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DCG2-UE5-Economie-Lucas-redistribution, lutte contre les inégalités : modalités et bilan

La redistribution des revenus et la lutte contre les inégalités :


modalités, bilan et perspectives

I- La redistribution des revenus et la lutte contre les inégalités :


modalités

1.1- Des revenus primaires au revenu disponible brut


 revenus primaires = salaires (rémunération du travail) et revenus du capital
(loyers, intérêts, dividendes). Issus du libre fonctionnement du marché (sauf
salaires des fonctionnaires et Smic)
 revenu disponible brut = revenus primaires + revenus de transfert –
prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales)
 Importance de la redistribution : les revenus de transfert pèsent 32% du RDB.
La différence entre les P.O. (45% du Pib) et les revenus de transfert (32%)
s’explique par le financement des services publics, qui proposent des services
non marchands, càd gratuits ou quasi-gratuits. France championne du monde
des dépenses sociales.
 Les revenus de transferts sont à 75% des pensions de retraite et des
remboursements de soin = redistribution en faveur des plus âgés. Les
dépenses sociales ne concernent donc pas d’abord les plus pauvres : il s’agit
plus de redistribution horizontale que verticale. Dépenses sociales veut dire en
fait dépenses socialisées (par opposition à dépenses privées)
 Les P.O. sont pour l’essentiel composés de cotisations sociales
(proportionnelles au salaire et souvent plafonnées), de CSG (% de tous les
revenus, travail et capital), de TVA (% de la consommation, donc légèrement
régressive), d’Ir (progressif mais avec de nombreuses niches fiscales) et d’IS.
A part l’Ir, les PO sont essentiellement proportionnels.

1.2- La fiscalité et les minima sociaux : la redistribution verticale =


logique d’assistance ou de solidarité
 Fiscalité progressive de l’IR. Redistribution verticale car les plus riches
paient en proportion plus d’impôts que les plus pauvres. Débat sur la justice
ou légitimité de la progressivité : pour les sociaux-démocrates, seule la
progressivité est juste ; comme la TVA est régressive et que la CSG est
proportionnelle, les impôts en France ne seraient pas assez progressifs (thèse
de Piketty). Pour les libéraux, en revanche, la progressivité est injuste, car
elle fait payer des montants différents pour le même panier de biens (d’où une
protection sociale qui est d’autant plus coûteuse qu’on est plus riche, ce qui
réduit les incitations à faire des efforts productifs). Cf DDHC 1789.
 Débat sur le rôle d’un impôt : rendement, efficacité (ne pas nuire à la
croissance), justice sociale (inégalités)

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 Minima sociaux (RSA, minimum vieillesse) : redistributif en faveur des plus


pauvres, donc redistribution verticale

1.3- L’accès aux soins et aux services publics : la redistribution


horizontale = logique d’assurance
 Redistribution horizontale : des célibataires aux familles nombreuses, des
titulaires d’un emploi vers les chômeurs, des actifs vers les retraités, des bien
portants vers les malades…
 Services publics gratuits : augmente surtout le niveau de vie des plus
pauvres, car ils reçoivent plus en nature qu’ils ne cotisent.
 Services publics gratuits : redistribution à l’envers ? (CPGE gratuites
fréquentées surtout par les CSP+, opéra subventionné…)

II- Bilan de la redistribution

2.1- efficacité de la redistribution


 Réduction très forte des inégalités : cf indice de Gini avant et après
redistribution
 Soutien de la demande, d’un point de vue keynésien
 Société apaisée, moins de délinquance

2.2- effets négatifs de la redistribution (point de vue libéral)

 Moins de croissance : taxation des efforts productifs, subvention de


l’inactivité. Retraite par répartition = moins d’épargne donc moins
d’accumulation du capital donc moins de productivité donc moins de
croissance. Arbitrage croissance-égalité en faveur de l’égalité, au détriment
de la croissance.
 Incitation à la fraude fiscale et sociale ou à l’exil fiscal (« vote avec les
pieds »); délocalisations des sites industriels ou des sièges sociaux.
 La redistribution crée des trappes à pauvreté qui accroissent la pauvreté et
la rendent pérenne ; subvention des bas salaires qui transforme le pays en
pays à bas salaires
 Déficits permanents des systèmes sociaux à monopole : la gratuité alimente
la demande de soins, alors que la taxation des revenus raréfient ces revenus
(d’où moins de recettes pour la Sécu). Courbe de Laffer

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2.3- crise de l’Etat-providence

 Crise de légitimité (les inégalités sont déjà réduites fortement) ; crise de


financement (déficits récurrents, pb de financement des retraites) ; crise
d’efficacité (pauvreté qui ne recule plus, stagnation des salaires, chômage
persistant)
 Solutions :
- Solutions comptables : augmenter les cotisations, réduire les dépenses
- Changer le système à la marge : retraites par points par exemple (modèle suédois, en
cours d’adoption en France)
- Changer le système en profondeur (solution sociale-démocrate) : passer du système
bismarckien au système beveridgien ; fiscaliser la protection sociale ; mettre en
place un revenu universel. Passer d’une logique d’assurance à un logique
d’assistance ou de solidarité : logique déjà entamée depuis ans avec RSA, CMU,
CSG.
- Changer le système en profondeur (solution libérale) : privatiser l’assurance
maladie, mettre en place une retraite par capitalisation, supprimer la progressivité
des impôts, flexsécurité pour l’assurance-chômage

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