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République du Sénégal République Togolaise

Un peuple - Un but - Une foi Travail - Liberté - Patrie

Ministère de l’Economie, du Plan et de la Ministère chargé de la Planification du


Coopération Développement

Institut National de la Statistique et des


Agence Nationale de la Statistique et de la
Etudes Economiques et Démographiques
Démographie (ANSD)
(INSEED-Togo)
Ecole Nationale de la Statistique et de
Direction du Management de l’Information
l’Analyse Economique (ENSAE)
Statistique (DMIS)

Rapport de stage

EVALUATION DE L’ECHELLE DE MESURE DE L’INSECURITE


ALIMENTAIRE VECUE (Food Insecurity Experience Scale - FIES) AU
TOGO

Rédigé par : Sous la supervision de :


Eyram Espoir TETSHIE Obidon OGOUMEDI
Elève Ingénieur des Travaux Statistiques Ingénieur Statisticienne Economiste

Août - Septembre 2021


EVALUATION DE L’ECHELLE DE MESURE DE
L’INSECURITE ALIMENTAIRE VECUE (Food Insecurity
Experience Scale - FIES) AU TOGO

Rapport rédigé par :


Eyram Espoir TETSHIE
Élève Ingénieur des Travaux Statistiques (ITS) en 3e année à l’ENSAE 1

Sous l’encadrement de :
Obidon OGOUMEDI
Ingénieur Statisticienne Économiste

1. École Nationale de la Statistique et de l’Analyse Économique


Décharge

DECHARGE
L’ENSAE et l’INSEED-TOGO N’ENTENDENT DONNER AUCUNE
APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS ÉMISES DANS ;
CE RAPPORT. CES OPINIONS DOIVENT ÊTRE CONSIDÉRÉES
COMME PROPRES A L’AUTEUR.

ii
Sommaire

Décharge ii

Sommaire iii

Liste des illustrations iv

Liste des tableaux v

Liste des sigles et abréviations vi

Avant-Propos vii

Remerciements viii

Résumé ix

Introduction générale 1

1 Présentation de la structure d’accueil 3

2 Cadres théorique et méthodologique 7

3 Caractéristiques socio-démographiques et économiques des ménages 24

4 Analyse de l’insécurité alimentaire vécue par les ménages au TOGO 32

Conclusion et recommandations 39

Bibliographie xiii

Annexe xiv

Table des matières xviii

iii
Liste des illustrations

2.1 Les différents niveaux de gravité de l’échelle de mesure l’insécurité alimen-


taire vécue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

3.1 Répartition (en %) de la situation matrimoniale des chefs de ménage par sexe 26
3.2 Répartition (en %) des chefs de ménage selon les tranches d’âge et la région 27

4.1 Organigramme de l’INSEED . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xiv

iv
Liste des tableaux

3.1 Répartition (en %) des ménages selon le sexe du chef de ménage et le milieu
de résidence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.2 Répartition (en %) des chefs de ménage selon les tranches d’âges et le milieu
de résidence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.3 Taille des ménages (en %) selon le milieu de résidence . . . . . . . . . . . . 28
3.4 Répartition (en %) des chefs de ménages selon le niveau d’éducation et le
milieu de résidence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.5 Répartition du revenu monétaire (en %) selon le milieu de résidence et la
première source d’activité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

4.1 Indices infit et outfit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33


4.2 Corrélations des items . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
4.3 Prévalence(%) des insécurités alimentaires modérée à sévère et sévère selon
les régions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
4.4 Insécurité alimentaire vécue et quelques caractéristiques socio-démographiques
et économiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xv

v
Liste des sigles et abréviations

ANSD : Agence nationale de la Statistique et de la Démographie


ENSAE : École nationale de la Statistique et de l’Analyse Économique
INSEED : Institut national de la Statistique et des Études Économiques
et Démographiques
DMIS : Direction du Management de l’Information Statistique
FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
VOH : Voices of the Hungry
FIDA : Fonds international de développement agricole
PAM : Programme Alimentaire Mondiale
ODD : Objectifs de Développement Durable
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
FIES : Food Insecurity Experience Scale
FIES-SM : Echelle de mesure du FIES sur les ménages
UNICEF : Organisation des Nations Unies pour l’Enfance
EHCVM : Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie des Ménages
UEMOA : Union Économique et Monétaire Ouest Africain
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
USHFSSM : US Household Food Security Survey Module
USAID : United States Agency for International Development
HFIAS : Household Food Insecurity Access Scale
SAN : Sécurité Alimentaire Nationale
ZD : Zone de Dénombrement

vi
Avant-Propos

La prise de décisions par les pouvoirs publics et la planification du développement


économique d’une nation sont tributaires d’une bonne maîtrise de l’instrument statistique.
Aucun discours politique, aucun projet économique, aucune planification du développement
économique ou social d’une structure, d’un pays, d’une région,etc ne peuvent être fiables
sans le concours effectif aux statistiques. Ainsi, la formation des statisticiens est une condi-
tion primordiale pour la production et l’analyse des données statistiques. C’est dans cette
perspective que l’École nationale de la Statistique et de l’Analyse Économique (ENSAE)
Pierre Ndiaye du Sénégal se dévoue pour la formation des Analystes Statisticiens (AS),
des Ingénieurs des Travaux Statistiques (ITS) et des Ingénieurs Statisticiens Économistes
(ISE).
A la fin de la deuxième année de la filière ITS, il est demandé aux étudiants d’effectuer
un stage au sein de l’Institut National de la Statistique de leur pays d’origine. Ce stage
portant sur un thème spécifique, a pour but de :

+ se familiariser avec le monde professionnel ;


+ mettre en pratique les connaissances théoriques acquises durant les deux années et
les expérimenter en les confrontant aux réalités du terrain ;
+ être en mesure de produire un rapport.

L’étudiant à la fin de son stage doit présenter un rapport écrit qui fera l’objet d’une
soutenance devant un jury. C’est dans ce cadre que nous avons effectué un stage à l’Institut
National de la Statistique et des Études Économiques et de la Démographie (INSEED) au
TOGO. Le thème de notre stage est Évaluation de l’échelle de mesure de l’insécurité
alimentaire vécue (Food Insecurity Experience Scale - FIES) AU TOGO.
Le présent document met fin à un mois et demi de stage (16 Août au 30 Septembre 2021).
Comme toute œuvre humaine, ce travail ne saurait être exempt d’imperfections, nous
restons donc ouverts à toutes critiques ou suggestions visant à l’améliorer.

vii
Remerciements

La rédaction de ce document a été possible grâce aux enseignements et instructions


acquis en classe et dans le milieu professionnel dans lequel a vu évoluer notre stage
d’immersion. A travers cette section nous voudrions exprimer notre profonde gratitude et
nos remerciements à tous ceux qui ont contribué à la réalisation du présent document.
D’abord nous voudrions témoigner notre gratitude à Monsieur Koamé KOUASSI,
le Directeur Général de l’INSEED-TOGO pour les moyens mis en œuvre pour le bon
déroulement du stage. Par ailleurs notre reconnaissance va à M. GUEMA, le Directeur de
la Direction du Management et de l’Information Statistique(DMIS). Nos remerciements
vont en particulier à Mme Obidon OGOUMEDI Ingénieur Statisticienne Économiste à
la DMIS, pour son accueil, son encadrement, ses conseils et sa rigueur dont nous avons
bénéficié tout au long de notre stage.
Qu’il nous soit aussi permis de remercier tout le corps administratif et professoral de
l’ENSAE, son directeur M. Idrissa DIAGNE, le chef de filière de formation des Ingénieurs
des Travaux Statistiques (ITS) M. Souleymane FOFANA et tout le corps professoral.
Enfin, nous remercions tous nos camarades de classe ITS et toute autre personne ayant
contribuer directement ou non à l’élaboration de ce document.

viii
Résumé

L’évaluation de l’insécurité alimentaire vécue est un processus servant à comprendre


l’état de la sécurité alimentaire en vue d’établir s’il convient d’intervenir pour éviter que
la situation ne dégénère en catastrophe. L’indicateur utilisé dans ce rapport est l’échelle
de mesure de l’insécurité alimentaire vécue donc fondé sur les expériences de la faim
des ménages. Il mesure de ce fait l’accessibilité des ménages aux denrées alimentaires en
fonction de leur revenu pour les acquérir. Les données utilisées pour les calculs proviennent
de l’EHCVM 2018-2019 dans la zone UEMOA. Au TOGO, l’enquête a porté sur 6171
ménages avec 53,37% en zone rurale et 46,63% en zone urbaine.
Le VOH retient deux(2) indicateurs fondés sur cette échelle : il s’agit de l’insécurité
alimentaire modérée et de l’insécurité alimentaire sévère. D’après nos résultats, au TOGO,
plus de la moitié de la population(58%) ont un accès difficile à la nourriture parce qu’ils
n’ont pas eu assez d’argent ou de ressources pour se procurer à manger. Ces ménages sont
confrontés à cette situation avec différents niveaux de gravité, allant de l’incertitude de
trouver à manger jusqu’à être contraint de sauter un repas. Pire, 14% des ménages ont
au moins une fois eu faim sans manger ou passer une journée entière sans manger par
conséquent ceux-ci sont dans une insécurité alimentaire sévère.
Par ailleurs, l’insécurité alimentaire touche davantage les populations essentiellement
rurales, environ 63% de la population rurale subissent l’insécurité alimentaire modérée ou
grave contre 51% de la population urbaine. Avec les prévalences d’insécurité alimentaire
modérée ou grave supérieures à 60%, les régions des savanes, de la kara et maritime
sont les plus touchées. Nos résultats montrent également que les déterminants de types
socio-démographiques ou économiques tels que le niveau d’instruction du chef de ménage,
la branche d’activité influent sur l’insécurité alimentaire ressentie par les ménages.

ix
Introduction générale

La capacité de notre planète à nourrir une humanité croissante est une des grandes
inquiétudes soulevées par les thèses malthusiennes, et régulièrement rappelée par l’Or-
ganisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). La question
alimentaire nécessite des transformations qui tiennent compte de l’évolution de notre
monde et des nouveaux défis que nous devons relever si nous voulons vivre dans un monde
libéré de la faim, de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition sur toutes ses formes.
En 2015, dans le rapport sur l’état de l’insécurité alimentaire dans le monde, la FAO
en collaboration avec le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) et le
Programme Alimentaire Mondial (PAM) évaluent à 795 millions le nombre de personnes
en état d’insécurité alimentaire grave, soit près d’une personne sur 11 dans le monde qui
n’ont pas eu régulièrement accès à une alimentation sûre, nutritive et suffisante. C’est un
phénomène qui touche particulièrement l’Afrique subsaharienne. Selon le rapport de 2016
relative à cette même situation, près de 153 millions de personnes, représentant environ
26% de la population âgée de plus de 15 ans en Afrique subsaharienne, ont été confrontées
à une situation de grave insécurité alimentaire en 2014 et 2015.
La communauté internationale, loin de sombrer dans la résignation face à ce fléau, s’est
fixée en décembre 2015 sur un horizon de 15 ans, 17 objectifs regroupés sous le nom de «
Objectifs de Développement Durable » (ODD) qui succèdent aux « Objectifs du Millénaire
pour le Développement » (OMD) mis en place en 2000. Afin d’atteindre l’objectif numéro
2 des ODD qui consiste à «éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer
la nutrition et promouvoir l’agriculture durable», des indicateurs de sécurité alimentaire
ont été développés pour servir de guide aux programmes internationaux et nationaux.
D’ailleurs, de nombreux indicateurs ont été conçus par différents organismes (ONU, FAO,
ONG,...) pour mesurer les différents aspects de la sécurité alimentaire. En 2015, grâce
au projet voices of the hungry, la FAO a élaboré une méthode permettant de mesurer
la gravité de l’insécurité alimentaire du point de vue des individus ou des ménages et
d’établir des comparaisons entre les pays (l’échelle de l’insécurité alimentaire basée sur les
expériences - FIES ).
L’un des objectifs principaux du projet Voices Of the Hungry (VOH) consiste à
promouvoir l’adoption de la méthode FIES par les institutions publiques des différents
pays. Ainsi, face aux défis liés à l’alimentation adéquate, le Togo s’est engagé en Août

1
INTRODUCTION GÉNÉRALE
[a\
2017 à consulter toutes les parties prenantes pour le suivi-évaluation des politiques de
lutte contre l’insécurité alimentaire. Dans le cadre des préparatifs pour l’élaboration du
Programme National d’Investissement Agricole, de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle
(PNIASAN), il s’est avéré indispensable de disposer des données statistiques fiables sur les
différents indicateurs dont la situation alimentaire, à travers des outils plus élaborés. Ceci
conduit ledit pays à intégrer le module d’enquête FIES dans l’enquête EHCVM réalisée
entre fin 2018 et début 2019. Une meilleure compréhension de la situation alimentaire
pourrait non seulement ajouter à la compréhension globale de l’insécurité alimentaire
au TOGO des informations sur l’accès aux aliments, mais aussi permettre de se donner
éventuellement les outils pour agir et éviter que leur nombre s’accroisse et que la gravité
s’accentue. Ce travail se consacrera donc à l’exploration du phénomène de l’insécurité
alimentaire vécue par les ménages au TOGO à travers le calcul des indicateurs du FIES.
Cette étude consistera spécifiquement à :
- Présenter les caractéristiques socio-démographiques des ménages togolais
- Décrire la méthodologie de calcul de l’échelle de mesure de l’insécurité alimentaire vécue
- Déterminer les prévalences de l’insécurité alimentaire vécue modérée et grave au TOGO.

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 2


Chapitre

1
Présentation de la structure d’accueil

L’INSEED-TOGO, notre structure d’accueil pour ce stage d’immersion, fera l’objet


d’une présentation assez succincte tout le long de ce chapitre. Ainsi après avoir
donné un aperçu de l’historique de l’institut, nous présenterons sa structure. Ce
chapitre présente également les travaux effectués durant le stage.

1.1 Historique de l’INSEED-TOGO


La Statistique est une branche des mathématiques qui a pour objet la collecte, le
traitement et l’analyse des données relatives à un ensemble d’objets, d’individus ou
d’éléments. Elle constitue un outil précieux d’aide à la décision. Ainsi, un cadre solide et
fiable doit être mis en place afin d’assurer la production d’indicateurs et de statistiques
de très bonne qualité. A cet effet, à partir de 1968, les données statistiques officielles au
TOGO sont produites et diffusées conformément au décret N°68/147 du 29 juillet 1968
portant réorganisation du Service de la Statistique Générale. Le service en charge de cette
production et diffusion avait pour dénomination : Direction de la Statistique Générale
(DSG). Depuis le 9 juillet 2001, la direction de la statistique Générale est devenue la
Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale, en abrégé DGSCN
par décret 2001-149/PR du conseil des ministres.
Par la suite, en juin 2011, le projet de loi N° 2011-014 portant organisation de l’activité
statistique au Togo présenté à l’Assemblée Nationale a été voté et promulgué. Cette
loi définit les principes fondamentaux et le cadre institutionnel régissant les activités
et le fonctionnement du SSN pour la production , la sécurisation et la diffusion des
statistiques publiques. Dans cette perspective, on assiste à la transformation de la DGSCN
en un Institut National de la Statistique et des Études Économiques et Démographiques
à l’horizon 2015 – 2016 (INSEED). Ce dernier est actuellement placé sous tutelle du
Ministère de la Planification du Développement et est l’organe officiel de l’Etat en matière
d’information statistique et démographique.

3
Chapitre 1 : Présentation de la structure d’accueil
[a\

1.1.1 Les fonctions


Au coeur de l’appareil statistique au TOGO, l’INSEED-TOGO a pour activité principale
la production et la mise à disposition des statistiques dont ont besoin les administrations
du pouvoir public, les opérateurs économiques et l’ensemble de la population. En outre,
elle a pour missions :
• assister les administrations voulant produire, traiter, publier ou utiliser des statis-
tiques ;
• étudier également les phénomènes démographiques à moyen et long terme ;
• c’est à elle que revient la fonction d’élaboration des comptes nationaux du pays ;
• élaborer les outils et instruments d’analyse et d’aide à la décision, notamment
de promouvoir la recherche, le développement des études à caractères statistique,
économique et démographique suivant les principes uniformes, conformément aux
directives nationales et aux normes internationales approuvées par le TOGO ;
• diffuser la coordination des activités de l’ensemble des acteurs du système national
statistique et de veiller à une bonne coopération entre eux ;
• élaborer et mettre en œuvre un programme de renforcement des capacités techniques
et professionnelles adapté aux besoins du système statistique national, notamment
définir et vulgariser les concepts.

1.1.2 Organisation de l’INSEED


Structuré comme la plupart des administrations togolaises, l’INSEED-TOGO est dirigé
par un Directeur Général en la personne de Monsieur Koamé Kouassi. Il est assisté par
un Sécrétaire Général. L’institut dispose d’un conseil d’Administration, d’une Direction
Générale, d’un Secrétariat Général, d’une Direction du Budget, du Patrimoine et des
Ressources Humaines (DBPRH), des Directions centrales et régionales.
Au niveau central, nous comptons cinq(5) directions qui sont :
+ la Direction des Comptes Nationaux et des Études Économiques (DCNEE) ;
+ la Direction des Statistiques Démographiques et Sociales (DSDS) ;
+ la Direction de la Coordination statistique et de la Coopération Internationale(DCCI)
;
+ la Direction du Management de l’Information Statistique (DMIS) ;
Au niveau régional, on a cinq (5) Directions Régionales de la Statistique (DRS) à raison
d’une par région administrative.
La direction dans laquelle nous avons effectué notre stage est la la Direction du
Management de l’Information Statistique (DMIS)

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 4


Chapitre 1 : Présentation de la structure d’accueil
[a\

1.1.3 La Direction de la Comptabilité Nationale et des Etudes Econo-


miques (DCNEE)
Elle est chargée d’élaborer des comptes nationaux et des analyses économiques ; la
collecte, le traitement, l’organisation et la synthèse des données sur l’économie nationale ;
le suivi de l’évolution de la production et des prix ; la réalisation des études sectorielles
et régionales ; la réalisation des études sur les conditions de vie des ménages et sur la
pauvreté ; l’élaboration des statistiques du commerce extérieur. La DCNEE compte quatre
(04) divisions :
• la division des comptes nationaux et de la prévision (DCNP) ;
• la division des statistiques et analyses conjoncturelles (DSAC) ;
• la division des statistiques économiques et courantes (DSEC) ;
• la division des statistiques structurelles d’entreprises (DSSE).

1.1.4 La Direction des Statistiques Démographiques et Sociales (DSDS)


La DSDS a pour mission d’organiser et de réaliser le recensement de la population et de
l’habitat ; d’organiser et de réaliser des études et enquêtes démographiques. Elle se charge
également de l’exploitation des documents d’état-civil ; la production et la diffusion des
statistiques sur l’environnement ; l’élaboration et la publication des statistiques sociales.
Elle comprend quatre (04) divisions :
• la division du recensement et des enquêtes socio-démographiques ;
• la division des études socio-démographiques et sur les conditions de vie des ménages ;
• la division des statistiques sociales courantes, de l’état-civil et sur le genre ;
• la division des opérations de terrain.

1.1.5 La Direction de la Coordination Statistique et de la Coopération


Internationale (DCCI)
Elle est chargée de coordonner la préparation des programmes de travail et des rapports
d’activités de l’INSEED ; coordonner l’élaboration de l’annuaire statistique national ; suivre
les activités statistiques au niveau sous régional, régional et international ; élaborer et
mettre en place des outils de suvi-évaluation ; centraliser les données statistiques produites
par les différentes structures du système statistique national en vue de leur archivage. La
DCCI compte deux (02) divisions :
• la Division de la Programmation, de la Coordination Statistique et de Suivi Évaluation
(DPCSSE) ;

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 5


Chapitre 1 : Présentation de la structure d’accueil
[a\

• la Division de l’Harmonisation et de la Coopération Internationale (DHCI).

1.1.6 La Direction du Management de l’Information Statistique (DMIS)


La DMIS est chargée de l’appui pour le traitement des données statistiques en relation
avec les autres directions centrales et régionales ; la gestion des bases et banques de données
statistiques ; la définition de la politique informatique de l’INSEED, la gestion du parc
informatique et la formation des utilisateurs ; le suivi des acquisitions et des installations
des logiciels et des équipements informatiques ; la gestion du site internet de l’INSEED ;
l’archivage et la sécurisation des données et équipements informatiques. Elle compte trois
(03) divisions :
• la Division des Systèmes d’Information et des Bases de Données (DSIBD) ;
• la Division de la Diffusion, de la Documentation et des Relations avec les Usagers
(DDDRU) ;
• la Division de la Cartographie (DC).

1.2 Activités effectuées durant le stage et bilan


Au cours de notre stage à l’INSEED-TOGO plus précisément à la DMIS, nous avons
eu à effectuer différents travaux ; d’une part avec les agents de l’institut et d’autre
part avec nos collègues stagiaires. Au début, nous nous sommes appliqués à rechercher
notre thème d’étude. Par la suite, nous avons assisté une de nos collègues stagiaires
dans l’élaboration du questionnaire de l’enquête portant sur les effets du covid-19 sur
le fonctionnement des structures du système statistique national, janvier à septembre
2021. Cette enquête constituait d’ailleurs son thème d’étude. Par la suite, nous avons
retranscrit des enregistrements audio d’une enquête qualitative. Nous avons également
participé à l’analyse de questionnaire de l’étude de la consommation énergétique au TOGO
en établissant un plan de tabulation. En outre, nous avons été sollicité dans la relecture
de lettres administratives au secrétariat de notre direction (DMIS). Enfin, nous avons
travaillé sur notre thème d’étude qui consiste à évaluer l’échelle de mesure de l’insécurité
alimentaire au TOGO. Ce stage nous a donné le privilège d’échanger avec Mr AMANA
Maniyassouwe actuellement en thèse de doctorat à la Wuhan University of Technology,
sur les big data, la data science et les différents métiers liés à ces domaines.

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 6


Chapitre

2
Cadres théorique et méthodologique

Ce chapitre présente le cadre théorique et méthodologique du travail. Il est consacré


en premier lieu à la définition des concepts de la sécurité alimentaire. En second lieu,
il présente les données ainsi que les méthodes utilisées pour le calcul des prévalences
de l’insécurité alimentaire .

2.1 Cadre théorique

2.1.1 Faim
Selon la FAO, la faim est une sensation physique inconfortable ou douloureuse causée
par une consommation insuffisante d’énergie alimentaire. Elle incite l’homme à rechercher
des aliments dont l’ingestion atténue la sensation. La faim devient chronique lorsque la
personne ne consomme pas une quantité suffisante de calories (énergie alimentaire) sur
une base régulière pour mener une vie normale, active et saine.
L’étape de la famine est constatée en cas de rupture prolongée de l’approvisionnement en
aliments qui touche l’ensemble de la population d’une zone géographique donnée d’après
l’UNICEF.

2.1.2 La sécurité alimentaire


Les définitions conventionnelles de la sécurité alimentaire utilisées dans le dialogue
international de développement sont généralement des dérivées de ce qui suit :
«Accès pour toute personne et à tout moment à une nourriture satisfaisante pour mener
une vie active et saine» 1 .
«L’accès durable et assuré pour tous les groupes et individus sociaux à la nourriture adaptée
en quantité et en qualité pour satisfaire leur besoin alimentaire» 2 .
Tandis que les définitions changent, chacune d’elle implique quatre(4) composantes clés
1. La banque mondiale
2. FAO

7
Chapitre 2 : Cadres théorique et méthodologique
[a\

par lesquelles un ménage ou une communauté atteindrait cette sécurité et par lesquels le
concept est généralement discuté.

La disponibilité
Une méthode primaire par laquelle un ménage peut satisfaire ses besoins de nourriture
est l’auto production. N’importe quelle activité qui contribue à améliorer la production
agricole ou les approvisionnements alimentaires serait considérée comme une stratégie
d’augmentation de la disponibilité alimentaire. Nous distinguons également non seulement
des importations commerciales qui découlent d’un besoin national en suffisance alimentaire
mais aussi des aides alimentaires. L’aide alimentaire constitue la troisième composante
de l’offre alimentaire. Elle se présente sous différentes formes, de l’aide d’urgence jusqu’à
l’aide de caractère plus permanent et structurel. Dans certains pays, elle peut représenter
une part très significative de l’offre.

L’accés
Les ménages satisfont leurs besoins de nourriture en gagnant un revenu stable avec lequel
ils peuvent acheter ou accéder à la nourriture dont ils ont besoin. Ceci soulève l’importance
du pouvoir d’achat des ménages pour l’acquisition de la nourriture disponible dans un
pays en période de hausse des prix. Cette dimension inclut l’accessibilité aux denrées
alimentaires de base, en tout lieu en tout temps et pour tous, y compris les groupes les
plus vulnérables.

L’utilisation saine et appropriée des aliments disponibles


Un aspect souvent négligé de la satisfaction des besoins alimentaires des ménages est
l’utilisation appropriée des aliments. Une fois les aliments disponibles pour le ménage, il
faudrait s’assurer de son utilisation ou sa consommation par tous les membres du ménage.
Ceci s’ajoute à une bonne utilisation biologique des aliments consommés, et détermine
l’état nutritionnel des individus. Cette dimension de la sécurité alimentaire incorpore
également des problèmes impliquant la pression démographique.

La stabilité des approvisionnements


Même si votre apport alimentaire est adéquat aujourd’hui, il requiert une stabilité dans le
temps. Certaines populations sont toujours à risque de souffrir d’insécurité alimentaire si
sur une base régulière, elles ont un accès inadéquat aux aliments, et les individus risquent
une détérioration de leur état nutritionnel. Les conditions climatiques défavorables (séche-
resses, inondations), l’instabilité politique (troubles sociaux), ou les facteurs économiques
(chômage, augmentation du prix des aliments) pourraient avoir un impact sur l’état de

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 8


Chapitre 2 : Cadres théorique et méthodologique
[a\

sécurité alimentaire.

2.1.3 L’insécurité alimentaire


Il y a insécurité alimentaire lorsque la disponibilité d’aliments nutritionnellement
adéquats et salubres ou la capacité d’acquérir des aliments personnellement acceptables
par des moyens socialement acceptables est limitée ou incertaine (traduction libre, Anderson
1990 p.1576).
L’insécurité alimentaire peut être ressentie à différents niveaux de gravité. Elle revêt
un caractère multidimensionnel, multisectoriel et pluridisciplinaire. On distingue :

Illustration 2.1 – Les différents niveaux de gravité de l’échelle de mesure l’insécurité


alimentaire vécue

Un des instruments de mesure de l’insécurité alimentaire par la FAO est l’échelle de


mesure de l’insécurité alimentaire vécue (FIES : Food Insecurity Experience Scale). Le
FIES permet de mesurer l’accès aux aliments des individus ou des ménages.

2.1.4 Échelle de mesure de l’insécurité alimentaire vécue (FIES)


L’échelle FIES fournit des estimations de la proportion de la population confrontée à
des difficultés pour obtenir des aliments de qualité et de quantité suffisantes, sur la base
d’entretiens directs avec les répondants à l’enquête qui répondent à des questions sur leurs
propres expériences, à leur propre nom ou au nom de leur ménage dans son ensemble.
Les taux de prévalence peuvent être calculés pour l’insécurité alimentaire à des niveaux
modérés et sévères, d’une manière qui les rendent comparables entre pays.
Qu’entendons-nous exactement par "prévalence" ? Nous entendons par là le pour-
centage d’individus dans la population totale qui sont affectés par une condition donnée.

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 9


Chapitre 2 : Cadres théorique et méthodologique
[a\

Dans le cas du FIES, cela signifie l’insécurité alimentaire à différents niveaux de sévérité.
Il est important de garder à l’esprit que ce pourcentage n’est pas simplement la proportion
d’individus ou de ménages en situation d’insécurité alimentaire dans l’échantillon qui a été
enquêté. Des pondérations d’échantillonnage doivent être appliquées pour tenir compte
de l’inégalité de l’échantillonnage et pour s’assurer que les taux de prévalence rapportés
reflètent la proportion d’individus ou de ménages en situation d’insécurité alimentaire
dans la population.

2.1.5 Utilisation du FIES


Le FIES peut être utiliser à des fins suivants :
+ évaluer la prévalence de l’insécurité alimentaire dans la population (pour le suivi et
l’évaluation nationale des ODD) ;
+ identifier les populations les plus vulnérables touchées par l’insécurité alimentaire ;
+ évaluer les effets des politiques et des programmes nationaux de sécurité alimentaire ;
+ identifier les facteurs de risque et les conséquences de l’insécurité alimentaire.
C’est également un système qui s’étale sur 3 étapes :

• Un module d’enquête qui comprend 8 questions simples de type oui/non, posées


directement aux adultes pour révéler les comportements et expériences liés à l’ali-
mentation associés à des difficultés croissantes d’accès à la nourriture. C’est l’outil
utilisé pour collecter les données.
• Un protocole analytique (basé sur la modélisation de Rasch) : qui permet de
transformer les informations qualitatives collectées (réponses «oui / non») en mesures
quantitatives et rigoureuses de la gravité de l’insécurité alimentaire, permettant la
catégorisation des répondants en classes d’insécurité alimentaire modérée et grave.
• Une échelle de référence : utilisée pour l’étalonnage et pour assurer la comparabilité.

2.1.6 Trait latent et échelle de sévérité


L’insécurité alimentaire s’inscrit dans un ensemble de gravité, et le FIES est destiné à
révéler des informations sur toute une série d’expériences d’insécurité alimentaire. Ce qui
est difficile est que l’insécurité alimentaire est un trait inobservable ou latent, ce qui signifie
qu’elle ne peut pas être mesurée directement, comme c’est possible avec des variables telles
que la taille et le poids. Nous devons plutôt apprendre à connaître l’insécurité alimentaire
en étudiant ses manifestations observables.

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 10


Chapitre 2 : Cadres théorique et méthodologique
[a\

Deux concepts clés sous-tendent l’approche de la mesure FIES :


- Les personnes répondent aux questions en fonction de la gravité de l’insécurité alimentaire
qu’elles subissent.
- Les questions et les répondants (individus ou ménages) se situent sur la même échelle
sous-jacente de la gravité de l’insécurité alimentaire.

Un exemple qui peut nous aider à comprendre vient des tests éducatifs.
Imaginons une échelle hypothétique de compétence dans une matière académique
telle que les mathématiques.
- Les élèves peuvent être répartis sur une échelle de compétences en mathématiques,
du niveau le plus bas au niveau le plus élevé, en fonction de leurs réponses aux
questions d’examen.
-Les questions d’examen peuvent également être situées sur la même échelle, car
elles représentent différents niveaux de compétence, selon leur difficulté.

Plus la gravité de l’insécurité alimentaire vécue par un répondant est grande, plus
la probabilité qu’il réponde positivement à chaque item est élevée. Tous les items sont
également liés au trait latent de l’insécurité alimentaire et ne diffèrent que par la gravité.

2.2 Cadre méthodologique

2.2.1 Sources des données


Les données utilisées sont issues de l’Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie
des Ménages (EHCVM-2018), un projet régional inscrit dans le Programme Statistique
Régional (PSR) 2015-2020 de l’UEMOA. Non seulement cette enquête a permis de collecter
des informations sur les caractéristiques démographiques des ménages mais aussi sur la
consommation alimentaire et non alimentaire ainsi que l’état de l’insécurité alimentaire.
Pour atteindre les objectifs de l’enquête, deux questionnaires ont été utilisées :
+ Un questionnaire ménage
+ Un questionnaire communautaire
Le questionnaire ménage est composé de 20 sections. La section 8 traite de l’état de
l’insécurité alimentaire. Cette section est composée de huit questions avec de simples
réponses dichotomiques ("Oui" ou "Non") qui sont administrées à un répondant au cours
d’une enquête. On demande aux répondants si à tout moment au cours d’une certaine
période de référence (12 mois), ils ont eu l’une des expériences décrites dans les questions
en raison du manque d’argent ou d’autres ressources pour obtenir de la nourriture.

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 11


Chapitre 2 : Cadres théorique et méthodologique
[a\

+ L’objectif est de mesurer la gravité de la situation d’insécurité alimentaire et non la


fréquence
+ Ces expériences traduisent leur situation au sujet de leur capacité à obtenir suffi-
samment de nourriture, à compromettre qualité ou quantité de la nourriture qu’ils
mangeaient
+ Il est important de noter que chaque question est subordonnée au manque d’argent
ou de ressources pour obtenir de la nourriture, et non en raison d’autres motivations
pour lesquelles un individu pourrait réduire ce qu’il mange ou à modifier son régime
alimentaire, comme des raisons de religion ou de santé.

2.2.2 Plan de sondage


Le plan de sondage se compose de toutes les étapes à suivre au moment de sélectionner
un échantillon. Il influe sur la qualité des estimations produites et les coûts de l’enquête.
Étant donné qu’une bonne part du budget d’une enquête est consacrée à la collecte des
données, le plan de sondage s’efforce de réduire les frais de collecte tout en optimisant la
qualité des données. Les éléments du plan de sondage sont : la base de sondage, la taille
de l’échantillon des ménages, le mode de tirage des unités d’échantillonnage, les opérations
de cartographie et de dénombrement des ménages et le calcul des différents coefficients de
pondération. L’Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie des Ménages (EHCVM) a
été réalisée à partir d’un sondage probabiliste aréolaire à deux degrés avec stratification
au premier degré. Cette approche offre la possibilité d’avoir les résultats représentatifs
au niveau du domaine d’étude, et permet d’avoir tous les indicateurs de précision d’une
enquête probabiliste (erreur de sondage, coefficient de variation, intervalle de confiance,
etc.).

2.2.3 Base de sondage et domaine d’étude


La méthode de sondage utilisée est celle de sondage à deux degrés avec stratification
au premier degré. La base de sondage au premier degré est constituée des zones de
dénombrement (ZD) ou grappes. Elle est constituée des zones de dénombrement (ZD)
définies lors des travaux cartographiques censitaires du quatrième Recensement Général de
la Population et de l’Habitat (RGPH 4) de 2010. La base des ZD du RGPH 4 qui constitue
la base de sondage au premier degré est composée de 6 722 ZD. Un domaine d’étude est une
partie de l’univers sondé pour laquelle sont recherchés des résultats significatifs, c’est-à-dire
des estimations séparées et d’une précision suffisante. Chaque région est considérée comme
domaine d’étude, de même que l’ensemble du milieu urbain et l’ensemble du milieu rural.
Les différentes strates sont obtenues en combinant les 05 régions avec les deux milieux de

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 12


Chapitre 2 : Cadres théorique et méthodologique
[a\

résidence (urbain, rural). Pour les besoins de l’étude, la commune de Lomé et sa couronne
urbaine (Golfe urbain) sont considérées comme domaine d’étude à deux strates et exclues
du domaine formé par la région maritime. Au total on distingue alors 12 strates d’enquête.

2.3 Terminologie importante


Aux fins de l’analyse FIES,
• le terme item fera référence aux questions du module d’enquête ;
• un répondant est une personne ou un ménage qui répond aux éléments ;
• un cas est l’unité pour laquelle les données sont collectées et apparait dans un
ensemble de données ;
• un paramètre est une quantité numérique qui caractérise une population donnée ou
un aspect de celle-ci , et qui peut être estimée à l’ aide des données observées .

Les paramètres qui nous permettent de déterminer la gravité de l’insécurité alimen-


taire sont :
• les questions FIES ( paramètres des items ) ;
• les personnes qui y répondent ( paramètres du répondant ).

2.4 Le FIES

2.4.1 Les origines de l’échelle de mesure de l’insécurité alimentaire vécue


Les échelles de sécurité alimentaire basées sur l’expérience sont utilisées depuis deux
décennies. Les recherches menées à l’Université Cornell ont ouvert la voie au développement
d’autres mesures de la sécurité alimentaire basées sur l’expérience. La première de ces
mesures a été le module d’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages des États-Unis
(USHFSSM), qui est utilisé par le gouvernement américain depuis 1995 pour surveiller la
sécurité alimentaire et orienter les politiques. En 2004, plusieurs pays de l’Amérique avaient
adopté leur propre version d’une échelle de sécurité alimentaire fondée sur l’expérience
notamment le Brésil et le Canada. Par la suite, une importante initiative régionale a
conduit à l’élaboration de l’échelle de sécurité alimentaire de l’Amérique latine et des
Caraïbes, adoptée par le Guatemala, le Mexique et un nombre croissant de pays de la
région. A la même époque, USAID a lancé l’échelle d’accès à l’insécurité alimentaire des
ménages (HFIAS), qui a été utilisée au niveau international dans le cadre de ses projets et
a été reprise par de nombreux pays.

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 13


Chapitre 2 : Cadres théorique et méthodologique
[a\

Le FIES s’appuie directement sur toutes ces échelles de sécurité alimentaire basées sur
l’expérience. En effet, après les recherches approfondies, Radimer et al. (1990) 3 ont
caractérisé l’insécurité alimentaire à partir d’une collecte de données qualitatives, soit des
questions ouvertes recueillant le vécu de femmes américaines ayant rapporté vivre la faim
au sein de leur ménage. La véritable innovation est la méthodologie analytique de FIES
qui produit des résultats comparables entre les pays. Il est donc issu d’un examen des
études dans de nombreux pays à travers le monde qui a conclu que ces dimensions de
l’expérience de la faim semblent être communes dans toutes les cultures. Cela a conduit à
la création de l’échelle d’expérience de l’insécurité alimentaire - FIES.

2.4.2 Voices of the Hungry project (VoH)


Une personne sur huit dans le monde (870 millions) a souffert de sous-alimentation
chronique en 2010-2012. Il est essentiel d’évaluer les niveaux de la faim et de l’insécurité
alimentaire pour élaborer et suivre les politiques visant à résoudre ce problème. Parce
qu’aucun indicateur unique ne peut rendre compte des nombreuses dimensions de la
Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (SAN), les efforts visant à mesurer la SAN ont
progressivement conduit à l’élaboration d’une variété d’indicateurs différents. La FAO a
entrepris les travaux sur le projet VoH débuté en 2013 afin de développer un indicateur
mondial de FNS qui pourrait être mis en œuvre par tous les pays membres.
Le projet VoH a été très efficace pour atteindre les résultats souhaités, en particulier
au niveau des produits et des résultats. Une norme mondiale pour mesurer l’expérience
des gens en matière de sécurité alimentaire a été établie. Le FIES a été approuvé comme
indicateur officiel pour le suivi du SGD2 - Objectif 2.1. La FAO a fait appel à Gallup
World Poll 4 pour collecter les données pour le FIES dans quelques 145 pays. En 2014,
2015 et 2016, la FAO est propriétaire de la méthodologie et de tous les ensembles de
données traitées à ce jour. Les homologues nationaux ont vu leurs capacités développées
pour mettre en œuvre et analyser le FIES. En 2017, 58 pays ont autorisé la FAO à publier
les données nationales FIES dans l’État de l’insécurité alimentaire dans le monde-2017. En
2018, Vingt-deux pays ont déjà intégré le FIES dans leurs enquêtes nationales auprès des
ménages. En conséquence, le projet VoH est en mesure de fournir, pour la première fois,
des données représentatives au niveau national sur la dimension de la sécurité alimentaire
au niveau individuel sur une base annuelle.

3. Radimer, K.L., Olson, C.M., and Campbell, C.C., “Development of Indicators to Assess Hunger”,
December 1990, Journal of Nutrition 120 (supplement 11) :1544-8
4. The Gallup Organization est une entreprise américaine qui offre un bouquet de services de recherche
notamment ceux statistiques. Elle opère en 4 divisions dont le Gallup World Poll

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 14


Chapitre 2 : Cadres théorique et méthodologique
[a\

2.4.3 Le module d’enquête FIES


On demande aux répondants si à tout moment au cours d’une certaine période de
référence (12 mois), ils ont eu l’une des expériences décrites dans les questions suivantes
en raison du manque d’argent ou d’autres ressources pour obtenir de la nourriture. Ne
sont pas prises en compte, d’autres raisons pour lesquelles un individu pourrait réduire ce
qu’il mange ou modifier son régime alimentaire, comme des raisons de religion ou de santé.
Au cours des 12 derniers mois, par manque d’argent ou de ressources :

1. vous ou d’autres membres de votre ménage avez été inquiets de ne pas avoir
suffisamment de nourriture ?(Worried)
La question fait référence à un état d’inquiétude, d’anxiété, d’appréhension, de peur
ou de préoccupation à l’idée qu’il n’y ait pas assez de nourriture, ou que le répondant
ou le ménage manque de nourriture (parce qu’il n’y a pas assez d’argent ou d’autres
ressources).
2. vous ou d’autres membres du ménage n’avez pas pu manger une nourriture saine
et nutritive ?(Healthy)
Cette question demande aux personnes interrogées si, en raison d’un manque d’argent
ou d’autres ressources, elles ont été incapables d’obtenir des aliments qu’ils considèrent
comme sains ou bons pour eux.
3. vous ou d’autres membres du ménage avez mangé une nourriture peu variée ?(Fewfood)
La question demande si la personne interrogée était obligée de manger une variété
limitée d’aliments, les mêmes aliments, ou seulement quelques aliments par jour.
L’implication est que la diversité des aliments consommés augmenterait probablement
si le ménage avait un meilleur accès à la nourriture et la raison de la limitation
de la variété des aliments est le manque d’argent ou de ressources, plutôt que les
habitudes, la santé ou les facteurs religieux.
4. vous ou d’autres membres du ménage avez dû sauter un repas parce que vous
n’aviez pas assez d’argent ou d’autres ressources pour vous procurer à man-
ger ?(Skipped)
Cette question porte sur l’expérience de devoir manquer ou sauter un repas impor-
tant, parce qu’il n’y avait pas assez d’argent ou d’autres ressources pour se nourrir.
Il s’agit de ne pas prendre un repas qui devrait normalement être pris, comme le
petit-déjeuner, le déjeuner ou le dîner. Cependant, la norme concernant le nombre et
les heures des repas varie d’une culture à l’autre
5. vous ou d’autres membres du ménage avez mangé moins que ce que vous pensiez
que vous auriez dû manger ?(Ateless)
Cette question porte sur le fait que les répondants ont mangé moins que ce qu’ils

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 15


Chapitre 2 : Cadres théorique et méthodologique
[a\

devraient même s’ils n’ont pas sauté de repas (parce que le ménage n’avait pas
d’argent ou d’autres ressources pour se procurer de la nourriture). La réponse dépend
de l’opinion des personnes interrogées quant à la quantité qu’elles pensent devoir
manger. Cette question ne fait pas référence aux régimes spéciaux pour perdre du
poids, pour des raisons de santé ou de religion.
6. votre ménage n’avait plus de nourriture parce qu’il n’y avait pas assez d’argent
ou d’autres ressources ? (Runout)
Cette question fait référence à toutes les expériences où il n’y avait pas de nourriture
dans le ménage (pas seulement les aliments de base, tels que le maïs, le riz ou
le manioc), parce que les personnes interrogées n’avaient pas d’argent, d’autres
ressources ou tout autre moyen de se procurer de la nourriture.
7. vous ou d’autres membres de votre ménage avez eu faim mais vous n’avez pas
mangé ?(Hungry)
Cette question porte sur l’expérience physique de la sensation de faim, et plus
précisément sur le fait d’avoir faim et le fait de ne pas pouvoir manger suffisamment
(en raison d’un manque d’argent ou de ressources pour se procurer suffisamment de
nourriture). Elle ne fait pas référence aux régimes spéciaux suivis à des fins de santé,
comme la perte de poids, ou au jeûne pour des raisons de santé ou de religion.
8. vous ou d’autres membres de votre ménage avez passé toute une journée sans
manger ?(Whlday)
Cette question porte sur un comportement spécifique - ne rien manger de la journée
(en raison du manque d’argent et d’autres ressources pour se procurer de la nourriture).
Elle ne fait pas référence aux régimes spéciaux suivis à des fins de santé, comme la
perte de poids, ou au jeûne pour des raisons de santé ou de religion.

Avant l’application de la FIES dans un nouvel environnement, les mots et les termes
doivent être soigneusement traduits dans la langue afin de permettre non seulement une
compréhension facile pour l’enquêteur et le répondant mais aussi pour maintenir le sens
visé par les questions.

2.5 Analyse des données FIES


on procède à l’analyse avec le modèle de Rasch (également connu sous le nom de de
modèle logistique à un paramètre, 1-PL). Le modèle de Rasch est une méthode d’analyse
de données statistiques, particulièrement employée en psychométrie et en statistiques pour
mesurer des éléments tels que les capacités, les attitudes ou des traits de personnalité de
personnes répondant à des questionnaires.

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 16


Chapitre 2 : Cadres théorique et méthodologique
[a\

Le modèle de Rasch nous permet de mesurer la gravité de l’insécurité alimentaire. Son


application requiert au préalable une adéquation des données aux hypothèses de Rasch
pour la validité et la fiabilité des mesures. Avant tout, il sera question d’apprécier la qualité
des données par rapport au modèle de Rasch tout en estimant les paramètres liés aux
déclarants et aux items dans ce pays. Ce processus comporte les étapes décrites ci-dessous.

2.5.1 Hypothèses du modèle de Rasch


La probabilité qu’un sujet exprime une expérience vécue dépend de la distance le long
de l’échelle entre la gravité du répondant et celle de l’item associé à cette expérience.
- Une seule dimension est représentée par les données issues des réponses. Dans notre cas,
il s’agit de l’accès à la sécurité alimentaire.
- Les réponses d’un individu aux huit (8) items du FIES ne sont reliées entre elles que
parce qu’elles sont toutes conditionnées par la gravité de l’insécurité alimentaire de cet
individu.
- Plus la gravité de l’insécurité alimentaire vécue par un répondant est forte plus la
probabilité qu’il réponde "Oui" à chaque item sera élevée.
- Les items sont tous autant étroitement associés au trait latent de l’insécurité alimentaire
et ne diffèrent que par leur gravité.

2.5.2 Gestion des réponses manquantes


Si une réponse manque à l’une des huit questions, le cas entier est exclu de l’analyse. On
détermine la proportion de cas incomplets ainsi que la proportion de réponses manquantes
pour chaque item (parmi les déclarants qui donnent des réponses valides par ailleurs). Si
cette proportion est anormalement élevée pour un item, cela peut signifier que la question
est difficile à comprendre ou qu’elle est trop sensible.

2.5.3 Estimation des paramètres de gravité des items


On utilise le modèle logistique à un paramètre (modèle de Rasch) pour déterminer les
paramètres de gravité de chaque item, à partir des réponses données aux huit questions
dichotomiques du FIES-SM, en suivant les méthodes du maximum de vraisemblance
conditionnelle intégrées dans R15 ou un logiciel statistique gratuit (nous utiliserons le
logiciel STATA).
Le paramètre de l’item est estimé sur la base du schéma général des réponses données
par tous les répondants. Une question représentant une expérience moins sévère aura une
valeur de paramètre plus petite, tandis qu’une question représentant une expérience plus
sévère aura une valeur de paramètre plus grande. La gravité relative des éléments est

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 17


Chapitre 2 : Cadres théorique et méthodologique
[a\

déterminée en partant du principe que plus un élément est sévère, moins les répondants
sont susceptibles d’avoir un impact sur l’expérience.
Pour revenir à l’exemple des tests éducatifs, cela revient à dire que plus une question est
difficile, moins il y a d’élèves qui la signalent. Une autre façon de comprendre ce concept
est que la proportion de réponses affirmatives à une question donnée, dans un échantillon
quelconque, doit être inversement proportionnelle à la gravité de la question.

2.5.4 Estimation des paramètres des déclarants


Une fois que les paramètres des items ont été estimés, on détermine les paramètres
des déclarants et les erreurs associées (c’est- à-dire la taille de l’incertitude attachée à la
valeur estimée d’un paramètre) pour chaque score brut, selon le principe du maximum de
vraisemblance. La procédure du maximum de vraisemblance conditionnelle ne peut pas
fournir d’estimations des scores bruts extrêmes, c’est-à-dire égaux à 0 ou 8. C’est pourquoi
des procédures spéciales s’imposent pour classer les cas qui présentent les valeurs extrêmes
du score brut.
Dans le cadre de l’évaluation mondiale de VoH, on suppose que les déclarants dont le score
brut est nul jouissent de la sécurité alimentaire, sans erreur de mesure. Le traitement des
cas dont le score brut est 8 est plus problématique. Il s’agit d’un point important, car il
conviendra d’établir le seuil des taux de prévalence nationaux correspondant à l’insécurité
alimentaire grave à un niveau très élevé. Par conséquent, afin d’éviter une surestimation
de la prévalence de l’insécurité alimentaire grave, ce qui serait le cas si tous les scores
bruts égaux à 8 entraînaient un classement dans cette catégorie, nous assignons aux scores
bruts de 8 un paramètre fondé sur des pseudo-scores bruts situés entre 7,5 et 7,7.

2.5.5 Validation statistique


La validation statistique doit toujours être effectuée lorsque l’échelle d’insécurité
alimentaire est appliquée pour la première fois dans une population donnée, et peut être
répétée pour de nombreuses vagues d’une enquête pour s’assurer que l’échelle fonctionne
toujours bien.

2.5.5.1 L’indice infit

L’indice infit mesure la capacité de chaque item à mesurer de façon précise le trait
latent. Ces statistiques permettent de déterminer les items qui n’adhèrent pas les réalités
d’une population donnée. Cela peut être due à la mauvaise compréhension de la question
ou à la mauvaise traduction ou à d’autres problèmes liés à la collecte des données. Cet
indice est obtenu en confrontant les réponses obtenues aux hypothèses du modèle de Rasch.

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 18


Chapitre 2 : Cadres théorique et méthodologique
[a\

L’une des hypothèses du modèle de Rasch est que tous les items présentent le même
pouvoir discriminant, ce qui signifie qu’idéalement, tous les indices infit valent 1,0.
- Lorsque l’indice infit est inférieur à 0,7, l’item n’apporte pas grande information pour la
mesure. Des précautions doivent être prises dans la formulation et la traduction de ces
questions dans les futures enquêtes.
- Lorsque l’indice infit est compris entre 0,7 et 1,3, alors l’item est en général proche des
hypothèses et respecte l’égalité du pouvoir discriminant.
- Lorsque les indices infit sont dans la fourchette 1,3-1,5, les items peuvent encore servir à
la mesure mais il serait bon d’examiner les améliorations potentielles.
- Les items dont l’indice dépasse 1,5 doivent être exclus des scores car ils sont susceptibles
de fausser considérablement la mesure.
Avant la suppression d’une question de l’échelle à cause de son indice infit élevé, il
faudra tenir compte de l’erreur standard et du nombre de réponses affirmatives.
+ l’erreur standard : Si l’erreur standard autour de l’indice infit s’avère élevée, il
devient moins évident de supprimer l’item.
+ Le nombre de réponses positives pour l’item problématique : par exemple dans un
pays où la population est relativement en sécurité alimentaire, un indice infit élevé
peut être causé par un nombre restreint de personnes qui ont répondu "Oui" à la
question.
Malgré tout, un minimum de six questions doit être maintenu pour produire une mesure
acceptable de la sécurité alimentaire.

2.5.5.2 l’indice outfit

Il a une interprétation similaire à celle de l’infit. Ces statistiques sont très sensibles
aux réponses improbables et inattendues données par un petit nombre de répondants. Les
indices outfit servent de ce fait à déterminer si une question a été mal comprise ou mal
interprétée ou que l’enquêteur l’a mal enregistrée. La présence d’un petit nombre de cas
avec des modèles de réponse très inattendus, et sont par conséquent utiles pour signaler la
présence de valeurs aberrantes. Tous les outfits devraient être au dessous de 4.

2.5.5.3 L’indépendance conditionnelle des items

Comme sus-mentionné dans les hypothèses du modèle de Rasch, les items ne sont
liés entre eux que par le trait latent de l’insécurité alimentaire qu’ils mesurent. Chaque
item est censé saisir un aspect différent de l’insécurité alimentaire, puisque les questions
redondantes affaiblissent la capacité à mesurer l’insécurité alimentaire avec précision. Cette

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 19


Chapitre 2 : Cadres théorique et méthodologique
[a\

hypothèse est vérifiée en évaluant les corrélations conditionnelles entre chaque paire d’items.
La corrélation entre deux items devrait être inférieure à | 0.4 |.

2.5.5.4 Fiabilité de Rasch

L’adéquation globale au modèle est évaluée au moyen de la fiabilité de Rasch. Elle


fournit des informations sur le pouvoir discriminatoire de l’échelle globale, en mesurant la
proportion de la variance totale dans la population qui est prise en compte par le modèle
de mesure. Elle doit être supérieure à 0,7 pour valider le modèle.

2.5.6 Calcul des estimations de la prévalence de l’insécurité alimentaire


La FAO a retenu deux indicateurs basés sur FIES pour le suivi mondial ; des prévalences
de l’insécurité alimentaire au sein de la population. : F Imod+sev et F Isev ; F Imod+sev sont
souvent utilisés pour le suivi de l’objectif 2 des ODD, cible 2.1. Ces indicateurs ne diffèrent
que par le niveau de gravité qu’ils mesurent. Alors que la F Imod+sev mesure la proportion
de la population en situation modérée à insécurité alimentaire sévère, F Isev détermine la
proportion de la population souffrante d’une insécurité sévère. La F Imod+sev est composée
de ceux qui sont en insécurité alimentaire modérée plus ceux qui sont en insécurité
alimentaire sévère. Ainsi F Isev est incluse dans F Imod+sev .
L’estimation de la prévalence de l’insécurité alimentaire dans la population comporte
deux étapes générales :

• Définir des seuils (niveaux de gravité) qui caractériseront les classes d’insécurité
alimentaire.
• Calculer le pourcentage d’individus ou de ménages dans la population qui devrait
(ou « probablement ») être en insécurité alimentaire à des niveaux de gravité
supérieurs au seuil .

2.5.6.1 Seuils définissant les classes d’insécurité alimentaire

Selon leur gravité d’insécurité alimentaire, les ménages sont classés appartenant à une
classe d’insécurité alimentaire ; ceci grâce à des seuils. Deux seuils définissent les frontières
entre les différentes classes de gravité de l’insécurité alimentaire. Un des buts communs
des ODD est la production de taux comparables d’insécurité alimentaire qui peuvent
être utilisés pour la surveillance mondiale. Ainsi, on utilisera l’échelle standard mondiale
comme seuils : un pour séparer la sécurité alimentaire ou l’insécurité alimentaire légère de
l’insécurité alimentaire modérée, et l’autre pour séparer modérée de sévère.
- Le premier seuil est fixé au niveau de gravité de la rubrique FIES « manger moins que
vous n’auriez dû » et sépare la classe de « sécurité alimentaire ou d’insécurité alimentaire

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 20


Chapitre 2 : Cadres théorique et méthodologique
[a\

légère » de la classe de « l’insécurité alimentaire modérée ».


- Le deuxième seuil est fixé au niveau de gravité de l’item FIES « une journée entière sans
manger") et sépare la classe de "l’insécurité alimentaire modérée" de celle de " l’insécurité
alimentaire sévère".
les seuils de la norme mondiale sont ajustés à la métrique de l’échelle du pays en
appliquant aux seuils de la norme mondiale, la fonction linéaire qui a été développée dans
le processus d’équation. La moyenne et l’écart-type de la norme mondiale sont transformés
pour être égaux à ceux de l’échelle du pays. On détermine alors la moyenne et l’écart type
des paramètres de nos items. la formule de la transformation linéaire est la suivante :

X − Moyenne items global


Y = Moyenne items Pays + × Ecart type items Pays
Ecart type items global

2.5.7 Calcul des estimations de prévalence


Après la détermination des seuils, on calcule les prévalences à l’aide du modèle de
Rasch. Ce modèle stipule que la probabilité d’observer une réponse affirmative par l’intimé
i à la question j, est une fonction logistique de la distance, sur une échelle sous-jacente de
gravité, entre la position de l’intimée, ai et celle de l’article bj 5

exp(ai −bj)
Prob(Xi,j = Y es) = 1+exp(ai −bj )

Les paramètres ai et bj peuvent être estimés à l’aide de procédures de probabilité


maximale. Les paramètres ai en particulier, sont interprétés comme une mesure de la
gravité de la condition de sécurité alimentaire pour chaque répondant et sont utilisés pour
les répertorier en classes d’insécurité alimentaire.
On distingue la probabilité d’être en insécurité alimentaire sévère ou modérée Pmod+sev 6
et la probabilité d’être en insécurité alimentaire sévère Psev .
Sur un échantillon représentatif, la prévalence de l’insécurité alimentaire à des niveaux
modérés ou sévères F Imod+sev et à des niveaux sévères F Isev dans la population est calculée
comme la somme pondérée de la probabilité d’appartenir à la classe d’insécurité alimentaire
modérée ou sévère, et à la classe d’insécurité alimentaire sévère, respectivement, de tous
les individus ou ménages interrogés dans un échantillon :

Pimod+sev × wi
P
(1) F Imod+sev = i

et
Pisev × wi
P
(2) F Isev = i

5. sources : Métadonnées des indicateurs des ODD, Février 2021


6. La probabilité d’être en sécurité alimentaire est : Pf s = 1 − Pmod+sev

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 21


Chapitre 2 : Cadres théorique et méthodologique
[a\

où wi sont des poids de post-stratification qui indiquent la proportion d’individus ou de


ménages dans la population nationale représentée par chaque élément de l’échantillon 7 . Si
les wi sont des poids des ménages, il va falloir se ramener à la population totale d’individus
en multipliant les poids des ménages par leur taille.

2.5.8 Principaux avantages du FIES pour mesurer l’insécurité alimen-


taire
Le FIES peut être utilisé pour mesurer la sécurité alimentaire pour les objectifs suivants
• L’accès des personnes à une alimentation adéquate est mesuré directement
• Facile : simple et rapide à administrer dans une enquête. Il ne prend pas plus de 5
minutes et ne nécessite pas d’expertise technique.
• Rapide et peu coûteux - permet un suivi en temps voulu.
• Complète les autres mesures existantes de la sécurité alimentaire.
• Permet d’évaluer l’ampleur de l’insécurité alimentaire (légère, modérée ou grave).
• Permet d’évaluer les expériences de l’insécurité alimentaire au niveau individuel, ce
qui permet une analyse adéquate des disparités d’insécurité alimentaire liées au sexe.
• Une méthodologie solide (théorie de l’item-réponse) permet d’évaluer la fiabilité et
la précision des mesures.
Il est important de reconnaître que le FIES fait partie d’une série d’indicateurs
recommandés par la FAO, et qu’il y a des aspects de la sécurité alimentaire qu’il ne
peut pas mesurer :

+ Diet and malnutrition : L’insécurité alimentaire n’est pas synonyme de malnutrition.


Le FIES et les autres échelles de sécurité alimentaire basées sur l’expérience ne sont
pas conçues pour évaluer la consommation alimentaire réelle en termes d’énergie
alimentaire ou de qualité, ou pour détecter la malnutrition ou les carences nutrition-
nelles. Cependant, les estimations de la prévalence de l’insécurité alimentaire peuvent
aider à identifier les zones où la malnutrition peut potentiellement se produire, ce
qui permet de prendre des mesures préventives efficaces.
+ L’insécurité alimentaire chez les enfants : Le FIES ne mesure pas l’insécurité ali-
mentaire chez les enfants. Les questions qui composent le module d’enquête FIES
s’adressent aux adultes, qui répondent à propos de leurs propres expériences ou
au nom de l’ensemble de leur ménage. Bien que l’insécurité alimentaire chez les
enfants ne puisse être directement mesurée à l’aide du module de l’enquête FIES, il
7. sources : Métadonnées des indicateurs des ODD, Février 2021

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 22


Chapitre 2 : Cadres théorique et méthodologique
[a\

est possible d’estimer le pourcentage d’enfants vivant dans des ménages où il y’a
l’insécurité alimentaire. Pour ce faire, il est nécessaire de disposer de données sur le
nombre d’enfants dans chaque ménage enquêté.

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 23


Chapitre

3
Caractéristiques socio-démographiques et
économiques des ménages

Les caractéristiques socio-démographiques étant des facteurs déterminants de l’état


des populations, L’analyse portera sur certaines caractéristiques liées à la répartition
des ménages selon le sexe, la taille de la population, l’âge des chefs de ménage, la
situation matrimoniale et l’éducation dans les ménages enquêtés.

3.1 Présentation du pays


Le Togo est un pays de l’Afrique de l’Ouest qui s’étend sur une superficie de 56 785
Km2 . Le pays s’étire en bande étroite sur une longueur de près de 700 Km entre l’Océan
Atlantique au Sud et le Burkina Faso au Nord et sur une largeur variant de 50 à 150 Km
entre la République du Ghana à l’Ouest et la République du Bénin à l’Est. Sa façade
maritime est longue de 50 Km. Le Togo est subdivisé en cinq régions économiques ou
administratives, qui sont subdivisées en préfectures, soit un total de 39 et ces dernières en
391 cantons. Les cantons se composent de villages et hameaux, au nombre respectivement
de 3 644 et 12 155 (INSEED 2016).
Il comporte cinq (05) régions administratives et la Commune de Lomé :
- La région de la savane
- La région de la Kara
- La région Central
- La région des Plateaux
- La région Maritime
La population togolaise est estimée en 2018 à environ 7,7 millions d’habitants (INSEED,
2018-2019) pour une densité de 136 hab/km2

3.2 Démographie

24
Chapitre 3 : Caractéristiques socio-démographiques et économiques des ménages
[a\

3.2.1 Sexe du chef de ménage


La répartition des ménages enquêtés montre que 72,05% sont dirigés par les hommes
et 28,95% par les femmes et c’est en milieu urbain qu’on retrouve plus de femmes chefs de
ménage (30,55% contre (25,67%) en milieu rural).
Les régions à forte proportion de femmes chefs de ménage sont la région maritime et Lomé
commune respectivement 35,78% et 30,07%.

Tableau 3.1 – Répartition (en %) des ménages selon le sexe du chef de ménage et le
milieu de résidence

Région Sexe du chef de ménage Total


Homme Femme
Maritime 64,02 35,98 100
Plateaux 73,66 26,34 100
Centrale 76,96 23,04 100
Kara 73,35 26,65 100
Savanes 83,34 16,66 100
Lomé commune 69,93 30,07 100
Type de localité
Rural 74,33 25,67 100
Urbain 69,45 30,55 100
Ensemble 72,05 28,95 100
Sources : calculs de l’auteur, base EHCVM18-19

3.2.2 Situation matrimoniale


L’analyse de la situation matrimoniale des chefs de ménages révèle que les chefs de
ménage sont pour la plupart monogames (49,81%). Les polygames représentent 13,42%
de la population et les veuf(ve)s 13,68%. La polygamie est plus répandue en milieu rural
(70,08%) qu’en milieu urbain (29,92%). La zone de Lomé commune concentre le moins de
polygames soit 7,03%.
Les hommes chefs de ménage sont généralement des hommes mariés monogames
(63,46%) tandis que les femmes chefs de ménage sont pour la plupart des veuves (42,64%).

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 25


Chapitre 3 : Caractéristiques socio-démographiques et économiques des ménages
[a\

Illustration 3.1 – Répartition (en %) de la situation matrimoniale des chefs de ménage


par sexe

Sources : calculs de l’auteur, base EHCVM18-19

3.2.3 Structure par âge


Dans l’ensemble, l’âge moyen des chefs de ménage est de 44 ans. Le chef de ménage
homme est en moyenne âgé de 43 ans et le chef de ménage femme est en moyenne âgée de
48 ans. L’analyse selon les régions montre que l’âge moyen des chefs de ménage dans la
région maritime est le plus élevé (46,8 ans) parmi toutes les régions. La répartition selon la
tranche d’âge montre que quel que soit le milieu de résidence, environ un quart des chefs
de ménage ont un âge compris entre 30 et 39 ans et environ un quart des chefs de ménage
ont un âge compris entre 40 et 49 ans. En milieu rural, les chefs de ménage de plus de 60
ans sont plus importants qu’en milieu urbain, soit respectivement 18,39% et 12,04%, par
contre on retrouve plus de jeunes de moins de 30 ans chefs de ménage en milieu urbain
qu’en milieu rural, soit respectivement 19,75% et 14,68%.
Au niveau régional, on observe que les chefs de ménage d’âge de 30 à 39 ans sont les
plus nombreux dans presque toutes les régions à quelque pourcentage près dans la région
maritime. Les chefs de ménages de 60 ans et plus se rencontrent principalement dans la
région maritime (21,06%). Les Cascades, le Centre Ouest, la Kara, Lomé commune et
les plateaux sont les régions à plus grande proportion de jeunes chefs de ménage avec
respectivement 19,3%, 18,9% et 17,19% qui ont moins de 30 ans.

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 26


Chapitre 3 : Caractéristiques socio-démographiques et économiques des ménages
[a\

Tableau 3.2 – Répartition (en %) des chefs de ménage selon les tranches d’âges et le
milieu de résidence

Tranche d’âge du chef de ménage Milieu de résidence Total


Rural Urbain
Moins de 30 ans 14,68 19,75 17,05
[30 − 39] 25,35 27,25 26,26
[40 − 49] 23,09 23,86 23,45
[50 − 59] 18,45 17,1 17,81
60 ans et plus 18,39 12,04 15,42
Ensemble 100 100 100
Sources : calculs de l’auteur, base EHCVM18-19

Illustration 3.2 – Répartition (en %) des chefs de ménage selon les tranches d’âge et la
région

Sources : calculs de l’auteur, base EHCVM18-19

3.2.4 Taille de la population des ménages


Globalement la taille moyenne des ménages dans la population est 4,2 personnes. Dans
les zones urbaines, les ménages comptent en moyenne 3,7 individus et dans les zones
rurales 4,7 personnes. Par ailleurs, environ 4 ménages sur 10 comportent 1 à 4 individus
et seuls 3,7% contiennent plus de 10 individus. On retrouve plus de ménages de moins
de 4 personnes en milieu urbain (67,16%) qu’en milieu rural (51,76%), respectivement.
Cependant, on compte moins de ménages de plus de 10 personnes en milieu urbain (1,26%)
qu’en milieu rural(3,46%).

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 27


Chapitre 3 : Caractéristiques socio-démographiques et économiques des ménages
[a\

Tableau 3.3 – Taille des ménages (en %) selon le milieu de résidence

Milieu de résidence 1 à 4 personnes 5 à 10 personnes Plus de 10 personnes Total


Rural 51,75 44,79 3,46 100
Urbain 67,16 31,59 1,26 100
Ensemble 58,96 38,62 2,43 100
Sources : calculs de l’auteur, base EHCVM18-19

Au niveau régional, les ménages de grande taille(plus de 10 personnes) se rencontrent


surtout dans les régions des savanes(près d’un quart de la population), des plateaux(21,8%)
et de la Kara (20,16%). Les ménages de petite taille se rencontrent plutôt dans la commune
de Lomé (35,84%).

3.2.5 Education
Notre étude révèle que la majorité des chefs de ménages sont analphabètes (31,58%) et
sont dans les proportions plus élevées en milieu rural qu’en milieu urbain. En effet cette
proportion est de 45% en zone rurale et de 16,23% en zone urbaine. On observe que les
niveau d’alphabétisation les plus élevés en milieu rural sont le niveau primaire (28,2%) et
le niveau secondaire (19,32%). Le niveau atteint par la plupart des chefs de ménages en
milieu urbain est le niveau secondaire(29%).

Tableau 3.4 – Répartition (en %) des chefs de ménages selon le niveau d’éducation et le
milieu de résidence

Niveau d’instruction Milieu de résidence Total


Rural Urbain
Aucun 45,06 16,23 31,58
Maternel 0,0002 0,003 0,003
Primaire 28,19 22,55 25,55
Secondaire 24,09 45,28 34,36
Postsecondaire 0,2 2,35 1,21
Supérieur 1,74 13,55 7,26
Ensemble 100 100 100
Sources : calculs de l’auteur, base EHCVM18-19

Cet analphabétisme pourrait constituer un frein dans l’atteinte des objectifs de la


sécurité alimentaire. En effet, l’application de nouvelles technologies dans le domaine
agricole d’une manière générale requiert un minimum d’instruction. L’instruction facilite la
communication et l’insertion des producteurs aux différents marchés des produits agricoles
et à l’amélioration des conditions de vie sanitaire.

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 28


Chapitre 3 : Caractéristiques socio-démographiques et économiques des ménages
[a\

3.3 Sources de revenus monétaires et structure des dépenses


des ménages

3.3.1 Branche d’activité du chef de ménage


L’une des dimensions de la sécurité alimentaire est l’accessibilité physique et économique
des individus aux denrées. Elle se réfère à la capacité physique et économique des individus
à satisfaire une partie de leurs besoins alimentaires via le marché sur une période donnée
de l’année. Le facteur économique se réfère au pouvoir d’achat des consommateurs qui
peut être apprécié par les différentes sources de revenus qui sont très importantes pour
analyser les opportunités qui s’offrent aux populations pour acquérir les aliments.
L’analyse montre que dans la population la source principale de revenus des chefs de
ménages est l’agriculture (37,85%). On retrouve également près d’un quart qui font le
commerce. En approfondissant l’analyse au niveau des milieux de résidence, on constate
que la majorité des chefs de ménages en zone rural sont des agriculteurs (65,3%) alors
qu’en milieu urbain, la plupart des chefs de ménages travaillent dans les services (20,6%).
Au niveau régional, l’agriculture demeure l’activité qui procure l’essentiel du revenu des
ménages dans la plupart des régions à l’exception de la commune de Lomé où le commerce
est plus accentué.
Au sein des sources de revenu monétaire, on distingue l’élevage dont l’exploitation par
les ménages permet de se procurer des revenus monétaires pour acquérir d’autres biens.
La possession de bétail constitue en effet une stratégie de subsistance importante pour les
ménages. Ainsi, en plus de la production et des stocks agricoles, la possession de bétail
peut aussi améliorer la disponibilité et l’accessibilité physique aux aliments, notamment
ceux riches en protéines animales (viande, lait). Ainsi la branche d’activité élevage est
plus développée dans la région des plateaux (28,54%), dans la région des savanes (18,39%)
et dans la région centrale (15,18%). Le milieu rural reste la zone d’élevage par excellence
(près de 7 ménages sur 10).

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 29


Chapitre 3 : Caractéristiques socio-démographiques et économiques des ménages
[a\

Tableau 3.5 – Répartition du revenu monétaire (en %) selon le milieu de résidence et la


première source d’activité

Branche d’activité Milieu de résidence Total


Rural Urbain

Agriculture 65,3 4,67 37,85


Élevage 1,89 1,07 1,52
Industries 0,28 0,41 0,34
Autres industries 8,3 14,86 11,27
BTP 1,99 6,2 3,89
Commerce 6,98 23,12 14,28
Restauration 1,01 3,96 2,35
Transport 2,95 8,84 5,62
Éducation 3,56 6,74 5
Services 6,03 20,59 12,62
Autres services 1,71 9,54 5,25

Ensemble 100 100 100


Sources : calculs de l’auteur, base EHCVM18-19

3.4 Habitats et conditions de vie

3.4.1 Caractéristique de l’habitat


La majorité(41%) des ménages sont propriétaires de leur logement qu’ils aient ou non
un titre ou un acte de propriété ; surtout en milieu rural où la moitié des ménages enquêtés
sont propriétaires de leur logement. Toutefois, en milieu urbain, environ un ménage sur 2
est locataire.
Par ailleurs, l’analyse montre 44% des ménages vivent dans des maisons en dur alors qu’on
dénombre un ménage sur 4 qui vit dans une maison en banco. A l’exception de la commune
de Lomé et de la région Maritime, dans les autres régions la plupart des ménages vivent
dans des maisons individuel en banco.

3.5 Accès aux services de base

3.5.1 Assainissement
Sur le plan national, 34,3% des ménages possèdent des toilettes saines c’est-à-dire qui
ont les types de toilettes suivants : toilettes avec chasse d’eau (manuelle ou non), latrines

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 30


Chapitre 3 : Caractéristiques socio-démographiques et économiques des ménages
[a\

VIP (dallées, ventilées) et latrines dallées, couvertes. Les milieux rural et urbain partagent
des situations contraires en ce qui concerne le type de toilette utilisée. Pendant que la
brousse est principalement le lieu d’aisance en milieu rural avec 62,82% des ménages dans
cette situation, en milieu urbain cette proportion est de 11,2%. C’est ainsi qu’une faible
proportion (13,26%) de ménages en zone rurale utilisent les latrines contre 3 ménages sur
4 en zone urbaine.
L’utilisation de la nature comme principal lieu d’aisance par les ménages ruraux est source
de pollution des eaux de surface, et par conséquent une persistance des maladies d’origine
hydride. Ces maladies empêchent les ménages de produire suffisamment (en plus des
malheurs causés par les décès notamment des enfants), et maintiennent les populations
dans la spirale de pauvreté.

3.5.2 Eau potable


L’eau est l’un des biens les plus précieux, sans elle rien ne pousse et rien ne vit. Avoir
accès à l’eau potable et à l’assainissement est un droit de l’homme et un des Objectifs
de Développement Durable (ODD). Les résultats de l’analyse sur l’accès à l’eau potable
révèlent qu’une grande partie (31,65%) des ménages s’approvisionnent principalement au
niveau des forages installés ailleurs que dans leur concession ; 12,73% s’approvisionnent à
la borne-fontaine et 11,38% au robinet du voisin. L’accès à l’eau potable eau minérale,
eau de robinet, eau de borne-fontaine/pompe/forage) distingue les deux milieux de vie.
Particulièrement, 19% des ménages en milieu rural s’approvisionnent au fleuve alors que
ceci n’existe presque pas en milieu urbain (0,007%).
Chacun a le droit à un approvisionnement en eau suffisant, physiquement accessible et à
un coût abordable, d’une eau potable et de qualité acceptable pour les usages personnels et
domestiques (boisson, assainissement individuel, lavage de linge, préparation des aliments,
hygiène) et ce, partout dans le monde.

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 31


Chapitre

4
Analyse de l’insécurité alimentaire vécue par les
ménages au TOGO

Ce chapitre récapitule les conclusions sur la qualité des données et leur cohérence
avec les hypothèses du modèle de Rasch et présente les résultats du calcul de la
prévalence de l’insécurité alimentaire au TOGO avec les données de 6167 ménages
issues de l’enquête EHCVM 2018-2019.

4.1 Réponses manquantes


Le tableau 7-1 présente les données relatives aux réponses manquantes. De manière
générale, on en dénombre relativement peu : 92 cas où manque au moins une réponse aux
huit questions du FIES-SM. Pour toutes les questions, cette proportion est inférieure à
1%. Aucun item ne se distingue des autres par une proportion de réponses manquantes
globalement supérieure. Tous les cas incomplets ont été exclus du calcul des taux de
prévalence.

4.2 Validation statistique du modèle

4.2.1 Indices infit des items


Malgré la grande variété de langues dans lesquelles le module d’enquête FIES a été
appliqué et les défis de traduction qui y étaient, l’adéquation de tous les items au modèle
de mesure est remarquablement bonne. Les indices de tous les items sont dans la fourchette
0,8 et 1,2. L’item dont l’indice infit est le plus élevé est vous ou d’autres membres du
ménage n’avez pas pu manger une nourriture saine et nutritive ?(healthy)(1,10). Les indices
infit les plus bas ont été calculés pour les items vous ou d’autres membres du ménage
avez mangé moins que ce que vous pensiez que vous auriez dû manger ? (0,82) ; vous ou
d’autres membres de votre ménage avez eu faim mais vous n’avez pas mangé ?(hungry)

32
Chapitre 4 : Analyse de l’insécurité alimentaire vécue par les ménages au TOGO
[a\

(0,84) et votre ménage n’avait plus de nourriture parce qu’il n’y avait pas assez d’argent ou
d’autres ressources ?(runout) (0,89).

4.2.2 Indices outfit des items


Un outfit inférieur à 4 est acceptable. C’est l’item vous ou d’autres membres du ménage
n’avez pas pu manger une nourriture saine et nutritive ?(healthy) qui obtient l’outfit le plus
élevé (2,81) suivi de l’item le plus grave vous ou d’autres membres de votre ménage avez
passé toute une journée sans manger ?(whlday) (2,47). Le fait que l’un des indices outfit
les plus élevés ressorte pour l’item le plus grave indique que un nombre élevé de déclarants
ont apporté une réponse positive à cet item alors qu’ils avaient répondu négativement à
bon nombre, voire la plupart, des items moins graves. Les indices outfit les plus faibles ont
été enregistrés pour les questions vous ou d’autres membres du ménage avez mangé moins
que ce que vous pensiez que vous auriez dû manger ?(Ateless) (0,75) et vous ou d’autres
membres de votre ménage avez eu faim mais vous n’avez pas mangé ?(hungry) (0,79).

Tableau 4.1 – Indices infit et outfit

Gravité worried healthy fewfood skipped ateless runout hungry whlday


Infit 1,06 1,10 1,05 0,93 0,82 0,89 0,84 1,04
Outfit 2,22 2,81 2,40 0,81 0,75 0,82 0,79 2,47
Sources : calculs de l’auteur, base EHCVM18-19

4.2.3 L’indépendance conditionnelle des items


D’après nos calculs, quelle que soit la paire d’items considérée, les corrélations condi-
tionnelles sont acceptables. Toutes les paires d’items différents présentent des corrélations
inférieures ou égales à |0,2|. Le tableau suivant fournit plus d’informations sur l’indépen-
dance conditionnelles des items :

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 33


Chapitre 4 : Analyse de l’insécurité alimentaire vécue par les ménages au TOGO
[a\

Tableau 4.2 – Corrélations des items

Items worried healthy fewfood skipped ateless runout hungry whlday


worried 1.00 0.10 -0.06 -0.07 -0.01 -0.01 -0.09 -0.09
healthy 0.10 1.00 0.18 -0.14 -0.06 -0.16 -0.14 -0.16
fewfood -0.06 0.18 1.00 -0.07 0.01 -0.11 -0.13 -0.12
skipped -0.07 -0.14 -0.07 1.00 0.20 0.11 0.10 -0.01
ateless -0.01 -0.06 0.01 0.20 1.00 0.18 0.08 -0.03
runout -0.01 -0.16 -0.11 0.11 -0.18 1.00 0.18 -0.02
hungry -0.09 -0.14 -0.13 0.10 0.08 0.18 1.00 0.14
whlday -0.09 -0.16 -0.12 -0.01 -0.03 -0.02 0.14 1.00
Sources : calculs de l’auteur, base EHCVM18-19

4.2.4 Adéquation au modèle et fiabilité de Rasch


La fiabilité de Rasch vaut 0,77. S’agissant d’une échelle comportant huit items, ce
niveau de fiabilité traduit une adéquation au modèle raisonnablement satisfaisante.

4.3 Prévalence de l’insécurité alimentaire basée sur les ex-


périences
L’analyse de la situation alimentaire des ménages au TOGO illustre que sur le plan
national, 58,04% des ménages sont en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave
et 14,48% de la population connaissent un niveau grave d’insécurité alimentaire . Dans
ce cas, les familles ont de grandes difficultés à se nourrir pendant une période. Ces gaps
alimentaires sont souvent comblés par des solutions de survie pour se nourrir. Les familles
changent leurs habitudes alimentaires, mangent ce qu’elles trouvent ou rationalisent. Les
ménages en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave vivent une situation allant
de l’incertitude de pouvoir trouver à manger, au fur et à mesure que leur situation s’aggrave,
ils prennent des mesures plus en plus drastiques au point où ils sont obligés de passer une
journée entière sans manger. C’est sur ce dernier phénomène qu’on observe une sévérité de
l’insécurité alimentaire au niveau des ménages.

4.3.1 L’expérience de la faim au TOGO


Les résultats de l’enquête ont montré qu’en 2018/2019, 62,8% des ménages ont déclaré
avoir vécu au moins une expérience de la faim au cours des 12 derniers mois précédant

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 34


Chapitre 4 : Analyse de l’insécurité alimentaire vécue par les ménages au TOGO
[a\

l’enquête.
C’est pour les expériences « avoir passé toute une journée sans manger par manque d’argent
ou d’autres ressources» et « avoir eu faim mais ne pas pouvoir manger parce qu’il n’y avait
pas assez d’argent ou d’autres ressources pour se procurer à manger » que sont enregistrés
les plus grands ordres de gravité (respectifs de 4,21 et 1,68). Ce sont les expériences les
moins vécues par les ménages.
Ensuite vient l’expérience « votre ménage n’avait plus de nourriture parce qu’il n’y avait
pas assez d’argent ou d’autres ressources ? » vécue par 44,89% des ménages. « vous ou
d’autres membres du ménage avez mangé une nourriture peu variée ? » est l’événement le
moins sévèrement vécu par les ménages avec un score de gravité de -2,04. Elle a été vécue
par 55,87% des ménages.
Par ailleurs, les expériences « vous ou d’autres membres de votre ménage avez été inquiets
de ne pas avoir suffisamment de nourriture ? » et « vous ou d’autres membres du ménage
n’avez pas pu manger une nourriture saine et nutritive ? » ont été vécues par plus d’un(1)
ménage sur trois(3) avec des scores de sévérité de -1,75 et -1,57.
En outre, « vous ou d’autres membres du ménage avez dû sauter un repas parce que
vous n’aviez pas assez d’argent ou d’autres ressources pour vous procurer à manger ? »
a été l’expérience la plus enregistrée chez les ménages (73,34%). L’expérience « vous ou
d’autres membres du ménage avez mangé moins que ce que vous pensiez que vous auriez
dû manger ? » a été affirmée pour 64,48% des ménages.
La même tendance est notée quel que soit le milieu de résidence, même s’il ressort que
la proportion des ménages ayant adopté des expériences différentes est plus importante en
zone rurale qu’en zone urbaine.

4.3.2 Prévalence de l’insécurité alimentaire selon le milieu de résidence


Les prévalences de l’insécurité alimentaire varient selon le milieu de résidence. Les
personnes vivant en milieu rural ont plus vécu des expériences de faim et sont les plus
impactées par l’insécurité alimentaire modérée ou grave avec une prévalence de 62,87%
alors qu’en zone urbaine, la proportion de la population touchée par ce fléau est de 51,03%
. L’insécurité alimentaire grave, quant à elle, est estimée à 16,63% en milieu rural. Dans
les autres centres urbains, elle touche 11,35% des personnes.

4.3.3 Prévalence de l’insécurité alimentaire selon la région


L’analyse de la situation alimentaire des ménages au TOGO fait ressortir que dans
toutes les régions, au moins 35% des ménages sont en insécurité alimentaire modérée
ou grave. Les régions dans lesquelles les ménages sont plus en insécurité alimentaire que

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 35


Chapitre 4 : Analyse de l’insécurité alimentaire vécue par les ménages au TOGO
[a\

ce soit modérée ou sévère sont les régions Maritime,Savanes et Kara (respectivement


77,31% ; 65% et 60,8%). Parallèlement, ces régions comptent plus de ménage vivant en
insécurité alimentaire grave, donc qui ont eu faim sans pouvoir trouver à manger jusqu’à
passer au moins une fois une journée entière sans manger. Les plus faibles proportions
s’enregistrent dans la région Centrale où 37,77% vivent en insécurité alimentaire modérée
grave et seulement 0,05% dans une insécurité alimentaire grave.

Tableau 4.3 – Prévalence(%) des insécurités alimentaires modérée à sévère et sévère selon
les régions

Région Prévalence d’insécurité alimentaire


F Imod+sev F Isev

Maritime 77,31 24,73


Plateaux 53,54 12,69
Centrale 37,77 0,05
Kara 60,8 12,89
Savanes 65 18,21
Lomé commune 52,56 11,84

Ensemble 58,04 14,48


Sources : calculs de l’auteur, base EHCVM18-19

4.3.4 Insécurité alimentaire et quelques caractéristiques socio-démographiques


Les tendances et dynamiques socio-démographiques peuvent avoir une incidence sur
l’insécurité alimentaire. Les caractéristiques comme le sexe du chef de ménage, son niveau
d’instruction, sa situation matrimoniale, la taille du ménage, la branche d’activité du chef
de ménage pour n’en citer que ceux-là pourraient déterminer la situation alimentaire des
ménages. C’est ce que nous allons essayer de confirmer ou d’infirmer, sans faire une étude
approfondie, en nous intéressant uniquement à l’insécurité alimentaire sévère.
Comme sus-mentionné, notre analyse révèle que 14,48% de la population togolaise a
un accès difficile aux aliments et vivent une gravité de l’insécurité alimentaire. 14% des
ménages dirigés par les hommes et 14,24% des ménages dirigés par les femmes sont en
une situation d’insécurité alimentaire grave. A priori, le sexe du chef de ménage n’est
pas un déterminant de la gravité du phénomène, ce résultat est d’ailleurs traduit par
une P − value de 0, 9(0, 9 > 0, 05). Par ailleurs, on remarque que cette situation est
plus prononcée chez les ménages dont le chef n’a aucun niveau d’instruction(16,06%)
que ceux dont le chef de ménage a un niveau supérieur(9,35%) (P − value = 0, 00).
Ainsi, le niveau d’instruction du chef de ménage peut être un facteur déterminant du

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 36


Chapitre 4 : Analyse de l’insécurité alimentaire vécue par les ménages au TOGO
[a\

phénomène. La taille du ménage semble ne pas déterminer la situation grave de l’insécurité


alimentaire(P − value = 0, 73). En effet, quelle que soit la taille des ménages, la proportion
de ménages vivant en insécurité alimentaire grave est sensiblement égale. La situation
matrimoniale du chef de ménage n’influe pas également sur la situation alimentaire du
ménage (P − value = 0, 054). En outre, une grande partie des ménages(26,758%) exerçant
dans les industries textiles subissent une insécurité alimentaire grave contre 9,49% et 8,56%
des ménages exerçant respectivement dans le commerce et dans l’Éducation/Santé. La
branche d’activité détermine la situation d’insécurité alimentaire des ménages (P −value =
0, 00). (Voir Annexe-Tableau4.4 : Insécurité alimentaire vécue et quelques caractéristiques
socio-démographiques et économiques)

4.4 Perspectives
En 2016, afin d’atteindre les objectifs de développement durable, le Togo a effectué
deux campagnes de priorisation des 169 Cibles. Plus tard on assiste à l’élaboration du
Plan National de Développement (PND 2018-2022) qui incorpore les cibles de l’ODD 2.
Spécifiquement, sur les questions de sécurité alimentaire,le Togo prévoit améliorer la
productivité agricole sans oublier la viabilité des équipements de stockage. En outre, il
compte valoriser les produits(à densité nutritive élevée) et leur transformation, une cible
d’au moins 40% du taux de transformation des produits agricoles et une réduction des
pertes post-récoltes jusqu’au moins 15% en 2026 (PNIASAN, 2017-2026).
Ainsi, tenant compte des opportunités qu’offrira le dividende démographique au Togo,
les interventions prioritaires identifiées et formulées sous formes de programmes organisés
en composantes/activités et actions ont été identifiés pour contribuer à la réalisation de la
faim zéro au Togo d’ici 2030. Il s’agit des programmes visant :
1. Le renforcement du Droit à l’alimentation et de la bonne gouvernance autour de la
sécurité alimentaire
2. l’amélioration de la productivité et développement des productions végétales, animales
et halieutiques
3. la valorisation des productions végétales, animales et halieutiques
4. la gestion durable des ressources naturelles et de l’environnement (prise en compte
de l’impact des changements climatiques)
5. la promotion de la maîtrise de l’eau et de l’hydraulique villageoise à buts multiples
6. la promotion de l’alimentation scolaire durable, de la santé, de la nutrition y compris
l’éducation nutritionnelle et des initiatives de transferts monétaires aux couches
vulnérables

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 37


Chapitre 4 : Analyse de l’insécurité alimentaire vécue par les ménages au TOGO
[a\

7. le renforcement du suivi de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et des marchés


des produits agricoles et la promotion des formations professionnelles sur les métiers
de l’agriculture et de l’alimentation.
S’inspirant de ces indications dans la planification des interventions aussi bien du gou-
vernement que des différents partenaires se consolidera une coalition visant à assurer
à la population togolaise, une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable. A terme,
l’institutionnalisation d’un programme national intégré de lutte contre la faim et l’insécu-
rité alimentaire contribuera à l’efficacité du système de développement socioéconomique
intégral et inclusif au Togo.

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 38


Conclusion et recommandations

Les instances internationales notamment la FAO ont établi des niveaux d’alerte sur
l’insécurité alimentaire vécue appelé FIES (Food Insecurity Experience Scale), l’insécurité
alimentaire modérée ou grave et l’insécurité alimentaire grave. Ces indicateurs sont basés
sur des critères définis qui permettent de définir l’état de la sécurité alimentaire dans le
monde dans le but d’attirer l’attention du gouvernement sur certaines situations critiques
et engager des actions. D’après les données de l’EHCVM 2018-2019,au TOGO, près de 58%
de la population vivent un niveau modéré ou grave de l’insécurité alimentaire et environ
14% sont victimes d’une sévérité de l’insécurité alimentaire. Ces ménages en insécurité
alimentaire sont obligés de faire des compromis, des arbitrages sur leur nourriture et parfois
risquent de passer toute une journée entière sans manger. Ces ménages sont repartis sur
toute l’étendue du territoire et se situent surtout en zone rurale et dans les régions de
la Kara, des savanes et maritime. L’insécurité alimentaire grave correspond à un niveau
de quasi-famine où des actions urgentes doivent être mises en places pour réduire la
mortalité et éviter l’effondrement total des moyens de subsistance ainsi, réduire l’insécurité
alimentaire dans les régions concernées.
L’approche utilisée pour illustrer la situation alimentaire au Togo n’est pas la seule
et ne mesure que l’accès des ménages aux denrées alimentaires. D’autres approches
tout aussi intéressantes peuvent être expérimentées. Celles fondées notamment sur la
disponibilité, l’utilisation saine et appropriée des aliments disponibles et la stabilité des
approvisionnements.
L’examen de l’ensemble des résultats nous amène à formuler des recommandations
suivantes :
Au plan méthodologique
- Pérenniser ce type d’enquête suivant une périodicité relativement moins longue, en vue
d’asseoir les bases d’une analyse plus fine de l’insécurité alimentaire.
- La nécessité d’assurer une complémentarité entre les bases de données existantes telles
que les enquêtes permanentes agricoles qui permettent de mieux évaluer les disponibilités
alimentaires du ménage afin d’asseoir les bases d’une meilleure caractérisation de l’insécurité
alimentaire.
Au plan politique
- Des mesures visant une amélioration du niveau de vie des ménages.

39
Conclusion et recommandations
[a\

- Mettre en place une politique économique durable afin d’atténuer les effets néfastes de
l’augmentation du prix des produits alimentaires sur l’accès aux aliments.
- Améliorer durablement les conditions économiques des populations vulnérables, notam-
ment les femmes, par un meilleur accès des ménages au microcrédit pour le développement
d’activités génératrices de revenus et un accès à un emploi rémunéré.

Eyram Espoir TETSHIE, ITS3 40


Bibliographie

Christophe Hurlin, Econométrie des Variables Qualitatives, chap1-Modèles Probit,


Logit et Semi-Paramétriques, Janvier 2003

Direction Générale de la Promotion de l’Economie Rurale - BURKINA FASO ,En-


quête Nationale sur l’Insécurité Alimentaire et la Malnutrition (ENIAM), 2009

FAO, Métadonnées des indicateurs des ODD, Février 2021

FAO, SDG Indicator 2.1.2 – Using the Food Insecurity Experience Scale (FIES), 2018

J.-M. TRICOT et M. MESBAH, Revue de statistique appliquée, tome 48, no 4 (2000),


p. 29-39

Revue Stratégique FAIM ZERO au TOGO, 2018

VOH, Méthode d’estimation de taux comparables de l’insécurité alimentaire des adultes


à l’échelle mondiale, 2016, 2éme édition

xiii
Annexe

Illustration 4.1 – Organigramme de l’INSEED

xiv
Tableau 4.4 – Insécurité alimentaire vécue et quelques caractéristiques socio-
démographiques et économiques

Variables Échelle d’insécurité alimentaire P-value(F Isev )


F Imod+sev (en %) F Isev (en %)
Sexe du chef Homme 56,80 14,04
0,9
de ménage
Femme 57,66 14,24
Alphabétisation du Non alphabétisé 54,76 12,92
0,00
chef de ménage
Alphabétisé 60,78 16,25
Aucun 59,91 16,06
Niveau Primaire 57,91 15,34
0,00
d’instruction
Secondaire 58,17 11,97
Postsecondaire 50,14 9,16
Supérieur 42,70 9,35
1 à 4 personnes 55,84 13,83
Taille du
0,73
ménage 5 à 10 personnes 58,28 14,44
Plus de 10 personnes 57,35 14,04
Célibataire 56,80 14,04
Marié(e) monogame 57,66 14,24
Situation
Marié(e) polygame 57,66 14,24 0,054
matrimoniale
Union libre 57,66 14,24
Veuf(ve) 57,66 14,24
Divorcé(e) 57,66 14,24
Séparé(e) 57,66 14,24
Agriculture 61,98 16,33
Élevage/Pêche 57,56 13,63
Industrie textile 60,41 26,75

Branche d’activité Autres industries 55,22 13,33 0,00


BTP 54,85 13,14
Commerce 50,78 9,49
Resaturant/Hotel 57,8 16,56
Transport/Communication 51,71 10,83
Education/Santé 47,51 8,58
Services personnels 55,96 13,72
Autres services 47,18 14,06
Ensemble 58,04 100 14,48
Sources : calculs de l’auteur, base EHCVM18-19
Table des matières

Décharge ii

Sommaire iii

Liste des illustrations iv

Liste des tableaux v

Liste des sigles et abréviations vi

Avant-Propos vii

Remerciements viii

Résumé ix

Introduction générale 1

1 Présentation de la structure d’accueil 3


1.1 Historique de l’INSEED-TOGO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.1 Les fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.2 Organisation de l’INSEED . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.3 La Direction de la Comptabilité Nationale et des Etudes Econo-
miques (DCNEE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.4 La Direction des Statistiques Démographiques et Sociales (DSDS) . 5
1.1.5 La Direction de la Coordination Statistique et de la Coopération
Internationale (DCCI) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.6 La Direction du Management de l’Information Statistique (DMIS) . 6
1.2 Activités effectuées durant le stage et bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

2 Cadres théorique et méthodologique 7


2.1 Cadre théorique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.1.1 Faim . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.1.2 La sécurité alimentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

xvi
2.1.3 L’insécurité alimentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.1.4 Échelle de mesure de l’insécurité alimentaire vécue (FIES) . . . . . 9
2.1.5 Utilisation du FIES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.1.6 Trait latent et échelle de sévérité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.2 Cadre méthodologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2.1 Sources des données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2.2 Plan de sondage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2.3 Base de sondage et domaine d’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.3 Terminologie importante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.4 Le FIES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.4.1 Les origines de l’échelle de mesure de l’insécurité alimentaire vécue . 13
2.4.2 Voices of the Hungry project (VoH) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.4.3 Le module d’enquête FIES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.5 Analyse des données FIES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.5.1 Hypothèses du modèle de Rasch . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.5.2 Gestion des réponses manquantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.5.3 Estimation des paramètres de gravité des items . . . . . . . . . . . 17
2.5.4 Estimation des paramètres des déclarants . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.5.5 Validation statistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.5.6 Calcul des estimations de la prévalence de l’insécurité alimentaire . 20
2.5.7 Calcul des estimations de prévalence . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.5.8 Principaux avantages du FIES pour mesurer l’insécurité alimentaire 22

3 Caractéristiques socio-démographiques et économiques des ménages 24


3.1 Présentation du pays . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.2 Démographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.2.1 Sexe du chef de ménage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.2.2 Situation matrimoniale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.2.3 Structure par âge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.2.4 Taille de la population des ménages . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.2.5 Education . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.3 Sources de revenus monétaires et structure des dépenses des ménages . . . 29
3.3.1 Branche d’activité du chef de ménage . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.4 Habitats et conditions de vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.4.1 Caractéristique de l’habitat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.5 Accès aux services de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.5.1 Assainissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.5.2 Eau potable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4 Analyse de l’insécurité alimentaire vécue par les ménages au TOGO 32
4.1 Réponses manquantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.2 Validation statistique du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.2.1 Indices infit des items . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.2.2 Indices outfit des items . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4.2.3 L’indépendance conditionnelle des items . . . . . . . . . . . . . . . 33
4.2.4 Adéquation au modèle et fiabilité de Rasch . . . . . . . . . . . . . . 34
4.3 Prévalence de l’insécurité alimentaire basée sur les expériences . . . . . . . 34
4.3.1 L’expérience de la faim au TOGO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
4.3.2 Prévalence de l’insécurité alimentaire selon le milieu de résidence . . 35
4.3.3 Prévalence de l’insécurité alimentaire selon la région . . . . . . . . . 35
4.3.4 Insécurité alimentaire et quelques caractéristiques socio-démographiques 36
4.4 Perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

Conclusion et recommandations 39

Bibliographie xiii

Annexe xiv

Table des matières xviii

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