Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Objectifs du chapitre
• Définir le concept d’avantages comparatifs.
• Montrer que les différences de productivité de travail sont à l’origine de l’échange
• Déterminer la nature des spécialisations dans le contexte des échanges.
• Montrer que sous les hypothèses du modèle classique, le passage de l’autarcie au libre-échange
est synonyme de gains pour les pays.
I. Hypothèses du modèle
1. Il existe 2 pays: le pays domestique (D) et le pays étranger (E)
2. Il existe 2 biens: bien 1 et bien 2, qui sont homogènes
3. Il existe 1 seul facteur de production: le travail
i. Son offre est constante dans chaque pays
ii. Il est mobile entre les 2 branches de production au sein d’un pays, mais immobile
entre les deux pays
4. La technologie de production de chaque bien est à rendements constants
5. La structure des marchés est la concurrence parfaite
6. Il n’existe pas de coûts de transport entre les pays
1
Graphique 1 : Courbe (frontière) des possibilités de production
Q2
Fonction de
Production du
bien 2
Frontière des
Possibilités de
Production
L2 Lmax
Q1
Contrainte de
travail
Lmax
Fonction de
Production du
bien 1
L1
2
et la FPP est encore appelée courbe de transformation. En raison de l’hypothèse de constance
de la productivité marginale du travail, le TMT ou coût d’opportunité est constant.
Q2
FPP
CIC
Equilibre: TMT=TMS=a1/a2
S2= D2=Q2
A
S1= D1=Q1
Q1
• En équilibre d’autarcie, toute la demande domestique de biens (Di) est satisfaite par l’offre
domestique (Si).
3
• Inversement, un salaire plus élevé dans la branche 2 conduirait à une utilisation de toute la
main-d’œuvre par cette branche et seul le bien 2 serait alors produit et consommé.
• A l’équilibre qui correspond à l’indifférence des travailleurs quant à la perspective de travailler
dans les deux branches d’une part, et une production non-nulle des deux biens d’autre part, les
salaires nominaux offerts dans les deux branches seront identiques : 𝑊1 = 𝑊2 , donc 𝑃1 /𝑎1 =
𝑃2 /𝑎2 et 𝑃1 /𝑃2 = 𝑎1 /𝑎2.
• A l’équilibre simultané sur les deux marchés de biens (équilibre général), l’offre relative de bien
1, qui est la quantité de bien 1 en termes de bien 2 (𝑄1 / 𝑄2 ) pour tout niveau de prix relatif
(𝑃1 / 𝑃2 ), sera représentée par une droite horizontale, en raison de la constance de la
productivité marginale du travail et de la concurrence parfaite.
• Quant à la demande relative du bien 1, elle correspond aux hypothèses habituelles de la théorie
du consommateur. Puisque les consommateurs des deux pays ont des préférences identiques,
les courbes de demande sont également identiques.
• Supposons que 𝑎1𝐷 /𝑎2𝐷 < 𝑎1𝐸 /𝑎2𝐸 : le coût d’opportunité (ou le prix relatif) du bien 1 est plus
faible dans le pays domestique que dans le pays étranger. La courbe d’offre relative domestique
est donc en dessous de celle de l’étranger.
• A l’équilibre, le pays domestique consomme relativement plus de bien 1 que le pays étranger, en
raison de son coût d’opportunité plus faible dans la branche 1.
P1/P2
AE
P1E/P2E=a1E/a2E SRE
AD
P1D/P2D=a1D/a2D SRD
DRD=DRE
(4)
a1E/a2E SRmonde
(3)
Equilibre mondial
(P1/P2)monde
a1D/a2D
(2) DRmonde
(1)
(LD/a1D)/(LE/a2E)
(Q1D+Q1E)/(Q2D+Q2E
5 )
• Avec l’échange international, les prix relatifs vont converger :
• Au départ (en autarcie), le prix relatif du bien 1 était plus élevé à l’étranger que dans le
pays domestique ;
• Au fur et à mesure que le pays domestique exporte le bien 1 à l’étranger, l’offre relative
de bien 1 augmente sur le marché étranger, et son prix relatif tend à diminuer ;
• Parallèlement, au fur et à mesure que le pays étranger exporte sur le marché
domestique le bien 2, l’offre relative de ce bien augmente ; inversement, l’offre relative
de bien 1 diminue, et le prix relatif du bien 1 augmente sur le marché domestique ;
• En définitive, les mouvements de hausse du prix relatif du bien 1 dans le pays
domestique et de baisse dans le pays étranger feront converger les prix relatifs
d’autarcie vers le prix relatif d’équilibre de libre-échange. Les prix relatifs seront donc
identiques à l’équilibre.
Q2
A’
D2
A
M2
S2
D1 S1 Q1
X1
6
• Le gain de libre-échange correspond au surcroit d’utilité : les consommateurs vont accéder à des
plans de consommation plus importants correspondant à une courbe d’indifférence supérieure.
Le bien-être est donc accru grâce à l’échange.
• De façon similaire, le pays étranger gagne également à l’échange, le niveau de bien-être s’accroit
grâce à des niveaux de consommations plus élevés.
7
• Le pays D aura un avantage comparatif dans le bien i si son coût unitaire est plus faible :
𝑎𝑖𝐷 𝑊𝐷 < 𝑎𝑖𝐸 𝑊𝐸 .
• La relation peut être réécrite comme suit : 𝑎𝑖𝐸 /𝑎𝑖𝐷 > 𝑊𝐷 /𝑊𝐸 ; le pays D produira le bien i si sa
productivité marginale relative (𝑃𝑚𝐿𝑖𝐷 /𝑃𝑚𝐿𝑖𝐷 = 𝑎𝑖𝐸 /𝑎𝑖𝐷 ) est supérieure à son salaire relatif
(𝑊𝐷 /𝑊𝐸 ). Dans le cas contraire, c’est-à-dire 𝑎𝑖𝐸 /𝑎𝑖𝐷 < 𝑊𝐷 /𝑊𝐸 ou 𝑎𝑖𝐷 /𝑎𝑖𝐸 > 𝑊𝐸 /𝑊𝐷, c’est
plutôt le pays E dont la productivité marginale relative est supérieure au salaire relatif.
• En introduisant le salaire relatif dans la chaine d’inégalités des coûts relatifs ou des productivités
marginales relatives, on obtient :
• Le pays D a un avantage comparatif dans les biens 1 à k (à gauche du salaire relatif), il va donc se
spécialiser dans leur production.
• A l’inverse, le pays E dispose d’avantages comparatifs dans les biens k+1 à N (à droite du salaire
relatif).
Récapitulatif
• Dans le modèle ricardien de base, les différences productivité du travail entre les branches
d’activité et entre les pays sont à l’origine des avantages comparatifs.
• En se spécialisant suivant les avantages comparatifs, chaque pays gagne à l’échange.
• En particulier, le commerce international est bénéfique à un pays qui ne possède aucun
avantage absolu.
• Le commerce international garantit la convergence des prix relatifs des biens qui sont échangés.
• Le commerce international est favorable aux salaires.