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difficultés :
Méthodes et limites
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Bons nombres d’agents et d’opérateurs économiques, peuvent être concernés par l’évaluation
des entreprises à l’instar des établissements de crédit, des fonds d’investissements, l’Etat, etc
et ce dans le cadre de l’élaboration d’une stratégie portant sur une nouvelle levée de Fonds,
une vente (totale ou partielle) ou dans le cadre d’une introduction en bourse.
Dans ce cadre, on peut dire que l’évaluation d’une entreprise consiste à proposer une valeur
ou une fourchette de valeurs aux actifs de l’entreprise, et en aucun cas à proposer un prix. Il
est donc nécessaire de faire la distinction entre ces deux notions. En effet, la valeur d’une
entreprise est le résultat de l’application d’une méthode d’évaluation, elle dépend à la fois de
l’agent économique qui réalise la transaction (analyste, investisseur, acquéreur, etc.) et des
objectifs qu’il poursuit. Le prix d’une entreprise correspond au montant qu’un investisseur ou
un agent économique est susceptible de payer pour en faire l’acquisition. Il représente le fruit
d’un processus de négociation entre un acheteur et un vendeur.
Dans le cas d’une opération portant sur une cession/acquisition, le cédant cherchera à obtenir
la valeur la plus élevée possible, tandis que l’acquéreur visera à obtenir une valeur moindre.
Le prix de cette transaction est le montant sur lequel se mettent d’accord les deux parties
(cédant, acquéreur).
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Introduction générale
On la détermine selon une approche multicritères, qui aboutit à une fourchette de valeurs. Elle
dépend non seulement de sa capacité à générer des bénéfices mais aussi de ses
caractéristiques financières et opérationnelles.
Donc quel que soit les méthodes d'évaluations retenues, un diagnostic général de la société
s'impose.
En effet, les entreprises au cours de leur cycle de vie passent dans la majorité des cas par des
périodes de difficulté. Vu la conjoncture économique actuelle, de nombreuses entreprises
n’arrivent plus à maîtriser les risques liés à leur activité et donc à la redresser à temps. Les
causes de ces difficultés sont aussi bien internes qu’externes.
C’est dans cette optique que le législateur Tunisien a introduit la loi 95-34 du 17 Avril 1995 et
par la suite la loi 2016 ayant pour buts : la sauvegarde de l’activité, le maintien des emplois et
le paiement des dettes.
Ainsi une firme ne se trouve pas en difficulté du jour au lendemain, sa dégradation passe par
différentes phases et le plus souvent, face à aux difficultés, l’entreprise réagit trop tard.
Quelles sont alors les méthodes d'évaluation d’entreprises et leurs limites lorsqu’elles
s'appliquent aux entreprises en difficulté ?
Quelles sont les diverses solutions proposées pour évaluer l’entreprise en difficulté et
les limites de ces solutions ?
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Partie 1
Méthodes d'évaluation
d’entreprises
Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
INTRODUCTION
L'évaluation des entreprises présente un grand intérêt pour l'activité économique , de ce fait
la valeur de l'entreprise peut être dégager selon différentes méthodes basées aussi bien sur
le passé faisant essentiellement références aux donnée comptables ainsi que sur des
approches axée sur le devenir de l'entreprise considérant que la valeur d'une action et avant
tout liée à sa rentabilité future, c'est-à-dire aux dividendes.
Chaque approche est plus ou moins utilisée par les professionnels et plus ou moins
influente sur la valorisation finale en fonction du secteur et de la taille de la société. On
distingue l'approche patrimoniale et l'approche par les flux qui valorise la société à partir
de sa capacité à générer à moyen terme des flux de revenus (cash-flows, dividendes,...). Il
existe également l'approche comparative qui valorise une société à partir de données sur
des sociétés présentant un profil comparable (opérations comparables, indices de référence,
données financières des concurrents,....)
I. L’approche patrimoniale
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Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
I- L’APPROCHE PATRIMONIALE
L'approche patrimoniale, basée sur le bilan comptable, donne une vision du patrimoine de
l'entreprise. Cette approche est privilégiée par le vendeur car elle lui permet de valoriser les
acquis de l'entreprise. Elle correspond à l'inventaire exhaustif des actifs et des dettes de
l'entreprise afin de déterminer le solde net appeler actif net comptable ( ).
ANC = AT – D
La valeur des capitaux propres correspond ainsi aux ressources de l'entreprise qui
reviendraient aux actionnaires si on vendait et remboursait les dettes.
Nous reprendrons comme base de calcul l'actif net comptable ( ), précédemment défini
pour lequel nous considérons la valeur économique des actifs.
La méthode de l' , lorsqu'elle est appliquée pour telles entreprises, ne peut être utile
que pour porter jugement sur sa valeur d'exploitation. Pour les sociétés cotées, cette valeur
permet de mesurer la valeur minimale de l'action.
La valeur d'une entreprise, déterminée sur la base d'une approche patrimoniale, sert
généralement de première base de discussion lors de négociation.
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Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
La valeur de l'entreprise est donc la somme d'une valeur patrimoniale et d'une valeur
appelée « Good Will » représentant la valorisation des éléments incorporels propres à
l'entreprise précédemment citée.
R : Rente ou superprofit
Le Good Will peut porter sur des rentes prévisionnelles d'un nombre d'années donné.
i : Taux d'actualisation
n: Durée.
La valeur de l’entreprise est constituée de la valeur réelle de ses actifs tangibles nets des
dettes réelles, A, et de la valorisation des incorporels pour un montant Goodwill (GW) qui
est la valeur actuelle de la rente de surprofit
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Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
La durée
Ainsi, la durée ne peut être supérieure à une période de prévisions réputées fiables et
raisonnables, la période de visibilité. Dans la pratique, les professionnels de l’évaluation se
limitent le plus souvent à des durées de 3 à 5 ans.
Le taux d’actualisation
Le taux d’actualisation est constitué du taux sans risque et d’une prime globale du risque
dont le rôle est d’intégrer :
Ainsi :
𝑛
Bj − iA
𝑮𝑾 = ∑ ( )
(1 + 𝑡) 𝑗
𝑗=1
𝑛
Bj − iA
𝑽 = A + ∑( )
(1 + 𝑡) 𝑗
𝑗=1
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Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
GW = an( B – iA )
1
Avec :𝑎𝑛 = 1
𝑡(1 − ( ))Υ𝑛
1+𝑡
L’actualisation du surprofit est poussée à l’infini, mais avec un taux majoré et un résultat
net prévisionnel récurrent constant.
Avec :
Remarquons que pour t=2i le GW est équivalent à celui obtenu par la méthode des
Praticiens.
Comme dans le cas précédents, le Résultat Net Prévisionnel Récurrent B est constant.
Toutefois, le surprofit calculé sur un nombre réduit d’années (3 à 5ans) comme dans la
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Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
Donc
𝑉 = 𝐴 + an (B – iV)
Soit
𝐴 + a n𝐵
𝑉= (B − iA)
1+ian
Et
𝑎𝑛
𝐺𝑊 = (𝐵 − 𝑖 𝐴)
1+𝑖𝑎𝑛
L'approche par les flux, basée sur l'actualisation des flux futurs, estime la valeur de
l'entreprise à partir de sa capacité à générer des flux de trésorerie disponibles qui seront
actualisés à un taux (le taux d'actualisation) qui tient compte du risque de l'actif
économique. En effet, cette approche est basée sur le fait que ce ne sont pas les flux passés
qu'achète l'investisseur, mais les flux futurs. Les différentes méthodes basées sur
l'actualisation que nous allons, à présent, développer vont tenter d'expliquer la formation
des prix à partir des flux futurs des richesses dégagées par la société. La valeur actuelle de
la société est alors déterminée comme la somme de ses flux futurs actualisés. Ces flux
futurs, qui vont servir de base aux calculs d'actualisation, peuvent correspondre aux
revenus retirés par les actionnaires, c'est à dire aux dividendes majoré de la valeur de
revente future du titre, aux résultats dégagés par la société, ou bien encore à son cash flow.
Tout dépend de ce que l'investisseur considère comme étant la véritable richesse dégagée
par l'entreprise.
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Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
1. La méthode de Fisher
: Le taux d'actualisation.
Sous une certaine simplicité apparente, cette formule, qui est à la base de toutes les
méthodes d'évaluation actuarielles, n'en est pas moins difficile à utiliser en pratique, étant
donné qu'il est nécessaire de déterminer au préalable le taux d'actualisation à appliquer, les
dividendes futurs (fonction des résultats futurs et de la politique de distribution des
dividendes retenue par les dirigeants) et le prix auquel les investisseurs pourront revendre
l'action dans n années. En définitive, on se rend compte que la contribution concrète de
cette approche reste limitée. En effet, ce modèle fondamental, s'il présente l'avantage de la
simplicité, repose, malgré tout, sur un certain nombre d'hypothèses fortes qui doivent
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Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
préalablement être justifiées. Par contre, d'importants efforts de simplification ont permis
ensuite de développer d'autres modèles (le modèle de Gordon-Shapiro, le modèle de Bates
etc...), plus accessibles et plus satisfaisants. Ce sont ces modèles (que nous allons à présent
développer) qui vont être utilisées par les spécialistes de l'évaluation financière pour
valoriser les sociétés cotées en bourse.
2. Méthode de Gordon-Shapiro
Hypothèse n°1 : la croissance des dividendes est réputée constante à un taux g avec un
Pay-Out (PO : taux de distribution des dividendes) stable,
Soit :
Soit :
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Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
Au voisinage de l'infinie ;
D'où :
Hypothèse n°1 : les prévisions sur les dividendes portent sur , avec ,
Cette formule souffre des mêmes contraintes arithmétiques que la précédente sur . De
plus, elle s'avère plus lourde à calculer. Toutefois, et c'est ce qui explique son utilisation
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Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
3. Méthode de Bates
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Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
2. au-delà de l'année n, limite de l'horizon des prévisions des analystes sur la société, il
est posé par hypothèse que les prévisions de croissance de résultat et de pay-out de la
société ne peuvent se distinguer de celles du secteur. Dans ces conditions, les
prévisions du secteur et les prévisions de la société se confondent. Cette affirmation
essentielle de l'approche de Bates permet de considérer que la valorisation théorique
du secteur et de la société sont identiques à l'année , soit : ,
Avec :
Les tables de Bates apportent une résolution rapide de cette équation par une lecture
immédiate des valorisations des paramètres de calcul et en fonction de , et . Par
cette facilité d'emploi et son fondement théorique, le modèle de Bates s'est imposé comme
une méthode usuelle d'évaluation du marché boursier. Ainsi, on peut souligner son
utilisation quasi-systématique pour justifier la valorisation des titres lors des introductions
en bourse. Il faut simplement rappeler que le véritable enjeu de la formule de Bates porte
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Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
La méthode de Bates s'appuie pour l'investisseur sur des flux théoriques : les résultats, ce
qui est une faiblesse dans la mesure concrète du retour sur investissement. Par contre, cette
méthode intègre deux composantes de valorisation du marché : le taux de capitalisation
actuel des bénéfices (PE0du secteur), et le taux de rentabilité spécifique des actions (le taux
d'actualisationPE0
Étant donné la faiblesse théorique de l'actualisation des bénéfices futurs pour déterminer la
valeur actuelle d'une société, de nouvelles méthodes d'évaluation basées sur l'actualisation
des flux futurs se sont développées, en prenant comme flux non plus les bénéfices, mais les
cash-flow dégagés par la société, censés représenter avec plus de réalisme les flux qui vont
être réinjectés dans la société. La méthode d'évaluation basée sur l'actualisation des cash
flow disponibles, ou free cash flow (FCF), qui bénéficie d'un pouvoir de séduction réel,
répond très directement aux préoccupations concrètes de l'actionnaire majoritaire en lui
permettant de valoriser les performances financières futures de l'entreprise. En effet, dans
cette nouvelle approche actuarielle, la valeur de l'entreprise va être égale à la somme
actualisée des flux disponibles dégagés par son exploitation courante.
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Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
Le free cash flow peut également s'apprécier à partir du résultat (du bénéfice net). Il se
calcule alors de la façon suivante :
: Investissements d'exploitation,
: Dividendes distribués,
: Impôts,
: Amortissement,
: Éléments exceptionnels.
Le cash flow disponible de l'année est déterminé selon une approche classique de
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Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
Enfin, cette méthode, même si elle prend en compte un taux d'actualisation risqué
exprimant une relation avec le taux de rentabilité spécifique des actions, ne tient par contre
pas compte du prix du marché, référence pourtant fondamentale en terme d'évaluation
financière. Pour répondre à cette dernière critique, le cash flow disponible de l'année n peut
être déterminé d'une autre façon, de manière à tenir compte du prix du marché.
Synthèse
Cette méthode est très utilisée actuellement car elle repose sur une idée simple: une
entreprise n'a de valeur que si, un jour, elle rapporte de l'argent.
Toutefois, elle a ses limites puisqu'elle repose sur la capacité de l'entreprise à réaliser
réellement ses prévisions.
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Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
5. Autres méthodes
Avec
Plus qu’une méthode d’évaluation stricto sensu, le délai de recouvrement (DR) est plutôt
une méthode d’arbitrage, un outil d’aide à la décision.
Avec :
DR = Délai de Recouvrement
Bj = Bénéfice de l’année j
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Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
Sans qu’elle soit réellement une démarche conceptuelle à proprement parler, l’approche
comparative constitue en elle-même un troisième type de méthodes d’évaluation.
Pour la mettre en œuvre, l’évaluateur recherche sur les marchés boursiers Tunisien et
étrangers un échantillon de sociétés comparables à celle qu’’il se propose d’évaluer.
La particularité des sociétés cotées est bien entendu que leur cours de Bourse constitue,
pour elles, une référence de prix. L’évaluateur cherche à déterminer les critères communs
de valorisation qui se dégagent de l’échantillon. Il les applique ensuite à la société, objet de
son étude, pour définir sa valeur ou sa fourchette de valeur.
: Le bénéfice net,
La logique de cette démarche consiste à retenir les titres dont le cours capitalise peu de fois
les bénéfices. Dans l'hypothèse où les bénéfices correspondent à la richesse supplémentaire
(distribuée ou non) dégagée par l'entreprise, le PER indique en combien d'exercices le
capital investi dans le titre est récupéré. Une analyse en termes de PER permet donc de
juger le prix de marché d'un titre. Toutefois, compte tenu des grandes disparités observées
d'un secteur à l'autre, voire également d'une place financière à l'autre, il convient de
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Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
comparer auparavant le 𝑃⁄𝐸 du titre au 𝑃⁄𝐸 moyen du secteur auquel il appartient. C'est
pourquoi de nombreux investisseurs préfèrent comparer le 𝑃⁄𝐸 d'un titre au 𝑃⁄𝐸 du
secteur, plutôt qu'à celui du marché tout entier, en utilisant le 𝑃⁄𝐸 relatif. Si la simplicité de
cette construction favorise l'universalité de l'approche, il faut reconnaître qu'une grande
disparité dans l'appréciation des composants du 𝑃⁄𝐸 entraîne une large amplitude dans les
résultats de son calcul. De plus, des critiques se sont développées depuis quelques années
pour contester la pertinence théorique du𝑃⁄𝐸 , critiques qui apparaissent aujourd'hui
largement fondées. En effet, l'utilisation de ce ratio pour valoriser une société revient à
considérer que le bénéfice net reste constant. Or, cette affirmation est à l'évidence
définitivement incompatible avec une réalité économique où la pérennité des résultats est,
par nature, toujours fortement incertaine. Par sa faiblesse conceptuelle, le 𝑃⁄𝐸 ne peut
donc prétendre à aucune signification dans l'absolu en termes d'évaluation financière. Par
contre, la simplicité de sa construction et sa référence immédiate au cours de bourse
présente l'intérêt d'un baromètre, par le biais de la réalisation de comparaisons boursières,
facilement accessible pour toute appréciation relative d'une société cotée.
L'approche comparative peut consister à rapprocher les chiffres financiers (ratios, multiples
de valorisation, ...) d'une société des chiffres de sociétés comparables qui font, ou qui ont
fait l'objet récemment d'opérations financières de rapprochement (fusion, acquisition,
cession, ...).Par exemple, si une société comparable à la société analysée a été récemment
acquise lors d'une offre publique d'achat, on va considérer que le prix de transaction, c'est à
dire les multiples financiers utilisés, peut être rapproché du prix de cette société, ou tout du
moins en constituer une base de départ. En effet, on va ensuite pouvoir ajuster ce prix, à la
hausse ou à la baisse, en fonction d'un certain nombre d'éléments propres à cette société
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Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
L'approche comparative peut également être basée sur l'observation de sociétés aussi
comparables que possible avec la société étudiée (même niveau de risque, de croissance,
de rentabilité, ...).Cette méthode à l'avantage d'être particulièrement pragmatique et simple.
En effet, pour valoriser une société, il suffit juste de trouver des sociétés cotées
comparables et d'appliquer le multiple de valorisation moyen de cet échantillon à notre
société pour en déterminer la valeur. Toutefois, cette méthode n'est pas sans fondement
théorique, étant donné que, sur un marché efficient, on doit pouvoir situer la valeur d'une
société par rapport à celles d'autres sociétés cotées.
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Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
CONCLUSION
Alors que l'approche par les flux avait pour objectif de déterminer la valeur intrinsèque des
sociétés cotées, afin de pouvoir comparer celle-ci au prix du marché, l'approche
comparative a pour but de se référer directement au prix du marché, en considérant que le
marché est efficient et que les prix pratiqués sont représentatifs de la valeur des sociétés
cotées (théorie de l'efficience). La logique de ces deux approches de valorisation est donc
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Partie I : Méthodes d’évaluation d’entreprises
totalement différente. L'approche comparative, qui est utilisée, sous des formes variées par
les professionnels des marchés financiers (analystes financiers, ...), dans la plupart des
évaluations financières, notamment lors des introductions en bourse, est la méthode
d'évaluation financière la plus courante et la plus facile à réaliser. Les méthodes de
comparaison boursière que nous avons développé dans cette partie (comparaison par
rapport à des références transactionnelles, par rapport à des sociétés cotées équivalentes,
par rapport à un indice de référence, par rapport à un secteur, ...) présentent toutes des
avantages, dans la mesure où elles permettent de rapprocher la valeur d'une société du prix
du marché financier, soit du prix que les investisseurs vont être prêt à payer pour cette
valeur.
Toutefois, même si ces méthodes sont simples et adaptées à la valorisation des sociétés
cotées, leur utilisation peut poser certains problèmes. En effet, dans la pratique, il est
parfois très difficile de trouver des sociétés comparables à la société faisant l'objet d'une
étude financière. En effet, même si l'activité est comparable, certains éléments (une
position de leader, un effort de R&D important) peuvent avoir par conséquence de
modifier la valeur d'une société et de finalement remettre en cause l'utilisation même de
l'approche comparative pour déterminer la valeur de celle-ci.
De plus, même si l'on détermine un échantillon de sociétés cotées comparables, ce qui n'est
pas toujours possible (sociétés positionnées sur une niche technologique extrêmement
précise, ...), encore faut-il que celles-ci soient sur le même compartiment de marché et
qu'elles soient de taille comparable. En effet, dans la pratique des marchés financiers, les
sociétés étudiées sont valorisées différemment selon le compartiment actions sur lequel
elles se trouvent.
Enfin, l'approche comparative, si elle permet de se fixer par rapport au prix du marché, ne
permet pas de déterminer réellement la valeur de l'entreprise, c'est à dire sa valeur
intrinsèque déterminée à partir de ses fondamentaux économiques, ce qui, dans la pratique
des marchés financiers, ne permet pas aux investisseurs de savoir si la valeur est chère ou
non. La valorisation qui résulte de toute approche comparative est donc inévitablement très
dépendante des conditions du marché.
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Partie 2
L’évaluation des entreprises
en difficultés économiques
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés
économiques
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Depuis son indépendance, la Tunisie est passée d’une économie fortement protégée durant
les années 1960 où l’Etat était le principal investisseur, à une économie ouverte à partir des
années 1970, où le secteur privé national et étranger a été le principal moteur de la
croissance et où l’entreprise privée a pris son plein essor.
Cette législation tunisienne a ainsi introduit le concept, largement inspiré par la loi
française du 25 janvier 1985 sur le redressement judiciaire. Le régime de redressement
tend essentiellement à aider les entreprises qui connaissent des difficultés économiques à
poursuivre leur activité, à maintenir les emplois et à payer leurs dettes. Le régime de
redressement comprend la notification des signes précurseurs de difficultés économiques,
le règlement amiable et le règlement judiciaire.
L’objectif recherché par cette législation est de maintenir les emplois, payer les dettes des
créanciers et permettre la poursuite de l’activité de ces entreprises en difficulté. La
législation en question a déterminé le champ d’application et les conditions d’ouverture du
redressement judiciaire, les mécanismes, procédures qui permettent d’atteindre les
objectifs de ladite loi.
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
L’apport de la loi 95 , c’est qu’elle a fait une distinction entre le sort de l’entreprise en tant
qu’entité économique et celui de son dirigeant , dans la mesure où, dans le cadre de la
législation en vigueur avant 1995, l’entreprise pourrait être mise en faillite par le fait que
son dirigeant est malhonnête, et ce indépendamment de la viabilité de l’entreprise. De
même, cette loi a également inversé la priorité dans le sens où le sauvetage de l’entreprise
devenu la première, alors qu’auparavant, le but ultime des procédures collectives était le
paiement du créancier d’une façon exclusive.
L’amendement 2003 a limité autant que possible le recours des entreprises à la loi du fait
que les chefs d’entreprise sollicitent cette loi pour éviter le paiement de leurs créances.
Par la loi n° 2016-36 du 29 avril 2016, relative aux procédures collectives, le législateur
tunisien vient d’opérer un grand ménage du droit des procédures collectives: règlement
amiable, règlement judiciaire, liquidation judiciaire en raison de difficultés économiques,
faillite, et autres procédures rattachées (comblement de passif social et extension de la
faillite). Seule la faillite civile, dite déconfiture ou aussi insolvabilité, n’a pas été touchée. La
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
réforme a touché les aspects les plus fondamentaux du droit des entreprises en difficulté
économique.
L’ampleur de la réforme n’est pas à démontrer : le nombre des articles touchés, et aussi la
remise en forme de la législation en la matière en attestent nettement. La réforme a touché à
la fois : le Code du Commerce, la loi n° 95-34 du 17 avril 1995 relative au redressement des
entreprises en difficulté économique, le Code des Obligations et des Contrats, le Code du
Travail, le Code des Sociétés Commerciales, le Code des Droits Réels, le Code Pénal, la loi
n° 95-44 du 2 mai 1995 relative au registre du Commerce, et aussi le Code de Procédure
Pénale .
C’est l’une des lois rares qui touchent à la fois un nombre aussi vaste de textes législatifs.
Un certain nombre de textes d’application s’en suivra.
D’autre part, le choix de cette nouvelle loi est de mettre fin à l’éparpillement des textes : à
l’instar du législateur français en 2000, elle a réintégré la loi relative au redressement des
entreprises en difficulté économique dans le Code du Commerce. Le tout a été rapatrié au
Code mère.
La nouvelle loi a opté pour la simplification du régime de la faillite et a aussi renforcé le rôle
du débiteur et des créanciers dans la faillite, réduisant ainsi la mainmise du juge et des
experts judiciaires (administrateur judiciaire compris) qui a été consacrée par l’ancienne loi
n° 95-34.
En droit civil, lorsque le débiteur devient dans l’impossibilité de payer ses dettes, on dit qu’il
est en état de déconfiture. Cette situation n’étant pas constatée par un jugement, n’offre pas
une grande sécurité pour les créanciers qui doivent, par eux même établir sa preuve en
agissant à leur guise. Ceci a pour conséquence que le paiement est obtenu par le plus vigilant
des créanciers au détriment des autres.
En droit commercial, connu son organisation, toute une procédure collective, assurant un
sort égal à tous les créanciers, est dirigée à l’encontre du débiteur qui cesse ses paiements.
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Ce système, en liant le sort de l’entreprise à celui de son dirigeant a méconnu les réalités
économiques : une entreprise saine guidée par un dirigeant malhonnête ou un escroc sera
ruinée, alors qu’on essayera de sauver une entreprise ruinée guidée par un dirigeant connu
par sa loyauté.
Dès lors, le passage du droit de la faillite au droit des entreprises en difficultés a paru alors
indispensable. Ce passage s’est effectué, jusqu’au 29 avril 2016, grâce à la loi n° 95-34 du
17 avril 1995 relative au redressement des entreprises en difficultés économiques, qui a fait
l’objet de plusieurs modifications dont la dernière a été celle du 30 décembre 2003. La loi
en question avait, d’une part abrogé les arts. 413 à 444 du CC relatifs au concordat
préventif et l’a remplacé par trois moyens visant le sauvetage de l’entreprise, à savoir : la
procédure de la notification des difficultés, la procédure du règlement amiable et celle du
règlement judiciaire. D’autre part elle a fait de la procédure de la faillite une procédure
subsidiaire, puisque la procédure de redressement judiciaire devait obligatoirement
procéder celle de la faillite (art.54 L95) et que la faillite ne devait s’appliquer que lorsque
le sauvetage de l’entreprise s’avérait impossible (art.39)
La loi du 17 avril 1995 a été abrogée expressément par l’art.15 de la loi n°36-2016 du 29
avril 2016 relative aux procédures collectives et qui dans son art. 1er a abrogé également
l’ensemble des dispositions du livre IV du code de commerce en les remplaçant par celle
de la loi 2016.
Ainsi, l’art 413 CC dispose désormais que « les procédures collectives au sens du présent
code sont les procédures de sauvetage des entreprises en difficultés économiques et la
faillite ». les deux procédures font l’objet de réglementation dans le titre I et II du livre IV
du CC.
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
✓ L’art 482 CC : les cas d’urgence tel celui où le commerçant aurait fermé ses
magasins et pris la fuite ou bien aurait fait disparaitre une partie importante de son
actif.
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
les sociétés dont le capital est détenu par l’état, les collectivités publiques locales, les
établissements dont le capital est détenu par l’état à plus de 50%.
Selon l’art 417 CC toute demande d’une entreprise qui passe par des difficultés
économiques doit être adressée au président du tribunal de 1er instance dans le ressort
duquel se situe l’entreprise afin de bénéficier de l’une des procédures de sauvetage. La
demande doit être accompagnée d’un certain nombre de renseignements et de documents et
ce, pour permettre au président du tribunal d’apprécier le bienfondé de la demande et de
vérifier la situation dans laquelle se trouve l’entreprise. Il s’agit notamment de :
✓ Un état des salaires et autres créances non payées, les privilèges accordés aux
employés.
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
✓ Le rapport du CC relatif aux dernières années s’il s’agit d’une société soumise à
l’obligation d’en désigner un.
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Par ailleurs, le président du tribunal a été investi, dans le cadre de cette procédure, d’un
pouvoir relativement limité si on le compare à celui dont il dispose dans les deux autres
procédures. Cela se justifie par la situation économique de l’entreprise qui n’est pas encore
en état de difficulté mais a de simples signes de l’entreprise car elles peuvent créer des
difficultés réelles si elles ne sont pas détectées et écartées.
Cette procédure a donc pour finalité d’éviter à l’entreprise d’entrer dans une situation
d’insécurité grâce notamment à l’intervention de certains organes d’information qui vont
procéder au dépistage des actes menaçant la poursuite de l’activité de l’entreprise et à leur
analyse afin de trouver les solutions adaptées aux problèmes détectés et d’éviter qu’elle ne
tombe réellement dans une situation de difficulté économique assez grave.
L’art 418 CC dispose qu’ « il est créé une commission appelée commission de suivi des
entreprises économiques chargée, à travers un observatoire national, de collecter, analyser
et échanger les données relatives aux entreprises qui passent par des difficultés
économiques, dans le cadre d’un réseau informatique, avec les parties concernées ». La
CSEE est donc un organe dont la mission est de rassembler les informations relatives aux
entreprises en difficultés économiques, de les analyser afin d’apprécier la situation de
l’entreprise et d’en informer le président du tribunal soit sur la demande de ce dernier soit
d’elle-même notamment dans le cas où les pertes de l’entreprise atteignent le tiers de son
capital.
La CSEE accomplit sa fonction grâce aux notifications effectuées par certains organes
externes ou internes à l’entreprise.
La notification interne peut être faite par le dirigeant de l’entreprise ou son propriétaire par
l’associé ou par le commissaire au compte.
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
A/ Le dirigeant
B/ Les associés
Par application de l’art 419 al.2 la notification des signes précurseurs de difficultés
économiques doit être faite par « l’associé détenant au moins 5% du capital d’une société
en difficulté économique s‘il agit d’une société de capitaux ou d’une SARL. Dns les autres
sociétés, elle doit être faite par tout associé nonobstant la part du capital social qu’il
détient ».
La limite de l’initiative de l’associé dans le 1er cas peut se justifier par le fait que le
législateur a également lié le processus d’alerte à l’existence d’un CC. Or, ce dernier n’est
obligatoire que pour les sociétés par action et les SARL dans certains cas. Ceci implique
lors que cette forme de notification n’étant pas possible dans les autres formes de sociétés,
c’est l’associé qui en assume la charge.
Le législateur n’a pas précisé les procédures à suivre ni pour la notification par le dirigeant,
ni celle effectuée par les associés. Mais le dernier alinéa de l’art 419 CC prévu que les
critères et les procédures de notification seront précisés par décret gouvernemental.
C/ Le commissaire au compte
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Les actes devant être relevé par le CC selon l’art 420 CC « tous actes ses fonctions »,
l’utilisation du pluriel est très significative et traduit le large domaine de la notification : il
suffit que l’acte soit de nature à mener l’activité de l’entreprise pour que la procédure soit
déclenchée. Ainsi, tout fait fondé que la situation financière de l’entreprise doit être relevé
tel est le cas lorsque la situation financière est nettement négative ou lorsque »il y a un
accroissement excessif des charges, lorsque le fonds de roulement est dégradé ou encore
lorsqu’il y une augmentation considérable du besoin de fond de roulement fondé sur
l’exploitation elle-même tel est le cas d’une sous activité notable et continue,
l’accumulation d’exercices déficitaires des actes dans l’intérêt personnel dirigeant ou en
dépassement des limites de son pouvoir ou de l’objet social, les faites peuvent enfin être
fondés sur l’environnement flou de l’entreprise tel est le cas d’un conflit social, d’une perte
de tout ou partie de l’entreprise, tel production de la diminution des commandes, des
difficultés d’approvisionnement en matières premières ou encore de la perte de licences ou
de brevets. Par ailleurs, les indices juridiques tels la notification de protêt ou le non-
paiement des dettes échues ne doivent pas être négligés.
le CC engage sa responsabilité civile s’il commet une négligence : lorsqu’il n’a pas su
décélères indices de difficultés alors qu’il aurait dû en prendre connaissance. Il engage
également sa responsabilité si l’alerte est tardive ou prématurée : si l’alerte est tardive, elle
risque de ne pouvoir redresser une situation définitivement compromise ; si elle est
prématurée, elle risque d’aggraver les difficultés naissantes en inquiétant les partenaires de
l’entreprise tel les banques et les fournisseurs..
le CC qui ne déclenche pas l’alerte est également sanctionné pénalement par une amende
de 1000 à 10.000 dinars et ce, par application des dispositions de l’art 594 CC selon lequel
le CC encourt les mêmes peines pécuniaires que celle de l’art 593 CC s’il s’abstient de
notifier les difficultés de l’entreprise bien qu’il ait eu connaissance de ces dernières.
La mission du CC ne doit pas non plus constituer une immixtion dans la gestion de
l’entreprise. En effet, le CC doit se garder, une fois l’alerte déclenchée, de proposer la
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
❖ Le CC doit demander par écrit aux dirigeants, des éclaircissements relatifs aux
actes menaçant l’activité de l’entreprise. Lorsque, dans un délai de 8 jours de la
demande, le CC reçoit une réponse suffisante, les choses en restent là. Par réponse
suffisante, on doit entendre ou bien que le dirigeant a levé l’ambigüité sur le
caractère menaçant des actes et prouve qu’ils ne le sont pas, ou qu’il s’engage à
prendre les mesure nécessaires pour que l’activité de l’entreprise ne soit plus
menace. dans cette hypothèse, la procédure de notification s’achève là.
Les procédures de sauvetage des entreprises en difficultés fait impliquer les partenaires de
l’entreprise en mettant à leur charge une obligation de notification. C’est ainsi que le
législateur a fait de la CSEE, de l’inspection du travail, de la caisse nationale de la sécurité
sociale et des services de la comptabilité public autant d’organes de notification des signes
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Selon l’art 419 CC, les services de l’inspection du travail, la caisse nationale de sécurité
sociale, les services de la comptabilité publique et de recouvrement, les services de
contrôle fiscal et les institutions financière sont chargées d’informer la commission de
suivi des entreprises économiques de tous actes constatés par eux et menaçant la continuité
de l’activité de l’entreprise.
Ainsi, l’inspection de travail doit informer la CSEE de tout acte menaçant la continuité de
l’activité de l’entreprise. On peut citer par exemple une grève qui persiste et qui dure un
certain temps, le nom- paiement des salaires et surtout le non- paiement des dettes sociales,
les cotisations revenant aux caisses de retraites ou aux mutuelles … à cet effet, il faut
relever que la loi de 1995 avait exigé que le non-paiement de ces dettes ne devait être
notifié que six mois après leur échéance. On peut en en déduire que le législateur ne
voulait pas que l’alerte soit déclenchée au moindre défaut de paiement, qui d’ailleurs peut
non seulement être justifié mais aussi circonstanciel. D’où, la notification ne devait être
déclenchée que lorsque le défaut de paiement devenait significatif, ce qui est le cas, d’après
le législateur, lorsque le non-paiement des dettes se poursuit 6 mois après leurs échéances.
La CNSS, organisme public doté d’un privilège général, doit de son côté informer le CSEE
lorsqu’elle ne peut pas malgré ses différents rappels assurer le recouvrement de ses
créances.
Quant aux services de la comptabilité publique et de contrôle fiscal, ils sont soumis à la
même obligation et sont chargés d’informer la CSEE lorsqu’ils ont pu relever des actes de
nature à compromettre la poursuite de l’activité de l’entreprise débitrice.
Les établissements financiers sont pareillement tenus de notifier tout acte menaçant la
poursuite de l’activité de l’entreprise telle la rupture d’un crédit …
Quant à la CSEE et selon l’art. 417 CC, elle est chargée de collecter et de centraliser toutes
les données sur les entreprises en difficulté et de les communiquer au président du TPI
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
lorsqu’il les lui demande et l’informer d’elle-même de toute entreprise dont les pertes
atteignent le 1/3 du capital social.
Le juge apprécie seul l’efficacité des remèdes proposés par le dirigeant, lorsque les actes
menaçant la continuité de l’activité de l’entreprise sont d’ordre juridique ( tel le
dépassement des pouvoirs par le dirigeant qui engage l’entreprise). Toutefois, lorsque ces
actes à caractère économique, le juge, n’étant pas habilité à apprécier ce sens que l’art.421
dispose que le juge peut convoquer toute personne et particulièrement celui qui procédé à
la notification de la menace.
Si les solutions proposées par le dirigeant ne semblent pas, selon l’appréciation du juge,
efficaces ou qu’à l’expiration du délai, aucune mesure de sauvetage n’a été prise par le
dirigeant, le président du tribunal ne peut en aucune manière proposer des solutions de
sauvetage, car ce serait s’immiscer dans la gestion de l’entreprise. Le juge peut seulement
ordonner l’ouverture de la procédure du règlement judiciaire s’il constate l’état de
cessation des paiements.
2. Le règlement amiable
Selon l’art. 422 CC le RA est une procédure qui a pour finalité la conclusion d’un accord
entre l’entreprise qui passe par des difficultés économique mais qui n’est pas encore en état
de cessation des paiements et ses créanciers dans le but d’assurer la poursuite de son
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
activité. Ainsi, le RA repose sur une base contractuelle, toutefois il nécessite l’intervention
du juge pour l’homologuer. La question de la détermination de la nature juridique du RA
devient alors indispensable. Le RA est en effet en même temps un accord de volonté entre
deux parties et une décision de justice.
❖ Un accord arbitré par un conciliateur désigné par le tribunal et qui peut aboutir à
l’élaboration d’un véritable plan de redressement devant faire l’objet d’une
homologation du tribunal.
Afin que la procédure du RA soit déclenchée, certaines conditions doivent être réunies ; le
juge dispose à cet effet d’un rôle considérable.
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Il exige d’abord que l’entreprise n’ait pas cessé des paiements. C’est ce que dispose l’art
422. La loi exclut ainsi la possibilité de recourir au RA si les difficultés de l’entreprise
constituent un état de cessation de paiement.
Le législateur exige ensuite que l’entreprise ait des difficultés économiques. La demande à
l’admission du RA doit selon l’art 417 contenir la précision relative à la nature des
difficultés de l’’entreprise. Cependant, elle ne précise pas de quelle difficulté il doit s’agir.
La difficulté doit alors être suffisamment sérieuse, le débiteur doit être confronté à un
problème assez grave, un problème qu’il ne peut résoudre grâce à des moyens ordinaires
tel que le recours à un crédit.
Pour obtenir de plus amples renseignement sur la situation de l’entreprise le juge dispose
de deux moyens : décider d’une enquête ou ordonner une expertise.
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Dès la prise de décision le juge peut désigner un conciliateur choisi dans la liste des
conciliateurs établi par le ministre de justice. La liste en question n’étant pas encore
établie, le législateur a prévu dans les dispositions transitoires (art.13 de la loi du 29 avril
2016 relatives aux procédures collectives) que jusqu’à l’entrée en vigueur du régime
juridique déterminant les conditions
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Le conciliateur a pour mission d’amener à l’entente le débiteur et ses créanciers dans le but
d’aboutir à la conclusion d’un accord permettant le sauvetage de l’entreprise. Il dispose
pour cela d’un délai de 3 mois prorogeables d’un seul mois (art425 CC) le rôle du
conciliateur est simplement d’animer la négociation à laquelle il n’est pas partie. D’ailleurs
le choix du conciliateur d’effectue sur cette base : sa capacité de négociation et de
persuasion, son expérience … afin d’accomplir sa mission, le conciliateur peut demander
des renseignements auprès du débiteur ou de toute administration ou établissement public
ou financier ou auprès de la CSEE et ce, nonobstant toute disposition légale contraire art.
425 al 2) le conciliateur doit établir un état sur l’avancement de son travail et le
communiquer au président du tribunal régulièrement (tous les mois).
Au cours des négociations l’art 427 CC accorde une faculté au juge de procéder à la
suspension des procédures de poursuites et d’exécution .cependant cette suspension ne peut
concerner que les procédures de poursuite et d’exécution tendant au recouvrement d’une
créance antérieure à la date d’ouverture du RA s’il est établi que son paiement aboutirait à
la détérioration de la situation de l’entreprise et entraverait la possibilité de son
redressement. La suspension des poursuites peut également viser la récupération de biens
meubles ou immeubles, mais seulement si ces biens sont indispensables à la poursuite de
l’activité de l’entreprise débitrice.
Les créanciers peuvent donc ne pas avoir le même sort, dans le sens que certains d’entre
eux devront avancer des sacrifices en étant sous l’effet de la suspension des procédures de
poursuite et d’exécution et ne pourront ainsi récupérer leur créances ou leur bien, d’autres
non concernés par cet effet pourront poursuivre le débiteur et se faire payer.
Par ailleurs, le sacrifie des créanciers soumis à l’effet de suspension n’est pas compensé,
car le débiteur étant toujours à la tête de son entreprise, peut payer l’un de ses créanciers
antérieurs, sans que ce paiement ne puisse être attaqué par les autres créanciers.
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Les parties à l’accord : le RA étant un accord entre le débiteur et ses créanciers ces derniers
ne sont pas tous obligés d’y participer et le débiteur n’est pas tenu de tous les convoquer.
en pratique cependant, ce sont les créanciers dont les créances sont les plus élevées qui
seraient les plus diligents parce que les plus motivés ( les banques, les principaux
fournisseurs, le trésor et la CNSS).
Le contenu l’accord est librement fixé par les parties : selon l’art 428 CC al.1er « les partie
ne sont astreintes à aucune restriction dans la détermination des clauses de l’accorde
règlement. Cet accord peut porter sur l’échelonnement des dettes et leur remise sur l’arrêt
du cours des intérêts ainsi que sur toute autre mesure », la conclusion de l’accord de RA est
tributaire de l’accord des créanciers ; ces derniers ne vont consentir à ses sacrifices que si
le débiteur propose certaines mesures de redressement. Celui-ci peut proposer
l’augmentation de son capital, la cessation d’une activité peu rentable, la fermeture de
certains établissements.
De son côté, et pour encourager les créanciers à accepter de concéder au débiteur certains
sacrifices ou encore de financier la poursuite de son activité ,le législateur a institué un
nouveau privilège à ces derniers et ce dans l’art 429 CC qui dispose qu’en cas d’ouverture
de la procédure de RJ ou de celle de la faillite la priorité sera accordée au créancier qui
aura accepté, dans le cadre du RA homologué de financer la poursuite de l’activité de
l’entreprise ou de lui procurer des biens meubles ou immeubles ou de présenter des
prestations de services pour permettre à l’entreprise de poursuivre son activité.
Cette priorité est donc limitée aux seuls créanciers partie à l’accord de RA, càd aux
créanciers qui ont consenti à l’accord et non à tous les créanciers antérieurs ( art 429/2) .
cependant, il faut relever que la priorité de ces créanciers sera écartée en faveur des
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
créanciers privilégies ( les frais funéraire, les frais de justice et les salaires) . par ailleurs la
priorité ne sera pas accordée au créancier antérieur ayant consenti à une participation dont
l’objet est l’augmentation du capital ( art 429/2).
Si les parties ne parviennent pas à s’accorder à l’amiable dans les délais prévus à cet effet
( 3 mois prorogeables d’un seul mois) ou si le débiteur ne se présente pas délibérément
suite à la convocation du conciliateur ou si la situation de l’entreprise s’aggrave et vire vers
une cessation des paiements, le juge peut par application des dispositions de l’art 432 CC
mettre fin à la mission du conciliateur et à la procédure du RA et décider de l’ouverture de
la procédure de l’art 434 CC la CSEE doit dans tous les cas être informée de la décision du
juge.
L’homologation de l’accord est obligatoire ou de plein droit lorsque ce dernier a été conclu
avec l’ensemble des créanciers : art 428/2. Dans ce cas, il s’agit plutôt d’une ratification
qui souligne la volonté du législateur de faire intervenir le juge. C’est également pour
donner à l’accord la forme d’une décision de justice pourvue de la formule exécutoire.
Le débiteur n’est pas dessaisi par l’effet de l’homologation du RA, car la situation
économique de l’entreprise ne je justifie pas, mais il est tenu de respecter les termes de
l’accord en application du principe de la force obligatoire du contrat. Il en est de même des
créanciers signataires de la convention.
A côté des obligations découlant de l’accord, le législateur impose aux créanciers d’autres
effets. Ces derniers concernant autant les créanciers partis à l’accord que les créanciers
étrangers à l’accord.
❖ Les créanciers partis à l’accord : par application de l’art. 428 dernier alinéa
« l’accord de règlement engendre l’arrêt des procédures de poursuite et
d’exécution visant le recouvrement d’une créance antérieure à cet accord ou la
récupération de biens meubles ou immeubles en raison du non-paiement d’une
créance et ce, jusqu’à la fin de la période de l’accord ».
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
❖ Par ailleurs, cet art. ne vise que les procédures tendant au recouvrement d’une
créance ou la récupération d’un bien meuble ou immeuble en raison de nom
paiement d’une créance. Par conséquent, les autres actions telle l’action en nullité
ou en résolution peuvent être exercées.
❖ La durée de l’arrêt des procédures de poursuite et d’exécution est limitée par celle
de la durée de l’accord.
❖ Enfin, l’arrêt des procédures de poursuites et d’exécution est un effet de plein droit,
le juge n’a pas de pouvoir d’appréciation sur ce point.
❖ Les créanciers étrangers à l’accord : ce sont les créanciers qui n’ont pas été parties
à l’accord du RA c'est-à-dire les créanciers de l’entreprise qui ont refusé de
l’accepter ou qui n’ont pas du tout participé à la procédure, conservant l’intégralité
de leurs droits. A leur égard, c’est le principe de l’effet relatif des contrats qui
s’applique normalement à l’accord de RA : celui-ci ne profite pas aux créanciers
étrangers à l’accord ni le leur nuit. Les créanciers peuvent alors continuer à
poursuivre leurs créances, demander au chef de l’entreprise de leur accorder des
sûretés ou même si l’entreprise est en cessation de paiement de chercher une
procédure de RJ ou de faillite.
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Paragraphe 1 : La modification du RA
Le législateur avait prévu dans la loi de 1995 la possibilité d’une renégociation des termes
de l’accord. En effet, et par application de l’art 14 de la loi question « les clauses de
l’accord peuvent être modifiées ou changées tout en respectant les dispositions de l’art 13
(l’équivalent de l’art 428 al .1er) ». La même solution peut s’accorder avec la nouvelle loi
qui n’a pas prévu cette possibilité. En effet, le RA étant avant tout un contrat, rien
n’empêche la possibilité e renégociation des termes de l’accord par les parties. L’accord
modifié devra alors faire l’objet du consentement des deux parties à l’accord. Concernant
les créanciers, ils doivent tous consentir à la modification car chacun de ces derniers ne
consent à des sacrifices qu’à la lumière des sacrifices consentis par les autres.
La modification de l’accord devra également faire l’objet d’une nouvelle homologation par
le juge, être déposée au greffe du tribunal et inscrite au registre de commerce.
Paragraphe 2 : La résolution du RA
A/ La résolution judiciaire
Selon l’art 430 al 1er « en cas de défaillance du débiteur aux engagements qu’il a pris à
l’égard de l’un de ses vertu de l’accord de RA, tout intéressé peut demander au tribunal la
résolution de cet accord, la déchéance des termes accordés au débiteur ainsi que le retour
des parties à l’état où elles étaient avant la conclusion de l’accord pour les dettes non
encore payées ».
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
- La résolution a un effet rétroactif, cela veut dire que : les délais de paiement
accordés au débiteur par les créanciers sont anéantis ; il en est également ainsi des
délais de paiement judiciairement accordés et des remises de dettes.
L’art 431 CC prévoit un autre cas de résolution dans ce terme : « si au cours e la période
de RAA un jugement d’ouverture de la procédure de RJ ou de faillite a été prononcé à
l’encontre du débiteur, l’accord de règlement est résolu de plein droit. Les créanciers
rentrent dans l’intégralité de leurs droits antérieurs à l’accord, déduction faite des sommes
qu’ils ont perçues en vertu du RA ». il s’agit ici des deux hypothèses dans lesquelles les
difficultés du débiteur sont concrétisées par un état de cessation des paiement : le cas où le
débiteur est déclaré en faillite ou soumis au RJ. Dans ces cas, il n’est pas nécessaire de
faire prononcer la résolution du RA par le tribunal. Là aussi, l’accord disparait
rétroactivement et les créanciers recouvrent l’intégralité de leurs créances, sous déduction
es sommes qu’ils ont reçues.
3. Le règlement judiciaire
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Jusqu’au 17 avril 1995, la procédure collective judiciaire qui devait ouverte en cas de
cessation des paiements, était la faillite, procédure aboutissant à la disparition de
l’entreprise. Seulement, le législateur a changé depuis d’objectif en faisant de la survie de
l’entreprise l’objectif prioritaire dans la loi 95. Ceci a été confirmé par la nouvelle loi de
2016 relative aux procédures collectives : la procédure de la faillite est devenue
exceptionnelle, car l’art 476 CC dispose que les procédures de sauvetage sont prioritaires :
l’entreprise ne peut être directement déclarée en état de faillite sans avoir été soumise à la
procédure du règlement judiciaire sauf dans certains cas qui sont :
✓ Les cas d’urgence tel celui où le commerçant aurait fermé ses magasins et pris la
fuite ou bien aurait fait disparaitre une partie importante de son actif (art.482 CC).
✓ Par ailleurs, l’art 433 CC impose au juge la recherche d’une solution de sauvetage
de l’entreprise, mais permet d’un autre côté de poursuivre la procédure de la faillite
si ses conditions ont été réunies ; ce qui ne peut être le cas selon l’art 475 CC que si
l’entreprise se trouve dans un état de cessation des paiements qui dénote
l’impossibilité de sauvetage.
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
L’entreprise doit se trouver dans une situation économique bien particulière pour justifier
le déclenchement de la procédure de RJ : la cessation des paiements. Cette dernière est une
condition fondamentale de l’ouverture du RJ. C’est ce que le législateur exige
expressément dans l’art 434/1. Cependant, la question se pose de savoir s’il est aisé de
concilier entre la cessation des paiements et la possibilité de sauvetage.
Aux termes de l’art 434/2 « est considérée en état de cessation des paiement au sens de ce
titre ( celui des procédure de sauvetages) toute entreprise qui se trouve dans l’impossibilité
de faire face à son passif exigible avec ses liquidités et actifs réalisables à court terme ».
La formule employée par le législateur veut dire que l’entreprise n’est pas nécessairement
en état de cessation des paiements si elle est dans l’impossibilité de faire face à son passif
exigible avec son actif disponible, puisqu’il suffit qu’elle ait un actif réalisable à court
terme. Cette formule est étroite et ne permet pas une ouverture précoce du RJ et donc un
traitement plus efficace des difficultés économiques.
L’art 434/2 a repris la même formule que celle de loi 1995 dans son art 18 toutefois, la
formule « notamment » employée par l’art 18 ( et qui n’a pas été reprise par l’art 434/2)
laissait une grande marge d’appréciation au juge et réduisait par la même l’importance de
la définition de la cessation des paiements.
Toujours est-il que la notion et le régime de la cessation des paiements doivent être
précisés.
Pour définir ce qu’est la cessation des paiements, la loi met rapport le passif exigible et
liquidités et actifs réalisables à court terme.
✓ Le passif exigible : il comprend toutes les dettes certaines et liquides entre toute
dette non éventuelle ou litigieuse. La dette ne doit être contestée ni dans son
existence, ni dans son montant ni dans son mode de paiement. La créance est
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
✓ Les liquidités sont les sommes immédiatement disponibles, cad les fonds existant en
caisse en en banque.
L’actif réalisable à court terme comprend les valeurs réalisables en l’espace de quelques
jours (LC, créances clients, valeurs mobilières, machines ou biens non indispensables à
l’activité et réalisables rapidement). Il comprend aussi les sommes dont le débiteur peut
immédiatement disposer grâce aux ouvertures de crédit qui lui ont été consentis ( la réserve
de crédit). Au contraire, les autres éléments de l’actif tels le fonds de commerce ou les
stocks de marchandises ne peuvent être pris en considération pour la détermination de
l’actif réalisable à court terme.
L’insolvabilité est l’état du débiteur dont le passif est supérieur à l’actif. Elle est différente
de la CP : d’abord parce que la solvabilité n’empêche pas la CP, un débiteur solvable peut
donc être déclaré en état de CP s’il ne peut payer son passif exigible faute d’actif réalisable
à court terme. Ensuite, l’insolvabilité n’implique pas forcément la CP : le passif total de
l’entreprise peut être supérieur à l’ensemble de son actif sans être pour autant en CP,
puisque seul est opposé le passif exigible à l’actif réalisable à court terme.
La cessation des paiements et l’arrêt matériel des paiement ( le défaut de paiement d’une
dette échue) :
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Le débiteur peut être en état de CP bien qu’il n’ait pas cessé matériellement de payer ses
créanciers : c’est le cas lorsqu’il ne parvient à payer son créancier que par l’emploi de
moyens frauduleux tels les effets de complaisance ou ruineux tels des crédits excessifs.
Cependant, le créancier doit non seulement établir le défaut de paiement, mais aussi
prouver l’exercice d’une voie d’exécution infructueuse. Par ailleurs, le défaut de paiement
d’une dette échue peut ne pas suffire à fonder l’ouverture du RJ, parce qu’il peut avoir une
autre cause que l’impossibilité de l’exception d’inexécution.
La CP est un état qui persiste alors que la gêne momentanée est un état passager ( retard de
paiement d’un gros client, sinistre des locaux…) c’est la raison pour laquelle, le législateur
impose, dans l’art 437 CC, l’arrêt de la procédure du RJ lorsque l’état de CP disparait au
jour où le juge statue sur le sort de la demande, sans tenir compte de la situation passée.
Ainsi, l’état de CP du débiteur peut disparaitre ente la date du jugement d’ouverture et
celle où la cour d’appel se prononce sur l’appel de ce jugement : c’est le cas par ex.
Lorsque le passif existant lors de l’assignation faite par un créancier a été réglé à la suite
d’un accord intervenu avec l’un de ses créanciers.
Avant comme après la promulgation de la loi 95, le débiteur ne peut être déclaré en faillite
que s’il est en état de CP. Cependant, la CP telle que défini par l’art 434 CC est plus large
que celle de la faillite. Cette dernière est caractérisée par une situation irrémédiablement
compromise, une situation désespérée par une issue, ce qui revient à dire que la CP en
matière de faillite doit traduire l’absence de tout espoir de survie pour l’entreprise. Au
contraire la notion de CP dans les procédures de sauvetage est plus large que la situation
compromise, parce que le souci du législateur a été de permettre une ouverture rapide du
RJ pour faciliter le redressement de l’entreprise.
1. La preuve de la CP
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
l’associé de subir la charge de la preuve de la CP. A défaut, ils engagent leur responsabilité
pour la faute résultant d’une demande abusive d’ouverture de RJ.
Par ailleurs, le dirigeant ou le propriétaire de l’entreprise est tenu selon l’art 419 CC
d’informer la CEE de toute difficulté dans laquelle peut se trouve son entreprise. C’est lui
alors de subir la charge de la preuve de la CP si la difficulté, en question se traduit par un
état de CP. Le législateur appuie cette obligation par une sanction pénale et ce, dans l’art
593 CC qui dispose que le débiteur qui ne procède pas à la notification des difficultés de
son entreprise encourt une peine d’amende allant de 1000 dinars à 10.000 dinars.
Moyens de preuve : étant un fait juridique, la CP peut être prouvée par tout moyen.
Cependant, le créancier demander ne doit pas se limiter à la preuve de l’existence de la
créance et du refus de son paiement ; il doit aussi prouver qu’il n’a pas pu recouvrir sa
créance par les voies d’exécution individuelle (preuve d’une voie d’exécution demeurée
infructueuses) art. 435 CC. Ainsi, un protêt faute de paiement n’est pas à lui seul suffisant
pour prouver la CP ; il en est de même pour l’aveu du débiteur reconnaissant dans une
correspondance qu’il ne peut plus faire face à ses échéances ainsi que sa fuite ou la
fermeture de ses magasins.
2. La date de la CP
La CP outre le fait qu’elle entraine l’ouverture du RJ, elle constitue le point de départ de la
période suspecte, c'est-à-dire la période qui se situe entre la CP et le jugement d’ouverture.
Par application de l’art 439/2 CC « le président du tribunal fixe la date de la CP qui ne
peut excéder 18 mois avant la date du dépôt de la demande de RJ ». le juge dispose d’un
pouvoir d’appréciation certain en fixant ainsi le point de départ de la CP, il se fait toutefois
aider du rapport préliminaire sur la réalité de la situation économique, financière et sociale
de l’entreprise, que le l’administration judiciaire est tenu de lui communiquer deux au plus
tard après sa désignation (art 442 CC).
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
En cas de silence sur cette date, le législateur considère que le point de départ de la CP est
celui du jour du dépôt de la demande. Par ailleurs, si l’ouverture de la procédure de RJ qui
sera retenue comme telle. Il s’agit bien sûre d’une fiction légale, car la CP apparait avant la
saisine du tribunal.
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
❖ Art 432 CC : c’est le cas dans lequel la conclusion d’un accord de RA n’a pas été
possible dans les délais légaux ou lorsque le débiteur s’abstient de se présenter
devant le conciliateur sans motifs légitimes ou enfin s’il a été établi que l’entreprise
est en état de CP de ses dettes.
La compétence est attribuée autant au président du tribunal de 1er instance qu’à la chambre
commerciale au sein du tribunal lui-même.
Lorsqu’une demande de RJ est présentée au président du tribunal, celui- ci doit, selon l’art
436 CC s’informer avant de prendre une décision et ce, auprès du débiteur ou de tout
administration ou établissement public ou financier ou encore auprès de la CSEE le
président du tribunal peut alors :
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Il est par ailleurs chargé, selon l’art 452 d’apprécier le plan de redressement proposé par le
débiteur, il peut u apporter quelques modifications si nécessaire la loi prévoit les moyens
de sauvetage que peut comporter un plan de continuation, elle cite le rééchelonnement des
dettes, le taux de réduction du principal de ces dettes ou des intérêts le changement de la
forme juridique de l’entreprise ou l’augmentation de son capital.
L’administrateur peut prendre l’avis de la CSEE consulté les représentant des créanciers et
tenir compte de l’avis de ces derniers pour les remises de leurs créances. Si le plan
nécessite la résolution des contrats de travail ou la réduction de salaire et avantages, il doit
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
La durée de la période d’observation ne peut excéder 9 mois pouvant être prolongée une
seule fois par un nouveau délai de 3 mois. L’appréciation de la durée de la période
d’observation que nécessite une entreprise soumise à la procédure du RJ dépendra ainsi du
pouvoir souverain d’appréciation du juge qui devra quand-même justif sa décision.
Pendant la période d’observation le tribunal peut interdire au débiteur de réaliser sans son
autorisation tout paiement d’une dette antérieure à l’ouverture de la procédure de RJ ainsi
que toute opération de cession ou de gage sur ses parts sociales ou actions sans son
autorisation ( art 443/3) l’interdiction doit faire dans ce cas l’objet d’une publicité au JORT
sous la responsabilité du juge commissaire et également au registre de commerce et au
livre foncier selon les cas. Toute opération de cession effectuée en contravention de cette
interdiction sera sanctionnée par la nullité de l’acte .à condition d’exercer l’action dans le
délai de 3 ans à partir de la date de la cession ou de son inscription.
Par ailleurs et selon l’art 448 le président du tribunal ou le juge commissaire ou encore le
tribunal informent le procureur de la république de l’existence de détournement ou autres
faits susceptibles de constituer un délit relatif à la gestion de l’entreprise. Le ministère
public peut de son côté, demander au juge des référés de mettre les biens meubles ou
immeubles ou avoir financiers revenant à la personne dont il suspecte la responsabilité
pour ces faits sous séquestre.
B/ L’administration de l’entreprise
Par application de l’art 443 CC « l’administrateur judiciaire est chargé de contrôler les
actes digestion ou d’assister le débiteur en tout ou en partie, dans les actes de gestion dans
les conditions définies par le tribunal qui peut exceptionnellement et avec une décision
motivée le charger de prendre la direction totale ou partielle de l’entreprise avec ou sans le
56
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Pour permettre la poursuite de l’activité pendant la période d’observation, l’art 451 al.
1dispose que « Nonobstant toute disposition ou clause contraire, l’exécution des contrats
en cours liant l’entreprise aux tiers, clients et fournisseurs et autres sera poursuivie ». la
continuation des contrats en cours est donc de plein droit.
Cette disposition est applicable même dans le cas où des dispositions lesquels instituent
une rupture du contrat du fait de la seule ouverture d’une procédure collective : exp art
1157 COC1pour le contrat de mandat art 70 CC2 pour le contrat d’ouverture de crédit. De
même, les causes contractuelles qui prévoient la résolution ou la résiliation du contrat du
seul fait de l’ouverture d’une procédure collective de RJ ne jouent pas3.
Cependant, malgré la généralité de l’art 451 certains contrats sont exclus de son domaine
d’application : c’est le cas des contrats de travail (qui restent soumis aux lois et
conventions qui les régissent) et ceux qui sont étrangers à l’exploitation professionnelle
parce qu’ils ne sont pas indispensable à la poursuite de l’activité de l’entreprise. A cet
effet, lorsque le contrat’ a été inutile à l’entreprise, l’art 451 précise que « l’administrateur
judiciaire ou le débiteur peuvent demander au tribunal d’y mettre fin » seulement le contrat
ne sera résolu que dans la mesure où cela ne porterai pas un préjudice notaire au
cocontractant du débiteur. Il faudra alors à l’administrateur judiciaire, et dans les 15jours
suivant leur rupture adresser un avis ( sous forme de lettre recommandée avec accusé de
réception) aux cocontractants de l’entreprise dont les contrats ont fait l’objet d’une
décision y mettant fin.
1
Art 1157 COC « le mondat f init..par le changement d’état par lequel le mandant ou le mandature perd
l’exercice de ses droits tel que l’interdiction la déclaration d’insolvabilité… »
2
Art 706 CC « l’ouverture du crédit peut être révoquée de plein droit avant le terme convenu en cas de décès
du bénéficiaire, de survenance chez lui d’une cause d’incapacité de cessation notaire de ses paiements même
non constatée par jugement … »
3
Ceci par dérogation aux dispositions de l’art 274 COC qui dispose que « si les parties sont convenues que
le contrat sera résolu dans le cas où l’une d’elle n’accomplirait pas ses engagements, la résolution du contrat
s’opère de plein droit par le seul fait de l’inexécution ».
57
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Les contrats dont l’exécution a été poursuivie subissent un régime différent : pour le passé
les inexécutions antérieures à l’ouverture de la période d’observation ne peuvent plus être
invoquées par le cocontractant. Pour l’avenir, contractant dispose de tous les moyens de
pression et de sanction. Le contractant peut ainsi opposer l’exception d’inexécution,
demander la résolution ou la résiliation du contrat.
C’est la règle de l’art 450 CC qui constitue l’instrument essentiel du financement delà
poursuite de l’activité de l’entreprise pendant la période ‘observation. En effet, la nécessité
d’assurer la survie de l’entreprise a exigé que la priorité soit accordée aux créanciers
titulaires de créances nées après l’ouverture de la période d’observation. Ces créanciers
sont appelés créanciers postérieurs ou créanciers de la procédure. L’art 450 dispose que :
« la priorité sera accordée aux dettes nouvelles de l’entreprise nées à partir de l’ouverture
de la période d’observation et qui sont en relation directe et nécessaire avec la poursuite de
l’activité de l’entreprise » elles « seront payées avant les précédentes créances même si
elles sont assorties de privilège », Ainsi le législateur donne la priorité aux créanciers qui
soutiennent l’entreprise malgré les risques que leur fait courir le RJ ; ailleurs pour certains
créanciers, la participation au sauvetage de l’entreprise est forcée puisque la continuation
des contrats en cours est imposée.
La priorité de l’art 450 est liée à la période d’observation elle disparait donc avec la fin de
la période d’observation. Il faut alors la réunion de deux conditions. la créance doit être
née à partir e l’ouverture de la période d’observation :
58
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Il est indispensable de connaitre la date de naissance de chaque créance pour savoir si elle
appartient ou non au domaine de l’art 450. En matière contractuelle, la date de naissance
de la créance est celle de la conclusion du contrat et non celle de l’exigibilité de la
créance : exp. Si une vente a été faite avec un paiement différé, la créance du prix est une
créance antérieure cependant, les créances de sommes d’argent résultant d’un contrat en
cours, sont considérées comme des créances postérieures car il faut récompenser ceux qui
participent au redressement de l’entreprise ; et ce bien que juridiquement cette solution ne
soit pas défendable, car leur origine est antérieure, seule leurs exigibilité est postérieure à
la période d’observation.
L’art 450 exclut les créances qui ne sont pas nées de l’activité de l’entreprise : les créances
extra professionnelles. Il exclut aussi les créances professionnelles qui ne sont pas
nécessaire à la poursuite de l’activité de l’entreprise. Il est de même pour les créances
délictuelles nées du chef du débiteur ou d’un organe de la procédure. Quand- aux créances
telles les créances fiscales ou de sécurité sociale, si elles sont en relation directe avec la
poursuite de l’activité, elles ne font que l’engourdir.
Toutefois, la priorité ne leur est accordée que si elles ont pu naitre du fait d’une personne
qui a pourvoir de le faire ; ainsi le droit à la priorité ne joue que lorsque les règle du
dessaisissement sont respectées.
L’assiette du privilège : la priorité de l’art 450 correspond à celle qui résulte d’un privilège
général puisqu’elle porte sur l’ensemble des biens meubles et immeubles du débiteur et sur
tout ce qui accroit son patrimoine, tel les produits des actions en nullité de la période
suspecte.
59
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Les créanciers de l’art 450 ne sont pas concernés après suspension des poursuites
individuelles, ni par l’obligation de déclarer leur créances, le paiement est alors le prix de
la course. Ils peuvent exercer leur priorité soit pendant la période d’observation soit même
après le jugement d’homologation, excepté pour les biens compris dans le plan de cession
de l’entreprise (art464), ou encore pour les biens qui auront fait l’objet d’une décision
d’inaliénabilité (art455/3) dans ce cas l’insaisissabilité attaché à l’inaliénabilité leur est
opposable la solution se justifie par la nécessité d’assurer la survie de l’entreprise pendant
la période d’observation.
L’étendue de la priorité : les créances nées au cours de la période d’observation priment les
créances antérieures « même si elles sont assorties de privilège ». cela signifie que le
créancier privilégié ou nanti ou encore hypothécaire dont la créance est antérieure à
l’ouverture de la période d’observation, sera devancé par le créancier privilégié, nanti
hypothécaire ou même chirographaire dont la créance est née pendant la période
d’observation.
Cependant, une exception a été prévue par législateur : elle accorde la priorité à certaines
créance antérieurs ; il s’agit des « loyers des biens et équipements objet d’un contrat de
leasing et nécessaires de poursuites et d’exécution visant leur l’entreprise et dont les
procédures de poursuites et d’exécution visant leur récupération ont été suspendus et dont
l’échéance est antérieure à l’ouverture de la période d’observation ». L’inégalité entre les
créanciers antérieurs ne parait pas défendable.
Il faut relever, par ailleurs que les créances de la PO priment également celles des
créanciers postérieurs à la PO et au jugement arrêtant le plan de continuation de
l’entreprise.
En cas de concours entre les différents créanciers de l’art 450 et faute de disposition
expresse contraire, c’est le droit commun des suretés qui s’applique : celui des créanciers
qui dispose d’une sûreté autre que celle de l’art 450 peut l’invoquer.
60
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Le point de départ de la PS est donc la date de la CP qui est fixée par le tribunal qui statue
sur la demande. En cas de silence sur cette date, c’est la date du dépôt de la demande qui
sera retenue ou celle de l’ouverture de la procédure de RJ art 439/2-3, il faut relever alors :
* qu’en cas de défaut de fixation de la date de la CP par le président du tribunal suite à une
demande d’ouverture e la procédure la PS n’existe pas ( la présomption indique la date du
dépôt de la demande comme point de départ de la CP).
✓ que dans le cas où l’ouverture de la procédure ne résulte pas d’une amande, les
actes du débiteur compris entre la saisine du tribunal et l’ouverture de la période
d’observation sont inattaquables.
61
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
✓ Que si le tribunal fixe la CP à une date inférieur à 18 mois ,il n’a pas été prévu par
le législateur en ce qui concerne la possibilité de report de la CP à une date
antérieur à celle fixée initialement par le tribunal
C’est par l’application de l’art 449/1er que tout acte d’exécution visant le recouvrement
d’une créance antérieure à l’ouverture de la PO, ou la récupération de biens en raison du
non paiement d’une créance, seront suspendus. Cette suspension durera tant que la PO
n’est pas arrivé à terme et dans tous les cas ne dépassera pas la durée de 12 mois.
La suspension portera également et pour la même durée sur le cours des intérêts et des
dommages et intérêts moratoires. Cette mesure est générale, elle s’applique à l’égard de
toutes les catégories de créanciers (chirographaire ou titulaire de sûretés réelles). La
solution s’impose pour plusieurs raisons :
❖ Pour assurer l’égalité entre les créanciers (si les intérêts continuent à courir à des
taux différant, la prolongation de la procédure profitera à certains au dépend de
autres).
❖ L’effet de suspension des procédure d’exécution ou du cours des intérêts n’est pas
décidé par le juge, il s’applique de plein droit dès que le juge ordonne l’ouverture
de la PO. Il prend également fin automatiquement avec la fin de la PO ou au plus
tard 12 mois à partir de cette date.
62
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
❖ Parce que les créanciers ne peuvent plus agir, les délais de déchéance seront
également suspendus.
❖ Le texte excepte toutefois la suspension des procédures d’exécution ainsi que les
intérêts de retard et moratoires et les délais de déchéances dans le cas où la
demande d’ouverture de la procédure a été faite par l’un des créanciers et que le
débiteur n’a pas fourmi les pièces et documents nécessaires sans motif valable (
art446/3).
De même et en ce qui concerne les créances des salariés : l’exécution des jugements en
rapport avec les droits des salariés n’est suspendue que sur autorisation du président du
tribunal, ce qui ne pourra se réaliser que si l’exécution n’est pas de nature à empêcher le
redressement de l’entreprise ( art. 446/4).
Enfin, la suspension ne pourra frapper les créances dont l’échancre arrive à terme pendant
la période d’observation et ce, même si leur date est antérieurs à la PO (art.446 in fine)
Contrairement à ce qu’énonce l’art 149 COC qui déclare que « le débiteur perd le bénéfice
du terme s’il est déclaré en faillite … » l’art 449/6 CC dispose que « le non- paiement
d’un terme ne rend pas exigibles les autres termes non échus de la dette pendant la durée
du RJ et ce , nonobstant toute clause contraire ». Le jugement d’ouverture du RJ ne rend
donc pas exigibles les créances non encore échues au jour de son prononcé. En effet,
l’exigibilité immédiate des créances à terme constitue un obstacle au redressement de
l’entreprise dans le sens où le passif exigible du débiteur va s’accroitre et empêchera la
poursuite de l’activité de l’entreprise.
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Le tribunal homologue l’inscription de toutes les créances certaines selon leur rang et
arrête la liste des créances. Si une créance est litigieuse, le tribunal ordonne son inscription
à titre conservatoire et son montant sera consigné lors de la distribution. Si la créance n’a
pas pu être justifiée, le tribunal refuse son inscription, mais le créancier pourra agir contre
le débiteur en dehors de la procédure.
Le tribunal détermine librement le sort de l’entreprise, sans être lié par les propositions de
l’administrateur ou du juge commissaire. Il statue sur le plan de redressement en chambre
de conseil, avec l’assistance du ministère public après audience du débiteur, des
représentants des créanciers, des cautions et débiteurs solidaires ( art 453 CC).
Si l’entreprise n’a pas cessé paiement (c’était une difficulté passagère par exp) le tribunal
doit rejeter la demande.
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
L’évaluation des entreprises en difficulté est destinée en premier lieu à apprécier la valeur
de la société en vue de sa cession ou prendre en charge de sa gestion sous une autre forme.
Le but de l'évaluation d'entreprise est d'identifier les atouts et les faiblesses de l’entreprise et
de faire les ajustements nécessaires afin d'augmenter sa valeur. Il est donc préférable de
procéder à cette évaluation très en amont du projet de cession.
✓ la clientèle,
✓ les fournisseurs,
✓ le marché,
✓ la concurrence, etc.
L'estimation de valeur obtenue servira de base de discussion lors des négociations sur le prix
avec le repreneur.
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Alors que les méthodes d'évaluation reposent essentiellement sur le passé de l'entreprise, le
prix que le repreneur est prêt à payer tiendra compte des perspectives futures de l'entreprise.
Le repreneur prêtera notamment attention aux éléments suivants :
Pour appréhender la valeur d’une entreprise qui connait des difficultés, il convient dans un
premier temps d’analyser finement les causes de ces dernières et de déterminer si ces
problèmes sont ponctuels ou beaucoup plus structurels.
Deux cas de figure peuvent se présenter selon que les difficultés sont ponctuelles ou
structurelles.
-Ponctuelles
Si ces difficultés sont purement ponctuelles voire très passagères c’est à dire que l’on peut
y remédier aisément durant l’exercice en cours ou à venir, nous pouvons les considérer
comme exceptionnelles.
En effet même si sur le plan comptable ces éléments sont enregistrés au sein de
l’exploitation de l’entreprise à évaluer il convient de les isoler précisément et de les sortir
du compte d’exploitation pour les inscrire en résultat exceptionnel nous recalculons alors la
rentabilité d’exploitation de l’entreprise sans ces perturbations tout en considérant les
éventuels couts de remise aux normes comme un endettement supplémentaire de
l’entreprise.
66
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
-Structurelles
En revanche, si les difficultés rencontrées par l’entreprise sont beaucoup plus structurelles
comme une baisse continue de marché, un sureffectif chronique, des produits non
compétitifs, une productivité désormais insuffisante, l’évaluation de cette entreprise passe
d’abord par une analyse plus pointue de ces difficultés, de leurs causes et des moyens pour
y remédier s’ils existent.
Produits, marché, technologie, production, concurrents, etc. tous ces points doivent être
imaginés dans leur évolution future.
Par exemple sur le plan financier, il convient notamment de porter une attention
particulière à l’endettement de la société acquise quand elle est en difficulté. Il est
impératif de lister et auditer très finement tous les passifs de l’entreprise qu’ils soient
sociaux, financiers ,fiscaux ou contractuels.
-Des engagements n’auraient-ils pas été pris dans le passé, même lointain, et ne pourraient-
ils pas resurgir en cas de redressement de l’entreprise ? Cela peut notamment concerner des
clauses de « retour à la meilleure fortune » qui, prises par les vendeurs seraient
automatiquement transmises à l’acheteur lors de l’acquisition.
-Des garanties n’auraient-ils pas été données, qui viendraient diminuer les actifs de la
société voire empêcher l’opération si elles concernaient par exemple un nantissement sur
les titres de la société ou d’une filiale .
En principe l’ensemble de ces points est repris en annexe des comptes dans la déclaration
des engagements hors bilan de l’entreprise.
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
C’est très souvent dans ce contexte qu’il convient de se poser la question du rachat du
fonds de commerce.
Grâce à cette solution l’acquéreur n’achète que les actifs dont il a besoin et qu’il juge
nécessaire : matériels, stocks ,clients, marques ,brevets…
Dans cette hypothèse il évalue chacun des actifs qu’il veut reprendre de façon autonome
en donnant à chacun une valeur vénal sans considération des autres actifs et surtout passifs
de l’entreprise cible.
Ce dernier point est essentiel car l’acquéreur rachète exclusivement des actifs moyennant
le paiement d’une somme déterminée et laisse tous les passifs et autres engagements au
propriétaire de l’entreprise. Il ne prend ainsi aucun risque sur le passé de l’entreprise
ciblée.
Même si le rachat d’un fonds de commerce représente une somme plus importante à verser
le jour de l’achat comparée a celle payée pour des titres de société (du fait que les passifs
de l’entreprise ne viennent pas diminuer la somme à payer) cette technique s’avère la
plupart du temps beaucoup moins onéreuse au final.
68
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
En effet ce sont ces financements apportés par l’acquéreur qui vont permettre le
redressement de l’entreprise et il n’est pas question pour ce dernier de les payer au
vendeur. A ces cout directs, il est prudent d’ajouter une marge de sécurité, car on ne peut
jamais imaginer avec exhaustivité la totalité des couts d’une restructuration. Les choses
prennent toujours plus de temps que prévu et des charges imprévues sont toujours
susceptibles d’arriver.
A partir de ce business plan les méthodes appliquées pour évaluer l’entreprise sont assez
classiques, en mettant en exergue la méthode des discounted cash-flows et en considérant
comme endettement l’ensemble des couts de restructuration à envisager et des
financements qu’il faudra mettre en place .*
Toute société, quel qu’elle soit, à une valeur. Celle-ci varie en fonction d’éléments
intrinsèques et d’éléments de marché. Par la suite, il faut établir une méthode qui
convienne à l’acheteur comme au vendeur et qui soit réalisée en toute indépendance. Cette
valeur est obtenue par des méthodes plus ou moins sophistiquées mais l’estimation est ni
un exercice simple ni une science exacte.
Aujourd’hui, même si le segment des PME est beaucoup plus réactif que celui des grands
groupes, il reste néanmoins plus sensible dans un environnement de crise. En effet, face à
des difficultés financières ou commerciales, le manager ne sait pas toujours mettre en place
des mesures rapides de redressement. La valorisation peut alors chuter plus rapidement que
la valorisation moyenne des entreprises du secteur.
Les PME sont confrontées à un choix difficile : soit elle accepte de prendre des risques
forts, commerciaux ou financiers, soit elle opte pour une gestion plus prudente, avec une
prise de risque modérée.
Dans un marché en croissance, le premier choix se traduira par une plus forte valorisation
potentielle ; le second choix aboutira à une valorisation plus faible mais plus régulière.
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
stabilise. On peut en déduire qu’il existerait une prime à la régularité. Car la gestion passée
est aussi importante que la gestion future.
Le déplaisir d’une perte en capital est 4 fois supérieur au plaisir du gain en capital. Fort de
ce constat, il serait facile de privilégier la régularité, car sur les marchés financiers, comme
dans les opérations de valorisation, on regarde aussi et surtout la gestion passée, et l’on
s’arrête plus facilement sur les accidents de parcours que sur les réussites.
La méthode de valorisation la plus couramment admise est celle de l’actualisation des cash
flow futurs (DCF ou Discounted Cash Flow) ou encore évaluation par les flux de trésorerie
prévisionnels. Elle met en perspective la relation rentabilité-risque-valorisation. Le
principe est d’actualiser à aujourd’hui, avec un taux défini, l’ensemble des cash flow à
venir dégagés par l’entreprise. Malgré la difficulté d’établir des prévisions d’activité à 10
ans, l’élément-clé de cette méthode est le taux d’actualisation retenue.
• le coefficient bêta que l’on pourrait définir comme la sensibilité de l’entreprise par
rapport à l’environnement économique. C’est aussi un indicateur de risque ; si le marché
baisse, la valeur de la société sera susceptible de baisser plus vite ou moins vite que ce
dernier, selon le niveau du coefficient choisi, et inversement.
Il est donc impératif pour une entreprise de communiquer sur sa réactivité en situation de
crise, sur ses fondamentaux, sa capacité d’avoir anticipé pour mieux résister tout en se «
projetant » dans l’avenir. En un mot d’avoir réussi la délicate alchimie de gérer
70
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
vertueusement sa société tout en prenant des risques. Il faut savoir rassurer pour préserver
sa valorisation.
L’évaluation des sociétés n’est pas un problème unique qui offre des réponses simples.
C’est un problème essentiel de l’analyse financière qui surgit dès qu’on doit effectuer une
transaction. Quand on effectue une transaction, on sait souvent (mais pas toujours) avec
qui on va passer le contrat, à condition que l’on soit d’accord sur le prix, qui dépend de la
valeur mesurée et du pouvoir de négociation des co-contractants. Pendant longtemps, on
s’est contenté d’évaluer les actifs et les sociétés à partir des seules données comptables.
Ceci était satisfaisant dans un univers stable. Dans notre monde actuel, où les start-up
deviennent rapidement des épaves à mettre à la poubelle ou au contraire des entreprises
puissantes et bien structurées, les techniques financières ont largement supplanté les
techniques comptables, mais la comptabilité, des comptes annuels aux comptes consolidés,
reste la base de la connaissance quantifiée des sociétés et il est difficile de se passer
totalement d’elle. Souvent, les circonstances imposent un choix évident de la méthode
d’évaluation, mais les contraintes techniques imposent des limites à ce choix. Pierre
Kienast a rappelé que *« À l’image du Janus, l’entreprise présente deux visages distincts
que le code civil de 1804 a bien transcrits »1. L’article 1832 du Code civil dispose, en
effet, que « la société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par
contrat d’affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager
le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter... ». L’exégèse de cette
définition montre bien les deux optiques incontournables des méthodes d’évaluation des
sociétés : l’optique des biens qui décrit le patrimoine industriel, commercial et financier de
la société et l’optique du bénéfice qui décrit les fruits du patrimoine de la société.
Les utilisateurs des évaluations sont nombreux et ont des objectifs divers À partir de cette
définition, il est difficile de trouver une méthode rationnelle d’évaluation qui s’écarte des
deux piliers :
71
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
La société peut d’abord être perçue comme une capacité de production ; elle suppose alors
l’évaluation technique et financière du matériel, l’évaluation de la compétitivité de
l’organisation et de la flexibilité des facteurs techniques et humains. Elle peut être aussi
perçue comme un pourcentage de marché. Ceci suppose l’évaluation du niveau commercial
et technique des produits, de la typologie des clients, des possibilités d’évolution des
marges, des investissements complémentaires à réaliser ; cette approche peut être complétée
par l’image de l’entreprise réseau de distribution amont ou aval. Elle peut être également
perçue comme un portefeuille d’actifs corporels ou la nécessité d’évaluer les actifs de haut
de bilan, en particulier immobiliers, et de bas de bilan, en particulier s’il existe des stocks
stratégiques ou comme un portefeuille d’actifs financiers positifs (trésorerie) ou négatifs
(déficits reportables) pouvant s’intégrer dans un ensemble plus large. L’image de
l’entreprise pour l’acquéreur induit alors, par l’intermédiaire d’une négociation, un certain
niveau de prix. Le prix exprime le taux d’échange d’un bien contre un autre et le plus
souvent d’un bien contre de l’argent.
Le prix suppose la transaction, avec ses attributs irréductibles que sont le pouvoir de
négociation et le temps de négociation, alors que la valeur existe indépendamment de tout
échange. Parfois, il existe une ambiguïté, pas toujours facile à résoudre : la valeur vénale,
dont nous reparlerons, est une valeur d’échange et il est très difficile de la distinguer du prix,
puisque c’est le prix qui en constitue la totalité. Notons cependant que Les deux notions sont
d’une nature différente : la valeur est intrinsèquement liée à la chose et le prix constate cette
valeur.
72
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
L’évaluation connait une double crise qui touche à la fois le concept de valeur et les outils
de sa mesure. Elle doit être impérativement rénovée pour que l’on puisse l’utiliser comme
un véritable outil stratégique.
Les raisons principales de la crise du concept de valeur renvoient toutes plus ou moins à la
subjectivité des méthodes utilisées et à l’impact de cette subjectivité sur les comportements
de marché qui en résultent.
Face à une réalité plus complexe que les outils classiques d’évaluation ne le laissent
supposer, il devient indispensable de revoir ou compléter ces outils. La méthode de
l’actualisation de flux de liquidités futurs s’est lentement diffusée dans les entreprises
depuis une trentaine d’années pour devenir aujourd’hui universellement appliquée.
Présentée comme un outil stratégique dans les années 1990, la nature de cette méthode
s’est transformée depuis: alors que, pour ses promoteurs, elle présentait l’avantage de
s’inspirer d’une conception économique de la valeur par opposition à une conception
comptable, elle a été progressivement absorbée par les normes IFRS dans le cadre des
évaluations en juste valeur.
73
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Sous l’influence des normes comptables et rendue possible par les progrès informatiques
(tableurs, bases de données etc…) la pratique de l’évaluation s’est ainsi mécanisée et très
largement figée.
La période de crise actuelle rend l’évaluation assez difficile, puisque l’évaluation ne repose
pas uniquement sur l’extrapolation du passé de l’entreprise, mais aussi sur son avenir et sur
sa capacité à générer des flux.
Ainsi, pour son évaluation, l'entreprise en difficulté est supposée retrouver une capacité
bénéficiaire satisfaisante au terme d'une période raisonnable de redressement.
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Les méthodes utilisées pour l'évaluation d'une entreprise en difficulté, bien qu'elles soient
particulières compte tenu de la spécificité du contexte et des caractéristiques de ce type
d'entreprise, elles s'inspirent largement des méthodes usuelles appliquées aux entreprises
saines.
CONCLUSION
Le diagnostic d'une entreprise en difficulté dans la perspective d'une cession a pour finalité
de répondre à la question suivante : l’entreprise vaut-elle la peine d'être reprise ? Pour
répondre à cette question, le diagnostic doit déterminer les chances de redressement de
l'entreprise.
Ces limites ont une portée générale ou particulière, selon le cas. Elles tiennent à
l’incertitude et à la difficulté des prévisions, au biais des documents comptables, que ce
soit les comptes annuels ou les comptes consolidés et à la relativité du diagnostic
comptable et financier de l’entreprise. La valeur de l’entreprise dépend de son aptitude à
générer de manière directe ou indirecte du profit. La valeur patrimoniale de l’entreprise
peut être considérée, en utilisant des références mathématiques, comme l’intégrale de flux
75
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
76
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
A aucun moment, dans l’évaluation de l’entreprise par la méthode de l’Actif Net Corrigé,
la capacité bénéficiaire actuelle ou future n’entre pas en ligne de compte dans la
détermination de la valeur. Ceci constitue un handicap majeur.
En effet, La méthode patrimoniale est statique et établie le calcul de la valeur sur des
données passées. Elle reflète ce que l'entreprise vaut mais pas forcément ce que l'entreprise
vaudra. Or l'investisseur, le repreneur, s'intéressent d'avantage à l'avenir. De plus La
méthode valorise mal les éléments incorporels tels que le fonds de commerce, la marque, le
potentiel humain... Ce qui à tendance à sous évaluer l'entreprise. C'est pourquoi nous avons
souhaité combiner la valorisation patrimoniale au calcul d'un Goodwill. Cependant on peut
se demander si la méthode anglo-saxonne de valorisation du Goodwill reflète de façon
pertinente les éléments incorporels et la rentabilité future que la méthode de valorisation
patrimoniale laisse de côté ?
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Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Les méthodes du Goodwill ne reposent pas sur un concept théorique clair, ce qui explique,
d’ailleurs, leur nombre important. En fait, elles ont été inventées a posteriori par de
praticiens qui ont tenté de formaliser mathématiquement une réalité qui était avant tout
perçue intuitivement.
Au-delà de la limite théorique évoquée ci-dessus, il faut noter que les méthodes du
Goodwill :
Rappelons que cette méthode est très solide théoriquement. De nombreuses études s'y
consacrent et rappellent qu'elle n'est fiable que si l'on contextualise le calcul de chacune de
ses variables à l'entreprise : taux d'actualisation, valeur à terminaison, coût moyen du
capital, le cash flow normatif. En d'autres termes l'adaptation de la valorisation des
variables du DCF à l'entreprise conditionne directement la pertinence de l'évaluation
qu'elle procurera.
La méthode des discounted cash flow (DCF), repose sur l’actualisation à un taux (T) d’une
série de flux prévisionnels qui seront probablement dégagés par la société. Cette méthode
peut être couplée avec la méthode comparative. Le Taux d’actualisation est calculé selon le
MEDAF, une méthode qui met en interaction plusieurs valeurs plus ou moins subjectives
comme par exemple la prime de marché, le béta (β).
Qu’en serait alors si on introduit les fluctuations des free cash flow? Des secteurs qu’on
qualifie d’immunisés, ne verront pas leurs FCF varier significativement alors que les
secteurs les moins immunisés seront les plus touchés par la crise et verront leurs FCF
fluctuer violemment.
Des pistes de bon sens sont à explorer. L’évaluateur a une obligation de moyens et non de
résultat et puisqu’on est en début de période de crise, il est difficile de se prononcer sur la
78
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
Le défaut de liquidité de la société doit être pris en compte dans l’évaluation surtout
qu’entre le début et la fin de l’évaluation peuvent survenir plusieurs événements. Un bon
évaluateur c’est celui qui donne la bonne valeur ou bien celui qui arrive à donner une
explication à son échec en cas où il n’arrive pas à la bonne valeur.
L'évaluation par la méthode des comparables nécessite une certaine expertise (sélection de
l'échantillon, choix des multiples, sources, ajustements).En effet sa pertinence repose sur la
comparabilité de l'échantillon à l'entreprise cible. Or nombreuses sont les sources de
différenciation. Chaque entreprise évolue dans un cadre spécifique, ainsi le cadre financier,
la présence d'opérations à caractère extraordinaire, les différences entre les normes de
comptabilisation (valorisation des stocks, amortissement du Goodwill), une différence dans
la structure de financement ou dans la rentabilité, les écarts entre les taux d'impôts ainsi
que des données économiques (la réglementation locale, la compétitivité, la pénétration des
produits ou des services sur le marché) sont autant d'éléments qui peuvent faire naître des
biais de valorisation. Il est donc souvent nécessaire d'opérer un certain nombre
d'ajustement pour corriger ces écarts.
-Ajustements à effectuer :
Selon le contexte et les entreprises choisies pour établir l'échantillonnage, il est parfois
nécessaire d'effectuer des ajustements correctifs. On appliquera selon les cas des décotes.
On distingue les décotes d’illiquidité , de taille, celle liée à une prime de contrôle, celle liée
79
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
La décote d’illiquidité : Les titres des sociétés cotées en bourse présentent une liquidité que
les titres des sociétés non cotées, en anglais ce phénomène se nomme marketability. Cela
se matérialise par le fait que leurs titres sont cessibles plus facilement. Parce que les frais
de cessions sont moins importants, mais aussi par la simplicité qu'il y a à effectuer un achat
d'action sur le marché boursier. Internet y est pour beaucoup. Pour cette raison on effectue
une décote de 15 à 30 % sur le prix des actions cotées par rapport aux actions non cotées. Il
s'agit de savoir si l'action de la société benchmark est liquide. Suivant sa liquidité on
appliquera un pourcentage de décote plus important à la valeur de l'action de la société
valorisée. La liquidité est estimée selon 4 critères :
1. L'existence à tout moment d'une offre et d'une demande. C'est une caractéristique
essentielle des marchés financiers où les actifs sont cotés de manière continue au
cours de la journée
La décote de taille : La décote de taille est appliquée par l'évaluateur pour tenir compte
d'un différentiel de taille souvent valorisé par le marché. L'actionnaire paie en quelque
sorte le coût de la sécurité. C'est pourquoi on applique une décote de taille aux sociétés de
plus petite taille. Il existe peu d'études statistiques permettant d'étayer le niveau de décote.
En général il est de 15 à 30 %. De la même manière la méthode DCF tient compte d'une
prime de risque (prime de taille) pour valoriser le taux d'actualisation.
La prime de contrôle : Les échanges boursiers représentent presque toujours des échanges
de parts minoritaires qui ne permettent pas la prise de contrôle de la société cotée. Pour une
transaction portant sur un pourcentage permettant une prise de contrôle de la société, il faut
80
Partie II : L’évaluation des entreprises en difficultés économiques
tenir compte d'une prime de contrôle. L'acquéreur accepte de payer plus cher son
acquisition le prix de cession de l'action est donc survalorisé. Cette prime est de l'ordre de
20 % selon plusieurs études empiriques relatives au marché américain.
La décote liée au risque de dépendance envers le dirigeant : Dans les entreprises de taille
modeste, la bonne marche de la société est souvent due pour beaucoup à travail du
dirigeant. Au risque qu'en son absence, la pérennité de la société puisse être remise en
cause.
Dans la pratique il est constaté que de nombreux décideurs choisissent les multiples qui ne
sont pas appropriées ou appliquent ces multiples sans apporter les ajustements adéquats. Il
en résulte alors une valorisation incorrecte. Avant une quelconque utilisation les multiples
doivent être analysés avec soin. Les multiples résultants d'un échantillon sont souvent
utilisés sous la forme de moyenne arithmétique ou de médiane sectorielle ce qui peut
présenter des inconvénients. Un multiple moyen provenant d'un secteur d'activité maque
les disparités en termes de valorisation ou de disparité au sein de ce secteur.
81
Partie 3
Propositions adaptées à
l'estimation des sociétés en
difficulté
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en
difficulté
82
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
I- PRESENTATION DE LA SOCIETE
Dénomination : ABC
Nationalité : Tunisienne
Durée : 99ans
-Gérant .
-Cogérant .
83
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
Section 1 : Organisation
Pour les besoins de la comptabilité et des déclarations fiscales, la société fait recours à un
cabinet extérieur spécialisé.
Section 2 : Activité
Suite à l’annulation de plusieurs contrats avec ces clients en 2011 notamment avec la Ste
FOULATH Bizerte après la décision n° du 181/33du premier ministre, la société ABC
s’est trouvée dans une situation financière critique après la perte d’un grand part du marché
et le départ de personnels suite à ladite décision.
84
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
3. Renseignements financiers
Nous allons présenter dans un dossier ci-joint les états financiers comparés des cinq
derniers exercices : 2011-2016.
4. Méthode d’évaluation
Dans notre cas d’étude , on a opté d’évaluer la société par la méthode du calcul de
goodwill au terme de la période de redressement, qu'on actualise à un taux tenant compte
du risque relatif à l'échec du redressement, diminué du coût du redressement et auquel on
rajoute la valeur patrimoniale actuelle de l'entreprise sachant qu’on va exposer
postérieurement d’autres méthodes d’évaluation spécifiques relatives aux entreprises en
difficultés.
Ainsi, le goodwill de l'entreprise en difficulté est égal à :
GW = GWP / (1+t)p — CR
Avec:
CR : le coût du redressement qui est égal à la valeur actualisée des pertes à subir pendant la
période de redressement ;
La valeur de l’entreprise VE est donc la somme d'une valeur patrimoniale ANCC et d'une
valeur appelée « Good Will » représentant la valorisation des éléments incorporels propres
à l'entreprise précédemment citée.
VE+ANCC+GW
Avec GW=R/i
R : Rente ou superprofit
85
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
Le Good Will peut porter sur des rentes prévisionnelles d'un nombre d'années donné.
i : Taux d'actualisation
n: Durée.
Le Good Will est toujours fonction d'une prévision tant des bénéfices que des actifs de
l'entreprise.
Cette méthode est par nature mixte, elle emprunte à la méthode patrimoniale et à la
méthode fondée sur les flux des profits et s'appuient sur des anticipations. Elle présente de
nombreuses variantes selon l'interprétation faite des paramètres du calcul : actifs
économiques, taux de rentabilité exigé, bénéfice anticipé,...
Les méthodes d'évaluation basées sur les prévisions nécessitent la fixation d'un taux
d'actualisation.
Rappelons que le taux d'actualisation est le taux de rémunération minimale exigible par un
actionnaire pour tenir compte des aléas qui entachent la pérennité des bénéfices de
l'entreprise. De sorte que plus l'investissement est risqué, plus l'investisseur sera tenté
d'exiger une rémunération élevée.
Le taux d'actualisation est calculé par le recours à l'approche du coût moyen pondéré de
capital (CMPC) dont la formule est la suivante :
86
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
Ks : le coût de capital
Kd : le coût de la dette
D : dette total
s : capitaux propres
Pour l'estimation de coût de capital on utilise le modèle d'équilibre des actifs financiers
(MEDAF) qui permet d'estimer le taux de rendement exigé sur le marché (Ks) a partir des
trois paramètre : Le taux d'intérêt des actifs sans risque, l'espérance de rentabilité de
marché et le risque Spécifique (Béta) .
Ks = Rf + (Rm - Rf)*Béta
Ks = 5,3% + 2 ,7% = 8 %
Ce taux correspond en fait, au rendement exigé par l'actionnaire pour l'investissement dans
la société en tenant compte des risques qui lui inhérents.
Comme la société est endettée et que Kd =12% et que la valeur des dettes =capital de la
société pour besoin de simplification des calculs en 2016.
87
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
-Calcul du Goodwill
ANCC (a) 150 000 55 000 85 000 120 000 160 000
Rémunération de
2 915 4 505 6 360 8 480
l'ANCC (a)*(b)=(c)
Rémunerat° de
l'ANCC nette (c)- 2186,250 3378,750 4770 ,000 6360,000
(d)=(e)
Facteur
0,909 0,826 0,751 0,683
d'actualisation (h)
Superprofits
-129817,700 9599,152 15192,730 19561,120
actualisés (i)=(g)*(h)
88
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
GW = GWP / (1+t)p — CR
Avec
CR : le coût du redressement qui est égal à la valeur actualisée des pertes à subir pendant la
période de redressement ;
= -42498,607-50000
= -92 498.607
=67501,393
5. Conclusion
Cette valeur a pris en compte la situation critique de la société qui a répercuté sur sa valeur
vénale ce qui caractérise la spécificité de la méthode d'évaluation choisie.
Depuis quelques années, on a marqué avec l’application des IFRS (International Financial
Reporting Standards) le passage de l’approche des coûts historiques à une approche de
valeur.
89
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
La juste valeur n’a pas une définition précise ce qui laisse une grande marge de manœuvre
pour les préparateurs des Etats financiers et un recours spontané aux tests de
dépréciation. La juste valeur est suivie par des problèmes d’estimation ce qui nécessite
une bonne documentation narrative pour expliquer comment on est arrivé à la dégager.
Implicitement, alors, la JV n’est pas l’ennemi de la comparabilité des comptes. La fair
value ou « valeur loyale » est une démarche et non une valorisation et qui penche plutôt
vers le coût historique en cas de fluctuations graves des valeurs comme c’est le cas en
période de crise.
Pour réussir une évaluation en situation de crise, il faut extrapoler le passé tout en prenant
en compte une prime d’illiquidité et une prime de volatilité. Il faut aussi introduire la
notion de probabilité pour lisser au maximum les résultats des différents scénarios réalisés.
Après la crise de 1929, une recette très simple a été adoptée pour évaluer la pertinence ou
non de l’affaire. C’est le calcul de l’actif net tangible (actif net – actifs incorporels). Si
positif, on achète. C’était la formule qui tranchait en matière d’équité de la transaction.
Il est donc très utile dans le contexte actuel d’étudier les spécificités propres à l’évaluation
des entreprises en difficulté en vue de leur cession et de s’attarder sur l’étape préalable à
toute évaluation à savoir le diagnostic.
Les entreprises au cours de leur cycle de vie passent dans la majorité des cas par des
périodes de difficulté. Vu la conjoncture économique actuelle, de nombreuses entreprises
90
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
n’arrivent plus à maîtriser les risques liés à leur activité et donc à la redresser à temps. Les
causes de ces difficultés sont aussi bien internes qu’externes.
Une firme ne se trouve pas en difficulté du jour au lendemain, sa dégradation passe par
différentes phases et le plus souvent, face à aux difficultés, l’entreprise réagit trop tard.
Plusieurs études ont été effectuées sur les symptômes de difficultés des entreprises. On
peut citer le rapport Sudreau (comité d’étude pour la réforme de l’entreprise française en
1975), celle de l’Union Européenne des Experts Comptables, la norme n°8 de la
compagnie nationale des commissaires aux comptes en France portant sur l’évaluation des
critères d’appréciation de la continuité d’exploitation.
“La portée de chaque critère pris isolément peut ne pas être significative et ne pas affecter
la continuité d’exploitation, c’est en général l’accumulation de plusieurs critères
défavorables et leur complémentarité qui permettent de déterminer le risque réel qui pèse
sur la continuité de l’exploitation” (C.N.C.C).
* Obligation de vendre avec des marges inférieures à un certain seuil ou à perte pour avoir
de la liquidité.
* Transactions difficiles avec des fournisseurs (cessation des livraisons, intérêts de retard.)
* Rotation des créances et stocks beaucoup plus lente que la moyenne du secteur.
91
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
* D’importants emprunts à court terme sont utilisés pour financer des investissements.
Pour les grandes entreprises, l’apparition de plusieurs indicateurs confirme les difficultés et
les dégradations qui peuvent naître, par contre, pour les petites entreprises, il suffit qu’un
seul indicateur fasse apparition pour avouer qu’il y a difficultés.
❖ La perte d’un client important, d’où une baisse du chiffre d’affaire. (client
failli ou qui s’intéresse à un autre produit ou fournisseur)
❖ Rupture d’approvisionnement.
92
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
❖ Départ d’un membre clé de l’équipe de direction sans qu’il soit remplacé
convenablement.
❖ L’augmentation de l’absentéisme.
❖ Expropriation.
Notons que cette liste n’est pas restrictive: souvent, c’est l’apparition simultanée de
plusieurs indicateurs qui confirment l’existence de difficultés.
93
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
La question qui reste à poser est: Peut-on prévoir la défaillance d’une entreprise ?
L’analyse discriminante consiste à déterminer les ratios financiers les plus révélateurs de la
santé de l’entreprise et à multiplier chacun d’eux par un coefficient de pondération. La
somme des ratios ainsi pondérés constitue un score auquel est associée une probabilité de
défaillance dans les trois prochaines années. )
Parmi les travaux réalisés, nous avons retenu ceux de J.Conan et M.Holder et ceux de la
centrale des bilans de la banque de France.
A toute valeur de N correspond une probabilité de défaillance dans les trois années à venir.
Le tableau suivant présente les valeurs seuils les plus déterminantes de la situation de
l’entreprise:
94
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
Cette méthode mise au point en 1983, avait pour objectif de trouver une fonction
discriminante permettant de déceler avec une probabilité de 75 à 80% la dégradation de
l’exploitation à moins de trois ans de défaillance, et ce quel que soit le contexte
économique, et de sélectionner quelques indicateurs comptables et financiers caractérisant
le processus de dégradation avant la cessation des paiements.
A partir d’un échantillon de 1348 entreprises ayant fait l’objet de procédures judiciaires ou
de changement de personne morale (270 d’entres elles) et de 1150 entreprises saines ou
«normales », l’analyse discriminante fit ressortir huit ratios sur 19 permettant de distinguer
correctement les entreprises saines de celles en difficulté, avec 70% de réussite.
R1= Part des frais financiers dans le résultat 215 si REB < 0
R3 = Capacité de remboursement
95
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
* Intérêts et limites :
Les méthodes de scores sont intéressantes: la surveillance des scores est une technique de
prévention qui met à la disposition des dirigeants des clignotants révélateurs de difficultés
potentielles.
Les signes précurseurs de dégradation d’exploitation sont donc décelables des années avant
la défaillance.
Ces méthodes sont utilisés principalement par les établissements financiers pour apprécier
la santé de l’entreprise et son risque d’être confronté dans un avenir plus ou moins proche à
ces difficultés.
✓ Elles déshumanisent le crédit (un traitement informatique des bilans peut entraîner
une rupture des relations banque-entreprise).
✓ Elles négligent les éléments non financiers qui sont fondamentaux pour l’analyse
critique d’une entreprise.
En effet, on peut craindre une réaction négative des partenaires de l’entreprise à un score
défavorable qui aggraverait les éventuelles difficultés sans approfondir les analyses (la
divulgation de ces informations peut être préjudiciable à l’entreprise) alors qu’il y a des
réserves concernant leur degré de probabilité et leur taux d’incertitude.
96
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
Ces méthodes sont certes intéressantes vu leur pouvoir prédictif mais ils ne constituent
cependant qu’un indicateurs parmi d’autres qu’il convient d’analyser.
C’est une technique conçue par Geoffroy de Murard. C’est la méthode des analystes
financiers qui part du principe que les flux de trésorerie sont à la base de toute analyse
financière.
• 1ère partie :
En analysant les flux de trésorerie et les flux d’opérations d’une entreprise, nous passons
des conséquences aux causes, de la statique à la dynamique.
• 2ème partie :
• 3ème partie :
C’est un indicateur des besoins de financement engendrés par les flux réels de l’entreprise
et de la politique d’endettement sur la période considérée.
• 4ème partie :
97
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
Ainsi, pour son évaluation, l'entreprise en difficulté est supposée retrouver une capacité
bénéficiaire satisfaisante au terme d'une période raisonnable de redressement.
Les méthodes utilisées pour l'évaluation d'une entreprise en difficulté, bien qu'elles soient
particulières compte tenu de la spécificité du contexte et des caractéristiques de ce type
d'entreprise, elles s'inspirent largement des méthodes usuelles appliquées aux entreprises
saines.
La particularité du goodwill :
GW = GWP / (1+t)p — CR
Avec:
CR : le coût du redressement qui est égal à la valeur actualisée des pertes à subir pendant la
période de redressement ;
98
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
CONCLUSION
Le diagnostic d'une entreprise en difficulté dans la perspective d'une cession a pour finalité
de répondre à la question suivante : l’entreprise vaut-elle la peine d'être reprise ? Pour
répondre à cette question, le diagnostic doit déterminer les chances de redressement de
l'entreprise.
99
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
La capacité à se forger une opinion sur la valeur de l’entreprise repose sur une analyse
réaliste, approfondie et sans complaisance de l’impact des différents scénarios financiers et
stratégiques sur la valeur fondamentale. Menées à l’occasion du processus de planification
stratégique, les analyses de sensibilité aux hypothèses clés d’exploitation (au lieu de la
sensibilité sur le taux d’actualisation et le taux de croissance à long terme), et l’estimation
des risques qui pèsent sur l’activité avec leurs conséquences sur la valeur permettent
d’identifier les vulnérabilités de l’entreprise.
Sur la base de ces travaux, le management peut à tout moment évaluer les conséquences
potentielles d’une nouvelle situation et développer des variantes de stratégies
opérationnelles et financières et élaborer des arguments pertinents pour convaincre les tiers
que les choix effectués sont réellement créateurs de valeur.
Sur la base de ce cadre conceptuel, les attentes des investisseurs peuvent être décryptées de
plusieurs manières. La plus simple est celle qui consiste à réaliser une revue critique des
études et de mener des discussions approfondies dans un processus itératif entre analystes
Sell-side et analystes Buy-side. Une analyse directe du marché est également nécessaire.
Elle peut être réalisée par une étude de l’évolution du cours et par un processus de
rétrocalibrage qui, sur la base du modèle mis en place pour déterminer la valeur
fondamentale, permet d’identifier les différents scénarios compatibles avec la valeur de
marché. Cette démarche sera d’autant plus féconde qu’elle aura été également conduite sur
les principaux concurrents de la société examinée.
100
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
Dans le cas de divergences trop grandes entre le point de vue de l’entreprise et celui du
marché, il s’agit de s’interroger sur l’efficacité de sa stratégie de création de valeur et sur la
pertinence de sa communication financière.
Le financement d’une entreprise est une étape nécessaire à son lancement, mais aussi à son
développement et, bien sûr, indispensable lors de difficultés.
Pourtant, s’il est déjà parfois difficile d'obtenir un financement en période faste, que dire
alors de la recherche de fonds lorsque l’entreprise rencontre difficultés financières.
Qu'il s'agisse d'une baisse d'activité temporaire faisant apparaître un besoin urgent de
trésorerie, ou de difficultés structurelles nécessitant un retournement accompagné d'un plan
d'investissement pour relancer l'activité, nous présentons toutes les solutions à disposition
pour trouver des financements pour une entreprise en difficulté.
101
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
Si l’on pense au prêt bancaire comme moyen de financement, cette solution peut se révéler
extrêmement difficile à obtenir lorsque l'entreprise va mal.
Bien sûr, cela dépendra de la nature des difficultés rencontrées par l’entreprise, mais
généralement les banques n'accordent un prêt que si l’entreprise est en mesure de le
rembourser via une génération de trésorerie positive et suffisante, ce qui est rarement le cas
des entreprises en difficulté.
À noter cependant, un prêt peut dans certains cas être envisagé, notamment dans le cadre
d’un plan de restructuration ou d’investissement, mais cela nécessite généralement en
parallèle une injection de trésorerie significative de la part des actionnaires.
Une autre solution, peut-être de mettre en place un aménagement de la dette existante, par
exemple en étendant la maturité (c'est-à-dire la durée) des financements existants. Ce type
d'opération peut se faire dans le cadre d'un rachat de crédit ou simplement d'une
renégociation contractuelle avec la banque.
C'est une solution qui peut être intéressante lorsque l'entreprise est génératrice de trésorerie
au niveau opérationnel, mais que l'excédent de trésorerie est insuffisant pour couvrir à la
fois les besoins en investissements et les remboursements d'emprunts.
Autres solutions proposées par les banques pour faire face à un besoin de trésorerie urgent
Si on n’a pu obtenir un prêt pour votre entreprise en difficulté, sachez que plusieurs
solutions alternatives proposées par les banques existent.
-Optimiser le BFR
Optimiser le BFR, qui correspond à la trésorerie immobilisée par les décalages de caisse
(délais entre l'achat, la production éventuelle, et la vente des marchandises ; délais entre la
vente et le règlement des clients ; délais entre les achats et le règlement des fournisseurs),
peut être un moyen efficace de sortir la tête de l’eau, si vous avez un problème de
trésorerie plutôt qu'un problème de rentabilité.
102
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
Optimiser le BFR permettra de libérer de la trésorerie. Pour cela, il faut jouer sur plusieurs
tableaux et à cumuler les moyens d’optimisation :
-Déstocker pour faire baisser le montant des stocks, éventuellement en accordant des
réductions.
-Réévaluer la politique de gestions des stocks à moyen terme : peut être faut-il mieux
commander moins, quitte à payer un peu plus cher ou rater quelques ventes, plutôt que
d'avoir de la trésorerie immobilisée et des invendus sur les bras.
-Renégociez les délais fournisseurs afin d’obtenir des délais de paiement plus long qui
permettront de réduire la pression sur la trésorerie.
-Renégociez les délais clients, éventuellement en offrant une réduction contre un paiement
rapide. En les réduisant, vous ferez rentrer de la trésorerie plus rapidement
-Rechercher des investisseurs en vue d'effectuer une augmentation de capital peut être une
bonne solution lorsque la résolution des difficultés nécessite une restructuration
d'envergure (repositionnement commercial, investissements, réduction d'effectifs).
L’augmentation de capital permet de lever des fonds qui pourront aider à améliorer la
situation financière de l’entreprise, que ce soit en les affectant au BFR, à la trésorerie ou
encore en les utilisant pour rembourser des emprunts ou créances.
Même si cela est plus facile à dire qu’à faire, réduire les coûts est un moyen efficace de
restaurer un flux de trésorerie positif à moyen terme.
103
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
Pour cela, on peut activer plusieurs leviers. En premier lieu, on peut lister l'ensemble des
postes de dépenses et éliminer le superflu.
On pourra par exemple vendre des véhicules, ce qui permet de libérer de la trésorerie à
court terme, quitte à éventuellement les reprendre en location afin que l’entreprise continue
à fonctionner normalement.
De même si on est propriétaire des locaux, on peut les vendre et les reprendre en location
par la suite.
Si l’entreprise est plus importante, on peut également envisager de vendre une filiale ou
une division.
Lorsqu'une entreprise rencontre des difficultés financières il est indispensable de mettre sur
pied un business plan afin de pouvoir estimer l'évolution de la trésorerie de l'entreprise sur
les prochains mois et de chiffrer de façon précise le besoin de financement à combler.
Il existe de nombreux soutiens publics pour les entreprises en difficulté. En effet, les
entreprises ayant du mal à faire face à leurs échéances financières, ou dont les perspectives
de développement sont incertaines, peuvent bénéficier d’une aide de l'État et/ou des
collectivités sous conditions.
Suivant les cas, une entreprise en difficulté pourra alors bénéficier de mesures d'allègement
(délais de paiement), d’exonérations d'impôts ou de taxes ou de réduction de droits, voire
d'une prise de participation dans le capital de l'entreprise.
104
Partie III : Propositions adaptées à l’estimation des sociétés en difficulté
CONCLUSION
Pour conclure, l’être humain connait tout sauf deviner l’avenir. Dans ce contexte de perte
de la notion du temps et de l’argent, l’évaluateur doit maitriser les mathématiques
financières. Il doit être un bon technicien et connais bien l’entreprise.
105
Conclusion générale
CONCLUSION GÉNÉRALE
Pour éviter d'atteindre ces limites, l'entreprise Tunisienne doit diversifier ses possibilités de
financement.
le problème qui se pose comment peut-on avoir de sources de financement pour les
entreprises qui passent par des difficultés économiques.
Pour répondre à cette question, il faut penser tout à bord à la valorisation de la société qui
passe impérativement par un stade d’évaluation financière.
L'évaluation des sociétés est devenue une opération financière classique et indispensable.
Or évaluer une entreprise est une opération délicate, en effet, l'évaluation n'est pas une
science exacte mais un mélange d'intuition, de comparaison et d'approches mathématiques.
La valeur de l'entreprise ne découle pas d'un simple calcul. Plusieurs méthodes permettent
d'éclairer les éléments essentiels qui la constituent, déterminer la rentabilité possible et
attendue de l'investissement et de la comparer à celle des autres entreprises.
Toutes ces méthodes se fondent sur des supports théoriques qui ne sont pas sans faille et
qui ne peuvent prétendre à la vérité absolue.
Bien qu'il existe plusieurs méthodes d'évaluation dans la littérature, ce présent mémoire n'a
pas traité seulement que celles les plus pratiquées par les spécialistes Tunisiens, et il a
106
Conclusion générale
essayé de mettre en œuvre certaines de ces méthodes pour le cas d'évaluation de la Sté
ABC dans le cadre de restructuration.
Comme conclusion, on pourrait dire que l'évaluation est une mission très difficile et qui
comporte un important risque d'erreur.
Trouver un juste prix est une mission quasiment impossible car ce rôle reviendra
finalement toujours au marché.
Dans ce mémoire de fin d'étude nous avons essayé de répondre avec la façon la plus
exhaustive, la plus détaillée, et la plus précise possible à la question de choix de la méthode
utilisée qui permet l'évaluation des entreprises en difficultés.
Dans la première partie, nous avons essayé de présenter les outils actuellement à
disposition des professionnels ainsi que des méthodes d'évaluation plus récentes.
Ensuite, dans une deuxième partie, nous avons présenté la législation applicable aux
entreprises en difficultés économiques ainsi que les difficultés liées à l'évaluation des
entreprises en difficulté et Limites des méthodes dites classiques lorsqu'elles s'appliquent
dans ces cas.
Finalement, dans une troisième partie, nous avons présenté un cas empirique avec une
évaluation approximative par la méthode qui lui correspond, avec les diverses solutions
proposées pour évaluer l’entreprise en difficulté et les limites des solutions proposées dans
une dernière partie.
En conclusion, ce travail de fin d'étude permet de faire le point sur le problème récurrent
de la valeur des entreprises en difficultés, et de fournir des éléments de réflexion et des
solutions aux dirigeants de la société et aux professionnels.
107
Bibliographie
BIBLIOGRAPHIE
Livres :
Revues :
Articles :
www.bvmt.tn
https://www.thebusinessplansshop.com/fr/blog/financements/entreprise-en-difficulte.
108
Bibliographie
http://blog.wikimemoire.com/2012/07/methode-de-prevision-des-defaillances-des-
entreprises/.
-http://www.leaders.com.tn/article/0966-l-evaluation-des-entreprises-dans-ce-contexte-de-
crise-economique
http://www.evaluationentreprises.net/Limites-methodes.php
109