Vous êtes sur la page 1sur 32

UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 1 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

L’INGENIERIE JURIDICO FINANCIERE

INTRODUCTION
I. DEFINITION

L’ingénierie c’est l’étude d’un projet industriel sur tous ses aspects et qui nécessite
un travail de synthèse coordonnant les travaux de plusieurs équipes de
spécialistes.
L’ingénierie est une notion qui renvoie à celle d’ingéniosité de montage plus ou
moins sophistiqué.
L’ingénierie financière est définie comme l’ensemble des montages
conçus pour permettre aux entreprises de restructurer leur bilan dans le
but d’assurer leur croissance interne et/ou externe.
C’est aussi l’ensemble des outils et méthodes mis au service des sociétés pour leur
développement financier.
Le droit de l’ingénierie financière encore appelé droit juridico-financier est
l’ensemble des outils juridiques et techniques entourant les montages financiers mis
au service des entreprises pour répondre à un besoin de financement tout en
sécurisant les opérations et les pouvoirs des actionnaires.
II. L’UTILITE
Elle vise à satisfaire les besoins de financement des entreprises en vue d’assurer leur
croissance interne (acquisition de bien meuble ou immeuble) et leur croissance
externe (fusion, acquisition de participation etc…).
III. LA SPECIFICITE

- C’est un moyen de sécuriser les choix de financement élaboré pour l’activité


économique.
- C’est un moyen de protection de l’ordre public financier.
- C’est un droit qui n’a pas d’autonomie propre mais qui se situe à la confluence
de plusieurs branches de droit (bancaire, pénal, fiscal…).
- C’est un droit de caractère pragmatique ayant un souci d’adaptation au besoin
de financement afin de mieux accompagner les entreprises et satisfaire leur
besoin.
- C’est un droit en évolution constante pour deux raisons :
 La réclamation constante par les acteurs économiques recherchant plus
d’outils nouveaux qui leur permettent de réaliser leurs activités dans un
cadre sécurisé.
 L’ingénierie financière s’intègre dans les réflexions sur la corporate
permanence. Il y a donc une recherche constante de point d’équilibre

KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 2 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

à trouver entre les dirigeants et le souci impérieux de protéger les


associés minoritaires, les créanciers et les salariés.

IV. LE CONTENU
De façon traditionnelle, le droit de l’ingénierie financière couvre :
- Les opérations touchants les valeurs mobilières.
- Les opérations touchants la structure des sociétés.
- Les opérations assurant la réorganisation des entreprises.
- Les opérations permettant le développement des entreprises.
- Les opérations permettant le financement des projets.

PREMIERE PARTIE : LES OPERATIONS SUR LES VALEURS


MOBILIERES
Les valeurs mobilières représentent un ensemble de titres négociables de même
nature cotées ou susceptible de l’être, émis par une même personne en contrepartie
d’une rétribution financière immédiate ou différée et conférant des droits politiques.

CHAPITRE I : LES VALEURS MOBILIERES

I. LES TITRES DE CAPITAUX


Ce sont les valeurs mobilières émises par les sociétés par actions remises aux
personnes qui ont réalisé un apport en capital. Elles comprennent les actions
ordinaires, de préférence et les certificats d’investissement.

1- LES ACTIONS ORDINAIRES


Ce sont les valeurs mobilières émises par une société par action en représentation
de son capital social. Ce sont donc des titres remis à des personnes qui ont fait un
apport en fonds propre à la société. A l’action sont rattachés deux types de droit :
- Les droits pécuniaires :
Pendant la vie sociale, l’actionnaire a des prérogatives sur l’actif social (droit aux
dividendes) et peut participer (…)
Au terme de la vie sociale, ils ont droit au remboursement de leurs apports au moyen
de la reprise d’apport (cela peut intervenir au moment de la vie sociale au moyen de
l’amortissement). Ils ont aussi droit au boni de liquidation qui intervient après le
paiement.

KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 3 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

- Les droit politiques qui permettent de prendre part à la vie de la société et de


surveiller son investissement. Cela se manifeste par deux droits essentiels à
savoir le droit de vote et le droit d’information.

2- LES ACTIONS DE PREFERENCE


Dans les sociétés commerciales, certaines actions privilégiées sont réservées à des
investisseurs.
Ces actions leur confèrent des avantages particuliers par rapport aux actionnaires
ordinaires. Ils peuvent bénéficier d’un droit de vote double, un pourcentage supérieur
à capital égal.
3- LE CERTIFICAT D’INVESTISSEMENT
Il résulte du démembrement de l’action en deux certificats. L’un représentant le droit
pécuniaire rattaché à toute action et l’autre, le droit politique dévolu à l’actionnaire.
L’intérêt du certificat d’investissement réside dans la faculté offerte aux sociétés par
action d’accroître leur fonds propre sans diluer le pouvoir en leur sein. La
reconstitution de l’action dont est issue le certificat d’investissement par voie de
démembrement se fait de deux manières. Soit par cession d’un certificat d’une nature
au titulaire d’un certificat d’une autre nature.
II. LES TITRES OBLIGATOIRES (LES OBLIGATIONS)
Ils appartiennent à la catégorie des créances négociables émis au gré de
l’émetteur représentant un droit de créance à long terme sur la société qui les émet.
Le souscripteur est un prêteur de l’actionnaire et ne court pas le risque social.
Il en résulte qu’il a droit à une rémunération qui lui ai due pendant la durée du
contrat et au remboursement de son avance à l’échéance quel que soit les difficultés
rencontrées par l’émetteur.
Dans une même émission, les obligations confèrent à leur porteurs les mêmes droits
de créances.
Toute société par action peut émettre des obligations prévues par l’acte uniforme.
Cette émission peut se faire avec ou sans appel public à l’épargne.
Les obligations présentent des endettements plus ou moins à long terme de la
société et prennent place à côté de l’endettement bancaire classique.
En contrepartie des sommes qu’ils se sont engagés à verser à la société, les
obligataires jouissent de certains droits notamment les droits pécuniaires
(rémunération ou paiement des intérêts et remboursement de leur investissement) et
de droits politiques par le regroupement en une masse pour défendre leurs intérêts
communs et participation aux assemblées des obligataires.

KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 4 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

III. LES AUTRES VALEURS MOBILIERES


Elles sont de plusieurs natures. On peut citer :
- Les obligations convertibles en actions : ce sont des obligations qui
offrent à leurs porteurs la faculté de convertir son obligation à tout moment ou
à certaines périodes en action.
- Les obligations remboursables en action : le remboursement du prêt se
fait par la remise d’action.
- Echange contre un titre de capital : les sociétés par actions dont les titres
sont admis par la négociation sur un marché réglementé émettent des
obligations échangeables contre des actions émises par elles-mêmes ou par
leur filiale.

KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 5 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

- Les bons autonomes : ce sont des bons qui confèrent à leur titulaire des
droits et non des obligations de souscrire à un prix déterminé à l’avance des
titres représentant une quotte part du capital social de la société maîtresse. Ces
bons ne confèrent pas la qualité d’actionnaire mais donne la possibilité de le
devenir ultérieurement.
- Les titres subordonnés : les sociétés par actions peuvent être confrontés à
la problématique suivante : comment présenter une bonne image de la société
auprès des analystes financiers.
On peut répondre de deux façons :
Soit en augmentant les fonds propres au moyen d’une augmentation de capital
social qui a pour inconvénient d’entraîner une dilution des pouvoirs.
Soit en émettant des titres de créances qui peuvent être, rangé dans la
catégorie des fonds propres sans représenter le capital social. Ce sont les
titres subordonnés.

CHAPITRE II : LES OPERATIONS SUR LES VALEURS MOBILIERES


Les valeurs mobilières constituent des produits financiers que peuvent émettre les
sociétés. Les opérations sur les valeurs mobilières sont des techniques diverses de
mobilisation de ressources.
Ces opérations constituent l’un des principaux domaines de l’imagination qui
constitue l’ingénierie financière. On distingue d’une part les opérations sur les titres
de capital et les autres opérations.
I. LES OPERATIONS SUR LES TITRES DE CAPITAL
Ce sont des opérations qui constituent un intérêt pour la société dans son ensemble
parce qu’elles vont affecter son poste capital.
Ce sont :
 l’augmentation du capital social,
 la réduction du capital social,
 l’amortissement du capital social,
 le regroupement, ou la division du capital social et d’autres opération sur les
titres de capital.

I.1.L’AUGMENTATION
Elle répond à des finalités diverses :
- Accroître les fonds propres, réaliser de nouvelles acquisitions, augmenter la
capacité d’endettement, se financer à coût réduit, la volonté d’accroître la
liquidité du marché un titre pour les sociétés cotées en bourse.
Cette augmentation du capital social se fait soit par majoration du nominal des
titres du capital existant soit par émission d’actions nouvelles. L’augmentation du
capital social est décidée par l’assemblée générale ordinaire aux conditions fixées
par les statuts de l’AUSCGIE.
KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 6 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

I.2. LA REDUCTION DU CAPITAL SOCIAL


Elle intervient dans deux cas essentiels
1er cas : la société réduit son capital social en raison des pertes constatées que la
réduction aura pour effet d’absorber. C’est donc une mesure d’assainissement
financier qui pourra permettre plus tard de recourir à l’augmentation du capital
social.
2e cas : la réduction peut intervenir en dehors de toute perte lorsque la société veut
relancer son activité.
I.3. AMORTISSEMENT DU CAPITAL SOCIAL
C’est l’opération par laquelle la société décide de rembourser à ses actionnaires ou à
certains d’entre eux tout ou partie du montant nominal de leur actions à titre
d’avance.
Autrement dit, la société rembourse tout ou partie de leurs apports sans réduction
corrélative de son capital social. Les actions amorties deviennent des actions de
jouissance. Elles perdent certains droits notamment le droit au premier dividende et
le droit au remboursement de la valeur nominale. L’amortissement du capital social
est décidé soit par l’assemblée générale ordinaire soit par l’assemblée générale
extraordinaire aux conditions prévues par les statuts et l’acte uniforme sur les
sociétés commerciales.
NB : l’amortissement du capital social n’est pas une opération irréversible car
l’assemblé générale extraordinaire peut toujours décider de la reconversion des
actions amortie en action de capital.
I.4. LE REGROUPEMENT OU LA DIVISION DES ACTIONS
- le regroupement des actions : c’est une opération par laquelle une société
décide de remplacer plusieurs actions d’un montant nominal faible par une seule
action d’un montant nominal plus élevé. Cette opération se fait lorsqu’aux faibles
nominales correspond un nombre très important du titre entrainant un coup
substantiel de gestion.
- la division des actions ou split : c’est une opération par laquelle le nominal des
actions existantes est divisé ce qui corrélativement emporte une augmentation du
nombre actions représentatif du capital social. Elle est faite lorsque la direction de la
société cherche à améliorer la liquidité de ses actions afin qu’elle soit mieux apprécié
par les places financières. Les sociétés qui y recourent le plus sont les sociétés à forte
capitalisation et en bonne situation financière.
I.5. LES AUTRES OPERATIONS SUR LES TITRES DE CAPITAL

KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 7 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

- le jumelage d’action : encore appelé stapling, le jumelage d’action est une


technique permettant de lier au moyen d’une clause statutaire de manière
indissociable tout ou partie des actions émise par des sociétés de nationalité
différentes qui ne peuvent par la suite être ni cédée ni acquise séparément.

C’est une technique d’origine anglo-américaine. Les avantages de cette technique sont
les suivants :
* elle permet aux sociétés d’être cotées conjointement sur les places financières
respectives au moyen d’une unité réalisée au niveau des actions jumelées.
* elle offre aux investisseurs l’avantage de l’affranchissement des obstacles fiscaux liés
à la détention de titres étrangers puisque ces derniers bénéficient d’une option quant
à la source de leurs dividendes qui proviendront de la société avec laquelle ils
partageront leur lieu de résidence.
* c’est un moyen de défense contre une attaque hostile.
NB : le jumelage d’action suppose l’existence d’une clause statutaire qui
le prévoit.
- la location d’action ou le crédit-bail d’action : ce sont des montages qui permettent
de transférer l’utilisation des titres sans en transférer la propriété. A défaut de
disposition spéciale, ces opérations s’appuient sur l’article 1713 du code civil qui
dispose qu’on peut louer tout espèce de bien meuble ou immeuble. On recourt à ces
montages souvent dans l’optique de la transmission d’une entreprise familiale.
- la convention de croupier et de prête-nom.
* la convention de croupier : c’est la convention par laquelle un associé s’entend
avec un tiers afin de partager avec lui les droit financiers résultant de sa qualité
d’associé. Etymologiquement, le cavalier fait bloc avec un tiers qu’il hisse sur la
croupe de son cheval. La clause appelée la croupe est en principe secrète. Elle ne
produit aucun effet ni vis-à-vis de la société ni vis-à-vis des tiers. L’associé officiel
continue de parader mais en réalité il est devenu une marionnette entre les mains de
son croupier. Les comptes sont réglés dans le secret selon les termes de la convention.
La convention de croupier est valable sauf si elle sert à masquer une opération
frauduleuse. Dans ce cas, elle sera nul. Elle est également nul si elle porte sur les
droits politiques.
* la convention de prête-nom : c’est la convention par laquelle une personne
arrivant dans la société n’agit pas pour son compte mais pour celui d’une autre
personne qui est le véritable associé. Elle est valable sous réserve que de telles
conventions ne réalisent pas de fraude.

II. LES MECANISMES ANTI-DILUTIF DES PARTICIPATIONS


Ils permettent d’éviter les risques suivants :

KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 8 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

-
La mauvaise évaluation de la société (les résultats futurs sur la base desquels
ils ont décidé d’investir et qui vont se répercuter sur la valorisation de leur
propre participation)
- La dilution en volume de leur participation en cas d’augmentation du capital social.
L’idée qui fonde les mécanismes anti-dilution des participations réside dans la faculté
d’ajustement sur les bases de conversion, d’échange ou de remboursement en action
des obligations détenues par des investisseurs soit du prix de souscription des actions
détenues. Concrètement, les investisseurs obtiendront soit davantage de titre sans que
leurs engagements financiers n’aient varié soit une compensation financière en
nombre de titre constant. Cet ajustement peut être total (full ratchet) ou partiel
(average ratchet).

III. LE PORTAGE

III.1. DEFINITION
C’est la convention au terme de laquelle une personne dénommée le porteur accepte à
la demande et pour le compte d’un donneur d’ordre associé ou tiers à la société de se
rendre associé d’une société par voie d’acquisition ou de souscription d’action ou de
part sociale l’engagement étant pris qu’au terme d’un certain délai, les droits sociaux
seront transférés à une tierce personne pour un prix déterminé. Le train essentiel du
portage réside dans le service rendu par le porteur au donneur d’ordre. Les
conventions de portage sont souvent conclues à l’occasion de prises de participation
qui se veulent discrètes.
III.2. LA VALIDITE DE LA CONVENTION DE PORTAGE
Le mécanisme du portage perturbe l’ordre juridique et spécialement l’ordre
sociétaire. Elle peut être à l’origine de risque tant pour le donneur d’ordre que pour le
porteur. En effet, le portage peut être remis en cause au moyen des risques suivant
issue de l’ordre sociétaire : absence d’affectio societatis, pacte léonin, atteinte
portée à la règle de prohibition des portes, risque de requalification surtout dans le
cas où les statuts de la société comportent une clause d’agrément qui paralyse le jeu
du portage occulte.
III.3. LA QUALIFICATION JURIDIQUE DE LA CONVENTION DE
PORTAGE
La qualification juridique de la convention de portage pose quelques problèmes. En
effet, le portage ne peut pas être assimilé à une vente à rémérer (vente dans laquelle
le vendeur se réserve le droit d’acheter la chose entre les mains de l’acheteur) qui est
une convention de cession par laquelle le vendeur se réserve contractuellement le
droit de reprendre la chose vendue moyennant la restitution à l’acheteur du prix
principal et le remboursement de certains frais notamment les frais de compte. Dans
la convention de portage, le donneur d’ordre à l’obligation de racheter certes alors
que dans la vente à rémérer le vendeur n’a qu’une option et cette faculté de rachat
peut avoir un effet rétroactif ce qui n’est pas le cas en matière de portage. Le portage
ne peut pas non plus être assimilé à une vente avec convention de rétrocession car le
KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 9 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

porteur au contraire de l’acquéreur qui attend un profit de la rétrocession n’attend


pas de profit du portage car celui-ci correspond à un service qu’il rend.
Par ailleurs, le portage ne peut pas être assimilé à un prêt sur gage car c’est surtout un
service totalement étranger à la notion de prêt sur gage. La doctrine s’est par la suite
divisée sur la qualification du portage en tant que convention de prête-nom.
Finalement, il a été convenu de considérer le portage comme un contrat sui generis.

III.4. L’EXECUTION DE LA CONVENTION DE PORTAGE


La question principale à résoudre est de savoir quels sont les moyens dont les parties
disposent pour obtenir l’exécution de la convention de portage. La Cour de cassation
française n’est pas favorable à une exécution forcée de la convention de portage à
laquelle par contre certains juges du fond sont favorables. En droit ivoirien, dans la
mesure où le portage est une convention, la question de la solution devra être
recherchée par rapport à l’exécution forcée des obligations de faire. Il est possible
aussi aux parties d’imaginer les techniques conventionnelles de contraintes pour
s’obliger l’une et l’autre à exécuter le portage.
IV. LE TRANSFERT TEMPORAIRE DES VALEURS MOBILIERES
Ce transfert regroupe diverses techniques juridiques ayant pour objet de transférer la
propriété de titre de manière temporaire. Ces techniques se développent de plus en
plus en raison des nouveaux besoins des opérations liées au risque de liquidité et au
souci de rentabilité de la gestion de portefeuille de titre. Ces techniques juridiques
concernent soit la cession temporaire du titre soit le prêt du titre.
IV.1. LA CESSION TEMPORAIRE DU TITRE
Elle se fait au moyen de deux techniques suivantes :
- La vente à rémérer (article 1659 du code civil)
La vente à rémérer offre un mécanisme de garantie réelle compléter également un
crédit et sur le plan économique, elle conduit à transférer l’exposition au risque de
l’émetteur du titre.
- La pension livrée
C’est une opération par laquelle une personne morale ou un fonds commun cède en
pleine propriété à une autre personne morale ou un autre fonds commun moyennant
un prix convenu des valeurs, titres ou effets et par laquelle le cédant et le cessionnaire
s’engagent respectivement et irrévocablement le premier, à reprendre les valeurs,
titres ou effets et le second à les rétrocéder à un prix et à une date convenue.
IV.2. LE PRET DE TITRE
C’est la convention par laquelle une personne (le prêteur) remet à une autre personne
(l’emprunteur) une certaine quantité de titre que celui-ci s’engage à restituer à terme
par équivalence après en avoir disposé comme propriétaire pendant la durée du prêt.
Deux types de prêts sont prévus par le code civil à savoir : le prêt de consommation et
KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 10 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

le prêt à usage. Ce qui s’applique plus au titre pourrait être le prêt de consommation
permettant ainsi à l’emprunteur de devenir propriétaire des titres et donc d’en
disposer librement, d’en percevoir les fruits et d’exercer sauf convention contraire les
prérogatives y attachées. Mais le prêt à usage peut aussi s’attacher au titre mais il sera
moins efficace que le prêt de consommation dans lequel l’emprunteur versera au
prêteur les intérêts stipulés dans la convention et restituera à celui-ci les titres de
mêmes espèces et en même quantité sauf si le contrat prévoit une restitution par
équivalent.
V. LES COMPTES COURANTS D’ASSOCIE
Ils ne concernent pas les valeurs mobilières mais participent de manière substantielle
au financement en quasi-fonds propre des sociétés. Cette technique désigne la
pratique actuellement répandue consistant pour les associés à prêter de l’argent à la
société à laquelle ils participent ces sommes figurants dans les livres de la société
dans un compte ouvert au nom de l’associé qui les a apportés. Puisqu’il s’agit des
prêts ils donnent régulièrement et quel que soit les résultats sociaux droit à la
rémunération de l’associé. Cette technique comporte les intérêts suivants :
- Pour la société, elle lui permet d’obtenir des sommes importantes pour
financer son activité à un moindre coût que le crédit bancaire.
- Pour l’associé, son avantage consiste dans l’intérêt qui lui ai versé et la nature
des sommes qu’il a prêté qui ne sont pas assimilées à des apports.

PARTIE II : LES OPERATIONS RELATIVES A LA STRUCTURE DES


SOCIETES
Les actionnaires ou associés des sociétés ont chacun en fonction de leur participation
au capital, des droits politiques variables. Leurs positions respectives permettent de
définir la structure de l’actionnariat.
Des opérations d’ingénierie financière peuvent modifier cette structure et partant,
modifier le pouvoir au sein de la société. Ces opérations sont : la cession de contrôle,
les offres publiques, les fusion, scission et accords partiels d’actifs, les opérations à
effet de levier, des pactes d’actionnaires, et les partenariats financiers entre
l’entreprise et son personnel.
I. LA CESSION DE CONTROLE
La notion de contrôle est définie par l’acte uniforme sur les sociétés commerciales. La
cession de contrôle est une opération par laquelle un ou plusieurs cessionnaires se
font transférer par un ou plusieurs cédants la propriété des blocs de titres sociaux en
quantité suffisante pour lui conférer le pouvoir de diriger la société moyennant le
versement des prix. C’est le mode privilégié de transmission des entreprises. Du point
de vue juridique, la cession de contrôle n’est pas une cession de fonds de commerce ni
une fusion ni une cession de clientèle. Puisqu’il s’agit de cession de droit sociaux, elle
peut être précédée d’une phase de négociation pour être valable, elle doit respecter
des conditions afin de pouvoir produire les effets escomptés.

KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 11 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

I.1. LA PHASE PREALABLE A LA CESSION


C’est la phase de négociation qui peut être plus ou moins longue. En effet, la cession
des droits sociaux peut se conclure progressivement mais l’on doit garder à l’esprit et
puisqu’il s’agit de vente des choses mobilières selon l’article 1583 du code civil la
vente est parfaite lorsqu’il y a accord sur la chose et le prix sauf si les parties elles-
mêmes ont décidé de retarder la formation du contrat jusqu’à la fixation de ces
modalités. Dans ce cas, il est possible d’appliquer à la phase de négociation les règles
relatives aux avants contrats.

I.2.LES CONDITIONS DE VALIDITE DE LA CESSION DES DROITS


SOCIAUX
La validité de la cession des droits sociaux est subordonnée à l’existence de
conditions de fonds et de conditions de forme.
I.2.1. LES CONDITIONS DE FONDS
La cession massive de droits sociaux étant un contrat de vente elle doit satisfaire
d’une part aux conditions exigées de tout contrat et d’autre part à certaines
conditions spéciales.
I.2.1.1. LES CONDITIONS RELEVANT DU DROIT COMMUN DES
OBLIGATIONS
Dans la mesure où la cession massive des droits sociaux est un contrat, elle doit pour
être valable, respecter les conditions prévues à l’article 1108 du code civil à savoir le
consentement, capacité, cause et objet. En principe, les conditions relatives à l’objet
et à la cause ne poseront pas de problèmes particuliers. Il n’en va pas de même pour
la capacité et le consentement.
- La capacité
Le cédant comme le cessionnaire doivent avoir la capacité pour céder. Ce qui exclut
normalement de la cession des droits sociaux les mineurs non émancipés qui ne
peuvent céder ou acquérir par eux-mêmes si ce n’est par leur représentant légaux les
majeurs sous tutelle ou curatelle qui ne peuvent céder ou acquérir par l’intermédiaire
du tuteur ou avec assistance du curateur.
S’agissant des époux, tout dépendra du régime matrimonial. S’ils sont sous le régime
de la séparation des biens et que les titres sont des biens propres chacun
normalement peut agir selon ce que bon lui semble. Il en va autrement s’il s’agit de
bien indivis.
S’ils sont sous le régime de la communauté de bien, la situation ne change pas s’il
s’agit de biens propres. Mais il en va différemment si les titres sont des biens
communs et dans ce cas leur cession devra être faites conformément aux règles
régissant la cession de bien commun.
Concernant les dirigeants des sociétés, les règles sont les suivantes :

KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 12 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

Ils peuvent céder les titres appartenant à la personne morale qu’ils dirigent sauf si les
statuts réservent ce pouvoir à un autre organe de la société tel que l’assemblée. Mais
si la cession envisagée porte sur l’essentiel des actifs de la société alors le pouvoir de
les céder revient à l’assemblée des associés
- Le consentement
Selon l’article 1109 du code civil, il n’y a pas de consentement valable si celui-ci n’a
été donné par erreur ou s’il n’a été extorqué par violence ou surpris par dol. En
matière de cession de contrôle, la jurisprudence a renouvelé la question des vices de
consentement. En effet, puisque l’objet cédé dans ce cas est un bloc de titre et non
l’entreprise elle-même ce qui est à considérer pour apprécier l’existence ou non de
vice qui affecte le consentement c’est la substance des droits sociaux et non celle de
l’entreprise.
- L’erreur
selon l’article 1110 du code civil est source de nullité si elle porte sur la nature du
contrat, son objet, la substance de la chose ou sur la personne cocontractante dans les
contrats intuitu personae. Concernant la cession des droits sociaux, ce qui est
envisagé par la jurisprudence c’est l’erreur sur la substance des titres et donc ce qu’il
représente. C’est la raison pour laquelle il a été considéré que l’achat des droits
sociaux à un prix supérieur à la valeur de la société n’est pas constitutif d’erreur. En
revanche, il a été jugé qu’est nul pour erreur sur la substance la vente d’action d’une
société qui n’a jamais été une apparence ou un leurre. De la même façon, a été annulé
la cession massive de droit sociaux dans le cas où la société ne peut plus accomplir
son objet social soit parce qu’elle se trouve privée de l’essentiel de son actif soit du fait
de l’indisponibilité de son matériel, soit parce qu’elle ne bénéficie plus du droit au
bail. Il convient d’ajouter que de nos jours, la jurisprudence sanctionne de nullité la
cession massive de droits sociaux s’il apparait que la société privée de l’essentiel de
son actif ne peut plus réaliser son objet social, poursuivre son activité et donc ne peut
plus être rentable.
- Le dol
Il a servit de motif d’annulation de cession massive de droits sociaux lorsque par
exemple le prix a été calculé à partir de documents comptables tronqués ou falsifié
par le cédant ou encore lorsque le cédant a caché au cessionnaire que l’activité
exercée ne correspondait pas à celle qui figure dans le contrat de bail ou que les
provisions n’étaient pas suffisantes afin de dissimuler des difficultés de la société ou
encore que l’essentiel des actifs à été cédé avant la cession des parts et actions.
NB : la jurisprudence est cependant rigoureuse à admettre le dol si les cessionnaires
sont des professionnels compétents d’anciens dirigeants ou s’ils ont été assistés par
des spécialistes.
I.2.1.2. LES CONDITIONS TIREES DU DROIT DE LA VENTE
La cession massive de droit sociaux étant une vente elle nécessite deux choses : une
chose rendue et le prix de la chose rendue. Concernant la chose rendue, il n’y a pas de

KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 13 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

difficulté particulière parce qu’il s’agit du bloc de titre conférent le contrôle.


Concernant le prix en revanche, il importe de faire les précisions suivantes :
- Le prix des titres doit être déterminé ou déterminable.
En matière de cession de bloc de titre, le prix est le plus souvent supérieur à la
somme arithmétique des actions ou parts assurées parce qu’on y intègre la
prime de contrôle. Assez souvent, les parties recourent à un expert pour
déterminer un prix à partir notamment des éléments comptables.
- Le prix doit être réel et sérieux.
S’il est vil c’est-à-dire sans commune mesure avec la valeur réelle des parts ou
actions, la cession peut être annulée pour défaut d’objet et de cause selon le côté où
l’on se place. Il peut arriver que sans être vil, il existe une disproportion importante
entre le prix et le bloc de titre. Avant d’annuler une telle cession, la jurisprudence
recherche si le prix est la seule obligation que s’est engagé à supporter l’acquéreur.
Ainsi, a pu être déclaré valable, une cession de bloc de titre au franc symbolique dès
lors que l’acquéreur s’était engagé en outre à reprendre un passif et à se porter
caution. De façon générale, pour apprécier le caractère réel et sérieux du prix, la
jurisprudence se réfère à l’économie générale du contrat.
- Les promesses de cession à prix déterminé
Dans ce cas, le cédant s’engage à céder le bloc de titre à une personne selon un
prix déterminé et dans un délai déterminé. Ces promesses sont fréquentes
dans les opérations de cession de contrôle. On les rencontre assez souvent en
cas de présence d’un poule d’acheteur dont un seul dirige les opérations ou en
cas de cession étalée dans le temps. Jusqu’au jour de la levée de l’option, seul
le promettant est engagé. Si c’est une promesse à durée déterminée, il s’engage
à offrir ce délai au bénéficiaire et à ne pas vendre ses titres à un autre dans ce
délai. Si c’est une promesse à durée indéterminée, il doit la maintenir dans un
délai raisonnable et ne la retirer qu’après mise en demeure adressée au
bénéficiaire de l’option. Il peut arriver en pratique que l’indemnité
d’immobilisation soit stipulée en faveur du promettant pour le cas où le
bénéficiaire ne verrait finalement pas l’option. Les promesses de cession
peuvent être valables dans les mêmes conditions qu’un contrat de vente pure
et simple doit contenir un prix déterminé ou à tout le moins déterminable.
- Les clauses earn out
Lorsqu’on envisage une cession de bloc de titre, il peut se faire que le cédant
considère que les derniers résultats pris en compte pour établir le prix, ne
reflètent pas la valeur réelle de la société ayant de bonnes raisons de penser
que les prochains résultats seront meilleurs. Dans ce cas, soit le cessionnaire
partage la même analyse que le cédant et le prix de la cession est fixé est
conséquence soit il ne la partage pas et le cédant devra renoncer à la vente s’il
maintient son analyse ou alors les deux conviennent d’un prix intermédiaire.
Mais les parties peuvent aussi avoir recours à une convention prévoyant
qu’une partie du prix sera payable content pour un montant déterminer et que
l’autre partie sera payable à terme et variable en fonction des prochains
résultats. Elles vont alors conclure une convention d’earn out pour rétablir les
modalités de calcul de la partie variable du prix. Il existe deux types de
convention d’earn out. Celle dans laquelle une seule convention est conclue
KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 14 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

prévoyant le transfert immédiat de tous les titres du cédant au cessionnaire


mais pour lequel un payement fractionné du prix est prévu. Une partie fixe
payée au content et l’autre variable à terme et l’autre nécessitant deux
conventions. La première prévoyant la cession de la majorité des droits
payable au content et l’autre prévoyant la cession du reliquat des titres à un
prix déterminé. Sous les conditions que le prix soit déterminé ou déterminable
qu’il n’y ait pas de condition potestative de la part du débiteur ni de clause
léonine, les conventions d’earn out devraient être considérer comme valable en
droit positif ivoirien. Les éléments principaux de la conventions d’earn out
sont le calcul du prix, la gestion pendant la transition, le départ anticipé du
cédant dirigeant et l’articulation avec une garantie du passif. En cas
d’inexécution de la convention d’earn out, les recours possibles dépendent de
ce qui n’a pas été exécuté. Si c’est le prix qui n’est pas payé aucun problème ne
se pose puisque les obligations de sommes d’argent peuvent faire l’objet
d’exécution forcée notamment par la saisie des biens du débiteur. Mais, s’il
s’agit de la promesse d’achat, de vente, ou de l’obligation de délivrance, la
question est plus délicate puisqu’il s’agit d’une obligation de faire. Leurs
inexécutions dans de ce cas ne se résoudra en dommages et intérêts.

I.2.2. LES CONDITIONS DE FORME


La cession massive des droits sociaux exige le respect d’un certain nombre de
formalité relative à l’acte de cession à la cession de contrôle et au caractère
conventionnel de la cession.
I.2.2.1. LES CONDITIONS RELATIVES A LA CESSION DE PARTS OU
D’ACTIONS
S’il s’agit d’une cession de parts sociales, la rédaction d’un écrit s’impose puisque
pour être opposable à la société, il faut respecter les conditions de l’article 1690 du
code civil. Cependant, s’il s’agit d’une cession d’action, dans la mesure où le principe
est celui de la libre négociabilité de ces valeurs mobilières en raison de leurs
dématérialisations, aucun n’écrit ne s’impose.
I.2.2.2. CONDITIONS RELATIVES A LA CESSION DE CONTROLE
Même si la cession de contrôle normalement n’intéresse que le cédant et le
cessionnaire, l’objet de la cession peut rendre nécessaire l’intervention de tiers à la
convention au regard de plusieurs réglementations :
- Le droit des investissements étrangers qui fait intervenir qui fait intervenir des
autorités du ministère de l’économie et des finances lorsqu’il s’agit pour une
entreprise de droit étranger de prendre le contrôle d’une société ivoirienne.
- Le droit de la concurrence qui fait intervenir les autorités de la concurrence
dans la mesure où la cession de contrôle est l’une des modalités de la
concentration économique.
- Le droit du travail : la cession de contrôle intéressant l’organisation, la gestion
et la marche générale de l’entreprise et donc nécessitant d’informer de

KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 15 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

consulter le comité d’entreprise surtout lorsque la cession affectera la situation


des salariés.
- Le droit des contrats : certes, la cession de contrôle n’affecte pas la personne
morale elle-même mais il peut arriver que dans le cas des contrats à durée
indéterminé, le changement de contrôle amène certains cocontractants à
résilier unilatéralement les contrats qui les lient à la société en respectant un
préavis.

I.2.2.3. LES CONDITIONS TENANTS AU CARACTERE


CONVENTIONNEL DE LA CESSION
- Le contrat de cession peut être assorti soit d’une condition suspensive soit
d’une condition résolutoire. En matière de cession les clauses résolutoires sont
plutôt rares au contraire des conditions suspensives.
- Du point de vue formel, l’on rédige plusieurs documents qui constituent
comme des sous-ensembles du tout indivisible que constitue l’opération de
cession. Dans ce cas, l’annulation ou la résolution de l’un des actes entrainera
la nullité ou la résolution de l’ensemble de l’opération mais les parties peuvent
décider de ne rédiger qu’un seul document.
- La convention de cession doit être rédigée avec soin

I.3.LES EFFETS DE LA CESSION DES DROITS SOCIAUX


On distingue de façon classique les effets de la cession entre les parties et les effets de
la cession à l’égard des tiers.
I.3.1. LES EFFETS DE LA CESSION ENTRE LES PARTIES
Ils consistent au respect de chacune des parties de ses obligations.
I.3.1.1. L’OBLIGATION DU CESSIONNAIRE
La principale obligation qui pèse sur le cessionnaire est celle de payer le prix convenu
soit en une fois soit de façon échelonnée selon ce que les parties auront décidé. Il est
possible qu’une partie du prix soit payée sous forme de mandat social ou de contrat
de travail même si cela présente des dangers. S’il y a plusieurs cessionnaires, la dette
leur ai conjointe. Mais elle peut leur être solidaire soit parce que la cession est de
nature commerciale soit parce que la solidarité a été stipuler dans l’acte de cession.
I.3.1.2. LES OBLIGATIONS DU CEDANT
Dans la mesure où la cession de contrôle présente des risques pour le cessionnaire
notamment en termes de mauvaise appréciation de la valeur de l’affaire, le cédant à
une obligation de garantie vis-à-vis de lui. Il est vrai que le cessionnaire peut
s’entendre avec le cédant pour réaliser des dues diligentes, des business preview, des
audites pouvant porter sur tous les aspects de l’entreprise ou ayant pour objet de
rechercher et d’identifier les risques majeurs de l’opération. Mais en plus de cela, le
cédant doit garantir au cessionnaire. Ces garanties sont légales, elles peuvent aussi
être conventionnelles.
- Les garanties légales
KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 16 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

Elles concernent essentiellement la garantie des vices cachés et la garantie d’éviction


des tiers ou de son fait personnel.
- Les garanties conventionnelles
Par des clauses de contrat de cession, le cédant s’engage vis-à-vis du cessionnaire à le
garantir contre les évolutions négatives affectant la société ayant une répercussion
sur la valeur des droits sociaux à raison d’événements antérieur à la cession et qui
n’ont pu être descellés ni préalablement ni au moment de la cession. Les clauses plus
fréquemment utilisées sont la clause de garantie du passif proprement dite qui est
celle par laquelle le cédant s’engage à garantir le cessionnaire de la diminution de la
valeur des actions et des parts résultant de la sous-évaluation du passif de la société
dont les titres ont été cédé. La clause de garantie d’actif qui fonctionne à l’inverse de
la précédente,
- la clause de reconstitution qui est celle dans laquelle le cédant s’engage à
rembourser tout passif qui se révèlera dans un temps donné après la cession et qui
trouve sa cause dans des événements antérieurs à la cession.
- la clause de révision de prix ou de valeur qui est celle par laquelle le cédant s’engage
ou s’oblige à verser au cessionnaire des indemnités venant compenser toutes
dégradation de la valeur, toutes moins-values ne subit pas les actions ou les parts
sociales en raison d’événements antérieur à la cession mais qui affecte l’actif net après
la cession.
1.3.1.3. LE TRANSFERT DU DIVIDENDE ET DU COMPTE COURANT
Ces questions ne sont pas spécifiques à la cession de contrôle mais s’y pose de façon
particulière. S’agissant du transfert de dividende, la question se pose de savoir qui du
cessionnaire ou du cédant doit percevoir les dividendes sociaux antérieurement à la
cession mais postérieurement mis en dividende.
Généralement, la convention de cession règle la question. Que faut-il faire alors si elle
est muette sur cette question ? l’analyse de la jurisprudence révèle que plusieurs
décision retenues l’octroi de l’intégralité des dividendes de l’exercice au profit du
cessionnaire lorsque ceux sont distribués après la date de cession. D’autre retiennent
plutôt une répartition des dividendes entre le cédant et le cessionnaire au prorata
temporis. C’est la raison pour laquelle il est important que les parties elles-mêmes se
prononcent elle-même sur la question de la convention de cession.
Concernant le transfert de compte courant, il faut retenir que l’acquisition de la
qualité d’associé par le cessionnaire n’emporte pas celle de prêteur l’objet de la
convention étant strictement limité aux parts et actions transmises.
I.3.2. LES EFFETS A L’EGARD DES TIERS
I.3.2.1. A L’EGARD DES CREANCIERS SOCIAUX
Normalement la cession de contrôle est sans incidence et sans effets pour eux celles-
ci n’affectant pas la personnalité de la personnalité morale de la société qui demeure
le même au-delà du changement dans la personne des titulaires du contrôle. En plus
de cela, ils sont tiers à la convention de cession. Mais il peut arriver que le contrat

KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 17 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

liant le tiers à la société prévoit expressément que la cession du contrôle est une cause
de résolution de ce contrat qui ne se poursuivra que si les nouveaux dirigeants
obtiennent un nouvel accord du créancier. Par ailleurs, dans l’hypothèse du
cautionnement des dettes sociales par le dirigeant, normalement la cessation de ses
fonctions de dirigeant n’entraine pas automatiquement la caducité de ses
engagements de caution. Il n’en ira autrement que si cette modalité de fin de
cautionnement a été expressément prévue dans la convention.
I.3.2.2. A L’EGARD DU SOUS ACQUEREUR
La question qui se pose est la suivante : le sous acquéreur des actions et parts sociales
peut il invoquer à son profit le bénéfice de la garantie ? la réponse à cette question
dépend de la personne du bénéficiaire de la garantie. Si c’est la société qui est le
bénéficiaire de la garantie, le sous acquéreur pourra invoquer le bénéfice de la
garantie en se fondant sur le fait que les changement affectant le capital sont sans
incidence sur la structure sociale. En revanche, si c’était le cessionnaire qui était le
bénéficiaire de la garantie, le sous acquéreur ne pourra pas invoquer à son bénéfice
cette garantie sauf stipulation contraire dans l’acte initial de garantie.
II. LES OFFRES PUBLIQUES
1. Notion
Les offres publiques sont des opérations qui permettent ou parfois contraignent une
personne ou plusieurs agissant de concert à offrir publiquement au détenteur de titre
d’une société cotée en bourse de les acquérir à un certain prix ou de les échanger avec
d’autres titres. Les offres publiques peuvent être réalisée sur des sociétés non cotée en
bourse mais pour ces types d’opération il n’y aura pas à appliquer la réglementation
boursière. Les offres publiques sont parfois des modes particuliers de cession de
contrôle.
2. La typologie des offres publiques
2.1. En ce qui concerne leur caractéristique
Généralement on classe les offres publiques en deux grands groupes :
- Les offres publiques volontaires ou amicale. Dans ce cas la société est d’accord
pour se faire acheter.
- Les offres publiques agressives ou inamicale. L’achat se fait sans le
consentement de la société. Et c’est la raison qui justifie l’existence de mesures
anti-offres publiques.
2.2. En ce qui concerne leur nature
On distingue :
- Les offres publiques de vente qui consistent à vendre publiquement dans le
public les titre de capital déjà détenus par un actionnaire majoritaire.
- Les offres publiques d’achat qui consistent à faire connaître publiquement sa
volonté d’acquérir à un prix déterminé une quantité de titre d’un émetteur.
- Les offres publiques d’échanges qui consistent à faire connaître publiquement
sa volonté d’acquérir une quantité de titre d’un émetteur en payant avec
d’autre titre plutôt qu’en numéraire.
KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 18 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

- Les offres publiques de retrait qui est une procédure de sortie offerte aux
actionnaires résiduels d’une société déjà contrôlée. Elle permet ainsi aux
minoritaires de contraindre les majoritaire à acheter leur titre lorsque le poids
de ceux-ci et la perte de liquidité des titres dévalorise leur participation ou
encore lorsque la société connaît des changements substantiels de nature à
affecter la rentabilité de ces participations. Des offres publiques sont régies par
le règlement du conseil régional de l’épargne publique et des marchés
financiers ainsi que par les textes régissant la bourse régionale des valeurs
mobilières.

2.3. Les principes directeurs des offres publiques


Trois grands principes régissent les offres publiques que sont :
- La loyauté. Elle doit de mise dans les transactions aussi bien à l’égard des
parties à l’offre qu’au jeu des offres et financières. Il faut donc veiller à ce que
nul ne soit induit en erreur et qu’aucun discrédit ne soit jeter sur les
opérations. L’égalité entre les compétiteurs doit être également assurée.
- L’égalité. Ce principe concerne les actionnaires qui doivent bénéficier d’une
égalité de traitement c’est-à-dire qui doivent être traité de la même manière
indépendamment de leur participation au capital. Ce principe concerne aussi
les offres publiques en elle-même en tant que corolaire de la libre compétition
à laquelle doivent se livrer les initiateurs de offres au stade des engagements
de présentation.
- La transparence. Elle est nécessaire pour assurer l’intégrité du marché
financier et renvoi à la répression des délits et manquements d’initié. La
transparence est aussi une exigence permanente du marché financier. Et elle
est particulièrement renforcée en période d’offre publique afin qu’une
information suffisante soit portée à la connaissance des actionnaires de la
société et des autorités du marché.

3. Les mesures anti-offres publiques


Pour faire face aux offres publiques et résister ainsi à l’entrée indésirable
d’actionnaire dans son capital, les sociétés recourent tantôt à des mesures préventives
tantôt à des mesures réactives.
3.1. Les mesures préventives
Celles qui sont les plus connues sont :
- Extension obligatoire de l’offre publique aux actionnaires de certaines filiales
- Création du droit de vote double
- Insertion des clauses de changement de contrôle dans les contrats
commerciaux
- Vente des actifs les plus attractifs on par aussi de vente des bijoux de la
couronne.

KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 19 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

3.2. Les mesures réactives


Elles sont mises en place surtout lorsque l’offre publique est inamicale. Il peut s’agir
d’une auto offre publique d’achat ou d’un rachat par la société cible de la participation
dans son capital de prédateur à un prix supérieur au cours de la bourse.
III. FUSION, SCISSION, ACCORD PARTIEL D’ACTIF
Les opérations de fusion, scission et accord partiel d’actif participent de la
structuration de la société et des groupes qu’elles constituent entre elles. Elles
permettent de restructurer les groupes de sociétés de renforcer la capacité
concurrentielle d’une société ou encore de préparer la transmission d’une entreprise à
plusieurs héritiers. C’est une opération de restructuration d’un cadre juridique de
l’entreprise et le signe du développement stratégique d’une société qui souhaite
rationnaliser son organisation pour mieux répondre à sa politique générale. Les
fusions, scission et accord partiel d’actif sont réglementés par l’AUSCGIE.
IV. LES PACTES D’ACTIONNAIRES
Est qualifié de pacte d’actionnaire l’accord conclu entre deux ou plusieurs associés
d’une société avec pour objectif de permettre à ses signataires soit de prendre ou de
conserver le pouvoir au sein de la société soit d’organiser ce pouvoir au sein de la
société. Ces pactes peuvent figurer dans les statuts de la société. Ou faire l’objet de
convention extra statutaire.
IV.1. Les pactes relatifs au pouvoir
IV.1.1. Les types de pactes relatifs au pouvoir
On distingue généralement :
- Les pactes relatifs à l’accès à l’assemblée. Normalement tout actionnaire a le
droit de participer aux assemblées générales de la société où se prennent des
décisions collectives les plus importantes pour la vie de la société. Ces
assemblées sont l’essence même du pouvoir dans la société. Il peut se faire que
des clauses statutaires subordonnent l’accès à l’assemblée générale à la
détention minimale de part sociale ou d’action.
- Les pactes relatifs au droit de vote. Normalement le droit de vote attaché aux
actions est proportionnel à la quotité du capital représenté et chaque action
donne droit à une voix au moins. Il peut arriver cependant que cette règle soit
notifiée par la création d’action de préférence ou par la création d’action
conférant un droit de vote double.
- Les pactes relatifs à la gestion. Ces pactes permettent soit une participation
indirecte à la gestion dans les hypothèses où les avantages octroyés au
minoritaire leur permettent de ne pas apparaitre au sein des organes sociaux
de décision de la société soit une participation directe à la gestion permettant
ainsi aux actionnaires minoritaires d’avoir une place au sein des organes de
direction de la société et particulièrement au sein du conseil d’administration.

KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 20 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

IV.1.2. La validité des pactes relatifs au pouvoir


Les pactes relatifs au pouvoir dans la société qu’ils soient statutaires ou extra
statutaires pour être valables, ne doivent pas heurter certains principes jugés
essentiel du droit des sociétés. Dans la mesure où le droit de vote est un
fondamentale de la souveraineté des actionnaires et que c’est de lui que procède les
pouvoirs dans la société, il faut éviter que la conclusion d’une convention de vote
porte atteinte à la libre expression du droit de vote de l’associé ou contrevienne aux
dispositions d’ordre public relative au droit de vote de l’actionnaire. Par ailleurs, les
pactes organisant les pouvoirs dans la société ne doivent pas porter atteinte au
principe de la hiérarchie des organes au sein de la société anonyme qui interdit qu’un
organe empiète sur les prérogatives dévolues à un autre organe.
IV.2. Les pactes relatifs au capital social de la société
IV.2.1. Les pactes relatifs à la géographie du capital social
Ces pactes ont pour finalité de maintenir une certaine répartition du capital entre les
actionnaires où certains d’entre eux ou à tout le moins de chercher à amortir les
inévitables variations de ce capital social. L’objectif recherché est donc celle d’assurer
la stabilité dans la part prise par chaque associé dans le capital social. Les clauses les
plus utilisées sont :
- La clause anti-dilution ou pari passu par laquelle l’actionnaire majoritaire
s’engage au cas où est décidé une augmentation de capital à maintenir le
pourcentage de capital actuellement détenu par le bénéficiaire de la clause en
lui cédant le nombre de titre nécessaire pour un prix déterminé.
- La clause d’interdiction de céder ou d’acquérir encore appelée pacte de non-
agression par laquelle l’actionnaire débiteur s’engage soit à ne pas céder tout
ou partie de sa participation pendant un certain temps soit à ne pas augmenter
sa participation dans le capital de la société.
- La clause d’inaliénabilité par laquelle ses signataires s’engagent à ne pas céder
leurs titres pendant un temps déterminé.
- Les clauses d’agréments qui permettent de contrôler les qualités des personnes
désirant entrer dans le capital de la société.
- La clause de préemption oblige l’associé qui désire tout ou partie de ses titres à
les proposer en priorité aux autres actionnaires ou à certains d’entre eux
seulement préalablement désignés.
- La clause de préférence permet aux actionnaires majoritaires de faire
bénéficier aux minoritaires d’une priorité en cas de nouvelle émission des
titres par préférence à tout autre investisseur.
- La clause de traitement égal qui permet aux minoritaires privilégiés d’obtenir
des majoritaires qu’en cas de nouvelle émission des titres, les éventuels
avantages accordés au nouveau souscripteur ne seront pas supérieurs à ce qu’il
a lui-même obtenu lors de son entrée dans le capital de la société.
- La clause américaine par laquelle on prévoit que si l’un des signataires du
pacte décide de céder un titre l’autre bénéficiera sur les titres du premier que si
elle n’est pas exercée pourra se retourner contre lui, l’initiateur bénéficiant
alors d’une option d’achat sur le titre du second.
KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 21 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

- La stipulation d’une clause de sortie qui va permettre à son bénéficiaire de


sortir de la société en tout ou partie prioritairement ou conjointement avec
réduction proportionnelle à l’occasion de l’intention émise par l’autre associé
de se retirer lorsque celui-ci recevra d’un autre actionnaire ou d’un tiers une
proposition d’achat de ses droits.

IV.2.2. Les pactes relatifs à la rémunération du capital


la rémunération du capital est au cœur des préoccupations des investisseurs et plus
largement de la plupart de ceux qui participent au capital d’une société. bien que le
partage de bénéfice et des pertes soit traditionnellement soumis au principe d’égalité,
il est admis que ce principe n’est pas d’ordre public de sorte qu’il revient aux
actionnaires le pouvoir de retenir une autre clause de répartition que celle prévue par
la loi sous réserve cependant de la prohibition des clauses léonines qui atteindraient
dans son existence la vocation au partage de bénéfice de chaque actionnaire. Il peut
même arriver que certains pactes garantissent au profit de certains actionnaires une
rémunération minimale même en cas de non-partage de dividende.

IV.2.3.La validité des pactes relatifs au capital


Au niveau de leurs validités, les pactes relatifs au capital ne posent pas tous les
mêmes difficultés car certaines sont d’origine légale et d’autres d’origine
conventionnelle. Leurs validités donc doit s’apprécier au cas par cas.
IV.2.3.1. La validité des pactes limitant la libre négociabilité des actions
Normalement dans les sociétés anonymes, les actions sont soumises au principe de la
libre négociabilité. Toutefois, certains pactes peuvent porter atteinte à ce principe :
- Les clauses d’agrément
Leurs validités est admise si elles sont contenues dans les statuts de la société qu’elles
visent des tiers ou des personnes déjà associées. Si la clause est extra statutaire, sa
validité est discutée. Certains estiment que si la clause extrastatutaire est la réplique
parfaite de la clause statutaire, sa validité pourrait être admise. En revanche, si elle
s’écarte du régime légal, sa validité est plus que douteuse.
- Les clauses de rachat
Elles permettent lorsqu’elles sont dans les statuts de racheter les actions des
actionnaires au cas où le contrôle venait à changer. Dans la mesure où cette clause
peut s’apparenter à une clause d’exclusion, sa validité est discutée.
- Les clauses de préemption
Leurs validités est discutée lorsqu’elles figurent dans les statuts. On considère qu’elles
ne peuvent être admises dans ce cas que si elles ne constituent pas des clauses
d’agréments déguisées. Les clauses extrastatutaires de préemption sont admises à
condition que le prix soit juste, que le mécanisme de préemption soit bien déterminé
KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 22 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

et qu’elles n’annulent pas la faculté d’un actionnaire de se défaire de ses titres. Selon
la jurisprudence, les clauses de préemption extrastatutaire doivent respecter l’ordre
public sociétaire, les statuts de la société et ne pas contrevenir à l’intérêt social.
- Les clauses d’inaliénabilité
Elles sont utiles mais leurs validités est discutée lorsqu’elles sont contenues dans les
statuts. Si en revanche elles sont extrastatutaires, la jurisprudence en admet la
validité.
- Les clauses d’exclusion
Normalement un actionnaire qui rentre dans une société a le droit d’y demeurer aussi
longtemps qu’il le désire. Or la clause d’exclusion peut l’amener à quitter la société à
un moment qu’il n’a pas choisit en cédant ses actions à des cessionnaires qu’il n’a pas
choisis non plus. Lorsque le législateur le prévoit, la validité de la clause d’exclusion
ne pose pas de problème mais la question est controversée lorsque les statuts
contiennent cette clause en dehors des hypothèses prévues par la loi. Un courant
jurisprudentiel semble l’admettre lorsque la clause est objective et détaillée prévoyant
les cas d’exclusion, les modalités de mise en œuvre, la procédure suivie qui doit être
contradictoire et les conditions de prix d’exécution de la clause.
IV.2.3.2. La validité des pactes comportant une promesse d’achat ou de
vente
Celle-ci doit être appréciée aussi bien au regard du droit de la vente que celui du droit
des sociétés.
- Normalement la vente et la promesse de vente sont parfaites dès lors qu’il y a
accord sur la chose et le prix. Dans les ventes de valeurs mobilières, la chose
vendue ne pose pas de problème puisqu’il s’agit des titres. En revanche, le prix
a donné lieu à une jurisprudence abondante. Les éléments qui en ressortent
sont les suivants : les parties doivent à peine de nullité convenir dans la
promesse d’un prix déterminé ou déterminable. Concernant le prix
déterminable les parties doivent prévoir des critères objectifs clairs et précis.
En outre, le prix déterminable doit échapper à toute contestation. Pour écarter
ce risques les parties ont coutume de recourir à un expert pour déterminer le
prix. Par ailleurs, les promesses d’achats et de vente d’actions seront nulles si
elles se révèlent être des pactes léonins.
IV.2.3.3. La validité des pactes comprenant une promesse de porte-fort
Il y a porte-fort lorsqu’une personne promet à une autre, le fait de quelqu’un d’autre.
Pour ce qui nous concerne, il s’agira du fait soit de la société, soit des actionnaires
majoritaires ou des autres actionnaires. Le porte fort oblige à obtenir l’engagement
du tiers de la part de celui qui fait la promesse. En droit des sociétés, ce type de pacte
pose d’énormes difficultés.
IV.2.3.4. La validité des pactes relatifs à la rémunération du capital
Il s’agit de pactes garantissant une rémunération à un actionnaire quel que soit le
résultat de la société. Ses pactes sont considérés comme des clauses d’intérêt fixe qui
KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 23 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

sont prohibées. En effet, le fait que la distribution des dividendes à un actionnaire


lorsque la société ne réalise pas de bénéfice conduit à opérer des prélèvements sur le
capital social amenuisant que si le gage social des créanciers ne peut être admis. On
pense cependant que si cela est le fait ou contenu d’une clause extrastatutaire, la
clause devra être admise dès lors que la société n’y est pas partie. Mais telle n’est pas
la position de la jurisprudence qui n’admet pas ce type de clause.
IV.3. L’efficacité des pactes d’actionnaires
Lorsqu’on parle d’efficacité des pactes d’actionnaires, on parle des sanctions
attachées à leurs violations. On distingue d’une part les sanctions légales et d’autre
part les sanctions conventionnelles.
IV.3.1. Les sanctions légales
Normalement le non-respect de pacte d’actionnaires inclus dans les statuts doit
conduire à la condamnation de paiement de dommages intérêts de celui qui ne les a
pas respectés. On s’est demandé si à cette sanction on pouvait ajouter la nullité de
l’acte contrevenant au pacte d’actionnaire. La réponse est positive si la loi le prévoit.
Si ce n’est pas le cas la question est discutée. En tout état de cause, s’il y a fraude,
l’acte entaché doit être annulé. Concernant les pactes extrastatutaires, ils sont
inopposables à la société qui n’y est pas partie. Il en résulte que la violation de ce type
de pacte par l’une des parties ne saurait réagir sur la vie interne de la société et à
l’inverse une décision sociale conforme au statut mais contraire au pacte
extrastatutaire ne saurait être annulé. Cela dit, la sanction attachée à la violation du
pacte extrastatutaire si l’obligation non respectée est une obligation de faire ou de ne
pas faire sera l’allocation de dommages et intérêts. Elle sera la nullité selon la
jurisprudence s’il y a collision frauduleuse entre le débiteur de pacte et un tiers. Si
l’obligation non respectée était seulement une promesse de cession, la distinction
serait faite en fonction des périodes. Si la violation intervient avant la levée de
l’option, elle entrainera l’allocation de dommages et intérêts ou l’annulation de la
vente en cas de collision frauduleuse. Si la violation intervient après la levée de
l’option, la vente sera annulée puisque la levée de l’option, a entrainé déjà la vente
entre les deux parties initiales. Le bénéficiaire de la promesse pourra obtenir
l’exécution forcée de la vente réalisée à son profit.
IV.3.2.Les sanctions conventionnelles
Pour compléter les sanctions légales, les parties peuvent prévoir elles-mêmes des
sanctions en cas de non-respect de la clause du pacte d’actionnaire. La plus fréquente
est la clause pénale qui conduit à l’allocation de sommes d’argent au cas où l’une des
parties à l’acte ne respecte pas ses engagements. Cette clause comme en droit
commun à un caractère à la fois indemnitaire et comminatoire. Les parties peuvent
aussi prévoir une gestion collective de leurs titres par un tiers et subordonner les
opérations de transfert sur ces titres à la signature de toutes les parties. Dans ce cas,
un transfert non autorisé par l’ensemble des parties ne sera pas valable. Elles peuvent
aussi compléter cela par une mesure de séquestre en subordonnant le transfert de
titre à l’autorisation du séquestre.
IV.4. Les clauses relatives à l’administration des pactes eux-mêmes.
KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 24 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

Il s’agit généralement du préambule du pacte qui en expose des motivations, les


raisons qui ont conduit les parties à l’élaborer et à s’obliger. Il s’agit aussi d’un lexique
précédant le préambule dans lequel les parties explicites les termes employés dans le
corps du pacte. L’utilité de ce lexique est de guider le juge dans l’interprétation du
pacte. Un pacte doit par ailleurs contenir des éléments relatifs à sa durée, à sa
transmissibilité ou non aux ayants droits et à sa façon de résoudre les difficultés qui
surviendront dans l’exécution du pacte. Les parties peuvent enfin avoir recours à des
pactes du genre put and col ou buy or sell pour mettre fin à leur collaboration.
V. LES OPERATIONSA EFFET DE LEVIER
Les opérations à effet de levier désignent les montages associant la création d’une
structure juridique ad hoc et endettement en vue de permettre au candidat à la prise
de contrôle d’une société de bénéficier d’un effet démultiplicateur assurant une
optimisation du couple engagement/rentabilité aussi bien au plan politique qu’au
plan financier. L’effet de levier est triple. Le premier effet de levier est de nature
juridique qui permet à une personne de détenir le contrôle d’une société sans en
détenir directement la majorité des droits de vote.
Le deuxième effet de levier est d’ordre financier. Qui consiste ne la faculté de la
structure juridique créée telle la holding de s’endetter parfois massivement et partant
d’accroître la rentabilité des fonds propres investis.
Le troisième effet de levier est d’ordre fiscal. Dans la mesure où on profite des
dispositions qui permettent d’atténuer la fiscalité des flux des fonds entre les
différentes sociétés parties au montage.
1. Les holdings
C’est la structure d’accueil des opérations de levier.
1.1. Définition
Sous le vocable de holding de société, f. Il en résulte que la holding n’est pas une
catégorie juridique particulière de structure sociétaire mais se fonds dans le moule du
droit des sociétés. Le choix de la forme juridique de la holding dépend des objectifs
que lui assignent ses fondateurs. La holding doit être distinguée des sociétés
d’investissement qui elles sont orientés vers la recherche des placements. Quant aux
compagnies financières qui ont pour activité principale de prendre et gérer des
participations dans plusieurs établissements de crédit dont au moins une banque,
elles ne sont en tant que tel qu’une catégorie particulière de Holding.
1.2. Classification des holdings
Les holdings peuvent être classées en 3 catégories du point de vue économique, fiscal
et du point de vue de leur place dans l’organigramme.
1.2.1. Du point de vue économique
On distingue :
- Les holdings financières. Leur objectif est d’assurer une saine gestion générale
effectuée pour améliorer le rendement financier d’un groupe. Elles sont donc à
KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 25 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

la recherche de revenus et de plus-value de cession. A l’intérieur des holdings


financières, on distingue celles qui ont une visée uniquement financière et
gèrent des participations dont la seule rentabilité importe et celles qui au sein
d’un groupe vont jouer le rôle central de trésorerie. Exemple : la société mère
va créer une sorte de marché inter filial de l’argent compensant au mieux les
excédants des uns avec les besoins des autres. Elle gère aussi les relations entre
telle filiales et la ou les banques du groupe et se substitue occasionnellement à
celles-ci pour l’octroi de prêt et de crédit. La holding peut également faciliter
l’accessibilité de ses filiales au marché financier monétaire, gérer leurs risques
financiers notamment le risque de change et divers services tels que l’audit des
information etc…
- Les holdings industrielles. Elles se situent dans le cycle de la production
industrielle. On peut trouver des holdings de concentration économique mais
aussi les holdings de diversification qui fédèrent des ensembles souvent
disparates.
- Les holdings mixtes qui ont une double nature industrielle et financière.

1.2.2. Du point de vue fiscal


On distingue :
- Les holdings pures qui ne détiennent dans leur patrimoine que des titres de
participation.
- Les holdings dites impures qui outre la détention des participations
développent elles-mêmes une activité opérationnelle ou joue un rôle
d’animatrice. (Elles participent activement à la conduite de la politique de
leurs groupes et de leurs filiales et rendent en interne des services spécifiques
administratifs, juridique, comptable, financier et immobilier.
1.2.3. Du point de vue de la place dans l’organigramme social
On distingue :
- La holding qui joue le rôle de société mère et qui anime un ensemble plus ou
moins disparate de société opérationnelle.
- La sous holding qui coiffe un secteur d’activité et ou géographique donné dans
lequel une holding tête de groupe détient l’essentiel voire la totalité du capital.

1.3. Les raisons de la création des holdings


Plusieurs raisons militent en faveur de la création des holdings. Les plus fréquentes
sont les suivantes :
- Les raisons financières. Pour optimiser la gestion d’un portefeuille de
participation plus ou moins important.
- La volonté d’un groupe de rationaliser son organisation en facilitant la gestion
d’une concentration verticale, horizontale ou conglomérale.
- Servir de cadre à la gestion familiale d’une société dans une perspective de
transmission ou non du pouvoir du fondateur à ses héritiers.
KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 26 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

- Servir d’outils juridico financier dans les opérations de capital investissement


d’acquis ou d’introduction en bourse avec effet de levier financier et politique.

1.4. La constitution des holdings


Les holdings peuvent être constituée selon deux modalités :
- La première par le haut ce qui signifie qu’une société va être créée à laquelle
une ou plusieurs personnes physiques ou morales vont apporter tout ou partie
de leurs participations dans là où les sociétés dans lesquelles elles sont
associés. C’est donc une création ex nihilo d’une société dont les apports sont
des droits sociaux émis par des sociétés tierces dans lesquelles les apporteurs
étaient jusque-là des associés directement et en contrepartie de ces apports les
apporteurs recevront des droits sociaux représentatifs du capital de la société
holding qui dorénavant devient propriétaire des participations qui lui ont été
apporté qui constituent son patrimoine.
- La holding peut être constituée par le bas et dans le cas d’une société qui va
filialiser les activités qu’elles exploitaient jusque-là directement. De façon
pratique, elle va créer une ou plusieurs autres sociétés auxquelles elle va
apporter une branche d’activité dont elle assurait jusque-là directement la
gestion et en contrepartie elle recevra en rémunération de son apport des
droits sociaux émis par la société nouvelle à l’occasion de sa création. Le
patrimoine de la société holding se trouve alors modifié dans sa substance.
1.5.Le fonctionnement des holdings
Il n’appelle pas de développement particulier dans la mesure où se fondant dans le
moule juridique du droit des sociétés, la holding fonctionnera conformément aux
règles de la forme de société adoptée. Dotée de la pleine capacité juridique, elle
pourra comme toutes les autres sociétés faire tous les actes de gestion,
d’administration et de dispositions qui rentre dans son objet social et qui sont guidés
par l’intérêt social.
2. Les leverages by out (LBO-LMBO-LMBI)
Le « leverage by out » et ses dérivées qui sont le Leverage management by out et le
Leverage managemment by in ou encore le By in management by out (BIMBO)
désigne des montages juridico financiers initié dans le cadre de la prise de contrôle
d’une société par une autre financé partiellement par des emprunts associant des
repreneurs et des investisseurs. Apparu aux USA aux environs des années 1960,
l’objectif recherché par les montages LBO est un effet de levier au triple plan
juridique financier et fiscal. On les rencontre dans plusieurs types d’opérations telles
que l’acquisition du contrôle de société, le capital investissement et la transmission
d’une société par le dirigeant à un ou plusieurs de ses héritiers.
2.1. Le montage de l’opération
Le LBO et ses dérivées nécessitent la mise en place des montages juridiques qui offres
des opportunités en termes d’effet de levier :

KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 27 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

- La première étape consiste à créer une société holding ou une cascade de


holding si l’on veut démultiplier l’effet de levier.
- La deuxième étape consistera à mettre en place ce qu’on appelle les noyaux
durs notamment si la personne qui cherche l’effet de levier souhaite maintenir
un actionnariat stable.
- La troisième étape consiste à négocier avec les partenaires financiers les
clauses essentielles suivantes : les clauses d’arbitrages en cas de conflits et les
clauses relatives au pouvoir de gestion accordées à l’actionnaire investisseur
professionnel. On remarque aussi que des pactes d’actionnaire peuvent être
passés ainsi que des conventions de portage. La question de la sortie des
investisseurs devra être également envisagé sérieusement. Et cela peut se faire
au travers de plusieurs techniques dont les engagements de rachat, les
priorités de sorties notamment en cas d’introduction en bourse ou de cession
de titre. On peut aussi imaginer des clauses de parités et de sorties qui font que
l’actionnaire bénéficiera des opportunités offertes à d’autres. Par ailleurs, du
point de vue pratique, le schéma LBO présente les étapes suivantes :
- Négociation du prix de l’affaire
- Détermination des prévisions qui permettent d’évaluer le cash-flow disponible
dans l’entreprise
- Mesure de la rentabilité de l’actif en comparant résultat et coût d’acquisition
- Détermination du pourcentage de fonds propres en tenant compte du prix
payé, du taux escompté de retour sur investissement et de l’attente en termes
de taux d’investisseurs en fonds propre.
- Comparaison de cash-flow disponible et de la charge de remboursement des
emprunts une fois déterminé la part des emprunts.

2.2. Le financement du LBO


La holding qui sert de pivot à l’opération de LBO est financer en partie par l’apport de
fonds propre apporté par les repreneurs dirigeants et les investisseurs en capital et
par de l’emprunt qui prendra la forme de titre de créance et ou d’emprunt bancaire
classique.
2.3. La sortie des investisseurs
Normalement, les investisseurs qui sont entrés dans la holding pour permettre au
repreneur de ka cible d’en prendre le pouvoir, n’ont pas vocation à y demeurer. Dès la
mise en place du montage, ils consignent les modalités de sorties l’affaire. Et cette
sortie peut se faire par plusieurs techniques dont le rachat des titres représentatifs de
la participation des investisseurs au montage par les initiateurs du projet et la fusion
absorption entre la holding et la cible.

PARTIE III : LES OPERATIONS ASSURANTS LE DEVELOPPEMENT DE


L’ENTREPRISE

KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 28 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

Deux opérations spécifiques concourent au développement de l’entreprise. Il s’agit


d’une part du capital investissement et d’autre part de l’introduction de l’entreprise
en bourse.
I. LE CAPITAL-INVESTISSEMENT
Apparu aux USA en 1945, le capital investissement encore appelé capital risque
couvre l’ensemble des activités d’apports de fonds propres à moyen terme a des
sociétés non cotées par le biais d’autres sociétés dont l’activité principale est le
financement des premières. La différence entre cette activité financière et celle des
banques réside en ce que le partenaire financier couvre le risque social au même titre
que l’entrepreneur ce qui n’est pas le cas pour les banques.
I.1. Les conventions de capital-risque
Les conventions de capital-investissement concrétisent au plan juridique la décision
des sociétés de capital-investissement et cette convention est conclue avec les
dirigeants de la société. Ces conventions sont secrètes pour l’essentiel. On y distingue
cependant trois types de stipulations.
- Les conventions préalables à l’opération de capital investissement : qui
concernent la constitution du groupe d’investisseur, les modalités de
négociation avec ce groupe et les modalités de retrait de l’un des investisseurs.
- La convention même de capital-investissement qui peut s’inspirer de deux
logiques différentes soit la logique charte de partenariat soit la logique
convention d’objectif. En tout état de cause, la convention va stipuler
clairement les garanties accordées à l’investisseur qui comportent des clauses
communes (Clauses de garanties et de passif lors de la cession du titre, clause
de non concurrence, clause de souscription d’une assurance vie et clause
compromissoire) et des clauses spécifiques découlant de la logique de capital
investissement (garantie concernant la structure du capital pour éviter à
l’investisseur un risque de dilution de sa participation ou le risque lié au retrait
des dirigeants de l’affaire, obligation de notification des fondateurs aux
investisseurs en cas de vente de titre au-dessous d’un certain seuil et les
garanties liées à la sorties des investisseurs. Par ailleurs, il peut être prévu les
modalités de participation des investisseurs à l’affaire en termes de durée et
relativement à la gestion des dirigeants.
- Les conventions annexes. Celles qu’on trouve la plupart du temps sont d’une
part les promesses unilatérales de vente ou d’achat d’actions par lesquelles les
dirigeants promettent à l’investisseur de lui accorder un droit préférentiel de
souscription de telle manière qu’il puisse entre dans le capital en cas
d’augmentation de ce capital et d’autre part des promesses de porte-fort.

I.2.Les modalités de sorties des investisseurs


Normalement, l’investisseur n’est pas destiné à demeurer éternellement dans la
société dans laquelle il investit parce que l’objectif du capital risque est un
désinvestissement à terme. La sortie des investisseurs peut se faire de façon suivante :

KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 29 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

- Cession à l’entreprise des titres qu’ils détiennent. Dans ce cas, les investisseurs
prennent l’initiative de faire racheter leurs participations par les autres
actionnaires.
- Introduction en bourse si les conditions de marché le permettent
- Cession à des tiers qui peuvent être soit d’autres financiers spécialisés en
capital-investissement soit des industriels. Par ailleurs, il peut arriver que la
sortie des investisseurs se fasse de façon prématurée notamment lorsque les
majoritaires décident de quitter la société et que le pacte d’actionnaire stipule
que dans ce cas les investisseurs doivent aussi quitter la société. Cette sortie
prématurée peut être aussi le fait de blocage impossible entre les investisseurs
et les dirigeant.

II. L’INTRODUCTION EN BOURSE


Elle constitue un formidable moyen de financement des sociétés parce qu’elle permet
à la société qui est admise de lever les capitaux importants renforçant ainsi ses fonds
propres et garantissant par là même, sa pérennité et son développement. En outre,
l’introduction en bourse va offrir de la liquidité facilitant la sortie de certains
actionnaires qui soient ou non des capitaux investisseurs.
Par ailleurs, l’introduction en bourse constitue un facteur formidable de notoriété
pour l’entreprise et d’amélioration de son image de marque. Ajoutée à cela, que du
point de vue managérial, l’introduction en bourse renforce la performance de
management de l’entreprise qui est obligé d’une part de communiquer régulièrement
sur sa politique et d’autre part de justifier en permanence des orientations qu’elle
adopte.
Enfin, l’introduction en bourse a pour avantage d’accroître substantiellement la
protection des actionnaires minoritaires. Il est bon de rappeler que la décision d’une
société de demander l’admission de ses titres à la négociation sur un marché
règlementé est de la compétence de l’assemblée générale extraordinaire qui peut
déléguer cette compétence aux organes de direction. Seuls des sociétés anonymes
sont admises sur les marchés règlementés. Dans l’espace de l’UEMOA existe le
marché boursier dont les acteurs sont principalement :
- Le conseil régional d’épargne public et des marchés financiers CRMPF qui est
l’autorité de marché qui instruit les dossiers de demande d’admission et
délivre les agréments.
- La Bourse régionale des valeurs mobilière qui se charge de la centralisation
des ordres d’achats de la location des titres et la publication des résultats et de
l’organisation de la cotation du titre.
- Le DCBR dépositaire centrale / banque de règlement, qui se charge de
l’enregistrement des valeurs, de leurs conservations et assure le règlement des
transactions et la livraison des titres.
- Les sociétés de gestion et d’intermédiations (SGI) dont la mission est
d’accompagner l’entreprise dans toutes les étapes du dossier et de vente sur le
marché boursier et d’assurer la gestion du contrat de liquidité s’il est prévu.
KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 30 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

L’introduction en bourse peut se faire par compartiment en fonction de la


capitalisation boursière estimée.
PARTIE IV : LES OPERATIONS LIEES A LA REORGANISATION DE
L’ENTREPRISE
Il peut arriver que l’entreprise ait besoin de se réorganiser et cette réorganisation
peut toucher aussi bien son actif que son passif.
1. Les opérations de réorganisation de l’actif de l’entreprise
Deux opérations permettent de réorganiser l’actif de l’entreprise :
- La mobilisation des créances. Il peut arriver que l’entreprise souhaite
mobiliser des créances dont elle dispose sur des tiers pour d’une part, ne pas
en assurer elle-même la question et d’autre part, percevoir immédiatement le
produit d’une créance à terme. Cela peut se faire par le biais de cession de
créance qui obéit a un formalisme prévu par les articles 1690 et suivant du
code civil mais cela peut se faire aussi par des modes plus simplifiés de
mobilisation de créance que sont :
 L’escompte qui permet à un escompteur le plus souvent un
établissement de crédit, d’avancer à une entreprise titulaire d’une
créance à terme sur un tiers le montant de cette créance moyennant le
transfert de sa propriété et une rémunération et sous réserve de son
encaissement effectif à l’échéance.
 L’affacturage : cette opération se présente de la manière suivante : un
établissement de crédit appelé factor ou affactureur se charge de régler
les créances de ses clients appelés adhérents ou fournisseurs sur ses
propres clients appelés achetant ou bénéficiaires tout en lui rendant
divers services de gestion moyennant rémunération.
 La titrisation qui est l’opération aux termes de laquelle une société vend
certains de ces actives à une entité ad hoc qui est généralement un fonds
commun de créance qui va émettre en contrepartie en vue de financer
l’acquisition de ses actifs des valeurs mobilières sur les marchés
financiers auprès du public ou des investisseurs cachés. La titrisation
est d’origine américaine.
- La cession-bail ou crédit lease-back
C’est une technique de crédit par laquelle un emprunteur transfert au prêteur dès le
départ la propriété d’un bien que celui-ci rachète progressivement suivant une
formule de location assortie d’une promesse. Il s’agit donc d’une opération par
laquelle une société propriétaire d’un bien meuble ou immeuble va vendre certaine de
ses immobilisations ou de sa production à une société de crédit-bail qui va en retour
les lui louer. Les avantages de cette opération sont les suivants : par la vente du bien,
la société liquéfie certains de ces actions ce qui lui permet de bénéficier
immédiatement d’une rentrée importante de trésorerie et en plus elle fait disparaître
l’immeuble ou le meuble de son actif. Par ailleurs, par le contrat de cession-bail, la
société continue de s’assurer l’utilisation de bien nécessaire à son exploitation. Du
point de vue juridique, la cession bail se décompose en deux opérations : un contrat

KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 31 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

de vente aux termes duquel la société transfère la propriété d’un ou plusieurs biens
mobiliers ou immobilier à une autre société ; un contrat de crédit-bail dans un second
temps impliquant de façon classique le paiement de loyer pendant le temps du
contrat.
2. La réorganisation du passif
De la même façon qu’il peut être nécessaire pour une société de réorganiser son actif,
il peut également lui être nécessaire de réorganiser son passif. Deux techniques sont
utilisées :
- La réorganisation du capital ou le rachat par la société de ses propres actions.
Cette opération conduit la société à racheter tout ou partie des actions
représentatives de son capital qu’elle a précédemment émise. Longtemps
prohibé au prétexte qui conduisant à rendre fictif le capital social au motif
qu’une personne ne pouvait être créancière ou débitrice d’elle-même, le rachat
par une société de ses propres actions a subi dans certains pays une évolution
en termes de validité se rachat participant d’une logique financière qui s’inscrit
dans le courant de création de valeur actionnariales.
- La defeasance : C’est une opération qui conduit à sortir tout ou partie des
dettes de la société à une structure tierce. Il s’agit donc des transferts des
services de la dette vers une autre société celle-ci pouvait être créée
spécialement pour cela. Juridiquement, l’opération de defeasance s’analyse
comme une délégation imparfaite visée par les articles 1275 et suivant du code
civil. L’entreprise qui est le délégant donne l’ordre à un tiers, l’entité ad hoc qui
est le délégué, d’assurer le service d’une dette à l’égard de ses créanciers, les
délégataires. Dans la mesure où cette délégation n’emporte pas novation,
l’engagement initial de l’entreprise envers ses créanciers ne s’éteint pas par
l’effet de la délégation. Certes, les créanciers auront en face d’eux deux
débiteurs mais la société initiatrice de la defeasance trouve intérêt dans
l’opération dans la mesure où cette opération va améliorer son image
bilancielle. En effet, puisque la dette est sortie de son patrimoine, son bilan
s’en trouve nettoyé ce qui fait que mécaniquement s’améliorer le ratio
d’endettement sur fonds propre permettant de renforcer ses capacités
d’endettement et d’améliorer son image auprès des agences de notation.
L’entité spéciale créer pour assurer le service de la dette va recevoir de la
société initiatrice de l’opération, un portefeuille de valeurs mobilières libre de
tout risque de non-recouvrement destiné à assurer le service de la dette et le
remboursement de l’emprunt.

PARTIE V : L’INGENIERIE DE PROJET


Le concept de financement de projet s’est développé depuis quelques années.
1. La logique du financement de projet
Lorsqu’une banque octroi un financement classique elle fait un prêt direct à une
entreprise pour lui permettre de développer ses projets. Mais lorsqu’elle procède à un

KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE
UNIVERSITE DES LAGUNES – CIDD 32 MASTER 1 – DROIT PRIVE 2022-2023

financement de projet, elle partage les risques du projet avec l’entreprise. Le débiteur
de la banque n’est donc pas l’entreprise mais le projet lui-même. Et en cas de réussite
du projet, la banque sera remboursée mais en cas d’échec, elle n’aura aucun recours
contre l’entreprise. Il y a donc dans le financement du projet, un risque partagé. Ces
risques pouvant être le risque lié au promoteur qui peut ne pas avoir la capacité
nécessaire pour bien gérer le projet, les risques liés au pays où le projet va s’exécuter
(nationaliser, changement de la fiscalité, coup d’Etat ou rébellion etc…) et les risques
liés au projet lui-même (risque de construction, risque opératoire, risque de marché).
2. Les avantages et les inconvénients des financements de projet.
Le financement de projet comporte davantage pour les emprunteurs qui peuvent se
lancer dans des investissements considérables à risque diminués et au moyen d’un
remboursement allégé. Il comporte aussi des avantages pour les prêteurs qui peuvent
au-delà du projet proposer d’autres produits à l’emprunteur mais aussi de contrôler
en permanence l’évolution du projet pour permettre de dégager le cash-flow
intéressant satisfaisant ses intérêts. Mais le financement de projet comporte des
inconvénients surtout pour les banques qui prennent des risques qui ont au-delà d’un
financement classique encore surtout que parfois la rentabilité obtenue reste faible
par rapport au financement classique.

KOUASSI Ziplan Cyriaque Chef de département adjoint des opérations NSIA FINANCE
Diplômé de l’Institut Technique de banque du CFPB de PARIS - FRANCE

Vous aimerez peut-être aussi