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TD 4 : Équilibre général et optimalité parétienne

dans une économie d’échange


Corrections proposées par Sylvain Hours (Février 2023)

1. La contrainte budgétaire de l’agent 𝑎 indique que ses dépenses de consommation ne doivent pas excéder
son revenu complet. Celui-ci correspond à la valeur marchande de sa dotation initiale en bien 1:

𝑅̅ 𝑎 = 𝑝1 𝑤1

Les dépenses de consommation sont de deux types : la consommation en bien 2 que l’agent 𝑎 doit acheter à
l’agent 𝑏 au prix 𝑝2 et les dépenses de consommation en bien 1. Bien que l’agent 𝑎 soit doté de l’ensemble du
bien 2 disponible dans l’économie, sa consommation est à l’origine d’un coût d’opportunité. En effet, chaque
unité de bien 1 que l’agent 𝑎 choisit de consommer engendre un coût implicite égal à 𝑝1 : le manque à gagner
subit en renonçant à la vente de cette unité de bien 1 à l’agent 𝑏. La contrainte budgétaire du consommateur
est donc telle que:

𝑅̅𝑎 = 𝑝1 𝑤1 ≥ 𝑝1 𝑥1𝑎 + 𝑝2 𝑥2𝑎

Le même raisonnement peut s’appliquer à l’agent 𝑏 et sa contrainte budgétaire est ainsi donnée par :

𝑅̅ 𝑏 = 𝑝2 𝑤2 ≥ 𝑝1 𝑥1𝑏 + 𝑝2 𝑥2𝑏

Graphique 1 : Représentation d’une économie d’échange pure à deux biens et à deux consommateurs

Il est possible de représenter graphiquement cette économie d’échange. Les systèmes d’axes (𝑥1𝑎 , 𝑥2𝑎 ) et
(𝑥1𝑏 , 𝑥2𝑏 ) s’imbriquent pour former une boîte, parfois appelée boîte d’Edgeworth, dont la largeur est égale à la
dotation totale en bien 1 (𝑤1 ) et dont la hauteur est égale à la dotation totale en bien 2 (𝑤2 ). L’utilité de l’agent
𝑎 croît à mesure que l’on se déplace vers le Nord-Est, tandis que l’utilité de l’agent 𝑏 croît à mesure que l’on se
déplace vers le Sud-Ouest. On appelle point des dotations initiales (noté A), ou encore état de la nature,
l’allocation initiale des ressources (avant échange). On peut alors représenter les courbes d’indifférences 𝑈𝑎 et
𝑈𝐵 associées aux niveaux d’utilité totale atteints par les agents 𝑎 et 𝑏 lorsqu’ils consomment l’ensemble de
leurs dotations initiales. On peut également représenter les droites de budget des agents 𝑎 et 𝑏. Dans une
économie d’échange, on peut montrer que les deux droites de budget sont confondues et qu’elles passent par
le point des dotations initiales. Tous les paniers de consommation situés en dessous de la droite de budget
sont uniquement accessibles à l’agent 𝑎. Tous les paniers de consommation situés au-dessus de la droite de
budget sont uniquement accessibles à l’agent 𝑏. Enfin, tous les paniers de consommation situés sur la droite de
budget sont accessibles aux deux agents qui dépensent alors la totalité de leur revenu complet.

2. Commençons par déterminer les fonctions de demande Marshalliennes de l’agent 𝑎. Celles-ci correspondent
aux arguments maximaux du problème suivant:

max
𝑎
𝑢 ( 𝑥1𝑎 , 𝑥2𝑎 ) = 𝑥1𝑎 + ln 𝑥2𝑎
𝑎 𝑎
{ 𝑥1 , 𝑥2
𝑡. 𝑞. 𝑝1 𝑤1 ≥ 𝑝1 𝑥1𝑎 + 𝑝2 𝑥2𝑎

Puisque les préférences de l’agent 𝑎 sont monotones (les utilités marginales sont strictement positives), il
dépensera la totalité de son revenu complet. Autrement dit, le panier optimal se trouvera nécessairement sur
la droite de budget:

𝑝1 𝑤1 = 𝑝1 (𝑥1𝑎 )∗ + 𝑝2 (𝑥2𝑎 )∗

Nous savons également que le consommateur rationnel souhaitant maximiser son utilité totale sous contrainte
budgétaire doit choisir un panier de consommation satisfaisant la loi d’égalisation des utilités marginales
pondérées. Cela revient à dire que le panier optimal se situe sur le sentier d’expansion, l’ensemble des paniers
de consommation tels que le TMS est égal au rapport des prix.

𝜕𝑢𝑎
((𝑥1𝑎 )∗ , (𝑥2𝑎 )∗ )
𝑎
𝑝1 𝜕𝑥1𝑎 𝑝1 1 𝑝1 𝒑𝟏
𝑇𝑀𝑆1,2 = ⇔ = ⇔ 𝑎 )∗ = ⇔ 𝒙𝒂𝟐 (𝒑) =
𝑝2 𝜕𝑢 𝑎 ((𝑥 𝑎 )∗ (𝑥 𝑎 )∗ ) 𝑝2 1/(𝑥2 𝑝2 𝒑𝟐
𝜕𝑥2𝑎 1 , 2

On remarque que la fonction de demande Marshallienne en bien 2 de l’agent 𝑎 décroit avec son propre prix (la
Loi de la demande est satisfaite), tandis qu’elle croit avec le prix du bien 1 (les biens 1 et 2 sont des substituts
bruts). Enfin, on observe que la demande Marshallienne en bien 2 de l’agent 𝑎 ne dépend pas du revenu
complet de l’agent 𝑎. Cela est dû au fait que les préférences de l’agent 𝑎 sont quasi-linéaires par rapport au
bien 1. Nous pouvons désormais utiliser l’équation de la droite de budget de l’agent 𝑎 pour caractériser sa
demande Marshallienne en bien 1.

𝑝1
𝑝1 𝑤1 = 𝑝1 (𝑥1𝑎 )∗ + 𝑝2 ⇔ 𝒙𝒂𝟏 (𝒘𝟏 ) = 𝒘𝟏 − 𝟏
𝑝2

On observe que la demande Marshallienne en bien 1 de l’agent 𝑎 croit avec son revenu complet (le bien 1 est
un bien normal). En revanche, cette demande ne varie ni avec le prix du bien 1 ni avec le prix du bien 2 Cela est
dû au fait qu’une variation du prix du bien 1 (resp. du bien 2) engendre un effet de revenu direct (resp. croisé)
qui est exactement compensé par l’effet de substitution direct (resp. croisé).

Déterminons maintenant les fonctions de demande Marshalliennes de l’agent 𝑏.Celles-ci correspondent aux
arguments maximaux du problème suivant:

max 𝑢𝑏 ( 𝑥1𝑏 , 𝑥2𝑏 ) = ln(𝑥1𝑏 ) + 𝑥2𝑏


{ 𝑥1𝑏 , 𝑥2𝑏
𝑡. 𝑞. 𝑝2 𝑤2 ≥ 𝑝1 𝑥1𝑏 + 𝑝2 𝑥2𝑏

Puisque les préférences de l’agent 𝑏 sont monotones (les utilités marginales sont strictement positives), il
dépensera la totalité de son revenu complet. Autrement dit, le panier optimal se trouvera nécessairement sur
la droite de budget:
𝑝2 𝑤2 = 𝑝1 (𝑥1𝑏 )∗ + 𝑝2 (𝑥2𝑏 )∗

Nous savons également que le consommateur rationnel souhaitant maximiser son utilité totale sous contrainte
budgétaire doit choisir un panier de consommation satisfaisant la loi d’égalisation des utilités marginales
pondérées. Cela revient à dire que le panier optimal se situe sur le sentier d’expansion, l’ensemble des paniers
de consommation tels que le TMS est égal au rapport des prix.

𝜕𝑢𝑏
((𝑥1𝑏 )∗ , (𝑥2𝑏 )∗ )
𝑏
𝑝1 𝜕𝑥1𝑏 𝑝1 1/(𝑥1𝑏 )∗ 𝑝1 𝒑𝟐
𝑇𝑀𝑆1,2 = ⇔ = ⇔ = ⇔ 𝒙𝒃𝟏 (𝒑) =
𝑝2 𝜕𝑢𝑏 𝑝 1 𝑝 𝒑𝟏
((𝑥1𝑏 )∗ , (𝑥2𝑏 )∗ ) 2 2
𝜕𝑥2𝑏

On remarque que la fonction de demande Marshallienne en bien 1 de l’agent 𝑏 décroit avec son propre prix (la
Loi de la demande est satisfaite), tandis qu’elle croit avec le prix du bien 2 (les biens 1 et 2 sont des substituts
bruts). Enfin, on observe que la demande Marshallienne en bien 1 de l’agent 𝑎 ne dépend pas du revenu
complet de l’agent 𝑏. Cela est dû au fait que les préférences de l’agent 𝑏 sont quasi-linéaires par rapport au
bien 2. Nous pouvons désormais utiliser l’équation de la droite de budget de l’agent 𝑏 pour caractériser sa
demande Marshallienne en bien 1.

𝑝2
𝑝2 𝑤2 = 𝑝1 + 𝑝2 (𝑥2𝑏 )∗ ⇔ 𝒙𝒃𝟐 (𝒘𝟐 ) = 𝒘𝟐 − 𝟏
𝑝1

On observe que la demande Marshallienne en bien 2 de l’agent 𝑏 croit avec son revenu complet (le bien 1 est
un bien normal). En revanche, cette demande ne varie ni avec le prix du bien 1 ni avec le prix du bien 2 Cela est
dû au fait qu’une variation du prix du bien 2 (resp. du bien 1) engendre un effet de revenu direct (resp. croisé)
qui est exactement compensé par l’effet de substitution direct (resp. croisé).

3. Le marché d’un bien est en équilibre lorsque la quantité offerte est égale à la quantité demandée.

Concentrons-nous dans un premier temps sur le marché du bien 1. Puisque nous sommes dans économie
d’échange pure, l’offre de bien 1 provient exclusivement des dotations initiales, en l’occurrence 𝑤1 unités,
détenues en totalité par l’agent 𝑎. La demande, quant à elle, provient des deux agents puisque la
consommation en bien 1 leur procure de l’utilité.

Ainsi, l’égalité entre l’offre et la demande sur le marché du bien 1 s’écrit:

𝑤1 = 𝑥1𝑎 (𝑤1 ) + 𝑥1𝑏 (𝒑)

Soit encore:

𝑝2 ∗ 𝒑𝟏 ∗
𝑤1 = 𝑤1 − 1 + ( ) ⟺ ( ) = 𝟏
𝑝1 𝒑𝟐

Dans une économie d’échange à 𝑛 biens, la loi de Walras nous indique que si 𝑛 − 1 marchés sont en équilibre,
alors le 𝑛è𝑚𝑒 l’est aussi. Ainsi, le rapport des prix qui égalise l’offre et la demande sur le marché du bien 1 doit
aussi assurer l’équilibre sur le marché du bien 2. Nous pouvons le vérifier en appliquant le même raisonnement
au marché du bien 2. L’égalité entre l’offre et la demande s’écrit:

𝑤2 = 𝑥2𝑎 (𝒑) + 𝑥2𝑏 (𝑤2 )

Soit encore:

𝑝1 ∗ 𝒑𝟏 ∗
𝑤2 = ( ) + 𝑤2 − 1 ⟺ ( ) = 𝟏
𝑝2 𝒑𝟐
Afin de déterminer l’allocation des ressources à l’Equilibre Général Concurrentiel (EGC), il nous suffit de
p ∗
remplacer le rapport des prix ( 1 ) = 1 dans les fonctions de demande Marshalliennes de chacun des agents.
p2
Ainsi :

𝒙∗ = (𝒙𝒂∗ 𝒂∗ 𝒃∗ 𝒃∗
𝟏 , 𝒙𝟐 , 𝒙𝟏 , 𝒙𝟐 ) = (𝒘𝟏 − 𝟏, 𝟏, 𝟏, 𝒘𝟐 − 𝟏)

A venir…

Graphique 2 : L’allocation des ressources à l’EGC

4. Une allocation des ressources 𝑥 ∗ est un optimum de Pareto s’il n’existe pas d’autre allocation 𝑥 ′ telle que:

𝑢𝑖 (𝑥𝑖 ) ≥ 𝑢𝑖 (𝑥 ∗ )

pour 𝑖 = 1, 2, . . . , 𝑚 avec l’inégalité stricte pour au moins un 𝑖. Autrement dit, une allocation des ressources
est une optimum de Pareto s’il n’est pas possible d’augmenter l’utilité d’un agent sans diminuer celle d’un
autre (il n’existe aucun échange mutuellement bénéfique).

Dans le cas présent, afin de caractériser l’ensemble des allocations des ressources optimales au sens de Pareto,
nous pouvons résoudre le problème suivant:

max 𝑢𝑎 (𝑥1𝑎 , 𝑥2𝑎 ) = 𝑥1𝑎 + ln (𝑥2𝑎 )


𝑥1𝑎 ,𝑥2𝑎

𝑡. 𝑞. 𝑢𝑏 (𝑥1𝑏 , 𝑥2𝑏 ) = ln(𝑥1𝑏 ) + 𝑥2𝑏 ≥ 𝑢̅

𝑡. 𝑞. 𝑤1 ≥ 𝑥1𝑎 + 𝑥1𝑏

𝑡. 𝑞. 𝑤2 ≥ 𝑥2𝑎 + 𝑥2𝑏

Nous cherchons donc à déterminer les demandes en bien 1 et en bien 2 de l’agent 𝑎 qui maximisent son utilité
totale sachant que :

- L’agent 𝑏 atteint un niveau d’utilité totale au moins égal à 𝑢̅


- L’offre est au moins égale à la demande sur le marché du bien 1
- L’offre est au moins égale à la demande sur le marché du bien 2

Puisque nous maximisons l’utilité totale de l’agent 𝑎 étant donné que l’agent 𝑏 atteint au moins un niveau
d’utilité totale égal à 𝑢̅, il n’est évidemment pas possible d’augmenter l’utilité de 𝑎 sans réduire l’utilité de 𝑏
(sans ajuster le niveau d’utilité 𝑢̅ à la baisse). Ainsi, la solution à ce problème d’optimisation est nécessairement
un optimum de Pareto. Il nous suffit de moduler le niveau d’utilité cible 𝑢̅ pour identifier l’ensemble des optima
de Pareto de cette économie d’échange. Enfin, notons qu’on aurait évidemment pu maximiser l’utilité de
l’agent 𝑏 en imposant une contrainte portant sur le niveau d’utilité de l’agent 𝑎. Les deux dernières contraintes
indiquent simplement que l’allocation doit être réalisable, c’est-à-dire que sur chaque marché (le marché du
bien 1 et le marché du bien 2) l’offre (les dotations initiales) doit être au moins égale à la demande de marché.

La fonction de Lagrange associée à ce problème d’optimisation est la suivante. Soit 𝒙 = (𝑥1𝑎 , 𝑥2𝑎 , 𝑥1𝑏 , 𝑥2𝑏 ) et 𝝀 =
(𝜆1 , 𝜆2 , 𝜆3 ) avec 𝜆𝑖 ≥ 0 pour tout 𝑖 = 1, 2, 3.

𝐿(𝒙, 𝝀) = 𝑢𝑎 (𝑥1𝑎 , 𝑥2𝑎 ) + 𝜆1 (𝑢𝑏 (𝑥1𝑏 , 𝑥2𝑏 ) − 𝑢̅) + 𝜆2 (𝑤1 − 𝑥1𝑎 − 𝑥1𝑏 ) + 𝜆3 (𝑤2 − 𝑥2𝑎 − 𝑥2𝑏 )
Dans le cas présent:

𝐿(𝒙, 𝝀) = 𝑥1𝑎 + ln (𝑥2𝑎 ) + 𝜆1 (ln(𝑥1𝑏 ) + 𝑥2𝑏 − 𝑢̅) + 𝜆2 (𝑤1 − 𝑥1𝑎 − 𝑥1𝑏 ) + 𝜆3 (𝑤2 − 𝑥2𝑎 − 𝑥2𝑏 )

Les conditions de premier ordre (pour une solution intérieure) sont les suivantes :

𝜕𝐿 ∗ ∗
(𝒙 , 𝝀 ) = 0
𝜕𝑥1𝑎
𝜕𝐿 ∗ ∗
(𝒙 , 𝝀 ) = 0 1 − 𝜆∗2 = 0 (1)
𝜕𝑥2𝑎 1
𝜕𝐿 ∗ ∗ − 𝜆∗3 = 0 (2)
(𝒙 , 𝝀 ) = 0 (𝑥1𝑎 )∗
𝜕𝑥1𝑏 𝜆1∗
𝜕𝐿 ∗ ∗ − 𝜆∗2 = 0 (3)
(𝒙 , 𝝀 ) = 0 ⇔ (𝑥1𝑏 )∗
𝜕𝑥2𝑏 𝜆1∗ − 𝜆∗3 = 0 (4)
𝜕𝐿 ∗ ∗
𝜆1 (𝒙 , 𝝀 ) = 0 𝜆1∗ (ln((𝑥1𝑏 )∗ ) + (𝑥2𝑏 )∗ − 𝑢̅) = 0 (5)
𝜕𝜆1
𝜆∗2 (𝑤1 − (𝑥1𝑎 )∗ − (𝑥1𝑏 )∗ ) = 0 (6)
𝜕𝐿 ∗ ∗
𝜆2 (𝒙 , 𝝀 ) = 0 { 𝜆∗3 (𝑤2 − (𝑥21 )∗ − (𝑥2𝑏 )∗ ) = 0 (7)
𝜕𝜆2
𝜕𝐿 ∗ ∗
𝜆 (𝒙 , 𝝀 ) = 0
{ 3 𝜕𝜆3

La première équation implique 𝜆∗2 = 1 > 0. La stricte positivité de 𝜆∗2 indique que la contrainte 𝑤1 ≥ 𝑥1𝑎 + 𝑥1𝑏
est saturée à la solution du problème. Autrement dit, l’offre sera égale à la demande sur le marché du bien 1
(pas de gaspillage de bien 1, marché à l’équilibre). La sixième équation peut donc être écrite:

𝑤1 = (𝑥1𝑎 )∗ + (𝑥1𝑏 )∗

La seconde équation implique 𝜆∗3 > 0. La stricte positivité de 𝜆∗3 indique que la contrainte 𝑤2 ≥ 𝑥2𝑎 + 𝑥2𝑏 est
saturée à la solution du problème. Autrement dit l’offre sera égale à la demande sur le marché du bien 2 (pas
de gaspillage de bien 2, marché à l’équilibre). La septième équation peut donc être écrite:

𝑤2 = (𝑥2𝑎 )∗ + (𝑥2𝑏 )∗

D’après la quatrième équation, 𝜆1∗ = 𝜆∗3 > 0. La stricte positivité de 𝜆1∗ implique la saturation de la contrainte
ln(𝑥1𝑏 ) + 𝑥2𝑏 ≥ 𝑢̅. Autrement dit le niveau d’utilité totale de l’agent 𝑏 n’excèdera pas le niveau d’utilité cible. En
effet, si l’agent 𝑏 atteignait un niveau d’utilité totale strictement supérieur à 𝑢̅ , alors il existerait
nécessairement une allocation des ressources telle que l’agent 𝑏 disposerait d’un panier de consommation
moins bien garni (mais satisfaisant 𝑢𝑏 (𝑥1𝑏 , 𝑥2𝑏 ) ≥ 𝑢̅) et telle que l’agent 𝑎 disposerait d’un panier de
consommation mieux garni, lui procurant donc un niveau d’utilité plus élevé.

La cinquième équation peut donc être écrite:

ln((𝑥1𝑏 )∗ ) + (𝑥2𝑏 )∗ = 𝑢̅

Cette équation permet de cibler un optimum de Pareto particulier (celui donnant le niveau d’utilité 𝑢̅ à l’agent
𝑏). Elle n’est donc pas utile lorsque nous cherchons à caractériser l’ensemble des optima de Pareto de notre
économie d’échange. Nous la laisserons donc de côté.

Puisque 𝜆∗2 , la seconde équation s’écrit donc:


𝜆∗1
−1=0
(𝑥1𝑏 )∗

Puisque 𝜆1∗ = 𝜆∗3 , les équations (1) et (2) indiquent donc que :

1 ∗
(𝑥1𝑎 )∗ =
(𝑥1𝑏 )

Notons que:

𝑎
𝑇𝑀𝑆1,2 = 𝑥1𝑎

Et

𝑏
1
𝑇𝑀𝑆1,2 =
𝑥1𝑏

Ainsi, l’ensemble des allocations des ressources optimales au sens de Pareto sont telles que le TMS et l’agent 𝑎
est égal au TMS de l’agent 𝑏. Autrement dit, toute allocation des ressources optimale au sens de Pareto est
telle que la pente de la courbe d’indifférence de l’agent 𝑎 est égale à la pente de la courbe d’indifférence de
l’agent 𝑏 (leurs courbes d’indifférence sont tangentes). Si leurs TMS étaient différents, alors il serait possible
d’augmenter l’utilité d’un agent sans dégrader celle de l’autre. Prenons un exemple pour mieux comprendre.

Supposons d’une part que pour obtenir une unité supplémentaire de bien 1, l’agent 𝑎 soit prêt à sacrifier 4
unités de bien 2 (de manière à maintenir son utilité totale constante). Supposons d’autre part que pour obtenir
une unité supplémentaire de bien 1, l’agent 𝑏 soit prêt à sacrifier 1 unité de bien 2 (de manière à maintenir son
𝑎 𝑏
utilité totale constante). Ainsi, 𝑇𝑀𝑆1,2 = 4 ≠ 𝑇𝑀𝑆1,2 = 1. Montrons qu’il existe un échange mutuellement
bénéfique (qui permet d’augmenter l’utilité d’un agent sans dégrader celle de l’autre).

Supposons que l’agent 𝑎 échange 3 unités de bien 2 contre 2 unités de bien 1. Cet échange va engendrer une
augmentation de l’utilité de l’agent 𝑎 et de l’agent 𝑏. En effet, pour obtenir 2 unités supplémentaires de bien 1,
l’agent 𝑎 aurait été disposé à donner jusqu’à 8 unités de bien 2 à l’agent 𝑏. Puisqu’il n’en donne que 3,
l’échange lui est bénéfique (son utilité totale augmente). Quant à l’agent 𝑏, pour obtenir 3 unités
supplémentaires de bien 2, il aurait été disposé à donner jusqu’à 3 unités de bien 1 à l’agent 𝑎. Puisqu’il n’en
donne que 2, l’échange lui est bénéfique (son utilité totale augmente). Puisqu’il existe un échange
mutuellement bénéfique, l'allocation initiale des ressources n'est pas un optimum de Pareto.

Supposons désormais que pour obtenir une unité supplémentaire de bien 1, les agents 𝑎 et 𝑏 soient tous deux
𝑎
prêts à sacrifier 2 unités de bien 2 (de manière à maintenir leur utilité totale constante). Dans ce cas, 𝑇𝑀𝑆1,2 =
𝑏
𝑇𝑀𝑆1,2 = 2. Dans ce cas, tout échange qui bénéficierait à l’un des agents (qui augmentera son utilité totale) se
fera au détriment de l’autre (réduirait son utilité totale). L’allocation des ressources est donc bel et bien un
optimum de Pareto.

En somme, les conditions caractérisant l’ensemble des allocations optimales au sens de Pareto sont les
suivantes:

𝑎 ∗ 𝑏 ∗
(𝑇𝑀𝑆1,2 ) = (𝑇𝑀𝑆1,2 )
{ 𝑤1 = (𝑥1 )∗ + (𝑥1 )∗
𝑎 𝑏

𝑤2 = (𝑥21 )∗ + (𝑥2𝑏 )∗

L’ensemble des allocations des ressources optimales au sens de Pareto peut être représentée dans la boîte
d’Edgeworth par la courbe des contrats.
A venir…

Graphique 3 : La courbe des contrats

Déterminons la courbe des contrats (l’ensemble des optima de Pareto) de notre économie d’échange.

𝜕𝑢𝑎 𝑎 𝑎
(𝑥 , 𝑥 )
𝜕𝑥 𝑎 1 2 1
𝑇𝑀𝑆1,2 = 1 = = 𝑥2𝑎
𝜕𝑢𝑎 𝑎 𝑎 1
(𝑥 , 𝑥 )
𝜕𝑥2𝑎 1 2 𝑥2𝑎

𝜕𝑢𝑏 𝑏 𝑏 1
(𝑥 , 𝑥 )
𝜕𝑥1𝑏 1 2 𝑥1𝑏 1
𝑇𝑀𝑆1,2 = = = 𝑏
𝜕𝑢𝑎 𝑏 𝑏 1 𝑥1
(𝑥 , 𝑥 )
𝜕𝑥2𝑏 1 2

Ainsi, la courbe des contrats de notre économie d’échange est telle que:

1
𝑥2𝑎 = (1)
𝑥1𝑏
𝑤1 = 𝑥1𝑎 + 𝑥1𝑏 (2)
𝑎 𝑏
{𝑤2 = 𝑥2 + 𝑥2 (3)

L’équation (2) implique que:

𝑥1𝑏 = 𝑤1 − 𝑥1𝑎

Ainsi, dans le plan (𝑥1𝑎 , 𝑥2𝑎 ) la courbe des contrats a pour équation:

1
𝑥2𝑎 =
𝑤1 − 𝑥1𝑎

L’équation (3) implique que:

1
𝑥2𝑏 = 𝑤2 − 𝑥2𝑎 = 𝑤2 −
𝑤1 − 𝑥1𝑎

L’ensemble des allocations des ressources optimales au sens de Pareto est donc donnée par:

𝟏 𝟏
̂𝒂𝟏 , 𝒙
̂ = (𝒙
𝒙 ̂𝒂𝟐 , 𝒙
̂𝒃𝟏 , 𝒙
̂𝒃𝟐 ) = (𝒙𝒂𝟏 , 𝒂
𝒂 , 𝒘𝟏 − 𝒙𝟏 , 𝒘𝟐 − )
𝒘𝟏 − 𝒙𝟏 𝒘𝟏 − 𝒙𝒂𝟏

En guise d’entrainement, déterminons l’équation de la courbe des contrats dans le plan (𝑥1𝑏 , 𝑥2𝑏 ):

𝑎 𝑏
1
𝑇𝑀𝑆1,2 = 𝑇𝑀𝑆1,2 ⇔ 𝑥2𝑎 =
𝑥1𝑏

L’équation (3) implique:

𝑥2𝑎 = 𝑤2 − 𝑥2𝑏

Ainsi, dans le plan (𝑥1𝑏 , 𝑥2𝑏 ) la courbe des contrats a pour équation:

1 1
𝑤2 − 𝑥2𝑏 = ⇔ 𝑥2𝑏 = 𝑤2 −
𝑥1𝑏 𝑥1𝑏
L’équation (3) implique:

𝑤1 = 𝑥1𝑎 + 𝑥1𝑏

L’ensemble des allocations des ressources optimales au sens de Pareto est donc donnée par:

𝟏 𝟏
̂𝒂𝟏 , 𝒙
(𝒙 ̂𝒂𝟐 , 𝒙
̂𝒃𝟏 , 𝒙
̂𝒃𝟐 ) = (𝒘𝟏 − 𝒙𝒃𝟏 , , 𝒙𝒃𝟏 , 𝒘𝟐 − )
𝒙𝒃𝟏 𝒙𝒃𝟏

A présent, tâchons de déterminer si l’allocation des ressources à l’équilibre général concurrentiel est un
optimum de Pareto.

Méthode 1:

Allocation des ressources à l’équilibre général concurrentiel:

𝑥 ∗ = (𝑥1𝑎∗ , 𝑥2𝑎∗ , 𝑥1𝑏∗ , 𝑥2𝑏∗ ) = (𝑤1 − 1,1,1, 𝑤1 − 1)

Ensemble des allocations des ressources optimales au sens de Pareto:

1 1
𝑥̂ = (𝑥̂1𝑎 , 𝑥̂2𝑎 , 𝑥̂1𝑏 , 𝑥̂2𝑏 ) = (𝑥1𝑎 , 𝑎
𝑎 , 𝑤1 − 𝑥1 , 𝑤2 − )
𝑤1 − 𝑥1 𝑤1 − 𝑥1𝑎

Nous avons:

𝑥1𝑎∗ = 𝑤1 − 1

1 1
𝑥̂2𝑎 (𝑥1𝑎∗ ) = 𝑎∗ = = 1 = 𝑥2𝑎∗
𝑤1 − 𝑥1 𝑤1 − (𝑤1 − 1)

𝑥̂1𝑏 (𝑥1𝑎∗ ) = 𝑤1 − 𝑥1𝑎∗ = 𝑤1 − (𝑤1 − 1) = 1 = 𝑥1𝑏∗

1 1
𝑥̂2𝑏 (𝑥1𝑎∗ ) = 𝑤2 − 𝑎∗ = 𝑤2 − = 𝑤2 − 1 = 𝑥2𝑏∗
𝑤1 − 𝑥1 𝑤1 − (𝑤1 − 1)

L’allocation des ressources à l’EGC est donc un optimum de Pareto.

Méthode 2:

Si l’allocation des ressources à l’équilibre général concurrentiel est un optimum de Pareto, alors les 3 équations
suivantes doivent être satisfaites:
1
𝑥2𝑎∗ = 𝑏∗
𝑥1
𝑤1 = 𝑥1𝑎∗ + 𝑥1𝑏∗
𝑎∗ 𝑏∗
{𝑤2 = 𝑥2 + 𝑥2

Par définition d’un EGC, les deux dernières équations se doivent être satisfaites. Il ne nous reste donc qu’à
vérifier que les TMS des deux agents sont égaux.

𝑎
𝑇𝑀𝑆1,2 = 𝑥2𝑎∗ = 1

𝑏
1
𝑇𝑀𝑆1,2 = =1
𝑥1𝑏∗

Ainsi, l’allocation des ressources à l’EGC est un optimum de Pareto.


Le premier théorème de l’économie du bien-être est donc vérifié.

Premier théorème de l’économie du bien-être: Tout EGC est optimal au sens de Pareto.

Notons que ce théorème n’est plus valide en présence de défaillances de marché (externalités, asymétries
d’information, pouvoirs de marché, etc.).

A venir…

Graphique 4 : Equilibre général concurrentiel & Optimalité Parétienne

Comme illustré sur le Graphique 4 ci-dessus, l’allocation des ressources à l’EGC est effectivement optimal au
sens de Pareto puisqu’elle est représentée par un point de la boîte d’Edgeworth (donc l’offre est égale à la
demande sur chacun des marchés) qui se situe sur la courbe des contrats (donc les TMS des deux agents sont
égaux).

Un concept important qui se doit d’être introduit est celui de demande nette. Supposons qu’à l’EGC un agent 𝑗
𝑗 𝑗
consomme une quantité de bien 𝑖 supérieure à celle dont il disposait initialement (𝑥𝑖 ≥ 𝑤𝑖 ), alors on dit que
𝑗 𝑗
l’agent 𝑗 est demandeur net en bien 𝑖. Sa demande nette en bien 𝑖 est alors positive et égale à 𝑥𝑖 − 𝑤𝑖 ≥ 0.
En revanche, supposons qu’à l’EGC un agent 𝑗 consomme une quantité de bien 𝑖 inférieure à celle dont il
𝑗 𝑗
disposait initialement (𝑥𝑖 ≤ 𝑤𝑖 ), alors on dit que l’agent 𝑗 est offreur net en bien 𝑖. Sa demande nette en bien
𝑗 𝑗
𝑖 est alors négative et égale à 𝑥𝑖 − 𝑤𝑖 ≤ 0. Sur chacun des marchés la somme des demandes nettes est nulle à
l’EGC. En effet, dans le cas de deux agents:

𝑤𝑖 = 𝑤𝑖𝑎 + 𝑤𝑖𝑏 = 𝑥𝑖𝑎 + 𝑥𝑖𝑏

Ainsi,

(𝑥𝑖𝑎 − 𝑤𝑖𝑎 ) + (𝑥𝑖𝑏 − 𝑤𝑖𝑏 ) = (𝑥𝑖𝑎 + 𝑥𝑖𝑏 ) − (𝑤𝑖𝑎 + 𝑤𝑖𝑏 ) = 0

5. On pose 𝑤1 = 4, 𝑤2 = 5, et 𝑝1 = 1

(a)
1 9
[1] ∶ (𝑥1𝑎 , 𝑥2𝑎 , 𝑥1𝑏 , 𝑥2𝑏 ) = (2, , 2, )
2 2

Si l’allocation des ressources [1] est un optimum de Pareto, alors les 3 équations suivantes doivent être
satisfaites:
1
𝑥2𝑎 = 𝑏
𝑥1
𝑤1 = 𝑥1𝑎 + 𝑥1𝑏
𝑎 𝑏
{𝑤2 = 𝑥2 + 𝑥2

Vérifions:

𝑎
1 1 1
𝑇𝑀𝑆1,2 = 𝑥2𝑎 = 𝑏
; 𝑇𝑀𝑆1,2 = 𝑏=
2 𝑥1 2

𝑤1 = 4 ; 𝑥1𝑎 + 𝑥1𝑏 = 2 + 2 = 4
1 9
𝑤2 = 5 ; 𝑥2𝑎 + 𝑥2𝑏 = + =5
2 2

Ainsi, l’allocation des ressources [1] est optimale au sens de Pareto.

[2] ∶ (𝑥1𝑎 , 𝑥2𝑎 , 𝑥1𝑏 , 𝑥2𝑏 ) = (2, 2, 2, 3)

Si l’allocation des ressources [2] est un optimum de Pareto, alors les 3 équations suivantes doivent être
satisfaites:
1
𝑥2𝑎 = 𝑏
𝑥1
𝑤1 = 𝑥1𝑎 + 𝑥1𝑏
𝑎 𝑏
{𝑤2 = 𝑥2 + 𝑥2

Vérifions:

𝑎
1 1
𝑇𝑀𝑆1,2 = 𝑥2𝑎 = 2 ; 𝑇𝑀𝑆1,2
𝑏
= =
𝑥1𝑏 2

𝑤1 = 4 ; 𝑥1𝑎 + 𝑥1𝑏 = 2 + 2 = 4

𝑤2 = 5 ; 𝑥2𝑎 + 𝑥2𝑏 = 2 + 3 = 5

L’allocation des ressources [2] satisfait l’équilibre entre l’offre et la demande sur chacun des marchés.
Cependant, cette allocation n’est pas optimale au sens de Pareto puisque les TMS des agents ne sont pas
égaux.

Ainsi, l’allocation des ressources [1] est optimale au sens de Pareto.

(b) Second théorème de l’économie du bien-être: Tout optimum de Pareto peut être obtenu comme
équilibre général concurrentiel après réallocation des dotations initiales.

Ainsi, le second théorème de l’économie du bien-être implique qu’il n’existe pas de contradiction entre
l’objectif d’efficacité (l’optimalité Parétienne) et d’équité (de justice). En effet, si un EGC est jugé inéquitable,
alors il suffit de procéder à une réallocation des dotations initiales pour atteindre un EGC (optimal au sens de
Pareto en vertu du premier théorème de l’économie du bien-être) jugé meilleur (plus juste ou plus équitable).

Afin de mieux comprendre le second théorème de l’économie du bien-être, considérons l’exemple suivant.
Imaginez que vous avez deux jeunes enfants : Clara et Thomas. C’est les vacances de Pâques et vous organisez
une chasse aux œufs dans votre jardin. Pour l’occasion, vous avez acheté des œufs en chocolat très variés
(formes, types de chocolat, etc.). À l’issue de la chasse aux œufs, Thomas a trouvé 24 œufs et Helena
seulement 8. Cela correspond à leurs dotations initiales. Vos deux enfants doivent ensuite se retrouver ensuite
dans leur chambre pour échanger leurs œufs en fonction de leurs préférences respectives. En vertu du premier
théorème de l’économie du bien-être, l’allocation des œufs à l’EGC sera optimale au sens de Pareto. Pourtant,
étant donné qu’Helena n’a pas beaucoup d’œufs à échanger, vous redoutez que l’EGC, bien qu’optimal au sens
de Pareto, lui sera défavorable. Autrement dit, vous estimez que le partage final des œufs sera probablement
trop inégalitaire, ce que vous jugez injuste. Une fois la chasse aux œufs terminée, vous décidez donc de
prendre quelques œufs du panier de Thomas pour les mettre dans celui d’Helena afin d’aboutir à des dotations
initiales moins inégalitaires. Une fois dans leur chambre, et étant données leurs dotations initiales corrigées,
vos enfants vont alors procéder à des échanges. Naturellement, en vertu du premier théorème de l’économie
du bien-être, l’allocation des œufs à l’EGC sera optimale au sens de Pareto. De plus, vous la jugerez meilleure
puisque moins inégalitaire.
A venir…

Graphique 5 : Le second théorème du bien-être

Ainsi, en vertu du second théorème de l’économie bien-être, l’allocation [1] est décentralisable tandis que
l’allocation [2] ne l’est pas.

(c) Rappelons que les dotations initialement étaient les suivantes:

𝑤1𝑎 = 𝑤1 = 4 ; 𝑤1𝑏 = 0 ; 𝑤2𝑎 = 0 ; 𝑤2𝑏 = 𝑤2 = 5

Supposons que l’on transfère 2 unités de bien 1 de l’agent 𝑎 à l’agent 𝑏, et une 1/2 unité de bien 2 de l’agent 𝑏
à l’agent 𝑎. Les dotations initiales sont désormais les suivantes:

1 1 1 9
𝑤1𝑎 = 4 − 2 = 2 ; 𝑤1𝑏 = 0 + 2 = 2 ; 𝑤2𝑎 = 0 + = ; 𝑤2𝑏 = 5 − =
2 2 2 2

Rappelons que 𝑝1 = 1. Les revenus complets des agents sont désormais les suivants:

1
𝑅̅𝑎 = 2 + 𝑝2
2
9
𝑅̅ 𝑏 = 2 + 𝑝2
2

Commençons par déterminer les fonctions de demande Marshalliennes de l’agent 𝑎. Celles-ci correspondent
aux arguments maximaux du problème suivant:

max 𝑢𝑎 ( 𝑥1𝑎 , 𝑥2𝑎 ) = 𝑥1𝑎 + ln 𝑥2𝑎


𝑥1𝑎 , 𝑥2𝑎
{
𝑡. 𝑞. 𝑅̅ 𝑎 ≥ 𝑥1𝑎 + 𝑝2 𝑥2𝑎

Puisque les préférences de l’agent 𝑎 sont monotones, il dépensera la totalité de son revenu complet:

𝑅̅𝑎 = (𝑥1𝑎 )∗ + 𝑝2 (𝑥2𝑎 )∗

Par ailleurs, le panier optimal se situe sur le sentier d’expansion:

𝜕𝑢𝑎
((𝑥1𝑎 )∗ , (𝑥2𝑎 )∗ )
𝑎
1 𝜕𝑥1𝑎 1 1 1 𝟏
𝑇𝑀𝑆1,2 = ⇔ = ⇔ 𝑎 )∗ = ⇔ 𝒙𝒂𝟐 (𝒑𝟐 ) =
𝑝2 𝜕𝑢𝑎 𝑎 𝑎 𝑝 1/(𝑥 𝑝 𝒑
((𝑥1 )∗ , (𝑥2 )∗ ) 2 2 2 𝟐
𝜕𝑥2𝑎

Nous pouvons désormais utiliser l’équation de la droite de budget de l’agent 𝑎 pour caractériser sa demande
Marshallienne en bien 1.

1 1 𝟏
𝑅̅ 𝑎 = 2 + 𝑝2 = (𝑥1𝑎 )∗ + 𝑝2 ⇔ 𝒙𝒂𝟏 (𝒑𝟐 ) = 𝟏 + 𝒑𝟐
2 𝑝2 𝟐

Déterminons maintenant les fonctions de demande Marshalliennes de l’agent 𝑏.Celles-ci correspondent aux
arguments maximaux du problème suivant:

max 𝑢𝑏 ( 𝑥1𝑏 , 𝑥2𝑏 ) = ln(𝑥1𝑏 ) + 𝑥2𝑏


{ 𝑥1𝑏 , 𝑥2𝑏
𝑡. 𝑞. 𝑅̅ 𝑏 ≥ 𝑥1𝑏 + 𝑝2 𝑥2𝑏
Puisque les préférences de l’agent 𝑏 sont monotones, il dépensera la totalité de son revenu complet:

𝑅̅ 𝑏 = 𝑝1 (𝑥1𝑏 )∗ + 𝑝2 (𝑥2𝑏 )∗

Par ailleurs, le panier optimal se situe sur le sentier d’expansion :

𝜕𝑢𝑏
((𝑥1𝑏 )∗ , (𝑥2𝑏 )∗ )
𝑏
1 𝜕𝑥1𝑏 1 1/(𝑥1𝑏 )∗ 1
𝑇𝑀𝑆1,2 = ⇔ = ⇔ = ⇔ 𝒙𝒃𝟏 (𝒑𝟐 ) = 𝒑𝟐
𝑝2 𝜕𝑢𝑏 𝑏 ∗ 𝑏 ∗ 𝑝2 1 𝑝2
((𝑥1 ) , (𝑥2 ) )
𝜕𝑥2𝑏

Nous pouvons désormais utiliser l’équation de la droite de budget de l’agent 𝑏 pour caractériser sa demande
Marshallienne en bien 1.

9 𝟕 𝟐
𝑅̅𝑏 = 2 + 𝑝2 = 𝑝2 + 𝑝2 (𝑥2𝑏 )∗ ⇔ 𝒙𝒃𝟐 (𝒑𝟐 ) = +
2 𝟐 𝒑𝟐

Le marché du bien 1 sera donc à l’équilibre lorsque:

1
𝑤1 = 𝑥1𝑎∗ + 𝑥1𝑏∗ ⇔ 4 = 1 + 𝑝2∗ + 𝑝2∗ ⇔ 𝒑∗𝟐 = 𝟐
2

En vertu de la loi de Walras, le marché du bien 2 doit aussi être à l’équilibre lorsque 𝑝2 = 2. Vérifions :

Le marché du bien 2 est à l’équilibre lorsque:

1 7 2
𝑤2 = 𝑥2𝑎∗ + 𝑥2𝑏∗ ⇔ 5 = + + ⇔ 𝑝2∗ = 2
𝑝2∗ 2 𝑝2∗

Afin de déterminer l’allocation des ressources à l’EGC, il nous suffit de substituer 𝑝2∗ = 2 dans les fonctions de
demande Marshalliennes de chacun des consommateurs :

Il vient :

𝟏 𝟗
𝒙∗ = (𝒙𝒂∗ 𝒂∗ 𝒃∗ 𝒃∗
𝟏 , 𝒙𝟐 , 𝒙𝟏 , 𝒙𝟐 ) = (𝟐, , 𝟐, )
𝟐 𝟐

Ainsi, les transferts forfaitaires décrits ci-dessus permettent bel et bien de décentraliser l’optimum de Pareto
caractérisé par l’allocation des ressources [1].

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