Comportement du consommateur

Examen final — Licence I Économie

Durée : 2h, aucun document autorisé, calculatrice non programmable autorisée
mai 2016

Exercice 1 : Questions diverses (7pts)

1. Qu’est-ce qu’un bien normal ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1pt

2. Qu’est-ce qu’un bien ordinaire ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1pt
3. Qu’est-ce qu’une fonction d’utilité ordinale ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1pt
4. Dans quel cas dit-on que deux biens sont complémentaires ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1pt
5. Soit un problème de consommation à deux biens décrit par deux prix p1 et p2 et un revenu
R. Quelle est la quantité maximale de bien 1 que le consommateur peut acheter ? Cette
quantité maximale varie-t-elle si le prix du bien 2 augmente ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1pt
6. Un consommateur disposant de 60 euros peut acheter deux biens notés 1 et 2, dont les prix
unitaires sont 5 et 3 euros, respectivement. D’autre part, on suppose que la consommation
du bien 2 est limitée à 15 unités. Représentez graphiquement l’ensemble de budget du
consommateur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2pts

Exercice 2 : Utilité d’un consommateur particulier (8pts)

On s’intéresse à un consommateur disposant d’un revenu R > 0 qu’il peut utiliser pour acheter
deux biens notés 1 et 2, dont les prix unitaires sont p1 et p2 , respectivement. Ses préférences sont
représentées par la fonction d’utilité U qui associe l’utilité

U (x1 ; x2 ) = (x1 − x2 )2

à chaque panier de consommation (x1 ; x2 ) ∈ R2+ , où x1 et x2 désignent les quantités consommées

en biens 1 et 2, respectivement.
1. Tracez les courbes d’indifférence de niveaux 0, 25 et 225. Commentez. . . . . . . . . . . . . . . . 2pts
2. La relation de préférences représentée par U satisfait-elle à la propriété de réflexivité ? de
complétude ? de transitivité ? de monotonie ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2pts
3. Déterminez les paniers de consommation optimaux du consommateur en fonction des prix
p1 et p2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2pts
4. Déterminez les paniers de consommation optimaux du consommateur en fonction des prix
p1 et p2 si la fonction d’utilité devient U (x1 ; x2 ) = −(x1 − x2 )2 . Proposez une représentation
graphique lorsque p1 = 2, p2 = 4 et R = 60. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2pts

1
 Exercice 3 : Demande du consommateur (9pts)

Un consommateur vient de recevoir 200 euros pour son anniversaire, et cherche à les dépenser
en achats de DVD (bien 1) et de vêtements (bien 2). Pour faire simple, on suppose que ces deux
biens sont parfaitement divisibles. Par ailleurs, le prix d’un DVD est fixé à 5 euros ; le prix d’un
vêtement est de p2 euros. Les préférences du consommateur sont représentées par la fonction
d’utilité U qui associe l’utilité
U (x1 ; x2 ) = (x1 )1/8 (x2 )7/8
à chaque panier de consommation (x1 ; x2 ) ∈ R2+ , où x1 et x2 désignent les quantités consommées
en biens 1 et 2, respectivement.
1. Écrivez le programme du consommateur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2pts
2. Déterminez le taux marginal de substitution du bien 1 en bien 2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2pts
3. Déterminez le panier optimal de consommation en fonction du prix du bien 2. . . . . . . . 2pts
4. Représentez graphiquement la courbe d’expansion du prix p2 et la courbe de demande du
bien 2 pour l’intervalle p2 = [1, 100]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2pts
5. Déterminez l’élasticité prix de la demande en DVD et l’élasticité prix croisée de la demande
en vêtements. Interprétez. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2pts

2
 Correction
Exercice 1 : Questions diverses (7pts)

1-4. cf cours.
5. La quantité maximale que le consommateur peut acheter en bien 1 est R/p1 et est indé-
pendante du prix p2 .
6. On obtient :
x2

20

Ensemble de budget

15

x1
3 12

Exercice 2 : Utilité d’un consommateur particulier (8pts)

1. Pour un niveau d’utilité u, la courbe d’indifférence CIu √

de niveau u est telle que U
√(x1 ; x2 ) =
2
u ⇐⇒ (x1 − x2 ) = u ce qui implique √ soit que x1 − x√ 2 = u, soit que x2 − x1 = u, ou, de
manière équivalente, soit x2 = x1 − u, soit x2 = x1 + u. Ainsi, seul l’écart entre les quantités
consommées compte du point de vue du consommateur ; un écart nul étant la pire situation. Pour
les trois niveaux d’utilité demandés, on obtient des segments de droite parallèles à la première
bisectrice :

3
 x2

CI225 CI25 CI0

15 CI25

5 CI225

x1
5 15

On constate que les courbes d’indifférence sont croissantes, ce qui signifie que les préférences
associées ne sont pas monotones. Par ailleurs, la courbe CI0 mise à part, chaque autre courbe
d’indifférence est constituée de deux segments de droite.
2. U (x1 ; x2 ) étant un nombre réel pour chaque panier (x1 ; x2 ), la relation de préférence associée
à U satisfait à la réflexivité, à la complétude et à la transitivité. Par la question 1, la monotonie
est violée.
3. Puisque le consommateur souhaite un écart maximum entre les quantités des deux biens
qu’il consomme, il n’achètera qu’un seul des deux biens, celui dont le prix unitaire est le plus faible.
Autrement dit, on a à faire à une solution en coin sur laquelle le panier optimal x∗ = (x∗1 , x∗2 ) est
tel que x∗1 = R/p1 et x∗2 = 0 si p1 ≤ p2 et/ou x∗1 = 0 et x∗2 = R/p2 si p1 ≥ p2 . Deux commentaires.
Premièrement, il y a deux solutions lorsque p1 = p2 . Deuxièmement, tous les paniers optimaux
sont situés sur la droite de budget en dépit du fait que les préférences du consommateurs ne soient
pas monotones.
4. A l’inverse des premières questions de l’exercice, le consommateur souhaite minimiser l’écart
entre les quantités des deux biens qu’il consomme. Par conséquent, il achètera les deux biens
en quantités identiques. Comme dans les trois premières questions, les préférences ne sont pas
monotones. Cela signifie que tout panier x = (x1 ; x2 ) dans l’ensemble de budget tel que x1 = x2
est optimal. Pour p1 = 2, p2 = 6 et R = 60, on obtient

4
 x2

15

10

paniers optimaux

x1
10 30

Les paniers optimaux sont ceux situés sur la courbe CI0 à l’intérieur de l’ensemble de budget.
Parmi ces paniers, seul (10; 10) est situé sur la droite de budget.

Exercice 3 : Demande du consommateur (10pts)

1. Le programme est 
 max 2 (x1 )1/8 (x2 )7/8
(x1 ;x2 )∈R+
 s.c. 200 ≥ 5x + p x .
1 2 2

2. Puisque U est de type Cobb-Douglas, T mS12 est égal au rapport des utilités marginales.
On a
∂U (x1 ; x2 ) 1
= (x1 )−7/8 (x2 )7/8 ,
∂x1 8
et
∂U (x1 ; x2 ) 7
= (x1 )1/8 (x2 )−1/8 ,
∂x2 8
si bien que
(1/8)(x1 )−7/8 (x2 )1/8 x2
T mS12 (x1 ; x2 ) = 1/8 −1/8
= .
(7/8)(x1 ) (x2 ) 7x1
4. Les préférences du consommateur étant représentées par une fonction d’utilité Cobb-Douglas,
on peut appliquer la règle du point de tangence. Le panier optimal est unique, et solution du sys-
tème donné par : 
5
T mS12 (x∗ ) =

p
 200 = 5x∗ + p x2∗
1 2 2

5
A l’aide de la réponse à la question précédente, la première équation se réécrit
x∗2 5 ∗ 35x∗1
= ⇐⇒ x 2 = (1)
7x∗1 p2 p2

En insérant (1) dans la contrainte de budget, on obtient

35 ∗
200 = 5x∗1 + p2 × x ⇐⇒ x∗1 = 5
p2 1
et par conséquent
35 × 5 175
x∗2 = = .
p2 p2
5. Pour la courbe d’expansion du prix p2 , on trace une droite verticale puisque la quantité x∗1
est indépendante de p2 . Graphiquement :

x2

x∗2 (1) = 175

x∗2 (100) = 1.75 x1

x∗1 =5

La fonction de demande passe notamment par les points (5; 35), (30; 5.83), (100; 1.75) et est
de la forme :

6
x∗2 (p2 ) = 175/p2

35

5.83

1.75
p2
5 30 100

6. Puisque la fonction de demande x∗2 (p2 ) est dérivable en p2 , on a

∂x∗2 (p2 ) p2 −175 p2

εdp22 = × ∗ ⇐⇒ 2
× = −1.
∂p2 x1 (p2 ) 175/p2

Ce résultat signifie qu’une variation du prix des vêtements d’un certain pourcentage entraine une
baisse du même pourcentage de la demande en vêtements. Par ailleurs, x∗1 = 5, ce qui implique
directement que l’élasticité prix croisée de la demande en DVD est égale à 0.