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UNIVERSITE DE KARA

FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES


ECONOMIQUES ET DE GESTION(FASEG)
--------

MEMOIRE DE FIN DE CYCLE


En vue de l’obtention du

MASTER DE PROFESSIONNEL EN PLANIFICATION


DU DEVELOPPEMENT
Domaine : Sciences Economiques et de Gestion

Mention : Sciences économiques

Spécialité : Planification du Développement

Thème
Analyse des déterminants du phénomène des grossesses précoces
en milieu scolaire au Togo : cas de la région des Plateaux.

Présenté par

KWADJOVIE-KPEWOUKPE Ahlonko Eva-Akpé

Directeur de mémoire

Directeur de stage

Année académique
SOMMAIRE
DEDICACE.............................................................................................................................................................iii

REMERCIEMENTS................................................................................................................................................iv

SIGLES ET ACRONYMES.....................................................................................................................................v

LISTE DES TABLEAUX........................................................................................................................................vi

LISTE DES GRAPHIQUES...................................................................................................................................vii

LISTE DES ANNEXES........................................................................................................................................viii

INTRODUCTION GENERALE..............................................................................................................................1

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET PHYSIQUE DE LA RECHERCHE.......................................6

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE : CONCEPTS, CAUSES ET CONSEQUENCES DES GROSSESSES

PRECOCES ET REVUE LITTERAIRE..................................................................................................................7

1. DEFINITION DES CONCEPTS, CAUSES ET CONSEQUENCES DES GROSSESSES PRECOCES..7


2. REVUE DE LA LITTERATURE.............................................................................................................14
CHAPITRE II : CADRE PHYSIQUE ET METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE........................................21

1. CADRE PHYSIQUE DE LA RECHERCHE............................................................................................21


2. APPROCHE METHODOLOGIQUE........................................................................................................25
DEUXIEME PARTIE :...........................................................................................................................................35

CADRE EMPIRIQUE, RESULTATS ET RECOMMANDATIONS....................................................................35

CHAPITRE III : CADRE EMPIRIQUE : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES..........................36

1. PRESENTATION DES DONNEES..........................................................................................................36


2. ANALYSES DES DONNEES..................................................................................................................36
CHAPITRE IV : RESULTATS ET RECOMMANDATIONS..............................................................................37

1. DISCUSSION DES RESULTATS............................................................................................................37


2. RECOMMANDATIONS..........................................................................................................................37
CONCLUSION GENERALE.................................................................................................................................38

BIBLIOGRAPHIE.....................................................................................................................................................I

ANNEXES...............................................................................................................................................................II

TABLE DES MATIERES....................................................................................................................................III

DEDICACE
ii
iii
REMERCIEMENTS

4
SIGLES ET ACRONYMES

5
LISTE DES TABLEAUX

6
LISTE DES GRAPHIQUES

7
LISTE DES ANNEXES

8
INTRODUCTION GENERALE

9
La santé de la reproduction des adolescents et des jeunes présente depuis plus d’une décennie
un intérêt majeur dans le monde de la recherche sociodémographique en Afrique sub-
saharienne. Elle est une des composantes clés des Objectifs de Développement Durable
(ODD). Les grossesses en milieu scolaire constituent un phénomène qui empêche la
réalisation complète des ODD. Ce phénomène touche essentiellement les points (3), (4) et (5)
des ODD qui traitent respectivement de la bonne santé et bien-être, de l’éducation de qualité
et de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes. En effet, il s’avère difficile
pour une femme peut-elle réussir facilement ses études et gagner son autonomie avec une
grossesse sur les bancs.

Selon un Rapport du Fonds des nations unies pour la population, produit en 2018, sur les
adolescents et les jeunes en Afrique de l’Ouest et du Centre, plus de 64% de la population a
de cette région moins de 24 ans et constitue un potentiel de développement. En effet, lorsque
cette frange de la population est éduquée, en bonne santé, et bénéficie d’emplois décents,
leurs pays peuvent alors tirer profit du dividende démographique. Or Cette frange de la
population évolue dans un environnement de vulnérabilité qui constitue l’un des obstacles
majeurs à l’accomplissement cette dividende démographique. Cette vulnérabilité est
représentée par la santé sexuelle et reproductive de ces adolescents et ces jeunes, caractérisée
entre autres par des taux de grossesses précoces élevés et une forte proportion de besoins non
satisfaits en planification familiale.
L’ampleur du problème est telle que la santé sexuelle et reproductrice des jeunes est au centre
des préoccupations actuelles de tous les gouvernants visant à répondre aux besoins de la
population. Les grossesses d'adolescentes relevées chaque année dans le monde deviennent de
plus en plus importantes. En effet, selon les estimations, 21 millions de jeunes filles âgées de
15 à 19 ans tombent enceintes chaque année dans les régions en développement et environ 12
millions d’entre elles mettent au monde des enfants. Au moins 777 000 jeunes filles âgées de
moins de 15 ans mettent au monde des enfants dans les pays en développement. (OMS,
2020)1. Tandis que l’on estime que le taux mondial de fécondité chez les adolescentes a
baissé, le nombre réel d’enfants nés de mères adolescentes n’a, quant à lui, pas diminué en
raison de l’importance du groupe de population que constituent les jeunes filles âgées de 15 à
19 ans, lequel est en expansion dans certaines régions du monde. Ce sont l’Asie de l’Est et
l’Afrique de l’Ouest qui comptent le plus grand nombre de naissances, 95 153 et 70 423,
respectivement (OMS, 2020).
Plusieurs facteurs contribuent à expliquer ce phénomène de grossesses précoces. En effet,
selon Plan International2, ce phénomène s'explique par le manque d’information et
1
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/adolescent-pregnancy. Consulté le 12/12/2021.
2
https://plan-international.org. Consulté le 27/11/2021.

10
d’éducation sexuelle, faute de moyens et à cause de tabous liés au sexe : les enfants et les
jeunes filles ne reçoivent pas d’éducation sexuelle et reproductive. Elles ne connaissent pas ou
mal les moyens de contraception et ne connaissent pas les risques liés à une grossesse
précoce. L’absence de planning familial, gratuit dans certains pays en développement,
renforce cette situation de méconnaissance et de manque d’accès aux soins. On peut aussi
citer les violences et abus sexuels dans les écoles, lors de situation d’urgence, au sein même
de la famille.3

Les retombées ou conséquences de ces grossesses précoces sont d’ordre sanitaire, socio-
économique. Les grossesses précoces chez les adolescentes ont de graves conséquences sur la
santé des mères adolescentes et de leurs enfants. Les complications de la grossesse et de
l’accouchement sont la principale cause de décès pour les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans
dans le monde, et les pays à revenu faible ou intermédiaire enregistrent 99 % des décès
maternels dans le monde chez les femmes âgées de 15 à 49 ans. Les mères adolescentes âgées
de 10 à 19 ans font face à des risques plus élevés d’éclampsie, d’endométrite puerpérale et
d’infections systémiques que les femmes âgées de 20 à 24 ans. En outre, quelques 3,9
millions d’avortements non sécurisés sont pratiqués chaque année chez les adolescentes âgées
de 15 à 19 ans, ce qui contribue à la mortalité maternelle et entraîne des problèmes de santé
durables.
Les conséquences sociales auxquelles sont confrontées les adolescentes enceintes célibataires
peuvent figurer la stigmatisation, le rejet ou la violence de la part des conjoints, des parents et
des pairs. Les jeunes filles qui tombent enceintes avant l’âge de 18 ans sont plus susceptibles
de subir des violences perpétrées par leur époux ou leur conjoint. La grossesse et la maternité
poussent souvent les adolescentes à abandonner leur scolarité et bien que, dans certains
endroits, des efforts soient déployés pour leur permettre de retourner à l’école après la
naissance de leur enfant, il est fort possible que cela mette à mal les possibilités d’éducation et
d’emploi des jeunes femmes.

Au Togo, la situation est aussi préoccupante avec un état des lieux et des statistiques
préoccupantes, particulièrement en milieu scolaire. En effet, selon le ministère de l’action
sociale, entre 2009-2013, 12 343 cas de grossesses ont été enregistrés en milieu scolaire. Pour
la seule année scolaire 2012-2013, ce sont 7000 cas qui ont été signalés. Le phénomène
n’épargne pas les enfants du cours primaire dont l’âge est compris entre 8 et 12 ans et est
moins important dans la région maritime que dans les autres zones du pays. A Kpalimé dans
la région des Plateaux par exemple, au cours de l’année scolaire 2013-2014, il y a eu 84 cas

3
Les causes et conséquences des grossesses précoces seront amplement abordés dans la première partie de la
recherche.

11
de grossesse au 1er cycle du secondaire. Parmi elles, 24 jeunes femmes ont poursuivi les
cours dans leur état, 57 ont abandonné les cours et 3 ont avorté. Au 2ème cycle du secondaire,
19 cas de grossesses ont été dénombrés. 10 ont poursuivi les cours, 7 ont abandonné et 2 ont
avorté. Entre 2014-2015, ce sont 129 cas qui ont été enregistrés au collège, dont 44 élèves ont
poursuivi les cours, 78 ont abandonné 7 cas d’avortement. Au second cycle, il a été identifié
55 cas dont 12 ont poursuivi les cours, 23 ont abandonné et 10 ont avorté. Au cours du 1er
trimestre de l’année 2015-2016, sur les 2 cycles confondus 97 cas ont recensé.

Cet état des lieux suscite des interrogations non seulement sur la nature des déterminants ou
facteurs explicatifs de ces grossesses précoces mais également sur les stratégies mises en
œuvre par les autorités pour éradiquer ce phénomène. Car les années passent et la situation
semble ne pas s’améliorer. En effet, alors que le Togo vit toujours à l'heure du Covid-19, une
enquête de la direction de la Planification de l’éducation en collaboration avec l’UNICEF et la
Banque mondiale révèle que plus de 1.220 cas de grossesses précoces et non désirées ont été
enregistrées en l'espace de six mois, entre septembre 2020 et mars 2021, dans les collèges et
lycées publics du pays. Toutes les régions du pays sont touchées, mais celle des Plateaux
arrive en tête, suivie de celle de Kara. Seule la région Golfe-Lomé se distingue avec un
nombre de cas réduit. On pourrait alors s’interroger sur la particularité de la région des
Plateaux.
La région des plateaux dispose d’énormes potentialités agricoles et économiques pour
permettre l’épanouissement de ses populations féminines. Ainsi, malgré toutes les
dispositions prisent par l’Etat pour favoriser une éducation pour tous, il a été constaté un
faible niveau d’étude des filles ayant pour corolaire une fréquence des cas de grossesses
précoces dans les établissements d’enseignements secondaire de la région. Cette situation est
prédominante dans la préfecture de l’Ogou et d’Amou où on recense un taux élevé du
phénomène. Au même moment, dans la dynamique de la promotion du genre, surtout
l’éducation de la jeune fille, plusieurs actions sont menées pour encourager la scolarisation
des élèves filles. Il s’avère nécessaire d’étudier la recrudescence de ce phénomène dans les 2
préfectures. D’où notre intérêt pour le sujet « Analyse des déterminants du phénomène des
grossesses précoces en milieu scolaire au Togo : cas de la région des Plateaux ».
A la lumière de la problématique posée précédemment, quels sont les principaux facteurs de
la persistance du phénomène des grossesses précoces en milieu scolaire dans les préfectures
d’Amou et de l’Ogou ? Pour mieux cerner cette question, nous lui affectons les questions
subsidiaires suivantes : (i) Quels sont les pesanteurs socioculturelles et économiques qui
contribuent à la persistance de ce phénomène ? (ii) Quelle est la représentation de la sexualité
chez les adolescents ?

12
Afin de répondre aux différentes questions suscitées par la présente recherche, nous nous
fixons comme objectif principal de déterminer les principaux facteurs explicatifs du
phénomène des grossesses précoces en milieu scolaire dans les préfectures d’Amou et
d’Ogou. De façon spécifique, il s’agira pour nous (i) D’appréhender les pesanteurs
socioculturelles et économiques qui favorisent le phénomène des grossesses précoces dans le
milieu scolaire (ii) D’étudier l’accès aux services SSR des adolescents du milieu. Pour
atteindre les objectifs fixés, nous posons les hypothèses ci-après : (i) H1 : Les pesanteurs
socioculturelles et économiques favorisent le phénomène des grossesses précoces dans le
milieu (ii) H2 : Les adolescents n’ont pas accès aux services de santé sexuelle et reproductive

La recherche en sciences sociales et économiques impose le choix d'une approche


méthodologique scientifique, susceptible d'appréhender aussi bien les aspects quantitatifs que
qualitatifs des phénomènes. Pour mieux appréhender notre thématique en vue d'une
interprétation et d'une explication plus significative, une double approche méthodologique a
été adoptée, il s'agit de l'approche quantitative et de l'approche qualitative. Les outils de
collecte de données sont le questionnaire et le guide d’entretien. Les données sont collectées
sur une population cible des préfectures d’Amou et d’Ogou de la région des Plateaux au
Togo. Comme échantillon, nous avons choisi les responsables des établissements scolaires,
les enseignants, les inspecteurs de l’éducation nationale, les agents des affaires sociales, les
parents d’élèves et les agents de santé. Il s’agit aussi de la population d'élèves de la 6ème à la
terminale, les adolescentes enceintes ou déjà mères. Cet échantillon constitue des personnes
ressources, capables, de nous fournir des informations nécessaires à la validation de nos
hypothèses.

La présente étude est structurée en quatre (04) chapitres. Dans le premier chapitre, il s’agit du
cadre théorique avec la conceptualisation et la revue de la littérature. Le deuxième chapitre
nous parle du cadre physique et de l’approche méthodologique de la recherche. Dans le
troisième chapitre, nous présentons et analysons les données collectées. Enfin, la discussion
des résultats et les recommandations ont meublé le quatrième et dernier chapitre.

13
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET
PHYSIQUE DE LA RECHERCHE

14
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE : CONCEPTS, CAUSES ET
CONSEQUENCES DES GROSSESSES PRECOCES ET REVUE
LITTERAIRE

Ce premier chapitre présente dans sa première section la définition des concepts ainsi que les
causes et conséquences des grossesses précoces. Dans la seconde section, il s’agira de la
revue de la littérature.

1. DEFINITION DES CONCEPTS, CAUSES ET CONSEQUENCES DES


GROSSESSES PRECOCES

Dans cette section, nous allons définir les différents concepts liés à notre sujet, dans le
premier paragraphe puis les causes et conséquences des grossesses précoces dans le second
paragraphe.

1.1. Définitions des concepts

Pour la définition des concepts, nous avons distingué les concepts directement liés au sujet et
ceux sous-jacents.

1.1.1. Définition des concepts directement liés au sujet

Les concepts retenus sont : adolescents, grossesses précoces, milieu scolaire,


(i) Adolescents
Le concept d'adolescence recouvre plusieurs dimensions : biologique, démographique,
sociale, psycho-social, physiologique, économique. Il n'est par conséquent pas étonnant que
les définitions utilisées diffèrent d'un chercheur à un autre. L'absence d'une définition
univoque de ce concept rend ainsi difficile la détermination d'une période stable de la vie à
laquelle s'appliquerait l'adolescence.

La dimension biologique se rapporte aux transformations physiologiques de l'enfant qui


marquent son passage à la maturité. La puberté constitue ainsi le moment auquel s'effectue
cette transition. Pour l’Organisation Mondiale de la Santé, l’adolescence est « la période de
croissance et de développement humain qui se situe entre l’enfance et l’âge adulte, entre les
âges de 10 et 19 ans ». C’est une période de transition qui se caractérise par un rythme de

15
croissance élevé et des changements psychologiques importants (OMS, 2015). Pour elle,
l'adolescence correspond à la période pendant laquelle l'individu :
 Progresse du stade de la première apparition des caractères sexuels secondaires à celui de
la maturité ;
 Acquiert des facultés psychologiques et des modes d'identification qui transforment
l'enfant en adulte ;
 Passe de l'état de dépendance sociale et économique totale à celui d'indépendance
relative.

La dimension sociologique est étroitement corrélée à la dimension biologique. Les


transformations physiologiques entraînent un changement de statut de l'enfant et de son
éducation. La fille commencera ainsi à apprendre sa fonction de femme dans la société ;
l'adolescence apparaît ainsi, comme le dit V. Hugo, « le commencement de la femme dans la
fin d'un enfant ».

La dimension démographique définit le concept d'adolescente en se basant uniquement sur


l'âge. Dans ce cas, l'adolescence va concerner par exemple les individus âgés de 10 à 19 ans,
15 à 19 ans ou 15 à 24 ans etc.

La dimension psychologique marque l'évolution de l'identification de l'adolescent ou de


l'adolescente en tant qu'individu autonome, indépendant, pouvant prendre des décisions
propres et se fier à son jugement personnel. C'est la période de l'affirmation de la personnalité
de l'enfant. L'enfant se sentira ainsi adulte et l'éveil sexuel le rend encore plus sensible à ce
sentiment. Les premières expériences sexuelles pourront marquer ainsi l'entrée dans
l'apprentissage de la vie adulte.

La dimension économique se rapporte au moment de la vie où l'enfant cherche à affirmer son


autonomie économique vis-à-vis de ses parents. Dans la société traditionnelle, c'est la période
initiatique où l'enfant doit affirmer sa capacité à se nourrir lui-même et à entretenir une
famille en créant ses propres champs et en construisant sa première maison d'habitation par
exemple.

Dans le cadre de notre travail de recherche, nous allons retenir la définition de l'ONU, pour
qui la jeunesse correspond à la tranche d'âge de 10 à 24 ans ; les jeunes sont âgés de 15 à 24
ans et les adolescents de 10 à 19 ans.

16
(ii) Grossesses précoces
La grossesse précoce ou grossesse de l'adolescente est la grossesse d'une fille ou femme qui
n'a pas encore atteint l'âge de 20 ans ou toute grossesse qui survient avant l'âge de 18. La
grossesse peut survenir à l'issue d'un rapport sexuel dès le début de l'ovulation, qui peut se
produire avant la première menstruation mais, en général, la grossesse ne commence qu'après
le début des règles3. Chez les filles dont l'alimentation est satisfaisante, les premières règles
apparaissent habituellement vers l'âge de 12 ou 13 ans4.

 Milieu scolaire
C’est un milieu qui se rapporte à l’école, à l’éducation et à l’enseignement

1.1.2. Définition des termes sous-jacents au sujet

Ce sont des termes qui sont toujours évoqués lorsqu’on aborde le sujet sur les grossesses
précoces. Nous retenons, dans le cadre de cette recherche les termes suivants : santé sexuelle
et reproductive, pesanteurs socio-économiques, taux de fécondité, prévalence contraceptive,
violence sexuelle

(i) Santé Sexuelle et Reproductive (SSR)

Une santé sexuelle et reproductive est un état de bien-être total sur le plan physique, mental et
social, relativement à tous les aspects du système reproductif. Dans cet état, les personnes sont
en mesure de profiter d'une vie sexuelle satisfaisante et sûre et ont la capacité de se reproduire
et de décider si elles désirent le faire, quand et comment. Pour préserver leur propre santé
sexuelle et reproductive, les personnes doivent pouvoir accéder à des informations exactes et
à la méthode de contraception sûre, efficace, abordable et acceptable de leur choix. Elles
doivent être informées et habilitées à se protéger des maladies sexuellement transmissibles. Et
lorsqu'elles décident d'avoir des enfants, les femmes doivent pouvoir accéder aux services qui
pourront les aider à vivre au mieux leur grossesse, à accoucher en sécurité et à mettre au
monde un bébé en bonne santé5.

(ii) Pesanteurs socio-culturelles

4
Adolescent Pregnancy, World Health Organization, 2004.p. 5
5
https://www.unfpa.org/fr/sante-sexuelle-et-reproductive. Consulté le 13/12/2021.

17
Les pesanteurs sont comme « une force d’inertie, une résistance au changement… les
pesanteurs administratives, les pesanteurs sociologiques ». Autrement dit, les pesanteurs
socioculturelles peuvent être définies comme des forces d’inertie, des attitudes de résistance
spécifiques à un groupe donné, qui se veut conservateur et très attaché aux traditions
culturelles, qui ne militent pas toujours en faveur d’un changement social utile ou non, face à
l’évolution actuelle des sociétés.6

(iii) Taux de fécondité

Selon l’ONU, le taux de fécondité est le nombre moyen de naissances vivantes d’une femme à
l’âge de 50 ans, si elle avait présenté, tout au long de sa vie, les taux de fécondité par âge
observés au cours d’une année donnée. Ce calcul suppose que la femme atteigne la fin de sa
vie procréative. Dans le présent rapport, il correspond au nombre de naissances pour 1 000
femmes âgées de 15 à 24 ans.

(iv)Méthodes contraceptives et Prévalence contraceptive

 Méthodes contraceptives

Selon l’OMS, les méthodes contraceptives est l’ensemble des moyens employés pour
empêcher qu’un rapport sexuel entraîne une grossesse. C’est l’utilisation d’agents, de
dispositifs, de procédures pour diminuer la probabilité de conception ou l’éviter.

 Prévalence contraceptive

L’OMS, définit la prévalence contraceptive comme le pourcentage de femmes utilisant


actuellement, ou dont le partenaire sexuel utilise actuellement, au moins une méthode
contraceptive quelconque. Elle est indiquée pour les femmes mariées ou en union âgées de 15
à 49 ans, mais ce rapport utilise la tranche d’âge de 15 à 24 ans pour rendre compte de cet
indicateur et l’analyser lorsqu’il se rapporte aux adolescents et aux jeunes7

6
https://www.labrys.net.br/labrys12/livre/elisabeth.htm. Consulté le 13/12/2021.
7
, http://who.int/reproductivehealth/topics/family_planning/contraceptive_ prevalence/en/, Consulté le
21/12/2021.

18
(v) Violence sexuelle

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) définit ce terme comme suit : Tout acte sexuel,
tentative pour obtenir un acte sexuel, commentaire ou avances de nature sexuelle, ou actes
visant à un trafic ou autrement dirigés contre la sexualité d’une personne en utilisant la
coercition, commis par une personne indépendamment de sa relation avec la victime, dans
tout contexte, y compris, mais sans s’y limiter, le foyer et le travail.

(vi) Interruptions volontaires de grossesse (IVG)

D'après l'OMS/UNFPA (2007), parmi les 19 millions d'avortements illégaux ayant lieu
chaque année, 2,2 à 4 millions concernent des adolescentes 8, qui ont tendance à avoir recours
à un avortement tardif dans la grossesse et de retarder la recherche de soins dans l'éventualité
de complication. D'après Guttmacher Institute (2008), les adolescentes en Afrique
Subsaharienne ont tendance à avoir des relations sexuelles à un âge plus précoce que les
adolescents et constituent, par conséquent, une population plus à risque face aux IST/VIH et
aux grossesses non désirées. Environ 35 % des grossesses chez les 15-19 ans sont non
désirées ou non programmées ; 22 % aboutissent à une naissance et 13 % à un avortement.
Étant donné que la disponibilité des services d'avortement légal et sans risque est très limitée
dans presque toute l'Afrique Subsaharienne, les adolescentes qui veulent avorter doivent
recourir à des procédures à risques qui peuvent avoir des conséquences néfastes sur leur santé
à l'âge adulte et affecter leur capacité à avoir des enfants dans le futur. Prises ensemble, ces
statistiques illustrent le besoin urgent de prévention des grossesses non désirées chez les
adolescentes et de prise en charge de celles-ci quand elles surviennent

1.2. Causes et conséquences des grossesses précoces

1.2.1. Causes des grossesses précoces

Dans le monde 1 fille sur 5 donne naissance à son premier enfant avant 18 ans 9. Ce
phénomène s'explique par :
(i) Le manque d’information et d’éducation sexuelle

8
Olukoya p et al., Avortement à risque chez les adolescentes. International Journal of Gynecology and Obstetric,
75, 137-147 ; 2001.
9
https://www.plan-international.fr/info/actualites/news/causes-et-consequences-des-grossesses-precoces.
Consulté le 13/12/2021.

19
Faute de moyens et à cause de tabous liés au sexe, les enfants et les jeunes filles ne reçoivent
pas d’éducation sexuelle et reproductive. Elles ne connaissent pas ou mal les moyens de
contraception et ne connaissent pas les risques liés à une grossesse précoce. L’absence de
planning familial, gratuit dans certains pays en développement, renforce cette situation de
méconnaissance et de manque d’accès aux soins.

(ii) Les mariages forcés et précoces

Neuf (9) grossesses précoces sur dix (10) ont lieu dans le cadre d’un mariage ou d’un
concubinage. Une fois mariées, les filles sont forcées d’avoir des relations sexuelles avec leur
mari et tombent enceinte.

(iii) Les violences et abus sexuels

Sur le chemin de l’école, dans les écoles, lors de situation d’urgence, au sein même de la
famille… les filles sont vulnérables et victimes de violences et abus sexuels non protégés.

(iv) Les tabous liés à la culture

Dans certains pays en développement, parler de sexe est tabou. Les filles qui tombent enceinte
suite à un rapport sexuel ou à un abus sexuel ont honte d’en parler et ne font donc rien pour
les stopper.

(v) La loi

Dans la majeure partie des pays en développement, l’avortement et parfois même la


contraception sont considérés comme un crime et sont répressibles.

(vi) L’accès à la contraception

L’accès à la contraception peut être freiné par la pauvreté, les tabous et/ou les distances trop
grandes pour accéder à un magasin ou un centre de santé les distribuant.
Nous pouvons récapituler ces causes, en tenant compte des aspects non abordés, en causes
directes et indirectes :

 Causes directes : rapports sexuels non protégés.

20
 Causes indirectes : Manque d’information, Ignorance/oisiveté, Absence de
l’éducation sexuelle dans les écoles, naïveté, Curiosité, Recherche du luxe,
imitation, pauvreté, Prostitution/Vagabondage sexuel, Mendicité et quête de
l’argent ou cupidité, Pressions parentales, Consommation des drogues, Manque
de dialogue en famille, viol.

1.2.2. Conséquences des grossesses précoces

Une grossesse précoce a des conséquences catastrophiques non seulement pour la mère, mais
aussi pour l’enfant et le développement de leur communauté et du pays tout entier :

(i) Risques pour la santé


Les grossesses précoces sont très dangereuses aussi bien pour la mère que pour l’enfant :
chaque jour, 194 filles meurent des suites d’une grossesse précoce. Pourtant, 90 % des causes
liées à ces décès pourraient être évités. Les complications de la grossesse et de
l’accouchement constituent la deuxième cause de décès pour les filles de 15 à 19 ans dans le
monde. Ces décès sont généralement causés par le manque de centres de santé pour suivre ces
grossesses à risque, ou d’argent pour y accéder.

(ii) Déscolarisation

D’après une étude que nous avons menée, 58 % des filles ne retournent jamais ou rarement à
l’école après avoir eu un enfant. Ce chiffre augmente lorsque les filles sont aussi mariées.

(iii) Marginalisation

Dans beaucoup de sociétés, l’honneur de la famille repose sur la virginité des filles. Celles qui
sont enceinte hors mariage sont donc victimes de discriminations et de marginalisation. Elles
peuvent être rejetées par leur famille et deviennent ainsi vulnérables aux violences et abus, à
l’esclavage domestique et à l’exploitation sexuelle.

(iv) Perpétuation du statut inférieur des femmes et de la pauvreté

21
Les mariages et les grossesses précoces maintiennent les filles dans leur statut inférieur à
l'homme et ne leur permettent pas de sortir de la pauvreté. Il s'agit d'une situation injuste et
d'un énorme potentiel perdu pour le développement des communautés et des pays.

2. REVUE DE LA LITTERATURE

Cette seconde section est consacrée à la revue théorique, dans un premier paragraphe, et à la
revue empirique dans le second.

2.1. Revue théorique sur les grossesses précoces chez les adolescents

Pour expliquer le nombre croissant des grossesses chez les adolescentes, différentes
hypothèses ou théories sont proposées. Dans le cadre de cette étude, nous regroupons ces
hypothèses en deux grandes catégories. Nous avons, d’une part les hypothèses d’ordre
physiologique et comportementale puis les hypothèses d’ordre socio-économique d’autre part.

2.1.1. Les hypothèses d’ordre physiologique et comportementale

Les hypothèses d'ordre physiologique sont liées à la diminution de l'âge aux premières règles
qui augmente la période d'exposition au risque de conception et entraîne une baisse de la «
sous-fécondité des adolescentes », ou d'ordre structurel : l'extension de la taille de la
population adolescente impose une augmentation structurelle de l'effectif des grossesses
d'adolescentes (Gyepi-Garbrah, 1985).

D'autres hypothèses d'explication font référence à des changements de comportement :


l'intensification de l'activité sexuelle précoce et/ou prénuptiale, les changements de systèmes
matrimoniaux avec l'apparition d'unions informelles, surtout en ville (Lacombe, 1987) ou les
modifications des normes relatives à la sexualité. Au Nigéria, les normes en matière de
sexualité prénuptiale évoluent en milieu urbain : 18 % des femmes interrogées en milieu
urbain répondent qu'il est important qu'une femme soit vierge lors du premier mariage contre
31 % en milieu rural (Orubuloye et al., 1991).

Par ailleurs, la grossesse (et plus encore le désir d'enfant) est parfois une démarche de
comblement des carences de l'enfance (Marcelli, 2000, cité dans Faucher et al, 2002). En
22
effet, les violences physiques, les carences affectives et les négligences éducatives pendant la
petite enfance apparaissent fortement corrélées avec la parentalité précoce (Rainey et al.,
1995, cités par Faucher et al., 2002 ; Uzan, 1998 ; Hillis et al., 2004).

Bien que les grossesses à l'adolescence soient généralement perçues comme non désirées et à
éviter (Alvin, 2006), plusieurs auteurs (Uzan, 1998 ; Dadoorian, 2005) soulignent qu'il peut
exister un désir de grossesse chez de très jeunes filles et que celles-ci seraient donc parfois
intentionnelles.

Une autre hypothèse voit aujourd'hui le jour selon laquelle les grossesses précoces et
prénuptiales correspondraient à un comportement rationnel, visant un but (Meekers, 1994). Ce
but peut être un bénéfice économique, par échange de cadeaux contre des relations sexuelles.
Il peut aussi être une promesse de mariage, la jeune fille pensant qu'une fois enceinte, le
partenaire se verrait donc obligé de l'épouser, ou encore que la grossesse l'aiderait à admettre
un fiancé à la famille. Cherlin et Riley (1986) parlent alors de « pragmatic uses of sexual
activity ».

En dépit de ce cas de figure, qui reste encore un cas isolé, l'explication de la prévalence des
grossesses précoces et préconjugales semble se trouver dans le recul de l'âge au premier
mariage et dans la détérioration du contrôle social, sous l'effet de l'urbanisation.

2.1.2. Les hypothèses d’ordre socio-économique

Les grossesses à l'adolescence surviendraient plus fréquemment dans les milieux socio-
économiques défavorisés, dans les quartiers plus pauvres, chez les jeunes filles qui ont de
faibles attentes concernant leurs perspectives d'avenir sur le plan scolaire et professionnel (Le
Van, 1995 ; Corcoran et al, 2000 ; Roy et Charest, 2002 ; Faucher et al., 2002 ; Arai, 2003).
Cette situation est parfois considérée comme une stratégie d'adaptation (Stevens-Simon et
Lowy, 1995 cités par Faucher et al., 2002 ; Le Van, 1995 ; Loignon, 1996 ; Uzan, 1998 ; Arai
2003). Il s’agit d’un désir ou d’un projet d'échapper à une scolarité peu valorisante, à un
milieu familial ou institutionnel perturbé ; un projet d'avoir une fonction sociale, de réussir, de
se valoriser, de bénéficier d'un soutien familial et social accru et de prestations d'aide sociale.
La grossesse représenterait parfois le seul projet viable pour échapper au chômage, à l'échec, à
la pauvreté.

23
Mais l'hypothèse centrale qui revient souvent dans la littérature est celle de l'impact de
l'urbanisation et de la modernisation sur les comportements sexuels par le biais d'une perte de
contrôle social des anciens sur la sexualité des jeunes générations. Elle concerne
naturellement les sociétés où la sexualité est contrôlée et où les grossesses prénuptiales sont
réprimées. Olukunlé Adégbola (1987) montre qu'au Nigéria la modernisation, à travers
l'éducation, la contraception, le retard au mariage, l'activité non agricole et les arrangements
résidentiels, favorise une certaine libéralisation sexuelle. Douglas Nichols et al. (1986),
toujours au Nigéria, parlent du changement social et de la modernisation, accompagné de
l'affaiblissement du contrôle social sur la sexualité, comme des facteurs déterminants des
grossesses des célibataires en milieu urbain. L'urbanisation apparaît, pour Kathérine Darabi et
al. (1979) comme une cause de la déstructuration du système familial traditionnel, assortie
d'une baisse de l'influence familiale au profit de celle des pairs, lesquels semblent souvent être
une source d'information sur la sexualité et la contraception (Barker et Rich, 1992). Anastasia
Gage - Brandon et Dominique Meekers (1993) attribuent les changements du comportement
reproductif des jeunes au processus de changement social et de modernisation et au temps
passé à l'école qui allonge la durée entre la puberté et le mariage. Selon cette hypothèse les
grossesses précoces et prénuptiales correspondent à une désorganisation sociale pour
reprendre l'expression de Cherlin et Riley (1986 : « social disorganization », cité par Valérie,
1994) et sont non désirées et non planifiées.

Alors que l'accent est parfois mis sur la mauvaise utilisation d'une contraception comme
facteur principal pour expliquer la survenue d'une grossesse à l'adolescence, plusieurs études
montrent que les adolescentes auraient une bonne connaissance des moyens de contraception
en général (Sundby et al., 1999 ; Jewell et al., 2000). Toutefois, compte-tenu des
caractéristiques de la sexualité à l'adolescence, où les rapports sexuels peuvent être
sporadiques et non planifiés (Loignon, 1996), elles n'auraient peut-être pas suffisamment
connaissance de la contraception d'urgence (Sundby et al., 1999). D'autres études rapportent
qu'un certain nombre de fausses croyances continuent de circuler parmi les adolescentes,
comme le fait par exemple de ne pas risquer de grossesse lors d'un premier rapport sexuel.

Après cette revue théorique, non exhaustive, basée sur des hypothèses avancées par certains
auteurs, nous passons à présent à la revue empirique où il est question de présenter les travaux
effectués pour vérifier les hypothèses formulées.

2.2. Revue empirique sur les grossesses précoces chez les adolescents

24
Ce second paragraphe parle des travaux ou études empiriques menées en Afrique et dans
d’autres pays du monde.

2.2.1. Etudes empiriques en Afrique

Pour cette partie empirique concernant l’Afrique, en dehors du Togo, nous avons également
parlé du Benin, du Sénégal et de la République Démocratique du Congo (RDC).

Au Togo, selon l’enquête EDST (2013-2014), près de trois (03) femmes sur dix (10) soit 29%
ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans, environ une femme sur dix (11 %) a
déclaré avoir subi des actes de violence sexuelle à n’importe quel moment de leur vie. Par
ailleurs, 13 % des filles contre 0,6 % de garçons de 15-19 ans étaient déjà en union en 2014.
Les grossesses précoces et non désirées touchent 17% des adolescentes de 15-19 ans10.

Selon la Direction de la planification et de l’évaluation de l’éducation (DPEE) du Ministère


de l’enseignement primaire, secondaire technique et de l’artisanat (MEPSTA), le nombre de
cas de grossesses sur trois (03) années scolaires consécutives de 2018 à 2021 est inquiétant.
Ces données sont collectées auprès des Directions régionales de l’éducation (DRE) de chaque
région. En effet, en analysant le tableau 1 ci-après, on recense 11 047 cas de grossesses
précoces tout cycle confondu répartis sur 326 (3%) pour le primaire, 8141 (74%) pour le
premier cycle du secondaire et 2580 (23%) pour le second cycle du secondaire. Les détails
des statistiques par année scolaire et par cycle scolaire est consigné à l’annexe1.

Tableau 1: Cas de grossesses précoces en milieu scolaire de 2018 à 2021.

Cycle scolaire Total


Région
Primaire Secondaire I Secondaire II
Grand Lome 22 653 336 1 011
Maritime 93 1871 494 2 458
Plateaux Est 63 1206 240 1 509
Plateaux Ouest 20 1081 298 1 399
Centrale 66 1239 348 1 653
Kara 40 1020 398 1 458
Savanes 22 1071 466 1 559
Total 326 8141 2580 11 047
Source : DPEE du MEPSTA

10
Source : PND-2018-2022 (Enquête démocratique de santé, 2013 -2014)

25
Au Bénin, d’après la coordonnatrice des activités communautaires du projet « Amour et Vie »
de l’association béninoise pour le marketing social et la communication pour la santé
(ABMS), Clarisse Gomez (2015), au moins 13,12 % des filles âgées de 15 ans connaissent
leurs premiers rapports sexuels contre 12,9 % chez les garçons. Cette tendance à débuter très
tôt sa vie sexuelle est assez développée chez les jeunes en général, mais un peu plus chez la
jeune fille que chez le garçon. Les statistiques sont révélatrices. 1 648 élèves et écolières sont
tombés enceintes au cours de la période 2010-2013, soit une moyenne de 549 cas de
grossesses enregistrés chaque année en milieu scolaire dans les départements de l’Atacora et
du Borgou. Ces cas de grossesses non désirées sont plus prononcés dans les régions reculées,
que dans les milieux urbains.

S’agissant du Sénégal, dans une étude de Mamadou Khouma, et Abdoulaye KA, (2015), les
résultats montrent que 54,43 % des filles tombées enceintes abandonnent leur scolarité. 39,39
% redoublent leurs classes tandis que seulement 15,16 % parviennent à reprendre leurs études.
Cela montre combien de fois les grossesses peuvent nuire à la scolarité des adolescentes. Ce
phénomène dépend à la fois de la structure très jeune des femmes exposées au risque de
grossesse et de la longue durée de celle-ci (Evina, 1998, cité par Nzaou, 2003). Le système
scolaire en lui-même met parfois fin à la scolarité de ces adolescentes pour cause de grossesse
ou parfois la réaction même des pairs, de l’entourage et des professeurs (stigmatisation,
moqueries, mépris, etc.) entraîne une baisse de motivation pour les études et l’échec ou
l’abandon à la longue (Bledsoe et Cohen 1993, cité par Nzaou, 2003).

En RDC, une étude a été menée en 2004 par Kabali et al sur les facteurs qui déterminent les
grossesses des adolescentes. Les résultats de cette étude sont obtenus à partir de l'enquête
Nationale sur la Situation des Enfants et des Femmes en RDC MICS/2001. Quatre modèles
ont été examinés en insérant tour à tour les variables « Age des adolescentes », « Niveau
socio-économique », « Lien de parenté avec le chef de ménage », « Fréquentation scolaire » et
« Taille de ménage ». Il ressort de l'ensemble de ces modèles que deux variables se sont
révélées être des déterminants des grossesses des adolescentes. Il s'agit de l'âge de la femme et
du lien de parenté avec le chef de ménage

2.2.2. Etudes empiriques dans d’autres pays

Ici, les travaux empiriques ont porté sur des pays comme les Aux États-Unis, le Canada, le
Brésil et la Guadeloupe.

26
Aux États-Unis, près de 20 % des femmes d'origine africaine âgées entre 15 et 19 ans
deviennent enceintes chaque année. Comparativement aux hispaniques et aux adolescentes
d'origine européenne, les africaines utilisent moins efficacement les contraceptifs et ont
tendance avec les adolescentes d'origine hispaniques à mener à terme leur grossesse (plus de
50 % des cas), tandis que celles d'origines européenne se font avorter dans plus de 60 % des
cas. Le troisième facteur lié directement à la pauvreté, renvoie au faible rendement scolaire.
En général, les jeunes sexuellement inactifs tendent à avoir des objectifs éducationnels ainsi
que des notes de classe plus élevées. De plus, les adolescentes de familles riches valorisent
l'éducation et ont plus d'attentes face à leur vie future. Les adolescentes enceintes, sont
beaucoup plus à risque d'avoir de faibles rendements scolaires, d'abandon scolaire, d'obtenir
par la suite un emploi à faible revenu et de poursuivre ainsi le cercle vicieux entre la pauvreté
et la maternité précoce. Enfin, un dernier facteur est lié à la vie quotidienne des adolescents,
remplie de messages sexuels envahissants.

Au Canada, Stéphanie Levesque dans une étude portant sur la grossesse chez les
adolescentes montre que celle-ci est liée à des facteurs environnementaux. Ces facteurs
environnementaux sont la pauvreté, l'origine ethnique de l'adolescente, le faible rendement
scolaire et enfin la vie quotidienne des adolescents. La pauvreté vient en premier rang. En
effet les jeunes femmes ayant un statut économique faible montrent peu de motivation à éviter
la grossesse. Elles perçoivent souvent la grossesse comme un moyen de fuir le cercle vicieux
de la pauvreté. Le second facteur correspond à l'origine ethnique des adolescentes

Au Brésil, une étude menée au Brésil par Diana Dadoorian en 2000 a permis de ressortir le
profil des adolescentes enceintes dans les milieux défavorisés. Ces adolescentes avaient
environ 16 ans, elles étaient célibataires et n'avaient pas terminé l'école secondaire. Le revenu
moyen des familles était d'un salaire minimum. La moitié des adolescentes habitaient avec
leurs parents qui étaient en majorité analphabète, et l'autre moitié avec leurs copains dans les
quartiers pauvres de la ville de Rio de Janeiro.

En Guadeloupe, une étude a été menée par Jean-Pierre Guengant et al., en Janvier 1993 pour
cerner les déterminants sociaux et de comportement dans lesquels surviennent les grossesses
chez les adolescentes de moins de 17 ans. D'après cette étude, la plupart des jeunes enquêtées
(79 %) vivaient chez leurs parents au moment de leur grossesse, et 10 % vivaient chez un
parent autre que leur père/ou leur mère. Compte tenu de leur âge, la large majorité d'entre

27
elles (63 %) continuaient d'aller à l'école, tandis que les autres déscolarisées étaient au « foyer
» (22 %) ou au chômage (12 %) et le pourcentage de celles déclarant avoir un emploi est
négligeable (3 %). Ces résultats soulignent la dépendance économique quasi-totale des jeunes
mères vis-à-vis de leurs parents et le cas échéant du père de leur enfant. Les familles d'origine
des jeunes mères apparaissent cependant plutôt défavorisées. Il s'agit en effet le plus souvent
de familles monoparentales, dirigées par une femme (60 % des cas). Près de la moitié (44 %
de l'ensemble) des chefs de famille sont inactifs. Enfin, les familles d'origine des jeunes mères
étaient aussi relativement nombreuses (5,1 personnes en moyenne, la moitié étant constituée
d'enfants de moins de 18 ans). Cependant cette étude montre que l'abandon de l'école apparaît
comme étant le résultat de la situation de retard et d'échec scolaire préalable à la grossesse que
la conséquence de la grossesse elle-même. La plupart des enquêtées ont une bonne
connaissance des méthodes contraceptives, mais 20 % seulement des jeunes mères ont déclaré
avoir utilisé une méthode à un moment quelconque avant la grossesse.

* *
Ce premier chapitre constitué de deux sections a dressé le cadre théorique de notre recherche.
Dans la première section, nous avons défini les concepts liés à notre sujet de recherche dans le
premier paragraphe puis les causes et conséquences des grossesses précoces dans le second
paragraphe. La revue théorique et empirique ont fait l’objet de la seconde section de ce
premier chapitre. Le premier paragraphe de cette seconde section a présenté la revue
théorique sur les grossesses précoces chez les adolescents avec des hypothèses d’ordre
physiologique et comportementale, dans un premier temps puis les hypothèses d’ordre socio-
économique dans un second temps. Les travaux empiriques menés en Afrique et dans d’autres
pays sont les deux parties qui ont meublé la revue empirique qui a été présentée dans le
second paragraphe. Les pays comme le Togo, le Bénin, le Sénégal et la RDC ont les zones
d’étude en Afrique dans le cadre de cette revue empirique. Alors que les Etats-Unis, le
Canada, le Brésil et la Guadeloupe sont parmi les pays où les études sur les grossesses
précoces ont été faites.

28
Après avoir pris connaissance du cadre théorique de la présente recherche, nous allons nous
dans le deuxième chapitre au cadre pratique où il sera question de la description du cadre
d’étude et de l’approche méthodologique utilisée pour vérifier nos hypothèses.

29
CHAPITRE II : CADRE PHYSIQUE ET METHODOLOGIE DE
LA RECHERCHE

Le second chapitre de cette première partie est constitué, dans sa première section du cadre
physique de la recherche et dans sa seconde section de l’approche méthodologique.

1. CADRE PHYSIQUE DE LA RECHERCHE

L’un des facteurs de réussite d’une étude est la connaissance de la zone où l’on veut collecter
les données pour tester ou vérifier ses hypothèses ou encore expérimenter ses théories. Dans
cette première section, il s’agit de décrire la zone d’étude sur le plan géographique et
climatique dans le premier paragraphe puis de présenter les caractéristiques démographiques,
socio-économiques et culturelles dans le deuxième paragraphe.

1.1. Géographie et climat de la zone d’étude

Notre zone d’étude, dans le cadre de cette recherche est la région des Plateaux. Il s’agit ici de
présenter la géographie et le climat de cette région.

1.1.1. Géographique de la région des Plateaux

La région des Plateaux constitue l’une des cinq (05) régions administratives du Togo. Elle est
limitée au nord par la région centrale, au sud par la région Maritime, à l’est par le Bénin et à
l’ouest par le Ghana. Située entre le 6° 9 et 8° 5 de latitude nord, la région des Plateaux
constitue la plus vaste de toutes les régions du Togo avec un espace territorial de 16 800 km2,
soit 2,7 fois la superficie de la région Maritime (6100 km2) et 30% de la superficie totale du
Togo. Elle a pour chef-lieu de région la ville d’Atakpamé située à 158 Km de la capitale
Lomé.

Si la présence des montagnes est remarquable tout au long du territoire togolais, la région des
Plateaux constitue de loin, la plus montagneuse du pays. En effet, elle est caractérisée par une
suite de reliefs montagneux et de plateaux avec les monts aux altitudes les plus élevées. Elle
est composée de nombreux sites géologiques et géomorphologiques exceptionnels, dont le
mont Agou qui est l’une des formations rocheuses de l’Atakora et qui constitue le sommet le
plus élevé du pays, culminant 986 m.
30
1.1.2. Climat et sol de la région des Plateaux

(i) Climat

La région des Plateaux jouit d’un climat nuancé, à cheval entre le climat subéquatorial, le
climat équatorial et le climat tropical humide. Ce territoire est marqué par deux saisons
pluvieuses et deux saisons sèches. La grande saison pluvieuse s’étale d’avril à juillet tandis
que et la petite va de septembre à octobre. Durant les saisons des pluies, on observe un régime
de vent de mousson chaud et humide. La grande saison sèche, caractérisée par l’harmattan et
un ciel brumeux de particules de poussière, couvre la période allant de novembre à mars. La
petite saison sèche ne dure que le mois d’août et est marquée par la présence d’une brume
humide avec des pluies de très faibles intensités et des températures moyennes minimales de
23,3 °C. Il faut cependant signaler que le régime pluviométrique bimodal de la région tend à
disparaître, évoluant progressivement vers un système uni-modal du septentrion du pays.

(ii) Sols

La région renferme des sols caractéristiques de la pénéplaine précambrienne. On y trouve


plusieurs ensembles de sols notamment les lithosols ou sols peu évolués, les sols ferrugineux
tropicaux, les sols ferralitiques et les sols hydromorphes. Sur ces ensembles de sols, se
développe une impressionnante biodiversité (forêts humides, forêts classées), qui donne à
cette partie du Togo, une attrayante particulière. Sur le plan hydrographique, la zone est
traversée par un fleuve (Mono) et plusieurs rivières (Anié, Ogou, Amou, Haho, Zio).

Après cette description des caractéristiques physiques de la région, penchons-nous à présent


sur les caractéristiques administratives, démographiques et socio-économique

1.2. Organisation administrative, démographique et socio-économique

1.2.1. Organisation administrative et structure démographique

(i) Organisation administrative


La région des Plateaux est l’une des premières entités administratives du Togo. A l’instar des
autres régions, la structure administrative de la région des Plateaux a connu diverses

31
mutations, depuis l’Arrêté n°212 du 12 août 1927 portant organisation des circonscriptions du
territoire du Togo, au Décret 2017-141/PR du 20/12/2017 fixant le ressort territorial et chef-
lieu des communes des régions des Plateaux, Centrale et de la Kara, qui détermine l’ossature
administrative actuelle de la région. Plus vaste que toutes les autres régions du Togo, le
territoire des Plateaux compte aussi le plus grand nombre de préfectures et de communes. En
effet, la région des Plateaux est administrativement structurée en 12 préfectures dont les
chefs-lieux constituent les principales villes. Le tableau 2 ci-après nous illustre cette
organisation administrative.
Tableau 2: Organisation administrative de la région des Plateaux.

Chef-lieu
Nbr de Nbr de
Préfectures
Cantons Communes
OGOU Atakpamé 08 04
ANIE Anié 06 02
EST-MONO Elavagnon 07 03
KLOTO Kpalimé 14 03
DANYI Danyi-Apeyeme 06 02
AGOU Agou-Gadjépé 13 02
HAHO Notsè 09 04
MOYEN-MONO Tohoun 06 02
WAWA Badou 12 03
AMOU Amlamé 14 03
AKEBOU Kougnohou 08 02
KPELE Kpélé-Adéta 09 02
Total 113 32
Source : Conception de l’étudiant11.

(ii) Structure démographique

La population de la région des Plateaux a évolué très rapidement, surtout au lendemain de


l’indépendance. Très attractive pour des raisons économiques, la région a connu une arrivée
massive des populations issues de l’exode rural. La migration et la forte natalité constituent
les principaux facteurs expliquant cette augmentation rapide de la population. En effet, à
l’indépendance du pays en 1960, la région des Plateaux comptait déjà 364 636 âmes dans un
cadre administratif de 20 430 km2. Lors du recensement de 1970, ce terroir se positionnait
comme deuxième région la plus peuplée avec 24,1% de la population nationale (469 790
habitants) vivant sur une superficie de 16 964 km2. On constate qu’en dix ans cette population
a augmenté malgré la réduction du ressort territoire de près du quart de sa superficie initiale.

11
A partir des informations recueillies sur le site https://togopolitique.org/presentation-de-la-region-des-
plateaux/#_ftnref6.

32
Cette période correspond à l’essor du café-cacao et du coton entraînant un exode rural massif
des populations notamment celles du septentrion (Kabiyé, Losso et Moba) qui se sont établies
à l’est de la région (Noyoulewa, 2015). A titre d’exemple, il y a plus de natifs de la Kara
(Kabyè) résidant dans les Plateaux que dans leur région d’origine. Cette situation s’explique
par la tradition migratoire observée chez les natifs de la région de la Kara depuis l’époque
coloniale vers la région des Plateaux, en quête de terres cultivables fertiles 12. En effet, pour
répondre aux besoins en main d’œuvre dans les plantations et dans la construction des routes
dans les Plateaux, l’administration coloniale avait encouragé les déplacements de population
(principalement les Kabyè et les Losso) à partir des zones denses la région de la Kara vers les
Plateaux.

En 1981, la population évolue pour atteindre 650 393 habitants, pour une densité de 38h/km 2,
tout en conservant le cadre administratif ayant servi d’ossature au précédent recensement. En
2010, la population régionale se chiffre à 1 278 566 habitants avec une densité de 75h/km 2 et
un taux de croissance annuel de 2,33%. A l’instar de la population nationale, les habitants de
la région des Plateaux sont en majorité de femmes (647 791 femmes contre 630 775
hommes)13. La population de cette région est essentiellement rurale (80,51%) avec le taux
d’urbanisation le plus faible (19,5%) du pays. Le faible taux d’urbanisation s’explique par le
fait que la région des Plateaux est une zone essentiellement agricole. L’une des
caractéristiques majeures de cette population est aussi son inégale répartition dans les
préfectures. Alors que la préfecture de Danyi n’est peuplée que de 36 018 habitants, celle de
Haho concentre à elle seule 232 928 habitants, suivie de celle de l’Ogou avec 208 981
habitants. La structure par âge de la population de la région est caractérisée par une extrême
jeunesse, les personnes âgées de plus de 50 ans ne représentant que 9,84%.

1.2.2. Caractéristiques socio-économiques et culturelles

(i) Aspects socio-économiques

A l’instar des autres des régions du Togo, l’économie de la région des Plateaux est alimentée
par les revenus tirés des secteurs primaire, secondaire, et tertiaire. Elle repose principalement
sur l’agriculture, le commerce et l’artisanat, le tourisme et la pêche. Des ressources sont
également générées par les activités industrielles et l’apport de la diaspora.

12
Migration au Togo : Profil national 2015.
13
RGPH4 2011, note analytique.

33
Sur le plan agricole, la région des Plateaux est divisée en deux zones naturelles aux
caractéristiques économiques opposées, mais complémentaires. En effet, on observe d’un côté
un espace marqué par une économie de rente, et de l’autre, un milieu caractérisé par
l’exploitation des cultures vivrières, même si les produits de rentes n’y sont pas totalement
absents. L’exploitation des deux espaces confère à la région des Plateaux le statut de grenier
vivrier du pays, mais également celui de poumon du Togo en matière de cultures de rente.

Si l’économie de plantation constitue la caractéristique essentielle de la région des Plateaux,


elle tient également un rôle important pour l’agriculture vivrière, produisant plus de 35 % du
tonnage global des principales denrées alimentaires de l’ensemble du pays. Principalement
stimulée par les besoins croissants d’approvisionnement des villes de la région et de la
capitale du pays, le secteur vivrier est en plein essor depuis quelques années dans cette zone
du pays.

(ii) Aspects socioculturels

La région des Plateaux jouit d’un riche patrimoine culturel à travers la diversité des peuples
qui habitent la zone. Toutes les ethnies du Togo sont présentes dans la région des Plateaux
même si on observe une prédominance des Ewé, des Adja, des Akpossos, des Ifès, etc. Les
ethnies allogènes notamment les Kabyè, les Nawda, les Lamba, les Tem et les Yoroubas sont
parsemés dans toutes les localités de la région. On note également la présence des
ressortissants étrangers, tels que les Nigériens, Nigérian, Béninois, Maliens etc. Les structures
traditionnelles concernent la chefferie, les rites, les us et coutumes. Dans cette partie du Togo,
la chefferie, garante des us et des coutumes, occupe une place clé dans la société. Fortement
hiérarchisée, elle est chargée de veiller au respect des droits et devoirs de chaque composante
de la communauté. Sur le plan religieux, le christianisme est la religion prédominante suivie
de l’animisme et de l’islam.

Après la description du lieu d’étude, nous allons à présent présenter l’approche


méthodologique utilisée pour vérifier nos hypothèses dans le but d’atteindre les objectifs
fixés.

2. APPROCHE METHODOLOGIQUE

34
La recherche en sciences sociales et économiques impose le choix d'une approche
méthodologique scientifique, susceptible d'appréhender aussi bien les aspects quantitatifs que
qualitatifs des phénomènes.
Pour mieux appréhender notre thématique en vue d'une interprétation et d'une explication plus
significative, la méthodologie adoptée s’articule autour de la collecte et l’analyse de deux
types de données : les données primaires et les données secondaires.

Les données secondaires sont des données qui existent sous une forme ou une autres, mais qui
ont besoin d’être organisées de façon à tirer des informations utiles. On peut distinguer les
données d’archives, les données déjà collectées par les organismes nationaux et
internationaux privée ou publics (INSEED, ATBEF, ONG, PNUD, OMS, UNICEF, Ministère
des enseignements, Ministère de la Planification etc.).

Les données primaires quant à elle sont des données collectées par le chercheur lui-même a
partir des méthodologies bien définies. C’est la collecte, le traitement et l’analyse de ces types
de données qui fera l’objet de cette section. Pour y arriver, la méthodologie utilisée est une
démarche analytique basée sur une étude de cas avec collecte de données en utilisant des
outils quantitatif (questionnaire) et qualitatif (guide d’entretien). Pour ce faire, nous allons
d’abord cibler une population pour l’étude, ensuite faire un échantillonnage de cette
population, puis mettre en place nos outils de collecte de données, déterminer nos varaibles
d’étude et enfin procéder à la collecte de données proprement dite.
Après avoir collecté les données, nous allons passer à leur traitement. Il s’agit d’une des
étapes les plus importantes des études statistiques. Le traitement englobe en général
l’apurement des données, c’est-à-dire gérer les doubles saisies, les erreurs de saisie, les
omissions dans la saisie etc. Pour cela, il existe plusieurs logiciels assez performants pour
aider au traitement des données. Les plus répandus sont entre autres : Excel, EpiData ou Stata.

Ainsi, dans cette seconde section, nous allons d’abord décliner dans le premier paragraphe, la
population cible, l’échantillon et les variables d’étude, puis dans le second paragraphe, nous
allons décrire les outils et le déroulement de collecte de données ou de l’enquête.

2.1. Population cible, échantillon et varaibles d’étude


Nous présentons dans un premier temps la population cible et l’échantillon et les varaibles
d’étude dans un second temps.

2.1.1. Population cible et échantillon


(i) Population cible

35
C’est la population totale pour laquelle on a besoin de l'information. Il s’agit d’une catégorie
de la population des préfectures d’Amou et de l’Ogou. Pour rappel en 201014

 La préfecture de l’Ogou est située à l’Est du Togo, entre la préfecture du l’Est-Mono,


au nord et la préfecture du Moyen-Mono, au sud. Elle est limitrophe de la République
du Bénin. Sa population est estimée à 196.470 habitants
 La préfecture d’Amou quant à elle est située dans le centre du Togo, entre la
préfecture d’Ogou à l’Est, la préfecture d’Est-Mono au nord, la préfecture de Wawa à
l’ouest et la préfecture d’Agou, au sud. Sa population estimée est de 105.091
habitants.

Cette étude porte donc sur l’ensemble des acteurs intervenant dans l’éducation nationale :
élèves, enseignants, responsables de l’éducation (DRE, Inspecteurs), parents d’élèves et ONG.
Précisément comme population cible, il s’agit d'élèves, tout cycle confondu (premier cycle du
secondaire et deuxième cycle du secondaire) de la 6ème à la terminale, les adolescentes
enceintes ou déjà mères. Les responsables des établissements scolaires, les enseignants, les
inspecteurs de l’éducation nationale, les agents de l’affaire sociale, les parents d’élèves et les
agents de santé sont aussi concernés. Ces deux groupes de personnes constituent des
personnes ressources, capables, de nous fournir des informations nécessaires à la validation de
nos hypothèses.

Pour l’approche quantitative, il s’agit d’explorer tous les établissements scolaires (publics et
privés) des deux préfectures. Mais en raison de contraintes opérationnelles telles que le coût
élevé de la collecte des données dans zones éloignées, la difficulté d'identifier des
composantes de la population cible et de les contacter (élèves fille mères ou enceintes), de
l’hétérogénéité de la population cible et surtout les restrictions sanitaires dues à la pandémie
du Covid-19, nous n’avons pas pu toucher tous les établissements scolaires, tous les parents
d’élèves ou encore toutes les ONG intervenant dans l’éducation dans les deux préfectures.
Ainsi donc, en lieu et place d’une population cible (ce que nous voulons observer) nous avons
eu une population observée (ce que nous pouvons observer) avec les mêmes caractéristiques
et qui n’affectera pas les résultats à obtenir.

C’est dans cette population observée que nous avons tiré notre échantillon.

(ii) Echantillon

Pour notre échantillon, nous avons utilisé la méthode des quotas et de celle du volontariat
simultanément. La méthode des quotas suppose la connaissance de la structure de l’univers

14
Source : Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale, Togo (INSEED depuis 2011).

36
étudié, en particulier, la répartition des individus. Le chercheur calcule les différentes
proportions des sous-populations de l’univers qui sont aussi celles de l’échantillon. A chaque
enquêteur, on affecte alors un nombre d’individu à interroger ainsi que leur répartition dans
l’univers. L’enquêteur a la latitude d’interroger qui il veut du moment où il respecte les
différentes répartitions en lui imposant des contraintes supplémentaires (lieu d’enquête, date,
heure, …) Quant à la méthode du volontariat, le chercheur n’interroge que ceux qui veulent
bien participer à l’enquête On peut l’utiliser pour des enquêtes dont le thème est assez
sensible comme le nôtre ou les études sur le VIH par exemple.

En considérant donc la population observée, notre échantillon est réparti comme suit :

Tableau 3: Répartition de l’échantillon pour le questionnaire

Cibles Cycl
Ets Scolaires FE FM FNV Garçons Total
Préfectures e
Collège Public 00 00 00 00 00
S1
Collège Privé 00 00 00 00 00
Amou
Lycée Public 19 11 17 21 68
S2
Lycée Privé 00 00 00 00 00
Collège Public 00 00 00 00 00
S1
Collège Privé 00 00 00 00 00
Ogou
Lycée Public 46 18 47 18 129
S2
Lycée Privé 00 00 00 00 00
Total 65 29 64 39 197
Source : Enquête de terrain (8 au 14 / 12 / 2021)

Tableau 4: Répartition de l’échantillon pour le guide d’entretien

Cible
Parents
Enseignants DRE ONG Total
d’élève
Préfecture
Amou 01 01 00 01 03
Ogou 01 01 01 01 04
Total 02 02 01 02 07
Source : Enquête de terrain (8 au 14 / 12 / 2021)

Notons que la méthode de détermination de la taille de l’échantillon

2.1.2. Variables d’études

Les facteurs qui contribuent à la persistance des grossesses précoces des adolescentes sont
nombreux et variés. Selon Were (2007), le problème des grossesses précoces chez les

37
adolescentes doit être considéré dans le cadre plus large de l'environnement socio-
économique et socio-culturel dans lequel l'adolescente évolue. Ainsi en prenant en compte les
hypothèses posées, cette étude va s’appesantir sur les variables socio-économiques et
culturelles.

Nous défissions donc les varaibles dépendante et indépendantes comme suit :

Variable expliquée ou dépendante : Grossesses précoces en milieu scolaire ;


Variables explicatives ou indépendantes : facteurs socioéconomiques, facteurs liés à la santé
de la reproduction des adolescents.

(i) Variable expliquée ou dépendante : Grossesses précoces en milieu scolaire

Encore appelée variable d'intérêt, la variable expliquée est une variable formalisant
l'information que le chercheur souhaite appréhender. Ici, nous désirons appréhender le
phénomène des grossesses précoces en milieu scolaire.

La littérature faite sur les grossesses précoces prises ici comme variable dépendante, est selon
Mohamadou Salifou et Judicaël Alladatin (2016) le fait que le concept de maternité
adolescente fait référence à la survenance d’une grossesse ou d’une naissance chez une fille
avant le dix-huitième anniversaire. Il s’agit d’un phénomène susceptible d’augmenter la
probabilité que la fille ne termine pas son cursus scolaire face aux poids de la société ce qui
pourrait être facteur de vulnérabilité.

(ii) Variables explicatives ou indépendantes

Ce sont les variables qui expliquent la variable d’intérêt. Dans le cadre notre étude, la
littérature en recense plusieurs dont :

 Manque de moyens financiers

Retenu dans notre étude comme la première variable explicative est due au fait qu’elle
représente le facteur prédominant dans la survenue de la grossesse des adolescentes en milieu
scolaire. Dangal (2005) a déclaré que la procréation chez les adolescentes est fortement
concentrée chez les pauvres et les adolescents à faible revenu. Selon Nabila et Fayorsey
(1996), la pauvreté est une considération importante pour comprendre la procréation
adolescente au Ghana. Were (2007) indique quant à lui que la pauvreté généralisée prédispose

38
les filles aux grossesses précoces. Une étude réalisée par Rasch et al. (2000) a révélé que les
adolescentes étaient sexuellement actives à un âge précoce et avaient des rapports sexuels
avec des hommes généralement plus âgés qu'elles en raison de leur situation économique ou
celle de leurs parents. Le revenu et la richesse des parents jouent alors un rôle important tant
sur l’enrôlement que la progression des enfants (Adjiwanou, 1999). Ibata (2003) trouvent que
le revenu non salarial a le même impact sur la scolarisation des garçons et des filles, alors que
Deble (1996) pense que le revenu a un plus grand impact sur la scolarisation des filles
seulement.

 Manque d'accès aux services de planification familiale

Hutchinson et al. (2005) ont révélé que la disponibilité et l'accessibilité de toute forme de
ressources en matière de santé sexuelle font défaut, en particulier dans les zones rurales.
Mashamba et Robson (2002) ont constaté que même dans les endroits où les cliniques sont
accessibles dans l'espace, le manque de connaissances factuelles et la stigmatisation,
empêchent les adolescents d’avoir accès aux services de santé reproductive. Garwick et al.
(2008), dans leur étude utilisant des discussions de groupe, ont constaté que les jeunes
percevaient les services de santé reproductive comme un problème de santé publique. Lors
des discussions de groupes, ils ont découvert que les jeunes percevaient un accès limité à
l'éducation sexuelle complète, à la prévention de la grossesse, aux programmes
communautaires et aux contraceptifs. Selon Bledsoe et Cohen (1993), dans la plupart des
communautés africaines, seules les femmes mariées ont accès aux services de santé
génésique. Rasch et al. (2000) ont réitéré le besoin de services de planification familiale
adaptés aux jeunes qui contribueront à réduire les grossesses non désirées. Il s’agit de rendre
ces services de planning familial accessibles aux jeunes. Selon McIntyre et al. (2003), les
services adaptés aux adolescents répondent aux besoins des jeunes et ces services respectent
leurs droits tout en représentant les intérêts des jeunes.

 Connaissance des services contraceptifs

Parker (2000) a déclaré que les adolescents qui cherchent des conseils sur les contraceptifs ont
besoin de services adaptés. Mais, les barrières sociales et culturelles, telles que l'embarras
d'acheter des contraceptifs, l'attitude envers les filles qui suggèrent l'utilisation d'un
contraceptif, les croyances religieuses concernant l'activité sexuelle, ainsi que les messages
contradictoires concernant la sexualité et la fertilité, contribuent également aux faibles taux
d'utilisation des contraceptifs (Hutchinson et al., 2005).

 Manque d'éducation sexuelle

39
Selon Were (2007), le manque de conseils parentaux sur les questions de sexualité et
l'éducation sexuelle sont renforcés par les tabous culturels qui empêchent de telles
discussions. Au Ghana, certains parents n'osent pas parler de la sexualité avec leurs enfants.
Les adolescents sont donc livrés à eux-mêmes et prennent des décisions, notamment auprès de
leurs amis. Lorsque les parents éduquent les adolescents sur le sexe et la sexualité, il s'agit
souvent d'avertissements et de menaces sur les dangers de la violence sexuelle et leur prêchent
l'abstinence, ce qui n'aide en rien les enfants. Pour Hutchinson (2005) et al, l'abstinence ne
contribue pas à réduire le nombre de grossesses chez les adolescentes, car les adolescentes
d'aujourd'hui ont du mal à s'abstenir.

 Absence de contrôle parental

La littérature faite sur le sujet montre que l’absence de contrôle parental est l’un des facteurs
de comportements sexuels des adolescents. Vundule et al. (2001), dans leur étude de contrôle
de cas appariés, ont signalé que les adolescentes qui ne vivent pas avec leur père biologique
courent un risque élevé de devenir enceintes. Son étude révèle que dans les familles où la non
disponibilité des pères comme chefs de famille, contribue dans une large mesure à la cause de
la grossesse chez les adolescentes puisque c'est le père qui peut inculquer la discipline et
surveiller les activités de ses pupilles (Bonnel et al. 2006). Il renchérit que la supervision et le
contrôle parentaux peuvent réduire les taux de grossesse chez les adolescentes en diminuant
l'association des enfants avec des pairs à haut risque. Ainsi, le contrôle parental et le manque
d'orientation sont des facteurs explicatifs du phénomène. Were (2007), a déclaré que les
adolescents qui manquent d'orientation et de conseil de la part des parents sont plus
susceptibles de tomber enceintes que les autres.

 La prise des stupéfiants ou de l’alcool

Etant actuellement au Togo un problème alarmant, cette variable a été choisie pour examiner
la prise des stupéfiants sur les comportements sexuels des adolescents. Les études faites dans
les pays du sud montrent à suffisance l’influence de la prise des stupéfiants sur le
comportement des adolescents en milieu scolaire. Selon Craig (2004), l'alcool est un
précurseur des rapports sexuels non protégés. Dans son étude, il démontre que l'alcool réduit
les inhibitions liées au sexe et au comportement sexuel et que, bien qu'il augmente leur désir
sexuel, il entrave ou inhibe également leur capacité cognitive à rationaliser l'utilisation de
contraceptifs et, par conséquent, finit par mettre en danger la santé des filles.

 Mauvaises compagnies et influences des amies

Cette variable a été retenue car nous supposons que le fait d'être obligé de faire ce que les
autres font dans un groupe afin de s'intégrer à ce groupe ou d'y appartenir sans interférer avec

40
les autres amène les adolescents issus de familles pauvres qui s'efforcent d'être comme les
autres à obtenir de l'argent et des vêtements qui sont à la mode auprès de leurs pairs. Ce qui
les conduit auprès d'hommes dont elles finissent par se faire piéger par une grossesse. Ainsi,
les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs, alors que les mauvaises compagnies
sont une réalité dans les établissements scolaires, Kouakou Bah Jean-Pierre et al (2014). En
effet, les élèves s’allient à des amis ou groupes d’amis par affinité, par couche sociale. Les
adolescents subissent des pressions pour adopter un certain comportement recommandé par
les membres pour se faire accepter.

Nous récapitulons la relation entre la variable explicative et ses déterminants à travers le


schéma ci-après.

Manque de Mauvaises Absence de Prise de Connaissanc Manque Manque d’accès


moyens compagnie et contrôle stupéfiants e des services d’éducation aux services de
financiers influence des parentale ou d’alcool contraceptifs sexuelle planification
amies familiale

Facteurs Facteurs Facteurs liés à


économiques sociaux la santé de
reproductions

Grossesses précoces en milieu scolaire

Après avoir connu la population cible, l’échantillon et les variables d’études, nous pouvons
passer à la collecte de données.

41
2.2. Outils de collecte de données et déroulement de l’enquête.

2.2.1. Outils de collecte de données

Il s’agit du questionnaire et du guide d’entretien.

(i) Le questionnaire (approche quantitative)

Le questionnaire (Annexe 2) ou approche quantitative peuvent se définir, comme l'ensemble


des méthodes par lesquelles on exprime des données dans un langage quantitatif, donc sous
une forme numérique. Cette méthode utilise très souvent les mathématiques et les statistiques
pour analyser des données recueillies afin de parvenir à des résultats quantifiés. L'approche
quantitative s'est réalisée à travers l'administration des questionnaires préalablement élaborés

(ii) Le guide d’entretien (approche qualitative)

La méthode qualitative, matérialisée par le guide d’entretien (Annexe3), est une forme de
recherche qui tente d’obtenir des réponses précises et approfondies sur ce que pensent ou
ressentent les individus. Elle complète la méthode quantitative et permet d'obtenir des
réponses plus approfondies que celle-ci.

2.2.2. Déroulement de l’enquête

(i) La pré-enquête
Elle s'est déroulée les 08 et 09 décembre 2021 où nous avons adressé une demande
d'autorisation de collecte de données aux chefs d’établissements, aux chefs d’Inspection, au
DRE, aux différentes associations ou ONG œuvrant dans l’éducation et la lutte pour
l’épanouissement de la jeune fille dans la région des Plateaux.

(ii) L’enquête principale


Elle concerne la collecte des données grâce aux questionnaires et guide d’entretien. La
période courant du 10 au 14 décembre 2021 (05 jours) a été consacrée à cette étape de collecte
de données où nous avons été en contact avec les deux groupes de personnes ciblées et
mentionnées plus haut. Durant cette étape empirique, nous avons rencontré certaines
difficultés qui à terme a prolongé la durée de notre étude.

(iii) Les difficultés rencontrées

42
Comme toute étude ou recherche scientifique, nous avons rencontré quelques difficultés mais
qui n’ont tout de même pas dénaturé la qualité de nos résultats. Nous retiendrons comme
difficultés majeures

- Méfiances liées à la crise sanitaire de la pandémie de la Covid 19.


- Disponibilité des enquêtés pour remplir les questionnaires ;
- Mauvais remplissage des questionnaires
- Questionnaires remplis mais souvent illisibles ou incompréhensibles ;
- Questionnaires partiellement remplis
- Absence de logique dans la série de réponses des enquêtés.

* *
Ce second chapitre de la première partie de notre étude a porté sur le cadre physique, dans la
première section, et la méthodologie de notre recherche dans la seconde section. Dans le
premier paragraphe de la première section, nous avons présenté le cadre géographique et
climatique de la région des Plateaux. Il s’est agi ensuite de la présentation de l’organisation
administrative et démographique ainsi que les caractéristiques socio-économiques et
culturelles. L’approche méthodologique a fait l’objet de la seconde section où nous avons
présenté la population cible, l’échantillon et les varaibles d’étude dans le premier paragraphe.
La population cible retenue est l’ensemble des acteurs intervenant dans l’éducation et
l’enseignement dans les préfectures d’Ogou et d’Amou. Il s’agit des élèves filles enceintes,
élèves filles mères, des élèves garçons, des enseignants, des parents d’élèves, des
responsables d’établissement, des responsables d’ONG œuvrant dans l’éducation de la jeune
fille. Pour ce qui est du second paragraphe, nous avons parlé des outils de collecte de données
et du déroulement de l’enquête. Le questionnaire et le guide d’entretien sont les outils de
collecte de données retenus. L’enquête quant à elle s’est déroulée sur une période de cinq (05)
jours et nous a permis de collecter des données que nous allons traiter, analyser et interpréter
dans le troisième chapitre ou le premier chapitre de la deuxième partie de notre recherche.

La première partie du présent document a été consacrée au cadre théorique et physique où


nous avons d’abord défini des concepts relatifs à notre sujet ainsi que la revue de la littérature.

43
Nous avons ensuite également décrit et présenté le milieu couvert par notre étude. Enfin, il a
été question de dire comment nous comptons vérifier nos hypothèses avec une approche
méthodologique basée sur la collecte de données primaires et secondaires.

Une fois ces données collectées, il faut les traiter, les analyser et les interpréter. Ceci se fera
dans la deuxième partie dans un cadre empirique suivi de recommandations.

44
DEUXIEME PARTIE :
CADRE EMPIRIQUE, RESULTATS ET
RECOMMANDATIONS

45
CHAPITRE III : CADRE EMPIRIQUE : PRESENTATION ET
ANALYSE DES DONNEES

1. PRESENTATION DES DONNEES

1.1. Présentation des données suivant le questionnaire

1.2. Présentation suivant le guide d’entretien

2. ANALYSES DES DONNEES

2.1. Analyses des données suivant le questionnaire

2.2. Analyse des données suivant le guide d’entretien

46
CHAPITRE IV : RESULTATS ET RECOMMANDATIONS

1. DISCUSSION DES RESULTATS

1.1. Discussion suivant le questionnaire


1.2. Discussion suivant le guide d’entretien

2. RECOMMANDATIONS

2.1. Recommandations d’ordre général


2.2. Plan d’actions

47
CONCLUSION GENERALE

48
BIBLIOGRAPHIE

49
ANNEXES

50
TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE...........................................................................................................................................i
REMERCIEMENTS.............................................................................................................................iv
SIGLES ET ACRONYMES...................................................................................................................v
LISTE DES TABLEAUX.....................................................................................................................vi
LISTE DES GRAPHIQUES................................................................................................................vii
LISTE DES ANNEXES......................................................................................................................viii
INTRODUCTION GENERALE............................................................................................................1
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET PHYSIQUE DE LA RECHERCHE......................6
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE : CONCEPTS, CAUSES ET CONSEQUENCES DES
GROSSESSES PRECOCES ET REVUE LITTERAIRE.......................................................................7
1.DEFINITION DES CONCEPTS, CAUSES ET CONSEQUENCES DES GROSSESSES
PRECOCES............................................................................................................................................7

1.1.Définitions des concepts...................................................................................................................7

1.1.1.Définition des concepts directement liés au sujet..........................................................................7

1.1.2.Définition des termes sous-jacents au sujet...................................................................................9

1.2.Causes et conséquences des grossesses précoces............................................................................11

1.2.1.Causes des grossesses précoces...................................................................................................11

1.2.2.Conséquences des grossesses précoces........................................................................................13

2.REVUE DE LA LITTERATURE.....................................................................................................14

2.1.Revue théorique sur les grossesses précoces chez les adolescents..................................................14

2.1.1.Les hypothèses d’ordre physiologique et comportementale.........................................................14

2.1.2.Les hypothèses d’ordre socio-économique..................................................................................15

2.2.Revue empirique sur les grossesses précoces chez les adolescents.................................................16

2.2.1.Etudes empiriques en Afrique......................................................................................................17

2.2.2.Etudes empiriques dans d’autres pays.........................................................................................18

CHAPITRE II : CADRE PHYSIQUE ET METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE.......................21


1.CADRE PHYSIQUE DE LA RECHERCHE....................................................................................21

1.1.Géographie et climat de la zone d’étude.........................................................................................21

1.1.1.Géographique de la région des Plateaux......................................................................................21

1.1.2.Climat et sol de la région des Plateaux........................................................................................22

1.2.Organisation administrative, démographique et socio-économique................................................22

51
1.2.1.Organisation administrative et structure démographique.............................................................22

1.2.2.Caractéristiques socio-économiques et culturelles.......................................................................24

2.APPROCHE METHODOLOGIQUE................................................................................................25

2.1.Population cible, échantillon et varaibles d’étude...........................................................................26

2.1.1.Population cible et échantillon.....................................................................................................26

2.1.2.Variables d’études.......................................................................................................................28

2.2.Outils de collecte de données et déroulement de l’enquête.............................................................32

2.2.1.Outils de collecte de données.......................................................................................................32

2.2.2.Déroulement de l’enquête............................................................................................................33

DEUXIEME PARTIE :........................................................................................................................35


CADRE EMPIRIQUE, RESULTATS ET RECOMMANDATIONS..................................................35
CHAPITRE III : CADRE EMPIRIQUE : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES.........36
1.PRESENTATION DES DONNEES..................................................................................................36

1.1.Présentation des données suivant le questionnaire..........................................................................36

1.2.Présentation suivant le guide d’entretien........................................................................................36

2.ANALYSES DES DONNEES..........................................................................................................36

2.1.Analyses des données suivant le questionnaire...............................................................................36

2.2.Analyse des données suivant le guide d’entretien...........................................................................36

CHAPITRE IV : RESULTATS ET RECOMMANDATIONS.............................................................37


1.DISCUSSION DES RESULTATS....................................................................................................37

1.1.Discussion suivant le questionnaire................................................................................................37

1.2.Discussion suivant le guide d’entretien..........................................................................................37

2.RECOMMANDATIONS..................................................................................................................37

2.1.Recommandations d’ordre général.................................................................................................37

2.2. Plan d’actions................................................................................................................................37

CONCLUSION GENERALE..............................................................................................................38
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................................................I
ANNEXES............................................................................................................................................II
TABLE DES MATIERES....................................................................................................................III

52

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