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Comptabilité financière II Les amortissements

Les immobilisations et leurs amortissements


Section I : Acquisition des immobilisations :
1. Qu’est-ce qu’une immobilisation ?
Une immobilisation est un actif d'utilisation durable pour une entreprise. Une
immobilisation est un élément identifiable du patrimoine ayant une valeur
économique positive pour l’entité économique et qui sert l'activité de façon durable,
c’est-à-dire qui ne se consomme pas par le premier usage.
2. Ecriture d’acquisition d’une immobilisation :
L’acquisition d’une immobilisation est une décision d’investissement.

2… Compte d’immobilisation Coût d’acquisition


TVA récupérableT
43662 TVA déductible/immobilisations
755 Escomptes obtenus Escompte
E
404 /405 Fournisseurs d’immob./EAP Montant
TTC M
1685 Crédit fournisseurs d’immob.
Acquisition d’immobilisation………, faccture N °…….

Section II : Amortissement des immobilisations


L’amortissement est une charge non décaissable. Il permet d’étaler dans le temps la
« consommation » en valeur des immobilisations.

I. Caractéristiques des amortissements


1. La notion d’amortissement
Le SCE définit l’amortissement comme étant : « ….la répartition systématique du
montant amortissable d’une immobilisation sur sa durée d’utilisation estimée. Il
traduit la diminution irréversible de la valeur d’une immobilisation résultant de
l’usage, du temps, du changement technique et toute autre cause dont les effets sont
irréversibles ».
Au sens comptable du terme, l’amortissement est la répartition du coût d’origine d’un
bien dans le but de le déduire du résultat pendant sa durée d’utilisation estimée ».
Cette constatation se fait presque toujours à la fin d’un exercice.

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2. La durée normale d’utilisation


Elle correspond soit à :
- La période pendant laquelle l’entreprise compte utiliser une immobilisation
amortissable,
- La période correspondant au nombre d’unités de production ou l’équivalent que
l’entreprise compte obtenir par la mise en œuvre ou l’exploitation de
l’immobilisation amortissable.
Cette durée d’utilisation ne correspond pas toujours à lé durée de vie du bien.
3. Le montant amortissable :
« Le montant amortissable d’une immobilisation corporelle est son coût historique
diminué de la valeur résiduelle éventuelle ».
Le coût historique ou valeur d’origine ou son coût d’acquisition est la contrepartie
monétaire (ou autre) cédée pour acquérir le bien et le mettre en état de marche en
vue de l’utilisation prévue ; sachant que le coût d’acquisition se calcule comme suit :

Coût d’acquisition = Prix d’achat + Droits et taxes non récupérables + Frais


directs (tels que les commissions, frais d’actes, honoraires, frais de livraison, frais
d’installation, de montage et de mise en marche).

4. La valeur résiduelle :
La valeur résiduelle est le montant net qu’une entreprise compte obtenir en échange
d’un bien, à la fin de sa durée d’utilisation et après déduction des frais de cession
prévus.
Lorsque la valeur résiduelle est négligeable, la base amortissable d’une
immobilisation correspond à son coût historique.
Il convient de préciser qu’il est nécessaire de réexaminer périodiquement :
- La durée de vie d’une immobilisation pour vérifier si les attentes sont
sensiblement différentes des estimations antérieures,
- La méthode d’amortissement en cas de changement important dans les
perspectives d’avantages futurs attendus des immobilisations,
- Le montant amortissable si la valeur récupérable d’une immobilisation devient
inférieure à sa valeur comptable nette (VCN)

VCN = VO - ∑des amortissement pratiqués

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Section II : Rôles de l’amortissement :


L’amortissement remplit trois principales fonctions :
1. Fonction économique :
L’amortissement permet d’imputer ou de faire supporter à chaque exercice, la charge
correspondant à l’usure des immobilisations qu’il a causé, et ce conformément au
principe de rattachement des charges aux produits. Ainsi la charge d’amortissement
est prise en compte dans le calcul du coût de revient des biens fabriqués et, par là,
dans la détermination du résultat de l’exercice.
2. Fonction financière :
L’amortissement est une charge qu’on qualifie de « fictive » car elle n’entraine pas un
décaissement. En fait l’amortissement constitue une source d’autofinancement
permettant le remplacement ou le renouvellement, à l’identique des immobilisations
détenues par l’entreprise.
3. Fonction juridique et fiscale :
L’amortissement constate la perte de valeur subie par l’immobilisation et corrige, par
conséquent, les valeurs des postes du bilan. De ce fait, les valeurs obtenues après
amortissement sont censées être plus proches de la réalité et devraient donc
permettre d’obtenir un résultat plus « juste ». L’absence d’amortissement ne peut
conduire qu’à un bilan erroné et à un résultat surévalué. C’est pour cela que
l’amortissement est obligatoire aussi bien de point de vue juridique que fiscal,
puisque l’amortissement est une charge déductible du bénéfice imposable du fait qu’il
est tenu en compta dans la détermination de la base de calcul de l’impôt.

Section III : La comptabilisation des amortissements :


On distingue entre deux méthodes de comptabilisation des amortissements : la
méthode directe et la méthode indirecte recommandée par le SCE.
I. La méthode directe :
L’amortissement correspond à une diminution de la valeur de l’élément d’actif
concerné, ainsi qu’à une charge à imputer à l’exercice. Cela est traduit dans la
comptabilité par :
- Le crédit du compte d’immobilisation concerné pour constater la diminution de
la valeur de l’immobilisation,
- Le débit du compte de charge 6811 « Dotations aux amortissements des
immobilisations corporelles et incorporelles » pour faire supporter à l’exercice la
charge d’amortissement.

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D Immobilisation C D Dotations C
aux amortissements
VO A A

S = VO –X S=X
=VCN

Avec : VO : valeur d’origine


X : amortissement cumulés
VCN : valeur comptable nette
S : solde final
L’écriture comptable à passer est la suivante :

6811 Dotations aux amortissements A


2.. Compte d’immobilisation A
Constatation de la dépréciation subie par l’immobilisation

Les inconvénients de cette méthode sont : A

- Il ne garde pas de trace de la valeur d’origine des immobilisations,


- Il ne permet pas de retrouver facilement le total des amortissements pratiqués.
C’est pour cela que ce procédé n’est pas retenu en comptabilité et qu’il est
recommandé plutôt d’utiliser la méthode indirecte de comptabilisation des
amortissements.
II. La méthode indirecte :
Cette méthode fait intervenir un compte d’amortissement distinct du compte
d’immobilisation qui continue ainsi à indiquer la valeur d’origine du bien. On aura
recours à d’autant de comptes d’amortissements que de comptes d’immobilisation
amortissables. Mais pour que ces comptes d’amortissements constatent bien les
diminutions de valeurs, ils doivent augmenter par crédit et diminuer par débit.
Toutefois, ce ne sont pas pour autant des comptes de passifs ou de capitaux propres,
ce sont des comptes d’actifs soustractifs puisque si nous déduisons leurs soldes (total
des amortissements) des soldes des comptes d’immobilisations (valeur d’origine),
nous obtenons les valeurs comptables nettes des biens amortis (VCN).
L’écriture comptable à passer est la suivante :

6811.. Dotations aux amortissements A


28.. Amortissements des immobilisations A
Constatation de la dépréciation subie par l’immobilisation

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Le bilan indiquera pour chaque catégorie d’immobilisation amortissable la VO, les


totaux des amortissements pratiqués et les VCN
ACTIFS Année N Année N-1
ACTIFS NON COURANTS
ACTIFS IMMOBILSES
Immobilisation incorporelles X Y
Moins : Amortissements (x) (y)
VCN VCN

Immobilisations corporelles Z W
Moins : Amortissements (z) (w)
VCN VCN

Remarque :
- Les montants des amortissements cumulés d’un élément d’actif doit toujours
et nécessairement être inférieur ou égal à la valeur d’origine de cet élément.
- Les biens même totalement amortis, continuent à figurer au bilan tant que les
avantages futurs en sont attendus. Un bien ne disparait du bilan que lorsqu’il
est cédé ou lorsqu’il ne présente plus de valeur d’usage pour l’entreprise.

III. Les principaux comptes d’amortissements :


1. Les comptes d’amortissements :
Ils comprennent les sous comptes suivants :
28 - Amortissements des immobilisations.
281 - Amortissements des immobilisations incorporelles (même ventilation
que celle du compte 21).
282 - Amortissements des immobilisations corporelles (même ventilation que
celle du compte 22).
284 - Amortissements des immobilisations à statut juridique particulier.
2. Les comptes de dotations aux amortissements
68 - Dotations aux amortissements et aux provisions.
681 - Dotations aux amortissements et aux provisions - charges ordinaires (autres
que financières).
6811- Dotations aux amortissements des immobilisations incorporelles et
corporelles.
68111- Immobilisations incorporelles.
68112- Immobilisations corporelles.
6812- Dotations aux résorptions des charges reportées.
686 - Dotations aux amortissements et aux provisions - charges financières.
6861-Dotations aux amortissements des primes de remboursement des
obligations.

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Section IV : Les différentes méthodes de calcul de


l’amortissement :
La méthode d’amortissement utilisée doit refléter la manière dont les avantages
futurs, liés à l’actif, sont consommés par l’entreprise ; c'est-à-dire, la manière dont
l’immobilisation se déprécie. De plus, la méthode retenue doit normalement être
appliquée de façon constante d’un exercice à un autre.
Les principales méthodes de calcul de l’amortissement sont :
- L’amortissement linéaire simple ou accéléré qui conduit à la
comptabilisation d’une charge constante sur la durée d’utilisation du bien,
- L’amortissement variable (basé sur la production) qui conduit à
l’enregistrement d’une charge proportionnelle à l’utilisation du bien,

I. L’amortissement linéaire ou constant :


On distingue entre la méthode de l’amortissement linéaire simple et la méthode de
l’amortissement linéaire accélérée.
Dans les deux cas, la méthode de l’amortissement linaire consiste à prendre en charge
une fraction constante de la valeur d’origine et ce, pour chaque année entière de la
durée d’utilisation probable de l’immobilisation.
1. L’amortissement linéaire simple : ALS

On note : VO : valeur d’origine de l’immobilisation


n : durée d’utilisation de l’immobilisation
VR : valeur résiduelle éventuelle
A : annuité d’amortissement ou amortissement annuel
TALS : taux d’amortissement linéaire simple

𝑽𝑶 − 𝑽𝑹
𝑨= = (𝑽𝑶 − 𝑽𝑹) ∗ 𝑻𝑨𝑳𝑺
𝒏
L’entreprise doit établir un tableau d’amortissement retraçant le plan
d’amortissement retenu pour chaque immobilisation amortissable. Ce tableau
indique :
- L’amortissement annuel pour chaque année de la durée d’utilisation,
- Le total des amortissements pratiqués,
- La valeur comptable nette (VCN) à la fin de chaque année.
Remarque :
Pour les biens acquis et mis en service en cours d’exercice, l’amortissement de la
première année est calculé proportionnellement au temps qui sépare la date de mise
en service de la fin de l’exercice : c’est la règle du PRORATA TEMPORIS.

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Amortissement Nombre de jours /360


de la = Annuité * d’utilisation durant la
première année première année
Et dans ce cas, l’amortissement du dernier exercice s’obtient par la différence entre
l’annuité d’amortissement et l’amortissement du premier exercice.

Exemple :
Soit un matériel acquis le 15/06/N pour 80 000 D HT (TVA récupérable au taux de
19%), mis en service le 10/07/N, et amortissable selon le mode linéaire simple sur 5
ans.
On vous demande de présenter le tableau d’amortissement, de passer au journal
l’écriture d’amortissement au 31/12/ N puis au 31/12/N+4 et d’établir les comptes à
la même date.

2. L’amortissement linéaire accéléré : ALA

L’amortissement linéaire accéléré s’applique aux machines, matériels, équipements et


installations utilisés dans les industries manufacturières non saisonnières
fonctionnant à 2 ou 3 équipes, et ce, pour les entreprises autorisées à fonctionner
avec plus d’une équipe.

Et dans ce cas, l’amortissement linéaire accéléré est employé conformément aux


modalités suivantes :

 2 équipes : TALA = TALS * 1,5


 3 équipes : TALA = TALS * 2

Avec :
TALA = taux d’amortissement linéaire accéléré
TALS = taux de l’amortissement linéaire simple
Exemple :
Prenons le cas présenté dans l’application 1 et supposons que le matériel est exploité
par 3 équipes.
3. L’amortissement proportionnel (fonctionnel ou variable) :
Selon cette méthode, les immobilisations sont amorties proportionnellement au
service rendu chaque année ou chaque exercice. La valeur d’origine est ainsi répartie
en fonction du nombre d’unités produites ou du nombre d’heures de fonctionnement.
Quant à la durée d’exploitation ou d’amortissement de l’immobilisation, elle est liée à
ses performances.
On note : Ai : amortissement de l’année i
Qi : niveau d’activité de l’année i
VO : valeur d’origine
Q : capacité maximale d’amortissement du bien amorti
𝑸𝒊
On a : 𝑨𝒊 = 𝐕𝐎 ∗
𝑸

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Exemple :
Soit une immobilisation dont la valeur d’origine est de 50 000 DHT, dont la
production maximale est de 10 000 unités et dont les productions annuelles sont
reprises dans le tableau suivant :
N N+1 N+2 N+3 N+4
1 000 3 000 3 500 2 000 500
Présenter le tableau d’amortissement de cette immobilisation selon la méthode de
l’amortissement fonctionnel ou variable.
Cas particuliers :
 L’amortissement massif ou intégral :
Il s’applique aux immobilisations dont la valeur est faible, fixée par arrêté. Dans ce ca
sla valeur d’acquisition ne doit pas dépasser 500 DT. Exemple : Imprimante,
télécopie, Fax…
Exemple :
Le 20/03/N, Acquisition à crédit d’une imprimante d’une valeur de 450 DT, TVA
récupérable au taux de 19%.
Passer les écritures nécessaires au titre de l’année N.
 L’amortissement dérogatoire :
Cet amortissement sert à corriger l’amortissement économiquement pratiqué afin de
respecter l’amortissement fiscalement admis.
Exemple :
Le 01/04/2021, acquisition à crédit d’un logiciel d’une valeur de 25 000 DT, TVA
récupérable au taux de 19%. L’entreprise compte l’utiliser sur une durée de 5ans.

Section V : La cession d’une immobilisation amortissable


Toute entreprise peut décider pour différentes raisons de procéder à la cession d’une
immobilisation amortissable ; il peut s’agir de remplacer un matériel obsolète, de
faire à des besoins de liquidités…
Or cette cession engendre en général un résultat (positif ou négatif) qu’il convient de
calculer avant d’effectuer l’enregistrement des écritures de cession.
1. La détermination du résultat de cession :
Pour dégager le résultat de la cession d’un bien amortissable, il convient de
déterminer les éléments suivants :
- Le total des amortissements pratiqués pour cette immobilisation de la date de
son acquisition jusqu’à la fin de l’exercice qui précède la date de cession,
- Le montant de l’amortissement complémentaire et non encore comptabilisé
qui couvre la période allant de la fin de l’exercice précédant la cession jusqu’à
la date de cession,
- La valeur comptable nette de cette immobilisation à la date de cession,

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- La TVA à reverser (compte 4368 « TVA à régulariser »), éventuellement, à


l’Etat lorsqu’il y a cession d’un bien qui a donné lieu au moment de son
acquisition à une récupération de TVA.

Remarque :
La TVA à reverser correspond au montant de la TVA récupérable dont elle a
bénéficié lors de l’acquisition diminué de :
- 1/10 par année ou fraction d’année de détention de ce bien, lorsqu’il s’agit de
bâtiments…
- 1/5 par année ou fraction d’année de ce bien, lorsqu’il s’agit d’équipements ou
de matériels…

Résultat de cession = Prix de cession – VCN date de cession – TVA à reverser

La cession peut donc engendrer :

- Soit un gain à enregistrer au crédit du compte 736 « Produits nets sur


cessions d’immobilisations et autres gains sur éléments non récurrents ou
exceptionnels »
- Soit une perte à enregistrer au débit du compte 636 « Charges nettes sur
cessions d’immobilisations et autres pertes sur éléments non récurrents ou
exceptionnels »
- Soit ni gain ni perte pour l’entreprise, donc un résultat nul.

2. Les écritures de cession :


Il convient de commencer par enregistrer le montant de l’amortissement
complémentaire qui couvre la période allant de la fin de l’exercice précédant la
cession jusqu’à la date de cession avant d’enregistrer la sortie du bien cédé et le
résultat de cession. La cession d’un bien amortissement donne donc lieu aux 3
écritures suivantes :

Ecriture d’amortissement complémentaire :

6811.. Dotations aux amortissements Amt


comp
28.. Amortissements des immobilisations Amt
comp
Constatation de la dépréciation subie par l’immobilisation

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Solde du compte d’amortissements :

28.. Amortissements des immobilisations Cumul


des Amts
2.. Compte d’immobilisation Cumul
des Amts
Constatation de la dépréciation subie par l’immobilisation

Ecriture de cession :

532 Banques (5312 chèque à encaisser) Prix de cession


Rst<0
636 Charges nette sur cession d’immobilisations
2.. Compte d’immobilisation VCN
TVA à
4368 TVA à régulariser reverser
736 Produits nets sur cession Rst>0
d’immobilisations
Constatation de la dépréciation subie par l’immobilisation

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Section VI : L’amortissement des subventions d’investissement :

I. Définitions :
1. Les subventions :
« Les subventions constituent une des formes des aides publiques, désignent toute
aide générant un transfert de ressources vers une entreprise ».
Les subventions sont classées en trois catégories, selon leur objet ou leur raison
d’être, à savoir :
- Les subventions d’investissement,
- Les subventions d’exploitation,
- Les subventions d’équilibre.
Nous étudions dans ce qui suit uniquement les subventions d’investissement.
2. Les subventions d’investissement :
« les subventions d’investissement sont celles destinées à permettre à l’entreprise
bénéficiaire d’acheter, de construire, de créer ou de se rendre acquéreur par tout
autre moyen d’actifs immobilisés ou d’autres actifs. »
Le compte (145) « Subventions d’investissement » est destiné à faire apparaitre au
bilan le montant des subventions d’équipement ou d’investissement jusqu’à ce
qu’elles aient rempli leur objet.
Lors de la signature de l’accord d’une subvention d’investissement et
indépendamment de son encaissement, on doit :
→ Créditer le compte (1451) « Subventions d’investissement » du montant de la
subvention,
→ Débiter l’un des trois comptes suivants :
- Le (431) « Etat-subventions à recevoir », lorsque la subvention n’a pas été
encaissée ou lorsque le bien subventionné n’a pas encore été reçu,
- Un compte d’actif, lorsque le bien subventionné a été réceptionné par
l’entreprise,
- Un compte de trésorerie, lorsque la subvention est effectivement encaissée.

II. Amortissement des subventions d’investissement :


Pour permettre à l’entreprise d’échelonner sur plusieurs exercices la constatation de
l’enrichissement provenant de ces subvenions, le compte (1459) « Subventions
d’investissement inscrites aux comptes de résultat » est débité par le crédit du compte
(739) « Quotes-parts des subventions d’investissement inscrites au résultat de
l’exercice » du montant de l’amortissement de la subvention d’investissement.
Le montant de l’amortissement de la subvention d’investissement dépend de la
nature du bien acquis grâce à cette subvention, et qui peut être un bien amortissable
ou bien un bien non amortissable.

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1. Cas des biens amortissables :


« Les subventions d’investissement finançant l’acquisition d’immobilisations
amortissables sont à rapporter aux résultats des exercices pendant lesquels sont
constatées les charges d’amortissement relatives à ces immobilisations. »
Ces subventions sont donc amorties proportionnellement aux charges
d’amortissement rapportées à la valeur d’origine de l’immobilisation et on obtient la
formule suivante :
𝑆 ∗ 𝐴𝑖 Avec : S : subvention totale
𝑆𝑖 =
𝑉𝑂 VO : valeur d’origine du bien amortissable acquis
grâce à une subvention.
Ai : amortissement de l’exercice i
Si : subvention rapportée à l’exercice i
Lorsque l’amortissement est linéaire, le montant de la subvention rapportée à
l’exercice i n’est autre que :
Si = S /n puisque Ai = VO/n
2. Cas des biens non amortissables :
« Les subventions d’investissement relative à des biens non amortissables mais qui
nécessitent, le cas échéant, l’accomplissement de certaines obligations, sont à
rapporter aux résultats du ou des exercices qui supportent le coût d’exécution de ces
obligations »
A titre d’exemple, la subvention accordée pour l’acquisition d’un terrain, allouée sous
la condition d’y construire un immeuble, est à rapporter aux résultats en fonction de
la durée d’utilisation de l’immeuble en question.
III. Règles de comptabilisation :
La comptabilisation de l’amortissement des subventions d’investissement se fait
comme suit :

1459 Subventions d’investissement inscrites aux comptes Si


de résultats
Quotes-parts des subventions
739 Si
d’investissement inscrites au résultat de
l’exercice
Comptabilisation de l’amortissement de la subvention d’investissement

Le compte « Subventions d’investissement inscrites aux comptes de résultats » est un


comptes de capitaux propres soustractif par rapport au compte « Subventions
d’investissement » et de ce fait, ces deux comptes doivent être soldées l’un par l’autre
(à l’ouverture de l’exercice suivant) lorsque le solde débiteur du premier devient égal
au solde créditeur du deuxième.

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L’écriture de solde des deux comptes est :

1451 Subventions d’investissement S


1456 Subventions d’investissement
inscrites aux comptes de résultats S
Pour solde des deux comptes

Exemple :
1. La société « XYZ » a reçu le 01/07/N un matériel industriel à titre gratuit ;
matériel dont la valeur est estimée à 180 000 DT HT et qui est amortissable
linéairement sur 10 ans. On vous demande d’enregistrer les écritures comptables
nécessaires au 01/07/N, au 31/12/N, au 31/12/N+10 et au 02/01/N+11.

2. La société « MMT » a acquis le 1er Mai N une construction pour 650 000 DT et elle
a reçu à la même date une subvention d’investissement de 200 000 DT
correspondant à la valeur de terrain. Sachant que la durée d’utilisation de la
construction est de 20 ans et que tous les flux monétaires se font par banque. On vous
demande d’enregistrer au journal de l’entreprise les écritures nécessaire au 01/05/N,
au 31/12/N, à la dernière année d’amortissement de la construction et au début de
l’année N+21

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Section VI : La résorption des charges reportées :


1. Règle générale :
« En règle générale, les charges engagées par une entreprise au cours d’un exercice,
sont en totalité imputées à cet exercice parce qu’elles se rattachent généralement aux
revenus de ce même exercice, conformément à la convention de rattachement des
charges aux produits. Toutefois, certaines charges peuvent ne pas être entièrement
affectables au seul résultat de l’exercice au cours duquel elles sont engagées, en raison
de leur caractère général et/ou de l’impact important qu’elles peuvent avoir sur les
résultats des exercices suivants. Dans ce cas, il peut être approprié de les constater à
l’actif du bilan en « charges reportées », et de les imputer sur le résultat de l’exercice
au cours duquel elles sont engagées et les résultats des exercices suivants ».
Parmi les charges qui peuvent être reportées, on distingue principalement :
- Les frais préliminaires (frais supportés avant le démarrage de l’activité),
- Les charges à répartir sur plusieurs exercices.

2. Méthode de résorption des charges reportées :


Les frais préliminaires et les charges à répartir doivent être « amortis » ou plutôt
résorbés selon la méthode linéaire simple et sur trois exercices au maximum, tout
en respectant la règle du prorota-temporis.
Cette diminution de valeur, la résorption est enregistrée selon la méthode
directe.
Ainsi, les comptes (271) « Frais préliminaires » et (272) « Charges à repartir » vont
être directement crédités, à la fin de chaque exercice, du montant de la résorption,
jusqu’à ce que leurs soldes deviennent nuls.
Les charges reportées figurent dans l’actif du bilan dans la rubrique « Autres actifs
non courants », mais elles ne sont pas pour autant un élément d’actif réel, puisque
comme leur nom l’indique ce sont des charges et leur constatation au bilan répond au
besoin de les rapporter à plusieurs exercices. Elles sont qualifiées d’actif fictif.
3. Comptabilisation des charges reportées :
La constatation des charges reportées se fait initialement dans un compte de charge
de la classe 6. Puis à la fin de l’exercice, elles seront constatées au débit du compte
(27) « Autres actifs non courants » par le crédit du compte (79) « Transferts de
charges ».
Enfin, la résorption des frais préliminaires et des charges à répartir se fait à la fin de
chaque exercice suivant comme suit :

6812 Dotations aux résorptions des charges (𝑚1 + 𝑚2 )


271 reportées 3 𝑚1
272 Frais préliminaires 3
Charges à répartir 𝑚2
Constatation de la résorption des charges reportées 3

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Avec : m1 : montant initial des frais préliminaires


m2 : montant initial des charges à répartir
La résorption s’est fait sur 3 ans
Application :
Les frais supportés avant le démarrage de l’activité de l’entreprise « AFY » sont les
suivants :
Rémunération d’intermédiaires 3600 DT
Frais de publications 1250 DT
Droits d’enregistrement et timbres fiscaux 560 DT
Ces frais sont réglés en espèces le 03/04/N et seront résorbée sur 3 ans. On vous
demande d’enregistrer les écritures comptables nécessaires au 03/04/N, au 31/12/N,
et au 31/12/N+1.

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