Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Rapport de stage
Sous l’encadrement de :
Obidon OGOUMEDI
Ingénieur Statisticienne Économiste
DECHARGE
L’ENSAE et l’INSEED-TOGO N’ENTENDENT DONNER AUCUNE
APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS ÉMISES DANS ;
CE RAPPORT. CES OPINIONS DOIVENT ÊTRE CONSIDÉRÉES
COMME PROPRES A L’AUTEUR.
ii
Sommaire
Décharge ii
Sommaire iii
Avant-Propos vii
Remerciements viii
Résumé ix
Introduction générale 1
Conclusion et recommandations 39
Bibliographie xiii
Annexe xiv
iii
Liste des illustrations
3.1 Répartition (en %) de la situation matrimoniale des chefs de ménage par sexe 26
3.2 Répartition (en %) des chefs de ménage selon les tranches d’âge et la région 27
iv
Liste des tableaux
3.1 Répartition (en %) des ménages selon le sexe du chef de ménage et le milieu
de résidence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.2 Répartition (en %) des chefs de ménage selon les tranches d’âges et le milieu
de résidence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.3 Taille des ménages (en %) selon le milieu de résidence . . . . . . . . . . . . 28
3.4 Répartition (en %) des chefs de ménages selon le niveau d’éducation et le
milieu de résidence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.5 Répartition du revenu monétaire (en %) selon le milieu de résidence et la
première source d’activité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
v
Liste des sigles et abréviations
vi
Avant-Propos
L’étudiant à la fin de son stage doit présenter un rapport écrit qui fera l’objet d’une
soutenance devant un jury. C’est dans ce cadre que nous avons effectué un stage à l’Institut
National de la Statistique et des Études Économiques et de la Démographie (INSEED) au
TOGO. Le thème de notre stage est Évaluation de l’échelle de mesure de l’insécurité
alimentaire vécue (Food Insecurity Experience Scale - FIES) AU TOGO.
Le présent document met fin à un mois et demi de stage (16 Août au 30 Septembre 2021).
Comme toute œuvre humaine, ce travail ne saurait être exempt d’imperfections, nous
restons donc ouverts à toutes critiques ou suggestions visant à l’améliorer.
vii
Remerciements
viii
Résumé
ix
Introduction générale
La capacité de notre planète à nourrir une humanité croissante est une des grandes
inquiétudes soulevées par les thèses malthusiennes, et régulièrement rappelée par l’Or-
ganisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). La question
alimentaire nécessite des transformations qui tiennent compte de l’évolution de notre
monde et des nouveaux défis que nous devons relever si nous voulons vivre dans un monde
libéré de la faim, de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition sur toutes ses formes.
En 2015, dans le rapport sur l’état de l’insécurité alimentaire dans le monde, la FAO
en collaboration avec le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) et le
Programme Alimentaire Mondial (PAM) évaluent à 795 millions le nombre de personnes
en état d’insécurité alimentaire grave, soit près d’une personne sur 11 dans le monde qui
n’ont pas eu régulièrement accès à une alimentation sûre, nutritive et suffisante. C’est un
phénomène qui touche particulièrement l’Afrique subsaharienne. Selon le rapport de 2016
relative à cette même situation, près de 153 millions de personnes, représentant environ
26% de la population âgée de plus de 15 ans en Afrique subsaharienne, ont été confrontées
à une situation de grave insécurité alimentaire en 2014 et 2015.
La communauté internationale, loin de sombrer dans la résignation face à ce fléau, s’est
fixée en décembre 2015 sur un horizon de 15 ans, 17 objectifs regroupés sous le nom de «
Objectifs de Développement Durable » (ODD) qui succèdent aux « Objectifs du Millénaire
pour le Développement » (OMD) mis en place en 2000. Afin d’atteindre l’objectif numéro
2 des ODD qui consiste à «éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer
la nutrition et promouvoir l’agriculture durable», des indicateurs de sécurité alimentaire
ont été développés pour servir de guide aux programmes internationaux et nationaux.
D’ailleurs, de nombreux indicateurs ont été conçus par différents organismes (ONU, FAO,
ONG,...) pour mesurer les différents aspects de la sécurité alimentaire. En 2015, grâce
au projet voices of the hungry, la FAO a élaboré une méthode permettant de mesurer
la gravité de l’insécurité alimentaire du point de vue des individus ou des ménages et
d’établir des comparaisons entre les pays (l’échelle de l’insécurité alimentaire basée sur les
expériences - FIES ).
L’un des objectifs principaux du projet Voices Of the Hungry (VOH) consiste à
promouvoir l’adoption de la méthode FIES par les institutions publiques des différents
pays. Ainsi, face aux défis liés à l’alimentation adéquate, le Togo s’est engagé en Août
1
INTRODUCTION GÉNÉRALE
[a\
2017 à consulter toutes les parties prenantes pour le suivi-évaluation des politiques de
lutte contre l’insécurité alimentaire. Dans le cadre des préparatifs pour l’élaboration du
Programme National d’Investissement Agricole, de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle
(PNIASAN), il s’est avéré indispensable de disposer des données statistiques fiables sur les
différents indicateurs dont la situation alimentaire, à travers des outils plus élaborés. Ceci
conduit ledit pays à intégrer le module d’enquête FIES dans l’enquête EHCVM réalisée
entre fin 2018 et début 2019. Une meilleure compréhension de la situation alimentaire
pourrait non seulement ajouter à la compréhension globale de l’insécurité alimentaire
au TOGO des informations sur l’accès aux aliments, mais aussi permettre de se donner
éventuellement les outils pour agir et éviter que leur nombre s’accroisse et que la gravité
s’accentue. Ce travail se consacrera donc à l’exploration du phénomène de l’insécurité
alimentaire vécue par les ménages au TOGO à travers le calcul des indicateurs du FIES.
Cette étude consistera spécifiquement à :
- Présenter les caractéristiques socio-démographiques des ménages togolais
- Décrire la méthodologie de calcul de l’échelle de mesure de l’insécurité alimentaire vécue
- Déterminer les prévalences de l’insécurité alimentaire vécue modérée et grave au TOGO.
1
Présentation de la structure d’accueil
3
Chapitre 1 : Présentation de la structure d’accueil
[a\
2
Cadres théorique et méthodologique
2.1.1 Faim
Selon la FAO, la faim est une sensation physique inconfortable ou douloureuse causée
par une consommation insuffisante d’énergie alimentaire. Elle incite l’homme à rechercher
des aliments dont l’ingestion atténue la sensation. La faim devient chronique lorsque la
personne ne consomme pas une quantité suffisante de calories (énergie alimentaire) sur
une base régulière pour mener une vie normale, active et saine.
L’étape de la famine est constatée en cas de rupture prolongée de l’approvisionnement en
aliments qui touche l’ensemble de la population d’une zone géographique donnée d’après
l’UNICEF.
7
Chapitre 2 : Cadres théorique et méthodologique
[a\
par lesquelles un ménage ou une communauté atteindrait cette sécurité et par lesquels le
concept est généralement discuté.
La disponibilité
Une méthode primaire par laquelle un ménage peut satisfaire ses besoins de nourriture
est l’auto production. N’importe quelle activité qui contribue à améliorer la production
agricole ou les approvisionnements alimentaires serait considérée comme une stratégie
d’augmentation de la disponibilité alimentaire. Nous distinguons également non seulement
des importations commerciales qui découlent d’un besoin national en suffisance alimentaire
mais aussi des aides alimentaires. L’aide alimentaire constitue la troisième composante
de l’offre alimentaire. Elle se présente sous différentes formes, de l’aide d’urgence jusqu’à
l’aide de caractère plus permanent et structurel. Dans certains pays, elle peut représenter
une part très significative de l’offre.
L’accés
Les ménages satisfont leurs besoins de nourriture en gagnant un revenu stable avec lequel
ils peuvent acheter ou accéder à la nourriture dont ils ont besoin. Ceci soulève l’importance
du pouvoir d’achat des ménages pour l’acquisition de la nourriture disponible dans un
pays en période de hausse des prix. Cette dimension inclut l’accessibilité aux denrées
alimentaires de base, en tout lieu en tout temps et pour tous, y compris les groupes les
plus vulnérables.
sécurité alimentaire.
Dans le cas du FIES, cela signifie l’insécurité alimentaire à différents niveaux de sévérité.
Il est important de garder à l’esprit que ce pourcentage n’est pas simplement la proportion
d’individus ou de ménages en situation d’insécurité alimentaire dans l’échantillon qui a été
enquêté. Des pondérations d’échantillonnage doivent être appliquées pour tenir compte
de l’inégalité de l’échantillonnage et pour s’assurer que les taux de prévalence rapportés
reflètent la proportion d’individus ou de ménages en situation d’insécurité alimentaire
dans la population.
Un exemple qui peut nous aider à comprendre vient des tests éducatifs.
Imaginons une échelle hypothétique de compétence dans une matière académique
telle que les mathématiques.
- Les élèves peuvent être répartis sur une échelle de compétences en mathématiques,
du niveau le plus bas au niveau le plus élevé, en fonction de leurs réponses aux
questions d’examen.
-Les questions d’examen peuvent également être situées sur la même échelle, car
elles représentent différents niveaux de compétence, selon leur difficulté.
Plus la gravité de l’insécurité alimentaire vécue par un répondant est grande, plus
la probabilité qu’il réponde positivement à chaque item est élevée. Tous les items sont
également liés au trait latent de l’insécurité alimentaire et ne diffèrent que par la gravité.
résidence (urbain, rural). Pour les besoins de l’étude, la commune de Lomé et sa couronne
urbaine (Golfe urbain) sont considérées comme domaine d’étude à deux strates et exclues
du domaine formé par la région maritime. Au total on distingue alors 12 strates d’enquête.
2.4 Le FIES
Le FIES s’appuie directement sur toutes ces échelles de sécurité alimentaire basées sur
l’expérience. En effet, après les recherches approfondies, Radimer et al. (1990) 3 ont
caractérisé l’insécurité alimentaire à partir d’une collecte de données qualitatives, soit des
questions ouvertes recueillant le vécu de femmes américaines ayant rapporté vivre la faim
au sein de leur ménage. La véritable innovation est la méthodologie analytique de FIES
qui produit des résultats comparables entre les pays. Il est donc issu d’un examen des
études dans de nombreux pays à travers le monde qui a conclu que ces dimensions de
l’expérience de la faim semblent être communes dans toutes les cultures. Cela a conduit à
la création de l’échelle d’expérience de l’insécurité alimentaire - FIES.
3. Radimer, K.L., Olson, C.M., and Campbell, C.C., “Development of Indicators to Assess Hunger”,
December 1990, Journal of Nutrition 120 (supplement 11) :1544-8
4. The Gallup Organization est une entreprise américaine qui offre un bouquet de services de recherche
notamment ceux statistiques. Elle opère en 4 divisions dont le Gallup World Poll
1. vous ou d’autres membres de votre ménage avez été inquiets de ne pas avoir
suffisamment de nourriture ?(Worried)
La question fait référence à un état d’inquiétude, d’anxiété, d’appréhension, de peur
ou de préoccupation à l’idée qu’il n’y ait pas assez de nourriture, ou que le répondant
ou le ménage manque de nourriture (parce qu’il n’y a pas assez d’argent ou d’autres
ressources).
2. vous ou d’autres membres du ménage n’avez pas pu manger une nourriture saine
et nutritive ?(Healthy)
Cette question demande aux personnes interrogées si, en raison d’un manque d’argent
ou d’autres ressources, elles ont été incapables d’obtenir des aliments qu’ils considèrent
comme sains ou bons pour eux.
3. vous ou d’autres membres du ménage avez mangé une nourriture peu variée ?(Fewfood)
La question demande si la personne interrogée était obligée de manger une variété
limitée d’aliments, les mêmes aliments, ou seulement quelques aliments par jour.
L’implication est que la diversité des aliments consommés augmenterait probablement
si le ménage avait un meilleur accès à la nourriture et la raison de la limitation
de la variété des aliments est le manque d’argent ou de ressources, plutôt que les
habitudes, la santé ou les facteurs religieux.
4. vous ou d’autres membres du ménage avez dû sauter un repas parce que vous
n’aviez pas assez d’argent ou d’autres ressources pour vous procurer à man-
ger ?(Skipped)
Cette question porte sur l’expérience de devoir manquer ou sauter un repas impor-
tant, parce qu’il n’y avait pas assez d’argent ou d’autres ressources pour se nourrir.
Il s’agit de ne pas prendre un repas qui devrait normalement être pris, comme le
petit-déjeuner, le déjeuner ou le dîner. Cependant, la norme concernant le nombre et
les heures des repas varie d’une culture à l’autre
5. vous ou d’autres membres du ménage avez mangé moins que ce que vous pensiez
que vous auriez dû manger ?(Ateless)
Cette question porte sur le fait que les répondants ont mangé moins que ce qu’ils
devraient même s’ils n’ont pas sauté de repas (parce que le ménage n’avait pas
d’argent ou d’autres ressources pour se procurer de la nourriture). La réponse dépend
de l’opinion des personnes interrogées quant à la quantité qu’elles pensent devoir
manger. Cette question ne fait pas référence aux régimes spéciaux pour perdre du
poids, pour des raisons de santé ou de religion.
6. votre ménage n’avait plus de nourriture parce qu’il n’y avait pas assez d’argent
ou d’autres ressources ? (Runout)
Cette question fait référence à toutes les expériences où il n’y avait pas de nourriture
dans le ménage (pas seulement les aliments de base, tels que le maïs, le riz ou
le manioc), parce que les personnes interrogées n’avaient pas d’argent, d’autres
ressources ou tout autre moyen de se procurer de la nourriture.
7. vous ou d’autres membres de votre ménage avez eu faim mais vous n’avez pas
mangé ?(Hungry)
Cette question porte sur l’expérience physique de la sensation de faim, et plus
précisément sur le fait d’avoir faim et le fait de ne pas pouvoir manger suffisamment
(en raison d’un manque d’argent ou de ressources pour se procurer suffisamment de
nourriture). Elle ne fait pas référence aux régimes spéciaux suivis à des fins de santé,
comme la perte de poids, ou au jeûne pour des raisons de santé ou de religion.
8. vous ou d’autres membres de votre ménage avez passé toute une journée sans
manger ?(Whlday)
Cette question porte sur un comportement spécifique - ne rien manger de la journée
(en raison du manque d’argent et d’autres ressources pour se procurer de la nourriture).
Elle ne fait pas référence aux régimes spéciaux suivis à des fins de santé, comme la
perte de poids, ou au jeûne pour des raisons de santé ou de religion.
Avant l’application de la FIES dans un nouvel environnement, les mots et les termes
doivent être soigneusement traduits dans la langue afin de permettre non seulement une
compréhension facile pour l’enquêteur et le répondant mais aussi pour maintenir le sens
visé par les questions.
déterminée en partant du principe que plus un élément est sévère, moins les répondants
sont susceptibles d’avoir un impact sur l’expérience.
Pour revenir à l’exemple des tests éducatifs, cela revient à dire que plus une question est
difficile, moins il y a d’élèves qui la signalent. Une autre façon de comprendre ce concept
est que la proportion de réponses affirmatives à une question donnée, dans un échantillon
quelconque, doit être inversement proportionnelle à la gravité de la question.
L’indice infit mesure la capacité de chaque item à mesurer de façon précise le trait
latent. Ces statistiques permettent de déterminer les items qui n’adhèrent pas les réalités
d’une population donnée. Cela peut être due à la mauvaise compréhension de la question
ou à la mauvaise traduction ou à d’autres problèmes liés à la collecte des données. Cet
indice est obtenu en confrontant les réponses obtenues aux hypothèses du modèle de Rasch.
L’une des hypothèses du modèle de Rasch est que tous les items présentent le même
pouvoir discriminant, ce qui signifie qu’idéalement, tous les indices infit valent 1,0.
- Lorsque l’indice infit est inférieur à 0,7, l’item n’apporte pas grande information pour la
mesure. Des précautions doivent être prises dans la formulation et la traduction de ces
questions dans les futures enquêtes.
- Lorsque l’indice infit est compris entre 0,7 et 1,3, alors l’item est en général proche des
hypothèses et respecte l’égalité du pouvoir discriminant.
- Lorsque les indices infit sont dans la fourchette 1,3-1,5, les items peuvent encore servir à
la mesure mais il serait bon d’examiner les améliorations potentielles.
- Les items dont l’indice dépasse 1,5 doivent être exclus des scores car ils sont susceptibles
de fausser considérablement la mesure.
Avant la suppression d’une question de l’échelle à cause de son indice infit élevé, il
faudra tenir compte de l’erreur standard et du nombre de réponses affirmatives.
+ l’erreur standard : Si l’erreur standard autour de l’indice infit s’avère élevée, il
devient moins évident de supprimer l’item.
+ Le nombre de réponses positives pour l’item problématique : par exemple dans un
pays où la population est relativement en sécurité alimentaire, un indice infit élevé
peut être causé par un nombre restreint de personnes qui ont répondu "Oui" à la
question.
Malgré tout, un minimum de six questions doit être maintenu pour produire une mesure
acceptable de la sécurité alimentaire.
Il a une interprétation similaire à celle de l’infit. Ces statistiques sont très sensibles
aux réponses improbables et inattendues données par un petit nombre de répondants. Les
indices outfit servent de ce fait à déterminer si une question a été mal comprise ou mal
interprétée ou que l’enquêteur l’a mal enregistrée. La présence d’un petit nombre de cas
avec des modèles de réponse très inattendus, et sont par conséquent utiles pour signaler la
présence de valeurs aberrantes. Tous les outfits devraient être au dessous de 4.
Comme sus-mentionné dans les hypothèses du modèle de Rasch, les items ne sont
liés entre eux que par le trait latent de l’insécurité alimentaire qu’ils mesurent. Chaque
item est censé saisir un aspect différent de l’insécurité alimentaire, puisque les questions
redondantes affaiblissent la capacité à mesurer l’insécurité alimentaire avec précision. Cette
hypothèse est vérifiée en évaluant les corrélations conditionnelles entre chaque paire d’items.
La corrélation entre deux items devrait être inférieure à | 0.4 |.
• Définir des seuils (niveaux de gravité) qui caractériseront les classes d’insécurité
alimentaire.
• Calculer le pourcentage d’individus ou de ménages dans la population qui devrait
(ou « probablement ») être en insécurité alimentaire à des niveaux de gravité
supérieurs au seuil .
Selon leur gravité d’insécurité alimentaire, les ménages sont classés appartenant à une
classe d’insécurité alimentaire ; ceci grâce à des seuils. Deux seuils définissent les frontières
entre les différentes classes de gravité de l’insécurité alimentaire. Un des buts communs
des ODD est la production de taux comparables d’insécurité alimentaire qui peuvent
être utilisés pour la surveillance mondiale. Ainsi, on utilisera l’échelle standard mondiale
comme seuils : un pour séparer la sécurité alimentaire ou l’insécurité alimentaire légère de
l’insécurité alimentaire modérée, et l’autre pour séparer modérée de sévère.
- Le premier seuil est fixé au niveau de gravité de la rubrique FIES « manger moins que
vous n’auriez dû » et sépare la classe de « sécurité alimentaire ou d’insécurité alimentaire
exp(ai −bj)
Prob(Xi,j = Y es) = 1+exp(ai −bj )
Pimod+sev × wi
P
(1) F Imod+sev = i
et
Pisev × wi
P
(2) F Isev = i
est possible d’estimer le pourcentage d’enfants vivant dans des ménages où il y’a
l’insécurité alimentaire. Pour ce faire, il est nécessaire de disposer de données sur le
nombre d’enfants dans chaque ménage enquêté.
3
Caractéristiques socio-démographiques et
économiques des ménages
3.2 Démographie
24
Chapitre 3 : Caractéristiques socio-démographiques et économiques des ménages
[a\
Tableau 3.1 – Répartition (en %) des ménages selon le sexe du chef de ménage et le
milieu de résidence
Tableau 3.2 – Répartition (en %) des chefs de ménage selon les tranches d’âges et le
milieu de résidence
Illustration 3.2 – Répartition (en %) des chefs de ménage selon les tranches d’âge et la
région
3.2.5 Education
Notre étude révèle que la majorité des chefs de ménages sont analphabètes (31,58%) et
sont dans les proportions plus élevées en milieu rural qu’en milieu urbain. En effet cette
proportion est de 45% en zone rurale et de 16,23% en zone urbaine. On observe que les
niveau d’alphabétisation les plus élevés en milieu rural sont le niveau primaire (28,2%) et
le niveau secondaire (19,32%). Le niveau atteint par la plupart des chefs de ménages en
milieu urbain est le niveau secondaire(29%).
Tableau 3.4 – Répartition (en %) des chefs de ménages selon le niveau d’éducation et le
milieu de résidence
3.5.1 Assainissement
Sur le plan national, 34,3% des ménages possèdent des toilettes saines c’est-à-dire qui
ont les types de toilettes suivants : toilettes avec chasse d’eau (manuelle ou non), latrines
VIP (dallées, ventilées) et latrines dallées, couvertes. Les milieux rural et urbain partagent
des situations contraires en ce qui concerne le type de toilette utilisée. Pendant que la
brousse est principalement le lieu d’aisance en milieu rural avec 62,82% des ménages dans
cette situation, en milieu urbain cette proportion est de 11,2%. C’est ainsi qu’une faible
proportion (13,26%) de ménages en zone rurale utilisent les latrines contre 3 ménages sur
4 en zone urbaine.
L’utilisation de la nature comme principal lieu d’aisance par les ménages ruraux est source
de pollution des eaux de surface, et par conséquent une persistance des maladies d’origine
hydride. Ces maladies empêchent les ménages de produire suffisamment (en plus des
malheurs causés par les décès notamment des enfants), et maintiennent les populations
dans la spirale de pauvreté.
4
Analyse de l’insécurité alimentaire vécue par les
ménages au TOGO
Ce chapitre récapitule les conclusions sur la qualité des données et leur cohérence
avec les hypothèses du modèle de Rasch et présente les résultats du calcul de la
prévalence de l’insécurité alimentaire au TOGO avec les données de 6167 ménages
issues de l’enquête EHCVM 2018-2019.
32
Chapitre 4 : Analyse de l’insécurité alimentaire vécue par les ménages au TOGO
[a\
(0,84) et votre ménage n’avait plus de nourriture parce qu’il n’y avait pas assez d’argent ou
d’autres ressources ?(runout) (0,89).
l’enquête.
C’est pour les expériences « avoir passé toute une journée sans manger par manque d’argent
ou d’autres ressources» et « avoir eu faim mais ne pas pouvoir manger parce qu’il n’y avait
pas assez d’argent ou d’autres ressources pour se procurer à manger » que sont enregistrés
les plus grands ordres de gravité (respectifs de 4,21 et 1,68). Ce sont les expériences les
moins vécues par les ménages.
Ensuite vient l’expérience « votre ménage n’avait plus de nourriture parce qu’il n’y avait
pas assez d’argent ou d’autres ressources ? » vécue par 44,89% des ménages. « vous ou
d’autres membres du ménage avez mangé une nourriture peu variée ? » est l’événement le
moins sévèrement vécu par les ménages avec un score de gravité de -2,04. Elle a été vécue
par 55,87% des ménages.
Par ailleurs, les expériences « vous ou d’autres membres de votre ménage avez été inquiets
de ne pas avoir suffisamment de nourriture ? » et « vous ou d’autres membres du ménage
n’avez pas pu manger une nourriture saine et nutritive ? » ont été vécues par plus d’un(1)
ménage sur trois(3) avec des scores de sévérité de -1,75 et -1,57.
En outre, « vous ou d’autres membres du ménage avez dû sauter un repas parce que
vous n’aviez pas assez d’argent ou d’autres ressources pour vous procurer à manger ? »
a été l’expérience la plus enregistrée chez les ménages (73,34%). L’expérience « vous ou
d’autres membres du ménage avez mangé moins que ce que vous pensiez que vous auriez
dû manger ? » a été affirmée pour 64,48% des ménages.
La même tendance est notée quel que soit le milieu de résidence, même s’il ressort que
la proportion des ménages ayant adopté des expériences différentes est plus importante en
zone rurale qu’en zone urbaine.
Tableau 4.3 – Prévalence(%) des insécurités alimentaires modérée à sévère et sévère selon
les régions
4.4 Perspectives
En 2016, afin d’atteindre les objectifs de développement durable, le Togo a effectué
deux campagnes de priorisation des 169 Cibles. Plus tard on assiste à l’élaboration du
Plan National de Développement (PND 2018-2022) qui incorpore les cibles de l’ODD 2.
Spécifiquement, sur les questions de sécurité alimentaire,le Togo prévoit améliorer la
productivité agricole sans oublier la viabilité des équipements de stockage. En outre, il
compte valoriser les produits(à densité nutritive élevée) et leur transformation, une cible
d’au moins 40% du taux de transformation des produits agricoles et une réduction des
pertes post-récoltes jusqu’au moins 15% en 2026 (PNIASAN, 2017-2026).
Ainsi, tenant compte des opportunités qu’offrira le dividende démographique au Togo,
les interventions prioritaires identifiées et formulées sous formes de programmes organisés
en composantes/activités et actions ont été identifiés pour contribuer à la réalisation de la
faim zéro au Togo d’ici 2030. Il s’agit des programmes visant :
1. Le renforcement du Droit à l’alimentation et de la bonne gouvernance autour de la
sécurité alimentaire
2. l’amélioration de la productivité et développement des productions végétales, animales
et halieutiques
3. la valorisation des productions végétales, animales et halieutiques
4. la gestion durable des ressources naturelles et de l’environnement (prise en compte
de l’impact des changements climatiques)
5. la promotion de la maîtrise de l’eau et de l’hydraulique villageoise à buts multiples
6. la promotion de l’alimentation scolaire durable, de la santé, de la nutrition y compris
l’éducation nutritionnelle et des initiatives de transferts monétaires aux couches
vulnérables
Les instances internationales notamment la FAO ont établi des niveaux d’alerte sur
l’insécurité alimentaire vécue appelé FIES (Food Insecurity Experience Scale), l’insécurité
alimentaire modérée ou grave et l’insécurité alimentaire grave. Ces indicateurs sont basés
sur des critères définis qui permettent de définir l’état de la sécurité alimentaire dans le
monde dans le but d’attirer l’attention du gouvernement sur certaines situations critiques
et engager des actions. D’après les données de l’EHCVM 2018-2019,au TOGO, près de 58%
de la population vivent un niveau modéré ou grave de l’insécurité alimentaire et environ
14% sont victimes d’une sévérité de l’insécurité alimentaire. Ces ménages en insécurité
alimentaire sont obligés de faire des compromis, des arbitrages sur leur nourriture et parfois
risquent de passer toute une journée entière sans manger. Ces ménages sont repartis sur
toute l’étendue du territoire et se situent surtout en zone rurale et dans les régions de
la Kara, des savanes et maritime. L’insécurité alimentaire grave correspond à un niveau
de quasi-famine où des actions urgentes doivent être mises en places pour réduire la
mortalité et éviter l’effondrement total des moyens de subsistance ainsi, réduire l’insécurité
alimentaire dans les régions concernées.
L’approche utilisée pour illustrer la situation alimentaire au Togo n’est pas la seule
et ne mesure que l’accès des ménages aux denrées alimentaires. D’autres approches
tout aussi intéressantes peuvent être expérimentées. Celles fondées notamment sur la
disponibilité, l’utilisation saine et appropriée des aliments disponibles et la stabilité des
approvisionnements.
L’examen de l’ensemble des résultats nous amène à formuler des recommandations
suivantes :
Au plan méthodologique
- Pérenniser ce type d’enquête suivant une périodicité relativement moins longue, en vue
d’asseoir les bases d’une analyse plus fine de l’insécurité alimentaire.
- La nécessité d’assurer une complémentarité entre les bases de données existantes telles
que les enquêtes permanentes agricoles qui permettent de mieux évaluer les disponibilités
alimentaires du ménage afin d’asseoir les bases d’une meilleure caractérisation de l’insécurité
alimentaire.
Au plan politique
- Des mesures visant une amélioration du niveau de vie des ménages.
39
Conclusion et recommandations
[a\
- Mettre en place une politique économique durable afin d’atténuer les effets néfastes de
l’augmentation du prix des produits alimentaires sur l’accès aux aliments.
- Améliorer durablement les conditions économiques des populations vulnérables, notam-
ment les femmes, par un meilleur accès des ménages au microcrédit pour le développement
d’activités génératrices de revenus et un accès à un emploi rémunéré.
FAO, SDG Indicator 2.1.2 – Using the Food Insecurity Experience Scale (FIES), 2018
xiii
Annexe
xiv
Tableau 4.4 – Insécurité alimentaire vécue et quelques caractéristiques socio-
démographiques et économiques
Décharge ii
Sommaire iii
Avant-Propos vii
Remerciements viii
Résumé ix
Introduction générale 1
xvi
2.1.3 L’insécurité alimentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.1.4 Échelle de mesure de l’insécurité alimentaire vécue (FIES) . . . . . 9
2.1.5 Utilisation du FIES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.1.6 Trait latent et échelle de sévérité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.2 Cadre méthodologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2.1 Sources des données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2.2 Plan de sondage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2.3 Base de sondage et domaine d’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.3 Terminologie importante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.4 Le FIES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.4.1 Les origines de l’échelle de mesure de l’insécurité alimentaire vécue . 13
2.4.2 Voices of the Hungry project (VoH) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.4.3 Le module d’enquête FIES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.5 Analyse des données FIES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.5.1 Hypothèses du modèle de Rasch . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.5.2 Gestion des réponses manquantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.5.3 Estimation des paramètres de gravité des items . . . . . . . . . . . 17
2.5.4 Estimation des paramètres des déclarants . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.5.5 Validation statistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.5.6 Calcul des estimations de la prévalence de l’insécurité alimentaire . 20
2.5.7 Calcul des estimations de prévalence . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.5.8 Principaux avantages du FIES pour mesurer l’insécurité alimentaire 22
Conclusion et recommandations 39
Bibliographie xiii
Annexe xiv