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FASEG/UCAD – 2015-2016

Cours de Commerce International


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Chapitre 1

LE MODELE CLASSIQUE DE RICARDO

Objectifs du chapitre
• Définir le concept d’avantages comparatifs.
• Montrer que les différences de productivité de travail sont à l’origine de l’échange
• Déterminer la nature des spécialisations dans le contexte des échanges.
• Montrer que sous les hypothèses du modèle classique, le passage de l’autarcie au libre-échange
est synonyme de gains pour les pays.

I. Hypothèses du modèle
1. Il existe 2 pays: le pays domestique (D) et le pays étranger (E)
2. Il existe 2 biens: bien 1 et bien 2, qui sont homogènes
3. Il existe 1 seul facteur de production: le travail
i. Son offre est constante dans chaque pays
ii. Il est mobile entre les 2 branches de production au sein d’un pays, mais immobile
entre les deux pays
4. La technologie de production de chaque bien est à rendements constants
5. La structure des marchés est la concurrence parfaite
6. Il n’existe pas de coûts de transport entre les pays

II. Equilibre en autarcie


• Autarcie : pas d’échange de biens entre les pays (ni exportations, ni importations), les économies
sont fermées.

II.1. Fonctions de production et courbe des possibilités de production


• Technologie de production : soit 𝑎𝑖𝑗 la quantité de travail nécessaire pour produire une unité de
bien i (i=1,2) dans le pays j (j=D,E).
• Cette quantité est constante quel que soit le niveau de production, en raison de l’hypothèse des
rendements d’échelle constants.
• La productivité marginale (et moyenne) du seul facteur (travail) est donc l’inverse de 𝑎𝑖𝑗 :
𝑃𝑚𝐿𝑖𝑗 = 1/𝑎𝑖𝑗
• Fonctions de production : elles sont représentées par des droites, dont les pentes sont d’autant
plus raides que 𝑃𝑚𝐿𝑖𝑗 est élevée ou que 𝑎𝑖𝑗 est faible.
• Les choix d’allocation du facteur travail entre les deux branches et les quantités produites des
deux biens qui en résultent sont analysés grâce à la courbe des possibilités de production.

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Graphique 1 : Courbe (frontière) des possibilités de production

Q2

Fonction de
Production du
bien 2
Frontière des
Possibilités de
Production

L2 Lmax
Q1

Contrainte de
travail

Lmax

Fonction de
Production du
bien 1
L1

• La courbe ou frontière des possibilités de production (FPP) représente l’ensemble des


combinaisons de quantités produites des deux biens lorsque le facteur travail est pleinement
employé.
• La FPP est légèrement étalée vers la droite (biaisée vers le bien 1), ce qui suggère que la
productivité du travail est plus élevée dans la branche du produit 1.
• L’équation de la FPP est déterminée à partir de l’équilibre de plein-emploi sur le marché du
travail.
• Soit 𝐿1 et 𝐿2 les demandes de travail dans les branches 1 et 2, et 𝐿 l’offre totale de travail.
L’équilibre de plein emploi est tel que : 𝐿1 + 𝐿2 = 𝐿.
• Par définition : 𝑎𝑖 = 𝐿𝑖 /𝑄𝑖 ⟹ 𝐿𝑖 = 𝑎𝑖 𝑄𝑖
• L’équilibre devient : 𝑎1 𝑄1 + 𝑎2 𝑄2 = 𝐿 et 𝑄2 = 𝐿/𝑎2 − (𝑎1 /𝑎2 )𝑄1
• Telle est l’équation de la FPP. Sa pente (𝑎1 /𝑎2 ) représente le coût d’opportunité de la
production de la production de bien 1 en terme de bien 2 : il s’agit de la production de bien 2
que le pays est prêt à sacrifier au profit d’une unité additionnelle de bien 1 tout en conservant le
plein emploi du travail. C’est aussi le taux marginal de transformation (TMT) du bien 2 en bien 1,

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et la FPP est encore appelée courbe de transformation. En raison de l’hypothèse de constance
de la productivité marginale du travail, le TMT ou coût d’opportunité est constant.

II.2. Equilibre en autarcie


• L’équilibre résulte de la confrontation entre ce que l’économie peut produire (représenté par la
frontière des possibilités de production) et ce qu’elle veut consommer (représenté par la courbe
d’indifférence collective).
• L’équilibre est obtenu en maximisant l’utilité collective (tous les consommateurs) sous
contrainte budgétaire (la contrainte budgétaire ou de production correspond graphiquement à
la FPP)
• L’équilibre correspond graphiquement au point de tangence entre la FPP et la courbe
d’indifférence collective (CIC), c’est-à-dire à l’égalité entre le TMT (pente de la FPP) et le taux
marginal de substitution ou TMS (pente de la courbe d’indifférence).

Graphique 2 : L’équilibre d’autarcie

Q2

FPP
CIC

Equilibre: TMT=TMS=a1/a2

S2= D2=Q2
A

S1= D1=Q1
Q1

• En équilibre d’autarcie, toute la demande domestique de biens (Di) est satisfaite par l’offre
domestique (Si).

II.3. Coût d’opportunité, prix relatifs et salaires en autarcie


• Soient 𝑃1 et 𝑃2 les prix monétaires ou absolus des biens 1 et 2, 𝑃1 /𝑃2 le prix relatifs du bien 1 en
termes de biens 2, et 𝑊1 et 𝑊2 les salaires unitaires dans les branches.
• En raison de l’hypothèse de concurrence parfaite, un producteur qui maximise son profit égalise
le salaire nominal à la productivité marginale du travail en valeur : 𝑊𝑖 = 𝑃𝑖 /𝑎𝑖 .
• Si la branche 1 venait à offrir un taux de salaire plus élevé que la branche 2 (𝑊1 > 𝑊2 ou
𝑃1 /𝑎1 > 𝑃2 /𝑎2), alors tous les travailleurs se déplaceraient vers la branche 1, et seul le bien 1
serait produit et consommé.

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• Inversement, un salaire plus élevé dans la branche 2 conduirait à une utilisation de toute la
main-d’œuvre par cette branche et seul le bien 2 serait alors produit et consommé.
• A l’équilibre qui correspond à l’indifférence des travailleurs quant à la perspective de travailler
dans les deux branches d’une part, et une production non-nulle des deux biens d’autre part, les
salaires nominaux offerts dans les deux branches seront identiques : 𝑊1 = 𝑊2 , donc 𝑃1 /𝑎1 =
𝑃2 /𝑎2 et 𝑃1 /𝑃2 = 𝑎1 /𝑎2.
• A l’équilibre simultané sur les deux marchés de biens (équilibre général), l’offre relative de bien
1, qui est la quantité de bien 1 en termes de bien 2 (𝑄1 / 𝑄2 ) pour tout niveau de prix relatif
(𝑃1 / 𝑃2 ), sera représentée par une droite horizontale, en raison de la constance de la
productivité marginale du travail et de la concurrence parfaite.
• Quant à la demande relative du bien 1, elle correspond aux hypothèses habituelles de la théorie
du consommateur. Puisque les consommateurs des deux pays ont des préférences identiques,
les courbes de demande sont également identiques.
• Supposons que 𝑎1𝐷 /𝑎2𝐷 < 𝑎1𝐸 /𝑎2𝐸 : le coût d’opportunité (ou le prix relatif) du bien 1 est plus
faible dans le pays domestique que dans le pays étranger. La courbe d’offre relative domestique
est donc en dessous de celle de l’étranger.
• A l’équilibre, le pays domestique consomme relativement plus de bien 1 que le pays étranger, en
raison de son coût d’opportunité plus faible dans la branche 1.

Graphique 3 : Offre et demande relative mondiales en autarcie

P1/P2

AE
P1E/P2E=a1E/a2E SRE

AD
P1D/P2D=a1D/a2D SRD

DRD=DRE

Q1E/Q2E Q1D/Q2D Q1/Q2

III. Equilibre de libre-échange


• En libre-échange, les biens circulent sans entrave entre les pays.
III.1. Avantages comparatifs et spécialisations
• En passant de l’autarcie au libre-échange, chaque pays se spécialise dans la production du bien
pour lequel il dispose d’un avantage comparatif, c’est-à-dire le bien pour lequel il supporte le
coût relatif ou d’opportunité le plus faible. C’est le principe des avantages comparatifs.
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• Il a été supposé que 𝑎1𝐷 /𝑎2𝐷 < 𝑎1𝐸 /𝑎2𝐸 : le coût d’opportunité de la production de bien 1 en
termes de bien 2 est inférieur dans le pays domestique (D) comparé au pays étranger (E)
• Le pays domestique dispose alors d’un avantage comparatif dans la production du bien 1.
• A l’inverse, le pays étranger (E) dispose d’un avantage comparatif dans la production du bien 2
(𝑎2𝐸 /𝑎1𝐸 < 𝑎2𝐷 /𝑎1𝐷 ).
• En conséquence, en s’engageant dans l’échange international, le pays domestique se spécialise
dans la production du bien 1, exporte une partie du bien 1 et importe le bien 2 ; le pays étranger
se spécialise dans la production du bien 2, en exporte une partie et importe le bien 1.

III.2. Offre relative, demande relative et équilibre


• L’offre relative de biens 1 : quantité relative du bien 1 (𝑄1𝐷 + 𝑄1𝐸 )/(𝑄2𝐷 + 𝑄2𝐸 ) en fonction du
prix relatif du bien 1 (𝑃1 /𝑃2 ).
• (1) : si 𝑃1 /𝑃2 < 𝑎1𝐷 /𝑎2𝐷 < 𝑎1𝐸 /𝑎2𝐸 , la production de bien 1 rapporte moins qu’il ne
coute dans les deux pays, alors aucun pays ne produit ce bien (𝑄1𝐷 = 0 et 𝑄1𝐸 = 0),
seul le bien 2 est produit par les deux pays, l’offre relative mondiale de bien1 est nulle.
• (2) : si 𝑃1 /𝑃2 = 𝑎1𝐷 /𝑎2𝐷 < 𝑎1𝐸 /𝑎2𝐸 , alors le pays D est indiffèrent entre produire le
bien 1 et le bien 2 ; le pays E ne produit pas le bien 1, il se spécialise dans le bien 2, et
l’offre relative mondiale de bien 1 est (𝑄1𝐷 )/(𝑄2𝐷 + 𝑄2𝐸 ) ; cette dernière varie entre
(0)/(𝑄2𝐷,𝑚𝑎𝑥 + 𝑄2𝐸 ) et (𝑄1𝐷,𝑚𝑎𝑥 )/(0 + 𝑄2𝐸 ).
• (3) : si 𝑎1𝐷 /𝑎2𝐷 < 𝑃1 /𝑃2 < 𝑎1𝐸 /𝑎2𝐸 , alors le pays D est spécialisé dans le bien 1
(𝑄1𝐷 = 𝑄1𝐷,𝑚𝑎𝑥 et 𝑄2𝐷 = 0) et le pays E dans le bien 2 (𝑄1𝐸 = 0 et 𝑄2𝐸 = 𝑄2𝐸,𝑚𝑎𝑥 ), et
l’offre relative mondiale de bien 1 est constante et égale à 𝑄1𝐷,𝑚𝑎𝑥 /𝑄2𝐸,𝑚𝑎𝑥
• (4) : si 𝑎1𝐷 /𝑎2𝐷 < 𝑃1 /𝑃2 = 𝑎1𝐸 /𝑎2𝐸 , le pays D reste spécialisé dans le bien 1 et pays E
est indiffèrent entre les des biens ; l’offre relative mondiale varie entre (𝑄1𝐷,𝑚𝑎𝑥 )/(0 +
𝑄2𝐸,𝑚𝑎𝑥 ) et l’infini (𝑄1𝐷,𝑚𝑎𝑥 + 𝑄1𝐸,𝑚𝑎𝑥 )/(0 + 0).
• (5) : si 𝑎1𝐷 /𝑎2𝐷 < 𝑎1𝐸 /𝑎2𝐸 < 𝑃1 /𝑃2 , aucun pays ne produit le bien 2 (𝑄2𝐷 = 𝑄2𝐸 = 0),
et l’offre relative de bien 1 est indéterminée (dénominateur égal à 0)
• La demande relative mondiale de bien 1 présente l’allure décroissante traditionnelle.
• L’intersection des deux courbes détermine l’équilibre de libre-échange.

Graphique 4 : Equilibre de libre-échange


P1/P2

(4)
a1E/a2E SRmonde

(3)
Equilibre mondial
(P1/P2)monde

a1D/a2D
(2) DRmonde
(1)

(LD/a1D)/(LE/a2E)
(Q1D+Q1E)/(Q2D+Q2E
5 )
• Avec l’échange international, les prix relatifs vont converger :
• Au départ (en autarcie), le prix relatif du bien 1 était plus élevé à l’étranger que dans le
pays domestique ;
• Au fur et à mesure que le pays domestique exporte le bien 1 à l’étranger, l’offre relative
de bien 1 augmente sur le marché étranger, et son prix relatif tend à diminuer ;
• Parallèlement, au fur et à mesure que le pays étranger exporte sur le marché
domestique le bien 2, l’offre relative de ce bien augmente ; inversement, l’offre relative
de bien 1 diminue, et le prix relatif du bien 1 augmente sur le marché domestique ;
• En définitive, les mouvements de hausse du prix relatif du bien 1 dans le pays
domestique et de baisse dans le pays étranger feront converger les prix relatifs
d’autarcie vers le prix relatif d’équilibre de libre-échange. Les prix relatifs seront donc
identiques à l’équilibre.

III.3. Gains du libre-échange


• En régime de libre-échange, les pays sont spécialisés suivant leurs avantages comparatifs
• Il n’existera plus de FPP domestique, étant donné que chaque pays est totalement spécialisé
dans la production d’un seul bien.
• Le pays D étant spécialisé dans le bien 1, et le pays E dans le bien 2, alors la pente de la nouvelle
droite de budget, caractéristique de la contrainte budgétaire qui s’impose aux consommateurs
des deux pays, devient : 𝑎1𝐷 /𝑎2𝐸 , et à l’équilibre de libre-échange, il est égal au rapport des prix
𝑃1 /𝑃2 et au TMS.

Graphique 5 : Gains de libre-échange pour le pays domestique

Q2

A’
D2

A
M2

S2
D1 S1 Q1
X1

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• Le gain de libre-échange correspond au surcroit d’utilité : les consommateurs vont accéder à des
plans de consommation plus importants correspondant à une courbe d’indifférence supérieure.
Le bien-être est donc accru grâce à l’échange.
• De façon similaire, le pays étranger gagne également à l’échange, le niveau de bien-être s’accroit
grâce à des niveaux de consommations plus élevés.

III.4. Impact sur les salaires


• En autarcie, dans le pays domestique, le comportement maximisateur des producteurs est tel
que : 𝑊𝐷 = 𝑃1𝐷 /𝑎1𝐷 = 𝑃2𝐷 /𝑎2𝐷 .
• Avec le libre-échange, le pays se spécialise dans la production de bien 1, il est alors le seul à
satisfaire la demande aussi bien domestique qu’étrangère, et face à une demande qui augmente
(du fait des exportations), le prix du bien 1 augmente, et pour une technologie inchangée (𝑎1𝐷
constant), le salaire dans le pays domestique augmente.
• De façon similaire, le pays étranger qui se spécialise dans la production du bien 2 devra exporter
vers le pays domestique, et la hausse de la demande va entrainer une hausse du prix du bien 2,
et à technologie constante dans la branche 2 du pays étranger, le salaire augmente également
dans le pays étranger.
• En définitive, l’échange international est favorable au salaire dans les deux pays.

IV. Une extension : le modèle de Dornbusch-Fischer-Samuelson (DFS)


• Le modèle ricardien est aussi appelé modèle 2X2X1 : 2 pays, 2 biens, 1 facteur.
• Le modèle DFS généralise le modèle Ricardien à plus de 2 biens, les autres hypothèses étant
maintenues inchangées : c’est le modèle 2XNX1, N étant le nombre de biens.
• Dans le cas précèdent de 2 biens, on avait 𝑎1𝐷 /𝑎2𝐷 < 𝑎1𝐸 /𝑎2𝐸 ou encore 𝑎1𝐷 /𝑎1𝐸 < 𝑎2𝐷 /𝑎2𝐸 :
le bien 1 requiert relativement moins de travail que le bien 2 dans le pays D. Ce dernier a donc
un avantage comparatif dans le bien 1.
• L’inégalité peut être réécrite comme suit : 𝑎1𝐸 /𝑎1𝐷 > 𝑎2𝐸 /𝑎2𝐷 qui est aussi équivalente à
𝑃𝑚𝐿1𝐷 /𝑃𝑚𝐿1𝐸 > 𝑃𝑚𝐿2𝐷 /𝑃𝑚𝐿2𝐸 . La productivité marginale relative du bien 1 est plus élevée
que celle du bien 2 dans le pays D, d’où l’avantage comparatif de ce dernier dans le bien 1 (qui
est à gauche de la relation).
• Dans le cas de N biens, on procède au même classement suivant les coûts relatifs pour avoir une
idée des avantages comparatifs. Soit alors :
𝑎1𝐸 𝑎2𝐸 𝑎3𝐸 𝑎𝑁−2,𝐸 𝑎𝑁−1,𝐸 𝑎𝑁𝐸
> > >⋯> > >
𝑎1𝐷 𝑎2𝐷 𝑎3𝐷 𝑎𝑁−2,𝐷 𝑎𝑁−1,𝐷 𝑎𝑁𝐷

• En termes de productivité marginale, le classement devient :


𝑃𝑚𝐿1𝐷 𝑃𝑚𝐿2𝐷 𝑃𝑚𝐿3𝐷 𝑃𝑚𝐿𝑁−2,𝐷 𝑃𝑚𝐿𝑁−1,𝐷 𝑃𝑚𝐿𝑁𝐷
> > >⋯> > >
𝑃𝑚𝐿1𝐸 𝑃𝑚𝐿2𝐸 𝑃𝑚𝐿3𝐸 𝑃𝑚𝐿𝑁−2,𝐸 𝑃𝑚𝐿𝑁−1,𝐸 𝑃𝑚𝐿𝑁𝐸
• Le pays D aura un avantage comparatif dans les biens situés à gauche (1,2,3,…) pour lesquels sa
productivité marginale relative est plus élevée (ou son coût relatif est plus faible). A l’inverse, le
pays E aura un avantage comparatif dans les biens situés à droite (…,N-2,N-1,N).
• Pour connaitre de façon précise la liste des produits dans lesquels chaque pays a un avantage
comparatifs, on introduit les salaires relatifs.
• Le coût unitaire de production du bien i dans le pays D est : 𝑎𝑖𝐷 𝑊𝐷 ; dans le pays, il est 𝑎𝑖𝐸 𝑊𝐸 .

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• Le pays D aura un avantage comparatif dans le bien i si son coût unitaire est plus faible :
𝑎𝑖𝐷 𝑊𝐷 < 𝑎𝑖𝐸 𝑊𝐸 .
• La relation peut être réécrite comme suit : 𝑎𝑖𝐸 /𝑎𝑖𝐷 > 𝑊𝐷 /𝑊𝐸 ; le pays D produira le bien i si sa
productivité marginale relative (𝑃𝑚𝐿𝑖𝐷 /𝑃𝑚𝐿𝑖𝐷 = 𝑎𝑖𝐸 /𝑎𝑖𝐷 ) est supérieure à son salaire relatif
(𝑊𝐷 /𝑊𝐸 ). Dans le cas contraire, c’est-à-dire 𝑎𝑖𝐸 /𝑎𝑖𝐷 < 𝑊𝐷 /𝑊𝐸 ou 𝑎𝑖𝐷 /𝑎𝑖𝐸 > 𝑊𝐸 /𝑊𝐷, c’est
plutôt le pays E dont la productivité marginale relative est supérieure au salaire relatif.
• En introduisant le salaire relatif dans la chaine d’inégalités des coûts relatifs ou des productivités
marginales relatives, on obtient :

𝑎1𝐸 𝑎2𝐸 𝑎3𝐸 𝑎𝑘,𝐸 𝑾𝑫 𝑎𝑘+1,𝐸 𝑎𝑁−2,𝐸 𝑎𝑁−1,𝐸 𝑎𝑁𝐸


> > >⋯> > > >⋯> > >
𝑎1𝐷 𝑎2𝐷 𝑎3𝐷 𝑎𝑘,𝐷 𝑾𝑬 𝑎𝑘+1,𝐷 𝑎𝑁−2,𝐷 𝑎𝑁−1,𝐷 𝑎𝑁𝐷

𝑃𝑚𝐿1𝐷 𝑃𝑚𝐿2𝐷 𝑃𝑚𝐿𝑘,𝐷 𝑾𝑫 𝑃𝑚𝐿𝑘+1,𝐷 𝑃𝑚𝐿𝑁−1,𝐷 𝑃𝑚𝐿𝑁𝐷


> >⋯> > > >⋯> >
𝑃𝑚𝐿1𝐸 𝑃𝑚𝐿2𝐸 𝑃𝑚𝐿𝑘,𝐸 𝑾𝑬 𝑃𝑚𝐿𝑘+1,𝐸 𝑃𝑚𝐿𝑁−1,𝐸 𝑃𝑚𝐿𝑁𝐸

• Le pays D a un avantage comparatif dans les biens 1 à k (à gauche du salaire relatif), il va donc se
spécialiser dans leur production.
• A l’inverse, le pays E dispose d’avantages comparatifs dans les biens k+1 à N (à droite du salaire
relatif).

Récapitulatif
• Dans le modèle ricardien de base, les différences productivité du travail entre les branches
d’activité et entre les pays sont à l’origine des avantages comparatifs.
• En se spécialisant suivant les avantages comparatifs, chaque pays gagne à l’échange.
• En particulier, le commerce international est bénéfique à un pays qui ne possède aucun
avantage absolu.
• Le commerce international garantit la convergence des prix relatifs des biens qui sont échangés.
• Le commerce international est favorable aux salaires.

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