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DC2- Intervention sociale

Accompagnement individuelle :
Madame D en situation de précarité
financière confrontée à des difficultés
administratives

DECESF
MAELYS LAPERCHE
DECLARATION SUR L’HONNEUR CONTRE LE
PLAGIAT

J’atteste avoir lu les consignes anti-plagiat communiquées par Askoria, d’être conscient(e) que le
plagiat constitue une violation des droits d’auteur ainsi qu’une fraude caractérisée.

Je soussignée, laperche Maëlys, déclare, sur l’honneur être personnellement l’auteur(e) du document
écrit intitulé « DC2- Intervention sociale » réalisé dans le cadre de la formation préparatoire au
Diplôme d’Etat de Conseiller en Economie Sociale Familiale et de ne pas avoir eu recours au plagiat
pour le rédiger.

Fait à : Augan,

le 21/06/2023

Signature :
Sommaire

Introduction ........................................................................................................................... p.1

I- Le CIAS de P implanté au sein d’un territoire rural ................................................. p.1-5


1.1- Le secteur d’intervention du CIAS de P ...................................................................... p.1
1.2- Des acteurs du territoire engagé dans la lutte contre la précarité ................................ p.1
1.3- Une population grandissante mais vieillissante ........................................................ p.1-2
1.4- Le cadre législatif du CIAS ......................................................................................... p.2
1.5- Le financement ........................................................................................................ p.2-3
1.6- Un public aux problématiques diverses .................................................................... p.3-4
1.7- Le poste de CESF au sein du CIAS ............................................................................. p.4
1.8- Une équipe pluridisciplinaire : des compétences mutualisées .................................... p.5
1.9- La CESF impliquée dans une dynamique partenariale ............................................... p.5

II- Madame R en situation de précarité financière confrontée à des difficultés


administratives .................................................................................................................. p.5-8
2.1- Le contexte .................................................................................................................. p.5
2.2- Une situation budgétaire fragile ............................................................................... p.5-7
2.2.1- Les ressources .................................................................................................. p.6
2.2.2- Dette de loyer ................................................................................................... p.6
2.2.3- Les aides FSL dans le cadre d’impayés en énergie .......................................... p.7
2.2.4- Un système d’enveloppe utilisé pour la gestion des retraits ............................ p.7
2.2.5- Des droits à l’épicerie sociale .......................................................................... p.7
2.3- Une santé fragile ...................................................................................................... p.6-7
2.4- Environnement familial ................................................................................................ p.7
2.5 Hypothèse de compréhension ................................................................................... p.7-8

III- Un projet co-construit avec Madame D .................................................................. p.8-10


3.1- L’accompagnement mené avec Madame D ............................................................. p.9-10

IV- Analyse...................................................................................................................... p.10-11

V- L’évaluation de l’accompagnement......................................................................... p.11-12


5.1- L’évaluation de l’intervention..................................................................................... p.12
5.2- L’évaluation des objectifs ........................................................................................... p.12

Conclusion ............................................................................................................................ p.12


Introduction

Dans le cadre de mon diplôme d’état de Conseillère en Economie Sociale et Familiale


(DECESF), je suis en apprentissage au sein d’un centre intercommunal d’action sociale.
A travers cet apprentissage, je souhaite découvrir une nouvelle structure, son fonctionnement
ainsi que le public qu’elle accompagne. Par ailleurs, je souhaite évoluer dans ma posture
professionnelle en mettant en pratique et en approfondissant mes connaissances et mes
compétences en tant que future CESF. Dans un premier temps, je vais présenter la structure ou
je suis en apprentissage, ensuite j’étudierai la situation individuelle de la personne accompagnée
et enfin je vous présenterai le projet d’interventions mis en place avec la personne.

I- Le CIAS de P implanté au sein d’un territoire rural

1.1- Le secteur d’intervention du CIAS de P

En fonction depuis le 1er janvier 2017, cette intercommunalité regroupe 30 communes. Situé
entre lac, rivières et forêts, au centre des principaux axes routiers bretons, P Communauté est
un territoire dynamique et attractif, composé de plus de 42 000 habitants et réparti sur 804,76
km², ce qui représente 52 habitants par km².

1.2- Des acteurs du territoire engagés dans la lutte contre la précarité

Sur le territoire, de nombreux acteurs s'engagent dans la lutte contre les inégalités. Parmi eux,
on trouve des professionnels de l'emploi et de l'insertion tels que Pôle emploi, la Mission locale,
l'association C.H.A.I.N.E. et l'AMISEP. Les politiques sociales du département sont portées
par le Centre-Médico-Social, qui regroupe différents services tels que la Protection Maternelle
et Infantile (PMI) et des travailleurs sociaux qui accompagnent les personnes en difficulté
financière ou sociale. Des chargées d'insertion professionnelle sont également présentes pour
aider les bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA) dans leur parcours d'insertion. Les
CCAS et le CIAS, dont les missions seront expliquées ci-dessous, jouent également un rôle
important. De nombreuses associations travaillent sur le territoire pour lutter contre les
inégalités. Parmi elles, on peut citer l'épicerie social, la Croix-Rouge, le Secours Populaire, le
Secours Catholique, AIDES (Association de lutte contre le sida et les hépatites en France) et
l'UDAF. Toutes ces structures permettent d’accompagner les habitants de la collectivité, qui ne
cessent de s’accroitre et avec une moyenne d’âge de 60 ans.
1.3- Une population grandissante mais vieillissante

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En 2018, la population se composait de 49% d’hommes et de 51% de femmes. La catégorie de
population la plus représentée sur l’intercommunalité est celle des 45-69 ans. Toutefois, c’est
la tranche d’âge des 60-74 ans qui augmente le plus. Les jeunes de 15 à 29 ans sont peu présents,
ce qui peut s’expliquer par le fait qu’il y a peu de formations supérieures sur le territoire. La
population du territoire est vieillissante. En effet, entre 2010 et 2018, le nombre de personnes
âgées de moins de 30 ans est en diminution et celle des plus de 60 ans en augmentations. Le
nombre de demandes d’hébergement pour le public âgé augmente tout comme la charge de
travail pour les intervenants à domicile ou encore les demandes pour les services de portage de
repas. On dénombre 152 personnes bénéficiant du service de portage de repas organisé par la
collectivité et 21 sur liste d’attente en mars 2022.

1.4-Le cadre législatif du CIAS

Le CIAS est géré par un conseil d’administration composé à part égale par des élus et des
membres d’associations. Une majorité des aides facultatives du CCAS de P ont été transférées
au Centre intercommunal d'action sociale (CIAS). Le CIAS est donc un service mutualisé avec
le CCAS. Cette mutualisation vise à renforcer l'efficacité et la qualité des services sociaux en
regroupant les ressources et les compétences, afin de mieux répondre aux besoins des citoyens
et d'optimiser les politiques d'action sociale sur le territoire concerné. Le CIAS est d’ailleurs
chargée de la politique sociale locale. Les centres intercommunaux d'action sociale (CIAS) ont
une compétence étendue dans le domaine de l'action sociale et médico-sociale. Ils offrent aux
petites communes sans Centre Communal d'Action Sociale (CCAS) l'opportunité de développer
ou d'améliorer leur politique d'action sociale. Au sein du CIAS de P, les principales missions
sont : la lutte contre les exclusions, notamment l'aide alimentaire, la prévention et l’animation
pour les personnes âgées, la gestion d'établissements d'hébergement pour personnes âgées, le
soutien au logement et à l'hébergement, la petite enfance, l’accompagnement budgétaire, le
point conseil budget….

1.5- Le financement

Le budget du centre intercommunal d'action sociale est indépendant de celui de la commune.


Le Président est l’ordonnateur des dépenses et des recettes, qui sont contrôlées par le comptable
public lors de l’approbation du compte de gestion. Les dépenses et les recettes du CIAS sont
votées par le Conseil d'administration chaque année dans le budget prévisionnel. Les recettes
du CIAS sont fixées par l’article 25 du décret n° 95-562 du 6 mai 1995 et se composent de la
façon suivante :

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-les subventions versées par la commune
- les produits provenant des prestations de services fournies par le CIAS,
-les versements effectués par les organismes d'assurance maladie, d'assurance vieillesse,
-les caisses d'allocations familiales ou par tout autre organisme ou collectivité, au titre de leur
participation financière aux services gérés par le CIAS ;
-le produit des prestations remboursables (exemple prêt remboursable) ;
-les subventions d'exploitation et les participations ;
-les remboursements des frais liés à l'établissement des dossiers de demandes d'aide sociale
légale · les dons et legs

1.6- Un public aux problématiques diverses

De part ses différents services, le CIAS accueille un public varié, des personnes en situation de
précarité, des personnes en situation de handicap, des personnes âgées…

Lutte contre les exclusions

Dans le cadre de la lutte contre les exclusions le public rencontré est généralement des
personnes rencontrant des difficultés d’insertion sociale et professionnelle et/ou en situation de
handicap. Il peut aussi s’agir de personnes rencontrant des difficultés liées au logement, que ce
soit dans l’accès ou le maintien. Les difficultés de budget sont souvent la conséquence
d’accident de la vie, de problèmes de santé, d’addiction, ou bien encore de personne en
souffrance psychique.

Les impayés en énergie et en eau

Les jeunes en situation précaire ainsi que les personnes âgées disposant de faibles retraites sont
les catégories les plus vulnérables face aux difficultés de paiement de leurs factures d'énergie
et d’eau. Les travailleuses sociales chargées des dossiers constatent une hausse du montant des
factures impayées chez les résidents de l'intercommunalité.

Aide alimentaire

Au niveau de l’aide alimentaire, les difficultés des nouveaux bénéficiaires sont généralement
des personnes sans emploi du fait de la crise sanitaire, et aussi des personnes en situation
irrégulière en attente de l’actualisation ou régularisation de leur dossier. L’épicerie sociale a été
créée en 2016 par le CIAS de P, en partenariat avec la banque alimentaire. Les bénéficiaires
sont orientés par les services sociaux du secteur et le CIAS. Le calcul du reste à vivre est utilisé.

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Actuellement, deux problématiques sociales du territoire sont identifiées, la mobilité et le
logement. En effet, malgré le développement de réseaux de transport, un manque d’offre de
mobilité se fait ressentir sur le territoire pour les personnes n’ayant pas le permis de conduire
ou pas de voiture. De plus, les délais d’accès au logement sociale mais également dans le parc
privé s’allongent, entraînant des situations d'hébergement précaires pour des publics
vulnérables.

Suite à l'identification des problématiques rencontrées par les personnes accueillies au sein du
CIAS, voici un aperçu des missions de la CESF qui visent à répondre à ces besoins.

1.7- Le poste de CESF au sein du CIAS

Au sein du CIAS, la CESF a de multiples missions. Elle est en charge de l’épicerie sociale du
secteur. Elle gère l'approvisionnement des denrées en lien avec les bénévoles. L’épicerie sociale
se trouve dans un bâtiment nommé la maison des solidarités. C’est un lieu regroupant plusieurs
associations caritatives comme la croix rouge, le secours populaire, le secours catholique, la
CESF gère et coordonne également ce lieu. En lien avec l’épicerie sociale, elle organise la
collecte nationale de la banque alimentaire sur le secteur de P chaque année (gestion planning,
recherche bénévoles, intendance…)

De plus, en 2020, le CIAS a été labellisé “Point Conseil Budget”. A ce titre, la CESF réalise
des accompagnements budgétaires et administratifs et des dossiers de surendettement.

La CESF a également des missions au sein du CCAS. En 2007, une convention a été signée
entre le conseil départemental et le CCAS de P pour l’instruction des demandes d’aides
financières FEE au titre des Fonds Solidarité Logement. Cette aide est à destination des usagers
rencontrant des difficultés pour le paiement de leurs factures d’énergies (eau, gaz, électricité,
fuel, bois…) menacés de coupures. Les aides sont attribuées sur critères de ressources et
étudiées en commission. La CESF instruit les dossiers avec étude budget et globale et les
présente en commission.
Depuis 2019, deux logements d’urgence ont été mis en place sur la ville afin de répondre à
certaines situations (violences conjugales, incendie…). En échange d’une participation
financière, les personnes peuvent bénéficier de ce logement et d’un accompagnement social
durant 6 mois maximum. La CESF a un rôle de coordination de ces logements en partenariat
avec le service intégré d'accueil et d’orientation et l’AMISEP.

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II- Madame R en situation de précarité financière confronté à des difficultés
administratives

2.1- Le contexte

Madame D, est une femme âgée de 69 ans. Elle est séparée. Mme a un fils, aujourd’hui en
situation de handicap, à cause de plusieurs accident vasculaire cérébral. Il a des séquelles
psychologiques. Monsieur habite dans la même commune que sa mère. Madame est en retraite,
elle est locataire d’un appartement, dans le parc privé. En 2014, Madame D a sollicité pour la
première fois le CCAS pour une dette de loyer d’un montant de 4000€ suite à plusieurs impayés,
une dette SAUR de 400€ et une dette EDF de 300€. Ses droits n'étaient pas tous ouverts,
Madame a donc eu une aide administrative pour la constitution des dossiers de complémentaire
santé solidaire (CSS) et de revenu de solidarité active (RSA).
En 2019, Madame D a sollicité la CESF du CCAS pour un accompagnement administratif et
budgétaire suite à des découverts réguliers Depuis, Madame est accompagnée régulièrement
dans le rangement de ses papiers et le suivi budgétaire qui peut passer par la demande d’aides
financières.

2.2- Une situation budgétaire fragile (Cf. annexe 1)

2.2.1- Les ressources


Au niveau budgétaire, Madame D à de faibles ressources. En effet, elle bénéficie de l'allocation
de solidarité aux personnes âgées (ASPA). Madame n’a pas eu une carrière complète et a
travaillé dans le domaine de la radio où elle n’était pas toujours déclarée, ce qui explique
aujourd’hui une faible retraite. Lors d'une visite à domicile en 2022, la conseillère en économie
sociale et familiale a découvert un courrier informant Madame D qu'une saisie sur sa retraite
avait été effectuée en raison d'impayés s'élevant à 9000 €. Madame D m’a expliqué que cette
dette était due à des loyers impayés pendant sa cohabitation avec son ex-conjoint. Elle n'était
pas au courant des dépenses du ménage et n'a jamais reçu d'explication concernant le montant
de cette dette. En conséquence, sa pension de retraite est amputée de 60,48 €, ce qui la porte à
un montant mensuel de 888,47 €.

2.2.2- Dette de loyer


Madame D, a des difficultés dans sa gestion budgétaire. Elle avait une dette de son loyer actuel
de 3200€, un plan d’apurement a été mis en place en 2019 avec sa propriétaire à hauteur de
100€ / mois. La CESF a donc cherché des financements pour l’aider dans le paiement de sa

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dette en 2022, car la dette est difficilement apurée à cause des faibles ressources. Elle a bénéficié
d’une subvention de 2000€ de sa caisse de retraite. Après avoir pris contact avec l'agence
immobilière, ils m'ont informé que la dette a été entièrement remboursée à ce jour.

2.2.3- Les aides FSL dans le cadre d’impayé en eau et en énergie


Après l’étude des relevés de compte en 2019, il a été constaté qu'aucun prélèvement n'était mis
en place pour la SAUR. Par conséquent, afin de régulariser la situation, la CESF a expliqué à
Madame l’intérêt de la mensualisation et il a donc été convenu en accord avec Mme D de mettre
en place cela par prélèvement automatique. Cependant, en raison de la crise du Covid-19 en
2020, l'accompagnement de Madame a été difficile, car la CESF ne pouvais plus intervenir à
domicile. Par conséquent, en 2021, Madame s'est retrouvée confrontée à une facture SAUR
d'un montant de 600 € en raison de plusieurs impayés accumulés. Une aide fonds de solidarité
au logement a été accordée, lui permettant de bénéficier d'une aide financière de 350 €. Un plan
d'apurement a été mis en place pour régler le reste de la dette, et il a été intégralement remboursé
à ce jour.
En novembre 2022, j’ai également pu accompagner Madame dans la constitution d’un dossier
FEE (Fonds Eau Energie) suite à plusieurs rejets de prélèvement ENGIE. La totalité de la
somme ne peut pas lui être versée et j’alerte Madame sur le fait que l’aide est ponctuelle, c’est
une aide exceptionnelle et il est important que les prélèvements passent pour ne pas être dé
mensualiser.

2.2.4- Des droits à l’épicerie sociale


Malgré les impayés, Mme a un budget serré, elle peut donc prétendre à l'épicerie sociale pour
soulager le budget, une ouverture de droit à l’épicerie sociale a été effectuée. J’ai pu
accompagner Mme D dans le renouvellement de sa prescription. La CESF a proposé à Madame
un système d'enveloppe pour les retraits, afin qu'elle ne se retrouve pas à découvert en retirant
son argent avant les prélèvements. Suite à un accord avec Madame, il a été convenu qu'elle peut
retirer jusqu'à 90 € par semaine, en gardant une enveloppe de 25 € pour les dépenses mensuelles
à l'épicerie sociale.

2.3- Une santé fragile

Au niveau de la santé, la question d’une aide à domicile s’est posée. En effet, Madame a des
difficultés à se déplacer. Un dossier d'aide sociale a donc été effectué pour une aide-ménagère.

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De surcroît, Madame D semble avoir une fragilité psychique, elle m’informe qu’elle n’a jamais
accepté sa perte d’autonomie et regrette ses « années passées ». Malgré une orientation vers une
psychologue, Madame D n'a pas pu y assister en raison de difficultés financières et de
problèmes de mobilité. Il est à noter que Madame D a une consommation de tabac qui impact
son budget. Dans le but de l'aider, une orientation vers des professionnels de santé, tels qu'un
psychologue et des spécialistes de l'hypnose, lui a été conseillée. Cependant, Madame D n'a pas
entrepris les démarches nécessaires pour consulter ces professionnels. Bien qu'elle ait déjà
essayé de réduire sa consommation, les résultats n'ont été que temporaires, la conduisant à
reprendre une consommation importante après seulement quelques semaines. Cette situation a
des conséquences significatives sur son budget (environ 300€/mois).

2.4- Environnement familial


Son fils vit seul à domicile mais il ne peut plus travailler. Lors des rendez-vous, Madame D
parle souvent de son fils. Elle aide son fils à gérer l’intendance de son domicile, alors qu’elle
se fait aider elle-même. Madame dépense régulièrement de l’argent pour lui. C’est une dame
isolée, qui a peu de contacts extérieurs hormis son fils.

2.5 Hypothèse de compréhension

Mon rôle en tant que future CESF et pour répondre à la demande de Madame D, est d’analyser
son budget, de comprendre pourquoi elle annule les rendez-vous, pourquoi il y a des retraits
importants, pourquoi Madame a potentiellement développé une phobie administrative.
Madame a besoin d’un suivi régulier mais il est difficile de la rencontrer, elle est dans la
demande mais elle ne répond pas par la suite à nos sollicitations. Elle ne prévient pas quand elle
reçoit des courriers. On peut donc se demander si Madame souhaite réellement être
accompagnée, elle nous sollicite seulement pour le renouvellement de l’épicerie sociale.
Madame est toujours contente de nos visites à domicile, elle se mobilise quelques semaines et
après elle ne donne pas de suite. La fréquence des rendez-vous n’est peut-être pas adaptée à ses
besoins. Madame a peut-être honte de se faire aider, elle semble mettre de la distance dans ses
propos vis-à-vis de nous.
Lors de la dernière visite à domicile au mois de mars, Madame D a ouvert son courrier devant
nous qui datait du mois d’octobre et novembre 2022. Madame semble avoir développé une
phobie administrative. Selon Maïté Tranzer, psychologue clinicienne "La phobie administrative
est une peur maladive d’une situation, d’un accomplissement d’actions, qui se transforme

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souvent en angoisse radicale voire paralysante. Ce n’est pas un trouble répertorié dans une
classification psychologique mais, en revanche, elle peut dans certains cas être en lien avec des
dépressions". La santé mentale de Madame pourrait être en lien avec cette difficulté
administrative.
Une mise sous curatelle a été évoquée par la CESF et même acceptée par Mme en 2021, la
visite médicale représente un coût important d’environ 200 €, la CESF a donc proposé à
Madame de mettre 10 € de côté chaque mois pour payer les frais mais également pour la
responsabiliser et connaitre sa motivation, seulement il semble qu’elle rencontre des difficultés
à le faire. Elle préfère que ce soit nous qui intervenions à domicile pour l’aider dans ses
démarches parce « qu’il y a plus de liberté, plus de non-dits, moins de contraintes et donc moins
de règles ». En effet, la curatelle est une mesure judiciaire destinée à protéger un majeur et son
patrimoine. Elle lui permet d'être conseillé et/ou d'être accompagné pour les actes importants
comportant un engagement. Madame D, serait donc accompagnée dans ces démarches et une
personne sera chargée de la gestion de ses comptes.
Nos disponibilités ne permettent pas un suivi plusieurs fois par mois de Madame et il est plus
difficile d’être en veille sur le budget. De plus, si madame ne se mobilise pas à la suite de nos
visites l’accompagnement n'est pas bénéfique.

III- Un projet co construit avec Madame D.


Finalité But Objectifs
-Prendre conscience de la
Avoir une situation situation et s’engager dans un
budgétaire stable et un suivi accompagnement.
administratif régulier S’approprier le système
d’enveloppe, les
préconisations de la CESF
-Traiter les courriers (lire,
classer…)
Favoriser une stabilité -Clarifier la relation avec le
administrative et budgétaire fils
pour conserver un logement - Sensibiliser Madame a une
mesure d’ASL.
-Sensibiliser Madame sur la
Sensibiliser Madame sur un possibilité d’une mesure de
accompagnement contractuel protection judiciaire.
-évaluer sa capacité à être
autonome
administrativement et
financièrement

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3.1- L’accompagnement mené avec Madame D

En ce qui concerne la prise de rendez-vous, je demandais à Madame quand elle était disponible
et sur quels temps elle souhaitait que l’on se rencontre. Il est important pour moi de lui proposer
des dates d’entretien adaptées à son rythme, ses envies et sa motivation.

L’accompagnement administratif :
Madame D et moi avons jugé important de travailler sur sa gestion administrative. En effet,
Madame a des difficultés dans sa gestion des courriers et ne semble pas consciente de
l’importance dans certains cas de le faire. Lors du premier rendez-vous nous avons donc trier
les documents importants, Madame les ranges ensuite dans un trieur par catégorie.

Electricité :
Lors de notre premier rendez-vous, nous avons découvert une lettre qui indiquait que Madame
avait subi plusieurs rejets de prélèvement et qu'elle avait une facture impayée de 450 €. Nous
avons décidé d'appeler ensemble le fournisseur pour obtenir des explications sur cette situation.
Un conseiller nous a informés que Madame avait été désinscrite du prélèvement mensuel suite
à un rejet, ce qui expliquait le montant de la facture impayée. Plusieurs mois de paiement étaient
en retard. Madame D a demandé au conseiller si elle pouvait rétablir le prélèvement mensuel,
mais il nous a été indiqué qu'il fallait attendre un courrier de désinscription. En outre, Madame
avait reçu un chèque énergie de 200 €, que nous avons enregistré en ligne.

Lors de notre deuxième rendez-vous, nous avons rétabli le prélèvement mensuel avec une date
personnalisée, afin qu'il soit prélevé juste après les ressources de Madame. Grâce au chèque
énergie, la dette a été réduite, nous avons donc convenu de l'étaler en trois paiements.
Saur :
Madame a également reçu un courrier de la SAUR l'informant d'une augmentation de sa
consommation d'eau, passant de 18 à 32 €. Cette augmentation était surprenante étant donné
que Madame n'a pas de machine à laver, ne prend pas de douche et passent régulièrement du
temps chez son fils. Nous attendons maintenant la réponse de la propriétaire afin qu'elle puisse
nous indiquer l'emplacement du compteur d'eau, ce qui nous permettra de garantir l'exactitude
du relevé.

Loyer :

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Madame avait une dette de loyer, mais elle a maintenant été entièrement remboursée. Nous
avons donc contacté l'agence immobilière pour revoir les modalités de paiement du loyer.
Madame devra se rendre à la banque afin de modifier le montant de son virement permanent.
De plus, lors de ma visite à domicile, Madame avait reçu une lettre de la CAF qui lui indiquait
qu’elle devait donnée un justificatif de paiement de sa dette sinon ces aides aux logements
seront suspendus. J’ai donc demandé à Madame s’il elle souhaitait appeler seule l’agence afin
de leur demander le justificatif.

L’accompagnement budgétaire :

Madame était sur le point d'épuiser son accès à l'épicerie sociale. J'ai donc réévalué sa situation
budgétaire et lui ai accordé une prolongation de trois mois pour son accès.

En étudiant ses relevés de compte j’ai pu voir que Madame était souvent débitrice à la fin du
mois. Avec l’accord de Madame D, j’ai donc réalisé une fiche budget afin de calculer son reste
à vivre. J’ai ensuite divisé son reste à vivre par 4 ou 5 semaines pour informer à Madame
combien elle peut retirer par semaine. Je lui conseille donc de garder son argent dans différentes
enveloppes pour chaque semaine.

Accompagnement globale :

Madame m'a confiée qu'elle se sent en dépression et qu'elle se sentait mal moralement. J'ai pris
le temps de l'écouter et je lui ai parlé du service de psychologie gratuit disponible au point santé
sur la commune.

Dans le but d'alléger la charge physique et psychologique de Madame, j'ai pris l'initiative de
contacter l'ADMR, l'un de nos partenaires, pour évaluer la situation de son fils. En effet, son
fils bénéficiait également d'une aide à domicile pour les tâches ménagères et les courses, mais
selon Madame, cette aide a été renvoyée en raison de son manque d'assiduité. La secrétaire de
l'ADMR m'a informée qu'il y avait également des problèmes de paiement, ce qui a conduit à la
cessation de l'aide. La secrétaire m'a expliqué que Monsieur pourrait soumettre une demande
d'aide sociale légale pour bénéficier d'une assistance à domicile. Lors de ma visite à domicile,
j'ai expliqué cette possibilité à Madame et je lui ai demandé si elle était d’accord pour que je
contact la référente de son fils afin d’en discuter avec elle. Effectivement, son fils est suivi par
un SAVS (service d’accompagnement à la vie sociale).

IV- Analyse

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Je suis intervenue à différents moments de l'accompagnement de Madame D pour l’aider à
surmonter ses difficultés sociales et économiques

J’ai placé Madame D au cœur de son intervention. En effet, j’ai cherché à comprendre ses
besoins ses attentes et ses ressources afin de l’aider à trouver des solutions adaptées à sa
situation. J’ai favorisé sa participation active et je l’ai encouragée à prendre des décisions
autonomes pour améliorer sa vie quotidienne. J’ai travaillé en étroite collaboration avec
d'autres professionnels et structures, tels que l’ADMR. Le partenariat permet de mobiliser les
ressources et les compétences nécessaires pour répondre aux besoins identifiés.
J’ai tenté adopter une posture bienveillante, respectueuse et non jugeante dans mon
accompagnement. Dans mon intervention, j’ai respecté les principes éthiques fondamentaux
tels que la confidentialité, le respect de la personne, la non-discrimination et la protection des
droits individuels. Cela doit agir dans l'intérêt de Madame D en favorisant son bien-être et en
prenant en compte ses spécificités. Je me suis également assuré du consentement éclairé de
Madame en garantissant la qualité et la pertinence des informations transmises et en m’adaptant
à ses souhaits et ses atouts mais aussi en prenant en compte ses fragilités.

V- L’évaluation de l’accompagnement

5.1- Evaluation de l’intervention

J'ai eu une expérience plutôt positive en travaillant avec Madame D. Je pense avoir réussi à
établir une relation de confiance avec elle. En effet, Madame D a eu d'autres personnes pour
l'accompagner par le passé, mais elle n'était pas réceptive à leurs sollicitations. En ce qui me
concerne, Madame D m’a toujours contactée après mes appels et elle semble enthousiaste à
l'idée de mes visites. Elle m'a même demandée spontanément un prochain rendez-vous pour
ranger ses papiers.

5.2- Evaluation des objectifs

En ce qui concerne les objectifs convenus au début de l'accompagnement, certains ont été
atteints tandis que d'autres sont toujours en cours. Madame a pris conscience de sa situation et
s'est engagée dans un accompagnement plus régulier. Nous avons établi une relation de
confiance solide, ce qui permet à Madame de s'investir pleinement lors de nos rendez-vous.

En ce qui concerne le budget, la situation financière de Madame est actuellement stable. Elle
semble avoir suivi mes conseils ainsi que ceux de la CESF. Lors d'une visite, nous avions établi
ensemble des objectifs à atteindre, et elle a réussi à les accomplir. Elle s'est rendue seule à la

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banque pour modifier le virement de son loyer et elle a également contacté son bailleur pour
obtenir des informations, toujours de manière autonome. L'accomplissement de ces objectifs
est susceptible de contribuer à restaurer progressivement la confiance en elle. Cependant,
malgré son accord lors des rendez-vous, il semble qu'elle éprouve des difficultés à accepter le
concept des enveloppes budgétaires. Cette méthode semble être une contrainte pour elle. Aux
vues de son reste à vivre, le budget de Madame devrait être suffisant, mais il lui arrive parfois
de se retrouver à découvert. Je me demande donc pourquoi elle ne parvient pas à gérer
correctement ses finances. Il est possible que je n'aie pas encore toutes les informations
nécessaires pour comprendre pleinement la situation mais je pense que sa consommation de
tabac est la principale cause de sa fragilité budgétaire, en plus de ses faibles ressources, car elle
dépense environ 300€ par mois dans le tabac.

Le troisième objectif était d'aider Madame à traiter et ouvrir ses courriers. Pour le moment, cette
démarche est acquise, En effet, lors de ma dernière visite à domicile, Madame avait ouvert son
courrier et était capable de le comprendre par elle-même. Malgré son état de « dépression »,
Madame D conserve toutes ses facultés mentales et est apte à comprendre les contenus des
courriers. Elle s'est réjouie de constater que tous les courriers ne renfermaient pas de mauvaises
nouvelles, car elle avait reçu un chèque énergie qui lui a fait plaisir.

Quant à l'objectif de sensibiliser Madame à la mesure de protection juridique, il n'a pas encore
été réalisé. J'ai jugé important d'établir d'abord une relation de confiance avec Madame avant
d'aborder ce sujet délicat. Cependant, étant donné que je suis en apprentissage, j'ai l'intention
d'aborder cette question lors de nos prochains accompagnements. Il est important de continuer
à travailler en collaboration avec Madame, en adaptant les objectifs et les méthodes
d'intervention en fonction de sa situation et de ses besoins. La relation de confiance que nous
avons établie est un atout précieux pour progresser vers l'atteinte des objectifs fixés initialement.

Conclusion

En conclusion, l’accompagnement avec Madame D m’a permise de me mettre plus en confiance


sur le terrain professionnel. Cet accompagnement individuel m’a permis de me questionner sur
différentes thématiques telles que la notion de relation de confiance et la notion d’implication
des personnes dans leur accompagnement. Pour finir, j’ai également pu découvrir l’importance
d’écouter les personnes accompagnées sur ceux qu’ils souhaitent travailler. Ainsi, cela m’a
permis d’intégrer l’importance de ne pas faire pour les personnes mais avec eux. Désormais, je
saurai mieux adapter ma posture professionnelle face aux multiples personnes accompagnées.

12
Glossaire

❖ CIAS : Centre Intercommunal d’Action Sociale

❖ CCAS : Centre Communal d’Action Sociale

❖ CESF : Conseillère en Economie Sociale et Familiale

❖ AMISEP : Association Morbihannaise d’Insertion Sociale et Professionnel

❖ RSA : Revenu de solidarité active

❖ CTG : Convention Territoriale Globale

❖ SIAO : Service Intégré d’Accueil et d’orientation

❖ La MSA : Mutualité Sociale Agricole

❖ La CAF : Caisse d’Allocation Familiale

❖ ARS : Agence Régionale de Santé

❖ CMS : Centre Médico-Social

❖ CPAM : Caisse Primaire d’Assurance Maladie

❖ CSS : Complémentaire Santé Solidaire


Annexe 1

Ressources Charges Dette de départ- Dette toujours à


2014 devoir

-Retraite (ASPA) : -Eau : 32€ -Electricité : 300 € -Electricité : 0€


667.20€ -Mutuelle : 25€ -Eau : 400€ -Eau : 0€
-Retraite -Frais bancaire : 2.90€ -Dette de son ancien -Dette de loyer : 0€
complémentaire : -Frais maintien à domicile loyer : 9000 € -Dette de son ancien
138.90€ : 20€ -Dette de loyer : loyer : 7500€
-Retraite -Téléphone portable : 4000€
complémentaire : 82.37€ 23.99€
-Electricité : 90€
- Loyer résiduel : 319.81 €

Total : 888.47€ Total : 516.7 Total : 13 700 € Total : 7500€

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