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LA CONCURRENCE IMPARFAITE

Introduction: des marchés parfaits aux marchés imparfaits

Répertoire:

Concurrence: situation de marché dans laquelle il existe une compétition entre vendeurs et
acheteurs qui porte notamment sur les prix, les caractéristiques d’un produit ou les parts de
marché.

Concurrence pure et parfaite: dans le modèle NC, le marché est en cpp lorsqu’il satisfait 5
conditions : l’atomicité du marché, la fluidité du marché, l’homogénéité des produits, la
transparence du marché, la mobilité parfaite des facteurs de production.

Profit: revenu du capital et/ou de l’entrepreneur. En comptabilité nationale on le mesure par


l’excédent brut d’exploitation (EBE) ou par l’épargne brute (EB). En microéconomie, il est égal à la
différence entre la recette totale et le coût total.

La firme en CPP:

➢ Le profit unitaire (u) est positif tant que la recette de la dernière unité vendue (recette marginale
Rm) est supérieure au coût de cette dernière unité (coût marginal Cm). u = Rm - Cm

➢ Le profit total (t) est égal au produit du profit unitaire et des quantités produites. Il est donc
maximal lorsque Rm = Cm.t = (P.Q) – CT Avec : P.Q = Recette totale (RT).

Remarques :
- L’évol du Cm est indépendant de la structure du marché (qu’il y ait 1, 2 ou une infinité de
producteurs, la structure de coûts de la firme ne change pas).
- Rm - dépend du prix de vente. Le prix est déterminé sur le marché par les conditions de
rencontre entre O et D : si le marché est en CPP, le prix est une constante qui s’impose à la
firme.

➢ La Recette Totale (RT) = produit des q vendues (Q) par le prix de vente unitaire (P) : RT = P.Q
➢ Profit total (πt) = Πt = RT – CT = (P.Q) – CT .

➢ A partir de RT on peut identifier la recette moyenne (RM) : recette par unité d’output. Elle est par
def identique au prix unitaire: RM = RT / Q = P.Q / Q = P .

➢ A partir de RT on peut identifier Rm associée à la vente d’un produit parfaitement divisible est la
variation de la recette totale consécutive à la variation infinitésimale de la quantité vendue. Rm est
la fonction dérivée de la fonction RT par rapport à Q : Rm = ∂RT /∂Q

➢ Il existe entre RM et Rm les mêmes relations qu’entre toutes les variables moyennes et
marginales: ↗ RM ⇒ Rm > RM et inversement. RM constante ⇒ RM = Rm.

➢ En CPP, le prix est un paramètre pour la firme. Puisque RM = P ⇒ RM est aussi une constante et
donc que Rm également ⇒ P = RM = Rm.

➢ Πt = RT - CT = (P.Q) - CT
➢ Πt = (P* - CM*). Q*

➢ En CPP, le producteur est « price taker » (preneur de prix) : il est rationnellement incité à s’aligner
sur le prix du marché.
Attention:
1. « Price taker » ne signifie pas que le producteur est « obligé » de suivre le prix du marché
2. Il est rationnellement conduit à ne pas pratiquer un prix différent.
PARTIE A: Qu’est-ce que le monopole?

I- Monopole et concurrence:

1- Formes de la concurrence imparfaite:

Heinrich Stackelberg (1905 -1946):


1934: Structure de marchés et équilibre (marchés duopolistiques).

Tableau de Stackelberg
Nbr de vendeurs: 1 2 Quelques uns Beaucoup
Nbr d’acheteurs:

1 monop bilatéral / / Monopsone

2 / / / Duopsone

Quelques uns / / / Oligopsone

Beaucoup Monopole Duopole Oligopole CPP

2- Le monopole:

Monopole: situation d’une firme qui se trouve seule à produire un B/S et doit donc satisfaire la
totalité de la demande exprimée sur le marché correspondant.

Remarques:
- Même s’il n’y a qu’1 seule firme sur le marché, on continue à considérer qu’il s’agit d’un marché
(tous les marchés ne sont pas nécessairement concurrentiels).
- Avec le monop les modèles éco présentent une corroboration empirique plus forte qu’en CPP
(forte portée heuristique).

3- Le monopole, la concurrence et le marché:

➢ Monopole : non respect de la condition d’atomicité du marché


Remarque: Certains types de monop restent présents sur un marché parce que d’autres firmes n’ont
pas la possibilité d’entrer sur le marché → condition de libre entrée du marché pas respectée. Dans
d’autres cas, le monop est compatible avec le respect de cette condition (monopole naturel).

➢ Le monopoleur a 2 avantages par rapport aux firmes qui évoluent en situation de concurrence :
1. il n’est pas contraint par la concu puisque les produits fabriqués proviennent d’une seule firme.
2. il est « price maker » : il fixe le prix de vente contrairement à la situation concurrentielle lorsque le
marché est atomistique du point de vue de l’offre.
➢ Attention: le principe de « price maker » ne signifie pas que le monopoleur ne subit aucune
contrainte. Il doit tenir compte de la fonction de demande du marché.
II- Les origines du monopole:

1- Monopoles et rendements d’échelle croissant:

Rendement d’échelle: Il y a rendement d’échelle lorsqu’une firme ↗ le volume de sa p° en


maintenant son coefficient d’intensité capitalistique (K/L) constant. Ils peuvent être constants,
décroissants ou croissants.

La condition de fluidité du marché est respectée + CM et Cm de LT restent décroissants.

De période en période, le marché connaît une concentration progressive. Plus la concentration


s'opère, plus l'entrée sur le marché devient coûteuse car il faut produire à très grande échelle pour
être rentable (éco d’échelle évincent les firmes de petite taille du marché).
i. Dans ce cas de figure, le monopole ou l’oligopole peut être la solution la plus efficace.
ii. Les rendements d’échelle croissants conduisent le plus souvent à des duopoles ou des oligopoles.
iii. Le cas limite des rendements d’échelle croissants : le monopole naturel.

En longue période, l’entreprise peut tenter d’améliorer ses rendements en ↗ son vol de p°:
1) Elle ↗ l’ensemble des facteurs de p° dans les mêmes proportions = elle change d’échelle (K/L
constant) → rendements d’échelle.
2) Elle modifie son modèle technologique et change la proportion des facteurs → rendements de
substitution.
Lorsqu’on multiplie les q de chaque facteur K et L par un même coefficient quelconque:
1) La p° Q est multipliée par le même coefficient ⇒ rendements d’échelle constants.
2) La p° est multipliée par un coefficient plus élevé ⇒ rendements d’échelle croissants.
3) La p° est multipliée par un coefficient plus faible ⇒ rendements d’échelle décroissants.
RED = coûts croissants à LT → déséconomie d’échelle.

Les rendements d’échelle traduisent le degré d’homogénéité de la fonction de p°. On dit qu’une
fonction est homogène de degré h si : f (λK, λL) = λ h f (K, L)
- si h = 1 les rendements sont constants.
- si h > 1 les rendements sont croissants.
- si h < 1 les rendements sont décroissants.

Attention « rendements d’échelle » ≠ « économies d’échelle »


Économies d’échelle: traduisent une baisse du coût moyen consécutif à la hausse du volume de la
production. Elles sont d’autant plus importantes que les coûts fixes de la firme sont élevés.
Elles incitent au processus de croissance interne des firmes (dév de la firme par investissement
productif) + au processus de concentration des firmes: taille critique de la firme.

Il est possible d’interpréter les rendements en terme de coûts :


- Si les rendements d’échelle sont croissants, les coûts de la firme sont décroissants à long terme.
- Les économies d’échelle traduisent une situation de rendements d’échelle croissants.

2- Les monopoles naturels:

Monopole naturel: activité de p° qui, en raison de ses caractéristiques techniques, implique des
coûts fixes d’installation très élevés. Les rendements d’échelle sont fortement croissants ce qui
empêche la présence de plusieurs firmes sur le marché.

Pour certains secteurs de p°, il apparaît que les conditions techniques de la p° (rendements d’échelle
croissants) et la taille du marché suppriment toute possibilité de rentabilité des entreprises
concurrentes. Ex : p° d’électricité, transport ferroviaire, transport collectif urbain…
3- Monopoles et innovations:

Condition de fluidité du marché respectée (absence de barrières à l’entrée).


Th° du monopole temporaire par la différenciation des produits (concurrence monopolistique):
- J.A. Schumpeter Business cycles (1939)
- E. Chamberlin The monopolistic competition (1933)
- J. Robinson L’économie de la concurrence imparfaite (1975)

L’innovation conduit la firme à devenir un monopoleur (droit de propriété sur l’innovation). Ce


monopole est temporaire (durée de vie du brevet).

4- Monopoles et ressources rares:

Si une firme contrôle totalement l’offre d’une matière première indispensable à la p° d’un certain
bien, elle se trouve en situation de monopole sur le marché de ce bien.
Exemples:
a. USA: industrie de l’aluminium avant 2Gm. La firme ALCOA (Aluminium Company of America)
contrôlait l’approvisionnement de bauxite et bénéficiait d’une position de quasi monopole sur le
marché de l’aluminium.
b. Dans une zone géographique donnée, une firme peut détenir le monopole de la production de
ciment (exploitation d’une carrière, pharmacie sur dans une zone rurale).

5- Monopoles et interventions de l’État:

Dans certains cas, les monop découlent d’une volonté étatique: monop institutionnel/ légal.
Plusieurs modalités :
a. soit directement par la loi (en France, c’est ou c’était le cas de la distribution de gaz et d’électricité
par GDF et EDF ; transports par chemin de fer avec la SNCF).
- En général, il s’agit de monopoles naturels mais pas obligatoirement.
- Des activités comme les pharmacies ou les services notariés peuvent devenir des
monopoles institutionnels s’il n’y a qu’un seul prestataire dans une zone géographique
donnée (monopole géographique).
b. Soit indirectement en isolant totalement le marché intérieur de la concurrence étrangère par une
protection douanière (les politiques protectionnistes peuvent conduire à des situations de monopole
légal si le marché est international).
PARTIE B: L’équilibre du monopole

I- L’équilibre en courte période:

1- Equilibre du monopole et équilibre de concurrence : différences et similitudes

Le monopoleur se trouvant seul sur le marché, il se trouve confronté à l’intégralité de la demande:


contrairement à la concurrence parfaite, il n’y a pas de différence entre la demande à la firme et la
demande de marché.
Deux conséquences:
1. Le prix est librement fixé par le monopoleur (le monopoleur est price maker).
2. La demande est une fonction décroissante qui s’impose au monopoleur.

Similitudes avec le producteur concurrentiel:


i. Le monopoleur cherche à maximiser son profit.
ii. Le volume de p° optimal est obtenu lorsque Rm = Cm.

L’équilibre du monopole en courte période est caractérisé par la double situation:


a) prix de marché > Cm et se détermine en fonction du volume optimal d’output et de la fonction de
demande du marché.
b) la q produite est < à ce qu’elle aurait été en situation de concurrence parfaite.

Équilibre du monopole:
Courbe de D et courbe de Rm pour un monopoleur.

Parce que le monopoleur est face à une courbe de D


décroissante: Rm < prix.
Pour vendre une unité supplémentaire de produit, le
monopoleur doit accepter de vendre à un prix inférieur
chaque unité vendue. Pour la quantité Q1 le prix de
marché est p1 et la recette marginale est Rm1.

Si le producteur décide d’appliquer le prix de p1 la courbe de RM (courbe de D) indique que les q


qu’il pourra vendre sont de Q1 .
Si en moyenne, la recette lui rapporte p1 (RM = RT/Q = P .Q/Q = P), la recette de la dernière unité
vendue (Rm) est bien plus faible puisque le prix doit être décroissant pour que les q ↗.
Graphiquement, pour un prix de p1 , la Rm est égale à Rm1 avec p1 > Rm1.
Conclusion: La RM de la firme mesure la recette que la firme perçoit par produit vendu : cela
correspond nécessairement au prix de vente unitaire et donc à la courbe de demande. RM est
décroissante car la demande à la firme n’est plus infiniment élastique comme c’est le cas en CPP.
Optimum de Pareto: un état de l’éco est un optimum au sens de Pareto lorsqu’il n’est pas possible
d’accroître la satisfaction d’un agent sans réduire celle d’un autre.
i. Le monopoleur est rationnellement conduit à fixer un prix
de vente supérieur à son coût marginal (Em). Si la firme avait
évolué en CPP, le prix de vente aurait été plus faible.

ii. Le prix est + élevé qu’en concu → q échangée sera + faible.

✓ Le monopoleur ne permet pas une allocation optimale des


ressources au sens de Pareto : l’éco produit moins de
richesses et les fait payer plus cher à la collectivité.
✓ L’éco se trouve en deçà de la frontière des possibilités de
p°.

Explication i.
Si le monopoleur se comportait comme une firme concurrentielle:
Il procéderait à une tarification au Cm ( Em ) tout en rationnant le marché car les consommateurs
sont disposés à consommer plus que Q*. On vérifie qu’avec une tarification au Cm, le profit du
monopoleur est inférieur à celui qui découle de l’équilibre classique du monopole. En refusant la
tarification au Cm (puisqu’en monopole, la firme est « price maker »), le monopole acquiert donc un
profit au détriment du consommateur. On appelle ce profit « rente de monopole » : la structure de
monopole entraîne un transfert du surplus du consommateur vers le producteur.

Explication ii.
Si le marché était composé de « n » firmes concurrentielles plutôt que le monopoleur :
✓ Supposons que le monopole soit composé de sites de p° qui ont les mêmes coûts et qui auraient
pu constituer des entreprises indépendantes sur un marché concurrentiel.
✓ La courbe de Cm du monopole est égale à la somme des courbes de Cm des firmes qui auraient
composé ce marché (somme des courbes d’offre individuelles).
✓ La partie du Cm du monopoleur > au CM représente donc l’offre totale du marché concurrentiel.
✓ Le point d’équilibre entre O et D sur ce marché concurrentiel aurait été Ec.
✓ On vérifie qu’en ce point, le prix est plus faible et la quantité d’équilibre plus importante qu’en
Em. Le monopole produit bien moins de richesses et les fait payer plus cher aux agents
économiques.

2- Surplus des consommateurs et surplus des producteurs:

- surplus du consommateur = ils étaient disposés à payer un


prix + élevé pour les 1ère unités de produits que celui qu’ils
paient effectivement.
- surplus du producteur = ils étaient prêts à consentir des prix
de vente + faible pour les 1er produits que ceux qu’ils
consentent effectivement.

Ya échange sur le marché pcq consom et producteurs retirent


un avantage net = diff entre les satisfactions qu’ils en retirent et
le coût d’opportunité des ressources qu’ils sacrifient: l’échange
s’arrête au point d’équilibre = on a totalement épuisé les gains
total à l’échange.

3- Monopoles et allocations des ressources:

Milieu XXe: mise en évidence caractère sous optimal de la p° de richesses en situation de monopole:
i. Leibenstein: L’inefficience productive = « inefficience X » (1966): en l'absence de pression
concurrentielle, CM et Cm de p° ↗ plus fortement qu’en situation de concu.

ii. Kamien, Schwartz, Aghion, Howitt : les E en situation de monop fournissent un faible effort de
R&D (analyse en dynamique) → relation positive entre des indicateurs de l'innovation (dépenses de
R&D ou nbr de brevets déposés par ex) et l'intensité de la concurrence.

iii. A. Harberger: l'inefficience allocative (« Monopoly and resource allocation » AER, 1954) : le
monopole vend plus cher et en quantité moindre par rapport à CPP (triangle de Harberger).

➔ Que perdent les consommateurs dans la situation de monopole par rapport à la concurrence ?
CPP: équilibre de marché conduit les consommateurs à acquérir les produits au prix Pcce et d’en
obtenir une quantité Qcce.
Monop: les consommateurs subissent une perte de surplus → sont obligés de dépenser le prix Pm
pour se procurer la q Qm. Cette perte de surplus est représentée par la surface A. Les consom ne
peuvent plus acquérir la quantité Qcce → perdent aussi le surplus représenté par la surface B. La
perte globale du surplus des consommateurs est donc : A + B.

➔ Que gagne la firme dans la situation de monopole par rapport à la concurrence ?


Le surplus du monopoleur ↗ de la surface A car il accapare la dépense supplémentaire effectuée par
les consommateurs pour se procurer Qm.
Triangle C = surplus du producteur en situation de concurrence. Mais, en monopole, la firme
renonce à produire Qcce au profit de Qm → renonce à percevoir la surface du triangle C.
Remarque: la firme gagne à être en monopole puisque le gain qu’elle réalise au niveau du transfert
du surplus des consommateurs (surface A), fait plus que compenser la perte qu’elle subit par le
triangle C (A > C).
➔ Quel bilan macroéconomique de la présence d’un monopole ?
Perte totale pour la collectivité = surface B + C = perte nette de satisfaction des consom qui n’est
pas récupérée par le monopoleur (B) + perte nette du monopoleur C = “charge morte du monop”
ou “triangle de Harberger” : mesure de l’inefficacité sociale du monop si on la compare à CPP.

Résumé en situation de monop:


- Gain microéco pour la firme: elle réalise un profit + élevé que si elle était en CPP (↗ surplus
producteur).
- Perte macroéco pour la collectivité: les richesses allouées sont moins nombreuses: présence
d’une “charge morte” ; une partie du surplus perdu par les consommateurs n’est pas récupéré
par le monopoleur ; le prix des richesses est plus élevé.

II- L’équilibre en longue période:

1- L’équilibre de longue période en CPP:

À LT, le marché conduit à la baisse du prix: P2 → P0 .


En monopole, pas de baisse de prix à long terme → la variation de la D à LT peut conduire à un
changement de tarification.

2- L’équilibre de longue période en monopole:

L’équilibre du monopoleur = point d’intersection entre CmLP et Rm.

On considère 2 situations de demande de marché:


1. Considérons RM1 et Rm1.
Le point E1 s’établit dans la phase de p° où la firme est en rendements croissants. Si la firme était en
situation de CPP, cette situation ne serait pas tenable à LT pour elle (le prix de marché s’établirait à
un niveau < au minimum du CM). Mais pour ce niveau de p° Q1, le monopoleur établit
rationnellement le prix P1 cad prix qui est nettement > au CM correspondant.
➔ La firme en monopole peut durablement rester dans sa phase de rendements d’échelle
croissants: justifie l’existence d’un monopole si la D de marché reste « bloquée » en Q1.

2. Avec RM2 et Rm2, on retrouve une situation comparable avec le calcul de l’équilibre du
monopoleur sur le CT (phase de rendements d’échelle décroissants).

Conclusion:
1. Sur la longue période, la firme a intérêt à dev l’échelle de sa p° (comme la firme concurrentielle)
mais elle n’a pas nécessairement intérêt à poursuivre ce processus jusqu’à la phase des rendements
d’échelle décroissants ⇒ Le monopoleur est durablement rentable même si les rendements
d'échelle croissants perdurent.
2. En CPP, l’équilibre de LT est caractérisé par une entrée des firmes et une ↘ puis annulation des
profits normaux. Pour le monopole, s’il existe des coûts irrécupérables ou que le monopole est légal,
le monopoleur conserve sa rente de monopole sur le long terme.

3- Monopole et optimalité:

Le monopole conduit à une affectation + une répartition des ressources qui ne sont pas pareto -
optimales. S’il n’est pas possible ou souhaitable de réintroduire de la concu (monop naturel ou
institutionnel), est-il possible de réduire voire d’annuler la sous-optimalité du monopole?
1. On attribue une mission de service public au monopole accompagné d’un contrôle externe réalisé
par l’Etat (sur la tarification par exemple).
2. On incite le monopole à user de la stratégie de discrimination par les prix.

III- l’équilibre du monopole discriminant:

Dans les limites des contraintes données par la fonction de D, le monopoleur peut agir sur les prix:
en particulier, rien ne l’oblige à pratiquer le même prix pour toutes les unités d’output ou pour
toutes les catégories de clients. Principe de l’utilité marginale décroissante: les consommateurs sont
disposés à payer plus cher les premières unités consommées que les autres. En raison des
différences de préf entre les consommateurs, certains clients sont disposés à payer plus cher que
d’autres clients. Traditionnellement, les modèles éco distinguent trois degré de discrimination :
discrimination de 1 er , 2 ème et 3 ème degré.

1-Le monopole discriminant de premier degré:

C’est une situation où le monopoleur vend des unités de B à des prix tous différents → vend chq
unité de produit à chq consom en fctn du prix max que celui-ci est prêt à consentir.
Le monopoleur s’approprie totalement le surplus des consom (en + du sien) → éco en situation
optimale au sens de Pareto. Il y a transfert du surplus mais plus de « charge morte du monopole ».

2- Le monopole discriminant de deuxième degré:

Le monopoleur vend les unités produites à des prix différents, mais à prix identique pour tous les
consommateurs achetant la même q de B. La discrimination par les prix est fonction des quantités
achetées et non des individus. On parle de « tarification non linéaire » puisque le prix du bien n’est
pas constant mais dépend de la quantité achetée

La discrimination au 2e degré a une implication importante: l’égalisation entre le Pm et le Cm.


Le consommateur paie un prix dégressif par tranche en fonction de la quantité qu’il achète:
- Consommateur 1 → prix P1 et quantité Q1.
- Consommateur 2 consomme Q2 (avec Q2 > Q1) paie P1 pour la quantité de biens égale à Q1
et paie P2 (avec P2 < P1) pour la quantité de biens comprise entre Q1 et Q2.
- Etc. jusqu’au consommateur n.

Le monopoleur a intérêt à poursuivre cette politique de prix jusqu’à ce qu’il vende à un consom Cn
une q tq la dernière unité vendue lui rapporte autant que ce qu’elle a coûté ( que Rm = Cm). Il est
donc conduit à baisser son prix (et donc Rm) jusqu’à l’égalité Cm = Rm.

3- Le monopole discriminant de troisième degré:

Discrimination par les prix

La discrimination du troisième degré caractérise une situation où le monopoleur pratique des prix de
vente différents selon l’individu qui achète en fonction de son appartenance à un groupe de clients
particuliers. Il s’agit de distinguer plusieurs sous-marchés et différencier les prix entre ceux-ci ; mais
le prix reste le même pour tous les clients appartenant à un même marché. Un monopoleur qui vend
des produits dans 2 pays diff pourra se trouver face à des courbes de D diff. Bien que sa Rm soit = au
même Cm, le monopoleur appliquera des prix diff.

IV- L’équilibre du monopole naturel:

Pour certains secteurs de p° → conditions techniques de la p° + taille du marché suppriment toute


possibilité de rentabilité pour des E concurrentes. Rendements d’échelle croissants liée notamment
à l’importance des coûts fixes initiaux conduit à la concentration du secteur et, à terme, à la
constitution d’une situation limite : la suppression de toute forme de concurrence.

Le nbr de firmes présentes sur le marché ne


dépend parfois pas du bon vouloir des
décideurs politiques ou des entrepreneurs:
raisons techniques, taille du marché qui évince
progressivement la concurrente pour ne garder
qu’1 seule firme ⇒ monopole naturel =
optimum de second rang (second best) → on ne
peut pas atteindre une affectation optimale des
ressources avec une p° concurrentielle.

1- Cas complexe à gérer pour l’Etat :

a) La présence d’1 seul producteur est la solution la plus efficace si les économies d'échelles sont
fortes → Etat a pas intérêt à démanteler le monopole.
b) L’Etat peut pas imposer une tarification au Cm car cela entraînerait la faillite du monopole.
c) Mais sans aucune intervention de l’Etat, le monopole va fixer un tarif élevé au détriment du bien-
être collectif → diff choix possibles:
- Nationaliser les monopoles naturels afin que l’Etat contrôle la politique tarifaire du monop,
soit en proposant des tarifs équivalents au Cm de p° et en couvrant les pertes, soit en
imposant un tarif égal au CM de p° de telle sorte que le profit soit nul.
- Séparer l’activité de réseau de l’activité de service (introduction de la concu dans le secteur
de l’électricité ou du transport ferroviaire).

2- Monopole naturel et marché contestable:

Monopole naturel En situation de monopole naturel, les courbes


des CM sont décroissantes pour le domaine des
p° possibles.
Une entreprise peut faire payer le prix de
monopole pm .
Si le marché est contestable, la concurrence
potentielle empêche l’entreprise de fixer un
prix > au CM.
le prix d’équilibre est pr.

Les marchés sont contestables lorsqu’il existe des coûts fixes irrécupérables (sunk costs) très faibles.
En situation de monopole naturel les sunk costs sont typiquement élevés : les firmes concurrentes
ne peuvent s’installer sur le marché (présence de barrières à l’entrée). Mais la structure des coûts
irrécupérables peut évoluer au cours du temps : un monopole n’est jamais naturel par nature.

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