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Chapitre 1 : L’allocation des ressources dans l’économie

Il y a deux manière d’allouer les ressources :


- de manière centralisée
- de manière décentralisée

Constat : victoire du marché sur le plan


Mais… Mondialisation + crises successives (financières, covid, etc…)
-> nécessité d’encadrer les mécanismes de marché et de contrôler leur « exubérance irrationnelle »

Il faut d’abord comprendre le marché avant de savoir quelle attitude adopter face à ses disfonctionnements.

I/ L’analyse du marché

A. La fonction d’offre du marché

CPP = Concurrence Pure et Parfaite, entreprise preneuse de prix


Fonction d’offre = agrégation des offres de toutes les entreprises pour différents niveaux de prix possibles

1. Les différents types de coûts pour l’entreprise

Coûts fixes et coûts variables


Coût total = Coûts fixes + coûts variables

Coût moyen (CM) = coût total / Q (également CFM et CVM)


Coût marginal (Cm) = Δ coût total / ΔQ (coût de la dernière unité produite)

2. La courbe d’offre du marché

Agrégation des fonctions d’offre de toutes les entreprises


-> Fonction d’offre globale du marché

Lien entre les quantités potentiellement offertes par les entreprises aux prix qui s’établissent sur le marché.
-> courbe d’offre du marché croissante en fonction du prix

Si Prix < CM -> profit négatif


-> courbe de CM au-dessus du minimum du coût moyen, constitue la fonction d’offre de l’entreprise en fonction du
prix de marché.

Prix de ventes x quantité vendues = recette total (CA)


Cout moyen x quantité = coût total

3. L’influence des économies d’échelle

= économies réalisées avec l’augmentation de la production


-> meilleure répartition des coûts fixes réductions obtenues sur les coûts variables.
-> baisse du coût variable et du coût moyen (dans un 1er temps)

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Exemple : économies d’échelle  baisse du CFM (coût fixe moyen)

Quantité 1 2 3 4 5 6
Coût fixe 200 200 200 200 200 200
Coût fixe 200 100 66 50 40 33
moyen

B. La fonction de demande

- demande en fonction du prix


- prix de réserve (subjectif)

Si le prix diminue alors le nombre de personnes avec un prix de réserve diminue alors le nombre de demande
augmente.

-> fonction de demande agrégée de manière inversement proportionnel au prix du marché


-> courbe de demande décroissant en fonction du prix

C. Les différents types de marché

Le prix ne s’impose pas toujours aux agents économiques (concurrence imparfaite).

1. La typologie des marchés

3 catégories : - le marché des biens et services


- le marché du travail
- le marché des capitaux

Tableau de STACKELBERG :
-> les différentes situations de marché (en fonction du nombre d’offreur et de demandeur).
-> situations rares et certaines plus courantes

Offreurs
Un Quelques-uns Multitude
Monopole Monopsone
Un Monopsone
bilatérale contrarié
Demandeurs Quelques-uns Monopole contrarié Oligopole bilatéral Oligopsone
Concurrence pure
Multitude Monopole Oligopole
et parfaite

2. Les marchés de concurrence pure et parfaite (CPP)

5 conditions : - l’atomicité de l’offre et de la demande


- la libre entrée sur le marché
- la transparence du marché
- l’homogénéité du produit
- la mobilité des facteurs de production

3. Les marchés de concurrence imparfaite (CI)


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= à chaque fois qu’une condition de la CPP n’est pas vérifiée.
CI = règle, CPP = exception

Atomicité remise en cause par :


- le monopole -> pas de concurrent, elle est faiseuse de prix
-> fixation du prix au niveau qui maximise le profit

- l’oligopole -> oligopole de combat (ou de guerre), proche d’une situation de concurrence
-> oligopole d’entente implicite (ou de paix), proche du monopole (présence d’un leader

Duopole = 2 grandes entreprises


Monopole = 1 seule entreprise
Oligopole = petit nombre de grandes entreprises face à un grand nombre d’acheteurs

Transparence :
 Accès gratuit à toutes les informations du marché
 Informations couteuses pour les entreprises (études, enquêtes, …)
 Charge difficile à supporter pour les PME
 Pas de système d’informations centralisé pour les consommateurs

Liberté d’entrée et de sortie : présence de barrières à l’entrée


 Economies d’échelle -> produire autant que les entreprises déjà présentes sur le marché
 Besoins en capitaux -> pas disponibles pour toutes les entreprises
 Accès aux circuits de distribution -> nécessité de se référencer dans les GS ou d’avoir son propre réseau
 Nécessité de maitriser une technologie
 Importance des barrières réglementaires
 etc…

Homogénéité des produits :


 Différenciation : qualité, SAV, innovations
 Concurrence monopolistique
 Labels, marques, pubs, emballages

4. Les marchés contestables

Etudes de BAUMOL, PANZAR et WILLIG (1982)


= Concurrence liée à la possibilité d’entrée et de sortie du marché.
 le nombre réduit d’offreurs les conduirait à se comporter comme s’ils étaient en situation de concurrence.

En cas de libre entrée  il y a la possibilité de contester la situation actuelle du marché.

L’importance des coûts de sortie fait qu’aucune entreprise ne prendrait le risque d’entrée sur le marché.

Marché contestable = marché avec absence de coût d’entrée et de sortie.


-> Cause : dérèglementation.
-> Exemples : Lignes aériennes en Europe.

D. La formation des prix


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Le prix (P) est différent en Concurrence Pure et Parfaite (CPP) et en Concurrence Imparfaite (CI).

1. La formation des prix en CPP


La loi de l’offre et de la demande :

Loi de l’offre et de la demande = toutes variations relatives de l’offre et de la demande entrainent des variations de
prix qui permettent d’établir un nouvel équilibre entre offre et demande.

L’offreur cherche à maximiser son profit et le demandeur souhaite maximiser son utilité.
 ↗ des prix  ↗ des quantités offertes
 ↗ des quantités des demandées  ↗ des prix

L’équilibre du marché :

L’équilibre de marché résulte de la confrontation de l’offre et de la demande. En effet, il s’agit essentiellement d’un
point où la quantité demandée et la quantité fournie sont égales à un moment et à un prix donnés.

Il n’y a pas d’excédent ou de pénurie dans cette situation et le marché est considéré comme stable. En d’autres
termes, les consommateurs souhaitent et peuvent acheter tous les produits que les fournisseurs sont disposés et
capables de produire. L’équilibre du marché a lieu lorsque les entreprises n’ont plus intérêt à produire en fonction
du prix.

Le prix d’équilibre est atteint lorsque : P = Cm

P = prix
Cm = coût marginal
CM = coût moyen
CT = coût total
Rm = recette marginale
RM = recette moyenne
RT = recette totale

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P s’impose à l’entreprise (droite horizontale sur le schéma).
Pour Cm = P (quand le profit résultant de la dernière unité vendue est nul), quantité à produire qt.
Pour qt  CM  CT = CM x qt et RT = P x qt.
Profit = (P x qt) – (CM x qt)
En CPP, Rm = RM = prix

2. La formation des prix en CI


En situation de monopole :
En situation de monopole, l’entreprise fixe son prix (le prix est donc une variable) afin de maximiser son profit.

RM = RT/q  Rm = recette de la dernière unité vendue.

En situation de monopole, la recette moyenne (RM) est décroissante car plus l’entreprise souhaite vendre, plus elle
doit baisser son prix (ce qui fait que la recette marginale est aussi décroissante).

Fixation du prix pour maximiser le profit (Rm = Cm) :


 Détermination de la quantité à produire et du prix correspondant à la recette moyenne.
La situation de monopole conduit à un prix supérieur pour des quantités échangées moindres. Mais, en monopole,
il n’est pas toujours intéressant pour l’entreprise d’augmenter trop fortement ses prix (= théorie des marchés
contestables).

En effet, le monopole est souvent temporaire et limité car si les prix (et profits) sont trop élevés, il va y avoir de
nouveaux concurrents sur le marché.
 Intérêt à des prix modérés en monopole.

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En situation d’oligopole :
= Marché où un petit nombre de vendeurs ont le monopole de l'offre, les acheteurs étant nombreux.
C’est la forme la plus répandue de marché.

L’oligopole se place entre la CPP et le monopole car il y a une possibilité d’influencer les prix (contrairement au cas
de la CPP) et de les orienter de façon à maximiser leurs profits mais il y a une contrainte des autres offreurs
(contrairement au cas du monopole).

En oligopole, il y a l’existence d’une certain prix d’équilibre sur le marché avec la possibilité de vendre sa production
à un prix inférieur ou supérieur (ex : marché de l’abonnement pour box internet premium).

Toutefois, il existe une risque de s’écarter significativement de ce prix car :


 Si P < P*, le prix proposé est inférieur au prix des concurrents, il va y avoir un « oligopole de guerre », c’est-à-
dire, un alignement immédiat des concurrents sur le prix proposé et donc pas ou peu de nouveaux clients
gagnés.
 Si P > P*, le prix proposé va être supérieur à celui des concurrents, ce qui va faire que les clients seront
favorables aux autres offreurs et donc cela entrainera des ventes perdues.

La fixation du prix par l’entreprise :

La fixation des prix par l’entreprise prend un compte les coûts de production, le prix psychologique accepté par le
consommateur (après avoir réalisé une étude de marché) et l’élasticité de la demande par rapport au prix.

L’élasticité de la demande d’un bien par rapport au prix :


= rapport entre la variation relative de la demande de ce bien et de la variation relative de son prix.

e = ( Δ Q/Q) / (Δ P/P) = (Δ Q/Δ P) x P/Q

Cependant, il existe 3 cas particuliers :

 e = 0  la demande reste inchangée quel que soit la prix.

C’est le cas des produits de premières nécessités où l’effet est accentué s’il n’existe pas de produits de substitution
(ex : les pâtes remplacées par le riz ou la pomme-de-terre).

L’élasticité nulle à court terme et non nulle à long terme entraine une hausse des prix, ce qui pousse à la recherche
de nouveaux produits de substitution (ex : pétrole).

L’élasticité forte (en valeur absolue) correspond à la faible variation du prix qui entraine un changement important
de la demande (ex : les produits à la mode dont les ventes s’effondrent en période de crise et décuplent en période
de croissance).

 e > 0  la demande augmente avec le prix, c’est un paradoxe.

Biens Giffen = biens de première nécessité (ex : pain) où une hausse du prix entraine une baisse du pouvoir d’achat
des consommateurs qui sont forcés à renoncer à d’autres biens de substitution plus coûteux (ex : la viande) et à
reporter leur demande sur le premier produit.

Biens Veblen (d’après Thorstein Veblen) = biens de luxe (ex : parfum) où s’il n’est « pas assez cher » (c’est-à-dire que
son prix ne reflète pas son positionnement haut de gamme), la demande est faible (soit car la qualité est perçue
comme inférieure, soit parce qu’il n’est plus un symbole de statut). Si le prix augmente, alors la demande augmente
aussi.

 Notion d’élasticité prix croisés  rapport entre le taux de variation de la quantité demandée de bien x et le
taux de variation du prix d’un bien y (ex : TD élasticité).

eDx/ Py = (Δ Qx/Qx) / (Δ Py/Py) = (Δ Qx/ Δ Py) x (Py/Qx)


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Une élasticité croisée positive correspond aux biens substituables (ex : l’augmentation du prix d’un ticket de cinéma
augmente la demande en lecteur DVD).

Une élasticité croisée négative correspond aux biens complémentaires (ex : l’augmentation des prix des lecteurs DVD
entraîne une diminution de la demande de DVD).

Une élasticité croisée nulle corresponds aux bien indépendants.

 L’élasticité de la demande par rapport au revenu  rapport entre le taux de variation de la quantité demandée
d’un bien x et le taux de variation du revenu R.

eDx /R = (Δ Qx/Qx) / (Δ R/R) = Δ Qx/ Δ R x R/Qx

Ensuite, il existe 3 catégories de biens :

Les biens inférieurs : la demande diminue quand les revenus augmentent (élasticité-revenu négative) et la demande
augmente quand les revenus baissent (ex: produits alimentaires comme le pain ou les pommes de terre).

Les biens normaux : la demande augmente quand les revenus augmentent, dans une proportion inférieure ou égale
à 1 (élasticité-revenu comprise entre 0 et 1). On parle également de bien nécessaires (ex : nourriture).

Les biens supérieurs : la demande augmente de façon plus rapide que son revenu (élasticité-revenu strictement
supérieur à 1). (ex : biens culturels)

La fixation des prix et les interventions de l’Etat :

L’Etat intervient sur le marché et en réglemente le prix, lorsqu’il juge le prix d’équilibre inadapté ou injuste. Par
exemple, des prix injustes peuvent être : un taux d’intérêt trop élevé (emprunts), un salaire trop faible (salaire
minimum), un loyer trop élevé ou encore, des prix trop faibles pour les denrées agricoles.

Interventions de l’Etat de plusieurs manières sur un marché :


 Interdiction pure et simple (marché rendu illégal)
 Réglementation sur le produit (normes de qualité/santé/sécurité)
 Contrôle des quantité (quotas, rationnements, bons)
 Contrôle des prix (prix-plafonds, prix-planchers)
 Impôts et subventions

Le contrôle des prix est une mesure moins coûteuse qu’une subvention (qui doit être financée par les impôts).
Toutefois, un contrôle des prix peut être instauré plus rarement pour maitriser une inflation très élevée.

Prix-plafond = c’est le niveau de prix (élevé) que le vendeur s'engage à ne pas dépasser quoiqu'il arrive, bien qu'il
soit dans l'incertitude de ses couts de production. Le prix-plafond permet aux consommateurs fortunés de
consommer à un prix plus bas que le prix d’équilibre, mais en exclut d’autres du marché (files d’attente,
discrimination, …).
Prix-plancher = c’est le niveau de prix en dessous duquel un vendeur ne peut pas baisser du fait de ses coûts, et en
dessous duquel, il préfère renoncer à la vente. Parfois, le prix minimal est fixé par l’état pour un type de produit.

Prix-plancher

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Prix-plafond

E. Les raisons de l’intervention de L’état


Il existe 3 raisons à l’intervention de l’état :
 Allocation des ressources : correspond à une des fonctions de l'État visant à utiliser les ressources (financières,
humaines et matérielles) en vue de produire des biens et services collectifs.

 Redistribution des revenus : ensemble des mesures prises par l’Etat pour modifier la répartition des revenus, en
prélevant des impôts et des cotisations (prélèvements obligatoires) et en distribuant des revenus de transfert
(redistribution) aux individus dans le besoin. La redistribution des revenus permet la couverture des risques
sociaux (maladie, maternité, chômage, vieillesse).

 Stabilisation de l’économie : il s’agit de préserver les équilibres économiques (plein-emploi, stabilité des prix,
solde du commerce extérieur, croissance) afin d’obtenir une croissance soutenue, en mettant en œuvre des
politiques économiques conjoncturelles.

II/ La répartition des revenus

Valeur ajoutée = richesse produite lors du processus de production.

Répartition du revenu = partage des richesses entre les différents agents économiques. La répartition suit la
production ou l’accompagne. La répartition est aussi à l’origine de la production puisque les revenus versés
entrainent un hausse de la consommation et de l’investissement, auprès des agents producteurs.

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Action sur la demande = les administrations publiques impulsent une redistribution des revenus par les jeux de
prélèvements et de versements entre les agents économiques (mécanismes donnant lieu à des revenus de
transfert). Il s’agit de revenus sociaux permettant de fournir des revenus à ceux qui ne participent pas à l’activité de
production (chômeurs et retraités), mais aussi de corriger les inégalités les plus flagrantes de la répartition primaire.

A. La répartition primaire des revenus

Avant de répartir les revenus, il convient de déterminer le montant à répartir, pour ensuite, identifier les
bénéficiaires de la répartition et tenter d’en expliquer les mécanismes.

Répartition primaire = partage de la richesse créée entre les agents économiques qui ont participés à la production
(travail fourni, capital investi).

1. L’origine des revenus

Le passage du PIB au revenu distribuable :

PIB = richesse crée en une année par l’ensemble des agents économiques (valeurs ajoutées des unités de production
résidentes). Une partie du PIB est conservée par les entreprises pour renouveler leur équipements (=
amortissement). Une partie des richesses créées est obtenue grâce à l’utilisation de facteurs de production étrangers
(la part du PIB est à verser au reste du monde). Inversement, les revenus reçus en provenance du reste du monde
viennent grossir le montant à répartir.

Produit Intérieur Net (PIN) = PIB – amortissements


Valeur ajoutée = CA – consommation intermédiaire
Revenu National Brut (RNB) = PIB – revenus versés au reste du monde + revenus en provenance du reste du monde
Revenu National Net (RNN) = RNB – amortissements

La valeur ajoutée a donc 3 grandes destinations :


 La rémunération des salariés (principal revenu des ménages)
 L’EBE des entreprises (répartis entre ménages, sociétés et administrations)
 Le versement aux administrations d’impôts à liés à la production (revenu des administrations)

Production  apporteurs de capitaux (actionnaires , détenteurs de part sociales), valeur ajoutée des prêteurs
(banques, organismes financiers), salariés, état (impôts, charges sociales) et l’entreprise (investissements nets +
amortissements).

Les revenus primaires :

Revenus primaire des ménages = revenus d’activité + revenus mixtes + revenus de la propriété

Revenus d’activité = rémunération d’une participation directe à la production (salaires, honoraires des professions
libérales, bénéfices des entrepreneurs individuels).

Revenus de la propriété = revenus que perçoivent les propriétaires quand ils mettent à la disposition d'autres unités
institutionnelles, leurs patrimoines.

Revenus mixtes = le solde du compte d'exploitation pour les entreprises individuelles. Il contient deux éléments
indissociables : la rémunération du travail effectué par le propriétaire et son profit en tant qu'entrepreneur.

Le revenu primaire des ménages inclut l’ensemble de ces revenus. Ils rémunèrent tous une contribution à l’activité
économique, soit directe (revenus d’activité salariée ou non), soit indirecte (revenus de placements mobiliers et
immobiliers). Le revenu primaire des entreprises est constitué de la partie non distribuée de l’EBE. Le revenu
primaire des administrations comprend leur EBE et les prélèvements effectués qui permettent de produire les
services non marchands et d’assurer la redistribution.

2. Les inégalités de la répartition


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La courbe de l’éléphant : l’objectif est de représenter visuellement l’évolution de la distribution des revenus de 1988
à 2008, une période clé dans la mondialisation de l’économie.

Au niveau mondial :

abscisse = tranches de population dans la distribution de la richesse.

ordonnée = évolution (en %) des revenus réels de chaque tranche de population sur la période, c’est-à-dire le gain/
perte de pouvoir d’achat.

 Le premier point indique les 5% les plus pauvres, le second point les 10% les plus pauvres, … Le dernier point
représente le centile le plus riche du monde, ceux qu’on appelle « les 1% ».

1. Classes moyennes qui ont émergées dans


2. Classes moyennes et population dans les pays avancés (USA, Royaume-Uni, pays de l’Europe de l’Ouest, dont la
France).
3. Les personnes les plus riches, présentes partout dans le monde.

Il semble en effet que la mondialisation ait été le plus bénéfique aux classes moyennes qui ont émergées dans des
pays à fort taux de croissance, comme la Chine, l’Inde et le Brésil. Ces effets positifs se sont même ressentis sur les
« tranches » basses à l’échelle mondiale du 10 ème au 40ème centile. En revanche, pour les tranches situées entre le
75ème et le 90ème centile, l’évolution n’a pas été aussi favorable. Elle a même dans certains cas fait perdre du pouvoir
d’achat. Pour une grande partie, des classes moyennes et populaires des pays les plus riches, comme les Etats-Unis,
le Royaume-Uni et la France. Comme il est devenu plus facile d’importer des produits de l’étranger, ou de délocaliser
la production à l’étranger, les classes moyennes et populaires des pays riches ont vu leurs emplois et leurs salaire
menacés. Les entreprises ont déplacé leurs usines, embauché à l’étranger, ou acheté leurs ressources ailleurs…
Résultat : tandis que les travailleurs des pays émergents ont largement profité de la mondialisation, ceux des pays
dits « riches », eux n’en ont rien tiré.

Au niveau de la France :

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Rapport interdécile S90/S10 (ce que perçoivent en moyenne les 10% les plus favorisés et les 10% les moins favorisés)
+ coefficient de Gini.

La question du niveau de vie :

Niveau de vie = revenu disponible du ménage / nombre d’unités de consommation (UC).

Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d’un même ménage.

Les unités de consommation sont calculées de la manière suivante :


 1 UC au premier adulte du ménage
 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus
 Et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans

Constat : nette diminution des écarts de niveau de vie : le rapport est passé de 4,6 en 1970 à 3,4 en 2016. On peut
bien parler d’une baisse des inégalités qui a eu lieu entre 1970 à 1984, ensuite l’évolution est très faible à la hausse.

3. Les disparités des revenus

Disparité = modification ample, brusque ou durable que subit un indicateur par rapport aux autres éléments d'un
système économique, et qui vient rompre une situation de stabilité ou d'équilibre relatif à ces éléments.

Les disparités des revenus d’activité :

Elles portent surtout sur les salaires (essentiel des revenus d’activité des ménages français). Les inégalités salariales
dépendent principalement : de la qualification, du sexe et de l’âge des individus, du secteur d’activités, de la taille
des entreprises et de la localisation des entreprises.

Les disparités des revenus de la propriété :

Les inégalités de revenus de la propriété dépendent dans une large mesure des inégalités de patrimoine. En France,
10% des ménages possèdent plus de la moitié du patrimoine français. Un patrimoine important permet d’obtenir
des revenus conséquents, de même que des revenus élevés autorisent la constitution d’un patrimoine en rapport.
De plus, la composition des gros patrimoines apparaît beaucoup plus diversifiée et rémunératrice que celle des
petits qui, dans le meilleur des cas, se limite à la propriété de la résidence principale. Enfin, les inégalités de
patrimoine sont
fortement corrélées à l’âge des individus.

B. La redistribution des revenus

Inégalité ≠ injustice  les différences de revenus s’expliquent par la différence d’investissement en capital physique,
financier et humain.

Toutefois, l’ampleur des inégalités nous conduit à nous poser la question de l’équité de la redistribution des
revenus. Certains agents sont exclus de la répartition primaire ou perçoivent des revenus insuffisants pour faire
face à leurs besoins.

Une deuxième phase dans la répartition semble nécessaire à travers la redistribution. La redistribution regroupe les
opérations par lesquelles les administrations publiques effectuent des prélèvements et versent des revenus de
transfert.
1. Les objectifs de la redistribution

Objectifs de la redistribution :
 Protection des individus contre les risques sociaux (cessation d’activité  baise de ressources/hausse des
dépenses dû à la vieillesse, la maladie, l’invalidité, le chômage, les charges de famille, …).

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 Equité entre les individus : lutter contre les inégalités économiques et sociales en réduisant les inégalités de
revenus et en prenant en charge les individus exclus de cette répartition (ex : les personnes n’occupant pas
d’emploi) ou à lutter contre les inégalités sociales à l’aide de politiques sociales (éducation primaire et
secondaire gratuite).

2. Les logiques de la redistribution

La redistribution en France combine deux logiques :


 Principe de l’assurance : les systèmes fondés sur l’assurance exigent une cotisation préalable pour pouvoir
bénéficier de revenus de transfert en cas de risque social (ex : assurance maladie)
 Principe de la solidarité : dans les systèmes fondés sur la solidarité, les transferts sont opérés en fonction de la
situation des agents (ex : situation familiale), sans nécessiter de cotisations préalables.

 Les deux logiques peuvent se combiner pour faire face à certains risques sociaux.

Exemple : dans l’indemnisation du chômage, le principal dispositif (les allocations dégressives) repose sur une
logique d’assurance. La logique d’assistance concerne les chômeurs ayant épuisé leurs droits à l’assurance chômage,
sans avoir pu retrouver d’emploi : le régime de solidarité leur permet de conserver une indemnité réduite, les
encourageant à poursuivre leurs recherches (RSA).

3. Les deux formes essentielles de la redistribution

La redistribution est horizontale lorsqu’elle a pour objectif de couvrir certains risque sociaux, quel que soit le niveau
du bénéficiaire (exemple : les allocations familiales ou les allocations chômage).

La redistribution verticale est opérée depuis certains ménages à revenu élevé vers d’autres ménages moins aisés,
avec un objectif de réduction des inégalités (exemples : le financement de certains transferts sociaux destinés aux
ménages les moins aisés par l’impôt sur le revenu ou pas l’IFI).

La redistribution horizontale n’a pas d’objectif de réduction des inégalités, elle est simplement motivée par le
traitement des risques sociaux ; la redistribution verticale a quant à elle un objectif de resserrement de l’éventail des
revenus.

4. Les instruments principaux de la redistribution

La redistribution s’opère « en amont », c’est-à-dire au plan des prélèvements, et « en aval », lorsque l’Etat opère,
par exemple, des transferts sociaux.

Certains prélèvement participent à la redistribution dans le sens où ils permettent de réduire les inégalités de
revenus (prélèvements progressifs avec l’IRPP).

En ce qui concerne les actions redistributives, on peut distinguer les transferts sociaux proprement dits et la
fourniture de services non marchands :

 Les transferts sociaux sont des prestations monétaires (ex : allocations familiales) ou en nature ( ex :
couverture maladie universelle ) proposées aux individus exposés à certains risques sociaux et/ou justifiant d’un
certain niveau de revenu).
 La fourniture de services non marchands (=services fournis gratuitement ou à un prix de vente inférieur à leur
coût de production), constitue un outil de redistribution, car l’Etat garantit au plus grand nombre l’accès à des
services dont le coût est pris en charge par la collectivité (exemples : l’éducation ou les transports publics).

III/ Les politiques économiques structurelles

A. Définition

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Politique économique = ensemble de mesures décidées par l’état et destinées à améliorer les performances macro-
économiques nationales (stimulation de la croissance, réduction du chômages, maîtrise de l’inflation et réduction
des déficits).

Policy mix = politique qui articule de façon complémentaire la politique budgétaire et la politique monétaire ainsi
que la politique de l’emploi.

Politiques économiques structurelles = politiques économiques de moyen et long terme visant à transformer les
structure de l’économie. Les politiques structurelles non seulement favorisent la croissance économique, mais elles
préparent aussi l’avenir.

On range dans cette catégorie :


 La politique industrielle
 Les politiques visant à renforcer ou à sauvegarder la concurrence
 Les politiques visant à la création d’infrastructures publiques
 Les politiques destinées à dynamiser la recherche

B. Les instruments des politiques structurelles

1. La politique industrielle

= Une politique industrielle a pour but de relancer l'industrie en période de crise économique. Elle prend la forme de
crédits d'impôt ou de fonds d'investissement afin de soutenir l'innovation, le financement ou l'information des
entreprises ainsi que la recherche.

La politique industrielle européenne :

La politique industrielle relève essentiellement de la compétence des Etats membres, mais la Commission
Européenne prend ainsi des initiatives, sous la forme de stratégies ou de lignes directrices, afin :
 d’accompagner la politique industrielle des Etats membres
 de coordonner les actions nationales
 ou de surveiller et d’analyser l’évolution des politiques industrielles

L’Europe doit faire du marché unique un environnement attrayant pour les entreprises et les industriels. Elle doit
également s’assurer du bon fonctionnement des industries « stratégiques » (la défense, l’industries aérospatiale, la
biotechnologie, ou l’industrie chimique).
Concernant les autres industries, la Commission Européenne est particulièrement attentive à la construction
mécanique, l’automobile et l’industrie pharmaceutique. La Commission fixe les objectifs : « stimuler la croissance et
la création d’emplois en maintenant et soutenant, en Europe, une base industrielle forte, diversifiée et
concurrentielle qui offre des emplois bien rémunérés, tout en émettant moins de carbone ».

Le soutien à l’industrie européenne passe par un certain nombre d’actions :


 Une simplification des réglementations pour ne pas pénaliser, en particulier, les PME
 Un programme de protection de la propriété intellectuelle et de lutte contre la contrefaçon, qui passe
notamment par la mise en place d’un brevet européen unique ;
 L’intégration des défis énergétique (indépendance et approvisionnement) et climatique pour un développement
durable des industries européennes ;
 Le développement de pôles de compétitivité spécifiques ainsi qu’une approche, en passant notamment par des
subventions et cofinancements ;
 Un effort d’harmonisation des normes techniques et de création de nouvelles normes communes ;
 Un soutien des PME leur rendant les financements plus accessibles et les aidant à s’internationaliser ;
 Un Développement des réseaux (transports, énergie, communication) pour mieux servir les industries ;
 Un benchmarking des Etats membres selon leur compétitivité industrielle.

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La politique industrielle au niveau national (France) :

Aujourd’hui, le développement de la concurrence mondiale avec les menaces de délocalisations, la


désindustrialisation que connaît la France depuis de nombreuses années et, surtout, la faiblesse de l’innovation dans
les secteurs de haute technologie ont conduit les pouvoir publics à proposer un ensemble de mesures visant à
favoriser les coopérations entre tous les acteurs, publics et privés, de l’innovation industrielle.

Les grands axes de la politique industrielle française :


 L’accent est d’abord mis sur l’innovation dans les secteurs de haute technologie (aéronautique, spatial, chimie).

 Les partenariats constituent une dimension essentielle des projets qui se développeront avec l’aide des pouvoirs
publics ; partenariats entre industriels et chercheurs mais aussi partenariats entre PME et grandes entreprises
et, surtout entre domaine d’activités différents .

 Toutes les initiatives ont retenus les leçons des « clusters » (Silicon Valley, Bangalore en Inde) qui rassemblent
sur une même aire géographique des entreprises complémentaires (clients et fournisseurs), des institutions
publiques ou privées (recherche, enseignement) afin de créer des effets de réseaux et des externalités positives
donnant à l’activité des avantages compétitifs dans la concurrence mondiale.

 Le pôle de compétitivité vise justement à favoriser l’innovation en mettant en réseau sur un même territoire
entreprises, centres de formation et unités de recherche. Exemple : le pôle Mer Méditerranée qui regroupe 471
membres intervient sur les thématiques suivantes (543 projets labellisés avec un budget R&D de 1350 M €).

2. Les politiques visant à promouvoir la concurrence

La politique de la concurrence est un des piliers de la construction européenne. Elle fait partie des compétences de
la Communauté Economique Européenne (CEE) par le traité de Rome en 1957. Elle est ensuite considérée comme la
contrepartie de la libre-circulation des marchandises (= règles communes entre les états afin de ne pas fausser la
concurrence) découlant de la réalisation du marché unique. Cette politique comprend deux volets : les règles vis-à-
vis des entreprises et celles à l’égard des interventions de l’Etat.

Les régimes vis-à-vis des entreprises :

 L’interdiction des ententes : il s’agit d’un accord ou d’une concertation entre plusieurs entreprises dominant le
marché sur le niveau des prix ou la quantité de la production, par exemple. Si quelques entreprises dominantes
s’accordent pour baisser les prix, afin d’attirer une clientèle plus nombreuse, elles risquent d’entrainer la
disparition de plus petites entités ; qui ne pourraient suivre cette politique de baisse des prix sans mettre en péril
leur viabilité. Les ententes (ou cartels) ont donc été interdites par l’Union Européenne.

 L’interdiction des abus de position dominante : il s’agit de contrôler la conduite d’une entreprise en situation
dominante sur un marché donné (plus de 50% des parts de marché). Le traité de Rome ne condamne pas en soi
la position dominante, mais seulement son abus (= est considéré comme abusif tout comportement unilatéral
inéquitable pour les concurrents et nuisant à une situation de concurrence normale). Par exemple, si une
entreprise dispose de 80% d’un marché et décide de baisser massivement ses prix, elle agit clairement de
manière abusive et nuisible à la concurrence.

 Le contrôle des concentrations : la Commission Européenne contrôle en amont les projets de fusion présentés
par les entreprises et doit ou non donner son accord. Problème : cela peut nuire à l’émergence de géants
économiques européens capables de concurrencer les grands groupes américains ou japonais. Exemple : Dans le
secteur de la fabrication de matériel ferroviaire, la Commission européenne a refusé en 2019 l’acquisition
d’Alstom par Siemens car elle portait atteinte à la concurrence sur les marchés des systèmes de signalisation
ferroviaire et des trains à très grande vitesse.

La politique à l’égard des interventions élastiques :

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Le traité de Rome posent donc le principe général de l’interdiction des aides de l’Etats, lorsqu’elles risquent de
fausser la concurrence.

Cette règle subit des dérogations : Lorsqu’il s’agit d‘aider un secteur ou une région en difficulté, de favoriser la
recherche-développement d’actions en faveur des PME ou à la protection de l’environnement. Une dérogation est
aussi prévue pour les aides touchant à la culture et à la préservation du patrimoine. Un Etat souhaitant accorder ce
type d’aide doit préalablement obtenir l’accord de la Commission Européenne.

Un autre domaine lié aux interventions de l’Etat est celui des monopoles octroyés à des entreprises notamment dans
le cadre des missions de service public. On a ainsi assisté depuis les années 1990 à la libération d’un certain nombre
de secteurs qui relevaient dans la plupart des Etats membres d’un monopole. Exemple : dans le secteur aérien, les
lignes internationales entre Etats membres ont été ouvertes à la concurrence mais aussi dans le secteur du transport
ferroviaire où le libre accès a été étendu à l’ensemble du réseau international.

IV. La correction des dysfonctionnements de l’économie de marché


Si la première fonction de l’Etat est de mettre en place des institutions favorisant la croissance, son intervention
répond aussi à une série de dysfonctionnements intrinsèques à l’économie de marché.

A. La question des externalités

On dit qu’il y a externalité lorsque l’action de consommation ou de production d’un individu a une incidence sur le
bien-être d’un autre, sans que cette intéraction fasse l’objet d’une transaction économique.

1. Générer des externalités positives

Les agents privés ne perçoivent pas toujours toutes les conséquences de leurs décisions en matière
d’investissement. Ainsi, les investissements en recherche-développement permettent des découvertes qui profitent
ensuite à tous ceux qui entreprennent des activités de recherche (externalités de connaissances).

Et si le niveau socialement optimal de ces investissements est supérieur à celui qui résulte des décision privés, alors
l’Etat doit soutenir la recherche par une politique de subventions spécifiques (le crédit d’impôt recherche, par
exemple), ou même par une prise en charge totale si le rendement privé est quasi nul et le rendement social élevé,
comme pour la recherche fondamentale (C.N.R.S).

La formation d’un travailleur exerce également des externalités positives sur la productivité des autres travailleurs.
Or, les efforts individuels de formation sont certainement insuffisants par rapport à ceux qui seraient optimaux, c’est
pourquoi l’état finance largement ce secteur, l’éducation étant en partie gratuite.

Annexe : Pour calculer les parts de marché d’une entreprise, on peut évaluer ses parts de marché de 3 manières :

 En valeur (quel est le % de CA de Peugeot sur le marché de l’automobile) : Si le marché représente 1000 euros
de CA et que Peugeot a un CA de 200 euros, alors Peugeot possède 20% des parts du marché.
 En volume (le nombre de véhicule vendus) : sur 1000 voitures vendues sur le marché, Peugeot en a vendu 200.
Peugeot a alors 20% des parts du marché.
 En population : le nombre de client chez Peugeot par rapport à celui du reste du marché.

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