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HAUT COMMISSARIAT AU PLAN
*-*-*-*-*-*-*-*
INSTITUT NATIONAL
DE STATISTIQUE ET D’ECONOMIE APPLIQUEE
Dans ce travail, nous avons essayé de mettre en évidence le lien entre l’épargne des
ménages et le vieillissement de la population en nous basant sur les théories existantes
principalement celle du cycle de vie développée par Modigliani et Brumberg en 1954. Celle-ci
stipule que le taux d’épargne moyen des ménages dépend avant tout des variables
démographiques, notamment l’âge. Au début de son existence, l’individu est jeune et
emprunte pour financer sa vie courante. Ensuite il trouve un travail et consacre une grande
partie de ses revenus à se constituer une épargne pour rembourser les sommes empruntées
puis préparer sa chute de revenus au moment de sa cessation d’activité, période pendant
laquelle il désépargnera pour maintenir son niveau de vie.
Pour tester cette hypothèse, nous avons utilisé deux approches économétriques.
La première est la modélisation dynamique ARDL fondée sur les données annuelles sur une
série de variables économiques et démographiques (taux d’épargne des ménages, croissance
économique, taux d’inflation, part des personnes âgées, espérance de vie à la naissance,
rapport de dépendance,...) au cours de la de 1980 à 2017. L’estimation montre l’impact
négatif du rapport de dépendance des personnes âgées sur le taux d’épargne des ménages
comme stipule la théorie de cycle de vie.
La deuxième approche est une approche individuelle où sont utilisées les données de l’Enquête
Nationale sur la Consommation et les Dépenses des Ménages (ENCDM) 2013-2014 et dont
l’objectif est d’identifier les déterminants de la capacité d’épargne des ménages telle qu’elle est
perçue par les ménages eux-mêmes. Alors que le modèle qui utilise l’âge du chef du ménage
n’est pas significatif, celui qui recourt à la part des personnes âgées dans le ménage s’est
révélé significatif. D’autres variables ont été identifiées comme significativement liées à la
capacité d’épargner comme le sexe du chef de ménage, la taille du ménage ou encore les
dépenses annuelles. Ainsi, les ménages gérés par des hommes, de moindre taille et ceux qui
dépensent le plus sont enclins à déclarer qu’ils se voient en capacité de se constituer une
épargne comparativement aux ménages dont le chef est une femme, qui sont élargis ou qui ont
des dépenses annuelles plus faibles.
Mots clés : Théorie du Cycle de vie, Epargne des ménages, Désépargne, Personnes
âgées, Vieillissement démographique, Rapport de dépendance, Modélisation ARDL,
AutoRegressive Distributed Lag, Modèle autorégressif à retards échelonnés ou distribués,
Régression logistique, Enquête Nationale sur la consommation et dépenses des ménages,
Maroc
II
DÉDICACE AYOUB
III
DÉDICACE OUALID
Je dédie ce travail :
A mes parents, qui m’ont toujours soutenu, comme preuve de respect, de
gratitude et de reconnaissance. Je vous remercie énormément pour votre
soutien permanent, vos sacrifices et votre confiance en moi.
IV
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier également toutes les personnes qui ont, de près
ou de loin, participé de différentes façons à la réussite de notre modeste travail
qui est le reflet de notre formation à l’INSEA.
V
TABLE DES MATIÈRES
Résumé II
Dédicace Oualid IV
Remerciements V
Introduction générale 1
VI
TABLE DES MATIÈRES
2 Le Vieillissement démographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1 Modélisation macro-économétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.3.2 Stationnarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2 Modélisation micro-économétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
VII
TABLE DES MATIÈRES
1 Approche macro-économétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
VIII
TABLE DES MATIÈRES
2 Approche micro-économétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
Conclusion générale 76
Références bibliographiques 77
IX
TABLE DES FIGURES
3.1 Taux d’épargne des ménages (%), dans quelques pays du Monde, année 2017 . . 38
3.4 Evolution de la structure de l’épargne en termes absolus (en millions de DH, prix
courants), Maroc, 1998-2017 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
X
TABLE DES FIGURES
3.5 Evolution de la structure (%) de l’épargne en termes (en millions de DH, prix
courants), Maroc, 1998-2017 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
3.6 Structure (%) de l’ENB (en millions de DH, prix courants) par type d’institution,
Maroc, 2007-2017 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.8 Evolution des effectifs de la population âgée de 60 ans et plus, Monde, 1950-2100 43
3.9 Evolution de la part (%) des personnes âgées de 60 ans et +, Monde, 1950-2100 44
3.15 Structure (%) de la population du Maroc par grands groupes d’âges, 1960-2050 . 48
3.16 Evolution de la structure par sexe (%) de la population âgée, Maroc, 2014-2050 49
3.17 Structure par milieu de résidence (%) de la population âgée, Maroc, 1960-2050 . 49
XI
TABLE DES FIGURES
4.18 Part des ménages ayant déclaré être en capacité d’épargner selon le niveau
socioéconomique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
4.19 Part des ménages ayant déclaré être en capacité d’épargner selon la taille des
ménages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
4.20 Part des ménages ayant déclaré être en capacité d’épargner selon l’état
matrimonial du chef du ménage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
4.21 Part des ménages ayant déclaré être en capacité d’épargner selon sexe du chef
du ménage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
XII
LISTE DES ABRÉVIATIONS
XIII
INTRODUCTION GÉNÉRALE
L’Europe par exemple est confrontée à un vieillissement généralisé. Ainsi, l’effectif des
personnes âgées a plus que doublé au cours des cinquante dernières années, et leur poids
relatif au sein de la population totale, qui était de 8 % en 1960, a dépassé les 18 % en 2013.
Les tendances démographiques actuelles vont dans le sens d’un renforcement de ce
phénomène. La population européenne connaı̂tra une croissance lente passant de 507 millions
d’habitants en 2013 à 526 millions en 2035. Mais à compter de cette date, la part de la
population âgée de 65 ans et plus devrait passer de 18% à 28%.
1
TABLE DES FIGURES
Il est indéniable que l’épargne est capitale pour la croissance économique et pour les
différents agents : elle permet ainsi de financer une partie des dépenses de l’Etat, d’appuyer
les investissements pour les entreprises et d’enrichir les ménages à court, moyen et long terme.
Le premier offre une revue littérature portant sur des travaux sur le sujet. Elle comporte,
une présentation des définitions des concepts clés sur le vieillissement de la population et
l’épargne des ménages ainsi que les relations qui peuvent les relier.
Le deuxième chapitre est consacré à une présentation des différentes sources des données utilisées
et leurs traitements. Nous allons également préciser les variables explicatives et dépendantes
retenues ainsi que les approches et les modèles statistiques adoptées.
Une analyse de la situation actuelle et les tendances les plus récentes concernant l’épargne et le
vieillissement de la population en se basant sur les données de l’HCP et la DEPF sera l’objet
du troisième chapitre. Le quatrième et le dernier exposera les analyses des résultats obtenus
dans le cadre des deux approches adoptées.
2
CHAPITRE 1
ÉPARGNE ET VIEILLISSEMENT DE
LA POPULATION : UNE REVUE DE
LITTÉRATURE
Les perspectives démographiques dans les pays industrialisés comme dans une grande
partie des pays en voie de développement sont synonymes de vieillissement démographique,
comme conséquence de la forte baisse de la fécondité et de la mortalité. L’Organisation des
Nations-Unies (ONU) parle même de phénomène planétaire 1 puisque la quasi-totalité des
pays verront une augmentation de leur population des personnes âgées.
L’ONU (2019) atteste qu’en 2017 environ 962 millions de personnes sont âgées de 60
ans et plus, ce qui représente 13% de la population mondiale. Ce taux augmente d’environ 3%
par an et d’ici à 2050, tous les continents sauf l’Afrique auront plus d’un quart de leur
population âgées de 60 ans et plus. On estime que le nombre de personnes âgées de 80 ans
devrait passer de 137 millions en 2017 à 425 millions en 2050 et devrait atteindre 909
millions d’ici l’année 2100. Deux tiers de la population mondiale âgée de 60 ans et plus vit
dans des régions en développement et leur nombre augmente plus rapidement que la
proportion de personnes âgées dans les pays développés. 2 .
Le Maroc n’est pas épargné : la population âgée de plus de 60 ans était de 7,2% en
1. https ://www.un.org/fr/sections/issues-depth/ageing/index.html
2. https ://www.un.org/fr/sections/issues-depth/ageing/index.html
3
CHAPITRE 1. ÉPARGNE ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : UNE REVUE DE LITTÉRATURE
Mais avant d’aborder cette question, nous allons d’abord clarifier quelques concepts clés
et préciser les indicateurs et les approches relatifs à notre problématique.
Pour les ménages, l’épargne est cette partie de leur revenu qu’ils ne dépensent pas en
consommation. Ils vont en général le placer pour en retirer des revenus. Très souvent, cette
épargne est faite en prévision d’un investissement futur (l’acquisition d’un appartement ou
d’une maison), ou de l’achat d’un bien de consommation durable coûteux (automobile. . . ).
Pour les entreprises, l’épargne brute est la partie des bénéfices après impôts qui n’est
pas distribuée aux actionnaires. Cette épargne permet l’autofinancement des investissements
et de l’amortissement (Rivoire, 1981).
4
CHAPITRE 1. ÉPARGNE ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : UNE REVUE DE LITTÉRATURE
Les motifs rationnels derrière l’action d’épargne, selon une combinaison réalisée par
Van Raaij (2014, p. 89) sur la base des travaux sur l’épargne de Keynes (1935) et Katona
(1975) sont :
— le motif d’avenir : l’épargne pour la vieillesse, la retraite, dans le cadre d’un plan de
retraite ;
— l’épargne de précaution : en raison des aléas que comporte l’avenir, le ménage peut
souhaiter constituer une réserve d’actifs pour faire face à des situations d’urgence,
telles que chômage, maladie, etc. ;
5
CHAPITRE 1. ÉPARGNE ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : UNE REVUE DE LITTÉRATURE
— Le taux d’épargne est le rapport entre l’épargne des ménages et leur revenu
disponible brut.
• L’épargne financière : c’est l’ensemble des placements d’épargne effectués dans des
produits bancaires et/ou financiers. On peut distinguer plusieurs grands produits d’épargne :
— L’épargne liquide : c’est l’épargne qui va rester disponible sous forme liquide,
c’est-à-dire Livret A, Livret de Développement Durable, ainsi que la plupart des
livrets d’épargne.
— Les plans d’épargne : comme les Plans d’Epargne Logement (PEL) ou les plans
d’épargne retraite.
• L’épargne non financière : L’épargne non financière est l’épargne stockée ou
investie dans des investissements immobiliers Elle comprend les achats de logements, maisons
individuelles pour les ménages, et les achats de biens de production pour les entreprises
individuelles. Les achats effectués sont ici considérés comme des investissements et non des
6
CHAPITRE 1. ÉPARGNE ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : UNE REVUE DE LITTÉRATURE
consommations.
On distingue plusieurs sources de l’épargne à savoir les ménages, les entreprises et les
administrations publiques.
— L’épargne des ménages : Les ménages disposent d’un revenu appelé revenu
disponible. Ils peuvent soit le dépenser pour consommer et acheter des biens et des
services pour satisfaire leurs besoins, soit l’épargner. L’épargne des ménages se
définit donc comme la partie du revenu disponible qui n’est pas consommée. Ainsi,
• L’épargne sert, tout d’abord, à acheter des logements pour les ménages ordinaires
et des biens d’équipement pour les entrepreneurs individuels.
• L’épargne sert ensuite, à acheter des titres financiers (actions, obligations . . . ) ou
à être placés dans des livrets et des comptes d’épargne qui rapportent des intérêts.
• L’épargne enfin, thésaurisée c’est-à-dire conservée sous forme de monnaie en
pièces, en billets et en compte courant bancaire. (Hachemi et Yahia ,2017)
7
CHAPITRE 1. ÉPARGNE ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : UNE REVUE DE LITTÉRATURE
Epargne publique
Pour les économistes classiques et néoclassiques, le niveau d’épargne est déterminé par
le taux d’intérêt. En effet, dans le cadre de cette théorie, l’agent économique cherche à
maximiser son utilité et lorsqu’il est amené à faire un arbitrage entre consommation et
épargne, il va considérer ce que lui rapportera l’épargne. Autrement dit il va considérer le
taux d’intérêt.
Lorsque celui-ci est élevé, l’agent économique sera incité à épargner puisque épargner
lui permettra d’acquérir plus de revenus dans le futur. A l’inverse, lorsque le taux d’intérêt est
faible, l’agent économique a tendance à ne pas épargner, car l’épargne ne lui rapportera que peu
de revenus dans le futur. Pour les auteurs néoclassiques l’épargne a un caractère prioritaire, en
ce sens qu’elle est déterminée avant que les dépenses de consommation courante soient arrêtées.
Selon cette approche, le niveau de l’épargne n’est pas déterminé par le taux d’intérêt
mais par le niveau de revenu de l’agent économique. Celui-ci consomme d’abord et affecte le
reste de son revenu à l’épargne.
Il ressort de cette théorie que l’épargne a un caractère résiduel en ce sens que ce sont les
besoins de consommation qui sont déterminés en premier lieu et le reste, pour autant qu’il en
soit possible, est affecté suivant différentes modalités à l’épargne. (Mansesa, 2010)
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CHAPITRE 1. ÉPARGNE ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : UNE REVUE DE LITTÉRATURE
L’hypothèse de base de cette théorie illustrée par le graphique ci-dessus est que le
niveau de consommation des individus reste stable dans le temps, et que durant la vie active
le revenu ne cesse de croı̂tre, puis décroı̂t très fortement au moment de la retraite.
Trois périodes se distinguent, et à chacune correspond un comportement différent. Au début
de son existence, l’individu est jeune et emprunte pour financer sa vie courante. Ensuite il
trouve un travail et consacre une grande partie de ses revenus à se constituer une épargne
pour rembourser les sommes empruntées puis préparer sa chute de revenus au moment de sa
cessation d’activité, période pendant laquelle il désépargnera pour maintenir son niveau de
vie.
La deuxième théorie introduite par Friedman (1957), retient l’hypothèse d’une durée
de vie infiniment longue. Dans cette perspective, il introduit la notion de revenu permanent,
défini comme le revenu constant au cours du temps qui donne au ménage le même revenu
actualisé que ses revenus futurs. De façon similaire, Friedman définit la consommation
permanente, comme la valeur des services qu’on prévoit de consommer pendant la période
considérée , et montre alors que la consommation permanente (et donc l’épargne) est
proportionnelle au revenu permanent. Friedman n’exclut cependant pas que le ménage puisse
planifier sa consommation sur un horizon plus bref (de trois à cinq ans par exemple), en
réajustant progressivement sa consommation pour tenir compte de modifications jugées
durables du revenu. Mais, à la différence du comportement de cycle vital, le ménage ne liquide
9
CHAPITRE 1. ÉPARGNE ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : UNE REVUE DE LITTÉRATURE
pas son patrimoine pour assurer sa consommation à partir d’un certain âge (Antonin,2009).
2 Le Vieillissement démographique
En effet, selon l’ONU (2015), on estime, dans le monde, 901 millions de personnes
âgées de 60 ans ou plus en 2015, soit une augmentation de 48% par rapport aux 607 millions
estimés en 2000 (ONU, 2015). En 2030, ce nombre devrait augmenter de 56%, pour atteindre
1,4 milliards, et d’ici 2050, la population mondiale des personnes âgées devrait plus que
doubler par rapport à 2015, atteignant près de 2,1 milliards. Par ailleurs, deux tiers de cette
population vit dans des régions en développement et leur nombre augmente plus rapidement
que dans les pays développés.
Nous allons nous atteler dans cette partie à cerner le vieillissement démographique.
2.1 Définitions
10
CHAPITRE 1. ÉPARGNE ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : UNE REVUE DE LITTÉRATURE
a surtout touché les pays du Nord, dont la fécondité et la mortalité ont beaucoup baissé, mais
il commence à toucher les pays du Sud et devrait être l’un des grands changements sociaux de
l’humanité au cours du 21ème siècle 5 (INED, 2019).
C’est le rapport entre les individus d’âge inactif généralement défini par les classes
d’âge 0-19 ans et 65 ans et plus et les individus d’âge actif, de 20 à 64 ans.
Ce ratio peut être décomposé pour tenir compte des deux périodes d’inactivité, la
jeunesse et la vieillesse.
Les pays à forte fécondité ont d’ordinaire les rapports les plus élevés de dépendance en
fonction de l’âge, en raison de la forte proportion d’enfants que renferment leurs populations.
(HCP)
P (0 − 14) + P (65et+)
Id = ∗K
P (15 − 64)
5. https ://www.ined.fr/fr/lexique/vieillissement-demographique/
11
CHAPITRE 1. ÉPARGNE ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : UNE REVUE DE LITTÉRATURE
avec :
— P 0-14 désigne la population âgée de moins de 15 ans ;
— P 15-64 les personnes dont l’âge est compris entre 15 et 64 ans ;
— P 65 et+ les personnes de 65 ans et plus
— et k=100.
L’indice de jeunesse est exprimé par :
P (o − 14)
Ij = ( ∗K
P 15 − 65)
Et l’indice de vieillesse par :
P (65et+)
Iv = ∗k
P (15 − 65)
C’est le rapport de la population des 65 ans et plus sur celle des moins de 20 ans. Un
indice autour de 100 indique que les 65 ans et plus et les moins de 20 ans sont présents dans à
peu près les mêmes proportions sur le territoire ; plus l’indice est faible plus le rapport est
favorable aux jeunes, plus il est élevé plus il est favorable aux personnes âgées.
P (65et+)
I= ∗K
P (o − 14)
— une baisse de natalité ou une baisse de mortalité aux âges avancés provoquent
aussitôt une accentuation du vieillissement.
— une baisse de mortalité aux jeunes âges, une hausse de natalité ou une hausse du
solde migratoire provoquent un recul du vieillissement.
Pourtant, les migrations internationales ne jouent qu’un rôle mineur dans l’évolution de la
composition par âge de la population, comparé à ceux de la fécondité ou de la mortalité. C’est
la baisse à long terme de la fécondité, de la mortalité ou des deux simultanément qui
provoque la progression du vieillissement. (Calot et Sardon, 1999)
12
CHAPITRE 1. ÉPARGNE ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : UNE REVUE DE LITTÉRATURE
C’est Landry (1934) et Notestein (1953) qui ont été les premiers à théoriser ce
phénomène qui occupe une place importante dans le changement démographique (Piché et
Poirié, 1990), suivant les phases indiquées dans la (figure 1.2).
13
CHAPITRE 1. ÉPARGNE ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : UNE REVUE DE LITTÉRATURE
Cosio-Zaval (2011) atteste que ces transitions démographiques se sont dans un premier
temps produites dans les pays européens, puis dans les pays majoritairement peuplés par des
Européens (comme l’Australie, Nouvelle-Zélande, Etats-Unis et Canada). On estime ainsi que
le processus s’y est achevé au début des années 1970 alors que le démarrage a été amorcé plus
ou moins vers le milieu du 18ème siècle (figures 4, 5 6 et 7). Ce qui en fait des évolutions
longues et lentes.
Dans les pays en voie de développement (Asie, Afrique, Amérique latine), les
transitions démographiques ont également commencé vers le milieu du 20ème siècle plus ou
moins tardivement, et elles y sont encore en cours et sont caractérisées par des évolutions
courtes et rapides. Le processus est donc pluriel et revêt plusieurs formes selon les pays :
14
CHAPITRE 1. ÉPARGNE ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : UNE REVUE DE LITTÉRATURE
15
CHAPITRE 1. ÉPARGNE ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : UNE REVUE DE LITTÉRATURE
Figure 1.7 – Transitions démographiques dans quelques pays de la Région MENA, 1950-2000
16
CHAPITRE 1. ÉPARGNE ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : UNE REVUE DE LITTÉRATURE
Cette relation était bien abordée dans la théorie de cycle de vie développée à partir de
l’article fondateur de (Brumberg et Modigliani, 1954), qui postule que le comportement de
consommation et d’épargne d’un individu dépend de son âge ou de sa position au sein du
cycle de vie, cette théorie tend à démontrer qu’un ménage emprunte lorsqu’il est jeune,
épargne durant sa vie active et désépargne à la retraite.
Les études empiriques cherchant à vérifier le lien entre les phénomènes démographiques
et l’épargne ont abouti à des résultats différents. L’hypothèse de cycle de vie n’est pas
toujours acceptée. En effet les changements démographiques auxquels fait face l’économie
marocaine présentent deux effets contradictoires, le premier ayant trait à la hausse de la part
de personnes âgées à tendance à limiter l’épargne, le second lié à l’allongement de la durée de
vie stimule cette même épargne (Lroumari,2013). Ainsi selon le travail de BOUTILLIER,
PANSARD et SEJOURNE (2001), portant sur les conséquences du vieillissement
démographique sur l’épargne des ménages en France, la répartition par âge de la population
s’avère être un des déterminants du taux d’épargne des ménages français. A long terme, ce
dernier est positivement relié à la part occupée par les individus de la classe d’âge 40-59 ans.
C’est au sein de cette période que l’effort d’épargne des ménages est le plus important, Le
poids relatif des individus de 75 ans et plus influence négativement le taux d’épargne. Ce
dernier résultat implique une désépargne qui n’a rien de contre-intuitive à cet âge de la vie.
La structure par âge n’est pas le seul facteur déterminant de l’épargne. En effet,
Abdelkhalek Touhami(2012) analyse le comportement d’épargne des ménages en fonction de
la zone de résidence mais aussi en fonction d’un certain nombre de caractéristiques
individuelles telles que le nombre d’enfants dans la famille, le nombre d’inactifs, le type de
logement, etc. Selon cet étude le comportement d’épargne repose sur des facteurs différents à
savoir la taille de ménage qui affecte négativement son épargne de même que le nombre
d’inactifs au sein du ménage. Parallèlement, le revenu agit positivement sur l’épargne ainsi
l’alphabétisation et l’interaction entre le genre et le revenu qui influencent significativement
l’épargne des ménages.
17
CHAPITRE 2
DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE DE
L’ÉTUDE
1 Modélisation macro-économétrique
18
CHAPITRE 2. DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
Les données utilisées dans ce travail sont des séries temporelles annuelles couvrant la
période 1980-2017. Le choix de la période repose sur le fait que nous voulons répondre à notre
question de recherche sur la base de données les plus récentes mais qui soit aussi assez suffisant
pour une étude économétrique.
Les données collectées pour créer une base de données de travail proviennent de différentes
sources principalement les publications de la Direction de la Statistique (HCP) et le site officiel
de la Banque Mondiale.
Notre variable d’intérêt est l’épargne globale des ménages, pour cela nous utilisons le
taux d’épargne brute des ménages. Les données sur cette variable proviennent des comptes
nationaux publiés par le HCP. Cependant, elles ne sont pas disponibles sur une longue période,
les données de la comptabilité nationale en ce qui concerne l’épargne des ménages ne couvrent
que la période 1998-2017. En revanche, nous disposons de l’épargne nationale brute pour toute
la période de référence. Pour remédier à ce problème, nous avons essayé d’estimer les valeurs
manquantes, c.-à-d. pour la période de 1980 à 1997. Nous avons ainsi constaté que la part de
l’épargne brute des ménages parmi l’épargne brute nationale n’a pas connu des fluctuations
importantes au cours de la période pour laquelle les données sont disponibles. De ce fait, on a
émis l’hypothèse que cette tendance restera constante aussi pour la période 1980-1997.
Afin de mesurer l’effet net du vieillissement démographique sur le taux d’épargne des
ménages, nous retenons en plus d’indicateurs démographiques, une série de variables
économiques.
Variables démographiques :
Modigliani (1970) et Leff (1968) ont testé cette hypothèse et trouvé comme d’autres
19
CHAPITRE 2. DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
auteurs après eux, que la consommation par âge de la population joue un rôle très important
dans la constitution de l’épargne. Une croissance rapide de la population accroit la proportion
des jeunes ce qui peut affecter de manière négative l’épargne (cité par Diagne, 2001).
Dans la plupart des études empiriques qui ont testé cette relation, les résultats
viennent confirmer l’hypothèse de cycle de vie, mais ce n’est pas toujours le cas.
Cependant le vieillissement de la population ne se limite pas à une hausse des ratios de
dépendance mais s’accompagne par un allongement de la durée de vie des individus
(Lourmari, 2013). En effet l’espérance de vie devrait avoir un effet positif parce que plus
l’espérance de vie s’allonge plus l’individu est tenu d’accumuler du patrimoine afin de financer
la consommation après la retraite.
Variables économiques :
• Taux d’inflation et taux d’intérêt réel : le lien entre taux d’intérêt et inflation est très
fort. Une baisse des taux d’intérêt favorise une hausse de l’inflation alors qu’une hausse des
20
CHAPITRE 2. DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
taux d’intérêt est un moyen pour lutter contre une inflation excessive. Les deux éléments sont
reliés par la notion de croissance économique et ont une forte influence sur le pouvoir d’achat
des ménages. Donc nous allons retenir le taux d’inflation approché par le taux de croissance de
l’indice des prix à la consommation et qui est un bon proxy du taux d’intérêt.
— Inflation : l’INSEE définit l’inflation comme la perte de pouvoir d’achat de la
monnaie, exprimée par une augmentation générale et durable des prix. L’inflation
est un proxy variable pour mesurer l’instabilité macro-économique, elle devrait agir
positivement sur l’épargne des ménages. En effet pour conserver la valeur réelle de
leur patrimoine financier, les agents sont contraints à épargner plus. Mais d’un
autre côté, l’anticipation de l’inflation par les agents économiques, peut les conduire
à acheter dès maintenant ce qu’ils paieront plus cher plus tard.
— Taux d’intérêt réel : selon la banque mondiale, Le taux d’intérêt réel correspond
au coût de l’emprunt ou encore au rendement des placements dans un pays pour une
année. Par opposition au taux d’intérêt nominal, le taux d’intérêt réel tient compte de
l’inflation et des primes de risques. Pour les économistes classiques et néoclassiques, le
niveau d’épargne est déterminé par le taux d’intérêt. En fait l’effet du taux d’intérêt
sur l’épargne reste ambigu. En effet, lorsque le taux d’intérêt réel augmente, il se
crée une combinaison d’effet de substitution et d’effet revenu. Un taux d’intérêt élevé
signifie que le ménage réduit la consommation présente dont le prix est relativement
plus élevé par rapport à la consommation future ce qui augmente l’épargne (effet de
substitution) .Cependant, il peut aussi permettre à l’individu d’anticiper des revenus
futurs plus élevés, ce qui réduit l’épargne présente (effet revenu). Ainsi la réponse
du taux d’épargne à l’augmentation du taux d’intérêt réel est positive si l’effet de
substitution excède l’effet revenu et elle est négative dans le cas contraire (Boureima,
2003).
Etant donné la nature des données (séries chronologiques), nous choisissons la méthode
d’estimation ARDL 1 introduite par Pesaran, Shin et Smith (2001). Ce choix se justifie par
plusieurs raisons, En effet il existe plusieurs méthodes économétriques pour tester les relations de
long terme entre les séries temporelles Les plus utilisées sont la procédure en deux étapes d’Engle
et Granger (1987), l’approche de Johansen (1988) et la méthode de Johansen et Juseluis (1990)
(Anago, 2011). Cependant la mise en œuvre de ces méthodes exige une condition nécessaire est
que les séries soient toutes intégrées d’ordre 1. Or, dans la plupart des séries macroéconomiques
cette condition n’est pas vérifiée. Pour faire face à cette insuffisance, nous faisons appel au
modèle ARDL qui permet de tester l’existence d’une relation de cointégration sans avoir la
contrainte que toutes les variables soient intégrées du même ordre, contrairement aux autres
méthodes.
1. Auto Regressive Distribution Lag
21
CHAPITRE 2. DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
Dans un modèle dynamique, une variable dépendante Yt peut être expliquée à la fois
par :
— Ses propres valeurs décalées. Un tel modèle dynamique est appelé modèle
autorégressif (AR) et peut s’écrire :
p
X
Y t = a0 + ai Yt−i + t (1)
i=1
— Des valeurs présentes des variables indépendantes (Xt) et leurs valeurs décalées dans
le temps (Xt−i ). Il s’agit ici des modèles à retards échelonnés (DL) qui ont la
forme :
q
X
Yt = β + bj Xt−j + zt (2)
j=0
— Ses propres valeurs décalées, des valeurs présentes des variables indépendantes (Xt )
et leurs valeurs décalées dans le temps (Xt−i ).
Ces types des modèles combinent les caractéristiques de deux modèles précédents et
sont appelés modèles autorégressifs à retards échelonnés ou distribués , en
anglais ARDL model . Ci-dessous leurs formes :
p
X q
X
Yt = ρ + ai Yt−i + bj Xt−j + et (3)
i=1 j=0
L’on notera que b0 traduit l’effet à court terme devXt sur Yt . Pour calculer l’effet à long
terme de Xt surYt (soit ” y ” ), partant de la relation de long terme ou d’équilibre suivante :
P
b
0
Yt = K + γXt + µ , l onf era : γ = Pj
(1 − aj )
Les modèles ARDL, qui héritent les caractéristiques des modèles AR et DL, souffrent
de certains problèmes économétriques qui compliquent leur estimation par les Moindres Carrés
Ordinaires (MCO) : colinéarité entre variables explicatives (modèle DL), autocorrélation des
erreurs (modèle AR), etc. L’on recourt généralement à des techniques d’estimation robustes.
Comme pour tout modèle dynamique, nous nous servirons des critères d’information (Akaike-
AIC, Shwarz-SIC et Hannan-Quin) pour déterminer les décalages optimaux (p,q) du modèle
ARDL.
22
CHAPITRE 2. DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
1.3.2 Stationnarité
Stationnarité stricte :
Lorsque les lois de (Xt1 , Xt2 , ..., Xtn ) ne sont pas affectées par translation dans le temps, on
dit que le processus X est strictement stationnaire :
Lorsque X est strictement stationnaire, toutes les observations ont la même loi :
On peut ignorer cette hypothèse et se concentrer sur les deux premiers moments. Dans ce cas,
on parle de processus stationnaire au sens large.
23
CHAPITRE 2. DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
Le processus TS :
— On dit que le processus Xt est caractérisé par une non stationnarité déterministe,
ou encore que le processus Xt est TS (Trend stationary) s’il peut s’écrire :
Xt = f (t) + Zt
— Où f (t) est une fonction déterministe qui dépend du temps, par exemple
f (t) = a + bt (cas le plus couramment retenu) etZt est un processus stationnaire.
Le processus DS :
On dit que le processus Xt est caractérisé par une non stationnarité stochastique, ou encore
que le processus Xt est DS (Difference stationnary) si le processus différencié une fois (1 − B)Xt
est stationnaire. On parle aussi de processus intégré d’ordre 1 et on dit que Xt est I(1).
De manière générale, on dit que le processus Xt est un processus intégré d’ordre d, avec d le
degré d’intégration, si le processus différencié d fois (1 − B)dXt est stationnaire. On dit queXt
est I(d).
24
CHAPITRE 2. DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
Or, L’estimation de ces modèles suppose que les erreurs ne sont pas corrélées entre
elles. Cependant, cette hypothèse est très forte et on ne la rencontre pas souvent en
pratique. Pour tenir compte du cas contraire, on ajoute dans chacun des modèles
les retards de la différence première de la série. On obtient trois nouveaux modèles :
Les tests de racine unitaire conduits à partir de ces trois modèles sont appelés test de
Dickey Fuller Augmenté, ils se déroulent de manière similaire aux tests DF simples.
Figure 2.1 – Implémentation du test ADF
25
CHAPITRE 2. DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
On dit qu’une série est intégrée d’ordre d (notée I(d)) s’il convient de la différencier d
fois afin de la stationnariser.
Deux séries sont cointégrées si les deux conditions suivantes sont vérifiées :
— Une combinaison linéaire de ces séries permet de ramener à une série d’ordre
d’intégration inférieur (d-b) tel que d > b > 0.
Dans la première figure, les deux séries ne sont pas cointégrées : Elles ont une tendance
d’évolution constante sur une première période mais divergente en une deuxième.
Dans le deuxième cas elles le sont : elles ont une évolution constante sur toute la période.
26
CHAPITRE 2. DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
Le test de cointégration de Engle et Granger (1991) n’est valide que pour deux
variables intégrées de même ordre (soit ordre d’intégration = 1), il est ainsi moins efficace
pour des cas multivariés. Bien que le test de Johansen pallie à ce souci, fondé sur une
modélisation vectorielle autorégressive à correction d’erreur (VECM), il exige aussi que toutes
les variables soient intégrées de même ordre, ce qui n’est pas toujours le cas en pratique.
Lorsqu’on dispose de plusieurs variables intégrées d’ordres différents (I(0), I(1)), l’on peut
recourir au test de cointégration de Pesaran et al. (2001) appelé test de cointégration aux
bornes ou bounds test to cointegration .
La procédure du test est telle que l’on devra comparer les valeurs de Fisher obtenues
aux valeurs critiques (bornes) simulées pour plusieurs cas et différents seuils par Pesaran et al.
L’on notera des valeurs critiques que la borne supérieure (2ème ensemble) reprend les valeurs
pour lesquelles les variables sont intégrées d’ordre 1 I(1) et la borne inférieure (1er ensemble)
concernent les variables I(0).
Ainsi :
27
CHAPITRE 2. DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
2 Modélisation micro-économétrique
Dans la littérature, il existe peu de travaux qui traitent des déterminants de l’épargne
des ménages vu l’absence des données individuelles. Au Maroc, le HCP mène, depuis 2007 et
ce de manière trimestrielle et permanente, une enquête de conjoncture auprès de quelque 3000
ménages et qui vise notamment à mesurer la capacité, les opportunités et l’intention
d’épargner. Toutefois, nous n’avons pas eu accès à ces données.
Dans le cadre de ce travail, nous utilisons les données tirées de l’Enquête Nationale sur
la Consommation et les Dépenses des Ménages (ENCDM) 2013-2014. En plus des
caractéristiques sur le ménage, il y a une question sur la capacité d’épargner.
Le HCP réalise des enquêtes périodiques sur la consommation et les dépenses des
ménages. Ces enquêtes permettent de suivre les niveaux et les conditions de vie de la
population marocaine. L’enquête de 2013/2014 est la cinquième investigation nationale du
genre. Elle vise à collecter les données intégrées qui se rapportent aux dépenses, aux quantités
28
CHAPITRE 2. DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
consommées et aux conditions de vie de la population. L’ENCDM fournit des données de base
sur le niveau de vie des ménages, les disparités entre les différentes couches sociales et Régions
du pays et les tendances de la demande des ménages.
L’observation effectuée auprès de chaque ménage ne porte pas sur une année entière.
Il faut donc assurer une répartition uniforme des ménages de l’échantillon tout au long de
l’année, afin de prendre en compte des variations amples de certaines consommations annuelles,
avec la saison (fruits, légumes,), l’influence des échéances de certaines dépenses périodiques
(loyer, électricité, eau, frais de scolarité, . . . ) ou encore les dépenses à caractère socioreligieux
(Ramadan, Aı̈d al Adha. . . ). Cette uniformité est nécessaire pour permettre une estimation
correcte des dépenses annuelles, autant que pour saisir l’ampleur de ces variations dans le
courant de l’année (HCP ,2016).
L’enquête sur les dépenses des ménages est sans contre dit une enquête à sujets multiples
et vise à collecter des données suffisamment détaillées sur les dépenses et la consommation
alimentaire des ménages en vue :
— D’analyser le niveau et les tendances des dépenses des ménages selon les différentes
fonctions de consommation et les principales caractéristiques socio-économiques et
spatiales des chefs de ménages ;
29
CHAPITRE 2. DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
— D’actualiser les indicateurs liés aux inégalités et à la pauvreté sous ses différentes
formes ;
— Conditions de logements ;
— L’énergie ;
— L’éducation ;
— L’activité économique ;
— La santé ;
— La fertilité ;
— Transport ;
— Les transferts ;
— Les crédits ;
30
CHAPITRE 2. DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
— ...
— Epargner
C’est cette dernière et unique question sur l’épargne qui sera utilisée ici comme variable
dépendante.
31
CHAPITRE 2. DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
32
CHAPITRE 2. DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
Ce test est intéressant lorsque nous nous intéressons aux relations entre deux variables
nominales ou qualitatives (pour plus de deux variables, il est nécessaire de recourir à une
méthode plus complexe, l’analyse loglinéaire).
ni. ∗n.j
H0 : nij = n
ni. ∗n.j
H1 : nij 6= n
U ∼ X 2 de dimension mn-1-(m-1)-(n-1)
2
On rejette l’hypothèse H0 si U > X0,05;mn−1−(m−1)−(n−1)
2
On accepte l’hypothèse H1 si U < X0,05;mn−1−(m−1)−(n−1)
33
CHAPITRE 2. DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
Par ailleurs, les coefficients de la régression logistique peuvent servir à estimer des odds
ratios pour chacune des variables indépendantes d’un modèle.
Spécification du modèle
Le modèle linéaire
π(x) = β0 + β1 X1 + ... + βk Xk (1)
ne convient pas lorsque l’une des variable indépendantes Xi est continue (on peut avoir des
valeurs négatives ou supérieures à 1). On cherche alors une transformation f (x) assurant que
la probabilité (que l’on va noter p)varie entre 0 et 1. On applique la fonction logistique :
eπ(x)
p = f (x) =
1 + eπ(x)
On introduit alors la transformation Logit qui peut s’exprimer comme une fonction linéaire des
paramètres du modèle à k prédicteurs :
p
logit(p) = ln( )
1−p
La méthode de modélisation
34
CHAPITRE 2. DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
La régression logistique peut s’effectuer de diverses façons. Les méthodes utilisées sont : la
méthode entrée, la méthode ascendante conditionnelle, la méthode ascendante rapport de
vraisemblance, la méthode ascendante Wald, la méthode descendante conditionnelle, la
méthode descendante rapport de vraisemblance et la méthode descendante Wald.
βˆj
Wj =
c βˆj )
SE(
c βˆj ) : c’est la valeur lue sur la diagonale principale de la matrice de variance-covariance
SE(
des coefficients estimé.
Ce test évalue la présence de différences significatives entre les valeurs observées et les
valeurs prédites pour chaque sujet. Nous cherchons évidemment à ce qu’il ne soit pas
significatif. Par contre, il est très sensible à la taille de l’échantillon. De plus, il ne peut pas
être calculé lorsque le modèle ne comprend qu’un prédicteur dichotomique.
Avec :
Nj :est le nombre d’observation du j-ième groupe.
Oj :est le nombre de réponses du j-ième groupe.
π¯j : est la moyenne des probabilités prévues dans le j-ième groupe.
On ne rejette pas H0 si la p-value est supérieure au risque usuel de 5% et on conclut que le
35
CHAPITRE 2. DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
L’hypothèse de test :
H0 : β1 = β2 = ... = βp = 0 Vs H1 : il existe βj 6= 0
On rejette H0 au risque α si :
Λ ≥ χ21−α [k] où k : nombres de paramètres dans le modèle .
R2 de Nagelkerke
36
CHAPITRE 3
Ce chapitre est consacré à l’étude de la situation actuelle et des tendances les plus
récentes concernant l’épargne des ménages d’un côté et du vieillissement démographique de
l’autre. Nous privilégions une analyse comparative avec d’autres pays. Les données utilisées
sont celles publiées dans les études, rapports et sites spécialisées, principalement par le HCP
et la DEFP.
Analysons d’abord le taux d’épargne des ménages qui représente, rappelons-le, la part
(%) de l’épargne des ménages (EM) dans le Revenu National Brut Disponible (RNBD).
37
CHAPITRE 3. ÉPARGNE DES MÉNAGES ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : NIVEAUX ET TENDANCES
RÉCENTES
L’analyse comparative des taux d’épargne des ménages (TEM) au sein d’un certain
nombre de pays du Nord et du Sud (figure 3.1) montre que les taux présentent de fortes
disparités et ne dépendent pas du niveau du développement du pays.
Figure 3.1 – Taux d’épargne des ménages (%), dans quelques pays du Monde, année 2017
Ainsi, la Suède vient en première position avec un taux de 18,7%, suivie de l’Allemagne
(17%), de la France (14,6%), de la Belgique (13,9%). Le Maroc - très proche d’ailleurs du
niveau des Pays-Bas (12,7%) - et la Tunisie occupent une place intermédiaire élevée avec
respectivement 12,5% et 10,9%.
Le TEM au Maroc est ainsi plus élevé en comparaison avec les pays concurrents comme
la Tunisie (10,9%), l’Italie (10,4%), l’Espagne (8,2%) et l’Afrique du Sud (1,3%) et même du
Royaume-Uni.
Pour mieux apprécier l’évolution de l’épargne des ménages, il faut la placer par rapport
aux autres indicateurs macroéconomiques.
38
CHAPITRE 3. ÉPARGNE DES MÉNAGES ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : NIVEAUX ET TENDANCES
RÉCENTES
Les données sur l’Epargne Nationale Brute (ENB), calculée sur la base des prix de
2007, montrent (figure 3.2) que depuis 1980, le RNBD a connu une augmentation soutenue et
irréversible, passant de 87,65 milliards de DH à 1039,81 milliards de DH en 2015, soit une
croissance globale de près de 11% au cours de cette période. Pendant ce temps, l’épargne
nationale a augmenté de 20,66 milliards de DH à 278,12 milliards de DH. Et bien que sa
croissance soit globalement un peu plus élevée (12,5%), cet indicateur a fait l’objet de
fluctuations assez importantes. Ce qui pose la question de savoir si l’hypothèse du cycle de vie
et ses diverses vérifications empiriques, selon lesquelles l’épargne suit la croissance du revenu,
se reproduisent au Maroc.
La croissance du RNBD a été plus rapide que celle de l’épargne nationale. L’écart
creusé par la consommation est devenu ainsi de plus en plus large comme on le voit sur le
graphique. Ce qui laisse supposer que l’augmentation du revenu de 1% ne sera pas suivie de
celle de l’épargne dans les mêmes proportions.
Figure 3.2 – Evolution du RNBD et de l’ENB en millions de DH (base 2007), Maroc, 1980-2015
Par ailleurs, selon une publication du Ministère de l’Economie et des Finances (2014), en
2012, l’épargne nationale brute a enregistré une baisse notable et s’est établie à 216 milliards
de dirham (MMDH) contre 228 MMDH en 2011, soit une baisse de 6% en 2012 après avoir
reculé de 4% en 2011.Sa part dans le PIB a baissé de 2,5 points pour se situer à 25,3% en 2012
contre 27,9% en 2011.
39
CHAPITRE 3. ÉPARGNE DES MÉNAGES ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : NIVEAUX ET TENDANCES
RÉCENTES
Figure 3.4 – Evolution de la structure de l’épargne en termes absolus (en millions de DH, prix
courants), Maroc, 1998-2017
40
CHAPITRE 3. ÉPARGNE DES MÉNAGES ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : NIVEAUX ET TENDANCES
RÉCENTES
De même, l’épargne intérieure a été contractée en enregistrant une baisse de 4,8% pour
se situer en 183,3 MMDH, soit le même niveau qu’en 2011, ramenant sa part dans le PIB à
21,1% en 2012 au lieu 22,8% en 2011. La détérioration de l’épargne intérieure est imputable
au recul de l’épargne publique, représentée par le solde ordinaire de Trésor, qui a enregistré
un solde de -20 MMDH après -7,6 MMDH en 2011, quant à l’épargne privée, elle a enregistré
une baisse de 12,1% après un recul de 4,6% en 2011, ramenant ainsi sa part dans le PIB de
22,8% en 2011 à 21,1% en 2012.
Figure 3.5 – Evolution de la structure (%) de l’épargne en termes (en millions de DH, prix
courants), Maroc, 1998-2017
41
CHAPITRE 3. ÉPARGNE DES MÉNAGES ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : NIVEAUX ET TENDANCES
RÉCENTES
Figure 3.6 – Structure (%) de l’ENB (en millions de DH, prix courants) par type d’institution,
Maroc, 2007-2017
La baisse du taux d’épargne des ménages est imputable au recul de leur taux d’épargne
financière, rapport de leur capacité au revenu disponible brut (RDB), qui s’est situé à 0,5% en
2016 après 2% en 2016 et 1,1% en moyenne entre 2011 et 2015. [DEPF,2018]
Source : DEPF
42
CHAPITRE 3. ÉPARGNE DES MÉNAGES ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : NIVEAUX ET TENDANCES
RÉCENTES
La population mondiale vieillit : les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses et
constituent une part croissante de la population dans presque tous les pays, ce qui a des
conséquences sur pratiquement tous les secteurs de la société, y compris les marchés du travail
et les marchés financiers, la demande de biens et de services tels que le logement, transports
et protection sociale, ainsi que les structures familiales et les liens intergénérationnels.
Figure 3.8 – Evolution des effectifs de la population âgée de 60 ans et plus, Monde, 1950-2100
43
CHAPITRE 3. ÉPARGNE DES MÉNAGES ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : NIVEAUX ET TENDANCES
RÉCENTES
Cette tendance à la hausse caractérise également le poids que les personnes âgées
représentent au sein de la population totale (figure 3.9) : 8% en 1950, 12,3% en 2015 puis
24,1% en 2070 et 28,2% en 2100.
Figure 3.9 – Evolution de la part (%) des personnes âgées de 60 ans et +, Monde, 1950-2100
Toutefois, on peut noter des différences cruciales entre les grandes Régions du Monde
(figure 3.10). Ainsi, en 2017, c’est dans les pays développés que le poids des personnes âgées
est beaucoup plus élevé : 25% en Europe et 22% en Amérique du Nord. A la même date, cette
catégorie de la population ne représente que 12% en Amérique Latine et en Asie et seulement
5% en Afrique.
44
CHAPITRE 3. ÉPARGNE DES MÉNAGES ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : NIVEAUX ET TENDANCES
RÉCENTES
Figure 3.10 – Part des personnes âgées, Grandes Régions du Monde, 2017
Source : www.populationpyramid.net
45
CHAPITRE 3. ÉPARGNE DES MÉNAGES ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : NIVEAUX ET TENDANCES
RÉCENTES
En presque soixante ans, le Maroc a connu des mutations assez conséquentes sur le
plan démographique. La population a triplé entre 1960 et 2019, passant de 11,6 millions à 35,6
millions. Elle sera, d’après les projections du HCP de 43,56 millions en 2050. Le Maroc a connu
sa transition démographique atteignant aujourd’hui la fin de la troisième phase de ce processus
(figure 3.12). Le TBN est passé de 52,5‰ en 1960 à 18,8‰ en 2010. Quant au TBM, il a baissé
de 10,7‰ à 5,6‰ . La croissance démographique a décéléré puisque le TA a connu une baisse
importante passant de 2,74% à 1,32% durant la même période de référence.
Figure 3.12 – Evolution des taux bruts de natalité (TBN), de mortalité (TBM ) et
d’accroissement naturel (TA), Maroc, 1960-2010, en ‰
L’amélioration dans la survie bénéficie autant aux hommes qu’aux femmes avec un
léger avantage au profit de ces dernières.
46
CHAPITRE 3. ÉPARGNE DES MÉNAGES ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : NIVEAUX ET TENDANCES
RÉCENTES
Figure 3.13 – Evolution des taux bruts de natalité (TBN), de mortalité (TBM ) et
d’accroissement naturel (TA), Maroc, 1960-2010, en ‰
Figure 3.14 – Evolution de l’indice synthétique de fécondité (ISF) par milieu de résidence
Comme le montre le graphique 13, la tranche des personnes âgées de plus de 60 ans
47
CHAPITRE 3. ÉPARGNE DES MÉNAGES ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : NIVEAUX ET TENDANCES
RÉCENTES
passe de 7,2% de la population totale en 1960 à près de 11% actuellement et à 23,2% en 2050.
En même temps, la population active, celle âgée entre 15 et 59 ans, passerait de 48,4% de la
population totale à 58,9%.
Figure 3.15 – Structure (%) de la population du Maroc par grands groupes d’âges, 1960-2050
En revanche, la structure par milieu de résidence (figure 3.17) montre que les personnes
âgées seront de plus concentrées dans les villes où elles représenteront à l’horizon 2050 plus
des trois quarts. Et bien qu’en 2019, le poids des personnes âgées soit de 64,1% en milieu
urbain, il faut noter qu’en 1960, ce sont les zones rurales qui abritaient le plus de personnes de
plus de 60 ans avec un pourcentage de 76,5%. La situation va donc vers un inversement total.
48
CHAPITRE 3. ÉPARGNE DES MÉNAGES ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : NIVEAUX ET TENDANCES
RÉCENTES
Figure 3.16 – Evolution de la structure par sexe (%) de la population âgée, Maroc, 2014-2050
Figure 3.17 – Structure par milieu de résidence (%) de la population âgée, Maroc, 1960-2050
Le ratio de dépendance des personées âgées, qui mesure le rapport entre le nombre de
personnes âgées de 60 ans et plus, qui normalement désépargnent, et le nombre de personnes
en âge de travailler (15-59 ans révolus), passe de 14,8% en 1960 à 17,3% en 2019 puis à 39,3%
en 2050, selon les prévisions des différentes caisses de retraites (figure 3.18). Ce qui signifie que
si 100 actifs prenaient en charge globalement 15 personnes âgées en 1960, aujourd’hui ils ont
en charge 17 et cet effectif s’élèvera à près de 25 personnes âgées en 2030 et à 39 en 2050.
49
CHAPITRE 3. ÉPARGNE DES MÉNAGES ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : NIVEAUX ET TENDANCES
RÉCENTES
Figure 3.18 – Évolution du ratio de dépendance des âgées (%), Maroc, 1960-2050
L’indice de vieillissement, qui nous donne une vision claire sur le vieillissement car il
compare l’évolution de la population âgée à celle jeune, n’a pas cessé d’augmenter en passant
de 16,14 à 129,3 durant la période entre 1960-2050, comme montre le graphique (figure 3.19).
50
CHAPITRE 3. ÉPARGNE DES MÉNAGES ET VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : NIVEAUX ET TENDANCES
RÉCENTES
51
CHAPITRE 4
ANALYSE DE L’IMPACT DU
VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
Nous présentons dans ce chapitre les résultats des analyses d’impact du vieillissement
démographique sur l’épargne des ménages selon deux approches : macro et micro.
1 Approche macro-économétrique
Rappelons que dans la modélisation fondée sur les variables macroéconomiques, les
variables sont des séries temporelles.
52
CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
Selon le tableau (figure 4.2), le TEM varie autour d’une moyenne de 9,85%, avec un
minimum de 7,39% et un maximum de 15,54%. Le graphique 1 indique qu’après une tendance
assez linéaire au cours des années 1980 et 1990, le TEM a connu une brusque augmentation
entre 2000 et 2001, en passant de 7,5% à 15,54% avant de se stabiliser durant les années
suivantes autour de la moyenne. Ceci peut s’expliquer par le fait que le revenu disponible d’un
ménage utilisé dans le calcul du taux d’épargne comprend les revenus d’activité, ainsi que les
revenus du patrimoine, les transferts en provenance d’autres ménages et les prestations
sociales.
Or, en 2001, les transferts ont enregistré un niveau record (36,86 milliards de dirhams)
avec une appréciation de plus de 60% par rapport à l’année 2000, sous le double effet de
la dévaluation (5%) résultant de la révision du panier de devises servant de référence à la
détermination du taux de change, d’une part, et de l’effet du passage à l’euro, d’autre part
(SEFRIOUI,2005).
53
CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
54
CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
Nous remarquons que les séries TEM, TAP, INF et E0 sont intégrées d’ordre 0
(stationnaires), alors que la série RD est intégrées d’ordre 1 (stationnaire après la première
différence). Les séries sont ainsi intégrées à des ordres différents, ce qui rend inefficace le test
de cointégration de Engle et Granger (cas multivarié) et celui de Johansen, et rend opportun
le test de cointégration aux bornes (Pesaran, 2001).
55
CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
L’introduction des deux variables INF et E0 dans l’estimation peut causer des problèmes
de mulicollinéarité, donc nous allons les éliminer.
Nous avons signalé que le test de cointégration aux bornes de pesaran et al. (2001)
était adapté pour nos séries. Aussi, rappelons qu’il y a deux étapes à suivre pour appliquer le
test de cointégration de Pesaran :
Nous allons nous servir du critère d’information de Schwarz (SIC) pour sélectionner le
modèle ARDL optimal, celui qui offre des résultats statistiquement significatifs avec les moins
des paramètres.
56
CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
57
CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
Le test de cointégration de Pesaran et al.(2001) exige que le modèle ARDL soit estimé
au préalable. La statistique du test calculée, soit la valeur F de Fisher, sera comparée aux
valeurs critiques (qui forment des bornes) comme suit :
Les résultats du test de cointégration aux bornes confirment l’existence d’une relation
de cointégration entre les séries sous étude (15,14 est > à 4,85), ce qui donne la possibilité
d’estimer les effets de long terme de TAP et RD sur TEM.
Dans cette partie, nous allons tenter de déterminer les relations de causalité qui
existent entre nos variables explicatives et le taux d’épargne des ménages.
Lorsque les variables non stationnaires ne sont pas cointégrées ou sont intégrées à des
ordres différents, le test de causalité de Granger traditionnel devient inefficace. Dans ce cas, l’on
recourt au test de causalité au sens de Toda-Yamamoto (1995) qui est basé sur la statistique
W de Wald, celle-ci est distribuée suivant un khi-deux. L’hypothèse nulle stipule l’absence
58
CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
D’après les résultats du tableau ci-dessous, les deux variables causent effectivement le taux
d’épargne des ménages au niveau de significativité de 10%.
59
CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
Le test est basé sur les statistiques de Fisher ou du multiplicateur de Lagrange LM.
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CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
Il ressort que la probabilité associée à la statistique TR² est supérieure au seuil de 5%. Alors
on accepte l’hypothèse d’homoscédasticité.
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CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
D’abord la moyenne des résidus est quasi-nulle (Mean=1.21e-16). Les résidus sont donc
centrés.
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CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
Le tableau ci-dessous nous montre que le coefficient d’ajustement ou force de rappel est
statistiquement significatif, il est négatif et est compris entre zéro et un en valeur absolue, ce
qui garantit un mécanisme de correction d’erreur, et donc l’existence d’une relation de long
terme (cointégration) entre variables.
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CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
— Le rapport de dépendance exerce un effet négatif sur le taux d’épargne des ménages
à court terme. Cet effet s’inverse plutôt dans le temps : Le rapport de dépendance
d’il y a un an impact positivement le taux d’épargne des ménages, ce qui confirme,
empiriquement dans le cas du Maroc, l’hypothèse de cycle de vie.
— Le taux d’accroissement du PIB exerce un effet négatif sur le taux d’épargne des
ménages à court terme mais s’inversent plutôt dans le temps : Le taux d’accroissement
du PIB d’il y a un, deux ou trois ans impact positivement le taux d’épargne des
ménages, ce qui confirme qu’une augmentation du revenu peut ainsi contribuer à des
taux d’épargne des ménages élevés.
Le tableau ci-dessous nous fournit les coefficients ou élasticités de long terme estimées.
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CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
— l’effet du rapport de dépendance sur le taux d’épargne des ménages reste négatif à
long terme.
— Des épargnants marocains qui sont orientés vers les produits sécurisés et liquides et
l’immobilier.
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CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
2 Approche micro-économétrique
Rappelons ici que la variable épargne des ménages est une variable binaire indiquant
si le ménage estime qu’il est en capacité d’épargner ou non.
Selon le tableau suivant, nous observons que la capacité d’épargne des ménages est liée
au niveau de vie des ménages : le pourcentage varie de 63,1% chez les ménages ayant un
niveau social aisé ou relativement riche à 30,1% parmi les ménages avec un niveau social
moyen puis à 12,6% pour les ménages pauvres ou relativement pauvres avec 12,6%.
En nous basant sur le test de khi-deux, nous remarquons que la p-value égale à 0,000 ce
qui est inférieur à 0,05. Nous rejetons donc l’hypothèse nulle et nous en déduisons qu’il existe
une relation significative entre la capacité d’épargner et le niveau social des ménages.
Figure 4.18 – Part des ménages ayant déclaré être en capacité d’épargner selon le niveau
socioéconomique
66
CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
D’après l’analyse du tableau ci-dessous, nous observons que les ménages qui sont le
plus à même d’épargner sont ceux qui sont de petite taille (moins de trois individus) avec un
pourcentage de 25,4%, suivis par les ménages qui ont une taille moyenne (entre trois et sept
individus) avec un pourcentage de 22,8%. Le niveau le plus faible est observé chez les ménages
de taille élargie (supérieure ou égal à 8) avec 20,5%.
Le test de khi-deux montre qu’il existe une association entre l’épargne et la taille du
ménage.
Figure 4.19 – Part des ménages ayant déclaré être en capacité d’épargner selon la taille des
ménages
Il s’avère que les ménages dont les chefs sont mariés sont relativement plus en capacité
d’épargner (23,7%) que les des ménages dont le chef est non marié (20,9%).
Puisque la p-value est égale à 0,001, ce qui inférieur à 0,05, nous rejetons l’hypothèse
nulle du test de khi-deux et nous acceptons que la capacité d’épargne et l’état matrimonial ne
sont pas indépendants.
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CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
Figure 4.20 – Part des ménages ayant déclaré être en capacité d’épargner selon l’état
matrimonial du chef du ménage
Le tableau ci-dessous montre que les ménages gérés par des femmes ont une probabilité
d’être capables d’épargner moins élevés que parmi les ménages dont le chef est un homme :
18,9% contre 24,1%.
De plus, et selon la p-value du test de khi-deux, nous constatons que l’hypothèse nulle
qui affirme que l’épargne et le sexe du chef du ménage sont indépendant est rejetée. Il y a donc
une association entre ces deux derniers.
Figure 4.21 – Part des ménages ayant déclaré être en capacité d’épargner selon sexe du chef
du ménage
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CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
Après l’analyse bivariée entre notre variable d’intérêt et les variables explicatives, nous
allons effectuer une modélisation par régression logistique binaire, sous le logiciel STATA.
Tout d’abord, nous procèderons par une méthode de sélection automatique des
variables de type descendant qui nous permet d’éliminer une à une les variables non
significatives. Le principe de cette méthode de régression logistique par rapport à la méthode
du rapport de vraisemblance pas à pas descendant est de commencer par le modèle
complet pour ensuite éliminer à chaque étape la variable la moins significative, à condition
que son niveau de signification soit inférieur à 10%.
Dans un premier lieu nous avons intégré la variable âge du chef du ménage comme
variable explicative principale pour vérifier la validité de l’hypothèse de la théorie de cycle de
vie. Sachant que cette variable a trois modalités, la première relative à la classe d’âge moins
de 25 ans, la deuxième est la classe d’âge 25-60 ans et la dernière associée à la classe d’âge
plus de 60 ans.
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CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
Il s’avère ainsi que l’âge n’est pas statistiquement significatif puisqu’il a été éliminé de
la régression par la modélisation statistique. Même si, comme l’indique l’annexe B, ce modèle
a une bonne capacité prédictive de 78% et la courbe de ROC possède un AUC de près de 0,7.
Ce qui veut dire que l’âge du chef du ménage n’a aucun impact sur l’épargne des
ménages.
Nous allons tester un autre modèle, avec la part des personnes âgées dans le ménage
comme mesure du vieillissement démographique.
Après l’estimation du nouveau modèle, nous avons obtenu les résultats suivants :
Ce premier tableau montre les différentes variables qui vont être incluses dans le
modèle. Nous constatons que trois sont éliminées à savoir l’âge du chef du ménage, le milieu
de résidence et la variable qui indique si le chef est alphabétisé.
Ce tableau est utilisé aussi pour s’assurer que le nouveau modèle (où nous avons inclus
les variables explicatives) permet d’expliquer la variable d’intérêt plus que le modèle nul (avec
la constant seulement), à travers le test de khi-deux qui permet de voir s’il y’a une différence
significative entre le modèle complet et le model nul.
La p-value est de 0,000 <0,05, ce qui nous permet de constater que le modèle avec les
variables explicatives permet de prédire la variable d’intérêt.
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CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
Le tableau nous donne également des informations sur les coefficients estimés de ces
variables ainsi que leur écart-type, les statistiques de Wald, les p-values associées et les
intervalles de confiances. Dans le cas de la régression logistique, les valeurs des coefficients
estimés des variables explicatives ne sont pas interprétables, ce qui nous intéresse dans ce cas
ce sont leur signe. Ces derniers indiquent si la variable affecte à la hausse ou à la baisse la
probabilité qu’un ménage puisse épargne.
Le tableau ci-dessus nous donne les rapports de côte ou les Odds Ratio , notés OR.
L’interprétation de ces derniers dépend de la nature de la variable indépendante associée. Un
OR supérieur à 1 indique une augmentation des chances d’être positif, tandis qu’un OR
inférieur à 1 diminue les probabilités d’être positif. En effet pour une variable explicative
quantitative les OR s’interprètent de la manière suivante : l’augmentation de la variable
quantitative d’une unité, permet aux ménages d’avoir OR=exp(β) plus (ou moins) de chances
d’être épargnants. Dans le cas d’une variable explicative qualitative, il faut tout d’abord
définir la modalité de référence et les OR seront alors définis en opposition à cette modalité de
référence. Ce choix de situation de référence est très important pour l’interprétation, dans
notre cas nous avons essayé de choisir la modalité la plus fréquente.
D’après les résultats obtenus ci-dessus, nous remarquons que les ménages très riches ou
relativement riches ont 2,8 plus de capacité d’épargner que les ménages qui ont un niveau
social moyen. Alors que les ménages qui ont un niveau social relativement pauvre et les très
pauvres ont une capacité inférieure d’être épargnants.
L’OR relatif à la part des personnes âgées au sein du ménage vaut 1,2 qui est supérieur
à 1. La probabilité pour qu’un ménage épargne augmente alors avec l’augmentation de la part
des personnes âgées.
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CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
Nous constatons également que la taille du ménage est liée négativement à la capacité
d’épargne des ménages. En effet l’OR associé à cette variable vaut 0,83, ce qui est inférieur à
1 et indique que la probabilité d’épargne des ménages diminue avec l’augmentation leur taille.
Pour l’état matrimonial du chef du ménage, nous observons que l’OR associé la
modalité non marié vaut1,21 qui est supérieur à 1. Les ménages qui ont un chef
célibataire non mariée ont plus une chance d’épargner 20% supérieur à celle des ménages avec
un chef marié.
En ce qui concerne le nombre d’inactifs au sein du ménage, nous constatons que l’OR
associé est inférieur à 1, alors la probabilité d’épargne des ménages diminue avec l’augmentation
du nombre des inactifs au sein du ménage. En revanche, les dépenses annuelles des ménages
ont un OR supérieur à 1. Ceci implique que la probabilité d’épargne des ménages augmente
avec l’augmentation de leurs dépenses annuelles.
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CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
Notre modèle permet de classer correctement jusqu’à 63,5% des ménages épargnants
et 78,8% des ménage qui n’épargnent pas. Ainsi globalement 78,1% des ménages ont pu être
classés correctement. Ce qui nous permet de constater qu’il a une bonne capacité prédictive.
Ce constat est corroboré par la courbe de ROC ci-dessous. En effet, nous pouvons avancer
que la qualité de discrimination du modèle est acceptable, étant donné que la courbure est
éloignée significativement de la première bissectrice. La valeur de l’AUC (Area Under Curve),
pour une mesure plus exacte, est de 0,6982, très proche à 0,7, indique une discrimination
acceptable du modèle.
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CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
En résumé pour la régression logistique, nous pouvons avancer que d’après les données
dont nous disposons, il n’ya pas de relation statistique significative entre la capacité à
épargner des ménages et le milieu de résidence. De même, la variable niveau d’instruction
du chef du ménage n’introduit aucune différence entre les ménages, c’est-à-dire que le fait
qu’un chef du ménage sache lire et écrire ou non n’influence pas la capacité d’épargner chez
les ménages.
La part des personnes âgées est aussi significative et présente une association
statistique positive avec la variable d’intérêt : il est plus probable d’être en capacité
d’épargner lorsque le poids des personnes âgées au sein du ménage augmente.
L’état matrimonial du chef du ménage affecte aussi la capacité d’épargne des ménages :
le fait que le chef du ménage est non marié augmente les chances d’épargne chez les ménages.
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CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
Le sexe du chef du ménage est aussi un facteur déterminant de l’épargne des ménages
puisque nous observons que lorsque le chef du ménage est une femme, le pouvoir d’épargner
diminue de 32,8% par rapport aux ménages dont les chefs sont des hommes.
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CONCLUSION GÉNÉRALE
La théorie du cycle de vie est en effet le seul outil qui va nous aider à analyser le lien
entre le vieillissement de la population et l’épargne. L’approche théorique de ce modèle
consiste à relier les tendances démographiques et le comportement d’épargne des agents ayant
pour objectif de maintenir constant le niveau de leur consommation tout au long de la durée
de vie.
Tout d’abord, nous avons commencé par définir les différents concepts et les notions et
présenter quelques travaux qui existent dans la littérature et qui portent sur la relation entre
les changements démographiques et l’épargne.
Ensuite, nous avons présenté les sources des données et les méthodologies adoptées
pour notre travail ainsi les variables susceptibles d’avoir un effet sur l’épargne des ménages.
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CHAPITRE 4. ANALYSE DE L’IMPACT DU VIEILLISSEMENT SUR L’ÉPARGNE
A partir de l’analyse des résultats des deux modèles adoptés, la remarque qui s’impose
concerne l’hypothèse de la théorie de cycle de vie. En effet le premier modèle vient confirmer
cette hypothèse alors que le deuxième l’a rejeté.
Ce constat peut être expliqué par le fait qu’au niveau du modèle micro-économétrique
nous avons utilisé comme variable dépendante la capacité à épargner telle qu’elle est déclarée
par le ménage. Or, il peut y avoir une différence entre avoir le sentiment d’être capable
d’épargner et la réalisation effective de l’épargne.
— soit parce qu’elles ont plus de revenu par rapport aux générations plus jeunes ;
rappelons que les taux de chômage au Maroc sont plus élevés chez les jeunes (les ¾
des personnes en chômage au Maroc sont des jeunes de moins de 35 ans) ;
— soit elles sont peu réceptives aux sollicitations de la société de consommation ;
— ou bien parce qu’elles anticipent sur les difficultés économiques et sociales de leurs
descendants ou encore que l’augmentation de l’espérance de vie les pousse à anticiper
une durée vie encore longue et une incertitude quant sur l’avenir. L’enquête sur les
personnes âgées (HCP, 2006) a montré que pour la planification de l’avenir, le moyen
le plus récurrent reste l’épargne avec 49,6%, suivi par le fait de compter sur les
enfants avec 46,0%. Sinon, on peut penser que dans ce type de ménage, il y a peut-
être tendance à être plus optimiste que les autres.
77
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[24] https ://www.lafinancepourtous.com/
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WEBOGRAPHIE
80
ANNEXE A
Rapport de dépendance RD
81
ANNEXE A. LES SORTIES RELATIVES À LA STATIONNARITÉ DES VARIABLES
82
ANNEXE A. LES SORTIES RELATIVES À LA STATIONNARITÉ DES VARIABLES
Espérance de vie
83
ANNEXE A. LES SORTIES RELATIVES À LA STATIONNARITÉ DES VARIABLES
Taux d’inflation
84
ANNEXE A. LES SORTIES RELATIVES À LA STATIONNARITÉ DES VARIABLES
85
ANNEXE B
Matrice de confusion
86
ANNEXE B. LES SORTIES RELATIVES À LA RÉGRESSION LOGISTIQUE
Test de Hosmer-lemeshow
La courbe de ROC
87