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Economie du développement

Chapitre 1 : introduction a la notion de développement.

Le fait qu’1% de la population détienne environ 50% des richesses crée


des inégalités extrêmes et nourrit les tensions internationales. Ce problème
d’inégalités est majeur dans un monde de plus en plus globalisé et
interdépendant. En outre, ces inégalités intensifient les flux migratoires.
Après guerre, beaucoup d’économistes s’intéressent aux anciens pays
colonisés et pauvres en adoptant une analyse plus globale que celle basée sur la
croissance. Elle s’appuie sur la notion de développement.

I. La notion de développement

Le développement est une notion beaucoup plus vaste que la croissance car
c’est un processus multidimensionnel.

Selon F. Perroux, la croissance désigne l’évolution d’un seul agrégat, le PIB,


tandis que le développement est un processus plus large, qui intègre la
croissance, tant quantitatif que qualitatif touchant différents domaines de la
société.
Cette distinction fait consensus au sein des économistes mais il existe des
divergences autour des domaines de la société associé au développement :
certains mettront l’accent sur les structures économiques (R.Lucas) tandis que
d’autres s’attarderont plus sur des phénomènes qualitatifs :
Ø Approche normative car en prenant en compte ces aspects qualitatifs, on
suppose qu’on peut définir à partir de ces critères ce qu’est le bien être et
comment il évolue.

Ceux qui ne portent pas trop attention aux phénomènes qualitatifs ne le


négligent pas mais pensent que l’évolution des structures économiques
(quantitatif) s’accompagne automatiquement de changements qualitatifs (vision
assez néoclassique). Mais on s’est rendu compte dans les 70s que le croissance
dans certains pays n’engendrait pas de changements qualitatifs : on parle de mal
ou sous développement.
Ø L’approche quantitative plutôt néoclassique se base sur le modèle de
Solow et la courbe de Kuznets (hausse de la croissance entraîne d’abord
une hausse des inégalités puis une baisse).

Si les changements qualitatifs accompagnaient mécaniquement la croissance et


les phénomènes quantitatifs, il n’y aurait aucun intérêt à mesurer ces
changements qualitatifs. Or, la corrélation entre changements quantitatifs et

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qualitatifs est réelle mais est imparfaite. C’est la raison pour laquelle il existe ces
différentes approches.
On a donc une approche arbitraire, subjective, entre croissance et
développement car elle suppose de savoir ce qu’est le développement et
comment « bien » l’atteindre. Elle se base sur les trajectoires que les pays
développés ont prises pour se développer mais elle semble incapable de prendre
en compte d’autres trajectoires comme celles que sont entrain, ou pourraient,
prendre les PED aujourd’hui. Si les PED suivent la même voie que celle qu’ont
pris les PD dans le passé pour atteindre le développement, cela posera de sérieux
problèmes notamment environnementaux.

On a donc un contenu subjectif très fort sur cette notion de développement et sur
la manière de l’atteindre.

Historique du développement

Ø A partir de la Renaissance, le concept de développement se développe


avec Descartes et à une portée très philosophique (développement de la
pensée, de la connaissance ; la vie en elle même est un développement de
l’humain).
Ø Au XIXème, le développement s’associe au progrès technique et à
l’accumulation du K.
Ø A partir des 70s, on lui donne une dimension plus sociale, plus humaine
en l’axant notamment sur le respect de l’environnement (Rapport
Meadows, développement humain d’Amartya Sen).
Ø La notion de développement durable est employée pour la première fois
dans le rapport Brundtland en 86.

L’économie du développement : quelles spécificités ?

Les outils macro et micro se sont construits autour des pays industrialisés,
c’est la raison pour laquelle l’éco du développement se distingue et s’adapte
en s’écartant de ces outils : rupture avec la microéconomie néoclassique
basée sur la théorie de l’équilibre walrasien car elle ne répond en rien aux
problématiques des PED (les hypothèses walrasien sont incompatibles avec
les PED), rejet des thèses marxistes et utilitaristes.

L’économie du développement se base sur des analyses


macroéconomiques. Ces grands modèles macro apparus après la WW1 sont
remis en cause dans les 70s par leur incapacité à expliquer la stagflation. Les
crises des pays développés (70s) et en développement (80s) redonnent de la
légitimité aux théories classiques. L’éco du développement est alors en
crise : corpus de base remis en cause et pas de résultats concrets. Elle se

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refonde avec l’apparition de la nouvelle microéconomie (Akerlof) qui insiste
sur les imperfections de marché (notamment d’information) et devient donc
apte à analyser les problèmes des PED.
Construite dans une certaine hétérodoxie à sa naissance, l’éco du
développement se rapproche de l’orthodoxie actuelle (qui a elle même
changée dans les 70s) en se fondant principalement sur des outils micro
classiques. Elle est passée de l’hétérodoxie macro à l’orthodoxie micro.

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Chapitre 2 : Mesure du développement

I. Les indicateurs synthétiques

Du RNB à l’IDH

On a d’abord une vision assez quantitative et économique du


développement et cela se matérialise par les outils utilisés : RNB ou PIB/hab.
Personne ne pensait que le développement se limitait uniquement au PIB ou
RNB mais on pensait qu’il permettait d’avoir, à lui seul, une vision globale du
niveau de développement d’un pays. En utilisant le PIB ou RNB par tête, on
pose la croissance comme principal déterminant du développement. C’est vrai
mais il n’y a pas que ça. La distinction PD / PED est basée sur ces indicateurs
qu’utilise la banque mondiale pour établir des seuils qui varient chaque année.

A titre d’info, en 2014, le premier pays était Monaco et le dernier le Malawi ; le


coefficient multiplicateur entre les deux était de 640 !

Mais cette comparaison ne prend pas en compte le pouvoir d’achat : 1$ dans un


pays pauvre, c’est pas pareil qu’un dollar à Monaco => c’est le rôle de la parité
pouvoir d’achat (PPA) de corriger, de lisser les écarts de pouvoir d’achat entre
pays. Le principe est simple : on calcule un taux de change fictif des monnaies
étrangères par rapport au dollar américain basé sur le coût d’un panier de
référence. En PPA, l’écart entre pays riches et pauvres diminue.

L’IDH

Puis, dans les 70s, une dimension humaine s’ajoute : on utilise l’IDH.
C’est l’approche du développement par Sen qui est reprise par le PNUD.
Indicateur tridimensionnel :
Ø Santé à espérance de vie à la naissance
Ø Education à moyenne arithmétique de la durée de scolarisation moyenne
et attendue
Ø Niveau de vie à revenu avec le RNB/hab.

L’IDH est la moyenne géométrique (racine cubique) de ces trois indicateurs.

Le PNUD va classer les pays en termes d’IDH en établissant comme la banque


mondiale des seuils. On note de grandes diversités à la fois à l’intérieur des
groupes (fort RNB et faible éducation et santé) et entre les classements en
termes de PIB et d’IDH. Au niveau agrégé, on peut dire que, en réalité, le niveau
du RNB/tête détermine pas mal le niveau de développement. Mais dans le détail
c’est faux.

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II. Limites de l’IDH

La principale limite de l’IDH réside dans son interprétation : on va associer un


niveau d’IDH élevé à un pays alors qu’à l’intérieur du pays, on a des inégalités
très fortes. L’IDH ne dit rien sur sa distribution à l’intérieur du pays (on n’a pas
d’IDH/hab. par ex). Limite d’être une moyenne non pas de trois dimensions
mais de lui-même. On ne sait rien sur la distribution des composantes dans le
pays.

L’IDHI :

L’IDHI est ajusté aux inégalités. Les pertes liées aux inégalités sont toujours là
mais restent constantes : une hausse des inégalités de revenu est compensée par
une baisse de celles de santé et d’éducation.

Ces dernières ont un rôle plus important que les inégalités de revenus dans la
dynamique de l’IDH.

On note une corrélation positive surprenante entre pollution et IDH, ce qui va à


l’encontre d’une vision de développement durable. Corrélation positive avec
l’empreinte écologique.

Tous ces indices reflètent les différentes visions du développement mais aussi
des objectifs des institutions.

La pauvreté
Ø Pauvreté monétaire/ relative

Concept assez difficile à définir. On définit la pauvreté monétaire dont le seuil


de pauvreté est calculé soit en termes absolus soit en termes relatifs (par rapport
au revenu médian du pays, environ 50% du revenu médian dans les pays de
l’OCDE par exemple).

La pauvreté est une notion relative à une société : le minimum fondamental pour
survivre dépend de la société dans laquelle on vit. Quand on parle en termes
relatifs, on parle de pauvreté relative.
Sauf qu’au niveau mondial, la pauvreté relative nous est inutile pour comparer
les pays entre eux à on utilise alors la pauvreté absolue et ses seuils de
pauvreté et d’extrême pauvreté. De nos jours, environ la moitié de la population
mondiale vit sous le seuil de pauvreté mondial et environ 20% sous celui
d’extrême pauvreté. L’essentiel de ces personnes pauvres, selon ces critères,
vivent dans les pays en développement. Paradoxe de la pauvreté : les plus

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pauvres ne vivent pas dans les pays les plus pauvres mais dans ceux à revenu
intermédiaire (Inde, Chine, Bangladesh, Nigéria notamment) et cela s’explique
notamment par une distribution très inégalitaire du revenu national ce qui donne
qu’on a des très riches et des très pauvres.

Evolution de la pauvreté et des inégalités de revenu :

Réduction du nombre de pauvre depuis les 80s si on prend le seuil de


1,25$, stagnation si on prend celui de 2$. Cette diminution de la pauvreté
s’explique essentiellement par le développement chinois donc ce n’est pas dû
aux organisations internationales puisque la Chine dicte seul son modèle de
développement. Depuis 1an, l’équivalent de la population du continent européen
est sorti de la pauvreté en Chine mais dans le même temps la pauvreté augmente
très rapidement en Afrique subsaharienne

Mais, tout comme le développement, la pauvreté n’est pas seulement


économique, monétaire à création de l’IPN (Indice de Pauvreté
multidimensionnelle) qui s’appuie sur les composantes de l’IDH en calculant le
degré de privation des trois dimensions. L’écart entre l’IDH et l’IPN se creuse
au fur et à mesure que l’IDH baisse à plus l’IDH est faible, plus les indicateurs
monétaires de pauvreté sous-estiment la pauvreté.

Les économistes du développement s’intéressent également aux inégalités en


termes de distribution de la pauvreté intra national à Courbe de Lorenz.

Indice de Gini, rapport interdécile : les inégalités sont très difficiles à résumer
avec un seul indicateur. Les multiples facettes des inégalités (internes/externes,
pondérées/non pondérées) rendent leur calcul et leur interprétation assez
difficile.

Les inégalités de revenu pondérées diminuent grâce au fait de bonnes


performances des pays émergents.

On a une double causalité : la faible croissance crée l’inégalité et de la pauvreté


et ces dernières freine la croissance à menace pour la stabilité des pays, donc
pour la stabilité et la paix mondiale.

Les Objectifs Du Millénaire (ODM) :

Au moment de l’assemblée générale de l’ONU du millénaire (en 2000), les


pays se sont décidés à mettre en œuvre 8 objectifs pour atteindre le
développement à l’horizon 2015. Le premier objectif est atteint dans la mesure
où la cible OMD (réduire par deux l’extrême pauvreté et la faim) a été atteinte

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au niveau mondial, au niveau global mais cela ne signifie pas qu’elle a été
atteinte dans l’absolu. En fait au niveau mondial elle a été atteinte grâce aux
performances de la Chine notamment.

Les 5/6 de la population mondiale vivent dans un monde en développement.

Dans les pays pauvres et en développement, l’agriculture est encore le premier


secteur d’activité.

Stigmates de la colonisation :

Très peu des pays en développement n’ont pas été colonisés ou du moins n’ont
pas été sous un certain contrôle des pays développés.
Et cela a marqué leur histoire : la colonisation a constitué un choc
démographique (flux migratoires obligatoires (commerce triangulaire, pioche de
talents) à perte de capital humain du point de vue économique), psychologique,
sociale et, d’une certaine manière, économique (extraction des ressources,
transformation des systèmes productifs).

Cela va aussi jouer un rôle dans la manière par laquelle ces pays vont s’insérer
dans le commerce international : idée de domination toujours présente et ça peut
se refléter dans les grandes organisations internationales où les pays développés
ont un pouvoir exclusif (veto).

Les pays en développement sont pourtant assez importants, si ce n’est essentiel,


dans l’économie mondiale aujourd’hui. Leur poids dans l’économie mondiale
n’est pas à la hauteur de leur représentation dans les organisations à
surreprésentation des pays développés, sous représentation des pays en
développement à les décisions prises dans ces institutions représentent en
quelque sorte les intérêts des pays développés à représentation mondiale
défaillante.

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Chapitre 3 : Les théories de la croissance :

Dimension nécessaire mais non suffisante du développement on l’a déjà


vu. Par ex, un taux de croissance de 6% environ signifie que la génération
actuelle a un niveau de vie 32x supérieur à celle antérieure donc c’est un
phénomène extraordinaire et quand on se dit ça, on px résumer le
développement globalement à la croissance.

I. Le modèle Harrod-Domar
Les premiers modèles de développement vont mettre l’accent sur
l’accumulation du capital comme moteur de croissance. Ce sera remis en cause
par Solow. Quand il est utilisé dans la production, le capital se déprécie et
nécessite donc d’être remplacer (investir) pour que le stock de capital et donc la
croissance soit juste stable. Or on sait que S=I donc il faut épargner. Sans S, la
croissance ne peut se produire. C’est le point de départ en économie fermée.

Equation clefs :
Ø KT+1= KT – 𝛿KT + IT est l’équation de la dynamique du K.
Ø Avec S=I alors, KT+1 = ( 1- 𝛿)KT + ST
"
Ø En introduisant s = #
$#
%
Ø YT= 𝐾(
&
*#
Ø 𝜃=
$#
Ø Kt+1 = rond Yt+1
Ø Kt= rond Yt

g= 1/rond – delta

Pour croitre il faut S cad I une certaine proportion du PIB. Plus on S, I plus on
accumule du capital plus on croit

Dans une économie de marché libre, les paramètres s et teta dépendent des
préférences des individus à épargner et de variables privées pour investir.

Mais dans une économie planifiée, l’Etat a plus instruments pour influencer ces
deux variables. Si le gouvernement se fixe des objectifs de croissance, il peut
calculer à combien il doit monter s et téta.
Ø Exemple : en Russie dans les années 20, alors que l’économie russe est
encore de type féodal et loin derrière les autres éco européennes, le plan
quinquennal est d’augmenter I de 20% de Y à plus de 30%. Et les
résultats ont été spectaculaire : le revenu par tête va quasiment doublé
notamment grâce à l’augmentation de la production de biens industriels et

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en particulier en biens d’équipements (industrie lourde). En revanche, es
objectifs ne sont pas atteints en termes de consommation et de production
agricole. è Famines russes des années 30.

Quand on intègre la population, on voit que pour que le produit par tête croisse,
il faut que l’investissement nouveau puisse non seulement compenser la
dépréciation du capital mais aussi la croissance démographique.

Dans ce modèle, l’aptitude à épargner (ou à investir), celle de transformer le


capital en produit (téta), sa dépréciation (delta) et la croissance de la population
(n) sont les variables fondamentales de croissance.

On a raisonné ici sur des agrégats. Pour revenir sur l’expérience soviétique, elle
nous a montré que l’investissement et l’épargne ne sont pas vraiment des
variables agrégées : un secteur en développement peut en plomber un autre et
engendrer une baisse de croissance.

La limite de ces modèles agrégés est qu’ils négligent les connexions


intersectorielles.

On a supposé ici que s, téta et n étaient exogènes. Mais peut on vraiment les
considérer comme exogènes c’est à dire indépendant du produit par tête ? Bah
non morray.
Et c’est là que Solow est vif parce qu’il endogénéise, sauf n, les autres variables.

Des niveaux de revenus très faibles engendrent des niveaux de taux d’épargne
très faibles ! Il faut au moins que le revenu couvre les besoins de subsistance
pour que s soit positif. Dans cette situation, l’Etat doit trouver d’autres liquidités
pour investir car l’épargne interne est trop faible il faut aide externe.

Ce qu’on remarque, c’est qu’une fois que Y dépasse le seuil de subsistance,


l’épargne augmente mais on voit aussi empiriquement que si Y est trop élevé,
l’épargne peut diminuer. Et cela peut s’expliquer par des inégalités dans la
distribution du revenu : si on a des très riches et des très pauvres alors nous
n’auront pas beaucoup d’épargne parce que les plus pauvres ne peuvent pas
épargner et que les plus riches n’ont pas d’intérêt a épargner.
Ø La clé de voute c’est la classe moyenne qui est la classe qui épargne le
plus donc un peu d’inégalité au profit de cette classe peut être pas mal.
Au final, la relation entre épargne et revenu est flou mais certainement pas
endogène.

Si on endogénéise l’épargne, l’équation nous dit que le revenu par tête dépend
de l’épargne. On a une dépendance entre le taux de croissance et le niveau de Y.

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Si on endogénéise n : La croissance démographique évolue aussi avec le revenu
par tête.
Dans les pays pauvres, malgré un taux de mortalité élevée, on a un taux de
natalité très élevé pour compenser ce taux mais ca ne compense pas. Si le revenu
augmente, le taux de mortalité va baisser plus que proportionnellement au taux
de natalité sur court moyen terme mais après le taux de croissance
démographique diminue donc ce qu’on retient c’est que le taux de natalité mais
plus de temps à redescendre ce qui augmente le taux de croissance
démographique puis diminue.

La ligne droite sur le graphique c’est g= s/téta – delta. Le taux de croissance du


revenu par tête c’est g*= g-n et est représenté par la différence entre la droite et
la courbe.
Ø Si on dépasse B, on croît indéfiniment.
Ø Les pays pauvres stagneront à A, les pays intermédiaires convergeront
vers A et les pays riches dépasseront B. il faut un choc pour que le taux de
croissance fasse dépasser le point B au pays.
L’enjeu est aussi de réduire l’écart entre la courbe et la droite entre A et B : on
peut augmenter la droite, cad g, en augmentant l’épargne ou contrôler la
croissance démographique. Le truc c’est qu’on est pas obligé de créer des chocs
indéfiniment : dès qu’on a dépassé B on est bon et l’économie croira
indéfiniment.
Ø Des chocs temporaires peuvent avoir des conséquences permanentes.

Si on endogénéise téta : c’est ce qu’a fait Solow.


Dans le modèle, on a :
Ø Y= 1/téta K.
Ø Une unité de capital crée 1/téta Y donc les rendements sont constants.

Le travail disparaît dans le modèle car on a l’idée que le facteur L est abondant
et qu’on trouvera toujours la quantité de travail nécessaire par rapport à ce
qu’exige la quantité de capital utilisée dans la production.

II. Le modèle de Solow

Chez Solow, le taux de croissance du produit par tête ne dépend pas de


l’épargne à long terme donc c’est en contradiction avec Domar.

Chez Solow, pas de croissance à long terme sans progrès technique. Pas de
croissance à long terme en raison des rendements décroissants du K. Croissance
de long terme indépendante de l’épargne mais pas le niveau de croissance.

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Ce qui différencie clairement les deux modèles c’est l’hypothèse des rendements
décroissants chez Solow et constants chez Domar

III. Le progrès technique

On considère qu’il est neutre au sens du Harrod c’est à dire qu’il s’applique au
travail.
Ø Ce progrès technique chez Solow permet de compenser la perte de
productivité du K.
Ø Tant que le progrès technique compense plus que cette décroissance de la
productivité alors il y aura croissance de LT, croissance soutenable.

L’accumulation du capital ne permet pas de croissance de LT. Du point de vue


du développement c’est important parce qu’on basait les études sur le modèle de
Domar qui dit que cette accumulation, à travers l’épargne, permet la croissance.

Le progrès technique n’est cependant pas le seul outil permettant de compenser


cette décroissance de la productivité du K. L’éducation joue aussi ce rôle,
d’ailleurs les deux sont souvent complémentaires (progrès technique et capital
humain).

Si on compare les deux modèles sur la question de la convergence, convergence


absolue et conditionnelle.
Si on regarde la pertinence de Harrod-Domar et Solow :
H-D : ne prédit pas la convergence absolue, si la technologie est la même, que
Delta et n sont les mêmes, tous les pays vont croitre au même taux, cependant si
des pays partent avec un revenu plus haut, les pays a revenus plus faibles ne
vont jamais rattraper les pays plus riches, malgré un taux de croissance
équivalent : donc l’équilibre stationnaire est déterminé par les conditions
initiales de l’économie.

Si les pays sont identiques pour Solow, ils vont converger vers un même état
stationnaire. Les conditions de départ ne comptent pas, l’histoire ne compte pas,
exemple guerres multiples qui ont détruits le stock de capital.
Plus on est en retard : plus K/T est faible donc plus le revenu par tête est faible,
plus nous allons croitre vite : corrélation négative.
Ø Pas beaucoup de pays dont on a des statistiques longues : pays
industrialisés.

Baumol : va s’intéresser a 16 des pays les plus riches sur la période : 1870 : (très
peu de données sur les pays en développement) Il va regarder les revenus par
tête, sur le graphique ceux qui sont partis le plus bas ont connu un taux de
croissance plus fort. Erreur fondamentale : biais de sélection : les pays les plus

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riches en 1980 ont tous converger entre eux. Il ne se base que sur les pays
riches, sauf japon, sauf grands pays d’Amérique latine : 1870 : argentine chili,
très bon niveau de développement, fort biais de sélection.
Ø De Long : 1988 ajoute 7 autres pays qui, sur la base des données de 1870,
pouvaient entrer dans le club de convergence : pas de lien entre les taux
de croissance moyen et les taux de revenus plus ou moins élevés.
Ø Barro 1991 : Elargir l’échantillon des pays : 1960 – 1985 : rapporter ces
TCAM avec le Pib de 1960 : pas de corrélation, pas de convergence
absolue entre les deux, le nuage de points n’est pas axé sur une droite de
point croissante ou décroissante.

Hypothèse des rendements constants du capital pas vérifiés empiriquement. Le


modèle de Solow est pertinent quand il suppose les RDM du capital décroissant,
mais il manque quelque chose.

Solow nous prédit la convergence absolue, il partage les mêmes structures : N,


S, D, si ces paramètres sont différents alors pour Solow ils ne vont pas
converger vers un même état stationnaire. Le modèle de Solow ne fait
l’hypothèse de convergence absolue que si les pays partagent les mêmes
structures, ce qui n’est pas vrai.

IV. La convergence conditionnelle :

Si on fait l’hypothèse qu’ils ne vont pas converger vers le même équilibre


stationnaire et si on néglige l’impact du taux de S donc si on ramène les pays
vers une même structure est ce qu’on aurait la même convergence.
Si on a deux pays qui convergent vers un équilibre stationnaire différent : un
pays vers un ES haut et l’autres vers l’ES bas, celui qui est le plus loin de son
ES va converger plus vite vers son ES.
La convergence absolue ne peut pas se tester en rapportant les taux de
croissance moyen par rapport au revenu par tête.
Quel est le rôle de l’accumulation du capital, du taux d’épargne et du taux de
croissance démographique : pour déterminer le taux de croissance ?

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Chapitre 4 Les modèles de croissance endogène :

Le modèle de Solow n’est pas trop satisfaisant dans la limite où il repose sur le
progrès technique qui lui même n’est pas expliqué.
Ces modèles de croissance tentent de répondre et de pallier aux limites des
modèles néoclassiques (progrès technique exogène et incapacité à expliquer
entièrement les différences entre pays similaires). On a trois principaux
modèles :
1. Romer 1986 : croissance endogène avec capital physique.
2. Lucas 1988 : croissance endogène avec capital humain.
3. Barro : 1990 : croissance endogène avec capital public.

Deux limites essentielles du modèle de croissance néo-classique NCL.


Ø Pas d’exploitation du progrès technique.
Ø Le modèle est incapable d’expliquer les différences importantes des
résidus de Solow, entre pays ayant des technologies similaires.
La théorie de la croissance endogène est apparue en réponse aux limites du
modèle de croissance NCL et du modèle de Solow, qui fondait la croissance
économique sur le PT, mais n’expliquait pas l’origine de ce PT.

I. Le rôle du capital humain : Le modèle de Lucas.

Progrès technique sur le travail : augmente la productivité marginale du travail.


Le travail n’est pas un input homogène : qualifié et non qualifié.
Ø Le travail qualifié peut travailler sur des machines récentes, et surtout
développer des idées ou des nouvelles techniques de productions.

Les pays en développement sont abondants en travail non qualifié contrairement


aux pays riches.
Le capital physique est d’autant plus productif qu’il y a du travail qualifié.

Idée de base : 1965 : Uzawa : idée qu’on va modifier (simplifiée) que les agents
peuvent consommer et épargner, épargne en capital physique ou en capital
humain, plutôt que de consommer et de travailler ils s’éduquent, deux types
d’investissement et deux types d’épargnes.

2 formes d’investissement :
Ø augmenter la valeur de marché de la production donc en investissement en
capital physique pour produire plus demain avec une même quantité de
travail.
Ø Investissement en capital humain qui permet de produire plus demain car
elle augmente la valeur de marché du travail.

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Le capital physique et le capital humain, on oubli le travail non qualifié : il n’est
pas accumulable : on oubli le travail non qualifié.
Le capital humain, il est accumulable, ont peut accumuler en qualification a
travers nos propres envie d’éducation. Ont peut décider d’investir une partie de
son épargne en capital physique ou en capital humain.

Produit par tête fonction du capital par tête physique et du stock de capital
humain par tête, on suppose qu’il n’y a pas de croissance démographique. H est
le capital humain et capital le capital physique, pour simplifier ont supposent un
delta = 0
Ø Y = 𝐾 + ℎ%-+
Ø d=0
Ø 𝐾./% − 𝐾. = 𝑠𝑦(
Ø ℎ ./% − ℎ . = 𝑞𝑦(
Ø S/Y = s/y + q/y
Ø Rt = ht/kt
Les variables vont croitre aux mêmes taux avec les variables s et q.
* -* 8
Ø 567 5 = 𝑠 # Taux de croissance du capital physique
*# 9#
:#67 -:# 8#
Ø =𝑞 Taux de croissance du capital humain.
:# :#
Ø gk = s𝑘𝑡 +-% ℎ𝑡 %-+ = s(ℎ𝑡/𝑘𝑡)%-+ = s(𝑟𝑡)%-+
9( A :( 7BA
Ø gh = q = 𝑞𝑘𝑡 + ℎ𝑡 -+ = 𝑞(ℎ/𝑘)-+ = 𝑞(𝑟𝑡)-+
:(

Le taux de croissance de long terme de Y, K, H dépend du taux d’épargne


financière qui permet d’accumuler du capital physique mais c’est aussi la
propension a épargne pour augmenter le capital humain.
Ø Il faut des rendements constants pour une croissance de long terme. :
D
Ø 𝑠( )%-+ = 𝑠 + 𝑞%-+ : rendements d’échelles constants.
E
Ø Les rendements du capital définis par la combinaison du capital physique
et du capital humain. Ils sont constants, si j’augmente en même proportion
le stock de capital physique et capital humain je vais toujours produire la
même quantité en plus.

Si on rajoute un facteur supplémentaire dans la fonction de production, si je


rajoute du travail non qualifié, les rendements sont constants par rapport aux
capital physique et humain, comme le travail non qualifié est non accumulable,
on avoir des rendements qui deviennent décroissante du capital total.
Si on abandonne l’hypothèse et on fait revenir le travail pourri, alors ce sera lui
le facteur fixe, si le capital et H croit trop vite par rapport au travail qualifié les
rendements vont décroitre progressivement et la croissance va s’essouffler
progressivement, ont retrouve les prédictions de Solow.

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Le capital physique seul ne peut pas expliquer la croissance historique, il faut
introduire le capital humain, cependant pour expliquer la croissance de long
terme il faut un facteur supplémentaire.

Divergence conditionnelle : Si on contrôle par le niveau de revenu par tête, on


voit que les pays qui ont un stock de capital plus élevé vont croitre plus vite :
c’est la divergence conditionnelle. Parce que les pays plus riches ont en
moyenne plus de capital humain que le niveau global, on va trouver qu’il n’y a
pas d’effet du niveau de revenu par tête sur les taux de croissance.

Comme dans le modèle de Domar, le modèle de Lucas dit que l’épargne en


capital physique détermine la croissance de long terme (l’épargne) mais est
décroissante comme chez Solow, elle n’est donc pas suffisante à elle même et
c’est le rôle de l’épargne en capital humain qui vient rendre les rendements du
capital total constants. C’est la conjonction des deux épargnes qui détermine la
croissance de long terme.

Le modèle de Lucas ne prédit pas de convergence, comme chez Domar, puisque


s et q ne sont pas fixe (à l’inverse de n ou delta chez Solow). Le modèle de
Domar peut être considéré comme le premier modèle de croissance endogène.

Si on considère le capital total comme le capital physique et le capital humain,


on voit bien que dans ce modèle, le capital total présente des rendements
constants et c’est ce qui explique à la fois la croissance de long terme et la non
convergence puisque les écarts entre pays ne bougent pas.
Ce modèle arrive globalement sur les mêmes prédictions que le modèle Domar
mais avec des rendements marginaux décroissants comme chez Solow.

Même en l’absence du progrès technique, on peut avoir de la croissance avec les


paramètres, bien qu’exogènes, du modèle à croissance endogène qui est
déterminée non seulement en niveau mais aussi en variation (taux de croissance)
par les variables.

Si on fait réapparaître le travail non qualifié, qui est le facteur fixe, on retombe
sur les prédictions de Solow.
Ø L’ajout du travail non qualifié fait perdre la compensation faite par le
capital humain des rendements décroissants du capital physique.
En revanche, même en ajoutant le travail non qualifié, ce modèle est plus
complet car il explique mieux les différences de revenus entre pays (avec la
différenciation de l’épargne financière et en capital humain) : on a vu avec
Solow que ces différences ne pouvaient pas s’expliquer uniquement par
l’investissement en capital physique.

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Avec Lucas, quand on tient compte des taux de scolarisation (épargne en capital
humain), les coefficients sont réduits et plus sensés. Il reste cependant le
problème d’expliquer la croissance de long terme car le modèle de Lucas, avec
travail non qualifié, ne l’explique pas (comme Solow, c’est le progrès technique
qui joue).

On a à la fois une prédiction de convergence conditionnelle car les pays pauvres,


en accumulant du capital humain, devrait croître plus vite mais aussi de
divergence conditionnelle car, en regardant les revenus par tête, les pays riches
qui au départ ont plus de capital croissent plus vite. C’est parce que les pays
riches ont en moyenne plus de capital humain que l’effet du revenu est nul sur le
taux de croissance de long terme (car les q et s à rendements constants).

La part du capital humain dans l’explication de la croissance historique


est très importante et le déficit de croissance entre pays peut s’expliquer en
partie par un manque de capital humain. Mais il ne suffit pas à expliquer la
croissance soutenue à long terme en introduisant le travail non qualifié. On s’en
remet de nouveau au progrès technique

II. Progrès technique et croissance endogène.

On peut classer le Progrès technique dans deux grandes catégories, activité de


R&D :
Ø délibérément, dans la perspective d’innover et d’augmenter les
profits futurs.
Ø Diffusion de la connaissance qui va avoir lieux : entreprise a
l’autre, retomber des innovations de procédés ect.

On a affaire a des externalités : l’innovation diffuse le progrès technologique :


échappe a la firme qui développe l’innovation : effets complexes parce que ca va
réduire les perspectives de profits, de la firme innovante, car une firme
innovante va faire des profits élevés, donc elle investie en R&D elle peut se
créer une situation temporaire de monopole, elle sera la seule, et elle pourra
vendre à un prix anormalement élevé : rente de monopole, la recherche du sur
profit et la rente du monopole est la motivation suprême à l’innovation.

Ce processus de diffusion va cependant tuer la rente du monopole. Lorsque le


progrès technique se diffuse, les concurrents vont tuer le surprofit de la firme
innovante, à partir d’un certain laps de temps la R&D ne sera plus aussi rentable
qu’a la sortie de l’innovation. Il faut en fait faire du lobbying, brevet…

Les modèles de croissance endogène tentent d’expliquer la dynamique du


progrès technique et donc de l’endogénéiser. Idée que le progrès technique

16
portant sur le travail crée un autre facteur accumulable (en plus du capital) : le
capital humain qui permet d’améliorer la productivité du L et d’annuler la
décroissance des rendements du capital physique (Lucas).

Le stock du capital total accumulé, capital physique + capital humain, présente


alors, à condition de négliger l’existence du travail non qualifié qui est le facteur
fixe, des rendements constants et on se rapproche de la structure du modèle HD.
Dans le modèle HD ce n’est pas bon car capital ne représente que le capital
physique, or on sait que le capital physique présente des rendements
décroissants.
Chez Lucas, ca marche mieux parce que ce même capital représente à la fois le
capital physique et le capital humain. En revanche, dès qu’on introduit un
troisième facteur fixe qu’est le L non qualifié, les rendements du capital total
redeviennent décroissants à ce modèle de Lucas avec rendements constants
repose uniquement sur l’hypothèse de négligence du L non qualifié.
Quelle est son utilité dans ce cas ? Il nous éclaire quand à l’explication des
différences de revenu par tête. Chez Solow, c’est uniquement les différences du
taux d’épargne qui joue mais on voit empiriquement que ca explique en partie
mais pas suffisant.
Chez Lucas, les différences de revenu s’expliquent également par le taux
d’épargne mais celui ci comprend l’épargne en capital physique et en capital
humain, il est plus fort que chez Solow et explique mieux les différences de
revenus.
Lucas montre le rôle du capital humain dans l’explication de la croissance.
D’après le modèle de Solow, on devrait observer empiriquement des différences
de taux d’épargne très importantes entre pays donc pas top.
Chez Lucas, les différences de taux d’épargne que l’on est censé observées
empiriquement sont plus raisonnables donc ca colle mieux.

Mais ces deux modèles n’expliquent pas la croissance de long terme qui est du
au progrès technique

Modèle de Romer 1986 :

Si le progrès technique génère ces externalités qui vont favoriser l’accumulation


du capital et bien, cela peut expliquer une compensation à la loi des rendements
décroissants qui fait qu’on n’avait pas de croissance à long terme. Ces
externalités pourraient donc soutenir la croissance de long terme.
Individuellement tendance aux rendements décroissants du capital mais comme
il y a des effets de retomber du progrès technique cela va être favorable aux
autres immédiatement.

Fonction de production pour une firme individuelle :

17
Yt = 𝑎𝐾𝑏𝑎𝑟𝑟𝑒 -I 𝐾𝑡 + 𝑁𝑡 %-+
Ici, Les anticipations des entreprises en termes d’investissement déterminent la
productivité de chaque entreprise
Si la firme individuellement anticipe que personne ne va investir, alors elle ne va
pas investir : productivité globale faible, on va montrer que le modèle permet
d’expliquer une croissance de long terme : et permet d’expliquer des
phénomènes de trappes, une économie peut être coincer dans un équilibre bas
car les anticipations des agents se « coordonnent » vers un EQ bas.

Détail :
Les décisions d’investir d’une entreprise vont déterminer directement celle
d’une autre donc celle de toutes car quand une entreprise investit alors Kt
augmente et augmente la productivité des facteurs des autres entreprises et
incitations à investir. On est en présence de complémentarités : l’action d’un
agent dépend des décisions des autres et cette action détermine les décisions des
autres. Toute complémentarité est une externalité mais une externalité n’est pas
forcément une complémentarité.

Lorsqu’une firme investie et « créer » du progrès technique cela va avoir des


retomber sur d’autres entreprises du secteur, du coup les entreprises vont imiter
le comportement de la première : phénomène de complémentarité : les
externalités positives de connaissance (phénomène d’apprentissage ect).
Forme particulière d’externalités, quand l’action d’un agent, incite les autres à
faire pareil.

Le modèle de croissance de Romer :


Yt = 𝑎𝐾𝑏𝑎𝑟𝑟𝑒 -I 𝐾𝑡 + 𝑁𝑡 %-+ fonction de production individuelle.
Ø Nt 1 - alpha : productivité du travail : décroissante car 1- alpha.
Ø Rendements factoriels décroissants.
Ø Rendement d’échelle constant.
On suppose que toutes les firmes sont strictement identiques et ont toutes les
mêmes fonctions de production.
Les effets de retomber sont d’autant plus grands que le stock de capital agrégé
est grand.
La dynamique du progrès technique dépend de ce stock de capital :
Ø 𝐴𝑡 = 𝑎𝐾(𝑏𝑎𝑟𝑟𝑒)-I
Au niveau agrégé : les externalités créer par l’accumulation du capital vont
transformer l’équation pour l’amener au niveau macro (ou agrégé).
I
Ø 𝑌( = 𝑎𝐾( 𝐾(+ 𝑁(%-+
Ø 𝑌𝑡 = 𝑎𝐾𝑡I/+ 𝐿𝑡 %-+

18
Ø Rendement d’échelle croissant au niveau agrégé alors qu’avant ils étaient
constants. Sous ces conditions la croissance du revenu par tête est positive
et va s’accélérer dans le temps.
Modèle qui permet d’expliquer une croissance positive a long terme, basé sur les
effets de retomber du progrès technologique, et la croissance de long terme : les
externalités positives permettent de compenser la décroissance des rendements
du capital physique et il apparaît que la rentabilité du capital n’est pas
décroissante mais est constante. Tandis que les rendements d’échelle sont
croissants.
Dès lors qu’une firme décide d’investir, ca a des effets de retombées sut les
autres (Learning by doing).

Complémentarité : explique la croissance de long terme et va nous permettre de


comprendre pourquoi un pays peut se retrouver coincé dans une situation de
sous développement.
Ø En présence de complémentarité on a des équilibres multiples.
Ø Relation entre le taux d’investissement collectif et individuel
Plusieurs équilibre possible : un bas, haut
Deux équilibre stable sur le graphique, aucune force nous amène à modifier nos
décision (sans choc exogène), cependant si un choc exogène se produit alors
nous allons sortir de notre équilibre : soit il est stable c’est a dire qu’en sortant
du point d’équilibre 1 nous allons y revenir soit l’équilibre est instable : lorsque
nous sortons de notre équilibre nous n’y revenons jamais.

1 et 3 équilibres stables :
E1 : équilibre bas : croissance faible, niveau de revenu faible.
E3 : taux d’investissement élevé donc qui correspond à un niveau de vie
relativement plus fort.

Exemple du clavier QWERTY : qu’est ce qui a déterminer la mise en place des


caractères qwerty, issu des machines à écrire, du coup quand deux touches
étaient a coté sur les machines a écrire les barrettes s’emmêlaient.

Conclusion des rendements d’échelle croissant, alors que dans le modèle de


Romer : la productivité marginale du capital est décroissante.
Ces RE croissants : 𝑌( = 𝑎𝐾 +/I 𝑁(%-+

Δ𝑌( Δ𝐾( Δ𝑁(


= 𝛼+𝛽 + (1 − 𝛼)( )
𝑌( 𝐾( 𝑁(

𝑔𝑌( = 𝛼 + 𝛽 𝑔𝐾( + (1 − 𝛼)(𝑔𝑁( )


Ø Le long de la trajectoire d’équilibre les taux de croissance sont
constants : gYt = gY, gKt = gK.

19
ΔK 𝐼( − 𝛿𝐾( 𝑠𝑌(
𝐼 = 𝑔𝐾 = = = − 𝛿 = 𝑔𝐾.
𝐾 𝐾( 𝐾(

𝑔 = 𝛼 + 𝛽 𝑔 + 1 − 𝛼 𝑔𝑁
1 − 𝛼 𝑔𝑁
𝑔 =
1−𝛼−𝛽
𝛽
𝑔 = 𝑔 − 𝑔𝑁 = 𝑔𝑁
1−𝛼−𝛽

Si le paramètre 𝛽 est nul, on se retrouve dans le modèle de Solow traditionnel. Il


n’y aura alors pas de retomber du progrès technique sur le produit par tête : il ne
va pas augmenter a long terme.
A contrario si celui est strictement positif alors gY le sera aussi nous aurons une
croissance positive a long terme.

Romer parvient à la conclusion qu’il faudrait intégrer le Learning by Investing


dans le modèle de Solow.

Romer insiste beaucoup sur l’effet de complémentarité et les effets de retomber.


En effet, lorsque peut de gens dans une économie investissent il n’y aura pas
beaucoup de croissance (par définition). Il faut savoir que les entreprises font
des plans d’investissement se basant sur le comportement d’investissement des
autres firmes.
Ø L’effet de complémentarité : La mise en œuvre d’une action d’un
agent dépend de la quantité des autres agents qui vont aussi mettre en
œuvre cette action.
Ainsi l’investissement d’une entreprise va en partie être déterminé par les
décisions d’investissement des autres entreprises.
Ø La décision de la mise en œuvre d’une action pour entreprise va être
liée avec les décisions des autres entreprises qui vont mettre en place
ces actions : lien positif.
Ø La rentabilité d’une action sera beaucoup plus forte si les autres agents
ont menés la même action.

GRAPH AMPHI

La droite à 45° représente les anticipations, les conjectures des agents sur le taux
d’investissement tandis que celle en S représente le taux d’investissement agrégé
effectif.
On est donc à l’équilibre lorsque le taux d’investissement agrégé est égal au taux
individuel c’est-à-dire lorsque les anticipations sont réalisées c’est un équilibre

20
de Nash. Puisque le taux individuel dépend des anticipations du taux
d’investissement agrégé. On a alors 3 équilibres (E1, E2, E3) dont 2 stables (E1,
E3) et un instable (E2).
3 équilibres : le premier équilibre aura un taux d’investissement faible, le
deuxième équilibre aura un taux d’investissement un peu plus élevé, et le 3 et
dernier équilibre (stable) aura un fort taux d’investissement (en tout cas
relativement plus fort que l’équilibre numéro 1).
La croissance de long terme sera plus forte en E3, le revenu par tête sera plus
élevé pour E3 : E3 > E2 > E1.
Ø Une économie peut se retrouver dans un équilibre bas ou un équilibre haut
en fonction des anticipations que font les agents et les entreprises : les
conjonctures et les anticipations doivent être réalisées. Les croyances des
agents vont entrer en jeux, effectivement l’équilibre atteint va être
déterminé par les croyances et les anticipations des agents.

L’équilibre dépend des croyances que les agents avaient fournies sur les
différentes variables de l’économie.
Ø Aucun agent n’a intérêt à investir si il est le seul à réaliser un
investissement. La rentabilité de l’investissement sera très faible. Un
investissement faible de base peut bloquer l’économie dans une spirale
négative : les agents sont rationnels, si ils anticipent que les autres agents
ne vont pas investir, alors ils n’investiront pas, le résultat ? Une rentabilité
très faible qui découragera tout les agents d’investir blocage en E1.

Détails :
On suppose que la plus part des firmes d’une économie pense que personne ne
va investir, excepté un petit nombre (souvent des entreprises importatrices).
Donc sA = 0 : le taux d’investissement réalisé est positif alors que les agents
avaient supposés que le taux d’investissement serait nul.
Ø Les anticipations des agents étaient mauvaises, la rentabilité était plus
grande que prévue. Ils vont dont modifier leurs anticipations à la hausse et
intégrer le fait que quelques firmes de l’économie ont investi, ont soutenu
l’investissement, et vont continuer à le soutenir. A partir de ce moment la,
par effet de complémentarité d’autres firmes vont investir : augmentation
du taux d’investissement.
Ø Grâce aux effets de retomber, le taux d’investissement globale (« finale »)
sera beaucoup plus fort que le taux d’investissement des quelques firmes
qui ont investies au départ. L’économie va sortir de son équilibre stable en
0 et converger vers l’équilibre 1.

Comme les agents se sont trompé, la rentabilité d’investir est plus grande donc
ils vont modifier leurs anticipations à la hausse, ils vont intégrer le fait que

21
quelques firmes ont investie, et vont soutenir l’investissement, donc d’autres
firmes vont investir : le taux d’investissement va augmenter.

Choc extérieur : notre économie se déplace de l’équilibre E1 vers la droite, nous


aurons donc pendant la transition un taux d’investissement plus fort qu’en s1,
cependant le taux d’investissement réalisé en s1 sera inférieur aux attentes des
agents donc au taux d’investissement anticipé des agents.
Ø Les anticipations vont devenir négatives, et vont refaire converger
l’économie vers la gauche : retour a l’équilibre E1.

Admettons pour une raison « magique » (la prof était sous poudre de
perlimpinpin, que le taux d’investissement réalisé était à droite de S2 (donc a
droite de E2), les anticipations sont inférieurs a ce qu’il va être réalisé, les agents
ont sous-estimés les rendements du capital/investissement. Ces mêmes agents
vont donc relever les anticipations et l’investissement va encore augmenter (de
manière endogène).
Ø Convergence vers l’équilibre haut E3.

Est-il possible de dépasser E3 ?


Les agents peuvent penser que les entreprises vont continuer à investir au delà
de E3. Ils vont alors compter sur des effets de retombés importants, mais
l’impact de ses retombés est de plus en plus faible lorsque presque toutes les
firmes d’une économie ont déjà effectuées leurs investissements.
Ø En E3 les retombés sont donc très faibles.
Ø Au sens de Pareto E3 est socialement optimal.

Modèle de Romer :
Aucun agent n’est capable de soutenir les anticipations pour que l’économie
passe de s1 à s3 (E1 vers E3) directement.
Ø L’Etat doit prendre le relai : il faut jouer sur l’investissement public, l’Etat
va investir à un certain moment pour dépasser s2 : les forces endogènes
du marché vont ensuite prendre le relai pour soutenir les anticipations des
agents pour permettre à l’économie de converger vers s3.

Pour Romer il est possible que deux économies parfaitement identiques aient
des taux de croissances différents, car les agents forment des conjectures
différentes.
Pourquoi ont-ils des conjectures différentes ?

En partant de s1 on ne pourra pas passer à s3 : il faut des forces extérieurs,


autres que les forces du marché exemple avec l’Etat.
Si les conditions initiales d’une économie sont telles que le taux
d’investissement est faible, sans les forces extérieures l’économie ne pourra

22
sortir de son équilibre bas. A contrario si les conditions initiales sont telles que
le taux d’investissement est fort, alors l’économie sera bloquée dans un équilibre
haut.
Ainsi, le rôle des institutions est majeur pour sortir des trappes de sous
développement.
On voit que l’histoire compte :

Effet de mémoire : les conditions initiales comptent : les éléments historiques


comptent aussi, les anticipations aussi, les agents sont obligé de former des
conjectures.

En complétant le modèle de Solow on arrive a des prédictions qui contredisent


ce même modèle (Solow poto), aucune force qui conduit à une égalisation a long
terme des taux de croissances : cela dépend de alpha et beta : force de
divergences. Ces modèles (Romer et Lucas) ne prédisent pas les tendances aux
rattrapages.

Concluions :

Théoriquement, deux économies parfaitement identiques en termes structurels et


technologiques, peuvent très bien croître à des taux différents (l’une sur E1,
l’autre sur E3) parce que les agents ont des conjectures différentes.
Les économies peu développées aujourd’hui n’ont pas encore trouvé le moyen
de sortir de E1 et on voit que les institutions jouent un rôle central.
L’Histoire compte ici : chez Solow, peut importe leurs conditions initiales,
toutes les économies vont croître au niveau du progrès technique mais chez
Romer elles peuvent rester coincer dans des trappes de sous développement
(E1).
Les croyances jouent un rôle central : si les anticipations sont pessimistes,
personne n’investit et l’économie stagne. On peut noter que ces anticipations
sont liées à l’Histoire mais pas forcément.

Conclusion des modèles de croissance endogène :


Ø Chez Lucas, c’est le capital humain qui compense les rendements
décroissants du capital physique mais dès qu’on met un autre facteur non
accumulable, le travail non qualifié, on retombe sur Solow.
Ø Chez Romer ce n’est pas l’investissement en capital humain mais les
retombées technologiques qui expliquent l’existence de rendements
d’échelles croissants et la croissance est positive à long terme.

Ces modèles cherchaient à compléter le modèle de Solow et, au vu des


conclusions tirées, en fait ils le contredisent (notamment sur la convergence des
éco même conditionnelle ; pas de tendance au rattrapage.

23
Chez Solow, on devrait avoir des flux Nord Sud (les capitaux vont là où les
rendements sont les plus forts donc là où y’a moins de capital donc dans les pays
du Sud) mais pas vérifié empiriquement et cela s’explique dans les modèles de
croissance endogène par une insuffisance du stock de capital humain dans les
pays du Sud.
Ces modèles endogénéisent en partie le progrès technique : plus on innove, plus
on peut accumuler du capital humain et plus on innove dans le futur etc.

III. La comptabilité de la croissance :

Yt= F(Kt,Lt,Et)
Sans progrès technique :
En concurrence parfaite, F’K = r et F’L= w.
∆Y = F’K∆K + F’L∆L = r∆K + w∆L .
Dès ici, on voit bien que l’évolution de la croissance, et donc les contributions
des facteurs à celle ci, dépendent de r et de w donc sur la théorie de concurrence
parfaite. Or, cette ci est très peu fondée en réalité …

ΔY 𝑅 − 𝐾 ΔK 𝑊 − 𝑁 ΔN
= ∗ + ∗
𝑌 𝑌 𝐾 𝑌 𝑁
ΔY ΔK ΔN
= 𝜎𝐾 ∗ +𝜎
𝑌 𝐾 𝑁
]* ^_
Ø Avec = 𝜎K et = 𝜎L :
8 $

Ø Calcul de la contribution du progrès technique a la croissance.


On peut observer tout cela avec des séries empiriques. Ainsi, pour estimer le
progrès technique Et, résidu de Solow, on fait la différence des taux de
croissances puisque Y= F( K,L,E)

è gE = gY – (𝜎K gK + 𝜎L gL) et c’est environ égal à 1,3.

C’est comme cela qu’on a expliqué la croissance asiatique des 70s.


Idée de rattrapage à la Solow non due à l’accroissement du capital physique
mais du progrès technique : le progrès technique existant et l’ouverture au
commerce international qui a dynamisé davantage le progrès technique (en tout
cas c’est l’idée soutenue par les libéraux et les institutions de Washington).
Ø Les pays asiatiques s’ouvrent au commerce international dans un monde
encore assez protectionniste.

24
Ø Avec ce commerce international et les flux qu’il engendre, les pays
asiatiques ont reçu le progrès technique des pays développés (diffusion du
PT) et le copient, se l’approprient donc rattrapage. On a quand même des
voix divergentes sur la question qui s’élèvent (Stiglitz, Anderson).

25
Chapitre 5 Le rôle de l’histoire et des anticipations dans le développement.

I. Les complémentarités :
A. Le concept
Ø Type particulier d’externalités.
Ø On parle de complémentarités quand l’action d’une firme, d’un
travailleur, d’une organisation ou d’un gouvernement, accroit l’incitation
des autres agents a entreprendre la même action.
Ø Typiques des effets de réseau.

On avait vu par exemple que le clavier qwerty est moins efficace que le clavier
de Dvorak.

Les complémentarités vont se traduire par la courbe de cout : voir graphique


figure 1.
Ø Le clavier de Dvorak est plus efficace, s’il était apparu en premier, plus le
nombre d’utilisateur est grand, plus le cout moyen d’utilisation du clavier
de Dvorak est faible mais c’est le clavier qwerty qui s’impose, car le cout
d’utilisation du clavier qwerty (point A) est inférieur au cout d’utilisation
du clavier de Dvorak (point B) car le clavier qwerty est utilisé par un
nombre plus grand d’utilisateur.
Ø si par magie, tous les utilisateurs de qwerty passaient au clavier de
Dvorak, on gagnerait en efficacité car on passerait sur la courbe la plus
faible en terme de cout. Cependant qwerty est apparu en premier.

La présence des complémentarités peut conduire à des équilibres multiples.

Effet de Lock-in : typiques des complémentarités, l’économie est placée dans un


équilibre bas, car les agents ne sont pas inciter a modifier leurs comportements.

B. Les échecs de coordination

Défaut de coordination : l’économie reste coincée dans l’équilibre bas alors que
l’équilibre haut existe.
Le sou développement est le résultat de manque de coordination massif.
Certains investissement ne sont pas mis en œuvre, car certains investissement
complémentaires sont manquant, on ne construit pas de route car on a pas de
ports, et vice versa, pas d’usine car pas d’électricité, et pas d’électricité car pas
de demande d’usine d’électricité.
Les économies qui structurellement identiques, vont pouvoir diverger
de manière très importante car elles n’ont pas la même histoire.
Ø Rosenstein-Rodan : région ou il existe un fort potentiel d’investissement,
pour raisonner la production doit être vendue dans la région. Une fabrique

26
géante de chaussure est installée et produit pour 1 million de dollars de
chaussures, donc distribue 1 million de dollars de revenu, et une demande
de 1 million de dollars, pour qu’elle survive, il faut que toute la demande
s’adresse a elle, or le revenu globale ne va pas aller dans sa totalité dans la
production de chaussures, seule, l’entreprise de chaussure ne peut pas
survivre. Il faut introduire deux autres entreprises : de vêtements et de
bouffe, si les 3 entreprises se partagent efficacement les parts de marchés,
elles vont alors devenir viables, car les entreprises vont produire et
distribuées des revenus en fonction de ces parts de marchés.
Individuellement, la demande ne peut pas retomber sur une seule firme,
car les agents demandent des biens diversifiés elles ne seront alors pas
viables.

Cette histoire nous montre le problème de complémentarité, les entreprises sont


complémentaires entre elles.
Comment sortir de ce problème ?
Ø Soit par un hasard de l’histoire elles s’installent en même temps.
Ø Pas vraiment de solution.
Le problème de coordination provient en partie de l’effet de liaison.

C. Effets de liaison et politique économique.

Concept que remonte a Hirschman 1958


Figure 3 :
Les secteurs sont liés entre eux, même avec un petit nombre de secteur on a
beaucoup de question.
Le développement d’un secteur peut faciliter le développement d’autres
secteurs.
Ø Le secteur de l’acier se développe, et va facilité le développement du
secteur des chemins de fer et maritime car on a besoin d’acier. Le secteur
de l’acier pousse le développement des autres secteurs par l’effet de
forward linkages (qui tirent). L’expansion du secteur de l’acier va
entrainer l’expansion du secteur du charbon, car l’acier a besoin de
charbon : effet de backward linkages : liaisons qui « poussent ».
Ø Effet push and push.

Il y a des complémentarité, si toute ces liaisons sont activés, cela va stimuler


tout le secteur, cependant si les liaisons sont faibles alors les complémentarités
entre les secteurs seront faibles, et nous aurons une économie placée dans un
équilibre bas. Si toutes les industries sont simultanément déprimées, aucun
industriel individuellement ne pourra activer toutes les liaisons en même temps.
Si un secteurs est sous développé c’est que les autres secteurs le sont : équilibre
bas.

27
Quelle solution ? LE BIG PUSH
La stratégie du big push ou de la croissance équilibrée : grande impulsion,
comment on fait pour enclencher le développement lorsqu’on a peut d’effet de
liaison. Il faut un big push, un plan d’investissement massif et simultané et dans
tous les secteurs, l’état doit intervenir pour mettre en place un investissement
massif dans tous les secteurs.
L’objection qui vient direct, c’est qu’une telle stratégie requiert des
investissement importants (ce que tout Etat n’est pas en mesure de faire, surtout
dans les pays en développement) sans aide extérieure massive. et il faut que ces
investissement soit fait en bonne proportion (il faut bien connaître la demande)
cela demande un lot d’information importante que l’état ne dispose a priori pas.
Ø Limite 1 : La plus part des pays en développement ne peuvent pas faire
des investissement aussi massifs. Pays du sud : rembourse la dette, pas
encore de projet d’investissement massif, le seul moyen pour eux est une
aide extérieur exemple avec le plan Marshall.
Ø Limite 2 : Nécessite des informations que les gouvernements n’ont pas
forcément, mais elles ont étés mis en œuvre dans des économies
planifiées et on a pu voir les limites de ces plans, en effet ils n’étaient pas
conçus dans des proportions adéquates, puisque l’état soviétique ne
connaissait pas toute les interconnexions entre les secteurs.

Hirschman va proposer une autre stratégie : c’est que la stratégie du Big push
n’utilise pas le fait que lorsqu’on est coincé dans un équilibre bas il existe aussi
un équilibre haut, ou toute les connexions vont être activer, il faut alors cibler
l’investissement pour les secteurs moteurs, c’est à dire les secteurs ou le nombre
de liaisons et dont l’ampleur des liaisons avec les autres secteurs sont plus
importantes, ainsi lorsque les liaisons sont activées, les forces endogènes du
marché vont prendre le relais et vont se développer tranquillement.
Ø Stratégie de croissance déséquilibrée.
Ø Tourisme, agriculture, haute technologie.
Ø Un certains nombre de pays vont mettre en place la stratégie de croissance
déséquilibrée : L’Inde, l’URSS, l’Algérie.
Ø L’agriculture a trop souvent été négligée.

D. Modèle contemporain : O’ring (Kremer 1993) :

Ø Montrer l’importance et les effets macroéconomiques des


complémentarités a l’intérieur des firmes.
Les modes de production modernes, ils ont pour spécificité qu’ils requiert que
plusieurs taches soient réalisées en même temps, ont a une spécialisation qui va
se développer à l’intérieur de la chaine de production, on a des formes de
complémentarité fortes qui sont des caractéristiques des économies développée :

28
économies de subsistance, par la spécialisation et la division du travail il faut
donc que plusieurs activités aient lieux en même temps dans l’entreprise.

Kremer va introduire une hypothèse de complémentarité forte entre les facteurs


de production : technologie O’ring, le processus de production est divisé en N
taches, de qualité différente, qui vont être réaliser par un travailleur qui aura une
compétence spécifique, et des qualités différentes. Plus le travailleur est qualifié
plus la qualité est grande (moins d’erreur) et plus la production sera élevée. Les
taches se combinent de manière multiplicative.
O’ring : accident de la navette spatiale : il s’avère que c’est un tout petit
composant, un anneau qui était défaillant et qui a fait exploser la navette. Les
erreurs pour lui ont des conséquences multiplicatives.
Fonction de production : combinaison de ses taches de manière multiplicatives.
j
𝐹𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 ∶ 𝑄 = 𝑞𝑖
kl%
Ø Q la production de la firme.
Ø Qi qualité de la tache i.
Ø Les facteurs sont complémentaires, avec de forte complémentarité.
𝑄 = 𝑞𝑖𝑞𝑗
Ø On suppose 2 tâches avec 2 travailleurs.
Les travailleurs sont payés à leurs productivités marginales.
oD
Ø 𝑤= = 𝑞𝑗
oDk
Ø La productivité d’un travailleur dépend des compétences et de la
productivité de l’autre travailleur donc de la qualification de l’autre.

Les firmes vont avoir tendance à engager des travailleurs de compétences


similaires, on va avoir : positive assortative matching : les travailleurs de même
type vont avoir tendance à se regrouper par qualification.

Toute les firmes ont intérêt à proposer des salaires élevés pour recruter les
meilleurs ouvriers, mais celle qui va réussir à recruter le meilleur en premier, va
être connu des autres meilleurs salariés, qui vont vouloir travailler avec le
number one du coup elle va capter les autres meilleurs.

Implications :
Deux travailleurs qui réalisent la même tache, l’un dans une entreprise ou le
niveau de qualification moyen est fort et l’autre firme ou le niveau de
qualification moyen est faible, auront des salaires différents car soit ils sont
entourés d’agents qualifiés ou non qualifiés.

29
Effet d’amplification sur les salaires, on peut avoir un niveau de qualification
similaire à quelqu’un d’autres dans une autre firme ou dans un autre pays mais
cette personne peut gagner plus que nous.
Rattraper équation écart.

Choix de qualification :
L’incitation à ce qualifié dépend du salaire, mais le salaire dépend de notre
environnement, effet de complémentarité. Donc la décision de qualification d’un
individu va dépendre du niveau moyen de qualification dans l’économie, si le
niveau global de qualification est fort dans l’économie, alors le rendement de
l’éducation sera fort donc on va se qualifier.
Ø Courbe en S.
Ø Les conditions initiales vont déterminer notre équilibre stable.
Ø Si le niveau de qualification initiale est faible, alors nous allons converger
vers un état stationnaire faible. Si au contraire on a un niveau de
qualification > a q* alors nous allons vecongère vers un équilibre haut.

GRAPH AMPHI

Goulet d’étranglement lorsqu’un secteur pose blèmepro.


Les effets o’ring, amplifient l’impact des goulets d’étranglement car de tels
goulets ont des effets multiplicatifs sur les autres productions.
Ils réduisent l’incitation des travailleurs a se qualifier car l’incitation du secteur
3 peut être potentiellement plus faible car les goulets d’étranglements des
secteurs 1 et 2 ont considérablement ralenti la productivité : ralentissement et
diminution du niveau de qualification globale de l’économie, baisse de la qualité
de la production et donc l’économie peut être maintenue dans un équilibre bas.

Choix de techniques :
Evidemment ces technologies O’ring sont des technologies multitâches qui sont
caractéristiques des secteurs de pointe, elles nécessitent une main d’œuvre
qualifié, le cout d’utilisation de travailleurs non qualifiés peut être très grave
(voir fusée O’ring magl). Typiquement quand les compétences sont rares, une
firme choisira une technologie standard plutôt qu’une technologie O’ring. Plus
un pays a des compétences, plus les firmes seront grandes, et les secteurs a haute
VA seront fortement développés.
Ce modèle peut expliquer le Brain drain, la fuite des veaucer, ce modèle O’ring
peut l’expliquer parce que à même compétence, on sera mieux payé dans un
pays ou l’on sera entouré d’une main d’œuvre qualifié que dans un pays avec
une main d’œuvre moins qualifier car on aura une productivité marginale plus
faible : motive la migration.

Conclusion du modèle O’ring :

30
On voit que les complémentarités ont des incitations très fortes dans les
économies en développement, on peut avoir des niveaux d’accumulation du
capital humain très différents en fonction des politiques menés dans les
différents pays.
Ce modèle illustre la coordination de l’état pour coordonner et donner un coup
de boost à la croissance, il illustre aussi l’importance de l’histoire.

E. Histoire versus anticipations :

Si chacun anticipe que personne dans l’économie ne va s’éduquer, le rendement


de l’éducation sera faible, personne ne va s’éduquer, équilibre bas.
Au contraire, si tout le monde s’éduque, alors la productivité sera élevée, tout le
monde aura intérêt à s’éduquer pour gagner un max de fric, donc on convergera
vers un équilibre haut.
Ø Les anticipations pourraient compenser l’histoire.

Les anticipations peuvent elles contrer l’histoire.

Figure 4 : externalité et anticipations.

Entreprise qui développe des composants électroniques ne pourra se développer


que si il existe une main d’œuvre qualifiée. Il existe une technologie moderne
qui existe mais pas mise en place, mais il existe une technologie traditionnelle
qui dispose d’une productivité plus faible que la techno moderne.

OA : population dans le secteur traditionnel.


Ø Salaire plus fort que le secteur moderne, car le secteur est plus efficace
avec plus de personne qui y travaillent.
OB : population dans le secteur moderne.

Si la part de la pop dans le secteur augmente, alors la rentabilité du secteur va


augmenter, ce qui va égaliser la rentabilité entre les deux secteur : les agents
seront indifférent entre les deux secteur. Cependant si on dépasse OB’ alors le
secteur moderne sera carrément plus rentable pour l’individu que le secteur
traditionnelle et tout le monde finira par travailler pour le secteur moderne et
l’économie se modernisera. Pour qu’une économie se modernise il faut qu’une
part importante de travailleurs aille dans le secteur moderne.
Pop secteur traditionnelle, si tout le monde se met à anticiper que les autres vont
migrer vers le secteur moderne, si chaque agent anticipe que les autres vont
migrer vers le secteur moderne, individuellement ils vont être tenter de gagner
plus et par effet de mode ou d’anticipations ils vont tous aller dans le secteur
moderne et l’économie se modernisera donc convergera vers un équilibre stable
haut.

31
Ø Limite : Des lors qu’il existe des délais de mise en œuvre de
l’investissement les anticipations ne sont pas en mesure de combler a
100% les conditions initiales : on ne qualifie pas du jour au lendemain,
délai pour que l’investissement en éducation et capital physique
deviennent rentables.
Ø Problème du first moover : je vais attendre que les autres partes pour que
la rentabilité augmente, ensuite une fois que tout sera bien en place je
partirai. Tout le monde attend que l’autre bouge en premier, comme tout
le monde attend que l’autre bouge, ben personne ne bouge.
Ø Pas de solution spontanée a ce problème.
Ø Il y a un cout de bouger en premier : attendre que les
investissements soient rentables : le premier qui bouge subit une
perte, celui qui lance la mode en générale trouve sont compte, dans
ce problème la les anticipations ne vont pas pouvoir compenser
l’histoire car celui qui bougerait en premier subirait un cout,
comme il est rationnel, il ne bougera pas.
Ø Si on attend trop longtemps on peut aussi subir des pertes, si tout le
monde se qualifie, ma productivité va augmenter j’ai intérêt a me qualifié,
mais comme ce n’est pas tout de suite, j’attend que les autres bougent,
mais on va tous arriver en masse, du coup les premier moover vont être
mieux servis, ca peut donc être intéressant d’être le premier moover dans
certains cas. Les anticipations dans ce cas peuvent partiellement
compenser l’histoire à condition que les anticipations se coordonnent avec
la trajectoire haute.

Les complémentarités peuvent bloquer les économies dans des trappes de sous
développement, il faut donc l’intervention étatique
Ø Cibler les politiques d’éduction, et sur les secteurs qui ont les plus fortes
complémentarités peuvent relancer les connexions et booster la
croissance.
Le phénomène des rendements d’échelle croissants : une augmentation de la
production réduit le cout moyen de production.
Nous sommes en présence de rendements d’échelle croissants, lorsque nous
sommes en présence de cout fixe important.
Plus on produit moins ca nous coute cher de produire.
Ø 𝐶𝑇 𝑞 = 𝐶𝑓 + 𝑞
t.(D) tu
Ø 𝐶𝑀 = = +𝑐
D D
Rattraper causalité circulaire taille marché sur Anatole.

Modèle Big Push :

32
Modèle économie fermée : il n’y a qu’un seul facteur de production, présent en
quantité fixe : le travail.
Dualisme sur le marché du travail, le modèle de quelles sont les conditions
nécessaires pour l’industrialisation de la société.
Ø Secteur traditionnelle : technologie rendement d’échelles décroissants, et
est concurrentiel. Les salariés sont payés a leurs productivité marginale et
avec un niveau de salaire = à 1. Et est inférieur au niveau de salaire du
secteur moderne.
Ø On considère une économie qui produit N nombre de bien (N grand) et
qui peuvent être fabriquer par le secteur traditionnelle comme moderne.
Ø La demande de travail des firmes : L = Y car dans le secteur traditionnel
on fabrique 1 unité de bien par travailleurs.
Ø Secteur moderne : Rendements d’échelle constants. Pour pouvoir
commencer à produire dans le secteur moderne, il faut embaucher F
travailleurs, c’est comme un cout fixe : F>1. Productivité marginal du
travail est supérieur a celle du secteur industrielle (des lors que l’ont c’est
acquitter des cout fixes). Donc ici la demande de travail des firmes sera :
L = F+cY avec c<1. La firme du secteur moderne est plus efficace des
lors qu’elle s’est acquittée du cout fixe car elle ne devra dépenser que c.
Ici plus on produit, moins ca coute cher de produire. La première firme
moderne qui arrive sur le marché, sera la seule à assurer la production de
ce bien. La rémunération dans le secteur moderne >1.

Si toutes les firmes utilisent la technologie traditionnelle, mais qu’une firme


moderne arrive, elle sera en concurrence, mais étant donné que dans les autres
secteur les travailleurs reçoivent tous un salaire de 1, le fait qu’elle rentre, cela
ne va pas modifier le volume de production, puisque la quantité qu’elle est
capable de produire prise individuellement sera égal a celui d’une firme
traditionnelle, car il n’y aura aucune demande supplémentaire, donc aucune
unité supplémentaire de bien ne pourra être vendue car demande non modifiée.

On a donc des équilibres multiples :

Graphique :

Economie ou il n’y a pas d’actifs n’y d’épargne. Les consommateurs vont alors
consommer tout leurs revenus Y et donc la demande qui s’adresse à chaque
firme du marché c’est : Y/N.
On suppose une économie traditionnelle dans tout les secteurs, un producteur
avec une technologie moderne, ne rentrera sur le marché pour concurrencer les
firmes traditionnelles uniquement si c’est rentables de le faire. Toute les
entreprises vont produire pour une quantité de travail L vont produire Y et elles
verront toutes comme demande : Y/N. La population est fixée au niveau L barre.

33
La quantité de travail est donc (Lbarre)/N.

Si une firme moderne rentre, elle va fixer le même prix que la firme
traditionnelle.
Le secteur traditionnelle fixe sont prix a 1 (égal au Cm = salaires)
La firme moderne va également fixer sont prix a 1, sachant qu’elle n’a pas le
même cout marginal.
Si le firmes peuvent se partager la main d’œuvre disponible alors elles pourront
produire plus avec l’introduction de la technologie moderne, car les
monopolistes pourront faire un surprofit, salaires plus fort, profit plus fort ect :
on va arriver vers un équilibre de Pareto améliorant, et l’économie
s’industrialise.
Si le salaire est plus élevé : W2, le profit sera négatif alors que dans le cas
précédent il était plus élevé. En effet si le salaire est plus élevé : le Cm augmente
et cela n’est pas rentables de rentrer sur le marché, donc aucune firme moderne
ne rentrera sur le marché donc pas d’industrialisation.
Imaginons que toutes les firmes modernes décidaient de rentrer ensemble, elles
pourraient produire plus et vendre plus, car la demande va augmenter
puisqu’elles vont distribués plus de revenus. Les salaires seront plus forts et la
demande ne sera que renforcée. Donc les firmes pourraient produire Y2 et ca
leur couteraient, W2*Lbarre/N.
L’économie est bien coincé dans une trappe de sous développement Si il y avait
un mécanisme de coordination pour que toute les firmes modernes rentrent sur
le marché cela serait profitable : défaut de coordination.
Mais ce n’est pas forcément le cas : donc nous sommes en présence d’équilibre
multiples et que si le salaire est élevé dans le secteur moderne et que aucune
firme moderne ne veut rentrer sur le marché alors : blocage équilibre bas :
trappe.
Le modèle ici nous montre un autre cas d’équilibre multiples, et elles ne tiennent
pas compte de la demande qui va s’adresser a toutes les firmes. Seulement a la
demande qui s’adresse a une firme seule, du coup elles sous estime le niveau de
demande qui peut potentiellement arrivé si elles allaient toutes sur le marché.
Ø Externalité pécuniaire :

On voit que de rentrer sur le marché en tant que firmes modernes est profitable,
pourquoi il n’y a aucun entrepreneur genre Bernard tapie pour lancer la marche
pour la modernisation ?
Ø Il n’y a pas d’expérience historique qui montre l’arriver d’un super
entrepreneur sur le réseau. Les marchés de crédits sont très imparfaits,
c’est trop risque de prêter a un super entrepreneur : pas de crédit.
Ø Il faut aider les agents à se coordonner (surtout les actions des agents).
C’est le rôle de la politique industrielle. Le marché n’a pas le pouvoir de
faire converger la société vers un optimum de Pareto.

34
Ø L’Etat comme instituteur du marché a été au cœur du fort développement
des pays asiatiques. Les gouvernements qui ont compris l’importance de
s’appuyer sur le marché, la force du marché tout en sachant que le marché
ne pouvait pas tous faire : a partir d’un certain moment on ne peut plus
d’appuyer sur les dynamiques endogènes du marché.. L’état donc doit
coordonner le développement, en mettant le paquet sur les secteurs en
développement. Singapour/Hong-Kong : il fallait se tourner vers le
marché extérieur : car pour tirer parti des rendements d’échelle lorsqu’on
est un petit pays, il faut s’ouvrir au reste du monde.

La corruption est très difficile à éradiquer lorsqu’elle est fortement développée


dans une institution/entreprise. Très difficile d’être honnête dans un monde
corrompu.
Dans un contexte ou les marchés de capitaux sont imparfaits, et de par la
présence d’inégalités, l’économie peut rester bloquer dans un équilibre bas.

35
Chapitre 6 : agriculture et développement.

I. Le modèle de surplus de main d’œuvre : Arthur Lewis 1954 :

L’agriculture va être sacrifier pendant des décennies, car Lewis représente le


développement comme le transfert de surplus de main d’œuvre de l’agriculture
vers les autres secteurs. Il considère aussi que l’agriculture est le principal
convoyeur de bien et de main d’œuvre nécessaire pour le développement de
l’industrie.
Le développement du secteur industriel est en lien avec le secteur agricole (pas
le développement du secteur industriel) le secteur agricole permet le
développement du secteur industriel.
L’agriculture était considéré comme l’essence même du sous développement, du
sous progrès. Dans les économies traditionnelles, le secteur agricole constitue la
part essentiel du pays. Aujourd’hui ce secteur se réduit pour représenter une très
faible partie de la production globale.
Ø « se développer c’est de voir le secteur agricole se réduire » : bof. On va
essayer de voir si la diminution du secteur agricole a vraiment favorisé le
développement du secteur industriel.

L’agriculture est un défi majeur aujourd’hui pour améliorer les performances


agricoles dans les pays les moins avancés (particulièrement en Afrique où les
rendements sont constants) pour répondre aux problèmes de sécurité alimentaire.
Ce secteur est vital non seulement parce qu’il permet de nourrir la population
mais également car il peut booster d’autres secteurs.

Et les échecs de l’industrialisation comme source de développement va changer


la vision qu’on avait sur le secteur agricole.
Avant, on pensait que l’agriculture et tous les trucs traditionnels étaient
antinomiques au développement, le développement de l’industrialisation s’est
mécaniquement accompagné d’une baisse de la part du secteur agricole dans le
PIB. En effet le développement s’est accompagné de changements
intersectoriels.
Les politiques des années 50, 60, qui voyaient le développement comme
l’accumulation du capital et l’industrialisation va mener à de vraies catastrophes
économiques (pas de croissance, hausse du chômage et de la pauvreté) et
sociales ( tous ces pays qui ont subi ces erreurs de politiques économiques sont
tombés sous la dictature).
On voit qu’en fait ca ne marche pas et la révolution néolibérale des années 70s
ne va pas changer grand chose, au contraire. C’est à partir des années 80 qu’on
prend en compte l’importance de l’agriculture. Aujourd’hui en fait c’est les
agricultures des pays du Nord (qui reçoivent des subventions et ont des outils

36
infiniment plus performants) qui sont ultra rentables par rapport à celles des
pays du Sud alors que :
Ø La grande majorité des agriculteurs sont dans les pays du Sud.
Ø Il faudrait l’inverse pour que les pays du Sud convergent vers les pays du
Nord.

L’évolution du surplus agricole joue un rôle important dans la dynamique du


secteur industriel.
Ce modèle à pas mal de limites et est un assez mauvais modèle pour décrire les
liens véritables entre agriculture et industrie. Malgré tout, il donne quelques
éclairages.
Si on veut favoriser l’exode rural, l’industrie devra fixer des salaires un
peu plus élevés que celui de l’agriculture.
Le modèle de Lewis dit que l’industrie peut se développer à faible coût. Tout
l’enjeu de la transition va être de contenir les salaires dans l’agriculture (IE de
l’augmenter dans l’industrie).

Au début, l’économie peut se développer sans tenir compte des effets sur le
secteur agricole mais au bout d’un moment, pour que le surplus agricole ne
disparaisse pas, il va falloir se développer homogènement IE en prenant en
compte le secteur agricole.
Ce modèle prédit une courbe de Kuznets des inégalités : on a d’abord une
augmentation des écarts de salaires entre agriculture et industrie puis, avec la
phase de commercialisation, ces écarts se réduisent. Ce modèle donne une
théorie de la courbe de Kuznets.

NB. Cette courbe de Kuznets, ainsi que le modèle de Solow, fondent la base de
l’économie néoclassique : on a pas besoin de s’occuper de la répartition des
ressources et des inégalités puisqu’elles se résorbent par elle même.
On peut accumuler du capital sans se préoccuper des conséquences sociales
puisqu’elles, d’après la courbe de Kuznets, s’auto-effacent au cours du temps
avec le niveau de revenu par tête.
On n’a pas à se soucier de la répartition des ressourcesè énormes enjeux
politiques. On note quand même que ni Kuznets, ni Solow, ne croyaient vraiment
en la solidité de cette relation è efficacité et répartition des ressources sont
absolument complémentaires et on ne peut s’attarder sur l’un sans prendre en
compte l’autre. On pense que la courbe de Kuznets, qui aujourd’hui n’a plus
lieu d’être, est dû à l’apparition après guerre de l’Etat providence et d’un
système efficace de redistribution. Mais comme cela n’existe plus, la courbe de
Kuznets n’est plus pertinente è la courbe de Kuznets n’est pas basée sur des
relations structurelles fortes.

37
Modèle de Todaro : il montre que les ruraux peuvent arriver dans les villes mais
en période de non emploi car ils espèrent y trouver un emploi.

Chez Lewis, on a clairement la prédiction que le dualisme agriculture-industrie


s’efface avec le développement économique. D’autres courants, comme les
courants structuralistes et dit « de la dépendance » par exemple, montrent qu’au
contraire, ce dualisme s’amplifie avec le développement et le paradigme
néoclassique qu’on a mis en œuvre ne marche pas, ça leur à donner raison. Le
truc, c’est que, bien qu’on observe des flux migratoires vers les villes, le secteur
urbain formel n’offre pas d’emploi aussi important que ces flux en effet les
ruraux partis vers les villes s’entassent dans le secteur urbain dit informel.

II. En pratique
Au début des années 50, on s’inspire exclusivement du modèle de Lewis qui
voit l’agriculture comme un simple vivier de main d’œuvre nécessitant d’être
transféré vers le secteur moderne c’est la mise en place de « politique de
prélèvement maximum ». Exemple empirique : la Russie.
Empiriquement, on voit que le développement industriel s’essouffle et que le
déclin du secteur agricole n’est pas vérifié. Le rôle clé du secteur agricole va
apparaitre de manière évidence dans les 70s avec les problèmes de pauvreté et
des inégalités qui augmentent. De ce fait, les économistes vont préconiser l’idée
d’un développement agricole, en complète contradiction avec le modèle de
Lewis. On a deux courants tête de file :
Ø la critique marxiste : le développement ne peut se produire sans
modifications profondes des institutions politiques, ils vont soutenir la
réforme agraire. Ces économistes vont avancer l’idée qu’on n’a pas assez
de fondements et de données empiriques sur le secteur agricole des pays
en développement.

Pour eux le dualisme de Lewis ne se résume pas à la confrontation agriculture-


industrie mais de l’existence de rapports inégaux entre pays (riches/ pauvres) et
à l’intérieur des pays (les riches/les pauvres).
Ils vont aussi insister sur l’influence de l’Histoire : les économistes mainstream
ont la tendance de calquer ce qui a été fait et les trajectoires des pays riches sur
ceux en développement comme si ces pays avaient connu la même Histoire par
le passé.
L’économie s’est fondé sur une vision mécaniste (l’Histoire ne compte pas) du
temps et non empirique (où l’Histoire compte). Or, ces pays en développement
n’ont absolument pas eu les mêmes conditions historiques, les mêmes conditions
initiales que les pays riches ! Comme plus frappant exemple, ils ont tous été
colonisés et cela a eu des conséquences très importantes sur l’insertion de ces
pays dans le commerce international et sur leur structure économique
notamment : par exemple, en Inde, la production de fil, de tissage et donc

38
l’industrie commençait à se développer mais la colonisation a complètement
stopper ce processus car cette activité de tissage se faisait en GB exclusivement,
démantèlement de l’industrie indienne qui s’est transformé en simple
fournisseur de matières premières c’est une spécialisation primaire forcée ! (Plus
de 90% des exportations du Tiers monde étaient des biens primaires et
l’ensemble de ces flux vont vers les pays développés, structure commerciale qui
découle directement de la colonisation + forte asymétrie entre pays). On a aussi
des conséquences psychologiques, démographiques qui jouent.
Les théoriciens de la dépendance vont mettre l’accent sur ces différences
historiques, sur l’importance de ces rapports de force et de dominations.

L’économie se base sur l’échange qui est censé être volontaire : mais cette
volonté, censée libre, l’est-elle vraiment ? En apparence oui mais si on prend en
compte toutes les contraintes relatives à cette liberté, elle ne l’est généralement
pas. Cette liberté, et le degré de contraintes qui en découle, dépendent
directement du pouvoir de négociation des parties.
Par exemple : si un agriculteur du Sud se voit proposer un contrat de travail
insoutenable (mauvaises conditions) par une multinationale qui lui à pris sa terre
et bien, même si il est libre d’accepter ou non ce contrat, il est en réalité obligé
de l’accepter car il doit nourrir sa famille et vivre…

Des inégalités trop fortes maintiennent et nourrissent le dualisme et donc


mettent à mal les trajectoires de développement. La réforme agraire implique
nécessairement l’expropriation de terres des grands exploitants vers les petits et
cela ne peut pas se mettre en place dans le cadre économique social et politique
qu’on connaît aujourd’hui.
Il faut des conditions spécifiques. Cette réforme, lorsqu’elle a été mise en
œuvre, a très bien marché notamment au Japon et en Corée. Ces pays, après
guerre, ont été punis par les USA (contexte particulier) pour leur collaboration
avec Hitler : les USA ont confisqué les terres aux grands exploitants pour les
refiler aux petits et on a vu une explosion de la productivité agricole.
Cette réforme n’est possible que lorsque des conditions historiques ou politiques
particulières (guerre, communisme etc) sont présentes et on ne peut aps
reprocher aux organisation internationales aujourd’hui de ne pas le faire.
En revanche, ces dernières ne font rien contre l’amplification de cette tendance
d’expropriation et ça c’est condamnable. En même temps, on l’a déjà vu, ces
organisations sont dirigées par les pays les plus riches qui n’ont pas intérêt à
faire ces réformes. L’économie est basée sur les intérêts individuels. Lorsqu’il y
en a plusieurs et qu’ils sont contradictoires, une négociation s’ouvre et c’est
celui le plus puissant qui impose son point de vue. L’économie nous aide à
comprendre le monde et nous offre des solutions efficaces mais on ne sait pas
comment les mettre en œuvre : on a des intérêts particuliers, des rapports de
force, des complémentarités et faut surpasser ça.

39
NB. Dans les années 70, on a mis en place des stratégies qui privilégiaient
l’industrialisation basées sur le modèle de Lewis notamment ont négligé le
commerce international.

Piège de la spécialisation primaire : si on veut se spécialiser, il faut diversifier


l’appareil productif avec l’industrialisation.

Mais si t’es spé primaire, t’as pas d’industrie donc faut importer les biens
intermédiaires et d’équipements qui croissent au fur et à mesure que tu
développe ton industrie :
Ø d’abord tu développes les secteurs léger : textile.
Ø Puis les secteurs plus lourds et complexes (armement, high tech)

Donc il faut que les pays aient des liquidités de plus en plus importants sous
entendus, il faut qu’ils puissent exporter (car elles permettent d’avoir les devises
nécessaires pour financer les importations).

Les pays avec une spécialisation primaire sont exposés à la détérioration des
termes de l’échange qui s’explique par la loi d’Engel :
Ø La part du revenu alloué aux produits primaires diminue avec
l’augmentation du revenu. La structure de la demande va s’orienter vers
les biens manufacturés avec le temps donc le prix des biens primaires/ à
ceux manufacturés diminuent dans le temps cela implique une
détérioration des termes de l’échanges.

Donc t’as de moins en moins de tunes pour financer ton industrie : tes recettes et
ta capacité d’exportations diminuent avec le temps et tu ne peux pas développer
et diversifier ton industrie. En plus, pendant ce temps où t’es spé primaire, tu
niques ton agriculture parce que t’exportes tout.

Une industrie naissante ne peut entrer sur le marché international directement


car elle va se faire bouffer.
Sur ce marché, on a des rendements croissants dynamiques et donc des
monopoles, les premiers arrivés restent.

40
Exemple :
Imaginons une firme suisse qui vends des montres depuis longtemps et une
firme thaïlandaise qui vends des montres à un cout moindre (sa courbe de cout
est inférieur à celle suisse).
Ø Lorsque la firme thaïlandaise entre sur le marché, elle n’a pas
d’expérience et produit 0 car son cout est supérieur à celui de la firme
suisse, elle ne peut pas faire face à la concurrence.
Ø Il faut donc la protéger momentanément (protectionnisme de List) pour
qu’elle ait le temps de se développer.
Ø Une fois qu’elle est développée et peut produire la même quantité de
montres que celle suisse, son cout est inférieur donc elle va
progressivement balayer la firme suisse et s’imposer sur le marché.
Cette théorie remet en cause la théorie des avantages comparatifs et du bien fait
du libre échange en favorisant la protection mais il est primordial que cette
protection soit temporaire. Le problème c’est que c’est rarement le cas : on a des
phénomènes de recherche de rentes : une fois que la firme est développée, elle
gagne toujours à rester protéger car sa rente augmente donc elle va tout faire
pour rester protéger (lobbying) et la protection se maintient.

Ce scénario, c’est celui qui a été mis en place dans les 70s. Sur la fin de la
période, les dragons asiatiques décident de prendre le contrepied et de s’ouvrir
au commerce international et on connaît les conséquences ultra bénéfiques que
ces pays ont connu : on a pensé que les taux de croissance démentiels de ces
pays étaient dû à cette ouverture.

Cette stratégie de subvention aux exportations est aussi protectionniste mais se


base sur le marché extérieur. Celle de List consiste en fait à développer d’abord
le marché local.

Ces deux stratégies ont la même finalité : favoriser l’industrialisation. Elles


passent toutes les deux par une surévaluation des taux de changes.
La protection n’est pas avantageuse statiquement mais l’est, si elle est
périodique, dynamiquement tout comme un avantage comparatif peut ne pas être
avantageux dynamiquement mais l’est statiquement.
Libre échange et ouverture ce n’est pas identique. Et c’est sur cette confusion
qu’on a cru que le libre échange, la libéralisation c’est a dire le pouvoir du
marché était la principale source de la croissance spectaculaire des pays
asiatiques.
Mais ces pays n’étaient pas en libre échange loin de là !! Ces pays étaient
ouverts au commerce international grâce aux subventions d’exportations c’est
du protectionnisme ouvert ! Ce n’est donc pas le libre échange mais l’ouverture
d’un pays au commerce international qui explique la bonne croissance.

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Les deux stratégies d’ISI (substitution aux importations IE List) et ISE
(subventions aux exportations) sont complémentaires :
Ø Une politique ISE ne peut marcher que si une politique ISI n’a pas été
mise en œuvre avant (c’est a dire si il n’y a pas de secteur exportateur
potentiel c’est a dire pas d’industrie naissante capable de faire face à la
concurrence).

Ce qu’il faut retenir c’est qu’on a plusieurs moyens, plusieurs politiques qu’on
peut mettre en œuvre pour atteindre le développement qui peuvent être
complémentaires.

Dans les 70s, sur les marchés financiers il y avait trop de pétrodollars, du coup
les banques devaient les prêter, elles l’ont fait aux pays en développement où la
demande était forte alors que les banques les savaient insolvables.
Dynamiquement il y avait trop de dysfonctionnement structurels des pays en
développement qui se sont retrouvés surendettés et l’augmentation des taux par
Volcker n’a fait que précipité la crise de 82 qui s’ensuit.

A cette date, le marché financier mondial est mis à mal et le sauveur, le FMI
intervient. C’était le bastion des monétaristes c’est a dire des nouveaux libéraux,
ils ont prêter aux pays en développement sous conditions qui les ont plombés.

Le consensus de Washington (qui rassemble le FMI et d’autres à Washington IE


des néoclassiques) est mort empiriquement aujourd’hui mais persiste toujours
dans la pratique.
Pourquoi ? Parce que le libéralisme a permis la formation de groupes financiers
et industriels tellement puissant qu’il y a trop d’intérêt et de lobby en jeu.

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