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STRATÉGIE INDUSTRIELLE

SEMESTRE : PRINTEMPS-ETÉ
ANNÉE UNIVERSITAIRE : 2022/2023
FILIÈRE : ECONOMIE / GESTION
NIVEAU : S6
PR. SALHI SALAH EDDINE
CHAPITRE 1 : ECONOMIE INDUSTRIELLE ET STRUCTURE DE MARCHÉ
3. La concurrence imparfaite
Les modèles de structure de marché en économie industrielle sont faits en éliminant
certaines conditions de la CPP : CPP est le modèle de référence.
Concurrence imparfaite : Absence d’une condition de la CPP.
Remise en cause de la théorie d’équilibre général de Walras
Concurrence imparfaite : chaque entreprise prend en compte les décisions des autres
entreprises sur un marché.
Les prix et les quantités de chaque entreprise est la meilleure réponse possible face
aux choix de ses concurrents : équilibre concurrentiel imparfait.
Equilibre concurrentiel imparfait : Aucune entreprise ne souhaite modifier sa
stratégie compte tenu de la stratégie des autres entreprises.
CHAPITRE 1 : ECONOMIE INDUSTRIELLE ET STRUCTURE DE MARCHÉ
Analyse de la structure des marchés
CHAPITRE 1 : ECONOMIE INDUSTRIELLE ET STRUCTURE DE MARCHÉ
3.1. Le marché de monopole
Le monopole est une situation de marché caractérisée par la rencontre
d’un offreur (le monopoleur) et d’un grand nombre d’acheteurs.
Autrement dit, le monopole est caractérisé par la présence sur le marché
d’un seul vendeur qui détient le monopole de fournir la totalité de la
production.
Le monopoleur va avoir pour principal souci de rester seul sur le
marché d’un produit le plus longtemps possible, en satisfaisant toute la
demande qui s’exprime sur le marché. Il le fait soit en pratiquant un
seul prix, c’est le monopole pur classique, soit en pratiquant des prix
différenciés c’est le monopole discriminant.
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3.1.1. Les hypothèses du monopole
Un monopole respecte les hypothèses suivantes :
H1. Il n’y a qu’un seul producteur (vendeur) sur le marché ;
H2. Il n’y a pas de substituts proches (l’élasticité croisée entre la demande pour le
produit offert par le monopole et le prix des autres produits est faible) ;
H3. Une importante différenciation du produit ;
H4. Il y a des barrières à l’entrée ;
H5. pouvoir de marché (price maker).
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Les barrières à l’entrée peuvent être :
• Monopole naturel résultant des barrières naturelles : L’entreprise (monopoleur) a
la propriété exclusive d’une ressource est une source potentielle de pouvoir de marché
(une entreprise est l’unique propriétaire d’un facteur de production, le cas de
Microsoft: monopole de la production des Windows ; Masen (agence pour l’énergie
durable): monopole de la production de l’énergie solaire).
• Monopole voulu créé par l’État (barrières artificielles) : Les pouvoirs publics
peuvent décider de restreindre l’entrée sur un marché en donnant à une entreprise le
droit exclusif de vendre un bien particulier. (ONEE, ONCF, Veolia, OCP, la poste)
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• Les prix et quantités sur le marché
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• La fonction de la demande
Le producteur en situation de monopole doit répondre à la demande du marché il doit satisfaire toute la
demande du marché puisqu’il est le seul producteur sur le marché.
La fonction de la demande du monopole c’est la fonction de la demande du marché.

La fonction de demande du monopole (du


marché) a une pente négative (le producteur
peut augmenter sa production et vend à un prix
bas ou bien baisser sa production et vend à un
prix élevé) c’est-à-dire le prix et la quantité
varient dans le sens opposé.
La demande de la firme (demande adressé
au monopole) et la demande du marché
sont confondues. Elle est décroissante.
CHAPITRE 1 : ECONOMIE INDUSTRIELLE ET STRUCTURE DE MARCHÉ
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• La fonction de la demande et les courbes des recettes
Fonction de demande inverse : La fonction de demande inverse permet à une entreprise en monopole, qui
produit à un niveau Q, de connaître le prix auquel elle pourra vendre l’ensemble de sa production sur le
marché : 𝑃 𝑄 = 𝐷(𝑄)−1

Considérant P(q) fonction de demande inverse : P(q) = a – b q


On peut exprimer trois fonctions de recettes :
1. La recette totale (RT)
RT(q) = P × q = P(q) × q
Si on remplace le prix par la fonction de la demande inverse la recette totale devienne :
RT (q) = P(q) × q = (a – b q)× q
En simplifiant on trouve RT(q) = aq – bq2 (la fonction de RT est sous forme de parabole : croissante
puis atteint un maximum puis devienne décroissante )
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2. La recette moyenne (RM)
La recette moyenne du monopole est le prix qu’il perçoit en échange d’une unité
vendue, correspondant exactement à la courbe de demande de marché.
RM(q) = RT(q)/q
Remplaçant la recette totale par sa fonction on trouve :
RM(q) = aq – bq2 / q
En simplifiant on trouve : RM (q) = a – b q = P (q) fonction de la demande inverse du
monopole.
NB : la fonction de la demande du monopole c’est la fonction de la recette moyenne.
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3. La recette marginale (Rm)
La recette marginale du monopole est la variation de la recette résultant de la vente
d’une unité supplémentaire de bien.
Rm (q) = dRT/dq
Rm (q) = (aq – bq2 )’ en dérivant on obtient Rm(q) = a - 2bq [la recette marginale est
également une fonction décroissante].
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En comparant les deux fonctions RM et Rm :
RM (q) = a – bq et Rm(q) = a - 2bq et donc la pente de Rm (-2b) < la pente RM (-b).
On remarque que la pente de la Rm (-2b) est deux fois moins inférieur à la pente de
courbe de la RM (-b) c’est-à-dire la courbe de la Rm décroit plus rapidement que celle
de RM.

On déduit donc que (fonction


décroissante) Rm(q) < RM (q)
(fonction décroissante).
On a aussi RM(p) = P(q) on peut
donc déduire que Rm< P
En résumé : Rm(q) <= P = RM (q)
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• La relation entre la Rm et l’élasticité-prix
La souveraineté du monopoleur apparait dans le sens qu’il est, d’une part le seul
fournisseur du produit, d’autre part il est libre de choisir le prix qu’il souhaite
demander sur le marché.
Cette souveraineté ne signifie cependant pas qu’il peut fixer sans limite le prix qu’il
veut sur le marché. Il le fait en relation évidemment avec ces coûts de production et
les répercussions sur le niveau de la demande, et donc de sa recette ou de son chiffre
d’affaire.
Quand le monopole a intérêt à produire ?
Pour répondre à cette question on va comparer la recette marginale (Rm) ( la recette
supplémentaire dégagée suite à une vente supplémentaire) avec l’élasticité prix de la
demande (ep : la réaction (la sensibilité) des consommateurs suite aux variations des
prix).
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On a la fonction de la recette totale RT(q) = P × q
On peut exprimer cette fonction en remplaçant le prix par la fonction de la demande
inverse :
RT(q) = P(q) × q
Pour déterminer la recette marginale on dérive la fonction de la recette totale

On cherche la relation entre la Rm et l’élasticité prix de la demande(ep) donc on doit exprimer la Rm en


fonction de l’élasticité prix de la demande.
CHAPITRE 1 : ECONOMIE INDUSTRIELLE ET STRUCTURE DE MARCHÉ
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1- Si la demande est iso-élastique, c’est-à-dire que l’élasticité de la demande prix est unitaire, la recette marginale est
nulle.
2- Si la demande est faiblement élastique (inélastique), la recette marginale est négative.
3- Si la demande est élastique, la recette marginale est positive.
Le monopoleur a donc intérêt à produire dans la partie élastique de la demande. Pour tout prix au-dessous de P*, les
recettes totales diminuent.
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• L’équilibre du monopole à court terme
Le monopole va choisir une combinaison prix/quantité qui se situe dans la portion élastique de la
demande.
Mais comment choisir cette combinaison ?
Les profits sont maximisés lorsque la pente en un point sur la RT est égale à la pente en un point sur le
CT.
Démonstration : si on pose Π = RT - CT
Les deux conditions de maximum sont les suivants :

Le profit sera donc maximum lorsque le supplément de recette dû à la vente d’une unité supplémentaire
est égal au supplément de coût occasionné par la production de cette même unité supplémentaire.
Ainsi, les profits sont maximisés quand :
Rm = Cm
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Graphiquement, nous pouvons dresser les présentations suivantes :
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Graphique 1 :
• La quantité d’équilibre du monopole
La condition de 1ère ordre de maximisation du profit du monopole implique qu’à l’équilibre, il doit produire une quantité
Y* telle que Rm(Y*) = Cm(Y*).
Donc, à partir du point (E) d’intersection entre le Cm et la Rm, nous pouvons déterminer la quantité d’équilibre (Y*)
du monopole qui maximise son profit.
• Le prix d’équilibre du monopole
Quant au prix d’équilibre, ce dernier (P*) pour la quantité Y* est déterminé en se reportant à la recette moyenne RM
(la courbe de la demande inverse).
En réalité, ce n’est pas le monopoleur qui fixe le prix directement. Le prix pratiqué par le monopoleur est fixé en
fonction de la volonté de payer des demandeurs.
Par conséquent, l’équilibre du monopole se situe au point M (𝑷∗𝑴 ; 𝑸∗𝑴 ).
Remarque :
La quantité qui maximise le profit se situe dans une zone de la fonction de la demande où l’élasticité-prix est
supérieure ou égale à 1 ( 𝒆𝒑 ≥1). Autrement dit, la recette marginale est positive (Rm>0) et ou la demande est
élastique.
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Graphique 2 :
En revanche, dans la concurrence pure et parfaite, nous avons étudié l’équilibre qui
correspond à l’égalité entre la Rm et le Cm, équivalent également au P=Cm. Donc, sur
le graphique l’équilibre concurrentiel correspond au point C (𝑄2∗ 𝐶𝑃𝑃 ; 𝑃2 𝐶𝑃𝑃 ).
Pourquoi l’équilibre du CPP se situe au point C ?
Dans la CPP, l’équilibre est maintenue lorsque Rm = Cm.
Ainsi, en concurrence pure et parfaite, Rm = RM, cela signifie que la courbe de la recette
marginale (Rm) est confondue avec celle de la recette moyenne (RM).
Donc, Cm (offre) = RM (demande).
Par conséquent, l’équilibre concurrentiel se situe au point C dans la mesure ou l’offre
correspond au Cm et la demande correspond à la RM.
CHAPITRE 1 : ECONOMIE INDUSTRIELLE ET STRUCTURE DE MARCHÉ
A la différence de l’entreprise en CPP, le monopole maximise sont profit en produisant
une quantité telle que son prix d’équilibre (𝑷∗𝑴 ) est largement supérieur au coût
marginal (Cm) de la production d’équilibre (𝑸𝑴 ∗
). C’est-à-dire 𝑷∗𝑴 > Cm  𝑷∗𝑴 > ;
𝑷𝟐 𝑪𝑷𝑷 .
Par conséquent, il y a un pouvoir du monopole à fixer son prix à un niveau au-delà du
coût marginal.
A court terme, l’équilibre du monopole se caractérise par les conditions suivantes :
Rm < Rm ; avec RM = P
Rm < P
On sait que Rm = Cm
P > Cm
P = RM > Rm = Cm
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• L’équilibre du monopole à long terme
À long terme, le monopole choisit Q tel que :
Rm(LT) = Cm(LT)
Que se passe-t-il si le monopole réalise des profits économiques positifs? De nouvelles firmes
apparaîtront-elles sur le marché?
La réponse : Non, parce qu’il existe des barrières à l’entrée !
Si la CPP se caractérise par la disparition des surprofits existence de la concurrence, le monopole se
caractérise en revanche par la durabilité du profit (absence de concurrence).
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• Le pouvoir du monopole
En situation d’équilibre du monopole: P > Cm
La différence entre le coût marginal (Cm) et le prix (P) est souvent utilisée pour
mesurer le « degré de monopole » (M) dont dispose l’entreprise sur un marché,
selon la formule suivante :
𝑷 − 𝑪𝒎
𝑴=
𝑷
Le pouvoir de marché du monopole (c’est-à-dire sa capacité à fixer son prix à un
niveau supérieur au Cm) est mesurer par l’indice de Lerner.
Appeler aussi selon Lerner «l’indice du pouvoir du monopole ». La signification
économique de cet indice est très importante. Le terme exprimant la différence entre
le prix et le Cm, représente la marge bénéficiaire brut par unité produite.
CHAPITRE 1 : ECONOMIE INDUSTRIELLE ET STRUCTURE DE MARCHÉ

o Plus le 𝑃𝑀 s’éloigne du Cm, plus le pouvoir du monopole est important.

o Plus le 𝑃𝑀 se rapproche du Cm, plus le pouvoir du monopole est faible.
Ainsi, deux situations extrêmes peuvent théoriquement exister
• M=1; c’est-à-dire Cm=0: Monopole le plus absolu;
• M=0; c’est-à-dire Cm=P; Concurrence pure et parfaite.
Mais en fait, ce sont les situations intermédiaires qui renseignent sur le degré de
monopole de l’entreprise : 0 < M < 1.
Plus ce degré de monopole est proche de l’unité, plus l’intensité du pouvoir de
monopole de l’entreprise est grande. Et plus il est proche de zéro, plus cette intensité
est faible; on se rapproche, dans ce cas, de la situation de CPP.
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• Le pouvoir du monopole en fonction de l’élasticité de la demande


CHAPITRE 1 : ECONOMIE INDUSTRIELLE ET STRUCTURE DE MARCHÉ

Le pouvoir de marché du monopole dépend de l’élasticité-prix de la demande.


Plus précisément, il faut noter que la valeur du degré de monopole est dans une
relation inverse avec l’élasticité prix de la demande au point d’équilibre.
Donc, L = 1/ 𝑬𝒑
D’une manière générale :
Plus l’élasticité de la demande est faible (demande faiblement élastique), plus le
pouvoir du monopole sera important.
Plus l’élasticité de la demande est forte (demande fortement élastique), plus le
pouvoir du monopole sera faible.
CHAPITRE 1 : ECONOMIE INDUSTRIELLE ET STRUCTURE DE MARCHÉ

Le pouvoir de marché du monopole dépend de l’élasticité-prix de la demande.


- Lorsque l’élasticité prix de la demande à la firme est unitaire ( 𝐸𝑝 =1), on est en
situation de CPP ; le degré de monopole est nul (M=0) ; indice de Lerner faible et
on se rapproche du modèle de la concurrence pure et parfaite (CPP).
- Si la demande est, au contraire, élastique ( 𝐸𝑝 > 1) au point d’équilibre, la firme
peut élargir la différence entre son prix et son coût marginal, le degré de
monopole (M) devient alors plus grand (monopole plus intense).
- Plus l’élasticité est faible (demande inélastique : 𝐸𝑝 <1 ), plus le monopole
vendra à un prix élevé. Ainsi, plus le pouvoir de monopole est grand (indice de
Lerner élevé).
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• Le bien-être social en monopole (l’inefficacité du monopole)


Nous avons souligné qu’un monopoleur produit une quantité d’output 𝑄𝑀 inférieure
à ce qui serait produit en concurrence parfaite 𝑄𝑪 et tarifie à un prix 𝑷𝑀 supérieur au
prix de concurrence parfaite 𝑷𝑪 .
Une entreprise concurrentielle atteint sa production optimale lorsque le prix est égal
au Cm alors que le monopole exige un prix supérieur au Cm. Ce qui signifie que le
prix sera plus élevé et la production plus faible lorsqu’une entreprise est sur un
marché monopolistique plutôt que sur un marché concurrentiel.
Cela se traduit-il par un transfert de richesse des consommateurs vers les
producteurs ?
CHAPITRE 1 : ECONOMIE INDUSTRIELLE ET STRUCTURE DE MARCHÉ

- En situation de concurrence pure et parfaite,


l’entreprise produira Qc qui correspond à l’égalité de
la recette marginale et du prix du marché Pc qui lui
sera imposé. Tout niveau de prix supérieur à Pc se
traduira par un profit supplémentaire pour
l’entreprise, et sera rapidement éliminé par l’arrivée
de nouvelles entreprises concurrentes dans la
branche.

- Si, la même entreprise opère dans un marché


monopolistique, elle produit la quantité Qm qui
égalise le Cm et la recette marginale Rm, et offre son
profit au prix Pm. Le profit du monopole est égal au
réctangle 𝑷𝑀 AB𝑷𝑪 .
CHAPITRE 1 : ECONOMIE INDUSTRIELLE ET STRUCTURE DE MARCHÉ

- Lorsque les consommateurs paient pour l’achat du


bien, le prix 𝑷𝑪 , prix de concurrence pure et parfaite
correspondant à un profit nul, ils bénéficient d’un
surplus de consommation égal à PE𝑷𝑪 .

- En monopole, les consommateurs en payant 𝑷𝑴 ,


voient leur surplus se réduire et passer de la surface
PE𝑷𝑪 à la surface PA𝑷𝑴 . Ils subissent donc une
perte représentée par la surface 𝑷𝑴 AB𝑷𝑪 . D’autre
part, dans la mesure où les consommateurs ne
peuvent disposer de la quantité Qc, ils perdent
également le surplus représenté par la surface AEB.
La perte totale du surplus des consommateurs est
donc le trapèze 𝑷𝑴 AE𝑷𝑪 .
CHAPITRE 1 : ECONOMIE INDUSTRIELLE ET STRUCTURE DE MARCHÉ

- De son côté, le monopoleur bénéficie d’un surplus


mesuré également par la surface 𝑷𝑴 AB𝑷𝑪 résultant
de l’augmentation de la dépense supplémentaire des
consommateurs pour acquérir la quantité (Qm) au
prix 𝑷𝑀
- Cependant, si le prix 𝑷𝑪 , de concurrence avait été
appliqué, le monopoleur aurait vendu une quantité
supérieure (Qc) qui lui aurait permis de bénéficier
d’un surplus égal à BCE. Par conséquent, cette
surface représente la perte de satisfaction du
monopoleur lorsqu’il cherche à maximiser son profit
en réduisant la quantité produite et en augmentant le
prix.
CHAPITRE 1 : ECONOMIE INDUSTRIELLE ET STRUCTURE DE MARCHÉ

Ainsi, la superficie 𝐏𝐌 AB 𝐏𝐂 correspond simplement


à un transfert de satisfaction des consommateurs au
monopoleur et donc le bien être totale reste
inchangé. Par contre, la surface des triangles ABE
(perte nette du surplus des consommateurs) plus
BCE (perte nette du monopoleur) est égal à AEC
représente le surplus total perdu par la collectivité du
fait de la politique des prix pratiquée par le
monopole.

Cette perte nette, appelée aussi « perte sèche » ou «


charge morte du monopole » mesure l’inefficacité
du monopole par rapport à une situation de
concurrence pure et parfaite.
CHAPITRE 1 : ECONOMIE INDUSTRIELLE ET STRUCTURE DE MARCHÉ

Comment peut-on calculer le gain du


monopole et la perte due au monopole ?
CHAPITRE 1 : ECONOMIE INDUSTRIELLE ET STRUCTURE DE MARCHÉ

Enfin, dans une situation de monopole, le surplus total est plus faible qu’en
concurrence pure et parfaite et la situation n’est pas optimale pour la société.
En situation de monopole le surplus total n’est pas maximum. La hausse du
prix de vente réduit le surplus du consommateur. Une partie du surplus est
transférée au producteur mais une autre partie est totalement perdue pour la
société (B). De la même manière une partie du surplus du producteur qui
existait en concurrence pure et parfaite est perdu pour la collectivité en
situations de monopole (C). La perte sociale totale est le triangle (B+C).
La situation n’est pas optimale : les consommateurs pourraient consommer
plus et moins cher ; les producteurs pourraient produire plus.
CHAPITRE 1 : ECONOMIE INDUSTRIELLE ET STRUCTURE DE MARCHÉ

› Le fonctionnement du marché n’est plus efficace. Le monopole fixe un prix


supérieur au coût marginal. Il y a donc un écart entre le consentement à payer et le
coût de production . Cet écart implique que la quantité vendue est inférieure à la
quantité socialement optimale.
› la situation de concurrence pure et parfaite est préférée par rapport à une situation
de monopole dans le raisonnement microéconomique, car cette dernière conduit à
une forme de « perte » pour la société (de la valeur de la charge morte).
L’effet économique du pouvoir de marché consiste en :
- Une mauvaise allocation des ressources,
- Une redistribution des revenus des consommateurs vers les producteurs,
- Une réduction du bien-être économique agrégé.
CHAPITRE 1 : ECONOMIE INDUSTRIELLE ET STRUCTURE DE MARCHÉ

Surplus des consommateurs et des producteurs


CHAPITRE 1 : ECONOMIE INDUSTRIELLE ET STRUCTURE DE MARCHÉ

Surplus consommateurs en situation de monopole (SCM)


Les consommateurs achètent au prix du marché ( 𝑷𝑴 *) donc le surplus des
consommateurs dans un marché monopolistique (SCM) c’est l’aire du triangle
hachuré en rouge (Pd E 𝑷𝑴 *).

NB:
Pour déterminer Pd on remplace dans la fonction de la demande la quantité par zéro
(q=0).
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Surplus producteur en situation de monopole (SPM)


Le producteur vend au prix du marché (𝑷𝑴 *) donc le surplus producteur dans un marché
monopolistique (SPM) c’est l’aire du trapèze hachuré en mauve (𝑷𝑴 * E A C0).

NB: Pour déterminer Pd on remplace dans la fonction de la demande la quantité par zéro
(q=0).
Surplus collectif (bien être global) (STM)

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