Vous êtes sur la page 1sur 24

MAHMOUD FRISSOU –la comptabilité financière approfondie - SCF – 1

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


MAHMOUD FRISSOU –la comptabilité financière approfondie – SCF 2

1. LES IMMOBILISATIONS CORPORELLES


1.1. Définitions
Un actif est une ressource contrôlée par l’entreprise, c’est-à-dire une ressource que l’entreprise contrôle du fait d’événements passés et dont elle
attend des avantages économiques futurs.
Les immobilisations corporelles sont des actifs corporels :
 (a) qui sont détenus par une entité soit pour être utilisés dans la production ou la fourniture de biens ou de services, soit pour
être loués à des tiers, soit à des fins administratives ; et
 (b) dont on s'attend à ce qu'ils soient utilisés sur plus d'une période.
 Exemple : terrains, constructions, navires, avions, mobilier….
La valeur comptable est le montant pour lequel un actif est comptabilisé après déduction du cumul des amortissements et du cumul des pertes
de valeur.
Le montant amortissable :est le coût d'un actif, ou tout autre montant substitué au coût, diminué de sa valeur résiduelle.
L'amortissement :est la répartition systématique du montant amortissable d'un actif sur sa durée d'utilité.
La valeur spécifique à l'entité :est la valeur actualisée des flux de trésorerie qu'une entité attend de l'utilisation continue d'un actif et de sa sortie
à la fin de sa durée d'utilité.
La juste valeur : est le montant pour lequel un actif pourrait être échangé entre des parties bien informées, consentantes et agissant dans des
conditions de concurrence normale.
Une perte de valeur : est le montant de l'excédent de la valeur comptable d'un actif sur sa valeur recouvrable.
La valeur recouvrable : est la valeur la plus élevée entre le prix de vente net de l'actif et sa valeur d'utilité.
La valeur résiduelle : d'un actif est le montant estimé qu'une entité obtiendrait actuellement de la sortie de l'actif, après déduction des coûts de
sortie estimés, si l'actif avait déjà l'âge et se trouvait déjà dans l'état prévu à la fin de sa durée d'utilité.
La durée d'utilité est :
 (a) soit la période pendant laquelle l'entité s'attend à utiliser un actif;
 (b) soit le nombre d'unités de production ou d'unités similaires que l'entité s'attend à obtenir de l'actif.
1.2. Les principes généraux
Conformément à la règle générale d’évaluation des actifs, une immobilisation corporelle est comptabilisée en actif :
 s’il est probable que des avantages économiques futurs associés à cet actif iront à l’entité ;
 si le coût de l’actif peut être évalué de façon fiable.
1. Les méthodes de comptabilisation
Le SCF (Système comptable et Financier) prévoit deux (02) méthodes de comptabilisation des immobilisations corporelles, la première est
préférentielle, c’est la méthode préférentielle (évaluation au coût) et la seconde est alternative, c’est la méthode de la réévaluation.
La méthode préférentielle :
C’est le coût de l’actif diminué du cumul des amortissements et du cumul des pertes de valeur (la valeur nette comptable)
La méthode de la réévaluation : Un actif (valeur comptable diminué des amortissements et des pertes de valeur ) est évalué à la valeur de
marché (Juste Valeur) peut être réévalué. Si l’entité décide de réévaluer, elle est obligée de le faire pour l’ensemble du poste de cet actif et l’écart
de réévaluation passera en capitaux propres.
2. Les pièces de rechange
Généralement les pièces de rechange sont inscrites en stock mais le SCF prévoit leur activation aux points ci après:
 Si les pièces sont utilisées sur une période inférieure à une année, elles sont inscrites directement en charge.
 Si l’entité compte utiliser ces pièces sur une période supérieure à un an, ces pièces constitueront une immobilisation corporelle et
seront amorties au même rythme que l’actif.
 Aussi pour les pièces de rechange qui sont propres à une immobilisation corporelle, elles sont comptabilisées en actif.
3. Les actifs et les composants
Les composants d’un actif sont traités comme des éléments séparés s’ils ont des durées d’utilité différentes ou procurent des avantages
économiques selon un rythme différent.
1.3. Evaluation pour la comptabilisation
1. Coûts initiaux
Le SCF prévoit un ensemble de frais qui sont liés directement à l’actif et comptabilisé en tant que tel :
Le prix d’achat, incluant les droits de douane et taxes non récupérables après déduction des réductions (Rabais Remise..)
Les éléments à ajouter :
1. Tous frais directement attribuables pour mettre l’actif en lieu et conditions pour qu’il puisse opérer de la façon voulue par la
direction.
2. Les frais de test de bon fonctionnement.
3. Les coûts de démantèlement et transport de l’actif.
4. Les coûts de rénovation du site.
Les éléments à déduire : La vente des produits résultant de test de fonctionnement.
Exemple :
Une entreprise a acheté une machine d’une valeur de 500.000 da le 28 janvier de l’année N.
Pour pouvoir mettre en marche cette machine plusieurs frais ont été engagés par l’entreprise.
Frais de livraison : 30.000 da le 01.02 N
Frais d’installation : 90.000 da le 25.03 N
Frais de mise en service : 20.000 da le 01.06 N
La mise en service a lieu le 1er juillet N.
Le taux d’amortissement retenu est de 20% (Mode linéaire)
Quelle est la valeur à immobiliser ?
Solution :

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


MAHMOUD FRISSOU –la comptabilité financière approfondie - SCF – 3

La valeur à immobiliser est fondée sur la valeur historique de l’immobilisation.


La valeur est la suivante :
Valeur d’acquisition : 500 000 da
Frais de livraison : 30 000 da
Frais d’installation : 90 000 da
Frais de mise en service : 20 000 da
-------------
Coût à immobiliser 640 000 da
La dotation à la fin de l’exercice est évaluée à (640.000 x 20% X 6/12) = 64.000 da
2. Coûts d’emprunt
Les coûts d’emprunt qui sont directement attribuables à l’acquisition, la construction ou la production d’un actif exigeant une longue période de
préparation (plus de 12 mois) avant d’être utilisé ou vendu peuvent être incorporés dans le coût de cet actif.
Illustration :
Une entreprise a construit un bâtiment d’une valeur de 25 millions de dinars financé à hauteur de 60% de ses fonds propres, l’autre partie a fait
l’objet d’ un financement à un taux de 8%.
La période pour la construction du bâtiment est d’un exercice complet.
Quelle est la valeur de l’actif à inscrire au bilan ?
Solution :
Le bâtiment sera porté à l’actif pour la valeur suivante :
Fonds propres: 25 000 000 X 60% = 15 000 000 DA
Prêt bancaire : 25 000 000 X 40% = 10 000 000 DA
Intérêts : 10 000 000 X 8% = 800 000 DA
Soit une valeur globale à porter à l’actif: 25 800 000 DA
3. Production immobilisée
Le coût de production d’une immobilisation produite par l’entité pour elle-même(PEPEM) inclut le coût des matériaux, la main d’œuvre, et les
autres charges directes et indirectes de production qui peuvent être directement rattachées à l’immobilisation.
4. Règlement différé
Le coût d’une immobilisation corporelle est le prix comptant équivalent à la date de la comptabilisation.
Si le règlement est différé au-delà des conditions habituelles de crédit (généralement 60 jours) la différence entre le prix comptant et les
règlements est comptabilisée en charges financières.
Illustration :
Une société achète le 01 janvier N une immobilisation au prix de 480 000 da avec les conditions suivantes :
Règlement comptant de 280.000 da
Règlement du complément la fin de l’année N avec les conditions habituelles de crédit. Le taux du marché est de 10%
Passer l’écriture lors de l’acquisition
Solution :
La différence (480.000 – 280.000) = 200.000 da est le montant qu’il faut actualiser.
L’actualisation donne le résultat suivant :
200.000 x (1,1)(-10/12) = 184.729,49 da.
La charge financière est de (200.000 – 184.729,49) = 15.270 ,57 da.
L’écriture sera la suivante : Le 31/12/N
Actif Actif Matériel 464 729
Actif Charges financières 15 271
Actif Banque 280 000
Passif Crédit d’Investissement 200 000

Remarque :
L’amortissement portera sur la valeur de 464.729 et non sur 480.000
5. Le coût de démantèlement
Le coût de démantèlement d’une installation à la fin de sa durée d’utilité ou le coût de rénovation d’un site est à ajouter au coût de production ou
d’acquisition de l’immobilisation concernée si ce démantèlement ou cette rénovation constitue une obligation légale ou implicite pour l’entité.
6. Les comptes du SCF
Les comptes d’immobilisations corporelles sont débités, à la date d’entrée des actifs sous le contrôle de l’entité :
 de la valeur d’apport : valeur estimée par un expert lors de l’apport de l’actif par un actionnaire,
 du coût d’acquisition,
 du coût de production,
Par le crédit, suivant le cas :
 d’un compte « Capital » (subdivision compte 10) ou du compte « Associés – opérations sur le capital » (subdivision compte 45 Groupe
& associés) ;
 d’un compte 40 « Fournisseurs» ou autres comptes concernés (banque,…) ;
 d’un compte 73 – « Production immobilisée ».
Les éléments suivants peuvent être distingués s’ils sont d’un montant significatif :
 211 Terrains
 212 Agencements et aménagements de terrain
 213 Constructions
 215 Installations techniques, matériel et outillage industriels
 218 Autres immobilisations corporelles.
Et éventuellement :

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


MAHMOUD FRISSOU –la comptabilité financière approfondie – SCF 4

 installations générales, agencements, aménagements ;


 matériels de transport ;
 mobilier de bureau, matériels de bureau et matériels informatiques.
Exemple
L’entreprise Xerox a acquis une installation au prix de 150 000 KDA.
Les frais de transports sont de 300 KDA.
A la fin de sa durée de vie, l’installation devra être démantelée pour un coût de 600 KDA.
Les frais généraux et administratifs concernant cette installation sont de 300 KDA.
Quel est le coût d’acquisition de l’installation (taux de TVA : 17%) ?
Prix de l’installation : 150 000 KDA.
Frais de transports : 300 KDA.
Coût de démantèlement : 600 KDA.
Coût Total à immobiliser : 150 900 KDA
Ne peuvent pas être immobilisés :
Frais généraux et administratifs : 300 KDA.
Ecriture d’enregistrement en immobilisation (en KDA) :
215 Installations techniques, matériels et outillages industriels 150 300

445 Etat, taxe sur le chiffre d’affaires 25 551


404 Fournisseurs d’immobilisation 175 851

7. Les coûts ultérieurs


Les dépenses ultérieures relatives à des immobilisations corporelles sont comptabilisées en charge de l’exercice au cours duquel elles sont
encourues si elles maintiennent le niveau de performance de l’actif.
Les dépenses ultérieures sont activées (immobilisées), si :
 elles permettent d’allonger la durée d’utilité ou d’augmenter la capacité de production ;
 elles permettent d’obtenir une amélioration substantielle de la qualité de la production ou de la productivité de l’unité ;
 elles conduisent à l’adoption de nouveaux processus de production permettant la réduction substantielle des coûts ou la
réalisation de nouveaux produits.
Illustration :
Un fabricant de produits chimiques peut installer de nouveaux processus de manipulation des produits afin de se conformer à des dispositions
environnementales sur la production et le stockage des produits dangereux
Les améliorations d’installations correspondantes sont comptabilisées en tant qu’actifs car, sans elles, l’entité n’est pas en mesure de fabriquer et
de vendre ses produits.
1.4. Les modes d’amortissement
Le mode d'amortissement utilisé doit refléter le rythme selon lequel l'entité s'attend à consommer les avantages économiques futurs liés à l'actif.
Le SCF ne prescrit pas un mode spécifique d’amortissement mais plutôt un mode approprié à l’actif.
Parmi les modes utilisés nous citerons les suivants:
1. L’amortissement linéaire
Il est également appelé amortissement constant, constitue la méthode normale d’amortissement. Il consiste à répartir de manière égale la
dépréciation sur la durée probable d’utilisation du bien.
La dépréciation de ce bien est censée être régulière et continue pendant la période d’utilisation.
Le taux est calculé selon la nature et l’utilisation de l’actif, il est obtenu en divisant 100 par le nombre d’années d’utilisation.
2. La méthode du coût de l’unité d’œuvre ou(U.O.P)
Cette méthode consiste à amortir simplement l’utilisation du bien pendant l’exercice sur sa capacité globale ; soit en déterminant le coût de
l’unité d’œuvre soit par simple division.

Exemple : un puits de pétrole estimé pour une valeur de 15.000.000 $ et d’après les études des ingénieurs, on peut extraire 50 millions de barils.
La 1ere année l’extraction de ce puits a donné 5 millions de barils.
Quelle est la dotation annuelle de ce puits ?
Solution :
La dotation aux amortissements est évaluée à :
5/50 = 0.1 ; d’où une annuité de 15.000.000 X 0,1 = 1.500.000 da
Durant l’exercice suivant et après réexamen des données techniques, nous avons établi d’autres données quant aux capacités de ce puits qui sont
estimées à 80.000.000 barils.
On considère que l’extraction de l’année N+1 est de 5 millions de barils.
La nouvelle dotation pour l’exercice N+1 est la suivante :
Nouvelle base (80.000.000 – 5.000.000) = 75.000.000
Le coût de l’unité d’œuvre est de 5/75 et la dotation annuelle est égale à :
(5/75) X 15.000.000 = 1 .000 .000 da
1.5. Évaluation lors de la comptabilisation
1. Modèle du coût
Après sa comptabilisation en tant qu'actif, une immobilisation corporelle doit être comptabilisée à son coût diminué du cumul des
amortissements et du cumul des pertes de valeur.
2. Les amortissements
Après sa comptabilisation en tant qu'actif, une immobilisation corporelle doit être comptabilisée à son coût diminué du cumul des
amortissements et du cumul des pertes de valeur.

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


MAHMOUD FRISSOU –la comptabilité financière approfondie - SCF – 5

Les principes suivants sont appliqués :


 le montant amortissable est réparti de façon systématique sur la durée d’utilité de l’actif ;
 La base d’amortissement = valeur brute - valeur résiduelle
Chaque partie d'une immobilisation corporelle ayant un coût significatif par rapport au coût total de l'élément doit être amortie séparément.
Une entité ventile le montant initialement comptabilisé pour une immobilisation corporelle en ses parties significatives et amortit séparément
chacune de ces parties.
Par exemple, il peut être approprié d'amortir séparément la cellule et les réacteurs d'un avion, que celui-ci soit détenu en propre ou dans le cadre
d'un contrat de location-financement (IAS 17).
Une partie significative d'une immobilisation corporelle peut avoir une durée d'utilité et un mode d'amortissement identiques à la durée d'utilité
et au mode d'amortissement d'une autre partie significative de la même immobilisation.
Ces parties peuvent être regroupées pour déterminer la dotation aux amortissements.
Le montant amortissable d'un actif doit être réparti systématiquement sur sa durée d'utilité.
La valeur résiduelle et la durée d'utilité d'un actif doivent être révisées au moins à chaque fin de période annuelle et, si les attentes diffèrent par
rapport aux estimations précédentes, les changements doivent être comptabilisés comme un changement d'estimation comptable conformément à
IAS 8 Méthodes comptables, changements d'estimations comptables et erreurs.
Le montant amortissable d'un actif est déterminé après déduction de sa valeur résiduelle.
Dans la pratique, la valeur résiduelle d'un actif est souvent négligeable et donc non significative dans le calcul du montant amortissable.
La valeur résiduelle d'un actif peut augmenter jusqu'à atteindre ou excéder la valeur comptable de l'actif.
Dans ce cas, la dotation à l'amortissement de l'actif est nulle.
L'amortissement d'un actif commence dès qu'il est prêt à être mis en service, c'est-à-dire dès qu'il se trouve à l'endroit et dans l'état nécessaires
pour pouvoir l'exploiter de la manière prévue par la direction.
L'amortissement d'un actif doit cesser à la première date à laquelle cet actif est classé comme détenu en vue de la vente.
Illustration
La société Petroleum fait l’acquisition d’une rotative neuve d’une valeur de 3 millions d’KDA le 10 février N.
A cette occasion, différents frais sont supportés par l’entreprise :
 Frais de livraison 10 000 KDA ;
 Frais d’installation 20 000 KDA ;
 Frais de mise en service 5 000 KDA.
Les frais d’installation sont liés à la nature même de l’immobilisation qui a nécessité un aménagement particulier au sein de l’entreprise.
Les frais de mise en service sont relatifs aux difficultés de réglage des rotatives avant une utilisation pour les commandes clients.
La mise en service a lieu le 1er juillet N
Toutefois, lors de premières commandes réalisées sur cette rotative des problèmes sont survenus et ont générés 4 000 KDA de charges relatives à
des produits non conformes qui ont dû être jetés.
L’utilisation de la rotative est estimée à 8 ans.
Au-delà de cette période l’entreprise espère compte tenu des conditions de marché la revendre pour 1 million d’KDA et aura à supporter 6 000
KDA de frais de démontage et de remise en état du site (frais de démantèlement).
• Quelle est la valeur à immobiliser ?
• Quelle est la base de calcul des amortissements ?
• Quel est le montant des amortissements annuels ?
La valeur à immobiliser est fondée sur la valeur historique de l’immobilisation.
En l’espèce, il s’agit :
 Valeur acquisition : 3 000 000 KDA
 Frais de livraison : 10 000 KDA
 Frais d’installation : 20 000 KDA
 Frais de mise en service : 5 000 KDA
 Coût historique à immobiliser : 3 035 000 KDA
Les pertes opérationnelles liées à l’utilisation d’une nouvelle immobilisation ne sont pas prises en compte dans la valeur à immobiliser.
La valeur amortissable doit tenir compte de la valeur potentielle de revente.
En l’espèce, il s’agit :
 Coût historique à immobiliser : 3 035 000 KDA
 Valeur résiduelle estimée : - 1 000 000 KDA
 Frais de démantèlement : 6 000 KDA
Base amortissable : 2 041 000 KDA
Le montant des amortissements calculés selon la méthode de l’amortissement linéaire à partir de la date de mise en service sera le suivant :
2 041 000 / 8 ans * (6/12) = 127 563 KDA.
Si nous considérons que l’entreprise finance l’investissement avec un emprunt de 2 500 000 KDA souscrit dès le 10 février N au taux de 4%
remboursable par amortissement constant sur 8 ans. Peut-on immobiliser certains frais financiers?
Les frais financiers se rattachant à la période d’installation et de mise en service de l’immobilisation peuvent être immobilisés.
En l’espèce, il s’agit des frais financiers courant du 10 février N au 1er juillet N, soit :
2 500 000 * 140 jours / 360 * 4% = 38 889 KDA.
La valeur à immobiliser sera alors de 3 035 000 + 38 889 = 3 073 889 KDA.
La valeur à amortir sera alors de 2 041 000 + 38 889 = 2 079 889 KDA.
L’amortissement annuel sera alors de : 2 079 889 / 8 ans * (6 / 12) = 129 993 KDA.
L'amortissement ne cesse pas lorsque l'actif est laissé inutilisé ou mis hors service, sauf si l'actif est entièrement amorti.
Toutefois, selon le mode d'amortissement fondé sur I' utilisation, la dotation aux amortissements peut être nulle lorsqu'il n'y a aucune production.
La durée d'utilité d'un actif est définie en fonction de l'utilité attendue de cet actif pour l'entité.
La politique de gestion des actifs d'une entité peut faire intervenir la sortie d'actifs au bout d'un délai spécifié ou après consommation d'une
certaine quantité d'avantages économiques futurs représentatifs de cet actif.

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


MAHMOUD FRISSOU –la comptabilité financière approfondie – SCF 6

Les terrains et constructions sont des actifs distincts, traités séparément en comptabilité même lorsqu'ils sont acquis ensemble. Sauf quelques
exceptions, telles que des carrières et des sites de décharge, les terrains ont une durée d'utilité illimitée et ne sont donc pas amortis. Les
constructions ont une durée de vie limitée et sont, en conséquence, des actifs amortissables. Une augmentation de la valeur du terrain sur lequel
est édifiée une construction n'affecte pas la détermination du montant amortissable de la construction. Le mode d'amortissement appliqué à un
actif doit être examiné au moins à la fin de chaque période annuelle et, si le rythme attendu de consommation des avantages économiques futurs
de l'actif a connu un changement important, le mode d'amortissement doit être modifié pour refléter le nouveau rythme.
Ce changement doit être comptabilisé comme un changement d'estimation comptable selon IAS 8.
Pour calculer l’amortissement, nous réalisons un plan d’amortissement.
Le plan d’amortissement est la traduction comptable de la répartition de la valeur amortissable d’un actif selon le rythme de consommation des
avantages économiques attendus en fonction de son utilisation probable. Il intègre plusieurs variables qui permettent de déterminer le montant de
l’amortissement qui sont essentiellement :
 la valeur amortissable du bien
 la durée et le rythme de consommation des avantages économiques
 la méthode retenue pour traduire la consommation des avantages économiques
La détermination du plan d’amortissement est systématique pour toutes les immobilisations amortissables, que l’entreprise soit bénéficiaire ou
déficitaire.
Les amortissements des immobilisations sont enregistrés de la manière suivante :
68 Dotations aux amortissements, provisions et pertes de valeur X
28 Amortissements des immobilisations X

Exemple : Le 01/01/N, une entreprise a acquis une installation pour 2 500 000 DA HT.
L’installation est équipée d’un moteur pour son utilisation d’une valeur de 500 000 DA HT qui doit être changé tous les 5 ans. La durée d’utilité
de l’installation est de 15 ans. Le 1/1/N+5, le moteur est remplacé. Sa valeur de remplacement est de 600 000 DA HT.
Passer les écritures comptables.
Écriture lors de l’acquisition :
2151 Installations techniques - structure 2 000

2152 Installations techniques - moteur 500

445 État, taxe sur le chiffre d’affaires 425


512 Banque 2 925
Écritures d’amortissements au 31/12/N :

681 Dotations aux amortissements – Actifs non courants 233


28151 Amortissements de la structure (2 000 000 / 15) 133

28152 Amortissements du moteur (500 000 /5) 100

Sortie de l’ancien composant au 1/1/N+5 :


28152 Amortissement des installations techniques, matériels et outillages industriels - moteur 500
2152 Installations techniques, matériels et outillages industriels - moteur
500

Entrée du nouveau composant au 1/1/N+5 :


2152 Installations techniques - moteur 600

445 État, taxe sur le chiffre d’affaires 102


512 Banque 702

Écritures d’amortissements au 31/12/N+5 :


681 Dotations aux amortissements, provisions et pertes de valeur – Actifs non courants 253
Amortissements de la structure
28151 (2 000 000 / 15) 133
Amortissements du moteur (600 000 /5)
28152 120

1.6. Les amortissements par composants


Les composants d’un actif sont traités comme des éléments séparés s’ils ont des durées d’utilité différentes ou procurent des avantages
économiques selon un rythme différent.
Avec la norme IAS 16, les entreprises ont l’obligation de comptabiliser et d’amortir de manière séparée chaque partie de l’immobilisation dont
le coût est significatif par rapport au coût total de l’immobilisation.
En pratique, plus la durée d’utilisation dans l’entreprise d’une immobilisation donnée est longue, plus il sera nécessaire de faire apparaître des
composants.
Exemple :

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


MAHMOUD FRISSOU –la comptabilité financière approfondie - SCF – 7

Une entreprise acquiert des locaux neufs pour lesquels elle prévoit une durée d’utilisation longue de 40 ans. Il est probable que cette durée
d’utilisation longue fasse apparaître des composants tels que toiture, chaufferie, ascenseurs qui devront être renouvelés sur une durée plus courte
que 40 ans.
En revanche, si elle prévoit une durée d’utilisation de son actif sur 20 ans, il est possible qu’aucun composant ayant une durée d’utilisation plus
rapide ne soit mis en évidence.
Exemple
Une société a acquis, au 1/1/N, une installation d’une valeur de 1 000 000 DA HT d’une durée d’utilité de 10 ans.
La valeur du moteur lors de l’acquisition est de 400 000 DA HT, sa durée d’utilité est de 5 ans.
La valeur à neuf du moteur au 1/1/N+4 est de 450 000 DA HT.
Passer les écritures comptables en N et en N+4.
Compte tenu que la structure de l’installation et le moteur ont des durées d’utilité différentes (10 ans et 5 ans), l’enregistrement initial devra faire
apparaître deux composants :
- La structure de l’installation : 1 000 000 – 400 000 = 600 000 DA ;
- Le moteur : 400 000 DA.
Lors du remplacement du moteur, deux écritures devront être passées :
 Décomptabiliser l’ancien moteur ; et
 Enregistrer le nouveau moteur.
Écriture lors de l’acquisition au 1/1/N (en KDA) :
2151 Installations techniques - structure 600

2152 Installations techniques - moteur 400

445 État, taxe sur le chiffre d’affaires 170


512 Banque 1 170

Écriture lors du changement du moteur au 1/1/N+4 (en KDA) :


- Décomptabiliser l’ancien moteur :
28152 Amortissement des installations techniques – moteur 400
2152 Installations techniques - moteur 400

Écriture lors du changement du moteur au 1/1/N+4 (en KDA) :


- Comptabiliser le nouveau moteur :
2152 Installations techniques – moteur 450
445 État, taxe sur le chiffre d’affaires 77
512 Banque 527

Comme composant, nous pouvons citer le cas particulier du composant pour gros entretiens ou grosses réparations.
Ce composant doit être spécifique à l’immobilisation.
Il s’agit des dépenses faisant l’objet de dépenses pluri-annuels de gros entretien ou de grande révision sans prolongation de la durée de vie qui
ont pour but de vérifier le bon état de fonctionnement des installations (révision d’avions, de coque de navire, entretien des carénages).
Ces dépenses doivent être comptabilisées à l’origine comme un composant.
Ces dépenses viendront s’imputer sur la structure de l’immobilisation.
Exemple
Un avion est acquis le 01/01/N pour une valeur de 1 000 000 000 DA.
Cet avion peut être décomposé de la manière suivante :
 la structure de l’avion amortissable sur 10 ans ; et
 Les sièges de l’avion amortissable sur 5 ans avec une valeur de 300 000 000 DA.
Cet avion devra subir une révision tous les 2 ans. Cette révision est estimée à
5 000 000 DA.
Présenter les composants de l’avion, leur valeur brute et leur durée d’amortissement.
Présentation des composants de l’avion :

Valeur brute Durée d’amortissement

Avion – structure 1 000 000 000 10 ans


- -300 000 000
- -5 000 000
= 695 000 000

Avion – sièges 300 000 000 5 ans

Avion – Révision 5 000 000 2 ans

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


MAHMOUD FRISSOU –la comptabilité financière approfondie – SCF 8

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


MAHMOUD FRISSOU –la comptabilité financière approfondie - SCF – 9

2. LES IMMOBILISATIONS INCORPORELLES

2.1. Définition
Une immobilisation incorporelle est un actif identifiable, non monétaire et immatériel, contrôlé et utilisé par l’entité dans le cadre de ses activités
ordinaires (par ex., fonds commerciaux acquis, marques acquises, logiciels informatiques ou autres licences d’exploitation).
2.2. Règles générales
Conformément à la règle générale d’évaluation des actifs, une immobilisation incorporelle est comptabilisée en actif :
 s’il est probable que des avantages économiques futurs associés à cet actif iront à l’entité ; et
 si le coût de l’actif peut être évalué de façon fiable.
2.3. Evaluation initiale
Le coût d’acquisition :
Les immobilisations sont comptabilisées à leur coût directement attribuable, incluant l’ensemble des coûts d’acquisition et de mise en place, les
taxes payées, et autres charges directes.
Exemple :
Les droits de douane, les frais de livraison et de manutention initiaux, les frais d’installation, les honoraires de professionnels tels que les
ingénieurs informatiques.
Sont exclus du coût d'acquisition les frais généraux non et administratifs affectables et les frais de formation.
Le coût de production :
Le coût de production d’une immobilisation produite par l’entité pour elle-même inclut le coût des matériaux (consommables), la main d’œuvre,
et les autres charges directes et indirectes de production qui peuvent être directement rattachées à l’immobilisation.
Les coûts d’emprunt
Les coûts d’emprunt qui sont directement attribuables à l’acquisition ou la production d’un actif exigeant une longue période de préparation
(plus de 12 mois) avant d’être utilisé ou vendu peuvent être incorporés dans le coût de cet actif.
Le compte 20 « Immobilisations incorporelles » peut être subdivisé de la manière suivante :
 203 « Frais de développement immobilisables » ;
 204 « Logiciels informatiques et assimilés » ;
 205 « Concessions et droits similaires, brevets, licences, marques » ;
 207 « Ecart d’acquisition – Goodwill » ;
 208 « Autres immobilisations incorporelles ».
2.4. Frais de recherche et de développement
Le Système Comptable et Financier (SCF) distingue des immobilisations incorporelles le traitement des frais de recherche et des frais de
développement.
Les dépenses de recherche constituent des charges à comptabiliser lorsqu’elles sont encourues.
Elles ne sont jamais immobilisées.
Des dépenses de développement constituent une immobilisation incorporelle uniquement si :
 ces dépenses se rapportent à des opérations spécifiques à venir ayant de sérieuses chances de rentabilité globale ;
 l’entité a l’intention et la capacité technique, financière d’achever les opérations liées à ces dépenses de développement et de les
utiliser ou de les vendre ;
 ces dépenses peuvent être évaluées de façon fiable.
Les frais de développement ne sont activés qu’à partir de la date où les conditions d’activation sont réunies.
Les frais de développement comptabilisés en charges avant cette date ne pourront pas être activés.
Les frais de développement sont inscrits à l’actif après leur enregistrement initial dans les comptes de charge par nature de la période :
Écriture lors de l’engagement des dépenses
60 Charges par nature relatives à un projet de développement X
512 Banque X

Écriture de reconnaissance à l’actif du projet de développement


203 Frais de développement immobilisables X
73 Production immobilisée d’actifs incorporels X
2.5. Logiciels informatiques et assimilés
Ils sont enregistrés de la manière suivante :
 le coût d’acquisition des logiciels
204 Logiciels informatiques et assimilés X
404 Fournisseurs d’immobilisation
512 ou Banque X

 le coût de production des logiciels créés


204 Logiciels informatiques et assimilés X
73 Production immobilisée d’actifs incorporels X

2.6. Dépenses ultérieures


Les dépenses ultérieures relatives à des immobilisations incorporelles sont comptabilisées en charge de l’exercice au cours duquel elles sont
encourues si elles maintiennent le niveau de performance de l’actif.

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


MAHMOUD FRISSOU –la comptabilité financière approfondie – SCF 10

Si elles augmentent la valeur comptable des actifs, c’est-à-dire quand il est probable que des avantages économiques futurs, supérieurs au
niveau original de performance, iront à l’entité, elles sont comptabilisées en immobilisations et ajoutées à la valeur comptable de l’actif.
2.7. Amortissements
L’amortissement correspond à la consommation des avantages économiques liés à un actif incorporel est comptabilisé en charge.
On distingue les immobilisations incorporelles dont la durée d’utilité est indéfinie et celles dont la durée d’utilité est définie.
Pour les immobilisations incorporelles dont la durée de vie est indéfinie, il n’y a pas d’amortissement.
Pour les immobilisations incorporelles dont la durée de vie est définie, il y aura constatation d’un amortissement sur la durée d’utilité.

Pour déterminer la durée d’utilité d’une immobilisation incorporelle, il faut considérer plusieurs facteurs, notamment :
 la durée du contrôle sur l’actif et les limitations juridiques telles que les dates d’expiration des contrats de locations liés ;
 les cycles de vie caractéristiques de l’actif et les informations concernant l’estimation des durées d’utilité de types similaires d’actifs
qui sont utilisés de façon similaire ;
 l’obsolescence technique, technologique ;
 la stabilité du secteur d’activité dans lequel l’actif est utilisé et l’évolution de la demande pour les produits ou services générés par
l’actif.
La durée d’utilité d’une immobilisation incorporelle est présumée ne pas dépasser 20 ans.
Dans le cas d’un amortissement sur une durée plus longue ou d’une absence d’amortissement, des informations spécifiques sont fournies dans
l’annexe aux états financiers.

Les amortissements des immobilisations sont enregistrés:

681 Dotations aux amortissements, provisions, pertes de valeur – actifs non courants X
280 Amortissements des immobilisations incorporelles X

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


MAHMOUD FRISSOU –la comptabilité financière approfondie - SCF – 11

3. LA DEPRECIATION DES IMMOBILISATIONS

3.1. Pertes de valeur (Dépréciation)


Une entité apprécie à chaque date de clôture s’il existe un quelconque indice interne ou externe montrant qu’un actif a pu perdre de la valeur.
Exemples d'indices externes :
- baisse significative de la valeur de marché (impact sur le prix de vente nette) ;
- obsolescence ;
- augmentation du prix des matières premières,…
Exemples d'indices internes :
- performances dégradées ;
- restructurations ;
- arrêt d'activité, ...
S’il existe un tel indice, l’entité estime la valeur recouvrable de l’actif.
Si la valeur recouvrable d’une immobilisation est inférieure à la valeur nette comptable après amortissements, celle-ci est ramenée à la valeur
recouvrable par la constatation d’une perte de valeur.
Lors d’une constatation de perte de valeur, le plan d’amortissement doit être modifié pour les amortissements futurs.
Dotations aux amortissements après dépréciation = (VNC après dépréciation / durée d’utilité restante).
1er exemple: VNC > valeur recouvrable
VNC > prix de vente net et
Valeur nette
comptable 100 la valeur d'utilité

Prix de vente net 90 Provision = 100 - 90

85
Valeur d'utilité Dans cet exemple, la provision est
calculée par différence entre la VNC et
le prix de vente net qui est supérieur à
la valeur d'utilité

2nd exemple: VNC < valeur recouvrable


Valeur nette
100
VNC < valeur d'utilité
comptable

Prix de vente net 90 Pas de provision pour


dépréciation

Valeur d'utilité 105 Dans cet exemple, aucune provision à


passer même si la VNC dépasse le prix
de vente net

Pratiquement, si il est facile d'obtenir le prix de vente net de l'actif, la VNC sera d'abord
comparée à cette valeur avant d'envisager de calculer la valeur d'utilité

Brut Amortissement VNC


100 (20) 80
Cas 1 Prix de vente net 90 Pas de dépréciation
Cas 2 Valeur vénale 60
Prix de vente net 70 Dépréciation 10
Cas 3 Prix de vente net 60
Valeur d’utilité 50 Dépréciation 20
Cas 4 Prix de vente net 60 Pas de dépréciation
Valeur d’utilité 90

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


MAHMOUD FRISSOU –la comptabilité financière approfondie – SCF 12

Y-a-t-il des indices de dépréciation ? non

Rien à faire
oui

Comparer la valeur nette


VNC > prix de VNC < prix de vente
comptable au prix de
net
vente net vente net

Calculer la valeur d’utilité et la Valeur d’utilité > VNC Rien à faire


comparer avec la VNC

Il faut déprécier en
Valeur d’utilité < VNC ramenant la VNC à la
valeur recouvrable

Si Valeur d’utilité > prix Si valeur d’utilité < prix de


de vente net vente net

Provision = VNC – Valeur Provision = VNC – prix


d’utilité de vente net

Après la constatation d’une perte de valeur, l’entité doit déterminer, à chaque date de clôture, la valeur recouvrable de l’actif.
Si la perte de valeur a augmenté : Constatation d’une dotation complémentaire.
Si la perte de valeur a diminué : Reprise de la perte de valeur sans toutefois dépasser la valeur comptable nette qui aurait été
déterminée si aucune perte de valeur n’avait été comptabilisée pour cet actif au cours des exercices antérieurs.
Lors de la constatation de perte de valeur :
681 Dotations aux amortissements, provisions et pertes de valeur X
29 Pertes de valeur sur immobilisations X

Le compte de perte de valeur est réajusté à la fin de chaque exercice :


 si le montant de la perte de valeur a augmenté :
681 Dotations aux amortissements, provisions et pertes de valeur – Actifs non courants X
29 Pertes de valeur sur immobilisations X

 si le montant de la perte de valeur a diminué ou est annulé :


29 Pertes de valeur sur immobilisations X
781 Reprises d’exploitation sur pertes de valeur et provisions – actifs non courants X

Exemple

Une entreprise a acquis une installation le 01/01/N pour 20 000 000 DA.
Cette installation est amortissable sur 10 ans en linéaire.
Au 31/12/N+1, la valeur recouvrable de l’installation est de 15 000 000 DA.
Au 31/12/N+5, la valeur recouvrable est de 8 500 000 DA.
Enregistrer les écritures au 31/12/N, au 31/12/N+1, au 31/12/N+2 et au 31/12/N+5.
Au 31/12/N et N+1, constatation de l’amortissement :
20 000 000 / 10 ans = 2 000 000.
VNC au 31/12/N+1 = 20 000 000 – (2 000 000 x 2) = 16 000 000.
Valeur recouvrable au 31/12/N+1 : 15 000 000.
Constatation d’une perte de valeur = 16 000 000 – 15 000 000 = 1 000 000.
A partir du 31/12/N+2, les dotations seront égales à : 15 000 000 / 8 ans = 1 875 000.

Ecriture au 31/12/N :
681 Dotations aux amortissements, prov. et pertes de valeurs – actifs non courants 2 000
2815 Amortissement installation 2 000
20 000 000 / 10 = 2 000 000

Ecriture au 31/12/N+1 :
681 Dotations aux amortissements, prov. et pertes de valeurs – actifs non courants 2 000
2815 Amortissement installation 2 000

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


MAHMOUD FRISSOU –la comptabilité financière approfondie - SCF – 13

681 Dotations aux amortissements, prov. et pertes de valeurs – actifs non courants 1 000
2915 Pertes de valeur sur installation (20 000 000 – 4 000 000) – 15 000 000 1 000

Ecriture au 31/12/N+2 à N+5 :


681 Dotations aux amortissements, prov. et pertes de valeurs – actifs non courants 1 875
2815 Amortissement installation 1 875

Au 31/12/N+5, les amortissements cumulés sont de :


11 500 000 (2 000 000 x 2 + 1 875 000 x 4).
la VNC est égale à :
20 000 000 – 11 500 000 – 1 000 000 = 7 500 000.
La valeur recouvrable au 31/12/N+5 est égale à
8 500 000. Il faudra faire une reprise.

Le VNC après reprise ne doit pas dépasser la VNC hors dépréciation.


VNC hors dépréciation :
20 000 000 – (2 000 000 x 6) = 8 000 000
Si nous reprenons la totalité de la perte de valeur, la VNC (8 500 000) sera supérieure à la VNC hors dépréciation (8 000
000).
Donc on ne peut reprendre que :
8 000 000 – 7 500 000 = 500 000.

Ecritures au 31/12/N+5 :
2915 Pertes de valeur sur installation 500
781 Reprises d’exploitation sur pertes de
valeur et provision – actifs non courants 500

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


MAHMOUD FRISSOU –la comptabilité financière approfondie – SCF 14

4. LA REEVALUATION DES IMMOBILISATIONS

4.1. La réévaluation
Le traitement de référence : une immobilisation corporelle après sa comptabilisation initiale en tant qu’actif est comptabilisée
à son coût diminué du cumul d’amortissements et du cumul des pertes de valeur
Autre traitement autorisé : Chaque catégorie d’immobilisations peut faire l’objet d’une réévaluation.
Exemple de catégories : terrain, construction, matériel de transport…
La réévaluation consiste à remplacer la valeur nette comptable (après dépréciations et amortissements) d’une catégorie
d’actifs par sa juste valeur (prix de cession net).
La valeur nette comptable ultérieure d’un bien réévalué doit rester proche de sa juste valeur.
La juste valeur est le montant pour lequel un actif pourrait être échangé ou un passif éteint entre parties bien informées,
consentantes et agissant dans des conditions de concurrence normale.
Après une première réévaluation, des réévaluations doivent donc être effectuées avec une régularité suffisante.
Lors des réévaluations, la juste valeur des terrains et constructions est habituellement leur valeur de marché.
Cette valeur est déterminée sur la base d’une estimation effectuée par des experts professionnels qualifiés.
La juste valeur des installations de production est également leur valeur de marché.
En l’absence d’indications sur leur valeur de marché (installation spécialisée), elles sont évaluées à leur coût de
remplacement net d’amortissement.
Illustration : lorsque l’entreprise pratique la réévaluation il est naturel de recourir à plusieurs experts et de se fixer sur un
prix moyen d’expertise.
Après réévaluation, les dotations futures sont calculées à partir des montants réévalués sur la durée d’utilité restante.
Exemple :
Un matériel acquis le 01.01.N-2 pour 200.000 da, amorti selon le mode linéaire. Taux d’amortissement appliqué 20%
A la fin de la période N la juste valeur de cet actif est évaluée à 180.000 da.
L’entreprise a décidé de réévaluer son actif.
On vous demande de passer l’opération de réévaluation au 31.12.N
Solution :
A la fin N nous avons 02 annuités d’amortissements soit :
200 000 X 20% X 2 = 80 000
Avec le schéma suivant :
Valeur brute Total des amortissements V.N.C
200.000 80.000 120.000

A la fin N la juste valeur du matériel étant de 180.000 da, il y a lieu de calculer un coefficient qui permettra de corriger cette
opération.
Le coefficient est égal à 180.000/120.000 = 1,5 et on multiplie chaque valeur (valeur brute et amortissements) par ce
coefficient.
Les nouvelles données sont les suivantes :
Valeur brute Total des amortissements V.N.C
300.000 180.000 120.000

L’écriture de redressement est la suivante


2 Matériel 100 000
28 Amortissements du matériel 40 000
105 Ecart de réévaluation 60 000

Exemple
Si un bien avait une valeur de 20 000 et qu’il était amorti pour 10 000. Sa durée d’utilité est de 20 ans et il est amorti depuis
10 ans.
Sa valeur réévaluée fait apparaître un montant de 12 000.
Les amortissements futurs seront donc de :
12 000 / 10 (durée résiduelle : 20 – 10) = 1 200 au lieu de 20 000 / 20 = 1 000.
Lorsque la valeur comptable d’un actif augmente à la suite d’une réévaluation, l’augmentation est créditée directement en
capitaux propres sous le libellé écart de réévaluation :
2 Immobilisations X
28 Amortissements des immobilisations X
105 Ecart de réévaluation X

Lorsque la réévaluation d’un actif fait apparaître une perte de valeur (réévaluation négative), cette perte de valeur est imputée
en priorité sur l’écart de réévaluation antérieurement comptabilisé en capitaux propres au titre de ce même actif.

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


MAHMOUD FRISSOU –la comptabilité financière approfondie - SCF – 15

105 Ecart de réévaluation X


2 Immobilisations X

Si la perte de valeur est supérieure à l’écart de réévaluation enregistré précédemment en capitaux propres, l’excédent sera
passé en perte de valeur :
681 Dotations aux amortissements, provisions et pertes de X
valeur
29 Pertes de valeur sur immobilisations X

Exemple
Le 01/01/N, une entreprise a acquis un terrain au prix de 5 000 000 DA.
Au 31/12/N+1, le terrain est estimé selon les valeurs du marché à 5 300 000 DA.
Au 31/12/N+4, le terrain est cette fois-ci estimé à 4 800 000 DA.
Enregistrer les écritures au 31/12/N+1 et au 31/12/N+4.
31/12/N+1
300
211 Terrains 300 300
300
105 Ecart de réévaluation
5 300 000 – 5 000 000

31/12/N+4
105 Ecart de réévaluation 300
211 Terrains 300
Et
681 Dotations aux amortissements, provisions et pertes de valeur 200
29 Pertes de valeur sur immobilisations 200

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


16 la comptabilité approfondie selon le Système Comptable Financier – SCF

5. LES IMMOBILISATIONS EN COURS ET LA SORTIE D’IMMOBILISATIONS


5.1. Les immobilisations en cours
Ces comptes ont pour objet de faire apparaître la valeur des immobilisations non encore achevés à la fin de chaque exercice,
ainsi que les avances et acomptes versés par l’entreprise à des tiers en vue de l’acquisition d’une immobilisation :
 Immobilisations corporelles en cours (232)
 Immobilisations incorporelles en cours (237)
 Avances et acomptes versés sur commandes d’immobilisations (238)
Exemples d’écritures pour les avances et acomptes :
238 Immobilisations en cours – Avances et acomptes versés sur commande X
404 Fournisseurs d’immobilisations
ou 512 Banque X

Exemples d’écritures pour la production immobilisée en cours :


232 et 237 Immobilisations en cours X
73 Production immobilisée
X

Ces comptes sont soldés lorsque l’immobilisation est prête à être mise en service, avec pour contrepartie des comptes
d’immobilisations (compte 2).
2 Immobilisations X
23 Immobilisations en cours X
Aucun amortissement n’est pratiqué sur des immobilisations en cours.
Une perte de valeur est constatée si la valeur recouvrable de l’immobilisation en-cours devient inférieure à sa valeur
comptable (exemple : en cas de sinistre dans la construction d’un bâtiment).
Les immobilisations en cours se répartissent en deux groupes :
 les immobilisations qui résultent de travaux de plus ou moins longue durée confiés à des tiers ; et
 les immobilisations créées par les moyens propres de l’entreprise.
Immobilisations acquises auprès des tiers : Immobilisations qui ne sont pas achevées à la fin de l’exercice sont inscrites en
immobilisations en cours en contrepartie des comptes de tiers concernés
Exemple :
Une entreprise a signé le contrat avec la société Bâti.Tech pour la construction du nouveau bâtiment administratif. Le
10/08/N, la société Bâti.Tech adresse à l’entreprise un premier mémoire de 5 000 000 DA correspondant aux travaux
exécutés.
(en KDA)
232 Immobilisations corporelles en cours 5 000
404 Fournisseurs d’immobilisations 5 000
Immobilisations crées par les moyens propres.
Les immobilisations non achevées à la fin de l’exercice sont inscrites en immobilisations en cours en contrepartie d’un
compte 73 « Production immobilisée » pour le coût de production des éléments en cours (après enregistrement des charges
dans les comptes de charge correspondant) :
232 Immobilisations corporelles en cours X
73 Production immobilisée X

Avances et acomptes versés sur commandes d’immobilisations.


Ils sont portés dans une subdivision du compte 238 «Avances et acomptes versés sur commandes d’immobilisations».
Les entités ont également la faculté de les comptabiliser en cours d’exercice dans une subdivision du compte 40
«Fournisseurs – avances et acomptes versés sur commandes», à condition en fin d’exercice de virer ces avances et acomptes
en compte 23 afin qu’ils apparaissent au bilan sous la rubrique immobilisations.
5.2. Les sorties d’immobilisations
Une immobilisation corporelle est éliminée du bilan lors de sa sortie de l’entreprise ou lorsque l’actif est hors d’usage de
façon permanente et que l’entité n’attend plus aucun avantage économique futur ni de son utilisation ni de sa sortie ultérieure.
Les profits et les pertes provenant de la mise hors service ou de la sortie d’une immobilisation corporelle sont déterminés par
différence entre les produits de sortie nets estimés et la valeur comptable de l’actif et sont comptabilisés en produits ou en
charges opérationnelles dans le compte de résultat :
 652 « moins values sur sorties d’actifs immobilisés non financiers » ;
 ou 752 « plus values sur sorties d’actifs immobilisés non financiers ».
Lors d’une cession d’actifs non courants autres que les titres immobilisés, l’écart entre le prix de cession et la VNC de
l’immobilisation cédée est comptabilisé :
 au débit du compte 652 « Moins values sur sortie d’actifs immobilisés », si cet écart est négatif ;
 au crédit du compte 752 « Plus values sur sorties d’actifs immobilisés », si cet écart est positif.
Si un gain est réalisé :
28 Amortissements X
512 Banque (pour prix cession) X
2 Immobilisations X
752 Plus values sur sorties d’actifs immobilisés non financiers (par différence) X
la comptabilité approfondie selon le Système Comptable Financier – SCF 17

Si une perte est réalisée :


28 Amortissements X
512 Banque (pour prix cession) X
652 Moins values sur sorties d’actifs immobilisés non financiers (par X
différence)
2 Immobilisations X
Exemple
Enregistrez la cession d’une chaîne de production par une entreprise en janvier N au prix de 50 000 DA sachant que :
 le coût d’acquisition est 500 000 DA;
 amortissements cumulés sont de 410 000 DA.
VNC = 500 000 – 410 000 = 90 000
Moins values de cession = 90 000 – 50 000 = 40 000

28 Amortissements 410 000


512 Banque (pour prix cession) 50 000
652 Moins values sur sorties d’actifs immobilisés non financiers (par 40 000
différence)
2 Immobilisations 500 000

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


18 la comptabilité approfondie selon le Système Comptable Financier – SCF

6. LES STOCKS (IAS 2)

6.1. Définition :Les stocks correspondent à des actifs :


 détenus par l’entité et destinés à être vendus dans le cadre de l’exploitation courante (marchandises)
 correspondant à des matières premières ou fournitures devant être consommées au cours du processus de
production ou de prestation de services (stock de matières premières) ;
 Les stocks correspondent à des actifs :
 en cours de production de biens en vue de la vente (en cours de production de matériel destiné à la vente) ;
 En cours de production de services non encore achevés et non facturés (en cours de prestations réalisées par un
cabinet de conseil, non achevées à la clôture et non facturées au client).
 Le classement d’un actif en stocks (actifs courants) ou en immobilisations (actifs non courants) s’effectue non pas
sur la base de la nature de l’actif mais en fonction de sa destination, de son usage, de sa durée d’utilisation dans le
cadre de l’activité de l’entité et de sa valeur relative.
6.2. Règles générales :Au niveau comptable, on retient la distinction entre :
 les marchandises achetées en vue d’être revendues en l’état (compte 30) ;
 les matières premières et fournitures (compte 31) achetées pour être transformés ;
 les autres approvisionnements (compte 32) qui concourent à la fabrication sans rentrer dans la composition du
produit. Exemple : les matières et fournitures consommables et les emballages ;
 les en cours de production de biens (compte 33) ;
 les en-cours de production de services (compte 34) ;
 les produits fabriqués par l’entreprise (compte 35) ;
 les stocks provenant d’immobilisations (compte 36) qui comprennent les éléments démontés ou récupérés des
immobilisations corporelles (ce compte est débité par le crédit du compte d’immobilisation concerné) ;
 les stocks contrôlés par l’entreprise mais non détenus physiquement à la clôture de l’exercice : stocks en dépôt ou
en consignation, stocks en cours de route (compte 37).
6.3. Evaluation initiale :Le coût des stocks comprend tous les coûts encourus pour amener les stocks à l’endroit
et dans l’état où ils se trouvent :
 coûts d’acquisition (achats, matières consommables, frais liés aux achats…) ;
 coûts de transformation (frais de personnel et autres charges variables ou fixes à l’exception des charges imputables
à une sous activité de l’entité) ;
 frais généraux, frais financiers et frais administratifs directement imputables aux stocks.
 Ces coûts sont calculés soit :
 sur la base des coûts réels ;
 sur la base de coûts prédéterminés (coûts standards) régulièrement révisés en fonction des coûts réels.
Exemple
Une entreprise a acquis un lot de marchandises pour 200 000 DA hors taxes. Un rabais de 5% a été accordé par le
fournisseur. Ce dernier a facturé, par contre, une somme de 15 000 DA pour frais de transport.
Valoriser le stock ?
Le coût d’acquisition est égal à :
Le prix d’achat : 200 000
Le rabais : 200 000 x 5% = - 10 000
Les frais de transport : 15 000
Total : 205 000
6.4. Comptabilisation dans le cadre de l’inventaire
Le choix de la méthode de suivi en comptabilité des stocks (méthode de l’inventaire intermittent ou permanent) relève d’une
décision de gestion.
6.5. Comptabilisation dans le cadre de l’inventaire intermittent
Enregistrement des approvisionnements et marchandises consommés :
Au cours de la période, le compte 38 « Achats stockés » est débité du montant des achats et des frais accessoires d’achat par
le crédit d’un compte de fournisseurs ou d’un compte de trésorerie.
38 Achats stockés X
401 Fournisseurs de stocks et services ou X ou
ou
512 Banque X

Enregistrement des approvisionnements et marchandises consommés :


En fonction des besoins d’information et de gestion, le compte 38 est subdivisé selon le même schéma que les comptes 60
«Achats consommés» et que les autres comptes de stocks :
 380 «Marchandises stockées» ;
 381 «Matières premières et fournitures stockées» ;
 382 «Autres approvisionnements stockés».
A la clôture de la période, après avoir procédé à un inventaire extracomptable, il convient :
 de procéder à l’annulation des stocks existant en début de période en créditant des comptes 30 « marchandises », 31
« matières premières et fournitures » et 32 « autres approvisionnements » par le débit des comptes 60
correspondant (comptes achats consommés)

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


la comptabilité approfondie selon le Système Comptable Financier – SCF 19

Écriture d’annulation du stock de début de période :


600 Achats de marchandises vendues X
601 Matières premières X
602 Autres approvisionnements X
30 Stock de marchandises X
31 Matières premières et fournitures X
32 Autres approvisionnements X

De solder les comptes 38 « Achats stockés » par le débit des comptes 60 « Achats consommés » (600 « Achats de
marchandises », 601 « Matières premières », 602 « Autres approvisionnements »).
Annulation du compte 38 :
600 Achats de marchandises vendues X
601 Matières premières X
602 Autres approvisionnements X

380 Marchandises stockées X


381 Matières premières et fournitures stockées X
382 Autres approvisionnements stockés X

De constater les stocks de fin de période au débit des comptes de stocks (compte 30, 31, 32…) par le crédit des comptes 60.
Constatation du stock de fin de période :
30 Stock de marchandises X
31 Matières premières et fournitures X
32 Autres approvisionnements X
600 Achats de marchandises vendues X
601 Matières premières X
602 Autres approvisionnements X

Enregistrement des produits fabriqués ou en cours de fabrication :


En cours de période, pas d’écritures en classe 3 (les éléments nécessaires à la production sont enregistrés dans les comptes de
charges par nature)

60 Achats consommés X
512 Banque X

Enregistrement des produits fabriqués ou en cours de fabrication :


En fin de période, après avoir procédé à un inventaire extracomptable, il convient :
• de procéder à l’annulation du stock de début de période : crédit des comptes 33 « En cours de production
de biens », 34 « En cours de production de services » et 35 « Stocks de produits » par le débit des
comptes 72 « Production stockée ou déstockée » correspondants.
Enregistrement des produits fabriqués ou en cours de fabrication : Annulation du stock initial
72 Production stockée ou déstockée X
33 En cours de production de biens X
34 En cours de production de services X
35 Stocks de produits
X

Enregistrement des produits fabriqués ou en cours de fabrication:


• de constater le stock de fin de période par le débit des comptes stocks et le crédit des comptes 72
correspondants.
Enregistrement des produits fabriqués ou en cours de fabrication: constatation du stock final
33 En cours de production de biens X
34 En cours de production de services X
35 Stocks de produits X
72 Production stockée ou déstockée X

6.6. Comptabilisation dans le cadre de l’inventaire permanent


La méthode de l’inventaire permanent permet un suivi comptable des stocks et favorise l’arrêté rapide des situations
comptables périodiques.
Elle permet également au niveau des produits finis d’établir une correspondance directe entre les coûts des stocks vendus et
les revenus y afférents;

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


20 la comptabilité approfondie selon le Système Comptable Financier – SCF

Enregistrement des approvisionnements et marchandises consommés:


 Au cours de période :
• Les comptes 38 « Achats stockés » sont débités du montant des achats et des frais accessoires d’achat par
le crédit d’un compte de fournisseurs ou d’un compte de trésorerie.
38 Achats stockés X
401 ou 512 Fournisseurs de stocks et services X
Banque

• les comptes de stocks ( 30 « Stocks de marchandises », 31 « Matières premières et fournitures », 32


« Autres approvisionnements ») sont débités des entrées par le crédit du compte 38, et ils sont crédités
des sorties par le débit des comptes 60 « Achats consommés » (600 « Marchandises consommées », 601
« Matières premières », 602 « Autres approvisionnements »).

 Au cours de la période, les entrées :


30 Stock de marchandises X
31 Matières premières et fournitures X
32 Autres approvisionnements X
380 Marchandises stockées X
381 Matières premières et fournitures stockées X
382 Autres approvisionnements stockés
X

 Au cours de la période, les sorties :


600 Achats de marchandises vendues X
601 Matières premières X
602 Autres approvisionnements X
30 Stock de marchandises X
31 Matières premières et fournitures X
32 Autres approvisionnements
X
 En fin de période
• Un rapprochement doit être effectué entre le stock physique (inventaire) et le stock comptable.
• Les écarts éventuels justifiés ou anormaux sont enregistrés afin de comptabiliser l’inventaire physique.

Si l’écart justifié est positif (stock physique > stock comptable) :


30 Stock de marchandises X
31 Matières premières et fournitures X
32 Autres approvisionnements X
600 Achats de marchandises vendues X
601 Matières premières X
602 Autres approvisionnements X

Si l’écart justifié est négatif (stock physique < stock comptable) :


600 Achats de marchandises vendues X
601 Matières premières X
602 Autres approvisionnements X
30 Stock de marchandises X
31 Matières premières et fournitures X
32 Autres approvisionnements X

Si l’écart non justifié est positif (stock physique > stock comptable) :
30 Stock de marchandises X
31 Matières premières et fournitures X
32 Autres approvisionnements X
757 Produits exceptionnels sur opérations de X
Gestion

Si l’écart non justifié est négatif (stock physique < stock comptable) :

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


la comptabilité approfondie selon le Système Comptable Financier – SCF 21

657 Charges exceptionnelles de gestion courante X


30 Stock de marchandises
31 Matières premières et fournitures X
32 Autres approvisionnements X
X

Enregistrement des produits fabriqués ou en cours de fabrication :


 Au cours de la période
Les comptes de stocks (35 « Stocks de produits » et éventuellement 34 « En cours de production de services » et 33 « En
cours de production de biens » ) sont débités des entrées par le crédit des comptes 72 « Production stockée ou déstockée », et
sont crédités des sorties par le débit de ces mêmes comptes 72.
 Au cours de la période, les entrées :
33 En cours de production de biens X
34 En cours de production de services X
35 Stocks de produits X
72 Production stockée X

 Au cours de la période, les sorties :


72 Production stockée X
33 En cours de production de biens X
34 En cours de production de services X
35 Stocks de produits X

 En fin de période
• les écarts éventuels entre le stock physique et le stock figurant au débit des comptes 33, 34 ou 35 en
comptabilité, sont enregistrées afin de porter le montant de ces derniers à la valeur constatée dans
l’inventaire physique. Ces écarts d’inventaire sont généralement enregistrés également en compte 72
« Production stockée ou déstockée ».

Si l’écart justifié est positif (stock physique > stock comptable) :


33 En cours de production de biens X
34 En cours de production de services X
35 Stocks de produits X
72 Production stockée X

Si l’écart justifié est positif (stock physique > stock comptable) :


33 En cours de production de biens X
34 En cours de production de services X
35 Stocks de produits X
72 Production stockée X

Si l’écart justifié est négatif (stock physique < stock comptable) :


72 Production stockée X
33 En cours de production de biens X
34 En cours de production de services X
35 Stocks de produits X

Si l’écart non justifié est positif (stock physique > stock comptable) :
33 En cours de production de biens X
34 En cours de production de services X
35 Stocks de produits X
757 Produits exceptionnels sur opérations de X
Gestion

Si l’écart non justifié est positif (stock physique > stock comptable) :

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


22 la comptabilité approfondie selon le Système Comptable Financier – SCF

33 En cours de production de biens X


34 En cours de production de services X
35 Stocks de produits X
757 Produits exceptionnels sur opérations de Gestion X

Si l’écart non justifié est négatif (stock physique < stock comptable) :
657 Charges exceptionnelles de gestion courante X
En cours de production de biens
33 En cours de production de services X
34 Stocks de produits X
35 X

Les stocks mis en dépôt ou en voie d’acheminement


Ils font l’objet d’une comptabilisation dans un compte 37 « Stocks à l’extérieur » jusqu’à réception dans les magasins de
l’entité ou jusqu’au dénouement de l’opération (en cas de dépôt-vente).
En fin de période, si ce compte n’est pas soldé, un état détaillé des stocks correspondants est établi par l’entité.
Pertes de valeur sur stocks
Conformément au principe de prudence, les stocks sont évalués au plus faible de leur coût et de leur valeur nette de
réalisation (prix de vente estimé après déduction des coûts d’achèvement et de commercialisation).
Exemple
Une entreprise a fabriqué un produit. Mais ce produit n’est pas encore terminé.
Le prix de vente du produit fini est de 10 000 DA.
Les frais de vente sont estimés à 5%.
Les frais restants à effectuer pour terminer le bien sont de 1 200 DA.
La valeur nette de réalisation (VNR) est donc de :
10 000 – (10 000 x 5%) - 1 200 = 8 300 DA.
Une perte de valeur sur stocks est comptabilisée en charge dans le compte de résultat lorsque le coût d’un stock est supérieur
à sa valeur nette de réalisation.
Les pertes de valeur sur stocks sont déterminées article par article, ou, dans le cas d’actifs fongibles, catégorie par catégorie.
685 Dotations aux amortissements, prov., et pertes de valeur – actifs courants X
39 Pertes de valeur sur stocks et en-cours X
Lors de leur constitution, les pertes de valeur sur stocks sont créditées aux comptes 39 créés par nature d’éléments en stocks :
 Pertes de valeur sur stocks de marchandises ;
 Pertes de valeur sur stocks de matières premières et fournitures ;
 Pertes de valeur sur autres approvisionnements,
 Pertes de valeur sur stocks d’en-cours de production ;
 Pertes de valeur sur stocks de produits.
Le compte « Pertes de valeur » est réajusté à la fin de chaque exercice :
 lorsque le montant de la provision est augmenté
685 Dotations aux amortissements, prov., et pertes de valeur – actifs courants X
39 Pertes de valeur sur stocks et en-cours X

 lorsque le montant de la provision est diminué ou annulé (dans la limite de la valeur du compte 39)
39 Pertes de valeur sur stocks et en-cours X
785 Reprise d’exploitation sur pertes de valeur et X
provisions – actifs courants
Les stocks d’approvisionnements
Lorsque la valeur nette de réalisation des stocks d’approvisionnement devient inférieure à leurs coûts et que le coût des
produits finis atteint un niveau supérieur à leur VNR, on doit constater une dépréciation des stocks d’approvisionnement.
Exemple
Au 01/01/N, une entreprise avait un stock de matières premières de 100 000 produits x 10 DA = 1 000 000 DA.
Lors de l’inventaire au 31/12/N, le stock est de 150 000 produits x 10 DA = 1 500 000 DA.
Mais la société pense qu’elle ne pourra jamais écouler la totalité de son stock.
En effet, d’après ses études, 15% de son stock sera perdu.

601 Achats de matières premières 1 000 000


31 Matières premières
Annulation stock initial 1 000 000

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


la comptabilité approfondie selon le Système Comptable Financier – SCF 23

31 Matières premières 1 500 000


601 Achats de matières premières 1 500 000
Constatation du stock final

685 Dotations aux amort., prov., et pertes de valeur – actifs courants 225 000
391 Pertes de valeurs sur matières premières et fournitures
1 500 000 x 0,15 225 000
Sorties de stock
A leur sortie du magasin ou à l’inventaire, les biens sont évalués, soit en considérant que le premier bien entré est le premier
bien sorti (PEPS ou FIFO), soit à leur coût moyen pondéré d’acquisition ou de production.
La méthode utilisée pour l’évaluation et le suivi des stocks est indiquée dans l’annexe.
Formule du CMP
Elle consiste à faire la moyenne pondérée du coût des éléments existants en début de période et du coût des éléments achetés
ou produits au cours de la période.
Cette moyenne peut être calculée périodiquement ou lors de la réception de chaque nouvelle livraison.
Formule du FIFO
Elle consiste à affecter aux éléments de stocks vendus ou consommés le coût des plus anciens éléments en stock.
Le coût des stocks à la clôture sera celui des articles achetés ou produits le plus récemment.
Exemple
Une entreprise utilise pour sa fabrication une matière M.
Le stock au 1er janvier N de cette matière M était de 100 unités à 320 DA.
Les entrées suivantes ont été constatées au cours de l’année N :
 1er mars : 250 unités pour 85 250 ;
 1er juillet : 200 unités pour 68 600 ;
 1er octobre : 100 unités pour 34 600 ;
 1er décembre : 50 unités pour 17 350.
Les sorties suivantes ont été constatées au cours de l’exercice N :
 1er avril : 230 unités ;
 1er septembre : 120 unités ;
 1er novembre : 100 unités.

Le stock final en quantité peut être évalué à :


100 + 250 + 200 + 100+ 50 – 230 – 120 – 100 = 250 unités.

L’évaluation du stock au 31 décembre N peut être effectuée selon différentes méthodes :


a) Méthode du premier entré – premier sorti
Le stock final se compose des derniers lots entrés :
 1er décembre : 50 articles à 347 DA : 17 350
 1er octobre : 100 articles à 346 DA : 34 600
 1er juillet : 100 articles à 343 DA: 34 300
 Total : 86 250
Dans ce cas, le stock final peut être évalué à 86 250 DA.
Méthode du coût moyen pondéré
On peut distinguer : Illustration
On vous communique les données suivantes:
 Le 01/01 stock initial 100 au Prix unitaire de 10 (1 000)
 Le 02/04 sortie pour vente de 20
 Le 03/08 sortie pour vente de 10
 Le 04/09 Achat de 100 au Prix unitaire de 15 (1 500)
 Le 05/10 sortie pour vente de 110
 Le 07/10 sortie pour vente de 30
 Le 06/11 Achat de 200 au prix de 20 (4 000)
 Le 10/12 sortie pour vente de 130
 Le 31/12 Stock final de 100

CMP lors de chaque entrée :


valeur stock précédent (ancien CMP) + Prix des achats
quantités totales en stock

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou


24 la comptabilité approfondie selon le Système Comptable Financier – SCF

1) la méthode du coût moyen pondéré après chaque entrée :


Dates Mouvements
+ entrées, Stock
() sorties

Q PU Valeur Q PU Valeur

01/01 100 10 1 000

02/04 (20) 10 200 80 10 800

03/08 (10) 10 100 70 10 700

04/09 + 100 15 1500 170 12.94 2 199.80

05/10 (110) 12.94 1 423.40 60 12.94 776.40

07/10 (30) 12.94 388.20 30 12.94 388.20

06/11 + 200 20 4 000 230 19.08 4 388.40

10/12 (130) 19.08 2 480.40 100 19.08 1 908

Le stock final peut être évalué à 1 908 DA.

Exemple
2) la méthode du coût moyen pondéré sur une durée moyenne de stockage :
La durée de rotation (en quantités) est obtenues par la formule suivante:
Sorties pour vente / stock moyen = 300 / 100 = 3 fois, soit 4 mois
Le Stock Moyen est égal = la moyenne du stock initial et du stock final = 100
Le coût unitaire moyen pondéré des achats de septembre à décembre est de : 5 500 / 300 = 18.33
Les stocks sont donc valorisés à 1 833

Le Charge De Cours : Mahmoud Frissou

Vous aimerez peut-être aussi