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TECHNIQUE
COMPTABLE
APPROFONDIE
Partie 1
Murielle Aillaud
2020-2021
1 EVALUATION DES ACTIFS ET DES PASSIFS
Objectif : Trouver une solution raisonnée aux difficultés d’évaluation rencontrées à l’occasion de diverses
opérations.
Un actif est un élément identifiable du patrimoine ayant une valeur économique positive pour l'entité,
c'est-à-dire un élément générant une ressource que l'entité contrôle du fait d'événements passés et dont
elle attend des avantages économiques futurs.
Les avantages économiques = générer des flux de trésorerie positifs (ou économies)
Exemple : en achetant un local, l’entreprise fait des économies car elle n’aura plus de loyers à payer.
Les écarts de conversion-actifs (pertes latentes sur créances et dettes en monnaies étrangères)
Les frais de 1er établissement dans les comptes individuels (mais la méthode préférentielle = charge)
Les frais d’augmentation de capital, de fusion, scission (méthode préférentielle = charge)
Les frais d’émission d’emprunt
➔ Il faut donc connaître les éléments compris dans cette évaluation (étudiés ci-après) selon leur caractère
corporel, incorporel ou financier.
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1.3 Etude des immobilisations corporelles
1.3.1. GENERALITES
Définition : « Actif physique détenu, soit pour être utilisé dans la production ou la fourniture de biens ou
de services, soit pour être loué à des tiers, soit à des fins de gestion interne, et dont l’entité attend qu’il soit
utilisé au-delà de l’exercice en cours. » PCG Art-211-2
Distinction avec un stock : La destination et la durée d’utilisation les distinguent : Le stock est
destiné à être vendu ou consommé dès le premier usage.
- PRIX D’ACHAT (dont les droits de douanes et taxes non récupérables, mais après les réductions
commerciales et financières)
+
- COUTS DIRECTEMENT ENGAGES POUR METTRE L’ACTIF EN PLACE : Ce sont les coûts préparatoires du
site, frais de livraison, d’installation, de montage, essais, droits de mutation, honoraires, commissions et frais
d’actes. Attention, Ne sont pas intégrés les frais de formation du personnel (dépense pour production
future, pas pour mise en place) ou les dépenses engagées après la mise en état de fonctionner (sont des
charges).
Concernant les droits de mutations, honoraires, commissions et frais d’actes, 2 méthodes sont
autorisées (Attention : l’option choisie est à utiliser pour l’ensemble des immobilisations corporelles et
incorporelles ; l’option peut être différente pour les immobilisations financières mais doit être la même pour
l’ensemble des titres). Ces deux méthodes sont soit :
- Le rattachement au coût de l’immobilisation
- L’enregistrement en charge dans les comptes concernés (635, 622 selon la charge concernée).
+
- COUTS RELATIFS A SON DEMANTELEMENT : ces coûts comprennent le démantèlement et l’enlèvement
des déchets, des installations ayant entraîné des dégradations du site et la remise en état du site (lui redonner
son aspect initial ; sol dépollué) mais le montant et l’échéance ne sont pas connus avec précision.
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Il faut différencier :
- Les dégradations immédiates : elles impactent le coût de l’immobilisation car elles sont nécessaires
à l’exploitation et apportent des avantages économiques futurs (voir exemple de comptabilisation ci-
dessous) et sont donc enregistrées en classe 2 avec l’immobilisation. La provision sera reprise lors du
démantèlement (1581 à 781).
- Les dégradations progressives : elles n’impactent pas le coût de l’immobilisation. On passe une
écriture de provision classique (681 à 1581), provision non déductible.
Exemple : Pour une exploitation pétrolière, la création de derricks, oléoducs qui devront être démantelés sont
source d’une dégradation immédiate. Le creusement des puits au fur et à mesure de l’exploitation crée une
dégradation progressive.
+
- COUTS D’EMPRUNT
Ils peuvent :
- soit être comptabilisés en charge,
- soit incorporés au coût de l’actif
L’entreprise doit choisir une méthode et s’y tenir, par principe de permanence des méthodes.
Pour être incorporés au coût de l’immobilisation, les coûts d’emprunt doivent répondre à plusieurs
conditions :
- l’actif doit être éligible (nécessite une longue période de préparation ou de construction)
- et les coûts d’emprunt concernés sont ceux de la période de production jusqu’à la date
d’acquisition ou réception.
Le COUT DE PRODUCTION comprend : le coût d’acquisition des matières consommées, les autres charges
directes de production, les charges indirectes de production.
Les charges d’administration et les charges fixes correspondant à la sous-activité ne sont pas prises
en compte.
•Si la TVA n’est pas déductible, elle est intégrée au coût de l’immobilisation (exemple : véhicule de tourisme)
•Il n’est plus nécessaire d’autoliquider la tva en cas de livraison à soi-même d’une immobilisation.
•Pour les assujettis partiels et redevables partiels, il faut calculer le coefficient de déduction (voir cours de
fiscalité). CDE = Coefficient d’assujettissement X Coefficient de taxation X Coefficient d’admission
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d) Cas des immobilisations décomposables
•Elle ne reconnaît pas les composants de 2nde catégorie. Elle considère que les provisions pour grande
révision.
Ainsi :
➢ Si l’entreprise a choisi la provision : la dotation est une charge déductible (RAF)
➢Si l’entreprise a choisi d’enregistrer l’entretien en composant : il faudra réintégrer l’amortissement de ce
composant non reconnu par le fisc : réintégration extra-comptable d’une fraction seulement : partie
supérieure à celle que l’on aurait eu si choix de la dotation pour provision. La facture d’entretien (enregistrée
en immobilisation) sera déductible extra-comptablement car est considérée comme une charge.
•En ce qui concerne les composants de 1ère catégorie, la valeur de l’élément doit être significative pour être
un composant ;
Le fisc considère qu’’il n’est pas nécessaire d’identifier un élément comme composant si :
➢ sa valeur est inférieure à 500 €HT (sauf si le nombre d’éléments est important)
➢ sa valeur représente moins de 15% de la valeur totale de l’immobilisation (meuble) ou 1% (immeuble)
➢ Sa durée d’utilisation est proche de la durée de l’immobilisation dans son ensemble (> ou égale à
80%)
« Un actif amortissable est un actif dont l’utilisation par l’entité est limitée. »
•Déterminable = usage limité dans le temps du fait de l’usure, de l’évolution technique, de règles juridiques
(fin protection juridique ou contractuelle) ou de critères économiques (exemples : cycle de vie des produits,
actions concurrentielles,...) . Si plusieurs critères sont pertinents, on garde la durée d’utilisation la plus courte.
•L’utilisation
se mesure par la consommation des avantages économiques attendus par l’entité
(L’amortissement devra suivre au mieux ce rythme, rythme propre à l’entité).
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b) Définitions de l’amortissement et du plan d’amortissement
« L’amortissement d’un actif est la répartition systématique de son montant amortissable en fonction
de son utilisation » (PCG).
• la base amortissable : VO – VR : « Le montant amortissable d’un actif est sa valeur brute (valeur
d’entrée dans le patrimoine) sous déduction de sa valeur résiduelle… » (PCG) .« La valeur résiduelle
est le montant net des coûts de sortie attendus, que l’entreprise obtiendrait de la cession de l’actif
sur le marché à la fin de son utilisation » (doit être significative et mesurable) : différence fiscale !
• la durée d’amortissement : elle est propre à chaque entreprise; cette durée peut donc être plus
courte que la durée d’usage généralement admis ou de vie du bien : différence fiscale !
Si durée d’utilisation > durée d’usage (amortissement économique < amortissement fiscal) : RàF si
pas d’abus (amortissement dérogatoire possible)
Si durée d’utilisation < durée d’usage (amortissement économique > amortissement fiscal) :
réintégration extra-comptable du surplus (déductible au moment de la sortie du bien)
Révision du plan
Le plan prévu à l’origine peut être modifié si l’utilisation prévue est modifiée de façon significative ou si le
bien a subi une dépréciation.
La dépréciation d’un actif est la constatation que sa valeur actuelle est devenue inférieure à sa valeur nette
comptable.
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Ainsi, à chaque fin d’exercice, l’entreprise doit :
Rechercher si un indice montre qu’un actif a pu perdre de la valeur. Cet indice peut être interne
(dégradation physique ou obsolescence non prévue ; performances inférieures aux prévisions) ou
externe (changement dans l’environnement technique, économique ou juridique ayant une influence
sur l’entreprise ; valeur de marché ou valeur vénale inférieures)
Faire un test de dépréciation : comparer la VNC à la valeur actuelle (=plus grande valeur entre
valeur vénale ou valeur d’usage)
• VNC = valeur brute de l’immobilisation diminuée du cumul des amortissements et des
dépréciations
• Valeur vénale = valeur de vente de l’actif à des conditions normales de marché, nette des
coûts de sortie (ne pas prendre en compte les charges financières et d’impôt sur le résultat)
• Valeur d’usage = valeur des avantages économiques futurs attendus (en fonction des flux de
trésorerie)
Sur le plan d’amortissement : le plan est modifié par une base nouvelle = VNC avant dépréciation –
dépréciation – Valeur résiduelle éventuelle
Sur le suivi comptable car une dépréciation est réversible et peut être reprise. Cette reprise est
toutefois plafonnée car la VNC augmentée de la reprise ne peut pas être supérieure à la VNC du plan
initial (éviter des réévaluations d’actifs)
Incidences fiscales :
Fiscalement, la dépréciation sera déductible pour la fraction calculée sur : Valeur vénale brute (avant
déduction des coûts de sortie) – Valeur nette fiscale
Ainsi, pour la fiscalité, la valeur actuelle ne peut pas être la valeur d’usage et la valeur vénale est prise sans
tenir compte des coûts de sortie.
De même, la valeur nette fiscale est la VNC calculée en tenant compte des amortissements fiscaux (si
différents des amortissements économiques).
Enfin, la fiscalité ne modifie pas la base de calcul des amortissements (base= prix de revient de
l’immobilisation).
La sortie peut être volontaire (cession, mise au rebut, donation…) ou involontaire (vol, destruction,
expropriation…)
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Conséquences comptables : Il faut constater :
- le prix de cession éventuel dans le compte 775 (les frais de cession sont enregistrés en charge alors
que fiscalement le prix de cession s’entend après déduction des frais de cession)
- l’amortissement au titre de l’année de sortie (du début de l’exercice jusqu’à la date de cession ; si
le bien est mis au rebut, il doit être totalement amorti, d’où un amortissement exceptionnel éventuel
à constater)
- la sortie de l’actif : on solde le compte 281 et le compte de l’actif ; la différence constitue la VNC
enregistrée en 675 (valeur nulle en cas de mise au rebut)
Principe : Toute cession est soumise à TVA collectée dès lors que le bien a bénéficié de TVA déductible
au moment de son acquisition.
Cas du reversement de TVA déduite initialement lors de la cession d’un immeuble : la cession d’un
immeuble (construction ou terrain constructible) est exonérée de TVA collectée (sauf si la vente a lieu
dans les 5 ans suivant son achèvement) et il faut reverser une partie de la TVA déduite lors de
l’acquisition.
Reversement = Tva déduite x (nombre d’années ou fraction d’années manquantes pour arriver à
20 ans/20)
Ce reversement vient augmenter la valeur d’origine (TVA non déductible) : 213 à 4457.
L’entreprise exonérée peut toutefois opter pour la TVA (loi mars 2010).
Cas des déductions complémentaires de TVA : la cession doit être soumise à tva, intervenir
dans le délai de 5 ans et porter sur un bien n’ayant pas pu bénéficier totalement ou partiellement
de tva déductible lors de son acquisition.
Complément = Tva initialement non déduite x (nombre d’années ou fraction d’années
manquantes pour arriver à 5 ans/5)
Ce complément vient diminuer la valeur d’origine (TVA à déduire) : 44562 à 21.
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1.4 Etude des immobilisations incorporelles
1.4.1 DEFINITION
Une immobilisation incorporelle est un actif non monétaire sans substance physique, tels, par exemples,
les brevets, logiciels, fonds de commerce, marques.
Certaines sont :
- représentatives d’un droit de propriété (brevets, licences, logiciels, droit au bail, fonds de commerce,
fichiers clients,…)
- générées en interne et engendre des coûts de développement
- très particulières comme les frais de constitution, d’augmentation de capital, du fusion et de scission :
la méthode préférentielle du PCG reste la comptabilisation en charge
Phases Comptabilisation
De recherche En charge (probabilité d’avantages économiques futurs trop faible)
De développement En charge
Ou
A l’actif (méthode préférentielle) si 6 conditions sont respectées simultanément
:
- Faisabilité technique
- Intention d’achever l’immobilisation
- Capacité à l’utiliser ou la vendre
- Avantages économiques futurs probables
- Disponibilité des ressources pour achever l’immobilisation
- Evaluation fiable des dépenses
(FICADE : moyen mnémotechnique)
Certaines dépenses de développement ne sont jamais activables, car concerne l’activité dans son
ensemble (projet trop global, non suffisamment individualisé) : création de marques ou de fonds
commerciaux, par exemple.
- 1ère étape : les dépenses sont enregistrées en charge au fur et à mesure de leur réalisation
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- 3ème étape : à l’achèvement
Débit Crédit
203 (frais de recherche) 721
20. (immobilisation incorporelle créée) 232 (solder ce compte d’immo en cours)
PAS DE TVA : production immobilisée d’un bien immatériel (comme une prestation de service) pour les
besoins de l’entreprise.
L’entreprise peut choisir d’utiliser le bien sur une durée plus courte que celle prévue par la protection.
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1.5. Etude du portefeuille-titres
Fiscalement les titres sont différenciés uniquement en titres de participation et les autres dits titres
de placement.
D’un point de vue fiscal, les frais d’acquisition sont inclus obligatoirement pour les titres de participation
détenus par une entreprise soumise à l’IS. Attention, ces frais s’amortissent (sur 5 ans), alors que les titres ne
sont pas des actifs amortissables. Si l’entreprise a décidé de mettre ces frais en charges, il faudra constater
un amortissement dérogatoire, réintégrer la charge non déductible (frais) en N puis la déduire pour 1/5 de
N à N+4.
Pour les autres titres, l’incorporation de ces frais reste une option mais est irrévocable si elle est choisie.
Pour éviter ces divergences, l’entreprise a intérêt à incorporer ces frais au coût d’acquisition des titres.
N.B. : Les coûts d’emprunt éventuels ne peuvent pas être intégrés au coût car les titres ne sont pas des actifs
éligibles.
Les actions et parts sociales détenues peuvent rapporter des dividendes, les obligations rapportent des
intérêts.
Comptabilisation des revenus :
Titres Comptabilisation des revenus Remarque
Actions ou parts Selon le compte utilisé : Ces revenus sont enregistrés en produits à
sociales (26, 27 ou 50) - 267 à 761 la date de l’AG qui les a attribués (même si
- 276 à 762 ces revenus ne sont pas encore encaissés).
- 508 à 764
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Obligations 276 à 762 ou 508 à 764 Il faut rattacher les intérêts à l’exercice
duquel ils ont couru (prorata temporis)
• Si Valeur d’acquisition < valeur actuelle : on réalise une plus value latente, aucune
comptabilisation à faire (principe de prudence) ; s’il existait une dépréciation antérieur, il faut la
reprendre.
Lorsqu’il y a dépréciation, mais qu’elle est considérée comme anormale et momentanée, elle peut être
compensée par la hausse normale des autres titres de même catégorie.
Il faut :
- constater le prix de cession
- sortir le titre de l’actif pour sa valeur nette comptable
- reprendre la dépréciation éventuelle enregistrée
Principe
On compare le prix de vente avec le prix d’acquisition des titres cédés.
La partie cédée est évaluée au CMUP ou PEPS. Fiscalement, seuls les titres de participations peuvent bénéficier
de la méthode du CMUP ; les entreprises, pour éviter les divergences, utilisent donc la méthode du PEPS.
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Le prix de vente ne tient pas compte des frais de vente qui sont comptabilisés à part dans le compte 627. On
a une divergence avec la fiscalité qui tient compte du prix net, c’est-à-dire déduction faite des frais.
Comptabilisation de la cession
Les comptes à utiliser (VNC et prix de cession) sont différents selon les titres :
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