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DOMAINE DE COMPETENCE 1

LA RELATION EDUCATIVE SPECIALISEE

Mémoire de pratique professionnelle :


La violence institutionnelle

DOUCOURE Mala
Diplôme d’Etat d’Educateur Spécialisé (DEES 2020-2023)
Table des matières

INTRODUCTION ............................................................................................................................. 4
I. CONTEXTE .............................................................................................................................. 7
II. LES CONCEPTS ................................................................................................................... 18
2.1. Maltraitance .................................................................................................................... 18
2.2. Les conséquences de la maltraitance ........................................................................ 19
2.3. Les besoins et développement .................................................................................... 21
2.4. La préadolescence ........................................................................................................ 22
2.5. Relation ........................................................................................................................... 23
III. LA PROBLEMATION ........................................................................................................ 24
3.1. MES DEBUTS ................................................................................................................ 24
3.2. Mon questionnement..................................................................................................... 26
3.3. L’accompagnement ....................................................................................................... 26
IV. L’ENQUETE DE TERRAIN .............................................................................................. 31
V. LES SITUATIONS EDUCATIVES....................................................................................... 34
5.1. Motif du placement ........................................................................................................ 35
5.2. Accompagnement quotidienne .................................................................................... 38
VI. POSITIONNEMENT PROFESSIONNEL ET REFLEXIVITE ...................................... 40
ANNEXE 1 ...................................................................................................................................... 44
ANNEXE 2 ...................................................................................................................................... 45
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................... 49

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DECLARATION SUR L’HONNEUR CONTRE LE PLAGIAT

Je soussigné, DOUCOURE Mala


Session de certification : Mai 2023
Diplôme d’Etat d’Educateur Spécialisé
Certifie qu’il s’agit d’un travail original et que toutes les sources utilisées ont été
indiquées.
Certifie enfin que ce mémoire, totalement ou partiellement, n’a jamais été évalué
auparavant et n’a jamais été édité.

Fait à Aubervilliers, le 31 mars 2023

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INTRODUCTION

Titulaire d’un baccalauréat professionnel Service de Proximité et Vie Locale, et d’un


Brevet Professionnel de la Jeunesse de l’Éducation Populaire et du Sport mention
Loisirs Tous publics, j’ai toujours été intéressé par le secteur du social.

Ayant travaillé un peu plus de cinq ans dans le domaine de l’animation j’ai décidé
de travailler auprès d’un autre public et différentes structures. C’est donc la raison
pour laquelle j’effectue la formation de Diplôme d’Etat d’Educateur Spécialisé
(DEES).

J’ai eu la chance d’avoir une première expérience en tant qu’éducateur spécialisé


au sein d’un Service d’Accueil d’Urgence et d’Orientation (SAUO) en Seine-Saint-
Denis auprès de jeunes adolescentes. [En intégrant cette structure je voulais être
certain que mon envie de contribuer et créer les conditions pour qu’ils soient
protéger et accompagné, en ayant comme souhait de pouvoir les emmener vers à
un épanouissement durable. Je suis partie sur un contrat de vacation sur un an.

De là j’ai pris conscience des multiples tâches qu’effectue un éducateur spécialisé


que je ne connaissais pas. La fonction et la motivation qu’implique ce métier m’ont
donné l’envie d’effectuer une formation dans ce domaine.

Je me suis inscrit aux tests de sélection et de fil en aiguille j’ai pu en septembre


2020 intégrer la formation d’éducateur spécialisé en initiale durant la première
année puis en alternance sur les deux années suivantes ceci au sein d’un SAUO
dans le Val-de-Marne.

J’ai effectué mon premier stage de huit semaines dans un Centre d’Hébergement
d’Urgence au sein de l’association Croix-Rouge le Relai de la Tour à Fresne auprès
des femmes isolées et des familles.

Le C.H.U a pour mission d’accueillir, d’évaluer et d’orienter, nous devons assurer


également accompagnent transversal. En prenant compte, les besoins, les
parcours, les différentes cultures et croyances morales et religieuse des résidents.

Très curieux de ce domaine du social, je suis allé à la découverte de ce champ en


m'interrogeant et en prenant le temps de comprendre a gestion des documents liés
aux demandes d’asiles, les procédures DALO, le système SIAO et les
problématiques que l’on peut rencontrer dans la suite de leurs parcours une fois pris
en charge.

Ces deux ans durant d’expérience, j’ai pu acquérir des compétences dans un
groupe d’enfants et jeunes adolescents de 9/13 ans. Notez que ces mineurs
accueillis sont placés dans le cadre d’une RPU (Recueil Provisoire Urgente), d’un
OPP (Ordonnance de Placement Provisoire) par le juge des enfants ou
administratif.

Le mémoire portera sur mon expérience en foyer SAUO.

Dans ce mémoire je parlerai de mon travail d’accompagnement des enfants placés


à l’aide sociale à l’enfance en SAUO (Service d’Accueil d’Urgence et d’Orientation).
Durant ces deux ans d’expériences au sein de mon lieu d’apprentissage, j’ai pu
observer des situations qui m’ont interrogées les difficultés d’accompagnement
éducative des enfants et trouver une orientation vers un lieu pérenne.

Ma question de départ est :

« Comment garantir l’accompagnement d’un mineur en coopération avec les


différents acteurs ? »

Mais travaillons sur les situations d’une grande complexité. La raison pour laquelle
j’utilise le mot « acteur » dans ma problématique, que je devrai exploiter dans un
contexte de prise en charge de l’Aide Social à l’Enfance, suivie par des référents(es)
ASE, éducateurs(trices) spécialisés(es), juge et d’autres professionnels…

Ensuite nous pouvons avoir en charge des enfants qui peuvent être dit « difficiles »,
violent envers les adultes et enfants qui les entourent ou parfois envers eux-mêmes.
D’autres ont des situations tellement complexes que certaines structures qui
pourraient être adaptées à leur situation leurs refusent une prise en charges par
peur de se retrouver en difficultés. En plus des violences qu’ils ont pu subir par leurs
familles, ces enfants peuvent également subir un autre type de violence qui est
institutionnelle, dues à de multiples facteurs.

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Afin d’accroitre mes connaissances et compétences en lien avec mon travail
d’éducateur spécialisé au sein d’un SAUO, j’ai effectué des recherches sur des
revues scientifiques et professionnelles. En m’appuyant sur ces différentes revues
et livres j’ai pu mieux cheminer et faire des liens lors de mes observations et surtout
m’interroger. Cela me permet d’avoir de quoi m’appuyer lors de mes réflexions. Ces
lectures m’ont permis de nourrir mes réflexions, à poser des mots sur mes idées.

Dans ce dossier je vais vous présenter le contexte institutionnel de mon terrain


d’apprentissage, ses missions, son cadre légale, l’équipe éducative le public
accueilli. Dans un second temps je vous ferais un retour de mon arrivé au sein de
la structure. Ensuite je vous partagerai les concepts.

Puis, en dévoilant ce que j’ai vécu, je partagerai mon ressenti de la réalité de travail
d’accompagnement d’une jeune.

Enfin, je ferai des propositions éducatives suite aux réflexions personnelles que j’ai
pu avoir depuis ces deux ans au sein de cette structure dans le domaine de la
protection de l’enfance.

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I. CONTEXTE

La structure dans laquelle je suis en contrat d’apprentissage est un foyer du Conseil


départemental du Val de Marne qui intervient dans le champ de la protection de
l’enfance.

« Le conseil départemental du Val-de-Marne est l'assemblée délibérante du


département français du Val-de-Marne, collectivité territoriale décentralisée
agissant sur le territoire départemental créé le 1er janvier 1968, en application de la
loi du 10 juillet 19641. Son siège est à Créteil.

Les compétences du département sont définies par le code général des collectivités
territoriales et sont essentiellement la mise en œuvre de « toute aide ou action
relative à la prévention ou à la prise en charge des situations de fragilité, au
développement social, à l'accueil des jeunes enfants et à l'autonomie des
personnes. Il est également compétent pour faciliter l'accès aux droits et aux
services des publics dont il a la charge.

Il a comme compétence promouvoir les solidarités et la cohésion territoriale sur le


territoire départemental, dans le respect de l'intégrité, de l'autonomie et des
attributions des régions et des communes »

Les politiques publiques du département concernent notamment les politiques


publiques suivantes : Le cadre de vie ; Enfance et éducation ; Economie et emplois ;
Culture et sport ; Vie associative et citoyenneté ; Europe international ; Transition
énergétique et Solidarité sous lequel nous faisons partie.

Régie sous le pôle Solidarité nous travaillons sous la Direction de la Protection de


l’Enfance et de la Jeunesse (DPEJ). La direction a mis en place différentes services
afin de répondre au mieux à l’accompagnement des mineurs et jeunes majeurs.
Cette direction intervient dans le cadre de la protection de l’enfance au sein du
territoire du Val-de-Marne.

Le département gère à ce jour différent service sous des directions adjointes. Ses
services gèrent différents établissements.

Direction adjointe Prévention et parcours :

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- Service prévention

- Cellule de recueil des informations préoccupantes

- Service action territoriale : territoire 1et 3 ; 2 ;4 ; 5 ; 6 ; 7 et 8

- Equipe mineurs non accompagnés

- Secteur adoption

- Services action territoriale

Direction Adjointe Accueil

- Accueil familiale département

- Foyer de l’enfance

- Service associatif habilité

La direction Adjointe accueil gère deux pôles (un pôle enfants de 0 à 13 ans répartis
sur deux structures foyer Bry-sur-Marne et de Sucy-en-Brie et un pôle adolescent
qui gère des adolescents de 14 à 18 ans repartis sur trois foyer Nogent-sur-Marne,
Saint Maur et Villiers-sur-Marne.

Travaillant sur le foyer de Bry-sur-Marne, je vais maintenant plus vous présenter


cette structure.

Le foyer départemental « Le clos de Bry-sur-Marne est un SAUO (Service d’Accueil


d’Urgence et d’Orientation) qui accueil des enfants de 6 à 13 ans en grande difficulté
dans leurs environnements social et familiale, qui doivent avoir un hébergement
d’urgence de courte ou moyenne durée.

Tous ces enfants sont confiés dans le cadre d’une mesure judiciaire placement
ordonné par le/la juge ou administrative de l’ASE qui est un contrat avec les
responsables légaux et l’inspectrice du département. La structure repartie les
enfants par groupe par étage, nous avons le groupe « galaxie » qui prend des
enfants de 6 à 9 ans, le groupe « oxygène » de 9 à 11 ans et le groupe dans lequel
je suis éducateur qui accueil des enfants de 10 à 13 ans.

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L’accueil d’urgence organisé au sein du foyer permet d’accueillir en immédiateté
l’ensemble des mineurs confié à la DPEJ sur le fondement des mesures de
protection de l’enfance suivantes :

➢ Les OPP prises en urgence par le parquet


➢ Les ordonnances de placement provisoires prises par le/la juge des enfants
en application de l’article L. 375-3 du code civil
➢ Les accueils provisoires décidés en urgence par l’inspecteur enfance en
application de l’article L.222-5 du code de l’action sociale et des familles
(CASF)
➢ Les recueils provisoires et les accueils dits 72 heures décidés par l’inspecteur
enfance en application de l’article L.223-2 du code de l’action sociale et des
familles
➢ Les ruptures de prise en charge conduisant à l’accueil en urgence en foyer
public

Ouvert 24h/24 et 365 jours par an, le SAUO accueille le jeune sans délai d’attente,
de jour comme de nuit, et sans condition d’admission. Dans cette période de crise
et de rupture, le service prend en compte ses attentes grâce à une présence et une
écoute par les adultes, mais aussi grâce à un cadre de vie structurant.

La durée du placement peut être de 24h à 3 mois renouvelable, au cours de laquelle


on évalue sa situation, afin d’envisager un retour en famille ou une orientation vers
une structure d’accueil adaptée.

La crise est par définition un état passager, transitoire. La mission du SAUO


s’appuie sur plusieurs leviers pour atteindre un objectif simple : permettre au jeune
et à sa famille de sortir de la crise et des difficultés et construire un projet d’avenir.

Pour cela, l’équipe du SAUO accompagne cette transition, en offrant d’abord un lieu
d’apaisement, conditions de la réflexion. Puis s’engage un travail d’écoute et de
prise de parole avec le jeune et sa famille pour élaborer les solutions qui s’offrent à
eux.

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Le foyer dispose d’une équipe pluri professionnelle composée de chefs de service,
de coordinateurs, d’éducateurs spécialisés, d’animateurs, de psychologue,
d’infirmières et d’un médecin.

Le projet éducatif de la structure s’exerce sur un accompagnement quotidien des


enfants accueillis, un soutient et un accompagnement à la scolarité Le suivi de la
santé, la restauration et le maintien des liens familiaux, l’accès à la citoyenneté,
l’activité culturelle, sportive et ludique.

Les enfants vivent au quotidien avec les au quotidien avec des éducateurs qui les
gèrent et les accompagnes. Ils réalisent et accompagnent les jeunes lors de leurs
rendez-vous médiatisés avec les familles (sous décision du juge), fessons en sorte
que les enfants continuent leurs scolarités et progresse à l’école.

Chaque membre de l’équipe éducatif a deux références en binôme.

Le S.A.U.O dans laquelle je suis actuellement en contrat d’apprentissage, intervient


dans le champ de la protection de l’enfance qui est régit pas trois lois principales :
la loi du 2 janvier 2002, la loi du 5 mars 2007 la loi du 14 mars 2016 et la loi du 7
février 2022.

Comme décrit précédemment, le SAUO est soumis à la loi 2002-2 du 2 janvier 2002
rénovant l’action sociale et médico-sociale qui régit l’œuvre sociale et médico-
sociale. La loi a pour but principal de placer l’usager au cœur du dispositif et qu’il
soit acteur de son projet. Elle vise également à garantir les droits fondamentaux des
usagers avec la création de différents outils qui sont le livret d’accueil, la charte des
droits et libertés, le contrat de séjour, un médiateur ou conciliateur, le règlement de
fonctionnement de l’établissement, le projet de service et d’établissement, le conseil
de la vie sociale.

Ces dispositifs ont pour but d’apporter, dans les établissements social et
médicosocial, la préservation des droits des usagers que sont, le respect de la
dignité, de l’intégrité, de la vie privée, de l’intimité et de la sécurité, le libre choix
entre les prestations (domicile et établissement), une prise en charge ou un
accompagnement individualisé, de qualité, respectant un consentement éclairé, la
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confidentialité des informations concernant l’usager l’accès à l’information,
l’information sur les droits fondamentaux ainsi que les voies de recours, la
participation directe au projet d’accueil et d’accompagnement.

Le statut des parents, définit l’autorité parentale comme : « un ensemble de droits


et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant ». De ce fait, le travail avec les
familles au sein de l’établissement doit se faire en co-construction avec les familles
détenant ainsi l’autorité parentale.

La loi du 5 Mars 2007 dites la loi réformant la protection de l’enfance, régit


également la Maison d’Enfants à Caractère Social. Cette loi vient recentrer la place
de l’enfant au milieu des débats et présente trois grands objectifs : renforcer la
prévention, améliorer le dispositif d’alerte et de signalement, diversifier les modes
d’intervention auprès des enfants et leur famille. Elle réaffirme la notion d’intérêt de
L’enfant dans l’article L.112-4 du CASF « l’intérêt de l’enfant, la prise en compte de
ses besoins fondamentaux, physiques, intellectuels, sociaux et affectifs ainsi que le
respect de ses droits doivent guider toutes décisions le concernant ». De ce fait, elle
réaffirme la place de l’usager et où elle confie aux conseils départementaux la
responsabilité d’assurer le recueil, le traitement et l’évaluation des informations
préoccupantes relatives aux mineurs en danger, mais également elle est chargée
de la prévention de la délinquance, un des axes majeurs du dispositif de protection
de l’enfance, ou encore elle instaure la primauté de la protection administrative sur
la protection judiciaire. Dans l’article L.226-3, la réforme a également créé une
Cellule départementale de Recueil et de traitement des Informations Préoccupante

(CRIP). Elle a pour but de centraliser et d’analyser les informations préoccupantes


pour déterminer la réalité du danger. Ainsi, la loi distingue les Informations
Préoccupantes (IP) des signalements (écrits transmis aux autorités judiciaires).

La loi du 14 mars 2016 est venue compléter celle de 2007 et notamment redéfinir
plus précisément ce qu’est la protection de l’enfance. Cette loi s’inscrit dans une
double perspective de changement puisqu’elle vient d’une part renforcer la
responsabilité de l’Etat dans la protection des jeunes les plus vulnérables. L’Etat
réaffirme, par les rapports relatifs à la protection de l’enfance témoignant d’une
incohérence dans les pratiques, sa volonté de garantir plus de cohérence et de

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stabilité dans les parcours de l’enfant. La loi incite les départements à utiliser
d’avantage le Projet pour l’enfant (PPE) en précisant que l’outil est au service de
l’intérêt de l’enfant et de son parcours. Elle met l’accent sur les nouvelles situations
plus complexes demandant un étayage plus important. Elle axe donc de nouvelles
méthodes de pratiques professionnels, dans un contexte social dégradé par des
parcours trop discontinus et emplis de ruptures successives. Pour cela, elle
améliore la gouvernance nationale et locale de la protection de l’enfance, elle
sécurise le parcours de l’enfant confié à l’ASE et elle adapte le statut de l’enfant
placé sur le long terme

La loi du 7 février 2022 vient compléter les lois de 2007 et 2016 sur la protection
de l’enfance

I- Amélioration quotidien des enfants protégés

Article 7 :

L'accueil de mineurs et jeunes majeurs protégés dans des hôtels sera totalement
interdit d’ici à 2024. Jusqu’à l’entrée en vigueur de l’interdiction, aucun enfant ne
pourra être hébergé plus de deux mois à l’hôtel et devra l’être dans des conditions
de sécurité physique et éducatives renforcées. « Par dérogation au premier alinéa
du présent article et à titre exceptionnel pour répondre à des situations d'urgence
ou assurer la mise à l'abri des mineurs, cette prise en charge peut être réalisée,
pour une durée ne pouvant excéder deux mois, dans d'autres structures
d'hébergement relevant des articles L. 227-4 et L. 321-1. Elle ne s'applique pas
dans le cas des mineurs atteints d'un handicap physique, sensoriel, mental, cognitif
ou psychique, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant, reconnu par la
maison départementale des personnes handicapées. »

La recherche systématique de la possibilité de confier l’enfant à une personne de


son entourage (famille, voisin ou amis connus) avant d’envisager un placement.

Article 5 :

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Interdiction de séparer les fratries : « L'enfant est accueilli avec ses frères et sœurs
en application de l'article 371-5, sauf si son intérêt commande une autre solution. »
« En cas de séparation d'une fratrie, le service départemental de l'aide sociale à
l'enfance justifie obligatoirement sa décision et en informe le juge compétent dans
un délai de quarante-huit heures. »

Article 9 :

Proposition systématique d’une marraine ou d’un parrain et d’un mentor pour


l’enfant accueilli à l'ASE. Il faut que l'enfant et le représentant légal soit d'accord et
l'organisme qui accompagne le parrainage évalue si la personne est apte à
parrainer. « Le président du conseil départemental propose à tout mineur priver
temporairement ou définitivement de la protection de sa famille la désignation d'un
ou de plusieurs parrains ou marraines. »

Droit de retour à l'ASE pour les jeunes de moins de 21 ans et fin des sorties
« sèches ». « Qu’ils ne font plus l'objet d'aucun suivi éducatif après leur majorité,
qui ont besoin d'un accompagnement et remplissent les conditions d'accès à ce
dispositif. » et s'il y a un potentiel retour : « Si la situation le nécessite, le juge peut
ordonner, pour une durée maximale d'un an renouvelable, que cet
accompagnement soit renforcé ou intensifié. »

Article 17 :

Obligation d’un entretien avec le jeune six mois après sa sortie de l'ASE. « Un
entretien est organisé par le président du conseil départemental avec tout majeur
ou mineur émancipé ayant été accueilli six mois après sa sortie du dispositif d'aide
sociale à l'enfance, pour faire un bilan de son parcours et de son accès à
l'autonomie. Un entretien supplémentaire peut être accordé à cette personne, à sa
demande, avant qu'elle n'atteigne ses vingt et un ans. » « Le cas échéant, le majeur
ou le mineur émancipé peut être accompagné à l'entretien par la personne de
confiance désignée en application de l'article L. 223-1-3. » Art. L. 223-1-3.-Le
mineur peut désigner une personne de confiance majeure, qui peut être un parent
ou toute autre personne de son choix. La désignation de cette personne de
confiance est effectuée en concertation avec l'éducateur référent du mineur. Les
modalités de cette désignation sont définies par décret. Si le mineur le souhaite, la

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personne de confiance l'accompagne dans ses démarches, notamment en vue de
préparer son autonomie, et assiste à l'entretien prévu à l'article L. 222-5-1.

Article 3 :

Le juge pourra autoriser le service accueillant l’enfant d’exercer des actes non
usuels relevant de l’autorité parentale.

Prise en compte de la parole de l’enfant qui est systématiquement auditionné en


tête-à-tête par le juge des enfants ?

Article 14 :

Possibilité de recourir à une médiation familiale et mise en place des mesures


d’assistance éducative en milieu ouvert renforcée.

La garantie jeune, le dispositif qui assure aux jeunes de 16 à 25 ans en situation de


grande précarité une allocation d’un montant maximal de 497 € par mois, sera
systématiquement proposée aux jeunes de 18 à 21 ans passés par l'ASE.

II- La protection des enfants

Article 19 :

Tout mineur victime de prostitution peut bénéficier d’un soutien matériel,


psychologique et éducatif. Article 19, ajout d'un point au 5 bis. « 5° ter A Apporter
un soutien matériel, éducatif et psychologique au mineur qui se livre à la prostitution,
même occasionnellement, réputé en danger ; ».

Article 20 :

Contrôle des antécédents judiciaires de tous les professionnels et bénévoles


intervenant auprès des enfants. Il s'agit d'empêcher que des personnes
condamnées pour infractions sexuelles ou violence soient au contact des enfants.

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Ces contrôles interviendront avant la prise de fonction, mais aussi au cours de leur
exercice.

Article 24 :

Les signalements des faits de violence se ferait sur la base d’un référentiel unique
partagé pour s'assurer d'une plus grande qualité des signalements (IP).

III- Améliorer le métier d'Assistante Familiale

Article 28 :

Garantir une rémunération minimale pour l’accueil d’un enfant. « Les éléments de
cette rémunération et son montant minimal sont déterminés par décret en référence
au salaire minimum interprofessionnel de croissance. « Ce montant minimal varie
selon que l'accueil est continu ou intermittent, au sens de l'article L. 421-16, et en
fonction du nombre d'enfants accueillis confiés par un ou plusieurs employeurs. »
« Il ne peut être inférieur au salaire minimum interprofessionnel de croissance
mensuel. »
« La rémunération cesse d'être versée lorsque l'enfant accueilli quitte définitivement
le domicile de l'assistant familial.»

Article 29 :

Amélioration des conditions de travail des assistants familiaux : leur rémunération


sera au moins égale au Smic dès le premier enfant accueilli, ils pourront bénéficier
de week-ends de repos et seront davantage associés aux décisions importantes
concernant l’enfant. Art. L. 423-33-1.-Le contrat de travail passé entre l'assistant
familial et son employeur peut prévoir que l'assistant familial bénéficie d'au moins
un samedi et un dimanche de repos consécutifs par mois, qui ne s'imputent pas sur
la durée de congés payés qui lui est accordée.

Article 30 :

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Un fichier national des agréments des Assistantes Familiales est créé afin de mieux
contrôler les assistant familiaux qui exercent dans plusieurs départements, ou qui
pourraient changer de département après un retrait d’agrément.

En cas de retrait de l’agrément d’un assistant familial notamment pour des faits de
violence, il ne pourra en être délivré un nouveau qu’à partir d’un certain délai défini
par décret. «Art. L. 421-7-1. Les informations concernant ces agréments,
suspensions et retraits font l'objet d'un traitement automatisé de données pour
permettre l'opposabilité des retraits d'agrément en cas de changement de
département et, s'agissant des assistants familiaux, pour permettre aux employeurs
de s'assurer de la validité de l'agrément de la personne qu'ils emploient. »

Les AF peuvent aussi, s’ils le souhaitent, poursuivre leur activité au-delà de 67 ans,
après avis du médecin de prévention dans la limite de trois ans, pour poursuivre la
prise en charge des enfants qui leur sont déjà confiés. « Art. L. 422-5-1.-Après avis
du médecin de prévention, l'assistant familial peut être autorisé, à sa demande, à
travailler au-delà de la limite d'âge mentionnée à l'article L. 556-11 du code général
de la fonction publique, dans la limite de trois ans, afin de prolonger
l'accompagnement du mineur ou du majeur âgé de moins de vingt et un ans qu'il
accueille.
« Cette autorisation est délivrée pour un an. Elle peut être renouvelée selon les
mêmes conditions, après avis du médecin de prévention. »

IV- Politique des PMI

Renforcer la PMI – Art. 32,33,34 et 35 « amélioration de l'accès aux soins, à


l'organisation du parcours de soins, au développement des actions de
prévention... » « Autorise les centres à être sous la responsabilité d'une sage-
femme et non plus seulement d'un médecin »

V- Protection des MNA

Garantir une réparation des efforts entre l’ensemble des départements.

Article 39 :

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Interdiction de la réévaluation de la minorité des MNA - « Art. L. 221-2-5.-Le
président du conseil départemental ne peut procéder à une nouvelle évaluation de
la minorité et de l'état d'isolement du mineur privé temporairement ou définitivement
de la protection de sa famille lorsque ce dernier est orienté en application du
troisième alinéa de l'article 375-5 du code civil ou lorsqu’il est confié à l'aide sociale
à l'enfance en application du 3° de l'article 375-3 du même code. »

Article 40 :

Mise en place d'un fichier d’aide à l’évaluation de la minorité (AEM), pour éviter le
nomadisme administratif. L'article pose l'obligation pour le président du conseil
départemental de transmettre chaque mois au président de l’État « la date et le sens
des décisions individuelles prises à l'issue de l'évaluation » de la minorité et de
l'isolement afin d'alimenter le fichier AEM. »

L’article 375-3 du Code civil (article 1 de la loi) entend privilégier l’accueil de l’enfant
chez un proche en assistance éducative. Cette priorisation s’accompagne : d’une
évaluation obligatoire des ressources présentes dans l’environnement de l’enfant
avant tout placement institutionnel, d’un accompagnement institutionnel du tiers
désigné par le juge des enfants pour accueillir l’enfant, et de la possibilité pour le
juge de désigner un service pour accompagner les droits de visite mis en place dans
l’intérêt de l’enfant. L’obligation d’évaluer les possibilités d’accueil chez un membre
de la famille ou de l’entourage de l’enfant préalablement à un placement
institutionnel 31 L’article 375-3 du Code civil (article 1 de la loi) dispose que, sauf
urgence, le juge ne peut confier l’enfant à un service départemental de l’ASE (ou à
un service ou à un établissement sanitaire ou d’éducation, ordinaire ou spécialisé)
« qu’après évaluation, par le service compétent, des conditions d’éducation et de
développement physique, affectif, intellectuel et social de l’enfant dans le cadre d’un
accueil par un membre de la famille ou par un tiers digne de confiance, en
cohérence avec le projet pour l’enfant prévu à l’article L. 223-1-1 du Code de l’action
sociale et des familles, et après audition de l’enfant lorsque ce dernier est capable
de discernement ». La recherche d’un maintien de l’enfant auprès de sa famille
élargie ou de personnes ressources dans son environnement est un principe
ancien, qui guidait déjà avant 2022 l’intervention du juge des enfants 32. L’article

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375-2 du Code civil rappelle en effet que « chaque fois qu’il est possible le mineur
doit être maintenu dans son milieu actuel » (défini par la jurisprudence comme le
milieu familial naturel de l’enfant). De plus, l’article 375-3 du Code civil qui énumère
les personnes, physiques ou morales, auxquelles l’enfant peut être confié si sa
protection l’exige est souvent interprété comme établissant un ordre de préférence,
enjoignant de ne confier l’enfant à une institution qu’à défaut de pouvoir le confier à
l’autre parent (en cas de séparation), à un membre de la famille ou enfin à un tiers
digne de confiance.

II. LES CONCEPTS

Lorsqu’on travaille auprès des enfants, l’éducateur doit interroger le contexte


familial. Le professionnel prend en compte la globalité de sa situation.

2.1. Maltraitance

L’enfant maltraité est un enfant victime de toutes les formes de mauvais traitements
physiques et/ ou affectifs, de sévices sexuels, de négligence ou de traitement
négligent, ou d’exploitation commerciale ou autre, entrainant un préjudice réel ou
potentiel pour la santé de l’enfant, sa survie, son développement ou sa dignité dans
le contexte d’une relation de responsabilité, de confiance ou de pouvoir.

Le psychotrauma est également considéré comme de la maltraitance pour certains.


« Un cinquième type de violence est aujourd’hui identifié par la littérature
internationale, au vu de la connaissance en particulier sur les psychotraumas, celui
de l’exposition aux violences domestique dont les effets délétères sur le
développement de l’enfant sont identifiés. » (Anne OUI, 2021)

Il y’a des différentes définitions qui ont était établi par ODAS l’Observatoire de
l’action sociale décentralisée qui identifie trois catégories d’enfants :

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L’enfant en risque de maltraitance : tout enfant connaissant des conditions
d'existence qui mettent en danger sa santé, sa sécurité, sa moralité, son éducation
ou son entretien, sans pour autant être maltraitées ;

L'enfant maltraité : tout enfant victime de violences physiques, d'abus sexuels, de


violence psychologique, de négligences lourdes entrainant des conséquences
graves sur son développement physique et psychologique.

L’enfant en danger : catégorie regroupant les deux précédente. Ces définitions qui
remontent au début des années 80 restent une référence, malgré plusieurs lois
réformant la protection de l'enfance, car elles ont un caractère à la fois consensuel
et opérationnel. Elles s'attachent notamment non seulement à la reconnaissance de
la maltraitance elle-même, mais aussi à celle des facteurs de risque, ce qui ouvre
la voie à la prévention primaire et c'est là tout l'intérêt du concept de danger. Notons
enfin que les indicateurs d'évaluation devant reposer sur des critères incontestables
et consensuels de maltraitance, ceci soulève immédiatement le problème de la
compétence et donc de la formation initiale et continue des professionnels
concernés.

2.2. Les conséquences de la maltraitance

Selon une étude américaine de sociologie passée s’appuyant sur une base de
données de Wincousin portant sur 2000 sujets âgés en moyenne de 55 ans qui ont
comparé les 11,4 % ayant subi de mauvais traitements durant leur enfance.

Cette étude a révélé les liens statistiques significatifs existant entre, d’une part, la
maltraitance physique dans l’enfance, et d’autres parts un mauvais état de santé
général à l’âge adulte, ainsi que diverses maladies spécifiques, telles que
l’hypertension artérielle ou l’ulcère gastrique.

L’hypertension artérielle également, ainsi que le surpoids, le taux insuffisant de


cholestérol HDL et des signes biologiques d’inflammation ont été décrits chez des
adultes âgés de 32 ans comme statistiquement associés à des antécédents de
maltraitance dans la petite enfance dans la cohorte de naissances Néozélandaise
de Dunedin

19
En fait, à part dans le cas spécifique des conséquences de traumatismes physiques
sévères (crâniens principalement), il est rare que les problèmes observés ne
relèvent que de la santé somatique. Dans l’étude sociologique menée dans le
Wisconsin et précédemment citée, on a également identifié, chez les anciens
maltraités, des problèmes de santé mentale (dépression, anxiété) et la dépression
sévère fait aussi partie des troubles observés à 32 ans dans la cohorte de Dunedin
(elle est 1,7 fois plus fréquente que chez les témoins). De même, les troubles
cognitifs ne relèvent probablement pas seulement d’atteintes traumatiques
organiques. Il existe toute une littérature américaine récente sur la fréquence des
antécédents de violences physiques, et tout particulièrement sexuelles, chez de
jeunes femmes venant consulter en gastroentérologie pour des douleurs
abdominales, le diagnostic le plus souvent porté étant celui de « syndrome du côlon
irritable » (Walker et al., 1995 ; Talley et al., 1998), volontiers associé à des douleurs
pelviennes. Finalement nombreux sont les états pathologiques qui peuvent trouver
leurs racines dans une maltraitance subie dans l’enfance, l’étiologie pouvant rester
inconnue si la question n’est pas posée, ni même envisagée, par le généraliste, le
neurologue, l’ophtalmologiste, le gynécologue, le gastroentérologue…

Les résultats des études rétrospectives réunies dans cette revue sont corroborés
par les données de la cohorte britannique de naissances de 1958, dont l’analyse a
montré l’association entre l’exposition à la violence entre les parents et aux mauvais
traitements subis dans leur enfance, d’une part, et l’existence de troubles
psychopathologiques à 16, 23 et 45 ans, d’autre part. Chez ces mêmes adultes
âgés de 45 ans, on a aussi pu identifier un lien entre les mêmes évènements
adverses de la petite enfance et des désordres affectifs et sociaux : troubles
anxieux, mauvaises relations avec les proches (famille, amie).

Concernant la santé mentale et la vie sociale, les conséquences de la maltraitance


portent comme conséquences en cas de maltraitance physique dans l'enfance sept
de problème identifié par (Malinosky-Rummek et Hassen 1993) les comportements
agressifs et violents, les comportements criminels non violents (agressivité et
nocivité), l'abus de toxiques, les comportements auto agressifs et suicidaires, les
problèmes émotionnels, les problèmes relationnels et les difficultés scolaire et
professionnelle.

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Les résultats des études rétrospectives réunies dans cette revue sont corroborés
par les données de la cohorte britannique de naissances de 1958, dont l’analyse a
montré l’association entre l’exposition à la violence entre les parents et aux mauvais
traitements dans l’enfance, d’une part, et l’existence de troubles
psychopathologiques à 16, 23 et 45 ans, d’autre part (Clark et al., 2010). Chez ces
mêmes adultes âgés de 45 ans, on a aussi pu identifier un lien entre les mêmes
évènements adverses de la petite enfance et des désordres affectifs et sociaux :
troubles anxieux, mauvaises relations avec les proches, réseau social de petite taille
(Ford et al., 2011). Certains troubles apparaissent plus spécifiquement liés à un type
particulier de maltraitance, comme décrit plus loin. La plus terrible des
conséquences de la maltraitance est sans doute sa transmission
transgénérationnelle, cette répétition de la violence par des parents dont la propre
enfance ne leur a pas permis de construire une personnalité solide et sereine les
rendant aptes à être de « bons parents » : « Cette absence de sensibilité aux
souffrances […] prend sa source dans les mauvais traitements que le sujet a lui-
même subis et dont le souvenir peut certes avoir été conservé, mais dont le contenu
émotionnel, l’expérience profonde des coups et de l’humiliation, a dû être dans la
majorité des cas totalement refoulé » (Miller, 2008). Ce cercle vicieux de la
transmission de la violence traverse toutes les classes sociales, comme le constate
Alice Miller, lorsqu’elle décrit « l’impuissance des parents que ni un niveau culturel
élevé ni le temps libre dont ils disposent ne peuvent aider à comprendre leur enfant
tant qu’ils sont obligés de prendre une certaine distance émotionnelle par rapport à
la souffrance de leur propre enfance ».

2.3. Les besoins et développement

Quel que soit l’âge les individus ont des besoins évidents sur lequel ils doivent
s’appuyer pour se développer. « Dans une optique pragmatique, il faut donc
toujours envisager le problème de la maltraitance selon deux approches : Les
besoins de l’enfant et son développement normal et pathologique, La maltraitance
elle-même (une maladie grave).» TURSZ Anne, La maltraitance : essais définition.

La pyramide des besoins est une théorie élaborée à partir des observations
réalisées dans les années 1940 par le psychologue Abraham Maslow sur la

21
motivation. L'article où Maslow expose sa théorie de la motivation, A Theory of
Human Motivation, est paru en 1943. Il ne représente pas cette hiérarchie sous la
forme d'une pyramide, mais cette représentation s'est imposée pour sa commodité.

La pyramide est constituée de cinq niveaux. Nous recherchons d'abord selon


Maslow à satisfaire chaque besoin d'un niveau donné avant de penser aux besoins
situés au niveau immédiatement supérieur de la pyramide (1 ; besoin
physiologique ; faim, soif ; sexualité, respiration ; sommeil ; élimination), (2. Besoin
sécurité ; environnement stable et prévisible, sans anxiété ni crise), (besoin
d’appartenance et amour ; sentiment, faire partie d’un groupe), (besoin d’estime de
soi ; confiance et respect de soi ; reconnaissance, appréciation des autres) ; (besoin
auto-actualisation ; vers la meilleure version de soi-même).

Sans surprise, on recherche par exemple à satisfaire les besoins physiologiques


avant les besoins de sécurité : c'est pour cela que dans une situation où notre survie
serait en jeu, nous sommes prêts à prendre des risques, etc.

2.4. La préadolescence

On peut définir la première période de la vie d’un enfant comme : « Par la suite il
recouvre au développement sensoriel, intellectuel, affectif et social (construction du
psychisme) et témoigne de la maturation progressive du système nerveux » Jean
Jacque Rousseau.

C’est durant la période de l’enfance, que l’enfant apprend un des fondements


essentiels pour son bon développement, la socialisation, qu’il peut expérimenter par
le biais d’une assistante maternelle, d’une crèche ou bien par la suite lorsqu’il se
rendra à l’école. C’est à cette période que l’enfant va expérimenter son autonomie
et en même temps garde une attache sécure auprès de ses repères familiaux.

Cette phase d’apprentissage, l’enfant l’expérimente en se liant d’une soif de


découverte en s’attelant à l’observation constante de son environnement faisant
émaner sa curiosité. C’est durant cette phase que les enfants s’intéressent et
touchent à tout dans la plus grande insouciance et irresponsabilité qui leur permet
de se projeter vers l’avant sans crainte en se basant sur des repères éducatifs
censés lui permettre d’acquérir une forme de stabilité.

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Jean-Jacques Rousseau décrit l’enfant comme « un être agissant et pensant qui
doit être mis à sa place et dont la faiblesse est légitime ». Ces définitions nous
apportent des précisions sur le statut de l’enfant et de la période dans laquelle il
tend à se construire.

C’est durant la période de la préadolescence, que l’on peut définir des 10-12 ans,
que les figures d’attachements peuvent tendre à se multiplier et que les
préadolescents peuvent commencer à pouvoir identifier leurs relations, peu importe
la nature de ses dernières. De plus, on observe que les comportements se lient
avec les émotions qui peuvent à cette période être vécues plus intensivement et la
notion d’équilibre vient alors jouer son rôle.

Nous pouvons distinguer les préadolescents que partiellement, ils ne sont plus des
enfants, mais ne sont pas encore des adolescents. Ils revendiquent une certaine
indépendance et autonomie, mais présentent encore un équilibre émotionnel fragile
qui peut être traversé par des périodes où l’instabilité prime sur son développement.

La préadolescence correspond « De nouvelles manières de penser, de nouvelles


émotions, et donc de nouveaux liens, ce qui n’est pas sans provoquer tout un
remue-ménage à l’intérieur. Les préadolescents se voient traversés par des
sensations parfois à la limite du supportable »

Nous pouvons distinguer les préadolescents que partiellement, ils ne sont plus des
enfants, mais ne sont pas encore des adolescents. Ils revendiquent une certaine
indépendance et autonomie, mais présentent encore un équilibre émotionnel fragile
qui peut être traversé par des périodes où l’instabilité prime sur son développement.

C’est à cet âge où ils se cherchent et où un cadre sécurisant et contenant, souvent


d’ordre familial, est important pour leur construction. De ce fait, ce cadre sécure
chez les enfants, préadolescents ayant eu un parcours carencé est d’autant plus
important.

2.5. Relation

« La relation éducative est une dynamique de rapports de places permettant une


ouverture progressive de la personne aux multiples formes d’interactions humaines.
Une relation n’est pas en soi éducative. Elle ne le devient que dans la mesure où
23
elle permet à un sujet l’instauration d’un jeu relationnel nécessaire à son existence.
La relation éducative doit permettre à autrui de se construire en tant qu’autre et de
travailler à ses limites, en élaborant des significations multiples et différenciées dans
les rapports aux autres. Elle consiste à autoriser l’émergence de la différence et le
déplacement du sujet dans ses multiples champs relationnels et hiérarchies
d’appartenance. Elle accompagne le passage d’une relation de dépendance et
d’aliénation à l’inscription dans un tissu de liens permettant les relations d’échange
dans l’interdépendance. La relation éducative est une relation singulière d’une
personne à une autre personne, qui témoigne en actes de la façon dont les hommes
vivent comme êtres singuliers, dans le jeu de leurs multiples appartenances
affectives, culturelles et sociales. » Jacques Marpeau, Le processus éducatif. La
construction de la personne comme sujet responsable de ses actes, p. 222-223.

La relation éducative est ce lien de dépendance et d'influence réciproque qui permet


d'assurer la formation et le développement des êtres humains. Dans le cadre
familial, la relation éducative entre parents et enfants transmet les modèles de
comportement, de façon de faire, de sentir, d'agir qui marquent le devenir de tout
être humain dans son histoire personnelle. Dans le cadre social, la relation
éducative entre un enfant et un éducateur de métier modèle le développement de
l'être humain selon les valeurs et idéaux collectifs de la société.

Le chemin qui nous mène de l'état d'enfance à l'état d'adulte passe par un réseau
de relations éducatives avec nos parents et avec des éducateurs de métier. La
relation éducative se caractérise avant tout comme un rapport symbolique de
générations où le pôle adulte de la relation correspond à la capacité de représenter
pour d'autres les connaissances et les exigences liées au maintien et au
développement de l'espèce humaine.

III. LA PROBLEMATION

3.1. MES DEBUTS

24
Lorsque je suis arrivé dans la structure le premier jour, j’ai été bien accueilli par mon
référent de structure, il m’a présenté les enfants fait visiter la structure avant d’aller
en réunion. Je suis arrivé au moment où c’était très difficiles car il manquait des
éducateurs et certains jeunes étaient assez compliqués. J’ai pu remarquer que
l’équipe à canaliser les personnes accueillies.

L’équipe étaient constituer de sept éducateurs, parmi cela deux étaient souvent en
arrêt maladies. J’ai pu voir que l’équipe était composée d’éducateurs qui étaient
installés depuis des années, et d’autre arrivés depuis quelques mois. L’équipe à
connu pas mal de turn over ce qui peut rendre le lien compliqué, entre les jeunes et
l’équipe éducative, ce qui ne permet ne pas d’aboutir un travail global dans l’intérêt
du mineur.

Mon premier contact avec les jeunes a été déterminant, parce qu’il fallait que je me
fasse connaitre au groupe en tant qu’éducateur en apprentissage. J’ai naturellement
su aborder le groupe tout au long de la journée. En début de journée ils ont tous de
suite essayé de me tester en vain par des provocations et insolences et de découvrir
mes limites.

Les premiers jours durant un temps de repas, j’ai été sollicité par l’équipe, car un
jeune à était incontrôlable il voulait s’en prendre à un adulte suite à une frustration.
Je suis donc descendu avec un collègue, en arrivant dans la pièce dans lequel se
trouve le jeune très en colère, je vais immédiatement vers lui en tentant de le calmer,
en cherchant à savoir pourquoi ils étaient dans cet état et que je souhaitais l’aider
à résoudre le problème qui le frustrait. Au bout de plusieurs minutes j’ai pu le calmer
en lui expliquant que nous pouvons trouver une solution s’il continuer â être dans
un état de colère car cela complique l’échanges prêt à discuter avec la personne
sui se trouve en face de lui. Il à donc pu se calmer et avons entamer les échanges.

Cela m’a permis de prendre rapidement ma place au sein de l’équipe et d’avoir leurs
confiances bien que je sois un apprenti qui viens d’arriver au sein de la structure.
Mes collègues m’ont beaucoup investi lorsqu’il se retrouver en difficulté, car j’ai su
crée du lien dès le début et cela m’a permis de gérer un enfant ou un groupe plus
facilement.

25
3.2. Mon questionnement

Durant ma période d’alternance au sein du foyer, je me suis interrogé à plusieurs


reprise sur le projet individuel du mineur. Le projet ne peut faire état de largesse
des éléments des éléments importants à la compréhension de l’enfants. La situation
d’un enfant à une problématique qui pourrait permettre un agrandissement de la
perception de la situation, en réalité elle semble refermer l’historique du parcours
du mineur et prendre en compte uniquement que l’enfant est placé. De ce fait, les
institutions s’éloignent durant leurs placements peuvent oublier les souffrances d’un
enfant au sein de son accompagnement.

La situation que je vais vous partager dans la suite de ce mémoire ont pu me faire
réfléchir, sur la vie classique qu’on leurs demande alors qu’ils sont contraints d’être
stigmatisé, de mener une vie différente, le système ne leurs laisse le temps
d’expérimentation nécessaire à leurs constructions de jeunes adolescents

Mes réflexions ont été mis au travail tenter de comprendre que lorsque des
institutions n’acceptent pas un jeune car il peut être perçus comme un enfant dit «
difficile » pouvant être stigmatisé comme une personne incassable car ils
connaissent des placements répétés dans les dispositifs de la protection de
l’enfance. Un accompagnement peut être mis en échecs parce qu’il peut y avoir des
points de vue discordants entre deux institutions qui est le foyer du mineurs
accueillis et son ASE.

Durant ces années j’ai pu me questionner sur les missions concernant la protection
de l’enfance, qui en réalité de ce que je peux observer sur le terrain se heurte sur
un système de protection de l’enfance sans prendre en compte les conséquences
de maltraitance subie par la famille et de la maltraitance institutionnel.

3.3. L’accompagnement

Une orientation dans un ITEP a été validée afin que Salomé puisse bénéficier d’un
accompagnement plus adapté. Salomé devait effectuer une période d’observation
à l’ITEP des fougères du 28/10 au 30/10. Malheureusement, elle a mis
volontairement en échec cette affectation en adoptant des comportements de fuite,
d’évitement et d’hyper vigilance.

26
Il était prévu que Salomé y passe deux nuits. Dès le premier jour, elle a tenté de
s’enfuir expliquant qu’elle craignait que les éducateurs l’attrapent et de se retrouver
enfermée dans la structure, en d’autres termes de rester et de dormir dans cette
dernière. Il a alors été pensé qu’elle puisse rentrer le soir même au foyer afin de
s’adapter à son rythme. Le deuxième jour a été une nouvelle fois compliqué (fuite,
opposition, angoisses de séparation, mutisme, retrait, hyper vigilance). Elle est
également rentrée au foyer pour y dormir. Le troisième jour, elle s’est une nouvelle
fois enfuie en escaladant les grillages et s’est mise en danger de manière
considérable. Aussi, l’ITEP a pu exprimer son désaccord quant au fait de la prendre
en charge.

J’ai laissé un peu de temps avant d’entamer une autre orientation afin de retravailler
avec elle sur les besoins éducatifs. Nous lui avons préparer à découvrir des
personnes autres qu’elle a l’habitude de voir. Nous avons donc eu comme
proposition de la mettre en accueil de jour afin qu’elle puisse se sociabiliser, pour
qu’elle est moins d’appréhension de découvrir des nouvelles personnes et
environnement. Pendant plusieurs mois elle fréquente tous jours l’accueil de jour
dans lequel nous lui avons inscrit, elle s’habitue avec les nouvelles personnes avec
qui elle a pu rencontrer depuis son arrivé, mais elle continue parfois à se mettre en
retrait et à rester près des adultes. L’équipe éducative du SAJE remarque quand
une progression.

Nous concertons quelques semaines plus tard avec ses référente ASE afin de faire
un point sur sa situation, nous discutons sur les point positive ses amélioration avec
dans l’échanges avec les personnes avec qui elle s’entoure dans le foyer. Nous
mettons en avant qu’elle est moins réservée qu’elle est moins dans la fuite.

Au vus de ces problématiques et de sa situation nous trouver judicieux de reprendre


des interventions chez un pédopsychiatre dans un CMPP du Val-de-Marne, afin
qu’elle puisse bénéficier d’un suivi psychiatrique. Je contact donc son ancienne
pédopsychiatre dont elle était suivie avant son placement dans le foyer, je lui montre
l’intérêt de vouloir réorganiser des séances avec elle, nous avons repris le suivi de
la jeune Salomé qui est maintenant placé au sein du foyer depuis plusieurs mois.
Nous échangeons pendant moins d’une demie avec la pédopsychiatre, lors de cette
échange j’ai étais accompagné le psychologue du foyer afin de mettre en avant ce

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qu’on a pu constater et les raisons pour laquelle nous retravaillé avec elle, au fur et
mesure de l’échange la professionnel nous cache pas réticence de vouloir suivre la
jeune Salomé car la situation est beaucoup trop compliqué à gérer car elle a du
vivre des traumatisme il est impossible pour elle d’en savoir plus depuis plusieurs
année et elle a eu des mauvaise expérience notamment avec ses parents qui
peuvent être compliqué.

De là nous contactons d’autre pédopsychiatre du département afin de pouvoir avoir


des suivis de Salomé des séances ont étaient organiser, puis nous avons comme
retour qu’il est compliqué de travailler avec cette fille les séances n’ont jamais
dépassé plus de quatre fois. En essayant de savoir les raisons pour laquelle le suivie
de peuvent pas se faire pour les mêmes raisons impossibles de travailler avec la
jeune qui a du mal à s’ouvrir lors d’un échange avec un pédopsychiatre nous à
expliquer de mettre un terme à cela en nous disant qu’il y’a rien a faire avec cette
jeunes c’est un perte de temps.

En réunions d’équipe de ce qui a été constaté durant ces mois, et les difficultés
qu’elle peut y avoir nous avons préconiser une orientation en ITEP. Etant conscient
qu’il pouvait être compliqué de lui trouver une place en plein milieux de l’année fin
d’année scolaire, je tente quand de lui trouver une place en envoyant son rapport
éducatif, toutes les demandes faites auprès de ces structures on eux un retour
négatif sans avoir eu la jeune.

Pendant plusieurs mois elle fréquente tous jours l’accueil de jour dans lequel nous
lui avons inscrit, elle s’habitue avec les nouvelles personnes avec qui elle a pu
rencontrer depuis son arrivé, mais elle continue parfois à se mettre en retrait et à
rester près des adultes. L’équipe éducative du SAJE remarque quand une
progression.

J’ai laissé un peu de temps avant d’entamer une autre orientation afin de retravailler
avec elle sur les besoins éducatifs. Au vus de complexité d’orientation de la jeune
nous voulons l’aider préparer à découvrir des personnes autres qu’elle a l’habitude
de voir. Nous avons donc eu comme proposition de la mettre en accueil de jour afin
qu’elle puisse se sociabiliser, pour qu’elle est moins d’appréhension de découvrir
des nouvelles personnes et environnement.

28
De là j’ai fait la démarche de lui trouver un accueil à proximité du foyer pour qu’elle
puisse s’y rendre facilement.

Après plusieurs mois, nous avons donc alors sollicité encore une fois des ITEP afin
qu’elle y’être orienté, nous envoyons donc les notes éducatives que nous avons
faites et celle du SAJE pour appuyer sur le fait qu’il y’a encore des progressions
depuis qu’elle a mis en échec son admission.

Salomé a eu du mal durant les premiers jours a rentré en relation avec les autres
personnes présentes dans la structure que ce soit les jeunes ou les adultes, elle
pouvait s’exprimer uniquement par des gestes corporels. Peu à peu elle a su
s’exprimer davantage à allés vers les autres à interagir au sein d’un groupe mais
continue la plupart du temps à se mettre en retrait.

Malgré les progressions constaté et mis en avant, en expliquant bien ce qu’on a mis
en place comme travaille avec elle et sa famille et ce qu’il faudrait continuer à faire
pour avoir encore de l’évolutions. Une structure n’es pas favorable pour cette prise
en charge et une autre nous répondent qu’ils pouvaient faire des journée d’essaye
pendant deux jours. Lorsque je l’emmène à la structure elle a exprimé une crainte
de découvrir d’autre personnes, mais il a réussi a passé au-dessus de ses
angoisses sans chercher à fuir comme elle a pu le faire auparavant.

Elle passe donc les deux jours, durant ces deux jours elle ne souhaitait pas parler
avec qui que ce soit au vus de sa timidité, elle ne souhaitait pas sortir de sa chambre
que ce soit pour aller manger ou pour aller en activité. Elle a donc passé les deux
jours à se renfermer mais pouvait quand même aller vers certains adultes qui ont
réussi à entrer en lien.

La structure nous donne une réponse défavorable pour une prise en charge ils ne
souhaitaient pas la prendre en charge car ils ont préféré prendre un autre jeune
avec qui cela s’est mieux passé durant sa journée d’essayé.

Les parents ne se présente pas à tous les rendez-vous prévus entre les éducateurs
du foyer, les éducateur ASE dans le cadre d’une évaluation. Durant ces échanges,
les parents surtout la mère avait du mal à entendre les différents constats que nous
put mettre en avant. Elle indique que sa fille a toujours été timide depuis petite et
qu’on chercher la petite bête. Cette indisponibilité dans le dialogue nous interroge

29
de son rôle de mère, du placement. Je me questionne si elle ne refuse pas son rôle
de mère.

Elle manifeste une opposition systématique lorsqu’il était question de l’éducation de


sa fille. Elle semble se braquer et montre des difficultés à accepter
l’accompagnement de Salomé par nous éducateurs.

Les parents mettent échecs tous les rendez qu’ils peuvent avoir l’ASE depuis le
suivi de Salomé et les autres professionnels extérieure avec qui ils ont pu travailler
avent son placement ce qui rend le travail plus compliqué, depuis le début de son
placement.

Au départ nous avons eu du mal à travailler avec les parents puis peu à peu nous
avons eu de meilleure relation dans l’intérêt de la jeune. Les parents ont honoré
chacune des visites proposées et profitent des temps de rencontre pour apporter à
Océane des vêtements ou des goûters. Lors de celles-ci, ils jouent à des jeux de
société avec leur fille. Les parents sont dans une démarche de coéducation afin de
pouvoir accompagner leur fille dans un mieux-être. Ils acceptent toutes les
propositions de l’institution dans l’intérêt de Salomé.

Le travail entre les parents et ASE reste toujours compliqué, ce qui fait que les
référents ASE de Salomé s’efface peu à peu dans le travail d’accompagnement.
Nous avons donc souvent du mal à rentrer en relation avec, pour des besoins
d’accompagnement. A plusieurs reprises il y’a des changements de référent qui ne
connaissent pas forcément l’historique de la situation et les travail mis en place donc
cela prend du temps pour qu’elle puisse en prendre connaissance et cela s’est
reproduit à deux reprise.

Lors des démarches administratives nous devons parfois passer par la référente
ASE afin d’obtenir des documents, afin d’obtenir ce dont nous avons besoin cela
peut s’écoulé des semaines voire des mois car ils n’en peuvent plus de la situation.

Aussi, la problématique que je me suis posés à la suite de projet et de mon stage


est la suivante :

« Dans le cadre d’un accompagnement, les actions de partenariat doivent elle


pas être pérenniser afin que les enfants victime de maltraitance ne subissent
une autre violence qui est la violence institutionnelle ? »

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IV. L’ENQUETE DE TERRAIN

Pour rédiger cette partie du dossier de recherche, j’ai fait une enquête de terrain en
réalisant des entretiens semi-directifs auprès de jeunes vivant au foyer et également
auprès de professionnels qui travail au sein de la structure. Cet entretien est donc
bien semi-directif.

Cela a permis à que les professionnels puissent parler librement comme elles le
souhaitent, ils ont pu apporter les réponses et ajouter des éléments auquel nous n’y
avons pas pensé tout en gardant comme ligne directrice nos questions. Ce type
d’entretient permet de nous apporter les idées et vécus, même si cela pour certains
peut être parfois considérer pas efficace car il pourrait avoir des réponses
incomplètes ou beaucoup trop longue.

Pour choisir un des personnes représentatives de ma recherche, je m’intéresse


seulement aux jeunes qui sont au sein de la structure. Dans l’objectif de
m’intéresser de la prise en charge dans le foyer. Les personnes interrogées pendant
les entretiens sont réparties selon un critère :

Les collègues disponibles au moment de l’entretien.

Travaillant dans une structure de foyer d’urgence dont l’activité est forte, il était
difficile de prendre un moment afin d’effectuer un entretient.

Premier entretient effectuer avec Philippe placé au sein du SAUO, deuxième


entretient avec Amine éducatrice spécialisée 1an, troisième entretient Mario
éducateur spécialisé depuis de nombreuses année

Avant d’entamer l’entretient j’explique à mes collègues que dans le cadre de mon
mémoire je dois effectuer un travail d’exploration de terrain en utilisant comme outils
un entretient avec chacun des éducateurs disponibles et dans les conditions réunies
pour pouvoir l’effectuer.

Dans cette partie, je vais expliquer le sens des questions posé durant l’entretient.
Les questions s’intéressent sur les placements dans un service d’accueil d’urgence.

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La première question est sur le parcours professionnel de la personne avec qui je
fais l’entretient. Ça me permettra de savoir le parcours suivi de mes collègues,
quelle expérience ils ont pu avoir.

La seconde question est d’échanger sur le système du foyer d’urgence et la


troisième est la nécessité est ses limites observées par les professionnels.

La quatrième question est qu’ils exposent des situations en lien avec mes
questionnements, et d’avoir leurs ressentis quant aux éventuelles limites de leurs
travail dans le foyer d’urgence.

La cinquième question concerne les jeunes qui revienne sur leurs discours. Elle me
permet d’avoir des situations concrète sur le sujet qui fonde mon questionnement.
Je souhaite savoir comment les professionnels se positionnent et interprète le
changement de discours d’un ou d’une jeune.

La septième question est sur le déroulement du placement. Je me pose la question,


je cherche à savoir ce que les professionnels pensent au sujet.

Pour plupart des entretiens, les professionnels considèrent que le placement est
réellement nécessaire lors d’une situation de maltraitance. Pour deux tiers de ces
entretiens, il est dit que cela permet de s’interroger sur les problématiques familiales
en prenant en compte les avis de chacun.

Le premier entretien s’est déroulé avec Philippe qui m’indique qu’il se sent bien et
à l’aise à l’idée de parler avec moi. Pourtant il apparaît dubitatif face aux questions
que je lui pose, il me dit être satisfait de l’accompagnement dans sa globalité. Le
seul point négatif qu’il réussit à m’énoncer est le manque de réactivité de son ASE.
Son ASE n’est pas assez active dans son orientation qui commence à réellement
tarder, selon lui. Le contexte étant que Léo est pris en charge depuis plus d’un an
au foyer, alors qu’une prise en charge est censée durer six mois au maximum.

Il est âgé de 15 ans il a un trouble du comportement. Dans son cas, on peut se


rendre compte que le manque de réaction et d’actions dans son projet d’orientation
va directement avoir un impact sur sa trajectoire individuelle. Puisque cela a des
conséquences sur sa prise en charge qui n’aboutit pas à une orientation, or que
c’est tout l’objectif dans cette structure.

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Le deuxième entretien a eu lieu avec Amin, un éducateur spécialisé qui est
employée sur un groupe différent du mien, il travaille au SAUO depuis 1 an. Il me
dit qu’il se bien et qu’il est à l’aise pour s’entretenir avec moi. Par la suite, il
m’explique qu’il pense que l’accompagnement peut être correct ou non en fonction
des jeunes. Cela va dépendre de chaque situation, car selon lui, certains jeunes
n’adhèrent pas au côté éducatif. Il me dit qu’il estime que les jeunes peuvent avoir
trop de libertés au foyer en comparaison à leur domicile. Mais il rebondit en
m’indiquant qu’il pense que certains enfants sont mieux au foyer que chez eux et
que cela permet d’avoir de bonnes conséquences sur leur vie actuelle et leur avenir.
Cela peut clairement laisser entendre que l’environnement et le cadre institutionnel
vont avoir de réelles incidences sur l’avenir et la vie au quotidien des jeunes placés.

Le troisième entretien était avec un éducateur nommé Mario qui est employé depuis
3 ans sur le groupe où se déroule mon stage. Il considère que l’accompagnement
proposé est satisfaisant mais pas pour tous, puisqu’il y a certains jeunes qui sont
réaccueillis à plusieurs reprises dû à l’échec de leur orientation. Il m’explique que
selon lui, le SAUO est une bonne structure et qui reste productive quand le passage
du jeune reste à court terme ou dans l’urgence et ne s’étend pas trop dans la durée.
Mais que cette productivité peut être entaché car le boulot du SAUO s’arrête à
l’orientation donnée. Et que cette orientation peut s’avérer inadaptée pour la
personne accompagnée ou également que l’aspect éducatif n’est pas assez
entretenu dans le lieu d’orientation. Le témoignage de Mario est très intéressant car
il met en lumière le fait qu’en fonction de son orientation qu’elle soit adaptée ou non,
le jeune sera impacté par l’accompagnement que la structure d’accueil va
éventuellement pouvoir lui proposer. Ses réponses indiquent aussi que malgré
l’acheminement de notre mission pour certains jeunes, la suite de son parcours peut
être entachée par une décision prise par le foyer qui peut ne pas être la bonne.

Pour la majorité des entretiens, voici les idées qui sont retranscrites par l’entièreté
des professionnels :

La mixité du public d’accueil, les professionnels abordent la question du risque face


aux différents profils des jeunes accueillis et de la potentielle mise en danger de ces
jeunes qui quittent leur environnement familial

33
Nécessité de l’adhésion des jeunes. Sans leur accord, aucun accompagnement ne
peut être fait.

Instabilité des accueils empêchant le jeune de se poser et d’avoir accès à une


certaine stabilité.

Limitation de l’accompagnement, des enfants peuvent rester en foyer d’urgence


pendant plus d’une année alors que le placement prévu en foyer d’urgence est de
3 mois jusqu’à 6 mois si renouvèlement.

Cependant, d’autres problématiques ressortent. Les professionnels témoignent de


la problématique des enfants lors du placement, du besoin de pluridisciplinarité, de
partenariats mieux établis, la temporalité de l’intervention ponctuelle des
professionnels, ou encore la difficulté à percevoir le but de la structure.

Après les échanges avec les professionnelles, je note que pour cent pourcents des
entretiens les professionnels avancent le fait que les jeunes souhaitent être compris
et entendus. Ils abordent les notions de refuge et d’éloignement familial. L’une des
professionnelles précise qu’ils cherchent aussi à mettre des mots sur leur situation
en pensant la crise.

L’ensemble des professionnelles affirme qu’il y a souvent une différence entre les
attentes du jeune et la réalité. Elles soulignent le fait que les jeunes ont peu souvent
d’information sur les procédures d’évaluation et qu’ils s’attendent souvent à un
placement immédiat. Elles parlent d’une idéalisation du placement, une possibilité
de fuite immédiate de l’environnement familial.

Elles expliquent d’ailleurs à la question suivante que ce manque de connaissance


au sujet des procédures peut influencer la parole du jeune et sa remise en question.
Elles ajoutent que la lourdeur administrative, que la peur de rejet de l’espace familial
et de l’influence de ces accusations sur la vie des parents place le jeune en situation
de doute.

V. LES SITUATIONS EDUCATIVES

34
5.1. Motif du placement

Afin d’accompagner les mineurs accueillis, l’éducateur doit avoir une observation
de sa situation. Il peut récolter les informations du départ de la problématique autour
des différents contextes de placement. Il faudrait que le professionnel capte les
besoins de l’enfant, de sa famille mais dans des objectifs autres entre celle de
l’enfant et des parents.

Une concertation d’équipe devra se faire afin de mettre des recueilles d’informations
et d’analyse en commun, lors des réunions, ensemble réfléchir à des pistes
d’accompagnement en fonction de ce que l’équipe ont pu remarquer observer. Il
faudrait prendre en compte également les informations des autres acteurs qui
participe de près ou de loin à l’accompagnement du mineur par exemple :
psychologue, médecin, CMPP, ITEP, psychiatre…

A partir de cela des pistes d’accompagnement peut se faire, le projet personnalisé


de l’enfants, cette ligne directive sera suivie tout au long de l’accueil en fonction de
ses besoins.

Pour imagés mon discours la nécessité du travail avec les différents acteurs, les
différentes structures afin de garantir un bon accompagnement tout au long de son
ordonnance de placement. Que l’enfant ne subisse pas également d’autre violence
durant son placement, violence institutionnelle. Il est également important d’inclure
les parents dans le processus d’accompagnement que je tenterais d’illustré cette
idée de démarche dans ce dossier.

Pour faire l’observation l’éducateur doit être en interaction avec les mineurs et son
environnement. Le travail quotidien du professionnel auprès du public permet de
crée du relationnel, avec les parents dans tous ce qui est lien parent/enfant être
concerné par sa santé, scolarité, démarche administrative et autre. Le travail étroit
entre éducateur et autre acteur.

Je vais vous exposer une situation vécue durant ces deux ans au sein de cette
structure qui concerne d’une jeune fille âgée de 14 ans que l’on appellera Salomé
afin de respect son anonymat. Voilà une situation que je compte vous présenter afin
de réfléchir le thème que je vais aborder.

35
La situation familiale est connue des services sociaux depuis plusieurs années
maintenant. La première information préoccupante concernant la fratrie date
d’octobre 2012, puisque la mère de Salomé s’était présentée au service de l’ASE
afin de faire état de violence du père sur Salomé ; la mère serait allée porter plainte
contre son mari et une enquête aurait été ouverte ou celle-ci avait fait état de conflits
de couple et de la nécessité de mettre en place des soins en CMP pour Salomé qui
adoptait des comportements sexualisés alors qu’elle n’était qu’en classe de
maternelle ; l’évaluation débouche sur un signalement au procureur de la république
au vu des éléments d’inquiétude relevés : troubles du comportement alimentaire,
fugues, énurésie, comportements érotisés de Salomé, souffrance psychique, dessin
inquiétant ou Monsieur était représenté avec un « zizi pointu » et madame de
manière effrayante. Les inquiétudes avaient été majorées par les dénégations
récurrentes de Monsieur d’être pédophile alors qu’aucun élément à caractère sexuel
n’avait alors été avancé par les professionnels.

Les professionnels ont fait état d’une difficulté à évaluer tant la mère banalisait la
souffrance de sa fille et elle avait indiqué que suite au dépôt de plainte la situation
avait changé favorablement.

En 2013, devant l’impossibilité de travailler avec les parents dans un cadre


administratif et face à la persistance des souffrances de Salomé, les professionnels
évaluateurs adressent un signalement au procureur de la république en vue d’une
saisine du juge des enfants pour la mise en place d’une mesure d’AEMO.

En septembre 2015, une nouvelle information préoccupante émanait de


l’établissement scolaire face à de nouvelles inquiétudes concernant Salomé qui a
beaucoup de mal à investir la scolarité, présente un comportement questionnant
(elle se met de la colle sur la bouche, se colorie les mains et va se laver,
somatisations, maladies récurrentes, rougeurs autour de la bouche, comportements
masturbatoires en classe, fugues, recherche de l’attention de l’adulte, elle évoque
les « gouzis » que lui ferait son père à l’endormissement)…

Cette information préoccupante a été directement transmise par la CRIP au


Procureur du fait des éléments et de l’antériorité de la situation. Le Procureur avait
envoyé un soit-transmis afin de connaître la plus-value d’une saisine du juge des
enfants alors que les parents semblaient mobilisés par la situation de Salomé. En

36
décembre 2015, et en réponse, le service des services départementaux des
solidarités sollicitait à nouveau une enquête de police et la saisine du juge des
enfants, les parents n’étant pas coopérant. Un classement pour non-lieu à
assistance éducative est acté le 12 avril 2016.

En juillet 2017, une nouvelle évaluation est réalisée et fait suite à une Information
préoccupante de l’ITEP le Coteau ou est scolarisée Salomé (en internat) ;
l’évaluation s’étend à son frère. Dans celle-ci les professionnels font état de
l’absentéisme de Salomé, de la méfiance de Madame à l’égard des professionnels,
de sa difficulté quant à la séparation d’avec sa fille. Les parents décident de retirer
Salomé de L’ITEP en mai 2017 contre l’avis des professionnels.

En novembre 2017, une nouvelle information préoccupante de l’école fait état des
difficultés de Salomé : fugue de la classe, difficultés pour les professionnels à la
contenir et violence envers les autres élèves. L’évaluation sollicite une transmission
de la situation au Procureur de la République en vue d’une saisine du juge des
enfants ; il est même préconisé un accueil à l’ASE.

Reçus en audience le 4 juin 2018 les parents se montrent demandeurs d’une aide
éducative et le magistrat clôture le dossier en assistance éducative au profit d’une
aide éducative à domicile. Le contrat d’AED est signé le 27 juin 2018 ; en octobre
2018 une nouvelle information préoccupante émane de l’école qui souligne les
troubles du comportement de Salomé.

Le 25 janvier 2019, le procureur saisit le juge des enfants et une audience se tient
le 18 mars 2019 ; les professionnels référents de l’AED préconisent un éloignement.
Le juge des enfants ordonne une mesure d’assistance éducative en milieu ouvert
et prononce le maintien des enfants à domicile jusqu’au 31 mars 2020 sous
condition : mise en place des suivis médico-sociaux et régularité dans les rendez-
vous, participation proactive à la mesure éducative, mise en place des
préconisations de la MDPH (ITEP Salomé et AVS pour son frère).

A l’issue de cette mesure en mars 2020 une nouvelle audience se tient et le juge
des enfants maintien à domicile les enfants jusqu’au 31 mars 2021 avec une
poursuite de l’AEMO par les services de L’OSE.

37
Après 6 mois d’exercice de cette mesure, les professionnels de l’OSE expliquent
qu’aucun travail n’est possible avec les parents de Salomé qui n’informent pas le
service de leurs démarches qui ne sont pas toujours adaptées aux besoins de leurs
enfants

La saisine du juge des enfants fait suite à une information préoccupante émanant
de l’ITEP dans lequel était scolarisée Salomé en raison d’absentéisme, de
déscolarisation ainsi que de signe de dépression de la mineure.

Un contrat d’aide éducative à domicile a été signé par les parents de Salomé à la
suite duquel faute d’amélioration de la situation, le juge des enfants a été de
nouveau saisi en janvier et février 2019. Les services sociaux déploraient alors une
adhésion de façade des parents.

Le juge des enfants a prononcé par jugement en date du 18 mars 2019, le maintien
à domicile des deux enfants ainsi que la mise en place d’une mesure d’assistance
éducative en milieu ouvert, jugement dont la teneur a été réitéré en mars 2020.

Le placement actuel fait suite à une demande d’audience anticipée de l’Association


OSE en charge de la mesure d’AEMO en vue d’envisager une mesure de placement
estimant qu’il n’était plus possible de travailler avec les parents des jeunes dans ce
cadre. Aussi, devant l’adhésion de façade des parents et l’impossibilité de travailler
avec eux, le magistrat a ordonné le placement de Salomé et son frère pour une
durée de 6 mois.

5.2. Accompagnement quotidienne

Salomé est une jeune fille réservée et introvertie. C’est une enfant qui a besoin de
se sentir en confiance pour s’autoriser à communiquer avec l’autre. En effet, Salomé
ne présente aucun problème de langage ni d’élocution, elle sélectionne les
personnes avec lesquelles elle souhaite communiquer. Si elle ne souhaite pas
établir un échange, un haussement d’épaule sera sa réponse. Toutefois, au fil du
temp Salomé se montre beaucoup plus communicative et spontanée avec ses pairs.
Clairement, son comportement est différent avec ces derniers lorsque l’adulte n’est
pas présent.

38
Salomé n’est pas très à l’aise lorsqu’on l’interpelle en présence du groupe. Cette
jeune fille a beaucoup de mal à s’investir dans un espace où il y a un certain nombre
de personnes.

Dès lors qu’elle en a la possibilité, elle se positionne en retrait du groupe ou s’isole


dans sa chambre.

C’est une jeune fille pudique qui arrive à s’ouvrir dans la relation individuelle ou en
petit groupe. Salomé participe quasiment à toutes les activités ou sorties proposées
par les professionnels. Elle peut à ce jour s’autoriser à manifester son désaccord.
Elle affectionne aussi les temps d’ateliers cuisine et pâtisserie. Elle n’extériorise pas
ses émotions mais esquisse parfois un sourire lorsqu’on la sollicite. Salomé peut
passer beaucoup de temps dans sa chambre de son propre choix pour écouter de
la musique ou dessiner.

A son arrivée, Salomé faisait très négligée, carencée (cheveux gras infestés de
poux et de lentes, teint blafard, visage creusé et cerné, odeur corporelle) et semblait
maintenue au stade de l’enfance paraissant plus jeune que son âge. Aujourd’hui,
Salomé semble plus soucieuse de son apparence physique et vestimentaire et aime
être coquette. Elle ne sait pas forcément quoi mettre et sollicite l’aide de ses pairs
dans le choix de sa tenue vestimentaire du jour. Parfois, elle peut avoir une
apparence négligée selon son humeur.

Durant plusieurs semaines, Salomé portait en permanence une veste de jogging


grise et rose autour de la taille quel que soit sa tenue. Lorsque nous la questionnons
à ce sujet, elle expliquait vouloir cacher ses formes et ses futures menstruations.

La tenue vestimentaire est un indicateur de son état émotionnel. En effet, lorsque


celle-ci est négligée, Salomé a tendance à se replier sur elle-même en s’isolant du
groupe. En revanche, lorsque sa tenue vestimentaire est soignée, Salomé démontre
une attitude beaucoup plus sereine et interagit avec ses paires.

Au regard de son âge, Salomé ne nous parait pas très autonome, et l’équipe
éducative doit constamment lui rappeler d’aller à la douche. Parfois, la jeune oppose
de la résistance mais finit par obtempérer. Elle s’est confiée à la psychologue du
39
service indiquant avoir peur que les adultes ou les autres enfants entrent dans sa
chambre. Ce moment semble être angoissant pour elle.

VI. POSITIONNEMENT PROFESSIONNEL ET REFLEXIVITE

Pendant ces deux ans d’apprentissage au sein du foyer Service d’Accueil


d’Orientation, j’ai pu voir le quotidien, interroger les pratiques et constaté des
dysfonctionnement ou problématique pouvant mettre le travail d’accompagnement
à défaut et cela avec les enfants en danger accueillis.

Beaucoup d’institution rencontre des difficultés qui peuvent être récurrente dans la
réalisation de leurs travails, parce qu’ils ne peuvent disposer de tous les moyens
nécessaires, que ce soit matériel ou humain. Cela peut s’expliqué par le manque
de personnel et des turn over qui peut y avoir, des arrivés, des départs, des intérims
qui crée de l’instabilité au sein de l’équipe d’éducateur ce qui permet de ne pas
mener à bien les accompagnements efficaces sur la durée.

Pour les publics accueillis tous cela peut entrainer une instabilité qui rend néfaste
la relation de confiance.

Donc demandé à une équipe éducative disposant de peu de moyen afin d’accomplir
un accompagnement correct est quasiment compliqué. Nous ne pouvons faire faire
le travail nécessaire lorsque des institutions avec qui nous travaillons ne peuvent
s’impliqué. Sans institution présente avec qui nous somme dans l’obligation de
travaillé dans le bien d’un accompagnement, comment pouvons-nous garantir cela
si les conditions institutionnelles ne sont pas réunies ?

Par exemple la jeune Salomé qui est maintenant depuis plus de deux en foyer
d’urgence car les institutions ne souhaitent pas la prendre en charge car sa
problématique est jugé trop complexe, c’est une enfant trop difficile pour eux. Peut-
être que les moyens nécessaires ne sont pas réunis pour l’accueillir. Le travail avec
d’autre institution ne peut se faire car les parent mettent à chaque le travail fait en
échec.

40
Si nous souhaitons que l’enfants puisse se reconstruire et que nous ne souhaitons
pas la maltraité davantage, il faudrait que nous nous mettions face à nos
responsabilités que nous avons choisis de prendre. Que le travailleur social tente
de mettre coter les conflits et les difficultés rencontré dans le passé afin de
revaloriser le long travail amorcer qui a pu être fait en lien avec l’ASE. Je
conseillerais de travailler plus souvent avec les mêmes structures, crée des
partenariats avec des institutions extérieurs, l’idée est présentée la situation,
d’amorcé un travail pendant un certain temps c’est-à-dire de ce qui a était constaté
d’établir un projet personnel de l’enfant est d’amorcer le travail avant d’envoyer
l’enfant dans la structure avec qui nous aurons l’habitude de travaillé qui
continuerons le travail dans un lieux plus pérenne et stable pour celui-ci. Je propose
également de faire des points plus réguliers avec les référents ASE concernant le
suivi de l’enfant, proposer des échanges au moins une fois par mois ou une fois
tous les deux mois afin de collaborer plus étroitement sur son suivi. « Dans l’action
sociale, depuis la décentralisation et en raison de la montée de l’exclusion, le
partenariat a pris un essor tout particulier afin de se donner plus de moyens pour y
faire face » DHUME Fabien

Il est important que les professionnels prennent consciences et prenons tous les
aspects qui caractérise la personne que l’on accompagne dans le cadre de notre
travail. Nous devons prendre en compte ses aspects culturels, religieux, théoriser à
prendre en compte faire cet accompagnement de qualité.

Le fait de ne pas tenir compte tous ce qui gravite autour de la vie de la personne
accompagné que ce soit son environnement, et le contexte mentionné ci-dessus,
nous raterons beaucoup d’élément qui sont important pour le suivi de la personne.
Une relation est essentielle, parce qu’en fonction de la personne que les échangent
s’accroitront.

J’insiste et je précise encore une fois sur la communication est très important dans
notre travail que ce soit avec les parents, les mineurs, les partenaires ou les
réseaux. Les échanges est une partie du fondement de notre travail, sans cela peut
de chose pourrait se faire la durée ou se mettre en place concrètement. L’éducateur
doit communiquer avec les familles malgré les représentations que peuvent avoir

41
les institutions et les représentations que peuvent avoir l’équipe éducative sur les
familles.

Travailler des tous ces difficulté rencontré dans laquelle beaucoup de professionnel
évoluent, tout en essayant d’être pertinent dans l’accompagnement.

La difficulté des travails entre les différentes institutions, ont des répercutions dans
le travail d’accompagnement de Salomé, car en travaillant ensemble nous aurions
plus de poids afin de convaincre des structures de prendre en charge Salomé.

Par exemple, faire des projets avec d’autre structure avec qui nous travaillons sur
les orientations afin que des enfants puissent commencer à s’acclimaté avec les
adultes, les autres enfants et cela permettra de beaucoup mieux connaitre l’enfant
ce qui permettrais d’éviter beaucoup de crainte de là par des structures qui accueil
des enfants de manière plus pérenne. On pourrait également inclure les référents
ASE ce qui pourrait améliorer la relation ASE et SAUO dans l’intérêt de
l’accompagnement de l’enfant.

Je pense également qu’il faudrait de la place au parent, et les inclure dans les
actions mis en place avec les enfants dans la limite du possible, lorsque les liens
entre les parents et les enfants sont possible mentionné dans l’OPP. Cela pourrait
évitera les ruptures dans les liens familiaux, qui commence à se remarquer entre
Salomé et sa mère depuis plusieurs semaines.

Le placement de l’enfant, doit se travailler sur tous aspect, afin que la situation ne
tende pas à se pérenniser et créer la dégradation de l’enfants, à cause de
maltraitance institutionnel, en plus de la maltraitance de la famille. C’est pour cela
que j’émet l’hypothèse de partenariat qui peut être de manière conventionnelle, ciblé
des structures a tailles humaine dans l’accompagnement des mineurs et d’inclure
les parents les parents dans le quotidien de l’enfant.

Dans la conduite de nos missions accompagnements, la mise en place de


partenariats et la constitution d'un réseau de partenaires me paraît absolument
inévitable. En effet, les personnes que nous accompagnons s'inscrivent dans une
société globale et dans des enjeux multiples, que les structures, seules, ne peuvent
traiter. Cependant, je me suis aperçu que les partenariats au sein de la structure
étaient très volatiles du fait du mouvement des équipes.

42
CONCLUSION

La construction de ce mémoire m’a permis d’approfondir la méthode de recherche,


et m’a permis d’axer ma recherche sur un thèmes précis.

Dans la conception de ce dossier, j’ai dû passer du temps à la recherche qui me


permettais de nourrir ma réflexion, la rédaction de cet écrit, ce qui put avoir un
impact dans ma posture de travail auprès des publics, car cela m’a permis de me
déconstruire par rapport a mes pratiques professionnels. La lecture des ouvrages
de différents auteurs m’a apporté beaucoup de bien dans la mise en lien des
situations et de la théorie appliqué durant la rédaction de celui-ci. En mettant en lien
la pratique et la théorie, je compte à mettre aux claires et a démontré au lecteur qui
verront ma réalité aux quotidiens en tant qu’éducateurs spécialisé.

Ce grand travail a permis de nourrir mes méthodes d’analyse et de recherche


d’information, qui me pousse à aller plus loin dans ma réflexion et dans ma
démarche de recherche.

Je suis questionné dans ma pratique professionnel ainsi que celle de l’équipe


éducative, dans le but de toujours remettre en question dans nos
accompagnements au quotidien est d’en relever les points pertinents. Suite à ma
remise en question j’ai questionné ma posture auprès des enfants, je me suis posé
la question sur mon accompagnement des enfants placé et, aussi sur la
concrétisation par les actes, pour que les institutions puissent être impliqué dans le
suivi des enfants.

J’ai pu prendre en compte mes améliorations dans le travail me rendre compte de


mon évolution. En effet, mon aisance à l’écrit s’est améliorée, également mon
aisance en communication d’équipe, avec les parents ou les autres institutions.

Parler des deux années précédentes démontre bien la maturité que j’ai pu acquérir
tout au long de cette formation. Grace aux différentes expériences que j’ai pu
acquérir durant ces trois ans sur différents lieux de site qualifiante cela a permis
accentuer mon identité professionnelle.

43
ANNEXE 1

44
ANNEXE 2

Grille d’entretien Entretien n° : 1

Personne interrogée Moussa

INFORMATION SUR LA PERSONNE INTERROGEE

Question 1 : : Est-ce que « J’ai passé un baccalauréat professionnel transport et logistique


tu peux présenter ton Ensuite j’ai était entraineurs de foot et j’ai travailler dans un service
parcours professionnel ? jeunesse avant de faire une formation d’éducateurs spécialisé.
(Depuis quand tu es dans
Ça fait deux ans que je suis dans la structure.
la structure ?)

QUESTIONNEMENT SUR LE PLACEMENT D’URGENCE

Question 2 : En quoi, « Il est nécessaire quant’il y a un conflit d’urgence avec la famille et


pour toi le placement que l’enfant a besoin d’un lieu ressource pour se mettre à l’abris et
d’urgence est nécessaire ? éviter tout type de danger. »
Question 3 : Selon toi, est « Je pense qu’un enfant ne doit pas rester trop longtemps dans un
ce que y’a des limites dans SAUO. Pour éviter de rencontrer des personnes qui sont là depuis
le placement d’urgence en longtemps et qui pourraient impacter le parcours du jeune qui vient
termes de temporalité, d’arriver. Et que même pour la stabilité du jeune. Il est important qu’il
déplacement, âge etc. ? ait vite une orientation pour que le jeune puisse se poser et continuer
son parcours de vie dit « normal ».
« Je pense que le fait d’être déplacé d’une structure à une autre peut
avoir un impact négatif sur le jeune. » Changer de structure ça ne
permet pas au jeune d’avoir une stabilité, ça ne permet pas de pouvoir
mettre en place des projets sur du long terme et ça permet pas au jeune
de se projeter dans l’avenir.».

Pense que changer de structure ça empêche la stabilité, ne permet pas


de pouvoir mettre en place des projets et de pouvoir se projeter dans
un avenir lointain. Rupture engendre un conflit.
Dans la structure : l’urgence c’est du cas par cas. Accueil trop long,
s’installent comme s’ils allaient rester, pas de qualité, plus dans un
cocon que dans une réflexion.
Faut travailler au cas par cas, chaque situation est différente, pas trop
maintenir sur le SAUO car départ peut être brutal et mettre en échec
tout le travail de fait.

Question 4 : Qu’observe- « Pour certains jeunes au bout de quelque jour c’est trop long, on voit
tu sur ton lieu de travail ? qu’ils s’installent en pensant qu’ils sont chez eux. Ça ne permet pas
de réaliser un travail de qualité. Le jeune ne peut pas se projeter dans

45
Limites pour le jeune mais un projet professionnel, il est plus dans un cocon que dans une
aussi pour l’éducateur réflexion. »
...
« Moi je pense qu’il faut travailler vraiment au cas par cas avec les
enfants. Chaque situation est différente. L’accompagnement doit être
adapté aux besoins du jeune mais qu’il ne faut pas trop le maintenir
sur le SAUO parce que une fois qu’il est bien inscrit dans le service,
le départ peut créer une rupture brutale et mettre en échec tout ce qui
a été travaillé. ».

FUITE VIOLENCES FAMILIALES / PROCEDURES

Question 5 : A votre avis « Ils cherchent de l’aide et surtout une solution d’hébergement. Un
que cherchent les jeunes soutien. »
qui fuient leur domicile
« Oui parce que beaucoup pensent qu’ils vont être placé tout de suite
parental ? Existe-t-il une
maintenant. Ils ne prennent pas en compte toute la mesure
différence entre leurs
d’évaluation et d’intermédiation qu’il faut faire, et qu’un placement ça
attentes et la réalité ?
ne se fait pas comme ça ».

Question 6 : Avez-vous « Pas mal jeunes annoncent être victimes de maltraitance puis
déjà eu des jeunes qui reviennent sur leur parole. Une jeune est venue parce qu’elle avait
revenaient sur leur peur d’un passage à l’acte de ses parents. Elle a préféré dire qu’elle
parole ? Pouvez-vous était victime de violence. Elle pensait qu’elle pouvait venir ici et être
expliquer selon vous leur protégée. Finalement elle s’est rendue compte des conséquences et
raison ? de tout ce que ça impactait sur elle et son environnement familial.»

Question 7 : Pense-tu « Dès le premier rendez-vous il faut leur exposer nos missions, nos
qu’il serait possible/utile observations et toutes les préconisations qui peuvent être apportées.
de les préparer à toutes ces Il faut vraiment faire un bon entretien pour que les jeunes
procédures ? Si oui de comprennent le sens du SAUO et la différence de nos missions avec
quelle manière ? l’ASE. »

Grille d’entretien Entretien n° : 2

Personne interrogée Magdala

INFORMATION SUR LA PERSONNE INTERROGEE

46
Question 1 : Est-ce que tu
peux présenter ton
« J’ai fait un STI2S, j’ai enchainé avec une licence psycho. Après
parcours professionnel ?
j’ai fait mes études d’éducateur spécialisé et j’ai obtenu mon
(Depuis quand tu es dans
diplôme en 2018 et je suis en poste depuis 2018 ».
la structure ?)

QUESTIONNEMENT SUR LE PLACEMENT D’URGENCE

Question 2 : En quoi, « Le placement en urgence il intervient dans plusieurs cadres et pour


pour toi le placement plusieurs problématiques. Ça peut être pour maltraitance, pour
d’urgence est nécessaire ? négligence, pour de l’abandon. Il me semble pertinent pour certaines
situations d’effectuer un placement en urgence. Il peut se faire dans
le cadre d’une OPP parquet qui nécessaire une évaluation
complémentaire avant d’acter un placement définitif. Il peut avoir un
intérêt même si ça peut mettre à mal parfois les familles et les jeunes.
Il est quand même important questionner les difficultés rencontré au
domicile et de pouvoir axer sur des pistes de travail afin de prévoir
un retour au domicile sous des conditions favorable avec une
amélioration des relations intrafamiliales. ».

Question 3 : Selon toi, est « Déjà dans les services d’accueil d’urgence, la mixité du public
ce que y’a des limites dans accueillis, c’est-à-dire qui quittent seulement le domicile avec des
le placement d’urgence en jeunes qui sont pris en charge par l’ASE depuis un certain temps. Le
termes de temporalité, positionnement n’est pas le même.
déplacement, âge etc. ?
Les SAU sont relativement limité de par leur fonctionnement
également, du fait que on travaille avec l’adhésion du jeune donc si
le jeune n’adhère pas, malheureusement, il y a de très fortes chances
qu’il puisse fuguer d’arrière. Le travail qui devrait initialement être
mis en place ne pourra se faire. »
« Une des difficultés aussi du SAUO c’est la temporalité puis que la
temporalité des professionnels n’est pas nécessairement la
temporalité dans laquelle se trouve le jeune et sa famille pour se
mettre au travail. Parfois il est nécessaire de pouvoir mettre chacun
au travail. Et ça intervient très rarement dans une temporalité
réciproque ».
« L’intervention ponctuelle des professionnels parce qu’on n’est pas
sur du quotidien. Il est nécessaire au professionnel de pouvoir bien
identifier, cibler les problématiques et d’avoir un discours adapté »

« Les accueils courts peut être aussi un problème et desfois le


manque d’éclairage pluridisciplinaire peut aussi être un frein.
Il y a aussi un manque de maillage partenarial dans le sens ou avec
l’ASE ou avec les autres foyers, on n’est pas vraiment dans une
transmission d’info qui permette une réelle compréhension du jeune,
de sa problématique ou du fonctionnement familial ».

47
FUITE VIOLENCES FAMILIALES / PROCEDURES

Question 5 : A votre avis « Alors d’abord un espace d’écoute. On a tendance aussi à dire que
que cherchent les jeunes PAS peut être un refuge et aussi un espace pour penser la crise et des
qui fuient leur domicile fois être accompagné à mettre des mots sur les difficultés. Ou de
parental ? Existe-t-il une créer un échange entre le jeune et les parents via un cadre de
différence entre leurs médiation. Penser leur mise en danger. Et avoir une perspective sur
attentes et la réalité ? l’avenir (ça va être tant au niveau personnel qu’au niveau de sa
construction en tant qu’individu dans un avenir professionnel. »

48
BIBLIOGRAPHIE

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Philosophie. Université Charles de Gaulle - Lille III, 2009. Français.

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