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Décembre 2017
La présente publication a été conçue à la demande de l’Agence des États-Unis pour Développement International (USAID).
Ella a été produite de façon indépendante par Management Systems International, du Groupe Tetra Tech Company.
ETUDE NATIONALE SUR LES
ENFANTS ET LES JEUNES HORS
DU SYSTEME EDUCATIF AU
SENEGAL
ANNEXE REGIONALE DE MATAM
Ce rapport a été produit par M. Souleymane Barry et Mme Lisa Slifer-Mbacké, avec l’appui de Mme
Sadio Coulibaly Savané, Mme Safyatou Diallo, Mme Mame Aïssatou Mbaye, M. Yaya Mbodji, M. Massa
Coulibaly, M. Amadou Ba et avec le concours de Dalberg et du CRDES.
AVERTISSEMENT
Ce rapport a été produit grâce à l’appui du peuple américain à travers l’Agence des Etats-Unis pour le
Développement International (USAID). Le contenu de ce rapport est de la responsabilité exclusive du
Contractant et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’USAID ou du Gouvernement des Etats Unis.
1
CARTE DE LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DE LA REGION DE MATAM
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM i
TABLE DES MATIÈRES
SIGLES ET ABBREVIATIONS .............................................................................................. iii
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX ................................................................................. iv
Tableaux ................................................................................................................................................................iv
Figures ...................................................................................................................................................................iv
GLOSSAIRE DES TERMES UTILISES .................................................................................. v
1. CONTEXTE DE LA REGION ............................................................................................ 1
1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET STRUCTURE ADMINISTRATIVE ....................................... 1
1.2. CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES DE POPULATION ................................................ 1
1.3. CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES DE LA REGION ............................................................. 1
1.4. SITUATION DE L’OFFRE EDUCATIVE DANS LA REGION......................................................... 1
2. SITUATION SCOLAIRE DES ENFANTS DANS LA REGION ET TENDANCES ...... 3
2.1. VUE D’ENSEMBLE DE LA SITUATION SCOLAIRE DES ENFANTS DANS LA REGION ..... 3
2.2. PROFIL DES ENFANTS HORS DU SYSTEME EDUCATIF DANS LA REGION ....................... 3
2.3. PROFIL DES ENFANTS DANS LA RUE ............................................................................................... 5
2.4. Profil des enfants en rupture familial...................................................................................................... 6
2.5. PROFIL DES ENFANTS ET JEUNES A RISQUE DE DECROCHAGE DANS LA REGION .... 7
3. PRINCIPALES RAISONS ET FACTEURS DE L’EXCLUSION SCOLAIRE DES
ENFANTS DANS LA REGION ........................................................................................ 8
3.1. RAISONS ET FACTEURS DE NON-SCOLARISATION DES ENFANTS ET JEUNES DANS
LA REGION ................................................................................................................................................. 8
3.2. RAISONS ET FACTEURS DE DESCOLARISATION DES ENFANTS ET JEUNES DANS LA
REGION ........................................................................................................................................................ 9
4. SITUATION SCOLAIRE ET SOCIO-PROFESSIONNELLE DES JEUNES AGES DE
17 A 24 ANS DANS LA REGION .................................................................................. 11
4.1. REPARTITION DES JEUNES DESCOLARISES (17-24 ANS) SELON LE STATUT SCOLAIRE
....................................................................................................................................................................... 11
4.2. REPARTITION DES JEUNES (17-24 ANS) DESCOLARISES SELON LA FORMATION ....... 12
4.3. REPARTITION DES JEUNES (17-24 ANS) DESCOLARISES SELON L’OCCUPATION ...... 12
4.4. REPARTITION DES JEUNES (17 A 24 ANS) JAMAIS SCOLARISES SELON
L’OCCUPATION...................................................................................................................................... 13
5. CARTOGRAPHIE DES INTERVENTIONS EXISTANTES DANS LA REGION ........ 18
6. CONCLUSIONS ................................................................................................................ 20
7. RECOMMANDATIONS ................................................................................................... 21
ANNEXES .............................................................................................................................. 24
ANNEXE 1 : Effectifs et répartition des enfants non-scolarisés et déscolarisés............................... 24
ANNEXE 2 : Facteurs de non-scolarisation et de décrochage ............................................................. 28
ANNEXE 3 : Résultats de l’analyse économétrique sur les facteurs de la non-scolarisation ........ 31
ANNEXE 4 : Liste des interventions répertoriées dans la région de Matam .................................... 33
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM ii
SIGLES ET ABBREVIATIONS
AGR Activité Génératrice de Revenus
ANSD Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie
APE Association des Parents d’élèves
ARED Associates in Research and Education for Development
BFEM Brevet de Fin d’Etudes Moyennes
CFEE Certificat de Fin d’Etudes Elémentaires
CFPEFS Centre de Formation Professionnelle en Economie Familiale et Sociale
CE1 Cours Elémentaire 1re année (3e année du cycle élémentaire de l’école formelle)
CE2 Cours Elémentaire 2e année (4e année du cycle élémentaire de l’école formelle)
CI Cours d’Initiation (1re année du cycle élémentaire de l’école formelle)
CGE Comité de Gestion d’Etablissement
CM1 Cours Moyen 1re année (5e année du cycle élémentaire et avant dernière classe de
l’élémentaire)
CM2 Cours Moyen 2e année (6e année du cycle élémentaire et dernière classe de l’élémentaire)
COSYDEP Coalition des Organisation en Synergie pour la Défense de l’Education Publique
CP Cours Préparatoire (2e année du cycle élémentaire de l’école formelle)
DPRE Direction de la Planification et de la Réforme de l’Education
FCFA Franc CFA
FTP Formations Techniques et Professionnelles
IA Inspection d’Académie (Niveau Régional)
JICA Japan International Cooperation Agency (Agence Japonaise de Coopération Internationale)
MEN Ministère de l’Education Nationale
MEP Monitoring and Evaluation Project (Projet de Suivi-Evaluation de l’USAID/Sénégal)
MSI Management Systems International
ONG Organisation Non Gouvernemental
OOSCYS Out of School Children and Youth Study (Etude sur les enfants et jeunes hors du système
éducatif)
PAQUET Programme pour l’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et la Transparence pour l’Education
et la Formation
PRCC Projet de Renforcement des Capacités Communautaires
PRODAM Projet de Développement Agricole de Matam
RNSE Rapport National sur la Situation de l’Education
SAED Société Nationale d’Aménagement et d’Exploitation des Terres du Delta
UNESCO Organisation des Nations Unies pour l’Education, les Sciences et la Culture
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
USAID United States Agency for International Development (Agence des Etats-Unis pour le
Développement International)
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM iii
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
Tableaux
TABLEAU 1 : RÉPARTITION DES ENFANTS SELON LE STATUT SCOLAIRE, LE SEXE ET L’ÂGE .................................................................................... 3
TABLEAU 2 : RÉPARTITION DES ENFANTS HORS DE L’ÉCOLE SELON LE STATUT SCOLAIRE, LE SEXE ET L’ÂGE ..................................................... 4
TABLEAU 3 : RÉPARTITION DES ENFANTS SELON LE STATUT SCOLAIRE, L’ÂGE ET LE REDOUBLEMENT................................................................. 4
TABLEAU 4 : RÉPARTITION DES ENFANTS HORS DE L’ÉCOLE SELON LA FRÉQUENTATION DU D’UN DAARA ET L’EXERCICE D’UN TRAVAIL
RÉMUNÉRÉ ...................................................................................................................................................................................................................... 5
TABLEAU 5 : RÉPARTITION DES ENFANTS ET JEUNES À RISQUE DE DÉCROCHAGE SELON LE SEXE ET PAR GROUPE D’ÂGE ................................. 7
TABLEAU 6 : RÉPARTITION DES JEUNES ÂGÉS DE 17 À 24 ANS SELON LE TYPE DE FORMATION ET LE SEXE ....................................................... 12
TABLEAU 7 : RÉPARTITION DES JEUNES ÂGÉS DE 17 À 24 ANS SELON LE TYPE DE FORMATION ET L’OCCUPATION......................................... 13
TABLEAU 8 : RÉPARTITION DES JEUNES ÂGÉS DE 17 À 24 ANS SELON LE TYPE DE FORMATION ET LE SEXE ....................................................... 16
TABLEAU 9 : TABLEAU DES RECOMMANDATIONS .................................................................................................................................................... 21
TABLEAU A1 - 1 : EFFECTIFS DES ENFANTS ÂGÉS DE 6 À 16 ANS AU NIVEAU RÉGIONAL PAR ÂGE, SEXE ET STATUT SCOLAIRE ...................... 24
TABLEAU A1 - 2 : RÉPARTITION DES ENFANTS DE 6 À 16 ANS SELON LE STATUT SCOLAIRE, LE SEXE ET L’ÂGE ............................................... 24
TABLEAU A1 - 3 : EFFECTIFS DES ENFANTS HORS DU SYSTÈME DE 6 À 16 ANS AU NIVEAU RÉGIONAL PAR ÂGE, SEXE ET STATUT SCOLAIRE 24
TABLEAU A1 - 4 : RÉPARTITION DES ENFANTS HORS DU SYSTÈME DE 6 À 16 ANS SELON LE STATUT SCOLAIRE, LE SEXE ET L’ÂGE ............... 24
TABLEAU A1 - 5 : RÉPARTITION DES ENFANTS DÉSCOLARISÉS ÂGÉS DE 6 À 11 ANS SELON LES CLASSES REDOUBLÉES ET LA DERNIÈRE CLASSE
SUIVIE ET ACHEVÉE ........................................................................................................................................................ 25
TABLEAU A1 - 6 : RÉPARTITION DES ENFANTS DÉSCOLARISÉS ÂGÉS DE 12 À 16 ANS SELON LES CLASSES REDOUBLÉES ET LA DERNIÈRE
CLASSE SUIVIE ET ACHEVÉE ........................................................................................................................................... 26
TABLEAU A1 - 7 : RÉPARTITION DES ENFANTS ET JEUNES SELON LE RISQUE DE DÉCROCHAGE SUIVANT LE REDOUBLEMENT ........................ 26
TABLEAU A1 - 8 : RÉPARTITION DES COÛTS DE SCOLARISATION DANS LE PUBLIC SUIVANT LE NIVEAU (CYCLE) ........................................... 26
TABLEAU A1 - 9 : RÉPARTITION DES JEUNES DE 17 À 24 ANS PAR SEXE ET STATUT SCOLAIRE........................................................................... 27
TABLEAU A3 - 1 : RÉSULTATS DE L’ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE SUR LES FACTEURS DE LA NON-SCOLARISATION ............................................ 31
TABLEAU A3 - 2 : RÉSULTATS DE L’ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE SUR LES FACTEURS DE DÉSCOLARISATION ....................................................... 31
TABLEAU A4 - 1 : LISTE DES INTERVENTIONS RÉPERTORIÉES DANS LA RÉGION DE MATAM .................................................................................. 33
Figures
FIGURE 1 : RÉPARTITION DES JEUNES ÂGÉS DE 17 À 24 ANS SELON LE STATUT SCOLAIRE ................................................................................... 11
FIGURE 2 : RÉPARTITION DES JEUNES DÉSCOLARISÉS ÂGÉS DE 17 À 24 ANS SELON L’ACHÈVEMENT DU CYCLE FONDAMENTAL ..................... 11
FIGURE 3 : RÉPARTITION DES JEUNES ÂGÉS DE 17 À 24 ANS SELON LE STATUT DE FORMATION ET LE SEXE ...................................................... 12
FIGURE 4 : RÉPARTITION DES JEUNES ÂGÉS DE 17 À 24 ANS SELON LE STATUT DE FORMATION ET L’OCCUPATION ........................................ 13
FIGURE 6 : STATUT DES JEUNES JAMAIS SCOLARISÉS .................................................................................................................................................. 14
FIGURE 7 : STATUT DES JEUNES JAMAIS SCOLARISÉS PAR SEXE .................................................................................................................................. 14
FIGURE 8 : TYPE D’ACTIVITÉS DES JEUNES JAMAIS SCOLARISÉS .................................................................................................................................. 14
FIGURE 9 : TYPE D’ACTIVITÉ DES JEUNES JAMAIS SCOLARISÉS PAR SEXE ................................................................................................................... 15
FIGURE 10 : STATUT DE RÉMUNÉRATION DE L’ACTIVITE EXERCEE PAR LES JEUNES JAMAIS SCOLARISÉS............................................................... 15
FIGURE 11 : STATUT DE RÉMUNÉRATION DE L’ACTIVITE SUIVANT LE SEXE ............................................................................................................ 15
FIGURE 12 : RAISONS ÉVOQUÉES DU BESOIN DE TRAVAILLER .................................................................................................................................. 17
FIGURE 13 : PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTS TYPES D’INTERVENTIONS IDENTIFIÉS DANS LA RÉGION DE MATAM ............................................. 18
FIGURE A1 - 1 : RÉPARTITION DES ENFANTS DÉSCOLARISÉS ÂGÉS DE 6 À 11 ANS SELON LE ................................................................................ 25
FIGURE A1 - 2 : RÉPARTITION DES ENFANTS DÉSCOLARISÉS ÂGÉS DE 12 À 16 ANS SELON LE NOMBRE .............................................................. 25
FIGURE A2 - 1 : RÉPARTITION EN % DES ENFANTS ÂGÉS DE 6 À 11 ANS SELON LES RAISONS DE LEUR NON-SCOLARISATION SUIVANT LE
SEXE ............................................................................................................................................................................................................................... 28
FIGURE A2 - 2 : RÉPARTITION EN % DES ENFANTS ÂGÉS DE 12 À 16 ANS SELON LES RAISONS DE LEUR NON SCOLARISATION SUIVANT LE
SEXE ................................................................................................................................................................................ 28
FIGURE A2 - 3 : FACTEURS DE NON-SCOLARISATION CITES PAR LES PARENTS, LEADERS COMMUNAUTAIRES ET DIRECTEURS D’ECOLES........ 28
FIGURE A2 - 4 : RÉPARTITION EN % DES ENFANTS ÂGÉS DE 6 À 11 ANS SELON LES RAISONS DE LEUR DÉSCOLARISATION SUIVANT LE SEXE 29
FIGURE A2 - 5 : RÉPARTITION EN % DES ENFANTS ÂGÉS DE 12 À 16 ANS SELON LES RAISONS DE LEUR DÉSCOLARISATION SUIVANT LE SEXE
........................................................................................................................................................................................ 29
FIGURE A2 - 6 : FACTEURS DE DÉCROCHAGE CITÉS PAR LES PARENTS, LEADERS COMMUNAUTAIRES ET PRINCIPAUX ...................................... 30
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM iv
GLOSSAIRE DES TERMES UTILISES
Enfant scolarisé : enfant qui fréquente une école formelle reconnue par l’Etat et dispensant le
programme officiel d’enseignement défini par le Ministère de l’Education. Cela comprend : les écoles
publiques ou privées formelles et les écoles franco-arabes reconnues par l’Etat.
Enfant déscolarisé : enfant qui a fréquenté une école formelle et qui en est sorti avant la fin de la scolarité
de base obligatoire de dix ans.
Enfant non-scolarisé ou jamais scolarisé : enfant qui n’a jamais été scolarisé dans une école formelle. Les
enfants suivant uniquement des études coraniques ou arabes (dans un daara ou autre espace) sont aussi
dans cette catégorie s’ils ne sont pas parallèlement inscrits dans une école formelle.
Talibé (souvent assimilé à mendiant mais différent de mendiant) : un terme local qui désigne l’apprenant
du daara, qui est une structure éducative définie ci-dessous. Le talibé désigne cet apprenant à la quête
de l’apprentissage du Coran et de la religion. Par extension, le terme est utilisé pour désigner les
enfants mendiants dans la rue, supposés provenir d’un daara même si cela n’est pas toujours le cas.
Daara : structure éducative chargée d’assurer l’éducation religieuse et l’apprentissage du Coran des
enfants qui le fréquentent. Il est dirigé par un Serigne daara qui signifie « maître coranique ».
Mendiant (pas forcément talibé) : enfant qui demande l’aumône dans la rue ou dans les espaces publics
(marchés, gares routières, stations-service, etc.), soit pour son propre compte, soit pour le compte
d’autres personnes pouvant être ses parents ou toute autre personne ayant autorité sur lui. Les
produits de cette aumône peuvent être en nature (aliment, habit, etc.) et/ou en espèce (argent).
Enfant de la rue (enfant vivant dans la rue, en rupture familiale) : enfant en rupture familiale vivant dans
la rue, sans abri et laissé à lui-même. Peut être impliqué dans des réseaux de pairs avec d’autres enfants
se trouvant dans la même situation.
Enfant exerçant dans la rue : Enfant exerçant une activité dans la rue et passant, de ce fait, une grande
partie de son temps dans la rue. Ils diffèrent des enfants de la rue par le fait qu’ils sont dans leurs
familles et rentrent à la maison à la fin de la journée.
Travail des enfants : l’ensemble des activités menées par les enfants (6 à 16 ans) pour générer des
revenus (en nature ou en espèce) destinés à la prise en charge soit de leurs propres besoins, soit des
besoins de leur famille. Les activités domestiques exercées dans la sphère familiale ne sont pas
considérées comme étant du « travail des enfants. » Voir la définition d’activités domestiques ci-
dessous.
Activités domestiques/Travaux ménagers : l’ensemble des tâches ou activités que l’enfant effectue dans le
cadre familial et qui ne donnent pas lieu à une contrepartie financière ou une compensation
économique.
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM v
1. CONTEXTE DE LA REGION
1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET STRUCTURE
ADMINISTRATIVE
Erigée en région 20021, Matam est située au Nord-Est du Sénégal et couvre une superficie de 29.616
km, ce qui en fait la deuxième région la plus vaste du pays, après Tambacounda. La région de Matam
est limitée au Nord par la région de Saint-Louis, à l’Est par la Mauritanie, à l’Ouest par la région de
Louga et au Sud par les régions de Kaffrine et de Tambacounda. Elle est subdivisée en trois
départements que sont Matam, Kanel et Ranérou.
Dans le secteur agricole, la région dispose d’une superficie irrigable estimée à 55.000 hectares3 dont
9.148 ha aménagés par la Société Nationale d'Aménagement et d'Exploitation des Terres du Delta
(SAED), le Projet de développement agricole de Matam (PRODAM) et des entreprises privées4. Matam
est l’une des régions les mieux placées pour accueillir les investissements en direction de l’Agriculture,
avec son système de cultures irriguées qui s’étend sur trois campagnes annuelles et la diversité de ses
activités. Le potentiel minier est constitué de matériaux de construction (sable et latérite), d’argile
céramique au Sud-Est, et des phosphates de chaux. Il convient également de souligner la contribution
non négligeable des émigrés dans le développement économique et social de la région. Ces derniers, à
travers les systèmes de transfert de capitaux, soutiennent des familles, investissent dans l’immobilier
et contribuent très largement au développement des infrastructures sociales de types sanitaire et
scolaire.
1 La région de Matam a été créée par la loi 2002-02 du 15 février 2002 complétée par le décret 2002-166 du 21 février 2002
2 Idem
3 ANSD, Situation Economique et Sociale, Matam 2013
4 Idem
5 Idem
6 MEN, DPRE, Etablissements et effectifs scolaires 2015
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 1
(43 %7 des écoles élémentaires de la région) dont la plus grande partie est située dans les départements
de Ranérou et de Kanel qui abritent respectivement 40 % et 34 % des écoles élémentaires à cycle
incomplet de la région.
Le niveau de qualification des enseignants de la région est sensiblement plus élevé dans le public
comparativement au niveau national. En effet, Matam enregistre une proportion d’enseignants du public
titulaires d’un diplôme professionnel (90,2 %)8 supérieure au niveau national (79,9 %)9. Au niveau des
établissements du privé, le niveau de qualification des enseignants est plus faible, avec une proportion
d’enseignants sans diplômes dominent et atteignent 75 %10 de l’effectif des enseignants du privé de la
région, contre 76,7 %11 au niveau national.
Du point de vue des performances scolaires, la région de Matam est parmi les régions dont le taux de
scolarisation est le plus faible du pays, qui s’établit à 73,3 % contre 86 % au niveau national. Les taux
d’abandons dans cette région sont supérieurs à ceux observés au niveau national. En 2015, le taux
d’abandon à l’élémentaire est de 10,58 % à Matam contre 9,6 % au niveau national, alors que pour le
collège, ces taux sont respectivement de 10,6 % et 10,2 %. En ce qui concerne les examens nationaux,
les performances de la région sont plus mitigées, avec un taux de réussite au Certificat de fin d’études
élémentaires (CFEE) de loin inférieur à celui du taux national (20,56 % contre 37,97 %) en 2015, tandis
que celui du Brevet de fin d’études moyennes (BFEM) pour cette même année est largement supérieur
à celui de la moyenne nationale (57,26 % contre 43,2 %).
Par ailleurs, le nombre d’écoles franco-arabes formelles dans la région s’élève à 19 dont 8 publiques
et11 privées12.
En ce qui concerne la formation professionnelle, il existe une offre limitée d’opportunités de formation
professionnelle. A part le Centre de Formation Professionnelle en Economie Familiale et Sociale
(CFPEFS) et les Centres Polyvalents de Formation des Producteurs à Ogo et à Ourossogui13, il n’existe
pas d’autres structures de formation professionnelle dans la région.
7 École élémentaire dans laquelle toutes les classes du cycle élémentaire ne sont pas disponibles
8 MEN, DPRE, Etablissements et effectifs scolaires 2015
9 DPRE, RNSE 2015
10 Idem
11 DPRE, RNSE 2015
12 Idem
13 ANSD, Situation Economique et Sociale (SES) de Matam, 2013
14 Statistique 2015 de l’IA de Matam
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 2
2. SITUATION SCOLAIRE DES ENFANTS DANS LA
REGION ET TENDANCES
2.1. VUE D’ENSEMBLE DE LA SITUATION SCOLAIRE DES
ENFANTS DANS LA REGION
Selon les résultats de l’étude, Matam est la troisième région qui a le taux de scolarisation le plus faible
des enfants et jeunes d’âge scolaire (6 à 16 ans) du Sénégal, et fait partie, par conséquent, des régions
ayant les proportions les plus élevées d’enfants et jeunes en dehors du système éducatif. Sur 186 678
enfants âgés de 6 à 16 ans recensés dans la région, seuls 87 515 sont scolarisés, soit une proportion
de 51,7 % des enfants en âge de scolarisation de la région, ce qui est bien en deçà du taux de
scolarisation moyen national qui s’établit à 62,7 % au Sénégal. Le niveau de scolarisation dans cette
région est inférieur de quinze points à celui du niveau national (62,7 %) (cf. Tableau en Annexe 1). Dans
cette région, les enfants et jeunes en dehors du système éducatif représentent 48,3 % de l’ensemble
de la population en âge scolaire de la région. Cette proportion d’enfants et jeunes en dehors du système
est sensiblement supérieure à celle du niveau national avec un écart de neuf points.
TABLEAU 1 : REPARTITION DES ENFANTS SELON LE STATUT SCOLAIRE, LE SEXE ET L’AGE
Les données du tableau 1 ci-dessus montrent que la proportion d’enfants scolarisés est plus élevée
chez les enfants de 6-11 ans que chez les jeunes de 12-16 ans. Les proportions de scolarisés sont
respectivement de 51,7 et 39,8 % dans ceux deux groupes d’âge. Aussi bien chez les enfants d’âge du
primaire que chez ceux d’âge du Moyen, les proportions de scolarisé(e)s sont plus importantes chez
les filles que chez les garçons.
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 3
TABLEAU 2 : REPARTITION DES ENFANTS HORS DE L’ECOLE SELON LE STATUT SCOLAIRE, LE SEXE ET L’AGE
Le tableau 2 ci-dessus indique une certaine inégalité entre garçons et filles dans la structure du profil
scolaire des enfants et jeunes qui sont en dehors du système dans la région. La désagrégation par sexe
montre en effet que chez les enfants âgés entre 6 et 11 ans, les filles et les garçons sont affectés de
façon équivalente par la non-scolarisation, tandis que chez les jeunes de 12-16 ans, il existe une disparité
très forte, avec une proportion de garçons jamais scolarisés (73,7 %) de loin plus importante que celle
des filles (57,4 %).
En outre, les résultats de l’enquête montrent que les classes de CP et de CM2 sont celles qui
enregistrent les taux de redoublement les plus importants à Matam. Pour ce qui est du décrochage
scolaire chez les enfants de 6-11 ans, il survient le plus souvent dans les classes du CI et CP qui ont
enregistré respectivement 22,6 % et 24,2 % des enfants déscolarisés de ce groupe d’âge. Chez les
jeunes âgés de 12 à 16 ans, le redoublement s’observe beaucoup plus à l’élémentaire qu’au collège.
Ainsi, dans ce groupe d’âge également, les classes de CE1 (14,4 %) et de CM2 (11 %) sont celles qui
enregistrent les plus forts taux de redoublement des jeunes déscolarisés âgés de 12 à 16 ans. Les
décrochages scolaires des jeunes de cette classe d’âge se produisent le plus souvent dans les classes
de CM1 (19,5 %), CM2 (16,6 %), CE2 (15,2 %) et CE1 (14 %) (cf. Annexe 1, Tableaux A1-4 et A1-5).
En ce qui concerne l’occupation des enfants hors du système par une activité génératrice de revenus
(AGR), les résultats de l’étude révèlent que seulement 1,4 % des enfants âgés entre 6 et 16 ans exercent
une AGR alors qu’au niveau national cette proportion est de 3,3 %. Cette situation reste marginale car
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 4
étant observée exclusivement chez les jeunes de 12-16 ans en dehors du système éducatif, dont seuls
1,9 % exercent une AGR.
TABLEAU 4 : REPARTITION DES ENFANTS HORS DE L’ECOLE SELON LA FREQUENTATION DU D’UN DAARA ET
L’EXERCICE D’UN TRAVAIL REMUNERE
« J’ai 15 ans et je viens de Kayes au Mali où je vivais avec mes parents ainsi que mes frères et sœurs.
Mon père est maître coranique et j’ai commencé la lecture du Coran très tôt sous la supervision de
mon grand frère. Je suis venu à Matam poursuivre mon apprentissage auprès de Thierno Samassa. Je
vis avec lui dans son daara qui est situé à Médina Gounass. Je suis en contact avec mes parents par
téléphone. Depuis que je suis arrivé à Matam en 2012, je ne suis reparti au Mali qu'en 2014, mais
j’envisage d'y retourner pour le Gamou » Talibé de 15 ans à Matam.
Généralement, les enfants sont arrivés très jeunes au daara, même si certains y sont venus plus tard
(vers 10 ans). La plupart des jeunes disent avoir été placés au daara par leurs parents ou par un membre
proche de leur famille. Dans quelques rares cas, l’enfant a choisi lui-même d’aller au daara.
« J’ai 7 ans et je suis né en Gambie où je vivais avec mes parents, ainsi que mes frères et sœurs. J’ai
commencé par l'école avant que mon père ait arrêté ma scolarisation et m’a confié à son grand frère.
C’est lui qui m’a amené au daara à Bokidiawé. Mes parents ne sont jamais venus me voir, mais ils
m'appellent au téléphone et parfois ma mère m’envoie des habits. Je mendie pour manger, des fois
aussi certains des grands talibés préparent et c’est ce qu’on mange. Mes parents me manquent, je
veux rentrer chez moi. Je veux apprendre la mécanique, gagner un peu d’argent et rentrer chez moi.
Je parle beaucoup avec mon maître coranique, on prend ensemble le thé » Talibé de 7 ans à Matam.
« Mes parents m’ont toujours appris qu’il était préférable d’aller au daara apprendre le Coran que
d'aller à l'école. C'est pourquoi j’ai accepté quand ma mère a décidé de m’amener au daara.
Actuellement, je suis au daara à Okadiéré avec mon petit frère » Talibé de 12 ans à Matam.
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 5
La plupart des talibés consacrent une partie de leur temps à mendier, et nombre d’entre eux ont fait
état de maltraitance physique lorsqu’ils ne parviennent pas à assurer le versement exigé par le maître
coranique (200 à 250 FCFA par jour en général).
« On est obligé de mendier alors que je n’aime pas le faire. En plus, il y a beaucoup de talibés à
Matam, ce qui fait qu’il est difficile de trouver les 250 francs que demande le maître coranique. Et, on
se fait battre en cas de versement incomplet ». Talibé de 15 ans à Matam.
Les plus jeunes font part d’un sentiment de regret d’avoir quitté l’école. De plus, il apparait que les
talibés les plus âgés (à partir de 13 ans) n’aiment pas la mendicité à laquelle ils sont soumis. Par ailleurs,
les talibés les plus âgés exercent une autorité sur les plus jeunes, allant même jusqu’à leur affliger des
châtiments.
« Quand je vois des enfants aller à l'école, ça me fait mal parce que tout ce que je veux c’est y aller
aussi. Je regrette de ne pas pouvoir y être. Tout ce que je veux c’est aller à l’école mais mon père s'y
oppose. Je souffre de ma condition de talibé, surtout du comportement des plus grands. Ils nous
frappent et prennent notre argent. ». Talibé de 12 ans à Matam
« Mon plus grand problème c'est la mendicité. Je n’aime pas du tout mendier, mais je suis obligé d’y
aller trois fois par jour. Et si on refuse, on ne mange pas ». Talibé de 13 ans à Matam
En ce qui concerne les solutions mises en place, les interventions ont porté sur la nécessité de
sensibiliser les parents sur l’importance de l’école, la modernisation des daara (afin que les enfants
puissent y étudier également les matières dispensées à l’école) et le soutien aux daara (afin que les
enfants n’aient plus à mendier).
« Je suis âgée de 15ans et j’ai fréquenté l'école française jusqu'en classe de CM2. Après avoir fait à
deux reprises le concours d'entrée en sixième sans succès, j’ai proposé à sa tante de m’amener dans
un atelier de couture, c’est là où j’ai appris mon métier. Mon papa est décédé depuis que je suis toute
petite. Je vis avec ma tante qui s’occupe bien de moi. Ma mère vit également dans la ville ». Fille,
exerçant dans la rue de 15 ans à Matam.
« J’étudiais à Fouta où j’ai obtenu mon entrée en sixième. J’ai demandé à être transférée à Ranérou
parce que je n’avais pas la moyenne et le directeur de l’école a demandé à ce que je reprenne la
classe, mais j’ai refusé. Comme je n’avais de pièces d’état civil, mon transfert n’a pas pu avoir lieu ;
finalement j’ai abandonné ; pourtant j’aimais bien l’école ». Exerçant dans la rue de 15 ans à Matam.
Les métiers recensés varient en fonction du sexe de l’enfant ou du jeune. Chez les filles, les métiers de
couturière, vendeuse et de femme de ménage sont les plus fréquents, alors que chez les garçons, il
s’agit plutôt des métiers de menuisier, mécanicien et chauffeur, avec quelques rares cas de bijoutiers
ou peintres recensés. Leur profil éducatif révèle que la plupart d’entre eux sont déscolarisés, ayant le
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 6
plus souvent décroché entre le CE1 et la 6e. Parmi ces enfants exerçant dans la rue, peu d‘anciens
talibés ont été recensés et un seul enfant venait d’un daara.
« Le plus grand problème que j’ai rencontré durant mes études est qu’on a voulu me marier alors que
je n’avais que 13 ans. Je ne voulais pas de ce mariage. Finalement un de nos voisins qui était au
courant de l’histoire est parti dénoncer le monsieur et ma mère à la gendarmerie de la ville. Aujourd’hui
ils sont tous les deux en prison ». Exerçant dans la rue de 16 ans à Kolda
Les jeunes exerçant dans la rue ont principalement exprimé un besoin de formation professionnelle et
de renforcement des capacités pour une meilleure maîtrise de leur métier. Pour les plus jeunes, le plus
important était de créer des canaux pour pouvoir apprendre à lire et écrire en français.
Si l’on tient compte de l’expérience du redoublement, l’on observe que chez les enfants de 6 à 11 ans,
la proportion des enfants à risque de décrochage est plus importante chez ceux qui ont redoublé au
moins une fois (7,0 %) que chez ceux qui n’ont jamais redoublé (4,2 %). Ces tendances sont encore
plus marquées chez les jeunes de 12 à 16 ans parmi lesquels 50,7 % de ceux qui ont déjà redoublé sont
à risque de décrochage contre 46,4 % chez ceux qui n’ont jamais redoublé (Cf. annexe Tableau A1-7).
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 7
3. PRINCIPALES RAISONS ET FACTEURS DE
L’EXCLUSION SCOLAIRE DES ENFANTS DANS LA
REGION
3.1. RAISONS ET FACTEURS DE NON-SCOLARISATION DES
ENFANTS ET JEUNES DANS LA REGION
L’analyse des données de l’enquête ménage et des enquêtes qualitatives a permis d’identifier différents
ordres de raisons et facteurs de non scolarisation des enfants et jeunes dans la région de Matam. Les
principales raisons de non-scolarisation citées par les chefs de ménages pour justifier la non-
scolarisation de leurs enfants sont par ordre d’importante :
Les croyances religieuses. Dans la région de Matam, les croyances religieuses et culturelles sont
apparues comme la première raison de non scolarisation des enfants et jeunes. Dans cette région, 45,9
% des garçons de 6-11 ans et 23,8 % des filles du même groupe d’âge n’ont pas été scolarisés pour
cette raison. Chez les jeunes âgés entre 12 et 16 ans, 54,4 % des garçons et 28,4 % des garçons n’ont
jamais été scolarisés pour la même raison. Ainsi, plus de la moitié des garçons non scolarisés de la
région et près d’une fille sur quatre ne sont pas scolarisés pour ces raisons liées aux croyances
religieuses et culturelles. Cette observation est confortée par les analyses de contenu effectuées à
partir des entretiens menés avec les parents et les leaders communautaires qui se traduisent par une
préférence pour les écoles coraniques au détriment de l’école formelle.
« Beaucoup de parents ne veulent pas inscrire leurs enfants à l'école française préférant
l'enseignement coranique ». Leader communautaire à Matam
« Nous respectons beaucoup la tradition. Le travail de la terre, l'élevage et tout le reste. Pour nous
l'élevage est plus important que l'école ». Parents d’élève à Matam.
L’éloignement (et la non-existence d’une école) a été cité comme la deuxième plus importante
raison de non scolarisation des enfants et jeunes dans la région de Matam. Selon les résultats de
l’enquête ménage conduite dans la région, l’éloignement ou la non-existence d’une école sont cités
comme raison de non scolarisation de 29,1 % des filles de 6-11 ans et 25,2 % des garçons du même
groupe d’âge. Chez les jeunes de 12-16 ans, ce sont 27 % des filles et 21,3 % des garçons de ce groupe
d’âge qui n’ont jamais été scolarisés pour cette même raison. Le rôle de l’éloignement et de la non-
existence d’une école sur la non scolarisation des enfants et jeunes dans la région a été largement
confirmé dans les différents entretiens et discussions de groupe tenus auprès des communautés.
La pauvreté et le manque de moyens financiers constituent également dans cette région, des
raisons importantes de non scolarisation des enfants et jeunes. Les résultats de l’enquête ménage
indiquent que 22,3 % des filles et 19,1 % des garçons âgés entre 6 et 11 ans n’ont pas été scolarisés
pour cette ces raisons économiques et financières. Chez les jeunes de 12-16 ans de la région, 24,4 %
des filles et 22,4 % des garçons jamais scolarisés ont été privés de scolarité pour cette raison. Elle
semble affecter un peu plus la scolarisation des filles que celle des garçons. Cette situation de pauvreté
aboutit le plus souvent à une mise au travail des enfants et jeunes dans le but de contribuer aux revenus
du ménage. Les résultats des analyses économétriques ont montré que l’exercice d’une activité
génératrice de revenus est apparu comme un facteur très associé de la non-scolarisation des enfants
et jeunes dans cette région.
Le défaut d’un extrait de naissance (Pièce d’état-civil). La non détention d’un extrait de
naissance a été cité aussi bien dans l’enquête ménage que dans les entretiens qualitatifs comme une
entrave importante à la scolarisation des enfants et jeunes dans la région de Matam. Même si les
proportions d’enfants affectés par ce facteur sont moins importantes, il est important de souligner que
7% des filles de 6-11 ans et 4,4 % des jeunes filles de 1é-16 ans n’ont pas été scolarisées pour cette
raison. Les proportions de garçons privés de scolarité pour cette raison restent sensiblement plus
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 8
faibles que celles garçons, car ne concernant que 2,1 % de ceux âgés entre 6 et 11 ans et 1,7 % des
garçons jamais scolarisés de 12-16 ans. Les groupes de discussions tenus au niveau communautaire
confirment l’absence d’actes de naissance comme une contrainte majeur à la scolarisation des enfants
dans cette région.
Remarque : Même si l’inscription sans pièce d’état civil est acceptée dans certaines écoles pour
favoriser la scolarisation, certains parents optent tout simplement pour la non-scolarisation de
leurs enfants, car ils ne jugent pas opportun de commencer une scolarité qui sera limitée par
l’absence des documents exigés à l’examen de fin d’études élémentaires.
« Beaucoup d'enfants vont à l'école alors qu'ils n'ont pas d'actes de naissance. Arrivés en classe de
CM2, ils ne peuvent pas faire l'entrée en sixième. Ces pertes constituent un découragement pour la
communauté et n’encouragent pas les parents à faire des efforts pour scolariser leurs enfants ».
Directeur d’école à Matam.
« L'absence d'actes de naissance est une cause de non-scolarisation des enfants vu que l’absence de
pièces d’état civil a souvent pour conséquence l’impossibilité pour l’enfant de s’inscrire ! Certaines
écoles refusent catégoriquement de prendre les enfants sans actes de naissance. Même lorsqu’on
arrive à inscrire l’enfant à l’école, il se retrouve rapidement en difficulté puisqu’il ne peut pas passer
ses examens de fin d’année, surtout ceux en classe de CM2 qui doivent faire le concours d’entrée en
6ème .». Leader communautaire à Matam.
« Le manque d'extrait de naissance est le principal problème dans notre village. Le village est très
reculé, plus de 50 km du centre d’état civil le plus proche. Souvent, les parents ont du mal à sortir du
village en plus que les procédures sont longues, donc les parents sont découragés ». Parents d’élève à
Matam.
A côté de ces principales raisons et facteurs de non scolarisation, l’âge de l’enfant, la migration
des parents ou celle de l’enfant, les travaux domestiques et les mariages et grossesses
précoces sont également apparues comme des déterminants réels de la non scolarisation des enfants
et jeunes à Matam.
La désaffection de l’école par l’enfant. Le décrochage scolaire dans cette région est
principalement favorisé par la désaffection de l’enfant vis - à vis de l’école. Cette raison (L’enfant n’aime
pas l’école) a été citée par les chefs de ménage comme la première et principale raison de
déscolarisation des enfants et jeunes dans la région de Matam. Les résultats de l’enquête ménage
révèlent que 52,8 % des garçons de 6-11 ans déscolarisés et 48,6 % des filles déscolarisées du même
groupe d’âge ont décroché de l’école pour cette raison. Le même constat s’impose chez les jeunes
âgés entre 12 et 16 ans dont 54,8 % des garçons déscolarisés et 33 % des filles déscolarisées ont
décroché en raison d’une désaffection vis - à vis de l’école. Cette désaffection exprime une
démotivation de l’enfant ou du jeune à poursuivre ses études. Les résultats de l’analyse économétrique
ont montré que, dans la région de Matam, les enfants qui n’ont pas envie de continuer leurs études ont
49 fois plus de chances de décrocher de l’école que ceux qui ont envie de poursuivre leurs études.
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 9
% des garçons et filles de 6 - 11 ans déscolarisés ont arrêté leurs études pour cette raison. Chez les
jeunes âgés entre 12 et 16 ans déscolarisés dans la région, 18,9 % des filles et 14,5 % des garçons ont
décroché de l’école en raison d’un manque de moyens financiers. La conjoncture économique subie
par les ménages apparait ainsi comme une des raisons essentielles de décrochage citées dans les
entretiens et discussions de groupes réalisés avec les différents acteurs dans la région :
« Imaginez un père de famille qui a six enfants, il lui sera difficile d'assurer les frais scolaires de chacun.
C'est pourquoi les parents essayent de sélectionner ceux qui peuvent continuer et les autres on les
laisse faire autre chose, tout le monde ne peut pas étudier ». Leader communautaire à Matam.
« Le manque de moyens des parents impacte négativement sur les études de l'enfant. Ils doivent faire
face aux frais d’inscription, à l’achat des fournitures, à la nourriture, à l'habillement. Ils ne peuvent pas
assurer toutes ces charges ». Parent d’élève à Matam.
« Il faudrait que des mesures d’accompagnement soient mises en place pour aider les parents pauvres
mais aussi inciter les enfants à rester à l’école telles que : la gratuité des fournitures, la création de
cantines scolaires pour maintenir les enfants à l'école toute la journée et les aider à assurer au moins
un repas (…)». Enfant déscolarisé à Matam.
Les échecs répétitifs. Le décrochage scolaire dans la région de Matam est également favorisé par les
échecs répétitifs intervenant dans le parcours scolaire des enfants et jeunes. Parmi les raisons qui sont
à la base du décrochage scolaire de leurs enfants, les échecs répétitifs ont été cités en particulier pour
les jeunes de 12-16 ans déscolarisés parmi lesquels 14,2 % des filles et 11,7 % des garçons ont
abandonné leurs études pour cette raison.
Les mariages et grossesses précoces. Dans cette région très attachée aux traditions d’une mise
en union précoce des jeunes filles, les mariages et grossesses sont apparus parmi les raisons
importantes de déscolarisation, en particulier pour les filles âgées entre 12 et 16 ans dans cette région.
En effet, parmi les filles de 12-16 ans déscolarisées dans la région de Matam, 10,2% ont abandonné leurs
études pour une raison liée au mariage et/ou à la grossesse. Les résultats des entretiens et discussions
de groupe réalisés au niveau des communautés ont réaffirmé ce poids des mariages/grossesses sur la
déscolarisation des filles dans cette région comme le traduisent les extraits ci-après :
« Dans notre localité, il est de coutume de marier les filles assez tôt afin d’éviter l’humiliation d’une
grossesse non désirée. Mais souvent, après le mariage la fille arrête l’école ». Parent d’élève à Matam
« Il arrive que les jeunes filles contractent des grossesses non désirées qui causent leur renvoi de l'école.
Le directeur de l'école n'accepte pas de filles en état de grossesse à l'école ». Leader communautaire
à Matam
« Les mariages et grossesses précoces touchent principalement les filles. Il s’agit d’un véritable frein à
leur éducation. Souvent, elles quittent l'école pour leur domicile conjugal ou elles se retrouvent à
s'occuper des travaux domestiques ». Directeur d’école à Matam
« Ses études ont été interrompues par ses parents parce qu’ils devaient la donner en mariage et
jugeaient qu’elle perdait son temps à l’école qui n’a aucun avenir. Ils pensent que la place d’une femme
c’est à la maison et non à l’école ». Enfant déscolarisé à Matam
Au-delà de ces raisons et facteurs qui apparaissent comme les plus déterminantes, le refus de la mère,
la non-détention d’extrait de naissance, l’éloignement de l’école (distance), les travaux
domestiques et les châtiments corporels sont cités par les différents acteurs et cibles rencontrées
comme agissant de manière non négligeable sur la déscolarisation des enfants et jeunes dans cette
région.
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 10
4. SITUATION SCOLAIRE ET SOCIO-PROFESSIONNELLE
DES JEUNES AGES DE 17 A 24 ANS DANS LA REGION
4.1. REPARTITION DES JEUNES DESCOLARISES (17-24 ANS)
SELON LE STATUT SCOLAIRE
La région de Matam compte 96 596 jeunes âgés entre 17 et 24 ans, représentant ainsi 15,3 % de la
population totale de la région. L’analyse du statut scolaire de ces jeunes révèle qu’une très faible
proportion d’entre eux (15,9 %) était scolarisée en 2016 contre 33,4 % qui sont déscolarisés dont la
plus grande partie (83,8 %) n’a pas achevé le cycle fondamental de dix ans. Dans cette région, plus de
la moitié (50,6 %) des jeunes de 17-24 ans n’a jamais été scolarisée. Au total, l’écrasante majorité de
cette population de jeunes (49,4 %) est en dehors du système éducatif.
FIGURE 1 : REPARTITION DES JEUNES AGES DE 17 A 24 ANS SELON LE STATUT SCOLAIRE
15.9%
50.6%
33.4%
FIGURE 2 : REPARTITION DES JEUNES DESCOLARISES AGES DE 17 A 24 ANS SELON L’ACHEVEMENT DU CYCLE
FONDAMENTAL
16.2%
83.8%
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 11
4.2. REPARTITION DES JEUNES (17-24 ANS) DESCOLARISES
SELON LA FORMATION
L’analyse du profil de formation des jeunes déscolarisés de la région révèle des niveaux de formation
très faibles au sein de cette catégorie de jeunes. Seuls 6,2 % des jeunes de 17-24 ans déscolarisés ont
reçu une formation professionnelle quelconque contre 93, 8 % qui n’ont reçu aucune formation
qualifiante. Ce déficit de formation très élevé est encore plus important chez les jeunes déscolarisées
de ce groupe d’âge dont 99% n’ont reçu aucune formation professionnelle, alors que chez les garçons,
11,7 % sont formés. Les filières et secteurs de formation suivies par les filles sont la coiffure et la
couture, avec une prédominance de la couture qui accueille près de 68 % des jeunes filles formées. Les
métiers et filières les plus suivies par les garçons sont la menuiserie, la maçonnerie et la couture (Cf
Tableau 6 ci-dessous).
FIGURE 3 : REPARTITION DES JEUNES AGES DE 17 A 24 ANS SELON LE STATUT DE FORMATION ET LE SEXE
88.3% 93.8%
99.0%
11.7%
1.0% 6.2%
TABLEAU 6 : REPARTITION DES JEUNES AGES DE 17 A 24 ANS SELON LE TYPE DE FORMATION ET LE SEXE
SEXE
FILIERE DE FORMATION MATAM SENEGAL
GARCONS FILLES
Menuiserie 13,5 % 0,0 % 12,3 % 11,5 %
Mécanique 13,5 % 0,0 % 12,3 % 17,0 %
Formations liées à la PTF 16,9 % 0,0 % 15,5 % 2,8 %
Vente 1,9 % 0,0 % 1,8 % 0,2 %
Couture 27,8 % 68,0 % 31,2 % 4,7 %
Coiffure 2,1 % 32,0 % 4,7 % 38,6 %
Electricité 19,5 % 0,0 % 17,9 % 9,6 %
Maçonnerie/bâtiment 4,8 % 0,0 % 4,4 % 6,1 %
Maçonnerie/bâtiment 0,0 % 0,0 % 0,0 % 9,5 %
Source : OOSCYS, enquête ménage, octobre 2016
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 12
statut d’occupation. La proportion des jeunes ayant une occupation est de loin plus importante chez
les garçons déscolarisés (46,5 %) que chez les filles (20,1 %) déscolarisées de ce groupe d’âge.
L’analyse du statut d’occupation suivant le profil de formation indique que les jeunes déscolarisés
opérant dans le secteur public enregistrent les proportions de qualifiés les plus élevées avec 75,3 %
des jeunes qui y travaillent qui ont reçu une formation professionnelle. Les autres secteurs sont
dominés à plus de 90 % par les jeunes sans formation. En outre dans le secteur privé formel, 100 % des
jeunes de 17-24 ans déscolarisés qui occupent un emploi n’ont bénéficié d’aucune formation
professionnelle.
FIGURE 4 : REPARTITION DES JEUNES AGES DE 17 A 24 ANS SELON LE STATUT DE FORMATION ET
L’OCCUPATION
24.7%
6.2%
4.1% 9.5%
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 13
FIGURE 5 : STATUT DES JEUNES JAMAIS SCOLARISES
38.9%
61.1%
41.6%
81.2%
58.4%
18.8%
Masculin Féminin
La comparative du statut d’occupation suivant le sexe laisse apparaitre des écarts très importants entre
filles et garçons en termes d’occupation. Dans la région de Matam, 58,4% des jeunes de 17-24 ans
jamais scolarisés ont une occupation professionnelle contre seulement 18,8 % des filles du même
groupe d’âge. Les principales activités exercées par les jeunes jamais scolarisés sont l’élevage (30,9 %),
les travaux domestiques/bonne (17,3 %) et les petits métiers (17,1 %).
FIGURE 7 : TYPE D’ACTIVITÉS DES JEUNES JAMAIS SCOLARISÉS
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 14
FIGURE 8 : TYPE D’ACTIVITE DES JEUNES JAMAIS SCOLARISES PAR SEXE
18.9% 11.1%
Petits métiers (cireur, laveur de voiture,...)
0.3% 71.7%
Domestique / Bonne
7.5%
Travail en apprentissage 1.3%
Commerce / Vente 8.4%
15.7%
Pêche 1.5% 38.8%
Elevage 5.6%
17.2%
Agriculture 2.0%
Masculin Féminin
L’analyse des résultats désagrégés par sexe, indique de la majorité des filles jamais scolarisées exercent
plutôt dans le secteur des activités domestiques/Bonne (71,7 %) et dans les petits métiers (11,1 %). Les
garçons quant à eux, sont dispersés dans plusieurs secteurs tels que : l’élevage (38,8 %), les petits
métiers (18,9 %), l’agriculture (17,2 %) et le Commerce/Vente (15,7 %).
Par ailleurs, l’exploration des secteurs d’activité de ces jeunes montre qu’ils sont relativement
concentrés dans une ou deux filières pour les secteurs formels (public ou privé) mais restent dispersés
dans une variété de filières d’activité pour ce qui est du secteur informel. Il convient de souligner que
l’élevage reste une filière d’activité qui occupe une partie importante des jeunes jamais scolarisés de la
région.
Les résultats de l’étude révèlent que parmi ces jeunes jamais scolarisés ayant une occupation
professionnelle, seuls 17,2 % sont rémunérés contre 82,8 % qui ne reçoivent aucune rémunération
pour l’activité exercée.
FIGURE 9 : STATUT DE REMUNERATION DE L’ACTIVITE EXERCEE PAR LES JEUNES JAMAIS SCOLARISES
17.2%
82.8%
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 15
FIGURE 10 : STATUT DE REMUNERATION DE L’ACTIVITE SUIVANT LE SEXE
70.5%
95.6%
29.5%
4.4%
Masculin Féminin
La désagrégation par sexe, montre que seuls 29,5 % des garçons ayant une occupation sont rémunérés
contre 70,5 % qui ne reçoivent aucune rémunération de leur activité. Chez les filles jamais scolarisées
ayant une occupation, la proportion de celles recevant une rémunération est encore plus faible. Seules
4,4 % d’entre elles sont rémunérées pour l’activité qu’elles exercent.
L’analyse du tableau ci-dessous révèle que seuls trois secteurs d’activités rémunèrent plus de la moitié
des jeunes qui y exercent : les activités de Commerce/vente, les activités de pêche et les petits métiers.
A l’inverse, les activités dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et du travail en apprentissage
sont celles qui ont les proportions de travailleurs rémunérés les plus faibles, avec une majorité des
jeunes y exerçant n’ayant aucune rémunération.
TABLEAU 8 : REPARTITION DES JEUNES AGES DE 17 A 24 ANS SELON LE TYPE DE FORMATION ET LE SEXE
TYPE D’ACTIVITE NON
REMUNEREE TOTAL
EXERCEE REMUNEREE
Agriculture 82,5 % 17,5 % 100,0 %
Elevage 61,4 % 38,6 % 100,0 %
Pêche 0,0 % 100,0 % 100,0 %
Commerce / Vente 7,8 % 92,2 % 100,0 %
Travail en apprentissage 67,0 % 33,0 % 100,0 %
Domestique / Bonne 92,6 % 7,4 % 100,0 %
Petits métiers (cireur, laveur
26,4 % 73,6 % 100,0 %
de voiture, etc.)
Total 82,8 % 17,2 % 100,0 %
Source : OOSCYS, enquête ménage, octobre 2016
Les principales raisons qui conduisent les jeunes à exercer une activité demeurent le besoin d’aider à
la prise en charge des dépenses de leurs familles. Ainsi, 86,9 % des jeunes jamais scolarisés ayant une
occupation justifient leur activité par cette raison et 45,5 % déclarent travailler pour la prise en charge
de leurs besoins personnels.
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 16
FIGURE 11 : RAISONS EVOQUEES DU BESOIN DE TRAVAILLER
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 17
5. CARTOGRAPHIE DES INTERVENTIONS EXISTANTES
DANS LA REGION
La revue documentaire et les entretiens conduits dans la région ont permis de répertorier les
programmes mis en œuvre en faveur de l’éducation. Les interventions sont ici regroupées en quatre
catégories : les interventions visant à élargir l’accès, celles visant à promouvoir le maintien, celles
visant à faciliter la réinsertion dans le système et celles proposant des offres alternatives dans
l’optique d’une diversification. Enfin, il existe des initiatives transversales qui développent un
ensemble de programmes complémentaires combinant plusieurs catégories d’intervention.
FIGURE 12 : PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTS TYPES D’INTERVENTIONS IDENTIFIÉS DANS LA RÉGION DE
MATAM15
• Très peu d’initiatives ont été répertoriées à Matam, hormis celles qui sont mis en œuvre par
le MEN au plan national, couvrant toutes les régions (cf. rapport national).
• Les rares initiatives existantes sont portées par les partenaires techniques et financiers tels que
la Banque mondiale (Programme d’amélioration de la Qualité et de l'Equité dans l'Education de
Base), l’Unesco (Projet de formation des personnels de l’éducation) et la JICA (Projet
d’Amélioration de l’Environnement Scolaire). Les Organisations Non Gouvernementales
(ONG) sont également actives à Matam, parmi lesquelles on peut citer : Associates in Research
and Education for Development (ARED), Save The Children, Ecoles et langues nationales en
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 18
Afrique (Elan Afrique), ONG la Lumière et la Coalition des organisations en synergie pour la
défense de l'éducation publique (COSYDEP).
• La plus grande partie des interventions recensées se focalisent sur l’accès et sur la
diversification des offres éducatives.
• Les interventions ont plutôt tendance à opérer en parallèle tout en créant parfois des
passerelles de réintégration. La complexité des problèmes nécessite une collaboration autour
d'un seul objectif : faire avancer les opportunités d'éducation à chaque niveau et dans toutes
les situations. Pour une synergie des interventions, la mise en place d’un cadre de coordination
est une urgence. Ce cadre offrirait aux acteurs, une plateforme d’échanges et de partage
d’expériences avec tous les outils nécessaires à la réalisation des objectifs et aiderait à
empêcher la dispersion des interventions et les duplications constatées.
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 19
6. CONCLUSIONS
Les résultats de l’étude dans la région de Matam ont établi un niveau de scolarisation des enfants et
jeunes concernés par l’obligation scolaire (6 à 16 ans) très faibles, qui font de cette région l’une des
moins scolarisées du pays. Le phénomène des enfants et jeunes hors du système éducatif y est une
réalité fortement marquée, caractérisée par des taux de non-scolarisation et de déscolarisation parmi
les plus élevés du Sénégal. Aussi bien chez les enfants de 6-11 ans que chez les jeunes de 12-16 ans, les
proportions d’enfants jamais scolarisés sont plus élevées que ce qui est observé au niveau national. Les
mêmes tendances sont notées pour ce qui est de la déscolarisation. Cette situation est le fruit d’une
combinaison de plusieurs facteurs et raisons qui sont d’ordre socio-économique, culturel, administratif
et infrastructurel.
Les principales raisons et facteurs de non scolarisation dans cette région sont les croyances religieuses,
l’éloignement des écoles, la pauvreté/Manque de moyens financiers et le défaut d’extrait de naissance.
La déscolarisation quant à elle est favorisée par la désaffection de l’école par l’école, se traduisant par
une démotivation à poursuivre les études, la pauvreté, les échecs répétitifs et les mariages et grossesses
précoces.
Dans cette religion à dominante pulaar, ethnie très conservatrice et attachée aux traditions et
coutumes héritées des anciens, l’attachement à la religion explique en grande partie la prédominance
des raisons religieuses et culturelles dans la non scolarisation des enfants à l’école. Ces mêmes valeurs
culturelles militent en faveur d’un mariage précoce des jeunes filles tout en sous-estimant l’importance
de l’école, en particulier pour les jeunes filles.
En outre, Matam fait partie des régions les plus pauvres du Sénégal, et la nécessité pour les ménages
de devoir supporter des charges pour la scolarisation et le maintien des enfants à l’école, même dans
les écoles publiques, demeure une contrainte majeure pour les familles démunies dont les maigres
ressources sont destinées à l’alimentation et à la survie du ménage en priorité.
Toutefois, il est essentiel de souligner que, en dépit des quelques initiatives recensées dans la région
œuvrant pour faciliter l’accès à l’école, la région de Matam est l’une des régions où le taux de
scolarisation est le plus faible au Sénégal16.
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 20
7. RECOMMANDATIONS
Le tableau suivant résume quelques pistes de recommandations formulées pour apporter une réponse aux principaux facteurs de non-scolarisation ou de
décrochage identifiés dans la région de Matam. Les enfants et jeunes concernés par chaque recommandation ainsi que leur sexe et tranche d’âge sont indiqués
par une croix (X).
TABLEAU 9 : TABLEAU DES RECOMMANDATIONS
ENFANTS ET JEUNES GROUPE
SEXE
PRINCIPALES CONCERNES D’AGE
Déscolarisés
12 - 16 ans
17 - 24 ans
6 - 11 ans
NON
Garçons
A risque
RECOMMANDATIONS
Talibés
Filles
SCOLARISATIO
N ET DE
DESCOLARISA
TION
Construire des établissements dans les localités qui en sont dépourvues, notamment des
X X X X X X X
Eloignement et collèges
inexistence des Assurer l’accessibilité à l’école par le déploiement de moyens de transport adaptés X X X X X
écoles Accorder une priorité aux zones rurales pour la construction des collèges afin de donner plus
X X X X X
de chance aux élèves qui habitent dans ces zones de continuer leurs études
Sensibiliser les familles sur la nécessité de déclarer les enfants à la naissance X X X X X X X
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 21
ENFANTS ET JEUNES GROUPE
SEXE
PRINCIPALES CONCERNES D’AGE
Déscolarisés
12 - 16 ans
17 - 24 ans
6 - 11 ans
NON
Garçons
A risque
RECOMMANDATIONS
Talibés
Filles
SCOLARISATIO
N ET DE
DESCOLARISA
TION
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 22
ENFANTS ET JEUNES GROUPE
SEXE
PRINCIPALES CONCERNES D’AGE
Déscolarisés
12 - 16 ans
17 - 24 ans
6 - 11 ans
NON
Garçons
A risque
RECOMMANDATIONS
Talibés
Filles
SCOLARISATIO
N ET DE
DESCOLARISA
TION
Impliquer les services en charge de la santé scolaire dans la prévention et le suivi des grossesses X X X X
précoces afin que les élèves puissent bénéficier d’un suivi sanitaire adéquat et gratuit, d’alléger
le poids de la prise en charge et, en même temps, de prévenir les risques de décrochage dus à
une grossesse.
Déployer des mécanismes d’incitations à l’endroit des enseignants et des chefs d’établissement
X X X X X
affichant les meilleurs ratios d’achèvement
Châtiments
Sensibiliser et former les enseignants à des techniques d’enseignement sans violence X X X X X
corporels
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ANNEXES
ANNEXE 1 : Effectifs et répartition des enfants non-scolarisés et
déscolarisés
TABLEAU A1 - 1 : EFFECTIFS DES ENFANTS AGES DE 6 A 16 ANS AU NIVEAU REGIONAL PAR AGE, SEXE ET
STATUT SCOLAIRE
Statut de 6-11 ANS 12-16 ANS
ENSEMBLE
scolarisation Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total
Scolarisés 23.158 33.171 56.329 13.186 17.212 30.398 86.727
Déscolarisés 3.413 1.746 5.159 7.268 8.244 15.512 20.671
Jamais
30.120 17.680 47.800 20.357 11.118 31.475 79.275
scolarisés
Total 56.691 52.597 109.288 40.811 36.574 77.385 186.673
Source : OOSCYS, enquête ménage, octobre 2016
TABLEAU A1 - 2 : REPARTITION DES ENFANTS DE 6 A 16 ANS SELON LE STATUT SCOLAIRE, LE SEXE ET L’AGE
STATUT
MATAM SENEGAL
SCOLAIRE
TABLEAU A1 - 3 : EFFECTIFS DES ENFANTS HORS DU SYSTEME DE 6 A 16 ANS AU NIVEAU REGIONAL PAR AGE,
SEXE ET STATUT SCOLAIRE
TABLEAU A1 - 4 : REPARTITION DES ENFANTS HORS DU SYSTEME DE 6 A 16 ANS SELON LE STATUT SCOLAIRE,
LE SEXE ET L’AGE
STATUT
SCOLAIRE
MATAM SENEGAL
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 24
FIGURE A1 - 1 : REPARTITION DES ENFANTS DESCOLARISES AGES DE 6 A 11 ANS SELON LE
39.5%
35.5%
16.3%
8.7%
47.7%
25.0%
18.4%
9.0%
TABLEAU A1 - 5 : REPARTITION DES ENFANTS DESCOLARISES AGES DE 6 A 11 ANS SELON LES CLASSES
REDOUBLEES ET LA DERNIERE CLASSE SUIVIE ET ACHEVEE
REDOUBLEMENT DECROCHAGE
CLASSE MATAM SENEGAL MATAM SENEGAL
Aucun 70,9 % 68,7 % 4,8 % 3,0 %
CI 6,5 % 8,7 % 22,6 % 22,8 %
CP 11,1 % 10,6 % 24,2 % 25,4 %
CE1 3,2 % 5,8 % 12,0 % 17,5 %
CE2 3,4 % 3,8 % 19,8 % 12,6 %
CM1 0,7 % 2,6 % 9,9 % 8,5 %
CM2 7,0 % 2,2 % 6,0 % 6,7 %
6ème 0,0 % 0,1 % 0,0 % 0,4 %
5ème 0,0 % 0,7 % 0,0 % 0,7 %
Source : OOSCYS, enquête ménage, Octobre 2016
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 25
TABLEAU A1 - 6 : REPARTITION DES ENFANTS DESCOLARISES AGES DE 12 A 16 ANS SELON LES CLASSES
REDOUBLEES ET LA DERNIERE CLASSE SUIVIE ET ACHEVEE
REDOUBLEMENT DECROCHAGE
CLASSE
MATAM SENEGAL MATAM SENEGAL
Aucun 50,5 % 47,8 % 0,0 % 0,5 %
CI 4,0 % 4,6 % 5,5 % 4,3 %
CP 6,4 % 8,9 % 8,8 % 9,3 %
CE1 14,4 % 10,3 % 14,0 % 12,7 %
CE2 6,2 % 8,4 % 15,2 % 13,3 %
CM1 7,4 % 7,4 % 19,5 % 13,8 %
CM2 11,0 % 10,0 % 16,6 % 20,8 %
6e 5,0 % 6,9 % 7,6 % 10,5 %
5e 0,0 % 2,4 % 4,8 % 5,6 %
4e 0,4 % 2,2 % 2,1 % 3,9 %
3e 0,3 % 1,2 % 1,6 % 2,7 %
2de 0,0 % 0,1 % 0,0 % 0,5 %
Source : OOSCYS, enquête ménage, octobre 2016
NIVEAU DU
RISQUE 6-11 ANS 12-16 ANS
NON OUI NON OUI
Très faible 31,9 % 28,9 % 0,4 % 0,0 %
Faible 29,5 % 30,6 % 0,0 % 1,3 %
Moyen 27,6 % 26,9 % 5,7 % 4,4 %
Elevé 6,9 % 6,5 % 47,5 % 43,7 %
Très élevé
4,2 % 7,0 % 46,4 % 50,7 %
(Régional)
Très élevé
18,8 % 22,6 % 20,6 % 20,2 %
(National)
Source : OOSCYS, enquête ménage, octobre 2016
TABLEAU A1 - 8 : REPARTITION DES COUTS DE SCOLARISATION DANS LE PUBLIC SUIVANT LE NIVEAU (CYCLE)
ELEMENTAIRE NATIONAL COLLEGE NATIONAL
Répétiteur 3.246,5 7.097,5 10.317,7 17.048,5
Frais de scolarité : frais d'inscription,
1.531,5 2.311,5 7.637,8 896,4
cotisations APE, etc.
Fournitures scolaires 6.024,6 5.048,3 11.321,4 10.881,1
Transport 0 1.039,3 1.060,1 3.651,7
Uniforme 143,3 355,9 933,4 1.691,6
Nourriture/ Cantine ? 1.020,1 2.985,8 2.868,6 6.742,1
Argent de poche 7.973,1 8.074,6 14.461,6 14.377,4
Autres dépenses 729,6 825,5 705,3 1.724,5
DEPENSE MOYENNE GLOBALE 20.668,7 27.738,4 49.305,9 57.013,3
Source : OOSCYS, enquête ménage, octobre 2016
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TABLEAU A1 - 9 : REPARTITION DES JEUNES DE 17 A 24 ANS PAR SEXE ET STATUT SCOLAIRE
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 27
ANNEXE 2 : Facteurs de non-scolarisation et de décrochage
FIGURE A2 - 1 : REPARTITION EN % DES ENFANTS AGES DE 6 A 11 ANS SELON LES RAISONS DE LEUR NON-
SCOLARISATION SUIVANT LE SEXE
Fille Garçon
FIGURE A2 - 2 : REPARTITION EN % DES ENFANTS AGES DE 12 A 16 ANS SELON LES RAISONS DE LEUR NON
SCOLARISATION SUIVANT LE SEXE
Fille Garçon
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 28
FIGURE A2 - 3 : FACTEURS DE NON-SCOLARISATION CITES PAR LES PARENTS, LEADERS COMMUNAUTAIRES ET
DIRECTEURS D’ECOLES
FIGURE A2 - 4 : REPARTITION EN % DES ENFANTS AGES DE 6 A 11 ANS SELON LES RAISONS DE LEUR
DESCOLARISATION SUIVANT LE SEXE
Insécurité 0 1.3
handicaps 0 2.8
fille garçon
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 29
FIGURE A2 - 5 : REPARTITION EN % DES ENFANTS AGES DE 12 A 16 ANS SELON LES RAISONS DE LEUR
DESCOLARISATION SUIVANT LE SEXE
fille garçon
Intensité :
Très élevée Elevée Moyenne Faible
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 30
ANNEXE 3 : Résultats de l’analyse économétrique sur les facteurs de
la non-scolarisation
TABLEAU A3 - 1 : RESULTATS DE L’ANALYSE ECONOMETRIQUE SUR LES FACTEURS DE LA NON-
SCOLARISATION
Rapport Erreur [95 % [95 %
Variables t P>t
des côtes standard Conf] Conf]
Perception du chef sur l'utilité de l'école chez les filles
Oui (ref)
non 1,381947 0,2431178 1,84 0,077 1,023711 1,865544
Perception du chef sur l'utilité de l'école chez les garçons
Oui (ref)
non 2,591652 0,3819291 6,46 0,000 2,015647 3,332259
Sexe de l'enfant
Féminin (ref)
Masculin 3,548338 0,6705182 6,7 0,000 2,57069 4,897793
Le handicap
Non (ref)
Oui 5,145467 2,199956 3,83 0,001 2,48153 10,66916
Perception du niveau de pauvreté du ménage
Riche (ref)
Pauvre 5,696315 2,203614 4,5 0 2,944688 11,01917
Moyennement pauvre 4,043021 1,459064 3,87 0,001 2,184662 7,482175
Moyennement riche 5,70257 2,351125 4,22 0 2,822729 11,52052
Situation de résidence
Résident présent (ref)
Résident absent 1,706157 0,6023492 1,51 0,142 0,9343399 3,11554
Sexe du chef de ménage
Femme (ref)
Homme 2,173889 0,409398 4,12 0 1,576657 2,99735
Le ménage possède des outils
0,7220242 0,0617343 -3,81 0,001 0,6240467 0,8353844
didactiques
Niveau d'étude du chef de ménage
Instruit (ref)
Aucun 1,704439 0,3109604 2,92 0,007 1,248647 2,326608
Coranique ou alphabétisé vs.
1,781191 0,3189861 3,22 0,003 1,312364 2,4175
primaire ou plus
Situation matrimoniale du chef de ménage
Marié monogame (ref)
Célibataire 2,374857 0,7812663 2,63 0,014 1,355043 4,16219
Marié polygame 1,123931 0,1865498 0,7 0,488 0,8468213 1,491721
Séparé 1,355681 0,2600275 1,59 0,125 0,9774157 1,880338
Statut d'occupation du chef de ménage
Sans emploi (ref)
Emploi 1,20811 0,2268952 1,01 0,323 0,8769761 1,664274
Retraité 1,102315 0,3054225 0,35 0,728 0,6871726 1,768257
Le ménage a subi un choc
Oui 1,148989 0,2129826 0,75 0,46 0,8375451 1,576244
Constante 0,0109729 0,004696 -10,54 0,000 0,0052883 0,0227684
Source : OOSCYS, enquête ménage, octobre 2016
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 31
TABLEAU A3 - 2 : RESULTATS DE L’ANALYSE ECONOMETRIQUE SUR LES FACTEURS DE DESCOLARISATION
Rapport Erreur [95 % [95 %
Variables t P>t
des côtes standard Conf] Conf]
Classe d'âge
6-11 ans Féminin (ref)
6-11ans Masculin 2,882294 1,180115 2,59 0,016 1,242318 6,687192
12-16ans Féminin 12,49612 3,843217 8,21 0,000 6,640813 23,51414
12-16ans Masculin 9,545805 3,164722 6,81 0 4,828963 18,86997
Perception du chef sur l'utilité de l'école chez les filles
Oui (ref)
non 3,567524 0,7358434 6,17 0 2,334727 5,451271
Perception du chef sur l'utilité de l'école chez les garçons
Oui (ref)
non 2,057575 0,6894899 2,15 0,041 1,033265 4,097317
Envie de continuer
Oui (ref)
Non 49,83802 11,23783 17,33 0,000 31,35214 79,22355
Nombre de personnes dans le
0,9858158 0,0064106 -2,2 0,037 0,9727263 0,9990815
ménage
L'enfant participe à des activités de soutien scolaire
Non 2,775898 1,271757 2,23 0,035 1,082474 7,118518
NSP 1,720992 1,267336 0,74 0,468 0,3787842 7,819262
Alimentation quotidienne
Plus que suffisante (ref)
Suffisante 3,200077 1,541428 2,41 0,023 1,188935 8,613164
Moins que suffisante 2,390259 1,319228 1,58 0,126 0,7686788 7,432676
Le ménage a subi un choc
Oui 0,9253305 0,3798664 -0,19 0,852 0,3979457 2,151641
L'enfant souffre d'un handicap
Oui 4,167157 2,626839 2,26 0,032 1,140533 15,22551
Constante 0,0021451 0,0015507 -8,5 0,000 0,0004854 0,0094794
Source : OOSCYS, enquête ménage, octobre 2016
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 32
ANNEXE 4 : Liste des interventions répertoriées dans la région de Matam
TABLEAU A4 - 1 : LISTE DES INTERVENTIONS REPERTORIEES DANS LA REGION DE MATAM
Initiateur et
# Nom de l’initiative Description Catégorie Début Fin
partenaires
Le Gouvernement du Sénégal a formulé une nouvelle politique générale pour le secteur de
Programme d’amélioration
l’Éducation et de la Formation couvrant la période 2012-2025. À travers cette politique il vise
de la qualité de l’équité et Accès
1 Gouvernement à approfondir et à consolider les acquis de la décennie précédente mais aussi à réajuster les 2012 2025
de la transparence Réinsertion
options éducatives par l’articulation de ce programme autour des dynamiques observées au
(PAQUET)
plan national et international.
Ce projet a comme objectif de promouvoir un développement endogène par la lutte contre
Programme de lutte contre
2 SCOFI l’analphabétisme en renforçant les capacités des femmes pour potentialiser leur rôle dans la Diversification 2013 N/A
le décrochage des filles
santé maternelle et infantile et dans l’économie domestique.
Les programmes de transfert monétaire sont un outil important de la protection sociale et
Le programme des bourses de la stratégie de réduction de la pauvreté. Le gouvernement offre des bourses familiales pour
3 Gouvernement Diversification 2013 2017
familiales (étude) études aux familles pauvres afin de les accompagner et de les inciter à envoyer leurs enfants
à l’école.
Le Projet d’amélioration de la Qualité et de l'Equité dans l'Education de Base se fixe comme
Projet d’amélioration de la
‘’nouvelle frontière’’ la qualité de l’éducation en agissant, en plus de l’accès, sur l’équité par la Accès
qualité et de l'équité dans
4 Banque Mondiale prise en charge des ‘’réticents du système’’ les familles qui préfèrent scolariser leurs enfants Réinsertion 2012 2016
l'éducation de base
dans les ‘’daara’’ (écoles coraniques) et d’autres types d’enseignement et celle des ‘’exclus du Diversification
(PAQEEB)
système’’ comme les handicapés "insuffisamment pris en charge’’.
Appui à la construction du dispositif global de la formation et accompagnement pour une
Projet de formation des
5 UNESCO formation de qualité dans les CRFPE par un renforcement institutionnel organisationnel et Accès 2013 2025
personnels de l’éducation
individuel.
Ce programme visait à l’élargissement de l’accès à l’éducation et à la formation ; l’amélioration
Programme Décennal de
de la qualité et de l’efficacité éducative à tous les nouveaux ; la création des conditions pour
6 l’Éducation et de la Gouvernement Accès 2000 2011
une coordination efficiente des politiques plans et programmes d’éducation leur
formation
rationalisation leur mobilisation et l’utilisation des ressources disponibles.
Projet d’Amélioration de Il avait pour objectif général l’amélioration de la gestion scolaire à travers la participation
Accès
7 l’Environnement Scolaire JICA communautaire. Démarré en septembre 2010 le PAES avait pour objectif spécifique d’arriver 2012 2014
Diversification
(PAES) à stabiliser et à étendre un modèle de CGE fonctionnel.
L’objectif de la prise en charge est la réinsertion familiale ou préprofessionnelle. Les
Programme de prises en pensionnaires du centre sont totalement pris en charge (nourriture, couverture médicale,
Empire des
8 charge et de protection des habillement…) et bénéficient d’un suivi psychosocial avec un encadrement de travailleurs Diversification 2016 2016
Enfants
enfants de la rue sociaux. Les pensionnaires du centre ont aussi la possibilité de suivre plusieurs activités
sportives artistiques ou scolaires.
Projet d'appui à l'éducation L’objectif général du projet est de démontrer l’efficacité d’un modèle
9 de qualité en langue ARED d’enseignement/apprentissage qui utilise la langue maternelle pour améliorer les compétences Diversification 2011 2013
maternelle en lecture et en mathématiques des élèves des trois premières années de l’éducation de base
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 33
Initiateur et
# Nom de l’initiative Description Catégorie Début Fin
partenaires
au Sénégal. Il vise les enfants de 6 à 12 ans pour la période de Novembre 2011 à Novembre
2013.
Programme de Renforcement des Capacités Communautaires (PRCC) dans 176
Programme pour la
communautés au Sénégal. En plus du PRCC, le Sénégal participe également au projet Paix et
10 protection et le Tostan Diversification 2010 2015
Sécurité de Tostan, au Projet Prisons, au programme de Fonds d’appui au développement
développement de l'enfance
communautaire et au projet Solar Power.
Programme de
Save The Programme de renforcement sur la protection des enfants au Sénégal non seulement dans
11 sensibilisation sur les droits Diversification 2013 2015
Children leur famille mais également au sein des communautés des leaders et des autorités locales.
de l'enfant
Dans la quête de l’amélioration de la qualité de l’éducation l’initiative ELAN-AFRIQUE, à
Appui à l’expérimentation travers une approche convergente de la didactique, apporte un appui en matière
12 ou au déploiement de Elan-Afrique d’enseignement bilingue. Elle met en place une intervention structurée à deux niveaux : Le Diversification 2011 2014
l’enseignement bilingue renforcement du MEN pour la conduite de réformes nécessaires à l’usage croissant de
l’utilisation conjointe des langues locales avec le français dans l’enseignement primaire.
Un programme-pilote mis en œuvre à Tambacounda et Kédougou et Matam, ambitionne de
Projet d'insertion et de Accès
13 ONG La Lumière contribuer à l’insertion et à la réinsertion dans le système éducatif formel de trois mille enfants 2016 2016
réinsertion scolaire Réinsertion
non scolarisés et déscolarisés de ces deux régions
Il s'agit de ''promouvoir une large prise de conscience sur les enjeux de la réforme de
Programme de partage de l'enseignement supérieur et susciter ainsi l'adhésion communautaire à la mise en œuvre de
14 la réforme de COSYDEP cette réforme''. La COSYDEP a ouvert des réflexions assez approfondies sur l’arrêté Diversification 2015 2015
l’enseignement ministériel portant sur la réforme les modalités d’attribution et de renouvellement des
allocations d’études nationales dans l’enseignement supérieur.
* Information non disponible
ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE MATAM 34
U.S. Agency for International Development
U.S. Embassy
Route des Almadies, BP 49
Dakar, Senegal
USAIDSenegal