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LES AMORTISSEMENTS

L’usage, l’usure et la désuétude, font que les immobilisations perdent


progressivement de leur valeur et de leur utilité. Cette perte de valeur est
comptablement constatée par le mécanisme de l’amortissement.

I – Définitions
1.1– La notion d’amortissement
Le SCE 1997 défini l’amortissement comme «la répartition systématique du montant
amortissable d’une immobilisation sur sa durée de vie estimée. Il traduit la diminution
irréversible de la valeur d’une immobilisation résultant de l’usage, du temps, du
changement de technique et toute autre cause ».

L’amortissement est la parfaite matérialisation de la convention du rattachement des


charges aux produits.

1.2 - Les actifs amortissables


Les actifs amortissables sont :
➢ Les immobilisations incorporelles : les investissements de recherche & de
développement, les concessions de marques, brevets,…, les logiciels, ..
➢ Les immobilisations corporelles : elles sont toutes susceptibles d’être
amorties : les constructions, les installations techniques, le matériel et
outillage industriel, le matériel de transport, les équipements du bureau,
agencements aménagements et installations générales, les emballages
récupérables et identifiables.
N.B : Les terrains ne sont pas amortissables sauf dans le cas de
carrières (les terrains d’exploitation et de gisement : dans ce cas il y a
dépréciation du fait due à l´extraction des matériaux).
➢ Les immobilisations à statut juridique particulier : il s ´agit des actifs
immobilisés acquis dans le cadre des contrats de leasing et non exclus du
droit de déduction des amortissements tels que les terrains, les voitures de
tourisme dont la puissance fiscale est supérieure à 9 chevaux vapeurs.
➢ Les autres actifs non courants : les frais préliminaires, les charges à
répartir, les frais d’émission et primes de remboursement des emprunts,…
→ résorption.
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1.3 – La durée normale d’utilisation d’une immobilisation
La durée normale d’utilisation correspond :
- Soit, à la période pendant laquelle l’entreprise compte utiliser
l’immobilisation amortissable.
- Soit, au nombre d’unités de production (ou équivalent) que l’entreprise
compte obtenir par la mise en œuvre de l’immobilisation amortissable.

D’une façon générale, la durée de vie d’une immobilisation amortissable est une
affaire de jugement, généralement, fondée sur l’expérience de l’entreprise avec des
biens semblables. La norme comptable n° 5, précise que cette durée de vie doit être
appréciée en fonction :
(1) Des conditions d’utilisation de l’immobilisation : l’usage ;
(2) De son degré d’utilisation : l’usure physique ;
(3) De l’obsolescence physique due aux changements technologiques ;
(4) Des limites juridiques ou autres afférentes à l’usage de l’immobilisation.
1.4– Le montant amortissable

Le montant amortissable d’une immobilisation ou la base d’amortissement est la


valeur historique (ou un autre montant qui lui a été substitué dans les états
financiers), diminué de la valeur résiduelle éventuelle.
Le montant amortissable = coût historique (V.O) – valeur résiduelle(VR)
→ Le coût historique ou valeur d’entrée est constitué par le coût d’acquisition
de l’actif, en cas d’acquisition à titre onéreux, par sa valeur vénale en cas
d’acquisition à titre gratuit et par son coût de production si elle est produite par
l’entreprise.
Le coût d’acquisition
=
Le prix d’achat + les droits et taxes supportés et non récupérables + les frais directs
(les commissions et frais d’actes, les honoraires des architectes et ingénieurs, les
frais de démolition et de viabilisation, les frais de préparation de site, les frais de
livraison et de manutention initiaux, les frais d’installation).

2
→ La valeur résiduelle est le montant net qu’une entreprise compte obtenir en
échange d’un bien à la fin de sa durée d’utilisation après déduction des coûts
de cession prévus. Cette valeur doit être estimée à la date d’acquisition. Dans
la pratique cette valeur est souvent insignifiante, donc, on n’en tient pas
compte dans le calcul du montant amortissable.

1.5 – Le rythme de l’amortissement


Une fois le montant amortissable et la durée de vie déterminés, il faut trouver le
rythme de répartition de ce montant qui reflète, le mieux, le rythme réel de
dépréciation de l’immobilisation (dépréciation uniforme au cours de la durée de vie
utile, dépréciation à rythme croissant,…). Le choix d’une méthode d’amortissement
adéquate va, donc, être capital pour réussir cette opération. Le rythme de
l’amortissement choisi doit refléter, autant que possible, le rythme réel de
dépréciation.
1.6 – La valeur comptable nette (VCN)
La valeur comptable nette est le montant pour lequel l’actif figure au bilan déduction
faite du total des amortissements pratiques.
VCN = VO – Amortissements pratiqués

II – Les procédés de comptabilisation des amortissements


La comptabilisation des amortissements peut se faire en recourant à la méthode
directe ou à la méthode indirecte.

2.1 – La méthode directe


Cette méthode est préconisée pour la résorption des autres actifs non courants ( frais
préliminaires, charges à répartir,..) elle consiste à diminuer directement la valeur des
autres actifs non courants
- En créditant le compte concerné (frais préliminaires/ charges à répartir…)
du montant de la dotation de résorption.
- Et en débitant 6812 « Dotations aux résorptions des charges reportées »
du montant de la dotation.

. A la fin de chaque exercice, l’écriture suivante est enregistrée au journal :

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6812 Dotations aux résorptions des d
Charges reportées
Compte de charges reportées d
Dotation aux résorptions des … relative à
l’exercice …

2.2 – La méthode indirecte


Cette méthode utilise un compte d’amortissement spécifique à chaque immobilisation
amortissable sans toucher au compte d’immobilisation qui garde toujours pour solde
la valeur d’origine et ce tant que l’élément est dans le patrimoine de l’entreprise.

A la fin de chaque exercice, l’écriture suivante est enregistrée dans le journal :

68111 Dotations aux amortissements d


des immobilisations incorporelles
ou
68112 Dotations aux amortissements d
des immobilisations corporelles
281 Amortissements des immo. d
Incorporelles
ou
282 Amortissements des immo. d
Corporelles

Dotations aux amortissements des … de


l’exercice …

La méthode indirecte est celle que recommande le SCE 1997 pour les
immobilisations, puisqu’elle permet de présenter pour chaque immobilisation
amortissable sa valeur d’origine, le montant cumulé des amortissements pratiqués et
la VCN.

Les comptes d’amortissement sont inscrits à l’actif en déduction de la VO des


immobilisations auxquelles ils s’appliquent, de manière à faire apparaître au bilan,
uniquement, la VCN de celles-ci.

Des éléments même totalement amortis continuent à figurer dans le bilan tant que
l’entreprise peut en attendre des avantages futurs. Seuls les éléments ne présentant
plus de valeur d’usage pour l’entreprise doivent être retirés du bilan.
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III - Les principaux comptes d’amortissement
28 – Amortissement des immobilisations
281 – Amortissement des immobilisations incorporelles →même ventilation
que le compte 21.
Exemple : 211 - Investissements de R&D
2811 - Amortissement des investissements de R&D.

282 – Amortissement des immobilisations corporelles →même ventilation que


le compte 22.
Exemple :
222 - Constructions
2822 – Amortissements des constructions.

228 – Autres immobilisations corporelles


2828 – Amortissements des autres immobilisations corporelles.
28281 - Amortissements des installations générales,
agencements et aménagements divers.
28282 – Amortissements des équipements de bureau.
28286 – Amortissements des emballages récupérables et
identifiables.

284 – Amortissements des immobilisations à statut juridique particulier


68 – Dotations aux amortissements et aux provisions
681 – Dotations aux amortissements et aux provisions – charges ordinaires
(autres que charges financières).
6811 – Dotations aux amortissements des immobilisations incorporelles
et corporelles
68111 – Dotations aux amortissements des immo. Incorporelles.
68112 - Dotations aux amortissements des immo. corporelles.
6812 – Dotations aux résorptions des charges reportées.

686 – Dotations aux amortissements et aux provisions – charges financières.

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6861 – Dotations aux amortissements des primes de remboursement
des obligations.
VI – Les méthodes d’amortissement
La norme comptable n° 5, laisse aux entreprises le choix de la méthode
d’amortissement à utiliser. La méthode choisie doit être celle qui reflète au mieux
l’utilisation que l’entreprise compte faire de l’immobilisation et les avantages futurs
qu’elle espère en retirer.

Tant qu’aucune modification importante n’est intervenue dans les perspectives


d’avantages futurs attendus de ces immobilisations, la méthode choisie ne doit pas
être modifiée, afin de permettre la comparabilité de l’information financière.

Le système fiscal tunisien comporte ,4 modes d´amortissement


- L´amortissement intégral
- L’amortissement constant ou linéaire, qui constitue une charge constante
sur la durée de l’utilisation du bien ;
- L’amortissement décroissant (dégressif), qui conduit à une charge
décroissante sur la durée du bien.( l´amortissement dégressif a été
supprimé par la loi de finances 2008)
- L’amortissement variable (basé sur la production par référence à l’emploi
du bien), qui conduit à une charge proportionnelle à l’utilisation du bien ;

4.1 L´amortissement intégral


Les entreprises ont la faculté de pratiquer un amortissement intégral des biens
immobilisés dont la valeur unitaire ne dépasse pas 500 D hors TVA (loi de
finances 2019, au lieu de 200 D).
La règle de prorata temporis ne s´applique pas à l´amortissement intégral.
L´amortissement est donc effectué en bloc pour la totalité de la valeur
d´origine indépendamment de la date d´acquisition
4.2 – L’amortissement constant ou linéaire
4.2.1 L´amortissement linéaire simple :Cette méthode permet de répartir le
montant amortissable sur la durée de vie utile de façon uniforme, càd que
l’amortissement annuel ou l’annuité d’amortissement est la même d’un exercice
à l’autre.

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La règle de prorata temporis s´applique au mode d´amortissement linéaire.
Exemple
L'entreprise industrielle "STM", a acquis une voiture (5 chevaux) le 05/01/2020, à
21420 D TTC (TVA 19%) a une durée de vie utile probable de 5 ans et une valeur
résiduelle nulle.

TAF : - Enregistrez au journal l'acquisition de cette voiture et déterminez l'annuité


d'amortissement.

Remarque
L’acquisition des voitures de tourisme par les entreprises autres que celles de
location de voitures, des agences de voyages ou des auto-écoles., n'ouvre pas droit
à la récupération de la TVA, même pour les entreprises assujetties, étant donné que
ces voitures ne constituent pas un outil d'exploitation.
De plus l´amortissement des voitures de tourismes dont la puissance fiscale est
supérieure à 9 chevaux n´est pas déductible fiscalement.

L'écriture au journal : le jour de l’acquisition (05/01/202)


05/01
224 Matériel de transport 21420
532 Banque 21420
Achat d’une voiture, au comptant, chèque n°

Le taux d’amortissement linéaire TL = 1/5 = 20%


L’annuité A = 21420/5 = 21420 * 20% = 4284D

Le point de départ du calcul de l’amortissement est le jour de mise en service de


l’immobilisation. Ainsi, lorsqu’une immobilisation est mise en service en cours
d’exercice :
➢ L’annuité du premier exercice comptable doit être réduite au nombre de
jours qui séparent la date de mise en service de la fin de l’exercice → la
règle de prorata temporis.
Normalement, l’année est comptée pour 365 jours, mais en pratique, on
retient 360 jours.

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→ Amort. 1ére année = A * nombre de jours / 360
➢ L’amortissement du bien durera N années et touchera N+1 exercices.
➢ L’amortissement du dernier exercice (N+1) servira à compléter l’annuité
incomplète de la première année.
→ Amortissement (N+1) = Annuité – Amortissement premier exercice

Toutefois, dans le cadre de ce cours, et pour des commodités de calcul nous


retiendrons la règle suivante :
- Si le bien est mis en service avant le 15 du mois → l’amortissement
du bien commence à partir du premier du mois de sa mise en service.
- Si le bien est mis en service après le 15 du mois → l’amortissement
du bien commence à partir du premier du mois suivant celui de la
mise en service.
- Si le bien est mis en service le 15 du mois → l’amortissement du bien
commence à partir de cette date.
Pour chaque immobilisation amortissable, on doit mettre en place un tableau
d’amortissement ou un plan d’amortissement indiquant :
(1) L’amortissement annuel à pratiquer ;
(2) Le total des amortissements ;
(3) La VCN à la fin de chaque année.

Exemple
L’entreprise ABC a acquis, le 18/03/2020, une machine pour un montant de 297500
D TTC (TVA 19%), amortissable selon le système linéaire sur 10 ans. La mise en
service a eu lieu le jour même. La valeur résiduelle est nulle.

TAF : - Présentez le tableau d’amortissement ;


- Enregistrez au journal les écritures d’amortissement en 2020.
- Reportez les écritures au grand livre.
***********************************
- Détermination du taux d’amortissement linéaire
TL = 1/10 = 10%
- Détermination des annuités
Montant HT = 297500/1,19 = 250.000 D
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Annuité d´amortissement 250.000/10 = 250.000 * 10% = 25.000 D
- Détermination de l’amortissement de la première année (2018)
25.000 * 9/12 = 18.750 D

- Le tableau d’amortissement
Années Amortissements Annuels Amortissements Cumulés VCN
2020 25.000*9/12 = 18.750 18.750 231.250
2021 25.000 43.750 206.250
2022 25.000 68.750 181.250
2023 25.000 93.750 156.250
2024 25.000 118.750 131.250
2025 25.000 143.750 106.250
2026 25.000 168.750 81.250
2027 25.000 193.750 56.250
2028 25.000 218.750 31.250
2029 25.000 243.750 6.250
2030 25.000 – 18.750 = 6.250 250.000 0
= 25.000 * 3/12
Total 250.000

Ecritures au journal au 31/12/2020


31/12

Dotations aux amortissements


68112 18750
des immobilisations corporelles

Amortissement du matériel
28234 18750
industriel

Dotation de l’exercice 2020.

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Remarques

- Le total des amortissements pratiqués doit être toujours inférieur ou égal à la VO (si
VR =0).
- Le dernier amortissement figurant dans le tableau d’amortissement (N+1) est tel
que le total des amortissements est égal à la VO du bien (valeur résiduelle = 0).
- Le compte d’immobilisation indique toujours la VO du bien tant qu’il est exploité par
l’entreprise et qu’elle en attend des revenus futurs.
- Le compte « Amortissement des … » indique :
 Avant les travaux d’inventaire de l’année en cours (N): le total des
amortissements pratiqués jusqu’en N-1.
 Après les travaux d’inventaire de l’année en cours (N) : le total des
amortissements pratiqués jusqu’en N.

- Le compte « Dotations aux amortissements/résorptions des … » n’a pas de solde


initial : étant un compte de gestion, il est soldé à la fin de chaque exercice, lors de la
détermination du résultat, et ce :
❖ En débitant le compte 13 « Résultat de l’exercice ».
❖ En créditant le compte « Dotations aux amortissements/résorptions des
…»

Quelques applications pratiques relatives à l’amortissement linéaire


Le bilan au 31/12/2023, indique que les amortissements cumulés pratiqués sur la
machine s’élèvent à 93.750 D.
Amortissements cumulés = 93.750 = Amort (2020) + Amort (2021) + Amort (2022) +
Amort (2023)
= 25.000*9/12 + 25.000 + 25.000 + 25.000 = 25.000 (3 + 9/12) = A * nombre
d’annuités pratiquées

Amortissements cumulés = A * nombre d’annuités pratiquées


A = Amortissements cumulés / nombre d’annuités pratiquées
A = (VO – VCN) / nombre d’annuités pratiquées
Avec VO = Annuité / TL si VR = 0

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4.2.2– L’amortissement linéaire accéléré
Les entreprises qui utilisent leur matériel à plus d´une équipe, en conformité avec la
législation en vigueur en matière d´organisation de travail en équipes, peuvent
pratiquer l´amortissement linéaire accéléré. Toutefois cette mesure est réservée
exclusivement aux industries manufacturières non saisonnières.
Le matériel éligible à ce mode d´amortissement : les machines, matériels et
équipements industriels.
• Dans le cas où l´entreprise fonctionne à deux équipes càd une durée de 16
heures sur 24 heures, elle peut bénéficier d´un amortissement linéaire
accéléré en appliquant au taux linéaire admis, un coefficient de 1.5 .
• Ce coefficient est fixé à 2 lorsque le dit matériel est utilisé en trois équipes càd
fonctionne 24/24.
La règle de prorata temporis s´applique au mode d´amortissement linéaire accéléré
4.3 l´amortissement variable
Cette méthode permet d’amortir le bien à un rythme variable, proportionnellement au
rendement ou au service rendu au cours de l’exercice. Le montant amortissable est
ainsi réparti en fonction du nombre d’unités produites, du nombre d’heures
d’utilisation, du nombre de kilomètres parcourus,… Cette méthode est généralement
appliquée aux biens utilisés par l’entreprise à un rythme inégal ou discontinu.

L’annuité d’amortissement de l’année n est égale à :


An = (VO – VR) * qn/Q

qn = le niveau de production ou d’utilisation du bien, au cours de l’année n.


Q = la capacité de production ou la durée d’utilisation maximale du bien.

Exemple :
Une machine acquise le 10/04/2000, a 200.000 D HT, a une durée de vie utile de 7
ans. Sa capacité de production maximale est évaluée à 500.000 unités. L’entreprise
prévoit de l’utiliser à la cadence suivante :

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


50.000 40.000 100.000 80.000 40.000 75.000 115.000

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TAF : Etablir le tableau d’amortissement de cette machine selon la méthode de
l’amortissement variable.
*********************************
Le montant amortissable = 200.000 D.
Le tableau d’amortissement
Années Amortissements annuels Amortissements VCN
cumulés
2000 200.000*50.000/500.000=
20.000 20.000 180.000
2001 200.000*40.000/500.000=
16.000 36.000 164.000
2002 200.000*100.000/500.000
= 40.000 76.000 124.000
2003 200.000*80.000/500.000
= 32.000 108.000 92.000
2004 200.000*40.000/500.000
= 16.000 124.000 76.000
2005 200.000*75.000/500.000
= 30.000 154.000 46.000
2006 200.000*115.000/500.000
= 46.000 200.000 0

V– L’amortissement des immobilisations


5.1 – L’amortissement des immobilisations incorporelles

La NC n°6, relative aux immobilisations incorporelles stipule que :


➢ Le fonds de commerce et le droit au bail sont amortis sur une période ne
dépassant pas 20 ans ou sur période plus longue, s’il est clairement établi
que cette durée est plus appropriée.
➢ Les brevets, marques et droits déposés sont amortis sur la durée du
privilège dont ils bénéficient ou sur leur durée effective d’utilisation si elle
est inférieure.
➢ Les concessions, licences et droits similaires doivent être amortis sur la
durée du privilège que leur confèrent les conventions contractuelles ou sur
leur durée probable d’exploitation si elle est inférieure.
12
➢ Les logiciels doivent être amortis sur leur durée de vie utile. Normalement
cette durée est de 3 ans.
5.2 – L’amortissement des immobilisations corporelles
L’article 12 du code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt
sur les sociétés donne, à titre indicatif, des taux d’amortissement généralement
admis d’après les usages de chaque nature de commerce, d’industrie et
d’exploitation.
Le décret n°2008 -492 du 25 février 2008, a fixé les taux d’amortissement des actifs
corporels et incorporels il a également tenu compte des spécificités de certains
secteurs à savoir :
- Les industries manufacturières
- Le secteur transport
- Le secteur agriculture
- Le secteur des travaux publics et des bâtiments
- Le secteur de tourisme

Extrait du tableau des taux d’amortissement prévus par le décrêt n°2008 -492 du 25
février 2008
Eléments à amortir Taux d’amortissements )
Charges à répartir / frais préliminaires 100 % à 33.33 %
IMMEUBLES
Constructions en dur 5%

constructions légères 10 %
MEUBLES
Mobilier et matériel de bureau 20 %
Rayonnages métalliques 15 %
MATERIELS
Machines et équipements 10 % à 15 %
Automobile, matériel roulant 20 %
Machine frigorifique, ventilateurs, chaudière de 10 %
chauffage central, réservoirs
Navires 6.25 %
Matériel informatique et logiciels 33.33 %
Brevets, marques de fabriques et frais de 20 %
développement

13
IV – La résorption des charges reportées
La résorption des charges reportées se fait par la méthode directe de manière à ne
faire apparaître que le montant restant à résorber.

❖ Les frais préliminaires (les frais engagés en phase de création ou de pré-


exploitation) : Lorsque les frais préliminaires sont inscrits à l’actif du bilan
en charges reportées, ils doivent être résorbés le plus rapidement possible
et , en tout état de cause, sur une durée maximale de 3 ans à partir de la
date d’entrée en exploitation. La durée maximale de résorption de 5 ans à
partir de l’exercice d’engagement constitue une contrainte et peut amener
l’entreprise à résorber ses frais préliminaires alors même que l’entrée
effective en exploitation commerciale n’est pas entamée (NC 10).
→ La méthode linéaire est appropriée en respectant la règle du prorata
temporis.
31/12
6812 Dotations aux résorptions des
Charges reportées
271 Frais préliminaires

❖ Les charges à répartir : Elles doivent être résorbées sur une période ne
dépassant pas les 3 ans.
→ La méthode de l’amortissement variable est appropriée. A défaut, la
méthode linéaire doit être appliquée, en utilisant la règle du prorata
temporis.
31/12
6812 Dotations aux résorptions des
charges reportées
272 Charges à répartir

❖ Les frais d’émission et primes de remboursement des emprunts : Ces frais


constituent des charges financières à répartir sur la durée de l’emprunt
proportionnellement aux intérêts courus.

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31/12
6861 Dotations aux amortissements
des primes de remb. Des oblig.
273 Frais d’émissions et primes
de remb. des emprunts

Exemple
Le 01/04/2000, l’entreprise ABC a réglé , par virement bancaire, les frais relatifs à
une importante étude de marché : coût de l’étude 120.000 D HT (TVA 13%). Elle
décide de l’étaler linéairement sur 3 ans.

TAF : Enregistrez dans le journal les écritures appropriées.


01/04/2000
617 Etudes, recherches et divers SE 120.000
43666 TVA sur autres B&S 15600
532 Banque 135600
Règlement, étude de marché, par
virement bancaire.

31/12/2000
272 Charges à répartir 120.000
79 Transfert de charges 120.000
Transfert de charges.

6812 Dotations aux résorptions des 30.000
Charges reportées
272 Charges à répartir 30.000
Résorption des charges reportées de
l’exercice 2000.
(120.000/3) * (9/12) = 30.000

15
Au bilan de clôture de l’exercice 2000, le compte 272 « Charges à répartir » sera
débiteur de 90.000 D (120.000 – 30.000) → Ce sont les charges restant à résorber
au cours des exercices 2001 (40.000 D), 2002 (40 .000 D) et 2003 (10.000 D).

IIV – La cession d’une immobilisation amortissable


Lesdifférentesétapes relatives à la cession d´une immobilisation :

• Consatation de l´amortissement complémentaire


1

• Calcul de la somme des amortissements


2

• Calcul de la VCN
3

• constatation de la TVA à reverser


4

• détermination du résultat de cession


5
s
(1) L’amortissement complémentaire porte sur la période séparant le début de
l’exercice de cession de la date de la cession (P) : pour toute cession intervenant
après le 15 du mois, le mois de cession sera pris en compte. L’écriture suivante
sera enregistrée dans le journal, le jour de la cession :

68112 Dotation aux amortissements des A * P/12


immobilisations corporelles
Amortissement de … A * P/12
Amortissement complémentaire relatif à la
période du …au …

(2) les amortissements cumulés calculés sur la période séparant la mise en service
de l´immobilisation et la date de cession.
(3) Calcul de VCN
La VCN au jour de la cession = VO – Les amortissements cumulés (y compris les
amortissements complémentaires).
(4) La régularisation de la TVA
16
Si l’entreprise cède un bien pour lequel elle a récupéré la TVA au moment de son
acquisition. Il faut calculer la TVA à reverser à l´Etat pour les cessions
- avant le début de la 10éme année pour les immeubles (terrains,
constructions, …) :
TVA à reverser =
1
V 0  19% − ( )  nbre d´année ou fraction d´années de détention  V 0  19%
10
- Avant le début de la 5ème année pour les biens meubles (matériel,…),
TVA à reverser =
1
V 0  19% − ( )  nbre d´année ou fraction d´années de détention  V 0  19%
5
(5) Détermination du résultat de la cession

Résultat de la cession = Prix de cession – TVA à reverser – VCN

¤ Si le résultat est négatif (moins-value) → on débite le compte 636 « charges nettes


sur cessions d’immobilisations et autres pertes sur éléments non récurrents ou
exceptionnels ».
¤ Si le résultat est positif (plus-value)→ on crédite le compte 736 « Produits nets sur
cessions d’immobilisations et autres gains sur éléments non récurrents ou
exceptionnels ».
452 Créances sur cessions d’immo. Prix DeCession
OU
Trésorerie

636 Charges nettes sur cessions d’immo. En cas de perte


28… Amortissement de…….. Amortissements
cumulés
2…. Immobilisation VO
43651 TVA à payer TVA
736 Produits nets sur cessions d’immo. (en cas de
gain)

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Remarque
La TVA à reverser ne concerne pas les voitures de tourisme acquises par les
entreprises autres que de location de voiture, agences de voyages, … dans la
mesure où ces voitures n'ouvrent pas droit lors de leur acquisition à aucune
récupération de TVA.
Exemple
L’entreprise « 4S » a acquis, au comptant, un camion le 25/09/N, à 89250 D TTC
(TVA 19%), amortissable linéairement sur 5 ans. Ce camion a été vendu le
19/05/N+2 à 52.400 D. Le règlement s’est fait par chèque bancaire.

TAF : Enregistrer au journal les écritures relatives à l’acquisition et à la cession de ce


camion.

- Détermination du montant amortissable


89250 / 1,19 = 75.000 D
- Détermination des annuités d’amortissement linéaire
A = 75.000 * (1/5) = 75.000 * 20% = 15.000 D
- Détermination des amortissements cumulés (y compris les amortissements
complémentaires)
Amortissements cumulés = Amort (N) + Amort (N+1) + Amort (N+2)
Amort (N) = 15.000 * 3/12 = 3.750
Amort (N+1) = 15.000
Amort (N+2) = Amortissement complémentaire = 15.000 * 5/12 = 6.250
Amortissements cumulés = 3.750 + 15.000 + 6.250 = 25.000
- Détermination du résultat de la cession
VCN = 75.000 – 25.000 = 50.000 D
- Détermination de la TVA à reverser
TVA à reverser = (75.000 * 19%) – (75.000 * 19% * 3/5) = 2/5 * (14250) = 5.700
- Détermination du résultat de la cession
Résultat de la cession = 52.400 – 50.000 – 5.700 = -3.300 D (moins-value)

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Les écritures au journal
- Le jour de l’acquisition (25/09/N)
25/09
224 Matériel de transport 75.000
43662 TVA sur immobilisations 14250
532 Banque 89250
Achat d’un camion, au comptant, chèque n°

- Le jour de la cession (19/05/N+2)


19/05
68112 Dotation aux amortissements des 6.250
immobilisations corporelles
2824 Amortissement du matériel 6.250
de transport
Amortissement complémentaire relatif à la
période du 01/01 au 19/05.


2824 Amortissement du matériel de transport 25.000
532 Banque 52.400
636 Charges nettes sur cessions d’immo. et autres 3.300
pertes sur éléments non réc. ou exceptionnels
224 Matériel de transport 75.000
43651 TVA à payer 5.700

Cession camion par chèque.

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IIIV- échange d´immobilisation :

Les principes généraux de l´échange d´immobilisation corporelles peuvent


être schématisés comme suit :

Echange
De même nature De nature différente
• L´immobilisation reçue est • Résultat d´échange = juste valeur ide
comptabilisée à la VCN de bien reçu – VCN du bien cédé – TVA
l´immobilisation cédé +/- la à reverser – la soulte versée( ou + la
soulte + TVA à reverser. soulte reçue)
• Aucun résultat d´échange • Avec juste valeur du bien reçu = juste
n´est enregistré valeur de bien cédé  la soulte.
D´où résultat d´échange = juste valeur de
bien cédé – VCN – TVA à reverser
Avec Soulte = juste valeur de bien reçu –
juste valeur du bien cédé.

i
La juste valeur est le prix auquel un bien pourrait être échangé entre un acheteur et un vendeur normalement
informés et consentant, dans une transaction équilibrée.

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