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6 décembre 2021
2
Table des matières
1 Microéconomie 2 5
1.1 Thèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Plan du cours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3 Comportement du monopole 15
4 Le monopole naturel 25
6 Oligopoles 49
6.1 Cournot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
6.2 Stackelberg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
6.3 Cartels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
3
4 TABLE DES MATIÈRES
Chapitre 1
Microéconomie 2
1.1 Thèmes
Les principaux thèmes abordés dans ce cours sont les suivants :
— structures de marché
— pouvoir de marché
— principes de tarification
— comportements stratégiques
— problèmes d’information
1.2 Bibliographie
Le cours ne nécessite pas de se référer à un manuel. Néanmoins, pour ceux
qui souhaitent des éclairages différents sur les notions abordés, voici quelques
références utiles :
5
6 CHAPITRE 1. MICROÉCONOMIE 2
Et enfin une référence avancée, pour ceux qui cherchent les fondements mathé-
matiques (en anglais) :
— Mas-Colell et al. [1995] Microeconomic Theory
Concurrence pure et
parfaite
𝑄(𝑝) = 10 − 𝑝
7
8 CHAPITRE 2. CONCURRENCE PURE ET PARFAITE
10
prix
Demande inverse
10
quantité
En général, comme on peut le voir sur la figure 2.2, il est possible de calculer le
surplus en utiliser la formule donnant l’aire d’un triangle. Ici, on obtient :
1
𝑆𝑐 = (10 − 2) ⋅ (8 − 0) = 32
2
Les consommateurs “gagnent” donc 32 par rapport à la situation où ils devraient
payer chacun leur prix de réserve.
Exercice 2.2. On considère une firme faisant face à la contrainte technologique
donnée par la fonction de coût total :
𝐶(𝑞) = 𝑞 2 + 10𝑞
10
prix
Demande inverse
Surplus du consommateur
p∗=2
q∗=8 10
quantité
𝐶𝑚 (𝑞) = 𝐶 ′ (𝑞) = 2𝑞 + 10
100
75 Offre
prix
50
25
0
0 25 50 75 100
quantité
100
Surplus du consommateur
Offre
∗
p =70
prix
Surplus du producteur
Demande globale
10
0 q∗=30 100
quantité
Le surplus total est la somme des surplus des producteurs et des consomma-
teurs :
𝑆𝑡𝐶𝑃 𝑃 = 𝑆𝑐 + 𝑆𝑝 = 1350
100
Surplus du consommateur
pE=80
Offre
Surplus du producteur
prix
50
Demande globale
10
0 qE=20 100
quantité
Le surplus total est dans ce cas l’aire du trapèze bleu et rouge. Il nous faut
obtenir le point sur la courbe d’offre pour la quantité 𝑞 𝐸 . En ce point, le prix
est 𝑆(𝑞 𝐸 ) = 50.
1
𝑆𝑡 = (100 − 10 + 80 − 50) × (20 − 0) = 1200 < 𝑆𝑡𝐶𝑃 𝑃
2
100Surplus du consommateur
pE=95
Offre
prix
20 Demande globale
Surplus du producteur
10
0 qE=5 100
quantité
Le surplus total est dans ce cas l’aire du trapèze bleu et rouge. Il nous faut
obtenir le point sur la courbe d’offre pour la quantité 𝑞 𝐸 . En ce point, le prix
est 𝑆(𝑞 𝐸 ) = 20.
1 825
𝑆𝑡 = (100 − 10 + 95 − 20) × (5 − 0) = = 412.5 < 𝑆𝑡𝐶𝑃 𝑃
2 2
Le surplus total est dans ce cas aussi plus faible qu’en CPP.
Ces deux situations illustrent les deux cas qui s’écartent de la CPP : un prix
plus élevé ou un prix plus faible. Dans les deux cas, on voit que le surplus total
est plus faible. Ce serait vrai pour n’importe quel prix différent du prix de la
concurrence pure et parfaite. On illustre ainsi le fait que l’équilibre de CPP
maximise le surplus total.
14 CHAPITRE 2. CONCURRENCE PURE ET PARFAITE
Chapitre 3
Comportement du
monopole
1. Non, cf cours.
2. Vrai, cf cours.
3. Si l’élasticité prix de la demande est infini.
4. On a d’après la définition de l’indice de Lerner :
𝑃 (𝑞 ∗ ) − 𝐶𝑚 (𝑞 ∗ ) 1
𝐿= = = 0.45
𝑃 (𝑞 ∗ ) ∣𝜀𝑝/𝑞 (𝑞 ∗ )∣
Exercice 3.2. On considère une entreprise en monopole sur son marché dont
la fonction de coût est :
1 2
𝐶(𝑞) = 𝑞 + 15𝑞 + 500
20
15
16 CHAPITRE 3. COMPORTEMENT DU MONOPOLE
𝑃 (𝑞) = 45 − 0, 2𝑞
∗ ∗
1. Déterminer le prix 𝑝𝑚 et la quantité 𝑞𝑚 d’équilibre du monopole.
2. Les représenter graphiquement.
3. Calculer l’élasticité prix de la demande au point d’équilibre. Interpréter
le résultat.
4. Calculer le surplus des consommateurs et le profit du monopole.
5. Déterminer le prix et la quantité correspondant à l’optimum de Pareto
(concurrence pure et parfaite). Montrer que dans cette situation le surplus
des consommateurs et le surplus social sont plus élevés, et que le profit
du producteur est plus faible.
6. Calculer la charge morte du monopole.
𝑅𝑚 (𝑞 ∗ ) = 𝐶𝑚 (𝑞 ∗ )
Ici, on a :
1
𝐶𝑚 (𝑞 ∗ ) = 𝑞 + 15
10
Et :
1
𝑅(𝑞) = 𝑞𝑃 (𝑞) = 45𝑞 − 𝑞 2
5
Donc :
2
𝑅𝑚 (𝑞) = 45 − 𝑞
5
À l’optimum, on doit donc avoir :
1 ∗
45 − 25 𝑞 ∗ = 10 𝑞 + 15
1 ∗
⇔ 30 = 2 𝑞
⇔ 𝑞 ∗ = 60
′ 2
𝑅𝑚 (𝑞) = −
5
′ 1 ′
𝐶𝑚 (𝑞) = > 𝑅𝑚 (𝑞)
10
La condition du second est bien vérifiée, nous avons bien un maximum
ici. Finalement, le prix est 𝑝∗ = 𝑃 (𝑞 ∗ ) = 33.
17
45
p∗CPP=25
21
15
Rm demande (P)
q∗m=60 q∗CPP=100
quantité
45
15
Rm demande (P)
q∗m=60 q∗CPP=100
quantité
Le profit du producteur est le surplus diminué du coût fixe, qui vaut ici 500. Le
profit vaut donc 400. Le surplus total est la somme des surplus des consomma-
teurs et du producteur, soit 𝑆𝑇 = 1260.
5. En CPP, le prix est fixé par le marché et le prix est égal au coût marginal.
On a (ici 𝑞 ∗ et 𝑝∗ sont différents des parties précédentes) :
𝐶𝑚 (𝑞 ∗ ) = 𝑃 (𝑞 ∗ ) = 𝑝∗
Soit :
1 ∗ 1
𝑞 + 15 = 45 − 𝑞 ∗
10 5
En résolvant l’équation, on obtient 𝑞 ∗ = 100 et on peut en déduire
𝑝∗ = 25. Pour calculer les surplus, on commence par la représentation
graphique.
On calcule l’aire du triangle vert pour obtenir le surplus total des consomma-
teurs. Il vaut 1000, ce qui est supérieur au surplus obtenu en monopole.
On calcule l’aire du triangle rouge pour obtenir le surplus total du producteur.
Il vaut 500. Si maintenant on enlève le coût fixe pour obtenir le profit, on obtient
un profit nul. Il est donc plus faible qu’en monopole.
Le surplus total en CPP vaudrait donc 1500, ce qui est supérieur au surplus
total obtenu en monopole.
19
45
p∗CPP=25
21
Sp
15
Rm demande (P)
q∗m=60 q∗CPP=100
quantité
𝑃 (𝑞) = 250 − 𝑞
𝑅𝑚 (𝑞 ∗ ) = 𝐶𝑚 (𝑞 ∗ )
Ici, on a :
𝐶𝑚 (𝑞 ∗ ) = 𝐶 ′ (𝑞) = 8𝑞 + 10
Et :
𝑅(𝑞) = 𝑞𝑃 (𝑞) = 250𝑞 − 𝑞 2
Donc :
𝑅𝑚 (𝑞) = 𝑅′ (𝑞) = 250 − 2𝑞
À l’optimum, on doit donc avoir :
250 − 2𝑞 ∗ = 8𝑞 ∗ + 10
⇔ 240 = 10𝑞 ∗
⇔ 𝑞∗ = 24
Le profit est bien positif, ce qui est la dernière condition à vérifier pour
l’optimum.
𝐶𝑚 (𝑞 ∗ ) = 𝑃 (𝑞 ∗ ) = 𝑝∗
Soit :
8𝑞 ∗ + 10 = 250 − 𝑞 ∗
21
∗
En résolvant l’équation, on obtient 𝑞𝐶𝑃 𝑃 = 80/3 et on peut en déduire
∗
𝑝𝐶𝑃 𝑃 = 670/3. On peut maintenant calculer le profit de la même manière
que dans la question précédente, et on obtient 𝜋𝐶𝑃 𝑃 (𝑞𝐶𝑃
∗
𝑃 ) = 22000/9 <
𝑀
𝜋 . Le profit du producteur en concurrence pure et parfaite est inférieur
au profit en monopole. La quantité produite est supérieure et le prix du
bien échangé inférieur.
250
∗
p∗CPP
pm
Rm(qm)
prix
Cm
Rm demande (P)
10
q∗CPP
m
125 250
quantité
(250 − 226)(24 − 0)
𝑆𝑐 = = 288
2
Le surplus du producteur s’obtient en calculant l’aire du trapèze rouge, ou bien
en ajoutant le coût fixe (400 ici) au profit calculé à la question 1 :
250
∗
Sc
p∗CPP
pm
Perte sèche
Rm(qm)
Sp
prix
Cm
Rm demande (P)
10
q∗CPP
m
125 250
quantité
250
∗ Sc
p∗CPP
pm
Rm(qm)
Sp
prix
Cm
Rm demande (P)
10
q∗CPP
m
125 250
quantité
0 = 𝑅𝑚 (𝑞 ∗ ) = 250 − 2𝑞 ∗
Le monopole naturel
Exercice 4.1. On considère une entreprise en monopole sur son marché dont
la fonction de coût est :
5 3
𝐶(𝑞) = 𝑞 − 40𝑞 2 + 340𝑞
3
et qui fait face à la fonction de demande inverse :
∗ ∗
1. Calculer les grandeurs d’équilibre du monopole (𝑝𝑚 , 𝑞𝑚 ).
2. Calculer le prix et la quantité d’équilibre de la concurrence pure et par-
∗ ∗
faite (𝑝𝑐𝑝𝑝 , 𝑞𝑐𝑝𝑝 ).
3. Calculer le profit du monopole dans ces deux situations. Interpréter le
résultat.
4. Représenter graphiquement le coût marginal, le coût moyen, la demande
et la recette marginale. Représenter la variation du profit du monopole
entre ces deux situations.
5. Calculer le prix et la quantité assurant l’équilibre des finances du mo-
nopole, (𝑝𝐵 , 𝑞𝐵 ). Comparer cette situation à l’optimum de Pareto de la
concurrence pure et parfaite. Conclure.
𝑅𝑚 (𝑞 ∗ ) = 𝐶𝑚 (𝑞 ∗ )
Ici, on a :
𝐶𝑚 (𝑞 ∗ ) = 𝐶 ′ (𝑞) = 5𝑞 2 − 80𝑞 + 340
25
26 CHAPITRE 4. LE MONOPOLE NATUREL
Et :
𝑅(𝑞) = 𝑞𝑃 (𝑞) = 500𝑞 − 50𝑞 2
Donc :
𝑅𝑚 (𝑞) = 𝑅′ (𝑞) = 500 − 100𝑞
À l’optimum, on doit donc avoir :
500 − 100𝑞 ∗ = 5𝑞 ∗2 − 80𝑞 ∗ + 340
⇔ 5𝑞 + 20𝑞 ∗ − 160 = 0
∗2
⇔ 𝑞 ∗2 + 4𝑞 ∗ − 32 = 0
On doit donc résoudre une équation du second degré pour obtenir le
résultat. On commence par calculer le discriminant :
On en déduit que :
−4 ± 12
𝑞8 = = 4 ou − 8
2
La solution 𝑞 ∗ = −8 est impossible, car les quantités sont forcément
∗
positives. La seule solution est donc 𝑞𝑚 = 4. Remarquez qu’il est possible
de “voir” sur l’équation du second degré que 4 était une racine et de se
passer du calcul du discriminant. On vérifie aussi la condition de second
ordre :
′
𝑅𝑚 (𝑞 ∗ ) < 𝐶𝑚
′
(𝑞 ∗ )
′
𝑅𝑚 (𝑞) = −100
′
𝐶𝑚 (𝑞) = 10𝑞 − 80
En évaluant la dérivée du coût marginal en 𝑞 ∗ , on a 𝐶𝑚 (𝑞 ∗ ) = 10×4−80 =
−40 > 𝑅𝑚 (𝑞 ∗ ) La condition du second est bien vérifiée, nous avons bien
un maximum ici. Nous calculerons le profit à la question 3, nous n’allons
∗ ∗
donc pas le faire ici. Le prix est 𝑝𝑚 = 𝑃 (𝑞𝑚 ) = 300.
2. En CPP, le prix est fixé par le marché, le producteur le considère comme
une donnée dans son optimisation. La courbe d’offre est égal à la courbe
de coût marginal. À l’équilibre en CPP, l’offre est égale à la demande.
On obtient (ici 𝑞 ∗ et 𝑝∗ sont différents de la partie précédente) :
𝐶𝑚 (𝑞 ∗ ) = 𝑃 (𝑞 ∗ ) = 𝑝∗
Soit :
500 − 50𝑞 ∗ = 5𝑞 ∗2 − 80𝑞 ∗ + 340
⇔ 5𝑞 − 30𝑞 ∗ − 160 = 0𝑞 ∗
∗2
⇔ 𝑞 ∗2 − 6𝑞 ∗ − 32 = 0𝑞 ∗
On doit donc résoudre une équation du second degré pour obtenir le
résultat. On commence par calculer le discriminant :
On en déduit que :
√
6± 41 √ √
∗
𝑞 = =3+ 41 ou 3 − 41
2
√
La solution 𝑞 ∗ = 3 − 41 < 0 est impossible, car les quantités
√ sont
∗
forcément positives. La seule solution
√ est donc 𝑞𝐶𝑃 𝑃 = 3 + 41 ≈ 9.4.
∗
On peut en déduire 𝑝𝐶𝑃 𝑃 = 50(7 − 41) ≈ 29.84.
3. On calcule maintenant les profits. En monopole :
∗ ∗ ∗ ∗ ∗ 5 1120
𝜋(𝑝𝑚 , 𝑞𝑚 ) = 𝑝𝑚 𝑞𝑚 −𝐶(𝑞𝑚 ) = 4×300− 43 +40×42 −340×4 = ≈ 373, 33
3 3
En concurrence pure et parfaite :
∗ ∗ ∗ ∗ ∗
𝜋(𝑝𝐶𝑃 𝑃 , 𝑞𝐶𝑃 𝑃 ) = 𝑝𝐶𝑃 𝑃 𝑞𝐶𝑃 𝑃 − 𝐶(𝑞𝐶𝑃 𝑃 ) ≈ −765
⇔ 𝑃 (𝑞𝐵 ) = 𝐶𝑀 (𝑞𝐵 )
On oblige ainsi le monopole à fixer le prix à son coût moyen, ce qui est une
manière de réguler un monopole naturel. On a 𝐶𝑀 (𝑞) = 53 𝑞 2 − 40𝑞 + 340
On résout ainsi le problème :
500 − 50𝑞𝐵 = 53 𝑞𝐵
2
− 40𝑞𝐵 + 340
5 2
⇔ 3 𝑞𝐵 + 10𝑞𝐵 − 160 = 0
2
⇔ 𝑞𝐵 + 6𝑞𝐵 − 96 = 0
On doit donc résoudre une équation du second degré pour obtenir le
résultat. On commence par calculer le discriminant :
On en déduit que :
√
−6 ± 2 105 √ √
𝑞𝐵 = = −3 + 105 ou − 3 − 105
2
28 CHAPITRE 4. LE MONOPOLE NATUREL
500
340
p∗m Rm
prix
πm
pB
CM(q∗CPP)
CM
− πCPP Cm
p∗CPP
0
0 q∗m qB q∗CPP 12
quantité
√
La solution 𝑞𝐵 = −3 − 105 < 0 est impossible, car les quantités
√ sont
forcément positives. La seule solution
√ est donc 𝑞 𝐵 = −3 + 105 ≈ 7.25.
On peut en déduire 𝑝𝐵 = 50(13 − 105) ≈ 137.65.
∗ ∗
On observe que 𝑝𝐵 > 𝑝𝐶𝑃 𝑃 et 𝑞𝐵 < 𝑞𝐶𝑃 𝑃 , mais en échange, le monopole
est à l’équilibre financier et produira. La situation n’est pas optimale au
sens de Pareto, et il y aura une charge morte, mais l’optimum de Pareto
est inatteignable sans subventionner le monopole. Il est impossible de
le forcer à tarifer au coût marginal, en utilisant par exemple un prix
maximal, car il ferait alors des pertes et ne produirait simplement pas.
La solution de la tarification au coût moyen est en quelques sorte la
deuxième meilleure solution possible, mais c’est la seule faisable.
𝑞2
𝐶(𝑞) = 100 +
2
∗ ∗ ∗ ∗ ∗ 102
𝜋(𝑞𝑚 , 𝑝𝑚 ) = 𝑝𝑚 𝑞𝑚 − 𝐶(𝑞𝑚 ) = 20 × 10 − (100 + ) = 50 > 0
2
Le profit est bien positif. À l’optimum, 10 unités sont échangées sur ce
marché, au prix de 20. Le monopole réalise alors un profit de 50.
30 CHAPITRE 4. LE MONOPOLE NATUREL
30
demande (P)
p∗m
prix
p∗CPP SCPP
t
Cm
Sm
t
Rm
0
0 q∗m q∗CPP
quantité
1 1
𝑆𝑐𝑚 = ∗
(30 − 𝑝𝑚 ∗
) × 𝑞𝑚 = (30 − 20) × 10 = 50
2 2
Le surplus du monopole est donné par :
Pour calculer les surplus avec la tarification au coût marginal, nous de-
vons commencer par calculer les quantités et prix de l’échange. Nous
avons l’équation suivante dans cette configuration :
𝐶𝑚 (𝑞 ∗ ) = 𝑃 (𝑞 ∗ ) = 𝑝∗
31
Soit :
𝑞 ∗ = 30 − 𝑞 ∗ ⇔ 𝑞𝐶𝑃
∗
𝑃 = 15
Et :
∗ ∗ ∗
𝑝𝐶𝑃 𝑃 = 𝑃 (𝑞 ) = 𝑞 = 15
1 1 225
𝑆𝑐𝐶𝑃 𝑃 = ∗
(30 − 𝑝𝐶𝑃 ∗
𝑃 ) × 𝑞𝐶𝑃 𝑃 = (30 − 15) × 15 = > 𝑆𝑐𝑚
2 2 2
Le surplus du producteur est :
1 ∗ 1 225
𝑆𝑝𝐶𝑃 𝑃 = (𝑝 ∗
− 0) × 𝑞𝐶𝑃 𝑃 = (30 − 15) × 15 = < 𝑆𝑝𝑚
2 𝐶𝑃 𝑃 2 2
On en déduit que le surplus total est :
225 225
𝑆𝑡𝐶𝑃 𝑃 = 𝑆𝑐𝐶𝑃 𝑃 + 𝑆𝑝𝐶𝑃 𝑃 = + = 225 > 𝑆𝑡𝑚
2 2
Le surplus collectif est plus important quand l’État impose une tarifica-
tion au coût marginal que quand il le laisse choisir sa quantité ou son
prix.
4. Avec cette nouvelle fonction de coût, le coût marginal devient :
1
𝐶𝑚 (𝑞) =
2
La tarification au coût marginal donnerait donc un prix de l’échange de
𝑝∗ = 1/2. On peut calculer le coût moyen d’une unité produite :
𝐶(𝑞) 100 1 1
𝐶𝑀 (𝑞) = = + > = 𝑝∗
𝑞 𝑞 2 2
𝐶𝑀 (𝑞 ∗ ) = 𝑃 (𝑞 ∗ ) = 𝑝∗
32 CHAPITRE 4. LE MONOPOLE NATUREL
30
demande (P)
prix
St
CM
p∗
0.5
0 Cm
0 q∗
quantité
Solution (Solution de l’exercice 4.2). En lisant les données, nous pouvons écrire
les fonctions de coût marginal et de coût moyen :
𝐶𝑚 (𝑞) = 10 𝐶𝑀 (𝑞) = 10
𝑅𝑚 (𝑞 ∗ ) = 𝐶𝑚 (𝑞 ∗ )
Ici, on a :
1 2
𝑅(𝑞) = 𝑞𝑃 (𝑞) = 20𝑞 − 𝑞
50
Donc :
1
𝑅𝑚 (𝑞) = 𝑅′ (𝑞) = 20 − 𝑞
25
À l’optimum, on doit donc avoir :
1 ∗
20 − 25 𝑞𝑚 = 10
∗
⇔ 𝑞𝑚 = 250
′ ′
𝐶𝑚 (𝑞) = 10 > 𝑅𝑚 (𝑞)
La condition du second est bien vérifiée, nous avons bien un maximum
∗ ∗
ici. Le prix est 𝑝𝑚 = 𝑃 (𝑞𝑚 ) = 15 > 10 = 𝐶𝑀 (𝑞). Le prix est supérieur
au coût moyen, donc les profits seront positifs. À l’optimum, 250 unités
sont échangées sur ce marché, au prix de 15€.
Résolvons maintenant le problème en concurrence pure et parfaite. La
condition d’équilibre en concurrence pure et parfaite est :
𝐶𝑚 (𝑞 ∗ ) = 𝑃 (𝑞 ∗ ) = 𝑝∗
Soit :
1 ∗ ∗ ∗
10 = 20 − 𝑞 ⇔ 𝑞𝐶𝑃 𝑃 = 500 > 𝑞𝑚
50 𝐶𝑃 𝑃
Et :
∗ ∗ ∗
𝑝𝐶𝑃 𝑃 = 𝑃 (𝑞 ) = 10 < 𝑝𝑚
𝑅𝑚 (𝑞 ∗ ) = 𝐶𝑚 (𝑞 ∗ )
Ici, on a :
1 2
𝑅(𝑞) = 𝑞𝑃 (𝑞) = 20𝑞 − 𝑞
50
Donc :
1
𝑅𝑚 (𝑞) = 𝑅′ (𝑞) = 20 − 𝑞
25
À l’optimum, on doit donc avoir :
1 ∗
20 − 25 𝑞𝑚 = 12
∗
⇔ 𝑞𝑚 = 200
35
′
𝑅𝑚 (𝑞 ∗ ) < 𝐶𝑚
′
(𝑞 ∗ )
′
𝑅𝑚 (𝑞) = −1/25
′ ′
𝐶𝑚 (𝑞) = 12 > 𝑅𝑚 (𝑞)
𝐶𝑚 (𝑞 ∗ ) = 𝑃 (𝑞 ∗ ) = 𝑝∗
Soit :
1 ∗ ∗ ∗
12 = 20 − 𝑞 ⇔ 𝑞𝐶𝑃 𝑃 = 400 > 𝑞𝑚
50 𝐶𝑃 𝑃
Et :
∗ ∗ ∗
𝑝𝐶𝑃 𝑃 = 𝑃 (𝑞 ) = 12 < 𝑝𝑚
20
demande (P)
p∗mt Rm
prix
p∗m
p∗CPPt Ctm
p∗CPP Cm
0
0 q∗mt q∗m q∗CPPt q∗CPP
quantité
𝐶(𝑞) = 3𝑞 2
𝑃 (𝑞) = 1200 − 𝑞
𝑅𝑚 (𝑞 ∗ ) = 𝐶𝑚 (𝑞 ∗ )
Ici, on a :
𝑅(𝑞) = 𝑞𝑃 (𝑞) = 1200𝑞 − 𝑞 2
37
Et :
𝐶𝑚 (𝑞) = 𝐶 ′ (𝑞) = 6𝑞
Donc :
𝑅𝑚 (𝑞) = 𝑅′ (𝑞) = 1200 − 2𝑞
À l’optimum, on doit donc avoir :
∗ ∗
1200 − 2𝑞𝑚 = 6𝑞𝑚
∗
⇔ 𝑞𝑚 = 150
𝐶𝑚 (𝑞 ∗ ) = 𝑃 (𝑞 ∗ ) = 𝑝∗ (= 𝑝𝑚𝑎𝑥 )
Soit :
∗ ∗ ∗ 1200 ∗
6𝑞𝐶𝑃 𝑃 = 1200 − 𝑞𝐶𝑃 𝑃 ⇔ 𝑞𝐶𝑃 𝑃 = > 150 = 𝑞𝑚
7
Et :
7200
𝑝𝑚𝑎𝑥 = 𝑃 (𝑞 ∗ ) = ∗
< 1050 = 𝑝𝑚
7
7200
L’État doit donc fixer un prix plafond de 7 ≈ 3600€ pour maximiser
le surplus total.
38 CHAPITRE 4. LE MONOPOLE NATUREL
𝑅𝑚 (𝑞 ∗ ) = 𝐶𝑚 (𝑞 ∗ )
Avec :
𝑅𝑚 (𝑞) = 1200 − 2𝑞
À l’optimum, on doit donc avoir :
∗ ∗
1200 − 2𝑞𝑚 = 6𝑞𝑚 + 40
∗
⇔ 𝑞𝑚 = 145
À l’optimum avec une taxe unitaire de 40€, 145 unités sont échangées sur
ce marché, au prix de 1055€. Le monopole réalise alors un profit de 84
100€. L’augmentation du prix est de 5€, cela signifie que 35€ de la taxe
sera payée par le monopole. Nous sommes ici dans un cas où le monopole
supportera l’essentiel du prix de la taxe.
Chapitre 5
Politique tarifaire du
monopole
Exercice 5.1. Pour chacune des pratiques ci-dessous, dites s’il s’agit de discri-
mination au deuxième ou au troisième degré.
1. 3e degré
2. 2e degré
3. 3e degré
4. 2e degré
39
40 CHAPITRE 5. POLITIQUE TARIFAIRE DU MONOPOLE
et à la fonction de coût :
𝐶(𝑞) = 25 + 10𝑞.
−2𝑞1∗ + 90 = 0 ⇔ 𝑞1∗ = 45
Et 𝑝1∗ = 𝑃 (𝑞1∗ ) = 100 − 45 = 55. On peut maintenant étudier la maximi-
sation sur le groupe 2, en calculant la dérivée partielle du profit suivant
q_2 :
𝜕𝜋
= 𝑝2 − 𝐶𝑚 (𝑞1 + 𝑞2 )
𝜕𝑞2
41
𝜕𝜋 ∗
En utilisant la condition du premier ordre, 𝜕𝑞2 (𝑞2 ) = 0, on obtient :
𝑝2∗ = 10
100
Sc
prix
p∗1
Sp
Sc
p∗2 Cm
demande (P)
0
0 q∗1 q∗2
quantité
Les quantités vendues au prix 𝑝2∗
par le producteur sont produites au coût
marginal. Il n’en retire donc aucun surplus. Le seul surplus obtenu par le
monopole discriminant l’est quand il vend les unités vendues au prix 𝑝1∗ . On
remarque alors que le surplus obtenu est donné par un rectangle :
1 1
𝑆𝑐 = ((100 − 𝑝1∗ ) × (𝑞1∗ − 0) + (𝑞2∗ − 𝑞1∗ )(𝑝1∗ − 𝑝2∗ )) = (452 +452 ) = 452 = 2025
2 2
42 CHAPITRE 5. POLITIQUE TARIFAIRE DU MONOPOLE
Exercice 5.3. L’entreprise de surgelés Equus vend des lasagnes au cheval sur
deux marchés : le marché standard et le marché du hard discount. Sur le premier
marché les lasagnes sont directement vendues sous la marque Equus ; sur le
second elles sont vendues moins chères sous la marque Fer-à-Cheval.
𝑝 1
𝜀𝑞/𝑝 = ′
𝑄(𝑝) 𝑄 (𝑝)
On a donc :
𝑝 𝐴𝜀
𝜀𝑞/𝑝 = 𝐴
× =𝜀
𝑝𝜀
𝑝𝜀+1
Les puissances et les A se simplifiant. On a donc bien le résultat demandé.
2. On remarque que les fonctions de demande donnée pour les consomma-
teurs des deux marques ont la forme donnée dans la question 1., avec
𝐴 = 10000 et 𝜀𝐸 = 2 et 𝜀𝐹 = 4.
a. On a ici une discrimination du 3e degré. Le producteur répartit la
production entre les deux groupes de manières à égaliser les revenus
marginaux des deux groupes :
∗
𝑅𝑚𝐸 (𝑞𝐸 ) = 𝑅𝑚𝐹 (𝑞𝐹∗ )
Or par définition :
𝑞𝑖
𝑅𝑚𝑖 (𝑞𝑖 ) = 𝑃𝑖 (𝑞𝑖 ) − 𝑞𝑖 𝑃𝑖′ (𝑞𝑖 ) = 𝑃𝑖 (𝑞𝑖 ) (1 + 𝑃 ′ (𝑞 ))
𝑃𝑖 (𝑞𝑖 ) 𝑖 𝑖
On reconnaît à gauche l’expression de l’élasticité prix de la demande
du groupe 𝑖, on a donc :
1
𝑅𝑚𝑖 (𝑞𝑖 ) = 𝑃𝑖 (𝑞𝑖 ) (1 − )
|𝜀𝑞𝑖 /𝑝 (𝑞𝑖 )|
𝑞2
𝐶(𝑞) = 30 − 𝑞 +
2
Il existe deux types de consommateurs (A et B) dont les fonctions de demande
sont respectivement :
𝑃𝐴 (𝑞𝐴 ) = 64 − 4𝑞𝐴
et :
𝑃𝐵 (𝑞𝐵 ) = 32 − 2𝑞𝐵
1. D’après l’équation (5.1), on doit calculer le revenu marginal sur chacun des
marché et le coût marginal total. Le coût marginal total :
𝐶𝑚 (𝑞) = 𝐶 ′ (𝑞) = −1 + 𝑞
Nous avons donc une relation entre 𝑞𝐴 et 𝑞𝐵 . La deuxième étape est d’utiliser
l’égalité entre le coût marginal total et un des revenu marginal. Ici, nous allons
utiliser 𝑅𝑚𝐴 (𝑞𝐴 ) = 𝐶𝑚 (𝑞𝐴 + 𝑞𝐵 ) et l’égalité trouvée avant pour remplacer 𝑞𝐵 :
73 58
Une fois 𝑞𝐴 trouvée, on peut en déduire 𝑞𝐵 = 2 × 11 −8 = 11 , et enfin calculer
les prix :
73 412
𝑝𝐴 = 𝑃𝐴 (𝑞𝐴 ) = 64 − 4𝑞𝐴 = 64 − 4 =
11 11
58 236
𝑝𝐵 = 𝑃𝐵 (𝑞𝐵 ) = 32 − 2𝑞𝐵 = 32 − 2 =
11 11
On a ainsi trouvé les quantités et prix pour chaque groupe. 2. On a maintenant
une nouvelle demande inverse pour le groupe B, on doit donc changer la recette
et la recette marginale du groupe B.
2
𝑅𝐵 (𝑞𝐵 ) = 𝑞𝐵 𝑃 (𝑞𝐵 ) = 64𝑞𝐵 − 2𝑞𝐵
′
𝑅𝑚𝐵 (𝑞𝐵 ) = 𝑅𝐵 (𝑞𝐵 ) = 64 − 4𝑞𝐵
130
On peut donc en déduire 𝑞𝐵 = 11 . On peut en déduire les prix pour chaque
groupe :
65 444
𝑝𝐴 = 𝑃𝐴 (𝑞𝐴 ) = 64 − 4𝑞𝐴 = 64 − 4 =
11 11
130 444
𝑝𝐵 = 𝑃𝐵 (𝑞𝐵 ) = 64 − 2𝑞𝐵 = 64 − 2 =
11 11
Les prix sur les deux marchés sont égaux.
46 CHAPITRE 5. POLITIQUE TARIFAIRE DU MONOPOLE
𝑃1 (𝑞1 ) = 60 − 5𝑞1
𝐶(𝑞) = 50 + 20𝑞
du monopole.
Solution (Réponses à l’exercice 5.5). Nous sommes dans une situation de discri-
mination au troisième degré. 1. On veut utiliser l’équation (5.1) : à l’équilibre
du monopole discriminant au 3e degré, le coût marginal total est égal au revenu
marginal obtenu de chacun des groupes. Le coût marginal total :
𝐶𝑚 (𝑞) = 𝐶 ′ (𝑞) = 20
𝑝1∗ = 𝑃1 (𝑞1∗ ) = 60 − 5 × 4 = 40
𝑝2∗ = 𝑃2 (𝑞2∗ ) = 180 − 20 × 4 = 100
47
𝜋(𝑞1∗ , 𝑞2∗ ) = 𝑝1∗ 𝑞1∗ + 𝑝2∗ 𝑞2∗ − 𝐶(𝑞1∗ + 𝑞2∗ ) = 160 + 400 − (50 + 20 × 8) = 350
𝑝1∗ 1 40 1
|𝜀𝑞1 /𝑝1 | = ∣ ∣=∣ ∣=2
𝑞1∗ 𝑃 ′ (𝑞1∗ ) 4 −5
On a donc bien :
𝑝1∗ − 𝐶𝑚 (𝑞1∗ + 𝑞2∗ ) 1
=
𝑝1∗ |𝜀𝑞1 /𝑝1 |
On peut faire un calcul similaire pour le groupe 2 :
𝑝2∗ 1 100 1 5
|𝜀𝑞2 /𝑝2 | = ∣ ∣=∣ ∣=
𝑞2∗ 𝑃 ′ (𝑞2∗ ) 4 −20 4
On a donc bien :
𝑝2∗ − 𝐶𝑚 (𝑞1∗ + 𝑞2∗ ) 1
=
𝑝2∗ |𝜀𝑞2 /𝑝2 |
48 CHAPITRE 5. POLITIQUE TARIFAIRE DU MONOPOLE
Chapitre 6
Oligopoles
Solution. Réponses :
1. Faux, une situation de cartel est une situation où les deux entreprises
peuvent améliorer leur profit par rapport au duopole de Cournot.
2. Il est plus avantageux d’être en Stackelberg, en effet la quantité échangée
sur le marché sera plus importante et le prix plus faible. Le surplus des
consommateurs sera donc plus élevé.
3. La collusion entre deux entreprises a pour effet de diminuer les quantités
sur le marché et d’augmenter les prix. Cela diminue le surplus collectif.
6.1 Cournot
Exercice 6.2 (Duopole de Cournot). On suppose que la demande pour l’eau
de source est donnée par la fonction de demande inverse :
𝑃 (𝑞) = 1200 − 𝑞
49
50 CHAPITRE 6. OLIGOPOLES
𝜕𝐴 𝜋 ∗ 𝑎
(𝑞 + 𝑞𝐵 )=0
𝜕𝑞𝐴 𝐴
∗ 𝑎 ∗ 1 𝑎
2𝑞𝐴 + 𝑞𝐵 = 900 ⇔ 𝑞𝐴 = 450 − 𝑞𝐵
2
Comme le problème est symétrique, on peut en déduire la fonction de
réaction de B :
∗ 1 𝑎
𝑞𝐵 = 450 − 𝑞𝐴
2
Pour calculer l’équilibre de Cournot, les anticipations de chacune des
entreprises doit correspondre à ce que fait réellement l’autre entreprise.
𝑎 ∗ 𝑎 ∗
Autrement dit 𝑞𝐴 = 𝑞𝐴 et 𝑞𝐵 = 𝑞𝐵 . On obtient donc :
∗ 1 ∗
𝑞𝐴 = 450 − 𝑞𝐵
2
∗ 1 ∗
𝑞𝐵 = 450 − 𝑞𝐴
2
6.1. COURNOT 51
∗ 1 1 ∗
𝑞𝐴 = 450 − (450 − 𝑞𝐴 )
2 2
3 ∗
⇔ 𝑞 = 450 − 225
4 𝐴
∗
⇔ 𝑞𝐴 = 300
∗
Par symétrie des entreprises A et B, on obtient immédiatement que 𝑞𝐵 =
300. On peut en déduire le prix sur le marché :
𝑝∗ = 𝑃 (𝑞𝐴
∗ ∗
+ 𝑞𝐵 ∗
) = 1200 − (𝑞𝐴 ∗
+ 𝑞𝐵 ) = 600
𝐿 = 𝑆 𝐴 𝐿𝐴 + 𝑆 𝐵 𝐿𝐵
Exercice 6.3. Supposons un marché sur lequel il n’y a que deux entreprises, A
et B, qui vendent une marchandise homogène produite sans coûts. La demande
sur ce marché est donnée par la fonction :
𝑞
240 − 10𝑃 (𝑞) = 𝑞 ⇔ 𝑃 (𝑞) = 24 −
10
𝐶𝐴 (𝑞𝐴 ) = 𝐶𝐵 (𝑞𝐵 ) = 0
suivant 𝑞𝐴 :
𝜕𝜋𝐴
= 𝑞𝐴 𝑃 ′ (𝑞𝐴 + 𝑞𝐵𝑎 𝑎
) + 𝑃 (𝑞𝐴 + 𝑞𝐵 )
𝜕𝑞𝐴
−1 1 𝑎
= 𝑞𝐴 + (24 − (𝑞𝐴 + 𝑞𝐵 ))
10 10
1 𝑎
= − (2𝑞𝐴 + 𝑞𝐵 ) + 24
10
En utilisant la condition du premier ordre :
𝜕𝜋𝐴 ∗ 𝑎
(𝑞 + 𝑞𝐵 )=0
𝜕𝑞𝐴 𝐴
∗ 𝑎 ∗ 1 𝑎
2𝑞𝐴 + 𝑞𝐵 = 240 ⇔ 𝑞𝐴 = 120 − 𝑞𝐵
2
Comme le problème est symétrique, on peut en déduire la fonction
de réaction de B :
∗ 1 𝑎
𝑞𝐵 = 120 − 𝑞𝐴
2
c. On représente graphiquement l’équilibre sur la figure 6.1.
∗ 1 ∗
𝑞𝐴 = 120 − 𝑞𝐵
2
∗ 1 ∗
𝑞𝐵 = 120 − 𝑞𝐴
2
Pour résoudre ce système, on peut, par exemple, remplacer dans la pre-
∗
mière expression 𝑞𝐵 par son expression dans la deuxième. On obtient :
∗ 1 1 ∗
𝑞𝐴 = 120 − (120 − 𝑞𝐴 )
2 2
3 ∗
⇔ 𝑞 = 120 − 60
4 𝐴
∗
⇔ 𝑞𝐴 = 80
∗
Par symétrie des entreprises A et B, on obtient immédiatement que 𝑞𝐵 =
80. On peut en déduire le prix sur le marché :
1 ∗ 160
𝑝∗ = 𝑃 (𝑞𝐴
∗ ∗
+ 𝑞𝐵 ) = 24 − ∗
(𝑞𝐴 + 𝑞𝐵 ) = 24 − =8
10 10
54 CHAPITRE 6. OLIGOPOLES
240
120
Equilibre de Cournot
q∗B
Fonction de réaction 2
q∗A
quantité A
1 ∗ ∗
24 − 𝑞𝑚 = 0 ⇔ 𝑞𝑚 = 120
5
∗ 1
On en déduit le prix en monopole 𝑝𝑚 = 24 − 10 120 = 12.
Et le profit en monopole 𝜋𝑚 = 12 × 120 = 1440.
En concurrence pure et parfaite, l’offre est égale à la demande et
l’offre est donnée par le coût marginal. Celui-ci est nul ici. On a donc
∗ 1 ∗ ∗ ∗
𝑃 (𝑞𝐶𝑃 𝑃 ) = 0, soit 24 − 10 𝑞𝐶𝑃 𝑃 = 0, donc 𝑞𝐶𝑃 𝑃 = 240, et 𝑝𝐶𝑃 𝑃 = 0.
Le profit en CPP est donc nul.
On constate que la situation de duopole de Cournot est intermédiaire
entre la concurrence pure et parfaite et le monopole. La quantité
6.1. COURNOT 55
24
demande (P)
Rm
prix
p∗m
Cm
p∗c
p∗CPP
0
0 q∗m q∗c q∗CPP
quantité
À l’aide du graphique, on peut calculer les différents surplus des consomma-
teurs :
1 1
𝑆𝑐𝑚 = (24 − 𝑝𝑚∗ ∗
) × 𝑞𝑚 = (24 − 12)120 = 720
2 2
1 1
𝑆𝑐𝑐 = (24 − 𝑝𝑐∗ ) × 𝑞𝑐∗ = (24 − 8)160 = 1280
2 2
1 1
𝑆𝑐𝑐𝑝𝑝 = ∗
(24 − 𝑝𝑐𝑝𝑝 ∗
) × 𝑞𝑐𝑝𝑝 = (24 − 0)240 = 2880
2 2
On peut donc en déduire le surplus total dans chacun des cas :
∗ 𝑎 ∗ 1 𝑎
2𝑞𝐴 + 𝑞𝐵 = 240 − 10𝑐𝐴 ⇔ 𝑞𝐴 = 120 − 5𝑐𝐴 − 𝑞𝐵
2
Comme le problème est presque symétrique, on peut en déduire la fonc-
tion de réaction de B :
∗ 1 𝑎
𝑞𝐵 = 120 − 5𝑐𝐵 − 𝑞𝐴
2
Pour calculer l’équilibre de Cournot, les anticipations de chacune des
entreprises doit correspondre à ce que fait réellement l’autre entreprise.
𝑎 ∗ 𝑎 ∗
Autrement dit 𝑞𝐴 = 𝑞𝐴 et 𝑞𝐵 = 𝑞𝐵 . On obtient donc :
∗ 1 ∗
𝑞𝐴 = 120 − 5𝑐𝐴 − 𝑞𝐵
2
∗ 1 ∗
𝑞𝐵 = 120 − 5𝑐𝐵 − 𝑞𝐴
2
Pour résoudre ce système, on peut, par exemple, remplacer dans la pre-
∗
mière expression 𝑞𝐵 par son expression dans la deuxième. On obtient :
∗ 1 1 ∗
𝑞𝐴 = 120 − 5𝑐𝐴 − (120 − 𝑐𝐵 − 𝑞𝐴 )
2 2
3 ∗ 5
⇔ 𝑞𝐴 = 120 − 60 − 5𝑐𝐴 + 𝑐𝐵
4 2
∗ 20 10
⇔ 𝑞𝐴 = 80 − 𝑐𝐴 + 𝑐𝐵
3 3
∗
Par symétrie des entreprises A et B, on obtient immédiatement que 𝑞𝐵 =
20 10
80 − 3 𝑐𝐵 + 3 𝑐𝐴 . On peut en déduire le prix sur le marché :
1 ∗ 1
𝑝∗ = 𝑃 (𝑞𝐴
∗ ∗
+ 𝑞𝐵 ) = 24 − ∗
(𝑞𝐴 + 𝑞𝐵 ) = 8 + (𝑐𝐴 + 𝑐𝐵 )
10 3
58 CHAPITRE 6. OLIGOPOLES
6.2 Stackelberg
Exercice 6.4. On se place dans le cadre de l’exercice 6.3, mais on suppose que
l’entreprise A entre d’abord sur le marché, suivi de la firme B.
𝜕𝜋𝐴 ′
= 𝑃 (𝑞𝐴 + 𝑞𝐵 (𝑞𝐴 )) + 𝑞𝐴 (1 + 𝑞𝐵 (𝑞𝐴 ))𝑃 ′ (𝑞𝐴 + 𝑞𝐵 (𝑞𝐴 ))
𝜕𝑞𝐴
1 1 −1
= 24 − (𝑞𝐴 + 𝑞𝐵 (𝑞𝐴 )) + 𝑞𝐴
10 2 10
1 1 1 −1
= 24 − (𝑞 + 120 − 𝑞𝐴 ) + 𝑞𝐴
10 𝐴 2 2 10
1 1
= 24 − 12 − 𝑞𝐴 − 𝑞𝐴
20 20
1
= 12 − 𝑞𝐴
10
En utilisant la condition du premier ordre, on a donc :
1 ∗ ∗
12 − 𝑞 = 0 ⇔ 𝑞𝐴 = 120
10 𝐴
∗ 120
On en déduit 𝑞𝐵 = 120 − 2 = 60, donc 𝑞 ∗ = 180 et 𝑝∗ = 6. Les
profits sont donc :
𝜋𝐴 = 120 × 6 = 720
𝜋𝐵 = 60 × 6 = 360
d. Le profit est plus élevé en Stackelberg pour A, mais plus faible pour
B, malgré la totale symétrie de A et B en dehors de leur position sur
le marché. Cette seule asymétrie profite à A, qui exploite son avantage
afin d’augmenter son profit.
60 CHAPITRE 6. OLIGOPOLES
Exercice 6.5 (Stackelberg, coûts fixes). Soit deux firmes seules sur un marché
produisant un bien homogène pour lequel la demande est :
𝑃 (𝑞) = 𝑎 − 𝑏𝑞
1. Chacune des deux firmes produit avec la fonction de coût suivante :
𝐶(𝑞𝑖 ) = 𝑐𝑞𝑖 + 𝐹 .
a. L’existence de coûts fixes a-t-elle un impact sur les fonctions de meilleure
réponse ? b. L’existence de coûts fixes a-t-elle un impact sur la décision de pro-
duire ? 2. La firme 𝐴 est leader dans un duopole de Stackelberg, avec 𝑐 = 0 et
𝐹 > 0. La firme 𝐵 est suiveuse avec 𝑐 = 𝐹 = 0. Quel est l’impact de 𝐹 sur
l’avantage de 𝐴 ?
6.2. STACKELBERG 61
∗ 1 ∗ ∗ 𝑎2
𝜋𝐴 (𝑞𝐴 )= (𝑎 − 𝑏𝑞𝐴 )𝑞𝐴 −𝐹 = −𝐹
2 8𝑏
2
Si 𝐹 est trop grand (ici, supérieur à 𝑎8𝑏 ), alors l’entreprise A ne produira
pas. Plus 𝐹 est grand, plus le profit de A est faible. En revanche, 𝐹
n’influence pas les quantités produites par 𝐴 et en ce sens n’impacte pas
son avantage informationnel.
62 CHAPITRE 6. OLIGOPOLES
6.3 Cartels
Exercice 6.6. On se place à nouveau dans le cadre de l’exercice 6.3.
Solution (Solution de l’exercice 6.6). On reprend dans cet exercice une partie
des calculs de l’exercice 6.3.
Exercice 6.7 (Duopole et cartel). La demande pour le bien 𝑞 est donnée par :
𝑃 (𝑞) = 180 − 2𝑞
Solution (Solution de l’exercice 6.7). Cet exercice résume une grande partie du
chapitre sur les duopoles et propose de résoudre les principales situations vu
dans ce chapitre.
Les deux entreprises sont symétriques en termes de coût : elles ont la même
fonction de coût.
𝜕𝜋1
(𝑞 , 𝑞 ) = −6𝑞1 + 180 − 2𝑞2
𝜕𝑞1 1 2
1
𝑞2∗ = 30 − 𝑞1𝑎
3
64 CHAPITRE 6. OLIGOPOLES
𝜋1 (𝑞1 , 𝑞2 (𝑞1 )) = 𝑞1 𝑃 (𝑞1 +𝑞2 (𝑞1 ))−𝐶(𝑞1 ) = −3𝑞12 +(180−2𝑞2 (𝑞1 ))𝑞1 −100
𝐶 (𝑞1 ) = 5𝑞1
𝐶 (𝑞2 ) = 0.5𝑞22
Solution (Réponse à l’exercice 6.8). Cet exercice pourrait être un exercice d’exa-
men. Il réunit les principales questions sur les oligopoles qui pourraient être
posées. Ici, les fonctions de coût ne sont pas symétriques, ce qui veut dire que
le problème ne peut plus être simplifier grâce à la symétrie.
1 1
𝜋1 (𝑞1 , 𝑞2 ) = 𝑞1 𝑃 (𝑞) − 𝐶1 (𝑞1 ) = (95 − 𝑞2 ) 𝑞1 − 𝑞12
2 2
1
𝜋2 (𝑞1 , 𝑞2 ) = 𝑞2 𝑃 (𝑞) − 𝐶2 (𝑞2 ) = (100 − 𝑞1 ) 𝑞2 − 𝑞22
2
190
Fonction de réaction 1
quantité 2
50
Equilibre de Cournot
q∗2
Fonction de réaction 2
q∗1
quantité 1
On cherche maintenant à résoudre l’équilibre de Cournot en utilisant
que 𝑞2𝑎 = 𝑞2∗ et 𝑞1𝑎 = 𝑞1∗ . On peut résoudre pour cela un système de deux
équations à deux inconnues en réécrivant les fonctions de réaction :
105
On en déduit 𝑝∗ = 2 . Le profit du cartel est alors :
105 1
𝜋(𝑞 ∗ , 𝑝∗ ) = 95 × − 5 × 95 − 52 = 4525
2 2
Le coût marginal doit être égal entre les deux entreprises car autrement, il
est possible d’augmenter le profit du cartel en transférant une partie de la
production de l’entreprise au coût marginal le plus élevé vers l’entreprise
au coût marginal le plus faible.
4. On va chercher à représenter le profit du cartel 𝜋 dans un graphique
(𝜋1 , 𝜋2 ). Le profit du cartel est la somme des profits des deux entreprises,
donc 𝜋 = 𝜋1 + 𝜋2 . On a donc dans le graphique l’équation de droite
𝜋2 = 𝜋 − 𝜋 1 .
4525
profit 2
Profit du cartel
Zone de négociation
πC
2 Equilibre de Cournot
πC 4525
1
profit 1
Le profit total obtenu en Cournot est de 3200 + 900 = 4100 (voir question
1). Le profit du cartel est de 4525 (voir question 3). On a donc un surplus de
profit de 425 avec le cartel. Une répartition égalitaire de ce surplus entre les
deux entreprises serait donc de 425
2 pour chaque entreprise. Cela aboutirait à
un surplus total de 6825/2 pour l’entreprise 1 et de 2225/2 pour l’entreprise 2.
Bibliographie
71