toxidermie, mais les plus
fréquents sont : les sulfamides antibactériens, les antiinflammatoires non stéroïdiens, les
antiépileptiques, les antalgiques, les antibiotiques (β lactamines, les macrolides). [9]
1.3.1. Epiderme
Il représente la couche la plus superficielle de la peau dont l’épaisseur est variable, maximale
pour les régions palmoplantaires (1,5 mm), minimale au niveau des paupières (0,05 mm).
C’est un épithélium malpighien pavimenteux pluristratifié kératinisé, non vascularisé, sa
surface comporte des orifices pilosébacés, des pores et des dépressions plus ou moins
importantes (réseau microdépressionnaire, empreintes digitales, rides, plis).
L’épiderme est constitué, selon sa localisation, de quatre (peau fine) ou cinq (peau épaisse)
couches cellulaires dans lesquelles on trouve quatre types Cellulaires :
- Les Kératinocytes
- Les Mélanocytes
- Les cellules de Langerhans
- Les cellules de Merkel
Les kératinocytes
Ils sont les cellules les plus nombreuses de l’épiderme. Ils se différencient en permanence de
la profondeur à la surface afin de produire de la kératine. Ainsi de l’intérieur vers l’extérieur,
on retrouve :
- La couche basale (ou germinative) qui est la couche la plus profonde, formée
d’une seule assise de cellules cubiques ou cylindrocubiques implantées
perpendiculairement sur la membrane basale ; elles y sont étroitement
engrenées par les pédicelles d’insertion. Leur largeur moyenne est d’environ
6μm.
- La couche épineuse ou stratum spinosum encore appelée couche du corps
muqueux de Malpighi) est formée de cinq à six couches de kératinocytes. Ces
cellules sont volumineuses, de forme polygonale et ont tendance à s’aplatir
dans les régions les plus superficielles. Leur noyau est gros, vésiculeux et
clair possédant souvent deux nucléoles. Ces cellules sont également attachées
par un nombre plus grand de desmosomes, ce qui leur donne une allure
épineuse.
- La couche granuleuse ou stratum granulosum est formée de 3 couches de
kératinocytes aplatis. Ces cellules possèdent un noyau ovale et dense dans
lequel la chromatine se raréfie. Dans le cytoplasme, les organites se raréfient
La peau présente un système immunitaire ayant des analogies mais aussi des différences par
rapport à celui des muqueuses et celui du système immunitaire profond. Cette différence est
caractérisée par la nature des cellules effectrices du système cutané. Ces cellules sont :
- Les kératinocytes, outre leur action de barrière mécanique conférée par la kératine, ils sont
capables de secréter des cytokines, ils expriment à leur surface des molécules d’adhésion et
les antigènes d’histocompatibilité de classe II du système HLA.
- Les lymphocytes T sont les effecteurs majeurs des réactions retardées à médiation cellulaire.
Ils ne reconnaissent que les antigènes présentés par les molécules du HLA de classe I pour les
CD8 et classe II pour les CD4. Lorsqu’ils sont activés, ils secrètent de nombreuses cytokines
qui vont induire : la prolifération d’autres lymphocytes T, de lymphocytes B, de cellules
monocytaires, de cellules endothéliales, de kératinocytes et de granulocytes. Les lymphocytes
T expriment également à leur surface des récepteurs pour l’interleukine et les molécules
d’adhésion.
- Les lymphocytes B présentent à leur surface des immunoglobulines qui sont leur système de
reconnaissance de l’antigène. Leur activation par les lymphocytes T aboutit à leur
prolifération, la génération de cellules mémoires et de cellules effectrices qui se différencient
en plasmocytes et fabriquent des immunoglobulines.
- Les granulocytes, il s’agit des neutrophiles, éosinophiles et basophiles qui après être activés
peuvent devenir cytotoxiques ou s’agréger en complexes immuns circulants
Les cellules endothéliales permettent entre autres de diriger les lymphocytes spécifiquement
vers l’organe où se situe l’antigène pour lequel ils sont sensibilisés.
La fonction première de la peau est d’isoler et protéger le corps contre les différentes
agressions extérieures : mécaniques, chimiques, microbiennes, thermiques et les rayons
ultraviolets. Ces différentes capacités lui sont conférées par sa structure multi couches ainsi
que ces différents composants cellulaires et chimiques.
La peau est l’organe du tact ou toucher. En effet son innervation complexe et abondante lui
confère une sensibilité fine permettant de détecter les stimuli douloureux et plaisants.
Sous l’action de l’exposition aux rayons UV, la peau participe à la synthèse de la vitamine D.
1.4.6 la cicatrisation
L'hypoderme joue un rôle de réserve énergétique. En effet, la graisse contenue dans les
adipocytes peut être mobilisée sous forme d'énergie en cas d'effort intense, prolongé ou de
jeûne.
(ou le pro haptène) puisse entrainer une réaction de l’organisme. Certaines nécessitent
l’intervention d’un cofacteur pour devenir réactive, pour d’autres c’est un métabolite qui est
l’haptène réagissant avec une protéine cellulaire, extracellulaire ou même l’ADN,). De plus en
fonction de la molécule cible (protéine extracellulaire, protéine membranaire, peptides du
complexe du majeur d’histocompatibilité), les symptômes seront différents. [31]
Le terme « d’hypersensibilité » est utilisé aussi bien pour des réactions médiées par le
système immunitaire que pour des manifestations de mécanisme pharmacologique.
- Soit par liaison de covalence aux protéines du sérum appartenant aux molécules du MHC.
La liaison rend le complexe protéine-médicament immunogène, stimulant la production
d'anticorps anti-médicaments et/ou une réponse lymphocytaire T au médicament.
- Soit par liaison directe avec les molécules du MHC de classe II, activant directement les
lymphocytes T.
- Soit par action comme des pro haptènes. Qui deviennent des haptènes après avoir été
métabolisés ;
- Soit par action et stimulation directe sur les récepteurs des lymphocytes T (TCR).
La classification de ces réactions repose encore aujourd’hui sur les 4 groupes définis par Gell
et Coombs. Cependant il est établi que les différents mécanismes peuvent être intriqués. Ces
différents types sont les suivants :
Cette réaction comprend : une dilatation des vaisseaux sanguins et une augmentation de la
perméabilité des vaisseaux
Figure 5 :
phase d’activation et de dégranulation mastocytaire [15]
- Type II, réaction cytotoxique induite par le médicament correspond aux réactions de
cytotoxicité, médiées par les IgG et IgM. Cette réaction est dite cytotoxique ou cytolytique.
En effet, les anticorps sont libres dans le sérum alors que l’antigène est fixé à la surface de
certaines cellules ou encore il est un composant de la membrane cellulaire elle-même. Quand
les anticorps réagissent avec l’antigène, il se produit une activation du complément qui aboutit
à la détérioration de la cellule et voire même à sa lyse. Cette réaction se manifeste
cliniquement par un purpura thrombopénique.
- Type III, est la réaction à complexes immuns. Au cours de ces réactions, des anticorps
circulants, les précipitines qui appartiennent à la classe des Ig G sont les effecteurs. Le
système complémentaire est activé quand ces anticorps réagissent avec des antigènes pour
produire un complexe antigène-anticorps qui vont se déposer dans les vaisseaux et les tissus.
Ces complexes peuvent activer le système du complément ou bien s'associer et activer
certaines cellules immunitaires, entraînant une réaction inflammatoire aigue. Le dépôt des
complexes Antigène-anticorps dans les parois vasculaires par exemple peut donner le tableau
des vascularites allergiques. Ces réactions sont semi-retardées, les manifestations apparaissent
plus de 6 heures après ingestion du médicament.
- Type IV est la réaction retardée à médiation cellulaire. Ces réactions n’impliquent pas des
anticorps mais sont médiées par les lymphocytes T. Ces derniers sensibilisés après un contact
avec un Ag spécifique, sont activés par l'exposition continue et la réexposition à l’Ag ; ils
entraînent des lésions tissulaires par effets toxiques directs ou par libération de cytokines qui
activent les éosinophiles, les monocytes et les macrophages, les neutrophiles ou les cellules
tueuses (natural killer). [14]
Les divers effets cutanés non immunologiques sont habituellement dose dépendante et/ou
temps-dépendant. Ils relèvent de plusieurs mécanismes :
- Soit de manifestations liées à un effet pharmacologique ou toxique « direct » du médicament
sur les cellules de l’épiderme et des annexes tels que la sécheresse cutanée et rétinoïdes,
alopécie et cytostatiques, phototoxicité et cyclines ;
- Soit de l’accumulation du médicament dans la peau (amiodarone, quinolones,
hydroxychloroquine, minocycline), aboutissant à une hyperpigmentation ;
- Soit à une modification de la synthèse de mélanine générant des troubles pigmentaires ;
Enfin, des réactions cutanées dites « paradoxales » sont décrites avec certaines biothérapies
comme les anti-TNF-. Ces manifestations concernent des pathologies répondant
habituellement aux anti-TNF- (psoriasis) et survenant au cours de traitement par ces mêmes
biothérapies.
Les toxidermies semblent plus fréquentes chez les sujets polymédicamentés. A l’évidence,
plus un malade utilise de médicaments, plus le risque de développer des effets secondaires est
important. Il est admis que l’association à l’allopurinol augmente le risque de réactions
cutanées aux aminopénicillines. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont moins
fréquemment impliqués dans l’étiologie du syndrome de Lyell en Allemagne qu’en France où
ils sont très souvent prescrits en association avec l’aspirine. [2]
1.6.5 L’atopie
Les malades atopiques ne sont pas plus exposés aux réactions médicamenteuses.
1.6.6 L’immunodépression
Un risque accru de toxidermies a été noté au cours des leucémies lymphoïdes chroniques et
également dans les leucémies non lymphocytaires, les pathologies auto immunes tels que le
lupus systémique, les patients présentant des néoplasies et les patients atteints du VIH. Chez
ces patients les causes des toxidermies sont intriquées, la prise de nombreux médicaments, la
survenue d’une pathologie modifiant l’immunité et la prise de traitement immunosuppresseur.
[7]
Dans le cas de l’infection à VIH, lorsque les malades atteints du syndrome
d’immunodéficience acquise (sida) sont traités par des sulfamides pour une pneumopathie à
Pneumocystis jirovecii, le taux d’accidents cutanés est beaucoup plus élevé (30 à 60%) que
chez les sujets traités par les mêmes médicaments aux mêmes doses pour la même indication
après un déficit immunitaire induit (transplantation…). L’infection par le VIH favorise donc
les réactions médicamenteuses indépendamment du déficit immunitaire induit.
Dans la plupart des cas, il s’agit d’éruptions maculo-papuleuses d’évolution bénigne, cédant
habituellement en quelques jours et ne nécessitant pas obligatoirement l’interruption du
traitement. Ces réactions maculo-papuleuses aux sulfamides antibactériens au cours du SIDA
semblent beaucoup moins fréquentes chez les sujets à peau noire, africains ou haïtiens.
[2]Outre ces éruptions maculo-papuleuses transitoires, on observe également au cours du
SIDA un nombre accru de toxidermies. Dans d’autres cas: urticaires, anaphylaxies,
syndromes de Stevens Johnson et de Lyell. Ce risque de toxidermie, initialement décrit avec
les sulfamides antibactériens, est retrouvé avec de nombreux autres médicaments :
amoxicilline, produits de contraste iodés, antituberculeux et antirétroviraux en particulier
l’abacavir et la névirapine.
Il a été calculé que le risque de toxidermie était multiplié par 4 à 30 selon les médicaments au
cours de l’infection par le VIH. [2]
Les toxidermies peuvent occasionner des tableaux cliniques variables, dont certains ne sont
pas spécifiques tels que le prurit, les troubles pigmentaires, les alopécies et la photosensibilité.
Les médicaments peuvent également induire des maladies dermatologiques complexes tels
que le lupus érythémateux ou des dermatoses bulleuses. Cependant nous décrirons les
tableaux les plus fréquents, les plus typiques et les plus graves.
Sur le plan clinique, le délai d’apparition des signes est entre 5 et 21 jours pour une première
prise et de moins de 3 jours pour une ré-administration. Généralement il existe un prurit et
une fièvre inférieure à 38,5 ◦C). L’éruption est polymorphe constituée de macules ou de
papules érythémateuses plus ou moins confluentes et diffuses, prédominant au tronc et à la
racine des membres Les lésions peuvent prendre un aspect purpurique aux membres
inférieurs.
Le début de l’affection est brutal. [18]. Il existe une fièvre et un malaise d'importance
variable, associés à des arthralgies, des myalgies (syndrome pseudo-grippal), une atteinte
pulmonaire caractérisée par la survenue de toux, douleurs thoraciques. Assez rarement ce
tableau peut associer une atteinte rénale et hépatique.
Les lésions sont rarement prurigineuses, mais plutôt sensibles et douloureuses avec sensation
de cuisson. L’éruption est initialement acrale, symétrique (paumes et dos des mains), face
d’extension des membres, puis progressivement elle atteint le dos, le thorax.
Il peut s’agir de lésions papulo-vésiculeuses : La lésion typique est disposée en cocarde (ou en
cible) : il s’agit d’une papule œdémateuse comportant une zone périphérique rouge sombre,
parfois micro vésiculeuse, une zone moyenne moins foncée, et un centre rouge sombre,
parfois purpurique ou décollé constituant une bulle. Dans certains cas, l'éruption se réduit à
des maculo-papules érythémateuses bien limitées, dont leur topographie symétrique sur les
membres permet de faire le diagnostic.
On peut également retrouver des lésions bulleuses : pouvant siéger au centre d’une cocarde ou sur
une macule érythémateuse, elles traduisent l'intensité de la réaction et l'exagération du processus
de nécrose épidermique qui entraîne des décollements bulleux.
Ce tableau comprend une atteinte muqueuse composée de lésions vésiculo-bulleuses qui laissent
place rapidement à des érosions douloureuses. Au niveau de la muqueuse buccale, les lèvres
présentent des érosions profuses, se recouvrant sur leur versant cutané de croûtes épaisses
hémorragiques. La langue, la face interne des joues et le palais sont le siège des érosions
polycycliques qui se recouvrent d'un enduit jaunâtre fibrino-leucocytaire.
Pour les autres muqueuses ; au niveau génital, il y a fréquemment les mêmes lésions érosives. Au
niveau oculaire, cette atteinte est grave de par ses complications. L’atteinte est congestive,
bilatérale, avec hémorragie sous conjonctivale, ulcérations conjonctivo-palpébrales, voire
cornéennes.
Les principaux signes fonctionnels retrouvés sont la douleur et le prurit. L’urticaire aigue se
présente sous formes de papules érythémateuses œdémateuses mobiles et fugaces. Tandis que
l’angioœdème est une urticaire profonde touchant plus volontiers les muqueuses, il se présente
comme un œdème rosé des paupières des lèvres des oreilles ou des muqueuses. Le délai
d’apparition après ingestion du médicament est de quelques minutes à quelques jours. (Figure 7).
L’histologie montre un ’infiltrat mononucléé avec œdème du derme et dilatation des capillaires.
Cette forme clinique est la seule qui soit de cause exclusivement médicamenteuse.
Sur le plan clinique, il y a apparition soudaine d’une ou de plusieurs macules et plaques arrondies
ou ovalaires, infiltrées, rouge-brunâtres sur la peau ou les muqueuses, associées à des sensations de
brûlure et de prurit. Dans certains cas peuvent apparaître des vésicules, des bulles ainsi que des
érosions. Les muqueuses orales et buccales peuvent être touchées. La caractéristique
pathognomonique est la récidive aux mêmes localisations après réexposition à la même molécule.
Après arrêt du médicament causal, une hyperpigmentation résiduelle est inévitable.
Les signes comprennent de lésions purpuriques, palpables et sensibles. Certains évoluent vers la
nécrose. Ils peuvent s’accompagner d’œdème, dyspnée, céphalées, myalgies, arthralgies, douleurs
abdominales et parfois de fièvre, L’histologie cutanée montre une vascularite leucocytoclasique
et/ou nécrosante, parfois une vascularite lymphocytaire.
Il s’agit d’une nécrose brutale de l’épiderme occasionnant des décollements cutanés. Le syndrome
de nécrolyse épidermique toxique comprend 3 entités cliniques en fonction de la surface décollée
et décollable, déterminant le niveau de gravité. Une surface atteinte inférieure à 10<% de
l’épiderme détermine un syndrome de Steven Johnson, une surface supérieure à 30 % correspond
au syndrome de Lyell et entre 10 et 30% il s’agit du syndrome de chevauchement.
Des signes tels que la fièvre et des symptômes pseudo-grippaux apparaissent 1 à 3 jours avant
l’éruption. Au début, elle s’accompagne de sensation de brulure, de photophobie, et de douleur au
niveau de la gorge surtout. A la phase d’état, les signes respiratoires sont plus marqués, la
respiration est laborieuse, la toux est persistante avec obstruction bronchique. Toujours à cette
phase les signes digestifs sont à type de sialorrhée, et parfois de douleurs abdominales, hémorragie
digestive haute ou basse.
L’éruption cutanée est érythémateuse maculeuse ou papuleuse, elle apparaît tout d’abord sur le
crâne, le cou et le thorax, puis s’étend ensuite aux extrémités. On observe également des macules
mal définies avec un centre purpurique plus sombre (lésions en cocarde atypiques). Les lésions
s’étendent rapidement et continuent de progresser pendant 4 à 5 jours. Elles sont souvent
confluentes (davantage dans la NET que dans le SSJ). De grandes bulles flasques se forment, se
rompent et deviennent nécrotiques. Le signe de Nikolsky est positif : des lambeaux d’épiderme se
décollent facilement à la moindre pression. Le derme est à nu sur le visage et aux points de
pression, laissant des érosions rouges et suintantes. Le syndrome de Lyell est caractérisé par de
vastes surfaces d’épiderme décollé mettant à nu le derme, suintant, rouge vif avec un aspect de
linge fripé.
L’atteinte des muqueuses peut survenir avant ou pendant l’éruption. La muqueuse buccale est le
plus souvent affectée, suivie par la conjonctive et la muqueuse ano-génitale. Ces signes sont suivis
de bulles qui se rompent et forment des érosions hémorragiques couvertes d’une pseudomembrane
gris-blanc. Les lésions génito-urinaires peuvent entraîner une infection, une rétention urinaire ou
un phimosis.
Au niveau extra-cutané, on peut noter une atteinte hépatique (hépatite), une myocardite, au niveau
oculaire la formation de pseudomembranes, des ulcères cornéens et une uvéite antérieure.
complications :
La nécrolyse toxique évolue en 4 à 5 jours et une proportion variable du revêtement cutané est
atteinte. Le patient entre ensuite dans une phase de plateau qui peut durer jusqu’à 2 semaines. La
régression commence lorsque l’érythème pâlit, la douleur cutanée diminue et l’épiderme décollé
prend un aspect parcheminé. La ré-épidémisation se produit généralement sur une période de 6
semaines. (Figure 8)
Plusieurs facteurs de mauvais pronostic prédisent une issue défavorable : une consultation tardive,
la neutropénie, la thrombopénie, et des lésions viscérales, un néoplasie associé, un syndrome
inflammatoire biologique et des troubles hydro électrolytiques. [25], [26],[27].
Le prurit est le principal symptôme, il s’accompagne de fièvre et altération de l’état général. Sur le
plan cutané il y a des pustules millimétriques stériles non folliculaires, par endroits confluentes et
un érythème diffus en nappe scarlatiniforme prédominant dans les grands plis.
La régression spontanée est rapide, les pustules disparaissent en quelques jours avec une
desquamation diffuse.
Il s’agit d’une toxidermie sévère. Elle se manifeste par un prurit sévère et une fièvre élevée.
L’éruption quant à elle est très étendue, parfois elle réalise une érythrodermie avec une infiltration
importante et un œdème du visage. On peut noter aussi la présence d’adénopathies diffuses, ainsi
que des atteintes viscérales parfois graves (hépatite, pneumopathie interstitielle, néphropathie
interstitielle, myocardite…). (Figure9)
La paraclinique est caractérisée par une hyperéosinophilie (≥ 1500/mm3) avec parfois une
lymphocytose et un syndrome mononucléosique.
1.7.9. Vascularites
Elle est rare et se présente sous la forme d’un purpura vasculaire pouvant réaliser un tri syndrome
de Gougerot lorsqu’il s’associe à des macules érythémateuses et des nodules dermiques. Parfois
peuvent s’y associer des symptômes articulaires, rénaux, etc. La vascularite est confirmée par
l’histologie qui trouve habituellement une vascularite leucocytoclasique, mais quelques cas de
vascularites granulomateuses ont été liés à des prises médicamenteuses. Ce sont la chronologie des
symptômes et surtout l’absence de récidive après l’arrêt du médicament causal qui confirment le
diagnostic car les tests diagnostiques tant in vivo qu’in vitro ne sont pas pertinents et les tests de
réintroduction contre-indiqués.
Elles peuvent survenir chez tous les individus sans prédisposition particulière. Dès la première
exposition solaire, quelques heures après l’exposition, apparaissent une sensation de brûlure, un
érythème, un œdème voire des bulles évoluant vers la desquamation et la pigmentation. La limite
des lésions est nette et réduite à la zone de contact photo-exposée ; avec respect du triangle sous-
mentonnier. Les médicaments les plus souvent impliqués, par voie systémique ou topique sont les
tétracyclines, les AINS en particulier le kétoprofène, les quinolones, l’amiodarone, les
phénothiazines, la chlorprométhazine, la dacarbazine, le 5-fluoro-uracile, les psoralènes. Le bilan
allergologique par phototests épicutanés est négatif avant exposition et après exposition, l’aspect
est caustique.
Ces réactions surviennent après un contact préalable de quelques jours avec la substance. Les
lésions sont prurigineuses réalisant un érythème surmonté de vésicules pouvant déborder la zone
d’exposition au soleil. Ces lésions sont à bordure émiettée et il peut exister des lésions à distance.
Leur évolution est habituellement favorable après éviction de la molécule photo allergisante. Les
topiques les plus fréquemment impliqués sont : la prométhazine, l’acide para-amino-benzoïque, les
salicylanilidés halogénés. Les inducteurs systémiques sont les AINS, les diurétiques thiazidiques,
et les sulfamides. Le délai entre l’introduction du médicament et les symptômes est de 5 à 21 jours
lors de la première prise. En cas de réintroduction, le délai est de l’ordre de 24 heures. Des
photopatch-tests permettent de confirmer le diagnostic montrant une réaction eczématiforme.
Le diagnostic positif repose sur la présence d’un tableau clinique évocateur d’une toxidermie
associée à une prise médicamenteuse précédant le début des symptômes dans des délais
compatibles avec le type de toxidermie soupçonnée.
Il existe de nombreux pièges dans l’enquête médicamenteuse. En effet, au cours de l’anamnèse les
patients peuvent omettre de signaler ce qu’ils ne considèrent pas comme un médicament
(analgésiques ou somnifères pris occasionnellement, édulcorants de synthèse, produits de «
médecines » parallèles...). Afin d’éviter d’attribuer par excès tout événement à la prise de
médicament. La recherche d’imputabilité d’un effet indésirable de prise d’un médicament requiert
l’association de plusieurs critères anamnestiques, cliniques et paracliniques.
L’examen clinique au cours des toxidermies est de difficulté variable. Tantôt évident si l’aspect est
évocateur : c’est le cas des urticaires, de l’érythème pigmenté fixe ou d’un syndrome de Lyell où
l’on évoque d’emblée la possibilité d’une toxidermie médicamenteuse. Tantôt difficile devant les
lésions pouvant relever d’étiologies diverses. Il faut alors s’appuyer sur un certain nombre
d’éléments cliniques :
Les éléments paracliniques peuvent parfois être utilisés. Depuis plusieurs années, des tests
biologiques qui permettraient d’affirmer la responsabilité d’un médicament, ont été recherchés.
Malheureusement, dans l’immense majorité des cas, la physiopathologie des toxidermies reste
inconnue et les tests biologiques n’ont d’intérêt que dans les situations bien définies et peu
fréquentes (réactions réaginiques). Par exemple :
- Les tests in vivo sont rarement réalisables. Les tests épicutanés ont un intérêt qu’il reste à
mieux évaluer. Les prick tests ont une très bonne valeur prédictive en matière d’hypersensibilité
immédiate. Potentiellement dangereux ils doivent être réservés au spécialiste. Le test considéré
comme un argument décisif est celui de la reproduction des lésions par la réintroduction du
médicament. Cependant un test négatif n’a qu’une valeur relative car une toxidermie peut ne se
déclencher que dans les circonstances très particulières. Par ailleurs, dans la quasi-totalité des cas,
la réintroduction doit être considérée comme illicite éthiquement dans la mesure où elle est
susceptible d’entraîner une réaction plus grave que la réaction initiale.
La recherche de la cause d’une toxidermie repose sur un faisceau d’arguments dont aucun n’a de
valeur absolue. Elle est formalisée dans la démarche d’imputabilité suivie en pharmacovigilance.
Pour établir le degré d’imputabilité de chaque médicament, la méthode française proposée par
Dagoumaud et al en 1978 puis actualisée par bégaud en1985 distingue une imputabilité intrinsèque
et une imputabilité extrinsèque. [1]
Elle établit la relation de cause à effet entre chaque médicament et la survenue d’un effet
indésirable sur 3 critères chronologiques :
Elle prend en compte la présence ou l’absence des critères sémiologiques tels que :
Elle repose sur la connaissance d’accidents identiques attribués à un médicament donné, fondée
sur les publications préalables ou sur l’accumulation des données dans les dossiers de
pharmacovigilance des toxidermies. En cas d’imputabilité intrinsèque identique pour plusieurs
médicaments.
- Les infections virales : l’Herpes virus, le parvovirus B19, la rubéole arbovirus, le virus des
hépatites.
Les diagnostics différentiels sont les autres dermatoses bulleuses : l’érythème polymorphe, la
dermatose bulleuse auto- immune, l’épidermolyse staphylococcique, les formes étendues de EPF et
la réaction aigue contre le greffon.
1.8.3.3. EPF
1.9.1 BUTS
- Guérir la maladie
- Prévenir les complications éventuelles
- Prévenir les récidives.
1.9.2 Moyens
- Lit fluidisé : il possède un effet antiseptique asséchant, améliore le confort du malade et présente
des propriétés sédatives. Il est essentiellement indiqué dans les grands décollements du dos et du
périnée.
- Chlorhexidine
Antalgiques - Paracétamol (60mg/kg/6h)
- Tramadol (50-100mg/6h)
- Néfopam (20mg/6h)
- Morphine (0,1-0,2mg/kg/12h)
Antalgiques et anesthésiques locaux - Lidocaïne gel
Antibiotiques systémiques - Macrolides (25-50mg/kg/24h)
- Aminosides (2-3mg/kg/24h)
- Pénicillines(1g/8h)
- Céphalosporines(2g/24h)
Antibiotiques topiques - Mupirocine
Dermocorticoïdes - Desnoside
- Bétaméthasone
Corticoïdes - Méthyle prednisolone (1mg/kg/24h)
Antihistaminiques - Loratadine
- Desloratadine
- Levocetirizine
- Hydroxyzine
Emollients - Vaseline blanche
Immunosuppresseurs - Ciclosporine (2-5mg/kg/j)
Solutés - Sérum salé
- Ringer lactate
1.9.3 Indications.
- L’hospitalisation
- La réalisation des soins locaux pluriquotidiens avec de l’eau et des compresses. Soins des
muqueuses avec les collutoires, les antiseptiques en bain de bouche et gynécologique
- La réanimation médicale avec prise d’une voie veineuse, réhydratation, le bain chaud, le
chauffage corporel, apport nutritionnel (hypercalorique et hyper protidique),
- La prévention des escarres avec le lit fluidisé
DEUXIEME PARTIE :
NOTRE ETUDE
PATIENTS ET
METHODES
II.2.1 Cadre
L’étude a été réalisée à partir des dossiers de patients vus en consultations par les
dermatologues. Les dossiers des patients hospitalisés pour dermatose dans le service de
Médecine Interne du Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL). Ce service est un
Service de médecine polyvalente comportant en son sein :
Nous avons retenu les patients chez lesquels le compte rendu de l’examen clinique
mentionnait toxidermie ou allergie médicamenteuse et traités pour, durant la période
concernée.
II.3.2. Critères d’exclusions
Des dossiers médicaux incomplets
Pour chaque patient les données cliniques et biologiques suivantes ont été recueillies :
- L’âge.
- Le sexe.
- La profession.
- Lieu d’habitation.
L’HTA,
Le diabète,
Le VIH,
L’insuffisance rénale chronique,
La drépanocytose).
- LA Prise médicamenteuses et cause du traitement potentiellement toxidermique.
- La nature, la chronologie et la durée de la symptomatologie ayant motivé la consultation.
- Le délai de consultation.
- Nous avons noté le diagnostic posé selon la répartition des lésions et l’atteinte des
muqueuses.
- Le traitement administré.
- La durée du suivi.
- Les résultats des examens biologiques :
NFS
CRP
HIV
ASAT et ALAT
CRP
Les tests histologiques n’ont pas été réalisés.
- Nous avons exclu les toxidermies de causes non médicamenteuses et recherché les
facteurs favorisants ces derniers :
VIH
Association médicamenteuse multiples
- L’évolution des malades après le diagnostic a été précisée :
Favorable (guérison)
Défavorable (décès, septicémie et aggravation des lésions)
Séquelles (ophtalmiques, esthétiques)
- Corticothérapie
- Antihistaminiques
RESULTATS
III.1.1. Prévalence
Sur une période de 5 ans, après analyse de 8274 dossiers de patients hospitalisés ou vus en
consultation de dermatologie, 56 cas de toxidermies ont été retenus faisant l’objet de la
présente étude. La prévalence des toxidermies est de 0,068.
En 2017, nous avons enregistré 12 cas (21,4%), en 2018 :9 cas (16.1%), en 2019 :7 cas
(12.5%), en 2020 : 4 cas (7,1%), en 2021 : le plus grand nombre de cas soit 24(42,9%).
2017 12 21,4
2018 9 16,1
2019 7 12,5
2020 4 7,1
2021 24 42,9
Total 56 100
III.1.3. Age
L’âge moyen était de 39 ans (± 13) avec des extrêmes entre 19 et 72 ans.
60.7
Pourcentage (%)
21.4
12.5
Tranches d'ages
III.1.4 Sexe.
III.1.5 Profession.
Les sans-emplois étaient les plus représentés 23cas (41,1%), les cadres moyens 15 cas
(26,8%), les étudiants 12 cas (21,4%), les cadres inférieurs 4 cas (7,1%) et les retraités 2cas
(3,6%).
41.1
Pourcentage (%)
26.8
21.4
7.1
3.6
Etudiant Sans Cadre inférieur Cadre moyen Retraité
Profession
III.2. Antécédents.
III.2.1. Allergies
100 % des patients dans l’étude n’avaient pas d’allergie alimentaire et aucune atopie connues.
III.2.2 Comorbidités
Les comorbidités associées aux toxidermies dans notre étude étaient : l’infection à VIH dans
12 cas (21,4 %), l’HTA dans 8 cas (14.3 %). La goutte, drépanocytose et épilepsie dans 2 cas
(3,6%) chacun. L’IRC, le pemphigus et l’obésité dans 1 cas (1,8 %) chacun.
(%)
HTA (n=56) 8 14 ,3
Goutte 2 3,6
IRC 1 1 ,8
VIH 12 21,4
Drépanocytose 2 3,6
Epilepsie 2 3,6
Pemphigus 1 1,8
Papulose lymphamatoide 1 1,8
Obésité 1 1,8
Tableau VII : répartition des patients selon le délai d’apparition des signes
62.5
Pourcentage (%)
23.2
14.3
1
Délai de consultation
[1 - 7] ]7 - 14] >14
Prurit (n=56) 45 80 ,4
Fièvre 15 26,8
Œdème 6 10,7
Prurit et fièvre 15 26 ,8
Bulles (n=56)
Oui 20 35,7
Non 36 64,3
Pustules (n=56)
Oui 14 25
Non 42 75
Vésicules (n=56)
Oui 12 21,4
Non 44 78,6
Nécrose (n=56)
Oui 17 30,4
Non 39 69,6
EMP (n=56)
Oui 21 37,5
Non 35 62,5
Décollement cutané
(n=56)
Absent 34 60,7
< 30 % 8 14,3
> 30 % 14 25,0
Génitale 5 8,8
Total
Syndrome Lyell 14 25
Stevens Johnson 9 16,1
Dress syndrome 1 1,8
Urticaire 9 16,1
Dermatose bulleuse 5 8 ,9
PEAG 1 1,8
Angioœdème 1 1,8
EMP 16 28,6
Total 56 100
Les antibiotiques incriminés étaient les macrolides, suivis des bétalactamines puis du
cotrimoxazole
7.1%
3.6% 3.6% 3.6% 3.6%
1.8% 1.8% 1.8% 1.8% 1.8% 1.8%
l al
to ol n es S e at
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A
Médicaments incriminés
Antibiotiques incriminés
Betalactamine
Dalacine
9%
9%
Macrolide
27%
Cotrimoxazole
45%
Antituberculeux
9%
III.4.2 Anémie
Sur 27 patients ayant réalisé une NFS, une anémie était retrouvée dans 13 cas (48,1%), à 5
g/dl d’hémoglobine au minimum et 11 g/dl au maximum et dans 14 cas (51,9%) le taux
d’hémoglobine était normal.
Sur 15 patients la CRP était positive dans 14 cas (93,3%) et négative dans 1(6,7%) cas.
SRV (n=25)
Positive 11 44
Négative 14 56
Anémie (n=27)
Oui 13 48,1
Non 14 51,9
Insuffisance rénale (n=24)
Oui 4 16,7
Non 20 83,3
Cytolyse hépatique (n=22)
Oui 5 22,7
Non 17 77,3
CRP (n=15)
Positive 14 93,3
Négative 1 6,7
Hyperéosinophilie (n=27)
Oui 8 29,6
Non 19 70,4
III.5.3 Evolution
Les complications sont survenues dans 9 cas. Elles étaient principalement des séquelles
ophtalmiques dans 4 cas (44,4%), une septicémie dans 3 cas (33,3%) et le décès dans 2 cas
(22,2%) chez des patients atteints de NET syndromes dont le tableau s’est compliqué de choc
septique.
Favorable 47 83,9
Défavorable 9 16,1
Total 56 100
22%
44%
Décès
Septicémie
Aggravation des lésions
33%
DISCUSSION
Les études réalisées en France et en suisse [34], montrent une prévalence hospitalière
d’environ 1 à 3% en CHU.
Notre prévalence plus faible est certainement due à plusieurs biais : la faiblesse de
l’échantillon, le recrutement monocentrique, l’absence de cas pédiatriques. Mais également le
caractère non exhaustif du recrutement car, les patients vus pour d’autres diagnostics ayant
présenté des effets indésirables cutanés mineurs n’ont pas été notifiés, et l’absence d’un
registre de pharmacovigilance.
IV.2.1 Age
La moyenne d’âge chez nos patients était de L’âge moyen était de 39 ans (± 13)
Ce jeune âge retrouvé dans notre série a également été retrouvé en Afrique subsaharienne
dans l’étude de Gassama au Mali [16] et celle de Ouédraogo et Niamba au BURKINA. [33]
En revanche, un âge élevé était retrouvé par CHABY et Valérie en France [34] et avec
Weeranut Chantachaeng, Leena Chularojanamontri1 et al en Asie [35].
Ce résultat pourrait s’expliquer par l’espérance de vie très élevée en occident, couplée à la
poly médication fréquente chez les sujets âgés.
IV.2.2 Sexe
Dans notre série on note une prédominance féminine avec un sexe ratio à 0,4, ce résultat était
similaire à celui retrouvé par BA Diatta, So Niang et al au Sénégal [37] et par CHABY et
Valérie en France [34].
Chez Gassama au Mali [16], et Özkaya-Bayazit et Harugeri [37] en Asie, la fréquence des
toxidermies était la même dans les deux sexes.
Ces résultats peuvent s’expliquer par le fait que : premièrement, dans notre population
générale ; les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes. Deuxièmement, dans
la littérature, les disparités de prévalence par rapport au sexe dans l’apparition de réactions
cutanées médicamenteuses ne sont pas entièrement clarifiées. L’implication de certains
génotypes du système HLA (non recherché dans notre étude) [2], la différence de la
pharmacocinétique, les facteurs hormonaux, et la tendance des femmes à consommer plus de
médicaments, en particulier par automédication, et à consulter plus fréquemment les
dermatologues que les hommes sont des facteurs bien identifiés dans la survenue plus
fréquentes des toxidermies chez les femmes dans la majorité des études. [1][34]
Ce résultat est discordant de celui retrouvé au mali par Gassama [16] ou il retrouvait un taux
faible 6,5% et celui de Saka et al ou ils retrouvent un taux élevée 58,2%.
Ce résultat pourrait être expliqué d’une part par la différence de la séroprévalence dans les
différents pays. D’autre part par le fait que la réalisation de la SRV était demandée chez la
majorité de malades chez nous et au Togo [4], tandis que ce test a été réalisé chez une faible
proportion des patients au Mali.
Ce résultat dans notre série pourrait s’expliquer par la facilité de se procurer des médicaments
sans ordonnance en officine et aussi chez les vendeurs à la sauvette dans nos marchés
distribuant à la population de faux médicaments aux principes actifs inconnus.
En effet, l’accès des populations aux faux médicaments sur le marché est très aisé dans
certains pays pour lesquels ces étals représentent un réseau pharmaceutique parallèle facile
d’accès qui favorise l’automédication pour les symptômes courant tels que les douleurs et la
fièvre. Ce phénomène est aggravé par la réticence à se rendre à l’hôpital à cause des coûts des
soins, des difficultés d’accès, mais aussi les habitudes culturelles comme la prise de
décoctions que nous avons retrouvées dans notre étude.
Dans notre série le délai d’apparition qu’on retrouve en majorité est celui d’environ une à
deux semaines. Ces données ont été rapportées dans d’autres pays, Ndiaye et Dieng au
Sénégal [41], Saka et al au Togo [42], et aussi en France [34] et en Asie [38].
Ce résultat pourrait s’expliquer par le fait que dans la littérature le délai moyen d’apparition
des signes est de 8,2 jours depuis la prise médicamenteuse (biblio). Ce délai reste un facteur
déterminant dans la survenue des complications ou séquelles notamment oculaires.
Ces délais assez longs peuvent s’expliquer par le caractère non spécifique des signes de début,
les problèmes d’accès aux structures sanitaires et aux habitudes culturelles qui mènent les
patients à se traiter par phytothérapie en automédication ou chez un tradithérapeute.
Le signe fonctionnel le plus retrouvé était le prurit dans notre série, Comme rapporté par
Chaby et Valeyrie en France [34].
Le signe général le plus retrouvé était la fièvre dans toutes les études réalisées. [16][33] [34]
[38][41][42].
L’EMP reste le tableau clinique le plus fréquent avec 21 cas (37,5%) dans notre série. Ce
résultat similaire à celui retrouvé à Madagascar 40cas (35%) par M ANDRIANARISON et al.
[43]. Ce résultat diffère de TAPSOBA et al au Burkina pour lequel il arrive en deuxième
position (24.6%).[33]
Les bulles étaient présentes dans 20 cas (35,7), résultat discordant de celui retrouvé par BA
DIATTA et al à Dakar 118cas (59%).[36]
La nécrose dans 17 cas (30,4%), les pustules dans 14cas (25%), les vésicules dans 12 cas
(21,4%).
Le décollement cutané était présent dans 34 cas (60,7%). Ce résultat était contradictoire à
celui de M ANDRIANARISON à Madagascar où ils ont retrouvé un décollement cutané dans
26 cas soit (23%).[43]
Ces différents résultats se reflètent par la grande variabilité sémiologique reconnue dans les
toxidermies.
Les lésions de muqueuses étaient retrouvées dans 44 cas soit 78%. Résultats rapportés non
loin de ceux retrouvés par BA DIATTA et al à Dakar 133 cas (67%).[36]
L’atteinte buccale est majoritaire dans notre série ainsi que dans d’autres rapportées. [38][41]
[42].
Les toxidermies sont décrites comme des pathologies majoritairement bénignes, cependant
certains signes cliniques tels que la nécrose, les bulles, les décollements cutanés et les
atteintes muqueuses sont responsables d’une morbi-mortalité importante dans les formes
graves et étendues. Notre étude confirme cette tendance du fait de la fréquence des
décollements cutanés et de l’atteinte muqueuse.
Au plan paraclinique, sur 27 patients ayant réalisé une NFS une hyper éosinophilie était
présente dans 8 cas (29,6%).
Une anémie était présente dans 13 cas (48,1%), à 5 g/dl d’hémoglobine au minimum et 11 g/
Sur 24 patients ayant réalisé le bilan rénal une insuffisance rénale était retrouvée dans 4 cas
(16,7%) pour un DFG moyen à 50 ± 8,7 de clairance de la créatinine MDRD.
Sur 22 patients une cytolyse hépatique était présente dans 5 cas (22,7%).
Sur 25 patients ayant fait une SRV la sérologie VIH était positive dans 11 cas (44%), et
négative dans 14cas (56%).
Sur 15 patients la CRP était positive dans 14 cas (93,3%) et négative dans 1(6,7%) cas.
Les tests allergologiques non pratiqués dans notre étude, ont permis le diagnostic de certaines
toxidermies dans la littérature. [33][38][41][42]
Notre étude semble la seule à avoir pris en compte uniquement ces paramètres biologiques.
IV.3.9 Diagnostic
Si le diagnostic clinique semble aisé chez le sujet immunocompétent force est de reconnaitre
qu’en cas d’immunodépression, il peut être sujet à de nombreuses erreurs.
Sur le plan sémiologique, dans notre étude le NET syndrome (25 Lyell et 9 Steven Johnson
soit 31.1%) est la forme la plus fréquente, suivie de l’EMP avec 16 cas (28,6%). Nous
observons des résultats similaires dans d’autres études. Ainsi, le syndrome de Lyell était la
plus fréquente chez Ouédraogo au Burkina 26,4% [33] également chez Andrianarison et al à
Madagascar.
Ce résultat pourrait s’expliquer par la prévalence élevée de VIH dans les proportions de nos
populations, sachant que le VIH entraine une incidence élevée de 10 à 100 fois plus. De plus,
la consommations des antibiotiques tels que les sulfamides à titre préventifs dans ces
populations et la fréquences des infections opportunistes qui entrainent une prise itérative
d’antibiotiques.
Cependant, l’érythème pigmenté fixe était la forme clinique la plus fréquente chez Gassama
au Mali [16] et Ozkaya en Turquie [37] ; alors qu’il représente une forme rare dans les pays
Occidentaux [10], différences géographiques pouvant en partie s’expliquer par une possible
prédisposition génétique encore peu observée.
Nos données sont conformes aux descriptions de la littérature. En effet, L’EMP reste une
forme fréquente dans notre étude, de même que le DRESS syndrome qui est rarement observé
n’a été observé que 1 fois au cours de notre travail.
Souvent bénignes dans d’autres séries, dans notre étude la plus grande partie des patients
présentaient des tableaux graves nécessitant une prise en charge en hospitalisation 29 cas
(51,8%).
Nous expliquons ce résultat par le fait que nombre de nos patients étaient référés par les autres
services d’hospitalisations, notamment celui des urgences pour prise en charge spécialisée
indiquée d’emblée devant un tableau de toxidermie avec critère d’hospitalisation.
La prise en charge symptomatique était identique dans toutes les séries d’études africaines
[33,36,43,43]. Européennes [16] et asiatique [38], par une réhydratation et correction de
troubles électrolytiques entrainés par la toxidermie.
L’antibiothérapie a été introduite en cas de surinfection par les macrolides (73,3%) et les
bêtalactamines (16,6%), action á large spectre, le but étant de prévenir et lutter contre la
surinfection la septicémie étant l’une des complications la plus retrouvées.
L’interprétation des traitements aux corticoïdes donnent des résultats d’interprétation facile,
car souvent utilisés systématiquement, dans toutes les séries y compris la nôtre. [33][36][38]
[43].
Elle reste contre indiquée quand plus de 20% de la surface corporelle est atteinte [16] et chez
les sujets VIH.
Les soins buccaux et oculaires spécialisés étaient réalisés en cas d’atteintes de muqueuses
comme dans d’autres travaux [16].
IV.5.2 Évolution
L’évolution est défavorable dans 9 cas (16,1%). Avec deux décès soit 5,5%. Ce résultat est
contradictoire à celui de ANDRIANARISON à Madagascar (8 %) [43] et à celui de
Ouédraogo au Burkina (10,2%) [33].
La prévalence des atteintes oculaires reste redoutable soit 8 cas dans notre série. Ainsi que
dans les autres séries Africaines et Européennes. [1],[32],[33],[43]. Elle a nécessité la mise en
route de collyres stéroïdes à la phase aigüe. 4 patients ont eu des séquelles graves. (Cécité,
diminution de l’acuité visuelle, séquelles esthétiques)
Les patients étaient majoritairement guéris dans notre série au bout de 2 semaines dans 30 cas
(53, 6%). Ce résultat est similaire à celui retrouvé chez Raamorasata et al à Madagascar,[45]
également à celui Aguémon et al à cotonou[39] et ausssi en France [16].
Ce résultat pourrait également s’expliquer par la présence en majorité dans notre série de
formes simples qui : après retrait de la molécule incriminées et le début de la prise guérissent
rapidement.
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
- Débuter précocement la prise en charge pour limiter les séquelles ou orienté vers le
dermatologue dans le plus bref délai.
- Devant un patient donné, rechercher toujours une notion d’allergie connue à un
médicament
- Signaler aux parents toute allergies et atopie de leurs enfants.
- Surveiller les sujets à risque (HIV+).
- Dépistage de l’atopie chez le sujet à risque ou avec antécédents.
- Devant une suspicion de toxidermie effectuer systématiquement l’enquête
d’imputabilité, afin d’identifier le médicament en cause et d’interdire formellement la
prise de ce médicament au patient
A la population
- Eviter l’automédication
- Signaler tout effet indésirable survenu après administration d’un médicament.
ANNEXES
Figure 9a et 9b : DRESS[44]
BIBLIOGRAPHIE
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Jordy Franchesca
Titre : PROFILS EPIDEMIOLOGIQUE CLINIQUE ET ETIOLOGIQUE DES
TOXIDERMIES AU SERVICE DE DERMATOLOGIE ET VENEROLOGIE DU
CHUL. DU 1ER JANVIER 2017 AU 31 DECEMBRE 2021
Thèse de Doctorat en médecine, Faculté de Médecine, Owendo, Année universitaire 2022-
2023
Classement : Médecine interne : Dermatologie et vénérologie.
Mots-clefs : Toxidermies- Médicaments- Pharmacovigilance-VIH- EMP-Lyell-Corticoïdes
RESUME
- Objectif ; Établir la prévalence des toxidermies en dermatologie au Centre
Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL)
Objectif :
En l’absence d’un centre de pharmacovigilance et d’études réalisées au Gabon sur les
toxidermies médicamenteuses, il nous a paru intéressant de rechercher dans le cadre d’une
étude rétrospective, la prévalence, les profils épidémiologique, clinique, étiologique et
thérapeutiques de ces affections.
Méthodes et patients :
Du 1er Janvier 2017 au 31 décembre 2021, 8274 dossiers archivés de patients vus en
consultation ou en hospitalisation dans le service de dermatologie du CHUL de Libreville
ont été analysés dans le cadre de notre étude.
Résultats :
- Seuls 56 dossiers ont été retenus, soit une prévalence de 0,0068%.
- L’âge moyen était de 39 ans avec une nette prédominance féminine.
- La comorbidité la plus fréquente était le VIH.
- L’EMP et le syndrome de Lyell étaient les affections les plus fréquentes.
- Les Antibiotiques et les AINS, les médicaments les plus incriminés.
- L’apport de la corticothérapie a amélioré les résultats.
Conclusion :
Notre série bien que rétrospective et limitée, confirme une faible prévalence des
toxidermies. Malgré 2 décès, les formes graves sont rares, apanage des sujets
immunodéprimés.
SERMENT
En présence des Maitres de cette école, de mes chers condisciples et devant l'effigie
d'Hippocrate, je promets et j e· jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité dans
l'exercice de la Médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l'indigent et n'exigerai jamais un salaire au-dessus de mon
travail.
Admis dans l'intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s'y passe; ma langue taira
les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs ni à
favoriser le crime.
Respectueux et reconnaissant envers mes Maitres, je rendrai à leurs enfants l'instruction que
j'ai reçue de leurs pères.
Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ! Que je sois
couvert d'opprobre et méprisé de mes confrères si j'y manque.
Je le jure.