Vous êtes sur la page 1sur 6

U.F.R.

DES SCIENCES JURIDIQUES, ÉCONOMIQUES, POLITIQUES ET DE GESTION DE BESANÇON


Examens 2018–2019 – 2ème semestre (1ère session)

Année d’étude : L.ECO GEST 1 Régime d’examen :


 Général
Matière : Microéconomie 2  Spécifique
Durée de l’épreuve : 2h 2 pages
Documents autorisés ou fournitures particulières : calculatrices
SUJET :

Exercice 1 : Questions diverses (11pts)

1. Qu’est-ce qu’un bien ordinaire ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1pt


2. Qu’est-ce qu’une solution en coin ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1pt
3. Qu’est-ce que l’élasticité-prix croisée de la demande ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1pt
4. Qu’est-ce que la courbe d’Engel d’un bien ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1pt
5. Si les biens sont désirables, un panier optimal d’un consommateur est-il toujours situé sur la
droite de budget ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1pt
6. Peut-il exister plusieurs paniers optimaux pour le consommateur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1pt
7. Un consommateur disposant de 100 euros peut acheter deux biens dont les prix unitaires sont
4 et 7 euros, respectivement. Parmi les paniers suivants, lesquels font partie de l’ensemble de
budget : (6; 5), (20; 2), (8; 8), (3; 13). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1pt
8. Supposons que les préférences du consommateur sont représentées par la fonction d’utilité U
qui associe l’utilité
U (x1 ; x2 ) = x1 x2
à chaque panier de consommation (x1 ; x2 ) ∈ R2+ , où x1 et x2 désignent les quantités consommées
en biens 1 et 2, respectivement. Caractérisez les préférences du consommateur puis déterminez
son panier optimal en fonction des prix unitaires p1 , p2 et du revenu R. . . . . . . . . . . . . . . . . 2pts
9. La fonction d’utilité d’un consommateur mesure son niveau de satisfaction pour chaque panier
de biens, mais pas directement en fonction des prix et du revenu. Au contraire, la fonction
d’utilité indirecte associe à chaque niveaux de prix et de revenu l’utilité associée aux quantités
demandées par le consommateur pour ces paramètres. Supposons que les préférences du
consommateur sont monotones. Montrez que si chaque bien est normal, alors la fonction
d’utilité indirecte est croissante avec le revenu. Montrez que si chaque bien est ordinaire et que
les élasticités prix croisées sont nulles, alors la fonction d’utilité indirecte est décroissante avec
chaque prix. 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2pts

1. “A chercher les poux sur les autres, ils finissent par vous démanger vous-même”.

1
Exercice 2 : “Vive nos pâtes” et “Le foie gras, exceptionnel à chaque fois !” (13pts)

Un consommateur peut dépenser son revenu R en achetant des pâtes (bien 1) et du foie gras (bien
2) dont les prix unitaires sont p1 = 1 et p2 = 4, respectivement. Les préférences du consommateur
sont représentées par la fonction d’utilité U qui associe l’utilité
1
U (x1 ; x2 ) = (x1 + 1)1/2 + x2
2
à chaque panier de consommation (x1 ; x2 ) ∈ R2+ , où x1 et x2 désignent les quantités consommées en
biens 1 et 2, respectivement.
1. Les pâtes et le foie gras sont-ils des biens désirables pour le consommateur ? . . . . . . . . . . . . 1pt
2. Tracez la courbe d’indifférence associée au niveau d’utilité 10 (attention à faire en sorte de
pouvoir placer les paniers de la question 3). Commentez.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2pts
3. Sur le même graphique que la question 2, placez les paniers (0; 20), (30; 5) et (80; 2), puis
comparez les du point de vue de la satisfaction du consommateur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1pt
4. Déterminez le taux marginal de substitution du bien 1 en bien 2 au panier (35; 10) et interprétez
le résultat. Les préférences du consommateur satisfont-elles à la loi de l’utilité marginale
décroissante ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2pts
5. Les préférences du consommateur sont-elles convexes ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1pt
6. Déterminez le panier optimal du consommateur (x∗1 ; x∗2 ) en fonction de son revenu R en vous
aidant de la réponse à la question 2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2pts
7. Sur le graphique de la question 2, tracez le chemin d’expansion du revenu et commentez.2pts
8. Déterminez l’élasticité revenu des pâtes et du foie gras. Ces biens sont-ils des biens inférieurs,
de première nécessité ou de luxe ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2pts

2
Correction
Exercice 1 : Questions diverses (11pts)

1-6. cf cours.
7. Les coûts d’achat des paniers de biens sont 4 × 6 + 7 × 5 = 59 pour le panier (6; 5), 94 pour le
panier (20; 2), 88 pour le panier (8; 8) et 103 pour le panier (3; 13). Seul le panier (3; 13) ne fait pas
partie de l’ensemble de budget.
8. Puisque T mS12 (x1 , x2 ) = x2 /x1 , les préférences sont strictement convexes. Le panier optimal
x∗ satisfait donc à l’égalité T mS12 (x∗ ) = p1 /p2 , ce qui revient à
p1 ∗
x∗2 = x.
p2 1
En exploitant cette égalité au sein de l’équation de la droite de budget, on trouve
p1 ∗
R = p1 x∗1 + p2 x,
p2 1

soit x∗1 = R/2p1 et donc x∗2 = R/2p2 .


9. Désignons par x∗i (p1 , p2 , R) la fonction de demande en bien i ∈ {1, 2} du consommateur et par
V sa fonction d’utilité indirecte. Alors,

V (p1 , p2 , R) = U x∗1 (p1 , p2 , R); x∗2 (p1 , p2 , R) .




Si les préférences sont monotones, alors U (·) est croissante avec les quantités x1 et x2 , et donc
avec x∗1 et x∗2 . Si chaque bien est normal, alors x∗i (p1 , p2 , R) est croissante avec R pour chaque bien
i ∈ {1, 2}. On conclut que V (·) est croissante avec R. Si chaque bien est ordinaire et que les élasticités
prix croisées sont nulles, alors, pour chaque bien i ∈ {1, 2}, la quantité demandée x∗i (p1 , p2 , R) est
décroissante avec pi et indépendante du prix de l’autre bien. On conclut que V (·) décroit avec p1 et
p2 .

Exercice 2 : “Vive nos pâtes” et “Le foie gras, exceptionnel à chaque fois !” (13pts)

1. Oui, la fonction d’utilité est croissante en x1 et en x2 ou, de manière équivalente, l’utilité


marginale de chaque bien est positive (cf question 4).
2. On cherche la courbe définie par l’équation U (x1 ; x2 ) = 10, soit (x1 + 1)1/2 + x2 /2 = 10. Cette
équation se réécrit
x2 = 2 10 − (x1 + 1)1/2 .


La courbe d’indifférence correspondante coupe l’axe des abscisses au panier (0; 18) et l’axe des
ordonnées au panier (99; 0). On obtient la représentation ci-dessous :

3
bien 2

20 (0; 20)

18
16
14
12
10
8
6 (30; 5)
4
(80; 2)
2
CI10
bien 1
10 30 60 90 99

3. Le panier (80; 2) est situé sur la courbe d’indifférence de niveau 10. Le panier (0; 20) est au
dessus de cette courbe, ce qui signifie que le consommateur le préfère au panier (80; 2). Le panier
(30; 5) est en dessous de la courbe d’indifférence de niveau 10, ce qui signifie que le consommateur
lui préfère le panier (80; 2).
4. Les utilités marginales sont

∂U (x1 , x2 ) 1
U m1 (x1 ; x2 ) = = (x1 + 1)−1/2
∂x1 2
et
∂U (x1 , x2 ) 1
U m2 (x1 ; x2 ) = = .
∂x2 2
L’utilité marginale du bien 2 est positive et constante (et de fait ne décroit pas). L’utilité marginale
du bien 1 est également positive. Par ailleurs,

∂U m1 (x1 ; x2 ) 1
= − (x1 + 1)−3/2 < 0,
∂x1 4
ce qui signifie que cette utilité marginale est bien décroissante. Ensuite, pour un panier quelconque
(x1 ; x2 ), on a
U m1 (x1 ; x2 ) 1
T mS12 (x1 ; x2 ) = = (x1 + 1)−1/2 = .
U m2 (x1 ; x2 ) (x1 + 1)1/2
Pour le panier (35; 10), on obtient T mS12 (35; 10) = 1/6, ce qui signifie que si le consommateur
possède ce panier, il accorde 6 fois plus de valeur au bien 2 qu’au bien 1 (pour conserver intact son
niveau d’utilité, il accepte de renoncer à 1/6 d’unité de bien 2 en échange d’une unité supplémentaire
de bien 1).
5. Oui, les préférences du consommateurs sont strictement convexes puisque le taux marginal
de substitution est strictement décroissant en x1 et constant en x2 (cf aussi l’allure le la courbe
d’indifférence tracée à la question 2).

4
6. Le panier optimal satisfait à l’égalité T mS12 (x∗ ) = p1 /p2 , ce qui revient à
1 1
=
(x∗1 + 1)1/2 4

et on obtient directement que x∗1 (R) = 15. Attention, cette quantité ne peut être achetée que lorsque
le revenu est suffisant, c’est-à-dire lorsque R ≥ 15p1 = 15. A cette condition, on trouve la quantité
optimale x∗2 via l’équation de la droite de budget R = 15 + 4x∗2 , soit x∗2 (R) = (R − 15)/4. Il reste
donc à traiter des situations dans lesquelles R < 15. Dans un tel cas, pour chaque panier (x1 ; x2 ) de
l’ensemble de budget, on a x1 < 15. Par conséquent, T mS12 (x1 ; x2 ) > 1/4, ce qui s’interprète comme
le fait que le consommateur accorde une valeur au bien 1 relativement au bien 2 plus importante
que ce que coûte le bien 1 relativement au bien 2. Ainsi, le consommateur est incité à acheter le plus
possible de bien 1 ou, de manière équivalente, à échanger ses unités de bien 2 contre plus d’unités
de bien 1. La solution est alors en coin : x∗1 (R) = R et x∗2 (R) = 0. Nous pouvions nous attendre à
l’existence d’une solution en coin puisque les courbes d’indifférence coupent les axes (cf question 1).
Pour résumer,  
 R; 0  si R < 15,

x (R) = R − 15
 15; si R ≥ 15.
4
7. Le chemin d’expansion du revenu est représenté par deux segments de droite. Le premier
contient les paniers optimaux lorsque R < 15. Il est horizontal, d’équation x∗2 = 0 pour les abscisses 0 à
15. Le second contient les paniers optimaux lorsque R ≥ 15. Il est vertical, d’équation x∗2 = (R−15)/4,
pour R ≥ 15. Le chemin apparaît en gras sur le graphique ci-dessous, avec quelques exemple de
paniers optimaux.

bien 2

20 (0; 20)

18
16
x∗ (75) = (15; 15)
14
12 x∗ (63) = (15; 12)

10
8
6 (30; 5)
4
x∗ (27) = (15; 3) (80; 2)
2
x∗ (15) = (15; 0) CI10

bien 1
x (0) = (0; 0) 10 30 60 90 99

On constate le consommateur n’achète que des pâtes lorsque son revenu est faible (i.e. au plus
égale à 15). Ensuite, une foie dépassé un certain niveau de revenu, le consommateur achète une
quantité fixe de pâtes, et consacre alors tout le revenu restant à l’achat du foie gras.

5
8. Commençons par l’élasticité revenu des pâtes, en distinguant les cas R < 15 et R ≥ 15. Dans
le premier cas, x∗1 (R) = R, donc ∂x∗1 (R)/∂R = 1 et ainsi εDR = 1 × R/R = 1. Dans le second cas,
1

D
x∗1 (R) = 15, donc ∂x∗1 (R)/∂R = 0 et donc εR 1 = 0 × R/15 = 0. On conclut que les pâtes sont un
bien normal de première nécessité. L’élasticité revenu du foie gras n’est pas définie lorsque R < 15
(division par 0). Lorsque R > 15, on a x∗2 (R) = (R − 15)/4, si bien que ∂x∗2 (R)/∂R = 1/4 et donc

1 R R
εD
R =
2
× = .
4 (R − 15)/4 R − 15

Par ailleurs, l’inégalité R/(R − 15) > 1 est systématiquement satisfaite lorsque R ≥ 15 par hypothèse.
On conclut que le foie gras est un bien de luxe.

Vous aimerez peut-être aussi