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Licence professionnelle Comptabilité et Gestion et Licence CCA

TECHNIQUE
COMPTABLE
APPROFONDIE
Partie 1

Murielle Aillaud
2020-2021
1 EVALUATION DES ACTIFS ET DES PASSIFS

Objectif : Trouver une solution raisonnée aux difficultés d’évaluation rencontrées à l’occasion de diverses
opérations.

1.1 Définition et règles générales des actifs


1.1.1 Définition d’un actif

Un actif est un élément identifiable du patrimoine ayant une valeur économique positive pour l'entité,
c'est-à-dire un élément générant une ressource que l'entité contrôle du fait d'événements passés et dont
elle attend des avantages économiques futurs.

Le caractère identifiable = distinguer l’élément des autres éléments


Aucun problème d’identification pour les immobilisations corporelles et les stocks (aspect physique). Ce
caractère identifiable est plus complexe pour les immobilisations incorporelles : on vérifiera la séparabilité
par le fait que l’actif puisse être vendu, transféré ou loué de manière isolée ou par l’existence d’un droit légal
ou contractuel (ex : logiciel, brevet)

Le contrôle de l’actif = en assumer les risques et les avantages


Il n’est pas nécessaire d’être propriétaire pour contrôler l’actif.
Exemples : immeuble construit sur sol d’autrui, agencements dans immeuble loué sont des actifs.
Exception : les contrats de location ou de crédit-bail ne sont pas des actifs selon le PCG (actifs selon normes
IFRS).

Les avantages économiques = générer des flux de trésorerie positifs (ou économies)
Exemple : en achetant un local, l’entreprise fait des économies car elle n’aura plus de loyers à payer.

1. 1.2 Fait générateur de comptabilisation d’un actif

En plus de répondre à la définition, l’actif doit remplir deux conditions cumulatives :

Les avantages économiques futurs doivent être suffisamment certains.


Ainsi, les dépenses de publicité ou de formation ne sont pas portées à l’Actif car on considère
que la probabilité n’est pas suffisamment assurée.

Le coût doit pouvoir être évalué avec une fiabilité suffisante

1.1.3 Exceptions à la définition : Sont des ACTIFS (sans répondre à la définition) :

Les écarts de conversion-actifs (pertes latentes sur créances et dettes en monnaies étrangères)
Les frais de 1er établissement dans les comptes individuels (mais la méthode préférentielle = charge)
Les frais d’augmentation de capital, de fusion, scission (méthode préférentielle = charge)
Les frais d’émission d’emprunt

1.2 Evaluation d’un actif à la date d’entrée


Actifs acquis à titre onéreux Coût d’acquisition
Actifs produits Coût de production
Actifs acquis à titre gratuit Valeur vénale nette des coûts de sortie (montant qui pourrait être obtenu
ou par voie d’échange sur le marché, après frais de remise en état)

➔ Il faut donc connaître les éléments compris dans cette évaluation (étudiés ci-après) selon leur caractère
corporel, incorporel ou financier.

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1.3 Etude des immobilisations corporelles
1.3.1. GENERALITES

Définition d’une immobilisation corporelle

Définition : « Actif physique détenu, soit pour être utilisé dans la production ou la fourniture de biens ou
de services, soit pour être loué à des tiers, soit à des fins de gestion interne, et dont l’entité attend qu’il soit
utilisé au-delà de l’exercice en cours. » PCG Art-211-2

Distinction avec un stock : La destination et la durée d’utilisation les distinguent : Le stock est
destiné à être vendu ou consommé dès le premier usage.

Distinction avec une charge :


Les charges sont constituées par les biens et services consommés par la collectivité pour les besoins de son
activité.
Les dépenses qui ont pour résultat l'entrée d'un bien destiné à rester durablement dans le patrimoine de la
collectivité constituent des immobilisations.
Les adjonctions à un bien immobilisé constituent également des immobilisations dans la mesure où elles
entraînent un accroissement de la valeur de l'immobilisation initiale ou une augmentation de sa durée
d’utilisation.
Ainsi, l’entretien est considéré comme charge s’il s’agit de pouvoir garder le bien dans un état normal
d’utilisation, mais est une immobilisation s’il permet d’augmenter la durée de vie prévue initialement.

Cas particulier : les biens de faible valeur


Le PCG ne précise pas le seuil d’application, mais on utilise la tolérance fiscale : Pour être
comptabilisé en charge : le bien doit avoir une valeur <= 500 €HT et doit être du matériel et
outillage, matériel de bureau ou renouvellement courant de meubles de bureau.

1.3.2. EVALUATION A LA DATE D’ACQUISITION

a) L’immobilisation est acquise à titre onéreux

Le COUT D’ACQUISITION comprend :

- PRIX D’ACHAT (dont les droits de douanes et taxes non récupérables, mais après les réductions
commerciales et financières)

+
- COUTS DIRECTEMENT ENGAGES POUR METTRE L’ACTIF EN PLACE : Ce sont les coûts préparatoires du
site, frais de livraison, d’installation, de montage, essais, droits de mutation, honoraires, commissions et frais
d’actes. Attention, Ne sont pas intégrés les frais de formation du personnel (dépense pour production
future, pas pour mise en place) ou les dépenses engagées après la mise en état de fonctionner (sont des
charges).
Concernant les droits de mutations, honoraires, commissions et frais d’actes, 2 méthodes sont
autorisées (Attention : l’option choisie est à utiliser pour l’ensemble des immobilisations corporelles et
incorporelles ; l’option peut être différente pour les immobilisations financières mais doit être la même pour
l’ensemble des titres). Ces deux méthodes sont soit :
- Le rattachement au coût de l’immobilisation
- L’enregistrement en charge dans les comptes concernés (635, 622 selon la charge concernée).

+
- COUTS RELATIFS A SON DEMANTELEMENT : ces coûts comprennent le démantèlement et l’enlèvement
des déchets, des installations ayant entraîné des dégradations du site et la remise en état du site (lui redonner
son aspect initial ; sol dépollué) mais le montant et l’échéance ne sont pas connus avec précision.

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Il faut différencier :
- Les dégradations immédiates : elles impactent le coût de l’immobilisation car elles sont nécessaires
à l’exploitation et apportent des avantages économiques futurs (voir exemple de comptabilisation ci-
dessous) et sont donc enregistrées en classe 2 avec l’immobilisation. La provision sera reprise lors du
démantèlement (1581 à 781).
- Les dégradations progressives : elles n’impactent pas le coût de l’immobilisation. On passe une
écriture de provision classique (681 à 1581), provision non déductible.

Exemple : Pour une exploitation pétrolière, la création de derricks, oléoducs qui devront être démantelés sont
source d’une dégradation immédiate. Le creusement des puits au fur et à mesure de l’exploitation crée une
dégradation progressive.

Exemple de comptabilisation d’un coût pour dégradation immédiate :

21…. Immobilisation 45000 (40000 + 5000 coût démentèlement)


44562 (base hors coût de démantèlement) 8000
404 Fournisseur d’immobilisation 48000
1581 Provision démantèlement 5000

+
- COUTS D’EMPRUNT
Ils peuvent :
- soit être comptabilisés en charge,
- soit incorporés au coût de l’actif
L’entreprise doit choisir une méthode et s’y tenir, par principe de permanence des méthodes.

Pour être incorporés au coût de l’immobilisation, les coûts d’emprunt doivent répondre à plusieurs
conditions :
- l’actif doit être éligible (nécessite une longue période de préparation ou de construction)
- et les coûts d’emprunt concernés sont ceux de la période de production jusqu’à la date
d’acquisition ou réception.

Enregistrement des coûts d’emprunt :

21…. Coût total HT


44562 (base hors coût d’emprunt) (HT- intérêts)x19.6%
796 Transfert de charges financières intérêts
404 Fournisseur d’immobilisation TTC-intérêts

b) L’immobilisation est produite par et pour l’entreprise : Livraison à soi-même

Le COUT DE PRODUCTION comprend : le coût d’acquisition des matières consommées, les autres charges
directes de production, les charges indirectes de production.

Les charges d’administration et les charges fixes correspondant à la sous-activité ne sont pas prises
en compte.

c) Aspects liés à la TVA

•Si la TVA n’est pas déductible, elle est intégrée au coût de l’immobilisation (exemple : véhicule de tourisme)
•Il n’est plus nécessaire d’autoliquider la tva en cas de livraison à soi-même d’une immobilisation.
•Pour les assujettis partiels et redevables partiels, il faut calculer le coefficient de déduction (voir cours de
fiscalité). CDE = Coefficient d’assujettissement X Coefficient de taxation X Coefficient d’admission

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d) Cas des immobilisations décomposables

Définition d’un composant


•C’est un élément principal (il doit être significatif) d’une immobilisation corporelle
• qui a une durée d’utilisation différente ou qui procure des avantages économiques selon un rythme
différent de celui de l’immobilisation dans son ensemble
•Le composant aura donc son propre plan d’amortissement.
Les catégories de composants

• L’élément principal est appelé structure


• Les composants de 1ère catégorie : éléments destinés à être remplacés à intervalles réguliers pendant la
durée d’utilisation prévue de l’immobilisation. Exemple pour un immeuble : structure (50 ans), Menuiserie (25
ans), chauffage (25 ans), ascenseurs (15 ans),…
•Les composants de 2nde catégorie : dépenses d’entretien faisant l’objet de programme pluriannuels de
gros entretiens ou de grandes révisions
- Ils concernent les dépenses d’entretien ayant pour seul objet de vérifier le bon état de fonctionnement des
investissements sans prolonger leur durée de vie initialement prévue.
- L’entreprise doit opter pour une méthode et s’y tenir (mention dans l’annexe) en choisissant l’approche par
composant ou la provision pour gros entretiens ou grande révision – compte 1572.

Position fiscale vis-à-vis des composants

•Elle ne reconnaît pas les composants de 2nde catégorie. Elle considère que les provisions pour grande
révision.
Ainsi :
➢ Si l’entreprise a choisi la provision : la dotation est une charge déductible (RAF)
➢Si l’entreprise a choisi d’enregistrer l’entretien en composant : il faudra réintégrer l’amortissement de ce
composant non reconnu par le fisc : réintégration extra-comptable d’une fraction seulement : partie
supérieure à celle que l’on aurait eu si choix de la dotation pour provision. La facture d’entretien (enregistrée
en immobilisation) sera déductible extra-comptablement car est considérée comme une charge.

•En ce qui concerne les composants de 1ère catégorie, la valeur de l’élément doit être significative pour être
un composant ;
Le fisc considère qu’’il n’est pas nécessaire d’identifier un élément comme composant si :
➢ sa valeur est inférieure à 500 €HT (sauf si le nombre d’éléments est important)
➢ sa valeur représente moins de 15% de la valeur totale de l’immobilisation (meuble) ou 1% (immeuble)
➢ Sa durée d’utilisation est proche de la durée de l’immobilisation dans son ensemble (> ou égale à
80%)

1.3.3. EVALUATION A L’INVENTAIRE

a) Définition d’un actif amortissable

« Un actif amortissable est un actif dont l’utilisation par l’entité est limitée. »

•Déterminable = usage limité dans le temps du fait de l’usure, de l’évolution technique, de règles juridiques
(fin protection juridique ou contractuelle) ou de critères économiques (exemples : cycle de vie des produits,
actions concurrentielles,...) . Si plusieurs critères sont pertinents, on garde la durée d’utilisation la plus courte.

•L’utilisation
se mesure par la consommation des avantages économiques attendus par l’entité
(L’amortissement devra suivre au mieux ce rythme, rythme propre à l’entité).
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b) Définitions de l’amortissement et du plan d’amortissement

« L’amortissement d’un actif est la répartition systématique de son montant amortissable en fonction
de son utilisation » (PCG).

Il est obligatoire comptablement et fiscalement.

Caractéristiques du plan d’amortissement

Paramètres à prendre en compte :

• la base amortissable : VO – VR : « Le montant amortissable d’un actif est sa valeur brute (valeur
d’entrée dans le patrimoine) sous déduction de sa valeur résiduelle… » (PCG) .« La valeur résiduelle
est le montant net des coûts de sortie attendus, que l’entreprise obtiendrait de la cession de l’actif
sur le marché à la fin de son utilisation » (doit être significative et mesurable) : différence fiscale !

• la durée d’amortissement : elle est propre à chaque entreprise; cette durée peut donc être plus
courte que la durée d’usage généralement admis ou de vie du bien : différence fiscale !
Si durée d’utilisation > durée d’usage (amortissement économique < amortissement fiscal) : RàF si
pas d’abus (amortissement dérogatoire possible)
Si durée d’utilisation < durée d’usage (amortissement économique > amortissement fiscal) :
réintégration extra-comptable du surplus (déductible au moment de la sortie du bien)

• le mode d’amortissement : « (il) doit permettre de traduire au mieux le rythme de consommation


des avantages économiques attendus de l’actif par l’entité. Il est applicable de manière constante
pour tous les actifs de même nature ayant des conditions d’utilisation identiques … » (PCG)
Le mode peut être linéaire (appliqué à défaut), croissant, décroissant, calculé en fonction d’unité de
temps ou d’unités d’œuvre.
Fiscalement, le linéaire est le régime de droit commun (minimum). L’entreprise peut aussi utiliser le
mode dégressif fiscal ou exceptionnel pour les biens entrant dans le champ d’application
(amortissement dérogatoire si amortissement comptable est inférieur) ou le mode variable (si justifié
de façon fiable).
Dans tous les autres cas où il y a divergence entre l’amortissement comptable et l’amortissement
fiscal, il faut soit enregistrer un amortissement dérogatoire (amort. Comptable < amort. Fiscal
minimum), soit réintégrer extracomptablement la fraction d’amortissement comptable excédentaire
à l’amortissement fiscalement admis

• la date de départ de l’amortissement : c’est la date de début de consommation des avantages


économique (mise en service généralement). Attention, l’amortissement dégressif fiscal débute
le 1er jour du mois d’acquisition

Révision du plan

Le plan prévu à l’origine peut être modifié si l’utilisation prévue est modifiée de façon significative ou si le
bien a subi une dépréciation.

c) Amortissement d’une immobilisation corporelle décomposable

La ventilation de l’immobilisation en composant implique des plans distincts

e) la dépréciation d’une immobilisation corporelle

La dépréciation d’un actif est la constatation que sa valeur actuelle est devenue inférieure à sa valeur nette
comptable.

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Ainsi, à chaque fin d’exercice, l’entreprise doit :

Rechercher si un indice montre qu’un actif a pu perdre de la valeur. Cet indice peut être interne
(dégradation physique ou obsolescence non prévue ; performances inférieures aux prévisions) ou
externe (changement dans l’environnement technique, économique ou juridique ayant une influence
sur l’entreprise ; valeur de marché ou valeur vénale inférieures)

Faire un test de dépréciation : comparer la VNC à la valeur actuelle (=plus grande valeur entre
valeur vénale ou valeur d’usage)
• VNC = valeur brute de l’immobilisation diminuée du cumul des amortissements et des
dépréciations
• Valeur vénale = valeur de vente de l’actif à des conditions normales de marché, nette des
coûts de sortie (ne pas prendre en compte les charges financières et d’impôt sur le résultat)
• Valeur d’usage = valeur des avantages économiques futurs attendus (en fonction des flux de
trésorerie)

Constater comptablement la dépréciation si la VA est inférieure à la VNC (calcul de la dépréciation


VNC - VA) : 6816 à 291

Une dépréciation a des conséquences :

Sur le plan d’amortissement : le plan est modifié par une base nouvelle = VNC avant dépréciation –
dépréciation – Valeur résiduelle éventuelle

Sur le suivi comptable car une dépréciation est réversible et peut être reprise. Cette reprise est
toutefois plafonnée car la VNC augmentée de la reprise ne peut pas être supérieure à la VNC du plan
initial (éviter des réévaluations d’actifs)

Incidences fiscales :

Fiscalement, la dépréciation sera déductible pour la fraction calculée sur : Valeur vénale brute (avant
déduction des coûts de sortie) – Valeur nette fiscale
Ainsi, pour la fiscalité, la valeur actuelle ne peut pas être la valeur d’usage et la valeur vénale est prise sans
tenir compte des coûts de sortie.
De même, la valeur nette fiscale est la VNC calculée en tenant compte des amortissements fiscaux (si
différents des amortissements économiques).
Enfin, la fiscalité ne modifie pas la base de calcul des amortissements (base= prix de revient de
l’immobilisation).

Neutralisation des incidences fiscales :


Pour ne pas pénaliser les entreprises, un avis du CNC apporte une solution technique en permettant le
transfert de la dépréciation en compte d’amortissement. Ce transfert se fera chaque année, à partir des
années ultérieures à la dépréciation, et calculé de la façon suivante : dépréciation totale/nombre d’années
restantes.
Ecritures : 29 à 7876 (reprises sur dépréciations exceptionnelles) et 6871 (amortissement exceptionnels) à 281
Conséquences : la dépréciation non déductible aura été réintégrée extra-comptablement l’année de sa
constatation ; la reprise sur les années restants à courir ne sera pas imposable donc déduite extra-
comptablement.

1.3.4. EVALUATION A LA SORTIE DU PATRIMOINE

La sortie peut être volontaire (cession, mise au rebut, donation…) ou involontaire (vol, destruction,
expropriation…)

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Conséquences comptables : Il faut constater :

- le prix de cession éventuel dans le compte 775 (les frais de cession sont enregistrés en charge alors
que fiscalement le prix de cession s’entend après déduction des frais de cession)
- l’amortissement au titre de l’année de sortie (du début de l’exercice jusqu’à la date de cession ; si
le bien est mis au rebut, il doit être totalement amorti, d’où un amortissement exceptionnel éventuel
à constater)

- la sortie de l’actif : on solde le compte 281 et le compte de l’actif ; la différence constitue la VNC
enregistrée en 675 (valeur nulle en cas de mise au rebut)

- la reprise des amortissements dérogatoires (145 à 787) et dépréciations éventuels

Régimes particuliers de TVA

Principe : Toute cession est soumise à TVA collectée dès lors que le bien a bénéficié de TVA déductible
au moment de son acquisition.

Cas du reversement de TVA déduite initialement lors de la cession d’un immeuble : la cession d’un
immeuble (construction ou terrain constructible) est exonérée de TVA collectée (sauf si la vente a lieu
dans les 5 ans suivant son achèvement) et il faut reverser une partie de la TVA déduite lors de
l’acquisition.
Reversement = Tva déduite x (nombre d’années ou fraction d’années manquantes pour arriver à
20 ans/20)
Ce reversement vient augmenter la valeur d’origine (TVA non déductible) : 213 à 4457.
L’entreprise exonérée peut toutefois opter pour la TVA (loi mars 2010).

Cas des déductions complémentaires de TVA : la cession doit être soumise à tva, intervenir
dans le délai de 5 ans et porter sur un bien n’ayant pas pu bénéficier totalement ou partiellement
de tva déductible lors de son acquisition.
Complément = Tva initialement non déduite x (nombre d’années ou fraction d’années
manquantes pour arriver à 5 ans/5)
Ce complément vient diminuer la valeur d’origine (TVA à déduire) : 44562 à 21.

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1.4 Etude des immobilisations incorporelles

1.4.1 DEFINITION

Une immobilisation incorporelle est un actif non monétaire sans substance physique, tels, par exemples,
les brevets, logiciels, fonds de commerce, marques.

Certaines sont :
- représentatives d’un droit de propriété (brevets, licences, logiciels, droit au bail, fonds de commerce,
fichiers clients,…)
- générées en interne et engendre des coûts de développement
- très particulières comme les frais de constitution, d’augmentation de capital, du fusion et de scission :
la méthode préférentielle du PCG reste la comptabilisation en charge

1.4.2. EVALUATION A LA DATE D’ENTREE

Pour les immobilisations incorporelles acquises à titre onéreux :


Règles identiques à celles des immobilisations corporelles.
En ce qui concerne les coûts directement attribuables à la préparation de l’actif, certains sont à enregistrer
en charges obligatoirement : coût de formation, coût administratif, coût de publicité ou de promotion
d’un nouveau produit, par exemple.

Pour les immobilisations incorporelles générées en interne :


Il faut distinguer deux phases dans les projets :

Phases Comptabilisation
De recherche En charge (probabilité d’avantages économiques futurs trop faible)
De développement En charge

Ou
A l’actif (méthode préférentielle) si 6 conditions sont respectées simultanément
:
- Faisabilité technique
- Intention d’achever l’immobilisation
- Capacité à l’utiliser ou la vendre
- Avantages économiques futurs probables
- Disponibilité des ressources pour achever l’immobilisation
- Evaluation fiable des dépenses
(FICADE : moyen mnémotechnique)

Certaines dépenses de développement ne sont jamais activables, car concerne l’activité dans son
ensemble (projet trop global, non suffisamment individualisé) : création de marques ou de fonds
commerciaux, par exemple.

Activation des frais de développement :

- 1ère étape : les dépenses sont enregistrées en charge au fur et à mesure de leur réalisation

- 2ème étape : si l’immobilisation est en cours à la clôture :


Débit Crédit
203 (frais de recherche) 721
232 (autres éléments) 796 (pour les frais emprunt si option pour les
incorporer dans le coût)

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- 3ème étape : à l’achèvement
Débit Crédit
203 (frais de recherche) 721
20. (immobilisation incorporelle créée) 232 (solder ce compte d’immo en cours)

PAS DE TVA : production immobilisée d’un bien immatériel (comme une prestation de service) pour les
besoins de l’entreprise.

1.4.3. EVALUATION A L’INVENTAIRE

a) Amortissement d’une immobilisation incorporelle

Les règles sont identiques à celles des immobilisations corporelles.


La difficulté réside dans la détermination d’une utilisation déterminable : certaines immobilisations
incorporelles ont une durée de consommation des avantages économiques limitée (et donc déterminable)
car elles bénéficient d’une protection juridique limitée dans le temps (ex : brevets, licences) et sont donc
amortissables.

L’entreprise peut choisir d’utiliser le bien sur une durée plus courte que celle prévue par la protection.

Cas particuliers des frais de développement et des frais d’établissement :


- durée d’amortissement des frais de développement = durée d’’utilisation estimée des projets (avec
explication dans l’Annexe) ; si pas la durée d’utilisation ne peut pas être estimée de façon fiable,
l’amortissement est sur 5 ans au maximum.
- Tant que ces frais ne sont pas totalement amortis : aucune distribution de dividendes ne peut être
faite (sauf si montant des réserves libres >= frais non amortis)
En ce qui concerne les frais de constitution : totalement amortis avant distribution de dividendes et
cela sans exception.
- En ce qui concerne les frais de développement, on peut avoir une différence entre la comptabilité et
la fiscalité pour la date de début d’amortissement : comptablement, c’est à la mise en service,
fiscalement, à la date d’activation (d’où dérogatoire)

b) Dépréciation d’une immobilisation incorporelle


Idem immobilisation corporelle

1.4.4. EVALUATION A LA SORTIE DU PATRIMOINE

Idem immobilisation corporelle

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1.5. Etude du portefeuille-titres

1.5.1. TYPOLOGIE COMPTABLE

Titres Définition N° de compte à utiliser


Titres de participation Titres dont la possession est 261
durable et utile à l’activité de
l’entreprise car exerce une
influence sur la société
émettrice des titres (au moins
10% du capital détenu)
Titres immobilisés de Titre dont la possession est 273
l’activité de portefeuille durable et dont le but n’est
(TIAP) que d’en retirer un gain à
moyen terme
Autres titres immobilisés Titres dont la possession est 271 (droit de propriété :
durable mais non jugés utiles à actions)
l’activité de l’entreprise, 272 (droit de créances :
souvent détenus par obligation obligations)
Titres de placement Titres acquis en vue de réaliser 503 (actions)
un gain à brève échéance 506 (obligations)

Fiscalement les titres sont différenciés uniquement en titres de participation et les autres dits titres
de placement.

1.5.2. EVALUATION A LA DATE D’ENTREE


a) Coût d’entrée
D’un point de vue comptable, les frais d’acquisition ((ex : frais bancaires) sont inclus sur option dans le coût
des titres. L’entreprise peut choisir de les laisser en charge (ex : compte 627), mais l’option ou non doit
concerner l’ensemble des titres.

D’un point de vue fiscal, les frais d’acquisition sont inclus obligatoirement pour les titres de participation
détenus par une entreprise soumise à l’IS. Attention, ces frais s’amortissent (sur 5 ans), alors que les titres ne
sont pas des actifs amortissables. Si l’entreprise a décidé de mettre ces frais en charges, il faudra constater
un amortissement dérogatoire, réintégrer la charge non déductible (frais) en N puis la déduire pour 1/5 de
N à N+4.
Pour les autres titres, l’incorporation de ces frais reste une option mais est irrévocable si elle est choisie.

Pour éviter ces divergences, l’entreprise a intérêt à incorporer ces frais au coût d’acquisition des titres.

N.B. : Les coûts d’emprunt éventuels ne peuvent pas être intégrés au coût car les titres ne sont pas des actifs
éligibles.

b) Les revenus de titres

Les actions et parts sociales détenues peuvent rapporter des dividendes, les obligations rapportent des
intérêts.
Comptabilisation des revenus :
Titres Comptabilisation des revenus Remarque
Actions ou parts Selon le compte utilisé : Ces revenus sont enregistrés en produits à
sociales (26, 27 ou 50) - 267 à 761 la date de l’AG qui les a attribués (même si
- 276 à 762 ces revenus ne sont pas encore encaissés).
- 508 à 764

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Obligations 276 à 762 ou 508 à 764 Il faut rattacher les intérêts à l’exercice
duquel ils ont couru (prorata temporis)

1.5.3. EVALUATION A L’INVENTAIRE


Il faut comparer la valeur d’acquisition à la valeur actuelle.

Catégories de titres Valeur actuelle (valeur à l’inventaire)


Titres de participation Valeur d’utilité (valeur que l’entreprise serait
prête à débourser pour acquérir ces titres)
TIAP Valeur de marché (selon perspectives
d’évolution générale)
Autres titres immobilisés et VMP (titres de Cours moyen du dernier mois de l’exercice (si
placements) société cotée)
Valeur probable de négociation (si société
non cotée)

Dépréciation éventuelle à constater : règle générale


• Si Valeur d’acquisition > valeur actuelle : dépréciation (686 à 296 ou 297 ou 590)
Cette dépréciation est calculée par catégorie de titres de même nature et conférant les mêmes droits.
D’une année sur l’autre, il faut soit augmenter cette dépréciation, soit la reprendre si elle n’est plus
nécessaire.

• Si Valeur d’acquisition < valeur actuelle : on réalise une plus value latente, aucune
comptabilisation à faire (principe de prudence) ; s’il existait une dépréciation antérieur, il faut la
reprendre.

Exception à la règle générale de dépréciation : baisse anormale et momentanée des titres


autre que les titres de participations et les TIAP

Lorsqu’il y a dépréciation, mais qu’elle est considérée comme anormale et momentanée, elle peut être
compensée par la hausse normale des autres titres de même catégorie.

Qu’est-ce qu’une baisse anormale des cours ?


Cours corrigé = moyenne des cours du mois de clôture en excluant les 3 cours les plus hauts et les 3
cours les plus bas.
Si le cours moyen du dernier mois est inférieur au cours corrigé, on fait le calcul suivant :
Cours corrigé – cours moyen : si le résultat de ce calcul est >=10% : la baisse est « anormale ».
Cours moyen

Qu’est-ce qu’une hausse normale des cours ?


C’est la différence entre le plus bas des deux cours (corrigé ou moyen) et le coût d’acquisition.

Dépréciation = baisse anormale – hausse normale

1.5.4. EVALUATION A LA SORTIE DU PATRIMOINE

Il faut :
- constater le prix de cession
- sortir le titre de l’actif pour sa valeur nette comptable
- reprendre la dépréciation éventuelle enregistrée

Principe
On compare le prix de vente avec le prix d’acquisition des titres cédés.
La partie cédée est évaluée au CMUP ou PEPS. Fiscalement, seuls les titres de participations peuvent bénéficier
de la méthode du CMUP ; les entreprises, pour éviter les divergences, utilisent donc la méthode du PEPS.

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Le prix de vente ne tient pas compte des frais de vente qui sont comptabilisés à part dans le compte 627. On
a une divergence avec la fiscalité qui tient compte du prix net, c’est-à-dire déduction faite des frais.

Comptabilisation de la cession
Les comptes à utiliser (VNC et prix de cession) sont différents selon les titres :

Titres de participation et titres immobilisés TIAP et VMP


(sauf TIAP)
Cession : 512 à 775 TIAP : selon plus ou VMP : selon plus ou
Sortie actif : 675 à 26 moins value : 775 ou moins value : 767 ou
675 pour prix de 667 pour prix de
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