Chapitre 3

Cours de Micro II
Chargée du Cours: Mme TEMIMI Souha

Niveau d’études et spécialité: 2ème année LE

 Chapitre 3:
La concurrence monopolistique, l’oligopole
et la théorie de jeux

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I- La concurrence monopolistique
Les hypothèses du modèle:
H1: Un grand nombre de producteurs
H2: Un produit différencié (par opposition à homogène)
H3: Une information parfaite ( Transparence)
H4: Une libre entrée et sortie des firmes
La différenciation de produit se réfère à tout ce qui fait que deux produits conçus
pour des mêmes fins soient perçus comme différents par le consommateur. Cela
peut provenir de différences réelles entre les produits ou simplement de
différences subjectives liées à la publicité ou à une image de marque.

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Chaque entreprise vend une marque ou une version du produit qui diffère
des autres par sa qualité, son apparence ou sa réputation.
Exemples:
• Le marché du dentifrice ( Colgate, Signal, Vadémécum, Crest, Sensodyne,
Oral B,…)
• Le marché du café ( Maxwell, Lavazza, Nespresso, Nescafé, Senséo, Ben
Yedder, Ellouze,…)
• Le marché des sodas: (Coca-Cola, Pepsi- Cola, Orangina, Schweppes, Lipton
Ice Tea…..)
• Le marché des lessives (Dixan, Ariel, Skip, Nadhif, Le Chat, Lilas,…)
• Le marché de l’eau minérale ( Cristaline, Safia, Sabrine, Pristine, Hayet,
Marwa, Fourat, Tijen, Délice,…)
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La différenciation amène des consommateurs à préférer certaines
marques.  Les consommateurs sont prêts à payer plus cher.
L'attachement à une marque confère aux firmes un certain pouvoir
dans la fixation de leur prix.
En concurrence monopolistique, la demande à la firme n'est pas une
droite horizontale, mais une droite à pente négative (comme dans le
cas du monopole).
La pente dépend du degré de différenciation.
A court terme, les firmes appliquent la règle Rm=Cm où la Rm est
calculée à partir de la fonction de demande à la firme.
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Comparaison entre les courbes de demande auxquelles font face les
entreprises dans les différentes structures de marché

A- Concurrence parfaite B - Monopole C- Concurrence monopolistique

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La présence de profits à CT incitera l'entrée de nouvelles firmes qui
vont lancer des marques concurrentes (H4: Libre entrée).

A long terme, l'entrée de nouvelles firmes va faire diminuer la part de

marché de l’entreprise et sa courbe de demande individuelle va se
déplacer vers le bas jusqu'à ce qu'elle se positionne de façon
tangencielle à la courbe de CMLT .
=> Les profits économiques disparaissent.
Du point de vue détermination de l’équilibre de LT, la disparition des
profits purs se réalise lorsque la RM devient tangente à la courbe de
CM

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Recettes et
coûts $/Q

Cm
CM

∗ 𝑬∗𝑳𝑷
𝑷𝑳𝑷

DCT

DLT

𝒒∗𝑳𝑷 Q
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Conclusion:
En concurrence monopolistique:

 il y a disparition des profits économiques

 les firmes ne produisent pas au minimum du CM

 les firmes ont la possibilité d'adopter des politiques de prix

différentes
 P plus élevé et Q plus faible qu'en C.P.P

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Application numérique: (en présentiel)
Soit une firme en situation de concurrence monopolistique. Son coût
total est: 𝐶𝑇 𝑞 = 𝑞3 − 4𝑞 2 + 5𝑞.
3 𝑃 3
La demande qui s’adresse à elle est telle que: 𝑞 = − + 𝑃
2 2 2 𝑠
Où q: quantité demandée; P: le prix du bien; 𝑃𝑠 : le prix du bien
substitut.
1- Dans un premier temps, on suppose que 𝑃𝑠 = 2 u.m. Déterminer
l’équilibre de cette firme et en déduire son profit
2- Sur la longue période, le prix 𝑃𝑠 est variable.
a- Quelle évolution peut-on envisager pour cette firme?
b-Déterminer l’équilibre de LT pour cette firme.
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II- L’Oligopole et la théorie de jeux
Hypothèses de base et caractéristiques des marchés oligopolistiques
• Le modèle de concurrence monopolistique analysé dans la section
précédente est une forme particulière d’oligopole où l’on prend
particulièrement en considération les aspects « différenciation du
produit » et « entrée libre dans la branche ».
• Sur les marchés oligopolistiques, les produits peuvent être
différenciés ou non. Mais la caractéristique importante de ces
marchés est qu’un petit nombre d’entreprises fournissent la totalité
de la production et que l’existence de barrières à l’échange rend
difficile ou même impossible l’entrée de nouvelles firmes
=> Ce qui permet aux entreprises de réaliser des profits à long terme
contrairement au cas de concurrence monopolistique.

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Dans le cas de l’oligopole, on se préoccupe davantage des interactions
stratégiques qui apparaissent dans un secteur donné.
On peut citer quelques exemples de marchés oligopolistiques:
- le marché automobile: (Volkswagen, Citroën, Peugeot, Renault, Opel,
BMW, Audi, Toyota, Honda, Suzuki, Fiat, Nissan,…..)
- Le marché des équipements électriques et électroniques: ( APPLE,
HP, DELL, IBM, Toshiba, Asus, Lenovo,….)
- Les opérateurs mobiles : TT, Ooredoo, Orange, Lycamobile)
- Les fournisseurs d’internet : Topnet, Globalnet, Planetnet, Hexa byte,
Orange, Ooredoo,…)
- Etc…..

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Détermination des équilibres sur les marchés
oligopolistiques:
En concurrence oligopolistique, chaque entreprise doit prendre en compte
les interactions stratégiques liés aux comportements de ses concurrents pour
fixer son prix ou sa production.
Le principe théorique et logique qui nous donne un fondement pour
déterminer l’équilibre sur ce marché, est que chaque entreprise va essayer
de prendre les décisions optimales étant donné les actions de ses
concurrents.
Par souci de simplification, nous considérons dans notre analyse, le cas de
deux entreprises qui se font la concurrence, on appelle cette situation: un
DUOPOLE.
Nous commencerons notre analyse, avec un modèle simple, introduit en
1838 par l’économiste Français Augustin Cournot:

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1- Modèle de Cournot:
Deux firmes, 1 et 2, qui produisent des biens identiques ("substituts
parfaits") et se font concurrence en quantités.
Le prix est établi de façon à ce que la production soit écoulée, on a donc:
p = P(Q) où Q = q1 + q2 est la quantité totale produite.
Le coût marginal de production est constant et identique pour les deux
firmes : c(qi)
Le profit de la firme i ∈ {1, 2} s’écrit alors Πi = P(Q)qi − c(qi) .
Chacune des deux firmes choisit sa quantité pour maximiser son profit en
prenant la quantité produite par sa rivale comme fixée. Nous cherchons alors
un équilibre en termes d’anticipations. C’est-à-dire une situation où les
anticipations de chaque entreprise, quant au comportement de l’autre, se
trouve réalisée.
La condition du premier ordre du problème de maximisation pour la firme i
𝑑𝜋𝑖
s’écrit : = 0 ⇒ 𝒒𝒊 = 𝒇𝒊 𝒒𝒋 : la fonction de réaction de la firme i
𝑑𝑞𝑖

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Soit une fonction de demande linéaire:
𝑝 𝑞1 + 𝑞2 = 𝑎 − 𝑏 𝑞1 + 𝑞2
𝜋1 = 𝑎 − 𝑏(𝑞1 + 𝑞2 ) 𝑞1 − 𝐶𝑇 𝑞1
𝑑𝜋1
Max 𝜋1 ⇒ =0
𝑑𝑞1
𝑎−𝑏𝑞2
Supposons, pour simplifier, que 𝐶𝑚1 = 0 ⇒ 𝑞1 = : c’est
2𝑏
l’expression de la fonction de réaction du duopoleur 1.
𝑎−𝑏𝑞1
Par symétrie, on obtient: 𝑞2 = : la fonction de réaction du
2𝑏
duopoleur 2.
Dans le modèle de Cournot, chacun des concurrents refuse de dominer
l’autre et adopte une attitude de satellite. Dans ce cas, un équilibre
stable va être obtenu à l’intersection des deux courbes de réaction:

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 𝑎−𝑏𝑞2
𝑞1 = 𝑎
2𝑏 ∗ ∗
൞ 𝑎−𝑏𝑞1 => 𝑞1𝐶 = = 𝑞2𝐶 (ici, les quantités sont les mêmes car on a
3𝑏
𝑞2 =
2𝑏
supposé Cm1= Cm2=0 par simplification)
𝒒𝟐

𝒇𝟏 𝒒𝒆𝟐 : 𝑪𝒐𝒖𝒓𝒃𝒆 𝒅𝒆 𝒓é𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒇𝒊𝒓𝒎𝒆 𝟏

Equilibre de Cournot
𝒒∗𝟐𝑪
𝒇𝟐 𝒒𝒆𝟏 : 𝑪𝒐𝒖𝒓𝒃𝒆 𝒅𝒆 𝒓é𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒇𝒊𝒓𝒎𝒆 𝟐

𝒒∗𝟏𝑪 𝒒𝟏

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2- Modèle de Stackelberg
Dans cette situation, une entreprise agit, puis l'autre entreprise réagit
en fonction de la réaction de la première entreprise de façon à
optimiser son bénéfice. Il y a donc une firme forcément dominante
(appelé leader) et un autre firme satellite (appelé follower).
Supposons que la firme 1 est Leader, le graphe qui suit montre les deux
courbes d'isoprofit résultant du système en question (la courbe
d’isoprofit de l’entreprise 1 indique les combinaisons des productions
qui assurent à la firme des profits constants).
Stackelberg annonce alors la conclusion suivante : le point d’équilibre
se situe au point de tangence entre la courbe d’isoprofits de la firme 1
et la courbe de réaction de la firme 2.

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Si on suppose que la firme 1 est Leader ( Maître), alors la firme 2 est
Follower ( Suiveur)
A l’équilibre de Stackelberg il s’agit de maximiser le profit du Leader sous
contrainte de la courbe de réaction du follower:

𝑀𝑎𝑥 𝜋1
ቐ 𝑎−𝑏𝑞1
𝑠𝑐: 𝑞2 =
2𝑏
𝑎 𝑏 2
 𝜋1 𝑞1 = 𝑞 − 𝑞 − 𝐶𝑇1 𝑞1
2 1 2 1

𝑑𝜋1 𝑎
 CPO: =0⇒ − 𝑏𝑞1 − 𝐶𝑚1 = 0
𝑑𝑞1 2
En supposant, pour simplifier, 𝐶𝑚1 = 0 , on obtient:

∗ 𝑎 ∗ ∗ 𝑎 ∗
𝑞1𝑆 = > 𝑞1𝐶 𝑒𝑡 𝑞2𝑆 = < 𝑞2𝐶
2𝑏 4𝑏

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Comparaison d’un équilibre de Cournot et d’un équilibre de Stackelberg. (Ici, la
firme 1 est Leader).
𝒒𝟐

𝒇𝟏 𝒒𝒆𝟐 : 𝑪𝒐𝒖𝒓𝒃𝒆 𝒅𝒆 𝒓é𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒇𝒊𝒓𝒎𝒆 𝟏

Equilibre de Cournot
𝒒∗𝟐𝑪 Equilibre de
Stackelberg 𝒇𝟐 𝒒𝒆𝟏 : 𝑪𝒐𝒖𝒓𝒃𝒆 𝒅𝒆 𝒓é𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒇𝒊𝒓𝒎𝒆 𝟐
𝒒∗𝟐𝑺

𝒒∗𝟏𝑪 𝒒∗𝟏𝑺
𝒒𝟏

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3- LE CARTEL:
C’est le cas où les entreprises entrent en coopération et s’entendent pour
maximiser le profit global et pour augmenter leur pouvoir de marché. La
répartition optimale s’effectue en fonction de l’avantage comparatif et de
coûts de production.
Si la demande est suffisamment inélastique, le Cartel pourra augmenter les
prix bien au dessus de leurs niveaux en CPP.
Les Cartels sont souvent internationaux, exemples:
• l’ OPEP ( accord créé en 1960 entre les pays producteurs et exportateurs
du pétrole)
• De Beers (Fondé en 1888 pour exploiter les mines sud-africaines entre
vendeurs de diamants. La domination de De Beers sur la
commercialisation mondiale du diamant est cependant passée de 90 %
dans les années 1980, à 40 % au début des années 2010)
• The international Aluminium Cartel, 1886-1978.
• Mercurio Européo ( 1928 →1970)
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Détermination de l’équilibre du Duopole Coordonné ( Cartel):

Il s’agit de Maximiser: 𝜋𝐶 = 𝜋1 + 𝜋2
𝑑𝜋𝐶
= 0 ⇒ 𝑎 − 2𝑏𝑞1 − 2𝑏𝑞2 = 𝐶𝑚1
𝑑𝑞
൞𝑑𝜋1
𝐶
= 0 ⇒ 𝑎 − 2𝑏𝑞1 − 2𝑏𝑞2 = 𝐶𝑚2
𝑑𝑞2

Si on suppose, pour simplifier Cm1= Cm2 = 0

=> On produit alors au point où Q*= 𝑞1∗ +𝑞2∗ = a/2b.
Le profit total est alors partagé entre les deux firmes et celles-ci s'entendent sur
des quotas de production tels que la somme de la production ne dépasse pas a/2b.
Si le coût marginal de chaque firme est positif et différent, le partage de la
production respectera implicitement la règle qui consiste à égaliser les coûts
marginaux de chaque firme. Mais lorsque les coûts sont nuls, la division entre les
deux firmes des quotas de production importe peu.
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Cours de Micro II Prof: Mme Temimi Mami Souha 22
Le lieu des points pour lesquels les courbes d'iso profits sont tangentes
entre elles donne, par définition, les combinaisons de production qui
maximisent le profit total de l'industrie.

D'après la définition de la courbe d'iso profits, le taux marginal de

substitution entre la production de i et celle de j, qui laisse inchangé le
profit de i, est la pente en un point quelconque de cette courbe d'iso
profits. Or, on maximise les profits de l'industrie tant que l'on peut,
étant donné le profit d'une firme, améliorer celui de l'autre.
Le lieu des points pour lesquels il est impossible d'améliorer le profit de
i, sans détériorer celui de j, est efficient au sens de Pareto: c'est le lieu
des points pour lesquels le profit de l'industrie est maximal. C'est donc,
dans le graphique, la solution de l'entente.

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S'il existe une forte incitation à constituer une entente, il existe aussi un
puissant motif de tricher. La fragilité des cartels illustre cette difficulté.
Il faut alors pouvoir détecter les comportements de tricherie et les
sanctionner. En l'absence d'une protection légale où l'État ferait la
police à la place des membres du cartel, il est coûteux de contrôler par
un système de pénalités et de récompenses le comportement des
entreprises participantes. Si cette surveillance absorbe une grande
partie des profits joints, il n'est pas intéressant de constituer un cartel
et la solution de l'entente ne se réalisera pas.
Même si cette analyse a le mérite de faire surgir certaines interactions:
si les firmes ont parfaitement conscience de leurs interactions, elles
peuvent coopérer ; dans le cas contraire, si elles choisissent d'ignorer
l'autre, on tendra vers la solution de compétition. Mais collaborer
revient à faire face à un dilemme essentiel : faire respecter les accords
de coopération. Cette situation d'interaction est bien connue : c'est
celle du dilemme du prisonnier.
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Application numérique

( En présentiel)

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4- Le Duopole de Bertrand
Le Duopole de Bertrand est un modèle de concurrence dans lequel
deux ou plusieurs entreprises produisent un bien homogène et se font
concurrence sur les prix.

En théorie, cette concurrence sur les prix, à condition que les biens
soient des substituts parfaits, aboutit à ce que les entreprises vendent
leurs biens au coût marginal et ne réalisent aucun bénéfice.

Ce résultat est également appelé le “paradoxe de Bertrand”, du nom de

l'économiste Joseph Bertrand (1822-1900).

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Les hypothèses du modèle
• Bien homogène : Les biens qui sont produits et vendus par les
entreprises concurrentes sont totalement identiques aux yeux des
consommateurs et donc les consommateurs achètent à l'entreprise
qui offre le bien au prix le plus bas.
• La concurrence par les prix : Contrairement à la concurrence de
Cournot ou de Stackelberg, les entreprises ne se font pas concurrence
sur les quantités, mais sur les prix. Cela signifie que chaque entreprise
fixe le prix de son produit dans le but de maximiser son propre profit
(et bien sûr en tenant compte des prix fixés par les entreprises
concurrentes).
• Coût marginal identique
• Pas de contrainte de quantité

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Exemple: Deux firmes.
• Leurs coûts unitaires sont identiques et constants et donc leur coût
marginal est égal à c.
• Si les deux firmes appliquent leurs prix respectifs, la demande qui
s’adresse à chaque firme est donnée par :
D1(P1, P2) et D2(P1, P2)

Chaque firme satisfait la demande qui s’adresse à elle et fixe son prix
de manière à maximiser son profit. Celui-ci s’écrit:
• Pour la firme 1 : Max 𝜋1 = (P1 - c) D1(P1, P2)
• Pour la firme 2 : Max 𝜋2 = (P2 - c) D2 (P1, P2)

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Lorsque les prix P1 et P2 diffèrent, la demande s’adresse en priorité à
l’entreprise qui a fixé le prix le plus bas (puisque le bien est
parfaitement homogène) et la production de l’autre firme est l’objet
d’une demande nulle.
Les cas de figures peuvent s’exprimer ainsi du point de vue de
l’entreprise 1 :
• Si P1 > P2 : D1= 0 et D2= D(P2) => l’entreprise 1 ne vend rien
• Si P1 < P2 : D1= D(P1) => l’entreprise 1 prend tout le marché
• Si P1 = P2 : D1= D2= ½ D(P1) => les deux entreprises se partagent le
marché
Et par symétrie, même chose du point de vue de l’entreprise 2.

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Tant que son prix reste supérieur à son coût unitaire, la firme a intérêt à
baisser son prix à (P - є) pour récupérer la totalité de la demande.
Prenons le cas de la firme 1 et supposons que D1=A- BP1

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La meilleure réponse pour la firme 1 est donc:

• P1*= PM si P2 > PM
• P1*= P2-𝜖 si c < P2 < PM
• P1* = P2 si P2 = c
A ce niveau, aucune des deux concurrentes n’a intérêt à modifier son
prix.

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En effet, imaginons que la firme 1 décide de baisser son prix en dessous de c,
elle ne réalise alors aucun profit. Si elle décide d’augmenter son prix au
dessus de P2, c’est pareil elle ne réalise aucun profit. Si les deux prix se
situent au dessus de c, alors chacun des deux producteurs a intérêt à
proposer un prix légèrement inférieur à celui du concurrent. Mais cet intérêt
disparaît lorsque les prix reviennent au niveau de c.
Après examen de toutes les situations, le seul équilibre possible est:
P1*=P2*= c
(c à d lorsque les prix des deux concurrents se situent au niveau du coût
marginal de production)
A l’équilibre de Bertrand, le duopole conduit donc au même niveau que celui
de la concurrence parfaite mais les firmes obtiennent un profit nul. C’est le
Paradoxe de Bertrand. Mais ce résultat dépend étroitement des hypothèses
posées à savoir les capacités de production illimitées des firmes pour
satisfaire toute la demande de marché et l’homogéneité parfaite du bien.

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Introduction à la théorie des jeux
La théorie des jeux est un outil qui permet d'analyser des
problèmes issus de l'interaction d'agents rationnels. Elle a
connu son essor et ses premières applications à l'économie à
partir de 1944, avec le célèbre livre de John von
Neumann et Oskar Morgenstern «The Theory of Games and
Economic Behavior ».
On doit, ensuite, à John Forbes Nash l'introduction en 1951 du
concept d'équilibre qui porte son nom ( l’équilibre de Nash),
et qui correspond à une solution dans laquelle aucun joueur
ne souhaite modifier sa stratégie étant donné la stratégie des
autres.
Cours de Micro II Prof: Mme Temimi Mami Souha 33
A quoi sert la théorie des jeux ?
• Jeux de société (échecs, dames, go, ...), Jeux de cartes (bridge, poker,
...)
• Dois-je travailler ou faire semblant ?
• Enchères, vote
• Stratégies militaires/économiques
• Partages de ressource (marchandage)
• Est-ce qu’une entreprise doit entrer sur un marché ou pas ?
• Faut-il contrôler les déclarations d’impôts sur le revenu ?
• Comportement animal
• Etc….

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Pour les économistes, la théorie des jeux sert à analyser les interactions
économiques sous la forme de jeux stratégiques, c'est-à-dire de jeux où
les gains d'une personne dépendent à la fois de ses actions mais aussi
de celles des autres.
Utilité
Une hypothèse de base de la théorie des jeux est de considérer que les
agents sont rationnels, c’est-à-dire qu’ils tentent d’arriver à la situation
la meilleure pour eux. L’ Utilité n’est ni une mesure du gain matériel,
monétaire, etc. mais une mesure subjective du contentement de
l’agent. Utiliser une fonction d’utilité pour définir les préférences de
l’agent ne suppose pas que l’agent utilise cette fonction, mais qu’il
raisonne conformément à un ensemble de conditions de rationalité.
(Von Neumann et Morgenstern (1944), Savage (1954)).

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Cours de Micro II Prof: Mme Temimi Mami Souha 36
Cours de Micro II Prof: Mme Temimi Mami Souha 37
La matrice de paiement d’un jeu (Payoff matrix)
La matrice des gains ou matrice des paiements (payoff matrix) est un
moyen de représenter un jeu sous la forme d'un tableau indiquant
les gains (ou paiements) associés à chaque action en fonction des
actions de l'autre joueur.
Pour simplifier, prenons deux joueurs avec deux stratégies possibles.
la stratégie d'un joueur est l'une des options qu'il choisit dans un
contexte où le résultat dépend non seulement de ses propres actions,
mais également de celles des autres.
Appelons les joueurs : A et B, Chaque joueur a deux stratégies:
Par exemple: la personne A a deux stratégies: « Haut » ou « Bas» et la
personne B a aussi deux stratégies « gauche » ou « Droite ».
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La matrice de gains est représentée comme suit.
- Comment lit-on la matrice des gains?
- Comment choisir la stratégie gagnante?
- Quel sera le résultat de ce type de jeux?

Joueur B

Stratégies Gauche Droite

Joueur A Haut (1,2) (0,1)

Bas (2,1) (1,0)

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Les gains respectifs du joueur A sont ( ici, )

Joueur B

Stratégies Gauche Droite

Joueur A Haut (1,2) (0,1)
Bas (2,1) (1,0)

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Les gains respectifs du joueur B sont ( , ici )

Joueur B

Stratégies Gauche Droite

Joueur A Haut (1,2) (0,1)
Bas (2,1) (1,0)

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• Du point de vue de la personne A, il est préférable de choisir « bas »
puisque dans ce cas: 2>1 et 1>0
• Du point de vue de la personne B, il est préférable de choisir gauche
puisque: 2>1 et 1>0.
Dans ces deux cas nous avons une stratégie dominante. C’est-à-dire
que chaque joueur a une stratégie optimale quelque soit le choix de
l’autre.
 ∀ le choix de B, le joueur A a intérêt à jouer « bas »
 ∀ le choix de A, le joueur B a intérêt à jouer « gauche »
 Si chaque joueur a une stratégie dominante, alors nous avons un
équilibre en stratégies dominantes.

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Dans notre exemple, ici, le résultat du jeux c’est le couple:
(Bas, Gauche)= (2,1)

Joueur B

Stratégies Gauche Droite

Joueur A Haut (1,2) (0,1)
Bas (2,1) (1,0)

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L’équilibre de Nash:
les équilibres en stratégies dominantes ( situations idéales)
n’existe pas souvent ( ne sont pas fréquents).
A titre d’exemple, prenons la matrice suivante:
Joueur B

Stratégies Gauche Droite

Joueur A Haut (2,1) (0,0)
Bas (0,0) (1,2)

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• Si A choisit « Haut », B choisit « Gauche »
• Si A choisit « Bas », B choisit « Droite »
• Si B choisit « Gauche », A choisit « Haut »
• Si B choisit « Droite », A choisit « Bas »
Au lieu d’exiger que le choix de A est optimal quelque soit le choix de B,
nous dirons qu’une paire de stratégies est un équilibre de Nash, si le
choix de A est optimal compte tenu du choix de B et le choix de B est
optimal compte tenu du choix de A.
Dans notre exemple, les stratégies ( Haut, Gauche) et ( Bas, Droite)
sont des équilibre de Nash => Il y a donc deux équilibres de Nash dans
cet exemple.

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Définition de l’équilibre de Nash:
Un équilibre de Nash est un équilibre où chaque joueur choisit
la solution optimale étant donné le choix de l’autre. Ici, on a
deux équilibres de Nash:

Joueur B
Stratégies Gauche Droite
Haut (2,1) (0,0)
Joueur A
Bas (0,0) (1,2)

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Le concept de l’équilibre de Nash est intéressant d’un point de
vue logique mais pose également certains problèmes. En effet,
il y avoir plus d’un équilibre de Nash, comme on l’a vu dans le
cas précédent, mais il peut aussi exister un jeu où il n’y a pas
d’équilibre de Nash comme avec la matrice suivante:

Joueur B
Stratégies Gauche Droite

Joueur A Haut (0,0) (0, -1)

Bas (1,0) (-1,3)

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• Si A joue « Haut », B joue « Gauche » → (0,0)
• Si A joue « Bas », B joue « Droite » → (-1, 3)
• Si B joue « Gauche », A joue « Bas » → (1,0)
• Si B joue « Droite », A joue « Haut » → (0,-1)
il n’existe donc pas d’équilibre de Nash dans cet exemple.

Cours de Micro II Prof: Mme Temimi Mami Souha 48

Le dilemme du prisonnier :
Ce jeu inventé au début des années 50 par A. Tucker, pour illustrer
la théorie des jeux dans une conférence publique, est
probablement le jeu le plus analysé des sciences sociales. Il décrit
une situation stratégique qui est d’une grande pertinence dans
beaucoup d’aspects de la vie économique, politique et sociale, ou
en biologie.

Il se traduit par la petite parabole suivante: Deux suspects sont

arrêtés et accusés d’un crime. La police ne dispose pas de preuves
suffisantes pour faire condamner les suspects, à moins que l’un
d’eux avoue. La police les maintient dans des cellules séparées et
leur explique les conséquences de leurs actions possibles.

Cours de Micro II Prof: Mme Temimi Mami Souha 49

Chaque prisonnier a le choix entre deux stratégies: « Avouer » ou
« Nier ». Les policiers veulent obtenir des aveux et offrent les
possibilités suivantes:
• Si un prisonnier avoue, il est
libéré et les policiers rejettent la
totalité de la peine sur l’autre
prisonnier en le condamnant à 6
années de prison.
• Si les deux avouent, on va
réduire leur peine et ils écopent
tous les deux de 3 ans de prison.
• Si les deux nient avoir commis le
délit ou se taisent, on leur inflige
1 an de prison ( faute de preuve)

Cours de Micro II Prof: Mme Temimi Mami Souha 50

Représentons ce dilemme par le jeu suivant:
( les valeurs négatives correspondent à des utilités négatives
relatives à la longueur du séjour en prison)
Prisonnier B

Stratégies Avouer Nier

Prisonnier A Avouer (-3,-3) (0, -6)

Nier (-6,0) (-1,-1)

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Chacun des deux prisonniers va faire des inférences des
comportements supposés de son complice.
Plaçons- nous dans la position du prisonnier A:
- Si B décidait d’avouer, alors il est préférable pour A d’avouer ( -3 > -6)
- Si B décidait de nier, alors il est préférable pour A d’avouer ( 0 > -1)
Plaçons-nous maintenant dans la position de B:
- Si A décidait d’avouer, il est préférable pour B d’avouer (-3 > -6)
- Si A décidait de nier, il est préférable pour B d’avouer ( 0, -1)
=> que le profil de stratégies pure ( -3, -3) est un équilibre de Nash
car les deux prisonniers ont adopté un comportement rationnel
puisqu’ils risquent d’être trahi par leur complice et écoper de 6 ans de
prison
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Malheureusement, pour les deux prisonniers, comme ils ne peuvent
coordonner leurs actions et puisqu’ils n’ont pas confiance l’un dans
l’autre, l’équilibre de Nash obtenu n’est pas optimal au sens de Pareto
car il y a mieux que ( -3, -3) c’est le couple ( -1,-1): écoper chacun de 1
an de prison sous condition de l’entente et la confiance

Prisonnier B
Stratégies Avouer Nier

Prisonnier A Avouer (-3,-3) (0, -6)

Nier (-6,0) (-1,-1)

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L’optimum de Pareto
Le dilemme du prisonnier définit une solution de jeux dans lesquels
l’équilibre est sous-optimal. Il démontre la difficulté à établir une
coopération entre les agents alors que celle-ci aurait accru le bénéfice
de ces agents.
Un optimum de Pareto est une allocation des ressources pour laquelle
il n'existe pas une alternative dans laquelle tous les acteurs seraient
dans une meilleure position. Le concept porte le nom de l'économiste
italien Vilfredo Pareto, qui l'a utilisé pour décrire un état de la société
dans lequel on ne peut pas améliorer le bien-être d’un individu sans
détériorer celui d’un autre.

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Cours de Micro II Prof: Mme Temimi Mami Souha 55
La stratégie du Maximin:
Le concept de l’équilibre de Nash repose très fortement sur l’hypothèse
de rationalité de l’individu. Le choix stratégique de chaque joueur ne
dépend pas seulement de sa propre rationalité, mais également celle
de ses adversaires. C’est ce qui constitue une limite à ce concept,
comme l’illustre l’exemple du tableau suivant :
Entreprise 2
Stratégies N’investit pas Investit

Entreprise 1 N’investit pas (0 , 0) (-10 , 10)

Investit (-100 , 0) (20 , 10)

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Dans ce jeux, les entreprises se font concurrence en vendant des
logiciels de cryptage de fichiers. Parce que les deux entreprises utilisent
la même technique de cryptage, les fichiers cryptés par le logiciel d’une
entreprise peuvent être lus par le logiciel de l’autre
Un avantage pour les consommateurs.

L’entreprise 1 possède une plus grande part dans le marché que son
adversaire et son logiciel, une meilleure interface.
Chacune des entreprises se demande à présent si elle doit investir ou
pas dans une nouvelle technologie de cryptage.
Il apparait clairement que la paire de stratégie ( investir, investir) est,
dans ce jeu, un équilibre de Nash.

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Mais les gestionnaires de l’entreprise 1 doivent être sûrs que ceux de
l’entreprise 2 vont investir sinon, les méthodes de cryptage devenant
incompatibles, cela créerait de la confusion chez le consommateur et
l’entreprise 1, parce qu’elle a une grande part de marché, perdrait 100
millions!
Si vous étiez l’entreprise 1 que feriez-vous?
Si vous avez tendance à être prudent, alors vous choisirez de ne pas
investir car, dans ce cas, le pire qui puisse vous arriver est de perdre 10
millions plutôt que 100 millions.
 La stratégie du Maximin consiste donc à maximiser le gain minimum
Pouvant être obtenu.

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