Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Le but de la sémiologie est d'apprendre au futur praticien de santé les différents signes ou
symptômes que peut présenter un malade et à traduire ces signes en langage médical ce qui sous-
entend la nécessité de l'acquisition d'un vocabulaire précis.
Les différents signes à analyser peuvent être classés en trois catégories (signes cliniques) : les
signes fonctionnels, les signes généraux et les signes physiques :
Les signes fonctionnels : sont recueillis par l'interrogatoire du malade, leur analyse est
souvent difficile car elle dépend de la personnalité du malade mais aussi des qualités
d'écoute du praticien. Leur analyse soigneuse est fondamentale, elle doit toujours être le
préalable de l'examen clinique du malade qu'elle permettra de guider.
Les signes généraux : sont mesurés de manière précise en unités de mesure : le poids
(kilogramme), la taille (centimètre), la température (degré centigrade), la diurèse (litre), la
fréquence respiratoire, la fréquence cardiaque, la pression artérielle (milimètre de mercure).
Ils constituent également des éléments de surveillance objectifs qui peuvent être recueillis
par l'infirmier.
Les signes physiques : sont découverts et appréciés de manière objective par le praticien
grâce à ses organes de sens : la vue, le toucher et l'ouïe; ils sont analysés lors des différents
temps de l'examen clinique : l'inspection, la palpation, la percussion et l'auscultation; ils
réclament de la part de l'étudiant l'acquisition d'un savoir-faire précis.
Le recueil de ces différents signes préalablement traduits en langage médical constitue l'observation
clinique du malade qui va permettre à l'étudiant d'effectuer l'étude synthétique qui consiste à
rassembler les différents signes analysés pour obtenir un syndrome ; cette étude synthétique est
l'étape intermédiaire indispensable avant d'aboutir au diagnostic. En effet l'individualisation du
syndrome aidera le praticien à diriger son choix parmi les nombreuses investigations
complémentaires souvent nécessaires pour poser un diagnostic, dernière étape avant de choisir la
thérapeutique adaptée.
Les principales investigations complémentaires (examens paracliniques) actuellement disponibles
ont été envisagées : certaines d'entre elles sont détaillées car elles font partie soit des gestes
pratiques que l'étudiant doit apprendre en même temps que la sémiologie, ce sont les différentes
ponctions (ponctions pleurales, ponction d'ascite et ponction lombaire), soit des examens de
pratique courante [le téléthorax, l'abdomen sans préparation, l'électro-cardiogramme (ECG),
l'hémogramme] ; d'autres ont été citées afin que l'étudiant apprenne déjà à se familiariser avec elles.
Enfin ont été exclus à dessein : l'étude détaillée des maladies qui revient à la pathologie et celle des
syndromes rares qui revient au spécialiste.
1. L’anamnèse
Les données de l’anamnèse vont être recueillies par l'interrogatoire du malade qui est le préambule
de toute observation clinique. Un interrogatoire bien conduit apportera une aide précieuse au
clinicien, il l'aidera à diriger et à interpréter son examen clinique et il lui permettra de choisir les
éventuelles investigations complémentaires utiles au diagnostic.
Pour qu'un interrogatoire soit fructueux il faut que certaines conditions soient remplies. Ces
conditions doivent être connues et comprises par le futur praticien, et leur respect lui évitera bien
des tâtonnements et bien des erreurs :
La première de ces règles est la nécessité impérieuse d'établir une bonne relation soignant-
malade; en effet de ce premier contact vont dépendre, dans un premier temps, la qualité des
renseignements recueillis et, dans un deuxième temps, l'adhésion du malade à la
thérapeutique prescrite. Pour que cette relation puisse s'établir elle demande de la part du
praticien de la courtoisie, de la compréhension voire de la compassion et de la modestie.
La deuxième règle consiste en une écoute attentive du malade : le soignant doit laisser son
malade s'exprimer donc écouter son récit, mais il doit aussi quand cela est nécessaire l'aider
à s'exprimer en lui posant des questions précises en évitant toutefois d'influencer ses
réponses en les lui suggérant.
La troisième règle est de toujours suivre le même schéma-type d'interrogatoire qui avec le
temps doit devenir automatique, ce qui évitera d'oublier des points importants qui à eux
seuls peuvent parfois conduire au diagnostic.
Les données de l'interrogatoire seront consignées sur des feuilles d'observation qui feront partie
intégrante du dossier médical du malade hospitalisé ou sur une fiche numérotée pour le malade vu
en consultation externe.
L'interrogatoire sera mené de la manière suivante :
1.1. Les données de l’état civil
Nom, prénom, date et lieu de naissance, adresse, situation de famille, profession actuelle.
1.2. Le motif d’hospitalisation ou de consultation
II s'agit de faire préciser au malade le symptôme ou les symptômes majeurs qui l'ont amené à
consulter.
A ce stade il est également important lorsqu'il s'agit d'un malade hospitalisé ou vu dans une
consultation spécialisée de faire préciser le nom du médecin traitant habituel ; ce qui permettra
d'établir ultérieurement des relations entre ce dernier et le service hospitalier.
1.3. L'histoire de la maladie
Consiste à faire exposer au malade l'histoire chronologique du symptôme majeur qui l'a amené à
consulter. Ce récit doit être le plus précis possible et l'on recherchera systématiquement les points
suivants :
1.3.1. La date d'apparition
Il est souhaitable mais souvent difficile d'obtenir la date précise du début sauf lorsque le symptôme
est d'apparition récente ou qu'il est apparu de manière très bruyante. A défaut de date précise il
faudra s'attacher à rechercher le nombre de jours, de mois ou d'années par rapport à la date
d'admission à l'hôpital ou par rapport à la première consultation. On pourra aider le malade en lui
suggérant des repères connus : les fêtes religieuses, la date du mariage, la date de naissance des
différents enfants...
1.3.2. La nature du symptôme
Si nous prenons comme exemple de motif de consultation la douleur, il faut faire préciser au malade
le type de cette douleur : torsion, brûlure, déchirure...
1.3.3. Le mode de début
Qui peut être brutal ou progressif.
1.3.4. Les facteurs déclenchants
Des troubles affectifs, l'activité physique, les repas, la prise de certains médicaments.
1.3.5. Les facteurs sédatifs
Le repos, les repas, la prise de certains médicaments.
1.3.6. La localisation
Ce caractère est à rechercher surtout lorsque le symptôme signalé par le malade est à type de
douleur. Pour obtenir la localisation précise on demandera au malade de désigner avec le doigt le
point où la douleur est maximale; on n'omettra pas de rechercher d'éventuelles irradiations.
1.3.7. L’évolution dans le temps
Qui peut être permanente ou intermittente; il est également nécessaire de savoir si le symptôme s'est
aggravé dans le temps : s'il a augmenté d'intensité ou de fréquence et s'il a été influencé par des
traitements en faisant alors préciser leur nature exacte.
1.3.8. Recherche de symptômes associés
En précisant leur chronologie par rapport au symptôme majeur.
1.3.9. Recherche de symptômes intéressant d'autres appareils
Il est également indispensable de rechercher systématiquement l'existence d'autres symptômes
n'ayant à première vue aucun lien apparent avec la maladie actuelle en posant un certain nombre de
questions ayant trait aux autres appareils : la notion de céphalée, d'hémorragies extériorisées, de
toux, de dyspnée, de troubles urinaires, d'œdèmes... En effet, un malade peut présenter plusieurs
problèmes mais souvent la maladie actuelle a tendance à lui faire oublier ses autres ennuis qui sont
d'autant plus nombreux que le malade est plus âgé.
1.4. Les antécédents
La recherche des antécédents a pour but de connaître l'histoire du malade et de son entourage
antérieure à la maladie actuelle; ainsi le praticien devra rechercher les antécédents physiologiques et
pathologiques du malade et ses antécédents familiaux.
1.4.1. Les antécédents personnels
Antécédents physiologiques : dans les 2 sexes on précisera les vaccinations subies et chez la
femme il sera indispensable de connaître les différents événements de la vie génitale, ces
derniers pouvant retentir directement sur l'état de santé de la malade.
Les vaccinations : le BCG qui se fait habituellement à la naissance ou lors de l'entrée à
l'école et qui laisse un cicatrice indélébile à la face antérieure de l'avant-bras; les autres
vaccinations le D (diphtérie) - T (tétanos) - poliomyélite qui se fait sous forme injectable
chez le nourrisson à partir de l'âge de 3 mois ou l’antipoliomyélite simple se faisant par
voie orale.
Les épisodes de la vie génitale
La ménarche : qui est l'âge d'apparition des premières régles.
Le cycle mensuel : la date des dernières règles, la durée du cycle mensuel, la durée
des règles et leur abondance qui doit être précisée en nombre de serviettes
hygiéniques utilisées par jour.
Le nombre de grossesses, le nombre d'avortements, l'âge du premier enfant et l'âge
du dernier enfant.
La ménopause : qui est la date de disparition des règles et qui marque la fin de la vie
génitale active.
Antécédents pathologiques : ils doivent comporter la récapitulation de toutes les maladies,
interventions chirurgicales et blessures antérieures. On devra faire préciser si ces différents
événements ont entraîné une hospitalisation, son lieu et sa date, afin de pouvoir
éventuellement consulter le dossier.
1.4.2. Les antécédents familiaux
Il s'agit de passer en revue l'état de santé de la famille : père, mère, frères, sœurs, conjoint et
enfants; s'ils sont vivants ou s'ils sont décédés, la cause de leur décès. On recherchera
systématiquement l'existence dans la famille de certaines maladies : diabète sucré, hypertension
artérielle, cancer, certaines maladies sanguines (hémophilie, anémie hémolytique), l'obésité, les
manifestations allergiques (asthme, urticaire); l'épilepsie, les affections coronariennes et les
maladies mentales.
1.5. Les conditions socio-économiques
Elle sont importantes à connaître car elles conditionnent en grande partie les habitudes de vie,
notamment l'alimentation, et aussi parce qu'elles peuvent être un facteur déclenchant ou aggravant
de certaines maladies. Il faudra préciser le revenu mensuel du malade ainsi que le nombre de
personnes à charge. Le mode d'habitation rural ou urbain et le nombre de pièces d'habitation ainsi
que le mode d'alimentation en eau : eau de ville ou eau de puits.
1.6. Les habitudes de vie
Le régime alimentaire, en précisant en particulier la fréquence de l'apport protidique (viande
- œuf- poisson); la prise de légumes verts et de fruits.
La notion de prise d'alcool, de café, de thé et de tabac en précisant la quantité. La notion
d'ingestion médicamenteuse, en particulier les sédatifs et les laxatifs.
Les rapports du malade avec sa famille : l'entente avec sa femme et l'harmonie de sa vie
sexuelle, l'état des relations avec ses enfants.
Les rapports du malade avec son travail : degré d'entente avec ses supérieurs, ses collègues,
degré de satisfaction dans le travail.
obésité gynoïde : intéressant surtout la ceinture pelvienne (bassin, hanches) et les membres
inférieurs;
la cellulite : qui est un épaississement de la peau qui prend l'aspect de peau d'orange; elle siège
essentiellement au niveau des hanches et des cuisses.