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Cours de Microéconomie

Appliquée
Partie II
Chargée du Cours: Mme TEMIMI Souha

Niveau d’études: M2
Filière: Analyse de Politique Economique
COURS DE Mme TEMIMI Souha 1
Efficience des échanges
En première année, quand nous avons analysé les conditions d’équilibre sur un
marché particulier, nous avons considéré une partie du problème à savoir les
conditions de détermination d’un équilibre partiel. Dans ce chapitre, nous allons
analyser l’équilibre général à savoir comment les conditions de l’offre et de la
demande interagissent sur plusieurs marchés pour déterminer le prix de plusieurs
biens simultanément.
Considérons une économie d’échange
• Les agents se rencontrent pour échanger des biens
• Les biens que chacun apporte s’appellent des dotations.
• L’échange volontaire doit être mutuellement bénéfique (chacun obtient un
panier préférable à sa dotation initiale)
Outil : la Boîte d’Edgeworth sert à illustrer comment allouer efficacement des biens

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La boite d’Edgeworth:
Elle permet d’illustrer les dotations et les préférences des individus et sert à étudier le
processus d’échange qui permettra de trouver l’allocation efficace des biens.
Supposons deux agents A et B et deux biens 1 et 2.
𝑋 𝐴 (𝑥𝐴1 ,𝑥𝐴2 ) le panier de consommation de l’individu A
𝑋 𝐵 (𝑥𝐵1 ,𝑥𝐵2 ) le panier de consommation de l’individu B
Les dimensions de la boîte sont donc 𝑥1 = 𝑥𝐴1 + 𝑥𝐵1 et 𝑥2 = 𝑥𝐴2 + 𝑥𝐵2
L’origine pour A est marquée par 𝑂𝐴 , et celle pour B, par 𝑂𝐵 . La quantité du bien 1 que
possède l’individu A est représenté par la distance mesurée le long de l’axe horizontal à
partir de l’origine situé dans le coin inférieur gauche de la boite et la quantité du bien 1
que B possède est représenté par la distance mesurée le long de l’axe horizontal à
partir du coin supérieur droit. De même, les distances mesurées le long des axes
verticaux donnent les quantités détenues par A et B. La paire de panier de
consommation 𝑋 𝐴 , 𝑋 𝐵 est appelée une allocation.
Une allocation réalisable intéressante est l’allocation (𝑊 𝐴 𝑤𝐴1 , 𝑤𝐴2 , 𝑊 𝐵 (𝑤𝐵1 , 𝑤𝐵2 )).
Il s’agit de l’allocation à partir de laquelle les consommateurs démarrent.

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Allocation efficace au sens de PARETO
Rappel: Une allocation est dite efficace au sens de Pareto s’il n’est pas possible
d’accroitre le niveau de satisfaction d’un individu sans réduire celui de quelqu’un
d’autre (c à d tous les gains à l’échange ont été exploités).

Considérons une analyse centrée sur une économie d’échanges purs (C’est-à-dire où la
production en est exclue)
• Procédure d’échanges purs (2 biens, 2 agents); Marchés interdépendants.
• Deux consommateurs, A et B, avec une dotation initiale des ressources située au
point W.
Si les CI aux dotations initiales s’entrecoupent, des échanges mutuellement bénéfiques
sont possibles. L’objectif est alors de trouver quel échange particulier aura lieu. Nous
pouvons alors identifier la zone dans laquelle les échanges auront lieu.

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E

𝑈𝐵0

𝑈𝐴0

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• A partir de W, les deux consommateurs augmenteront leur satisfaction s’ils font des
échanges dans les limites des frontières de niveaux d’utilité 𝑈𝐴0 et de𝑈𝐵0 .
• La zone hachurée (lentille) est la zone qui correspond à l’intersection des deux zones
représente la zone d’échange ou la zone d’avantage mutuel et l’échange amène A
(et B) sur des CI plus élevées
• Les deux consommateurs préfèrent toute allocation située à l’intérieur de cette zone
à la dotation initiale et échangent des quantités 1 et 2 jusqu’à ce que l’échange ne
soit plus avantageux pour les deux. La zone d’avantage mutuel se réduit donc à un
point. Ce point est un optimum de Pareto.
• Le déplacement des dotations initiales ( correspondant au point W) vers le point E
quand A et B atteignent un point où leurs CI sont tangentes (les TMS sont égaux) =>
aucun autre échange mutuellement bénéfique n’existe.
• L’individu A va renoncer à 𝑤𝐴1 − 𝐸𝐴1 unités du bien 1 en échange de 𝑤𝐴2 − 𝐸𝐴2
du bien 2 et l’individu B va acquérir 𝑤𝐵1 − 𝐸𝐵1 du bien 1 contre 𝑤𝐵2 − 𝐸𝐵2 du
bien 2.

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Caractérisation d’un optimum de distribution
Dans une économie d’échange, tout point de tangence entre une CI du consommateur
A et une CI du consommateur B est donc un optimum de Pareto. Par conséquent, il
existe une infinité d’optima de Pareto pour différentes dotations initiales. L’ensemble
des optima de Pareto est la Courbe des contrats
Le problème, maintenant, revient à se demander comment on distribue les ressources
initiales wh entre les N consommateurs de façon à obtenir un optimum de Pareto.
Une allocation (réalisable) 𝑋 est Pareto-optimale si elle n’est pas Pareto-dominée par
aucune allocation (réalisable).
Remarques :
• La Pareto-dominance ne permet pas nécessairement de comparer deux allocations
données
• Le concept d’optimum de Pareto ne fait pas appel à la notion de prix.
• A un optimum de Pareto, il n’existe plus d’échange mutuellement avantageux.

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Optimalité de Pareto
Soit une économie d’échange composée par L biens et N consommateurs. Chaque
consommateur i dispose d’une allocation initiale en chaque bien wi et maximise son
utilité individuelle sous sa contrainte budgétaire.
Une allocation 𝑋 = 𝑋1 , 𝑋 2 , … , 𝑋 𝑁 ∈ (𝑅+𝐿 )𝑁 est réalisable ssi
σ𝑁
𝑖=1 𝑋 𝑖 = σ𝑁 𝑤 𝑖 𝑐à𝑑 σ𝑁 𝑥 𝑖 = σ𝑁 𝑤 𝑖
𝑖=1 𝑖=1 𝑙 𝑖=1 𝑙 ∀ 𝑙 = 1, … , 𝐿

Soient 𝑋 𝑒𝑡 𝑋෨ deux allocations réalisables ; 𝑋෨ Pareto domine X si


∀ 1 ≤ 𝑖 ≤ 𝑁, 𝑢𝑖 𝑋෨ 𝑖 ≥ 𝑢𝑖 𝑋 𝑖
avec l’inégalité stricte pour au moins un i.

Autrement dit, 𝑋est un optimum de Pareto s’il est possible et si, à partir de cet état, il
n’est plus possible d’augmenter la satisfaction d’un individu sans diminuer celle d’un
autre.

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Dans ce cas particulier, on cherche à caractériser :
A- un état : N vecteurs (𝑥11 , 𝑥21 , …,𝑥𝐿1 )….(𝑥1𝑁 , 𝑥2𝑁 , …, 𝑥𝐿𝑁 )
𝑙
B- un état possible : σ𝑁 1 𝑖 = 𝑤𝑙 ; avec l = 1, 2, ... , L et i = 1, 2, ..., N
𝑥
Pour le bien 1 :𝑥11 +…+𝑥1𝑁 = 𝑤1
.
.
pour le bien l : 𝑥𝑙1 +…+𝑥𝑙𝑁 = 𝑤𝑙

• Tout point à l’intérieur de la boîte représente un état possible ou


réalisable
• Parmi tous ces points (états possibles), on cherche ceux qui répondent au
critère d’optimalité (tous les points sur la courbe des contrats). Comment
se caractérisent ces points sur la courbe des contrats ?

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Dans un contexte de 2 consommateurs et 2 biens :
max [𝑢1 (𝑥11 ,𝑥21 ) ,𝑢2 (𝑥12 ,𝑥22 ) ]
𝑥11 , 𝑥21 ,𝑥12 , 𝑥22
S.C 𝑥11 +𝑥12 = 𝑤1 et 𝑥21 +𝑥22 = 𝑤2

On rappelle qu’une allocation est optimale, au sens de Pareto, s’il est


impossible d’augmenter l’utilité d’un consommateur sans diminuer
celle d’un autre. Une façon de trouver un optimum de Pareto est de
maximiser l’utilité d’un consommateur sous contrainte que l’utilité de
l’autre reste inchangée (dans une économie qui comporte deux
consommateurs)

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On contourne alors le problème technique en maximisant l’utilité d’un
individu (choisi arbitrairement) sous contrainte d’un niveau donné
d’utilité pour l’autre individu. On écrit alors :
max 𝑢1 (𝑥11 , 𝑥21 )
𝑥11 , 𝑥21 ,𝑥12 , 𝑥22
S.C 𝑢2 (𝑥12 , 𝑥22 ) = ഥ𝑢2
𝑥11 +𝑥12 = 𝑤1
𝑥21 +𝑥22 = 𝑤2

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A chaque allocation réalisable, il est possible d’associer un couple d’utilité (𝑈1 , 𝑈 2 ) qui
indique l’utilité que procure l’allocation à chaque consommateur. Il est ainsi possible de
représenter dans un repère ( 𝑈1 , 𝑈 2 ) l’ensemble des possibilités d’utilités et sa
frontière.

Remarque: Ensemble des possibilités


D’utilité
La forme de cette frontière
n’est pas forcément concave.
Mais elle est toujours décrois
-sante. Frontière des possibilités d’utilité

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Application

1/2 1/2 1/2 1/2


Soit 𝑈1 = 𝑥11 𝑥12 et 𝑈2 = 𝑥21 𝑥22 avec 𝑤1 = 128 𝑒𝑡 𝑤2 = 32

Quelle serait la distribution optimale en supposant que l’on fixe l’utilité du


deuxième consommateur à 𝑢ത 2 = 48 ?

On doit max 𝑈1 𝑥11 , 𝑥12

S/c: 𝑈2 𝑥21 , 𝑥22 = 𝑢ത 2


𝑥11 +𝑥21 = 𝑤1
𝑥12 + 𝑥22 = 𝑤2

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De manière simplifiée, le système qui permet de déterminer l’équation de la courbe de
contrat (CC) et l’allocation optimale:

𝑥12 𝑥22
𝑇𝑀𝑆1 = 𝑇𝑀𝑆2 =
𝑥11 𝑥21
𝑢ത 2 = 48 => 𝑢ത 2 = 48
𝑥11 +𝑥21 = 𝑤1 𝑥11 = 128 − 𝑥21
𝑥12 + 𝑥22 = 𝑤2 𝑥12 = 32 − 𝑥22

32−𝑥22 𝑥22
 = => (32 − 𝑥22 ) 𝑥21 = 𝑥22 (128 − 𝑥21 )
128−𝑥21 𝑥21
 𝑥21 = 4𝑥22 c’est l’équation de la courbe des contrats

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Maintenant cherchons le point d’allocation optimale/ 𝑢ത 2 = 48
1/2 1/2
 𝑥21 𝑥22 = 48
1/2
 (4𝑥22 )1/2 𝑥22 =48
 2𝑥22 = 48 ⇒ 𝑥22 ∗
= 24
 𝑥21

= 4 ∗ 24 = 96
 𝑥11

= 128 − 𝑥21 ∗
= 128 − 96 = 32
 𝑥12

= 32 − 𝑥22∗
= 32 − 24 = 8

32
8
 𝐸∗ est une allocation efficace au sens de Pareto
96
24

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Donc, puisque 𝐸1 n’est pas optimal, les consommateurs peuvent gagner à l’échange de manière
à ce que l’utilité d’un des consommateurs augmente sans que celle de l’autre ne diminue. En
fixant l’utilité du deuxième consommateur à 𝑈ഥ2 = 16 , et sachant qu’à l’optimum on doit avoir :
𝑥21 = 4𝑥22 , on a trouvé une nouvelle distribution en 𝐸2 qui a fait augmenter l’utilité du
consommateur 1 à un niveau égal à 48

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Équilibre général dans une économie d’échange pur
(sans production)
Supposons que nous avons un troisième agent qui accepte de jouer le rôle de
«commissaire priseur» pour les deux agents. L’étude de l’équilibre général a
notamment pour objet de déterminer les prix qui garantissent l’offre= demande sur
tous les marchés.
Un équilibre de marché : l’équilibre Walrassien
Définition d’un équilibre de marché
Un équilibre de marché est un état défini par :
1. des vecteurs de consommations xi (i = 1, ... , m)
2. un vecteur de prix
3. des revenus Ri (i = 1, ... , m)
qui satisfait :σ𝑚
1 𝑥𝑖ℎ = 𝑤ℎ ;avec h = 1, 2, ... , L (et i = 1, 2, ..., m)
dans lequel chaque consommateur maximise ui (xi) sous contrainte que pxi ≤ Ri pour
un p donné.

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Cas de deux consommateurs et de deux biens

• Le consommateur 1 possède 𝑤11 , 𝑤12


• Le consommateur 2 possède 𝑤21 , 𝑤22

Soit 𝑝 = (𝑝1 , 𝑝2 ) le système de prix annoncé aux deux consommateurs. Chaque


consommateur peut évaluer son revenu :
𝑅1 = 𝑝1 𝑤11 + 𝑝2 𝑤12 et 𝑅2 = 𝑝1 𝑤21 + 𝑝2 𝑤22

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Chaque consommateur décide quelle quantité de biens il veut consommer à ces
prix.
Pour le consommateur 1, on a :
• 𝑥11 = 𝜉11 𝑝1 , 𝑝2 , 𝑝1 𝑤11 + 𝑝2 𝑤12
𝑒𝑡 𝑥12 = 𝜉12 𝑝1 , 𝑝2 , 𝑝1 𝑤11 + 𝑝2 𝑤12
Pour le consommateur 2, on a :
• 𝑥21 = 𝜉21 𝑝1 , 𝑝2 , 𝑝1 𝑤21 + 𝑝2 𝑤22
𝑒𝑡 𝑥22 = 𝜉22 𝑝1 , 𝑝2 , 𝑝1 𝑤21 + 𝑝2 𝑤22
De sorte que pour un consommateur i
• 𝑥𝑖1 = 𝜉𝑖1 (𝑝1 , 𝑝2 , 𝑝1 𝑤𝑖1 + 𝑝2 𝑤𝑖2 )
et 𝑥𝑖2 = 𝜉𝑖2 (𝑝1 , 𝑝2 , 𝑝1 𝑤𝑖1 + 𝑝2 𝑤𝑖2 )

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On définit la demande excédentaire du consommateur 1
pour le bien 1 : 𝑒11 = 𝑥11 − 𝑤11
pour le bien 2 : 𝑒12 = 𝑥12 − 𝑤12

On définit la demande excédentaire du consommateur 2


pour le bien 1 : 𝑒21 = 𝑥21 − 𝑤21
pour le bien 2 : 𝑒22 = 𝑥22 − 𝑤22

• quand eih > 0, le consommateur achète le bien h ;


• quand eih < 0, le consommateur vend le bien h.

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Or, rien ne garantit que pour des prix ( p1, p2) quelconques, l’offre soit égale à la
demande.
En terme de demande nette, cela signifie que la quantité que le consommateur 1
désire acheter ou (vendre) n’est pas nécessairement égale à la quantité que le
consommateur 2 désire vendre ( ou acheter).
Nous dirons que le marché est en déséquilibre.
Dans une telle situation, on peut logiquement supposer que le « commissaire priseur »
va modifier les prix des biens ( c à d s’il y a excès de demande d’un bien, il augmentera
son prix et s’il y a excès d’offre, il en diminuera le prix).
Ce processus continue jusqu’à ce que l’offre= demande ( voir graphiques)

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COURS DE Mme TEMIMI Souha 30
Algèbre de l’équilibre

La demande agrégée pour le bien 1 aux prix (p1*, p2*) est:


𝜉1 𝑝1 ∗, 𝑝2 ∗) = 𝜉11 𝑝1 , 𝑝2 , 𝑝1 𝑤11 + 𝑝2 𝑤12 + 𝜉21 𝑝1 , 𝑝2 , 𝑝1 𝑤11 + 𝑝2 𝑤12
La demande agrégée pour le bien 2 aux prix (p1*, p2*) est:
𝜉2 𝑝1 ∗, 𝑝2 ∗) = 𝜉12 𝑝1 , 𝑝2 , 𝑝1 𝑤11 + 𝑝2 𝑤12 + 𝜉22 𝑝1 , 𝑝2 , 𝑝1 𝑤11 + 𝑝2 𝑤12

Ainsi 𝜉ℎ 𝑝1 ∗, 𝑝2 ∗ est la demande agrégée en bien h et 𝑤ℎ est l’offre pour le


bien h.
Rappelons que 𝑤1 = 𝑤11 + 𝑤21 et 𝑤2 = 𝑤12 + 𝑤22

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Un équilibre est un système de prix (p1*, p2*) tel que :
𝜉1 𝑝1 ∗, 𝑝2 ∗ =𝜉11 . + 𝜉21 . = 𝑤1 = 𝑤11 + 𝑤21
ቐ et
𝜉2 𝑝1 ∗, 𝑝2 ∗ =𝜉12 . + 𝜉22 . = 𝑤2 = 𝑤12 +𝑤22

Ou encore
[𝜉11 . − 𝑤11 ] + [𝜉21 . − 𝑤21 ] = 0

[𝜉12 . − 𝑤12 ] + [𝜉22 . − 𝑤22 ] = 0
Ainsi
𝑒11 + 𝑒21 = 0

𝑒12 + 𝑒22 = 0
On désigne par 𝑧ℎ 𝑝1 , 𝑝2 la demande excédentaire agrégée pour le bien h :
𝒛𝒉 (𝒑𝟏 , 𝒑𝟐 )= 𝒆𝟏𝒉 + 𝒆𝟐𝒉
𝑧1 (𝑝1 ∗, 𝑝2 ∗) = 0

𝑧2 (𝑝1 ∗, 𝑝2 ∗) = 0
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• Une allocation n’est pas efficiente si la réallocation des biens peut améliorer
le bien-être des deux individus.
• Dans un équilibre concurrentiel, chaque acheteur accepte l’échange quand
son TMS est égal au rapport des prix sur le marché.
• Le prix étant le même pour chacun, le TMS est le même pour tous les
consommateurs.
• Un équilibre concurrentiel est un ensemble de prix et de quantités associées
pour lequel la quantité demandée est égale à la quantité offerte sur chaque
marché.
• A l’équilibre concurrentiel, la CI de chaque consommateur est tangente à la
droite de budget et elles sont donc tangentes entre elles. L’équilibre
concurrentiel est efficient au sens de Pareto.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 33


La loi de Walras
Énoncé : La somme des valeurs des demandes excédentaires est
identiquement égale à zéro.
Nous utilisons les deux éléments suivants :
1) Chaque consommateur (par exemple, le conso1) respecte sa
contrainte budgétaire :
𝑝1 𝜉11 (. ) + 𝑝2 𝜉12 (. ) ≡ 𝑅1
2) Chaque consommateur (par exemple, conso1) a une richesse privée
provenant de sa dotation initiale : 𝑅1 = 𝑝1 𝑤11 + 𝑝2 𝑤12
A partir de ces deux équations, on aura :
𝑝1 𝜉11 (. ) + 𝑝2 𝜉12 (. )=𝑝1 𝑤11 + 𝑝2 𝑤12 ⟺
𝑝1 [𝜉11 . − 𝑤11 ] + 𝑝2 [𝜉12 (. )-𝑤12 ] ≡ 0 ⟺ 𝑝1 𝑒11 + 𝑝2 𝑒12 ≡ 0 (3)

De même pour le conso2, 𝑝1 𝑒21 + 𝑝2 𝑒22 ≡ 0 (4)

(3)+(4): 𝑝1 𝑧1 (𝑝1 , 𝑝2 ) + 𝑝2 𝑧2 (𝑝1 , 𝑝2 ) ≡ 0


COURS DE Mme TEMIMI Souha 34
Remarques :
1- La loi de Walras est satisfaite pour tous les prix (p1, p2), en particulier
pour les prix d’équilibre (p1*, p2*) :
𝑝1 𝑧1 (𝑝1 ∗, 𝑝2 ∗) + 𝑝2 𝑧2 (𝑝1 ∗, 𝑝2 ∗) ≡ 0

2- Si la loi de Walras est satisfaite, il suffit que le marché d’un bien soit en
équilibre pour que l’autre le soit aussi.

De façon générale, la loi de Walras implique que s’il y a égalité de l’offre


et de la demande sur k-1 marchés, la demande doit alors être égale à
l’offre sur le k-ème marché.
En particulier, on pose un des prix égal à l’unité de sorte que tous les
autres prix peuvent être mesurés par rapport à ce numéraire.
COURS DE Mme TEMIMI Souha 35
La détermination des prix relatifs
Soit un équilibre (un système de prix p*) tel que
𝑧ℎ 𝑝 ∗ = 0 h = 1, 2, ... , L

En effet, la demande excédentaire zh (p) est une fonction homogène de


degré zéro dans les prix 𝑧ℎ 𝜆 𝑝 ∗ = 𝑧ℎ (𝑝 ∗) =0
(car les fonctions de demande sont homogènes de degré zéro).

Ceci implique que si p* est en équilibre, alors λp* est aussi en équilibre
(économiquement ça veut dire absence d’illusion monétaire).

Donc, l’équilibre (offre agrégée = demande agrégée sur chaque marché ou


demande excédentaire nulle pour tous les biens) ne peut déterminer que les
prix relatifs.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 36


COURS DE Mme TEMIMI Souha 37
COURS DE Mme TEMIMI Souha 38
COURS DE Mme TEMIMI Souha 39
Existence
Initialement, les économistes supposent que le nombre d’équations est égal au
nombre d’inconnues pour prouver qu’une solution d’équilibre existe. Or, ceci n’est pas
suffisant puisque, mathématiquement, l’hypothèse cruciale est de supposer que la
fonction de demande excédentaire agrégée est une fonction continue c à d que des
petites variations de prix ne devraient engendrer que des petites variations dans la
demande agrégée. Cela requiert en fait que chaque consommateur ait des CI convexes
comme celles analysées dans le chapitre du comportement du consommateur.

Le théorème d’existence d’un vecteur de prix est donc tel qu’à ce prix la demande
excédentaire est négative ou nulle pour tous les biens. Ceci implique, que lorsque les
préférences sont monotones, la demande excédentaire est nulle pour tous les biens.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 40


Les deux théorèmes du bien-être
Théorème 1 (premier théorème du bien-être)
Énoncé : "Si les agents se comportent de façon concurrentielle, s'il existe un marché
pour chaque bien et si chaque agent dispose de toute l'information nécessaire sur les
caractéristiques de tous le biens, tout équilibre est un optimum."

Les fonctions d’utilité ui sont croissantes. Si (p, X) est un équilibre concurrentiel alors X
est une allocation Pareto-optimale.
Démonstration (par l’absurde)
• Supposons que X ne soit pas un optimum de Pareto, auquel cas il existe une
allocation réalisable X’ telle que ui(X’i) ≥ ui(Xi) pour tout consommateur i avec une
inégalité stricte pour au moins un consommateur

COURS DE Mme TEMIMI Souha 41


Ceci implique que p. X’i ≥ p. Wi pour tout i, avec une inégalité stricte pour
au moins un consommateur. C à d que le panier X’ doit couter plus cher que ce
que le consommateur peut dépenser.
En sommant les N inégalités (dont au moins une stricte), nous obtenons
p. σ𝑁 𝑁
𝑖=1 X’i > p.σ𝑖=1 Wi
D’un autre côté, puisque X’ est une allocation réalisable,
𝑁 𝑁

෍ X’i = ෍ Wi
𝑖=1 𝑖=1
=> p. σ𝑁𝑖=1 X’i = p.σ 𝑁
𝑖=1 Wi
Par conséquent, nous obtenons une contradiction
p.σ𝑁𝑖=1 Wi > p. σ 𝑁
𝑖=1 Wi

L’allocation X est donc Pareto –optimale.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 42


• Selon ce théorème, la concurrence conduit à une situation optimale au sens
de Pareto, et donc qu’il n’y a aucun gaspillage de ressources à l’équilibre.

• Or, l’équilibre dépend de la répartition initiale des dotations et peut donc


engendrer de fortes inégalités entre les individus. Cet aspect d’équité n’est pas
pris en compte dans la notion d’optimalité au sens de Pareto.

• Les agents observent uniquement les prix, et sur la base de ceux-ci,


parviennent à une situation optimale.

• Ce théorème ne s’applique qu’à un équilibre concurrentiel tel que nous l’avons


défini. C’est donc uniquement si l’économie est en situation de concurrence
parfaite, que l’information est également parfaite, qu’il n’existe aucun bien
public ou externalité, etc. . .que ce théorème s’applique.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 43


Théorème 2 (second théorème du bien-être):
Énoncé : "Si les préférences des individus sont convexes, s'il existe un marché
pour chaque bien, si l'information est parfaite et si des transferts forcés de
ressources de type forfaitaire peuvent être effectués, toute allocation
optimale peut être réalisée en tant qu'équilibre concurrentiel avec des
transferts appropriés."

• Ce théorème constitue donc la réciproque du premier théorème du bien-


être, en ce sens qu’il nous dit que tout optimum de Pareto peut être obtenu
comme équilibre concurrentiel, éventuellement après certains transferts
forfaitaires entre les agents.

• Est-il possible d’utiliser un système de marchés concurrentiels afin de


décentraliser une allocation Pareto optimale quelconque?
COURS DE Mme TEMIMI Souha 44
COURS DE Mme TEMIMI Souha 45
Point de dotations initiales : point F.
À ce point les courbes d’indifférence des 2 consommateurs sont sécantes => Pas
d’égalité de leur TMS. Grâce au marché concurrentiel, ils vont échanger jusqu’à
égalisation de leur TMS, point G, qui est un optimum (1er théorème du bien-être)
=> On sait que G est sur la courbe des contrats.
Seulement, à G, U2 est plus élevée que U1 et sur le graphique de droite on voit que
cette répartition inégalitaire ne correspond pas à l’optimum en terme d’équité
(selon la conception de la justice sociale du décideur).

2nd théorème du bien-être : On peut atteindre n’importe quel optimum à partir


d’une certaine répartition initiale des ressources et en laissant faire le jeu du
marché. Dans notre cas, on veut atteindre H qui est l’optimum optimorum. Il suffit
que l’État modifie la répartition initiale des ressources pour passer de F à F’ et
ensuite le marché concurrentiel nous mènera à H.
Le 2nd théorème du bien-être apporte la démonstration formelle de la possibilité
pour l’État de faire atteindre à l’économie une situation efficace et juste.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 46


Récapitulons:
• D’après le 1er théorème du bien-être, si on laisse les marchés fonctionner librement,
on atteint un optimum. Mais cet optimum n’est pas forcément satisfaisant en
termes d’équité, autrement dit, ce n’est pas forcément l’optimum optimorum (= la
meilleure en équité des allocations satisfaisantes en efficacité).

• D’après le 2ème théorème du bien-être: A partir d’un système de marché


concurrentiel, n’importe quel optimum est atteignable sous réserve de modifier les
dotations initiales de manière appropriée ; donc si on peut redistribuer sans coût,
on va pouvoir mettre en œuvre une politique de redistribution qui va permettre
d’atteindre cet optimum optimorum.

• Plus précisément, cela implique que l’État doit modifier la répartition initiale des
ressources et ensuite laisser les agents agir librement.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 47


Les optima de Pareto dans une économie avec production
Il est aussi possible de construire une boite d’Edgeworth présentant la répartition de
deux facteurs de production dans l’économie. Les niveaux de production associés à
chacune de ces répartitions sont représentées par les différentes isoquantes.
A une répartition initiale des facteurs entre deux producteurs correspondent des
niveaux de production X et Y que ces producteurs souhaitent pouvoir augmenter
simultanément. Il s’ensuit que, comme dans le cas d’une économie d’échange, nous
pouvons avoir un optimum technique.
En conséquence, les points de tangence entre les isoquantes des deux producteurs
sont des optima techniques. L’ensemble de ces points de tangence forme une courbe,
dite « ensemble des optima techniques », et est caractérisée par l’égalité des TMST
entre les facteurs de production pour chaque producteur.
Il est aussi possible d’associer à ces allocations de facteurs, des niveaux de production
de bien x et y optimaux au sens de Pareto et d’obtenir ainsi la frontière des possibilités
de production.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 48


La forme de l’ensemble des possibilités de
production dépend de la nature des
technologies utilisées et donc des
caractéristiques de la fonction de
production de chaque producteur.

La pente de l’ensemble des possibilités de


production correspond au Taux marginal
de transformation TMT entre les biens
(x) et (y). Il mesure la quantité de bien y
qu’un producteur doit renoncer à
produire pour que l’autre producteur
puisse fabriquer une unité
supplémentaire de bien x.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 49


Équilibre général dans une économie d’échange avec
production

L’analyse de l’équilibre général faite dans le cadre d’une économie d’échanges purs
s’applique moyennant quelques modifications. Pour rendre les choses plus simples,
nous allons, de plus, nous situer dans une économie avec:
- deux consommateurs
- deux entreprises
- deux biens.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 50


COURS DE Mme TEMIMI Souha 51
COURS DE Mme TEMIMI Souha 52
COURS DE Mme TEMIMI Souha 53
COURS DE Mme TEMIMI Souha 54
Finalement, dans une économie avec production composée de deux consommateurs,
deux producteurs, deux facteurs de production et deux biens, un optimum de Pareto
répond aux conditions suivantes:

1- Les TMS entre les biens sont égaux pour les deux consommateurs

2- Les TMST entre les deux facteurs de production sont égaux pour les deux
producteurs

3- Les TMS entre les biens de chaque consommateur sont égaux au TMT (Taux marginal
de transformation) d’un bien à un autre. C’est-à-dire, il faut que la pente de la frontière
des possibilités de production soit égale au TMS des deux consommateurs.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 55


Biens publics et externalités

Ce chapitre traite des biens publics et des effets externes.

Dans la première section, nous définissons le concept de bien public, expliquons


comment se détermine la quantité optimale d’un bien public et présentons le critère
de la fourniture optimale d’un bien public.

Dans la deuxième section, nous expliquons le concept d’externalité et parlons de la


correction des effets externes négatifs et de la promotion des effets externes positifs
par l’Etat.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 56


Rappel définition des biens privés:
Les biens privés sont caractérisés par deux propriétés :

- la 1ère est technologique : Rivalité. La consommation d’un agent réduit les


possibilités de consommation des autres agents. Si je mange une pomme, aucun
autre agent ne pourra la consommer après moi.

- La 2ème est économique : Excluabilité. Il faut payer pour les consommer.

Certains types de biens qui ne possèdent pas ces caractéristiques, ce sont les biens
collectifs (=biens publics).

COURS DE Mme TEMIMI Souha 57


Biens publics
Alors que les biens privés sont à usage exclusif, en ce que leur consommation diminue
les quantités disponibles pour les autres et sont ainsi caractérisés par une rivalité dans
leur consommation, certains biens, n’ont pas ces propriétés, tel le cas de l’éclairage
public dans les rues.
La quantité d’éclairage est fixe et la consommation de cette quantité d’éclairage par un
individu n’affecte en rien la quantité disponible pour la consommation des autres. Par
conséquent, l’éclairage public est un bien sans rivalité et à usage non-exclusif.
Les biens qui ne répondent pas au principe de la rivalité entre consommateurs sont des
biens publics.
Ceux qui ne possèdent ni la caractéristique de rivalité ni la caractéristique de l’exclusion
par le prix, sont des biens publics purs : qualité de l’environnement, sécurité publique,
etc… Il n’existe pas de concurrence entre les agents qui utilisent un bien collectif. L’air
que nous respirons sur terre en constitue un bon exemple : chacun peut respirer sans
empêcher quiconque de le faire et sans réduire la consommation d’air des autres
individus.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 58


La théorie économique distingue les biens collectifs purs des biens collectifs mixtes
(biens communs). Un bien collectif est pur s’il remplit simultanément trois conditions :

En premier lieu, il est impossible d’en réserver l’utilisation à certains et de l’interdire à


d’autres ; il y a impossibilité d’exclusion. Par exemple, la défense du territoire bénéficie
à tous ses habitants, alors que l’utilisation du réseau autoroutier peut être interdite à
certains du fait du droit de péage dont il faut s’acquitter pour l’emprunter. Toutefois,
dans cet exemple précis, il est utile de préciser que dès lors qu’un individu peut
s’acquitter de ce droit, personne ne peut s’opposer à ce qu’il utilise le réseau.

En second lieu, tous les individus ont la faculté de consommer ce bien collectif : il est,
par exemple, permis à chacun de déambuler à sa guise sur une voie publique.

Enfin, la satisfaction procurée par la consommation d’un bien collectif pur ne dépend
pas du nombre des usagers : elle est identique pour tous.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 59


Typologie

COURS DE Mme TEMIMI Souha 60


Les biens collectifs ne sont pas caractérisés, comme d’aucuns pourraient le penser, par
leur gratuité. Comme tout bien, ils ont un coût.

Dans un grand nombre de cas, c’est à l’État ou aux collectivités publiques qu’incombent
la production et le financement de ces biens. C’est par le biais de l’impôt, que l’État
finance la mise à disposition de ces biens collectifs.

Le coût engendré par cette production n’est pas intégralement supporté par le
consommateur, car ces biens non marchands, lorsqu’ils sont facturés, le sont à prix
coûtant et n’intègrent pas les principes de la tarification privée qui inclut le profit du
producteur.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 61


Le problème de la tarification des biens publics suscite des controverses lorsque
l’utilisation d’un bien collectif engendre des effets externes en agissant sur le niveau de
satisfaction des autres agents, comme c’est le cas pour les biens collectifs dits mixtes.

Si un individu utilise les transports en commun pendant les heures de pointe, chacun
représente une gêne pour les autres usagers, et tous voient diminuer leur satisfaction à
emprunter le transport en commun.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 62


La tarification optimale du bien collectif devra alors permettre une internalisation,
c’est-à-dire une prise en compte des coûts et des avantages sociaux, de manière à
orienter les individus vers une utilisation socialement utile des biens collectifs.

La difficulté, ici, est renforcée par l’existence des distorsions qui existent entre le niveau
de satisfaction individuel de l’agent utilisateur et le niveau de satisfaction collectif de la
communauté qui profite de ces biens.

C’est donc le poids relatif de ces externalités liées à la consommation qui commande
en partie la fixation du prix des biens collectifs.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 63


Détermination de la quantité optimale des biens publics
Soit une économie faite de deux individus qui consomment un bien privé x. La
demande de l’individu A est 𝑋𝐴𝑑 et celle de B est 𝑋𝐵𝑑 .
Puisqu’ils achètent normalement des quantités différentes du bien mais au même prix,
la demande totale de ce bien 𝑋 𝑑 est donnée par la somme des demandes
individuelles, soit : 𝑋 𝑑 = 𝑋𝐴𝑑 + 𝑋𝐵𝑑 . La courbe de demande totale est obtenue en
additionnant horizontalement les courbes de demandes individuelles.
Le prix d’équilibre du marché est p*, car il permet d’égaliser l’offre à la demande. Ce
prix est un indicateur du bénéfice marginal que chaque consommateur retire de la
consommation d’une unité du bien x.
Etant donné que la courbe d’offre 𝑋 𝑆 est dérivée de la courbe de coût marginal, le
bénéfice marginal obtenu par chaque individu p* est égal au coût marginal de
production Cm, soit p* = Cm.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 64


GRAPHIQUEMENT
- Dans le cas d’un bien privé, chaque consommateur consomme la quantité qu’il
souhaite et paye en conséquence. Pour obtenir la demande agrégée, il faut
additionner les quantités.

- Dans le cas d’un bien collectif, il existe une quantité produite unique dont tout le
monde peut profiter (le fait qu’un individu en profite n’empêche pas les autres d’en
profiter aussi et on ne peut pas empêcher quelqu’un d’en profiter même s’il n’a pas
payé).

- Ce qui change c’est combien chacun est prêt à payer pour l’obtenir (dispositions
marginales à payer différentes).

COURS DE Mme TEMIMI Souha 65


COURS DE Mme TEMIMI Souha 66
Considérons maintenant un bien public G.
Etant donné que la quantité totale du bien G est utilisée par chaque consommateur de
manière non-exclusive et que le prix payé par la société pour disposer de G est égale à
la somme des prix payés par chaque individu, la courbe de demande totale est
obtenue en additionnant verticalement les courbes de demande individuelles.
- Du point de vue de la société ou de la collectivité, la quantité optimale est celle qui
correspond à l’égalité du bénéfice marginal social et du coût marginale social.
- Le bénéfice marginal social est la somme des bénéfices marginaux de tous les
individus qui partagent l’utilisation du bien public G.
- Le coût marginal est égal à la contribution d’un individu au financement de G. Pour la
collectivité, le coût marginal appelé coût marginal social est donné par la somme des
contributions individuelles, soit 𝑔𝐴∗ + 𝑔𝐵∗ .

COURS DE Mme TEMIMI Souha 67


COURS DE Mme TEMIMI Souha 68
Fourniture efficace des biens publics
Considérons une économie dans laquelle circulent deux biens : x un bien privé et G un
bien public. Nous supposons que le prix du bien x est égal à un et que la société est
faite de deux individus. Ces derniers disposent chacun d’un revenu Ri et doivent
déterminer leur contribution marginale gi à l’acquisition du bien public.
Si l’individu contribue à hauteur de gi, sa consommation du bien privé sera xi = Ri – gi.
La fonction d’utilité individuelle est notée Ui(G, xi) avec U´(.) > 0.
Le coût de production du bien public est C(G). Par conséquent, la société pourra
acquérir le bien public si la somme des contributions marginales permet de couvrir C.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 69


𝑜𝑓𝑓𝑒𝑟𝑡 𝑠𝑖 𝑔𝐴 + 𝑔𝐵 ≥ 𝐶
• 𝐺=ቊ
𝑛𝑜𝑛 𝑜𝑓𝑓𝑒𝑟𝑡 𝑠𝑖 𝑔𝐴 + 𝑔𝐵 < 𝐶
Au sens de Pareto, la fourniture d’un bien public sera efficace si la somme
des contributions individuelles est telle que 𝑔𝐴 + 𝑔𝐵 ≥ 𝐶 et si:
• 𝑈𝐴 𝐺, 𝑅𝐴 − 𝑔𝐴 > 𝑈𝐴 0, 𝑅𝐴
• 𝑈𝐵 𝐺, 𝑅𝐵 − 𝑔𝐵 > 𝑈𝐵 0, 𝑅𝐵

COURS DE Mme TEMIMI Souha 70


Résolvons le problème de maximisation qui détermine les allocations du bien public
efficaces au sens de Pareto

max 𝑢𝐴 (𝑥𝐴 , 𝐺)

s. 𝑐. 𝑢𝐵 𝑥𝐵 , 𝐺 = 𝑢𝐵
𝑥𝐴 + 𝑥𝐵 + 𝑐(𝐺) = 𝑅𝐴 + 𝑅𝐵

Nous écrivons la fonction de Lagrange


𝐿 = 𝑢𝐴 ( 𝑥𝐴 , 𝐺 − 𝜆 𝑢𝐵 𝑥𝐵 , 𝐺 − 𝑢𝐵 − 𝜇 𝑥𝐴 + 𝑥𝐵 + 𝑐 𝐺 − 𝑅𝐴 − 𝑅𝐵

COURS DE Mme TEMIMI Souha 71


et nous la différentions par rapport à 𝑥𝐴 , 𝑥𝐵 𝑒𝑡 𝐺 pour obtenir:
𝜕𝐿 𝜕𝑢𝐴 𝑥𝐴 , 𝐺
= −𝜇 =0
𝜕𝑥𝐴 𝜕𝑥𝐴
𝜕𝐿 𝜕𝑢𝐵 𝑥𝐵 , 𝐺
= −𝜆 −𝜇 =0
𝜕𝑥𝐵 𝜕𝑥𝐵
𝜕𝐿 𝜕𝑢𝐴 𝑥𝐴 , 𝐺 𝜕𝑢𝐵 𝑥𝐵 , 𝐺 𝜕𝑐(𝐺)
= −𝜆 −𝜇 =0
𝜕𝐺 𝜕𝐺 𝜕𝐺 𝜕𝐺
Si nous divisons la troisième équation par 𝜇, nous obtenons après transformation:

1 𝜕𝑢𝐴 𝑥𝐴 ,𝐺 𝜆 𝜕𝑢𝐵 𝑥𝐵 ,𝐺 𝜕𝑐(𝐺)


− = (*)
𝜇 𝜕𝐺 𝜇 𝜕𝐺 𝜕𝐺

COURS DE Mme TEMIMI Souha 72


La solution de la première équation pour 𝜇 est:
𝜕𝑢𝐴 𝑥𝐴 , 𝐺
𝜇=
𝜕𝑥𝐴
𝜇
et la solution de la deuxième équation pour 𝑒𝑠𝑡
𝜆
𝜇 𝜕𝑢𝐵 𝑥𝐵 , 𝐺
=−
𝜆 𝜕𝑥𝐵
En substituant ces deux équations dans l'équation (*), nous obtenons
𝜕𝑢𝐴 𝑥𝐴 , 𝐺 /𝜕𝐺 𝜕𝑢𝐵 𝑥𝐵 , 𝐺 /𝜕𝐺 𝜕𝑐(𝐺)
+ =
𝜕𝑢𝐴 𝑥𝐴 , 𝐺 /𝜕𝑥𝐴 𝜕𝑢𝐵 𝑥𝐵 , 𝐺 /𝜕𝑥2 𝜕𝐺
Ce qui correspond à l'expression: 𝑇𝑚𝑆𝐴 + 𝑇𝑚𝑆𝐵 = 𝐶𝑚(𝐺)

COURS DE Mme TEMIMI Souha 73


La condition BLS (Bowen-Lindahl-Samuelson)
Elle définit la condition d’allocation optimale en présence de biens publics. On y
applique toujours le critère d’optimalité de Pareto (tel qu’appliqué pour les biens
privés) en ajoutant les contraintes liées aux caractéristiques du bien collectif.

Dans un monde avec un bien collectif et un bien privé, la condition d’optimalité revient
à l’égalité entre la somme des Taux Marginaux de Substitution entre bien privé et bien
public des différents individus (ΣTMSi) et le Taux Marginal de Transformation (TMT)
entre X et G : ⇒ ΣTMSi = TMT = Cm du bien collectif.

Il en existe donc une infinité d’allocations (comme pour les optima de Pareto) qui
satisfont l’allocation BLS et qui diffèrent du point de vue de l’équité.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 74


On peut aussi la formuler à partir des disponibilités marginales à payer (DMP) :
Une allocation dans un monde avec un bien collectif et un bien privé est optimale (au
sens de Pareto) lorsque la quantité de bien collectif produit est choisie telle que son
prix et donc son coût marginal (puisque l’entreprise qui le produit maximise son profit)
est égal à la somme des disponibilités marginales à payer pour le bien collectif.
⇒ ΣDMP = Cm du bien public.

Le problème classique qui se pose pour la fourniture du bien public est celui du
passager clandestin (free rider). Du fait qu’ils ne peuvent être exclus de la
consommation des biens publics, certains consommateurs peuvent être tentés d’en
éviter le coût en se comportant en passagers clandestins. A cet effet, l’offre des biens
publics risque d’être insuffisante.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 75


Dans un équilibre de marché, un agent rationnel n’aura pas intérêt à participer à la
production autant qu’il le pourrait : en effet, l’avantage qu’il perçoit du bien public
est largement indépendant de sa contribution, tandis que le coût qu’il supporte est
directement lié à sa contribution.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 76


Les solutions du financement des biens publics :
1- La souscription (= contribution volontaire) Chaque individu i détermine
librement le montant ti de sa contribution, la quantité de bien collectif produite
correspond à la quantité que l’on peut produire avec la somme des contributions.

Limite : Les agents vont adopter un comportement non coopératif (passager


clandestin). Ils ont intérêt à ne pas révéler leur disposition à payer ce qui conduit à une
sous-production du bien collectif.

Conclusion : La souscription libre n’est pas une méthode satisfaisante de financement


des biens collectifs. Avec la souscription, la condition BLS n’est pas remplie.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 77


2- La solution décentralisée: l’équilibre de Lindahl (= les prix
personnalisés) Un équilibre de Lindahl pour un bien collectif correspond à la
quantité de ce bien et l’ensemble des prix individuels tels que chaque individu
maximise son utilité et chaque entreprise maximise son profit.
Contrairement à la souscription, on définit une quantité et des prix qui remplissent la
condition BLS. C’est une solution utopique/théorique dans laquelle on suppose que les
consommateurs adoptent un comportement coopératif.
Les consommateurs révèlent leur disposition à payer et financent leur demande de
bien collectif au «juste» prix. Il n’y a plus de problème de passager clandestin. Cet
équilibre est un optimum.

Limite: Cette solution est impraticable car les individus n’ont aucune raison de révéler
leur disposition à payer. Dans le tâtonnement qui devrait conduire à l’équilibre, chaque
consommateur comprend rapidement qu’il a intérêt à annoncer une demande de bien
public plus faible qu’elle n’est réellement, afin de bénéficier d’un prix personnalisé plus
faible. Conclusion : On se retrouve dans la même situation que pour l’équilibre avec
souscription.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 78


3- La solution centralisée : Le financement par l’impôt
L’État dispose d’un pouvoir de contrainte et peut financer la production de biens
collectifs par l’impôt, plutôt que par les prix.

L’impôt à payer pour les usagers des biens collectifs est fonction de la demande
individuelle. Chacun paye un impôt égal au produit de la quantité fournie du bien par la
DMP de l’individu correspondant à cette quantité (ex : péage d’autoroute).

Limite: Cette solution revient à modifier la nature du bien collectif car il devient
excluable donc un bien collectif impur.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 79


Fourniture des biens publics par le vote
L’existence des biens publics est souvent considérée comme un argument décisif en
faveur de l’intervention de l’Etat.

Quand bien même l’on établit l’incapacité des forces du marché à générer une quantité
efficiente de biens publics, on ne peut pas se contenter de dire que l’Etat fait mieux
que les privés. C’est cette prétention qui peut être contestée d’autant plus que le
problème de la production des biens publics ne soit pas un problème technique, mais
plutôt un problème qui concerne les préférences des agents.

Souvent, on recourt au vote pour déterminer la quantité de bien public à offrir. Il faut
cependant noter que ce mode d’allocation pose quelques problèmes dans la mesure
où le vote sur lequel reposent les décisions de l’Etat (démocratique) est lui même un
bien public pur.
COURS DE Mme TEMIMI Souha 80
Le problème du vote à la majorité est qu’il mesure seulement les préférences ordinales
pour le bien public alors que les conditions d’efficacité requièrent une comparaison des
dispositions à payer.

Supposons qu’il y ait trois individus devant décider de la fourniture d’un bien public par
vote.

Si deux des trois individus votent pour la fourniture, l’option sera d’acquérir ledit bien.
Mais si la somme des contributions marginales est inférieure au coût de fourniture, le
vote perd son sens.

Pour contourner cette faiblesse, un autre type de vote est proposé, celui qui implique
que les individus déclarent leurs dispositions à payer pour le bien public, la règle étant
que le bien public sera fourni si la somme des dispositions à payer déclarées est
supérieure ou égale à C(G).
COURS DE Mme TEMIMI Souha 81
Mais ce type de vote n’est pas lui-même à l’abri des déboires. Si l’un des votants estime
que l’offre du bien public l’arrangera plus que les autres, il peut déclarer un montant
arbitrairement élevé pour influencer la décision d’offrir le bien. Ceci peut être évité si
on impose aux individus de payer exactement ce qu’ils ont déclaré être prêts à payer.

Enfin, signalons que le vote peut conduire à un paradoxe. Supposons qu’il y ait trois
individus : A, B et C, et trois niveaux de fourniture du bien public: 1, 2 et 3. A préfère 1
à 2 et 2 à 3, B préfère 2 à 3 et 3 à 1, C préfère 3 à 1 et 1 à 2.

Dans ce cas, il y a une majorité pour préférer 1 à 2, une majorité pour préférer 2 à 3 et
une autre pour préférer 3 à 1. On se trouve ainsi dans une impasse. Seules les autorités
publiques sont capables de trancher.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 82


Exemple 1:
Soit le profil des préférences suivantes qui se caractérise par la présence de 3 votants,
A, B et C, de 3 projets x, y et z parmi lesquels il faut choisir et des ordres dans lesquels
chacun des 3 votants range ces trois projets, du plus préféré au moins préféré. La
matrice des votes se présente comme suit:

A x y z
B y z x
C y x z

A titre d’exemple, le votant B range y en première place de ces préférences, le projet z


en deuxième et le projet x en troisième place. Dans d’autres termes, il préfère le projet
y aux projets z et x et il préfère le projet z au projet x.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 83


Majorité simple (Pluralité):
Le projet y sort gagnant du vote à la majorité simple parce qu’il reçoit 2 (de B et C) des
3 voix, x obtenant une voix (de A) et z n’obtenant aucune voix. Remarquons que dans
ce cas de figure, le projet y l’emporte également à la majorité absolue. L’ordre collectif
des trois projets se dégageant de la majorité simple est par conséquent: y x z

Méthode de Condorcet (Le Condorcet winner):


Dans la méthode de Condorcet, il faut confronter tous les projets deux à deux.
𝑛∗(𝑛−1)
Comme il y a ici n=3 projets, il y a = (3 * 2)/2 = 3 confrontations bilatérales, à
2
savoir: x vs y, x vs z et y vs z.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 84


Sur la base des préférences individuelles, on peut le représenter comme suit :
− le projet y l’emporte face au projet x avec 2 voix (B et C) pour y contre 1 voix (A) pour
x et il l’emporte face au projet z avec 2 voix (A,B) pour le projet y contre 1 voix (C) pour
le projet z ;
− le projet x l’emporte face au projet z avec 2 voix (A,C) pour le projet x contre 1 voix
(B) pour le projet z.

Il existe donc un Condorcet winner, le projet y.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 85


Exemple 2 (paradoxe d’Arrow-Condorcet):
Soit le profil des préférences ci-après composé des trois votants A, B et C confrontés à
des choix entre trois projets de fourniture de bien public x, y et z :
A x z y
B y x z
C z y x
Majorité simple:
Aucun projet ne réunit une majorité simple puisque chaque projet obtient une voix, ce
1
qui donne en l’occurrence pour chaque projet du total des voix émises.
3
Le classement au niveau collectif, à travers la méthode de la majorité simple appliquée
au profil des préférences donné, se caractérise par une indifférence entre ces 3 projets,
donc: x ~ y ~ z.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 86


Méthode de Condorcet:
Le résultat Les confrontations deux à deux donnent :

Comme aucun projet n’obtient une majorité absolue face à chacun des deux projets
restants, il n’existe pas de Condorcet winner. y le remporte face à x, mais « perd »
contre z, x le remporte face à z, mais « perd » contre y et z l’emporte face à y, mais «
perd » contre x.
Nous constatons qu’au niveau collectif il existe un cycle. La société (les trois votants
collectivement) préfère chaque projet à tous les autres, ou autrement dit, pour
n’importe quel projet, il existe toujours un autre projet qui lui est préféré au niveau de
la collectivité.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 87


Les externalités
Outre la fourniture des biens publics, l’Etat intervient parfois pour corriger des
distorsions engendrées par les externalités négatives et soutenir certaines activités
produisant des externalités positives.
Il y a externalité lorsque les actions d’un individu ont une influence directe sur
l’environnement d’un autre individu.
Il y a également externalité lorsqu’un échange économique affecte un tiers et que cet
effet n’agit pas par l’intermédiaire du système de prix.
On distingue notamment externalité négative, situation dans laquelle le tiers est lésé,
et externalité positive, situation dans laquelle le tiers se retrouve mieux loti.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 88


Dans le secteur de la consommation, il y a une externalité lorsque l’utilité d’un
consommateur est directement influencée par les actions d’un autre consommateur, et
dans le secteur de la production, il y a externalité lorsque l’échelle d’activité d’une
firme est directement influencée par les actions d’un autre agent.

La présence d’externalités a pour conséquence générale de rendre inefficaces les


équilibres de marchés. Cet état de choses pousse à étudier des modes alternatifs
d’allocation des ressources. Pour rendre efficace une allocation en présence
d’externalités, il faut envisager une correction des prix auxquels sont confrontés les
individus.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 89


Analyse économique de l’externalité négative de la pollution
Cadre théorique illustratif: ( voir Varian)
Supposons qu’on ait deux entreprises : A et B. L’entreprise A produit un bien chimique
x qu’elle vend sur un marché concurrentiel. Cette production de x impose un coût e(x)
à l’entreprise B qui est une pêcherie en ce que l’entreprise A déverse dans la rivière des
produits toxiques qui tuent les poissons. La pollution cause un préjudice à l’entreprise
B.
Soit p le prix du bien x. Les profits des deux entreprises sont :
𝝅𝑨 = 𝒑𝒙 − 𝒄 𝒙
𝝅𝑩 = −𝒆(𝒙)
Pour simplifier l’exposé, on ignore le profit réalisé par l’entreprise B.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 90


COURS DE Mme TEMIMI Souha 91
COURS DE Mme TEMIMI Souha 92
▪ L'analyse économique part du constat selon lequel le «coût privé» de la
production d'un bien est inférieur à son coût pour la société, dans la mesure où il
n'intègre pas les dommages causés à l'environnement.

▪ L'écart entre le « coût privé » d'une unité de production et son « coût social »
représente la valeur estimée de l'externalité négative ( ex les émissions de CO2).

▪ D’où l’extrême urgence à recourir à des mécanismes institutionnels pour corriger


cette inefficacité du marché

COURS DE Mme TEMIMI Souha 93


Solutions aux externalités négatives
L’Etat dispose de plusieurs instruments pour intervenir. On peut distinguer trois
catégories d’interventions publiques:

➢Définir des normes à respecter: On fixera par exemple des limites à des niveaux
de pollution, en volume (exemple : quantité maximale de SO2 produite par une
industrie dans l'année)

➢Utiliser la fiscalité: introduction d’une taxe Pigouvienne. Il s’agit de mesurer le


niveau de production du pollueur si celui-ci prenait en compte le coût
d’externalité

➢Définir des droits de propriétés, respectivement les mettre aux enchères.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 94


Solutions sur les quantités : Normes et standards
Ce sont mesures institutionnelles visant à contraindre le comportement des
pollueurs sous peine de sanctions administratives ou judiciaires. Ce sont :
▪ Des normes d'émissions qui définissent pour certaines catégories de sites
industriels ou d'objets techniques utilisés dans des processus de production
industrielle (ex : chaudières) et pour certains polluants (ex : SO2, chlore...) des
intensités maximales d'émissions dans le milieu.
▪ Des normes techniques qui obligent les sites industriels à utiliser une technologie
particulière de réduction de la pollution (ex : la mise en place d'un type de filtre
particulier dans les cheminées d'usine).
▪ Des normes de produits (ex : une quantité maximale de phosphates dans les
lessives, l'obligation de pourvoir les véhicules automobiles avec un pot
catalytique).
▪ Des procédures d'autorisation administrative de mise sur le marché (ex :
homologation des pesticides).

COURS DE Mme TEMIMI Souha 95


➢Les instruments réglementaires présentent néanmoins, un certain nombre de
limites. La réglementation revêt, tout d'abord, un caractère statique : elle est plus
difficile à modifier que le taux d'une taxe ou le nombre de permis d'émission
pouvant être distribués.

➢La norme s'impose ensuite uniformément à l'ensemble des agents


économiques. Or, dans la réalité, le coût d'un effort supplémentaire de
dépollution n’est pas le même pour tous les agents économiques. La norme ne
minimise donc pas le coût total pour la société nécessaire à l'atteinte de
l'objectif de dépollution fixé.

➢Enfin, la réglementation n'incite pas à aller au delà de la norme prescrite.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 96


Solutions sur les prix : Taxes Pigouviennes
La taxe pigouvienne doit son nom à l’économiste Britannique Arthur Cecil Pigou (1877-
1959), l’un des premiers à avoir consacré des travaux à l’économie du bien-être.

➢C’est une taxe payée par le pollueur par unité de pollution produite, égale au coût du
dommage environnemental provoqué. Ce type de taxe a donc pour objectif d'inclure
dans le coût de production d'un bien ou d'un service le coût environnemental induit par
la dégradation du milieu (pollutions, perte de productivité des sols, etc.).

➢ L’intervention de l’État s’impose comme un moyen d’éliminer les défaillances du


marché, c’est-à-dire que les effets négatifs engendrés par l’agent économique soient
corrigés par le prélèvement de taxes d’un montant égal aux coûts engendrés par les
externalités.

Déclinée via différentes politiques environnementales selon les pays, la taxe carbone est
l’exemple le plus représentatif de ce principe économique dans le cadre législatif européen.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 97


COURS DE Mme TEMIMI Souha 98
➢ Le principal avantage du dispositif est sa simplicité de mise en œuvre : en pénalisant
financièrement le recours aux activités les plus polluantes, l’Etat permet de dégager
un double dividende : réduction de la pollution et création d’une ressource pour
les finances publiques.

➢ Son principal inconvénient est que le dispositif augmente les prix mais que son effet
sur le niveau effectif de pollution ne sera pas forcément avéré, surtout du coté des
consommateurs qui ne modifient pas leur demande en fonction du prix (élasticité-
prix faible), ce qui est par exemple le cas pour l’essence.

➢ Il est également complexe de définir un « juste prix » pour le niveau de taxation qui
permette de fournir les incitations sans pour autant asphyxier le secteur d’activité
ou les consommateurs.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 99


Analyse graphique de la Taxe à la Pigou
Etant donné que le choix de l’entreprise A repose sur un prix incorrect, une taxe
correctrice peut lui être imposée de manière à parvenir à une allocation efficace. On
appelle taxes à la Pigou des taxes correctrices de ce genre. Admettons que l’entreprise
A soit soumise à une taxe t sur sa production. La condition de premier ordre de la
maximisation du profit devient :

COURS DE Mme TEMIMI Souha 100


En fixant la taxe à un montant égal à e´(x), l’Etat conduira l’entreprise A à choisir x = x*.
Le problème devient dès lors de la connaissance de la fonction du coût de l’externalité
e(x).

COURS DE Mme TEMIMI Souha 101


▪ Le prix d’équilibre 𝑝𝑒 est déterminé par les forces du marché sans tenir compte du
fait que la production du bien x impose à la collectivité un coût marginal externe
CmE sous forme de pollution.

▪ Au point E, le coût marginal externe est donné par la distance 𝑋𝑒 A. En imposant la


taxe t à l’entreprise A, l’Etat l’incite à ramener sa production au niveau optimal X*
pour lequel le prix est égal au coût marginal social.

▪ Avec cette intervention, le niveau de la pollution a été réduit :


on est passé de 𝑋𝑒 A à X*B.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 102


Solutions négociées : le Théorème de Coase
➢ Le théorème de Coase apporte une solution au problème de l’absence de droits de
propriété des biens communs en stipulant que si les droits de propriété
étaient bien définis, dans un monde où les coûts de transactions sont nuls, on
pourrait obtenir une allocation optimale des ressources sans intervention des
autorités publiques.

➢ Cette allocation des ressources est, dans les exemples de Coase, indépendante de
l’attribution initiale des droits : peu importe qui en est le bénéficiaire, ce qui est
nécessaire c’est que les droits soient attribués à l’un ou l’autre des partenaires de la
négociation (à celui qui provoque la nuisance ou à celui qui la subit).

➢ Les problèmes d’externalités pourraient être résolues par le seul recours à la


négociation des compensations nécessaires entre les parties et l’optimum pourrait
être atteint sans intervention des institutions en dehors de celles qui viseraient
précisément à institutionnaliser ces droits.
COURS DE Mme TEMIMI Souha 103
COURS DE Mme TEMIMI Souha 104
On atteint alors par définition une situation Pareto-optimale. Cette solution ne fait
intervenir l’État que pour définir et attribuer initialement les droits et elle permet de
parvenir à une allocation optimale par la négociation directe.

Mais une des conditions de fonctionnement de ce théorème réside dans l’absence de


coûts de transaction. Or, Coase lui-même récuse l’hypothèse des coûts de transactions
nuls, rendant ce théorème très théorique voire propre à une idéologie très libérale
partisane de la non-intervention de l’Etat.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 105


Droits à polluer
▪ L’autorité fixe des objectifs de pollution en terme de quantité globale
➢ ex niveaux de T EqCO2/an

▪ Elle distribue ensuite des droits à polluer aux firmes


➢ Total des droits = objectif de l’autorité (Par exemple proportionnellement à la
production ou à la pollution générée historiquement)
➢ = « Cap & trade » du protocole de Kyoto

▪ Les droits sont ensuite échangés sur le marché des droits


➢ Les firmes efficaces à la dépollution vendront des droits
➢ Les droits agissent comme une taxe: le prix incite à chercher des processus peu
polluants

COURS DE Mme TEMIMI Souha 106


Exemple d’une externalité positive
Autant qu’il est possible que le comportement d’un individu rejaillisse négativement
sur le niveau de vie ou l’activité d’un autre individu, il est possible d’avoir un effet
externe positif. Exemple: par le fait qu’une personne soit scolarisée, elle peut
directement exercer une influence positive sur son environnement ou sur les
personnes qui y vivent.

Comme les effets externes positifs ne produisent pas de désagrément mais plutôt des
changements bénéfiques du point de vue de la collectivité, ils ne seront pas à corriger
mais par contre à promouvoir.

➢ L’Etat par des subventions, peut soutenir certains comportements individuels


contribuant à la réalisation du bien-être collectif.
➢ Par une réglementation, l’Etat peut également favoriser de tels comportements.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 107


Bénéfices marginaux privé, externe et social
▪ Par bénéfice marginal privé, on entend l’avantage ou le gain que retire un individu
de l’acte qu’il pose ou qu’il a posé.

▪ Par contre, le bénéfice marginal externe c’est le gain qu’une tierce personne retire
de l’acte posé par un autre agent économique.

• Le bénéfice marginal social est le bénéfice que la collectivité tire de l’acte posé par
un individu de manière isolée pour répondre à ses intérêts personnels.

➢ Ainsi, le bénéfice marginal social est égal à la somme du bénéfice marginal privé et
du bénéfice marginal externe, soit : BmS = BmP + BmE.
➢ Dans ces conditions, l’équilibre qui sera réalisé sur le marché de par l’action des
privés exclusivement ne sera pas celui recherché par l’Etat pour toute la collectivité.
COURS DE Mme TEMIMI Souha 108
COURS DE Mme TEMIMI Souha 109
L’équilibre initial est réalisé au point E qui correspond au prix 𝑃𝑒 et à la quantité 𝑌𝑒 .
Etant donné que la consommation du bien produit un effet externe positif, l’Etat
souhaitera voir la demande du bien s’accroître dans la collectivité.

Or, tout accroissement de la demande – à offre inchangée – entraîne une hausse du


prix, soit le passage de 𝑃𝑒 à 𝑃é . Par un effet d’éviction par le prix, certaines personnes
seront exclues de la consommation du bien. En effet, du fait que le prix a eu à
accroître, certains demandeurs ne seront plus capables d’acheter le bien, d’où la
nécessité de voir l’Etat accorder des subventions.

La figure ci-dessus montre que la quantité d’équilibre collectif est 𝑌é , le prix


effectivement payé par les individus est 𝑃𝑑 [< 𝑃𝑒 ] et le montant de la subvention est
donné par la distance E´A.

COURS DE Mme TEMIMI Souha 110


Pour Conclure
-> Notion d’efficience
-> Thms du bien-être : les bienfaits du marché basés sur hypothèses
-> Thm du 2nd rang : à cause de la prévalence des défaillances, on ne peut que
réfléchir au cas par cas

Les défaillances qui empêchent les conditions parétiennes de tenir :


-> Externalités
-> Biens publics
-> Les politiques mises en œuvre

COURS DE Mme TEMIMI Souha 111

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